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`N° de référence : P-CM-KF0-007 Langue : Français

Original : Français

FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT

RAPPORT D’EVALUATION
PROJET D’APPUI A LA GOUVERNANCE DES FINANCES PUBLIQUES (PAGFIP)

CAMEROUN
Vice -Président, PI Marie-Laure AKIN OLUGBADE RDVP

Directeur Général Serge N’GUESSAN RDGC

Directeur Général Adjoint Solomane KONE RDGC

Directeur sectoriel Abdoulaye COULIBALY ECGF

Chef de division, p.i Kevin LUMBILA ECGF

Chargé de Projet Pierre TOKO, Expert en Chef en Gouvernance ECGF

Équipe du Projet Diallo Ahmadou Moustapha, Coordinateur régional des acquisitions SNFI1

Claude NKODIA, Économiste Principal pays COCM

Mohamed COULIBALY, Chargé de Programme Principal COCM

Aliou DIALLO, Chargé Senior de Gestion Financière PECG2

Patrice HORUGAVYE, Coordinateur régional sauvegardes Env.et Sociales SNSC0

Karine MBENGUE, Experte Sénior en charge de la Fragilité

Charlotte EYONG, Experte Principale en Charge Changement climatique RDTS

Tidiani OUEDRAOGO, Expert Principal, Chargé Question Genre SNSC0

Modeste TIEMGNI, Chargé des acquisitions


AHGC1
Mohamed Aliou DIALLO, Chargé de gestion financière
SNFI1
Abou Amadou BA, Consultant Macroéconomie
SNFI2
ATONFACK FONE Joel Aurel, Consultant /Assistant des Opérations
ECGF
Margot Gaëlle KOUKOUOCK, Assistante des Opérations
ECGF
David FOLORUNSO, Consultant Gouvernance
SNFI2/COCM,

ECGF

Pairs Évaluateurs LAKOUE DERANT Régis, Expert Principal en Gouvernance ECGF

WADZON Etaki, Économiste Pays Principal ECCE1-COCD

DOUKOURE Moustapha, Expert Principal en Gouvernance ECGF


FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT
Publication autorisée

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

PROJET D'APPUI A LA GOUVERNANCE DES FINANCES


PUBLIQUES (PAGFIP)
Publication autorisée

RAPPORT D’EVALUATION

RDGC/ECGF

Novembre 2022
CONTRE-VALEURS
MONÉTAIRES
Taux de change effectif

Unité monétaire Équivalent


1 unité de compte 822,88 F.CFA
1 Dollar des États-Unis 653,23 F.CFA

EXERCICE
1er Janvier – 31 décembre

POIDS ET MESURES
1 tonne métrique 2 204,62 livres (lbs)

1 Kilogramme (kg) 2,20462 lb

1 mètre (m) 3.28 Pieds (pi)

1 millimètre (mm) 0,03937 pouce (« )

1 kilomètre (km) 0,62 mille

1 Hectare (ha) 2.471 Acres

i
ABREVIATION ET ACRONYMES

AFD Agence française de développement

ARMP Agence de régulation des marchés publics

BAD Banque africaine de développement

BEAC Banque des États d’Afrique Centrale

CCP Comité de pilotage du projet

UGP Unité de gestion du Projet

CPFP Cadre de partenariat des finances publiques

COCM Bureau pays Cameroun

CMP Code des marchés publics

CONSUPE Conseil supérieur de l’État

CSFP Comité sectoriel finances publiques

CSMERS Comité de suivi de la mise en œuvre des réformes structurelles du MINEPAT

DGB Direction générale du budget

DGD Direction générale des douanes

DSCE Document de stratégie pour la croissance et l’emploi

CEMAC Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale

CONAC Commission nationale anti-corruption du Cameroun

EPIP Évaluation des politiques et des institutions pays

FCFA Francs de la Coopération Financière en Afrique Centrale

FMI Fonds monétaire international

INS Institut National de la Statistique

MINEPAT Ministère de l'Économie, de la Planification et de l'Aménagement du Territoire

MINFI Ministère des Finances

MINMAP Ministère chargé des marchés publics

MRI Mécanisme de recours indépendant

ODD Objectifs de Développement Durable

PACCE Programme d’appui à la compétitivité et à la croissance économique

PAMOCCA Projet d’appui à la modernisation du cadastre et l’amélioration du climat des affaires

PARECAM Programme d’Appui à la relance économie du Cameroun

PARGEFIP Projet d’appui au renforcement de la gestion des finances publiques

PEFA Revue des dépenses publiques et évaluation de la responsabilité financière

PGRGFP Plan global de réformes de la gestion des finances publiques

PIB Produit intérieur brut

PREF Programme des Réformes Économiques et Financières de la CEMAC

PTF Partenaires techniques et financiers

RECGOFIP Réseau citoyen pour la gouvernance des finances publiques

SND30 Stratégie nationale de développement (2020-2030)

UC Unité de Compte

UE Union Européenne

UGP Unité de gestion du projet

ii
FICHE D’INFORMATION SUR LE PROJET

RENSEIGNEMENTS SUR LE CLIENT


Nom du Projet : PROJET D’APPUI A LA GOUVERNANCE DES FINANCES PUBLIQUES

Secteur (s) : MULTISECTEUR

Emprunteur/ Bénéficiaire du don : RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN

Instrument (s) du projet : Prêt/Don

Agence de mise en œuvre : L’Unité de gestion du projet (Direction de l’intégration régionale (DIR)/MINEPAT)

COUNTRY AND STRATEGIC CONTEXT( A changer)


Période du document de stratégie par 2023 – 2026
pays :

Priorités du document de stratégie par Le projet est en cohérence avec le DSP 2015-2020, prorogé pour 2 ans, dont le second pilier met l’accent sur le
pays appuyées par le projet : renforcement de la gouvernance sectorielle pour l’efficacité et la pérennité des investissements structurants

Programme gouvernemental (DSRP, Le projet soutient la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement (2020-2030) du Gouvernement,
NPD ou équivalent) : axée sur l’accélération des réformes structurelles visant la diversification de la base productive de l’économie
et la promotion de la compétitivité de secteurs clés de l’économie.

Classification du projet: Gestion des finances publiques en faveur de la mobilisation des ressources fiscales et de l’efficacité de la
dépense publique

ODD n0 8 : Croissance économique

Performance du pays et évaluation Note globale (2021) : 4,5 sur une échelle de 1à 6
institutionnelle :

Projets à risque dans le portefeuille de Au 30 septembre 2022, 5 projets sur 25 que compte le portefeuille sont signalés par un drapeau rouge, soit
pays : 25%

CATÉGORISATION DES PROJETS


Catégorisation des risques Catégorie 3 : confirmée le 26 avril 2022
environnementaux et sociaux

Le projet implique-t-il une Non


réinstallation involontaire ?

Catégorisation des mesures de Catégorie 3


protection du climat :

Évaluation du prisme de fragilité et de Oui


résilience:

Catégorisation du système de Catégorie 4


marqueurs de genre :

INFORMATIONS CLÉS SUR LE FINANCEMENT DU FAD


Taux d’intérêt: 1%

Commission de service 0,75%

Commission d’engagement: 0,5%

Ténor: 30 ans

Délai: 5 ans

iii
Montant (en millions)
Source Instrument de financement
UC [Autre monnaie]
11,6 millions Prêt FAD
Fonds africain de développement (FAD)
0,82 million Don FAD
Co-financier 1 Nom: n.a
Co-financier 2 Nom: n.a
Contribution de contrepartie du gouvernement : 1,38 millions
Coût total du projet : 13,80 millions

OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT ET COMPOSANTES


L’objectif global du projet est de renforcer l’environnement institutionnel et organisationnel de la gestion
Objectif de développement du projet : des finances publiques à travers la mobilisation accrue des recettes fiscales et la promotion de l’efficacité de
la dépenses publique

Composante 1 : Renforcement des capacités de mobilisation des recettes fiscales. (Coût de base 5,60 MUC)
Composante 2 : Renforcement de l’efficacité et de la transparence de la dépense publique (Coût de base
Composantes du projet 6,63 MUC)

Composante 3 : Gestion du projet (Coût de base 0,93 MUC)

CALENDRIER DE TRAITEMENT DU PROJET À L’APPROBATION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION


Approbation NCP : 16 Mai 2022

Mission d’évaluation : Septembre 2022

Présentation prévue au conseil Novembre 2022


d’administration

Effectivité : Janvier 2023

Période de mise en œuvre du projet : 2023-2026 (4 ans)

Revue à mi-parcours prévue : Mars 2025

Date de clôture du projet : 31/12/2026

iv
TABLE DES MATIERES
1 CONTEXTE STRATÉGIQUE ................................................................................................................................ 1
A. CONTEXTE, STRATEGIE ET OBJECTIFS DU PAYS .....................................................................................1
B. CONTEXTE SECTORIEL ET INSTITUTIONNEL ...........................................................................................2
C. JUSTIFICATION DE LA PARTICIPATION DE LA BANQUE ...........................................................................4
D. COORDINATION DES PARTENAIRES DE DEVELOPPEMENT.......................................................................5
2 DESCRIPTION DU PROJET ................................................................................................................................. 5
A. OBJECTIF DE DEVELOPPEMENT DU PROJET ............................................................................................5
B. THEORIE DU CHANGEMENT ...................................................................................................................6
C. COMPOSANTES DU PROJET ....................................................................................................................6
D. COUT DU PROJET ET MODALITES DE FINANCEMENT.............................................................................10
E. BENEFICIAIRES DE LA ZONE CIBLE ET DE LA POPULATION DU PROJET ET AUTRES INTERVENANTS .......11
F. EXPERIENCE DU GROUPE DE LA BANQUE ET LEÇONS REFLETEES DANS LA CONCEPTION ....................11
3 FAISABILITÉ DU PROJET ................................................................................................................................. 12
A. ANALYSE FINANCIERE ET ECONOMIQUE ..............................................................................................12
B. GARANTIES ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES ................................................................................13
C. AUTRES PRIORITES TRANSVERSALES ..................................................................................................14
4 MISE EN OEUVRE ............................................................................................................................................... 15
A. ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS ET DE MISE EN ŒUVRE .................................................................15
B. PASSATION DES MARCHES ...................................................................................................................16
C. GESTION FINANCIERE, DECAISSEMENT ET VERIFICATION ....................................................................16
D. SUIVI ET EVALUATION.........................................................................................................................18
E. GOUVERNANCE ...................................................................................................................................18
F. DURABILITE ........................................................................................................................................18
G. GESTION DES RISQUES.........................................................................................................................19
5 INSTRUMENTS JURIDIQUES ET AUTORITÉ ............................................................................................... 19
A. INSTRUMENT JURIDIQUE .....................................................................................................................19
B. CONDITIONS ASSOCIEES A L’INTERVENTION DE LA BANQUE ...............................................................19
C. CONFORMITE AVEC LES POLITIQUES DE LA BANQUE 20
6 RECOMMANDATION ......................................................................................................................................... 20
7 CADRE DE RÉSULTATS ..................................................................................................................................... 21
8 NOTE DE CONFORMITÉ ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE (ESCON) ............................................ 23
9 CONTENU DES ANNEXES TECHNIQUES ...................................................................................................... 24

v
1 CONTEXTE STRATÉGIQUE

A. Contexte, stratégie et objectifs du pays

1.1 Pays stable depuis plusieurs décennies, le Cameroun est confronté depuis
quelques années à des défis sécuritaires majeurs tant nationaux que régionaux. Les
attaques, depuis 2013, du groupe terroriste « BOKO HARAM » dans le Nord du pays et
l’instabilité à la frontière Est du fait de la situation précaire en République Centrafricaine
sont des facteurs qui créent un contexte de fragilité quasi-permanente dans la sous-région.
Au plan interne, la stabilité politique est également menacée par l’insécurité engendrée par
des mouvements armés sécessionnistes dans les régions dites anglophones Nord-ouest et
Sud-ouest du pays.

