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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

PROJET D’ETUDES ET DE PREPARATION D’UN PROGRAMME


D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT EN
MILIEU RURAL

PAYS : CAMEROUN

RAPPORT D’EVALUATION

Chef d’équipe E. BOUNTSEBE, Ingénieur Eau et Assainissement RDGC.2 6827


P. HORUGAVYE, Environment and Social
RDGC.2
Coordinator
J. BISSAKONOU, Spécialiste en Développement
RDGC.2 6807
Social
C.L. DJEUFO, Chargée des acquisitions SNFI.1 6809
N. THIOYE-DIALLO, Coordonnatrice régionale de
Equipe du SNFI.2 6833
la Gestion financière
Projet M. KEI-BOGUINARD, Conseillère juridique
PGCL.1 2418
principale
A.EBY, Chargé des décaissements FIFC.3 2553
G.P. MAGA, Ingénieur Eau et Assainissement Consultant
Chef de Division pi. A.EYEGHE RDGC.2 2253
Directeur sectoriel G. GICHURI AHWS.2 4015
Directeur Général O. DORE RDGC 4902
Directeur général adjoint R.KANE DRGC 4440

Z. N’ZOMBIE RDGW.2 6102


Révision par J.C. MORISSI RDGC.2 7180
les pairs B. ZALI ZALI RDGC.2 6340
M. NDIAYE RDGW.2 2695
FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

PROJET D’ETUDES ET DE PREPARATION D’UN


EAU
POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL
Publication autorisée

D’APPROVISIONNEMENT EN
PROJET D’ETUDES ET DE PREPARATION D’UN PROGRAMME
D’APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE ET D’ASSAINISSEMENT EN
MILIEU RURAL

PAYS : CAMEROUN RAPPORT D’EVALUATION

RAPPORT D’EVALUATION
PAYS : CAMEROUN
PROGRAMME
Publication autorisée

AHWS/RDGC

Juillet 2018
TABLE DES MATIÈRES

Equivalences monétaires, Année fiscale, Poids et mesures, Sigles et abréviations, Fiche de


projet, Résumé du projet, Cadre logique axé sur les résultats, Calendrier d’exécution du
projet i à vii

I. ORIENTATION STRATEGIQUE ET JUSTIFICATION 1


1.1 Liens entre le projet, la stratégie et les objectifs du pays 1
1.2 Justification de l’intervention de la Banque 2
1.3 Coordination de l’aide 2

II. DESCRIPTION DU PROJET D'ETUDES 3


2.1 Les études envisagées 4
2.2 Composantes du projet 7
2.3 Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées 8
2.4 Type d’Etude 8
2.5 Coût du projet et dispositifs de financement 9
2.6 Zone d’influence du projet 9
2.7 Approche participative pour l’identification, la conception et la mise en œuvre de l’étude 9
2.8 Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque et des leçons tirées dans la
conception du projet 10
2.9 Principaux indicateurs de performance 10

III. FAISABILITE DU PROJET 10


3.1 Performances financière et économique 10
3.2 Impact environnemental et social et sur le genre 10

IV. EXECUTION 12
4.1 Dispositions en matière d’exécution 12
4.2 Modalité de passation des marchés 12
4.3 Modalités liées à la gestion financière et décaissements 15
4.4 Gouvernance 16
4.5 Durabilité 17
4.6 Gestion des risques 17
4.7 Développement des connaissances 18

V. CADRE JURIDIQUE 18
5.1 Instrument légal 18
5.2 Conditions associées à l’intervention de la Banque 18
5.3 Conformité avec les politiques de la Banque 19

VI. RECOMMANDATION 19

Appendice I : Indicateurs socio-économiques comparatifs du Cameroun I


Appendice II : Tableau du portefeuille de la BAD au Cameroun III
Equivalences monétaires
(Octobre 2017)

1 UC = 1,413 Dollar EU
1 UC = 1,195 Euros
1 UC = 785,250 FCFA

Année fiscale
Du 1er janvier au 31 décembre

Poids et mesures
1 tonne métrique = 2204 livres
1 kilogramme (kg ) = 2,200 pounds (lbs)
1 mètre (m) = 3,28 pieds
1 millimètre (mm) = 0,03937 pouce
1 kilomètre (Km) = 0,62 mile
1 hectare (ha) = 2,471 ares
Km² = kilomètre carré
m3 = mètre cube
m² = mètre carré
ml = mètre linéaire
Mm3 = Millions de mètre cube
m3/h = mètre cube par heure
l/s = litre par seconde
l/j/hab = litre par jour par habitant

i
SIGLES ET ABREVIATIONS

ACTFCN Réseau et Centre Africain de Technologie Climatique et de Finance


APD Avant-projet détaillé
APS Avant-projet sommaire
AEPA Approvisionnement en Eau Potable et Assainissement
BAD Banque Africaine de Développement
C2D Contrat de Désendettement et de Développement
CAMWATER Cameroon Water Utilities Corporation
COCM Country Office Cameroon
DSCE Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi
DSP Document de Stratégie Pays
FAD Fonds Africain de Développement
FEICOM Fonds Spécial d'Equipement et d'Intervention Intercommunale
FEDAL Fin de la défécation à l’air libre
HIMO Haute intensité de Main d'Œuvre
KFW Kreditanstalt für Wiederaufbau
MINEE Ministère de l'Eau et de l'Energie
ODD Objectifs du Développement Durable
OHADA Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires
PADY Projet d'Assainissement de la ville de Yaoundé
PAEPA–MRU Projet d'Alimentation en Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural
PAEPA–MSU Projet d'Alimentation en Eau Potable et d’Assainissement en Milieu Semi Urbain
PCN Project Concept Note
PDHUPC Plan Directeur d’Hydraulique Urbaine et Périurbaine du Cameroun
PNDP Projet National de Développement Participatif
PTF Partenaires Technique et Financier
RWSSI Rural Water Supply and Sanitation Initiative
UC Unité de Compte
UCP Unité de Coordination du Projet
WASH Water, Sanitation and Hygiene (Eau, assainissement et hygiène)

ii
FICHE DE PROJET

Fiche du client
DONATAIRE/EMPRUNTEUR : Gouvernement du Cameroun
ORGANE D'EXECUTION : Ministère de l'Eau et de l’Energie (MINEE)
/Direction de la Mobilisation des Ressources en Eau

Plan de financement
Source Montant (millions Instrument
d’UC)
FAD 4,361 Prêt
ACTFCN 0,126 Don
Gouvernement 0,16 Contrepartie
COÛT TOTAL 4,647

Importantes informations financières FAD – Conditions de Prêt des pays mixtes

Monnaie du Prêt/Don Unité de Compte (UC)


Type d’intérêt 1%
Marge du taux d’intérêt Pas applicable
Commission de service 0,75% par an sur le montant du prêt décaissé non encore
remboursé
Commission d’engagement 0,5% sur le montant du prêt non décaissé 120 jours
après la signature de l’Accord de prêt
Autre frais Pas applicable
Echéance Jusqu’à 30 ans
Différé d’amortissement Jusqu’à 5 ans
TRF, VAN (senario de base) Sans objet
TRE, VAN (scénario de base) Sans objet

Durée – principales étapes (attendues)

Approbation de la note conceptuelle Octobre 2017


Approbation du projet Juillet 2018
Entrée en vigueur Septembre 2018
Dernier décaissement Décembre 2020
Achèvement Décembre 2020
Dernier remboursement 2050

iii
RESUME DU PROJET

Aperçu général du projet : Le présent projet a pour objet la réalisation d'études en vue de la
préparation d’un programme d’investissement visant la construction de 300 mini-réseaux
l'Alimentation en eau potable dans les zones rurales du Cameroun. Le but du projet est d’améliorer
l’efficacité des investissements consentis dans le sous-secteur eau potable et assainissement à travers
les activités d'études et de renforcement des capacités, et fournir des informations capitales pour la
gestion de l'hydraulique au Cameroun. Ce projet permettra aussi de mobiliser les fonds nécessaires
au financement des travaux de construction des mini-réseaux pour lesquels les études sont réalisées.
A terme, le programme issu des présentes études permettra de contribuer à l’amélioration du taux
d’accès à l’eau potable dans les localités retenues et la pérennité, la gestion, la régularité du service
de l’eau et le suivi-évaluation des ouvrages d’approvisionnement en eau existants et à construire en
milieu rural. La durée d’exécution du projet d’étude est de 30 mois pour un coût total estimatif de
4,647 millions d’UC y compris les activités liées au fonctionnement de l'unité de coordination. Le
projet est financé à 93,8% sur les ressources du FAD, à 2,7% à partir des ressources du Réseau et
Centre Africain de Technologie Climatique et de Finance (ACTFCN), et à 3,5% sur les fonds de
contrepartie du Gouvernement de la République du Cameroun.

Evaluation des besoins : Au Cameroun, une nette distinction est faite entre l'hydraulique urbaine et
périurbaine, et l'hydraulique rurale. Ces deux sous-composantes du sous-secteur de l’eau et de
l’assainissement ont un important besoin en financements. Si au niveau de l’hydraulique urbaine, on
note une organisation institutionnelle claire avec un partenariat public-privé (affermage), cela n’est
pas le cas pour la sous-composante hydraulique rurale. En effet, le milieu rural est confronté à
plusieurs contraintes dont les principales sont : (i) la multiplicité des intervenants et chevauchement
des rôles et des responsabilités avec une coordination insuffisante entre les différents intervenants ;
(ii) la multiplicité des marques de pompes à eau et indisponibilité des pièces de rechange, ce qui pose
un sérieux défi pour la maintenance, l’entretien et la continuité de service ; (iii) l’insuffisance des
ressources financières pour l’investissement ; (iv) la faiblesse dans la maîtrise d’ouvrage dévolue par
la loi aux entités territoriales déconcentrées (communes) ; et enfin (v) la faible capacité des structures
actuellement en charge de la gestion du sous-secteur secteur.

Le présent projet est une réponse du Gouvernement aux difficultés qui entravent le développement
du sous-composante hydraulique rurale. Il a pour finalité la préparation d’un vaste programme
d’investissement dans le sous-secteur et le souci d’améliorer la qualité à l’entrée. Les activités
prévues portent sur (i) la réalisation d’études techniques d’APD de 300 mini-systèmes d'AEP dans
les dix régions choisis parmi les 350 études d’APS qui seront réalisées ; (ii) la réalisation des études
de faisabilité sur l’utilisation de l’énergie solaire en AEP dans un contexte de changements
climatiques et dans l’environnement camerounais ; (iii) la réalisation de l’étude des ressources en eau
et la mise en place d’un système national d’information sur l’eau ; (iv) le renforcement des capacités
des acteurs de la chaine de réalisation des ouvrages d'alimentation en eau potable ; (v) la mise en
œuvre de l'assainissement total piloté par les communautés (ATPC) dans les six (06) régions non
concernées par la phase pilote ; (vi) mise en place d’un outil de gestion des ouvrages d’hydraulique
rurale, couplé à la réalisation d’un inventaire des ouvrages d’hydraulique et d’assainissement en
milieu rural.

iv
Bénéficiaires cibles : Le projet couvre l'ensemble du territoire camerounais. Les 350 localités
identifiées pour les études de ces mini-réseaux d’AEP ont été sélectionnées dans les dix (10) régions
du Cameroun. Ces localités représentent les villages et chefs-lieux d'arrondissement ayant moins de
5.000 habitants. En prenant une moyenne de 2.500 habitants par localité, la population couverte par
ces études pourrait atteindre plus de 900.000 habitants. A cette population, on devrait encore ajouter
la population des 200 localités ciblées (400 000 habitants) pour l'opérationnalisation de
l’assainissement total piloté par la communauté (ATPC) qui vise l’éradication de la pratique de la
défécation à l'air libre et la promotion des meilleures pratiques d’hygiène. De ce fait le programme
en cours de préparation vise plus d’un million trois cent mille (1,3 million) bénéficiaires. Par ailleurs,
les activités de renforcement des capacités des acteurs et d’inventaires des ouvrages permettront de
toucher tous les intervenants au sous-secteur.

