Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
(2021 – 2022)
1
Chap I : Les fonctions de comportement économiques
2
b) La théorie du revenu relatif
Cette analyse a été présentée par l’économiste américain J. Duesenberry en 1949.
Pour Duesenberry, la consommation d’un individu est influencée par son appartenance à un
groupe social. En effet, un groupe social est formé des individus qui présentent des conditions
économiques (niveau de revenu, patrimoine), des genres de vie (pratiques culturelles,
politiques) et des valeurs identiques. Les catégories sociales élevées exercent un effet de
démonstration sur les classes à revenu inférieur qui imitent leur comportement de
consommation (effet d’imitation). De ce fait, la consommation n’est pas liée qu’au revenu mais
a des effets sociologiques.
Ainsi, Duesenberry a alors insisté sur l’importance des facteurs psychologiques dans la fonction
de consommation en mettant en avant le coté symbolique de la consommation à travers l’effet
d’imitation ou de démonstration qui consiste à copier le style de vie de la classe sociale
supérieure : « Tout citoyen d’une classe sociale donnée tend à acquérir le comportement de la
classe immédiatement au-dessus ».
Ex : les rappeurs s’identifient par la tenue vestimentaire, la musique, les accessoires.
c) La théorie du revenu permanent
Développé par Milton FRIEDMAN en 1957, elle repose sur l’hypothèse que tout revenu, à un
moment donné se compose d’un revenu permanent. Les décisions de consommations ne
dépendent pas seulement du revenu actuel (revenu courant) du ménage mais des revenues dont
il pense pouvoir bénéficier d’une manière permanente. De ce fait, les ménages consomment
alors en fonction de l’ensemble des revenus constatés pour les années antérieures mais aussi
pour l’avenir.
En effet, le revenu permanent correspond au revenu que les ménages anticipent recevoir
normalement au cours des années à venir. De ce fait, quand un ménage épargne, il ajoute à sa
richesse et accroît donc son revenu permanent. Sur ce, les rémunérations futures anticipées des
ménages sont égales à la somme des dividendes futures des actions qu’ils détiennent et des
revenus financiers futurs sur des titres souscrits à un taux d’intérêt nominal. La consommation
serait alors liée au revenu permanent plutôt qu’au revenu courant, en conséquence une variation
de ce dernier n’a d’effet sur la consommation que dans la mesure où cette variation modifie le
revenu permanent.
Ainsi, le comportement du consommateur n’est pas lié au revenu qu’il perçoit à un moment
donné mais au revenu qu’’il prévoit. Le consommateur anticipe donc ses gains, et prend ses
décisions d’épargne ou de consommation en tenant compte non seulement de son revenu actuel
mais surtout de ses revenus futurs.
d) La théorie du Cycle de vie
Elaborée par l’économiste américain Franco Modigliani en 1963. Cette théorie soutient que la
consommation représente une proportion constante de revenu de ménages tout au long de leur
durée de vie qui peut être divisée en trois périodes principales : la vie non active, la vie active
et la retraite.
En effet, un consommateur va commencer son existence avec des revenus nuls, puisqu’il ne
travaille pas, puis verra ses revenus augmenter avec l’âge et l’expérience. A sa retraite, ses
revenus deviendront nuls et il devra puiser dans son épargne pour continuer à consommer. Si
le consommateur est prévoyant, il tiendra compte de l’évolution de son épargne au cours de sa
vie. C’est la base de l’hypothèse du cycle de vie.
3
Ainsi, Modigliani a alors introduit l’évolution du patrimoine et du revenu pour le choix de
consommation tout au long de la vie d’un individu. D’où l’hypothèse de cycle de vie de la
consommation selon laquelle l’individu cherche à stabiliser son niveau de consommation au
cours de sa vie grâce à son patrimoine. L’hypothèse de cycle de vie permet de déterminer le
niveau de consommation réelle à partir du comportement à long terme des ménages. En effet,
ses derniers essaient de répartir leur consommation sur l’horizon temporel de la durée de la vie
en étant soumis à la contrainte des ressources totales dont ils peuvent en disposer.
