GFM Chap1

Grandes Fonctions Macroéconomiques
Chapitre 1 :
Introduction, le PIB et la Comptabilité Nationale
L1 Economie-Gestion
GFM : Chapitre 1
Structure du cours
Chapitre 1 : Introduction, le PIB et la comptabilité nationale
Chapitre 2 : Le marché des biens et services (I) : la consommation
Chapitre 3 : Le marché des biens et services (II) : l’investissement
Chapitre 4 : Le marché du travail
Chapitre 5 : Introduction au marché de la monnaie
GFM : Chapitre 1 2 / 88
GFM : Chapitre 1
Sommaire
1 Définition et objet de la Macroéconomie
2 Les grands thèmes de la macroéconomie
3 Le PIB : Définition et calcul du PIB
4 PIB réel, PIB nominal et limites du PIB
GFM : Chapitre 1
Définition et objet de la Macroéconomie
Sommaire

Analyse macro vs. micro
Cadre et méthode d’analyse
GFM : Chapitre 1
Qu’est-ce que l’Economie ?
Du grec oikonomos : qui signifie ‘celui qui tient la maison’ ⇒ qui gère le ménage
(entité familiale)
Le fonctionnement d’une économie est semblable à celui du ménage, au sens où

un ménage et une économie doivent prendre de nombreuses décisions :
Qui travaillera ? qui consommera ? que produire ? quelles sont les ressources ?
GFM : Chapitre 1
Définition de l’analyse économique ?
L’économie est une science humaine ⇒ a pour objet d’étude de l’être humain
L’économie est une science sociale ⇒ étudie le comportement des individus au

sein de la société
Le constat de départ de l’analyse économique est que les individus éprouvent des
besoins mais les ressources dont ils disposent pour les satisfaire n’existent qu’en
nombre limité
⇒ ils doivent faire des choix dans l’utilisation de leurs ressources (temps, budget)
et dans les besoins qu’ils souhaitent satisfaire
GFM : Chapitre 1
Les deux grandes branches en sciences économiques
Microéconomie : analyse des choix des agents, l’allocation des ressources, le

fonctionnement des marchés ⇒ individualisme méthodologique. Analyse des
décisions individuelles des agents (consommateurs, travailleurs, entreprises,
investisseurs...) et de leurs interactions sur les marchés
Macroéconomie : étude de l’économie comme un tout ⇒ holisme

méthodologique. Analyse du fonctionnement et des évolutions de l’économie
comme un ensemble, composé d’agrégats (consommation des ménages,
production des entreprises, commerce extérieur, chômage...)
GFM : Chapitre 1
Une définition de la macroéconomie
“Les objectifs de la macroéconomie sont d’interpréter les observations des

agrégats économiques en prenant en compte les motivations mais aussi les
contraintes des agents économiques et de prédire les conséquences des
différentes politiques économiques gouvernementales”.
Thomas J. Sargent, Dynamic Macroeconomic Theory, 1987, Harvard University Press.
(Prix Nobel 2011 avec Christopher A. Sims)
GFM : Chapitre 1
La science macroéconomique
Macroéconomie : représentation simple du fonctionnement de l’économie dans son

ensemble, à travers l’agrégation portant sur :
Agents : on considère collectivement les agents en fonction des opérations qu’ils
effectuent ⇒ ménages, entreprises, administrations publiques, reste du monde
Biens et services : la macro considère les agrégats... la coïncidence entre le
développement de la macroéconomie et la comptabilité nationale n’est pas un
hasard
Travail et Capital
Monnaie
Analyse macroéconomique : chercher à établir des liens entre les agrégats
GFM : Chapitre 1
4 grands types de marchés
En macroéconomie, on considère généralement 4 grands types de marchés :

le marché des B&S : détermination de la production et du niveau général
des prix ;
le marché des facteurs de production (marché du travail) :
détermination des salaires, des niveaux d’emploi et de chômage
le marché des capitaux et des titres (marché financier) : détermination
des taux d’intérêts, prix des actifs
le marché des changes : détermination des taux de change entre devises
nationales
Un modèle sert à établir des liens entre ces différents marchés
GFM : Chapitre 1
Circuit vs marché
Approche par le circuit (keynésienne) : les biens et services, les actifs

monétaires et financiers, doivent circuler sans entraves dans le circuit économique
Circuit économique : représentation des flux macroéconomiques d’une nation entre
agents (ménages, entreprises, Etat, reste du monde) ou entre fonctions (production,
revenu, dépenses)
Aucun “retour à la microéconomie” : le circuit contient les éléments nécessaires
pour analyser et comprendre le fonctionnement de l’économie.
Approche par le marché : repose sur des principes microéconomiques (approche

dominante adoptée dans ce cours)
le circuit n’est que descriptif, on se base sur les comportements des agents
Raisonnements microéconomiques étaient généralement implicites en
macroéconomie
Les théories macroéconomiques sont explicitement basées sur des fondements
microéconomiques
GFM : Chapitre 1
Variables et modélisation macroéconomique
Variable économique : grandeur mesurable susceptible de varier en fonction des

circonstances et du temps.
Variables de flux vs Variables de stock

Variable de flux : se mesure au cours d’une période donnée (trimestre, année)
Exemple : PIB, consommation, investissement
Variables de stock : se mesure à un moment précis
Exemple : capital, richesse, prix
Choc : évènement non-expliqué par le raisonnement économique et qui peut

influencer directement ou indirectement les variables macroéconomiques :
Exemple : innovation technologique, guerre, catastrophe naturelle, crise sanitaire...
GFM : Chapitre 1
Relations macroéconomiques
Relations analytiques : relations de cause à effet liant les variables

Dans l’approche macroéconomique du marché, elles sont d’inspirations
microéconomiques et issues donc des comportements individuels
Exemple : consommation fonction du revenu
Relations comptables ou identité comptable : relations toujours vérifiées

ex-post en raison des contraintes d’ordres comptables dont les agents font face.
Relations d’équilibre et de cohérence : lien établit à l’équilibre (issu de la

modélisation macroéconomique)
GFM : Chapitre 1
Modélisation macroéconomique
On procède par un raisonnement hypothético-déductif :

