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Comptabilité Nationale

Semestre 5
Filière Sciences Economiques et Gestion
Parcours: Economie

A. NOUREDDINE

A.U. 2020/2021
Chapitre 1 : La CN, définition, objets et principes
I. Définition et objet de la comptabilité nationale
La comptabilité nationale est une technique de synthèse des données
statistiques dont le but est de fournir une représentation simplifiée et chiffrée
de toutes les opérations économiques (production, consommation, épargne,
investissement) réalisées pendant une année d’un pays.

Elle permet :
•Représentation et analyse du circuit économique national.
•Evaluation des opérations qui ont lieu entre les différents agents économiques.
•suivi de la marche de l’économie nationale.
•Outil indispensable à la modélisation et à la prévision.
•Comparaisons internationales, inter temporelles et inter régionales.
•Indicateurs importants de la conduite de la politique économique, comme le taux de
croissance annuelle ou trimestrielle de l’économie.
Chapitre 1 : La CN, définition, objets et principes
II. Historique de la comptabilité nationale
L 'époque romaine : les recensements et les statistiques générales servaient
d'éclairage aux choix militaires et politiques.
F. Quesnay en 1758: tente de construire une sorte de comptabilisation des valeurs
Keynes (les années 1920-1930) : une mesure globale de l'activité par des agrégats
et l’interprétation des phénomènes d'ensemble.
1929 : Crise = besoin de suivi de l’activité économique
1936 : Travaux de Leontief
1945 : Naissance véritable de comptabilité nationale grâce à volonté des Etats,
avancées de la science économique et des outils statistiques
Années 1950 : besoin d’harmonisation de la comptabilité nationale à travers le
monde= proposition d’un modèle qui deviendra le SCN de 1993. (Les Pays de
l’UE ont commencé leurs harmonisations dès 1989).
2014 : SEC 2010 (système européen des comptes 2010).
Chapitre 1 : La CN, définition, objets et principes
III. Système de comptabilité national au Maroc
La mise en ouvre d’une comptabilité nationale se fait actuellement en référence à une
norme mondialement reconnue; Cette norme est un ensemble:
de concepts et définitions;
de nomenclatures (classifications);
de méthodes d’évaluation et d’enregistrement;
d’une structure de comptes et des tableaux de présentation des données.

Le système de comptabilité nationale adopté par la commission statistique de


l’ONU en 1993 (SCN 1993) est actuellement en vigueur au niveau mondial. Une
actualisation de ce système est adoptée par la même commission en 2008 ;
Les comptes nationaux Marocains sont confectionnés selon SCN 1993 et 1998
constitue l’année de base de ces comptes;
Chapitre 1 : La CN, définition, objets et principes
IV. Principes de la comptabilité nationale
Délimitation temporelle : L’année civile
Délimitation territoriale : Résidence et territoire économique

Le territoire économique du pays est la zone géographique


administrée par les pouvoirs publics et les territoires géographiques
situés dans le reste du monde (ambassades, consulats…) moins les
enclaves géographiques du pays utilisées par des administrations
publiques d’autres pays.
La résidence est basé sur la possession d’un centre d'intérêt
économique sur le territoire économique du pays (domicile, lieu de
production …) dans lequel ou à partir duquel elle exerce des activités
économiques, et a l’intention de continuer d’exercer et d’effectuer des
opérations économiques pendant au moins une année.
Chapitre 2 : Les secteurs institutionnels

Une économie donnée comprend plusieurs millions d’unités


économiques distinctes : Ménages, entreprises,
Administrations….etc. Leurs décisions déterminent le résultat de
l’activité économique (Revenu National, Dépense Nationale,…etc.).
L’unité économique élémentaire (agent économique) est une cellule
comprenant un individu ou un groupe d’individus participant à l’une
des grandes fonctions économiques (Production, répartition et
consommation).
Exemple : famille, entreprise,…(On les appelle UI - unités
institutionnelles).
Dans la comptabilité Nationale, on comptabilise ce que font Unités
Institutionnelles durant 1 an sur le territoire national.
Chapitre 2 : Les secteurs institutionnels

