Vous êtes sur la page 1sur 41

N° de référence : P-SN-A00-015 Langue : Français

Projet d’Investissement Souverain Original : Français

BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

RAPPORT D’EVALUATION DE PROJET


---------
PROJET DE ZONE DE TRANSFORMATION AGRO-INDUSTRIELLE DU CENTRE/
PZTA-CENTRE OU AGROPOLE-CENTRE

SENEGAL
BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT
Publication autorisée

SENEGAL

PROJET DE ZONE DE TRANSFORMATION AGRO-INDUSTRIELLE DU


CENTRE

DEPARTEMENTS AHVP/RDGW/AHFR/COSN

Octobre 2022
Publication autorisée
Vice-président Beth DUNFORD, AHVP
Directeur Général Marie-Laure AKIN-OLUGBADE, RDGW
Directeur Sectoriel Atsuko TODA, AHFR
Manager Sectoriel Mamadou KANE, AHFR.2 (Acting manager)
Manager Pays Mohamed CHERIF, COSN
Chargé de Projet Mamadou Kane, Ingénieur en Chef en Irrigation et Infrastructures rurales, AHFR.2
Co-chargés de Hatem Fellah, Agronome principal, AHAI.1/ COSN
projet
Ma Soukha Ba, Chargée supérieure en développement du secteur privé et de l’industrie, PITD.1
Equipe de Projet Gilbert O. Adjimoti, Agroéconomiste supérieur, AHFR.2
Ndeye Absa Gningue, Chargée de plateforme d’innovation, AHHD
Coumba Ndoffene Diouf, Chargé supérieur en acquisitions, SNFI.1
Samba Cor Diop, Chargé principal de gestion financière, SNFI.2
Fatou S. Faye-Ba, Chargée principale des décaissements, FIFC.3
Samba Diakhaté Sarr, Assistant en décaissements, FIFC.3
Olivier Beguy, Economiste-pays, ECCE.1
Nancy Mubima, Conseiller juridique, PGCL.1
Mansour Hamza, Analyste financier, FIST.2
Ozong Agborsangaya-Fiteu, Chargée de fragilité et résilience, RDTS
Rivaldo Kpadonou, Consultant-Spécialiste en changement climatique et croissance verte, PECG.2
Rajae El Alami, Consultante-Spécialiste en genre, AHGC.1
Samba Tounkara, Consultant-Spécialiste en agriculture et développement rural, AHFR.2
Akcha Antoine Désiré ANDJEMIAN/ Sonou Agossou Sabas, Spécialistes en sauvegardes sociales,
SNSC
Emile Ndiome DIOP/ Cheumani Noudieu Charlotte, Spécialistes en sauvegardes environnementales,
SNSC
Pairs évaluateurs Olivier Stoullig, Chargé principal des Politiques industrielles, PITD.1
Moussa Morou, Ingénieur supérieur en infrastructures rurales, AHFR.2
Mahecor Ndiaye, Ingénieur principal en eau et assainissement, AHWS
Diatou Elisabeth Diouf, Macro-économiste, ECCE
CONTRE-VALEURS MONÉTAIRES
Taux de change effectif : Août 2022

Unité monétaire1 Équivalent


1 unité de compte 1,2979 EURO
1 unité de compte 1,3236 USD
1 unité de compte 851,367 FCFA
1 Euro 655,957 FCFA

EXERCICE
01-01-2022 – 31-12-2022

POIDS ET MESURES
1 tonne métrique 2 204,62 livres (lbs)

1 Kilogramme (kg) 2,20462 lb

1 mètre (m) 3.28 Pieds (pi)

1 millimètre (mm) 0,03937 pouce (« )

1 kilomètre (km) 0,62 mille

1 Hectare (ha) 2.471 Acres

1
Ajoutez toutes les devises étrangères ou locales supplémentaires pertinentes pour le projet et leurs contre-valeurs monétaires.

i
ABRÉVIATION ET ACRONYMES
3FPT Fonds de Financement de la Formation Professionnelle
ADEPME Agence de Développement des Petites et Moyennes Entreprises
AEP Alimentation en Eau Potable
ANACIM Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie
ANCAR Agence nationale pour le Conseil Agricole et Rural
ANPEJ Agence Nationale de Promotion de l’Emploi des Jeunes
ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
APD Avant-Projet Détaillé
APIX Agence Nationale de Promotion des Investissements et des Grands Travaux
APS Avant-Projet Sommaire
ARMP Autorité de Régulation des Marchés Publics
ASEPEX Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations
ASN Association Sénégalaise de Normalisation
ASPH Agro-Sylvo-Pastorale et Halieutique
ASPRODEB Association Sénégalaise pour la Promotion du développement à la Base
ATMO Assistance Technique à la Maitrise d’Ouvrage
ATOP Assistance Technique Organisations professionnelles
BAD Banque Africaine de Développement
BEI Banque Européenne d’Investissement
BFR Big Fast Result
BID Banque Islamique de Développement
BM Banque Mondiale
BMN Bureau de Mise à Niveau (Ministère en charge du Commerce)
BOS Bureau Opérationnel et de Suivi du PSE
CAIT Complexe agro-industriel de Touba
CC Changement Climatique
CDC Caisse de Dépôt et de Consignation
CDN Contribution Prévue Déterminée au Niveau National
CEDEAO Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEP Cellule d’Exécution du Projet
CGES Cadre de Gestion Environnementale et Sociale
CMU Couverture Maladie Universelle
CNIA Comité National Interprofessionnel de l’Arachide
CNAAS Compagnie Nationale d’Assurance Agricole du Sénégal
COPIL Comité de Pilotage des Agropoles
COVID-19 Maladie à coronavirus 2019
CPR Cadre Politique de Réinstallation
DCEF Direction de la Coopération Economique et Financière
DCMP Direction Centrale des Marchés Publics
DEEC Direction de l’Environnement et des Etablissements Classés
DER Délégation à l’Emploi Rapide des Femmes et des Jeunes
DODP Direction de l’Ordonnancement des Dépenses Publiques
DPV Direction de Protection des Végétaux
DRDR Direction régionale de Développement rural
DSP Document de Stratégie Pays (de la Banque)
EIES Etude d’impact environnemental et social
ENABEL Agence Belge de Coopération
FDCVA Fonds de Développement des Chaines de Valeur Agro-industrielles
FIDA Fonds International de Développement Agricole
FNDASP Fonds National de Développement Agro-sylvo-pastoral
FONGIP Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires
FONSIS Fonds Souverain d’Investissement Stratégique
GF Groupement Féminin
IDH Indice de développement Humain
IEC Information, Education et Communication

ii
IMAIS Interprofession Maïs au Sénégal (créée en 2021)
IMF Institution de Microfinance
IP Investissement Privé
ISRA Institut Sénégalais de Recherche Agricole
ITA Institut de Technologies Alimentaires
LAB Laboratoire d’Accélération du Développement
LOASP Loi d’Orientation Agro-Sylvo-Pastorale
LPSDI Lettre de Politique Sectorielle de Développement de l’Industrie
MAER Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural
MDIPMI Ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries
MEPC Ministère de l’Economie du Plan et de la Coopération
MFB Ministère des Finances et du Budget
ODD Objectif de Développement Durable
ONFP Office National de Formation Professionnelle
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le Développement International
OPA Organisation Professionnelle Agricole
ORSRE Organe de Régulation du Système de Récépissé d’Entrepôt
PAAICE Programme d’Appui à l’Accélération Industrielle, à la Compétitivité et à l’Emploi
PAP2A Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré
PAR Plan d’Actions pour la Réinstallation
PASAD Programme Agricole de Souveraineté Alimentaire et Durable
PCR Plan Complet de Réinstallation
PDCEJ Projet d’Appui au Développement des Compétences et de l’Entreprenariat des Jeunes dans les
Secteurs porteurs
PGES Plan de Gestion Environnementale et Sociale
PGPP Plan de Gestion des Pestes et Pesticides
PIB Produit Intérieur Brut
PME Petite et moyenne entreprise
PME Petite de Moyenne Entreprise
PMI Petite et Moyenne Industrie
PNADT Plan National d’Aménagement et de Développement Territorial
PNIASAN Programme National d’Investissement Agricole pour la Sécurité Alimentaire
PNS Plan de Nutrition et de Santé
PPM Plan de Passation des Marchés
PPP Partenariat Public-Privé
PREAC Programme de Réformes de l’Environnement des Affaires et de la Compétitivité
PROVALE Projet de Valorisation des Eaux pour le Développement des Chaines de Valeur
PSE Plan Sénégal Emergent
PTBA Programme de Travail et Budget Annuel
PTF Partenaire Technique et Financier
PZTA Projet de Zone de Transformation Agro-industrielle
REP Rapport d’Evaluation du Projet
SCE Société de Construction et d’Exploitation (de l’Agropole)/ Société de projet
SNEEG Stratégie Nationale pour l’Equité et l’Egalité de Genre
SNPS Stratégie Nationale de Protection Sociale
SNSAR Stratégie Nationale de Sécurité Alimentaire et de Résilience
SSI Système de Sauvegarde Intégré (de la Banque)
TdR Termes de Référence
TFR Task Force Régionale
TIC Technologie de l’Information et de la Communication
UC Unité de Compte
UE Union Européenne
UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine
UNAPPP Unité Nationale d’Appui au Partenariat Public-Privé
VAN Valeur Actualisée Nette
VRD Voirie et Réseaux Divers

iii
FICHE D’INFORMATION SUR LE PROJET
RENSEIGNEMENTS SUR LE CLIENT
Nom du Projet : PROJET DE ZONE DE TRANSFORMATION AGRO-INDUSTRIELLE DU CENTRE

Secteur (s) : Agro-industrie

Emprunteur/ Bénéficiaire du République du Sénégal


don :

Instrument (s) du projet : Prêt BAD

Agence de mise en œuvre : Ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries (MDIPMI)

CONTEXTE DU PAYS ET STATEGIES


Période du document de 2021-2025
stratégie par pays :

Priorités du document de Priorité 2


stratégie par pays appuyées
par le projet :

Programme gouvernemental Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré du PSE (PAP 2A-PSE 2021-2023)
(DSRP, NPD ou équivalent) : du Plan Sénégal Emergent (PSE) 2035
Classification du projet: Transformation Industrielle, Développement de l’agro-industrie

ODD.1 : Pas de pauvreté


ODD.2 : Zéro Faim
ODD.9 : Industrie, Innovation et Infrastructure

[Priorité(s) de sélectivité] :
Priorité 2.1 Mettre à l'échelle les technologies performantes
Priorité 2.1 Renforcer les chaînes de valeur agricoles
Priorité 2.2 Améliorer la nutrition et la sécurité alimentaire
Priorité 3.1 Améliorer les chaînes de valeur industrielles

Performance du pays et [3 sur 4]


évaluation institutionnelle :

Projets à risque dans le 0% des opérations signalées par un drapeau rouge : 31 Août 2022
portefeuille de pays :

CATÉGORISATION DES PROJETS


Catégorisation des risques Catégorie 1, [20/05/2022 by SNSC]
environnementaux et sociaux

Le projet implique-t-il une Oui


réinstallation involontaire ?

Catégorisation des mesures de Catégorie 2


protection du climat :

Évaluation du prisme de Oui


fragilité et de résilience:

Catégorisation du système de Catégorie 2


marqueurs de genre :

iv
INFORMATIONS CLÉS SUR LE FINANCEMENT BAD
Type de prêt Prêt à Flexibilité Totale
Eligibilité 1. Les Pays membres régionaux (PMRs) des catégories «Pays
Mixtes » et « Pays BAD » et les entités du secteur public
bénéficiant de leurs garanties souveraines.
2. En vertu de l’amendement en 2014 de la Politique de crédit de la
Banque, les pays FAD accédant aux ressources de la BAD au ‘Cas
par cas’ utiliseront également le Prêt à Flexibilité Totale.
Monnaie du prêt USD, EUR, ZAR, JPY ou toute autre monnaie approuvée par la Banque
Maturité Jusqu’à 25 ans, différé inclus
Différé d’amortissement Jusqu’à 8 ans
Echéance Moyenne du Prêt* Fonction de la maturité, du différé et du profil d’amortissement
Jusqu’à 17 ans

Remboursements Versements semestriels égaux et consécutifs à l’issue du différé ou si


besoin profil adapté
Date de paiement Les 1er ou 15 de mois sauf 1er Janvier
Taux d’Intérêt Taux de Base + Marge sur coût d’emprunt + Marge de prêt + Prime de
Maturité
Ce Taux d’Intérêt doit être supérieur ou égal à zéro.
Taux de Base Taux de Base Flottant :
- Pour l’USD : SOFR au jour le jour composé,
- Pour le JPY : TONA au jour le jour composé,
- Pour l’EUR : EURIBOR 6 mois révisé chaque 1er Février et 1er
Août;
- Pour le ZAR : JIBAR 3 mois révisé chaque 1er Février, 1er Mai, 1er
Août et 1er Novembre
Une option gratuite pour fixer le Taux de Base est offerte
Marge sur coût d’emprunt Marge sur coût d’emprunt de la Banque par devise de prêt, révisée les 1er
janvier et 1er juillet et appliquée les 1er Février et 1er Août
Marge de prêt 80 points de base (0.8%) depuis le 1er septembre 2016.
Prime de maturité A déterminer:
- 0% si l’échéance moyenne pondérée ≤ 12,75 ans
- 0,10% si 12.75 < l’échéance moyenne pondérée ≤ 15 ans
- 0,20% si 15 < l’échéance moyenne pondérée ≤ 17 ans
Commission d’ouverture 0,25% du montant du prêt payable au plus tard 60 jours à partir de la date
d’entrée en vigueur et avant tout décaissement.
L’emprunteur peut opter pour payer la commission d’ouverture à partir des
ressources du prêt.
A partir de l’entrée en vigueur du prêt, la commission d’ouverture est dû et
payable même si le prêt est annulé.
Commission d’engagement 0,25% par an du montant non décaissé. Elle commence à courir 60 jours à
partir de la date de signature de l’accord de prêt et est payable aux dates de
paiement convenues (y compris durant le différé d’amortissement et avant
décaissement). La commission cesse de courir après décaissement complet
ou annulation complète du prêt.
Option de conversion du Taux de Outre l’option gratuite de fixer le Taux de Base, la possibilité est offerte à
Base** l’emprunteur de revenir au taux de base flottant ou de refixer sur tout ou
partie du montant décaissé de son prêt (des frais de transaction sont
payables).
Option de Plafond (cap) ou de La possibilité est offerte à l’emprunteur de mettre un Plafond ou un Tunnel
Tunnel (collar) sur le Taux de (combinaison d’un plafond et d’un plancher) sur le Taux de Base pour tout
Base**

v
Type de prêt Prêt à Flexibilité Totale
ou partie du montant décaissé de son prêt (des frais de transaction sont
payables)
Option de conversion de la Les emprunteurs peuvent changer la monnaie de prêt pour la totalité ou une
monnaie du prêt (Non disponible partie des montants non décaissés et/ou décaissés du prêt pendant la durée
pour AGTF) ** du prêt. La nouvelle monnaie de prêt s’appliquera pour le reste/l’intégralité
de l’échéance du prêt ou pour une durée plus courte choisie par
l’emprunteur après approbation d’une telle demande par la Banque (des
frais de transaction sont payables)
Coût de dénouement des Les coûts encourus par la Banque en cas d’ajustement ou de
conversions dénouement/résiliation anticipée des conversions sont supportés par
l’emprunteur.

*Un calculateur est disponible pour permettre aux emprunteurs de simuler différents profils d’amortissement et
déterminer l’échéance Moyenne du Prêt. Merci de contacter FIST2@afdb.org.
**Les options de conversion et les frais de transactions sont régis par les Directives sur la conversion
disponible sur le site internet de la Banque : cliquer ici pour y accéder.
Montant (en millions) Instrument de financement
Source
UC EURO FCFA
Banque africaine de développement 49,00 63,60 41 719,68 Prêt BAD
Banque Islamique de Développement 38,53 50,00 32 799,02
Coopération Belge 15,00 19,46 12 767,99
Coopération Italienne 04,32 05,60 3 676,08
Union Européenne 11,56 15,00 9840,34
Contrepartie du gouvernement 07,74 10,04 6 587,34 Budget national
Coût total du projet 126,14 163,71 107 388,94

OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT ET COMPOSANTES


Objectif de développement du Contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire en milieu rural, et à la réduction des
projet : importations alimentaires et à l’accroissement des exportations

A/ Renforcement des capacités de transformation agro-industrielle et de mise en


marche : 92,67 millions UC

Composantes du projet B/ Accroissement durable de la productivité des filières agro-industrielles : 24,58


millions d’UC

C/ Pilotage, coordination, gestion et suivi-évaluation : 8,53 millions d’UC

CALENDRIER DE TRAITEMENT DU PROJET À L’APPROBATION DU CONSEIL D’ADMINISTRATION


Approbation NCP : [10-09- 2021]
Mission d’évaluation : [18/07/2022 – 29/07/2022]
Présentation prévue au conseil [26/10/2022]
d’administration

