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INSTITUTION FINANCIERE ET PROMOTION DE L’EDUCATION FINANCIERE

AU MAROC : ENTRE OBJECTIFS ET REALISATIONS

INSTITUTION FINANCIÈRE ET PROMOTION DE


L’ÉDUCATION FINANCIÈRE AU MAROC : ENTRE
OBJECTIFS ET RÉALISATIONS

FINANCIAL INSTITUTION AND PROMOTION OF FINANCIAL


EDUCATION IN MOROCCO: BETWEEN OBJECTIVES AND
ACHIEVEMENTS

BAHI SLAOUI CHAIMAE


Doctorante, laboratoire d’analyse économique et de modélisation
(LEAM), F.S.J.E.S Souissi, Université Mohammed V Rabat.
chaimae.bahislaoui@um5s.net.ma

BOULAHOUAL ADIL
Enseignant-chercheur à l’Ecole Nationale de Commerce et de
Gestion-Casablanca. Laboratoire d’analyse et de recherche en
Marketing et Stratégie des Organisations (LAMSO)
Adil.boulahoual@encgcasa.ac.ma

DINIA MOHAMMED
Enseignant-chercheur à la F.S.J.E.S Souissi, Université Mohammed V
diniamo@yahoo.fr

International Journal Of Economics and Management Research, Volume 1, N°2, Juillet-Décembre 2020 124
INSTITUTION FINANCIERE ET PROMOTION DE L’EDUCATION FINANCIERE
AU MAROC : ENTRE OBJECTIFS ET REALISATIONS

RESUME
L’éducation financière est un réel levier pour l’économie, spécialement
dans les pays en voie de développement pour lesquels la population
peine à suivre l’évolution économique qu’ils connaissent. Bon nombre
d’organismes internationaux, regroupant plusieurs pays et multipliant
les partenariats, travaillent activement sur les questions de l’inclusion
financière et de l’éducation financière ainsi que du rôle que devraient
occuper les institutions financières dans leur promotion. Le Maroc, à
l’image de ces pays, a créé, par le biais de Bank Al Maghreb, la
Fondation Marocaine pour l’éducation Financière, institution financière
comportant bon nombre de partenaires locaux. Le Maroc a également
pris part à l’alliance pour l’inclusion financière afin de profiter des
nombreux avantages que cette adhésion implique. Ainsi, le présent
article s’inscrit, en premier lieu, dans une tentative de mise en avant du
niveau actuel des Marocains en éducation financière afin de tester leurs
connaissances dans un contexte international. En second lieu, il tente
d’évaluer l’efficacité de l’offre en éducation financière à partir de
l’expérience d’une formation dispensée par la fondation Mohammed VI
de soutien à la micro finance solidaire ; le but étant d’améliorer
l’éducation financière chez les participants, rôle que devraient occuper
les institutions financières dans la promotion de l’éducation financière.
Bien que les résultats récoltés soient très peu satisfaisants, ils nous
permettent néanmoins de rester optimistes quant à l’avenir de
l’éducation financière au Maroc et à l’aide que peuvent apporter les
institutions financières dans ce sens.
MOTS CLÉS : éducation financière, institution financière, offre de
formation, niveau d’éducation, Maroc, OCDE

ABSTRACT
Financial education is a real lever for the economy, especially in
developing countries where the population struggles to keep up with the

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economic changes they are experiencing. Many international


organizations, bringing together several countries and multiplying
partnerships, are actively working on issues of financial inclusion and
financial education as well as the role that financial institutions should
play in their promotion. Morocco, like these countries, has created,
through Bank Al Maghreb, the Moroccan Foundation for Financial
Education, a financial institution with a number of local partners.
Morocco has also taken part in the alliance for financial inclusion in
order to take advantage of the many advantages that this membership
entails. Thus, this article is part of an attempt to highlight the current
level of Moroccans in financial education in order to test their
knowledge in an international context. Second, it attempts to assess the
effectiveness of the financial education offer based on the experience
of training provided by the Mohammed VI foundation supporting
solidarity microfinance; the goal being to improve financial education
among participants, a role that financial institutions should play in
promoting financial education. Although the results collected are very
unsatisfactory, they nevertheless allow us to remain optimistic about
the future of financial education in Morocco and the help that financial
institutions can provide in this direction.
KEYWORDS: financial education, financial institution, training
offer, level of education, Morocco, OECD

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I. INTRODUCTION
Dans le contexte mondialisé actuel où les produits financiers sont devenus de réels produits de
consommation, les états se doivent de participer activement à l’éducation financière, non
seulement dans un but de protection du consommateur mais aussi pour aider les institutions
financières à écouler leurs produits financiers, de plus en plus abondants. Cela place, par
conséquent, la diffusion de l’information financière au centre des préoccupations des décideurs
dans les économies, aussi bien développées qu’en voie de développement.
Dans ce sens, le Maroc d’aujourd’hui est non seulement un pays qui connait un nombre
important de changements structurels, de mutation de son économie et de son développement,
mais aussi une forte intégration dans le système financier de la tranche de la population la moins
avertie.
Celle-ci connait en effet des disparités importantes en termes d'éducation en général et financière
en particulier ainsi qu’en termes de niveau de vie handicapant ainsi l’économie Marocaine, qui
cherche à s’adapter à la population dans son intégralité
Aujourd’hui, le Maroc se place sur le listel de la médaille, entre avers et revers et ce, du fait
qu’une tranche importants de sa population ne parvient pas à tirer profit des changements et
transformations réalisés dans son économie. L’ignorance ou l’incompréhension de mécanismes
institutionnels restent les seules explications.
L’objectif de cet article est double, mettre d’abord en contexte l’éducation financière au Maroc,
puis faire ressortir des variables explicatives du niveau de la population marocaine en termes
d’éducation financière.
Le but principal est de comprendre si les marocains disposent d’une connaissance des
mécanismes économiques et financiers, afin de comparer leur niveau à celui enregistré chez les
personnes des pays de l’OCDE. Ceci nous permettra, in fine, d'appréhender la ressemblance ou
la dissemblance des résultats recueillis au Maroc par rapport à d’autres pays du monde et de
pouvoir discerner des pistes d’améliorations et ce, en répondant aux questions suivantes : Quel
est le niveau des marocains en termes d’éducation financière et quel effet a une formation en
éducation financière offerte par le centre Mohammed VI de soutien à la micro finance solidaire
sur le niveau de compréhension de la population des mécanismes économiques et financiers ?

