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- E Combe, Précis d’économie, collection Major PUF, 2009.

- J Généreux, Introduction à l’économie, collection points, Le Seuil 2001.


- P. Krugman et Robin Wells, Microéconomie, De Boeck, 2013.
- M Montoussé, 100 fiches pour comprendre la sociologie, Bréal 2009.
- Nicolas Herpin, Sociologie de la consommation, La découverte, 2004.
- J.E. Stiglitz, Principes d’économie moderne, Paris, De Boeck université, 2000.

Chapitre 1 : La consommation
La répartition des richesses créées par l'entreprise permet aux ménages de disposer d'un
revenu qui va leur servir à consommer. La partie des revenus non consommée est épargnée.

1. Qu'est-ce que la consommation ?


La consommation est l'utilisation de biens et services qui seront détruits immédiatement si ce
sont des biens non durables, (exemple : produits alimentaires, carburant…) ou
progressivement si ce sont des biens durables (exemple : automobile, meuble, vêtements...).
La consommation de biens et services a pour but généralement de satisfaire ses besoins.
Les formes de la consommation sont diverses.

2. Les différentes formes de la consommation


- Consommation finale et consommation intermédiaire
La consommation des ménages est dite finale car elle concerne des biens et des services qui
satisfont directement leurs besoins (nourriture, vêtements…).
La consommation des entreprises est dite intermédiaire car elle concerne des biens et des
services utilisés pour produire d'autres biens et services (matières premières, énergie…).

- Consommation marchande et consommation non marchande


La consommation marchande : les biens et les services s'échangent sur un marché à un prix
couvrant au moins leur coût de production.
La consommation non marchande : il s'agit essentiellement des biens que l'on a produit
pour soi-même (on parle d'autoconsommation), ou de services obtenus gratuitement ou pour
une faible somme (les services collectifs : justice, enseignement, transports publics…).

- Consommation individuelle et consommation collective


La consommation individuelle : le bien ou service consommé ne l’est que par un seul
individu.
La consommation collective : un bien ou un service peut être consommé en même temps par
plusieurs individus qui ont le même besoin (transport en commun, par exemple).
Elle correspond en général aux services collectifs non marchands fournis par des
administrations publiques.

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3. Les déterminants de la consommation ?
Les facteurs qui influencent la consommation peuvent être essentiellement classés en trois
catégories : les facteurs économiques, les facteurs sociaux et les facteurs sociologiques.
- les facteurs économiques : le revenu, le prix, le crédit, la publicité;
La consommation des ménages dépend du niveau des prix. Cette relation entre la
consommation et les prix, la consommation et le revenu peut être mesurée par l’élasticité prix
de la demande et l’élasticité revenu.
Le crédit permet aux ménages de consommer des biens et/ou des services que leurs seuls
revenus ne leur auraient pas permis d’acquérir.

La publicité : l’acte de consommer est en partie influencée par la publicité produite par les
entreprises. La consommation est donc provoquée par le producteur.
On parle de société de consommation dans les sociétés où l’on veut susciter toujours plus de
besoins de la part des consommateurs, par la publicité ou la mise sur le marché de nouveaux
biens et services.

Les entreprises s’efforcent d’agir sur le comportement des consommateurs par le moyen de la
publicité notamment. L’économiste Galbraith considère que nous évoluons dans un système «
de filière inversée », où ce n’est plus la demande qui détermine la production mais l’inverse.

- les facteurs sociaux : la composition et la taille de la famille, l'âge et le sexe, l'intervention


de l'État en matière sociale (protection sociale, retraite, etc.), la catégorie
socioprofessionnelle, le type d’études… influencent également la consommation.
L’âge : un individu âgé consomme, par exemple, plus de services de santé qu’un adolescent…

- les facteurs sociologiques : l'appartenance à un groupe social, par exemple.


