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Partie 1 : Introduction
La science macroéconomique
• Ce qu’étudient les macroéconomistes
Le but de la macroéconomie est d’accumuler des connaissances sur le
fonctionnement de l’économie, d’expliquer comment elle fonctionne et de formuler
et améliorer la politique économique.
C’est une science déterminante, puisque tous les agents économiques sont affectés
par les conditions économiques. C’est également pour cela que les problèmes
macroéconomiques jouent un rôle essentiel dans le débats politiques.
La macroéconomie est toutefois une science jeune et imparfaite, car la capacité des
macroéconomistes à prévoir l’évolution future des composantes économiques n’est
en rien exacte.
• Comment pensent les économistes
▪ L’économie dispose d’une série d’outils, comme tout autre science.
1. Les modèles économiques
Ils sont utilisés par les économistes pour comprendre l’économie et pour
expliquer les variables économiques. Ils synthétisent les relations entre
variables, ces dernières pouvant être scindées en deux catégories : les
variables exogènes (origines extérieures au modèle, il les prend donc telles
quelles) et les variables endogènes (que le modèle cherche à expliquer).
c. PIB réel
Pour résumer, les économistes considèrent qu’une inflation élevée influe sur
la distribution des revenus et crée à la fois des distorsions et de l’incertitude
f. Inflation et chômage
Il existe une relation entre l’inflation et la production globale ou le chômage
→ courbe de Philips
Attention : cette courbe varie dans le temps et selon les pays : elle n’est donc
pas mécanique.
g. Le long terme, le court terme et le moyen terme
La distinction des horizons temporels est importante, car elle peut fortement
influencer les résultats des analyses économiques et de ce fait, les réponses
apportées aux problèmes/questions économiques.
(hypothèse que les prix sont fixes !)
• L’offre de biens
a. La composition du PIB
. Consommation : B/S achetés par les ménages → Composante la +
importante du PIB.
• La demande de biens
a. La demande agrégée de biens
La demande totale de biens adressée à l’économie (Z) = C+I+G+X+M
En économie fermée la demande finale = C+I+G puisque X=M=0
Nous allons essayer de comprendre ce qui détermine cette demande totale.
b. La consommation
Elle dépend du revenu disponible par des ménages (YD=Y-T)
C = C(YD)
+
C = c 0 + c 1Y D
Où c0 est la consommation incompressible et c1, la propension marginale à
consommer (comprise entre 0 et 1). Cette équation montre le fait que la
fonction C est appelée équation de comportement, puisqu’elle reflète un
aspect du comportement (des ménages, …).
c. L’investissement
Il mesure les dépenses brutes des agents économiques résidents pour
accroître leur stock de capital (productif ou immobilier). Pour les entreprises,
il représente une dépense courante pour pouvoir bénéficier, en échange,
d’une capacité de production accrue dans le futur qui leur apporter des
profits.
Hypothèse : l’investissement, qui dépend en fait de nombreux facteurs, est
une variable exogène (I = I0)
d. Les dépenses gouvernementales
Elles représentent les variables de la politique budgétaire avec les impôts. G et
T seront considérées comme étant des variables exogènes car : 1) Le
gouvernement ne se comporte pas avec la même régularité que les
entreprises ou les ménages, ce qui rend problématique de postuler une
relation de « comportement » de l’Etat. 2) Le macroéconomiste ne peut pas à
la fois présupposer ce que va faire le gouvernement et vouloir ensuite en
déduire ce qu’il devrait faire. Il va donc laisser le gouvernement le choix de G
et T sans essayer d’expliquer ces variables et lui dire que s’il agit de telle ou
telle manière, ceci ou cela se produira.
e. La demande agrégée de biens
Z = c0+c1YD+I0+G0
Z = c0+c1(Y-T0) +I0+G0
La relation de demande globale dépend positivement du revenu
(primaire) puisque la consommation dépend positivement de cette
variable. Elle dépend négativement des impôts, puisque la
consommation dépend positivement du revenu disponible, et donc
négativement des impôts. Enfin, elle dépend positivement des dépenses
gouvernementales et de l’investissement.
