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Chapitre 3 : la consommation

La consommation est un acte essentiel de la vie quotidienne. Elle est aussi importante
que l’acte de production.

Secton1 : L’observation statistique de la consommation des ménages :

A. Définition :

Acheter de la farine, aller au cinéma…sont des actes de consommation. Ainsi, la


consommation désigne l’usage d’un bien ou d’un service en vue de satisfaire
directement un besoin.

La comptabilité nationale distingue deux types de consommation selon leur


destination :

 La consommation finale : elle représente la consommation des ménages. C’est


l’utilisation immédiate de bien ou de service pour satisfaire les besoins des
individus. Exemple : acheter des gâteaux.
 La consommation intermédiaire : c’est l’utilisation de biens ou de services en
vue de produire d’autres biens ou de services. Exemple l’utilisation de la farine
par le boulanger.

B. Les autres types de consommations :

On distingue : la consommation collective de la consommation individuelle et la


consommation durable de la consommation non durable.

a. La consommation collective et individuelle :

La consommation est collective, lorsque les biens et les services peuvent être
consommés par plusieurs personnes à la fois. Exemple : route, cinéma, écouter la radio
etc.

Par contre, la consommation est individuelle, lorsque les biens ou les services sont
utilisés exclusivement par un seul individu. Exemple : usage d’un stylo, répondre au
téléphone etc.

b. La consommation durable et non durable :

La consommation est durable lorsque les biens consommés peuvent être utilisés
plusieurs fois. Exemple : l’utilisation d’une voiture etc.

Tant dis qu’une consommation est non durable lorsque le bien consommé est détruit
dés le premier usage. Exemple : manger du pain etc.
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C. Les outils de mesure de la consommation :

On utilise différents outils pour mesurer la consommation des ménages.

a. Niveau de vie et genre de vie :

Le niveau de vie est la quantité de biens ou de services qu’un individu peut se procurer
avec son revenu annuel. Il dépend du style de vie et du revenu réel disponible. Il est
différent du genre de vie qui est une notion qualitative qui désigne un ensemble de
manière de vivre collective, qui caractérise un groupe humain.

Exemple : en 2008, le niveau de vie au Sénégal état de : PIB/Habits = 501978 FCFA

b. Minimum vital :

Le minimum vital est la ration alimentaire nécessaire à la survie de l’homme. Il varie


en fonction du milieu géographique, de l’âge etc.

c. Le budget type :

Le budget type, c’est le budget qui permet à une famille de vivre dans des conditions
modestes et décentes.

Ainsi, il est fonction du nombre d’unités de consommation. L’unité de consommation


est une grandeur conventionnelle de consommation pondérée d’un ménage, permettant
d’évaluer son importance en tant que cellule économique de consommation disposant
d’un revenu.

La pondération dépend de l’âge et du sexe des différents membres de la famille. On


utilise généralement une échelle dite d’OXFORD. Pour cette échelle, il est attribué un
coefficient de :

 1 pour le premier adulte


 0.5 pour chaque personne de 14 ans ou plus
 0.3 pour chaque enfant de moins de 14 ans
 On ajoute un poids supplémentaire de +0.2 aux familles monoparentales.

d. Le coefficient budgétaire (CB):

Il mesure la part de chaque type de dépenses d’un individu ou d’une catégorie de


personne dans la consommation totale.
Dépenses pour un poste
CB= ∗100
Consommation totale

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Exemple : soit le budget type des ménages du Sénégal en 2001 (données en millions
de F CFA).

Poste de dépenses Montants


Dépenses alimentaires 286000
Dépenses de transport 175000
Dépenses de santé 190000
Dépenses de loisirs 2550
Dépenses scolaire 150000
Autres dépense 300000
Total des dépenses 1103550
Source : DPS

Travail à faire :

Calculer le coefficient budgétaire des dépenses alimentaires des ménages du Sénégal et


interpréter le résultat obtenu.

CB = 25,916%, signifie qu’en 2001, les dépenses alimentaires représentaient environ


26% des dépenses totales des ménages du Sénégal. Ou bien pour une dépense totale de
100 FCFA, environ les 26 FCFA sont des dépenses alimentaires.

e. Indice des prix à la consommation :

L’indice des prix à la consommation mesure le coût des biens et services achetés par
un consommateur typique. Pour calculer l’I.P.C, il faut recueillir des informations sur
les prix de plusieurs milliers de biens et services.