1.2 La crise COVID-19 est survenue en 2020, alors que l’économie camerounaise,
se redressait progressivement du choc pétrolier de 2014. D’une moyenne de 3,9% sur la
période 2018-2019, la croissance économique a décéléré pour se situer à hauteur de 0,5%
durant cette année, à la suite des effets négatifs de la pandémie sur l’activité économique. La
crise sanitaire a également érodé les efforts de consolidation budgétaire, enregistrés avec
l’appui des partenaires techniques et financiers, dont le Programme Économique et Financier
2017-2019 (PEF), appuyé par une Facilité Élargie de Crédit (FEC) du FMI et l’appui
budgétaire programmatique (2017-2019) de la Banque pour un montant de 410 millions
d’euros. C’est ainsi qu’en 2020, le niveau du solde budgétaire, initialement prévu à -2,1%
du PIB a atteint -3,3% du PIB, avant de se redresser à hauteur de -3,1% en 2021. Selon les
prévisions, le solde budgétaire devrait s’établir à -2,1% du PIB en fin 2022. Quant à
l’inflation, celle-ci s’est accrue à partir de 2019 passant de 1,2% à 2,0 % en 2020, suite
notamment à la hausse des produits importés. Cette évolution a connu une forte accélération,
en 2021, en raison du renchérissement des coûts d’approvisionnement liés à la rupture des
chaines logistiques, à l’accroissement des prix des produits alimentaires et des matières
premières, résultant du conflit entre la Russie et l’Ukraine, portant l’inflation à 2,6% en 2021.

1.3 La politique du Gouvernement en matière de finances publiques sur la période


2022-2025, entend poursuivre les réformes inscrites dans le cadre du Plan global de
réformes 2019-2021 de la Gestion des finances publiques, actualisé pour la période 2022-
2021 (PGRGFP), en vue de renforcer : (i) les capacités de préparation du budget et de
budgétisation par programme ; (ii) le civisme fiscal et les capacités de mobilisation des
ressources budgétaires ; et ( iii) les capacités de contrôle et de maîtrise de l’exécution des
budgets. Cet effort vise également à maitriser la dette publique qui a atteint 44,9% du PIB
en 2021 contre 16,9% en 2012. La forte progression du stock de la dette expose le Cameroun
à un risque élevé de surendettement, même si celle-ci reste soutenable à moyen terme.

1.4 En 2020, le Gouvernement a adopté la Stratégie Nationale de Développement


(SND30) qui opérationnalise la deuxième phase de sa Vision qui est de faire du Cameroun
un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité à l’horizon 2035. La SND30 est en
cohérence avec les objectifs de l’agenda 2030 des Nations Unies sur le développement
durable et prend également en compte les grandes orientations des autres agendas
supranationaux (Agenda 2063 de l’Union Africaine, Vision CEMAC de 2025, COP21, etc.).
A l’instar des stratégies nationales précédentes, la SND30 est l'expression empirique d’une
approche intégrée de développement économique et humain pour le Cameroun, qui propose
un cheminement progressif du pays vers l’atteinte des ODD. En tant que cadre de référence,
pour la période 2020-2030, la SND30 a pour objectifs de: (i) mettre en place les conditions
favorables à une croissance économique soutenue via le renforcement du cadre

1
d’industrialisation du pays ; (ii) améliorer la gouvernance pour renforcer la performance de
l’action publique en vue de l’atteinte des objectifs de développement du pays; (iii) améliorer
les conditions de vie des populations et leur accès aux services sociaux de base à travers une
réduction significative de la pauvreté et du sous-emploi et ; (iv) renforcer les mesures
d’adaptation et d’atténuation des effets de changements climatiques et la gestion
environnementale pour garantir une croissance économique verte.

1.5 Le Document de stratégie pays de la Banque pour le Cameroun (DSP), couvrant


la période 2015-2020, a été approuvé par les Conseils d’Administration, en juillet 2015
(ADF/BD/WP/2015/69). Le DSP, qui a fait l’objet d’une prolongation jusqu’en 2022, a pour
objectif d’appuyer le Gouvernement à diversifier les sources de croissance de l’économie
afin de la rendre plus résiliente à travers deux axes stratégiques : (i) le renforcement des
infrastructures pour une croissance inclusive et durable et ; (ii) le renforcement de la
gouvernance sectorielle pour l’efficacité et la pérennité des investissements structurants. En
mettant l’accent sur l’amélioration du cadre de gestion des finances publiques, à travers
notamment le soutien à la mobilisation des recettes, le contrôle de la dépense publique en
faveur de la transparence et de la lutte contre les flux financiers illicites, le présent projet est
aligné avec les piliers du DSP, dont la mise en œuvre concourt à renforcer les bases d’une
bonne gouvernance. A cet effet, le PAGFIP contribue directement à la cinquième priorité
des « high 5 » à savoir « Améliorer la condition de vie des africains », et poursuit les
objectifs de croissance verte et inclusive de la Stratégie décennale de la Banque pour la
période 2013-2022. Le PAGFIP est également aligné sur la Stratégie pour une Gouvernance
en Afrique 2021-2025 (SEGA) sous le Pilier I « Efficacité du Secteur Public aux niveaux
national et régional » et le Pilier II « Gouvernance pour une Transformation Structurelle ».
Enfin, en accordant une grande priorité au développement des compétences, tout en veillant
à la parité homme-femme, le projet est conforme à la stratégie relative au genre de la Banque
(2021-2025) « Investir dans l’égalité hommes-femmes pour la transformation de l’Afrique »,
notamment sur le pilier II «Autonomisation économique ». Au niveau régional, le PAGFIP
est en conformité avec le Cadre stratégique pour les accords de seconde génération des pays
de la CEMAC avec les PTFs qui indique les grandes orientations des programmes de
deuxième génération autour des axes suivants : (i) la viabilité budgétaire ; (ii) la croissance
et le développement ; et (iii) le financement de l’économie.

B. Contexte sectoriel et institutionnel

1.6 Le Cameroun demeure confronté à de multiples contraintes d’ordre institutionnel,


technique et financier qui entravent et pénalisent ses performances au plan économique.
Les effets conjugués de ces contraintes se traduisent notamment par un cadre budgétaire peu
viable, marqué par une mobilisation insuffisante des recettes fiscales, au regard du potentiel
du pays, associée à un déficit de bonne gouvernance dans la programmation et la gestion de
la dépense publique.

1.7 La dernière évaluation du système de gestion des finances publiques (GFP) du


Cameroun, selon la méthodologie PEFA, menée en 2017, avait noté plusieurs
insuffisances. Parmi celles-ci, figurent notamment : (i) la faiblesse du taux de pression
fiscale (12,5% du PIB en 2021), largement en deçà de la moyenne africaine, évaluée à plus
de 18%. La principale explication de cette situation relève davantage de l’équité fiscale, la
pression fiscale étant surtout supportée par un nombre limité de contribuables, notamment
les grandes entreprises ; (ii) la faible internalisation de la budgétisation par programme ; (iii)
une surveillance insuffisante des risques budgétaires inhérentes à la gestion des
établissements et des entreprises publics et des collectivités territoriales décentralisées ; (iv)
l’accès limité à l’information sur les marchés publics et le non-respect du principe de
2
séparation entre les fonctions de maître d’ouvrage, d'organe de contrôle et d'organe de
régulation.

1.8 Ce constat a été confirmé par la revue des dépenses publiques, menée par la
Banque mondiale, en 2018, intitulée : « Aligner les dépenses publiques aux objectifs de
la vision 20351 ». En effet, en dépit des progrès importants réalisés dans le domaine de la
programmation budgétaire et l’établissement des rapports, l’utilisation effective de la plupart
des nouveaux outils élaborés, dans le cadre de la loi de GFP, en vigueur depuis 2013, reste
un grand défi. Parmi les contraintes identifiées figurent notamment la superposition des
contrôles effectués par les contrôleurs financiers et les comptables dans la chaîne des
dépenses et la défaillance des systèmes d’information sur la gestion financière à travers
notamment l’irrégularité dans l’élaboration et la publication des audits des dépenses
publiques. Cette situation est d’autant plus préoccupante que le système des marchés publics
camerounais est confronté à des contraintes majeures, dont notamment : (i) l’absence d’un
outil de planification stratégique lui permettant d’anticiper ou de conduire un développement
et déploiement harmonieux de son système d’information ; (ii) la difficile collaboration
institutionnelle entre les différents acteurs clés des marchés publics, source de déperdition
de ressources humaines, infrastructurelles et financières ; (iii) l’absence d’outils performants
permettant de mesurer de manière rationnelle l’impact socioéconomique des stratégies et
actions publiques mises en œuvre par l’État et; (iv) l’accès limité à l’information sur les
commande publique, traduisant la faiblesse du suivi-évaluation des activités relevant des
marchés publics.

1.9 Un autre défi majeur, auquel le Cameroun fait face, est celui de la maitrise de la
programmation, de l’exécution et du suivi-évaluation des investissements publics.
Parmi les insuffisances notées, dans ce domaine, figurent, notamment, l’absence d’une
démarche cohérente d’évaluation de la qualité des projets se traduisant par des insuffisances
dans la maturation et la qualité à l’entrée des opérations d’investissements, la faible maitrise
des procédures et délais par les entités chargées de la gestion des crédits délégués et le
dysfonctionnement du système de passation des marchés publics. Les effets conjugués de
ces différents facteurs se traduisent par un taux d’exécution du budget d’investissement
public qui n’était, en 2021, que de 54,6%. Cette situation est d’autant plus préoccupante que
le Gouvernement souhaite porter l’investissement public à 40% des dépenses totale de l’État
à l’horizon 2030, conformément à son objectif dans le cadre de la mise en œuvre de la
SND30. D’où la nécessité d’accorder une grande priorité à une gestion efficace du
programme d’investissement (PIP) de l’État.

1.10 Ce contexte de contre-performance est exacerbé par l’absence de redevabilité,


résultant de la persistance de la corruption dans la gestion des deniers publics. En effet,
Selon le rapport de Transparency international de 2021, le Cameroun occupe le 144ème rang
sur 180 pays avec un indice de perception de corruption de 27/100 contre 33 pour l’Afrique
au sud du Sahara (échelle de 0 à 100). Sur la période 2012-2021, l’indice de perception de
la corruption a été marqué par une quasi-stagnation autour d’une moyenne annuelle de 26,0.
Il convient de noter, toutefois, que les efforts du Gouvernement visant à lutter contre ce fléau,
à travers notamment la création de la Commission nationale anti-corruption (CONAC) et la
ratification de la Convention de l’Union africaine sur la prévention de la lutte contre la
corruption, ont permis de réaliser des progrès, sur la décennie mentionnée. Ainsi, la CONAC,
à travers ses multiples actions sur cette période, a pu recouvrer plus de 3250 milliards de
F.CFA, tandis que les dénonciations des actes de corruption sont passées de 482 en 2010 à
1
la revue des dépenses publiques de la Banque mondiale a permis d’établir un diagnostic approfondi de l’État de mise en œuvre du Plan global
de gestion des finances publiques en mettant l’accent sur les progrès réalisés et sur les principales contraintes institutionnelles qui affectent la
qualité des dépenses.
3
plus 20 milles en 2020. Le Gouvernement, avec l’appui des partenaires au développement,
entend poursuivre son action, notamment en faveur de l’amélioration du cadre de la GFP, à
travers le renforcement des capacités des structures de contrôle internes et externes. Il s’agit,
d’une part, de renforcer la mobilisation des recettes budgétaires et, d’autre part, de renforcer
le dispositif d’alerte en matière d’évasion et de fraude fiscales, de corruption et de
détournements des fonds publics. Ce dispositif suppose également la prise en compte des
besoins de la société civile (OSC), organisée en tant qu’acteur de la promotion de la bonne
gouvernance et du code de transparence en faveur de l’accès du public aux informations
budgétaires.

