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UNIVERSITE MOHAMED PREMIER OUJDA

Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales d’Oujda

Master Economie Finance & Emergence Economique

L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS


L’ECONOMIE

Encadrer par :
Présenter par:
Mr. EL OUDRI
BOUAYED Othmane
ABDELKADER
EL BOUKYLY Mohamed Amine

FAZAZI Abderrahmane

SLIMANI Anas

KOURDI Afaf

2019/2020
Sommaire :

INTRODUCTION..................................................................................................................................1
CHAPITRE 1 :L’intervention de l’état dans l’économie : (Histoire, role et instruments) :....................2
Section 1 : Historique de l’intervention de l’état dans l’économie :...................................................2
Section 2 : Rôle et moyens de l’intervention de l’état dans l’économie :...........................................4
Section 3 : Les instruments d’intervention de l’état dans l économie :...............................................6
CHAPITRE 2 :L’intervention de l’état : les défaillances de marché :...................................................8
Section 1 : Le monopole naturel :.......................................................................................................8
 Présentation du monopole naturel...............................................................................................8
 L’intervention de l’Etat en cas du monopole naturel..................................................................8
Section 2 : Les Externalités :..............................................................................................................9
 Les externalités ou effets externes :............................................................................................9
 Intervention de l’État pour atténuer les conséquences des externalités.....................................10
Section 3 : Les biens collectifs :.......................................................................................................12
A. Les critères et typologie des biens............................................................................................12
B. L’Etat comme producteur des biens publics.............................................................................13
Synthèse :.............................................................................................................................................15
CONCLUSION :..................................................................................................................................16
INTRODUCTION

La dernière crise financière dite crise des subprimes déclenchée aux Etats-Unis et qui a
déferlé à travers le monde entier, est venue nous rappeler que l’économie des marchés ne peut
pas être abandonnée à elle-même sinon c’est le gâchis. Car, en effet, les soit-disant
mécanismes d’autorégulation du marché qui sont censés éviter de telles crises n’ont jamais
fonctionné, et ce, depuis la Grande Crise de 1929.

Dès lors, l’Etat a un rôle important à jouer pour prévenir les crises et pour relancer les
économies après des catastrophes financières à l’instar de la crise des subprimes, bref l’Etat a
le rôle de réguler l’économie et veiller au bon fonctionnement des mécanismes de l’économie
du marché.

Dans ce cadre on pose la question fondamentale suivante : Comment l’état interviens face a
une existence d’une défaisance du marché, et est-ce que l’intervention de l’état est
toujours bénéfique.

Pour répondre a cette question nous allons traiter dans un premier chapitre : L’intervention de
l’état dans l’économie : histoire, rôle et instruments, et dans un second chapitre on va traiter :
l’intervention de l’état : les défaillances du marché.

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CHAPITRE 1 :L’intervention de l’état dans l’économie :
(Histoire, role et instruments) :

Section 1 : Historique de l’intervention de l’état dans l’économie :

 LE COURANT LIBERAL ET L’ACTION ECONOMIQUE DE L’ETAT  :

Conformément à la doctrine libérale élaborée aux 18 ème et 19 ème siècles, le rôle de l’Etat était le
maintien de l’ordre public et la réalisation des missions régaliennes. C’est la conception de l’Etat-
Gendarme. Selon cette conception, le Budget de l’Etat avait pour mission de financer la force
publique, la justice, la diplomatie. Toute autre dépense publique, surtout dans le secteur
économique et social, ne répondait pas, selon les Classiques, au rôle de l’Etat et portait atteinte à
la liberté individuelle, à l’initiative privée et aux lois naturelles de l’économie du marché. Ainsi le
courant libéral ou classique, prône le libéralisme économique et l’abstention de l’Etat dans
l’économie. Il faut promouvoir le laisser-faire et laisser les marchés s’auto réguler par le biais de
la main invisible chère à ADAM SMITH.

