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SOMMAIRE
BC : Banque Centrale
CL : Collectivités Locales
CT : Court terme
DH : Dirham
KPSS : Kwiatkowski-Philips-Schmidt-Shin
MENA : Middle East and North Africa (Moyen Orient et Afrique du Nord)
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 4
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Mrds : Milliards
MT : Moyen terme
PP : Philips Perron
UE : Union Européenne
Introduction générale
1
Haut-Commissariat au Plan « Les sources de la croissance économique au Maroc » Rapport, septembre 2005,
P : 5.
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2
Oualalou (F), « Stratégies et axes de la réforme budgétaire au Maroc » in Revue marocaine d’audit et
développement (REMA), série : réforme budgétaire et gouvernance financière au Maghreb, n° 25, édition
BOUREGREG, 2008, P : 18.
3
N. MRABEt, « Dette, déficit budgétaire et rôle de l’Etat au Maroc : Analyse Historique et empirique », Thèse
de Doctorat, Science Economiques, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, FSJES-Fès, 2007, P : 6.
4
Ibid, p : 8.
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Empirique
5
EL MAATAOUI (B), « La bonne gouvernance est-elle un facteur de développement économique ? », In Revue
marocaine d’audit et de développement, dossier : Gouvernance économique et régionale, N°31-32, 2011.
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I. Hypothèse du travail
Dans une première phase et afin de répondre aux questions d’ordre théorique, notre
méthode sera analytique à travers l’analyse des différents courants scientifique ayant
traité le déficit budgétaire et la croissance économique, et donc, on va se baser sur une
étude bibliographique matérialisée par la consultation des ouvrages et des travaux
relatifs à la problématique et les concepts clés du thème. Dans une seconde phase nous
avons vu utile de faire une analyse de l’état du déficit budgétaire et de vérifier la relation
de causalité entre le déficit budgétaire et la croissance économique au Maroc par la
méthode de modélisation VAR.
Pour répondre aux questions de recherche et atteindre les objectifs assignés, ce travail
s’organise en trois chapitres :
Introduction
Les apports Keynésiens de l’Etat providence ont été remise en cause par la crise des
deux chocs pétroliers qui ont permet à une résurgence libérale, avec les thèses de M.
Friedman. À partir de cette époque, s’affrontent en permanence sur la scène économique
les « néo-keynésiennes et les « néolibéralismes ».
6
Najib Mrabet, « Dette, déficit budgétaire et rôle de l’Etat au Maroc : Analyse Historique et Empirique ».
P :230. THESE pour l’obtention de Doctorat au FSJES Fès en 2007.
Le déficit budgétaire est la situation dans laquelle les recettes de l’État (hors
remboursement d’emprunt) sont inférieures à ses dépenses (hors emprunt) au cours
d’une année. C’est donc un solde négatif. Il se différencie du déficit public, car il
n’englobe pas le solde des recettes et des dépenses des autres administrations publiques
(collectivités territoriales et organismes de Sécurité sociale notamment).
Le budget, au sens strict, désigne l’ensemble des ressources et des dépenses de l’Etat
pour une année civile. Les ressources sont essentiellement constituées des recettes
fiscales et dans une moindre mesure des dons. Elles permettent de financer les dépenses
et de rendre donc effectives les grandes orientations de la politique économique. Le
déficit budgétaire résulte donc de l’insuffisance de l’ensemble des ressources pour
couvrir les dépenses publiques immédiates. Son existence se traduit par un besoin de
financement ou besoin de trésorerie.
7
Raymond. Muzellec « Finances publiques », Dalloz, 2002, P : 9.
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Selon Tanzi et Blejer, le solde budgétaire est caractérisé par trois facteurs essentiels :
Par ailleurs le déficit budgétaire se traduit par des emprunts nouveaux que l’État
doit contracter au cours de l’année. Si l’État doit emprunter pour se procurer des
liquidités nécessaires pour couvrir les emprunts antérieurs arrivés à échéance, on parle
alors d’effet « boule de neige ».
Le solde structurel ou le solde ajusté du cycle se définit comme étant le solde qui
serait constaté si le niveau de production était égal à son niveau potentiel. Il correspond
au solde budgétaire corrigé des effets du cycle économique, soit de la conjoncture, de
même que des mesures exceptionnelles et temporaires. L’utilité de la distinction entre la
composante structurelle et la composante conjoncturelle du solde budgétaire présente
l’avantage que le solde structurel, dans la mesure où il ne dépend pas des fluctuations
économiques, est l’indicateur de l’ajustement budgétaire réel opéré au niveau des
finances publiques.
La composante cyclique du solde budgétaire varie avec la position conjoncturelle de
l’économie dans le cycle économique. En effet, les recettes fiscales suivent le mouvement
du cycle de l’activité économique. Ce cycle est défini comme la différence entre le PIB
effectif et le PIB potentiel8, exprimée en points de pourcentage de ce dernier, ce qu’on
appelle communément écart de production ou output gap. Il apparaît que la notion de
solde structurel est fortement dépendante de celle de PIB potentiel ; ce dernier est
évalué selon des méthodes en partie conventionnelles.
8Le PIB potentiel désigne le niveau de production soutenable à long terme, eu égard aux facteurs de production
disponibles, sans entraîner une accélération de l’inflation, soit sans créer de tensions excessives sur les marchés des
biens et du travail.
Pour une présentation plus formelle du calcul du solde structurel, on note S le solde
budgétaire, R les recettes et D les dépenses. L’indice c renvoie aux valeurs
conjoncturelles et l’indice s aux valeurs structurelles. Y représente le PIB effectif, Y* le
PIB potentiel et (Y −Y*) / Y* = OG (l’output gap) ou l’écart de production.
Pour une recette fiscale donnée, réagissant sans retard à l’activité, son niveau
structurel est défini par :
9
Robert w.r. Price et Patrice Muller, « indicateurs budgétaires structurels de la politique budgétaire des
pays de l'OCDE et interprétation de l'orientation » p.60-63.
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interdire aux gouvernements de dépenser plus qu’ils ne gagnent. Aux États-Unis, cette
règle a été adoptée par de nombreux Etats.10 La plupart des économistes ne pensent à la
règle de l’équilibre budgétaire est cela pour trois raisons :
A- Stabilisation
B- le lissage fiscal
10
Gregory N. Mankiw, « Macroéconomie », Paris, Septembre, 2010, P : 604
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C- Redistribution intergénérationnelle
11
Gregory N. Mankiw, « Macroéconomie », Paris, Septembre, 2010, op, cit. P : 605
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MINT MOUHAMOUDOU. FATIMA tou, « analyse économique de la relation du déficit budgétaire et la
croissance économique : cas Mauritanie » 2014, p : 11 (mémoire de master) .
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Pour financer le déficit budgétaire, les pouvoirs publics disposent de trois moyens
de financement : L’impôt, l’emprunt et la création monétaire. Chaque modalité de
financement présente des limites. Ainsi selon les monétaristes le financement monétaire
est inflationniste et le financement par emprunt entraîne une hausse des taux d’intérêt
sur les marchés des capitaux. De plus les économistes de l’offre contestent le
financement par impôt car les taux élevés du prélèvement fiscal pénalisent le travail
productif et l’investissement.
L’apparition d’un déficit budgétaire, à partir du premier choc pétrolier a coïncidé
avec les changements dans la politique économique, qui a pour objectif de réduire les
tensions inflationnistes.
Actuellement il y a un débat qui concerne les problèmes posés par le financement
des déficits pour les politiques monétaire axées sur le contrôle des agrégats monétaires.
Ce débat est comme suit : à supposer que les banques centrales soient en mesure de
contenir les pressions à la hausse des taux d’intérêt, nées de la combinaison des objectifs
monétaires restrictifs et de budget expansionnistes, les politiques monétaires et
budgétaires peuvent, à priori viser respectivement à lutter contre l’inflation et soutenir
l’emploi. Cependant un déséquilibre persistant dans l’utilisation des deux instruments
peut avoir pour conséquence de réduire l’efficacité de financement du déficit.
En effet, les gains en termes de production et d’emploi résultant de la politique
budgétaire expansionniste peuvent se trouver annulés par la suite de la pression à la
hausse sur les taux d’intérêt. Et par conséquent l’orientation de la politique budgétaire
ne peut être durablement très différente de celle de la politique monétaire13.
13
Jean- Claude CHOURAQUI « déficit budgétaire croissance monétaire et éviction financières », in problèmes
économique N° 1903 du 19-12-1984 p : 3
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Le financement monétaire peut se faire soit par la banque centrale soit par les
banques commerciales.
Le trésor public peut se procurer des ressources en recourant aux avances de la
banque centrale c’est-à- dire à l’institut d’émission qui émet des billets de banque et les
remet au trésor moyennant une reconnaissance de la dette. Ce qui tend à augmenter la
masse monétaire et la base monétaire d’une manière simultanée.
Les théoriciens classiques jugeaient le recours à la planche à billet comme étant
dangereux car la hausse de la masse monétaire peut provoquer des tensions
inflationnistes.
Pour les théoriciens classiques modernes, les manipulations monétaires ne doivent
pas être considérées comme un moyen pour l’Etat de procurer des ressources, mais
plutôt un instrument d’intervention dans la vie économique.
Dans le cas d’un financement par les banques commerciales, les titres de la dette
publique vient augmenter le portefeuille des banques ou se substitue d’autres actifs.
Les banques et les intermédiaires financiers peuvent également souscrire des bons
de trésor. Mais il n y a pas de transmission des bons, il y a simplement inscription
comptable de l’opération dans un compte d’actif de la banque puisqu’il s’agit d’un prêt.
Les bons inscrits s’appellent ‘’ les bons en compte courant’’.
La planche d’effets publics, constitue une garantie de souscription pour le trésor :
une partie de l’accroissement des encours bancaire était automatiquement consacrée à
la souscription des bons.
Si les avoirs des banques autres que les titres publics demeurent inchangés, il y a
augmentation globale de leur bilan, ce qui veut dire que la masse monétaire s’accroît du
Le second moyen auquel le trésor public fait recourt pour financer le déficit, c’est
l’emprunt ou l’appel à l’épargne privée, soit sous forme de ventes des titres publics
(obligations), ou soit par la vente des bons sur le marché monétaire.
14
- Jean- Claude CHOURAQUI « déficit budgétaire croissance monétaire et éviction financières », in problèmes
économique N° 1903 du 19-12-1984 op, cit, P : 5.
15
- ici le trésor figure parmi ces unités en déficit.
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gestion de la dette publique flottante et consolidée pour les obligations, car il faut
introduire le taux d’intérêt supporté par les agents, et les charges de la gestion de la
dette dont l’amortissement peut être effectué sur le marché boursier par achat des
titres.
Les équilibres budgétaire et notamment les soldes du budget agissant sur les
équilibres du trésor, mais également mettent en cause la situation de la liquidité de
l’économie.
Pour assurer le financement du déficit budgétaire et des déséquilibres entre les
recettes et les dépenses publiques, le trésor émet des bons pour canaliser à son profit
une partie de l’épargne.
Au cours des années de déficit, l’Etat doit consentir provisoirement des hausses des
taux d’intérêt et à augmenter les conditions de liquidité des bons, de façon à les rendre
plus attractifs.
Les bons souscrit directement par les particuliers et par les entreprises sont appelés
‘’bons de trésor sur formule’’, parce que lors de la souscription, une formule imprimée
est remise au souscripteur. Ces bons sont constitués par des coupures dont le montant
varie selon les émissions.
Les bons à échéance fixe, ont une durée de 1 à 5 ans, où le souscripteur ne peut
retirer ses fonds jusqu’à la date d’échéance ; sauf à les faire escompter auprès de la
banque centrale pendant 3mois qui précédent l’échéance, quand ils sont souscrits par
des banques, ou intermédiaires financiers, les taux d’intérêt augmentent au fur et à
mesure que la date d’échéance s’éloigne.
Pour les classiques, l’Etat ne doit pas intervenir directement dans l’économie, mais
doit seulement veiller au fonctionnement concurrentiel des marchés.
La règle de l’équilibre entre les recettes et les dépenses s’inscrit dans la conception
classique du rôle de l’Etat. En effet, la foi dans les mécanismes du marché a amené la
théorie classique libérale à condamner toute immixtion de l’Etat dans l’activité
économique et à délimiter les fonctions qu’il doit remplir.
Au niveau des finances publiques, la conséquence directe de cette conception du rôle
de l’Etat est la nécessité d’avoir un budget à la fois neutre et équilibré.
16
Abdrrazak El HIRI , « Financement du déficit budgétaire : Eviction financière du Maroc » Mémoire D.E.S ,
Sciences Economiques, Université Sidi Mohamed Ben Abdelah, FSJES- Fès, P :10
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Considérer comme un mal nécessaire, les dépenses publiques doivent être adaptées
aux besoins des missions de l’Etat étant donné ‘’ le meilleur des plans financiers était de
dépenser le moins possible.18
Pour les classiques, l’Etat est considéré comme agent qui vit aux dépenses de
l’économie : il est plutôt consommateur que producteur de richesse. Ainsi, la part des
dépenses publiques dans le revenu national doit être raisonnable.
De ce fait, tout excès de dépenses était vu comme un gaspillage, et tout gaspillage de
l’Etat en matière de dépenses était refusé car, l’Etat est un ‘’mauvais chef de famille,
mauvais industriel, agriculteur et commerçant19. L’Etat devait dépenser le moins
possible sans autant oublier que l’impôt (principale source de financement des dépenses
publiques) doit être à la fois léger et neutre.
17
A.Smith, « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations », Flammarion, 1989.
18
J.B.Say, cité par L. Weber in Analyse économique des dépenses publiques, P.U.F., Paris, 1978, P : 31.
19
H. Traine cité par A. Euzéby et M.L. Heschtel in « finances publiques, une approche économique » Dunod.
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Si l’impôt permet de financer, il doit être, selon les classiques, le plus léger possible
pour ne pas perturber les mécanismes du marché car ‘’ le meilleur de tout impôt est le
dernier en importance20. Recommander par Un impôt léger, c’est ne pas sollicité ses
sacrifices des citoyens qui peuvent entraîner un détournement de fonds des utilisations
productives. Puisque l’Etat est considéré comme un pur consommateur, son budget doit
être alimenté avec prudence et sagesse. D’où la nécessité de son équilibre.
Dans les finances classiques, l’équilibre du budget de l’Etat est un principe qu’il faut
nécessairement respecter. Il découle directement de la nécessité de réduire les
dépenses et d’adapter les impôts à ces dernières.
En effet, dans la conception classique des finances publiques, si l’Etat doit effectuer
certaines dépenses dans le cadre des fonctions qui lui sont reconnues, il doit en
contrepartie trouver les moyens de les couvrir : les ressources financières du budget
doivent obligatoirement être égales à ses dépenses.
Si les économistes classiques ont posé comme règle la nécessité de réaliser
l’équilibre budgétaire, c’est parce que ce dernier est accepté par tous, signifie une
politique saine et garantit une neutralité vis-à-vis de l’activité économique.
Le rejet de l’équilibre budgétaire, qui est l’hypothèse la plus fréquente, repose sur un
certain nombre d’élément jugés nuisibles quant aux différentes modalités de son
financement :
Si le déficit budgétaire est financé par la création monétaire il peut
engendrer l’inflation car il y a accroissement des moyens de paiement sans qu’il
20 20
H. Traine cité par A. Euzéby et M.L. Heschtel in finances publiques, une approche économique, Dunod.
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21
J.B. SAY cité par D. Ricardo in « principe de l’économie politique et de l’impôt », Flammarion, 1997, p :263
22
La thèse d’équivalence entre impôt et emprunt, de D. Ricardo sera reprise par les économistes
contemporains en particulier par R.J.Barro.
23
Waline, et Laferrière « Science et législation financière », L.G.D.J., 1952, p :35
24
J.B.SAY, cité par D. Ricardo in « Principes de l’économie politique et de l’impôt », P : 263.
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Dans les finances publiques classiques, l’excédent budgétaire est aussi réprouvé car
il peut servir à couvrir certaines dépenses qui dépassent les domaines tracés à
l’intervention de l’Etat.
Le rejet de l’excédent budgétaire est justifié par le fait qu’il y a des prélèvements
obligatoires excessifs qui gênent les agents privés et entraînent la conservation (ou
thésaurisation) de fonds qui auraient mieux être utilisés par ces agents, autrement dit,
en réalisant un excédent budgétaire, l’Etat ne fait que dévier des fonds vers des
utilisations improductives et solliciter, des citoyens, un sacrifice non fondé.
Il résulte de ces développements que les économistes classiques étaient confiants
dans l’équilibre budgétaire. Selon eux ce dernier est justifier par le fait que :
L’activité de l’Etat est improductive ; seule est productive l’activité du secteur
privé. ainsi, en cas de déficit, l’Etat doit emprunter, ce qui représente un
empiétement sur l’activité économique.
L’Etat n’a pas intervenir pour réaliser l’équilibre économique. Ce dernier est
assuré par les mécanismes naturels du marché.
L’intérêt général est la somme des intérêts individuels. L’Etat n’a pas s’efforcé
pour réaliser l’intérêt collectif.
