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FONDS AFRICAIN DE DÉVELOPPEMENT

GHANA

PROJET DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE AU PROFIT


DES FEMMES

(PRÊT NO. 2100150000352)


(DON NO. 2100155000125)

RAPPORT D’ACHÈVEMENT DE PROJET

Ex.OCSD AOÛT 2003


TABLE DES MATIÈRES

DONNÉES DE BASE, ÉQUIVALENCES MONÉTAIRES, POIDS ET MESURES,


SIGLES ET ABRÉVIATIONS, MATRICE DU PROJET i-vi

RÉSUMÉ DU PROJET vii-xi

1. INTRODUCTION 1

1.1 Contexte géographique 1


1.2 Évolutions politiques et économiques récentes 1
1.3 Stratégie de développement du Gouvernement 1
1.4 Portefeuille du Groupe de la Banque 2

2. LE PROJET 2

2.1 Origine et historique du projet 2


2.2 Objectifs du projet 3
2.3 Description du projet 3

3. CADRE DÉFINITIONNEL ET BASES CONCEPTUELLES DU PROJET 4

3.1 Elaboration du projet 4


3.2 Conception du projet 4

4. EXÉCUTION DU PROJET 5

4.1 Prise d’effet et début des activités 5


4.2 Modifications 5
4.3 Exécution 5
4.4 Etablissements de rapports 6
4.5 Acquisition de biens et services 7
4.6 Sources de financement et coût du projet 7
4.7 Décaissements 8

5. PERFORMANCE ET RÉSULTATS DU PROJET 9

5.1 Performance opérationnelle 9


5.2 Performance institutionnelle 10
5.3 Performance des consultants et des entreprises 11
5.4 Performance de la gestion financière 11

6. IMPACT SOCIO-ÉCONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTAL 11

6.1 Effets socio-économiques 11


6.2 Impact environnemental 12
7. PÉRENNITÉ DU PROJET 12
8. PERFORMANCE DE LA BANQUE ET DE L’EMPRUNTEUR 12
8.1 Performance de la Banque 12
8.2 Performance de l’emprunteur 13
9. CONCLUSION, ENSEIGNEMENTS TIRES ET RECOMMANDATIONS 13
9.1 Conclusions 13
9.2 Enseignements tirés 14
9.3 Recommandations 16

ANNEXES
Carte administrative du Ghana
Matrice des recommandations de suivi
Liste des entreprises sous contrat pour le projet
Liste des documents de référence
i

DONNÉES SUCCINTES SUR LE PROJET

1. Projet : Femmes et développement


communautaire
2. No. du prêt : 2100150000352
No. du don : 2100155000125
3. Emprunteur : Gouvernement ghanéen
4. Bénéficiaire : Femmes pauvres en milieu rural
5. Organe d’exécution : Mouvement des Femmes du 31
décembre

A. CARACTÉRISTIQUES DU PRÊT

1. Montant du prêt : 1 825 000 UC


Montant du don : 438 000 UC
2. Taux d’intérêt (%) : 0,00
3. Commission de service : 0,75%
4. Période de remboursement : 40 ans
5. Différé d’amortissement : 10 ans
6. Taux de remboursement : 1 % par an à compter de la 11e jusqu’à la 20e
année ; 3 % annuellement ensuite
7. Date de négociation du prêt : 4 septembre 1991
8. Date d’approbation du prêt : 18 juin 1991
9. Date de signature du prêt : 4 septembre 1992
10. Date d’entrée en vigueur : 23 décembre 1992

B. COUTS DU PROJET (millions d’unités de compte (UC))


Estimations à l’évaluat. Coûts effectifs

1. Coût global du projet :


Coût en devises : 1.631 1.164
Coût en monnaie locale : 0.857 0.606
Coût global du projet : 2.488 1.770

2. Sources de financement (millions d’UC) (millions d’UC)


Estimations initiales Financements effectifs
Source Dev. ML Total % Dev. ML Total

PRÊT 1.169 0.656 1.825 90 0.909 0.479 1.388


GOG 0.202 0.202 10 0.202 0.202
DON 0.438 0.438 95 0.447 0.447
GOG 0.023 0.023 5 0.023 0.023
Total 1.607 0.881 2.488 100 1.365 0.704 2.060

3 Date effective du premier décaissement : 22 juillet 1993


4. Date effective du dernier décaissement : 30 juin 2001
5. Commencement des activités du projet : 01 février 1993
6. Date d’achèvement des activités du projet : 30 juin 2001
ii

C. INDICATEURS DE PERFORMANCE

1. Dépassement des coûts aucun

2. Dépassement des délais 7 ans


Retard de la prise d’effet (%) 33 %
Dérapage par rapport à la date d’achèvement prévue (%) 233 %
Dérapage par rapport au dernier décaissement (%) 233 %
Nombre de reports du dernier décaissement 4
3. Situation du projet Projet achevé
4. Liste des indicateurs vérifiables et des niveaux de réalisation :
A l’évaluat. Réalisations

Régions visées 10 10
Total des bénéficiaires 13 200 13 200
Femmes bénéficiaires 13 200 13 200
Femmes attributaires de crédits 13 200 13 200
5. Performance d’exécution
Performance institutionnelle : insatisfaisante
Performance des entreprises : satisfaisante
Performance du consultant : satisfaisante
D. MISSIONS DE SUPERVISION
Missions Date Nb de personnes Personne
semaines
Identification non disponible (N/D) N/D N/D
Préparation N/D N/D N/D
Évaluation février -mars 1991 4 21
1. Supervision mars-avril996 2 10
2 Supervision août 1997 2 13
3. Supervision septembre 1998 2 15
4. Supervision mai 1999 2 15
5. Supervision mai -juin 2000 3 20
6. Supervision juillet 2001 2 14
7. RAP 9-19 décembre 2001 2 11

E. DECAISSEMENTS (EN MILLIONS)


Montants à l’évaluation Effectifs
Total décaissé (prêt et don) 2,266 1,835
Montant à annuler S/O 0,431
Reliquat inutilisé S/O 0
iii

ÉQUIVALENCES MONÉTAIRES

À l’évaluation du projet (1991) À l’achèvement du projet


monnaie nationale = cédi (GHC) décembre 2002

1 UC = 353,748 GHC 1 UC = 10 101 GHC


1 UC = 1,181 dollars EU 1 UC =1,271 dollars EU

SIGLES ET ABRÉVIATIONS

BAD Banque africaine de développement


CC Comité de coordination
DSP Document de stratégie pays
FAD Fonds africain de développement
GCB Banque commerciale du Ghana
DWM Mouvement des Femmes du 31 décembre
ERP Programme de redressement économique
PIB Produit intérieur brut
PNB Produit national brut
GoG Gouvernement du Ghana
IEC Information, éducation et communication
MOWAC Ministère de la Femme et de l’Enfant
NCWD Conseil national sur les femmes et le développement Instruction,
NFE Formation extrascolaire
ONG Organisation non gouvernementale
RAP Rapport d’achèvement de projet
CEP Cellule d’exécution du projet
CGP Cellule de gestion du projet
DSRP Document de stratégie de réduction de la pauvreté
TBA Accoucheuses en milieu rural Unité de compte
UC Unité de compte
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance Femmes et
développement
WID Projet « Femmes et développement communautaire »
FAT Fonds d’assistance technique
iv

MATRICE DU PROJET

PROJET DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE AU PROFIT DES FEMMES DU


GHANA

GHANA : PROJET DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE


MATRICE RÉTROSPECTIVE DU CADRE LOGIQUE1

Hiérarchisation des Indicateurs vérifiables Moyens de Hypothèses et


objectifs vérification risques

À l’évaluation Rétrospectivement

OBJECTIF
SECTORIEL
1.1 Accroissement des 1.1.1 À partir de 2000, les Indicateurs Les politiques et
Impulser un revenus monétaires des femmes prennent une part démographiques et les priorités
développement femmes résultant de leur croissante aux activités économiques publiques restent
participatif participation croissante génératrices de revenus. mesurés par des les mêmes.
autoentretenu pour les aux activités génératrices enquêtes sur les
femmes en milieu rural de revenus à partir de l’an ménages menées
et au niveau local. 2000. par le Bureau des
Statistiques, et
1.2 Une augmentation de consultation
l’épargne des groupements d’autres
de femmes rurales et une publications
réduction considérable de statistiques.
la pauvreté féminine

II. OBJECTIFS DU Formation de 13 200 Acquisition par 13 200 Conformité des


PROJET femmes rurales à de femmes d’une formation à de politiques et
nouvelles méthodes et meilleures techniques et pratiques
1. Augmenter la techniques de production méthodes de production et sa Rapports de convenues au
capacité productive des et aux savoir-faire mise en pratique. supervision du départ du projet.
femmes et par là, leurs permettant d’augmenter projet
revenus. leurs revenus.
Rapports de suivi et
d’évaluation du
projet.

L’accès des femmes aux 8 Centres communautaires Le projet sera


services doit s’améliorer : ont été construits et sont exécuté comme
2. Accroître l’accès 1.1 avec la création de 26 utilisés. prévu.
des femmes aux services nouveaux Centres Rapports
sociaux et aux autres communautaires, trimestriels sur le
appuis du s’ajoutant aux existants. projet.
développement.

1
Cette matrice du projet a été d’abord élaborée dans le cadre de la mission de supervision de 1996, avant de recevoir des
améliorations qui répondaient aux besoins de la préparation du rapport d’achèvement. Quoiqu’elle repose sur le rapport
d’évaluation du projet, cette matrice ne fait pas partie de ce dernier.
v

1.2 avec la création de 16 10 kiosques ont été achevés et Visites des sites du
nouveaux kiosques pour mis en service. Les autres projet.
des activités génératrices sont à divers stades
de revenus. d’achèvement et la qualité des
travaux est variable. Rapports de
1.3 avec le creusement de supervision du
26 nouveaux forages. projet.
Les 42 forages prévus ont été
réalisés, la qualité de l’eau a été
testée, et chaque communauté a
reçu un kit de matériel de
réparation.
La construction de 16
nouvelles crèches est Quelques crèches ont été
prévue. construites et sont en service.