• L’équilibre sur le marché des biens
b. Résolution graphique/géométrique
Hypothèse : il n’y a qu’un seul type de titre dans l’économie et donc qu’un seul type
de taux d’intérêt.
Les agents économiques peuvent détenir leur richesse financière sous forme de :
Monnaie : pas de rémunération (pas d’intérêts)
Titres : rémunération (intérêts)
Nous allons nous concentrer sur le rôle de la monnaie et de la banque centrale dans
la détermination du taux d’intérêt.
a. Le marché de la monnaie
Analyse de la demande de monnaie → théorie keynésienne de la préférence
pour la liquidité.
Analyse de l’offre de monnaie : rôle des banques commerciales et de la
banque centrale.
Utilisation de l’agrégat monétaire M1 (stock monétaire = pièces et billets en
circulation + dépôts à vue).
Étude du rôle de la monnaie sur la détermination des taux d’intérêts.
Ne pas oublier l’hypothèse de l’unicité du type de titre et donc du taux
d’intérêt.
b. Mesurer la monnaie
• La demande de monnaie
a. La théorie keynésienne de la préférence pour la liquidité
Théorie de la demande centrée sur l’importance du taux d’intérêt. Ce dernier
influence la demande de monnaie.
Pourquoi les agents économiques détiennent-ils de la monnaie ?
Motif de transaction
o Détention de la monnaie pour sa fonction de moyen d’échange
o La demande d’encaisses monétaires de transaction dépend :
𝑙3 = 𝑙3 (𝑟)
• L’offre de monnaie
a. Le stock monétaire
Le stock monétaire global de l’économie se compose des pièces et billets
(monnaie fiduciaire) en circulation et des dépôts à vue (monnaie scripturale).
Les pièces et les billets sont émis par la Banque Centrale.
La monnaie scripturale est constituée (si on utilise M1) des dépôts à vue
auprès des institutions financières monétaires (= banques commerciales)
Le passif d’une banque = les fonds déposés par les ménages les entreprises,
les administrations publiques (APU) = dépôts à vue = monnaie scripturale.
Les banques ne détiennent qu’un pourcentage des dépôts sous forme de
réserves et ça explique leur faculté de créer de la monnaie scripturale.
En recevant des dépôts et en prêtant aux entreprises et aux ménages, le
secteur bancaire crée de la monnaie scripturale.
e. Le multiplicateur monétaire
C’est le nombre qui multiplie l’accroissement initial de la quantité de monnaie
mise en circulation par la BC pour donner l’accroissement final de la quantité
de monnaie circulant dans l’économie.
Mais attention, les bénéficiaires des prêts consentis par les banques gardent
une partie de du produit de ces opérations sous la forme de monnaie
fiduciaire.
Cette propension des agents du secteur privé non financier (firmes, ménages,
etc.) à garder une partie de leur monnaie sous forme fiduciaire influence le
multiplicateur de la quantité de monnaie.
Où H est l’offre de monnaie de la Banque Centrale = monnaie fiduciaire émise par la
Banque Centrale.
La BCE fait varier la quantité de monnaie fiduciaire dans l’économie pour faire
varier l’offre de monnaie.
Le modèle IS/LM
Construction de la courbe IS : relation entre la production et le taux d’intérêt issue du marché
des biens.
Construction de la courbe LM : relation entre la production et le taux d’intérêt issue des
marchés financiers.
Objectif du modèle IS/LM : analyse conjointe des effets de la politique budgétaire et
monétaire sur le marché des biens et les marchés financiers
• La relation IS
a. La demande globale
La consommation
La consommation des ménages est le principal déterminant de la demande
globale et elle dépend : -du revenu disponible des ménages (𝑦𝐷 = 𝑌 − 𝑇) et
-du taux d’intérêt qui rémunère les actifs financier (𝑖)
L’investissement
Il mesure les dépenses brutes des agents économiques pour accroitre leur
stock de capital.
Pour les entreprises, l’investissement représente une dépense courante dont
la contrepartie est de pouvoir bénéficier (dans le futur) d’une capacité de
production accrue qui leur rapportera des profits additionnels.
L’investissement dépend donc : -du niveau des ventes courantes ou futures (si
une firme connait une augmentation des ventes, elle devra augmenter sa
production et donc elle peut avoir besoin de nouvelles machines).
