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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

Langue : Français
Original : Français

RAPPORT D’EVALUATION

PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL PARTICIPATIF ET DECENTRALISE DE


« GRASSFIELD »

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

DEPARTEMENT DE L’AGRICULTURE
ET DU DEVELOPPEMENT RURAL OCAR
REGION CENTRE ET OUEST AVRIL 2003
TABLE DES MATIERES
Page
Fiche de projet, équivalences monétaires, poids et mesures, liste des tableaux,
liste des annexes, liste des sigles et abréviations, données de base et matrice du projet,
résumé analytique (i-ix)
1. ORIGINE ET HISTORIQUE DU PROJET 1
2. LE SECTEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL 2
2.1 Principales caractéristiques et structures 2
2.2 Régime foncier 3
2.3 Structuration du monde rural 3
2.4 Problématique du genre 4
2.5 Profil de pauvreté 4
2.6 Contraintes et potentialités du secteur 5
2.7 Politiques et stratégies des pouvoirs publics 5
2.8 Cadre institutionnel 6
2.9 Interventions des principaux bailleurs de fonds 7
2.10 Financement du monde rural 8
3. LES SOUS – SECTEURS 9
3.1 Cultures vivrières 9
3.2 Infrastructures sociales et communautaires 9
4. LE PROJET 10
4.1 Conception et bien-fondé 10
4.2 Zone d’intervention et bénéficiaires du projet 11
4.3 Contexte Stratégique 12
4.4 Objectifs du projet 12
4.5 Description du projet 13
4.6 Production, marché et prix 16
4.7 Impact sur l'environnement 17
4.8 Impact social 18
4.9 Coûts estimatifs du projet 18
4.10 Sources de financement et calendrier des dépenses 19

5. EXECUTION DU PROJET 21
5.1 Organe d'exécution 21
5.2 Dispositions institutionnelles 21
5.3 Calendrier d’exécution et de supervision 23
5.4 Dispositions relatives à l’acquisition des biens, travaux et services 23
5.5 Dispositions relatives aux décaissements 26
5.6 Suivi - évaluation 26
5.7 Rapports financiers et audit des comptes 27
5.8 Coordination de l’aide 27
6. DURABILITE ET RISQUES DU PROJET 27
6.1 Charges récurrentes 27
6.2 Durabilité du projet 28
6.3 Principaux risques et mesures d’atténuation 28
7. AVANTAGES DU PROJET 29
7.1 Analyse financière 29
7.2 Analyse économique 29
7.3 Analyse de l’impact des aspects inter-sectoriels 29
7.4 Analyse de sensibilité 30
8. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 30
8.1 Conclusions 30
8.2 Recommandations et conditions d’approbation du prêt 31

Le présent rapport a été rédigé à la suite d'une mission d’évaluation effectuée au Cameroun en août 2002 par MM. SALUMU-
SHABANI, Agronome Principal, Chef de mission, H. NOUDEDJI, Agroéconomiste Principal, A. DIAW, Analyste Financier, Mmes J.
NZEYIMA, Experte en Microfinance, L. F. MAIGA, Experte en Genre, et deux consultants (Génie Rural et Expert Semencier) Toute
question afférente à ce projet pourra leur être posée ou adressée à M. O. AW, Chef de Division OCAR.3 (Poste 3440) et/ou à M. C. R.
SPENCER, Directeur OCAR (Poste 4470)
(i)
FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

01. BP. 1387 ABIDJAN 01


Tél :20-20-44-44 ; 20-20-48-48

FICHE DE PROJET
Date : avril 2003
Les renseignements ci-dessous ont pour but de donner certaines indications générales aux
éventuels fournisseurs, entrepreneurs, consultants et à toute personne s'intéressant à la fourniture de
biens et services au titre des projets approuvés par le Conseil d'Administration du Groupe de la
Banque. De plus amples renseignements peuvent être obtenus auprès de l'organe d'exécution ou de
l'emprunteur.

1. PAYS : République du Cameroun

2. TITRE DU PROJET : Projet de Développement Rural Participatif et


Décentralisé de «Grassfield »

3. LIEU D'IMPLANTATION : Province du Nord-Ouest.

4. EMPRUNTEUR : République du Cameroun.

5. ORGANE D'EXECUTION : Ministère de l'agriculture


BP. 281 Yaoundé-Cameroun
Tél.:237 220 28 45
Fax: 237 220 4811

6. DESCRIPTION DU PROJET : Le projet comprend les quatre composantes


suivantes : (i) Développement agricole ; (ii) Renforcement des capacités; (iii) Appui aux
infrastructures rurales; et (iv) Coordination et gestion du projet.

7. COUT TOTAL : 17,89 millions d’UC


i) Coûts en devises : 10,91 millions d’UC
ii) Coûts en monnaie locale : 6,98 millions d’UC

8. PRET FAD : 15 millions d’UC

9. AUTRES SOURCES DE FINANCEMENT


Gouvernement : 1,79 millions d’UC
Bénéficiaires : 1,10 million d’UC

10. DATE D'APPROBATION : mai 2003

11. DATE PREVISIONNELLE DE : janvier 2004; 6 ans.


DEMARRAGE ET DUREE
(ii)

12 ACQUISITION DES TRAVAUX, BIENS ET SERVICES

L’acquisition des travaux, biens et services se fera conformément aux règles de procédures du
Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) en la matière :

A. ACQUISITION DES TRAVAUX ET BIENS

(i) Appel d’offres international (AOI) : Acquisition des travaux de réhabilitation des pistes
rurales ;

(ii) Appel d’offres national (AON) : Acquisition : (a) des travaux de construction des
centres de formation agricoles, des aires de vente, des infrastructures d’élevage, de
réhabilitation du centre de l’IRAD à Bambui et de réhabilitation/extension de la cellule
d’exécution du projet ; et (b) du véhicule spécialisé, des motos, du matériel
informatique, des équipements de bureau (photocopieurs, fax et téléphone), de mobilier
de bureau, du petit équipement d’entretien des pistes rurales (brouettes, pelles, bêches,
coupe-coupe) et de la radio rurale ;

(iii) Passation des marchés communautaires : Acquisition d’infrastructures socio-


communautaires, sanitaires et de commercialisation ;

(iv) Consultation de fournisseurs à l’échelon national : Acquisition de fournitures diverses


nécessaires au fonctionnement du projet ;

(v) Contrat direct : Acquisition de semences de pré-base, d’animaux reproducteurs d’élite


du petit élevage avec l’IRAD.

B. ACQUISITION DES SERVICES DE CONSULTANTS

L’acquisition de services de consultants pour la mise en place d’un cadre de recherche-


développement se fera sur la base d’un contrat direct avec l’ITRAD. L’acquisition des services de
l’assistance technique, du comptable de la CEP et de prestataires chargés de la formation et de la
sensibilisation se fera sur la base d’une liste restreinte.
(iii)
EQUIVALENCES MONETAIRES
(Taux en vigueur en septembre 2002)
Unité monétaire : Franc CFA
1 FCFA : 0,0010908 UC
1 UC : 879,947 FCFA
1 Euro : 655,957 FCFA

POIDS ET MESURES

Système métrique

ANNEE FISCALE
1er janvier au 31 décembre

LISTE DES TABLEAUX

4.1 : Résumé du coût estimatif du projet


4.2 : Résumé du coût estimatif du projet par catégorie de dépenses
4.3 : Sources de financement
4.4 : Calendrier des dépenses par composante
4.5 : Calendrier des dépenses par source de financement
5.1 : Calendrier prévisionnel d’exécution du projet
5.2 : Dispositions relatives à l’acquisition des biens et services
5.3 : Détail du mode de financement « autres »

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Localisation administrative du projet


Annexe 2 : Organigramme de la cellule d’exécution du projet
Annexe 3 : Liste des biens et services
Annexe 4 : Résumé de l’analyse économique
Annexe 5 : Opérations du groupe de la Banque au Cameroun
Annexe 6 : Résumé du plan de gestion environnementale et sociale

VOLUME 2 : DOCUMENT DE TRAVAIL

Annexe 1 : Note sur le développement communautaire


Annexe 2 : Problématique du genre
Annexe 3 : Politique du Gouvernement en matière de réduction de la pauvreté
Annexe 4 : Détail des coûts
Annexe 5 : Comptes d’exploitation
Annexe 6 : TDR de l’assistance technique
(iv)
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACF Action contre la faim
AFD Agence française de développement
AGR Activités génératrices de revenus
BM Banque mondiale
BAD Banque africaine de développement
BID Banque islamique de développement
CAMCCUL Cameroon cooperative credit union league
COBAC Commission bancaire de l’Afrique centrale
CDD Conseil diocésain de développement
CEP Cellule d’exécution du projet
CVECA Caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées
FAD Fonds africain de développement
FAO Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture
FED Fonds européen de développement
FIDA Fonds international de développement agricole
FMI Fonds monétaire international
GIC Groupe d'initiative commune
IMF Institution de microfinance
IRAD Institut de recherche agricole pour le développement
MIDENO Mission de développement de la province du nord-ouest
MINAGRI Ministère de l'agriculture
MINCOF Ministère de la condition féminine
MINEF Ministère de l’environnement et des forêts
MINEPIA Ministère de l'élevage, des pêches et des industries animales
MINFIB Ministère des finances et du budget
MINMEE Ministère des mines de l’eau et de l’énergie
MINEPAT Ministère des affaires économiques, de la programmation et de l’aménagement
du territoire
MINREST Ministère de la recherche scientifique et technique
MINSANTE Ministère de la santé
MINTP Ministère des travaux publics
MST Maladie sexuellement transmissible
OMS Organisation mondiale de la santé
OPA Organisation professionnelle agricole
ONG Organisation non-gouvernementale
PAM Programme alimentaire mondial
PCRD Projet pilote de crédit rural décentralisé
PDL Plan de développement local
PDV Plan de développement villageois
PNDP Programme national de développement participatif
PNRVA Programme national de recherche et de vulgarisation agricole
PNUD Programme des Nations unies pour le développement
PSSA Programme spécial pour la sécurité alimentaire
SIDA Syndrome immunodéficience acquis
SODECOTON Société de développement du coton
UNVDA Upper Noon Valley Development Authority
(v)
(vi)

RESUME ANALYTIQUE

1. Historique du Projet

Le Gouvernement camerounais, avec l’appui des bailleurs de fonds, a entrepris une série
d’actions dans le secteur agricole visant à restaurer les bases d’une croissance agricole durable et à
améliorer les conditions de vie des populations dans les provinces les plus démunies. Dans le cadre de
l’élaboration du Document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté, une étude ‘situation de
référence’ a été entreprise dans la région de « Grassfield » couvrant la province du Nord-Ouest du
Cameroun en 1999. Les résultats de cette étude ont révélé que, malgré l’augmentation de la production
agricole due aux actions antérieures réalisées dans le cadre du projet de développement rural dans la
province du Nord-Ouest financé par le FAD, plus de 70% de la population rurale vit encore en dessous
du seuil de pauvreté. Afin de remédier à cette situation, de consolider les acquis et corriger les
insuffisances décelées au cours de la réalisation du projet susvisé, le Gouvernement et le FAD ont jugé
nécessaire de mettre sur pied un projet dans lequel la frange de la population concernée est impliquée
dans l’identification de ses besoins de planification des actions de développement. Ainsi, furent
organisés des ateliers dans les sept départements de la province du Nord-Ouest, en novembre et
décembre 2000, et au niveau provincial, en décembre 2000, qui aboutirent à l’identification du projet
de développement rural participatif et Décentralisé de « Grassfield ». Celui-ci a fait l’objet d’un
rapport de préparation en juin 2002.

2. Prêt du FAD

Le prêt FAD, d’un montant de 15,00 millions d’UC sera utilisé pour financer 99% des coûts en
devises et 60% des dépenses en monnaie locale, soit 23% du coût total du projet.

3. Objectifs du projet

Au plan sectoriel, l’objectif du projet est de contribuer à la réduction de la pauvreté en milieu


rural. Plus spécifiquement, le projet vise à augmenter les revenus des petits exploitants ruraux de la
région de « Grassfield » par le biais de l’augmentation de la production agricole et de l’amélioration
de leur environnement socio-économique.

4. Description du Projet

Les composantes du projet sont les suivantes : (i) développement agricole ; (ii) renforcement
des capacités ; (iii) appui aux infrastructures rurales ; et (iv) coordination et gestion du projet.

5. Coût du projet

Le coût total du projet est estimé à 15.726 millions de FCFA, soit 17,89 millions d’UC hors
taxes et hors douanes. Ce coût se répartit en 9.590 millions de FCFA, soit 10,91 millions d’UC en devises
et 6.136 millions de FCFA, soit 6,98 millions d’UC en monnaie locale.

6. Sources de financement

Le projet sera conjointement financé par le FAD à hauteur de 15 millions d’UC soit (84%), le
Gouvernement du Cameroun à hauteur 1,79 million d’UC, soit 10 % et les bénéficiaires à hauteur de
1,10 million d’UC, soit, (6%).
(vii)
7. Exécution du projet

L'exécution du projet sera confiée à une Cellule d’exécution placée au sein de la Mission de
développement de la province du Nord-Ouest (MIDENO). La cellule d’exécution du projet (CEP) sera
dirigée par un coordonnateur, secondé par 7 cadres nationaux et 3 assistants techniques. Elle fera appel
à des organismes spécialisés pour exécuter les composantes du projet. La coordination du projet sera
assurée par un comité de pilotage.

8. Conclusions et recommandations

8.1 Le projet permettra d’une part, d’augmenter la production vivrière, et d’autre part, de renforcer
la capacité de gestion des communautés villageoises, des organisations professionnelles agricoles
(OPA) et des producteurs. Ceci entraînera un accroissement substantiel de la production agricole qui
procurera des revenus supplémentaires à la population et contribuera à l’allégement de la pauvreté et
au renforcement de la sécurité alimentaire. L’exécution du projet contribuera également à la création
de 29.300 emplois permanents et temporaires, ce qui limitera l’exode rural et favorisera l’émergence
des femmes et leur intégration dans les circuits économiques. Le projet participera d’une bonne
gouvernance. Tel qu’il est conçu, le projet est techniquement réalisable et viable des points de vue
financier, économique, social et environnemental. Le taux de rentabilité économique s’établit à 22,4
%.

8.2 Eu égard à ce qui précède, il est recommandé qu’un prêt FAD de 15 millions d’UC, au
maximum, soit accordé à la République du Cameroun, pour le financement du projet de
développement rural, participatif et décentralisé de « Grassfield ». L’octroi de ce prêt sera subordonné
à la satisfaction des conditions spécifiées dans l’Accord de prêt.
(viii)

REPUBLIQUE DU CAMEROUN
PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL PARTICIPATIF DECENTRALISE DE
« GRASSFIELD »
CADRE LOGIQUE
Suppositions
Description Narrative (DN) Indicateurs vérifiables (IOV) Moyens de vérification (MV) Importantes (SI) et
Risques

Objectif Sectoriel
1.1 Contribution à la réduction 1. 1.le nombre des ménages en dessous du seuil de 1.1 Rapports sur les statistiques
de la pauvreté en milieu rural. pauvreté dans la zone du projet est réduit de 10% à la nationales et les enquêtes sur les
sixième année du projet. ménages et enquêtes sur les produits
agricoles.

Objectif du Projet
1.1 Amélioration des revenus 1.1 Le revenu des exploitants ruraux dans la zone du 1.1 Rapport sur les statistiques Réformes macro-
des exploitants ruraux. projet a augmenté de 20% à la sixième année du projet. annuelles et enquête des ménages. économiques maintenues.

Réalisations
1 Production agricole 1.1 La production additionnelle du projet, en année de Rapports d’activité du projet, Conditions climatiques
augmentée et les rendements croisière est de 3.953 T pour le riz, 67.649 T pour le Rapports semestriels et annuels, favorables ;
améliorés. maïs, 90.285 T pour l’igname, 55.032 T pour le manioc, Rapports de supervision FAD, Efficacité des opérateurs
16.279 T pour la banane plantain, 6.853 T pour Rapports de suivi et évaluation satisfaisante ;
l’arachide, 65.162 T pour la pomme de terre, 36.223 T (interne et externe) Incidence des maladies
pour le haricot et 8.996T pour la patate douce. La Rapports d’audit, endémiques et du
production animale annuelle est de 402.000 poulets de Rapport d’achèvement. VIH/SIDA sur la
chair, de 8,4 millions d’œufs, 3.000 porcelets, 12.000 productivité des
lapereaux, 347 tonnes de viande de caprins et 4.961 bénéficiaires
tonnes de viande de bovins, à la fin du projet. 1.000 négligeables.
micro-projets sont financés par le biais des fonds générés
par les caisses villageoises.

1.2 Les rendements passent de : 2,5 à 3,5t/ha pour le riz,


2 à 2,5 t/ha pour le maïs, 9 à 15t/ha pour l’igname, 13 à IDEM
15t/ha pour le manioc, 0,8 à 1,1t/ha pour la Banane
Plantain, 1,1 à 1,5 t/ha pour l’arachide, 14 à 20t/ha pour
la pomme de terre, 1 à 1,5t/ha pour le haricot et 9 à 12/ha
pour la patate douce.

2.1 Cent quarante (140) plans de développement IDEM


2. Le renforcement des villageois élaborés à la sixième année du projet, et
capacités et la consolidés en plans de développement communaux.
professionnalisation des
communautés villageoises, des 2.2 Trente cinq (35) agents de développement
OPA et des producteurs sont communautaires formés.
réalisés.
2.3 Trois cent vingt (320) conseillers municipaux formés.

2.4 Quatre mille six cent vingt (4.620) producteurs


alphabétisés et formés.

2.5 Douze mille (12.000) personnes sensibilisées au IDEM


VIH/SIDA et aux maladies endémiques.

2.6 Une radio rurale installée à la sixième année du


projet et 130 programmes produits.

2.7 Mille sept cent cinquante cinq (1.755) membres de


comités de gestion villageois formés.

2.8 Trente deux (32) OPA sont restructurées et


renforcées à la sixième année du projet.

3.1 Les infrastructures 3.1.1 Deux cent quarante sept (247) km de pistes rurales Rapport d’activités du projet,
rurales et communautaires réhabilitées. Rapports semestriels et annuels,
sont réalisées. Rapports de supervision du FAD.
Suppositions
Description Narrative (DN) Indicateurs vérifiables (IOV) Moyens de vérification (MV) Importantes (SI) et
Risques
3.1.2 Cinq (5) centres de formation technique agricole et Rapports de suivi et évaluation
le centre IRAD Bambui réhabilitées ; Seize (16) parcs de (interne et externe).
vaccination, soixante quatre (64) points de vente et trente Rapport d’audit,
quatre (34) aires d’abattage construits. Rapport d’achèvement.

3.1.3 Un fonds de développement local de 4 millions


d’UC est mis en place et opérationnel à la sixième année.
(trente deux (32) systèmes d’adduction d’eau réhabilités,
trente deux (32) systèmes d’adduction d’eau construits,
onze (11) centres de santé raccordés au réseau d’eau
potable, trente deux (32) points d’eau pastoraux, trente
deux (32) magasins de stockage, trente deux (32) centre
d’action et d’éducation communautaires, six (6) centres
de santé construits cinquante une (51) salles de classe
construits et six (6) centres de santé réhabilités).

3.1.4 Quatre vingt six ( 86) plombiers et artisans formés


en 2009.

3.1.5 Quarante trois (43) femmes formées en hygiène de


l’eau et assainissement en 2009.