II.RÉSULTATS
ATTENDUS Élaboration et mise en 13 200 femmes ont en Archives et rapports Disponibilité de
1. Femmes formées à œuvre de formations, pour toutes reçu des cours de de la Cellule de l’expertise
de nouvelles méthodes 13 200 femmes, portant sur formation sur les savoir- gestion du projet technique
et techniques de les savoir-faire, faire, l’alphabétisation de (PMU). nécessaire dans les
production et à mener l’alphabétisation de base, la base, la santé, la nutrition, zones où la
une activité génératrice santé, la nutrition, la la planification familiale, Rapports de formation formation doit se
de revenus. planification familiale, la la gestion de donner.
gestion de l’environnement l’environnement et les
et les autres problématiques autres problématiques La participation
démographiques et de démographiques et de des femmes aux
développement dans les développement dans les ateliers reste forte
régions visées par le projet. régions visées par le projet et se poursuit. .

2. Un meilleur accès 1.1 26 Centres 8 Centres Rapports de suivi et Le projet est mis à
aux services offerts par communautaires seront communautaires ont été d’évaluation du exécution
les centres construits et utilisés. construits et mis en projet. conformément au
communautaires, les service. calendrier prévu.
kiosques, les forages et
puits, et les crèches. 1.2 16 kiosques pour les 10 kiosques ont été Rapports d’impact sur
activités génératrices de construits et mis en les bénéficiaires
revenus seront construits et service. Les autres sont à
utilisés. divers stades Rapports des missions
d’achèvement et la qualité de supervision
des travaux est variable.
1.3 42 forages et puits
seront construits et utilisés.

Les 42 forages prévus ont été


16. Des crèches seront réalisés, la qualité de l’eau a
disponibles et utilisées. . été testée, et chaque
communauté a reçu un kit de
matériel de réparation.

Quelques crèches ont été


construites et sont
opérationnelles.
vi

3. Un meilleur accès des Établissement dispositif de Le fonds de 0,0461 million Comme ci-dessus. La Banque
femmes au crédit et aux prêts porteurs d’intérêts, d’UC pour l’octroi de commerciale du
services de conseil et de doté d’un fonds de 0,0461 crédits fut créé, mais les Ghana accepte de
gestion associés destinés million d’UC. crédits remboursables collaborer avec le
à financer et appuyer les n’ont généré que peu projet.
activités génératrices de
revenus menées par les
d’intérêts, car le fonds ne
groupements de femmes. s’est renouvelé que deux
fois.

Dès 1997, plus de 13 200 La totalité des 13 200 Les femmes


femmes auront bénéficié de femmes a bénéficié deux bénéficiaires
ce fonds. fois des prêts du fonds. remboursent les
prêts.

4. Renforcement des 4.1 Le Mvt des Femmes du Renforcement réalisé des Comme ci-dessus. Le Mouvement
capacités globales du 31 décembre sera .en capacités globales du des Femmes du 31
Mouvement des mesure d’élaborer, DWM dans l’élaboration décembre continue
femmes du 31 d’exécuter et de poursuivre de projets. La gestion Rapports de projet d’exister et
décembre (DWM) en des approches financière n’a pu toutefois établis par les autres demeure engagé
matière de gestion du reproductibles de création atteindre le niveau attendu bailleurs de fonds, tels par rapport au
projet d’activités génératrices de de compétence et de le PNUD, le FNUAP, projet et à ses
revenus et de services professionnalisme. etc. objectifs même
financiers pour les femmes après son
en milieu rural, ainsi que de achèvement. Il
définir des options de renforce ses
développement capacités pour
institutionnel futur. faire face aux
demandes du
projet.
.
III. ACTIVITES DU
PROJE RESSOURCES/BUDGET RESSOURCES/PROJET Rapports de suivi et Le NCWD
du PROJET (millions d'UC) d’évaluation du demeure même
1. Concevoir et (millions d'UC) projet. après
conduire les l’achèvement du
Programmes de Coût total du proj. : UC Coût total du proj. : UC projet.
fomation des 2,488 2.060
Femmes Les responsables
2. Construire 26 PRÊT UC du NCWD
centres commu- PRÊT: UC 1,388 maintiennent leur
nautaires, 16 activités 1,825 DON: UC engagement en
de création de revenu, DON: UC 0,447 faveur du projet et
42 puits et 16 centres 0,438 GOUV UC s’en occupent.
de soins de jour. GOUV: UC 0,225
3. Créer un fonds de 0,225
microcrédit.
4. Conduire la
formation le Mouve-
ment des femmes du 31
décembre.
vii

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

1. Origine et historique du projet

1.1 Dans le cadre de ses actions visant à promouvoir les mesures susceptibles d’améliorer
effectivement la situation sociale et économique des femmes, le Gouvernement ghanéen a effectué
une étude générale de la population féminine du pays. Cette étude a permis de cerner et d’analyser
des domaines de préoccupation, notamment l’accès des femmes à l’instruction de base, l’accès à
l’appui financier sous forme de crédits, les soins de santé, les services de planification familiale, la
formation aux métiers, l’approvisionnement en eau propre, etc. Le projet qui fait l’objet de ce
rapport visait à offrir aux femmes des communautés villageoises de l’ensemble des dix régions du
pays davantage de possibilités de développement social et économique. En décembre 1990, le
gouvernement de la République du Ghana soumit à la Banque une demande officielle de
financement. Puis, une mission de la Banque se rendit au Ghana en mars 1991 pour faire une
évaluation préalable du projet, dont l’exécution devait être confiée à une organisation non
gouvernementale (ONG).

1.2 Avant ce Projet de « Développement communautaire au profit des femmes » (WCDP),


la Banque avait peu travaillé avec la société civile, que ce soit dans le domaine du microcrédit, des
projets Femmes et développement (WID) ou dans celui de l’approche participative. La démarche
qui sous-tendait le projet était attrayante en ce sens qu’en appuyant les activités génératrices de
revenus et les petites entreprises des femmes ainsi que leur meilleur accès aux crédits, elle donnait
aux organisations du secteur privé un plus grand rôle, et aux femmes locales davantage de pouvoir
de s’organiser et d’agir pour elles-mêmes. En tant que tentative pour aborder ces questions qui
commençaient juste à émerger, le WCDP constituait un projet très novateur pour l’époque. C’est
dans ce contexte que le Gouvernement du Ghana présenta le Projet « Femmes et développement
communautaire » au Fonds africain de développement, qui l’approuva en mai 1991.

2. Objectifs du projet

2.1 L’objectif global du projet était de contribuer à l’action des pouvoirs publics, qui
s’efforçaient de créer un développement participatif autoentretenu aux niveaux rural et local, avec
pour souci majeur d’assurer une plus complète participation des femmes, qui sont à la fois
participantes et bénéficiaires des initiatives en matière de développement.

2.2 Pour concrétiser cette perspective, le projet visait les objectifs spécifiques suivants : i)
aider les femmes rurales, sur toute l’étendue du pays, à augmenter leurs productions et leurs
revenus et à bénéficier d’un meilleur accès aux services, en améliorant leur vie familiale par
l’emploi des équipements de transformation des produits qui leur seraient fournis et leur formation
aux méthodes et techniques améliorées de production ; ii) mettre en place un dispositif d’octroi de
crédit ainsi que les services correspondants de conseil en gestion pour financer et appuyer les
activités génératrices de revenus menées par les groupements féminins de production ; iii) fournir
des infrastructures sociales telles que les crèches et les forages d’eau ; iv) assurer aux femmes une
formation de base, en alphabétisation, santé, nutrition, planification familiale et dans d’autres
domaines associés liés à la démographie, au développement et à l’environnement ; v) renforcer les
capacités générales du Mouvement des Femmes du 31 décembre (DWM) à élaborer, réaliser et
poursuivre des approches reproductibles permettant de développer les activités génératrices de
revenus et les services financiers pour les femmes en milieu rural ; et vi) aider à la réorganisation
du Conseil national sur les femmes et le développement (NCWD) pour qu’il puisse coordonner,
viii

superviser, et suivre effectivement les activités du projet qui favorisent la pleine intégration des
femmes dans le développement national.
3. Description du projet

Le projet comprenait sept volets : i) les études préparatoires; ii) l’appui au Conseil
national sur les femmes et le développement (NCWD) ; iii) les infrastructures collectives sociales ;
iv) les unités de production destinées à l’amélioration des conditions de vie v) un dispositif de
ressources autorenouvelables en crédits vi) le volet information, éducation et communication (IEC)
; et vii) la cellule de gestion du projet Unit (PMU). Les dépenses nécessaires du projet se
répartissaient en sept catégories : i) services de consultants; ii) assistance technique ; iii) formation;
iv) fonds autorenouvelable; v) travaux de génie civil; vi) équipements et mobilier; et vii) frais
d’exploitation.
4. Évaluation des résultats du projet
4.1 La performance globale du projet en termes de réalisation de ses objectifs est
satisfaisante. Nous pouvons relever la bonne exécution du volet information, éducation et
communication, la réalisation complète de l’appui au NCWD et des 42 forages et puits prévus.
Sur un total de 26 prévus, 17 centres communautaires ont été achevés, et 13 kiosques, pour les
activités génératrices de revenus, construits sur les 15 prévus. Cependant, les entreprises qui ont
effectué les travaux de génie civil et le consultant chargé de la surveillance des travaux n’ont pas
été complètement payés en raison de litiges portant sur les paiements prévus aux contrats.

4.2 Le crédit autorenouvelable destiné à permettre aux groupements de femmes d’accéder


aux services financiers sur une base durable, a procédé à deux reprises au décaissement de prêts de
faibles montants (une fois en 1996 et une fois en 1999). Ce fonds ne fut donc pas pleinement
utilisé, et ses ressources ne furent pas recyclées au profit des bénéficiaires, à cause des
insuffisances en capacités institutionnelles de l’organe d'exécution (le DWM).
4.3 Les produits du prêt n’ont pas été pleinement utilisés, puisque 24 % du montant du prêt,
ou 435 532 UC sur un total de 1 823 683 UC ne fut pas décaissé. Il y eut un découvert de 4 523
UC sur les ressources du don, et cette somme sera déduite du montant non décaissé du prêt. Le
reliquat de 431 000 UC devra être annulé et le projet clos.
4.4 Le fait que la cellule de gestion du projet (PMU) n’ait pas été en mesure de présenter
des demandes de règlement des travaux avant la date de clôture du projet, s’est défavorablement
répercuté sur l’achèvement des travaux de génie civil. Par ailleurs, le projet a souffert de lenteurs
d’exécution sur le terrain, dues aux capacités insuffisantes de la PMU.
5. Performance de la Banque

5.1 La performance de la Banque, en ce qui concerne la préparation et l’évaluation du


projet ainsi que sa stratégie de mobilisation des communautés et des ONG, est jugée satisfaisante.
La décision de choisir le Mouvement des femmes du 31 décembre (DWM) comme organe
d'exécution de ce projet fut prise parce que c’était la plus puissante des ONG du Ghana au moment
de la préparation du projet et la seule qui, disposant d’un réseau
ix

couvrant l’ensemble du territoire, pouvait l’exécuter. Mais le processus complexe de mise en


œuvre de programmes de réduction de la pauvreté par le truchement du DWM, organisation très
proche des autorités du pays à l’époque puisque la présidente du DWM était également la Première
dame, paraît contrarier l’impact du projet depuis le changement d’exécutif dans le pays. Il semble,
en outre, que les délais de mise en œuvre ainsi que les besoins en renforcement des capacités et en
renforcement institutionnel du DWM et de la PMU aient été sous-estimés.