Le système de la comptabilité nationale regroupe les unités


économiques élémentaires, par référence à l’homogénéité de leur
fonction principale (fonction économique principale similaire et
même origine des ressources), en secteurs institutionnels.
Le système de la comptabilité nationale (S.C.N) propose 5 secteurs
institutionnels et le reste du monde :
Les Ménages : un ménage
SNF (Sociétés Non Financières),
SF (Sociétés Financières),
L’administration publique,
Institutions sans but lucratif / Associations
le reste du monde.
Chapitre 2 : Les secteurs institutionnels
I. Principes de la comptabilité nationale

Ce secteur regroupe des unités dont la fonction économique


principale est la consommation et éventuellement la production dans
le cadre d’une entreprise individuelle.
Le Ménage peut être défini comme un individu ou un groupe
d’individus vivant ensemble sous un même toit et mettant leurs
ressources en commun.
Les ménages consomment grâce aux salaires en contre partie de la
vente de leurs forces de travail aux entreprises.
Chapitre 2 : Les secteurs institutionnels
I. Les Ménages :

Ce secteur regroupe des unités dont la fonction économique


principale est la consommation et éventuellement la production dans
le cadre d’une entreprise individuelle.
Le Ménage peut être défini comme un individu ou un groupe
d’individus vivant ensemble sous un même toit et mettant leurs
ressources en commun.
Les ménages consomment grâce aux salaires en contre partie de la
vente de leurs forces de travail aux entreprises.
Chapitre 2 : Les secteurs institutionnels
II. Les sociétés non financières :

Ce secteur regroupe les unités dont la fonction principale est de


produire des biens et services marchands non financiers, abstraction
faite de leur forme juridique, leurs ressources proviennent
essentiellement de la vente de leur production. Ce secteur comprend
des entreprises publiques, des quasi-sociétés publiques (offices….),
des sociétés privées et des institutions privées sans but lucratif au
service des entreprises.
Chapitre 2 : Les secteurs institutionnels
III. SF (Sociétés Financières) :

L’ensemble des organisations productives qui ont pour fonction de

produire des services financiers et d’assurance.

Exemple : banques, courtiers, assurances, …


Chapitre 2 : Les secteurs institutionnels
IV. L’administration publique :

Ce sont des unités dont la fonction principale est de produire des

services non marchands (gratuit ou quasi-gratuit) et redistribue

richesse grâce à leurs ressources qui proviennent des prélèvements

obligatoires (impôts et cotisations sociales obligatoires).


Chapitre 2 : Les secteurs institutionnels
V. Institutions sans but lucratif / Associations :

Ce sont des unités dont la fonction principale est de produire des


services non marchands destinés à des groupes particuliers de
Ménages et/ou de produire, sans but lucratif, des services marchands
aux Ménages. Leurs ressources proviennent essentiellement des
contributions des ménages et de la vente de services marchands. C’est
le cas, par exemple, des associations culturelles et sportives, des
fondations à caractère social, des syndicats de travailleurs….etc.
Chapitre 2 : Les secteurs institutionnels
Reste du monde :

Ce secteur n’est pas vraiment un secteur institutionnel regroupant des


unités ayant la même fonction économique.
C’est un compte retraçant les relations économiques entre UI
résidentes et non résidentes.
(Balance des transactions commerciales : X-M).
SI Fonction principale Ressources principales
Rémunération des facteurs de
Consommation production (travail et capital)
Ménages Production de biens et services marchands Transferts des autres SI
(pour les entreprises individuelles) Vente de la production pour les
entreprises individuelles
Production de biens et services marchands
SNF Vente de la production
non financiers
Financement (collecte, transformation et
Ressources provenant de
répartition) et la gestion des moyens de
SF l’intermédiation financière
financement
Primes d’assurance , Cotisations
Garantie de la couverture des risques

Production de services non marchands Prélèvements obligatoires


AP
Redistribution du revenu et du patrimoine (impôts et cotisations sociales)

Production de services non marchands


ISBLSM Cotisations volontaires et dons privés
destinés aux ménages (sans but lucratif)

RDM Tous les types d’opérations économiques Tous les types de ressources
Chapitre 3 : Le circuit économique
Le circuit économique permet de représenter le
fonctionnement de l’activité économique sous forme de
flux de richesses circulant entre les différentes catégories
d’agents regroupés en secteur institutionnels.

