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INTRODUCTION
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Introduction
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I- Historique, Définition Et Caractéristiques Du Marché Financier
Rappel Historique
Certes le marché financier marocain n'a pas été toujours en mesure de résoudre les
problèmes de financement de l'économie nationale, mais a su se reconvertir et s'adapter aux
mutations de l'économie mondiale. Et le plus important est qu'il a su maintenir et sauvegarder
l'esprit de ses fondateurs, à leur tête feu SM Mohammed V qui annonça dès le 18 novembre
1959, la création d'un ensemble d'institutions financières de grande envergure: Bank Al
Maghrib, la Banque Marocaine du Commerce Extérieur, la Banque Nationale pour le
Développement Économique, la Caisse d'Épargne Nationale, la Caisse Nationale de Sécurité
Sociale et la Caisse de Dépôt et de Gestion.
Devant cette situation, il était nécessaire de mobiliser les ressources financières pour
encourager l’investissement. Ainsi, des mesures avaient été prises pour arrêter l’hémorragie
des capitaux et favoriser l’épargne pour qu’elle soit au service de l’économie.
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Dieu bénisse son âme. Ainsi, ont été créées la Caisse Nationale de Crédit Agricole en 1962,
les sociétés d’investissement et la société nationale d’investissement en 1966.
Depuis les années quatre-vingt, notre pays a connu des réformes structurelles dans le
sens de la libéralisation du secteur financier et de son adaptation aux nouvelles données en
vue d’impulser le développement. Partant de cette nouvelle approche, le secteur bancaire se
devait d’entrer en compétition au sein même du système bancaire d’une part, et avec d’autres
sources de financement, de l’autre.
Notre économie fait face aujourd’hui à de nouveaux défis, aussi bien au niveau interne
qu’externe.
La crise financière qui a ébranlé l’Asie et l’Amérique latine a montré que pour réussir
l’intégration dans l’économie mondiale et drainer les investissements, il ne suffit pas d’ouvrir
les frontières au libre-échange, de recourir à la privatisation et de maintenir les équilibres
macro-économiques. En plus de ces mesures nécessaires, il convient en effet de renforcer
notre tissu productif, de mettre en place des centres de développement autonomes, à même de
doter les économies des moyens de résister aux chocs extérieurs, et d’instaurer un système
financier fort et efficient.
Compétitivité
Sous son règne, le système financier a connu des transformations et réformes majeures allant
dans le sens d'une plus grande libéralisation et d'une plus grande ouverture à la concurrence
étrangère, sans oublier la consolidation des groupes financiers comme la Banque Marocaine
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du Commerce Extérieur, et ce, grâce à une politique de privatisation avisée. Politique de
privatisation qui a insufflé une nouvelle dynamique au marché boursier, autre outil efficient
de financement des investissements.
Credo
Examiner parmi les quatre axes de réflexion celui "d'adapter le rôle de la Banque
Centrale aux évolutions que connaît le système financier international, en créant des
mécanismes permettant aux opérateurs économiques de tirer profit de la grande mobilité des
capitaux, d'améliorer les mesures préventives nécessaires en vue d'immuniser le système
financier national face aux crises et chocs financiers extérieurs".
Bien que la globalisation financière soit accompagnée d'une instabilité croissante des marchés
des changes et d'une montée des phénomènes spéculatifs qui ont quelque peu limité
l'autonomie des politiques économiques des États, les autorités monétaires ne restent pas
totalement démunies pour parer aux effets pervers de cette globalisation.
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Reste que cette marge de manoeuvre ne reviendra pas sur une ouverture qui ne fait que
traduire dans le domaine financier l'internationalisation de l'économie réelle.
Vigilance
Bien que notre système bancaire et financier soit resté à l'écart des crises qui ont
secoué nombre de pays, il n'en demeure pas moins que la logique de la tourmente financière
inhérente à l'étape actuelle de la mondialisation exige plus de vigilance et de suivi, Tout en se
mettant en diapason de la culture financière mondiale, le système financier national doit
fournir davantage d'efforts pour intégrer "les secteurs et zones du pays qui demeurent encore
en marge des circuits de financement institutionnel".
Les gisements d'épargne que recèlent l'économie et la société marocaine nécessitent la mise
en place, dans l'immédiat, de nouveaux circuits et produits adaptés pour les canaliser vers des
emplois productifs. Il n'a pas manqué, à cet égard, de mentionner le tissu des PME-PMI et les
activités en milieu rural comme leviers importants du développement global et durable de
l'économie nationale.
1- Adapter le rôle de la Banque centrale aux évolutions que connaît le système financier
international, et ce en créant des mécanismes permettant aux opérateurs économiques de
tirer profit de la grande mobilité des capitaux, d’améliorer les mesures préventives
nécessaires en vue d’immuniser le système financier national face aux crises et chocs
financiers extérieurs.
