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Synthèse de macroéconomie

Partie 1 : Introduction
La science macroéconomique
• Ce qu’étudient les macroéconomistes
Le but de la macroéconomie est d’accumuler des connaissances sur le
fonctionnement de l’économie, d’expliquer comment elle fonctionne et de formuler
et améliorer la politique économique.
C’est une science déterminante, puisque tous les agents économiques sont affectés
par les conditions économiques. C’est également pour cela que les problèmes
macroéconomiques jouent un rôle essentiel dans le débats politiques.
La macroéconomie est toutefois une science jeune et imparfaite, car la capacité des
macroéconomistes à prévoir l’évolution future des composantes économiques n’est
en rien exacte.
• Comment pensent les économistes
▪ L’économie dispose d’une série d’outils, comme tout autre science.
1. Les modèles économiques
Ils sont utilisés par les économistes pour comprendre l’économie et pour
expliquer les variables économiques. Ils synthétisent les relations entre
variables, ces dernières pouvant être scindées en deux catégories : les
variables exogènes (origines extérieures au modèle, il les prend donc telles
quelles) et les variables endogènes (que le modèle cherche à expliquer).

Variables exogènes Modèle économique Variables endogènes

L’objectif du modèle est toujours d’étudier une question économique en


simplifiant la réalité. C’est pourquoi ils ont recours à des hypothèses
« simplificatrices ». Une bonne hypothèse est donc une hypothèse qui simplifie
raisonnablement la réalité et aide à comprendre un problème économique.

2. La macroéconomie, discipline multiple


La macroéconomie est très diversifiée. C’est pourquoi les macroéconomistes
utilisent de nombreux modèles différents pour pouvoir expliquer et
comprendre des phénomènes divers.
N.B : Aucun modèle unique n’est correct et sa validité dépend de la pertinence
de ses hypothèses. Il ne faut donc jamais les perdre de vue.
3. Les prix : flexibles ou rigides
En règle générale, les économistes font l’hypothèse que le prix d’un
bien/service s’ajuste rapidement pour équilibrer l’offre et la demande mais ce
n’est pas très réaliste de supposer que les marchés s’équilibrent en
permanence, car en réalité, de nombreux prix et salaires ne s’ajustent que
très lentement.
Alors que les modèles d’équilibre du marché font l’hypothèse que tous les prix
et salaires sont flexibles, dans le monde réel, de nombreux prix et salaires sont
rigides. Mais attention, cette rigidité n’est pas éternelle : au bout d’un certain
temps, les prix et les salaires doivent s’ajuster à l’offre et à la demande. À
court terme, on peut donc faire l’hypothèse que les prix et les salaires sont
fixes (car à CT, de nombreux prix sont fixés à des niveaux prédéterminés) et à
long terme, qu’ils sont flexibles.
4. La pensée microéconomique et les modèles macroéconomiques
La science microéconomique étudie le comportement des agents
économiques individuels et comment leurs décisions s’influencent
mutuellement sur le marché. Elle fait l’hypothèse que les ménages et les
entreprises ont un comportement d’optimisation. La micro et la
macroéconomie sont liées, puisque les décisions de chaque individu a un
impact sur l’ensemble de l’économie. De plus, il n’est pas possible d’étudier
l’économie dans son ensemble sans prendre en compte les décisions des
acteurs économiques individuels.

Les grandeurs de la macroéconomie


• La production globale
a. Le Produit Intérieur Brut
Le PIB donne une mesure des nouvelles richesses créées chaque année par le
système productif. Il est calculé à prix courants (PIB nominal) et en volume
(PIB réel). Son évolution en volume (= hors effet de prix) mesure la croissance
économique !
Il se calcule selon trois optiques qui sont théoriquement équivalentes.
b. Produit Intérieur Brut (PIB) VS Produit National Brut (PNB)
Produit Intérieur : Valeur totale des biens et des services produits, pendant
une année, par les unités économiques établies sur le territoire du pays,
quelle que soit la nationalité des facteurs utilisés. → Notion de territorialité
Produit National : Valeur totale des biens et des services produits, pendant
une année, par les facteurs de production du pays, quel que soit le point du
globe où cette production se réalise. → Notion de nationalité

Pour passer du PIB au PNB :


PIB Net = PIB Brut - Amortissements
c. Mesure du PIB : optique « valeur ajoutée »
Le PIB est la somme des valeurs ajoutées créées dans l’économie au cours
d’une certaine période.
VA de la firme = valeur de la production – valeur des consommations
intermédiaires

Valeur de consommation intermédiaire (ensemble de B/S qui sont détruits ou


transformés lors du processus de production ou incorporés au produit) ≠
facteur de production (utilisés pour donner de la valeur aux consommations
intermédiaires = VA)
d. Mesure du PIB : optique « revenus »
Le PIB est la somme des revenus distribués dans l’économie au cours d’une
certaine période.
Considérons les revenus dont dispose une entreprise après paiement de ses
consommations intermédiaires = VA (+ Subventions sur les produits) :
- Une partie de ces revenus est prélevée par l’Etat sous la forme de taxe sur
les ventes (impôts indirects)
- Une partie de ces revenus sert à payer les salariés (revenu du travail)
- Le reste va dans les caisses de l’entreprise (revenu du capital)
➔ La VA, du point de vue du revenu, est donc la somme des impôts directs et
des revenus du capital et du travail et sert à rémunérer les facteurs de
production.
Les seuls revenus comptabilisés sont les revenus primaires. C’est-à-dire les
revenus qui constituent une contrepartie d’une contribution à la formation du
produit intérieur (donc pas les transferts monétaires ni les allocations de
chômage).
Revenu mixte =solde du compte d’exploitation pour les entreprises
individuelles → revenus perçus par les entrepreneurs individuels et membres
des professions libérales qui apportent à leur activité à la fois le facteur travail
et le facteur capital.

e. Mesure du PIB : optique « dépenses »


Le PIB est la valeur des biens et des services « finaux » produits dans
l’économie durant une période donnée.
N.B : prise en compte uniquement des dépenses sur les produits faisant
l’objet d’une demande finale. C’est-à-dire pour des B/S qui ne seront pas
utilisés de manière intermédiaire par les entreprises.

• L’évolution de la production globale


a. PIB
= Valeur totale des Biens et Services (B&S) finaux produits, pendant une
année, par les unités économiques établies sur le territoire du pays, quelle
que soit la nationalité des facteurs utilisés.
PIB = prix.quantité
b. PIB nominal
PIB nominal = PIB à prix/euros courants
= somme des quantités des biens finaux, multipliées par leurs prix
courants
Le PIB à prix courant évolue au court du temps si : les prix évoluent, les
quantités produites évoluent et/ou si les deux évoluent.
 Effet prix + effet quantité (volume) ➔ croissance nominale
Comment mesurer l’évolution du volume de production au cours du temps ?
En fixant les prix (PIB réel)

c. PIB réel

Méthode des prix/euros constants


PIB réel = PIB en volume = PIB à prix/euros constants
PIBt = Pannée de référence X Quantité
Le PIB à prix constants évolue au court du temps uniquement si les quantités
produites évoluent.
 Effet quantité (volume) ➔ croissance réelle
Méthode des euros chaînés

• Les indicateurs du marché du travail


a. Emploi intérieur VS emploi résidentiel
Emploi intérieur : nombre d’individus travaillant sur un territoire donné,
quelque soit le lieu de résidence.
Emploi résidentiel : nombre de travailleurs résidant sur un territoire donné,
quelque soit leur lieu de travail.

b. Taux d’emploi VS taux d’activité


c. Taux de chômage

d. Chômage et croissance économique


Dans la plupart des pays, il existe une relation entre les variations de l’emploi
(chômage) et le taux de croissance du PIB. → Loi d’Okun
Cette relation entre ces deux phénomènes est négative.
La production n’augmente pas forcément parce qu’il y a plus de travailleurs. Il
y a plusieurs facteurs de production comme la technologie par exemple.
• L’inflation
a. Le taux d’inflation
Inflation : hausse entretenue du niveau général des prix
Taux d’inflation : taux d’accroissement du niveau général des prix
b. Le déflateur du PIB

Taux de croissance d’un ratio : taux de croissance du numérateur – taux de


croissance du dénominateur.
Taux de croissance des prix = taux d’inflation

c. L’indice des prix à la consommation (IPC)


L’IPC est utilisé pour mesurer l’évolution du prix du coût de la vie au cours du
temps.
d. Déflateur du PIB vs IPC
Les deux mesures de l’inflation ont tendance à évoluer de façon semblable
mais il y a des différences importantes pour certaines années.
e. Pourquoi les économistes se préoccupent de l’inflation
Si on imagine que toutes les valeurs nominales de l’économie sont multipliées
par 10 : le prix des biens et services, mais aussi les salaires et l’épargne
(inflation pure). Cela ajoute un zéro à toutes ces quantités, mais n’en modifie
pas la valeur relative or le bien-être économique des agents dépend des prix
relatifs, non du niveau général des prix.

Pour résumer, les économistes considèrent qu’une inflation élevée influe sur
la distribution des revenus et crée à la fois des distorsions et de l’incertitude

f. Inflation et chômage
Il existe une relation entre l’inflation et la production globale ou le chômage
→ courbe de Philips
Attention : cette courbe varie dans le temps et selon les pays : elle n’est donc
pas mécanique.
g. Le long terme, le court terme et le moyen terme
La distinction des horizons temporels est importante, car elle peut fortement
influencer les résultats des analyses économiques et de ce fait, les réponses
apportées aux problèmes/questions économiques.
(hypothèse que les prix sont fixes !)

(hypothèse de flexibilité des prix !!)

Partie 2 : L’économie dans le court terme


Le marché des biens
Lorsque les économistes réfléchissent à l’activité économique, ils analysent l’interaction entre
trois termes : la production, le revenu et la demande. En effet : variation de la demande de
biens → changement de la production des entreprises → modification du revenu des agents
économiques → modification de la demande de biens.
Hypothèse de rigidité ➔ l’offre s’ajuste en permanence à la demande

• L’offre de biens
a. La composition du PIB
. Consommation : B/S achetés par les ménages → Composante la +
importante du PIB.

. Investissement (en capital fixe) : il se compose de l’investissement des


entreprises, celui des particuliers et celui des administrations publiques.

. Les dépenses gouvernementales : B/S achetés par le gouvernement.


Remarque : les dépenses du gouvernement n’incluent pas les transferts qu’il
opère (assurance sociale) ni les intérêts payés sur la dette.

➔ C+I+G = demande domestique


Exportations nettes (NX) = exportations – importations

Balance commerciale = exportations - importations

>0 → excédent commercial <0 → déficit commercial


Il faut rajouter à la composition du PIB la variation du stock :
Production > ventes si ▲S > 0
Production < ventes si ▲S < 0

• La demande de biens
a. La demande agrégée de biens
La demande totale de biens adressée à l’économie (Z) = C+I+G+X+M
En économie fermée la demande finale = C+I+G puisque X=M=0
Nous allons essayer de comprendre ce qui détermine cette demande totale.
b. La consommation
Elle dépend du revenu disponible par des ménages (YD=Y-T)
C = C(YD)
+
C = c 0 + c 1Y D
Où c0 est la consommation incompressible et c1, la propension marginale à
consommer (comprise entre 0 et 1). Cette équation montre le fait que la
fonction C est appelée équation de comportement, puisqu’elle reflète un
aspect du comportement (des ménages, …).
c. L’investissement
Il mesure les dépenses brutes des agents économiques résidents pour
accroître leur stock de capital (productif ou immobilier). Pour les entreprises,
il représente une dépense courante pour pouvoir bénéficier, en échange,
d’une capacité de production accrue dans le futur qui leur apporter des
profits.
Hypothèse : l’investissement, qui dépend en fait de nombreux facteurs, est
une variable exogène (I = I0)
d. Les dépenses gouvernementales
Elles représentent les variables de la politique budgétaire avec les impôts. G et
T seront considérées comme étant des variables exogènes car : 1) Le
gouvernement ne se comporte pas avec la même régularité que les
entreprises ou les ménages, ce qui rend problématique de postuler une
relation de « comportement » de l’Etat. 2) Le macroéconomiste ne peut pas à
la fois présupposer ce que va faire le gouvernement et vouloir ensuite en
déduire ce qu’il devrait faire. Il va donc laisser le gouvernement le choix de G
et T sans essayer d’expliquer ces variables et lui dire que s’il agit de telle ou
telle manière, ceci ou cela se produira.
e. La demande agrégée de biens
Z = c0+c1YD+I0+G0
Z = c0+c1(Y-T0) +I0+G0
La relation de demande globale dépend positivement du revenu
(primaire) puisque la consommation dépend positivement de cette
variable. Elle dépend négativement des impôts, puisque la
consommation dépend positivement du revenu disponible, et donc
négativement des impôts. Enfin, elle dépend positivement des dépenses
gouvernementales et de l’investissement.
• L’équilibre sur le marché des biens

À l’équilibre, le revenu doit être égal à la demande.