Avantage comparatif et valeur ajoutée de la Banque : L’intervention de la Banque est justifiée


par le fait que le projet répond à la préoccupation majeure du Gouvernement en matière d’AEPA et
aux cinq priorités de la Banque (High 5), notamment « l’amélioration des conditions de vie des
populations ». Le nouveau projet s'inscrit dans la capitalisation des acquis des interventions récentes
(PAEPA MRU et PAEPA MSU) en vue d’assurer non seulement leur durabilité mais aussi leur
bonne gestion et leur appropriation par les bénéficiaires principaux que sont les collectivités locales.
Le projet est financé par un prêt FAD. En finançant les études de faisabilité, la Banque assurera une
meilleure qualité à l’entrée d’un futur programme qui serait financé sur les ressources du guichet
BAD. De même, il s’agit pour la Banque de capitaliser les leçons tirées de la mise en œuvre des
projets passés notamment les PAEPA-MRU et PAEPA-MSU pour lesquels il a été clairement montré
que (i) la qualité des études était déterminante pour la réussite d’un projet, et (ii) le raccordement des
réseaux d’eau aux réseaux électriques ruraux existants ne permettait pas d’assurer un accès régulier à
l’eau du fait des pannes fréquentes et prolongées des réseaux électriques. Aussi, faire recours aux
réseaux solaires ou gravitaires tel qu’envisagé pour l’opération future permet de limiter cette
difficulté.

Développement des connaissances : Le projet est principalement un projet d'études qui permettra, à
travers les activités d'études ou de renforcement des capacités, de fournir des informations capitales
pour la gestion de l'hydraulique rurale au Cameroun. Ainsi, l'étude sur l'évaluation des ressources en
eau permettra de développer des connaissances sur l’état des ressources en eau au Cameroun,
l’influence des changements climatiques sur ces ressources et le potentiel de leur renouvellement.
Cela permettra d’exploiter de façon optimale les sources d’eau captées pour les communes
concernées par le projet. Cet exercice permettra de mieux suivre les effets négatifs éventuels du
changement climatique sur le renouvellement des ressources en eau. Le renforcement des capacités
des acteurs de la chaîne de réalisation des ouvrages permettra aux intervenants dans la construction
des ouvrages d'AEPA de comprendre les raisons de la faible durée de vie des ouvrages d'AEP et les
précautions à prendre dans le futur pour assurer la durabilité des ouvrages.

v
Cadre logique axé sur les résultats
PROJET - Cameroun Projet d’études et de préparation d’un programme d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement en milieu rural
BUT DU PROJET : Améliorer l’efficacité des investissements consentis dans le sous-secteur eau potable et assainissement à travers les activités d'études,
de renforcement des capacités, et de collecte et stockage des informations capitales pour la gestion de l'hydraulique au Cameroun.
SITUATION HYPOTHESES/
INDICATEURS DE PERFORMANCE MOYENS DE
CHAINE DES RESULTATS DE CIBLE RISQUES/MESURES
Indicateurs (y compris les ISC) VERIFICATION
RÉFÉRENCE D’ATTÉNUATION
Contribuer à la réalisation d’un programme
IMPACT

d’investissement dans le secteur de Les études d’APD de 350 AEP Sources: Rapports du
350 (2020) Hypothèse 1
l’approvisionnement en eau potable et L’inventaire des ouvrages d’hydraulique 0(2017) MINEE /INS
assainissement en milieu rural rurale
1 (2020) Mise en œuvre du DSCE et
poursuite de la politique
Les ressources pour financer le Rapport bilan annuel de d'approvisionnement en eau
Taux de financement des 300 mini Hypothèse2
programme de 300 AEP sont mobilisées 0% (2017) 100%(2020) l'organe en charge de la
réseaux d’AEP étudiés Volonté politique nationale à
gestion du projet
financer les investissements et
Amélioration du système de
Taux d’ouvrages inventorié 100% 2020 implication effective des bailleurs
EFFETS

suivi/évaluation des ouvrages d'hydraulique 20%(2017)


de fonds
rurale au sein du MINEE
Amélioration de la connaissance des Taux d’évaluation des ressources en eau 0% (2017) 100% Rapports de la structure de
Risque 1: Manque d'expérience des
ressources eau du Cameroun suivi et évaluation
consultant retenus
Diminution du taux de défécation à l’air
L’accès aux infrastructures Risque 2: Faible mobilisation des
libre dans les zones retenues pour 0% 100%
d’assainissement de base est amélioré fonds de contrepartie nationale
l’ATPC
Risque 3: Insuffisance
Composante d'engagement des Bailleurs de
Rapports d'études APS de mini-réseaux fonds pour la réalisation des
0 études APS 350 études APS
d'eau Rapports de la CEP, ouvrages étudiés
Etudes de 350 mini-réseaux d'AEP
Rapports d'études APD de mini-réseaux mission Risque 4 : Insécurité dans la partie
0 études APD 300 études APD
d'eau de supervision septentrionale du Cameroun
DAO de 300 mini-réseaux d'eau 0 DAO 01 DAO Rapport de la Table ronde,
Etude de faisabilité sur l'utilisation de Rapport d'étude de faisabilité sur Mesures d’atténuation 1: Choix
0 (2017) 1 (2020)
l'énergie solaire au Cameroun l'énergie solaire rigoureux des consultants
Rapport (validé) sur les ressources en Mesures d’atténuation2: La
Etude d’évaluation des ressources en eau 0 (2017) 1 2020) Rapports de la CEP,
eau est disponible mobilisation de la contrepartie
PRODUITS

(i) Techniciens d'entreprise formés (i) 0 (i) 20 mission devra faire partie des engagements
Renforcement des capacités des acteurs de (ii) Cadres des ministères formés (ii) 0 (ii) 20 de supervision du client
la chaine de réalisation des ouvrages d’AEP (iii) Agents communaux formés (iii) 0 (iii) 20 Mesure d’atténuation 3 : Définir
(iv) Techniciens des ONG formés (iv) 0 (iv) 20 et mettre en œuvre un plan de
Campagne de sensibilisation à l'ATPC est mobilisation des ressources
Nombre de villages FEDAL 0 (2017) 200 (2020)
mise en œuvre dans deux cents localités financières en accompagnement de
Inventaire national des ouvrages Rapports de la CEP, la mise en œuvre du projet
Une base de données nationales mission
d’d’hydraulique rurale et d’assainissement Mesure d’atténuation 4 : La mise
d’hydraulique rurale est mise en place au (2017) 0 (2020) 1 de supervision
et mise en place d’un outil de suivi et de en œuvre réussie des mesures de
sein du MINEE et est opérationnelle
gestion de ces ouvrages lutte contre l'insécurité au plan
RESSOURCES FINANCIERES national et régional
Prêt FAD: 4.361 millions d'UC, ACTFCN: 0,126 million d'UC – Gouvernement : 0,16 million d’UC TOTAL 4.6487 millions d'UC
Etudes - 2.887 millions d'UC; Appui institutionnel 0.843 million d'UC; Gestion et Coordination du Projet 0.917 million d'UC

vi
CALENDRIER D’EXECUTION PREVISIONNEL DU PROJET

ANNEES 2018 2019 2020


ACTIVITES\MOIS J A S O N D J F M A M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
PREALABLE AU DEMARRAGE
Approbation par le Conseil
Entrée en vigueur du Prêt
ETUDE DE FAISABILITE SUR
L'UTILISATION DE L'ENERGIE SOLAIRE
Exécution des études
ETUDES DES 350 MINI-RESEAUX AEP
Préparation et approbation des TDR, LR et DDP
Demande des propositions aux consultants LR
Evaluation des offres et signature des contrats
Exécution des études
ETUDES EVALUATION RESSOURCE EAU
Approbation des TDR
Signature de la convention avec l’IRGM
Exécution des études
INVENTAIRE ET OUTIL DE SUIVI OAEP
Préparation et approbation des TDR
Demande des propositions aux consultants LR
Evaluation des offres et signature des contrats
Exécution de l’activité
RENFORCEMENT ACTEURS OUVRAGES
Préparation et approbation des TDR, LR et DDP
Demande des propositions aux consultants LR
Evaluation des offres et signature des contrats
Réalisation de l’activité
ATPC DANS 06 REGIONS DU CAMEROUN
Recrutement des ONG
Elaboration d’un plan stratégique
Renforcement des capacités des ONG
Suivi et évaluation des villages déclenchés
Suivi post FDAL

vii
RAPPORT ET RECOMMANDATION DE LA DIRECTION DU GROUPE DE LA BANQUE AU CONSEIL
D’ADMINISTRATION CONCERNANT UN PRET FAD DE 4,361 MILLIONS D’UC ET UN DON
ACTFCN DE 150 MILLE EUROS A LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN POUR LE PROJET
D’ETUDES ET DE PREPARATION D’UN PROGRAMME D’ALIMENTATION EN EAU POTABLE ET
D’ASSAINISSEMENT EN MILIEU RURAL

La présente proposition soumise à l’approbation du Conseil, porte sur l’octroi d’un prêt FAD
de 4,361 millions d’UC et d’un Don de l’ACTFCN de 150.000 Euros (0,126 Millions d’UC) à
la République du Cameroun en vue de contribuer au financement du Projet d’études et de
préparation d’un programme d’approvisionnement en eau potable et d’assainissement en
milieu rural. Il s’agit d’une opération qui sera exécutée sur la période 2018-2020, et visant à
améliorer l’efficacité des investissements consentis dans le sous-secteur eau potable et
assainissement à travers les activités d’études, de renforcement des capacités, et de collecte et
stockage des informations capitales pour la gestion de l'hydraulique au Cameroun. Le
Programme qui en découlera contribuera à l’amélioration du taux d’accès à l’eau potable dans
les localités retenues, à en assurer la pérennité et à permettre le suivi-évaluation des ouvrages
d’eau en milieu rural au Cameroun.

I. ORIENTATIONS STRATEGIQUES ET JUSTIFICATION

1.1. Liens entre le projet, la stratégie et les objectifs du pays

1.1.1 Au Cameroun, une nette distinction est faite entre l'hydraulique urbaine et périurbaine et
l'hydraulique rurale. Au niveau de l’hydraulique urbaine, la qualité du service de l’eau potable
en milieu urbain est encore trop faible et cela malgré la mise en marche de l’affermage depuis
mai 2008. La production de l’eau est déficitaire dans beaucoup de villes. Au niveau de
l’hydraulique rurale, on estimait en 2011 à 45% la population rurale ayant accès à l’eau
potable mais cette estimation n’est qu’indicative car il existe une grande incertitude quant aux
nombres de points d’eaux fonctionnels en réalité. Le milieu rural est confronté à plusieurs
contraintes: (i) la multiplicité des intervenants et chevauchement des rôles et des
responsabilités avec une coordination insuffisante entre les différents intervenants ; (ii) la
multiplicité des marques de pompes à motricité humaine et indisponibilité des pièces de
rechange, ce qui pose un sérieux défi pour la maintenance, l’entretien et la continuité de
service ; (iii) l’insuffisance des ressources financières pour l’investissement ; (iv) la faiblesse
dans la maîtrise d’ouvrage dévolue par la loi aux entités territoriales déconcentrées
(communes) ; et enfin (v) la faible capacité des structures actuellement en charge de la gestion
du secteur.