Activités
1. Mise en place du Ressources financières : 1. Arrêtés d’affectation.
personnel. Composante A : 4,11 millions d’UC
Composante B : 2,35 millions d’UC 2. Rapports des études, Dossiers des
2. Etablissement des Composante C : 9, 16 millions d’UC opérateurs, Conventions et contrats,
conventions avec les ONG et Composante D : 2,27 millions d’UC Rapport IRAD.
l’IRAD.
Financement : 3. Contrats des assistants techniques
3. Recrutement des assistants FAD : 15,00 millions d’UC et Contrats de consultants.
techniques. GVT : 1,79 millions d’UC
Bénéficiaires : 1,10 millions d’UC 4. Procès verbaux de constitution
4. Formation de groupements --------------------- d’associations villageoises et de GIC.
et associations des paysans et Total : 17,89 millions d’UC
de femmes. 5. Rapport des études d’exécution.

5. Réalisation des études 6. Dossiers d’AO, Rapports


d’exécution pour les travaux. d’analyse des offres, Contrats des
marchés, PV de réception des
6. Passation des marchés pour bâtiments.
les travaux, biens et services.
7. Rapport des études d’exécution.
7. Supervision des travaux.
I ORIGINE ET HISTORIQUE DU PROJET

1.1 Le Gouvernement du Cameroun avait sollicité et obtenu de la Banque en 1990, le financement


du projet de développement rural de la province du Nord-Ouest, dont l’exécution avait été confiée à la
Mission de développement de la Province du Nord-Ouest (MIDENO). L’objectif de ce projet était
d’augmenter la production agricole et d’assister les populations rurales les plus démunies.
Malheureusement, à partir de 1991, le Gouvernement du Cameroun a dû faire face à une sévère crise
économique qui s’est traduite par une incapacité à honorer le service de sa dette. Cette situation a
conduit à l’imposition de sanctions de la part de la Banque et à la suspension des décaissements sur les
prêts BAD et FAD, et l’annulation partielle du prêt BAD. Par ailleurs, durant cette période, le
versement de la contrepartie du Gouvernement au financement du projet, était en deçà du montant
budgétisé et irrégulier. Ainsi, jusqu’en 1998, le projet n’avait pratiquement pas eu d’activités. Le
projet de développement rural de la province du Nord-Ouest s’est donc exécuté sur la période 1998-
2002. Ainsi, l’exécution des infrastructures socio-communautaires, initiés par les bénéficiaires, et des
pistes rurales, n’a été que partiellement réalisée.

1.2 Malgré un contexte économique défavorable et le retard constaté dans sa mise en œuvre, le
projet a pu atteindre des résultats appréciables dont : (i) l’amélioration des semences de base ; (ii) la
vulgarisation de paquets technologiques adaptés ; (iii) le démarrage d’un système de micro-crédit ;
(iv) l’entretien des pistes rurales ; (v) la réhabilitation d’infrastructures socio-communautaires. Ces
résultats se sont traduits quantitativement par : (i) la production de semences de base (32 tonnes de
maïs, 175 tonnes de riz, 387.045 rejets de banane plantain, 2,8 millions de semenceaux d’igname, 14
tonnes de haricot, 585 tonnes de pomme de terre et 6.250 plants de papaye); (ii) l’installation d’une
unité de certification de semences ; (iii) le financement de 1.000 sous- projets par le biais d’ONG ; (iv)
la réalisation de 20 programmes de formation ; (v) l’entretien de 375 km de pistes ; et (vi) la
construction/réhabilitation de 7 ponceaux, 14 systèmes d’adduction d’eau potable, 7 salles de classe, 3
centres communautaires et 4 centres de santé.

1.3 Toutefois, les insuffisances suivantes ont limité la performance du projet : (i) la faible
participation des bénéficiaires à la conception et à la gestion du projet ; (ii) l’implication de l’agence
d’exécution dans des activités de production et à caractère commercial ; (iii) le niveau limité du
personnel chargé de la gestion comptable; et (iv) la faible performance des ONG chargées de la
gestion du volet crédit.

1.4 Ce faisant, et dans le cadre de l’élaboration du Document intérimaire de stratégie de réduction


de la pauvreté (DSRP), une étude de ‘situation de référence’ a été entreprise, en 1999, dans la zone de
« Grassfield »1. Les conclusions de cette étude ont révélé que, malgré les résultats antérieurs obtenus
dans le cadre du projet de développement rural dans la province du Nord-Ouest, environ 70% de la
population rurale vit encore en-dessous du seuil de pauvreté. Afin de remédier à cette situation, de
consolider les acquis et corriger les insuffisances décelées au cours de la réalisation du projet susvisé,
le Gouvernement a introduit une requête de financement auprès de la Banque et, de commun accord
avec le FAD, il a été jugé nécessaire de mettre sur pied un projet dans lequel la frange de la population
concernée est impliquée dans l’identification de ses besoins de planification des actions de
développement. Ainsi, furent organisés des ateliers dans les sept départements de la zone considérée
en novembre et décembre 2000, et au niveau provincial, en décembre 2000, qui aboutirent à
l’identification du Projet de développement rural participatif et décentralisé de « Grassfield ». Celui-ci
a fait l’objet d’un rapport de préparation en juin 2002.

1
Grassfield est la terminologie utilisée pour désigner la région montagneuse couvrant la province du nord-ouest, dont la
végétation est caractérisée par la savane herbeuse (grassfield ou grassland en anglais).
2

1.5 Le présent rapport résulte des données issues du rapport de préparation, des conclusions de la
mission d’évaluation effectuée au Cameroun en août 2002, des informations recueillies sur le terrain et
des discussions menées avec les autorités, les services techniques, les différents bénéficiaires du projet
(associations villageoises, associations et organisations paysannes, associations des femmes,
groupement d’intérêt communautaire (GIC) et les partenaires au développement présents dans le pays
(ONG, société civile, projets de développement, bailleurs de fonds..), suivant une approche
participative. Ce projet comporte des actions conformes à la stratégie du Gouvernement, à son
document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) intérimaire, à la vision de la Banque, au
document de stratégie de la Banque pour le Cameroun au cours de la période 2002 – 2004, ainsi qu’au
plan stratégique et la politique agricole de la Banque.

2. LE SECTEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL

2.1 Principales caractéristiques et structures

2.1.1 Le Cameroun a une superficie de 475.650 km² et compte environ 15 millions d’habitants,
croissant à un taux annuel de 2,7%. La densité de population est de 32 habitants au km². Dans les
zones rurales, elle varie entre plus de 100 habitants au km² au Nord du pays et moins de 10 habitants
au km² dans les forêts du Sud et de l’Est. La population rurale, estimée à 7,2 millions habitants, est
répartie en 1,2 million de ménages ruraux, soit une taille moyenne d’environ 6 personnes par ménage.
Le Cameroun est, selon l’indicateur de développement humain, classé au 135ème rang mondial sur 174,
avec 40,2 % de la population qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Les zones rurales renferment
une forte proportion de pauvres.

2.1.2 L’agriculture contribue pour environ 22,5 % au PIB, pour 27 % aux recettes d’exportation et
pour 15 % aux recettes budgétaires. Elle occupe près de 70 % de la population active. La superficie
cultivable est d’environ 7.000.000 ha. On compte 1,2 million d’exploitations dont 70 % ont une
superficie inférieure à 2 ha. L’agriculture camerounaise est riche et variée, mais largement sous-
exploitée. Les principales cultures de rente comprennent le cacao, le café, le coton, le palmier à
l’huile, l’hévéa, les bananes et l’ananas. Les principales cultures vivrières sont les racines et tubercules
(manioc, macabo, taro, igname, pomme de terre, patate douce), les plantains, les céréales (riz, maïs,
sorgho et mil) et les légumineuses (haricot, niébé, arachides, soja). L’agriculture est généralement
extensive.

2.1.3 L’élevage représente environ 4,5 % du PIB avec un taux de croissance de 2,3 %. Il existe au
Cameroun quatre grands types d’élevage qui sont : l’élevage bovin, l’élevage des petits ruminants,
l’aviculture, et l’élevage des porcs. Les zones forestières et les hauts plateaux sont caractérisés par la
prédominance du petit élevage, constitué des petits ruminants, de la volaille et des porcs. L’élevage
des bovins est essentiellement traditionnel et surtout important dans les zones semi-arides et
sahéliennes au Nord du pays. Dans les provinces du Nord, de l’Adamoua et du Nord-Ouest, l’élevage
du gros bétail tient une place, plus au moins importante, en fonction des traditions des populations et
de l’abondance des pâturages et des sources natronées. L’élevage représente 17 % de la production
rurale et constitue pour 30 % de la population active, la principale source de revenus.

2.1.4 La pêche représente environ 1 % du PIB. La production annuelle du Cameroun en produits de


pêche est estimée, actuellement, à 125.000 tonnes, dont 60.000 tonnes pour la pêche artisanale,
10.000 tonnes pour la pêche industrielle et 55.000 tonnes pour la pêche continentale. La
consommation de poisson par habitant est de l’ordre de 8 kg/hbt/an. Le nombre de pécheurs artisanaux
en activité s’élève à 24.000 personnes dont 17% de Camerounais. Le nombre de mareyeurs est estimé
à 9.500 personnes dont 68% sont des femmes. Les techniques de transformation les plus répandues
sont le fumage et le séchage qui concernent 75% à 80% de la production.
3

2.1.5 La forêt couvre 55 % de la superficie du pays, soit 26 millions d’hectares et les produits
forestiers contribuent pour environ 9 % du PIB national. Les exportations de produits forestiers ont
fortement augmenté depuis 1994, passant de 9% à 18% des exportations totales du pays, suite à un
gain de compétitivité dû à la dévaluation du FCFA. Elles occupent la deuxième place dans les revenus
d’exportations après le pétrole. L’exploitation actuelle des forêts naturelles (22 millions d’ha de forêt
dense) est dominée par des compagnies étrangères et dépasse actuellement la capacité de régénération
naturelle.

2.2 Régime foncier

2.2.1 Le régime foncier au Cameroun est régi par l’Ordonnance n° 74-1 du 6 juillet 1974 qui
garantit, sans discrimination, à toute personne physique ou morale possédant des terrains en propriété,
le droit d’en jouir et d’en disposer librement. Les terres sont classées dans trois domaines : le domaine
national, le domaine public et le domaine privé. Le domaine national, objet des problèmes fonciers, est
géré en concertation avec les autorités traditionnelles. Les dépendances non-occupées ou non-
exploitées du domaine national sont attribuées par voie de concession provisoire. Suivant le cas, celle-
ci peut être transformée en bail ou concession définitive, dans les conditions prévues par le Décret n°
76-166 du 27 avril 1976 fixant les modalités de gestion du domaine national. A cet effet, sont créées
des commissions consultatives présidées par les autorités administratives et comportant
obligatoirement les autorités traditionnelles. Ces commissions ont pour rôle de statuer, entre autres,
sur la répartition de l’espace rural en zone agricole et pastorale suivant les besoins des populations,
sur les demandes d’attribution des concessions provisoires et définitives et sur les litiges fonciers.

2.2.2 La situation foncière détermine, dans une large mesure, l’utilisation extensive de l’espace par les
producteurs. Avec le régime juridique actuel du foncier, l’Etat reste gardien et propriétaire de toutes
les terres. Cependant depuis 1994, le Gouvernement est en train de mener à bien un projet visant à
promouvoir une individualisation de la propriété foncière et une clarification de la propriété collective.
Il s’agit de sécuriser l’accès et l’usage du foncier en vue de permettre aux agriculteurs de réaliser des
investissements : plantations et aménagements de pâturages, protection anti-érosive, redressement de
la fertilité, etc.

2.3 Structuration du monde rural

2.3.1 Le développement rural au Cameroun est caractérisé par de nombreuses associations


informelles et formelles de paysans. Le pays compte à peu près 2.000 associations de base présentant
une typologie très variée selon leur mode de création, leur poids démographique, leur emprise
géographique et les activités menées. Leurs champs d’activités s’étendent entre le domaine agricole et
les services sociaux en passant par l’artisanat, l’élevage, la pêche et le petit commerce. Au niveau des
villages, on constate l’existence de nombreuses formes associatives, certaines ayant un but non
lucratif, et d’autres qui sont essentiellement des initiatives productives et commerciales. Parmi les plus
organisées, on note, les groupes d'initiative commune (GIC), les fédérations, les unions, les
organisations professionnelles agricoles (OPA), les associations villageoises et les sociétés
coopératives. Dans le secteur informel, on rencontre les « tontines » ou « Njangis » et les groupements
familiaux ou ethniques. Il existe également des structures faîtières des organisations paysannes comme
la concertation nationale des organisations paysannes du Cameroun. Le taux de couverture et de
coopérativisation du monde rural au niveau national est d'environ 70%.

2.3.2 Ces organisations sont encadrées et appuyées par des ONG professionnelles qui travaillent
avec les groupes de base. Dans le cadre des projets de développement communautaires, leurs
domaines d’action concernent le renforcement des capacités locales par l’appui aux processus de
planification villageoise, l’alphabétisation fonctionnelle, la formation (transformation des produits
agricoles, éducation, etc), la réalisation des infrastructures rurales et l’appui aux activités génératrices
4

de revenus. Parmi les ONG nationales, on peut citer l’association femmes et progrès (AFP), la cellule
d’appui à la formation rurale (CAFOR), Positive Vision, le centre d’études de l’environnement et du
développement du Cameroun (CEDC), le service d’appui aux initiatives locales de développement
(SAILD). Parmi les ONG internationales, on note l’association française des volontaires de progrès
(AFVP), Care international, les volontaires allemands (DED), les volontaires néerlandais (SNV), et
Helvetas, une association suisse pour la coopération internationale. Ces deux dernières sont très
actives dans la région de «Grassfield » et disposent d’expériences probantes dans le domaine de
montage de dossiers de micro-projets d’infrastructures et d’activités génératrices de revenus
(maraîchage, petites industries villageoises basées sur la transformation de produits agricoles), de suivi
d’exécution des micro-projets et de formation des bénéficiaires.

2.4 Problématique du Genre

2.4.1 Sur un total d’environ 15 millions d’habitants, 7,8 millions sont des femmes, soit 52% du total.
Leur espérance de vie a progressé de 45,6 à 59 ans entre 1987 et 1997, pendant que la fécondité totale
déclinait de 6,0 à 5,4 au cours de la même période. Au niveau national, les taux de scolarisation et
d’alphabétisation des femmes sont restés plus faibles que ceux des hommes, ce qui a compromis leur
accès aux ressources et aux postes de responsabilité. C’est ainsi que, dans le secteur formel, seulement
2,6% des femmes contre 12,2% des hommes sur près de 5 millions de personnes présentes sur le
marché du travail, ont trouvé un emploi. Le secteur informel, qui intéresse les petits agriculteurs et les
petits commerçants et qui emploie 85,2% de Camerounais, est dominé par les femmes (45,8%) alors
que les hommes n’y représentent que 39,4%. Dans le secteur agricole, les femmes représentent plus de
75% de la population active. Dans le secteur de l’éducation, le taux de scolarisation atteint 90% chez
les garçons contre 80% chez les filles.

2.4.2 Les actions à caractère économique et social en faveur des femmes sont menées par les services
de l’état, les ONG et les projets. Les organismes publics qui s’intéressent à l’amélioration de la
condition de la femme sont essentiellement : (i) le MINAGRI avec le service du développement
économique de la femme rurale et la direction du génie rural et du développement communautaire; et
(ii) le département de la promotion féminine du Ministère de la condition féminine (MINCOF).
S’agissant des projets, le Programme national de vulgarisation agricole (PNRVA), accorde un soutien
important aux femmes dans le domaine de la production vivrière. Il existe également des initiatives
financées par les bailleurs de fonds qui ciblent exclusivement les femmes. C’est par exemple le cas du
projet de lutte contre la pauvreté et d’actions en faveur des femmes dans l’Extrême-Nord du pays,
financé par le FAD et le PNUD.

2.5 Profil de pauvreté

2.5.1 En 2000, 40,2% de la population camerounaise vivait en-dessous du seuil de pauvreté, soit plus
de six (6) millions de personnes. La pauvreté au Cameroun est essentiellement rurale. Près de 77% des
ménages pauvres vivent en milieu rural contre 23% en milieu urbain. L’incidence de la pauvreté croît
avec la taille des ménages. L’indice de la pauvreté humaine (IPH) atteint 0,506. Le revenu moyen
annuel par équivalent adulte varie de 63.000 FCFA pour les 10% des ménages les plus pauvres à
957.000 FCFA pour les 10% des ménages les plus riches. La pauvreté touche plus les femmes que les
hommes. Les principaux groupes vulnérables sont constitués des femmes seules, chefs de ménages,
des enfants travailleurs de la rue, de petits exploitants agricoles, de jeunes chômeurs et de diplômés en
quête d’emploi.

2.5.2 L'indice de pauvreté calculé sur la base des indicateurs sociaux disponibles (logement,
éducation et nutrition), pour chaque région, montre que la prévalence de la pauvreté s'accroît à mesure
que l'on s’éloigne des régions côtières pour aller vers le Nord. L'incidence de la pauvreté est moins
importante, principalement, en zone côtière et autour de Douala.
5

2.6 Contraintes et Potentialités

2.6.1 Le secteur agricole se heurte à des contraintes diverses dont : (i) l’absence de politique claire
de distribution des intrants, particulièrement des semences, et du crédit agricole ; (ii) la mauvaise
qualité du réseau de pistes rurales; (iii) la gestion inappropriée des ressources naturelles ; (iv) le
vieillissement des outils de production ; (v) l’absence d’un cadre réglementaire incitatif et de
procédures simplifiées permettant d’encourager l’investissement privé ; (vi) les aléas climatiques ;
(vii) la non maîtrise de l’irrigation ; et (viii) le manque de coordination entre les intervenants du
monde rural. Par ailleurs, parmi les autres contraintes au développement qui ont une incidence sur le
secteur agricole, on peut citer : (i) le niveau insuffisant des infrastructures de base ; (ii) le faible niveau
de formation des populations ; (iii) l’enclavement des zones de production et de concentration
humaine ; et (iv) le déficit dans la couverture sanitaire et scolaire.

2.6.2 Cependant le secteur agricole recèle d’importantes potentialités parmi lesquelles, on peut citer :
(i) la grande diversité climatique ; (ii) la fertilité naturelle des sols (iii) l’existence d’importantes terres
agricoles, de forêts et de ressources hydrauliques encore inexploitées ; (iv) un cadre naturel favorable
à la diversité des pratiques agricoles et pastorales ; (v) une population jeune et dynamique ; et (vi)
l’existence de débouchés pour la production dans les villes et les pays limitrophes.

2.7 Politiques et stratégies des pouvoirs publics

2.7.1 Politique de décentralisation au Cameroun - Depuis la promulgation de la constitution (loi n°


96-06 du janvier 1996), le Cameroun dispose officiellement de deux types de structure
d’administration de son territoire : (i) l’administration centrale dotée d’organes déconcentrés répartis
selon les différents niveaux hiérarchiques du découpage des circonscriptions administratives du
territoire (provinces, départements, arrondissements, districts) ; et (ii) l’administration décentralisée du
territoire par laquelle le pouvoir central reconnaît à des collectivités dites territoriales l’autonomie
administrative et financière dans le traitement des affaires locales par opposition aux affaires
nationales qui sont du ressort exclusif de l’Etat.

2.7.2 En attendant la promulgation des textes portant organisation et financement des collectivités
territoriales prévues dans la Constitution, le décret 72/349 du 24 juillet 1972 continue de régir
l’organisation de l’Etat et l’administration du territoire, qui consiste au découpage du territoire en
circonscriptions administratives placées sous l’autorité de fonctionnaires de l’administration
territoriale nommés par décret ou arrêté du Président de la République. Les infrastructures rurales de
base et les services sociaux (santé, éducation) sont encore assurés sur l’ensemble du territoire par
l’administration centrale et les services déconcentrés des ministères techniques: Ministère de
l’agriculture (MINAGRI), Ministère des travaux publiques (MINTP), Ministère des mines, de l’eau
et de l’énergie (MINMEE). Les communes, de création récente (loi n°92-002 du 14 août 1992), se sont
accrues depuis 1992, passant de 200 à 339 communes, dont 306 communes rurales. Ces dernières sont
administrées par un conseil municipal composé de conseillers municipaux élus pour 5 ans et présidé
par un maire élu par ceux-ci.