Le budget de l’Etat doit donc, suivre la conjoncture économique sans chercher à
l’influencer. Un bon budget, pour les classiques ‘’ celui qui frôle déficit en
dégageant un déficit symbolique’’25 .
L’exposé du principe de l’équilibre budgétaire, dans la théorie classique des
finances publiques, nous révèle qu’il y a aucune analyse économique des dépenses
publiques. Il s’agit de simple recommandation visant à tracer un cadre dans lequel
l’Etat doit accomplir ses fonctions.
Cependant la conception classique des finances publiques et notamment le
postulat de ‘’l’Etat Gendarme’’ et l’équilibre budgétaire a été remise en cause par la
crise de 1929, de plus le postulat d’autorégulation du marché n’est pas justifié dans
25
R. Muzellec « Notions essentielles de finances publiques » Paris, 1979, P : 1979
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Les pouvoirs publics peuvent, selon des modalités particulières, prendre en charge
certains travaux et établissement destinés à faciliter le commerce en général, ou
certaines de ses branches.
Les infrastructures routières, les ponts, les canaux, les ports, la fabrication de la
monnaie, la poste…., exigent des dépenses d’autant plus grandes que le développent
économique est avancé.
Les droits d’usage des équipements collectifs ne doivent pas être prélevés par des
particuliers, en effet, minimiser leurs efforts d’entretien tout en percevant les droits. De
même, l’Etat ne doit pas y voir une possibilité d’accroitre ses revenus car il chercherait à
augmenter les droits. Il convient donc que la gestion des équipements collectifs soit
décentralisée et assurée par une administration locale ou provinciale. Dans ce cas, on
peut envisager le paiement d’une taxe locale finançant les équipements collectifs (par
exemple l’éclairage public communal)26.
Keynes considérait l’Etat comme un agent économique qui peut jouer un rôle capital
pour atteindre le plein emploi tout en utilisant son budget.
‘’Nous tenons à faire ressortir l’opposition de nature existant entre nos argument et
conclusions et ceux de la théorie classique’’, c’est avec cette phase que J.M. Keynes a
introduit son ouvrage’’ Théorie Générale de l’Emploi de l’Intérêt et de la monnaie’’ 27 .
Dans cette théorie Keynes rejette le postulat classique d’une économie conçue comme
26
Lebergue.D, Jungensen Ph, « Le trésor et la politique financière », Montchétien, Pari, 1998.
27
J.M.Keynes « La Théorie Générale de l’Emploi de l’Intérêt et de la Monnaie » 1936 traduction de J. de
Largentaye
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système autorégulé par les ajustements des prix. Ainsi Keynes remplace l’économie de
l’offre par l’économie de la demande en introduisant la notion de la demande effective,
qui a substitué la loi de débouchée de Say pour qui l’offre crée sa propre demande.
Cette conception de ‘’l’Etat Gendarme’’ implique que le budget idéal est celui qui est
adapté aux fonctions que l’Etat doit nécessairement remplir, c’est celui qui doit se plier à
la conjoncture est suivre son évolution sans chercher à influencer, il s’ensuit que l’Etat
doit limiter au maximum ses dépenses et alléger le plus possible les impôts pour ne pas
perturber les mécanismes du marché.
La demande effective avancée par Keynes propose que dans une économie
monétaire de production, le marché ne s’autorégule pas. Ce sont les entrepreneurs qui
doivent anticiper le niveau de la demande et fixe un volume de production
correspondant à ce dernier en maximisant leur profit. C’est donc l’anticipation de la
demande par les entrepreneurs qui est déterminante dans le processus dynamique de
l’économie. De cela, Keynes tire deux remarques : d’une part, on ne peut a priori prédire
que l’économie sera en situation d’équilibre. Il en résulte que l’économie connaît le plus
souvent un déséquilibre ex ante. D’autres part, même si cet équilibre est atteint ex-post,
il n’est pas obligatoirement un équilibre de plein emploi.
Pour lui donc, une insuffisance de la demande effective débouchera sur une offre
insuffisante, ce qui implique des niveaux d’emploi et de revenu trop faibles.
L’insuffisance des dépenses réelles engendrera pour la période suivante, une
révision à la baisse des anticipations des entrepreneurs et ainsi de suite. Ce qui implique,
de façon automatique selon Keynes, un équilibre de sous-emploi, d’autant plus que les
anticipations en question, toujours selon Keynes28, n’était pas obligatoirement
rationnels. Une affirmation qui l’opposait à ces prédécesseurs néoclassique dans cette
environnement incertain, le calcule est réalisé mais sans avoir de fortes chances de
28
Keynes analysait différemment les anticipations à long terme et celles concernant le court terme : pour lui,
sur une longue période les anticipations demeurent à peu près stables, alors que les anticipations de courte
période pouvaient connaître des variations.
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couvrir les anticipations des autres agents. Par contre l’Etat chez Keynes est un agent
capable d’anticipation et dispose d’une vision économique à long terme. Grâce à cette
capacité il peut contribuer efficacement au retour à long terme. Grâce à cette capacité il
peut contribuer efficacement au retour du plein emploi et cela grâce à une multitude de
moyens et de mesure dont il dispose.
Afin d’expliquer la nature d’intervention de l’Etat que Keynes plaide, ce dernier écrit
« Ce n’est pas la propriété des moyens de production dont il importe que l’Etat se
charge. S’il est en mesure de déterminer le volume global des ressources consacrées à
l’augmentation de ces moyens et le taux de base de rémunération alloués à leurs
possesseurs, il aura accompli tout le nécessite »29 .
Les moyens d’intervention de l’Etat chez Keynes sont donc suivants :
- L’Etat étant en mesure de calculer l’efficacité marginale des capitaux avec des
vues plus lointaines et sur la base des intérêts sociaux de la communauté, il doit
prendre une responsabilité directe dans l’investissement ’’ L’Etat sera conduit à
exercer sur elle une influence directe par sa politique fiscale, par la détermination
du taux de l’intérêt, et peut être aussi par d’autres moyens ’’ 30 . Keynes préconise
donc une large socialisation de l’investissement et indirectement, par sa
politique des taux d’intérêt, l’Etat keynésiens peut également favoriser
l’émergence d’anticipation positive chez les entrepreneurs.
- Lorsque la baisse du taux d’intérêt ne parvient pas à modifier suffisamment les
anticipations des entrepreneurs il devient nécessaire pour l’Etat d’intervenir
directement par des dépenses nouvelles, en particulier sous forme
d’investissement, ce qui ramènerait l’équilibre à un niveau plus élevé de
demande et de production garantissant le plein emploi.
29
J.M Keynes « La Théorie Générale de l’Emploi de l’Intérêt et de la Monnaie » op. cit.p : 371
30
J.M Keynes « La Théorie Générale de l’Emploi de l’Intérêt et de la Monnaie » op. cit . p : 371
Nombreux sont les économistes qui défend l’intervention de l’Etat par un budget
déficitaire, afin de stimuler l’activité économique, Keynes est considéré comme le
fondateur d’une politique discrétionnaire où l’intervention de l’Etat par un budget
déficitaire peut jouer différents rôle. Pour Keynes, il peut stimuler la croissance et
l’emploi dans une économie en récession. Cette approche considère que la politique lie à
l’endettement publique à une influence importante sur l’économie dans une optique de
court terme ( Mankiw, 2003) .
31
J.M. keynes, « Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie », Chicoutimi, Québec, 1936.
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Dans cette approche les ménages n’envisagent pas forcément d’épargner. Cette
logique qui fonde l’analyse de la politique budgétaire sur des phénomènes de courte
période se base sur les points essentiels suivants :
Pour Keynes l’intervention de l’Etat est donc une nécessité pour réguler l’activité
économique. Sa politique doit s’appuyer sur la politique budgétaire et la politique des
revenus. Il faut, selon lui, que les revenus augmentent pour stimuler la consommation et
rendre leur optimisme aux entrepreneurs qui anticipent, pour les pousser à investir et à
embaucher. L’Etat peut aussi donner l’exemple en investissant dans les infrastructures,
une politique de grands travaux crée ainsi des emplois, ce qui augmente le niveau de la
consommation. Pour Keynes une politique monétaire de baisse des taux d’intérêt a peu
de chances d’aboutir, si elle se traduit par une augmentation de la préférence pour la
liquidité, si la rentabilité des investissements diminue plus que les taux d’intérêt ou
encore si la propension à consommer diminue elle aussi. Pour lui, l’efficacité de la
politique monétaire est douteuse, c’est pourquoi elle est secondaire et ne doit pas être
privilégiée.
Enfin, selon Keynes l’intervention de l’Etat est indispensable en cas de crise car c’est
à l’Etat de redonner confiance aux agents économiques en montrant l’exemple. Il doit
ainsi investir, même si ses ressources sont insuffisantes, en recourant au déficit public,
car l’investissement a un effet multiplicateur sur les revenus, ce qui lui permet, ex-post,
de résorber son déficit. De plus le soutien de la consommation permet de limiter les
effets de la crise en sapant la spirale à la baisse qui s’enclenche forcement. En cas de
crise il faut donc, selon Keynes augmenter la propension à consommer : ‘’ est bon
citoyen celui qui consomme’’.
Les post-keynésiens ont été amenés à privilégier l’action des soldes budgétaires
dans l’étude des processus de dépenses publiques. L’action de ces soldes sur les
variations du revenu d’équilibre et comptable à celle d’un investissement privé
additionnel, en sorte que le multiplicateur de dépense d’un type privilégié, du point de
vue des politiques financières de compensation des déséquilibres33.
Keynes a utilisé la notion de multiplicateur pour justifier les effets positifs d’une
politique de travaux publics sur le revenu et l’emploi. Mais avant de décrire le
32
A. EuZéby et M.L. Herschtel in « Finances publiques, une approche économique », P : 144.
33 ème
H. Sempé « budget et trésor » Ed Cujas 2 édition 1989.P : 210
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A- Hypothèses du multiplicateur
B- Mécanisme du multiplicateur
34
«Abderrazak EL HIRI, « Financement du déficit budgétaire, éviction financière au maroc ». 1999, P :21.
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
En économie fermée, la demande global (ou demande agrégée) dans l’économie est
la somme des dépenses de consommation privée, l’investissement et des dépenses
publiques35 :
-L’Etat perçoit des impôts (T) et effectue des dépenses en biens et services (G) ; T et
G sont considérés comme exogènes car ils ne sont pas affectés par les variations du
revenu.
Lorsque G > T, la différence est financée par le recours à l’emprunt auprès du public
(Bons du Trésor, titres diverses) ou des banques et/ ou le recours à la création
monétaire.
Y =C+I
I = S
Y=C+S
35
P. Abécassis et autres « le rôle de l’Etat dans la vie économique et sociale »Ed Ellipses Marketing 1997 P : 14.
36
Pour une présentation sur l’intégration de l’Etat dans le modèle simplifier, voir en particulier.
-E. Alphandéry, cour d’analyse macro-économie, Economica, 1976.
-P.A. Muet, « Théories et modèles de la macro-économie », Economica, 1984.
En prend en considération les dépenses publiques (G) et les impôts (T), on aura :
Y =C+I +G
I+G= S+T
Y=C+S +T
Il apparait que les dépenses publiques constituent une injection dans le circuit
économique (à côté des dépenses de consommations et d’investissements, tandis que les
impôts représentent une fuite à côté de l’épargne.
On a donc
Yd = Y – T
Y=C+I+G
Y = C0 + (Y-T) + I + G
∆Y = 1/ 1-c ∆G
Ainsi, une augmentation des dépenses publiques (∆G) ‘’ financées par l’emprunt, la
création de la monnaie ou simultanément par les deux procédés’’37 entraîne une
augmentation plus que proportionnelle du revenu national. Cette augmentation dépend
de la valeur du multiplicateur. Mais, pour avoir un tel résultat, il est nécessaire que les
impôts n’augmentent pas, car ils affectent le revenu disponible des agents privés.
Il en ressort que, lorsqu’elles sont causées par un déficit budgétaire, les dépenses
publiques exercent un effet multiplicateur important.
37
H . Sempé, « budget et trésor,Economie et politiquefinancière », op.,p : 359.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 38
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
La réduction des impôts exerce un effet expansionniste sur le revenu national. Elle
permet de stabiliser la conjoncture déflationniste car elle entraîne un supplément de
revenu.
On peut conclure que la politique de diminution des impôts (sans réduction des
dépenses publiques) et la politique d’augmentation des dépenses publiques (sans
accroissement des impôts) débouchent sur un déficit budgétaire qui exerce un effet de
multiplication (expansion) sur le revenu national. Mais, l’effet du multiplicateur
(accroissement du revenu national) est plus grand lorsque le déficit budgétaire résulte
d’une augmentation des dépenses publiques plutôt que d’une réduction des impôts,
puisque la valeur du multiplicateur simple (1/1-c) est supérieure à celle du
multiplicateur fiscal (-c/1-c).
38
Ibid.,P.365.
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Il s’ensuit que les dépenses publiques ont un effet direct sur le revenu national alors
que la diminution des impôts ne fait qu’augmenter le revenu disponible.
En effet, l’augmentation des achats publics (dépenses publiques) se traduit par une
augmentation des commandes aux entreprisses ; d’où, l’augmentation de la production
et des revenus alors que la diminution des impôts ne provoque qu’une augmentation du
revenu disponible dont une partie est épargnée.
Mais il reste que la lutte contre la dépression passe par la réalisation d’un déficit
budgétaire (augmentation des dépenses publiques et /ou réduction des impôts)
susceptible de provoquer un effet de multiplication sur le revenu national.
Faisons remarquer, enfin, que dans les économies modernes ouvertes sur
l’extérieur :
Soit :
Sachant qu’il a une progression identique des dépenses publiques et des impôts
(∆G = ∆T), l’effet global sur le revenu de l’augmentation des dépenses publiques et
des impôts est le suivant :
∆Y = ∆G (1-c/1-c) = ∆G
Donc ∆Y = ∆G
Cette conclusion est importante dans la mesure où elle remet en cause la conception
des adeptes de l’orthodoxie budgétaire selon laquelle un budget équilibré est
nécessairement neutre vis-à-vis de l’activité économique.
Par le moyen du budget, l’Etat peut agir sur l’activité économique. Et c’est grâce à
son budget que l’Etat va voir ses fonctions s’élargir.
39
H. Sempé, « Budget et trésor, économie et politique financière », op . cit.,P :377 .
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 41
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Yd = Y- T le revenu disponible
T = T0 + tY , t est entre 0 est 1, c’est la sensibilité du système fiscal : les impôts directs
évoluent en fonction de l’assiette Y et de la propension marginale à taxer le revenu
I =I0
1
𝑌= [ 𝑐0 − 𝑐𝑇 + 𝐺0]
1−𝑐(1−𝑡)
∆Y 1
=
∆G 1−c(1−t)
∆Y −c
=
∆T 1−c(1−t)
Dans une économie ouverte le multiplicateur va introduit les effets des exportations
(X) et des importations (M) en effet :
Y = C +I + G + X – M
M = M0 + mY
∆Y 1
=
∆𝐺 1−c(1−t)+m
∆Y −𝑐
=
∆𝑇 1−𝑐(1−𝑡)+𝑚
Les conditions qui rendent les multiplicateurs efficaces varient de l’économie fermée
à l’économie ouverte, ces conditions seront l’objet de la section suivante.
Dans sa ‘’théorie Générale’’40, Keynes souligne qu’une économie peut bien se trouver
dans une situation d’équilibre de sous-emploi. Pour y remédier, il propose d’agir sur les
éléments de la demande effective (la consommation des ménages et l’investissement
des entreprises).
Mais, tout en montrant qu’il est difficile d’influencer la consommation des ménages
(qui est relativement stable), et l’investissement des entreprises (qui dépend de deux
facteurs qui sont l’efficacité marginale du capital et le taux d’intérêt), Keynes précise que
le seul moyen d’augmenter la demande effective est d’agir par le biais de la politique en
augmentant les dépenses publiques (c’est-à-dire la demande de l’Etat).
40
O. J. Blanchard « Current and Anticipated Deficit, Interst Rates and Economic Activity » European Economic
Review, juin pp. 7-27.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 43
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
visé, à travers l’accroissement des dépenses publiques, est de réaliser une croissance
économique la plus équilibrée possible avec les moins de chômage, d’inflation et de
déficit extérieur.
Par ailleurs durant les dernières décennies, le degré d’ouverture des économies n’a
cessé d’augmenter aussi bien concernant les transactions courantes (échanges des biens
et services) que pour les transactions financières.
L’extension du modèle IS-LM à une économie ouverte sur l’extérieure est rattachée
aux deux économistes Mundell et Flemming. Ils ont un modèle macroéconomique simple
qui tient compte de l’extérieur en supposant que les prix sont fixes. L’atout majeur de ce
modèle est qu’il permet de mettre en exergue l’incidence de l’extérieur sur une
économie nationale et les principaux instruments de la politique économique42.
41
Abderrazak EL HIRI, « Politique monétaire ou politique budgétaire : étude empirique de leur efficacité
relative au Maroc ». p : 88.