Prix du panier de la ménagère de l ' année n


IPC= '
∗100
Prix du panier de laménagère de l annéede base

Exemple : pour une économie fictive constituée de deux biens, on a recueilli les
données suivantes :

Année Prix d’une pomme (FCFA) Prix une orange (FCFA)


s
2007 200 100
2008 250 150
2009 300 200

Travail à faire :

Calculer l’IPC de cette économie en 2007, 2008 et 2009, sachant que le panier du
consommateur est composé de quatre pommes et de deux oranges. Prendre comme
année de base l’année 2007.

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f. Pouvoir d’achat :

Le pouvoir d’achat est la quantité de biens et de services qu’une somme d’argent peut
acheter. Ainsi, le pourvoir d’achat dépend du niveau général des prix. En effet, si les
prix augmentent, le pouvoir d’achat diminue et inversement.

' Revenu nominal


Pouvoir d achat=
Niveau général des prix ou IP

Exemple : en 2008, une famille X vivant dans l’économie de l’exemple précédent


gagne 100000 FCFA. Calculer le pouvoir d’achat de cette famille.

Donc avec son revenu de 100000 FCFA, cette famille peut acheter au moins 769
paniers de biens.

g. Les propensions à consommer :

On distingue les propensions moyenne et marginale à consommer.

 La propension moyenne à consommer (PMC) : elle mesure la part de la


consommation dans le revenu des ménages.

C
PMC= ∗100
R

Application : En 2008, le revenu de M. Sow était de 195000 par mois et ses


dépenses mensuelles étaient de 150000. Calculer et interpréter sa propension
moyenne à consommer.
PMC= 76,923% : signifie qu’environ 77% du revenu des ménages est consacré
à la consommation de biens et services.

 La propension marginale à consommer (PmC) : elle mesure la part de la


variation de la consommation suite à une variation du revenu.

∆C
PmC= ∗100
∆R

Exemple : calculer la propension marginale de M. Sow entre 2008 et 2009,


sachant que son revenu en 2009 se chiffre à 245000 ses dépenses à 160000
FCFA.
PmC = 20% : signifie : pour un revenu supplémentaire de 50000 FCFA, 20%
est consacré à la consommation.

Section 2 : Les facteurs déterminants de la consommation :

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On distingue les déterminants économiques et les déterminants psychosociologiques.

A. Les déterminants économiques :

Il y a essentiellement deux facteurs économiques qui peuvent influencer le


comportement de consommation des ménages : le prix et le revenu.

a. Le prix des biens :

Le prix joue un rôle essentiel dans la décision de consommation. Il est une fonction
décroissante de la consommation. En effet plus le prix d’un bien augmente, plus la
consommation diminue et vice-versa.

On peut distinguer deux types d’élasticité-prix : l’élasticité prix simple et l’élasticité


prix croisé.

 L’élasticité prix simple (EPS) : cet indicateur permet d’étudier les variations
de la quantité demandée d’un bien lorsque le prix de ce bien évolue.

∆ Q /Q
EPS=
∆ P /P
Remarque : à partir des différentes valeurs prises par le coefficient d’élasticité
prix simple, on peut classer les biens économiques en deux catégories.

Valeur de
Situation l’élasticité prix Type de biens
simple
Les prix et les quantités Valeur négative de Biens normaux Exemple :
varient en sens inverse. l’EPS (EPS < 0) la télévision
Les prix et les quantités Valeur positive de Biens anormaux ou
varient dans le même sens. l’EPS (EPS > 0) « pervers » exemple le riz
Valeur nulle de Biens rigides
l’EPS (EPS = 0)

 L’élasticité prix-croisée (EPC) : elle permet d’étudier les variations de la


quantité demandée d’un bien i lorsque le prix d’un autre bien j varie. Il est donc
le rapport entre le taux de variation de la quantité du bien i et celui du prix du
bien j.
∆ Qi / Qi
EPC=
∆ P j/ Pj

Remarque : à partir des valeurs prises par le coefficient de l’EPC, on distingue :

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 Les biens substituables : ce sont des biens dont l’EPC est positive. Ces
biens satisfont le même besoin et peuvent être remplacés l’un par l’autre.
 Les biens complémentaires : ce sont des biens dont l’EPC est négative.
 Les biens indépendants : ce sont des biens dont l’EPC est nulle.