1.1.2 Dans le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), le


Gouvernement a inscrit l’accès à l’eau potable et l’assainissement au titre des domaines clés
et prioritaires pour l’atteinte des objectifs de croissance et de création de richesses mais
constitue aussi un des axes de lutte contre la pauvreté. Le Gouvernement comptait porter le
taux d’accès à l’eau potable à 75 % en 2020 dans le milieu rural. C'est dans ce cadre que dans
le document de stratégie sectorielle eau et énergie publié en septembre 2011, plusieurs
domaines d’actions ont été recommandés pour le développement de la sous-composante
l’hydraulique rurale. Il s'agissait entre autre de: (i) la création de 2.000 et la réhabilitation de
6.000 équivalents points d’eau à l’horizon 2015; (ii) l'amélioration du cadre institutionnel
prenant en compte les actions telles que la mise en place d'une structure spécifique chargée de
l’organisation, de la gestion d’un système central d’information sur l’eau qui aboutira à la
création d’un centre d’information sur l’eau puis l'appui aux collectivités locales dans la mise
en place des services compétents en matière d’AEPA aux différents niveaux de gestion; (iii)

1
l'information, l'éducation, la sensibilisation des populations ; et (iv) le développement des
capacités humaines visant à pallier les insuffisances mises en évidence par l’état des lieux des
ressources en eau du Cameroun et de leur cadre de gestion: effectifs insuffisants et
vieillissants, absence de recrutement. Le présent projet qui est essentiellement dédié à
l'hydraulique rurale permet d'adresser à travers ses principales activités plusieurs de ces
actions.
1.1.3 La stratégie d’intervention à moyen terme de la Banque au Cameroun, définie dans le
Document de Stratégie Pays (DSP) pour la période 2015-2020, a été arrêtée pour permettre au
pays de relever ses défis majeurs dont le déficit en infrastructures et atteindre les objectifs du
DSCE 2010 - 2020. C’est ainsi que le DSP repose sur deux piliers à savoir : (i) renforcer les
infrastructures pour une croissance inclusive et durable, et (ii) renforcer la gouvernance pour
l’efficacité et la pérennité des investissements structurants. Les réalisations attendues de ce
projet sont donc conformes et en droite ligne avec les orientations stratégiques du
Gouvernement et de la Banque. En effet, l’intervention de la Banque, à travers le présent
projet d’études s’inscrit dans le cadre du Document de Stratégie pour le Cameroun couvrant la
période 2015-2020 à travers son premier pilier énoncé ci-dessus mais aussi du Document de
Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE 2010-2020) du pays à travers le premier pilier
sur le développement des infrastructures. Enfin, ce projet qui est également conforme à la
stratégie décennale de la Banque est en cohérence avec le document «Cameroun Vision
2035 » et cadre bien avec les 5 priorités de la Banque (High 5), notamment celle sur
l’amélioration des conditions de vie des populations.

1.2. Justification de l’intervention de la Banque

L’intervention de la Banque est justifiée par le fait que le projet répond à la préoccupation
majeure du Gouvernement en matière d’AEPA et aux cinq priorités de la Banque (High 5),
notamment « l’amélioration des conditions de vie des populations ». Le nouveau projet
s'inscrit dans la capitalisation des acquis des réalisations précédentes (PAEPA MRU et
PAEPA MSU) en vue d’assurer non seulement leur durabilité mais aussi leur bonne gestion et
leur appropriation par les bénéficiaires principaux que sont notamment les collectivités
locales. En finançant les études de faisabilité, la Banque assurera une meilleure qualité à
l’entrée d’un futur programme qui sera financé sur les ressources du guichet BAD. De même,
il s’agit pour la Banque de capitaliser les leçons tirées de la mise en œuvre des projets
antérieurs notamment les PAEPA-MRU et PAEPA-MSU récemment clôturés et pour lesquels
il a été clairement montré que (i) la qualité des études était déterminante pour la réussite d’un
projet, et (ii) le raccordement des réseaux d’eau ruraux aux réseaux électriques ruraux
existants ne permettait pas d’assurer un accès régulier à l’eau du fait des pannes fréquentes et
prolongées des réseaux électriques. Faire recours aux réseaux solaires ou gravitaires, tel
qu’envisagé pour la future opération, permettra de contourner cette difficulté. La Banque va
permettre à travers ces études, de doter le Gouvernement d’un référentiel commun pour les
interventions en milieu rural qui profitera à tous les partenaires au développement.

1.3. Coordination de l’aide

1.3.1 Le secteur de l’eau potable et de l’assainissement au Cameroun dépend essentiellement


de l’aide publique au développement, qui représente plus de 80% de son financement. Le
tableau ci-après présente les principales interventions des bailleurs de fonds:

2
BAILLEURS DE
N° Projets
FONDS
Projet d’infrastructures de Douala (routes, voirie, assainissement) pour 56.35
millions US$
01 Banque Mondiale  Projet de Développement des secteurs Urbain et de l’Approvisionnement en
Eau (AEPA, voirie) 107 millions US$
Projet Cameroon Sanitation 28 millions US$
Etude et travaux d’assainissement de Yaoundé (PADY 1 et PADY 2)
 Programme de réduction de la pauvreté en milieu urbain (études et travaux)
Approvisionnement en eau potable et d’assainissement dans 16 centres
Banque Africaine de secondaires (études et travaux)
02
Développement Projet d’AEPA en milieu rural
Projet d’AEPA en milieu semi-urbain (19 centres secondaires)
Projet d’études pour la valorisation des eaux pluviales à travers la
construction de barrages collinaires
Infrastructures urbaines à Douala et Yaoundé (C2D de première génération)
Appui l’actualisation et la mise en place de la politique du Gouvernement pour
le secteur de l’eau et de l’assainissement
Agence Française de Projet de drainage pluvial de la Ville de Douala (C2D de deuxième
03
Développement génération)
Réhabilitation de l’Usine de traitement des eaux de Minkoameyos à
Yaoundé
Projet d’assainissement de Yaoundé – Phase 2 (PADY 2)
EXIM BANK- Projet d’alimentation en Eau potable de Yaoundé à partir de la Sanaga
04
CHINA
05 KFW AEP dans 4 villes secondaires
06 Banque Islamique de Projet d’AEPA dans 60 localités
Développement
07 Coopération belge Projets d’AEP dans 10 centres
08 UE Facilité UE-ACP
09 ACDI Programme Eau potable et santé communautaire
10 GIZ Projet d’Appui aux collectivités locales dans le secteur des infrastructures
11 JICA Projet d’AEP en milieu rural
12  Projet d’Assainissement piloté par la communauté (ATPC) et Elaboration de la
UNICEF
Politique de l’Eau

1.3.2 Il est à noter que la coordination de ces PTFs est assurée par une plateforme WASH dont
le mandat du chef de file est de deux ans. Elle est actuellement assurée par l’UNICEF. Les
réunions de cette plateforme se tiennent sur une fréquence trimestrielle. Au cours de ces
rencontres, chaque PTF présente les nouveaux projets sectoriels initiés par son Institution. Outre
ces réunions statutaires, les PTFs se rencontrent lors des ateliers de validation des rapports
d’études.

II. DESCRIPTION DU PROJET

Une étude diagnostique de 2017 sur financement de l’Unicef a démontré que les contraintes ci-
dessous sont les freins essentiels au développement du sous-secteur eau et assainissement en
milieu rural. Il s’agit entre autres de :
 La méconnaissance véritable du taux d’accès à l’AEP, faute d’inventaire national des
ouvrages d’AEP réalisés et de mise à jour des données sur ces ouvrages;
 La multiplicité des maîtres d’ouvrages conduisant à une absence de coordination du sous-
secteur de l’AEP en milieu rural ;
 Le choix des technologies inappropriées, sans service après-vente ;
 Le manque de suivi de la qualité de l’eau des ouvrages d’AEP après leurs réalisations ;
 L’absence de mise à jour des banques de données et d’un système d’information
géographique (SIG) ;

3
 La faible durabilité des ouvrages construits;
 L’insuffisance de l’appui de la maîtrise d’ouvrage;
 L’absence d’un tableau de bord permettant d’assurer une planification équitable des
ouvrages d’AEP à réaliser dans les régions, selon le principe de développement
harmonieux de toutes les régions du pays.

Le présent projet d’étude vise à améliorer l’efficacité des investissements consentis dans ce sous-
secteur à travers les activités d'études ou de renforcement des capacités, de fournir des
informations capitales pour la gestion de l'hydraulique au Cameroun. Les études ci-après
décrites, est une réponse du gouvernement aux problèmes identifiés ci-avant. A ce titre, il est
prévu pour chaque prestation, la réalisation de plusieurs activités résumées ci-après.

2.1. Les études envisagées

2.1.1 Réalisation d’études techniques d’APD de 350 mini-systèmes d'AEP


Les activités concernées par la présente étude portent sur:

(i) la réalisation des études techniques préliminaires d’un maximum de 350 petites
agglomérations rurales reparties sur toute l’étendue du territoire nationale ;

(ii) la réalisation des études de faisabilité d’avant-projets sommaires (APS) de 350 localités
nécessiteuses dans lesquelles les besoins en eau potable sont criards, dont au moins
50% utiliseront les énergies renouvelables;

(iii) la réalisation des études d’avant-projets détaillés (APD) sur les 300 localités retenues;

(iv) l’élaboration des Termes de références pour le recrutement d’un cabinet chargé de la
surveillance et du suivi de l’exécution des travaux ;

(v) l’élaboration des dossiers d’appels d’offres (DAO) pour le recrutement des entreprises
chargées de la réalisation des travaux ;

(vi) l’organisation d’une table ronde des bailleurs de fonds en vue du financement de la
réalisation des 300 AEP retenues ;

(vii) la réalisation d’une étude environnementale et sociale.


Les localités visées seront sélectionnées suivant les critères clairement par le MINEE et
précisés dans les TDRs du consultant.

2.1.2 Réalisation des études de faisabilité sur l’utilisation de l’énergie solaire en


AEP dans un contexte de changements climatiques et dans l’environnement
camerounais

L’objectif de cette étude est de faciliter la prise en compte du changement climatique et


l’intégration des technologies d’adaptation relatives aux changements climatiques dans le
Projet de construction de mini-réseaux d’alimentation en eau potable et d’assainissement
(AEPA) à partir d’énergies renouvelables (solaire) en milieu rural au Cameroun L’objectif à
long terme étant d’assurer une résilience des mini-réseaux d’eau solaires et des eaux
souterraines au changement climatique et environnemental. Les quatre résultats attendus de
cette étude sont entre autres :

4
(i) Réalisation d’un état des lieux ;

(ii) Réalisation d’une étude d’impact climatique et environnemental ;

(iii) Étude des solutions solaires pour l’alimentation en eau potable en milieu rural ;

(iv) Élaboration d’une stratégie de développement durable du pompage solaire pour l'eau
potable au Cameroun.

