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Laura de Lisi
laura.de-lisi@univ-paris1.fr
« Celui qui croit qu’une croissance infinie est possible dans un monde fini est soit un fou, soit un
économiste ». K-E. Boulding
Au niveau national, c'est l'Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) qui
collecte, produit, analyse et diffuse des informations sur l'économie et la société françaises.
Elle s'intéresse avant tout à la création de richesses (production) par l'Homme, à leur répartition et à
leur utilisation.
Le niveau ultime de l'agrégation des richesses issues des opérations de production est le Produit
Intérieur Brut (ou PIB).
Le PIB est une manière de représenter l’activité économique d’un pays par le biais de sa production.
C’est aujourd’hui le meilleur indicateur de croissance actuel.
Née aux États-Unis dans les années 30, elle devait permettre aux États de disposer d'informations
afin de mener leur politique conjoncturelle (c’est-à-dire une politique à court terme qui a pour but
d’agir sur la croissance).
B- Son but est de représenter et de quantifier les activités économiques d’un pays
Consommation finale : c’est notre consommation, lorsqu’on achète quelque chose, destination aux
ménages.
Consommation intermédiaire : c’est la consommation des entreprises qui utilisent des produits qui
disparaissent lors du processus de production.
Exemple : téléphone portable
FBCF (formation brute de capital fixe) : c’est l’investissement, tout ce qui sert sur le long terme de
plus d’un an (= équipement fixe).
Besoin de financement : c’est lorsque les dépenses sont supérieurs aux ressources
(dépenses > ressources). On fera donc en sorte d’obtenir des prêts.
Capacité de financement : c’est lorsque les ressources sont supérieurs aux dépenses
(ressources > dépenses). On dégagera donc alors une épargne et investira dans des actions ou
obligations.
2- Le circuit économique
A- Notion
Le circuit économique est une « représentation de l'activité économique qui insiste sur la circulation
de flux, réels et monétaires, au sein d'une économie »
- Interdépendances entre les différents éléments d'un système économique.
- Le circuit le plus simple :
B- Les flux
Les flux d'échange sont bilatéraux : flux financiers ayant une contrepartie de flux réels.
Distinction entre :
- variables de flux, sur une période donnée.
exemple : regarde l’argent qui circule sous la forme de salaire.
- variables de stocks, à une date donnée.
exemple : regarde ce qu’il reste d’argent dans une entreprise.
La comptabilité nationale élabore des comptes à prix constants, c’est-à-dire en valeur réelle, corrigés
de la hausse des prix par rapport à une donnée de base ou de référence (le prix constant c’est ce qui
apparaît/désigne ce qui n’est pas impacté par la valeur réelle).
Et non en prix courants, c’est-à-dire en valeur nominale, à une période donnée (le prix courant c’est
le prix visible qui ont un sens pour nous, exemple : le pain).
C- Quels sont les agents économiques ?
Un agent économique est un acteur indépendant de la vie économique, c’est-à-dire qu’on considère
comme un centre de décision autonome, comme représentatif/significatif. Il est constitué d'une ou
plusieurs personnes physiques ou morales.
La classification des agents économiques repose sur l'identification de leur fonction principale.
Exemple de fonction principale : consommer.
Consommation finale (CF) : Biens et services utilisés pour la satisfaction des besoins
individuels.
Consommation intermédiaire (CI) : Biens et services marchands détruits dans le processus
de production.
Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) : investissement, valeur des acquisitions d’actifs fixes
par les producteurs résidents.
Variation des stocks : stocks = produits conservés en vue d’une utilisation ou d’une vente
future.
Production : création des biens et services qui s’échangent sur le marché.
Exportations : valeurs des biens et services fournis au reste du monde (RDM) par les unités
résidentes.
Importations : Biens et services fournis par le RDM à l’économie nationale.
L'équilibre ressources-emplois représente la manière dont l'ensemble des biens rendus disponibles
sur le marché se répartit entre les différentes utilisations qui en sont faites :
C’est une présentation du système de production mettant en évidence les relations entre les
produits et les branches de l'économie.
Le TES décrit l'équilibre des opérations sur biens et services pour toutes les branches de l'économie.
A- Définition
« L'activité économique socialement organisée consistant à créer des biens et des services
s'échangeant habituellement sur le marché ou obtenus à partir de facteurs de production
s'échangeant sur le marché » (INSEE).
Les biens non durables, c’est ce qui s’épuise rapidement après utilisation.
Exemple : stylo, bouteille etc.
Les biens intermédiaires sont créés pour une durée de moins d’un an.
Selon l’INSEE, c’est l’agrégat qui représente : « le résultat final de l'activité de production des unités
productrices résidentes sur le territoire d'un pays ».
Selon l’INSEE : « somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels
ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur
les produits » :
PIB = somme des valeurs ajoutées + impôts sur les produits - subventions sur les produits
L'approche revenue : elle présente la répartition de la richesse produite entre les salariés, les
entreprises et l'État.
Selon l'INSEE : « somme des emplois des comptes d'exploitation des secteurs
institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations
moins les subventions, excédent brut d'exploitation et revenu mixte ».
Elle dérive directement de la précédente : décomposition de la VA du compte
d'exploitation
PIB
=
𝐑é𝐦𝐮𝐧é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐚𝐥𝐚𝐫𝐢é𝐬 (𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐬𝐚𝐥𝐚𝐫𝐢𝐚𝐮𝐱) + 𝐄𝐱𝐜é𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐁𝐫𝐮𝐭 𝐝’𝐄𝐱𝐩𝐥𝐨𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧
𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐦𝐢𝐱𝐭𝐞 (𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞𝐬) + 𝐢𝐦𝐩ô𝐭𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 − 𝐬𝐮𝐛𝐯𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬
L'approche demande ou par les utilisations finales : comment la richesse créée a été utilisée.
