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Sommaire

INTRODUCTION

I- HISTORIQUE, DEFINITION ET CARACTERISTIQUES DU MARCHE


FINANCIER 
 Rappel historique
 Les axes d’efficience du marché financier marocain
 Les principales caractéristiques

II- LES PRINCIPALES FONCTIONS ECONOMIQUES DU MARCHE FINANCIER 


A- Financement de l’économie nationale 
B- Valorisation des actifs des entreprises 
C- Organisation de la liquidité des investissements 
D- Contrôle de la sûreté et de l’intégrité du marché 
E- La restructuration ou le regroupement des entreprises 
III- ORGANISATION DU MARCHE
IV- LE ROLE ET FONCTIONNEMENT DU MARCHE FINANCIER 
A- Les instruments du marché 
B- Les acteurs du marché
V- REFORME INSTITUTIONNELLE DU MARCHE FINANCIER
CONCLUSION

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Introduction

Après plusieurs années d’attente, le Maroc semble connaître une accélération de sa


croissance économique. En effet, la levée des différentes pesanteurs, qui ont toujours obstrué
la voie, a libéré le potentiel de dynamisme de l’économie nationale.
L’arrivée au pouvoir de M. Driss JETTOU comme premier ministre, avec un programme
économique ambitieux, a donné un coup de fouet à l’ensemble des secteurs économiques.
Les priorités économiques et sociales ont ainsi été portées au devant de la scène et les
différents départements ministériels se sont attelés à résoudre, sur le terrain, la délicate
équation du développement.
En ligne avec les grands équilibres macro-économiques définis par le gouvernement,
l’économie marocaine semble commencer à entrevoir le bout du tunnel, affichant en 2003 une
croissance honorable de 5,5%1.
Celle-ci a capitalisé sur le bon comportement de l’agriculture et des BTP ainsi que sur une
bonne résistance du secteur touristique face aux événements dramatiques du 16 mai.
Dans ce climat porteur, un retour à la confiance a été enregistré à la Bourse de Casablanca,
dont le niveau de performance rappelle la période anté crise.
L’année qui s’achève a également été le théâtre de plusieurs opérations stratégiques, dont la
complexité et le timing de certaines d’entre elles ont surpris la communauté financière.

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I- Historique, Définition Et Caractéristiques Du Marché Financier 
 Rappel Historique

Certes le marché financier marocain n'a pas été toujours en mesure de résoudre les
problèmes de financement de l'économie nationale, mais a su se reconvertir et s'adapter aux
mutations de l'économie mondiale. Et le plus important est qu'il a su maintenir et sauvegarder
l'esprit de ses fondateurs, à leur tête feu SM Mohammed V qui annonça dès le 18 novembre
1959, la création d'un ensemble d'institutions financières de grande envergure: Bank Al
Maghrib, la Banque Marocaine du Commerce Extérieur, la Banque Nationale pour le
Développement Économique, la Caisse d'Épargne Nationale, la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale et la Caisse de Dépôt et de Gestion.

Plusieurs options se sont imposées au lendemain de l’indépendance, et notre économie


a connu une chute des investissements et une aggravation de la fuite des capitaux.

Devant cette situation, il était nécessaire de mobiliser les ressources financières pour
encourager l’investissement. Ainsi, des mesures avaient été prises pour arrêter l’hémorragie
des capitaux et favoriser l’épargne pour qu’elle soit au service de l’économie.

De même qu’il a été procédé à l’adoption de mesures de nature à consolider notre


souveraineté économique. Parmi les plus importantes mesures figuraient la rupture du lien
avec le franc français le 28 décembre 1958, la restructuration de l’Office des changes le 28
janvier 1958, la création de Bank Al Maghrib le 1er janvier 1959 et l’instauration du dirham
le 17 octobre 1959.

Il a été procédé par ailleurs à la création de structures à même de financer


l’investissement, dont la Banque Marocaine du Commerce Extérieur en vue d’encourager le
commerce extérieur, et la Banque Nationale pour le Développement Economique en vue de
financer les projets d’investissement.

L’autre aspect auquel le système financier marocain s’est attelé, a trait à la


mobilisation des capitaux locaux afin qu’ils contribuent au financement de l’économie,
notamment par la création de la Caisse d’épargne nationale, de la Caisse nationale de sécurité
sociale et de la Caisse de Dépôt et de Gestion.

Le processus de création d’établissements financiers de nature à impulser l’économie


marocaine s’est poursuivi sous le règne de notre vénéré père, Sa Majesté le Roi Hassan II, que

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Dieu bénisse son âme. Ainsi, ont été créées la Caisse Nationale de Crédit Agricole en 1962,
les sociétés d’investissement et la société nationale d’investissement en 1966.

Depuis les années quatre-vingt, notre pays a connu des réformes structurelles dans le
sens de la libéralisation du secteur financier et de son adaptation aux nouvelles données en
vue d’impulser le développement. Partant de cette nouvelle approche, le secteur bancaire se
devait d’entrer en compétition au sein même du système bancaire d’une part, et avec d’autres
sources de financement, de l’autre.

Notre économie fait face aujourd’hui à de nouveaux défis, aussi bien au niveau interne
qu’externe.

Il est nécessaire, au plan interne, de réaliser un taux de croissance soutenu à même de


répondre aux besoins et exigences des populations en matière d’enseignement, de santé et
d’infrastructures.

Au niveau externe, la mondialisation de l’économie implique une plus grande


compétitivité et une consolidation de notre système financier afin que notre pays puisse tirer
profit de cette orientation mondiale.

La crise financière qui a ébranlé l’Asie et l’Amérique latine a montré que pour réussir
l’intégration dans l’économie mondiale et drainer les investissements, il ne suffit pas d’ouvrir
les frontières au libre-échange, de recourir à la privatisation et de maintenir les équilibres
macro-économiques. En plus de ces mesures nécessaires, il convient en effet de renforcer
notre tissu productif, de mettre en place des centres de développement autonomes, à même de
doter les économies des moyens de résister aux chocs extérieurs, et d’instaurer un système
financier fort et efficient.

 Les axes d’efficience du marché financier marocain

Compétitivité

Le rôle efficient et essentiel du système financier dans le financement du


développement économique s'est confirmé de manière éloquente sous le règne de feu SM
Hassan II. Un règne qui a connu de grandes réalisations : création de la Caisse Nationale de
Crédit Agricole, en 1962, et la Société Nationale d'Investissement, en 1966.

Sous son règne, le système financier a connu des transformations et réformes majeures allant
dans le sens d'une plus grande libéralisation et d'une plus grande ouverture à la concurrence
étrangère, sans oublier la consolidation des groupes financiers comme la Banque Marocaine

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du Commerce Extérieur, et ce, grâce à une politique de privatisation avisée. Politique de
privatisation qui a insufflé une nouvelle dynamique au marché boursier, autre outil efficient
de financement des investissements.

Conscient du fait que l'étape actuelle de la globalisation financière exige plus de


vigilance et de suivi, Sa Majesté Mohamed VI ambitionne de faire du système financier
marocain un outil "immunisé" et mobilisateur au service non seulement d'une croissance
durable dont le taux doit se stabiliser aux environs de 6% mais aussi de lutte contre le sous-
développement et la pauvreté. Seul un tel taux de croissances est susceptible de répondre aux
besoins et exigences des populations en matière d'enseignement, de santé et d'infrastructure.
Le système financier national doit davantage intégrer les mutations et restructurations en
cours dans le nouvel environnement de l'économie mondiale.