4
Section 03 : La fonction d’investissement
a) Définitions
On entend par investissement, l’acte qui consiste à acquérir des biens d’équipement durables
destinés à accroître la production de biens et services dans le futur. De ce fait, l’investissement
serait la variation du stock de capitaux physiques par unité de temps.
Les dépenses d’investissement représentent le montant total que :
Les entreprises dépensent pour l’achat d’usines, d’outillages ou d’équipements ou pour
le financement des études ;
Les ménages consacrent à l’achat de biens immobiliers neufs ;
L’Etat consacre aux équipements collectifs.
Mais dans le cadre de ce cours, nous nous intéressons uniquement à l’investissement privé, et
notamment celui des entreprises.
b) Les raisons d’investissement
Les entreprises investissent parce qu’elles ont besoin du stock de capitaux physiques, nécessaire
pour produire ou fabriquer les biens qu’elles peuvent vendre à profit. Le stock de capitaux
physiques constitue le fondement de la capacité de production d’une entreprise. Chaque firme
doit décider le type et la quantité de capitaux physiques dont elle a besoin pour atteindre un
objectif de production et de vente : c’est la première raison d’investir.
Une entreprise peut aussi investir pour rajeunir et moderniser son stock existant de capitaux.
En effet, les capitaux physiques sont des biens de production qui incorporent de la technologie
ou des techniques de production qui peuvent être plus ou moins à jour. On peut, par exemple,
remplacer une machine désuète par une plus moderne. Le but recherché est d’accroître la
production à meilleur coût.
La troisième raison d’investir est de maintenir intact le stock existant de capitaux physiques en
remplaçant le capital usé ou déprécié.
c) La fonction d’investissement
Elle consiste à déterminer les facteurs explicatifs de l’investissement : les entreprises
investissent parce qu’elles anticipent que ces investissements seront rentables et ajouteront de
la profitabilité. En effet, la décision d’investissement est le fait du producteur qui décide de
transformer des avoirs monétaires en actifs physiques, c’est-à-dire en biens d’équipement.
i. L’investissement et le taux d’intérêt :
Pour une entreprise donnée, tout investissement doit être financé, soit par des fonds propres,
soit par des emprunts.
Et dans le cas où il a été financé par des emprunts, l’investissement est favorisé quand le taux
d’intérêt est faible, et il est défavorisé dans le cas inverse. De ce fait, toute élévation d’un taux
d’intérêt entraîne toute chose étant égale par ailleurs un abondant de certains projets et
inversement, c’est-à-dire tout abaissement de son niveau favorise la réalisation de certains
nouveaux projets d’investissement.
De ce fait, l’entreprise va alors faire un arbitrage entre la rentabilité du projet d’investissement
et le coût de l’emprunt. Et elle n’engage un investissement que si sa rentabilité marginale est
supérieure au coût de l’emprunt.
5
En conséquence, la fonction d’investissement établie alors l’existence d’une relation négative
entre le montant d’investissement et le niveau de taux d’intérêt.
ii. L’investissement : une fonction de la demande :
Une entreprise investit pour augmenter ses capacités de production. Quel que soit le taux
d’intérêt, il ne lui sert à rien d’augmenter son stock de capital si elle ne parvient pas à écouler
sa production.
En revanche, si la demande augmente et que l’entreprise n’est pas capable de la satisfaire, elle
laissera passer des occasions d’augmenter ses profits. On voit donc que l’investissement va être
une fonction croissante de la demande de biens et services. A l’échelle macroéconomique, la
demande de biens dépend du revenu donc de la production. Et on pourra donc supposer que
l’investissement est une fonction de la production.
En résumé, l’investissement serait donc une fonction décroissante du taux d’intérêt et croissante
du revenu.
Une fonction d’intermédiaire des échanges : Cela permet à chaque individu de vendre
ce qu’il veut pour acheter ce qu’il veut sans avoir besoin de chercher qui veut échanger
6
le produit qu’il a avec celui qu’il veut. Au lieu d’échanger un bien contre un autre, on
échange de la monnaie contre un bien.
