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FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT Langue: Français

Original: Anglais

REPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE

PROJET D’APPUI A L’INTERMEDIATION FINANCIERE EN MILIEU RURAL

RAPPORT D’EVALUATION

DEPARTEMENT AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT RURAL ONAR


REGIONS NORD, EST ET SUD OCTOBRE 2003

SCCD: N.G.
TABLE DES MATIÈRES

Page
Fiche de projet, Équivalences monétaires, Poids et mesures, Liste des tableaux, (i-ix)
Liste des annexes, Listes des sigles et abréviations, Données de base, Matrice du
cadre logique, Résumé analytique

1. ORIGINE ET HISTORIQUE DU PROGRAMME 1

2. AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT RURAL 2


2.1 Caractéristiques principales 2
2.2 Pauvreté et sécurité alimentaire 3
2.3 Régime foncier 3
2.4 Politiques et stratégies 4

3. SECTEUR FINANCIER 5
3.1 Caractéristiques principales 5
3.2. Politiques et cadre réglementaire 5
3.3. Mobilisation et promotion de l’épargne 6
3.4 Sous-secteur des services financiers ruraux 7
3.5. Genre et services financiers en milieu rural 11
3.6. Santé et VIH/SIDA 12
3.7. Demande potentielle et contraintes des services financiers en milieu rural 12
3.8. Interventions des principaux donateurs 15

4. LE PROGRAMME ET LE PROJET DU FAD 16


4.1 Conception et justification du Programme 16
4.2 Zone et bénéficiaires du Programme 18
4.3 Cadre stratégique 19
4.4 Objectif sectoriel et objectif du Programme 20
4.5 Composantes et description du Programme 20
4.6 Coûts du Programme 23

Le Projet du FAD 24
4.7 Objectifs du Projet du FAD 24
4.8 Description du Projet du FAD 24
4.9 Marché financier et taux d’intérêt en milieu rural 29
4.10 Impact environnemental 29
4.11 Coûts du Projet FAD 30
4.12 Sources de financement et calendrier des dépenses 31

5. EXÉCUTION DU PROJET 32
5.1 Organe d’exécution 32
5.2 Dispositions institutionnelles 32
5.3 Supervision et calendrier d’exécution 34
5.4 Suivi et évaluation 35
5.5 Dispositions relatives à l’acquisition 36
5.6 Dispositions relatives au décaissement 38
5.7 Rapports financiers et audit 38
5.8 Coordination de l’aide 39
6. DURABILITÉ ET RISQUES DU PROJET 39
6.1 Charges récurrentes 39
6.2 Durabilité 40
6.3 Risques et mesures d’atténuation 40

7. AVANTAGES DU PROJET 41
7.1 Analyse financière 41
7.2 Analyse des avantages 41
7.3 Analyse de l’impact social 42

8 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 43
8.1 Conclusion 43
8.2 Recommandation et conditions préalables à l’approbation du prêt 43
8.3 Recommandation et conditions préalables à l’approbation du don 45

Le présent rapport a été préparé par M. W. Karuri, Analyste financier principal, ONAR.1 (chef d’équipe), S.
Pitamber, Spécialiste genre, ONAR, J. Coompson, Agroéconomiste supérieur, ONAR.1, et B. Sambe,
Spécialiste microfinance, OCMU, à la suite de la mission qu’ils ont effectuée en août 2003 au Mozambique.
Pour toute question, s’adresser aux auteurs ou M. A. D. Beileh, Chef de division, ONAR.1 (poste 3747)
i