2.1.3 Réalisation de l’étude des ressources en eau et mise en place d’un système
national d’information sur l’eau

Cette étude a pour objectif global d'évaluer les ressources en eau au Cameroun et mettre en
place un système national d’information et de suivi sur l’eau.

De manière spécifique l'étude permettra de:


(i) Déterminer la répartition actuelle de l’eau (eaux de surface, eaux souterraines, eaux
météoriques), les usages qui en sont faits ainsi que la demande à venir dans tous les
secteurs de consommation;

(ii) Ressortir l’état actuel des réseaux de suivi quantitatif et qualificatif des ressources en
eau.

(iii) Actualiser le Plan national de gestion intégrée des ressources en eau (PANGIRE)
élaboré en 2011 (actualisation de l’Eta de lieux, élaboration et validation du plan
d’action du PANGIRE) ;

(iv) Organiser des ateliers d’information et d’opérationnalisation des systèmes de partage


d’informations sur les ressources en eau ;

(v) Faire une analyse du cadre institutionnel et des politiques actuelles ayant trait à l’eau
afin de vérifier si elles sont cohérentes avec les priorités nationales et régionales de
développement économique et social;

2.1.4 Renforcement des capacités des acteurs de la chaine de réalisation des


ouvrages d’alimentation en eau potable et consolidation de la gestion
décentralisée de l’AEPA

(i) Diagnostiquer la problématique dans la réalisation des ouvrages au niveau de tous les
acteurs et proposer, puis implémenter des solutions appropriées à tous les niveaux ;

(ii) Elaborer des guides sur le suivi et le contrôle des travaux de réalisation des ouvrages
d’hydraulique rurale et organiser des ateliers de formation à l’intention des différents
acteurs ;

(iii) Appui aux collectivités territoriales décentralisées à la maitrise d’ouvrage, exploitation,


gestion et maintenance des ouvrages d’AEPA dans le contexte de la décentralisation.

5
2.1.5 Mise en œuvre de l’Assainissement Total Piloté par la Communauté dans les
Régions à fort taux de Défécation à l’Air Libre

L’objectif visé par la présente activité est d’améliorer le cadre de vie des populations de 600
communautés rurales (soit environ 1,2 million d’habitants) à travers la sensibilisation en vue
de l’éradication de la pratique de la défécation à l’air libre au sein desdites communautés.

De manière spécifique, il s’agit de :

(i) Promouvoir et vulgariser l’ATPC comme l’une des stratégies qui permettra au
gouvernement camerounais d’accélérer son programme d’atteinte des ODD ;
(ii) Étendre la mise en œuvre de l’Approche ATPC dans toutes les zones rurales;

(iii) Renforcer les capacités des CTD dans les régions à s’approprier de l’ATPC comme
outil de changement de comportement et d’adoption des meilleures pratiques en matière
d’assainissement d’hygiène;
(iv) Identifier 200 communautés remplissant les critères pour la mise en œuvre de l’ATPC
au Cameroun ;

(v) Mener les activités de pré-déclenchement, de déclenchement et de post-déclenchement


dans 200 communautés ;
(vi) Promouvoir les bonnes pratiques en matière de WASH.

2.1.6 Inventaire et mise en place d’un système de gestion et de suivi des ouvrages
d’eau

L’objectif principal de cette opération est de disposer d'un outil informatique présentant de
manière exhaustive les informations sur les ouvrages d’approvisionnement en eau potable et
assainissement réalisés en milieu rural au Cameroun et permettant d’en assurer un suivi de
leur fonctionnement. Cette opération aura deux volets principaux: le volet collecte des
informations primaires sur les AEPA (inventaire) et le volet constitution d'une base de
données (informatique) accessible aussi bien au niveau central (ministère qu’au niveau
régional).
De manière spécifique, il s’agira de sur toute l'étendue du territoire national de :

Volet informatique

(i) Prendre connaissance de la base de données existante au MINEE et analyser les


possibilités de l'améliorer pour la prise en compte des résultats du futur inventaire
national des ouvrages d'AEP;

(ii) Proposer éventuellement une alternative plus intéressante sur la base des outils utilisés
dans les autres pays ou l'évolution actuelle de la technologie;

(iii) Superviser l'intégration des données de l'inventaire national des ouvrages d'AEP et
intervenir le cas échéant;

6
(iv) Apprécier les rendus thématiques des inventaires et intervenir le cas échéant pour les
rendre plus lisibles et parlantes.

Il est en effet question de mettre en place, une base de données couplée à un système
d'information géographique, capable de produire des informations fiables, à jour et en temps
réel pour faciliter la prise de décision et le suivi-évaluation des ouvrages d'AEPA en milieu
rural.

Volet formation

(i) Organiser les sessions de formation à l’intention des cadres du MINEE et autres
partenaires tels que les agents communaux sur l’utilisation des outils mis en place ;

(ii) Organiser les sessions des formations des agents d’entretien et de maintenance des
ouvrages d’hydraulique rurale.

Volet inventaire

(i) Faire I 'inventaire des points d'eau et des latrines existantes dans chacune des
Communes du Cameroun;

(ii) Intégrer ces valeurs dans la base de données d'un système de gestion des ouvrages qui
sera créée à cet effet;

(iii) Produire des cartes thématiques sur les ouvrages d'approvisionnement en eau potable et
d'assainissement de base.

7
2.2. Composantes du projet
Coût en
Composante millions Description des composantes
d’UC et %
Etudes 2,887 (i) Réalisation d’études techniques d’APS de 350 et d’APD de
(62, 10%) 300 mini-systèmes d'AEP en zone rurale ; (ii) réalisation des
ACTFCN études de faisabilité sur l’utilisation de l’énergie solaire en AEP
(0.126 soit dans un contexte de changements climatiques et dans
4.6%) de la l’environnement camerounais ; (iii) réalisation de l’étude des
composante ressources en eau et mise en place d’un système national
d’information sur l’eau.
Appui 0, 843 (i) Renforcement des capacités des acteurs de la chaine de
institutionnel (18,2%) réalisation des ouvrages d'alimentation en eau potable ; (ii)
FAD 100% mise en œuvre des campagne de sensibilisation sur l'ATPC; (iii)
mise en place d’un outil de gestion des ouvrages d’hydraulique
rurale couplé à la réalisation d’un inventaire des ouvrages
d’hydraulique et d’assainissement en milieu rural.
Gestion et 0,917 (i) Fonctionnement des structures de gestion du projet ; (ii)
Coordination (19, 7%) acquisition de matériels mobiliers et logiciels informatiques ; et
du projet FAD 82,6% (iii) formation des acteurs et voyages d’études.
TOTAL 4,647
(100%)

2.3. Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées

2.3.1 Au Cameroun, les systèmes d’alimentation en eau potable (AEP) en milieu rural
peuvent être regroupés en quatre (04) types: (i) les sources aménagées, (ii) les puits équipés,
(iii)les mini -AEP ou réseaux simplifiés de distribution d’eau, et (iv) les forages équipés de
pompes à motricité humaine (PMH). Les études concerneront les études techniques (APS et
APD des mini-réseaux) d’AEP car les localités choisies sont des villages ou des chefs-lieux
d'arrondissement ayant une population relativement importante (entre 500 et 5000 habitants)
et regroupée. Les ouvrages ponctuels conviennent peu à ce type d'habitat, à moins de les
multiplier. Avec les mini-réseaux, le niveau de service est nettement amélioré, avec le
rapprochement des points de distribution d’eau des consommateurs à travers les bornes
fontaines et les branchements privés, ce qui correspond bien à la politique du Gouvernement
pour le milieu rural. Outre ces études techniques, il sera réalisé des études de faisabilité de
fonctionnement de ces ouvrages avec des énergies renouvelables notamment l’énergie solaire.
L’objectif étant d’améliorer la régularité du service d’eau à travers l’utilisation d’une énergie
toujours disponible par opposition aux connexions sur le réseau électrique existant qui tombe
souvent en panne et reste hors service pendant des durées relativement longues.

2.3.2 En outre, les mini-réseaux AEP diffèrent également suivant le type d'énergie utilisée
pour la mobilisation de la ressource en eau. On rencontre donc couramment les AEP
gravitaires, les AEP utilisant l'énergie électrique de la société nationale d'électricité, les AEP
motorisés (thermique) ou les AEP solaires. Prioritairement, quand les conditions naturelles le
permettent (sources abondantes d’eau de bonne qualité acceptables par gravité) les AEP
gravitaires sont les plus recommandés. Les coûts d'exploitation y sont réduits, ce qui convient
mieux aux populations rurales ayant souvent des ressources financières limitées. Le prix élevé
du carburant et de l'énergie électrique de même que ses fréquentes coupures ne permettent pas
d'envisager une gestion harmonieuse des autres types de mini-AEP.

8
2.3.3 Les mini-AEP solaires par contre très peu rencontrées, constituent l'élément innovant
dans le présent projet.

2.4. Type d’Etude

Il s’agit d’un projet qui porte sur 6 études dont chacun des buts concourent vers la
l’amélioration de la gestion des ouvrages d’eau en milieu rural à travers et la préparation d’un
programme d’investissement visant la construction de 300 réseaux simplifiés d’AEP.

2.5. Coût du projet et dispositifs de financement

2.5.1 Le coût du projet est estimé à 4,647 millions d’UC soit 3,649 milliards FCFA au taux de 1
Unité De Compte (UC) = 785,25 Francs CFA BEAC (XAF) du mois d’octobre 2017. Le projet
sera financé à 93,8% par le FAD et 2,7% par le Réseau et Centre Africain de Technologie
Climatique et de Finance (ACTFCN) et 3,5% sur les fonds de contrepartie. Le Gouvernement
prendra en charge des activités de (i) location des locaux, (ii) les taxes et douanes, (iii) la
sécurité des équipes envoyées sur le terrain, et (iv) les frais financiers des consultants nationaux
affectés au projet pour un coût estimé à 126 millions F CFA, soit environ 0,16 million d’UC.