La consommation permet aux individus et aux ménages de manifester leur appartenance à un
groupe social ou leur volonté d’accéder à un groupe social.
Le groupe social est formé d’individus qui présentent des conditions économiques (niveau de
revenu, patrimoine), des genres de vie et des valeurs identiques. Les agents se comportent en
fonction de la position sociale qu'ils occupent. Le fait de consommer correspond ici à un
besoin d’être reconnu par la société comme appartenant à un groupe social particulier (effet
de « snobisme », par exemple).
Un acte de consommation peut être la manifestation d’un désir d’imiter un groupe social
modèle, c’est l’effet d’imitation. Il peut être aussi la traduction d’une volonté de se distinguer
des autres, par exemple pour se démarquer en affirmant son appartenance à un groupe social
plus élevé que le sien. On parle alors d’effet de distinction ; celui-ci peut alors se traduire par
une consommation ostentatoire dont le but est de montrer aux autres la supériorité de sa
propre position.

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Pour J. Dusenberry, la consommation d’un individu varie en fonction des habitudes qu’il a
acquises par son éducation. La reproduction du mode de vie de la classe sociale d’origine
influence donc la consommation.
Il insiste sur l’importance des facteurs psychologiques dans la fonction de consommation en
mettant en avant le coté symbolique de la consommation à travers l’effet d’imitation ou de
démonstration qui consiste à copier le style de vie de la classe sociale supérieure.
Selon lui, « tout citoyen d'une classe sociale donnée tend à acquérir le comportement de la
classe immédiatement au-dessus. ».
Le consommateur aurait tendance à maintenir son niveau de consommation antérieur même
en cas de baisse de son revenu. C’est ce qu’il appelle l’effet de cliquet. Le consommateur
peut ainsi être amené à prélever sur son épargne pour pouvoir consommer plus.

La consommation est en partie influencée par le mode de vie de l’individu.


Les modes de vie sont caractérisés par plusieurs éléments : le type d'habitat et le cadre de vie,
le partage du temps entre travail et loisir, le type d'activité et les conditions de travail, la vie
sociale…

4.La notion de propensions à consommer


On distingue la propension moyenne à consommer et la propension marginale à
consommer.
Le revenu (noté Y) est égal à la consommation (C) plus l’épargne (S).
Y= C+S
La propension moyenne à consommer est le rapport entre la consommation et le revenu,
soit C’=C/Y, C’ est toujours compris entre zéro et un. Elle détermine la part du revenu des
ménages qui est consacrée à la consommation.
Propension moyenne à consommer = consommation finale des ménages / revenu disponible
Par exemple, si la propension moyenne à consommer d'un ménage est de 0,75 cela veut dire
qu’il consacre 75 % de ses revenus à la consommation.
Lorsqu’on fait la différence entre 100 et la propension moyenne à consommer, on trouve tout
simplement le taux d’épargne (ou la propension moyenne à épargner).

La propension marginale à consommer est le rapport entre l’accroissement de la


consommation (∆C) et l’accroissement du revenu (∆Y) entre deux périodes, soit c = ∆C/∆Y
La propension marginale à consommer détermine dans quelle mesure une variation des
revenus a un impact sur la consommation finale.

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On constate par exemple que plus un ménage a un revenu élevé, plus il a tendance à épargner,
et par conséquent, plus la propension marginale à consommer est faible.
La théorie de Keynes considère que lorsque le revenu s’accroît, la consommation augmente
dans des proportions moins importantes.

5. Les élasticités de consommation


On distingue les élasticités prix, les élasticités revenu, et les élasticités croisées.
L’élasticité prix/consommation est définie comme la variation relative de la consommation
suite à la variation relative du prix du bien ou du service consommé.

Elle est égale à : EP/cons = ∆C/C × P/∆P

L’élasticité - prix de la demande correspond au rapport entre le taux de variation de la


demande et le taux de variation du prix.
Élasticité prix = Taux de variation de la quantité demandée
Taux de variation du prix
Élasticité prix = variation de la consommation en % / variation du prix en %.
Exemple :
Si une augmentation du prix de l’essence de 5 % entraîne une baisse de la consommation de
10 %, alors l’élasticité prix de l’essence est de : e = - 10 % / + 5 % = - 2 %
Ainsi, lorsque le prix de l’essence augmente de 1 %, la baisse de la consommation est de 2 %.
Nous avons vu que le prix des biens influence la demande du consommateur.
En général, la demande d'un bien diminue lorsque le prix de ce bien augmente (et
inversement). Le prix et la demande varient en sens inverse : l'élasticité-prix est alors
négative.