5.2 La supervision du projet a été en partie exécutée de manière satisfaisante. Les


premières missions de supervision envoyées par la Banque, peu nombreuses, n’étaient composées
que de deux spécialistes, alors que, du fait de sa nature, le projet en aurait exigé davantage. Seules
deux missions de supervision eurent lieu de 1992 à 1996. La supervision s’améliora au cours de la
dernière période du cycle du projet, avec l’envoi plus fréquent de missions qui constatèrent des
entraves majeures à l’exécution et leur apportèrent des remèdes.

6. Performance de l’emprunteur

6.1 Globalement, la performance de l’emprunteur a donné lieu à des résultats mitigés. Le


DWM n’a pu résoudre à temps les principaux problèmes qui entravaient l’avancée des tâches du
calendrier d’exécution : le recrutement du personnel, la construction des infrastructures et des
kiosques, la gestion des entreprises contractantes et des consultants chargés de la conception, et le
respect des procédures de la Banque en matière de demandes de décaissement.

6.2 La Commission de coordination (CC) était composée des représentants des ministères
de tutelle et présidée par le Conseil national des femmes dans le développement (NCWD). La CC
avait été établie pour faire le suivi global des activités du projet et comme source d’orientation sur
les politiques de développement et les directives opérationnelles. Mais, dépourvus d’influence sur
l’action du DWM, qui était l’organe d’exécution, le NCWD et la CC ont été inefficaces dans leurs
responsabilités de supervision et de guidage du projet.

7. Principaux enseignements tirés du projet

La réalisation à l’échelle nationale d’un projet tel que celui-ci, le WCDP, avec ses sept volets, est
une tâche extrêmement complexe exigeant de gros efforts. Sa réalisation nécessitait un très grand
nombre de savoir-faire et de compétences gestionnaires, administratives, techniques et de
recherche. Sur la base de l’évaluation que nous faisons de ce projet, la mission a dégagé les leçons
suivantes portant sur l’élaboration conceptuelle et la supervision d’un projet.

7.1 Conception du projet

La Banque a correctement décelé la nécessité d’activités de développement qui, en


prenant appui sur les communautés, multiplieraient les possibilités d’emploi et amélioreraient les
revenus des femmes pauvres en milieu rural en leur permettant d’acquérir de nouveaux savoir-
faire, tout en contribuant à réduire la malnutrition parmi les femmes et les enfants dans le pays.
x

i) Le champ d’application d’un projet doit être suffisamment circonscrit pour


permettre son exécution efficace, en étant dans le même temps suffisamment
large pour que les objectifs fixés soient réalisés et favoriser une synergie entre
ses différents volets. Un projet doit être conçu en s’assurant que ses volets sont
simples et faciles à réaliser.

ii) La conception d’un projet doit prendre en compte les capacités réelles de
l’organe d’exécution concerné à le mettre en œuvre. La cellule de gestion du
projet doit être composée d’un personnel présentant la panoplie des
qualifications nécessaires à une bonne exécution sur la base d’une analyse
approfondie des compétences requises par le projet.

iii) Il faut à l’organe d’exécution par le canal duquel passe l’assistance une bonne
structure de gouvernance, une grande autonomie par rapport aux interférences et
affiliations politiques, ainsi que des systèmes convenables et opérationnels de
gestion administrative et financière capables d’assurer la transparence et de
rendre des comptes.

iv) Une Commission de coordination qui coordonne effectivement a un rôle crucial


à jouer dans l’exécution d’un projet. Il faudrait faire, au cours de l’évaluation du
projet, une analyse approfondie des capacités des membres de cette structure à
remplir effectivement leur fonction.

v) Concernant le fonds de crédits autorenouvelables, aucune disposition ne


mentionnait que ses opérations devaient refléter les taux d’intérêt définis par le
marché, le volume du crédit individualisé à accorder, ou la nécessité d’étudier
les questions de pérennisation du fonds. L’aspect durabilité doit être intégré à
tous les volets d’un projet dans la préparation du rapport d’évaluation, avant le
démarrage du projet, particulièrement pour des actifs assez considérables
comme les ressources finançant les microcrédits.

vi) L’exécution d’un projet ne doit pas être placée sous l’unique et totale
responsabilité d’une ONG. Les ONG doivent faire partie d’une approche
d’ensemble de l’exécution pour garantir la pérennité des activités dans la
période après sa clôture.

vii) Les projets innovants doivent d’abord être testés sous forme de projets-pilotes
pour en faciliter l’exécution avant un passage ultérieur à plus grande échelle,
une fois les dispositions prises pour en assurer l’exécution sans à-coups.

7.2 Supervision du projet

i) Il faudrait envisager de donner, au siège de la Banque et sur le terrain, plus de


formations approfondies sur les procédures de passation de marchés et de
décaissement. Il faut aussi améliorer la communication entre la Banque et la
PMU, en particulier aux premiers stades de l’exécution. La pratique actuelle de
lancement du projet est un élément positif en ce sens.
xi

ii) Les missions de supervision du projet doivent être fréquentes aux tout débuts de
l’exécution, avec au minimum une visite de terrain du chef de projet par an et
une visite de la PMU et de l’organe d’exécution au siège de la Banque.

iii) Lorsque les projets rencontrent des difficultés d’exécution, il est indispensable
de passer le projet en revue et d’établir un programme d’exécution réajusté qui
s’adapte à l’environnement du moment, même si le rapport d’évaluation ne
l’exige pas.

iv) La composition des équipes de supervision doit nécessairement présenter une


combinaison adéquate de compétences, tout particulièrement dans les projets
comportant des volets de nature très variée.

8. Recommandations

8.1 La propriété des ressources financières destinées au microcrédit devrait être transférée
du DWM soit au Fonds d’investissement social, soit à toute autre structure ayant démontré son
aptitude à fournir des services financiers convenables, et disposant de bons systèmes de gestion
financière et de contrôle interne, ainsi que des capacités nécessaires pour pouvoir répondre aux
besoins, aux intérêts et aux aspirations des femmes pauvres dans les zones rurales.

8.2 Le découvert de 4 523,53 UC sur le don doit être imputé au reliquat non décaissé de
435 532,01 UC du prêt. Après l’opération, le solde du reliquat, qui s’élève à 431 008,48 UC, doit
être annulé et le projet déclaré clos.

8.3 Le montant de 254 527,91 UC enregistré dans le compte spécial du projet devrait être
affecté aux activités pour lesquelles il avait été décaissé, à savoir le paiement des sommes dues aux
entreprises pour les travaux de génie civil et des services des consultants.

8.4 La mission du RAP recommande que les infrastructures construites avec les ressources
du projet soient officiellement remises aux communautés bénéficiaires. La Banque devrait donc
écrire au Gouvernement ghanéen à cet effet en lui recommandant de régler les sommes restant
dues au titre des contrats et en l’avisant de la clôture du projet. .

8.5 Compte tenu des capacités très limitées du Mouvement des femmes du 31 décembre en
matière d’exécution, la mission recommande que la pleine propriété des forages et puits, des
centres communautaires, des équipements et du mobilier fournis soit transférée aux communautés
locales des lieux d’implantation et que tous les documents juridiques attestant ce transfert de
propriété leur soient remis.
1

1. INTRODUCTION

1.1 Contexte géographique

Le Ghana borde le golfe de Guinée sur la côte de l’Afrique de l’Ouest. Le pays est
limitrophe de la Côte d’Ivoire à l’ouest, du Togo à l’est et du Burkina Faso à l’est. Le
recensement de sa population effectué en 2000 donne un chiffre estimatif de 19,7 millions
d’habitants. Sa superficie terrestre est de 239 460 km2. Dans la plupart des régions, la
composition ethnique est variée, et l’ensemble du pays présente une diversité culturelle
notable.

1.2 Évolutions économiques et politiques récentes

1.2.1 Après l’application, pendant plus d’une décennie, des réformes économiques, le
Ghana a connu une amélioration de sa performance macroéconomique au début des années
90. Les déséquilibres macroéconomiques avaient diminué, l’inflation était en baisse, le
contrôle du change avait été levé, et le régime des échanges s’était largement libéralisé.
L’économie ghanéenne figure parmi les plus libérales de la sous-région, et dans cette zone
sujette aux bouleversements politiques, c’est l’un des rares pays qui soit passé avec succès
par des transformations à la fois économiques et politiques tout en conservant sa stabilité. Le
Gouvernement ghanéen reste néanmoins confronté à de très sérieux défis économiques. En
effet, la croissance n’a pas été suffisamment forte pour entraîner de réduction significative de
la pauvreté, bien que les données du recensement pour la période 1990 à 1999 aient signalé
un recul de celle-ci. La croissance économique y a sans doute contribué, mais cette baisse n’a
pas été marquante.

1.2.2 En 1999, l’économie ghanéenne fut soumise à de fortes tensions dues à une grave
détérioration des termes de l’échange. Les prix sur le marché international des principales
exportations (l’or et le cacao) avaient fortement baissé alors que les prix des importations
(comme le pétrole) s’élevaient. Il en résulta un ralentissement à 3,7 % du taux de croissance
du PIB réel en 2000, contre 4,4 % en 1999. Le taux de l’inflation, qui s’était établi en baisse
à 13,8 % en 1999, bondit à 40,5 % en 2000. Les mesures de stabilisation instaurées au début
de 2001 aidèrent à ramener l’inflation de son niveau de 40,9 % en janvier 2001 à 21,3 % en
décembre 2001, tout en contribuant à une augmentation de 4,2 % du PIB réel dans la même
année. Le déficit budgétaire global, qui s’était creusé jusqu’à 8,5 % du PIB dans la période
précédant les élections de l’an 2000, se rétrécit à 4,4 % du PIB en 2001, tandis que le solde
primaire s’améliorait en atteignant 4,7 % du PIB la même année.