C. Justification de la participation de la Banque

1.11 Le PAGFIP est le résultat d’un diagnostic approfondi de la situation des


capacités institutionnelles au niveau des différentes structures bénéficiaires et répond
aux préoccupations du Gouvernement qui s’engage à poursuivre les réformes macro-
économiques et structurelles, notamment dans le domaine des finances publiques, pour
asseoir les conditions d’une croissance inclusive. Le projet se justifie par la nécessité
d’accompagner le Gouvernement dans ses efforts pour répondre aux défis auxquels le pays
est confronté et à garantir une mise en œuvre satisfaisante de la SND30. A cet égard, la
Banque, à travers ce projet, met l’accent sur le développement des capacités institutionnelles
et des ressources humaines afin de doter les structures bénéficiaires des moyens
indispensables à l’accomplissement de leurs missions respectives. Il s’agira d’une part, de
soutenir la mise en œuvre du Plan global de réforme des finances publiques du
Gouvernement, en renforçant les compétences et en mettant en place des outils et procédures
de travail cohérents et efficaces en faveur d’une mobilisation accrue des ressources fiscales
et de l’efficacité de la dépense publique et d’autre part, d’accompagner les efforts du
Gouvernement en matière de lutte contre la corruption qui constitue un grand défi pour le
pays.

1.12 S’appuyant sur les enseignements tirés de la mission de dialogue de haut niveau
sur la préparation de la Note diagnostic pays, du Rapport d’achèvement du DSP 2015-
2020 et de la revue de performance du portefeuille, qui a eu lieu en septembre 2022, et
de l’expérience avérée de la Banque en matière de gouvernance, la présente opération
accorde une attention particulière au développement des compétences des structures de
contrôle interne et externe à l’effet de renforcer la transparence et la lutte contre la
corruption. Le projet mettra également l’accent sur l’élaboration régulière et la publication
des audits ainsi que l’implication effective des organisations de la société civile dans le suivi
de la gestion budgétaire. Il s’agira également d’améliorer les capacités
institutionnelles/administratives pour une meilleure mise en œuvre des projets et
une meilleure absorption des ressources.

1.13 C’est dans ce cadre que le projet proposé vient en soutien à la mise en œuvre
effective du PGRGFP, actualisé pour la période 2022-2023. Selon la revue à mi-parcours,
réalisée en mai 2022, les progrès réalisés dans la mise en œuvre du PGRGFP sont faibles
puisque le plan opérationnel, pour l’année 2022, affiche un taux de réalisation de seulement
34%. Sur cette base, le PAGFIP entend soutenir les volets importants, concernant notamment
: (i) la mobilisation des recettes par la modernisation de l’administration fiscale grâce à la
dématérialisation du système et, (ii) l’amélioration de la qualité et de l’efficacité de la
dépense publique à travers un appui ciblé aux structures de contrôle afin de renforcer la
transparence et la redevabilité. La pertinence du présent projet repose également sur sa
complémentarité avec le Projet d’appui à la modernisation du cadastre et l’amélioration du
climat des affaires (PAMOCCA) qui visait à accompagner la modernisation du capital
4
foncier et cadastral, financé par la Banque, dont l’un des objectifs est de contribuer à élargir
la base fiscale hors pétrole. Enfin, le PAGFIP est une réponse à la nécessité d’accompagner
le programme de réformes, entrepris par le Gouvernement, par une opération de
renforcement des capacités institutionnelles pour accompagner la réalisation effective des
mesures de réforme et la durabilité de leur impact. C’est ainsi qu’il soutient la mise en œuvre
du Programme d’appui à la relance économique post covid du Cameroun (PARECAM),
approuvé en juillet 2022, pour renforcer les capacités nationales de mise en œuvre des
réforme prévues dans le cadre du PGRGFP.

D. Coordination des partenaires de développement

1.14 Au Cameroun, outre la Banque, les principaux partenaires techniques et


financiers (PTF) impliqués dans le renforcement des capacités dans le secteur de la
gouvernance, notamment la mise en œuvre du PGRGFP sont l’Union européenne, la
Banque mondiale, le FMI et le PNUD avec qui l’équipe de préparation du projet a organisé
une séance de consultation. Leurs points de vue ont été pris en considération dans la
conception, la formulation des composantes de celui-ci. Les activités prévues dans le cadre
du PAGFIP sont en cohérence avec la logique de renforcement de la complémentarité avec
leurs interventions en cours ou à venir en vue d’amplifier les synergies. A titre d’illustration,
le PAGFIP s’inscrit dans la complémentarité avec l’appui de l’Union européenne visant à
soutenir les efforts du Gouvernement pour l’amélioration de la gouvernance économique et
financière dans un cadre décentralisé, axée sur une gestion transparente et crédible des
finances publiques, en ligne avec les standards internationaux. Il en est de même avec
l’Agence française de développement (AFD), qui appuie la transparence budgétaire à travers
la deuxième phase du Projet d’appui à la gouvernance financière (PAGFI 2). La
maximisation des synergies contribue ainsi à consolider les progrès réalisés dans le domaine
du développement des compétences, jouant ainsi un effet de levier important de nature à
amplifier et à consolider les résultats acquis en matière de promotion de la bonne
gouvernance.

1.15 Il convient de rappeler que la Banque est membre actif du


Comité multipartenaire (CMP) et prend part aux groupes de travail thématiques qui
servent de plateforme d’échanges et de coordination des activités des partenaires au
développement. L’implication du Bureau national du Cameroun (COCM) a également
permis à la Banque de jouer un rôle actif dans le renforcement du dialogue entre le pays et
les autres PTFs, sur les questions de gouvernance, en tant que membre du Comité sectoriel
finances publiques (CSFP). C’est dans ce contexte qu’a été conçu et adopté, avec l’appui de
COCM, un cadre de partenariat des finances publiques (CPFP) qui contribue à renforcer la
coordination des PTF’s autour du PGRGFP et à harmoniser les différentes interventions dans
le domaine des finances publiques.

2 DESCRIPTION DU PROJET

A. Objectif de développement du projet

2.1 L’objectif global du projet est de renforcer l’environnement institutionnel et


organisationnel de la gestion des finances publiques à travers la mobilisation accrue
des recettes fiscales et la promotion de l’efficacité de la dépenses publique: Les objectifs
spécifiques consistent à : (i) améliorer la mobilisation et la sécurisation des recettes fiscales ;
(ii) limiter les risques budgétaires à travers le contrôle et la maitrise de l’exécution
budgétaire ; (iii) systématiser les pratiques en matière d’audit et de vérifications internes et
externes ; (iv) lutter contre la corruption et les flux financiers illicites. Ce faisant le projet
5
contribuera au développement et à la consolidation des capacités nationales de gestion des
finances publiques, de pilotage et de communication sur les réformes en mettant l’accent
sur la valorisation des ressources humaines et la modernisation et la mise à niveau des outils
de travail.

B. Théorie du changement

2.2 Le défi majeur auquel le Cameroun est confronté, en matière de gestion des
finances publiques se situe à un double niveau : (i) réussir à mobiliser davantage des
recettes budgétaires, en rehaussant la pression fiscale qui était de 12,5% du PIB en 2021,
bien en deçà de la moyenne africaine de 18% du PIB, permettant ainsi un financement
budgétairement viable de la SND30 ; et (ii) améliorer la qualité de la dépense publique qui,
en l’absence de contrôle systématique de l’exécution budgétaire, est entachée de
malversations économiques. Pour réaliser ce double objectif, le PAGFIP appuie les efforts
du Gouvernement visant à mettre en œuvre son Plan Global de Reformes de la Gestion des
Finances Publiques (PGRGFP), élaboré en 2019-2021, actualisé pour la période 2022-203,
à travers le renforcement des capacités institutionnelles et humaines des structures et
organisations impliquées. Au terme de la mise en œuvre du PAGFIP, l’indice relatif à
l’efficience dans la mobilisation des ressources ainsi que celui relatif à la transparence, à la
redevabilité et à la corruption de l’Évaluation des politiques et des institutions pays (EPIP)
de la Banque devraient s’améliorer passant de 3,4 et 4,0 en 2021 à respectivement 4,5 et 5,0
en 2026. Il en est de même pour le taux d’exécution du budget d’investissement qui devrait
passer de 54,6% en 2021 à 65 % en 2026. Par ailleurs, les principaux indicateurs du PEFA
sur la gestion des finances publiques devraient également évoluer positivement, parmi
lesquels figurent notamment : l’intégrité des données financières (PI-27), l’élaboration des
audits internes (PI-26), l’examen systématique des rapports d’audit par le pouvoir législatif,
à savoir l’Assemblée nationale et le Sénat (PI-31), la gestion des risques liées aux recettes
fiscales (PI-19), la gestion de la passation des marchés publics (PI-24), la performance des
prestations de services publiques et l’accès effectif du public aux informations budgétaires
(PI-9). L’augmentation graduelle de la pression fiscale attendue du projet, portée par la
digitalisation et l’élargissement de l’assiette fiscale, permettra également de consolider les
progrès réalisés dans le cadre de la PGRGFP. Cf. l’Annexe technique 2-1 – Théorie détaillée
du changement qui contient une analyse plus complète de la théorie du changement.

C. Composantes du projet

2.3 Le PAGFIP se décline en trois (3) composantes : (i) Renforcement des capacités de
mobilisation des recettes fiscales. Cette composante s’articule autour de deux sous
composantes, sous-composante 1.1 « Appui à la digitalisation des recettes fiscales» ; sous-
composante 1.2 « Appui au dispositif de prévention contre la fraude et l’évasion fiscale» ; (ii)
Renforcement de l’efficacité et de la transparence de la dépense publique. Cette composante
s’articulera autour de deux sous-composantes ; sous-composante 2.1 Appui à la gestion des
investissements publics; sous-composante 2.2 Renforcement de la transparence et de la
redevabilité; (iii) Gestion du projet. La cohérence du projet repose, d’une part, sur la
complémentarité de ses composantes qui, en contribuant simultanément au renforcement de
la mobilisation des recettes fiscales et à l’amélioration de la transparence et à la lutte contre
la corruption, concourt à l’atténuation des principales insuffisances diagnostiquées au niveau
du cadre de la GPF, favorisant ainsi la création des conditions idoines en faveur de la
consolidation budgétaire et de la relance économique post Covid. L’Annexe 2-2 des Annexes
techniques présente les composantes détaillées du projet.

