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POLITIQUES PUBLIQUES

& ENTREPRISES

Réalisé par : Encadré par :

- 4°Promotion Master GFCF Prof. El Jai Abdelouahed


Année Universitaire 2017-2018

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SOMMAIRE

Thème 1 : Politique budgétaire…………………………………………….3

Thème 2 : Politique fiscale…………………………………………….…….7

Thème 3 : Politique monétaire……………………………………………10

Thème 4 : Politique de taux de change ………………………………19

Thème 5 : Politique des échanges extérieurs ……………………..23

Thème 6 : Politique sectorielle …………………………………………..25

Thème 7 : Politique sociale ………………………………………………..37

Thème 8 : Politique protection sociale ………………………………41

Thème 9 : Les zones franches et zones offshoring..…………….43

Thème 10 : Ouverture du Maroc sur l’Afrique …………………..48

Thème 11 : Climat des affaires…………………………………………..53

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Thème 1 : Politique budgétaire
Analyse conceptuelle de la politique budgétaire :
De nos jours, le libre jeu du marché ne suffit plus pour rétablir les principaux équilibres
macroéconomiques. d'où la notion d'un Etat régulateur. Pour se faire, l'Etat met en œuvre
une politique économique qui est l’ensemble des décisions prises par le gouvernement dans
le but d’atteindre certains objectifs :

➢ Un axe qui essaie de réagir sur des éléments à long terme, en modifiant durablement
les structures de l'économie;
➢ Un deuxième axe; et celui ci est celui qui nous intéresse essentiellement; tend à agir
à court terme pour mieux guider l'activité économique d'un pays

La politique budgétaire se compose à la fois de la politique fiscale et de la politiques des


dépenses publiques, son rôle principal est d'influencer la conjoncture économique par le
biais du budget de l'Etat et peut avoir des effets restrictifs ou expansifs sur l'activité
économique

La pensée de Keynes :
Keynes s'est longtemps opposé aux thèses libérales, il a une vision macroéconomique
globale, et ne considère pas les individus seuls, mais en groupe d'individus. Il étudie leur
actions; la consommation, l'emploi et le chômage, et cherche à montrer que l'emploi dépend
des décisions des entrepreneurs d'embaucher ou non des salariés; cette décision dépend
elle même de la production, qui résulte de la demande des consommateurs. La demande
effective joue donc un rôle primordial ;il préconise que l'Etat doit intervenir en période de
crise et donc sortir de ses seules compétences régaliennes, propres à l'Etat gendarme. Pour
lui, le plein emploi ne peut être réalisé par la seule régulation du marché sur le long terme. Il
propose à cet égard que l'économie doit être soutenue par l'Etat, par le biais de politiques
monétaires et budgétaires. Donc, une politique de régulation globale doit être menée pour
assurer le bon fonctionnement de l'économie.

Objectifs de la politique budgétaire :


La politique budgétaire vise à réguler la conjoncture et à rechercher les grands équilibres
macroéconomiques. Cette régulation peut se manifester par une relance de l'activité
économique par le biais de la demande et de l'investissement. A l'inverse, elle peut prendre
la forme, d'une politique de rigueur dans une optique de lutte contre l'inflation ou de
réduction des déficits. Dans cette vision, le gouvernement tend à réduire la demande des
agents économiques.

La politique budgétaire a aussi pour objectif de lutte contre les inégalités les plus criantes,
par le moyen des prélèvements fiscaux et d'aides aux démunis.

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Instruments de la politique budgétaire

Recettes publiques :
Ce sont toute les ressources de l’Etat, elles sont subdivisées en deux catégories ; les recettes fiscales que
l’Etat prélève sur tous les agents économiques, et les recettes non fiscales.

• Recettes fiscales qui constituent tous les impôts sur le revenu, sur sociétés) et toutes les taxes (
TVA et d’autres) ainsi que les droits de timbre, d’enregistrement et de douane…
• Recettes non fiscales et qui sont principalement des revenus du patrimoine de l’Etat, les revenus
générés des EEP…
Dépenses publiques :

C’est la totalité des charges que supporte l’Etat et que verse aux différents agents économiques, soit
directement ou indirectement.
• Dépenses de fonctionnement ce sont les dépenses courantes, de consommation nécessaires à la
marche des services de l’Etat elle comprennent les dépenses de personnel (rémunérations des
fonctionnaires..) ainsi que des dépenses de matériel et dépenses diverses..
• Dépenses d’investissement, l’Etat contribue aussi à soutenir la demande, et ce en versant dans un
premier lieu des dépenses relatives aux grands projets d’investissement publics ; et d’une part les
aides sous forme de subventions aux entreprises.
• Dépenses relatives à la dette publique, comprennent les intérêts et commissions liées à la dette
publique et les dépenses liées à l’amortissement de la dette à moyen et long terme.

Le déficit budgétaire:

Un déficit budgétaire a indéniablement un effet stimulant sur l'activité, car l'Etat dépense
davantage qu'il ne prélève. Pendant longtemps a régné le dogme de l'équilibre budgétaire
selon lequel tout déficit public était à priori condamnable. Dès qu'une telle situation se
présentait, les pouvoirs publics devaient tout mettre en œuvre pour rétablir l'équilibre
budgétaire. Avec la théorie Keynésienne, ce dogme fut contesté car Keynes démontrait les
effets bénéfiques d'un déficit. Grâce aux dépenses publiques supplémentaires permises par
ce déficit, l'activité économique se développait et les nouvelles richesses créaient plus de
nouvelles ressources fiscales.

Fonctions de la politique budgétaire :


 Stabilisation de la conjoncture :

la crise de 1929 a modifié cette perception du rôle de l'Etat. Keynes a démontré que
l'accroissement des dépenses publiques pouvait nous amener à une situation de relance
économique. Les dépenses publiques ont pour objet de compenser l'insuffisance de la

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demande, ce qui peut aboutir à une augmentation des revenus des producteurs et relancer
l'économie.

 Le multiplicateur budgétaire :

La théorie keynésienne montre qu'il existe un effet multiplicateur des dépenses publiques
pour justifier le recours à l’accroissement de la dépense publique. Cela aurait pour effet
d'augmenter les revenus, les salaires versés aux travailleurs, les profits perçus par les
entreprises ou encore les intérêts. Selon cette théorie, une part de ces revenus est
consommée, le reste, épargné. Les entreprises vont ainsi pouvoir augmenter leurs
investissements et augmenter le niveau d'embauche car la demande augmente. Ce
processus cyclique va se produire tant que la propension à consommer sera élevée.

Si les dépenses augmentent, les revenus augmenteront en parallèle et le supplément de


revenu permettra d'accroître la consommation. Ainsi, en période de sous-emploi, augmenter
les dépenses publiques va permettre de faire redémarrer ce cycle. Le supplément de revenus
créé par l’Etat est supérieur aux dépenses qu’il a fait au départ : le coefficient
d’accroissement constitue le multiplicateur budgétaire.

L’augmentation de la demande peut être concrétisée par l’augmentation des taux


d'imposition, ou par le recours à l’emprunt. Mais dans le premier cas, l’effet multiplicateur
ne sera qu’une impulsion initiale. Dans le second cas en revanche, l’emprunt sera à priori
rapidement remboursé car la reprise de l’activité génèrera d’importantes rentrées d’argent ;
mais pour y parvenir l’Etat doit donc s’endetter

 Le multiplicateur fiscal :

L’Etat peut décider de diminuer ses recettes fiscales pour relancer l’activité économique. Le
multiplicateur fiscal exprime donc l’augmentation de revenu résultant de la diminution des
prélèvements. Le multiplicateur fiscal et le multiplicateur budgétaire peuvent être combinés
: l’Etat peut augmenter ses recettes et ses dépenses. Ainsi, l’accroissement du revenu
national est égal à la hausse des dépenses publiques.

Les effets de la politique budgétaire :


L'effet positif du budget correspond au mécanisme du multiplicateur développé par Keynes.
Les dépenses publiques représentant une composante de la demande globale une
augmentation de ces dépenses produit, un accroissement plus important de la production
nationale.

Ces mécanismes jouent favorablement dans deux circonstances différentes, lorsque le


déficit est provoqué volontairement par la politique économique et lorsque le déficit résulte
uniquement de l'évolution de la conjoncture économique.

Lorsque le déficit est lié à la seule conjoncture, le mécanisme du multiplicateur peut même
provoquer un retour automatique à l'équilibre budgétaire. Cet enchaînement économique,
qui a reçu le nom de « stabilisateur automatique », est le suivant: une récession ou une
baisse de l'activité provoquent de moindres recettes fiscales cette baisse des impôts soutient

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et stimule la demande des ménages et des entreprises, ce qui permet ensuite de rééquilibrer
le budget (les impôts augmentent).

Le même mécanisme peut jouer en sens inverse, dans le cas d'une surchauffe de l'activité,
lorsqu'une demande trop vigoureuse risque de provoquer une inflation ou un déficit
extérieur. C'est bien de montrer que l'apparition d'un déficit conjoncturel ne doit pas
amener les autorités économiques à réagir immédiatement en diminuant autoritairement la
demande des agents pour revenir à l'équilibre budgétaire. Les pouvoirs publics doivent
éviter de prendre des mesures rigoureuses car le budget revient automatiquement à son
équilibre.

❖ Les effets négatifs de la politique budgétaire :

La politique budgétaire est l'objet de trois grandes critiques. La première est liée à
l'ouverture des économies aux échanges internationaux. Une politique de relance
économique fondée sur un déficit budgétaire risque de favoriser les entreprises étrangères,
les nouveaux revenus distribués enclenchant le mécanisme du multiplicateur au profit des
seuls agents économiques étrangers. C'est une manifestation de la contrainte extérieure.

La deuxième critique correspond au problème de financement du déficit budgétaire. S'il est


financé par création monétaire, il y'a risque d'inflation. S'il est en revanche, financé grâce à
des emprunts auprès des agents économiques, se pose le problème de l'effet d'éviction.
L'effet d'éviction est un phénomène qui conduit l'activité du secteur public à supplanter celle
du secteur privé. L'effet d'éviction provoque alors un ralentissement de l'activité
économique

La dernière critique, concerne le problème de la dette. Plusieurs années de déficits


budgétaires peuvent conduire à une accumulation de la dette publique. Un risque important
apparaît alors, celui d'un « effet boule de neige » de la dette. Il s'agit du cercle vicieux
suivant : une dette importante implique le versement d'intérêts considérables aux
épargnants créanciers de l'Etat; le poids de ces intérêts, qui sont une charge, c'est à dire une
dépense du budget, aggrave le déficit et conduit à un nouvel endettement public qui, à son
tour, conduira à un niveau d'intérêts plus important, etc.…

Impact de la politique budgétaire sur l’entreprise :

Afin de favoriser l’activité économique, l’état accorde aux entreprises des aides sous forme
de subvention, des dons ainsi que des bonifications d’intérêts (c’est-à-dire que les banques
accordent des crédits aux taux d’intérêts moins élèves que ceux du marché avec une aide de
l’état qui comble la différence) , ceci a pour effet d’augmenter la productivité des
entreprises ce qui entraine un plein emploi donc une demande et offre plus forte et en fin
une anticipation positive restaurant la croissance.

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Thème 2 : Politique fiscale
Axe 1 : généralités sur la fiscalité et la politique fiscal

• Une vue d’ensemble sur la fiscalité :

La fiscalité peut être définie comme étant l’ensemble des lois et mesurent qui régissent le
domaine fiscal d’un pays. C’est les pratiques utilisées par un Etat pour percevoir et examiner
des impôts.

• Source de la fiscalité marocaine :

Sources législative : la constitution, la loi de finance et les accords internationaux.

Sources réglementaires : les décrets et les arrêtés provenant du pouvoir exécutif.

La doctrine : les écrits et interprétations des personnes du domaine fiscal.

La jurisprudence : les jugements rendus par les tribunaux compétents.

• Fonctions de la fiscalité :
Financière : elle permet à l’Etat d’avoir des ressources pour financer ses dépenses.

Economique : elle permet à l’Etat d’intervenir dans l’activité économique.

Sociale : c’est in instrument de redistribution des revenus.

C’est une théorie développée par des économistes de l’offre, en particulier Arthur Laffer
fondée sur l’idée qu’à un certain niveau de taux d’imposition, les recettes fiscales diminuent
à cause de l’effet dé incitatif sur l’offre du travail.

La politique fiscale incitative :

La politique fiscale incitative signifie l’ensemble des mesures par lesquelles le législateur
introduit des dérogations aux règles du droit fiscal commun en vue de promouvoir le
développement économique et social.

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Axe 2 : Orientation de la politique fiscale
1. La promotion de l’investissement :
Les codes d’investissements : ils sont au nombre de 6, chacun régissant un secteur
déterminé (industriel, mobilier, maritime, touristique, agricole, hôtelier).

La charte d’investissement : Elle remplace les codes des investissements des différents secteurs à
l’exception du secteur agricole. Elle se caractérise par : sa simplicité, sa globalité, son harmonie, son
automaticité.

En vertu de la loi cadre n 18-95, les mesures prévues par cette charte tendent à l’incitation à
l’investissement par :

• L’allégement de la charge fiscale pour acquisition des immobilisations

• La baisse des taux d'imposition sur les revenus et les bénéfices

• l’octroi d’un régime fiscal préférentiel en faveur du développement régional

• la promotion des places financières offshore et des zones franches d’exportation

• la création d’un "Organe Administratif"

Les mesures de la politique fiscale actuelle :

Le dernier rapport sur les dépenses fiscales de 2016 recense 407 mesures fiscales dérogatoires, non
seulement pour promouvoir l’acte d’investir mais aussi pour :

• développer l’économie sociale

• faciliter l’accès au logement

• alléger le coût de la santé

• développer le secteur agricole

• soutenir le pouvoir d’achat

• encourager l’enseignement

• encourager les exportations

• encourager l’artisanat

Axe 3 : impact de la politique fiscal sur les entreprises :


• Impacts négatifs sur les entreprises sur :
• Le choix de gestion : L’entreprise doit tenir compte de la fiscalité tout en essayant
d’effectuer ses décisions et choix de gestion par rapport aux règles prescrites par
l’administration fiscale.
• L’investissement : l’impôt diminue le résultat, cela provoque automatiquement une
baisse de l’épargne qui aura un impact restrictif sur l’investissement.

• La demande : supposant quand l’impôt (Tva par exemple) augmente, le prix du bien
augmente, la demande baisse, et bien sûr l’activité économique ralenti.

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Nouvelles réformes fiscales :

• Réforme de L’impôt sur le revenu agricole : les revenus réalisant un chiffre d’affaire
supérieur à 5.000.000 DHS provenant de l’agriculture seront taxés a partir de 2020.
• Cotisation minimal : la suppression de l’imputation de la CM, Ainsi la CM acquittée
au titre des exercices antérieurs à 2016 n’octroie plus le droit à l’imputation sur le
montant de l’impôt qui excède la cotisation minimale, dégagée au titre de l’exercice
2016 et des exercices suivants.
• Réforme de l’is : Un barème a taux proportionnel selon l'importance du bénéfice réalisé,
qui est non pas comme celui de l’impôt sur le revenu (impôt progressif). Ce qui peut inciter
les entreprises vers la fraude fiscale.

• Impacts positifs sur les entreprises :

Différence entre IS proportionnelle et progressif

• L'année dernière, c'est l'IS proportionnel qui avait été préféré par le gouvernement.
Mais cette mesure est jugée incomplète par la CGEM (LA CONFEDERATION
GENERALE DES ENTREPRISES DU MAROC) qui milite depuis longtemps pour un impôt
progressif sur les sociétés. Une mesure adoptée dans la loi de finances de 2018.
Optimisation fiscale

L’IS progressif permettrait d'éviter que les sociétés cherchent à échapper à l'impôt à
travers des techniques d'optimisation fiscale

• Autre effet positif du système progressif selon lui, la lutte contre l'informel. "Les
entrepreneurs qui sont dans l'informel observent ceux qui sont dans le formel. Les
effets bénéfiques d'une fiscalité progressive qu'ils verront pourrait les inciter à
régulariser leur activité " M. Abdelkader Boukhriss
• Il précise qu’à chaque fois qu'il y a une baisse d'IS, il y a une augmentation de la
recette. La progressivité serait un signal de confiance d'attractivité pour les
entreprises".

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Thème 3 : Politique monétaire

Les objectifs de la politique monétaire


L’inflation et la déflation constituent d’importants phénomènes économiques qui ont une
incidence négative sur l’économie.

L’inflation se caractérise essentiellement par une hausse générale des prix des biens et
services sur une période prolongée qui conduit à une baisse de la valeur de la monnaie et,
par conséquent, du pouvoir d’achat.

La déflation est souvent définie comme le contraire de l’inflation, à savoir une situation de
baisse générale des prix sur une période prolongée.

En l’absence d’inflation ou de déflation, on peut parler de stabilité des prix si, en moyenne,
les prix n’enregistrent ni hausse ni baisse mais demeurent stables dans le temps.

La stabilité des prix est considérée comme un objectif principal de la politique monétaire
préalable au développement économique.

Les bienfaits de la stabilité des prix :

Premièrement, la stabilité des prix permet à la population d’identifier plus aisément les
variations de prix des biens exprimés en termes d’autres biens (c’est-à-dire les variations des
« prix relatifs»), étant donné qu’elles ne sont pas masquées par les fluctuations du niveau
général des prix.

Supposons par exemple que le prix d’un produit a enregistré une hausse de 3 %. Lorsque le
niveau général des prix est stable, les consommateurs savent que le prix relatif de ce produit
a augmenté et peuvent décider d’en acheter moins. En revanche, en cas d’inflation forte et
instable, il est plus difficile de repérer le prix relatif, qui peut même avoir baissé. Dans une
telle situation, il est peut-être préférable que le consommateur achète relativement plus du
produit dont le prix s’est accru de « seulement » 3 %.

En période de déflation générale, les consommateurs peuvent ne pas se rendre compte


qu’une baisse du niveau des prix d’un seul produit reflète simplement l’évolution générale
des prix et non pas une diminution du prix relatif de ce bien. Par conséquent, il se peut qu’ils
commettent l’erreur d’acheter ce produit en quantité trop élevée.