Par ailleurs, depuis les années 1970, il y a résurgence des thèses libérales avec des économistes
néo-libéraux tels que Milton FRIEDMAN (Ecole monétariste), Thomas SARGENT (Théorie des
anticipations rationnelles) et Arthur LAFFER (Théorie de la pression fiscale optimale) qui ont
soutenu et prouvé que les interventions de l’Etat étaient déstabilisantes sur l’économie, que les
agents économiques réagissaient toujours aux décisions économiques de l’Etat, que moins d’Etat
était mieux Etat. Ils ont prôné des politiques anti-inflationnistes se caractérisant par l’auto
limitation du pouvoir financier de l’Etat et dénoncé les méfaits des déficits budgétaires
notamment leurs effets d’éviction sur le secteur privé et leurs effets boule de neige qui font croître
l’endettement. Bref, ils ont tous appelé au désengagement de l’Etat dans l’économie
(privatisations) et à la déréglementation (l’Etat a renoncé d’assumer certaines de ses missions
régaliennes de fixer des normes, des règles dans plusieurs secteurs du monde économico-
financier). C’est cette doctrine qui prévaut dans le monde anglo-saxon et dans les institutions
économiques internationales notamment le Fonds monétaire international (FMI).

Fort malheureusement, l’auto-régulation des marchés n’a toujours pas fonctionné d’une part
et d’autre part, il y a l’existence des biens dits publics que les libéraux ont négligé. Ces deux
facteurs ont nécessité et nécessitent toujours l’intervention de l’Etat dans l’économie.

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 LA DOCTRINE INTERVENTIONNISTE DE L’ETAT DANS L’ECONOMIE  :

Avec la crise de 1929, le modèle libéral basé sur le laisser-faire devenait caduc parce qu’il
venait d’étaler ses limites notamment une crise de surproduction qui a fait plonger les
marchés boursiers surtout WallStreet .L’auto-régulation du marché n’a pas eu lieu car l’offre
ne créait pas sa propre demande comme le prétendaient les classiques en l’occurrence Jean-
Baptiste SAY et qu’une crise de surproduction n’était pas impossible.

Pour faire face aux retombées de la crise, il fallait une nouvelle doctrine pour légitimer
l’action de l’Etat dans l’économie. Le Professeur d’économie à l’Université de Cambridge,
John-Maynard KEYNES, dans son livre intitulé « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et
de la monnaie », a fait l’apologie de l’intervention de l’Etat dans l’économie et a encouragé
les Etats à voter et à appliquer des budgets en déficits afin de relancer les économies meurtries
par la Crise.

Les grandes politiques d’intervention économique qui vont s’en suivre dont le New Deal (aux
Etats-Unis) vont être à l’origine d’une croissance soutenue qui va relancer les économies
occidentales jusqu’au choc pétrolier de 1973. En France, les trente années de croissance qui
ont précédé la récession engendrée par le Choc pétrolier de 1973 ont été qualifiées de Trente
Glorieuses.

A l’Etat-Gendarme des libéraux, avait succédé l’Etat-Providence qui, en réalité, ne fait que
compléter le premier.

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Section 2 : Rôle et moyens de l’intervention de l’état dans l’économie :

 JUSTIFICATION DE L’INTERVENTION DE L’ETAT EN ECONOMIE  :

Les déficiences du marché : le marché ne fonctionne pas toujours de façon à sauvegarder les
intérêts de tous les agents, à assurer sa survie et à éviter des crises. C’est pourquoi l’Etat doit
intervenir pour protéger les intérêts communs et assurer le fonctionnement optimal de
l’économie. Tel fut le cas en 2007-2008 avec la crise de subprimes déclenchée par les
marchés immobiliers et financiers américains de suite d’une distribution inconsidérée des
crédits immobiliers aux ménages sans commune mesure avec leurs revenus.