1- Le circuit simplifié à deux catégories d’agents économiques

2 - Introduction des administrations : la redistribution

3 - Introduction des institutions financières : collecte de l’épargne et


financement de l’économie

4 – Introduction du Reste du monde


Le circuit économique en économie fermée
1 Le circuit simplifié à deux agents économiques

Travail
Ménages Revenus Entreprises

Conso. Intermédiaires
Investissements
Marchés :
biens de
Biens de prod.
production
Conso. finale Vente de la prod.
biens et services
B&S de conso de consommation B&S de conso
Le circuit économique en économie fermée
2 - Introduction des administrations : la redistribution
Travail
Ménages Revenus Entreprises

Revenus
Services non-marchands
Prélèvements
Transferts

Conso. Intermédiaires
Investissements
Administrations Prélèvements
Investments

Biens de prod.
Marchés :
biens de
Biens de prod.
production
Conso. finale Vente de la prod.
biens et services
B&S de conso de consommation B&S de conso
Le circuit économique en économie fermée
3 - Introduction des institutions financières :
collecte de l’épargne et financement de l’économie
Travail
Ménages Revenus Entreprises

Revenus
Services non-marchands
Prélèvements

Crédit
Transferts

Crédit

Conso. Intermédiaires
Epargne Institutions financières

Investissements
Crédit
Administrations Prélèvements
Investments

Biens de prod.
Marchés :
biens de
Biens de prod.
production
Conso. finale Vente de la prod.
biens et services
B&S de conso de consommation B&S de conso
Le circuit économique en économie ouverte
4 – Introduction du Reste du monde
Travail
Ménages Revenus Entreprises

Revenus
Prélèvements Services non-marchands
Crédit
Transferts Crédit

Conso. Intermédiaires
Epargne Institutions financières

Investissements
Crédit
Administrations Prélèvements
Investments

Biens de prod.
Marchés :
biens de
Biens de prod.
production
Conso. finale Vente de la prod.
biens et services
B&S de conso de consommation B&S de conso

Export° Export° Import° Import°

Reste du monde
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
Ce sont des indicateurs synthétiques de l’activité économique
calculé à partir des comptes de la nation.
Ils mesurent le résultat de l'activité de l'ensemble de l'économie.
Ils constituent un ensemble d'informations cohérentes,
harmonisées, utiles à la mise en place d'une politique économique.
Ils permettent d'effectuer des comparaisons dans l'espace et dans
le temps.
Les principaux agrégats retenus sont:
•Produit intérieur brut (PIB)
•Revenu national brut (RNB)
•Revenu national brut disponible (RNBD)
•Excédent brut
•Formation brute de capital fixe
•Dépenses de consommation finale
•Etc.
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
1) Le Produit Intérieur Brut (PIB)
Mesure de la production nationale, c'est à dire de
l'ensemble des biens et services produits au cours
d'une période donnée (en général l'année).
Il tient compte de la production de tous les agents sur
le territoire national, qu'ils soient marocains ou
étrangers. C’est la somme des revenus crées par
toutes les branches d’activité au cours de leurs
processus de production (de biens et services).
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
1) Le Produit Intérieur Brut (PIB)
La valeur ajoutée est calculée en retranchant de la
valeur de la production le coût des consommations
intermédiaires qui ont été utilisées dans l’acte de
fabrication
Valeur ajoutée = Production - Consommation Intermédiaire

La somme de toutes les VA, augmentée du montant


des droit et taxes à l’importation fournit la valeur du
P. I. B au prix du marché.

PIB= Ʃ VA
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
1) Le Produit Intérieur Brut (PIB)
Optique production :
le PIB au prix de marché est la somme des VA de toutes les unités
productrices résidentes (secteurs institutionnels ou branches
d'activité), augmentée des impôts nets de subventions sur les
produits). La VA par secteurs d’activité (ou par branche)
correspond à la différence entre la production effective et le total
des consommations intermédiaires du secteur d’activité.