-du taux d’intérêt (plus le taux d’intérêt est
élevé, moins on est tenté d’emprunter à la banque pour investir).
c. La courbe IS
d. Déplacements de la courbe IS
G et T sont les variables qui causent une modification de IS. Si G diminue ou si
T augmente, la courbe va se déplacer vers la gauche !
• La relation LM
a. La demande de monnaie
La demande nominale de monnaie, Md, dépend :
-positivement du revenu nominal PY
-négativement du taux d’intérêt i
b. L’offre de monnaie
c. L’équilibre sur le marché de la monnaie
Supposons que le revenu augmente pour atteindre une nouvelle valeur
𝑌′ > 𝑌 :
quel que soit le niveau du taux d’intérêt, cette hausse du revenu entraine une
hausse de la demande de monnaie. Il y a donc un déplacement vers le haut de
la courbe de demande de monnaie 𝑀𝑑 ⁄𝑃 et puis une hausse du taux
d’intérêt d’équilibre sur les marchés financiers.
Supposons maintenant que le revenu diminue pour atteindre une nouvelle
valeur 𝑌 ′′ < 𝑌 :
quel que soit le niveau du taux d’intérêt, cette baisse du revenu entraine une
baisse de la demande de monnaie. Il y a donc un déplacement vers le bas de
la courbe de demande de monnaie 𝑀𝑑 ⁄𝑃 et puis une baisse du taux d’intérêt
d’équilibre sur les marchés financiers.
d. La courbe LM (1)
e. Déplacements de la courbe LM (1)
C’est l’offre de monnaie qui fait se déplacer la courbe de LM vers le haut ou
vers le bas.
• Le modèle IS/LM
a. La politique budgétaire
La contraction budgétaire
Le gouvernement décide de réduire le déficit budgétaire en augmentant les
impôts et/ou en diminuant les dépenses publiques.
L’expansion budgétaire
Le gouvernement décide d’augmenter le déficit budgétaire en diminuant
les impôts et/ou en augmentant les dépenses publiques.
L’expansion budgétaire est utilisée lors de crises, de ralentissement de
l’économie, en cas de basse conjoncture, …
Comme G augmente et/ou T diminue, la courbe de IS de déplace vers le
haut. (A → B). A un taux d’intérêt donné, on assiste à une hausse de la
production et du revenu global (Y2 > Y1).
La hausse du revenu global fait augmenter la demande de monnaie, ce qui
induit une hausse du taux d’intérêt (à offre de monnaie inchangée).
Cette hausse du taux d’intérêt bride la consommation et l’investissement.
Il y aura donc un déplacement vers le bas de la courbe de demande Z et
une baisse de la production d’équilibre sur le marché des biens, ce qui va
causer le passage du point B au point C !
b. La politique monétaire
L’expansion monétaire
Les autorités monétaires (banque centrale) décident d'augmenter l'offre de
monnaie (quantité de monnaie en circulation dans l'économie) par une
opération d'open-market.
Lorsque l’inflation est trop basse, on augmente Y et on diminue i, ce qui va
provoquer une pression à la hausse des prix. La BCE mène une politique
d’expansion monétaire : en stimulant la demande de produits, les prix vont
augmenter.
La contraction monétaire
Les autorités monétaires (la banque centrale) décident de réduire l’offre de
monnaie (quantité de monnaie en circulation dans l’économie) par une
opération d’open-market.
Lorsque l’inflation est trop haute, on augmente le taux d’intérêt pour freiner
l’investissement, la consommation et donc, la demande globale de produit.
e. Le policy-mix Clinton-Greenspan
Politique budgétaire restrictive pour diminuer le déficit (en augmentant les
impôts et/ou en diminuant les dépenses publiques -diminution de Y-) et
politique monétaire expansionniste (qui va diminuer i et va augmenter la
production Y) pour contrer les effets négatifs sur la production qui vont
étouffer la reprise.
La politique budgétaire restrictive va faire en sorte que IS se déplace vers le
bas (B) et la politique monétaire expansionniste va faire en sorte que LM se
déplace également vers le bas (C).