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En effet, la compréhension du niveau d’éducation financière des marocains est un préalable à


la proposition de toute solution quant à la politique à adopter dans ce sens.
D’autre part, cet article se penche sur l’offre de l’éducation financière à travers une étude menée
sur une population ayant suivi une formation financière de la part d’une institution financière en
particulier qu’est la fondation Mohammed VI de soutien à la micro finance solidaire, afin de voir dans
quelle mesure la formation dispensée a pu répondre aux objectifs qu’elle s’est fixés.

II. L’EDUCATION FINANCIERE :


L’éducation financière a fait l’objet de plusieurs définitions. Plusieurs thèmes s’y rapportant
restent toutefois redondants. D’abord être bien renseigné, instruit et informé sur les questions
de gestion de l’argent et des actifs de la banque, des investissements, des crédits, des assurances
et des impôts. Ensuite, l’éducation financière implique également la compréhension des
concepts de base qui sous-tendent la gestion de l’argent et des actifs. Enfin, l’utilisation des
connaissances et informations pour planifier, mettre en œuvre et évaluer les décisions
financières (Hogarth, 2006). Pouvons-nous alors parler d’éducation financière sans parler
d’éducation ?
Selon (Chang et Lyons, 2007) et (Borden, Lee, Serido et Collins, 2008), il existe une relation
entre les caractéristiques démographiques tel que l’impact du niveau d’éducation sur
l’amélioration des connaissances financières.
On ne peut donc parler d’éducation financière dans un pays sans en dresser le profil de
l’éducation générale.
1. L’EDUCATION FINANCIERE AU MAROC :
1.1 CONTEXTE NATIONAL :
Dans le cadre du plan stratégique de Bank Al-Maghreb qui s’étale sur une durée de trois années
à compter de 2013, la question de l’éducation financière y a été soulevée afin de mettre la
lumière sur l’importance de participer à relever le défi de l’inclusion Financière et ce, en
instaurant une politique d’inclusion financière dans les stratégies bancaires et en faisant de
l’éducation financière un pilier dans la politique d’inclusion.
Aussi, dans un cadre international, Bank Al-Maghreb a intégré l’alliance pour l’inclusion
financière et a pris l’engagement d’ancrer l’éducation financière comme module essentiel à
traiter en parlant d’inclusion financière.

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Elle a aussi pris l’initiative d’unifier les actions individuelles menées dans le cadre de
l’inclusion et de l’éducation financière pour les porter à un niveau national en créant la
Fondation Marocaine pour l’éducation financière appelée FMEF.
1.2 OBJECTIFS STRATÉGIQUES DE LA FONDATION MAROCAINE POUR
L’ÉDUCATION FINANCIÈRE :
De par l’existence d’une fondation alliant divers acteurs, une stratégie nationale a vu le jour
dans le but de faire de la fondation Marocaine pour l’éducation financière, un acteur fédérateur
dans le déploiement de l’éducation financière et de favoriser l’inclusion et la protection du
consommateur.
En effet, à travers ses objectifs, la fondation marocaine pour l’éducation financière tente
d’abord d’assurer la formation relative aux questions financières pour les jeunes, dans l’optique
de les encourager à avoir recours aux services financiers et engendrer des comportements
responsables dans le futur et de préparer les campagnes d’information et de sensibilisation afin
d’appuyer cet effort. La fondation a également pour objectif de faire de l’éducation financière
une composante dans les programmes de développement économique et social menés par les
acteurs publics et privés, d’améliorer les programmes de sensibilisation et d’éducation
financière pour les toutes petites et moyennes entreprises, de mettre en place un cadre de
coopération avec l’Université ainsi que de créer des partenariats avec les institutions pour la
promotion en éducation financière.
Ces objectifs préétablis permettent alors d’entrevoir l’importance de l’éducation financière
ainsi que la dynamique de son développement au Maroc.
1.3 MAROC, DÉMOGRAPHIE ET ÉDUCATION :
Cette partie de la revue de littérature constitue l’introduction de la situation démographique et
du système éducatif du Maroc et ce dans le but de mettre en place un soubassement et un
contexte à notre étude.
En effet, connaitre les chiffres relatifs à la population marocaine ainsi que disposer d’une idée
sur l’état actuel de l’éducation dans notre pays, permet de contextualiser l’étude que nous
menons.
1.3.1 CHIFFRES CLÉS :
La population marocaine est constituée de 33 921 203 habitants, répartis comme suit :

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Tableau 1 : Chiffres clés du Maroc en 2014

Population 33 921 203


Population rurale 40,3%
Alphabétisation 67.08%
Source : Banque Mondiale
Nous pouvons dès lors affirmer qu’un peu moins de 33% de la population Marocaine est jugée
analphabète dans le sens où cette dernière est « incapable de lire et d’écrire, en le comprenant, un exposé
bref et simple de faits qui ont trait à sa vie quotidienne » UNESCO.

1.3.2 LE DÉFI DE LA JEUNESSE AU MAROC :


Les jeunes entre 15 et 29 ans constituent plus du tiers de la population marocaine.
Malheureusement ceux-là font face à plusieurs défis quant à leur inclusion dans la vie sociale
et économique. Plusieurs d’entre eux n’arrivent pas à trouver du travail, ce qui conduit à
l’exclusion de ce groupe de l’économie.
Ceci pourrait conduire à de grandes difficultés d’autant plus que la proportion de la population
diplômée ne cesse de grandir et l’exclure de l’économie donnerait un coup dur au
développement de cette dernière.
1.3.3 LE DÉFI DE L’ÉDUCATION AU MAROC :
Le système éducatif au Maroc a réalisé des progrès importants en termes de facilitation d'accès
à l'éducation, mais il lui reste encore beaucoup à faire en termes de qualité.
Alors que le pays a progressé sur le plan économique au cours des dernières années, il est
devenu de plus en plus clair que le système éducatif a son rôle à jouer et s’avère être un véritable
catalyseur pour le développement économique et social.
Atteindre les populations les plus marginalisées dans la poursuite de cet objectif a conduit à des
améliorations significatives de l'accès à l'éducation.
Bien que les résultats sur le plan de l’éducation soient étroitement liés aux moyens et ressources
déployés, ils dépendent fortement également de la continuité et de la cohérence des stratégies
éducatives soutenues par les gouvernements successifs et de leurs évaluations.
1.3.4 LA QUALITÉ DU SYSTÈME ÉDUCATIF AU MAROC :
Au-delà de l'accès, la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage reste déterminante en
termes d’éducation.