3- Définir les évolutions nécessaires sur le marché boursier afin qu’il devienne un outil
efficient de financement des investissements.
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4- Réfléchir sur les moyens de promouvoir le secteur bancaire, ce qui est de nature à
permettre à l’entreprise -particulièrement les PME, de bénéficier du financement et de
l’accompagner d’un processus de mise à niveau- afin qu’elle soit en mesure de faire face
à la concurrence étrangère.
L’influence de l’Etat aussi bien dans la gestion que dans l’évolution des opérations distingue
le marché financier marocain.
En effet, l’Etat joue un rôle de gendarme, de régulateur et d’acteur principal.
o L’Etat gendarme :
Elle exerce un rôle de contrôleur afin d’assurer le maintien d’une concurrence loyale entre
tous les acteurs ainsi que la légalité des opérations réalisées.
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Pour ce, le CDVM est un établissement public doté de la personnalité morale et de
l’autonomie financière. Il a pour mission de veiller au bon fonctionnement, à la transparence,
à l’intégrité et à la pérennité du marché des valeurs mobilières.
En parallèle, la Banque centrale (Bank al Maghrib) exerce un contrôle sur les banques en tant
qu’établissements de crédit, dépositaires des titres, intermédiaires pour la réalisation des
opérations de bourse et de gestion.
o L’Etat acteur :
Le marché financier marocain est compartimenté en deux parties principales:
• Le marché boursier;
• Le marché obligataire.
Dans les deux compartiments, l’intervention de l’Etat en tant qu’acteur, depuis 1993, a été
décisive.
Sur le marché boursier
La dynamisation de la bourse des valeurs est due principalement à la campagne de
privatisation des entreprises détenues précédemment par l’Etat.
Sur le marché obligataire
Les principaux titres négociés sur le marché sont:
• Les bons du Trésor;
• Les bons des sociétés de financement;
• Les billets de trésorerie;
• Les bons d’épargne nationale.
II- Les Principales Fonctions Economiques Du Marché Financier
A- Financement de l’économie nationale
Financement du secteur public
Le marché financier permet de drainer une partie de l’épargne qui va contribuer au
financement au moins d’une partie des déficits du trésor et donc les équipements publics.
Financement du secteur privé
Le financement du secteur privé par la bourse se fait à travers les émissions du
marché primaire :
Introductions en bourse
Augmentation de capital
Emission de titres de créances
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B- Valorisation des actifs des entreprises
Le marché financier permet une estimation permanente de la valeur marchande de la société.
Cette valeur est calculée à partir du cours de la bourse.
Cette mesure reflète les anticipations des professionnels, des investisseurs
institutionnels et des épargnants sur les perspectives de croissance de l’entreprise. En réalité,
la bourse est très sensible à l’évolution de l’environnement politique, économique, nationale
et internationale.
C’est pourquoi cette estimation de la valeur d’une société peut paraître, par moment,
sur ou sous-évaluée.
C- Organisation de la liquidité des investissements
La liquidité des investissements est assurée par le marché secondaire : ainsi, les placements
sur le marché financier présentent l’avantage d’être facilement mobilisables. Il est possible de
vendre un titre côté en bourse à un autre investisseur à la bourse des valeurs.
Plus le marché est large et liquide, plus il sera facile aux épargnants et aux investisseurs de
trouver une contrepartie à leurs opérations.
D- Contrôle de la sûreté et de l’intégrité du marché
La sûreté du marché veut dire rassurer le vendeur et l’acheteur sur la livraison des titres et le
règlement du produit vendu dans les délais préfixés.
L’intégrité du marché signifie la protection des épargnants et des investisseurs à travers la
définition des règles de fonctionnement du marché ainsi que le contrôle des opérations et des
intermédiaires.
Par conséquent, le marché boursier fait l’objet d’un contrôle étroit de la part des
pouvoirs publics.
E- La restructuration ou le regroupement des entreprises
Le marché financier permet l’apparition, dans une économie, de grands groupes industriels
par le biais d’opérations de concentrations. Ces opérations permettent le plus souvent aux
unités de production, de réaliser des économies d’échelle, de mettre en œuvre des moyens
importants pour développer la recherche et de faire face ainsi à une concurrence de plus en
plus forte.
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1- Marché primaire :
Ce marché est constitué de sociétés dont le capital est nouvellement ouvert. Elles peuvent
notamment émettre des actions ou des obligations.
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secteur privé sont considérés plus risqués que les emprunts d’état ou emprunts garantis par
l’état (l’état ne peut être mis en faillite contrairement à une entreprise privée).
