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Chapitre 1 : La consommation
La répartition des richesses créées par l'entreprise permet aux ménages de disposer d'un
revenu qui va leur servir à consommer. La partie des revenus non consommée est épargnée.
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3. Les déterminants de la consommation ?
Les facteurs qui influencent la consommation peuvent être essentiellement classés en trois
catégories : les facteurs économiques, les facteurs sociaux et les facteurs sociologiques.
- les facteurs économiques : le revenu, le prix, le crédit, la publicité;
La consommation des ménages dépend du niveau des prix. Cette relation entre la
consommation et les prix, la consommation et le revenu peut être mesurée par l’élasticité prix
de la demande et l’élasticité revenu.
Le crédit permet aux ménages de consommer des biens et/ou des services que leurs seuls
revenus ne leur auraient pas permis d’acquérir.
La publicité : l’acte de consommer est en partie influencée par la publicité produite par les
entreprises. La consommation est donc provoquée par le producteur.
On parle de société de consommation dans les sociétés où l’on veut susciter toujours plus de
besoins de la part des consommateurs, par la publicité ou la mise sur le marché de nouveaux
biens et services.
Les entreprises s’efforcent d’agir sur le comportement des consommateurs par le moyen de la
publicité notamment. L’économiste Galbraith considère que nous évoluons dans un système «
de filière inversée », où ce n’est plus la demande qui détermine la production mais l’inverse.
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Pour J. Dusenberry, la consommation d’un individu varie en fonction des habitudes qu’il a
acquises par son éducation. La reproduction du mode de vie de la classe sociale d’origine
influence donc la consommation.
Il insiste sur l’importance des facteurs psychologiques dans la fonction de consommation en
mettant en avant le coté symbolique de la consommation à travers l’effet d’imitation ou de
démonstration qui consiste à copier le style de vie de la classe sociale supérieure.
Selon lui, « tout citoyen d'une classe sociale donnée tend à acquérir le comportement de la
classe immédiatement au-dessus. ».
Le consommateur aurait tendance à maintenir son niveau de consommation antérieur même
en cas de baisse de son revenu. C’est ce qu’il appelle l’effet de cliquet. Le consommateur
peut ainsi être amené à prélever sur son épargne pour pouvoir consommer plus.
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On constate par exemple que plus un ménage a un revenu élevé, plus il a tendance à épargner,
et par conséquent, plus la propension marginale à consommer est faible.
La théorie de Keynes considère que lorsque le revenu s’accroît, la consommation augmente
dans des proportions moins importantes.
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Nous avons également vu que la consommation des ménages varie en fonction de leur revenu.
Ainsi, quand le revenu d'un consommateur augmente, la demande de certains biens diminue.
Ce sont des biens dits inférieurs. En fait, le consommateur les remplace par des biens de
meilleure qualité. L’élasticité-revenu est alors négative.
A l’inverse, la consommation de certains biens croît plus vite que l'augmentation du revenu.
Ce sont des biens dits supérieurs (ou biens de luxe). L'élasticité-revenu, est dans ce cas là,
positive.
Elasticité et Inélasticité
La demande pour un bien est dite élastique si la quantité demandée par le consommateur varie
fortement lorsque les prix varient.
La demande pour un bien est dite inélastique ou rigide si au contraire la quantité demandée
par le consommateur varie peu lorsque les prix varient.
La demande des biens de première nécessité est inélastique.
La demande des biens luxueux est élastique, voire très élastique. On peut toujours se passer
ou différer l’achat du bien en question. Un bien est dit de luxe si son élasticité revenu est
supérieure à 1
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L’élasticité croisée peut être positive ou négative. Elle est positive quand une hausse du prix
du bien j accroît la quantité demandée du bien i et vice versa. (Le signe de l'élasticité croisée
nous informe sur le degré de substituabilité des deux biens).
Si l’élasticité prix croisée est supérieure à zéro, il s’agit de biens substituables.