Ainsi, lorsque les prix sont stables, les entreprises et les consommateurs ne risquent pas de
confondre les variations du niveau général des prix avec celles des prix relatifs. Leurs

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décisions de consommation et d’investissement sont prises en meilleure connaissance de
cause.

L’incertitude quant au taux d’inflation peut également conduire les entreprises à prendre de
mauvaises décisions en matière d’emploi. Afin d’illustrer cela, supposons que dans un
environnement de forte inflation, un entrepreneur confonde la hausse du prix de marché de
ses biens, qui s’établit à 5 %, avec une baisse du prix relatif dans la mesure où il n’est pas au
courant de la chute récente du taux d’inflation, revenue de 6 % à 4 % par exemple.
L’entrepreneur peut alors décider de limiter ses investissements et de licencier des
employés en vue de réduire ses capacités de production. Dans le cas contraire, il s’attendrait
en effet à subir une perte puisqu’il perçoit une baisse du prix relatif des biens qu’il produit.
Toutefois, cette décision s’avérerait finalement erronée : en effet, de par le ralentissement
de l’inflation, la croissance des salaires nominaux des employés est inférieure à celle
supposée par l’entreprise. Les économistes parlent dans ce cas de « mauvaise allocation »
des ressources. Cela signifie que certaines ressources (capital, travail, etc.) ont été gaspillées
puisque des employés auraient été licenciés en raison de l’évolution instable des prix.

Il y aurait également gaspillage de ressources si les travailleurs et les syndicats, incertains


quant à l’inflation à venir, revendiquaient une hausse relativement forte des salaires
nominaux afin d’éviter qu’un taux élevé d’inflation future n’entraîne une diminution sensible
des salaires réels. Si, dans une telle situation, les entreprises anticipaient une inflation
inférieure à celle anticipée par les travailleurs/syndicats, elles considéreraient une
augmentation donnée du salaire nominal comme une hausse relativement forte du salaire
réel et pourraient, par conséquent, réduire la main-d’œuvre ou, tout au moins, embaucher
moins de travailleurs qu’elles ne l’auraient fait en l’absence de cette forte hausse « perçue »
des salaires réels. En réduisant l’incertitude liée à l’inflation, la stabilité des prix contribue
donc à prévenir la mauvaise allocation des ressources telle que décrite ci-dessus. En aidant
le marché à orienter les ressources là où elles seront les plus productives, la stabilité des prix
durable accroît le potentiel productif de l’économie et, par conséquent, le bien-être des
ménages.

Deuxièmement, si les créanciers sont assurés que les prix demeureront stables à l’avenir, ils
n’exigeront pas une rémunération supplémentaire à savoir une « prime de risque sur
l’inflation » destinée à compenser les risques d’inflation qu’ils encourent en détenant des
actifs nominaux à long terme. En réduisant ces primes de risque et, par conséquent, les taux
d’intérêt nominaux, la stabilité des prix contribue à l’affectation efficace des ressources
opérée par les marchés de capitaux et stimule ainsi les investissements. Cela favorise la
création d’emplois et, plus généralement, la prospérité économique.

Troisièmement, le maintien de la stabilité des prix prévient l’émergence de graves


problèmes économiques, sociaux et politiques liés à la redistribution arbitraire de la richesse
et des revenus observée en période d’inflation ou de déflation. Cela est particulièrement vrai
lorsque les variations du niveau des prix sont imprévisibles ainsi que pour certains groupes
sociaux qui ont du mal à protéger leurs créances nominales de l’inflation. Par exemple, lors
d’une hausse inattendue de l’inflation, chaque détenteur de créances nominales, telles que
des accords salariaux à long terme, des dépôts bancaires ou des obligations d’État,

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enregistre des pertes de la valeur réelle de ses créances. Il s’ensuit t un transfert arbitraire
de la richesse des prêteurs (ou épargnants) vers les emprunteurs. De fait, l’argent avec
lequel le prêt est finalement remboursé ne permet pas d’acheter autant de biens qu’espéré
au moment de l’octroi du prêt.

En cas de déflation inattendue, les détenteurs de créances nominales devraient enregistrer


des gains puisque la valeur réelle de leurs créances (tels que les salaires et les dépôts)
augmente.

Cependant, en période de déflation, les emprunteurs ou débiteurs ne sont généralement pas


en mesure de rembourser leurs dettes, certains faisant même faillite. Une telle évolution
peut avoir des répercussions néfastes sur l’ensemble de la société et, notamment, sur les
détenteurs de créances et sur les employés d’entreprises qui ont fait faillite. Ce sont dans
l’ensemble les groupes les plus démunis de la société qui ont le plus à pâtir de l’inflation ou
de la déflation, car leurs possibilités de protection contre ces phénomènes sont limitées. La
stabilité des prix contribue ainsi à préserver la cohésion sociale et la stabilité.

Certains épisodes du 20ème siècle l’ont prouvé, des taux d’inflation élevés engendrent
souvent une instabilité sociale et politique. Les perdants de l’inflation se sentent en effet
floués lorsque l’inflation (inattendue) fonctionne comme une taxe sur une grande part de
leurs économies.

Quatrièmement, les réévaluations soudaines des actifs dues à des fluctuations inattendues
de l’inflation peuvent saper la solidité financière d’une banque. À titre d’exemple, supposons
qu’une banque octroie des prêts à intérêt fixe à long terme qui sont financés par des dépôts
à court terme. L’émergence inattendue d’une forte inflation entraînera une chute de la
valeur réelle des actifs. Par conséquent, la banque peut se trouver confrontée à des
problèmes de solvabilité dont les effets négatifs risquent de s’étendre par une réaction en
chaîne. En assurant le maintien de la stabilité des prix, la politique monétaire prévient les
chocs inflationnistes et déflationnistes affectant la valeur réelle des actifs nominaux et
renforce ainsi la stabilité financière.

En assurant le maintien de la stabilité des prix, les banques centrales contribuent à atteindre
des objectifs économiques plus généraux.

Tous ces arguments donnent à penser qu’une banque centrale qui assure le maintien de la
stabilité des prix contribue de manière significative à la réalisation d’objectifs économiques
plus vastes, tels que l’augmentation du niveau de vie et des niveaux élevés et plus stables
d’activité économique et d’emploi. Cette conclusion est étayée par la réalité économique qui
montre, pour de nombreux pays et en se basant sur des méthodologies et des périodes très
différentes, que les économies dont le taux d’inflation est plus faible connaissent, en
moyenne, une croissance réelle plus forte à long terme.

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Instruments directs :

1- Encadrement de crédit : limitation de l’extension des concours bancaires par la


fixation d’un taux de progression de la masse monétaire et l’encours des crédits.
Cette technique été instaurée au Maroc en 1969 et abandonnée en janvier 1991.
2- La sélectivité des crédits : elle a pour objectifs de favoriser le financement des
secteurs jugés prioritaires.
3- L’administration des taux : la fixation des taux d’intérêt

Instruments indirects :

1- Le réescompte : pour une banque centrale, il s’agit d’acheter un effet avant son
échéance à une banque ou à un organisme financier qui l’a déjà escompte, en
remettant le montant de la créance, sous déduction du taux d’escompte officiel,
appelé taux de réescompte qui est fixé par la banque centrale.
2- Réserve monétaire : il s’agit de la constitution des réserves obligatoires bloquées
dans un compte auprès de la banque centrale.
Le montant de ces dépôts correspond à une part du total des dépôts réalisés dans les
banques.
3- Open market : c’est l’intervention directe de la banque centrale sur le marché
monétaire pour l’achat ou la vente ferme des titres selon qu’elle veut alimenter les
banques en monnaie centrale ou réduire la liquidité bancaire.

De nos jours, la banque centrale fait appel à d’autres instruments plus appropriés, comme le
montre le tableau suivant :

C’est l’objectif visé


par l’opération.
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L’instrument
utilisé pour
atteindre
l’objectif visé.

Expliquant d’abord ces instruments, puis on va voir quelles sont les interventions
(opérations) de la BAM et quels sont les instruments qu’elle utilise dans chaque
intervention.

Donc, pour les instruments on distingue entre :

• Pension livrée : c’est une technique qui se caractérise par un échange de titres
contre de la liquidité pour une période déterminé.
C’est une technique particulièrement importante, notamment dans les périodes de
crises puisqu’elle sécurise le prêteur par la remise de titres contre ses liquidités, et
elle permet à l’emprunteur de se financer.

• Prêt garanti : le prêteur qui accorde un prêt garanti détient un droit légal sue les
actifs de l’emprunteur. Si ce dernier est en défaut de paiement, le prêteur peut
convertir les actifs en espèces pour se rembourser.

• Dépôt à blanc : lorsque la BAM alimente les banques commerciales en monnaie


centrale sans exigence de titres en contrepartie.

• Open market : (déjà expliqué).

• Swaps de change : c’est une opération de change au comptant des devises contre
des dirhams assortie d’une opération à terme de sens inverse (rétrocession).

• Réserve obligatoire : (déjà expliqué).

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Passant maintenant pour comprendre la nature et le contexte des interventions (opérations)
réalisées par le BAM :

➢ Les opérations principales (régulières) :


Ces opérations visant à aligner le taux interbancaire sur la valeur cible de la politique
de la politique monétaire.
Elles constituent le principal d’apport ou de retrait de liquidités ; ces opérations sont
exécutées par voie d’appel d’offres hebdomadaires.

➢ Les opérations de réglage fin :


Ce sont des opérations ponctuellement réalisées par les autorités monétaires afin
d’atténuer les incidences des fluctuations imprévues de la liquidité bancaire.

➢ Les opérations de long terme :


Elles ont pour objet de retirer ou d’injecter des liquidités supplémentaires sur une
durée qui dépasse 7 jours.

➢ Les opérations structurelles :


Elles sont destinées à gérer une situation d’excèdent ou d’insuffisance de liquidité a
caractère durable.

Les limites à l’efficacité de la politique


monétaire :

Les mécanismes décrits jusqu’à présent, qui indiquent comment la politique monétaire peut
atteindre les buts fixés par les autorités monétaires, ne fonctionnent cependant pas avec
autant de précision. La réalité économique est complexe et la politique monétaire est
soumise, en pratique, à bon nombre de critiques de la part des auteurs.

La politique monétaire keynésienne se fixe comme objectif final la lutte contre le
chômage. Cependant cette politique monétaire expansionniste trouve des limites. Les taux
ne peuvent pas toujours baisser : assez vite cette politique les amène au voisinage de la
trappe à la liquidité.

La trappe se définit comme le niveau minimal au-dessous duquel on ne peut pas
descendre, l’élasticité de la demande de monnaie au taux d’intérêt tend vers l’infini, il n’y a
pas d’épargne sur financiers à ce niveau. Quelle que soit la quantité de liquidité mise en
circulation, elle sera sans effet et passe « à la trappe ». Selon Keynes la politique budgétaire
doit prendre le relais. Les keynésiens appréhendent la politique monétaire comme

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instrument d’accompagnement de la politique budgétaire : on parle à ce propos de Policy
Mix.

Si l’on est déjà au plein emploi, l’on peut penser ensuite que la politique monétaire n’aura
que des effets inflationnistes. Elle n’a donc pas vocation à être mobiliser en toutes
circonstances.

L’arme monétaire ne produit un effet positif sur l’emploi qu’à court terme. Dès le moyen
terme, le niveau de chômage antérieur réapparait, accompagné cependant d’un taux
d’inflation supérieur à celui de l’ancienne situation. Ainsi, la politique monétaire
expansionniste s’avère inefficace et même nuisible.

Selon le courant classique et monétariste, la politique monétaire expansive se traduit par


une accélération de l’inflation. Cela se produit du fait de « l’illusion monétaire ». Ils prônent
pour une politique monétaire restrictive. Cependant, cette politique exclusivement centrée
sur la lutte contre l’inflation fragilise la croissance économique.

L'illusion monétaire est l'attitude qui consiste à confondre une variation du niveau
général des prix avec une variation des prix relatifs. Elle consiste en un raisonnement qui
s'appuie sur des valeurs nominales (valeurs exprimées dans la monnaie actuelle) de
l'économie et non sur des valeurs réelles, c'est-à-dire corrigées des effets de l'inflation.

Cette expression a été inventée par l'économiste américain Irving Fisher (1867-1847),
auteur en 1928 de "The Money Illusion". L'économiste britannique John Maynard
Keynes (1883-1946) a utilisé cette expression qui a joué un rôle important dans sa critique
de l'analyse néoclassique du marché du travail. Pour lui, les travailleurs ont tendance à
refuser toute baisse de leur salaire nominal alors qu'ils ne s'opposent pas à une baisse de
leur salaire réel provoquée par l'inflation

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Milton Friedman (1912-2006), l'économiste américain, a introduit le principe suivant
lequel l'expérience va conduire les agents économiques à anticiper la hausse des prix
(Anticipations adaptatives). Cette prise en compte réduira l'impact à court terme de la
hausse des quantités de monnaie sur la production et induira des effets inflationnistes. Il en
résulte que la hausse des quantités de monnaie n'est pas le bon moyen de stimuler la
croissance économique.

Pour Friedman, le seul moyen de maintenir l'effet positif de l'abondance monétaire est de
progressivement réduire le taux d'augmentation de la masse monétaire pour le rapprocher
de celui de l'augmentation de la production.

Partie2 : L’IMPACT DE LA POLITIQUE


MONÉTAIRE SUR LES ENTREPRISES

A ce niveau nous aborderons les causes de l’inflation en expliquant ses répercussions sur
l’entreprise :

I. Inflation par la demande :


Explique la hausse des prix par un déséquilibre entre l’offre et la demande des biens
qui est insuffisante et la demande des consommateurs. Une création de monnaie
trop importante explique cette demande trop forte.
II. Inflation par les coûts :
Elle se traduit par une répercussion sur les prix de vente d’une augmentation des prix
de matières premières, des salaires ou des autres coûts auxquels les entreprises
doivent faire face.
L’inflation par les coûts traite des facteurs qui interviennent dans la fixation des prix
de revient par les entreprises.
Une hausse du prix de pétrole peut ainsi se répercuter sur l’ensemble de l’économie.
Il s’agit d’une inflation importée.
Par ailleurs si les salaires augmentent plus vite que les gains de productivité, le cout
du travail augmentera et sera répercuté sur les prix de vente.

III. Inflation et commerce extérieur :


Une inflation au Maroc qu’ailleurs pénalise les exportations marocaines alors que les
prix deviennent moins élevés que les prix des produits intérieurs. Il convient dans ce
cas d’observer le différentiel d’inflation, c a d l’écart entre le taux d’inflation
marocain et celui de chacun de nos partenaire. Pour ce faire, deux politiques sont
envisagées :

17
1. Politique de dévaluation :

Afin de réaliser l’équilibre externe, les autorités monétaires peuvent procéder à


une dévaluation de la monnaie nationale, c à d la diminution volontaire du cours
de la monnaie nationale par rapport aux monnaies étrangères dans le cadre d’un
système de change fixe. L’objectif de cette dévaluation est de réduire le déficit
de la balance commerciale en stimulant les exportations et décourager les
importations. C’est une bonne chose bien sûr. Mais On observe aussi un effet
néfaste de la dévaluation, celle-ci favorise l’inflation. Comment?

Avec l’incompressibilité de certaines importations si nécessaires que leur


demande ne diminue pas alors que leurs prix augmentent après une dévaluation
(énergie, MP, Machines…) se qui produit un accroissement des prix intérieurs
(c’est inflation importée).

Donc les couts de production des entreprises s’élèvent alors, ce qui contribuent à
l’augmentation générale des prix et annule les effets bénéfiques de la
dévaluation.

2. Politique d’appréciation :

Dans un contexte de forte inflation ou de menace inflationniste, de nombreux


pays ont vu les avantages qu’il y avait à favoriser en appréciant leur monnaie.

A l’inverse du cercle vicieux précèdent, on peut mettre en œuvre un cercle


vertueux de l’appréciation, ou la hausse de la valeur de la monnaie sur le marché
des changes permet de lutter contre l’inflation. Les importations deviennent alors
moins chères, ce qui contribue à limiter les couts de production des entreprises et
favorise la baisse régulière du taux d’inflation (il s’agit alors d’une désinflation
importée).

Alors, par cette politique, les autorités monétaires cherchent à provoquer


l’appréciation de la monnaie nationale sur le marché des changes afin de lutter
contre l’inflation. Par ailleurs, cette politique vise aussi un objectif de
modernisation de l’économie, puisque l’abaissement des prix des produits
importés entraine une élimination ou l’adaptation des entreprises qui se
révèleraient peu compétitives (à l’inverse de la politique de dévaluation qui
protège les entreprises peu compétitives de la concurrence étrangère).

18
Thème 4 : Politique de taux de change
Types de taux de change :
- Taux de change nominal(TCN) : le prix d’une monnaie par rapport à une autre monnaie
- Taux de change réel(TCR) : Taux de change corrigé de l’effet de la différence d’inflation entre
deux pays
- Taux de change effectif nominal (TCEN) : indice qui compare une monnaie par rapport à un
panier devises et non seulement une autre monnaie.
- Taux de change effectif réel : prend en considération un ensemble de devises et la
différence d’inflation des toutes ces devises.

Facteurs qui influencent le taux de change :


- La productivité et croissance économique : Un pays plus productif pourra baisser les prix de
ses produits suite aux économies d’échelle, ce qui augmentera la demande mondiale sur ses
produits puisqu’ils sont plus demandés ce qui causera une appréciation de sa monnaie (plus
de demande sur la monnaie).
- Balance commerciale : Pour régler les transactions d’imports et export, les agents
économiques doivent acquérir la devise, plus exports = plus demande sur la monnaie
nationale, plus d’imports = augmentation de l’offre de la monnaie national sur le marché

Les instruments de la politique de changes :


- Réserves de change : la banque centrale intervient sur le marché des changes en achetant
(demande) ou en vendant (offre) sa propre monnaie en utilisant ses réserves pour influencer
le taux de change.
- Taux d'intérêt : un taux d'intérêt élevé rend plus attractifs les placements nationaux ce qui
attire les capitaux étrangers et augmente la demande sur la monnaie national (appréciation
du cours de la monnaie national).
- Le contrôle des changes : qui est une mesure règlementaire, à travers laquelle les autorités
limites la convertibilité de la monnaie (exemple : limite de 10 000 DH annuel imposé sur les
marocains résidents), l’objectif est d’éviter la fuite de capitaux et empêcher l'entrée de
capitaux spéculatifs.