L’existence des biens collectifs : à côté des biens privés qui sont l’objet de l’économie
marchande, il existe des biens dits collectifs ou publics qui ont les caractéristiques suivantes :
une fois produits, ils profitent à tous les usagers de la même façon sans que la consommation
de l’un puisse préjudicier celle de tous les autres. C’est le cas de l’éclairage public. Par
ailleurs, dés qu’un bien public est mis à la disposition de l’un tout le monde en bénéficie.
D’où la difficulté d’en faire payer le prix aux usagers car ceux-ci vont recourir
systématiquement à la non-révélation des préférences. Dès lors, la production de tels biens ne
peut être assurée que par les pouvoirs publics car on ne peut pas opérer de discrimination dans
la consommation dès qu’ils sont mis en marche.

L’aggravation des inégalités sociales : le développement et l’expansion du capitalisme a


laissé sur le pavé une multitude de personnes sans emplois, sans couverture de santé, sans
nourriture ni logement, ainsi que l’explosion des familles nombreuses avec des revenus
insuffisants. Pour assurer le minimum vital à tous ces personnes (malades, vieillards, femmes,
…), les différents Etats modernes se sont lancés dans de vastes politiques sociales. Face aux
trois types d’aspects susmentionnés, les Etats ont développé des stratégies spécifiques : la
stabilisation en cas de déficience du marché, l’allocation pour produire les biens collectifs et
la redistribution pour atténuer les inégalités sociales.

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 RÔLE DE L’ETAT DANS L’ECONOMIE :

En intervenant en économie, l’Etat exerce trois fonctions qui sont : l’allocation, la


stabilisation et la redistribution.

La fonction d’allocation : L’Etat a la charge de produire tous les biens que le secteur privé
n’a pas intérêt à produire soit à cause des investissements excessifs et peu rentables qu’ils
exigent (cas des infrastructures) , soit du fait de la non exclusion à la consommation une fois
produits (cas de l’éclairage public qui est à la portée de tout le monde- difficulté de vendre
l’éclairage public à une personne seule). Ici la question demeure l’efficacité productive.
L’Etat doit chercher à maximiser le bien-être collectif tout en tirant le meilleur parti des
ressources productives disponibles. En outre les investissements réalisés par l’Etat dans les
biens collectifs ou publics sont généralement à l’origine des économies externes pour les
entreprises. C’est le cas des dépenses effectuées pour financer la recherche et la formation
professionnelle.

La fonction stabilisatrice : La stabilisation consiste en la régulation de l’activité économique


et au rétablissement des grands équilibres macroéconomiques. Il s’agit de ramener l’économie
à son niveau d’équilibre souhaité grâce aux initiatives publiques. Ces décisions publiques sont
exercées soit sur l’offre (production), soit sur la demande globale (dépense nationale). Sur le
plan temporel, à court terme, c’est la demande globale qui est susceptible de réagir ; en
revanche, les actions sur l’offre qui font recours aux structures de l’économie ne réagissent
qu’à moyen et long terme.

La fonction de redistribution : Les répartitions primaires des revenus et de la richesse


nationale ne satisfont toujours pas aux principes de la justice et de l’équité sociale. D’où le
rôle de l’Etat de devoir restaurer cette justice et cette équité sociale en agissant dans
l’économie par la fiscalité et les transferts (subventions, prestations sociales, RMI).

Il y a deux types de redistribution : horizontale et verticale. La redistribution est dite verticale


quand l’Etat redistribue en faveur des agents économiques défavorisés par la répartition
primaire ; en revanche, cette redistribution est horizontale quand elle représente les transferts
entre agents : par exemple on prend aux riches pour donner aux pauvres ; les bien-portants
financent les soins de santé des malades. En veillant à la redistribution, au plus grand bien être

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collectif et à la meilleure protection contre les risques, l’Etat est devenu l’Etat-Providence ou
le Welfare State chez les Anglo-Saxons.