L’élasticité revenu/consommation est la variation relative de la consommation suite à la


variation relative du revenu, soit ER/cons =

Élasticité revenu = Taux de variation de la quantité demandée


Taux de variation du revenu

Élasticité revenu = variation de la consommation en % / variation du revenu en %.

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Nous avons également vu que la consommation des ménages varie en fonction de leur revenu.
Ainsi, quand le revenu d'un consommateur augmente, la demande de certains biens diminue.
Ce sont des biens dits inférieurs. En fait, le consommateur les remplace par des biens de
meilleure qualité. L’élasticité-revenu est alors négative.
A l’inverse, la consommation de certains biens croît plus vite que l'augmentation du revenu.
Ce sont des biens dits supérieurs (ou biens de luxe). L'élasticité-revenu, est dans ce cas là,
positive.

L’intensité des élasticités :


Si e = 0, alors la variation du prix ou du revenu n’a aucun effet sur la consommation.
Si e = 1, alors la consommation évolue au même rythme que le prix ou le revenu.
Si 0 > e > 1, alors la consommation évolue moins vite que le prix ou que le revenu.
Si e > 1, alors la consommation augmente plus vite que le revenu ou que le prix

Elasticité et Inélasticité
La demande pour un bien est dite élastique si la quantité demandée par le consommateur varie
fortement lorsque les prix varient.
La demande pour un bien est dite inélastique ou rigide si au contraire la quantité demandée
par le consommateur varie peu lorsque les prix varient.
La demande des biens de première nécessité est inélastique.
La demande des biens luxueux est élastique, voire très élastique. On peut toujours se passer
ou différer l’achat du bien en question. Un bien est dit de luxe si son élasticité revenu est
supérieure à 1

L’élasticité prix croisée de la demande


La demande d’un bien dépend du prix de ce bien, mais aussi du prix des autres biens.
Il est possible que la consommation d’un bien ou d’un service varie non pas, parce que le prix
du bien en question a changé, mais parce que le prix d’un autre bien ou service a varié.
L’élasticité croisée mesure cette variation de la demande par rapport aux autres prix.
Élasticité prix croisée = Taux de variation de la quantité demandée d’un bien
Taux de variation du prix d’un autre bien

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L’élasticité croisée peut être positive ou négative. Elle est positive quand une hausse du prix
du bien j accroît la quantité demandée du bien i et vice versa. (Le signe de l'élasticité croisée
nous informe sur le degré de substituabilité des deux biens).
Si l’élasticité prix croisée est supérieure à zéro, il s’agit de biens substituables.
L'augmentation du prix d'un bien entraîne l'augmentation de la demande d'un autre bien.
Si l’élasticité prix croisée est inférieure à zéro, il s’agit de biens complémentaires.
L'augmentation du prix d'un bien entraîne la diminution de la demande d'un autre bien.
Si l’élasticité croisée est nulle, les deux biens sont indépendants. La variation du prix d’un
bien n’a pas d’influence sur la consommation d’un autre bien.

Utilisation des élasticités.


Les élasticités par rapport au revenu sont des informations essentielles pour prévoir les
structures de la demande des consommateurs à mesure que l’économie croît et que les gens
deviennent plus riches.
Ces chiffres vont influencer les décisions des producteurs.

Les élasticités de la demande par rapport aux prix sont utilisées pour calculer la hausse du
prix nécessaire à l’élimination d’une pénurie ou, au contraire la baisse du prix nécessaire à
l’élimination d’un excédent.
Une entreprise qui veut augmenter son prix de vente veut savoir si cela se traduira par une
chute de ses ventes ou non. Il est donc nécessaire de savoir utiliser le concept d’élasticité pour
prévoir l’incidence d’une baisse ou d’une hausse de prix sur la demande.

