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1) Définitions
La comptabilité nationale est une représentation quantifiée de l’activité économique nationale
sous forme simplifiée. Mais à côté de cela, elle peut aussi se définir comme une technique de
synthèse statistique qui cherche à donner de l’économie nationale une représentation chiffrée
complète, mais suffisamment simplifiée pour qu’on puisse y discerner facilement les principaux
aspects de la vie économique nationale, en reconnaître les mécanismes essentiels et tenter d’en
prévoir l’évolution. En tout donc, elle essaye de fournir un cadre cohérent et global décrivant
les opérations et les résultats d’une économie au cours d’une période : l’année.
En effet, la comptabilité nationale est un moyen d’avoir des informations sur l’économie
nationale ainsi que sur celle des autres pays, c’est-à-dire elle va donc permettre de les situer les
uns aux autres. Ainsi, elle permet d’observer les conséquences des décisions économiques.
a) La production marchande
Il s’agit de la « production écoulée ou destinée à être écoulée sur le marché : produits vendus à
un prix « économiquement significatif » ou entrant dans les stocks du producteur. L’évaluation
de la production marchande requiert quelques précisions pour le commerce et les services
financiers.
Les services du commerce. – ils sont mesurés par les marges commerciales (prix de vente
moins prix d’achat). L’activité commerciale est donc productive, mais il n’existe pas de produit
du commerce isolable puisque celui-ci est toujours indissolublement lié à un autre produit : les
MC font partie de son prix d’acquisition ; autrement dit, on ne peut pas acheter un produit à un
commerçant sans payer de MC dans son prix et donc sans acheter implicitement un service du
commerce.
Les services produits par les banques ou les institutions financières en général. – Ils sont
très divers. Certains, comme l’utilisation des chèques sont gratuits (dans certaines banques
seulement) et ne correspondent donc à aucune production mesurée. D’autres sont payés comme
n’importe quel autre service (carte bancaire, …) : les prix ou les commissions versés permettent
de mesurer la production. Mais les banques, notamment, ont une activité spécifique
d’intermédiation financière qui consiste à collecter (dépôts à vue, comptes sur livret, …) et à
répartir des liquidités (prêts, placements, prises de participation dans des sociétés, …). La
comptabilité nationale considère qu’il y a là une production de services d’intermédiation qu’elle
appelle services d’intermédiation financière indirectement mesurés. Cette production est
considérée comme égale à la marge réalisée par les banques dans cette activité.
b) La production non marchande
Elle est définie comme la production qui est « fournie à d’autres unités soit gratuitement, soit à
un prix économiquement non significatif ». Les services non marchands (SNM) recouvrent des
services qui ne peuvent pas être vendus sur le marché parce qu’ils sont indivisibles (défense,
police, éclairage public, …) et des services qui ne sont pas vendus (ou à un prix très faible) par
volonté politique et/ou parce qu’ils sont à l’origine d’externalités positives (éducation,
vaccination, …). Fautes de prix de marché, on évalue ces SNM par la somme de leur coûts de
production : rémunération des salariés (fonctionnaires, …), produits utilisés comme CI pour
produire ces services, impôts sur la production et montant de l’amortissement pour usure du
matériel et des bâtiments (consommation de capital fixe).
2) La consommation
La consommation est un acte de destruction ou de transformation de biens et services en vue de
satisfaire un besoin ou de produire d’autres biens et services.
La consommation finale est l’utilisation de biens et services à leur stade final de production en
vue de satisfaire directement les besoins des individus.
La consommation intermédiaire est l’utilisation de biens ou services qui sont détruits ou
transformés dans un processus de production en vue de créer d’autres biens et services. De ce
fait, elle représente donc la valeur du produit consommé dans les différents processus de
production. Les produits utilisés comme CI sont incorporés dans des produits plus élaborés (par
exemple, les pneus utilisés pour la production d’automobiles) ou détruits au cours du processus
de production (par exemple, l’électricité dans la production d’aluminium). Les services peuvent
être aussi utilisés comme CI : par exemple, les services d’un avocat ou les services
informatiques achetés par une entreprise.
En effet, l’achat de biens durables (machines, équipements, véhicules, etc.) constitue en théorie
un investissement plutôt qu’une consommation. Mais il est néanmoins compté comme une
consommation finale quand il est le fait d’un ménage.
Pour la comptabilité nationale, on distingue la dépense de consommation et la consommation
effective.
La dépense de consommation des ménages comprend les achats de biens et services des
ménages, les dépenses de santé non remboursées par la sécurité sociale, les loyers fictifs des
ménages propriétaires de leur logement (loyers qu’ils paieraient pour disposer d’un logement
comparable et qui sont enregistrés comme des loyers que les ménages se paient à eux-mêmes).
La consommation effective des ménages comprend, outre leur dépense de consommation, les
remboursements versés par les administrations de sécurité sociale, ainsi que les services publics
non marchands pour lesquels on peut identifier les bénéficiaires directs et qui sont considérés
de ce fait comme des services individuels (exemple pour le cas de l’éducation publique).
Par ailleurs, la dépense de consommation des administrations recouvre l’ensemble des services
collectifs et individuels qu’elles produisent. Et au final, on a donc l’équivalence suivante :
Consommation finale totale = dépense de consommation totale (des ménages et des
administrations) = consommation effective totale (des ménages et des administrations).
3) La valeur ajoutée
Elle représente la valeur nouvelle créée au cours du processus de production.
Les agents produisent des biens et services en consommant d’autres biens et services qu’ils
n’ont pas produits : les consommations intermédiaires. Si l’on veut mesurer la contribution
propre d’un agent à la production nationale, il faut donc déduire de la valeur de sa production
la valeur des consommations intermédiaires (qu’il n’a pas produites). On calcule ainsi sa valeur
ajoutée :
Valeur ajoutée = production – consommation intermédiaires.