Le Maroc se trouve, en effet, face à de nouveaux défis. L'heure est à la compétitivité, à


la transparence, à la créativité et à l'innovation. Le système financier marocain est plus que
jamais appelé à moderniser ses structures, à créer de nouveaux produits financiers et à
s'adapter au nouveau contexte monétaire international notamment depuis l'avènement de
l'Euro.
Sur le plan interne, le système bancaire et financier doit jouer son rôle de locomotive non
seulement pour mobiliser l'épargne et la canaliser vers l'investissement mais surtout pour
"permettre à l'entreprise - particulièrement les petites et moyennes entreprises- de bénéficier
du financement et de l'accompagner d'un processus de mise à niveau afin qu'elle soit en
mesure de faire face à la concurrence étrangère, notamment européenne.

Credo

Examiner parmi les quatre axes de réflexion celui "d'adapter le rôle de la Banque
Centrale aux évolutions que connaît le système financier international, en créant des
mécanismes permettant aux opérateurs économiques de tirer profit de la grande mobilité des
capitaux, d'améliorer les mesures préventives nécessaires en vue d'immuniser le système
financier national face aux crises et chocs financiers extérieurs".

Bien que la globalisation financière soit accompagnée d'une instabilité croissante des marchés
des changes et d'une montée des phénomènes spéculatifs qui ont quelque peu limité
l'autonomie des politiques économiques des États, les autorités monétaires ne restent pas
totalement démunies pour parer aux effets pervers de cette globalisation.

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Reste que cette marge de manoeuvre ne reviendra pas sur une ouverture qui ne fait que
traduire dans le domaine financier l'internationalisation de l'économie réelle.

Il n'est ni possible, ni souhaitable de remettre en cause tous les aspects de la globalisation


financière. La mondialisation des échanges commerciaux et financiers est une tendance
lourde. Mais, contrairement à ce qu'a affirmé le credo libéral, le système financier
international est intrinsèquement instable. Il ne peut s'autoréguler. Plutôt que davantage de
régulation publique nationale, le système financier international a besoin d'une régulation
publique supranationale qui, seule, est à même de redonner une certaine efficacité aux
politiques de stabilisation. Selon l'image du célèbre économiste américain Tobin, il faut
"mettre des grains de sable dans les rouages " trop bien huilés du système financier
international.

Vigilance

Bien que notre système bancaire et financier soit resté à l'écart des crises qui ont
secoué nombre de pays, il n'en demeure pas moins que la logique de la tourmente financière
inhérente à l'étape actuelle de la mondialisation exige plus de vigilance et de suivi, Tout en se
mettant en diapason de la culture financière mondiale, le système financier national doit
fournir davantage d'efforts pour intégrer "les secteurs et zones du pays qui demeurent encore
en marge des circuits de financement institutionnel".

Les gisements d'épargne que recèlent l'économie et la société marocaine nécessitent la mise
en place, dans l'immédiat, de nouveaux circuits et produits adaptés pour les canaliser vers des
emplois productifs. Il n'a pas manqué, à cet égard, de mentionner le tissu des PME-PMI et les
activités en milieu rural comme leviers importants du développement global et durable de
l'économie nationale.

Bref, Les axes sont :

1- Adapter le rôle de la Banque centrale aux évolutions que connaît le système financier
international, et ce en créant des mécanismes permettant aux opérateurs économiques de
tirer profit de la grande mobilité des capitaux, d’améliorer les mesures préventives
nécessaires en vue d’immuniser le système financier national face aux crises et chocs
financiers extérieurs.

2- Mobiliser l’épargne et réfléchir aux meilleurs moyens de l’orienter vers l’investissement.

3- Définir les évolutions nécessaires sur le marché boursier afin qu’il devienne un outil
efficient de financement des investissements.

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4- Réfléchir sur les moyens de promouvoir le secteur bancaire, ce qui est de nature à
permettre à l’entreprise -particulièrement les PME, de bénéficier du financement et de
l’accompagner d’un processus de mise à niveau- afin qu’elle soit en mesure de faire face
à la concurrence étrangère.

L’expérience du système financier marocain a démontré sa capacité d’adaptation, puisque le


contexte protectionniste dans lequel il a été établi, ne l’a pas empêché d’assumer sa mission
dans un environnement d’économie libérale. La question qui se pose à nous avec insistance
aujourd’hui, est de définir les restructurations nécessaires pour que ce secteur puisse
s’acquitter de ses responsabilités dans le nouvel environnement de l’économie mondiale.

 Les principales caractéristiques


Le marché financier constitue un moyen essentiel de financement de l’économie permettant
une confrontation directe entre offreurs de capitaux à long terme.
Ce financement de l’économie se fait donc par voie d’appel public à l’épargne et ce par
émission de titres de propriétés (actions) ou de titres de créances (obligations).
Le marché financier joue depuis quelques années un rôle déterminant et original dans le
système financier :
 Déterminant, car il constitue un lien de financement direct puisque prêteurs et
emprunteurs sont confrontés directement les uns aux autres.
 Original, car sur ce marché s’échangent à la fois des titres de créances et des titres de
propriété ; C’est ainsi qu’il répond à des problèmes de prises de contrôle
d’entreprises. En outre ce marché est doublement original dans la mesure où la forte
mobilité du capital provoque des fluctuations de cours, source de spéculation de la
part d’opérateurs.

L’influence de l’Etat aussi bien dans la gestion que dans l’évolution des opérations distingue
le marché financier marocain.
En effet, l’Etat joue un rôle de gendarme, de régulateur et d’acteur principal.
o L’Etat gendarme :
Elle exerce un rôle de contrôleur afin d’assurer le maintien d’une concurrence loyale entre
tous les acteurs ainsi que la légalité des opérations réalisées.

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Pour ce, le CDVM est un établissement public doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière. Il a pour mission de veiller au bon fonctionnement, à la transparence,
à l’intégrité et à la pérennité du marché des valeurs mobilières.
En parallèle, la Banque centrale (Bank al Maghrib) exerce un contrôle sur les banques en tant
qu’établissements de crédit, dépositaires des titres, intermédiaires pour la réalisation des
opérations de bourse et de gestion.
o L’Etat acteur :
Le marché financier marocain est compartimenté en deux parties principales:
• Le marché boursier;
• Le marché obligataire.
Dans les deux compartiments, l’intervention de l’Etat en tant qu’acteur, depuis 1993, a été
décisive.
 Sur le marché boursier
La dynamisation de la bourse des valeurs est due principalement à la campagne de
privatisation des entreprises détenues précédemment par l’Etat.
 Sur le marché obligataire
Les principaux titres négociés sur le marché sont:
• Les bons du Trésor;
• Les bons des sociétés de financement;
• Les billets de trésorerie;
• Les bons d’épargne nationale.
II- Les Principales Fonctions Economiques Du Marché Financier 
A- Financement de l’économie nationale 
Financement du secteur public 
Le marché financier permet de drainer une partie de l’épargne qui va contribuer au
financement au moins d’une partie des déficits du trésor et donc les équipements publics.
Financement du secteur privé
Le financement du secteur privé par la bourse se fait à travers les émissions du
marché primaire :
 Introductions en bourse
 Augmentation de capital
 Emission de titres de créances

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B- Valorisation des actifs des entreprises 
Le marché financier permet une estimation permanente de la valeur marchande de la société.
Cette valeur est calculée à partir du cours de la bourse.
Cette mesure reflète les anticipations des professionnels, des investisseurs
institutionnels et des épargnants sur les perspectives de croissance de l’entreprise. En réalité,
la bourse est très sensible à l’évolution de l’environnement politique, économique, nationale
et internationale.
C’est pourquoi cette estimation de la valeur d’une société peut paraître, par moment,
sur ou sous-évaluée.
C- Organisation de la liquidité des investissements 
La liquidité des investissements est assurée par le marché secondaire : ainsi, les placements
sur le marché financier présentent l’avantage d’être facilement mobilisables. Il est possible de
vendre un titre côté en bourse à un autre investisseur à la bourse des valeurs.
Plus le marché est large et liquide, plus il sera facile aux épargnants et aux investisseurs de
trouver une contrepartie à leurs opérations.
D- Contrôle de la sûreté et de l’intégrité du marché 
La sûreté du marché veut dire rassurer le vendeur et l’acheteur sur la livraison des titres et le
règlement du produit vendu dans les délais préfixés.
L’intégrité du marché signifie la protection des épargnants et des investisseurs à travers la
définition des règles de fonctionnement du marché ainsi que le contrôle des opérations et des
intermédiaires.
Par conséquent, le marché boursier fait l’objet d’un contrôle étroit de la part des
pouvoirs publics.
E- La restructuration ou le regroupement des entreprises 
Le marché financier permet l’apparition, dans une économie, de grands groupes industriels
par le biais d’opérations de concentrations. Ces opérations permettent le plus souvent aux
unités de production, de réaliser des économies d’échelle, de mettre en œuvre des moyens
importants pour développer la recherche et de faire face ainsi à une concurrence de plus en
plus forte.

