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CHAPITRE 2 : les concepts de base de la comptabilité

nationale

Section 1 : définition et utilisation de la comptabilité nationale :


1. Définition de la comptabilité nationale :
La comptabilité nationale est une technique d’enregistrement et de présentation des
informations chiffrés concernant l’activité économique de la nation. «Elle vise à
représenter l’économie sous une forme simplifié : c’est une maquette de l’économie »
d’après Bernard Brunch.
2. Les utilisations de la comptabilité nationale :
La comptabilité permet :
a. L’observation du passé :
Pour une période donnée, la comptabilité nationale présente un certain nombre de
grandeurs globales (consommation, production, revenu etc.) et analyse les relations
entre les différents acteurs de la vie économique. Par conséquent, elle offre à
l’économiste un cadre privilégié lui permettant de répondre à des questions telles que :
 Comment les richesses de la nation ont-elles été crées ?
 Qui a participé à la création de ces richesses ?
 Comment ont été réparties ces richesses entre les différents participants à
l’activité économique ?

b. Comparaison dans le temps :


L’établissement des comptes économiques pour plusieurs années permet de suivre :
 Des grandeurs caractéristiques de l’activité économique ou agrégats (production
nationale, investissement, consommation etc.). On peut ainsi, mesurer le taux de
croissance de ces grandeurs pour savoir si le pays a amélioré ses performances
économiques ou non.
 De la structure de l’économie nationale ; c'est-à-dire l’importance relative des
différents intervenants dans l’activité économique, ainsi que les relations qu’ils
entretiennent. Exemple : la comptabilité permet de savoir si l’économie
s’industrialise ou non.

c. Comparaison dans l’espace :


Au niveau d’un pays, la comptabilité nationale fournit des informations relatives à la
répartition géographique des activités économiques. De même, au niveau international,
elle facilite la comparaison des résultats obtenus.
En effet, des organismes telle la banque mondiale, font des comparaisons à partir des
chiffres fournis par les comptables nationaux des différents pays.
d. Prévision :
En analysant les relations qu’entretiennent les différents acteurs de l’économie, la
comptabilité nationale offre aux planificateurs un cadre cohérent leur permettant de
mesurer les indicateurs possibles d’un événement économique sur l’ensemble de
l’économie nationale. Exemple : quels sont les conséquences d’une hausse du prix du
riz sur l’économie sénégalaise.
Section 2 : Unités et secteurs institutionnels de la comptabilité nationale :
1. Définition :

a. Unité institutionnelle :
En comptabilité nationale, les agents économiques sont appelés unités
institutionnelles. Une unité institutionnelle est un centre de décisions disposant une
autonomie dans le cadre de leur fonction principale. L’unité institutionnelle est donc
l’unité statistique fondamentale pour la comptabilité nationale. Elle est caractérisé par :
 Son unicité de patrimoine (avoir une comptabilité complète) ;
 Son autonomie de décision dans l’exercice de sa fonction principale.
Une unité institutionnelle est considérée comme résidente, si elle réalise des opérations
économiques sur le territoire nationale pendant un an ou plus quelque soit sa
nationalité.
Exemple :
 L’entreprise d’un pays étranger Coca cola (SOBOA) installée au Sénégal
depuis trois ans est une unité institutionnelle résidente (UIR) ;
 Le touriste français est une UINR ;
 L’ambassade du Sénégal en Gambie est une UIR ;
 L’ambassade du Japon au Sénégal est une UINR.

b. Secteur institutionnel :
Les milliers d’acteurs de la vie économique d’une nation sont regroupés en ensembles
homogènes appelés secteurs institutionnels. Ces secteurs sont définis par rapport à
leurs fonctions et à leurs ressources principales. Donc, on appelle secteur institutionnel
un ensemble d’unités institutionnelles ayant un comportement économique analogue.
La comptabilité nationale normalisée distingue six secteurs institutionnels résidents :
les sociétés et quasi-sociétés non financières (SQNF), les institutions de crédit, les
sociétés d’assurance, les administrations publiques, les administrations privée et les
ménages. Et un secteur non résident appelé le reste du monde (RDM).
2. Les différents secteurs institutionnels au Sénégal : leurs fonctions et leurs
ressources principales :

a. Les secteurs institutionnels résidents :

