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GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

UNION DES COMORES

DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS 2021-2025

Saminirina ANDRIAMBELOSOA, Économiste pays Principal, ECCE/RDGE,


Co-chef de projet
Amadou NCHARE, Chargé Principal de programme pays, RDGE, Co-chef
d’équipe
Moussa KONE, Ingénieur principal en électricité, RDGE,
Gerard NIMPA, Spécialiste Transport, COBI,
Rakia BEN GHANEM, Spécialiste Transport, COBI,
Sandrine EBAKISSE DIALLO, Chargée Supérieure de Gouvernance, ECGF,
Mamadou DIOMANDE, Spécialiste en Gestion Financière, SNFI.4/RDGE0,
Mamadou Lamine N’DONGO, Consultant Macro-économiste, RDGE,
Équipe Jean Bernard RAKOTONIRINA, Chargé des acquisitions, COMG,
Chantal UMUHIRE, Chargée supérieure d’Agriculture, RDGE2,
Madvee MUTHU, Experte en genre, RDGE,
Gilberte DOGBEVI-FALY, Analyste financière et des opérations, RTDS,
Joséphine NDAO, Chargée en Chef du développement des PME et de
l’entrepreneuriat, AHHD/ RDGE,
Vincent NGENDAKUMANA, Statisticien agricole principal, ECST,
Ousseynou GUENE, Chargé en chef de l’hygiène et de l’assainissement, AHWS,
Joselyne Lisbeth GODONOU, Chargée supérieure de l’environnement et des
sauvegardes, SNSC.

Supervision générale Nnenna NWABUFO, Directrice Générale RDGE


et technique Emmanuel PINTO MOREIRA, Directeur ECCE
Nnenna NWABUFO, DG RDGE et Directeur-pays
Marcellin NDONG NTAH, Lead Economist, ECCE/RDGE

Abdoulaye KONATE, Économiste pays Principal, ECCE/COBI,


Hamaciré DICKO, Économiste Pays Supérieur, ECCE/COBJ.
Pairs-évaluateurs Imen CHORFI, Chargée Principale des opérations, COMG,
Amine MOUAFFAK, Chargé de programme pays supérieur, LIMR.

RDGE/ECCE
Février 2021
GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

COMORES

DOCUMENT DE STRATEGIE PAYS 2021-2025

VERSION REVISEE

RDGE/ECCE
Février 2021
TABLES DES MATIERES

1. INTRODUCTION ....................................................................................................................... 1
2. CONTEXTE DU PAYS ET PERSPECTIVES ........................................................................... 1
2.1 Contexte politique et perspectives ............................................................................................... 1
2.2 Contexte économique et perspectives .......................................................................................... 2
2.3 Contexte sectoriel ......................................................................................................................... 6
2.4 Contexte social et thèmes transversaux........................................................................................ 8
2.5 Cadre stratégique du pays .......................................................................................................... 10
2.6 Coordination de l’aide et positionnement de la Banque ............................................................ 10
2.7 Atouts et opportunités / défis et faiblesses ................................................................................. 11
3. PRINCIPALES CONCLUSIONS DE LA REVUE DE LA PERFORMANCE DU
PORTEFEUILLE PAYS ............................................................................................................... 11
4. ENSEIGNEMENTS TIRÉS DE LA MISE EN ŒUVRE DU DSP 2016-2020 ....................... 12
5. PERSPECTIVES SUR LA NOUVELLE STRATEGIE DU GROUPE DE LA BANQUE .... 14
5.1 Justification, selectivité, objectif et domaine prioritaire de l’appui de la Banque …………………..14
5.2 Stratégie proposée et principaux résultats escomptés ................................................................ 15
5.3 Programme indicatif de prêts et hors prêt .................................................................................. 18
5.4 Dialogue ..................................................................................................................................... 19
5.5 Financement de la stratégie ........................................................................................................ 19
5.6 Modalités de mise en œuvre, suivi et évaluation ....................................................................... 19
5.7 Risques et mesures d’atténuation ............................................................................................... 20
6. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATION ......................................................................... 20

Annexe 1 : Cadre de mesure des résultats du DSP 2021-2025 de l’UdC


Annexe 2 : Les programmes indicatifs des prêts et hors-prêts
Annexe 4 : Risques et mesures d’atténuation relatifs à la mise en œuvre du DSP 2021-2025
Annexe 5 : Revue de la performance du portefeuille de l’UdC
Annexe 6 : Domaines d'intervention des PTFs
Annexe 7 : Indicateurs socio-économiques comparatifs
Annexe 8 : Principaux indicateurs macroeconomiques
Annexe 9 : Programmes de l’UdC avec le FMI
Annexe 10 : Comores : Progrès réalisés dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable
Annexe 11 : Note de synthèse sur la fragilité
Annexe 12 : Comores : Évaluation du risque pays (Synthèse)
Annexe 13 : Respect des critères d’éligibilité pour les appuis budgétaires des Comores
Annexe 14 : Évaluation des Politiques et des Institutions du Pays (EPIP)
Annexe 15 : Relations entre le DSP 2021-2025, les Top-5 de la Banque, la SCA2D, le PCE 2030 et des
ODD
Annexe 16 : Les contributions des secteurs dans le PIB
Annexe 17 : Note sur la Conférence des Partenaires au Développement des Comores (CPAD)
LISTE DES ENCADRES

Encadré 1 : Comores : Forces, faiblesses, opportunités et menaces………….………………………….11

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Composition du PIB par secteurs (2000-2019) ............................................................................. 2


Figure 2 : Contribution dans la croissance du PIB par valeur ajoutée des secteurs ...................................... 3
Figure 3 : Croissance économique des Comores ........................................................................................... 3
Figure 4 : Déficit budgétaire (% du PIB) ...................................................................................................... 4
Figure 5 : Déficit compte courant (% du PIB)............................................................................................... 5
EQUIVALENCE MONETAIRE
(Novembre 2020)
Unité monétaire = KMF (Franc Comorien)
1 UC = 591,46 KMF
1 UC = 1,20 EUR
1 UC = 1,41 USD
1 EUR = 491,97 KMF
1USD = 420,20 KFM
1 UC = 1 DTS

POIDS ET MESURES
1 tonne métrique = 2204 livres
1 kilogramme (kg) = 2,200 livres
1 mètre (m) = 3, 28 pieds
1 millimètre (mm) = 0, 03937 pouce
1 kilomètre (Km) = 0, 62 miles
1 hectare (ha) = 2,471 acres

EXERCICE BUDGETAIRE
1er janvier – 31 décembre
SIGLES ET ABREVIATIONS

AAE Accord d’achat d’électricité


ABP Allocation basée sur la performance
AFD Agence française de développement
AGID Agence générale des impôts et des domaines
BAD Banque africaine de développement
BCC Banque Centrale des Comores
BIT Bureau International du Travail
BM Banque mondiale
CEP Cellule d’exécution de projets
CGP Commissariat général au plan
CODE Comité des opérations pour le développement
CO2 Gaz carbonique
COMESA Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique Australe
DAO Document d’appel d’offre
DSP Document de stratégie pays
EAU Émirats arabes unis
EES Études économiques et sectorielles
EPIP Évaluation de la Performance Institutionnelle et des Politiques
EU États Unis
FAT Facilité d’Appui à la Transition
FED Fonds européen de développement
GFP Gestion des Finances Publiques
GTD Groupe thématique de dialogue
GTS Groupe technique sectoriel
KMF Franc comorien
FAT Facilité d’appui à la transition
FMI Fonds monétaire international
IDE Investissements directs étrangers
INSEED Institut nationale de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques
MW Mégawatt
ODD Objectifs de développement durable
OCDE Organisation de coopération et de développement économique
OMD Objectifs du millénaire pour le développement
PAAPI Agence de promotion des investissements
PAPP Plan d’amélioration de la performance du portefeuille
PASEC Projet d’Appui au Secteur de l’Énergie aux Comores
PEA Perspectives économiques pour l’Afrique
PEFA Évaluation des dépenses publiques et responsabilité financière
PIB Produit intérieur brut
PCE Plan Comores Émergent
PNUD Programme des nations unies pour le développement
PPP Partenariats public-privé
PRCI Projet de renforcement des capacités institutionnelles
PTF Partenaire Technique et Financier
RDGE Bureau de développement et de la prestation de service régional d’Afrique de l’Est
RN Route nationale
SADC Communauté de développement de l’Afrique australe

i
SCA2D Stratégie de croissance accélérée et de développement durable
SEFA Fonds des énergies durables pour l’Afrique
SIR-AE Stratégie d’Intégration Régionale de l’Afrique de l’Est
SNPSF Société nationale de la Poste et des services financiers
SNU Système des Nations Unies
SONELEC Société nationale d’électricité
UC Unité de compte
UE Union européenne
UGP Unité de gestion de projet
USA États unis d’Amériques
USD Dollar des États Unis.
ZLECA Zone de libre-échange continentale africaine.

ii
RÉSUMÉ ANALYTIQUE
1. Le Document de stratégie pays (DSP) 2021-2025 du Groupe de la Banque pour les
Comores est aligné au Plan Comores Émergent à l’horizon 2030 et à la Stratégie de
Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCA2D) 2018-2021 qui accordent la
priorité à la transformation structurelle de l’économie comorienne. État insulaire et fragile,
l’Union des Comores (UdC) est un archipel de trois îles de 2 236 km2 situé au large des côtes
de l’Afrique de l’Est, avec une population d’environ 800 000 habitants. L’UdC est devenue
depuis le 1er juillet 2019, pays à revenu intermédiaire, de la classe inférieure, avec un PIB par
habitant estimé à 1478,4 $US en 2019. Le pays fait face à des troubles politiques récurrents et
enregistre des performances faibles en matière de gouvernance.
2. La croissance de l’économie comorienne reste faible et la situation budgétaire
précaire. En effet, l’UdC a enregistré une croissance économique de 2,4% en moyenne
annuelle au cours des 10 dernières années, en raison des contraintes structurelles auxquelles le
pays fait face, dont notamment la petite taille de la population, l’étroitesse de la base productive
et l’isolement géographique. Le pays est aussi confronté à des fragilités d’ordre institutionnel,
économique, social et environnemental qui menacent sa stabilité et entravent sa croissance
économique. Grâce notamment à l'amélioration de l'approvisionnement en électricité et aux
flux significatifs de transferts de la diaspora, l’UdC a maintenu sa croissance économique au
cours de la dernière décennie, mais cette croissance a été freinée en 2019 par le passage du
cyclone Kenneth. Ce cyclone a ravagé une grande partie de l’archipel et a détruit des
infrastructures et des capacités de production du pays. Ainsi, l’économie a enregistré une baisse
de la croissance du PIB qui s’est établie à 2,0 en 2019, contre 3,2% en 2018. A cause du
COVID-19, la croissance du PIB réel de l’UdC serait de -0,9% en 2020. Le déficit budgétaire
annuel moyen de 2016-2019 a été de 1,8% du PIB, financé principalement par des dons de pays
amis. Pour 2020, le déficit budgétaire (incluant les dons) projeté devrait se creuser pour
atteindre 3,6% du PIB, à cause des conséquences de la crise du COVID-19.
3. L’UdC a accompli des progrès mitigés sur le plan social. Le taux de pauvreté, mesuré
au seuil de 3,2 dollars EU par jour et par habitant (PPA de 2011), aurait légèrement diminué
de 37,0% en 2014 à 36,3% en 2019. Le niveau de pauvreté demeure donc élevé tout comme le
niveau d’inégalité de revenus avec un indice de Gini à 38,8%. L’inégalité du genre continue à
prévaloir, notamment dans la conduite des affaires publiques. Ceci se manifeste le plus au
Parlement où les postes de députés sont occupés à 94 % par des hommes ; et au marché du
travail où la participation des femmes est de deux fois moindre que celle des hommes.
Toutefois, le pays a gagné neuf places en 2019 dans le classement mondial sur l’indice de
développement humain (IDH), passant de la 165ème à la 156ème place sur 189 pays étudiés,
mais demeure dans la catégorie IDH faible.
4. Les principales conclusions de la note de diagnostic pays de l’UdC publiée en
Juillet 2020 révèlent que l’économie n’a pas connu une véritable transformation
structurelle à cause de la faible productivité totale des facteurs et de l’étroitesse de la base
productive. La migration perceptible des travailleurs de l’agriculture vers les services n’est
pas un signe de transformation structurelle, mais le fruit de l’augmentation du niveau
d’éducation de la main d’œuvre et de la désaffection induite des jeunes pour les métiers
agricoles et ruraux au profit des services urbains, souvent informels. Les services et
l’agriculture à l’UdC qui constituent les secteurs dominants en termes de contribution au PIB,
avec respectivement de 56% et 31,6% en moyenne annuelle entre 2009 et 2019, demeurent les
secteurs à faible productivité. Pour tirer profit de ses énormes potentialités économiques, l’UdC
devrait mettre l’accent sur l’amélioration de la productivité des facteurs (travail, capital) en
s’attaquant aux déficiences des politiques en matière d’éducation et de santé, et à la faible
qualité et quantité des infrastructures de base.

5. Le défi majeur de développement de l’UdC est la faible transformation structurelle


de son économie qui constitue une source de fragilité du pays et une entrave à une
croissance forte, soutenue et capable d’améliorer les conditions de vie et de réduire la
pauvreté de façon durable. Les défis sous-jacents qui gravitent autour de ce défi majeur de

iii
développement sont : la faible productivité totale des facteurs, l’environnement des affaires
peu attractif, la petite taille du marché local, la connectivité interne et externe limitée du pays,
le déficit infrastructurel substantiel et les coûts élevés des facteurs. Relever ces défis permettra
la diversification de l’économie, la création d’emplois au profit notamment des jeunes et des
femmes et la réduction des facteurs de fragilité du pays à travers le renforcement de l’équité
sociale et de la résilience aux chocs économiques.
6. A cet égard, l’objectif principal du DSP 2021-2025 du Groupe de la Banque est de
réduire la fragilité et de renforcer les capacités de résilience du pays afin de promouvoir
la transformation structurelle et l’émergence. Pour atteindre cet objectif, le domaine
prioritaire unique suivant est proposé pour les interventions de la Banque durant la période
2021-2025 : « Développement des infrastructures de base soutenables et de qualité dans les
secteurs des transports et de l’énergie ». Ce domaine prioritaire unique se décline en deux
secteurs d’intervention, notamment : (i) le transport (routiers, maritimes et aériens) pour
faciliter le désenclavement et une meilleure connexion des productions aux marchés; et (ii)
l’énergie, en vue d’assurer l'approvisionnement régulier et constant en énergie plus fiable et
moins chère pour les entreprises et les ménages. Pour le secteur Transport, une approche
multimodale couvrant tous les modes de transport est proposée de manière graduelle au vu de
la faible allocation FAD du pays et d’un secteur privé qui demeure à l‘état embryonnaire.
L’application graduelle de cette approche multimodale qui couvre tous les modes de transports
(routiers, maritimes et aériens) permettra une plus grande intégration spatiale et économique
au niveau national, régional et global. Le choix du domaine unique du nouveau DSP s’inspire
de la Note de diagnostic pays menée et des enseignements tirés du Rapport d’achèvement du
DSP 2016-2020 d’une part, et d’autre part, il se base sur les recommandations de CODE pour
le domaine prioritaire unique et les deux secteurs d’intervention ; et sur les consultations avec
les parties prenantes au niveau pays. Les questions transversales suivantes permettront
d’assurer l’efficacité dans les secteurs de concentration de la Banque : gouvernance,
renforcement des capacités, égalité des genres, changement climatique, et développement du
secteur privé.
7. Cette orientation stratégique du nouveau DSP des Comores est en phase avec les
objectifs de développement du pays, et les priorités stratégiques et opérationnelles de la
Banque. En effet, les interventions programmées sont alignées : (i) au catalyseur 2 du Plan
Comores Émergent qui porte sur les infrastructures à niveau pour une économie performante ;
et (ii) à l’axe 1 de la stratégie de croissance accélérée pour le développement durable (SCA2D),
à savoir « accélération de la transformation structurelle de l’économie et gestion durable de
l’environnement ». Ces interventions permettront à l’UdC de faire des progrès vers la
réalisation de plusieurs ODD. Le DSP est également en phase avec la Stratégie Décennale de
la Banque 2013-2022, en ce qui concerne notamment la promotion de la croissance inclusive ;
et les priorités opérationnelles de la Banque (Top-5). Il est aussi cohérent avec les piliers de la
stratégie d’intégration régionale de l’Afrique de l’Est pour la période 2018-2022, ainsi qu’avec
l’orientation stratégique du FAD-15.
8. Le financement de la mise en œuvre du DSP 2021-2025 se fera à travers plusieurs
sources. Il s’agit principalement de : (i) l’ABP du FAD 15 ; (ii) l’ABP du FAD 16 ; (iii) et de
la FAT. La Banque recherchera activement des financements supplémentaires au moyen de
cofinancements avec d’autres partenaires de développement. D’autres ressources pourront être
mobilisées : fonds fiduciaires, guichet du secteur privé de la Banque à travers un dialogue pays
et un plaidoyer continu, etc. Les opérations hors-prêts ciblées et en appui au programme de
prêt seront principalement financées par le budget administratif, les ressources de projets en
cours d’exécution, et les fonds fiduciaires.
9. Le Comité des opérations et pour l’efficacité du développement (CODE) est invité à
examiner et à approuver le Document de stratégie pays (DSP) 2021-2025 des Comores pour
approbation par les Conseil d’administration.

iv
1 INTRODUCTION
1.1 Le présent document propose le nouveau DSP du Groupe de la Banque africaine
de développement pour l’Union des Comores (UdC) sur la période 2021-2025. Le pays est
classé État fragile, fait face à des troubles politiques récurrents et enregistre des performances
faibles en matière de gouvernance, fragilisant davantage les institutions. Malgré les
performances réalisées depuis 2014 dans la promotion de politiques inclusives et la légère
reprise économique en 2016, le pays se situe à un niveau faible de résilience et demeure
confronté à des défis majeurs en matière de transformation économique, de développement
social, de consolidation de la paix et de renforcement de l’Etat. Le nouveau DSP a été préparé
en suivant un processus participatif impliquant le gouvernement, les organisations de la société
civile, le secteur privé et les partenaires de développement. Les nouvelles priorités du nouveau
DSP s'appuient sur les principales conclusions du rapport d'achèvement du DSP 2016-2020 et
de la revue de la performance du portefeuille pays 2020 (RPPP) et de la Note de diagnostic
pays de l’UdC. Elles se basent aussi sur les recommandations de CODE qui a adopté le domaine
prioritaire unique : « Développement des infrastructures de base soutenables et de qualité
dans les secteurs des transports et de l’énergie ».
1.2 Le DSP 2021-2025 s’inscrit dans un contexte particulier et vise à aider l’UdC à
s’attaquer aux différents défis auxquels elle est confrontée. En effet le pays est caractérisé
par une économie peu diversifiée, dans laquelle l’agriculture repose sur 3 produits de rente
(vanille, girofle et ylang-ylang) et dont les fluctuations des prix exposent l’UdC à des chocs
extérieurs répétés. Par ailleurs les multiples crises politiques et institutionnelles ont été très
néfastes à la croissance économique. Le DSP est élaboré au moment où l’UdC procède à la
relance de l’économie comorienne, impactée par la crise de la pandémie du COVID-19. Tout
en aidant l’UdC à surmonter les défis immédiats posés par la pandémie du COVID-19, le DSP
2021-2025 appuie également le pays à répondre à ses aspirations de développement telles
qu'articulées dans la Vision Comores Émergent 2030 et la Stratégie de Croissance Accélérée
et de Développement Durable (SCA2D) pour la période 2018-2021, principalement en vue de
réduire la fragilité et renforcer les capacités de résilience pour promouvoir la transformation
structurelle et l’émergence.
1.3 Après cette introduction, le reste de ce rapport est organisé comme suit : le chapitre 2
analyse le contexte et les perspectives du pays ; le chapitre 3 examine les principales
conclusions du RPPP 2020 ; le chapitre 4 résume les leçons apprises ; le chapitre 5 présente la
stratégie du Groupe de la Banque pour l’UdC; et le chapitre 6 tire les conclusions et formule
des recommandations.
2. CONTEXTE DU PAYS ET PERSPECTIVES
2.1 Contexte politique et perspectives
2.1.1 Le changement de constitution de 2018 a ravivé les tensions politiques aux
Comores et risque de faire renaitre les velléités séparatistes. La nouvelle Constitution
adoptée par référendum le 30 juillet 2018 et qui a modifié le calendrier quinquennal de
présidence tournante et a supprimé les postes de vice-présidents et la Cour constitutionnelle, la
plus haute instance judiciaire du pays ; a déclenché une vive tension politique aux Comores et
risque de faire renaître les velléités séparatistes. Elle a renforcé les pouvoirs du président et a
permis au président comorien élu en 2016, de briguer un deuxième mandat consécutif de cinq
ans. Plus précisément elle permet à la Grande Comores, qui assurait la présidence de présenter
à nouveau un candidat lors du scrutin présidentiel anticipé de 2019, mais également en 2024.
Aussi, le référendum et les élections présidentielles anticipées de 2019 se sont déroulés dans
un grand climat de tensions et la population n’est pas allée voter en masse. L’opposition a
refusé de participer à la campagne référendaire et aux élections anticipées, en appelant au
boycott. Le Président en exercice Azali Assoumani a été réélu en 2019. L’opposition a continué à
boycotter les élections législatives de février 2020, les élections des conseillers municipaux de

1
23 février 2020 et les élections des maires qui s’en sont suivies, permettant au parti du Président
de disposer d’une majorité absolue à l’Assemblée nationale et dans les collectivités
territoriales.
2.1.2 En matière de gouvernance, la performance du pays reste assez faible, même si de
légères améliorations ont été enregistrées. Dans l’EPIP 2018, la note sur la gouvernance était
de 2,0 contre une moyenne de 3,4 pour l’Afrique. Le rapport 2020 de l’indice Mo Ibrahim sur
la gouvernance classe également l’UdC au 38ème rang sur 48 pays en 2019, soit une perte de 4
places avec une note globale en baisse et qui est de 42,2 sur 100. Le pays devrait faire des
efforts dans les indicateurs liés à la participation, la sécurité et l’état de droit. Par ailleurs, selon
le classement de l’indice de perception de la corruption 2019 de Transparency International,
le pays a régressé à la 153ème place avec une note de 25/100, contre une note de 27/100 et à
144ème en 2018.
2.2 Contexte économique et perspectives Figure 1 : Contribution des secteurs sur le PIB 2000-
2.2.1 Structure de l’économie. La transformation 100% 2019
structurelle de l’économie comorienne tarde à se 80%
matérialiser à cause notamment de la faible
productivité totale des facteurs et de l’étroitesse 60%
de la base productive. L’économie n’a pas connu, 40%
comme l’a relevé la Note de Diagnostic 2020, la
20%
transformation structurelle qui aurait constitué un
aboutissement dans le processus de migration des 0%
2000 2005 2010 2015 2019
ressources et de la main d’œuvre de secteurs à faible Services Industries Agriculture, sylviculture et pêche
productivité vers les secteurs à forte productivité en
Source: ECST-Juin 2020
offrant des emplois de meilleure qualité. Certes, on
note que la part de l’agriculture dans le PIB a chuté d’environ 10 points entre les années 2000-
2006 (40%) et la période 2010-2019 (30%), et ce au profit des services (48% à 58%) et non
des industries. L’industrie quant à elle, a connu une très légère augmentation de sa contribution
au PIB qui est passée de 11,9% en 2000 à 12,0% en 2019 (Figure 1). Toutefois, la migration
des travailleurs de l’agriculture vers les services et cette mobilité apparente du travail n’est pas
un signe de transformation structurelle. Elle est le fruit de l’augmentation du niveau
d’éducation de la main d’œuvre et de la désaffection induite des jeunes pour les métiers
agricoles et ruraux au profit des services urbains (souvent informels). Les services et
l’agriculture qui constituent les secteurs dominants en termes de contribution au PIB
(respectivement de 56% et 31,6% en moyenne annuelle entre 2009 et 2019) demeurent des
secteurs à faible productivité. Ainsi, l’UdC devrait mettre l’accent sur l’amélioration de la
productivité des facteurs (travail, capital) en s’attaquant aux déficiences des politiques en
matière d’éducation et de santé, et à la faible qualité et quantité des infrastructures de base. Le
pays devrait promouvoir aussi le développement du secteur privé et les investissements directs
étrangers, notamment dans les secteurs de la transformation agricole (y compris les chaînes de
valeur agricoles et les cultures de rente pour l’exportation), du tourisme et du numérique.
2.2.2 Sources de croissance. Au niveau de l’offre, la croissance est tirée par le secteur des
services, surtout lors de la dernière décennie (Figure 2). Le secteur des services contribue
en moyenne près de 80% à la croissance économique, lors de la période 2011-2020, contre près
de 46,7% lors de la décennie précédente. Cette progression est surtout due au rebond des
activités de télécommunications et de l’immobilier. En revanche, l’agriculture qui avait