III- Organisation du marché

A- Le marché est scindé en marché primaire et marché secondaire

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1- Marché primaire :
Ce marché est constitué de sociétés dont le capital est nouvellement ouvert. Elles peuvent
notamment émettre des actions ou des obligations.

Actions : l’émission se fait par syndication qui consiste en la constitution d’un


groupement de banques et/ou sociétés de bourse qui se propose d’assurer le placement des
titres. Les actions sont des titres émis par des sociétés de capitaux. Ce sont des titres de
propriété, représentatif de la valeur unitaire du capital social. Ces titres sont émis sur le
marché financier après agrément des autorités boursières qui autorisent leur introduction et
leur négoce en bourse. Une partie seulement des actions est cotée en bourse, celle des titres
émis par appel public à l’épargne ; c’est la partie appelée « capital flottant ».
Les sociétés qui émettent des actions doivent souscrire à des engagements quant à la diffusion
de l’information sur son activité et des règles de bonne conduite. L’émission de ces actions se
fait sur le « marché primaire » que l’on appelle aussi « marché du neuf ».
L’acquéreur d’actions devient propriétaire de l’entreprise au prorata de ses titres, et
assume la totalité des risques de l’entreprise. Les actions sont des valeurs à revenu aléatoire et
variable, qui donnent lieu à des dividendes qui ne peuvent être versés que lorsque l’entreprise
réalise des bénéfices mais pouvant varier selon l’importance des résultats.

Obligations : l’émission se fait par adjudication qui permet aux établissements


prêteurs de soumissionner à une émission en proposant des taux et des montants sur
différentes échéances, ce qui offre à l’émetteur la possibilité de se financer sur le marché en
fonction de ses besoins.
Les obligations sont une autre variété de valeurs négociables en bourse. Ce sont des
titres de créances (dettes à long et moyen terme émises par l’état, les institutionnels, ou les
entreprises) qui peuvent être négociables en bourse. Comme pour les actions, l’obligation est
d’abord émise sur le marché primaire (marché du neuf) par opposition à la bourse où les
négociations forment le marché secondaire (marché de l’occasion).
L’acheteur d’une obligation (l’obligataire) participe à l’endettement de l’entreprise
émettrice ou de l’état émetteur, en lui prêtant une certaine somme d’argent qui lui rapportera
pendant toute la durée du prêt un intérêt annuel, fixé au moment de l’émission de l’emprunt.
Cet intérêt annuel est représenté par un coupon.
Lors de la souscription à une obligation émise par le secteur privé, il est nécessaire de
prendre en compte la signature (notoriété) de l’entreprise émettrice ; les emprunts émis par le

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secteur privé sont considérés plus risqués que les emprunts d’état ou emprunts garantis par
l’état (l’état ne peut être mis en faillite contrairement à une entreprise privée).
D’une part, le détenteur d’une obligation est assuré d’être remboursé du montant de sa
mise, s’il garde les titres jusqu’à échéance. D’autre part, en achetant une obligation,
l’épargnant est assuré d’un revenu fixe. Les intérêts versés annuellement sont connus
d’avance.
Enfin, le cours de l’obligation varie en fonction du taux d’intérêt du marché,
indépendamment de la situation de l’émetteur. Si les taux d’intérêt du marché augmentent, le
cours des obligations aura tendance à baisser.
2- Marché secondaire :
Scindé à son tour en 3 compartiments :
Premier compartiment : réservé à des sociétés disposant d’une taille relativement importante
et répondant à certaines conditions d’admission :
 Capital minimum : 15 millions de DHS
 Capital diffusé : 20%
 Exercices certifiés : 3 années

Deuxième compartiment : Réservé à des sociétés disposant d’une taille relativement


moyenne (PME/PMI) et répondant à des conditions d’admission plus modérées :
 Capital minimum : 10 millions de DHS
 Capital diffusé : 15%
 Exercices certifiés : 3 années

Troisième compartiment : Compartiment réservé à des sociétés opérant dans le secteur


technologique (Start Up) et répondant à certaines conditions d’admission :
 Capital minimum : 5 millions de DHS
 Augmentation de capital : 3 millions de DHS
 Capital diffusé : 40% (dont la moitié au moins provenant de l’augmentation de
capital)
 Exercices certifiés : 1 année
 Contrat d’animation : exigé pour une période de cinq années.
3- Marché central/ Marché de blocs :
A la bourse de Casablanca, les titres sont échangés au comptant sur deux types de marché :

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 Le Marché central : Appelé aussi marché officiel, le marché central est le lieu de
confrontation de l’ensemble des ordres sur les valeurs mobilières inscrites à la cote.
C’est un marché au détail sur lequel tout intervenant peut acheter des titres, soit à
l’unité soit en quantité. Le règlement et la livraison des titres étant simultanés, le
dépôt des titres et la disponibilité des capitaux doit correspondre à l’ordre de
négociation.
 Le Marché de Bloc : Assimilé au marché de gré à gré, le marché de bloc permet la
négociation par entente directe des valeurs mobilières inscrites à la cote.
Contrairement au marché central, les échanges effectués sur le marché de bloc
doivent respecter des quantités. Ces quantités minimales d’échange, appelées aussi
Taille Minimum de Bloc (TMB) sont calculées périodiquement par la SBVC en
fonction du volume de transaction historique de la valeur sur le marché. Les cours
d’échanges sur ce marché sont déterminés en fonction des cours constatés sur le
marché central et sont inclus dans une Fourchette Moyenne Pondérée (FMP) de prix.

4- Ordres de bourse
Les types d’ordres de Bourses :
 Ouverture (au mieux) : le donneur d’ordre accepte l’exécution de son ordre quelque
soit le prix d’ouverture, et ce dans la limite de la variation tolérée (+/- 6%).
 Limité : le donneur d’ordre fixe le prix maximal qu’il est disposé à payer dans le cas
d’un achat et le prix minimal auquel il accepte de céder ses titres dans le cas d’une
vente.

5- Techniques de cotation
Sur le marché central, on fait la distinction entre les valeurs cotées en continu (plus liquides)
et les valeurs cotées au fixing (moins liquides). (cf. voir classement en annexe)
Continu : les valeurs sont cotées et échangées pendant la séance.

9h Ouverture 10 h 12h55 13h

Préouverture accumulation séance (transactions) Préclôture


des ordres calcul du PTO calcul de PTC
MultiFixing : (valeurs moyennement liquides).

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Dégager après confrontation de l’offre et de la demande, un cours unique auquel le maximum
de titres peut être négocié. Les transactions se font alors toutes au même cours.

9h premier multifixing 11h second multifixing 12h15 13h

Préouverture accumulation Préouvertue


des orders calcul du PTO

Fixing : (valeurs très peu liquides)


9h fixing 12h 13h

Préouverture accumulation des ordres


Calcul du PTO

IV- Le rôle et Fonctionnement Du Marché Financier 

Quels sont les acteurs, comment ils interagissent, et surtout comment fonctionnent
leurs systèmes d'information.