FONDS AFRICAIN DE DÉVELOPPEMENT


AGENCE TEMPORAIRE DE RELOCALISATION
ANGLE DES TROIS RUES, AVENUE DU GHANA,
RUE PIERRE DE COUBERTIN, RUE HEIDI NOURA
BP. 323, 1002 TUNIS BELVEDERE, TUNISIE
TEL: (216) 71 333 511
FAX: (216) 71 10 34 35
EMAIL: afdb@afdb.org
FICHE DE PROJET
Les renseignements ci-dessous ont pour but de fournir des indications générales à tous les
fournisseurs, consultants et autres personnes intéressés par la fourniture de biens et services au titre des
projets approuvés par les Conseils d’administration du Groupe de la Banque. De plus amples
renseignements peuvent être obtenus auprès de l’organe d’exécution et du bénéficiaire.
1. Pays: RÉPUBLIQUE DU MOZAMBIQUE
2 Titre du Projet: Projet d’appui à l’intermédiation financière en milieu
rural (RUFISP)
3. Lieu d’implantation : Ensemble du territoire national
4. Emprunteur : République du Mozambique
5. Organe d’exécution: Ministère du Plan et des Finances (MPF)
C.P 272 – Maputo-Mozambique
Tél: 258-1-315040
Fax: 258-1-310493/315070
E-mail: ddp@isl.co.mz

6. Description du Projet: Le Projet comprend quatre composantes principales : A)


Renforcement des capacités et des institutions, B) Appui à l’expansion des services, C) Ligne de crédit,
et D) Gestion du Programme

7. Coût total du Projet du FAD: i) Devises : 11,11 millions d’UC (61%)


ii) Monnaie locale : 07.53million d’UC
Total : 18,64 millions d’UC

8. Sources de financement:: i) Prêt du FAD : 11,52 millions d’UC


ii) Don du FAD : 3,84 millions d’UC
iii) Institutions financières : 0,63 millions d’UC
iv) Gouvernement : 2,65 millions d’UC
Total 18,64 millions d’UC
9. Date d’approbation : Novembre 2003

10. Date de démarrage prévue : Juin 2004 pour 6 ans

11. Acquisition des biens : Consultation de fournisseurs à


l’échelon national
12. Services de consultants: Assistance technique et services de consultants pour les activités de
renforcement des capacités et des institutions et pour les études ; le
recrutement des prestataires de services/ONG pour promouvoir les
associations de financement en milieu rural fera l’objet d’une liste
restreinte, conformément aux Règles de procédure pour l’utilisation de
consultants du Groupe de la Banque.
ii

ÉQUIVALENCES MONÉTAIRES
1 UC = 29 894 Metical (MZM)
1 dollar EU = 24 100 Metical (MZM)
POIDS ET MESURES
1 kilogramme (kg) = 2,204 livres (lb)
1 000 kg = 1 tonne métrique (t)
1 kilomètre (km) = 0,62 mile (mi)
1 mètre (m) = 1,09 yards (yd)
2
1 mètre carré (m ) = 10,76 pieds carrés (ft2)
1 acre (ac) = 0,405 ha
1 hectare (ha) = 2,47 acres

Année budgétaire
1er janvier – 31 décembre
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 Appui des donateurs au sous-secteur de la microfinance en milieu rural


Tableau 4.1 Résumé du coût estimatif du Programme par composante
Tableau 4.2 Sources de financement du Programme
Tableau 4.3 Résumé des coûts estimatifs du projet par composante
Tableau 4.4 Résumé des coûts estimatifs du projet par catégorie de dépenses
Tableau 4.5 Sources de financement du projet FAD
Tableau 4.6 Sources de financement du don FAD
Tableau 5.1 Calendrier des dépenses du projet
Tableau 5.2 Calendrier des dépenses par source de financement
Tableau 5.3 Résumé des dispositions relatives à l’acquisition au titre du projet FAD
Tableau 7 Résumé de l’analyse financière d’un échantillon d’entreprises rurales

LISTE DES ANNEXES

1. Carte du Mozambique montrant la zone du Programme/Projet


2. Analyse sommaire des intermédiaires devant assurer la fourniture des produits de la
ligne de crédit
3. Fundo de Apoio a Reabilitacao da Economia (FARE) (Fonds d’appui à la relance
économique)
4. Critères de sélection et de revue de l’appui aux activités d’expansion
5. Critères de sélection proposés pour les intermédiaires financiers participants
6. Plan d’exécution du Programme/Projet
7. Calendrier d’exécution indicatif du projet FAD
8. Matrice du don FAD
9. Liste provisoire des biens et services
10. Opérations du Groupe de la Banque au Mozambique
iii