Caractéristiques d’un régime de change :


- Ancrage : Est-ce que le taux de change de la monnaie national est fixé par rapport à une
autre devise.
- Bandes : Est-ce qu’il existe des limites (cours plafond, planché) à partir desquels les autorités
interviennent pour influencer le taux de change.
- Intervention des autorités : Est-ce que les régulateurs interviennent régulièrement sur le
marché pour influencer le taux de change.

La réponse à ces 3 trois questions permet de déterminer le régime de change.

19
Types de régime de change :
1. Régime de change fixe : le taux de change est fixé arbitrairement par les autorités
monétaires L'équilibre du marché des changes est assuré par l'intervention de la banque
centrale qui vend les devises étrangères si l'offre dépasse la demande des devises ou achète
les devises si l'offre dépasse la demande des devises ou achète les devises si l'offre est
inférieure à la demande.
a. Avantages :
- Réduit l’incertitude pour toutes les agentes et tous les agents économiques : car le taux de
change st connu et ne fluctue pas d’une manière imprévue.
- Favorise une Politique anti-inflationniste : dans le régime de change fixe l’inflation importé a
un effet néfaste sur l’économie, donc les autorités sont obligées de prendre des mesures
pour s'assurer que l'inflation est aussi faible.
b. Délavages :
- Disposer de réserves de change suffisantes : puisque les réserves de changes est un
instrument par laquelle la banque centrale garanti un cours de change fixe.
- La fixation du taux de change fixe n'est pas une simple procédure
- Les autorités responsables doivent maintenir un taux de change fixe
2. Régime de change flottant :

• La valeur des monnaies est fixée par le marché des changes à travers l’offre et la demande, la
banque centrale abandonne le contrôle du taux de change

a. Avantages :
- Permet d’adopter une politique monétaire autonome
- Rééquilibrage automatique de la balance extérieure
- Les réserves ne sont pas utilisées pour contrôler la valeur de la monnaie

b. Désavantages :
- Un régime flottant peut aggraver les niveaux d'inflation existants
- Taux flottants ont tendance à créer de l'incertitude sur les marchés internationaux

Dévaluation du taux de change : consisté à baisser le taux de change d’une manière


intentionnelle, donc la monnaie nationale devient moins chère pour les étranges, l’objectif est de
rendre les produits nationaux moins chers à l’étranger donc les exportations bénéficient d’un
surcroît (les exportations augmentent), les importations deviennent plus chères et donc moins
attractives, on se tourne vers les produits domestiques (les importations diminuent). L’effet sur
la balance commercial sera une diminution du déficit.

Le Triangle d’incompatibilité :
Les autorités cherchent à réaliser 3 objectifs :

- Libre circulation des capitaux : financière favorise les échanges et la meilleure allocation des
fonds et permet d’accéder aux capitaux dans les meilleures conditions possibles
- Régime de change fixe : offre un environnement monétaire stable
- Politique Monétaire indépendante : permet de fixer les taux d’intérêt en fonction des
besoins de l’économie nationale

Mais il est impossible de réaliser ces 3 objectifs en même temps

20
Processus de flexibilisation du taux de change :
Actuellement le régime adopté au Maroc est un régime intermédiaire de parité́ fixe avec un
rattachement de la monnaie nationale à un panier de monnaie

𝟏 𝟏
𝟏 𝑫𝑯 = [( ) × 𝟒𝟎%] + [( ) × 𝟔𝟎% × 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔 𝑬𝑼𝑹/𝑼𝑺𝑫] = 𝑼𝑺𝑫
𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒅𝒆 𝒓𝒆𝒇 𝑼𝑺𝑫 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒅𝒆 𝒓𝒆𝒇 𝑬𝑼𝑹

1ère Etape : Passage d’une détermination calculée à une cotation par le mécanisme de l’offre et de la
demande sur le marché des changes, tout en appliquant une marge de fluctuation maximale autour
d’un référentiel optimal.

2ème Etape : Accroissement au fur et à mesure de la bande dépendamment de la satisfaction des


prérequis.

3ème Etape : Flottement

Gestion du risque de change pour les entreprises :


Le risque de change est le risque lié aux fluctuations des cours de monnaies. Toute fluctuation
défavorable des taux de change risque se répercute négativement sur les flux futurs espérés par
l’entreprise. Ce risque provient principalement des facilités de paiements que s’accordent les
entreprises à l’égard des délais entre la réception des marchandises et leur règlement.

Les types du risque de change :


- Risque de change lié aux activités commerciales :
o Vente à l’export facturée end devises étrangers (risque de baisse de devise)
o Achat à l’import facturé en devis étrangers (risque de hausse de devises)
- Risque de change lié à l’opération financière :
o L’emprunt ou prêt dans une devise étrangère, ou investissement dans un portefeuille
de titres cotés sur des bourses étrangers.
o L’entreprise ou la banque qui emprunte end devises prend le risque de devoir payer
des intérêts et rembourser un capital dans une devise qui s’est appréciée par rapport
à la date de signature de l’emprunt
- Risque de change lié aux investissements réalisés à l’étranger :
o Sous forme de filiales ou succursales, les risques de change sont de deux sortes :
▪ Sur les flux financiers provenant de la filiale (paiement de dividendes)
▪ Sur la conversion, dans les comptes consolidés des actifs nets (comptabilité
en monnaie nationale)

Couverture contre le risque de change :

Consiste à éliminer l’incertitude d’une évolution indésirable du cours de change de sorte à se


protéger de toute éventuelle perte de valeur à terme, au moment ou la transaction doit s’effectuer,
cette couverture dépend de plusieurs paramètres : le dégrée d’aversion envers le risque, les
anticipations de change, le choix de marché.

Les instruments de couverture interne :

21
Des méthodes que l’Enterprise met en place sans qu’elle fasse appel à aucun organisme externe.
Autrement dit, l’entreprise s’auto couvre par la réorganisation des ses fonds, ces techniques ne
reposent pas sur des produits de marché.

LE CHOIX DE LA DEVISE DE FACTURATION :

Exiger aux clients et fournisseurs la facturation en monnaie nationale. Cette méthode permet
d’éliminer le risque de change, cependant, l’autre partie est condamner à subir seul le risque de
change.

LE TERMAILLAGE :

Consiste pour une entreprise à accélérer ou à retarder ses paiements en devises étrangères
selon les prévisions et les évolutions de hausse ou de baisse des cours de change.

- Le paiement anticipé est appelé lead, Le paiement différé est nommé lag.

Un exportateur qui a des créances end devises susceptibles de se déprécier aurait intérêt à accélérer
leurs encaissements.

Un importateur qui a des dettes en devises susceptibles de s’apprécier aurait aussi intérêt à accélérer
leur décaissement.

L’ESCOMPTE FINANCIER

Concerne l’exportateur qui cherche à raccourcir le délai de sa créance, il peut donc accorder un
escompte pour paiement anticipé afin de bénéficier d’un paiement au comptant.

L'AUTO COUVERTURE

Consistes-en la détention simultanée d'une créance et d'une dette libellées dans la même devise et
de termes voisins. (La créance et la dette vont se compenser)

Les instruments de couverture externe :


SWAPS DE CHANGE

Transaction dans laquelle deux parties s’engagent à échanger des devises aujourd’hui au cours de
change au comptant et à échéance au cours de change à terme, Le swaps de change permet de se
procurer immédiatement des devises, puis les revendre à un cours négocié lors de la mise en place
du contrat.

Les options de change :

Contrat qui donne à détenteur le droit d’acheter(call) ou de vendre(put) une devise déterminée à un
cours fixé à l’avance (prix d’exercice). Si l’évolution du taux est favorable l’acheteur exercera son
droit, Sinon il abandonnera l’option et achètera ou vendra la devise concernée au prix du marché.

22
Thème 5 : Politique des échanges extérieurs

I. Politiques marocaine des échanges extérieurs :

A l’instar des autres pays émergents et en développement, le Maroc s’est engagé, depuis le
début des années 80, dans un processus de libéralisation de son commerce extérieur et la
libéralisation les importations, notamment par :

➢ La poursuite de la réduction de la protection tarifaire :


- A partir de 1996, le Maroc a poursuivi le processus visant la simplification, la
transparence et la rationalisation de la fiscalité douanière, notamment à travers : la réduction
du nombre de quotités du droit d'importation applicables aux produits non agricoles à 7 taux
(2,5%; 10%; 17,5%; 25%; 32,5% ; 40% et 45%). En plus de ces droits d'importation, il faut
ajouter une taxe parafiscale de 0,25% sur les biens importés. la suppression en 1996 des
colonnes G et U du Tarif des droits d’importation et l’incorporation en 2000 du Prélèvement
Fiscal à l’Importation (PFI) dans le droit d’importation.
- Au niveau fiscal des pluralités d’avantages sont octroyés aux entreprises
exportatrices, surtout au niveau de l’IS et La TVA.
➢ La simplification des procédures commerce extérieur :
- un temps d’instruction pour le dédouanement fortement réduit (de plus de cinq jours
avant 1997 passant à moins de 5 heures en 2008 jusqu’a 0 délai aujourd’hui avec l’application
DAAM) et des procédures en douanes claires, transparentes, et prévisibles.
- Toutes les opérations de suivie et de dédouanement désormais électronique.
➢ L'élimination des mesures non tarifaires :
- La suppression des listes de produits interdits ou soumis à des restrictions
quantitatives et la réduction des droits de douanes.
- la liberté d’importer ou d’exporter des biens et services, sous réserve de respecter la
réglementation en vigueur. Les licences d'importation ont été supprimées, sauf pour certains
produits pour des raisons de sécurité ou d’ordre public ou de mesures de restrictions
quantitatives à l’importation, notifiées à l’OMC.
➢ L'instauration d'un environnement propice au développement des affaires et des
investissements :
- L’adoption de la loi sur le commerce extérieur en 1993 s’est traduite par l’élimination
des restrictions quantitatives et le recours aux tarifs douaniers comme principal moyen de
protéger la production intérieure.
- La création de plusieurs zones franches d’exportation et zone offshore dont l’objet
principal est l’exportation, ceux-ci bénéficient d’un ensemble d’avantages fiscaux, sociaux et de
change.

II. Accord de libres échanges :

Les accords de libre-échange signés par le Maroc avec ses partenaires

- Pays arabes
➢ Grande zone de libre-échange arabe
➢ Accord de libre-échange entre les pays arabes méditerranéens dit « Accord d’Agadir
»
➢ Accord de libre-échange Maroc- Egypte
➢ Accord de libre-échange Maroc-Jordanie
➢ Accord de libre-échange Maroc- Emirat Arabes Unis

23
- Pays européens
➢ Accord d’association Maroc-U.
➢ Accord d’association Maroc- AELE. Le Maroc a signé un accord de libre-échange avec
les pays de l’Association Européenne de libre-échange
➢ Accord de libre-échange Maroc-Turquie
- Accord de libre-échange Maroc-USA
- Accord de libre-échange Maroc-Russie
- Accord de libre-échange Maroc-Chine

Malgré le grand nombre des accords signés, le Maroc reste presque déficitaire avec tous ses
partenaires. En effet, on souffre des handicapes suivantes :

- Les exportations sont de plus en plus compromises, avec la monté des asiatiques
notamment la chine plus compétitifs ;
- La concentration des échanges avec l’UE, ce qui accentue la dépendance du Maroc
vis-à-vis de ce partenaire de taille
- La gamme des produits exportés est peu diversifiée et à faible valeur ajoutée
- Le taux de couverture est largement inférieur à 100 ;
- Détérioration des termes de l’échange,
- L’importance de la facture énergétique et alimentaire.
- Déficit commercial structurel et en aggravation.
III. Influences sur les entreprises marocaines :
- Axe Concurrence-Performance-Innovation :

Améliorer la Compétitivité de l’entreprise en ouvrant les frontières, les entreprises sont


obligés à êtres plus performantes pour survivre. Cela implique l’innovation permanente soit
pour améliorer les produits existant ou de créer de nouveaux produit capable de satisfaire les
besoins actuels et potentiel des clients.

- Axe nouveaux marchés :

En effet le commerce international permet après saturation de la demande nationale de


trouver une autre demande ailleurs capable d’éponger toute la production des entreprises.

- Axe Protection des entreprises nationales :

En effet lorsque des entreprises étrangère procède a des pratiques de concurrence déloyale
ou même lorsque l’état marocaine juge que l’action de certaines entreprises étrangères est
néfaste sur le développement d’une ou plusieurs entreprises nationales jugés comme
primordiale à l’économie, le gouvernement peut procéder à des mesure tarifaire et non
tarifaire pour régulariser la situation et ce tout en respectant les règles de commerce édicté par
l’OMC.

Axe développement : Le développement des entreprises en termes de capacités productives


se fait essentiellement en procurant les machines et les technologies de l’extérieur. En restant
l’autrice rien ne peut être accomplie ni entreprise créer ni entreprise capable a se développer.

24
Thème 6 : Politique sectorielle
PARTIE I : LE SECTEUR AGRICOLE AU MAROC : POLITIQUES ET STRATEGIES

I Présentation du plan Maroc vert


L’agriculture et l’industrie agro-alimentaire contribuent de manière importante aux
différentes grandeurs macro-économiques : emploi, PIB, revenus, échanges extérieurs.
Cependant, ces deux secteurs continuent de souffrir de nombreux déficits qui handicapent
leur développement.

Nombre de stratégies, de politiques et de mesures ont été élaborées et mises en œuvre


depuis l’indépendance, avec souvent des bilans mitigés sinon faibles. Depuis 2008, le Maroc
a adopté le Plan Maroc Vert comme stratégie agricole nationale avec pour fondement la
mise à niveau durable de l’agriculture marocaine.

Ce plan se veut une politique de relance de l’agriculture (et de l’agro-alimentaire),


considérée comme principal moteur de croissance de l’économie nationale pour la décennie
2010. Le point de départ de la stratégie est la reconnaissance des défis internes et externes
majeurs de l’agriculture marocaine: faible capacité d’investissement privé et de participation
du système bancaire, forte dépendance aux aléas climatiques, hétérogénéité du tissu
d’acteurs couplée aux blocages considérables au niveau des domaines transverses (foncier,
raréfaction de l’eau, structures d’encadrement), précarité de l’emploi, surexploitation et
dégradation des ressources naturelles, déficit commercial chronique tant dans l’agriculture
que dans l’industrie agroalimentaire.

Malgré toutes ces faiblesses et vulnérabilités, l’agriculture marocaine dispose d’importants


atouts : coût de main-d’œuvre compétitif, avantages comparatifs avérés pour certains
produits, développement d’une place de transformation de produits agro-alimentaires
potentiellement compétitive, demande nationale et internationale en forte croissance,
proximité géographique immédiate avec le marché européen, couplée avec une logistique
marocaine en amélioration, accès douanier et logistique privilégié aux marchés européen et
américain.

La nouvelle stratégie agricole vise à tirer profit de ces opportunités et cas de succès tout en
cherchant à lever les freins au développement. Ses objectifs sont ambitieux en matière de
production, de valeur ajoutée, d’export, de revenus, mais aussi en matière d’organisation
institutionnelle et de gouvernance.

II – Les principaux objectifs du plan Maroc vert

Le Plan Maroc Vert repose sur deux piliers répondant de manière différenciée mais
complémentaire aux défis posés :

- Le Pilier I : développement agressif de nouveaux moteurs de croissance à haute valeur


ajoutée et/ou productiviste autour de nouveaux types d’acteurs intégrés/ agrégés à forte
capacité managériale et socialement équitables ;

25
- Le Pilier II : mise à niveau solidaire des acteurs les plus fragiles autour de programmes
d’encadrement à la production/valorisation, d’agrégation sociale et de reconversion par
Région visant notamment le passage des cultures vivrières à des cultures durables et
génératrices de meilleurs revenus. De même, des réformes institutionnelles non
négligeables ont été menées pendant les dernières années pour permettre au Maroc de
disposer d’un cadre législatif et réglementaire moderne et efficace :

Mise en place en 2009-2010 de l’Agence pour le Développement Agricole (ADA), de l’Office


National de la Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaire (ONSSA) et de l’Agence Nationale
pour le Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier (ANDZOA).

Par ailleurs, un cadre incitatif a été instauré en vue de favoriser et de sécuriser


l’investissement agricole privé, dans l’objectif d’atteindre un investissement global de plus
de 150 milliards de DHS à l’horizon 2020.

III - Plan Maroc Vert et évolution des échanges extérieurs agricoles


2006-2011 :
Les secteurs agricole et agroalimentaire contribuent de manière importante à la valeur
ajoutée brute et au PIB.

Ainsi, en 2011 l’agriculture et l’agroalimentaire contribuent-ils, respectivement, à hauteur de


14,3% et de 4,2% de la VA totale, soit 18,5% en tout, ce qui constitue un faible changement
par rapport aux années précédentes.
Les mesures prises dans le cadre des deux piliers et autres mesures d’accompagnement du
plan Maroc Vert prévoient justement d’augmenter la valeur ajoutée à travers notamment
l’accroissement de la productivité du travail, ce qui, là encore, renvoie aux autres stratégies
sectorielles et transversales et indique le besoin de mise en cohérence de ces stratégies.

L’analyse de la répartition des ressources en produits agricoles et agro-alimentaires montre


une part relativement faible des importations, soit respectivement 12,7% et 13,7% en 2011,
le niveau atteint en 2011 résulte, cependant, d’une croissance soutenue des importations au
cours des dernières années, en effet, les achats à l’étranger des produits concernés par le
plan Maroc Vert ont connu une augmentation non négligeable, qu’il s’agisse des produits
agricoles ou agro-alimentaires qui sont passés, dans leur ensemble, de 21,4 milliards de DHS
en 2006 à 41,2 milliards de DHS en 2011.

