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Macroéconomie, cours en Amphi 2

Laura de Lisi
laura.de-lisi@univ-paris1.fr

Chapitre II : Les outils de la macroéconomie

« Celui qui croit qu’une croissance infinie est possible dans un monde fini est soit un fou, soit un
économiste ». K-E. Boulding

Au niveau national, c'est l'Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) qui
collecte, produit, analyse et diffuse des informations sur l'économie et la société françaises.

Au niveau européen : Eurostat

Au niveau international : les Nations Unies, la Banque Mondiale, le FMI...

agrégat : variable agrégée qui synthétise une information au niveau économique.

I- Quelques éléments de comptabilité nationale


1- La comptabilité nationale
La comptabilité nationale est une « représentation globale, détaillée et chiffrée de l’économie
nationale dans un cadre comptable » #Piriou, 2006

Elle s'intéresse avant tout à la création de richesses (production) par l'Homme, à leur répartition et à
leur utilisation.

Le niveau ultime de l'agrégation des richesses issues des opérations de production est le Produit
Intérieur Brut (ou PIB).
Le PIB est une manière de représenter l’activité économique d’un pays par le biais de sa production.
C’est aujourd’hui le meilleur indicateur de croissance actuel.

A- Notion et champ de la comptabilité nationale

Née aux États-Unis dans les années 30, elle devait permettre aux États de disposer d'informations
afin de mener leur politique conjoncturelle (c’est-à-dire une politique à court terme qui a pour but
d’agir sur la croissance).

Politique conjoncturelle ≠ Politique structurelle (réforme de l’économie)

Son champ est l'activité économique.


Cette représentation comptable du circuit économique respecte le principe de la partie double :
toute dépense (emploi) d'un agent est une source de revenu (ressource) pour un autre.

B- Son but est de représenter et de quantifier les activités économiques d’un pays

La comptabilité nationale est à la fois :


- une comptabilité de flux (où l’activité repose sur la circulation de flux entre agents, elle décrit et
répertorie les flux)
- une comptabilité de stocks (elle mesure à un moment donné combien l’entreprise a dans ses
caisses)

Elle a deux principales finalités :


• C'est un instrument de synthèse (elle donne une vision macroéconomique à un moment donné)
• C'est un outil au service de l'économie nationale (elle oriente et aide les gouvernements à
appliquer les politiques économiques)

Trois types d'opérations sont enregistrés :


• Les opérations sur biens et services :
- Les ressources sont la production et les importations*.
- Les emplois sont les consommations intermédiaires, la consommation finale, la FBCF et les
exportations.
• Les opérations de répartition : distribution, redistribution et utilisation des revenus issus de la
production.
• Les opérations financières : rencontre entre besoin de financement des uns et capacité de
financement des autres.

*En économie ouverte, les importations sont aussi une ressource

Consommation finale : c’est notre consommation, lorsqu’on achète quelque chose, destination aux
ménages.

Consommation intermédiaire : c’est la consommation des entreprises qui utilisent des produits qui
disparaissent lors du processus de production.
Exemple : téléphone portable

FBCF (formation brute de capital fixe) : c’est l’investissement, tout ce qui sert sur le long terme de
plus d’un an (= équipement fixe).

Distribution : c’est comment on rémunère la force de travail des individus.

Redistribution : politique de correction des inégalités.

Besoin de financement : c’est lorsque les dépenses sont supérieurs aux ressources
(dépenses > ressources). On fera donc en sorte d’obtenir des prêts.

Capacité de financement : c’est lorsque les ressources sont supérieurs aux dépenses
(ressources > dépenses). On dégagera donc alors une épargne et investira dans des actions ou
obligations.
2- Le circuit économique

A- Notion

Le circuit économique est une « représentation de l'activité économique qui insiste sur la circulation
de flux, réels et monétaires, au sein d'une économie »
- Interdépendances entre les différents éléments d'un système économique.
- Le circuit le plus simple :

flux de production*  flux de revenus  flux de dépenses


*création de biens et de services

Les revenus permettent la consommation, qui permettra


par la suite aux entreprises d’investir dans de nouveaux
équipements.

Exemple : de circuit économique simplifié

B- Les flux

Les flux d'échange sont bilatéraux : flux financiers ayant une contrepartie de flux réels.

