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COURS ECONOMIE ICJ – 2

(2021 – 2022)

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Chap I : Les fonctions de comportement économiques

Section 01 : La fonction de consommation


La consommation est la principale fonction des ménages. Elle peut se définir comme
l’utilisation d’un bien ou d’un service qui entraîne à plus ou moins long terme sa destruction.
C’est également l’emploi d’un bien ou d’un service en vue soit de sa transformation dans la
production (consommation intermédiaire) soit de la satisfaction d’un besoin (consommation
finale) impliquant la destruction immédiate ou progressive d’un bien.
Pour le cas de la fonction de consommation à proprement dit, il s’agit de la relation de
comportement qui établit le lien entre la consommation et ses facteurs explicatifs.
J.M Keynes a été le premier économiste qui s’est intéressé, de façon approfondie, à la fonction
de consommation en retenant comme facteur essentiel pour l’expliquer : le niveau de revenu
disponible, c’est-à-dire le revenu national brut net d’impôts et des charges sociales.
Sur ce, l’expérience montre que plus le revenu est élevé plus la consommation est importante.
D’autres auteurs ont remis en cause une telle relation : Théorie de revenu relatif, théorie de
revenu permanant et celle du cycle de vie.
De ce fait, l’étude des facteurs explicatifs du comportement de consommation des ménages
aboutit à des propositions controversées qui ont été pour l’essentiel alimentées par l’idée de
base selon laquelle la consommation courante des ménages pourrait être fonction de leur revenu
courant.
a) L’analyse Keynésienne de la consommation
La fonction de consommation keynésienne découle de la loi psychologique fondamentale selon
laquelle : « Les Hommes sont déterminés en moyenne à accroître leur consommation lorsque
leur revenu s’élève mais pas autant que l’augmentation de leur revenu… ».
En effet, selon Keynes, lorsque le revenu augmente, la consommation s’accroît, mais dans des
proportions moins importantes parce que les ménages épargnent une part croissante de leur
revenu au fur et à mesure que celui-ci s’accroît (l’épargne est une fonction croissante du niveau
de revenu). Au niveau macroéconomique donc, le ménage affecte son revenu disponible entre
consommation et épargne.
Sur ce, lorsque les ménages disposent de faibles revenus, il leur est difficile de se priver de
certaines consommations. Pour ces ménages, la satisfaction des besoins primaires absorbe la
quasi-totalité de leur revenu. Par exemple, un ménage qui reçoit le SMIC peut difficilement
épargner. La plus grande partie du revenu sera consacrée à la consommation.
En revanche, pour les ménages les plus riches, la satisfaction de ces besoins mais aussi des
besoins secondaires n’utilise pas la totalité des revenus, ce qui leur permet d’épargner. A titre
d’illustration, un ménage gagnant 10 fois le SMIC pourra plus facilement épargner et on peut
même penser qu’il serait étonnant qu’il dépense la totalité de son revenu.
Ainsi, la relation entre consommation et revenu exprime alors la tendance à consommer. Et
cette relation consommation/revenu est déterminée par la notion de propension moyenne à
consommer qui se calcule en faisant le rapport entre consommation finale des ménages et leur
revenu. De ce fait, la propension moyenne à consommer détermine donc la part du revenu des
ménages qui est consacrée à la consommation.

