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Dans l’histoire des institutions de microfinance (IMF), Lorenzo Tonti, appelé en France
auprès de Mazarin a créé en 1653 une nouvelle formule d’épargne sous forme d’association
d’épargnants. Il donnera son nom à la Tontine. En 1963 au Cameroun est montée la
Cameroun coopérative crédit Union League ; l’un des tout premiers réseaux institutionnels de
microfinance du continent africain. Vers le milieu des années 1980-1990, le Sénégal, à l’instar
de l’ensemble des pays membres de l’UEMOA a été frappé par une crise économique et
financière sans précédent. La crise quasi-généralisée du secteur économique et financier était
d’une gravité telle qu’il fallut, sous la houlette des partenaires financiers internationaux,
entreprendre une vaste campagne de réformes et de restructuration du secteur financier, en
particulier le secteur bancaire. Les causes ayant conduit à cette crise sont multiples. Elles sont
à la fois internes (politique monétaire en vigueur, ingérence des pouvoirs publics dans le
fonctionnement des banques et mauvaise gestion des dirigeants des banques à l’époque et
externes (récession au plan mondial et sécheresse au plan national) au système financier. Au
plan interne, en plus de l’inadéquation du système bancaire au contexte, on peut noter parmi
les principales causes de l’effondrement du secteur bancaire, la politique monétaire de la
BCEAO et les mauvaises politiques de crédit au sein des banques elles-mêmes.
A la fin de l’année 1989, l’ensemble du système bancaire sénégalais tombait dans une crise
d’insolvabilité d’une ampleur jamais égalée. Le secteur qui comptait à l’époque une vingtaine
d’établissements de crédit dont une quinzaine de banques et sept établissements financiers
connut une situation plus qu’alarmante au point que les pouvoirs publics entreprirent une
vaste campagne de restructuration en vue de parer à une situation d’insolvabilité généralisée.
Sur un encours total de 450 milliards de francs CFA, 200 milliards correspondaient à des
créances douteuses. La situation était plus que désastreuse : les banques en plus de leurs
portefeuilles fortement dégradés ne pouvaient plus honorer les retraits de la clientèle, quels
que soient les montants. Une crise de confiance de la clientèle vis-à-vis du système bancaire a
résulté de cette situation, confiance dont la réhabilitation nécessitera la promotion des
systèmes financiers décentralisés bâtis sur le principe de proximité. A ces diverses raisons
viennent s’ajouter l’absence de mécanismes de collecte de l’épargne, et la faiblesse des
ressources internes au niveau des banques.
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A cet égard, le fait que soient pris en compte dans l’organisation actuelle de la microfinance
les facteurs de la crise, laisse présager que ce secteur s’est construit dans un esprit de
complémentarité avec les dispositifs déjà existants pour améliorer l’efficacité du système
financier.
Les réformes entreprises au début des années quatre-vingt ont permis d’assainir le secteur
bancaire et financier, mais ont introduit également une grande flexibilité des banques en
matière de financement. Les prises de risques se sont beaucoup réduites au niveau des
banques, l’exclusion s’est intensifiée en même temps. Cette situation a aggravé l’expansion de
la finance informelle. Les autorités monétaires ont ainsi promu l’émergence du système de
financement décentralisé, dans le but de pallier les limites du secteur bancaire.
Le secteur de la micro finance est en plein essor dans l’ensemble des Etats membres de
l’UEMOA. Selon les estimations de la BCEAO, il regroupait à fin décembre 2006 environ
406 structures de financement décentralisé (SFD) détenant plus de 2 000 points de services
qui desservaient 4,9 millions d’agents économiques. La Microfinance désigne l'activité de
collecte d'épargne et de financement des petits producteurs ruraux et urbains. La microfinance
est aussi définie comme un outil de lutte contre l'exclusion, la pauvreté et les inégalités. A
l'Ecole d'Affaires Internationales et publiques, Université de Columbia, Lauren Kesner a
défini la finance comme étant la science de la gestion et de la création de patrimoine et
suggère que si les pauvres peuvent gérer et accroître leur patrimoine, ils ont besoin de services
financiers leur permettant de le faire, en déclarant : " La microfinance est " micro "
uniquement parce que le patrimoine de ceux qui vivent dans la pauvreté est " micro ". C'est un
système qui permet d'offrir des services financiers à des individus ou des groupes d'individus
pauvres, qui n'ont pas accès aux services financiers formels, dans le but de satisfaire les
besoins de leur ménage ou de leurs microentreprises. Si la microfinance consiste à offrir des
services financiers aux populations pauvres et très pauvres, composées notamment des petits
travailleurs indépendants ou organisés en groupements, elle s'est développée en tant
qu'approche de développement économique qui s'intéresse spécifiquement aux populations à
faible revenu. Les services financiers comprennent généralement le microcrédit et l'épargne.
Certaines institutions de microfinance ou systèmes de financement décentralisé (SFD)
proposent également des services d'assurance et de paiement.
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Toutefois, le secteur de la micro finance a ainsi besoin d’être appuyé pour son développement
et ceci en évitant certains risques comme le risque d’insolvabilité des promoteurs
bénéficiaires dont l’autorité n’a pas les moyens de son contrôle ou qui constitue un frein à
l’innovation et à la pérennité des institutions de micro finance.
Des études dans certaines IMF du Sénégal et notre étude au sein de l’UM-PAMECAS nous
ont permis de comprendre que les risques d’insolvabilité et de recouvrement sont les plus
fréquents. C’est face à cette situation, que les IMF ont mis en place le processus de
recouvrement de crédit. C’est un processus stratégique clé permettant à la fois de conserver
les clients, de susciter et de développer une culture de remboursement auprès des clients. Ce
processus est encadré par l’acte uniforme sur les procédures simplifiées de recouvrement de
créance et voies d’exécution du 10 avril 1998. Le risque de crédit qui consiste à prêter de
l’argent et à ne pas le recouvrer, est devenu un fléau dans presque toutes les institutions de
microfinance du Sénégal.
Le thème de notre étude s’inscrit dans le cadre de la problématique globale des crédits
impayés dans les institutions de microfinance.
-une première partie dans laquelle nous allons faire une présentation du cadre théorique et une
revue de littérature ;
-une deuxième partie qui portera sur les cadres méthodologique et analytique.
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PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LITTÉRATURE
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CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE
Dans ce chapitre nous présenterons le contexte, la problématique, les objectifs de recherche et
les hypothèses de travail ;
La cible principale des institutions de microfinance sont les populations rurales, celles ne
disposant de revenus réguliers, les femmes, les petits commerçants et les jeunes entrepreneurs.
Aujourd’hui, le secteur de la microfinance est concurrencé par le secteur bancaire qui cible de
plus en plus les populations ne disposant de revenus salariaux ou réguliers.
Le secteur est également confronté à un certain nombre de défis relatifs à une gestion
professionnalisée des institutions, à la formation du personnel et à la recherche d’un équilibre
institutionnel et financier.
Sous-section 2 : problématique et question de recherche
Le crédit est aujourd’hui considéré comme l’un des moyens de financement les plus reconnus.
C’est une somme d’argent accordée par une institution de micro finance à une autre personne
dont le remboursement est systématiquement assorti du paiement d’intérêt. Il est lié à la
notion de confiance que le prêteur accorde à l’emprunteur mais il est vulnérable de nombreux
risques parmi lesquels on note de plus en plus le risque de solvabilité des promoteurs
bénéficiaire des prêts. Ce risque, lorsqu’il survient, fait apparaître le problème des impayés
auxquels se trouve confrontées certaines IMF.
La gestion des impayés est un point qui fait partie intégrante de la politique globale d’une
institution de microfinance ; alors leur négligence constitue une menace sérieuse pour leur
pérennité.
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En effet, pour que les objectifs de développement économique et de réduction de la pauvreté
soient atteints, il faut que les prêts soient remboursés et que les délais de remboursement
soient respectés afin de permettre à ceux qui ayant le besoin de financement d’en bénéficier
mais malheureusement certains clients enregistrent des impayés de crédit du fait qu’ils ne
veulent pas ou ne peuvent payés.
Une analyse spécifique lors de notre passage au sein de l’UM-PAMECAS nous a permis de
comprendre que dans les IMF les crédits impayés sont devenus un véritable problème.
Il est dès lors important de mettre en place une politique de gestion des crédits assez efficace
face aux impayés afin d’assurer la pérennité des IMF.
-le processus d’octroi et de suivi du crédit mis en place par le PAMECAS est –il adéquat ?