2
contribué à hauteur de près de 40% du PIB lors de la période 2001-2010, ne connaît qu’une
croissance volatile et faible lors de la dernière
Figure2: Contribution dans la croissance du PIB
décennie, à cause : (i) d’une pratique dominante de par 6,0valeur ajoutée des secteurs
l’agriculture de subsistance, (ii) des aléas
climatiques et (iii) des fluctuations des termes de 4,0
l’échange. Du côté de la demande, la croissance est
tirée par la consommation finale qui a contribué, par
2,0
exemple, à 85,6% au PIB en 2018. Les envois des
migrants contribuent à la croissance tant du côté de
l’offre à travers l’augmentation des transactions 0,0
immobilières, que du côté de la demande à travers la Services
Agriculture, sylviculture et pêche
Industrie
Valeur ajoutée aux prix de base
hausse de la consommation privée. Afin de tendre -2,0
2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2019
progressivement vers le statut de pays émergent, la
structure de la demande devrait laisser une place prépondérante à l’investissement privé et aux
exportations de produits transformés.
2.2.3 Performances économiques récentes. L’UdC a enregistré une croissance
économique faible de 2,2% en moyenne annuelle au cours de la période 2014-2019 (Figure
3). La croissance économique a été notamment plombée par le problème d’approvisionnement
en électricité en 2015. Une fois cette contrainte
résolue en 2017 et avec les flux significatifs de Figure 3: Croissance économique des Comores
transferts de la diaspora, la croissance économique a 5,0
4,0
été relativement robuste jusqu’en 2018. Cependant, 3,0
cette croissance a été freinée en 2019 par le passage 2,0
du cyclone Kenneth qui a ravagé une grande partie de 1,0
l’archipel, et détruit des infrastructures et des 0,0 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020(e)2021(p)2022(p)
-1,0
capacités de production du pays. Ainsi, la croissance -2,0
du PIB s’est établie à 2,0% en 2019, contre 3,2% en -3,0
2018. Les branches relatives aux « finance, assurance Agriculture, sylviculture et pêche
Electricite, gas et eau
Industrie
Commerce et restaurants
et immobilier » et dans une moindre mesure aux Transports et communications
Taux de croissance du PIB
Finance, assurance et immobilier

« transports et communications » sont les moteurs de


la croissance économique aux Comores. Depuis le 1er juillet 2019, le pays a rejoint le rang des
pays à revenu intermédiaire, de la classe inférieure, avec un PIB par habitant estimé à 1478,4
$US en 2019i.
2.2.4 En ce qui concerne les perspectives à court et moyen termes, du fait de la crise du
COVID-19, la croissance du PIB réel de l’UdC serait de -0,9% en 2020, contre une
projection d’avant la crise du COVID-19 de 3% en 2020. Les mesures de restriction, en
particulier la fermeture des frontières durant une période de 6 mois et les effets néfastes de la
récession mondiale, ont affecté négativement l’économie de l’UdC. Les principaux canaux de
transmission de la crise de COVID-19 sur la croissance économique dans l’UdC sont la baisse
des activités dans le secteur tourisme et de voyage et la baisse des recettes d’exportations, en
raison de la chute des prix des matières premières, notamment les trois produits de rente
(vanille, girofle et ylang ylang) sur le marché international. Il est toutefois prévu une reprise
économique à court terme, avec un taux de croissance de 3,5% et 4,5%, respectivement pour
2021 et 2022, grâce à la relance de l’activité économique qui se profile depuis l’allègement des
restrictions et l’ouverture progressive des frontières depuis le début du mois de juillet 2020
(Figure 3).
2.2.5 Développements fiscaux récents et perspectives. La situation budgétaire est
précaire en raison d’une très faible capacité de mobilisation de ressources fiscales. Avec
la faiblesse de la base taxable et la difficulté du pays dans le recouvrement des recettes

3
publiques (taux de pression fiscale moins de 10%), la
Figure 4: Déficit budgétaire (% du PIB)
situation budgétaire de l’UdC demeure précaire. En
3
raison de la part prépondérante des traitements et salaires 2
du secteur public par rapport aux recettes fiscales, 1
les financements extérieurs et en particulier les dons 0
contribuent fortement pour permettre -1
d’atteindre l’équilibre budgétaire. Des réformes sont -2 -3
menées par le Gouvernement avec l’appui de la Banque -4
pour renforcer l’administration fiscale (amélioration de -5
la gestion de l’administration fiscale et renforcement des
Source: ECST – Novembre 2020
capacités humaines de l’administration fiscale et du
civisme fiscal - Projet PRCI II). Le déficit budgétaire annuel moyen de 2014-2019 a été de
0,9% du PIB. Les excédents budgétaires, notamment en 2015, ont été atteints grâce à des dons
de pays amis, notamment arabes. La détérioration du déficit budgétaire en 2016 a coïncidé avec
l’organisation d’une élection présidentielle et l’arrivée d’un nouveau pouvoir aux Comores.
Pour 2020, le déficit budgétaire global pourrait se creuser pour atteindre 3,6 % du PIB à cause
de la crise de la pandémie qui se présente par la baisse attendue des recettes internes et d’une
hausse des dépenses publiques (Figure 4). Une amélioration du solde budgétaire est prévue
avec des déficits par rapport au PIB de 2,3% en 2021 et 2,3% en 2020.
2.2.6 Dette publique. La dette publique de l’UdC est restée relativement faible et le
risque de surendettement du pays est modéré. La dette publique de l’UdC qui a atteint 26,5%
du PIB en 2019 est composée majoritairement des dettes extérieures (23,1% du PIB) et des
dettes intérieures (3,4% du PIB). La dette publique des Comores a presque doublé entre 2015
et 2019, notamment en raison d’une hausse de 72% des dettes extérieures et une accélération
de la dette intérieure au cours de cette période. Le service de la dette en pourcentage des
exportations est estimé à 6,2% en 2020. La dette extérieure du pays qui est principalement
concessionnelle, se compose pour 69% de dette bilatérale et 31% de dette multilatérale. Les
projections récentes indiquent que la dette extérieure de l’UdC devrait s’établir à 27,9% en
2020 et à 31,7% du PIB en 2025. La dernière analyse de la soutenabilité de la detteii indique
que le risque de surendettement est modéré. Cependant, la soutenabilité de la dette extérieure
des Comores est sensible à la performance des exportations et aux conditions associées aux
nouveaux emprunts.
2.2.7 Gouvernance Économique et Financière. La performance du pays en termes de
gouvernance économique et financière, notamment dans la gestion des finances publiques
est faible. L’analyse fiduciaire de la Banque de 2018 (Annexe 12) indique que sur les 9
indicateurs retenus, 2 sont jugés à risque substantiel, 3 à risque élevé, 3 à risque modéré et un
seul à risque faible. L’évaluation identifie les domaines qui nécessitent une amélioration,
notamment la crédibilité budgétaire, la comptabilité, le contrôle interne et externe et la lutte
contre la corruption. Le renforcement des capacités des acteurs est préconisé comme une
priorité pour améliorer la situation fiduciaire du pays. Le dernier rapport PEFA (2018) conclut
que les fondements de la gestion des finances publiques dans l’UdC restent très fragiles avec
un score de 2,0 sur le sous-critère « qualité de gestion budgétaire et financière » contre des
moyennes de score de 3,0 et 3,6 respectivement pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique. Cette
situation reflète les défis de longue date de la politique budgétaire comme : (i) la faible capacité
de mobilisation des ressources internes et externes ; (ii) le contrôle inefficace des ressources
publiques ; (iii) le détournement ou la mauvaise utilisation de ces ressources ; (iv) des écarts
importants entre les textes juridiques existants et leur application effective et ; (v) le manque
de redevabilité des entités publiques.
2.2.8 Politique monétaire : la situation monétaire dans l’UdC est relativement stable.
L’accord entre la Banque centrale comorienne (BCC) et la France, rattache le franc comorien
au franc français, puis à l’euro depuis 1999 ; et ancre la politique budgétaire en plafonnant les
avances statutaires de la Banque centrale au Trésor sur la base de la moyenne des recettes
4
intérieures des trois exercices précédents. Les outils de politique monétaire se limitent aux
exigences de réserves légales et à la rémunération des dépôts des institutions financières
(obligatoires et excédents). Pour faire face à la crise du COVID-19, la Banque Centrale a
autorisé le rééchelonnement des créances et le gel des agios, pour les emprunts impactés par la
pandémie. Les taux de réserve obligatoires sont passés de 15% à 10% pour une durée de six
(6) mois à compter du 1er avril 2020, afin de redonner de la liquidité au secteur bancaire
commercial. Par ailleurs, l’appartenance de l’UdC à la Zone Franc a permis de maintenir des
taux d’inflation faible et relativement stable. Le taux d’inflation a été de 1,8% en moyenne
annuelle sur la période 2015-2019, et projeté à 3,0% en 2020.
2.2.9 Politique du taux de change : la fixité du taux de change entre le franc comorien
et l’euro a permis au pays d’accumuler des réserves de change confortables. En général,
le Gouvernement ne peut recourir à des variations du taux de change que pour absorber les
chocs extérieurs. Ce régime de change a néanmoins, permis de maintenir des réserves de
change adéquates. Globalement, les réserves de change ont été importantes, quoique
fluctuantes, en fonction des transferts de migrants et des dons exceptionnels. Le niveau des
réserves de change était en moyenne de 7,2 mois d’importations entre 2015 et 2019. Il est
projeté être à 6,2 mois d’importations en 2020. Du fait de la parité fixe entre le franc comorien
et l’euro, les fluctuations du taux de change effectif réel du franc comorien sont essentiellement
liées à l’évolution du taux de change du dollar des États-Unis face à l’euro. En raison de
l’affaiblissement du dollar des Etats-Unis face à l’euro en ces temps de crise du COVID-19 et
la faiblesse du taux d’inflation dans le pays, le taux de change effectif réel du franc comorien
s’est aujourd’hui apprécié.
2.2.10 Secteur Extérieur. Le déficit structurel de la
balance courante de l’UdC est atténué par le volume Figure 5 : Déficit compte courant (% du PIB)
des transferts et des dons extérieurs. Entre 2014 et 0
2019, la balance du compte courant de l’UdC a affiché -1
un déficit moyen de 3,4% du PIB (Figure 5). En 2014, le -2
déficit du compte courant était de 6,3% du PIB avant de -3
passer à 0,2% en raison des dons en devise reçus d’un -4
pays ami. Le déficit important de la balance courante -5
s’explique par un déficit important et structurel de la -6
balance commerciale, du fait que la base d’exportation -7
est extrêmement faible et concentrée à 90% sur les trois Source: ECST – Novembre 2020

produits de rente – la vanille, l’ylang-ylang et le clou de


girofle – et le pays est très dépendant des produits importés principalement les produits
alimentaires. Le taux de couverture des importations par les exportations ne dépasse guère
10%. C’est grâce au volume important des transferts de fonds des migrants, (13% du PIB en
moyenne sur la période 2015-2018) et les dons extérieurs que la position extérieure de l’UdC
reste soutenable. Les investissements directs étrangers (IDE) restent encore négligeables et se
sont établis à 0,7% du PIB en 2018. Avec la crise du COVID-19, les projections de la Banque
prévoient une détérioration du déficit du compte courant à 4,3% du PIB en 2020, et une légère
amélioration en 2021 et 2022 avec des niveaux respectivement de 3,6% et 2,8%.
2.2.11 Secteur privé: Le secteur privé comorien est encore embryonnaire et son
développement, requiert l’amélioration du climat des affaires et de la compétitivité du
pays. La contribution du secteur au PIB ne dépasse guère 10% et le secteur privé formel
n’emploie que 20% de la population active, notamment dans le commerce ou l’éducation.
L’instabilité politique et la faiblesse de l’état de droit dissuadent les investissements privés. Le
climat des affaires dans l’UdC, notamment en matière de gouvernance, reste peu attrayant.
L’environnement commercial est défavorable avec des coûts de transactions commerciales
internationales très élevés comparés aux pays voisins. En effet, les coûts à l’exportation et à
l’importation de l’UdC sont de 80% et 60% respectivement, plus élevés que ceux de l’Ile
Maurice. Ainsi, la compétitivité du pays est entravée par des contraintes physiques, la taille
5
limitée du marché intérieur, l'isolement géographique, la mauvaise gouvernance, la mauvaise
qualité des infrastructures (transports, eau, électricité) et une main-d'œuvre non qualifiée.
Même si quelques progrès ont été réalisés dans les domaines des routes, de l’électricité et de la
facilitation de la création d’entreprises, des réformes structurelles et des investissements
structurants sont nécessaires pour promouvoir le secteur privé et libérer le potentiel productif
du pays. La stabilité politique et la bonne gouvernance, y compris la lutte contre la corruption
sont également primordiale pour permettre au secteur privé ainsi que les promoteurs étrangers,
d’investir dans les secteurs à haute valeur ajoutée, notamment dans la transformation, du
tourisme et du numérique.
2.2.12 Secteur financier : Le système financier comorien est concentré, peu développé et
relativement vulnérable. Il est composé de quatre banques à capitaux étrangers, une banque
postale publique (SNPSF) et trois établissements de microfinance. Des pans entiers du secteur
financier, notamment les assurances, les fonds de pension et les marchés financiers sont
pratiquement inexistants. Les trois plus grands établissements financiers contrôlent 60% des
actifs du secteur. Cependant, le niveau de crédit intérieur est faible, en moyenne annuelle de
19% du PIB entre 2016 et 2019 et le taux de bancarisation est estimé à 22,6% en 2018iii. Le
financement des PME se fait principalement à travers le secteur de la microfinance qui procure
un tiers des crédits octroyés. Par ailleurs, bien que liquide et relativement bien capitalisé, le
système financier de l’UdC est fragile et peu rentable. Sa vulnérabilité s’est accrue depuis 2011
avec l’augmentation du ratio des créances improductives et la crise de COVID-19 risque
d’aggraver la situation : le taux des créances improductives est passé de près de 24% à fin 2019
à 25,1% en juin 2020.
2.3 Contexte sectoriel
2.3.1 Secteur Énergie: Le tarif de l’électricité demeure élevé et la gouvernance du
secteur est déficiente. Ce secteur est confronté à un défi structurel lié à l’insularité et à la petite
taille du marché, ne favorisant pas la réalisation d’économies d’échelle, notamment au niveau
de la production d’électricité. Le coût de l’électricité dans l’UdC est parmi les plus élevés en
Afrique (0,30$EU/kWh), en raison d’un parc de production dominé largement par les groupes
diesel. Malgré une nette amélioration du taux d’accès (environ 78%), la fourniture d’électricité
reste aléatoire, à cause des difficultés, entre autres financières, de la société nationale
d’électricité (SONELECiv) dues (i) aux pertes techniques, résultant de la vétusté et de la
maintenance inadéquate des infrastructures énergétiques et d’une structuration inappropriée
des réseaux de distribution, (ii) aux problèmes de recouvrement et (iii) à la fraude. Le pays
dispose des ressources d’énergies renouvelables potentiellement exploitables, comme la
géothermie avec une puissance estimée entre 40 et 45 MW, le solaire estimé à une production
PV de 1 500 kWh / kWc par an et l’éolienne. L’UdC pourrait également optimiser
l’exploitation de l’énergie hydroélectrique. Par ailleurs, la poursuite des réformes pour assainir
la gouvernance du secteur demeure primordiale.
2.3.2 Secteur des Transports : les infrastructures de transports et la gouvernance du
secteur du transport sont faibles. L’UdC souffre de l’insuffisance et de la dégradation des
infrastructures de transports qui obstruent la connectivité optimale du pays avec le reste du
monde et à l’intérieur du territoire. Le réseau routier est fortement dégradé malgré la mise en
place d’un fonds routier. Environ 57% du réseau routier nécessite une réhabilitation lourde..
Les nstallations portuaires sont sous-développées, alors que plus de 90% des marchandises sont
transportées par voie maritime, qu’il s’agisse d’échanges avec l’extérieur ou entre les îles. Le
trafic aérien est très limité et le seul aéroport international connaît un déficit important
d’équipements de sûreté et d’entreposage de fret. Le pays souffre également d’un coût élevé
des transports internationaux. Ces déficits d’infrastructures sont aggravés par un problème de
gouvernance du secteur qui rend difficile l’entretien des infrastructures existantes, occasionne
des pertes de ressources budgétaires et empêche la possibilité de construction des nouvelles
infrastructures. Des situations qui limitent les échanges, renchérissent les prix et coûts de
production et à terme affectent négativement la performance économique du pays et sur les
6
conditions de vie de la population.
2.3.3 L’accès à l’eau potable et à l’assainissement demeure un défi majeur dans l’UdC.
On estime à 80% la population utilisant une source d’eau aménagée en 2017. Cependant, faute
de cours d’eau pérenne, du déficit de traitement, de la pénétration des agents polluants par les
fuites dans les réseaux d’adduction vétustes, de l’absence d’infrastructures d’assainissement et
de l’absence de gestion des déchets ménagers, etc. le niveau d’accès à l’eau potable n’est encore
que de 15%. En milieu urbain, l’eau potable est gérée par l’entreprise publique, qui est
confrontée à d’importantes difficultés de maintenance du réseau et à l’absence de ressources
pour le renouvellement des équipements. En outre, le taux de couverture national en
assainissement est estimé à 36% en 2017, à cause de la faible couverture en équipement. Le
problème demeure entier dans les villes où les systèmes de canalisation sont pratiquement
inexistants. Des réformes ont été engagées avec la création de la société nationale de l’eau pour
assainir le secteur, en particulier l’amélioration de la gouvernance dans le secteur eau et
assainissement.

2.3.4 Le secteur agricole a connu une performance faible mais peut devenir un moteur
de croissance économique. Le secteur agricole dans l’UdC est caractérisé par la
prépondérance d’une agriculture de subsistance à petite échelle, des méthodes de cultures
traditionnelles et une productivité faible. Il est vulnérable aux chocs et changements
climatiques et aux fluctuations des cours au niveau des marchés internationaux. Cependant, le
secteur contribue à près de 30% du PIB et assure 90% des recettes d’exportations, à travers les
trois produits de rente qui sont : la vanille, le girofle, et le ylang-ylang. Il mobilise également
près de 57% de la population active. Globalement, les produits du secteur agricole n’arrivent à
satisfaire qu’une faible partie des besoins locauxv. La production vivrière se compose
principalement de tubercules et de certains fruits et la production céréalière, dont le riz, est en
revanche très limitée, obligeant le pays à importer entre 30 000 et 40 000 tonnes de riz par an.
Les activités de l’élevage, étroitement aidées par les produits de la pêche, parviennent à
répondre à l’essentiel de la demande sans toutefois remplacer entièrement les importations.
Ainsi, le développement du secteur agricole dans l’UdC devrait passer par la diversification et
l’intensification de la production ; la transformation des produits agricoles et le développement
des chaînes de valeurs agricoles.

2.3.5 Économie bleue : un potentiel sous-exploité mais qui pourrait devenir un secteur
moteur de la transformation structurelle de l’économie et de la création d’emplois
décents. L’UdC regorge d’immenses potentialités avec les multiples ressources de la mer
(pêche et aquaculture, port et transport maritimes, tourisme, énergies renouvelables, ressources
marines, biotechnologie marine etc.) qui sont des domaines porteurs pour l’investissement
privé. Le principal atout du pays est sa position géographique qui fait de lui un hub logistique
naturel au sein de l’océan indien. Avec sa position privilégiée dans le canal du Mozambique,
le pays constitue en effet un carrefour sur le boulevard maritime entre l’Afrique et l’Asie. Mais
le gouvernement devra relever des défis importants pour mettre en place une stratégie et un
plan d’investissement en faveur de l’économie bleue, qui mettent l’accent sur les solutions
appropriées aux problèmes d’infrastructures portuaires, de sureté et de sécurité maritimes, de
ressources humaines, la fragilité des écosystèmes aquatiques et marins et les questions de
gouvernance de l’économie bleue.

2.3.6 Le secteur industriel est insignifiant dans l’UdC, mais des opportunités pour son
développement existent. De 2000 à 2019, le secteur secondaire, dominé par de petites
entreprises artisanales, n’a contribué qu’autour de 12% du PIB et la contribution de l’industrie
manufacturière est estimée à peine 3% du PIB. Des contraintes de compétitivité et d’une faible
volonté publique en faveur de l'industrialisation sont considérées entre autres comme les
facteurs empêchant le développement des industries manufacturières dans le pays. Cependant,
des opportunités existent dans plusieurs filières et branches agro-industrielles, comme la
production d’extraits d’Ylang-Ylang plus élaborée, la parfumerie, la production de farine de
7
sagou, le conditionnement de la vanille et du girofle, le conditionnement et la transformation
de produits halieutiques, d’autres produits de la pêche, de produits vivriers, de fruits, la
production de sel marin, etc. La mise en œuvre de la stratégie industrielle dans l’UdC, adoptée
en septembre 2017 et qui cible des marchés de niche pourrait relancer le développement
industriel dans le pays.