Sur une période plus longue (15 ans), on constate une plus forte augmentation des
importations dans l’offre globale. Ainsi, entre 1998 et 2011, la part des importations est-elle
passée de 9,4% à 14,9% pour les produits agricoles et de 7,6% à 16,2% pour les produits
agro-alimentaires, ce phénomène s’explique, en partie par les aléas climatiques.

26
Partie 2 : LE SECTEUR SECONDAIRE
Le Maroc a mis en place au cours des années 2000 plusieurs stratégies sectorielles visant la
modernisation de son économie, le renforcement de la croissance, la promotion de l’emploi
et la dynamisation de l’exportation et, par voie de conséquence, le soutien de l’économie
nationale dans son ensemble.

I- Stratégie nationale de l’émergence industrielle


La base industrielle du Maroc demeure très fragile. Ainsi que les facteurs et les avantages
comparatifs sont relativement peu distinctifs et le Maroc ne se positionne de façon
démarquée que sur un nombre très limité de facteurs. Et les tendances sectorielles
demeurent relativement favorables au Maroc malgré la montée en puissance de l’Asie, dès
lors que l’on adopte une approche de développement ciblée et volontariste .

De ces analyses découlent trois impératifs:

- la nécessité d’instituer une politique industrielle claire.


- renforcer des facteurs de compétitivité du Maroc à court terme (aménagements
agressifs et géographiquement ciblés) et à long terme (poursuite des réformes sur les
chantiers de fond)
- la nécessité de répondre au besoin de modernisation compétitive du tissu industriel
existant avec accent prioritaire sur l’émergence de nouvelles bases industrielles .

Les principaux objectifs de la stratégie Emergence


Un Plan intitulé « Emergence » a été conçu qui vise la mise en valeur des métiers dans
lesquels le Maroc dispose d’avantages comparatifs appelés Métiers Mondiaux du Maroc
(MMM), à savoir l’offshoring, l’industrie automobile, l’industrie aéronautique et l’industrie
électronique afin de mettre en place un secteur industriel solide et contribuer ainsi à la
création de richesses et d’emplois et à la croissance.

Le pacte vise à positionner le Maroc sur une vision à long terme dans les domaines de
l’industrie et des services en mettant l’accent sur les activités à haute valeur ajoutée et sur
les nouvelles technologies.

Les actions transversales prévues dans le plan concernent :

- La compétitivité des entreprises : accompagner les PME à travers deux programmes :

i) le programme Imtiaz a pour objectif d’accompagner 50 entreprises à fort potentiel par an


sur la base d’un contrat de croissance avec une prime à l’investissement pouvant atteindre 5
millions de DH ;

ii) le programme Moussanada, quant à lui, a pour objectif d’accompagner 500 entreprises
par an dans leur démarche de modernisation et d’amélioration de leur compétitivité avec
une subvention pouvant atteindre 1 million de DHS ;

27
Les objectifs par secteur du Pacte Emergence
Objectifs globaux

- création de 220 000 emplois ;


- augmentation du PIB industriel de 50 Md DHS additionnels et du chiffre à
l’exportation de 95 Md DHS.
- réalisation d’un volume d’investissements privés de 50 Md DHS.

Objectifs par secteur


L’Offshoring : l’offre Maroc offshoring met à la disposition des investisseurs quatre nouvelles
zones dédiées aux meilleurs standards internationaux après celles de Casanearshore et
Rabat Technolpolis. Il s’agit de Fès-shore (113 000m2), Tétouan-shore (80 000 m2), Oujda-
shore (50 000 m2) et Marrakech- shore (50 000 m2).

L’objectif : réaliser à l’horizon 2015 un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards de DHS et la


création d’environ 70000 emplois. Les réalisations en matière d’accueil des opérateurs
internationaux et de création d’entreprises dédiées à l’offshoring ont montré que les
perspectives de développement du secteur sont favorables au Maroc.

L’automobile : le plan d’action volontariste de développement du secteur automobile mis en


place repose sur la réalisation de deux Pole dédiées de 300 ha chacune: « Tanger
Automotive City » et «Kénitra Automotive City »

L’objectif : réaliser à l’horizon 2015 un chiffre d’affaires de plus de 20 milliards de DHS et la


création d’environ 70000 emplois. Les réalisations en matière d’accueil des opérateurs
internationaux et de création d’entreprises dédiées à l’offshoring ont montré que les
perspectives de développement du secteur sont favorables au Maroc.

L’aéronautique: l’action dans ce métier concerne la réalisation en 2010 de la P2I « Nouaceur


Aerospace City » sur une superficie de 150 ha et bénéficiant de statut de zone franche.

L’objectif recherché consiste en la création de 15 000 emplois et un PIB additionnel de 4


milliards de DHS à l’horizon 2015.

L’électronique : cinq quartiers dédiés à ce métier sont réalisés,

Le Textile et Cuir : Le plan d’action porte sur l’élaboration et la mise en place de plan
marketing et de promotion pour développer 3 segments de produits : fast fashion, jean sport
wear, lingerie textile et chaussures

28
REALISATIONS

L’automobile : En effet, le secteur automobile renforce progressivement son


positionnement dans la chaîne de valeur mondiale avec une production dépassant 167.450
véhicules grâce à l’implantation du projet Renault à Tanger (plus de 100.000 véhicules en
2013) permettant au Maroc de devenir le deuxième producteur de véhicules en Afrique
après l’Afrique du Sud avec une part de marché de 26% en 2013 contre seulement 5% en
2003. En 2014, cette usine a produit 175.000 véhicules en hausse de 74% par rapport à 2013
portant ainsi la production automobile totale du Maroc à 227.579 véhicules

L’aéronautique : De même, le secteur aéronautique a enregistré un essor aussi remarquable


comme en témoigne son chiffre d’affaires à l’export qui a atteint est de plus de 7,2 milliards
de DH en 2013 contre 3,6 milliards de DH en 2008, soit une croissance annuelle moyenne de
15%. Cette activité emploie près de 9.500 salariés hautement qualifiés contre 5.769
employés en 2008.

L’Offshoring : les efforts déployés dans le secteur de l’offshoring ont permis de porter le
chiffre d’affaires à 7,21 milliards de DH en 2013 contre 4,15 milliards de DH en 2008 et de
générer une hausse importante des emplois créés qui ont atteint 57.000 postes en 2012
contre près de 27.400 postes en 2008.

Le Textile et Cuir : son poids dans la valeur ajoutée globale est passé de 4,5% à 2,7% entre
2000 et 2013. De même le nombre d’entreprises et d’emplois dans la filière ont connu une
chute de 32% et 17% respectivement durant la dernière décennie. Les exportations et au gré
des aléas de la conjoncture internationale et en particulier en Europe, ont connu une
évolution erratique durant la même période.

La modernisation progressive du tissu industriel national et son ancrage dans les chaînes
de valeur mondiales observée au cours de ces dernières années est le fruit de
l’émergence de nouvelles spécialisations à plus forte contribution à la valeur ajoutée, à
l’emploi qualifié et aux exportations. Ces nouveaux secteurs ont permis de mieux
positionner le Maroc en tant que destination industrielle crédible et compétitive tels,
l’automobile, l’aéronautique et l’offshoring

II- La nouvelle stratégie d’accélération industrielle 2014 – 2020

La nouvelle stratégie industrielle vise essentiellement à augmenter la cadence


d’industrialisation au Maroc. Pour atteindre cet objectif, un Fonds de développement
industriel (FDI) sera créé et doté d’une enveloppe de 20 milliards de dirhams (2,5 milliards
de dollars). Ce fonds d’accompagnement, doté d’une enveloppe financière jamais mobilisée
auparavant, permettra au tissu industriel de se consolider, de se moderniser et de
développer sa capacité de substitution de produits importés. Six dynamiques sont mises en
œuvre pour soutenir la réforme industrielle escomptée, à savoir la mobilisation de 1.000
hectares de foncier publics locatifs, l’engagement du secteur bancaire pour soutenir
activement l’industrie et la refonte du système de garantie publique aux PME. Le plan
s’appuie également sur dix mesures clefs, à savoir la création d’une nouvelle dynamique et

29
d’une nouvelle relation entre grands groupes entreprises locomotives- et PME, le
renforcement de la place de l’industrie en tant que pourvoyeur d’emploi majeur,
notamment pour les jeunes, et l’optimisation des retombées sociales et économiques de la
commande publique via la compensation industrielle.

Le plan marocain d’accélération industrielle 2014-2020 prévoit également un suivi des


accords de libre-échange (ALE) en cours de négociations, et une surveillance sans relâche du
respect des dispositions des ALE existants, l’instauration d’une culture de "Deal Making"
dans la poursuite des IDE

Outre l’objectif de promotion des investissements et d’augmentation du PIB industriel, le


plan a pour but de créer des emplois pérennes et réduire ainsi le chômage urbain, un des
grands paris du Maroc actuel dont la stabilité politique devrait booster le progrès
économique et mettre l’accent davantage sur les lacunes enregistrées en matière de
politique sociale et de développement humain.
10 objectifs de cette stratégie :
1- Création et animation des écosystèmes industriels
2- Compensation industrielle : reprendre la main
3- Accompagnement de l’informel vers le formel
4- Qualification des ressources
5- Amélioration de la compétitivité des PME
6- Les outils d'intervention financiers
7- Infrastructures accessibles en location
8- Intégration du royaume à l'international
9- Instaurer la culture du "Deal making" pour les IDE
10- Amplifier notre vocation africaine

PARTIE 3 : LE SECTEUR TERTIAIRE AU MAROC : POLITIQUES ET STRATEGIES


I- Le commerce :

1- Le Commerce intérieur :

Le commerce intérieur est un secteur à très fort potentiel. Il constitue un levier essentiel de
l'investissement et connait une dynamique qui ne cesse de croître, créant ainsi des richesses
et de l'emploi.
Selon une étude réalisée en 2011 par le ministère du commerce, de l’industrie et des
nouvelles technologies, le commerce :
- génère, 10,4% de la valeur ajoutée globale, (soit 77 milliards de DH),

30
- enregistre un chiffre d’affaires annuel de 360 milliards.
- emploie 1,4 million de personnes, (soit 13% de la population active).
-Au niveau urbain, il occupe le premier rang avec 20,6% des emplois et en a créé 32 000 en
2012.
Afin d'accompagner cette dynamique, le ministère de l'Industrie, du Commerce et des
Nouvelles Technologies, a élaboré en 2008 la stratégie RAWAJ de développement du
commerce et de la distribution.
Globalement, cette stratégie s'articule autour de trois axes principaux:
- L'équilibre du maillage commercial: assurer aux consommateurs une couverture territoriale
optimale avec une offre suffisante et diversifiée.
- L’attractivité de l’appareil commercial: soutenir la modernisation du commerce de
proximité et développer des espaces commerciaux animés.
- La qualité et la diversité des produits: proposer des produits de bon rapport qualité-prix
adaptés aux besoins de tous les segments de la population.

2- Commerce extérieur :

a) L’instauration d’un cadre légal mis à jour et renforçant l'ouverture en même temps que la
défense commerciale :

- La nouvelle constitution adoptée en 2011 a instauré la primauté sur le droit interne des
conventions internationales dûment ratifiées par le Maroc;

- L’adoption, en 2011, de la Loi 15-09 régissant la défense commerciale complète, moderne


et compatible avec les engagements pris au titre des accords de l'OMC et des autres accords
commerciaux conclus par le Maroc. Cette loi fixe notamment : -les conditions de
détermination de l'existence du dumping, de la subvention, de l'accroissement massif des
importations et du dommage ou de la menace de dommage,

- ainsi que les modalités relatives à la mise en œuvre des mesures antidumping, des
mesures compensatoires et des mesures de sauvegarde.

-Institution auprès du Ministre chargé du commerce extérieur, une Commission de


surveillance des importations qui sera chargée de lui donner son avis sur toutes les questions
relatives à la mise en œuvre des mesures de défense commerciale.

b) La mise sur pied d’un processus visant la simplification, la transparence et la rationalisation


de la fiscalité douanière et des procédures du commerce extérieur :

31
-La Baisse des droits de douane NPF :

- Les taux appliqués sont largement inférieurs aux taux consolidés dans le cadre du cycle de
l'Uruguay.

- La moyenne simple des taux NPF des droits de douane a régressé continuellement pour
atteindre une moyenne de 12,5% contre un taux consolidé de 55% pour les produits non
agricoles.

-Le tarif maximum sur ces produits a été réduit à 25% depuis 2012 au lieu de 35% en 2009.

-La grille tarifaire marocaine a été ramenée de 6 quotités en 2009 à 4 quotités actuellement
(2,5%, 10%, 17,5% et 25%)

- réduction des droits de douane sur la majorité des produits agricoles notamment sur les
animaux et leurs viandes. Ainsi, 46% de lignes tarifaires relatives à ces produits ont un taux
NPF inférieur à 10% et 30% de lignes tarifaires ont un taux NPF de 2,5%. Ainsi, les taux de
protection supérieurs à 100% ne représentent que 7% de lignes tarifaires.

- Les Activités promotionnelles de Maroc Export :

Par le biais de Maroc Export, le Maroc a renforcé les actions promotionnelles sur les marchés
cibles.
Ainsi, Maroc export a réalisé au titre de 2015 plus de 113 activités promotionnelles,
comprenant principalement :
- l'accompagnement à la participation aux salons professionnels (45% des activités
promotionnels),
- l'organisation de rencontres B to B (17%)
- et des incoming missions (6%).
Dans sa démarche d'accompagnement des entreprises, Maroc Export accorde une attention
particulière au recrutement de nouvelles entreprises. Ainsi:
- 222 entreprises ont bénéficié pour la première fois des services de Maroc Export au titre de
2015.

- Les Réalisations en matière de facilitation des échanges :

- La mise en place du système BADR (Base automatisée des douanes en réseau),


opérationnel depuis janvier 2009 visant simplification des procédures douanières ont été
introduites en vue d'une dématérialisation accélérée du circuit de dédouanement.
- La mise en place d’un guichet unique virtuel du commerce extérieur "PortNet", dans
l'objectif de :
- mettre à la disposition de la communauté des opérateurs du commerce extérieur un outil
informatique communautaire,

32
- renforcer la dématérialisation des documents et l'échange de données informatisées entre
les opérateurs moyennant l'interconnexion des différents systèmes d'information tant des
opérateurs portuaires que des autres intervenants dans les opérations commerciales
(importateurs, exportateurs, transitaires, banques, etc.).
- La dématérialisation d'un ensemble de documents du commerce extérieur, notamment : le
titre d'importation, avis d'arrivée des navires, le manifeste, la déclaration sommaire, la
déclaration unique des marchandises, etc.
NB : Grâce à cette suppression, le classement du Maroc s’est amélioré dans le critère du
commerce transfrontalier de Doing Business en 2015 en passant à la 31e place au lieu de la
37e.

Le plan national de développement des échanges commerciaux :(2014-2016)

C’est un plan qui s’articule autour de 3 axes, déclinés en 20 chantiers et 40 mesures.


Le premier axe du plan prône la valorisation, le développement et la promotion des
exportations comme principale solution pour réduire le déficit commercial.
Au niveau de son deuxième axe, le PDEC vise la régulation des importations et la facilitation
des démarches liées au commerce extérieur,
Le troisième axe porte sur le développement de la valeur ajoutée locale du produit national,
c) Le Programme d’appui aux consortiums d’exportation :

Lancé en 2003 par le Ministère chargé du Commerce Extérieur et la coopération


internationale, le programme d’appui aux consortiums d’exportation ‘’Export Synergia’’ vise
d’assurer à l’entreprise marocaine exportatrice ou potentiellement exportatrice un meilleur
développement à l’international.
Qu’est-ce qu’un consortium d’exportation ?
« Les consortiums sont l’alliance volontaire d’entreprises, dont l’objectif est de promouvoir
les biens et services de leurs membres à l’étranger et de faciliter l’exportation de ces
produits grâce à des actions communes » Selon Organisation des Nations Unis Pour le
Développement Industriel (ONUDI)
A noter que des réalisations qualitatives et quantitatives encourageantes ont été
enregistrées sous la période 2003-2010, ainsi :
-18 consortiums d’exportation juridiquement constitués.
-120 entreprises exportatrices et potentiellement exportatrices.
-9 régions du Royaume et 7 secteurs concernés.
d) La Politique des Accords de Libre échange :

33
Dans le cadre de sa stratégie globale d'ouverture et de libéralisation, le Maroc a procédé,
durant la dernière décennie, à la mise en place d'un cadre juridique propice au
développement de ses relations commerciales avec certains de ses partenaires potentiels, à
travers la conclusion d’accords de libre échange.
Ainsi, plusieurs accords ont été signés entre le Maroc et des pays et groupements
économiques, à titre d’exemple :
- Accord d’association UE
- Accord de libre échange Maroc - Etats de l'Association Européenne de Libre Echange
(AELE)
- Accord de libre échange entre les pays arabes méditerranéens (déclaration d’Agadir)
-Accords de Libre Echange Maroc - Ligue Arabe
-Accord de libre échange Maroc - Etats Unis

Mais, la question qui s’impose est si les ALE sont des opportunités ou un danger pour
l’économie marocaine ?
Aujourd’hui, les accords de libre-échange profitent plus aux exportateurs des pays
signataires, qui envahissent le marché marocain.
Les accords signés avec les Etats-Unis, l’Union européenne et la Turquie, pour ne citer
qu’eux, n’ont fait que pénaliser davantage l’économie marocaine, et particulièrement
l’industrie et l’agriculture.
Le Royaume enregistre un déficit commercial avec la majorité des pays avec qui il a conclu
un ALE.
Selon une note de l’Office des changes, les échanges extérieurs du Maroc ont été marqués
par une aggravation du déficit de la balance commerciale de 6,5 % à fin juin 2016, atteignant
85,2 milliards de dirhams, contre 80,03 MMDH une année auparavant.

Mesure Tarifaire Mesure non tarifaire

Droit de douane -Limitation Quantitative -


Normes contraignantes
Droit d’importation -Freins administratifs & Interdiction
Taxe parafiscale
TVA -privilégier les Entreprises nationales
-empêcher les investisseurs étrangers
de prendre le contrôle d'entreprises
nationales.