Hypothèses : sur les relations analytiques (comportements), la structure de
l’économie et des marchés, sur les variables exogènes.
variables endogènes= variables expliquées par le modèle
variables exogènes= variables prises comme données par le modèle
Résultats/propositions : avec le modèle construit sur la base des hypothèses, on

déduit des relations d’équilibre (déterminations des variables endogènes) et des
propositions (effet des politiques économiques)
Confrontation aux faits : on évalue la pertinence des propositions, en observant

les faits ou en utilisant des méthodes statistiques (économétrie) ⇒ conduisent à
réviser les hypothèses
GFM : Chapitre 1
Les grands thèmes de la macroéconomie
Sommaire
GFM : Chapitre 1
Une sélection des thèmes majeurs de la macroéconomie
Macroéconomie : comprendre les comportements collectifs résultant des décisions

individuelles prises sans connaissance complète des actions des autres
Sélection de quelques thèmes majeurs de la macroéconomie :

1) La croissance économique
2) Le cycle économique
3) Le chômage
4) L’inflation
5) Revenu, pouvoir d’achat et pauvreté
6) Le déficit et la dette publics
GFM : Chapitre 1
La croissance
Le taux de croissance économique correspond au taux d’accroissement de la

production totale d’un pays au cours d’une période donnée (souvent 1 an)
La production totale, estimée en France par l’INSEE à 2500 milliards d’euros en

2021 (à prix courants), est mesurée par le Produit Intérieur Brut (PIB) :
→ total de la production par les entités économiques localisées sur un territoire
plus loin : comment calculer le PIB ?
... par opposition au PNB (Produit National Brut) ou au RNB (Revenu

National Brut) : critère de nationalité
Mais pour calculer la croissance du PIB, on raisonne à prix constants (/en

volume) et non à prix courants (/en valeur)
GFM : Chapitre 1
La croissance : calcul
En notant Yt la production totale sur la période t et Yt−1 la production sur la
période précédente (à prix contants), alors l’indice de variation est YYt−1
t
... et le taux de croissance économique en % est :

Yt Yt − Yt−1
( − 1) × 100 = × 100
Yt−1 Yt−1
En 2021, la croissance économique annuelle en France a été de 6,8% (Insee)

2297M
car 2150M
= 1, 068
La croissance peut être analysée

à court terme (évolutions d’1 trim. à l’autre, d’1 année à l’autre)

analyse des “fluctuations”
à long terme (tendances sur plusieurs années/décennies)

“théorie de la croissance”
GFM : Chapitre 1
La croissance de 1950 à l’avant-Covid
En général, le PIB augmente d’une année sur l’autre

il y a bien “croissance économique”
Mais tendance de long terme : ralentissement de la croissance
≈ 5% par an pendant les 30 Glorieuses
≈ 2% depuis 1975-1980
≈ 0 − 1% bientôt ? en 2017, +2,3% ; en 2018, +1,8% ; en 2019, +1,5%
2020-2021 : deux années exceptionnelles...
GFM : Chapitre 1
La croissance dans l’ère Covid

Alors que le PIB en volume augmentait chaque trimestre de façon assez
régulière deuis 2009, la crise du Covid-19 a marqué une rupture historique :
l’année 2020 marque une décroissance du PIB dans des proportions jamais vues
en France (-7,8%) depuis la création des premiers comptes nationaux en 1948
> Très fortes baisses au T1 et T2 2020 (confinements)
> La croissance historique en 2021 (+6,8%) doit donc être relativisée...
PIB trimestriel en volume - Série CVS-CJO (INSEE)
GFM : Chapitre 1
La croissance dans l’ère Covid

Au niveau mondial, l’année 2020 a marqué une forte décroissance du PIB dans
toutes les économies (ou une forte baisse de la croissance comme en Chine)
Estimations OCDE des taux de croissance en 2020 / 2019
GFM : Chapitre 1
Le cycle économique
Le cycle économique est un phénomène de courte période
⇒ fluctuations + ou - régulières de périodes de prospérité et de ralentissement
GFM : Chapitre 1
Forte synchronisation des PIB et des taux de croissance en France et en
Allemagne
GFM : Chapitre 1
Aux Etats-Unis, expansions et récessions suivent aussi un phénomène cyclique
GFM : Chapitre 1
Le PIB français et sa tendance de long terme
Cycle → succession d’écarts de production par rapport à la tendance (ici

linéaire pour simplifier)
GFM : Chapitre 1
Le PIB français et sa tendance de long terme
Cycle → succession d’écarts de production par rapport à la tendance (ici

linéaire pour simplifier)
GFM : Chapitre 1
Le cycle économique en France et aux Etats-Unis
succesion de périodes d’expansion (croissance haute) et de ralentissement

(croissance basse)
corrélation positive du taux de croissance dans le temps
⇒ le cycle économique
2020-2021 sont des années très particulières : très forte chute en 2020,
forte hausse en 2021
⇒ phénomène de rattrapage ou de “retour à la normale” après un choc
GFM : Chapitre 1
Le chômage
La définition du chômage est sensible aux critères retenus (chômage selon

l’INSEE, chômage selon Pôle Emploi, etc.)
Ici, on privilégie la définition au sens du BIT (Bureau international du travail)

qui est utilisée par l’INSEE et permet defaire des comparaisons internationales
⇒ Un chômeur est une personne en âge de travailler (15-64) qui :

n’a pas travaillé au cours de la semaine de référence,
est disponible pour travailler dans les deux semaines,
a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois
précédent, ou a trouvé un emploi qui commence dans les 3 mois
Au T3 2022, l’INSEE dénombre 2,3 millions de chômeurs (au sens du BIT)
GFM : Chapitre 1
Comment mesurer le chômage ?
On distingue les 3 catégories de population suivantes parmi les personnes en

âge de travailler (15-64 ans) :
en emploi rémunéré (E)
au chômage (U)
population inactive
Population active : les personnes ayant un emploi et les personnes au chômage

⇒ Population active (L) = Personnes en Emploi (E) + Chômeurs (U).
Population inactive : les personnes qui ne sont dans aucune de deux catégories
ci-dessus
On peut calculer différentes statistiques pour évaluer la situation sur le marché

du travail : taux de chômage, taux de participation, taux d’emploi...
GFM : Chapitre 1
Comment mesurer le chômage ?
Le taux de chômage u mesure le pourcentage de la population active qui est au

chômage ⇒ proportion de chômeurs dans la population active
U U
u= ≡ (≈ 7, 5%)
L E +U
Le taux de participation est le pourcentage de la population adulte participant

activement au marché du travail :
L
taux participation = (≈ 74%)
pop adulte (15 - 64)
Le taux d’emploi mesure le pourcentage de la population adulte en emploi :

