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Université Sultan Moulay Slimane

-Faculté D’ECONOMIE ET DE GESTION


Béni Mellal

INTRODUCTION À LA
MACROÉCONOMIE

Pr. Aïcha El Alaoui


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Programme
Partie introductive
1.Importance de la macro
2. Discipline multiple
3. Relation : micro, méso et macro
4. Objectifs de l’étude macro
5. Instruments d’analyse de la macro
Partie II. Fonctions de comportement dans les théories économiques
1. Comportement de la consommation
2. Comportement de l’investissement
Partie III. Le modèle de la demande et de l’offre agrégées
1. Demande agrégée (DA)
2. Offre agrégée (OA)
3. Politiques de stabilisation ou d’accompagnement
Partie IV. Le modèle IS-LM et l’équilibre macro-économique
1. Marché des biens et services et Courbe IS
2. Marché monétaire et courbe LM
3. Equilibre intégré : modèle IS-LM
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Partie Introductive
Pourquoi étudier la macro?

Quelle est son importance pour un individu?

Quels sont les domaines de recherche d’un macroéconomiste?

Existe-t-il un modèle idéal pour comprendre une réalité économique?

Existe-t-il une relation entre macro, méso et micro?

Quelles sont les données ou les agrégats que les macroéconomistes


étudient?
4

Partie Introductive
1.Importance de la macro 1/3
• Evénements quotidiens ou la nouveauté quotidienne:
augmentation de chômage, Bank AL Maghreb prend
des mesures pour diminuer l’inflation, diminution
des impôts directs, augmentation de la TVA,….

⇒ ce sont des événements macroéconomiques.


5

Partie Introductive
Importance de la macro 2/3
Problème : l’impact de ces événements sur la vie de tous les
citoyens:
- Les chefs d’entreprise doivent anticiper la hausse des revenus
des consommateurs pour prévoir la demande de leurs
produits ;
- Les personnes âgées ou retraitées vivant avec un revenu fixe
se demandent à quelle vitesse les prix augmentent (taux
d’inflation);
- Les nouveaux diplômés à la recherche d’un emploi espèrent
un rebond de l’économie qui incitera les entreprises à
embaucher à nouveau;
- Les planificateurs doivent réfléchir sur la situation
économique internationale;…
6

Partie Introductive
Importance de la macro 3/3
⇒ l’étude de la macro permet à tous les agents de répondre à
leurs besoins.

Ainsi,
La macro permet d’expliquer pourquoi certaines situations
existes dans certains pays à leurs qu’elles sont absentes dans
d’autres pays telles que:
✓ une forte croissance des revenus au cours du dernier siècle
alors que d’autres restent enlisés dans la pauvreté;
✓ Un fort taux d’inflation de certains pays alors que d’autres
pays peuvent maintenir stable le niveau général des prix;….
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Partie Introductive
2. Discipline multiple
• Les problèmes qu’abordent la macro sont très
différents. (Exemple)
⇒aucun modèle ne peut résoudre tous les problèmes
économiques: pas de modèle unique ou correct.
⇒les macroéconomistes utilisent de nombreux modèles
différents pour expliquer et comprendre des phénomènes
assez divers: chaque modèle doit être utiliser de façon
adéquate en fonction des objectifs poursuivis.

Conclusion: la macro comme un couteau suisse, un ensemble


d’outils complémentaires mais distincts qui peuvent être
appliqués de différentes manières dans différentes
circonstances.
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Partie Introductive
3. Relation : micro, méso et macro
• Microéconomie : petite taille
- Etudie les décisions individuelles des agents économiques et
leurs interactions dans des marchés.
• Mésoéconomie moyenne taille
- Etudie un marché, un secteur, groupes d’entreprises, une
région,…
• Macroéconomie grande taille
- Etudie le fonctionnement de l’ensemble de l’économie;
- Explique comment les changements économiques affectent
tous les agents économiques et tous les marchés.
Partie Introductive
9

Relation: micro, méso et macro


La micro s’attache à comprendre comment les ménages et les
entreprises prennent leurs décisions et comment ces décisions
s’influencent mutuellement sur le marché.
⇒ces multiples interactions ont une influence sur l'ensemble de
l’économie: la macro et la micro sont inextricablement liées:
➢ Impossibilité d’étudier l’économie dans son ensemble sans prendre
en compte les décisions des acteurs économiques individuels ou
groupes d’individus.
➢ Méso est une catégorie intermédiaire entre les dimensions
traditionnelles micro et macro-economiques

Exemple: (marché de la Pizza/ Chawarma)


- Pour comprendre ce qui détermine la dépense totale, il est nécessaire de
comprendre le comportement d’une famille (arbitrage entre
consommation, épargne, loisir, …);
- Pour comprendre ce qui détermine la dépense de l’invst totale, il est
nécessaire de comprendre le comportement d’une entreprise (la
construction d’une nouvelle usine, achat des matériels,…)
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Partie Introductive
4. Objectifs de l’étude macro
Le macroéconomiste poursuit quatre objectifs
majeurs:
➢ Objet de la comptabilité macroéconomique : Explication du
comportement des groupes d’agent par des agrégats macro;
➢ Objet des lois macroéconomiques: Etude des relations entre des
variables macro afin de déterminer l’existence de rapports stables dans le
temps;
➢ Objet de la modélisation macroéconomiques : Analyse des principaux
déséquilibres qui peuvent apparaître entre les agrégats comme
augmentation des prix, chômage, déficit des finances publiques, déficit de
la balance commerciale avec l’étranger;
➢ Objet de la politique économique: Etude des moyens permettant de
corriger ces déséquilibres et d’atteindre certains buts fixés (stabilité des
prix, plein emploi, équilibre extérieur, …).
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5. Instruments de l’analyse macro

• L’agrégat qui mesure la valeur de


l’activité économique?
Définir les données ou les • L’agrégat qui mesure le coût de la
statistiques qu’utilisent le vie?
macroéconomiste?
• L’agrégat qui mesure le chômage?
• L’agrégat qui mesure le stock du
capital ou l’investissement?...
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Définition
- Le macroéconomiste travaille sur des agrégats càd
sur des variables qui mesurent une réalité à
l’échelle de la nation.

Exemple:
Macro Micro
Consommation des Ménages Consommation Individuelle
Produit National Chiffre d’Affaire d’une firme
Indice Général des Prix Prix pratiqué par une firme sur
un marché particulier
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Partie II. Fonctions de comportement


dans les théories économiques

• Les hypothèses de
chaque théorie;
Définir les comportements de
consommation et de l’investissement • Les implications et les
dans la théorie classique et la théorie limites de chaque
keynésienne ? théorie;
• Le point d’équilibre et
le déplacement de
l’équilibre.
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Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
1.Le comportement de la consommation

1.Le comportement de la consommation


Définition:
• La consommation est l’une de plus importante composante
dans la demande globale⇥ elle a une grande importance
dans l’analyse économique
• La consommation est définit comme l’acte de destruction
d’un bien ou d’un service. Elle peut être une consommation
finale (CF) ou consommation intermédiaire (CI):
❖La CI se rapporte à un bien ou un service qui n’a pas encore
achevé son itinéraire dans le processus productif et qui est appelé
à être transformer en un autre bien elle correspond, donc, à une
destruction créative;
❖La CF est un acte de simple «destruction » destinés à satisfaire
un besoin humain.
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Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques

1.Le comportment de la consommation


Questions:

• Quel est le montant du revenu affecté à la consommation?


• Quelles sont les variables explicatives de l’évolution de la
CF?
• Comment on peut satisfaire nos besoins individuels ou
collectifs ?
• Comment on peut choisir entre consommation, épargne,
loisir,…?
Hypothèse: la consommation est considérée comme finale et
privée. La consommation finale publique (les dépenses
publiques) est exclue de l’analyse.
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Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
1.Le comportement de la consommation

1.1. La fonction de consommation Keynésienne


(F.C.K)

Les ménages perçoivent des revenus en contrepartie de leur


travail et de leur détention de capitaux. Ils paient des impôts
à l’Etat et décident ensuite comment répartir ce revenu après
impôts entre consommation et épargne. La consommation
dépend du revenu courant ou plus précisément du revenu
disponible:
C=f(Yd) avec Yd= Y-T
17
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
1.Le comportement de la consommation
1.1.La F.C.K
hypothèses:
Hyp1. La Pmc (0<Pmc<1) mesure la part consommée de chaque dirham
supplémentaire de revenu: c’est « la loi psychologique fondamentale sur
laquelle nous pouvons nous appuyer en toute sécurité, à la fois à priori en
raison de notre connaissance de la nature humaine et à posteriori en raison
des renseignements détaillés de l’expérience, c’est qu’en moyenne et la
plupart du temps, les hommes tendent à accroître leur consommation à
mesure que le revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que
l’accroissement du revenu » J.M. Keynes, La Théorie générale de l'emploi, de
l'intérêt et de la monnaie (1936).