L'augmentation du prix d'un bien entraîne l'augmentation de la demande d'un autre bien.
Si l’élasticité prix croisée est inférieure à zéro, il s’agit de biens complémentaires.
L'augmentation du prix d'un bien entraîne la diminution de la demande d'un autre bien.
Si l’élasticité croisée est nulle, les deux biens sont indépendants. La variation du prix d’un
bien n’a pas d’influence sur la consommation d’un autre bien.
Les élasticités de la demande par rapport aux prix sont utilisées pour calculer la hausse du
prix nécessaire à l’élimination d’une pénurie ou, au contraire la baisse du prix nécessaire à
l’élimination d’un excédent.
Une entreprise qui veut augmenter son prix de vente veut savoir si cela se traduira par une
chute de ses ventes ou non. Il est donc nécessaire de savoir utiliser le concept d’élasticité pour
prévoir l’incidence d’une baisse ou d’une hausse de prix sur la demande.
Pour l’Etat, les élasticités peuvent servir pour anticiper les effets d’une hausse des prix.
L’Etat, en mettant en place une taxe ou en augmentant une taxe déjà existante, va entraîner
une augmentation du prix du bien ou service considéré, et donc une variation potentielle de sa
consommation. L’Etat peut avoir deux motivations ; soit diminuer la consommation d’un bien
jugé néfaste ; soit augmenter ses recettes fiscales.
En augmentant la taxe, l’Etat augmente ses recettes par produit vendu, mais en même temps la
diminution de la consommation se traduit par une diminution des recettes. La question est
donc de savoir quel effet l’emporte sur l’autre.
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des substituts qui rendront la demande du premier bien plus élastique. (Exemple du prix du
pétrole : énergies de substitution à long terme).
La valeur de l’élasticité peut donc varier à court et moyen terme.
La demande d'un bien peut donc être plus ou moins élastique au prix de ce bien, c'est-à-dire
réagir plus ou moins fortement à la hausse ou à la baisse du prix. Si les biens supérieurs
(comme des produits de luxe) sont souvent très élastiques aux prix, les biens normaux comme
l'alimentation sont peu élastiques car ce sont des biens dont on peut difficilement se passer.
Si l’élasticité-prix est nulle, cela signifie que la demande est inélastique. Le prix n’a aucune
influence sur la demande du bien.
Si l’élasticité-prix est supérieure à 1, cela signifie que la demande réagit plus que
proportionnellement à la variation du prix.
Il existe deux cas dans lesquels l’élasticité-prix est positive :
Les biens Giffen (d'après Robert Giffen) sont les biens de première nécessité. Quand leurs
prix diminuent, la demande diminue et inversement.
Les biens Veblen (d'après Thorstein Veblen) sont les biens de luxe. Quand leurs prix
augmentent, la demande augmente.
L’effet Veblen désigne le fait que l’élasticité prix de la demande est positive pour certains
biens de luxe et certains groupes sociaux. La hausse du prix du bien fait que certains désirent
l’acheter par effet de snobisme, son prix élevé est considéré comme une source de distinction.
A l’inverse, lorsque son prix baisse, sa demande est faible ; soit parce que la qualité perçue est
inférieure, soit parce qu'il n'est plus un symbole de statut.
Des biens sont substituables si la variation du prix de l’un influence fortement la demande de
l’autre. La demande des biens qui ont des substituts tend à être assez élastique.
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En effet, il est assez facile pour un consommateur de choisir le substitut plutôt que le bien,
quand son prix varie. Il obtient «presque la même chose» pour un prix plus bas.
Un bien est rival si sa consommation ou son usage par un individu exclut sa consommation
on son usage par un autre individu.
Un bien est collectif si sa consommation par un individu ne réduit pas la quantité ou le
montant de ce même bien encore à la disposition d’autres individus (exemple : route,
éclairage public, jardin public…).
Un statisticien allemand E. Engel a défini les lois d'évolution de la consommation. Les lois
d'Engel mettent en évidence les transformations qui affectent le mode de consommation.