Tableau : Résumé du projet par source de financement

Millions d'UC Milliards de FCFA


Source Pourcentage
Devises ML Total Devises ML Total
FAD 1,042 3,319 4,361 0,818 2,606 4,424 93,8%
ACTFCN 0,126 0,126 0,099 0,099 2,7%
Gouvernement 0,160 0,160 0 0,126 0,126 3,5%
Total 1,168 3,479 4,647 0,917 2,732 3,649 100%

9
Tableau des Coûts estimatifs par composante (en millions d'UC)

Millions d'UC milliards de FCFA


Devises ML Total Devises ML Total
COMPOSANTE I
ETUDES DES 350 MINI-RESEAUX AEP 0,955 0,955 1,910 0,75 0,750 1,500
ETUDES EVALUATION DES RESSOURCE EAU 0,000 0,637 0,637 0,000 0,500 0,500
ETUDES DE FAISABILITE SUR LE SOLAIRE 0,126 0,000 0,126 0,099 0,000 0,099
TOTAL I 1,081 1,592 2,673 0,849 1,250 2,099
COMPOSANTE II
INVENTAIRE ET MISE EN PLACE D'UN OUTIL
DE SUIVI 0 0,509 0,509 0,000 0,400 0,400
RENFORCEMENT DES CAPACITES DES
ACTEURS CHAINE OUVRAGES 0 0,169 0,169 0 0,133 0,133
ATPC DANS 06 REGIONS DU CAMEROUN 0 0,102 0,102 0 0,080 0,080
TOTAL II 0 0,781 0,781 0,613 0,613
COMPOSANTE III -GESTION DES PROJETS
BIENS 0 0,088 0,088 0 0,069 0,069
FONCTIONNEMENT (consultants exclu) 0 0,504 0,504 0 0,396 0,396
PERSONNEL UCP 0 0,232 0,232 0 0,182 0,182
AUDIT y compris convention avec Cours des comptes 0 0,025 0,025 0 0,020 0,020
TOTAL III 0,000 0,849 0,849 0 0,667 0,667

COUT DE BASE 1,081 3,2217 4,3028 0,8489 2,530 3,379


Imprévus physiques (5%) 0,054 0,161 0,215 0,042 0,126 0,169
Aléas financiers (3%) 0,032 0,097 0,129 0,025 0,076 0,101
Coût total HTTD 1,168 3,479 4,647 0,917 2,732 3,649

Tableau de répartition des coûts par catégorie de dépenses


Millions d'UC Milliards de FCFA
Devises ML Total Devises ML Total
BIENS 0 0,088 0,088 0 0,069 0,069
FONCTIONNEMENT 0 0,73607 0,73607 0 0,578 0,578
SERVICES 1,081 2,398 3,4792 0,8489 1,883 2,732
COUT DE BASE 1,081 3,2216 4,3028 0,849 2,530 3,379
Imprévus physiques (5%) 0,054 0,161 0,215 0,042 0,126 0,169
Aléas financiers (3%) 0,032 0,097 0,129 0,025 0,076 0,101
Coût total HTTD 1,168 3,479 4,647 0,917 2,732 3,649

2.6. Zone d’influence du projet

Le projet couvre l'ensemble du territoire camerounais. Les 350 localités retenues pour les
études de mini-réseaux AEP ont été sélectionnées dans les dix (10) régions du Cameroun. Ces
localités représentent les villages et chefs-lieux d'arrondissement ayant moins de 5.000
habitants. En prenant une moyenne de 2.500 habitants par localité, la population couverte par
ces études pourrait atteindre plus de 900.000 habitants. A cette population, on devrait encore

10
ajouter la population des 200 villages retenus pour l'opération FDAL en vue d'éradiquer la
pratique de la défécation à l'air libre. Selon les responsables du ministère de l’eau et de
l’Energie, la population des 200 villages retenus pour les campagnes d’ATPC a été évaluée à
0,4 million, ce qui porte à plus de 1,3 million la population qui sera touchée à terme par le
présent projet. Pour les mini-réseaux AEP, le choix des localités du projet a été guidé par (i) le
faible taux d’accès à l'eau potable, (ii) la forte densité relative de la population qui fait que les
points d'eau ponctuels soient moins appropriés, (iii) la priorité accordée à l’eau par les plans
locaux de développement, (iv) la forte probabilité de ces populations à pouvoir aisément auto
gérer le futur mini-réseau à travers une bonne organisation et les dispositions à payer le
service d'eau. Enfin, à travers ses activités de renforcement des capacités, le projet bénéficiera
au Ministère de l'Eau et de l'Energie, aux Municipalités et aux petites et moyennes entreprises.

2.7. Approche participative pour l’identification, la conception et la mise en œuvre de


l’étude

Dans le cadre de la mission de préparation de ce projet, les parties prenantes ont été
consultées à savoir l’administration centrale et régionale, les autorités et collectivités locales,
les populations bénéficiaires, les intervenants comme le FEICOM. Cette large consultation a
permis de collecter des données qui ont été approfondies pendant la mission d’évaluation. En
effet, cette consultation s’avérait nécessaire car la politique de décentralisation adoptée par le
Cameroun favorise l’implication des collectivités locales dans le processus d’instruction d’un
projet pour une meilleure appropriation et transfert de compétences aux communes. La
mission de préparation de la Banque a rencontré les principaux acteurs impliqués dans le
sous-secteur de l’eau et de l’assainissement et plusieurs maires. Pendant l’évaluation, des
séances de travail se sont tenues au Ministère de l’Eau et de l’Energie en présence des
principaux directeurs concernés par le secteur de l’eau et de l’assainissement, notamment, (i)
le Directeur de la Mobilisation des Ressources en eau, (ii) le Directeur de Gestion des
Ressources en eau et (iii) le Directeur des Energies renouvelables. Au cours de ces rencontres,
les termes de référence des différentes études envisagées ont été examinés et validés.

2.8. Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque et des leçons tirées


dans la conception du projet

Deux projets d’eau et d’assainissement du portefeuille de la Banque sont en cours de clôture


ou ont récemment clôturé. Il s'agit (i) du Projet d'Alimentation en Eau Potable et
Assainissement en Milieu Rural (PAEPA-MRU) dont la clôture a eu lieu en décembre 2016 et
(ii) du Projet d'Alimentation en Eau Potable et d’Assainissement en Milieu Semi Urbain
(PAEPA -MSU) dont la clôture est intervenue en septembre 2017. Les projets en cours de
clôture ont permis de mettre en évidence les enseignements suivants: (i) l’insuffisante qualité
à l’entrée des projets AEPA, notamment la qualité des études (PAEPA-MRU et volet
assainissement du PAEPA-MSU) ; (ii) la faible capacité des entreprises (nationales et
internationales) à réaliser les travaux dans les délais contractuels ; (iii) la faible performance
des agences d’exécution à assurer le suivi de l’exécution des projets ; (iv) la lenteur dans le
processus d’attribution des marchés et (v) le démarrage tardif des projets à cause des lenteurs
dans la satisfaction des conditions d’entrée en vigueur et de premier décaissement. Tenant
compte de tous ces enseignements, la conception du projet s’est articulée autour des principes
et stratégies suivants :(i) rigueur dans la délivrance des avis de non objection pour le
recrutement des consultants ; (ii) création au sein de la cellule d’exécution du poste d’assistant
en maîtrise d’ouvrage (consultant), (iii) mise en place d’une nouvelle cellule d’exécution pour
pallier aux insuffisances relevées.

11
2.9. Principaux indicateurs de performance

Les indicateurs clés de performance et les résultats attendus au terme de l’étude sont indiqués
dans le cadre logique axé sur les résultats. Il s’agit notamment des rapports des différentes
phases d'études (avant-projet sommaire, avant-projet détaillé et DAO), des rapports des
ateliers de formation, et des rendus (base de données et données) des différentes opérations de
création d'un système de suivi de la gestion des ouvrages d'AEP.

III. FAISABILITE DU PROJET

3.1. Performances financière et économique

Une justification économique n’est pas applicable au stade de l’étude de faisabilité.

3.2. Impact environnemental et social et sur le genre

3.2.1 Impact environnemental : Le présent projet portant essentiellement sur la réalisation


des études de faisabilité et techniques, il ne présente pas d’effets négatifs notables sur
l’environnement.

3.2.2 Impacts sociaux : Outre les emplois directs et indirects (environ 500) qui seront créés
lors de la mise en œuvre des différentes études, les impacts sociaux qui résulteront de la
réalisation du futur programme seront largement positifs. Au cours de la mission de
préparation, les femmes se plaignaient de la corvée d’eau due au manque d’accès à l’eau
pendant 7 mois de l’année. Cette situation est défavorable pour les enfants qui effectuent de
longues distances pour puiser de l’eau et en conséquence disposent de peu de temps pour
consacrer aux études le soir. Les principaux impacts positifs ainsi attendus, seront : (i)
l’utilisation des énergies propres (énergie solaire) pour le pompage de l’eau destinée à
l’alimentation des populations ; (ii) l’accroissement très significatif de l’accès à l’eau potable
et à l’assainissement et l’adoption par les populations de pratiques d’hygiène appropriées; (iii)
la diminution de la prévalence des maladies hydriques et cutanées; (iv) la création d’emplois
pendant la mise en œuvre du projet et lors des travaux et l’augmentation de l’activité
économique dans le cadre du développement des activités de gestion et de maintenance des
infrastructures par le secteur privé; (v) des activités génératrices de revenus qu’entreprendront
les femmes suite au gain de temps obtenu dans la collecte d’eau et (vi) l’amélioration du cadre
de vie dans les écoles et autres lieux publics (gares, marchés, centres de santé, etc.) par un
accès permanent à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement, (vii) le gain de temps
également pour les enfants qui sera consacré aux études.

3.2.3 Par ailleurs, le projet qui découlera des études, à travers l’amélioration de l’accès à l’eau
potable et à l’assainissement, permettra de dégager des avantages sociaux et économiques
importants : (i) bénéfices pour la santé avec la réduction des maladies d’origine hydrique ; (ii)
la réduction des retards scolaires, notamment chez les filles ; et (iii) les bénéfices
d’opportunité résultant du temps gagné par les bénéficiaires suite au
renforcement/réhabilitation des systèmes d’adduction d’eau potable. A ce propos, il convient
de préciser que sans le projet, le taux d’ouvrages non fonctionnels en milieu rural va continuer
à augmenter (il est actuellement estimé à 35%) contribuant à l’aggravation de la pauvreté et
de la misère aux des populations. La réalisation du projet permettra par contre d’inverser cette
tendance non seulement en assurant une meilleure maitrise de la situation, mais aussi en
permettant la construction de nouveaux ouvrages grâce à la mobilisation des financements.

12
3.2.4 Genre et Emploi jeunes : Les femmes, les enfants et les jeunes sont les principaux
concernés par le futur programme d’eau potable. Ils sont les premières victimes car le manque
d’eau potable constitue pour eux un fardeau en termes de corvées journalières de portage
d’eau et des pertes de temps énormes qui devraient être consacrés à d’autres activités
économiques et d’émancipation socio-culturelle. Dans certaines régions couvertes par ce
projet, certains villages manquent d’eau potable et d’autres, à cause du faible débit n’ont
accès à l’eau que 3 mois pendant l’année. La corvée de collecte d’eau potable est une
contrainte au développement car dans les villages, les femmes en plus de leur participation
active dans les activités agricoles doivent effectuer de longue-distance pour collecter l’eau. En
plus de la réduction de la corvée d’eau qui est dévolue aux femmes éventuellement aux
enfants, les femmes bénéficieront des emplois indirects créés par la mise en œuvre du projet,
notamment les petits commerces qui vont se développer autour des chantiers, le gain de temps
pour à consacrer à d’autres activités socio-économiques et culturelles.

3.2.5 S’agissant des jeunes, outre les stages rémunérés qui seront organisés à leur intention
par le projet (5 stagiaires par an), ils bénéficieront des emplois directs et indirects créés par le
projet, notamment les travaux HIMO prévus pour la réalisation des fouilles et les enquêtes
pour les études. Par ailleurs, le rapprochement des points d’eau potable dans les ménages fait
perdre aux femmes certains temps de divertissement car certaines études ont montré que les
corvées d’eau dans les villages sont des occasions d’échanges entre femmes et de
communication interpersonnelle.

3.2.6 L'activité sur l'amélioration des performances des acteurs de la chaine de réalisation des
ouvrages d'alimentation en eau potable nourrit particulièrement un grand espoir pour
l'administration. En effet, face à la faible durée de vie des ouvrages d'AEP en milieu rural, il a
été constaté que la cause résidait dans la mauvaise exécution des infrastructures due aux
insuffisances de l'assurance qualité de la part des entreprises des travaux et des équipes en
charge du suivi et du contrôle des travaux. La réalisation de cette activité permettra d'impulser
la durabilité des ouvrages AEP donc d'augmenter durablement le taux d'accès de la population
à l'eau potable.