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS


BAD Banque africaine de développement
FAD Fonds africain de développement
BIM Banco Internacional de Mocambique/ Banque internationale du Mozambique
BoM Banque du Mozambique
CLUSA Cooperative League of the United States of America
DNDR Direcçao Nacional do Desenvolvimento (Direction nationale du développement
rural)
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
FARE Fundo de Apoio à Reabilitação da Economia
FFA Fundo de Fomento Agrário
FFHA Fundo de Fomento da Hidráulica Agrícola
FFPI Fundo de Fomento de Pequena Industria / Fonds de développement des petites
entreprises
GAPI Sociedade de Gastao e Financiamento para a Promocao de Pequenas Projectos
de Investimentos sarl
PIB Produit intérieur brut
FIDA Fonds international de développement agricole
INDER Institut national de développement rural
MADER Ministério de Agricultura e Desenvolvimento Rural /Ministère de l4Agriculture et
du développement rural
MBCI Mocambique Banco Commercial e de Investimentos /Banque commerciale et
d’investissement du Mozambique
IMF Institution de microfinance
MIC Ministério da Industria e Comércio /Ministère de l’Industrie et du Commerce
MoP Ministério das Pescas /Ministère de la Pêche
MPF Ministério do Plan e Finanças /Ministère du Plan et des Finances
ONG Organisation non gouvernementale
NORAD Agence norvégienne de développement
PARPA Plan de réduction de la pauvreté absolue
PROAGRI Programme de dépenses publiques dans le secteur agricole
DSRP Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté
RUSP Projet d’appui aux services financiers en milieu rural
RUFISP Projet d’appui à l’intermédiation financière en milieu rural
SIDA/ASD Agence suédoise de coopération au développement international
SOCREMO Sociedade de Gastao e Financiamento para a Promocao de Pequenas Projectos
de Investimentos/ Groupe financier et de gestion pour la promotion des petits projets
d’investissement
USAID Agence des Etats-Unis pour le développement international
iv
v

MOZAMBIQUE: PROGRAMME D’APPUI AUX SERVICES FINANCIERS EN MILIEU RURAL ET PROJET DU FAD
MATRICE DU CADRE LOGIQUE

Hiérarchie des objectifs Indicateurs vérifiables Moyens de vérification Hypothèses/risques

Objectif sectoriel : contribuer à la 1.1 Ramener l’incidence et la gravité de la pauvreté de • Statistiques nationales sur les revenus;
réduction de la pauvreté. 70% à 50% d’ici à 2010; • Enquêtes sur les revenus des ménages;
1.2 Amélioration des revenus des ménages; • Études d’évaluation de la pauvreté ;