 Les SQSNF : elles ont pour activité principale la création de biens et de


services marchands non financiers. C'est-à-dire des biens et services destinés à
être vendus sur le marché. Leurs ressources proviennent essentiellement de la
vente de la production.
A ce titre les sociétés publiques produisant des biens et services marchands,
sont classées dans le secteur des SQSNF et non dans les administrations
publiques.
 Les institutions de crédit : elles ont pour fonction principale le financement de
l’activité économique, elles se chargent de collecter, de transformer et de
répartir les disponibilités financières à l’ensemble de l’économie. Ce secteur est
constitué essentiellement de banques et il tire ses ressources des engagements
financiers contractés par les clients (dépôts, emprunts, services bancaires
proprement dits etc.).
 Les sociétés d’assurance : ce secteur institutionnel regroupe l’ensemble des
unités institutionnelles dont la fonction principale est d’assurer ; c'est-à-dire
garantir un paiement contre les risques et dont les ressources principales
proviennent des primes contractuelles ou cotisations sociales volontaires.
 Les administrations publiques : ce secteur comprend pour l’essentiel l’Etat et
les collectivités locales (administrations générales, communes, régions,
communautés rurales).
Comme activité principale, les administrations publiques produisent des biens
et services non marchands destinés à la collectivité et effectuent des opérations
de redistribution des revenus et des richesses nationaux. Leurs ressources
principales proviennent des versements obligatoires effectués par tous les
secteurs institutionnels (impôts et taxes).
 Les administrations privées : elles fournissent des services non financiers et
dans certains cas produisent sans but lucratif des services marchands destinés
aux ménages. Les administrations privées sont également appelées institutions
privées sans but lucratif. Comme d’exemples d’administrations privées, on a :
les coopératives, les partis politiques, les syndicats, les ASC etc.
Leurs ressources principales proviennent des contributions volontaires
effectuées par les membres et accessoirement des ventes effectuées sans but
lucratif.
 Les ménages : Ce secteur est constitué par toutes les unités institutionnelles
résidentes dont la fonction principale est la consommation, éventuellement la
production si celle-ci est organisée dans le cadre d’une entreprise individuelle
de petite dimension.
Les ressources principales des ménages proviennent de la rémunération des
facteurs de productions (salaires, profits etc.), des transferts effectués par les
autres secteurs (dons, prestations sociales, indemnités diverses etc.) et du
produit de la vente pour ce qui est des entreprises individuelles.
b. Le secteur non résidents :
En plus des six secteurs institutionnels résidents précédemment définis, la comptabilité
nationale définit un secteur assez particulier appelé : «reste du monde (RDM) ». Ce
secteur est en fait un compte qui enregistre toutes les transactions intervenues entre
unités institutionnelles résidentes et unités institutionnelles non résidentes.
Section 3 : les ressources et les emplois en biens et services :
1. Les ressources en biens et services :
Les ressources en biens et services sont l’ensemble des moyens qui permettent aux
unités institutionnelles d’une économie de satisfaire leurs besoins.
Les ressources en biens et services d’une économie comprennent : la production et les
importations.
a. La production :
C’est une activité socialement organisée, qui consiste à fabriquer à l’intérieur d’un
pays des biens et services.
La production comprend : la production marchande et la production non marchande.