2.3.7 L’UdC est très présente dans les instances régionales, mais des efforts restent à
faire pour espérer l’intégrer dans les chaînes de valeurs régionales. Globalement, les
exportations de l’UdC sont dominées à près de 90% par les trois produits de rente et sont
destinées aux marchés européens et asiatiques. En revanche, le pays importe une grande partie
de ses besoins, notamment de biens de consommation globalement en provenance de l’Asie.
La relation commerciale avec les pays de l’Afrique, notamment Madagascar, ne représente
qu’en moyenne 5% du total des échanges extérieurs. Toutefois, le pays est membre de la
Commission de l’océan indien (COI), du Marché commun de l'Afrique orientale et australe
(COMESA) et de la Communauté de développement d’Afrique Australe (SADC). Dans le
rapport de l’UA/BAD/CEA sur l’indice de l’intégration régionale en Afrique de 2020, l’UdC
est à la 20e place dans le classement général sur les 54 pays africains avec un score de 0,350,
globalement, tiré par la dimension : "libre circulation des personnes" où le pays obtient la note
maximale. Cependant, pour les trois autres dimensions (intégration commerciale, intégration
productive et intégration des infrastructures) les scores sont faibles, avec des rangs,
respectivement 51e, 39e et 25e sur 54 pays. Les multiples défis qui entravent l’intégration
régionale doivent donc être adressés, notamment l’intégration de l’UdC dans les chaines de
valeurs régionales pour que le pays profite de son appartenance aux groupements régionaux.
L’UdC est classée au 14e rang sur les 54 pays africains, avec un score de 0,800, dans le rapport
d’indice d’ouverture sur les Visas 2019. Les Comores ont significativement simplifié et réduit
les régimes tarifaires applicables au commerce extérieur, en se rapprochant davantage du tarif
extérieur du COMESA, avec son appartenance à la Zone de Libre Échange du COMESA.
2.3.8 Malgré une évolution positive des indicateurs clés dans le développement des TIC
(Télécommunication, Information et Communication) ces dernières années, l’UdC accuse
un retard considérable dans ce secteur. En effet, le nombre d’abonnés de téléphonie mobile
pour 100 habitants est passé de 5,5 à 8,48 entre 2011 et 2018 et le taux de pénétration d’internet
est estimé à 20%. L’UdC est le dernier pays africain à avoir ouvert son secteur numérique à la
concurrence, avec l’entrée en 2016 d’un deuxième opérateur de télécommunication qui a mis
fin le monopole de la société d’état dans ce secteur. Bien que le Plan Comores Émergent 2030
considère la révolution numérique comme parmi ses 5 catalyseurs, des défis demeurent dans le
développement du secteur, en particulier la contribution du secteur privé, en raison de la
difficulté dans l’opérationnalisation de la concurrence avec les sociétés publiques.
2.4 Contexte social et thèmes transversaux
2.4.1 La pauvreté et l’inégalité persistent et le pays est en retard dans l’atteinte des ODD
malgré des progrès dans le domaine du développement humain. Le taux de pauvreté,
mesuré au seuil de 3,2 dollars par jour et par habitant (PPA de 2011), aurait légèrement diminué
de 37,0% en 2014 à 36,3 en 2019vi. Le niveau de pauvreté demeure donc élevé tout comme le
niveau d’inégalité de revenus avec un indice de Gini à 38,8. Les inégalités sont la conséquence
d’écarts importants en matière de niveau de scolarité, d’opportunités d’emplois, et d’accès aux
services de base entres les milieux urbain et ruraux et les îles. Par ailleurs, selon le rapport sur
l’indice des ODD en Afrique 2019, l’UDC est placée à la 41ème place sur les 52 pays africains
étudiés avec un score de 47,57 sur 100. Seuls l’ODD-12 et l’ODD-13 ont connu quelques
progrès, et que tous les autres ODD sont très loin des objectifs de 2030.Toutefois, le pays a
gagné neuf places en 2019 dans le classement mondial sur l’Indice de développement humain,
passant de la 165ème à la 156ème place sur 189 pays étudiés.
2.4.2 L’inadéquation entre la formation et l’emploi génère des taux de chômage élevé
chez les jeunes. Des progrès significatifs ont été enregistrés dans le domaine de l’accès à
8
l’éducation dans tous les niveaux, tant pour les garçons que pour les filles. Cependant, avec
des formations et un système éducatif toujours inadaptés aux besoins et critères des employeurs
et une expérience professionnelle quasi inexistante, les jeunes restent d’autant plus vulnérables
au chômage. De plus, l’atonie de la croissance économique de l’UdC, au cours des dernières
années, n’est pas de nature à favoriser une création substantielle d’emplois. En 2015, l’Institut
National de la Statistique et des Études Économiques et Démographiques (INSEED) estime
que le taux national de chômage au sens du BIT était de 8,1%. Par ailleurs, le chômage des
jeunes demeure élevé avec un taux de plus de 18% chez les 20-24 ans et 22% chez les 15-19
ansvii. La lutte contre le chômage devrait s’appuyer sur le développement du secteur privé, en
particulier du secteur de la transformation qui pourrait être en mesure d’absorber un nombre
important de chômeurs. Elle devrait être soutenue par des réformes dans le système éducatif et
la formation professionnelle.
2.4.3 L’UdC a fait des progrès en termes de santé et de nutrition comparées à l’Afrique
subsaharienne (ASS), mais les inégalités persistent à l’intérieur du pays. En termes
d’indicateurs de santé, le taux de mortalité maternelle était de 273,0 décès pour 100,000
naissances en 2017 contre 432,3 pour 100.000 pour l’ASS, le taux de mortalité infantile était
de 51,3 pour 1000 naissances en 2018 contre 48,7 pour 1000 pour l’ASS, et le taux de mortalité
des moins de cinq ans est de 67,5 pour 1000 en 2018 contre 70,2 pour 1000 pour l’ASS. L’accès
aux services de santé s’est également amélioré avec une accessibilité géographique d’un centre
de santé dans un rayon de 5 km estimée à 63% et un pourcentage de femmes qui accouchent
en présence de personnel qualifié qui s’élève à 82,2% contre 61,7% pour l’ASS. Au niveau des
indicateurs de nutrition, pour la période 2010-2017, 32,1% des enfants accusent un retard de
croissance contre 34,0% pour l’ASS et 16,9%% des enfants de moins de 5 ans souffrent
d’insuffisance pondérale contre 17,5% pour l’ASS. Cependant, ces progrès cachent des
inégalités selon le milieu social, le lieu de résidence et l’origine géographique des ménages.
2.4.4 Disparités hommes-femmes : la Constitution comorienne garantit l'égalité des
sexes, cependant la participation des femmes dans la prise de décisions politiques et
économiques reste limitée. Malgré l’adoption par le Gouvernement de la Politique Nationale
d'Équité et d'Égalité de Genre (PNEEG) en 2007 et sa révision en 2017 (PNEEG2), le problème
de l’inégalité de genre persiste, en raison de la difficulté dans sa mise en œuvre. Dans la
conduite des affaires publiques, on a constaté la faible présence des femmes, notamment au
Parlement où les postes de députés sont occupés à 94 % par des hommes. Dans l’activité
économique, elles ont accès à la propriété foncière et sont protégées par les coutumes qui leur
confèrent la propriété du domicile conjugal en cas de séparation de couple. La promotion de
l’entrepreneuriat féminin fait partie également des priorités nationales. Cependant, sur le
marché du travail, la participation des femmes est deux fois moindre que celui des hommes
(29,6% des femmes contre 53,2% des hommes en 2013) et les femmes n’occupent que 32,5%
des emplois du secteur public et parapublic et généralement à des postes subalternes. L’emploi
informel et précaire est davantage occupé par les femmes. Il s’est avéré que le faible niveau de
qualification et d’employabilité des femmes et des filles sont les causes immédiates de leur
exclusion du marché du travail.
2.4.5 Les problèmes environnementaux menacent la biodiversité et la population dont
les moyens de subsistance dépendent pour une grande part des ressources naturelles.
L’UdC est particulièrement vulnérable au changement climatique du fait de sa situation
géographique et de la très forte dépendance de son économie de l’agriculture et des ressources
naturelles (écosystèmes forestiers et marins). Comme les autres petits états insulaires, le pays
est très vulnérable aux phénomènes naturels avec une grande exposition aux cyclones,
tremblements de terre, inondations et sècheresse, tsunamis, volcans, réchauffement climatique,
etc. Ces catastrophes naturelles ne font qu’accélérer la dégradation des écosystèmes forestiers,
déjà réduits significativement en raison des besoins accrus en bois et en terres cultivables et
des écosystèmes marins suite à l’envasement des récifs coraux environnants résultant en partie
de la déforestation. Par conséquent, le changement climatique et les problèmes
9
environnementaux menacent les moyens de subsistance de la population. Pour y faire face, le
pays devrait améliorer sa connaissance des risques environnementaux, renforcer sa capacité de
réponse et accélérer ses efforts d’adaptation.

2.4.6 L’UdC vit une situation de fragilité multidimensionnelle qui est une menace pour
sa stabilité. Au niveau de la fragilité d’ordre politique, la révision constitutionnelle de 2018
est un facteur de risque de résurgence de troubles qui pourraient une fois de plus fragiliser la
cohésion sociale du pays. Les élections de 2019 se sont déroulées dans un climat de tensions.
Selon les résultats CRFA 2018 pour les élections de 2016, la participation se situe à 4,0 sur
l’échelle de 6,0. Les observations recueillies sur le terrain laissent augurer une situation de
régression en 2019 par rapport aux années antérieures. Ces mêmes résultats montrent la faible
représentation des femmes au niveau des institutions politiques avec une note de 1,5/6,0. Cette
vulnérabilité politique est amplifiée par les effets conjugués de multiples autres sources de
fragilité qui sont d’ordre : (i) institutionnel, avec la faiblesse des capacités institutionnelles ;
(ii) économique, avec le déficit des infrastructures ; la vulnérabilité de l’économie aux chocs
extérieurs ; la forte dépendance du pays vis-à-vis des envois de la diaspora et de l’aide
extérieure; et le secteur privé peu développé et faiblement compétitif; (iii) social, avec le
niveau de pauvreté et le taux élevé de chômage surtout des jeunes; (iv) environnemental, avec
la forte exposition aux risques de catastrophes naturelles.
2.5 Cadre stratégique du pays
2.5.1 Le plan Comores Émergent 2030 (PCE) et la Stratégie de Croissance Accélérée et
de Développement Durable (SCA2D). Le PCE est une vision et une stratégie du pays qui a
pour ambition de faire de l’UdC un pays émergent à l’horizon 2030. Le plan est articulé autour
de cinq socles et cinq catalyseurs. Les socles stratégiques pour la transformation structurelle
de l’économie vers l’émergence s’intitulent : i) le tourisme et l’artisanat, des atouts majeurs
pour les Comores dans l’Océan indien, ii) une économie bleue des Comores affirmée, iii) les
Comores, un hub de services financiers et logistiques dans l’Océan indien, iv) une agriculture
modernisée pour la sécurité alimentaire et v) des niches industrielles pour diversifier
l’économie. Quant aux catalyseurs, essentiels à la matérialisation des socles de l’émergence,
ils s’intitulent : i) un cadre politique et institutionnel réformé et plus stable, ii) des
infrastructures à niveau pour une économie performante, iii) un capital humain qui prépare
l’avenir, iv) des réformes structurelles pour un environnement compétitif, et v) les Comores,
un acteur de la révolution numérique. La SCA2D pour la période 2018-2021 est articulée autour
des axes stratégiques suivants : (i) l’accélération de la transformation structurelle de
l’économie et gestion durable de l’environnement ; (ii) l’accélération du développement du
capital humain et promotion du bien-être social ; et (iii) la consolidation de la gouvernance et
promotion de l’Etat de droit.
2.6 Coordination de l’aide et positionnement de la Banque
2.6.1 Un mécanisme de coordination de l’aide existe mais il est nécessaire de le
renforcer. Le cadre de concertation existant entre les Partenaires Techniques et Financiers
(PTFs) dans l’UdC est constitué de Groupes Thématiques de Dialogue (GTD) qui est intégré dans
le dispositif institutionnel de coordination et de suivi-évaluation mis en place par le gouvernement
dans le cadre de la mise en œuvre de la SCA2D. Les quatre (4) Groupes Thématiques de Dialogue
(GTD) créés sont des cadres de coordination et d’échanges de l’ensemble des acteurs impliqués au
niveau des secteurs. Ils sont organisés autour des thèmes suivants : (i) pauvreté et conditions de vie
des ménages, (ii) croissance inclusive et infrastructures de soutien ; (iii) résilience au changement
climatique ; et (iv) gouvernance publique. Chaque GTD est coprésidé par le Secrétaire Général du
ministère concerné et le PTF chef de file sectoriel.
2.6.2 Positionnement de la Banque : La Banque est l’un des partenaires de confiance de
l’UdC. En effet, le pays sollicite la Banque chaque fois qu’il se retrouve en face à de situations
difficiles et la Banque trouve toujours des moyens de lui venir en aide. Dans le cadre de l’appui pour
faire face à la crise du COVID-19, la Banque a été le premier PTF à allouer le montant le plus élevé

10
à l’UdC en matière d’aide budgétaire. Dans le cadre du dispositif de coordination de l’aide, la Banque
joue le rôle de Chef de file du secteur de l’énergie et a contribué à la mobilisation d’importantes
ressources dédiées au développement des énergies renouvelables. Elle appuie, dans le cadre du
PRCI-II, le Commissariat Général au Plan (CGP) qui assure le Secrétariat technique du
dispositif. La Banque joue aussi un rôle actif dans la coordination avec les partenaires au
développement de l’UdC. (Voir annexe 7 les domaines d’intervention des partenaires au
développement).
2.7 Atouts et opportunités / défis et faiblesses
2.7.1 Comme l’analyse du contexte dans les sections précédentes l’a montré, l’UdC jouit de
certains atouts et opportunités, mais se heurte à de nombreuses faiblesses et à des défis
importants. Le défi majeur du développement de l’UdC est la faible transformation structurelle
de son économie qui résulte de sa faible diversification, ainsi que la faiblesse de ses capacités
institutionnelles et de ses infrastructures. Ces défis de développement sont aggravés par les
menaces sous-jacentes liées à la fragilité multidimensionnelle du pays, notamment l’instabilité
politique. L’encadré 1 résume les forces, les opportunités, les défis et les faiblesses de l’UdC.
Encadré 1 : Comores : Forces, faiblesses, opportunités et menaces
Forces et Opportunités Faiblesses et menaces.
-Potentialités immenses pour promouvoir la croissance et -Très faible qualité des infrastructures des transports (routiers, maritimes
la diversification économique : économie bleue, agriculture, et aériens) et d’énergie, qui affectent la productivité des facteurs, le climat des
pêche, tourisme, ressources naturelles (pétrole, gaz), énergies investissements et renforcent l’isolement interne et externe du pays.
renouvelables (géothermie, soleil). -Petite taille du marché local
-Une position privilégiée dans le canal du Mozambique qui - Coûts élevés des facteurs
fait des Comores un carrefour sur le boulevard maritime entre -Tensions politiques alimentées par la révision constitutionnelle de 2018 qui
l’Afrique et l’Asie et un hub logistique potentiel au sein de a renforcé la méfiance entre les îles.
l’océan indien. -Faible capacité institutionnelle et faible qualité de la gouvernance
-Membre de plusieurs organisations sous régionales dont -Faible diversification de l’économie qui ne peut générer une croissance
COI, COMESA et SADC avec une taille de marché immense inclusive pour réduire la pauvreté persistante et le chômage des jeunes.
qui demeure encore inexploité par les Comores. -Vulnérabilité aux chocs climatiques et aux catastrophes naturelles avec
-Confiance des partenaires au développement manifesté des effets désastreux sur l’économie.
par l’appui au Plan Comores Émergent lors de la réunion des -Forte dépendance aux envois des fonds des migrants et de l’assistance
donateurs en décembre 2019. internationale qui rend le pays vulnérable aux chocs extérieurs.

3. PRINCIPALES CONCLUSIONS DE LA REVUE DE LA PERFORMANCE DU


PORTEFEUILLE PAYS
3.1 Le portefeuille de la Banque aux Comores est en cohérence avec les priorités du
gouvernement et les cinq grandes priorités de la Banque (Top-5). A la date du 11 novembre
2020, le montant total des engagements en cours du Groupe de la Banque dans l’UdC s’élèvait
à 83,14 millions d'UC, comprenant 7 projets dont 2 projets d’investissement, 1 appui
institutionnel, 1 appui budgétaire et 3 assistances techniques (Annexe A.5.1). Le Portefeuille
de la Banque dans l’UdC ne contient pas de projets du secteur privé. Les engagements de la
Banque proviennent majoritairement de la FAT (50,65%) et de l’ABP (48,75%) du FAD, avec
36% de prêt et 64% de dons. Le Fonds Fiduciaire SEFA finance l’assistance technique d’Appui
à la Promotion des Énergies Renouvelables qui représente environ 0,6% du total des
engagements. La répartition sectorielle du portefeuille montre la prédominance du secteur des
transports (45,97%), suivi de l’énergie (27,45%) et des opérations multisectorielles (26,58%).
Quant à la contribution aux Tops 5 de la Banque, elle se présente comme suit : (i) Éclairer
l’Afrique et l’alimenter en énergie : 27,45% ; (ii) Intégrer l’Afrique : (45,97%) et Améliorer
les conditions de vies des populations africaines : (26,58%).
3.2 Performance du portefeuille : La performance du portefeuille est jugée satisfaisante
avec une note globale de 3,3 (sur une échelle de 1 à 4, avec 4 étant très satisfaisant). Par
rapport aux standards de performance fixés dans la Directive Nº 02/2015 du 04 novembre 2015,
le délai de satisfaction des conditions du premier décaissement est respecté (2,4 mois en 2020
contre 5,1 mois en 2019) et la durée moyenne entre l’approbation du projet et la signature
s’élève à 2,5 mois contre 4,1 mois en 2019. Par contre, l’indicateur qui reste à améliorer est
celui relatif au délai du premier décaissement réel (7,3 mois en 2020 contre 6,4 mois en 2019
et 6 mois prévus). Le taux global de décaissement cumulé est passé de 36,56% en 2019 à

11
46,14% en 2020, en raison des progrès réalisés par le projet PASEC et le projet routier en
matière de décaissement. La taille moyenne du portefeuille s’élève à 12 millions d’UC. Le
portefeuille ne comporte pas de projets à risques, ni de projets âgés selon la définition de la
Banque en la matière (au moins 8 ans). L’âge moyen des opérations est de 3,8 ans contre 3,4
ans en 2019 (Annexe A.5.2). Selon le dernier rapport du mois de novembre 2020 sur la
performance du portefeuille (Portfolio Flashlight), le pourcentage de projets ayant une
performance satisfaisante est de 75% au courant de la période allant de janvier à novembre
2020. Deux projets (le Plan Directeur pour l’énergie et le PAAPI) ont été épinglés dans le
« Flashlight » à cause du rythme de leurs décaissements dont le taux est moins de 60%, alors
que leurs dates de clôture interviendront dans moins d’une année. La performance de la Banque
est jugée satisfaisante. En 2020, la supervision des projets et l’appui à la mise se font à travers
des visioconférences, des communications téléphoniques et des courriels. Des progrès notables
ont été accomplis depuis la dernière revue conduite en 2019. La performance du gouvernement
est jugée modérément satisfaisante. L’annexe A.5.2 présente les raisons qui expliquent les
différentes performances des parties prenantes.
3.3 Plan d’amélioration de la performance du portefeuille : A cause de la pandémie du
COVID-19 , l’atelier de revue du portefeuille qui était prévu pour avril 2020, n’a pas été
organisé, la mission programmée n’ayant pas eu lieu. Toutefois, le questionnaire élaboré par la
Banque et envoyé aux Comores a été rempli par les entités/projets. L’exploitation de ce
questionnaire a révélé les contraintes ci-après : (i) le manque de personnel comparé aux besoins
des projets ; (ii) les changements fréquents des équipes de la Banque et aussi des projets ; (iii)
la non systématisation des contrats de performances ; (iv) la faible maitrise des procédures de
passation des marchés de la Banque au niveau des CEPs; (v) la faiblesse du système de suivi-
évaluation ; et (vi) les délais que prend la Banque pour émettre ses observations et avis. Les
problèmes communs et spécifiques des projets ainsi que les mesures discutées sont présentés
dans le plan d’amélioration de la performance du portefeuille.
4. ENSEIGNEMENTS TIRÉS DE LA MISE EN ŒUVRE DU DSP 2016-2020
4.1 La conception du DSP 2021-2025 tient compte des leçons tirées de la mise en œuvre
du DSP 2016-2020. Le DSP 2016-2020 est repose sur un domaine prioritaire unique et qui
s’est concentré sur 3 secteurs à savoir l’énergie, le transport et l’appui institutionnel. Dans sa
mise en œuvre, des résultats ont été atteints et des étapes ont été franchies. Toutefois, en 2020,
dans un souci d’améliorer la capacité de résilience du pays, pour promouvoir la transformation
structurelle et de l’émergence, d’autres défis apparaissent en plus de ceux qui ont été identifiés
lors de l’élaboration du DSP 2016-2020, comme le problème de gouvernance dans les secteurs
d’intervention. C’est pour répondre à l’ensemble de ces défis et pour pouvoir poursuivre les
activités entreprises lors du DSP2016-2020 que la Banque propose de garder le domaine
prioritaire unique, mais en se focalisant que sur les deux secteurs, l’énergie et le transport.
L’appui institutionnel deviendra une activité transversale dans les deux secteurs de
concentration.
La présente section résume les principales leçons tirées du rapport d’achèvement du Document
de stratégie pays 2016-2020 et du RPPP 2020, adoptés par CODE qui recommande de
poursuivre avec le domaine prioritaire unique : « Développement des infrastructures de base
soutenables et de qualité dans les secteurs des transports et de l’énergie », tout en le faisant
différemment, en vue de répondre mieux aux besoins du pays. La section résume aussi les
principales recommandations émanant des niveaux stratégique et opérationnel.
4.2 Au niveau stratégique :
(i) Le DSP 2016-2020 a montré que malgré les efforts entrepris dans le domaine des
transports, beaucoup reste à faire pour assurer une bonne connectivité du pays. Une
approche multimodale du transport (routes, ports, aéroports) serait nécessaire pour assurer une
intégration territoriale optimale du pays et rompre son isolement avec le reste du monde.
(ii) Le DSP 2016-2020 a montré aussi que malgré les résultats en matière de production
d’énergie, le coût de l’électricité est parmi les plus élevés d’Afrique. La prédominance de
12
l’énergie électrique produite à base de combustibles fossiles a rendu ces coûts très onéreux,
constituant ainsi une contrainte à la compétitivité de l’économie. La priorité du nouveau DSP
devrait être accordée aux énergies renouvelables, plus propres et moins chers.
(iii) La durabilité des investissements dans les secteurs des transports et de l’énergie doit
requérir plus d’attention afin d’assurer l’inclusivité de la croissance. Un programme
d’appui aux réformes devrait être prévu dans le nouveau DSP en vue d’une part, de renforcer
le fonds routier pour couvrir les besoins en entretien et en réhabilitation du réseau routier ; et d’autre
part d’appuyer la société nationale d’électricité (SONELEC) pour assurer son efficacité, assainir la
gouvernance du secteur et restaurer son équilibre financier.
(iv) Le caractère limité de l’allocation du FAD appelle à rechercher des ressources
additionnelles. La Banque devrait explorer les perspectives de mobiliser des ressources
additionnelles pour la mise en œuvre du DSP 2021-2025 (enveloppe régionale du FAD-15,
ressources de la FAT, les fonds fiduciaires, le guichet privé, etc.). Elle devrait aussi considérer
la possibilité de mobiliser des ressources du guichet BAD souverain, pour appuyer des projets
structurants et hautement rentables, comme le permet la nouvelle politique de crédit de la
Banque.
(v) Améliorer la gouvernance économique et financière et le climat des affaires. Le
Gouvernement devra mener les réformes nécessaires pour mettre en place des conditions
favorables à l’investissement privé pour promouvoir la diversification de l’économie ; et élargir
l’espace budgétaire, en appliquant les dispositions mises en place au niveau des régies
financières, en vue de réduire sa dépendance des envois des migrants et de l’aide internationale.
(vi) Renforcer la coordination de l’aide. Les PTFs devraient mettre en place un mécanisme
régulier de concertation pour assurer la cohérence de leurs interventions respectives. Ils doivent
aussi veiller à la mise en œuvre des principes de la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide,
en termes d’alignement, d’harmonisation et de responsabilité mutuelle.
4.3 Au niveau opérationnel
(i) Renforcer les capacités de mise en œuvre : Compte tenu des faiblesses décelées dans
l’exécution des projets, les opérations de la Banque doivent intégrer des volets d’appui
institutionnel pour renforcer les capacités des administrations en charge du pilotage et de la
mise en œuvre des projets, en mettant l’accent sur les principes de la gestion axée sur les
résultats de développement durable, y compris la mise en place d’un système de suivi-
évaluation efficace. Elle devra aussi systématiser la formation aux procédures de la Banque,
notamment les procédures de passation des marchés, pour les personnes impliquées dans la
gestion des projets qu’elle finance. En plus, le/la Spécialiste en passation de marchés apportera
un appui technique permanent aux cellules d’exécution des projets lors de la préparation des
dossiers de passation. Les experts fiduciaires de la Banque feront également partie des équipes
de mission de supervision du projet pour impliquer et éclairer les responsables du
gouvernement et de la CEP sur les meilleures pratiques et les actions correctives pour gérer les
défaillances fiduciaires identifiées. .
(ii) Améliorer la qualité à l’entrée des futurs projets. La Banque devra veiller à la réalisation
d’études analytiques (notamment les EES) et de faisabilité de qualité avant l’évaluation des
projets.
(iii) Coordination des mécanismes d’intervention. Les PTFs devront harmoniser les
conditionnalités au niveau des projets à co-financer. Ils devront aussi coordonner leurs appuis
institutionnels pour optimiser le renforcement des capacités en fonction des besoins réels du
pays.
4.4 Commentaires et recommandations du CODE sur le rapport d’achèvement du
DSP 2016- 2020, et l’orientation stratégique proposée pour le nouveau DSP 2021-2025.
Les principaux commentaires et recommandations du CODE, et les actions prises sont
présentées à l’Annexe 4.