D’une part, le détenteur d’une obligation est assuré d’être remboursé du montant de sa
mise, s’il garde les titres jusqu’à échéance. D’autre part, en achetant une obligation,
l’épargnant est assuré d’un revenu fixe. Les intérêts versés annuellement sont connus
d’avance.
Enfin, le cours de l’obligation varie en fonction du taux d’intérêt du marché,
indépendamment de la situation de l’émetteur. Si les taux d’intérêt du marché augmentent, le
cours des obligations aura tendance à baisser.
2- Marché secondaire :
Scindé à son tour en 3 compartiments :
Premier compartiment : réservé à des sociétés disposant d’une taille relativement importante
et répondant à certaines conditions d’admission :
Capital minimum : 15 millions de DHS
Capital diffusé : 20%
Exercices certifiés : 3 années
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Le Marché central : Appelé aussi marché officiel, le marché central est le lieu de
confrontation de l’ensemble des ordres sur les valeurs mobilières inscrites à la cote.
C’est un marché au détail sur lequel tout intervenant peut acheter des titres, soit à
l’unité soit en quantité. Le règlement et la livraison des titres étant simultanés, le
dépôt des titres et la disponibilité des capitaux doit correspondre à l’ordre de
négociation.
Le Marché de Bloc : Assimilé au marché de gré à gré, le marché de bloc permet la
négociation par entente directe des valeurs mobilières inscrites à la cote.
Contrairement au marché central, les échanges effectués sur le marché de bloc
doivent respecter des quantités. Ces quantités minimales d’échange, appelées aussi
Taille Minimum de Bloc (TMB) sont calculées périodiquement par la SBVC en
fonction du volume de transaction historique de la valeur sur le marché. Les cours
d’échanges sur ce marché sont déterminés en fonction des cours constatés sur le
marché central et sont inclus dans une Fourchette Moyenne Pondérée (FMP) de prix.
4- Ordres de bourse
Les types d’ordres de Bourses :
Ouverture (au mieux) : le donneur d’ordre accepte l’exécution de son ordre quelque
soit le prix d’ouverture, et ce dans la limite de la variation tolérée (+/- 6%).
Limité : le donneur d’ordre fixe le prix maximal qu’il est disposé à payer dans le cas
d’un achat et le prix minimal auquel il accepte de céder ses titres dans le cas d’une
vente.
5- Techniques de cotation
Sur le marché central, on fait la distinction entre les valeurs cotées en continu (plus liquides)
et les valeurs cotées au fixing (moins liquides). (cf. voir classement en annexe)
Continu : les valeurs sont cotées et échangées pendant la séance.
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Dégager après confrontation de l’offre et de la demande, un cours unique auquel le maximum
de titres peut être négocié. Les transactions se font alors toutes au même cours.
Quels sont les acteurs, comment ils interagissent, et surtout comment fonctionnent
leurs systèmes d'information.
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Un marché est le lieu où se rencontrent une offre et une demande d'un certain bien. En
l'occurrence le bien dont il s'agit est l'argent.
Sur le marché des capitaux, les détenteurs de l'offre sont les agents dits " à capacité d'épargne
positive ", en l'occurrence les ménages essentiellement et aussi les entreprises, quoique celles-
ci préfèrent généralement réincorporer leurs bénéfices dans leur propre activité ou distribuer
des dividendes à leurs actionnaires. Les demandeurs sont d'une part les Etats, l'Etat
providence moderne nécessitant des investissements considérables et d'autre part bien sûr les
entreprises : ce sont les agents que l'on appelle " à besoin de financement ".
Tel est le principe, mais l'application pratique présente des modalités évidemment plus
complexes.
En face, les agents à besoin de financement, à savoir les entreprises, souhaitent trouver
des financements à long terme pour planifier leur développement. L'horizon des agents à
capacité d'épargne est généralement de quelques semaines (la prochaine paie) à quelques mois
(le prochain tiers provisionnel…). L'horizon des agents à besoin de financement est de
plusieurs années ! Cette différence rend l'échange effectif quelque peu problématique.
Les banques
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C'est ici qu'intervient une troisième catégorie d'agents économiques : les banques. Les
banques sont les seuls agents qui possèdent le pouvoir de transformer des ressources à très
court terme : les dépôts à vue (les comptes courants) en emplois à moyen ou long terme : le
crédit bancaire. Les banques établissent donc le pont nécessaire entre les ménages et les
entreprises ; historiquement elles ont joué et jouent toujours un rôle essentiel dans le
financement de l'économie.
