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COLLOQUE INTERNATIONAL
« Les logiques et la portée des modèles
économiques : vers un éclairage du
modèle du Maroc »
- Le 22 et 23 Mars 2018
Colloque international
« Les logiques et la portée des modèles économiques : vers un éclairage du modèle du Maroc »
CONTEXTE
La dernière décennie a connu la survenance d’une importante crise financière qui n’a pas
manqué d’impacter la sphère réelle de l’économie et de donner lieu à une récession économique
d’une ampleur grave et étendue.
Comme il en est souvent avec les crises qui suscitent des changements, celle de la fin de la
première décennie du millénaire a donné lieu à une profonde réflexion sur la pertinence des
modèles économiques adoptés dans les pays touchés. Bien plus, elle a ravivé les débats sur les
questions de durabilité de la croissance, de développement et a notamment remis sur la scène de
la question de la répartition (Piketty (2013)) par exemple, qui a traité de l’aggravation des
inégalités dans des pays pourtant industrialisés et des plus riches.
Cette remise en cause des schémas selon lesquels fonctionnent les économies est justifiée
par des enjeux politiques certes mais elle est légitimée aussi par les déséquilibres sociaux
persistants et que la crise mentionnée n’a fait qu’exacerber. Maintenant dans le cas de pays en
développement comme le Maroc, la problématique est plus systémique puisqu’elle s’inscrit dans
la durée.
Plus tard, Lucas (1988) et Romer (1986) expliquent comment par la diffusion d’externalités
positives, le capital humain favorise l’amélioration de la productivité et par suite la croissance
économique et les IDE avec les transferts de technologies qu’ils supposent. Barro (1991) a
procédé aux premières vérifications empiriques de ces théories. L’intérêt de ces théories de la
croissance endogène est double du point de vue des axes de notre colloque : car si l’on considère
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l’éducation par exemple, elle apparait à la fois comme facteur de développement mais aussi
comme indicateur permettant de mesurer l’étendue des inégalités.
Plus récemment J. Stiglitz (2008) a alimenté une réflexion sur « le nouveau modèle
économique inédit de la Chine » et les raisons de son succès. Citons également l’ouvrage collectif
publié par la Banque mondiale en 2012 sous la direction de Justin Yifu Lin et dont les
contributeurs sont nombreux dont Anne Krueger, Joseph Stiglitz…, des auteurs connus depuis
plus de 40 ans par leurs travaux sur les stratégies de développement et de croissance.
- Celles des chercheurs académiques qui travaillent sur les données et tentent de
comprendre ce qui dans les comportements des agents économiques explique que la
croissance observée parvient à atténuer les taux de pauvreté mais sans annihiler la
précarité ni la persistance des inégalités. Ces dernières telles qu’appréhendées par des
indicateurs comme que le coefficient de Gini, montrent les limites les plus
inquiétantes du modèle économique marocain ; en effet ce coefficient stagne autour
39,51, or il est admis que le seuil d’intolérance sociale est de 42.
- Celles des institutions publiques : voir les travaux du HCP, les rapports du Conseil
Économique et Social et de l’Environnement ou encore de l’Observatoire National du
Développement Humain. La banque centrale (Bank Al Maghrib) recèle également
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Le graphique fourni en annexe de cette note de présentation du colloque, donne l’évolution du taux de pauvreté au
Maroc ainsi que les niveaux du coefficient de Gini.
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des informations et analyses ; et la politique monétaire qu’elle met en œuvre agit pour
une part non négligeable sur la conjoncture. Il y a également les divers départements
ministériels.
- Celles des autorités politiques, soucieuses de la stabilité sociale et de l’amélioration du
bien-être.
(1) Le modèle « public - individualiste » qui caractérise les pays du nord de l’Europe. Les
pouvoirs publics y garantissent un certain niveau de vie pour tous : les politiques
publiques y jouent en effet un grand rôle de redistribution qui atténue fortement les
inégalités et accroît les possibilités de tendance à l’égalisation des chances
d’épanouissement dans la société, avec notamment l’accès généralisé à l’éducation et une
santé de qualité. Dans ce modèle, le bien-être des individus relève essentiellement des
préoccupations des autorités publiques qui ne se « déchargent pas » sur les familles ou les
réseaux communautaires ou sociaux.