Pour savoir ce qui se cache derrière le taux de chômage → étude des données
concernant les mouvements de travailleurs.
Ces études révèlent que dans les pays développés :
1) Les flux de travailleurs sortant de l’emploi et entrant dans l’emploi sont
importants
2) Les flux d’entrée et de sortie du chômage sont considérables par rapport
au nombre de chômeurs
3) Les flux d’entrée et de sortie de l’activité sont également élevés, et une
part importante d’entre eux sont issus de ou vont vers l’emploi
Les flux d’entrée et de sortie sont importants, car, à chaque instant, il y a de
nombreuses créations et destructions d’emplois.
L’une des fonctions du marché du travail, dans les économies modernes, est
de permettre cette constante réallocation du travail entre les entreprises.
Les travailleurs non qualifiés, quel que soit leur âge, ont un taux de
chômage plus élevé que les travailleurs qualifiés.
b. Le chômage en Europe
Le chômage européen s’explique par des facteurs structurels et non
keynésiens. Beaucoup ont accepté l’idée d’une composante naturelle du
chômage, qui resterait par définition insensible aux politiques conjoncturelles.
Selon les monétaristes et les nouveaux classiques, le chômage reviendrait
mécaniquement à son niveau naturel, si bien que toute politique de relance
cherchant à réduire le chômage en deçà de son niveau naturel serait vaine, du
moins à moyen et long terme. Dans cette optique, seules des politiques
structurelles sont susceptibles de conduire à une baisse durable du chômage,
ce qui explique les appels répétés à ce que les pays européens accélèrent les
réformes.
Pour les (nouveaux) keynésiens, les politiques conjoncturelles ont néanmoins
un rôle important à jouer, ne serait-ce que pour éliminer la composante
conjoncturelle du chômage. En outre, certains suggèrent que la composante
naturelle du chômage ne serait pas totalement insensible aux évolutions du
taux de chômage courant en raison des effets d’hystérèse (ou d’hystérésis).
Autrement dit, si le taux de chômage reste durablement au-dessus de son
niveau naturel, c’est-à-dire si le taux de chômage conjoncturel reste
important, alors le chômage naturel est susceptible de s’aggraver (perte de
compétences, de motivation, etc.). Par conséquent, plus les autorités
publiques tardent à relancer l’activité pour éliminer le chômage conjoncturel,
plus ce dernier est susceptible de « s’enkyster » et de devenir structurel →
thèse développée par Blanchard et Summers (1986) pour expliquer le
chômage élevé en Europe dans les années 80
Le taux de chômage
Les conditions du marché du travail influencent le pouvoir de
négociation des travailleurs.
Le pouvoir de négociation d’un travailleur dépend de 2 facteurs :
1) La difficulté qu’aurait l'entreprise à le remplacer s’'il quittait son
emploi.
2) La facilité avec laquelle il trouverait un nouvel emploi.
→Son pouvoir de négociation est plus faible lorsque l’entreprise peut le
remplacer facilement et lorsqu’il lui faut plus de temps pour retrouver un
emploi.
➔Le salaire nominal est une fonction positive du pouvoir de négociation des
travailleurs et donc une fonction négative du taux de chômage (si le taux de
chômage augmente, la probabilité de perdre son travail est élevée et celle de
trouver un autre emploi est faible, donc le pouvoir de négociation est faible).
Les autres facteurs
La variable composite z comprend tous les facteurs influençant la
détermination des salaires pour un niveau des prix anticipé et un taux de
chômage donnés.
La variable composite, par convention, est définie de telle sorte qu’une
hausse de z induit une hausse des salaires. Parmi
les autres facteurs, on peut citer deux exemples : -
L’assurance chômage (niveau des allocations de chômage)→ pression à la
hausse sur les salaires. -Le
taux de changement structurel de l’économie (= taux de renouvellement du
tissu économique : bcp d’activités sont créées et d’autres sont détruites)
Le taux de chômage d’équilibre 𝑢𝑛 est tel que le salaire réel déterminé par
la négociation salariale est égal au salaire réel induit par la détermination
des prix.
Le taux de chômage d’équilibre 𝑢𝑛 est appelé taux de chômage structurel.