Une fonction de réserve des valeurs : Grâce à la monnaie, on peut garder les revenus
d’une vente pour faire un achat ultérieur (alors que dans le troc, l’échange est simultané).
Cela signifie que la monnaie permet d’épargner du pouvoir d’achat entre le moment où
un revenu est perçu et celui où il est dépensé.
Le motif de précaution, selon lequel les ménages constituent des encaisses pour se
prémunir contre les aléas ou risques conjoncturels futurs. L’encaisse de précaution est
directement liée au niveau de revenu.
Le motif de spéculation, selon lequel les ménages font l’arbitrage entre la conservation
de la monnaie sous formes de liquidités et le placement de leurs avoirs en fonction du
taux d’intérêt. Ainsi, le coût d’opportunité de la détention de monnaie est mesuré par le
taux d’intérêt, qui est donc défini comme étant le prix de la renonciation à la liquidité
immédiate ou encore le prix de la préférence pour la liquidité future. L’importance de
cette encaisse liquide supplémentaire appelée encaisse de spéculation varierait en sens
inverses du taux d’intérêt : c’est-à-dire à un taux d’intérêt élevé correspond une faible
encaisse de spéculation car dans ce cas, le sacrifice entraîné par la détention de monnaie
est élevé et, à un taux d’intérêt bas correspondait une forte encaisse de spéculation car
le sacrifice est ici insignifiant.
7
CHAP II : LES AGREGATS DE MESURE DE L’ACTIVITE
ECONOMIQUE
Au sein de l’économie, l’activité économique peut être mesurée à travers des grandeurs
synthétiques appelées « les agrégats ». Les résultats des activités économiques peuvent être
donc comparés à travers ces grandeurs tout en tenant compte des deux facteurs temporel et
spatial. Il s’agit tout simplement des grandeurs de référence pour les comparaisons dans le
temps et dans l’espace.
Les agrégats sont obtenus par agrégations d’opérations élémentaires apparentés à une fonction
économique, réalisée par divers secteurs institutionnels.
En comptabilité nationale, les trois principaux agrégats de mesure de l’activité économique
d’une société donnée sont :
Le Produit Intérieur Brute (PIB) ;
Le Produit National Brute (PNB) ;
Le Revenu National (RN).
2) Le Calcul du PIB
Il existe plusieurs manières de calculer le PIB. Le résultat sera exactement le même, mais
l’angle sera différent, et donc, les enseignements aussi.
8
A partir de la production
Selon une approche par la production, le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes
des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des
impôts sur les produits moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux
secteurs et aux branches d’activité).
Le PIB = Somme de la Valeur Ajouté par les producteurs résidents + Taxes liées aux
produits (TVA, Droit de douanes,…) – Subventions
PIB + M = C + I + G + ∆ST + X
𝑃𝐼𝐵 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙
PIB réel = 𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑛𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑥
9
4) Le PIB par habitant ou la prise en compte de la taille de la population
Les valeurs du PIB de deux pays de tailles très différentes ne permettent pas de comparer le
niveau de vie moyen de leur population. C’est pour cela qu’il est préférable d’avoir recours au
PIB par habitant, c’est-à-dire de diviser le PIB par la population totale.
Par exemple, en 2012, les Etats-Unis avaient un PIB près de neuf fois plus élevé que celui du
Canada. Cet écart qui à première vue semble immense est tout à fait normal puisque les
Américains sont neuf fois plus nombreux que les Canadiens. De ce fait, quand on compare le
PIB de deux pays, il est important de tenir compte de la taille de la population. Et c’est pour
cette raison que la science économique considère le PIB par habitant comme une mesure plus
fidèle de la performance économique d’un pays. Ainsi, c’est donc souvent à l’aide du PIB par
habitant que l’on fait des comparaisons internationales.
2) Le calcul du PNB
Le PNB n’est pas calculé par la comptabilité nationale. Mais on obtient le PNB à partir du PIB
de la manière suivante :
10