Pour l’Etat, les élasticités peuvent servir pour anticiper les effets d’une hausse des prix.
L’Etat, en mettant en place une taxe ou en augmentant une taxe déjà existante, va entraîner
une augmentation du prix du bien ou service considéré, et donc une variation potentielle de sa
consommation. L’Etat peut avoir deux motivations ; soit diminuer la consommation d’un bien
jugé néfaste ; soit augmenter ses recettes fiscales.
En augmentant la taxe, l’Etat augmente ses recettes par produit vendu, mais en même temps la
diminution de la consommation se traduit par une diminution des recettes. La question est
donc de savoir quel effet l’emporte sur l’autre.

Elasticité et horizon de consommation


Si la demande d’un bien est peu élastique à court terme, elle peut devenir bien plus élastique à
long terme. En effet, à court terme, il est possible que le consommateur ait du mal à trouver
un substitut.
Cependant à long terme, la recherche de nouveaux biens de consommation aidant, il trouvera

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des substituts qui rendront la demande du premier bien plus élastique. (Exemple du prix du
pétrole : énergies de substitution à long terme).
La valeur de l’élasticité peut donc varier à court et moyen terme.

Propriétés des biens :


La demande de biens réagit de manière différente à la variation des revenus et des prix.
Un bien est dit inférieur si sa demande diminue lorsque le revenu augmente, son élasticité
revenu est dans ce cas, inférieure à zéro. Ce sont, en général, les biens de première nécessité.
Un bien normal est un bien dont l’élasticité-revenu est positive. C’est un bien que le
consommateur demande en plus grande quantité lorsque son revenu augmente.
Un bien est dit supérieur si sa demande augmente plus que proportionnellement au revenu.
Son élasticité revenu est supérieure à un.

La demande d'un bien peut donc être plus ou moins élastique au prix de ce bien, c'est-à-dire
réagir plus ou moins fortement à la hausse ou à la baisse du prix. Si les biens supérieurs
(comme des produits de luxe) sont souvent très élastiques aux prix, les biens normaux comme
l'alimentation sont peu élastiques car ce sont des biens dont on peut difficilement se passer.

Si l’élasticité-prix est nulle, cela signifie que la demande est inélastique. Le prix n’a aucune
influence sur la demande du bien.
Si l’élasticité-prix est supérieure à 1, cela signifie que la demande réagit plus que
proportionnellement à la variation du prix.
Il existe deux cas dans lesquels l’élasticité-prix est positive :
Les biens Giffen (d'après Robert Giffen) sont les biens de première nécessité. Quand leurs
prix diminuent, la demande diminue et inversement.
Les biens Veblen (d'après Thorstein Veblen) sont les biens de luxe. Quand leurs prix
augmentent, la demande augmente.

L’effet Veblen désigne le fait que l’élasticité prix de la demande est positive pour certains
biens de luxe et certains groupes sociaux. La hausse du prix du bien fait que certains désirent
l’acheter par effet de snobisme, son prix élevé est considéré comme une source de distinction.
A l’inverse, lorsque son prix baisse, sa demande est faible ; soit parce que la qualité perçue est
inférieure, soit parce qu'il n'est plus un symbole de statut.

Des biens sont substituables si la variation du prix de l’un influence fortement la demande de
l’autre. La demande des biens qui ont des substituts tend à être assez élastique.

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En effet, il est assez facile pour un consommateur de choisir le substitut plutôt que le bien,
quand son prix varie. Il obtient «presque la même chose» pour un prix plus bas.
Un bien est rival si sa consommation ou son usage par un individu exclut sa consommation
on son usage par un autre individu.
Un bien est collectif si sa consommation par un individu ne réduit pas la quantité ou le
montant de ce même bien encore à la disposition d’autres individus (exemple : route,
éclairage public, jardin public…).