13
5. LA NOUVELLE STRATEGIE DU GROUPE DE LA BANQUE 2021-2025
5.1 Justification, sélectivité, objectif et domaine prioritaire de l’appui de la Banque
5.1.1 Le défi majeur de développement de l’UdC est la faible transformation
structurelle de son économie. Elle constitue une source de fragilité et une entrave à une
croissance forte, soutenue et capable d’améliorer les conditions de vie et de réduire la pauvreté
de façon durable. Les défis sous-jacents sont: (i) la faible productivité totale des facteurs ; (ii)
l’environnement des affaires peu attractif ; (iii) la petite taille du marché local ; (iv) la
connectivité interne et externe limitée du pays ; (v) le déficit infrastructurel substantiel et ; (vi)
les coûts élevés des facteurs. Relever ces défis permettra la diversification de l’économie, la
création d’emploi au profit notamment des jeunes et des femmes et la réduction des facteurs de
fragilité du pays à travers le renforcement de l’équité sociale et de la résilience aux chocs
économiques.
5.1.2 Conscient de ces défis, le Gouvernement a adopté le Plan Comores Émergent
(PCE) pour la période 2020-2030. Ce plan vise à réaliser une transformation structurelle de
l’économie et d’impulser des changements positifs majeurs dans les conditions de vie des
populations. Il a reçu le soutien des partenaires au développement de l’UdC dont la Banque,
lors de la Conférence tenue à Paris, en décembre 2019. Cette conférence a permis d’obtenir les
engagements de plus de 4,3 milliards de dollars EU pour le financement du PCE dont 1,6
milliards de dollars EU d’engagements des partenaires bilatéraux et multilatéraux et plus de
2,7 milliards de dollars EU d’engagements des acteurs du secteur privé. Ces engagements
traduisent une confiance de la communauté internationale, notamment les investisseurs privés,
envers l’UdC, mais aussi une exigence forte pour que des réformes profondes soient entreprises
pour améliorer le climat des affaires et lever les obstacles à l’investissement privé dans le pays.
Cependant, du fait de la crise du COVID-19, la plupart de ces engagements ne se sont pas
concrétisés à ce jour. (voir Annexe 17). Le DSP 2021-2025 constitue la réponse de la Banque
pour soutenir le Gouvernement à s’attaquer au défi majeur de développement du pays.
L’objectif principal de ce DSP sera donc de réduire la fragilité et de renforcer les capacités
de résilience pour promouvoir la transformation structurelle et l’émergence.
5.1.3 Pour atteindre l‘objectif principal du nouveau DSP, le domaine prioritaire unique
suivant est proposé pour les interventions de la Banque de 2021 à 2025 : Développement des
infrastructures de base soutenables et de qualité dans les secteurs des transports et de
l’énergie. Ce domaine prioritaire a été retenu selon les critères de sélectivité́ suivants:
• Enseignements tirés du rapport d’achèvement du DSP précédent. Les leçons tirées du
DSP précédent indiquent que, malgré les efforts entrepris dans le domaine des infrastructures
(transports et énergie), beaucoup reste encore à faire pour catalyser les investissements
nécessaires à la transformation structurelle de l’économie comorienne. Il y est recommandé de
continuer, dans le cadre du nouveau DSP, à soutenir le même domaine que le précédent DSP,
tout en le faisant différemment, notamment en adoptant une approche multimodale des
transports (terrestre, maritime et aérien) et en donnant la priorité aux énergies renouvelables.
• Conclusions de la Note de diagnostic pays. La note de diagnostic-pays fournit un solide
fondement analytique à la stratégie et identifie six domaines prioritaires de réformes, à savoir :
(i) la gestion macroéconomique et financière ; (ii) le secteur des infrastructures (transports et
énergie) ; (iii) l’intégration régionale ; (iv) l’éducation ; (v) la santé ; et (vi) le changement
climatique et de développement durable. Le déficit infrastructurel, notamment dans les secteurs
des transports et de l’énergie, constitue une des principales contraintes à la transformation
structurelle de l’économie. L’approche multimodale du transport (routes, ports, aéroports)
permet d’assurer le désenclavement des iles de l’Archipel et de rompre son isolement.
• Alignement stratégique. L’appui envisagé par la Banque au secteur des transports et au
secteur de l’énergie est aligné d’une part : (i) au catalyseur 2 du Plan Comores Émergent : les
infrastructures à niveau pour une économie performante ; et d’autre part (ii) à l’axe 1 de la
SCA2D : accélération de la transformation structurelle de l’économie et gestion durable de
14
l’environnement. Il contribuera à aider l’UdC à avancer vers la réalisation des ODD. Le DSP
est en phase avec la Stratégie Décennale de la Banque 2013-2022 ; les priorités opérationnelles
de la Banque (Top5) Il est aussi cohérent avec la stratégie d’intégration régionale de l’Afrique
de l’Est, 2018-2022, ainsi qu’avec l’orientation stratégique du FAD-15 (Voir Annexe 15).
• Avantage comparatif de la Banque : Le choix de ce domaine prioritaire est guidé par
les réalisations de la Banque dans le précèdent DSP et par son avantage comparatif dans les
opérations antérieures où les infrastructures des transports et d’énergie ont occupé́ une place
importante. La Banque jouit d’une vaste expérience dans ces secteurs et figure parmi les
principaux partenaires de l’UdC dans ce domaine. Ce positionnement stratégique permettra de
garantir une continuité́ d’action de la Banque pour répondre aux immenses besoins du pays
dans les infrastructures de transports et d’énergie qui restent pertinents pour le développement
du secteur privé.
Résultats des consultations avec les parties prenantes : Les consultations avec le
Gouvernement ont permis d’aboutir à un consensus sur la poursuite de l’appui de la Banque
dans le développement des infrastructures routières et énergétiques en vue de consolider ses
interventions. Ce domaine d’intervention a fait l’objet de la communication de la Banque à la
conférence des partenaires au développement de l’UdC en décembre 2019 à Paris et a été jugé
pertinent par rapport aux priorités stratégiques du PCE 2030 par toutes les parties prenantes.
5.2 Stratégie proposée et principaux résultats escomptés
5.2.1 La stratégie proposée repose sur le domaine prioritaire unique de la Banque qui
se décline en deux secteurs de concentration: (i) le secteur des transports ; et (ii) le secteur
de l’énergie. Les détails des résultats escomptés par secteur de concentration se trouvent en
Annexe 1. Cette stratégie vise à améliorer l’environnement général des affaires, afin de stimuler
l'activité́ du secteur privé et de permettre la diversification économique par l'amélioration de la
connectivité interne et externe du pays pour une plus grande intégration tant au niveau
qu’international ; et par l'approvisionnement régulier et constant en énergie plus fiable et moins
chère.
5.2.2 Plusieurs instruments d’intervention seront déployés pour mettre en œuvre la
stratégie proposée et atteindre les résultats escomptés. Ces instruments comprennent des
projets d’investissement, des programmes de réformes et des appuis institutionnels, associés à
des études économiques et sectorielles, aux services-conseil et au dialogue sur les politiques.
Un accent particulier sera mis sur le développement du partenariat public-privé (PPP) pour
attirer des investissements structurants dans les infrastructures.
Secteur de concentration 1: Renforcer les infrastructures de transport soutenables et de
qualité afin de désenclaver les régions et renforcer la connectivité du pays.
5.2.3 La Banque appuiera le transport routier compte tenu des nombreux besoins dans
ce secteur, à travers : (i) des projets d’investissements de réhabilitation du réseau routier pour
aider le gouvernement à faire face à la dégradation avancé du réseau routier en vue de réduire
le coût des transports, désenclaver les communautés rurales; (ii) des programmes d’appui aux
réformes pour préserver, remettre en état le patrimoine routier existant, et assurer sa durabilité
par un entretien préventif, à travers des réformes visant à rendre plus efficace le Fonds routier.
(iii) des programmes de renforcement des capacités institutionnelles des administrations en
charge du secteur ; et (iv) de l’assistance technique avec des appuis-conseils pour mobiliser
dans la deuxième phase du DSP les partenariats public-privé pour le financement
d’investissements structurants au niveau des sous- secteurs des transports maritimes et aériens.
5.2.4 Effet escompté 1 : Les zones rurales désenclavées et leur accès aux marchés
urbains facilité : L’intervention de la Banque dans le sous-secteur des transports routiers vise
à améliorer l’état des routes et à réduire le temps et les coûts de transport en vue de stimuler
l'activité́ du secteur privé. Ces investissements sont le prolongement de la réhabilitation en
cours des routes. A travers cette assistance, la Banque vise à réduire le temps des trajets, à
augmenter le trafic des passagers et des marchandises, et aussi à réduire la prévalence des
15
accidents de circulation. A terme, il s’agit de promouvoir une inclusion spatiale et économique
par une plus grande connectivité entre les principaux centres de production et de
consommation. Cela favorisera une croissance plus inclusive par la création d’emplois,
notamment pour les jeunes et les femmes et une amélioration du pouvoir d’achat des ménages
suite à la baisse des prix des produits agricoles. Les principaux résultats escomptés à l’horizon
2025 sont: (i) échanges commerciaux dans les zones d’intervention accrus de 25% ; et (ii)
temps de voyage dans la zone d’intervention réduit de 25mn.
5.2.5 Effet escompté 2 : La durabilité des infrastructures routières améliorée.
L’assistance de la Banque va viser la réforme du Fonds routier en vue: (i) d’augmenter sa
capacité de couverture des besoins d’entretien et de financement de travaux lourds; (ii) de
sauvegarder et mettre à niveau le patrimoine routier ; (iii) d’assurer l’entretien du réseau routier
prioritaire; et (iv) d’améliorer le système de transport des voyageurs et du fret. Elle permettra
à terme de pérenniser la valeur ajoutée des nouveaux investissements, notamment la baisse des
coûts d’exploitation des entreprises et donc l’amélioration de la profitabilité́ et des opportunités
de création d’emplois. L’accent sera mis sur la qualité́ des routes pour réduire les coûts
récurrents d’entretien et favoriser une réallocation des ressources budgétaires de l’État vers la
lutte contre la pauvreté́ . Pour la pérennisation du patrimoine routier, les administrations en
charge du secteur seront renforcées afin de mieux planifier et gérer les travaux publics,
d’assurer la sécurité routière et le contrôle des charges à l'essieu. Les principaux résultats
escomptés à l’horizon 2025 sont : (i) coût d’entretien mensuel des véhicules réduit de 25% ; et
(ii) baisse du coût d’exploitation des véhicules par km de 15%.
5.2.6 Effet escompté 3 : la connectivité interne et externe du pays assurée. La Banque
envisage apporter un soutien au Gouvernement pour renforcer le cadre règlementaire des
Partenariats Public-Privé (PPP) et les capacités de l’administration à identifier et gérer les
projets PPP, vu que le pays dispose déjà d’une législation dans le domaine des PPP. Cette
assistance se fera sous la forme d’appuis conseils et d’assistance technique au Gouvernement
pour mobiliser des partenariats public-privé (PPP). Ce faisant, la Banque compte contribuer à
la réalisation, même au-delà de la période du DSP, de projets structurants dans les sous-secteurs
des transports maritime et aérien, notamment : un port en eau profonde et un aéroport
international. Ceci se fera de manière graduelle. Il s’agira notamment d’accompagner le
Gouvernement dans la réalisation des études de faisabilité nécessaires, d’identifier des
investisseurs potentiels, de mener à bien le processus de consultation, de sélection des
partenaires et de négociation des contrats PPP. Une telle assistance se fera à travers le cadre
stratégique des PPP en cours de préparation dont l’approbation est prévue courant 2021 qui a
pour objectif d’assister les PMRs dans ce domaine. Les fonds de préparation et de structuration
de projets tels que la Facilité de préparation des projets d’infrastructures du NEPAD (Fonds
Spécial FPPI-NEPAD), la Facilité de Africaine de Soutien Juridique (FASJ) et autres pourront
être mise à contribution à cet égard. La Banque pourra encourager également autant que faire
se peut, la création de consortiums d’investisseurs privés nationaux et étrangers pour porter ces
projets PPP. Cette assistance de la Banque permettra d’assurer la connectivité des trois îles et
d’exploiter les opportunités qu’offrent la position géographique du pays comme carrefour
maritime entre l’Afrique et l’Asie et comme hub naturel sur l’Océan indien, son appartenance
à de vastes marchés régionaux (COMESA, SADC), et ses immenses potentialités touristiques
et de l’économie bleue. L’amélioration des infrastructures portuaires devrait contribuer au
développement des liaisons maritimes sûres et régulières entre les îles, ainsi qu’à la réduction
des coûts des services portuaires qui pèsent sur les prix des produits locaux, importés et
exportés. La quasi-totalité des produits consommés dans l’UdC étant importés, la baisse des
surcoûts dus aux frais de manutention estimés à 30% du prix de vente des marchandises sur le
marché national, augmenterait le pouvoir d’achat des populations. Des infrastructures
aéroportuaires efficaces augmenteraient l’offre de transports aériens aussi bien au niveau
domestique qu’international et réduirait les coûts des voyages et relancerait le secteur
touristique. Une fois ces investissements réalisés, les effets escomptés au-delà de 2025 sont :
16
(i) le coût de transbordement d’un conteneur 20 pied baissera d’au moins 30% à l’horizon
2030 ; (ii) les capacités d’accueil des aéroports du pays augmenteront d’au moins 20%
5.2.7 Les infrastructures routières permettront de réduire la fragilité́ en favorisant le
désenclavement intérieur des îles avec un impact réel sur le commerce des produits agricoles,
créant ainsi des opportunités d’emplois pour les jeunes et les femmes, en soutien à la croissance
inclusive et équilibrée. Par ailleurs, les infrastructures modernisées de transports maritimes et
aériens réduiraient les coûts des transactions commerciales internationales, faciliteraient
l’intégration dans les chaines de valeurs mondiales et en conséquence contribueraient à la
transformation structurelle de l’économie. Elles permettront aussi d’améliorer la connectivité
avec les pays de la COI et de l’Afrique de l’Est, renforçant ainsi l’intégration régionale.
Secteur d’intervention 2 : Accroître la production et distribution des énergies plus propres et
moins onéreuses pour stimuler la compétitivité de l’économie :
5.2.8 La Banque va soutenir le gouvernement dans le secteur de l’énergie, à travers: (i)
des projets d’investissement, pour appuyer le programme de développement des ressources
d’énergie géothermique dont le potentiel est estimé à plus de 40 MW ; (ii) des programmes
d’appui aux réformes pour mettre en œuvre des mesures nécessaires pour améliorer la
gouvernance et les performances du secteur de l’énergie ; et (iii) des appuis institutionnels pour
renforcer les capacités des administrations en charge du secteur, en matière de pilotage du
secteur et de gestion des projets.
5.2.9 Effet escompté 4 : Accès à une énergie propre et moins onéreuse élargi. La Banque
appuiera la production, le transport et la distribution d’électricité́ en se concentrant sur les
énergies renouvelables afin de renforcer la compétitivité́ économique et le développement
socio-économique de l’UdC. Plus précisément, la Banque apportera son concours au
programme de développement des ressources géothermiques du pays. Cet appui s’inscrit dans
le prolongement des investissements en cours notamment dans le domaine des énergies
hydroélectriques et permettra de fournir une électricité́ bon marché et contribuer à la réduction
du niveau de dépendance des importations de combustibles fossiles. L’assistance de la Banque
appuiera la transition de l’UdC vers une économie verte en réduisant la dépendance aux
énergies à base de combustibles fossiles et par conséquent, des émissions de carbone. Les
principaux résultats escomptés sont essentiellementviii. : (i) le taux national d’accès à
l’électricité augmente de 78% en 2020 à 85% en 2025, et (ii) l’émission évitée de CO₂
de 66537 tonnes/an.
5.2.10 Effet escompté 5 : Gouvernance du secteur énergie renforcée. La Banque appuiera le
Gouvernement dans la poursuite de la réforme du secteur de l’énergie pour améliorer la
gouvernance globale et les services du secteur. Cette réforme visera particulièrement la société
nationale de l’électricité (la SONELEC), afin d’améliorer sa performance commerciale et sa
gestion financière, en vue de la rendre plus efficace, de réduire les pertes techniques et d’être
en mesure de réaliser sur fonds propres la maintenance de ses unités de production. Les études
économiques et sectorielles de 2018 sur la prévision des besoins énergétiques et le modèle de
structure tarifaire, permettront d’éclairer les choix stratégiques de cette réforme pour assainir
la gouvernance du secteur et restaurer son équilibre financier. Cette réforme permettra de
réduire les pertes techniques et commerciales, les difficultés de recouvrement et la fraude ainsi
que les tarifs de l’électricité. L’approvisionnement régulier en électricité aura des impacts
positifs sur les entreprises qui n’auront plus recours à une autoproduction à coût élevé́ ; et sur
les ménages qui pourront constituer des stocks de produits frais pour les besoins de la
consommation. Les principaux résultats escomptés à l’horizon 2025 sont essentiellement : (i)
taux de pertes techniques réduit de 30% en 2020 à 20% en 2025 ; (ii) taux de facturation en
hausse de 68% en 2020 à 80% en 2025.

5.2.11 La transition vers les énergies renouvelables associée à l’amélioration de la


gouvernance du secteur, notamment la réduction des pertes techniques et commerciales
déboucheront à la baisse des prix de l’électricité́ en raison du caractère moins chère de cette
17
énergie et la réduction du coût de revient de sa production. Cela devrait se traduire par une
amélioration de la profitabilité́ et de la productivité́ des entreprises et par conséquent une
augmentation de la production et des opportunités d’emplois nouveaux formels, y compris pour
les femmes et les jeunes et aussi davantage d’inclusion sociale. Elle contribuera à promouvoir
la participation du secteur privé, en solutionnant durablement le déficit énergétique devenu
récurrent. Deux promoteurs privés interviennent déjà dans le secteur de l’énergie en Union des
Comores: l’un avec une centrale solaire de 3 MW avec stockage à Anjouan et l’autre avec une
centrale solaire de 3 MW à la Grande Comore. Le développement des énergies renouvelables
permettra donc de promouvoir une croissance verte, forte et inclusive, de réduire la fragilité du
pays et de renforcer la résilience socio-économique.
5.2.12 Les questions transversales seront intégrées dans tous les projets afin d’obtenir
des résultats probants. A part l’amélioration de la gouvernance dans les deux secteurs
d’intervention, chaque projet va intégrer la problématique du genre et de jeunes, à travers
l’accompagnement pour la création d’emplois et d’activités génératrices de revenus en vue de
l’amélioration des conditions de vie des femmes et des jeunes dans les zones d’intervention.
Des actions de renforcement des capacités institutionnelles seront incluses dans chaque projet,
afin d’appuyer leur mise en œuvre, notamment en matière de passation des marchés. Compte
tenu de la vulnérabilité du pays au changement climatique et à sa faible capacité de réponse et
de gestion des risques, des mesures de renforcement de la résilience climatique seront prises
en compte dans chaque projet. A cet égard, chaque rapport d’évaluation de projet dans les
deux secteurs de concentration du DSP comprendra une section sur le changement climatique,
section démontrant comment le projet va contribuer au renforcement de la résilience
climatique, à la croissance verte et au développement à faible émission de carbone. De plus,
une étude des risques et des impacts du changement climatique sur le réseau routier est prévue
en 2022 et pourra déboucher sur des propositions des solutions adéquates et innovantes pour la
protection côtière. Par ailleurs, les efforts de promotion de l’implication des opérateurs privés
sont déployés dans les deux secteurs de concentration du DSP.

5.3 Programme indicatif de prêts et hors prêt


5.3.1 Un Programme indicatif de prêt au titre des trois premières années du DSP 2021-
2025 est établi sur la base de consultations avec les experts sectoriels et les autorités
comoriennes. Ces opérations sont requises pour la réalisation de la stratégie retenue dans le
DSP en vue de l’accélération de la transformation structurelle de l’économie comorienne, et de
la réalisation du programme des « Top-5 », conformément à l’enveloppe de ressources du
Groupe de la Banque mobilisable au cours de cette période. Une évaluation des performances
réalisées par l’UdC sera faite à la revue à mi-parcours de 2023 et elle permettra de procéder,
s’il y a lieu, à des ajustements pour la période restante du DSP. Les quatre (4) opérations
retenues sont conformes au domaine prioritaire unique, avec un projet spécifique pour chacun
des deux secteurs de concentration; un programme de réformes, et un appui institutionnel qui
combinent les deux axes (Annexe 2A).
5.3.2 Le programme indicatif hors-prêt est constitué d’une opération d’assistance
technique et de six (6) études économiques et sectorielles qui visent à soutenir la mise en
œuvre de la stratégie à travers le renforcement du dialogue politique, l’appui-conseil aux
différentes administrations publiques, la génération de savoir pour orienter la prise de décisions
stratégiques et la préparation des opérations de prêts. Ainsi, l’assistance technique sur le
partenariat Public-privé dans le secteur des transports permettra à la Banque d’aider le
Gouvernement à améliorer le cadre institutionnel et règlementaire des PPP, et de
l’accompagner dans les démarches pour mobiliser des partenaires pour des investissements
structurants. Les résultats des deux revues des dépenses publiques dans les secteurs des
transports et de l’énergie fourniront les éléments nécessaires à la préparation de l’appui
budgétaire sectorielle. Une fois l’appui budgétaire sectoriel défini, trois études sont envisagées
pour avoir plus d’efficacité dans les interventions (Annexe 2B). Par ailleurs, la première année
de mise en œuvre du DSP verra la publication de l’étude d’évaluation d’impacts du COVID-
18
19 sur trois secteurs productifs, à savoir le tourisme, l’agriculture et l’économie bleue, avec les
propositions de stratégies de relance dans ces secteurs. Initiée à la fin de l’année 2020, cette
étude est menée dans le cadre du dialogue de la Banque sur la réforme des politiques.
5.4 Dialogue
5.4.1 Durant le DSP 2021-2025, le dialogue portera sur divers domaines: (i) le
renforcement des capacités institutionnelles en vue de soutenir la mise en œuvre des opérations
de la Banque, y compris les capacités humaines en matière de passation des marchés; (ii) les
réformes en matière de gouvernance dans les secteurs des transports et de l’énergie; (iii) la
promotion du PPP dans les infrastructures; (iv) la transition vers les énergies vertes ; (v)
l’atténuation de la fragilité et le renforcement de la résilience ; (vi) la diversification de
l’économie et le développement du secteur privé ; (vii) la mobilisation des ressources
intérieures, et (viii) le calcul et la revalorisation du PIB. Ce dialogue sera renforcé par la mise
en œuvre des opérations d’assistance technique et les résultats des études programmées au
cours de la période du DSP.
5.5 Financement de la stratégie
5.5.1 Les ressources pour financer le DSP 2021-2025 proviendront de diverses sources :
(i) l’ABP du FAD15 ; (ii) l’ABP du FAD16 ; (iii) la FAT et (iv) les cofinancements. En effet,
le DSP va couvrir deux cycles du FAD, notamment les deux dernières années du FAD 15
(2021-2022) et tout le cycle du FAD 16 (2023-2025). Comme pour le FAD-14, l’allocation
pays des Comores pour le FAD 15 s’élève à 15 millions d’UC, et l’allocation au titre de la FAT
est de 15 millions d’UC, soit 30 millions d’UC pour le FAD-15. En supposant que l’UdC
recevra le même montant au titre du FAD-16, et en tenant compte des 15 millions d’UC de
l’opération COVID-19 approuvé au cours du quatrième trimestre 2020 au titre du FAD15, le
montant mobilisable pour la période du DSP 2021-2025 au titre des FAD-15 et 16 s’élèverait
à 45 millions d’UC. Il importe de signaler que les ressources de la FAT viennent en
complément des ressources ABP et visent à permettre au pays de réaliser les opérations de
grande envergure et d’atténuer davantage les vecteurs de fragilité. Des co-financements sont
envisagés avec la Banque mondiale pour le secteur des transports ; et avec le PNUD pour le
secteur de l’énergie. La Banque recherchera activement des financements supplémentaires au
moyen de cofinancements avec d’autres PTFs dans le cadre des engagements financiers pris
lors de la conférence de décembre 2019 à Paris sur le PCE. D’autres ressources pourront être
mobilisées (fonds fiduciaires, guichet du secteur privé de la Banque à travers un dialogue pays
et plaidoyer continu...). Les opérations hors-prêts seront financées par les ressources au niveau
du budget administratif, de la FAT et des ressources de projets en cours d’exécution.