1.3 Stratégie de développement du gouvernement

1.3.1 Lors de l’évaluation du projet en 1991, le Programme de redressement


économique (ERP, 1984 – 1988) était achevé. Il avait été mis en vigueur par les pouvoirs
publics avec l’appui des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux pour répondre à la crise
économique et financière qui menaçait. C’est dans ce contexte et avec le souci de créer des
emplois dans le secteur rural informel que fut conçu le Projet de développement “Femmes et
développement communautaire” (WCDP).

1.3.2 Vers le milieu des années 1990, le gouvernement produisit le document Vision
Développement du Ghana 2020, qui appelait à une profonde transformation de l’économie et
2

de la société pour que les familles et les femmes du pays bénéficient d’un meilleur niveau de
vie à l’horizon 2020. Les pouvoirs publics reconnaissaient que l’accès des femmes démunies
aux services financiers ainsi que la création d’emplois étaient ce qui pouvait le mieux
accroître les revenus des ménages et promouvoir l’investissement, améliorant par là les
conditions de vie de la majorité des femmes pauvres dans les zones rurales. Le Projet WCDP
s’inscrivait donc dans ce cadre.

1.3.3 En 2002, la stratégie de réduction de la pauvreté au Ghana (DSRP-G) était


approuvée par les pouvoirs publics. Elle se donnait comme objectif primordial d’assurer une
croissance équitable durable, de réduire plus rapidement la pauvreté et d’assurer la protection
des personnes vulnérables et des exclus dans le cadre d’une administration démocratique et
décentralisée. Le Gouvernement du Ghana créa aussi le nouveau ministère de la Femme et de
l’Enfant (MOWAC) dans le but de remédier aux faiblesses constatées du Conseil national sur
les femmes dans le développement, qui ne parvenait pas à faire avancer les dossiers relatifs
aux femmes.

1.4 Portefeuille du Groupe de la Banque

1.4.1 De l’origine à 2002, l’activité de prêt de la Banque au Ghana s’est concentrée


principalement sur l’agriculture, suivie de l’industrie et des transports, des équipements
collectifs, des projets multisectoriels et des secteurs sociaux. Depuis 1973 et jusqu’au 31
décembre 2001, la Banque a engagé au total 619 030,40 millions d’UC nets d’annulations
pour 63 opérations. 23 opérations sont toujours en cours, et 40 ont été menées à terme.

1.4.2 La dernière revue du portefeuille du Groupe de la Banque remonte à mars 2002.


Elle portait sur 21 projets en cours dans l’agriculture, le secteur social, les transports, les
équipements collectifs et les projets multisectoriels. La revue relevait les problèmes généraux
suivants apparus dans l’exécution : i) la réalisation tardive des conditions régissant l’entrée en
vigueur du prêt ; ii) la mise en place tardive des fonds de contrepartie ; iii) la non-conformité
aux règles et procédures de la Banque en matière de décaissement et d’acquisition de biens et
services ; iv) la non réalisation des audits et des rapports d’étape trimestriels ; et v) les faibles
capacités administratives, notamment dans la comptabilité du projet et le suivi de son
exécution. Les facteurs externes contributifs comprennent l’effet négatif que les sanctions ont
eu sur l’exécution du projet, la nécessité d’une meilleure coordination entre le bureau BAD
au sein du ministère des Finances et la PMU, ainsi que le temps exagéré qu’il a fallu à la
Banque pour répondre aux demandes de décaissement émanant du gouvernement et pour
traiter et examiner les pièces qu’il envoyait.

1.4.3 Ce rapport d’achèvement de projet est fondé sur les travaux de la mission de la
BAD qui a séjourné au Ghana du 9 au 19 décembre 2001. Ses conclusions s’appuient sur la
visite de quelques-uns des sites du projet, sur la consultation des dossiers du projet, et sur ses
entretiens avec les autorités publiques, le NCWD, les bénéficiaires, les anciens chefs de
projet, et l’organe d’exécution qui est le Mouvement des femmes du 31 décembre.

2. LE PROJET

2.1 Origine et historique du projet

Dans le cadre de sa politique de mise en place de mesures susceptibles


d’améliorer réellement la situation sociale et économique des femmes, le Gouvernement
3

ghanéen a effectué il y a quelques années une étude générale de la population féminine du


pays. Cette étude a permis de cerner et d’analyser des domaines faisant problème, notamment
l’accès des femmes à l’instruction de base, le manque d’appui financier sous forme de crédits,
les soins de santé, les services de planification familiale, la formation aux métiers,
l’approvisionnement en eau propre, etc.

2.2 Objectifs du projet

2.2.1 L’objectif global assigné au projet était de contribuer à l’effort engagé par les
pouvoirs publics pour créer un développement participatif autoentretenu aux niveaux rural et
local, avec pour souci majeur d’y donner leur pleine place aux femmes, qui sont tout à la fois
participantes et bénéficiaires des actions de développement.

2.2.2 Pour la réalisation de cet objectif d’ensemble, les objectifs spécifiques suivants
étaient assignés au projet : i) aider les femmes rurales, dans tout le pays, à augmenter leur
production et leurs revenus et à bénéficier d’un meilleur accès aux services en leur permettant
d’obtenir les matériels de transformation appropriés et une formation aux méthodes et
techniques améliorées de production ; ii) mettre à leur disposition un dispositif de prêts et les
services correspondants de conseils en gestion pour financer et soutenir les activités
génératrices de revenus des groupements féminins de production ; iii) fournir des
infrastructures sociales telles que des crèches et des puits ; iv) donner aux femmes une
formation de base en alphabétisation, santé, nutrition, planification familiale et sur d’autres
questions connexes, notamment la démographie et l’environnement ; v) renforcer
globalement les capacités du Mouvement des femmes du 31 décembre pour lui permettre
d’élaborer, exécuter et pérenniser des approches reproductibles de l’activité génératrice de
revenus et des services financiers ruraux pour les femmes ; et vi) aider à la réorganisation du
Conseil national sur les femmes et le développement (NCWD) en vue qu’il puisse
coordonner, superviser et suivre efficacement les activités du projet favorisant la pleine
intégration des femmes dans le développement national.

2.3 Description du projet

Le projet comportait sept volets : i) les études préparatoires pour déterminer la


formation et les autres formes d’appui qui seraient nécessaires pour mener les diverses
activités génératrices de revenus ; ii) l’appui au Conseil national sur les femmes dans le
développement pour qu’il puisse assurer convenablement la coordination du programme ; iii)
les infrastructures sociales pour réduire la charge de travail féminin et améliorer sa
productivité ; iv) les unités de production pour améliorer les conditions sociales ; v) un
dispositif de ressources autorenouvelables en prêts pour les femmes dans les villages ; vi)
l’information, l’éducation et la communication (IEC) pour la formation, la mobilisation
sociale, l’assistance organisationnelle et au renforcement des capacités ; et vii) la cellule de
gestion du projet. Les dépenses engendrées par le projet se répartissaient entre les sept
catégories suivantes : i) services des consultants ; ii) assistance technique ; iii) formations ;
iv) un fonds de crédits autorenouvelables ; v) travaux de génie civil ; vi) équipements et
mobilier ; vii) frais de fonctionnement.
4

3. CADRE DÉFINITIONNEL ET BASES CONCEPTUELLES DU PROJET

3.1 Elaboration du projet

3.1.1 De février à mars 1991, le Gouvernement du Ghana et le Groupe de la Banque


africaine de développement procédèrent à l’évaluation du Projet « Femmes et développement
communautaire » (2100150000352). Le projet concordait dans son principe avec les objectifs
assignés aux actions menées par le Gouvernement ghanéen pour promouvoir une prise de
conscience de la problématique sociale des femmes et relever leur statut social et les
opportunités économiques qui leur étaient offertes. Après analyse des objectifs et des volets
prévus en termes de leurs effets sur les femmes en milieu villageois et de leur compatibilité
avec la politique du Fonds africain de développement (FAD), il fut convenu que le FAD
financerait le projet.

3.1.2 Aucun problème majeur ne se posa au cours des négociations. La Banque et le


Gouvernement ghanéen acceptèrent les objectifs, le plan élaboré et les modalités d’exécution
du projet tels que les présentait l’évaluation. Les négociations portèrent principalement sur
les conditions devant régir le premier décaissement au titre du projet. Celui-ci prit effet le 23
décembre 1992 avec un prêt de 1 825 322 UC et un don de 442 502 UC. Sa date
d’achèvement fut reportée pour la quatrième et dernière fois le 30 juin 2001.

3.2 Conception du projet

3.2.1 Antérieurement au Projet « Développement communautaire au profit des


femmes » (WCDP), la Banque n’avait eu que peu d’expérience d’opérations avec la société
civile dans le domaine du microcrédit ou même des projets Femmes dans le développement
(WID). Le WCDP était conçu pour être mis en œuvre par une approche participative qui
mobiliserait les groupements de femmes démunies, les organisations non gouvernementales
(ONG) et les principales organisations partenaires. Sous-tendant cette démarche, il y avait la
notion qu’une approche participative associée à l’intermédiation financière constituait la
stratégie la plus efficace compte tenu du contexte social dans lequel les activités économiques
des pauvres étaient peu nombreuses. Le choix du Mouvement des femmes du 31 décembre
(DWM) comme organe d'exécution du projet s’expliquait par le fait que c’était la plus
puissante des ONG du Ghana au moment de la l’élaboration du projet et la seule qui,
disposant d’un réseau couvrant l’ensemble du territoire, pouvait l’exécuter.