6. La structure de la consommation des ménages et son évolution


6.1 La structure de la consommation
La structure de la consommation désigne la répartition des dépenses de l'ensemble des
ménages. Certains outils permettent de l’analyser : les postes de consommation, les
coefficients budgétaires et le taux d’équipement.
- les postes de consommation : on distingue généralement 8 postes (alimentation,
équipement et entretien du logement, transport, logement, habillement, santé, loisirs et
culture, biens et services divers).
- les coefficients budgétaires représentent la part d'une dépense de consommation d’un bien
ou d’une catégorie de biens dans l'ensemble des dépenses de consommation.
Exemple : coefficient budgétaire du poste santé = (Dépenses de santé /Total des dépenses) ×
100
- le taux d'équipement représente la proportion des ménages possédant un bien durable
(exemple : une télévision, nombre de ménages possédant une télévision / nombre total de
ménages).

6.2 L'évolution du mode de consommation

De nombreux facteurs influent donc sur le montant et sur la composition de la consommation.


De plus, avec le temps, la structure de la consommation se modifie. L’évolution de la
consommation s’explique par l’apparition de nouveaux produits, l’évolution des prix et
l’élévation du revenu.

Un statisticien allemand E. Engel a défini les lois d'évolution de la consommation. Les lois
d'Engel mettent en évidence les transformations qui affectent le mode de consommation.
Avec l'élévation du niveau de vie, la répartition des dépenses des ménages par poste de
consommation se modifie.
Lorsque le revenu augmente :
La part des dépenses consacrée à l'alimentation diminue ; les dépenses alimentaires
augmentent moins vite que le revenu. Les autres dépenses liées à des besoins primaires
(logement, habillement) augmentent au même rythme que le revenu.

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Une fois ses besoins primaires satisfaits, un ménage consacre une part plus importante de son
revenu à l’achat de biens et services répondant à des besoins secondaires. La part consacrée à
l'hygiène et à la santé, aux loisirs et à la culture, aux voyages augmente.

La structure de la consommation est différente selon le niveau de vie des différentes


catégories sociales. Le coefficient budgétaire des dépenses de première nécessité est plus
élevé pour les catégories populaires que pour les catégories moyennes et supérieures. A
l’inverse les coefficients budgétaires des biens de moindre nécessité comme les loisirs sont
plus élevés dans les catégories supérieures. Par exemple, les cadres dépensent plus que les
ouvriers pour les loisirs et vacances. À l'inverse, ces derniers consacrent plus que les
professions libérales pour le poste alimentation.

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Chapitre 2 : L’épargne

1. Qu'est-ce que l'épargne ?

Les ménages disposent d’un revenu disponible qu’ils consacrent en grande partie à des
dépenses de consommation. Cependant, une partie de ce revenu n’est pas dépensée
immédiatement par les ménages, c’est cette partie qui constitue l’épargne. C’est donc la part
du revenu disponible non consommée.

Épargne = Revenu disponible – Consommation


On peut mesurer l'effort d'épargne des ménages en calculant leur taux d'épargne ou la
propension moyenne à épargner.
Le taux d'épargne exprime la part du revenu disponible qui est épargnée. Il se calcule ainsi :
Épargne
Taux d'épargne = ---------------------------------- X 100
Revenu disponible
Ce taux qui est déterminé par le rapport entre l’épargne et le revenu est aussi appelé
propension moyenne à épargner. (S/Y)
La propension marginale à épargner est égale à la variation de l’épargne sur la variation du
revenu (∆S/∆Y)

Au niveau d’un pays, l'épargne correspond à la somme des épargnes des différents agents
économiques (ménage, entreprises, administrations…). En ce qui concerne les ménages et les
administrations, elle représente la partie de leur revenu qui n’est pas affectée aux dépenses de
consommation finale. Elle nous renseigne sur la capacité d'un pays à débloquer ses propres
capitaux pour les investissements, autrement dit, la non dépendance vis-à-vis les capitaux
étrangers.

Les raisons qui incitent les ménages à épargner sont variées. De plus, l'épargne peut prendre
différentes formes et évolue dans le temps.