3.2.7 Réinstallation forcée: Le projet porte sur une étude de faisabilité et par conséquent
n’entraînera pas de déplacement de populations.

IV. EXECUTION

4.1. Dispositions en matière d’exécution

4.1.1. Le Ministère de l’Eau et de l’Energie sera l’organe d’exécution du projet à travers


l’Unité de Coordination du Projet (UCP). La Direction de la Mobilisation des ressources en
Eau du MINEE et la Direction de la Gestion des ressources en eau, assureront la supervision
globale du Projet. Toutefois, l’UCP sera dirigée par un Coordonnateur, Ingénieur en eau et
assainissement, désigné par le Gouvernement après avis de non objection de la Banque sur
une liste de trois CVs. Il sera assisté par un Assistant en maîtrise d’ouvrage recruté sur appel à
candidatures. Le coordonnateur sera exclusivement dédié au projet (libéré de toute autre
responsabilité administrative au sein du Ministère). Le projet procédera au recrutement d'un
gestionnaire comptable et d'un ingénieur en eau et assainissement devant appuyer l'assistant à
la maîtrise d'ouvrage et chargé du suivi-évaluation. Ils seront chargés de: (i) mener les actions
pour une exécution harmonieuse des activités retenues; (ii) assurer le secrétariat des réunions
et ateliers prévus pour l'approbation des rapports d’étapes des études et autres activités; et (iii)

13
assister les consultants dans l’obtention de données et documents jugés utiles pour le projet et
faciliter l’organisation de ses rencontres avec les institutions et experts.

4.1.2. Le Comité de pilotage sera présidé par le Secrétaire général du MINEE. Il sera
composé des représentants des administrations suivantes : MINEE, MINEPAT, MINMAP,
MINFI, Ministère en charge de la décentralisation et du développement local, CAA et
FEICOM. L'approbation des différents rapports se fera avec la contribution des principales
parties prenantes dont les agents communaux en charge de l'eau, de l’hygiène et de
l'assainissement des communes concernées, les délégués départementaux du MINEE, les
points focaux des deux directions du MINEE (DGRE et DMRE), le point focal du MINMAP,
le point focal du FEICOM et son représentant local territorialement compétent.

4.2. Modalité de passation des marchés

4.2.1. Systèmes de passation des marchés applicables : Les acquisitions de biens, travaux et
services de consultants à effectuer dans le cadre du projet, seront effectués conformément à la
« Politique et méthodologie d’Acquisitions pour les opérations financées par le Groupe de la
Banque » en date d’octobre 2015. En application de cette politique et après exploitation
d’évaluations disponibles sur le système national, les groupes de transactions suivants ont été
identifiés pour être mis en œuvre par les différents systèmes mentionnés ci-dessous : (i) les
acquisitions de services de consultants se feront se feront conformément au système de
passation des marchés de la Banque («Système de la BAD ») en utilisant des Dossiers de
Sollicitation (DS) de la Banque ; (ii) les acquisitions de biens prévues dans le cadre de cette
opération se feront conformément à la système national des marchés publics incarné par le
décret n° 2004/275 du 24 septembre 2004 et les autres décrets et textes d’application, en
utilisant les documents types d'appel d'offres du pays.

4.2.2. Marchés prévus

4.2.2.1. Services de consultants :

Le projet comprend les acquisitions de plusieurs services de consultants estimés à 3 585 000
UC. Les sélections des consultants devant fournir ces services se feront au moyen de
méthodes décrites dans le Manuel des opérations du cadre de passation des marchés comme
suit :
 Les acquisitions des services de consultants pour (i) la réalisation d’études techniques
d’APD de 350 mini-systèmes d'AEP solaire en zone rurale, (ii) le renforcement des
capacités des acteurs de la chaine de réalisation des ouvrages d’alimentation en eau
potable et consolidation de la gestion décentralisée de l’AEPA, (iii) l’inventaire et
mise en place d’un système de gestion et de suivi des ouvrages d’eau se feront sur la
base d’une liste restreinte de firmes et par la méthode de Sélection Basée sur la Qualité
et le Coût (SBQC).

 L’acquisition de services de consultants pour la mise en œuvre de l’Assainissement


Total Piloté par la Communauté dans les Régions à fort taux de Défécation à l’Air
Libre se fera sur la base d’une liste restreinte d’ONG qualifiées et la méthode de
Sélection Basée sur la Qualité et le Coût (SBQC). Il s’agit des services qui nécessitent
d’être mise en œuvre par des organisations ayant une bonne connaissance du milieu
d’intervention et des cibles.

14
 L’acquisition de services de consultants pour l’audit comptable et financier se fera sur
la base d’une liste restreinte et le mode de Sélection au Moindre Coût (SMC).

 Les services de consultants individuels seront acquis selon la procédure de sélection de


consultants individuels (CI) basée sur la comparaison de 3 CV.

 Une convention sera signée entre le MINEE et l’Institut de Recherche géologique et


minière (IRGM) pour la réalisation de l’étude des ressources en eau et mise en place
d’un système national d’information sur l’eau estimée à 637 000UC. En effet, l’IRGM
qui est une structure publique, est la seule institution au Cameroun qui dispose des
compétences requises, des moyens humains et matériels capables de mener à bien
cette activité. Actuellement, elle est en train de conduire, sur financement de la
Banque Mondiale et de la CICOS, deux études qui serviront de données de base à la
présente étude. La convention sera soumise à l’avis préalable de non objection de la
Banque avant sa signature.

4.2.2.2. Biens :

Le projet comprend les acquisitions de divers biens de fonctionnement de tailles modestes


estimés à un total de 88 000 UC. Les acquisitions de ces biens se feront par consultation des
fournisseurs conformément aux dispositions de l’article 5 du décret n° 2004/275 du 24
septembre 2004.

Les modalités de passation des marchés indiquées ci-dessus sont résumées dans le tableau ci-
dessous :

15
Tableau : Présentation succincte des modalités de passation des marchés

Utilisation du Utilisation du système BAD Total en MUC


Catégories système
national SBQC SMC CI Autre
Services de consultant
Réalisation d’études techniques d’APD de
1,910
350 mini-systèmes d'AEP solaire en zone 1,910 [1,910]
rurale [1,910]
Renforcement des capacités des acteurs de
la chaine de réalisation des ouvrages
0,169
d’alimentation en eau potable et 0,169 [0,169]
consolidation de la gestion décentralisée de [0,169]
l’AEPA

Inventaire et mise en place d’un système de 0,509


gestion et de suivi des ouvrages d’eau
0,509 [0,509]
[0,509]

Réalisation de l’étude des ressources en eau


et mise en place d’un système national 0,637
d’information sur l’eau
0,637 [0,637]
[0,637]

Mise en œuvre de l’Assainissement Total


0,102
Piloté par la Communauté dans les Régions 0,102 [0,102]
à fort taux de Défécation à l’Air Libre [0,102]

0,232 0,232 [0,232]


Consultants individuels [0,23
2]
0,025 0,025[0,025]
Audit du projet [0,02
5]
0,088 0,088 [0,088]
Biens (fonctionnement)
[0,088]
* Les chiffres entre parenthèses représentent des financements par la Banque.

4.2.3. Organe d’exécution: Le Ministère de l’Energie et de l’Eau sera l’organe d’exécution du


projet. Il sera mis en place une Unité de Coordination du Projet (UCP) qui sera en charge de la
gestion quotidienne de toutes les activités prévues dans le cadre du projet. Cette unité sera
renforcée par le recrutement sur une base compétitive d’un spécialiste en passation de marchés
expérimenté. L’UCP assurera la gestion courante des activités de passation des marchés
(préparation et révision du plan de passation des marchés, préparation des avis à manifestation
d’intérêt, établissement des listes restreintes, préparation des dossiers de demande de propositions,
et gestion des contrats). La commission spéciale de passation des marchés (CSPM) sera chargée
de l’examen les dossiers d’appel d’offres, de l’ouverture des plis, de l’examen et adoption des
rapports d’adjudication et de l’examen des projets de marché ou avenant, dans la limite des seuils
fixés par le décret 2013/271 du 5 août 2013. Au-delà de ces seuils, le Ministère des Marchés
Publics (MINMAP) sera chargé des opérations de passation de marchés en vertu des dispositions
du même décret. L’UGP devra veiller à respecter le circuit national de contrôle du processus de
passation des marchés avant la transmission des dossiers à la Banque pour avis de non objection.

4.2.4. Revue du processus d’acquisition : Les acquisitions suivantes seront soumises à la


revue préalable : (a) tous les contrats de consultants et convention. Plus précisément, les
documents suivants seront soumis à l’approbation de la Banque : (i) plan de passation de
16
marchés ; (ii) Avis général de passation de marchés, (iii) Avis de manifestation d’intérêt, (iv)
Demandes de Propositions, (v) Rapport d’évaluation des propositions techniques des consultants,
(vi) Rapports d'évaluation technique et financière combinée comportant les recommandations
d'attribution des contrats, accompagnés du procès-verbal de négociations et du projet de contrat
paraphé. Toutes les autres acquisitions seront soumises à la revue à posteriori de la Banque.

4.2.5. Plan de passation des marchés : Au cours de l'évaluation du projet, l'emprunteur a


élaboré un plan de passation de marchés qui constitue la base des modes d’acquisition dans le
cadre du projet. Ce plan a été convenu entre l'emprunteur et l'équipe de la Banque chargée du
projet. Il sera disponible dans la base de données du projet et sur le site Web externe de la Banque.
Le plan de passation de marchés sera mis à jour chaque année ou en tant que de besoin par
l'équipe de l'emprunteur en charge du projet, afin de tenir compte des besoins réels concernant
l’exécution du projet et le renforcement des capacités institutionnelles. Toute révision proposée au
plan de passation de marchés est soumise à l’approbation préalable de la Banque, selon la
procédure de non-objection. L'emprunteur mettra en œuvre le plan de passation de marchés tel que
convenu avec la Banque.

4.3. Modalités liées à la gestion financière et décaissements

4.3.1 Le niveau de risque fiduciaire lié à l’exécution du projet par le MINEE a été jugé
substantiel. Le MINEE dispose d’une expérience dans la mise en œuvre des opérations du Groupe
de la Banque à travers les projets PAEPA MSU et PAEPA MRU. Toutefois, à la phase de clôture
de ces projets la performance du Ministère en matière de gestion financière n’est pas satisfaisante,
notamment concernant la gestion fiduciaire du PAEPA MSU. Aux regards des faiblesses
identifiées dans l’évaluation des différents sous-systèmes de la gestion des finances publiques du
Cameroun, et les faiblesses constatées au sein des CEP mises en place par le MINEE dans le cadre
de la mise en œuvre des opérations de la Banque, l’exécution de la présente opération s’effectuera
à travers la mise en place d’une nouvelle équipe restreinte au sein du Ministère de l’Eau et de
l’Energie (MINEE). Cette équipe dénommée CEP (Cellule d’Exécution du Projet) assumera la
responsabilité de mettre en place un dispositif de gestion financière satisfaisant et efficace, qui
permettra de garantir avec une assurance raisonnable : (i) l’utilisation des ressources du projet aux
fins prévues et de manière efficace et économique ; (ii) la reddition des comptes du projet dans les délais
requis (sur une base trimestrielle et annuelle) ; et (iii) la sécurité des actifs acquis dans le cadre du projet.
A cet effet, le MINEE désignera un Coordinateur avec une qualification d’ingénieur en eau et
assainissement, qui sera mis exclusivement à la disposition du Projet. Il sera accompagné de deux
autres experts sectoriels et d’un gestionnaire comptable qui seront tous recrutés sur une base
compétitive. Le MINEE soumettra à la Banque le projet de composition de l’équipe d’exécution
du projet pour la validation préalable des compétences et expériences des candidats retenus.
L’équipe bénéficiera d’une formation sur les procédures de gestion financière et de décaissement
de la Banque lors de l’atelier de lancement du projet qui aura lieu dès sa mise en vigueur. Le
manuel de procédures de gestion récemment élaboré et validé par la Banque, ainsi que le logiciel
de gestion TOM2PRO, tous acquis dans le cadre de l’exécution du PAEPA MRU seront
immédiatement mis à la disposition du projet dès sa mise en vigueur.