2.7.3 Politique en matière de réduction de la pauvreté - Le Gouvernement a mis en œuvre un


Programme économique et financier à moyen terme (2000-2003) appuyé par le Groupe de la Banque,
la Banque mondiale et le FMI dans le cadre de l’accord triennal au titre de la facilité pour la réduction
de la pauvreté et pour la croissance (FRPC). Ce Programme se déroule d’une manière globalement
satisfaisante. Le « Document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté » qui a été finalisé en
août 2000 s’inscrit dans le cadre des objectifs souscrits par la communauté internationale pour le
développement durable et la réduction de la pauvreté, à savoir : (i) réduire de moitié le nombre de
Camerounais vivant en pauvreté à l’horizon 2015 ; (ii) faire progresser l’égalité des sexes et la
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promotion des femmes en supprimant d’ici 2005 la disparité entre garçons et filles dans les
enseignements primaire et secondaire ; (iii) réduire de deux tiers la mortalité à la naissance et celle
des enfants de moins de cinq ans d’ici 2015 ; (iv) réduire de trois-quarts la mortalité maternelle d’ici
2015 ; (v) réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de malnutrition d’ici 2015 ; (vi) mettre
en place, à l’horizon 2005, une stratégie nationale de développement durable, de manière à contribuer
à inverser d’ici 2015, la tendance à la destruction des ressources écologiques.

2.7.4 Politique et stratégie du secteur rural - Le document cadre de politique économique et


financière à moyen terme (2000-2003), arrêté avec les Bailleurs de Fonds, a permis au Gouvernement
d’élaborer un ensemble cohérent de politiques dont une stratégie du secteur rural (SDSR) qui
s’articule autour de : (i) l’augmentation de la production et des revenus agricoles en vue de garantir la
sécurité alimentaire par le biais du renforcement des services d’appui ; (ii) l’amélioration des facteurs
environnementaux et du cadre incitatif à travers la réforme de la fiscalité, la gestion des ressources
foncières, les infrastructures (pistes rurales, hydraulique villageoise, etc) ; et (iii) la modernisation du
cadre institutionnel par la réorganisation des services publics, la professionnalisation des organisations
paysannes et l’association des différents partenaires.

2.7.5 Programme national de développement participatif (PNDP) – Ce programme s’inscrit dans le


cadre d’une stratégie globale de développement, elle-même articulée sur des documents de stratégies
sectorielles de développement. A la faveur de toutes ces stratégies, des initiatives pertinentes seront
prises pour la mise en œuvre des programmes et projets. Le PNDP constitue un cadre cohérent de mise
en œuvre de la stratégie du secteur rural qui vise à : (i) assurer la prise en charge du développement
par les communautés rurales et les acteurs locaux ; (ii) améliorer l’accès aux services de base, la
sécurité alimentaire et les revenus des populations locales ; et (iii) améliorer la gouvernance locale.

2.7.6 L’objectif du PNDP est de donner aux populations les moyens d’une participation effective au
processus de développement de leurs localités. Cette approche, basée sur la responsabilisation des
communautés rurales et les structures décentralisées de l’Etat, est un processus d’action sociale par
lequel les populations d’une même communauté s’organisent elles-mêmes pour des fins de
planification et d’action, définissent leurs besoins communs et individuels, cherchent à résoudre leurs
problèmes et complètent leurs ressources, si nécessaire, avec les services et matériaux des organismes
gouvernementaux et non gouvernementaux extérieurs à la communauté. Elle favorise le
développement de la démocratie locale et améliore les espaces de concertation et la capacité des
groupes cibles à faire entendre leur voix au moment des décisions publiques les concernant. Le PNDP
est en cohérence avec toutes les stratégies adoptées par le Gouvernement et notamment avec celle de
développement du secteur rural et est supporté par les partenaires au développement du Cameroun.

2.8 Cadre institutionnel

2.8.1 Le secteur rural relève de divers ministères qui agissent à travers leurs structures décentralisées
et leurs organismes spécialisés. Il s’agit du Ministère de l’agriculture (MINAGRI), du Ministère de
l’élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA), du Ministère de l’environnement et des
forêts (MINEF), du Ministère de la recherche scientifique et technique (MINREST), du Ministère des
mines, eau et énergie (MINMEE), du Ministère de la condition féminine (MINCOF), du Ministère des
travaux publiques (MINTP), du Ministère de la santé (MINSANTE) et du Ministère de l’éducation
nationale (MINEDUC). Ces ministères sont représentés au niveau des Provinces, des Départements, et
des Districts.

2.8.2 Le conseil agricole et rural, d’une part, et la recherche-développement, d’autre part, sont
assurés, respectivement, par les services de vulgarisation du MINAGRI et par l’Institut de recherche
agronomique pour le développement (IRAD), renforcés à cet effet par le PNRVA, cofinancé par le
FAD, la Banque mondiale et le FIDA. A l’échelle du village, les agents de vulgarisation de zone
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(AVZ) assurent la vulgarisation et l’appui-conseil. L’IRAD intervient également dans la production de


semences de pré-base et des animaux reproducteurs d’élite. De même, la recherche, en matière de
technologie alimentaire, est assumée par l’IRAD.

2.8.3 Différentes sociétés interviennent dans des filières comme le riz (UNVDA et SEMRY), le
coton (SODECOTON), l’hévéa (HEVECAM), le sucre (CAMSUCO) et le palmier à huile
(SOCAPALM) ou dans les sous-secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, SOWEDA et
MIDENO, qui ont une mission de développement rural, localisées respectivement dans les provinces
du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.

2.8.4 MIDENO a pour but principal d’agir pour le compte de la République du Cameroun dans la
province du Nord-Ouest, en qualité de superviseur de la mise en œuvre de projets de développement dans
la zone, de mettre en place une politique de développement rural et de fournir un mécanisme budgétaire,
financier et technique pour les projets de développement. C’est dans ce cadre que MIDENO a géré des
projets, notamment, celui de l’entretien des pistes rurales « Menchum Integrated Rural Development
Project (MIRUDEP) » financé par la Banque islamique de développement. De l’exécution de ces projets,
il ressort que MIDENO a développé une certaine expertise dans le suivi et la supervision des projets,
néanmoins pour les raisons évoquées au paragraphe 2.9.3, la coordination et la gestion des projets devront
être confiées à une structure autonome plus légère.

2.8.5 Plusieurs ONG nationales, internationales et structures spécialisées conduisent, en partenariat


avec les structures de l’Etat, des programmes dans plusieurs secteurs et sous-secteurs du
développement. Les structures ci-après, généralement représentées aux échelons national, provincial et
local : la ligue des caisses populaires coopératives du Cameroun (CAMCCUL), les Mutuelles
communautaires de croissance (MC²) , « Microfinance & Development » (MIFED) sont spécialisées
dans l’intermédiation financière et d’autres, comme Helvetas, le Service national des volontaires
hollandais (SNV), le Comité diocésain de développement (CDD), le centre international pour le
développement et la recherche (CIDR), organisme français, Action contre la faim (ACF), dans
l’encadrement technique.

2.9 Interventions des principaux bailleurs de fonds

2.9.1 Les principaux bailleurs de fonds actifs dans le développement rural sont principalement
l’Agence française de développement (AFD), le Fonds européen de développement (FED), le Fonds
africain de développement (FAD), la Banque mondiale (BM), le Fonds international pour le
développement agricole (FIDA), la Banque islamique de développement (BID) et d’autres
institutions : le PNUD, le PAM, la FAO, l’OMS, les ONG et associations diverses. L’appui de l’AFD
vise essentiellement le soutien aux infrastructures d’hydraulique villageoise et pastorale ainsi que le
développement paysannal, l’aménagement et la gestion du terroir. Le FED appuie la promotion du
développement rural, la gestion durable des ressources naturelles, la filière riz et la promotion des
exportations agricoles. La BM intervient dans la vulgarisation agricole et dans le financement
d’investissement de micro-réalisations agricoles et communautaires. La BID intervient dans le secteur
de l’hydraulique villageoise, les infrastructures rurales et cofinance avec les fonds de l’OPEP le projet
de stock de sécurité alimentaire. Le FIDA soutient le développement de la microfinance et cofinance
avec la Banque mondiale et le FAD la recherche et la vulgarisation agricole. Le PNUD appuie le
programme global pour « l’avancement des femmes et l’égalité de genre ». L’OMS/PNUD et la
Banque mondiale appuient le programme MST/SIDA & Paludisme.

2.9.2 Les interventions de la Banque couvrent les secteurs suivants : l’agriculture, les transports, les
équipements collectifs, l’industrie, le secteur social et le multisecteur. Parmi les opérations agricoles,
on peut citer : le programme national de recherche et vulgarisation agricole, le projet d’appui à la
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foresterie rurale et à l’agroforesterie, le projet d’appui au programme spécial de sécurité alimentaire et


le programme d’amélioration du revenu familial dans les provinces septentrionales.

2.9.3 Les problèmes génériques décelés lors de la revue du portefeuille de la Banque effectuée au
Cameroun en 2000 et en particulier ceux rencontrés dans l’exécution du projet de développement rural
de la province du Nord-Ouest, et de ceux financés par les autres bailleurs sont les suivants: (i) la forte
implication des agences d’exécution dans des activités de production et à caractère commerciale, au
détriment des tâches de suivi-évaluation; (ii) faible implication des bénéficiaires dans la conception et
l’exécution des projets ; (iii) la faiblesse des services comptables des projets ; (iv) les longs délais de
passation des marchés; (v) l’irrégularité de la transmission des rapports d’avancement trimestriels et
des rapports d’audit ; (vi) l’inadéquation du montage et du mode de financement du crédit agricole; et
(vii) le faible rythme d’exécution des projets sur le terrain.

2.9.4 Les leçons tirées de l'expérience d'exécution des projets et en particulier de celle du projet de
développement rural de la province du Nord-Ouest, recommandent de : (i) limiter, chaque fois que
possible, les fonctions de l’organe d’exécution à la coordination des activités et au suivi-évaluation, en
confiant les tâches spécifiques à des organismes qualifiés, particulièrement les ONG ; (ii) associer les
groupes bénéficiaires à la conception et à l’exécution des projets ; (iii) confier la gestion comptable
des projets à des professionnels ; (iv) prévoir un progiciel de comptabilité pour éviter des retards dans
la préparation des états financiers ; et (v) faire partager les risques aux institutions financières chargées
de la gestion des crédits et fonder toute activité de crédit sur l’épargne préalable.

2.10 Financement du secteur rural

2.10.1 Sur le plan du marché de l’épargne et du crédit, les banques sont en compétition avec des
coopératives qui sont plus dynamiques et cherchent à répondre aux besoins des populations. Le secteur
financier camerounais compte 15 banques commerciales, à côté desquelles, on dénombre 652
institutions de microfinance. Il n’existe pas de banque ou d’institution financière spécialement dédiée au
financement du secteur rural. C’est dans ce cadre que l’Etat a favorisé la promotion de la micro-finance
en promulguant la loi N° 92/006 du 14 août 1992. Celle-ci a permis une dynamique de création de
coopératives d’épargne et de crédit (COOPEC), dont le fonctionnement repose sur les principes des
caisses mutualistes d’épargne et de crédit. L’enregistrement de l’institution de microfinance (IMF)
s’effectue au registre du Ministère de l’Agriculture, la délivrance de l’agrément pour exercer l’activité
d’épargne et de crédit par le Ministère des Finances étant conditionnée à l’avis de la commission bancaire
de l’Afrique Centrale (COBAC).

2.10.2 Au 31 décembre 1999, les 652 IMF existantes au Cameroun ont touché 200.000 clients
représentant 44% du total du système financier. D’une manière globale, en terme de mobilisation
d’épargne et d’octroi de prêts, elles ont mobilisé des dépôts de 35,78 milliards de FCFA et ont octroyé
des crédits de 25,25 milliards de FCFA représentant respectivement 6,5% et 4,61% du total du secteur
financier. Malgré la modicité des pourcentages, les IMF constituent, par excellence, le vecteur qui permet
de toucher les populations du secteur rural, représentant la frange la plus vulnérable. Parmi les
expériences les mieux réussies en microfinance, on peut citer des réseaux bien organisés et très
fonctionnels comme la ligue des caisses populaires coopératives du Cameroun (CAMCCUL),
Microfinance & Développement, (MIFED) qui est une ONG camerounaise chargée de l’implantation
des Caisses villageoises d’épargne et crédit autogérées (CVECA) dans le cadre du projet pilote de
crédit rural décentralisé (PCDR), et les mutuelles communautaires de croissance (MC²).

2.10.3 CAMCCUL est un regroupement de caisses d’épargne et de crédit qui dispose d’un réseau de
300 caisses réparties dans les provinces du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, du Littoral, de l’Ouest, du
Nord, et de l’Extrême-Nord. Au 31 décembre 2001, le cumul des prêts octroyés s’élevait à 19,4
milliards de FCFA et concernait 27.896 prêts dont un tiers au bénéfice des femmes. Cependant, par
sous-secteur d’intervention, la part de l’agriculture est très faible et équivaut à environ 4,8% en terme
9

de nombre de prêts et à 2,2% en terme de volume de prêts octroyés. Les MC² sont des micro-banques
de développement rural, mises en place par les populations rurales qui en assurent la gestion grâce à
l’appui de la fondation « Appropriate Development for Africa Foundation » (ADAF) et de la banque
« Afriland First Bank ». Au 31 mars 2002, 40 MC² étaient opérationnelles dans 9 des dix provinces du
pays.

2.10.4 Les services financiers assurés par les CVECA sont ceux de l’épargne et crédits. Ainsi ces
activités ont permis aux CVECA d’accumuler un minimum de fonds propre, de se familiariser avec les
principes de gestion rigoureuse, et d’atteindre une taille critique au plan financier et organisationnel.
Par ailleurs, elles ont permis de créer une faîtière capable de gérer des lignes de financements
extérieurs. Ce système a été testé avec succès dans le cadre du projet PCRD. Ce projet est mis en
œuvre par MIFED, avec l’assistance technique du CIDR. Le PCRD a été cofinancé par le
Gouvernement du Cameroun, l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne
(UE). La Banque internationale d’épargne et de crédit du Cameroun (BICEC) a été le partenaire
financier du projet pour la gestion de la ligne de crédit au cours de ses deux premières phases réalisées
de 1995 à 2001. A l’achèvement de ces phases, 157 banques villageoises ont été créées et sont
opérationnelles avec 36.430 membres, dont 45% de femmes. L’épargne mobilisée a atteint 568,2
millions de FCFA, tandis que les prêts accordés se sont élevés à environ 1,9 milliard de F CFA. A fin
mai 2002, les données de la BICEC indiquent un taux de remboursement d’environ 95%. Les taux
d’intérêt annuels que chargent les CVECA varient de 24 à 30 %, contre un taux d’intérêt bancaire
moyen de 18 %. La principale garantie pour les clients ruraux est la caution solidaire que leur
fournissent les organisations bénéficiaires du crédit.

3. LES SOUS – SECTEURS

3.1 Cultures vivrières

3.1.1 Le sous-secteur des cultures vivrières comprend les céréales (mil, sorgho, maïs et riz), les
légumineuses (niébé, haricot, arachide et soja), les tubercules (manioc, igname, pommes de terre,
patate douce, macabo, taro) et la banane plantain. Les productions annuelles totales sont estimées à
3.947.000 tonnes, dont manioc : 1.728.000 tonnes, banane plantain : 1.194 000 tonnes, maïs : 706.000
tonnes, mil et sorgho : 319.000 tonnes. Les besoins du Cameroun en produits vivriers sont évalués à
environ 4,2 millions de tonnes. Cependant, compte tenu des pertes post-récoltes, des difficultés de
stockage et de distribution, et des aléas climatiques, certaines régions enregistrent entre 20 et 30 % de
déficit alimentaire. La production de l’arachide et du niébé est généralement assurée par les femmes sur
de petites superficies ne dépassant pas 0.4 ha pour l’arachide et 0.3 ha pour le niébé.

3.1.2 Le développement de la filière vivrière se heurte, aux difficultés d'accès aux intrants, notamment les
semences, à la faible productivité des variétés locales utilisées, aux dégâts causés par les insectes et les
maladies et aux pertes post récoltes. La non disponibilité et le manque d’approvisionnement en
semences de qualité, qui répondent aux normes établies, handicapent fortement le développement de la
production vivrière au Cameroun. A ces contraintes, viennent s’ajouter le manque de technologies et
de matériel approprié à la transformation et au stockage des produits et les difficultés de
commercialisation au niveau des zones reculées.

3.2 Infrastructures sociales et communautaires

La faible couverture des zones rurales en infrastructures collectives et leur mauvais état
constituent des contraintes pour le développement de zones entières et pour l’amélioration des
conditions de vie des groupes de populations défavorisées. C’est, en particulier, le cas des routes
rurales, des infrastructures hydrauliques, sanitaires, scolaires, de stockage, de conservation et de
commercialisation. Seulement 10 % de routes sont bitumées sur les 49.000 km que compte le
10

Cameroun. Le niveau de dégradation très avancé du réseau des pistes rurales estimé à 25.000 km,
constitue un frein à l’évacuation des productions agricoles et à la mise en valeur de certaines zones à
fortes potentialités agro-sylvo-pastorales. Le taux de couverture des besoins en eau potable est très
faible, malgré les efforts déployés, 46% de la population nationale n’a pas encore accès à l’eau
potable. Le réseau d’ouvrages d’hydraulique pastorale est très insuffisant et la transhumance qui en
découle reste la principale cause de conflits entre éleveurs et agriculteurs. Une situation similaire
prévaut au niveau des infrastructures sanitaires, scolaires, pré et post-récoltes.

4. LE PROJET

4.1. Concept et bien fondé du projet

4.1.1 Le projet constitue une des contributions du FAD à la réalisation de la stratégie de


développement rural adoptée par le Gouvernement camerounais, dont le PNDP est l’un des cadres de
mise en œuvre. La stratégie adoptée dans le cadre du présent projet repose, en particulier sur celui du
développement rural décentralisé, notamment le développement communautaire au niveau des
villages. Elle privilégie le partenariat, le dialogue, la concertation, la responsabilisation et la
participation des communautés villageoises, des producteurs, des partenaires au développement, des
services gouvernementaux, et des opérateurs privés. C’est dans ce cadre que des concertations
(ateliers, contacts directs individuels et collectifs) avec les populations, les cadres, les autorités, les
ONG et les bailleurs de fonds (Helvetas, SNV, Banque Mondiale, AFD, FAO, PNUD, etc.) ont été
organisés pendant les phases d’identification et de préparation, ainsi qu’au cours de la mission
d’évaluation. Ces concertations ont permis de cerner les besoins des populations concernées, de
circonscrire le projet, d’arrêter les axes stratégiques, de valider le contenu du projet et de faciliter son
appropriation par les bénéficiaires.

4.1.2 La conception du projet est basée sur l’approche participative et s’appuie sur la politique de
décentralisation. Cette approche contribuera à développer des mécanismes nécessaires pour
l’élaboration au niveau local : (i) d’un diagnostic participatif concerté; (ii) d’une programmation
hiérarchisée des actions à entreprendre, sous la forme de Plans de développement villageois (PDV)
qui, consolidés au niveau communal, deviennent des Plans de développement locaux (PDL). Tout ce
processus contribue à l’amélioration de la bonne gouvernance locale.