À l’équilibre, le revenu créé par les entreprises lorsqu’elles vendent des biens
génère une demande globale qui doit lui être égale.
Cela n’est possible que pour une valeur de Y qui peut être calculée
algébriquement et graphiquement.
a. Résolution algébrique

C1 est compris entre 0 et 1.


Le multiplicateur (qui se justifie par les dépenses secondaires de
consommation) est une fonction croissante de c1.

b. Résolution graphique/géométrique

On peut également analyser graphiquement l’effet multiplicateur :


c. Une autre façon de comprendre l’équilibre sur le marché des biens
Autre façon de considérer l’équilibre sur le marché des biens : épargne
globale = investissement.

I = S en économie fermée : ce que les firmes investissent doit être la


contrepartie de l’épargne disponible, privée et publique.

• Le gouvernement est-il omniscient ?


a. La politique budgétaire en pratique
1
L’équation 𝑌 = (𝑐0 − 𝑐1 𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0 ) suggère que le gouvernement, en
1−𝑐1
choisissant le bon niveau de 𝐺 et de 𝑇 – les variables de la politique
budgétaire –, peut théoriquement décider du niveau de revenu 𝑌 qu’il
souhaite atteindre.
Mais en réalité, le gouvernement de peut pas décider aussi facilement du
niveau de la production (il faut l’accord du Parlement, les investissements ne
sont pas constants et sont donc durs à prévoir, …)
• Application : le paradoxe de l’épargne
a. Le paradoxe de l’épargne
L’épargne est généralement perçue comme une vertu et pourtant, le modèle
que nous venons d’étudier met en avant un impact négatif de l’épargne sur la
production.
Supposons que les ménages décident d’épargner plus pour un même niveau
de revenu disponible. Conséquence : c0 diminue.
Du coup, si c0 diminue, la production diminue également (𝑌 =
1
(𝑐0 − 𝑐1 𝑇0 + 𝐼0 + 𝐺0 ) )
1−𝑐1
Et si Y diminue, alors S diminue aussi (SP = YD – C  𝑆𝑝 = 𝑌𝐷 − 𝑐0 − 𝑐1 𝑌𝐷 =
−𝑐0 + (1 − 𝑐1 )(Y − 𝑇0 ) )
𝑆𝑝 + 𝑆𝑔 = 𝐼0 <=> 𝑆𝑝 + (𝑇0 − 𝐺0 ) = 𝐼0
À l’équilibre, l’épargne privée ne peut pas changer, car I = I0 ➔ paradoxe de l’S
Il ne faut cependant pas rejeter tout sens de l’épargne, car ce modèle est
pertinent dans le court terme, mais d’autres mécanismes apparaissent à
moyen et à long terme, et une hausse du taux d’épargne conduit au fil du
temps à un revenu et à une épargne plus élevés.
En résumé : Des politiques qui encouragent l’épargne peuvent avoir des effets
bénéfiques à moyen et long terme, mais conduire à court terme à une
réduction de la demande et de la production, voire à une récession.

Les marchés financiers


• Les marchés financiers
Ils jouent un rôle essentiel dans l’économie, car d’une part, ils constituent le lieu de
rencontre entre les individus qui ont des besoins de financement (emprunteurs) et
ceux qui ont des capacités de financement (les prêteurs). D’autre part, ils
déterminent le coût de financement des dépenses des entreprises, des ménages, de
l’Etat et des collectivités locales → impact important sur leurs décisions quant au
moment de ces dépenses.

Hypothèse : il n’y a qu’un seul type de titre dans l’économie et donc qu’un seul type
de taux d’intérêt.

Les agents économiques peuvent détenir leur richesse financière sous forme de :
Monnaie : pas de rémunération (pas d’intérêts)
Titres : rémunération (intérêts)
Nous allons nous concentrer sur le rôle de la monnaie et de la banque centrale dans
la détermination du taux d’intérêt.
a. Le marché de la monnaie
Analyse de la demande de monnaie → théorie keynésienne de la préférence
pour la liquidité.
Analyse de l’offre de monnaie : rôle des banques commerciales et de la
banque centrale.
Utilisation de l’agrégat monétaire M1 (stock monétaire = pièces et billets en
circulation + dépôts à vue).
Étude du rôle de la monnaie sur la détermination des taux d’intérêts.
Ne pas oublier l’hypothèse de l’unicité du type de titre et donc du taux
d’intérêt.
b. Mesurer la monnaie

• La demande de monnaie
a. La théorie keynésienne de la préférence pour la liquidité
Théorie de la demande centrée sur l’importance du taux d’intérêt. Ce dernier
influence la demande de monnaie.
Pourquoi les agents économiques détiennent-ils de la monnaie ?
Motif de transaction
o Détention de la monnaie pour sa fonction de moyen d’échange
o La demande d’encaisses monétaires de transaction dépend :

1) Du volume de transactions (proportionnelles au revenu) →


fonction croissante du revenu.
Équation de Fischer/de la « quantité de monnaie » :
𝑀∗𝑉 =𝑃∗𝑌

- Où : 𝑀 = stock monétaire (quantité de monnaie en circulation dans l’économie),


- V = vitesse de circulation de la monnaie (le nombre de fois qu’une même
unité de monnaie est utilisée pendant une période de temps donnée)
- P = niveau général des prix et Y= PIB réel

2) Du taux d’intérêts des titres → fonction décroissante du taux


d’intérêts des titres
Le taux d’intérêts représente le coût d’opportunité lié à la
détention de monnaie de transaction.

➔La demande réelle d’encaisses monétaires de transaction (𝑙1) :


𝑙1 = 𝑙1 (𝑌, 𝑟)
Motif de précaution
o Détention de la monnaie pour faire face à des besoins inattendus
o La demande d’encaisses monétaires de précaution dépend :
1) Du revenu → fonction croissante du revenu
2) Du taux d’intérêt des titres → fonction décroissante du taux
d’intérêt des titres.
➔La demande réelle d’encaisses monétaires de précaution (𝑙2 ) :
𝑙2 = 𝑙2 (𝑌, 𝑟)
Motif de spéculation
o Détention de la monnaie comme réserve de richesse
Deux cas de figure :
1) Taux d’intérêt relativement élevé → anticipation d’une
baisse du taux d’intérêt →anticipation d’une augmentation
du prix des titres (relation négative entre le prix d’un titre
et le taux d’intérêt)→ anticipation de gains en capital
→ préférence pour les titres
2) Taux d’intérêt relativement faible → anticipation d’une
hausse du taux d’intérêt→anticipation d’une baisse du prix
des titres → anticipations de pertes en capital → risque
d’un rendement négatif des titres
→ Préférence pour la monnaie
➔La demande réelle d’encaisses monétaires de spéculation (𝑙3 ) :

𝑙3 = 𝑙3 (𝑟)

➔La demande globale de monnaie dans l’économie (𝑙) :


𝑙 = 𝑙 = (𝑌, 𝑟)𝑙1 (𝑌, 𝑟) + 𝑙2 (𝑌, 𝑟) + 𝑙3 (𝑟)
Remarque : De façon plus large, certains économistes considèrent que
la demande de monnaie dépend également de la fortune (la richesse)
des agents économiques. On a alors : 𝑙 = 𝑙 (𝑌, 𝑟, 𝐴)
Où A est la fortune réelle nette du secteur privé non monétaire.

b. Choix d’une forme spécifique de fonction de demande


Il est utile de donner une forme spécifique à la fonction de demande de monnaie.
La demande de monnaie nominale (notée Md) dépend du revenu nominal et du taux
d’intérêt :
La demande nominale de monnaie est égale au revenu nominal multiplié par une
fonction du taux d’intérêt, notée 𝐿(𝑖)
La demande nominale de monnaie augmente proportionnellement au revenu
nominal.
La demande nominale de monnaie dépend négativement du taux d’intérêt.
On peut exprimer la demande de monnaie en termes réels :

c. Représentation graphique de la fonction de demande

• L’offre de monnaie
a. Le stock monétaire
Le stock monétaire global de l’économie se compose des pièces et billets
(monnaie fiduciaire) en circulation et des dépôts à vue (monnaie scripturale).
Les pièces et les billets sont émis par la Banque Centrale.
La monnaie scripturale est constituée (si on utilise M1) des dépôts à vue
auprès des institutions financières monétaires (= banques commerciales)

b. La création de monnaie fiduciaire par la Banque Centrale :


Le bilan simplifié de la Banque Centrale est celui-ci :

Monnaie fiduciaire = base monétaire = monnaie Banque Centrale


La BC change l’offre de monnaie banque centrale par des opérations d’open-
market, qui sont des achats ou des ventes de titres contre de la monnaie.
o Les opérations d’OP où la BC augmente l’offre de monnaie
banque centrale en achetant des titres conduisent à une
augmentation du prix des titres (donc baisse du taux d’intérêts).
o Les opérations d’OP où la BC diminue l’offre de monnaie banque
centrale en vendant des titres conduisent à une diminution du
prix des titres (donc hausse du taux d’intérêts).
c. Relation entre le taux d’intérêt et le prix d’un titre
Plus le prix d’un titre est élevé, plus le taux d’intérêt est bas. Si l’on achète un
titre aujourd’hui et le détient pendant un an, le taux de rendement de la
détention de ce titre (= taux de rendement à échéance = taux actuariel) est
égal à : (100 − 𝑃𝑏 )/𝑃𝑏 . Donc plus Pb est élevé, plus le taux d’intérêt sera petit.

d. La création de monnaie scripturale par les banques commerciales


Le bilan simplifié d’une banque commerciale est celui-ci :

Le passif d’une banque = les fonds déposés par les ménages les entreprises,
les administrations publiques (APU) = dépôts à vue = monnaie scripturale.
Les banques ne détiennent qu’un pourcentage des dépôts sous forme de
réserves et ça explique leur faculté de créer de la monnaie scripturale.
En recevant des dépôts et en prêtant aux entreprises et aux ménages, le
secteur bancaire crée de la monnaie scripturale.

e. Le multiplicateur monétaire
C’est le nombre qui multiplie l’accroissement initial de la quantité de monnaie
mise en circulation par la BC pour donner l’accroissement final de la quantité
de monnaie circulant dans l’économie.
Mais attention, les bénéficiaires des prêts consentis par les banques gardent
une partie de du produit de ces opérations sous la forme de monnaie
fiduciaire.
Cette propension des agents du secteur privé non financier (firmes, ménages,
etc.) à garder une partie de leur monnaie sous forme fiduciaire influence le
multiplicateur de la quantité de monnaie.
Où H est l’offre de monnaie de la Banque Centrale = monnaie fiduciaire émise par la
Banque Centrale.

• L’équilibre sur le marché de la monnaie


Deux principales façons de considérer l’équilibre sur le marché de la monnaie :
1) Équilibre sur le marché de la monnaie lorsque :
Offre de monnaie banque centrale = demande de monnaie banque centrale
Représentation graphique :

2) Équilibre sur le marché de la monnaie lorsque :


Offre globale de monnaie = demande globale de monnaie

Rappel : 𝜃 = coefficient de réserve


Si c = 0, toute la monnaie fiduciaire va se retrouver dans les réserves de la
banque.
Représentation graphique :

La BCE fait varier la quantité de monnaie fiduciaire dans l’économie pour faire
varier l’offre de monnaie.

• Application 1 : la politique monétaire et les opérations d’open-market


a.Les opérations d’open-market de la Banque Centrale
La banque centrale change l’offre de monnaie par des opérations d’open-
market, qui sont des achats ou des ventes de titres contre de la monnaie.
Le taux d’intérêt est déterminé par l’égalité de l’offre et de la demande de
monnaie.
Les opérations d’open-market où la banque centrale augmente l’offre de
monnaie en achetant des titres conduisent à une augmentation du prix des
titres (à une baisse du taux d’intérêt). Cela va donc soutenir la demande
globale de production. (en effet, comme il y a une baisse du taux d’intérêt, les
ménages vont avoir tendance à ne plus épargner et donc à consommer plus).
➔Politique monétaire expansionniste/expansion monétaire
À l’inverse, les opérations d’open-market où la banque centrale diminue
l’offre de monnaie en vendant des titres conduisent à une diminution du prix
des titres (à une hausse du taux d’intérêt). Cela va brider la demande globale
de production (puisque comme il y a une hausse du taux d’intérêt, les
ménages vont avoir tendance à plus épargner et donc à moins consommer).
➔Politique monétaire restrictive/contraction monétaire
• Application 2 : les effets d’une variation du revenu nominal

Si le revenu nominal augmente, la demande de monnaie augmentera également.