-le volume des crédits impayés du PAMECAS constitue-t-il un obstacle pour sa viabilité
financière ?
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L’objectif de cette étude est d’évaluer la politique de gestion des crédits du PAMECAS en
vue de proposer des stratégies d’intervention lui permettant de réduire le taux des crédits
impayés.
L’hypothèse principale : la politique de gestion des crédits au sein du PAMECAS est inefficace.
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Chapitre 2 : la revue de littérature
Crédit :
Un crédit est une mise à disposition d’argent sous forme de prêt, consentie par un créancier
(prêteur) à un débiteur (emprunteur). Pour le créancier, l’opération donne naissance à une
créance sur l’emprunteur, en vertu de laquelle il pourra obtenir le remboursement des fonds et
paiement d’une rémunération (intérêt) selon une échéance prévue.
Pour l’emprunteur, qu’il s’agisse d’une entreprise ou d’un particulier, le crédit consacre
l’existence d’une dette et entraine la mise à disposition d’une ressource financière.
Il peut être :
Notion d’Impayé :
L'impayé est un mot habituellement employé pour désigner une créance qui n'a pas été
honorée par un débiteur. L'impayé va porter généralement sur le remboursement d'un prêt et
se concrétisera par le rejet d'un chèque, d'un prélèvement, d'un effet de commerce (pour les
entreprises) ou par le rejet de tout autre moyen de paiement. Ils sont des crédits non
remboursés à l’échéance ou renouvellement. Selon la loi PARMEC, on ne parlera d’impayé
que si le retard atteint trois (3) mois.
En microfinance un crédit est considéré comme étant impayé lorsque le montant d’une des
échéances du crédit n’est que partiellement payé à la date de l’échéance.
Le montant d’une des échéances du crédit est payé avec retard ou encore le montant d’une des
échéances du crédit n’est pas du tout payé.
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Définition des impayés
Un crédit en impayé (ou un crédit en retard) est un crédit sur lequel des
remboursements sont en retard. (Calmeadow)
Les impayés, appelés aussi arriérés ou retards de remboursement, mesurent le
pourcentage d’un portefeuille de crédits qui est à risque. (USAID)
Des échéances impayées ou en retard sont des remboursements dont l’échéance est
dépassée ;
Des crédits en retard sont des crédits sur lesquels au moins un remboursement est en
retard.
Zéro pour cent (0%) d’impayé est un objectif qui peut être atteint, mais à condition que
l’institution entière adopte une attitude qui tend vers ce but. Si une institution accepte des
niveaux d’impayés supérieurs à 0 %, c’est sa propre responsabilité (décision) qui a des coûts.
Gestion de recouvrement :
La gestion du recouvrement consiste en la gestion des différentes opérations qui vont
permettre à une entreprise d’obtenir le paiement de tous les impayés de ses clients.
Le recouvrement :
Le recouvrement est l'action de récupérer les sommes dues par un emprunteur dans le respect
du contrat de prêt à l'échéance. Il peut être également défini comme l’ensemble des voies et
moyens conformément à la loi qu’un prêteur peut utiliser pour récupérer la totalité ou une
partie de ses fonds. Il constitue un objectif majeur de toutes les IMF. Il se fait en deux étapes
selon que le client ait régulièrement honoré son engagement ou non.
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C’est un service important permettant de libérer des fonds pour le décaissement de nouveaux
prêts.
« Le recouvrement est essentiel, voire vital, pour les entreprises, puisque l’impayé demeure
plus que jamais le premier risque de dépôt de bilan. C’est tout aussi essentiel pour les
particuliers tels que certains retraités qui tirent leurs revenus de la location d’un bien, par
exemple. » [MAÎTRE DOMINIQUE DESGOUTTE, HUISSIER DE JUSTICE] .
C’est un processus stratégique clé permettant de générer de bonnes habitudes et une culture de
remboursement auprès des clients.
Créance irrécouvrable
Une créance est irrécouvrable lorsqu’un emprunteur ne peut pas ou ne veut pas rembourser
son crédit et que l’institution n’espère plus percevoir le remboursement. L’IMF doit, toutefois,
continuer ses efforts de recouvrement. En général, une créance est considérée comme
irrécouvrable quand l’emprunteur est en impayé de 2 ou 3 échéances. La période est à
déterminer par l’IMF. Le montant irrécouvrable dépend de l’encours au moment où
l’emprunteur cesse de rembourser. Le montant qui sera passé en perte peut être différent du
montant irrécouvrable si l’institution peut faire jouer une garantie ou une caution.
Mais cette phase n’implique pas uniquement le service recouvrement et son équipe. Elle doit
se faire en rapport avec toutes les directions qui interviennent dans le processus de
recouvrement.
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Il est donc important d’inciter ses clients à s’acquitter de leurs dettes à l’échéance. Le client
est relancé après la facturation. La pré-relance doit rester commercialement habile et ne doit
pas faire comprendre au client qu’on n’a pas confiance en sa capacité de payer à l’échéance.
L’agent de recouvrement peut téléphoner ou écrire au client, et en profiter pour lui rappeler
les modalités de règlement de sa dette. Cependant, un tel choix exige de gros moyens.
Recouvrement amiable :
Malgré l'application au cas par cas de toutes ces mesures, si le client n’a pas honoré sa dette,
l’agent de recouvrement doit le rappeler à l’ordre.
Il dispose de deux moyens principaux pour mettre en œuvre une politique de recouvrement
amiable :la relance téléphonique et la relance écrite, l’une et l’autre étant complémentaire. Il
est possible qu’une visite soit rendue au membre par l’agent de recouvrement soit par l’agent
de crédit soit par tous les deux.
La relance téléphonique :
Quand elle est bien pratiquée, est certainement la plus efficace mais son coût est nettement
supérieur à celui de la relance écrite. Parce qu’elle prend plus de temps, elle doit être
parfaitement organisée.
La relance écrite :
La relance écrite est sans aucun doute la plus simple des méthodes et reste la plus pratiquée
par les entreprises. Son efficacité est parfois contestée, pourtant elle demeure la solution la
plus économique. Attention au caractère trop fréquemment standardisé des lettres de relance
écrite, qui peuvent souvent laisser le client indiffèrent à ce type de relance. Priorité donc à des
lettres de relance personnalisées.
Le recouvrement contentieux :
Malgré l'application au cas par cas de toutes ces mesures, si le remboursement du crédit n'est
pas fait ; il est nécessaire alors de passer à l'étape de contrainte, des contentieux pour
sauvegarder l’investissement de l’entreprise dans le portefeuille client.
La phase contentieuse : plusieurs solutions s’offrent au créancier pour y parvenir. Nous les
présenterons dans cette partie. Selon LABADIER & ROUSSEAU (2001 :119) « l’objectif de
la procédure de recouvrement contentieux est d’obtenir un titre exécutoire et de procéder à
son exécution »
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Obtenir un titre exécutoire
L’acte uniforme organise deux procédures de recouvrement de créance à savoir : l’injonction
de payer et l’injonction de délivrer ou de restituer un bien :
L’injonction de payer :
Selon l’article 1 de l’acte uniforme portant organisation des procédures simplifiées de
recouvrement et des voies d’exécution stipule qu’il s’agit des cas de créance, liquide et
exigible.
« Celui qui prétend détenir une autorisation de délivrance ou de restitution d’un bien meuble
corporel déterminé, doit saisir par voie de requête déposée au greffe de la juridiction
compétente du domicile ou du lieu ou de la demeure du débiteur de l’obligation de délivrance
ou de restitution » article 19 et 20 de l’acte uniforme.
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C’est une disposition par laquelle un créancier, dans l’attente d’une décision de justice
définitive, fait placer un bien du débiteur sous-main de justice (le débiteur ne peut plus
disposer de ce bien) et cela afin d’assurer l’efficacité des mesures d’exécution qui seront
prises, une fois que la date communiquée au débiteur par l’huissier soit passée.
Il sera procédé dès lors à la saisie et à la réalisation pure et simple des biens.
L’exécution forcée :
Pour pouvoir réaliser une exécution forcée, il faut que le débiteur ait un patrimoine
susceptible d’exécution. De plus, cette procédure nécessite une multitude d’acte dont le coût
est élevé. De ce fait, son efficacité s’en trouve affectée et réduite.
Le recouvrement peut être considéré aussi comme une activité commerciale dont l’objectif
principal est de générer des revenus pour l’institution par la conversion des pertes en revenus.