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Le Maroc, bien qu’ayant déployé des efforts considérables afin d’améliorer la qualité de
l'éducation au cours des années, notamment en améliorant les programmes d'études de
l'enseignement et la mise en œuvre de centres régionaux de formation des enseignants, la qualité
de son éducation ne semble pas s’améliorer et reste pour le moins faible.
En effet, les éditions 2011 du « The international Trends in Mathematics and Science Study » et du
« Progress in International Reading Literacy Study » ont révélé les résultats médiocres des marocains
face à leurs adversaires étrangers en termes d’éducation.

Il en ressort alors que la dynamique de réforme devrait être maintenue et que des efforts soient
déployés dans le cadre de la modernisation et de l’harmonisation des programmes
d’enseignement des langues durant tout le cursus.
Cela permettra entre autres, d'améliorer les pratiques d'enseignement et d'éviter les
incohérences et le gaspillage de ressources.
1.4 APPORTS D’UNE ÉDUCATION FINANCIÈRE INCLUSIVE :
Une fois généralisée, l’éducation financière aura sans nul doute plusieurs effets positifs au Maroc et ce,
à plusieurs niveaux. Le tableau ci-dessous, en détaille les avantages par niveau :

Tableau 2 : Avantages d'une éducation financière inclusive

Au niveau des ménages Au niveau de l’économie Avantages croisés

-La création d’emplois. -L’amélioration de la santé.


-L’accumulation d’actifs
-La génération de revenus. -L’amélioration de
-La gestion des risques
l’éducation.
-L’accroissement de
-Le lissage de la l’investissement. -La participation à la lutte
consommation. contre la pauvreté.
-La gestion de risque.
Source : AFI
Dans notre étude, nous visons à placer le niveau d’éducation financière des marocains dans un
contexte international, à la lumière de l’état des lieux préétabli afin de voir où ce dernier se
place dans le cadre du plan de généralisation de l’éducation financière. Nous visons également
à apprécier l’apport d’une formation dispensée par le centre Mohammed VI de soutien à la
micro finance solidaire à l’éducation financière de ses bénéficiaires.

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III. MATÉRIEL ET MÉTHODOLOGIE :


La méthodologie adoptée dans le cadre de ce travail vise deux principaux axes : d’abord, une
connaissance du niveau actuel des marocains en termes d’éducation financière, ensuite, du
niveau d’atteinte des objectifs fixés par le centre Mohammed VI de Soutien à la Micro finance
Solidaire, dans son processus d’offre de formation en éducation financière et ce afin de pouvoir
apprécier le rôle qu’occupe la formation dispensée par les institutions financières dans
l’éducation financière.
1. PREMIÈRE APPROCHE :
La première approche visant à évaluer le niveau en éducation financière chez les marocains,
repose sur le questionnaire de l’organisation de coopération et de développement économique
(OCDE), emprunté et adapté au contexte marocain afin de ressortir avec une base de
comparaison à l’international.
En effet, cette approche permettra de placer le Maroc dans un contexte international et de mettre
en exergue les éléments sur lesquels les institutions financières devraient se concentrer afin
d’atteindre un meilleur niveau en éducation financière chez les marocains.
La méthode d’échantillonnage appliquée dans ce sens n’est autre que la méthode des quotas,
retenue pour permettre de généraliser les résultats de l’étude sur l’ensemble de la population
marocaine. Méthode consistant à s’assurer de la représentativité de l’échantillon en lui affectant
une structure similaire à celle de la population de base. A cet effet, la vérification de la
représentativité a été faite à travers le test paramétrique t pour échantillon unique.
En effet, ayant pour principal objectif d’évaluer une question relative à l’éducation et afin que
notre échantillon soit représentatif, nous nous sommes retournés vers la composition de base
de la population marocaine pour avoir des groupes homogènes de personnes. Dans ce sens, la
population marocaine se compose de 33% de personnes analphabètes et de 67% de personnes
alphabétisées.
Ainsi, un questionnaire en ligne a été adressé, sur une durée d’un mois à 96 personnes
alphabètes et 49 personnes analphabètes par téléphone et sur le terrain.
La différence non significative enregistrée entre les réels pourcentages et la proportion des
personnes interviewées relève d’une erreur de réplication liée au caractère indivisible de la
personne.

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Une fois les résultats des répondants recueillis, nous avons croisé un certain nombre de
variables à l’aide du test du khi-deux servant à mettre en avant la relation entre deux variables
et de ce fait confirmer ou infirmer les hypothèses suivantes dans le contexte marocain :
Tableau 3 : Hypothèses de recherche

Hypothèse 1 Il existe une relation de dépendance entre le niveau en éducation financière


et la gestion de budget.
Hypothèse 2 Il existe une relation de dépendance entre le niveau en éducation financière
et l’évaluation des dépenses.
Hypothèse 3 Il existe une relation de dépendance entre le niveau en éducation financière
et la connaissance du coût relatif au compte.
Hypothèse 4 Il existe une relation de dépendance entre le niveau en éducation financière
et la consultation pour la prise de décision.
Hypothèse 5 Il existe une relation de dépendance entre le niveau en éducation financière
et le type de placements détenus.
Hypothèse 6 Il existe une relation de dépendance entre le niveau en éducation financière
et la typologie du compte bancaire détenu.
Source : Auteurs
Cette approche permettra alors de mieux cerner les maux des marocains en termes d’éducation
financière afin de pouvoir apporter une valeur ajoutée en termes d’offre en formations
dispensées par les institutions financières dans ce sens.
2. DEUXIÈME APPROCHE :
La seconde approche que nous adoptons pour notre étude consiste à évaluer le degré d’atteinte
des objectifs fixés par les formations dispensées en éducation financière par le Centre
Mohammed VI de Soutien à la Micro finance Solidaire.
En effet, cette approche permettra de mettre en avant les objectifs n’ayant pas été atteints par les
formations dispensées en éducation financière et permettra donc de mieux adresser la question
de la formation en éducation financière.
Afin que les résultats soient représentatifs, la taille de l’échantillon a été calculée sur la base de
l’effectif total de la population ayant été formée par le Centre Mohammed VI de soutien à la
micro finance solidaire, effectif qui s’élève à 27 956 bénéficiaires.
La formule ayant servi à ce calcul étant :