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PARTIE 4 : L e Tourisme :

La vision Stratégie 2020

S’inscrivant dans la continuité de la vision 2010, la nouvelle stratégie 2020 confirme la


volonté des pouvoirs publics de continuer à faire du tourisme l'un des moteurs du
développement économique, social et culturel du Maroc. Cette stratégie aspire hisser le
Maroc parmi les 20 plus grandes destinations mondiales à horizon 2020 et s'imposer comme
une référence en matière de développement durable dans la région Méditerranéenne.

L'objectif de la Vision 2020 est de doubler la taille du secteur et la capacité


d'hébergement, avec la création de 200 000 nouveaux lits. Cette nouvelle capacité d'accueil
devrait permettre de doubler les arrivées de touristes (originaires d'Europe et des pays
émergents). 470 000 nouveaux emplois directs seront créés sur l'ensemble du territoire
national (1 million d'ici 2020). Les recettes touristiques devraient atteindre 140 milliards de
dirhams en 2020 (soit un montant cumulé de 1 000 milliards). La Vision 2020 prévoit
également de démocratiser le tourisme dans le pays et de tripler les voyages effectués par
les résidents.

Cette vision 2020 prévoit également le découpage du territoire national en huit grands
territoires touristiques, dont deux sont axés sur une offre balnéaire qui vise la valorisation
des littoraux atlantique et méditerranéen à savoir :

- Souss-Sahara Atlantique, rassemblera les sites d’Agadir, y compris son arrière-pays


(Tafraoute, Imouzzer Ida Outanane...), de Laâyoune et de Guelmim autour de
l’alliance du désert, de l’Atlantique et d’un climat ensoleillé toute l’année.

- Maroc Méditerranée, avec les 3 sites de Saïdia, Marchica et Cala Iris, valorisera la
dimension méditerranéenne du Maroc, combinant les loisirs et le développement
durable.

Quatre territoires seront positionnés sur une offre culturelle riche, valorisant chacun de
manière spécifique les ressources matérielles et immatérielles du Maroc, à travers le
renforcement des destinations établies et le développement de deux relais de croissance :

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- Marrakech Atlantique, ancré sur les sites de Marrakech, du Toubkal et d’Essaouira,
consolidera son offre pour demeurer la porte d’entrée du Maroc, à la fois chic et
authentique.

- Maroc Centre sera la destination du voyage aux sources de la culture et de l’histoire et du


bien-être, grâce à une complémentarité forte entre les sites de Fès, Meknès et Ifrane.

- Cap Nord, ancré sur les sites de Tanger, Tétouan, Chefchaouen, Asilah et Larache,
constituera une terre de rencontre culturelle, équilibrée d’une offre balnéaire exclusive.

- Centre Atlantique réunira de manière cohérente Casablanca, Rabat et El Jadida pour


constituer la côte des affaires et des loisirs.

Enfin, deux autres territoires s’imposeront comme les vitrines du Maroc en matière de
développement durable en mettant en valeur des sites naturels les plus exceptionnels du
pays :

- Grand Sud Atlantique : centré autour du site exceptionnel de Dakhla, se basera sur une
offre exclusive combinant nature préservée et niches sportives.

- Atlas et Vallées : ancré sur Ouarzazate, les vallées et les oasis, ainsi que le Haut Atlas, se
positionnera comme la destination phare de l’écotourisme et du développement durable
méditerranéen.

36
Thème 7 : Politique sociale
1) Définition de la politique sociale :

Ce terme est divisé en deux mots

Politique : caractère publique ; idée de bien commun, action orientée vers les problèmes.

Sociale ; question sociale ce qui ‘est bénéfique à un individu, groupe ou société donc la
politique sociale nait de la volonté de l’état de répondre à des problèmes on même la prise en charge , elle
constitue un domaine particulier des politiques publiques est défini par un dispositif mis en œuvre par
l’état destiné à prendre en charge un problème ou une situation sociale nécessitant une intervention sous
forme : encouragement , soutien , contrôle , protection

Les domaines d’intervention de la politique sociale :

Ils sont nombreux on peut citer : la santé , la pauvreté , l’éducation, et l’emploi

Quels sont les mesures da la politique sociale pour lutter contre la pauvreté ?

Les nations unis on crée une déclaration millénaire de développement (2000), cette déclaration
comprend 8 objectifs millénaires de développement (OMD), parmi lesquels on peut citer (réduire
l’extrême pauvreté et la faim) il s’agit des solutions pour la population disposant de moins d’un dollar par
jour , depuis l’adoption de la déclaration millénaire HCP cordonne des rapports sur l’OMD

Le Maroc dispose de plusieurs stratégies pour réduire la pauvreté mais il faut préciser qu’il
existe plusieurs types

Pauvreté monétaire : il faut améliorer directement ou indirectement les revenus des ménages

Pauvreté des conditions de vie : la satisfaction des besoins de bases de la population

Pauvreté des potentialités : amélioration de l’accès des ménages aux services de la santé

Donc il faut avoir 3 types de stratégie :

Une stratégie économique : visant la création d’emploi pour améliorer le revenu des ménages
avec des projets

Projets sociaux : améliorer le secteur de la santé

Projets d’infrastructure : construction des routes

En 2008 le Maroc adopte une approche multidimensionnelle via la cartographie de la pauvreté


multi qui permet d’identifier les poches de la pauvreté dans les petites Zones géographiques

1 ère stratégie : stratégie de développement sociale disposant de 3 axes (avant l’OMD 2000)

-axe économique : la réduction de la pauvreté peut se faire via une croissance économique forte
comptée d’une répartition équitable de ses frais, cette croissance aide directement les pauvres pour
profiter des opportunités de création d’emploi et indirectement puisqu’elle permet à l’état de financer ses
projets de lutte contre la pauvreté.

37
-axe développement du capital humain : en facilitant l’accès da la population aux services de
base

-assistance sociale : elle est la plus visible mais la moins efficace, de plus elle n’est utilisée que
pour des situations spécifiques ; enfant abandonnés

2éme stratégie : naturaliser par INDH car les DS revient encore sur la valorisation du capital
humain

Expression de la volonté royale de faire du développement humain un facteur dynamisant du


profit de la croissance, les actions programmées dans ce cadre visant l’amélioration des conditions de vie
de la population par le développement des infrastructures, création de petits projets générateurs de
revenu au profit des jeunes et femmes.

Education :
Après la mise en œuvre de la charte

Les résultats des enquêtes TIMSS et PIRLS entre 20001 et 2011 révèlent 60% des élèves
marocains en 4eme année de primaire, 49% éme année de collège sont scolarisés dans des écoles ou les
problèmes de disciplines et de sécurité sont toujours présents (absence, triche, menace)

L’université publique n’échappe pas aux problèmes d’incivisme et même violence et


problématique linguistiques

La charte est un programme mis en place en 1/2000 et qui s’articule autour de 3 Axes
stratégiques :

Axe 1 : généralisation de l’enseignement

Axe 2 : amélioration de la qualité de l’enseignement par l’amélioration du programme au niveau


du contenu et la méthodologie

Axe 3 : amélioration du financement de la réforme à travers la mobilisation des fonds


extrabudgétaire.

Le président de CS de l’éducation et la formation et la recherche scientifique a précisé que la


charte n’a pas atteint toutes objectifs les lacunes portes toujours sur l’application

-la mobilisation des ressources financières n’est pas totalement concrétisée

-l’effort déployés pour former les enseignants reste en déçu des exigences

Difficultés linguistique des élevés constituent un obstacle contre l’apprentissage donc le


système éducatif connait de nombreuses défaillances malgré la mise en place la réforme.

L’ancien ministre hassad a proposé une formel magique pour sauver l’éducation nationale

-l’âge de scolarité est amené à 5 ans et demi au lieu de 6 ans

-2h par semaine ;3oélèves en classe ,math enseigner en français à partir de (2018 -2019) ;anglais
enseigner dès le collège (2019-2020)

38
De même parmi les objectifs de l’OMD : assurer l’éducation principale pour tous

Santé :

-évaluation du secteur : l’ensemble des médecins, dentistes , infirmiers représentent un effectif


de 56615 soit 1.06 par 1000 habitants

-la distribution régionale des professionnels de santé favorise les régions métropolitaines par
exemple 22% des professionnels publics sont concentrés dans l’axe de casa-rabat

-ratio lit par population : 9 lits par 10 000 habitants

Donc les solutions de ce déficit des indicateurs sociaux reste la couverture médicale afin de
facilité l’accès des populations défavorisées à travers la mise en place de programme RAMED les
détenteurs de carte peuvent bénéficier de l’hospitalisation, séances hémodialyse : prise en charge de
diabétique ,bénéfice des prestations chirurgicales

Emplois :

D’après une description de la situation de l’emploi au Maroc entre 2000 et 2016 par HCP :

-Le taux d’activité ; est toujours en situation décroissante

La création d’emploi au Maroc entre 2015 et 2016 agriculture aucune création d’emploi
industrie faible création service forte création

-le taux de chômage a connu une baisse très faible

Les programmes de promotion d’emploi les programmes ont pour objectif l’amélioration
l’employabilité des chercheurs d’emploi aidé la création des entreprises sources de richesse

Mais ces programmes (taehil,idmaj,moukawalati)n’ont pas pu donner des résultats probants à


cause des limites qu’ils présentent le ciblage est limité au grandes entreprises mais ce sont en réalité les
PME qui sont génératrices de richesse

-le ciblage est limité aux jeunes chômeurs urbains et diplômés alors que la grande partie des
chômeurs est celle des non diplômés et même de la région rurale

Pour combler les failles de ces programmes : la politique sociale propose une nouvelle
approche de la politique d’emplois (2015/2016) elle vise à mettre l’emploi au cœur de l’action publique et
adopter une approche globale intégrant les dimensions économiques ; institutionnel, financières en posant
en compte les déficits d’emploi

-(SNE) dispose de 4 défis majeurs :

Promouvoir la création d’emploi ,valoriser le capital humain ,renforcer les programme actifs
d’emploi et de développer la gouvernance de marché

1) Impact sur l’entreprise : L’éducation : Les réformes visant à généraliser la scolarisation, et


d’améliorer la qualité de la formation ainsi de consacrer un budget plus élevé en vue de
financer les projets issus de ces réformes, permettent à l’entreprise de recruter des

39
personnes qui seront bien formées ce qui contribue à leur productivité et par conséquent à
la richesse de l’entreprise. 2) La santé : La couverture médicale
permet de faciliter l’accès des personnes défavorisées aux services de santé par le dispositif
de RAMED, ce qui facilite leur hospitalisation et par conséquent elles seront toujours en
bonne santé. L’entreprise ne s’inquiétera plus de la santé de ses employés, et tant qu’ils ne
souffrent d’aucune maladie, tant que leur productivité sera assez bonne au niveau de
l’entreprise

L’emploi : les programmes actifs d’emploi permettent à l’entreprise de réussir ses recrutements
pour lesquels elle a des difficultés à trouver le profil adéquat, et bénéficie également des formations
accordées à ses employés et ses nouveaux recrus sans avoir à payer le prix de la formation car il sera
couvert par l’Etat

40
Thème 8 : Politique protection sociale
Le principe de la rémunération est le suivant : « la perception d’un salaire est conditionnée
par la prestation d’un travail en contrepartie ce qui implique que lorsqu’il n’effectue pas de
travail, l’employé n’est pas rémunéré sauf dans le cas de l’absence légale permise (le jour de
repos hebdomadaire, les jours fériés et le congé annuel payé). Pour ce qui est en dehors de
ces cas légaux, l’employeur ne paie pas et c’est là l’intérêt de la protection sociale.

Il s’agit d’une protection contre divers risques :

• Maladies
• Accidents de travail
• Vieillesse
• Perte d’emploi

I- Les formes de protection :


Maladie : un système légal de contribution salariale et patronale est mis en place, à partir
des cotisations versées on crée un fonds ou une caisse qui vont permettre, à chaque fois
qu’un risque intervienne, de rémunérer l’employé

Retraite : pour le risque de la vieillesse c.-à-d. lorsque l’employé part en retraite, c’est la
caisse de retraite qui prend le relai à l’employeur pour subvenir aux besoins de l’ex employé

Perte de travail : pour des raisons conjoncturelles, économiques ou autres, l’employé peut
se trouver malgré lui dans une situation de perte d’emploi ou de chômage. Si le système
existe, cet employé peut bénéficier des allocations au chômage. Au Maroc, il existe depuis à
peu près 3 ans avec des conditions très restreintes (valable pendant 6 mois et pour le Smig)

Accidents de travail : la protection contre ce risque est rendue obligatoire depuis quelques
années, aujourd’hui les entreprises au Maroc dont l’effectif dépasse un certain seuil sont
obligées d’avoir une protection contre les accidents de travail. Il convient de signaler qu’au
Maroc il n’existe pas un organisme public pour indemniser les personnes concernées ce sont
les assurances privées qui s’en chargent, les employeurs ont donc l’obligation de souscrire
leurs employés à des assurances pareilles. Cependant si faute de souscription à une
assurance par l’employeur, l’employé se trouve touché dans son intégrité physique, deux cas
peuvent se présenter ; si l’employeur peut payer et indemniser la loi l’oblige de le faire sinon
c’est un fonds de travail géré par la caisse de dépôt et gestion qui va s’en occuper lorsqu’il
n’y a pas de couverture ni par assurance ni par l’employeur.

Un autre type de protection concerne cette fois-ci non pas un risque mais la difficulté que
peuvent rencontrer les employés à suivre le rythme d’évolution technologique ou les
nouvelles formes de travail qui exigent une formation continue, des fonds ont été créés pour
subvenir à ce besoin en formation continue gérés par l’office de formation professionnelle

II- Les organismes chargés de la mise en place de ces systèmes de protection :

41
Dans le secteur privé : la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) est chargée du système
de la retraite, de la couverture des maladies à travers l’AMO (assurance maladie obligatoire)
et les autres couvertures au profit des salariés du privé

Dans le secteur public : d’une part la retraite est l’affaire de la caisse marocaine de la
retraite (CMR) d’autre part le système de couverture des maladies est géré par des
mutuelles de différents secteurs (exp : mutuelle des forces royales, mutuelle des
enseignants, des administrations publiques…) ces différentes mutuelles sont regroupées par
une même caisse, la CNOPS (caisse nationale des organismes de pourvoyance sociale).

Toujours dans le secteur public, le personnel des établissements publics comme l’ONCF,
l’OCP ou la CDG est affilié pour ce qui est de la retraite à un autre régime qui est le RCAR
(régime collectif des allocations de retraite)

Pour les commerçants, professions libérales, agriculteurs et artisans : c’est la caisse


nationale de retraite et d’assurance (CNRA) qui même si ce n’est pas son objet, offre des

Remarque : les caisses de retraite à travers le monde et à partir de quelques années ont commencé
à rencontrer des situations de crise faute de l’insuffisance des ressources (contributions et
cotisations) pour des raisons diverses dont principalement ; le rapport démographique entre ceux
qui cotisent et les retraités qui reçoivent les pensions est de plus en plus large, actuellement au
Maroc on est à 2 personnes qui travaillent contre 1 retraité.

A signaler que pour remédier à cette situation on peut agir sur l’un des paramètres de la retraite qui
sont :

• L’âge de la retraite
• Le taux des cotisations
• Le calcul des pensions

Et c’est ce que la Maroc essaye de faire par exemple en reculant l’âge de la retraite progressivement
pour atteindre 62 ans ou plus

formules de retraite à ces personnes

La relation avec les entreprises :

Par exemple un employé dont la retraite approche et qui ne bénéfice d’aucune protection va
être anxieux et inquiet de son devenir et verra sa productivité baisser de plus en plus, grâce
à la protection sociale l’entreprise bénéficie d’une atmosphère de tranquillité de ses
travailleurs ce qui se répercute positivement sur leur productivité de travail et donc sur le
rendement de l’entreprise.

42
Thème 9 : LES ZONES OFFSHORES ET LES ZONES FRANCHES AU
MAROC
A: DEFINITION :

«offshore » :

Selon le lexique d'économie, cette expression anglaise est utilisée dans divers contextes mais qui
littéralement signifie au delà des côtes

a) Zone franche commerciale

b) Zone industrielle d'exportation

c) Zone franche bancaire

 Banque offshore: Une banque que pour l'exercice de ses activités internationales s'établit
dans un territoire généralement insulaire ou portuaire où elle se trouve des privilèges
particuliers

• Société offshore : le terme « offshore » est appliqué également aux sociétés "dite Offshore".
Lorsque celles-ci sont implantées à l'extérieur des pays dont leurs dirigeants sont
ressortissants.
Zone franche:

" Un espace délimité et clos, légalement mis à l'abri total ou partiel de certaines législations
nationales notamment en matière douanière et fiscale destinée à accueillir des activités
économiques diverses".

a) Zone franche commerciale

b) Zone industrielle d'exportation

c) Zone franche bancaire

FONCTIONEMENT :

 L'unique zone franche actuellement en service, la TFZ (Tanger Free Zone) se situe à Tanger.
Son règlement intérieur a été approuvé par un arrêté conjoint du Ministère du Commerce et
de l’Industrie et du Ministère de l’Economie et des Finances du 5 juin 2000 (Bulletin Officiel
du 3 août 2000).

 Terrains viabilisés et aménagés sont mis, après autorisation, à la disposition des investisseurs
pour l’exercice d’activités exportatrices industrielles, commerciales et de service relevant des
domaines suivants :

 l’agro-industrie ;

 les industries chimiques et para chimiques

 les industries du textile et du cuir ;

 les industries métallurgiques, mécaniques, électriques et électroniques ;

 les services liés à ces activités ;

43
 toute activité citée dans l’arrêté conjoint du Ministère du Commerce et de l’Industrie et du
ministère de l’Economie et des Finances du 5 janvier 1999.