Selon l'INSEE : il est égal à la « somme des emplois finals intérieurs de biens et de services
(consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus
les exportations, moins les importations ».
Le calcul peut se déduire du compte de biens et services : c'est la somme de la demande
finale intérieure et de la demande extérieure :
PIB*
=
Consommation finale + FBCF + Variation des stocks + Acquisitions moins cessions d'objets de valeur
+ Exportations - Importations
*Soit : PIB = C + I + G + Variation des stocks + X – M
Les trois approches du PIB peuvent être comparées dans le schéma suivant :
Le Revenu National Brut (ou RNB) comptabilise les revenus des facteurs de production nationaux,
quels que soient leurs lieux de résidence. Le RNB est un concept identique au PNB, qu'il remplace
selon le SEC 95.
Exemple : Il comptabilise tout ce que produisent les entreprises françaises en France et dans le
monde.
Pour déterminer RNB, il faut déduire du PIB le revenu distribué aux résidents non-nationaux et
ajouter le revenu issu de la production que les nationaux ont tiré du reste du monde :
RNB = PIB + Rémunération des salariés reçue du Rdm (nationaux vivant à l’étranger) -
Rémunération des salariés payée au Rdm (salariés étrangers vivant dans le pays étudié) - Impôts
sur la production et les importations versés au Rdm + Subventions reçues du Rdm + Revenus de la
propriété reçus du reste du Rdm - Revenus de la propriété payés au Rdm
D- PIB ou RNB ?
Le PIB est privilégié pour évaluer les performances économiques d'un pays.
Exemples :
- Bombardier, une entreprise canadienne, qui s'établit en Irlande verra sa
production faite dans ce pays entrer dans le PIB irlandais et le RNB canadien.
- Phantogram, un groupe de musique américain, qui fait un spectacle à Montréal
engendrera une hausse du PIB canadien et du RNB américain.
Pour un pays qui accueille de très nombreuses entreprises étrangères alors que lui-même exporte
peu de capitaux, l'écart entre le PIB et le RNB est important.
Exemple : En Irlande, le PIB largement supérieur au RNB.
Le PIB est l’indicateur privilégié pour mesurer la croissance économique. Il faut le corriger en
distinguant ainsi le PIB réel du PIB nominal :
=
valeur des biens i produits au cours de la
période t mesurés à prix constants
(année de base notée t0)
avec :
- Pi,t le prix d’un bien (ou service) i au cours d’une période t
- Qi,t la quantité produite de ce bien i au cours de la période t
𝐏𝐈𝐁 𝐧𝐨𝐦𝐢𝐧𝐚𝐥
Le déflateur du PIB : = ratio
𝐏𝐈𝐁 𝐫é𝐞𝐥
Il compare le prix courant d'un panier de bien au
prix du même panier de l'année de base.
- Le déflateur du PIB prend en compte les prix de tous les biens et services produits dans
l'économie.
Il tient compte exclusivement du prix des biens et services produits sur le territoire national.
- L'IPC mesure uniquement les prix des biens et services achetés par les consommateurs.
Il ne fait aucune exception quant à la provenance des produits entrant dans son calcul.
Croissance ou développement ?
La croissance économique est un concept exclusivement quantitatif, que l’on
confond souvent avec le développement qui prend en compte les aspects qualitatifs
(humains, culturels, environnementaux...).
Le taux de croissance du PIB est l’indicateur qui permet de mesurer la croissance économique d'un
pays d'une année à l'autre :
TE =
Les PIB sont mesurés en volume (prix constants).
/ ! \ Il faut utiliser le PIB réel
« Le Produit National Brut prend en compte la pollution, la publicité pour les cigarettes, la destruction
des séquoias et la perte de merveilles pour la nature [...] mais il ne tient pas compte de la santé de
nos enfants, de la qualité de leur éducation, de la joie de leurs jeux [...] de la beauté de notre poésie
ou de la force de nos unions. En bref il mesure tout à l'exception de ce qui fait que la vie mérite d'être
vécue ». # R. F. Kennedy, 1968
Problèmes :
o La comptabilité nationale n'est pas une comptabilité patrimoniale (il mesure les flux, les
stocks, mais ne donne pas d’informations sur le patrimoine).
- La notion de prix joue un rôle important or, dans la réalité, tous les produits n'ont pas de
prix.
- Conséquence immédiate : le PIB n’intègre pas une très large partie des activités non
marchandes, qui façonnent pourtant les conditions de vie de la population, son niveau de
développement et son bien-être.
Exemple : « l'homme qui épousa sa cuisinière », le bénévolat, le travail domestique etc.
Ainsi le bénévolat, le travail domestique et les services que les ménages se rendent à eux-mêmes,
n'intègrent le PIB que lorsqu'elles sont réalisées par d'autres unités économiques qu'elles-mêmes.
Exemple : Travail domestique est d’environ 33% du PIB.
Les services non marchands dispensés par l'État sont très mal comptabilisés (sécurité, santé,
éducation…).
Le PIB ne mesure pas toute l'économie souterraine ou l'économie dite « informelle »
Exemples : la mafia italienne
La 1ère mafia a un Chiffre d’affaire de 53 Milliards d’euros (= Chiffre d’Affaire de Peugeot +
Airbus).
Les 4 mafias 116 Milliards d’euros, soient 6% du PIB italien. Toute l’économie souterraine :
12,3 Milliards d’euros, soit une croissance de 1%.