42
Abderrazak EL HIRI, « Politique monétaire ou politique budgétaire : étude empirique de leur efficacité
relative au Maroc ».p :140
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 44
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Effet
multiplicateur sur Hausse Hausse Baisse
Politique Y de L1 de i de I
-un multiplicateur élevé (et donc une forte propension à consommer et une faible
propension à importer) ;
-une faible élasticité de l’investissement au taux d’intérêt (pour que I soit peut
déprimer par l’élévation du taux d’intérêt) ;
Les conditions d’efficacité sont les mêmes, que la politique soit expansionniste ou
restrictive43.
Durant les dernières décennies, le degré d’ouverture des économies n’a cessé
d’augmenter, aussi bien concernant les échanges commerciaux que les mouvements des
capitaux. Cette ouverture a des effets visibles sur la conduite de la politique économique
en général et sur celle de la politique budgétaire en particulier.
L’élargissement du modèle IS-LM à une économie ouverte sur l’extérieur est liée aux
deux économistes Mundell et Flemming. Il s’agit d’un modèle qui décrit le cas d’une
économie ouverte à un seul bien, avec des prix et des salaires qui restent rigides à court
terme ; quant aux mouvements des capitaux entre pays, ils répondent aux écarts de taux
d’intérêts.
Nous allons revenir dans le détail sur les enseignements du célèbre modèle de
Mundell-Flemming concernant l’efficacité de la politique budgétaire, selon le régime de
change et selon le degré de mobilité des capitaux et tous cela dans le cas d’une économie
ouverte44.
43 ème
Jacques Généreux, « Economie politique 3. Macroéconomie » 3 édition, p :80-81
44
AMIROU Rachid, « Politique budgétaire, dynamique de la croissance économique et soutenabilité de la dette
publique au Maroc », P : 48-49. Mémoire de master, 2014.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 46
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Les échanges fixes est un système de change dans lequel les pays qui ont passé un
accord pour maintenir des parités stables entre leurs monnaies ont l’obligation
d’intervenir sur le marché des changes pour défendre la parité de leur monnaie45.
Il y a d’un côté, augmentation du taux d’intérêt et donc une dose d’éviction, de l’autre
l’accroissement des importations, soit un déficit commercial et corrélativement, une
faible hausse du revenu national. Le déficit commercial a pour conséquence une
diminution des réserves de changes c’est-à-dire un rétrécissement de l’offre de monnaie
une hausse du taux d’intérêt et un nouvel effet d’éviction dû à l’extérieur. Finalement, le
multiplicateur des dépenses publiques sera assez faible en raison de l’absence de
mobilité des capitaux46.
45
J-Y. Capul et O. Garnier, « Dictionnaire d’économie et de sciences sociales ». P : 39.
46
A. EL HIRI, politique monétaire ou politique budgétaire : étude empirique de leur efficacité relative au Maroc,
op ,cit, P :151.
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
des taux d’intérêt et un nouvel effet d’éviction dû à l’extérieur. Par conséquent, l’effet
multiplicateur des dépenses publiques est amélioré par rapport au premier cas.
Pour conclure ce point, on peut dire qu’en régime des changes fixes la politique
budgétaire expansionniste est d’autant plus efficace que la mobilité des capitaux est
grande.
Les changes flexibles ou flottants est un système de change dans lequel le taux de
change d’une monnaie varie librement sur le marché des changes au gré des offres et des
demandes pour cette monnaie. La banque centrale n’est donc pas obligée d’intervenir
pour vendre ou pour acheter sa propre monnaie ou des devises. Plus une devise est
demandée plus son taux de change par rapport aux autres augmentes48.
Comme le cas précédent nous allons analyser l’efficacité d’une politique budgétaire
expansionniste dans les trois cas de mobilité des capitaux. Mais cette fois en régime des
changes flottants.
47
P. ARTUS , « Déficits Publics-Théorie et pratiques », P :35
48
J-Y . Capul et O . Garnier, « Dictionnaire d’économie et de sciences sociales », OP. cit. P : 40.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 48
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Dans ce cas, la relance par les dépenses publiques induit une hausse du taux
d’intérêt au–delà du taux étranger, ce qui implique une forte entrée des capitaux et donc
une appréciation du taux de change. Il en découle que la compétitivité du pays
domestique est affecté par le même effet multiplicateur. Finalement l’effet
expansionniste est plus faible49.
Pour résumer ce point on peut dire qu’en régime de change flexible, la politique
budgétaire est d’autant moins efficace que la mobilité des capitaux est importante.
49
A. EL HIRI, politique monétaire ou politique budgétaire : étude empirique de leur efficacité relative au Maroc,
op ,cit, P :157.
Comme toute politique, la politique budgétaire a aussi ses propres limites qui
diminuent leur efficacité.
Le solde de l’Etat peut être décomposé en un solde primaire noté G-T, calculé hors
charges d’intérêt sur la dette D, et des charges d’intérêt iD :
Supposons qu’au début de la période courante (t = 0), le budget soit équilibré mais
qu’un déficit se creuse en cours d’année. Pour la période t = 1 on aura alors :
Si l’on veut alors rembourser la dette (D(1) = 0), on devra dégager un excédent
primaire d’un montant :
50
AMIROU Rachid, « Politique budgétaire, dynamique de la croissance économique et soutenabilité de la dette
publique au Maroc », op.cit. P : 48-49. Mémoire de master, 2014.
Si l’on veut alors rembourser la dette D(1) = 0), on devra dégager un excédent
primaire d’un montant :
1+r
b(t) = (1+g) 𝑏(t − 1) + d(t)
présence d’un effet de boule de neige, avec une croissance autoentretenue du poids de la
dette publique par rapport au PIB.
c- Effet d’éviction
L’effet d’éviction est un mécanisme engendré par une hausse de la dépense publique
qui entraîne une baisse ou une modération de la demande privée (investissement,
consommation)51.
Par ailleurs, on appelle effet d’éviction la diminution de la demande privée qui est
entraînée par la hausse de la demande publique ou des déficits publics. Cette éviction
peut être vue comme résultant de la hausse du taux d’intérêt d’équilibre, liée à la hausse
des déficits, qui freine la consommation et l’investissement privée, ou plus directement
comme un effet de ce que les besoins de financement publics accaparent l’épargne
privée au détriment des besoins de financement privés( du capital productive par
exemple).52
Si l’Etat finance ses dépenses supplémentaires par des impôts supplémentaires, cela
a pour effet de réduire le revenu disponible du secteur privé et par conséquent la
dépense privée. Si, en revanche, l’Etat finance ses dépenses supplémentaires par des
emprunts effectués auprès du secteur privé, ces emprunts supplémentaires provoquent,
pour un offre de fonds prêtables inchangé, une hausse de taux d’intérêt. Les taux
d’intérêt augmentent car la demande de capitaux s’accroît, les pouvoirs publics devant
aussi proposer une meilleure rémunération pour attirer de nouveaux épargnants, la
conséquence de ce phénomène est que les dépenses des agents économiques sensibles
aux taux d’intérêt (investissement) sont freinées, ce qui provoque un ralentissement de
l’activité économique. Dans les deux cas, la dépense publique évince la dépense privée et
la demande globale n’augmente pas53.
51
Michel .Pébereau, « La politique économique conjoncturelle »Dunod, Paris 1999, P : 83-85
52
P.ARTUS, « Déficits publics-théorie et pratique », ECONOMICA, Paris, P.24.
53
AMIROU Rachid, « Politique budgétaire, dynamique de la croissance économique et soutenabilité de la dette
publique au Maroc ». op. cit. P : 47. Mémoire de master. 2014.
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Pour financer ses dépenses (déficits) l’Etat augmente les impôts, il ponctionne de
façon évidente les agents privés qui ayant moins à leur disposition dépenseront moins.
Si l’Etat se met en déficit et emprunte, les agents privés vont acheter ces emprunts, ce
qui diminuera là encore leurs dépenses, (Ricardo est le premier à proposer l’idée selon
laquelle l’agent privé apporte des moyens à l’Etat par l’impôt ou par l’emprunt, ce qu’il
fournit à l’Etat ne sera pas dépensé par lui. D’où le nom d’équivalence ricardienne). Ce
principe d’équivalence ricardienne a été repris par Lucas en 1974 par R. Barro et
complété par l’hypothèse d’un comportement rationnel des agents économiques. En
effet, les agents économiques ne déterminent pas leur niveau de dépense en fonction de
leur revenu courant mais de leur revenu permanent, qui est le revenu anticipé de longue
période. A ce propos, si l’Etat augmente son déficit, les agents économiques anticipant
une hausse future des impôts qui se produira nécessairement pour rembourser la dette
publique. Par conséquent, ils restreignent leurs dépenses et augmentent leur taux
d’épargne pour faire face à cette hausse future des impôts. Selon ce principe
d’équivalence, il n y a pas de différence entre le recours à l’emprunt et le recours à
l’impôt, puisque les dettes d’aujourd’hui annoncent les impôts de demain.
Pour terminer cette objection, on peut dire que l’argument de l’équivalence Barro-
Ricardo permet de rejeter l’hypothèse de l’efficacité d’une politique expansionniste en
considérant que les agents du secteur privé fondent leur comportement de dépense sur
les calculs inter temporels. Toutefois, la plupart des tests empiriques qui ont été
effectués dans différents pays conduisent à rejeter l’hypothèse d’équivalence
ricardienne complète54.
e- La rigidité de l’offre
L’objection basée sur la rigidité de l’offre signifie qu’un déficit public permet certes
une augmentation de la demande globale mais que cette augmentation de la demande
globale ne se traduit ni par une augmentation de la production ni par la hausse de
54 ème
Cf. sur ce point : A. Bénassy Quéré et al. « Politique économique » de Boek, 2 édition, 2009.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 53
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
f- La contrainte extérieure
Cette limite de la politique budgétaire est liée à l’ouverture des économies aux
échanges internationaux. Une politique de relance économique fondée sur un déficit
budgétaire risque de favoriser les entreprises étrangères, les nouveaux revenus
distribués enclenchant le mécanisme du multiplicateur au profit aux seuls agents
économiques étrangers, ainsi compte tenu de l’ouverture croissante des économies,
l’effet multiplicateur Keynésien s’est réduit au cours des derniers décennies et profite
désormais davantage aux producteurs étrangers. Donc, en augmentant le déficit
budgétaire et la demande, on augmente les importations. Le pays doit réduire assez vite
les dépenses publiques pour revenir à l’équilibre commercial. Le multiplicateur joue
donc en sens inverse et après la relance, vient la contraction de la production et donc la
récession.
55
B .SCHWENGLER « Déficits publics »,op.cit.,p.49.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 54
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Conclusion
Par ailleurs, l’efficacité de la politique budgétaire varie d’une économie fermée à une
économie ouverte, en effet, dans l’économie fermée la politique budgétaire de relance ne
peut être efficace que lorsqu’elle est accompagnée d’une politique monétaire
expansionniste ou accommodante pour éviter l’effet d’éviction du secteur privé par le
secteur public ; quant à l’économie ouverte l’efficacité de la politique budgétaire devient
tributaire du type du régime de change et du degré de mobilité des capitaux autrement
dit la politique budgétaire est efficace dans un régime de change fixe avec une mobilité
parfaite des capitaux, à contrario dans un régime de change flexible avec une mobilité
parfaite des capitaux la politique budgétaire perde son efficacité, en outre la politique
budgétaire est relativement efficace dans un régime de change flexible avec une mobilité
des capitaux relativement faible.
Introduction
Il convient d’ores et déjà de noter que les théories de la croissance ont connu trois
grandes phases de développement. Les postkeynésiens Harrod et Domar sont les
fondateurs de la macro dynamique en ce qu’ils sont les premiers à avoir proposé un
modèle qui cherche les possibilités d'une croissance équilibrée. Leurs travaux ont
consisté à un prolongement – dans le long terme – de l'analyse de Keynes sur l'instabilité
des économies de marché.
Domar a montré que l'investissement était nécessaire pour qu’une économie croisse
et qu’il exerçait une double influence sur l'économie. Par son aspect demande ou par le
mécanisme du multiplicateur, il modifie le revenu national et la demande globale. Au
même moment, il accroît par son aspect offre la capacité de production de l’économie.
Dans ces conditions, la croissance sera qualifiée d’équilibrée, lorsque la croissance de
l'offre est égale à la croissance de la demande. En introduisant les anticipations dans la
détermination de l'investissement, il est arrivé à la conclusion que la relation
déterminant le taux de croissance est instable.
stabilisatrices de l’Etat grâce aux instruments monétaires et budgétaires. Ceci parce que
l'égalité nécessaire entre le taux de croissance effectif g, le taux de croissance garanti gw
(nécessaire pour que l'égalité entre l'épargne et l'investissent soit vérifiée) et le taux
naturel ne peut se faire que sur le fil du rasoir.
De tous les modèles suggérés dans les années 1950-1960 pour rendre compte du
processus de croissance, c’est celui de Solow [1956] qui a reçu les plus grandes lettres
de noblesse. Il constitue le point de départ de presque toutes les analyses car la plupart
des modèles se comprennent bien par lui, même ceux qui semblent s’en écarter
considérablement.
Les premiers travaux sur la croissance endogène sont ceux de Paul Romer et de
Robert Lucas. L'ambition de leurs recherches était de rendre compte du caractère auto-
entretenu de la croissance et du progrès technologique qui, dans les théories
traditionnelles, était considéré comme une grandeur exogène ou une manne qui tombait
du ciel.
56
Alexandre NSHUE Mbo Mokime « Théories de la croissance et des fluctuations économiques » Revue,
Université Protestante au Congo, 2011.
La croissance est l’objectif final de toutes les économies, quelque que soit leur
nature. La priorité donnée à cet objectif répond au double souci de faire face à la monté
des besoins individuels et collectifs (élévation du niveau de vie) et d’affronter dans les
meilleurs conditions possible la concurrence internationale. La croissance ne peut
s’analyser qu’en longue période. C’est le mouvement profond d’une économie toutes
entière après l’élimination des mouvements saisonniers ou cycliques.
57
Yves Bernard et Jean-Claude Colli, « Vocabulaire économique et financier ». France, troisième édition,
p :140-141.
58
Jean-Yves Cpul. Olivier Ganier, « Dictionnaire d’économie et de sciences sociales ». HATIER, Paris,2013. Op.
cit. P :126.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 59
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
nation, le produit global net en termes réels. ». La définition de Simon Kuznets va au-delà
et affirme qu'il y a croissance lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance
de la population.
Ceci revient à dire que la croissance économique n’est pas un fait du hasard mais
plutôt une œuvre soutenue et qu’elle se traduit par un accroissement continu du produit
réel de toute l’économie. Il importe de noter que si d’une année à une autre, le produit de
l’économie s’accroît à un taux inférieur à l’accroissement de la population, la croissance
ainsi réalisée n’entraînera pas un accroissement du revenu par tête d’habitant. Il serait
donc préférable de la définir comme un processus d’élévation continu et soutenu du PIB
par habitant du pays.
Par sources de croissance économique, il faut entendre tous les facteurs qui
contribuent à l’accroissement de la production de l’économie dans le temps.
L’importance de ces facteurs diffère en fonction de leurs effets sur la production,
lesquels effets peuvent être des effets de court terme et des effets de long terme.
A- Capital physique
59
Olivier. Blanchard, Daniel Cohen. « Macroéconomie »Paris, 2001. P : 50-51
60
Haut-Commissariat au Plan, « Les sources de la croissance économique au Maroc ». Septembre 2005
B- Le capital Humain
C- Politiques de stabilisation
D- Inflation
Parmi les arguments habituels en faveur d’une modération et d’une stabilité des
prix, on retiendra la moindre incertitude au sein de l’économie et l’amélioration de
l’efficience du mécanisme des prix. En effet, la stabilité des prix préserve, voire renforce,
le pouvoir d’achat des citoyens. La stabilité des prix est en outre, un facteur déterminant
de la compétitivité des entreprises et un élément nécessaire pour inspirer confiance aux
opérateurs économiques, qu’ils soient épargnants ou investisseurs, nationaux ou
étrangers. Tels sont les fondements qui font de la maîtrise de l’inflation l’objectif
fondamental de toute politique monétaire ou la condition nécessaire pour stimuler
l’investissement.
Les études empiriques indiquent invariablement que l’inflation a une corrélation
négative avec la croissance économique, et que le coût de l’inflation en croissance
perdue est significatif. Un certain nombre d’estimations indiquent une réduction de la
E- La politique budgétaire
a- Taux de change
61
FMI « Perspectives de l’économie mondiale » octobre 1996.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 64
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
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b- La dette extérieure
62
FMI « finances et développement » juin 2002.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 65
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
politiques devraient être entreprises, il ne fait aucun doute que les gouvernements
peuvent influencer la croissance à long terme dans leurs pays en créant un climat
propice pour l’investissement et en adoptant des politiques incitatives qui favorisent
l’allocation des ressources.
d- L’Approfondissement financier
e- L’ouverture commerciale
Différents économistes ont affirmé au cours des dernières années qu’une des raisons
principales pour laquelle les taux de croissance sont différents entre les pays est que la
qualité de l’environnement économique dans lequel les agents opèrent est différente.
Cet environnement comprend les lois, les institutions, les règles, les politiques et
régulations gouvernementales du pays.