Section 3 : Les instruments d’intervention de l’état dans l économie :

Les politiques conjoncturelles : Les politiques conjoncturelles sont des politiques de court
terme qui portent essentiellement sur la demande globale dans le but de stabiliser ou de
relancer l’économie.

a) Politique de stabilisation macroéconomique : Egalement appelée politique de


rigueur ou d’austérité, la politique de stabilisation est constituée d’un arsenal de
mesures afin de lutter contre l’inflation, conséquence de l’excès de la demande globale
sur l’offre. La stratégie consiste à réduire cette demande globale par l’action des
pouvoirs publics sur la masse monétaire et sur le budget en menant une politique
économique restrictive (élévation des taux d’intérêt directeurs de la Banque centrale,
diminution des dépenses publiques, augmentation de la pression fiscale) afin de
réduire la liquidité de l’économie.

b) Politique de relance : La politique de relance a pour objectif de faire redémarrer


l’activité économique grippée à cause de la rareté de liquidité ou qui est en récession
en opérant l’accroissement de la demande globale. Dès lors, l’ensemble des mesures
monétaires et budgétaires auront pour effet d’accroître les liquidités dans l’économie
par la baisse des taux d’intérêt, par l’augmentation de la masse monétaire, par
l’augmentation des dépenses publiques et par la baisse des impôts.

Les politiques structurelles : Les politiques structurelles sont constituées des mesures sur les
structures économiques, politiques, juridiques et politiques dans le but d’augmenter
l’efficacité de l’appareil productif. Ces politiques ont un horizon temporel d’impact de moyen
et long terme. Ici les mesures sont prises dans tous les secteurs (politiques sectorielles) :
agriculture, transports, infrastructures, industrie, marché du travail, commerce extérieur,
réglementation économique, recherche, formation professionnelle, fonctionnement des
marchés et institutions financières, etc.).

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a) Les politiques structurelles de type libéral : Ces politiques ont pour but de favoriser
un meilleur fonctionnement des marchés et le désengagement de l’Etat .En effet, l’Etat
cherche à alléger son emprise sur l’économie par la déréglementation (libéralisation
des prix en 1986, suppression de l’encadrement du crédit en 1984, suppression de
l’autorisation administrative de licenciement, suppression du contrôle des changes en
1986) et par les privatisations pour rendre les entreprises plus productives et plus
rentables en les soumettant à la concurrence. C’est dans cette catégorie qu’il faut
classer les politiques d’ajustement structurel qui ont été menées par le FMI et la
Banque Mondiale dans les Pays en Voie de Développement (PVD).

b) Les politiques structurelles de type interventionniste : A cause du fonctionnement


non optimal des marchés, l’Etat est tenu d’intervenir dans les structures de l’économie
afin d’assurer le progrès économique et le bien-être des populations. De ce fait, l’Etat
agit par la réglementation (création du salaire minimum interprofessionnel garanti en
1952, instauration de la 5 ème semaine des congés payés en 1982, loi Fillon sur les
retraites en 2003, etc.), des grands travaux et les nationalisations. Ces
nationalisations ont pour mission de prendre en charge les entreprises en difficultés
mais indispensables à l’économie nationale, de protéger la collectivité par rapport aux
intérêts privés, de doter l’Etat d’un pouvoir suffisant pour orienter l’activité
économique, de contrôler les entreprises stratégiques et d’accroître l’indépendance
nationale

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CHAPITRE 2 :L’intervention de l’état : les défaillances
de marché :
Section 1 : Le monopole naturel :

 Présentation du monopole naturel


Une situation de monopole classique est le monopole naturel : une entreprise qui, du fait de
ses rendements fortement croissants, se retrouve naturellement sans concurrents. C’est par
exemple le cas dans des activités qui exigent un important investissement de départ (comme
dans les services publics en réseaux) ; alors, l’entreprise se retrouve rapidement en situation
de monopole en excluant tous les autres producteurs, car la production du service coûte
d’autant moins cher à l’unité qu’il est produit en grandes quantités (entraînant ainsi des
baisses de prix). Les coûts fixes sont très importants compte tenu de la taille du marché
(infrastructures, entretien du réseau, recherche...) et ne peuvent être amortis s’il existe plus
d’une entreprise. Ensuite, lorsqu’elle se retrouve en situation de monopole naturel,
l’entreprise peut fixer ses prix comme elle l’entend, ce qui peut justifier un contrôle de la part
des pouvoirs publics.