Si la demande de monnaie augmente, le taux d’intérêt doit s’ajuster et donc lui
aussi devra augmenter, puisque l’offre est inchangée.

Le modèle IS/LM
Construction de la courbe IS : relation entre la production et le taux d’intérêt issue du marché
des biens.
Construction de la courbe LM : relation entre la production et le taux d’intérêt issue des
marchés financiers.
Objectif du modèle IS/LM : analyse conjointe des effets de la politique budgétaire et
monétaire sur le marché des biens et les marchés financiers
• La relation IS
a. La demande globale

La consommation
La consommation des ménages est le principal déterminant de la demande
globale et elle dépend : -du revenu disponible des ménages (𝑦𝐷 = 𝑌 − 𝑇) et
-du taux d’intérêt qui rémunère les actifs financier (𝑖)

La consommation dépend donc positivement du revenu et négativement de


l’intérêt.

L’investissement
Il mesure les dépenses brutes des agents économiques pour accroitre leur
stock de capital.
Pour les entreprises, l’investissement représente une dépense courante dont
la contrepartie est de pouvoir bénéficier (dans le futur) d’une capacité de
production accrue qui leur rapportera des profits additionnels.
L’investissement dépend donc : -du niveau des ventes courantes ou futures (si
une firme connait une augmentation des ventes, elle devra augmenter sa
production et donc elle peut avoir besoin de nouvelles machines).
-du taux d’intérêt (plus le taux d’intérêt est
élevé, moins on est tenté d’emprunter à la banque pour investir).

Les dépenses gouvernementales


Les dépenses gouvernementales et les impôts sont les composantes de la
politique budgétaire. Elles sont toutes deux considérées comme étant des
composantes exogènes (càd variables qui ne sont pas directement liées à la
production).

En ajoutant C, I et G, on trouve une demande globale des marchés des


biens qui peut s’écrire :
La relation de demande globale saisit ainsi les effets de Y, T, i et G sur la
dépense totale dans l’économie.
Y-T = YD = revenu disponible
Elle dépend positivement du revenu (primaire) car C et I aussi.
Elle dépend négativement du taux d’intérêt puisque C et I aussi.
Elle dépend positivement des dépenses gouvernementales.
Elle dépend négativement des impôts, car C dépend positivement du revenu
disponible et donc négativement des impôts.

b. L’équilibre sur le marché des biens (IS)


L’équilibre sur le marché des biens peut être écrit, de manière strictement
équivalente :

En économie fermée, l’épargne globale doit être égale à l’investissement

Supposons maintenant que le taux d’intérêt augmente pour atteindre une


nouvelle valeur 𝑖 ′ > 𝑖 : quel que soit le niveau du revenu, cette hausse du taux
d’intérêt entraine une baisse de la consommation et de l’investissement et
donc une baisse de la demande globale (Z). Baisse de la production
d’équilibre sur le marché des biens.
Supposons maintenant que le taux d’intérêt diminue pour atteindre une
nouvelle valeur 𝑖 ′′ < 𝑖 : quel que soit le niveau du revenu, cette baisse du taux
d’intérêt entraine une hausse de la consommation et de l’investissement et
donc une hausse de la demande globale (Z). Hausse de la production
d’équilibre sur le marché des biens.
Pour chaque valeur du taux d’intérêt, i, il est possible de calculer la production
d’équilibre sur le marché des biens → Courbe IS

c. La courbe IS

d. Déplacements de la courbe IS
G et T sont les variables qui causent une modification de IS. Si G diminue ou si
T augmente, la courbe va se déplacer vers la gauche !

• La relation LM
a. La demande de monnaie
La demande nominale de monnaie, Md, dépend :
-positivement du revenu nominal PY
-négativement du taux d’intérêt i

b. L’offre de monnaie
c. L’équilibre sur le marché de la monnaie
Supposons que le revenu augmente pour atteindre une nouvelle valeur
𝑌′ > 𝑌 :
quel que soit le niveau du taux d’intérêt, cette hausse du revenu entraine une
hausse de la demande de monnaie. Il y a donc un déplacement vers le haut de
la courbe de demande de monnaie 𝑀𝑑 ⁄𝑃 et puis une hausse du taux
d’intérêt d’équilibre sur les marchés financiers.
Supposons maintenant que le revenu diminue pour atteindre une nouvelle
valeur 𝑌 ′′ < 𝑌 :
quel que soit le niveau du taux d’intérêt, cette baisse du revenu entraine une
baisse de la demande de monnaie. Il y a donc un déplacement vers le bas de
la courbe de demande de monnaie 𝑀𝑑 ⁄𝑃 et puis une baisse du taux d’intérêt
d’équilibre sur les marchés financiers.

Pour chaque valeur du revenu, Y, il est possible de calculer le taux d’intérêt


d’équilibre sur les marchés financiers → Courbe LM

d. La courbe LM (1)
e. Déplacements de la courbe LM (1)
C’est l’offre de monnaie qui fait se déplacer la courbe de LM vers le haut ou
vers le bas.

Lorsque l’offre de monnaie augmente, la courbe de LM se déplace vers le


bas (et inversement) : une hausse de la masse monétaire pour P donné,
entraine, pour un revenu Y donné, une baisse du taux d’équilibre.
Autrement dit, la courbe de LM se déplace vers le bas.

Une baisse de l’offre de monnaie entraine une hausse du taux d’intérêt,


c’est-à-dire un déplacement vers le haut de la courbe de LM.

• Le modèle IS/LM
a. La politique budgétaire

La contraction budgétaire
Le gouvernement décide de réduire le déficit budgétaire en augmentant les
impôts et/ou en diminuant les dépenses publiques.

Comme G diminue et/ou T augmente, la courbe de IS se déplace vers le


bas. (A → B). A un taux d’intérêt donné, on assiste à une baisse de la
production et du revenu global (Y2 < Y1)
La baisse du revenu global fait baisser la demande de monnaie, ce qui
induit une diminution du taux d’intérêt (à offre de monnaie inchangée).
Cette baisse du taux d’intérêt favorise la consommation et l’investissement.
Il y aura donc un déplacement vers le haut de la courbe de demande Z et
une hausse de la production d’équilibre sur le marché des biens, ce qui va
causer le passage du point B au point C !
NB : la baisse du taux d’intérêt réduit mais ne compense pas l’effet de
la hausse des impôts sur la demande des biens. (C)

L’expansion budgétaire
Le gouvernement décide d’augmenter le déficit budgétaire en diminuant
les impôts et/ou en augmentant les dépenses publiques.
L’expansion budgétaire est utilisée lors de crises, de ralentissement de
l’économie, en cas de basse conjoncture, …
Comme G augmente et/ou T diminue, la courbe de IS de déplace vers le
haut. (A → B). A un taux d’intérêt donné, on assiste à une hausse de la
production et du revenu global (Y2 > Y1).
La hausse du revenu global fait augmenter la demande de monnaie, ce qui
induit une hausse du taux d’intérêt (à offre de monnaie inchangée).
Cette hausse du taux d’intérêt bride la consommation et l’investissement.
Il y aura donc un déplacement vers le bas de la courbe de demande Z et
une baisse de la production d’équilibre sur le marché des biens, ce qui va
causer le passage du point B au point C !

b. La politique monétaire

L’expansion monétaire
Les autorités monétaires (banque centrale) décident d'augmenter l'offre de
monnaie (quantité de monnaie en circulation dans l'économie) par une
opération d'open-market.
Lorsque l’inflation est trop basse, on augmente Y et on diminue i, ce qui va
provoquer une pression à la hausse des prix. La BCE mène une politique
d’expansion monétaire : en stimulant la demande de produits, les prix vont
augmenter.

La banque centrale augmente l’offre de monnaie par une opération d’open-


market (achat de titres). Il y aura donc une baisse du taux d’intérêt sur les
marchés financiers (pour un niveau donné de revenu). Dès lors, la courbe de
LM va se déplacer vers le bas et le taux d’intérêt baisse afin de rétablir
l’équilibre sur les marchés financiers (B)
La baisse du taux d’intérêt favorise la consommation et l’investissement, et
donc la demande globale de biens (Z) augmente, ce qui entraine une hausse
de la production.

La contraction monétaire
Les autorités monétaires (la banque centrale) décident de réduire l’offre de
monnaie (quantité de monnaie en circulation dans l’économie) par une
opération d’open-market.
Lorsque l’inflation est trop haute, on augmente le taux d’intérêt pour freiner
l’investissement, la consommation et donc, la demande globale de produit.

La banque centrale diminue l’offre de monnaie par une opération d’open-


market (vente de titres). Il y aura donc une hausse du taux d’intérêt sur les
marchés financiers (pour un niveau donné de revenu). Dès lors, la courbe de
LM va se déplacer vers le haut et le taux d’intérêt augmente pour rétablir
l’équilibre sur les marchés financiers (B).
L’augmentation du taux d’intérêt défavorise la consommation et
l’investissement, et donc la demande globale de biens (Z) diminue, ce qui
entraine une baisse de la production.

c. La trappe à la liquidité et la politique monétaire


Théorie keynésienne : il existe un taux d’intérêt critique (hypothèse : taux
d’intérêt nul) pour lequel la demande de monnaie est parfaitement élastique.
Les agents économiques ont alors une préférence absolue pour la liquidité : si
le taux d’intérêt est très faible, on va s'attendre à une remontée de i. On
s'attend dès lors à une baisse du prix des titres et donc on a une préférence
pour la liquidité.
Lorsqu’on atteint le taux critique, la politique monétaire devient inefficace
pour influencer la demande globale de produits.→trappe à la liquidité
d. Le policy-mix
Il s’agit de la combinaison des politiques budgétaire et monétaire. Il peut
résulter d’un conflit entre le gouvernement et la banque centrale. Par
exemple, la BCE peut contrer une politique budgétaire expansionniste qui
augmente les prix, en menant une politique monétaire restrictive.
Parfois, les politiques monétaire et budgétaire sont utilisées dans le même
but. Par exemple, une expansion monétaire peut être utilisée pour annuler les
effets pervers d'une contraction budgétaire sur la demande de biens.
Pourquoi utiliser un policy-mix ?
-Dans le cas d’une politique budgétaire restrictive (qui consiste à diminuer le
déficit public ou à réduire le surplus public). Dans certains cas, une telle
politique peut comporter des risques. Pour les contrer, il faut utiliser une
politique monétaire.
Exemple : le policy-mix Clinton (pol budgétaire) -Greenspan (pol monétaire)
-Dans le cas d’une politique budgétaire expansionniste (qui consiste à
augmenter le niveau général des prix donc à augmenter la production). Le
problème c’est qu’il y a des risques (dont le risque d’inflation) et donc il faut
utiliser une politique monétaire pour les contrer.
Exemple : la réunification allemande et la lutte budgétaro-monétaire
-Dans le cas d’une politique monétaire expansionniste (qui consiste à diminuer
le taux d’intérêt). Il y a cependant un risque de trappe à la liquidité et il faut
donc faire recours, au moins en partie, à la politique budgétaire.

e. Le policy-mix Clinton-Greenspan
Politique budgétaire restrictive pour diminuer le déficit (en augmentant les
impôts et/ou en diminuant les dépenses publiques -diminution de Y-) et
politique monétaire expansionniste (qui va diminuer i et va augmenter la
production Y) pour contrer les effets négatifs sur la production qui vont
étouffer la reprise.
La politique budgétaire restrictive va faire en sorte que IS se déplace vers le
bas (B) et la politique monétaire expansionniste va faire en sorte que LM se
déplace également vers le bas (C).

f. La réunification allemande et la lutte budgétaro-monétaire


Après la réunification en Allemagne, il y a eu des tensions /désaccords entre le
gouvernement et la banque centrale. La banque centrale a désapprouvé une
expansion budgétaire qu’elle a jugé (potentiellement) dangereuse. Elle a donc
effectué une contraction monétaire pour annuler certains effets de la
politique budgétaire du gouvernement sur l’activité du pays.
La politique budgétaire expansionniste augmente la demande (courbe de IS
qui se déplace vers le haut) → point B
Du coup les prix augmentent.
C’est alors qu’intervient la politique monétaire restrictive (baisse de l’offre
de monnaie et donc LM se déplace vers le haut) → point C

Partie 3 : l’économie dans le moyen terme


Le marché du travail
À moyen terme, les variations de la demande globale de produits entraînent non seulement
des variations de la production (qui répond à la demande) mais également des prix et des
salaires qui s’ajustent afin de déterminer un nouvel équilibre sur les marchés des biens et du
travail → les prix sont flexibles
On va se concentrer sur l’analyse des mécanismes du marché du travail ainsi que sur ce qui
détermine le taux de chômage structurel/naturel de l’économie. (C’est le taux de chômage
vers lequel l’économie tend à converger à moyen terme).