De bonnes institutions sont donc des structures et des lois incitatives qui réduisent
l'incertitude et promeuvent l'efficacité et donc contribuent à une plus forte performance
économique. En effet, un environnement qui fournit une protection adéquate pour les
droits de propriété et donne aux agents l’incitation à produire, à investir et à accumuler
des compétences est un environnement favorable à la croissance.
63
Banque mondiale « Vers une meilleure gouvernance au Moyen-orient et en Afrique du Nord »2003.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 68
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
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F- Structure de la production
Les économistes font appel à de nombreuses méthodes pour mesurer le rythme auquel
croît l'économie. La plus courante repose sur le calcul du produit intérieur brut réel ou PIB
réel. Le PIB est la valeur totale des biens et des services produits par notre économie. Le
terme « réel » signifie que ce total est corrigé de l'incidence de l'inflation.
Il est défini par la formule suivante qui relie les produits intérieurs bruts (PIB) de
l'année N et de l'année N-1 :
64
OCDE : « Perspectives de la science de la technologie et de l’industrie ».2001.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 70
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Où les PIB sont mesurés en volume (pour éviter de considérer l'inflation des prix
comme de la croissance économique).
Par ailleurs, la croissance économique peut se comprendre comme une
augmentation soutenue, pendant une période prolongée de la quantité des biens et des
services que produit une économie. Cette définition met en relief le caractère quantitatif
de la croissance et omet son incidence sur le bien-être de la population.
Pour prendre en compte cet aspect, Kuznets propose une définition selon laquelle, la
croissance reflète une capacité permanente d’offrir à une population en augmentation
une quantité accrue de biens et service par habitant ; Or, cette capacité à produire
soulève le problème des préalable et les mesures d’accompagnement de la croissance,
ou selon Abramovitz (1986) le problème de social capability cette culpabilité est liée à la
qualité des institutions politiques, financières, industriels, commerciales, et la
disponibilité des mains d’œuvre qualifiées.
Si l’on désigne par S0 la valeur de l’année de base, et par S1 la valeur de l’année 1,
par txvol le taux de croissance en volume et txp le taux de croissance des prix, on peut
écrire la relation suivante :
S1= S0 (1+txvol) (1+txp)
L’expression « à prix constants » est une mesure de la croissance en terme réels.
Pour mesurer cette croissance on utilise la formule suivante 65:
X1-X0
g=
X0
x1= x0 + gx0=x0(1+ g)
A la période 2, on a
x2=x1(1+g)=x0(1+g) 2
65
MINT MOUHAMEDOU FATIME TOU, « Analyse économétrique de la relation du déficit budgétaire et de la
croissance économique : Cas de la Mauritanie » op.cit. p : 24. Mémoire du master en 2014.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 71
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
A la période t, on obtient
xt=x0(1+g) t
logxt = logx0+ tlog(1+g)
Fondateur de l’économie politique moderne, les auteurs classiques anglais ont aussi
posé les premiers jalons d’une théorie de la croissance. Adam Smith (1976) et David
Ricardo (1819) présentent tous deux la croissance économique comme résultant de
l’accumulation du capital, c’est-à-dire de la quantité des instruments (« moyens de
production produits », selon Smith) à la disposition des travailleurs. L’augmentation de
la richesse par tête provient de celle du capital par tête. Cependant, les classiques
partagent une vision plutôt pessimiste du long terme : la croissance est destinée à
disparaître progressivement, à s’annuler dans un « état stationnaire ». La raison à cela
réside dans l’évolution de la répartition du revenu national induite par l’accumulation
des facteurs.
Les facteurs sont au nombre de trois : Le travail, le capital et la terre. Le travail est
rémunéré par le salaire, qui ne peut être inférieur au niveau de subsistance et qui,
lorsqu’il est supérieur, entraîne une expansion démographique. Celle-ci à son tours
détend la situation sur la marché du travail, rarement le salaire à son niveau de
subsistance : ce mécanisme de régulation par la démographie, qui est au centre de la
théorie de Malthus, est aussi présent chez les autres classiques.
La terre est un facteur fixe (non sujet à accumulation) contrairement au deux autres.
Elle est donc source d’une rente pour ses propriétaires. Plus précisément, Ricardo
reprend la théorie de la rente différentielle développée par Malthus : le prix des grains
est égal au coût de production sur les terres « marginales », les moins productives. En
effet, s’il lui supérieur il est alors rentable de mettre en culture d’autres terres, moins
productives encore, et s’il lui est inférieur, ces terres sont cultivées à pertes et seront
donc promptement abandonnées. La rente issue d’une terre est égale à la différence
entre le coût de la production sur cette terre et le prix du marché, c’est-à-dire le coût de
production sur la moins productive.
Le capital est rémunéré par le profit, lequel apparaît comme un revenu résiduel :
c’est la part du revenu national qui n’est pas capté par les travailleurs ni les
propriétaires fonciers. Le profit constitue le motif de l’accumulation du capital : il doit
dépasser un certain niveau (strictement positif) pour que les capitalistes décident
d’investir. Le profit est aussi la source de l’investissement. L’épargne, qui finance, est
essentiellement le fait des capitalistes, tandis que les salariés (astreints le minimum
vital) consomment tout leur revenu. L’accumulation du capital est ainsi représentée par
les classiques comme résultant de l’investissement du surplus, de la fraction non
consommée du produit.
La dynamique du système peut alors être résumée de la façon suivante.
L’accumulation du capital entraîne une augmentation de la demande de main d’œuvre.
Transitoirement les salaires sont plus élevés, jusqu’à ce que l’ajustement s’opère par la
démographie. Une quantité plus grande de travailleurs induit une demande plus grande
de grains, qui justifie la mise en culture de nouvelle terres, moins productives que les
anciennes : d’où une augmentation du prix des grains, donc de la rente foncière, et aussi
du salaire nominal correspondant au minimum vital. Salaires et rentes s’accroissent
alors, au détriment du profit qui diminue jusqu’à atteindre le niveau auquel cesse
l’investissement. L’arrêt de l’accumulation du capital signe celui de la croissance
démographique, et donc la stabilisation de l’ensemble du système économique : c’est
l’état stationnaire.
C’est le schéma d’ensemble tel qu’il transparaît dans la Richesse des nations aussi
que dans la traite de l’économie politique et de l’impôt : un épuisement de la croissance
économique dû au décroissement des rendements marginaux dans l’agriculture.
Cependant, au-delà de ce modèle bouclé, un certain nombre de remarques et d’intuitions
des auteurs classiques permettent d’anticiper un dépassement de la fatalité de l’état
stationnaire.
Le premier de ces éléments est le chapitre bien connu qui ouvre la richesse des
nations, sur le thème de la division du travail. Smith, partant de l’exemple de la
manufacture d’épingles, avance l’idée que la division est une source de gains de
productivité : par l’économie faite sur les temps de changement d’opération par un
même individu, et surtout par l’augmentation de l’expertise qui naît de la spécialisation.
Il s’agit non seulement de l’habilité à mener une opération donnée, mais aussi de la
capacité à inventer des techniques et des outils plus spécialisés et donc plus efficients.
Ce n’est pas la seule division du travail au sein de l’entreprise qui est invoquée, mais
aussi la division du travail entre firmes, liées par le marché, et qui a des conséquences
similaires. La division du travail verticale est également soulignée : des « philosophes »
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 74
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
66
Dominique Guellec et Pierre Ralle « Les nouvelles théories de la croissance » Paris : la Découverte, 2001. P :
25-28.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 75
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Par ailleurs Domar er Harrod sont très pessimistes quant à la possibilité d’une
croissance durable et assurant le plein emploi. Cependant, ils n’attribuent pas cela à des
facteurs techniques (rendement d’échelle décroissants), mais aux problèmes de rigidité
et de coordination identifiés par Keynes. En particulier, il n’existe pas de lieu où les
agents puissent se communiquer leurs projets d’investissement et coordonner leurs
anticipations de demande. Ils sont donc éloignés des nouvelles théories qui se
concentrent sur la technologie67.
67
Dominique, Guellec et Pierre Ralle, « Les nouvelles théories de la croissance » Paris : la Découverte, 2001.
P :29
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 77
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
rapide et durable (Llau, 1999). Comme le font remarquer Giudice et al. (2003) cités dans
Creel et al. (2005), cette théorie est largement rependue dans les milieux européens tant
communautaires qu’universitaires. De plus, les programmes d’ajustement et de
rééquilibrage budgétaire proposés par le FMI s’inspirent essentiellement de cette
nouvelle vision anti keynésienne (Baldacci et al. 2003). En fait, plusieurs études
montrent qu’une réduction du déficit budgétaire peut accélérer la croissance en
particulier lorsque l’endettement public est élevé et insoutenable (voir Perotti, 1998)68.
Une réduction des emprunts publics servant à financer les dépenses par un déficit
systématique pousse généralement les taux d’intérêt à la baisse, ce qui encourage
l’investissement. Une baisse des taux d’intérêt accroît aussi la valeur des actifs, et cet
effet de patrimoine encourage la consommation et l’investissement privés. Par ailleurs,
une baisse des déficits pousse le secteur privé à réduire les estimations de ses
obligations fiscales actuelles et futures, ce qui stimule encore l’investissement et la
consommation. Enfin, la réduction de l’emploi public et la baisse anticipée de la taxation du
travail entraînent une baisse des salaires, donc une hausse des profits des entreprises, ce qui
favorise l’investissement (Alestina et al. 2002).
Cependant, l’argumentation repose sur plusieurs postulats discutables. En effet, les
détracteurs de la Théorie NAK pensent que, à priori, les effets NAK ne peuvent jouer
qu’en situation classique où la production est contrainte par l’offre ou lorsque cette
situation sera atteinte dans un avenir proche. En outre, les agents anticipent la
production future selon un schéma néoclassique (et non selon un schéma keynésien) : la
production dépend négativement des impôts par effet d’offre et non positivement des
dépenses publiques. Ceci pose problème, en particulier lorsqu’il s’agit d’investissements
en infrastructures, de dépenses de recherche (qui peuvent permettre d’augmenter la
productivité de l’économie) ou de certaines dépenses utiles aux ménages (santé,
éducation, retraite). Enfin, la théorie NAK implique que les effets d’anticipation sont plus
importants que les effets de liquidité. Par exemple, une baisse des impôts actuels, à
dépenses publiques inchangées, induit une hausse de la consommation des ménages
68
Une autre explication du caractère expansif de la contraction budgétaire est développée par Alesina et Perotti
(1995) et Alesina et Ardagna (1998) qui ont mis l’accent sur les effets de composition de l’ajustement et sur la
situation initial des finances publiques.
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
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contraints financièrement et une baisse de celle des ménages non contraints (puisqu’ils
anticipent une hausse future des impôts et qu’ils savent que celle-ci induira une baisse
de la production), le deuxième effet l’emportant sur le premier.
de Solow délivre un message optimiste : tous les pays qui font un effort
d’investissement, sont susceptibles de connaître une croissance économique. A
terme, on se dirige vers une convergence, puisque tous les pays proches de leur
état régulier connaissent, pour un taux d’investissement donné, une croissance
plus faible que celles des pays qui en sont moins proches. Si tous les pays étaient
identiques (à l’exception de leur intensité de départ en capital) : la croissance des
pays les plus pauvres serait plus rapide que celle des pays les plus riches. Si tous
les pays sont hétérogènes (propension à épargner, accès à la technologie, taux de
fécondité…), la convergence ne se réalisera qu’à certaines conditions : le taux de
croissance est d’autant plus élevé que le PIB de départ par habitant est faible par
rapport à sa situation d’équilibre de long terme. La propriété de convergence
tient à l’existence de rendements du capital décroissants. Les économies qui ont
un niveau de capital/travailleur faible (par rapport à son niveau de long terme),
tendent à avoir des niveaux d’équilibre et de croissance plus élevés. Il s’agit d’une
convergence conditionnée car les niveaux d’équilibre du capital et de la
production/travailleur dépendent de la propension à épargner, du taux de
croissance démographique…
Le modèle de Solow met en lumière ce que l’on a coutume d’appeler la
règle d'or. Cette dernière consiste à déterminer le taux d'épargne s associé au
capital par tête k qui permet la plus grande consommation par tête à chaque
instant. Ce taux d'épargne est tel qu'il conduit à une formation de capital dont la
productivité marginale est égale au taux de croissance de l'économie. La règle
d'or s'écrit alors : Productivité marginale du capital = Taux de croissance de
l'économie. Si on suppose que le taux d'intérêt réel est donné par la productivité
marginale du capital, la règle d'or devient : Taux d'intérêt réel = Taux de
croissance de l'économie. Dans le modèle de Solow, la règle d'or s'énonce comme
suit : "La consommation par tête en régime semi-stationnaire est maximale lorsque
le capital par tête est tel que la productivité marginale du capital est égale au taux
de croissance de l'économie".
Enfin, le modèle néoclassique dépasse le simple cadre des biens
physiques pour inclure le capital humain sous toutes ses formes : niveau
d’éducation, d’expérience, santé (Lucas, 1988). Si l’économie tend vers un ratio
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
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Par ailleurs le modèle néoclassique développé par Solow Swan (1956) qui utilise
des rendements marginaux décroissants du capital, était le paradigme dominant en
matière de croissance économique. L’hypothèse de rendements décroissants signifie
qu’un facteur au moins limite la fonction de production, ne peut être accumulé, mais est
essentiel pour la production. Cela suppose que l’accumulation de capital jusqu’à un
plafond déterminé conduit graduellement les rendements des biens d’équipements
supplémentaires à tendre vers zéro. Une fonction de production néoclassique type à la
forme suivante :
Y = A kb La (1)
La fonction de production néoclassique possède un second facteur de production L
qui peut être appelé le travail. Le travail n’est pas une variable pouvant être accumulée,
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mais croît à un taux exogène ou, disons pour simplifier ne croît pas du tout. Faire des
rendements des hypothèses des rendements décroissants signifie que les paramètres b
et a sont tous deux inférieurs à 1. Le taux de croissance de capital dans le modèle
néoclassique, en prenant pour hypothèse le cas simplifier du taux d’épargne constant,
est en conséquence donné par :
dK = sAKbL - pK (2)
Exprimé par habitant (avec k/L = k), le taux de croissance économique est donné
par :
g = dk/k =sAkb-1 – p (3)
Comme b < 1 (rendement marginaux décroissants), le capital est élevé à une
puissance négative, ce qui signifie que sAkb-1 est une fonction décroissante de k. Le taux
d’amortissement p est constant par rapport à k de sorte qu’avec une accumulation
progressive de capital, le taux de croissance est finalement ramené à zéro. A long terme,
l’économie converge vers un équilibre stable caractérisé par une croissance nulle. Dans
le modèle néoclassique, la croissance de long terme est expliquée en faisant l’hypothèse
que A est une fonction positive du temps, ce qu’il signifie qu’elle croît de façon exogène
(d’où l’expression « croissance exogène »). Cette hypothèse rend possible le maintien
de la croissance à long terme si le taux de croissance de A compense la baisse des
rendements.
Par opposition aux modèles de croissance endogène, la dynamique qui implique
l’équation (3) indique que des modifications du taux d’épargne, et donc du taux
d’investissement, n’affecte pas la croissance économique de long terme. Une
modification de l’épargne déplace seulement la fonction sAkb-1 mais en définitive la
diminution du rendement du capital ramène peu à peu le taux de croissance vers zéro ou
vers le taux de croissance exogène donné par A69.
Durant les années 50-60, les théoriciens ont reconnu cette limite et cherché à
surmonter cette difficulté en intégrant à côté du travail et du capital, un troisième
facteur pour expliquer la croissance à long terme : le progrès technique. Ce facteur est
un peu particulier car il accroît l’efficacité productive des deux autres. Certains diront
69
Aymo, BRUNETTI. « Politique et Croissance Economique Comparaison de données internationales » centre de
développement de OCDE : 1997
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
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que c’est un facteur « qui tombe du ciel », on sait en effet d’où viennent le travail et le
capital (apporteurs de travail et de capital), ce qui est beaucoup moins vrai pour le
progrès technique (il n’appartient à personne, pas besoin de le rémunérer…). D’où le
nom donné de progrès technique exogène. Dès lors, le taux de croissance/hab de long
terme devenait entièrement déterminé par une variable exogène : le taux de progrès
technique. Et comme le taux de croissance à long terme dépend aussi d’une donnée
exogène : le taux de croissance démographique, on se retrouve avec un modèle qui
n’explique pas la croissance à long terme, mais simplement le fait que la tendance à la
stagnation du produit par tête pouvait être évitée suite à un progrès technique
miraculeux (engendrant des effets externes positifs). Les travaux des années suivantes
se sont efforcés d’apporter une solution à la croissance de long terme, en proposant une
théorie du progrès technique. Les hypothèses de la concurrence doivent alors subir
quelques modifications : dose minimale de non-rivalité (caractéristique des biens
publics), existence d’hypothèses de rendements constants des facteurs de production
(travail non qualifié, capital, terre) voire possibilité de rendements croissants (ce qui va
à l’encontre de la concurrence parfaite)….
Les déséquilibres engendrés par les chocs pétroliers vont conduire à une disparition
quasi complète des théories de la croissance, du moins dans les préoccupations des
théoriciens. La seule innovation importante des années soixante-dix et quatre-vingt est
l'intégration explicite des déséquilibres dans les modèles de croissance antérieurs. La fin
des années quatre-vingt marque au contraire la renaissance de ces théories avec les
théories de la croissance endogène.