3.2.2 Ces questions émergeaient à la conscience collective à l’époque, et en tant qu’il


illustrait la volonté de s’y attaquer, le WCDP constituait vraiment, pour la période, un projet
novateur. Aborder par des méthodes nouvelles et innovantes la réduction de la pauvreté était
une démarche louable de la part du Groupe de la Banque. La Banque a correctement décelé la
nécessité d’activités de développement qui, partant des communautés elles-mêmes,
multiplieraient les possibilités d’emploi et amélioreraient les revenus des femmes pauvres en
milieu rural en leur permettant d’acquérir de nouveaux savoir-faire, tout en contribuant à la
réduction de la malnutrition parmi les femmes et les enfants dans le pays.
5

4. EXÉCUTION DU PROJET

4.1 Prise d’effet et début des activités

4.1.1 Après approbation du projet par la Banque en juin 1991 et la signature de l’accord
en septembre 1992, le projet entra en vigueur en décembre 1992. La réalisation de toutes les
conditions du prêt ne fut achevée que six mois plus tard, ce qui occasionna un léger retard.
La méconnaissance par l’organe d’exécution des procédures de la Banque contribua
également au lent démarrage. Les conditions de décaissement du prêt dans l’accord
comprenaient la création d’une cellule d’exécution du projet et l’ouverture auprès d’une
banque de la place d’un compte dans lequel les produits du prêt et les fonds de contrepartie
devaient être déposés.

4.1.2 Les autres conditions portaient sur la présentation d’un plan de travail détaillé
pour l’exécution du projet, le respect de procédures particulières pour la gestion du fonds
d’octroi de crédits, et l’existence d’un programme détaillé des formations prévues. En outre,
l’État devait apporter la preuve qu’il avait déposé sur le compte du projet le montant de son
apport financier pour les divers volets relevant de sa responsabilité. Les deux (2) premières
conditions furent remplies en février et juin 1993, et les deux (2) dernières en mars 1994 et
juin 1995.

4.2 Modifications

Dans l’ensemble, les activités menées au titre du projet ont été presque identiques
à celles que proposait l’évaluation. Cependant, pour le fonds de crédits autorenouvelables et
avec l’accord de la Banque, un protocole d’accord fut conclu en 1996 entre le Projet et la
Banque commerciale du Ghana (GCB). La GCB était chargée au titre de cet accord d’assurer
les décaissements de prêts aux groupements solidaires. Cet aménagement se justifiait par le
manque d’expertise à la CEP en matière de création et de gestion d’un dispositif de crédits
remboursables. De même, le programme de formation incorpora des modifications apportées
pour répondre à la demande de formation des accoucheuses en milieu rural.

4.3 Exécution

Le projet devait être mené à terme sur une période de trois ans, de janvier 1992 à
janvier 1995, mais son exécution se déroula sur onze années. Les retards par rapport à
l’échéancier arrêté au moment de l’évaluation atteignirent huit ans dans certains cas. Le
tableau 3.1 ci-après compare l’échéancier prévu initialement et les temps d’exécution réels.
6

Tableau 3.1 – Calendrier d’exécution prévisionnel et réel

Activités Objectifs à l’évaluation Exécution Dépassem.

Date de Dates Date de Dates En années


démarrage d’achèvement démarrage d’achève
ment
1. Approbation du prêt 06/91 - 06/91 - 0
2. Création de la cellule de gestion du projet (PMU) 01/92 03/92 - 02/93 1 an
3. Recrutement de l’assistance technique et services de
consultant 01/92 03/92 02/93 09/98 6 ans
4. Acquisition de véhicules et d’équipements 01/92 12/92 12/93 12/94 2 ans
5. Présentation du plan de travail initial 06/92 12/92 06/93 09/96 4 ans
6. Réalisation des études préparatoires 06/92 05/93 07/94 06/96 3 ans
7. Renforcement institutionnel et personnel 01/92 12/94 02/94 08/98 4 ans
8. Travaux de génie civil 01/92 12/93 01/97 02/01 8 ans
9. Exécution du projet WID 01/92 01/95 01/92 06/01 6.5 ans

• Si on estima, lors de l’évaluation, que l’organe d’exécution avait la


capacité d’assurer convenablement la supervision et le suivi de l’ensemble
de ces volets, il s’avéra, au cours de l’exécution, que ses capacités étaient
insuffisantes. De surcroît, le Gouvernement ghanéen se trouva sous le coup
de sanctions pendant 180 jours en 2000 et 14 jours en 2001, ce qui aggrava
les retards de décaissement et par conséquent l’exécution des activités du
projet.
B. Capacité de la CEP
• La finalisation tardive des études préparatoires se répercuta sur la
construction, également retardée, des kiosques pour les activités
génératrices de revenus, des centres communautaires et des puits. Le
spécialiste du crédit fut recruté presque de deux ans plus tard que prévu,
d’où des effets défavorables sur le dispositif d’octroi de crédits.
• Tout au long de l’exécution du projet, le processus d’acquisition des biens
et services subit des retards considérables dus à la méconnaissance des
règles de procédure de la Banque et à l’incapacité de l’organe d'exécution
de les respecter, faute, justement, de capacités suffisantes.

C. Gouvernement
• Le fait pour l’emprunteur d’avoir accumulé des arriérés de paiement
pendant 180 jours en 2000 et 14 jours en 2001 provoqua l’interruption des
activités du projet. La durée, en jours, de cette situation peut paraître
insignifiante, mais son effet négatif, sous forme d’interruptions, sur les
flux de décaissements, fut énorme.
4.4 Etablissement de rapports
4.4.1 La PMU présenta régulièrement des rapports d’avancement au FAD. Des
exemplaires des rapports d’audit de Deloitte & Touche furent envoyés à la BAD. Il existe une
correspondance mentionnant un rapport d’audit achevé pour 1994, mais ce rapport n’a pu être
retrouvé. Les rapports d’audit pour 2000 et 2001 furent présentés à la BAD en octobre 2002.
La PMU a, par ailleurs, présenté un avant-projet de rapport d’achèvement, mais il n’offrait
que peu d’informations et son format n’est pas conforme aux directives de la Banque.
7

4.4.2 Il peut être relevé ici qu’à l’époque de ce projet, rien n’imposait la tenue d’une
revue à mi-parcours. Si elle avait été faite, elle aurait permis d’examiner de très près l’état
d’avancement et les problèmes du projet, et ainsi ouvert la possibilité d’un réajustement de
l’échéancier à l’approche de son terme.

4.5 Acquisition de biens et services

4.5.1 En ce qui concerne l’acquisition de biens et services, la performance de la Banque


s’est avérée satisfaisante. Ils ont été acquis comme précisé dans le rapport d’évaluation et
conformément aux règles de procédure de la Banque. Les services de consultants ont été mis
en concurrence nationale et régionale dans le cadre d’une liste restreinte. Tous les
équipements et le mobilier ont été acquis après consultation des fournisseurs à l’échelon
national. Le rapport d’évaluation ne précisait pas le mode d’acquisition des travaux de génie
civil, mais avec l’approbation de la Banque, on utilisa l’appel d’offres national. Le don du
Fonds d’assistance technique finança les services techniques et de consultant, tandis que le
prêt du FAD finançait le fonds renouvelable de crédit, les équipements et le mobilier, les
travaux de génie civil et les frais de fonctionnement. Les modifications opérées en 1996 dans
la liste des équipements et du mobilier de la PMU n’eurent aucune incidence budgétaire.

4.5.2 Sur un plan général, l’application des règles et procédures de la Banque présenta
des difficultés pour l’emprunteur, provoquant des retards prolongés au démarrage, dans
l’exécution et pour l’achèvement du projet. Même l’organisation, par la Banque, de
formations courtes pour le personnel du projet sur l’acquisition de biens et services, le
décaissement et les autres questions connexes rattachées aux projets financés par le FAD, ne
réduisit pas sensiblement les problèmes qui étaient la cause des retards entravant l’exécution.
Le personnel de la PMU se rendit plusieurs fois à Abidjan pendant les périodes budgétaires
afin de résoudre certains problèmes touchant aux marchés et aux décaissements, sans y
parvenir pour autant.

4.6 Sources de financement et coût du projet

4.6.1 À l’évaluation, le coût total estimatif du projet avait été fixé à 2,488 000 UC,
financé à 91 % par le prêt et le don, le Gouvernement du Ghana devant contribuer 9 % du
coût du projet (10 % du prêt et 5 % du don). Le montant du prêt était de 1 825 000 UC, le
don s’élevait à 438 000 UC, et l’apport de l’État à 225 000 UC.

4.6.2 La liste révisée des biens et services pour le projet, telle qu’approuvée par la
Banque le 9 juillet 1988, est présentée dans le tableau suivant.
8

Tableau 3.2 - Sources du financement réparti par catégories de dépenses (en UC)

FAD FAT GOG TOTAL

Catégorie de Liste Liste Liste Liste Liste Liste Liste Liste


dépenses originale révisée originale révisée original révisée originale révisée
e
Services de - - -
A consultants 166 711 176 969 166 711 172 969
Assistance - - -
B technique 128 946 163 122 128 946 163 122
C Formation - - 161 790 121 356 4 000 4 000 165 790 125 356
Fonds de crédits - - -
D autorenouvelables 460 526 460 526 460 526 460 526
Travaux de génie - -
E civil 230 578 313 044 221 659 221 659 452 237 534 703

Équipements/ - - -
F mobilier 992 894 825 198 992 894 825 198
Coûts de - - -
G fonctionnement 119736 204 966 119 736 204 966
TOTAL 1 803 734 1 803 734 457 447 457 447 225 659 225 659 2 486 840 2 486 840
Source : Fax BAD, 9 juillet 1998.

4.6.3 Les écarts de coût entre les estimations initiales et les coûts effectifs par source de
financement sont indiqués dans le tableau ci-dessous :

Tableau 3.3 - Estimations de coût initiales et dépenses réelles (en UC)


Source Estimations initiales Dépenses réelles
A FAD 1 825 000 1 388 000
B FAT 438 000 447 000
C GoG 225 000 225 000

Total 2 488 000 2 060 000


Source : Dépenses effectives enregistrées par les tableaux de décaissement de la Banque.

4.7 Décaissements

4.7.1 Les décaissements commencèrent en juillet 1993, quatre mois plus tard qu’il
n’était prévu à l’origine. Le projet fut handicapé par de longs retards de paiement qui
s’expliquent par la méconnaissance, chez le personnel du projet, des procédures de
décaissement de la Banque. À la date du 22 mars 2001, il avait été décaissé au total 1 388
millions d’UC sur le montant originel du prêt de 1,8 millions d’UC. Le taux de décaissement
s’établit donc à 76 %.