De plus, une entreprise ne peut pas se financer uniquement par le crédit : au-delà d'un
certain niveau d'endettement, les frais financiers finissent par pénaliser de manière
insupportable les résultats et à ce moment les banques n'acceptent plus de prêter. Les
entreprises doivent aussi trouver des moyens de financement à encore plus long terme, des
financements qui en fait ne deviennent exigibles qu'en cas de dissolution de la société : des
capitaux, ou à très longue échéance, des emprunts obligataires par exemple. L'ensemble des
capitaux et des dettes à long terme constituent ce qu'on appelle les " fonds propres " d'une
entreprise.
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Les investisseurs institutionnels
Les principaux investisseurs sur les marchés de capitaux aujourd'hui sont ceux qu'on appelle
les " investisseurs institutionnels " (familièrement les " zinzins "), à savoir les compagnies
d'assurance, les fonds (SICAV et Fonds Communs de Placement), les caisses de retraite et
leur équivalent américain les fonds de pension. Eux aussi drainent de l'épargne publique, mais
cette épargne est immobilisée et n'est pas exigible immédiatement comme les sommes en
dépôt sur les comptes à vue.
D'autre part les organismes en question ont généralement une obligation réglementaire ou
contractuelle ou statutaire de faire fructifier cette épargne afin de pouvoir verser dans le cas
des compagnies d'assurance les indemnités, dans le cas des fonds de pension les retraites à
leurs souscripteurs.
Au lieu de distribuer du crédit comme les banques, les investisseurs institutionnels achètent
les titres émis par les entreprises en quête de financement. Ces titres sont représentatifs soit de
capitaux propres : les actions, soit de dettes à long terme : les obligations. Cet achat s'effectue
soit sur le marché primaire, c'est-à-dire dès l'émission du titre, soit sur le marché secondaire,
qu'on appelle plus communément " la Bourse ".
Entre la décision des entreprises de trouver des financements sur le marché d'une part,
et la décision des investisseurs institutionnels de placer l'épargne dont ils ont la garde d'autre
part, il y a clairement cette fois une offre et une demande qui ne peuvent que se rencontrer.
Encore faut-il que le marché s'organise pour faciliter au mieux cette rencontre ; plusieurs
sortes d'acteurs vont y contribuer. A ce niveau les banques manifestent de nouveau leur
présence en force, car en tant qu'organismes teneurs de comptes espèces et pourvoyeurs de
liquidité, elles vont jouer un rôle d'intermédiation primordial.
L'émetteur qui souhaite se financer sur le marché se tourne vers une banque, ou un groupe de
banques (le " syndicat ") qui joue le rôle d'agent pour cette émission. L'agent prend en charge
toutes les modalités économiques de l'émission. Il s'engage à " prendre ferme ", en d'autres
termes à acheter les titres émis, à charge à lui de trouver ensuite des investisseurs prêts à les
racheter.
Après l'émission, et une fois les titres sur le marché, l'agent payeur de l'émetteur (qui
peut être le même que l'agent financier ou un autre établissement) aura en charge le bon
déroulement de toutes les opérations intervenant dans la vie du titre : paiement de coupons
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pour les obligations ou de dividendes pour les actions, remboursements, augmentations de
capital…
Les agences de notation enfin sont des établissements indépendants qui évaluent la
qualité des émetteurs et leur attribuent une note établissant leur fiabilité en tant que débiteurs.
Les dépositaires
Or le dépositaire central ne gère à peu près que les titres émis dans son propre pays,
tandis que les investisseurs tendent à internationaliser leurs placements. D'où le
développement de la fonction de " dépositaire global " ou " global custodian ". Le global
custodian est désigné par l'investisseur pour être son teneur de compte pour toutes ses
opérations d'achat-vente de titres sur tous les marchés. Pour ce faire le global custodian se met
en relation avec des dépositaires locaux sur tous les marchés de la terre, les dépositaires
locaux ayant chacun en charge la relation avec le dépositaire central de leur pays.
Pour être global ou local custodian, il faut être habilité à tenir non seulement des
comptes titres mais aussi des comptes espèces au nom des investisseurs. Ces établissements
sont donc généralement des banques.
Les investisseurs achètent des titres généralement par l'intermédiaire d'un broker ou courtier.
Celui-ci assure plusieurs services en direction des investisseurs. Les analystes financiers
étudient le marché, les émetteurs et prodiguent des recommandations. Les vendeurs
répercutent les conseils des analystes en direction des investisseurs et recueillent leurs ordres.
Les traders enfin vont sur le marché acheter ou vendre les titres.
La négociation entre les brokers se fait soit directement " de gré à gré ", soit par
l'intermédiaire d'un marché organisé, une Bourse des valeurs, soit sur une des places de
marché électroniques qui connaissent un fort développement actuellement.