En fait, la théorie économique n'a jamais fourni d'explication satisfaisante de la
croissance. Le modèle néoclassique et ses prolongements ultérieurs décrivaient bien le
rôle de l'accumulation du capital dans le rythme de croissance à moyen terme des
économies, mais en raison des rendements décroissants du capital, la croissance ne se
maintenait à long terme que par la présence de facteurs exogènes tels que
l'augmentation de la population et le progrès technique. Le terme progrès technique par
Après une longue période d'assoupissement, les théories de la croissance ont connu,
à la fin des années quatre-vingt, un profond renouvellement avec l'apparition des
théories de la « croissance endogène ». Ce renouvellement eut les mêmes origines et les
mêmes effets que celui qui affecta, à la fin des années soixante-dix, la théorie du
commerce international : l'application des hypothèses de rendements croissants et de
concurrence imparfaite issues de la recherche en économie industrielle à une branche
de la théorie macroéconomique. Pour tirer pleinement parti des modèles de croissance
endogène, il faut prendre en compte le comportement du consommateur sous une forme
moins fruste que l'hypothèse d'un taux d'épargne constant, ce que nous ferons dans la
dernière partie de cette section. Toutefois, en partant du modèle de Solow et en étudiant
les raisons qui conduisent à l'impossibilité d'une croissance auto-entretenue du produit
par tête, on peut mettre en évidence très simplement à quelle condition l'accumulation
du capital peut engendrer une croissance endogène.
Par ailleurs les modèles traditionnels de la croissance présentent plusieurs limites
qui s’articulent autour des points suivants :
-Fondamentalement, c'est l'hypothèse de décroissance des rendements du capital
accumulé qui inhibe le processus de croissance dans le modèle de Solow ;
-le caractère transitoire de la croissance en l'absence de progrès technique ;
-l'accélération transitoire de la croissance résultant d'une hausse du taux d'épargne.
Ces deux propriétés en impliquent deux autres :
-la convergence des économies,
-le caractère exogène de la croissance.
-L'effet d'éviction des dépenses publiques
Dans sa version la plus élémentaire, le modèle néoclassique de croissance n'intègre
pas la présence de biens publics. De ce fait, la dépense publique n'a qu'un effet d'éviction
de l'épargne privée. Un taux de prélèvement obligatoire réduit le taux d'épargne de
l'économie et conduit à un sentier moins capitalistique. Le prélèvement public n'est
justifié que si l'économie a un taux d'épargne plus élevé que le taux d'épargne de la règle
Dans le modèle de Romer, les connaissances ont en partie le caractère d'un bien
public, mais les firmes doivent payer pour acquérir le droit de produire les biens
nouvellement découverts (brevets). La production de connaissances a un rendement
social qui est supérieur à son rendement privé (brevet), car la production de
connaissances nouvelles améliore l'efficacité de la recherche. De ce fait, les subventions
à la recherche permettent d'accélérer la croissance économique. Dans le modèle
d'inspiration schumpétérienne d'Aghion et Howitt, l'innovation remet en cause la rente
de monopole du producteur des biens intermédiaires plus anciens tout en augmentant la
productivité de l'ensemble de l'économie. L'externalité technologique est donc
essentiellement intertemporelle. En outre il existe aussi une externalité négative de
l'innovation du fait de la disparition des biens obsolètes qu'entraîne une nouvelle
innovation. De ce fait, l'équilibre concurrentiel peut engendrer une croissance trop forte,
comme une croissance insuffisante. Enfin, l'économie peut connaître une évolution
cyclique qui s'apparente aux modèles de cycle réels.
Le renouveau des théories de la croissance avait été précédé au début des années
quatre-vingt par une révolution comparable dans le domaine de l'économie
internationale (voir Krugman [1990]). L'une et l'autre ont consisté à retenir, comme
hypothèse centrale de la nouvelle théorie, l'hypothèse de rendements croissants et son
corollaire, la concurrence imparfaite. En mettant l'accent sur les économies d'échelle et
la différenciation des produits, la nouvelle théorie du commerce international
permettait d'expliquer, d'une part, la tendance du commerce international à se
développer principalement entre pays ayant un niveau d'industrialisation élevé, d'autre
part, la non convergence entre les économies industrialisées et les PVD. L'une des
conclusions des modèles de croissance endogène est que l'histoire compte, notamment à
travers le capital humain. La prise en compte de l'échange international dans les
théories de la croissance endogène peut apparaître ainsi à la fois comme le
prolongement naturel de la nouvelle théorie de l'échange international et des nouvelles
théories de la croissance.
La redécouverte des théories de la croissance dans la seconde moitié des années
quatre-vingt a fortement stimulé la recherche sur les sources et les facteurs de la
croissance économique. Il reste cependant un long chemin à parcourir pour confirmer
ou infirmer les conclusions les plus controversées auxquelles ont conduit ces nouvelles
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
L’analyse des liens entre la croissance et le capital public a connu un vif regain
d'intérêt notamment avec les travaux théoriques de (Barro, 1990) qui montrent que les
dépenses publiques productives assimilées au capital public d'infrastructure peuvent
jouer un rôle moteur dans un processus de croissance auto-entretenue.
L’article de (Barro, 1990) a ouvert la voie à une série de contributions théoriques
visant à établir l’effet des infrastructures publiques sur la productivité et la croissance
de long terme dans une perspective de croissance endogène. Mais s’il existe aujourd’hui
un relatif consensus parmi les économistes quant à la pertinence de l’introduction du
stock de capital public dans le processus de production, il n’en va pas de même quant à
la validation empirique de ces effets.
Concernant l’analyse théorique des liens entre capital public et croissance, le modèle
de (Barro, 1990) constitue aujourd’hui un cadre de référence. La spécificité de ce modèle
consiste à faire apparaître les dépenses publiques d’investissement dans le processus de
production, et par conséquent à mettre en évidence un lien explicite entre la politique
gouvernementale et la croissance économique de long terme dans un cadre de
croissance endogène. L’auteur considère une économie fermée composée d’agents à
durée de vie infinie, dont les préférences inter temporelles sont représentées par la
fonction U définie par
∞
𝑈 = ∫ 𝑢(𝑐𝑡) 𝑒 −𝜌𝑡 𝑑𝑡
𝑡=0
𝑐𝑡1−𝜎 − 1
𝑢(𝑐𝑡) =
1−σ
Yi = 𝐴𝐿1−𝑒𝑘
𝑖 𝐾𝑖𝑒𝑘 𝐺 𝑒𝑔
1 𝐺𝑡
𝑌 = [𝐴(1 − 𝜏)𝑒𝑘 − 𝛿 − 𝜌]
g 𝐾𝑡
1 1−𝑒𝑘 1−𝑒𝑘
1
𝑌 = [𝐴 𝑒𝑘 (1 − 𝜏)𝜏
𝑒𝑘 𝑒𝑘𝐿 𝑒𝑘 − 𝛿 − 𝜌]
σ
Cette relation nous permet d’observer les deux effets opposés du taux d’imposition
sur le taux de croissance de long terme. L’augmentation des dépenses publiques conduit
d’une part à une augmentation de la productivité des facteurs et favorise ainsi
l’accumulation du capital privé, mais d’autre part elle induit une hausse des ponctions
sur les ressources des agents et donc une éviction des investissements privés. La
croissance de long terme sera ainsi le résultat de l’interaction de ces deux forces
opposées.
En particulier, pour un niveau sous optimal de dépense publique, on peut montrer
que toute dépense additionnelle engendre une amélioration de la croissance de long
terme, en effet :
δY 1 1 1−𝑒𝑘 (1 − 𝑒 ) −
𝑘
= 𝑒𝑘 𝐴𝑒 𝑘 𝜏 𝑒𝑘 [ ] > 0 𝑠𝑖 < 1 − 𝑒𝑘
δτ 𝜎 𝑒𝑘
𝑔∗
= 1−= ∗
∗
𝑦
L'hypothèse d'une influence des dépenses publiques d'infrastructure sur le taux de
croissance du sentier stationnaire de l'économie, peut paraître extrêmement fragile
dans la mesure où elle requiert une configuration très particulière des paramètres et
notamment des rendements d'échelle par rapport aux stocks de capital privé et public.
Mais une des principales limites du modèle de (Barro, 1990) réside dans le fait qu'il
n'intègre pas de dimension de stock de capital public. Or, il est raisonnable de penser
que les effets productifs des infrastructures publiques sont sans doute plus liés à
l'ensemble des équipements mis en place qu'au seul flux contemporain de dépenses
d'investissements71.
71 Christophe . Hurlin, « La Contribution du Capital Public à la Productivité des Facteurs Privés : une
Estimation sur Panel Sectoriel pour Dix Pays de l’OCDE ». Revue, Economie et prévision, n°137. 1999.
72
Dominique, Guellec et Pierre Ralle « Les nouvelles théories de la croissance » Paris : la Découverte, 2001.
Op.cit. P : 90.
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Ce second point est justement un des messages important des nouvelles théories de
la croissance. Il faut cependant se garder de tout machiavélisme ou de toute naïveté. Ce
ne sont pas les nouvelles qui ont conduit à une modification des discours et( parfois des
pratiques) de politique économique. Mais, inversement, les modèles ne sont pas venus
après que pour justifier des préoccupations politiques (la thèse de Romer sur le sujet de
la date de 1983). En fait, il y a eu juxtaposition des deux problèmes (théoriques et
politiques).
Cependant, les nouvelles théories de la croissance ne seront sans doute pas aux
politiques économique de la fin du siècle ce que la théorie keynésienne a été à celle des
années cinquante et soixante. En effet l’hétérogénéité des modèles de la croissance
endogène conduit à des conclusions contrastées quant au rôle économique de l’Etat.
Schématiquement, deux niveaux de l’intervention publique peuvent être décrits : l’Etat
gérant des externalités et l’Etat fournisseur de bien publics.
au point, il peut être dupliqué et utilisé par plusieurs personnes). De ce fait, l’activité de
recherche a des rendements croissants importants (la mise au point d’un logiciel coûte
autant, qu’il soit vendu en exemplaire ou en mille).
Il y a donc une contraction. Au niveau macroéconomie, dès lors qu’il existe des
facteurs de production non accumulables, il faut, pour que la croissance soit auto-
entretenue, que les rendements soient croissants. Au niveau microéconomique, pour
que l’équilibre existe, il faut que les rendements ne soient pas constants. Pour résoudre
cette contradiction tout en concevant la conclusion que la croissance est auto-
entretenue (ou au moins que son caractère auto-entretenu provient du capital
physique) et en restant dans un équilibre de concurrence parfaite, Romer fait appel à
des effets externes.
(ou les entreprises ne prennent pas en compte l’externalité) et l’optimum social (ou
l’externalité est prise en compte) très élevé (Hénin et Ralle, 1994). On peut en effet
calculer quelles valeurs doivent avoir les paramètres du modèle pour qu’à l’équilibre les
taux de croissance, d’intérêt et d’épargne prennent des valeurs plausibles. Une fois ces
paramètres « calibrés », on peut calculer les valeurs que prendraient les taux de
croissance, d’intérêt et d’épargne à l’optimum social.
Plus généralement les conseils de politique économique que l’on peut tirer des
nouvelles théories de la croissance doivent être interprétés prudemment. On peut
cependant esquisser quelques règles qui fond dépendre l’intervention publique du type
d’externalité et du type d’information dont dispose l’Etat.
Il est ainsi légitime que la recherche fondamentale soit financée par des fonds
publics. Ce type de recherche est en effet d’une rentabilité économique incertaine et
lointaine. D’une part, l’appréciation des résultats n’est pas immédiate ; d’autre part,
l’appréciation des gains économique est difficile (Arrow, 1962). Prenons l’exemple
extrême d’une formule mathématique : d’une part, elle ne pourra servir à des
réalisations pratiques que de façon très indirecte et, au bout du compte, à peine
détectable ; d’autre part, elle est utilisable à un coût marginal nul et souvent aussi de
façon peu détectable. De plus, la recherche fondamentale s’apparente parfois à une
loterie fortement risquée, ce qui peut dissuader les agents privés (qui ont de l’aversion
pour le risque) de s’y engager. Enfin, une part importante de la recherche fondamentale
n’a pas de finalité économique directe : les objectifs peuvent concerner la défense, le
prestige ou l’ « honneur de l’esprit humain ».
qui peuvent être assez aisément reproductibles car très codifiés. Cela explique la
multiplication des procès dans le domaine de la micro-informatique pour violation de la
propriété intellectuelle aux-Etats.
En ce qui concerne l’éducation, l’existence d’externalités ne peut justifier à elle seule
un financement entièrement public : une part des gains de la formation est réalisée par
les agents qui se forment. Mais par ailleurs, même en l’absence d’externalité, une
intervention publique se justifierait. Ainsi l’accès des plus pauvres aux marchés
financiers (afin de trouver le financement d’une formation) n’est sans doute pas ce qu’il
serait dans un marché parfait ! Et cette imperfection légitime l’intervention publique.
Sur le plan de la politique économique, les nouvelles théories se situent entre le
modèle de Harrod-Domar suppose qu’il y a mauvaise coordination des agents
économiques (et donc que la croissance régulière est généralement hors d’atteinte). Le
modèle de Solow postule d’emblée une parfaite coordination des agents (et donc une
croissance régulière et optimale). Les nouvelles théories ont une position intermédiaire :
il y a une croissance régulière d’équilibre, mais celle-ci n’est pas optimale du fait du
manque de coordination des agents privés.
Ces défauts sont dus à une croissance imparfaite. Dans ce cas, les prix ne portent pas
toute l’information nécessaire à une prise de décision par les agents privés qui soit
optimale pour la société. Il fait aussi que des informations sur les quantités et sur les
anticipations qui ne sont pas résumées dans les prix (Cooper et John, 1988). Prenons
l’exemple des deux entreprises exerçant des activités complémentaires. La rentabilité de
chacune dépend des actions de l’autre. Or les action de demain se décident aujourd’hui
(investissement) : Chacune doit donc prendre ses décisions en fonction des anticipations
qu’elle a des actions de l’autre. Plusieurs solutions permettent de coordonner ces
entreprises : fusionner, mais la bureaucratie a des coûts ; signer des contrats privés,
mais ils peuvent être coûteux à établir et à faire respecter ; faire intervenir une
contrainte publique (règlements, contrats), mais il peut y avoir des effets désincitatifs.
L’efficience de ces formules dépend du type d’activité concerné, du nombre des agents
impliqués, etc. La « formule japonaise », symbolisée par MITI et dont s’inspire quelque
peu l’Union européenne, est constituée d’un mélange entre contrats privés et
intervention publique, l’agence gouvernementale constituant l’initiateur et le garant des
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 96
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Outre la prise en compte des effets externes, l’Etat a évidemment une influence
directe sur l’efficacité du secteur privé : les investissements publics concourent
intuitivement à la productivité privé. Ainsi, sans route, quelle serait la productivité d’une
entreprise de transport, c’est dans cette optique que Barro (1990) présente un modèle
de croissance endogène où les dépenses publiques jouent un rôle moteur.
aussi un autre effet tout à fait traditionnel : il décourage l’activité privée, donc influence
négativement le taux de croissance. On obtient aussi le troisième résultat du modèle : il
existe un niveau optimal du taux d’imposition. Autrement dit, il existe une taille optimale
de l’Etat qui maximise la croissance de l’économie.
Le modèle de Barro a le mérite d’insister sur les relations qui existent entre niveau
des prélèvements et croissance économique. Deux critiques principales peuvent lui être
adressées, l’un d’ordre externe, l’autre d’ordre interne. La première est que Barro
s’interroge peu sur ce qui fait le caractère public de la dépense. Ainsi les services rendus
par les dépenses publiques ne pourraient-ils pas être fournis par les entreprises
privées ? Après tout, certaines infrastructures sont fournies ou financées par le secteur
privé (autoroutes, etc.). Plutôt que d’entrer ce débat, Barro pose d’emblée qu’il existe
une partie du capital total qui doit être publique.
La seconde critique, d’ordre interne, est que le caractère auto-entretenu de la
croissance ne s’observe que pour des valeurs très particulières des paramètres : le
rendement du capital total (privé et public) doit être unitaire. Cette hypothèse est sans
doute trop forte ; cependant, même si elle n’est pas vérifiée, le capital public influence la
productivité privée.
