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LES POLITIQUES
MACROECONOMIQUES
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SOMMAIRE
INTRODUCTION
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INTRODUCTION
Depuis les années 1990, bon nombre de pays en développement ont enregistré des avancées
remarquables sur le front de la lutte contre l’inflation et la réduction de leurs déficits en
matière de dépenses publiques et de balance des paiements courants. Pourtant, ces pays
n'ont réussi ni à stabiliser la production macroéconomique ni à réaliser une croissance
durable. Ceci est en grande partie imputable aux politiques de stabilisation centrées sur la
stabilité des prix, bien que la stabilité réelle et non la stabilité des prix soit ultimement
l’objectif le plus important pour attirer les investisseurs et réaliser le développement durable.
Cette note d’orientation jette les bases d’un cadre conceptuel pour une politique
macroéconomique axée sur la stabilité macroéconomique réelle, associée à la croissance. Ce
cadre est fondé sur la vision privilégiant la nécessité d’élargir les objectifs et de développer
des instruments complémentaires au-delà des politiques budgétaires et monétaires
(notamment la gestion de la balance des opérations en capital, les réglementations et autres
instruments microéconomiques) et plaide en faveur de l’équilibre des rôles du gouvernement
et du secteur privé. En outre, les décideurs doivent coordonner les politiques budgétaires et
monétaires ainsi que les régimes de change afin de concevoir des programmes fondés sur la
flexibilité et les besoins individuels de chaque pays. La présente note est divisée en trois
sections. La première présente les objectifs macroéconomiques et rend compte de la
nécessité de disposer d’un ensemble élargi d’objectifs en matière d’orientation. La deuxième
section examine les instruments conventionnels de l’élaboration de politiques
macroéconomiques : orientations budgétaire et monétaire, et régime de change. La troisième
et dernière section explore les instruments alternatifs de la gestion macroéconomique, en
accordant une attention particulière aux interventions sur les marchés des capitaux. Certaines
des questions détaillées, telles que la mobilisation des recettes publiques, sont pertinentes
pour les choix actuels en matière d’orientation dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
D’autres parties, comme par exemple celles qui traitent des modalités de l’aide, des rapports
entre l’aide et le « syndrome hollandais », et dans une certaine mesure, des mécanismes
directs de la politique monétaire, sont spécifiquement axées sur les pays à faible revenu. Bon
nombre de questions, en particulier celles qui se rapportent aux structures des
réglementations prudentielles et à la comptabilité des déficits structuraux, concernent en
priorité les pays à revenu intermédiaire disposant d’une plus grande capacité administrative.
Mais nous espérons que cet exposé incitera tous les responsables concernés à prendre des
mesures innovantes, susceptibles de surmonter les inaptitudes du marché
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CHAPITRE I – LES POLITIQUES MACROECONOMIQUES
Définition :
Une politique macro-économique est une politique économique à grande échelle, apparue après
le début de la mondialisation.
Les politiques macro-économiques permettent aux pays de faire converger leurs programmes
économiques afin d'éviter des conflits d'intérêts pour permettre un développement commun.
Nous commencerons notre exposé par une présentation des objectifs de l’élaboration de politiques
macroéconomiques. Sur un plan très général, une politique économique vise à optimaliser le bien-être
de la société à long terme, d'une manière équitable et durable. La plupart des récents débats afférents
à la politique économique s’est centrée sur les variables intermédiaires, telles que la stabilité des prix
ou la balance des paiements. Cependant, les variables intermédiaires ne sont pas très importantes en
soi. Elles tirent essentiellement leur valeur de leur rôle comme indicateurs potentiels des
performances économiques liées à d’autres variables réellement significatives, telles que la croissance,
le développement et l’équité. Par exemple, la stabilité des prix devrait être considérée comme un
instrument permettant de réaliser des objectifs majeurs à plus longue échéance, tels que l’efficacité
économique et la croissance à long terme. L'élaboration de politiques macroéconomiques devrait
s’articuler autour de la « macroéconomie réelle » et de l’utilisation de la capacité de production, c’est-
à-dire affecter les capitaux et employer la main d’œuvre au plus haut niveau de rentabilité possible, et
s’attacher à améliorer cette productivité.