E
taux emploi = (≈ 68%)
pop adulte (15 - 64)
GFM : Chapitre 1
Taux de chômage en France

Le taux de chômage se situe à un niveau particulièrement bas sur les vingt
dernières années (pour la France) : 7,4% au T2 2022
GFM : Chapitre 1
Taux d’emploi
Le taux d’emploi croît ces dernières années en particulier via la hausse chez les
séniors (50-64 ans) et les jeunes (15-24 ans)
Mais il reste le plus élevé parmi la catégorie des 25-49 ans (plus de 80% des
personnes ont un emploi)
GFM : Chapitre 1
Les taux de chômage dans l’Union Européenne

Si les taux de chômage évoluent généralement dans le même sens, les niveaux
sont très variables d’un pays à l’autre
(dichotomie Europe du Nord / Europe du Sud)
GFM : Chapitre 1
L’inflation
Le niveau des prix et ses évolutions constituent un enjeu majeur au niveau

macroéconomique
Inflation : augmentation positive et continue du niveau des prix à la

consommation (situation la plus fréquente dans le monde)
Désinflation : la variation des prix est positive mais décroissante : les prix
augmentent mais de plus en plus lentement
Déflation : La variation des prix est négative : les prix diminuent
GFM : Chapitre 1
Mesurer l’inflation : l’IPC

On calcule le taux d’inflation sur une période donnée (généralement un an)
comme :
Pt − Pt−1 IPCt − IPCt−1

πt = =
Pt−1 IPCt−1
L’IPC est l’Indice des prix à la consommation : prix du panier de consommation

moyen d’un consommateur représentatif
Rappel du cours d’Analyse et Traitement de l’Information Economique au S1 :

> Il s’agit d’un indice des prix de Laspeyres : on raisonne comme si le ménage
représentatif consommait le même panier (mêmes quantités) qu’à la période de
référence pour isoler la variation des prix
En France, l’INSEE calcule l’IPC chaque mois en prenant pour référence le

même mois de l’année précédente (glissement annuel)
> taux d’inflation de l’ordre de 6% ces derniers mois, contre 1 ou 1,5% sur les
années récentes pré-2021
GFM : Chapitre 1
Mesurer l’inflation : le déflateur du PIB
Le déflateur du PIB de l’année t, Pt est le ratio du PIB nominal (en valeurs) au

PIB réel (en volumes) durant l’année t
Pt = PIB nominal en t
PIB réel en t
Taux d’inflation entre deux années consécutives :

πt = déflateur dedéflateur
PIB en t - déflateur de PIB en t-1
de PIB en t-1
× 100.
Les deux outils de mesure (déflateur et IPC) ont tendance à fournir des
estimations assez semblables du taux d’inflation, même si le déflateur est plus
large (prise en compte des prix des importations/exportations, des biens
intermédiaires, etc.)
GFM : Chapitre 1
L’inflation en France jusqu’en 2015

Historiquement, la France n’avait plus connu d’épisodes de forte inflation
depuis les années 1970-1980
> le taux d’inflation était contenu, proche ou en-dessous de 2% par an (le
mandat de la Banque Centrale Européenne)
GFM : Chapitre 1
L’inflation en France depuis 2019

La période actuelle de forte inflation s’est enclenchée dès 2021, avant la guerre
en Ukraine : hausse des prix de l’énergie, puis hausse des autres composantes
(services, produits manufacturés, alimentation)
> Une explication (partielle ?) : la hausse des prix de l’énergie se diffuse
progressivement dans le reste de l’économie...
GFM : Chapitre 1
Causes de l’inflation
De manière générale, on peut distinguer plusieurs causes au phénomène

d’inflation :
inflation par la demande (excès de demande / déficit d’offre sur marché
donné)
inflation par les coûts des entreprises (salaires, prélèvements obligatoires,
taux d’intérêt, coûts des matières premières)
inflation par la monnaie (augmentation des crédits accordés aux agents et
maintien de l’offre)
inflation structurelle (entreprises en monopole ou ayant un fort pouvoir de
marché)
inflation importée (augmentation du prix des B&S étrangers)
GFM : Chapitre 1
Conséquences de l’inflation
Les prix et les salaires ne croissent pas proportionnellement : effets sur le
pouvoir d’achat (car revenus fixes ou s’adaptant avec retard)
L’inflation conduit à des distorsions sur les marchés : par ex. entre
créanciers et débiteurs
- en cas d’emprunt à taux fixe, l’inflation appauvrit le créancier et favorise
l’emprunteur. Cet “allégement de la dette” peut avoir des effets néfastes,
par ex. en n’incitant pas les entreprises à effectuer des gains de productivité
Elle peut conduire à une perte de confiance dans la monnaie : les agents
ne savent pas quelle est/sera réellement la valeur de la monnaie
Mais la pire nouvelle pour une économie est le spectre de la déflation (ex. la
Grande Dépression dans les années 1930) :
Les entreprises vendent à des prix qui ne couvrent plus leurs coûts : elles
préfèrent liquider leurs stocks et réduire leur activité ⇒ augmentation
chômage, diminution de l’investissement...
Les consommateurs ont intérêt a attendre de futures baisses de prix ⇒
cercle vicieux de la baisse de la demande globale
GFM : Chapitre 1
Revenu disponible et pouvoir d’achat

Le Revenu Disponible Brut représente les revenus primaires (salaires,
patrimoine) et prestations sociales obtenus par un ménage, nets des impôts et
cotisations directs
En soustrayant l’effet de l’inflation, on obtient le Pouvoir d’Achat, c’est-à-dire
la quantité de biens et de services que l’on peut acheter avec son revenu
GFM : Chapitre 1
Revenu disponible et pouvoir d’achat

