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LA COMPTABILITE NATIONALE

I. Généralités sur la comptabilité nationale :

1) Définitions
La comptabilité nationale est une représentation quantifiée de l’activité économique nationale
sous forme simplifiée. Mais à côté de cela, elle peut aussi se définir comme une technique de
synthèse statistique qui cherche à donner de l’économie nationale une représentation chiffrée
complète, mais suffisamment simplifiée pour qu’on puisse y discerner facilement les principaux
aspects de la vie économique nationale, en reconnaître les mécanismes essentiels et tenter d’en
prévoir l’évolution. En tout donc, elle essaye de fournir un cadre cohérent et global décrivant
les opérations et les résultats d’une économie au cours d’une période : l’année.
En effet, la comptabilité nationale est un moyen d’avoir des informations sur l’économie
nationale ainsi que sur celle des autres pays, c’est-à-dire elle va donc permettre de les situer les
uns aux autres. Ainsi, elle permet d’observer les conséquences des décisions économiques.

2) Les secteurs institutionnels et les fonctions économiques


A. Les secteurs institutionnels (les agents économiques)
Les comptes de la nation regroupent les agents en six secteurs institutionnels : les ménages, les
sociétés non financières, les sociétés financières, les administrations publiques, les institutions
sans but lucratif au service des ménages et le reste du monde.
1) Les ménages
Un ménage est constitué par tout individu ou tout groupe d’individus vivant sous un même toit.
Ainsi, un célibataire vivant seul est un ménage au même titre qu’un couple marié ou une famille
nombreuse. En effet, ce qui importe n’est pas le nombre de personnes composant un ménage,
mais l’unité du centre de décision économique (le chef de famille, le supérieur du monastère,
…).
Les fonctions économiques principales des ménages consistent à fournir des facteurs de
production (force de travail et capitaux) aux autres agents et à utiliser les revenus de ces facteurs
pour la consommation ou l’épargne. Notons que cette catégorie est la seule qui concerne tous
les membres d’une société. Toute personne constitue ou appartient à un ménage, quelles que
soient par ailleurs ses autres fonctions (banquier, entrepreneur, chef de l’Etat, …).
2) Les sociétés non financières
Les SNF regroupent toutes les organisations dont l’activité principale consiste à produire des
biens ou des services non financiers marchands.
Les biens sont des produits matériels (le pain, l’acier, etc.).
Les services sont des produits immatériels (un cours d’économie, une séance de psychothérapie,
le transport d’une marchandise, etc.). En effet, une activité est marchande si les produits sont
destinés à la vente.
Le secteur comprend surtout des entités qui ont une personnalité juridique propre, mais leurs
statuts peuvent être très différents : société anonyme, société coopérative, établissement public
à caractère industriel et commercial, etc. Les SNF comprennent aussi des quasi-sociétés, c’est-
à-dire des unités qui n’ont pas de personnalité juridique propre, mais disposent d’une
comptabilité séparée.
Les SNF ne comprennent pas les entreprises individuelles, c’est-à-dire celles dont la
personnalité juridique n’est pas distincte de celle de l’entrepreneur (ces entreprises peuvent
employer plusieurs salariés). En effet, parce qu’on ne peut pas distinguer entre le patrimoine de
l’entreprise et celui du ménage dont fait partie l’entrepreneur, on rattache ces entreprises
individuelles au SI des ménages.
3) Les sociétés financières
Les institutions financières regroupent les organisations qui produisent des services financiers
et d’assurance. Elles comprennent les banques et les autres établissements de crédit, les caisses
d’épargne, la banque centrale et le Trésor public.
Les services financiers consistent à assurer l’émission, la collecte, la circulation et les échanges
des différents instruments de paiement, de placement et de financement (monnaie, devises,
actions, obligations, bons du Trésor, crédits, etc.).
La fonction principale des institutions financières consiste donc à assurer le financement de
l’économie, ce qui recouvre en fait trois fonctions :
o Un rôle d’intermédiaire entre les agents disposant de capacités de financement et les
agents ayant des besoins de financement ;
o Un rôle de transformation de l’épargne des ménages, souvent disponible à court terme,
en ressources disponibles à long terme pour les entreprises ;
o Un rôle de création de la monnaie nécessaire au fonctionnement de l’économie.