Production totale=PM + PNM

La production est dite marchande si les biens ou les services sont vendus à un prix qui
couvre au moins leur coût de production.
La production non marchande concerne les biens et les services qui sont délivrés
gratuitement ou en échange d’une contribution inférieure au coût de production. La
production non marchande est réalisée par les administrations.
b. Les importations :
Elles consistent pour les unités institutionnelles résidentes, à acheter des biens et
services fournis par un non résident.
Les biens et services importés par les résidents sont : le pétrole, les biens d’équipement
etc.
2. Les emplois en biens et services :
Les emplois sont des utilisations des biens et des services. Ils comprennent : la
consommation finale, la consommation intermédiaire, l’investissement total et les
exportations.
a. La consommation finale :
C’est une utilisation des biens et services par les ménages consommateurs en vue de
satisfaire leurs besoins.
La consommation finale comprend l’ensemble des dépenses quotidiennes effectuées
par les ménages pour satisfaire leurs besoins. Exemple : les achats de produits divers,
les frais de transport etc.
Remarque : la consommation finale n’est pas seulement le fait des ménages, mais elle
est aussi réalisée par les administrations.
b. La consommation intermédiaire :
Elle est constituée par les achats de matières premières et de fournitures libres
effectuées par les entreprises non financières en vue de réaliser un produit fini.
Exemple : l’arachide, le coton, le pétrole brut etc.
c. L’investissement :
Elle est aussi appelée formation intérieure de capital fixe (FIC). Il consiste à acquérir
des biens durables en vue de produire d’autres biens. Exemple : acquisition d’une
machine par une entreprise.
L’investissement total ou la formation intérieure de capital fixe comprend : la
formation brute de capital fixe (FBCF) et les variations de stocks.

FIC=FBCF +Variationde Stocks

 La formation brute de capital fixe (FBCF) :


Elle est constituée par les achats de biens matériels destinés à fabriquer d’autres biens
et services.
La FBCF comprend l’investissement additionnel et l’investissement de remplaçant.
 L’investissement additionnel : il consiste à augmenter le stock de matériel
déjà existant. Exemple : un tailleur qui a deux machines à coudre, fait un
investissement additionnel, lorsqu’il achète une troisième machine.
 L’investissement de remplaçant : c’est un investissement qui consiste à
remplacer une machine par une autre de même performance ou par une autre
plus moderne. Exemple : un tailleur qui a deux machine, fait un investissement
de remplaçant, lorsqu’il remplace les deux machines par deux autres.
 Les variations de stocks :
C’est l’évaluation de la valeur du stock entre le début et la fin de la période. La
variation de stock est calculée de la façon suivante :

Variation de stocks=Stock final−Stock initial


La variation de stock présente un solde positif, si le stock final est supérieur au stock
initial. Elle présente un solde négatif, si le stock final est inférieur au stock initial.
Application : à partir des informations suivantes relatives à un pays donné.
BFCF = 3500f; ST = 450f; SI = 400f
Calculer la FIC.
d. Les exportations:
Les exportations sont des ventes de biens et de services par les unités institutionnelles
résidentes à des non résidentes.
La consommation finale, la consommation intermédiaire et la FIC, constituent la
demande intérieure. Alors que la demande extérieure ou étrangère est essentiellement
constituée par les exportations.
3. L’équation d’équilibre globale :
L’équation d’équilibre globale retrace l’égalité entre les ressources et les emplois. Elle
peut s’écrire de la façon suivante :

Ressources en biens et services =Emplois en biens et services

Production+ Importations=CF+CI + FIC + Exportations

Application : à partir des informations suivantes relatives à une économie donnée, on


vous demande de calculer la FIC, les variations de stocks et de vérifier l’égalité entre
ressources et emplois.
Production--------------------------------------12000
Exportations-------------------------------------5000
Importations-------------------------------------8000
Consommation finale--------------------------4500
Consommation intermédiaire-----------------3000
FBCF -------------------------------------------6500
Section 4 : le circuit économique :
C’est le docteur François Quesnay qui est le premier à présenter l’activité économique
par un schéma dérivé de la circulation du sang dans l’organisme humain appelé :
circuit économique.
Le circuit économique est une représentation des flux de biens et services de signe
monétaire et financier dans l’économie d’un pays.
1. Le flux :
Un flux est un mouvement de valeur. Il a un point de départ et un point d’arriver.
On distingue dans le circuit économique des flux réels, des flux monétaire et des flux
financiers.
 Les flux réels : sont représentés par des mouvements de biens et de services.
Exemple : achat de marchandises.
 Les flux monétaires : sont des mouvements de signe monétaire. Exemple :
dépôts d’argent à la banque.
 Les flux financiers : sont représentés par des transferts de capitaux ou de
paiement.
2. Offre et demande de biens et de services :
L’offre de biens ou de services, est la quantité de biens ou de services fournie par les
entreprises sur le marché.
La demande de biens ou de services, est constituée par les achats de biens et de
services destinés à la production ou à la consommation.
3. Présentation du circuit économique :
a. Circuit économique à deux agents :