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b) La théorie du revenu relatif
Cette analyse a été présentée par l’économiste américain J. Duesenberry en 1949.
Pour Duesenberry, la consommation d’un individu est influencée par son appartenance à un
groupe social. En effet, un groupe social est formé des individus qui présentent des conditions
économiques (niveau de revenu, patrimoine), des genres de vie (pratiques culturelles,
politiques) et des valeurs identiques. Les catégories sociales élevées exercent un effet de
démonstration sur les classes à revenu inférieur qui imitent leur comportement de
consommation (effet d’imitation). De ce fait, la consommation n’est pas liée qu’au revenu mais
a des effets sociologiques.
Ainsi, Duesenberry a alors insisté sur l’importance des facteurs psychologiques dans la fonction
de consommation en mettant en avant le coté symbolique de la consommation à travers l’effet
d’imitation ou de démonstration qui consiste à copier le style de vie de la classe sociale
supérieure : « Tout citoyen d’une classe sociale donnée tend à acquérir le comportement de la
classe immédiatement au-dessus ».
Ex : les rappeurs s’identifient par la tenue vestimentaire, la musique, les accessoires.
c) La théorie du revenu permanent
Développé par Milton FRIEDMAN en 1957, elle repose sur l’hypothèse que tout revenu, à un
moment donné se compose d’un revenu permanent. Les décisions de consommations ne
dépendent pas seulement du revenu actuel (revenu courant) du ménage mais des revenues dont
il pense pouvoir bénéficier d’une manière permanente. De ce fait, les ménages consomment
alors en fonction de l’ensemble des revenus constatés pour les années antérieures mais aussi
pour l’avenir.
En effet, le revenu permanent correspond au revenu que les ménages anticipent recevoir
normalement au cours des années à venir. De ce fait, quand un ménage épargne, il ajoute à sa
richesse et accroît donc son revenu permanent. Sur ce, les rémunérations futures anticipées des
ménages sont égales à la somme des dividendes futures des actions qu’ils détiennent et des
revenus financiers futurs sur des titres souscrits à un taux d’intérêt nominal. La consommation
serait alors liée au revenu permanent plutôt qu’au revenu courant, en conséquence une variation
de ce dernier n’a d’effet sur la consommation que dans la mesure où cette variation modifie le
revenu permanent.
Ainsi, le comportement du consommateur n’est pas lié au revenu qu’il perçoit à un moment
donné mais au revenu qu’’il prévoit. Le consommateur anticipe donc ses gains, et prend ses
décisions d’épargne ou de consommation en tenant compte non seulement de son revenu actuel
mais surtout de ses revenus futurs.
d) La théorie du Cycle de vie
Elaborée par l’économiste américain Franco Modigliani en 1963. Cette théorie soutient que la
consommation représente une proportion constante de revenu de ménages tout au long de leur
durée de vie qui peut être divisée en trois périodes principales : la vie non active, la vie active
et la retraite.
En effet, un consommateur va commencer son existence avec des revenus nuls, puisqu’il ne
travaille pas, puis verra ses revenus augmenter avec l’âge et l’expérience. A sa retraite, ses
revenus deviendront nuls et il devra puiser dans son épargne pour continuer à consommer. Si
le consommateur est prévoyant, il tiendra compte de l’évolution de son épargne au cours de sa
vie. C’est la base de l’hypothèse du cycle de vie.

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Ainsi, Modigliani a alors introduit l’évolution du patrimoine et du revenu pour le choix de
consommation tout au long de la vie d’un individu. D’où l’hypothèse de cycle de vie de la
consommation selon laquelle l’individu cherche à stabiliser son niveau de consommation au
cours de sa vie grâce à son patrimoine. L’hypothèse de cycle de vie permet de déterminer le
niveau de consommation réelle à partir du comportement à long terme des ménages. En effet,
ses derniers essaient de répartir leur consommation sur l’horizon temporel de la durée de la vie
en étant soumis à la contrainte des ressources totales dont ils peuvent en disposer.