1 - Stabilisation et croissance
Les individus sont principalement concernés par la stabilité et la croissance de leurs revenus réels.
L’importance de la croissance ne devrait pas faire l’ombre d’un doute : la moindre fluctuation, même
minime, du taux de croissance, qui passe par exemple de 2,5 à 3 pour cent, prend beaucoup de valeur
sur la durée, en raison de l’effet de capitalisation. Un taux de croissance de 2,5 pour cent double les
revenus chaque 28 ans, alors qu’un taux de croissance de 3 pour cent produit cette même
augmentation au bout de 23ans seulement.
C’est la stabilité globale de la production et l’économie réelle qui préoccupe les entreprises lors de la
prise de décision en matière de placements et non seulement la stabilité des prix.
2-Inflation
Bien que les courants de pensée économique majoritaires ou les principales approches de
l’économique orthodoxe aient adopté la stabilité des prix comme un de leurs fers de lance, il existe
néanmoins une grande confusion sur la fonction précise d’un tel objectif d’orientation. Une inflation
élevée dans un pays donné est supposée signaler que les autorités publiques (budgétaires et
monétaires) concernées ne s’acquittent pas correctement de leur devoir. L’inflation n’est donc pas une
variable à prendre à considération pour sa valeur en tant que telle, elle sert plutôt d’indicateur des
mauvaises performances économiques. Cependant, cette analyse pose deux problèmes spécifiques.
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Tout d’abord, un certain nombre d’individus ont commencé à envisager cet indicateur comme un
objectif d’orientation en soi. Deuxièmement, les liens entre l’inflation et d’autres variables réellement
prises en compte pour leur valeur propre risquent de s’avérer plus ténus qu’il n’est généralement
admis.
4 - Chômage et pauvreté
Le chômage et le sous-emploi sont les deux sources majeures de la pauvreté et de l’inégalité, pour
cela, parmi les objectifs centraux de la politique macroéconomique est de maintenir l’économie aussi
proche que possible du plein emploi ou de la pleine utilisation des effectifs de la population active. Les
économistes considèrent que le chômage est un mal nécessaire, à un certain niveau, puisqu'il faut du
temps à un travailleur pour passer d'un emploi à l'autre. Néanmoins, une sous-utilisation significative
des capacités d'un pays représente à l’évidence une grande perte de ressources. Un des problèmes
auxquels les décideurs sont confrontés réside dans la difficulté à déterminer le niveau à partir duquel
le taux du chômage devient préoccupant. Comme nous le verrons par la suite, il existe généralement
une contrepartie entre chômage et inflation.
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CHAPITRE II – LES POLITIQUES BUDGETAIRES ET MONETAIRES
La politique budgétaire désigne l'ensemble des mesures qu'un gouvernement peut prendre et qui ont
des conséquences sur le niveau et la composition de ses recettes et de ses dépenses. Elle englobe la
politique de dépenses et la politique fiscale tout en tenant compte des soldes budgétaires. Pour bien
distinguer la politique de dépenses de la politique fiscale, il arrive à l'occasion que l'appellation de
politique budgétaire soit restreinte à la gestion des dépenses, mais cette désignation spécifique
constitue l'exception plutôt que la règle.
• Les recettes publiques réfèrent à l'ensemble des prélèvements (impôts, taxes et cotisations sociales)
et des recettes exceptionnelles (droits miniers, pétroliers ou gaziers, dividendes, vente d'actifs…) qui
forme les ressources de l’État ;
• Le solde budgétaire est l'écart positif (excédent) ou négatif (déficit) entre les recettes et les
dépenses. Cet écart peut être le fruit d'une volonté délibérée d'augmenter les dépenses, de diminuer
les prélèvements, d'accumuler quelques réserves ou de compenser certains déséquilibres
conjoncturels.
Il existe deux types de politique budgétaire ; une politique expansionniste et une autre restrictive.