4) Les administrations publiques


Les administrations publiques regroupent toutes les organisations dont l’activité principale
consiste à produire des services non marchands ou à redistribuer le revenu et les richesses
nationales.
Les administrations publiques sont principalement financées par des prélèvements obligatoires
(taxes, impôts et cotisations sociales). Elles comprennent les administrations centrales (Etat,
sécurité sociale) et les administrations locales (commune, département, région). Par la suite,
pour simplifier, nous parlerons de l’Etat comme d’un agent regroupant l’ensemble des
administrations publiques.
5) Les institutions sans but lucratif aux services des ménages
Il s’agit des organisations dont la fonction principale consiste à fournir des services non
marchands aux ménages et qui sont pour l’essentiel financées par des dons et cotisations
volontaires. Concrètement, cela recouvre une grande partie des associations, les églises, les
partis politiques et les syndicats.
6) Un agent fictif : le reste du monde
Pour retracer l’ensemble des opérations des agents économiques d’un pays avec l’étranger, on
imagine un agent « reste du monde ». Cet agent regroupe en fait les ménages, les entreprises,
les administrations et les institutions financières non-résidents qui effectuent des opérations
avec des agents résidents. Un agent est considéré comme résident s’il exerce une activité sur le
territoire national pendant au moins un an. Ainsi, un touriste anglais de passage pour une
semaine à Toamasina est non-résident, mais une entreprise allemande ou un travailleur immigré
installés à Madagascar sont des agents résidents. Inversement, un Malagasy travaillant à
l’étranger est un non-résident (du point de vue de l’économie Malagasy).

B. Les fonctions économiques (ou opérations économiques)


On distingue trois catégories d’opérations économiques. Les opérations sur biens et services
qui sont constituées par la production et ses divers emplois. Les opérations de répartition qui
portent sur la formation et la redistribution des revenus. Ainsi que les opérations financières qui
sont liées à l’usage et l’échange des instruments financiers (monnaie, titres, crédits, etc.).

I. Les opérations sur biens et services


Elles indiquent la provenance et la destination des biens et services. Dans une économie
nationale, les biens et services rencontrés proviennent de la production nationale et des
importations. Ces biens et services sont utilisés pour partie à la consommation, pour partie à
l’investissement et pour partie à l’exportation. Ainsi, les agents se répartissent entre offre et
demande selon qu’ils souhaitent acquérir ou proposer un bien ou un service.
1) La production
La production est l’activité qui consiste à créer des biens ou des services qui contribuent à
satisfaire des besoins. A côté de cela, la production peut aussi être définie comme l’activité qui
« combine des ressources en main-d’œuvre, capital et biens et services pour fabriquer des biens
ou fournir des services », et comme le résultat de cette activité.
Parmi les produits, on distingue :
 Les biens, qui sont des produits matériels (voitures, tomates, immeubles,…) ;
 Les services, qui sont des produits immatériels, c’est-à-dire n’entraînant pas la
fabrication d’objets (coiffure, soins médicaux, leçons d’économie, transports,…). Et on
distingue les services marchands (vendus aux utilisateurs) des services non marchands
(défense nationale, justice, police, éducation nationale, éclairage public, services rendus
par les associations…), qui ne sont pas vendus sur les marchés mais financés par des
prélèvements obligatoires ou par des contributions volontaires.
En effet, toute activité quelle qu’elle soit est productive dès l’instant où elle contribue à
satisfaire un besoin d’un individu quelconque.