 L’intervention de l’Etat en cas du monopole naturel


L’existence d’économies d’échelle importantes, aboutissant à la constitution d’un monopole
naturel, un seul producteur étant plus efficace que plusieurs. L’État peut alors procéder à la
nationalisation de l’entreprise en question, qui permet de fixer le prix à un niveau socialement
efficace. L’État peut contraindre l’entreprise nationalisée à vendre par exemple au coût
marginal .Pour L. Walras (1834-1910), « L’État peut et doit intervenir dans les industries de
chemin de fer et à un double titre :
1) parce que le service des chemins de fer, en ce qui concerne le transport des services ou des
produits d’intérêt public, est lui-même un service public.
2) Parce que le service des chemins de fer, en ce qui concerne le transport des services ou
produits d’intérêt privé, est un monopole naturel et nécessaire qui, par conséquent, doit être
érigé en monopole d’État économique ».

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Section 2 : Les Externalités :
 Les externalités ou effets externes :
Définie par A. C. Pigou, la notion d’externalité ou d’effets externes désigne la situation dans
laquelle l’activité d’un agent économique a des conséquences sur le bien-être d’autres agents
qui ne donnent pas lieu à une compensation monétaire.

On distingue deux types d’externalités :


Les effets externes positifs : c’est quand l’activité d’un agent a des conséquences qui
profitent gratuitement aux autres agents.

Un exemple développé par l’économiste James Meade est celui de l’apiculteur et de


l’arboriculteur : l’apiculteur profite des arbres plantés par l’arboriculteur et obtient un miel de
meilleure qualité gratuitement, tandis que l’arboriculteur profite des abeilles de l’apiculteur
qui pollinisent ses arbres sans avoir à payer pour cela. Chacun bénéficie de l’activité
économique de l’autre sans que cet impact fasse l’objet d’un paiement : il y a externalité
positive dans les deux sens.

En cas d’externalités positives, le bénéfice social est supérieur au bénéfice privé et le marché
conduit à une sous-production des biens.
Les effets externes négatifs : souvent plus nombreux et coûteux pour ceux qui les subissent.

Exemple : Une entreprise chimique qui déverserait ses déchets dans le cours d'une rivière.
Pour l'entreprise, le coût privé de traitement des déchets serait alors nul. Pour les habitants en
aval, alimentés en eau potable à partir d'une captation dans la rivière, le coût social est, en
revanche, élevé : si l'ingestion de l'eau provoque des allergies,
maladies, empoisonnements, etc., il faudra se soigner (ce qui est coûteux au sens pécuniaire
du terme) et/ou perdre quelques années de vie en bonne santé (ce qui est coûteux au sens
d'une perte d'opportunités).

L’entreprise ne prend pas en compte de la pollution qu’elle génère : son coût marginal privé
est plus faible que son coût marginal social (coût marginal privé + coûts de pollution). Elle
produit Q1 qui est trop élevée par rapport à l’optimum, la quantité optimale étant Q2 qui
correspond au coût marginal social.

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Figure 1 – Coût marginal privé et coût marginal social

Source : CATHERINE FENET, ISABELLE WAQUET, ALAIN COMBES, PHILIPPE DALPRA,


Jean-Yves DELER. ECE 1 ET 2 - Economie, Sociologie, Histoire du monde contemporain, Economie
approfondie, Dunod, 2016, p642.