4.3.2 Mécanismes de décaissement : Le décaissement des ressources de la Banque se fera


conformément aux dispositions du manuel des décaissements de la Banque à travers : (i) La
méthode du paiement direct (pour le paiement des contrats de prestation de services, et les
acquisitions de biens) ; (ii) La méthode de remboursement en cas de préfinancement par la
contrepartie nationale des dépenses imputables aux ressources de la Banque et préalablement
autorisées et approuvées par la Banque ; et (iii) La méthode du compte spécial pour les dépenses
de fonctionnement et l’organisation des ateliers. A ce titre, et en conformité avec les dispositions
17
en vigueur dans le pays, la CAA ouvrira un compte spécial en monnaie locale auprès d’une
institution financière jugée acceptable par la Banque. Ce compte fonctionnera à travers une double
signature de la CAA et du MINEE conformément aux règles et procédures du Groupe de la
Banque.

4.3.3 L’audit financier et technique : Au plus tard six (6) mois après l’entrée en vigueur du
projet, le Ministère de l’Eau et de l’Energie l’Eau en collaboration avec la Chambre des Comptes
recrutera, sur une base compétitive et conformément aux termes de référence (TDR) approuvés
par la Banque, d’un cabinet d’audit externe pour l’audit annuel des états financiers, et l’audit
technique du projet. La Chambre des comptes sera responsable de cette activité d’audit externe à
travers la signature d’une convention avec le MINEE qui lui délèguera la responsabilité du
recrutement de l’auditeur externe, le suivi des travaux d’audit, et la soumission aux Fonds des
rapports d’audit externe et de ce fait, le contrat de l’auditeur sera signé par la Chambre des
Comptes. La chambre des Comptes aura la responsabilité : (i) Du recrutement de la firme d’audit
avec l’appui de la commission des marchés du MINEE ; (ii) Du suivi des travaux d’audit ; et (iii)
La soumission à la Banque du rapport d’audit dans les six mois suivant la clôture de chaque
exercice fiscal.

4.4 Gouvernance

4.4.1 Soucieux d’améliorer la gouvernance dans le secteur de l’eau et de l’assainissement, le


Gouvernement de la République du Cameroun a, par décret du Chef de l’Etat en 2010, consacré le
transfert des compétences en matière d’approvisionnement en eau en milieu rural aux collectivités
territoriales décentralisées. En effet, les ouvrages d’alimentation en eau potable (puits, forages,
mini adduction d’eau potable) construits ou à construire sur fonds publics rentrent dans le
patrimoine de l’Etat et sont gérés par les Communes. Les Communes exercent les compétences en
matière de maîtrise d’ouvrage et de gestion des puits et des forages, sans préjudice des
responsabilités et prérogatives reconnues à l’Etat, notamment :
o L’élaboration et la mise en œuvre des plans et projets de développement durable en
matière d’eau et d’assainissement ;
o la définition des orientations, des politiques et des stratégies nationales en matière
de gestion de l’eau ;
o l’exploitation des eaux de source et des eaux minérales ; et
o la détermination des conditions de protection et d’exploitation des eaux de surface
et des eaux souterraines.
o les ressources issues de la fiscalité locale (impôts directs locaux, centimes
additionnels sur les impôts et taxes de l’Etat, prélèvements effectués sur les
recettes fiscales de l’Etat, taxes directes et indirectes, et tout autre prélèvement par
la loi n° 2009/019 du 15 décembre 2009 portant fiscalité locale) étaient de 657.3
milliards FCFA, sous réserve des données du 4ème trimestre 2015 ;
o les ressources locales moyennes annuelles évaluées à 147.333 milliards FCFA, soit
4.85% du budget moyen de l’Etat sur cette période. Ce qui demeure encore en
dessous de la moyenne africaine de 8%.

4.4.2 Bien que ce transfert de compétences soit salutaire, il convient de signaler les difficultés
majeures des Communes dans la mise en œuvre effective des compétences à elles transférées
en matière d’alimentation en eau potable se résument comme suit : (i) la faiblesse de leurs
capacités techniques, humaines, financières ; (ii) l’insuffisance des ressources budgétaires
allouées par l’Etat, notamment les crédits transférés et la dotation générale de la
décentralisation ; et (iii) la faible coordination des interventions de l’Etat sur le terrain,
couplée à l’insuffisance des moyens logistiques, techniques et financiers des Délégations

18
Régionales et Départementales du MINEE. Le présent projet, de par les activités qui y sont
prévues, constitue donc l’une des réponses aux attentes des collectivités territoriales
décentralisées.

4.5. Durabilité

L’objectif principal du présent projet vise l’amélioration de la durabilité des ouvrages d’eau et
d’assainissement construits et à construire. En effet, (i) l’implication des communes dans
l’élaboration des listes des localités, (ii) leur participation active dans la réalisation de
l’inventaire des ouvrages, (iii) les différentes formations prévues à l’intention de toutes les
parties prenantes participent de l’amélioration de la durabilité des ouvrages et partant, de la
pérennisation du service d’eau en milieu rural, non seulement dans les localités ciblées, mais
aussi dans les localités non concernées par le Projet. De même, le souci de conduire des
études visant à privilégier les énergies renouvelables est de nature à assurer la régularité du
service de l’eau, car cette approche permet d’éviter de longues et multiples pannes qui
surviennent sur les réseaux d’AEP connectés aux réseaux électriques existants, paralysant
ainsi l’accès à l’eau aux populations pendant de longues durées.

4.6. Gestion des risques

4.6.1 Cinq risques principaux ont été identifiés pour la réalisation du projet et de ses
objectifs:

(i) la faible capacité des cabinets nationaux à réaliser les travaux dans les délais
contractuels ;
(iii) la faible performance des cellules d’exécution à assurer le suivi de l’exécution des
projets,
(iv) la lenteur dans le processus d’attribution des marchés ;

(v) l’insécurité dans les régions septentrionales du Cameroun ;


(vi) la faible mobilisation de la contrepartie ;
(vii) la lenteur dans la délivrance des avis de non objection.

4.6.2 Sur la base des risques ci-dessus identifiés, les mesures d’atténuation ci-dessous
sont proposées.
(i) Concernant la compétence des consultants nationaux, il a été retenu que le recrutement
des bureaux d’études pour la réalisation des études sera fait dans le cadre de
consultations sur liste restreinte à l’échelon international.

(ii) Outre le poste d’assistance en maîtrise d’ouvrage prévu pour l’appui à l’UCP, il est
envisagé de renforcer les capacités des cadres intervenant au projet dans les domaines
de la gestion de projet, suivi-évaluation, gestion financière et comptabilité,
changement climatiques et environnement, etc. ;

(iii) S’agissant de la lenteur dans le processus d’acquisition, dans le cadre du présent


projet, il sera envisagé les actions anticipées d’acquisitions (AAA) ;

19
(iv) La mise en œuvre réussie des mesures de lutte contre l'insécurité au plan national et
régional sera une condition sine qua non de l’intervention du projet dans les 10 régions
du pays, en particulier du volet études qui intègre les régions septentrionales ;

(v) Lors de la mission d’évaluation, le Pays s’est engagé à définir et à mettre en œuvre un
plan de mobilisation des ressources financières en accompagnement de la mise en
œuvre du projet ;

(vi) Un suivi de proximité sera assuré par la Banque dont la direction générale centre sera
déjà basée à Yaoundé au Cameroun.

4.7. Développement des connaissances

Le projet est un projet d'étude. Il permettra, que ce soit à travers les activités d'études ou de
renforcement des capacités, de fournir des informations capitales pour la gestion de
l'hydraulique rurale au Cameroun. Ainsi, l'étude sur l'évaluation des ressources en eau
permettra de développer des connaissances sur l’état des ressources en eau au Cameroun,
l’influence des changements climatiques sur ces ressources et le potentiel de leur
renouvellement. Cela permettra d’exploiter de façon optimale les sources d’eau captées pour
les communes concernées par le projet. Cet exercice permettra de mieux suivre les effets
négatifs éventuels du changement climatique sur le renouvellement des ressources en eau. Le
renforcement des capacités des acteurs de la chaîne de réalisation des ouvrages permettra aux
intervenants dans la construction des ouvrages d'AEP de comprendre les raisons de la faible
durée de vie des ouvrages d'AEP et les précautions à prendre dans le futur pour assurer la
durabilité des ouvrages

V. CADRE JURIDIQUE
5.1. Instrument légal

L’Etude sera financée à travers un prêt FAD de 4,361 millions d’UC sur les ressources du
FAD.

5.2. Conditions associées à l’intervention de la Banque

5.2.1 L’instrument juridique du projet est un Accord de Prêt FAD signé entre la République
du Cameroun et la Banque.

5.2.2 L’entrée en vigueur de l’Accord de Prêt est subordonnée à la réalisation par l’Emprunteur,
à la satisfaction du Fonds, des conditions prévues à la Section12.01 des Conditions Générales.

5.2.3 Outre l’entrée en vigueur de l’Accord de Prêt, le premier décaissement des ressources
du Prêt, est subordonné à la réalisation par l’Emprunteur des conditions suivantes :

(a) fournir au Fonds la preuve de la clôture, de la justification, et du reversement du


solde des comptes spéciaux du PAEPA MRU ;

(b) fournir au Fonds l’audit 2016 du PAEPA MSU ;

20
(c) fournir au Fonds la preuve de la création du Comité de Pilotage du projet ainsi que
de la nomination de ses membres ;

(d) fournir au Fonds la preuve de la désignation d’un Coordonnateur du Projet après


avis de non objection de la Banque ainsi que de la désignation des membres clé de
la cellule de coordination du projet.

5.2.4 Autre condition. L’Emprunteur s’engage, à la satisfaction du Fonds, à fournir au Fonds,


au plus tard le 30 juin 2019, à sa satisfaction, la preuve de la justification des comptes
spéciaux du Projet d’alimentation en eau potable en milieu semi urbain (PAEPA MSU).

5.3. Conformité avec les politiques de la Banque

Ce projet est conforme aux politiques applicables de la Banque notamment celles en matière
de gestion financière des projets, de passation des marchés, de décaissement et d’éligibilité
des dépenses au financement de la Banque. Il n’est recommandé aucune exception.

VI. RECOMMANDATION

La Direction recommande que le Conseil d’administration approuve la proposition d’un prêt


de 4,361 millions d’UC sur les ressources du FAD à la République du Cameroun pour l'objet
et selon les conditions énoncées dans le présent rapport.