Marché de biens et de services

Ménages Entreprises
b. Circuit économique à plusieurs agents :
Commentaire :
 Les sociétés non financières produisent des biens de consommation finale et
des biens d’équipement destinés respectivement aux ménages et aux
administrations. Elles reçoivent en contre partie de leur production des recettes.
 Les administrations publiques effectuent des prélèvements obligatoires sous
formes d’impôts et de taxes au prés des ménages et des sociétés et quasi société
non financières. Elles subventionnent les SQNF et versent des salaires aux
ménages.
 Les ménages cotisent au prés des administrations publiques et reçoivent en
contrepartie des revenus sous formes de prestations sociales.
Section 5 : définir et connaître les catégories d’opérations économiques de la
comptabilité nationale :
1. Définition d’opérations économiques :
Les opérations économiques sont des activités socialement organisée, auxquelles se
livrent les agents économiques pour créer et transformer des biens économiques et les
faire circuler entre eux dans le but de satisfaire directement ou indirectement leurs
besoins. Ainsi, la comptabilité nationale distingue trois catégories d’opérations
économiques : les opérations sur biens et services, les opérations de répartition et les
opérations financières.
2. Les catégories d’opérations économiques de la comptabilité nationale :
Le système comptable ouest africain (Syscoa) retient quatre types d’opérations.
a. Les opérations sur biens et services :
Elles indiquent la provenance et la destination des biens et services. Dans une
économie nationale, les biens et services rencontrés proviennent de la production
nationale et des importations. Ces biens et services sont utilisés pour partie à la
consommation, pour partie à l’investissement et pour partie à l’exportation. Les agents
se répartissent entre offre et demande selon qu’ils souhaitent acquérir ou proposer un
bien ou un service.
Les opérations sur biens et services concernent :
 La production de biens et de services ;
 La consommation de biens et de services, en distinguant la consommation
intermédiaire (consommation de biens et de services entrant dans la fabrication
d’autres biens et de services) et la consommation finale (biens et services
utilisés pour la satisfaction des besoins humains, individuels et collectifs) ;
 La formation brute de capital fixe, c'est-à-dire l’investissement au sens de la
comptabilité nationale ;
 Les importations ;
 Les exportations ;
 Les variations de stocks.
b. Les opérations de répartition :
Elles sont ainsi qualifiées, car elles concernent la répartition des revenus créés entre les
différents agents. Cette répartition des revenus prend différentes formes, de la
rémunération du travail aux dividendes en passant par les loyers et les intérêts. Les
opérations de répartition sont donc des transferts de revenus d’un agent vers un autre.
Parmi les différentes opérations de répartition, on distingue une répartition primaire
(répartition des revenus entre les agents en fonction de leur contribution à la
production) et une répartition secondaire (redistribution des revenus indépendamment
de la production).
 Les Opérations de répartition primaire concernent :
 La rémunération des salariés (salaires, les primes, les avantages en nature), y
compris les cotisations sociales patronales ;
 Les impôts liés à la production et à l’importation (TVA, droits de douanes,
taxes sur les salaires etc.) ;
 Les subventions d’exploitation et à l’importation (aides versées par les
administrations publiques ou institutions communautaires) ;
 Les revenus de la propriété et de l’entreprise, qui sont des revenus provenant de
la possession d’un actif (terrain, immeuble, brevet, licence, droits d’auteurs,
actions, les obligations etc.) : intérêts, loyers, dividendes, participation des
salariés aux résultats de l’entreprise etc.
 Les opérations de répartition secondaire ou du patrimoine reposent sur :
 Les opérations d’assurance-dommages : primes d’assurance et indemnités
d’assurance ;
 Les transferts courants sans contre partie (impôts et cotisations sociales,
prestations sociales) ;
 Les transferts en capital (aides à l’investissement, impôts en capital.