Application :

Le tableau ci-dessous indique l’évolution de la consommation d’un ménage pour deux


biens.

Années Nombre de pommes Nombre Prix d’une pomme (FCFA)


d’oranges
2007 40 20 200
2008 30 40 250
2009 10 50 300

Travail à faire :

1) Calculer l’élasticité prix simple de la consommation des pommes en 2008 par


rapport à l’année 2007 et interpréter le résultat obtenu.
2) Calculer l’élasticité prix-croisée de la consommation d’oranges par rapport aux
prix de pommes en 2009 et interpréter le résultat obtenu.

b. Le revenu :

La consommation est naturellement fonction du revenu, plus le revenu des ménages


est élevé, plus les ménages sont à l’aise d’augmenter leur consommation.

Ainsi, pour mesurer l’influence qu’exerce le revenu sur la consommation, on utilise un


indicateur appelé élasticité-revenu (ER).

L’élasticité de la consommation par rapport au revenu, mesure le degré de sensibilité


de la consommation par rapport aux variations du revenu. Elle est donc le rapport entre
le taux de variation de la consommation d’un bien et le taux de variation du revenu.
∆ C /C
ER=
∆ R/ R

Remarque : grâce aux valeurs prises par le coefficient d’élasticité-revenu, on peut


classer les biens économiques en trois catégories :

Situation Valeur de Type de biens

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l’élasticité-revenu
Lorsque le revenu augmente, la Biens primaire.
consommation de ces biens augmente Exemple les produits
moins que proportionnellement dans la ER < 1 alimentaires
mesure où les ménages se heurtent au
phénomène de saturation
La variation de la consommation est Biens secondaires.
strictement proportionnelle à la variation ER = 1 Exemple : logement,
du revenu. les vêtements etc.
La variation de la consommation est ER > 1 Biens tertiaires.
supérieure à celle du revenu. Exemple : les loisirs.
Culture.

Application :

Le tableau ci-dessous, retrace l’évolution du revenu et les dépenses d’un ménage. Les
données sont en FCFA.

Année Revenu Dépenses alimentaires Dépenses de loisirs


s
2008 150000 25000 10000
2009 200000 30000 40000

Travail à faire :

Calculer et interpréter l’élasticité-revenu des dépenses alimentaires et celle des loisirs


de 2009 par rapport à l’année 2008. Donner la nature des biens.

c. Les lois d’Engel :

Ernst Engel est un économiste et statisticien allemand, lors d’une étude menée sur les
budgets des ménages, a dégagé les lois suivantes :

 1ère loi : Une augmentation du revenu entraine une diminution des dépenses
alimentaires (ER < 0). Ce sont des biens primaires.
 2ième loi : Une augmentation du revenu entraine une augmentation
proportionnelle ou moins que proportionnelle des dépenses destinées au
logement et à l’habillement (0 < ER >= 1). Ce sont des biens secondaires
(normaux).
 3ième lois : une augmentation du revenu entraine une augmentation plus que
proportionnelle, des dépenses diverses : loisirs, culture etc. Ces types de biens
sont des biens tertiaires ou supérieurs (ER > 1).

B. Les déterminants psychosociologiques :


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On retient cinq déterminants psychosociologiques qui peuvent influencer le
comportement de consommation des ménages.

a. Effet d’imitation ou de démonstration :

L’effet d’imitation a été mis en évidence par Duesenberry. Il traduit le fait que le
comportement du consommateur dépend de la consommation du groupe social auquel
il voudrait appartenir. Ainsi, les ménages ont tendance à imiter le modèle de
consommation des catégories sociales les plus favorisées lorsque leur revenu
augmente.

b. Effet Veblen ou effet d’ostentation :

Cet effet a été mis en évidence par l’économiste américain Thomas Veblen. Il traduit
le fait que le consommateur, pour se distinguer des autres, a tendance à consommer les
biens les plus chers. Il cherche ainsi, à signifier aux autres sa position sociale.

c. Effet cliquet ou effet Brown :

Cet effet traduit le fait que le consommateur ne réduit pas son niveau de
consommation auquel il est habitué, malgré une diminution de son revenu. Il maintient
son niveau de vie en diminuant son épargne ou s’endetter.

d. Effet Giffen :

Il correspond au fait qu’un consommateur augmente sa consommation pour un bien


économique lorsque le prix de celui-ci augmente (EPS > 0).

e. La publicité :

La publicité influence le comportement du consommateur par rapport à un bien, en lui


renseignant sur la qualité ou bien l’importance et le caractère indispensable de son
utilité.