Une politique budgétaire est dite expansionniste lorsqu’il s’agit d’augmenter les dépenses publiques
et (ou) de réduire les impôts et les taxes. Une augmentation des dépenses publiques entraine une
augmentation de la production, par conséquent, une augmentation de la consommation et donc une
croissance économique.
Or, pour les classiques une augmentation des dépenses engendre une réduction des dépenses privées
d’investissement et de la consommation, ce phénomène s’appelle « effet d’éviction ».
Ce type de politique budgétaire a été utilisé en Tunisie en 2012 afin de résoudre les retombées
enregistrées suite à la révolution. En effet, selon la Banque Mondiale (2012), « La loi de finances
complémentaire 2012, adoptée en mai par l’Assemblée nationale constituante, envisage un vaste
programme de relance budgétaire, assorti d’une augmentation des dépenses publiques de 22 % et
d’un déficit budgétaire de 6,6 % du PIB en 2012. »
Cette dernière traduit la politique de « go and stop » qui doit respecter selon Rajhi (2012), trois
principes :
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• Augmentation des dépenses des investissements en faveur de celles de fonctionnement.
• Le maintien d’un niveau acceptable du déficit budgétaire.
• Le respect de la soutenabilité de la dette.
Mais malheureusement, au lieu d’améliorer la conjoncture économique, la situation s’est aggravée de
plus, selon la Banque Mondiale (2017), « une politique budgétaire expansionniste a été adoptée en
2012 pour faire face aux retombées de la révolution et le déficit primaire a augmenté en moyenne de
4,3 pour cent du PIB en 2012-2013, contre une moyenne de 0 pour cent au cours des deux années
précédentes. »
D’autres économies ont adopté la politique expansionniste, telle que l’économie Américaine qui a
réduit ses impôts suite à la récession de 2011.
Sur le plan pratique cette politique permet de minimiser l’investissement, affaiblir la production,
minimiser la consommation et augmenter le taux de chômage sur le long terme.
Il existe diverses limites liées à la politique budgétaire ; ils s’agissent de l’effet d’éviction, effet Laffer,
Effet Ricardo Baro et les limites d’une économie ouvertes.
1. Effet d’éviction :
Ce phénomène est introduit par les économistes monétaristes lors de leur critique concernant
l’intervention de l’Etat dans le domaine économique, parmi ces économistes nous pouvons citer
Friedman. Selon eux, le financement du déficit budgétaire par emprunt à comme effet l’élargissement
du secteur public au détriment du privé.
En effet, un emprunt a comme conséquence le tournement des particuliers vers l’épargne dans le
secteur publique au détriment du secteur privé, de telle façon l’accumulation de l’épargne dans les
mains du secteur public entraine un accroissement de la demande des fonds disponibles sur le marché,
ce qui explique l’émission de l’Etat à des bonds de trésor (à un taux supérieur à celui de marché), et
par suite une augmentation de taux d’intérêt.
Cette hausse de taux d’intérêt entraine une baisse des investissements, autrement dit un
ralentissement au niveau de l’activité économique, par conséquent la politique budgétaire est plus
efficace lorsque l’effet d’éviction est plus faible c’est-à-dire lorsque l’investissement est peu sensible
au taux d’intérêt.
2. Effet Laffer :
Dans le but d’éviter l’effet d’éviction, le Gouvernement peut minimiser les dépenses à travers
l’augmentation des impôts, mais selon Laffer (2004), « l’impôt est une source de dés incitation de
travail».
En effet, selon cet auteur si le taux d’imposition atteint sa limite supérieure, individus seront poussés
à restreindre leur activité économique. Cela a deux effets majeurs ; un freinage de la croissance
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économique et une réduction des recettes publiques d’où vient l’expression « trop d’impôt tue l’impôt
».
Au cas où la politique de relance est financée par un emprunt les agents économiques vont anticiper
une augmentation future des impôts, pour cela ils vont épargner d’avantages afin qu’ils puissent payer
après.
Cette logique est introduite par David Ricardo dans sa « théorie d’équivalence Ricardienne ». Selon ce
principe ; une réduction fiscale financée par emprunt laisse inchangée la consommation, les ménages
épargnent une part accrue de leur revenu disponible pour payer l’impôt qui leur sera demandé
demain.