(Appelé aussi chômage « structurel »).
𝑈 𝐿−𝑁 𝑁
𝑢= = = 1 − 𝐿 ⇔𝑁 = 𝐿(1 − 𝑢)
𝐿 𝐿
• Et maintenant ?
Nous venons d’étudier comment l’équilibre sur le marché du travail détermine un
taux de chômage structurel ou naturel, qui lui-même définit un niveau de production
d’équilibre.
Le modèle AS/AD
Nous allons à présent saisir l’équilibre macroéconomique dans le cas général où les trois
marchés (des biens, de la monnaie et celui du travail) sont interdépendants. C’est-à-dire
lorsqu’ils sont simultanément à l’équilibre.
NB : on fait l’hypothèse que les prix sont flexibles !
Le modèle AS/AD repose sur deux grandes relations :
○ La relation d’offre globale (AS) → dérivée du marché du travail
○ La relation de demande globale (AD) → dérivée des marchés de la monnaie et des biens
AS : 𝑃 = 𝑃𝑒 (1 + 𝑚)𝐹(𝑢, 𝑧)
𝑌
AS : 𝑃 = 𝑃𝑒 (1 + 𝑚)𝐹 (1 − 𝐿 , 𝑧)
○ Une hausse du niveau anticipé des prix entraîne une hausse équivalente du niveau
des prix.
○ Une hausse de la production entraîne une hausse du niveau des prix. Si 𝑌 ↗ → N ↗
→𝑢↘W↗→P↗
La relation d’offre globale est représentée par la courbe d’offre globale AS (AS =
Aggregate Supply).
Cette courbe d’offre globale AS présente deux caractéristiques :
○ Elle est croissante. Si 𝑌 ↗→ 𝑃 ↗ (pour une valeur donnée du niveau anticipé des
prix 𝑃𝑒 )
○ Elle passe par le point où 𝑌 = 𝑌𝑛 et 𝑃 = 𝑃𝑒 . Cela signifie que lorsque la production
est à son niveau d’équilibre 𝑌𝑛 , dit aussi « naturel », le niveau des prix est égal au
niveau anticipé : 𝑃 = 𝑃𝑒
Ces caractéristiques ont deux implications importantes :
1) Quand 𝑌 > 𝑌𝑛 , 𝑃 > 𝑃𝑒 .
Quand 𝑌 < 𝑌𝑛 , 𝑃 < 𝑃𝑒
• La demande globale
a. La relation de demande globale
Le modèle IS/LM nous a permis de caractériser l’équilibre macroéconomique dans le
cas particulier (extrême) où les prix sont fixes.
Partons d’une telle situation et considérons à présent une hausse du niveau des prix
de 𝑃 à 𝑃′ :
○ Pour une masse monétaire nominale, M, donnée, le stock réel de monnaie 𝑀⁄𝑃 ↘
si 𝑃 ↗
○ Déplacement de la courbe LM vers le haut : à revenu 𝑌 donné, le taux d’intérêt, 𝑖,
doit augmenter pour rétablir l’équilibre sur les marchés financiers
○ Si 𝑖 ↗ → 𝐶 ↘ et 𝐼 ↘ → Z ↘ → 𝑌 ↘
On peut donc dire que la hausse du niveau des prix entraine une baisse du produit
global.
▪ Cette relation inverse entre le niveau des prix et la production est appelée
relation de demande globale et cette relation est représentée par la courbe de
demande globale AD (Aggregate Demand)
b. La courbe de demande globale (AD)
Toute variable autre que le niveau des prix qui déplace soit la courbe IS soit la
courbe LM déplace également la courbe de demande globale AD.
○ expansion budgétaire (G ↗ et/ou T ↘)
Déplacement de la courbe IS vers le haut → déplacement de la courbe AD
vers le haut.
○ contraction ou consolidation budgétaire (G ↘ et/ou T ↗)
Déplacement de la courbe IS vers le bas → déplacement de la courbe AD vers
le bas.
○ expansion monétaire (M ↗)
Déplacement de la courbe LM vers le bas → déplacement de la courbe AD
vers le haut.
