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COURS DE MACROÉCONOMIE I
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Kais Saidi
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COURS DE MACROÉCONOMIE I
Première année
LAG & LAE
1
Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Objectif du cours
L’objet de ce cours est de familiariser l’étudiant avec les concepts de base
de « la macroéconomie », de manière à permettre :
2
Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Plan du cours
CHAPITRE INTRODUCTIF……………………………………………………. 5
3
Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES………………………………………………… 41
4
Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
CHAPITRE INTRODUCTIF
B- PROBLEMES ECONOMIQUES
La plupart des problèmes de l’époque contemporains et de toute autre période sont avant
tout économiques. Les problèmes se modifient de période en période mais demeurent
existants :
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
C- OBJCTIFS DE LA MACROECONOMIE
* Rôle de l’Etat
Les économistes classiques et keynésiens ont des points de vue divergents à propos du
rôle de l’Etat dans la régulation de l’activité économique et à propos de l’efficacité des
instruments à utiliser pour résoudre les problèmes macroéconomiques.
Les premiers font totalement confiance aux marchés pour stabiliser l’activité
économique. Pour eux, l’économie s’ajuste rapidement, à travers les mécanismes des
marchés aux différentes perturbations et convergent vers une situation de plein emploi.
Toute intervention de l’Etat ne fait que déstabiliser l’économie. Par contre, les seconds
estiment que les marchés ne sont pas suffisamment puissants pour ramener l’économie
vers le plein emploi.
En effet, une chute brutale de la demande peut provoquer un chômage durable et
une inflation élevée, que seul l’Etat peut réduire en relançant l’activité économique au
moyen de politiques économiques.
6
Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
* Politiques économiques
Pour résoudre les problèmes macroéconomiques, n’importe quel pays peut définir un
ensemble d’instruments ou de politiques économiques. Généralement elles sont au nombre
d trois :
La politique monétaire : c’est une politique qui repose sur le contrôle de la masse
monétaire n circulation à travers la variation de la quantité de monnaie offerte. Les
variations de l’offre de monnaie conduisent à des variations des taux d’intérêt qui
exercent des effets sur l’investissement et donc sur la production, l’emploi et les
prix.
La politique de change : c’est une politique qui repose sur la variation du taux de
change. En effet, une variation de ce taux modifie la composition de la demande
globale. Une dépréciation du taux de change réel stimule les exportations et
décourage l’importation. Les pays voulant accroitre leurs exportations recourent
souvent à la dévaluation de leur monnaie nationale par rapport aux autres
monnaies.
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
L’activité économique regroupe l’ensemble des opérations qui lient les agents
économiques entre eux. Ces opérations portent sur des grandeurs ou agrégats telles que la
production, l’investissement, la consommation, l’épargne.
- Le PIB est défini par la production (optique de production) : C’est la somme des
valeurs ajoutées sur un territoire donnée pour une période donnée.
N.B.:
Valeur ajoutée = valeur des biens et services produits – valeurs des consommations
intermédiaires.
Les consommations intermédiaires sont l’ensemble des biens et services qui sont
détruits au cours processus de production.
Le PIB est calculé à partir de la somme des valeurs ajoutées des unités résidentes à laquelle
il faut ajouter la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et diminuer les subventions sur les biens
et services.
- Le PIB est défini par la dépense (optique de dépense): Dans cette optique, le PIB se
définit comme étant égal au total des dépenses, c’est-à-dire : la consommation finale,
l'investissement (Formation brute de capital fixe (FBCF)), et les variations de stocks.
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Dans une économie ouverte les importations (notées M) s'ajoutent aux ressources, les
exportations (notées X) aux emplois :
Ressources = Emplois
PIB + Importation (M) = Consommation finale + formation Brute de capital fixe
(FBCF) + Variation des stocks + Exportations (X)
Donc,
Remarque :
Le déficit extérieur signifie que les exportations sont plus faibles que les importations et
que la production locale ne suffit pas à satisfaire la demande locale. Le déficit extérieur est
financé par le recours aux financements extérieurs (endettement).
- Le PIB est défini par le revenu (optique de revenu): le PIB est défini à partir des
revenus distribués aux facteurs de production pendant une période donnée.