 La fonction du marché financier dans l'économie


 Les banques
 Les investisseurs institutionnels
 L'émission des titres
 Les dépositaires
 Les opérations de marché
 Les salles de marché
 La spéculation et l'arbitrage
 Conclusion

 La fonction du marché financier dans l'économie

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Un marché est le lieu où se rencontrent une offre et une demande d'un certain bien. En
l'occurrence le bien dont il s'agit est l'argent.

Sur le marché des capitaux, les détenteurs de l'offre sont les agents dits " à capacité d'épargne
positive ", en l'occurrence les ménages essentiellement et aussi les entreprises, quoique celles-
ci préfèrent généralement réincorporer leurs bénéfices dans leur propre activité ou distribuer
des dividendes à leurs actionnaires. Les demandeurs sont d'une part les Etats, l'Etat
providence moderne nécessitant des investissements considérables et d'autre part bien sûr les
entreprises : ce sont les agents que l'on appelle " à besoin de financement ".

Loin d'une entité abstraite et souvent présentée comme irrationnelle et toute-puissante


à la fois, le marché des capitaux représente en fait le moteur de l'économie, puisque c'est le
lieu où le carburant, l'argent, va être utilisé pour propulser de l'avant la machine, c'est-à-dire
produire des richesses.

Tel est le principe, mais l'application pratique présente des modalités évidemment plus
complexes.

La première pierre d'achoppement réside dans la possibilité qu'un échange ait


effectivement lieu entre les agents à capacité de d'épargne et les agents à besoin de
financement. En effet pour que le marché fonctionne il faut non seulement que le bien, l'offre
et la demande existent, mais aussi que les agents aient envie de procéder à l'échange ! Or les
agents à capacité d'épargne, les ménages rappelons-le, présentent une profonde aversion pour
le risque. Aversion d'ailleurs justifiée par le sens commun, tout manuel du parfait boursicoteur
qui se respecte commence par un avertissement enjoignant le lecteur de ne placer directement
en Bourse que son superflu, c'est-à-dire ce dont il n'a pas besoin aujourd'hui et n'aura pas
besoin demain. Dès lors l'essentiel de l'épargne dégagée par les ménages se trouve en dépôt
sur des comptes à vue ou des comptes d'épargne où l'argent est immédiatement disponible.

En face, les agents à besoin de financement, à savoir les entreprises, souhaitent trouver
des financements à long terme pour planifier leur développement. L'horizon des agents à
capacité d'épargne est généralement de quelques semaines (la prochaine paie) à quelques mois
(le prochain tiers provisionnel…). L'horizon des agents à besoin de financement est de
plusieurs années ! Cette différence rend l'échange effectif quelque peu problématique.

 Les banques

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C'est ici qu'intervient une troisième catégorie d'agents économiques : les banques. Les
banques sont les seuls agents qui possèdent le pouvoir de transformer des ressources à très
court terme : les dépôts à vue (les comptes courants) en emplois à moyen ou long terme : le
crédit bancaire. Les banques établissent donc le pont nécessaire entre les ménages et les
entreprises ; historiquement elles ont joué et jouent toujours un rôle essentiel dans le
financement de l'économie.

Chaque banque a le droit de distribuer sous forme de crédit la quasi-totalité de


l'argent , mis en dépôt par ses clients sur les comptes à vue. Mais ce crédit distribué par la
banque n'annule pas pour autant le dépôt, qui reste disponible pour le client. Il y a donc
création de monnaie par la banque. Ces crédits, octroyés sous forme de dépôts à vue, viennent
grossir l'encaisse des banques et donc leur possibilité de distribuer de nouveaux crédits, etc.
Les dépôts font les crédits, qui eux-mêmes font les dépôts, …etc. C'est ce qu'on appelle le "
multiplicateur du crédit ".

Le pouvoir de création monétaire des banques n'est évidemment, et heureusement, pas


infini. Il est limité d'abord par le fait qu'une partie seulement du crédit octroyé restera sous
forme de dépôt. Le reste sera converti en monnaie fiduciaire (billets) par des retraits. C'est
d'ailleurs pour garantir la capacité des banques à faire face aux retraits que la banque centrale
leur impose de bloquer un pourcentage de leurs dépôts sous forme de réserves obligatoires,
non utilisables pour distribuer du crédit. Ce taux de réserves obligatoires est un des
instruments de contrôle par les banques centrales de la quantité de monnaie en circulation.

De plus, une entreprise ne peut pas se financer uniquement par le crédit : au-delà d'un
certain niveau d'endettement, les frais financiers finissent par pénaliser de manière
insupportable les résultats et à ce moment les banques n'acceptent plus de prêter. Les
entreprises doivent aussi trouver des moyens de financement à encore plus long terme, des
financements qui en fait ne deviennent exigibles qu'en cas de dissolution de la société : des
capitaux, ou à très longue échéance, des emprunts obligataires par exemple. L'ensemble des
capitaux et des dettes à long terme constituent ce qu'on appelle les " fonds propres " d'une
entreprise.

Les banques, en particulier les banques d'affaires, interviennent aussi dans le


financement à long terme des entreprises, mais ce n'est pas leur vocation première qui est
plutôt de faire circuler l'argent. Pour doter les entreprises en fonds propres, il faut des agents
économiques prêts à immobiliser de fortes sommes sur de longues périodes, en vue bien
évidemment d'en retirer un bénéfice : des investisseurs.

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 Les investisseurs institutionnels

Les principaux investisseurs sur les marchés de capitaux aujourd'hui sont ceux qu'on appelle
les " investisseurs institutionnels " (familièrement les " zinzins "), à savoir les compagnies
d'assurance, les fonds (SICAV et Fonds Communs de Placement), les caisses de retraite et
leur équivalent américain les fonds de pension. Eux aussi drainent de l'épargne publique, mais
cette épargne est immobilisée et n'est pas exigible immédiatement comme les sommes en
dépôt sur les comptes à vue.

D'autre part les organismes en question ont généralement une obligation réglementaire ou
contractuelle ou statutaire de faire fructifier cette épargne afin de pouvoir verser dans le cas
des compagnies d'assurance les indemnités, dans le cas des fonds de pension les retraites à
leurs souscripteurs.

Au lieu de distribuer du crédit comme les banques, les investisseurs institutionnels achètent
les titres émis par les entreprises en quête de financement. Ces titres sont représentatifs soit de
capitaux propres : les actions, soit de dettes à long terme : les obligations. Cet achat s'effectue
soit sur le marché primaire, c'est-à-dire dès l'émission du titre, soit sur le marché secondaire,
qu'on appelle plus communément " la Bourse ".

Entre la décision des entreprises de trouver des financements sur le marché d'une part,
et la décision des investisseurs institutionnels de placer l'épargne dont ils ont la garde d'autre
part, il y a clairement cette fois une offre et une demande qui ne peuvent que se rencontrer.
Encore faut-il que le marché s'organise pour faciliter au mieux cette rencontre ; plusieurs
sortes d'acteurs vont y contribuer. A ce niveau les banques manifestent de nouveau leur
présence en force, car en tant qu'organismes teneurs de comptes espèces et pourvoyeurs de
liquidité, elles vont jouer un rôle d'intermédiation primordial.

 L'émission des titres

L'émetteur qui souhaite se financer sur le marché se tourne vers une banque, ou un groupe de
banques (le " syndicat ") qui joue le rôle d'agent pour cette émission. L'agent prend en charge
toutes les modalités économiques de l'émission. Il s'engage à " prendre ferme ", en d'autres
termes à acheter les titres émis, à charge à lui de trouver ensuite des investisseurs prêts à les
racheter.

Après l'émission, et une fois les titres sur le marché, l'agent payeur de l'émetteur (qui
peut être le même que l'agent financier ou un autre établissement) aura en charge le bon
déroulement de toutes les opérations intervenant dans la vie du titre : paiement de coupons

16
pour les obligations ou de dividendes pour les actions, remboursements, augmentations de
capital…

Les agences de notation enfin sont des établissements indépendants qui évaluent la
qualité des émetteurs et leur attribuent une note établissant leur fiabilité en tant que débiteurs.