Distinction entre :
- variables de flux, sur une période donnée.
exemple : regarde l’argent qui circule sous la forme de salaire.
- variables de stocks, à une date donnée.
exemple : regarde ce qu’il reste d’argent dans une entreprise.

La comptabilité nationale élabore des comptes à prix constants, c’est-à-dire en valeur réelle, corrigés
de la hausse des prix par rapport à une donnée de base ou de référence (le prix constant c’est ce qui
apparaît/désigne ce qui n’est pas impacté par la valeur réelle).
Et non en prix courants, c’est-à-dire en valeur nominale, à une période donnée (le prix courant c’est
le prix visible qui ont un sens pour nous, exemple : le pain).
C- Quels sont les agents économiques ?

Un agent économique est un acteur indépendant de la vie économique, c’est-à-dire qu’on considère
comme un centre de décision autonome, comme représentatif/significatif. Il est constitué d'une ou
plusieurs personnes physiques ou morales.

La classification des agents économiques repose sur l'identification de leur fonction principale.
Exemple de fonction principale : consommer.

Ces différents acteurs sont classés en secteurs institutionnels.


Le SEC 2010 (Système Européen des Comptes) distingue 6 types de secteurs institutionnels :
- Les Sociétés non financières : production de biens et services non financiers.
exemple : toutes les entreprises qui consomment tous les produits de consommations courantes.
- Les Sociétés financières : production de services financiers.
exemple : la banque centrale, la banque etc.
- Les Administrations publiques : production de biens destinés à la consommation individuelle (ex :
la sécurité sociale) et collective (éducation, justice etc.) et opérations de redistribution du revenu et
de la richesse nationale.
exemple : lycée, l’état, ANPE etc.
- Les Ménages : individus ou groupes d'individus, dont la fonction principale consiste à consommer
- Les Institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) : ils servent les ménages et sont
des producteurs non marchands privés.
- Le Reste du monde : n'est pas véritablement un secteur (= faux secteur).

D- Les comptes des agents (ou secteurs institutionnels)

Valeur ajoutée brute (VAB) : valeur produite –


argent de la consommation intermédiaire

Excédent brut d’exploitation : VAB +


subventions de la part de l’état pour produire –
rémunération du salarié – impôts liés à la
production

Revenus de tous les acteurs :


- entreprise : EBE
- salariés
- recette de l’état …

Epargne brute : à la fin on regarde si on a une


capacité de financement ou un besoin de
financement.
Cela sert à savoir avec le solde si on est : débiteur ou créancier.

3- La synthèse des comptes

A- L’équilibre ressources-emplois (ERE)

 Consommation finale (CF) : Biens et services utilisés pour la satisfaction des besoins
individuels.
 Consommation intermédiaire (CI) : Biens et services marchands détruits dans le processus
de production.
 Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) : investissement, valeur des acquisitions d’actifs fixes
par les producteurs résidents.
 Variation des stocks : stocks = produits conservés en vue d’une utilisation ou d’une vente
future.
 Production : création des biens et services qui s’échangent sur le marché.
 Exportations : valeurs des biens et services fournis au reste du monde (RDM) par les unités
résidentes.
 Importations : Biens et services fournis par le RDM à l’économie nationale.

L'équilibre ressources-emplois représente la manière dont l'ensemble des biens rendus disponibles
sur le marché se répartit entre les différentes utilisations qui en sont faites :

Production + Importations + Impôts, nets de subventions, sur les produits (RESSOURCES)


=
Exportations + Consommation intermédiaire + Dépenses de consommation finale + FBCF + Variation
des stocks (EMPLOIS)

La valorisation des flux répond à certaines conventions :


- La production des biens est évaluée au prix de base.
- Les emplois sont évalués au prix d'acquisition.
- Les importations sont évaluées CAF (coûts et assurance fret).
- Les exportations sont évaluées FAB (franco à bord) (=prix avant de passer à la douane).
B- Une synthèse de l'équilibre ressources-emplois : le Tableau Entrées-Sorties (TES)

C’est une présentation du système de production mettant en évidence les relations entre les
produits et les branches de l'économie.

Il se présente sous la forme de trois blocs :


• Une matrice des ressources ventilant par produits les ressources du compte de biens et services.
• Une matrice des consommations intermédiaires ventilée par produits et branches.
• Une matrice des emplois finals ventilant par produits les emplois finals du compte de biens et
services.

Le TES décrit l'équilibre des opérations sur biens et services pour toutes les branches de l'économie.