Mise en vigueur : 31/12/2022


Période d’exécution du Projet: [11/2022- 12/2027]
Revue à mi-parcours prévue : [01/06/2025- 30/06/2025]
Date de clôture du projet : [31/12/2027]

vi
TABLE DES MATIERES
1 CONTEXTE STRATÉGIQUE ............................................................................................................. 1
A. CONTEXTE, STRATEGIE ET OBJECTIFS .......................................................................................................... 1
B. CONTEXTE SECTORIEL ET INSTITUTIONNEL ................................................................................................. 3
C. JUSTIFICATION DE LA PARTICIPATION DE LA BANQUE................................................................................. 4
D. COORDINATION DES PARTENAIRES DE DEVELOPPEMENT ............................................................................ 4
2 DESCRIPTION DU PROJET .............................................................................................................. 5
A. OBJECTIF DE DEVELOPPEMENT DU PROJET .................................................................................................. 5
B. THEORIE DU CHANGEMENT ........................................................................................................................... 5
C. COMPOSANTES DU PROJET ............................................................................................................................ 6
D. COUT DU PROJET ET MODALITES DE FINANCEMENT .................................................................................. 10
E. BENEFICIAIRES DE LA ZONE CIBLE ET DE LA POPULATION DU PROJET ET AUTRES ACTEURS ................... 12
F. EXPERIENCE DU GROUPE DE LA BANQUE ET LEÇONS REFLETEES DANS LA CONCEPTION ........................ 13
3 FAISABILITÉ DU PROJET .............................................................................................................. 13
A. ANALYSE FINANCIERE ET ECONOMIQUE ..................................................................................................... 13
B. GARANTIES ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES ....................................................................................... 14
C. AUTRES PRIORITES TRANSVERSALES .......................................................................................................... 17
4 MISE EN OEUVRE ........................................................................................................................... 19
A. ARRANGEMENTS INSTITUTIONNELS ET DE MISE EN ŒUVRE ....................................................................... 19
B. APPROVISIONNEMENT ................................................................................................................................. 20
C. GESTION FINANCIERE, DECAISSEMENT ET VERIFICATION ......................................................................... 21
D. SUIVI ET EVALUATION ................................................................................................................................. 23
E. GOUVERNANCE ............................................................................................................................................ 23
F. DURABILITE ................................................................................................................................................. 24
G. GESTION DES RISQUES ................................................................................................................................. 24
H. RENFORCEMENT DES CONNAISSANCES ....................................................................................................... 24
5 INSTRUMENTS JURIDIQUES ET AUTORITÉ ............................................................................. 25
A. INSTRUMENT JURIDIQUE .............................................................................................................................. 25
B. CONDITIONS ASSOCIEES A L’INTERVENTION DE LA BANQUE ..................................................................... 25
C. CONFORMITE AUX POLITIQUES DE LA BANQUE .......................................................................................... 26
6 RECOMMANDATION ..................................................................................................................... 27
7 CADRE DE RÉSULTATS
8 NOTE DE CONFORMITÉ ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE (ESCON)
9 CONTENU DES ANNEXES TECHNIQUES (JOINT AU REP)
1 CONTEXTE STRATÉGIQUE

A. Contexte, stratégie et objectifs


Contexte. Le Sénégal connait une longue tradition démocratique avec trois alternances politiques
pacifiques (1980, 2000 et 2012), dans une sous-région marquée par une instabilité et des menaces
terroristes2. Le Sénégal est classé 9ème sur 54 pays africains en 2020, par l’indice Mo Ibrahim de la
gouvernance (IIAG) avec une note de 63,2, supérieure à celle de 2018 (62,8). L’indice Transparency
International est stable à 45/100 de 2016 à 2019, faisant du Sénégal le 66ème pays le moins corrompu sur
180. Cependant des efforts restent à accomplir au niveau du développement humain (58,3). Le Sénégal
fait partie de la catégorie des pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure en 2019. La croissance
économique a été robuste sur la période 2014-2019, à la faveur des réformes structurelles et des
investissements publics, notamment dans les secteurs du transport, de l’énergie et de l’agriculture et de
la redynamisation des secteurs de l’industrie agroalimentaire, de la construction et des activités
extractives. Cela a permis de relever le taux de croissance du PIB réel à 6,4% en moyenne entre 2015 et
2019 contre 3,4% de 2008 à 2013. La pandémie de Covid-19 a entrainé une décélération de la croissance
du PIB à 1,3% en 2020. En 2021, l’économie sénégalaise a amorcé rapidement sa reprise grâce à la mise
en œuvre du Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (PAP 2A) avec une croissance établie à 6,1%.
Avec la reprise, le déficit public s’est établi à 5,9% du PIB en 2021 contre 6,4% du PIB en 2020, malgré
le maintien des mesures budgétaires pour relancer l’économie Le regain de dynamisme des exportations
a induit une légère amélioration du déficit du compte courant qui s’est établi à 10,4% du PIB en 2021
contre 10,9% en 2020. Le secteur privé sénégalais est très dynamique avec des investissements passant
de 16,8% du PIB en 2015 à 22,4% en 2020, grâce notamment aux transferts des migrants qui dépassent
10% du PIB depuis 2016 (Banque Mondiale, 2020). Le secteur privé emploie plus de 90% de la
population active formelle et sa main d’œuvre est concentrée dans les branches « Agriculture » (25,1%)
et « Commerce de détail » (24,0%). Par ailleurs, le Sénégal est classé 123ème sur 190 pays dans le Doing
Business 2020 gagnant 18 places par rapport à 2019, grâce notamment aux réformes menées sur le e-
taxe et la création du Tribunal de commerce et la protection des investisseurs. Ces efforts sont aussi
illustrés par l’Indice de Compétitivité Mondiale qui est passé de 48,5 en 2017 à 49,7 en 2019. Toutefois,
le secteur privé fait face aux difficultés de déficit d’infrastructures, de financement, d’approvisionnement
en intrants et équipements de qualité et d’absence d’une main d’œuvre adaptée à leurs besoins, y compris
dans le secteur de l'agrobusiness. Au plan social, le taux de pauvreté monétaire a reculé à 37,8% en 2018 -
2019, contre 42,8% en 2011 (source : Agence Nationale de Statistique et de Démographie -ANSD). Le taux
d’extrême pauvreté est passé de 12,2% à 6,8% sur la même période. Selon les estimations de la Banque mondiale,
la pauvreté (au seuil international US$ 1,90 par jour) se situait à 35% en 2021 contre 34,6% en 2020, dont 53,6%
en milieu rural. En 2021, le taux de chômage était de 24,1% et affectait davantage les femmes (35,8%) que les
hommes (13%)

Le Plan Sénégal Emergent (PSE), qui vise « un développement accéléré du pays afin d’en faire, à
l’horizon 2035, un pays émergent avec une société solidaire dans un Etat de droit », constitue le
cadre de référence du Projet de Zone de Transformation Agro-industrielle du Centre (PZTA-Centre ou
Agropole-Centre). La première phase du PSE (2014-2019) a permis une croissance forte à travers des
investissements structurants et massifs, sa deuxième phase a été adaptée pour une relance économique
post-COVID 19 à travers le Plan d’Actions Prioritaires Ajusté et Accéléré (PAP 2A 2021-2023).
Deuxième agropole après le PZTA-Sud, le PZTA-Centre est un projet phare de l’axe I du PSE relatif à
la « transformation structurelle de l’économie et la croissance » qui fait partie intégrante du volet
industriel du PSE, qui prévoit la mise en place de cinq agropoles intégrées et compétitives afin d’accélérer
la transformation structurelle de l’économie pour une croissance forte, inclusive, durable et créatrice
d’emplois, notamment pour les femmes et les jeunes. Elle s’inscrit aussi dans la Nouvelle Politique
industrielle 2021-2035 notamment son l’axe 1 est relatif à la « transformation des matières premières

2 Sénégal-Document de Stratégie Pays (DSP) 2021-2025, Mai 2021


1
agricoles, sylvopastorales et halieutiques » pour une souveraineté alimentaire dans un contexte de crise
russo-ukrainienne. Elle s’insère dans le Plan National d’Aménagement et de Développement Territorial
(PNADT) qui vise à favoriser une structuration de l’espace et une valorisation durable des potentialités
des Territoires. Enfin, le projet s’aligne parfaitement sur la Contribution Déterminée au niveau National
(CDN) du pays en matière d’adaptation au changement climatique (CC), la Stratégie nationale de
Sécurité alimentaire et de résilience (SNSAR 2015-35), la Stratégie nationale de Protection sociale (SNPS
2016-35) et la Stratégie Nationale pour l’Equité et l’Egalité de Genre (SNEEG 2015-25).

Le projet Agropole Centre est aligné sur le Document de Stratégie Pays (DSP) 2021-2025 de la
Banque, dont l’objectif principal est de soutenir la croissance robuste et stable du pays, notamment à
travers le domaine prioritaire II relatif à « l’accroissement de la résilience de l’économie à travers la
transformation agricole et le développement industriel ». Ce projet est également aligné sur la Stratégie
Décennale de la Banque 2013-2022, à travers trois de ses cinq Hautes priorités : (i) Nourrir l’Afrique, y
inclus ses ambitions « d’élimination de l’extrême pauvreté, de la famine et la malnutrition », et de « faire
remonter l’Afrique au sommet des chaînes de valeur pour les produits où elle dispose d’un avantage
comparatif » ; (ii) Industrialiser l’Afrique ; et (iii) Améliorer les conditions de vie des populations. Il
contribuera aussi à la Stratégie pour l’Industrialisation de l’Afrique 2016-25, notamment son Programme
prioritaire 5 (« Soutien à l’essor de clusters industriels »). Le projet s’aligne aussi sur les trois (3) piliers
de la stratégie genre de la Banque 2021-2025, sur la Stratégie pour l’emploi des jeunes en Afrique de la
Banque (2016-2025), sur le Plan Multisectoriel de Nutrition de la Banque 2018-2025 et la politique
décennale de la Banque sur le changement climatique (2021-2030).

L’Agropole centre est un projet structurant et multidimensionnel couvrant quatre régions centres
du pays (Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel) pour une superficie de 27.992 km² et une population
estimée à 4,7 millions d’habitants. Ces régions représentent 14% de territoire national et abritent près de
30% de la population du pays. La densité moyenne de la population de 170 habitants/km2 y est nettement
supérieure à la moyenne nationale (80 hab./Km2). La zone couverte dispose d’un potentiel agricole
important d’autant qu’elle assure 51,8% de la production nationale d’arachide, 65,8% pour le mil, 42%
pour le sorgho, 41% pour le maïs, 23,6% pour le Niébé, 35% des volailles et 98% pour le sel. Toutefois,
la productivité agricole reste faible et les productions sont faiblement valorisées à l’image de l’arachide,
qui constitue la principale culture de rente de la zone centre, et dont le taux de transformation industrielle
se situe à peine à 15,61% de la production. La région connaît des perturbations climatiques qui se
traduisent par l’irrégularité et la rareté des pluies, et la dégradation des terres (érosion hydrique et
éolienne et baisse de la fertilité des sols).

Le projet contribuera à l’atteinte de plusieurs objectifs de développement durable (ODD),


notamment les ODD 1, 2 et 9. En effet, d’importantes ressources (74,1%) sont prévues pour financer
les infrastructures de base de l’agropole (1 module central, 4 modules régionaux, 15 plateformes
départementales) afin de promouvoir une industrialisation inclusive et durable mobilisant
l’investissement privé (IP) et favorisant l’innovation technologique et la bonne gouvernance (ODD 9).
Pour ce faire, le projet appuiera des activités d’accroissement durable de la productivité et la production
des filières agro-industrielles en vue de lutter contre la faim et la malnutrition, d’améliorer la sécurité
alimentaire et les revenus aptes à réduire la pauvreté (ODD 1 & 2). L’égalité du genre et l’autonomisation
des femmes et des filles sont pleinement intégrés au projet à travers la mise en œuvre d’un plan d’action
genre (ODD 5), de résilience climatique (énergie solaire et biogaz, économie d’eau) (ODD 13) et de
promotion d’une croissance économique inclusive et durable (ODD 8). Enfin, plusieurs partenaires
techniques et financiers, dont la Banque Islamique de Développement (BID), la Banque Européenne de
Développement (BEI), l’Agence Belge de Coopération (ENABEL), la Coopération italienne et l’Union
Européenne (UE)- appuient le projet dans le cadre de partenariat en faveur de l’Agropole (ODD 17).

2
B. Contexte sectoriel et institutionnel

Le secteur industriel du pays représente 24,2% du PIB aux prix courants et 23,5% du PIB aux prix
constants en 2018. Le PIB du secteur est dominé par l’industrie alimentaire, les industries extractives, et
le pétrole et gaz, avec respectivement 5,89%, 8,41% et 6,82%. Les branches de la métallurgie et de
l’industrie alimentaire sont les plus représentées en termes d’emplois avec respectivement 33.000 et
38.000 emplois (RGE, 2016). Toutes branches confondues, les unités industrielles sont composées à 99%
de Petites et Moyennes Industries (PMI)3. L’Agropole-Centre entre dans le cadre du développement de
clusters industriels dans les bassins de production agricole tels que prévus dans la Politique
d’industrialisation du pays 2021-2035 dans son axe 1 relatif à la ‘transformation des matières premières
agricoles, sylvopastorales et halieutiques’ à travers la mise en place d’infrastructures et d’un
environnement des affaires de classe mondiale, d’un soutien aux chaines de valeurs clé, aux Petites et
Moyennes Entreprises (PME) et aux producteurs. Il contribuera à réduire le déficit en investissements
dans l’agro-industrie dans un contexte où à peine 15% de la production agricole est transformée suivant
les normes requises. Ainsi, le Projet contribuera à la souveraineté alimentaire et à l’accroissement des
exportations de produits agricoles, sylvopastoraux et halieutiques finis et/ ou semi-finis grâce à la
transformation industrielle desdits produits et à leur conditionnement selon les normes requises à travers
l’investissement privé, ce qui permettra de générer de la croissance et des emplois.

Sur le plan agro-alimentaire, l’Etat a alloué de 2014 à 2019, plus de 1000 milliards de FCFA au secteur
agricole qui mobilise 46% de la main d’œuvre nationale. Toutefois, le secteur reste confronté aux aléas
climatiques, au déficit d’infrastructures, à l’insuffisance d’intrants et l’inefficience des subventions
agricoles, à la faible structuration des chaînes de valeur, et aux problèmes d’accès au foncier, aux
technologies et aux marchés. Ainsi, le pays a importé en 2020 pour une valeur de 246,2 milliards FCFA
de riz (1,27 millions de T), 41,98 milliards FCFA de maïs (323.439 T) et 142,63 milliards d’huiles et
graisses animales et végétales (276.112 T), et exporté de l’arachide graine pour 113,4 milliards de FCFA
(266,548 T)4. De fait, le projet contribuera à mettre en œuvre le Programme National d’Investissement
Agricole pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition (PNIASAN 2018-2025), notamment ses axes
« amélioration et sécurisation de la base productive », « accroissement durable de la productivité et de la
production agro-sylvo-pastorale et halieutique (ASPH)» et « développement des chaînes de valeur». Le
projet s'aligne aussi sur le Programme Agricole de Souveraineté Alimentaire et Durable (PASAD 2021-
2025), qui est le document de politique actuel du secteur de l’agriculture et du PAP2A. Ainsi, le projet
contribuera à la réduction des importations de produits alimentaires (qui représentent 21% des
importations en 2021 selon la Banque mondiale) afin de réduire le déficit actuel annuel du pays (dont
400.000 T pour le maïs).

Sur le plan institutionnel, le Gouvernement compte adopter une approche programmatique à travers la
création du Programme National de Développement des Agropoles du Sénégal (PNDAS) dont la Tutelle
sera assurée par le MDIPMI avec la participation des autres acteurs institutionnels. Par ailleurs, le présent
projet s’inscrit dans le cadre de la Loi N°2021-23 du 02 mars 2021 relative aux contrats de partenariats
public-privé (PPP) et de son Décret d’application n°2021-1443. Ainsi, les acteurs clés responsables en
matière de PPP sont : (i) le Comité interministériel, organe de décision et d’orientation stratégique pour
la mise en œuvre de PPP et dirigé par le MEPC ; (ii) l’Unité Nationale d’Appui aux Partenariats Publics-
Privés (UNAPPP) chargée de la revue des évaluations préalables réalisées par les autorités contractantes
et de leur fournir une assistance technique ; et (iii) le Fonds d’appui aux partenariats public-privé
(FAPPP) dont la mission est de soutenir et de financer la préparation, la passation et l’exécution des
contrats de PPP.

3« Est considérée comme PME, toute personne physique ou morale autonome, commerçante ou productrice de biens et/ou services marchands, et dont le
chiffre d’affaires hors taxes annuel n’excède pas 2 milliards FCFA. La PME comprend l’Entreprenant, la Très Petite Entreprise, la Petite Entreprise et la
Moyenne Entreprise. L’entreprise doit être légalement déclarée et doit tenir une comptabilité régulière » (ANSD, RGE, 2016)
4 Source ANSD, 2021- Note d’Analyse du Commerce Extérieur (NACE), Edition 2020
3
C. Justification de la participation de la Banque
Le secteur agro-industriel est un pilier principal de la politique de développement du Sénégal car
il réunit les conditions favorables à l'essor d'une agriculture compétitive assurant la sécurité́ alimentaire,
réduisant les importations et augmentant les exportations. Toutefois, le secteur reste confronté aux aléas
climatiques, à l’enclavement des bassins de production, au faible accès aux intrants et matériels agricoles,
à l’inefficience des systèmes de financement agricole, à la faible structuration des chaînes de valeur, et
aux difficultés d’accès au foncier, aux technologies et aux marchés. La situation est difficile dans
l’agropole-centre soumise aux effets de la sécheresse, des changements climatiques et de la dégradation
des sols justifiant les interventions en cours de la Banque (notamment le PROVALE). Toutefois, les
productivités actuelles restent faibles et les productions sont peu valorisées à l’image de l’arachide dont
le taux de transformation industrielle couvre à peine 15,61% de la production pour un taux d’extraction
d’environ 28% (contre un taux de 35 à 45% en Chine) pour la principale entreprise industrielle en place,
la SONACOS5.

La Banque, à travers son initiative de soutien au développement de Zones de Transformation Agro-


industrielle (PZTA), est le partenaire clé du pays dans la mise en œuvre des 5 agropoles compétitives
intégrées. C’est la raison pour laquelle la Banque, après avoir approuvé le financement de la 1ere agropole
(l’Agropole-Sud en 2019), envisage de financer l’agropole-centre, qui couvre un important bassin
agricole relativement pauvre et peuplé (densité moyenne de 170 habitants/km2 contre une moyenne
nationale de 80 hab./Km2) et sous l’effet de la sécheresse et des changements climatiques. Le projet
pourra ainsi bénéficier des leçons apprises pour ce type de projet agro-industriel financé en partenariat
public-privé (PPP) à travers l’expérience accumulée par la Banque, notamment en Côte D’Ivoire,
Ethiopie, Guinée, Libéria, Madagascar, Mali, Mozambique, Nigéria, République Démocratique du
Congo, Togo, et Sénégal, et qui lui donne un avantage comparatif.