4.1.3 Dans sa conception, le projet prend en compte les leçons tirées de la dernière revue du
portefeuille effectuée au Cameroun en 2000, et plus spécifiquement, de l’exécution du projet de
développement rural de la province du Nord-Ouest, énumérées au paragraphe 2.9.4. Ainsi : (i) il sera
créé une cellule de coordination légère au sein de MIDENO, chargée de l’exécution du projet ; (ii)
l’exécution des tâches spécifiques sera confiée à des organismes qualifiés, particulièrement les ONG ;
(iii) les groupes bénéficiaires, à travers les fonds de développement locaux et par la constitution de
comités villageois, seront associés à la conception et à l’exécution des activités ; (iv) le gestionnaire
comptable du projet, qui devra avoir une compétence et une expérience éprouvées, sera recruté après
appel à la concurrence; et (v) il sera acquis un progiciel de comptabilité pour éviter des retards dans la
préparation des états financiers. Ainsi, les leçons tirées de l’expérience du projet pilote PCRD
cofinancé par le Gouvernement, l’AFD et l’UE, ont conduit à privilégier l’appui à la mise en place
d’un système de caisses villageoises d’épargne et de crédit autogérées (CVECA), basé sur le principe
de prêts aux adhérents avec l’épargne mobilisée localement, et dont les « Njangis » ou tontines
constituent le socle.

4.1.4 Les actions de développement agricole, basées sur la vulgarisation de nouveaux paquets
techniques, seront entreprises par la délégation provinciale de l’agriculture qui a été renforcée par
le PNRVA financé par le FAD et d’autres bailleurs de fonds (cf paragraphe 2.8.2). Celle-ci sera
appuyée dans sa tâche par des ONG. Les actions envisagées reposeront sur l’implication du monde
11

rural, plus particulièrement les femmes, à partir des associations villageoises (AV), des Groupes
d’initiative commune (GIC) et des associations organisations professionnelles agricoles (OPA). Le
projet a intégré les considérations environnementales dans toutes ses composantes, conformément à la
loi cadre du Gouvernement N° 96/12 du 5 août 1996 relative à la gestion de l’environnement.

4.2. Zone d’intervention et bénéficiaires du projet

4.2.1 La zone d’intervention du projet couvre la région de « Grassfield » du pays qui s’étend sur une
superficie totale de 17.409 km², avec une population d’environ 1,73 million habitants, et compte 7
départements, 32 communes et 560 villages dont 140 villages seront intensivement touchés par le
projet. Le choix de cette zone se justifie par le niveau élevé de pauvreté des populations rurales qui
vivent dans la précarité. Selon le document de stratégie du développement rural de février 2002, plus
de 70% de la population rurale vit encore en dessous du seuil de pauvreté. Une étude socio-
économique régionale en mai 1999 révèle que la zone est déficitaire en céréales (environ 30%), alors
qu’elle recèle d’énormes potentialités (seulement 20% de la surface agricole utile, est réellement mise
en valeur). Les bénéficiaires du projet sont les populations rurales pauvres, dont 52% de femmes. La
population concernée est jeune avec 44% d’enfants de moins de quinze (15) ans.

4.2.2 La zone jouit d’un climat frais avec des pluies abondantes. Elle possède une saison des pluies
longue (mi-mars à mi-novembre) avec des précipitations de l’ordre de 2.500 mm/an d’où la possibilité
de deux cycles de culture pour certains produits agricoles (maïs, haricot). A l’exception des
plantations industrielles de thé, la production agricole est réalisée par des exploitations familiales
traditionnelles. On distingue quatre types d’exploitations dont la taille varie de 0,75 à 2,5 ha, répartis
sur 215.595 exploitations agricoles pour une population agricole active de 1.620.000 personnes.
L’élevage constitue aussi, une des activités agricoles de la zone. L’alimentation du bétail est
essentiellement constituée de pâturage naturel. Les points d’eau sont en nombre insuffisant, la
transhumance, qui en résulte, est source de conflits entre agriculteurs et éleveurs. La couverture
sanitaire est insuffisamment assurée. La zone du projet est également dépourvue d’infrastructures
sociales et communautaires, tel que relevé à la section 3.2, et plus spécialement, celles relatives à la
transformation et la commercialisation (aires d’abattage, marchés à bétail, etc.).

4.2.3 La plus grande partie des produits de l’agriculture et de l’élevage sert à l’autoconsommation.
Par contre, l’excédent de cette production est vendu sur les marchés locaux ou exporté dans d’autres
provinces ou vers les pays voisins. Cependant, l’état défectueux des pistes rurales dans les zones où le
potentiel de production est important, empêche l’accès des populations au marché. En dehors du
marché couvert de Bamenda, l’ensemble des autres marchés ne sont pas couverts et sont inorganisés.
Les produits se vendent le plus souvent sur des étalages, à même le sol. En dehors du marché de
Medamkwe localisé dans la ville de Bamenda qui s’est spécialisé dans la vente du bétail, tous les
autres marchés sont de type généraliste où se côtoient des produits vivriers, de l’élevage et des
produits manufacturés.

4.2.4 La zone du projet dispose d’un réseau de routes et de pistes de 4.387 km dont 3.112 km de
pistes rurales. La grande majorité de ces pistes est dans un très mauvais état, nécessitant d’importants
travaux de réhabilitation. L’entretien de ces pistes dépend des mairies rurales ou des organismes de
développement rural comme MIDENO. Malgré les travaux de réhabilitation de pistes entrepris sur
financement de la Banque mondiale et l’Union européenne, les besoins en réhabilitation sont énormes
et estimés à plus de 1.500 km. La zone est très enclavée, et de nombreuses localités sont inaccessibles.

4.2.5 Le développement de la zone du projet est confronté aux mêmes contraintes que celles du
pays (cf paragraphe 2.6.1). A ces contraintes s’ajoutent : le manque de planification et de
programmation des activités des producteurs ; l’insuffisance des intrants agricoles et des conseils
techniques ; les limites des organisations paysannes et l’insuffisance des infrastructures socio-
12

économiques. Malgré ces contraintes, la zone de « Grassfield » dispose de plusieurs atouts,


notamment, le dynamisme de la population qui est en majorité jeune, des conditions climatiques
favorables, des exploitations agricoles offrant des possibilités de diversification, et l’émergence des
organisations professionnelles des producteurs.

4.3 Contexte stratégique

4.3.1 Malgré les efforts soutenus de redressement économique du Gouvernement du Cameroun, 40,2%
de la population camerounaise, soit plus de six (6) millions de personnes, vivaient en dessous du seuil de
pauvreté, en 2000. Le revenu moyen annuel par équivalent adulte varie de 63.000 FCFA pour les 10%
des ménages les plus pauvres à 957.000 FCFA pour les 10% des ménages les plus riches. Près de 77%
des ménages pauvres vivent en milieu rural contre 23% en milieu urbain. Pour faire face à cette situation,
le Gouvernement, dans son approche stratégique de réduction de la pauvreté, considère le développement
rural comme un des secteurs moteurs de l’économie camerounaise.

4.3.2 Les populations de la zone de « Grassfield » font partie des habitants les plus démunis du pays.
En effet, plus de la majorité de la population rurale vit encore en dessous du seuil de pauvreté.
Diverses contraintes entravent le développement économique de la région. Ainsi : (i) les
infrastructures de base sont insuffisantes et celles qui existent sont délabrées ; (ii) la formation des
populations est faible ; (iii) les zones de production et de concentration humaine sont enclavées; (iv)
le financement du secteur agricole est insuffisant et (v) la couverture sanitaire et scolaire est
déficitaire. Il existe donc une urgente nécessité de lever les contraintes précitées et de permettre à la
zone, qui dispose de potentialités importantes, de valoriser ses atouts pour une lutte efficace contre la
pauvreté en milieu rural.

4.3.3 Les politiques et stratégies de développement du secteur rural et les différentes approches
conçues en dehors des populations concernées, n'ayant pas donné les résultats escomptés, il s'est avéré
indispensable d'assurer le développement des provinces du pays à partir de la base en s'appuyant sur le
programme national de développement participatif (PNDP). Le Gouvernement considère le PNDP
comme un cadre opérationnel privilégié pour réaliser la stratégie du développement du secteur rural
(SDSR) qui vise entre autres : (i) la modernisation des systèmes de production par des mesures en vue
d’améliorer la productivité des exploitations agricoles, animales et forestières et les performances des
filières de productions vivrières et commerciales ; (ii) la mise en place d’un cadre institutionnel
incitatif ; (iii) l’encouragement des initiatives privées, individuelles et collectives, en faveur d’un
développement durable du secteur rural ; et (iii) la gestion durable des ressources naturelles par
l’organisation des initiatives étatiques et privées individuelles et communautaires en faveur d’un
développement respectueux de l’environnement. Le projet répond aux orientations du DRSP
intérimaire et s’inscrit dans la vision de la Banque et du DSP 2002-2004.

4.4 Objectifs du projet.

Au plan sectoriel, l’objectif du projet est de contribuer à la réduction de la pauvreté en milieu


rural. Plus spécifiquement, le projet vise à augmenter les revenus des petits exploitants ruraux de la
zone de « Grassfield » par le biais de l’augmentation de la production agricole et de l’amélioration de
leur environnement socio-économique.

4.5 Description du projet

4.5.1 Pour atteindre ces objectifs, le projet de développement rural participatif et décentralisé de
« Grassfield » s'articule autour des composantes ci-après :
13

A) Développement agricole ;
B) Renforcement des capacités ;
C) Appui aux infrastructures rurales ;
D) Coordination et Gestion du projet.

Composante A : Développement agricole.

4.5.2 La composante développement agricole vise l’accroissement de la production agricole par une
extension des superficies cultivées, une intensification sur les exploitations existantes et la formation
des producteurs. Ceci se fera grâce à l’utilisation de la traction animale, des semences améliorées, des
intrants notamment la fumure organique, des paquets technologiques adaptés et des techniques de
réduction des pertes post récolte. Elle vise également à faciliter l’intégration agriculture/élevage pour
une meilleure gestion de l’espace agro-sylvo-pastoral, à promouvoir l’élevage à cycle court,
notamment la volaille, les lapins, et les porcs, et à améliorer la santé animale. A la demande des
communautés villageoises, le projet permettra l’accès de ces dernières aux facilités de
commercialisation.

4.5.3 Le projet va inciter le centre IRAD/Bambui à produire les semences de pré-base et les géniteurs
d’élite du petit élevage, tandis que les semences de base et commerciales seront produites par les
opérateurs privés et par le « Upper Noon Valley Development Authority » (UNVDA) pour les
semences de riz. Dans ce cadre, le projet financera le petit matériel agricole, les intrants agricoles, le
matériel informatique et de bureau et la réhabilitation des locaux du centre IRAD/Bambui. Le projet
contribuera à la réhabilitation de cinq (5) centres de formation technique agricoles existants dans la
zone et à leur équipement en matériel et mobilier de bureau. Le projet financera également un lot de
matériel de conditionnement (crible, batteuse, tarare, ensacheur) et de contrôle des semences
commerciales. Afin de faciliter la commercialisation des produits agricoles, le système d’information
des marchés au niveau de la délégation provinciale de l’agriculture (DPA) sera rendu opérationnel et
doté d’équipements appropriés (un lot de matériel informatique et 32 motos) pour assurer un suivi de
l’évolution des prix et des marchés des produits agricoles.

4.5.4 Le projet bénéficiera de l’appui des services techniques d’encadrement et de vulgarisation de la


DPA à travers le PNRVA. L’IRAD, dans le cadre d’une convention et en relation avec les associations
paysannes, mettra en place un cadre de recherche-développement qui sera centré autour des principaux
thèmes suivants : la production de semences vivrières de pré-base et d’animaux reproducteurs d’élite
du petit élevage, la réduction des pertes post-récolte, l’utilisation de la fumure organique, des paquets
technologiques adaptés, l’intégration agriculture-élevage et le suivi socio-économique des
exploitations. Le projet contribuera à la protection de l’environnement, en collaboration avec le projet
d’appui à la foresterie rurale et à l’agroforesterie (PAFRA), financé par le FAD. Celui-ci fournira les
plants destinés à la protection des zones de captage de sources, des bassins versants, des flancs de
montagne dénudés et des zones dégradées. Le projet financera la construction de soixante quatre (64)
points de vente, et dans le cadre de l’élevage, trente quatre (34) aires d’abattage et seize (16) parcs de
vaccination. Par ailleurs, le projet suscitera dans sa zone d’implantation, l’installation, à leur compte,
de vétérinaires privés, pour l’amélioration de la santé animale.

4.5.5 Le projet touchera environ 190.000 ha de parcelles répartis entre les spéculations dominantes
de la zone que sont les céréales (maïs, riz), les tubercules (pomme de terre, patate douce, manioc,
igname), les légumineuses (arachide, haricot) et la banane plantain. L’élevage, qui se fera
exclusivement sous forme d’activités génératrices de revenus, portera sur la production d’animaux à
cycle court (porcelets, lapereaux, volaille). Le détail des productions attendues du projet est donné au
paragraphe 4.6.1.
14

4.5.6 Pour assurer une gestion rationnelle des ressources naturelles, les communautés villageoises,
avec l’appui d’un bureau d’études établiront un plan d'occupation de l'espace rural (POER) couvrant
la superficie de toute la région de « Grassfield ». L’étude délimitera les zones selon leur vocation en
zones de pâturage, agricoles, de forêts, et plans d’eau. Elle établira la cartographie des différentes
unités de végétation et de l'occupation actuelle des sols, la cartographie des zones (forêts classées,
zones pastorales, espaces protégés, etc.), la localisation des zones d'intérêts collectifs, l'identification
et la localisation des extensions possibles des différents types de mise en valeur. Le POER sera validé
par les collectivités locales et servira de base d’intervention pour tout aménagement du milieu rural.

Composante B : Renforcement des capacités.

4.5.7 Dans le cadre de cette composante, le projet contribuera à la formation de : 35 agents de


développement communautaire du MINAGRI en technique IEC, à la mobilisation et à l’animation
villageoise de 320 membres des organes délibérants des conseils municipaux. Dans le cadre de ce
processus de planification et de programmation, les besoins seront exprimés et collectés par les
populations au niveau des villages et formalisés dans des plans de développement villageois (PDV),
consolidés en plans de développement locaux (PDL). Ceux-ci remonteront au niveau de la province
pour validation en passant par des étapes intermédiaires de validation au niveau des communes et
départements. Le projet sensibilisera 12.700 personnes à la prévention et à la lutte contre les maladies
endémiques et le VIH/SIDA. A cet effet, des sessions de formation sont prévues afin de conscientiser
et prévenir les populations de la zone du projet, contre ces pandémies. Le projet apportera son appui
aux OPA pour le financement d’enquêtes ponctuelles pour une meilleure maîtrise des différentes
filières.

4.5.8 Pour faciliter la mise en œuvre du processus de planification et de programmation à la base et


accroître l’efficacité des intervenants, le projet prévoit le renforcement et la professionnalisation des
membres des bureaux des comités de développement villageois et des organisations professionnelles
agricoles (OPA), afin de les aider à structurer, organiser, planifier et gérer leurs terroirs à travers
l'approche participative. Il prévoit également l’alphabétisation des producteurs. Environ 3.500
producteurs bénéficieront d’une professionnalisation et d’un renforcement de capacités en gestion, par
la fourniture de conseils du type « aide à la décision», relatifs à la maîtrise des coûts de production et à
la gestion financière et comptable des exploitations. L’alphabétisation sera dispensée par des ONG
spécialisées. A cet effet, 20 formateurs seront formés par le projet. L’appui aux OPA portera sur leur
restructuration, le renforcement de leurs supports d’information et la mise en place d’une banque de
données.

4.5.9 Le projet financera l’acquisition d’une radio communautaire rurale destinée, d’une part, à
maintenir la sensibilisation et la mobilisation des populations pour leur adhésion au projet et, d’autre
part, à informer et éduquer les membres des communautés rurales sur leurs préoccupations et sur les
questions de changement économique et social. Cette action s’inscrit dans le cadre du volet
d’information, d’éducation et de communication (IEC) du Programme National de Gouvernance (PNG)
financé par le FAD. Le projet financera également l’acquisition d’un véhicule équipé de matériel
audiovisuel de démonstration pour la formation. Il prendra aussi en charge les services de deux
assistants techniques, l’un spécialiste en développement communautaire, qui jouera aussi le rôle de
conseiller technique principal (CTP) pour une durée de 36 personnes/mois, et l’autre, spécialiste en
suivi-évaluation, qui renforcera le département de suivi-évaluation de MIDENO, pour une durée de 24
personnes/mois.

4.5.10 Le projet financera le recrutement d’un consultant qui aidera les producteurs déjà organisés
en Njangis à formaliser ces derniers par la création de 50 CVECA. Le consultant sera chargé de : (i)
identifier les potentialités économiques ; (ii) mener des enquêtes sur le terrain pour vérifier la
faisabilité sociale, économique et technique des caisses villageoises ; (iii) animer les campagnes de
15

sensibilisation des populations ; (iv) élaborer avec les adhérents le règlement intérieur des caisses ; (v)
aider les villageois à sélectionner les responsables et gestionnaires des caisses et (vi) l’établissement
de lien entre les caisses et le système financier structuré, notamment CAMCCUL. Le projet financera
également la formation des gestionnaires, des caissiers et des membres des conseils d’administration
dans le domaine de la collecte de l’épargne et de la gestion du crédit. Le projet fournira aussi un appui
en équipement de base (coffres forts, mobiliers) pour ces caisses.

Composante C : Appui aux infrastructures rurales

4.5.12 Il est prévu dans le cadre de cette composante, la réalisation d’infrastructures rurales et
communautaires permettant l’écoulement de la production agricole et l’amélioration des conditions de vie
des populations en vue de l’accroissement des revenus des exploitations agricoles. En ce qui concerne
l’écoulement de la production agricole, il s’agira de la réhabilitation de 247 km de pistes de desserte
agricole. Cette réhabilitation consistera au reprofilage de la piste, au renforcement de la couche roulante, à
la réparation des ouvrages d’assainissement et au traitement des points critiques. La priorité sera donnée
aux pistes de désenclavement des zones agricoles les plus productives retenues dans les plans de
développement local.

4.5.13 Pour ce qui est de l’amélioration des conditions de vie des populations, le projet mettra en
place un fonds de développement local (FDL) d'une valeur de 4 millions d'UC, qui jouera le rôle de
fonds d’investissement. Il est destiné à financer, sur une base compétitive, les réalisations
communautaires au niveau villageois et communal, issues des résultats du processus participatif
(adduction d’eau, centres de santé, points d’eau pastoraux, magasins de stockage, centres d’action et
d’éducation communautaires et salles de classe). Ces réalisations proviendront des priorités
sélectionnées et arrêtées par les populations et consolidées dans les plans de développement villageois
et locaux. Le financement des réalisations communautaires se fera également sur la base des critères
d’éligibilité définis dans un manuel de procédures élaboré par le projet et soumis à l’approbation
préalable du FAD. Les travaux des différentes infrastructures seront réalisés à l’entreprise avec la
participation des bénéficiaires. Cette participation, estimée, au plus, à 30% du coût des ouvrages, sera
sous forme de main-d’œuvre, d’apports en matériaux locaux de construction et en numéraire. La
réalisation de ces infrastructures sera accompagnée par des campagnes de sensibilisation, de formation
et d’organisation des populations bénéficiaires en vue de leur participation aux travaux, à la gestion et
à l’entretien des différents ouvrages. Les réalisations concernées par le FDL sont présentées dans le
volume II, document de travail du présent rapport. Les détails relatifs à l'utilisation et au
fonctionnement du FDL sont donnés aux paragraphes 5.2.6 et 5.2.7.