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n = t² x p x (1-p) / m²
Avec :
n : La taille minimale de l’échantillon pour obtenir des résultats significatifs pour un niveau de
risque fixé.
t : Le niveau de confiance, fixé à 95%
p : La probabilité de réalisation de l’évènement m : La marge d’erreur fixée à 5%
Nous arrivons alors, à une taille d’échantillon de 357 personnes, pour une marge d’erreur fixée
à 5%.
Afin d’atteindre les 357 personnes composants l’échantillon, la méthode d’échantillonnage
aléatoire simple a été utilisée afin de permettre à chaque membre de la population d’avoir des
chances égales d’appartenir à l’échantillon. En effet, avec cette méthode, chaque combinaison
de membres de la population a une chance égale de composer l'échantillon. Ces deux propriétés
sont ce qui définit un échantillonnage aléatoire simple.
Dans ce sens, une liste de toutes les unités incluses dans la population ayant suivi une formation
financière a été dressée.
Ainsi, la population a été numérotée dans un ordre séquentiel de 1 à 27 956, ensuite, l’ordinateur
a généré au hasard, 357 numéros entre 1 et 27956.
Chaque numéro a alors, la même chance qu'un autre d'être généré par l'ordinateur.
Nous avons alors, par le biais de cette liste, pu interroger l’échantillon de l’étude par téléphone.
IV. RÉSULTATS :
Les résultats recueillis à la fois à travers un premier questionnaire réalisé au niveau national et
emprunté à l’organisation de coopération et de développement économique et un second, réalisé
auprès d’un échantillon de bénéficiaires d’une formation en éducation financière au Maroc
dispensée par le centre Mohammed VI de soutien à la micro finance solidaire, permettent de
mettre en avant un certain nombre d’éléments appuyant fortement le rôle que devraient occuper
les institutions financières dans l’éducation financière au Maroc.
Les résultats ci-dessous représentent l’aboutissement d’un travail mené sur des échantillons
représentatifs de la population mère et sont tirés d’un certain nombre de dimensions
intrinsèques à la définition même de l’éducation financière. Ces derniers se présentent de ce
fait, comme suit :

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1. UTILISATION DES PRODUITS FINANCIERS :

Tableau 4 : Connaissance des produits financiers au Maroc

Possédez vous
Des actions Des fonds
Un livret Un contrat De l'épargne
dans des communs Des
d'épargne d'assurances obligations salariale
sociétés de
placement
Pourcentage Pourcentage Pourcentage Pourcentage Pourcentage Pourcentage
Oui 26,9 24,8 5,5 1,4 3,4 13,8
Non 60,0 58,6 87,6 86,9 89,0 66,9
Ne sais pas 13,1 16,6 6,9 11,7 7,6 19,3
Source : Auteurs
De manière générale, la majorité des personnes interrogées n’accorde aucun intérêt aux
placements financiers. Ainsi, si en moyenne 63.5% de l’échantillon ne dispose pas d’un produit
d’épargne, 87.5 % de ces personnes en moyenne ne disposent d’aucun placement dans des titres
d’investissement (actions, fonds communs de placement, obligations).
2. RAISONS DE RÉSILIENCE ENVERS LES PLACEMENTS FINANCIERS :
Si la majorité des personnes interrogées n’accorde pas d’intérêt aux placements financiers
comme présenté plus haut, 55.6% de ces personnes stipulent qu’ils ne disposent pas d’assez de
moyens pour pouvoir les allouer à des placements financiers. Si 13.5% de l’échantillon étudié
Figure 1 : Raisons de la résilience envers les placements financiers

Source : Auteurs

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stipulent disposer d’autres priorités, 10.5% des personnes interrogées estiment manquer
d’informations liées à ce sujet. La figure 1 ci-dessous renseigne sur les proportions relatives
aux raisons qui poussent la population marocaine à ne pas effectuer de placements financiers.

3. PERCEPTION DU RISQUE :
En ce qui concerne la perception du risque, nous remarquons que les contrats d’assurances et
les livrets d’épargne représentent les placements les moins risqués aux yeux des marocains – à
hauteur de 84.5%. Pour ce qui est des actions, ces placements sont plutôt perçus par les
personnes interrogées comme des placements très risqués - à hauteur de 61.4%. Enfin, les
placements immobiliers sont considérés comme étant relativement peu risqués, mais plus
risqués que les deux produits cités en premier et en second lieu et ce, comme le démontre le
tableau ci-dessous.
Tableau 5 : Perception du risque

Un contrat Un livret Un placement


Des actions
d'assurances d'épargne immobilier
Pourcentage Pourcentage Pourcentage Pourcentage
Plutôt risqué 15,9 13,8 61,4 27,6
Pas risqué 84,1 84,8 33,1 72,4
Ne sais pas 0,0 1,4 5,5 0,0
Source : Auteurs
4. CHOIX ET OPPORTUNITES :
En posant notre question à propos de la décision de remboursement anticipé d’un crédit en
cours, nous relevons que la majorité - 38.6% - des personnes interviewées préfère rembourser
son crédit. Si 14.5% de l’échantillon préfère placer une somme exceptionnelle dans des produits
financiers, 48 % des personnes interrogées ne se prononcent pas sur la décision en question et
ce, comme le démontre la figure ci-dessous.