Une fois l'opération négociée, l'investisseur se tourne vers son dépositaire afin que
celui-ci prenne en charge la partie " post-marché ". En effet pour que l'opération soit dûment
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enregistrée il faut procéder à l'échange des titres fournis par le vendeur contre les espèces
fournies par l'acheteur.
Le dépositaire aura également la charge de répercuter sur les comptes de son client
investisseur l'impact des multiples opérations sur titres intervenant sur son portefeuille :
paiements de coupons ou dividendes, remboursements, mais aussi détachement de droits de
souscription, OPA,… OPE…
Les opérations de marché effectuées par les investisseurs institutionnels ne se bornent pas à
l'achat-vente de titres. Etant données les sommes engagées, et la multiplicité des marchés où
les investisseurs interviennent, cette activité génère des besoins annexes. L'investisseur doit se
procurer des devises, d'où la nécessité d'intervenir sur le marché des changes. Il peut avoir
également besoin de crédit, ou au contraire vouloir placer temporairement des liquidités, pour
optimiser sa trésorerie. Enfin il veut protéger son portefeuille d'actifs contre les fluctuations
du marché, d'où un besoin en produits dérivés.
Les entreprises non financières " corporates "font face au même type de besoins : les
importateurs veulent se procurer des devises, les industries de transformation doivent se
protéger contre les fluctuations des prix des matières premières. Tous ont des besoins de
gestion de trésorerie, et de couverture contre les mouvements des cours ou des taux.
Les banques prennent en charge cette demande au niveau des agences pour les petites
ou moyennes entreprises, ou directement au niveau de la salle des marchés pour les plus gros
clients. Le cumul des positions générées sur les différents produits est alors pris en charge par
les traders de la salle des marchés. L'activité d'une salle est d'abord déterminée par la somme
des demandes de tous les clients de la banque
La spéculation et l'arbitrage
Tous les établissements financiers ainsi que des fonds dédiés à cette activité consacrent une
partie de leurs ressources à la spéculation. Cette part de l'activité de marché, qu'elle soit ou
non aussi intense qu'on tend à le faire croire, n'en est pas moins une nécessité. Spéculer c'est
en effet prendre une position contraire à la tendance en cours : c'est se porter vendeur quand
on pense que les cours vont baisser, acheteur quand on pense qu'ils vont monter. En prenant
position, les spéculateurs apportent de liquidité au marché : ils sont les vendeurs des
investisseurs qui veulent acheter, les acheteurs de ceux qui veulent vendre. C'est une activité
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risquée, puisque contrairement aux investisseurs ou aux corporates, les spéculateurs parient
sur l'avenir.
Conclusion
La littérature économique, après avoir opposé le financement des entreprises par le crédit
bancaire (économie d'endettement) et le financement par l'émission de titres (économie de
marché), tend désormais à attribuer un rôle complémentaire aux deux. Les études tendent à
prouver que pour se développer une économie a besoin d'un marché financier actif et organisé
et d'un système bancaire fiable.
1. Les actions :
L’action est un titre de propriété représentant une fraction de capital d’une entreprise. Ce titre
ouvre droit à une rémunération appelée dividende et à une participation au pouvoir de
décision. Le dividende distribué varie en fonction du niveau des résultats et de la politique
suivie par l’entreprise. Les décisions sont prises en assemblée générale d’actionnaire, chaque
action donne droit à une voix. Cependant, certaines actions bénéficient de dividendes
prioritaires, mais ne disposent plus de droit de vote et d’autres ont des droits de vote plural.
Ces actions sont émises lors de la constitution des sociétés ou à l’occasion de toute
augmentation du capital.
Elles sont soit en numéraire, soit d’apport ; leur montant nominal ne peut être
inférieur à 100 DH.
Les actions ne sont négociables qu’après immatriculation de la société au registre du
commerce ou la réalisation de l’augmentation de capital.
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2. Les obligations :
Les obligations sont des titres négociables qui, dans une même émission, confient les mêmes
droits de créance pour une même valeur nominale. Cette valeur ne peut être inférieure à 100
DH.
L’obligataire perçoit pendant la durée de l’emprunt, un intérêt en fonction du montant de
l’obligation, fixé à la souscription de l’obligation. Le remboursement de l’obligation peut
intervenir avant son terme par tirage au sort.
Un emprunt obligataire est caractérisé par sa durée, le prix d’émission de l’obligation, le taux
et les modalités d’amortissement.
Le prix d’émission est le prix versé par les souscripteurs. Afin d’attirer les obligataires, ce
prix peut être la valeur contractuelle de l’obligation.