En 2020 selon l’INSEE, le pouvoir d’achat n’a quasiment pas varié malgré le
forte récession grâce à la nette hausse des prestations sociales (comme le
chômage partiel)
... qu’on le mesure au global ou par unité de consommation
GFM : Chapitre 1
Pauvreté en France
Le taux de pauvreté mesure généralement la part des individus disposant d’un
niveau de vie < 60% du niveau de vie médian
c’est donc un indicateur relatif, qu’on peut mesurer pour différents seuils
(souvent 60% dans les pays européens)
taux historiquement assez stable en France autour de 14% : en 2019, près
de 10 millions de personnes
GFM : Chapitre 1
Pauvreté dans le monde

Au niveau mondial, on mesure plutôt la pauvreté en termes absolus, en
fonction d’un revenu minimal par jour et par personne (souvent entre $1 et $2)
L’extrême pauvreté baisse fortement au niveau mondial, en proportion et et

nombre absolu (pas seulement en Chine)
GFM : Chapitre 1
Le déficit public et la dette publique

Le secteur public français comprend :
Administrations publiques centrales (“l’Etat”) : ministères et fonctions
régaliennes, universités, CNRS, etc.
Administrations publiques locales : les collectivités territoriales
Administrations publiques de sécurité sociale : les hopitaux publics, la
Sécurité Sociale, etc.
Entreprises publiques : celles dont au moins 51% du capital social est
détenu par l’Etat ou conjointement par l’Etat et une ou plusieurs
administrations nationales, régionales ou locales
Dépenses publiques G : dépenses effectuées par les APU : l’Etat, la

Sécurité Sociale, les collectivités territoriales et les administrations et
organismes qui leur sont rattachés
Déficit public : excès de dépenses publiques par rapport aux recettes T ,
qui doit être financé à l’aide d’emprunts
6= déficit budgétaire (administrations centrales uniquement)
Déficit public = G −T + rD
déficit primaire intéréts de la dette
avec D=dette publique et r = taux d’intérét sur la dette publique
GFM : Chapitre 1
Evolution récente du déficit public en France

Un déficit public récurrent. Pour 2021 par exemple, -6,4% du PIB après
-9% en 2020
- dépenses publiques : 1476 milliards euro
- recettes publiques : 1315 M̄ euro (90% d’impots et cotisations)
- déficit public : -161 M̄ euro (6,4% du PIB)
⇒ En 2022, le déficit public devrait atteindre -5% du PIB environ
GFM : Chapitre 1
La dette publique et sa dynamique

Dette publique : somme des emprunts successifs (déficits publics successifs +
intérêts) restant à rembourser à une date t
Contrainte budgétaire de l’Etat :
Dt − Dt−1 = Gt − Tt + rt Dt−1
Variation de la dette déficit primaire intéréts de la dette
Dt−1 = dette publique à la fin de l’année t − 1

rt Dt−1 = charge de la dette pour l’année t
Gt = dépenses publiques de l’année t
Tt = recettes fiscales
rt = taux d’intérét sur la dette
Donc à une date t, la dette publique équivaut à :
Dt = (1 + rt )Dt−1 + Gt − Tt
GFM : Chapitre 1
Evolution récente de la dette publique en France
La dette publique est de l’ordre de 115% du PIB (≈ 2800 M̄ euro)

contre 100% du PIB avant le Covid et 60% avant la crise de 2008-2009
GFM : Chapitre 1
Les principaux rôles de la dépense publique
Offre de biens et services publics

B&S non réservés à une consommation individuelle (non-rivalité) et une fois
disponibles, ils le sont pour tous (non-exclusion). Exemples : ordre public,
défense nationale, jardins publics.
Ces B&S peuvent présenter des externalités positives : l’usage qu’en fait
une personne profite aux autres (éducation, vaccin, etc.)
Ces B&S peuvent présenter des rendements d’échelle croissants, à cause de
coûts fixes élevés : distribution d’électricité et de gaz, télécommunications,
voirie
Redistribution des revenus : objectif d’équité et de justice sociale par le

prélèvement d’impôts et la redistribution des revenus
Stabilisation de l’activité économique : en jouant sur les dépenses

publiques, les impôts ou sur les stabilisateurs automatiques (impôts et
transferts proportionnels), l’Etat peut limiter les fluctuations
macroéconomique au cours du cycle économique
GFM : Chapitre 1
Le PIB : Définition et calcul du PIB
Sommaire

Qu’est-ce que le PIB ?
Les 3 approches / mesures du PIB
Trois grands équilibres comptables
GFM : Chapitre 1
Définition
Le Produit Intérieur Brut (PIB) : valeur de marché de l’ensemble des

biens et services finals produits dans une économie au cours d’une période
donnée
Définition très simple en apparence....mais qui recouvre un certain nombre de

subtilités
⇒ le calcul du PIB d’une économie est compliqué
Pour bien comprendre, on décompose la définition du PIB terme après terme...
GFM : Chapitre 1
Définition (1)
Valeur de marché :
L’économie produit une très grande variété de biens et services, qu’il est
mpossible de comparer/additionner directement (ex. production agricole vs
immobilière)
Nécessité de les convertir en une même mesure monétaire, grâce aux prix
de marché.
La production ou “output” est mesurée en termes monétaires (en euros)
> Ce qui compte dans le PIB même mesuré en “volumes” n’est pas
directement la quantité de B&S produits, mais leur valeur de marché
> La production d’1 kg de chocolat compte plus dans le PIB qu’1 Kg de
pommes de terre
GFM : Chapitre 1
Définition (2)
... de l’ensemble des biens et services :
Tous les biens tangibles et services intangibles légalement vendus dans
l’économie (ex. coupes de cheveux chez le coiffeurs, les soins reçus chez les
professionnels de santé, la production de livres et de films, etc.)
Certains cas pour lesquels la mesure est difficile
- Ex : valeur du service de “logement” ? ⇒ somme des loyers versés par les
locataires (reçus par les propriétaires) + valeur locative du bien des
logements occupés par le propriétaire directement ;
> l’INSEE doit faire l’estimation de la valeur locative du bien et ensuite
comptabiliser dans le PIB la valeur du service de logement
Exclusion : les produits non vendus, toutes les activités illégales et les
activités hors-marché (économie souterraine, travail domestique...)
> si vous achetez un tomate chez l’agriculteur la transaction apparaît dans le
PIB mais si vous faites pousser vous-même vos tomates dans votre jardin,
cela n’apparaît pas dans le PIB
GFM : Chapitre 1
Précisions
Depuis 2014 Eurostat demande la prise en compte de l’économie illégale et du

travail au noir dans les revenus de la nation.
Activités illégales / clandestines