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Figure 2 : Choix financiers

Source : Auteurs

5. UTILISATION DES MOYENS D’ASSISTANCE FINANCIERE :


6 : Utilisation des moyens d'assistance en matière financière
Banquier Médias Entourage Apprentissages Internet Soi-même
Pourcentage Pourcentage Pourcentage Pourcentage Pourcentage Pourcentage
Oui 39,3 26,2 75,2 48,3 52,4 82,1
Non 60,7 73,8 24,8 51,7 47,6 17,9
Source : Auteurs
Le tableau 6 ci-dessus démontre que les marocains recourent en premier lieu à leurs propres
connaissances afin de prendre une décision financière et ce, à hauteur de 82%. Aussi, 75% de
la population se concerte avec son entourage pour des questions financières. Quant aux
marocains se basant sur les informations collectées sur internet, à travers les médias ou encore
récoltées à travers leur banquier, les pourcentages s’élèvent respectivement à 52%, 26% ou
encore 39%.

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Figure 3 : Établissement des budgets

Source : Auteurs
La figure 3 ci-dessus démontre que 30% seulement de la population marocaine établit son
budget de manière régulière. Si 36.5% des personnes interrogées déclarent établir un budget
pour certaines occasions, 33.1% de l’échantillon ne se prononcent pas face à cette question.
6. CONNAISSANCE DES CONCEPTS ET EVALUATION DES
CONNAISSANCES :
A partir du tableau ci-dessous, nous pouvons relever que la majorité des répondants ont pu avoir
une bonne réponse à la fois pour la question relative à la définition des dividendes ou encore
celle liée à l’évaluation d’un placement sur 1 an et à la détermination de l’effet de
diversification. Les questions qui posent le plus problème sont celles liées à l’évaluation d’un
placement sur 5 ans ou encore à l’évolution de la valeur d’un patrimoine.
Tableau 7 : Évaluation des connaissances financières

Dividende Obligation Évaluation du Évaluation du Évolution Effet


Définition Définition placement - 1 placement - 5 valeur diversification
an ans patrimoine
Pourcent Pourcentag Pourcentag Pourcentag Pourcentag Pourcentag
age e e e e e
Bonne réponse 55,9 46,9 56,6 28,3 26,9 50,3
Mauvaise réponse 44,1 53,1 43,4 71,7 73,1 49,7
Source : Auteurs

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Ces résultats sont à l’origine d’un scoring sur 6 points, scoring établit en accordant la note de 1
pour toute bonne réponse et de 0 pour toute mauvaise réponse et ce, pour l’ensemble de la
population marocaine. L’établissement dudit scoring nous a permis de dresser un tableau
d’effectif lié au score obtenu par chaque répondant.
En effet, à partir de ce tableau, nous pouvons remarquer que 44.8% des répondants ont pu
obtenir une note strictement supérieure à 3 sur 6, tandis que 55.2% des répondants ont obtenu
une note comprise entre 0 et 3. Toutefois, 33% des répondants ont obtenu une note égale à 0,
ce qui correspond quasi parfaitement à la proportion des personnes analphabètes au niveau de
l’échantillon et ce, comme démontré par le tableau ci-dessous.
8 : Scoring

SCORE
0 1 2 3 4 5 6
Effectif 48 6 11 15 30 19 16
Pourcentage 33,1 4,1 7,6 10,3 20,7 13,1 11,0

Source : Auteurs

7. TESTS D’HYPOTHESES ET RESULTATS DE LA PREMIERE APPROCHE :


La concrétisation du recueil d’informations se fait à travers la compilation des données dans le
but de les analyser. L’utilisation de logiciels spécialisés pour ce faire est actuellement d’usage
courant.
Deux tests ont servi à mettre en avant la relation et l’intensité entre les variables étudiées : un
test de khi deux pour la première et un calcul du V de Cramer pour la seconde.
En effet, après avoir cerné le niveau des marocains en termes d’éducation financière et leur
avoir attribué des scores, il s’agit, en ce qui concerne les hypothèses, de définir l’existence de
relation entre l’éducation financière et ses différentes composantes ainsi que la force de ladite
relation.
Etant donné que la valeur de p - Signification asymptotique - est inférieure à 0.05 pour toutes
les variables ci-dessous, nous rejetons l'hypothèse nulle - H0 - et concluons de ce fait, qu'il
existe, au seuil de confiance de 95%, une relation de dépendance significative entre lesdites
variables et le niveau enregistré en éducation financière au Maroc.
Aussi, plus le coefficient V de Cramer est proche de zéro, plus les variables étudiées sont
indépendantes. En cas de complète dépendance, le V de Cramer s’établit à 1.
Le tableau ci-dessous détaille les résultats obtenus dans le cadre de notre étude :

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Tableau 9 : Explication de l'éducation financière chez les marocains

Variable explicative Khi-Deux V de cramer

Gestion des budgets 198,275*** 0,583***

Évaluation des dépenses 182,387*** 0,5***

Connaissance du coût relatif au compte bancaire 245,153*** 0,58***

Autonomie dans la prise de décision 158,895*** 0,738***

Épargne 177,849*** 0,637***

Contrat d’assurance 159,649*** 0,604***

Choix des Actions 166,425*** 0,616***


placements
Fonds communs de placement 156,69*** 0,598***
financiers

Obligations 156,385*** 0,598***

Épargne salariale 179,009*** 0,639***

Type de compte bancaire 75,525*** 0,415***

Sentiment de compétence 186,502*** 0,653***

Utilisation du prêt 197,734*** 0,582***

*P<.05 ; **P<.01 ; ***P<.001

Nous pouvons affirmer sur la base du tableau 9 qu’il existe :


- Une relation plutôt forte entre le niveau d’éducation financière et la régularité de l’établissement
des budgets, la connaissance exacte des dépenses mensuelles et la connaissance du coût relatif
au compte bancaire. En effet, pour toutes ces variables, le V de Cramer se situe entre 0.5 et 0.7.
- Une très forte relation entre le niveau d’éducation financière et la prise de décision par soi-même
car dans ce cas le V de Cramer est supérieur à 0,7. Ce qui est remarquable, c’est que,
contrairement à ce que l’on pourrait croire, les personnes ayant un score plus élevé ont tendance
à prendre des décisions après avoir effectué d’autres consultations, alors que les personnes ayant

