Le rôle de l’état dans la régulation économique

Séance 2
L’État et ses politiques économiques

1. Différents types de politiques économiques sont possibles.

Pour stabiliser la conjoncture économique (évolutions à court terme de la situation économique d’un pays), et
donc agir à court terme sur l’économie, l’État met en place des politiques conjoncturelles dont les objectifs
sont multiples :

Croissance économique Plein emploi

• Taux d'évolution du PIB en % • Taux de chômage

Objectifs

Équilibre extérieur Stabilité des prix

• Solde extérieur en % du PIB • Taux d'inflation en %

Les politiques conjoncturelles sont :

• La politique budgétaire : l’État décide d’orienter ses dépenses publiques afin de soutenir la conjoncture
ou d’en amortir les effets. Il agit donc sous contrainte car son budget n’est pas illimité (voir encadré en
fin de partie « pour aller plus loin »)
• La politique fiscale est un instrument de politique budgétaire qui vise à modifier l’allocation des
ressources entre les agents économiques grâce à des prélèvements obligatoires (impôts sur le revenu,
sur les sociétés etc…) de manière à modifier leurs comportements économiques en les incitant ou en
les dissuadant d’investir, de consommer, d’épargner…
• La politique monétaire : elle est généralement décidée
Pour en savoir plus sur le taux
par la banque centrale du pays. Cette compétence a
directeur, nous vous invitions
été transférée dans la zone euro à la banque centrale
à visionner la vidéo intitulée
européenne avec la création de la monnaie unique. Elle vise
« la politique monétaire
à orienter les comportements d’épargne, de consommation
conventionnelle » sur l’interface de
ou d’investissement des agents économiques au travers
votre séquence 7, en cliquant sur le
de différents instruments financiers. Par exemple : le taux
lien « Réflexion ».
directeur de la banque centrale.

Pour agir, l’État peut décider d’agir sur les caractéristiques fondamentales de l’économie afin de dynamiser
sa compétitivité au travers du bien-être social, de l’emploi, de l’innovation. Ces politiques sont dites
structurelles et ont une efficacité à long terme.
L’Europe détient certaines compétences en matière de politique structurelle (voir séance 3). Les politiques
structurelles portent sur :
• La politique industrielle
• La politique de la concurrence

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 • La politique de l’innovation
• La politique sociale
• Les politiques territoriales etc…
L’État peut utiliser ces politiques conjoncturelles et structurelles pour soutenir l’offre ou la demande sur
les différents marchés (biens et services, travail, financier).
Traditionnellement, les politiques structurelles sont plutôt orientées vers le soutien de l’offre et les politiques
conjoncturelles sont plutôt orientées vers la demande. Néanmoins, l’ampleur de la crise de 2008 a modifié les
pratiques habituelles. Soutenir l’activité des entreprises mises en difficulté par la crise a nécessité de prendre
des mesures conjoncturelles en utilisant le budget de l’État.

POUR ALLER PLUS LOIN

Le budget de l’État…
Comme nous, l’État dispose d’un budget annuel. Avec ce budget, il peut faire fonctionner ses différents
ministères en leur attribuant des ressources et financer ses politiques économiques, sociales, de défense...
Ces ressources proviennent notamment des prélèvements fiscaux (plus de 90%) mais pas seulement. Les
graphiques ci-dessous vous précisent la composition exacte du budget de l’État.

Source de l’infographie : Julien DELEPINE – 16/10/2017 – Alternatives économiques

Vous pourrez consulter une vidéo réalisée par Dessine-moi l’éco qui vous permettra de mieux comprendre le
budget, sur l’interface de votre séquence 7, en cliquant sur le lien « Approfondir ».

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Ces politiques ont donc un impact concret sur la vie quotidienne des entreprises et doivent soutenir une
croissance équilibrée.

2. L
 ’État peut utiliser les politiques économiques pour
soutenir l’offre
La politique de l’offre vise à soutenir l’activité des entreprises en leur permettant d’améliorer leur
compétitivité et de développer leur capacité d’investissement. En diminuant les freins économiques
rencontrés par les entreprises, la relance de leur activité doit soutenir une croissance équilibrée.

2.1. I mpact des politiques conjoncturelles sur la vie économique de

l’entreprise
En France, l’État peut aider les entreprises principalement grâce à la politique budgétaire :
• Il peut soutenir les entreprises sous forme de subventions à certains secteurs d’activités, de prêts
ou d’apport en capital.
• Il peut réduire les prélèvements obligatoires qui pèsent sur elles pour leur permettre d’augmenter
leurs marges : allègements de cotisations, réductions ou crédits d’impôts…
Les entreprises peuvent ensuite utiliser cet argent pour investir, ou pour créer de l’emploi.
Exemple : le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et pour l’Emploi (créé début 2013) permet aux entreprises
de bénéficier d’un allègement des cotisations sur les bas salaires sous forme d’un crédit d’impôt. Le CICE a
coûté près de 27 milliards d’euros à l’État mais a permis de sauvegarder entre 50 000 et 100 000 emplois, et de
redresser la marge des entreprises à leur niveau d’avant crise.
La politique monétaire est davantage entre les mains de la BCE.