Pour une économie fortement ouverte sur l’étranger, l’effet multiplicateur est confronté à deux fuites
qu’ils peuvent l’affaiblir ; l’épargne et la consommation. D’une part, si l’augmentation des revenus est
orientée vers l’épargne plutôt qu’à la consommation donc ça va nuire à l’économie vu qu’il va baisser
la production.
D’autre part, si les revenus sont orientés vers la consommation des produits importés, par conséquent
l’Etat va augmenter ses importations au lieu des exportations ce qui va freiner l’économie nationale.
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SECTION 2 : LA POLITIQUE MONETAIRE
➢ Les fondements théoriques de la politique monétaire
• Pendant très longtemps les économistes ont adopté une analyse dichotomique.
Une stricte séparation entre la sphère réelle et la sphère monétaire cette approche allait de pair avec
la neutralité de la monnaie.
• Cette approche sera remise en cause la révolution Keynésienne de la théorie générale. Keynes
va rompre avec l’analyse de ses prédécesseurs en manifestant son opposition à la démarche
dichotomique.
Pour lui les deux sphères sont interdépendantes et la monnaie exerce des effets importants et durables
sur les variables réelles.
➔ Dès lors la monnaie est considérée comme participant pleinement au fonctionnement d’ensemble
du système économique.
L’analyse des classique n’connue son apogée qu’au début du XIXème siècle. Elle s’est basée sur le
quantitativisme qui sera formalisé et modernisé Les néoclassiques en introduisant la notion
d’encaisse sans changer résultats fondamentaux. Les premières idées seront proposées par les
auteurs J.B. Say et D. Ricardo.
JB. Say tire son raisonnement de la critique d’Adam Smith et des mercantilistes pour qui
l’enrichissement d’un pays ne peut provenir que de l’entrée des métaux précieux grâce à un excédent
commerciale.
JB. Say va reprendre ce raisonnement en formulant la loi des débouchés ===➔ qui stipule que tout
produit sert de débouché à d’autres produits pour le montant de sa valeur. (= Tout ce qui est produit
est vendu).
La monnaie ici ne saurait être conservée pour elle-même mais seulement comme moyen de paiement.
2) La neutralité de la monnaie
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➔ Elle s’accorde avec la loi des débouchés
= La monnaie ne modifie en rien la réalité des échanges =➔ elle n’est qu’un moyen de paiement.
Elle ne peut influencer les mécanismes réels, elle est totalement neutre
La monnaie ici ne fait donc que déterminer les prix absolus (en unité de compte) sans jouer sur les prix
relatifs.
L’approche keynésienne
Keynes refuse l’analyse classique en montrant indirectement, par le biais de la variation du taux
d’intérêt que la monnaie agit sur le comportement des agents économiques une augmentation de
l'offre de monnaie sur le marché monétaire conduit la banque centrale à acheter des titres fournis par
les banques contre de la monnaie nouvelle (création monétaire), entraîne une baisse des taux
d'intérêt.
Des taux d’intérêt plus bas poussent les ménages d’emprunter plus et à utiliser la monnaie pour des
motifs de consommation plutôt que pour des motifs de spéculation ce qui a un effet positif sur la
demande globale et la demande effective et par conséquent la production et l’emploi.
La baisse des taux d’intérêt rend les investissements rentables en raison de la diminution du le coût
du capital, ce qui va encourager les entreprises disposant d’une trésorerie excédentaire à
l’investissement productif qu’au placement spéculatif ce qui va stimuler la production et l’emploi.
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➢ Les objectifs et les instruments de la politique monétaire
o La croissance économique,
o Le plein emploi,
Les objectifs monétaires d'une politique monétaire consistent à jouer sur trois facteurs qui
sont :
✓ La croissance de la masse monétaire ;
✓ Le taux d'intérêt ;
✓ Le taux de change.
➢ Surmonter la limite à zéro des taux d’intérêt dans un environnement de faible croissance et
d’inflation très basse.