D. Coordination des partenaires au développement


Le Ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération (MEPC) assure la coordination de l’aide, à
travers la Direction de la Coopération Economique et Financière (DCEF). Le Sénégal bénéficie d’une
aide publique au développement (APD) estimée à 11,7 milliards de dollars EU sur la période 2010-2020.
En 2020, l’Aide Publique au Développement a été de 1,610 milliards de dollars EU
(https://donnees.banquemondiale.org). Afin d’en assurer une gestion efficiente, l’Etat et les partenaires
techniques et financiers (PTFs), ont mis en place en 2018, un nouveau dispositif de coordination
conformément à la Déclaration de Paris et à l’engagement de Busan, dont une des instances est
constituée du Groupe de 15 membres (G15) dont la Banque assure la vice-présidence. Dans le cadre de
la formulation du Projet, une concertation a été instaurée entre les équipes de la BAD, d’ENABEL, de
la Banque Européenne d’Investissement (BEI), de la Banque Islamique de Développement (BID), de
l’Union Européenne (UE) et de la Coopération italienne.

Les concertations ont été menées avec le groupe thématique développement rural et sécurité alimentaire
(GTDRSA). Cette dynamique sera amplifiée durant l’exécution avec la mise en synergie des
interventions en cours et planifiées dans la ZIP, notamment avec le PROVALE-CV-BAD ;
PDZP/PNDL-BAD ; PDCEJ-BAD ; Agri-jeunes (FIDA) et les projets en cours de formulation par
ENABEL, l’UE et la Coopération Italienne. Le tableau, ci-dessous, donne les financements engagés ces
dernières années par les PTFs.

5 WB, 2017-Groundnut value-chain competitiveness and prospects for development/ Main report (GFA01)
4
Importance (en 2020)
Secteur ou sous-secteur*
PIB Exportations Main-d’œuvre
secteur agro-industrielle 12,9% (2016) 9,1% (2014) environ 70%
Parties prenantes – Dépenses publiques (programmes ou projets en cours)
Gouvernement Bailleurs de fonds Montants (millions $US) Période
100 à 112 millions $US BM 95 2012-2019
(par an) FIDA 130 2017-2024
USAID 277 2013-2017
BAD 99,2 2013-2020
ACDI 79,3 2013-2017
BID 16 2011-2015
BOAD 35,5 Portefeuille actif 2012
JICA 33 2015-2020
FAO 6,85 2012-2013
UE 105,7 2014-2017
France 79 2014-2017
ENABEL
Coopération Italienne
Niveau de la coordination de l’aide
Existence de groupes de travail thématiques Oui
Existence d’un programme sectoriel global Non

2 DESCRIPTION DU PROJET

A. Objectif de développement du projet


L’objectif général du projet est de « contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire en milieu
rural, à la réduction des importations alimentaires et à l’accroissement des exportations ». Les
objectifs spécifiques sont de : i) renforcer la valeur ajoutée sur les produits agricoles, à travers
l’investissement privé, pour une réduction des importations agroalimentaires et l’accroissement des
exportations pour les produits présentant un avantage compétitif ; et ii) augmenter durablement la
productivité et les productions des filières prioritaires (arachide, céréales, sel) et complémentaires
(produits animaux, horticulture, etc.). Elle servira de plateforme multi-filières d’incubation et
d’intégration de technologies, d’équipements et de services en faveur des OPA et des PME/PMI suivant
l’approche chaine de valeur, et favorisera un environnement attractif à l’accroissement des
investissements privés, notamment dans la transformation des produits agricoles. Les principaux résultats
attendus du projet PZTA-centre durant sa phase 1 (2023-2027) sont les suivants :
a) La transformation d’au moins 400.000 tonnes d’arachides, 100.000 tonnes de céréales et 50.000
tonnes de sel produites dans les régions couvertes sur cinq ans;
b) La création/ consolidation de 129.500 emplois directs et 208.800 emplois indirects, soit un total de
338.300 personnes, dont environ 52% de femmes;
c) La mobilisation d’un investissement privé de plus de 46 milliards de FCFA par les 37 projets de
structurés lors du Lab dans les filières agroindustrielles clé (arachide, céréales, sel et autres);
d) La génération d’au moins 15,2 milliards de FCFA de recettes fiscales pour l’Etat sénégalais,
l’accroissement des exportations de 3,3% et la réduction de la balance commerciale de 5,2%

B. Théorie du changement
Cette intervention vise à développer et à moderniser l'économie agricole dans la zone Centre en
accélérant la transformation industrielle des productions des principales chaînes de valeur, notamment
l’arachide, les céréales et le sel qui ont un vrai potentiel en termes de substitution aux importations et
d’export, tout en occupant un nombre important de ménages. En mettant en place un écosystème intégré
qui facilite la production, la transformation et la commercialisation des produits transformés sur les
marchés intérieurs et extérieurs, l’agropole Centre assurera progressivement la captation de valeur
ajoutée et la génération de revenus additionnels pour les ménages de la zone. La relation de cause à effet

5
entre les intrants du projet, ses résultats, et les effets visés à moyen et long terme est présentée dans le
diagramme ci-dessous.

C. Composantes du projet
Le développement de l’agropole se fera à travers la combinaison des financements publics et privés
suivant trois volets: un volet public, un volet PPP et un volet privé. Sur le volet public, l’Etat soutiendra
la viabilisation des modules et parcs agro-industriels, la mise en place d’infrastructures publiques
connexes de l’agropole, et l’appui à la production et aux communautés (y compris l’entreprenariat, la
résilience, la nutrition, etc.). Ces investissements seront complétés par un Partenariat Public Privé pour
lequel un développeur expérimenté en matière d’aménagement et de gestion de parcs industriels sera
recruté sur une base compétitive pour le développement des infrastructures marchandes et l’exploitation
des modules et plateformes de l’agropole. Le volet privé concerne l’investissement privé attendu dans
les modules de l’Agropole pour la transformation/ conditionnement des produits et les services
marchands connexes (transport, stockage, logistique, intrants, services, etc. Il s’agit donc d’un résultat
attendu de la mise en œuvre réussie des deux volets précédents. Le PZTA-centre ou Agropole-Centre est
structuré sur la base des trois (03) composantes: A) Renforcement des capacités de transformation agro-
industrielle et de mise en marché ; B) Accroissement durable de la productivité des filières agro-
industrielles ; C) Pilotage, Coordination, Gestion et suivi-évaluation.
Composante 1: Renforcement des capacités de transformation agro-industrielle et de mise en
marché (92,31 millions UC ou 73,2% du coût total)
Cette composante soutiendra la mise en place de la plateforme industrielle (module central), des centres
d’agrégation secondaire et de transformation primaire (modules régionaux) et des points d’agrégation
primaires et de services (plateformes départementales) suivant l’approche PPP en vue d’accroitre la
valeur ajoutée sur les produits agricoles à travers leur agrégation, stockage, transformation, conservation
pour un meilleur l’accès au marché (interne et externe). Les deux sous-composantes prévues sont les
suivantes :
➢ Sous-composante 1.1 : Mise en place d’un écosystème favorable au développement de
l’investissement privé dans l’agropole-centre
• Assistance au recrutement d’un Sponsor privé et à la mise en place de la Société de Projet
(MDIPMI, FONSIS et CDC) en charge du développement du hub et plateformes agro-industrielles;
6
• Réalisation d’une étude sur la compétitivité des filières ciblées, sensible au genre, et les mesures
incitatives pour l’investissement privé (contractualisation, énergie renouvelable, détaxation
d’équipements, régulation des importations, etc.) ;
• Elaboration d’un plan stratégique de développement de l’Agropole-centre, basé sur l’analyse des
potentiels de marché et les business plans projetés des modules et plateformes ;
• Appui à la mise en place d’une plateforme digitale interactive d’échanges, de partenariat et de
services en faveur des acteurs des filières agro-industrielles ;
• Etude sur la caractérisation des emplois adaptés aux besoins de l’agropole-centre et appui à la mise
en œuvre d’offres de formation adaptées (ONFP, 3FPT, Universités, etc.) ;
• Etude sur l’interconnectivité des plateformes logistiques dans la ZIP avec les réseaux ferroviaires,
aériens, routiers, et portuaires au sein de l’agropole;
• Mise en place et opérationnalisation
Box 1 : Attraction de l’investissement privé dans l’agropole-centre
du Centre d’Excellence du module
central (ITA) et des Centres de La mobilisation de l’investissement privé (IP) est cruciale pour
l’Agropole-centre. Les critères influant sur la décision d’investissement
Service uniques (APIX, ASN, incluent la qualité de vie et la stabilité du pays, la taille du marché,
ADPME, etc.) ; l’existence d’un foncier aménagé et compétitif pour des unités industrielles,
• Appui aux structures de l’Etat en la qualité des infrastructures (eau, énergie, traitement des eaux usées, etc.),
la connexion aux marches domestiques et d’exportation, la disponibilité
charge de la qualité, normalisation, d’une main d’œuvre qualifie et abordable.
certification et promotion des Ainsi, l’Agropole-Centre dispose de plusieurs atouts : i) la
exportations (équipements, études et structuration participative du projet à travers la méthode Big Fast Results
assistance, évènements, etc.) ; -BFR (série d’ateliers de co-construction ou Lab) mise en œuvre par le BOS
qui a permis de recueillir les attentes des acteurs des filières retenues (dont
• Assistance aux PME/PMI/OPA le secteur privé) ; ii) le soutien prévu pour accroitre la production/
impliqués dans les activités situées en productivité des filières ciblées; iii) la mise à disposition d’un foncier
amont et en aval de la production des aménagé dans un écosystème intégré facilitant les opérations des
agroindustriels (module central, modules régionales, et plateformes
filières, y compris celle dirigées par départementales) et la disponibilité actuelle ou future d’infrastructures
les femmes (BMN/ITA) ; externes (pont trans-Gambie, futur port en eau profonde de Ndayane, projet
d’intégration routes-chemin de fer-ports, etc.) à l’agropole; et iv) la
• Appui aux réformes clé facilitant le facilitation des investissements à travers l’implication des agences
développement de l’agro-industrie spécialisées dans l’amélioration du climat des affaires et l’Appui au
(BOS & MDIPMI): Réforme 1: Cadre développement du secteur privé (BOS, FONSIS, APIX, ASEPEX, ADEPME,
DER, ITA, BMN, etc.).
réglementaire pour la régulation des
produits ciblés et de leurs Selon l’intérêt initial noté durant le LAB, l’agropole devrait mobiliser
un IP de plus de 46 Milliards de FCFA en phase 1 pour la transformation
dérivés (contractualisation, industrielle de l’arachide (400.000 T), du sel (50.000 T), et des céréales
aflatoxine, plans de surveillance de la (100.000 T), ainsi que des sous-projets de soutien. Dans la filière arachide,
il est prévu la mise en place de nouvelles unités de transformation (huile,
qualité sanitaire des produits); tourteaux, confiserie, arachide de bouche, etc.) ainsi que la délocalisation
Réforme 2 : Mesures d’appui à la d’unités existantes afin de moderniser leurs unités et/ou augmenter leurs
compétitivité des entreprises capacités. Dans la filière sel, il s’agira de produire du sel de table et de
cuisine ainsi que du chlore et de la javel. Des projets multi filières
(mécanismes de financement concernent i) production d’aliment de bétail et de volaille (100.000 T/ an), ii)
adéquats, incitations fiscales et la collecte, le stockage et la commercialisation des céréales et d’arachide,
douanières, facilitation de iii) la transformation des céréales locales et la fabrication de produits
alimentaires (arraw, thiakry, couscous, pate d’arachide, etc.) y compris les
l'installation de producteurs privés céréales infantiles. Les projets de soutien couvrent i) la production
d'électricité, réduction des coûts de d’aflasafe (5.600 T/an) pour réduire les niveaux d’aflatoxine dans
l'électricité); Réforme 3 : Ancrage l’arachide ; ii) la production d’énergie électrique et thermique à travers la
valorisation de la coque d’arachide issue des unités de transformation
institutionnel de la filière (étude « état (8MW) et la production d’énergie solaire (15MW) ; iv) la production
des lieux, caractérisation des d’emballages.
acteurs et de la CV sel) ; Réforme 4 : Cet investissement privé initial est surtout porté par des acteurs
Mise en place d’un «pacte vert» pour locaux de la zone Centre, notamment la SONACOS, la COPEOL, le CAIT
ainsi que d’autres PME/PMI et regroupements de producteurs déjà actifs
l’accès à la commande publique ; dans la région (y compris des groupements de jeunes et de femmes), et
Réforme 5: Facilitation de l’accès aux pourraient bénéficier de l’accompagnement de partenaires par lesquels le
financements verts et au marché Bureau de Mise à Niveau et l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) dans
la structuration de leurs sous-projets
carbone.

7
• Mise en place d’un fonds de développement des chaînes de valeur agro-industrielles (FDCVA)
sensible au genre ciblant prioritairement les activités situées en amont et en aval de la production,
pour accroître l’inclusion financière des acteurs des CV ;
• Appui institutionnel au MDIPMI : Atelier, assistance technique, équipements bureautiques,
véhicules, formations, voyages d’études, etc.

➢ Sous-composante 1.2 : Mise en place des infrastructures de base de l’agropole


• Travaux de viabilisation du module central de Kaolack (80 ha): (a) Infrastructures de connectivité
du hub central sur fonds publics (route, réseau électrique, télécom, etc.), et (b) Infrastructures
internes : (i) Fonds publics : Terrassement, VRD y inclus les chaussées, voies de circulation
véhicules, trottoirs, aires de circulation piétonne et placettes, AEP, TEU, services sociaux, centre de
Services unique et centre d’excellence, clôture, etc.; (ii) Fonds PPP : Centre de maintenance, centre
de formation, traitement des déchets, service d’AEP/STEP, entrepôts de stockage/ conditionnement,
etc.; (iii) Fonds privés : Unités de transformation agro-industrielles, plateforme TIC, mix énergétique
(Unité d’énergie solaire de 1.500 kwh et Unité de biogaz/chaudière bio), packaging, marketing,
services financiers, intrants, etc.
• Travaux de viabilisation de 4 Modules régionaux : Fatick (30ha) ; Kaffrine (15ha) ;
Diourbel (15ha) ; et Kaolack (15ha)] : (a) Infrastructures de connectivité des modules régionaux
sur fonds publics (route, clôture, réseau électrique, télécom, etc.), et (b) Infrastructures internes (i)
Fonds publics : terrassement, VRD dont chaussées, aires de circulation, trottoirs, aires piétonnes et
placettes, clôture, forages & AEP, centre de services uniques, etc. (ii) Fonds PPP : Entrepôts de
stockage/ conditionnement, pont-bascule, hangars industriels, centre de maintenance, etc. ; (iii)
Fonds privés : Unités d’énergie solaire d’au moins 500 kWh, unités de biogaz/chaudière, unités de
transformation primaire de produits agricoles, unités de stockage/ conditionnement, etc.

8
• Travaux de viabilisation de 15 plateformes départementales-PFD (5 ha par PFD) d’absorption des
produits agricoles bruts ou semi-transformés : (a) Infrastructures de connectivité des PFs sur fonds
publics (pistes, réseau électrique, AEP, Box 2 : Conception globale de l’agropole Centre
etc.) et (b) Infrastructures internes: (i)
L’agropole centre couvre les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick
Fonds publics : VRD et réseaux divers, et Diourbel. Il comprend i) un module central pour la transformation
clôture, salle de réunion et bureaux de agroindustriel (80 ha à Dya) ; ii) 4 modules régionaux de 15 Ha chacun;
coopératives ; (ii) Fonds PPP : Entrepôts iii) 15 plateformes départementales (PFD) pour l’agrégation et l’appui
au développement de zones d’approvisionnement des modules
de stockage/ conditionnement, tri, régionaux
logistique, etc ; (iii) Fonds privés: unités Le module (hub) central constitue le parc industriel clé de l’agropole
de réception/ tri/ stockage, unité solaire, et a pour vocation d’offrir un écosystème intégré pour l’agro-industrie.
atelier transformation semi-artisanal des Iletc).
propose du foncier aménagé et sécurisé (VRD, AEP, STEP, électricité,
Des installations et services mutualisés sont prévus sur fonds
acteurs locaux. publics (centre de service unique, centre d’excellence) ou PPP
(équipements partagés, pont-bascule, traitement des déchets, centre
• Acquisition d’équipements des modules de maintenance, centre de formation, etc.)
et PFD sur fonds publics : Les modules régionaux ont pour but de faciliter les liens d’affaires
o Module central de Dya (centre de entre le module central et les bassins de production des CVA afin de
garantir l'approvisionnement en intrants des entreprises locataires du
services unique, centre d’excellence, hub central. Ils intègrent des infrastructures de soutien (conformité,
protection civile, nurseries/ crèches, certification, etc.), des infrastructures et services de conditionnement
liminaire des produits reçus des PFD, l’assistance aux producteurs (y
éclairage public, etc.): équipements inclus les jeunes et femmes) et la dissémination des technologies et
informatiques, matériels et équipement bonnes pratiques (infrastructures de stockage, machines agricoles et
bureautique et matériel/ mobilier de équipement mutualisés, accès aux intrants, institutions de financement,
etc.) ainsi que des infrastructures sociales.
bureau, etc.
Les plateformes départementales constituent des centres
o Modules régionaux (centre de services d’agrégation autour des modules régionaux pour faciliter l’agrégation,
unique-CSU, centre d’excellence, le tri et le stockage des produits agricoles et comprendront des
protection civile, nurseries/ crèches, infrastructures de groupage, manutention, entreposage et stockage.
Elles serviront de relais de services de proximité aux producteurs.
éclairage public, atelier artisanal.): Les modules et PF intègrent les dépendances externes et chercheront
équipement informatique, matériels et à (i) mettre en place des infrastructures agro-industrielles ; (ii) renforcer
équipement bureautique, atelier les capacités des acteurs des filières ; (iii) développer des incitations
commerciales innovantes ; (iv) renforcer les compétences des jeunes/
artisanal, entrepôts de stockage, etc. femmes et créer des opportunités d'emploi ; (vii) créer des opportunités
o PFD (CSU, centre d’excellence, commerciales pour les PME/OPA; (viii) contribuer à la sécurité
protection civile, nurseries/ crèches, alimentaire ; et (ix) mobiliser l’IP dans l’agropole.
éclairage public, atelier artisanal, etc.):
équipement informatique, matériels et mobilier de bureau, entrepôts de stockage , etc.
• Etudes techniques (APD/DAO) des ouvrages financés sur fonds publics et contrôle/supervision des
travaux (cabinet).
Composante 2 : Accroissement durable de la productivité et de la production des filières agro-
industrielles (24,56 Millions UC/19,5%).
Cette composante vise à renforcer les capacités des acteurs clés intervenants dans la chaîne agro-
industrielle à accroître la productivité et la production des filières ciblées et à améliorer la résilience des
communautés.
➢ Sous-composante 2.1 : Renforcement des capacités des acteurs des filières agro-industrielles
• Appui à la structuration et/ ou au renforcement des capacités des interprofessions des filières agro-
industrielles ciblées (FNDASP, ANCAR, cabinet ATOP/GF, CNIA, IMAIS, ASPRODEB, etc.);
• Appui à la formation, appui-conseil et assistance aux OP/GF (techniques, gestion, plans d’affaires,
contractualisation, etc.), dont celles dirigées par les jeunes/femmes (cabinet ATOP/GF et
ANCAR) ;
• Appui à la fourniture de semences de prébase par l’ISRA et soutien aux coopératives/ OPA de
multiplicateurs de semences certifiées (acquisition d’équipements, irrigation d’appoint, formations,
etc.);