Deux conceptions des branches :


- La branche d'activité (l’activité concerne toutes les activités)
- La branche homogène (l’activité concerne les mêmes produits)

II- Le produit intérieur brut


« On peut assurément faire disparaître la pauvreté. Mais cela ne se fera pas davantage grâce à une
simple augmentation du taux de croissance que grâce à des incantations ou à des bains de pieds
rituels ». # J-K. Galbraith

1- Qu’est-ce que la production

A- Définition

« L'activité économique socialement organisée consistant à créer des biens et des services
s'échangeant habituellement sur le marché ou obtenus à partir de facteurs de production
s'échangeant sur le marché » (INSEE).

Mesure du PIB par la production.

Plusieurs conditions doivent être réunies :


• L'activité doit être organisée par la société : elle doit être légale et déclarée
• L'activité doit créer des biens et des services
Pour gagner en efficacité, le producteur peut réaliser des détours de production (voir l'exemple de E.
Böhm-Bawerk).

B- Les différents types de produits


Les biens durables, c’est ce qui sert pendant plusieurs années.
Exemple : vélo, ordinateurs etc.

Les biens non durables, c’est ce qui s’épuise rapidement après utilisation.
Exemple : stylo, bouteille etc.

Les services marchands


Exemple : coiffeurs etc.

Les services non marchands


Exemple : association, donner des cours à la voisine etc.

Les biens intermédiaires sont créés pour une durée de moins d’un an.

Les investissement immatériels


Exemple : logiciel

2- Le Produit Intérieur Brut


Le PIB est l'agrégat le plus connu de la comptabilité nationale. Depuis des années, il est reconnu
comme le meilleur indicateur de l'activité économique.

A- Définition du Produit Intérieur Brut

Selon l’INSEE, c’est l’agrégat qui représente : « le résultat final de l'activité de production des unités
productrices résidentes sur le territoire d'un pays ».

B- Les trois approches du PIB


 L'approche production : le PIB est calculé à partir de la valeur ajoutée

(au niveau de l’économie) Valeur ajoutée = la production - les consommations intermédiaires

 Selon l’INSEE : « somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels
ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur
les produits » :

PIB = somme des valeurs ajoutées + impôts sur les produits - subventions sur les produits

Demande finale intérieur = manière dont on dépense dans un pays.

 L'approche revenue : elle présente la répartition de la richesse produite entre les salariés, les
entreprises et l'État.

 Selon l'INSEE : « somme des emplois des comptes d'exploitation des secteurs
institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations
moins les subventions, excédent brut d'exploitation et revenu mixte ».
 Elle dérive directement de la précédente : décomposition de la VA du compte
d'exploitation

PIB
=
𝐑é𝐦𝐮𝐧é𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐬𝐚𝐥𝐚𝐫𝐢é𝐬 (𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐬𝐚𝐥𝐚𝐫𝐢𝐚𝐮𝐱) + 𝐄𝐱𝐜é𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐁𝐫𝐮𝐭 𝐝’𝐄𝐱𝐩𝐥𝐨𝐢𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧
𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮 𝐦𝐢𝐱𝐭𝐞 (𝐫𝐞𝐯𝐞𝐧𝐮𝐬 𝐝𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐭𝐫𝐞𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞𝐬) + 𝐢𝐦𝐩ô𝐭𝐬 𝐬𝐮𝐫 𝐥𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 − 𝐬𝐮𝐛𝐯𝐞𝐧𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬
 L'approche demande ou par les utilisations finales : comment la richesse créée a été utilisée.

 Selon l'INSEE : il est égal à la « somme des emplois finals intérieurs de biens et de services
(consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus
les exportations, moins les importations ».
 Le calcul peut se déduire du compte de biens et services : c'est la somme de la demande
finale intérieure et de la demande extérieure :

PIB*
=
Consommation finale + FBCF + Variation des stocks + Acquisitions moins cessions d'objets de valeur
+ Exportations - Importations
*Soit : PIB = C + I + G + Variation des stocks + X – M

Les trois approches du PIB peuvent être comparées dans le schéma suivant :

C- Le Revenu National Brut

Le PIB mesure la richesse créée sur le territoire national.


- le PIB par habitant permet d'éliminer le poids de la démographie.