-identifier les litiges commerciaux : l’agent de recouvrement doit repérer dans son fichier les
clients, les entreprises ou les personnes qui ont des retards de paiements. Ce qui lui servira de
base de travail ;
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La microfinance quant à elle fait référence à l’offre de services financiers aux populations
pauvres et à faibles revenus, qui ont peu ou n’ont pas accès aux services des institutions
financières classiques afin de satisfaire les besoins de leur consommation ou de leurs activités
économiques et professionnelles.
Dans la plupart des pays en voie de développement, les pauvres constituent la plus grande
majorité de la population. Ceci dit, un nombre considérable de cette population n’a toujours
pas accès à des services financiers de base. Malgré leur classe sociale, les pauvres peuvent
avoir besoin non seulement de crédits, mais aussi d’instruments d’épargne, de services de
transfert de fonds et d’assurance.
Dans le domaine bancaire comme dans les autres secteurs de l’économie, il est entendu que
l’on doit prendre des risques calculés pour réaliser des profits.
Par conséquent, les Institutions de Microfinance (IMF) sont de plus en plus exposées à un
risque de défaillance élevé notamment du fait de l’incapacité de leurs partenaires à fournir des
garanties. D’où la nécessité de garantir la sécurité et le bon fonctionnement de ces
établissements financiers.
Selon la banque centrale, la microfinance est une activité exercée par une personne morale
autre qu'un établissement de crédits, qui offre, habituellement et en vue de lutter contre la
pauvreté des services financiers à une population évoluant pour l'essentiel en marge du
système bancaire traditionnel.
L'accent est mis par la banque centrale sur l'offre des services des crédits et/ou épargnes sans
qu'elle parle des services sociaux. Elle a parlé de la population sans parler des pauvres.
Selon les praticiens, la micro finance est une finance de proximité par opposition aux longues
procédures administratives des banques commerciales.
Cette finance de proximité étant essentiellement caractérisée par la petitesse des montants
octroyés sous forme de crédit, de leur durée de remboursement et des montants mobilisés sous
forme d’épargne. Les praticiens parlent plus de système de financement décentralisé (SFD).
Pour DIOGO AGNE (2003), « les SFD sont des institutions de petits prêts (appelés
microcrédit) aux pauvres pour les projets de création d’entreprise autonomes, qui gèrent des
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revenus leur permettant de répondre à leurs besoins et à ceux de leur famille. Dans la plupart
des cas, ces institutions offrent à leurs clients, en plus du crédit, d’autres services et ressources
à savoir la formation, l’encadrement, l’appui technique à la gestion, l’entraide sociale, la
sécurité et le placement des dépôts collectés, les relations avec le système bancaire et le
système financier traditionnel, des conseils sur les soins de santé primaire et les droits
civiques ».
Pour situer l’origine de la micro finance, il faut mentionner Muhammed YUNUS qui
découvre que l’adage selon lequel « on ne prête qu’aux riches » n’est pas qu’un adage, mais
également la raison fondamentale qui empêche les paysans pauvres de développer une activité
qui les rendrait autonomes et leur permettrait ainsi de s’offrir un avenir meilleur.
Conscient du fossé existant entre les théories économiques et la réalité vécue par les pauvres
sur le terrain, Yunus crée le « microcrédit ».
Ainsi en 1983, Muhammad Yunus fonde la Grameen Bank pour offrir aux pauvres un accès
à une petite somme de monnaie qui pourrait briser le cercle infernal de la pauvreté en
permettant le lancement d’une petite entreprise (en général à partir du secteur informel).
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Il s’agit d’autoriser la moitié la plus fragile de la population du globe à rejoindre le courant
principal de l’économie mondiale et à acquérir la capacité de participer au libre marché.
Ainsi, la Grameen Bank préconise que le crédit est un droit humain.
Surnommé le banquier des pauvres Yunus fait l’analyse que, « la pauvreté découle de
l’incapacité des travailleurs à bénéficier des fruits de leur labeur parce qu’ils n’ont pas le
contrôle du capital. L’aide sociale distribuée par de nombreux pays industrialisés permet aux
démunis de survivre mais pas d’éradiquer la pauvreté. Ce n’est pas le travail qui permet
d’éradiquer la misère mais le capital dérivé de ce travail ».
Malgré ce grand pas en avant que Muhammad Yunus a fait sur la microfinance, il faudrait
remonter dans les années 1849 pour connaitre la naissance du microcrédit avec notamment les
travaux du bourgmestre prussien Friedrich Wilhelm Raiffeisen.
C’est en Rhénanie en 1849 que Friedrich Wilhelm Raiffeisen créa la première société
coopérative d’épargne et de crédit, une institution offrant des services d’épargne à la tranche
de la population pauvre n’ayant pas accès aux services financiers des banques classiques.
Le mécanisme était de consentir des crédits à des clients grâce à l'épargne collectée.
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Chapitre 1 : Cadre Méthodologique
La méthodologie permet de décrire avec toute précaution requise tout le cheminement
employé pour analyser objectivement le problème. Ce cadre méthodologique s’articule autour
de quatre axes que sont l’environnement de l’étude, le cadre organisationnel du PAMECAS,
le recueil des données et la méthode d’analyse des données.
Au niveau du secteur agricole, les réformes mises en œuvre dans le cadre des politiques
d'ajustement structurel se sont traduites par le désengagement de l'Etat, la privatisation et la
restructuration des entreprises publiques chargées du développement rural et agricole, la
responsabilisation des agriculteurs avec un transfert de certaines fonctions anciennement
dévolues aux organismes publics, l'élimination des subventions sur les investissements.
La population du Sénégal qui comptait environ 1 million d'habitants en 1900 et 2,8 millions
au moment de l'indépendance en 1960 dépasse aujourd’hui les 13 millions. Plus de 40% de
cette population vit dans les centres urbains. La population de Dakar qui est la capitale
administrative et économique est estimée à près de 3 millions en 2014. Avec plus de 25% de
la population, la forte densité de Dakar demeure un facteur de déséquilibre économique.
Le pays fait partie de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Membre
des principales organisations d’intégration sous régionales et régionales, le Sénégal fait
également partie de l'Union africaine (UA).
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Le Sénégal est une république démocratique. Le régime est semi-présidentiel car à
l'indépendance, le Sénégal a adapté le modèle politique français de 1958 comme d'autres pays
africains qui étaient membres de l'AOF.
Deuxième économie de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et
quatrième de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le
Sénégal bénéficie d’une stabilité politique avec une démocratie consolidée par deux
alternances pacifiques en 2000 et en 2012.
L’économie sénégalaise repose sur l’agriculture, la pêche (12,3 % des recettes d’exportation),
les services, les télécoms et le tourisme (deuxième pourvoyeur de devises après la Pêche).
N’étant pas grand exportateur minier, le pays n’a pas bénéficié du boom économique de
l’Afrique entre 2000 et 2012 quand les PIB des pays de la sous-région de la région se sont
accrus de 6 % en moyenne. Sur cette période, le taux de croissance moyen du Sénégal a
évolué autour de la moyenne des 4 %.
Par ailleurs, la balance commerciale reste déficitaire en raison du poids exercé sur le budget
par les importations de biens d’équipement, de pétrole et de riz.
Malgré une bonne performance économique et une croissance soutenue au cours des dernières
années, le niveau de vie des Sénégalais reste très bas. Une production agricole insuffisante,
l'insuffisance des ressources affectées aux services sociaux et la faible capacité de l'économie
à créer des emplois durables contribuent à aggraver la pauvreté, qui touche déjà plus de 54%
de la population. Ainsi, la survie et l’accès aux services sociaux de base constituent un défi
majeur pour la plus grande partie de la population.
Les institutions de Microfinance dans l’espace UEMOA se caractérisent par un essor
remarquable au sein des pays membres. En effet, dans les pays en voie de développement, tel
que le Sénégal, le secteur de la Microfinance a connu une émergence croissante ces dernières
années. Dans l’UEMOA, en particulier les plus anciennes institutions de microfinance (ou
Systèmes Financiers Décentralisés comme on les appelle ont été créées à la fin années 60.
Elles ont, ensuite, connu un essor pendant les années 80.
En effet, les autorités monétaires ont ainsi promu l’émergence du système de financement
décentralisé, dans le but de pallier les limites du secteur bancaires.
Ces structures alternatives de financement ont pour but ultime de favoriser la mobilisation de
la petite épargne en milieu rural et urbain et de créer les conditions d’une insertion
progressive du secteur informel dans l’économie moderne.
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Face à l’échec des institutions financières classiques à atteindre certains segments du marché
notamment les PME, les autorités vont mener des réformes pour encadrer le secteur.