• À propos du marché du travail


a. D’importants flux de travailleurs
Le taux de chômage peut refléter deux réalités complètement différentes :
-Marché du travail actif → nombreuses séparations (= licenciements) et
nombreuses embauches
-Marché du travail sclérosé → peu de séparations et peu d’embauches

Pour savoir ce qui se cache derrière le taux de chômage → étude des données
concernant les mouvements de travailleurs.
Ces études révèlent que dans les pays développés :
1) Les flux de travailleurs sortant de l’emploi et entrant dans l’emploi sont
importants
2) Les flux d’entrée et de sortie du chômage sont considérables par rapport
au nombre de chômeurs
3) Les flux d’entrée et de sortie de l’activité sont également élevés, et une
part importante d’entre eux sont issus de ou vont vers l’emploi
Les flux d’entrée et de sortie sont importants, car, à chaque instant, il y a de
nombreuses créations et destructions d’emplois.
L’une des fonctions du marché du travail, dans les économies modernes, est
de permettre cette constante réallocation du travail entre les entreprises.

b. L’hétérogénéité de la population active


Les importants flux observés entre emploi, chômage et inactivité ne
concernent pas de la même façon toutes les catégories de travailleurs. Par
exemple, les flux de travailleurs sont plus importants chez les personnes mois
qualifiées et chez les plus jeunes.
Cette hétérogénéité des expériences sur le marché du travail s’explique
notamment par :
○ le cycle de vie, les jeunes allant d’un emploi à l’autre jusqu’à ce qu’ils
trouvent celui qui leur convient, qu’ils gardent
○ les différences de qualification et de formation entre les travailleurs

Les travailleurs non qualifiés, quel que soit leur âge, ont un taux de
chômage plus élevé que les travailleurs qualifiés.

Ces différences expliquent pourquoi les économistes du travail


considèrent souvent le marché du travail comme dual :
- marché du travail primaire → les emplois sont bons, les salaires élevés
et la rotation faible
- marché du travail secondaire → les emplois sont médiocres, les
salaires bas et la rotation élevée
• L’évolution du chômage
a. Le taux de chômage en Europe et aux US, en %

Le taux de chômage américain semble présenter une forte volatilité


conjoncturelle, en augmentant fortement et rapidement à chaque récession,
mais avec une tendance à revenir vers un niveau initial presque invariant.
→ Fluctuations propres à un processus stochastique stationnaire (il n’y a pas
de tendances à la hausse ni à la baisse).
Le taux de chômage est dit stochastique, car il fluctue avec les chocs qui
affectent l’économie.
À l’inverse, le taux de chômage de la zone euro semble suivre une tendance
haussière. Ses variations plus lisses, mais plus persistantes, que celles du
chômage américain. A chaque nouvelle récession, il semble atteindre un
nouveau plateau, dont il peut finir par s’éloigner, mais pas pour revenir vers
une valeur d’équilibre qui soit constante à long terme.
→ Processus stochastique avec une racine unitaire. C’est un processus non
stationnaire avec une composante permanente de type marche aléatoire.
Cette composante non stationnaire suggère que certains chocs ont des effets
permanents sur le taux de chômage européen.

b. Le chômage en Europe
Le chômage européen s’explique par des facteurs structurels et non
keynésiens. Beaucoup ont accepté l’idée d’une composante naturelle du
chômage, qui resterait par définition insensible aux politiques conjoncturelles.
Selon les monétaristes et les nouveaux classiques, le chômage reviendrait
mécaniquement à son niveau naturel, si bien que toute politique de relance
cherchant à réduire le chômage en deçà de son niveau naturel serait vaine, du
moins à moyen et long terme. Dans cette optique, seules des politiques
structurelles sont susceptibles de conduire à une baisse durable du chômage,
ce qui explique les appels répétés à ce que les pays européens accélèrent les
réformes.
Pour les (nouveaux) keynésiens, les politiques conjoncturelles ont néanmoins
un rôle important à jouer, ne serait-ce que pour éliminer la composante
conjoncturelle du chômage. En outre, certains suggèrent que la composante
naturelle du chômage ne serait pas totalement insensible aux évolutions du
taux de chômage courant en raison des effets d’hystérèse (ou d’hystérésis).
Autrement dit, si le taux de chômage reste durablement au-dessus de son
niveau naturel, c’est-à-dire si le taux de chômage conjoncturel reste
important, alors le chômage naturel est susceptible de s’aggraver (perte de
compétences, de motivation, etc.). Par conséquent, plus les autorités
publiques tardent à relancer l’activité pour éliminer le chômage conjoncturel,
plus ce dernier est susceptible de « s’enkyster » et de devenir structurel →
thèse développée par Blanchard et Summers (1986) pour expliquer le
chômage élevé en Europe dans les années 80

• La détermination des salaires et la relation WS


a. La détermination des salaires
Les salaires peuvent être déterminés de plusieurs façons :
-Négociations collectives entre les entreprises et les syndicats
-Négociations entre l’employeur et l’employé
-Employeur
La détermination des salaires se fait également différemment selon les pays.
Malgré les écarts entre les travailleurs et les pays, on peut concevoir une
théorie générale des salaires ! Il existe en effet des mécanismes communs à
tous les pays.

Le salaire nominal W dépend de trois facteurs :


-le niveau des prix anticipés, 𝑃𝑒
-le taux de chômage, 𝑢
-une variable composite, 𝑧, représentant tous les autres facteurs influant la
détermination des salaires

Le salaire nominal est proportionnel au niveau des prix anticipés : si les


travailleurs anticipent une hausse générale des prix, ils vont négocier un
meilleur salaire pour acheter plus de biens, …

Le niveau anticipé des prix


Les travailleurs ne se préoccupent pas du nombre d’euros qu’ils
reçoivent (salaire nominal) mais de la quantité de biens que leur salaire leur
permet d’acheter (salaire réel). Les entreprises s’intéressent aux salaires
qu’elles paient en termes de biens vendus.
Négociations salariales → salaires nominaux fixés pour plusieurs années →
anticipations des prix dans le futur.

Le taux de chômage
Les conditions du marché du travail influencent le pouvoir de
négociation des travailleurs.
Le pouvoir de négociation d’un travailleur dépend de 2 facteurs :
1) La difficulté qu’aurait l'entreprise à le remplacer s’'il quittait son
emploi.
2) La facilité avec laquelle il trouverait un nouvel emploi.
→Son pouvoir de négociation est plus faible lorsque l’entreprise peut le
remplacer facilement et lorsqu’il lui faut plus de temps pour retrouver un
emploi.
➔Le salaire nominal est une fonction positive du pouvoir de négociation des
travailleurs et donc une fonction négative du taux de chômage (si le taux de
chômage augmente, la probabilité de perdre son travail est élevée et celle de
trouver un autre emploi est faible, donc le pouvoir de négociation est faible).
Les autres facteurs
La variable composite z comprend tous les facteurs influençant la
détermination des salaires pour un niveau des prix anticipé et un taux de
chômage donnés.
La variable composite, par convention, est définie de telle sorte qu’une
hausse de z induit une hausse des salaires. Parmi
les autres facteurs, on peut citer deux exemples : -
L’assurance chômage (niveau des allocations de chômage)→ pression à la
hausse sur les salaires. -Le
taux de changement structurel de l’économie (= taux de renouvellement du
tissu économique : bcp d’activités sont créées et d’autres sont détruites)

Période de chgmt structurel → bcp d’emplois créés et détruits →


larges flux d’entrée et de sortie du chômage.

Pour un taux de chômage donné → + d’emplois offerts →


+ d’opportunités de trouver un travail → pouvoir de négociation +
élevé → pression à la hausse sur les salaires.

b. La relation WS (Wage-Setting relation)


Si l’on suppose que le salaire nominal est fonction du niveau courant des prix
𝑃, et non du niveau anticipé 𝑃𝑒 , l’équation caractérisant la détermination des
salaires devient :

Si z augmente, la courbe se déplace vers le haut et inversement.


• La détermination des prix et la relation PS
a. La détermination des prix
Les prix dépendent des coûts qui eux-mêmes dépendent de la fonction de
production (relation entre les facteurs utilisés pour produire et la quantité
produite).

Une telle fonction de production implique que produire une unité


supplémentaire a pour coût l’embauche d’un salarié supplémentaire, au
salaire W → coût marginal = W
Si le marché des biens était parfaitement concurrentiel, le prix d'une unité de
produit serait égal à son coût marginal (P = W) (à l’équilibre)
Cependant, nombreux sont les biens dont les marchés ne sont pas
(parfaitement) concurrentiels → P > Cm = W
Considérons alors que les entreprises fixent leur prix selon cette règle :
P = (1+m)xW
Où m est la marge du prix par rapport au coût (markup)

b. La relation PS (Price-Setting relation)

NB : le salaire induit ne dépend pas du taux de chômage


• Le taux de chômage structurel
a. Le taux de chômage structurel
Analysons maintenant quelles sont les conséquences de la détermination des
prix et des salaires sur le chômage.
Supposons pour ce faire que, lors de la détermination des salaires, le salaire
nominal soit fonction du niveau courant des prix P, et non du niveau anticipé
Pe :

Selon cette hypothèse, la détermination des prix et celle des salaires


caractérisent un taux de chômage d’équilibre.
L’équilibre sur le marché du travail implique que le salaire déterminé lors des
négociations salariales soit égal au salaire induit par la détermination des
prix :

Le taux de chômage d’équilibre 𝑢𝑛 est tel que le salaire réel déterminé par
la négociation salariale est égal au salaire réel induit par la détermination
des prix.
Le taux de chômage d’équilibre 𝑢𝑛 est appelé taux de chômage structurel.
(Appelé aussi chômage « structurel »).

La droite PS ne dépend pas du taux de chômage et WS est induit par les


négociations salariales.
Considérons une hausse des allocations de chômage (hausse de z)
Hausse de z → hausse du salaire fixé par la négociation, pour un taux de
chômage donné → déplacement vers le haut de la relation WS →
augmentation du taux de chômage (un → un’ et un’ > un)

Considérons un relâchement du droit de la concurrence → hausse de m


(et donc hausse des prix). → baisse du salaire induit par la détermination des
prix, pour un taux de chômage donné → déplacement vers le bas de la
relation PS.

Les autorités de la concurrence doivent s’assurer que les entreprises soient


dans une atmosphère concurrentielle saine. Elle veulent les comportements
anti-concurrentiels dans le but de protéger les consommateurs.
b. Du chômage à la production
On associe au taux de chômage structurel un niveau d’emploi d’équilibre
(également appelé « niveau d’emploi naturel »), correspondant au niveau
d’emploi qui prévaut lorsque le chômage est à son taux structurel.
Appelons 𝑈 le chômage, 𝑁 l’emploi et 𝐿 la population active. On a alors :

𝑈 𝐿−𝑁 𝑁
𝑢= = = 1 − 𝐿 ⇔𝑁 = 𝐿(1 − 𝑢)
𝐿 𝐿

Si le taux de chômage est structurel est 𝑢𝑛 , le niveau d’emploi d’équilibre


𝑁𝑛 est donné par :
𝑁𝑛 = 𝐿(1 − 𝑢𝑛 )

On peut alors associer au niveau d’emploi naturel un niveau de production


d’équilibre (aussi dit « production naturelle ») :
𝑌𝑛 = 𝑁𝑛

Le niveau de production d’équilibre satisfait l’équation suivante :


𝑌𝑛 1
𝐹 (1 − , 𝑧) =
𝐿 1+𝑚

Salaire réel induit par les Salaire réel induit


négociations salariales par la fixation des
prix

• Et maintenant ?
Nous venons d’étudier comment l’équilibre sur le marché du travail détermine un
taux de chômage structurel ou naturel, qui lui-même définit un niveau de production
d’équilibre.

Quid de nos conclusions du chapitre précédent selon lesquelles le niveau


de produit dépend de facteurs tels que la politique monétaire, la politique
budgétaire, le niveau de confiance des consommateurs, le niveau de
confiance des investisseurs, etc. soit autant de facteurs qui n’entrent pas
𝑌𝑛 1
dans l’équation 𝐹 (1 − , 𝑧) = 1+𝑚 et ne devraient donc pas déterminer
𝐿
le produit ?
La réponse à cette question est simple et renvoie à la différence entre le
court terme et le moyen terme !
○ Nous avons caractérisé 𝑢𝑛 et 𝑁𝑛 et 𝑌𝑛 en faisant 2 hypothèses →
équilibre sur le marché du travail et 𝑃 = 𝑃𝑒
○ Il n’y a pas de raison pour que la seconde hypothèse soit vraie à court
terme (le taux de chômage à CT peut être différente du chômage
structurel)
○ Mais il n’y a pas non plus de raison pour que les anticipations soient
systématiquement fausses (la production à CT peut être différente de la
production naturelle).