2.2. Impact des politiques structurelles sur la vie économique de

l’entreprise
Le gouvernement peut également utiliser les politiques structurelles pour soutenir l’activité des entreprises :
• En matière de politique pour l’emploi, l’État peut modifier la législation du travail afin de rendre les
contrats plus flexibles pour inciter les entreprises à embaucher malgré la crainte de devoir affronter
une nouvelle crise.
Exemple : Les mesures prises successivement en 2016 (loi travail), puis en 2018 (ordonnances
travail), ont cette vocation. Plus de pouvoir a été donné à la négociation entre les entreprises et les
salariés, des ruptures conventionnelles collectives du contrat de contrat sont désormais possibles,
les indemnités prudhommales sont plafonnées, les possibilités de recours au CDD sont élargies.
L’entreprise a désormais plus d’éléments qui lui permettent de travailler sur le coût réel de sa masse
salariale et ainsi optimiser sa compétitivité coût.
• En matière de politique d’aménagement du territoire, l’État peut investir pour développer de nouvelles
infrastructures, sources d’externalités positives pour les entreprises.
Exemples : L’arrivée de la ligne TGV Est a permis de désenclaver certaines régions comme la
Champagne Ardenne en rapprochant une ville comme Reims de Paris. De nombreuses entreprises
locales ont pu bénéficier du rayonnement de la capitale pour décrocher de nouveaux marchés.
• En matière de politique industrielle, la création de banques d’investissement ou encore de pépinières
d’entreprises qui fournissent un cadre légal, matériel et humain aux créateurs d’entreprises sont des
mesures qui encouragent le développement du tissu d’entreprises. Exemple : Créé en 2013, « Bpi
France » est un organisme public de financement et de développement des entreprises innovantes en
France.

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3. L’État peut utiliser les politiques économiques pour soutenir
la demande
La politique de la demande vise à soutenir la demande en biens de consommation et d’investissement des
agents économiques de façon à stimuler et relancer l’activité des entreprises. La relance de l’activité des
entreprises doit permettre une croissance équilibrée.

3.1. I mpact des politiques conjoncturelles sur la vie économique de

l’entreprise
L’État peut décider d’utiliser la politique budgétaire pour soutenir la demande en biens de consommation
et d’investissement :
• Il peut soutenir indirectement la demande aux entreprises en améliorant la situation économique
des agents :
◦◦ attribuer des revenus compensatoires aux citoyens (allocation adulte handicapé, allocation rentrée
scolaire…) pour permettre aux franges de la population moins aisées de consommer ou des revenus
d’assurance (retraite, chômage…).
◦◦ augmenter les revenus de base des ménages (dégel du point d’indice des salaires de la fonction
publique en 2017, à nouveau gelé en 2018)
• Il peut soutenir directement la demande des consommateurs aux entreprises :
◦◦ attribuer des primes pour contrer les effets de la conjoncture (ex : prime à la casse pour les
automobiles durant la crise de 2008)
◦◦ mettre en place une fiscalité incitative pour soutenir la demande à des secteurs fragiles ou en
développement (lancement de la fiscalité verte avec un crédit d’impôt pour la rénovation énergétique
des logements)
Concernant la politique monétaire, la banque centrale peut pratiquer des taux d’intérêts très bas afin
d’inciter les banques à distribuer des crédits aux ménages et aux entreprises. Cela permet de soutenir la
demande en cas de crise. Depuis 2008, la BCE s’est engagée dans cette voie bien que le soutien à la croissance
ne soit pas son objectif principal.

3.2. Impact des politiques structurelles sur la vie économique de

l’entreprise
Le gouvernement peut également utiliser les politiques structurelles pour soutenir la demande aux entreprises :
• Il peut soutenir indirectement la demande aux entreprises en améliorant la situation économique
des agents.
◦◦ La politique pour l’emploi est utilisée pour permettre aux salariés d’améliorer leur niveau de
formation initiale ou pour changer plus facilement de métier grâce à la formation professionnelle.
En améliorant ainsi la mobilité des travailleurs entre les différents secteurs d’activité, l’État agit
directement sur le facteur travail et soutient la demande en permettant aux ménages d’accéder plus
facilement à l’emploi et donc à un revenu.
• Il peut soutenir directement la demande aux entreprises.
◦◦ Les politiques territoriales qui impliquent de grands investissements publics permettent également
de créer de l’activité. Les Jeux Olympiques de Paris vont nécessiter la création d’infrastructures
importantes mais leur construction étant attribuée aux entreprises résidant en France, la croissance
française profite ainsi des retombées financières de l’organisation.
Les politiques mises en place par l’État ont donc pour objectif de soutenir ou de relancer une croissance
équilibrée sans trop d’inflation ni de chômage. Les politiques de l’offre comme de la demande ont un impact
direct sur la vie quotidienne des entreprises qui doivent prendre en compte leur incidence dans leurs
décisions stratégiques.
Néanmoins, dans un cadre politique européen et dans une économie mondialisée, l’État n’est pas libre d’agir
comme bon lui semble et doit faire face à des limites.

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