Le Revenu National Brut (ou RNB) comptabilise les revenus des facteurs de production nationaux,
quels que soient leurs lieux de résidence. Le RNB est un concept identique au PNB, qu'il remplace
selon le SEC 95.
Exemple : Il comptabilise tout ce que produisent les entreprises françaises en France et dans le
monde.

Pour déterminer RNB, il faut déduire du PIB le revenu distribué aux résidents non-nationaux et
ajouter le revenu issu de la production que les nationaux ont tiré du reste du monde :

RNB = PIB + Rémunération des salariés reçue du Rdm (nationaux vivant à l’étranger) -
Rémunération des salariés payée au Rdm (salariés étrangers vivant dans le pays étudié) - Impôts
sur la production et les importations versés au Rdm + Subventions reçues du Rdm + Revenus de la
propriété reçus du reste du Rdm - Revenus de la propriété payés au Rdm
D- PIB ou RNB ?

Le PIB est privilégié pour évaluer les performances économiques d'un pays.

Exemples :
- Bombardier, une entreprise canadienne, qui s'établit en Irlande verra sa
production faite dans ce pays entrer dans le PIB irlandais et le RNB canadien.
- Phantogram, un groupe de musique américain, qui fait un spectacle à Montréal
engendrera une hausse du PIB canadien et du RNB américain.

Pour un pays développé ayant des relations équilibrées avec l'extérieur, la


différence entre les deux agrégats est faible
Exemple : En 2015, en France : PIB = 2181,1M€ // RNB= 2 216,5M€

Pour un pays qui accueille de très nombreuses entreprises étrangères alors que lui-même exporte
peu de capitaux, l'écart entre le PIB et le RNB est important.
Exemple : En Irlande, le PIB largement supérieur au RNB.

On distingue le Revenu National Net (RNN) du Revenu National Brut (RNB) :

RNN = RNB - Consommation de capital fixe

E- PIB nominal et PIB réel

Le PIB est l’indicateur privilégié pour mesurer la croissance économique. Il faut le corriger en
distinguant ainsi le PIB réel du PIB nominal :

o Le PIB nominal : PIB en valeur ou PIB en euros courants.


o Le PIB réel : PIB en volume ou PIB en euros constants (son calcul dépend de l’année de
base)
C’est l’équivalent du PIB corrigé de l'influence de la variation des prix (l'inflation)

PIB nominal = PIB réel :

=
valeur des biens i produits au cours de la
période t mesurés à prix constants
(année de base notée t0)

avec :
- Pi,t le prix d’un bien (ou service) i au cours d’une période t
- Qi,t la quantité produite de ce bien i au cours de la période t
𝐏𝐈𝐁 𝐧𝐨𝐦𝐢𝐧𝐚𝐥
Le déflateur du PIB : = ratio
𝐏𝐈𝐁 𝐫é𝐞𝐥
Il compare le prix courant d'un panier de bien au
prix du même panier de l'année de base.

L’Indice des Prix à la Consommation (ou IPC) :


indice synthétique qui décrit l'évolution des prix
d'un panier de biens et services entre deux
périodes.
C’est l'instrument le plus utilisé pour mesurer
l'inflation.

Différences principales entre l'IPC et le déflateur du PIB :

- Le déflateur du PIB prend en compte les prix de tous les biens et services produits dans
l'économie.
Il tient compte exclusivement du prix des biens et services produits sur le territoire national.

- L'IPC mesure uniquement les prix des biens et services achetés par les consommateurs.
Il ne fait aucune exception quant à la provenance des produits entrant dans son calcul.

F- Intérêts de calculer le PIB

Pourquoi calculer le PIB ? Le PIB mesure la croissance économique.

 Définition : « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues


d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes
réels »
# Perroux

 Elle n’est pas un fait naturel

 Croissance ou développement ?
La croissance économique est un concept exclusivement quantitatif, que l’on
confond souvent avec le développement qui prend en compte les aspects qualitatifs
(humains, culturels, environnementaux...).

/ ! \ Croissance (quantitatif) ≠ Développement (qualitatif)

La croissance, un évènement historique exceptionnel dont le début est récent.


Périodisation de Madison : 5 phases
- Mise en place du capitalisme (1820-1870)
- Accélération de la croissance mondiale (1870-1913)
- Ralentissement de la croissance mondiale (1913-1950)
- Age d’or de la croissance (1950-1973) : les Trente Glorieuses
- Retour à la normale (1973-2000s)

Le taux de croissance du PIB est l’indicateur qui permet de mesurer la croissance économique d'un
pays d'une année à l'autre :

TE =
Les PIB sont mesurés en volume (prix constants).
/ ! \ Il faut utiliser le PIB réel

Le PIB est utilisé pour des comparaisons :

 Il permet de comparer la richesse des différents pays.