 Les dépositaires

L'agent financier de l'émetteur gère la relation avec le dépositaire central, un acteur


fondamental sur le marché des titres. Le dépositaire central tient à jour dans ses comptes, pour
chaque émission dont il a connaissance, la quantité totale de titres émis et la quantité détenue
par chaque établissement inscrit en compte chez lui (la somme des quantités détenues par
chaque établissement devant bien évidemment égaler la quantité totale).

Or le dépositaire central ne gère à peu près que les titres émis dans son propre pays,
tandis que les investisseurs tendent à internationaliser leurs placements. D'où le
développement de la fonction de " dépositaire global " ou " global custodian ". Le global
custodian est désigné par l'investisseur pour être son teneur de compte pour toutes ses
opérations d'achat-vente de titres sur tous les marchés. Pour ce faire le global custodian se met
en relation avec des dépositaires locaux sur tous les marchés de la terre, les dépositaires
locaux ayant chacun en charge la relation avec le dépositaire central de leur pays.

Pour être global ou local custodian, il faut être habilité à tenir non seulement des
comptes titres mais aussi des comptes espèces au nom des investisseurs. Ces établissements
sont donc généralement des banques.

 Les opérations de marché

Les investisseurs achètent des titres généralement par l'intermédiaire d'un broker ou courtier.
Celui-ci assure plusieurs services en direction des investisseurs. Les analystes financiers
étudient le marché, les émetteurs et prodiguent des recommandations. Les vendeurs
répercutent les conseils des analystes en direction des investisseurs et recueillent leurs ordres.
Les traders enfin vont sur le marché acheter ou vendre les titres.

La négociation entre les brokers se fait soit directement " de gré à gré ", soit par
l'intermédiaire d'un marché organisé, une Bourse des valeurs, soit sur une des places de
marché électroniques qui connaissent un fort développement actuellement.

Une fois l'opération négociée, l'investisseur se tourne vers son dépositaire afin que
celui-ci prenne en charge la partie " post-marché ". En effet pour que l'opération soit dûment

17
enregistrée il faut procéder à l'échange des titres fournis par le vendeur contre les espèces
fournies par l'acheteur.

Le dépositaire aura également la charge de répercuter sur les comptes de son client
investisseur l'impact des multiples opérations sur titres intervenant sur son portefeuille :
paiements de coupons ou dividendes, remboursements, mais aussi détachement de droits de
souscription, OPA,… OPE…

 Les salles de marché

Les opérations de marché effectuées par les investisseurs institutionnels ne se bornent pas à
l'achat-vente de titres. Etant données les sommes engagées, et la multiplicité des marchés où
les investisseurs interviennent, cette activité génère des besoins annexes. L'investisseur doit se
procurer des devises, d'où la nécessité d'intervenir sur le marché des changes. Il peut avoir
également besoin de crédit, ou au contraire vouloir placer temporairement des liquidités, pour
optimiser sa trésorerie. Enfin il veut protéger son portefeuille d'actifs contre les fluctuations
du marché, d'où un besoin en produits dérivés.

Les entreprises non financières " corporates "font face au même type de besoins : les
importateurs veulent se procurer des devises, les industries de transformation doivent se
protéger contre les fluctuations des prix des matières premières. Tous ont des besoins de
gestion de trésorerie, et de couverture contre les mouvements des cours ou des taux.

Les banques prennent en charge cette demande au niveau des agences pour les petites
ou moyennes entreprises, ou directement au niveau de la salle des marchés pour les plus gros
clients. Le cumul des positions générées sur les différents produits est alors pris en charge par
les traders de la salle des marchés. L'activité d'une salle est d'abord déterminée par la somme
des demandes de tous les clients de la banque

 La spéculation et l'arbitrage

Tous les établissements financiers ainsi que des fonds dédiés à cette activité consacrent une
partie de leurs ressources à la spéculation. Cette part de l'activité de marché, qu'elle soit ou
non aussi intense qu'on tend à le faire croire, n'en est pas moins une nécessité. Spéculer c'est
en effet prendre une position contraire à la tendance en cours : c'est se porter vendeur quand
on pense que les cours vont baisser, acheteur quand on pense qu'ils vont monter. En prenant
position, les spéculateurs apportent de liquidité au marché : ils sont les vendeurs des
investisseurs qui veulent acheter, les acheteurs de ceux qui veulent vendre. C'est une activité

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risquée, puisque contrairement aux investisseurs ou aux corporates, les spéculateurs parient
sur l'avenir.

Les arbitragistes jouent également un rôle d'harmonisation : ils profitent des


différences de prix existant entre différents marchés pour faire des plus-values. Par exemple
sur le marché des devises, ils achètent du dollar sur une place où celui-ci est moins cher et le
revendent là où il est plus demandé, donc plus cher. C'est une activité sans risque, puisque les
actifs achetés sont immédiatement revendus, mais qui nécessite des fonds importants dans la
mesure où les plus-values par opération sont faibles. L'activité des arbitragistes a pour effet de
gommer les incohérences du marché.

 Conclusion

La littérature économique, après avoir opposé le financement des entreprises par le crédit
bancaire (économie d'endettement) et le financement par l'émission de titres (économie de
marché), tend désormais à attribuer un rôle complémentaire aux deux. Les études tendent à
prouver que pour se développer une économie a besoin d'un marché financier actif et organisé
et d'un système bancaire fiable.

A- Les instruments du marché 


Le marché financier est un marché sur lequel se négocient des valeurs mobilières à savoir les
actions, les obligations, les certificats d’investissement ainsi que les bons de privatisation.

1. Les actions  : 
L’action est un titre de propriété représentant une fraction de capital d’une entreprise. Ce titre
ouvre droit à une rémunération appelée dividende et à une participation au pouvoir de
décision. Le dividende distribué varie en fonction du niveau des résultats et de la politique
suivie par l’entreprise. Les décisions sont prises en assemblée générale d’actionnaire, chaque
action donne droit à une voix. Cependant, certaines actions bénéficient de dividendes
prioritaires, mais ne disposent plus de droit de vote et d’autres ont des droits de vote plural.
Ces actions sont émises lors de la constitution des sociétés ou à l’occasion de toute
augmentation du capital.
Elles sont soit en numéraire, soit d’apport ; leur montant nominal ne peut être
inférieur à 100 DH.
Les actions ne sont négociables qu’après immatriculation de la société au registre du
commerce ou la réalisation de l’augmentation de capital.

19
2. Les obligations  :
Les obligations sont des titres négociables qui, dans une même émission, confient les mêmes
droits de créance pour une même valeur nominale. Cette valeur ne peut être inférieure à 100
DH.
L’obligataire perçoit pendant la durée de l’emprunt, un intérêt en fonction du montant de
l’obligation, fixé à la souscription de l’obligation. Le remboursement de l’obligation peut
intervenir avant son terme par tirage au sort.
Un emprunt obligataire est caractérisé par sa durée, le prix d’émission de l’obligation, le taux
et les modalités d’amortissement.
Le prix d’émission est le prix versé par les souscripteurs. Afin d’attirer les obligataires, ce
prix peut être la valeur contractuelle de l’obligation.
Concernant la rémunération de l’obligation, le taux nominal qui représente le taux contractuel
doit être distingué du taux de rendement actuariel qui représente la rémunération réelle du
titre en tenant compte de tous les éléments caractéristiques du titre ( prix d’émission , prix de
remboursement , modalités d’amortissements ... )
Le remboursement de la somme prêtée est appelé amortissement de l’emprunt. Il peut
se faire :
 En totalité à l’échéance (in fine)
 Par annuités constantes
 Par amortissements constants
 A zéro coupon
Dans les comptes de l’entreprise, l’emprunt obligataire est inscrit au passif du bilan parmi les
dettes financières. Les intérêts servis aux obligataires constituent des frais financiers pour
l’entreprise.
Les obligataires ne sont pas traités comme des créanciers ordinaires puisqu’ils peuvent se
regrouper en une masse dotée de la personnalité morale pour défendre leurs intérêts.
L ‘émission d’obligations était, jusque là, réservée à l’Etat et aux entreprises publiques.
Ces valeurs ont été introduites dans la loi relative à la société anonyme dans le but de
promouvoir le marché obligataire. Désormais, l’émission d’obligations est permise pour
toutes les sociétés anonymes ayant deux années d’existence et qui ont clôturé deux exercices
successifs et dont le capital social a été intégralement libéré.
La cotation en bourse n’est pas exigée. Par ailleurs, aucune condition n’est requise pour les
sociétés qui bénéficient de la garantie de l’Etat.