L’analyse empirique proposée ici permet d’éclaircir plusieurs points soulevés par les
travaux précédents. Par exemple, giavazzi et al. [2000] supposent a priori que les seuils
de dette publique sont exogènes, et concluent à l’absence d’un quelconque effet non
linéaire. Perotti [1999] identifie des effets de seuil dans le ratio de dette publique, mais
la transition entre les deux régimes (à gauche et à droite du seuil) est brutale, alors que
notre modèle théorique suggère que l’effet d’éviction par la charge de la dette est
progressif (lisse). Pour traiter cette question, nous proposons l’estimation d’effets de
seuils sur des données de panel et avec transition lisse. Cette méthode, qui porte le nom
de pstr (Panel Smooth Threshold Regression) a été proposée par gonzalez et al. [2005] et
colletaz et hurlin [2006]. Elle consiste à développer la méthode PTR de hansen [1999]
aux transitions lisses entre deux régimes extrêmes situés à gauche et à droite d’un seuil
déterminé de manière endogène. Pour estimer l’effet non linéaire du ratio de déficit d
sur la croissance e économique c en fonction du ratio de dette publique b, nous estimons
le modèle PSTR suivant :
L’estimation d’un modèle PSTR met en évidence de manière robuste un seuil exercé
par la dette publique, aux alentours d’un ratio de dette sur PIB avoisinant 90 %, qui
73
Alexandru Minea, Patrick Villieu,’’ UN RÉEXAMEN DE LA RELATION NON LINÉAIRE ENTRE DÉFICITS
BUDGÉTAIRES ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE’’http://www.cairn.info/revue-economique-2008-3-page-561.htm.
L’objectif de cet article est d’évaluer l’impact de la politique budgétaire sur l’activité
appréciée par l’output gap, c’est-à-dire l’écart entre le produit intérieur “effectif” et le
produit ;“potentiel” que l’on mesure ici par utilisation d’une procédure de lissage à la
Hodrick-Prescott (HP).
74
Nasser Ary Tanimoune et al « la politique budgétaire et ses effets de seuil sur l'activité en union
economique et monétaire ouest africaine (UEMOA) » Article n° 52008. http://www.cairn.info/revue-
economie-et-prevision-2008-5-page-145.htm
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 100
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Où
- et sont les effets marginaux qui peuvent être différents suivant le régime de la
politique budgétaire.
-SBS représente le solde budgétaire structurel
-DPE représente la dette publique extérieure
-Le vecteur X permet de contrôler pour l’action des variables d’environnement et de
politique économique autres que le solde budgétaire.
La méthode de détermination des seuils endogènes de Hansen a révélé qu’en
présence d’un taux d’endettement inférieur à 83 % du PIB, la relation entre l’effort
budgétaire et la conjoncture a été de nature keynésienne. Cet effet de seuil est
notamment accepté à 90%de confiance pour un filtre HP de 400 qui correspond à la
valeur de paramètre la plus couramment utilisée pour des données annuelles.
Pour un endettement supérieur, la relation, plus incertaine, semble ainsi de nature
anti-keynésienne ou non keynésienne. Autrement dit, une contraction budgétaire est
favorable ou neutre sur l’écart de produit. Ce résultat s’est avéré robuste aux différentes
décompositions cycle-tendance obtenues par le filtre de Hodrick-Prescott.
75
Fatou DIANE, Alsim FALL,’’ quelle a été la contribution de la politique budgétaire a la croissance
économique du Sénégal’’, Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (DPEE), Document d’Etude
N°05.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 102
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
pèsent sur le déficit budgétaire ou de ses financements sont plus serrées que celle
agissant sur le taux d’endettement extérieur.
Année Multiplicateur
1974 0,98
1975 0,64
1976 1,56
1977 0,95
1978 3,8
1979 1,25
1980 1,74
1981 0,89
1982 1,3
1983 2,3
1984 1,02
1985 1,12
1986 2,4
1987 1,9
1988 1,1
1989 0,1
1990 1,4
1991 0,97
1992 1,27
1993 1,12
1994 1,21
Source76 : rapport de Bank al Maghrib
76
: Tiré de :M. Bousseta « Déficit budgétaire et son impact sur l’économie marocaine », Revue AEM 1996 P :116
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 103
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Beaucoup d’autres études ont classé le Maroc parmi les pays à faible activisme
budgétaire. Ainsi selon les résultats des mesures d’activisme77, fait par la direction de la
politique économique générale liée au ministre des finances78, calculées sur la période
1980-2005, le Maroc peut être classé dans la catégorie des pays qui ont un faible
activisme budgétaire. Cette situation, équivalente à la faiblesse de la composante
conjoncturelle du déficit budgétaire, trouve son origine dans l’importance des
exonérations, le poids relativement élevé du secteur informel dans le PIB, ainsi que la
faiblesse des marges de manœuvre en matière de réduction des dépenses. En effet, une
évaluation directe des effets des variations de l’activité économique a permis de montrer
que la sensibilité du solde budgétaire à la conjoncture économique a été de l’ordre de 0,2
au cœurs de la sous période 1990-2003 contre 0,1 entre 1980 et 1990. Elle s’est même
située à 0,4 sur la période récente 1996-2003. Il en résulte qu’une hausse de la
croissance de 1% se traduit par une amélioration du solde budgétaire de 0,4 du PIB.
Quand le secteur agricole n’est pas prise en considération dans les calculs, cette
sensibilité est traduite de moitié en raison de l’élimination des fluctuations
conjoncturelles résultant des aléas climatiques.
Cette étude montre donc que la réduction du déficit budgétaire va de paire avec la
croissance économique, et non l’inverse et que si on ne peut prouver l’influence positive
du déficit budgétaire sur la croissance économique personne ne peut nier que la
croissance économique favorise la réduction du déficit.
77
L’activisme budgétaire exprime dans quelle mesure l’Etat laisse jouer les stabilisateurs automatiques qui
conduisent à un creusement du déficit en période de récession et à son amélioration en période d’expansion.
78
S. Samari, « l’activisme budgétaire » document de travail N° 103 direction de la politique économique
générale, ministre des finances Août 2004 Rabat.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 104
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Conclusion
La seconde approche des nouvelles théories repose sur les facteurs de la croissance.
Ceux-ci ne sont pas nouveaux. On sait de long date que la croissance, ce n’est pas
seulement l’accumulation du capital matériel privé, mais aussi du capital immatériel,
humain et technologique.
modèles sont plus sensibles aux « effets d’offre » que le modèle de Solow. En effet, la
croissance dépend des comportements d’épargne au sens large, lesquels réagissent aux
incitations des marchés. Ainsi une fiscalité trop forte peut décourager l’épargne et donc
la croissance. Paradoxalement, dans les représentations traditionnelles, une fiscalité
trop importante sur l’épargne n’a pas d’influence négative sur la croissance de long
terme car celle-ci ne dépend pas du taux d’épargne. Sensible aux effets d’offre, les
nouveaux modèles insistent cependant sur le rôle de l’intervention publique, sous des
formes variées. Les raisons peuvent en être l’existence d’externalités et d’effets de taille,
ou bien que le fait de la concurrence est imparfaite. En présence de tels phénomènes, le
fonctionnement du marché conduit à des déséquilibres qui sont différents de l’optimum
social.
Une deuxième conclusion forte des nouveaux modèles est que le capital public est un
des facteurs de la croissance. Cette redécouverte montre l’ampleur de recul de la pensée
des économistes à la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt.
Barro (1994) avait popularisé l’idée que l’accroissement des déficits publics engendrait
une hausse équivalente de l’épargne (et donc un effet nul sur la demande globale), les
agents privés, rationnels et informés, attendant une hausse future des prélèvements,
nécessaire à financer le déficit. Cette critique libérale des politiques de relance
d’inspiration Keynésienne a eu un écho certain. Dans les années quatre-vingt, le même
Barro(1990) construit un modèle fondé sur l’idée que les dépenses publiques
d’investissement ont un impact positif sur la croissance économique.
En ce qui concerne la technologie, les nouvelles théories insistent sur le fait que c’est
un bien partiellement public, non gratuit et facteur de croissance. Là encore, on savait
avant Romer, beaucoup des choses. Que la technologie soit facteur de croissance était
déjà présent chez Solow, même si le progrès technique était exogène. Que la technologie
soit un bien partiellement public et non gratuit était bien connu des spécialistes du
domaine.
Introduction
Il est évident que l’outil de base d’intervention économique de l’Etat que constitue le
budget exerce une influence sur les divers variables macroéconomique à travers les
effets de la redistribution. Cependant, le déficit budgétaire est la partie qui suscite le plus
de débat et de controverses. Plusieurs théories avancent que le déficit budgétaire exerce
un effet dépressif sur l’investissement privé tout en attisant les tensions inflationnistes,
en exerçant des pressions sur les taux d’intérêt réels, en creusant le déficit de la balance
des paiements courants et en appréciant le taux de change réel. Il en résulte globalement
un effet négatif sur la croissance économique et peut rendre la dette publique
insoutenable.79 Pour vérifier la véracité de ces effets négatifs et notamment sur la
croissance économique, Le présent chapitre va permettre d’évaluer empiriquement la
relation entre le déficit budgétaire et la croissance économique en volume, pour cette
raison on va consacrer : la première section à l’évolution générale des finances
publiques au Maroc, la deuxième section à l’explication de la modélisation VAR et la
troisième section à l’évaluation empirique de l’impact du déficit budgétaire sur la
croissance économique réelle par le modèle VAR simple.
79
Najib Mrabet, « Dette, déficit budgétaire et rôle de l’Etat au Maroc : Analyse Historique et Empirique ». op,
cit. P : 229. THESE pour l’obtention de Doctorat au FSJES Fès en 2007.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 107
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Le Maroc offre l’image d’un vaste chantier de réformes entraînant des mutations
structurelles et un dynamisme remarquable de l’activité économique du pays qui n’a
cessé de se consolider depuis la fin des années 90. La poursuite de ces réformes a permis
à l’économie nationale, en dépit de l’évolution erratique de l’environnement
international et des conditions climatiques, de consolider les acquis, même si certaines
faiblesses sont apparues ses dernières années, notamment, celles liées aux équilibres
budgétaire et extérieur ainsi qu’au financement de l’économie nationale.
En effet, le Maroc a réussi à incorporer les fruits des réformes et les acquis du passé
récent à son modèle de développement économique. Ce modèle a été fondé sur la
consolidation de la croissance endogène par le renforcement de l’investissement public,
l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens et par la poursuite du processus de
diversification et d’amélioration de la compétitivité du tissu productif. Cet appui aux
fondamentaux de la croissance a été couplé à des efforts visant l’amélioration du profil
des finances publiques et l’accompagnement des stratégies sectorielles pour une
meilleure implication du monde de l’entreprise.
sur le citoyen. Conscient de l’importance de ces défis, les pouvoirs publics se sont attelés
à concevoir et opérationnaliser de nouvelles mesures pour faire face à cette situation80.
Par ailleurs parmi les politiques macro-économiques à la disposition de l’Etat pour
conduire et orienter sa politique économique, la politique budgétaire est
incontestablement la plus importante. Cette politique est menée au moyen du budget de
l’Etat central. Le budget à un rôle essentiel dans la politique macroéconomique tant par
sa masse que (en % du PIB), que par sa structure (structure des dépenses et des
recettes), et enfin, par son solde qui est résorbé, en cas de déficit, par le recours à la
dette publique (intérieure et extérieure). Les variations marginales de ces différentes
composantes ont autant sinon plus de signification économique, et sociale, que leurs
masses respectives.
Concernant le cas de notre pays, on constate que depuis les années 70, la politique
budgétaire dans son ensemble a connu une importante évolution et des mutations
profondes. Elle est passée par plusieurs cycles qui ont fortement marquées les finances
publiques de l’Etat81. Afin d’éclaircir l’évolution des différentes composantes de la
politique budgétaire, On va se baser sur une analyse descriptive des grandeurs
macroéconomique marocain, tout en partageant notre analyse selon les cycles
budgétaire.
80
Directions des études et des prévisions financières « Tableau de bord des indicateurs macro-économiques »
mai 2015.
81
Amirou Rachid « Politique budgétaire, dynamique de la croissance économique et soutenabilité de la dette
publique au Maroc » op. cit . P : 101. Mémoire de master.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 109
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
A cet effet, le concept de « cycle budgétaire » que nous utilisant ici, désigne une
période plus ou moins longue, et durant laquelle l’Etat, au sens du gouvernement, ne
semble pas réagir à telle ou telle tendance forte et structurelle des finances publiques82.
Le cycle budgétaire se termine en général par une crise des finances publiques et donc
une récession.
La première phase a été caractérisée par une forte progression des recettes et des
dépenses due, principalement, au triplement des prix des phosphates grâce à
l’augmentation de la demande mondiale sur cette matière. Ce qui a marqué une véritable
rupture de la tendance du passé en matière budgétaire. Ainsi, la prudence et
l’orthodoxie budgétaires ont cédé la place à l’activisme budgétaire, ce qui a conduit à des
déficits importants.
Année 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982
Déficit/PIB
1,9 3,8 8,7 16,4 14,6 9,9 9,2 10,1 14,0 12,0
(en %)
82
M. SAGOU « les politiques macro-économique : Les politiques budgétaires et monétaires du Maroc depuis
cinquante ans et perspectives pour les vingt prochaines années »Janvier 2006, P : 40.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 110
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
En effet, au terme de cette phase, les déficits budgétaires sont entrés dans un
processus cumulatif et d’auto entretien. Ils sont même devenus une donnée structurelle
des finances publiques. Ainsi, le déficit budgétaire qui ne représentait que 1,9% en 1973
atteint 14,6% en 197783.
83
Ibid, P : 41.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 111
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Cependant, compte tenu des chocs externes intervenus à la fin des années 1970 ( 2ème
choc pétrolier, hausse des taux d’intérêts) et vu l’ampleur des déficits jumeaux et la
montée des revendications sociales au début des années 1980, le volume de
l’endettement extérieur et des déficits ne va pas manquer de déboucher sur une
situation de quasi-cessation de paiement rendant inévitable le rééchelonnement de la
dette et l’ajustement structurel.
Graphique n°2 : Evolution du déficit budgétaire (en % du PIB) entre 1983 et 1992
84
M. SAGOU « Les politiques macro-économique : les politiques budgétaires et monétaires du Maroc depuis
cinquante ans et perspectives pour les vingt prochaines années » op.cit. p.43.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 113
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
baissé, ce qui signifie que l’Etat a dû accumuler les arriérés pour financer une partie de
ses dépenses, reportant ainsi sur les générations futures le poids et le coût de telles
mesures.
titre des passifs implicites logés dans les comptes du système bancaire ou dans ceux des
caisses de retraite du secteur public, auxquels il faut désormais ajouter les dépenses de
compensation sur les prix de l’énergie et les conséquences budgétaires des accords
sociaux relatifs aux revalorisations des salaires.
Donc on peut dire que depuis 1993 et jusqu’en 2009, le Maroc a pu confiner son
déficit entre 2 et 4% du PIB, à l’exception de l’année 1995 où il a enregistré un déficit de
5,5%.
Il apparait ainsi que les finances publiques au Maroc ont dégagé de manière
structurelle des déficits budgétaires, atténués ou exacerbés par des facteurs
conjoncturels, tels la sécheresse, les recettes de privatisations, l’opération de départ
volontaire à la retraite, la crise financière internationale, le renchérissement des prix des
matières premières, etc.85
85
N. BENSOUDA, « Soutenabilité des finances publiques : Quelles stratégie ? », intervention au colloque
international sur les Finances Publiques sous le thème : « La nouvelle gouvernance des finances publiques au
Maroc et en France : quelles perspectives ? » Rabat, les 18 et 19 septembre 2010, P :10.e
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 115
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
86
La ligne de précaution et de liquidité (LPL) est un instrument de financement du FMI. Elle est conçue
pour répondre aux besoins réels ou potentiels de balance des paiements des pays membres qui mènent de
bonnes politiques économiques mais demeurant exposés à certains facteurs de vulnérabilité.
A cet égard, après une expansion des recettes fiscales jusqu’en 2008, ces dernières
ont subi l’effet, d’une part, de la conjoncture économique défavorable au niveau national
et international et, d’autres parts, les différentes mesures fiscales introduites dans les
dernières lois de finances auxquelles s’ajoutent les effets du démantèlement tarifaire des
différents accords de libre-échange.
D’un autre côté, les dépenses ont subi des pressions structurelles et conjoncturelles
se traduisant par un alourdissement de la charge de la compensation, en effet, Dans un
contexte international marqué par la forte volatilité et le renchérissement des cours des
matières premières notamment ceux des produits pétroliers, le système de
compensation a permis de prémunir les populations et le tissu productif national des
mouvements erratiques des cours sur le marché international. Toutefois, cette mesure
qui s’est traduite par l’envolée de la charge de compensation dépassant les 55 milliards
de dirhams en 2012 n’a pas manqué de se répercuter négativement sur l’équilibre des
finances publiques se traduisant par un creusement du déficit budgétaire par rapport au
PIB passant de 2,2% en 2009 à 7,3% en 2012 mais après la réforme de la caisse de
compensation, on constate que les charges de compensation ont été baissées ( comme il
démontre( le graphique n°7), elle s’est allégée de 21,5% à 32,6 milliards ou 3,5% du PIB,
sous l’effet de la décompensation du fuel et du super sans plomb, de la réduction
progressive de la subvention unitaire du gasoil, ainsi que de la diminution des cours du
pétrole. Par produit, la compensation a baissé de 44,2% à 8,9 milliards pour le gasoil, de
60,7% à 1,8 milliard pour le fuel, alors qu’elle a légèrement augmenté de 0,6% à 13,2
milliards pour le gaz butane.