Concernant la rémunération de l’obligation, le taux nominal qui représente le taux contractuel
doit être distingué du taux de rendement actuariel qui représente la rémunération réelle du
titre en tenant compte de tous les éléments caractéristiques du titre ( prix d’émission , prix de
remboursement , modalités d’amortissements ... )
Le remboursement de la somme prêtée est appelé amortissement de l’emprunt. Il peut
se faire :
En totalité à l’échéance (in fine)
Par annuités constantes
Par amortissements constants
A zéro coupon
Dans les comptes de l’entreprise, l’emprunt obligataire est inscrit au passif du bilan parmi les
dettes financières. Les intérêts servis aux obligataires constituent des frais financiers pour
l’entreprise.
Les obligataires ne sont pas traités comme des créanciers ordinaires puisqu’ils peuvent se
regrouper en une masse dotée de la personnalité morale pour défendre leurs intérêts.
L ‘émission d’obligations était, jusque là, réservée à l’Etat et aux entreprises publiques.
Ces valeurs ont été introduites dans la loi relative à la société anonyme dans le but de
promouvoir le marché obligataire. Désormais, l’émission d’obligations est permise pour
toutes les sociétés anonymes ayant deux années d’existence et qui ont clôturé deux exercices
successifs et dont le capital social a été intégralement libéré.
La cotation en bourse n’est pas exigée. Par ailleurs, aucune condition n’est requise pour les
sociétés qui bénéficient de la garantie de l’Etat.
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3. Les certificats d’investissement :
Ce produit est issu du démembrement de l’action en deux :
Le certificat d’investissement représentatif des droits pécuniaires de l’action
(Dividende), est cessible sans condition.
Le certificat de droit de vote qui représente les autres droits attachés aux actions
émises (droits non pécuniaires) ; ne peut être cédé seul. Le porteur du certificat
d’investissement renonce à son droit de vote et donc à l’immixtion dans la gestion de
la société.
Le certificat d’investissement est un titre négociable qui a une même valeur nominale que les
actions.
Ce produit permet aux actionnaires majoritaires d’augmenter les fonds propres de la société
sans risque de perte de contrôle.
Les certificats peuvent également se transformer en actions ordinaires :
(Action = certificat d’investissement + certificat de droit de vote)
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Elle prononce l’introduction des valeurs à la côte officielle.
Elle veille au bon fonctionnement du marché et informe le CDVM de toute infraction.
Elle assure l’enregistrement, la consignation des transactions, l’organisation de la
compensation, la livraison des titres et des moyens de paiement.
A sa création, son capital était fixé à 10 Millions de Dirhams. Il doit être souscrit et détenu à
tout moment à parts égales par l’ensemble des sociétés de bourse.
Ses statuts sont approuvés par le Ministère des Finances. La désignation des administrateurs
est aussi soumise à l’approbation du Ministère des Finances qui peut les démettre sur rapport
du CDVM ou du commissaire du gouvernement.
Cependant, elle n’est pas soumise au contrôle financier de l’Etat, mais un commissaire
du gouvernement nommé par le Ministère des Finances, est chargé de veiller au respect par
cette société des dispositions de ses statuts.
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Veiller au respect de la procédure de déclaration de franchissement de seuils par les
actionnaires de sociétés cotées.
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Adresser au CDVM: Les bilans, les comptes produits et charges, les états de solde de
gestion, les tableaux de financement, et de publier ces résultats dans un journal d’annonce
légale ; la liste des actionnaires ou porteurs de parts détenant une participation égale ou
supérieure à 5% du capital.
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b- Le rôle économique des OPCVM
Les OPCVM jouent un double rôle dans l’économie à savoir,
La Canalisation de l’épargne vers le marché financier;
Ils permettent à la petite et moyenne épargne d’accéder au marché financier dans les
meilleures conditions.
c- Définition
Organisme : cadre juridique imposant des règles de gestion strictes destinées à protéger
l’épargnant (Dahir du 21 Septembre 1993, arrêtés ministériels, circulaires du CDVM,etc.)
Placement : investissement de l’épargne.
Collectif : pot commun (accessible à tous, égalité des traitements, meilleur accès au marché
financier, diversification des risques.)
Valeurs Mobilières : les OPCVM investissent les liquidités qu’ils reçoivent dans des valeurs
mobilières : actions et obligations
d- Formes d’OPCVM
SICAV FCP
Société d’investissement à Capital Fonds Commun de Placement
LIBELLE
Variable
FORME JURIDIQUE Société anonyme Copropriété
TITRES Actions nominatives Certificats nominatifs
ORGANE DE GESTION La SICAV elle-même ou un gérant Etablissement de gestion de
mandaté FCP
Dans la pratique, la gestion d’une SICAV ou d’un FCP est pratiquement identique.
e- Classification des OPCVM
LES OPCVM ACTIONS :
Au moins 60% des actifs sont investis en permanence en actions
Les OPCVM OBLIGATAIRES :
Au moins 90% des actifs sont investis en permanence en obligations et autres titres de
créances. (Idem pour les OPCVM monétaires)
Les OPCVM DE TRESORERIE: (Monétaire) :
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Investis à 100% en titres du marché monétaire, c’est à dire à 100% en obligation.