4.5.14 Les ouvrages retenus à l’issue des concertations participatives feront l’objet d’études
techniques d’exécution, d’élaboration des dossiers d’appel d’offres, de contrôle et de surveillance des
travaux. Pour la réalisation des travaux d’entretien des pistes rurales, le projet mettra à la disposition
des communautés villageoises et collectivités locales du petit matériel d’entretien (machettes, pelles,
râteaux, brouettes, limes, pioches). Dans ce cadre, les engins et équipements de TP de MIRUDEP
seront cédés par le Gouvernement aux communes afin de permettre à celles-ci d’appuyer les actions
d’entretien des pistes. Les conditions de cette session sont en train d’être définies par la commission
ad hoc mise en place par le MINAGRI.

4.5.15 Des sessions de formation seront organisées pour les responsables des comités de gestion des
infrastructures communautaires et permettront l’acquisition des connaissances fondées sur le travail
d’équipe et l’assimilation des tâches spécifiques dévolues à chaque membre du comité. Des
formations spécifiques sont également prévues pour les plombiers et artisans réparateurs des bornes
fontaines et des réseaux d’adduction d’eau, et pour les femmes en matière d’éducation sanitaire liée à
l’eau et à l’assainissement.
16

Composante D : Coordination et Gestion du Projet

4.5.16 Pour les besoins spécifiques du projet, il sera créé au sein de MIDENO, dont le rôle est
défini au paragraphe 5.1.1, une Cellule d’Exécution du Projet (CEP) qui assurera la gestion
quotidienne du projet. Le MINAGRI recrutera sur une base compétitive, pour le compte du projet, un
personnel qualifié, à l’exception du comptable qui sera recruté sur liste restreinte. Ce personnel sera
composé d’un Chef de cellule, qui devra être un ingénieur agronome ou un agro-économiste,
spécialisé dans la planification des activités de développement rural. La Cellule comprendra également
un ingénieur de génie rural ; un socio-économiste responsable des problèmes de genre ; un
environnementaliste qui fera le suivi de l’impact du projet sur l’environnement et qui sera chargé de
l’exécution du plan de gestion environnementale et sociale du projet ; un agronome, un responsable du
développement communautaire ; et un responsable du suivi-évaluation. Un personnel de soutien,
composé d’un caissier, d’une secrétaire, de 3 chauffeurs, et d’un planton, est également prévu dans le
projet. Il sera mis à la disposition de la CEP un assistant technique, spécialiste en gestion financière
pour une durée de 24 personnes/mois.

4.5.17 Le projet va financer pour la CEP du mobilier et matériel de bureau, du matériel informatique,
et un logiciel de comptabilité. En outre le Gouvernement financera, trois (3) véhicule 4X4. Par
ailleurs, il est aussi prévu la réhabilitation/extension des bureaux de la cellule d’exécution du projet,
compte tenu de l’exiguïté des locaux existants. Des consultations de courte durée seront financées
pour l’élaboration du manuel de procédures, la réalisation des audits des comptes, l’évaluation à mi-
parcours, l’évaluation terminale et le rapport d’achèvement du projet. Le projet financera le
fonctionnement du matériel roulant, les frais de déplacement des cadres et agents, les fournitures de
bureau, et les frais d’organisation des sessions du comité de pilotage ainsi que les frais de supervision
du MINAGRI et de suivi de MIDENO.

4.6 Production, marchés et prix

4.6.1 Production - Les activités du projet se traduiront par une croissance de la productivité, une
amélioration des rendements et un accroissement substantiel de la production. En année de croisière,
les rendements prévus seront les suivants : 3,5T/ha pour le riz ; 2,5T/ha pour le maïs ; 15T/ha pour
l’igname ; 15T/ha pour le manioc ; 1,1T/ha pour la Banane Plantain ; 1,5 T/ha pour l’arachide ; 20T/ha
pour la pomme de terre ; 1,5T/ha pour le haricot et 12T/ha pour la patate douce. Ces prévisions de
rendement correspondent à une augmentation variant entre 43% et 100% suivant les spéculations. La
production additionnelle en année de croisière du projet sera de 3.953 T pour le riz, 67.649 T pour le
maïs, 90.285 T pour l’igname, 55.032 T pour le manioc, 16.279 T pour la Banane Plantain, 6.853 T
pour l’arachide, 65.162 T pour la pomme de terre, 36.223 T pour le haricot et 8.996 T pour la patate
douce. Le projet permettra également, en année de croisière, la production annuelle de 402.000 poulets
de chair, de 8,4 millions d’œufs, 3.000 porcelets, 12.000 lapereaux, 347 tonnes de viande de caprins
et 4.961 tonnes de viande de bovins. Cette production additionnelle permettra d’accroître
substantiellement le niveau de couverture des besoins des populations de la zone de « Grassfield » en
denrées alimentaires de base et de relever le niveau du revenu familial des bénéficiaires. Les détails
des productions sont donnés dans le document de travail.

4.6.2 Marché - La plus grande partie des productions de la province sert à l’autoconsommation. Les
excédents de production sont vendus sur les marchés locaux ou exportés dans d’autres provinces ou
pays limitrophes. Les marchés locaux se tiennent suivant un calendrier fixe ou rotatif. Les circuits de
vente des productions agricoles sont assurés exclusivement par des privés, notamment des femmes
communément appelées « bayam-sellam » qui viennent principalement des provinces du Littoral, de
l’Ouest et du Centre. A partir de la connaissance du calendrier des marchés de la province, ces
acheteurs arrivent avec des camions et font la tournée de plusieurs marchés. Elles achètent tous les
17

produits disponibles. Il existe un autre circuit informel par lequel d’importantes quantités de produits
agricoles partent de la province en direction des pays frontaliers (Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad et
Nigeria principalement). Le système d’information des marchés prévu dans le cadre du projet
permettra de mieux maîtriser ce circuit. Les productions additionnelles induites par le projet seront
commercialisées selon les mêmes circuits qui sont opérationnels.

4.6.3 La demande projetée, pour les principaux produits agricoles, a été estimée à partir du déficit
d’environ 30% constaté dans la zone du projet, de la croissance démographique et de l’évolution de la
demande issue de la capitale économique (Douala) et des pays limitrophes. Celle-ci s’élèvera, à
l’achèvement du projet, à 15.896 T pour le riz, 163.902 T pour le maïs, 299.612 T pour l’igname,
158.299 T pour le manioc, 57.832 T pour la Banane Plantain, 20.102 T pour l’arachide, 249.794 T
pour la pomme de terre, 93.375 T pour le haricot et 28.832 T pour la patate douce. La production
attendue du projet permettra de couvrir 77 à 97 % de la demande selon les spéculations, et n’aura donc
pas de problèmes d’écoulement.

4.6.4 Prix - Les prix financiers moyens pratiqués pour les différentes spéculations dans le Nord-Ouest
sont les suivants : 180 FCFA/kg pour le maïs, 84 FCFA/kg pour le riz, 250 FCFA/kg pour l’arachide, 72
FCFA/kg pour la pomme de terre, 128 FCFA/kg pour le manioc, 150 FCF/kg pour l’igname, 76 FCFA/kg
pour la banane plantain, 279 FCFA/kg pour l’haricot et 60 FCFA/kg pour la patate douce. En raison de
l’importance de la demande actuelle non satisfaite (déficit de 20 à 30%), l’augmentation attendue de la
production n’aura pas d’incidence négative sur les prix. Les prix considérés dans l’analyse économique,
pour les céréales, sont les prix de substitution à l’importation. Pour les légumineuses et les tubercules, qui
ne font pas l’objet de transactions internationales, les prix économiques se confondent avec les prix du
marché. L’évolution des prix des principaux produits agricoles au cours des cinq dernières années montre
une certaine stabilité des prix. Ainsi, il est prévu que cette stabilité se maintienne au cours des prochaines
années.

4.7 Impact sur l’environnement

4.7.1 Les actions prévues dans le cadre du projet classé en catégorie environnementale II, n’entraîneront
pas de défrichements nouveaux, ni de déplacements de populations ou d’introduction de nouvelles
cultures (ou de variétés). L’évaluation des impacts du projet sur l’environnement indique que les impacts
négatifs résultant des travaux d’infrastructures rurales et de la production agricole, seront limités et
pourront être circonscrits par des mesures de mitigation appropriées.

4.7.2 Impacts positifs: La réhabilitation des systèmes d’adduction d’eau potable réduira l’incidence
des maladies d’origine hydrique de même que les tâches pénibles de recherche d’eau exercées par les
femmes. La réfection des pistes rurales permettra un meilleur accès aux marchés. Parmi les autres
impacts positifs figurent la protection des zones sensibles à la dégradation (sources, flancs des
montagnes..) et la conservation des eaux et des sols.

4.7.3 Impacts négatifs et mesures d’atténuation : L’essentiel des impacts négatifs potentiels est
limité à la période d’exécution des travaux. Il s’agit notamment : (i) des risques d’érosion liés aux
travaux sur les chantiers; (ii) de développement des parasites dans les cultures intensifiées ; et (iii)
l’accumulation des produits d’emballage non bio-dégradables. Le projet prendra une série de mesures
d’atténuation dont : (i) l’intégration de spécifications techniques respectueuses de l’environnement
dans les cahiers de charges des appels d’offres des travaux, notamment la remise en état et le
reboisement des zones d’emprunt des matériaux de construction; (ii) la vulgarisation agricole, en
rapport avec les ONG et le PNRVA, de pratiques culturales appropriées pour le respect des normes
d’utilisation des intrants agricoles qui devront être homologués ainsi que pour la promotion
d’utilisation de la fumure organique; (iii) l’éducation sanitaire liée à l’eau et la sensibilisation des
comités villageois de gestion des points à l’hygiène du milieu; (iv) la sensibilisation des comités de
18

gestion des marchés aux techniques de compostage; (vi) la promotion des technologies de
transformation douces et maîtrisables ; (vii) le respect de l’environnement comme critère
d’approbation du financement des micro-projets.

4.7.4 Suivi environnemental : Un plan de gestion environnementale et sociale (PGES) a été élaboré
lors de la préparation du projet. Ce plan dont l’exécution et le suivi seront assurés par
l’environnementaliste de la CEP de concert avec la délégation provinciale de l’environnement, prévoit
l’inclusion des mesures de protection de l’environnement aussi bien dans les cahiers de charge des
travaux que dans les termes de référence des bureaux de contrôle. Une provision de 70.000 UC est
prévue pour la mise en œuvre du PGES dont le résumé se trouve en annexe 6 du présent rapport.

4.8 Impact social

Les actions envisagées dans le cadre du projet entraîneront : (i) un accroissement de revenus
des exploitants encadrés (revenu additionnel annuel agricole par actif entre 91.000 FCFA et 180.650 F
CFA); (ii) la création de 29.300 emplois permanents et temporaires ; (iii) la création d’une capacité
d’auto-promotion des opérations de développement rural par les bénéficiaires ; (iv) la
responsabilisation accrue des paysans et le développement des ressources humaines en général
conduisant à une meilleure organisation du monde rural ; et (v) la promotion de petits opérateurs
(tacherons, artisans, ouvriers agricoles, micro-entreprises, ONG), suite à l’expérience acquise par la
participation des associations à la réalisation des travaux communautaires. L’accroissement de revenus
soulagera les agriculteurs vivriers et les grandes familles agricoles qui sont les plus pauvres de la zone
du projet. Ceux-ci pourront désormais supporter certaines dépenses d’alimentation, de santé et
d’éducation. Cette situation entraînera une amélioration des indicateurs socio-économiques et une
réduction sensible de l’incidence de la pauvreté. Les femmes tireront largement profit des actions
financées par le FDL et les caisses villageoises. La disponibilité des systèmes d’adduction d’eau, en
particulier, contribuera à alléger leurs tâches quotidiennes, ce qui leur permettra de s’adonner à des
activités génératrices de revenus, à savoir: le maraîchage, la production de semences, la transformation
et la commercialisation des produits agricoles y compris le petit élevage. Elles bénéficieront, en outre,
de programmes d’alphabétisation fonctionnelle, de post-alphabétisation, de formation technique, de
formation en gestion des exploitations.

4.9 Coûts estimatifs du projet

4.9.1 Le coût total du projet est estimé à 15,726 milliards de FCFA, soit 17,89 millions d’UC, hors
taxes et droits de douane. Ce coût se répartit en 9,59 milliards de FCFA, soit 10,91 millions d’UC en
devises (61%) et 6,140 milliards de FCFA, soit 6,98 millions d’UC en monnaie locale (39%). Les
tableaux 4.1 et 4.2 ci-dessous présentent un résumé du coût estimatif du projet par composante et par
catégorie. Le détail des coûts par composante est fourni dans le document de travail.

Tableau n°4.1: Résumé des coûts estimatifs du projet par composante

Composantes millions de FCFA Millions d'UC %


M. L Devises. Total M. L Devises Total Devises
Développement agricole 1.116 2.041 3.157 1,27 2,32 3,59 65%
Renforcement des capacités 828 1.071 1.899 0,94 1,22 2,16 56%
Appui aux infrastructures rurales 2.102 4.715 6.817 2,39 5,36 7,75 69%
Gestion du projet 1.177 623 1.800 1,34 0,71 2,05 35%
Coût de base 5.223 8.450 13.673 5,94 9,61 15,55 62%
Imprévus physiques 249 569 818 0,28 0,65 0,93 70%
Provision pour hausse des prix 668 571 1.239 0,76 0,65 1,41 46%
Total 6.140 9.590 15.730 6,98 10,91 17,89 61%
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Tableau n°4.2 : Résume des coûts estimatifs du projet par catégorie

Catégories Millions de FCFA Millions d’UC %


M. L Devises Total M. L Devises Total Devises
I. Investissement
1. Travaux 1.416 3.239 4.655 1,61 3,68 5,29 70%
2. Fonds de développement
local 1.071 2.450 3.521 1,22 2,78 4,00 70%
3. Matériels et équipements 49 436 485 0,06 0,50 0,56 89%
4. Formation 758 319 1.077 0,86 0,36 1,22 30%
5. Etudes/Consultants/Audit 506 998 1.504 0,58 1,13 1,71 66%
6. Assistance technique 0 624 624 0,00 0,71 0,71 100%
II. Charges récurrentes
7. Personnel 283 0 283 0,32 0,00 0,32 0%
8. Fonctionnement 1.140 384 1.524 1,29 0,45 1,74 26%
Coût de base du projet 5.223 8.450 13.673 5,94 9,61 15,55 62%
Imprévus Physiques 249 569 818 0,28 0,65 0,93 70%
Provision hausse des prix 668 571 1.239 0,76 0,65 1,41 46%
Coût total du projet 6.140 9.590 15.730 6,98 10,91 17,89 61%

4.9.2 Les coûts ont été estimés sur la base des prix en vigueur en août 2002. Une provision de 10%
pour imprévus physiques a été appliquée aux coûts de base à l’exception de l’assistance technique, du
personnel et de la formation. L’ensemble des coûts de base a en outre été majoré de 2% et 3% pour
tenir compte des hausses de prix, respectivement en devises et en monnaie locale. L’enveloppe
correspondant aux imprévus physiques s’élève à 818 millions de FCFA (0,93 million d’UC) et celle
pour la hausse des prix à 1.239 millions FCFA (1,41 million d’UC), soit un total de 2.062 millions de
FCFA (2,34 millions d’UC) représentant environ 13% du coût total du projet.

4.10 Sources de financement et calendrier des dépenses

4.10.1 Le projet sera conjointement financé par le FAD à hauteur de 15,00 millions d’UC soit (84%), le
Gouvernement du Cameroun à hauteur 1,79 million d’UC, soit 10 % et les bénéficiaires à hauteur de 1,10
million d’UC, soit, (6%). Le Gouvernement prendra en charge le financement des véhicules de la CEP, les
salaires du personnel détaché et du personnel de soutien, une partie des frais de fonctionnement de la
cellule d’exécution du projet et une partie du coût des études d’exécution et de contrôle des travaux. Les
bénéficiaires prendront en charge une partie des coûts de construction des infrastructures réalisées à travers
le fonds de développement local et leur entretien. Le prêt FAD sera utilisé pour financer 99% des coûts en
devises et 60% des dépenses en monnaie locale, soit 23% du coût total du projet.

Tableau n°4.3 : Sources de financement

Sources Millions de FCFA millions d'UC %


Mon. Loc. Devises Total Mon. loc. Devises Total Total
FAD 3.673 9.522 13.195 4,17 10,83 15,00 84%
Gouvernement 1.504 68 1.572 1,71 0,08 1,79 10%
Bénéficiaires 963 0 963 1,10 0,00 1,10 6%
Total 6.140 9.590 15.730 6,98 10,91 17,89 100%
20

Tableau 4.4 : Dépenses par catégorie et par source de financement (en millions d’UC)

SOURCES DE FINANCEMENT FAD GVT BNF FAD


M.L Dev. Total M.L Dev. Total M.L %
CATEGORIES
I. Investissement
1. Travaux 1,61 3,68 5,29 0,00 0,00 0,00 0,00 100%
2. Fonds de développement
local 0,57 2,78 3,35 0,00 0,00 0,00 0,65 84%
3. Matériels et équipements 0,05 0,45 0,50 0,00 0,06 0,06 0,00 100%
4. Formation et sensibilisation 0,86 0,36 1,22 0,00 0,00 0,00 0,00 100%
5. Etudes/Consultants/Audit 0,38 1,13 1,51 0,20 0,00 0,20 0,00 88%
6. Assistance technique 0,00 0,71 0,71 0,00 0,00 0,00 0,00 100%
II. Charges récurrentes
7. Personnel 0,05 0,00 0,05 0,27 0,00 0,27 0,00 16%
8. Frais de fonctionnement 0,10 0,45 0,55 0,89 0,00 0,89 0,30 32%
Coût de base du projet 3,62 9,56 13,18 1,36 0,06 1,42 0,95 85%
Imprévus physiques 0,19 0,62 0,81 0,09 0,01 0,10 0,02 88%
Provision pour hausse des prix 0,36 0,65 1,01 0,26 0,01 0,27 0,13 72%
Coût total du projet 4,17 10,83 15,00 1,71 0,08 1,79 1,10 84%

4.10.2 Le financement par le FAD d’une partie des coûts en monnaie locale est justifié par l’importance
de celle-ci dans le coût total du projet (39%), en raison du caractère social du projet visant la réduction de
la pauvreté, et comportant une forte utilisation de ressources matérielles et humaines locales. Par ailleurs,
cette prise en charge d’une partie des coûts en monnaie locale, a aussi pour objet de soutenir le
Gouvernement du Cameroun, qui déploie des efforts pour mobiliser les ressources intérieures pour
financer entièrement les dépenses sociales des secteurs prioritaires de l’éducation et de la santé dans le
cadre de son programme de réformes économiques, et de la stratégie de réduction de la pauvreté.

Tableau n°4.5 : Calendrier des dépenses par composante (en millions d’UC)

Composantes 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Total


Développement agricole 0,00 1,44 1,62 0,84 0,18 0,03 4,11
Renforcement des capacités 0,00 0,89 0,56 0,49 0,28 0,13 2,35
Appui aux infrastructures
communautaires 0,00 2,10 4,40 2,56 0,02 0,08 9,16
Gestion du projet 0,33 0,54 0,43 0,31 0,35 0,31 2,27
Coût total du projet 0,33 4,97 7,01 4,20 0,83 0,55 17,89

Tableau n°4.6: Calendrier des dépenses par source de financement (en millions d’UC)

Sources de financement 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Total


FAD 0,14 4,36 6,22 3,58 0,48 0,22 15,00
Gouvernement 0,19 0,35 0,41 0,32 0,27 0,25 1,79
Bénéficiaires 0,00 0,26 0,38 0,30 0,08 0,08 1,10
Coût total du projet 0,33 4,97 7,01 4,20 0,83 0,55 17,89
21

5. EXECUTION DU PROJET

5.1 Organe d’exécution

5.1.1 Le projet sera exécuté sur une période de six (6) ans, sous la tutelle du MINAGRI. Cette durée
s’explique par : (i) l’approche participative et décentralisée retenue pour le projet qui implique la
sensibilisation et la consultation des bénéficiaires à toutes les étapes et (ii) la nécessité d’élaborer, au
préalable, les plans d’occupation de l’espace rural qui serviront de support à la mise en forme des plans de
développement villageois et locaux. L’autorité de développement de la province du Nord-Ouest
(MIDENO), assurera le suivi-évaluation des activités du projet. MIDENO, a été créée par décret N°
81/350 du 13 août 1981 en tant qu’établissement public administratif doté de la responsabilité juridique et
de l’autonomie financière ayant son siège à Bamenda. Elle a pour but principal d’agir pour le compte de
la République du Cameroun, en qualité de superviseur de la mise en œuvre de projets de développement
dans la province, de mettre en place une politique de développement rural et de fournir un mécanisme
budgétaire, financier et technique pour les projets de développement. MIDENO est dirigé par un
Directeur Général, sous l’autorité d’un conseil d’administration, présidé par le Gouverneur de la province
du Nord-Ouest.