Le modèle AS/AD
Nous allons à présent saisir l’équilibre macroéconomique dans le cas général où les trois
marchés (des biens, de la monnaie et celui du travail) sont interdépendants. C’est-à-dire
lorsqu’ils sont simultanément à l’équilibre.
NB : on fait l’hypothèse que les prix sont flexibles !
Le modèle AS/AD repose sur deux grandes relations :
○ La relation d’offre globale (AS) → dérivée du marché du travail
○ La relation de demande globale (AD) → dérivée des marchés de la monnaie et des biens

• L’offre globale (AS)


L’équation d’offre globale décrit les effets de la production sur le niveau des prix. Elle
découle de l’équilibre sur le marché du travail.
● Reprenons la détermination des salaires et des prix qui a été abordée dans le
chapitre précédent :
𝑊 𝑃𝑒
𝑊𝑆: 𝑊 = 𝑃𝑒 𝐹(𝑢, 𝑧) <==> = F(u,z)
𝑃 𝑃
𝑊 1
𝑃𝑆: 𝑃 = (1 + 𝑚) ∗ 𝑊<==> =
𝑃 1+𝑚

En combinant ces deux relations (à l’équilibre) :

AS : 𝑃 = 𝑃𝑒 (1 + 𝑚)𝐹(𝑢, 𝑧)
𝑌
AS : 𝑃 = 𝑃𝑒 (1 + 𝑚)𝐹 (1 − 𝐿 , 𝑧)
○ Une hausse du niveau anticipé des prix entraîne une hausse équivalente du niveau
des prix.
○ Une hausse de la production entraîne une hausse du niveau des prix. Si 𝑌 ↗ → N ↗
→𝑢↘W↗→P↗
La relation d’offre globale est représentée par la courbe d’offre globale AS (AS =
Aggregate Supply).
Cette courbe d’offre globale AS présente deux caractéristiques :
○ Elle est croissante. Si 𝑌 ↗→ 𝑃 ↗ (pour une valeur donnée du niveau anticipé des
prix 𝑃𝑒 )
○ Elle passe par le point où 𝑌 = 𝑌𝑛 et 𝑃 = 𝑃𝑒 . Cela signifie que lorsque la production
est à son niveau d’équilibre 𝑌𝑛 , dit aussi « naturel », le niveau des prix est égal au
niveau anticipé : 𝑃 = 𝑃𝑒
Ces caractéristiques ont deux implications importantes :
1) Quand 𝑌 > 𝑌𝑛 , 𝑃 > 𝑃𝑒 .
Quand 𝑌 < 𝑌𝑛 , 𝑃 < 𝑃𝑒

2) Si 𝑃𝑒 ↗ → déplacement vers le haut de la courbe d’offre globale AS


Si 𝑃𝑒 ↘ → déplacement vers le bas de la courbe d’offre globale AS

• La demande globale
a. La relation de demande globale
Le modèle IS/LM nous a permis de caractériser l’équilibre macroéconomique dans le
cas particulier (extrême) où les prix sont fixes.
Partons d’une telle situation et considérons à présent une hausse du niveau des prix
de 𝑃 à 𝑃′ :
○ Pour une masse monétaire nominale, M, donnée, le stock réel de monnaie 𝑀⁄𝑃 ↘
si 𝑃 ↗
○ Déplacement de la courbe LM vers le haut : à revenu 𝑌 donné, le taux d’intérêt, 𝑖,
doit augmenter pour rétablir l’équilibre sur les marchés financiers
○ Si 𝑖 ↗ → 𝐶 ↘ et 𝐼 ↘ → Z ↘ → 𝑌 ↘
On peut donc dire que la hausse du niveau des prix entraine une baisse du produit
global.

▪ Cette relation inverse entre le niveau des prix et la production est appelée
relation de demande globale et cette relation est représentée par la courbe de
demande globale AD (Aggregate Demand)
b. La courbe de demande globale (AD)

Toute variable autre que le niveau des prix qui déplace soit la courbe IS soit la
courbe LM déplace également la courbe de demande globale AD.
○ expansion budgétaire (G ↗ et/ou T ↘)
Déplacement de la courbe IS vers le haut → déplacement de la courbe AD
vers le haut.
○ contraction ou consolidation budgétaire (G ↘ et/ou T ↗)
Déplacement de la courbe IS vers le bas → déplacement de la courbe AD vers
le bas.
○ expansion monétaire (M ↗)
Déplacement de la courbe LM vers le bas → déplacement de la courbe AD
vers le haut.
○ contraction monétaire (M ↘)
Déplacement de la courbe LM vers le haut → déplacement de la courbe AD
vers le bas.
c. La relation de demande globale
On représente la relation de demande globale de la façon suivante :

○ La production est une fonction croissante du stock réel de monnaie


○ La production est une fonction croissante des dépenses publiques
○ La production est une fonction décroissante des impôts

Pour une politique monétaire et budgétaire donnée (c’est-à-dire avec M, G et T


fixés), une hausse du niveau des prix 𝑃 entraîne une baisse du produit global

• La production d’équilibre à court terme et à moyen terme


a. L’équilibre dans le modèle AS/AD
Considérons maintenant les relations AS et AD ensemble :
𝑌
AS : 𝑃 = 𝑃𝑒 (1 + 𝑚)𝐹 (1 − 𝐿 , 𝑧)
𝑀
𝐴𝐷 : 𝑌 = 𝑌 ( , 𝐺, 𝑇)
𝑃
L’équilibre est donné par l’intersection des courbes d’offre globale et de demande
globale :

b. L’équilibre de court terme dans le modèle AS/AD


En général, le niveau d’équilibre de la production d’équilibre Y n’est pas égal à son
niveau naturel Yn.
Le niveau d’équilibre de la production dépend en effet de la position de la courbe
d’offre globale (c’est-à-dire de la valeur de (entre autres) 𝑃𝑒 ) et de la position de
la courbe de demande globale (c’est-à-dire des valeurs de M, G et T).
Sur le graphique ci-dessous, l’équilibre est tel que 𝑌 ∗ > 𝑌𝑛 ; l’économie tourne
au-dessus de son niveau naturel (le taux de chômage est inférieur à son niveau
structurel ou naturel)

Cela nous donne un premier résultat : à CT, il n’y a pas de raison pour que la
production globale soit égale à son niveau naturel. Mais que se passe-t-il à LT ?
Supposons que la production d’équilibre soit au-dessus de son niveau naturel. Si
l’économie est laissée à elle-même, c’est-à-dire, si la politique économique et
les autres variables exogènes restent constantes, la production va-t-elle
retourner à son niveau naturel ? Si oui, comment ?

c. La dynamique de la production globale et des prix


Pour étudier le mouvement de la production au cours du temps, il faut d’abord
spécifier comment les agents (et notamment ceux qui fixent les salaires) forment
leurs anticipations.
Jusqu’à présent, nous avons considéré le niveau anticipé des prix, 𝑃𝑒 , comme
donné. Mais 𝑃𝑒 est susceptible de changer au cours du temps : si le niveau des
prix de l’année passée s’est avéré différent du niveau qui avait été anticipé, les
agents vont en tenir compte dans la formation de leurs anticipations pour l’année
à venir.
Hypothèse : le niveau anticipé des prix pour l’année t est égal au niveau des prix
observés pour l’année t-1 :
𝑃𝑡𝑒 = 𝑃𝑡−1
Les relations d’offre et de demande globales deviennent :
𝑌𝑡
AS : 𝑃𝑡 = 𝑃𝑡−1 (1 + 𝑚)𝐹 (1 − , 𝑧)
𝐿
𝑀
𝐴𝐷 : 𝑌𝑡 = 𝑌 ( , 𝐺, 𝑇)
𝑃𝑡

Nous pouvons à présent étudier l’évolution de la production au cours du temps.


1. Année 𝒕 : 𝑌𝑡 > 𝑌𝑛 𝑒𝑡 𝑃𝑡 > 𝑃𝑡𝑒 = 𝑃𝑡−1 (point A)
2. Année 𝒕 + 𝟏 : 𝑷𝒆𝒕+𝟏 = 𝑷𝒕 déplacement de la courbe AS vers le haut
(cette courbe passe tjrs par le point auquel, si la production est égale à son
niveau naturel, le niveau des prix est égal au niveau anticipé) → AS’
 Yt+1 < Yt et Pt+1 > Pt (point B)
𝑒
En résumé : 𝑃𝑡 > 𝑃𝑡 = 𝑃𝑡−1 → 𝑃 ↑
𝑒
(𝑃𝑒𝑡+1 = 𝑃𝑡 > 𝑃𝑡−1 = 𝑃𝑡 ) →
𝑒

𝑊 ↑ → 𝑃 ↑ → 𝑀⁄𝑃 ↓ → 𝑖 ↓ → 𝐶 ↓ 𝑒𝑡 𝐼 ↓ → 𝑍 ↓ → 𝑌 ↓

Le niveau général des prix augmente donc les agents revoient leurs
anticipations à la hausse. Pe augmente → P augmente → AS se déplace vers le
haut mais elle doit tjrs passer par (Yn ; Pet+1 = Pe)
3. Après l’année t + 1 : tant que 𝑌𝑡 > 𝑌𝑛 𝑒𝑡 𝑃𝑡 > 𝑃𝑡𝑒 , le niveau des prix 𝑃
augmente et la courbe d’offre globale AS se déplace vers le haut (sous l’effet
des révisons à la hausse du niveau anticipé des prix) → l’économie se déplace
le long de la courbe AD, jusqu’à ce qu’elle atteigne finalement le point C où la
courbe d’offre globale est représentée par la courbe AS’’ et 𝑌 = 𝑌𝑛 .
d. La production d'équilibre à court terme et à moyen terme
À court terme, la production agrégée peut être au-dessus ou au-dessous de son
niveau naturel. Un changement dans l’une des variables, qui affecte soit l’offre
globale, soit la demande globale, entraîne une modification de la production et
des prix.
À moyen terme, cependant, la production revient finalement à son niveau
naturel. Cet ajustement se fait par les prix.
○ Quand la production est au-dessus de son niveau naturel, les prix augmentent,
ce qui baisse la demande et la production.
○ Quand la production est au-dessous de son niveau naturel, les prix baissent, ce
qui augmente la demande et la production.

On peut à présent utiliser le modèle AS/AD pour analyser les effets dynamiques
d’un changement dans la politique ou dans l’environnement économique. Nous
allons intéresser à trois changements :
-une opération d’open market, qui modifie la masse monétaire nominale 𝑀
-une baisse du déficit budgétaire
-une hausse du prix du pétrole

• Les effets d’une politique monétaire expansionniste


Une politique expansionniste monétaire n’a pas d’effet sur la production ni sur le taux
d’intérêt !
a. Que se passe-t-il en coulisse ?
Que se passe-t-il derrière ce processus d’ajustement ? Que se passe-t-il dans le
modèle IS/LM sous-jacent ?
L’équilibre initial est au point A : la production est à son niveau naturel et le taux
d’intérêt est 𝑖.
L’effet de court terme de l’expansion monétaire (𝑀 → 𝑀′) est le déplacement de
la courbe LM vers la droite vers LM’.
 Nouvel équilibre au point B avec un taux d’intérêt plus bas et une
production plus élevée (Yt > Yn)
Remarque : deux effets sont à l’œuvre derrière le déplacement de LM vers LM’ :
1) La hausse de la masse monétaire entraîne dans un premier temps un
déplacement de LM vers LM’’.
○ Sous l’hypothèse de prix rigides, l’économie se stabiliserait au point A’
2) Mais les prix augmentent avec la production, au fur et à mesure que
l’économie se déplace le long de la courbe d’offre globale
→ Déplacement de la courbe LM de LM’’ à LM’
Au fil du temps (après la 1e année), les prix continuent à augmenter, réduisant le
stock réel de monnaie et ramenant LM vers le haut (car l’offre de monnaie
diminue). L’économie se déplace ainsi le long de la courbe IS : le taux d’intérêt ↗
et la production ↘. La courbe LM rejoint alors son niveau initial. Finalement,
l’économie se stabilise au point C où 𝑌 = 𝑌𝑛 et 𝑖 est à son niveau initial.

b. La dynamique d’ajustement
Supposons que 𝑌 = 𝑌𝑛 avant le changement de la masse monétaire

Intersection entre l’offre globale et la demande globale au point A, où 𝑌 = 𝑌𝑛

Considérons maintenant une hausse de la masse monétaire (𝑀 → 𝑀′ > 𝑀)


𝑀
○ Selon l’équation de la demande globale 𝑌𝑡 = 𝑌 (𝑃 , 𝐺, 𝑇), une hausse de la masse
𝑡
monétaire entraîne une hausse de la demande et de la production (pour un niveau
de prix donné) → déplacement de la courbe AD vers le haut (AD’)
→ Nouvel équilibre avec une production et un niveau de prix plus élevés (point B)
Au fil du temps, l’ajustement (retour progressif de la production à son niveau
(naturel) va se faire par les prix.
○ Voyant les prix augmenter, les syndicats vont négocier des salaires nominaux
plus élevés, ce qui fait à nouveau monter les prix. Aussi longtemps que la
production est supérieure à son niveau naturel, la courbe d’offre se déplace vers
le haut. L’économie se déplace le long de la courbe de demande globale AD’. Ce
processus d’ajustement s’arrête quand la production est revenue à son niveau
naturel (point C). À moyen terme, la courbe d’offre globale est donnée par AS’’.