OBJECTIF DU PROGRAMME /
PROJET

Objectifs du Programme: améliorer 1.1 Au moins 1,6 million de ménages ruraux accèdent • Dossiers du projet; • Le gouvernement applique le programme tel
l’accès des ménages ruraux aux aux services financiers d’ici à la 8e année du quel;
services financiers de manière durable. Programme ; • États des lieux ; • Les collectivités rurales sont réceptives à l’aide
Objectif du projet FAD: améliorer 1.2 120 nouvelles associations ede financement en milieu • Études d’impact ; apportée pour les organiser en groupes
l’accès des ménages ruraux aux rural sont créées d’ici à la 6 année du projet; • Examen à mi-parcours ; /associations financièrement viables ;
services financiers de manière durable. 1.3 900 nouvelles associations d’épargne et de crédit • Le climat des affaires est suffisamment
sont créées d’ici à la 8e année du projet; dynamique pour soutenir les services financiers
viables ;
• Cadre stratégique et réglementaire propice au
développement de différents types
d’intermédiaires financiers ruraux.
1. Expansion des services financiers 1.1 120 nouvelles associations de financement en milieu • Missions de supervision ; • Les intermédiaires financiers sont disposés à
ruraux; rural créées d’ici à la fin de la 6e année du Prog., • Rapports d’activité trimestriels du projet; participer au Programme ;
1.2 les membres de ces associations passent de 9 000 à • Rapports des prestataires de service sous • Environnement macroéconomique toujours
27 000 d’ici à la 6e année du Programme ; contrat favorable au développement des services
1.3 les membres des institutions de microfinance passent • Examen à mi-parcours financiers et de la microfinance en milieu
de leur nombre actuel de 40 000 à plus de 100 000 • Rapports des études d’évaluation rural ;
d’ici à la 6e année ; d’impact ; • Les collectivités rurales sont disposées à
1.4 4 unions (de 30 associations chacune) sont créées participer pleinement au Programme;
d’ici à la 6e année du Programme ; • Les intermédiaires financiers en milieu rural
1.5 900 associations d’épargne et de crédit sont créées soutiennent le Programme
d’ici à la 8e année du Programme ;
1.6 les membres de ces associations passent de 4 000 à
plus de 24 000 d’ici à la 8e année du Programme ;
1.4 Renforcement fourniture et accès au crédit
vi
Hiérarchie des objectifs Indicateurs vérifiables Moyens de vérification Hypothèses/risques
3. Amélioration du cadre 3.1 Création d’une Unité des politiques de financement • Missions de supervision ; •
stratégique et réglementaire des en milieu rural au sein du MPF avant la fin de la 1ère • Rapports d’activité trimestriels du projet;
services financiers en milieu rural; année du Programme; • Rapports des prestataires de service sous
3.2 Cadre stratégique établi et opérationnel d’ici à la 2e contrat
année du Programme • Examen à mi-parcours
3.3 Adoption du cadre stratégique en milieu rural d’ici à • Rapports des études d’évaluation
la 2e année du Programme ; d’impact ;
3.4 Manuel des opérations pour la supervision des
institutions de microfinance élaboré et appliqué
3.5 Cadre d’auto-réglementation établi pour les
institutions de microfinance;
3.6 65 séances de dialogue sur les politiques sont
organisées;
3.7 29 visites d’échange nationales et régionales sont
organisées ;
3.8 8 forums de financement en milieu rural organisés ;
1.7 20 ateliers de sensibilisation
RÉALISATIONS ATTENDUES DU
PROGRAMME/PROJET
4. Ligne de crédit et fonds de 4.1 Plus de 400 000 petits exploitants sur des plantations • Missions de supervision ;
contrepartie mis en place et villageoises reçoivent du crédit auprès des • Rapports d’activité trimestriels du projet;
opérationnels ; intermédiaires financiers d’ici à la 8e année du Prog.; • Rapports des prestataires de service sous
4.2 Plus de 27 000 membres d’associations de contrat
financement en milieu rural reçoivent du crédit d’ici • Examen à mi-parcours
à la 6e année du Programme ; • Rapports des études d’évaluation
4.3 Plus de 20 000 membres d’associations d’épargne et d’impact ;
de crédit reçoivent du crédit d’ici à la 8e année du
Programme ;
5. La Cellule de gestion du Mise en place de la Cellule de gestion du Programme • Missions de supervision ;
Programme/Projet est établie et fixée comme une des conditions préalables à l’entrée en • Rapports d’activité trimestriels du projet;
fonctionne bien ; vigueur du prêt et du don ; • Rapports des prestataires de service sous
contrat
• Examen à mi-parcours
• Rapports des études d’évaluation
d’impact ;

Hiérarchie des objectifs Indicateurs vérifiables Moyens de vérification Hypothèses/risques