4.7.2 Le montant non décaissé s’élève à 435 523 UC (24 %). Cependant, les opérations
sur le don ont produit un découvert de 4 523,53 UC. Ce dépassement doit être soustrait du
reliquat non décaissé de 435 532,01 UC sur le prêt. Le solde du reliquat non décaissé, qui
s’élève à 431 008,48 UC sur le prêt, doit être annulé, et le projet déclaré clos.
9

4.7.3 La mission recommande que le montant de 254 527,91 UC inscrit sur le compte
spécial du projet soit affecté aux activités pour lesquelles il a été décaissé, à savoir le
paiement des montants dus aux entreprises au titre des travaux de génie civil et des services
du consultant..

4.7.4 Au total, 24 % du prêt ne fut pas décaissé par la BAD parce que la PMU ne
parvint pas à lui soumettre les demandes de paiement avant la clôture du projet. Le paiement
intégral des entreprises qui ont effectué les travaux de construction des centres
communautaires et des kiosques et du consultant qui en assura la supervision n’a pas été
effectué.

5. PERFORMANCE ET RÉSULTATS DU PROJET

5.1 Performance opérationnelle

5.1.1 Le volet IEC et l’appui au NCWD ont été des succès. Il faut toutefois noter que
les difficultés de recrutement des entreprises et de suivi des travaux de génie civil et les
problèmes de supervision par les consultants retardèrent les autres volets, réduisant par là
l’impact global que le projet aurait eu pour les bénéficiaires.

5.1.2 Infrastructures sociales et kiosques pour les activités génératrices de revenus :


L’impact sur les bénéficiaires de ces infrastructures et des activités génératrices de revenus
ont été en deçà des prévisions. Certaines de ces infrastructures n’ont pas été réceptionnées
officiellement par suite de contentieux sur les règlements contractuels à effectuer. Il fut donc
interdit aux groupements de femmes de les utiliser. Sur 15 kiosques prévus pour les activités
génératrices de revenus, 13 furent achevés, un kiosque était inachevé au passage de la
mission et le dernier restait à construire (Techiman).

5.1.3 Information, Éducation et Communication (IEC) : L’IEC a constitué le volet le


plus réussi du projet et contribué à une plus grande prise de conscience des préoccupations
des femmes, des obstacles qu’elles rencontrent et de leurs capacités. En collaboration avec
l’Unité de l’éducation extrascolaire, le Projet Femmes et développement communautaire
conduisit un programme complet de formation en écriture, lecture et numération pour les
femmes bénéficiaires. Le volet IEC porta également sur la santé familiale, la planification
familiale, la nutrition et la lutte contre le VIH/Sida. L’impact effectif de ces activités est dû
une méthode combinant les multimédias (radio, presse et théâtre) avec les moyens
traditionnels d’informer la population (crieurs publiques et moyens similaires). Les
économies réalisées en collaborant avec les différents partenaires au développement pour
l’exécution de ce volet ont été utilisées pour former les accoucheuses rurales aux bonnes
pratiques préservant la santé de la mère. Cette activité a bénéficié du concours du ministère
de la Santé.

5.1.4 Études préparatoires : Le contrat d’établissement du plan architectural et des


documents d’appels d’offres pour les centres communautaires, les kiosques et les puits fut
attribué aux consultants Ben George & Associates en juillet 1994. Cette entreprise ne soumit
aucun rapport préparatoire final, d’où la résiliation de son contrat en avril 1996. Ces retards
sont en partie imputables à la PMU et à l’organe d'exécution (DWM) qui n’effectua pas
correctement sa tâche de supervision de ce cabinet d’ingénierie architecturale. Un groupe de
travail parvint en quatre mois à modifier les plans architecturaux et à finaliser les autres
documents nécessaires, et le lot fut approuvé par la Banque en décembre 1996.
10

5.1.5 Appui au Conseil national des femmes dans le développement (NCWD) : La


mission a constaté que le projet a fourni au NCWD les formations, les services d’assistance
technique et de conseil, ainsi que les équipements et le mobilier prévus. Une personne a été
recrutée en 1995 pour le poste d’assistant technique auprès du NCWD, après deux années
passées à rechercher un candidat convenable.

5.1.6 Infrastructures sociales : Dans ce volet, il devait être creusé 42 puits et forages, et
construit 25 centres communautaires. Au total, 42 puits et forages furent réalisés
conformément au contrat, et la certification de la qualité acceptable de l’eau produite fut
obtenue. 17 centres communautaires furent achevés, les neuf (9) autres se trouvant, au
moment du passage de la mission, à divers stades d’achèvement.

5.1.7 Crédits autorenouvelables : Le dispositif de crédits autorenouvelables, qui prêtait


de petites sommes, a effectué deux fois des décaissements, en 1996 et 1999 ; l’offre de prêts
ne fut jamais permanente. Par ailleurs, les bénéficiaires s’aperçurent que les montants prêtés
étaient trop faibles (dix dollars E.U.). L’impact de ce programme sur les bénéficiaires paraît
avoir été très limité. Les groupements féminins, cependant, ont apprécié les savoir-faire et les
connaissances en matière d’organisation et de gestion que leur ont donnés les formations
portant sur le crédit, mais les femmes finirent par se désintéresser du programme de prêts
dans son ensemble du fait de l’indisponibilité de nouveaux crédits. Certains de ces
groupements attendent en vain un nouveau prêt depuis trois ans. Il était prévu, après que les
femmes auraient réussi à constituer une épargne, que les groupements puissent passer du
niveau de ce programme de crédits à celui des banques commerciales, où elles obtiendraient
des prêts plus importants. Cette évolution ne s’est pas faite faute d’une activité continue du
programme.

5.2 Performance institutionnelle

5.2.1 La cellule de gestion du projet (PMU) émanant du Mouvement des femmes du 31


décembre (l’organe d'exécution) était chargée d’exécuter ce projet. La cellule était
responsable de la gestion quotidienne et de l’administration de ses finances ainsi que du suivi
et de l’évaluation de ses activités. Au titre de l’assistance technique, les ateliers et les cours
de base et de recyclage, les formations générales en planification, gestion et évaluation de
projet, effectivement organisés, devaient renforcer la PMU. Mais au vu de la performance de
la PMU, l’activité de formation paraît bien avoir été insuffisante.

5.2.2 Assistance technique : Le recrutement de personnel qualifié posa des problèmes


dès le début de l’exécution du projet. À titre d’exemple, le recrutement d’un spécialiste du
crédit dans le cadre du programme d’assistance technique prit deux ans de retard, avec des
répercussions négatives sur la mise en route des crédits autorenouvelables. Les difficultés
dans ce domaine provenaient de l’indisponibilité des ressources financières du projet causée
par les retards de décaissement et de l’inaptitude du DWM à conduire avec célérité le
processus de recrutement.

5.2.3 Le NCWD avait pour rôle d’assurer la coordination du projet dans le cadre d’une
politique publique globale et des initiatives WID. La Commission de coordination, composée
de représentants des ministères de tutelle et présidée par le NCWD, devait se réunir
mensuellement pour examiner les rapports qui lui étaient présentés et donner des orientations.
Elle devait constituer un rouage important permettant d’intégrer et de rassembler une variété
11

d’apports pour que l’impact global du projet soit maximal. Malheureusement, le NCWD
comme la Commission eurent du mal à remplir leurs rôles, car ils n’avaient aucune influence
sur le Mouvement des femmes de décembre du fait des affiliations politiques de cette
organisation.

5.2.4 Les insuffisances en capacités de l’organe d'exécution (DWM) et de la PMU, ainsi


que le manque d’influence du NCWD et de la Commission de coordination sur le
fonctionnement du projet, ont désorganisé l’échéancier d’exécution tel que fixé par le rapport
d’évaluation. Selon les archives du projet, au mois de mai 1999, après huit (8) années de mise
en œuvre, seuls 49 % du montant initial du prêt avaient été décaissés.

5.3 Performance des consultants et des entreprises

5.3.1 Les consultants : Les consultants ont eu des performances diverses. Le projet
engagea sous contrat un directeur de projet, un comptable également chargé de l’acquisition
des biens et services et un conseiller du NCWD. Les performances du directeur du projet et
du comptable se révélèrent insatisfaisantes, tandis que celle du conseiller technique fut
satisfaisante.

5.3.2 Les entreprises : Certaines entreprises adjudicataires pour les travaux de


construction produisirent, ponctuellement, des travaux de qualité, d’autres travaillèrent sans
respecter les cahiers des charges et les normes convenues, et leur performance ne fut pas
entièrement satisfaisante. Il faut reconnaître toutefois que vu le nombre de petits
entrepreneurs dispersés à travers tout le pays ainsi que les ressources financières et humaines
indispensables pour superviser les travaux, la complexité de la tâche dépassait ce qu’une
ONG pouvait assumer convenablement.

5.3.3 Il y eut un retard de 18 mois pour la préparation des plans de construction et des
documents d’appels d’offres dont le marché avait été attribué à Ben George & Associates, ce
qui retarda également le démarrage et l’achèvement des travaux de génie civil.

5.4 Performance de la gestion financière

La mission a constaté la trop grande simplicité et le caractère fragmentaire des


documents comptables et dossiers du projet. Cette situation a limité la possibilité pour
l’équipe de la mission, lors de la préparation du rapport d’achèvement, de calculer des ratios
financiers tels que la mesure de l’autosuffisance du projet, les pertes enregistrées sur les prêts
et les risques du portefeuille du fonds de crédits autorenouvelables.

6. IMPACT SOCIO-ÉCONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTAL

6.1 Effets socio-économiques

Puisque le rapport d’évaluation du Projet ne comprenait pas d’indicateurs


quantitatifs de performance, les rapports traitant du projet laissent apparaître de nombreuses
lacunes informationnelles. Les enquêtes sur les bénéficiaires n’ont pas été non plus réalisées.
Malgré l’insuffisance des données nécessaires à la mesure des impacts, le document énonçant
la stratégie de réduction de la pauvreté au Ghana (février 2002) affirme que la pauvreté a
baissé dans le pays, qu’elle serait passée de 51,7 % à 30,5 % en 1991-1992 puis à 26 % en
1998/1999. L’IEC, le volet le plus solide du projet, a contribué chez les groupements
12

féminins à une meilleure prise de conscience sur de nombreuses questions (ex : santé
familiale, VIH/Sida), à l’amélioration de leur savoir-faire en lecture, écriture et numération
comme de la qualité des soins de santé donnés par les accoucheuses rurales. Les formations
en organisation et gestion offertes par le volet microcrédit ont été des apports positifs pour la
qualité de vie des bénéficiaires, mais le dispositif de microcrédits, les kiosques destinées à
favoriser les activités génératrices de revenus ainsi que les centres communautaires n’ont eu
que des effets minimes. La mission n’a pas été en mesure de réunir des données mesurant
l’impact des formations sur le Conseil national des femmes dans le développement (NCWD).