9
• Diffusion de technologies performantes et climato-résilientes : matériel d’économie d’eau, avec
énergie solaire), défense et restauration des sols (DRS), compostage, etc. (ISRA et ANCAR) ;
• Amélioration du dispositif de prévention/ lutte phytosanitaire contre les ravageurs/ toxines,
notamment la chenille légionnaire et l’aflatoxine (DPV);
• Acquisition d’équipements de mobilisation/stockage/ économie d’eau (notamment pour les
femmes), et de petits matériels pour environ 50 champs-écoles paysans (ANCAR);
• Appui à la réhabilitation et à l’équipement des marais-salants, dont ceux exploités par les femmes
(digues en ciment, unités de lavage, unités d’iodation, petits équipements de protection, etc.) ;
• Elaborer et mettre en œuvre un plan stratégique de développement de la filière sel afin d’améliorer
la productivité, la qualité et les conditions de travail des femmes (80% de la main-d’œuvre).
➢ Sous-composante 2.2 : Renforcement de la résilience des communautés locales
• Accès des ménages vulnérables à la Couverture Maladie Universelle (CMU) et des petits
producteurs (trices) à l’assurance agricole (CNAAS) ;
• Elaboration et mise en œuvre d’une stratégie et d’un plan d’action genre pour l’accès des femmes
et jeunes aux instances de prise de décision, aux connaissances et aux ressources ;
• Amélioration de l’accès et de l’utilisation par les producteurs et autres acteurs des chaînes de
valeurs à l’information agro-climatologiques et météorologiques (ANACIM);
• Appui aux activités de reboisement compensatoire, gestion durable des Terres et agroforesterie
(IREF) ;
• Cartes de vulnérabilité des zones, bilan carbone et formation des Comités Régionaux de CC ;
• Favoriser l’IP dans la production d’énergies propres (solaire, biogaz, etc.) dans les modules et
PFDs;
• Mise en œuvre des PGES (Plan de Gestion Environnemental et Social), PARs (Plan d’Actions de
Réinstallation), PGPP (Plan de Gestion des Pestes et Pesticides) ;
• IEC en nutrition/ formation des femmes, hommes et leaders traditionnels en éducation
nutritionnelle, approche intégrée ‘ménage résilient’, enquête connaissance aptitude et
pratique/diagnostic commun.
• Etudes et contrôle des travaux des pistes d’accès (cabinet), et réhabilitation de pistes d’accès aux
zones de production et aux modules et PF (~150 Km).
Composante 3 : Coordination, gestion et suivi-évaluation (S&E) (9,27 Millions UC/ 7,3%)
• Recrutement du personnel complémentaire et mise en place de l’Antenne régionale (Kaolack) ;
• Coordination technique et opérationnelle du projet et communication ;
• Gestion administrative, comptable et financière et audits ;
• Acquisition des biens, travaux et services et audits ;
• Suivi-évaluation interne et externe du projet.
D. Coût du projet et modalités de financement
Coût du projet: Le coût total du projet est estimé à 163,71 millions d’Euro, hors taxes et hors douanes
pour une durée d’exécution d’environ cinq (05) années. Ce coût est éclaté comme suit : une partie en
devises estimée à 93,64 millions Euro (61,41 milliards FCFA) et une partie en monnaie locale soit 70,08
millions Euro (45,97 milliards FCFA). Ce coût intègre les provisions relatives aux imprévus physiques
et financiers estimés respectivement à environ 2% et 3%. L’estimation des imprévus financiers a été faite
sur la base des taux annuels actuels et projetés d’inflation de la monnaie locale et des devises estimés
respectivement en moyenne à 2% et 1.5% par année. Un résumé des coûts estimés du projet par
composante et type de dépenses est présenté aux tableaux suivants, alors que les tableaux détaillés sont
donnés en annexe du rapport.
Tableau 1. Résumé des Coûts du Projet par Composantes et Sous-composantes
COMPOSANTES (FCFA Million) (Euro Million) % %
Locale Devise Total Locale Devise Total Devise CB
A. Renforcement des capacités de transformation
24,399.40 49,867.85 74,267.25 37.20 76.02 113.22 67 73
agro-industrielle et de mise en marché

10
Mise en place d'écosystème favorable au
3,459.65 2,437.10 5,896.75 5.27 3.72 8.99 41 6
développement de l'agropole centre
Mise en place des infrastructures de base de
20,939.75 47,430.75 68,370.50 31.92 72.31 104.23 69 67
l'agropole
B. Accroissement durable de la productivité des
12,835.50 6,924.50 19,760.00 19.57 10.56 30.12 35 19
filières agro-industrielles
Renforcement des capacités des acteurs des
11,011.75 5,575.25 16,587.00 16.79 8.50 25.29 34 16
filières agro-industrielles
Renforcement de la résilience des communautés 1,823.75 1,349.25 3,173.00 2.78 2.06 4.84 43 3
C. Pilotage, coordination, gestion et suivi-évaluation 6,481.49 1,237.92 7,719.40 9.88 1.89 11.77 16 8
Suivi-Evaluation Apprentissage et Communication 540.50 118.50 659.00 0.82 0.18 1.00 18 1
Gestion Financière et Administrative 5,940.99 1,119.42 7,060.40 9.06 1.71 10.76 16 7
Total BASELINE COSTS 43,716.39 58,030.27 101,746.65 66.65 88.47 155.11 57 100
Physical Contingencies 834.77 1,559.81 2,394.59 1.27 2.38 3.65 65 2
Price Contingencies 1,416.67 1,831.03 3,247.70 2.16 2.79 4.95 56 3
COUT TOTAL DU PROJET 45,967.83 61,421.11 107,388.94 70.08 93.64 163.71 57 106

Tableau 2. Résumé des Coûts du Projet par Catégories des Dépenses


LISTE DES BIENS ET SERVICES (FCFA Million) (Euro Million) % %
Locale Devise Total Locale Devise Total Devise CB
I. Investment Costs
A. TRAVAUX 14,891.00 43,909.00 58,800.00 22.70 66.94 89.64 75 58
Infrastructures 11,815.00 35,445.00 47,260.00 18.01 54.04 72.05 75 46
Constructions et réhabilitations 3,076.00 8,464.00 11,540.00 4.69 12.90 17.59 73 11
B. BIENS 1,263.28 3,789.83 5,053.10 1.93 5.78 7.70 75 5
Véhicules 37.93 113.78 151.70 0.06 0.17 0.23 75 -
Equipements matériels et intrants 1,225.35 3,676.05 4,901.40 1.87 5.60 7.47 75 5
C. SERVICES 17,752.10 9,684.40 27,436.50 27.06 14.76 41.83 35 27
1. Formations 380.70 253.80 634.50 0.58 0.39 0.97 40 1
2. Assitance technique 698.00 2,094.00 2,792.00 1.06 3.19 4.26 75 3
3. Services contractuels 14,672.25 4,890.75 19,563.00 22.37 7.46 29.82 25 19
4. Etudes 1,933.65 2,363.35 4,297.00 2.95 3.60 6.55 55 4
5. Audit 67.50 82.50 150.00 0.10 0.13 0.23 55 -
D. DIVERS 4,228.75 - 4,228.75 6.45 - 6.45 - 4
Total Investment Costs 38,135.13 57,383.23 95,518.35 58.14 87.48 145.62 60 94
II. Recurrent Costs
A. Personnel 4,610.70 - 4,610.70 7.03 - 7.03 - 5
B. Indemnités de déplacement - - - - - - - -
C. Entretien, fonctionnement réparation 970.56 647.04 1,617.60 1.48 0.99 2.47 40 2
D. Frais généraux - - - - - - - -
Total Recurrent Costs 5,581.26 647.04 6,228.30 8.51 0.99 9.49 10 6
Total BASELINE COSTS 43,716.39 58,030.27 101,746.65 66.65 88.47 155.11 57 100
Physical Contingencies 834.77 1,559.81 2,394.59 1.27 2.38 3.65 65 2
Price Contingencies 1,416.67 1,831.03 3,247.70 2.16 2.79 4.95 56 3
COUT TOTAL DU PROJET 45,967.83 61,421.11 107,388.94 70.08 93.64 163.71 57 106

Tableau 3. Calendrier des Dépenses par Composante (Million Euro)


COMPOSANTES 2023 2024 2025 2026 2027 Total
A. Renforcement des capacités de transformation agro-industrielle
et de mise en marché 8.60 47.15 57.67 5.33 1.05 119.81

Mise en place d'écosystème favorable au développement de


l'agropole centre 2.13 2.58 2.88 1.48 0.34 9.42
Mise en place des infrastructures de base de l'agropole 6.47 44.57 54.79 3.85 0.71 110.39
B. Accroissement durable de la productivité des filières agro-
industrielles 7.57 8.61 8.61 6.57 0.51 31.88
Renforcement des capacités des acteurs des filières agro-industrielles 6.48 7.02 7.15 5.60 0.51 26.77
Renforcement de la résilience des communautés 1.09 1.59 1.46 0.97 - 5.11
C. Pilotage, Coordination, Gestion et suivi-évaluation 3.61 1.95 1.90 2.41 2.17 12.03
Suivi-Evaluation Apprentissage et Communication 0.28 0.18 0.22 0.17 0.18 1.03
Gestion Financière et Administrative 3.34 1.76 1.68 2.24 1.99 11.00
COUT TOTAL DU PROJET 19.79 57.71 68.17 14.31 3.73 163.71

11
Le projet sera financé par la BAD, la Banque Islamique de Développement (BID), l’Agence Belge de
Coopération (ENABEL), l’Union Européenne (UE), la Coopération Italienne et le Gouvernement du
Sénégal pour des montants respectifs de 49 millions [M] d’Unités de compte (38,8%) ; 50 M
d’Euro (30,5%); 19,46 M d’Euro (11,9%); 15,00 M d’Euro (9,2%) ; 5,6 M d’euro (3,4%). La contrepartie
du Gouvernement s’élève à 10,04 M d’euro (6.1%). La Banque finance notamment pour les
infrastructures de viabilisation des modules (1 central et 1 régional), les frais d’amorçage/ prise en charge
de la part de l’Etat dans le capital de la future Société de projet en charge du PPP, l’appui aux services
de l’état chargés d’appuyer les acteurs des chaines de valeur prioritaires (via des conventions et
protocoles), l’appui à l’accroissement de la productivité agricole (semences améliorées, champs-écoles,
etc.), le renforcement de la résilience des communautés (assurance agricole, Couverture maladie
Universelle-CMU, etc.), l’accès aux connaissances et technologies, la mise en œuvre d’un Fonds de
Développement des Chaines de Valeur Agricole (FDCVA), les mesures de sauvegardes
environnementales et sociales (PAR et PGES) et une partie des frais de coordination et gestion du Projet.
La contrepartie du Gouvernement les frais non-couverts par la BAD (taxes et impôts), les dépenses et la
réhabilitation d’une partie des pistes de connexion des plateformes/ modules aux zones de production.
Tableau 4. Résumé des Coûts du Projet par Source de Financement
(Euro Million) (FCFA Million)
FINANCIER Devise Locale Total Devise Locale Total Percent
The Government 5.52 4.52 10.04 3,622.26 2,965.08 6,587.34 6.1
Banque Africaine de Développement 33.11 30.49 63.60 21,716.88 20,002.80 41,719.68 38.8
Banque Islamique de Développement 34.57 15.43 50.00 22,674.50 10,123.01 32,797.51 30.5
Cooperation Belge 10.53 8.94 19.46 6,905.57 5,862.42 12,767.99 11.9
Union Européenne 6.93 8.07 15.00 4,546.14 5,294.20 9,840.34 9.2
Cooperation Italienne 2.98 2.62 5.60 1,955.75 1,720.33 3,676.08 3.4
TOTAL 93.64 70.08 163.71 61,421.11 45,967.83 107,388.94 100.0

Tableau 5. Résumé des coûts du projet par composante et source de financement (million FCFA)
GOUV BAD BID ENABEL UE ITA Total %
A. Renforcement des capacités de transformation
7.48 45.69 43.67 13.90 5.88 3.18 119.81 73.2
agro-industrielle et de mise en marché
Mise en place d'écosystème favorable au
0.15 4.51 - 3.14 1.62 - 9.42 5.8
développement de l'agropole centre
Mise en place des infrastructures de base de l'agropole 7.33 41.18 43.67 10.76 4.26 3.18 110.39 67.4
B. Accroissement durable de la productivité des
0.00 13.70 3.09 4.21 8.44 2.42 31.88 19.5
filières agro-industrielles
Renforcement des capacités des acteurs des filières
0.00 11.61 3.09 2.28 7.36 2.42 26.77 16.4
agro-industrielles
Renforcement de la résilience des communautés 0.00 2.09 - 1.93 1.08 - 5.11 3.1
C. Pilotage, Coordination, Gestion et suivi-évaluation 2.56 4.21 3.24 1.35 0.68 - 12.03 7.3
Suivi-Evaluation Apprentissage et Communication 0.00 0.62 0.23 - 0.18 - 1.03 0.6
Gestion Financière et Administrative 2.56 3.59 3.01 1.35 0.50 - 11.00 6.7
COUT TOTAL DU PROJET 10.04 63.60 50.00 19.46 15.00 5.60 163.71 100.0

E. Bénéficiaires de la zone cible et de la population du projet et autres acteurs


Le Projet ciblera surtout les exploitants agricoles et le secteur privé (y inclus les PME/PMI) susceptibles
d’investir notamment dans la transformation des produits agricoles et la fourniture de services. Il
bénéficiera directement à environ 80 000 ménages soit près de 460.000 personnes (50% de femmes et
60% de jeunes) qui verront leurs revenus s’accroître de 30%, réduisant le taux de chômage et le sous-
emploi pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle accrue. La population indirectement touchée est
estimée à 1,2 millions (51% femmes et 50% jeunes). Ainsi, le Projet a été formulé de manière
participative avec les parties prenantes (OPA, GF, jeunes, société civile, secteur privé, PTF, etc.). Ces
concertations ont été menées durant les travaux préparatoires menés avec l'ONUDI sur le concept, les
critères requis pour l’établissement et l’exploitation des Agropoles. Celle-ci s’est poursuivie avec l’appui
d’ENABEL, lors des ateliers de pré-Lab et Lab (laboratoire d’accélération du développement) et les
journées portes-ouvertes dans le cadre du BFR (Big Fast Result) qui ont permis la structuration du projet,

12
la sélection des filières prioritaires, le choix des sites du module central et des modules régionaux ainsi
que l’identification d’investisseurs locaux potentiels. Durant l’évaluation du projet, il a été organisé un
atelier des parties prenantes pour échanger sur l’adéquation du projet avec les priorités nationales et
locales, les exigences du secteur privé et les attentes des bénéficiaires. Cette démarche inclusive adoptée
durant les phases de préparation se poursuivra pendant l’exécution du projet qui disposera d’un plan de
communication à même d’assurer une bonne participation des acteurs.

F. Expérience du Groupe de la Banque et leçons reflétées dans la conception


Le portefeuille actif de la Banque au Sénégal, comprenait 33 opérations pour un engagement total
de 2 milliards d’USD en Août 2022 soit environ 1415 milliards FCFA. Le portefeuille inclut une
garantie partielle de crédit pour la couverture des risques de 506,7 millions (USD), un financement du
secteur privé de 248 millions (USD). Le secteur des transports représente la plus grande part (35%), suivi
des finances (21,9%), de l’agriculture (15,5%), de l’énergie (9%) et de l’eau & assainissement (7%). La
performance du portefeuille a été jugée satisfaisante, avec une note de 3 sur 4 en 2021. Cette performance
résulte des efforts déployés en matière de suivi du portefeuille, de passation des marchés et de
décaissements. L’élaboration du DSP 2021-2025 a permis de montrer lé nécessité de traiter les questions
de vulnérabilité et de productivité. Au niveau opérationnel, il est ressorti la nécessité de déployer des
ressources humaines suffisantes pour assurer une mise en œuvre efficace et diligente des opérations,
d’améliorer la mobilisation de la contrepartie nationale, et d’accorder une plus grande attention à la
qualité à l’entrée en renforçant le due-diligence et le suivi des aspects de sauvegardes environnementale
et sociale. Par ailleurs, les leçons tirées de la mise en œuvre du 1er agropole (PZTA-Sud) montre la
nécessité d’œuvrer pour (i) la conception intégrale du plan d’aménagement des modules et plateformes
avant leurs exécutions ; (ii) le recrutement du partenaire stratégique (Sponsor) avant la finalisation du
cahier de charge du volet public de l’agropole ; (iii) l’impératif que constitue l’accès aux services non-
financiers et financiers des PME/PMI/OP ; et (iv) la pertinence d’utiliser la procédures d’acquisitions
anticipées. Le PZTA-Centre, dont la structure de gestion est la même que celle de l’agropole-Sud, a
intégré les leçons tirées avec une conception intégrale des modules et PFD (qui a permis de disposer
d’un masterplan et de l’APS), la prise en compte des besoins d’appui et de financement des PME/PMI,
l’utilisation des procédures d’acquisitions anticipées, la finalisation de la structuration du financement
(public, privé et PPP) et le lancement de la sélection du Sponsor.

