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Politique économique
(Notes de cours à l’usage des étudiants de L2 Eco. Mon.)
J.M. Keynes
du jeu des mécanismes de marche afin de garantir aux uns et aux autres des
conditions de vie décentes ou jugées telles.
Une fonction de stabilisation ou de régulation. Elle consiste à contrôler et
contenir les fluctuations conjoncturelles de l’activité économique de manière à
régulariser, dans la mesure du possible, le cours de l’activité économique qui,
dans les pays capitalistes, présente spontanément un caractère cyclique accuse.
2. L’asymétrie d’information
L’économiste Georges Akerlof (prix Nobel d’économie en 2001), a étudié le
cas du marché des voitures d’occasion : le vendeur connaît mieux l’état de la
voiture que l’acheteur et celui-ci ne sait pas si le vendeur lui cache des
informations sur l’état du véhicule. Akerlof montre que la négociation pour la
vente du véhicule prend en compte l’information imparfaite. Les acheteurs
peuvent être conduits à anticiper des défauts cachés et à offrir des prix faibles,
ce qui peut inciter les vendeurs de voitures de bonne qualité à se retirer du
marché.
Pour réduire l’incertitude qui découle de ces asymétries d’information, des
dispositifs peuvent émettre les informations faisant défaut. C’est le cas par
exemple de la certification mise en œuvre par les agents économiques eux-
mêmes (concours agricoles...) ou sous la contrainte des pouvoirs publics
(traçabilité de la viande bovine, bilan énergétique des biens immobiliers). La
jurisprudence reconnaît comme Label une marque spéciale, délivrée par les
pouvoirs publics ou créée par un syndicat professionnel présentant des garanties
d’impartialité et de compétence, apposée sur un produit destiné à la vente pour
en certifier l’origine, les conditions de fabrication, la qualité...
Non rivalité : l’utilisation du bien par une personne n’empêche pas l’utilisation
du bien par une autre personne.
Non exclusion : l’usage du bien ne peut pas être limité à ceux qui sont disposés
à payer ; Il est impossible d’exclure ceux qui refusent de payer.
2.1 Définition
On appelle politiques économiques l’ensemble des actions mises en place par les
pouvoirs publics pour corriger des « déséquilibres » économiques jugés
dommageables, par exemple : le chômage, l’inflation, la récession et la balance
commerciale déficitaire. L’appréciation de « ce qui ne va pas » doit, en principe,
Prof. Dr Bruno KADIAT MANGAND Page 18
se fonder sur une théorie économique. La théorie propose une représentation
rigoureuse et cohérente de l’ensemble de la réalité économique. Elle débouche
sur des implications normatives et permet de prévoir les effets à attendre de telle
ou telle action de politique publique.
Avec Keynes, l’accent est mis plus volontiers sur la dimension conjoncturelle de
la politique économique. De ce point de vue, il est généralement admis que la
politique économique a pour but d’atteindre le niveau d’activité le plus élevé
possible tout en conservant la stabilité des prix. Sous une forme légèrement
différente, on présente les objectifs de la politique économique au travers d’une
approche connue comme le « carré magique » de Nicholas Kaldor. Comme son
nom l’indique, celui-ci comprend quatre objectifs : les deux précédemment
mentionnés complété par le taux de chômage le plus bas possible et le solde des
échanges extérieur le plus favorable possible. Il s’agit donc de maximiser
l’activité et l’emploi en minimisant l’inflation et le déficit extérieur.
Ce carré est réputé magique car l'expérience prouve qu'il est difficile, voire
impossible, d'atteindre simultanément les quatre objectifs. La croissance
s'obtient parfois au détriment de l'équilibre extérieur, le plein emploi aux dépens
de la stabilité des prix. C'est la raison pour laquelle certains objectifs sont
privilégiés au détriment d'autres. Une hiérarchie de ces objectifs est
fréquemment établie en fonction des contraintes de l'environnement économique
et des conceptions politiques des dirigeants.
Le carré magique permet de comparer les économies entre elles ou de situer une
économie à différentes périodes. Plus la surface du quadrilatère correspondant
aux statistiques d'un pays à une période donnée s'éloigne de la surface théorique
du carré magique, plus la situation économique se détériore.
La difficulté qui se pose à toute politique économique est qu’il est le plus
souvent difficile d’atteindre en même temps les quatre objectifs. Ainsi, il est
La Politique monétaire est une politique économique qui vise à agir sur
l’évolution de la masse monétaire et les taux d’intérêt et, ainsi, sur l’inflation, la
croissance et l’emploi.