Section 3 : analyse néoclassique de la consommation :

L’approche microéconomique du consommateur a été développée dans les années


1879 par les classiques (libéraux). Dans ce modèle, le consommateur est considéré
comme un agent rationnel.

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En effet, il choisit, compte tenu de son revenu le panier de bien qui lui procure le
maximum de satisfaction.

A. La fonction d’utilité :

La fonction d’utilité est la formulation mathématique qui met en relation la quantité de


biens consommée par un individu avec la satisfaction ou utilité qu’il retire de cette
consommation. Elle est notée :U ( x 1 , x 2 )

Avec x1, x2 sont les biens consommés et U l’utilité. Exemple :U ( x 1 , x 2 )= A x 1 x 2

B. Représentation graphique de la maximisation de l’utilité :

a. La courbe d’indifférence :

C’est la représentation graphique de la fonction d’utilité. Elle représente l’ensemble


des combinaisons de biens x1 et x2, qui procure au consommateur la même satisfaction.

Application :

U ( x 1 , x 2 )=x 1 x 2

Tracer la courbe d’indifférence, sachant que le niveau d’utilité est égal à 10.

b. La droite de budget :

Selon l’analyse néo-classique, le consommateur consomme la totalité de son budget


d’où on a la contrainte budgétaire suivante :
R=P x 1 x 1 + Px 2 x 2

Avec : Px1 et Px2 les prix des biens x1 et x2.

La droite de budget est donc la représentation graphique de cette fonction. Elle


représente l’ensemble des combinaisons de biens x1 et x2 que le consommateur peut
acquérir compte tenu de son revenu.

Application :

D’après l’application précédente, le consommateur a un revenu de 20 unités et le prix


des biens x1 et x2 sont respectivement 2 et 5 unités.

Travail à faire :

1) L’équation de la contrainte budgétaire.


2) Tracer la droite de budget de ce consommateur.

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c. L’optimum du consommateur :

Il représente la meilleure combinaison de biens x1 et x2 que le consommateur peut


s’offrir avec son revenu. Il est graphiquement représenté par le point de tangence entre
la courbe d’indifférence et la droite de budget.

Application :

Déterminer l’optimum du consommateur des applications précédentes :

1) Graphiquement.
2) Arithmétiquement.

Section 4 : analyse keynésienne de la consommation :

A. La fonction de consommation :

Keynes donne une explication de l’évolution de la consommation globale des pendant


une période en fonction du revenu, qui est selon lui le déterminant principal.

Ainsi, il définit une fonction de consommation : C=f ( R ) qui traduit la relation de


dépendance qui existe entre le volume de la consommation globale et le revenu
disponible global. On a :
C=aR+ C0

Avec : C est la consommation ; a représente la propension marginale à consommer ;


C0 c’est la consommation incompressible ou autonome et R le revenu.

Remarque :

Les caractéristiques de la fonction de consommation sont :

 En l’absence de revenu, il existe un niveau de consommation autonome (C 0) ;


 Pour les revenus très faibles, la consommation est supérieure au revenu (R). Ce
C R C '
qui signifie que : > → >1 d où PMC >1
R R R
 Lorsque le revenu augmente, la consommation s’accroît, mais pas de manière
proportionnelle. Ce qui signifie que la PmC < 1.

B. La représentation graphique de la fonction de consommation :

La fonction de consommation peut être représentée graphiquement. Cette


représentation graphique permet de mettre en relief ces différentes caractéristiques.

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Application :

On donne les informations suivantes concernant une économie fictive.

Revenu disponible (RD) 0 100 500


Consommation (C) 25 80 300
Travail à faire :

1) Déterminer l’équation de la fonction de consommation.


2) Représenter graphiquement cette fonction.

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