a) La production marchande
Il s’agit de la « production écoulée ou destinée à être écoulée sur le marché : produits vendus à
un prix « économiquement significatif » ou entrant dans les stocks du producteur. L’évaluation
de la production marchande requiert quelques précisions pour le commerce et les services
financiers.
Les services du commerce. – ils sont mesurés par les marges commerciales (prix de vente
moins prix d’achat). L’activité commerciale est donc productive, mais il n’existe pas de produit
du commerce isolable puisque celui-ci est toujours indissolublement lié à un autre produit : les
MC font partie de son prix d’acquisition ; autrement dit, on ne peut pas acheter un produit à un
commerçant sans payer de MC dans son prix et donc sans acheter implicitement un service du
commerce.
Les services produits par les banques ou les institutions financières en général. – Ils sont
très divers. Certains, comme l’utilisation des chèques sont gratuits (dans certaines banques
seulement) et ne correspondent donc à aucune production mesurée. D’autres sont payés comme
n’importe quel autre service (carte bancaire, …) : les prix ou les commissions versés permettent
de mesurer la production. Mais les banques, notamment, ont une activité spécifique
d’intermédiation financière qui consiste à collecter (dépôts à vue, comptes sur livret, …) et à
répartir des liquidités (prêts, placements, prises de participation dans des sociétés, …). La
comptabilité nationale considère qu’il y a là une production de services d’intermédiation qu’elle
appelle services d’intermédiation financière indirectement mesurés. Cette production est
considérée comme égale à la marge réalisée par les banques dans cette activité.
b) La production non marchande
Elle est définie comme la production qui est « fournie à d’autres unités soit gratuitement, soit à
un prix économiquement non significatif ». Les services non marchands (SNM) recouvrent des
services qui ne peuvent pas être vendus sur le marché parce qu’ils sont indivisibles (défense,
police, éclairage public, …) et des services qui ne sont pas vendus (ou à un prix très faible) par
volonté politique et/ou parce qu’ils sont à l’origine d’externalités positives (éducation,
vaccination, …). Fautes de prix de marché, on évalue ces SNM par la somme de leur coûts de
production : rémunération des salariés (fonctionnaires, …), produits utilisés comme CI pour
produire ces services, impôts sur la production et montant de l’amortissement pour usure du
matériel et des bâtiments (consommation de capital fixe).

2) La consommation
La consommation est un acte de destruction ou de transformation de biens et services en vue de
satisfaire un besoin ou de produire d’autres biens et services.
La consommation finale est l’utilisation de biens et services à leur stade final de production en
vue de satisfaire directement les besoins des individus.
La consommation intermédiaire est l’utilisation de biens ou services qui sont détruits ou
transformés dans un processus de production en vue de créer d’autres biens et services. De ce
fait, elle représente donc la valeur du produit consommé dans les différents processus de
production. Les produits utilisés comme CI sont incorporés dans des produits plus élaborés (par
exemple, les pneus utilisés pour la production d’automobiles) ou détruits au cours du processus
de production (par exemple, l’électricité dans la production d’aluminium). Les services peuvent
être aussi utilisés comme CI : par exemple, les services d’un avocat ou les services
informatiques achetés par une entreprise.
En effet, l’achat de biens durables (machines, équipements, véhicules, etc.) constitue en théorie
un investissement plutôt qu’une consommation. Mais il est néanmoins compté comme une
consommation finale quand il est le fait d’un ménage.
Pour la comptabilité nationale, on distingue la dépense de consommation et la consommation
effective.
La dépense de consommation des ménages comprend les achats de biens et services des
ménages, les dépenses de santé non remboursées par la sécurité sociale, les loyers fictifs des
ménages propriétaires de leur logement (loyers qu’ils paieraient pour disposer d’un logement
comparable et qui sont enregistrés comme des loyers que les ménages se paient à eux-mêmes).
La consommation effective des ménages comprend, outre leur dépense de consommation, les
remboursements versés par les administrations de sécurité sociale, ainsi que les services publics
non marchands pour lesquels on peut identifier les bénéficiaires directs et qui sont considérés
de ce fait comme des services individuels (exemple pour le cas de l’éducation publique).
Par ailleurs, la dépense de consommation des administrations recouvre l’ensemble des services
collectifs et individuels qu’elles produisent. Et au final, on a donc l’équivalence suivante :
Consommation finale totale = dépense de consommation totale (des ménages et des
administrations) = consommation effective totale (des ménages et des administrations).