(2) Le modèle « familialiste méditerranéen » qui se traduit par un rôle dévolu aux membres
de la famille ou aux acteurs de l’économie solidaire, pour pallier les défaillances du
secteur public (pour l’accès aux soins par exemple) ; ce modèle prévaut dans les pays en
développement. Dans ce modèle le rôle redistributif des finances publiques n’est souvent
pas performant et de ce fait ne favorise pas la rupture de la transmission intergénérations
de la pauvreté et des inégalités.
(3) Le modèle à prévalence de « responsabilité partagée ». La logique sous-jacente à ce
modèle consiste à trouver un équilibre entre le rôle dévolu à la famille ou aux réseaux
communautaires et celui dévolu aux pouvoirs publics, à des degrés divers et avec des
modalités différenciées ; il s’agit par exemple des cas de la France, du Royaume-Uni et de
l’Allemagne.
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Cette classification nous a été inspirée lors de la préparation du chapitre « articulation modèle économique et
modèle social au Maroc » destiné à paraître dans le rapport 2017 de l’ONDH (Observatoire National du
Développement Humain) sur le développement humain.
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OBJECTIFS DU COLLOQUE
Dans ce contexte, la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales Aïn Chock
de l’Université Hassan II - Casablanca, organise un colloque les 22 et 23 Mars 2018, en vue de
nourrir le débat public au Maroc et de contribuer à la compréhension des questions soulevées plus
haut, voire à alimenter les décideurs en repères utiles pour les stratégies qu’ils établissent. Le
colloque est ouvert à des contributions relatives à l’expérience de divers pays et notamment la
Malaisie, la Corée, le Brésil, la Chine…
Nous souhaitons que l’esprit des communications soient « policy oriented » et de ce fait,
traitent :
b) De politiques qui semblaient solidement définies mais qui ont abouti à des résultats
décevants ; quels facteurs expliquent ces échecs ?,
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AXES DU COLLOQUE
Les communications mettront l’accent sur les questions suivantes, mais le comité
scientifique recevra toute autre soumission de thèmes récurrents relatifs au concept de modèle
économique :
- Analyse de l’histoire des réformes au Maroc et ailleurs, avec une analyse des raisons
de leurs réussites et limites.
- Analyse du poids et des manifestations des déséquilibres économiques et sociaux.
- Liens entre croissance économique et emploi dans divers pays, quels enseignements ?
- Liens entre investissement et emploi, idem.
- Politique monétaire et ses interactions avec la croissance : les conditions de
financement de l’économie.
- Politique budgétaire et les incitations ou blocages qu’elle comporte.
- Rôle différencié des indicateurs de la compétitivité au sens large (cf. les rapports du
World Economic Forum) pour la croissance : par exemple, le poids du contexte
judiciaire.
- Croissance, inégalités et pauvreté.
- Rôle de l’éducation dans la réduction des inégalités économiques.
- Contribution de l’amélioration de la santé à la croissance.
- Place de l’art et de la culture dans le développement et la croissance.
- Analyses et enseignements de l’histoire économique de pays comparables au Maroc
au début des années 70 et ayant émergé depuis.
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COMITÉ SCIENTIFIQUE
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COMITÉ D’ORGANISATION
CALENDRIER
Lancement de l’appel à communications 5 Décembre 2017
Date limite de réception des propositions de communications, sous forme
4 Février 2018
de résumés des questions à traiter
Réponse du comité scientifique 15 Février 2018
Réception des versions finales des communications 10 Mars 2018
Colloque 22 et 23 Mars 2018
CONTACTS
Les propositions de communication devront être envoyées à :
RÉFÉRENCES
- Kuznets S. (1955) « Economic Growth and Income Inequality », American Economic
Review.
- Piketty T. (2013) « Le capital au XXIème siècle », Éditions du Seuil.
- Rostow W. (1962) « Les étapes de la croissance économiques », Paris : Éditions du Seuil.
- Stiglitz Joseph E. (2008) « China: Towards a new model of development », China
Economic Journal, Vol. 1, No. 1, February 2008, 33–52.
- Yifu Lin Justin (2012) « New Structural Economics: A Framework for Rethinking
Development and Policy », World Bank.
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