Section 02 : La fonction d’épargne


L’épargne est la partie du revenu disponible qui n’est pas consacrée à la consommation
immédiate. L’épargne peut être considérée, également, comme une décision volontaire de
mettre une certaine somme d’argent sur un compte en attente d’une future utilisation (exemple :
constitution d’un plan d’épargne retraite). En effet, l’épargne est fortement liée à la
consommation. Elle consiste à renoncer à une consommation immédiate, pour obtenir une
satisfaction plus forte ultérieurement.
Selon Keynes, l’épargne est déterminée par le niveau de revenu des agents économique. Alors
que les classiques pensent que l’épargne n’est qu’une consommation future (on épargne pendant
un temps pour mieux consommer ensuite). Mais dans la réalité, on pourrait dire que les agents
choisissent d’épargner pour les motifs suivants :
a) Epargne de précaution
La majorité des ménages épargnent dans le but de se prémunir contre certains risques : maladie,
retraite, chômage, vol ou toute autre dépense imprévue, et ce malgré l’existence d’organismes
sociaux d’assurance et de compagnies d’assurance privée. Cette épargne est appelée épargne
de précaution car elle est motivée par un besoin de sécurité.
b) Epargne volontaire ou consommation différée
Les ménages épargnent pour réaliser un projet important et diffèrent une consommation dans
le futur : vacances, achat d’une automobile, achat d’un appartement par exemple. Ils peuvent,
dans ce cas, définir d’avance le montant qu’ils devront épargner afin de disposer de la somme
nécessaire au moment de l’achat. Dans certains cas, ils acceptent même de réduire leur train de
vie et donc leurs consommations pour atteindre cet objectif. L’épargne ne doit alors plus être
considérée comme un reste, une partie du revenu disponible non utilisée, mais au contraire
comme une décision volontaire de mettre une certaine somme d’argent sur un compte en attente
d’une future utilisation.
c) Accumulation
Certains épargnent pour accroître le patrimoine qu’ils transmettent à leurs enfants, ou pour le
plaisir de s’enrichir, d’accumuler des richesses. Des ménages aisés placent une partie de leur
épargne à la Bourse en achetant des actions, ce qui pourrait leur rapporter beaucoup d’argent
mais aussi leur en faire perdre. Tout dépend des risques qu’ils sont disposés à prendre.

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Section 03 : La fonction d’investissement
a) Définitions
On entend par investissement, l’acte qui consiste à acquérir des biens d’équipement durables
destinés à accroître la production de biens et services dans le futur. De ce fait, l’investissement
serait la variation du stock de capitaux physiques par unité de temps.
Les dépenses d’investissement représentent le montant total que :
 Les entreprises dépensent pour l’achat d’usines, d’outillages ou d’équipements ou pour
le financement des études ;
 Les ménages consacrent à l’achat de biens immobiliers neufs ;
 L’Etat consacre aux équipements collectifs.
Mais dans le cadre de ce cours, nous nous intéressons uniquement à l’investissement privé, et
notamment celui des entreprises.
b) Les raisons d’investissement
Les entreprises investissent parce qu’elles ont besoin du stock de capitaux physiques, nécessaire
pour produire ou fabriquer les biens qu’elles peuvent vendre à profit. Le stock de capitaux
physiques constitue le fondement de la capacité de production d’une entreprise. Chaque firme
doit décider le type et la quantité de capitaux physiques dont elle a besoin pour atteindre un
objectif de production et de vente : c’est la première raison d’investir.
Une entreprise peut aussi investir pour rajeunir et moderniser son stock existant de capitaux.
En effet, les capitaux physiques sont des biens de production qui incorporent de la technologie
ou des techniques de production qui peuvent être plus ou moins à jour. On peut, par exemple,
remplacer une machine désuète par une plus moderne. Le but recherché est d’accroître la
production à meilleur coût.
La troisième raison d’investir est de maintenir intact le stock existant de capitaux physiques en
remplaçant le capital usé ou déprécié.
c) La fonction d’investissement
Elle consiste à déterminer les facteurs explicatifs de l’investissement : les entreprises
investissent parce qu’elles anticipent que ces investissements seront rentables et ajouteront de
la profitabilité. En effet, la décision d’investissement est le fait du producteur qui décide de
transformer des avoirs monétaires en actifs physiques, c’est-à-dire en biens d’équipement.
i. L’investissement et le taux d’intérêt :
Pour une entreprise donnée, tout investissement doit être financé, soit par des fonds propres,
soit par des emprunts.
Et dans le cas où il a été financé par des emprunts, l’investissement est favorisé quand le taux
d’intérêt est faible, et il est défavorisé dans le cas inverse. De ce fait, toute élévation d’un taux
d’intérêt entraîne toute chose étant égale par ailleurs un abondant de certains projets et
inversement, c’est-à-dire tout abaissement de son niveau favorise la réalisation de certains
nouveaux projets d’investissement.
De ce fait, l’entreprise va alors faire un arbitrage entre la rentabilité du projet d’investissement
et le coût de l’emprunt. Et elle n’engage un investissement que si sa rentabilité marginale est
supérieure au coût de l’emprunt.