6
Composante 1 : Renforcement des capacités de mobilisation des recettes fiscales (Coût
de base 5,60 MUC)

2.4 Le projet accompagnera la Direction générale des impôts dans la mise en œuvre de
son plan de modernisation de son administration à travers la dématérialisation et la
digitalisation du système fiscal. L’objectif de la composante est de renforcer l’efficacité dans
la mobilisation des recettes fiscales en soutenant l’élargissement de la base fiscale, non
pétrolière ainsi que la sécurisation des recettes en atténuant les risques de fraude et d’évasion
fiscales. Il s’agira notamment, de doter la Direction des moyens informatiques permettant
l’extension et la mise à niveau du système d’information existant sur la base des études
techniques disponibles ou à réaliser. Ce soutien se fera en relation avec la Direction générale
des douanes (DGD) afin de mutualiser, à travers la plateforme FUSION, les ressources
disponibles et d’optimiser les solutions technologiques ainsi que les équipements
informatiques requis pour renforcer la mobilisation des ressources budgétaires. La DGI et la
DGD, la DGE et la DGB sont les principales structures bénéficiaires de cette composante.
- Sous-composant 1.1 : Appui à la digitalisation de la gestion des recettes fiscales

2.5 A travers cette sous-composante, le projet contribuera au renforcement du système


fiscal de manière à optimiser la mobilisation des recettes fiscales, notamment dans le secteur
hors pétrole. Il s’agit de soutenir l’élargissement de la base fiscale et l’efficacité de
l’administration à travers la mise à niveau de la plateforme digitale et du système intégré de
gestion fiscale. Le projet vise également à sécuriser les recettes en limitant au maximum les
interactions entre les contribuables et l’administration fiscale pour lutter contre la corruption.
Les principales activités prévues dans cette sous-composante se présentent comme suit :

- Activité : 1.1.1 : Mise à niveau de la plateforme digitale et du système intégré de


gestion fiscale (Acquisition de nouveaux modules en vue de renforcer la plateforme
digitale (déclaration /Paiement) limitant les interactions entre les contribuables et
l’administration fiscale et lutter contre la corruption)
- Activité : 1.1.2 : Élaboration d’un Plan d’actions pour la mise en place de la
télédéclaration et le télépaiement des impôts et taxes et par mobile pour les petites et
micro entreprises et pour les particuliers
- Activité 1.1.2 : Mise en place du système de suivi de facturation à destination des
grandes entreprises pour encadrer et contrôler les déclarations de chiffres d’affaires
- Activité 1.1.3 : Acquisition d’un progiciel de gestion de l’impôt sur le territoire national
(SIGI-Harmony)
- Activité 1.1.4 : Assistance technique pour appui à la mise à niveau de l’interconnexion
entre la DGI et la DGD (plateforme Fusion)
- Activité 1.1.5 : Étude sur le potentiel fiscal hors pétrole ;
- Activité 1.1.6 : Étude sur la rationalisation du régime des incitations fiscales
- Activité 1.1.7 : Élaboration et mise en œuvre d’un plan de formation des agents de la
DGI et DGD sur le contrôle fiscal des entreprises multinationales.
- Sous-composant 1.2 : Renforcement du dispositif de prévention contre la fraude et
l’évasion fiscale

2.6 L’objectif de cette sous composante vise à renforcer l’administration fiscale et


douanières dans leurs efforts de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. En appuyant la
DGI, la DGD et la DGB à se doter de plans d’action de sécurisation des recettes et de
systèmes d’échange d’information fiscale au niveau international, d’équipements de télé-
procédures, le projet permettra de renforcer les capacités nationales de contrôle et de

7
préservation de l’assiette fiscale contre la fraude fiscale. Il contribuera également au
renforcement des capacités de pilotage de la stratégie intégrée des finances publiques. Les
principales activités sont les suivantes :

- Activité 1.2.1 : Assistance technique en maîtrise d’ouvrage pour le pilotage de la


Stratégie Intégrée de gestion Informatisée des Finances Publiques (SIGIFiP)
- Activité 1.2.2 : Mise à en place du mécanisme d’échange de renseignements à des fins
fiscales,
- Activité 1.2.3 : Mise en place d’un système de contrôle fiscal basé sur le risque
- Activité1.2.4: Étude sur la mise en place des programmes de sécurisation fiscale au
niveau sectoriel (Forêt, Mines, Eau & Energie, Routes, pêches, Cadastrales et
domaniales et foncières)
- Activité 1.2.5 : Formation des agents, dont au moins 30% de femmes, sur l’Échange de
renseignements à des fins fiscales le contrôle fiscal des entreprises multinationales et le
suivi-évaluation des investissement publics
- Activité 1.2.6 : Mise à jour du fichier unique de contribuables de la DGI et de la
Direction générale des douanes (DGD).

2.7 Les structures bénéficiaires de la sous composante sont la DGI, la DGD.

Composante 2 : Renforcement de l’efficacité et de la transparence de la dépense publique,


(Coût de base : 6,63 MUC)

2.8 L’objectif visé, à travers cette compose, est le renforcement de l’intégrité de la chaîne
de la dépense en s’attachant notamment à limiter les risques budgétaires à travers le contrôle
et la maitrise de l’exécution budgétaire et à mettre en conformité le cadre institutionnel et les
pratiques en matière d’audit et des vérifications internes et externes afin de les rendre
davantage plus conformes aux standards internationaux.

- Sous-composant 2.1 : Appui à la gestion des investissements publics

2.9 L’objectif visé à travers la mise en œuvre des activités prévues dans le cadre de cette
sous composante est de renforcer les capacités de programmation, de budgétisation, de suivi-
évaluation et de contrôle des investissements publics. Il s’agit d’atténuer les insuffisances
mises en exergue, de manière récurrente, en matière d’investissement public, notamment
l’absence d’une démarche cohérente d’évaluation de la qualité des projets, avant leur
inscription dans le budget de l’État. L’accent sera également mis sur le renforcement de
l’évaluation du processus de maturation des projets et d’appréciation du niveau de
préparation des projets dans la perspective de garantir leur bonne exécution. Les principales
activités retenues dans ce cadre sont :

- Activités 2.1.1 : Mise en place du système d’analyse de l’efficacité, de la faisabilité, et


de suivi-évaluation du budget d’investissement public
- Activité 2.1.2 : Acquisition d’un logiciel de suivi des projets-(TOMPRO2 Monitoring)
(interface informatique DIR-UGP)
- Activités 2.1.3 : Élaboration d’un manuel de procédure d’examen des grands projets
d’investissement
- Activités 2.1.4 : Acquisition du logiciel d’audit IDEA
- Activité 2.1.5 : Étude sur la qualité et l’impact des investissements publics au Cameroun
- Activité 2.1.6 : Mise à jour et développement des outils de vérification du CONSUPE
(Guide d’audit de conformité, Guide d’audit financier, Guide d’audit de performance,
manuel de contrôle qualité des travaux d’audit.)
8
- Activité 2.1.7 : Formation des agents des structures bénéficiaires, dont au moins 30% de
femmes sur la fonction de l’audit interne dans une Entité publique (concept et principes
fondamentaux de l'audit interne ; contenu des différentes étapes d'une mission d’audit
interne et ses responsabilités, notions d’irrégularités, de fautes de gestion, de préjudice
et de responsabilités en matière de gestion des fonds publics) ;

2.10 Les structures bénéficiaires de la sous composante sont : Contrôle supérieur de l’État
(CONSUPE), Direction générale du budget, (DGB), Direction générale de l’économie
(DGE), Chambre des comptes de la Cour suprême (CCCS).

- Sous-composant 2.2 : Renforcement de la transparence et de la redevabilité

2.11 L’objet de cette sous composante est de renforcer le dispositif d’alerte contre les
malversations économiques et les flux financiers illicites. Il s’agit de rehausser l’intégrité du
cadre règlementaire et institutionnel de la Gestion des Finances Publiques en vue d’améliorer
l’efficience et l’efficacité de la dépense. A cet effet, la nécessité du renforcement du
dispositif institutionnel de gestion du système d’information, entre le MINPAP et l’ARMP,
sera prise en compte de manière à optimiser son utilisation. L’accent sera mis également sur
l’appui aux structures de contrôle interne et externe en vue de créer les conditions idoines à
la réalisation systématique et la diffusion des audits des dépenses publiques, y compris, les
dépenses d’investissement dans le cadre des projets et programmes de développement

- Activités 2.2.1 : Mise en place d'un système d’informations des marchés publics
- Activités 2.2.2 : Développement d’un big data sur la commande publique pour la
collecte et le traitement intelligent des données (initiative Open Data)
- Activités 2.2.3 : Appui à la gouvernance des marchés publics
- Activités 2.2.4 Renforcement de la fonction de régulation des marchés publics
- Activités 2.2.5 Renforcement du contrôle a priori des opérations de passation de
marchés
- Activité 2.2.6 : Mise en place d’une plateforme d'interopérabilité entre le système
d’information des marchés publics et les autres systèmes de GFP (Fichier des
contribuables, Budget, Trésor, MINFI, MINEPAT, DGI, CNPS, etc.)
- Activité 2.2.7 : Mise en place d’une plateforme de système d’information
(interconnexion des différents acteurs de la Société civile
- Activité 2.2.8 : Étude sur l'efficience des opérations de passation des marchés publics
- Activité 2.2.9 : Formation des intervenants dans la chaine de passation des marchés
publics, dont au moins 30% de femmes (maîtrise des innovations majeures du Code des
Marchés Publics).
- Activité 2.2.10 : Formation des agents de la CONAC, dont au moins 30% de femmes,
sur les nouvelles formes de criminalité, associées à la corruption.
- Activité 2.2.11 : Organisation d’une conférence annuelle Gouvernement /OSC sur la
GFP.

2.12 Les structures bénéficiaires de la sous-composante sont : Agence de régulation des


marché publics (ARMP), le Ministère des marchés publics (MINMAP), la Commission
nationale anticorruption (CONAC), le Réseau citoyen pour la gouvernance des finances
publiques (RECGOFIP/OSC), Assemblée nationale et le Sénat.

Composante 3 : Gestion du projet, (Coût de base :0,93 MUC)

9
2.13 La composante 3 décrit le dispositif institutionnel de l’exécution du projet. L’objectif
est d’assurer une gestion efficiente des ressources affectées dans le respect des procédures
de la banque et du calendrier indicatif des activités prévues dans le cadre du projet. A cet
effet, les activités ci-après sont prévues :
- Activité 3.1: Doter l’Unité de gestion du projet des ressources humaines et matérielles
adéquates
- Activités 3.2 : Former le personnel de l’UGP aux procédures de la Banque
- Activité 3.3: Mettre en place un Comité de Pilotage, doté de termes de référence
- Activité 3.4 : Désigner les points focaux au sein des structures et organisations
bénéficiaires

D. Coût du projet et modalités de financement

2.14 Le coût global du projet, hors taxes et droits de douanes, est estimé à 13,80 millions
UC, soit 11,37 milliards de F.CFA, dont 8,63 millions d’UC en devise et 5,17 millions d’UC
en monnaie locale, représentant respectivement 62,6% et 37,4% du coût total du projet. Le
financement du FAD, sous forme de prêt, s’élève à 11,60 millions et celui de la FAT, sous
forme de don, à 0,82 millions d’UC. La contribution du Gouvernement est estimée 1,38 million
d’UC, soit 10% du coût total du projet. Le tableau détaillé des coûts figure à l’annexe no 2-3
des Annexes techniques du présent rapport. Ci-après, les tableaux synthétiques des coûts
estimatifs du projet par composante, par source de financement, par catégorie de dépense et
calendrier des dépenses.