À moyen terme, l’économie est au point C : la production est au même niveau


qu’avant (𝑌 = 𝑌𝑛 ) mais les prix sont plus élevés.
Quelle est l’ampleur de la hausse des prix à moyen terme ?

○ Si la production revient à son niveau naturel, c’est que le stock réel de monnaie est
revenu à sa valeur initiale.
➔ Les prix ont augmenté dans les mêmes proportions que la masse monétaire
(𝑀⁄𝑃 inchangé à moyen terme).

c. La neutralité de la monnaie
Résumé de ce que nous venons d’apprendre sur les effets de la politique
monétaire :
● A court terme, une expansion monétaire entraîne une ↗ de la production, ainsi
qu’une ↗ du niveau des prix.
Remarque : La pente de courbe d’offre globale détermine la part du choc initial
répercutée sur la production, et celle répercutée sur les prix. Dans le chapitre
consacré au modèle IS/LM, nous supposions que la courbe d’offre globale était
plate, si bien qu’à court terme, le niveau des prix n’augmentait pas en réponse à
un choc monétaire. Cette hypothèse était une simplification mais, en pratique,
l’on constate que l’effet de court terme sur les prix est faible.
● Au fil du temps, les prix augmentent, et les effets du choc monétaire sur la
production et le taux d’intérêt disparaissent. A moyen terme, la hausse de la
masse monétaire se répercute totalement dans une hausse proportionnelle du
niveau des prix. Elle n’a aucun effet sur la production ni sur le taux d’intérêt. C’est
cette absence d’effet de moyen terme de la monnaie sur la production et le taux
d’intérêt qui fait généralement dire aux économistes que la monnaie est neutre à
moyen (long) terme.
Mais alors la neutralité de la monnaie est-elle une politique inutile ?

• Une réduction du déficit budgétaire


a. Que se passe-t-il en coulisse ?
Que se passe-t-il derrière ce processus d’ajustement ? Que se passe-t-il dans le
modèle IS/LM sous-jacent ?
L’équilibre initial est au point A : la production est à son niveau naturel et le taux
d’intérêt est 𝑖.
Quand le gouvernement réduit le déficit budgétaire, la courbe IS se déplace vers
le bas, vers IS’ (si le niveau des prix ne changeait pas, l’équilibre se déplacerait du
point A au point A’).
La diminution de la production entraînant une diminution des prix, le stock réel de
monnaie augmente, ce qui conduit à un déplacement de LM vers le bas, de LM à
LM’.
o Le premier effet de la réduction du déficit est donc de faire passer
l’économie du point A au point B où le niveau des prix, la production et le
taux d’intérêt sont plus faibles
NB : l’effet court terme sur l’investissement est ambigu
Au fil du temps, les prix continuent à baisser, augmentant le stock réel de
monnaie et déplaçant LM vers le bas. L’économie se déplace le long de la courbe
IS’ jusqu’à ce que la courbe LM atteigne LM’ : le taux d’intérêt ↘ et la production
↗. Au final, l’économie se stabilise au point C où 𝑌 = 𝑌𝑛 et 𝑖 est inférieur à son
niveau initial → nouvelle composition du produit 𝑌.
À moyen terme, la production reste inchangée mais le niveau général des prix
diminue (on passe de P1 à P3 et P3 < P1) et le taux d’intérêt baisse aussi.

b. La dynamique d’ajustement
Supposons que 𝑌 = 𝑌𝑛 avant le changement de politique budgétaire.

Intersection entre l’offre globale et la demande globale au point A où


𝑌 = 𝑌𝑛 .
Le gouvernement connait un déficit budgétaire et décide de l’éliminer en baissant
les dépenses publiques (𝐺 → 𝐺 ′ < 𝐺)
𝑀
○ Selon l’équation de la demande globale 𝑌𝑡 = 𝑌 (𝑃 , 𝐺, 𝑇), une baisse des
𝑡
dépenses publiques entraîne une baisse de la demande et de la production (pour
un niveau de prix donné) → déplacement de la courbe AD vers le bas (AD’)
➔ Nouvel équilibre avec une production et un niveau de prix plus faibles (point B)
➔ Le premier effet d’une réduction du déficit budgétaire est donc d’amorcer une
récession.
Au fil du temps, l’ajustement (retour progressif de la production à son niveau
naturel) va se faire par les prix.
○ Tant que la production est inférieure à son niveau naturel, la courbe d’offre
globale se déplace vers le bas. L’économie se déplace le long de la courbe AD’
jusqu’à ce que la courbe d’offre globale atteigne AS’’. L’économie est alors au
point C, et la récession initiale est terminée : la production est revenue à 𝑌𝑛 .

À moyen terme, l’économie est au point C : la production est au même niveau


qu’avant (𝑌 = 𝑌𝑛 ) mais les prix sont + faibles.
Tout comme une expansion monétaire, une réduction du déficit budgétaire
n’affecte pas la production de façon permanente. À moyen terme, la production
revient à son niveau naturel.
Mais il y a une différence importante entre les effets d’un changement de la
masse monétaire et les effets d’un changement dans le déficit. Au point C, tout
n’est pas comme avant : 𝑌 = 𝑌𝑛 mais le taux d’intérêt et les prix sont plus bas.
Pourquoi ? à cause de ce qu’il se passe en coulisse (? pas sûre)

c. Déficits budgétaires, production et investissement


Résumons ce que nous venons d’apprendre sur les effets de la d’une politique
budgétaire.
A court terme, une réduction du déficit budgétaire, si elle est réalisée seule,
entraîne une baisse de la production et peut éventuellement entraîner une baisse
de l’investissement.
Remarque : en principe, les effets négatifs sur la production à court terme
peuvent être évités si un bon policy-mix est utilisé, c’est-à-dire si la réduction du
déficit est accompagnée d’une expansion monétaire. En effet, si la banque
centrale réduit suffisamment les taux d’intérêt, elle peut compenser les effets
négatifs de la baisse des dépenses publiques sur la demande globale de produits !
À moyen terme, la production revient à son niveau naturel, et le taux d’intérêt est
plus bas qu’auparavant. A moyen terme également, la réduction des déficits
engendre une hausse de l’investissement.
Remarque : jusqu’à présent, nous n’avons pas pris en compte les effets de
l’investissement sur l’accumulation du capital, ni les effets du capital sur la
production. Il est néanmoins facile de voir comment nos conclusions seraient
modifiées si nous prenions en compte ces phénomènes : à moyen et long terme,
un déficit budgétaire plus faible entraîne un investissement plus fort, ce qui induit
un stock de capital plus élevé, et entraîne ainsi une hausse de la production.

L’analyse d’une politique de hausse de l’épargne privée serait équivalente à celle


d’une politique de contraction budgétaire

• Les effets de la modification du prix du pétrole


a. Volatilité du prix du pétrole
Le prix du pétrole a connu d’importantes fluctuations depuis quatre décennies
Quelles sont les effets macroéconomiques attendus d’une hausse du prix du
pétrole ?
b. Le modèle AS/AD et le prix du pétrole
Pour étudier les effets macroéconomiques de la hausse du prix du pétrole en
utilisant le modèle AS/AD, nous devons dans un premier temps résoudre le
problème suivant : le prix du pétrole n’apparaît ni dans la relation d’offre globale,
ni dans la relation de demande globale (Hypothèse : un seul facteur de
production, le travail).
Il y a deux solutions possibles :
1) Amender le modèle en vue d’intégrer explicitement les ressources de pétrole
dans l’analyse.
2) Utiliser un artifice → intégrer le prix du pétrole dans le markup 𝑚 (marge des
prix sur les salaires)
Hypothèse : la hausse du prix du pétrole correspond à une hausse de 𝑚

Remarque : la justification est immédiate : à salaires donnés, la


hausse du prix du pétrole entraîne une hausse des coûts de
production, qui contraint les firmes à augmenter leurs prix.
Nous pouvons à présent étudier les effets dynamiques d’une augmentation de la
marge des prix sur les salaires. Nous allons raisonner d’aval en amont, c’est-à-dire
que nous allons commencer par étudier ce qui se passe à moyen terme, puis nous
essaierons de comprendre quels sont les mécanismes dynamiques qui œuvrent à
cet ajustement.

c. Les effets sur le taux de chômage structurel


Hausse du prix du pétrole → quel effet sur le taux de chômage structurel ?
Reprenons la détermination des salaires et des prix abordée dans le chapitre
consacré au marché du travail :

Si u↗ → Y=N ↘
d. La dynamique d’ajustement
Supposons que 𝑌 = 𝑌𝑛 avant le changement du prix du pétrole.

Intersection entre l’offre globale et la demande globale au point A, où


𝑌 = 𝑌𝑛
Hausse du prix du pétrole → 𝑚 augmente → baisse du niveau « naturel » de
la production (𝑌𝑛 → 𝑌𝑛 ′ ).
Mais que se passe-t-il à court terme ? Comment l’économie passe-t-elle de
𝑌𝑛 à 𝑌𝑛 ′ ?
La relation d’offre globale est donnée par :
𝑌𝑡
AS : 𝑃𝑡 = 𝑃𝑡−1 (1 + 𝑚)𝐹 (1 − , 𝑧)
𝐿

○ une ↗ de la marge entraîne une ↗ du niveau des prix pour un niveau donné
de production → AS vers le haut (AS’)
Remarque : la courbe d’offre globale passe toujours par le point où la production
est à son niveau naturel et où les prix sont à leur niveau anticipé → on peut
déterminer précisément l’ampleur du déplacement de la courbe d’offre globale.
La demande peut être affectée par une hausse du prix du pétrole de différentes
manières :
- Le prix élevé du pétrole peut obliger les firmes à modifier leurs plan
d’investissement, c’est-à-dire à annuler certains projets et/ou à acheter des
équipements qui nécessitent moins d’énergie
- La hausse du prix du pétrole redistribue le revenu des consommateurs de
pétrole vers les producteurs de pétrole. Or les producteurs de pétrole ont
peut-être une propension marginale à épargner plus forte que les
consommateurs
- Etc.
Hypothèse : puisque certains effets déplacent la courbe de demande globale
vers la droite, et que d’autres la déplacent vers la gauche, nous allons simplifier
le problème en supposant que ces effets s’annulent et que la courbe de
demande globale n’est pas modifiée.
À court terme, l’économie passe donc du point A au point B : la hausse du prix
du pétrole conduit les firmes à augmenter leurs prix. La hausse des prix réduit la
demande et la production.
Remarque : Choc négatif sur la demande : 𝑌 ↘ et 𝑃 ↘ ; choc négatif sur l’offre :
𝑌 ↘ et 𝑃 ↗
Au fil du temps, l’ajustement (convergence de la production vers son – nouveau
– niveau naturel) va se faire par les prix. L’économie se déplace donc
progressivement du point B au point C.

À moyen terme, l’économie est au point C : 𝑌 = 𝑌𝑛 ′ et les prix sont plus élevés
qu’avant le choc pétrolier.
Le déplacement de l’offre globale (choc négatif sur l’offre) affecte donc la
production à court terme mais aussi à moyen terme.