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En conséquence, la fonction d’investissement établie alors l’existence d’une relation négative
entre le montant d’investissement et le niveau de taux d’intérêt.
ii. L’investissement : une fonction de la demande :
Une entreprise investit pour augmenter ses capacités de production. Quel que soit le taux
d’intérêt, il ne lui sert à rien d’augmenter son stock de capital si elle ne parvient pas à écouler
sa production.
En revanche, si la demande augmente et que l’entreprise n’est pas capable de la satisfaire, elle
laissera passer des occasions d’augmenter ses profits. On voit donc que l’investissement va être
une fonction croissante de la demande de biens et services. A l’échelle macroéconomique, la
demande de biens dépend du revenu donc de la production. Et on pourra donc supposer que
l’investissement est une fonction de la production.
En résumé, l’investissement serait donc une fonction décroissante du taux d’intérêt et croissante
du revenu.

Section 04 : La fonction de liquidité


Etudier la fonction de liquidité consiste à étudier la fonction d’offre et de demande de monnaie.
Mais avant d’entamer l’étude des déterminants de cette fonction, on présentera tout d’abord la
définition de la monnaie et ses principales fonctions.
a) Définition
La monnaie ou la masse monétaire regroupe l’ensemble des moyens de paiement disponibles
dans une économie donnée à une période donnée. Mais à côté de cela, la monnaie peut aussi se
définir comme l’ensemble des moyens de paiement immédiatement utilisables pour acquérir
des biens et services ou régler des dettes. De ce fait, la monnaie serait alors le seul bien
échangeable contre tous les autres biens.
Les moyens de paiements sont aujourd’hui très variés surtout avec les innovations financières
apparues et qui ont remis en cause la distinction traditionnelle entre la monnaie et les placements
financiers car certains de ces derniers sont susceptibles d’être transformés en moyen de
paiements.
b) Les fonctions de la monnaie
La monnaie représente un moyen de paiement accepté par une communauté ; c’est un
instrument essentiel de l’activité économique, la monnaie permet de se procurer tout bien ou
services vendu sur un marché.
Dans une économie donnée, la monnaie remplit trois fonctions économiques :
 Une fonction d’unité de compte : Elle permet d’exprimer la valeur de tous les biens et
services dans une unité commune (et non 2 moutons valent une vache qui vaut 100 kg
de pommes de terre, …). De ce fait, les unités monétaires (euro, dollar, franc, …) servent
d’unité pour mesurer la valeur au même titre que les kilogrammes servent d’unité pour
mesurer les masses, et les litres d’unité de mesure des volumes.

 Une fonction d’intermédiaire des échanges : Cela permet à chaque individu de vendre
ce qu’il veut pour acheter ce qu’il veut sans avoir besoin de chercher qui veut échanger

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le produit qu’il a avec celui qu’il veut. Au lieu d’échanger un bien contre un autre, on
échange de la monnaie contre un bien.

 Une fonction de réserve des valeurs : Grâce à la monnaie, on peut garder les revenus
d’une vente pour faire un achat ultérieur (alors que dans le troc, l’échange est simultané).
Cela signifie que la monnaie permet d’épargner du pouvoir d’achat entre le moment où
un revenu est perçu et celui où il est dépensé.

c) La fonction de demande de monnaie


La fonction de demande de monnaie (ou de demande d’encaisses) est analysée à partir des
comportements ou des mobiles de détention d’encaisses par les ménages. Ces mobiles diffèrent
selon que la monnaie est détenue en tant qu’instrument de paiement ou comme un ensemble
d’actifs monétaires (ou liquides) et financiers. En effet, depuis les travaux de J.M. Keynes, la
demande de monnaie est généralement associée à trois motifs de détention :
 Le motif de transaction, selon lequel les ménages détiennent de la monnaie pour
financer leurs transactions (achats et ventes) courantes. En effet, la demande de
transaction représente les sommes gardés en dépôts à vue ou sous forme de billets pour
financer les transactions régulières. Les agents économiques perçoivent la totalité de
leur revenu à la fin de mois et effectuent leurs dépenses tout au long du mois et
effectuent leurs dépenses tout au long du mois suivant. Ils conservent donc une certaine
somme en argent liquide pour faire face à leurs achats durant la période considérée. On
peut donc poser à priori que la demande de monnaie pour assurer les transactions dépend
du niveau de revenu.