5.1.2 Pour l’exécution du projet, il sera créé une Cellule d’Exécution du Projet (CEP) logée au sein de
MIDENO. Elle aura pour tâches principales : (i) la coordination, le contrôle et le suivi de l'ensemble de
l’exécution du programme de travail et budget annuel (PTBA) en relation avec les agences d’exécution;
(ii) la préparation des dossiers d'appel d'offres ; (iii) l'établissement des états financiers ; et (iv) la gestion
du compte spécial. La Coordination de l’ensemble des activités des différentes composantes sera assurée
par le Coordinateur du projet, qui sera assisté par trois assistants techniques, notamment un responsable
du développement communautaire, un spécialiste en suivi-évaluation et un expert en gestion financière, et
de trois cadres nationaux, responsables des services techniques, des services administratifs et financiers,
et du suivi-évaluation. A cela s’ajoutent quatre cadres dont un ingénieur du génie rural, un socio-
économiste, un environnementaliste et un agronome détachés par le Gouvernement ainsi qu’un comptable
recruté sur liste restreinte.

5.2 Dispositions institutionnelles

5.2.1 Les dispositions institutionnelles du projet feront appel à un certain nombre d’intervenants qui
sont les organismes spécialisés, les communautés villageoises, les collectivités locales, et le comité de
pilotage.

5.2.2 Organismes spécialisés : La cellule d’exécution du projet fera appel aux opérateurs privés, aux
bureaux d'études, aux ONG (SNV, Helvetas, Positive vision, etc), qui sont présentes dans la zone et
réalisent, avec satisfaction, des prestations similaires dans le cadre d’autres projets de développement.
Elle fera également appel aux organisations professionnelles agricoles (Concertation nationale des
organisations paysannes, Association des coopératives de la province du NORD-ouest), à la DPA, et à
l’IRAD, pour conduire les activités du projet sur des bases contractuelles. Les actions envisagées
porteront sur : l’assistance/conseil aux communautés villageoises, l'analyse et la planification locales,
la mise en œuvre et le suivi des investissements, la formation variée, la réalisation des travaux
d'infrastructures et la fourniture des biens divers, l’encadrement et la vulgarisation, la mise à
disposition des semences de pré-base, d’animaux reproducteurs d’élite du petit élevage, et la
réalisation de la recherche-développement. L'intervention des délégations provinciales et organismes
spécialisés se fera sur la base de conventions dont les projets seront soumis à l'accord préalable du
FAD. Ces conventions définiront les obligations et les droits des parties contractantes.

5.2.3 Communautés villageoises : La mise en oeuvre des actions communautaires au niveau des
villages relèvera des groupements d’intérêt commun, des groupements d’intérêt économique et des
22

organisations professionnelles agricoles, regroupées au sein des comités villageois. Ils interviendront
conformément au processus de planification et de programmation qui fait appel à l’approche
participative.

5.2.4 Collectivités locales : Au niveau des communes, des départements et de la province, la


coordination sera assurée par les organes délibérants. Ceux-ci interviendront à travers les comités
techniques. Les organes délibérants ont pour responsabilité : i) d'assurer la cohérence des interventions
et leur complémentarité ; ii) d'établir les priorités pour les investissements structurants en relation avec
l'Etat central ; et iii) de valider les plans de développement villageois et de suivre leur exécution ainsi
que celles des plans de développement locaux au niveau des communes.

5.2.5 Comité de pilotage : La bonne réussite de l’exécution du projet, nécessite une coordination et
un pilotage harmonieux de toutes les activités des différents intervenants. Le pilotage des activités du
projet, sera assuré par un comité composé du Gouverneur de la province du Nord-Ouest, qui en assurera
la présidence, des délégués provinciaux du MINAGRI, du MINEPAT, du MINTP, du Directeur général
de MIDENO ainsi que de deux représentants de la société civile, quatre représentants des associations des
bénéficiaires dont au moins deux femmes et deux représentants des ONG. Le Comité de Pilotage pourra
être ouvert à des représentants d'autres institutions et départements ministériels intéressés par la
dynamique et l'impact du projet. Le Comité de Pilotage, qui n'aura pas un rôle de gestion, sera
responsable de l'approbation de l’ensemble des programmes de travail, du budget, de son contrôle et sera
destinataire des rapports d’audit. Il se réunira au moins deux fois par an. Le secrétariat du comité de
pilotage sera assuré par la CEP.

5.2.6 Fonds de développement local : Le FDL servira à financer les activités communautaires au
niveau des villages, des communes et des départements. A cet effet, il sera géré aux niveaux villageois
et communal par les organes délibérants. En effet, chaque institution dispose d’un organe délibérant.
Au niveau des villages, le fonds sera géré par un comité composé des représentants élus issus des
différents villages. Au niveau de la commune, le comité de gestion est composé de représentants élus
des villages qui composent la commune.

5.2.7 La gestion du FDL se fera sur la base d’un manuel de procédures en rapport avec les plans de
développement locaux. Les ressources du FDL seront domiciliées à la caisse autonome
d’amortissement (CAA), au profit du projet. Au niveau de chaque département, le groupement de
collectivités locales devra disposer d’un compte bancaire ouvert auprès d’une institution financière
agréée, sous la double signature de son responsable et du chef de la CEP. Ces comptes seront
alimentés après un contrôle de régularité des procédures, de la viabilité et de conformité à l’éligibilité
et aux politiques sectorielles. La cellule d’exécution du projet établira un ordre de virement en faveur
du compte de la collectivité locale. Les critères de sélection des réalisations qui seront définis dans le
manuel de procédures sont les suivants : (i) être une infrastructure éligible ; (ii) ne pas avoir un impact
négatif sur l’environnement ; (iii) avoir une utilité économique et sociale ; (iv) être conforme à la
politique sectorielle ; (v) avoir l’engagement et la preuve de la participation des bénéficiaires ; et (vi)
n’avoir pas de dirigeants coupables de malversations de fonds.

5.2.8 Les infrastructures communautaires à réaliser seront celles qui figurent dans les plans de
développement des communautés villageoises et des communes conçus et élaborés à l’issue du
processus de planification et de programmation à la base. Les communautés villageoises et les
communes auront, chacun selon ses limites territoriales, la responsabilité de l’exécution des travaux et
pourront le faire, avec l’aide du projet, des entrepreneurs et des tâcherons. Le projet fournira un appui
à la maîtrise d’ouvrage à travers des prestataires de services recrutés et des services techniques avec
lesquels des protocoles d’accord auront été signés. La sélection des investissements prioritaires et des
entrepreneurs, la gestion des fonds et des chantiers seront soumis à un contrôle régulier et accru afin
d’assurer la transparence. Ce contrôle sera assuré par le projet. Un contrôle à posteriori sera organisé
23

par le Ministère de l’agriculture. Les comptes seront régulièrement audités. Le FDL ne financera pas
les activités de type privé à caractère commercial.

5.2.9 MIDENO est organisée en une direction générale, une direction administrative et financière,
comprenant une sous-direction des affaires générales et une direction de la planification, de
l’évaluation et contrôle, qui joue le rôle de direction technique. La direction administrative et
financière est chargée de la comptabilité de l’organisme. Elle prépare les états financiers et rapports
périodiques et tient les registres comptables. Elle est également chargée de la préparation du budget.
La gestion financière de MIDENO est régie par un manuel de procédures administratives, financières
et comptables, et s’exécute à l’aide d’un système comptable informatisé. La direction administrative et
financière abrite un contrôleur interne détaché par le Gouvernement pour assurer le suivi de la bonne
exécution des fonds gérés par MIDENO. La sous-direction des affaires générales assiste la direction
générale dans l’organisation du projet, gère les questions juridiques et administratives, ainsi que les
dossiers d’acquisition des travaux, biens et services. Les états financiers de MIDENO font l’objet
d’audit externe annuel dont les rapports sont transmis au Gouvernement et aux bailleurs de fonds
concernés. La direction de la planification, de l’évaluation et contrôle a pour fonctions principales : (i)
la planification de l’exécution des activités des différents projets ; (ii) le contrôle des activités des
projets avec la collecte et l’analyse des données de toutes les composantes des projets ; et (iii) le suivi-
évaluation des résultats obtenus par les projets.

5.3 Calendrier d’exécution et de supervision

5.3.1 Le projet sera exécuté sur une période de six ans selon le calendrier prévisionnel présenté dans
le tableau 5.1. Le projet sera lancé immédiatement après la mise en vigueur du prêt. La première
année du projet sera consacrée à : (i) la nomination du coordinateur du projet et la mise en place de
l’ensemble du personnel de la cellule d’exécution, (ii) l’acquisition de moyens logistiques, et (iii) le
recrutement des consultants, de l’assistance technique, des ONG et la signature des conventions de
collaboration avec les établissements spécialisés. La deuxième année verra, principalement, la
réalisation des études d’exécution des différents travaux, la sensibilisation et la structuration des
bénéficiaires et au lancement des actions. Le régime de croisière du projet, où toutes les activités
seront mises en œuvre, sera atteint en quatrième année.

Tableau 5.1 : calendrier d’exécution

Activités/Actions Responsabilité Début Fin


Approbation par le conseil FAD 05/2003 05/2003
Signature de l’accord de prêt GVT/FAD 08/2003 08/2003
Note générale d’acquisition FAD 08/2003 09/2003
Mise en vigueur et premier décaissement GVT/FAD 09/2003 12/2003
Nomination du coordonnateur, du comité de pilotage MINAGRI 09/2003 10/2003
Mise en place de la CEP GVT 10/2003 12/2003
Lancement du projet/Préparation PTBA GVT/CEP/FAD 10/2003 01/2004
Recrutement des assistants techniques et du gestionnaire CEP/FAD 11/2003 04/2004
comptable
Préparation DAO et lancement des appels d’offres des CEP/FAD 04/2004 07/2004
travaux, biens et services
Démarrage de l’ensemble des activités du projet MINAGRI/CEP/FAD 06/2004 12/2004
Revue à mi-parcours CEP/FAD/Consultant 10/2006 11/2007
Audit des comptes Consultant 03/2004 12/2009
Achèvement du projet GVT/CEP/FAD 06/2009 12/2009

5.4 Dispositions relatives à l’acquisition des biens et services

5.4.1 Les dispositions relatives à l'acquisition sont résumées dans le tableau 5.2 ci-après. Toute
acquisition de biens, travaux et services financée par le FAD se fera conformément aux règles et
24

procédures de la Banque pour l'acquisition des biens, services et travaux ou, selon le cas,
conformément aux règles de procédures de la Banque pour l'utilisation des consultants, sur la base des
dossiers d'appel d'offres types appropriés de la Banque.

Tableau n°5.2 : Dispositions relatives à l’acquisition des biens et services (millions d’UC)
AOI AON Autres L. Restreinte Fin. Total
Autre
FAD
1. Travaux de génie
civil
1.1 Pistes rurales 3,84 [3,84] 3,84 [3,84]
1.2 Bâtiments 2,45 [2,45] 2,45 [2,45]
1.3 FDL 4,75 [4,00] 4,75 [4,00]
2. Biens
2.1Matériel roulant 0,11 [0,11] 0,09 0,20[0,011]
2.2 Equipement 0,38 [0,38] 0,38 [0,38]
2.3 Semences 0,28 [0,28] 0,28 [0,28]
3. Marchés de
Services
3.1 Formation et 1,35 [1,35] 1,35 [1,35]
sensibilisation
4. Service de
consultants
4.1 Etudes/Audit 1,41 [1,06] 1,41 [1,06]
4.2 AT 0,75[0,75] 0,75[0,75]
4.3 Convention avec 0,16 [0,16] 0,16 [0,16]
l’IRAD
5. Divers
5.1Personnel 0,11 [0,11] 0,25 0,36 [0,11]
5.2Fonctionnement 0,80 [0,40] 1,05 1,85 [0,40]
5.3 Primes 0,11 [0,11] 0,11 [0,11]
Total 3,84 [3,84] 2,94[2,94] 6,10 [4,95] 3,62[3,27] 1,39 [0] 17,89 [15.00]

* La liste restreinte s'applique à l'utilisation des consultants uniquement.


_ "Autre" renvoie à AOR, Consultation de fournisseurs à l'échelon international ou national, Marché gré à gré ou Travaux en régie.
+ Les chiffres entre parenthèses concernent les montants financés par la Banque/le FAD/FSN selon le cas.
BAD s'entend ici Groupe de la Banque africaine de développement

Tableau n°5.3 : Détail du mode de financement « autres » en UC

Procédure Biens Maximum par marché en Maximum au total


1. Procédure de passation des 1. Infrastructures 80.000 4.000.000
marchés communautaires communautaires
2. Consultation de fournisseurs à 2. Fournitures de
bureau, carburant 10.000 400.000
l'échelon national
3.1 Semences
3. Marché gré à gré
améliorées 25.000 280.000
3.2 Prestations de 30.000 160.000
l’ITRAD
3.3 Primes de
rendement 20.000 110.000
25

5.4.2 Travaux : L’acquisition des travaux de réhabilitation des pistes rurales d’un montant de 3,84
millions d’UC se fera selon les procédures d’appel d’offres international (AOI). L'acquisition des
travaux de construction des centres de formation agricoles, des aires de vente, des infrastructures
d’élevage, de réhabilitation du centre de l’IRAD à Bambui et de réhabilitation/extension de la cellule
d’exécution du projet, d’un montant total de 2,45 millions d’UC se fera selon les procédures d’appel
d’offres national (AON). Les travaux à réaliser sont divers, dispersés sur plusieurs sites, et étalés dans
le temps. En plus, le montant de chaque marché ne dépassera pas 100.000 UC. En conséquence, ils ne
pourraient pas susciter l’intérêt des entreprises internationales.

5.4.3 Fonds de développement local : L’acquisition d’infrastructures socio-communautaires,


sanitaires et de commercialisation, d’un montant total de 4,00 millions d’UC, se fera selon la
procédure de passation des marchés communautaires. Ces infrastructures seront réalisées avec la
participation des bénéficiaires sous forme de matériaux locaux, main d’œuvre et numéraire. Les
critères d’éligibilité des infrastructures à réaliser et les modalités de passation des marchés seront
définis dans un manuel de procédures élaboré par le projet et soumis à l’approbation préalable du
FAD.

5.4.4 Biens : L’acquisition du véhicule spécialisé et des motos, du matériel informatique, des
équipements de bureau (photocopieurs, fax et téléphone), de mobilier de bureau, du petit équipement
d’entretien des pistes rurales (brouettes, pelles, bêches, coupe-coupe), de la radio rurale, d’un montant
total de 0,49 million d’UC, se fera conformément aux procédures d’AON, car les fournisseurs de ces
biens sont disponibles dans le pays et le montant par marché est inférieur à 100 000 UC. L’acquisition
de semences de pré-base, d’animaux reproducteurs d’élite du petit élevage d’un montant total de 0,28
millions d’UC, se fera par contrat direct avec l’IRAD.

5.4.5 Services : L’acquisition de prestataires chargés de la formation et de la sensibilisation, d’un


montant de 1,35 million d’UC, se fera sur la base d’une liste restreinte.

5.4.6 Services de consultants : L’acquisition de services de consultants pour la mise en place d’un
cadre de recherche-développement, d’un montant de 0,16 million d’UC, se fera sur la base d’un
contrat direct avec l’ITRAD. L’acquisition des services de l’assistance technique, d’un montant de
0,75 million UC, et du comptable de la CEP, d’un montant de 0,11 million d’UC, se fera sur la base
d’une liste restreinte.

5.4.7 Divers : Les fournitures diverses nécessaires au fonctionnement du projet, d’un montant total
de 0,40 million d’UC, seront acquises par consultation de fournisseurs à l’échelon national. Le
montant de chaque marché ne dépasse pas 20.000 UC.

5.4.8 Le texte d’une Note d’information générale sur l’acquisition (NGA) a été adopté avec le
Gouvernement du Cameroun et sera émis pour publication dans Development Business, dès
approbation par le Conseil d’administration de la proposition de prêt.

5.4.9 Les documents suivants seront soumis à l’examen et à l’approbation de la Banque avant d’être
publiés : i) Notes d’information spécifique sur l’acquisition ; ii) Dossiers d’appel d’offres ou lettres
d’invitation aux Consultants ; iii) Rapports d’évaluation des offres des entreprises et fournisseurs ou
des propositions de Consultants comportant les recommandations sur l’attribution des marchés ; à cet
effet, l’avis préalable de la Banque sur le rapport d’analyse technique est requis ; iv) Projet de contrats,
si ceux-ci ont été modifiés et incorporés dans les dossiers de l’avis d’appel d’offres.
26

5.5 Dispositions relatives aux décaissements

5.5.1 La gestion financière du projet se fera à l’aide d’un logiciel comptable adapté, conformément aux
dispositions en la matière, en vigueur dans le pays, et à celles du FAD. Les fonds en provenance du FAD
seront logés dans un compte spécial ouvert par la Caisse Autonome d’Amortissement dans une Banque
commerciale agréée. Pour la gestion du fonds de roulement, un compte auxiliaire sera ouvert à Bamenda.
Un manuel de procédures sera élaboré avec l’appui de l’assistance technique.

5.5.2 Les fonds du projet seront décaissés selon le calendrier des dépenses par composante et par
source de financement présenté aux tableaux 4.4 et 4.5. Tous les décaissements seront effectués dans
le respect des règles et procédures du Groupe de la Banque en la matière. Le Gouvernement ouvrira,
au nom du projet, un compte spécial et un compte en monnaie locale auprès de banques jugées
acceptables par la Banque. La CEP conservera en permanence les traces de tous les décaissements
effectués par le Fonds. La liste provisoire des biens et services (catégories de dépenses) figure à
l’annexe 3.

5.5.3 Les décaissements au titre de la passation des marchés comme les travaux, le véhicule
spécialisé, les motos, le matériel et équipement (photocopieurs, fax et téléphone), seront faits
directement aux entrepreneurs et fournisseurs, par le mode de paiement direct. Le même mode de
décaissement (paiement direct) sera utilisé pour les marchés relatifs aux services d’assistance
technique, aux prestations spécialisées dans le cadre des conventions. Les dépenses relatives au
fonctionnement de la CEP seront décaissées sous forme de fonds de roulement.

5.5.4 Les décaissements du FDL se feront à travers le compte ouvert à cet effet, par tranche annuelle
sur la base du programme annuel préalablement approuvé par le Gouvernement et le FAD. Les
décaissements ultérieurs seront autorisés après justification d'au moins 50 % des dépenses précédentes.
A cet effet, la demande de décaissement devra être accompagnée des documents suivants : fiche
d'instruction fournissant les informations techniques sur les infrastructures communautaires
concernées, et les justificatifs de paiement, cosignés par le projet et les responsables des comités
villageois et/ou des collectivités locales, aux entrepreneurs, fournisseurs et prestataires de service.