Cependant, les institutions de Microfinance arrivent à atteindre ce segment de marché par des
mécanismes de gestion d’asymétrie d’informations tels que la caution solidaire. Elles se sont
présentées comme des acteurs complémentaires aux banques.
En effet, elles fournissent des services financiers à des acteurs économiques exclus du
système financier traditionnel. De ce fait, les autorités monétaires de la zone ont eu à
aménager un dispositif réglementaire afin de conférer un statut légal à ce genre d’institution.
Elles sont également soumises à des ratios de gestion financière et prudentielle, cela dans le
but de prévenir les éventuels risques dans le secteur et également assurer la protection des
déposants.
Dans l’UEMOA, les conditions d’exercice de l’activité des Systèmes financiers Décentralisés
(SFD) ou des Institutions de Microfinance (IMF) ou encore des Institutions Mutualistes ou
Coopératives d’Epargne et de Crédit (IMEC), sont définies par un dispositif légal et
réglementaire applicable dans l’ensemble des Etats membres de l’UEMOA (loi cadre portant
réglementation des IMEC du 17 Décembre 1993). Cette loi définit la nature juridique des SFD
opérant dans la zone UEMOA.
Au Sénégal, la loi portant réglementation des Mutuelles d’épargne et de crédit (loi PARMEC)
est mise en place. Elle a pour but de favoriser l’émergence et le développement de ces
structures de financement de proximité en identifiant les acteurs, les attentes et leur politique
d’intervention.
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Cette évolution s’est accompagnée de dysfonctionnements qui pourraient remettre en cause
les performances enregistrées ces dernières années.
En effet, près du quart des systèmes financiers décentralisés (SFD) de l’Union dégagent
structurellement des résultats déficitaires. Il en résulte qu’un nombre élevé de SFD ne sont pas
viables, certains d’entre eux n’assurant leur équilibre financier qu’à travers un appui extérieur.
Cette situation est imputable aux principaux facteurs ci-après : le non respect des dispositions
législatives, réglementaires et statutaires, les faiblesses dans l’étude des dossiers
d’autorisation d’exercice, la défaillance du système d’information de gestion reflétée par la
faible fiabilité des états financiers de certains SFD et la non disponibilité, dans les délais
requis, de l’information financière.
Le sociétariat des SFD a augmenté de 1,7% entre septembre et décembre 2014, atteignant
2 417 384. Indexé à la population totale, le taux de pénétration des SFD se situe à 17,5% soit
1,3 point de pourcentage de plus par rapport à la même période de l’année précédente.
Rapporté à la population adulte (plus de 15 ans), le taux de pénétration s’établit à 29%.
ENCOURS DE CREDITS
Les personnes physiques restent les principales bénéficiaires de ces crédits (240 milliards)
avec 162 milliards pour les hommes et 77 milliards pour les femmes.
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Il est important de noter que la part de l’encours de crédits des hommes a augmenté de 1,5%
contre une baisse de 1,4% pour celle des femmes. En glissement annuel, l’encours de crédits a
connu une hausse de 6,6%.
Dépôts
La tendance haussière des dépôts s’est confirmée au quatrième trimestre 2015, avec une
épargne se situant à 249,3 milliards contre 248,0 milliards au trimestre précédent. Selon la
durée, les dépôts à vue sont de 101,73 milliards et les dépôts à terme de 54,21 milliards.
Par ailleurs, l’encours total des personnes physiques (217,4 milliards) est détenu à hauteur de
64% par les hommes et de 36% par les femmes. En glissement annuel, les dépôts ont
augmenté de 11%. Le nombre de déposants se situe à 1 793 145 dont 52% d’hommes, 40% de
femmes et 8% de personnes morales.
DISPOSITIF PRUDENTIEL
Limitation des risques :
Au 4ième trimestre de 2015, les SFD ont affiché une moyenne de 97,2% contre 96,4% au
trimestre précédent.
NORME DE CAPITALISATION
Le niveau de capitalisation des SFD continue sa régression depuis le premier trimestre,
passant de 21,3% à 21,2% entre les deux derniers trimestres.
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Liquidité des SFD
Le ratio de liquidité a connu une légère hausse entre le 4ième et le 3ième trimestre de 2015 et
se situe en moyenne à 105,5% pour l’ensemble des SFD. Pour les SFD visés par l’article 44
de la loi 2008-047, le ratio est passé de 127,8% à 121,4%.
Couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables
Le ratio sur la couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables se
situe à 125,5% et reste supérieur à la norme de 100%, celui des SFD de l’article 44 affiche un
niveau de 232,9%.
En effet, les produits bancaires n’étant pas accessible à toutes les couches sociales du fait des
frais importants qui en sont ajoutés, la mutuelle elle est constituée de telle sorte que chaque
membre puisse faire des épargnes et obtenir des prêts à moindre coût.
Pour mieux cerner cette problématique, PAMECAS s’est appesanti sur le gap concernant
l’offre et la demande des produits.
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L’offre de produit
Le PAMECAS, c’est aussi une mutuelle de santé qui conventionne avec un réseau de
prestataires (structures sanitaires et pharmacies privées) qui dispense aux bénéficiaires en
règle de leur cotisation un certain nombre de prestations en cas de besoin.
Les prestations offertes sont du niveau Centre de Santé et Poste de Santé suivant un principe
de co-paiement entre le bénéficiaire et la MS-PAMECAS. Cette dernière reçoit toutes les
factures pour la part ouverte pour procéder à leur paiement suivant une périodicité mensuelle.
Le réseau exerce une offre pouvant couvrir la totalité de sa demande
La demande
L’UM-PAMECAS a une population cible essentiellement centrée dans les zones rurales et
exerçant dans le secteur informel surtout dans le commerce. Les jeunes entrepreneurs ainsi
que les femmes sont les structures de sa cible les plus présentes dans ses caisses.
En 2005, des études socio-économiques servant à identifier des zones homogènes à potentiels
pour le projet (dans les départements de Rufisque et de Guédiawaye) montrent de fortes
attentes de la part des populations. Ces zones à fort potentiel humain et économique lui
assurent des caisses rapidement rentables.
Analyse concurrentielle
La concurrence est la présence simultanée de plusieurs acteurs agissant de façon rivale sur un
même marché. Autrement dit que les concurrents sont des acteurs qui proposent les produits
ou services étroitement substituables et qui mènent le même type de stratégie.
L’analyse des concurrents est une étape importante dans toute réflexion de marketing. Tout
marché implique un ensemble d’acteurs en compétition, celui qui sait tirer son épingle du jeu
36
possède des atouts indéniables. Il sait comment se positionner pour déjouer les stratégies
inverses et profiter pleinement de ses capacités compétitives.
Au sein d’un même secteur d’activité, de nombreuses entreprises peuvent évoluer sans être en
concurrence directe. Ainsi, pour réussir cette analyse, la réponse à plusieurs questions est
nécessaire :
-quelles stratégies ont-ils mis en place pour occuper une telle position ?
Les banques
Au total, vingt (20) banques primaires et deux (2) établissements financiers sont représentés
sur le territoire national. Parmi ces acteurs financiers, quatre (4) ont une stature internationale
(Attijariwafa Bank, Société Générale, Eco Bank, BNP) et détiennent près de 60% des actifs.
La concurrence s’est, néanmoins, intensifiée sur la période récente avec l’arrivée d’acteurs
panafricains. Ces banques peuvent être considérées comme les entrants potentiels du marché
de la micro finance du Sénégal.
Face à l’échec des institutions financières classiques à atteindre certains segments du marché
notamment les PME, les autorités vont mener des réformes pour encadrer le secteur.
36
Cependant, les institutions de Microfinance arrivent à atteindre ce segment de marché par des
mécanismes de gestion d’asymétrie d’informations tels que la caution solidaire.
Ce secteur, est constitué de deux cents trente-huit (238) sociétés dont dix-huit (18) grandes
entités qui totalisent près de 90% des parts de marché. Les plus importantes d’entre elles sont
CMS, PAMECAS et ACEP.
Partant de là on peut dire que PAMECAS vit dans un environnement concurrentiel en raison
des banques locales qui peuvent être considérées comme des entrants potentiels du marché de
la microfinance et ses produits de substitution qui sont les banques et les différentes
institutions de micro finance qui pourraient s’attaquer au segment de clientèle de PAMECAS
tout en rendant parfois ses produits moins compétitifs sur le marché. Il s’agit principalement
des couches les plus vénérables et leur octroyer des crédits à un taux concurrentiel.