 Le motif de précaution, selon lequel les ménages constituent des encaisses pour se
prémunir contre les aléas ou risques conjoncturels futurs. L’encaisse de précaution est
directement liée au niveau de revenu.

 Le motif de spéculation, selon lequel les ménages font l’arbitrage entre la conservation
de la monnaie sous formes de liquidités et le placement de leurs avoirs en fonction du
taux d’intérêt. Ainsi, le coût d’opportunité de la détention de monnaie est mesuré par le
taux d’intérêt, qui est donc défini comme étant le prix de la renonciation à la liquidité
immédiate ou encore le prix de la préférence pour la liquidité future. L’importance de
cette encaisse liquide supplémentaire appelée encaisse de spéculation varierait en sens
inverses du taux d’intérêt : c’est-à-dire à un taux d’intérêt élevé correspond une faible
encaisse de spéculation car dans ce cas, le sacrifice entraîné par la détention de monnaie
est élevé et, à un taux d’intérêt bas correspondait une forte encaisse de spéculation car
le sacrifice est ici insignifiant.

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CHAP II : LES AGREGATS DE MESURE DE L’ACTIVITE
ECONOMIQUE

Au sein de l’économie, l’activité économique peut être mesurée à travers des grandeurs
synthétiques appelées « les agrégats ». Les résultats des activités économiques peuvent être
donc comparés à travers ces grandeurs tout en tenant compte des deux facteurs temporel et
spatial. Il s’agit tout simplement des grandeurs de référence pour les comparaisons dans le
temps et dans l’espace.
Les agrégats sont obtenus par agrégations d’opérations élémentaires apparentés à une fonction
économique, réalisée par divers secteurs institutionnels.
En comptabilité nationale, les trois principaux agrégats de mesure de l’activité économique
d’une société donnée sont :
 Le Produit Intérieur Brute (PIB) ;
 Le Produit National Brute (PNB) ;
 Le Revenu National (RN).

I. Le Produit Intérieur Brute(PIB)


1) Généralités
Le principal agrégat de mesure de la production nationale est le PIB. Il repose sur le critère de
territorialité et, ainsi, ne comptabilise que la production des entreprises résidentes, qu’elles
soient Malagasy ou étrangère. En contrepartie, il néglige la production des entreprises Malagasy
à l’étranger, lesquelles entrent dans le calcul du PIB d’autres pays.
En effet, le PIB est la valeur aux prix du marché (prix réellement observés sur les marchés), de
tous les biens et les services finaux produits dans une économie durant une période donnée. Le
PIB s’exprime en unités monétaires. Il s’agit ici de mesurer la valeur de tout ce qui a été produit
dans le pays, qu’il s’agisse de voitures, de coupes de cheveux, de repas au restaurant ou de litres
de lait.
Le PIB est constitué du PIB marchand (B et S vendus par les producteurs marchands) et du PIB
non marchand (services fournis par les administrations publiques et privées à titre gratuit ou
quasi-gratuit). Ce dernier est par convention évalué à son coût de production.
Bien sûr, le PIB ne mesure que les biens et les services finaux ayant fait l’objet d’une transaction
financière déclarée. Il ne mesure donc ni les transactions qui se font hors marché, comme les
travaux domestiques non rémunérés, ni le produit du travail au noir, ni celui du crime organisé.
Les transactions non productives, comme les ventes de biens usagés et les transferts de
propriété, sont aussi exclues du PIB parce qu’elles n’ajoutent rien à la production courante.