N.B.:
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
. 100
Le PNB est un indicateur économique mesure la richesse produite, pendant une année, à
l’intérieur et à l’extérieur du territoire national. Il est obtenu à partir du PIB, le PNB est le
principal agrégat utilisé pour la comparaison des performances économiques à l’échelle
internationale (la Banque Mondiale opère un classement des pays selon le PNB).
Le revenu national est égal à la somme des revenus primaires perçus en une année par les
ménages qui ont participé à la production (salaires et revenus de la propriété). Ce Revenu
est égal au PNB déduction faite de la consommation de capital fixe (amortissement).
10
Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
N.B.
Amortissement: valeur de la dépréciation du capital physique (équipements,
bâtiments, …).
N.B.:
Revenu National Disponible = Revenu national + autres transferts courants reçus de l’extérieur
- autres transferts courants versés à l’extérieur
A partir de ces agrégats, certains ratios peuvent être calculés permettant une analyse de la
situation économique d’un pays.
QUELQUES RATIOS
Taux d’épargne = Epargne nationale/ Revenu national disponible
Taux d’investissement = FBCF / PIB
Taux d’investissement des entreprises = FBC/ valeur ajoutée brute
Ratios par tête (PNB, Consommation…) = Agrégat / Effectif de la population
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
VIII- Application
Le tableau suivant fournit des éléments concernant le PIB selon l’optique de la production :
2009 2010
Production 76730.1 84895.2
Consommation intermédiaire 36014.3 39926.1
Impôt sur biens et services 7328.7 8091.4
Subventions sur biens et services 2345.2 2813.9
Correction :
1- La valeur ajoutée est définie comme la différence entre la valeur finale de la production de la
production et la valeur des biens qui ont été consommé par le processus de production.
VAB = Production – consommation intermédiaire
AN:
VAB2009 = 76730.1 – 36014.1
= 40715.8
VAB2010 = 84895.2 – 39926.1
= 44969.1
2- Le PIB est un indicateur économique utilisé pour mesurer les richesses crées dans un pays et pour une
période donnée
PIB = des valeurs ajoutées + impôts sur les B/S – subventions sur les B/S
AN:
PIB2009 = 40715.8 + 7328.7 – 2345.2
= 45699.3
PIB2010 = 44969.1 + 8091.4 – 2813.9
= 50246.6
3- Le taux de croissance de PIB (r) permet de mesurer l’évolution de cette grandeur entre deux périodes
données.
AN:
r = 10%
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Un agrégat tel le PIB peut être évalué à prix courant ou à prix constant.
Le PIB nominal (en valeur) permet de mesurer la richesse créée dans une économie au
cours d’une année au prix de l’année en cours (même année). Le PIB de l’année (n) est
égal à la quantité des biens et services produits en (n) multipliée par leur prix en (n).
PIB nominal(n) = qn . Pn
Le PIB réel (en volume) permet de mesurer la richesse créée dans une économie au cours
d’une année au prix d’une année de base (référence). Cette évaluation à prix constant
élimine la hausse des prix entre deux périodes. La méthode consiste à mesurer le PIB
d’une année (n) au prix d’une année de référence (0).
PIB réel(n) = qn . P0
III- Application
Soient les évolutions du PIB aux prix courants et aux prix constants (en Md):
Correction :
1- Le taux de croissance annuel du PIB entre les années n=1 et n=2
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Ainsi pour la période 2007/2010, le taux de croissance annuel moyen du PIB aux prix courants est :
TCAM* =
Les valeurs sont exprimées aux prix constant sont inférieurs à celles des prix courants car elles sont
corrigées de l’effet prix c’est-à-dire elles sont éliminés de la hausse des prix.
L’inflation est définie comme la hausse durable du niveau général des prix qui correspond
à une baisse durable de la valeur de la monnaie nationale. On distingue traditionnellement
trois causes possibles de l’inflation : inflation d’origine monétaire, inflation par la demande
et inflation par les coûts. Il est toujours difficile, dans un contexte donné, d’identifier
précisément la source première de l’inflation observée car ces trois vecteurs d’inflation ne
sont jamais totalement indépendants.