18
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
1.Le comportement de la consommation

1.1.La F.C.K
A. Hypothèses:
Hyp2. Selon la loi psychologique fondamentale, même si le revenu
disponible est nul, la consommation est positive. Il existe un seuil
minimum de consommation qui correspond au minimum vital et qui sera
appelé consommation incompressible.
⇒La F.C.K se présente comme suit :

Ct = C0 + cYdt
où C0 est la consommation incompressible supérieure strictement à zéro
(positive) et « c » est un paramètre positif compris entre 0 et 1.
Hyp3. La part consommée du revenu (PMC) diminue à mesure que le revenu
augmente. Pour Keynes, l’épargne est un luxe: les riches épargnent une part plus
grande de leur revenu que les pauvres.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 19
1.Le comportement de la consommation
1.1.La F.C.K
B. Caractéristiques de la F.C.K:
La F.C.K a un certain nombre de caractéristiques à savoir:
▪ La consommation des ménages comporte deux composantes : une composante
autonome (C0) et une composante induite (c Yd).
▪ La propension marginale à consommer, qui mesure la variation de la
consommation des ménages conséquente à la variation du revenu disponible
d’une unité, est constante et comprise entre zéro et un:
avec 0 < c < 1.
▪ La propension moyenne à consommer, qui mesure la consommation des ménages
par unité de revenu disponible, est décroissante et supérieure à la propension
marginale à consommer :

⇒La PMC décroît de ∞ à c: Pour des revenus disponibles très élevés, la PMC tend
vers la PmC.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 20
1.Le comportement de la consommation
1.1.La F.C.K
Représentation de la F.C.K:
C

C=C0+c Yd
PmC

C0
PMC
Yd

T.A.F: Calculer la PMS et la PmS


21
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
1.Le comportement de la consommation
1.1.La F.C.K
C. Les implications de la F.C.K
Les économistes ont constaté que:
• Pour des ménages à revenus différents, la PMC est de plus en plus faible à
mesure que le revenu disponible augmente et par conséquent la PMS est de
plus en plus élevée.
• Pour un pays donné, la PMC doit diminuer au fur et à mesure que le niveau de
vie de la population s’élève.
• Pour une comparaison entre pays, la PMC est plus faible (la PMS est plus
élevée) pour les pays les plus riches (l’inverse reste vrai pour les pays
pauvres).
A retenir: la consommation constitue le moteur de la croissance économique
puisqu’elle est la composante principale de la demande, donc la baisse de la
PMC ne manquerait pas, à terme, de mener les économies qui s’enrichissent
vers une stagnation séculaire.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 22
1.Le comportement de la consommation
1.1.La F.C.K
D. Les limites de la F.C.K
La F.C.K a été critiqué sur plusieurs flancs, notamment :
• Kuznets a constaté, après une étude sur des données américaines, que la
part de la consommation dans le revenu est en fait remarquablement
stable de décennie en décennie en dépit de l’accroissement substantiel des
revenus survenu au cours de la période étudiée: il y a une stabilité du taux
de croissance et du taux d’épargne.

C
FC à LT, PMC
stable

FC à CT, PMC
décroissante

Y
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 23
1.Le comportement de la consommation
1.1.La F.C.K
D. Les limites de la F.C.K
• L’hypothèse du revenu courant ne peut rendre compte du comportement
de consommation des ménages dont les revenus subissent des variations
aléatoires importantes tels que les exploitants agricoles soumis aux aléas
climatiques ou certaines activités soumises à des variations saisonnières
importantes. En effet, ces catégories de ménages procèdent souvent à un
lissage de leurs revenus en épargnant durant les années « grasses » et en
désépargnant durant les années « maigres ».
• La F.C.K a donné une explication statique du comportement des ménages
dans la mesure où elle ne rend pas compte de l’arbitrage entre la
consommation présente et la consommation future et donne à l’épargne
un statut de simple résidu. Par ailleurs, il n’ya aucun fondement
microéconomique à la formulation macroéconomique du comportement
de consommation.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 24
1.Le comportement de la consommation
1.2. Autres fonctions de consommation
✓ La théorie du choix intertemporel de Irving Fisher (1930):
Le but de cette approche est de donner un fondement
microéconomique à la fonction de consommation
macroéconomique. Elle est d’inspiration néoclassique, les agents
sont supposés adopter un comportement rationnel et agissent dans
un environnement de concurrence parfaite. Ces agents raisonnent
en terme réel et adoptent un comportement calculateur de
maximisation de la fonction objectif sous contrainte.
Il suppose que la consommation est fonction du revenu calculé sur
toute la durée de vie des gens.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 25
1.Le comportement de la consommation

1.2. Autres fonctions de consommation


✓ L’hypothèse du cycle de vie de Franco Modigliani:
Cette approche va supposer que le revenu est cyclique (le revenu est
variable le long de la vie ‘période active et période inactivitée’) et
que les ménages vont transférer une partie de leurs revenus des
années «grasses» vers la consommation des années «maigres».
L’objectif de ces transferts de revenus est d’avoir une structure de
consommation relativement stable durant toute la vie.
26
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
1.Le comportement de la consommation

1.2. Autres fonctions de consommation


✓ L’hypothèse du revenu permanent de Milton Friedman:
La consommation dépend essentiellement du revenu permanent dans
la mesure où les consommateurs ont recours à l’épargne et à
l’emprunt pour lisser leur consommation en réaction à des
variations temporaires de leurs revenus.

Il existe d’autres applications empiriques pour élaborer une


fonction de consommation.
27
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques

2.Le comportement de l’investissement


A. Définition:

• Les dépenses en biens d’invst visent à fournir un niveau de vie


plus élevé à une date ultérieure. L’invst est la composante qui
relie le présent et le futur.

• Les dépenses en biens d’invst jouent un rôle essentiel non


seulement dans la croissance de LT mais également dans
l’activité économique à CT car l’invst est la composante la plus
volatile du PIB.
28
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement

B. Types d’invst:
On peut distinguer les dépenses d’invst:

➢ L’invst fixe: les entreprises dépensent pour l’achat d’usines, d’outillages ou


d’équipements ou pour le financement des études,…;

➢ L’invst résidentiel: les ménages consacrent à l’achat de biens immobiliers


neufs pour y vivre ou pour les louer ;

➢ L’invt en stocks: les entreprises placent dans leurs stocks des MP, des
fournitures, des produits semi finis,…

➢ L’invst en biens publics: l’Etat consacre aux équipements collectifs


(autoroute, barrages, électrification …).
29
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement
C. Rôle de l’invst :
L'invest joue un double rôle au sein de l’activité économique :
- l’invest est une composante de la demande finale globale: il est, comme la
consommation, une dépense et à ce titre, il peut soutenir l’activité économique
indépendamment de l’usage concret auquel il est destiné.
-l’invest est un facteur de production: il l’investissement est souvent considéré
comme le moteur de la croissance économique dans la mesure où il accroît les
capacités productives du pays et améliore sa productivité.
NB.
La plupart des dépenses d’investissement sont consacrées à l’invst fixe des entreprises.
Un invst est ‘fixe’ parce que le capital consacré à l’acquisition de ce bien reste en
place pendant un certain temps, au contraire de l’invst en stock, dont les éléments
sont utilisés ou vendus peu après avoir été placés en stocks. Exemple: achats des
fournitures de bureaux, achat ou construction de l’usine, achats des ordinateurs,
acquisition des voitures de la société, ….
30
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement

D. Questions :

➢ Quels sont les facteurs explicatifs de l’invst?