La quantité de monnaie en circulation ne doit pas être trop faible, car les agents
économiques seraient obligés de limiter leurs activités économiques (baisse de
l’activité économique et hausse du chômage). A l’inverse, une quantité de
monnaie trop abondante met à la disposition des agents économiques un pouvoir
d’achat supérieur à la quantité de biens disponibles, ce qui peut provoquer une
hausse des prix (inflation).
a) La politique monétaire expansionniste, qui consiste à augmenter la masse
monétaire dans l’économie, afin de stimuler la consommation des ménages et
l’investissement des entreprises. Une telle politique, d’inspiration keynésienne, a
2. La création de la monnaie
3. La destruction de monnaie
La destruction de monnaie intervient lorsque la banque procède aux opérations
inverses. Autrement dit, lorsqu’elle vend des devises ou lorsqu’elle se fait
rembourser par le Trésor public ou par les particuliers et les entreprises, ces
opérations entraînent une diminution de la monnaie en circulation, ce qui
correspond à une destruction de monnaie. Globalement, quand toutes les
1. Le budget de l’Etat
Tout comme pour un ménage ordinaire, les ressources financières de l’Etat sont
limitées par rapport aux besoins. C’est pourquoi l’Etat doit évaluer ses recettes
et programmer ses dépenses en fonction de la politique qu’il veut mener. Cette
prévision des recettes et des dépenses de l’Etat se fait dans un document appelé
budget de l’Etat.
Chaque année, au moment de la rentrée parlementaire, le gouvernement
(pouvoir exécutif) soumet un projet de budget pour l’année à venir à la Chambre
des Députés (pouvoir législatif). Celle-ci discute du projet, propose des
modifications, puis vote à la fin de l’année la loi budgétaire par laquelle elle
permet au Gouvernement de toucher des recettes et d’effectuer des dépenses. Si
la Chambre refusait de voter le budget, le gouvernement ne pourrait plus se
procurer des recettes (p.ex. en prélevant des impôts) ni dépenser des fonds et ne
serait plus à même d’exercer ses fonctions. Il s’agit donc d’un vote clé pour tout
gouvernement. Le contrôle financier exercé par la Chambre porte aussi sur la
vérification des comptes de l’Etat qui concernent les opérations financières
réellement effectuées. Au courant de l’année qui suit l’exercice budgétaire, la
chambre compare ces opérations avec les prévisions budgétaires. Si elle les
approuve, elle arrête les comptes généraux de l’Etat sous forme de loi.
5. Riposte à la crise
La crise a eu des effets négatifs sur les économies du monde entier, les
problèmes du secteur financier et la crise de confiance affectant la
consommation privée, l’investissement et le commerce extérieur (voir l’équation
du revenu national). Les autorités ont réagi en dopant l’activité avec des
stabilisateurs automatiques et la relance budgétaire — nouvelles dépenses
discrétionnaires ou baisses d’impôts. Ces stabilisateurs agissent à mesure
qu’évoluent les recettes et les dépenses fiscales ; ils ne dépendent pas de
mesures spécifiques, mais opèrent selon le cycle économique. Ainsi, la baisse de
la production entraîne celle des recettes fiscales, car les bénéfices des sociétés et
les revenus des contribuables diminuent. Les prestations de chômage et autres
dépenses sociales sont censées augmenter en période de récession. Ces
changements conjoncturels rendent la politique budgétaire automatiquement
expansionniste en cas de récession et restrictive en cas d’expansion.
7. Le schéma keynésien
La primauté de la politique budgétaire comme instrument de politique
économique évolue au fil du temps. Avant 1930, la politique du « laissez-faire »
(intervention minime de l’État) prévalait. Après la chute des marchés boursiers
et la crise de 1929, l’État a été amené à jouer un rôle plus proactif. Plus
récemment, le secteur public a vu sa taille et son rôle diminuer, les marchés
participant davantage à l’affectation des biens et services. Aujourd’hui, en pleine
crise financière, une politique budgétaire plus active redevient la norme.
La politique budgétaire concerne l’utilisation des dépenses et des recettes
publiques pour assurer la régulation de l’activité économique. Très simplifié, le
schéma keynésien est le suivant :
1. Introduction
La prise de conscience du coût écologique élevé de la croissance économique a
fait naître l’idée d’une régulation de cette croissance, via des politiques
environnementales, et plus particulièrement des politiques climatiques. Leur
objectif est de combiner accroissement des richesses produites et préservation de
l’environnement, dans une logique de développement durable. Il convient donc
de s’interroger sur la nature des instruments économiques permettant de mener
ces politiques.
3. L’éco-fiscalité : le pollueur-payeur
Pigou légitime une certaine intervention de l’État. L’État doit prendre en charge
les externalités. Prenons l’exemple des effets externes négatifs : l’entreprise
rationnelle égalise sa recette marginale1 avec son coût marginal, mais elle ne
tient pas compte des effets externes négatifs engendrés par son activité
(pollution par exemple) ; son coût marginal privé est plus faible que le coût
marginal réel, que Pigou nomme coût marginal social, et qui englobe le coût
marginal de l’entreprise, mais aussi les coûts additionnels supportés par
l’entourage. Les effets externes négatifs conduisent à une production trop forte
par rapport à l’optimum. L’État doit donc internaliser l’effet externe grâce à
l’impôt. Cette imposition va faire augmenter le coût marginal privé de
l’entreprise qui deviendra égal au coût marginal social. L’État utilise la somme
prélevée pour dédommager les victimes des effets externes négatifs.
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