5.6 Modalités de mise en œuvre, suivi et évaluation


5.6.1 Le Bureau régional de l’Afrique de l’Est (RDGE) aura la responsabilité́ globale de
la mise en œuvre du DSP, avec l’appui des autres unités organisationnelles de la Banque.
Soutenu par des experts sectoriels, des spécialistes des acquisitions et de la gestion financière,
il se chargera de la conception et de la mise en œuvre des projets, ainsi que du contrôle et du
suivi. Du coté gouvernement, le ministère des finances sera le principal interlocuteur de la
Banque. Toutefois, les ministères sectoriels concernés, seront responsables de l’identification
et de la mise en œuvre des projets. Les progrès accomplis dans la mise en œuvre du DSP seront
évalués sur la base du cadre de suivi des résultats (Annexe 1) lui-même aligné sur le cadre de
suivi de la SCA2D 2018-2021. Le suivi des différents résultats sera coordonné avec le
gouvernement comorien à travers le Commissariat général au plan (CGP). Il est prévu une
revue à mi-parcours du DSP en 2023 et un rapport d’achèvement en 2025, qui permettront
d'évaluer les résultats obtenus par la stratégie. Un appui institutionnel sera fourni pour renforcer
les capacités dans l’exécution des projets afin d’assurer l’efficacité́ et l’efficience de
l’exécution des projets prévus.

19
5.7 Risques et mesures d’atténuation
5.7.1 Le DSP 2021-2025 a identifié des risques qui pourraient entraver sa mise en
œuvre. Ces risques incluent le prolongement de la crise du COVID-19 au-delà de 2020, mais
aussi le contexte politique, les faibles capacités institutionnelles et l’exposition aux effets du
changement climatique. Les mesures d’atténuation peuvent comporter les points suivants :
l’encouragement du dialogue entre les différents acteurs ; le suivi de la situation macro-
économique dans le contexte du COVID-19 ; l’organisation de cliniques fiduciaires ;
l’intégration de la dimension environnementale dans les projets. Les risques et mesures
d’atténuation se trouvent à l’Annexe 4
6. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATION
6.1 L’UdC est confrontée à de nombreux défis causés par une fragilité multidimensionnelle
qui entravent la mise en valeur des énormes potentialités dont le pays dispose. Le DSP 2021-
2025 de la Banque pour l’UdC vise à s’attaquer aux principaux facteurs de fragilité́ et à
renforcer la résilience du pays pour promouvoir la transformation structurelle. Sur la base des
enseignements tirés de la mise en œuvre du DSP 2016-2020, des conclusions de la Note de
Diagnostic Pays des Comores de 2020, et des résultats des consultations avec parties prenantes,
il est proposé que la Banque accompagne le Gouvernement à relever les défis identifiés en
poursuivant ses interventions dans les secteurs de transports et d’énergie qui demeurent d’une
grande pertinence pour le pays, à travers l'unique domaine prioritaire - Développement des
infrastructures de base soutenables et de qualité dans les secteurs de l’énergie et les
transports.
Ce domaine prioritaire unique est conforme aux orientations du PCE et de la SCA2D du
Gouvernement. Il est aussi en phase avec les cinq priorités opérationnelles de la Banque, les
objectifs de la Stratégie Décennale de la Banque 2013-2022 et de la stratégie d’intégration
régionale de l’Afrique de l’Est 2018-2022.
6.2 Au regard de ce qui précède, la Direction invite le Comité des opérations et pour
l’efficacité du développement (CODE) à examiner et approuver le Document de Stratégie Pays
2021-2025 pour l’UdC pour approbation par les Conseils d’administration.

20
Annexe 1 : Cadre de mesure des résultats du DSP 2021-2025 de l’UdC
Annexe 1A : Matrice d’alignement stratégique : Cette matrice démontre l'alignement des domaines prioritaires du DSP avec le plan de développement national
du gouvernement et les propres priorités de la Banque. Il ne vise pas à évaluer la performance de l’appui de la Banque.
Domaine prioritaire : Développement des infrastructures de base soutenables et de qualité dans les secteurs de l’énergie et les transports
Plan de développement national Politiques du Groupe de la Banque
Stratégie de croissance accélérée pour le développement durable (SCA2D) 2018-2021 : Axe stratégique No1 sur l’accélération Stratégie Décennale de la Banque 2013-2022 :
de la transformation structurelle de l’économie et gestion durable des ressources naturelles et l’objectif stratégique No1 sur le (i) Priorités opérationnelles : développement des infrastructures et intégration
Développement des infrastructures de qualité pour favoriser une croissance économique soutenue et durable régionale ;
Plan Comores Emergent (PCE) 2020-2030 : Catalyseur 2 : Des infrastructures à niveau qui soutiennent la transformation Cinq (5) priorités opérationnelles de la Banque (Top-5) : (i) Éclairer l’Afrique et
structurelle de l’économie et l’émergence socio-économique alimenter en énergie ; (ii) Nourrir l’Afrique (iii) Intégrer l’Afrique ; (iv) Industrialiser
l’Afrique ; et (v) Améliorer la qualité de vie des populations africaines
Secteurs du pays / stratégie thématique Secteur de la Banque / Stratégie thématique
Stratégie sectorielle de l’énergie à l’horizon 2030 élaborée en 2013 : Axes d’intervention : (i) Maîtriser le niveau de dépendance Stratégie du Groupe de la Banque pour le New Deal sur l'énergie pour l'Afrique 2016-
énergétique, (ii) Développer l’accès à l’énergie, et (iii) S’inscrire dans une logique de Développement durable. 2025 : (i) accroître la production d'énergie, élargir l'accès à l'énergie, améliorer
Politique nationale sectorielle des transports, à l’horizon 2030. Cadre de la politique du sous-secteur routier et Plan Directeur l'accessibilité, la fiabilité et l'efficacité énergétique tout en améliorant l'accès à l'énergie
National du Transport Routier (PDNTR) 2015-2025 : Axes d’intervention : (i) sauvegarder et remettre à niveau le patrimoine propre.
routier et ; (ii) assurer l’entretien du réseau routier prioritaire. Cadre stratégique d'intégration régionale de l’Afrique de l’Est 2018-2022 : (i)
Infrastructure de connectivité ; et (ii) Commerce et investissement.
Résultats et indicateurs de développement du pays Interventions et ressources prévues par la Banque
Indicateurs1 Situation de référence (2021) Cible (2025) Domaines d'intervention génériques ou instruments Million UC
Energie Investissements : Energie et transport 30.0
Production d’énergie renouvelable (GWh/an) 4,3 64,3 …entièrement en opérations souveraines
Taux des pertes techniques et commerciales réduit (%) 30 20
Taux national d’accès à l’électricité (%) 78 85
Tarif de l’électricité réduit (USD/kWh) 0,30 0,25

Transport routier
Augmentation du volume des échanges sur les routes 4 900 000 6 125 000
réhabilitées/construites (tonne). Appui budgétaire ……………………………………… 9
Routes aménagées et bitumées (km) 37,5 94
Réduction du temps moyen de voyage par camion de marchandise dans la 39 25
zone d’intervention (minutes en moyenne par camion) Renforcement des capacités et assistance technique… 4
Gouvernance
Amélioration de la mobilisation des ressources internes à travers 7.9 10
l’amélioration des recettes fiscales (revenus fiscaux en % du PIB)
Amélioration de la gouvernance des entreprises publiques et de leur 31 40
contribution aux revenus internes du pays (% des revenus fiscaux) Produits de savoir 0,3
TOTAL 43,3

1
Comme l'Union des Comores est composée de petits états insulaires, les indicateurs sont similaires aux indicateurs de résultat dans la matrice de performance

I
Annexe 1B : Matrice de performance.
La matrice de performance mesure un large éventail de résultats qui devraient être régulièrement suivis pendant la période du DSP. Cela n'inclut
pas seulement les résultats opérationnels qui seront fournis par les projets approuvés au cours de la période précédente, mais également d'autres
éléments essentiels du DSP, notamment les questions transversales, le levier financier, l'harmonisation, la performance du portefeuille, etc.

Domaines de Indicateurs de suivi Situation de référence Cible (2025) Source de


performance (2021) Vérification
Résultats opérationnels Domaine prioritaire: Développement des infrastructures de base soutenables et de qualité dans les secteurs de l’énergie et les
: Effets/impacts transports
Energie :
▪ Production d’énergie renouvelable (GWh)
IPR/PCR
4,3 64,3
▪ Taux des pertes techniques et commerciales réduit (%) 30 20 IPR/PCR
▪ Augmentation du taux national d’accès à l’électricité (%) 78 85 IPR/PCR
0,30 0,25 IPR/PCR
▪ Tarif de l’électricité réduit (USD/kWh)
Transport :
▪ Augmentation du volume des échanges sur les routes
4 900 000 6 125 000 IPR/PCR
réhabilitées/construites (tonne).
▪ Réduction du temps moyen de voyage par camion de 39 25 IPR/PCR
marchandise dans la zone d’intervention (minutes en moyenne
par camion)

Résultats Domaine prioritaire : Développement des infrastructures de base soutenables et de qualité dans les secteurs de l’énergie et les
opérationnels : transports
Produits Energie :
▪ Puits exploratoires réalisés (#) 0 3 IPR/PCR
0 TBD IPR/PCR
▪ Puits de production (#)
Transport routier :
▪ Routes aménagées et bitumées (km). 37,5 94 IPR/PCR
▪ Stratégie nationale des transports et plan d’actions décennal qui
accompagne la mise en œuvre de la politique nationale
sectorielle des transports élaborés (Oui/Non) Non Oui IPR/PCR
▪ Base des données des prix unitaires des travaux routiers aux
Comores élaborée (Oui/Non) Non Oui IPR/PCR

▪ Base des données routières (BDR) pour une meilleure


programmation des opérations d’entretien routier mise en place Non Oui IPR/PCR
(oui/non)

II
Questions
transversales

Gouvernance
▪ Amélioration de la mobilisation des ressources internes à travers
l’amélioration des recettes fiscales (revenus fiscaux en % du PIB) 7.9 10 (*) IPR/PCR

▪ Amélioration de la gouvernance des entreprises publiques et de 31 40 IPR/PCR


leur contribution aux revenus internes du pays (% des revenus
fiscaux)

IPR/PCR
Transparence budgétaire marquée notamment par la publication Non Oui
des données sur l’exécution budgétaires (comptes publics)
(Oui/non)
Genre, autonomisation
▪ Emplois des femmes créés dans le cadre des activités des projets
des femmes et jeunes routiers et d’énergie (#) 0 25 IPR/PCR

▪ Emplois de jeunes créés dans le cadre des activités des projets routiers0 30 IPR/PCR
et d’énergie (#)
▪ Emplois créés dans le cadre de l’appui à des groupements féminins300
appuyés par les projets routiers et d’énergie (#) 500 IPR/PCR
▪ Emplois crées dans le cadre de l’appui à d’associations de jeunes500
appuyées par les projets routiers et d’énergie (#) 700
IPR/PCR
Changement climatique
▪ Intégration des dimensions climatiques dans les projets de la
100 100 IPR/PCR
Banque aux Comores (%)
▪ Solutions innovantes de protection côtières élaborées (Oui/non) Non Oui IPR/PCR
Mobilisation financière Cofinancement mobilisé (Million UC) 0 10 IPR/PCR

Performance du
▪ Projets signalés pour des défis de mise en œuvre (%)
21
3,3
20 AfDB Regional
portefeuille 3,3 Dashboard/IPRs/CPPR
▪ Notation globale du portefeuille (1-4) 100 100
▪ Rapport d’achèvement préparé et publié à temps (%)
2,5
▪ Durée moyenne entre approbation du projet et signature accord
3
de prêt / don (mois) 7,3
5
▪ Délai du premier décaissement réel (mois)
Durabilité́ et
▪ Cliniques fiduciaires organisées (#/an)
1 1 RPPP
renforcement des
capacités ▪ Personnes formées en fiscalité, contrôle fiscal et en 52 200 IPR
recouvrement (#)
▪ Existence d’un système de suivi et évaluation fonctionnel dans
tous les projets du portefeuille (oui/non) Non Oui IPR
Activités de
▪ Études économiques et sectorielles menées (#)
1 4 Publications des
développement de Études/Notes de
connaissances ou de 0 3 dialogue

III
conseils sur les
▪ Note de dialogue sur les politiques préparées (#)
politiques

Harmonisation du
▪ Réunions des partenaires au développement auxquelles la
0 3 RPPP
développement Banque a participé (#)
▪ Les systèmes nationaux de passation des marchés sont utilisés Non Oui RPPP/IPR
pour les projets (oui/non)

(*) Le niveau réel et la cible de mobilisation des ressources internes sont faibles à cause de la faiblesse des capacités des
Administrations des recettes, et de la grande taille du secteur informel.

IV
Annexe 2 : Les programmes indicatifs des prêts et hors-prêts

Annexe 2A : Les programmes indicatifs des prêts

Année prévue Sources de Montant Projets


d’approbation financement millions UC

2021 FAD15 15 Programme routier de l’Union des Comores


2023 FAD 16 15 Projet d’exploration géothermique du Karthala
2023 FAD 16 9 Appui budgétaire sectoriel transport et l’énergie
2024 FAD16 4 Projet de renforcement des capacités institutionnelles

Annexe 2B : Les programmes indicatifs hors-prêts

Livrables Année Source de financement


Assistance technique sur le Partenariat Public privé dans le 2021 FAD-15 (1 million UC)
secteur des transports (Renforcement des capacités et appui
institutionnel et règlementaire)
Étude sur l’évaluation de l’impact du Covid-19 sur le 2021 Budget administratif
système productif aux Comores et les options de politiques
de relance (2021)
Revue des dépenses publiques dans le secteur de l’énergie 2023 Appui budgétaire sectorielle –
Transport/Energie

Revue des dépenses publiques dans le secteur des transports 2023 Ressources du pilier III du FAT
Étude des risques et des impacts du changement climatique 2022 Fonds fiduciaires
sur le réseau routier et proposition des solutions adéquates
et innovantes pour la protection marine de ce dernier
Étude de délimitation du domaine public routier 2024 Appui budgétaire sectorielle –
Transport/Energie

I
Annexe 4 : Risques et mesures d’atténuation relatifs à la mise en œuvre du DSP 2021-2025

Probabilité Mesures d’atténuation


Risques des risques
La révision constitutionnelle de juillet 2018 Moyenne La Communauté́ internationale continue
constitue une source de tension qui peut d’encourager le dialogue entre les acteurs
affecter le contexte politique et la stabilité du politiques, économiques et de la société́ civile.
pays.
Les conséquences du Covid-19 peuvent Élevée La Banque, de concert avec les Institutions de
continuer à se faire ressentir, en termes de Bretton Woods continuera de suivre la situation
réduction des envois des migrants et de l’aide macro-économique et pourrait mobiliser des
internationale, créant de sérieux risques aides budgétaires en cas de besoin.
macro-économiques
Les faibles capacités institutionnelles Moyenne La Banque va continuer à organiser des
pourraient constituer une contrainte majeure cliniques fiduciaires pour renforcer les
pour la performance du portefeuille de la capacités de gestion des agences d’exécution
Banque. des projets
La faible mobilisation des ressources Faible Dans le dialogue avec le gouvernement la
intérieures pourrait affecter la capacité de Banque veillera à ce que les efforts
mobilisation des fonds de contreparties au d’opérationnalisation de l’AGID soient
financement des projets du portefeuille de la pérennisés pour améliorer significativement la
Banque mobilisation des ressources fiscales.
Compte tenu de son caractère insulaire, le Faible La Banque veillera à renforcer la conception
pays subit des catastrophes naturelles des projets ayant des dimensions
fréquentes qui détruisent le patrimoine environnementales, en termes de pratiques et
physique mis en place par les projets. de technologies pour une résistance aux
changements climatiques.

V
Annexe 5 : Revue de la performance du portefeuille de l’UdC
Annexe A.5.1 : Portefeuille actif du Groupe de la Banque au 11 novembre 2020

Progrès Objectif de Note


Taux
Date Date Age Montant Net d’exécution développem Moyenne
No. Projet Instrument Décaisseme PER.
Approbation Clôture (année) (MUC) (PE) ent
nt
(OD)
FAD (prêt) 17-Apr-17 31-Dec-21 3,5 2,700 59,39% 3,5 3 3,25

FAD (don) 23-Jan-17 31-Dec-21 3,7 12,465 75,18% 3,5 3 3,25


PROJET DE RÉHABILITATION DU FAD-Prêt - - NPPP
1
RÉSEAU ROUTIER Supplémentai 10-Dec-19 31-Dec-23 1,2 8,040 - -
re
FAT-Prêt - - -
17-Jul. 2020 31-Dec-23 0 8,040 -
(Pilier I)
FAT-Don - - -
17-Jul. 2020 31-Dec-23 0 6,97 -
(Pilier I)
PROJET DE RENFORCEMENT DES 4 4 4
2 FAT (Pilier I) 19-Nov-15 31-Dec-20 4,9 6,000 76,7% NPPP
CAPACITES INST. (PRCI – II)
PROJET D’APPUI A L’AGENCE DE 4 4 4
FAT (Pilier
3 PROMOTION DES 23-Nov-17 31-Mar-21 2,9 1,100 43,4% NPPP
III)
INVESTISSEMENTS (PAAPI)
3 3 3
FAT (Pilier I) 8,000 64,3,4%

11-Sep-13 31-Jan-22 NPPP


7,1 3 3 3
PROJET D’APPUI AU SECTEUR DE
4
L’ENERGIE (PASEC) FAD (don) 5,380 60,5%

FAD-Don 3 3 3
supplémentair 21-May-19 31-Jan-22 1,4 6,96 0,5% NPPP
e
PROJET D'APPUI AUX ENERGIES 3 3 3
5 SEFA 30-Oct-14 31-Mar-21 5,4 0,480 33,70 NPPP
RENOUVELLABLES
PLAN DIRECTEUR DE 3 3 3
FAT (Pilier
6 PRODUCTION, TRANSPORT & 30-Sep-15 31-Mar-21 5,0 2,000 41,3% NPPP
III)
DISTRIBUTION DE L’ENERGIE
31-Dec- - - -
FAD-Don 9-Nov-2020 - 5,0 - -
2021
PROGRAMME D’APPUI
BUDGETAIRE EN REPONSE A LA FAT (Pilier 31-Dec- - - -
7 9-Nov-2020 - 6,85 - -
CRISE DE LA COVID-19 POUR I)-Don 2021
L’UNION DES COMORES
FAT (Pilier 31-Dec-
9-Nov-2020 - 3,15 - -
I)-Prêt 2021

TOTAL/MOYENNE 3,8 83,14 46,14% 3,33 3,22 3,27

I
Annexe A.5.2: Indicateurs clés de Performance du Portefeuille du Groupe de la Banque

Indicateurs 2015 Mai 2018 Juin 2019 Novembre


2020
Évaluation de la performance globale sur une échelle de 1 à 4 3,4 3,2 3,3 3,3
Nombre de projets 7 6 6 6
Taille moyenne du portefeuille (MUC) 4,8 6,3 6,3 12
Total engagements (MUC) 33,8 38,0 38,0 83,14
Projets à risque (#) 0 1 1 0
Taux de décaissement cumulé (%) hors appui budgétaire 39,2 15,9 36,56 46,14
Age moyen des projets (année) 3,0 2,8 3,4 3.8
Durée moyenne entre approbation du projet et signature Accord de prêt / 1,5 4,1 4,1 2,5
don (mois)
Délai de satisfaction des conditions du premier décaissement (mois) 2,9 5,1 5,1 2,4
Délai du premier décaissement réel (mois) 6,2 6,4 6,4 7,3

Annexe A.5.3 - Performance des parties prenantes

La performance de la Banque est jugée satisfaisante. En 2020, la supervision des projets et l’appui
à la mise se font à travers des visioconférences, des communications téléphoniques et des courriels.
Des progrès notables ont été accomplis depuis la dernière revue conduite en 2019. Chaque projet du
portefeuille a fait l’objet d’une (1) mission de supervision. Toutefois, les fréquences des missions sont
inférieures au standard retenu par la Banque qui est de deux (2) missions de supervision par an pour
chaque projet. Une durée moyenne de mission de 7,4 jours a été observée. A ces missions s’ajoutent
des supervisions documentaires, notamment l’examen régulier des rapports soumis par les projets, les
réponses à leurs requêtes, le suivi de la mise en œuvre des recommandations des missions précédentes,
l’appui à la mise en œuvre de ceux-ci et les réunions bimensuelles de suivi du portefeuille qui sont
régulièrement organisées par le Bureau Régional (RDGE). Cependant, des retards importants ont été
accusés dans la mise à jour des données sur la performance des projets dans le système des rapports
sur l’état d’exécution et les résultats (EER) après les missions de supervision sur le terrain (42 à 130
jours après la mission de supervision contre 30 jours recommandés par les bonnes pratiques). Compte
tenu des ressources disponibles et de la nature des questions à traiter, l’équipe de chaque mission de
supervision était en général composée d’un chef de projet, d’un spécialiste en passation des marchés,
d’un spécialiste de la gestion financière et d’un chargé de décaissement. Cependant, les aspects
environnementaux, sociaux et de genre n’étaient pas toujours bien traités dans les aide-mémoires des
missions car les spécialistes de ces domaines ne faisaient pas toujours partie des équipes des missions
de projets. Qui plus est, tous les nouveaux projets des Comores ont fait l’objet de missions de
lancement au cours desquelles les membres du personnel des CEP ont été formés aux procédures
financières et de passation des marchés de la Banque. Les revues à mi-parcours de toutes les opérations
de prêt ne sont pas systématiquement organisées comme l’exigent les directives opérationnelles de la
Banque et pourtant elles constituent des outils efficaces pour l’évaluation des progrès enregistrés dans
la mise en œuvre et la prise des décisions concrètes pour mettre une opération sur la bonne voie, afin
d’atteindre les objectifs de développement. Des progrès ont également été enregistrés en matière de
réduction des délais de traitement et de réponse aux requêtes des projets qui se situent en moyenne à
21 jours (après réception des requêtes), cependant ces délais restent encore supérieurs à 15 jours
ouvrables recommandés par les bonnes pratiques.