➢ Quelles sont les politiques de l’encouragement de l’invst ou


désinvestissement?

➢ Pourquoi l’invst augmente pendant les phases d’expansion et


diminue pendant les phases de récession?
31
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement
2.1. La théorie keynésienne de la fonction
d’investissement
La décision d’investissement est le fait que le producteur décide de transformer
des avoirs monétaires en actifs physiques, c'est-à-dire en biens
d’équipement. Cette décision va dépendre, selon Keynes, de deux facteurs
essentiels:

❖Le taux d’intérêts réel: il mesure le coût d’emprunt qui permet de financer
les invest (ou le coût d’immobilisation des fonds qui ne pourront pas être
placés);

❖Les anticipations sur l’évolution future de la demande (les perspectives de


marché) ou plus généralement, les anticipations des conditions économiques
futures.
32
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement
2.1.La théorie keynésienne de la fonction d’investissement

A. Rôle du taux d’intérêt dans la décision d’invst

Tout investissement doit être financé, soit par des fonds propres, soit par des
emprunts. Et dans les deux cas, les intérêts représentent le coût rattaché à
cet investissement. Et comme les entrepreneurs cherchent toujours la
rentabilité financière, ils vont comparer ce coût avec le rendement du projet.
Cette comparaison est faite avec la Valeur Actuelle Nette (VAN) et par le
taux de rendement interne (TRI).
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Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement
2.1.La théorie keynésienne de la fonction d’investissement
A. Rôle du taux d’intérêt dans la décision d’invst
La Valeur Actuelle Nette (la VAN)

Somme des recettes Coût d’achat des


nettes attendues (RN) équipements

⇒Projet est rentable Ssi sa VAN est positive.


Avec:
-I0 représente la dépense d’investissement à engager immédiatement pour
l’acquisition de biens d’équipement dont la durée de vie est de n années
-RN1, RN2, …, RNn sont les recettes nettes attendues, ou les rendements
escomptés, par un entrepreneur qui envisage d’acheter des biens
d’équipement d’une valeur I0.
- r est le taux d’intérêt et n la durée de vie utile des équipements.
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Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement
2.1.La théorie keynésienne de la fonction d’investissement
A. Rôle du taux d’intérêt dans la décision d’invst
Le Taux de Rendement Interne (le TRI)

Le TRI, appelé aussi l’Efficacité Marginale du Capital (EMC), est le taux


d’actualisation (ρ) qui rend la différence entre la valeur présente de
l’investissement et ses revenus futurs égale à zéro. Le TRI d’un projet ρ est
tel que:

Revenus futurs Valeur présente d’invst

⇒Pour qu’un investissement soit réalisé, il faut que : son TRI (ρ) soit
supérieur au taux d’intérêt (r).
35
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement
2.1.La théorie keynésienne de la fonction d’investissement
A. Rôle du taux d’intérêt dans la décision d’invst
Représentation graphique:
Plus le taux d’intérêt est faible, plus le

r montant des investissements est


élevé du fait qu’il y aura de plus en
plus de projets rentables.
L’investissement est donc une
fonction décroissante du taux
d’intérêt

I = f (r) avec
I
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 36
2.Le comportement de l’investissement
2.1.La théorie keynésienne de la fonction d’investissement
B. Rôle de la demande anticipée dans la décision d’invst
Idée de base:
L’idée de base de cette théorie est que plus l’output sera élevé, plus le capital nécessaire
pour le produire est important, et plus donc il faut investir.

Hypothèses du modèle :
Pour qu’une variation de la demande se traduit par un accroissement des capacités de
production, trois conditions, au moins, doivent être vérifiées :

H1 : Les capacités de production sont pleinement utilisées. Il n’y a pas de capitaux


oisifs.

H2 : La production s’ajuste immédiatement à la demande de sorte que la production


remplace la demande dans la fonction d’investissement.

H3 : La fonction de production est à coefficients fixes et aux rendements d’échelle


constants.
37
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement
2.1.La théorie keynésienne de la fonction d’investissement
B. Rôle de la demande anticipée dans la décision d’invst
L’investissement est une fonction croissante du niveau de production, si on suppose
que la production s’adapte immédiatement à la demande anticipée, c'est-à- dire que :
Ya=Y (Hyp.3) :

CONCLUSION

En définitive, la demande d’investissement dans la théorie keynésienne


dépend aussi bien du taux d’intérêt que du volume des ventes anticipé.
38
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction
d’investissement
L’investissement est défini comme la différence entre le stock de capital désiré et
le stock de capital existant moyennant un coefficient d’ajustement qui est
compris entre 0 et 1.

Pour simplifier la présentation du modèle, on suppose que l’économie comporte


deux entreprises:

❑ Une entreprise de production (A) qui produit les biens et services et utilisant
du capital qu’elle loue;

❑ Une entreprise de location (B) qui réalise tous les investissements de


l’économie. Elle achète les biens de capital et les loue à l’entreprise de
production.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 39
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction d’investissement

A. Le comportement de l’entreprise de production (A)


Question : Quel est le loyer de capital?
Hypothèses:
❑ La fonction de production est de courte période où le facteur travail sera
considéré comme constant, le capital étant le seul facteur variable
⇒l’entreprise maximise son profit sous la contrainte du facteur de
capital (le stock de capital optimum qui maximise son profit).
Donc, la décision d’acquérir davantage de capital se base sur le concept de la productivité
marginale de capital (PmK) qui mesure la quantité de production supplémentaire que
l’entreprise A obtient grâce à toute unité additionnelle de capital:
PmK = F(Kt+1, L) - F(Kt,L)
Pmk est la différence entre la quantité de production réalisée à l’aide de
Kt+1 et la quantité produite à l’aide de Kt.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 40
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction d’investissement

A. Le comportement de l’entreprise de production (A)


Décision : Comment augmenter le profit suite à une augmentation de capital?
La hausse du profit attendue de toute unité additionnelle de capital correspond au revenu
supplémentaire tiré de la production de cette unité de capital et diminué du prix
d’acquisition ou de location de l’unité en question:
∆Profit = ∆Revenu- ∆coût
L’entreprise A acquiert du capital supplémentaire jusqu’au point où la
Pmk rejoint le prix d’acquisition ou de location de l’unité de capital
considérée : PmK= R/P
Conclusion: l’entreprise A qui désire de maximiser son profit n’a guère de problèmes
pour décider des quantités relatives de capital qu’elle souhaite utiliser: elle acquiert
une unité de capital jusqu’au point où la Pmk devient égale à son prix réel.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 41
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction d’investissement

A. Le comportement de l’entreprise de production (A)


Représentation graphique :
Le loyer du capital Ce graphique montre l’équilibre sur le
marché de location du capital:
R/P Offre de capital
• La pente de la courbe de la demande de
capital est négative parce que déterminée
par la PmK est décroissante;
• L’offre de capital est constant dans un
instant t.
Le loyer réel de capital s’ajuste pour
Demande de capital égaliser l’offre et la demande.
PmK
Quelles sont les variables qui influences le
K loyer d’équilibre?
K
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 42
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction d’investissement
A. Le comportement de l’entreprise de production (A)
Variables déterminantes de loyer réel du capital:
Soit, une fonction de Cobb-douglas: ⇒
A l’équilibre, on a le loyer réel (R/P) est égal à la PmK:

Cette équation permet de déterminer les variables déterminantes de loyer réel du capital
:
✓Plus le stock de capital est faible, plus son loyer est élevé;
✓Plus la quantité de travail est élevée, plus l’est également le loyer de capital;
✓Plus la technologie est performante (A), plus le loyer de capital est élevé.
Conclusion: tout ce qui réduit le stock de capital (un tremblement de terre, épuisement
des ressources naturelles,…), ou accroît l’emploi, ou améliore la technologie
augmente le loyer réel d’équilibre du capital.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 43
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction d’investissement

B. Le comportement de l’entreprise de location (B)

Question : Comment l’entreprise B décide d’accroître ou de réduire son stock de


capital? Quels sont les coûts et les bénéfices associés à la détention de
capital?
Recettes de l’entreprise B:
Les bénéfices de la détention de capital sont constitués par les recettes de
location de celui-ci à l’entreprise A. L’entreprise B perçoit le loyer réel du
capital (R/P) sur chaque unité de capital dont elle est propriétaire et qu’elle
loue.
Coût de détention de capital :
Le coût de détention de capital est plus complexe. Pour chaque période de temps
pendant laquelle elle loue une unité de capital. L’entreprise B encourt trois
coûts.
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 44
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction d’investissement