Tableau 1: Coût estimatif du projet par composante


Millions de F.CFA
Composantes %
Devise M.L Total

Composante 1 : Renforcement des capacités de mobilisation des recettes fiscales 2 951,7 1 657,9 4 609,6 40,5
Composante 2 : Appui au contrôle, à la transparence et à la redevabilité 3 676,0 1783,0 5 459,0 48,0
Composante 3 : Gestion du Projet 105,0 659,2 764,2 6.5
Coûts de base totaux 6 732,7 4 100,1 10 832,8 95,0
Contingences de prix 336,6 205,0 541,6 5,0
Coûts totaux du projet 7 069,3 4 305,1 11 374,4 100

Tableau 2: Sources de financement des projets


% du coût
Devise (Milliers Monnaie locale
Sources de financement UC) (Milliers UC)
Total total du
projet
FAD (Prêt) 8069,6 3530,3 11 600 84,1
FAT (Don) 563,6 256,4 820,0 5,9
Gouvernement du CMR 0,0 1380,0 1 380,0 10,0
Coûts totaux du projet 8633,2 5166,7 13 800,0 100.0

Tableau 3: Coût du projet par catégorie de dépenses


Milliers UC
% du coût % du coût total
Catégories Devises
Monnaie
Total total de base du projet
Locale
Biens 3 767,2 388,9 4 156,1 31,6 30,1

Services consultants 4 280,9 461,1 4 742,0 36,0 34,4

Fonctionnement (y.c. formation) 182,3 4 084,1 4 266,4 32,4 30,9

Coûts de base totaux 8 230,4 4 934,0 13 164,5 100,0 95,0

10
Contingences de prix 402,8 232,7 635,5 5,0

Coûts totaux du projet 8 633,3 5 166,7 13 800,0 100

Tableau 4: Calendrier des dépenses du projet


Milliers UC
Composantes
2023 2024 2025 2026 Total
Composante 1 : Renforcement des capacités de 1 285,2 2 031,7 1 428,0 856,9 5 601,8
mobilisation des recettes fiscales
Composante 2 : Renforcement de l’efficacité et de la 1 407,0 2 579,6 1 328,6 1 318,8 6 634,0
transparence de la dépense publique
300,5 209,4 209,4 209,4 928,7
Composante 3 : Gestion du Projet
2992,7 4820,5 2966,0 2385,1 13 164,5
Coûts de base totaux
143,5 235,0 142,1 115,0 635,5
Contingences de prix
3 127,1 5046,4 3099,0 2 527,5 13 800,0
Coût total du projet

E. Bénéficiaires de la zone cible et de la population du projet et autres intervenants

2.15 La zone du PAGFIP est l’ensemble du territoire national du Cameroun. Le


projet a été préparé et évalué selon une approche participative qui a impliqué la consultation
des différents responsables des ministères et directions techniques concernées ainsi que la
société civile de manière à répondre au mieux à leurs besoins. Les principaux bénéficiaires
directs du PAGFIP sont les structures de l’État en charge de la mobilisation des recettes
fiscales, du contrôle des dépenses publiques en faveur de la lutte contre la corruption et les
flux financiers illicites. La plateforme de la société civile engagée dans le suivi et le contrôle
de la dépense publique bénéficiera également du projet. L’ensemble des structures
bénéficiaires seront renforcées à travers l’acquisition des outils de travail adaptés à leurs
missions, une assistance technique de haut niveau et la mise en œuvre des programmes de
formation ciblée. De manière globale, le projet bénéficiera à l’ensemble de la population
camerounaise, à travers le développement d’un environnement institutionnel propice au
renforcement de l’efficacité dans la mobilisation des recettes fiscales et à l’amélioration de
la programmation et du suivi-évaluation de la dépense publique. L’atteinte de ces objectifs
participe également à l’émergence d’un environnement institutionnel de nature à renforcer
la dynamique du secteur privé, dont le développement concourt à l’élargissement de la base
fiscale. Il en résultera ainsi plus d’opportunités de création d’emplois pérennes qui
constituent un vecteur important de la réduction de la pauvreté. Il convient, par ailleurs, de
noter que la Banque attache une attention particulière à l’amélioration du climat des
investissements afin de renforcer l’attractivité du Cameroun et accroitre la contribution du
secteur privé au financement de la SND302.

F. Expérience du Groupe de la Banque et leçons reflétées dans la conception

2.16 La Banque compte parmi les premiers partenaires techniques et financiers du


Cameroun et dispose d’une longue expérience dans la mise en œuvre des projets et
programmes couvrant plusieurs secteurs. Au 1er septembre 2022, le portefeuille actif de la
Banque au Cameroun compte 25 opérations pour un montant de 1 627,7 millions UC, soit
environ 1 302 milliards de FCFA. La performance du portefeuille est jugée satisfaisante avec
une note de 2,95 sur une échelle allant de 1 à 4. Pour soutenir la qualité de ses interventions,
la Banque a régulièrement organisé des sessions de renforcement de capacités dans les

2
En 2023, la Banque, en accord les autorités nationales, envisage un projet d’appui au climat des investissements et à la transformation de
l’économie, en soutien à la mise en œuvre de la SND30

11
domaines de la passation des marchés, la gestion financière, la comptabilité, les sauvegardes
environnementales.

2.17 La conception de la présente opération repose sur les résultats d’analyse et de


diagnostic de différents rapports produits par la Banque ainsi que sur les orientations
issues des consultations avec les autres PTFs, lors des missions de préparation et
d’évaluation du projet. Le PAGFIP intègre les recommandations issues du dialogue avec les
autorités camerounaises, suite à la mission mentionnée au paragraphe 1.9, sur la Note
diagnostic pays, la revue du portefeuille et le rapport d’achèvement du DSP 2015-2020. C’est
ainsi que la conception du PAGFIP prend en compte les facteurs qui pèsent sur la
performance du portefeuille de la Banque au Cameroun. Parmi les enseignement qui ont
guidé la conception du projet figurent : (i) la nécessité de renforcer la maitrise de
l’administration camerounaise du processus de maturation et de programmation de projets
d’investissements publics, (ii) la nécessité de renforcer le système de passation des marchés
publics qui compte parmi les principaux facteurs qui affectent négativement la performance
des projets ; (iii) la nécessité de maintenir un dialogue constant avec le Gouvernement en
vue d’améliorer les questions de conformité en matière d’audit et de sauvegardes
environnementales et sociales. En outre, le projet prend en compte également les leçons
tirées du rapport d’achèvement du PACCE qui a mis l’accent sur la nécessité d’accompagner
les réformes par des appuis institutionnels en tant que vecteur de dialogue et de renforcement
des capacités en faveur du suivi- évaluation des programmes d’appui budgétaire et des
projets d’investissements.

3 FAISABILITE DU PROJET

A. Analyse financière et économique

3.1 Le PAGFIP est une opération d’appui institutionnel de renforcement des


capacités, l’analyse économique et financière ne s’applique pas en tant que tel.
Toutefois, il convient de souligner que le projet aura des retombées économiques et
financières significatives, bien qu’il soit difficile de les quantifier. En effet, les avantages
économiques et financiers directs des interventions de renforcement des capacités devront
se traduire par une amélioration de la mobilisation des ressources internes à travers
l’élargissement de l’assiette fiscale. Il aura également un impact direct sur le renforcement
de l’intégrité de la chaine des dépenses grâce au soutien qu’il apporte au processus
budgétaire dans son intégralité, de la planification, à l’exécution jusqu’au contrôle et au
suivi-évaluation y compris le contrôle citoyen par les organisations de la société civile. Les
structures bénéficiaires du projet, en disposant davantage de moyens matériels et
méthodologiques de travail, contribueront à l'amélioration de la crédibilité du budget et de
l’efficacité de la lutte contre la fraude, la corruption et les flux financiers illicites.

3.2 En conformité avec les orientations stratégiques de la SND30, le PAGFIP


contribuera à une mobilisation accrue des ressources budgétaires internes et à une
meilleure qualité de la dépense publique. Les effets conjugués de ces deux volets, sont de
nature à créer un espace budgétaire élargi, consécutif à une meilleure allocation des
ressources publiques. Il en résultera la possibilité de financer, sur ressources propres sans
recours à l’endettement, les infrastructures en soutien au développement économique pour
l’amélioration de la qualité de vie de la population. Parallèlement des ressources
supplémentaires seraient disponibles en faveur des secteurs sociaux de base (santé et
éducation) et par ricochet contribueront à la réduction de l’incidence de la pauvreté à travers

12
la création des opportunités d’emploi, notamment chez les femmes, grâce à une meilleure
éducation et aux meilleurs soins de santé.

3.3 Tableau 5: Principaux chiffres économiques et financiers (pour l’analyse coûts-


avantages)

FIRR (scénario de
Non applicable
référence)
EIRR (scénario de
Non applicable
référence)
VAN, (taux
Non applicable
d’actualisation)

Tableau 6 : Chiffres économiques et financiers clés (pour l’analyse de l’efficacité des


coûts )

Ratio CEA (projet) Non applicable


Ratio DE LCE
Non applicable
(alternative)

Effets positifs supplémentaires


3.4 En soutenant les capacités institutionnelles de gestion des finances publiques, le
projet contribuera à une utilisation d’avantage plus efficiente des ressources
budgétaires en faveur d’une planification stratégique des projets d’investissement dans le
cadre de la mise en œuvre de la SND30. La systématisation des audits des marchés publics
et d’un cadre de concertation Gouvernement – Organisation de la société civile autour de la
gestion des finances publiques sont de nature à renforcer la qualité et l’efficacité de la
dépense publique et de promouvoir la gestion axée sur les résultats, accélérant ainsi l’atteinte
des ODD. En outre, compte tenu de la fragilité de la situation budgétaire du pays, une
mobilisation significative des recettes fiscales permettrait à l’État de disposer de ressources
supplémentaires et de recourir moins à l’endettement pour financer ses programmes et
stratégies de développement. La disponibilité des ressources budgétaires supplémentaires,
suite à la rationalisation des dépenses, constitue un levier important dans la lutte contre la
pauvreté, et donc de renforcement de la cohésion et la paix sociales.

B. Garanties environnementales et sociales

Environnemental

3.5 L’opération a été confirmée en catégorie 3, en date du 26 avril 2022,


conformément à la législation nationale et au système de sauvegarde intégrée (SSI) de
la Banque. Cette catégorisation est justifiée par le faible ou le manque de risques négatifs
liés aux activités retenues sur les milieux physiques et humains de la zone d’intervention
(territoire nationale). En effet les activités du projet ne comportent pas de travaux physiques
et portent uniquement sur les réformes administratives et l’appui à la mise en place des
systèmes de gestion digitalisés des services des administrations fiscales.

3.6 Conformément à la législation en vigueur au Cameroun eu au SSI de la Banque, ce


type de projet ne fait pas objet d’EIES ni ne requiert d’autres instruments de sauvegardes
environnementale et sociales à préparer et à publier. La Direction de l’intégration régionale

13
(DIR) qui coordonnera la mise en œuvre du projet ne comporte pas d’experts E&S en son
sein. S’il y a des risques environnementaux et sociaux qui surgiraient pendant l’exécution
du projet, elle pourrait faire recours aux structures nationales en charge de l’environnement
qui disposent de l’expérience et des capacités nécessaires pour la prise en charge de tels
risques.