3 FAISABILITÉ DU PROJET

A. Analyse financière et économique


Le PZTA-Centre est conçu pour faciliter les investissements privés (IP) afin d’impulser le développement
agro-industriel de la zone. Ces entreprises fonctionneront autour du module central, des modules
régionaux et des plateformes départementales. Pour les filières ciblées, des entreprises privées seront
installées et fonctionneront essentiellement grâce aux matières premières produites sur place. Ceci a deux
avantages : (i) réduire les coûts de transactions pour les entreprises et (ii) générer des revenus additionnels
et des emplois pour les bénéficiaires. Il est projeté que l’IP induira une réduction des importations
agroalimentaires et l’accroissement des exportations pour les produits présentant un avantage
compétitif. L’analyse économique et financière s’est faite sur les filières prioritaires (arachide, céréales,
sel) et complémentaires (produits animaux et horticulture).

Analyse Financière : Les retombés et avantages ci-dessus mentionnés ne feront pas objet de transaction
commerciale et ne sont pas tangibles. Une analyse financière sur la base de marchés existants n’est donc
pas possible. Dans ces conditions, il n’a pas été jugé pertinent de les intégrer dans une analyse
quantitative, sur la base d’une approche de modèles de production ou d’activités lucratives. Toutefois,
une analyse avantage-coût a été possible sur les modèles d’entreprises agro-industrielles et de
productions agricoles diverses (FARMOD). Ainsi, l’analyse financière a donné : i) un impact financier

13
de plus 300 milliards FCFA par an à partir de la 5ème année d’exploitation prévue sur 25 ans,
conformément aux opérations du même type, selon la durée de vie des investissements. Ainsi, les
retombées financières du projet sur la période d’exploitation dépassent le coût des investissements
nécessaires pour le financer ; ii) un ratio avantages/coûts de 2.03, ou encore que les avantages sont plus
élevés que le coût des investissements ; iii) un taux de rentabilité interne de 22,17%, ce qui est supérieur
au coût d’opportunité du capital (coût d’immobilisation des ressources financières pour les
investissements dans le cadre du projet) est estimé à 12%

Analyse Economique: L’analyse économique du projet a été réalisée sur une période de 25 ans
correspondant à la durée moyenne du cycle de vie des ouvrages. Elle a été effectuée sur la base de la
comparaison entre la situation « sans projet » et la situation «avec projet» des modèles de productions
exposés dans l’analyse financière. L’analyse a utilisé la méthode des prix de référence, à savoir, les prix
dans les conditions d’efficience économique, conformément à l’optimum de « Pareto ». Dans ce modèle,
les biens échangeables, c’est-à-dire susceptibles de faire l’objet de transactions commerciales au-delà du
pays sont considérés. Dans ces conditions, les prix de référence de ces produits (prix économiques) sont
évalués sur la base de l’équilibre ex-ante de ces spéculations permettant d’obtenir les prix de parité à
l’exportation aux frontières du projet. Le taux de rentabilité interne économique (TRE) du projet s'établit
à 23,04% avec une valeur actuelle nette (VAN) qui s'élève à 320 milliards de FCFA
Tableau 1: Principaux chiffres économiques et financiers (pour l’analyse coûts-avantages)
FIRR (scénario de référence) 22,17%
EIRR (scénario de référence) 23,04%
VAN, (taux d’actualisation) 320 milliards FCFA

Analyse de Sensibilité Les tests de sensibilité réalisés sur la base de la réduction des prix de production a
permis de mesurer la stabilité des indicateurs de performance financière et économique. Ainsi, les tests
montrent qu’il faudrait baisser les prix à 35,02% (seuil de rentabilité) pour annuler les avantages additionnels
générés respectivement au niveau financier et économique, avec des TRI et TRE égaux au coût d’opportunité
du capital, soit 12 %.

Effets positifs supplémentaires : Le PZTA-Centre est conçu pour faciliter l’installation d’investisseurs
privés afin d’impulser le développement agro-industriel de la zone. Pour les filières ciblées, les
entreprises privées fonctionneront grâce aux matières premières produites sur place. Ceci a deux
avantages : (i) réduire les coûts de transactions pour les entreprises et (ii) créer de la richesse pour les
bénéficiaires et générer des emplois. Il est envisagé une réduction des importations agroalimentaires et
l’accroissement des exportations pour les produits présentant un avantage compétitif. Enfin, le projet
permettra de générer les avantages suivants: (i) la régulation du climat par la mise en place d’un couvert
forestier, créant les conditions d’une agriculture intelligente et durable ; (ii) l’amélioration du bien-être
des populations en particulier des femmes et groupes vulnérables ; (iii) l’amélioration de l’accès à la
santé et à l’éducation induite par l’accroissement des revenus ; (iv) l’augmentation de l’espérance de vie
des populations ; (v) la séquestration du carbone (crédit carbone).

B. Garanties environnementales et sociales


Niveau environnemental et social
Catégorie de projet : Le projet est classé en catégorie 1 Système de Sauvegardes Intégré (SSI) de la
Banque (équivalent catégorie A selon l’article 40 du Décret N°2001-282 du 12 avril 2001 portant
application du Code de l’Environnement au Sénégal). Cette catégorisation a été approuvée dans ISTS et
SAP le 20 mai 2022. Les risques environnementaux et sociaux associés au projet sont jugés élevés
compte tenu : (i) des travaux de construction d’un module central, de 4 modules régionaux et de 15
plateformes départementales (PFD), ii) de la réhabilitation et équipement des zones de production
artisanale de sel ; iii) de réhabilitation de 150 km de pistes rurales ; (iv) d’acquisitions de 205 hectares

14
de terres appartenant aux populations locales ; (v) des déplacements physiques et économiques probables
sur les sites d’implantation des 5 modules (central et régionaux) et des 15 PFD. Ces activités sont
susceptibles d’engendrer des impacts négatifs significatifs (majeurs et substantiels) sur les milieux
récepteurs (physique, biologique et social) si des mesures d’atténuation ne sont pas bien mises en œuvre
durant le projet (pré-construction, construction et exploitation).

L’Emprunteur a préparé douze (12) instruments de sauvegardes qui ont été revus et approuvés par
la Banque, puis publiés par l’Emprunteur et par la Banque. Il s’agit du (i) Cadre de gestion
environnementale et sociale (CGES) publié le 23 septembre 2021 par l’Emprunteur et le 17 novembre
2021 par la Banque, (ii) du Plan de Gestion des Pestes et Pesticides (PGPP) publié le 24 septembre 2021
par l’Emprunteur et le 17 novembre 2021 par la Banque, (iii) du Cadre de Politique de Réinstallation
(CPR) publié le 20 septembre 2021 par l’Emprunteur et le 17 novembre 2021 par la Banque, (iv) de cinq
(05) Études d’Impact Environnemental et Social (ÉIES) du Module central de Dya (Région de Kaolack)
et des modules régionaux de Fatick, Diourbel, Kaolack et Kaffrine publiées par l’Emprunteur le 22 juin
2022 et le 24 juin 2022 par la Banque, (v) de quatre (04) Plans d’Action de réinstallation (PAR) publiées
par l’Emprunteur le 14 juin 2022 et le 17 juin 2022 par la Banque. Pour les quinze (15) plateformes
départementales, les évaluations environnementales et sociales spécifiques requises pour chacune d’elles
(EIES ou AEI-Analyse Environnementale Initiale- ou PAR, si nécessaire) seront réalisées dès que les
sites de localisation seront connus, conformément à la règlementation nationale en vigueur en matière de
gestion environnementale et sociale aux exigences du SSI de la Banque. Les données probantes de
l’engagement des intervenants et de la consultation publique sont adéquatement reflétées dans l’ensemble
de ces instruments.

Principaux risques et impacts environnementaux : La mise en œuvre de l’Agropole-centre,


notamment les travaux de la sous-composante A2 pourrait entrainer: i) la destruction du couvert végétal
avec une conséquence sur la perturbation de la quiétude de la faune et le paysage naturel dans un
écosystème déjà fragilisé par la pression sur les ressources naturelles et le déficit pluviométrique ; (ii) le
risque de perturbation de l’écoulement des eaux pluviales avec des risques d’inondation en cas de non
adaptation d’un système d’assainissement autour des infrastructures prévues ; iii) l’augmentation
évidente des quantités de déchets solides; lesquels sont déjà mal gérés au stade actuel et produits en
quantité non négligeable par les industries et PME installées çà et là ; iv) le risque de contamination voire
de pollution des ressources en eaux et des sols si les rejets des eaux usées ne sont pas convenablement
gérés, surtout que ces ressources se caractérisent globalement par leur amenuisement dans la zone du
projet du fait des effets du CC ; (v) le risque de renforcement du niveau de salinité des sols dans certaines
régions (Fatick et Kaolack) ; (vi) les risques d’accidents et d’incidents dans les complexes agro-
industriels prévus (modules et plateformes) ; (vii) l’accroissement de l’utilisation des produits
phytosanitaires et des produits chimiques pour la production, le stockage et la transformation avec des
conséquences sur la santé des utilisateurs et la contamination voire la pollution des ressources en eaux et
des sols.

Principaux risques et impacts sociaux : La mise en œuvre des activités de la sous-composante A2


pourrait entrainer : i) la dégradation de la santé des travailleurs et des populations riveraines du fait des
maladies respiratoires liées aux émissions et des nuisances sonores à toutes les phases du projet ; ii) le
risque de déplacements physiques et économiques de 32 personnes à cause de la perte des biens (cultures,
maisons, et autres constructions) privés et sociocommunautaires, de perte de 140 ha de terres pour la
mise en place des 05 modules et de 65 ha pour l’implantation des 15 plateformes ; iii) les risques
d’accidents et d’incidents dans les complexes agro-industriels prévus (modules et plateformes) ; iv) le
risque de propagation des IST/VIH/SIDA et de la Covid 19 suite aux afflux sociaux susceptibles d’être
drainés à toutes les phases du projet; v) le risque de tensions et conflits sociaux susceptibles de provenir
lors du recrutement de la main d’œuvre locale lors des travaux ou de l’exploitation des modules et
plateformes, du choix des sites d’implantation des plateformes, en cas de non satisfaction des règles
d’accès à l’exploitation des modules et des plateformes ; vi) le risque de conflits fonciers notamment
15
dans les régions de Fatick et de Kaolack où de fortes pressions foncières sont légions du fait des effets
négatifs de la salinité sur la disponibilité des terres exploitables, en plus des besoins fonciers que requiert
la mise en place des modules et plateformes ; vii) le risque de destruction des ressources culturelles
physiques (forêts sacrées, cours d’eau sacrés, etc.) sur les sites des travaux ou des zones d’emprunts.

Mesures d’atténuation: Pour la gestion des risques et impacts environnementaux significatifs, les PGES
préparés dans les 05 EIES et le PGP prévoient toutes les mesures d’atténuation opérationnelles utiles :
(i) des clauses Environnementales, Hygiène, Santé et Sécurité (EHSS) ont été élaborées et seront
intégrées dans les dossiers d’appel d’offre (DAO) et les contrats des entreprises pour la gestion des
risques et impacts liés directement aux travaux à travers les PGES de Chantier (PGES-C), les PGEHSS
et autres documents spécifiques de chaque entreprise conformément aux exigences applicables de chaque
marché des travaux et contrats d’exploitation. En ce qui concerne la gestion des risques et impacts
sociaux significatifs : Un mécanisme de gestion des plaintes (MGP) est inclus dans l’ensemble des 12
instruments susmentionnés et aidera à anticiper sur la prévention et la gestion des conflits potentiels
pouvant survenir au cours de la mise en œuvre du projet ; (iii) un code de bonne conduite VBG à faire
signer par tous les travailleurs sera préparé pendant la mise en œuvre du projet. Le coût total du projet
intègre les coûts liés à la mise en œuvre des mesures environnementales et sociales (PGES, PGP, PAR),
y compris les coûts liés à la mise en œuvre du MGP et les coûts liés aux indemnisations des PAP, aux
Audits annuels de conformité environnementale et sociale, aux audits d’achèvement de mise en œuvre
des PAR, et au suivi environnemental et social du projet. Le coût global de mise en œuvre des 05 PGES
des 05 modules s’élève à 2 318 934 600 francs CFA et le coût du PGPP à 500.000.000 francs CFA.
Réinstallation involontaire. Le nombre total de personnes affectées par le projet (PAP) est de 32 PAP
dont 02 femmes et 30 hommes. Ces 32 PAP qui sont toutes des PAP agricoles perdent au total : (i) 53,6
ha de terres agricoles avec leurs cultures ; et (ii) 261 pieds d’arbres. Le budget global de la réinstallation
est estimé à 425 478 250 FCFA. Les ressources pour la mise en œuvre des quatre PAR feront partie des
ressources du prêt et incluses dans le coût global du projet.
Consultation du public. La Banque rassure que l'Emprunteur a mené les consultations publiques de
façon adéquate dont les procès-verbaux figurent en annexe des 12 instruments de sauvegardes
susmentionnés. Les consultations publiques ont été organisées du 14 au 29 juillet 2021 dans les régions
d’intervention du projet avec les PAP, les autorités locales, les collectivités territoriales les services
techniques, les populations des localités bénéficiaires, les associations socioprofessionnelles, les
corporations, et les organisations de la société civile. Au total, 192 personnes dont 41 femmes (21,4%)
ont participé à ces consultations publiques.
Conformité E&S. La CEP dispose d’un spécialiste en sauvegarde environnementale et d’un spécialiste
en sauvegarde sociale. Le personnel de l’Antenne régionale (à Kaolack) disposera en son sein d’un
Chargé de sauvegarde environnementale et d’un Chargé de sauvegarde sociale, qui travailleront avec les
deux spécialistes de la CEP, à recruter avant le lancement du projet. Dès la mise en vigueur, l’emprunteur
préparera régulièrement un rapport mensuel de mise en œuvre des mesures environnementales et sociales,
d’un rapport mensuel de mise en œuvre des PAR, qu’il partagera avec la Banque et les autres parties
prenantes ; il en est de même du rapport annuel d’audit indépendant de performance environnementale
et sociale du projet et d’un rapport d’achèvement de la mise en œuvre de chaque PAR. Toutes ces
dispositions sont reflétées dans l’accord de financement. Le projet satisfait ainsi aux exigences du SSI
pour être approuvé par le Conseil.
Changement climatique et croissance verte
Le projet est classé dans la catégorie 2 selon le système de sauvegarde climatique de la Banque, ce qui
signifie que le projet est vulnérable aux impacts du changement climatique (CC). Le projet pourra être
affecté par les risques climatiques tels que l’insuffisance de pluies, la baisse du niveau des nappes, les
excès de chaleur, la prolifération des maladies et ravageurs des cultures ainsi que les inondations.
16
L’analyse de l’évolution climatique au cours de la période 1961-2010 indique que le climat sénégalais
est devenu plus aride, avec une forte diminution des précipitations, une augmentation des températures,
et des perturbations sur la disponibilité des espaces cultivables et des ressources hydrauliques et
halieutiques. Les tendances futures prédisent une variabilité plus grande du climat sénégalais et un risque
d’aridité plus élevé, d’irrégularité et de la rareté des pluies, de vagues de chaleur et une recrudescence
des événements humides extrêmes. Ainsi, la Contribution Déterminée au niveau Nationale (CDN)
prévoit des investissements dans la mobilisation et le contrôle de l’eau à travers les infrastructures
hydroagricoles et hydro-pastorales, la généralisation de l’utilisation de l’information climatique à travers
les réseaux d’observation et de collecte de données; l’appui à la production, la diffusion et l’utilisation
de l’information climatique ; la gestion post récolte à travers l’amélioration des systèmes de stockage et
de transformation des produits agricoles.
Le projet fera face aux contraintes climatiques en mettant en place des actions en cohérence avec la CDN.
La composante A soutiendra les investissements visant à accroître la valeur ajoutée sur les produits
agricoles et la réduction des pertes postes récoltes à travers la transformation, la conservation et la
facilitation de l’accès au marché. Ceci permettra de réduire l’empreinte carbone et d’accroître la
productivité des facteurs de production climato-sensibles, notamment la terre et l’eau. La composante B
renforcera les capacités nationales en matière d’adaptation au CC et d’utilisation des technologies
agricoles intelligentes face au climat, et l’accès des OPA/PME aux technologies performantes et
résilientes développées par les institutions de recherche comme l’ISRA et l’ITA. En termes d’adaptation,
le projet devra: i) renforcer les capacités des OPA/ PME/PMI, des institutions financières et des
communautés sur l’adaptation au CC et la gestion des risques climatiques; ii) faciliter l’accès à
l’assurance indicielle aux exploitants agricoles ; iii) mettre en place des plateformes et services
numériques de soutien à l’agriculture intelligente ; iv) renforcer les capacités des structures nationales en
matière de production, diffusion et utilisation des informations climatiques et agrométéorologiques ; iv)
élaborer des solutions innovantes, sobre en carbone, résilientes au climat et durables de transformation
agro-alimentaire contribuant à la régulation du microclimat, à la réduction des émissions et à la
séquestration de carbone par l’acquisition d’équipements adaptés au CC ; (v) soutenir l’irrigation pour
sécuriser la multiplication des semences résilientes et les productions horticoles ; (vi) appuyer la mise en
place d’ouvrages de conservation des eaux et des sols, l’agriculture biologique, et l’agroforesterie et (vii)
gérer et recycler les déchets agro-industrielles et sous-produits agricoles. En matière d’atténuation, le
projet va promouvoir des sources alternatives à l'énergie ligneuse (solaire, biogaz, réseau, etc.), pour une
bonne régulation du microclimat et la séquestration de carbone. Ainsi, le projet soutiendra l’adaptation
et l’atténuation du CC dans le secteur agro-industriel, ce qui assure son alignement sur l’Accord de Paris
sur le Climat ainsi que sur la CDN. Le projet contribuera à la mise en œuvre de la Politique de la Banque
sur le Changement Climatique (2021-2030) à travers le développement des infrastructures et des services
favorables à une agriculture résiliente au climat et à faibles émissions.