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AU MAROC : ENTRE OBJECTIFS ET REALISATIONS

des scores faibles ont tendance à prendre des décisions par eux-mêmes.
- Une forte relation entre le niveau d’éducation financière et le choix des placements financiers.
Néanmoins, il est alarmant de constater à partir des tests du Khi-deux effectués sur ces variables
que la population détenant des actions et des obligations enregistre de mauvais scores, quitte à
se poser des questions sur l’efficacité de la communication liée à ce type de placements.
- Une relation modérée entre le niveau d’éducation financière et le type de compte détenu par les
consommateurs du fait que le V de Cramer se situe entre 0,3 et 0,5. Cette fois-ci, le tableau
croisé entre ces deux variables démontre que les personnes ayant un compte chèque ont un
niveau moins élevé en termes d’éducation financière que ceux détenant un compte épargne.
- Une forte relation entre le niveau d’éducation financière et le sentiment de compétence du fait
que le V de Cramer se situe entre 0,5 et 0,7. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les
marocains sont conscients de leur niveau en éducation financière. En effet, les personnes
assurant avoir un bon niveau en éducation financière ont tendance à enregistrer les meilleures
moyennes.
- Une forte relation entre le niveau d’éducation financière et la façon d’utiliser un prêt et ce, du
fait que la valeur du V de Cramer s’établit dans ce cas entre 0,5 et 0,7. Dans ce sens, le tableau
croisé entre lesdites variables démontre que les personnes utilisant leurs crédits dans la
consommation ont tendance à avoir les scores les plus faibles en termes d’éducation financière.
8. RESULTATS DE LA SECONDE APPROCHE :
Les résultats de la seconde approche visent à valoriser l’apport de la formation dispensée par
le centre Mohammed VI de soutien à la micro finance solidaire en adressant des questions
quant aux changements qu’elle a pu apporter dans la vie des bénéficiaires et ce, sur la base
des objectifs visés par ladite formation.
A partir de la figure ci-dessous, nous pouvons constater que 61.1% des personnes interrogées
estiment que la formation a participé au changement de leur vie. Le reste de l’échantillon ne se
prononce pas sur la question.

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AU MAROC : ENTRE OBJECTIFS ET REALISATIONS

Figure 4 : Changement induit par la formation

Source : Auteurs
Le tableau ci-dessous présente les apports de la formation suivie par les bénéficiaires. Dans ce
sens, en ce qui concerne la fraction des personnes ayant déclaré avoir constaté un changement
dans leurs vies, 42.7% estiment que la formation leur a permis d’améliorer la gestion de leur
activité professionnelle, tandis que 23.9% stipulent que la formation permet de mieux gérer
leurs besoins. Si l’amélioration de la gestion du patrimoine, la facilitation de la vie de tous les
jours ou encore l’amélioration de la qualité de vie sont des modalités moins présentes, 4.6% de
l’échantillon n’a aucune idée sur les mesures par lesquelles la formation suivie contribue au
changement de leurs vies. Enfin, la formation n’a permis à aucune des personnes interrogées
d’améliorer sa capacité à classifier ses dépenses.
Tableau 10 : Formation et changement opéré
Dans quelle mesure ?

Meilleure Meilleure Faciliter la vie Meilleure Meilleure Meilleure Aucune


gestion du gestion de de tous les gestion des classification Qualité de vie
patrimoine l'activité jours besoins des dépenses
Effectif 31 93 22 52 0 10 10
Pourcentage 14,2 42,7 10,1 23,9 0,0 4,6 4,6

Source : Auteurs

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V. DISCUSSION :
Pour la première fois au Maroc, une étude tente, par le biais d’une analyse, de mettre en avant
le niveau réel des marocains en éducation financière en utilisant un questionnaire de
l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE), un questionnaire
permettant d’utiliser les données recueillies sur un ensemble de pays à l’échelle internationale
pour faire une comparaison basée sur la connaissance des concepts financiers à travers plusieurs
pays. Une comparaison utile, voire même indispensable pour placer le Maroc, pays en voie de
développement dans un contexte international et mondialisé.
Aussi, ce travail permet de montrer l’efficacité des formations dispensées en éducation
financière à travers l’analyse des réponses d’un échantillon représentatif ayant suivi une
formation en éducation financière.
Deux études distinctes, sur deux échantillons distincts, permettent l’appréhension de la question
à travers deux approches différentes :
D’abord, dresser une visibilité relative à l’état des lieux actuel de l’éducation financière au
Maroc, ce qui permet de relever les forces et les faiblesses des marocains dans ce domaine et
de discerner des pistes d’améliorations envisageables. En effet, nul mal ne peut être guéri que
s’il est diagnostiqué et traité. Ensuite, un zoom sur les actions menées au sein du Centre
Mohammed VI de soutien à la micro finance solidaire, permettant ainsi de voir le degré
d’atteinte des objectifs de formations fixés en amont.
Le questionnaire utilisé auprès de la population marocaine permet dès lors une comparaison
spatiale des données en vue de positionner le Maroc dans un contexte international. C’est ainsi
que les résultats suivants ont été obtenus :

1. DÉFINITION D’UN DIVIDENDE :


Par rapport au volet « Définition du dividende », le Maroc devance contre toute attente la
France, en enregistrant une valeur de 56% contre 52% seulement chez les Français. Ce qui nous
pousse à conclure que la connaissance des marocains en termes de dividende est meilleure que
celle des Français mais que tous deux enregistrent des taux relativement faibles.

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Figure 5 : Connaissance de la définition du dividende (en %)

Source : OCDE, Auteurs

2. DÉFINITION D’UNE OBLIGATION :


Le Maroc dépasse clairement encore une fois, et contre toute attente, le niveau général de
connaissance de la définition d’une obligation des français. En effet, la moitié de la population
marocaine connait la définition d’une obligation contre près d’un quart seulement chez les
français. Ce constat permet d’avoir une vision optimiste par rapport au positionnement du
Maroc dans un contexte international.
Figure 6 : Connaissance de la définition d'une obligation (en %)

Source : OCDE, Auteurs

3. CONNAISSANCE DE L’INTÉRÊT SIMPLE :


Encore une fois, le Maroc se place devant la France mais demeure derrière l’Irlande, l’Estonie
ou encore l’Allemagne en termes de connaissance de l’intérêt simple.