PIB = ∑ VA + TVA + droits de douane


Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
1) Le Produit Intérieur Brut (PIB)

Optique dépense:
Le PIB au prix de marché est la somme des emplois finals de
biens et de services (dépenses de consommation finale, formation
brute de capital fixe, variation des stocks et exportations moins
importations de biens et services).

PIB = CF + FBCF + Var Stock + (X-M)


Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
1) Le Produit Intérieur Brut (PIB)
Optique revenu :
Le PIB au prix de marché est la somme de l’ensemble
de la rémunération des salariés, des autres impôts nets
de subventions sur la production et sur les produits et
de l'excédent brut d'exploitation (plus le revenu mixte
brut).
PIB = rémunérations des salariés + impôts liés à la
production + Excédent brut d’exploitation (+ revenus
mixtes)
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
2) Revenu national brut (RNB)
Le RNB s'intéresse à la production des entreprises
marocaines tant au Maroc qu'à l'étranger et ne retient
pas l'activité des entreprises étrangères au Maroc.

PNB = PIB + (revenus du travail, de la propriété et de


l'entreprise reçus du reste du monde) – (revenus du travail, de
la propriété et de l'entreprise versés au reste du monde)

PNB = PIB + Revenus des facteurs reçus Du RDM


- Revenus des facteurs versés au RDM
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
3) Revenu national brut disponible (RNBD)
Le RNBD correspond à la somme des revenus disponibles bruts
de tous les secteurs institutionnels. Il est donc le revenu final brut
perçu par les agents économiques et qu’ils affectent à leur
consommation finale et à l’épargne brute.

RNBD = RNB + Impôts sur le revenu et le patrimoine reçus du


reste du monde - Impôts sur le revenu et le patrimoine versés
au reste du monde + Cotisations et prestations sociales reçues
du reste du monde - Cotisations et prestations sociales versées
au reste du monde + Autres transferts courants reçus du reste
du monde - Autres transferts courants versés au reste du
monde

RNBD = PIB + Revenus nets reçus du reste du monde


Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
4) Dépenses de consommation finale

L’activité des agents économiques se


résume à deux opérations simples :

les dépenses les recettes


(achat, location, (issues d’une
remboursement de production, d’un
prêts…) travail, de
l’exploitation d’un
capital).
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
4) Dépenses de consommation finale
Nous allons nous intéresser aux dépenses
LA CONSOMMATION : les achats destinés à être utilisés
immédiatement et non destinés à réaliser une production
L’INVESTISSEMENT : être utilisé pendant un an ou plus et
destinés à réaliser une production
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
4) Dépenses de consommation finale

Achats de biens et de Achats de logements


services des ménages DEPENSES des
MENAGES
CONSOMMATION INVESTISSEMENT
FINALE

Achats de biens et de Achats de biens de


service utilisés dans
DEPENSES des production utilisés
plus d’une année
l’année ENTREPRISES
CONSOMMATION INVESTISSEMENT
INTERMEDIAIRE
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
4) Dépenses de consommation finale
Consommation finale : Consommation individuelle.
Consommation intermédiaire (CI) : B et S acquis auprès d’autre
entreprises et détruit ou incorporés dans le produit final.

Les Dépenses de consommation finale


Concernent les Administrations Publiques, les ménages et les
institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBL).

La Consommation Finale Intérieure (CFI) :


Est l’ensemble de la consommation finale privée intérieure
(ménages) plus celle des administrations publiques.
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
5) Formation brute de capital fixe
La FBCF représente la valeur des acquisitions d’actifs fixes
utilisés de façon répétée ou continue dans le processus de
production pendant au moins un an.
Autrement dit, c’est l’agrégat qui mesure en comptabilité
nationale l’investissement en capital fixe (actifs corporels ou
incorporels destinés à être utilisés dans le processus de
production) des différents agents économiques résidents.
Dans la comptabilité nationale, on ne mesure pas l’investissement
mais la Formation Brute de Capital Fixe : FBCF
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
6) Excédent brut d’exploitation (EBE)
Il mesure l’excédent (ou éventuellement le déficit) issu de la
production qui profite aux producteurs en tant que rémunération
du capital.
L’EBE est le solde du compte d'exploitation. Il est égal à la valeur
ajoutée, diminuée de la rémunération des salaires, des autres
impôts sur la production et augmentée des subventions
d'exploitation.