✓ Assouplissement quantitatif
✓ Cette mesure vise à facturer un taux d’intérêt sur les montants déposés par les banques
commerciales auprès de la banque centrale. C’est le taux directeur de la facilité de prêt. En
temps normal, les dépôts des banques sont rémunérés.
✓ Elle permet donc de forcer les banques à prêter aux agents économiques ménages et
entreprises plutôt que se laisser l’argent dormir à la banque centrale.
▪ Le marché de la monnaie représenté par la courbe LM, qui représente l’ensemble des
combinaisons de taux d’intérêt (i) et de Revenu (Y) qui assurent l’équilibre du marché
monétaire,
▪ On note la demande de monnaie : L (Y, i) =L1(Y) + L2(i), on obtient, à l'équilibre : M=L (Y, i)
▪ Cette égalité définit une relation implicite entre le revenu Y et le taux d'intérêt i, représentée
par la courbe LM. Une hausse du revenu est donc accompagnée d'une hausse du taux d'intérêt.
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La pente de la courbe est positive, contrairement à ce qui est arrivé dans la courbe IS. En effet, la pente
reflète la relation positive entre les taux de production et d’intérêt,
• Si je déplace LM vers la droite, pour un même revenu, je vais faire baisser le taux d’intérêt.
Que la demande de monnaie soit peu élastique aux taux d’intérêt : besoin d’une forte baisse
du taux d’intérêt pour que les agents acceptent d’absorber cette nouvelle monnaie.
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Il faut que ce changement du taux d’intérêt ai un impact très fort sur l’I, donc une forte
élasticité de l’investissement au taux d’intérêt.
Il faut que mon multiplicateur soit élevé pour avoir un gros impact sur le revenu.
BP = BTC(Y) + BK(i) = 0
* Les mouvements de capitaux (BK) : sont fonction du taux d'intérêt intérieur i est fonction du revenu
national Y
A l'équilibre, si la mobilité des capitaux est parfaite, le taux d'intérêt national est égal aux taux
d'intérêts étrangers.
I (national)=I (étranger)=i*
Un régime de change fixe suppose la définition d'une parité de référence entre la monnaie du
pays considéré et une devise (ou un panier de devises), à laquelle la banque centrale s'engage
à échanger sa monnaie.
En change flexible, le marché des changes fonctionne sans intervention systématique de la banque
centrale, de sorte que le prix des devises se fixe librement selon l’offre et la demande.
Dans le cadre d’un régime de changes flottants, le taux de change varie en fonction du solde des
paiements extérieurs.
Les mouvements de capitaux sont fonction du différentiel de taux d’intérêt entre l’économie nationale
et l’étranger
Par contre, si l'un de ces objectifs est abandonné, les 2 autres deviennent réalisables.
En représentation graphique, les 3 objectifs sont représentés par les 3 côtés d'un triangle équilatéral,
en face desquels chaque sommet représente :
➢ Les changes flottants : Avec des changes flottants et une mobilité des capitaux, il peut y avoir
l'indépendance de la politique économique
➢ L'autarcie financière : Dans le cas où il n'y aucun mouvement international de capitaux, il est
envisageable de concilier des changes fixes et une politique économique interne.
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CHAPITRE III – LE REGIME DE TAUX DE CHANGE
Les régimes des changes fixes rattachent la monnaie domestique à une devise étrangère ou à un
panier de devises avec une parité fixe. Ce rattachement se fait lorsque la plupart des transactions
internationales du pays sont libellées dans cette devise. Dans un tel système, les taux sont
maintenus constants ou peuvent fluctuer à l’intérieur d’une fourchette étroite. Lorsqu’une
monnaie a tendance à dépasser les limites prévues, les gouvernements interviennent pour la
maintenir à l’intérieur de ces limites.
Dans un régime de taux de change fixes, les parités, c’est-à-dire le prix d’une monnaie par
rapport à une autre, sont établies en termes d’un étalon (or, DTS, autre devise), des marges de
fluctuations étant éventuellement fixées. Dès que le cours de change atteint une des limites
inférieures ou supérieures, cela entraîne l’intervention d’une ou de plusieurs banques centrales.