Les OPCVM DIVERSIFIE :
Le choix de placement est laissé aux gestionnaires, le pourcentage d’actions peut être compris
entre 10% et 60% sans jamais dépasser ces bornes.
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transmettent par virement de compte en compte. Cette procédure, a pour objectif de simplifier
la circulation des titres et de garantir les droits des détenteurs de titres.
La dématérialisation des titres ne change en aucun cas la nature juridique des titres puisqu’ils
restent soit au porteur soit nominatifs.
V- la réforme institutionnelle du marché financier :
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œuvre d’un vaste programme d’ajustement structurel de l’économie nationale appuyé par le
FMI et la Banque Mondiale. Celui-ci a cherché à la fois, sur le plan conjoncturel à résorber les
déséquilibres résultant de la politique expansionniste menée pendant les années soixante dix
et, à plus long terme, à accroître l’efficience de l’ensemble du système financier marocain.
Concernant le secteur bancaire, la réforme s’est traduite par la généralisation de la
banque universelle, la libéralisation des taux d’intérêt et la déréglementation de l’activité
bancaire qui s’est concrétisée par la levée de l’encadrement du crédit en 1991, la suppression
des emplois obligatoires entre 1992 et 1998 ainsi que par la libéralisation progressive des taux
d’intérêt créditeurs à partir de 1985 et des taux débiteurs à partir de 1990. Cette action a été
consolidée par la refonte, en 1993, du cadre juridique régissant l’activité des établissements de
crédit qui a impulsé une nouvelle dynamique à ce secteur. Celui-ci a connu, en effet, un
développement remarquable des crédits et des dépôts, une nouvelle organisation basée
notamment sur la filialisation de certaines activités bancaires, telles que le crédit à la
consommation, le crédit-bail, l’affacturage, l’immobilier et l’intermédiation en bourse. En
parallèle, les banques ont développé la monétique et mis à la disposition de leur clientèle de
nouveaux produits, tels les certificats de dépôt, et adopté de nouvelles techniques de crédit
s’inspirant de celles en vigueur sur le plan international.
Les améliorations constatées au niveau de la qualité des services rendus à la clientèle
ont été étayées par une politique d’extension du réseau bancaire permettant l’accès à ses
services à un nombre croissant d’entreprises et de particuliers, comme l’atteste l’augmentation
remarquable du nombre des guichets et des ouvertures de comptes bancaires.
Parallèlement, pour prévenir une fragilisation des établissements de crédit
accompagnant généralement la libéralisation de leur activité, les autorités monétaires ont mis
en place une réglementation prudentielle rigoureuse afin de limiter les risques que ces
établissements encourent. De même, la consolidation de leur assise financière a été recherchée
à travers le relèvement du montant de leur capital social minimum et de leurs fonds propres
nets. S’inspirant des normes internationales, notamment celles édictées par le Comité de Bâle,
les ratios prudentiels (ratio Cooke, coefficient de division des risques, classification et
provisionnement des créances en souffrance, etc.) cherchent in fine, à travers la maîtrise des
risques par les banques, à assurer la protection des déposants et partant la renommée de la
place. Cet impératif avait conduit également à l’alignement, en janvier 2000, de la
comptabilité des établissements de crédit sur les normes internationales en la matière et à
l’institution des règles d’audit et de contrôle interne visant à informer davantage les organes
dirigeants des établissements de crédit et donc à les responsabiliser. Enfin, pour renforcer les
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procédures de contrôle, les banques ont été astreintes depuis juillet 2002, à l’obligation de se
soumettre à une procédure d’audit externe. Il convient de signaler que pour veiller à
l’application de l’ensemble de ces mesures par les établissements de crédit, et pour s’assurer
d’une façon générale du bon fonctionnement du système bancaire, Bank Al-Maghrib procède
régulièrement à des contrôles sur place et sur pièces.
Il est indéniable que la refonte de la loi bancaire en 1993, ainsi que les effets des
mesures prises dans son sillage au cours des années qui ont suivi, ont joué un rôle décisif dans
la mutation qu’a subie le système bancaire. Il n’en demeure pas moins, qu’à la lumière de
l’expérience accumulée, des enseignements tirés de l’évolution des systèmes financiers des
autres pays et des nouvelles tendances internationales en matière de supervision, le processus
mis en marche nécessite des efforts permanents d’ajustement et d’adaptation. C’est dans ce
contexte, en particulier, que s’inscrit la révision en cours, aussi bien de la « loi bancaire » que
des Statuts de Bank Al-Maghrib, pour conférer à cette institution une plus grande autonomie
de nature à renforcer à la fois, l’efficacité de ses interventions et la crédibilité de sa politique
monétaire.