○ contraction monétaire (M ↘)
Déplacement de la courbe LM vers le haut → déplacement de la courbe AD
vers le bas.
c. La relation de demande globale
On représente la relation de demande globale de la façon suivante :
Cela nous donne un premier résultat : à CT, il n’y a pas de raison pour que la
production globale soit égale à son niveau naturel. Mais que se passe-t-il à LT ?
Supposons que la production d’équilibre soit au-dessus de son niveau naturel. Si
l’économie est laissée à elle-même, c’est-à-dire, si la politique économique et
les autres variables exogènes restent constantes, la production va-t-elle
retourner à son niveau naturel ? Si oui, comment ?
𝑊 ↑ → 𝑃 ↑ → 𝑀⁄𝑃 ↓ → 𝑖 ↓ → 𝐶 ↓ 𝑒𝑡 𝐼 ↓ → 𝑍 ↓ → 𝑌 ↓
Le niveau général des prix augmente donc les agents revoient leurs
anticipations à la hausse. Pe augmente → P augmente → AS se déplace vers le
haut mais elle doit tjrs passer par (Yn ; Pet+1 = Pe)
3. Après l’année t + 1 : tant que 𝑌𝑡 > 𝑌𝑛 𝑒𝑡 𝑃𝑡 > 𝑃𝑡𝑒 , le niveau des prix 𝑃
augmente et la courbe d’offre globale AS se déplace vers le haut (sous l’effet
des révisons à la hausse du niveau anticipé des prix) → l’économie se déplace
le long de la courbe AD, jusqu’à ce qu’elle atteigne finalement le point C où la
courbe d’offre globale est représentée par la courbe AS’’ et 𝑌 = 𝑌𝑛 .
d. La production d'équilibre à court terme et à moyen terme
À court terme, la production agrégée peut être au-dessus ou au-dessous de son
niveau naturel. Un changement dans l’une des variables, qui affecte soit l’offre
globale, soit la demande globale, entraîne une modification de la production et
des prix.
À moyen terme, cependant, la production revient finalement à son niveau
naturel. Cet ajustement se fait par les prix.
○ Quand la production est au-dessus de son niveau naturel, les prix augmentent,
ce qui baisse la demande et la production.
○ Quand la production est au-dessous de son niveau naturel, les prix baissent, ce
qui augmente la demande et la production.
On peut à présent utiliser le modèle AS/AD pour analyser les effets dynamiques
d’un changement dans la politique ou dans l’environnement économique. Nous
allons intéresser à trois changements :
-une opération d’open market, qui modifie la masse monétaire nominale 𝑀
-une baisse du déficit budgétaire
-une hausse du prix du pétrole
b. La dynamique d’ajustement
Supposons que 𝑌 = 𝑌𝑛 avant le changement de la masse monétaire
○ Si la production revient à son niveau naturel, c’est que le stock réel de monnaie est
revenu à sa valeur initiale.
➔ Les prix ont augmenté dans les mêmes proportions que la masse monétaire
(𝑀⁄𝑃 inchangé à moyen terme).
c. La neutralité de la monnaie
Résumé de ce que nous venons d’apprendre sur les effets de la politique
monétaire :
● A court terme, une expansion monétaire entraîne une ↗ de la production, ainsi
qu’une ↗ du niveau des prix.
Remarque : La pente de courbe d’offre globale détermine la part du choc initial
répercutée sur la production, et celle répercutée sur les prix. Dans le chapitre
consacré au modèle IS/LM, nous supposions que la courbe d’offre globale était
plate, si bien qu’à court terme, le niveau des prix n’augmentait pas en réponse à
un choc monétaire. Cette hypothèse était une simplification mais, en pratique,
l’on constate que l’effet de court terme sur les prix est faible.
● Au fil du temps, les prix augmentent, et les effets du choc monétaire sur la
production et le taux d’intérêt disparaissent. A moyen terme, la hausse de la
masse monétaire se répercute totalement dans une hausse proportionnelle du
niveau des prix. Elle n’a aucun effet sur la production ni sur le taux d’intérêt. C’est
cette absence d’effet de moyen terme de la monnaie sur la production et le taux
d’intérêt qui fait généralement dire aux économistes que la monnaie est neutre à
moyen (long) terme.