c. Les opérations financières :


Elles recouvrent l’ensemble des relations entre agent à capacité de financement et
agents à besoin de financement. Elles portent sur les créances et les dettes entre agents,
et montrent comment les agents à besoin de financement ont couvert ce besoin et,
symétriquement, comment les agents à capacité de financement ont employés cet
excédent.
Parmi les opérations financières, on distingue :
 Celles qui portent sur les instruments de paiements (monnaie nationale, devises
et en or)
 Celles qui ont trait aux instruments de financement (crédits à court terme,
moyen terme et long terme).
d. Les opérations d’accumulation :
Qui sont toutes celles non incluses parmi celles qui précédent et qui modifient le
volume ou la valeur des actifs ou des passifs (consommation de capital fixe ou
investissement, flux d’actifs non produits comme les découvertes ou les prélèvements
sur les ressources du sous-sol).
Section 6 : les principaux agrégats de la comptabilité nationale :
Les agrégats sont des grandeurs caractéristiques de l’activité économique nationale. Ils
sont variés et servent à apprécier les performances d’un pays par rapport à un autre.
1. La notion de valeur ajoutée :
La valeur ajoutée est la contribution productive propre d’une unité institutionnelle.
C'est-à-dire la richesse créée par les agents économiques. Elle est mesurée en
retranchant de la production vendue les consommations intermédiaires.

Valeur ajoutée=Valeur des biens produits-Valeur des consommations intermédiaires

La valeur ajoutée peut être calculée au prix du marché ou bien aux coûts des facteurs.

Valeur ajoutée cf = VAPM – (Impôts indirects – Subventions d’exploitation

Remarque : la valeur ajoutée est toujours calculée au prix du marché.


2. Les autres agrégats :
A partir de la valeur ajoutée plusieurs autres agrégats sont définis dont les plus
courants sont : la production intérieure brute d’exploitation (PIBE), le produit
intérieur brut (PIB), le produit national brut (PNB) et le revenu national (RN).
a. La production intérieure brute d’exploitation (PIBE) :
La PIBE représente l’ensemble des valeurs ajoutées des secteurs institutionnels qui
sont considérés productifs dans l’ancien système de la comptabilité nationale à savoir
les secteurs marchands non financiers.
Elle correspond dont à la richesse créée par les entreprises (sociétés) non financières.

PIBE = ∑ VA des sociétés non financières


b. Le produit intérieur brut (PIB) :
Est l’ensemble des biens et services produits au cours d’une période sur le territoire
national quelque soit la nationalité des producteurs. Ainsi l’activité des entreprises
nationales installées à l’étranger n’entre pas dans le calcul du produit intérieur brut.
Il existe trois approches pour le calcul du PIB au prix du marché.
 L’approche de la production : le PIBPM est définit comme la somme des
valeurs ajoutées réalisées par les unités institutionnelles résidentes à laquelle,
on ajoute la TVA (grevant sur les produits) et les droits de douanes (grevant sur
les produits importés)

PIBPM = ∑ VA Unités résidentes + TVA + DD

 L’approche par les revenus : les richesses créées à l’intérieur du pays (PIB)
correspond également à la somme des revenus reçus par les différents agents
économiques.

PIBPM = ∑Rémunérations des salaires + impôts liés à la production et à


l’importation + EBE – Subventions d’exploitation

Remarque : EBE est le surplus restant après prélèvement sur la valeur ajoutée des
charges de personnels, ainsi que des impôts et taxes.
 L’approche par la demande : la production est mise à la disposition de la
collectivité. Les biens et services issus de la production peuvent être utilisés de
différentes manières : consommation, FBCF, Variation de stocks et exportation.
En outre, pour satisfaire la demande intérieure, le pays peut procéder à des
importations. On a :

PIBPM + M = CF + FBCF + ∆S + X

D’où

PIBPM = CF + FBCF + ∆S + (X – M)

Le PIB au coût des facteurs (PIB CF) : c’est le PIB estimé par rapport au coût des
facteurs de production.