3) La valeur ajoutée
Elle représente la valeur nouvelle créée au cours du processus de production.
Les agents produisent des biens et services en consommant d’autres biens et services qu’ils
n’ont pas produits : les consommations intermédiaires. Si l’on veut mesurer la contribution
propre d’un agent à la production nationale, il faut donc déduire de la valeur de sa production
la valeur des consommations intermédiaires (qu’il n’a pas produites). On calcule ainsi sa valeur
ajoutée :
Valeur ajoutée = production – consommation intermédiaires.
A titre d’exemple ; un fabriquant de bicyclettes achète des pneumatiques à une entreprise qui,
à son tour, achète du caoutchouc à une troisième entreprise. On peut mesurer la production de
chaque entreprise par la valeur marchande des biens qu’elle produit. Mais la valeur des
bicyclettes inclut celle des pneumatiques qui, à son tour, inclut la valeur du caoutchouc. Quand
on calcule le produit total des trois entreprises, si l’on additionne simplement la valeur de leurs
productions, on compte trois fois la valeur du caoutchouc alors qu’il n’a été produit qu’une fois.
La mesure exacte du produit total est la somme des valeurs ajoutées des trois entreprises ; en
effet, en déduisant la consommation intermédiaire, on ne compte pas, dans le produit de chaque
entreprise, des biens ou services produits par d’autres entreprises et déjà comptabilisés à ce titre
dans la production totale.
Ainsi, quand on mesure le produit de la nation, il faut cumuler, non pas les productions, mais
les valeurs ajoutées des différents agents. Le produit intérieur total d’un pays serait donc la
somme des valeurs ajoutées.
4) L’investissement
Investir, au sens large, c’est consentir un coût immédiat en échange d’une satisfaction ou d’une
production future.
Mais pour la comptabilité nationale, l’investissement total correspond au concept de formation
brute de capital : il comprend la formation brute de capital fixe (FBCF), la variation des stocks
et les acquisitions nettes d’objets de valeur.
a) La formation brute de capital fixe (FBCF)
La FBCF est l’acquisition nette (acquisitions moins cessions) d’actifs fixes. En effet, un actif
fixe est un actif corporel (outil, bien d’équipement) ou incorporel (programme informatique,
dépenses de prospection minière et pétrolière, logiciel, œuvre artistique) issu d’un processus de
production et réemployé pendant au moins un an dans d’autres processus de production.
L’acquisition n’est pas nécessairement un achat, elle peut être le résultat d’une production pour
emploi final propre (entreprise produisant un bâtiment ou un logiciel pour elle-même). En effet,
l’actif est fixe non pas parce qu’il est physiquement durable mais parce qu’il peut « être utilisé
de façon continue ou répétée » pendant plus d’un an.
Concrètement, la FBCF comprend essentiellement des achats de biens d’équipement ou de
bâtiment par les entreprises, les achats de logements par les ménages (et leurs gros travaux
d’entretien et de réparation).
Par ailleurs, une automobile achetée par une entreprise est enregistrée en FBCF alors qu’on la
compte comme une consommation finale si elle est achetée par un particulier.
b) La variation des stocks
Il s’agit de l’augmentation ou de la diminution de tous les biens en stock : matières premières,
produits en cours ou produits finis ; on ne peut pas stocker les services.
En effet, les entreprises constituent d’abord des stocks de matières premières ou de biens
intermédiaires de façon à assurer un approvisionnement régulier de leurs unités de production.
Ensuite, elles constituent également des stocks de produits finis, afin de répondre régulièrement
à la demande et de limiter les délais de livraison à leurs clients. En achetant ou en produisant
des stocks, l’entreprise supporte des coûts immédiats, en vue d’assurer la production et les
ventes à venir dans des conditions optimales.
c) Les acquisitions nettes (acquisitions moins cessions) d’objets
de valeur
On trouve ici l’acquisition d’objets qui ont un usage durable mais qui ne sont pas employés
pour la production d’autres biens et services (achats de bijoux, œuvres d’art, métaux précieux,
etc.).
En effet, les acquisitions nettes d’Objets de valeur sont considérés comme des investissements
parce qu’ils peuvent être détenus durablement comme une réserve de valeur ; de ce fait, ils
constituent davantage un emploi de l’épargne qu’une dépense de consommation.