La hausse des prix peut résulter d’une émission monétaire trop importante. Cette idée est
justifiée par la Théorie Quantitative de la Monnaie qui s’est fondée sur la relation de
causalité entre la masse monétaire en circulation dans l’économie et le niveau général des
prix. Cette relation est donnée comme suit :
M.v = P.T
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Une masse monétaire trop élevée par rapport à la production => demande
globale => des prix
L’inflation peut résulter d’une hausse des coûts de production. Les entreprises introduisent
alors l’augmentation de ces coûts dans leur prix de vente afin de préserver leur marge
bénéficière.
Un indice des prix est une moyenne pondérée des prix d’un certain nombre de biens et de
services, qui permet de rendre compte de la hausse des prix ou de l’inflation. L’inflation
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
peut être définie comme étant la hausse continue du niveau général des prix correspondant
à une érosion du pouvoir d’achat de la monnaie.
Les indices des prix les plus utilisés sont l’indice des prix à la consommation (IPC)
et le déflateur du PIB (indice implicite du PIB).
L’indice des prix à la consommation (IPC), connu aussi sous le nom du niveau général des
prix de la consommation familiale est la mesure de l’inflation la plus utilisée. Il a comme
vocation première de mesurer l’évolution, au cours du temps, des prix d’un panier de biens
et services, consommés par les ménages.
L’IPC mesure la hausse des prix d’un panier des biens de consommation et de
services composés de six groupes de produits à savoir : Alimentation ; Logement;
Habillement ; Soins ; Transport ; Loisir, culture et divers.
L’IPC est calculé en pondérant le prix de chaque produit par la part de ce produit
dans les dépenses de consommation des ménages.
Exemple :
Supposons que les consommateurs achètent trois biens : produit alimentaires, logement, et transport.
Supposons également que d’après une enquête de consommation, les ménages consacrent 50% de leur
dépense (budget) en biens alimentaires, 30% en logement et 20%, en transport.
En prenant 2009 comme année de base, nous supposons que le prix de chaque produit est égal à 100.
Ceci indique également qu’à l’année de base, l’IPC est égal à
En 2010, supposons que les prix des biens alimentaires, du logement et du transport ont augmenté
respectivement de 6.9%, 3.8% et 2.4%.
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
b- Le déflateur du PIB
Le déflateur du PIB appelé aussi l’indice implicite (des prix) du PIB est une moyenne
pondérée des prix de tous les biens et services du PIB c’est à dire de toutes les
composantes du PIB (consommation, investissement et exportations nettes). Le Déflateur
du PIB est défini comme étant le rapport entre le PIB nominal et le PIB réel.
- Le PIB nominal ou le PIB à prix courants (PQ) est le PIB d’une année donné exprimé
aux prix de marché de la même année. Il est égal à la quantité des biens et services
produits au cours d’une année multipliée par leur prix de cette même année.
- Le PIB réel ou PIB à prix constants (Q) est le PIB d’une année de base ou année de
référence. Le PIB réel élimine la hausse des prix (inflation) et mesure, l’enrichissement
effectif ou réel du pays.
- Le Déflateur du PIB serait donc égal à :
Exemple
Année 1 Année 2
Production en unités 10.000 10.200
Prix d’une unité 3D.000 3D.600
PIB nominal(PtQ t) 30.000 37.720
PIB réel (P0Q t) 30.000 30.600
Déflateur de PIB ( année de base = année 1 ) 100 120
Nous constatons, pour cette économie, que le PIB nominal a augmenté de 22.4% entre les deux
années. Cependant, si on prend l’année 1 comme année de base, le PIB réel augmente seulement de 2% et
cela correspond exactement à l’augmentation effective de la production en volume.
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
La consommation signifie l’ensemble des dépenses (des achats) effectués par les ménages
(familles) pour satisfaire les besoins d’habillements, d’alimentations, etc. La fonction de
consommation peut-être définie comme étant la relation qui établit le lien entre la
consommation et les variables capables de l’influencer.
Fondements :
Forme :
C = c Yd + Co
Avec,
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Propriétés :
0<c<1
PMC = C / Y
Synthèse :
C = c Yd + Co
(1) C = f+(Yd)
(2) 0< Pmc < 1
(3) PMC > pmc
(4) PMC est décroissante en fonction du revenu
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c – Représentation graphique
C Yd = C
Co
S<0
45°
YdE Yd
a – Présentation
S = Yd – C
Comme l’épargne est la partie du revenu non consommée, la fonction d’épargne se déduit
par simple soustraction de la fonction de consommation. En effet :
Yd = S + C => S = Yd - C
S = Yd – ( c Yd + Co)
S = Yd – cYd – Co
S = (1-c) Yd – Co
S = s Yd – Co
s : désigne la propension marginale à épargner (Pms). Elle représente la part d'une unité de
revenu supplémentaire consacrée à l’épargne, c'est-à-dire le rapport entre la variation de
l’épargne et la variation du revenu.