A titre d’exemple ; un fabriquant de bicyclettes achète des pneumatiques à une entreprise qui,
à son tour, achète du caoutchouc à une troisième entreprise. On peut mesurer la production de
chaque entreprise par la valeur marchande des biens qu’elle produit. Mais la valeur des
bicyclettes inclut celle des pneumatiques qui, à son tour, inclut la valeur du caoutchouc. Quand
on calcule le produit total des trois entreprises, si l’on additionne simplement la valeur de leurs
productions, on compte trois fois la valeur du caoutchouc alors qu’il n’a été produit qu’une fois.
La mesure exacte du produit total est la somme des valeurs ajoutées des trois entreprises ; en
effet, en déduisant la consommation intermédiaire, on ne compte pas, dans le produit de chaque
entreprise, des biens ou services produits par d’autres entreprises et déjà comptabilisés à ce titre
dans la production totale.
Ainsi, quand on mesure le produit de la nation, il faut cumuler, non pas les productions, mais
les valeurs ajoutées des différents agents. Le produit intérieur total d’un pays serait donc la
somme des valeurs ajoutées.
4) L’investissement
Investir, au sens large, c’est consentir un coût immédiat en échange d’une satisfaction ou d’une
production future.
Mais pour la comptabilité nationale, l’investissement total correspond au concept de formation
brute de capital : il comprend la formation brute de capital fixe (FBCF), la variation des stocks
et les acquisitions nettes d’objets de valeur.
a) La formation brute de capital fixe (FBCF)
La FBCF est l’acquisition nette (acquisitions moins cessions) d’actifs fixes. En effet, un actif
fixe est un actif corporel (outil, bien d’équipement) ou incorporel (programme informatique,
dépenses de prospection minière et pétrolière, logiciel, œuvre artistique) issu d’un processus de
production et réemployé pendant au moins un an dans d’autres processus de production.
L’acquisition n’est pas nécessairement un achat, elle peut être le résultat d’une production pour
emploi final propre (entreprise produisant un bâtiment ou un logiciel pour elle-même). En effet,
l’actif est fixe non pas parce qu’il est physiquement durable mais parce qu’il peut « être utilisé
de façon continue ou répétée » pendant plus d’un an.
Concrètement, la FBCF comprend essentiellement des achats de biens d’équipement ou de
bâtiment par les entreprises, les achats de logements par les ménages (et leurs gros travaux
d’entretien et de réparation).
Par ailleurs, une automobile achetée par une entreprise est enregistrée en FBCF alors qu’on la
compte comme une consommation finale si elle est achetée par un particulier.
b) La variation des stocks
Il s’agit de l’augmentation ou de la diminution de tous les biens en stock : matières premières,
produits en cours ou produits finis ; on ne peut pas stocker les services.
En effet, les entreprises constituent d’abord des stocks de matières premières ou de biens
intermédiaires de façon à assurer un approvisionnement régulier de leurs unités de production.
Ensuite, elles constituent également des stocks de produits finis, afin de répondre régulièrement
à la demande et de limiter les délais de livraison à leurs clients. En achetant ou en produisant
des stocks, l’entreprise supporte des coûts immédiats, en vue d’assurer la production et les
ventes à venir dans des conditions optimales.
c) Les acquisitions nettes (acquisitions moins cessions) d’objets
de valeur
On trouve ici l’acquisition d’objets qui ont un usage durable mais qui ne sont pas employés
pour la production d’autres biens et services (achats de bijoux, œuvres d’art, métaux précieux,
etc.).
En effet, les acquisitions nettes d’Objets de valeur sont considérés comme des investissements
parce qu’ils peuvent être détenus durablement comme une réserve de valeur ; de ce fait, ils
constituent davantage un emploi de l’épargne qu’une dépense de consommation.
5) Le commerce extérieur
a) Les exportations (EX)
Elles représentent la valeur des biens et services fournis par des unités résidentes à des unités
non résidentes. La valeur des biens et services exportés ne tient pas compte des coûts relatifs
aux assurances et aux coûts de la transportation des marchandises.
b) Les importations (IM)
Les importations sont les biens et services fournis par des agents non-résidents à des agents
résidents, à titre onéreux ou gratuit. La valeur des marchandises importées intègre le coût de
leur transportation et les frais des assurances entre le pays importateur et le reste du monde.
Ex : Lorsqu’un Français dépense 100 € pour acheter une voiture allemande, les 100 € passent
la frontière en direction de l’Allemagne et une voiture allemande fait le chemin inverse.
On parle d’importation pour la France.
II. Les opérations de répartition :
Les opérations de répartition comprennent l’ensemble des opérations contribuant à la formation,
la circulation et la redistribution du revenu des différents agents économiques. Ces opérations
ne modifient pas le revenu national ; il s’agit simplement de transferts, d’un agent vers un autre,
des revenus préexistants issus de la production. La fonction de répartition permet tout
simplement de déterminer le revenu disponible d’un agent ou d’un secteur institutionnel
particulier, c’est-à-dire le revenu dont il peut disposer librement pour la consommation ou
l’épargne.
Certains transferts sont la contrepartie directe de la fourniture d’un facteur ou d’un service
(exemple : les entreprises versent des salaires en contrepartie d’un travail) ; d’autres transferts
sont sans contrepartie directe (exemple : l’administration verse une subvention à une
entreprise).
Selon la comptabilité nationale, les grands postes de la nomenclature des opérations de
répartitions sont :
3) Les subventions
Il s’agit des aides versées par les administrations publiques à l’occasion d’importations, ou des
opérations courantes liées à l’activité de production d’un agent : subventions d’exploitation,
bonifications d’intérêt, subventions sur rémunérations, etc.