Donc on peut dire que l’économie marocaine a été marquée ces dernières années par
une politique budgétaire expansionniste, avec notamment une hausse de considérable
des dépenses de compensation (liée au renchérissement des matières premières au
niveau international) et de la masse salariale. Cette politique accompagnée d’une
décélération de la croissance a contribué au creusement du déficit budgétaire, en effet, à
ce niveau, Après une réduction sensible en 2013, le déficit budgétaire a poursuivi son
redressement, enregistrant une légère atténuation en 2014. Il est revenu à 4,9% du PIB
après 5,1% en 2013 et 7,2% en 2012, en ligne avec la programmation de la loi de
finances 2014 et les engagements pris par le Maroc dans le cadre de la deuxième ligne
de précaution et de liquidité du FMI87. En conséquence le ratio de la dette du trésor est
passé de 47,1% du PIB en 2009 et à 59,6% en 2012 avant de passer à 63,4% du PIB en
2014, ce qui augmente le ratio de la dette du trésor à 0,9 point.
L’évolution des finances publiques et du déficit budgétaire cache toutefois
d’importants risques de rupture. Les deux sont en relation avec la fin du processus de
réforme des fondamentaux de l’économie et de l’accompagnement des réformes de la
87
Le FMI approuve le 22 juin 2016 une nouvelle ligne de précaution et de liquidité de 3,47 milliards de dollars
au profit du Maroc.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 121
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
à une économie de l’ordre de 1 MMDH pour l’exercice 2013. Pour l’année 2014, la
décompensation totale de l’essence et du fuel N2, en plus du démantèlement progressif
de la subvention allouée au gasoil ont permis de limiter la charge de la compensation
aux crédits ouverts au titre de la Loi de Finances. La projection sur 2015 et 2016
permettrait ainsi, dans les mêmes conditions, de stabiliser la charge de la compensation
des produits pétroliers autour de 2,2% du PIB88 ; l’assainissement du passif latent de
l’Etat, l’amélioration de la gouvernance des établissements et entreprises publics et la
concrétisation du projet de régionalisation avancée et la réforme des régimes de
retraite.
88
Ministre de l’Economie et des finances « Compensation : La réforme engagée » AL MALYA N° 57 Mai 2015,
www.finances.gov.ma
89
S. EL ABOUDI, « Soutenabilité de la dette publique au Maroc » Mémoire du Master, Sciences Economiques et
Gestion, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, FSJES-Fès, 2012, p : 34
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 123
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
En effet, concernant la dette publique globale90, elle a connu une tendance baissière
à partir de 2000 jusqu’au 2009, elle atteint son niveau minimum en 2008 avec une
valeur de 56,8% du PIB. Cependant elle a changé la tendance à partir de 2010 et atteint
son niveau maximum en 2014 avec une valeur de 80,1% du PIB en 2014.
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
90
La dette publique globale rassemble la dette du trésor plus les dettes des entités publiques garanties par
l’Etat.
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
50,0%
45,0%
40,0%
35,0%
30,0%
25,0%
20,0%
15,0%
10,0%
5,0%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
60,0%
50,0%
40,0%
30,0%
20,0%
10,0%
0,0%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
35,0%
30,0%
25,0%
20,0%
15,0%
10,0%
5,0%
0,0%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Source : calcul de l’auteur et données Source de Direction du Trésor et des Finances Extérieure
80,0%
70,0%
60,0%
50,0%
40,0%
30,0%
20,0%
10,0%
0,0%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014
Source : calcul de l’auteur et données Source de Direction du Trésor et des Finances Extérieure
; ; ; Vt=
Avec
Ce système initial dit structurel peut s’écrire sous forme matricielle par :
BYt = 0 +∑𝑝1 Ai Yt − 1 + Vt
91
Le terme représentation convient mieux que le terme de modélisation car l’économiste ne spécifie pas des
relations économiques en tant que telles.
92
En général celles d’un modèle théorique.
93
Régis Bourbonnais, « Econométrie » DUNOD, 7ème édition, p :257
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 128
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
(I-A1L1-A2L2- ……….-ApLp)Yt=A0+Vt
A- Test ADF
B- Test PP
-Si la valeur calculée de tρ est inférieure à la valeur critique, l’hypothèse nulle (=1)
de présence de racine unitaire est acceptée. La série est donc stationnaire.
C- Test KPSS
Le Test KPSS (1992) apporte une spécificité par rapport aux précédents tests en
décomposant la série en une somme d’un trend déterministe, de marche aléatoire et
d’un terme d’erreur t stationnaire. A la différence des autres tests, nous testons
D- Conditions de stationnarité
E(Yt)=
Var(Yt)=<∞
formalisée pour la première fois par Granger en 196994 ; puis développée par la suite
chez bon nombre d’auteurs (Sims (1972), L.D. Haughet et D.A. Pierce (1976)…).
La causalité au sens de Granger consiste à voir comment une variable courante peut
être expliquée à partir de ses valeurs passées et comment l’introduction des valeurs
passées d’une nouvelle variable aide à sa prédiction. En d’autre termes, on dira que X
cause Y si la prévision de Y fondée sur la connaissance des passées conjoint de X et de Y
est meilleure que la prévision fondée sur la seule connaissance du passé de Y95.
Ainsi, la causalité au sens de Granger, est un mode de sélection possible qui permet
de retenir les variables ayant un lien de causalité significatif. Les tests de causalité
réalisés permettent de mettre en évidence les sens de la relation causale entre des
variables, deux à deux. Aux seuils de significativité de 5% et de 10%, si la valeur
théorique du test est inférieure à la valeur empirique de la statistique, l’hypothèse de
nullité est rejetée. Dans ce cas, il existe un lien de causalité entre les deux variables
testées.
Règle de décision
94
M. AIT OUDRA, « Les modèles VAR cointégrés : application à queleques variables macroéconomiques
marocaines ». Mémoire de D.E.S, Science Economique, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, FSJES-Fès,1997,
P :25.
95
M.EL HAFIDI, « De la spécification dans les modèles dynamiques à équations simultanées : application à un
ensemble de variables de l’économie française ».P :140.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 131
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Pour calculer des intervalles de confiance prévisionnels et aussi pour effectuer les
tests de Student sur les paramètres, il convient de vérifier la normalité des erreurs. Le
test de « Jaque-Bera » (1984), fondé sur la notion de Skewness (asymétrie) et de
Kurtosis (aplatissement), permet de vérifier la normalité d’une redistribution
statistique96.
96
R. BOURBOUNNAIS, « Econométrie : Manuel et exercices corrigés », 3ème Edition, DUNOD,
Paris,2000,p :226
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 132
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Pour utiliser le modèle VAR dans un travail exige et nécessite des séries
stationnaires, pour cela on va consacrer ce paragraphe à présenter, analyser l’évolution
des variables du modèle et le deuxième paragraphe à l’étude de leur stationnarité.
Les variables utilisées pour jauger l’impact du déficit budgétaire sur la croissance
économique au Maroc, sont divisées en deux types de variables :
Les séries utilisées dans cette étude sont annuelles (annexe 1), la plupart de ces
séries sont en % du PIB, afin de mieux mettre en évidence leurs variation et leur
corrélations, et couvre la période 1970-2014 (45 observations), quant à la croissance
il est mesuré par la croissance du PIB exprimé en volume (à prix constant).
CE PF/PIB
15 28
26
10
24
5 22
0 20
18
-5
16
-10 14
70 75 80 85 90 95 00 05 10 70 75 80 85 90 95 00 05 10
SB/PIB SC/PIB
5 5
0
0
-5
-5
-10
-10
-15
-15
-20
-20 -25
70 75 80 85 90 95 00 05 10 70 75 80 85 90 95 00 05 10
TAINF DPUB/PIB
15.0 40
12.5
36
10.0
32
7.5
28
5.0
24
2.5
0.0 20
70 75 80 85 90 95 00 05 10 70 75 80 85 90 95 00 05 10
Statistique
descriptive
Moyenne Ecart-type Skewness Kurtosis J.B
Séries
D’après le tableau ci-dessus, on constate que les variables étudiées présentent des
fluctuations parce que les variables possèdent des écart-types plus au moins importants,
mais le solde de la balance commerciale possède le risque le plus élevé, ceci peut être
expliqué par les importations des produits énergétique qui jouent un rôle déterminant
dans la détermination du solde de la balance commerciale marocaine, les prix de ces
produits sont très volatiles ce qui augmentent leurs risque. De même la croissance
économique présente aussi un risque qui peut s’expliquer par la dépendance du taux de
croissance du Maroc à des aléas climatiques.
Pour étudier la stationnarité des variables notre étude on peut recourir aux trois
tests principaux, les plus utilisées aujourd’hui dans les travaux économétriques à savoir
les tests de Dicky-Fuller Augmenté (noté : ADF) et de Phillips Perron (1988) (noté : PP)
dont l’hypothèse nulle est la non stationnarité et le test de Kwiatkowski-Phillips-Shin
(noté KPSS) dont l’hypothèse nulle est contrairement aux deux premiers, la
stationnarité97.
Il s’agit ici de tester les séries brutes, prises individuellement. Pour confirmer ou
infirmer l’hypothèse de stationnarité des séries étudiées on va utiliser trois tests ADF,
PP et KPSS98. Le tableau ci-après résume les résultats du test ADF et PP appliqué sur les
séries en niveau :
97
M. AIT OUDRA. « La modélisation des séries non stationnaires, la théorie de la cointégaration : application à
la demande de monnaie au Maroc » Thèse Doctorat, Sciences Economique, Université Sidi Mohamed Ben
Abdellah, FSJES-Fès, P : 92.
98
Le test est effectué au seuil de 5%.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 139
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Avec :
D’après le tableau ci-dessus, on peut dire que les résultats obtenus confirment les
conclusions déjà avancées, à ce propos, à partir de la visualisation des graphiques trçant
l’évolution des variables étudiées. A cet égard les deux tests menés montrent que
l’hypothèse de non stationnarité ne peut être rejetée au seuil de 5% pour cinq séries
suivantes : SB, DPUB, PF, SC et le taux d’inflation. Or, il convient de signaler les résultats
contradictoires obtenus à propos de la série de taux de croissance du PIB en volume
(CE). En effet, le test de Dickey- Fuller Augmenté (ADF) montre que celle-ci est non
stationnaire, seulement pour le modèle sans constance et sans tendance, a contrario le
test de Philips-Perron (FP) est en faveur de l’hypothèse de stationnarité.
Tableau n° 6 : Résultats du test KPSS sur les séries : CE, SB, DPUB, PF, SC et
TAINF en niveau
1 0.093650 0.146000
CE I(0)
2 0.188047 0.463000
1 0.106280 0.146000
SB I(1)
2 0.485857 0.463000
1 0.114203 0.146000
DPUB I(0)
2 0.321076 0.463000
1 0.079565 0.146000
PF I(1)
2 0.826542 0.463000
1 0.166282 0.146000
SC I(1)
2 0.686699 0.463000
1 0.102906 0.146000
TAINF I(1)
2 0.786021 0.463000
Alors, pour les autres variables, elles ne sont pas stationnaires en niveau. Donc on va
continuer l’analyse de leur stationnarité et tester l’existence de deux racines unitaires
dans ses séries. A cet égard, les trois tests (ADF, pp, KPSS) seront mis en œuvre dans le
point qui suit.
Afin de tester l’existence de deux racines unitaires dans les variables étudiées (sauf
dans la variable CE), les trois tests seront appliqués sur celle-ci différenciées une seule
fois. Quant aux résultats obtenus, ils sont reportés dans les deux tableaux suivants :
Tableau n° 7 : Résultats des tests ADF et PP sur les séries en différence première
99
Les graphiques seront exposés dans l’annexe.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 144
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
1 0.182062 0.146000
DSB I(0)
2 0.199810 0.463000
1 0.099110 0.146000
DPUB I(0)
2 0.107577 0.463000
1 0.210092 0.146000
DPF I(0)
2 0.210747 0.463000
1 0.113635 0.146000
DSC I(0)
2 0.118705 0.463000
1 0.067031 0.146000
DTAINF I(0)
2 0.060533 0.463000
Les deux tableaux ci-dessus montre que les variables de notre étude son
stationnaires en première différenciation et intégré d’ordre 1 (I(1)), sauf la croissance
économique CE, elle est stationnaire en niveau donc intégrée d’ordre 0 (I(0)).
Par ailleurs, on a enregistré que les variables (CE, SB, DPUB, PF, SC et TAINF) ne sont
pas intégrées de même ordre, ce qui affirme une absence de relation de cointégration
entre ces variables100. Pour cette raison on va utiliser un modèle VAR standard au lieu
d’un modèle vectoriel à correction d’erreur (VECM)101.
Après l’étude de stationnarité des séries de notre étude, qui est une condition
obligatoire pour l’estimation d’un modèle de VAR , on va passer maintenant à
l’estimation, à la validation et à l’interprétation du modèle VAR.
A- Estimation du modèle
En pratique un modèle VAR peut être estimé par plusieurs méthodes selon les cas de
figures qui présentent :
- Par la méthode des MCO : si les variables sont stationnaires, chacune des
équations du VAR peut être estimée indépendamment par MCO ;
- Par la méthode de maximum de vraisemblance si les résidus suivent une loi
normale ;
- Par la méthode de Yulle-Walker (méthode récursive) utilisant les
autocovariances ;
- Par la méthode SUR : si les équations du VAR ne contiennent le même nombre de
variables explicatives.
100
La cointégration décrit véritable relation à long terme existante entre deux ou plusieurs variables. La
cointégration sur deux conditions. Tout d’abord l’intégrité des séries au même ordre et la combinaison linéaire
des séries donne une séries d’ordre d’intégré inférieur ou égale à la différence en valeur absolue de l’ordre
d’intégrité des séries à étudier. Pour plus de détails Cf. AIT OUDRA M. (2006), La modélisation des séries non
stationnaires, la théorie de la cointégration : application à la demande de monnaie au Maroc, Thèse de
Doctorat, Sciences Economiques, Université sidi Mohamed Ben Abdellah, FSJES-Fès.
101
On peut utiliser l’abréviation anglo saxonne « Vector Error Correction Model ».
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 146
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Les six variables sont stationnaires, on va procéder par une estimation par la
méthode des MCO. Mais avant d’estimer le modèle VAR, il faut s’assurer tout d’abord
qu’il y a une causalité entre les variables étudiées.
102
M.EL HAFIDI, « De la spécification dans les modèles dynamiques à équations simultanées : application à un
ensemble de variables de l’économie française ».P :140.
A partir du tableau ci-dessus on constate que les deux critères (LR et AIC)
confirment le choix du retard 2 comme retard optimal, tandis que, les critères (SC et HQ)
ont choisi le retard 0 (toutefois il est impossible de le prendre) comme retard optimal.
D’où on va choisir pour notre étude le retard 2 comme retard optimal, alors le modèle
VAR de notre travail s’écrit comme suit : VAR6(2).
Donc on conserve le modèle VAR6(2) pour les tests de validation du modèle. Mais
avant cette phase il est opportun de procéder au test de causalité au sens de Granger sur
les variables de notre étude.
F-
Null Hypothesis: Obs Statistic Prob.
D’après les résultats du tableau ci-dessus on peut tirer les conclusions suivantes :
- Commençant par tester l’hypothèse nulle selon laquelle les dépenses publiques
totales (DPUB) ne causent pas la croissance économique (CE). La probabilité
associée est de 0.0930 inférieure au seuil de 10%, ce qui rejette l’hypothèse nulle
à ce seuil et donc les dépenses publiques totales causent la croissance
économique réelle. En effet ce résultat confirme le modèle keynésien qui consiste
à stimuler l’activité économique à travers la demande puisque les dépenses
publiques constituent une composante importante de la demande.
- De même le solde budgétaire cause la croissance économique réelle. en effet, la
probabilité associée est de 0.0240 inférieure au seuil de 5%, ce qui rejette
l’hypothèse nulle selon laquelle le solde budgétaire ne cause pas la croissance
économique en volume.
- Ainsi le solde commercial (DSC) cause au sens de Granger la croissance
économique. Ce qui va de soi avec la théorie économique et aux spécificités de
l’économie marocaine dont la majorité de ses importations sont des importations
incompressibles liées à la dynamique de l’activité économique.
- Cependant la pression fiscale (DPF) ne cause pas la croissance économique au
sens de Granger.
Par ailleurs, les résultats de l’estimation de notre modèle VAR6(2), qui sont
résumés dans le tableau de l’annexe (3)104 indiquent les conclusions suivantes :
- Nous constatons que seul le solde budgétaire (DSB) et la pression fiscale (DPF)
instaurent une significativité individuelle avec la variable endogène (CE). Leur t
de student sont largement acceptables, dans la mesure où la valeur donnée par la
table de student au seuil de 5% est 2 ; et les « t-statistic » liés aux variables
suivantes DSB (-1) et DPF (-1) lui sont largement supérieurs en valeur absolue.
Donc, le solde budgétaire peut influencer négativement la croissance
économique en volume. par exemple, si la variable DSB (-1) augmente d’un DH,
103
Généralement, il y a trois types d’inflation : l’inflation par les coûts, l’inflation par la demande et l’inflation
importée.