Commerce de drogues
Prostitution
Contrebande
Travail dissimulé
Entreprises clandestines, etc.
...mais comptabilisation difficile ⇒ informations issues de sources administratives
et de travaux de recherche réalisés par des acteurs économiques ou institutionnels
GFM : Chapitre 1
Définition (3)
...finals :
Distinction entre biens finals (consommés) et biens intermédiaires (utilisés
dans le processus de production)
Ex : production de pommes par un agriculteur utilisées pour faire de la
compote par un industriel de l’agroalimentaire ⇒ les pommes = biens
intermédiaires, la compote = bien final
si on comptabilisait la valeur des pommes (utilisées dans l’agroalimentaire)
et la valeur de la compote ⇒ erreur de comptabilisation ! (deux fois la
valeur des pommes)
> Prise en compte de la valeur des biens finals seulement, puisqu’elle inclut
déjà la valeur des biens intermédiaires
Exception : quand les biens intermédiaires ne sont pas utilisés
immédiatement mais s’ajoutent au stock de l’entreprise pour une
utilisation future (i.e. forme d’investissement qui va être prise en compte
dans le calcul du PIB)
GFM : Chapitre 1
Définition (4)
... produits :
Valeur des biens et service produits dans le présent (pendant la période
étudiée), ignore les transactions passées
Uniquement les biens et services nouvellement produits.
Exemple : si Renault vend une voiture neuve, sa valeur est inclue dans le
PIB ; si le propriétaire d’une Renault ancienne la revend d’occasion à un
autre individu, cela n’apparaît pas dans le PIB
...dans une économie :

Valeur de la production à l’intérieur des frontières du pays,
- Lorsqu’une entreprise étrangère (ou un travailleur étranger) produit en
France, sa production est comptabilisée dans le PIB
- Lorsqu’une entreprise française (ou un travailleur français) produit dans un
pays étranger, alors son activité n’apparaît pas dans le PIB (cela
apparaitrait dans le PNB)
Seule compte la production domestique de bien et services pour mesurer
le PIB d’une économie
GFM : Chapitre 1
Définition (5)
... au cours d’une période donnée :

Calcul de la valeur des bien et services produits au cours d’un intervalle de
temps spécifique
Le PIB mesure les flux de revenu et de dépense durant cet intervalle
(généralement un trimestre ou un an)
Au final, PIB = mesure sophistiquée de l’activité au sein d’une économie
GFM : Chapitre 1
Comment mesurer le PIB ?
On peut appréhender la mesure du PIB de 3 manières :
sous l’angle de la production (Q)

sous l’angle du revenu (Y)
sous l’angle de la dépense (Z)
GFM : Chapitre 1
Le PIB sous l’angle de la production (Q)
Sous cet angle, le PIB est la somme des valeurs ajoutées

P (VA) générées dans
une économie au cours d’une période donnée : PIB = VA = Q
Valeur ajoutée ⇒ valeur supplémentaire créée par chaque agent économique
durant le processus de production = valeur de sa production moins la valeur de
ses consommations intermédiaires
Consommations intermédiaires ⇒ biens ou services entièrement
détruits/utilisés dans le processus de production durant la période comptable
> Le PIB est la somme des valeurs ajoutées et non des productions
GFM : Chapitre 1
La valeur ajoutée
Exemple :
Un éleveur vend 150g de viande à un restaurant à 50 cts, qui l’utilise pour
préparer un hamburger qu’il vend 1,5 euro
Le PIB va compter le hamburger mais non la viande qui le compose
(consommation intermédiaire) : le PIB augmente de 1.5 euro et non de 2 euro
Note : La valeur ajoutée sert ensuite à payer les salaires, les profits et les
impots sur la production
GFM : Chapitre 1
Approche par le revenu (Y)

Approche basée sur le revenu issu de la vente de produits
Le PIB P
est la somme des revenus distribués dans l’économie :
PIB = revenus des facteurs = Y
Y = revenu global = salaires + intérêts + profits + impôts
> La production vendue rémunère nécessairement un acteur économique :
ménages sous forme de salaires (revenus du travail)
créanciers sous forme d’intérêts et propriétaires sous forme de profits ou de
dividendes (revenus du capital)
Etat sous forme d’impôts et cotisations
x (on raisonne ici par simplicité en économie fermée, en excluant les revenus
de/vers l’étranger
On obtient une première identité comptable : Q = Y
(identité comptable = égalité toujours vérifiée ex-post sur les grandeurs

réalisées)
GFM : Chapitre 1
Approche par le revenu (Y)
Une partie du revenu est utilisée pour payer les impôts (T), qu’il s’agisse de
ménages ou d’entreprises
On appelle Yd le revenu disponible : revenu effectivement disponible à la
consommation finale de biens et services
Yd = Y − T
Le revenu disponible peut être utilisé pour la consommation C ou pour

l’épargne S ⇒ Yd = C + S
On obtient l’identité comptable suivante ⇒ Y = T + C + S

> Le PIB correspond à l’ensemble des revenus, qu’ils soient dépensés, épargnés
ou prélevés sous forme d’impôts
GFM : Chapitre 1
Approche par la dépense totale Z (ou par la demande)

Approche basée sur la dépense totale des agents dans l’économie ⇒ PIB = Z
On distingle généralement 4 grandes composantes de la demande (Z) :
Consommation privée des ménages (C),
Investissement privé des entreprises et des ménages (I),
Dépenses de consommation et d’investissement de l’Etat (G)
La demande nette de biens et services du reste du monde ⇒ exportations
nettes (XN) = exportations (X) - importations (M) = X − M
Identité comptable de la décomposition du PIB :
Y = C + I + G + XN
ou Y+M=C+I+G+X
On appelle cette équation l’équilibre emplois-ressources

(NB : l’INSEE répartit souvent les dépenses publiques G dans C et I)
GFM : Chapitre 1
Les composantes
1) Consommation :
dépense en bien et services des ménages ;
biens durables (voitures, électro-manager) vs. non durables (nourriture, ticket de
cinéma),
services : dépenses d’éducation comptabilisées comme un service
exclusion : achat d’un nouveau logement (investissement résidentiel)
2) Investissement :
achat courant de biens qui seront utilisés dans le futur pour produire d’autres biens
et services ;
dépenses en capital, constitution de stocks, achat de biens immobiliers pour les
entreprises
pour les ménages, le logement est la seule dépense comptabilisée comme
investissement.
GFM : Chapitre 1
Remarques sur l’investissement
Gestion (et accumulation) des stocks :