Concurrents présents
La microfinance au Sénégal est dominée par six grands réseaux mais elle est dotée de trois
grands réseaux (CMS, PAMECAS ACEP) qui dominent le secteur de SFD émergents qui
s’imposent de plus en plus dans le marché de la microfinance et les trois autres sont les
suivantes :
-Réseau des Caisses d’Epargnes et de Crédit des Femmes de Dakar (RECEC / FD) ;
36
Tableau n°1 : Poids des grands réseaux dans le secteur de la micro finance de Sénégal au
30/06/2013
Leader dans le secteur des Systèmes Financiers Décentralisés au Sénégal, le Crédit Mutuel du
Sénégal (CMS) est un SFD qui accorde des crédits à des personnes qui n’ont pas
généralement un accès facile au service bancaire. En plus de ce service, le CMS propose
d’autres services à savoir l’épargne, le transfert d’argent, la domiciliation de salaire. Il
démontre dans ce tableau, sa suprématie en termes de : total actif, membres/clients,
emprunteurs actifs, encours des dépôts et d’encours de crédit. Avec ses 90 points de services
répartis à travers le pays, possédant plus de la moitié des encours et disposant également de
guichets mobiles qui font la même activité que les agences, nous pouvons noter ainsi une
progression.
La deuxième position revient au réseau PAMECAS, une entreprise clé dans un secteur
moderne et dynamique, est un géant du secteur de la micro finance au Sénégal. Juste derrière
le leader, le crédit mutuel du Sénégal PAMECAS représente 15,13% des emprunteurs actifs,
15,58% des encours de dépôts et 12,57% des encours de crédit, selon le dernier rapport de la
Direction de la microfinance.
Le réseau PAMECAS accueille toutes les franges de la population sénégalaise. Ses membres
sont des :
- commerçants, pêcheurs, salariés du secteur public et privé, agriculteurs, éleveurs,
retraités, transporteurs, élèves et étudiants, microentreprises, groupements et associations ...
Le PAMECAS finance toutes les activités légales génératrices de revenus et les besoins
sociaux de ses membres. Nos souscripteurs interviennent dans tous les secteurs
de développement :
- agriculture : pêche, produits agricoles, élevage ;
36
- commerce : petit commerce, commerce général, transformation et commercialisation de
produits... ;
-artisanat d’art, de production, de services ;
- manufacture : confection, construction, couture... ;
-achat d’équipements professionnels et domestiques ;
- services : transports, télé services... ;
- social, santé…
Sous-section 2 : Cadre organisationnel du PAMECAS
Créé en 1995, le Projet d’Appui aux Mutuelles d’Epargne et de Crédit au Sénégal, résulte de
la coopération bilatérale canado-sénégalaise. La naissance et la viabilité du projet ont été
assurées par un partenariat performant entre le financement de l’ACDI (Agence Canadienne
de Développement International) et l’expertise exécutive du DID (Développement
International Desjardins).
Après une première phase d’émergence pendant laquelle le concept de démocratisation de
l’accès au crédit et à l’épargne a été testé auprès des populations de Dakar, les résultats sont
apparus très largement au-delà des attentes des promoteurs.
En effet, l’épargne visée était de 400.000.000 FCFA en cinq ans, pour environ 12 000
membres. Or, au bout de cette période les résultats affichaient 3 milliards FCFA pour plus de
40 000 membres. Le concept de base étant la proximité participative pour tous les milieux, les
leaders d’opinion furent démarchés individuellement. Ils s’impliquèrent systématiquement
pour la cause du crédit et de l’épargne pour tous en nommant un représentant au comité de
pilotage de la future caisse locale.
En 1998, le projet devient l’Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de
l’Epargne et du Crédit au Sénégal. Elle propulse les caisses sur la voie de la consolidation et
de la rentabilité avec une autonomie financière totale atteinte dès 2000. Plus de 98% des
caisses ayant atteint cette autonomie seulement deux ans après leur démarrage, et au
maximum trois ans supplémentaires pour les autres.
Aujourd’hui composé d’un réseau de plus de 100 guichets répartis à travers le pays, l’UM-
PAMECAS est règlementé par la loi 95-03 du 05 janvier 1995 portant règlementation des
institutions mutualistes ou coopératives d’épargne et de crédit des pays de l’UEMOA.
36
Il faut aussi souligner que le réseau est placé sous la tutelle du Ministère de l’Economie et
des Finances avec un département qui s’occupe de la supervision et du respect du cadre
juridique.
Sa personnalité juridique ne sera reconnue toutefois qu’en Septembre 1998 date qui marque
son institutionnalisation sous le nom de Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne et du
Crédit Au Sénégal et l’entrée en vigueur de l’Union des Mutuelles du PAMECAS (UM-
PAMECAS) ; ce qui est à l’origine de son passage d’un mode projet à un mode union pour
devenir une structure de deuxième niveau dont une intervention ponctuelle et une institution
pérenne. Son statut officiel d’institution mutualiste a été obtenu cependant qu’en 2000.
36
-la mise en œuvre de politiques administratives, comptables et financières performantes
-et l’amélioration des conditions de vie des personnes à faible revenu, surtout des femmes qui
sont les plus touchées par la pauvreté dans le monde.
36
Les ressources humaines de DID se distinguent par leur haut niveau de compétence et de
crédibilité, et leur aptitude au transfert de savoir-faire.
Portefeuille du PAMECAS
Le portefeuille regroupe l'ensemble des produits et services de l'institution et qui constituent
l'essentiel de ses activités. Dans ce cadre, le portefeuille du PAMECAS est assez diversifié et
constamment enrichi de l'expérience acquise ou des besoins de la clientèle. Il est aussi à
souligner que la collecte de l’épargne est une activité fondamentale pour les mutuelles du
réseau du PAMECAS car constituant le moteur des activités de crédit. Le PAMECAS offre à
ses clients une gamme variée de produits d’épargne, de crédit, de transfert d’argent, de
virement de salaire et pension. Ces produits sont les suivants :
L’épargne des migrants : concerne les expatriés sénégalais et vise à constituer un capital
pour préparer leur retour au Sénégal ;
L’épargne projet : destinée à préparer un évènement connu dans le temps par exemple :
Tabaski, Korité, mariage, baptême, rentrée scolaire, Pâque…
Le crédit régulier ouvert à tous les membres ayant épargnés régulièrement pendant trois
mois et disposant de 25% du montant sollicité ;
Le crédit AFSSEF : conçu pour les femmes et destiné à renforcer l’activité économique de
celles-ci ;
Le crédit habitat : un accès aux produits financiers qui permet d’améliorer le cadre de vie ;
Le crédit groupe : elle s’adresse à des groupes de six (6) femmes en moyenne et vise à
appuyer les activités économiques individuelles. Le montant par femme est de 50.000 à
150.000 FCFA par femme et le groupe est tenu de constituer une épargne préalable et une
caution solidaire est exigée des membres.
Le produit jeunes artisans : une aide à l’installation des jeunes issus de la formation
professionnelle qui ambitionnent d’être des micros-entrepreneurs ;
36
Les opérations déplacées : avec le service Fu La Nex, tout sociétaire disposant de l’argent
dans son compte peut effectuer des retraits ou dépôts déplacés dans n’importe quelle caisse de
l’UM-PAMECAS au Sénégal ;
Le guichet mobile : sillonne les marches hebdomadaires et lieux de regroupement avec à son
bord un caissier effectuant des opérations de dépôt et de retrait de dossier de crédit ;
Le centre financier aux entrepreneurs : les petites et moyennes entreprises qui sollicitent
un crédit supérieur à trois millions (3.000.000) de FCFA ;
SMS Banking : permet de connaitre son solde en envoyant un SMS depuis son téléphone
mobile ;
Transfert d’argent : en partenariat avec les services Wari, Western Union, Money Gram… ;
Dès que le virement est effectué dans le compte de l’UM-PAMECAS à la banque, celui du
sociétaire est crédité aussitôt du montant du virement diminué des frais ;
Découvert sur salaire : permet de donner une avance sur salaire aux membres qui ont viré
leur salaire au PAMECAS. C’est une facilité de caisse qui permet de pallier des difficultés de
trésorerie.
les organes
Le réseau est organisé schématiquement en une union de plus de 100 guichets répartis dans le
pays et essentiellement concentrées dans les zones rurales. Ces Agences offrent les mêmes
services adoptent les mêmes politique (politiques de crédit, gestion des ressources humaines,
fonds de sécurité, fond mutuel de décès, fonds de développement) et chacune d’elle est gérée
à l’image de l’union.