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Pms = s = ΔS / ΔY) ;
PMS = S/ Y
Pmc + Pms = 1 :
Y=C+S
ΔY = ΔC + ΔS
ΔY/ ΔY= ΔC/ ΔY + ΔS/ΔY
1 = Pmc + Pms
PMC + PMS = 1 :
Y=C+S
Y/ Y= C/Y + S/Y
1 = PMC + PMS
C, S Yd = C
S>0 C= c Yd + Co
Co
S<0 S = s Yd - Co
45°
S>0
S<0 YdE Yd
- Co
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
III- Application
Correction :
1- L’épargne est la partie du revenu non consommée. Il est défini par la relation suivante entre l
revenu et la consommation.
S = Yd - C
S = Yd – ( 0,7 Yd + 3)
S = Yd – 0,7Yd – 3
S = (1-0,7) Yd – 3
S = 0,3 Yd – 3
Pour Keynes, l’épargne dépond principalement du revenu disponible, alors que pour les classiques
l’épargne dépond du taux d’intérêt (S = a + br).
C = 0,7 Yd + 3 Yd 0 30
C 3 24
S = 0,3 Yd - 3 S -3 6
C, S Yd = C
24 S>0 C= 0,7 Yd + 3
6 S = 0,3Yd - 3
3 S<0
45°
S>0
S<0 YdE 30 Yd
-3
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
L’investissement est l’ensemble des biens et services achetés par les agents au cours d’une
période donnée pour produire ultérieurement d’autres biens et services.
Exemple :
N.B. :
Le taux d’intérêt est une variable clé à la décision d’investissement. En effet, la rentabilité
d’un investissement peut se mesurer en recourant au critère de la valeur actualisée nette
(VAN), ou celui du taux de rendement interne (TRI).
VAN=
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
VAN=
Soit :
Règle de décision :
Pour chaque projet il existe un taux d’intérêt interne ou propre qui permet de
mesurer sa rentabilité et la comparer à l’investissement de placement. Le taux de
rendement interne (TRI) appelé aussi efficacité marginale du capitale (EMC) est le taux
d’actualisation qui rend la valeur actuelle nette égale zéro. En d’autres termes, le TRI
correspond au taux d’intérêt pour lequel la valeur actuelle du cash flow net est égale au
coût d’investissement.
Mathématiquement :
TRI = r*/
TRI= r*/
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Si TRI < r => le projet est non rentable par rapport au placement.
c – Application
Années De 1 à 2 De 3 à 5
Recettes annuelles 1000 1100
Dépenses annuelles 300 450
Correction :
Années De 1 à 2 De 3 à 5
Recettes annuelles 1000 1100
Dépenses annuelles 300 450
cash-flows nets (CFN) 700 650
2- Calcul de la VAN
VAN = + + + - 1300
VAN = 168,5
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
3- Calcul du TRI
r = 9% VAN = 168,5
r* = ? VAN = 0
Dans l’ordre décroissant des rendements attendus, on obtient la suite des projets F, B, E,
A, C, D.
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
EMC
(I)
EMC
I= f- (r)
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
(r) S1 S0 S1
r1 E1
r0 E0
(I)
I1 I0
Ce principe suppose :
l'existence d'une pleine utilisation des capacités productives c'est-à-dire que le taux
d'utilisation des capacités de production doit être proche de 100 % ;
la production s’ajuste immédiatement à la demande anticipée (quantité produite =
quantité demandée) ;
le coefficient de capital (v) est stable au cours du temps (ce dernier désignant le
rapport entre K, le capital, et Y, le volume des quantités produites) est stable au
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Pour les deux premiers mois, le volume des ventes est stable à 10000 lots de CD par
mois de telle sorte que le nombre de machines nécessaire est de 100. Les dépenses
d'investissement sont nulles. A partir du mois 3, les ventes commencent à croître: elles
augmentent en effet de 1000 lots par mois au cours du mois 3 et 4.