Réinstallation involontaire

3.7 Le PAGFIP n’implique pas de déplacements et de réinstallation involontaire de


populations

Changement climatique et croissance verte

3.8 Le PAGFIP contribuera à répondre aux défis économiques et sociaux du pays, à


travers le renforcement des capacités en matière de GFP, par conséquence, augmentera
la résilience de la population face aux effets du changement climatique. Ainsi le projet
permettra de renforcer la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national
(CDN) du pays et du cadre stratégique pour le changement climatique de la Banque. La CDN
du Cameroun prévoit la réduction des émissions de 35% à l’horizon 2030. Pour concilier ses
ambitions légitimes de croissance économique en tenant compte des impératifs pour inverser
les effets négatifs des changements climatiques et tenir les engagements pris dans le cadre
de sa CDN, le Gouvernement a consacré un des objectifs globaux de la SND30 à la lutte
contre les changements climatiques : « Renforcer les mesures d’adaptation et d’atténuation
des effets du changement climatique et la gestion environnementale pour garantir une
croissance économique et un développement social durable et inclusif ». Selon la CDN 2021,
la vision du Cameroun dans sa stratégie de réponse inclusive aux impacts du changement
climatique se résume dans le slogan : « transformer la contrainte climatique en opportunités
de développement ».

C. Autres priorités transversales


Réduction de la pauvreté, inclusion et création d’emplois

3.9 La consolidation budgétaire soutenue par le PAGFIP, résultant de l’efficacité


recherchée dans la GPF a pour objectif, entre autres, d'accroître la capacité du
gouvernement à mobiliser plus des recettes internes et à mener des réformes stratégiques, et
in fine à accroître l’offre publique des services sociaux. En s’attachant, d’une part, à créer
les conditions favorables à une mobilisation accrue des ressources financières internes,
associée au renforcement du contrôle dans la lutte contre la corruption, les flux financiers
illicites et d’autre part, à renforcer le cadre institutionnel du système de passation des
marchés publics, le PAGFIP participera à la création d’un environnement favorable au
développement du secteur privé, moteur d’une croissance économique diversifiée, soutenue
et inclusive. En outre, une augmentation significative des recettes fiscales et leur utilisation
idoine, permettront de renforcer l’efficacité des politiques publiques, notamment en faveur
des couches les plus démunies de la population, conformément aux orientations stratégiques
et aux priorités de la SND30. Il en résulte, un espace budgétaire pour accroître l’allocation
des ressources en faveur des activités génératrices de revenus et d’emplois pérennes, dont
les premiers bénéficiaires sont les groupes vulnérables à savoir les femmes et les jeunes.

14
Opportunités pour renforcer la résilience

3.10 Le Cameroun ne figure pas sur la liste des pays membres régionaux (PMR),
considérés par la Banque comme étant en transition. Toutefois, le pays fait face à certains
nombres de défis structurels – aussi bien au plan politico-sécuritaire qu’au plan économique
et socio-humain – qui limitent et pèsent sur ses performances macroéconomiques. Selon
l’Évaluation de la Résilience et de la Fragilité Pays (ERFP-2021), le Cameroun est confronté
à d’importantes pressions liées à la présence de conflits armés, le faible accès à la justice, la
prévalence de pauvreté et des inégalités de revenus. Au niveau de ses capacités, la gestion
économique s'est améliorée en 2021 par rapport à 2020 grâce aux efforts continus des
autorités pour créer un environnement favorable aux investissements directs étrangers.
Conformément à la priorité I de la nouvelle stratégie de la Banque pour remédier à la fragilité
et renforcer la résilience en Afrique (2022-2026), à savoir « Renforcer les capacités des
institutions nationales », le présent projet devrait avoir un impact positif sur la résilience
économique du Cameroun notamment grâce à: (i) l’accroissement de l’efficacité des
politiques publiques par l’amélioration de la mobilisation des recettes fiscales ; (ii) au
renforcement du contrôle de de la dépense publique en faveur de la transparence et ; (ii) à la
promotion de la redevabilité, à la lutte contre la corruption et les flux financiers illicites.
L’annexe 3-2 des Annexes technique met en relief les vecteurs de vulnérabilité du Cameroun
au niveau politique, sécuritaire et socio-économique et formule des recommandations pour
renforcer la résilience du pays.

Promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes


3.11 Le PAGFIP est classé catégorie 4, selon le système de marqueur de genre de la
Banque (GMS), signifiant que le programme n’a pas d’impact directe sur la réduction des
inégalités de genre mais comporte au moins quelques activités et indicateurs de genre. Ce
sont notamment (i) la prise en compte d’au moins 30% de femmes lors des formations du
personnel de la DGI et la DGD sur les techniques de mobilisation de recettes fiscales
sectorielles (Forêt, Agriculture, Télécommunications), (ii) la formation de formateurs et
formatrices d’un pool de personnes représentants la société civile (y compris les
organisations de femmes) sur la coordination et le suivi évaluation des politiques
économiques et budgétaires. Selon le système de catégorisation genre de la Banque, les
projets et programmes de catégorie 4 ne nécessitent pas d’annexe technique et de plan
d’action genre.

4 MISE EN OEUVRE
A. Arrangements institutionnels et de mise en œuvre
4.1 Le dispositif institutionnel de l’exécution du PAGFIP comprend l’Unité de
gestion du projet (UGP), le Comité de pilotage du projet (CPP) et les points focaux dans
les structures bénéficiaires du projet. L’UGP sera logée à la Direction de l’intégration
régionale (DIR), qui est un Département du MINEPAT. La DIR assure traditionnellement la
coordination des interventions de la Banque au Cameroun et dispose, en conséquence, d’une
expérience avérée dans le suivi des opérations similaires à la présente opération. L’UGP aura
en charge l'élaboration et la transmission à la Banque des rapports trimestriels et tout autre
document concernant le projet. Elle tiendra une comptabilité fiable permettant d'assurer le
suivi et le contrôle des dépenses par catégorie ainsi que la préparation de compte-rendu sur
l'évaluation financière du projet. L’UGP sera composée d’un Coordonnateur, d’un
Responsable Administratif et Financier (RAF), d’un Comptable, d’un Spécialiste en
passation de marchés, d’un chargé du suivi-évaluation et du personnel d’appui en charge du

15
projet. Le personnel clé de l’UGP sera recruté sur une base compétitive, conformément aux
procédures de la Banque. Il s’agit notamment du Coordinateur du projet, du Spécialiste en
acquisitions, du Spécialiste en gestion financière, du RAF, du Comptable et du Spécialiste
du suivi-évaluation. Le personnel d’appui, qui sera mis à la disposition du projet par le
Gouvernement, est composé d’un(e) Secrétaire, d’un Chauffeur et d’un Courtier.

4.2 Pour garantir une orientation et une coordination efficace des activités du
projet, un Comité de pilotage du projet (CPP) sera créé, comprenant les représentants
des départements ministériels bénéficiaires, du contrôle législatif (Assemblée nationale et
Sénat) et des acteurs de la société civile, impliqués dans le suivi de la gestion des finances
publiques. La Présidence du CPP sera assurée par le Secrétaire Général du MINEPAT. En
tant que structure d’impulsion, d’orientation, de validation et de contrôle des activités
trimestrielles et annuelles du projet, le CPP veillera à la cohérence des programmes de
formation et validera les rapports trimestriels d’activités établis par l’UGP. Il prendra les
mesures qu’il jugera nécessaires pour assurer l’exécution harmonieuse des différentes
composantes du projet et sera saisi de tout problème de compétence afin d'assurer une
exécution harmonieuse des activités prévues. La transmission à la Banque de la preuve de la
création du CPP et de la nomination du Coordonnateur du l’UGP et de ses membres,
constituent des conditions préalables au premier décaissement. Des points focaux seront
désignés, avant le lancement du projet, par les structures et organismes bénéficiaires pour le
suivi technique des activités.

B. Passation des marchés

4.3 Toutes les acquisitions de biens, de services autres que de consultants et de


services de consultants dans le cadre de ce projet, se feront conformément au Cadre de
passation des marchés pour les opérations financées par le Groupe de la Banque, édition
octobre 2015 et aux dispositions de l’Accord de financement. En application de cette
politique et suite aux différentes évaluations conduites, il a été convenu que : (a) les
acquisitions de biens et de services autres que de consultants (de valeur inférieure à 500 000
UC) se feront conformément au système de passation des marchés du pays (SPMP) incarné
par le décret n° 2018/366 du 20 juin 2018, portant Code des Marchés publics et ses textes
d’application, en utilisant les dossiers nationaux standards d’appel d’offres (DNSAO) ou
d’autres documents d’appel d’offres convenus lors des négociations du projet pour divers
types d’activités prévus dans le cadre du projet; (b) les acquisitions de biens et de services
autres que de consultants (de valeur supérieure à 500 000 UC) et tous les autres services de
consultants se feront conformément aux méthodes et procédures d’acquisition de la Banque
(MPA) standards de la Banque, sur la base des documents standards d’appel d’offre
pertinents (DSAO).

4.4 L’évaluation des risques aux niveaux du pays, du secteur et du projet ainsi que des
capacités de la Cellule d’exécution du projet en matière d’acquisition a été effectuée pour le
projet et les résultats ont servi à orienter la décision du choix du système de passation des
marchés (Emprunteur, Banque) utilisé pour des activités données ou ensemble d’activités
similaires dans le cadre du projet. Les mesures appropriées d’atténuation des risques ont été
incluses dans le plan d’actions indiqué à l’annexe technique du présent rapport.

C. Gestion financière, décaissement et vérification


4.5 La responsabilité de la gestion administrative, financière et comptable du Projet
incombera à la Direction de l’intégration régionale (DIR), dont le Directeur sera
également le Directeur du Projet. La DIR mettra en place une Unité de gestion du

16
projet (UGP) avec à sa tête un coordinateur, conformément au Décret N°2021/7341/PM
du 13 octobre 2021 fixant les règles régissant la création, l’organisation et le fonctionnement
des Programmes et Projets de développement. L’UGP sera chargée de la mise en œuvre
quotidienne des activités du Projet. Tous les postes seront assortis d’un contrat de
performance annuelle qui déterminera la poursuite des prestations ou non de son titulaire au
sein de l’UGP.

4.6 Un manuel de procédures administratives, comptables et financières sera rédigé et


devra régir le fonctionnement de l’UGP. Il devra contenir, mais sans s’y limiter, des aspects
institutionnels, des procédures administratives, des procédures d’achat, des procédures
financières et comptables ainsi que des procédures de reporting, contrôle et de supervision
du projet. Il contiendra, outre l’ensemble des outils de gestion utiles (tracés, tableaux, fiches
de fonctions, modèles des différents registres, etc…), le plan comptable général, analytique
et budgétaire, conformément aux composantes, aux catégories et aux activités du projet, ainsi
que les schémas d’écriture. En outre, les activités du projet consistant essentiellement à
accompagner les structures bénéficiaires de chacune des composantes dans la mise en œuvre
des activités retenues, le manuel devra poser les principes d’utilisation des ressources, de
leur justification, de leur comptabilisation et de la reddition des comptes entre l’UGP et les
différentes administrations bénéficiaires. Il sera soumis à l’avis de non-objection de la
Banque avant d’être mis en œuvre et largement vulgarisé. L’ensemble des acteurs concernés
seront formés à son utilisation.