NB : choc d’offre positif → ↘ du niveau général des prix → la production ↗ à


court terme et à moyen terme.
Choc d’offre négatif → ↗ du niveau général des prix → ↘ de la production
à court terme et à moyen terme → ↗ de u → ↘

e. Le court terme et le moyen terme


Un des résultats importants de ce chapitre est que les changements de
politique, et plus généralement les changements de l’environnement
économique (des changements dans la confiance des ménages aux
changements du prix du pétrole) ont généralement des effets différents à court
terme et à moyen terme.
Cette différence est la cause majeure des désaccords entre les
recommandations des économistes.
○ Certains économistes pensent que l’économie s’ajuste rapidement à son
équilibre de moyen terme, c’est pourquoi ils négligent les effets de court terme
des politiques ;
○ D’autres pensent que le mécanisme d’ajustement par lequel la production
rejoint son niveau d’équilibre est long, et prennent en compte essentiellement
les effets de court terme, préconisent une politique monétaire expansionniste ou
une hausse du déficit budgétaire pour sortir d’une récession, bien que la
monnaie soit neutre à moyen terme et que le déficit ait des effets pervers à
moyen (ou long) terme.
f. Chocs et mécanismes de propagation
L’économie est en permanence affectée par des chocs sur la demande globale,
l’offre globale, ou sur les deux. Ces chocs peuvent provenir :
- De changements dans la consommation venant d’une modification de la
confiance des ménages, de changements dans l’investissement, de
changements dans les choix de portefeuille, de changements dans la
productivité du travail, etc.
- De changements dans la politique – l’introduction d’un nouvel impôt, un
nouveau programme d’investissement dans les infrastructures, la décision
de la banque centrale de combattre l’inflation par une politique monétaire
stricte, etc.
Chaque choc a des effets dynamiques sur la production et toutes ses
composantes. Ces effets sont appelés mécanismes de propagation du choc.
Les mécanismes de propagation sont différents selon les divers chocs. Les effets
sur l’activité peuvent être plus importants au début, puis décroître au cours du
temps, voire disparaître. Certains chocs ont des effets même à long terme. C’est
le cas de tous les chocs qui ont un effet permanent sur l’offre globale (hausse du
prix du pétrole, etc.)
Les fluctuations de la production réelle de l’économie sont dues à l’apparition
constante de nouveaux chocs dont chacun à son propre mécanisme de
propagation.
De temps en temps, les chocs sont tellement mauvais ou se combinent tellement
mal qu’ils engendrent une récession.
Ce que l’on appelle les fluctuations économiques correspondent au résultat de ces
chocs et de leurs effets dynamiques sur la production.
Nous avons jusqu’à présent développé le modèle AS/AD en supposant que la
masse monétaire (nominale) était constante.
Remarque : nous avons étudié les effets d’un changement brutal de la
masse monétaire (expansion monétaire) mais nous n’avons pas autorisé
une croissance soutenue de la masse monétaire.
Une des conséquences de cette hypothèse est que le niveau des prix était
constant à moyen terme, c’est-à-dire qu’il ne pouvait pas y avoir d’inflation.
En réalité la banque centrale entretient une croissance plus ou moins soutenue de
la masse monétaire (nominale) afin d’accompagner la croissance de la production
(observée à long terme) et de remplir sa mission qui consiste à garantir la stabilité
des prix (inflation inférieure à 2% mais proche de 2%).

Partie 4 : L’économie dans le long terme


La croissance économique
Lorsque l’analyse économique s’inscrit dans une perspective de l’ordre de plusieurs
décennies, la croissance économique (= l’augmentation prolongée de la production par tête
au cours du temps) devient l’élément principal.

• La croissance dans les pays riches depuis 1950


1. L’importance de la croissance dans chacun des cinq pays dans l’augmentation du
niveau de vie de la population.
(La croissance de 1950 à 2014 a multiplié la production par habitant par 5,6 - en
moyenne)
2. Le taux de croissance a diminué depuis le milieu des années 1970
(La croissance moyenne est passée de 4,7% à 2%)
(Baisse des écarts de taux de croissance entre les pays)
3. Les niveaux de production dans les cinq pays ont convergé au cours du temps
(Les pays qui avaient une production plus faible ont connu un taux de croissance
plus élevé, réduisant ainsi l’écart qui les séparait des États-Unis)
Exemple : Japon vs Etats-Unis : 5,6 (1950) → 1,48 (2014)

a. Convergence des pays de l’OCDE


Il y a une convergence des PIB qui s’étend à l’ensemble des pays de l’OCDE
Relation négative (mais imparfaite) entre le niveau de production initial en 1950 et le
taux de croissance depuis 1950. Ce qui veut dire que les pays qui avaient un faible
niveau de production par habitant en 1950 ont généralement connu un taux de
croissance supérieur.
b. Comparaison du niveau de vie entre différents pays
Par exemple, comment comparer le niveau de vie (PIB/hab) entre l’Europe et
l’Inde ?

Il y a deux méthodes principales pour cela :


1) Méthode directe
On utilise le taux de change courant pour convertir le PIB par tête indien (en
roupies) en euros MAIS cette méthode ne suffit pas, car
a) Forte volatilité des taux de change courants à court terme qui sont
influencés par les transactions liées au commerce des B/S et par les
transactions liées à l’achat et à la vente d’actifs financiers.
b) En général, le taux de change courant à court terme ≠ parité de pouvoir
d’achat.

EP
Taux de change réel = ε = P∗
≠ 1 (connaitre le prix d’une devise en €)
Où E est le taux de change courant entre l’euro et la roupie (prix d’un euro en roupies), P le
niveau général des prix en Europe et P* le niveau général des prix en Inde.

2) Méthode de Parité de Pouvoir d’Achat


Cette méthode consiste à calculer un « taux de change » égalant les prix d’un
panier de biens commun entre deux pays lorsque ces prix sont exprimés dans
une même monnaie.
→ Utilisation d’un même système de prix pour mesurer la dépense d’un
consommateur moyen dans les 2 pays !

• Une approche plus vaste du temps et de l’espace


Les trois principaux faits que nous allons essayer d’expliquer sont :

1) l’importante augmentation du niveau de vie depuis 1950


2) la baisse de la croissance depuis le milieu des années 1970
3) la convergence de la production par habitant au sein des pays riches

a. Un aperçu sur deux millénaires


La croissance économique est un phénomène récent à l’échelle de l’humanité.
Elle date de la Révolution Industrielle dans les pays développés/riches
aujourd’hui.
b. Une comparaison entre les pays
Le PIB par habitant a convergé au sein des pays membres de l’OCDE au cours des
dernières décennies mais qu’en est-il pour les autres pays ? Les pays les plus
pauvres ont-ils un taux de croissance plus élevé ? Convergent-ils vers les États-
Unis, même s’ils en sont encore loin ?
→ Pas de relation claire entre le taux de croissance de la production et le niveau de
production en 1960
→ Au cours des 50-60 dernières années, la convergence n’a pas été la règle.
Le graphique précédent masque néanmoins des caractéristiques intéressantes,
qui apparaissent quand on rassemble les pays en ≠ groupes : les pays de l’OCDE,
les pays africains et les pays asiatiques.
• Comment analyser la croissance ?
Comment expliquer les faits présentés dans les sections précédentes ? Quels sont les
déterminants de la croissance économique ? Quel est le rôle de l’accumulation du
capital ? Quel est le rôle du progrès technique ?
Pour répondre à ces questions Modèle de Solow
a. La fonction de production
Le point de départ de toute théorie de la croissance est la fonction de
production.
Supposons que le processus de production utilise 2 inputs : le capital (K) et le
travail (N) :
𝑌 = 𝐹(𝐾, 𝑁)
La fonction de production F dépend de l’état de la technologie.

Quelles restrictions faut-il imposer à la fonction de production ?


1) Rendements d’échelle constants :
2𝑌 = 𝐹(2𝐾, 2𝑁) ➔ De manière plus générale 𝑥𝑌 = 𝐹(𝑥𝐾, 𝑥𝑁)
2) Rendements factoriels décroissants :
b. La fonction de production sous forme intensive
La fonction de production que nous avons décrite, grâce aux deux propriétés
énoncées, nous permet d’écrire une relation simple entre la production par
travailleur et le capital par travailleur. Pour obtenir cette relation, il suffit de
poser 𝑥 = 1⁄𝑁 :
𝑌 𝐾 𝑁 𝐾 𝐾
= 𝐹 ( , ) = 𝐹 ( , 1) = 𝑓 ( )
𝑁 𝑁 𝑁 𝑁 𝑁
Où 𝑌⁄𝑁 est la production par travailleur et 𝐾 ⁄𝑁 est le capital par travailleur.

c. L’origine de la croissance
Pourquoi la production par travailleur augmente au cours du temps ?
𝑌 𝐾 𝐾
L’équation 𝑁 = 𝐹 (𝑁 , 1) = 𝑓 (𝑁) donne un premier élément de réponse. En
𝑌
effet, 𝑁 augmente si :
𝐾
○ 𝑁 augmente → accumulation du capital
○ l’état de la technologie s’améliore → progrès technique

On peut donc considérer la croissance comme résultant (1) de l’accumulation


du capital et (2) du progrès technique, ces deux facteurs jouant des rôles très
différents dans le processus de croissance.
Epargne, accumulation du capital et production
Le modèle de Solow est le modèle qui explique la croissance et il se base sur 3 composantes :
la fonction de production agrégée, l’équation d’accumulation du capital et le concept de
l’épargne.

a. Production et capital
La relation entre production et capital par travailleur est donnée par :
𝑌 𝐾 𝐾
= 𝑓( ) ≡ 𝐹( ,1 )
𝑁 𝑁 𝑁
Deux hypothèses sont émises :
1) La population le taux de participation et le taux d’emploi sont constants.
→ L’emploi (𝑁) est constant
→ La production, la production par travailleur et la production par habitant
sont toutes proportionnelles
2) Absence de progrès technique
→ Pas de déplacement de la fonction de production au cours du temps
La relation entre production et capital par travailleur est donc décrite par :
𝑌𝑡 𝐾𝑡
= 𝑓( )
𝑁 𝑁
b. Production et investissement
Pour obtenir une relation entre production et investissement, nous faisons un
certain nombre d’hypothèses simplificatrices :
○ l’économie est fermée → 𝑋 = 𝑀 = 0
○ absence d’interventionnisme public → 𝐺 = 𝑇 = 0
A l’équilibre sur le marché des produits : 𝑆 = 𝐼
○ l’épargne privée est proportionnelle au revenu :
𝑆 = 𝑠𝑌
○ le taux d’épargne est exogène et compris entre 0 et 1 (0 ≤ 𝑠 ≤ 1)
Grâce à ces hypothèses, la relation entre production et investissement peut être
décrite par :
𝐼𝑡 = 𝑠𝑌𝑡
○ L’investissement est proportionnel à la production : plus la production est élevée, plus
l’investissement est important.

c. Investissement et accumulation du capital


Supposons que le capital soit mesuré au début de chaque année de sorte que 𝐾𝑡
mesure le capital disponible au cours de la période 𝑡. (K qui est à la disposition des
entreprises pour produire des biens et des services.
Supposons aussi qu’une fraction 𝛿 du capital installé se déprécie (𝛿𝐾𝑡 ) et doive
être remplacée. Il reste donc 𝐾𝑡 (1 − 𝛿) unités de capital pour produire à la
période suivante, auxquelles s’ajoutent les achats de nouvelles machines (𝐼𝑡 ),
l’investissement 𝐼𝑡 :
𝐾𝑡+1 = (1 − 𝛿)𝐾𝑡 + 𝐼𝑡 = 𝐾𝑡 − 𝛿𝐾𝑡 + 𝐼𝑡 = 𝐾𝑡 − 𝛿𝐾𝑡 + 𝑠𝑌𝑡
On peut maintenant combiner la relation entre production et investissement et
celle entre investissement et accumulation du capital afin d’obtenir la relation
entre production et accumulation du capital :
𝐾𝑡+1 𝐾𝑡 𝑌𝑡 𝐾𝑡 𝐾𝑡 𝐾𝑡
𝐾𝑡+1 − 𝐾𝑡 = 𝑠𝑌𝑡 − 𝛿𝐾𝑡 ⇒ − = 𝑠 − 𝛿 = 𝑠𝑓 ( ) − 𝛿
𝑁 𝑁 𝑁 𝑁 𝑁 𝑁

Variation du K/travailleurs
Entre t et t+1
d. Capital et production à l’état stationnaire
L’économie converge dans le long terme vers un équilibre stable.
L’état dans lequel ni la production ni le niveau de capital par travailleur ne varient
est appelé état stationnaire de l’économie.
𝐾∗
La valeur stationnaire du capital par travailleur ( 𝑁 ) est donnée par :
𝐾∗ 𝐾∗
𝑠𝑓 ( ) = 𝛿
𝑁 𝑁
𝐾 ∗
Où 𝑠𝑓 ( ) représente l’investissement par travailleurs
𝑁
La valeur stationnaire de la production par travailleur est alors donnée par la
fonction de production :
𝑌∗ 𝐾∗
= 𝑓( )
𝑁 𝑁
NB : à quelle condition le capital est-il constant au cours du temps ?
Quand l’investissement sera égal à la dépréciation du capital (le capital est
constant, car l’investissement compense la dépréciation).
Fonction épargne = fonction investissement
Rappel : I et Y sont proportionnels
Le stock de capital par travailleur va augmenter
Investissement concave → croissance nulle
L’économie converge vers le point stationnaire à cause de la loi des rendements
marginaux décroissants.

e. Le taux d’épargne et la production


Quels sont les effets du taux d’épargne sur la croissance de la production par
travailleur ?
1. Le taux d’épargne n’a pas d’effet de long terme sur la croissance de la
production par travailleur
2. Le taux d’épargne détermine le niveau de production par travailleur dans le long
terme.
𝑌1 𝑌0
𝑠1 > 𝑠0 ⇔ >
𝑁 𝑁

3. Une augmentation du taux d’épargne va entraîner une plus forte croissance


pendant un temps, mais pas indéfiniment.