ACTIVITÉS DU PROGRAMME ET DU
PROJET DU FAD
1. Renforcement des capacités et des • Accord de prêt; • Environnement macroéconomique toujours
institutions; Coût du Programme par composante (millions UC) • Dossiers de décaissement favorable au développement des services
i) Création de l’Unité des politiques de i) Appui aux politiques, : 02,93 UC • Missions et rapports de supervision; financiers et de la microfinance en milieu
financement en milieu rural au sein législations et institutions • Comptes du projet ; rural ;
du MPF; ii) Facilité pour innovation et : 11,15 UC • Comptes vérifiés du projet; • Les collectivités rurales sont disposées à
ii) Élaborer un cadre stratégique de promotion • Examen à mi-parcours participer pleinement au Programme;
fi t ili l
vii
Hiérarchie des objectifs Indicateurs vérifiables Moyens de vérification Hypothèses/risques
financement en milieu rural ; iii) Appui institutions financières : 09,00 UC
iii) Élaborer un cadre réglementaire de communautaires,
financement en milieu rural; iv) Gestion du Programme : 04,36 UC
iv) Engager un dialogue sur les v) Imprévus : 01,71 UC
politiques; Total : 29,15 UC
v) Formation du personnel de MPF,
FARE, institutions de microfinance
& Banque du Mozambique;
vi) Fournir une assistance technique à
MPF, FARE et Banque du
Mozambique;
vii) Créer l’Association des institutions
de microfinance;
viii) Promouvoir la création d’association
de financement en milieu rural;
ix) Promouvoir la formation
d’associations d’épargne et de
crédit
x) Recruter des prestataires de services;
xi) Fournir des véhicules et matériel de
bureau;
xii) Fournir une formation technique
pour le personnel;
xiii) Effectuer des visites d’échange et
d’étude;
xiv) Payer les salaires et les frais
d’entretien et d’exploitation
2. Appui à l’expansion des services: Financement du Programme (millions d’UC)
i) Élaboration de nouveaux produits et Prêt FAD : 11,52 UC
approches de financement en milieu Don FAD : 03,84 UC
rural; FIDA : 06,66 UC
ii) Vulgarisation de nouvelles approches de Fonds norvégien : 02,63 UC
financement en milieu rural; Institutions microfinance : 00,90 UC
iii) Fournir des fonds de contrepartie pour Gouvernement : 03,60 UC
les activités d’expansion des services; Total : 29,15 UC

3. Ligne de crédit Coûts du Projet du FAD (en millions d’UC):


i) Renforcement capacités et inst. : 5,72 UC
i) Fournir du crédit aux associations de ii) Expansion des services : 3,00 UC
financement en milieu rural, iii) Ligne de crédit : 8,10 UC
associations d’épargne et de crédit ; iv) Gestion du Programme : 0,73 UC
v) Imprévus : 1,10 UC
Total : 18,64 UC
4. Cellule de gestion du projet: Financement du Projet du FAD (en millions d’UC):
i) Acquérir des véhicules; Prêt du FAD : 11,52 UC
ii) Acquérir du matériel de bureau; Don du FAD : 03,84 UC
iii) Organiser des ateliers de lancement ; Institutions financières : 00,63 UC
iv) Réaliser un examen à mi-parcours ;
viii
Hiérarchie des objectifs Indicateurs vérifiables Moyens de vérification Hypothèses/risques
v) Réaliser des études ; Gouvernement : 02,65 UC
vi) Réaliser des enquêtes thématiques ; Total : 18,64 UC
vii) Recruter des assistants techniques
locaux et étrangers;
viii) Organiser la formation du
personnel;
ix) Évaluer les propositions de ligne
de crédit ;
x) Réaliser des analyses et études
d’impact ;
xi) Réaliser une étude sur le genre en
milieu rural ;
xii) Fournir une assistance technique
à la Cellule de gestion du
Programme

Les activités en gras ne sont pas cofinancées par le FAD


ix

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

1. Contexte du Programme et du Projet du FAD:

Le manque de services financiers ruraux au Mozambique est reconnu comme un


des obstacles majeurs à la commercialisation et à l’accroissement de la production agricole,
au développement des petites et moyennes entreprises, à l’amélioration des liens avec le
marché et, d’une manière plus générale, au développement de l’économie rurale. Bien qu’il y
ait eu ça et là des initiatives parfois importantes dans le domaine du financement en milieu
rural, celles-ci ont été sporadiques et souvent concentrées sur des intermédiaires individuels
de microfinance ou des activités de crédit dans le cadre de différents projets d’agriculture, de
pêche ou de commercialisation. Les initiatives en question n’ont pas été élaborées dans un
cadre global de planification et d’intervention. C’est pourquoi, elles n’ont pris aucune
ampleur et sont restées limitées. De même, peu de capacités locales ont été créées et les
institutions concernées ont rarement pu atteindre une viabilité financière et des opérations
durables. Le Programme d’appui au financement en milieu rural proposé, y compris son volet
que représente le Projet d’appui à l’intermédiation financière en milieu rural du FAD, est
l’aboutissement d’une étude-diagnostic que le gouvernement a fait entreprendre au FIDA en
juillet 2001.

2. Objet du prêt du FAD : Le prêt de 11,52 millions d’UC et le don de 3,84


millions d’UC du FAD, représentant 82,4 pour cent du coût total du projet, serviront à
financer la totalité des coûts en devises (11 millions d’UC) et 56 pour cent des coûts en
monnaie locale (4,25 millions d’UC).

