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MODULE I

CHAPITRE II
Les opérations économiques
La consommation
MESURES ET CALCUL DE
LA CONSOMMATION
I - La notion de consommation
1) Définition
La consommation signifie l'utilisation de biens et services qui seront
détruits immédiatement (biens non durables : produits alimentaires)
ou progressivement (biens durables : automobile, mobilier, machine
à laver) pour satisfaire directement ou indirectement un besoin.
I - La notion de consommation
2) Les formes de consommation
Consommation finale / consommation intermédiaire
✓La consommation finale : c’est le fait des ménages, elle consiste en
l’utilisation des biens et services destinés à satisfaire directement des
besoins. Exemple : alimentation, vêtements, consultation médicale ...
✓La consommation intermédiaire : c’est le fait des entreprises, elle
porte sur des biens et services qui sont intégrés et transformés dans le
processus de production. Exemple : matières premières, énergie, pièces
de rechange ...
I - La notion de consommation
2) Les formes de consommation
Consommation marchande / consommation non marchande
✓La consommation marchande : elle concerne tous les biens qui
sont échangés sur un marché à un prix couvrant au moins leur coût
de revient (procurant ainsi un profit à l’offreur).
✓La consommation non marchande : elle concerne essentiellement
les services obtenus gratuitement ou pour un prix inférieur à leur
coût de revient (quasi-gratuitement).
I - La notion de consommation
2) Les formes de consommation
Consommation individuelle / consommation collective
✓La consommation individuelle porte sur des produits dont la
consommation d’un individu altère de manière significative celle d’un
autre individu. Le bien, une fois acheté, ne peut profiter qu’à son
propriétaire.
✓La consommation collective porte sur des services qui bénéficient à de
nombreuses personnes en même temps (éducation, justice, éclairage
public…). Il s’agit souvent de bien non marchands assurés par les
administrations ou des services assurés par des établissements privés,
par exemple les salles de spectacles privées (cinéma, théâtre …).
I - La notion de consommation
2) Les formes de consommation
L’autoconsommation / consommation pour autrui
✓L’autoconsommation : est la consommation d'une ressource
(biens, aliments, énergie) ou de services produits par une entité
pour elle-même. Cette entité peut être un individu, une famille ou
un groupe restreint.
✓La consommation pour autrui : c’est la consommation acquise sur
le marché ou dont on bénéficie gratuitement.
I - La notion de consommation
2) Les formes de consommation
Consommation nationale / consommation intérieure
✓Consommation nationale : Elle retrace l'ensemble de la consommation
finale des résidents, que celle-ci soit effectuée sur le territoire
économique national ou dans le reste du monde. Elle exclut la
consommation finale des non-résidents sur le territoire économique
(achats des touristes en séjour dans le pays).
✓Consommation intérieure : c’est la consommation des résidents
marocains et les résidents de passage dans le territoire national
(touristes, …).
I - La notion de consommation
2)Les facteurs qui influencent la consommation
(Les déterminants de la consommation)
Les facteurs économiques : le revenu, le prix, l’accès au crédit, etc.