2) Le Calcul du PIB
Il existe plusieurs manières de calculer le PIB. Le résultat sera exactement le même, mais
l’angle sera différent, et donc, les enseignements aussi.

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 A partir de la production
Selon une approche par la production, le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes
des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des
impôts sur les produits moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux
secteurs et aux branches d’activité).

Le PIB = Somme de la Valeur Ajouté par les producteurs résidents + Taxes liées aux
produits (TVA, Droit de douanes,…) – Subventions

 A partir de l’utilisation des biens et services ou l’approche par la


demande
Selon une approche par la demande, le PIB est égal à la somme des demandes (emplois ou
utilisations possibles des biens et services disponibles au sein d’un pays et au cours d’une année
donné), plus les exportations, moins les importations.
Soient C la consommation finale, I la formation brute de capital fixe (ou investissement), G les
dépenses publiques courantes, ∆ST la variation des stocks, X les exportations et M les
importations. Et en posant l’égalité entre les ressources et les emplois, on peut écrire :

PIB + M = C + I + G + ∆ST + X

3) Distinction entre PIB nominal et PIB réel


a) Le PIB nominal : PIB au prix courant
Le PIB nominal représente la valeur des biens et services finals produits dans une année donnée,
exprimée en Ariary de cette même année. De ce fait, le PIB nominal serait alors exprimé en
fonction des prix de la période considérée.

b) Le PIB réel : PIB au prix constant


Le PIB réel représente la valeur des biens et services finals produits dans une année donnée,
évaluée en Ariary constants (c’est-à-dire, en prenant comme référence, le prix durant une année
déterminée).
De ce fait, le calcul du PIB réel s’effectue en se basant sur une année de base choisie au début
du calcul.
Ainsi, la valeur du PIB réel varie seulement avec la variation des quantités. Et on peut conclure
que le PIB au prix constant représente un bon moyen de mesure de l’activité économique.
Le PIB réel mesure donc, le revenu, corrigé de l’effet de l’inflation (relatif à l’augmentation du
prix) noté indice du niveau des prix. Et on peut écrire :

𝑃𝐼𝐵 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙
PIB réel = 𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑛𝑖𝑣𝑒𝑎𝑢 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑖𝑥

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4) Le PIB par habitant ou la prise en compte de la taille de la population
Les valeurs du PIB de deux pays de tailles très différentes ne permettent pas de comparer le
niveau de vie moyen de leur population. C’est pour cela qu’il est préférable d’avoir recours au
PIB par habitant, c’est-à-dire de diviser le PIB par la population totale.
Par exemple, en 2012, les Etats-Unis avaient un PIB près de neuf fois plus élevé que celui du
Canada. Cet écart qui à première vue semble immense est tout à fait normal puisque les
Américains sont neuf fois plus nombreux que les Canadiens. De ce fait, quand on compare le
PIB de deux pays, il est important de tenir compte de la taille de la population. Et c’est pour
cette raison que la science économique considère le PIB par habitant comme une mesure plus
fidèle de la performance économique d’un pays. Ainsi, c’est donc souvent à l’aide du PIB par
habitant que l’on fait des comparaisons internationales.

II. Le Produit National Brut (PNB)


1) Généralités
Le PNB est un agrégat employé dans certaines organisations internationales aux fins de
comparaison entre pays.
Mais plus précisément, le PNB désigne la valeur marchande des Biens et Services finales
produit pendant une année par l’ensemble des agents économiques opérant dans le cadre
nationale et à l’étranger. Le PNB permet donc de mesurer la richesse créée par les agents
économiques nationaux à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
De ce fait, le PNB comptabilise donc les valeurs ajoutées produites par tous les facteurs
physiquement situés à l’étranger (Ex : la production d’une filiale française en Allemagne est
comptabilisé dans le PNB français mais en même temps, elle est aussi compté dans le PIB
allemand.).

2) Le calcul du PNB
Le PNB n’est pas calculé par la comptabilité nationale. Mais on obtient le PNB à partir du PIB
de la manière suivante :

PNB = PIB + Revenu des facteurs (capital et travail) en provenance de l’extérieur –


Revenu des facteurs versés à l’étranger

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