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Le royaume Chérifien enregistre en effet un taux de bonnes réponses de 57% contre 76% de
bonnes réponses en Irlande. Des efforts devraient alors être faits dans ce sens afin d’étendre la
connaissance de cette notion.
Figure 7 : Connaissance de l'intérêt simple

Source : OCDE, Auteurs

4. CONNAISSANCE DE L’INTÉRÊT COMPOSÉ :


Comparaison faite, ce volet reste pour le moins alarmant. Le Maroc se place, en effet, au pied
de l’échelle avec 28% de bonnes réponses seulement contre 65% et 54% de bonnes réponses
en Allemagne et en France, respectivement. Un sérieux manque de connaissances par rapport à
la notion d’intérêts composés est alors à combler.
Figure 8 : Connaissance en intérêts composés

Source : OCDE, Auteurs

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5. CONNAISSANCE DES CALCULS COMMERCIAUX :


Dépassant la France et enregistrant 27% de bonnes réponses, le Maroc devrait quand même
envisager une amélioration des connaissances liée aux calculs commerciaux car la proportion
des bonnes réponses reste faible et ne couvre qu’un peu plus du quart de la population.
Figure 9 : Connaissance des calculs commerciaux

Source : OCDE, Auteurs

6. CONNAISSANCE DU PRINCIPE DE DIVERSIFICATION ET DE SON IMPACT


SUR LA REDUCTION DU RISQUE :
Les connaissances liées aux produits boursiers et au concept de diversification sont mal ancrées chez les
marocains. En effet, elles ne sont connues que de 50% des marocains contre 70% du côté des français.
Ainsi, les résultats, bien que meilleurs que ceux observés en Malaisie ou en Afrique du Sud, restent
faibles.

Figure 10 : Connaissance du principe de diversification (en %)

Source : OCDE, Auteurs

Suite aux résultats de notre comparaison de l’état actuel de connaissance des concepts financiers
des marocains avec celui de citoyens d’autres pays. Nous pouvons déduire que la connaissance
des concepts de base reste pour le moins insatisfaisante au Maroc.

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AU MAROC : ENTRE OBJECTIFS ET REALISATIONS

Notre analyse des résultats sur l’éducation financière ainsi que le programme dispensé par la
fondation Mohammed VI de soutien à la microfinance solidaire suggèrent un certain nombre
d'implications pratiques pour les institutions financières à l'avenir.
D’une part, la relation préétablie entre la gestion de budget, l’évaluation des dépenses, la
connaissance du coût relatif au compte détenu, la consultation pour la prise de décision, le type
de placement, le type de compte détenu, le sentiment de compétence ou encore l’utilisation du
dernier prêt contracté avec le niveau en éducation financière au Maroc, permettent, de dégager
un certain nombre de lignes directives pour la promotion de l’éducation financière.
En somme, la gestion de budget et l’évaluation des dépenses permettent d’améliorer la relation
entre les consommateurs et leur argent. Ce qui conduit indéniablement à les faire profiter d’une
meilleure éducation financière. Dans ce sens, la connaissance du coût relatif au compte est un
élément qui est aussi corrélé au niveau d’éducation financière. Ainsi, les personnes connaissant
le coût rattaché à leurs comptes bancaires jouissent d’un meilleur niveau en éducation financière
et ne constituent que 33.1% de la population marocaine, pourcentage devant être revu à la
hausse.
D’autre part, il a été démontré que les personnes se concertant avec d’autres pour la prise d’une
décision financière au Maroc ont un meilleur niveau que ceux qui comptent sur eux-mêmes
pour toute prise de décision financière.
Le plus remarquable concernant le croisement des variables est la relation liant le type de
placement à l’éducation financière. Ladite relation démontre que les personnes détenant des
actions ou obligations ont plus de mal que d’autres à enregistrer un bon score en termes
d’éducation financière.
Aussi, il sied de souligner que la relation entre l’éducation financière et le sentiment de
compétence est une relation positive qui sous-tend que toute personne estimant avoir une
connaissance du domaine a enregistré un bon score dans le cadre de l’évaluation que nous avons
menée.
Néanmoins, les personnes détenant un compte chèque ou encore utilisant leur prêt à la
consommation connaissent des scores très peu satisfaisants, ce qui en fait une cible idéale afin
d’accroitre le niveau global de la population et son bien-être en ce qui concerne le volet
financier.

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AU MAROC : ENTRE OBJECTIFS ET REALISATIONS

Au Maroc, le banquier est un intermédiaire de taille. En effet, la majorité des marocains –


70,34% - affirment ne jamais avoir été lésé par leurs banquiers. Constat clé permettant de placer
le banquier au centre des intérêts des institutions financières dans leur rôle d’éducateurs
financiers. Cependant, le pays semble se caractériser par une mauvaise connaissance des
produits financiers, une incapacité à choisir les produits financiers adéquats, une perception des
risques financiers liés aux produits faibles et une méconnaissance alarmante des intérêts
composés. Il convient donc de mettre un service téléphonique à la disposition des marocains
leur permettant d’être accompagnés sur des questions financières, en visant principalement les
connaissances en intérêt composé.
Dans le contexte marocain actuel, nous avons également pu relever que plus du tiers de la
population ayant un placement financier n’a aucun objectif derrière. Cela sous-tend que ces
personnes ont acheté des produits financiers sans en connaitre l’utilité. Aussi, les résultats
obtenus démontrent que près de la moitié de la population ne saurait quoi faire d’une somme
d’argent exceptionnelle reçue, alors qu’elle a un crédit à la consommation en cours. Il convient
alors que le chargé de clientèle dans une institution financière prenne l’initiative de déterminer
le niveau d’éducation du client, d’abord, et d’adapter son discours, en conséquence. Il sera ainsi
chargé de fournir des documents simples et exhaustifs aux clients et de ne les leur faire signer
qu’après quelques jours. Cela poussera alors le consommateur marocain, qui compte le plus sur
lui-même et sur son entourage à lire, comprendre, se faire aider et revenir, ensuite, vers son
conseiller pour de plus amples éclaircissements, si besoin il y a.
De plus, la présence massive des petits caractères sur les contrats des institutions financières
dissimule une volonté de désinformer le client. Afin de palier à cela, il faudrait alors mettre en
place des lois visant à définir un pourcentage maximum de petits caractères sur les contrats et
à interdire leur utilisation dans la présentation de toute information contractuelle jugée
importante. Dans cette visée, il faudrait également accroitre le nombre de partenariats avec des
organismes de conseils financiers à but non lucratif, afin de sensibiliser une plus grande tranche
de la population.
D’un autre côté, les personnes ayant contracté un crédit à la consommation enregistrent des
scores très faibles en termes d’éducation financière, ce qui les place comme cible principale
pour les institutions financières, notamment à travers : l’envoi de courriers – lu en majorité par