ZONES OFFSHORES :

Le système des places financières offshore a été institué par la loi 58-90 et mis en application
par une circulaire datant de septembre 1992. Cette loi a institué dans la municipalité de
Tanger une place financière offshore ouverte aux activités de banque et des sociétés de
gestion de portefeuille et de prise de participations

• SOCIETE HOLDING :
Sont considérées comme sociétés holding offshore les personnes morales, constituée
par des personnes physiques ou morales de nationalité étrangère, qui :
✓ exercent à titre exclusif une activité de gestion de portefeuille et de prise de
participations dans des entreprises ;
✓ ont un capital libellé en monnaies étrangères convertibles
✓ effectuent toutes leurs opérations en monnaies étrangères convertibles.7

• BANQUE OFFSHORES :
Au sens de la loi, est considérée comme banque offshore, toute personne morale,
sans critère de nationalité concernant ses dirigeants et ses détenteurs de capital,
ayant son siège dans une place financière offshore et qui :
❖ exerce comme profession habituelle et principale la réception de dépôts en monnaies
étrangères convertibles ;
❖ effectue en ces mêmes monnaies et pour son compte ou celui de ses clients toutes
opérations financières, de crédit, de bourse ou de change ; Il peut également s’agir de toute
succursale créée pour l’exercice d’une ou de plusieurs missions visées ci-dessus, dans une
place financière offshore par une banque ayant son siège hors de ladite place.

PARTIE II:
A: Avantages accordes aux zone franche d’exportation :

Régime douanier spécial :

• Exonération des droits d’importation;

• Exonération des taxes et surtaxes à l’importation;

• Exonération des taxes sur la consommation, la production et/ou l’exportation des


marchandises;

• Procédures douanières simplifiées;

• Absence de contrôle des changes


Un régime fiscal attrayant:
• Exonération des droits d’enregistrement et de timbre pour la constitution ou
l’augmentation du capital et pour les acquisitions des terrains;
• Exonération de la taxe professionnelle pendant 15 ans;
• Exonération de la taxe sur les services communaux pendant 15ans;

44
• Exonération de l’impôt sur les sociétés durant 5 ans et réduction du taux de l’IS à 8,75%
pendant les 20 années qui suivent l’exonération de 5 ans.
• Exonération de l’impôt sur le revenu durant 5 ans et un abattement de 80% au
titre de l’IR et ce, pendant les 20 années qui suivent l’exonération;

• Exonération de la taxe sur les produits des actions, assimilés pour les non
résidence;

• Exonération de la TVA sur les marchandises.

Commerce extérieur :

 Les entrées de marchandises dans les Z.F.E ainsi que leur sortie de ces zones ne sont
pas soumises à la législation relative au contrôle du commerce extérieur.

Régime des changes libre:

• Les entrées et sorties de marchandises ne sont pas soumises à la législation relative au


contrôle des changes;
• Liberté totale de change, quels que soient la nationalité et le lieu de résidence de
l’opérateur au profit des opérations commerciales, industrielles et de services réalisées
avec l’étranger par les entreprises installées dans les Z.F.E.
• Les règlements des opérations réalisées à l’intérieur de ces zones doivent être
effectués exclusivement en monnaies étrangères convertibles

PARTIE III

A: LES ZONES FRANCHES ET ZONE OFFSHORE < DUBAI > :

 La zone franche de Dubaï reçoit aujourd’hui plus de 20.000 sociétés de 150 pays,
représentant 200.000 emplois, essentiellement dans le commerce, la logistique et
l’industrie manufacturière (construction, pétrole…)

 Il y a environ 45 zones franches et offshores dans les émirats arabes unis et plus de
16 à Dubai.

Par ex : Dubai Multi Commodities Centre ( DMCC) :

Le Dubai Multi Commodities Centre (DMCC) est une initiative stratégique lancée en 2002,
cette initiative gouvernementale stratégique a été créée pour répondre aux besoins
spécifiques de ses principaux segments: or, diamants , thé et café.

En ce qui concerne les métaux précieux, DMCC a installé une voûte en or de haute sécurité
et au lieu d'utiliser des lingots d'or l'introduction de pièces d'or en avril 2012 (UAE Gold
Bullion Coins ),pour faciliter le commerce.

DMCC reste à la pointe de la technologie et pionnière dans l'utilisation des signatures


électroniques et d'autres services qui font gagner du temps aux entreprises membres.

A. Les avantages pour les entreprises:


 exonération totale des impôts sur le revenu et sur le capital

45
 Exonération total de l’impôt sur les sociétés pour 50 ans à compter de la première
année d'exploitation

 Propriété à 100% de l'entreprise, pas besoin d'un partenaire local.

 Pas de restrictions de devises

 L'offre d'électricité abondante et peu coûteuse < classé 1er en électricité – ‘ business
2018 ‘de la Banque mondiale...

B: Les études comparative < Dubai et Maroc >

Les Émirats arabes unis sont classés à 29 éme par rapport a 69 pour le Maroc au rapport
‘Doing business (2018)’ de la Banque mondiale.

➢ La facilité de s'installer :

➢ Régime Fiscal: Les zones franches et offshore à Dubai sont plus attrayantes.

L’exonération total de l’impôt sur les Sociétés pour le 50 premières années, alors
qu'au Maroc l’exonération totale s’étale seulement pour les 5 premières années.

➢ Commerce extérieur :
Pour le Maroc: la proximité de l'Europe et d'accords commerciaux (accords de libre-
échange) avec des pays tels que les États-Unis
pour les Emirats Arabes Unis, un membre du ‘Gulf Cooperation Council ‘(GCC) < Bahrain;
Kuwait; Oman; Qatar; Saudi Arabia > a signé un certain nombre d'accords de libre-échange
qui seront un avantage pour les entreprises de la zone franche de Dubaï

les conditions de réussite de l’importation des zones franches dans un payer :


• Avoir un degré d’ouverture sur l’ensemble de l’horizon (industriel, académique ..) :
ex :les Emirats Arabes Unis ont permet aux multinationales et aux centres d’intérêt
mondiaux de venir créer de centre international
• Avoir des moyens financiers importants
• Situation géographique
• Avoir un tissu local intérieur solide
les Emirats Arabes Unis ont permet aux multinationales et aux centres d’intérêt
mondiaux de venir créer de centre international

DES AUTRE ZONES FRANCHES:


❖ Les zones franches au Singapour : Il y a actuellement 9 zones franches au singapour;
parmi les neuf le plus importants est : Port de Jurong

❖ Les zones franches en Chine :


La première zone franche a été établie en 2013 à Shanghai. Il y a 4 principales zones franches en
Chine, Shanghai, Fujian, Guangdong et Tianjin.

Les avantages d'une place financière offshore pour le pays d'accueil :

46
a) Les avantages directs :

 Les dépenses de fonctionnement effectuées par les banques Offshore.

 Le versement de salaires aux employés des banques.

 Dans certains cas, les impôts sur les bénéfices et les droits de licence .

b) Les avantages indirects

 Avoir un accès plus financier aux marchés financiers internationaux pour les autorités locales.

 Accroître l'efficacité du système financier local .

 Accroître la compétence du personnel local

47
Thème 10 : Ouverture du Maroc sur l’Afrique Subsaharienne

Dans un contexte mondial caractérisé par une régionalisation accrue des économies et une
intensification de la concurrence sur le plan commercial et financier, le renforcement des relations
de partenariats entre pays ou entre régions est devenu une nécessité incontournable pour saisir les
opportunités de la mondialisation et mieux gérer les différentes contraintes et enjeux qui y sont
associés.

Dans cette configuration, le Maroc a fait le choix irréversible de l’ouverture et de l’intégration à


l’économie mondiale. En particulier l’Afrique. Le continent africain, outre le fait qu’il représente un
vaste marché 1 milliard d'habitants, 53 pays, dispose de nombreuses richesses en termes de
ressources naturelles, minières et énergétiques. Il recèle également de grandes potentialités en
termes d’investissements

- Les investissements du Maroc en Afrique subsaharienne

Les investissements directs à l’étranger (IDE) désignent les investissements par lesquels des entités
résidentes d’une économie acquièrent ou ont acquis un intérêt durable dans une entité résidente
d’une économie étrangère.

La coopération entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne a été marquée dans un premier temps par
l’implication des entreprises publiques marocaines dans la mise en œuvre de projets
d’infrastructures, assainissement, électrification, gestion des ressources en eau et irrigation

Cette coopération a connu, dans un deuxième temps, l’association du secteur privé qui est
actuellement présent dans des domaines variés (mines, tourisme, télécommunications, banques,
assurances…)

Les Investissements directs marocains en Afrique ont atteint leur niveau record en 2010 avec 4,6 Mds
DH représentant ainsi 92,2% du total des investissements marocains à l’étranger

La répartition des investissements effectués en Afrique Subsaharienne par zone de pays fait
apparaître les pays de l’Afrique de l’Ouest en tête des pays destinataires de ces investissements, avec
une moyenne de 64,7% sur la période 2011-2015, suivis des pays de l’Afrique Centrale (25,3%) et
ceux de l’Afrique de l’Est (10%)

Le Maroc est présent en Afrique Subsaharienne à travers des investissements directs dans 13 pays,
notamment la Côte d’Ivoire, qui se classe en première position au cours des quatre années allant de
2012 à 2015. Le Nigéria, quant à lui, vient au deuxième rang en 2015.

Le Maroc investit essentiellement en Afrique dans le secteur bancaire (43,7% en 2015), le holding
(20,5%) et l’immobilier (8,9%). Le secteur bancaire occupe la première position du total des
investissements directs en Afrique. A partir de l’année 2012, l'investissement dans le secteur
immobilier prend également de l’ampleur pour atteindre 25% du total en 2014. Exemple :
(Attijariwafa Bank, Managem, Nova power, Platinium power, ONEE).

- Les échanges commerciaux Maroc-Afrique subsaharienne

Les échanges commerciaux du Maroc avec les pays africains ont enregistré une nette progression sur
la dernière décennie, reflétant les efforts de diversification et de renforcement des relations
commerciales avec les pays du Sud.

48
Sur la période 2008-2016, Les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique Subsaharienne
enregistrent une croissance annuelle moyenne de 9,1% pour se situer à près de 11,9Mds DH en 2016
au lieu de 1,3Md DH en 2008.

La répartition géographique des échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique Subsaharienne fait
apparaître l’Afrique de l’Ouest comme 1er partenaire commercial du Maroc dans la région, avec une
part de 58,2% en 2016 et un TCAM de 13,8% entre 2008-2016. Elle est suivie de l’Afrique de l’Est
(15,5%), de l’Afrique Centrale (12,4%) et de l’Afrique Australe (13,4%).

Les exportations du Maroc à destination de l’Afrique de l’Ouest ont triplé depuis 2008 passant de
3,2Mds DH à 10,2Mds DH en 2016.En revanche, les importations en provenance de cette zone
restent limitées. Elles se sont établies à 1Md DH en 2016 contre 759 MDH en 2008 et une moyenne
de 1,4 Md DH sur cette période.

Les exportations du Maroc vers l’Afrique de l’Ouest ne se limitent plus aux produits alimentaires,
d’autres secteurs commencent à prendre du poids dans la nouvelle structure, notamment les
produits de l’industrie chimique (29,2% du total des exportations en 2016 contre 12% en 2008), et
ceux de la fabrication d’autres produits minéraux non métalliques (4,7% en 2016 au lieu de 1,2% en
2008), et ce au détriment de la baisse des ventes des produits de l’industrie alimentaire (23,7% en
2016 contre 37,3% en 2008) et de ceux du raffinage de pétrole et autres produits d’énergie (4,1% en
2016 contre 10,4% en 2008).

En ce qui concerne les importations, celles-ci se concentrent davantage sur les produits de l’industrie
alimentaire (65,5% en 2016 contre 39% en 2008), il s’agit principalement des tourteaux et autres
résidus des industries alimentaires (alimentation pour animaux), des cuirs et peaux et du thé.

En 2016, la part des exportations marocaines à destination de l’Afrique de l’Est s’élève à 16,9%. Ces
exportations sont principalement destinées à l’Ethiopie (28,7%), le Djibouti (27,8%), le Kenya (13,1%)
et le Mozambique (12,3%).

Les importations sont, quant à elles, en provenance du Madagascar (31,3%), du Kenya (23,2%), de
l’Ouganda (18,8%) et de la République Unie de Tanzanie (13,2%).

Les exportations du Maroc vers l’Afrique de l’Est sont prédominées par les produits de l’industrie
chimique dont la part est passée de 61,2% en 2008 à 88,7% en 2016, au détriment des produits
alimentaires (7,7% du total des exportations en 2016 contre 28,8% en 2008).

S’agissant des importations en provenance de l’Afrique de l’Est, celles-ci ne se limitent plus aux
produits de l’industrie alimentaire dont la part est passée de 54% en 2008 à 47% en 2016 et de
l’agriculture, sylviculture et chasse (37,3% contre 42,7%), mais d’autres composantes commencent à
prendre du poids dans la nouvelle structure, à savoir les produits de métallurgie (4,9% du total des
importations en 2016) et les produits de l’habillement et des fourrures (3,5% en 2016 contre 1% en
2008).

D’une valeur de 2Mds DH en 2016, les exportations de biens vers l’Afrique Centrale représentent
12,3% du commerce avec l’Afrique Subsaharienne. En revanche, les importations en provenance de
cette zone restent limitées. Elles s’élèvent à 467 MDH en 2016 (746 MDH en 2008).Les échanges
commerciaux du Maroc avec l’Afrique Centrale enregistrent un TCAM de -0,1% entre 2008-2016.

Les exportations marocaines vers l’Afrique Australe, bien que largement inférieures à celles des
autres régions, prennent de plus en plus d’envergure. Elles passent de 118MDH en 2008 à 764MDH
en 2016, avec un TCAM de 0,2% entre 2008-2016.

49
Parallèlement, l’Afrique Australe constitue le premier partenaire marocain en termes d’importations.
Celles-ci atteignent 3,5 Mds DH en 2015 (la valeur la plus élevé sur la période 2008-2016), 1,8Md DH
en 2016 et 2,4 Mds DH en 2008.

Malgré une amélioration des relations commerciales entre le Maroc et l’Afrique


subsaharienne au cours des dernières années, elles demeurent faibles compte tenu des
ressources existantes et du potentiel de développement du commerce entre les deux
parties.

De plus, ces échanges demeurent concentrés essentiellement en Afrique de l’Ouest,


spécialement dans les pays francophones et atlantiques.

Cette faiblesse des échanges peut être attribuée à plusieurs facteurs qui relèvent
principalement des structures économiques, de la faiblesse des infrastructures et des
mécanismes de financement. Ces facteurs peuvent être résumés comme suit :

• Des obstacles qui relèvent de la nature du cadre réglementaire et institutionnel entre le


Maroc et certains pays africains. En effet, certains accords sont signés sans application
effective, ou encore limités à quelques listes de produits.

• Une faible connexion terrestre ou maritime entre le Maroc et les pays d’Afrique
subsaharienne, qui pose un problème quant aux coûts supplémentaires et délais de
livraison.

• Un manque de diversification de la production et de l’offre exportable ainsi qu’une


absence de complémentarité entre les profils de productions. Les pays africains produisent
et exportent généralement des produits similaires de base agricoles et miniers et importent
essentiellement des produits manufacturés.

• Des réglementations douanières contraignantes caractérisées par leur faible transparence


et leurs procédures à la fois nombreuses, lentes et coûteuses

Efforts du Maroc pour développer ses relations commerciales avec l’Afrique


subsaharienne
- Le renforcement de la coopération entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne constitue un
volet important dans la politique extérieure marocaine. C’est ce dont témoignent les
multiples visites royales effectuées par Sa Majesté le Roi Mohamed VI, depuis son
intronisation, à de nombreux pays africains, ainsi que les différents accords de coopération
conclus lors de ces visites, dans différents domaines de développement économique,
technique, social et culturel.

- Par ailleurs, le Maroc a annulé la totalité de la dette des pays africains les moins avancés
(PMA) et a ouvert ses frontières aux produits d’exportation de ces pays. En effet, le royaume
a établi des relations de coopération avec une quarantaine de pays, régies par un cadre
juridique.

50
- L’ouverture des lignes aériennes vers des pays d’Afrique subsaharienne par la Royal Air
Maroc et l’implantation de filiales bancaires d’AttijariWafabank et de BMCE Bank ont été des
facteurs encourageants pour les opérateurs privés marocains pour renforcer la présence
marocaine dans cette région.

Enjeux et perspectives ?
Pour élargir et approfondir ses relations avec l’Afrique, le Maroc dispose de nombreux
atouts qu’il doit capitaliser :

- La situation géographique du Maroc, à la fois comme pays méditerranéen, atlantique et


africain, très proche de l’Europe et a mi-parcours entre l’Amérique et l’Asie, lui confère une
position de carrefour et de jonction

- Son identité africaine et son appartenance à l’hémisphère Sud, le prédispose à jouer


naturellement un rôle important dans la coopération Sud-Sud.

- Le caractère relativement diversifié de l’économie marocaine et l’importance de l’expertise


acquise dans de nombreux domaines socioéconomiques.

- La solidité du système financier et l’existence de grands groupes privés et publics

- L’adhésion à plusieurs accords de libre-échange avec des pays à niveau de développement


différent.

- La position privilégiée du pays grâce à son statut avancé avec l’Union Européenne.

Un rôle important au sein de l’UA


Le Maroc va jouer un rôle important au sein de l’UA. Il est un poids lourd qui modifie les
équilibres et le rôle dominant de quelques États comme l’Afrique du Sud, le Nigeria.

Dans l’architecture de paix et sécurité, le Maroc est la 45e puissance militaire mondiale et la
première force aérienne africaine.

Dans le domaine diplomatique, le royaume joue un rôle d’intermédiaire entre le monde


occidental et l’Afrique sub-saharienne.

En matière de sécurité alimentaire, le Maroc pourrait jouer un rôle important, et il a


commencé cela, via la ratification de différents accords, notamment avec l'Ethiopie

L’éventuelle adhésion à la CEDEAO

Le statut de membre permettrait ainsi au Maroc de se passer d’un accord de libre-échange


avec la CEDEAO et de faciliter, sur un autre volet, la concrétisation du gazoduc annoncé
récemment, qui doit rallier le Maroc depuis le Nigeria en longeant une bonne partie des pays
membres de ce groupement régional.