L’EBE = valeur ajoutée - la rémunération des salaires-


impôts sur la production + subventions d'exploitation.
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
7) Epargne Nationale Brute (ENB)

ENB = RNBD – Consommation finale des


administrations publiques – consommation des
ménages.
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
8) Quelques ratios à retenir
Les ratios des Sociétés Non Financières (SNF)
• Taux de marge = EBE / VAB
• Taux d’investissement = FBCF / VAB
• Taux d’autofinancement = Épargne brute / FBCF
Les ratios des ménages
• Propension moyenne à consommer = CF / RDB
• Propension moyenne à épargner = Épargne brute / RDB
• Taux d’épargne = Épargne brute / RDB
• Taux d’épargne financière =Capacité de financement / RDB
Les ratios des administrations publiques
• Taux de pression fiscale = Impôts / PIB
• Taux de pression parafiscale = Cotisations sociales effectives / PIB
• Taux de prélèvements obligatoires = Σ taux de pression fiscale + taux de
pression para-fiscale = (impôts + cotisations sociales effectives) / PIB
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
8) Quelques ratios à retenir
Le taux d'investissement = FBCF / VA.
Le taux d'autofinancement : la capacité de financement de
l'investissement d'un agent grâce à son épargne.
Le taux d'épargne = Epargne brute / Revenu disponible brut.
Le taux de marge = EBE / la valeur ajoutée.
Solde de la balance commerciale = X – M
Taux d’importation = M / PIB
Taux d’exportation = X / PIB
Taux de couverture du commerce extérieur = X / M
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
9) L'équilibre ressources - emplois
L’équilibre se situe au niveau global entre l'offre et la demande de
biens et services, c'est à dire entre les ressources et leurs emplois.
L'offre de biens et services est constituée: de la production
nationale, des importations provenant du reste du monde (biens et
services produits à l'étranger et vendus sur le marché national).
La demande de biens et services utilise ces ressources de
différentes façons :
consommation intermédiaire ou finale,
investissement (FBCF ou Formation Brute de Capital Fixe),
exportations (biens et services produits par l'économie nationale et
mis a la disposition du reste du monde),
le solde est stocké.
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
9) L'équilibre ressources - emplois

L'équilibre économique

les ressources = les emplois

Production intérieure brute + importations = Consommation

finale + investissement + exportations + variation de stock.

PIB +M=CF +FBCF +∆S +X


Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
Déficit ou excédent budgétaire

On parle de déficit budgétaire lorsque les dépenses de l’Etat pendant


une durée déterminée (en général une année) dépassent ses ressources.
Dans la situation inverse, on parle d’excédent budgétaire.

PIB +M=CF +FBCF +∆S +X

Solde de la balance des transactions:


X - M = PIB – (CF + FBCF + CI + ∆S)
Offre nationale - demande nationale

Si Offre nationale < demande nationale Déficit courant


Si Offre nationale > demande nationale Excédent courant
Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques

Excédent et déficit extérieur

Offre nationale Demande nationale

Si Offre nationale > demande nationale Si offre nationale < demande nationale

X–M>0 X–M<0

Excédent courant Déficit courant


Chapitre 4 : Les agrégats macroéconomiques
Relation solde extérieur et équilibre Epargne /Investissement

PIB +M = CF +FBCF +∆S +X


(PIB- CF-∆S) - FBCF = X-M
Eparges = PIB – CF - ∆S
Epargne – FBCF = X - M

 Si X<M alors Epargne <FBCF donc l’économie fait appel à

l’Epargne du Reste du Monde – la Nation à un besoin de financement

 Si X>M alors Epargne >FBCF donc l’économie prête de l’Epargne

au Reste du Monde – la Nation à une capacité de financement


Chapitre 5 : La comptabilité inter-temporelle des agrégats

Pour étudier les phénomènes économiques, on a souvent besoin de


décrire les évolutions des grandeurs et des agrégats
macroéconomiques.

• Les indices
• Les taux
• ..........
A. Les indices
• Un indice est un outil de comparaison, comparaison dans le temps ou dans
l'espace.