3. Objectif sectoriel et objectif du Projet du FAD : L’objectif sectoriel est de


contribuer à la réduction de la pauvreté grâce à l’amélioration des moyens d’existence des
ménages ruraux. L’objectif du Projet du FAD est d’améliorer l’accès de ces ménages à des
services financiers durables en milieu rural.

4. Description sommaire des réalisations attendues du Projet du FAD : Le Projet


du FAD appuiera les activités à réaliser dans quatre composantes principales : A)
Renforcement des capacités et des institutions, B) Appui à l’expansion des services, C) Ligne
de crédit, et D) Gestion du Programme.

5. Coût du Projet du FAD : Le coût total du Projet du FAD est estimé à 18,64
millions d’UC, dont 11,11 millions d’UC (soit 60 %) en devises et 7,53 millions d’UC (soit
40 %) en monnaie locale.

6. Sources de financement : Le projet sera financé par le Fonds africain de


développement, les institutions financières participantes et le Gouvernement du Mozambique.
Le don du FAD de 3,84 millions d’UC servira à financer la composante «renforcement des
capacités et des institutions», pendant que le prêt du FAD de 11,52 millions d’UC servira à
financer la ligne de crédit et les fonds de contrepartie. Une matrice des indicateurs vérifiables
concernant les activités financées sur le don figure à l’annexe 8.
x

7. Mise en œuvre du Projet du FAD : Le Projet du FAD sera mis en œuvre sur une
période de six ans. Le Ministère du Plan et des Finances en sera l’organe d’exécution. La
gestion quotidienne et la coordination seront assurées par une Cellule de gestion du
Programme à créer au sein de du Fundo de Apoio à Reabilitação da Economia (FARE). Le
gouvernement a créé le FARE par décret n° 20/92 de 1992, au sein du Ministère des
Finances, comme organe chargé de la mise en œuvre de programmes gouvernementaux de
relance économique et de lutte contre la pauvreté en faveur des collectivités les plus
défavorisées.

8. Conclusions : Le Programme et le Projet du FAD sont en phase avec la stratégie


globale et la Vision du Groupe de la Banque en matière de promotion de systèmes financiers
et de microfinance en milieu rural. Ils cadrent également avec les stratégies nationales et
l’orientation politique du gouvernement, qui souhaite offrir des services financiers abordables
et durables aux zones rurales, en vue de favoriser la croissance économique et la réduction de
la pauvreté.
1

1. ORIGINE ET HISTIRIQUE DU PROGRAMME

1.1 Le Mozambique figure parmi les pays les plus pauvres au monde, occupant la 170e
place sur 173 selon l’Indice du développement humain (PNUD 2002). D’après les estimations, près
de 70 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté, dans un pays au riche potentiel
encore inexploité. Quatre-vingts (80) pour cent de la population estimée à 18,3 millions d’habitants
vivent en milieu rural. Dans son Plan de réduction de la pauvreté absolue (PARPA), le
gouvernement affiche sa volonté de promouvoir le développement rural pour répondre aux besoins
de la majorité de la population, ainsi que le développement économique et social du pays. Le
secteur agricole, y compris la foresterie et la pêche, emploie le gros de la main-d’œuvre et constitue
la principale source de revenus pour la grande majorité des populations rurales. Le manque de
services financiers ruraux est reconnu comme un des principaux obstacles à la commercialisation et
à l’accroissement de la production agricole, au développement des petites et moyennes entreprises,
à l’amélioration des liens avec le marché et, d’une manière plus générale, au développement de
l’économie rurale.

1.2 En juillet 2002, le Gouvernement du Mozambique a demandé au FIDA d’entreprendre


un état des lieux pour examiner les politiques, activités et institutions de services financiers, évaluer
les interventions passées et présentes des donateurs/ONG, et analyser les défis et contraintes du
sous-secteur des services financiers ruraux. L’étude devait évaluer les expériences des
intermédiaires financiers et autres institutions financières opérant dans ce sous-secteur, la demande
potentielle de services financiers, et la capacité des institutions à répondre à cette demande. L’étude
et les consultations entre parties prenantes qui l’ont suivie ont vivement recommandé que, pour
aller de l’avant, les pouvoirs publics jouent le rôle principal dans l’instauration d’un cadre
stratégique et réglementaire propice au développement du système financier en milieu rural.
L’étude a également recommandé d’explorer d’autres possibilités et mécanismes destinés à
promouvoir le développement et l’expansion des services financiers ruraux.