Les facteurs sociologiques : la classe sociale, la catégorie


socioprofessionnelle, l’âge, le genre, le mode de vie, le besoin de
reconnaissance, la publicité, etc.
I - La notion de consommation
3) Les effets de la consommation
✓ L’effet de distinction : on se distingue des autres par des achats onéreux.
✓ L’effet de signes : la consommation est un ensemble de signes par lequel
l’individu cherche à monter sa personnalité (les vêtements).
✓ L’effet d’appartenance : la consommation est un moyen de montrer son
appartenance à un groupe social particulier (jouer au golf par exemple).
✓ L’effet d’imitation : la consommation est en fonction de la consommation
d’autres individus appartenant à une catégorie sociale considérée supérieure
à la sienne ou par une personne considéré comme étant un leader d'opinion.
II - Structure et évolution de la consommation
1) La structure de la consommation
La structure de la consommation désigne la répartition des dépenses de
l'ensemble des ménages. Pour la connaître, on analyse le budget des
ménages en étudiant les différents coefficients budgétaires.
Un coefficient budgétaire est le poids d'une dépense consacrée à un
bien ou à un service précis dans un budget, exprimé généralement en %
du total des dépenses de consommation.
Coefficient budgétaire = (valeur du poste de consommation / total des
dépenses de consommation)*100
II - Structure et évolution de la consommation
2) L’évolution de la structure de la consommation
L’évolution de la consommation consiste dans les variations qui affectent la structure
de la consommation soit au niveau d’un ménage ou au niveau national.
La propension moyenne à consommer : C’est le rapport, à un moment donné, entre
le montant de la consommation et celui du revenu. Il indique la part du revenu
réservée aux dépenses de consommation.
=> Propension moyenne à consommer : PMC = C / R
N.B : Pour un ménage, le revenu disponible correspond à l'ensemble de ses revenus
(revenus primaires et de transfert) desquels il faut déduire les prélèvements
obligatoires :
Revenu disponible = Σ revenus - Impôts et cotisations
II - Structure et évolution de la consommation
2) L’évolution de la structure de la consommation
La propension marginale à consommer est la part d'une unité de revenu
supplémentaire consacrée à la consommation, c'est-à-dire le rapport
entre la variation de la consommation et la variation du revenu.
Si l'on appelle :
✓ ΔR la variation du montant du revenu entre deux périodes;
✓ ΔC la variation du montant de la consommation.
Propension marginale à consommer : PmC = ΔC / ΔR
III – Les lois d’évolution de la consommation
Traditionnellement, la consommation est fonction de 2 principaux
critères : le revenu et les prix des biens et services.
La consommation augmente lorsque le revenu augmente et/ou
lorsque les prix baissent.
Mais de nombreux facteurs viennent nuancer cette vision plutôt
mécanique. Ainsi, plusieurs lois ont été élaborées pour l’explication
de cette évolution.
III – Les lois d’évolution de la consommation
1) Les lois d’ENGEL
Les lois d’Engel tentent d’expliquer l’impact de la variation du revenu d’un ménage
sur la structure de sa consommation.
Première loi : la part du revenu affectée aux dépenses d’alimentation est d’autant
plus faible que le revenu est élevé. (=> biens inférieurs)
Deuxième loi : la part affectée aux dépenses de vêtements, logement, chauffage et
éclairage est sensiblement identique, quel que soit l’importance du revenu. ( => biens
normaux)
Troisième loi : la part affectée aux besoins d’éducation, santé, voyage, augmente plus
vite que le revenu. (=> biens supérieurs)
III – Les lois d’évolution de la consommation
1) Les lois d’ENGEL
Les lois d’Engel tentent d’expliquer l’impact de la variation du revenu d’un ménage
sur la structure de sa consommation.
Première loi : la part du revenu affectée aux dépenses d’alimentation est d’autant
plus faible que le revenu est élevé. (=> biens inférieurs)
Deuxième loi : la part affectée aux dépenses de vêtements, logement, chauffage et
éclairage est sensiblement identique, quel que soit l’importance du revenu. ( => biens
normaux)
Troisième loi : la part affectée aux besoins d’éducation, santé, voyage, augmente plus
vite que le revenu. (=> biens supérieurs)
III – Les lois d’évolution de la consommation
2) La loi de Keynes
C’est à John Maynard Keynes que l’on doit la fameuse loi psychologique
fondamentale énoncée dans son livre « La Théorie générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie » (1936).
=> Il écrit : « La loi psychologique fondamentale, à laquelle nous pouvons faire
toute confiance, à la fois a priori en raison de notre connaissance de la nature
humaine, et a posteriori en raison des enseignements détaillés de
l’expérience, c’est qu’en moyenne et la plupart du temps, les hommes
tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît mais
non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu ».
III – Les lois d’évolution de la consommation
2) La loi de Keynes Cette loi a été critiquée par certains économistes
Milton Friedman dans sa théorie du revenu permanent : « les choix effectués par les
consommateurs sont dictés non pas par leur revenu effectif actuel, mais par leur
estimation de revenu à long terme. » (La consommation dépend des dépenses futures
ou de la variation des revenus futurs anticipées)
Franco Modigliani dans sa théorie du cycle de vie : le comportement de consommation
et d'épargne des individus varie selon leur âge. => « Les individus vont accumuler de
l'épargne pendant les périodes d'activité pour ensuite désépargner pendant leurs vieux
jours afin de maintenir leur niveau de consommation. »
Robert Barro dans sa théorie de l’équivalence ricardienne (ou l’effet Ricardo-Barro) :
La consommation ne pourra pas augmenter malgré l’augmentation des revenus
engagée par l’Etat, car cette dernière sera perçue par les ménages comme une hausse
future des impôts pour financer la dépense publique.
III – Les lois d’évolution de la consommation
3) L’effet de Veblen (effet de snobisme)
Cet effet constitue une infirmation de la loi de l’offre et de la demande selon laquelle
la demande diminue lorsque le prix augmente.
Thorstein VEBLEN a montré que certains produits échappent à cette loi. => La
demande de certains produits est d’autant plus forte que le prix est élevé. Il s’agit
surtout des produits de luxe : voiture de luxe, bijoux, montres, haute couture,…
Ce phénomène s’explique généralement par un facteur psychologique lié au signe
social que constitue l’achat d’un bien au prix élevé : le « snobisme », l’effet de
distinction. => On parle de consommation ostentatoire : une consommation dont le but
est d’être remarquée par les autres pour leur signifier une position sociale, un mode
de vie ou une personnalité présumée.
III – Les lois d’évolution de la consommation
4) L’effet GIFFEN
Robert GIFFEN a observé au 19ème siècle qu’une hausse du prix du pain pouvait
s’accompagner d’une augmentation de la consommation de pain.
L’effet GIFFEN (ne se vérifie que pour les groupes sociaux à revenu faible) : il
concerne des produits alimentaires de base : Lorsque leur prix augmente, cela
provoque une baisse du pouvoir d’achat des consommateurs qui renoncent donc à
consommer des biens alimentaires plus chers (tels que les viandes et les fruits) au
profit des aliments de base (pain, pomme de terre ….) malgré l’augmentation de
prix de ces derniers car ils restent les seuls produits accessibles.
L’effet GIFFEN est un phénomène par lequel la consommation de certains biens
peut augmenter alors que leur prix augmente. Inversement, une amélioration du
revenu par la baisse du prix permet d’acheter des biens d’un niveau supérieur.
III – Les lois d’évolution de la consommation
5) L’effet Cliquet
A court terme, la consommation ne baisse pas lorsque le revenu diminue. Pour ne
pas avoir à réduire leur consommation, certains ménages préfèrent puiser dans
leur épargne pour compenser la perte du revenu.
L’effet Cliquet s’exerce comme un effet mécanique qui empêche le retour en
arrière. Les ménages n’envisagent pas de faire des sacrifices au niveau de leur
consommation en la réduisant et pensent que la diminution du revenu n’est que
temporaire. Leur comportement ne changera effectivement qu’à partir du moment
où l’épargne est épuisée.

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