C. Autres priorités transversales


Réduction de la pauvreté, inclusion et création d’emplois
Le PZTA-Centre aura un impact positif sur le plan social en termes d'augmentation du revenu des
populations à travers l'utilisation de matériaux locaux (pierre, sable, gravier, latérite), l’achat de
matériaux sur le marché local (ciment, bois, fer à béton, etc.). Les travaux favoriseront une certaine
liquidité dans les marchés locaux, ce qui contribuera au développement des activités socioéconomiques
et du commerce de détail autour des chantiers. En phase d’exploitation, il y aura un partenariat entre
l’agropole et les exploitants agricoles. L’agropole pourrait être un moyen de création d’emplois dans les
activités agro-industrielles, de transport et logistiques, de services (hébergement, restauration, etc.) ce
qui améliorera l’accès aux marchés et les revenus des exploitants agricoles. En effet, le projet devrait
permettre l’augmentation de la productivité/ production agricole contribuant ainsi à l’augmentation des
revenus et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales (y inclus les enfants),
réduisant ainsi la pauvreté. Par ailleurs, le renforcement des compétences des acteurs intervenant sur les

17
filières cibles (producteurs, commerçants, transporteurs, etc.) devrait faciliter l’accès aux emplois salariés
et la création d’emplois (notamment pour les jeunes et les femmes), contribuant ainsi à la lutte contre la
pauvreté, l’exode rural et l’émigration clandestine. Ainsi, l’agropole-centre devra favoriser la création/
consolidation de 129.500 emplois directs et 208.800 emplois indirects, soit un total de 338.300, répartis
comme suit : (i) secteur industriel (incluant les emplois créés le long des chaines de valeur): 4.900
emplois directs et 21 900 emplois indirects, soit un total de 26.800 emplois, dont 51% pour les femmes;
et (ii) secteur agricole : 124.600 emplois directs et 186.900 emplois indirects, soit un total de 311.500
dont 53% de femmes à travers les régions de Fatick, Diourbel, Kaolack et Kaffrine d’ici 2027.
Opportunités pour renforcer la résilience
L’évaluation de la résilience et de la fragilité pays (ERFP) indique que le pays est peu affecté par la
fragilité dans les sept dimensions. Cependant, au moins deux dimensions, à savoir l’inclusion
économique et sociale et les facteurs externes/répercussions régionales, nécessitent une attention
particulière, notamment pour les sous-dimensions suivantes : pauvreté, crime transfrontalier et insécurité
dans les pays voisins. Pour l’inclusion économique et sociale, les investissements publics réalisés dans
le cadre du PSE devrait permettre d'augmenter l'accès aux services publics de base, en particulier dans
les zones rurales où le taux de pauvreté se chiffre à 53,6%6. Le projet intègre déjà plusieurs mesures aptes
à adresser ces vulnérabilités notamment en matière de changement climatiques, pauvreté des sols,
exclusion sociale, pauvreté, etc. (voir annexe). Ce projet s'inscrit pleinement dans la nouvelle stratégie
de la Banque visant à lutter contre la fragilité et à renforcer la résilience en Afrique, en particulier dans
son domaine prioritaire n°2 - construire des sociétés résilientes et son domaine prioritaire n°3, catalyser
les investissements privés. Il jouera un rôle crucial dans le renforcement de la résilience économique et
sociale du pays sur le plan agroalimentaire, en augmentant les revenus des populations dans les zones
ciblées, en créant des emplois, en diminuant les importations et en augmentant les exportations.
Cependant, ces productions sont peu valorisées car seul un très faible pourcentage est disponible pour la
transformation industrielle. Ce projet permettra de créer de la valeur ajoutée de les produits agricoles,
leur permettant ainsi d'augmenter les revenus. Le projet créera 208.800 emplois indirects et 129.500
emplois directs dont au moins 60% pour les jeunes et 50% pour les femmes et il permettra à plus 3.000
ménages vulnérables d’accéder à la couverture médicale universelle (CMU). Ainsi, ce projet jouera un
rôle important dans l'alimentation de millions de Sénégalais ainsi que dans la création d'opportunités qui
sortiront une partie importante de la population de la pauvreté (voir annexe 3.2).
Promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes
Ce projet est catégorisé GEN II selon le système de marqueur genre de la Banque. L’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes est prise en compte dans l’effet 2 du projet, à savoir l’amélioration des
revenus et de la sécurité alimentaire pour les femmes chefs de ménages, ainsi qu’à tous les niveaux de
produits du projet. Les principales inégalités à évoquer sont: (i) un accès limité des femmes au
financement et au foncier; (ii) le positionnement quasi généralisé des femmes dans les segments de
transformation– à l’exception de la filière sel – et les difficultés de leur dotation en matériel de
transformation adaptés et accessibles ; (iii) l’absence de mesures sensibles au genre dans les actions de
soutien aux filières et chaînes de valeur.

Le projet favorisera la réduction de ces inégalités dans les différents maillons des CVA et renforcera
l’autonomisation des femmes. L’aspect genre sera renforcé notamment en identifiant les risques
d’inégalités (selon le sexe et l’âge) dans l’analyse socio-économique et la prise en considération du critère
RSE pour le volet public, PPP et privé. Au plan opérationnel, il est prévu le l’appui aux filières agro-
industrielles selon une approche chaîne de valeur et sensible au genre, et l’élaboration d’un plan d’action
genre de l’agropole centre budgétisé consolidant les actions et mesures relatives aux services financiers
et non financiers à travers de 5 axes prioritaires: i) Appui à l’émergence de TPE ciblant les organisations

6
L’Avenir de l’Agriculture du Sénégal : 2030-2063 Etude de cas : Défis et Opportunités pour les projets financés par le FIDA
18
de femmes et de jeunes et les femmes transformatrices ; ii) Appui financier et non financier des
OP/PME/PMI de femmes; iii) Formation et insertion de 50% de femmes dans les emplois créés par
l’agropole ; iv) Accès aux connaissances et technologies d’adaptation au changement climatique ; v)
Promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages vulnérables. Sachant que la filière sel
emploie plus de 80% de femmes et dans des conditions de grande pénibilité, le projet appuiera
l’élaboration d’un plan stratégique de développement de cette filière dont la mise en œuvre sera appuyée
par le Projet avec un objectif de modernisation de la production de sel de haute qualité dans des conditions
de travail décentes pour les femmes et les jeunes. Sur le plan de la gouvernance du projet, le Ministère
en charge de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants est membre du Comité
de pilotage, et il est planifié de renforcer la CEP d’une expertise en genre et entreprenariat. Le dispositif
de suivi-évaluation interne intègrera tous les indicateurs clé désagrégés par genre, ainsi que les
indicateurs sexospécifiques du plan d’action genre.

4 MISE EN OEUVRE

A. Arrangements institutionnels et de mise en œuvre


Dispositif de pilotage. Le pilotage du projet sera assuré par le Comité de pilotage (COPIL) présidé par le
MDIPMI (organe d’exécution du projet), déjà mis en place dans le cadre du programme des Agropoles
du Sénégal. Il comprend des représentants des Ministères en charge des portefeuilles suivants : Plan et
Coopération, Finances et budget, Agriculture, Commerce, Genre et autonomisation des femmes, et
Affaires sociales, Environnement, Aménagement du territoire, Santé et Nutrition; ainsi que des
représentants du Secteur privé, du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (FONSIS), de la
Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC), des Fédérations d’Organisations paysannes, des Collectivités
locales, des Chambres consulaires et du BOS/PSE. La composition du COPIL pourra être réajustée pour
tenir compte des spécificités du PZTA-Centre. Ses attributions dans le cadre de l’Agropole-centre sont :
(i) formuler les orientations stratégiques du programme des agropoles du Sénégal ; (ii) examiner et
valider les PTBA ; (iii) analyser et adopter les rapports d’activités (y inclus financiers) et les rapports
d’audit. Le Coordonnateur national de la CEP assurera le secrétariat du COPIL. Pour plus d’efficacité,
de responsabilité et de redevabilité, chaque membre du COPIL devra communiquer le nom de son
représentant permanent au Président du COPIL. Le Projet appuiera le Comité Technique Restreint (CTR)
du COPIL en charge de la supervision et du suivi rapproché du programme des Agropoles et les task
forces régionales (TFR) mises en place pour faciliter l’animation, la concertation et la coordination des
actions dans chacune des 4 régions ciblées.
Coordination et gestion. Le Ministère du Développement industriel et des Petites et Moyennes industries
(MDIPMI) est l’Organe d’exécution du projet et la Cellule d’Exécution du Projet (CEP) des Agropoles
mise en place lors du démarrage de l’agropole-sud et déjà fonctionnelle en assurera la coordination, la
mise en œuvre et le suivi-évaluation. La CEP/Agropoles comprend déjà au niveau national, un personnel-
clé recruté compétitivement, avec un Coordonnateur national, un spécialiste en passation des marchés,
un responsable administratif et financier, un spécialiste en suivi-évaluation, un spécialiste en agro-
industrie, un spécialiste en investissements et financements, un spécialiste en sauvegardes
environnementales, un spécialiste en sauvegardes sociales, trois assistants (acquisition, administration et
suivi-évaluation), et un comptables. Au regard des besoins induits par l’Agropole-centre, la CEP sera
renforcée par les profils complémentaires suivants : i) un.e Spécialiste en communication ; ii) un.e
Spécialiste en Marketing et promotion des investissements privés ; iii) deux comptables (dont un payé
sur fonds BAD). La CEP/Agropoles assurera la tutelle d’une Antenne régionale (à Kaolack), dont le
personnel comprendra : i) un.e Coordonnateur régional ; (ii) un.e Ingénieur en infrastructures ; iii) un.e
Agronome spécialiste des filières agricoles; iv) un.e Chargé(e) régional(e) en genre ayant une expertise
en entrepreneuriat, inclusion sociale et en développement de compétences; (v) un.e Chargé(e) régional(e)
des sauvegardes environnementales ; (vi) un.e Chargé(e) régional(e) des sauvegardes sociales ; vii) un.e
Chargé(e) régional(e) de PM ; (viii) un comptable régional ; (ix) un.e Chargé(e) régional(e) de S&E ; et

19
(x) du personnel de soutien ( Cinq (05) chauffeurs, Un (01) assistant administratif et Un (01) assistant de
direction). Le personnel complémentaire de la CEP/Agropoles et de l’Antenne régionale à recruter sur
une base compétitive, signera des contrats de performance avec l’Organe d’exécution et/ou la
Coordination nationale de la CEP.

Gouvernance de l’agropole. Conformément aux bonnes pratiques requises pour de type de projet, il est
nécessaire de mobiliser le financement privé pour les investissements marchands et de s’assurer que le
secteur privé reste majoritaire dans le capital de la future Société de projet de l’agropole. A ce titre, une
SP de l’Agropole-Centre sera créée par le MDIPMI et le Sponsor (privé) à recruter compétitivement,
avec l’appui du FONSIS et de la CDC et avec l’approbation des Instances telles que prévues dans la Loi
N°2021-23 du 02 mars 2021 relative aux Box 3 : Dispositions pour la mise en place du contrat de PPP pour
contrats de PPP et son Décret d’application l’aménagement et la gestion de l’Agropole Centre
n°2021-1443 (Instance Interministérielle mondial compétent
La mise en place du contrat avec un partenaire stratégique de rang
en matière de développement et d’exploitation de
d’approbation des projets PPP et UNAPPP). parcs industriels et zones économiques se fera par le MDIPMI en tant
qu’autorité contractante, avec l’accompagnement technique et
financiers des véhicules d’investissement de long terme de l’Etat
Structures associées : Le projet établira des (FONSIS-CDC) dans l’établissement du partenariat avec le futur
relations de partenariat avec des structures aménageur-gestionnaire de l’agropole. Un mémorandum d’entente
BOS-MDIPMI-FONSIS-CDC qui a été signé pourrait être révisé au besoin
spécialisées pour exécuter ou suivre les tâches et réadapté.
qui relèvent de leur domaine de compétences. Les échanges avec les parties impliquées dans la conception de
Ainsi, des accords-cadres, conventions de l’agropole centre ont mis en exergue les enjeux suivants qui devront
partenariat et protocoles pourront être être pris en compte dans le cadre de la relation contractuelle prévue
avec le partenaire privé : i) l’exigence de sécuriser le foncier des sites
conclues entre la CEP et des structures en des modules via l’immatriculation du foncier au nom du FONSIS ; ii)
charge notamment : i) de la promotion de l’exigence de contenu local dans le contrat PPP avec la participation
ultérieure du secteur privé national dans la société de projet. Pour cela,
l’investissement privé et de financement des l’Etat envisage que le FONSIS et la CDC prennent des participations
minoritaires dans le capital de la Société de projet, qui pourront ensuite
entreprises (FONSIS, CDC, FONGIP, DER, être partiellement rétrocédées au privé local dans le futur, selon des
etc.) ; ii) du développement du secteur agro- modalités établies dans le contrat de partenariat avec le développeur
et à la lumière de la loi PPP exigeant le contenu local. Le financement
industriel (ITA, BMN, ADEPME, etc.) ; iii) du du volet PPP se fera à travers la méthode du financement de projet
secteur commerce (ASEPEX, DCI, etc.) ; iv) (project finance) avec la mise en place d’une société de projet dédiée.
du renforcement de la productivité/ production Aux fins de la mise en place de ce partenariat, la CEP a déjà entamé les
agricole (ISRA, ANCAR, DPV, ANACIM, démarches nécessaires auprès de l’Unité d’Appui aux PPP (UNAPPP).
La finalisation de la procédure d’évaluation préalable et le lancement
etc) ; (v) de la formation et du développement de l’appel d’offres constituent des priorités qui seront appuyées par le
de compétences (3FPT, ONPF, Université, présent projet, avec l’assistance technique pour la contractualisation
entre autres.
Ecoles de formation) ; (vi) de la propriété
intellectuelle et normalisation (ASN, ASPIT, etc.), vii) de l’appui à la résilience des communautés (IREF
pour le reboisement compensatoire et CMU pour l’assurance maladie) ; viii) des structures régionales
(DRDR, SRADL, IREF, etc.) et des organisations professionnelles (ASPRODEB, CNIA, IMAIS,
OPA/OPF, …).

B. Approvisionnement
Toutes les acquisitions de Travaux, Biens et de Services de Consultants financés par les ressources de la
Banque se feront conformément à la Politique de passation des marchés pour les opérations financées
par le Groupe de la Banque («Politique d’acquisition de la BAD»), édition octobre 2015 et selon les
dispositions mentionnées dans l’Accord de financement. En application de cette politique et suite aux
évaluations conduites, toutes les acquisitions listées au paragraphe B.6.3.1 se feront conformément au
système de passation des marchés du pays («Système National») incarné par le décret N° 2014- 1212 du
septembre 2014 portant Code des Marchés Publics (CMP); tandis que les autres acquisitions, énumérées
au paragraphe B.6.3.2 seront passées suivant les Méthodes et Procédures d’Acquisition de la Banque
(MPAB), édition d’octobre 2015, en utilisant les Dossiers de Sollicitation (DS) de la Banque.
L’utilisation du Système National permet d’améliorer l’efficience grâce, entre autres, aux actions
suivantes: i) une meilleure appropriation du système de passation des marchés à utiliser par l’agence
d’exécution ; ii) un gain de temps avec l’absence d’un deuxième contrôle (après celui des entités
20
nationales) que représente, la revue a priori de la Banque. Toutefois, la Banque se réserve la possibilité
de demander à l’emprunteur de revenir à l’utilisation du Système de la Banque si : a) le cadre légal
des marchés publics Sénégalais venait à changer pour évoluer vers un système non satisfaisant pour la
Banque; b) les dispositions en vigueur n’étaient pas respectées par l’agence d’exécution ou c) les mesures
appropriées d’atténuation des risques incluses dans le plan d'actions relatif à l’évaluation des risques
n’étaient pas respectées.

Actions Anticipées en Acquisitions (AAA): Le Gouvernement a informé la Banque lors de la mission


d’évaluation de son intention d’introduire une requête d’utilisation des AAA pour la sélection i) d’un
cabinet indépendant, du personnel complémentaire de la CEP et celui de l’antenne régionale de
l’agropole-centre ; (ii) l’acquisition du mobilier, équipements de bureau et logistique ; (iii) le recrutement
du cabinet de conception des DAO des plateformes agroindustrielles (module central, module régional
et plateformes départementales); (iv) le recrutement du cabinet d’assistance technique aux OP (ATOP) ;
et (v) le recrutement d’un cabinet-conseils compétent en « assistance juridique et analyse financière des
sous-projets PPP et privés ». Une requête accompagnée du plan de passation des marchés sera soumise
à la Banque pour avis avant la présentation du projet au Conseil d’administration de la Banque.

Evaluation des risques et des capacités en matière d’acquisitions (ERCA) : Afin de tenir compte des
spécificités du projet, la Banque a évalué : (i) les risques aux niveaux national, sectoriel et du projet ; et
(ii) les capacités des agences d'exécutions. Les résultats de ces évaluations ont conclu à un niveau de
risque Modéré pour la passation des marchés et ont permis de déterminer, sous réserve de l’application
de mesures d’atténuation proposées au paragraphe 5.9 de l’Annexe B.6, le groupe d’acquisitions à
conclure selon le système de la Banque et celui susceptible d’être mise en œuvre, sans risque majeur,
selon le Système National. Les marchés prévus représentent pour les Travaux environ 24,48 MUC, pour
les Biens divers 4,33 MUC et pour les Services de Consultants 7,61 MUC. Les détails portant sur les
arrangements de passation des marchés relatifs à ces acquisitions sont disponibles à l’Annexe B.6 de ce
rapport.

C. Gestion financière, décaissement et vérification


La gestion financière du projet. Elle sera assurée par la Cellule d’Exécution du Projet (CEP), en place
au sein du MDIPMI, Organe d’exécution du Projet. Le Responsable Administratif et Financier (RAF)
étant en place, il sera recruté sur une base compétitive un comptable central et un comptable dédié à
l’antenne du Centre. Le système comptable en vigueur est la comptabilité d’engagement sur le logiciel
TOMPRO déjà fonctionnel pour l’agropole-Sud, permettant l’enregistrement des opérations du projet.
Ce logiciel est multi-projets avec le module budgétaire, analytique et général et la production des états
financiers. Le logiciel sera paramétré pour permettre une comptabilité séparée du projet agropole-centre.
Le contrôle interne sera formalisé dans le manuel de procédures administratives, financières et
comptables à actualiser pour intégrer les besoins de l’agropole-centre; ce manuel devra recevoir l’avis
favorable de la DODP et l’avis de non-objection (ANO) de la Banque. La CEP produira les rapports de
suivi financiers trimestriels de suivi du Projet, et les soumettra à la Banque après approbation au plus
tard 45 jours après la fin de chaque trimestre. Le PTBA devra être préparé par le projet et approuvé par
le Comité de Pilotage (COPIL) puis transmis à la Banque pour ANO avant le début de chaque année.
L’audit interne du Projet sera sous la responsabilité de l’inspection des affaires administratives et
financières du MDIPMI. Au moment de la mission d’évaluation, le poste d’inspecteur des affaires
administratives et financières du Ministère en charge du contrôle était vacant. A défaut de ce service de
contrôle, l’appui de l’Inspection Générale des Finances (IGF) du ministère des Finances et du Budget
sera sollicité pour jouer le rôle d’auditeur interne dans le projet.