1.3 Le FIDA a été invité à élaborer un programme allant dans le même sens que les
recommandations de l’étude. La mission chargée d’élaborer un «Programme d’appui aux services
financiers en milieu rural» (RUFSP) a été effectuée en septembre 2002. La Banque a officiellement
reçu, le 29 avril 2003, une demande de cofinancement du programme avec le FIDA et la NORAD.
C’est ainsi que le Groupe de la Banque a respectivement envoyé, en mai et août 2003, des missions
de préparation et d’évaluation du financement du FAD dans le cadre dudit programme sous le titre
de «Projet d’appui à l’intermédiation financière en milieu rural» (RUFISP). Lors de ces missions et
des missions effectuées par la suite pour le dialogue et la préparation du DSP, le gouvernement a
réitéré son désir et sa détermination à appuyer le développement d’un système financier durable en
milieu rural. Le Projet d’appui à l’intermédiation financière en milieu rural englobe les activités du
Programme à financer par le FAD.

1.4 Le programme proposé est l’aboutissement de larges consultations entre parties


prenantes menées dans le cadre d’une série d’ateliers organisés lors des missions de conception et
d’élaboration effectuées par le FIDA. De même, lors de la préparation et l’évaluation du projet du
FAD, les missions du Groupe de la Banque ont eu des consultations avec les ministères, directions
et organismes publics concernés, le secteur bancaire, les institutions de microfinance (IMF), les
organisations non gouvernementales, les associations d’exploitants agricoles et de négociants, les
mutuelles/associations de crédit, ainsi que plusieurs représentants de donateurs au Mozambique. Le
projet FAD respecte les Directives opérationnelles concernant le sous-secteur des services
financiers ruraux approuvées en 2002 par le Conseil d’administration du FAD. L’intervention est
en phase avec la stratégie du Groupe de la Banque visant à appuyer le développement agricole et
rural. Elle cadre également avec sa Vision, qui met l’accent sur l’élargissement du champ d’action
2

de l’assistance de la Banque en faveur des services financiers ruraux, pour aller au-delà des lignes
de crédit traditionnelles assorties de conditions restrictives, et englober des programmes propres à
renforcer les meilleures pratiques d’intermédiation financière et à promouvoir la réduction de la
pauvreté.

2. AGRICULTURE ET DÉVELOPPEMENT RURAL

2.1 Caractéristiques principales

2.1.1 Le potentiel naturel de production agricole du Mozambique est l’un des plus énormes
d’Afrique Le secteur agricole, y compris la pêche et la foresterie, reste le pilier de l’économie du
pays, même s’il a perdu de son importance ces dernières années, en raison notamment de
catastrophes naturelles et du dynamisme d’autres secteurs. De 30,2 pour cent en 1998, la part du
secteur dans le PIB a chuté à 23,5 pour cent en 2002. Selon les estimations, le secteur génère près
de 80 pour cent des recettes d’exportation du Mozambique et emploie 78 pour cent de la population
active. Sur la superficie totale du pays, à savoir 78,6 millions d’ha, quelque 36 millions d’ha (soit
46 pour cent) se prêtent à l’agriculture. Toutefois, seuls près de 10 pour cent de ces terres arables
sont actuellement cultivées. Les petits exploitants comprennent à peu près 3 à 3,5 millions de
ménages cultivant, en moyenne, quelque 1,8 ha chacun, sur 95 pour cent des terres cultivées, le
restant étant occupé par les exploitations commerciales. Les petits exploitants utilisent les intrants
agricoles exclusivement pour la production de coton et de tabac (sous la direction des sociétés
commerciales), ou la production de fruits et légumes dans les «zones vertes» qui entourent les
grandes zones urbaines.