B. Le comportement de l’entreprise de location (B)


Coût de détention de capital :
Les trois coûts sont:
1. L’entreprise B achète une unité de capital et elle la loue à l’entreprise A, donc elle
pourrait percevoir en déposant l’équivalent du prix d’achat du bien de capital dans
une banque. De manière équivalente, si l’entreprise emprunte pour acheter le capital
qu’elle va louer, elle doit payer un intérêt sur cet emprunt. Si Pk est le prix d’achat
d’une unité de capital et i le taux d’intérêt nominal, le coût en intérêt est égal à iPk.
2. Pendant la période de location du capital, le prix d’acquisition de celui-ci peut se
modifier. S’il diminue, l’entreprise perd, car la valeur de son actif est maintenant
moindre. Si le prix du capital augmente, l’entreprise gagne, car la valeur de son actif
s’est accrue. Le coût de cette perte ou de ce gain est -∆Pk (avec un signe négatif, car
c’est la perte qui compte et pas le gain).
3. Pendant le temps de location, le capital s’use et se déprécie, suscitant un besoin
d’amortissement. Si δ est le taux d’amortissement (mesure la fraction de la valeur du
capital perdue par période sous l’effet de l’usure et de la dépréciation: δ Pk
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 45
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction d’investissement

B. Le comportement de l’entreprise de location (B)


Coût de détention de capital total:
Le coût total de location d’une unité de capital pendant toute période donnée se formalise
comme suit :
Coût du capital = iPk - ∆Pk + δ Pk
= Pk (i – ((∆Pk )/ Pk)+ δ )
Soit, π = (∆Pk )/ Pk qui représente le taux d’inflation.
Ce qui implique : i- π = r, cette équation présente le taux d’intérêt réel.
L’équation du coût total sera comme suit:
Coût du capital = Pk (r + δ )
Il est fonction du prix du capital, du taux d’intérêt réel et du taux d’amortissement.
Coût réel du capital :
Coût réel du capital = (Pk/P) (r + δ )
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 46
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction d’investissement

B. Le comportement de l’entreprise de location (B)


Apprendre la décision pour accroître ou réduire le capital :
Le modèle s’écrit comme suit:
Profit= Recette-Coût
= R/P- (Pk /P)(r + δ )=PmK-(Pk /P)(r + δ )
L’entreprise B décide de:
- Accroître son stock de capital s’elle réalise le profit c’est-à-dire si la PmK est
supérieure au coût du capital: PmK > (Pk /P)(r + δ )
- Réduire son stock de capital s’elle réalise une perte c’est-à-dire si la PmK est
inférieure au coût du capital: PmK < (Pk /P)(r + δ )
N.B. la variation du stock de capital est appelée investissement net qui est fonction de
l’écart entre la PmK et le coût de capital:
∆ K= In[PmK-(Pk /P)(r + δ )]
Partie III. Les fonctions de comportement dans les théories économiques 47
2.Le comportement de l’investissement
2.2. La théorie néoclassique de la fonction d’investissement

B. Le comportement de l’entreprise de location (B)


La fonction d’investissement néoclassique :
Cette fonction est la somme de l’investissement net et du coût de remplacement du capital
amorti:
I= In [PmK-(Pk /P)(r + δ )] + δK=∆K+ δK
⇒Cette équation montre que l’investissement est fonction du taux d’intérêt.
Représentation graphique
Toute hausse de r accroît le coût du capital et réduit le
r profit tiré de la détention du capital, ce qui décourage
l’accumulation de capital et donc l’invest (et
inversement)⇒I=f(r) avec (∂I/∂r)<0.
Le déplacement de la courbe d’invest est fonction des
I variables qui influencent la PmK (innovation
technologique A, la rentabilité de l’invest,…)
Déplacement de
la fct d’invest
48

Partie III. Le modèle de la demande et de


l’offre agrégées

Définir les variables explicatives de la DA et de l’OA?

L’impact des changements de la politique économique sur les courbes


de la DA et de l’OA?
Déterminer le point d’équilibre ?

Comment le modèle de la DA et l’OA explique les fluctuations du


système économique suite à des chocs exogènes?

Comment ce modèle permet d’évaluer les réactions de la politique


macro pour amortir les chocs des variations de la demande ou de
l’offre?
49

1. Demande agrégée (DA)


1.1.Définition: La DA est la La théorie quantitative de la monnaie :
relation entre la quantité de P.Y = M.V ➔Y=(M/P).V
production demandée (Y) et le M: offre de monnaie, V: vitesse de circulation de la monnaie, P:
niveau agrégé des prix (P), pour niveau général des prix et Y: PIB en volume.
une offre de monnaie M donnée.
Représentation graphique: Plus le niveau des prix P est élevé, plus
P est réduit le niveau des encaisses réelles
M/P, et, en conséquence, plus est faible la
DA
quantité demandée Y de biens et services.

Conclusion: Pour une quantité de monnaie


donnée et une vitesse de circulation
fixe, il existe une relation négative entre
le niveau des prix P et la production Y.
Y

Pourquoi la courbe DA est


décroissante?
50

1. Demande agrégée (DA)


1.2.Déplacements de la courbe de DA:
-Variation positive de M : -Variation négative de M :
P P
DA1
DA1

DA2

Y
DA2 Y

Pour un V, P et Y constants, toute variation de l’offre de monnaie déplace la courbe de la


DA:
- Une augmentation de M entraine un déplacement de la courbe DA vers la droite, et, en
conséquence la valeur nominale de la production PY est plus élevée.
- Une diminution de M entraine un déplacement de la courbe DA vers la gauche, et, en
conséquence la valeur nominale de la production PY est réduite.
51
Partie IV. Le modèle de la demande et de l’offre agrégées

Implications :
- La théorie quantitative de la monnaie donne une base très simple pour
comprendre la courbe de la DA.

- Les fluctuations de l’offre de la monnaie ne sont pas la seule source des


fluctuations de la courbe de la DA, il existe d’autres variables telles que
la vitesse de la circulation de la monnaie (voir chapitre du modèle IS-
LM).

- La courbe de la DA ne dit rien du niveau général des prix ou la quantité


produite; il ne fait qu’établir une relation entre les deux. Pour y arriver, il
faut y avoir une autre relation : celle de l’offre agrégée.
52

2. Offre agrégée (OA)


2.1.Définition: L’OA établit une relation entre la quantité des
biens et services produite par l’ensemble des entreprises sur le
marché pendant une période donnée et le niveau de prix. Cette
relation dépend de l’horizon temporel considéré.

A long terme:
Les prix sont flexibles→ l’OALT.
A court terme:
Les prix sont fixes→ l’OACT.
53

2. Offre agrégée (OA)


2.2.la courbe d’offre agrégée de long terme OALT
la courbe d’OALT est déduite de la théorie classique : la quantité dépend
des quantités constantes de capital K et du travail L et de la technologie
disponible:

représente le niveau de production de plein emploi ou niveau naturel de


production. Il s’agit du niveau de production pour lequel:
▪ les ressources de l’économie sont totalement utilisées;
▪ le chômage se situe à son taux naturel;
▪ les prix n’ont aucune influence (la dichotomie classique).

 La courbe d’OALT est verticale


54

2. Offre agrégée (OA)


2.2.la courbe d’offre agrégée de long terme OALT
Représentation graphique
P OALT

DA1

P2 B

DA2
P1
A
Y
Y

Une augmentation de l’offre de monnaie entraîne:


➢ Un déplacement de la courbe de la DA vers le haut, de DA1 à DA2;
➢ Le point d’équilibre passe de point A au point B;
➢ Le prix augmente passe de P1 à P2
 Le niveau de la production reste le même.
55

2. Offre agrégée (OA)


2.3.la courbe d’offre agrégée de court terme OACT

Le modèle classique et la courbe d’OA verticale ne se vérifient qu’à LT. A


CT, certains prix sont rigides et ne s’ajustent pas instantanément aux
variations de la demande.