104
Les chiffres entre parenthèses désignent les écarts types et entre les crochets désignent les t de student des
coefficients estimés. Si ces derniers sont supérieurs à 2 (en valeur absolue), ils sont désignés comme
significatifs.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 151
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
alors que les autres variables sont fixes, la variable dépendante (CE) se verra
diminuer de 0,90 DH. De plus, La variable DPF (-1) dépend et explique
positivement la variable endogène (CE). Cependant cette même variable DPF (-2)
est liée négativement avec la variable dépendante.
- Ainsi que les variables DDPUB (-1) et DDPUB (-2) dépendent et expliquent
négativement le solde budgétaire, donc ce dernier peut être influencé
négativement par les valeurs retardées de cette variable (DDPUB). A ce niveau, si
les variables DDPUB (-1) et DDPUB (-2) augmentent d’un DH, alors que les autres
variables sont fixes, la variable du solde budgétaire (DSB) se verra diminués
respectivement en moyenne de -0,52 DH et de -0,50 DH.
- La variable DSB (-2) dépend et explique positivement les dépenses publiques
totales (DDPUB). Ainsi, si la variable DSB (-2) augmente d’un DH, alors les
dépenses publiques totales se verront augmenter, en moyenne de 0,45 DH.
- Le coefficient de la détermination R2 dans l’équation de CE, est grand (supérieur à
50%). La part expliquée par le modèle dans la variance de la variable endogène
est importante : 58%, donc la pouvoir prédictif du modèle est bon.
Ces résultats nous a permis de conclure que à l’instar des autres pays sous-
développés, le déficit budgétaire au Maroc impacte négativement la croissance
économique réelle.
Maintenant, on va vérifier que les résidus du modèle VAR6(2) sont des bruits blancs.
Pour valider ce modèle estimé nous faisons appel aux tests de diagnostic suivants : test
de stationnarité global du modèle, test de bruit blanc des résidus, test d’absence
d’autocorrélation des erreurs, test hétéroscédasticité des erreurs et test de normalité
des résidus.
Un modèle VAR est dit globalement stationnaire lorsque toutes les valeurs de
modèles sont strictement inférieure à 1 ou si leurs inverses sont toutes situés à
l’intérieure du cercle unité. Le test de stationnarité global ci-après donne la
représentation graphique des inverses des valeurs propres du modèle.
1.0
0.5
0.0
-0.5
-1.0
-1.5
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Source : Estimation de l’auteur
La figure ci-dessus montre que tous les inverses des valeurs propres du modèle sont
à l’intérieur du cercle unité et toutes les valeurs sont inférieurs à un105. En effet, notre
modèle VAR6(2) et globalement stationnaire.
Le test de bruit blanc des résidus du modèle nous révèle que les résidus suivent bel
et bien un bruit blanc. On peut vérifier cette hypothèse à travers les corrélogrammes
105
Voir annexe n°4
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 153
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
simples et partiels des résidus et le test de Ljung-Box. Le tableau ci-dessous donne les
résultats du test de bruit blanc effectué sur les résidus du modèle estimé, on va
présenter les résultats relatifs à l’équation de la croissance économique en volume
seulement, (concernant les autres résultats relatifs aux équations de : Les dépenses
publiques totales, la pression fiscale, le solde budgétaire, le solde commerciale et le taux
d’inflation), ils seront représentés sur (l’annexe n° 5).
Correlogram of DCE_RESIDUALS
1 40.26348 0.2871
2 39.14188 0.3306
3 31.83571 0.6670
4 31.62850 0.6766
5 34.02090 0.5630
6 20.97860 0.9783
7 27.19932 0.8545
8 39.77796 0.3055
9 41.02720 0.2596
10 31.15922 0.6980
11 20.76838 0.9801
12 39.79999 0.3047
13 21.15143 0.9768
14 24.92451 0.9176
15 35.93957 0.4715
16 31.49245 0.6828
A partir du tableau ci-dessus, on constate que toutes les probabilités (pour K=16
retards) sont largement supérieures à 0,05 (seuil critique d’acceptation de l’hypothèse
h0), donc il n y a pas d’autocorrélation des résidus jusqu’à l’ordre 16.
VAR Residual Heteroskedasticity Tests: No Cross Terms (only levels and squares)
Date: 09/01/16 Time: 21:50
Sample: 1970 2014
Included observations: 42
Joint test:
Chi-sq df Prob.
Individual components:
L’application du test de Jarque-Bera sur les résidus de notre VAR estimé a permis de
rejeter complétement l’hypothèse de normalité au seuil de 5% : J-B= 10,18927>Khi-
deux0, 05 (2ddl)=5,991 (la probabilité associée à ce test étant supérieure à 5%). Donc, les
résidus du modèle sont des bruits blancs non gaussiens.
Maintenant, nous avons arrivé à une étape où il apparait nécessaire d’analyser les
fonctions de réponses impulsionnelles et la décomposition de la variance de l’erreur de
prévision dans le but d’interpréter l’impact des chocs sur la dynamique des variables
étudiées.
Ce modèle VAR va nous permettre d’analyser les effets du déficit budgétaire sur la
croissance économique, c’est-à-dire l’impact du déficit budgétaire sur l’activité
économique au Maroc, cela au travers de simulations de chocs (impulsion) aléatoire et la
décomposition de la variance de l’erreur. Ces deux méthodes viennent compléter
l’analyse de la causalité et en constituent une extension106.
Dans les applications empiriques, une des principales utilisations des processus VAR
réside dans l’analyse de réponse impulsionnelle. La fonction de réponse impulsionnelle
représente l’effet d’un choc d’une innovation sur les valeurs courantes et futures des
variables endogènes. Un choc sur ième variable peut affecter directement cette ième
variable, mais il se transmet également à l’ensemble des autres variables au travers de la
structure dynamique du VAR. Donc, l’analyse d’un choc consiste à mesurer l’impact de la
variation d’une innovation sur les variables.
L’annexe (6) présente l’ensemble des résultats à un horizon de 10 ans obtenu par la
simulation de Monte Carlo avec 100 tirages. La figure plein représente la moyenne à
chaque date des simulations, alors que les lignes en pointillés représente l’intervalle de
confiance 2+/-1 l’écart type de l’erreur d’estimation. Maintenant on va passer à l’analyse
des réponses de chaque variable impulsée individuellement par un autre variable :
Mais avant tous on peut constater que les courbes relatives à la croissance
économique en volume partent de l’origine ce qui indique qu’un choc sur le solde
budgétaire, les dépenses publiques totales, la pression fiscale et le solde commerciale
n’ont pas de répercussion contemporaine sur la croissance économique, cela peut être
expliqué par l’influence indirecte de ces variables sur la croissance économique réelle,
la chose qui nécessite des délais afin que les chocs exercés sur l’un de ces variables peut
avoir des répercussions positives ou négatives sur la croissance économique.
106
M. AIT OUDRA, « Les modèles VAR cointégrés : application à quelques variables macroéconomiques
marocaines »,op, cit, p :53.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 158
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
De plus un choc de 1 DH sur les dépenses publiques totales fait hisser la croissance
économique de 0,28 DH en moyenne sur les 5 premières années (de la première année à
la sixième année), donc la réponse de la croissance économique en volume à un choc sur
les dépenses publiques totales a une significativité très faibles mais positive sur le
moyen terme.
Par ailleurs, un choc de 1 DH sur les dépenses publiques totales provoque un déficit
budgétaire de 0,19 DH en moyenne sur les 5 premières années (de la première année à
la cinquième année). Toutefois, un choc de 1 DH sur la pression fiscale génère un
107
On peut dire déficit commerciale puisque pour notre étude (1970-2014) le solde commercial est toujours
déficitaire sauf en 1972 où ce dernier a réalisé un excédent commercial de 2,75% du PIB.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 159
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
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Un choc sur les dépenses publiques totales à une réponse immédiate de la part du
solde commercial (car la courbe relatif à cette relation ne part pas de l’origine), ainsi un
choc de 1 DH sur les dépenses publiques fait accroitre le déficit commercial de 0,32 DH
en moyenne sur les 5 premières années, cette relation négative peut s’expliquer comme
suit : l’augmentation des dépenses publiques fait augmenter le pouvoir d’achat au sein
de l’économie, la chose qui provoque l’augmentation de la demande des produits et
services importés et donc la dégradation du solde commercial, cet impact disparait au
bout de 6 ans.
Une autre analyse qui complète l’étude des chocs est la décomposition de la
variance.
b- Décomposition de la variance
Alors, quant à la variance de l’erreur de prévision du solde budgétaire est due pour
68% à ses propres innovations, pour 2% à celles de la croissance économique réelle,
pour 18% à celle des dépenses publiques totales et pour 4% à celles de la pression
fiscale, du taux d’inflation et le solde commercial.
108
M. AIT OUDRA, « Les modèles VAR cointégrés : application à quelques variables
macroéconomiques marocaines », Mémoire de D. E. C, Sciences Economiques, Université Sidi
Mohamed Ben Abdellah, FSJES-Fès, 1997. op,cit.,P : 56.
109
R. BOURBOUNNAIS « Econométrie : Manuel et exercice corrigés », op, cit., P :266.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 161
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Conclusion
Nos résultats sont confirmés par d’autres études font auparavant notamment par
Najib Mrabet110 où il montre que le déficit budgétaire instaure de nombreuses
corrélation avec les autres variables de la politique budgétaire à l’exception du ratio de
la croissance économique. Cette faiblesse permet de remettre en cause les théories
keynésiennes de relance économique par le déficit budgétaire, au moins pour un pays en
voie de développement comme le Maroc dont l’économie est dépendante des facteurs
climatiques et des prix des produits énergétiques et alimentaires de base. Cette même
conclusion a été le résultat de plusieurs études empiriques et économétriques qui ont
toutes constaté une dichotomie entre les performances budgétaires et l’économie
réelle111. Dans ce sens une étude économétrique menée par le FMI112 concernant la
relation déficit et croissance faite sur 39 pays à faible revenu ayant appliqué un
programme d’ajustement appuyé par le FMI pendant les années 90, parmi les résultats
obtenus, l’étude a permis de montrer qu’une amélioration du solde budgétaire a un effet
positif significatif sur la croissance économique. Ainsi, une augmentation 1% du solde
budgétaire par rapport au PIB induit une augmentation d’un quart de point, au moins,
sur le taux de croissance du PIB. D’un autre côté, une hausse des dépenses consacrées
aux traitements et salaires dans le secteur public exerce un effet négatif sur la
110
Najib Mrabet, « Dette, déficit budgétaire et rôle de l’Etat au Maroc : Analyse Historique et Empirique ». op,
cit. P : 230. THESE pour l’obtention de Doctorat au FSJES Fès en 2007.
111
B. Mansouri, « Soutenabilité, déterminants et implications macroéconomiques des déficits publiques dans
les PVD : en cas du Maroc » Doctorat d’Etat univesité Hassan II Aîn Chok, Casablanca 2002.
112
E. Baldacci, B. Clements et S. Gupta : « Utiliser la politique budgétaire pour stimuler la croissance » in
finances et développement Décembre 2003, P : 31.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 163
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
croissance, alors que, en général, les dépenses consacrées aux autres biens et services et
aux projets d’équipement relèvent notablement le taux de croissance. Un ajustement
budgétaire de qualité, fondé sur la réaffectation des dépenses à des usages plus
productifs et la réduction du déficit budgétaire, est donc propice à une accélération de la
croissance dans les pays où la situation macroéconomique est défavorable.
Conclusion générale
Concernant les controverses théoriques entre les différents courants qui analysent
la relation entre le déficit budgétaire et la croissance économique en volume, en a arrivé
à conclure que les théories classiques de la croissance défendaient l’équilibre
budgétaire à contrario, les keynésiens plaidaient pour une politique budgétaire
expansionniste tout en utilisant un budget déficitaire pour réaliser une croissance
durable, ainsi que les théories de la croissance endogène défendent l’intervention de
l’Etat dans l’économie tout en investissant dans les infrastructures, l’éducation (capital
humain) et la technologie, ces investissements ont des effets d’entraînement sur le
secteur privé par les externalités qui peuvent être générées de ces investissements.
113
FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL, « Rapport consultations de 2013 au titre de l’article IV »N° 14/65,
mars 2014, P : 16.
Master Spécialisé : Banque et Marchés Financiers Page 165
Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique
Les conclusions tirées de cette étude s’avèrent crédible dans la mesure où elles
confirment les résultats d’une étude menée par ( Najib Mrabet) et une autre étude fait
par le fonds monétaire international (FMI) sur 39 pays en voie de développement. Sans
oublier que les résultats ci-dessus sont cohérents avec les spécificités actuelles de
l’économie marocaine qui connait une dégradation des finances publiques marocaines
après la crise de 2007/2008 notamment, l’accroissement du déficit budgétaire qui
atteint un niveau inquiétant de 7, 1% du PIB en 2012, une croissance économique faible
et volatile, une évolution erratique de l’endettement public et la dégradation de la
balance commercial (son déficit commercial devient structurel).
Cependant, Les résultats de notre étude restent incomplets vu que les données
utilisées sont annuelles et concernent la période 1970-2014, c’est-à-dire sur 45
observations, ainsi que l’étude a été faite sur toute la période et n’a pas étudié la relation
entre le déficit budgétaire et la croissance économique réelle sur des sous périodes, la
chose qui constitue une limite de ce travail.
ANNEXES
Annexe 2 : les graphiques des séries étudiées après leur première différenciation (la
variable CE exprimée en niveau)
CE DDPUB
15 12
10 8
5 4
0 0
-5 -4
-10 -8
70 75 80 85 90 95 00 05 10 70 75 80 85 90 95 00 05 10
DPF DSB
4 5.0
2 2.5
0 0.0
-2 -2.5
-4 -5.0
-6 -7.5
-8 -10.0
70 75 80 85 90 95 00 05 10 70 75 80 85 90 95 00 05 10
DSC DTAINF
8 15
4 10
0 5
-4 0
-8 -5
-12 -10
70 75 80 85 90 95 00 05 10 70 75 80 85 90 95 00 05 10
Modu
Root lus
Correlogram of DSB_RESIDUALS
Correlogram of DDPUB_RESIDUALS
Correlogram of DPF_RESIDUALS
Correlogram of DSC_RESIDUALS
Correlogram of DTAINF_RESIDUALS
2
2
1
1
0
-1
0
-2
-1
-3
-4 -2
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
2 2
1 1
0 0
-1 -1
-2 -2
-3 -3
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
1.5
1.0
1.0
0.5 0.5
0.0
0.0
-0.5
-0.5 -1.0
-1.5
-1.0
-2.0
-1.5 -2.5
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
2.0
4
1.5
2 1.0
0.5
0
0.0
-2 -0.5
-1.0
-4
-1.5
-6 -2.0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Source : Estimation de l’auteur
Variance decomposition of CE
Références bibliographiques
Ouvrages
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1982)……………………………………………………………………………………………………….111
- Tableau n° 6 : Résultats du test KPSS sur les séries : CE, SB, DPUB, PF, SC et
TAINF en niveau………………………………………………………………………………………..142
- Tableau n°7 : Résultats des tests ADF et PP sur les séries en différence
première…………………………………………………………………………………………………..144
VAR6(2)…………………………………………………………………………………………..……..154
2001)…………………………………………………………………………………………………..….112
1992……………………………………………………………………………………………………....113
PIB)…………………………………………………………………………………………………….…127
2014)…………………………………………………………………………………………………….135
Dédicace ..................................................................................................................................... 1
Remerciements .......................................................................................................................... 2
Liste des abréviations et des sigles ............................................................................................ 4
Introduction générale................................................................................................................. 6
Chapitre I : Cadre théorique du déficit budgétaire .................................................................. 11
Introduction .......................................................................................................................... 11
Section1 : Déficit budgétaire, Définition, types et déterminants ........................................ 12
Paragraphe I : Définition du déficit budgétaire ................................................................... 12
Paragraphe II- les différentes types du déficit budgétaire .................................................. 13
A- Solde budgétaire conjoncturel ................................................................................ 14
B- Le déficit budgétaire structurel .............................................................................. 14
Paragraphe III : les déterminants du déficit budgétaire ................................................. 16
A- Stabilisation .............................................................................................................. 17
B- le lissage fiscal .......................................................................................................... 17
C- Redistribution intergénérationnelle ...................................................................... 18
Section 2 : les différents modes de financement du déficit budgétaire en théorie
économique .......................................................................................................................... 20
Paragraphe I- Le financement du déficit budgétaire par les avances de la banque
centrale ............................................................................................................................... 21
Paragraphe II- Le financement par les banques de dépôt .............................................. 21
Paragraphe III- Le financement non monétaire du déficit budgétaire .......................... 22
A- L’intervention du trésor sur le marché financier .................................................. 22
B- L’intervention du trésor sur le marché monétaire................................................ 23
Section 3 : la politique budgétaire doctrinale entre libéralisme et interventionnisme ...... 24
Paragraphe I- La théorie classique et le respect de la règle de l’équilibre budgétaire ....... 24
A- Le budget neutre et la notion de l’Etat gendarme ................................................. 24
B- Réduction des dépenses publiques ........................................................................ 25
C- Alléger les impôts ..................................................................................................... 26
Paragraphe II-un budget équilibré ...................................................................................... 26
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Déficit Budgétaire et Croissance Economique au Maroc : Fondements Théoriques et Etude
Empirique