• 3 types d'indices :
– les indices élémentaires  une seule grandeur (grandeur simple)
Ex : Indice du SMIC

– les indices synthétiques  variation d'une grandeur complexe


Ex : Indice des salaires IPC Indices boursiers

– les indices composites  évolution de l'ensemble d'un domaine éco.


Ex : Indice général d'activité d'une branche industrielle
I. Les indices élémentaires
On considère la grandeur x observée à ≠ dates (0, 1, …, n).
xt
I t/0  100  : indice de la grandeur x en t, base 100 en 0
x0
Il exprime la variation de x entre la date 0 et la date t.
II. Les indices synthétiques
Ils sont utilisés pour comparer, dans le temps ou dans l'espace, les
valeurs prises par une grandeur complexe.
Ex de grandeur complexe : la consommation des ménages, la production…

• Considérons une grandeur complexe X constituée de k


grandeurs "simples" : X = {x1, x2,…, xk}.
• On s'intéresse à 2 caractéristiques des xi :
o leurs prix {p1, p2,…, pk} et
o les quantités achetées {q1, q2,…, qk}
à 2 dates différentes, 0 et n.
• On notera pi0 le prix de la grandeur i à la date 0,
pin : son prix à la date n,
qi0 la quantité achetée en 0,
qin : la quantité achetée en n
 On cherche à rendre compte de l'évolution de la grandeur
complexe X entre 2 dates, de l'évolution de “son prix” et de
celle de “sa quantité”.

C'est par le choix de la date de référence t que se distinguent les 2


indices synthétiques les plus courants, l'indice de Laspeyres et
l'indice de Paasche :
o Laspeyres  Choix de la date de départ (i.e. t = 0),
o Paasche  Choix de la date d'arrivée (i.e. t = n).
ce qu’auraient coûté
L’indice des prix de Laspeyres en n les quantités
k consommées en 0
p1n q10  p2 nq20  ...  pknqk0 p in qi0
L n/0 (p)  100   100  i 1
p10q10  p20q20  ...  pk 0qk0 k
ce qu’ont coûté en 0
 pi 0qi0
i 1 les qu. consommées en 0
B C D E F

Exemple
Tableau 2.4
3 Quantité Prix
4 Dates Croissants Brioches Croissants Brioches
5 0 60 24 0,8 2
6 1 99 30 1 2,2
7 2 120 30 1,2 2,4

L1/0(p) = 100x(1x60 + 2,2x24) / (0,8x60 + 2x24) = 117,5


L2/0(p) = 100x(1,2x60 + 2,4x24) / (0,8x60 + 2x24) = 135,0

L2/1(p) = 100x(1,2x99 + 2,4x30) / (1x99 + 2,2x30) = 115,6


 Mesurée avec un indice de Laspeyres, l’évolution du prix des viennoiseries est de
+ 17,5% entre 0 et 1 et de + 35% entre 0 et 2,
+ 15,6% entre 1 et 2.
 Exemple de l'indice des prix de Laspeyres :
On peut le calculer à partir

 Indice élémentaire du prix du bien i en n base en 0 :


prix du bien i en n pin
I n / 0  pi   100   100 
prix du bien i en 0 pi 0

L’indice des prix de Paasche ce qu’ont coûté en n


les quantités
k
consommées en n
p1nq1n  p2 nq2n  ...  pknqkn p in qin
Pn/0 (p)  100   100  i 1

p10q1n  p20q2n  ...  pk 0qkn k

p
i 1
i0 qin
ce qu’auraient coûté en 0
les qu. consommées en n
B. Le PIB nominal et le PIB réel

PIB nominal : valeur en prix courants de la production


PIB réel : valeur en prix constants de la production
Déflateur (indice implicite des prix du PIB): mesure du niveau
général des prix de toute la production
B. Le PIB nominal et le PIB réel
Exemple