 Intervention de l’État pour atténuer les conséquences des externalités


 Dans le cas d’externalités positives, l’État verse une subvention ou accorde une
exonération pour modifier les comportements des agents en les incitants à développer des
activités accroissant le bien-être de tous. Ainsi l’État peut aider au financement des dépenses de
recherche et développement qui profitent à tous en renforçant les droits de propriété
intellectuelle (mise en place de brevets).
 Dans le cas d’externalités négatives, les néo-classique considèrent que l’État doit
internaliser l’effet externe au moyen d’une taxe, Cette taxe est dite pigouvienne, en référence
au grand économiste Arthur C. Pigou. On parle aussi parfois, de manière plus équivoque, de
taxe « pollueur-payeur » ou d'éco-taxe.. Une telle taxe doit être fixée à un niveau permettant
de faire coïncider le coût supporté par l'entreprise
 incriminée (coût privé +taxe) et le coût social. Plus précisément, ce sont les coûts
marginaux, privé et social, qui sont en jeu .On appelle taxe pigouvienne une taxe égale à
l'écart entre le coût marginal privé et le coût marginal social de l'activité productive. Cette
taxe permet, en théorie, de restaurer l'efficacité sociale. Une manière moins extrême
d'envisager cette solution pigouvienne est de supposer que, face à la menace de la taxe,
l'entreprise va investir dans des activités de dépollution ou de traitement des déchets. Dès lors,
son coût marginal privé augmente (puisqu'il est désormais égal à la somme du coût marginal

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de production et du coût marginal de dépollution) et se rapproche du coût marginal social.
Ainsi la taxe diminue et peut même devenir nul si les deux coûts marginaux coïncident.
Un autre dispositif permet, en théorie, de corriger les effets indésirables des externalités : ce
sont les permis d'émission négociables, plus couramment dénommés « droits à polluer », on
parle de la « Théorème de Coase» , L'idée centrale, développée par Ronald Coase, est que le
dysfonctionnement auquel on assiste est dû à une mauvaise allocation des droits de propriété
sur les différentes « ressources ».Dans la logique Coasienne, l'inefficacité sociale engendrée
par la présence d'externalités peut disparaître si les déférents acteurs peuvent acheter et vendre
les droits à polluer (l'air, l'eau, etc.) sur un marché : spontanément, et quelle que soit la
répartition initiale des droits de propriété entre les pollueurs et les pollués, le libre jeu du
marché (où les acheteurs achètent librement et les vendeurs vendent librement) devrait
conduire à une allocation des ressources pour laquelle sera restaurée l'efficacité sociale.
Notons, bien sûr, que l'optimum de Pareto atteint différera selon la position des dotations
initiales. Il ne s'agit là que de juger du cheminement vers l'efficacité parétienne (et non vers
une allocation « juste » ou équitable des ressources). Si les droits à polluer sont initialement
alloués aux consommateurs (aux « pollués » pour schématiser) , les firmes qui désirent
émettre des tonnes de co2 devront leur acheter ces droits : si, en début de période, les firmes
sont désireuses d'émettre globalement plus que le total des émissions disponibles (demande de
droits à polluer supérieure à l'offre), les prix des permis augmentent et seules les firmes dont
les disponibilités maximales à payer sont les plus élevées (car proportionnelles aux
perspectives de profitabilité associées à l'activité productive) parviennent à se doter des droits.
Une solution alternative pour les firmes est d'investir dans des technologies moins polluantes
ou dépolluantes, puisque, au regard du prix élevé des permis, ces solutions deviennent
économiquement opportunes.

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Section 3 : Les biens collectifs :
A. Les critères et typologie des biens
Certains biens présentent des particularités telles que le marché est incapable de les produire,
faute d’offre ou de demande. Les biens sont classés en fonction de deux critères : la rivalité et
l’excluabilité.
Un bien est rival lorsque sa consommation par une personne empêche sa
consommation par une autre personne. Il est non rival dans le cas inverse.
Un bien est excluable lorsque l’accès au bien peut être rendu payant. À l’inverse, il est
non-excluable lorsque l’accès ne peut pas être contrôlé par un prix.
Ces deux critères permettent de définir quatre types de biens :
 Les biens privatifs : ce sont des biens rivaux et qui vérifient le principe d’exclusion ; par
exemple les produits alimentaire.