6.2 Impact environnemental

Les activités menées dans le cadre de ce projet n’ont produit aucun effet négatif
sur l’environnement. Au contraire, la conscience accrue chez les femmes des enjeux de
l’environnement durable, comme par exemple pour la préservation des arbres, a eu un effet
bénéfique sur l’environnement.

7. PÉRENNITÉ DU PROJET

Lorsque le projet fut élaboré, on pensait que sa pérennisation serait assurée par la
participation des groupements féminins qui intensifierait l’engagement et l’appropriation
collective et communautaire des activités. Si, d’un côté, les femmes ont certes pris part aux
cours qui leur enseignaient de nouvelles méthodes de production, de l’autre, rien n’avait été
prévu pour relayer les cours par des formations complémentaires permettant la réactualisation
constante des informations et connaissances, et donc la pérennisation. Ensuite, tandis que l’on
améliorait l’accès aux infrastructures sociales que constituaient les centres communautaires,
les kiosques pour les activités génératrices de revenus, les puits et forages et les crèches,
aucun programme de gestion et de maintenance de ces installations n’était prévu, alors que
leur durabilité en dépendait. La question de savoir où loger les ressources financières pour les
microcrédits une fois le projet terminé fut abordée dans la période de supervision, et un
accord conclu avec la Banque commerciale du Ghana décida de l’ouverture de comptes pour
le projet dans ses succursales régionales. Mais le fonds de crédits autorenouvelables ne fut
recyclé que deux fois en faveur des bénéficiaires en raison des insuffisances en capacités
institutionnelles de l’organe d'exécution. Enfin, il s’avère que la formation en gestion du
projet dont bénéficia le Mouvement des femmes du 31 décembre était insuffisante au vu de sa
médiocre performance dans ce domaine, notamment en ce qui concerne le respect des
procédures de décaissement de la Banque.

8. PERFORMANCE DE LA BANQUE ET DE L’EMPRUNTEUR

8.1 Performance de la Banque

8.1.1 La performance de la Banque, en termes de préparation et d’évaluation du projet,


comme sous l’angle de sa stratégie de mobilisation des communautés et des ONG, a été
satisfaisante. La Banque a correctement décelé la nécessité d’activités de développement qui,
prenant appui sur les communautés locales, multiplieraient les possibilités d’emploi,
augmenteraient les revenus des femmes pauvres en milieu rural, réduiraient les cas de
malnutrition chez les femmes et les enfants, diminueraient la charge de travail des femmes, et
leur ouvriraient des perspectives d’acquérir des savoir-faire et des connaissances. En
recourant à des approches innovantes dans la lutte contre la pauvreté, le Groupe de la Banque
adoptait une stratégie appropriée. Le projet était également en cohérence avec les objectifs
13

assignés à la politique publique de promotion des activités génératrices de revenus, laquelle


recourait à un processus participatif en vue d’aider les femmes pauvres en milieu rural. On
sous-estima toutefois à l’époque combien était complexe la tâche de mise en œuvre de
programmes de réduction de la pauvreté par le canal d’une ONG (le DWM) très proche des
autorités étatiques. Plus particulièrement, les délais de gestation nécessaires, les besoins
d’apports en capacités et de renforcement institutionnel du DWM et de la cellule de gestion
du projet ne furent pas appréciés à leur juste mesure.
8.1.2 C’est à la dernière étape du projet que l’on constate un travail de supervision
satisfaisant du projet. Les toutes premières missions de supervision envoyées par la Banque
étaient inadéquates d’autant plus qu’elles n’étaient composées que de un ou deux spécialistes
alors que la nature du projet en exigeait davantage. Cette insuffisance du suivi a nui à la
performance du projet. Mais vers la fin du cycle du projet, les missions de supervision ont été
régulières, et elles sont parvenues à identifier et à porter remède aux problèmes majeurs
entravant son exécution.
8.2 Performance de l’emprunteur
8.2.1 Globalement, la performance de l’organe d'exécution et de l’emprunteur au plan
de la réalisation du projet s’est caractérisée par ses résultats mitigés. Sur une période totale de
sept (7) années, le projet connut quatre (4) prolongations et, malgré celles-ci, certaines
activités restèrent inachevées. Le Mouvement des femmes du 31 décembre avait pour mission
de coordonner et d’assurer le suivi et l’évaluation de l’ensemble du projet et de ses volets.
Cependant, comme ses besoins en matière de ressources administratives et de gestion avaient
été sous-estimés à l’évaluation, l’organisation se retrouva avec un personnel inadéquat aux
tâches qui n’offrait pas l’éventail des compétences requises. La conséquence, qui se résume
en l’absence de systèmes convenables de gestion administrative et financière, contribua à
l’utilisation inefficace et inefficiente des ressources du projet. Le DWM et la PMU ne furent
pas capables de résoudre les problèmes majeurs qui entravaient l’exécution du projet, tels le
recrutement du personnel, la construction des infrastructures, la gestion des entreprises
adjudicataires et des consultants et la conformité aux règles et procédures de la Banque en
matière de passation de marchés et de décaissement. Le système d’information de gestion
financière qu’utilise le Mouvement ne convient pas à la gestion d’un projet, spécialement à la
gestion d’un portefeuille de microcrédits.
8.2.2 Le Conseil national (NCWD) était chargé de coordonner le projet dans le cadre
d’une politique publique globale et des initiatives Femmes dans le développement (WID). La
Commission de coordination (CC), qui réunissait les représentants des ministères de tutelle,
était présidée par le NCWD. La Commission avait un rôle de surveillance et de suivi des
activités du projet, des politiques de développement et des directives opérationnelles. Le
NCWD eut du mal à remplir son rôle car il était privé d’influence sur le Mouvement. Quant
à la Commission, elle se montra le plus souvent inefficace et ne tenait que de rares réunions,
à en juger d’après les documents du projet et les entretiens avec les acteurs sur le terrain.

9. CONCLUSIONS, ENSEIGNEMENTS TIRÉS ET RECOMMANDATIONS


9.1 Conclusions

9.1.1 En conclusion, le projet, tel qu’élaboré conceptuellement, présentait des forces et


des faiblesses. Il fut vraiment un projet - pionnier pour la Banque en ce sens qu’il constitua
le premier projet du type « Femmes dans le développement » et l’une des toutes premières
initiatives pour associer la société civile à l’exécution d’un projet en intégrant l’approche
14

participative au développement. En plus, le projet « Femmes et développement


communautaire », qui fait l’objet du présent rapport, représentait l’une des premières
tentatives de la Banque d’œuvrer à la réduction de la pauvreté en mettant à la disposition des
couches sociales les plus pauvres (les femmes rurales) des services financiers, des
infrastructures sociales et une formation à la gestion d’une activité commerciale et
d’entreprise.

9.1.2 Sa nature complexe et son envergure nationale rendait sa gestion difficile. À ce


fait s’ajoutèrent le manque d’expérience du DWM et du personnel de la PMU en gestion de
projet et les fortes connexions du DWM avec le parti au pouvoir. La pérennisation du projet
avait été suffisamment prise en compte à travers la participation de groupements féminins,
qui intensifiait l’engagement collectif et communautaire et l’appropriation par la collectivité.
Mais il fallait des mesures, qui ne furent pas prises, garantissant la propriété communautaire
des terrains sur lesquels les constructions étaient édifiées ainsi que la mise en place de plans
de gestion et de maintenance des centres communautaires, des kiosques et des puits. La
question de savoir quelle institution abriterait les fonds renouvelables après l’achèvement du
projet ne fut pas abordée, et il manqua une vision à long terme qui inscrive la pérennisation
du projet dans un processus de décaissement continu de prêts. En définitive, les fortes
affiliations partisanes du DWM et sa médiocre performance dans l’exécution de ce projet font
douter de ses chances de poursuivre la gestion de ses actifs.

9.1.3 Le degré de supervision exercé par la Banque était insuffisant pour un projet à
problèmes. La situation appelait une évaluation à mi-parcours, même si elle n’était pas alors
une obligation, en raison des ajustements importants effectués sur les volets et les modalités
d’exécution.

9.1.4 La mauvaise qualité du rapport d’achèvement de l’emprunteur, la non-


présentation en temps utile et l’irrégularité des rapports trimestriels d’avancement, la
mauvaise tenue, par l’emprunteur et par la Banque, de la documentation relative à l’exécution
du projet, ont rendu difficile la rédaction d’un rapport complet sur son achèvement.

9.2 Enseignements tirés

L’exécution d’un projet d’envergure nationale composé de sept volets, tel ce


Projet « Femmes et développement communautaire », est une tâche extrêmement complexe
qui réclame de gros efforts. Par son ampleur, il exigeait des savoir-faire et des compétences
multiples et de haut niveau pour la gestion, l’administration et les études à faire. Sur la base
de son diagnostic, la mission a tiré les enseignements suivants des problèmes posés par sa
structuration conceptuelle et sa supervision.

A. Conception, élaboration du projet

(i) Le champ d’application précis d’un projet doit être suffisamment


circonscrit pour permettre son exécution efficace, et en même temps
suffisamment ample pour que les objectifs fixés soient réalisés et pour
favoriser une synergie entre ses différents volets. Un projet doit être conçu
avec des volets simples qui seront faciles à réaliser, et la pérennisation doit
être prise en compte dans toutes les activités.
15

(ii) La conception d’un projet doit prendre en compte les capacités réelles de
l’organe d’exécution concerné à le mettre en œuvre. La cellule de gestion
du projet doit être composée avec un personnel présentant la panoplie des
qualifications nécessaires à une bonne exécution sur la base d’une analyse
approfondie des compétences requises par le projet.
(iii) L’organe d’exécution, par le canal duquel l’assistance est fournie, a besoin
d’avoir une structure de gouvernance solide, une forte autonomie qui le
protège des interférence et des affiliations politiques ainsi qu’un système
administratif et financier convenable capable de rendre des comptes
comme il se doit et de travailler dans la transparence.