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3. Les certificats d’investissement  :
Ce produit est issu du démembrement de l’action en deux :
 Le certificat d’investissement représentatif des droits pécuniaires de l’action
(Dividende), est cessible sans condition.
 Le certificat de droit de vote qui représente les autres droits attachés aux actions
émises (droits non pécuniaires) ; ne peut être cédé seul. Le porteur du certificat
d’investissement renonce à son droit de vote et donc à l’immixtion dans la gestion de
la société.
Le certificat d’investissement est un titre négociable qui a une même valeur nominale que les
actions.
Ce produit permet aux actionnaires majoritaires d’augmenter les fonds propres de la société
sans risque de perte de contrôle.
Les certificats peuvent également se transformer en actions ordinaires :
(Action = certificat d’investissement + certificat de droit de vote)

4. Les bons de privatisation  :


Il s’agit d’un titre émis par le Trésor, et qui peut être échangé en actions de toute société
privatisable qui fera l’objet d’une offre publique de vente (OPV). Jusqu'à leur échange, ils
sont assimilables à des créances sur le Trésor.
Lors de leur échange, le propriétaire de ces titres bénéficie d’un droit prioritaire
d’acquisition d’actions. En cas d’échange, le bon donne droit à des intérêts calculés sur la
période écoulée.
En l’absence d’échange le détenteur du bon est remboursé du nominale augmenté d’une
rémunération annuelle.
Ces bons sont au porteur, dématérialisés (inscrits en compte) et côtés en bourse.

B- Les acteurs du marché

1- La Société de Bourse des Valeurs de Casablanca  : SBVC


La loi du 21 septembre 1993 a transformé la bourse des valeurs de Casablanca qui était un
établissement public, en une société anonyme, société concessionnaire de service public et qui
en vertu d’un cahier des charges approuvé par le Ministère des Finances, est chargée de
l’organisation et la modernisation du marché :

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 Elle prononce l’introduction des valeurs à la côte officielle.
 Elle veille au bon fonctionnement du marché et informe le CDVM de toute infraction.
 Elle assure l’enregistrement, la consignation des transactions, l’organisation de la
compensation, la livraison des titres et des moyens de paiement.
A sa création, son capital était fixé à 10 Millions de Dirhams. Il doit être souscrit et détenu à
tout moment à parts égales par l’ensemble des sociétés de bourse.
Ses statuts sont approuvés par le Ministère des Finances. La désignation des administrateurs
est aussi soumise à l’approbation du Ministère des Finances qui peut les démettre sur rapport
du CDVM ou du commissaire du gouvernement.
Cependant, elle n’est pas soumise au contrôle financier de l’Etat, mais un commissaire
du gouvernement nommé par le Ministère des Finances, est chargé de veiller au respect par
cette société des dispositions de ses statuts.

 La SBVC a pour mission de :


 Prononcer l’introduction et la radiation des valeurs mobilières à la cote officielle,
 Fixer les règles de fonctionnement du marché,
 Veiller à la conformité des opérations effectuée par les sociétés de Bourse au regard des
lois et règlements en vigueur,
 Porter à la connaissance du CDVM toute infraction qu’elle aura relevée,
 Suspendre la cotation d’une ou plusieurs valeurs mobilières et l’ensemble des
transactions attachées.

2- L’autorité de surveillance du marché  : le CDVM


Le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) est l’équivalent de la Security
Exchange Commission (SEC) aux USA et de la Commission des Opérations de Bourse
(COB) en France.
a- Les missions du CDVM
 Veiller à l’amélioration de la qualité des informations fournies par les sociétés cotées,
par des vérifications et des investigations auprès des entreprises concernées ;
 Veiller au bon fonctionnement du marché par le contrôle du fonctionnement de la
BVC et de la variation des cours. Il s’agit de contrôler les réseaux de démarchage en
valeurs mobilières ;
 Veiller à la protection de l’épargne investie en valeur mobilière ou en autre placement
donnant lieu à un appel public à l’épargne (OPCVM).(voir OPCVM à la suite) ;

22
 Veiller au respect de la procédure de déclaration de franchissement de seuils par les
actionnaires de sociétés cotées.

b- Les fonctions du CDVM


 Instruire les demandes d’agrément des OPCVM,
 Effectuer des enquêtes auprès des personnes morales faisant appel public à l’épargne
et des sociétés de Bourse ;
 Viser les notes d’information d’introduction d’actions ou d’autres titres à la cote
officielle ;
 Prononcer des sanctions pécuniaires à l’encontre de personnes en infraction avec ses
règlements ;
 Publier chaque année un rapport sur les activités et sur les marchés placés sous son
contrôle.

3- Les sociétés de Bourse  :


Leur rôle est similaire à celui des anciens intermédiaires de bourse, soit la négociation des
valeurs mobilières admises à la cote. Leur principal objectif est l’exécution des transactions
sur les valeurs mobilières.

a- Elles peuvent en outre


 Participer au placement des titres émis par des personnes morales faisant appel public
à l’épargne ;
 Assurer la garde des titres ;
 Gérer des portefeuilles de valeurs en vertu d’un mandat ;
 Conseiller et démarcher la clientèle.

b- Elles sont tenues de


 Constituer des dépôts de garantie destinés à couvrir les positions nettes non
dénouées ;
 Contracter une assurance couvrant les risques de la perte, de vol ou de destruction de
fonds et des valeurs qui leur sont confiées ;
 Instituer un fond de garantie destiné à indemniser la clientèle des sociétés de bourse
mises en liquidation.

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 Adresser au CDVM: Les bilans, les comptes produits et charges, les états de solde de
gestion, les tableaux de financement, et de publier ces résultats dans un journal d’annonce
légale ; la liste des actionnaires ou porteurs de parts détenant une participation égale ou
supérieure à 5% du capital.

c- Les clients de la société de bourse


Il existe deux types de clients :
 Les clients réseau : les agences du réseau bancaire collectent les ordres et les
transmettent au département des titres qui à son tour transmet le carnet d’ordre au
négociateur.
 Les clients directs : sont démarchés directement par la société de bourse. Ils sont
généralement des patrimoniaux ou des institutionnels nationaux ou étrangers. (OPCVM,
Assurances, Caisse de retraite, la CDG, les fonds).

d- Les ressources de la société de bourse


 0.6% commission d’intermédiation, négociable et revient à la société de
bourse.
 0.1% impôt de bourse, non-négociable, dont 0.06% pour la bourse et 0.04% pour la
CDVM.
 0.2% commission du règlement, prélevé par le dépositaire, négociable.
 0.3% taux annuel, les droits de garde, prélevé par le dépositaire.