5.6 Suivi et évaluation

5.6.1 Le suivi-évaluation comprendra le suivi interne et externe, les missions de supervision du


FAD, une revue à mi-parcours et une évaluation terminale incluant le rapport d’achèvement de
l’emprunteur.

5.6.2 Le suivi interne des activités du projet sera exécuté par les bénéficiaires sous forme d’auto-
évaluation, et par le responsable du service suivi-évaluation de la CEP. L’auto-évaluation des
bénéficiaires se fera à travers des réunions périodiques au cours desquelles ceux-ci auront à confronter
les activités retenues dans les plans de développement avec leurs degrés de réalisation. Quant au suivi-
évaluation de la CEP, il sera procédé dans ce cadre à (i) un suivi des activités et des réalisations par
rapport à la matrice du projet ; (ii) un suivi continu des effets et impacts du projet sur les groupes-
cibles, par le suivi d’un échantillon de bénéficiaires, grâce à un tableau d’indicateurs clés, constitués
suite à l’actualisation de l’étude de situation référence au début du projet ; (iii) un suivi, par
l’environnementaliste, de l’impact du projet sur l’environnement et de la réalisation des mesures
d’atténuation de ces impacts ; et (iv) un suivi de l’impact du projet sur la création d’emplois suivant
les critères du BIT. Les résultats de ces activités de suivi-évaluation apporteront à la coordination des
éclairages dans la gestion du projet, et permettront de disposer des informations fiables et nécessaires
sur le niveau d’atteinte des objectifs du projet.
27

5.6.3 L'évaluation externe du projet sera entreprise par le département des études et projets (DEP) du
MINAGRI au niveau national, et par MIDENO au niveau provincial, sur la base du programme de travail
annuel. Cette évaluation fera l'objet d'un rapport annuel qui sera soumis au Gouvernement et au FAD. De
plus, les activités du Comité national de pilotage permettront d'assurer un suivi de la conformité des
réalisations du projet avec les objectifs qui lui ont été assignés. En dehors de ces mécanismes de suivi et
d'évaluation de l'impact du projet, des missions de supervision périodiques seront effectuées par le FAD,
pour s'assurer de l'état d'avancement du projet.

5.7 Rapports financiers et audit des comptes

L’unité administrative et financière de la CEP tiendra un système de comptabilité pour


l’ensemble du projet. Elle tiendra des registres comptables séparés où figureront toutes les dépenses
engagées au titre du projet. Les décaissements des fonds se feront sur la base d’un programme annuel
préalablement approuvé par le Gouvernement et le FAD. Un audit externe sera réalisé chaque année
par un cabinet d’audit, qui, au terme de chaque exercice annuel, validera les comptes et émettra toute
remarque pertinente sur la gestion financière du projet. Les rapports d’audit devront être soumis à la
Banque dans les six mois suivant la date de clôture de l’exercice concerné. Le non respect de cette
disposition entraînera une suspension des décaissements. Des rapports trimestriels d'avancement du
projet seront fournis de façon régulière au FAD par la CEP. Il en est de même des rapports d'activités
et des budgets annuels. Ces documents devront être soumis à l'examen du comité de pilotage du projet,
avant d’être transmis au FAD.

5.8 Coordination de l’aide

5.8.1 La coordination de l’aide est assurée par le PNUD et le MINEPAT à travers des réunions
systématiques sur les thèmes de développement. Plusieurs partenaires au développement sont actifs
dans le secteur du développement rural. Leurs interventions sont soit cofinancées soit
complémentaires. Les actions prévues dans le présent projet sont complémentaires et synergiques avec
ceux en cours et ou en perspective dans le Nord-Ouest, entre autres : le PNRVA (FAD, BM et FIDA),
le PARFRA (FAD), le projet de réhabilitation de pistes rurales (BM et UE). Par ailleurs, dans le cadre
du PNDP, il sera maintenu des contacts fréquents et poursuivi des échanges d’informations entre
bailleurs de fonds intervenant dans le secteur du développement rural au Cameroun. A cet égard, les
missions de supervision de la Banque veilleront à entretenir ces contacts, et la direction du projet
participera activement aux rencontres périodiques organisées par les bailleurs de fonds dans la
province, pour faire le point dans le secteur du développement rural.

5.8.2 Lors de la mission d’évaluation du projet, des rencontres ont été organisées avec les bailleurs
de fonds résidents, notamment la Banque mondiale, l’UE, l’ACDI, l’AFD, la GTZ, l’UNESCO, le
PNUD, la FAO, le SNV et Helvetas. A l’issue de ces rencontres, tous les bailleurs de fonds ont émis
des avis favorables sur l’initiative du projet.

6. DURABILITE ET RISQUES DU PROJET

6.1 Charges récurrentes

Les charges récurrentes liées à la mise en œuvre du projet concernent les dépenses du
personnel et les frais de fonctionnement et d’entretien des bâtiments, des bureaux, des équipements,
du véhicule spécialisé et des motos. Le projet est conçu de manière à s’appuyer sur les structures
existantes, notamment les délégations provinciales des différents ministères concernés, et sur la
participation des bénéficiaires, en vue de maintenir ses coûts récurrents au minimum. Le personnel, à
l’exception du comptable, sera issu de l’administration qui le mettra à la disposition du projet. Par
conséquent, les salaires de ces derniers ne constituent pas des charges additionnelles pour le
28

Gouvernement ; ceux-ci font partie intégrante du budget ordinaire de l’Etat. Quant aux autres charges
de fonctionnement, elles seront financées par les bénéficiaires.

Tableau 5.3 : Evolution des charges récurrentes (milliers d’UC)

Sources de financement 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Total


FAD 34 160 144 122 98 62 620
Gouvernement 175 220 225 235 235 250 1.340
Bénéficiaires 0 30 70 80 80 80 340
Total 209 410 439 437 413 392 2.300

6.2 Durabilité du projet

6.2.1 La durabilité des actions du projet est garantie par le principe de l’appropriation des
réalisations du projet par les bénéficiaires et la responsabilisation des organisations des producteurs,
des associations villageoises de gestion des infrastructures rurales, les groupements de promotion
féminine et l’implication des opérateurs privés. Ces activités seront soutenues par la sensibilisation,
l’animation et la formation prévues par le projet.

6.2.2 La décentralisation et le désengagement de l’Etat au profit du secteur privé et des organisations


paysannes incitent les producteurs à se structurer afin de mieux s’inscrire dans des échanges qui
nécessitent une bonne appréhension des mécanismes de marché. Grâce à la contribution des
communautés villageoises et à la commercialisation des produits, le projet pourra pallier les problèmes
de gestion et de maintenance des investissements communautaires généralement rencontrés en milieu
rural. Le système de CVECA mis en place, va se perpétuer et satisfaire aux initiatives économiques
des opérateurs de la zone de « Grassfield ».

6.2.3 L’entretien des infrastructures communautaires financées par le FDL sera assuré par les
bénéficiaires, les communes et l’Etat. L’entretien courant des pistes sera assuré par les bénéficiaires
tandis que l’entretien périodique sera réalisé par l’Etat en rapport avec les communes, conformément à
la stratégie de réhabilitation et d’entretien des routes rurales. L’entretien et la gestion des points d’eau
seront pris en charge par les populations bénéficiaires. A cet effet, des comités de gestion villageois,
qui veilleront à une représentation équilibrée de femmes, seront constitués et formés dans le cadre du
projet. Ces comités représentent les usagers et ont notamment pour rôle de fixer un système de
tarification adéquat, de collecter les redevances, de veiller à l’entretien et à l’hygiène des ouvrages.
L’entretien des marchés à bétail et des points de vente sera assuré par les communes à partir des taxes
et redevances prélevées.

6.3 Principaux risques et mesures d’atténuation

Les principaux risques du projet sont: (i) la survenance des mauvaises conditions
climatiques ; (ii) l’inefficacité des différents opérateurs ; et (iii) la propagation des maladies
endémiques et du VIH/SIDA. Les mesures envisagées pour la gestion des ressources naturelles et les
possibilités de développement des cultures adaptées aux conditions climatiques de la zone,
permettront de limiter les effets pouvant découler de mauvaises conditions climatiques. Le
renforcement des capacités des différents opérateurs envisagés contribuera à améliorer leur efficacité
et leur efficience. Le programme IEC sous-tendu par de vastes campagnes de sensibilisation, à travers
les médias et, en particulier, la radio rurale, acquise par le projet, permettra une conscientisation des
populations et une large utilisation des moyens de préservation et de lutte contre les maladies
endémiques et le VIH/SIDA.
29

7. AVANTAGES DU PROJET

7.1 Analyse financière

7.1.1 L’analyse financière porte sur les 4 modèles d’exploitation dont les caractéristiques principales
sont présentées en annexe 5 du document de travail. Le modèle 1, à dominante maïs et haricot sur une
superficie de 0,75 ha, couvre 50% des exploitations ; le modèle 2, à dominante maïs et tubercules
(pomme de terre et igname) sur une superficie de 1,5 ha, couvre 30% des exploitations ; le modèle 3, à
dominante maïs, riz, et banane plantain sur une superficie de 2,5 ha, couvre 15% des exploitations ; et
le modèle 4, basé sur le riz sur une superficie de 2,5 ha, couvre 5% des exploitations. L’analyse de ces
modèles permet d’illustrer la productivité des différentes cultures et la diversité des situations
rencontrées dans la zone. Pour tous les modèles, les superficies cultivées sont améliorées par rapport à
la situation sans projet. Les pratiques culturales sont améliorées dans la situation avec projet par
l’utilisation accrue des paquets technologiques adaptés. Il est supposé que les producteurs utilisent la
main-d’œuvre familiale pour toutes les cultures.

7.1.2 L’analyse des résultats obtenus au niveau des différents modèles dans la situation avec le
projet permet de conclure que le revenu des exploitants a augmenté. L’augmentation, par rapport à la
situation sans projet, est de 154.975 FCFA (49%) pour le modèle 1, 162.775 FCFA (40%) pour le
modèle 2, 180.650 FCFA (45%) pour le modèle 3 et 91.000 FCFA (71%) pour modèle 4. Ces
revenus sont nettement suffisants si l’on considère le seuil de pauvreté qui s’établit à 63.000 FCFA.

7.2 Analyse économique

Pour évaluer la viabilité économique du projet, le taux de rentabilité économique a été calculé
sur la base des conditions prévalant au mois d’août 2002. Les coûts et avantages du projet ont été
évalués sur une période de 20 ans. Les avantages considérés comprennent les valeurs des productions
additionnelles des céréales et des légumineuses ayant bénéficié, en quantité significative, des apports
des semences améliorées (maïs, riz, arachide, niébé). Les charges comprennent les coûts
d’investissement, les coûts d’entretien et de fonctionnement de la structure, le coût de renouvellement
des équipements et les coûts variables additionnels des spéculations retenues. Les prix utilisés pour les
céréales (maïs, riz) sont les prix de substitution à l’importation ; pour les légumineuses, ce sont les
prix du marché qui ont été retenus. Le projet contribuera, en période de croisière, à l'augmentation de
la production entraînant un accroissement substantiel des revenus. Les revenus additionnels totaux qui
en résulteront, au niveau de la seule production agricole, sont d'environ 2,9 milliards de FCFA en période
de croisière en l'an 2008. En terme d’emplois, le projet contribuera à la création de 29.300 emplois
permanents et temporaires, équivalent à une masse salariale annuelle de 5,1 milliards de FCFA. Le TRE
est estimé à 22,4 %, ce qui est jugé satisfaisant (voir annexe 4 du présent rapport).

7.3 Analyse de l’impact des aspects inter-sectoriels

7.3.1 Au niveau du genre, les femmes seront associées à la mise en œuvre du projet à tous les
niveaux (production, encadrement, animation, cellule d’exécution du projet). Elles prendront part à
l’alphabétisation, la post-alphabétisation, la formation technique, la formation en gestion des
exploitations et en gestion des terroirs. Elles pourront tirer profit de CVECA qui leur permettront de
financer les activités rémunératrices et d’accroître les revenus de la famille, mais aussi, de générer des
investissements favorables à une meilleure intégration dans l’économie de marché.

7.3.2 Le projet contribuera à l’allégement de la pauvreté des populations de la zone de


« Grassfield ». En effet, l’intensification de la production entraînera l’accroissement des revenus des
producteurs et l’amélioration de leur pouvoir d’achat. Le modèle d’exploitation le plus répandu dans la
30

zone permettra une augmentation des revenus de 49%. Le projet contribuera également à la création
d’emplois en amont et en aval et à l'amélioration de l'état sanitaire et nutritionnel des populations.

7.3.3 Le projet permettra de sensibiliser les bénéficiaires à la protection de l’environnement. Les


efforts consentis dans les domaines de l’information, la vulgarisation et la recherche, encourageront
une large adoption de techniques agricoles favorables à l’environnement et à la biodiversité. En outre,
le projet favorisera la protection des zones sensibles à la dégradation (sources, flancs des montagnes..),
ainsi que la conservation des sols et la lutte contre l’érosion. L’implication des bénéficiaires à la prise
de décision au niveau des comités, groupements et autres collectivités dans le processus de
développement de leurs terroirs, favorisera une bonne gouvernance locale. L’augmentation de la
production contribuera à une substitution des produits importés, ce qui entraînera une amélioration de
la balance commerciale du pays. Les activités génératrices de revenus entreprises par les femmes et les
jeunes auparavant désœuvrés participeront de la croissance économique. L’augmentation de la
production entraînera un accroissement des flux commerciaux avec les pays limitrophes, ce qui
favorisera l’intégration régionale. Enfin, l’implication de plusieurs opérateurs économiques en amont
et en aval du projet (fournisseurs des facteurs de production, agences d’exécution, commerçants et
transformateurs des produits du projet), favorisera la promotion du secteur privé, ce qui engendrera
une distribution de revenus additionnels par le projet.

7.4 Analyse de sensibilité

7.4.1 L’analyse de sensibilité a été effectuée à partir d’un certain nombre d’hypothèses : (i)
l’augmentation des coûts du projet, due à l’augmentation des coûts des infrastructures, des équipements et
des activités du projet; (ii) la réduction des bénéfices additionnels du projet due, soit à la baisse des
rendements considérés, soit à celle des prix des produits ; (iii) la survenance des deux hypothèses ainsi
évoquées, c’est-à-dire la réduction des bénéfices et l’augmentation des coûts ; et (iv) l’augmentation des
charges d'entretien/fonctionnement de la structure et des charges additionnelles des spéculations
importantes retenues.

7.4.2 Le taux de rentabilité économique s’établit à 22,4%. Des tests de sensibilité effectués, il ressort les
résultats suivants: (i) augmentation des coûts du projet de 10% : TRE = 19,4 % ; (ii) baisse de rendements
entraînant une réduction des 10% : TRE = 15,3 % ; (iii) augmentation des coûts et réduction des bénéfices
de 10 % : TRE = 12,3 % ; et (iv) augmentation des charges d'entretien et de fonctionnement bénéfices de
10 % : TRE =16,7 %. Ces tests de sensibilité permettent de conclure que le projet reste viable malgré
l’augmentation des charges. Il est, cependant, très sensible à la baisse des recettes.

8. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

8.1 Conclusions

Le projet permettra, d’une part, d’augmenter la production vivrière, et d’autre part, de


renforcer la capacité de gestion des communautés villageoises, des organisations professionnelles
agricoles (OPA) et des producteurs. Ceci entraînera un accroissement substantiel de la production
agricole : 3.953 T pour le riz ; 67.649 T pour le maïs ; 90.285 T pour l’igname ; 55.032 T pour le
manioc, 16.279 T pour la Banane Plantain ; 6.853 T pour l’arachide ; 65.162 T pour la pomme de
terre ; 36.223T pour le haricot et 8.996 T pour la patate douce. L’exécution du projet contribuera
également à la création de 29.300 emplois permanents et temporaires, équivalent à une masse salariale
annuelle de 5,1 milliards de FCFA, ce qui limitera l’exode rural des jeunes vers les centres urbains,
favorisera l’émergence des femmes et leur intégration dans les circuits économiques. Il se présente
aussi comme un cadre cohérent dont les activités visent, d’une part, le développement local favorisant
la bonne gouvernance et d’autre part la préservation et l’exploitation rationnelle des ressources
naturelles. Tel qu’il est conçu, le projet est techniquement réalisable, et est considéré comme viable du
31

point de vue financier, économique, social et environnemental. Le taux de rentabilité économique


s’établit à 22,4 %.

8.2 Recommandations et conditions d’approbation du prêt

8.2.1 Eu égard aux considérations mentionnées ci-dessus, il est recommandé d’accorder à la


République du Cameroun un prêt ne dépassant pas 15,00 millions d’UC sur les ressources du FAD.
L’octroi de ce prêt sera subordonné aux conditions suivantes :

A. Conditions préalables à la mise en vigueur prêt

8.2.2 L’entrée en vigueur de l’accord de prêt sera subordonnée à la réalisation, par le Gouvernement
camerounais, des dispositions prévues à la section 5.01 des Conditions Générales applicables aux
accords de prêt et de garantie du FAD.