36
L’Assemblée Générale ;
Le Conseil d’Administration ;
Le Conseil de surveillance ;
Le Comité de crédit.
Le Fonctionnement du PAMECAS
1) L’Assemblée Générale
Elle a le pouvoir de :
36
Selon l’article numéros 14 du décret d’application de la loi portant réglementation des
systèmes financiers décentralisé, les membres du Conseil d’Administration veille au
fonctionnement et à la gestion de l’institution. A cet effet, le CA est chargé notamment :
36
superviser la qualité du portefeuille de prêts, reconnaitre les tendances négatives et
s’assurer que les mesures correctives nécessaires sont prises ;
évaluer les demandes de crédits et prendre des décisions relatives au crédit pour les
prêts dont la somme excède le pouvoir discrétionnaire de la haute direction.
4) Le Conseil de Surveillance (CS)
De plus toutes ses mutuelles bénéficient des services de l’union schématiquement organisée
en une direction général chargée de la définition, et de la mise en œuvre des politiques
financières, administratives, d’animation, de la conception des stratégies de développement,
de la gestion du système d’information, du suivi des activités, du développement des
nouveaux produits et services et de la présentation.
Le PAMECAS c’est aussi une mutuelle de santé en réponse aux difficultés de ses membres et
a développé un volet social à travers un fonds. Chaque caisse y consacre 5% de ses excédents.
L'argent collecté sert à financer des actions telles que l'achat de médicaments pour les
structures sanitaires, l'organisation de consultations gratuites.
Notamment pour assurer la prise en charge de tout ou partie des soins de santé, faciliter
l'accès pour tous à des soins de santé et stimuler l'amélioration de la qualité des soins.
36
Pour encourager l'adhésion à la Mutuelle et prendre en compte la situation des adhérents, les
conditions ont été simplifiées. Chaque adhérent paie une cotisation mensuelle de 250 FCFA
prélevée sur son compte. Lors de l'adhésion, un droit de 1000 F est demandé et l'adhérent
principal peut inscrire jusqu'à 10 membres de sa famille. Pour couvrir ses frais, la Mutuelle
reçoit une subvention de la fondation PAMECAS.
Le PAMECAS a mis en place une fondation qui s'inscrit dans la droite ligne des actions de
développement qu’il a initié. La fondation favorise les actions sociales et humanitaires qui
contribuent à améliorer la qualité de vie des sénégalais. Son financement est assuré à hauteur
de 10, 15 ou 20% par les caisses selon les excédents des exercices écoulés.
Ainsi, de juin 2005 à juin 2008, près de 500 millions F CFA ont été collectés. La fondation
intervient dans trois secteurs qui concentrent 90% de son budget.
La fondation apporte son aide lors d'évènements religieux (pèlerinage aux lieux saints) ou de
catastrophes (inondations, naufrage, incendie). 20% du budget servent à financer ces actions,
qui consolident les rapports entre PAMECAS et la population.
Sources secondaires : Pour les sources secondaires nous avons eu à faire des recherches
documentaires
36
La recherche documentaire :
Cette recherche nous a permis de collecter des informations dans des ouvrages, des mémoires
relatifs à notre sujet de recherche, des rapports internes et externes de l’institution ainsi que
ceux sur le secteur d’activité. Cette recherche nous a permis de traiter notre thème en très
grande partie et d’approfondir nos connaissances en la matière.
Nous avons également été sur le net à travers Google qui nous a permis de voir beaucoup
d’articles en relation avec notre étude.
Sources primaires : dans cette partie, nous avons eu à faire des entretiens :
Les entretiens :
Cette technique nous a permis d’avoir des entretiens avec les autorités du PAMECAS afin de
connaitre les mécanismes d’octroi de crédit, les causes des impayés et les techniques de
recouvrement.
36
La formule est la suivante :
On compare donc deux (2) éléments semblables, c’est à dire les paiements. Jusqu’à ce point,
la logique est respectée. Ce ratio nous informe donc sur notre performance de recouvrement
passée, c’est à dire sur ce que l’on devait recouvrer et ce que l’on a effectivement recouvré.
Maintenant, quelles informations ce ratio nous donne-t-il sur la situation à venir ? Aucune.
En effet, on sait ce qu’on a collecté mais on ne sait pas ce qui reste comme solde impayé.
De plus, supposons qu’un client effectue dans le même mois plusieurs versements. Soit que
ce client paie par anticipation ou soit qu’il rattrape une situation de plusieurs retards. En
utilisant cette formule, et en supposant que tous les autres membres paient leurs versements,
on obtiendrait un taux de recouvrement supérieur à 100%. À moins qu’on effectue
spécifiquement un suivi de tous ce qui n’a pas été payés durant les périodes précédentes.
36
Ce qui représente une gestion accrue et ardue lorsque notre portefeuille de prêt est composé
de plusieurs centaines voire de milliers de prêts. Sans compter que si la gestion est
entièrement manuelle, les problèmes de suivis sont accentués.
On obtiendra avec le ratio du taux de recouvrement un ratio pouvant avoisiner les 100% et
l’on pourrait croire que tout est sous contrôle. En fait, les anticipations camoufleraient les
clients en défaut de paiement.
1) Remboursement à la caisse :
Pour une meilleure gestion du remboursement des prêts, chaque caisse de PAMECAS dispose
d’une colleteuse qui se charge d’aller vers les marchés pour recouvrer les versements
journaliers de ses membres qui ont opté pour un crédit de groupe.
36
Cette méthode permet à ces petits entrepreneurs d’éviter les retards dus à leur indisponibilité
du fait de leur occupation et constitue pour le PAMECAS une méthode pour la gestion du
risque de crédit.
Le virement bancaire est une technique bancaire qui consiste pour une personne à donner
l'ordre à sa banque de virer une certaine somme à une date donnée dans le compte d'une autre
personne. Ce mode de remboursement est généralement utilisé par les clients qui sont
éloignés des agences et qui disposent d'un compte bancaire.
36
Chapitre 2 : Cadre analytique
A travers ce chapitre, nous nous proposons de présenter, d’une part, les résultats de l’étude, de
les discuter et d’autre part, de procéder à la vérification des hypothèses et à la présentation des
implications économiques ou managériales.
Dans cette section, il s’agit d’une analyse d’informations et de leur présentation à travers des
tableaux.
36
Tableau n° 2 : indicateurs de qualité de portefeuille recommandé par la BCEAO
Les indicateurs d’activité sont des indicateurs qui permettent à une institution de mesurer
l’étendue de ses activités, c’est- à –dire les types de service, produits offerts ou organisés,
ainsi que le nombre de clients (membres) desservis avec ces différents types de services ou
produit.
NB :X= 30,90,180
jours
36
Comparaison d’indicateurs du PAMECAS avec la norme BCEAO
Il s’agit de comparer d’une manière schématique les indicateurs élaborés à partir des données
du PAMECAS et le niveau exigé par la BCEAO pour chacun d’eux.
36
Tableau 4: les indicateurs d’efficacité (productivité) en 2020
Encours moyen du
portefeuille de crédit
Encours moyen du
portefeuille de crédit
Ratio des frais Frais généraux 22,5% <20%
généraux rapportés
Encours moyen du
au portefeuille de
portefeuille de crédit
crédit
36
Tableau 5: les résultats du PAMECAS 2018 -2019- 2020
36
caisses
Source : nous même à partir des états financiers du PAMECAS.
Analyse des ratios du PAMECAS (issus des états financiers du PAMECAS) et leur
comparaison avec la norme BCEAO
Appréciation des indicateurs :
D’après la lecture de ce tableau, nous constatons que le portefeuille classé à risque (par 30) et
le portefeuille classé à risque (par 90) et celui de 180 jours sont respectivement de 9,6%,
6 ,6% et 5,6%. Ces différents taux enregistrés au sein du PAMECAS sont supérieurs à ceux
prévus par la norme de la BCEAO qui sont respectivement de 5%, 3% et 2%. Ainsi, au regard
de la norme de la BCEAO, nous pouvons dire que la situation du réseau PAMECAS est
préoccupante du fait qu’elle est contaminée par des impayés. Cette faiblesse peut s’expliquer
par l’incapacité des membres du Conseil d’Administration, du Comité de Crédit et des agents
chargés de recouvrement à définir des politiques de recouvrement des prêts qu’ils octroient
aux membres. De même, cette faiblesse pourrait trouver son origine par un manque de suivi
rigoureux du recouvrement des impayés de moins de 30 jours ,90 et 180 jours.