Avec l'élévation du niveau de vie, la répartition des dépenses des ménages par poste de
consommation se modifie.
Lorsque le revenu augmente :
La part des dépenses consacrée à l'alimentation diminue ; les dépenses alimentaires
augmentent moins vite que le revenu. Les autres dépenses liées à des besoins primaires
(logement, habillement) augmentent au même rythme que le revenu.
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Une fois ses besoins primaires satisfaits, un ménage consacre une part plus importante de son
revenu à l’achat de biens et services répondant à des besoins secondaires. La part consacrée à
l'hygiène et à la santé, aux loisirs et à la culture, aux voyages augmente.
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Chapitre 2 : L’épargne
Les ménages disposent d’un revenu disponible qu’ils consacrent en grande partie à des
dépenses de consommation. Cependant, une partie de ce revenu n’est pas dépensée
immédiatement par les ménages, c’est cette partie qui constitue l’épargne. C’est donc la part
du revenu disponible non consommée.
Au niveau d’un pays, l'épargne correspond à la somme des épargnes des différents agents
économiques (ménage, entreprises, administrations…). En ce qui concerne les ménages et les
administrations, elle représente la partie de leur revenu qui n’est pas affectée aux dépenses de
consommation finale. Elle nous renseigne sur la capacité d'un pays à débloquer ses propres
capitaux pour les investissements, autrement dit, la non dépendance vis-à-vis les capitaux
étrangers.
Les raisons qui incitent les ménages à épargner sont variées. De plus, l'épargne peut prendre
différentes formes et évolue dans le temps.
Les facteurs qui incitent les ménages à épargner sont nombreux. Mais les ménages épargnent
pour trois raisons principales :
- Les ménages épargnent pour réaliser un projet important, pour pouvoir faire une
dépense de consommation plus importante dans le futur (achat d’une voiture, d’une
maison, par exemple).
- Pour disposer d’une réserve de sécurité, en cas par exemple d’accident, de maladie, de
décès ou pour la retraite. On parle alors d’épargne de précaution.
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- Pour se constituer un patrimoine. Le patrimoine est l’ensemble des biens d'un agent
économique moins ses dettes. C'est la richesse du ménage. C'est le résultat d'une
accumulation de l'épargne. Il peut prendre plusieurs formes (argent, maison, terrain…) et
peut être transmis sous la forme d’un héritage aux enfants de l’épargnant.
L’entreprise, elle, se constitue une épargne dans le but d’autofinancer ses investissements.
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obligations or, bijoux
LES ASSURANCE-VIE
L’épargne est fonction du taux d’intérêt, plus le taux d’intérêt est important, plus l’incitation à
épargner sera grande. Un taux d'intérêt élevé, correspondant à une forte rémunération de
l'épargne, incite à diminuer sa consommation présente au profit de l'épargne.
L’effort d’épargne d’un ménage dépend aussi du niveau de son revenu disponible. Plus le
revenu est élevé plus l’épargne est élevée. Un revenu disponible faible ne permet pas de
consacrer une part importante du revenu à la constitution d’une épargne.
Le comportement d’épargne d’un agent économique est variable dans le temps, selon
Modigliani. Ceci s’explique par le fait que l’agent économique fait varier le montant de son
épargne dans le but de maintenir, tout au long de la vie, un certain niveau de consommation et
donc de revenu.
- dans sa jeunesse : un individu consomme même en l’absence de revenu, son épargne est
donc négative. Il consomme plus qu’il ne gagne ; ses dépenses sont financés par la famille
ou un emprunt.
- dans sa vie active : l’agent économique va progressivement accroître son effort d’épargne
au fur et à mesure que son revenu augmente pour se constituer un capital en prévision de
la baisse de revenu liée au passage à la retraite.
- en période de retraite : l’agent économique va puiser dans son épargne pour maintenir sa
consommation au niveau antérieur.
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