Mais alors la neutralité de la monnaie est-elle une politique inutile ?
b. La dynamique d’ajustement
Supposons que 𝑌 = 𝑌𝑛 avant le changement de politique budgétaire.
Si u↗ → Y=N ↘
d. La dynamique d’ajustement
Supposons que 𝑌 = 𝑌𝑛 avant le changement du prix du pétrole.
○ une ↗ de la marge entraîne une ↗ du niveau des prix pour un niveau donné
de production → AS vers le haut (AS’)
Remarque : la courbe d’offre globale passe toujours par le point où la production
est à son niveau naturel et où les prix sont à leur niveau anticipé → on peut
déterminer précisément l’ampleur du déplacement de la courbe d’offre globale.
La demande peut être affectée par une hausse du prix du pétrole de différentes
manières :
- Le prix élevé du pétrole peut obliger les firmes à modifier leurs plan
d’investissement, c’est-à-dire à annuler certains projets et/ou à acheter des
équipements qui nécessitent moins d’énergie
- La hausse du prix du pétrole redistribue le revenu des consommateurs de
pétrole vers les producteurs de pétrole. Or les producteurs de pétrole ont
peut-être une propension marginale à épargner plus forte que les
consommateurs
- Etc.
Hypothèse : puisque certains effets déplacent la courbe de demande globale
vers la droite, et que d’autres la déplacent vers la gauche, nous allons simplifier
le problème en supposant que ces effets s’annulent et que la courbe de
demande globale n’est pas modifiée.
À court terme, l’économie passe donc du point A au point B : la hausse du prix
du pétrole conduit les firmes à augmenter leurs prix. La hausse des prix réduit la
demande et la production.
Remarque : Choc négatif sur la demande : 𝑌 ↘ et 𝑃 ↘ ; choc négatif sur l’offre :
𝑌 ↘ et 𝑃 ↗
Au fil du temps, l’ajustement (convergence de la production vers son – nouveau
– niveau naturel) va se faire par les prix. L’économie se déplace donc
progressivement du point B au point C.
À moyen terme, l’économie est au point C : 𝑌 = 𝑌𝑛 ′ et les prix sont plus élevés
qu’avant le choc pétrolier.
Le déplacement de l’offre globale (choc négatif sur l’offre) affecte donc la
production à court terme mais aussi à moyen terme.
EP
Taux de change réel = ε = P∗
≠ 1 (connaitre le prix d’une devise en €)
Où E est le taux de change courant entre l’euro et la roupie (prix d’un euro en roupies), P le
niveau général des prix en Europe et P* le niveau général des prix en Inde.
c. L’origine de la croissance
Pourquoi la production par travailleur augmente au cours du temps ?
𝑌 𝐾 𝐾
L’équation 𝑁 = 𝐹 (𝑁 , 1) = 𝑓 (𝑁) donne un premier élément de réponse. En
𝑌
effet, 𝑁 augmente si :
𝐾
○ 𝑁 augmente → accumulation du capital
○ l’état de la technologie s’améliore → progrès technique
a. Production et capital
La relation entre production et capital par travailleur est donnée par :
𝑌 𝐾 𝐾
= 𝑓( ) ≡ 𝐹( ,1 )
𝑁 𝑁 𝑁
Deux hypothèses sont émises :
1) La population le taux de participation et le taux d’emploi sont constants.
→ L’emploi (𝑁) est constant
→ La production, la production par travailleur et la production par habitant
sont toutes proportionnelles
2) Absence de progrès technique
→ Pas de déplacement de la fonction de production au cours du temps
La relation entre production et capital par travailleur est donc décrite par :
𝑌𝑡 𝐾𝑡
= 𝑓( )
𝑁 𝑁
b. Production et investissement
Pour obtenir une relation entre production et investissement, nous faisons un
certain nombre d’hypothèses simplificatrices :
○ l’économie est fermée → 𝑋 = 𝑀 = 0
○ absence d’interventionnisme public → 𝐺 = 𝑇 = 0
A l’équilibre sur le marché des produits : 𝑆 = 𝐼
○ l’épargne privée est proportionnelle au revenu :
𝑆 = 𝑠𝑌
○ le taux d’épargne est exogène et compris entre 0 et 1 (0 ≤ 𝑠 ≤ 1)
Grâce à ces hypothèses, la relation entre production et investissement peut être
décrite par :
𝐼𝑡 = 𝑠𝑌𝑡
○ L’investissement est proportionnel à la production : plus la production est élevée, plus
l’investissement est important.