A un niveau de prix rigide, les entreprises sont prêtes à vendre les quantités
demandées par les clients et à embaucher le nombre des travailleurs tout
juste nécessaire pour produire cette quantité demandée. La situation est
présentée par une courbe d’OA horizontale.
56

2. Offre agrégée (OA)


2.3.la courbe d’offre agrégée de court terme OACT

P La chute soudaine de la DA
DA2 va pousser les entreprises à
réduire les ventes de leurs
B OACT
P
A produits, ce qui les contraint
à réduire leur emploi.
DA1 ⇒l’économie entre dans la
récession.

Y2 Y1 Y

Le point A représente le point d’équilibre de CT, et en conséquence, toute


variation de la DA affecte le niveau de la production:
Si la banque centrale décide de diminuer soudainement l’offre de monnaie, la
DA va diminuer et l’équilibre de CT va se déplacer de point A au point B:
⇒la diminution de la DA entraîne une chute de la production
57

2. Offre agrégée (OA)


Conclusion:
A LT, les prix sont flexibles, la courbe d’OA est verticale et les variations de
la DA n’affectent que le niveau des prix.
A CT, les prix sont rigides, la courbe d’OA est horizontale et les variations de
la DA n’affectent que le niveau de la production de l’économie en biens et
services.
Donc, les variations de la DA ont des impacts différents selon l’horizon
temporel.
Remarque:
A CT, certains prix sont fixes et autres sont flexibles, et en conséquence, la
courbe d’OACT a une pente croissante au lieu d’être horizontale.

Question:
Comment l’économie peut passer de l’équilibre du CT à celui de LT?
58

2. Offre agrégée (OA)


2.4. Du court terme au long terme
Quand l’économie est en équilibre à LT (point A), c’est-à-dire lorsque les prix
se sont ajustés pour atteindre ce point d’équilibre implique aussi que la
courbe d’OACT passe également par ce point
Equilibre macroéconomique de LT Question:
P Si la banque centrale décide,
OALT soudainement, de réduire
l’offre de monnaie:
✓Quel est son impact sur
l’équilibre macroéconomique?
A OACT
P
✓Comment l’économie peut passer
de l’équilibre de CT à celui de
DA LT?
✓Déterminer le nouveau point
Y
d’équilibre?
Y
59

2. Offre agrégée (OA)


2.4. Du court terme au long terme
La réduction de l’offre de la monnaie va
entraîner un déplacement de la courbe de la Au fil de temps, en réaction à la
DA vers le bas, et par conséquent, à CT, les faiblesse de la demande, les prix
prix sont rigides et l’équilibre passe de point diminuent progressivement, ce qui
A au point B: baisse de niveaux naturels de la pousse l’économie vers le bas, le
production et de l’emploi, ce qui signifie que long de la courbe de la DA (point
l’économie est en récession. C). Ce point représente le nouveau
point d’équilibre de LT où la
P OALT production et l’emploi rejoignent
leurs niveaux naturels mais avec
des prix inférieurs à sont niveaux
A OACT
correspondant à l’ancien équilibre
P
B de LT.
DA 1

DA 2
C
Y
Y Y
60

3. Politiques de stabilisation ou
d’accompagnement
Les variations de la DA et/ou de l’OA suscitent des fluctuations
sur l’ensemble de l’économie. Ces variations sont appelées des
chocs exogènes qui provoquent des fluctuations du système
économique. Autrement dit, ces chocs perturbent le bien être
économique en écartant la production et l’emploi d’équilibre
de leurs taux naturels.
Pour amortir les effets de ces chocs, il faut entamer des mesures
économiques (politiques de stabilisation ou
d’accompagnement) pour maintenir la production et l’emploi
le plus près possible de leurs taux naturels (point d’équilibre
macro de LT).
61

3. Politiques de stabilisation ou d’accompagnement


3.1. les chocs sur la DA
Choc: L’Etat décide d’encourager l’utilisation et la généralisation des cartes de
crédits.

Implications :

➢ Ce mode de paiement constitue un moyen plus pratique de paiement que


l’utilisation de l’argent liquide. Il permet à l’agent économique de détenir moins
de dirhams dans son portefeuille, mais ceux qu’il détient circulent plus
rapidement, et par conséquent, il y a une réduction de la quantité de monnaie
circulant dans l’économie.

➢ Ce mode de paiement est l’équivalent d’une augmentation de la vitesse de la


circulation de la monnaie dans l’économie. Cela signifie que chaque dirhams
passe d’une main en main plus rapidement (V=1/k augmente) .

➢ Si l’offre de monnaie reste constante, l’accroissement de la vitesse de la


circulation de la monnaie entraîne une hausse de la dépense nominale
(augmentation de la DA).
62
3. Politiques de stabilisation ou d’accompagnement
3.1. les chocs sur la DA
Situation d’équilibre (voir graphe):
A CT, la hausse de la demande augmente la OALT
production, et ceci va revêtir la forme d’uneP
expansion économique: les entreprises vendent
une production accrue aux anciens prix. A
cette fin, elles demandent à leurs travailleurs DA2
de faire des heures supplémentaires et DA1
embauchent de nouveaux travailleurs, et d’une PC C
manière générale, elles utilisent plus
intensément les capacités existantes de leurs OACT
usines et de leurs équipements. P A B

A terme, le niveau élevé de la DA pousse les


salaires et les prix à la hausse. Cette hausse
réduit la quantité demandée de production et Y
l’économie se rapproche progressivement de Y YB
son taux naturel de production.
Politique de stabilisation: la banque centrale peut décider de réduire l’offre de la
monnaie afin de compenser l’accélération de V, ce qui peut entraîner une
stabilisation de la DA et par conséquent neutraliser l’impact des chocs de demande
sur la production et l’emploi.
63

3. Politiques de stabilisation ou d’accompagnement


3.2. les chocs sur l’OA
Choc: un choc d’offre est un choc sur l’économie qui modifie le coût de
production de biens et services et, en conséquence, les prix qu’en demandent
les entreprises (choc des prix):
▪Sécheresse qui détruit la récolte: augmentation des produits alimentaires;
▪ Une nouvelle législation de protection de l’environnement ou des
travailleurs;…
Ce sont des chocs négatifs, on peut trouver des chocs positifs sur le coût de
production.
Exemple : suite à la crise politique dans les pays producteurs de pétrole, il y a
une hausse des prix de pétrole.
Implications:
Ce choc a un impact direct sur le coût de production qui va augmenter, et par
conséquent, il se répercute sur le niveau des prix.
64

3. Politiques de stabilisation ou d’accompagnement


3.2. les chocs sur l’OA
Situation d’équilibre (voir graphe): 1. La première mesure:
Maintenir constante la DA
A CT, le choc d’offre négatif a déplacé la P
courbe d’OACT vers le haut ce qui OALT
implique une hausse du niveau des prix DA1
et un niveau de production et d’emploi
au dessous de leurs niveaux naturels (il B
OACT2
y a stagflation: phénomène qui combine
la stagnation (baisse de production) et OACT1
l’inflation (hausse des prix). P A

Face à un choc négatif et pour maintenir


le point d’équilibre de LT, la banque Y
centrale est devant deux mesures Y
(politiques de stabilisation):

1. Maintenir constant La DA, à LT l’équilibre revient au point A après une


baisse des prix mais ce résultat est obtenu qu’au prix d’une pénible récession;
65

3. Politiques de stabilisation ou d’accompagnement


3.2. les chocs sur l’OA
2. La deuxième mesure:
encourager la DA
P
2. Encourager la DA pour rapprocher DA2 OALT
rapidement l’économie de son
équilibre de LT (son taux naturel). DA1

Si cet accroissement coïncide avec le OACT2


B C
choc sur l’OA, l’économie rejoint
immédiatement le point C. Mais, cette
OACT1
mesure a un prix : il n’est pas possible P A

d’ajuster la DA pour préserver à la


fois le plein emploi et la stabilité des
Y
prix.
Y
66

Synthèse
✓ Lemodèle de l’offre et de la demande agrégées fournit un cadre
d’analyse des fluctuations économiques qui met notamment en
évidence les impacts différenciés des politiques économiques en
fonction de leur horizon temporel.
✓ Lagrande différence entre le LT et le CT est la rigidité des prix: ils
sont considérés flexibles à LT et rigides à CT.
✓ La courbe de la DA est décroissante.
✓ Lacourbe de l’OA dépend de l’horizon temporel: une courbe de
l’OACT (horizontale) et une courbe de l’OALT (verticale).
✓ La politique monétaire est un instrument centrale de politique de
stabilisation. Elle peut s’efforcer d’amortir les chocs pour
maintenir la production et l’emploi à leurs niveaux de pleins
emploi (taux naturels).
67