B. Conditions préalables au premier décaissement :

8.2.3 Le Fonds ne procèdera au premier décaissement des ressources du prêt que si l’emprunteur,
outre l’entrée en vigueur du présent accord, a réalisé à la satisfaction du Fonds, les conditions ci-
après :

i) s’engager à soumettre au FAD, pour approbation préalable, les projets de convention à


conclure avec l’IRAD pour la production de semences, des reproducteurs d’élite du petit
élevage, la réalisation des activités de recherche- développement, et les ONG pour la
sensibilisation, la formation du monde rural, le processus de planification et de programmation
à la base (cf paragraphes 4.5.4 et 5.2.2) ;

ii) s’engager à soumettre au FAD, le manuel de procédures, définissant les critères d'éligibilité
relatifs à l'utilisation du fonds de développement local (cf paragraphe 5.2.7) ;

iii) fournir au FAD la preuve de la création de la cellule de gestion du projet et de la nomination


du coordonnateur, ainsi que du personnel composé d’un agronome ; d’un comptable ; d’un
ingénieur de génie rural ; d’un socioéconomiste responsable des problèmes de genre ; d’un
responsable du suivi-évaluation ; d’un responsable du développement communautaire et d’un
environnementaliste, dont les CV auront été préalablement jugés acceptables par le Fonds (cf
paragraphes 4.5.16 et 5.1.2);

iv) fournir au FAD la preuve de la création du comité de pilotage du projet et de la nomination de


ses membres, composé du Gouverneur de la province du Nord-Ouest, qui en assurera la
présidence, des délégués provinciaux du MINAGRI, du MINEPAT, du MINTP, du Directeur
général MIDENO ainsi que de deux représentants de la société civile, quatre représentants des
associations des bénéficiaires dont au moins deux femmes et deux représentants des ONG. (cf
paragraphe 5.2.5);

v) fournir au FAD la preuve de l'ouverture d’un compte spécial à la CAA destiné à recevoir les
ressources du prêt, et de trois comptes auprès de banques commerciales agrées, destinés au
fonds de développement local, au fonds de roulement et à la contrepartie du Gouvernement (cf
paragraphes 5.2.7 et 5.5.1 à 5.5.4).
32

C. Autres conditions :

8.2.4 L'emprunteur devra, en outre :

i) soumettre au FAD, au plus tard, le 31 décembre 2004, les projets de convention à conclure
avec l’IRAD pour la production de semences, des reproducteurs d’élite du petit élevage, la
réalisation des activités de recherche-développement, et les ONG pour la sensibilisation, la
formation du monde rural, le processus de planification et de programmation à la base. (cf
paragraphes 4.5.4 et 5.2.2) ;

ii) fournir au FAD, au plus tard, le 31 décembre 2004, le manuel de procédures, définissant les
critères d'éligibilité relatifs à l'utilisation du fonds de développement local (cf paragraphe
5.2.7).
ANNEXE 1
PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL PARTICIPATIF ET DECENTRALISE DE
« GRASSFIELD »
ZONE DU PROJET

0 50 100Miles
0 50 100 Kilometers Kousseri

CHAD
Project Area Maroua

Yagoua
Kaélé

Garoua

NORD
NIGERIA

Ngaoundéré

NORD-OUEST Tibati
Wum
Bamenda CENTRAL AFRICAN
Mamfé OUEST REPUBLIC
ST
UE Bafoussam
D-O
SU Bafang CENTER SUD
Bélabo
Nkongsomba Bafia
Nanga-
Kumba Eboko Bertoua
Ntui
LITTORAL Batouri
Buea
Douala
Victoria
YAOUNDE
Edéa
Mbalmayo EST

Kribi Ebolowa Sangmélima

EQUATORIAL GABON CONGO


GUINEA

Cette carte a été fournie par la Banque africaine de développement à l’usage exclusif des destinataires du présent rapport
auquel elle est annexée. Les noms et frontières qui y figurent n’impliquent pas de la part de la Banque, ni de ses membres,
un jugement quelconque sur le statut juridique d’un territoire ni l’approbation ou l’acceptation de ces frontières.
ANNEXE 2
PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL PARTICIPATIF ET DECENTRALISE DE « GRASSFIELD »
ORGANIGRAMME DU PROJET

M IN A G R I

C o m it e d e p il o ta g e (M I N A G R I ,
M I N E P A T , M I D E N O , B é n é fic ia ir e s , s o c ié t é c iv ile )

C o o r d in a tio n S u iv i-é v a lu a tio n


(M I D E N O )

S e r v ic e s t e c h n iq u e s S e r v ic e s a d m in is tr a tifs e t fin a n c ie r s

O r g a n ism e s O r g a n ism e s O r g a n ism e s O r g a n ism e s


s p é c i a lis e s s p é c ia lis e s s p é c i a lis e s s p é c ia lis e s
ANNEXE 3

PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL PARTICIPATIF ET DECENTRALISE DE « GRASSFIELD »


LISTE PROVISOIRE DES BIENS ET SERVICES
(en million d'UC)

FAD
M.L Devises Total
Catégories
I. Investissement
1. Travaux 1.61 3.68 5.29
2. Fonds de développement local 0.57 2.78 3.35
3. Biens 0.05 0.45 0.50
4. Formation et sensibilisation 0.86 0.36 1.22
5. Etudes/Consultants 0.38 1.13 1.51
6. Assistance technique 0.00 0.71 0.71
II. Charges récurrentes
7. Personnel 0.05 0.00 0.05
8. Frais de fonctionnement 0.10 0.45 0.55
Coût de base du projet 3.62 9.56 13.18
Imprévus Physiques 0.19 0.62 0.81
Provision pour hausse des prix 0.36 0.65 1.01
Coût total du projet 4.17 10.83 15.00
ANNEXE 4
PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL PARTICIPATIF ET DECE NTRALISE DE « GRASSFIELD »
RESUME DE L’ANALYSE ECONOMIQUE

Années Investissement Dépenses d'exploitation Charges récurrentes Recettes additionnelles Recettes additionnelles
nettes
1 281.00 0 -281
2 4,032.00 1,273 2,010 -3,295
3 5,210.00 2,546 4,019 -3,736
4 3,035.00 3,818 6,029 -824
5 908.00 5,091 8,039 2,039
6 346 5,091 79.60 8,151 2,634
7 0 5,091 79.60 8,151 2,980
8 0 5,091 79.60 8,151 2,980
9 0 5,091 79.60 8,151 2,980
10 0 5,091 79.60 8,151 2,980
11 0 5,091 79.60 8,151 2,980
12 0 5,091 79.60 8,151 2,980
13 0 5,091 79.60 8,151 2,980
14 0 5,091 79.60 8,151 2,980
15 0 5,091 79.60 8,151 2,980
16 5,091 79.60 8,151 2,980
17 5,091 79.60 8,151 2,980
18 5,091 79.60 8,151 2,980
19 5,091 79.60 8,151 2,980
20 5,091 79.60 8,151 2,980

TRE 22.4%
ANNEXE 5
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OPERATIONS DU GROUPE DE LA BANQUE AU CAMEROUN AU 31 DECEMBRE 2002
Millions d’UC

SOURCE DATE DATE DATE DATE LIMITE MONTANT DECAISSEMENT


SECTEUR/PROJET/ETUDE FINANC. APPROBATION SIGNATURE ENTREE EN DERNIER PRET/DON SOLDE SITUATION
VIGUEUR DECAISSEMENT APPROUVE Montant En % BRUT

AGRICULTURE
1 Complexe forestier de DENG DENG BAD 14/10/75 30/10/75 01/07/79 30/06/94 3,25 3,25 100,00 0,00 Achevé
2 Stations avicoles Douala et Yaoundé BAD 19/12/80 28/01/81 03/06/82 31/12/95 5,40 5,40 100,00 0,00 Achevé
3. Dévelop. Rural intégré en Haute SANAGA BAD 24/08/82 26/10/82 14/12/83 31/12/95 10,00 9,22 92,20 0,78 Achevé, solde annulé
FAD 26/08/82 08/04/83 03/08/84 31/12/95 7,37 7,09 96,20 0,28 Achevé, solde annulé
4. Etude de factibilité projet SODEBLE FAD 22/08/84 13/06/85 - - 0,83 0,00 0,00 0,83 Annulé
5. Dévelop. Rural intégré province Sud-ouest BAD 22/09/86 02/02/87 16/06/88 31/12/00 17,95 8,36 46,57 9,59 Achevé, solde annulé
FAD 22/09/86 02/02/87 10/05/88 31/03/2002 15,00 3,72 24,8 11,28 Achevé
6. Etude dévelop. Pêche et Elevage Sud-ouest FAD 24/03/87 18/08/88 25/01/90 01/06/95 0,45 0,36 79,41 0,09 Achevé, solde annulé
7. Dévelop. Rural intégré Province Nord-Ouest BAD 19/12/89 27/12/90 10/07/91 31/12/2001 4,55 4,44 97,69 0,11 En cours d’achèvement
FAD 19/12/89 27/12/90 21/06/91 30/06/2002 9,21 8,585 93,22 0,62 En cours d’achèvement
8. Développement des PME agricoles BAD 14/12/92 21/10/94 18/08/95 30/06/2001 12,00 4,91 40,92 7,09 Achevé, solde annulé
9. Projet d'appui au programme national de
recherche agricole FAD 15/07/98 08/12/98 12/08/99 31/12/05 7,00 1,04 14,84 5,96 En cours de démarrage
10. Projet de développement d'élevage et pêche FAD 16/12/98 05/02/99 25/03/00 31/12/05 4,59 0,815 17,7 3,78 En cours
11. Projet d'appui à l'agro-foresterie et à la
foresterie rurale. FAD 10/02/99 05/03/99 20/10/99 31/12/06 4,13 0,63 15,29 3,50 En cours
FAT 10/02/99 05/03/99 20/10/99 31/12/06 0,78 0,00 0,00 0,78 En cours
12. Programme spécial sécurité alimentaire FAD 19/06/00 04/09/00 21/01/02 31/12/04 0,76 0,759 99,89 0,00 En cours
13. Programme d’amélioration de revenu familial FAD 28/06/01 16/11/01 14/03/02 31/12/07 14,00 0,00 0,00 14,00 Mise en vigueur

SOUS-TOTAL 117,27 58,58 49,95 58,69


TRANSPORT
Construction nouvel aérogare de Douala BAD 22/12/72 09/06/73 01/06/74 31/12/75 3,00 3,00 100,00 0,00 Achevé
BAD 24/06/75 14/08/75 01/06/79 30/06/76 1,11 1,11 100,00 0,00 Achevé
BAD 31/03/76 03/05/76 30/07/77 30/06/76 0,65 0,65 100,00 0,00 Achevé
Extension du port de Douala BAD 21/12/76 13/01/77 11/01/77 31/03/82 5,00 5,00 100,00 0,00 Achevé
BAD 18/08/77 10/12/77 11/01/77 31/03/82 5,00 5,00 100,00 0,00 Achevé
Etude route BAMENDA-MANFE-EKOK BAD 25/09/79 23/01/80 30/09/82 30/06/94 0,95 0,65 68,65 0,30 Achevé, solde annulé
Route DOUALA-YAOUNDE BAD 28/10/80 28/01/81 13/12/82 31/12/82 10,00 10,00 100,00 0,00 Achevé
Constr. Nouvelle gare voyageur DOUALA BAD 08/06/82 26/10/82 30/03/84 30/06/94 11,33 9,70 85,61 1,63 Achevé, solde annulé
Realign. Chemin de fer DOUALA-YAOUNDE BAD 22/02/83 08/04/83 07/06/84 31/12/89 22,80 22,80 100,00 0,00 Achevé
Etude Route YAOUNDE-KRIBI
Projet Route EBOLOWA-MBALMAYO FAD 22/02/83 13/06/89 26/03/87 31/12/94 1,64 0,00 0,00 1,64 Non exécutée montant
Projet route BAFOUSSAM-FOUMBAN BAD 12/03/85 02/02/87 23/09/88 30/06/94 47,15 47,07 99,82 0,08 réaffecté
Programme routier. BAD 22/09/86 20/11/89 06/08/90 30/06/96 18,22 10,08 55,32 8,14 Achevé, solde réaffecté
BAD 17/06/91 25/09/91 11/02/93 31/12/2001 95,00 53,39 56,2 9,61 Achevé, solde réaffecté
Projet de route Ambam-Eking FAD 17/06/91 18/11/91 11/02/93 31/12/2001 0,51 0,48 94,00 0,03 Arrêté(32 millions d’UC ont
Projet d’aménagement routier FAD 14/12/00 02/02/01 09/08/01 31/12/2004 8,9 0,00 0,00 8,9 été annulés)
FAD 29/03/01 29/05/01 10/12/01 31/12/2006 15 0,00 0,00 15 Achevé, solde annulé
En cours de démarrage
En cours de démarrage
SOUS-TOTAL 246,26 168,93 68,60 45,33
ANNEXE 5
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SOURCE DATE DATE DATE DATE LIMITE MONTANT DECAISSEMENT
SECTEUR/PROJET/ETUDE FINANC. APPROBATION SIGNATURE ENTREE EN DERNIER PRET/DON SOLDE SITUATION
VIGUEUR DECAISSEMENT APPROUVE Montant En % BRUT

EQUIPEMENTS COLLECTIFS

1 Assainissement Vallée Gare Yaoundé FAD 30/10/81 26/11/81 31/10/83 30/06/84 6,65 0,66 9,62 6,25 Arrêté, solde
Barrage de la MAPE BAD 28/08/85 10/12/85 26/06/86 30/06/94 10,62 9,88 93,03 0,74 réaffecté
Etude de l'assainissement de YAOUNDE FAD 18/06/86 18/08/88 30/05/90 31/12/98 2,02 1,00 49,5 1,02 Achevé, reliquat
Evacuation Eaux pluviales de DOUALA. BAD 14/12/92 21/10/94 12/09/95 30/.06/01 32,33 0,00 0,00 32,33 annulé
Etude AEPA 16 centres secondaires FAT 10/12/97 13/02/98 - 31/12/01 0,76 0,00 0,00 0,76 Achevé, solde annulé
6 Plan directeur d'électrification rurale FAT 10/12/97 13/02/98 17/06/99 31/12/01 0,821 0,42 50,65 0,405 Annulé
En voie de démarrage
SOUS-TOTAL 53,201 11,96 22,48 41,505 Achevé, utilisation de
reliquat en cours

INDUSTRIE

Ligne de crédit BCD BAD 23/01/79 22/02/79 30/06/81 30/12/94 5,00 1,80 36,00 3,20 Arrêté et solde annulé
2 Projet Pêche crevettes à Douala. BAD 16/09/93 20/09/93 25/10/93 31/12/95 2,46 2,46 100,00 0,00 Achevé

SOUS-TOTAL 7,46 4,26 57,10 3,20

SOCIAL

Ecole norm. Instit. Enseignement technique BAD 24/08/82 28/10/82 02/08/84 30/06/94 12,00 12,00 100,00 0,00 Annulé
Equipement 6 formations sanitaires FAD 14/12/88 20/11/89 10/01/91 31/12/94 6,75 6,73 99,70 0,02 Arrêté, solde
Etude de pré-investissement Santé FAD 23/08/89 20/01/90 14/08/91 31/12/97 1,33 1,06 79,70 0,27 réaffecté
Dimensions sociales de l'ajustement BAD 19/11/90 27/12/90 08/07/91 31/12/97 9,44 5,38 57,00 4,06 Achevé, solde annulé
FAD 19/11/90 27/12/90 27/12/91 31/12/97 2,92 2,66 91,09 0,26 Achevé, solde annulé
Projet de réduction de la pauvreté. FAD 04/12/97 13/12/98 11/10/99 31/12/04 14,1 1,57 11,16 12,53 Achevé, solde annulé
FAT 04/12/97 13/12/98 11/10/99 31/12/04 0,70 0,00 0,00 0,70 En cours
Projet Education II FAD 14/07/99 11/02/00 26/12/00 31/12/04 7,50 0,4 5,10 7,12 En cours
Projet Santé I FAD 07/06/00 04/09/00 19/09/01 31/12/05 8,05 0,038 0,48 8,01 En cours
En cours
SOUS-TOTAL 62,79 29,84 47,52 32,97

MULTI-SECTEUR

Programme d'ajustement structurel BAD 23/08/89 20/11/89 30/01/90 30/06/94 100,00 100,00 100,00 0,00 Achevé
Programme d'ajustement structurel II FAD 04/12/97 13/02/98 30/04/98 31/12/00 13,02 13,020 100,00 0,00 Achevé
Mécanisme de financement supplémentaire I FAD 12/11/98 08/12/98 29/01/99 31/12/99 9,87 9,87 100,00 0,00 Achevé
Mécanisme de financement supplémentaire II FAD 05/02/99 05/03/99 29/06/99 05/02/00 9,54 9,54 100,00 0,00 Achevé
Mécanisme de financement supplémentaire III FAD 19/06/00 04/09/00 - 04/09/01 8,75 8,75 100,00 0,00 Achevé
PAS III FAD 04/04/01 29/05/01 24/01/02 01/08/03 20,50 0,00 0,00 20,50 En cours
Appui au programme national de gouvernance FAT 25/10/01 15/02/02 - 31/12/06 3,18 0,00 0,00 3,18 Mise en vigueur en
cours
SOUS-TOTAL 164,86 141,18 85,64 23,68
TOTAL 651,841 414,75 63,63 205,375
ANNEXE 6
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PROJET DE DEVELOPPEMENT RURAL PARTICIPATIF ET DECENTRALISE DE
« GRASSFIELD »
RESUME DU PLAN DE GESTION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE

1. DESCRIPTION SUCCINCTE DU PROJET

Le projet proposé sera exécuté sur une période de six ans et devrait servir directement 215.000
ménages ruraux, soit environ 1,62 million de personnes vivant en milieu rural dans la province du
Nord-Ouest. La plupart des activités envisagées dans le cadre de ce projet sont liées au : (i)
développement agricole, comprenant les activités ayant trait à la production végétale, la production
animale et la gestion des ressources naturelles ; et à (ii) l’appui aux infrastructures
rurales/communautaires, comprenant les activités ayant trait aux infrastructures hydrauliques et de
transport en milieu rural.

2. PRINCIPALES INCIDENCES SOCIALES ET ENVIRONMENTALES

Le principal impact social découlant de ce projet a trait à l’amélioration de la productivité


agricole par l’adoption d’un meilleur matériel de plantation et de pratiques culturales modernes. Le
projet contribuera à accroître les possibilités d’une participation active des agriculteurs/trices par
l’adoption de pratiques culturales intégrées. La réhabilitation/construction de pistes rurales rendra plus
facile et rapide le transport des marchandises vers les marchés les plus proches. Les principales
incidences défavorables comprennent l’érosion du sol, le défrichement, l’abattage des arbres et la
pollution du milieu en raison des diverses activités anthropogéniques.

3. PROGRAMME D’AMELIORATION ET D’ATTENUATION

Les incidences potentielles du projet sur l’environnement comprennent l’érosion des sols et
l’abattage des arbres. La déforestation aux fins de construction d’infrastructures va être compensée par
la plantation d’arbres. Cette activité va aussi empêcher l’érosion des sols. La conception d’un système
de drainage approprié dans la zone du projet peut empêcher la pollution de l’eau due aux différentes
activités anthropogéniques et au lessivage des terres cultivées. L’aspersion par l’eau et la mise en
place d’ouvrages antibruit autour du site de construction vont atténuer la poussière et le bruit générés
par les travaux de construction. Les sites de construction sont situés loin des habitations humaines et
les travaux de construction seront réalisés dans la journée pour causer moins de désagréments à la
population locale. la lutte intégrée contre les fléaux en agriculture sera promue. Les programmes de
sensibilisation et de formation seront également encouragés au sein de la population rurale pour
protéger l’environnement et pour une utilisation rationnelle des ressources naturelles.

4. PROGRAMME DE SUIVI ET INITIATIVES COMPLEMENTAIRES

La cellule d’exécution du projet sera chargée du suivi environnemental et de la gestion du projet


par la mise en œuvre adéquate du plan de gestion environnementale et sociale (ESMP).
L’environnementaliste du projet, ainsi que la délégation provinciale des forêts et de l’environnement
participeront au suivi régulier des paramètres environnementaux au site du projet. Les fonctionnaires
du département de l’environnement et des forêts, au niveau de la division, contrôleront l’état et la
qualité de l’environnement une fois tous les deux mois.
ANNEXE 6
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5. DISPOSITIONS INSTITUTIONNELLES ET BESOINS EN MATIERE DE RENFORCEMENT


DES CAPACITES

Les principales institutions, qui seront concernées, sont le ministère de l’Agriculture, le ministère
de l’Environnement et des Forêts, le ministère des Mines, des Ressources hydrauliques et de l’Energie
et North West Development Authority. Les fonctionnaires au niveau des provinces et divisions
participeront aussi aux différentes phases d’exécution du projet. Les ONG joueront un rôle important
dans les programmes de formation et les campagnes de sensibilisation. La population rurale
bénéficiera de programmes de sensibilisation sur l’utilisation rationnelle des ressources naturelles.

6. CONSULTATIONS PUBLIQUES ET OBLIGATIONS D’INFORMATION

Le projet va fonctionner selon une approche participative, grâce à laquelle toutes les activités
seront réalisées en étroite collaboration avec les communautés locales pour accroître leur sentiment
d’appropriation des nouvelles techniques à initier. La cellule d’exécution du projet conduira des
consultations publiques lors du lancement du projet et les suggestions faites par la population seront
communiquées aux départements respectifs.

7. COUTS ESTIMATIFS

Le coût de mise en œuvre des mesures d’atténuation sera de 70.000 UC environ. Ce montant
servira à aménager la couverture végétale, les plantations compensatoires d’arbres, la pose de
panneaux indicateurs, les travaux Conservation des eaux et du sol (CES), la conduite de campagnes de
sensibilisation, le programme de formation et le suivi des activités.

8. CALENDRIER D’EXECUTION ET RAPPORTS

Les mesures telles que la mise en place des ouvrages antibruit et la couverture végétale autour du
site de construction seront mises en œuvre durant la phase de construction. Le suivi des paramètres
liés à l’environnement se fera pendant toute la durée du projet. Durant toute cette période, la cellule
d’exécution s’assurera de la réalisation des activités suivantes :

 Mise en œuvre des mesures d’atténuation et de contrôle de l’environnement ;


 Rapports périodiques sur les activités du projet liées au suivi et au contrôle de l’environnement ;
 Activités permanentes de contrôle et de suivi de l’environnement sur les sites du projet.
-

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