Produit d’un bien pour l’ajouter à stock plutôt que de le vendre (opération
d’accroissement de stock).
Comptabilité nationale : opérations = investissements.
Baisse de stock est un un investissement négatif.
Volonté de mesurer la production de l’économie or les biens ajoutés au stock sont
une part de celle-ci.
Signification du mot "investissement" :

investissement au sens de la définition du PIB : dépenses spécifiques en biens et
services 6= investissements financiers : actions, bons du trésor, fonds commun de
placement etc.
GFM : Chapitre 1
Les composantes
3) Dépense publique :
Dépenses en bien et services par le gouvernement et les collectivités locales ⇒
Exemple : salaires versés aux fonctionnaires et dépenses pour financer les travaux
publics (enseignants, militaires, médecins de l’hôpital)
Définition Insee : Les dépenses publiques sont les dépenses effectuées par l’État, les
administrations de sécurité sociale, les collectivités territoriales et les administrations
et organismes qui leur sont rattachés. Elles peuvent être classées en trois grandes
catégories :
les dépenses de fonctionnement, qui servent à la bonne marche des services publics
(dépenses courantes de personnel et d’entretien, achats de fournitures...) ;
les dépenses de redistribution : prestations en espèces versées aux ménages (ex : pensions
de retraite, allocations familiales, minima sociaux...), subventions versées aux entreprises
et aux ménages ;
les dépenses d’investissement, qui visent à renouveler ou à accroître le capital productif
public (ex : dépenses de recherche et développement, achats d’armements, constructions
de bâtiments et d’infrastructures...).
GFM : Chapitre 1
Les composantes du PIB
4) Exportations nettes :
différence entre exportations (X ou EX ) et importations (M ou IM)
Exportations : achats de biens produits dans l’économie nationale par l’étranger,
Importations : achats de biens produits à l’étranger par l’économie nationale.
Exemple : supposez qu’un ménage décide demain d’acheter une voiture d’une
valeur de 45000 euros. Alors dans quel catégorie va-t-on comptabiliser cette
dépense ? Dans la consommation. Mais si le véhicule est produit en Allemagne
(importation), cette opération va faire baisser les exportations nettes d’un même
montant.
On inclut les bien et services produits à l’étranger avec un signe négatifs dans les
exportations nettes car ils sont déjà répertoriés dans la consommation avec un
signe positif. Au final aucun effet sur le PIB.
GFM : Chapitre 1
Les 3 approches du PIB
Les 3 approches aboutissent au même résultat (ici en valeurs / PIB nominal)
GFM : Chapitre 1
Composantes du PIB depuis 2016

L’équilibre emplois-ressources sur les dernières années en France
(exprimé en milliards d’euros 2014)
> A partir de l’évolution de chaque composante, on peut calculer leur

contribution à la croissance du PIB
GFM : Chapitre 1
Contribution de chaque composante à la croissance

On peut calculer la contribution de chaque composante à la croissance du
PIB : il s’agit de la part de la hausse du PIB réel qui provient de la variation
d’une composante (en points de pourcentage)
> En 2021, la croissance de 6,8% s’explique pour les 2/3 par la hausse de la
consommation des ménages et des administrations publiques (4,4 points)
GFM : Chapitre 1
Les trois grands équilibres comptables de la

macro-économie
1) La relation entre les revenus et la production : toute valeur produite est

distribuée
Le premier équilibre comptable de la macro-économie repose sur le constat selon

lequel seule la production de biens et services est productrice de revenus réels
Les opérations de répartition et les opérations financières sont sans incidence

directe sur le montant du revenu national : elles n’affectent que la distribution du
revenu et celle des dettes et des créances entre les agents
Identité comptable entre produit intérieur Q et revenu disponible aux agents

Y (en économie fermée) ⇒ Q ≡ Y .
GFM : Chapitre 1

macro-économie
2) La relation entre les produits et les emplois ⇒ l’équilibre ressources-emplois
C’est l’équation fondamentale de tous les modèles de macro-économie.
Les opérations sur les biens et les services sont liées par une relation d’équilibre
entre ressources et emplois.
Équilibre ressources-emplois : Y = C + I + G
En économie ouverte, on ajoute le solde du commerce extérieur XN
GFM : Chapitre 1
La relation entre les produits et les emplois en économie

ouverte
La relation entre les produits et les emplois en économie ouverte.

les importations augmentent les ressources en biens et services disponibles,
les exportations sont un débouché supplémentaire pour la production.
Équilibre entre l’offre et la demande globale :
Y +M ≡C +I +G +X
Y ≡ C + I + G + X − M ≡ C + I + G + XN
avec XN=(X-M) ⇒ balance des paiements des biens et services ou solde du
commerce extérieur
Produit intérieur = demande intérieure + commerce extérieur
GFM : Chapitre 1

macro-économie
3) La relation entre épargne et investissement.
L’épargne (S) est la partie du revenu qui n’est pas consacrée à la consommation
finale privée et publique ⇒ S = Y − C − G.
En utilisant l’équilibre ressources-emploi ⇒ Y = C + I + G ⇒ on trouve :
la relation entre épargne et investissement ⇒ S = I
(en économie fermée toujours)
GFM : Chapitre 1
PIB réel, PIB nominal et limites du PIB
Sommaire

PIB réel contre PIB nominal
D’autres indicateurs
PIB et bien-être
GFM : Chapitre 1
Valeur réelle vs. nominale du PIB

On peut mesurer le PIB en multipliant les quantités produites...
par les prix de marché actuels > PIB nominal, en valeur, à prix courants
... ou bien
par les prix de l’année précédente ou d’une année de référence > PIB réel, en
volume, à prix constants
En nominal, le PIB est de 2500.9 milliards d’euros en 2021 contre 2310.5

en 2020 : croissance de +8,2% ? ? ?
En réel (prix de l’année précédente, base 2014), le PIB est de 2297M en
2021 contre 2150.4M en 2020 : croissance de 6,8%
> le PIB nominal peut augmenter pour deux raisons d’une année sur l’autre
GFM : Chapitre 1
Valeur réelle vs. nominale du PIB
> le PIB nominal peut augmenter pour deux raisons d’une année sur l’autre :
1 Hausse du niveau de production dans l’économie nationale
2 Hausse des prix des biens et services
Pour l’analyse macroéconomique, on souhaite souvent distinguer ces deux effets