Partie IV. Le modèle IS-LM et l’équilibre


macro-économique

Marché des biens et services et la courbe IS

Marché monétaire et la courbe LM

Equilibre intégré IS-LM


68

1. Introduction
1.1. Les logiques keynésienne et néoclassique
La logique keynésienne La logique néoclassique
-Tout part de la demande ou le volume -Tout part de l’offre ou des conditions d’une
des commandes ou des débouchés: production rentable pour les entrepreneurs :
⇒Le chômage, de la grande dépression ⇒Le chômage est dû à un coût du travail trop
des années 30, est dû à une insuffisance élevé, il n’est pas rentable pour les entreprises
persistante de la demande. d’embaucher toutes les personnes à la
recherche d’un emploi.
Solution: L’Etat doit intervenir en
augmentant les dépenses publiques ou en Solution: L’Etat doit lutter contre les
réduisant les impôts ou en demandant à la “rigidités” qui empêchent le marché du
Banque centrale de diminuer les taux travail de “fonctionner correctement”
d’intérêt. (syndicats, salaire minimum, protection de
l’emploi, allocations chômage,...).
Par exemple : baisser les charges sociales sur
les bas salaires.
69

1. Introduction
1.1. Les logiques keynésienne et néoclassique

La synthèse moderne
-Depuis la fin des années 70, les macroéconomistes ont reconnu
l’existence simultanée des deux types de mécanismes:
- à CT, on peut supposer qu’il y a une rigidité des prix;
- à MT ou à LT, on peut accepter l’hypothèse de flexibilités des prix
(analyse néo-classique est valable à moyen terme).

Point de divergence: ce point concerne l’horizon temporel dans


l’analyse économique (distinguer le CT du MT ou du LT).
70

1. Introduction
1.2. Le modèle IS-LM
❖ Le modèle IS-LM est un modèle qui transcrit des éléments de la Théorie
générale de Keynes en termes néoclassiques.
❖ Il a été proposé par John Hicks en 1937 dans un article : «Mr Keynes and
the Classics: A Suggested Interpretation» et aménagé par Alvin Hansen
(d'où son autre nom le modèle Hicks-Hansen).
❖ Le modèle permet d'établir un équilibre général macroéconomique de CT
sur deux marchés :
➢ Le marché des biens et services, qui lie épargne et investissement,
(investments and savings, d'où IS).
➢ Le marché monétaire, qui lie offre et demande de monnaie (liquidity
preference and money supply, d'où LM).
➢ L'équilibre conjoint de ces deux marchés détermine le niveau
d'équilibre de la demande et du taux d’intérêt.
71

1. Introduction
1.2. Le modèle IS-LM
❖ Un apport essentiel du keynésianisme (et d'IS-LM) est l'existence
potentielle d’un chômage d’équilibre (équilibre de sous emploi) causé par
une rigidité à la baisse des salaires.
➢ Cette situation est impossible dans le modèle néoclassique, le prix du
travail s'ajuste naturellement jusqu'à ce que l'offre et la demande de
travail soient équilibrées.
C’est pour quoi le modèle IS-LM reste au cœur de la macro moderne, avec
des extensions: modèle OA-DA pour les situations d’inflation et modèle
Mundell-Flemming pour l’économie ouverte.
72

1. Introduction
1.2. Le modèle IS-LM
Marché des biens & services Marché monétaire
«Équilibre keynésien» «Théorie de la préférence pour la liquidité»

Courbe IS Courbe LM

Modèle IS-LM

Courbe d’OA Courbe de DA

Explication des fluctuations


économiques

Schémas: La stratégie de modélisation


73

2. Marché des biens et services et courbe IS


IS représente la relation entre le taux d’intérêt et le
niveau de revenu prévaut sur le marché des biens et
services;

IS représente l’ensemble des combinaisons de taux


d’intérêt (r) et de revenu (Y) qui assurent l’équilibre du
marché des biens et services;

La construction de cette courbe parte d’une théorie


simple de la demande des biens et services: l’équilibre
keynésien.
74

2. Marché des biens et services et courbe IS


2.1. Équilibre keynésien

A. Définition: A CT, les dépenses des agents économiques (les


ménages, les entreprises et les pouvoirs publics) qui
déterminent pour une large part le revenu total d’une
économie: Plus les gens veulent dépenser, plus les
entreprises peuvent vendre leurs biens et services. Plus elles
peuvent vendre, plus elles produisent et plus elles
embauchent des travailleurs.
Toute dépense insuffisante peut entrainer des dépressions et
des récessions. Par conséquent, l’équilibre keynésien est une
tentative de modéliser cette intuition.
2. Marché des biens et services et courbe IS
2.1. Équilibre keynésien
B. Hypothèses: soit une économie fermée, la dépense prévue PE
est égale:
PE = C + I + G (1)
Avec:
C =c(Yd)= c (Y–T*); I=I* et G=G* (2)
Et, les prélèvements fiscaux T*, l’investissement I* et le dépenses publiques G* sont
considérées comme exogènes.
 PE = c ( Y – T*) + I* + G* (3)
Cette équation montre que la dépense prévue est fonction du
revenu Y, du niveau exogène de l’investissement programmé I*
et des variables exogènes G* et T* de la politique budgétaire.

75
76

2. Marché des biens et services et courbe IS


2.1. Équilibre keynésien
C. Représentation graphique de dépense prévue: La dépense
prévue dépend du revenu. Elle se présente sous forme d’une
droite croissante, car la consommation est plus élevée que
l’est le revenu. La pente de cette fonction est la PmC (c):
elle montre de combien augmente la DE quand le revenu
croît de 1Dhs .
Dépense prévue
PE = c(Y – T*) + I* + G*

PmC: 0<c<1
77

2. Marché des biens et services et courbe IS


2.1. Équilibre keynésien
D. Condition d’équilibre
L’économie est en situation d’équilibre quand la dépense
effective (Y) est égale à la dépense prévue (PE): cette relation
est représentée par une droite à 45° qui relie tous les points
pour lesquels la condition Y=PE est vérifiée.
Dépense effective
Y=PE

Dépense prévue
A PE=C+I*+G*

Le point A est
l’intersection entre
la fonction de PE et
Revenu la droite à 45°:
d’équilibre
keynésien Equilibre keynésien.
45°
Y
Y*
78

2. Marché des biens et services et courbe IS


2.1. Équilibre keynésien
E. Ajustement vers l’équilibre keynésien
Les stocks jouent un rôle important dans le processus d’ajustement. Les
variations non prévues des stocks qui surviennent quand l’économie
n’est pas en équilibre incitent les entreprises à modifier leur niveau
de production et ceci, par effets en chaîne, modifie le revenu et la
dépense, poussant à nouveau l’économie vers l’équilibre.
Y=PE Situation 1. Le niveau du PIB
est supérieur à son niveau
Y1 d’équilibre Y*:
PE
les entreprises vendent moins
PE1 qu’elles ne produisent, et en
conséquence les biens non
Accumulation vendus s’accumulent dans leurs
non prévue stocks. Ce qui les incitent à
des stocks qui licencier des travailleurs et à
fait baisser le réduire leur production: le
revenu processus se poursuit jusqu’au
moment où le revenu atteint le
45° point d’équilibre.
««««««« Y
Y* Y1
79

2. Marché des biens et services et courbe IS


2.1. Équilibre keynésien
E. Ajustement vers l’équilibre keynésien
Situation 2. Le niveau du PIB est inférieur à son niveau d’équilibre Y*:
les entreprises vendent plus qu’elles ne produisent, et en conséquence leurs
stocks sont vides. Ce qui les incitent à embaucher des travailleurs et à
accroître leur production: le processus se poursuit jusqu’au moment où Y=PE.