Concomitamment au processus de modernisation du système bancaire, il a été procédé
à la rénovation du marché des capitaux, à travers l’application dès 1984, d’une série de
réformes qui ont abouti à l’émergence d’un marché monétaire et à une refonte totale du cadre
institutionnel régissant le marché financier. Le but visé était de parvenir à l’édification d’un
vaste marché des capitaux, unique et décloisonné, permettant à tous les intervenants d’arbitrer
instantanément entre titres courts et titres longs dans un cadre de libre jeu des mécanismes de
marché et de sécurité renforcée.
Ainsi, pour consolider le rôle du marché monétaire, il a été décidé en 1989 d’amener le
Trésor à lever les fonds nécessaires au financement de son déficit par le canal de la technique
des adjudications qui met en concurrence les souscripteurs ou soumissionnaires aux bons du
Trésor. Réservé au départ aux seules banques, le marché a été ouvert, graduellement, d’abord
aux établissements financiers et aux compagnies d’assurance, ensuite aux entreprises
publiques et privées, et enfin en 1995, aux personnes physiques ainsi qu’aux non-résidents.
En même temps, le Trésor a initié une série de réformes et de techniques destinées à améliorer
les procédures d’émission afin de rendre le marché des adjudications plus attractif.
L’animation du marché a nécessité, par la suite, la constitution d’un réseau d’intermédiaires
en valeurs du Trésor, choisis parmi les institutions financières les plus dynamiques sur le
marché. Parallèlement, le marché monétaire a été ouvert aux émetteurs privés par la création,
en 1995, des titres de créances négociables, lesquels sont constitués par les certificats de dépôt
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émis par les banques, les bons des sociétés de financement et les billets de trésorerie émis par
les entreprises non financières. L’ouverture du marché monétaire à tous les opérateurs ainsi
que la diversification des instruments de financements et d’épargne constituent, en effet, les
préalables à l’amorce de la désintermédiation financière, seule en mesure de favoriser
l’émergence de circuits alternatifs aux crédits bancaires.
Le marché boursier a connu, pour sa part, depuis 1993, des mesures ayant débouché
sur une nouvelle structure composée d’une part, de la Bourse de Casablanca, constituée sous
forme de société de droit privé et chargée, principalement, de la gestion et du développement
du marché des valeurs mobilières et d’autre part, de sociétés de bourse, actuellement au
nombre de quinze, agréées par le Ministre des Finances, et disposant du monopole de la
négociation sur ce marché. Ces sociétés assurent également la garde et le placement des titres,
la gestion de portefeuilles en vertu d’un mandat, le conseil à la clientèle et l’assistance
technique aux personnes morales faisant appel public à l’épargne.
Afin d’assurer la conservation des valeurs mobilières inscrites en compte et d’en
faciliter la circulation pour le compte des affiliés, il a été procédé à la création en 1997 d’un
dépositaire central (Maroclear).
Pour s’aligner sur les standards internationaux, le marché boursier marocain a basculé
en 1998 de la cotation à la criée au système de cotation électronique et ramené récemment, de
5 jours à 3 jours, le délai de dénouement des transactions.
La poursuite du processus de l’élargissement du marché financier avait appelé
l’institution, en 1999, d’un régime juridique prévoyant la titrisation des créances
hypothécaires inscrites dans le bilan des établissements bancaires. Cette technique visait, in
fine, à mobiliser des ressources nouvelles pour le financement du logement. La bourse s’est
par la suite dotée, en 2000, d’un compartiment, « le Nouveau Marché », dédié aux PME-PMI
à fort potentiel de croissance et a ouvert le marché aux concessions de services publics.
La supervision de l’activité de la Bourse est assurée par le Conseil Déontologique des
Valeurs Mobilières (CDVM) qui intervient en tant qu’autorité de contrôle chargée de veiller
au bon fonctionnement du marché boursier. Cette institution est chargée, également, d’assurer
la protection des épargnants et des investisseurs en veillant, notamment, à la diffusion, par les
personnes morales faisant appel public à l’épargne, de l’information nécessaire à la
transparence du marché. Exigeant plus de professionnalisme, les placements à la bourse ont
appelé la création, en 1995, des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
(OPCVM) qui ont joué un rôle de premier plan dans l’animation de la bourse et la
canalisation de l’épargne, notamment celle des ménages, vers le marché boursier. De 5 en
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1995, ces organismes sont passés à 154 en 2001 et gèrent actuellement un actif total net de
l’ordre de 43,5 milliards de dirhams.
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