X
La performance du gouvernement est jugée modérément satisfaisante. En effet, les
recommandations des missions de supervision sont régulièrement mises en œuvre par les CEP.
Cependant, exception faite du PRCI-II dont la section de passation des marchés est performante, on
note d’une manière générale la faible qualité des dossiers de passation des marchés et des demandes
de décaissement soumis à la Banque par les CEP des projets des secteurs énergie et routier révélant
ainsi une maitrise insuffisante des règles et procédures de passation des marchés et de décaissement.
Par ailleurs, en dehors du PRCI-II dont le système de suivi-évaluation est satisfaisant et génère des
informations nécessaires pour le pilotage de sa mise en œuvre, les autres projets du portefeuille n’ont
pas un système de suivi-évaluation opérationnel et les réunions des comités de pilotage ne sont pas
systématiquement organisées pour tous les projets. De plus, on relève un faible engagement du
gouvernement en matière de suivi de la mise en œuvre des projets et la non-réalisation de l’audit 2019
du projet PRCI-II. L’équipe de la Banque et les Cellules d’exécution sont en train d’identifier des
cabinets d’audit pouvant travailler aux Comores afin de constituer une longue liste des cabinets d’audit
qui pourra être utilisée le moment venu au niveau de chaque projet afin d’éviter les retards observés.
Par ailleurs, l’équipe de supervision du projet avait constaté lors de la mission du mois de février 2019
que la CEP du PASEC avait procédé au paiement (paiement direct) d’un montant de 82914,20 Euros
au profit du bureau de contrôle et surveillance des travaux pour des prestations non réalisées. La
Banque avait demandé le remboursement de cette somme par le bureau de contrôle et jusqu’à présent,
elle n’a remboursé que 9336,20 Euros et il reste encore à rembourser 73578 Euros à la Banque. Un
échéancier de remboursement a été élaboré par le Gouvernement Comorien avec le Bureau de contrôle
et il est prévu un remboursement progressif de ce montant jusqu’au 31 décembre 2020.

XI
Annexe A.5.4. Plan d’amélioration de la performance du portefeuille mis à jour en novembre 2020

Principaux problèmes Entités


Mesures à prendre Indicateurs mesurables Calendrier
soulevés Responsables
1. QUALITE A L'ENTREE DES PROJETS ET DÉMARRAGE DES PROJETS
PROBLEMES SPECIFIQUES (i) Prévoir d’avantage d’études préparatoires en Etudes disponibles pour des projets bancables avant l’approbation de tout
(1)Projet Energie : non adéquation des amont sur les financements de la BAD ou autres nouveau projet
GVT/BAD 31 juillet 2021
études de faisabilité au départ (PPF, recrutement d’un consultant chargé de la
préparation de l’opération)

PROBLEMES COMMUNS ii) Accélérer les processus du premier ▪ Le premier décaissement est réalisé au plus tard 6 mois après l’approbation de
Lenteurs du premier décaissement décaissement des projets tout nouveau projet
après la satisfaction des conditions GVT/ BAD
(iii)Appropriation du projet par le ministère de ▪ Des responsables sont désignés au niveau des ministères techniques pour
technique de tutelle lors de la préparation et au assurer le suivi régulier de la mise en œuvre des projets
31 juillet 2021
Recrutement tardif des d’assistants démarrage des projets
techniques, expert ou personnels d’appui
au démarrage des projets -(iv)Mise en place du personnel clé avant ▪ Le personnel clé et d’appui est mis en place au plus tard 6 mois après
l’approbation du projet, en faisant recours si l’approbation de chaque nouveau projet GVT
possible aux actions anticipées d’acquisition ▪

2. EXECUTION DES PROJETS

PROBLEMES SPECIFIQUES

Projet routier :
a) Plusieurs bâtiments se trouvent sur
l’emprise de la chaussée empêchant
l’avancement des travaux
b) Non-réalisation des audits 2018 et
2019 du projet -(vi) Revoir la liste des personnes affectées par le
projet en vue de la libération de l’emprise de la La liste toutes les personnes affectées par le projet est établie
chaussée
GVT 30 décembre
2020

PROBLEMES COMMUNS (viii) -Mettre en œuvre le programme de formation


Passation de marchés convenu lors de la clinique fiduciaire sur la
Insuffisante maîtrise de la Politique « Passation des marchés » et assistance ciblée
de la Banque en matière continue de la Banque ▪ Formations/cliniques fiduciaires organisées chaque année à l’attention des BAD (ECAD, SNFI, 31 juillet 2021
d’acquisition des biens, travaux et (ix) – Respecter le chronogramme des activités gestionnaires de projets FIFC, RDGE)
services prévues dans le plan de passation des marchés
(PPM
(x)- Respecter les délais standards de traitement et ▪ Plans de passation des marchés sont exécutés conformément aux GVT 31 juillet 2021
Retard dans le processus de d’approbation des dossiers d’acquisition. chronogrammes des activités

XII
Principaux problèmes Entités
Mesures à prendre Indicateurs mesurables Calendrier
soulevés Responsables
traitement des dossiers de
passation des marchés au niveau du
gouvernement et a la Banque ▪ Les délais de réaction et de traitement des dossiers sont inférieurs ou égaux aux BAD 31 juillet 2021
délais établis par les bonnes pratiques qui est de 15 jours ouvrables

Décaissements (xi) Mettre en œuvre le plan de formation élaboré


Insuffisante maitrise des règles et lors de la clinique fiduciaire
procédures de décaissement de la 1 mission de supervision financière est effectuée au moins 1 fois tous les 2 ans.
Banque au niveau de : 31 juillet 2021
- retard de justification des comptes
spéciaux
- problèmes liés à la clôture des
projets : les procédures de clôtures et
de justification des avances aux
comptes spéciaux ne sont pas
respectées
- problèmes liés à la qualité des
demandes de décaissements
- capacité du staff du projet en charge (xii) Mettre en place des outils de suivi des contrats
de la préparation des demandes de et garanties avec les projets pour permettre un suivi ▪ Des outils de suivi des contrats et garanties avec les projets sont mis en place
décaissements efficace, notamment les dates d’expiration des au niveau de chaque projet pour permettre un suivi efficace, notamment les 30 decembre2020
- faiblesse du taux de décaissement contrats et garanties. dates d’expiration des contrats et garanties. BAD/GVT (UGP)
Faible suivi du délai de validité des
garanties bancaires des avances
soumises par les entreprises
Gestion financière
PROBLEMES COMMUNS
Insuffisances au niveau de :
▪ Séparation inadéquate des tâches (xiii) - Formation au contrôle interne, de
financières ; budgétisation et aux règles et procédures de la
▪ Faiblesse du contrôle interne ; Banque en matière de gestion financière, et aux ▪ Le personnel des projets est formé lors du lancement du projet et au cours de
▪ Absence de budgétisation ; procédures d’organisation et de gestion comptable son exécution (cliniques fiduciaires)
▪ Question du paramétrage de et financière BAD/ GVT 31 juillet 2021
logiciel comptable
▪ Faible qualité de tenue de la
comptabilité ;
▪ Non-respect des règles d’éligibilité des
dépenses ;
▪ Absence de livres et registres comptables
exigés (immobilisations, état de suivi
carburant, entretiens véhicules).
▪ Maintien de la régularité de la
soumission des rapports d’audit dans les
délais fixés par la Banque et de la qualité
des rapports soumis

XIII
3. SUIVI EVALUATION ET RAPPORTAGE AU SEIN DES PROJETS
PROBLEMES COMMUNS
Faiblesse du dispositif de suivi- (xiv) Effectuer systématiquement les revues à mi-
évaluation au sein des projets parcours pour tous les projets et dans les délais. ▪ Chaque projet dispose d’un rapport de revue à mi-parcours réalisée dans les GVT 31 juillet 2021
délais.
(xv) Organiser des revues semestrielles conjointes
(Gouvernement/BAD) du portefeuille
▪ Deux revues semestrielles conjointes (GVT/BAD) sont organisées BAD/GVT 31 juillet 2021
(
▪ Les rapports d’audits sont transmis à temps 31 juillet 2021
(xvi)-Transmettre les rapports d’audits dans les ▪
délais requis. ▪ Les rapports d’activités suivent le modèle de la Banque en présentant GVT 31 juillet 2021
Non communication des rapports (xvii)- Respecter les exigences de la Banque clairement les résultats obtenus
d’exécution/suivi dans les délais concernant la qualité des rapports d’exécution et de .
suivi

4. SUIVI DU PORTEFEUILLE PAR LE GOUVERNEMENT

Faiblesse du suivi du portefeuille (xviii) Organiser régulièrement les réunions de ▪ Les réunions de suivi de l’état d’avancement des projets sont organisées par les GVT
au niveau Gvt suivi de l’état d’avancement des projets ministères techniques chaque trimestre et les comptes rendus sont élaborés et 31 juillet 2021
transmis aux Services du Gouverneur et à la Banque

Absence de contrats de (xx) Signature des contrats de performance avec ▪ Contrats de performances signés et évalués périodiquement pour chaque GVT 31 juillet 2021
performances des membres des des objectifs clairement définis soumis à une membre des UGP
UGP évaluation périodique

XIV
Annexe 6: Domaines d’intervention des PTF

(Sida, paludisme, Tuberculose)


Fonds mondial
Ligue Arabe
Domaines d’appui

France

Japon
Chine
BAD

EAU
SNU

USA
FMI

Iran

BM
UE

Nb
2
Secteur privé X X
2
Tourisme X X
3
Agriculture X X X
2
Pêche X X
3
Énergie X X X
1
Télécommunications X
5
Transports X X X X X
5
Eau X X X X X
6
Education X X X X X X
7
Santé X X X X X X X
Développement/Protection 4
X X X X
sociale
Gouvernance économique/ 5
X X X X X
Administration publique
3
Finances publiques X X X

Nombre de secteurs 5 4 6 6 7 1 2 2 5 1 1 2 6

XV
Annexe 7 : Indicateurs socio-économiques comparatifs

XVI
Annexe 8 : Principaux indicateurs macroéconomiques

Indicators Unit 2010 2015 2016 2017 2018 2019 (e) 2020 (p)

National Accounts
GNI at Current Prices Million US $ 952 1,073 1,050 1,042 1,149 1,208 ...
GNI per Capita US$ 1,380 1,380 1,320 1,280 1,380 1,420 ...
GDP at Current Prices Million US $ 907 966 1,012 1,075 1,209 1,274 1,301
GDP at 2010 Constant prices Million US $ 907 1,004 1,026 1,054 1,092 1,113 1,100
Real GDP Growth Rate % 3.8 -0.2 2.2 2.7 3.6 1.9 -1.8
Real per Capita GDP Growth Rate % 1.3 -2.5 -0.2 0.4 1.3 -0.3 -3.9
Gross Domestic Investment % GDP 18.2 14.4 16.0 18.5 20.7 22.4 21.4
Public Investment % GDP 15.0 6.5 7.8 8.5 9.8 10.4 10.3
Private Investment % GDP 3.1 7.8 8.1 10.0 10.9 12.0 11.1
Gross National Savings % GDP 9.0 10.9 8.2 9.9 8.9 8.3 9.3

Prices and Money


Inflation (CPI) % 3.9 1.1 1.8 1.0 1.7 3.3 3.0
Exchange Rate (Annual Average) local currency/US$ 370.8 443.6 444.8 436.6 406.2 404.5 403.3
Monetary Growth (M2) % 19.5 14.5 10.2 4.5 6.9 ... ...
Money and Quasi Money as % of GDP % 28.2 35.3 37.0 37.1 37.9 ... ...

Government Finance
Total Revenue and Grants % GDP 17.5 21.7 14.2 17.2 13.3 12.9 11.3
Total Expenditure and Net Lending % GDP 13.3 19.1 18.7 16.9 14.3 15.1 15.9
Overall Deficit (-) / Surplus (+) % GDP 4.2 2.6 -4.5 0.4 -1.0 -2.2 -4.6

External Sector
Exports Volume Growth (Goods) % 20.3 -20.7 31.5 -1.0 8.1 7.7 -4.0
Imports Volume Growth (Goods) % 0.2 -5.0 3.3 12.2 10.6 26.8 2.9
Terms of Trade Growth % 8.5 1.7 43.6 27.7 -6.8 -9.6 7.1
Current Account Balance Million US $ -39 -2 -39 -45 -34 -47 -76
Current Account Balance % GDP -4.3 -0.2 -3.9 -4.2 -2.8 -3.7 -5.9
External Reserves months of imports 6.4 9.0 7.1 8.2 6.8 ... ...

Debt and Financial Flows


Debt Service % exports 11.3 2.0 2.9 2.9 3.4 7.5 6.2
External Debt % GDP 29.4 13.7 15.6 17.8 18.9 22.6 27.9
Net Total Financial Flows Million US $ 73 54 30 68 ... ... ...
Net Official Development Assistance Million US $ 70 66 54 67 ... ... ...
Net Foreign Direct Investment Million US $ 8 5 4 4 8 ... ...

Real GDP Growth Rate, 2008-2020 Inflation (CPI), Current Account Balance as % of GDP,
2008-2020
%

2008-2020
5.0 7
0.0
4.0 6
3.0 -2.0
5
2.0 -4.0
4
1.0 -6.0
3
0.0
2 -8.0
-1.0
1 -10.0
-2.0
-3.0 0 -12.0
2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020
2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

Source : AfDB Statistics Department: African; IMF: World Economic Outlook,April 2020 and International Financial Statistics, April 2020;
AfDB Statistics Department: Development Data Portal Database, April 2020. United Nations: OECD, Reporting System Division.
Notes: … Data Not Available ( e ) Estimations ( p ) Projections Last Update: October 2020

XVII
Annexe 9 : Programmes de l’UdC avec le FMI

INTRODUCTION
L’UdC est devenu membre du Fonds monétaire international (FMI) le 21 septembre 1976, et depuis son
adhésion le pays a eu deux programmes avec le FMI. Le poste de représentant résident, créé en septembre 1991
était fermé en décembre 1995, puis a été rétabli en mai 2012. Le dernier programme du pays avec le FMI
concernait la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance de 4 ans, expirée en décembre 2013.
Cependant, le pays a bénéficié des assistances techniques du FMI ces dernières années, notamment dans les
domaines de la Comptabilité nationale, de l’administration fiscale, de la gestion budgétaire, de la gestion des
entreprises publiques, …
Consultation au titre de l’Article IV
La dernière mission du FMI relative à la consultation au titre de l’article IV a été réalisée en 2018, après celle
de 2016. Différentes mesures ont été recommandées dont les objectifs sont de : (i) parvenir à la viabilité
budgétaire : créer un espace budgétaire pour des investissements publics propices à la croissance grâce à une
administration des recettes et à des directions financières, (ii) préserver la stabilité externe, (iii) moderniser le
cadre de la politique monétaire et renforcer la stabilité financière, (iv) mener des reformes macro-structurelles
pour améliorer les perspectives de croissance. L’évaluation réalisée en 2019 a montré que la mise en œuvre de
ces réformes a été limitée.
Crise de la pandémie de COVID-19
- La crise de la pandémie de COVID-19 survient moins d’un an après le cyclone Kenneth qui a frappé durement
les Comores. L’impact de la pandémie est susceptible de transmettre aux Comores par les canaux suivants : (i)
une croissance plus faible en Europe se traduirait par une baisse des transferts de fonds de la diaspora ; (ii) une
restriction sur les voyages internationaux entraînera une baisse des arrivées de touristes ; (iii) la baisse de la
croissance mondiale et des prix mondiaux des produits de base affectera le commerce extérieur et par
conséquent, la situation extérieure du pays ; et (iv) le resserrement des conditions financières mondiales pourrait
avoir d'impact direct dans la mesure ou le pays compte toujours sur les aides financières (dons) des pays amis.
- Tenant compte des impacts ci-dessus et la réponse politique des autorités ;
o la croissance économique est révisée à la baisse à -1,2% en 2020, avec un rebond de 3,1% en 2021 ;
o la balance des paiements globale se détériorerait de 5,2% du PIB 2020 (cumul sur 2020-2021, dont
4,4% du PIB en 2020) ;
o tenant compte de la baisse des recettes fiscales due à la baisse des recettes commerciales et en générales
(y compris du plan des autorités visant à réduire temporairement les droits de douane), en ajoutant la
mise en œuvre du plan de préparation à la pandémie, les soins de santé nécessitant des dépenses
supplémentaires en 2020 et en maintenant les autres dépenses financées sur ressources intérieures (y
compris certaines réallocations internes), le déficit primaire intérieur se détériorerait de 4,7% du PIB
2020 (cumulatif sur 2020-2021, dont 4% PIB en 2020).
- Pour aider les Comores à faire face à ces crises, Le conseil d’administration a approuvé en faveur des Comores
un décaissement au titre de la facilité de crédit rapide (FCR) équivalant à 2,97 millions de DTS (environ 4,05
millions de dollars, soit 16,7 % de la quote-part) et un achat au titre de l’ instrument de financement rapide
(IFR) équivalant à 5,93 millions de DTS (environ 8,08 million de dollars, soit 33,3 % de la quote-part) afin
d’aider le pays à satisfaire ses besoins urgents de financement de la balance des paiements qui résultent de la
pandémie de COVID-19.
- Les Comores profitent aussi de la décision prise par le conseil d’administration du FMI le 13 avril 2020 d’offrir
un allégement du service de la dette sous la forme de dons au titre du fonds fiduciaire d’assistance et de riposte
aux catastrophes (fonds fiduciaire ARA). En conséquence, le pays recevra de ce fonds fiduciaire un allégement
du service de sa dette envers le FMI arrivant à échéance au cours des six prochains mois (environ 1,2 million
de dollars). Cet allégement pourrait être prolongé de deux ans au maximum, sous réserve des ressources
disponibles dans le fonds fiduciaire ARA.

XVIII
Annexe 10: Comores : Progrès réalisés dans l’atteinte des Objectifs de Développement Durable

XIX
Valeur ajoutée dans l’industrie
Objectif 9: Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable manufacturière par habitant
20001 20102 20203
qui profite à tous et encourager l’innovation (constants $ EU de 2015)

Valeur ajoutée dans l’industrie manufacturière par habitant (constants $ EU de 2015) 87 88 111
140
120
Emploi dans l’industrie manufacturière, en proportion de l’emploi total (%) 7.3 ... 9.5 100
80
Émissions de dioxyde de carbone provenant de la combustion de carburants (millions de tonnes) ... ... ... 60
40

Apport total au secteur public alloué aux infrastructures (Millions de $ EU constants) 1 5 36 20


0
2005 2010 2019
Objectif 10 : Réduire les inégalités dans les pays et d’un pays à l’autre

Part du travail dans le PIB (%) 35.7 35.1 34.8

Montant total des ressources allouées au développement (Millions $ EU constants) 25 73 87 Proportion de la population urbaine
vivant dans de taudis (%)
Coûts des envois de fonds en proportion du montant transféré (%) ... ... 4.8 80
70
Objectif 11: Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à
60
tous, sûrs, résilients et durables 50

Proportion de la population urbaine vivant dans de taudis (%) 65.4 68.9 68.4 40
30
20
Nombre de décès attribuables à une catastrophe ... 1.0 6.0 10
0
Pertes économiques directes résultant de catastrophe par rapport au PIB (%) ... ... 0.0965 2005 2018

Objectif 12: Établir des modes de consommation et de production durables

Consommation matérielle nationale par habitant , charbon (tonnes) ... ... ...
Surface des zones forestières, en
Consommation matérielle nationale par habitant , gaz naturel (tonnes) ... ... ... proportion de la surface terrestre (%)

Déchets électroniques générés par habitant (kg) 0.3 0.5 0.7 25

Objectif 13 : Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements 20

climatiques et leurs répercussions 15


Nombre de personnes décédées, disparues touchées lors de catastrophes, pour
... 0.2 0.71
100 000 personnes 10

Proportion d’administrations locales ayant adopté et mis en place des stratégies locales de 5
... ... 100.0
réduction des risques de catastrophe, conformément aux stratégies suivies à l’échelle nationale
0
Objectif 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les 2000 2010 2020
ressources marines aux fins du développement durable
Surface des aires marines protégées par rapport aux aires maritimes (Zones économiques
... ... 2.392
exclusives)(%)
Proportion moyenne de zones marines clés pour la biodiversité (KBAs) couvertes par des aires protégées (%)
Service de la dette en proportion des
Objectif 15 : Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter exportations de biens et services (%)
de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer
et inverser le processus de dégradation des terres et mettre fin à l’appauvrissement de la 7

biodiversité 6
5
Surface des zones forestières, en proportion de la surface terrestre (%) 22.4 20.0 17.7 4
3
Taux de changement net annuel de la surface forestière (%) ... -1.1 -1.3 2
1
Indice de la Liste rouge 0.81 0.79 0.74
0
Objectif 16 : Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous aux fins 2005 2010 2017

du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous


les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous
Proportion de la population carcérale en instance de jugement (%) ... ... ...
Nombre d'utilisateurs de l'Internet
Proportion d’enfants de moins de 5 ans ayant été enregistrés par une autorité d’état civil (% d'enfants de moins
... de 5 ans) ... 87.3 pour 100 habitants

Objectif 17: Renforcer les moyens de mettre en oeuvre le Partenariat mondial pour le
développement durable et le revitaliser 10

Proportion du budget national financé par les impôts nationaux (% PIB) ... ... ...

Volume des envois de fonds de travailleurs migrants ($EU) en proportion du PIB total (%) 7.7 9.6 13.8

Service de la dette en proportion des exportations de biens et services (%) 5 4.7 1.9
0
2005 2010 2017
Nombre d'utilisateurs de l'Internet pour 100 habitants 1.3 5.1 8.5
Sources : Base des données du Département des Statistiques de la BAD; dernière mise à jour: Août 2020
Division statistique des Nations Unies, Base de données en ligne sur les Objectifs de développement durable (https://unstats.un.org/sdgs/).
Notes: n.a. Non Applicable ; … : Données non disponibles.
1 2 3
Dernière année disponible dans la période 2000-2005; Dernière année disponible dans la période 2006-2010; Dernière année disponible dans la période 2011-2020

XX
Annexe 11 : Note de synthèse sur la fragilité

A. Introduction

L’archipel des Comores est composé de quatre îles : Anjouan, Grande Comore, Mohéli et Mayotte. Celle
dernière est restée sous administration française lorsque le pays a accédé à l’indépendance le 6 juillet 1975.
L’Etat des Comores continue de réclamer sa souveraineté sur l’île de Mayotte, afin de recouvrer la totalité de
l’archipel du même nom et de réaliser l’article 1 de sa constitution qui considère Mayotte comme partie
intégrante de la nation comorienne.
Depuis 1975, les Comores ont connu une situation politique et institutionnelle instable, émaillée d’une
multitude de putschs, de changements fréquents de constitution ainsi que de velléités sécessionnistes qui ont
perduré jusqu’en 2001 avec la signature des Accords de Fomboni et l’adoption d’une nouvelle Constitution
accordant une très grande autonomie à chaque île, et un calendrier quinquennal de présidence tournante entre
les trois îles. Malgré la signature de ces Accords, la stabilité n’a été retrouvée que depuis plus d’une dizaine
d’années permettant ainsi au pays de se doter d’institutions consensuelles et d’œuvrer pour la consolidation de
la cohésion sociale en atténuant les antagonismes intra et inter-îles. Mais, les institutions restent encore fragiles
et le pays demeure confronter à des défis majeurs en matière de consolidation de la paix et de renforcement de
l’État.
En tant qu’État fragile, les Comores connaissent une fragilité qui se décline en quatre dimensions : politique,
économique, sociale et environnementale.