51
Par contre il y a un défi de migration. En intégrant la CEDEAO, le Maroc devra accepter le
principe de libre-circulation des personnes ressortissant des pays membres. De même, le
royaume adoptera le passeport et la carte d’identité de la CEDEAO.

La CEDEAO envisage à I ‘horizon 2020 : un marché régional unique unifie ayant une monnaie
commune sous-tendu par un marché financier intégré et efficace et un système de paiement ; une
CEDEAO des peuples ou les échanges et le commerce sont effectués de façon efficace.

L’Afrique de l’Ouest est le premier partenaire commercial du Maroc dans la région, avec une part
de 58,2% en 2016.

La répartition géographique des échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique Subsaharienne


fait apparaître l’Afrique de l’Ouest comme 1er partenaire commercial du Maroc dans la région, avec
une part de 58,2% en 2016 et un TCAM de 13,8% entre 2008-2016. Elle est suivie de l’Afrique de l’Est
(15,5%), de l’Afrique Centrale (12,4%) et de l’Afrique Australe (13,4%).

Principaux groupes marocains investisseurs en Afrique

52
Thème 11 : Climat des affaires
Introduction
Comme tous les pays du monde, le Maroc vise à se développer politiquement, socialement
et économiquement et c’est ce qui explique l’adoption de la stratégie de régionalisation
avancée, et la mise en place de l’ensemble des politiques sectorielles et politiques
économiques. Néanmoins, il est indéniable que pour assurer l’efficacité de sa stratégie, le
Maroc doit tenir compte de l’encouragement des investissements, internes comme
étrangers, pour permettre une augmentation du PIB et des recettes fiscales dues au
paiement des impôts et comme conséquence l’atteinte des objectifs susmentionnés. Ce qui
est évident à ce sujet c’est qu’on ne peut pas espérer une croissance d’investissements et
une arrivée de nouveaux entrepreneurs si l’environnement est peu adapté et si le risque de
l’échec est important. Donc il est primordial de développer un climat des affaires qui soit
encourageant pour les investisseurs déjà existants et pour ceux qui souhaitent créer de
nouvelles entreprises. Mais avant de rentrer dans les détails, il est important de définir le
climat des affaires. En effet, ‘Le climat’ peut être défini comme étant l’état de l’atmosphère
dans un lieu donné et l’ensemble des phénomènes qui peuvent l’impacter, donc un individu
qui doit prendre une décision, de sortir par exemple ou non, va donner tout d’abord une
qualification de ce climat (bon ou mauvais) ce qui joue sur sa psychologie et son moral et lui
permet de choisir un lieu au détriment d’un autre. ‘Les affaires’ sont l’ensembles des
opérations financières et commerciales faites par des entreprises (surtout privés) dans
l’objectif de la création de la valeur ajoutée et donc la contribution au développement du
PIB et la réalisation d’une croissance économique et d’un développement du pays. Donc, le
‘climat des affaire’ est une image approximative de l’atmosphère économique du pays, à vrai
dire, c’est son environnement institutionnel du business et sa conjoncture économique, ici
ce sont les événements qui impact le monde des affaires qui permettent de porter un
jugement sur le climat (bon ou mauvais) , et donc la prise de décision des entrepreneurs va
se baser essentiellement sur le niveau de développement du cadre institutionnel des affaires
et selon la conjoncture économique du pays. De ce fait, pour avoir un bon climat des affaires
on doit tout d’abord disposer d’une bonne réglementation qui facilite et simplifie les
procédures aux acteurs, ceci ne peut être atteint qu’avec un engagement responsable des
pouvoirs public. Après cette définition on constate qu’il existe une relation
d’interdépendance entre le climat des affaires et le développement économique, donc pour
comprendre l’évolution du climat des affaires on doit chercher les différentes phases de
développement économique de notre pays

Chapitre 1 : Généralités et cadre légal et institutionnel du climat des affaires au Maroc

Section 1 : Généralités

53
Le mot du « climat des affaires » par l’investisseur influe sur son moral et
conditionne ses décisions.

Les pouvoirs publics doivent tenir compte du baromètre du moral des investisseurs, car il
conditionne sa volonté d’investir.

« L’importance du climat des affaires offre aux entreprises de toutes catégories, qu’il s’agisse
de micro-entrepreneurs ou de multinationales, passant par les grandes entreprises locales,
la possibilité et l’envie d’investir de manière productive, de créer des emplois et de
développer leurs activités, ce qui permet de stimuler la croissance et de faire reculer la
pauvreté »

Rapport de la Banque Mondiale (un meilleur climat d’investissement pour tous).

➢ Facteurs d’un bon climat des affaires :

Ensemble des facteurs propres à la localisation de l’entreprise influent sur les


opportunités de marché et sur le désir des entreprises d’investir de façon rentable, de créer
des emplois et de développer leurs activités.

➢ Les domaines fondamentaux :


Stabilité et sécurité

Un degré raisonnable de stabilité politique et économique

La protection des droits de propriété

La facilitation de l’exécution des contrats

La lutte contre les délits

Réglementation et fiscalité

La réglementation et taxation des entreprises à l’intérieur et aux frontières

Procure des recettes pour financer les services publics (climat des affaires et social)

Main-d’œuvre et marché du travail

Aider la population à trouver des emplois corrects

Promouvoir la formation d’une main-d’œuvre qualifiée

Etablir un équilibre raisonnable entre les employés et les employeurs (la stabilité de
l’emploi contre adaptation des effectifs aux besoins)

54
L’évaluation du climat des affaires

Le climat des affaires est apprécié et évalué sur la base d’une série d’indicateurs qualitatifs
et quantitatifs pour faciliter la comparabilité entre les pays ;

Ils permettent en fonction d’une série d’indices de classer les économies des pays

Il existe plusieurs institutions qui évaluent périodiquement le climat des affaires par pays,
pour donner une idée sur :

➢ Les difficultés administratives


➢ La protection des investisseurs
➢ L’attractivité
➢ La compétitivité….

➢ Le Doing Business
La Banque mondiale, le Forum économique de Davos, l’IIMD de Lausanne, l’Observatoire
européen des réformes nous fournissent annuellement ou trimestriellement des rapports
sur le climat des affaires.

Les critères retenus par le Doing Business publié par la banque mondiale sont les plus
demandés par les investisseurs.

Doing Business est un projet crée en 2002 par le groupe de la banque mondiale mesure la
réglementation des affaires et son application effective dans 190 économies et dans
certaines villes au niveau infranational et régional.

• Le premier rapport Doing Business, publié en 2003, portait sur cinq ensembles
d'indicateurs dans 133 pays
• Cette année, le rapport couvre 10 ensembles d'indicateurs dans 190 économies.
• Doing Business mesure également un onzième critère qui est *la réglementation du
marché du travail*.
Méthodologie de recueille et de vérification des données - Doing Business

55
L’indice classe les économies des pays de 1 à 190, il correspond à la moyenne des scores
dans les 10 domaines suivants :

Les limites du Doing Business

➢ le Forum économique de Davos:

56
+Indice mondial de la compétitivité (Global Competitiveness Index, GCI)

• Il étudie 138 économies en fournissant des informations sur les facteurs de


productivité et de prospérité.
• Il attribue une note (comprise entre 1 et 7)
• Il est publié annuellement dans le « Rapport sur la compétitivité mondiale (Global
Competitiveness Report, GCR) » publié à l’occasion du Forum économique de Davos
Ce rapport comprend :

• Une grille d’évaluation des situations économiques nationales


• Un panorama pour les milieux d’affaires
• Un guide de l’investissement

➢ Quelques indicateurs locaux


• L’indicateur du climat des affaires en France

Composé des soldes des enquêtes menées par l’INSEE (Institut Nationale de la statistique et
des études économiques), elles couvrent les secteurs de l’industrie, services, bâtiment,
commerce de détail et commerce de gros.

• L’indice du climat des affaires (IFO)

Indice composite publié dans le Rapport allemand des affaires, basé sur des enquêtes auprès
des fabricants, des constructeurs, des grossistes et des détaillants d’auprès de 7000
entreprises, en leur demandant d’évaluer les conditions commerciales actuelles et de
formuler leurs attentes pour les 6 prochains mois.

57
• L’indice sur le climat d'investissement au Liban

Publié par l'Association des commerçants de Beyrouth, il est calculé à partir de deux
composantes, le chiffre d’affaires des commerçants et leur intention d’investir au Liban

Comité National de l’Environnement des Affaires CNEA au Maroc

SECTION 2 : CADRE INSTITIONNEL DU CLIMAT DES AFFAIRES AU MAROC

I- Comité National de l’Environnement des Affaires :

Missions :

Présidé par le chef du gouvernement, le CNEA a été mis en place et institutionnalisé par le
décret n° 2-10-259 publié au bulletin officiel le 2 Décembre 2010. En vertu de ce décret, le
CNEA a pour mission de proposer au gouvernement les mesures susceptibles d'améliorer
l'environnement et le cadre juridique des affaires, d'en coordonner la mise en œuvre et d'en
évaluer l'impact sur les secteurs concernés. Il exerce sa mission en concertation avec les
différents partenaires publics et privés concernés.

Membres :

En tant que structure de dialogue Public-Privé, le CNEA regroupe en son sein les
départements ministériels, les représentants du secteur privé, ainsi que plusieurs
partenaires concernés par le développement du secteur privé et l’amélioration de
l’environnement des affaires au Maroc

Fonctionnement

Le CNEA se réunit au moins une fois par an sous la présidence du Chef du gouvernement en
vue d’examiner l’état d’avancement des travaux et le cas échéant, d’établir le programme
annuel de réformes et approuver le rapport annuel.
L’animation du processus de réforme est assurée par un secrétariat, qui veille à l’application
des outils de gestion par les chefs de projets et apporte un soutien méthodologique et
technique à l’ensemble des acteurs de la réforme.
La mise en œuvre des différents projets inscrits au plan d’action du CNEA incombe aux chefs
de projets et ce, en coordination avec le secrétariat et les différents acteurs concernés. Ils
sont également chargés d’élaborer des reportings réguliers.

Domaines prioritaires du CNEA

➢ Cadre Légal et Réglementaire Des affaires

La réforme du droit des affaires est une priorité stratégique au Maroc visant la
modernisation du dispositif juridique et son adaptation aux normes internationales. Ainsi, le
CNEA veille à l’adoption des meilleures pratiques internationales, à l’amélioration du cadre
légal et réglementaire des affaires et à sa mise en œuvre. Cela concerne plusieurs domaines
pour ne citer que l’accès au financement, les marchés publics, les délais de paiement, etc.

➢ Dématérialisation des procédures et modernisation du cadre des affaires:

58
La dématérialisation des procédures administratives appliquées aux entreprises
constitue une priorité et un levier stratégique pour renforcer la transparence, réduire
le nombre et les délais des procédures et améliorer l’environnement des affaires. Le
CNEA œuvre, à travers ses différents plans d’action, pour l’adoption de mesures de
simplification concrètes et efficaces destinées à faciliter et réduire au maximum les
interactions entre l’administration et les entreprises. Cela concerne plusieurs
domaines tels que la création d’entreprise, le paiement des impôts, le transfert de
propriété, etc.

➢ Système de guichets uniques :

La mise en place de guichets uniques permet de regrouper en un seul point,


physique ou électronique, toutes les démarches et procédures à mettre en
œuvre. Le CNEA vise à travers ce nouveau système de permettre aux entreprises et
porteurs de projets d’accéder à une information adaptée, actualisée et pertinente,
d’identifier les pièces à produire pour chaque formalité administrative, et d’effectuer
auprès d’un seul interlocuteur l’ensemble des formalités pouvant concerner plusieurs
administrations ou organismes.

II- Acteurs public-privé

En faveur de l’amélioration du climat des affaires. Cette instance public-privé est créée :

• La commission des investissements (CI), pour statuer les problèmes qui bloquent la
réalisation des projets d’investissements, traiter les contentieux et agréer les accords
d’investissement liant l’état à des projets d’envergure ;

• Les centres régionaux d’investissement (CRI), créés pour faciliter les démarches de
création des entreprises et renforcer l’esprit d’entreprenariat dans les régions ;

• Le comité Livre-Blanc PME pour décliner en mesures opérationnelles les propositions


du livre blanc de la CGEM sur le développement des PME;

• Le comité e-gov pour élaborer et mettre en œuvre les projets de développement de

l’administration électronique;

III- Agence Marocaine de Développement des Investissements (AMDI)

1. Mission

• Invest In Morocco a pour mission d’analyser, de suivre et de publier périodiquement


les indicateurs de performance relatifs aux investissements;

• D’évaluer les obstacles liés à l’investissement et de proposer aux pouvoirs publics des
mesures législatives et réglementaires de nature à soutenir et encourager
l’investissement dans le Royaume ;

59
• Invest In Morocco assure par ailleurs en coordination avec les Centres Régionaux de
l’Investissement, une fonction d’accompagnement, d’assistance technique et de suivi
des investisseurs dans leur processus d’investissement au Maroc.

2. Attribution

Invest in Morocco est là pour :

o Informer sur le cadre réglementaire et les opportunités d’investissements au Maroc ;

o Prêter assistance pour accompagner la démarche d’investissements ;

o Faciliter le contact avec les partenaires locaux et administratifs ;

o Faire bénéficier du meilleur environnement pour le développement des entreprises.

Chapitre 2 : Cadre institutionnel et opérationnel et indicateurs économiques de


l’environnement des affaires

Section 1 : Cadre institutionnel et opérationnel du climat des affaires

I. Ensemble des réalisations faîtes par le Conseil du gouvernement

Réforme du livre V du code de commerce

Le projet de réforme de la loi 15-95 du code de commerce, en vigueur depuis 1997, mené
par le Ministère de la Justice dans le cadre des travaux du CNEA, est d’une importance
capitale pour le monde des affaires, et viendra sans nul doute, renforcer l’arsenal juridique
marocain en droit des affaires et contribuera à la promotion des investissements et de
l’entreprenariat au Maroc.
Ainsi et afin de produire un texte conforme aux standards internationaux notamment ceux
de la Commission des Nations Unies pour le droit commercial international (CNUDCI), de la
Banque mondiale, du Code allemand de la faillite et du Chapter 11 américain et susceptible
de remédier à des insuffisances et des lacunes constatées dans la pratique du texte en
vigueur, une large consultation a eu lieu auprès des opérateurs publics et privés, des
professionnels et des experts nationaux et internationaux.
Par ailleurs, et dans le cadre de la coopération entre le CNEA et la coopération internationale
allemande (GIZ), une délégation marocaine a effectué une visite de travail en Allemagne en
juillet 2016 pour mieux s’imprégner du modèle allemand dans la pratique et procéder à
l’identification et l’appropriation des bonnes pratiques à introduire dans le projet de
réforme en cours.
Il est à rappeler que l’Allemagne est classée au 3ème rang au niveau du rapport Doing
Business 2017 publié par la Banque mondiale sur l’indicateur « Règlement de l’insolvabilité
».
Il convient de noter que le texte en question est quasiment prêt aujourd’hui et fera l’objet
d’une présentation lors d’une rencontre d’information pour être introduit par la suite dans
le circuit d’adoption.

Mise en place de l’observatoire de la TPME

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Le projet de mise en place de l’Observatoire marocain des toutes petites, petites, et
moyennes entreprises (OMTPME) tant attendu par les opérateurs nationaux a vu le jour le
13 juin 2016 lors de la première réunion du conseil d’administration de cet observatoire
tenue au siège de Bank Al- Maghrib à Rabat. Inscrit au plan d’action 2016 du CNEA en 2016,
ce dispositif est le fruit d’une étroite collaboration publique-privée et une consécration de la
mise place de l’identifiant commun de l’entreprise (ICE). Il a pour principale mission de
centraliser les données et les informations sur l'environnement des TPME sur le plan
national et régional. La nouvelle instance est appelée également à remédier au manque de
données fiables et régulières sur les TPME au Maroc et améliorer l’accès à diverses
prestations de services et d’informations. Les produits et les services que l’observatoire va
fournir permettront de dégager une vision globale, commune et partagée au plan national,
sur les contraintes des TPME. Il sera également chargé d'établir des indicateurs quantitatifs
et qualitatifs sur les conditions de leur accès au financement bancaire et aux mécanismes
d'accompagnement.
Depuis sa création, plusieurs actions ont été menées, notamment pour le montage du mode
de gouvernance de l’organisme, la réalisation des études préliminaires à son démarrage, la
création des bases de données nécessaires pour son fonctionnement, la mise en place d’un
système d’information qui lui est adapté ainsi que la signature de conventions avec certaines
administrations détentrices d’informations statistiques sur les entreprises en l’occurrence la
Direction Générale des Impôts et la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale.

Développement d'une solution de création en ligne de l'entreprise

Faisant de la facilitation de l’acte d’entreprendre et d’investir au Maroc une priorité


nationale, le gouvernement œuvre constamment pour initier et mettre en œuvre des
réformes ambitieuses et innovantes. C’est dans ce sillage que s’inscrit le projet de création
d’entreprise en ligne, lequel revêt une attention particulière et figure parmi les projets
prioritaires du plan d’action du CNEA pour l’année 2016. En effet, ce projet innovant viendra
couronner les efforts de simplification et de facilitation opérés jusqu’à présent tant sur le
plan institutionnel avec la mise en place des guichets uniques de création d’entreprise (les
centres régionaux d’investissement) au niveau des différentes régions que sur le plan
juridique, notamment par la suppression du capital minimum pour la création d’une
entreprise de type SARL, la dématérialisation et la simplification d’un certain nombre de
procédures liées à la création d’entreprise ( timbre fiscal, certificat négatif en ligne), etc.
Ces mesures ont permis, d’ailleurs, à notre pays de réaliser un progrès notable dans le
classement « Doing Business » établi par la Banque mondiale en occupant dans la dernière
édition de 2017, la 40ème place parmi les 190 économies évaluées par ce rapport dans
l’indicateur relatif à la création d’entreprise. En conséquence, l’enjeu aujourd’hui est
d’améliorer ce rang, en prônant la dématérialisation et la création d’entreprise en ligne
conformément aux standards et exigences internationaux en la matière. En capitalisant sur
les initiatives nationales et les meilleures pratiques internationales en la matière, il est
proposé de développer une plateforme complètement dématérialisée de création
d’entreprise en ligne couvrant tout le processus, depuis la délivrance du certificat négatif
jusqu’à la publication de l’annonce légale de la création d’entreprise. Une étude est en cours
de finalisation qui donnera lieu à l’élaboration d’une feuille de route détaillée et concertée
avec les parties prenantes du secteur public et privé pour la mise en œuvre de la création
d’entreprise en ligne.