Remarque : Nous avons obtenu ces résultats en supposant qu’il n’y avait pas de progrès
technique (pas d’amélioration de l’état de la technologie), et donc pas de croissance dans
le long terme. Mais ces résultats peuvent être généralisés directement à une économie
avec progrès technique.
K/N augmente jusqu’à l’état stationnaire. Ce dernier est influencé par le taux
d’épargne.

Conclusion de ce chapitre : l’accumulation du capital ne peut pas générer de


croissance durable. Pour avoir une croissance durable, il faut du progrès
technique !

Progrès technique et croissance


• Progrès technique et taux de croissance
Le progrès technique a plusieurs dimensions ; il peut permettre de :
○ produire de plus grandes quantités avec un même niveau de capital et de travail
○ fabriquer des produits de meilleure qualité
○ créer de nouveaux produits
○ produire une plus grande variété de biens
Si l’on estime la production comme un ensemble de services fournis par les biens
produits dans l’économie, alors on peut considérer que le progrès technique
augmente la production de ces services, pour un niveau de capital et de travail donné.
On peut alors définir l’état de la technologie (A) comme une variable qui nous dit
combien on peut produire pour un niveau donné de capital et de travail.
La fonction de production (étendue) devient alors :
On va toutefois utiliser une fonction plus restrictive, qui sera plus facile à manipuler et
qui rendra plus aisée l’étude des interactions entre production, capital et travail :
𝑌 = 𝐹(𝐾, 𝐴𝑁)
Où AN est la quantité de travail affectif
On considère que le facteur travail permet d’augmenter le nombre de travailleurs.
Selon cette fonction de production, le progrès technologique « agit » sur la
productivité du facteur travail (labor-augmenting technical progress).
À nouveau, il est raisonnable de supposer des rendements d’échelles constants :
𝑥𝑌 = 𝐹(𝑥𝐾, 𝑥𝐴𝑁)

On peut aussi supposer des rendements décroissants en chacun des deux facteurs, le
capital et le travail effectif.
On a raisonné jusqu’à présent en termes de production et de capital par travailleur.
Nous allons maintenant raisonner en termes de production et de capital par travailleur
effectif. La raison est la même : l’état stationnaire (équilibre de long terme) sera défini
comme un état dans lequel la production et le capital par travailleur effectif seront
constants
Pour obtenir une relation entre production et capital par travailleur productif, il suffit
de prendre 𝑥 égal à 1/𝐴𝑁 :
𝑌 𝐾
=𝐹( , 1)
𝐴𝑁 𝐴𝑁
𝐾 𝐾
Si l’on définit 𝑓 de telle sorte que 𝑓 (𝐴𝑁) = 𝐹 (𝐴𝑁 , 1) :

𝑌 𝐾
= 𝑓( )
𝐴𝑁 𝐴𝑁
Cette équation donne une relation entre le stock de capital par travailleur effectif
𝐾 𝑌
(𝐴𝑁) et la production par travailleur effectif (𝐴𝑁). Elle est concave en raison des
rendements factoriels décroissants.
Relation positive et concavité due aux rendements marginaux décroissants.

a. Les interactions entre production et capital


En reprenant les mêmes hypothèses qu’au chapitre précédent dédié à l’étude du
modèle de Solow sans progrès technique (l’investissement est égal à l’épargne, et
le taux d’épargne 𝑠 est constant), l’investissement est donné par :
𝐼 = 𝑆 = 𝑠𝑌
En divisant les deux membres de l’équation par 𝐴𝑁 :
𝐼 𝑌 𝐾
=𝑠 = 𝑠𝑓 ( )
𝐴𝑁 𝐴𝑁 𝐴𝑁

b. Capital et production à l’état stationnaire


L’économie converge dans le long terme vers son état stationnaire où la
production et le capital par travailleur effectif sont constants.
Quel est l’investissement nécessaire pour maintenir le stock de capital par
travailleur effectif constant ?
Hypothèses : -taux de progrès technique = 𝑔𝐴 > 0
-taux de croissance de la population = 𝑔𝑁 > 0

𝐼 = 𝛿𝐾 + (𝑔𝐴 + 𝑔𝑛 )𝐾
𝐼 = (𝛿 + 𝑔𝐴 + 𝑔𝑛 )𝐾

Où 𝐼 = 𝛿𝐾 = investissement nécessaire pour que le stock de capital reste inchangé.

En divisant les deux membres de l’équation par 𝐴𝑁 :


𝐼 𝐾
= (𝛿 + 𝑔𝐴 + 𝑔𝑛 )
𝐴𝑁 𝐴𝑁
Équilibre stationnaire → capital par travailleurs effectifs et production par
𝑲
travailleurs effectifs sont constants. Et K croit au même rythme que AN (dans 𝑨𝑵)
K croît au taux 𝒈𝑨 + 𝒈𝑵 Y croît au taux 𝒈𝑨 + 𝒈𝑵
N croît au taux 𝒈𝑵 N croît au taux 𝒈𝑵
K/N croît au taux 𝒈𝑨 Y/N croît au taux 𝒈𝑨
𝑰 𝑲
Si > = (𝜹 + 𝒈𝑨 + 𝒈𝒏 ) 𝑨𝑵 alors K/AN augmente jusqu’au moment où on atteint
𝑨𝑵
l’état stationnaire.
K/AN et Y/AN deviennent constants quand l’économie a atteint son point
stationnaire.

c. La dynamique du capital et de la production


𝐾 𝐾 𝑌 𝑌
=( ) → =( )
𝐴𝑁 𝐴𝑁 0 𝐴𝑁 𝐴𝑁 0
𝐾 𝐾 𝑌 𝑌 𝐾 𝐾 𝑌
=( ) →𝑠 = 𝑠 ( ) > (𝛿 + 𝑔𝐴 + 𝑔𝑛 ) ( ) → ↑ → ↑
𝐴𝑁 𝐴𝑁 0 𝐴𝑁 𝐴𝑁 0 𝐴𝑁 0 𝐴𝑁 𝐴𝑁

Le capital et la production par travailleur effectif augmentent jusqu’à ce que


l’investissement soit tout juste suffisant pour compenser la dépréciation et
l’augmentation du nombre de travailleurs effectifs
Dans le long terme, le capital par travailleur effectif et la production par travailleur
𝐾 ∗ 𝑌 ∗
effectif sont constants, respectivement aux niveaux (𝐴𝑁) et (𝐴𝑁)

d. Le sentier de croissance équilibrée


À l’état stationnaire, le niveau du capital par travailleur effectif( 𝐾 ⁄𝐴𝑁) est
constant (𝑔𝐾⁄𝐴𝑁 = 0) de même que le niveau de la production par travailleur effectif
(𝑌⁄𝐴𝑁) (𝑔𝑌⁄𝐴𝑁 = 0).
Comme dit avant, 𝑌 croît à un taux égal à 𝑔𝐴 + 𝑔𝑛 → La production ne peut pas
croître durablement à un taux supérieur à 𝑔𝐴 + 𝑔𝑛 .
(Les rendements factoriels sont décroissants et le taux d’épargne est borné entre 0 et 1)
et 𝑌/𝑁 croît à un taux égal à 𝑔𝐴 → le taux de croissance du revenu par habitant est
indépendant de l’épargne.
À l’état stationnaire, la production/travailleur progresse au même rythme que le progrès
technique.
On peut aussi appeler l’état stationnaire sentier de croissance équilibrée, puisque à cet
état, toutes les variables (l’output et les deux inputs que sont le capital et le travail
effectif) augmentent au même taux.

e. L’incidence du taux d’épargne


À l’état stationnaire, le taux de croissance de la production dépend uniquement du
taux de croissance de la population et du taux de progrès technique.
Pas d’effet d’une modification du taux d’épargne sur le taux de
croissance long terme.
Mais le taux d’épargne a une influence sur le niveau de production/travailleur
effectif à l’état stationnaire.
𝐾 𝐾 𝑌 𝑌
𝑠1 > 𝑠0 → ( ) > ( ) → ( ) > ( )
𝐴𝑁 1 𝐴𝑁 0 𝐴𝑁 1 𝐴𝑁 0

Une augmentation du taux d’épargne entraine temporairement une


augmentation de la croissance de l’économie (jusqu’au moment où l’économie
rejoint son nouvel état stationnaire).

𝐾
Si s ↗ → I se déplace vers le haut → (𝐴𝑁)↗
• Les déterminants du progrès technique
Le taux de croissance de la production (par travailleur) est déterminé à l’état
stationnaire par le taux de progrès technique Mais quels sont les déterminants du
progrès technique ?
La majorité des progrès techniques dans les économies modernes résultent de
résultats des activités de recherche et développement (R&D) des entreprises.
Celles-ci investissent dans des activités de R&D pour augmenter leurs profits !
Les facteurs qui influencent l’intensité des efforts de R&D des entreprises sont la
fécondité du processus de recherche et l’appropriabilité des résultats de recherche.

a. La fécondité du processus de recherche


La fécondité correspond à la manière dont les dépenses permettent d’obtenir des
résultats en termes de nouvelle idée et de nouveau produit : si la recherche est
très féconde (si les dépenses de R&D permettent de faire beaucoup de nouvelles
découvertes), alors, TACRE, l’entreprise aura plus d’incitations à engager des
dépenses de R&D.
Fécondité ↗ → dépenses de R&D ↗ → progrès technique ↗

La fécondité de recherche dépend succès des relations entre la recherche


fondamentale (la recherche de résultats et de principes généraux) et la recherche
appliquée (l’application des résultats de la recherche fondamentale à des usages
particuliers et au développement de nouveaux produits).

Le degré d’appropriabilité des résultats de recherche correspond à la mesure selon


laquelle l’entreprise est propriétaire de sa découverte. Si l’entreprise ne peut pas
s’approprier les profits résultant du développement de nouveaux produits, elle
n’engagera pas de dépenses de R&D.
Appropriabilité ↗ → dépenses de R&D ↗ → progrès technique ↗
Le plus important quand on parle d’appropriabilité est sans doute le degré de
protection des nouveaux produits qu’offre la loi. Sans protection légale, les profits
à tirer d’un nouveau produit seront faibles. C’est pourquoi les pays ont souvent
des lois sur la Propriété Intellectuelle (PI) et qu’ils délivrent des brevets mais la
définition du temps d'un brevet est difficile à déterminer et repose sur un combat
entre l'incitation et l'arrêt d'innovation.
Comment un gouvernement doit-il concevoir ses lois sur sa propriété
intellectuelle ? Arbitrage entre l’incitation à l’innovation et la diffusion des
nouvelles technologies.
Les pays les moins avancés technologiquement défendent moins bien le PI.

• Les faits empiriques de la croissance : accumulation du capital ou progrès


technique ?
Notre analyse théorique de la croissance a mis en avant deux principaux facteurs
explicatifs de la croissance économique :
- L’accumulation du capital
- Le progrès technique

Pour déterminer la cause d’une variation (par exemple d’une augmentation) de la


croissance dans un pays, il faut comparer les taux de croissance de la production par
travailleur au taux de progrès technique.
○ Si l’augmentation de la croissance est due à une augmentation du progrès
technique, la production par travailleur devrait croître à un taux égal au taux de
progrès technique.
○ Si elle est due à un niveau de capital supérieur, le taux de croissance de la
production par travailleur devrait être supérieur au taux de progrès technique.
• Le rôle des institutions
Nous ne sommes pas en mesure de répondre à des questions plus spécifiques, par
exemple, à propos des mesures que l’on peut prendre pour augmenter la croissance.
○ Les gouvernements dépensent-ils suffisamment en recherche fondamentale ?
○ Faut-il avoir une politique industrielle, c’est-à-dire une politique visant à
soutenir certains secteurs spécifiques de l’économie ?
○ Que peut-on attendre en termes de croissance d’une prolongation de la durée
des études d’un an ?
Pourquoi les pays pauvres, qui ont accès à la majeure partie du savoir technique
existant, n’adoptent (et n’adaptent) pas les technologies disponibles à l’étranger
(processus d’imitation) ? Serait-ce à cause de « mauvaises » institutions ? C’est en tout
cas ce que pensent la plupart des économistes.
Mais alors à quelles institutions ces économistes pensent-ils ? Au niveau général, la
protection des droits de propriété pourrait bien être la plus importante.

Les concurrents sont des incitants à l’innovation !

Il y a une relation positive entre le degré de protection des droits de propriété et


le niveau du PIB par habitant.

Les pays pauvres n’adoptent pas les bonnes institutions, car ce n’est pas si simple.
Elles sont difficiles à mettre en œuvre !

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