Calculer le PIB réel, le PIB nominal et le déflateur? L’année de base est 2003.
B. Le PIB nominal et le PIB réel
Pour le calcul du PIB nominal, on doit prendre les prix de l’année courante fois les quantités
de l’année courante.
PIBnominal 2003 = 1dh x 100 + 2dh x 50 = 200 dh
PIBnominal 2004 = 2dh x 150 + 3dh x 100 = 600 dh
PIBnominal 2005 = 3dh x 200 + 4dh x 150 = 1200 dh
Pour le calcul du PIB réel, on doit prendre les prix de l’année de base (ou de référence), ici
c’est 2003, fois les quantités de l’année courante. PIBréel 2003 = 1dh x 100 + 2dh x 50 =
200 dh
PIBréel 2004 = 1dh x 150 + 2dh x100 = 350 dh
PIBréel 2005 = 1dh x 200 + 2dh x 150 = 500 dh
Le déflateur ou l’IIPPIB (l’Indice implicite des prix du PIB)
Déflateur 2003 = (PIBnominal 2003 / PIBréel 2003) x 100 = (200 / 200) x 100 = 100
Déflateur 2004 = (PIBnominal 2004 / PIBréel 2004) x 100 = (600 / 350) x 100 = 171
Déflateur 2005 = (PIBnominal 2005 / PIBréel 2005) x 100 = (1200 / 500) x 100 = 240
C. Le taux de croissance économique
Le taux de croissance (TC) mesure l’évolution de la production dans
le temps
Il permet de mesurer le pourcentage d’augmentation du P.I.B entre
deux dates différentes

Exemple :
PIB2004 = 1 280 000
PIB2005 = 1 150 000
Taux de croissance du PIB en 2005 ?
En 2005, le taux de croissance est de 11.30 %
C. Le taux de croissance économique
Quand on parle de croissance économique c’est d’une augmentation du
produit global en volume qu’il s’agit, autrement dit du PIB réel.

Lorsque nous calculons pour une année donnée le PIB au prix du marché en
nous basant sur les prix actuels, nous obtenons le PIB NOMINAL, ou encore à
prix courants.
Mais si nous voulons comparer ce PIB à celui d’une quelconque année
antérieure, alors nous devons recalculer le PIB actuel à l’aide des prix en
vigueur cette année-là, c’est-à-dire le PIB REEL, ou à prix constants

Pour obtenir le PIB réel, il suffit de diviser le PIB nominal par le


DEFLATEUR DU PIB
D. L’inflation
L’inflation est un processus par lequel le niveau moyen des prix
augmente ou la valeur de la monnaie diminue.
L’inflation est un des indicateurs importants en macroéconomie.
L’inflation est définie comme une hausse soutenue du niveau moyen
des prix des biens et des services. À l’opposé, la déflation représente
une baisse soutenue du niveau des prix.
Le niveau des prix est mesuré par un indice des prix, comme :
 L’indice des prix à la consommation (IPC)
 L’indice implicite des prix du PIB (IPPIB)
Le taux d’inflation représente le taux de variation en pourcentage de
l’indice de prix choisi.
D. L’inflation
Le calcul du taux d’inflation

Indice des prix 2018 = 111,90


Indice des prix 2017 = 109,50
Calculer le taux d’inflation en 2018?

Taux d’inflation = 2,2%

L’indice des prix à la consommation mesure l’évolution du coût de la vie dans le temps. Lorsque
l’IPC augmente, les gens ont besoin de dépenser plus pour maintenir le même niveau de
consommation. Dans ce cas, le niveau moyen des prix augmente et il y a inflation.
D. L’inflation
Le calcul d’un IPC :
– Choisir un panier de biens et services représentatif
– Trouver les prix
– Calculer le coût du panier
– Choisir une année de base et calculer l’indice de prix
Exercice du calcul d’un IPC
D. L’inflation

Pour calculer l’IPC, il faut premièrement calculer le coût du panier à


l’année courante que l’on divise par le coût du panier à l’année de
base (x100 parce que c’est un indice)

Pour calculer le taux d’inflation à partir de l’IPC, il faut simplement


calculer le taux de croissance annuel de l’IPC entre deux périodes
séparées par 12 mois.
D. L’inflation
Calcul du cout du panier
Coût du panier2003 = 1 x 4 + 2 x 2 = 8
Coût du panier2004 = 2 x 4 + 3 x 2 = 14
Coût du panier2005 = 3 x 4 + 4 x 2 = 20