4- Les Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM)  :


a- Historique
Historiquement, le premier OPCVM ou Mutual Fund, The Massachusetts Investors Trust, a
été créé aux Etats-Unis en 1924. Le concept développé par ses fondateurs reposait sur une
réflexion simple : il est plus judicieux de détenir plusieurs titres que de parier sur quelques-
uns uns. La diversification peut s’avérer difficile car acheter de nombreux titres est onéreux.
La sélection de ces titres est un travail à temps plein, nécessitant des connaissances et
compétences précises. En mettant en commun leur capital, les épargnants se dotent d’un
pouvoir d’achat supérieur qui leur permet de jouer un rôle plus significatif sur le marché
boursier que s’ils investissaient “ en solo ”. En confiant la gestion à des professionnels, ils
augmentent leur chance de sélectionner les bonnes valeurs et minimisent leur risque, celui-ci
se trouvant réparti sur un nombre de titres plus important.

24
b- Le rôle économique des OPCVM
Les OPCVM jouent un double rôle dans l’économie à savoir,
 La Canalisation de l’épargne vers le marché financier;
 Ils permettent à la petite et moyenne épargne d’accéder au marché financier dans les
meilleures conditions.

c- Définition
Organisme : cadre juridique imposant des règles de gestion strictes destinées à protéger
l’épargnant (Dahir du 21 Septembre 1993, arrêtés ministériels, circulaires du CDVM,etc.)
Placement : investissement de l’épargne.
Collectif : pot commun (accessible à tous, égalité des traitements, meilleur accès au marché
financier, diversification des risques.)
Valeurs Mobilières : les OPCVM investissent les liquidités qu’ils reçoivent dans des valeurs
mobilières : actions et obligations

d- Formes d’OPCVM

SICAV FCP
Société d’investissement à Capital Fonds Commun de Placement
LIBELLE
Variable
FORME JURIDIQUE Société anonyme Copropriété
TITRES Actions nominatives Certificats nominatifs
ORGANE DE GESTION La SICAV elle-même ou un gérant Etablissement de gestion de
mandaté FCP

Dans la pratique, la gestion d’une SICAV ou d’un FCP est pratiquement identique.
e- Classification des OPCVM
 LES OPCVM ACTIONS :
Au moins 60% des actifs sont investis en permanence en actions
 Les OPCVM OBLIGATAIRES :
Au moins 90% des actifs sont investis en permanence en obligations et autres titres de
créances. (Idem pour les OPCVM monétaires)
 Les OPCVM DE TRESORERIE: (Monétaire) :

25
Investis à 100% en titres du marché monétaire, c’est à dire à 100% en obligation.
 Les OPCVM DIVERSIFIE :
Le choix de placement est laissé aux gestionnaires, le pourcentage d’actions peut être compris
entre 10% et 60% sans jamais dépasser ces bornes.

f- Les principes d’un OPCVM


 La transparence fiscale
 Valorisation des actifs de l’OPCVM sur la base des cours de marché, ce qui donne lieu
à la publication de la Valeur Liquidative (valeur de l’OPCVM).
 Sur la base de la valeur liquidative, l’OPCVM a l’obligation :
- D’émettre des actions nouvelles pour les clients qui souhaitent investir.
- De racheter les actions des clients qui souhaitent vendre.

5- Le Dépositaire Central MAROCLEAR  :


Les valeurs mobilières étaient jusqu’à récemment représentées physiquement par un imprimé
qui identifie son origine et les droits qu’il représente. Cette existence sous forme de
« papier » permettait aux détenteurs de valeurs mobilières de conserver personnellement leurs
titres chez eux. Si cette pratique a des avantages tels que la possibilité de palper et administrer
les titres, elle comporte certains risques tels que le vol, la destruction par incendie et une forte
manipulation en cas d’échange sur le marché boursier ou à l’encaissement des dividendes.
La dématérialisation des titres signifie la disparition des titres imprimés au profit d’une
inscription en comptes courants informatisés.
MAROCLEAR, créé en juillet 1997, dépositaire central au Maroc, a pour mission de
renforcer la sécurité des transactions et d’optimiser le règlement-livraison des opérations de
Bourse.
D’un capital de 20 000 000 MAD répartis entre l’Etat et le Trésor public pour 45%, les
intermédiaires financiers pour 25%et les institutionnels pour 30%, il assure la conservation de
tous les types de titres admis au régime du compte courant (actions et obligations cotées, bons
et obligations du trésor, autres titres de créances négociables, les SICAV et FCP).Son
dispositif comptable garantit, pour chaque émission admise à ses opérations, l’égalité entre les
titres conservés et les avoirs comptabilisés chez les établissements teneurs de comptes.
Le dépôt des titres devient ainsi obligatoire pour l’ensemble des valeurs mobilières
marocaines inscrites à la cote du marché boursier. Une fois inscrits en compte, les titres se

26
transmettent par virement de compte en compte. Cette procédure, a pour objectif de simplifier
la circulation des titres et de garantir les droits des détenteurs de titres.
La dématérialisation des titres ne change en aucun cas la nature juridique des titres puisqu’ils
restent soit au porteur soit nominatifs.
V- la réforme institutionnelle du marché financier :

Avant d’aborder l’examen de la réforme de la sphère financière, il s’avère nécessaire de


rappeler, que dès les premières années de l’indépendance, le souci d’assurer le financement de
l’économie avait conduit à la création ou la réorganisation d’établissements financiers
spécialisés, tels que la CDG, la BNDE, la CNCA, la Caisse d’Epargne Nationale, la CNSS et
le CIH. Chacun de ces établissements s’est vu confier une mission bien déterminée dans la
collecte de l’épargne et le financement des investissements ainsi que des diverses activités des
secteurs privé et public. De même, certains organismes bancaires ont été chargés de missions
spécifiques à l’instar de la BMCE pour le financement du commerce extérieur ou encore du
Crédit Populaire du Maroc pour le financement de l’artisanat et de la petite et moyenne
entreprise. II est résulté de cette architecture un système d’intermédiation certes complet, mais
compartimenté et où, de surcroît, les règles de fonctionnement et de gestion sont devenues
administrées suite à l’instauration de l’encadrement du crédit (de 1969 à 1972 et de nouveau
de 1976 à 1990) et à l’institution de nombre de coefficients d’emploi obligatoires. Par le biais
de ces derniers, les banques étaient astreintes d’assurer le financement du Trésor et des
secteurs économiques jugés prioritaires. L’activité bancaire était d’autant plus sévèrement
contrôlée que les taux d’intérêt débiteurs et créditeurs étaient administrés, ce qui laissait peu
de place au fonctionnement des mécanismes de marché et à l’émergence de la concurrence.
En raison des distorsions qu’il n’avait pas manqué d’engendrer, le système mis en place
s’était avéré en définitive inapte à mobiliser les ressources financières et à leur assurer une
allocation rationnelle. Ces imperfections constituaient en fait une véritable entrave pour le
financement de l’économie, surtout que le rôle du marché des capitaux était marginal, son
compartiment monétaire étant quasi-inexistant et celui du long terme étant limité à une
activité boursière devenue léthargique.
Pour surmonter ces handicaps, le secteur financier s’est engagé à partir des années
1980 dans un processus de modernisation qui a concerné aussi bien les banques et les ex-
Organismes Financiers Spécialisés que le marché des capitaux. La réforme qui visait à faire
évoluer le système financier national d’une « économie d’endettement » vers une économie de
marchés financiers, plus efficace économiquement, a été conduite dans le cadre de la mise en