De plus, si nous nous référons à la norme de la BCEAO, nous constatons que le PAMECAS
parvient à constituer des provisions pour anticiper les pertes sur prêts car le taux de provision
pour créances en souffrance est en dessus de celui prévu par la norme. Ceci se justifie par le
fait que la caisse centrale connait au cours des années 2018, 2019, 2020 une forte croissance
des provisions dont les montants s’élèvent respectivement à 40370658,34 ; 159821502,30 et
36
191639987,68. Cependant la variation entre 2018 et 2019 est de 1194950843,96 soit 295,89%
et celle de 2019-2020 s’élèvent à 31818485,38 soit un pourcentage de 19,91%.
En effet, les chargés de recouvrement des impayés doivent avec l’aide du comité de crédit,
revoir à la hausse ce taux de provision pour créances douteuses dans la mesure où les prêts
accordés par le PAMECAS ne seraient pas couverts par des garanties.
Quant aux pertes sur créances, elles ont connu une croissance au regard de la norme de la
BCEAO. Ainsi, on a constaté que le montant des pertes incluses dans les provisions de 2018 à
2020 s’élève respectivement à 783 411,34 et 3 5571074,89 d’où une variation de -783411,34
soit -100% entre 2018-2019 et une variation de 35571074,89 de 2019 à 2020.
Quant au ratio de charges d’exploitation sur portefeuille de crédit, nous constatons après
lecture de ce tableau qu’il est légèrement supérieur à la norme de la BCEAO. Cette hausse
pourrait s’expliquer par l’augmentation des charges du personnel. Plus ce ratio est fort, faible
est l’efficacité du PAMECAS. Cette faiblesse pourrait résider du fait que le comité du crédit
n’arrive pas à identifier les coûts nécessaires pour la fourniture des services de crédit.
Par ailleurs, le ratio des charges du personnel nous montre que le montant des charges du
personnel dépasse l’encours du portefeuille de crédit. Cette faiblesse pourrait s’expliquer du
fait que les organes d’administration n’ont peut-être pas défini une stratégie adéquate de la
gestion d’investissement dans les ressources humaines car un bon management pourrait
accroitre la qualité et la rentabilité des agents de crédits, contribuant ainsi à la baisse des
charges du personnel.
L’analyse du tableau relatif aux résultats (des autres caisses) nous montre un résultat de
1193331366,61 en 2018 puis un résultat de 403844915,38 en 2019. D’où une variation de -
789486451,23 soit un pourcentage de -181,68%. En 2020, le résultat s’affiche avec un
montant de -769370717,76. Ainsi de 2019 à 2020, nous constatons une variation de -
11732155633,14 soit -290,51%.
En effet, le pourcentage des provisions dans les différents résultats (2018-2019 et 2020)
s’élève respectivement à 95,08%, 541,30% et -320,38%.
Quant à la caisse centrale, les résultats ont connu une très grande baisse telle que nous l’avons
vu respectivement pour les dernières -15736122,33 ; -40.6858040, 15 ; -752286650,25.
36
De 2018 à 2019, elle connait une variation de -391121917,82 soit un pourcentage de 84,90.
Ceci, étant dit, la part des provisions dans les résultats de 2018-22019 est de 25,47%.
En résumé, la recherche de la cause de ces différents résultats nous pousse à nous intéresser
aux qualités des membres des organes d’administration, du comité du crédit et celles des
chargés de recouvrement, de la fréquence de la tenue des sessions et à la taille du conseil
d’administration du PAMECAS. Ceci, pour voir l’influence du conseil d’administration sur
la performance sociale du PAMECAS.
Les données d'enquête sont présentées puis analysées et leurs limites ont été précisées.
Fréquente 25 25%
Rare 52 52%
A la lecture du tableau n°. 6, nous remarquons que 25% des membres qui ont une ancienneté
de 4 ans au moins estiment que le suivi des agents de crédit est fréquent, 23% de ces membres
ont déclaré que les visites des agents de crédit sont peu fréquentes alors que 52% jugent que le
suivi des agents de crédit est rare. Il en résulte un manque d'exigence vis-à-vis des anciens
clients.
36
Tableau n°7 : Appréciation des clients sur le coût du crédit
Raisonnable 36 24%
Le tableau n°.7 fait ressortir l'appréciation des enquêtés par rapport au coût du crédit. 76% des
impayés trouvent le coût du crédit élevé contre 24% qui le jugent raisonnable. Certains ont
affirmé qu'une partie du crédit est utilisée pour couvrir le coût du crédit, ce qui réduit le
montant affecté aux besoins des clients.
Appréciation du
bénéficiaire Effectif Pourcentage
Suffisant 72 48%
Insuffisant 78 52%
Il ressort du tableau n°8 que 48% des membres en impayé estiment que le montant à eux
accordés au renouvellement est suffisant.
Par contre, 52% des impayés jugent le montant insuffisant, car le montant accordé ne
correspond pas au montant demandé, ou bien le montant obtenu en renouvellement ne varie
36
pas par rapport au prêt précédent ou le montant est réduit par rapport au prêt précédent. Cela
augmente la probabilité de détournement du crédit du fait de sa fongibilité.
Tableau n°9: Appréciation des clients par rapport au délai de mise en place de crédit
Long 81 54%
Raisonnable 39 26%
Court 30 20%
Le tableau n°.10 nous fait savoir que 54% des clients en impayé ont jugé que le processus de
mise en place du crédit est long contre 26% qui ont reconnu que ce processus est raisonnable.
Seulement, 20% ont déclaré qu'il est court. Ils nous ont fait savoir que PAMECAS tarde à leur
accorder les prêts à cause des formalités administratives contraignantes. De ce fait, le crédit
pourrait être octroyé à un moment où ils n'en manifestent plus le besoin réel.
D'après nos différents entretiens avec les agents de PAMECAS,60% des agents de crédit et
70% des agents de recouvrement pensent qu'ils sont surchargés dans leur travail contre 40%
des chargés de prêt et 30% d'agents de recouvrement qui estiment ne pas l'être. Cela ne
permet pas de réduire le délai de mise en place du crédit, le suivi quotidien des membres par
les agents de crédit et les visites de routine par les agents de recouvrement.
De même, 51% des agents de crédit et 55% des agents de recouvrement jugent leur formation
insatisfaisante contre 49% des agents de crédit et 45% des agents de recouvrement qui
pensent le contraire.
Ce qui remet en cause la bonne analyse des dossiers de crédits. Enfin, 82% des agents de
crédit et 70% des agents de recouvrement pensent subir des pressions de la part des dirigeants
contre 18% des chargés de prêt et 30% des agents de recouvrement qui déclarent ne pas en
subir. Cela augmente la dégradation du portefeuille des chargés de prêt.
36
Tableau n°10 : Formation des agents de recouvrement
D’après la lecture de ce tableau, nous constatons que 75% des agents de recouvrement du
PAMECAS n’ont pas suivi une formation professionnelle qui leur permet de traiter
efficacement les arguments types du client en défaut de paiement contre seulement 25% de
ces agents ont suivi la formation professionnelle.
Vérification de l'hypothèse H1 : Le processus d’octroi et de suivi des crédits est inadéquat.
- 52% des débiteurs de plus de 4 ans d'expérience pensent que le suivi effectué par les
chargés de prêt est rare.
- 52% des bénéficiaires jugent le montant octroyé surtout au renouvellement insuffisant.
- 54% des clients estiment que le processus d'octroi de crédit est long ;
De tout ce qui précède, l'hypothèse H1 selon laquelle « Le processus d’octroi et de suivi des
crédits est inadequat » est vérifiée.
36
Vérification de l'hypothèse H2 : « le volume des crédits impayés du PAMECAS constitue
un obstacle pour sa viabilité financière ».
Nous constatons que le portefeuille classé à risque (par 30 jours) et le portefeuille classé à
risque (par 90 jours) et celui classé180 jours sont respectivement de 9,6%, 6 ,6% et 5,6%. Ces
différents taux enregistrés au sein du PAMECAS sont supérieurs à ceux prévus par la norme
de BCEAO qui sont respectivement de 5%, 3% et 2%.
Ainsi, au regard de la norme de BCEAO, nous pourrions dire que la situation du réseau
PAMECAS est préoccupante du fait qu’elle est contaminée par des impayés.
De tout ce qui précède, l'hypothèse H2 selon laquelle « le volume des crédits impayés du
PAMECAS constitue un obstacle pour sa viabilité financière » est vérifiée.