 Les biens collectifs : ce sont des biens non-rivaux et qui ne vérifient pas le
principe d’exclusion ;La défense nationale est par exemple un service rendu à la collectivité
qui n’est pas rival, au sens où la protection assurée à un citoyen par l’armée n’en prive pas
les autres. De même, la défense nationale est un service non-excluable, car on ne peut
discriminer entre ceux qui ne souhaitent pas être protégés et ceux qui le souhaitent par un
système de prix, soit le service est fourni à tous, soit à aucun.

 Les biens communs : ce sont des biens rivaux mais qui ne vérifient pas le principe
d’exclusion ;Il s’agit souvent de ressources disponibles en quantité limitée, dont l’accès est
difficilement contrôlable par un mécanisme marchand. Par exemple, un ban de poissons est
rival puisque la ressource peut se tarir, mais il s’avère difficilement excluable car l’accès à la
ressource est libre en haute mer.

 Les biens de club : ce sont des biens non-rivaux et qui vérifient le principe
d’exclusion. Une chaîne de télévision cryptée par exemple est non rivale, au sens où un
consommateur supplémentaire ne réduit pas le service disponible pour les autres. En
revanche, on ne peut accéder à ses programmes qu’à condition de payer une redevance.

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TABLEAU 1 – EXCLUABILITE ET RIVALITE

EXCLUABILITE NON-EXCLUABILITE

Rivalité
Biens privatifs Biens communs
(ou divisibilité)

Ex. : produits alimentaires Ex. : ban de poissons réserves


forestières

Non-rivalité Biens de club Biens collectifs purs (ou biens


(ou indivisibilité) Ex : programme de télévision publics)
crypté. Ex. : défense nationale
autoroute à péages.

B. L’Etat comme producteur des biens publics


L’Etat doit intervenir et financer la production des bien ou servis collectifs (ou publics), et
cette production publique peut se faire sous deux forme possible :
 Une forme interne : l’État s’appuie sur les fonctionnaires pour produire ce bien ou ce
service public(les militaires pour la Défense, les instituteurs pour l’Éducation nationale, les
enseignants-chercheurs pour l’université, etc.) ;
 Une forme externe : Certains biens collectifs peuvent être produits par une entreprise
privée, l’État confiant à cette dernière ce que l’on appelle en droit français une délégation de
service public (DSP). Ce modèle donne à l’entreprise, désignée comme délégataire, le
monopole de la production du bien sur un territoire donné et pour une période définie. Mais
en contrepartie, l’entreprise doit respecter un cahier des charges imposé par l’État qui
détermine le prix et les caractéristiques du bien à fournir. C’est par exemple le cas de la
production et de l’exploitation de certains biens caractérisés par des coûts fixes élevés
comme les autoroutes à péage, les barrages, etc.

On explique le phénomène de la fourniture des biens collectifs par l’Etat ou d’une collectivité
locale par le comportement dits << passager clandestin >>, c’est-à-dire qu’un individu peut
bénéficier d’un bien (ou d’un service) public sans en avoir acquitté le prix.

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Exemple :

Supposons qu'il y ait 300 000 habitants dans une ville et que le coût annuel de l'éclairage
public soit de 299 999 DIRHAMS. Chacun se dit que la contribution de tous les autres
habitants à hauteur de l DH va suffire à financer ce service et qu'il n'est donc pas nécessaire de
contribuer soi-même. Comme chacun fait le même raisonnement, les recettes de nature à
financer la fourniture d'éclairage public, sur la base de contributions volontaires, sont donc
nulles et il y a une « sous fourniture » du bien. Dans ce cas, seule la production publique,
assurée par l’État, apparaît comme la meilleure solution à mettre en place. En effet, seul l’État
et, d’une manière générale, les administrations publiques (APU) peuvent produire des biens
(ou des services) publics car ils ont le pouvoir de prélever l’impôt qui finance le bien public.
Or l’impôt est censé être prélevé sur tous les contribuables.

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Synthèse :

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CONCLUSION :

Bibliographie :
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Webographie :

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