Pour répondre à cette demande, le stock des machines passe à 110 en mois 3 et à 120
en mois 4. Puisque les dépenses mensuelles d'investissement sont les variations
mensuelles du stock de machines, les dépenses mensuelles d'investissement sont égales à
10 et restent constantes au cours des deux mois.
Pourtant, on remarque que la variation des dépenses d'investissement est de 10
machines en mois 3 et de 0 en mois 4. Nous pouvons donc dégager une première
conclusion de l'accélérateur des investissements:
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Les ventes doivent augmenter à un rythme croissant pour que les dépenses
d'investissement augmentent à un rythme stable.
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Ce modèle simplifié a comme objectif d’expliquer la relation qui existe entre la demande
effective et le niveau de production (Y). Pour Keynes, la demande effective dans l’économie
s’exprime par quatre grandes catégories de dépenses :
1- Les dépenses de consommation des ménages (C) ;
2- Les dépenses d’investissement (I) ;
3- Les dépenses publiques, à partir des recettes fiscales, des emprunts ou de l’émission de
monnaie (G) ;
4- Les exportations nettes, soit la valeur des produits exportés moins la valeur des
produits importés (X-M).
Si la demande globale représentée par la somme de ces quatre catégories de dépenses
projetées est insuffisante, le modèle keynésien prévoit que l’économie parviendra à un
équilibre de sous-emploi entre l’offre globale et la demande globale.
Pour Keynes, le niveau de production d’équilibre sur le marché des biens et services et
déterminé par la demande effective, c’est-à-dire :
Y= C + I + G + (X-M)
Supposons une économie fermée à trois agents en situation de sous-emploi (les ménages, les
entreprises et l’Etat) décrite par le modèle suivant :
=> I, G et T : Sont des variables exogènes (ne sont pas déterminées par le modèle).
L’équilibre sur le marché des biens et services est donnés par la relation suivante :
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Y= C+I+G
Y = Co + c Yd + Io + Go
Sachant que Yd = Y – T (le revenu disponible est égale au revenu net d’impôt).
Y = Co + c (Y-T) + Io + Go
Y = Co + cY – cT + Io + Go
Y (1- c) = Co – cT + Io + Go
Y= [Co – cT + Io + Go]
Exemple :
- Si c = 0,8 => k = = =5
- Si c = 0,5 => k= =2
La comparaison de ces deux situations montre que le plus la propension marginale à
consommer est élevée, plus le multiplicateur est élevé.
* Interprétation du multiplicateur :
Y= [Co – cT + Io + Go]
Y= K . DA
k=
=> k = =
Pour expliquer cette multiplication, nous prenons un exemple d’une économie décrite comme
suit :
C = 0,8 Y + 100
I = 200
G = 100
T = 100
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Y= [Co – cT + Io + Go]
Y = 5 * 500 = 2500
Supposons que ΔI= 100 => ΔY = 5 * ΔI
=> ΔY = 5 * 100 = 500
Cette multiplication provient du fait que chaque augmentation de la demande donne lieu à
une augmentation de la production (y).
Supposons une économie ouverte à quatre agents en situation de sous-emploi (les ménages, les
entreprises, l’Etat et l’extérieur) donnée par le modèle suivant :
C = Co + c Yd
T=tY
G = Go
I = Io
X = Xo
M = Mo + mY
Y= C+I+G+X–M
Y = Co + cYd + Io + Go + Xo – Mo – my
Y = Co + c(Y- T) + Io + Go + Xo – Mo – my
Y = Co + c(Y- ty) + Io + Go + Xo – Mo – my
Y = Co + cY- cty + Io + Go + Xo – Mo – my
Y- cY + ctY + mY= Co + Io Go + Xo – Mo
Y(1-c + ct + m) = Co + Io Go + Xo – Mo
Y= . [Co + Io + Go + Xo – Mo]
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Avec, DA = Co + Io + Go + Xo – Mo et k = =
III – Application
C= cYd + Co (1)
T= tY (2)
I= Io (3)
G= Go (4)
Correction :
1) Ce modèle est un modèle keynésien où le niveau de production est déterminé par celui de la demande,
l’investissement et les dépenses publiques sont exogènes et la consommation ne dépend que du revenu
disponible. La relation 1 indique une fonction de consommation keynésienne où la Pmc est constante,
positive et compris entre 0 et 1 (0 < c < 1). Elle indique que la consommation est une fonction croissante du
revenu disponible.