51% des agents de crédit et 55% des agents de recouvrement jugent leur formation
insatisfaisante.
De même 75% des agents de recouvrement du PAMECAS n’ont pas suivi une formation
professionnelle qui leur permet de connaitre les arguments types du client en défaut de
paiement et les techniques de négociation contre seulement 25% de ces agents qui ont suivi
une formation professionnelle.
36
De ce qui précède, l’hypothèse H3 selon laquelle : « le niveau de formation des agents de
recouvrement du PAMECAS ne favorise pas un recouvrement efficace des crédits » est
vérifiée.
Ainsi, on peut en déduire que l’hypothèse principale selon laquelle « la politique de gestion
des crédits impayés du PAMECAS est inefficace » est vérifiée.
Pour surmonter sa position sur le leader CMS, PAMECAS doit s’assurer une viabilité
financière qui est un objectif poursuivi par tous les Systèmes Financiers Décentralisés ou
Institutions de Micro finance et renforcer ses capacités de gestion et de maitrise des risques,
voici quelques propositions d’actions à mettre en œuvre :
Recommandation 1 : Les garanties exigées par le PAMECAS doivent pouvoir persuader le
membre à payer. Elles doivent également être facilement réalisables et cessibles pour le
règlement des créances. L'entreprise doit chercher par tous les moyens, à connaître la moralité
du membre ainsi que la maîtrise réelle de son activité dès le départ
Recommandation 2 : Traiter le problème avant qu’il ne se manifeste, reste l’une des
stratégies les plus efficaces pour la réduction des défauts de paiement. Les activités de
prévention sont moins coûteuses et les meilleures activités de recouvrement sont celles d’une
gestion attentive des clients qui ne sont pas encore en défaut de paiement. Il existe un certain
nombre de mesures proactives que le PAMECAS peut adopter pour la gestion des clients
avant même l’échéance de leur paiement par exemple : éduquer les clients sur les
caractéristiques du produit, son coût et les frais de recouvrement.
Recommandation 3 : Il est important de donner des explications claires aux personnes qui se
portent garanties, dès le départ sur leur rôle en cas de défaillance du débiteur principal devant
un témoin.
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Recommandation 6 : Les agents de recouvrement doivent être formés aux techniques et
stratégies nécessaires pour traiter les arguments-types du client en défaut de paiement et les
techniques de négociation.
Recommandation 7 : En général, on croit que le défaut de paiement commence dès qu’un
client manque une date de remboursement qui se traduit par un problème de recouvrement.
Bien des défauts de paiement pourraient être évités si PAMECAS s’assurait de l’exécution
correcte des processus précédant l’octroi des prêts.
CONCLUSION
Nous voici à la fin de notre étude qui avait pour thème « la gestion du recouvrement des
crédits impayés dans une institution de microfinances: cas de la PAMECAS du Sénégal
» .L’étude a été répartie en trois parties : le cadre théorique et méthodologique se voulant
matérialiser le lien qui existe entre notre thème et les différents écrits et ouvrages de référence
à travers la problématique, la revue critique de la littérature, l’hypothèse de recherche, les
objectifs de recherche ; ensuite un cadre conceptuel dans lequel il est question de donner une
meilleure lisibilité aux lecteurs par rapport aux différentes notions à savoir la notion de
gestion de recouvrement et les outils de gestion, les conditions et les moyens d’optimisation
en vue de faire une analyse saine.
Les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) sont devenus aujourd’hui un outil d’allocation
des ressources financières à la disposition des personnes les plus défavorisées (celles exclues
des banques classiques). La montée en puissance des Systèmes Financiers décentralisés sur le
marché financier national devient de plus en plus perceptible. Cette tendance s’illustre avec
un taux de pénétration des SFD qui se situe à 17,5% en fin 2020 en dépit des multiples
insuffisances.
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Table des matières
Section 1 : Contexte et problématique.................................................................................5
Sous-section 1 : Contexte.......................................................................................................5
Sous-section 2 : problématique et question de recherche.............................................5
Section 2 : Objectifs et hypothèses......................................................................................7
Sous-section 1 : les objectifs de recherche........................................................................7
Sous-section 2 : Les hypothèses de travail........................................................................7
Chapitre 2 : la revue de littérature.........................................................................................7
Section 1 : Cadre conceptuel..........................................................................................7
les types de recouvrement..........................................................................................................10
Les objectifs de recouvrement...........................................................................................12
Section 2 : Revue des points sur la problématique........................................................15
DEUXIEME PARTIE : CADRES METHODOLOGIQUE ET ANALYTIQUE.....................16
Chapitre 1 : Cadre Méthodologique....................................................................................17
Section 1 : Présentation du secteur de la microfinance................................................17
Dans cette partie nous présenterons en premier lieu l’environnement du secteur de la
microfinance et en second lieu le cadre organisationnel du PAMECAS.......................................17
Sous-section 1 : L’environnement du secteur de la microfinance..............................17
Face à l’échec des institutions financières classiques à atteindre certains segments du marché
notamment les PME, les autorités vont mener des réformes pour encadrer le secteur. Cependant, les
institutions de Microfinance arrivent à atteindre ce segment de marché par des mécanismes de gestion
d’asymétrie d’informations tels que la caution solidaire. Elles se sont présentées comme des acteurs
complémentaires aux banques..............................................................................................................19
En effet, elles fournissent des services financiers à des acteurs économiques exclus du système
financier traditionnel. De ce fait, les autorités monétaires de la zone ont eu à aménager un dispositif
réglementaire afin de conférer un statut légal à ce genre d’institution..................................................19
D’une manière générale, la réglementation du secteur de la microfinance vise à encadrer l’activité des
IMF, par la définition des champs de la finance dans lesquels elles peuvent intervenir. Il s’agit
également d’assurer la supervision et la surveillance, par le respect des normes prudentielles. A cet
effet, les institutions de Micro finance (IMF) sont soumises à un mode de comptabilisation et de
provisionnement des créances en souffrances particulières..................................................................19
Elles sont également soumises à des ratios de gestion financière et prudentielle, cela dans le but de
prévenir les éventuels risques dans le secteur et également assurer la protection des déposants..........19
Dans l’UEMOA, les conditions d’exercice de l’activité des Systèmes financiers Décentralisés (SFD)
ou des Institutions de Microfinance (IMF) ou encore des Institutions Mutualistes ou Coopératives
d’Epargne et de Crédit (IMEC), sont définies par un dispositif légal et réglementaire applicable dans
l’ensemble des Etats membres de l’UEMOA (loi cadre portant réglementation des IMEC du 17
Décembre 1993). Cette loi définit la nature juridique des SFD opérant dans la zone UEMOA............19
Au Sénégal, la loi portant réglementation des Mutuelles d’épargne et de crédit (loi PARMEC) est mise
en place. Elle a pour but de favoriser l’émergence et le développement de ces structures de
financement de proximité en identifiant les acteurs, les attentes et leur politique d’intervention.........19
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Analyse concurrentielle......................................................................................................23
Concurrents présents..........................................................................................................25
Sous-section 2 : Cadre organisationnel du PAMECAS..................................................27
Structures et fonctionnement du PAMECAS...........................................................................31
les organes...................................................................................................................................31
Le Fonctionnement du PAMECAS...........................................................................................32
Sous-section 1 : Recueil des données.........................................................................................35
Sous-section 2 : Méthode d’analyse des données..........................................................36
Le remboursement......................................................................................................................38
Chapitre 2 : Cadre analytique...............................................................................................40
Présentation d’indicateurs financiers à l’aide de tableaux......................................................40
Comparaison d’indicateurs du PAMECAS avec la norme BCEAO.......................................41
Analyse des ratios du PAMECAS (issus des états financiers du PAMECAS) et leur
comparaison avec la norme BCEAO.........................................................................................45
Analyse des données d'enquête..........................................................................................47
Tableau n°6: Degré d'appréciation du suivi des agents de recouvrement par les débiteurs
ayant une ancienneté d'un moins 4 ans.....................................................................................47
Tableau n°7 : Appréciation des clients sur le coût du crédit...................................................48
Tableau n°8 : Degré d'appréciation par le bénéficiaire du montant du crédit accordé au
renouvellement............................................................................................................................48
Tableau n°9: Appréciation des clients par rapport au délai de mise en place de crédit........49
Tableau n°10 : Formation des agents de recouvrement..................................................50
Section 2 : Vérification des hypothèses et implications économiques ou
managériales............................................................................................................................50
Sous –section 1 : vérification des hypothèses................................................................50
CONCLUSION...........................................................................................................................53
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