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la FNAM
2 avril 2021
M. Ghazali, également président d’Al Amana Microfinance, a passé en revue les mesures prises
pour soutenir les associations de microcrédit, mettant l’accent sur les différents défis auxquels le
secteur devrait faire face afin de jouer pleinement son rôle dans la lutte contre la pauvreté et le
développement de microentreprises.
En effet, au début du confinement, l’activité de déblocage des prêts était à l’arrêt, le taux de
recouvrement était très faible et l’ensemble des IMF étaient et sont toujours particulièrement
vulnérables aux problèmes de trésorerie. Ces tendances se sont amplifiées après la période du
confinement avec une baisse significative du chiffre d’affaires. Cette situation a eu un effet
délétère sur la capacité de nos clients à préserver leurs moyens de subsistance.
Il n’est pas sans intérêt de rappeler, que notre secteur permet à presque un million de micro-
entreprises (exclues du système financier classique) d’accéder à des services financiers de qualité
à travers une très grande capillarité de notre réseau avec plus de 1.700 agences fixes (dont 40%
dans le rural) et 150 agences mobiles dédiées exclusivement au rural et au rural enclavé.
Ce million d’AGR (activités génératrices de revenus) fait vivre quelque 4 millions de Marocains
et fait travailler des centaines de milliers d’employés. Le secteur est considéré comme un des
premiers employeurs du Maroc avec plus de 8.500 employés dont 50% sont des femmes.
Cette crise a révélé à la fois, l’importance de notre secteur d’activité mais aussi, sa vulnérabilité
compte tenu de la spécificité de ses clients qui ont bénéficié, à titre de rappel, d’un report massif
(Plus de 665.000 dossiers de micro crédit représentant un encours de 6,2 milliards de dirhams
(MMDH) soit 86% de l’encours global du secteur), des remboursements des microcrédits sur
simple demande formulée pour une durée moyenne de 3 mois sans intérêts et sans frais, induisant
un impact négatif sur le produit net de Microcrédit (350 millions de dirhams de manque à
gagner). L’objectif étant d’aider les clients en difficulté afin que les revenus et les emplois ne
soient pas affectés de manière disproportionnée et éviter les cessations d’activité.
Cette situation exceptionnelle créée par l’épidémie de Covid-19 a appelé de notre part un certain
nombre d’initiatives pour anticiper tous les risques :
– Concertation et échanges entre les membres et entre la FNAM et les autorités de tutelle à
travers des visioconférences avec le ministère de l’Economie, des finances et de la Réforme de
l’administration (MEFRA) et Bank Al-Maghrib (BAM);
– Des lettres officielles ont été envoyées au MEFRA et à BAM pour les tenir informer de notre
situation et pour formuler des demandes claires pour faire face à la crise.
Nous avons mis en place rapidement un plan de sauvetage articulé autour de 3 axes:
3. A quel point les mesures prises par les autorités ont-elles pu juguler les effets de cette
crise sans précédent ?
Nous tenons ici à saluer les efforts déployés par les pouvoirs publics pour venir en aide à
l’ensemble des secteurs et des différentes catégories de populations dans le besoin. La tâche est
lourde et délicate. Nous en sommes conscients.
Tout en remerciant le MEFRA pour l’intérêt qu’il porte à notre secteur en général et aussi à
travers la mise en place d’un mécanisme pour faciliter la restructuration massive des crédits avec
un additionnel pour relancer l’activité des clients et des IMF.
La mise en place d’un mécanisme de compensation des impacts financiers du Covid-19 sur les
activités des IMF passe par la prise en charge partielle des intérêts intercalaires sur report des
échéances des crédits au montant de 350 millions de dirhams et par une adaptation du dispositif
du chômage partiel à travers la prise en charge d’une indemnité de 2.000 dirhams pour le
personnel du réseau des agences (6.950 personnes) pour les mois d’avril, mai et juin 2020.
Nous tenons aussi à saluer la très grande mobilisation de BAM à travers des échanges réguliers
(au quotidien) pour assurer un meilleur suivi des doléances et de l’état du secteur. Cela s’est
traduit par :
– La mise en place d’une ligne de refinancement par BAM pour faciliter l’accès des IMF aux
financements à des taux préférentiels;
5. En dehors de la crise du Covid, quels sont les défis que le secteur doit relever pour qu’il
puisse jouer pleinement son rôle notamment dans la lutte contre la pauvreté et l’informel ?
Nous fondons beaucoup d’espoir sur le projet de loi en cours de finalisation. Il est primordial de
mettre en place un environnement institutionnel, concurrentiel et réglementaire, compétitif
permettant aux différents acteurs du secteur d’améliorer leurs performances et de contribuer
efficacement à la réalisation des objectifs de la stratégie du secteur.
Cela passe par la promotion de l’accès au financement pour les ménages à faible revenu et les
micros et petites entreprises à travers la promotion d’un secteur de la microfinance durable et
inclusive.