(iv) Le rôle que joue une Commission de coordination qui coordonne


effectivement est crucial pour l’exécution d’un projet. Il faudrait faire, au
cours de l’évaluation du projet, une analyse approfondie des capacités des
membres de cette structure à remplir effectivement leur fonction
(v) Concernant le fonds de crédits autorenouvelables, aucune clause ne
mentionnait que ses opérations devaient refléter les taux d’intérêt définis
par le marché, le volume de crédit individualisé à accorder, ou la nécessité
d’étudier les questions de pérennisation du fonds. L’aspect durabilité doit
être intégré à tous les volets d’un projet dans le rapport d’évaluation, avant
le démarrage du projet, particulièrement pour des actifs assez
considérables comme les ressources finançant les microcrédits.
(vi) L’exécution d’un projet ne doit pas relever de l’unique responsabilité
d’une ONG. Les ONG doivent faire partie d’une approche d’ensemble de
l’exécution pour garantir la pérennité des activités dans la période après sa
clôture.

(vii) Les ONG doivent être formées avant qu’on ne leur donne la pleine
responsabilité de l’exécution d’un projet, ceci afin d’assurer une meilleure
pérennisation des effets attendus. Dans ce sens, il est nécessaire de donner
la préférence aux ONG qui disposent déjà d’une expérience de l’exécution
de projets similaires. L’expérience antérieure du Mouvement des femmes
du 31 décembre (DWM) sur les activités IEC a notamment donné des
résultats positifs.
(viii) Les projets innovants doivent d’abord être testés à une petite échelle
géographique pour en faciliter l’exécution.

B. Supervision du projet

(i) Il faudrait envisager de donner, au siège de la Banque et sur le terrain, plus


de formations approfondies sur les procédures de passation de marchés et
de décaissement. Il faut aussi améliorer la communication entre la Banque
et la PMU, en particulier aux premiers stades de l’exécution.

(ii) Les missions de supervision du projet doivent être fréquentes aux tout
débuts de l’exécution, avec au minimum une visite de terrain du chef de
16

projet par an et une visite de la PMU et de l’organe d’exécution au siège


de la Banque.

(iii) Lorsque les projets rencontrent des difficultés d’exécution, il est


indispensable de les passer en revue et d’établir un programme d’exécution
réajusté qui s’adapte à l’environnement du moment, même si le rapport
d’évaluation n’exige pas ces mesures.

(iv) La composition des équipes de supervision doit nécessairement présenter


une combinaison adéquate de compétences, tout particulièrement dans les
projets comportant des volets de nature très variée.

9.3 Recommandations

9.3.1 La mission du RAP recommande que les infrastructures construites avec les
ressources du projet soient officiellement remises aux communautés bénéficiaires. La Banque
devrait donc écrire au Gouvernement ghanéen à cet effet en lui recommandant de régler les
sommes restant dues au titre des contrats et en l’avisant de la clôture du projet.

9.3.2 Compte tenu des capacités très limitées du Mouvement des femmes du 31
décembre en matière d’exécution, la mission recommande que la pleine propriété des forages
et puits, des centres communautaires, des équipements et du mobilier fournis soit transférée
aux communautés locales des lieux d’implantation et que tous les documents juridiques
attestant ce transfert de propriété leur soient remis.

9.3.3 Il est recommandé de transférer la propriété des ressources financières destinées


au microcrédit, qui se trouvent au DWM, au Fonds d’investissement social ou à toute autre
institution ayant fait la preuve de son aptitude à fournir des services financiers convenables,
et disposant de bons systèmes de gestion financière et de contrôle interne, ainsi que des
capacités nécessaires pour pouvoir répondre aux besoins, aux intérêts et aux aspirations des
femmes pauvres dans les zones rurales.

9.3.4 Le découvert de 4 523,53 UC sur le don doit être imputé au reliquat non décaissé
de 435 532,01 UC du prêt. Après l’opération, le solde du reliquat, qui s’élève à 431 008,48
UC, doit être annulé et le projet déclaré clos.

9.3.5 Le montant de 254 527,91 UC enregistré dans le compte spécial du projet devrait
être affecté aux activités pour lesquelles il avait été décaissé, à savoir le paiement des
sommes dues aux entreprises pour les travaux de construction et des services des consultants.
ANNEXE I
GHANA

PROJET FEMMES ET DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE

CARTE ADMINISTRATIVE

BURKINA FASO
Bawku
Navrongo
Tumu
Bolgatanga UPPER EAST

UPPER WEST Wulugu

Wa

NORTHERN

Tamale Yendi
Sawla

Bole

Bimbia

Salaga

COTE D’IVOIRE Bamboi


Yeji
Kintampo Dumbai

BRONG-AHAFO
Kwadjokrom Kete Krachi
Wenchi
Techiman VOLTA
Berekum TOGO
Ejura
Sunyani
Hohoe
Mampong
Kpandu
Gawso
ASHANTI
Kumasi Konongo
Ho
Nkawkaw
Bekwai
Bibiani

Awaso EASTERN
Obuasi
Kade Koforidua

Dunkwa Oda Nsawam Keta


GREATER ACCRA
WESTERN
Accra Tema
Teshi
CENTRAL Swedru
Prestea
Tarkwa Winneba

Cape Coast
New Town Gulf of Guinea
Sekondi
Axim Takoradi

Cette carte est destinée exclusivement aux lecteurs du rapport auquel elle est jointe en annexe. Les dénominations de frontières qui
y figurent n’impliquent de la part de la Banque et de ses membres aucune prise de position sur le statut juridique d’un territoire ni
aucune approbation ou acceptation de ces démarcations frontalières.
ANNEXE II
GHANA

PROJET DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE AU PROFIT DES FEMMES

MATRICE DE SUIVI ET RECOMMANDATIONS

PRINCIPALES LEÇONS / ACTIONS DE SUIVI RESPONSIBILITÉ


CONCLUSIONS RECOMMANDATIONS
Nécessité de Les actifs du projet sont Transfert de ces actifs aux Gouvernement du
finaliser la propriété détenus par le DCM qui a communautés. La Banque Ghana et BAD.
des actifs moins de capacités de les doit écrire une lettre au
(infrastructures) du gérer. . Ces actifs doivent Gouvernement ghanéen. .
projet) être transférés aux
communautés vivant sur
les sites où ils sont
construits. .
Assurer la Le Fonds de microcrédits Transfert de ce Fonds au Gouvernement
continuité et la détenu par le DWM n’est Fonds d’investissement ghanéen et Banque.
pérennité du Fonds pas recyclé comme il social pour qu’il octroie des
de microcrédits du devrait l’être en raison de crédits aux groupements de
projet. l’absence de capacités de femmes conformément à
gestion financière au l’objectif du projet à sa
DWM. conception.
Un découvert de Le découvert s’explique Déduire 4 523 UC, montant Banque (Service des
4 523.53 UC a été par la gestion défaillante du découvert sur le Don, des décaissements).
opéré sur le Don et par le DWM des 435 523 UC du Prêt, annuler
il existe un reliquat ressources du Projet Le le reliquat du Prêt et clore le
inutilisé de découvert est à déduire du projet.
435 532 UC sur le Prêt, ce qui laissera un
Prêt reliquat inutilisé de
431 008 UC. Ce reliquat
final doit être annulé et le
projet déclaré clos.
ANNEXE III

GHANA

PROJET DE DÉVELOPPEMENT COMMUNAUTAIRE AU PROFIT DES FEMMES

LISTE DES ENTREPRISES

Raison sociale Matériels à Date signature Date Durée du Coût total Financement
fournir sous du contrat d’exécution du contrat (UC)
contrat contrat
Véhicules.
African 1 4x4 WD 1/6/93 décembre 1993 4 mois 18 512,54 Prêt FAD
Automobile Mitsubishi
Ltd. Pajero
Ghamot 11 4x4 WD 15/11/93 février 1994 4 mois 175 667,52 Prêt FAD
Company Pick-Up
Limited
African 1 4x4 WD 15/11/93 avril 1994 4 mois 17 989,99 Prêt FAD
Automobile Mitsubishi
Ltd. Pajero
Équipments et
mobilier
Kludjeson 2 ordinateurs février, 19993 2 mois 3 209,59 Prêt FAD
International avec
Ltd. imprimantes
Standard logiciels février, 1993 651,64 Prêt FAD
Systems
Datasource 2 onduleurs février, 694,42 Prêt FAD
Computer 1993
Products
Datasource Armoires de février, 694,42 Prêt FAD
Computer rangement 1993
Products
Ghana Tourist 3 Split & février 3 594,89 Prêt FAD
Dev. Company climatiseurs 1993
Ltd.
Datasys Logiciel de 2/4/93 2 401,59 Prêt FAD
Limited comptabilité
Caridem Mobilier de 1/12/93 15 772,11 Prêt FAD
Development bureau et
Co. Ltd réfrigérateur
Interlink 2 2/03/93 4 318,75 Prêt FAD
Business photocopieuses
Systems Ltd.
Interlink 1 photocopieuse 12/04/94 2 695,98 Prêt FAD
Business
Systems Ltd
Bestchoice 10 4/12/95 4 970,00 Prêt FAD
Computer amplificateurs
Products de véhicule,
microphone et
cordon
Hyga 28 mégaphones, 4/12/95 4 578,79 Prêt FAD
Computing 1 ordinateur
Services personnel & 10
ventilateurs de
plafond
Ivylaw Ltd. Audiovisuels, 1 21/03/94 7 514,60 7 514,60
agenda
électronique, 1
ordinateur
personnel,
calculatrices,
etc.
ANNEXE IV

Liste des documents de référence

1. Status of Women In Ghana National report on the Fourth Conference on Women


(1985-1994). – (Situation des Femmes au Ghana –Rapport de la Quatrième
Conférence sur les femmes)

2. Gender Policy, National Council for Women and Development, 1997.


(Politique en matière de genre –Conseil national sur les femmes dans le
développement)

3. La politique en matière de genre de la Banque africaine de développement, PPLB,


juin 2001.

4. Rapports trimestriels d’avancement : « Projet Femmes et développement


communautaire ».

5. Document portant stratégie intervallaire de réduction de la pauvreté au Ghana


(2002-2004).

6. Stratégie de réduction de la pauvreté au Ghana (1999-2001).

7. Stratégie de réduction de la pauvreté au Ghana (2002-2004).

8. Rapports des commissaires aux comptes sur le projet (1996-1999).

9. Analyse de la condition des enfants et des femmes au Ghana, 2000, UNICEF.

10. Manuel du décaissement de la Banque africaine de développement.

11. Rapports de la Banque africaine de développement sur les décaissements.

12. Rapports de supervision de la BAD et dossiers du projet.

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