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les marocains -, la planification d’entretiens téléphoniques ou encore la convocation à un


rendez-vous de conseil.
Aussi, la majorité des marocains choisissent seuls ou se concertent avec leur entourage dans la
prise d’une décision financière. Les personnes qui se concertent avec leur banquier représentent
tout de même 40% de la population. Il convient alors de mettre à niveau la qualité de l’éducation
nationale, afin d’élargir les connaissances des bénéficiaires et leur permettre de ce fait, de
s’entraider dans la prise de décision financière.
Toutefois, l’extension technologique mondiale n’a toujours pas permis au Maroc une utilisation
optimale des moyens technologiques. En effet, 32% de la population seulement se sert du
téléphone afin de consulter l’état de son compte bancaire. La principale limite à cela est
l’analphabétisme qui touche 33% de la population. Par conséquent, il reste 35 points à gagner
pour le Maroc dans ce registre. Ces points peuvent être couverts en utilisant des alertes sur les
téléphones - afin d’informer des différentes transactions effectuées ou encore livrer des liens
utiles pour en apprendre davantage sur la finance - , en rendant l’accessibilité de certains
services sur internet plus facile et en accompagnant cela d’actions marketing adéquates, afin
que la population prenne conscience de l’existence des possibilités que lui offre la technologie
tout en simplifiant au maximum les plateformes en ligne.
De nos jours encore, l’écrasante majorité des marocains ne dispose pas de placements financiers
car ils estiment ne pas avoir assez de moyens à y allouer. Dans ce sens, une couverture médiatique
et des actions de street markerting permettront indéniablement d’encourager la population à
épargner.
Pauvreté et analphabétisme allant de pair au Maroc, il s’avère être nécessaire d’adapter les
infrastructures à cette tranche de la population : en assurant la proximité et la simplicité des
guichets automatiques, par exemple, ou encore, en créant une base de données d’empreintes
chez les institutions financières afin de ne causer aucun préjudice aux analphabètes et de leur
faire gagner en confiance par rapport à leur capacité à gérer leurs finances.
Pour ce qui est de l’évaluation du risque et du rendement des placements, du choix entre les
différents produits financiers ou encore de la lecture de la presse financière, il s’avère que près
de la moitié de la population ne dispose pas des moyens techniques nécessaires à
l’accomplissement de ces tâches, alors même que 82% de la population prend des décisions
financières seule. Il serait alors plus que préférable d’assurer la mise en place d’une ligne

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téléphonique reliée au service de protection du consommateur et d’en faire le marketing à l’aide


de flyers à envoyer par courrier ou à remettre avec les chéquiers. Un accompagnement
médiatique pourrait booster cette action.
Aussi, les actions du Maroc devraient sans aucun doute se tourner vers les enfants et les jeunes,
réel levier pour l’économie marocaine et ce, en forçant l’inclusion de modules financiers tout
au long du cursus scolaire quel que soit le domaine d’études. D’un autre côté il faudrait accroitre
les offres des institutions financières ciblant les enfants et les jeunes, afin de les amener à
participer activement au monde dans lequel ils évoluent et à mieux comprendre ses mécanismes
pour une meilleure gestion à l’âge adulte.
Dans son optique d’accroissement du niveau des marocains en éducation financière, le Centre
Mohammed VI de Soutien à la Micro finance Solidaire se fixe un certain nombre d’objectifs à
atteindre et concourt activement à l’élaboration de formations en matière financière.
Nonobstant le fait que 61% des personnes interrogées estiment que la formation a changé leurs
vies respectives, les retombées de la formation, omniprésentes dans la gestion de l’activité des
bénéficiaires, restent nulles pour la classification des dépenses : soubassement même à
l’éducation financière. Ce constat soulève alors des questions sur le réel apport de la formation
et les axes devant être développés pour en accroitre la qualité.
Aussi, et bien que la formation ait eu lieu, plus de la moitié de l’échantillon, représentant la
population formée, continue à épargner à la maison, chez des proches ou encore en des métaux
précieux.
VI. CONCLUSION
Les recherches effectuées dans le cadre de cet article démontrent que le niveau des marocains
reste insatisfaisant en termes d’éducation financière par rapport au reste du monde.
D’une part, l’étude Nationale menée dans le cadre de ce travail permet de constituer une base
de données riche pour le gouvernement et les institutions financières au Maroc.
D’autre part, elle permet de sortir avec la conclusion que les actions de formation sont estimées
bonnes par les consommateurs et qu’elles ne répondent, cependant, qu’en partie aux objectifs
qu’elles se sont fixés.
Au Maroc, l’idée d’une éducation financière reste récente et la question de son importance,
encore à soulever. Cet article se veut une contribution à la prise de conscience de l’importance
que l’on devrait accorder au sujet, tant sur le niveau économique que social.

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Même si les recherches dans ce domaine doivent être poursuivies, les résultats de l'enquête et
l'évaluation du programme de formation décrits et analysés dans le présent document
fournissent un point de départ utile aux décideurs dans la conception de programmes
d'éducation financière pour les consommateurs et les entrepreneurs. Cet article a tenté
effectivement de décrire le niveau actuel des marocains en éducation financière, en le comparant
à celui atteint à l’étranger, dans certains pays membres de l’organisation de coopération et de
développement économique ; de même que le degré d’atteinte des objectifs fixés par les
formations dispensées en éducation financière au Maroc. Enfin, l’article permet d’aboutir à des
propositions dont l’objectif est d’améliorer le niveau des marocains dans ce domaine.
En définitive, il sied de dire que les actions entreprises par le Maroc laissent entrevoir de beaux
jours devant l’éducation financière malgré les disparités, difficiles à gommer, liées aux
spécificités structurelles de la population marocaine.
La principale limite de ce travail est d’ordre temporel. En effet, l’étude a été menée juste après
la fin de la formation.
Ceci dit, quel pourrait être l’apport sur le long terme des résultats trouvés si les institutions
financières s’y intéressent ?

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