2. Les motifs de l’épargne

Les facteurs qui incitent les ménages à épargner sont nombreux. Mais les ménages épargnent
pour trois raisons principales :
- Les ménages épargnent pour réaliser un projet important, pour pouvoir faire une
dépense de consommation plus importante dans le futur (achat d’une voiture, d’une
maison, par exemple).
- Pour disposer d’une réserve de sécurité, en cas par exemple d’accident, de maladie, de
décès ou pour la retraite. On parle alors d’épargne de précaution.

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- Pour se constituer un patrimoine. Le patrimoine est l’ensemble des biens d'un agent
économique moins ses dettes. C'est la richesse du ménage. C'est le résultat d'une
accumulation de l'épargne. Il peut prendre plusieurs formes (argent, maison, terrain…) et
peut être transmis sous la forme d’un héritage aux enfants de l’épargnant.

L’entreprise, elle, se constitue une épargne dans le but d’autofinancer ses investissements.

3. Les différentes formes de l'épargne


On distingue généralement deux formes d’épargne : l'épargne financière et l'épargne non
financière.
- L'épargne financière : c’est l’épargne liquide (immédiatement disponible, billets, comptes
courants, etc.), les placements financiers (actions, obligations), les contrats d'assurance vie,
les plans d'épargne retraite…
L’action est un titre de propriété d'une partie du capital social d'une société anonyme. L'action
donne droit à une partie des bénéfices appelée dividendes.
L’obligation est une valeur mobilière, un titre de créance représentatif d'un emprunt contracté
par un agent économique. La rémunération de l'obligation est l'intérêt déterminé au moment
de l'émission (intérêt fixe ou intérêt variable).
- L'épargne non financière est essentiellement constituée d’achats de logement et de terrains
pour les ménages, et d’achats de biens de production pour les entreprises individuelles. Les
achats effectués sont ici considérés comme des investissements et non des consommations.
L’épargne peut être conservée par les ménages chez eux : c'est la thésaurisation, dans ce cas,
elle ne rapporte pas d'intérêts. Elle peut être placée afin d'en retirer un revenu (achat
d'actions, d'obligations, ouverture d'un livret de caisse d'épargne, etc.). Elle peut constituer un
investissement lorsque le ménage acquiert un logement.

Les différentes formes d'épargne :

L'ÉPARGNE FINANCIÈRE L'ÉPARGNE NON FINANCIÈRE


LES PLACEMENTS À TERME L'IMMOBILIER

Comptes d'épargne  achat de la résidence principale


 achat de la résidence secondaire
 achat d'un logement pour le louer
 terrains, terres agricoles, forêts

LES VALEURS MOBILIÈRES LES VALEURS REFUGES

 actions  œuvres d'art

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 obligations  or, bijoux

LES ASSURANCE-VIE

4. Les déterminants de l’épargne

L’épargne est fonction du taux d’intérêt, plus le taux d’intérêt est important, plus l’incitation à
épargner sera grande. Un taux d'intérêt élevé, correspondant à une forte rémunération de
l'épargne, incite à diminuer sa consommation présente au profit de l'épargne.

L’effort d’épargne d’un ménage dépend aussi du niveau de son revenu disponible. Plus le
revenu est élevé plus l’épargne est élevée. Un revenu disponible faible ne permet pas de
consacrer une part importante du revenu à la constitution d’une épargne.

5. La théorie du cycle de vie de Francis Modigliani

Le comportement d’épargne d’un agent économique est variable dans le temps, selon
Modigliani. Ceci s’explique par le fait que l’agent économique fait varier le montant de son
épargne dans le but de maintenir, tout au long de la vie, un certain niveau de consommation et
donc de revenu.

En conséquence, on peut identifier trois périodes :

- dans sa jeunesse : un individu consomme même en l’absence de revenu, son épargne est
donc négative. Il consomme plus qu’il ne gagne ; ses dépenses sont financés par la famille
ou un emprunt.
- dans sa vie active : l’agent économique va progressivement accroître son effort d’épargne
au fur et à mesure que son revenu augmente pour se constituer un capital en prévision de
la baisse de revenu liée au passage à la retraite.
- en période de retraite : l’agent économique va puiser dans son épargne pour maintenir sa
consommation au niveau antérieur.

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