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✓ Les avantages des changes fixes
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SECTION II – REGIME DES CHANGES FLEXIBLES
Le régime des changes flexibles renvoie au marché des changes la détermination de la valeur
des monnaies par le jeu de l’offre et de la demande des devises. Une devise s’apprécie quand
elle prend de la valeur, et se déprécie quand elle en perd. Dans un régime de flottement pur, les
autorités monétaires s’interdisent d’intervenir. Ce modèle, qui n’existe qu’en théorie,
correspond à une conception ultralibérale dans lequel l’État ne doit pas troubler le jeu du marché
par des opérations d’achat ou de vente de devises. En théorie, la banque centrale n’intervient
pas, elle laisse fluctuer librement son cours de change. Dans la réalité, les banques centrales
interviennent pour éviter des variations trop brutales des cours des monnaies. Le flottement
devient alors un flottement impur.
Faut-il choisir un régime de changes fixes ou flottants, ou bien une solution intermédiaire ?
Pour faire un tel choix, une première approche est de comparer les effets des politiques sur le
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revenu sous les deux régimes de changes (fixes et flexibles) en construisant un tableau
récapitulatif des résultats.
Tableau : Effets des politiques expansionnistes sur le revenu en changes fixes et flexibles
Changes fixes
Relance Assouplissement
budgétaire monétaire
Mobilité parfaite des capitaux Efficacité maximum Inefficace
Changes flexibles
Relance Assouplissement
budgétaire monétaire
Mobilité parfaite des capitaux Inefficace Efficacité maximum
En pratique, peu de pays sont prêts à adopter le flottement libre. Il existe une « peur du
flottement » qui est surtout répandue dans les pays en développement, pour lesquels une
instabilité de la monnaie peut être particulièrement dommageable. Les raisons pour lesquelles
les autorités de ces pays optent pour la stabilisation du taux de change incluent les gains de
crédibilité qu’un taux de change stable implique pour la meilleure stabilité des prix. Cela
minimise la transmission des fluctuations du taux de change sur l’inflation. Il convient aussi de
souligner que parmi les pays développés, les pays membres de la zone euro évitent cette
instabilité en défendant un taux de change irrévocablement fixe parmi les pays membres de
l’union monétaire et un taux de change flexible avec les pays hors union. Cette solution «
bipolaire » rejette ainsi les régimes intermédiaires. Quel régime faut-il alors choisir ? On
considère par la suite les avantages des différents régimes de change par rapport à deux
objectifs :
- Lutter contre l’inflation
- Promouvoir la croissance
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Par ailleurs, en maintenant un taux de change fixe, la banque centrale prend le risque d’entrainer
une « surévaluation » de sa monnaie. Cela entrave la compétitivité-prix des entreprises et les
oblige à adopter des comportements plus prudents en matière d’augmentation des couts
salariaux conduisant de ce fait à une modération des prix. L’engagement crédible au maintien
de changes fixes peut donc contribuer à la lutte contre l’inflation.
2. Choix des régimes intermédiaires pour promouvoir la croissance :
D’après (REINHART et ROGOFF) dans le cas des régimes de change intermédiaires, la
croissance semble être plus forte. Cela tient à ce que ces régimes représentent un compromis
entre l’ancrage fixe et flottement libre. Avec l’ancrage fixe , l’inflation est plus faible ,
l’instabilité du taux de change moins forte, En régime de flottement les taux de change risquent
moins d’être surévalués que dans les régimes fixes, Mais ils ne peuvent ni freiner l’inflation ni
réduire l’instabilité ni favoriser l’intégration économique , d’ailleurs, Les régimes de change
fixe favorisent plus la croissance que les régimes de flottement , mais s’ils peuvent éviter une
surévaluation de taux de change réel et une perte de compétitivité. En conclusion, Les régimes
plus rigides permettent d’ancrer les anticipations inflationnistes et soutiennent la croissance de
la production, mais limitent le recours aux politiques et accroissent la vulnérabilité aux crises.
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Bibliographie
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