B. Dimension politique de la fragilité


Une nouvelle Constitution a été adoptée par référendum le 30 juillet 2018, qui a modifié le calendrier
quinquennal de présidence tournante, ainsi que les grandes lignes de la Constitution de 2001 qui régissait la vie
politique des trois îles. La nouvelle Constitution permet ainsi au président comorien élu en 2016, de briguer un
deuxième mandat consécutif de cinq ans, ainsi la présidence tournante ne pourra avoir lieu que tous les dix ans.
Plus précisément elle permet à la Grande Comores, qui assurait la présidence de représenter un candidat lors
d’un scrutin présidentiel anticipé en 2019, mais également en 2024.
C’est dans ce nouveau contexte que le chef d’État comorien a organisé des élections présidentielles et locales
anticipées qui se sont déroulées le 24 mars 2019, et le Président en exercice Azali Assoumani a été réélu avec
59,05 % des voix contre 15,7 % à son challenger, lui permet théoriquement de rester au pouvoir jusqu’en 2029.
En effet, le nouveau texte supprime les postes de vice-présidents et la Cour constitutionnelle, la plus haute
instance judiciaire du pays. De surcroît, il fait de l’islam la « religion d’État », dans ce pays où l’écrasante
majorité de la population pratique un islam modéré. La remise en cause à la présidence tournante qui avait pu
ramener au pays une stabilité politique, juridique et sociale risque de faire renaître les velléités séparatistes qui
avaient baissé de façon très marquée depuis la promulgation de la constitution de 2009.
Les élections de 2019 se sont déroulées dans un grand climat de tensions. Les résultats de l’évaluation de la
fragilité en 2017 avaient indiqué une participation progressive qui se situe à 4,0 sur l’échelle de 6,0 selon les
résultats CRFA 2018 pour les élections de 2016. Les observations recueillies sur place à Moroni laissent augurer
une situation de régression en 2019 par rapport aux années antérieures. Les Comoriens ont voté dans un climat
tendu, les urnes ont été saccagées dans quelques bureaux de vote et la population n’est pas allée voter en masse.
L’opposition a jugé le scrutin « illégal » et a refusé de participer à la campagne référendaire en appelant au
boycott.
Au niveau de la représentation régionale, le référendum constitutionnel2 tenu en mai 2019 renforce les pouvoirs
du président de l'Union et ceux des îles. En effet, l'Assemblée nationale est composée d'une seule chambre de
33 membres dont 18 élus dans des circonscriptions à siège unique et 15 représentants des assemblées régionales
élus au suffrage indirect. On retrouve l'assemblée de Grande Comores avec 20 membres, l'assemblée d'Anjouan

2
Approuvé officiellement par 93,8 % des suffrages exprimés avec une participation de 52,7 % des inscrits.

XXI
qui possède 25 membres et l'assemblée de Mohéli avec 10 membres. Cette politique de transfert des sièges
entre les trois plus grandes îles des Comores a conduit à un succès remarquable dans la représentation régionale,
ramenant la note CRFA au niveau à 4,2/6,0 en 2018. L’équilibre genre dans la représentation des sexes n'a pas
été respecté. Les postes parlementaires sont occupés à 94 % par des hommes. Sur l’échelle représentée par la
note CRFA 2018, la représentation féminine au niveau des institutions gouvernementales reflète une très faible
capacité de 1,5/6,0. La révision constitutionnelle de 2018 accorde plus de pouvoir au Président. Un pouvoir
judiciaire indépendant exerce une certaine autorité sur les hauts fonctionnaires, mais dans la pratique, il y a des
lacunes. Les anciens jouent un rôle de premier plan dans la médiation et le règlement des différends au niveau
des communautés. Des réformes anti-corruption et un meilleur accès à la justice renforceraient la capacité
opérationnelle des tribunaux.

C. Dimension économique de la fragilité


Les Comores souffrent de fragilités structurelles et la situation économique reste précaire, c’est une économie
qui éprouve une incapacité chronique à se diversifier. L’agriculture continue de reposer sur trois produits
principaux (vanille, girofle et ylang-ylang) qui représentent 90% des exportations. Ces cultures de rente dont
les prix mondiaux fluctuent fortement, exposent le pays à des chocs extérieurs récurrents. La production vivrière
et celle de l’élevage n’arrivent pas à couvrir les besoins des populations. Ainsi, les Comores font recours de
façon permanente aux importations des produits dont les céréales, fruits et légumes ainsi que des produits
d’origine animale. Ce secteur est vital pour le pays et occupe une très grande majorité de travailleurs informels.
L’industrie demeure très peu développée, en raison principalement de la crise du secteur de l’énergie constatée
jusqu’à fin 2015. La forte dépendance vis-à-vis de l'aide extérieure, la forte exposition aux menaces liées à la
surexploitation des ressources naturelles (déforestation, dégradation des sols, pollution des eaux souterraines et
érosion côtière), la corruption, l’inefficacité et les vulnérabilités du système judiciaire demeurent des défis
considérables affectant l’économie.
Les défaillances de l’administration publique qui rendent vulnérables les institutions publiques nationales
constituent les principales causes d’une mauvaise gouvernance. Ces faiblesses se traduisent entre autres par
l’affaiblissement de l’autorité de l’état, l’inefficience de la fonction publique, les multiples dysfonctionnements
du système juridique à savoir le non-respect des textes juridiques et réglementaires, l’inefficacité et l’absence
d’encadrement et de possibilités restreintes d’embauche pour les jeunes. Ces impacts négatifs engendrés par les
successions des crises socio-économiques ont eu de fortes conséquences sur le bien être des individus et des
ménages.

D. Dimension sociale de la fragilité


Les Comores restent parmi l’un des pays les plus pauvres dans le monde. Malgré les politiques de
développement aux Comores qui ont contribué à l’amélioration des conditions de vie et du développement
humain dans le pays, ainsi qu’à la réduction de la pauvreté, une grande partie de la population continue de vivre
en dessous du seuil de pauvreté, environ 4 Comoriens sur 10 vivent en dessous du seuil de pauvreté nationale.
Toutefois, la pauvreté est inégalement répartie et est beaucoup plus répandue dans les zones rurales.
Par ailleurs, les multiples crises politiques et institutionnelles ont freiné lentement la croissance économique et
les conditions de vie des populations. Une grande partie de la main d’œuvre travaille à partir d’un simple accord
verbal et sont sans avantage. L’économie est largement caractérisée par l’informel et offre peu de possibilités
aux personnes pauvres pour obtenir des emplois plus productifs et accéder à de meilleurs niveaux de vie.
L’agriculture, qui est la source principale de revenu et d’emploi pour près de la moitié des personnes pauvres
est développée à petite échelle, et fortement exposée aux aléas climatiques et économiques.
Toutefois, le soutien important de la diaspora à travers les transferts de fonds à leurs familles a contribué à
l’amélioration du niveau de vie des ménages et à la réduction de la pauvreté. Dans le secteur de la santé, des
progrès significatifs ont été enregistrés au niveau de la santé. Les taux de mortalité (maternelle, infantile et
juvénile) ont connu une réduction, mais le taux de retard de croissance reste élevé et serait probablement lié à
la malnutrition chronique dans le pays. Dans le domaine de développement humain, il y a eu des progrès

XXII
remarquables avec un taux de scolarisation très élevé en particulier au niveau de l’enseignement secondaire et
supérieur.
Cependant, dans les zones rurales, les efforts restent à faire dans le domaine de la santé et de l’éducation. Il
existe une disparité au niveau de l’accès aux services sociaux de base de qualité. Les services sociaux comme
la santé et l'éducation sont hors de portée pour la majorité de la population rurale, en raison du coût élevé de
l'accès à ces services et de la distance par faute de moyen de transport dans ces zones. Les centres de santé
manquent de moyens pour s’approvisionner en médicaments et en personnel qualifié. La population reste
vulnérable aux privations et à la pauvreté en particulier dans les zones rurales.
D’après le dernier rapport sur la pauvreté aux Comores de la Banque mondiale, la vulnérabilité de l’emploi des
jeunes persiste avec un marché du travail qui n’est pas capable de créer suffisamment d’emplois pour absorber
les nouvelles générations de travailleurs et de diplômés. Le rapport indique que « le taux de chômage global du
groupe d'âge des 15-24 ans s'élève à 51,7%. L’égalité entre les sexes figure dans la législation, mais est moins
réelle dans la pratique. Les femmes sont systématiquement exclues de la représentation démocratique et une
fille sur trois contracte le mariage avant l’âge de 18 ans. Dans certaines régions, le droit coutumier maintient
l’autonomisation des femmes grâce à une tradition d’héritage matrilinéaire de la terre.

E. Dimension environnementale
Les Comores font partie des Petits Etats Insulaires en Développement (PEID). Le pays est ainsi exposé à de
fortes menaces environnementales. Parmi elles, figurent une mauvaise gestion des ressources naturelles, une
perte de la biodiversité, une déforestation, une forte vulnérabilité aux changements climatiques, une fragilité
écologique et économique, une faible capacité de réponse et de gestion face aux conditions climatiques et aux
risques de catastrophes. Les zones côtières ont connu beaucoup plus de dégradation à cause de son exploitation
anarchique et des effets des catastrophes.
Le cyclone KENNETH, qui a touché l’Union des Comores dans la nuit du 24 au 25 avril 2019, a causé
d’importants dégâts (routes et réseaux électriques endommagés, cultures de rente et cultures vivrières
dévastées) pouvant ralentir le niveau de croissance attendue. Malgré, l'exposition du pays à ces nombreux
risques naturels, les autorités comoriennes n’ont pas la capacité de faire face aux catastrophes naturelles
majeures et malheureusement, aucune analyse systématique de la vulnérabilité aux crises et aux catastrophes
n’est encore réalisée.

F. Conclusion :
La révision constitutionnelle opérée est très récente. Il est donc difficile de prévoir son impact sur la stabilité
de l’archipel des Comores. Toutefois, elle peut constituer une source de tension qui peut affecter le contexte
politique et la stabilité du pays. D’autres risques existent, notamment les conséquences du Covid-19 qui peuvent
continuer à se faire ressentir, en termes de réduction des envois des migrants et de l’aide internationale, créant
de sérieux problèmes économiques et sociaux, accentuant ainsi davantage la fragilité du pays. Il y a aussi les
faibles capacités institutionnelles du pays qui pourraient entraver la mise œuvre adéquate des réformes
nécessaires pour faire face aux défis que connait le pays.
Pour aider le pays à surmonter ces défis, les partenaires au développement continuent d’encourager le dialogue
entre les acteurs politiques, économiques et de la société́ civile pour maintenir un climat politique apaisé dans
le pays. Ils ont également renouvelé leurs engagements à appuyer les efforts de développement du
Gouvernement, notamment le Plan Comores Émergent lors de la réunion des partenaires au développement des
Comores de décembre 2019 à Paris.

XXIII
Annexe 12 : Comores : Évaluation du risque pays (Synthèse)

A. GESTION FINANCIERE

I. Introduction
L’évaluation du risque fiduciaire lié au système de gestion des finances publiques des Comores a été réalisée
dans le cadre de la préparation du Document de Stratégie Pays pour les Comores par le Département des services
fiduciaires de la Banque. Cette évaluation est faite conformément à la politique de Gestion Financière des
Opérations financées par le Groupe de la Banque Africaine de Développement et à la directive de Promotion
de l’utilisation des Systèmes Nationaux de GFP de février 2014. Le présent rapport sur l’Évaluation du Risque
Fiduciaire des Comores s’articule autour de trois principaux points : (i) un résumé analytique, (ii) le corps du
rapport qui montre la situation concernant chaque indicateur ; et (iii) les risques.
II. Résumé Analytique
1.1 L’objectif de l’évaluation du risque fiduciaire est de répondre à l’engagement pris par la Banque dans le
cadre de la déclaration de Paris, de maximiser l’utilisation des systèmes nationaux de gestion des finances
publiques pour la gestion financière des projets et programmes financés par la Banque. Il s’agit d’une part
d’évaluer le système de gestion des finances actuellement aux Comores afin de déterminer s’il est adéquat et
permet la production en temps réels des informations financières exhaustives et fiables sur la gestion des projets
et programmes financés par les partenaires au développement dont la Banque et d’autre part d’identifier les
besoins en matière de renforcement des capacités permettant l’utilisation progressive du système national de
gestion des finances publiques.
1.2 L’évaluation a tenu compte de l’évaluation du PEFA de l’année 2016 et les informations collectées suite
aux évaluations effectuée à la Direction du Budget, à la Direction du Contrôle Financier, à la Direction de la
Comptabilité Publique, du Trésor et de la Dette, à la Cellule du Suivi des Réformes Economiques et Financières,
à l’Inspection Générale des Finances et à la Section des Comptes de la Cour Suprême.
Résultats de l’Evaluation
Concernant la gestion des finances publiques la mission estime que le Gouvernement comorien a réalisé des
progrès notables dans la mise en œuvre des recommandations issues du rapport PEFA de l’année 2013, du
rapport du Fonds Monétaire International sur l’évaluation de la gestion des finances publiques de novembre
2011 et de la mission de la Banque (BAD) de février 2012. En effet, elle note que : (i.) le manuel d’exécution
budgétaire a été élaboré , (ii.) le décret du code des impôts a été promulgué, (iii.) le décret du code des marchés
a été promulgué, (iv.) la loi organique sur les finances publiques a été promulguée, (v.) la loi sur les opérations
financières de l’Etat a été promulguée, (vi.) le décret portant création de la Direction du Contrôle Financier a
été signé et l’arrêté d’application a été publié par le Ministère des Finances dont elle dépend. La Directrice a
été nommée par décret du Président de la République et les autres agents ont été transférés par le Ministère de
Finances de la Direction du Budget à la Direction du Contrôle Financier, (vii.) le décret portant création de la
Direction Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor avec rattachement de la Direction de la Dette à la
Direction de la Comptabilité a été signé et le cadre organique rempli après les nominations du Directeur et de
collaborateurs, (viii) le décret de la loi organique relative à la Cour Suprême a été promulgué et les membres
nommés, (ix.) l’ordonnance sur la réglementation générale de la comptabilité a été promulguée, (x.) le schéma
directeur d’informatisation a été approuvé par le conseil des ministres, (xi.) la nomenclature budgétaire a été
harmonisée avec celle de la Direction du Trésor et des différents ministère, (xii.) un plan de trésorerie
prévisionnel a été établi, (xiii.) le manuel de procédures du contrôle financier a été établi, (xiv.) le document
cadre portant réorganisation et fonctionnement de l’Inspection Générale des Finances et la nomination de ses
membres a été adopté en conseil de ministres, (xv.) les comptes de gestion et les états financiers des îles
autonomes d’Anjouan et Moheli ont été établis (xi.) le recensement général des fonctionnaire est terminé.
La mission estime le risque fiduciaire Modéré et estime que la gestion des finances publiques comporte encore
des faiblesses en raison de l’absence de : (i.) contrôleurs financiers en nombre suffisant, (ii.) la signature par
la Présidence de la République du document cadre portant réorganisation et fonctionnement de l’Inspection

XXIV
Générale des Finances et la nomination de ses membres, (iii.) paramétrage adéquat du logiciel GISE pour avoir
l’historique des agents, (iv.) fourniture par la Direction du Trésor à la Direction du Budget du solde du compte
unique du Trésor afin de connaître la disponibilité des fonds avant ordonnancement, (v.) indépendance de la
Section des Comptes, (vi.) conseillers à la Section des Comptes en nombre suffisant, (vii.) liste des entreprises
et établissements publics ainsi que de la liste des comptables publics, et (viii.) absence d’un plan comptable
bancaire au niveau de la Banque Centrale des Comores.
Recommandations
Au titre des mesures, à la Cellule Chargée du Suivi des Réformes Economiques et Financière d’entreprendre
les actions nécessaires :

▪ pour la désignation, par le Ministère des Finances conformément au du décret portant création de la
Direction du Contrôle Financier des deux contrôleurs financiers supplémentaires afin de réaliser la
vérification des services faits ;
▪ la signature, par la Présidence de la République du document cadre portant réorganisation et
fonctionnement de l’Inspection Générale des Finances et la nomination de ses membres ;
▪ pour faire paramétrer le logiciel GISE de la Direction Générale du Trésor afin de pouvoir retracer
l’historique des agents.
▪ pour que la Direction du Trésor fournisse à la Direction du Budget une situation du solde du compte
unique du Trésor à la Banque Centrale afin de faciliter les ordonnancements ;
▪ pour la mise en place, d’une Cour des Comptes indépendante et rattachée à la fois au Président de la
République et au Parlement ;
▪ pour la nomination par le Président de la République, de 16 conseillers supplémentaires à la Section
des comptes de la Cour Suprême ;
▪ pour l’établissement par le Ministère des Finances de la liste des entreprises et établissements publics
ainsi que de la liste des comptables publics et leur transmission à la Section des Comptes ;
▪ pour l’établissement par la Banque Centrale des Comores, d’un plan comptable bancaire.

Au titre du renforcement des capacités, la mission recommande à la Cellule Chargée du Suivi des Réformes
Economiques et Financière d’entreprendre les actions nécessaires auprès du projet de Renforcement des
Capacités Institutionnelles :

▪ pour fournir des ordinateurs et des armoires en nombre suffisant à l’Inspection Générale des Finances
▪ Pour fournir des armoires en nombre suffisant à la Direction du Contrôle Financier ;
▪ pour prévoir une mission pour certains contrôleurs financiers et certains inspecteurs des finances
auprès d’institutions sœurs de certains pays pour s’enquérir des bonnes pratiques.
▪ afin de prévoir une mission de certains agents de la Direction Générale du Trésor auprès de
Trésoreries sœurs pour s’enquérir des bonnes pratiques ;
▪ pour la livraison, d’ordinateurs à la Direction Générale du Trésor ;
▪ pour prévoir une mission de certains conseillers de la Section des Comptes auprès d’une institution
sœur afin de s’acquérir des meilleures pratiques en la matière.

B. EVALUATION DU SYSTEME DE PASSATION DES MARCHES DU PAYS

Pilier I - Cadre législatif et réglementaire : Les marchés publics en Union des Comores sont régis
par un cadre réglementaire créé par la Loi N°11-027/AU portant passation des Marchés publics et
délégation des Services publics (CMP), et cinq (5) textes règlementaires relatifs au (i) Décret N°12-
027/PR portant promulgation de la Loi N°11-027/AU; (ii) Décret N°12-131/PR portant application
de la Loi N°11-027/AU ; (iii) Décret 12-198/PR portant nomination du Secrétaire permanent de
l’Autorité de Régulation des Marchés Publics ; (iv) Décret 12-199/PR portant nomination du
Directeur National de Contrôle des Marchés Publics et (v) la Décision N°1301/ARMP/PR portant

XXV
nomination des membres de la Commission de Règlements des Différends et des membres de la
Commission de Discipline. Ce cadre a été examiné et le risque associé à son utilisation dans les
opérations financées par la Banque est jugé « élevé ».

Le cadre juridique définit bien les conditions de recours à l’entente directe et à l’appel d’offres
restreint, y compris les autorisations requises. Toutefois, il y a lieu de souligner que, dans la pratique,
le recours aux ententes directes et appels d'offre restreints est important. A titre d’exemple, près de 40
% des marchés, financés sur le budget national, ont été passés sous forme d'entente directe en 2012,
alors que sur chaque année budgétaire et pour chaque autorité contractante, le montant additionné des
marchés de gré à gré ou par entente directe ne doit pas dépasser dix (10) pour cent du montant total
des marchés publics passés au sein de l’Union des Comores (Article 58 de la loi portant passation des
marchés publics et délégations de services publics de 2011-le CMP). L’impact sur l’utilisation du
système-pays de passation des marchés est « élevé », car les marchés par entente directe et, plus
généralement, les marchés passés par procédures dérogatoires sont passés sans consultation des
institutions de contrôle. Toutefois, il pourrait ne pas constituer un obstacle immédiat à l’utilisation du
système-pays si, dans le cadre des projets financés par la BAD, un accord préalable sur le Plan de
Passation des Marchés (PPM) est convenu entre la Banque et le gouvernement, qui identifiera les
marchés à passer par entente directe et appel d’offres restreint.

Pilier II- Cadre institutionnel et Capacité de gestion : Certaines attributions de l’ARMP sont de
nature à l’impliquer dans l’exécution des opérations de passation de marchés, ce qui constitue une
violation du principe de séparation des fonctions de régulation et de contrôle. Il s’agit des attributions
suivantes : (i) la responsabilité du recrutement des observateurs indépendants, qui participent aux
opérations d’ouverture de plis et d’évaluation des offres ainsi qu’à l’établissement des propositions
d’attributions (Article 22-1 du CMP) ; (ii) la validation de l’autorisation de passer un marché de gré
à gré, lorsque le plafond de 10% du montant cumulé des marchés, fixé pour ces contrats est atteint
(Article 58 du CMP) ; et iii) l’avis directement fourni aux autorités contractantes pour l’annulation ou
l’interruption d’une procédure d’appel d’offres (Article 95 du CMP). Aux termes de l’article 175 de
la loi, « Le Comité de règlement des différends est également compétent pour statuer sur les recours
opposant une ou plusieurs entités administratives ». Ces interventions placent le CRD dans une
situation de conflit d’intérêts potentiel, car le Comité peut se retrouver à être juge et partie à la fois,
dans le cas où un soumissionnaire déposerait une plainte relative à une procédure sur laquelle il se
serait prononcé antérieurement, dans le cadre d’un conflit entre entités administratives. L’impact de
cette pratique sur l’utilisation du système pays de passation des marchés dans le cadre des opérations
financées par la Banque est « substantiel ». Toutefois, en ce qui concerne les marchés à passer par
modes dérogatoires (entente directe et appel d’offres restreint), généralement au centre des litiges
entre DNCMP et autorités contractantes, dans le cadre des projets, les risques pourront être atténués
par des accords préalables entre la Banque et le Gouvernement lors de l’élaboration du PPM du
projet, lequel indiquera clairement les marchés et modes d’acquisitions convenus. Les mesures de
réformes proposées dans le PDAP consisteront, pour le Gouvernement, à (i) réviser la loi, afin de
supprimer le recours aux observateurs indépendants, (ii) supprimer la validation par l’ARMP de
l’autorisation de passer un marché de gré à gré, lorsque le plafond de 10% dans lequel doit être
contenu le montant cumulé de ces marchés est atteint, prévu à l’article 58 de la loi, (iii) réviser
l’article 95 de la loi afin de transférer à la DNCMP l’avis requis pour l’annulation ou l’interruption
d’une procédure d’appel d’offres, et (iv) mettre en place une entité différente du CRD, qui serait
chargée du règlement des différends en matière de marchés publics entre structures de
l’administration publique ; la dite entité sera créée au sein du Conseil de Régulation de l’ARMP et
sera composée de conseillers non membres du CRD.

XXVI
Pilier III-Activités Opérationnelles de passation et d’exécution des marchés : Le système de
passation des marchés publics est bien intégré dans le système de GFP du pays. La planification des
marchés et les dépenses associées ne font pas partie du processus d’élaboration du budget. La
réglementation des marchés publics rend obligatoire la planification, et les marchés passés par
l’autorité contractante doivent avoir été préalablement inscrits dans les plans prévisionnels ou révisés,
sous peine de nullité (Article 23 de la loi portant passation des marchés publics et délégations de
services publics). Cependant, la réalité du terrain ne traduit pas ces dispositions réglementaires. La
planification n’est pas encore entièrement opérationnelle, certaines autorités contractantes n’élaborant
pas de plans prévisionnels. Toutefois, la planification de la passation des marchés et les dépenses y
associées ne sont pas pris en compte dans le processus d’adoption du budget annuel. Les plans de
passation des marchés ne font pas partie de la documentation budgétaire soumise au Parlement pour
examen et approbation.

Nous avons relevé les faiblesses suivantes du système de gestion des finances publiques en relation
avec la passation des marchés publics : (i) le manque de crédibilité du budget qui amène
l’administration des finances et du budget à opérer des priorités en cours d’année, ce qui rend difficile
l’exécution du budget conformément aux allocations initiales de ressources, et contribue à la
constitution d’importants arriérés de paiement ; (ii) l’inexistence d’un système informatique
permettant le suivi distinct de chaque marché, de l’engagement au paiement ; (iii) la faiblesse du
contrôle interne ; (iv) la non-intégration des plans de passation de marchés dans le processus
d’élaboration du budget ; et (v) le recours à la procédure de paiement avant service fait qui fait peser
une incertitude quant à la livraison effective des services et des fournitures. Comme mesures
d’atténuation aux faiblesses identifiées ci-dessus, il est préconisé : (i) d’accélérer la réforme des
finances publiques, notamment la mise en opération du SIGFIP ; (ii) de mettre en place une interface
entre le SIGFIP et les plans de passation de marchés, avec un module qui permettra de suivre pour
chaque marché toutes les étapes de l’engagement au paiement ; et (iii) de renforcer les moyens
humains, financiers et matériels, et les capacités en matière de marchés publics, des structures de
contrôle afin de leur permettre d’exécuter leurs missions conformément à la réglementation,
notamment en ce qui concerne le contrôle des dépenses de marchés.