Y=PE
PE

PE2
Baisse non prévue des
stocks qui fait
augmenter le revenu
Y2

45°
Y
«««««««
Y2 Y*
2. Marché des biens et services et courbe IS
2.1. Équilibre keynésien
F. Politique budgétaire et le multiplicateur
F.1. le multiplicateur des dépenses publiques
Toute hausse des dépenses publiques (DP) induit un accroissement
proportionnel de la dépense prévue pour tout niveau donné de
revenu. Une hausse des DP de ΔG induit une hausse du revenu :
l’équilibre passe du point A au point B et le revenu augmente de
Y1 à Y2.
L’accroissement du ΔG induit un accroissement plus proportionnel
du revenu : ΔY est plus élevé que ΔG. Le rapport ΔY /ΔG
s’appelle le multiplicateur des dépenses publiques. Ce
multiplicateur est toujours supérieur à 1 qui indique de combien
augmente le revenu en réaction à une hausse de 1Dhs des DP.

la politique budgétaire a un effet multiplicateur sur le revenu.

80
2. Marché des biens et services et courbe IS
2.1. Équilibre keynésien
F. Politique budgétaire et le multiplicateur
Représentation graphique
Y=PE PE2

PE2=Y2
B
PE1

Une hausse des DP


de ΔG ⇥déplace la
PE1=Y1
droite de dépenses
A prévues vers le
haut…

45°
Y

E1=Y1 E2=Y2
Accroissement du revenu
d’équilibre de ΔY
81
82

2. Marché des biens et services et courbe IS


2.1. Équilibre keynésien
F. Politique budgétaire et le multiplicateur
Calcul du multiplicateur de DP: Hausse de ΔG des DP⇒ hausse équivalente du
revenu ⇒ hausse de la consommation de PmCxΔG ⇒ hausse de la dépense et
le revenu ⇒hausse du revenu de PmCx ΔG ⇒ hausse de la consommation de
PmCxPmCxΔG ⇒ hausse de la dépense et le revenu …..
Le résultat total est égal à:
Variation initiale des DP = ΔG
1ère variation de la consommation = pmc x ΔG
2ème variation de la consommation = pmc² x ΔG
3ème variation de la consommation = pmc3 x ΔG
≡ ≡
≡ ≡
≡ ≡

ΔY = (1+ PmC + PmC2 + PmC3+…)ΔG


Le multiplicateur des DP est égal à: ΔY/ΔG=1/(1-PmC)
Exemple + Démonstration P375 .
2. Marché des biens et services et courbe IS
2.1. Équilibre keynésien
F. Politique budgétaire et le multiplicateur
F.2. le multiplicateur fiscal
Une réduction des impôts de ΔT accroît le revenu disponible (Y-T) de
ΔT et donc la consommation de PmC×ΔT. Pour tout niveau donné
de revenu Y, les dépenses prévues sont plus élevées. L’Equilibre
passe du point A au Point B et le revenu augmente de Y1 à Y2.
La réduction des impôts a le même impact multiplicateur sur le
revenu que la hausse des DP:
 La politique fiscale a donc un effet multiplicateur sur le revenu

Donc, la réduction des impôts de ΔT induit un accroissement plus


proportionnel du revenu. Le rapport ΔY/ΔT s’appelle le
multiplicateur fiscal qui indique de combien augmente le revenu en
réaction à une baisse de 1Dhs des impôts: dY/dT=[-PmC/(1-PmC)]
Démonstration P376 . On a Y= c(Y-T)+I+G (G et I sont constants). En différenciant :
dY = PmC(dY-dT) ➔ dY/dT = -PmC/(1- PmC) 83
2. Marché des biens et services et courbe IS
2.1. Équilibre keynésien
F. Politique budgétaire et le multiplicateur
Représentation graphique
Y=PE PE2

PE2=Y2
B
PE1

Une réduction des


impôts de ΔT
PE1=Y1 ⇥déplace la droite
A de dépenses
prévues vers le haut

45°
Y

E1=Y1 E2=Y2
Accroissement du revenu
d’équilibre de ΔY
84
2. Marché des biens et services et courbe IS
Synthèse:
Selon le théorie keynésienne standard, l’effet multiplicateur des DP accrues est
plus élevé que celui des baisses d’impôts. La raison est simple: lorsque l’Etat
dépense un dirhams, celui-ci sera dépensé en totalité alors que, par crainte du
lendemain, la réduction des impôts de 1Dhs accordée aux ménages génère une
épargne privée positive.
une hausse des DP en infrastructure, santé, éducation et autres projets publics
est le meilleur chemin pour relancer la demande agrégée et créer des emplois.
❑ Mais, certains économistes étaient sceptiques quand aux retombées de ce plan.
En effet, il y a seulement un nombre limité de projets d’invst publics prêts
pour un démarrage immédiat –de projets qui peuvent être lancés assez
rapidement pour venir en aide à l’économie à CT. Par contre les réductions
des impôts pourraient avoir des effets sur l’économie très rapidement. Les DP
d’infrastructure nécessitent la mise en œuvre de mécanismes d’appels d’offre,
ce qui peut prendre des années, même après le démarrage des travaux.
❑ Alors que d’autres économistes pensent que les DP liées à des projets
d’infrastructure pour promouvoir l’emploi ne répondent pas forcément aux
objectifs de développement dans les régions où ces travaux en tant que tels
sont jugés comme prioritaires. 85
2. Marché des biens et services et courbe IS
2.2. construction de la courbe IS

L’équilibre keynésien n’est que la première étape de la construction


du modèle IS-LM qui explique la courbe de la DA.
Cet équilibre montre ce qui détermine le revenu de l’économie pour
tout niveau donné de I, G et T. Cependant, le niveau de l’invst I
dépend du taux d’intérêt r: I= I(r) où r représente le coût de
l’emprunt destiné à financer les projets d’invst (la pente est
négative).
La construction de la courbe IS est accomplie en combinant la
fonction d’invst et l’équilibre keynésien qui détermine comment le
revenu varie en fonction du taux d’intérêt r

86
87

2. Marché des biens et services et courbe IS


2.2. construction de la courbe IS

❑ Condition d’équilibre du modèle Keynésien : Y=PE


Objectif: Arriver à la condition I=S
On a :
PE= C + I + G
Y =C+S+T
❑ A l’équilibre Keynésien Y=PE.

Y=C+I+G  (Y-T-C)+(T–G) = I  
où (Y-T-C) est l’épargne privée et (T–G) est l’épargne publique
88

2. Marché des biens et services et courbe IS


2.2. construction de la courbe IS

(3) (2)
S S= -C0 + (1 - c)(Y-T) S
S = I +(G-T)

S2 S2

S1 S1

r Y1 Y2 Y I1 I2 I
r

r1 r1

r2 r2 I(i)
(IS)

Y1 Y2 Y
I1 I2 I
(4) (1)
2.2. construction de la courbe2.IS
la droite de demande globale se déplace
vers le bas, implique une baisse de Y
1- r augmente → I baisse
Y=PE PE=c(Y-T)+I(r1)+G
2- I baisse → Y se déplace vers le
bas (baisse).
3-La combinaison de (1) et de (2) PE=c(Y-T)+I(r2)+G
détermine la courbe IS avec ‘r’ en
∆I
ordonnées et (Y) en abscisses:
La pente de IS est négative:
le revenu varie inversement à la ∆Y
45°
variation du d’intérêt. Y
Y2 Y1
r

(3)
r2
r2
∆r
r1 IS
r1
∆I

I2 I1 I
Y2 Y1 Y
1. Accroissement de r entraîne 3. Courbe IS synthétise ces 89
une baisse de I changements
90
Partie V. Le modèle IS-LM et l’équilibre macroéconomique
2. Marché des biens et services et courbe IS
2.3. Déplacement de la courbe IS
Hausse des DP de ∆G Y=PE La courbe IS se trace à une politique
PE budgétaire donnée: G et T sont supposés
PE2=c(Y-T)+I(r) +G2constants. Lorsque cette politique se
Y2 modifie, la courbe IS se déplace.
Si les DP augmente de G1 à G2n déplace
PE1=c(Y-T)+I(r) +G1
la courbe IS en maintenant constant le
Y1
taux d’intérêt ‘r’ et, en ,le niveau de
l’invst ‘I’ reste constant: (1) l’équilibre
keynésien montre que l’augmentation de
Y1 Y2 Y G accroît les dépenses prévues et donc
r
le revenu d’équilibre et (2) déplace la
courbe de IS vers la droite.

r
IS2
Augmentation du revenu de
IS1 ∆G/(1-PmC) →déplace la courbe
IS de même multiplicateur

Y1 Y2 Y
91

2. Marché des biens et services et courbe IS


Synthèse :
➢ La courbe IS synthétise la relation entre le taux d’intérêt (déterminé
par la fonction d’invst I=I(r)) et le niveau de revenu (déterminé par
l’équilibre keynésien Y=PE=c(Y-T)+I(r) +G);

➢ Chaque point sur la courbe IS montre comment, à l’équilibre, le


niveau de revenu dépend du taux d’intérêt. Une relation
décroissante.