Cas des Personnes Affectées par le Projet (PAP). Sur demande de l’Emprunteur, les fonds de
1.800.000.000 FCFA destinés à la réinstallation involontaire des PAP prévues dans les PAR seront pris
en charge par le prêt BAD. Cette décision implique des arrangements supplémentaires au niveau de la
21
gestion financière et des décaissements. En plus des procédures usuelles des projets, l’additif au manuel
de procédures devra décrire la gestion financière des fonds de compensation des PAP: i) le
fonctionnement du compte spécial dédié au fonds de compensation des PAP (demande d’avance et de
restitution de fonds, délais de justification des montants avancés, éléments probants permettant de
justifier l’utilisation des fonds), ii) du plan comptable et des opérations permettant la comptabilisation
des fonds de compensation des PAP, iii) le mode de suivi de façon extra comptable permettant de
concilier les soldes des fonds de compensation des PAP à la fin de chaque période, iv) la transmission
trimestrielle de la mise en œuvre des fonds de compensation des PAP à la Banque, et v) le rôle de l’équipe
de l’audit interne ou l’IGF dans la gestion des fonds de compensation des PAP ainsi que la transmission
de ces rapports spécifiques à la Banque. Le niveau de risque fiduciaire global du projet a été évalué
Substantiel.

Décaissement. Les décaissements de fonds seront effectués conformément aux règles et procédures de
la Banque. Un compte spécial sera ouvert dans les livres d’une banque commerciale pour recevoir une
partie des ressources du prêt. Trois méthodes de décaissements sont retenues : (i) la méthode du compte
spécial pour les dépenses de fonctionnement, de formation et autres menues dépenses du projet ; (ii) la
méthode du paiement direct pour le règlement des contrats de biens, travaux et services (y compris les
conventions) et (iii) la méthode de remboursement pour les dépenses imputables à la BAD mais réglées
au moyen des ressources de la contrepartie nationale avec accord préalable de la Banque. Les avances de
fonds de la Banque dans le compte spécial se feront sur la base du programme de travail et budget annuel
(PTBA) préalablement approuvé par la Banque. La contrepartie nationale sera prévue dans le Titre 5 du
Budget Consolidé d’Investissement. Afin d’assurer une bonne compréhension des exigences de gestion
financière de la Banque, une formation du personnel de la CEP sera organisée par la Banque lors du
lancement du Projet.

Le décaissement des fonds de compensation pour le paiement des PAP se fera selon la méthode du
compte spécial décrite dans le manuel de décaissement de la Banque. Un second compte spécial dédié
sera ouvert dans une banque commerciale avec représentation à proximité des communautés touchées ou
de la zone du projet, pour servir aux paiements des indemnités de compensations des PAP. Les
décaissements du compte seront effectués sur la base de la finalisation de la procédure administrative
relative à l’acquisition des terres (délibération foncière de la structure compétente suivie de la
délimitation cadastrale) et la signature des PV d’accord à l’amiable entre les PAP et le Projet sous la
supervision et après réception de l’attestation des commissions départementales chargées de la
conciliation et de la médiation. Le réapprovisionnement du compte sera fait sur la base des documents
de justification appropriés à hauteur de 100% de l’avance reçue antérieurement. Le projet devra
transmettre à la Banque 100% des justificatifs d’avances dans les six mois suivant le décaissement. Pour
mieux clarifier les processus d'indemnisation des PAP, une section spécifique à son fonctionnement sera
incluse dans l’additif du manuel de procédures administratives et financières du projet et soumise à
l’approbation à la Banque. Le décaissement sur le compte dédié ne pourra s’effectuer qu’après
l’approbation par la Banque dudit manuel.

Audit. L’audit financier et comptable du Projet sera réalisé par un cabinet indépendant inscrit au tableau
d’un ordre national ou régional des pays membres de la Banque. Le projet devra soumettre le rapport de
l’auditeur à la Banque au plus tard six mois après la clôture de chaque exercice audité. L’audit de la 1ère
année pourra couvrir les 18 premiers mois, si le 1er décaissement est effectué dans le second semestre
(après le 30 juin) de l’année. L’audit externe devra être adapté aux risques spécifiques du projet. Le
contrat de l’auditeur sera d’un an renouvelable sur la base de la qualité des prestations pour une durée ne
pouvant excéder 3 ans.

22
D. Suivi et évaluation
Le dispositif de suivi-évaluation (S&E) interne mis en œuvre par la CEP dans le cadre de l’agropole-sud
sera étendu à l’agropole-centre. Il portera sur le suivi physique et financier du projet, par composante,
sous-composante et catégories de dépense. Il sera constitué une base de données attributaires et
géographiques intégrant les indicateurs clé (désagrégés par genre, si applicable), des indicateurs
sexospécifiques du plan d’action genre, ainsi que ceux déterminés avec les acteurs. Ces données seront
utilisées pour la rédaction des rapports trimestriels d’avancement. Le S&E externe se fera à travers des
missions/ études menées de manière participative en rapport avec le BOS/PSE et la Cellule d’Études, de
Planification et d’Évaluation des Projets et Programmes (CEPEPP) du MDIPMI, dont les compétences
seront renforcées. L’étude de référence déterminera la valeur des indicateurs suivants: i) revenu moyen
des ménages et niveau de sécurité alimentaire ; ii) productions et productivités des filières agro-
industrielles ; iii) taux de transformation industrielle ; iv) l’accès aux intrants, aux services agricoles, aux
financements et aux marchés des exploitant(e)s agricoles et des PME/PMI y compris celles dirigées par
des femmes. Des missions de supervision conjointe seront organisées par la Banque avec l’Emprunteur
et les co-financiers. Il est prévu une revue à mi-parcours à la 3ème année d’exécution pour s’assurer de la
bonne marche du projet et proposer des ajustements éventuels. Il est aussi prévu une évaluation finale
pour tirer les enseignements et capitaliser les acquis du projet.
Tableau 9 : Calendrier du projet
ETAPES ECHÉANCE RESPONSABLE
Négociations Octobre 2022 Emprunteur/Banque
Approbation par le Conseil d’Administration Octobre 2022 Banque
Signature de l’Accord de Prêt BAD Novembre 2022 Emprunteur/Banque
Satisfaction des conditions de mise en vigueur du prêt BAD Janvier 2023 Emprunteur
Satisfaction des conditions de 1er décaissement Février 2023 Emprunteur
Revue à mi-parcours Juin 2025 Banque/Emprunteur
Soumission rapport d’audit du projet mi-Juin de chaque année Emprunteur
Date de clôture des activités Septembre 2027 Emprunteur
Dernier décaissement Décembre 2027 Banque

E. Gouvernance
En matière de gouvernance, le Sénégal est parmi les pays africains ayant les meilleures performances.
D’après la dernière Evaluation des Politiques et des Institutions Pays (EPIP, 2020), le Sénégal est classé
deuxième avec un score de 4,5 sur 37 pays africains évalués. Cette bonne évaluation de la gouvernance
se retrouve dans la dernière publication de l’indice Mo Ibrahim (2020) qui place le Sénégal 9ème sur 54
pays avec un score de 63,2 contre une moyenne africaine de 48,8. Le pays jouit d’une longue stabilité
politique soutenue par des institutions démocratiques fortes. De nombreux efforts ont été consentis par
les différents régimes au pouvoir pour la promotion de la bonne gouvernance, en particulier la lutte contre
la corruption, et la gestion des finances publiques. Cela s’est traduit par la mise en place ou le
renforcement d’institutions clés telles que la Cour des Comptes, l’Inspection générale d’Etat (IGIE), la
Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), l’Office national de lutte contre
la fraude et la corruption (OFNAC) et l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP). Reflétant
ces réformes, le Sénégal se classe 7ème sur 54 pays en Afrique dans la catégorie ‘Transparence et
redevabilité’ de l’Indice Mo-Ibrahim en 2020 et 73ème sur 180 pays sur l’indice de perception de la
corruption de Transparency International en 2021. L’Etat devra poursuivre les efforts en matière de
discipline budgétaire, d’allocation stratégique des ressources de budgétisation sensible au genre (BSG)
et de fourniture efficace de services publics. Dans le secteur agricole, des défis demeurent au niveau de
la stabilité du cadre institutionnel, de l’efficience des subventions d’intrants, de l’élaboration des
politiques et du suivi de leurs mises en œuvre, ainsi que de sa BSG et de l’inadéquation de la politique
foncière.

23
F. Durabilité
Le projet a été conçu de manière inclusive en tenant le rôle de l’Etat dans la facilitation, le secteur privé
dans l’investissement dans les modules et plateformes et les OPA/PME dans l’accroissement durable de
la productivité agricole. Les filières identifiées par une analyse du marché ont été confirmées lors de
larges consultations avec les parties prenantes parmi lesquelles, le secteur privé, les producteurs agricoles
(OPA) et les services techniques de l’Etat. Ainsi, le projet a pris en compte les mesures aptes à garantir
la durabilité des investissements, à travers : i) l’amélioration de l’écosystème des affaires du secteur agro-
industriel (centre de services unique, appui-conseils, contrôle qualité, services financiers, assurance
agricole, etc.) ; ii) la mise en place des infrastructures de base (VRD, centre de services unique, services
sociaux, etc.) dans le module (hub) central, les 5 modules régionaux et les 15 PFD; iii) l’implication du
secteur privé qui constitue le gage d’un accès plus facile aux marchés, aux technologies et aux
financements (OPA et PME/PMI); iv) l’appui à la structuration et à la professionnalisation des filières
agroindustrielles, au renforcement des capacités des PME/PMI et des OPA (y compris celles dirigées par
les femmes et les jeunes) ; v) la facilitation de l’accès aux intrants et technologies intelligentes.
L’utilisation de l’approche « chaîne de valeurs agricole » impliquant les services compétents de l’Etat et
le secteur privé facilitera l’accès des acteurs aux services financiers et non-financiers grâce à la mise en
place d’une plateforme digitale et l’incubation des promoteurs de projets.

G. Gestion des risques


Les risques potentiels dans la mise en œuvre du Projet ont été identifiés et les mesures d’atténuation
prévues sont les suivantes: (a) Faible mobilisation de l’investissement privé (IP): i) Mise en place
d’infrastructures de base (y inclus le centre de services unique) ; ii) Allouer au secteur privé la majorité
du capital de la future société de Projet (SP) ; iii) Faciliter l’accès aux crédits pour les PME/ PMI/OPA ;
iv) Réformes et mesures incitatives en faveur de l’IP; et vi) Implication du FONSIS, de la CDC et de
l’UNAPPP dans l’opérationnalisation du PPP. (b) Non-sécurisation de l’approvisionnement en matière
première des parcs agro-industriels : Partenariat avec le Ministère en chargé de l’Agriculture (MAER)
et de ses services dans l’appui aux producteurs agricoles à travers le Projet et d’autres
projets/programmes pilotés par le MAER (PROVALE, etc.). (c) Gestion des rejets et changements
climatiques (CC): Mise en œuvre des mesures de sauvegardes environnementales et sociales des PGES
et les PARs et dans les Plans d’adaptation et d’atténuation au CC. (d) Accaparement des bénéfices du
projet par une minorité (y compris pour le foncier) : Mise en application des exigences du CGES et du
CPR, mise en œuvre des PGES et des PARs et appui à l’exécution d’un plan d’IEC (intégrant les besoins
des femmes et des jeunes). (e) Retards dans l’exécution du projet : La CEP de l’agropole-Sud étant
fonctionnelle, il s’agira de le renforcer en ressources humaines et financières, mettre en place l’antenne
régionale de l’agropole-Centre, renforcer les capacités des autres parties (Tutelle, MAER, OPA, etc.) et
assurer l’exécution concomitante des 3 volets du projet (volets publics, PPP et privés).

H. Renforcement des connaissances


Afin d’assurer la pérennité des emplois créés à travers les chaînes de valeur prioritaires (arachide,
céréales, et sel), le Projet devra identifier les besoins spécifiques des modules et plateformes en partant
d’une situation de référence. Les partenariats signés avec 3FPT, ONFP et l’Université de Kaolack visent
à développer les compétences des bénéficiaires (femmes et jeunes inclus) en rapport avec les besoins de
l’Agropole-centre. Des études spécifiques et évaluation seront réalisées et les résultats capitalisés et
partagés à travers une plateforme digitale, des rapports analytiques, des rencontres de partage
d’expériences organisées au niveau régional, national et international. Dans le domaine de la mise en
place et de la gestion des modules et plateformes en approche PPP, les leçons seront tirées au fur et à
mesure pour les agropoles présents et futurs. Le projet capitalisera et diffusera les connaissances
notamment sur les technologiques performantes et résilientes au CC, les mécanismes d’inclusion des
femmes et des jeunes, la contractualisation, les financements innovants, etc. Les mécanismes de
communication et de capitalisation des résultats du projet, le processus de génération de la valeur au
24
profit des OPA/PME/PMI, les évaluations participatives et le contrôle citoyen intégrés dans le dispositif
du projet, participent à la gestion des connaissances.

5 INSTRUMENTS JURIDIQUES ET AUTORITÉ

A. Instrument juridique
Pour le financement du projet, l’instrument juridique retenu est un Accord de prêt BAD qui sera conclu
entre la Banque africaine de développement (« la Banque ») et la République du Sénégal
(l’ »Emprunteur »).

B. Conditions associées à l’intervention de la Banque


L'octroi du prêt BAD (le « prêt ») est subordonné aux conditions suivantes :

➢ Conditions préalables à l’entrée en vigueur du prêt


L'entrée en vigueur de l’accord de prêt est subordonnée à la réalisation par l’Emprunteur, à la satisfaction
de la Banque, des conditions prévues à la Section 12.01 des Conditions générales applicables aux
accords de prêt et aux accords de garantie de la Banque (Entités souveraines).

➢ Conditions préalables au premier décaissement du prêt


Outre l’entrée en vigueur de l’Accord de prêt, l’obligation pour la Banque d’effectuer le premier
décaissement des ressources du prêt est subordonné à la réalisation par l’Emprunteur, à la satisfaction de
la Banque, de la condition suivante:
a) Fournir à la Banque la preuve du recrutement du personnel complémentaire clé de l’Antenne de
l’Agropole-centre, à savoir le Coordonnateur régional. Les qualifications et expérience de ce
personnel auront au préalable été jugées satisfaisantes par la Banque.

➢ Conditions préalables au décaissement pour les travaux


Sous réserve des dispositions de la section 5.2.1 et 5.2.2 ci-dessus, l'obligation de la Banque de décaisser
pour les travaux impliquant une réinstallation est subordonnée à la réalisation par l’Emprunteur, à la
satisfaction de la Banque, des conditions supplémentaires suivantes :
a) Soumettre un calendrier des travaux et d'indemnisation préparé en conformité aux Plans d’Action de
Réinstallation (PAR) et aux exigences de la Banque, satisfaisant sur le fond et la forme pour la Banque
détaillant : (i) chaque zone de travaux du Projet ; et (ii) le délai d’indemnisation et/ou de réinstallation de
toutes les personnes affectées par le Projet (« PAP ») pour chaque zone ; et
b) Fournir les preuves satisfaisantes que toutes les personnes affectées par le Projet (« PAP ») sur la zone
des travaux ont été indemnisées et/ou réinstallées conformément aux Plans d’Actions de Réinstallation
(« PAR »), et/ou au calendrier des travaux et d'indemnisation, tel que convenu et aux exigences de la
Banque, avant le début des travaux et dans tous les cas, avant le déplacement et/ou la prise de possession
des terres et/ou des biens connexes des PAP avant le début effectif des travaux ; ou
c) En lieu et place du paragraphe (b) ci-dessus, fournir des preuves satisfaisantes indiquant que les
ressources allouées à l’indemnisation et/ou à la réinstallation des PAP qui ont été intégrées dans les
ressources du prêt BAD, ont été mobilisés et sécurisés, lorsque l’Emprunteur peut prouver, à la
satisfaction de la Banque, que l'indemnisation et/ou la réinstallation des PAP, conformément au
paragraphe (b) ci-dessus, n'ont pas pu être réalisées entièrement ou partiellement, pour les raisons
suivantes :
(i) l'identification des PAP par l’Emprunteur n'est pas faisable ou possible ;
(ii)il existe des litiges et ou des démarches utiles supplémentaires en cours impliquant les PAP et/ou
affectant l'exercice d'indemnisation et/ou de réinstallation ; ou
25
(iii) toute autre raison indépendante de la volonté de l’Emprunteur, telle que discutée et convenue
avec la Banque.
➢ Contrepartie de l’Emprunteur. L’Emprunteur contribuera un montant de 10,04 M d’euros
équivalent à 6587,34 MM FCFA comme contrepartie (la “Contrepartie”) pour participer aux
coûts du Projet et à cette fin, devra s’assurer que la Contrepartie soit inscrite au budget national et
soumettre au Fonds, au plus tard quarante-cinq (45)] jours après la date d ’approbation du budget par
le Parlement, une copie du budget national.
➢ Autres conditions. L’Emprunteur s’engage, à la satisfaction de la Banque, à :
(a) Élaborer et transmettre à la Banque, au plus tard quatre (4) mois après l’entrée en vigueur de
l’accord de prêt, pour avis, le manuel actualisé des procédures administratives, financières et
comptables, couvrant tous les cycles de gestion de ce présent projet;
(b) intégrer ce présent projet, au plus tard trois (3) mois après le premier décaissement du prêt, dans
le système de gestion intégrée multi projets et multi postes existant, et permettant d’assurer la tenue
des modules budgétaire, analytique et générale de la comptabilité;
(c) Fournir à la Banque, la preuve de l’immatriculation au nom du Fonds Souverain d’Investissements
Stratégique (FONSIS), au plus tard trois (3) mois après la mise en vigueur de l’accord de prêt le
foncier du module central, et au plus tard six (6) mois après l’entrée en vigueur de l’accord de prêt
le foncier des modules régionaux et des plateformes d’agrégation et de services ;
(d) Soumettre à la Banque, au plus tard deux (02) mois après la mise en vigueur, un Accord-cadre de
partenariat entre (i) l’Organe d’exécution (MDIPMI), le Fonds Souverain d’Investissements
Stratégique (FONSIS), la Caisse de Dépôt et de Consignation (CDC), l’Unité Nationale d’Appui
au PPP (UNAPPP) et le Bureau Opérationnel et de Suivi (BOS) du PSE pour a mise en œuvre du
volet PPP d’une part et, d’autre part entre (ii) l’Organe d’exécution (MDIPMI), le Ministère de
l’Agriculture et de l’Equipement Rural (MAER) et le BOS, pour le volet agricole du projet;
(e) Soumettre à la Banque pour avis, au plus tard trois (3) mois après la mise en vigueur, un
Convention de partenariat en l’Organe d’exécution (MDIPMI) et FONSIS pour l’assistance au
MDIPMI dans le volet sécurisation foncière des sites, les études et évaluation préalables, la
sélection du partenaire stratégique, mobilisation du fonds d’amorçage et l’opérationnalisation de la
Société de projet ;
(f) Soumettre à la Banque pour information et avis les projets de dossier de préqualification, dossiers
d’appel à concurrence et projets de contrat relatifs à la sélection du partenaire stratégique avant
leur soumission à l’organe national chargé du contrôle à priori ;
(g) Soumettre à la Banque, au plus tard quatre mois après la mise en vigueur, les conventions avec les
structures suivantes ; (i) l’Institut des Technologies Alimentaires (ITA), (ii) l’Institut Sénégalais
de Recherche Agricoles (ISRA), (iii) l’Agence Nationale de Conseil Agricole et Rural (ANCAR),
pour l’accès aux services agricoles ; (iv) l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations
(ASEPEX) pour l’accès aux marchés, foires et la labélisation des produits ; (v) l’Agence
Sénégalaise de Normalisation (ASN) ; (vi) l’Organe de Régulation du Système de Récépissé
d’Entrepôt (ORSRE), pour l’accès au financement des OP/PME ; (vii) la Compagnie Nationale
d’Assurance Agricole du Sénégal (CNAAS), pour l’assurance indicielle agricole ; viii) la
Couverture Maladie Universelle (CMU).