Calcul de l’IPC
IPC2003 =(Coût du panier2003 / Coût du panier2003) x100 =(8 / 8 ) x 100 = 100
IPC2004 =(Coût du panier2004 / Coût du panier2003) x100 =(14 / 8 ) x 100 = 175
IPC2005 =(Coût du panier2005 / Coût du panier2003) x100 =(20 / 8 ) x 100 = 250

Le taux d’inflation
Tx Inf2004 = (IPC2004 – IPC2003)/ IPC2003 x 100 = ((175 – 100)/100) x100 = 75%
Tx Inf2005 = (IPC2005 – IPC2004)/ IPC2004 x 100 = ((250 – 175)/175) x100 = 43%
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels

La Comptabilité Nationale repose sur une comptabilité en partie double : toute


opération est enregistrée deux fois car l’emploi d’un agent est toujours une
ressource pour un autre.
Par convention, dans les comptes en « T », les emplois sont inscrits à gauche et
les ressources à droite.
Par ailleurs, toute opération est comptabilisée de deux points de vue pour un même
agent : comme une opération économique (achat d’un bien par exemple) et comme
une opération financière (augmentation ou diminution de ses créances et de ses
dettes - actif et passif).
Les comptes sont équilibrés par convention via un solde qui indique suivant qu’il
est à gauche (emplois / solde positif) ou à droite (ressources / solde négatif)
l’interprétation qu’il convient de lui donner.
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels

Exemple : l’enregistrement d’un salaire de 10 000 dhs par une SNF donne lieu
à 4 opérations distinctes :

Entreprise Ménage

Emplois Ressources Emplois Ressources


Versement 10 000
10 000 salaires reçus

Créance Dettes Créance Dettes

diminution augmentation de
encaisse l'encaisse
-10000 +10000
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels

Chaque secteur institutionnel a un compte global qui décrit ses emplois et ses
ressources.
Ce compte global est réparti en sous compte:
1. Compte de production
2. Compte d’exploitation
3. Compte d’affectation des revenus primaires
4. Compte de distribution secondaire du revenu
5. Compte d’utilisation du revenu
6. Compte de capital
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels
Chapitre 6 : Les comptes des secteurs institutionnels
Exemple:
Dans une économie, vous avez les informations relatives aux SNF pendant
l'année 2010:
Subvention d’exploitation 15
FBCF 165
Impôts directs 30
Indemnités reçues des Adm Pub 8
Primes versées aux Adm Pub 10
Impôts liés à la production ILP 75
Subvention d’équipement reçue 10
Consommation intermédiaire 980
Régénération des salariés 620
Intérêts versés 70
Intérêts reçus 20
Dividendes versés 50
Dividendes reçus 15
Production 2000
Variation de stock 25
TAF : Etablir les comptes de ce secteur?
C de Production – C d’Exploitation – C de revenu/dépense – C de Capital
Compte de production
Emplois Ressources
Consommation intermédiaire Production
Valeur ajoutée brute
Compte d’exploitation
Emplois Ressources
Rémunération des salariés
Salaires et traitements bruts
Cotisations sociales à la charge des employeurs Valeur ajoutée brute
Autres impôts sur la production (ILP)
Autres subventions sur la production
Excédent brut d'exploitation
Compte d’affectation de revenu/dépense
Emplois Ressources

Revenus de la propriété versés Excédent brut d'exploitation


Intérêts Revenus de la propriété reçus
Revenus distribués des sociétés Intérêts
Bénéfices réinvestis d'investissements directs Revenus distribués des sociétés
Loyers Bénéfices réinvestis d'investissements directs
Impôts courants sur le revenu, le patrimoine, etc.. Revenus de la propriété attribués aux assurés
Prestations sociales (Primes Adm Pub) Cotisations sociales (Indemnités Adm Pub)
RDB = EB
Compte de capital
Emplois Ressources

Formation brute de capital fixe


Epargne brute
Variations des stocks
Transferts en capital à recevoir
Acquisitions moins cessions d'actifs incorporels non produits
Transferts en capital à payer
Capacité (+) / Besoin (-) de financement

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