Y= C+I+G
Y = Co + cYd + Io + Go
Y = Co + c(Y- T) + Io + Go
Y = Co + c(Y- ty) + Io + Go
Y = Co + cY- cty + Io + Go
Y- cY + ctY = Co + Io + Go
Y (1- c + ct) = Co + Io + Go
Y=
Y= [Co + Io + Go ]
A. N.
Y*= 16000
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
C = 0.64 Y + 1260
Y 0 1000
C 1260 1900
DG = C + I + G
DG = 0.64Y + 1260 + 2500 + 2000
DG = 0.64 Y + 5760
Y 0 1000
DG 5760 6400
DG, C, I, G
Y = DG
5760
1260
45°
1000 Y
Ce modèle considère deux équilibres, celui du marché des biens et services (IS pour
Investment-Saving), et celui de la monnaie (LM pour Liquidity-Money).
L’équilibre de ces deux marchés détermine le niveau d’équilibre du taux d’intérêt et du
revenu (y*, r*).
Le marché d'un bien ou d'un service est le lieu de rencontre entre les offreurs et les
demandeurs des biens et services. A travers ce marché les offreurs (producteurs)
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Y=C+I+G
Y = c (Y – T) + Co + Go + Io – br
Y = c Y – cT + Co + Go + Io - br
Y= [- cT + Co + Io + Go ] – . r (IS)
On peut dire qu’il existe une relation de diminution entre le revenu (Y) et le taux
d’intérêt (r). Cette relation s’appelle la relation IS.
( r)
IS
(Y)
c – Déplacement de la courbe IS
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
(r)
ΔG > 0
ΔG < 0 IS’
IS
IS’’
(Y)
II – Le marché monétaire
L’équilibre du marché monétaire est réalisé quand l’offre de monnaie égalise celui de la
demande.
Quelque soit pour les classiques ou les keynésiens, l’offre de la monnaie est
déterminé d’une manière exogène, c’est-à-dire qu’il est dicté par les responsables de la
politique monétaire (Etat ou la BCT).
Ms = cost
Concernant la demande de monnaie, les classiques considèrent que la monnaie est
demandée seulement pour faire des transactions c’est-à-dire pour acheter des biens et
services. Keynes considère que la monnaie est demandée non seulement pour faire des
transactions mais aussi pour faire de la spéculation.
Le motif de transaction dépond positivement du revenu par contre le motif de
spéculation dépond négativement du taux d’intérêt. La demande totale est donnée par la
fonction suivante :
Md = (Y) + (r)
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
L’équilibre sur ce marché existe si l’offre de la monnaie est supposée constante et égale à
la demande de monnaie qui dépond du revenu et du taux d’intérêt.
Ms = Md
Ms = (Y) + (r)
L’équilibre du marché monétaire est donc donné par une seule équation avec deux
inconnues qui sont Y et r. Cette relation s’appelle la relation LM.
Ms = Md
( r)
xB
x A
LM
(Y)
c – Déplacement de la courbe LM
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
( r) LM’’
LM
LM’
Ms < 0
Ms> 0
(Y)
- L’équilibre du marché des B et S est décrit par la relation IS qui représente une
seule équation à deux inconnues (r et y).
- De même, l’équilibre du marché monétaire est donné par une seule équation LM
avec les deux mêmes inconnues.
Cependant, on peut déterminer l’équilibre global de ces deux marchés (IS = LM) en
faisant la résolution de système suivant :
IS : Y= [- Ct + Co + Io + Go ] – . r
LM : Ms = (Y) + (r)
( r)
LM
r*
IS
(Y)
y*
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
Remarque :
Chez keynes, la demande détermine l’offre. Dans ce cas, le problème de chômage peut être
réduit à travers une augmentation de la demande (en augmentant les G ou en réduisant les
T). En effet, si la demande augmente, l’offre augmente aussi et par conséquent le chômage
baisse.
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Kais SAIDI COURS DE MACROÉCONOMIE I
ÉLÉMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
Bailly, J.L., Caire, G., Lavialle, C. & Quiles, J.J., Macro-économie, cours, méthodes,
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