PIBCF = PIBPM – Impôts indirects (ILP) + Subventions d’exploitation


c. Produit national brut (PNB) :
Il mesure la richesse créée par les résidents aussi bien sur le territoire national qu’à
l’étranger. Le critère retenu est la nationalité. On prend en compte ce qui est produit
par les résidents installés sur le territoire national et à l’étranger.
Par contre, on déduira du PIB l’activité des entreprises étrangères sur le solde net.

PNBPM = PIBPM + revenus reçus du RDM – revenus versés au RDM


PNBPM = PIBPM + solde des revenus des facteurs (SRF)
PNBPM = PIBPM + revenus du RDM – revenus nets reçus du RDM

PNBCF = PIBCF + SRF


Ou
PNBCF = PIBPM – Impôts indirects (ILP) + Subventions d’exploitation + SRF

d. Le revenu national (RN) :


Le revenu national est égal au produit national net au coût des facteurs, puisque celui-
ci a pour contre partie les revenus servant à la rémunération des facteurs de
production.
Ainsi, le revenu national est toujours évalué au coût des facteurs et net des
amortissements c'est-à-dire des sommes consacrées au remplacement du matériel usé.
On a :

RNCF = PNBPM – Amortissements – Impôts indirects + Subventions d’exploitation


RNCF = PNBCF – Amortissements (CCF)
RNPM = PNBPM – Amortissements (CCF)
RNCF = Revenus du travail + Revenus de la propriété et de l’entreprise (allant aux
ménages, aux sociétés et aux administrations)

e. Le solde des ressources :


Cet agrégat permet de savoir :
 Si un pays est en mesure de satisfaire avec sa propre production, sa demande en
biens de consommation et d’équipement.
On a alors l’équation suivante :

SR = PIB – DIB
Avec
DIB = CF + FBCF + ∆s

 Si un pays est capable de financier ses investissements avec sa propre épargne.


Dans ce cas, on a :

SR = EIB - FIC
Avec
EIB = PIB - CF
FIC = FBCF + ∆s

 Si un pays vend plus à l’étranger qu’il en achète de l’extérieur. C'est-à-dire si


les exportations sont en mesure de couvrir les importations, on parle alors de
taux de couverture du commerce extérieur :

X
TC = ∗100
M

SR = BC
SR = X - M

Puisque X – M est une équation, nous avons trois possibilités :


 Si X > M ↔ X – M > 0 ↔ BC > 0, on dira que la BC est excédentaire.

 Si X < M ↔ X – M < 0 ↔ BC < 0, on dira que la BC est déficitaire.

 Si X = M ↔ X – M = 0 ↔ BC = 0, on dira que la BC est équilibrée.

Application :
Dans une économie donnée, on a les informations suivantes en millions d’unités
monétaires du pays.
Consommation finale-------------------------30486
FBCF---------------------------------------------8238
X--------------------------------------------------8802
M--------------------------------------------------8814
Variation de stocks-------------------------------192
Travail à faire :
1) Calculer le PIB, la DIB, EIB et la FIC.
2) Calculer le solde des ressources de trois manières différentes et interpréter les
résultats.

3. Les limites des agrégats


Le PIB est une évaluation imparfaite de l’activité réelle d’un pays car :

 Il y a des activités difficilement mesurables (travail au noir), d’autres sont


impossibles à mesurer (vente de drogue).
 La production non marchande est sous évaluée car elle ne prend pas en compte
les activités domestiques.
 La qualité des biens est ignorée.
 Il ne mesure pas le bien être national (environnement, pollution, social, …).
 Il ne tient pas compte de la marginalisation de certaines couches sociales
(paupérisation)
Les comparaisons internationales basées sur le PIB/hab reflètent mal les écarts de
développement existant entre les pays, c’est pourquoi le programme des nations unies
pour le développement humain a mis au point un indicateur en considérant un PIB/hab
corrigé pour tenir compte des différences de pouvoir d’achat, de l’espérance de vie et
du niveau d’éducation.

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