⇒ Mesurer à la fois l’évolution des prix (déflateur du PIB, IPC, etc.) et
l’évolution de l’activité économique réelle en neutralisant l’effet prix (PIB réel,
en volume)
> la croissance du PIB réel mesure l’augmentation de la

production/dépenses/revenus nette de la hausse des prix
GFM : Chapitre 1
Evolution du PIB en France (1949 - 2016) en base 2010

PIB nominal, à prix courant, en valeur
PIB réel, à prix constant, en volume
> La très forte hausse “apparente” du PIB nominal (courbe rouge) mélange
inflation et hausse de l’activité
GFM : Chapitre 1
PIB nominal vs. PIB réel

Au final, on suit et on commente quasi-exclusivement le PIB réel car il
constitue un meilleur indicateur de la performance économique d’un pays
Dans l’approche par la production, une hausse du PIB réel indique une
hausse des volumes de B&S produits et vendus, nets des prix
> mesure véritable de la production d’une économie
Dans l’approche par le revenu, une hausse du PIB réel indique une hausse
des revenus réels (nets des prix) des agents économiques - donc une
amélioration de leur capacité à consommer, investir, épargner, etc.
> mesure de la capacité des agents à satisfaire leurs attentes/besoins
En période de forte inflation comme aujourd’hui, PIB nominal et PIB réel

évoluent de manière très différente
La comparaison du PIB nominal et du PIB réel fournit une estimation du taux

d’inflation, via le déflateur du PIB ( PIBnominal
PIBr éel
)
GFM : Chapitre 1
Autres indicateurs : RNB, RNDB, PIN...
En complément du PIB, on utilise parfois le Revenu national brut (RNB) qui

mesure l’ensemble des revenus primaires reçus par les résidents
> Revenus primaires = rémunération des salariés (lorsqu’employeurs et salariés

résident dans des pays différents), revenus du capital, impôts et subventions sur
les produits et la production
Si un résident français travaille pour une entreprise située en Allemagne

(travailleur transfrontalier), ses revenus du travail sont intégrés au RNB
mais pas au PIB de la France
Et inversement dans le cas d’un résident Allemand qui travaille en Alsace !
RNB = PIB + Revenus Primaires Nets avec le RDM
En France, RNB et PIB sont assez proches chaque année... mais ce n’est pas le
cas de tous les pays
GFM : Chapitre 1
GFM : Chapitre 1
PIB vs. RNB
Les différences PIB-RNB s’expliquent par les flux de revenus qui entrent et
sortent du territoire Exemples :
Au Luxembourg PIB > RNB car de nombreux travailleurs frontaliers

(résidant en France, Allemagne, Belgique) participent au PIB
luxembourgeois mais touchent leurs salaires sur uncompte français,
allemand, belge...
Solde des revenus primaires négatif au Luxembourg
En Irlande PIB > RNB car de nombreuses multinationales sont implantées
fiscalement en Irlande, mais rappatrient ensuite leurs profits dans le pays
d’origine des capitaux (Etats-Unis par exemple)...
Solde des revenus primaires négatif en Irlande
En général dans les économies développées, les écarts PIB-RNB sont assez
faibles
GFM : Chapitre 1
Autres indicateurs : RNB, RNDB, PIN...
On peut également utiliser le Revenu National Disponible Brut qui intègre les
revenus secondaires nets avec le RDM
> Revenus secondaires : revenus de transferts comme des prestations sociales
reçues par des nationaux de l’étranger, des transferts entre membres d’une
famille (France/étranger), des impôts payés à l’étranger, etc.
Enfin, on peut calculer le Produit Intérieur Net (PIN) même s’il est très peu
utilisé : PIN = PIB - Amortissements (soustraction du coût d’usure du capital)
Le PIB reste de loin l’agrégat économique le plus utilisé et le plus suivi...
GFM : Chapitre 1
PIB et bien-être
Le PIB comme indicateur du bien-être ?
Le PIB d’une économie est-il un bon indicateur du bien-être de ses citoyens ?

Le meilleur ?
Pour comparer le niveau de vie des pays entre eux, on utilise généralement le
PIB par habitant (par tête/per capita).
> PIB/habitant = PIB / Population = revenu ou dépense moyen(ne) d’un

individu dans l’économie chaque année
⇒ Indication sur la capacité économique des agents à satisfaire des besoins et

attentes
⇒ Dans le langage microéconomique, on dirait que la croissance du
PIB/habitant desserre la contrainte budgétaire des individus pour maximiser
leur utilité/satisfaction
GFM : Chapitre 1
PIB et bien-être
PIB et bonheur (déclaré)

Il semble bien exister un lien entre PIB par habitant et satisfaction dans la vie...
Mais le PIB/tête n’explique pas tout (courbe concave et R 2 modéré...)

> ex : comparez la France au Danemark, le Japon à la Colombie...
GFM : Chapitre 1
PIB et bien-être
Quelles limites au PIB/habitant ?

1 Critique statistique : il s’agit d’une moyenne qui vaut pour l’agent moyen.
Si les revenus sont très inégalement réparties dans la société (coef. de Gini
élevé comme en Russie, au Brésil, etc.), le niveau du PIB/tête ou sa
croissance ne dit pas grand chose du sort de la plupart des citoyens !
2 Critique de fond : ”There are many aspects of our society that are not
covered by GDP” (J. Stiglitz, 2009)
- non prise en compte (directe) de la qualité de vie, de l’accès à la santé ou
à l’éducation, des libertés individuelles, de la sécurité, de la qualité de
l’environnement...
- non prise en compte du futur : le PIB aujourd’hui ne dit rien sur l’année
d’après ou la génération suivante
- le PIB ne mesure que des flux annuels de production et non un
patrimoine :
patrimoine environnemental, culturel, richesses naturelles
créances saines vs. créances douteuses (crédit dont on sait que l’emprunteur
ne pourra pas le rembourser)
Exemple : lors d’une pollution, on comptabilisera à la fois la production qui
a contribué à la pollution et la production nécessaire à la dépollution ⇒ en
ce sens l’attraction pour le PIB n’incite pas à la réduction de la pollution
GFM : Chapitre 1
PIB et bien-être
Quelles limites au PIB/habitant ?