5) Le commerce extérieur
a) Les exportations (EX)
Elles représentent la valeur des biens et services fournis par des unités résidentes à des unités
non résidentes. La valeur des biens et services exportés ne tient pas compte des coûts relatifs
aux assurances et aux coûts de la transportation des marchandises.
b) Les importations (IM)
Les importations sont les biens et services fournis par des agents non-résidents à des agents
résidents, à titre onéreux ou gratuit. La valeur des marchandises importées intègre le coût de
leur transportation et les frais des assurances entre le pays importateur et le reste du monde.
Ex : Lorsqu’un Français dépense 100 € pour acheter une voiture allemande, les 100 € passent
la frontière en direction de l’Allemagne et une voiture allemande fait le chemin inverse.
On parle d’importation pour la France.
II. Les opérations de répartition :
Les opérations de répartition comprennent l’ensemble des opérations contribuant à la formation,
la circulation et la redistribution du revenu des différents agents économiques. Ces opérations
ne modifient pas le revenu national ; il s’agit simplement de transferts, d’un agent vers un autre,
des revenus préexistants issus de la production. La fonction de répartition permet tout
simplement de déterminer le revenu disponible d’un agent ou d’un secteur institutionnel
particulier, c’est-à-dire le revenu dont il peut disposer librement pour la consommation ou
l’épargne.
Certains transferts sont la contrepartie directe de la fourniture d’un facteur ou d’un service
(exemple : les entreprises versent des salaires en contrepartie d’un travail) ; d’autres transferts
sont sans contrepartie directe (exemple : l’administration verse une subvention à une
entreprise).
Selon la comptabilité nationale, les grands postes de la nomenclature des opérations de
répartitions sont :

1) Les rémunérations des salariés


La rémunération des salariés comprend les salaires, traitements, primes, avantages en nature
reçus par les travailleurs, ainsi que les cotisations sociales à la charge des employeurs. Ces
dernières comprennent des cotisations sociales effectives (sommes versées par les employeurs
aux organismes de protection sociale) et des cotisations sociales imputées (contrepartie des
prestations sociales fournies directement par les employeurs à leurs employés).

2) Les impôts sur la production et les importations


Ces impôts comprennent les prélèvements obligatoires effectués, comme leur nom l’indique, à
l’occasion de la production ou des importations. Ils excluent donc, par exemple, les impôts sur
le revenu ou la fortune, mais incluent la TVA, les droits de douane, et toutes les taxes
spécifiques attachées à certains produits (tabac, alcool, jeux de hasard, etc.).

3) Les subventions
Il s’agit des aides versées par les administrations publiques à l’occasion d’importations, ou des
opérations courantes liées à l’activité de production d’un agent : subventions d’exploitation,
bonifications d’intérêt, subventions sur rémunérations, etc.

4) Les revenus de la propriété


Ils comprennent l’ensemble des revenus tirés de la possession d’un actif corporel (terrain,
immeuble, équipement, etc.), incorporel (brevet, licence, droit d’auteur…) ou financier
(actions, obligations, etc.). Il s’agit donc des intérêts, dividendes et autres participations aux
bénéfices, etc.

5) Les impôts courants sur le revenu et le patrimoine


On trouve ici la plupart des impôts (hormis les impôts sur la production et les importations
évoqués ci-dessus, et quelques impôts en capital traités ci-dessous) : impôt sur le revenu des
personnes physiques, impôt sur les bénéfices, impôt sur la fortune, etc.
6) Les transferts sociaux
Nous regroupons sous cet intitulé trois postes de la nomenclature des opérations de répartition :
 Les cotisations sociales des employeurs, des salariés, des non-salariés (il ne faut pas
s’étonner de retrouver ici les cotisations sociales déjà enregistrées en rémunération des
salariés. En effet, si elles constituent un coût du travail pour les agents qui les payent,
elles constituent un transfert pour leurs bénéficiaires et les institutions qui les gèrent) ;
 Les prestations sociales (prestations en espèces des organismes de protection sociale ou
des employeurs) ;
 Les transferts sociaux en nature (remboursements de sécurité sociale et autres
prestations de sécurité sociale en nature, prestations d’assistance sociale en nature,
fourniture de services individuels non marchands).

7) Les autres transferts courants


On regroupe ici tous les autres transferts courants (c’est-à-dire non liés à des opérations en
capital) : primes et indemnités d’assurance-dommage, transferts entre administrations
publiques de deux pays différents, coopération internationale et transferts divers (transferts
entre ménages, etc.).