Réforme de la charte d’investissement

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Le projet de loi cadre relatif au développement et à la promotion de l'investissement
constitue un chantier de grande envergure dont le processus a été entamé depuis 2010. Il
vise la mise en place d’un nouveau cadre juridique homogène et incitatif à l’investissement,
à même de renforcer l’attractivité et la compétitivité du Maroc pour faire face à la
concurrence internationale.
Le recours au cadre conventionnel permet, en outre, l’incitation à l’investissement mais
permet également de privilégier l’approche négociée nécessaire pour rassurer l’investisseur
et l’accompagner dans son projet d’investir au Maroc. Les nouvelles orientations du projet
de réforme visent à instaurer une nouvelle politique mettant en avant les points forts du
Maroc, comme la stabilité et la sécurité, en sus de l’amélioration continue du climat des
affaires. Le projet de loi s’articule autour d'axes homogènes favorisant la création d'emploi
en faveur du citoyen, à savoir les garanties accordées aux investisseurs, la mise à profit des
opportunités offertes par le décollage économique, le soutien direct à l'investissement, les
mesures fiscales et douanières, la promotion de l'emploi et de la formation professionnelle
et les incitations accordées aux entreprises naissantes. Le projet de la nouvelle charte
d'investissement tient compte des stratégies sectorielles et régionales et dispose d'une
vision globale en matière de lancement des initiatives d'emploi, d'amélioration des services
publics et privés accordés au citoyen et d'ouverture sur les technologies modernes.
Le projet intègre des changements permettant de consacrer les garanties et les incitations
accordées aux investisseurs, dont la simplification des procédures et la transparence des
appels d’offres. Ce projet sera introduit prochainement dans le circuit d’adoption.

Dématérialisation du circuit global des procédures d'Import/Export

Conformément aux orientations de la stratégie Maroc Numeric, le Ministère de l’Industrie,


de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique (MIICEN) a lancé le système
dématérialisé du contrôle à l’importation des produits industriels, dans le but de simplifier et
de rationaliser le travail tout en améliorant significativement la prestation des services
offerts aux usagers. Ce système est une solution intégrée ouverte sur le web, de contrôle
documentaire des dossiers d’importation et de gestion des opérations de contrôle des
produits industriels en vue de l’octroi d’une autorisation d’accès au marché national.
Ce système a pour objectif de :

o Mettre à la disposition des usagers une interface interactive avec la mise en ligne des
services les concernant ;
o Intégrer le système avec d’autres applications existantes via des services web
favorisant l’interopérabilité entre les différents partenaires du MIICEN (système
BADR de l’ADII, PortNet de l’ANP, système de la TMPA…

Cette action de dématérialisation a été inscrite dans le plan d’action CNEA pour contribuer à
la dématérialisation totale du circuit d’import. En outre, une action est en cours pour
simplifier et dématérialiser, dans la mesure du possible, la procédure de contrôle sanitaire et
phytosanitaire effectuée par l’ONSSA.

Opérationnalisation du règlement général de construction (RGC)

Pour piloter au mieux la réforme du régime des autorisations d’urbanisme au Maroc,


l’instauration d’un véritable mécanisme d’évaluation permanent est nécessaire. Un tel

62
dispositif de mesure systématique permettra de réaliser un suivi en temps réel de la
performance et d’ajuster ainsi au mieux les règles et les procédures.
C’est dans ce sens que la Banque mondiale fournit depuis 2013 une assistance technique au
CNEA pour identifier des indicateurs de performance utilisables dans le domaine des services
publics rendus aux entreprises. Dans le cadre de cette assistance, la Banque mondiale a
réalisé une étude pour évaluer l’impact de l’opérationnalisation du RGC. L’étude se base sur
l’établissement d’indicateurs de mesure de la performance renseignés par un diagnostic
préalable sur des communes pilotes.
Les indicateurs de mesure spécifiques sont établis en consultation avec les principaux
intervenants des secteurs public et privé.
Ces indicateurs sont fondés sur une cartographie des différentes étapes de la procédure
dans chaque localité, en privilégiant le point de vue et l’expérience concrète de
l’entrepreneur.
L’étude a porté sur trois communes pilotes à savoir Kénitra, Agadir et Témara dans le
domaine de la délivrance du permis de construire et du permis d’habiter pour certains types
de constructions.

Opérationnalisation de la plateforme « eRegulations »

Le projet « eRegulations» vise à mettre en place une plateforme technologique présentant


en ligne un groupe pilote de cinq procédures applicables à l’entreprise.
Ces procédures concernent la création d’entreprise, le paiement des impôts, le transfert de
titre de propriété, le raccordement à l’électricité et l’autorisation de construire.
Cette plateforme a été conçue sur la base du système eRegulations/eSimplifications
développé par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement
(CNUCED) et cible dans un premier temps la région de Casablanca, comme région pilote, en
vue d’une extension future aux autres régions. Ce projet vise à capitaliser sur les différentes
initiatives précédentes initiées par les administrations marocaines (servicepublic.ma,
eRegulations Rabat, eRegulations de la région de l’oriental, etc) en apportant une réelle
valeur ajoutée aux entreprises, usagers finaux des procédures, à travers un dispositif
d’opposabilité et de recours.

Les principaux apports de ce projet peuvent être synthétisés comme suit :


Une transparence totale des procédures
Une large publicité des procédures à travers leur publication en ligne ;
Une simplification continue des procédures ;
Un système électronique de recours.

Développement d’une plateforme informatique de suivi de l'image du Maroc à


l'international

Le suivi du classement du Maroc dans les rapports internationaux

Le Maroc, parmi plusieurs autres pays d’ailleurs, fait l’objet d’une centaine d’évaluations
chaque année dans différents secteurs et ce, par plusieurs organismes internationaux.
Le classement du Maroc dans ces rapports ne reflète pas souvent la vraie performance ni
son image réelle, et ne rend pas compte nécessairement des multiples réformes et initiatives
entreprises, en raison des limites des indicateurs mesurés au vu notamment du périmètre de
couverture ou de la méthodologie adoptée.
Certes, ces rapports n’ont pas le même niveau d’importance, mais représentent
généralement un gisement considérable de bonnes pratiques à l’international, de même que

63
de bons outils de diagnostic pour 25 Rapport d’activité 2016 CNEA l’identification des
faiblesses et contraintes au Maroc dans les domaines évalués, sur la base notamment des
données quantitatives et des perceptions des investisseurs étrangers.
Cette importance réside dans le fait qu’un nombre considérable de ces rapports fait l’objet
d’un suivi particulier à l’international de la part :
Des bailleurs de fonds pour l’arbitrage entre les pays, et l’accordement des financements ;
des investisseurs étrangers, particuliers et institutions, en se basant sur les résultats des
principaux rapports pour le choix des destinations de leurs fonds ;
Des autorités gouvernementales dans le monde pour l’évaluation des politiques publiques
et l’inspiration des meilleures pratiques à l’international ;
De certaines agences de notations, utilisant des données de certains rapports pour les
besoins d’analyse du risque pays ;
Des médias et de la presse internationale, ainsi que des séminaires et rencontres
internationales dans le domaine d’investissement et des affaires.

La mise en place d’un système électronique de suivi du classement du Maroc dans les
rapports internationaux

Doter le CNEA d’un système électronique de suivi de l’image du Maroc dans les rapports
internationaux lui permettra d’assurer, en collaboration avec ses partenaires, un suivi
régulier et permanent du classement du Maroc dans les rapports internationaux, de mener
des analyses comparatives des données et des indicateurs afin de vérifier leur fiabilité et leur
pertinence, et d’identifier les opportunités d’amélioration possibles sur la base des
meilleures pratiques à l’international.

II. Cadre institutionnel et opérationnel du plan d’action 2017/2018

La recette du gouvernement El Othmani pour le climat des affaires est dévoilée. En effet, le
chef de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, vient de présider la 9ème réunion du
Comité national de l’environnement des affaires (CNEA) au cours de laquelle le plan d’action
2017-2018 a été adopté. Ce dernier comprend au total 22 projets répartis en quatre axes
majeurs.

AXE I : Déploiement d’outils d’écoute du secteur privé et de suivi de l’image du Maroc dans les
rapports internationaux dans l’optique du développement d’une stratégie nationale de
l’environnement des Affaires

Le premier axe concerne le déploiement d’outils d’écoute du secteur privé et de suivi de


l’image du Maroc dans les rapports internationaux dans l’optique du développement d’une
stratégie nationale de l’environnement des affaires. Ainsi, l’Exécutif prévoit de réaliser une
enquête des contraintes au développement du secteur privé au Maroc. La mise en place
d’un baromètre du climat des affaires et d’une plate-forme électronique d’écoute est
également annoncée. Le gouvernement compte également renforcer sa coopération avec le
secteur privé via une plate-forme de concertation et de dialogue entre lui et la
Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). L’opérationnalisation du système
électronique de suivi de l’image du Maroc à l’international et l’élaboration d’une feuille de
route 2018-2021 pour permettre au Maroc d’être parmi les 50 premières économies dans le
rapport Doing Business figurent également parmi les objectifs annoncés dans le cadre de ce
premier axe.

64
1. AXE II : L’amélioration du cadre légal et réglementaire des affaires

Ce deuxième axe est comme son nom l’indique vise l’amélioration du cadre légal et
réglementaire des affaires
Parmi les mesures annoncées, il y a notamment la réalisation d’une étude sur la dimension
économique de la commande publique afin de lui permettre d’être un levier de
développement économique ainsi que l’élaboration d’un projet relatif à la réforme des
textes régissant les moyens de paiement. L’Exécutif pense également à l’élaboration du
projet d’ouverture des crédits bureau aux opérateurs non financiers et l’adoption du projet
de réforme du Livre V du Code de commerce pour les entreprises en difficulté.

AXE III : La simplification des procédures administratives liées à l’entreprise et la création de


guichets uniques

Le troisième axe comprend la simplification des procédures administratives et la création


des guichets uniques. L’un des projets ambitieux concerne le développement d’un cadre
réglementaire pour l’amélioration des services fournis par les administrations publiques et
l’adoption du principe de l’opposabilité pour les procédures affichées sur le portail « service-

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public.ma ». Il est également question notamment de la mise en exploitation et l’extension
du portail informationnel « business-procedures.ma » pour l’affichage des procédures
réservées à l’entreprise ainsi que la mise en place et l’opérationnalisation d’une plate-forme
d’échange de données entre les administrations et les notaires (Tawtik.ma).

AXE IV : Développement de la démarche et des méthodologies de travail du CNEA

Cet axe est relatif au développement des mécanismes et de la méthodologie du


fonctionnement du CNEA. La révision du décret relatif à la création du CNEA et l’élaboration
d’un guide d’implémentation des projets de réformes CNEA sont annoncées tout comme le
développement d’une plate-forme électronique de collaboration et de suivi des projets des
réformes.

SECTION 2 : LES MESURES DE PERFORMANCES DU CLIMAT DES AFFAIRES

« La sécurité juridique est le besoin des investisseurs »

Malgré tous les efforts effectués par le Maroc et la volonté politique qu’a montré son
gouvernement à travers la 9e réunion du CNEA (comité national de l’environnement des
affaires) ; corroboré par le discours du souverain concernant l’amélioration de
l’environnement des affaires pour attirer les investissements , on trouve que l’économie du
pays se divise en deux , une économie relativement structurée, encadrée, et avec un

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minimum d’infrastructure et qui a une vision bien ciblée ; et une autre économie freinant le
développement de la première, qui échappe à la loi et qui contribue négativement à la
compétitivité du pays, une économie informelle qui ne respecte ni la propriété industrielle ni
intellectuelle ; et le plus important c’est qu’elle crée une forte concurrence malhonnête avec
l’économie formelle . Cela affecte, bien évidemment, l’arrivée des investisseurs qui ne
prendront pas la peine de s’engager dans un environnement qui n’est pas sain.

1. Le secteur informel au Maroc en chiffres

D’après une étude réalisée par le HCP (Haut-Commissariat du Plan) en 2013, il ressort une
évolution moyenne de 1900 Unités de production informelle (UPI) depuis l’année 2007
(l’année du premier rapport effectué par le HCP), et donc 1.68 million d’UPI en 2013.

Les UPI : Sont des entreprises non constituées en sociétés ; et appartenant à des ménages ;

La valeur ajoutée du secteur informelle constitue 12% de la valeur ajoutée nationale ;

Les UPI ont investi 3.336 milliards de dirham en 2013 ; soit une progression annuelle de 3.2%
depuis 2007 ;

L’enquête révèle que les UPI ont, dans leur ensemble, brassé un chiffre d’affaires de près de
410 milliards de DH en 2013, enregistrant un accroissement annuel moyen de 6,5% depuis
2007.

L’analyse des chiffres de l’enquête révèle que les UPI ont réalisé 12,2% de la production
nationale durant cette même année, contre 10,9% en 2007.

Nous avons, peut-être, négligé l’étude comparative et procédé a une approche


tendancielle dans la présentation des données numériques, vue que le problème du secteur
informel concerne le Maroc en interne. Cela étant, son positionnement vis-à-vis de ses
voisins (qu’il soit favorable ou défavorable) n’impactera pas la politique suivie par l’état
pour la lutte contre l’informel.

2.1 Les IDE (investissements directs à l’étranger)

Les IDE sont les investissements créés par des étrangers dans un pays donné. Sont
considérés comme IDE, toute entreprise étrangère ayant investi dans une entreprise d’un
pays donné au-delà de 10% de son capital. Ces investissements peuvent avoir pour objectif
la prise de contrôle de la gestion d'une société aussi bien que la création ou le
développement d'une filiale basée à l'international.

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Le tableau ci-dessous montre l’évolution des IDE au Maroc dans une période entre 2014 et
2016 inclusivement :

Classé premier au niveau du grand Maghreb, le Maroc vient au deuxième rang en terme
d’attraction des IDE après l’Egypte dans l’Afrique du nord, il se positionne en 5 ème place dans
la région MENA (Middle East and North Africa), derrière les Emirats Arabes Unis, l’Egypte,
l’Arabie Saoudite, et le Liban.

2.2 Le rapport DOING BUSINESS : la facilité de faire les affaires

Ce rapport mesure la qualité et l’efficience ainsi que la facilité de la réglementation des


affaires dans 190 pays membre de l’OCDE (Organisation de Coopération et de
Développement Economiques). Créé en 2002 par la Banque Mondiale, ce projet de Doing
Business (DB) a publié son premier rapport en 2003. Le premier rapport DB concernant le
Maroc date de 2005.

Depuis la création du CNEA (le comité national de l’environnement des affaires), le Maroc a
pu améliorer son classement dans le rapport annuel DOING BUSINESS

D’après le dernier rapport de 2017, le Maroc a gagné 3 places dans le classement mondial
dans la facilité de faire les affaires, et vient en 69ème position.

Devancé que par les Emirats Arabes Unis et le Bahrein dans la région MENA, le Maroc vise
continuer l’amélioration de son climat des affaires et atteindre le top 50 mondial dans les 3
ans qui suivent, et implicitement détrôner les UAE.

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Illustration 1 : Le positionnement du maroc dans le rapport DOING BUSINESS dans la region
MENA entre 2012 et 2017

Illustration 2 : Le positionnement du Maroc dans le rapport DOING BUSINESS dans l’Afrique


entre 2012 et 2017

Vu que le Maroc a pu sauter 28 places dans le rapport DB, une évolution remarquable
auprès de tous les membres de l’OCDE, on peut dire qu’il peut intégrer le top 50 dans les 3
ans à venir comme l’espère le chef de gouvernement Saad-eddine EL OTHMANI tout en
forçant la cadence.

Les critères prisent en considération dans ce rapport sont comme suit :

• Création d’entreprise

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• Obtention d'un permis de construire
• Raccordement à l’électricité
• Transfert de propriété
• Obtention de prêts
• Protection des investisseurs minoritaires
• Paiement des taxes et impôts
• Commerce transfrontalier
• Exécution des contrats
• Règlement de l'insolvabilité

2.3 L’indice de compétitivité mondiale

Fournit par le Forum Economique Mondiale, cet indice sert à classer les pays selon leurs
degrés de compétitivité ; ce classement intègre une douzaine de critères : infrastructures,
institutions, environnement macro-économique, enseignement, formation professionnelle,
justice, santé, ou encore l'efficacité du marché foncier.

Il classe le Maroc à la 71e place sur 137 pays répertoriés par l'organisation qui siège à
Genève. Le royaume recule ainsi d’une place par rapport à l'année 2016 où il occupait le 70e
rang.

Année 2013 2014 2015 2016 2017

Le 70e 77e 72e 70e 71e


classement
du MAROC

Le Maroc occupe la cinquième place en Afrique derrière l'île Maurice (45e), le Rwanda (58e),
l’Afrique du Sud (61e) et le Botswana (63e). En Afrique du Nord, l’économie marocaine se
positionne, devant celles de l’Algérie (86e), de la Tunisie (95e) et de l’Egypte (100e).

La corruption demeure l’une des principales problématiques contrariant l’environnement


des affaires. Le Forum préconise des efforts en matière de lutte contre la bureaucratie,
d’accès au financement et de fiscalité.

2.4 L’indice de perception de corruption

La région MENA (Middle East North Africa), y compris le Maroc enregistre, avec l’Afrique
subsaharienne, les pires scores de l’indice en 2016. Selon le dernier rapport de
Transparency International, le classement du Maroc a encore dégradé de deux places. En
comparaison avec la Tunisie, qui gagne chaque année des places en classement, la situation
du Maroc parait de plus en plus délicate comme le montre le tableau ci-dessous :

Année 2012 2013 2014 2015 2016


Classement 88e 91e 80e 88e 90e
du Maroc

70

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