C. Conformité aux politiques de la Banque


☒ Ce projet est conforme à toutes les politiques applicables de la Banque.

26
Mécanisme de recours indépendant du Groupe de la Banque africaine de développement
1. Les communautés et les individus qui estiment être lésés par un projet soutenu par le Groupe de la
Banque africaine de développement (BAD) peuvent déposer des plaintes auprès des mécanismes de
règlement des griefs existants au niveau du projet ou du Mécanisme de recours indépendant (IRM) de la
BAD. L’IRM veille à ce que les communautés et les individus touchés par le projet puissent soumettre
leur plainte au Mécanisme de recours indépendant de la BAD, qui détermine si un préjudice s’est produit
ou pourrait survenir en raison du non-respect de ses politiques et procédures par la BAD. Pour soumettre
une plainte ou demander de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec : IRM@afdb.org
ou visitez le site Web de l’IRM www.irm.afdb.org. Les plaintes peuvent être déposées à tout moment
après que les préoccupations ont été portées directement à l’attention de la BAD, et la direction de la
Banque a eu la possibilité de répondre avant de contacter le MRI.
6 RECOMMANDATION
1. La Direction de la Banque recommande que le conseil d’administration approuve le prêt BAD d’un
montant de 63,60 millions d’euros à la République du Sénégal, pour le financement du Projet de Zone
de transformation Agro-industrielle du Centre selon les conditions énoncées dans le présent rapport.

27
7 CADRE DE RÉSULTATS

CADRE DE R É S U L T A TS
A INFORMATIONS SUR LE PROJET
❚ INTITULÉ ET CODE SAP DU PROJET : Projet de Zone de Transformation Agroindustrielle ❚ PAYS/RÉGION : Sénégal
du Centre, PZTA-Centre ou Agropole-Centre. SAP : P-SN-AA0-015 (Afrique de l’Ouest)
❚ OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DU PROJET : Contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire en milieu rural, et à
la réduction des importations alimentaires et à l’accroissement des exportations
❚ INDICATEUR(S) D’ALIGNEMENT : La productivité du travail agricole ($US), le solde commercial agricole net ($US/an)
et la part de la valeur mondiale des produits agricoles ciblées transformés en Afrique se sont accrus, la valeur ajoutée du
secteur manufacturier (milliards de $US constants à 2010)

B MATRICE DES RÉSULTATS


INDICATEUR CIBLE À
CHAÎNE DE RÉSULTATS ET DESCRIPTION DES UNITÉ DE RÉFÉREN MOYENS DE
DU CMR/DE L’ACHÈVEMENT
INDICATEURS MESURE CE (2020) VÉRIFICATION
L’ADOA (2027)
1. ❚ ÉNONCÉ D’EFFET 1 : LES CAPACITES DE STOCKAGE, CONDITIONNEMENT ET TRANSFORMATION SUR PLACE DES
PRODUCTIONS AGRICOLES SE SONT ACCRUES
Indicateur d’effet 1.1 : Capacité supplémentaire. de Enquête de
Tonnes (en i) 0; ii) 0;
transformation installée: i) Céréales; ii) Arachide; iii) (i) 100; ii) 300; iii)10 référence et fin
milliers) iii) 0
sel projet
Enquête de
Indicateur d’effet 1.2: Capacité supplémentaire mis Tonnes (en
i) 0; ii) 0 (i) 10; ii) 2 référence et fin
en place pour i) le stockage ; ii) le conditionnement milliers)
projet
Indicateur d’effet 1.2 : Taux de transformation/ i) 6%; ii) Enquêtes de
i) 30%; ii) 50%; iii)
conditionnement industriel des productions ASPH: i) Pourcentage 15%; iii) référence et de
30%
céréales-hors riz (dont % fortifié), ii) arachide; iii) sel 10% fin de projet
Indicateur d’effet 1.4 : Montant cumulé de Enquête de
l’Investissement privé (IP) additionnel catalysé par M.Euro 0 +100 référence et fin
l’agro-industrie dans la zone de projet projet
❚ ÉNONCÉ D’EFFET 2 : LES REVENUS ET LA SECURITE ALIMENTAIRE DES MENAGES SE SONT AMELIORES
Indicateur d’effet 2.1 : Nombre de ménages touchés Enquête de réf.
x Nombre 0 80000 (20%)
par le projet (dont % gérés par des femmes) fin de projet
Indicateur d’effet 2.2 : Taux d’accroissement des FCFA/
0% 30% Idem
revenus annuels des ménages ciblés par le projet Ménage
Indicateur d’effet 2.3 : Taux de croissance de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages Pourcentage 0% 10% Idem
ciblés par le projet
Indicateur d’effet 2.4 : Productivité des filières ASPH i) 0,8; ii)
Tonne/ Ha i) 1,8; ii) 1,6; iii) Idem
(en T/Ha): i) Céréales (hors riz); ii) Arachide; (iii) Sel 0 ;7 ; iii)
Indicateur d’effet 2.5: # d’emplois supplémentaires (i) 129 500 (dont
Nombre (en Rapport du
créés/ consolidés : i) directs (dont % de femmes et x i) 0; (ii) 0 50% Fem. et 60%
milliers) projet
de jeunes) et ii) indirects Jeunes); ii) 208 800,
❚ ÉNONCÉ DE PRODUIT 1 : L’ECOSYSTEME FAVORABLE A L’IP DANS L’AGRO-INDUSTRIE EST MIS EN PLACE
Indicateur de produit 1.1 : Société de Projet de Rapports
l’agropole à capital majoritairement privé mis en Booléen 0 1 d’activités du
place et opérationnelle (SP) projet
Indicateur de produit 1.2 : # Réformes spécifiques
nécessaires pour le développement du secteur agro- Nombre 0 5 Idem
industriel appuyées par le Projet
Indicateur de produit 1.3: # PMI/PME de 50, dont 30 dirigés
transformation/ mise en marché ayant leurs capacités x Nombre 0 par des femmes Idem
renforcées (BMN, ADEPME, ITA, ASN, etc)
Indicateur de produit 1.4: Un fonds de
1 Etude
développement des chaines de valeurs ciblées, Booléen 0
d’évaluation
sensible au genre, est mis en place et fonctionnel
Indicateur de produit 1.5 : # main d’œuvre qualifiée
1000 Rapport du
des modules et des plateformes départementales x Nombre 0
projet
formés dans les structures compétentes
Indicateur de produit 1.6: Une plateforme numérique
1 Etudes
d’échanges de partenariat et de services aux Boléen 0
d’évaluation
acteurs de l’agropole est mise en place fonctionnelle
❚ ÉNONCÉ DE PRODUITS 2 : LES CAPACITES DE TRANSFORMATION AGRO-INDUSTRIELLE SONT AMELIOREES
Indicateur de produit 2.1 : Superficie des parcs agro- Rapports
i) 0; ii) 0;
industriels viabilisés i) Module (hub) central ; ii) Hectare i) 30 ; ii) 34; iii) 30 activités du
iii) 0
Modules régionaux ; iii) PFs départementales projet
I
INDICATEUR CIBLE À
CHAÎNE DE RÉSULTATS ET DESCRIPTION DES UNITÉ DE RÉFÉREN MOYENS DE
DU CMR/DE L’ACHÈVEMENT
INDICATEURS MESURE CE (2020) VÉRIFICATION
L’ADOA (2027)
Indicateur de produit 2.4 : # de centres de services
uniques sont mis en place et fonctionnels : i) Centre Nombre 0 ; ii) 0 i) 5; ii) 1 Idem
unifié ; ii) Centre d’excellence (ITA)
❚ ÉNONCÉ DE PRODUITS 3 : LA PRODUCTIVITE DES FILIERES AGRO-INDUSTRIELLES S’EST DURABLEMENT ACCRUE
Rapports
Indicateur de produit 3.1 : Nbre d’interprofessions
Nombre 0 3 d’activités du
de filières ASPH structurées et renforcées
projet
Indicateur de produit 3.2 : # d’OPA/PME/ GF i) 200 ; ii) 300 ; iii)
i) 0 ; ii) 0 ;
d’exploitants agricoles formés en (i) gestion ; (ii) x Nombre 50, dt 30 pour les Idem
0)
techniques ASPH ; (iii) transformation/ marché femmes
Indicateur de produit 3.3 : Quantité supplémentaire
Nombre (en
de semences certifiées et résilientes au climat mise x i) 0 ; ii) 0 i) 30; ii) 20 Idem
milliers de T)
à disposition des OPA/GF : i) Arachide ; i) Céréales
Indicateur de produit 3.4 : Superficies irriguées 200 (dont 50%
x Hectare 0 Idem
dotées de matériel de mobilisation/ économie d’eau attribué aux femmes)
Indicateur de produit 3.5 : Superficie d’étangs de 100 (dont 60 pour
Hectare 0 Idem
production traditionnelle de sel aménagée/ équipée les femmes)
Indicateur de produit 3.6: # d’exploitants ayant accès
Nombre (en
au système post-récolte et agréage de la qualité du 0 10 Idem
milliers)
sel (collecte, stockage, iodation, condit.)
Indicateur de produit 3.7 : # supplémentaire
i) 4; ii) 3; iii) 3, iv) 30,
d’exploitants agricoles ayant accès i) plateforme Nombre (en i) 0; (ii) 0;
dt 40% pour les Idem
digitale de services; ii) financements des intrants ; milliers) iii) 0 ; iv) 0
femmes
(iii) assurance agricole ; iv) marché des Modules/PF
Indicateur de produit 3.8 : Quantité supplémentaire
Tonnes (en i) 218; ii) 188+58+33;
de production agricole : i) Arachide ; ii) Céréales 0 Idem
milliers) iii) 30
(mil, maïs, sorgho) ; iii) Sel
Indicateur de produit 3.11 : # d’OPA/GF d’exploitants
agricoles formées sur les pratiques (i) d’agriculture ii) 300 ; (ii) 100 ; iii)
x Nombre 0 Idem
intelligente au climat ; (ii) agroécologie ; iii) 200
Informations agro-métérologiques
❚ ÉNONCÉ DE PRODUITS 4 : LA RESILIENCE DES COMMUNAUTES FACE AUX RISQUES EST RENFORCEE
Rapport
Indicateur de produit 4.2 : # PAP qui ont été ii) < 200
Nombre i) 0 mensuel
indemnisés/ déplacés/ réinstallés
exécution
Indicateur de produit 4.3: # personnes dont les i) 100 ; ii) 50 ; iii) 50
i) 0 ; ii) 0 ; Rapport
capacités ont été renforcées en i) sauvegardes x Nombre don’t 50% de
iii) 0 d’activités
E&S ; ii) Changement Climatique ; iii) nutrition&santé femmes
Indicateur de produit 4.5 : # supplémentaire de 3000 dont 40%
Rapport
ménages ayant accès à i) l’assurance maladie ; i) Nombre i) 0 ; ii) 0 gérés par des F ii)
d’activités
l’assurance agricole 2000 dont 30% de F
Indicateur de produit 4.6 : Longueur des pistes 150
x Km 0 Idem
rurales réhabilitée (Km)

II
8 NOTE DE CONFORMITÉ ENVIRONNEMENTALE ET SOCIALE (NOCES)
A. Information de base7
Nom du Projet : Zone de Transformation Agro-Industrielle du Centre (Agropole-Centre) ‘’Code SAP’’ du Projet : P-SN-A00-015
Pays : Sénégal Instrument de financement8 : ID IF AB PE GU APR PP FAR
Secteur Responsable du Projet : Agriculture Chargé du Projet : KANE Mamadou
Date de la mission d’évaluation ex-ante : 18-29/07/2022 Date prévue de présentation pour Approbation : 26/10/2022
Spécialiste en sauvegarde environnementale : Chaibou MAMANE
Spécialiste en sauvegarde sociale : Ackha Antoine Désiré ANDJEMIAN / Sabas SONOU AGOSSOU
Catégorie environnementale et sociale : 1 Date : 20/05/2022 Type d’opération : OS ONS OBP
Ce projet est-il préparé dans un contexte de réponse d’urgence à une crise ou catastrophe ? Oui Non
Ce projet est-il préparé sous dérogation de l’application du Système de Sauvegarde Intégré ? Oui Non
B. Publication et Suivi de la Conformité
B.1. Publication obligatoire
Evaluation Environnementale et Sociale/Audit/Système/Autres (spécifier) : 01 CGES, 01 PGP, 05 ÉIES.
Le (s) document (s) a-t-il / ont-ils été publié (s) avant l’évaluation ex-ante ? Oui Non NA
01 CGES : 23/09/2021
Date de publication dans le pays, par l’emprunteur/client 01 PGPP : 24/09/2021
05 EIES : 22/06/2022
01 CGES : 24/09/2021
Date de réception, par la Banque, de l’autorisation de publier 01 PGPP : 28/09/2021
05 EIES : 23/06/2022
01 CGES : 17/11/2021
Date de publication par la Banque 01 PGPP : 17/11/2021
05 EIES : 24/06/2022
Cadre de Politique/Plan d’Action de Réinstallation/Autres (spécifier) : 01 CPR et 04 PAR
Le (s) document (s) a-t-il / ont-ils été publié (s) avant l’évaluation ex-ante ? Oui Non NA
01 CPR : 20/09/2021
Date de publication dans le pays, par l’emprunteur/client 01 PAR : 17/11/2021
03 PAR : 14/06/2022
01 CPR : 24/09/2021
Date de réception, par la Banque, de l’autorisation de publier 01 PAR : 25/11/2021
03 PAR : 17/06/2022
01 CPR : 17/11/2021
Date de publication par la Banque 01 PAR : 01/12/2021
03 PAR : 17/06/2022
Cadre de Gestion/Plan d’Action pour les Groupes Vulnérables/Autres : NA.
Le (s) document (s) a-t-il / ont-ils été publié (s) avant l’évaluation ex-ante ? Oui Non NA
Date de publication dans le pays, par l’emprunteur/client jj/mm/aa
Date de réception, par la Banque, de l’autorisation de publier jj/mm/aa
Date de publication par la Banque jj/mm/aa
Si la publication dans le pays, de n’importe lequel des documents cités ci-dessus, n’est pas possible, bien vouloir fournir les raisons
légales : NA.
B.2. Indicateurs de suivi de la Conformité
Est-ce qu’un budget et un calendrier appropriés, ainsi que des responsabilités institutionnelles claires, ont
été préparés pour la mise en œuvre des mesures environnementales et sociales ? Oui Non NA
Est-ce que les coûts liés aux mesures environnementales et sociales, y compris le mécanisme de gestion
des plaintes ont été intégrés au coût total du projet ? Oui Non NA
Le montant total pour la réinstallation des personnes affectées, tel qu’intégré dans le coût total du projet,
est-il entièrement mobilisé et disponible ? Oui Non NA
Est-ce que le système de suivi-évaluation du projet inclue le suivi des impacts et mesures de sauvegarde
environnementale et sociale ? Oui Non NA
Est-ce que les arrangements institutionnels adéquats ont été convenus avec l’emprunteur/client, puis
intégrés correctement dans les accords juridiques du projet ? Oui Non NA
C. Approbation
Le projet est-il en conformité avec les exigences de sauvegarde environnementale et sociale de la Banque, et peut donc être soumis à
l’approbation du Conseil d’Administration ? Oui Non

7
Note : Cette NOCES doit être en annexe du Rapport d’Evaluation ex-ante présenté à la Haute Direction puis au Conseil d’Administration.
8
ID=Investissement Direct ; IF=Intermédiaire Financier ; AB=Appui Budgétaire ; PE=Prêt Entreprise ; GU=Garantie ; APR=Accord de Participation au
Risque ; PP=Prise de Participation ; FAR= Financement axé sur les Résultats.

III
Préparée par : Nom Signature Date
Spécialiste en Sauvegarde Environnementale : Chaibou MAMANE 21 septembre 2022
Spécialiste en Sauvegarde Sociale : Ackha Antoine Désiré ANDJEMIAN/ 21 septembre 2022
Sabas AGOSSOU SONOU
Chargé du Projet : Mamadou KANE
Soumise par :
Directeur sectoriel : Atsuko TODA 11/10/2022

Approuvée par :
Directeur SNSC : ISSA MAMAN-SANI 12/10/2022

IV

Vous aimerez peut-être aussi