➢ Pour chaque politique budgétaire (G et T sont constants) correspond


une courbe de IS. Les modifications de la politique budgétaire
déplacent la courbe vers la droite ou vers la gauche.
3. Marché monétaire et courbe LM
3.1. Définition:
La courbe LM trace la relation d’équilibre entre le taux d’intérêt r et le niveau de
revenu Y issue sur le marché monétaire pour une période du CT. La relation entre r
et Y est expliquée par la théorie de la préférence pour la liquidité qui montre que le
taux d’intérêt s’ajuste pour égaliser l’offre et la demande de l’actif le plus liquide
de l’économie (la monnaie):
(M/P)s= (M/P)d M
P
= L (Y , r )

Où l’offre d’encaisse monétaire M est exogène et le niveau général des prix P est
considéré comme exogène dans le modèle IS-LM puisqu’il explique le CT, dans
lequel les prix sont rigides.
Ces hypothèses impliquent que l’offre d’encaisses monétaires réelles est elle, aussi,
donnée et, en particulier, ne dépend pas du taux d’intérêt : la courbe d’offre de
monnaie est verticale.

92
3. Marché monétaire et courbe LM
3.2. Motif de la détention de la monnaie:
- Hypothèse de départ : les agents détiennent de la monnaie car elle constitue un actif
parfaitement liquide, qui permet des transactions immédiates.
(+) (-)
L(Y , r ) = L1 (Y ) + L2 (r )

- Les motifs de la demande d’encaisses monétaires sont doubles:


➢motif de transaction et précaution L1(Y) : la demande liée à la nécessité de
garder des liquidités pour pouvoir échanger dans le futur. Un revenu élevé induit
une dépense; elle aussi élevée, ce qui signifie que les gens réalisent davantage de
transactions impliquant l’utilisation de monnaie: la demande d’encaisses monétaires
croît avec l’accroissement du revenu;
➢motif de spéculation L2(r) : La monnaie n’est pas rémunérée, à l’inverse d’un
placement. Il y a donc un coût d’opportunité de détention de la liquidité. Quand le
taux d’intérêt augmente, les gens préfèrent détenir une fraction moindre d’encaisses
monétaires. La demande d’encaisses monétaires est fonction décroissante du taux
d’intérêt.

93
3. Marché monétaire et courbe LM
Représentation graphique
de la demande d’encaisses monétaires

L1(Y)
rmax
L2(r)
rmax

L(Y,r)
rmin rmin

(M/P)1 (M/P)2 (M/P)

Demande d’encaisses
Motif de transaction Motif de monétaires pour tous
et de précaution spéculation motifs

94
95

3. Marché monétaire et courbe LM


Représentation graphique de l’équilibre
du marché monétaire pour un rmin< r
<rmax Selon la théorie de la préférence pour la
liquidité, le taux d’intérêt s’ajuste pour
r M
réaliser l’équilibre sur le marché monétaire :
P

Si le taux d’intérêt est supérieur à son niveau


d’équilibre, la quantité offerte d’encaisses
monétaires est supérieure à la quantité
r* demandée. Les personnes qui détiennent cette
L(Y, r) offre excédentaire de monnaie vont tout faire
pour convertir cette quantité en dépôts
M/P bancaires ou obligations rémunérés par ce
taux. Les banques et les émetteurs
A l’inverse, si le taux d’intérêt est inférieur à d’obligation préfèrent bien entendu payer un
son niveau d’équilibre, la quantité demandée taux d’intérêt aussi faible que possible: ils
de M/P sera supérieure à celle offerte, et les vont réagir à cette offre excédentaire de
gens vont acquérir davantage de monnaie en monnaie en réduisant le taux d’intérêt qu’ils
vendant leurs obligations ou en procédant à offrent.
des retraits bancaires, le tout pousse le taux
d’intérêt à la hausse.
96

3. Marché monétaire et courbe LM


3.3. Déplacement de la droite d’offre de la monnaie:
(M1/P)s (M2/P)s
r

Si la banque centrale décide


d’augmenter la masse monétaire M en
maintenant constant le niveau des prix,
r1* donc l’offre d’encaisses monétaires
réelles augmente.
r2*
Ceci implique un déplacement de la
L(Y,r)
courbe d’offre de la monnaie vers la
droite et le taux d’intérêt d’équilibre va
diminuer, et en conséquence, les gens
M1/P M2/P
vont accroître les quantités d’encaisses
Selon la théorie de la préférence pour la monétaires réelles qu’ils détiennent.
liquidité, une hausse de l’offre de monnaie
diminue le taux d’intérêt et une baisse de
l’offre de monnaie accroît le taux d’intérêt
97

3. Marché monétaire et courbe LM


2.4. Construction la courbe LM:
Une hausse du revenu, avec une offre de monnaie inchangée,
accroît la demande de monnaie. Elle se délace vers le haut ce qui
fait augmenter le taux d’intérêt. La courbe LM synthétise ces
variations sur le marché monétaire.

r2 r2

r1
r1
L(Y2,r)

L(Y1,r)

M/P Y1 Y2
98

3. Marché monétaire et courbe LM


2.5. Politique monétaire et déplacement de la courbe LM:

Selon les hypothèses de la théorie de la préférence pour la


liquidité, la courbe LM se trace pour une offre donnée
d’encaisses monétaires réelles. Si cette offre varie suite à
une décision de la banque centrale alors la courbe LM se
déplace.
Chaque point de la courbe LM représente un point
d’équilibre sur le marché monétaire, et la courbe LM
représente la relation entre le niveau du revenu et le taux
d’intérêt r: une hausse de Y entraîne une hausse de r ce qui
implique une courbe LM croissante.
99

3. Marché monétaire et courbe LM


2.5. Politique monétaire et déplacement de la courbe LM:
Une réduction de l’offre d’encaisses réelles accroît le taux d’intérêt qui équilibre
le marché monétaire. La courbe LM se déplace vers le haut.
Avec, le niveau du revenu et le niveau des prix restent constants ce qui implique,
aussi, que la demande de monnaie se maintient inchangée
LM2
LM1

r2 r2

r1
r1

L(Y, r)

M2/P M1/P Y
100

4. Equilibre à CT et modèle intégré IS-LM


L’économie est décrite par deux r
courbes: LM
- La courbe IS qui décrit la relation entre
le revenu et le taux d’intérêt sur le
marché des biens et services
Eq. IS: Y=c(Y-T)+I(r)+G
r*
- La courbe LM qui décrit l’équilibre sur
le marché monétaire. IS
Eq. LM: M/P=L(Y,r)
Y* Y

Le point (r*,Y*) satisfait les conditions d’équilibre à la fois sur le


marché des biens et des services et le marché monétaire : La dépense
effective est égale à la dépense prévue et la demande d’encaisses
monétaires réelles est égale à l’offre de celles-ci.
101

4. Equilibre à CT et modèle intégré IS-LM


Synthèse
Le modèle de la DA mis au point à ce niveau est le modèle
IS-LM qui constitue l’interprétation privilégiée de la théorie
keynésienne.
Il montre comment le secteur financier et le secteur réel de
l’économie interagissent. Le secteur réel est représenté par la
courbe IS (Investment and Saving) et le secteur financier par
la courbe LM (Liquidity preference and Money supply).
Son objet est de montrer les déterminants de la variation du
revenu national, lorsque le niveau des prix est fixe et
d’identifier les sources de déplacements de la DA.

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