8) Les transferts en capital


Les transferts en capital constituent des opérations de répartition de l’épargne et non du revenu.
En effet, une fois déterminé le revenu disponible, la partie de ce revenu qui n’est pas consacrée
à la consommation finale constitue l’épargne des agents. Cette épargne sert à financer
l’investissement.

III. Les opérations financières


La résultante de toutes les opérations non financières définies ci-dessus est, pour certains
agents, une capacité de financement (des moyens financiers disponibles excédant leurs besoins)
et au contraire, pour d’autres, un besoin de financement (des moyens disponibles inférieurs à
leurs besoins). La fonction essentielle des opérations financières est de permettre aux uns
d’employer leurs capacités de financement et aux autres de combler leurs besoins de
financement.
En effet, les opérations financières portent sur des actifs financiers ou des passifs financiers.
Les actifs financiers sont des créances : moyens de paiement (numéraire, …), créances
financières (prêt bancaires, obligations, …) ou assimilés (actions, ..). Et une créance financière
donne à son propriétaire (le créancier) le droit de recevoir un ou plusieurs paiements du débiteur
qui a contracté l’engagement.
A côté de cela, détenir un passif financier, c’est avoir contracté un engagement, une dette. Par
exemple, les dépôts (rémunérés ou non) effectués par ses clients auprès d’une banque
constituent une dette pour la banque (les fonds ne lui appartiennent pas, elle devra les
rembourser) et une créance pour les clients. Et comme toute créance est nécessairement une
dette pour un montant équivalent, la somme des créances est donc nécessairement égale à celle
des dettes.
Ainsi, les opérations financières se traduisent alors par une variation des actifs financiers (ou
créances) détenus par un agent ou par une variation des passifs financiers (ou dettes) de cet
agent. Détenir un actif financier (une créance), c’est détenir un moyen de paiement ou un droit
sur les avoirs d’autres agents économiques ; inversement, un passif (une dette) est une
obligation de livrer à un moment ou à un autre une partie de ses avoirs à d’autres agents
économiques.

3) Les concepts de base en comptabilité nationale

a) L’Unité Institutionnelle (UI)


Une UI (agent) est définie comme une entité économique capable de plein droit de posséder des
actifs, de contracter des dettes et d’entreprendre des activités économiques ou réaliser des
transactions avec d’autres entités.

b) Les Secteurs Institutionnels (SI)


Un SI peut être définie comme l’ensemble des unités institutionnelles ayant des comportements
économiques similaires caractérisés par leur fonction principale et la nature de leur activité (ex :
ménages, entreprises, …).

c) Les branches d’activités


Une branche d’activité est l’ensemble des unités économiques qui ont la même activité de
production. Il peut s’agir soit d’entreprises entières, soit de fractions d’entreprises (si celles-ci
produisent en leur sein différents biens ou services).
Ex : branche de l’automobile, branche de l’agriculture et de la sylviculture, de l’énergie, des
minerais non combustibles, du textile, …
d) Le concept d’opération économique
Trois catégories d’opérations sont définies : les opérations sur produits, les opérations de
répartition, les opérations financières.
 Les opérations sur produits
Elles portent sur des biens et services produits. En effet, la comptabilité nationale les classe
dans cet ordre : production ; consommation intermédiaire ; consommation finale ; Formation
Brute de Capital Fixe (FBCF) ; exportations ; importations.
 Les opérations de répartition
Les opérations de répartition, en premier lieu, portent non sur des produits mais sur des services
producteurs rémunérés par un revenu : ce sont les opérations de répartition du revenu à
l’occasion de la production (répartition primaire). Elles englobent en second lieu la répartition
secondaire, c’est-à-dire les opérations de redistribution du revenu par la voie de prélèvements
(impôts, cotisations sociales) ou de prestations sociales. On y associe, en troisième lieu, des
opérations de répartition du patrimoine correspondant à des transferts en capital.
 Les opérations financières
Ce sont les opérations portant sur des actifs ou passifs financiers ou, ce qui revient au même,
des créances ou dettes. On y trouve les opérations monétaires, les opérations sur titres, les
crédits, etc.

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