4.7 Les comptes du PAGFIP seront tenus sur la base d’une comptabilité d’engagement et
sur un logiciel intégré de gestion comptable et financière, adapté à la gestion des projets de
développement. Ce logiciel sera acquis suivant la facilité d’acquisition de logiciel disponible
à la CAA, et déployé au sein de l’UGP. Le plan comptable sera élaboré sur la base des
normes de l’Acte Uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière
(AUDCIF) ainsi que du Système comptable OHADA, le tout formant le SYSCOHADA
révisé, en vigueur au Cameroun. Les capacités du personnel de gestion comptable et
financière devront être renforcées à l’utilisation du logiciel et un accompagnement
(assistance technique) devra être assuré par le fournisseur du logiciel jusqu’à la production
des premiers états financiers de synthèse annuels à auditer. Le Projet produira annuellement
un programme de travail et un budget (PTBA), ainsi que des rapports trimestriels de suivi
financier basés sur l’exécution du programme de travail et du budget annuel, annexés aux
rapports trimestriels d’activités transmis à la Banque quarante-cinq (45) jours au plus tard
après la fin du trimestre concerné. Le risque fiduciaire global a été jugé élevé.

4.8 Décaissement : Les ressources de la Banque seront décaissées conformément à ses


règles et procédures, en particulier le manuel des décaissements. Ceux-ci se feront à travers
les trois (03) méthodes suivantes : (i) la méthode des paiements directs, (ii) la méthode du
compte spécial, et (iii) la méthode du remboursement. Les décaissements prévus sur la
contrepartie camerounaise seront faits conformément aux règles et procédures nationales en
la matière ; les pièces justificatives seront transmises à l’UGP pour comptabilisation.

4.9 Audit externe des comptes : Le projet fera l’objet d’un audit annuel par un auditeur
externe indépendant, conformément aux termes de référence d’audit des opérations financés
par la Banque. L’auditeur devra être recruté sur la base des qualifications et d’expérience
fixées dans les termes de référence de l’audit, six mois au plus tard après la mise en vigueur
du projet. Le contrat d’audit sera conclu pour une durée n’excédant pas trois exercices
comptables et renouvelable après l’audit de chaque exercice sur la base de la performance
de l’auditeur. L’UGP soumettra à la Banque les rapports d’audit annuels du projet, y compris

17
ceux sur le contrôle interne, au plus tard le 30 juin de l’année suivant la date de clôture de
l’exercice concerné.

D. Suivi et évaluation

4.10 Le système de suivi-évaluation du projet reposera sur : (i) les supervisions périodiques,
à raison de deux par an, avec l’appui du Bureau de la Banque au Cameroun (COCM) et ; (ii)
la revue à mi-parcours pour évaluer les performances d’exécution du Projet. Les supervisions
seront menées dans un cadre de coordination avec les autres partenaires au développement
et se baseront sur la liste des activités du projet ainsi que sur le calendrier d’exécution,
élaboré lors de l’évaluation du projet. L’UGP soumettra à la Banque des rapports trimestriels
d’avancement des activités ainsi que des rapports annuels. Au terme de l’exécution du Projet,
un rapport d’achèvement sera élaboré conjointement par la Banque et le Gouvernement
camerounais. Les capacités de l’UGP seront renforcées dans les domaines du suivi-
évaluation du projet afin de pallier les insuffisances des capacités nationales en la matière.

E. Gouvernance
4.11 La mise en œuvre de la passation des marchés du PAGFIP sera assurée par l’UGP qui
sera créée au sein de la Direction Générale du Budget du MINFI. L’UGP sera appuyée par
un spécialiste en passation de marchés expérimenté qui sera recruté sur une base compétitive.
Par ailleurs, il sera créé auprès de l’UGP, par arrêté du Ministre chargé des marchés publics,
en application des dispositions de l’article 10 alinéa 3 du décret 2018/366 du 20 juin 2018,
une Commission Spéciale de Passation de Marchés (CSPM). Le contrôle a priori sera exercé
par les Commissions centrales de contrôle des marchés (CCCM) placées auprès du Ministère
chargé des marchés publics pour les marchés relevant de leur seuil de compétences. L’UGP
devra veiller à respecter le circuit national de passation des marchés avant la transmission
des dossiers à la Banque pour non objection.

F. Durabilité
4.12 La soutenabilité des effets du projet est assurée par l’engagement et la volonté
politiques affichés par les autorités camerounaises dans l’appropriation des objectifs du
projet. En effet, le PAGFIP a fait l’objet d’une requête de financement de la part du
Gouvernement et les structures et les organisations bénéficiaires représentées par leurs
premiers responsables ont pris une part active dans la préparation et l’évaluation du projet.
Les activités du projet s’inscrivent en cohérence avec les orientations stratégiques du
SND30, dont la mise en œuvre est soutenue par les principaux partenaires au développement
du pays, dont la Banque. Par ailleurs, il convient de noter que la viabilité des effets du
PAGFIP est renforcée par la complémentarité des résultats attendus avec les autres
opérations du portefeuille la Banque au Cameroun, notamment dans le domaine des appuis
aux réformes et de renfoncement des capacités. Il convient de souligner également que la
mise en œuvre du projet concourt à renforcer les capacités de mise en œuvre et de suivi des
réformes retenues dans le cadre PARECAM, approuvé en juillet 2022. Enfin, la mise en
œuvre des programmes de formation et de perfectionnement que les structures bénéficiaires
recevront ainsi que le transfert des compétences en leur faveur de la part des experts de haut
niveau qui seront recrutés, offrent une assurance de durabilité des effets attendus du projet.
En outre, grâce à une mobilisation plus forte des recettes fiscales et à une gestion plus
rigoureuse des dépenses publiques, la gestion financière du pays devrait progressivement
s’améliorer permettant ainsi de dégager un espace budgétaire de nature à contribuer à
pérenniser les effets du projet.

18
G. Gestion des risques
4.13 Les principaux risques identifiés dans le cadre de la présente opération ainsi que les
mesures d’atténuation sont présentés, en annexe 4-2 des Annexes techniques, dans la matrice
des risques du projet. De manière synthétique, il s’agit : (i) du risque sécuritaire lié aux
tensions dans les régions anglophones Nord-ouest et Sud-ouest du pays et à la “menace
terroriste” et à l’extrémisme violent dans la région du Basin du lac Tchad ; (ii) du risque
macro-économique et alimentaire résultant des incertitudes associées à la guerre en Ukraine
et la volatilité des cours des marchés mondiaux qui en résulte ; (iii) du risque fiduciaire dont
la persistance pourrait constituer une contrainte majeure aux efforts d’amélioration de la
gestion budgétaire engagés par le Gouvernement. La persistance de ces risques pourrait
handicaper la mise en œuvre de la SND30.

H. Renforcement des connaissances


4.14 Le PAGFIP contribuera à renforcer et à capitaliser les connaissances basées sur
les meilleures pratiques en matière de mobilisation de recettes fiscales, de lutte contre
la corruption et les flux financiers illicites et de renforcement de la redevabilité.
Plusieurs études et travaux analytiques participeront ainsi au renforcement de ces
connaissances, dont notamment : (i) l’étude pour la mise en place d’un système
d’information de gestion de l’impôt et du système de contrôle de la facturation des grandes
entreprises ; (ii) l’assistance technique en maîtrise d’ouvrage pour le pilotage de la Stratégie
Intégrée de gestion Informatisée des Finances Publiques (SIGIFiP) ; (iii) l’étude sur le
potentiel fiscal et l’organisation des programmes de sécurisation; (iv) la mise à jour et le
développement des outils de vérification (Guide d’audit de conformité, Guide d’audit
financier, Guide d’audit de performance, manuel de contrôle qualité des travaux d’audit ; (v)
l’étude pour la mise en place d'un système d’échange automatique d’information, sur les
comptes financiers, en faveur de la lutte contre la corruption. Les produits de ces études, qui
sont de nature à soutenir les compétences nationales et à nourrir la réflexion sur les grands
enjeux et défis économiques du Cameroun, notamment en matière de GPF, feront l’objet
d’une large dissémination au sein de l’administration publique et des organisations de la
société civile par le biais des formations et divers ateliers de partage d’information et de
validation des recommandations et plans d’action issus de de celles-ci.

5 INSTRUMENTS JURIDIQUES ET AUTORITÉ


A. Instrument juridique
5.1 Les instruments financiers proposés sont constitués d’un prêt FAD de 11,60 millions
d’UC et d’un don FAD de 0,82 million d’UC au Cameroun

5.2 Conditions préalables à l’entrée en vigueur des Protocoles d'Accord : l'entrée en


vigueur du
Protocole d'Accord du Prêt et du Protocole d’accord du Don sera subordonnée à leur
signature par la Banque et le Donataire
B. Conditions associées à l’intervention de la Banque
5.3 Le projet sera financé conformément à un Protocole d'accord à signer par la Banque
africaine
de développement (la « Banque ») et le Fonds africain de développement (le « Fonds »
collectivement

19
5.4 Conditions préalables au premier décaissement : Outre l'Entrée en vigueur du protocole
d'Accord, le premier décaissement des ressources du prêt/don sera subordonné à la
réalisation par le Donataire, à la satisfaction de la Banque, des conditions suivantes :
(a) le recrutement d’un coordonnateur ;
(b) la présentation de preuves du recrutement du personnel de l’UGP à savoir : un RAF,
un Spécialiste en gestion financière, un Comptable, un Spécialiste en acquisition et un chargé
du suivi-évaluation et de la mise à disposition du personnel d’appui, par le gouvernement
(Secrétaire, Chauffeur, Coursier) dont les qualifications et expériences devront être
acceptables pour la Banque.
(c) L’ouverture des comptes spéciaux auprès d’une banque acceptable par le Fonds,
destinés à recevoir les ressources du prêt et du Don.

5.5 Autres engagements :

(a) fournir à la Banque, avant le démarrage du projet, un plan de travail satisfaisant


pour la Banque, sur la forme et sur le fond ;

(b) fournir à la Banque au plus tard trois (3) mois après l’entrée en vigueur du projet,
un manuel des procédures du projet.

C. Conformité avec les politiques de la Banque


☒ Ce projet est conforme à toutes les politiques applicables de la Banque
☐ Il existe des exceptions aux politiques de la Banque.

Mécanisme de recours indépendant du Groupe de la Banque africaine de développement


5.6 Les communautés et les individus qui estiment être lésés par un projet soutenu par le
Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) peuvent déposer des plaintes auprès
des mécanismes de règlement des griefs existants au niveau du projet ou du Mécanisme de
recours indépendant (MRI) de la BAD. Le MRI veille à ce que les communautés et les
individus touchés par le projet puissent soumettre leur plainte au Mécanisme de recours
indépendant de la BAD, qui détermine si un préjudice s’est produit ou pourrait survenir en
raison du non-respect de ses politiques et procédures par la BAD. Pour soumettre une plainte
ou demander de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec : IRM@afdb.org
ou visitez le site Web de l’IRM www.irm.afdb.org. Les plaintes peuvent être déposées à tout
moment après que les préoccupations ont été portées directement à l’attention de la BAD, et
la direction de la Banque a eu la possibilité de répondre avant de contacter le MRI.

6 RECOMMANDATION

6.1 La Direction recommande que le conseil d’administration approuve un prêt de 11,60


millions d’UC et d’un don de 0,82 million d’UC au Cameroun aux fins et sous réserve des
conditions stipulées dans le présent rapport.