21
APPENDICE I – TABLEAU DES INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES
COMPARATIFS DU CAMEROUN

Pays en Pays
Année Cameroun Afrique Dévelop- Déve-
pement loppés
Indicateurs de Base
RNB par Habitant $EU
Superficie ('000 Km²) 2016 475 30 067 94 638 36 907
Population totale (millions) 2016 23,9 1 214,4 3 010,9 1 407,8 2500

Population urbaine (% of Total) 2016 55,1 40,1 41,6 80,6 2000


Densité de la population (au Km²) 2016 50,6 41,3 67,7 25,6 1500
Rev enu national brut (RNB) par Habitant ($ EU) 2014 1 360 2 045 4 226 38 317 1000
Participation de la Population Activ e *- Total (%) 2016 76,1 65,6 63,9 60,3 500
Participation de la Population Activ e **- Femmes (%) 2016 71,1 55,6 49,9 52,1
Valeur de l'Indice sex ospécifique de dév elop. humain 2007-2013 0,872 0,801 0,506 0,792 0

2000
2005
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Indice de dév eloppement humain (rang sur 187 pay s) 2014 122 ... ... ...
Population v iv ant en dessous de 1,90 $ par Jour (%) 2008-2013 29,3 42,7 14,9 ... Cam erou n Afriqu e

Indicateurs Démographiques
Taux d'accroissement de la population totale (%) 2016 2,5 2,5 1,9 0,4
Taux d'accroissement de la population urbaine (%) 2016 3,5 3,6 2,9 0,8
Taux de croissance démographique
Population âgée de moins de 15 ans (%) 2016 42,3 40,9 28,0 17,2 (% )
Population âée de 65 ans et plus (%) 2016 3,2 3,5 6,6 16,6
3,0
Taux de dépendance (%) 2016 83,6 79,9 52,9 51,2
Rapport de Masculinité (hommes pour 100 femmes) 2016 100,0 100,2 103,0 97,6 2,5

Population féminine de 15 à 49 ans (%) 2016 24,0 24,0 25,7 22,8 2,0
Espérance de v ie à la naissance - ensemble (ans) 2016 56,4 61,5 66,2 79,4 1,5
Espérance de v ie à la naissance - femmes (ans) 2016 57,6 63,0 68,0 82,4 1,0
Taux brut de natalité (pour 1000) 2016 35,7 34,4 27,0 11,6 0,5
Taux brut de mortalité (pour 1000) 2016 10,9 9,1 7,9 9,1
Taux de mortalité infantile (pour 1000) 2015 57,1 52,2 35,2 5,8 0,0

2000

2005

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015
Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1000) 2015 87,9 75,5 47,3 6,8
Indice sy nthétique de fécondité (par femme) 2016 4,6 4,5 3,5 1,8 Came roun Afri qu e

Taux de mortalité maternelle (pour 100000) 2015 596,0 495,0 238,0 10,0
Femmes utilisant des méthodes contraceptiv es (%) 2016 30,0 31,0 ... ...

Indicateurs de Santé et de Nutrition


Espérancee de vie à la
Nombre de médecins (pour 100000 habitants) 2004-2013 7,7 47,9 123,8 292,3 naissance (ans)
Nombre d'infirmières et sages-femmes (pour 100000 habitants)2004-2013 43,8 135,4 220,0 859,8 80
Naissances assistées par un personnel de santé qualifié (%) 2010-2015 64,7 53,2 68,5 ... 70
Accès à l'eau salubre (% de la population) 2015 75,6 71,6 89,3 99,5 60
50
Espérance de v ie en bonne santé à la naissance (années) 2013 50,3 54,0 57,0 68,0 40
Accès aux serv ices sanitaires (% de la population) 2015 45,8 39,4 61,2 99,4 30
Pourcent. d'adultes de 15-49 ans v iv ant av ec le VIH/SIDA 2014 4,8 3,8 ... ... 20
10
Incidence de la tuberculose (pour 100000) 2014 220,0 245,9 160,0 21,0 0
Enfants v accinés contre la tuberculose (%) 2014 99,0 84,1 90,0 ...
2000

2005

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015
Enfants v accinés contre la rougeole (%) 2014 80,0 76,0 83,5 93,7
Insuffisance pondérale des moins de 5 ans (%) 2010-2014 15,1 18,1 16,2 1,1 Cam eroo n Africa

Apport journalier en calorie par habitant 2011 2 586 2 621 2 335 3 503
Dépenses publiques de santé (en % du PIB) 2013 0,9 2,6 3,0 7,7

Indicateurs d'Education
Taux brut de scolarisation au (%)
Primaire - Total 2010-2015 113,6 100,5 104,7 102,4
Primaire - Filles 2010-2015 106,9 97,1 102,9 102,2 Taux de mortalité infantile
(Pour 1000 )
Secondaire - Total 2010-2015 56,4 50,9 57,8 105,3
Secondaire - Filles 2010-2015 51,9 48,5 55,7 105,3 100
Personnel enseignant féminin au primaire (% du total) 2010-2015 52,7 47,6 50,6 82,2 90
80
Alphabétisme des adultes - Total (%) 2010-2015 75,0 66,8 70,5 98,6 70
Alphabétisme des adultes - Hommes (%) 2010-2015 81,2 74,3 77,3 98,9 60
50
Alphabétisme des adultes - Femmes (%) 2010-2015 68,9 59,4 64,0 98,4 40
Dépenses d'éducation en % du PIB 2010-2014 3,0 5,0 4,2 4,8 30
20
10
Indicateurs d'Environnement 0
2013 13,1 8,6 11,9 9,4
2000
2005

2009

2010
2011

2012
2013

2014

2015

Terres arables (en % de la superficie totale)


Terres agricoles (% superficie des terres) 2013 20,6 43,2 43,4 30,0
Forêts (en % pourcentage de la superficie totale) 2013 40,7 23,3 28,0 34,5 Cam erou n Afriqu e

Emissions du CO2 par habitant (tonnes métriques) 2012 0,3 1,1 3,0 11,6

Source : Base des données du Département des Statistiques de la BAD; dernière mise à jour: Aout 2016
Banque Mondiale WDI; ONUSIDA; UNSD; OMS, UNICEF, PNUD, Rapports nationaux.
Notes: n.a. Non Applicable ; … : Données non disponibles. * Participation à la population active, total (% de la population totale âgée de 15+)
** Participation à la population active, femmes (% de la population féminine âgée de 15+)

I
APPENDICE II : TABLEAU DES OPERATIONS DE LA BANQUE AU CAMEROUN AU 31 MAI 2018
Financement Banque (en millions UC)
Date Date Mise en Satisfaction Date 1er Date limite Prêt
PROJETS décaissement Prêt Dons Taux
SECTEURS Approbation Signature Vigueur décaissement décaissement FAD /
BAD décaiss.
FSN
Projet Cadastre (PAMOCCA 1). 15.11.2010 05.01.2011 17.05.2011 10.02.2012 21.03.2012 30.12.2019 7,00 54,87%
Gouvernance Projet Cadastre (PAMOCCA 2). 17.12.2013 08.06.2014 29.10.2014 29.10.2014 24.04.2015 30.12.2019 5,00 15,00%
Programme appui budgétaire. 22.11.2017 15.12.2017 05.01.2018 05.01.2018 22.01.2018 30.06.2018 148,05 100%
Urgence Aide réfugiés Extrême-Nord 12.07.2017 13.01.2018 13.01.2018 13.01.2018 30.06.2018 0,70 0,0%
Projet route Kumba-Mamfe 21.11.2012 09.02.2013 16.09.2013 07.11.2013 27.01.2014 30.11.2019 47,26 64,41%
Transport Programme routier 1 : Batchenga-Léna 26.11.2014 28.03.2015 09.02.2016 12.04.2016 13.09.2016 31.12.2019 126,71 12,45 12,82%
Programme routier 2 :Yaoundé-Bafoussam 23.11.2016 08.06.2017 25.08.2017 30.10.2017 06.03.2018 31.12.2020 222,20 12,82 11,75%
Tech Info-Com Central African Backbone 09.07.2015 29.10.2015 14.01.2016 14.01.2016 24.05.2016 31.12.2019 30,68 1,22 2,15%
Eau et Projet d'assainissement de Yaoundé (PADY 2) 19.06.2013 11.09.2013 17.03.2014 01.10.2014 13.11.2014 31.12.2018 20,99 2,85 30,19%
assainissement Etudes mobilisation eaux pluviales PEMVEP 20.06.2016 21.10.2016 21.10.2016 24.02.2017 31.12.2018 1,07 0,0%
Renforcement réseaux électriques PREREDT 15.09.2010 15.10.2010 20.04.2011 22.01.2013 25.02.2013 30.06.2020 31,64 36,78%
Energie
Aménagement hydroélectrique Lom Pangar 10.11.2011 18.01.2012 14.06.2012 14.12.2012 25.07.2013 31.12.2020 44,93 11,77%
Appui infrastructures rurales - Grassfield 2 23.10.2013 16.12.2013 10.04.2014 15.09.2014 07.10.2014 31.12.2019 13,61 3,19 40,70%
Agriculture
Projet chaines de valeurs agricoles PD-CVA 20.01.2016 21.10.2016 23.12.2016 23.12.2016 15.03.2017 31.01.2022 73,44 3,06%
Total opérations nationales publiques : 805 853 821 UC = 629,331 milliards CFA 601,08 195,70 9,03 32,57%
Chantier naval et industriel. (CNIC) 12.12.2002 02.06.2003 29.04.2005 29.04.2005 13.05.2005 31.12.2018 32,10 67,9%
Programme Investissement AES-SONEL 10.05.2006 08.12.2006 13.02.2007 15.02.2007 20.02.2007 31.12.2020 49,54 100%
Secteur privé
Usine thermique de Dibamba 28.04.2010 11.05.2011 11.05.2011 15.07.2011 22.07.2011 01.06.2023 18,39 100%
Usine thermique de Kribi 15.07.2011 22.12.2011 22.12.2011 27.08.2012 13.09.2012 15.11.2025 23,60 100 %
Total opérations nationales privées : 123 646 973 UC = 96,562 milliards CFA 123,64 91,68%
Régional Sauvegarde Eléphants d’Afrique centrale 22/07/2013 16.12.2013 11.11.2014 16.01.2015 30.04.2015 30.06.2018 0,25 80,57%
Environnement Réhabilit. bassin Lac Tchad (PRESIBALT) 17/12/2014 02/07/2015 11.11.2015 15.03.2016 25.07.2016 30.09.2019 12,5 9,72%
Facilitation transports Bamenda - Enugu. 25.11.2008 13.05.2009 04.11.2009 01.12.2009 24.12.2009 31.12.2019 90,39 83,20%
Régional
Corridor Brazza -Yaoundé (Ketta –Djoum 2) 21.10.2015 05.04.2016 05.08.2016 06.09.2016 01.11.2016 31.12.2020 51,04 2,56%
Transport
Pont sur Logone entre Cameroun-Tchad 11.12.2017 24.05.2018 31.12.2022 27,98 9,40 0,0%
Total opérations multinationales publiques : 191 567 968 UC = 149,604 milliards CFA 79,02 112,54 40,68%

TOTAL PORTEFEUILLE GLOBAL : 1 121 068 762 UC = 875,498 milliards CFA 803,74 308,24 9,03 40,47%

II
A la date du 31 mai 2018, le portefeuille actif du Cameroun compte 23 projets totalisant des engagements de 1 121 068 762 UC (875,5 milliards
CFA) se répartissant comme suit : 997 421 789 UC pour le secteur public (14 projets nationaux et 5 projets régionaux) et 123 646 973 UC pour le
secteur privé (4 projets).

III

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