27
œuvre d’un vaste programme d’ajustement structurel de l’économie nationale appuyé par le
FMI et la Banque Mondiale. Celui-ci a cherché à la fois, sur le plan conjoncturel à résorber les
déséquilibres résultant de la politique expansionniste menée pendant les années soixante dix
et, à plus long terme, à accroître l’efficience de l’ensemble du système financier marocain.
Concernant le secteur bancaire, la réforme s’est traduite par la généralisation de la
banque universelle, la libéralisation des taux d’intérêt et la déréglementation de l’activité
bancaire qui s’est concrétisée par la levée de l’encadrement du crédit en 1991, la suppression
des emplois obligatoires entre 1992 et 1998 ainsi que par la libéralisation progressive des taux
d’intérêt créditeurs à partir de 1985 et des taux débiteurs à partir de 1990. Cette action a été
consolidée par la refonte, en 1993, du cadre juridique régissant l’activité des établissements de
crédit qui a impulsé une nouvelle dynamique à ce secteur. Celui-ci a connu, en effet, un
développement remarquable des crédits et des dépôts, une nouvelle organisation basée
notamment sur la filialisation de certaines activités bancaires, telles que le crédit à la
consommation, le crédit-bail, l’affacturage, l’immobilier et l’intermédiation en bourse. En
parallèle, les banques ont développé la monétique et mis à la disposition de leur clientèle de
nouveaux produits, tels les certificats de dépôt, et adopté de nouvelles techniques de crédit
s’inspirant de celles en vigueur sur le plan international.
Les améliorations constatées au niveau de la qualité des services rendus à la clientèle
ont été étayées par une politique d’extension du réseau bancaire permettant l’accès à ses
services à un nombre croissant d’entreprises et de particuliers, comme l’atteste l’augmentation
remarquable du nombre des guichets et des ouvertures de comptes bancaires.
Parallèlement, pour prévenir une fragilisation des établissements de crédit
accompagnant généralement la libéralisation de leur activité, les autorités monétaires ont mis
en place une réglementation prudentielle rigoureuse afin de limiter les risques que ces
établissements encourent. De même, la consolidation de leur assise financière a été recherchée
à travers le relèvement du montant de leur capital social minimum et de leurs fonds propres
nets. S’inspirant des normes internationales, notamment celles édictées par le Comité de Bâle,
les ratios prudentiels (ratio Cooke, coefficient de division des risques, classification et
provisionnement des créances en souffrance, etc.) cherchent in fine, à travers la maîtrise des
risques par les banques, à assurer la protection des déposants et partant la renommée de la
place. Cet impératif avait conduit également à l’alignement, en janvier 2000, de la
comptabilité des établissements de crédit sur les normes internationales en la matière et à
l’institution des règles d’audit et de contrôle interne visant à informer davantage les organes
dirigeants des établissements de crédit et donc à les responsabiliser. Enfin, pour renforcer les

28
procédures de contrôle, les banques ont été astreintes depuis juillet 2002, à l’obligation de se
soumettre à une procédure d’audit externe. Il convient de signaler que pour veiller à
l’application de l’ensemble de ces mesures par les établissements de crédit, et pour s’assurer
d’une façon générale du bon fonctionnement du système bancaire, Bank Al-Maghrib procède
régulièrement à des contrôles sur place et sur pièces.
Il est indéniable que la refonte de la loi bancaire en 1993, ainsi que les effets des
mesures prises dans son sillage au cours des années qui ont suivi, ont joué un rôle décisif dans
la mutation qu’a subie le système bancaire. Il n’en demeure pas moins, qu’à la lumière de
l’expérience accumulée, des enseignements tirés de l’évolution des systèmes financiers des
autres pays et des nouvelles tendances internationales en matière de supervision, le processus
mis en marche nécessite des efforts permanents d’ajustement et d’adaptation. C’est dans ce
contexte, en particulier, que s’inscrit la révision en cours, aussi bien de la « loi bancaire » que
des Statuts de Bank Al-Maghrib, pour conférer à cette institution une plus grande autonomie
de nature à renforcer à la fois, l’efficacité de ses interventions et la crédibilité de sa politique
monétaire.
Concomitamment au processus de modernisation du système bancaire, il a été procédé
à la rénovation du marché des capitaux, à travers l’application dès 1984, d’une série de
réformes qui ont abouti à l’émergence d’un marché monétaire et à une refonte totale du cadre
institutionnel régissant le marché financier. Le but visé était de parvenir à l’édification d’un
vaste marché des capitaux, unique et décloisonné, permettant à tous les intervenants d’arbitrer
instantanément entre titres courts et titres longs dans un cadre de libre jeu des mécanismes de
marché et de sécurité renforcée.
Ainsi, pour consolider le rôle du marché monétaire, il a été décidé en 1989 d’amener le
Trésor à lever les fonds nécessaires au financement de son déficit par le canal de la technique
des adjudications qui met en concurrence les souscripteurs ou soumissionnaires aux bons du
Trésor. Réservé au départ aux seules banques, le marché a été ouvert, graduellement, d’abord
aux établissements financiers et aux compagnies d’assurance, ensuite aux entreprises
publiques et privées, et enfin en 1995, aux personnes physiques ainsi qu’aux non-résidents.
En même temps, le Trésor a initié une série de réformes et de techniques destinées à améliorer
les procédures d’émission afin de rendre le marché des adjudications plus attractif.
L’animation du marché a nécessité, par la suite, la constitution d’un réseau d’intermédiaires
en valeurs du Trésor, choisis parmi les institutions financières les plus dynamiques sur le
marché. Parallèlement, le marché monétaire a été ouvert aux émetteurs privés par la création,
en 1995, des titres de créances négociables, lesquels sont constitués par les certificats de dépôt

29
émis par les banques, les bons des sociétés de financement et les billets de trésorerie émis par
les entreprises non financières. L’ouverture du marché monétaire à tous les opérateurs ainsi
que la diversification des instruments de financements et d’épargne constituent, en effet, les
préalables à l’amorce de la désintermédiation financière, seule en mesure de favoriser
l’émergence de circuits alternatifs aux crédits bancaires.
Le marché boursier a connu, pour sa part, depuis 1993, des mesures ayant débouché
sur une nouvelle structure composée d’une part, de la Bourse de Casablanca, constituée sous
forme de société de droit privé et chargée, principalement, de la gestion et du développement
du marché des valeurs mobilières et d’autre part, de sociétés de bourse, actuellement au
nombre de quinze, agréées par le Ministre des Finances, et disposant du monopole de la
négociation sur ce marché. Ces sociétés assurent également la garde et le placement des titres,
la gestion de portefeuilles en vertu d’un mandat, le conseil à la clientèle et l’assistance
technique aux personnes morales faisant appel public à l’épargne.
Afin d’assurer la conservation des valeurs mobilières inscrites en compte et d’en
faciliter la circulation pour le compte des affiliés, il a été procédé à la création en 1997 d’un
dépositaire central (Maroclear).
Pour s’aligner sur les standards internationaux, le marché boursier marocain a basculé
en 1998 de la cotation à la criée au système de cotation électronique et ramené récemment, de
5 jours à 3 jours, le délai de dénouement des transactions.
La poursuite du processus de l’élargissement du marché financier avait appelé
l’institution, en 1999, d’un régime juridique prévoyant la titrisation des créances
hypothécaires inscrites dans le bilan des établissements bancaires. Cette technique visait, in
fine, à mobiliser des ressources nouvelles pour le financement du logement. La bourse s’est
par la suite dotée, en 2000, d’un compartiment, « le Nouveau Marché », dédié aux PME-PMI
à fort potentiel de croissance et a ouvert le marché aux concessions de services publics.
La supervision de l’activité de la Bourse est assurée par le Conseil Déontologique des
Valeurs Mobilières (CDVM) qui intervient en tant qu’autorité de contrôle chargée de veiller
au bon fonctionnement du marché boursier. Cette institution est chargée, également, d’assurer
la protection des épargnants et des investisseurs en veillant, notamment, à la diffusion, par les
personnes morales faisant appel public à l’épargne, de l’information nécessaire à la
transparence du marché. Exigeant plus de professionnalisme, les placements à la bourse ont
appelé la création, en 1995, des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
(OPCVM) qui ont joué un rôle de premier plan dans l’animation de la bourse et la
canalisation de l’épargne, notamment celle des ménages, vers le marché boursier. De 5 en

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1995, ces organismes sont passés à 154 en 2001 et gèrent actuellement un actif total net de
l’ordre de 43,5 milliards de dirhams.

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