20
7 CADRE DE RÉSULTATS
A INFORMATIONS SUR LE PROJET

❚ INTITULÉ ET CODE SAP DU PROJET : PROJET D’APPUI À LA GOUVERNANCE DES FINANCES PUBLIQUES (PAGFIP). ❚ PAYS/RÉGION : CAMEROUN / RGDC

P-CM-KF0-006

❚ OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET : renforcer la gestion des finances publiques à travers l’optimisation des recettes fiscales et la promotion de la de l’intégri té et de la redevabilité

❚ INDICATEUR(S) D’ALIGNEMENT : a) taux de pression fiscale (%PIB) ; 2. Indice MO Ibrahim de la gouvernance (0-100)

B MATRICE DES RÉSULTATS

CHAÎNE DE RÉSULTATS ET DESCRIPTION DES INDICATEURS INDICATEUR DU UNITÉ DE MESURE RÉFÉRENCE (date) CIBLE À L’ACHÈVEMENT (date) MOYENS DE
CMR/DE L’ADOA VÉRIFICATION

❚ ÉNONCÉ D’EFFET 1 : Les capacités de mobilisations des recettes fiscales sont renforcées

INDICATEUR D’EFFET 1.1: Le taux de pression fiscale augmente graduellement portée par la □ Taux 12,5% (2021 14% (2026) Rapport annuel DGI
digitalisation et l’élargissement de l’assiette fiscale

INDICATEUR D’EFFET 1.2. : Le système intégré de gestion Informatisée des Finances Publiques □ # 0 (2022) 1(2026) Rapport annuel DGE, DGB
(SIGIFiP) est opérationnel

❚ ÉNONCÉ D’EFFET 2 : Efficacité de la dépense publique renforcée

INDICATEUR D’EFFET 2.1 : La crédibilité budgétaire est améliorée □ Score 4 (2021) 5,5 (2026) EPIP, BAD

INDICATEUR D’EFFET 2.2 : L’équité dans l’utilisation des ressources publiques est renforcée □ Score 4(2021) 5 (2026) EPIP BAD

INDICATEUR D’EFFET 2.3 : Taux d’exécution physique du Budget d’investissement amélioré □ Taux 54,6% (2021) 65% (2026) Rapport annuel DGE

COMPOSANTE I : RENFORCEMENT DES CAPACITES DE MOBILISATION DES RECETTES FISCALES

ÉNONCÉ DE PRODUIT 1.1 : Les compétences techniques des personnels de la DGI et de la DGD sont renforcées

INDICATEUR DE PRODUIT 1.1.1 : L’interconnexion entre la DGI et la DGD (Plateforme Fusion) □ # 0 (2022) 1 (2025) Rapports annuels DGI,
est renforcée par l’acquisition de nouveaux modules DGD

INDICATEUR DE PRODUIT 1.1.2 : Le personnel de la DGI et la DGD est formé sur les techniques □ Nombre de bénéficiaires 0 (2022) 200, dont au moins 30% de femmes Rapports d’activités de
de mobilisation de recettes fiscales sectorielles ( Forêt, Agriculture, Télécommunications) (2026) l’UGP du PAGFIP

❚ ÉNONCÉ DE PRODUIT 1.2: Les capacités des administrations en matière de contrôle et de sécurisation fiscale sont renforcées

INDICATEUR DE PRODUIT 1.2.1 : Un Système informatique de suivi des facturations des grandes □ # 0 (2022) 1(2026) Rapports annuels DGI
entreprises est mis en place

INDICATEUR DE PRODUIT 1.2.2: Une plateforme digitale (E-TAX) limitant les interactions entre □ # 0 (2022) 1 (2026) Rapports annuels DGI
la DGI et les contribuables est opérationnel et permet d’assurer en ligne la déclaration et le paiement
de l’impôts

21
INDICATEUR DE PRODUIT 1.2.3: Un progiciel intégré de gestion de l’impôt sur le territoire □ # 0(2022) 1 (2026) Rapports annuels DGI
national est disponible (SIGI -Harmony)

❚ ÉNONCÉ DE PRODUITS 1.3: La coordination de la mobilisation des recettes et des politiques fiscales sont améliorées

INDICATEUR DE PRODUIT1.3.1 : L’étude sur la rationalisation du régime des incitations fiscales □ # 0 (2022) 1 (2026) Rapports annuels DGI
est réalisée

INDICATEUR DE PRODUIT 1.3.2 : L’étude sur le potentiel fiscal est réalisée □ # 0 (2022) 1 (2026) Rapports annuels DGI

COMPODANTE II : RENFORCEMENT DE L’EFFICACITE ET DE LA TRANPARENCE DE LA DEPENSE PUBLIQUE

❚ ÉNONCÉ DE PRODUITS 1.4 L’information budgétaire est disponible et accessible au public

INDICATEUR DE PRODUIT 1.4.1 Accès de la société civile à l’information sur la gestion □ score 4,0 (2022) 5,5 (2026) EPIP, BAD
budgétaire est effectif

INDICATEUR DE PRODUIT 1.4.2 : Un forum d’échanges sur les finances publiques entre la société □ # 0(2022) 1 forum annuel (2023-2026) Rapports annuels de la
civile et le MINFI est organisé sur une base annuelle MINFI

INDICATEUR DE PRODUIT 1.4.3 : Un pool de personnes représentants la société civile est formé □ Nombre de formateurs 0(2022) 200 dont au moins 30% de femmes Rapports annuels du
en tant que formateurs sur la coordination et le suivi évaluation des politiques économiques et (2026) MINEPAT
budgétaires

INDICATEUR DE PRODUIT 1.4.4 : les audits des marchés publics sont élaborés et publiés □ # 0(2022) 1 (2026) Rapports annuels de
régulièrement l’ARMP

INDICATEUR DE PRODUIT 1.4.5 : les auditeurs et vérificateurs des Services du contrôle supérieur □ Nombre d’agents formés 0 (2022) 300 dont au moins 30% de femmes Rapport annuel du
de l’État (CONSUPE) sont formés sur la Méthodologie et technique de vérification en audit de (2026) CONSUPE
conformité

❚ ÉNONCÉ DE PRODUITS 1.5 Le dispositif de prévention et de lutte contre les flux financiers illicites et la corruption est renforcé

INDICATEUR DE PRODUIT 1.5.1 : La stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) est □ # 0 (2022) 1 (2026) Rapports annuels de la
élaborée, soutenue par un plan d’action national de mise en œuvre CONAC

INDICATEUR DE PRODUIT 1.5.2 : Les textes d’application de la loi accordant le pouvoir de □ # 0 (2022) 1 (2026) Rapports annuels de la
confiscation à la CONAC sont élaborés CONAC

INDICATEUR DE PRODUIT 1.5.3 : .Procédures d’examen des budgets par le pouvoir législatif sont # B (2017) A (2026) Rapport PEFA
améliorées (PEFA- PI-18)

INDICATEUR DE PRODUIT 1.5.4 : Une assistance technique aux personnels de la CONAC en □ # 0 (2022) 1 (2026) Rapports annuels de la
matière de techniques de vérification, d’investigations et de suivi des flux financiers illicites est CONAC
fournie

22
8 NOTE DE CONFORMITÉ ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE
(ESCON)
Oui X Non
A. Information de base3
Nom du Projet : Appui à la Gouvernance des Finances Publiques (PAGFIP) ‘’Code SAP’’ du projet : P-CM-KF0-007
Pays : CAMEROUN Instrument de financement4 : ID IF AB PE GU APR PP FAR
Secteur Responsable du Projet : Gouvernance (ECGF) Chargé du Projet : Pierre TOKO
Date de la mission d’évaluation ex-ante : 20 /09/ 2022 Date prévue de présentation pour Approbation :25/11/22
Spécialiste en sauvegarde environnementale : XXXXX
Spécialiste en sauvegarde sociale : Patrice HORUGAVYE
Catégorie environnementale et sociale : 3 Date de catégorisation : 26/04/20 22 Type d’opération : OS ONS OBP
Ce projet est-il préparé dans un contexte de réponse d’urgence à une crise ou catastrophe ? Oui Non
Ce projet est-il préparé sous dérogation de l’application du Système de Sauvegarde Intégré ? Oui Non
B. Publication et Suivi de la Conformité
B.1. Publication obligatoire
Évaluation Environnementale et Sociale/Audit/Système/Autres (spécifier : NA.
Le (s) document (s) a-t-il / ont-ils été publié (s) avant l’évaluation ex-ante ? Oui Non NA
Date de publication dans le pays, par l’emprunteur/client [date]
Date de réception, par la Banque, de l’autorisation de publier [date]
Date de publication par la Banque [date]
Cadre de Politique/Plan d’Action de Réinstallation/Autres (spécifier : NA.
Le (s) document (s) a-t-il / ont-ils été publié (s) avant l’évaluation ex-ante ? Oui Non NA
Date de publication dans le pays, par l’emprunteur/client [date]
Date de réception, par la Banque, de l’autorisation de publier [date]
Date de publication par la Banque [date]
Cadre de Gestion/Plan d’Action pour les Groupes Vulnérables/Autres (spécifier : NA.
Le (s) document (s) a-t-il / ont-ils été publié (s) avant l’évaluation ex-ante ? Oui Non NA
Date de publication dans le pays, par l’emprunteur/client [date]
Date de réception, par la Banque, de l’autorisation de publier [date]
Date de publication par la Banque [date]
Si la publication dans le pays, de n’importe lequel des documents cités ci-dessus, n’est pas possible, bien vouloir fournir les raisons
légales : NA
B.2. Indicateurs de suivi de la Conformité
Est-ce qu’un budget et un calendrier appropriés, ainsi que des responsabilités institutionnelles claires, ont
été préparés pour la mise en œuvre des mesures environnementales et sociales ? Oui Non NA
Est-ce que les coûts liés aux mesures environnementales et sociales, y compris le mécanisme de gestion
des plaintes a été intégrés au coût total du projet ? Oui Non NA
Le montant total pour la réinstallation des personnes affectées, tel qu’intégré dans le coût total du projet,
est-il entièrement mobilisé et disponible ? Oui Non NA
Est-ce que le système de suivi-évaluation du projet inclue le suivi des impacts et mesures de sauvegarde
environnementale et sociale ? Oui Non NA
Est-ce que les arrangements institutionnels adéquats ont été convenus avec l’emprunteur/client, puis
intégrés correctement dans les accords juridiques du projet ? Oui Non NA
C. Approbation
Le projet est-il en conformité avec les exigences de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque, et peut donc être
soumis à l’approbation du Conseil d’Administration ? Oui Non

1. Préparée par : Nom Signature Date


Spécialiste en Sauvegarde Environnementale : XXXXX
Spécialiste en Sauvegarde Sociale : Patrice HORUGAVYE 07/10/22
Chargé du Projet : Pierre TOKO 07/10/22
Soumise par :
Directeur (rice) sectoriel (le): Abdoulaye COULIBALY 28/10/22
Approuvée par :
Directeur SNSC : Maman-Sani ISSA 31/10/22

3
Note : Cette NOCES doit être en annexe du Rapport d’Evaluation ex-ante présenté à la Haute Direction puis au Conseil d’Administration.
4
ID=Investissement Direct ; IF=Intermédiaire Financier ; AB=Appui Budgétaire ; PE=Prêt Entreprise ; GU=Garantie ; APR=Accord de
Participation au Risque ; PP=Prise de Participation ; FAR= Financement axé sur les Résultats.

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