 PIB par habitants permet d’éliminer poids de la démographie.
 Il permet le calcul de ratios
Exemple : avec le déficit public et la dette publique dans le cadre du suivi des politiques
budgétaires publiques.

La croissance du PIB en France, en %

En 2017, PIB T2 = 0,5%, 3e semestre consécutif.

En 2016, PIB T2 = 0%, alors qu’on anticipait


hausse de 0,3%

En 2016, PIB T1 = 0,7%

III- Les limites du PIB

« Le Produit National Brut prend en compte la pollution, la publicité pour les cigarettes, la destruction
des séquoias et la perte de merveilles pour la nature [...] mais il ne tient pas compte de la santé de
nos enfants, de la qualité de leur éducation, de la joie de leurs jeux [...] de la beauté de notre poésie
ou de la force de nos unions. En bref il mesure tout à l'exception de ce qui fait que la vie mérite d'être
vécue ». # R. F. Kennedy, 1968
Problèmes :

o La comptabilité nationale n'est pas une comptabilité patrimoniale (il mesure les flux, les
stocks, mais ne donne pas d’informations sur le patrimoine).

o Le PIB est uniquement une mesure quantitative et globale.

o Conséquence : Un enrichissement de la production nationale peut s'accompagner


d'évolutions positives de l'état de santé de la population, de l'état des ressources naturelles,
des conditions de travail dans une société. Mais le contraire est tout autant possible.

A- Première limite : le PIB ne comptabilise pas assez...

Problème : délimitation du champ des activités productives.

- La notion de prix joue un rôle important or, dans la réalité, tous les produits n'ont pas de
prix.

- Conséquence immédiate : le PIB n’intègre pas une très large partie des activités non
marchandes, qui façonnent pourtant les conditions de vie de la population, son niveau de
développement et son bien-être.
Exemple : « l'homme qui épousa sa cuisinière », le bénévolat, le travail domestique etc.

Ainsi le bénévolat, le travail domestique et les services que les ménages se rendent à eux-mêmes,
n'intègrent le PIB que lorsqu'elles sont réalisées par d'autres unités économiques qu'elles-mêmes.
Exemple : Travail domestique est d’environ 33% du PIB.

 Les services non marchands dispensés par l'État sont très mal comptabilisés (sécurité, santé,
éducation…).
 Le PIB ne mesure pas toute l'économie souterraine ou l'économie dite « informelle »
Exemples : la mafia italienne
La 1ère mafia a un Chiffre d’affaire de 53 Milliards d’euros (= Chiffre d’Affaire de Peugeot +
Airbus).
Les 4 mafias 116 Milliards d’euros, soient 6% du PIB italien. Toute l’économie souterraine :
12,3 Milliards d’euros, soit une croissance de 1%.

B- Deuxième limite : le PIB comptabilise trop, et parfois… pas du tout

Le PIB croît avec les accidents, catastrophes naturelles…

Le PIB ne tient pas compte des dégradations de l'environnement.


D'où la notion de PIB vert qui prendrait en compte la baisse du stock de ressources naturelles.

C- Troisième limite : le PIB ne mesure pas le bien-être d’une société

En France, le « Rapport de la Commission Stiglitz-Sen-Fitoussi » :

- Se concentrer davantage sur la consommation (plutôt que sur la production),


- Mieux tenir compte de la qualité de la vie, des questions de développement durable, de
bien-être
Bonheur National Brut (ou BNB) ?
- Comment mesurer objectivement le bonheur d'un individu ?
- Comment agréger les bonheurs de tous les individus d'une population ?
- Ne risquerait-on pas d'aller à l'encontre du but recherché?

Faut-il pour autant jeter au panier cet indicateur ?


Non, il faut l'utiliser dans son domaine de validité et sous réserve de connaître ses limites. Il est
nécessaire de compléter le PIB par une batterie d'autres indicateurs.

Le mot de la fin pour un classique:


« Aucune société ne peut prospérer et être heureuse, dans laquelle la plus grande partie des membres
est pauvre et misérable ». # A. Smith

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