Variation du K/travailleurs
Entre t et t+1
d. Capital et production à l’état stationnaire
L’économie converge dans le long terme vers un équilibre stable.
L’état dans lequel ni la production ni le niveau de capital par travailleur ne varient
est appelé état stationnaire de l’économie.
𝐾∗
La valeur stationnaire du capital par travailleur ( 𝑁 ) est donnée par :
𝐾∗ 𝐾∗
𝑠𝑓 ( ) = 𝛿
𝑁 𝑁
𝐾 ∗
Où 𝑠𝑓 ( ) représente l’investissement par travailleurs
𝑁
La valeur stationnaire de la production par travailleur est alors donnée par la
fonction de production :
𝑌∗ 𝐾∗
= 𝑓( )
𝑁 𝑁
NB : à quelle condition le capital est-il constant au cours du temps ?
Quand l’investissement sera égal à la dépréciation du capital (le capital est
constant, car l’investissement compense la dépréciation).
Fonction épargne = fonction investissement
Rappel : I et Y sont proportionnels
Le stock de capital par travailleur va augmenter
Investissement concave → croissance nulle
L’économie converge vers le point stationnaire à cause de la loi des rendements
marginaux décroissants.
Remarque : Nous avons obtenu ces résultats en supposant qu’il n’y avait pas de progrès
technique (pas d’amélioration de l’état de la technologie), et donc pas de croissance dans
le long terme. Mais ces résultats peuvent être généralisés directement à une économie
avec progrès technique.
K/N augmente jusqu’à l’état stationnaire. Ce dernier est influencé par le taux
d’épargne.
On peut aussi supposer des rendements décroissants en chacun des deux facteurs, le
capital et le travail effectif.
On a raisonné jusqu’à présent en termes de production et de capital par travailleur.
Nous allons maintenant raisonner en termes de production et de capital par travailleur
effectif. La raison est la même : l’état stationnaire (équilibre de long terme) sera défini
comme un état dans lequel la production et le capital par travailleur effectif seront
constants
Pour obtenir une relation entre production et capital par travailleur productif, il suffit
de prendre 𝑥 égal à 1/𝐴𝑁 :
𝑌 𝐾
=𝐹( , 1)
𝐴𝑁 𝐴𝑁
𝐾 𝐾
Si l’on définit 𝑓 de telle sorte que 𝑓 (𝐴𝑁) = 𝐹 (𝐴𝑁 , 1) :
𝑌 𝐾
= 𝑓( )
𝐴𝑁 𝐴𝑁
Cette équation donne une relation entre le stock de capital par travailleur effectif
𝐾 𝑌
(𝐴𝑁) et la production par travailleur effectif (𝐴𝑁). Elle est concave en raison des
rendements factoriels décroissants.
Relation positive et concavité due aux rendements marginaux décroissants.
𝐼 = 𝛿𝐾 + (𝑔𝐴 + 𝑔𝑛 )𝐾
𝐼 = (𝛿 + 𝑔𝐴 + 𝑔𝑛 )𝐾
𝐾
Si s ↗ → I se déplace vers le haut → (𝐴𝑁)↗
• Les déterminants du progrès technique
Le taux de croissance de la production (par travailleur) est déterminé à l’état
stationnaire par le taux de progrès technique Mais quels sont les déterminants du
progrès technique ?
La majorité des progrès techniques dans les économies modernes résultent de
résultats des activités de recherche et développement (R&D) des entreprises.
Celles-ci investissent dans des activités de R&D pour augmenter leurs profits !
Les facteurs qui influencent l’intensité des efforts de R&D des entreprises sont la
fécondité du processus de recherche et l’appropriabilité des résultats de recherche.
Les pays pauvres n’adoptent pas les bonnes institutions, car ce n’est pas si simple.
Elles sont difficiles à mettre en œuvre !