Autres éléments échappant au PIB : la plupart des activités qui prennent place
hors des marchés
Exemple 1 : les travaux domestiques : quand un chef étoilé prépare un diner

dans son restaurant, le service de restauration est comptabilisé dans le PIB. Par
contre, lorsque ce même chef prépare pendant ses jours de congés le même
repas pour sa famille, cette activité n’apparaît dans le PIB
Exemple 2 : le bénévolat dans des associations caritatives. Les personnes

bénévoles donnent de leur temps et effectuent des missions qui contribuent à
augmenter le bien-être de la société mais cela n’entre pas dans le calcul du PIB
Au final, même s’il faut avoir conscience de ses limites, le PIB par habitant est
une assez bonne mesure du bien-être économique dans la plupart des
situations : > Un PIB élevé contribue à améliorer les conditions de vie et donne
la capacité à une économie d’obtenir les ingrédients d’une vie meilleure
Pour aller + loin, voir le rapport de J. Stiglitz et A. Sen, deux prix Nobel :
"Mesure de la performance économique et du progrès social revisitée"
GFM : Chapitre 1
PIB et bien-être
L’indice de développement humain

Pour compléter le PIB, les Nations Unis (PNUD) ont mis en place un
indicateur de développement : l’Indice de Développement Humain (IDH)
Objectif : disposer d’un indicateur synthétisant plusieurs critères comme le

revenu par habitant, l’accès à la connaissance et à l’éducation (alphabétisation
et scolarisation) et à la santé (espérance de vie à la naissance)
On peut aussi tenir compte des inégalités par exemple (IDH-I)
Comment calculer l’IDH ? Deux étapes :

1) construction des trois indices dimensionnels (santé, éducation, revenu) :
valeur réelle − valeur minimale
I=
valeur maximale − valeur minimale
2) cumul des trois indices dimensionnels par moyenne géométrique pour
obtenir l’IDH : 1
IDH = (Isanté ∗ Ieduc ∗ Irev ) 3
> Quels écarts entre IDH et PIB/habitant ?
GFM : Chapitre 1
PIB et bien-être
PIB et IDH
Si l’on compare le classement des pays sur la base du PIB par tête et de l’IDH,
on voit que certains perdent des places dans l’IDH (comme le Luxembourg, le
Qatar ou les Emirats Arabes Unis)...
... et que d’autres pays gagnent des places (Canada, Norvège ou

Nouvelle-Zélande)

GFM Chap1

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Grandes Fonctions Macroéconomiques

Chapitre 1 : Introduction, le PIB et la comptabilité nationale

Chapitre 2 : Le marché des biens et services (I) : la consommation

Chapitre 3 : Le marché des biens et services (II) : l’investissement

Chapitre 4 : Le marché du travail

Chapitre 5 : Introduction au marché de la monnaie

1 Définition et objet de la Macroéconomie

2 Les grands thèmes de la macroéconomie

3 Le PIB : Définition et calcul du PIB

4 PIB réel, PIB nominal et limites du PIB

1 Définition et objet de la Macroéconomie

2 Les grands thèmes de la macroéconomie

3 Le PIB : Définition et calcul du PIB

4 PIB réel, PIB nominal et limites du PIB

Qu’est-ce que l’Economie ?

Le fonctionnement d’une économie est semblable à celui du ménage, au sens où

Définition de l’analyse économique ?

L’économie est une science sociale ⇒ étudie le comportement des individus au

Les deux grandes branches en sciences économiques

Microéconomie : analyse des choix des agents, l’allocation des ressources, le

Macroéconomie : étude de l’économie comme un tout ⇒ holisme

Une définition de la macroéconomie

“Les objectifs de la macroéconomie sont d’interpréter les observations des

Macroéconomie : représentation simple du fonctionnement de l’économie dans son

Analyse macroéconomique : chercher à établir des liens entre les agrégats

4 grands types de marchés

En macroéconomie, on considère généralement 4 grands types de marchés :

Approche par le circuit (keynésienne) : les biens et services, les actifs

Approche par le marché : repose sur des principes microéconomiques (approche

Variables et modélisation macroéconomique

Variable économique : grandeur mesurable susceptible de varier en fonction des

Variables de flux vs Variables de stock

Choc : évènement non-expliqué par le raisonnement économique et qui peut

Relations analytiques : relations de cause à effet liant les variables

Relations comptables ou identité comptable : relations toujours vérifiées

Relations d’équilibre et de cohérence : lien établit à l’équilibre (issu de la

On procède par un raisonnement hypothético-déductif :

Résultats/propositions : avec le modèle construit sur la base des hypothèses, on

Confrontation aux faits : on évalue la pertinence des propositions, en observant

1 Définition et objet de la Macroéconomie

2 Les grands thèmes de la macroéconomie

3 Le PIB : Définition et calcul du PIB

4 PIB réel, PIB nominal et limites du PIB

Une sélection des thèmes majeurs de la macroéconomie

Macroéconomie : comprendre les comportements collectifs résultant des décisions

Sélection de quelques thèmes majeurs de la macroéconomie :

Le taux de croissance économique correspond au taux d’accroissement de la

La production totale, estimée en France par l’INSEE à 2500 milliards d’euros en

... par opposition au PNB (Produit National Brut) ou au RNB (Revenu

Mais pour calculer la croissance du PIB, on raisonne à prix constants (/en

... et le taux de croissance économique en % est :

En 2021, la croissance économique annuelle en France a été de 6,8% (Insee)

La croissance peut être analysée

La croissance de 1950 à l’avant-Covid

En général, le PIB augmente d’une année sur l’autre

La croissance dans l’ère Covid

La croissance dans l’ère Covid

Estimations OCDE des taux de croissance en 2020 / 2019

Aux Etats-Unis, expansions et récessions suivent aussi un phénomène cyclique

Le PIB français et sa tendance de long terme

Cycle → succession d’écarts de production par rapport à la tendance (ici

Le PIB français et sa tendance de long terme

Cycle → succession d’écarts de production par rapport à la tendance (ici