Pilier IV-Intégrité et transparence du système de passation des marchés publics : Les procédures
de contrôle édictées par le cadre juridique ne sont pas totalement appliquées. A titre d’exemple, le
rapport 2015 sur les marchés publics, établi par l’ARMP, indique que « la plupart des autorités
contractantes n’ont pas déposé leurs marchés à la DNCMP pour contrôle a priori ». Ceci montre qu’un
marché éligible au contrôle a priori peut être passé, approuvé et exécuté, sans respecter ce contrôle.
De même, le contrôle interne au niveau des autorités contractantes qui est du ressort de la Direction
Générale du contrôle financier et des directions aux niveaux des îles connaît des insuffisances. En
effet, le Contrôle Financier reconnait son incapacité à contrôler la procédure des marchés publics,
faute de moyens humains suffisants et
de maîtrise de la matière. Le décret fixant les délais impartis à la Direction nationale de contrôle des
marchés et aux Directions insulaires pour examiner les dossiers qui leur sont soumis, rendre leurs avis
de non objection et leurs décisions d’autorisation, prévu par l’article 17 de la loi n’est pas encore
promulgué. Par ailleurs, une source importante de conflit d’intérêts et qui pourrait affecter la
transparence des procédures de contrôle, vient de ce qu’il est prévu que le secteur privé participe
directement à l’octroi des avis de non objection et des autorisations pendant la procédure de passation
de marchés, à travers les comités ad hoc à mettre en place par la DNCMP, conformément à l’article
de l’article 57 du décret N° 12-131/PR du 31 mai 2012, portant application de la loi N° 11-027/AU du
29 décembre 2011, relative à la passation des marchés publics et délégation des services publics.

XXVII
L’impact de ces pratiques sur l’utilisation du système pays de passation des marchés dans le cadre
des opérations financées par la Banque est « élevé ». Toutefois, afin d’atténuer ces impacts, la Banque
prendra les dispositions nécessaires lors de l’évaluation des projets pour s’assurer que (i) la DNCMP
sera systématiquement saisie pour le contrôle a priori des marchés éligibles à ce contrôle, (ii)
l’Agence d’exécution dispose de capacités suffisantes pour exercer le contrôle interne, (iii) les
activités du projet incluent la réalisation systématique de revues a posteriori (audit) périodiques de
toutes les dépenses en dessous des seuils de contrôle de la DNCMP, et (iv) les audits de passation des
marchés seront systématiques et financés sur les ressources du projet et réalisés sous la supervision
de l’ARMP.

Conclusions et recommandations relatives à l’évaluation du SNPM – Synthèse des risques et


mesures d’atténuation

L’évaluation du système de passation des marchés des Comores a conclu de façon générale que, sur
le plan juridique, sa conformité avec les exigences fiduciaires de la Banque est globalement
satisfaisante, mais son application intégrale n’est pas encore effective, laissant des fonctions
importantes, telles que le contrôle interne, partiellement ou totalement inopérantes. Le risque global
pour l’utilisation du système national de passation des marchés (SNPM) de l’Union des Comores est
évalué « élevé ». Les principes d’équité, de transparence et d’intégrité du système sont bien posés,
mais des contraintes en ressources humaines et financières continuent d’affecter l’opérationnalisation
du système. Il subsiste des problèmes qui pourraient limiter l’utilisation du système pays dans le cadre
des opérations financées par la Banque : (i) l’obligation de cumul des préférences communautaire et
nationale ; (ii) la non formalisation de l’adoption des dossiers types d’appel d’offres et de leur
utilisation obligatoire ; (iii) la non effectivité du contrôle a priori de la DNCMP pour une partie des
marchés atteignant ses seuils de contrôle ; (iv) l’absence de dispositif de contrôle interne de la
procédure des marchés publics au niveau des autorités contractantes ; (v) la non effectivité des audits ;
et (vi) les trop longs délais institués par le cadre juridique pour le traitement des recours au stade de
passation de marchés.

Des mesures de réforme devront être conduites par le gouvernement afin d’accroitre l’utilisation du
système pays dans le cadre des opérations financées par la Banque. En attendant la mise en œuvre
d’actions de réformes visant à corriger ces insuffisances, et afin d’atténuer les risques qui pourraient
en découler, la Banque prendra les dispositions nécessaires lors de l’évaluation des projets pour
s’assurer que (i) pour chaque projet, un accord préalable sur le Plan de Passation de Marchés (PPM)
sera convenu entre la Banque et le gouvernement qui identifiera les marchés à passer par entente
directe et appel d’offres restreint (AOR) ; (ii) la DNCMP sera systématiquement saisie pour le contrôle
a priori des marchés éligibles à ce contrôle, (iii) l’Agence d’exécution dispose de capacités suffisantes
pour exercer le contrôle interne, (iv) les activités du projet incluent la réalisation systématique de
revues a posteriori (audit) périodiques de toutes les dépenses en dessous des seuils de contrôle de la
DNCMP,(v) les audits de passation des marchés seront systématiques et financés sur les ressources du
projet et réalisés sous la supervision de l’ARMP, et (vi) définir les documents à archiver, ainsi que la
durée de l’archivage.

L’évaluation du système a aussi permis d’identifier des actions et mesures de réformes en vue
d’améliorer la performance du système. Les actions de réforme identifiées en collaboration avec le
gouvernement ont servi à l’élaboration d’un plan d’actions de développement des capacités en
passation des marchés (PDAP). L’estimation du coût des actions retenues pour financement au titre
du PDAP se monte à 870 625 USD.

XXVIII
Annexe 13 : Respect des critères d’éligibilité pour les appuis budgétaires des Comores
Prére- Eligibilité du Pays
quis
Engage- Le Gouvernement, a validé en décembre 2017 une version révisée de la « Stratégie de Croissance Accélérée
ment du et de Développement Durable » (SCA2D) pour la période 2018-2021 afin de : (i) renforcer les fondements
Gouver- de la transformation structurelle de l’économie ; (ii) améliorer la qualité de vie de la population ; (iii) assurer
nement une exploitation rationnelle des ressources naturelles, en tenant compte des risques liés aux changements
pour la climatiques ; et (iv) renforcer la bonne gouvernance et la résilience face à la fragilité politique et
réduction institutionnelle.
de la Riposte au COVID-19 : Le Gouvernement en collaboration avec l’OMS, a commencé à mettre en œuvre un
pauvreté plan d'action de préparation aux épidémies estimé à 2,2 millions de dollars, incluant la création et l'équipement
de centres de quarantaine. Ce plan s’aligne avec les piliers (i), (ii) et (iv) de la SCA2D révisée.
Cadre Le dernier rapport du FMI conclut que les progrès ont été limités sur la mobilisation des recettes fiscales et
Macro- le gouvernement continue de faire face à de fortes contraintes de liquidité, entraînant des retards dans le
économi- paiement des salaires et des pensions des fonctionnaires ainsi que l'accumulation d'arriérés.
que Ce critère est donc difficilement atteint - l’UDC doit fournir plus d’efforts pour augmenter les recettes,
améliorer l'efficacité des investissements publics et à rationaliser les dépenses récurrentes, et améliorer la
gestion de la dette – déficit budgétaire de 2,2% du PIB ; balance commerciale de -10% du PIB. Les
fondamentaux économiques restent faibles et devraient être affectés négativement avec la pandémie de
COVID-19 (un an après les dégâts faits par le cyclone Kenneth), le déficit budgétaire pourrait atteindre 4,8%
du PIB en raison de pressions budgétaires supplémentaires imputables à une forte augmentation des dépenses
dans les secteurs de la santé et des services sociaux, au soutien aux entreprises locales et au manque à gagner
dû à la baisse de l'activité économique. L’analyse de la viabilité de la dette montre que le risque de
surendettement extérieur est modéré, mais le pays a accumulé des arriérés.
Malgré un bilan mitigé de mise en œuvre des politiques, le FMI est convaincu qu’avec l’aide des partenaires
le gouvernement poursuivra des politiques économiques appropriées pour lutter contre l'impact du virus, à
renforcer la gouvernance et à lutter contre la corruption.
Stabilité Les Comores, au cours des quinze dernières années, ont connu trois transitions démocratiques du pouvoir
politique présidentiel, grâce notamment au renforcement de l’autonomie des trois îles de l’Union et au principe de
rotation de la présidence entre elles, tous les cinq ans. Il s’agit d’une avancée remarquable compte tenu de la
situation de fragilité du pays.
Une révision constitutionnelle a été adoptée par référendum en 2018. Ce référendum a été marqué par une
victoire du oui à 92,34%, avec un taux de participation de 63,9%. Rejeté par l’opposition, ce référendum
visait à renforcer les pouvoirs du Président Azali Assoumani avec entre autres l’introduction de la possibilité
de briguer deux mandats de cinq ans consécutifs, contre un seul avant le référendum, la suppression des trois
postes de vice-présidents, etc.
Évaluation L’évaluation du risque fiduciaire lié au système de gestion des finances publiques de l’UDC en 2020 estime
satisfaisan que le niveau du risque est « modéré ». Depuis l’évaluation PEFA (2011) , le gouvernement a élaboré un
te du cadre budget de plus en plus réaliste en termes de recettes et de dépenses. La révision constitutionnelle a permis
fiduciaire une meilleure consolidation des dépenses et des recettes au niveau de toutes les îles. Comme l'indique le
dernier PEFA (2016), il y a une meilleure exhaustivité des informations contenues dans le document
budgétaire, un processus de préparation et d’exécution budgétaire amélioré avec notamment un meilleur suivi
des flux de trésorerie. Néanmoins, l’analyse du risque fiduciaire estime que la gestion des finances publiques
comporte encore des faiblesses en termes de comptabilité ; contrôle interne et externe et gestion des
entreprises publiques mais aussi de lutte contre la corruption.
Les réformes portant sur les finances publiques sont nombreuses et la performance devrait s’améliorer grâce
à la mise en œuvre d'une « Stratégie de réforme de la gestion des finances publiques 2016-20 » adoptée par
le gouvernement avec l'aide du FMI.
Harmoni- La coordination reste bonne entre les principaux partenaires même si elle fait face à des contraintes
sation institutionnelles liées à la faiblesse des capacités nationales. Les agences du système des Nations Unies, le
FMI et la Banque mondiale disposent d’une représentation locale. Par contre, d’autres partenaires appelés à
jouer un rôle important ne sont représentés que par des bureaux de liaison (Union Européenne) ou sont tout
simplement non représentés sur place (BAD et BID).

XXIX
Annexe 14 : Évaluation des Politiques et des Institutions du Pays (EPIP)

Pays Comores
Année 2018

Rang Groupes / Critères Score Variation Est Afrique


34 EPIP global 2.3 3.3 3.5
33 Gestion économique 2.3 3.3 3.7
33 Politique budgétaire 2.0 3.3 3.6
31 Politique monétaire 3.0 3.5 3.9
33 Politique de la dette 2.0 3.0 3.5
32 Politiques structurelles 2.6 3.3 3.5
31 Développement du secteur financier 2.7 3.3 3.4
32 Politique commerciale 2.8 3.6 3.5
32 Réglementation de l'environnement des affaires 2.3 3.1 3.4
33 Inclusion/équité sociale 2.5 3.4 3.4
35 Egalité hommes-femmes 2.3 3.3 3.4
35 Equité dans l'utilisation des ressources publiques 2.0 3.3 3.4
32 Renforcement des ressources humaines 2.5 3.6 3.5
32 Protection sociale et travail 2.5 3.3 3.3
28 Politiques et réglementation de l'environnement 3.0 3.4 3.6
36 Gouvernance 2.0 3.1 3.4
34 Droits à la propriété et gouvernance basée sur l’État de droit 2.3 3.1 3.3
36 Qualité de l'administration publique 1.8 3.0 3.2
36 Qualité de la gestion budgétaire et financière 2.0 3.4 3.6
35 Efficacité de la mobilisation des revenus 2.5 3.5 3.8
36 Transparence, responsabilité et corruption dans le secteur public 1.5 2.7 3.1
34 Infrastructures & int. régionale 2.4 3.3 3.4
33 Développement des infrastructures 2.3 3.3 3.4
34 Intégration régionale 2.5 3.3 3.3

Source : Groupe de la Banque africaine de développement.

XXXI
.
Annexe 15 : Relations entre le DSP 2021-2025, les Top-5 de la Banque, la SCA2D, le PCE 2030 et des
ODD

Les résultats escomptés du Top-5 de la SCA2D et PCE ODD


DSP 2021-2025 Banque 2030
Energie
Production d’énergie renouvelable - Éclairer l’Afrique et - ODD7 : Garantir l’accès
(4,3 GWh/an en 2021 – 64,3GWh/an en l’alimenter en énergie - PCE2030 Catalyseurs 2 : de tous a des services
2025) - Améliorer la qualité de Des infrastructures à énergétiques fiables,
vie des populations niveau pour une économie durables et modernes, à un
africaines performante coût abordable.
Capacité de production d’énergie - Éclairer l’Afrique et -ODD15 : Préserver et
renouvelable installée (0,65MW en l’alimenter en énergie - SCA2D 3.2.2. L’action restaurer les écosystèmes
2021- 10,65MW en 2025) publique est efficace et terrestres, en veillant à les
- Industrialiser l’Afrique efficiente. exploiter de façon durable,
- Améliorer la qualité de gérer durablement els
vie des populations - SCA2D 1.1.2. Les forets, lutter contre la
africaines infrastructures et des désertification, enrayer et
Quantité de CO2 évitée - Améliorer la qualité de capacités de gestion inverser le processus de
(3800tonnes/an en 2021 – vie des populations énergétiques renforcées. dégradation des sols et
66537tonnes/an en 2025) africaines mettre fin à
Taux de pertes techniques et - Améliorer la qualité de - SCA2D 2.4.2. L’accès l’appauvrissement de la
commerciales réduits vie des populations aux services énergétiques biodiversité.
(30% à 20%) africaines de qualité et l’efficacité - ODD9 : Bâtir une
Augmentation du taux de facturation - Améliorer la qualité de énergétique sont garantis infrastructure résiliente,
d’électricité (68% à 80%) vie des populations promouvoir une
africaines industrialisation durable qui
profite à tous et encourager
Augmentation du taux national d’accès à - Éclairer l’Afrique et
l’innovation.
l’électricité (78% à 85%) l’alimenter en énergie

- Améliorer la qualité de
vie des populations
africaines
Transport
Augmentation du volume des échanges - Intégrer l’Afrique - SCA2D 1.1.1. Les - ODD9 : Bâtir une
sur les routes réhabilitées/construites - Nourrir l’Afrique infrastructures et les infrastructure résiliente,
(4.900.000 tonnes en 2021-6 125.000 - Améliorer la qualité de capacités de gestion des promouvoir une
tonnes en 2025). vie des populations transports sont renforcées. industrialisation durable qui
africaines profite à tous et encourager
Réduction des coûts d’exploitation des - Nourrir l’Afrique - PCE2030 Catalyseurs 2 : l’innovation.
véhicules poids lourd et poids léger - Améliorer la qualité de Des infrastructures à niveau
(Pour VL 182 KMF en 2021 - 155 KMF vie des populations pour une économie - ODD2 : Éliminer la faim,
en 2025) africaines performante. assurer la sécurité
(Pour PL 361KMF en 2021 – 307KMF alimentaire, améliorer la
en 2025) nutrition et promouvoir
l’agriculture durable.
Questions transversales
Nombre d’emplois de femmes créés dans - Nourrir l’Afrique. -SCA2D 2.3.1. L’emploi -ODD1 : Éliminer
le cadre des activités des projets routiers décent et l’inclusion l’extrême pauvreté et la
et d’énergie sociale des couches faim.
Nombre d’emplois de jeunes créés dans vulnérables sont garantis. -ODD5 : Parvenir à
le cadre des activités des projets routiers - Améliorer la qualité de l’égalité des sexes et
et d’énergie vie des populations -SCA2D 3.1.3. Le cadre de autonomiser toutes les
Nombre d’emplois créés dans le cadre de africaines promotion de la cohésion femmes et les filles.
l’appui à des groupements féminins sociale est renforcé. -ODD8 : Promouvoir une
appuyés par les projets routiers et croissance économique
d’énergie - SCA2D 3.4.2. Les soutenue, partagée et
Nombre d’emplois crées dans le cadre de discriminations sociales, durable, le plein emploi
l’appui à d’associations de jeunes culturelles et économiques productif et un travail
appuyées par les projets routiers et à l’égard des femmes sont décent pour tous.
d’énergie éliminées -ODD10 : Réduction les
inégalités dans les pays et
d’un pays à l’autre.

XXXII
Dimensions climatiques intégrées dans - Améliorer la qualité de - SCA2D 1.6.1. Le capital - ODD12 : Établir des
les projets de la Banque aux Comores vie des populations productif est restauré. modes de consommation et
africaines production durables.
- SCA2D 1.6.2. La - ODD13 : Prendre
résilience face aux d’urgence des mesures pour
catastrophes et aux effets lutter contre les
des changements changements climatiques et
climatiques est renforcée. leurs répercussions.
- ODD15 : Préserver et
- PCE2030 Socle 2 : Une restaurer les écosystèmes
économie bleue des terrestres, en veillant à les
Comores affirmée exploiter de façon durable,
Solutions innovantes de protection gérer durablement les
côtières élaborées forêts, lutter contre la
désertification, enrayer et
inverser le processus de
dégradation des sols et
mettre fin à
l’appauvrissement de la
biodiversité.
- ODD14 : Conserver et
exploiter de manière
durable les océans, les mers
et les ressources marines
aux fins du développement
durable
Capacités institutionnelles renforcées - Améliorer la qualité de - SCA2D 3.2.1. La gestion -ODD16. Promouvoir
dans les secteurs de concentrations vie des populations des finances publiques est l’avènement de sociétés
africaines. renforcée. pacifiques et ouvertes à
- SCA2D 3.2.2. L’action tous aux fins de
publique est efficace et développement durable,
efficiente. assurer l’accès de tous à la
- SCA2D 3.2.3. justice, et mettre en place à
L’environnement des tous les niveaux, des
affaires est amélioré. institutions efficaces,
- PCE2030 Catalyseur 1 : responsables et ouvertes à
Un cadre politique et tous.
institutionnel réformé et
plus stable.
- PCE2030 Catalyseur 4 :
Des réformes structurelles
pour un environnement
compétitif.

XXXIII
Annexe 16 : Les contributions des secteurs dans le PIB
Source : ECST
Contribution sectorielle dans le PIB nominal3

100,0

80,0

60,0

40,0

20,0

-
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Services Industries Agriculture, sylviculture et pêche

Contribution sectorielle dans la valeur ajoutée aux prix de base

5,0

4,0

3,0

2,0

1,0

0,0

-1,0
Agriculture, sylviculture et pêche Industrie Services Valeur ajoutée aux prix de base
-2,0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020

Contribution des secteurs et certaines branches dans la valeur ajoutée aux prix de base
5,0

4,0

3,0

2,0

1,0

0,0
2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020(e) 2021(p) 2022(p)
-1,0

-2,0
Agriculture, sylviculture et pêche Industrie Electricite, gas et eau
Commerce et restaurants Transports et communications Finance, assurance et immobilier
Taux de croissance du PIB

3
Les données à partir de 2007 sont calculées avec une nouvelle méthodologie.

XXXIV
Annexe 17 : Note sur la Conférence des Partenaires au Développement des Comores (CPAD)

1. La CPAD, organisée les 2 et 3 décembre 2019 à Paris, a permis des échanges intenses, entre le
Président de l’Union des Comores, Son Excellence M. Azali Assoumani, les membres du
Gouvernement, les partenaires bilatéraux et multilatéraux, et les représentants du secteur privé ; sur
les opportunités d’investissement aux Comores et le Plan Comores Émergent 2030.

2. Le Plan Comores Émergent 2030 vise à promouvoir une transformation structurelle de l’économie
comorienne à travers, entre autres, des interventions soutenues et structurées en faveur du secteur
privé.

3. Une douzaine de projets clés pour transformer l'archipel ont été présentés à Paris, dont notamment
dans les secteurs du tourisme, de la santé, de l'énergie et d’autres infrastructures. Il s’agit, entre autres,
(i) du développement du tourisme budgétisé à hauteur de 686 millions d'euros afin de faire passer
le nombre de visiteurs annuels de 35 000 visiteurs à 200 000 d'ici 2030 ; (ii) d’amélioration des
connexions maritimes pour « Unir les îles par la mer » budgétisé à hauteur de 63 millions
d'euros, (iii) de la « boucle énergétique » reposant sur le mix énergétique et pour un coût total de
387 millions d'euros, (iv) de la « Smart City » comorienne avec un budget de 87 millions d'euros
pour soutenir l'amélioration de l'environnement des affaires; (v) du projet El Maarouf, budgétisé à
hauteur de 120 millions d'euros et dont l’objectif est de permettre aux Comores de se doter d'un
hôpital d'une capacité de 650 lits, contre 150 à ce jour et (vi) d’autres projets structurants du PCE
2030 qui couvriront le développement des infrastructures portuaires et énergétique, le renforcement
de l'attractivité des Comores à travers « Moroni Finance City », l'urbanisation et la construction de
routes, le renforcement du secteur agricole et enfin la gestion des déchets.

4. A l’issue de la CPAD 2019, un total de de 4,3 milliards USD de promesses de financement, dont
1,6 milliards USD des partenaires bilatéraux/multilatéraux et 2,7 milliards USD du secteur privé,
ont été faits en faveur des Comores. Certaines des contributions ont été : (i) la France a annoncé une
contribution de 170 millions d’euros, (ii) l’Émirats Arabe Unies a annoncé un montant de 185
millions USD, en plus des 150 millions USD déjà engagés ; (iii) le Maroc, la Serbie et le Japon ont
promis également d’apporter des soutiens financiers ou techniques significatifs ; etc.. Les principaux
partenaires multilatéraux tels que la Banque, la Banque Mondiale, la Banque Islamique de
Développement, le PNUD, la FAO, etc. ont également émis des promesses de financement dans les
domaines ou secteurs de developpement qui relèvent de leur cadre ou stratégie d’intervention aux
Comores. L'engagement de la Banque de 150 millions USD était basé sur le total des allocations
FAD attendues pour les Comores jusqu'en 2030
5. Un Secrétariat logé à la Présidence des Comores a été mis en place pour assurer le suivi des
promesses faites lors de la Conférence, pour éviter l’échec des levées de fonds précédentes
organisées par les Comores - île Maurice en 2005 et Qatar en 2010- pour lesquels les promesses
d’investissement ne se sont jamais concrétisées. Toutefois, du fait de la crise du COVID-19 qui a
éclaté environ 3 mois après la tenue de la conférence et qui a affecté la situation économique et
financière des pays, la plupart des promesses de financement faites lors de la Conférence ne se sont
pas concrétisées jusqu’à présent. Par conséquent, plusieurs projets clés susmentionnés n’ont pas
encore démarré.

XXXV
NOTE DE FIN DE PAGE

i
Suite au changement de base dans le calcul du PIB en 2018, qui a entraîné sa hausse de 71,8%.
ii
Article IV du FMI de juin 2020.
iii
Rapport annuel BCC, 2018
iv
L’entreprise publique responsable de la production, du transport et de la distribution de l’électricité dans l’UdC.
v
L’UDC importe près de 70% de ses besoins alimentaires en volume.
vi
Projections de la Banque mondiale.
vii
Banque mondiale (2016)
viii
Ces résultats se rapportent à l’année 2027, date d’achèvement du projet de développement des ressources
géothermiques.

XXXVI

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