2.1.2 Dans le secteur agricole, la politique environnementale s’est considérablement


améliorée depuis que le gouvernement a engagé son programme d’ajustement structurel. Outre le
désengagement de l’État d’entreprises agricoles et la redistribution des terres agricoles étatiques à
de petits exploitants agricoles et des entreprises du secteur privé, le gouvernement avait supprimé le
contrôle des prix et libéralisé la commercialisation des produits agricoles avant fin 1995. La
libéralisation intervenue dans les sous-secteurs de la production végétale, de l’élevage et de la
foresterie a accru, de manière substantielle, les possibilités d’activités lucratives dans ces domaines.
Cependant, les coopératives de petits exploitants ont besoin d’aide, notamment pour ce qui est des
intrants, de la formation, du microcrédit et de l’infrastructure de commercialisation, pour tirer
pleinement parti des opportunités offertes par la libéralisation. Le manque de crédit a contribué à
l’incapacité des ménages ruraux à adopter des techniques de production améliorées, diversifier
leurs sources de revenu et mieux résister aux chocs extérieurs tels que les sécheresses, les
inondations et les maladies.

2.2 Pauvreté et sécurité alimentaire

2.2.1 La pauvreté est répandue au Mozambique, avec près de 70 pour cent de la population
totale de 18 millions d’habitants, dont 62 pour cent d’habitants de zones urbaines, vivant dans la
pauvreté absolue. Bien qu’elle touche tout le pays, la pauvreté est plus accentuée en milieu rural, où
quelque 71 pour cent de la population vivent dans la pauvreté. L’analyse de la pauvreté au
Mozambique fait ressortir les causes principales suivantes : i) la faiblesse de la croissance
économique jusqu’au début des années 90 ; ii) le faible niveau d’instruction des personnes en âge
de travailler, en particulier chez les femmes ; iii) les ratios de dépendance élevés dans les ménages ;
iv) la faible productivité des exploitations agricoles familiales ; v) le manque de possibilités
d’emplois à l’intérieur et à l’extérieur du secteur agricole ; et vi) le caractère peu développé des
infrastructures, surtout dans les zones rurales liées à l’agriculture. De plus, dans la mesure où la
grande majorité de la population travaille dans l’agriculture, la pauvreté au Mozambique est
aggravée par plusieurs facteurs, dont : l’isolement et le manque d’intégration des ménages ruraux
3

au marché, le manque de financement, le caractère limité des services de base et de la formation,


l’insuffisance des intrants, les techniques inadaptées, ainsi que le risque permanent de catastrophes
naturelles telles que les sécheresses et les inondations. Compte tenu de tout ce qui précède, une
bonne partie de la population compte sur les envois de fonds des travailleurs émigrés et d’autres
produits liés à l’agriculture, notamment la production de bois de chauffe et de charbon de bois, le
petit commerce et des emplois intermittents hors des exploitations.

2.2.2 La première politique importante de réduction de la pauvreté, appelée Stratégie de


réduction de la pauvreté au Mozambique, a été élaborée en 1995. Un des points faibles de cette
politique était qu’elle ne proposait pas d’actions spécifiques concernant les groupes cibles, les
objectifs et les mécanismes de coordination et de collaboration entre les différents acteurs sociaux
engagés dans la lutte contre la pauvreté. Pour combler cette lacune, le Conseil des ministres a
approuvé en 1999 le Cadre d’intervention pour la réduction de la pauvreté absolue au Mozambique,
dont la mise en œuvre devait passer par l’élaboration du Plan de réduction de la pauvreté absolue
(PARPA). En tant que DSRP du Mozambique, le PARPA est devenu, pour les pouvoirs publics, un
outil clé de planification à moyen et long terme accordant la priorité à la réduction de la pauvreté
dans l’allocation des ressources publiques. Il sert également de cadre stratégique pour le la mise en
œuvre d’autres initiatives. Le PARPA tient effectivement compte des objectifs définis dans les
différents plans stratégiques nationaux et sectoriels. Il vise à ramener la pauvreté absolue de 70
pour cent en 1997 à moins de 50 pour cent d’ici à 2010.

2.2.3 Le Conseil des ministres a approuvé en décembre 1998 la stratégie de sécurité


alimentaire du gouvernement. La stratégie envisage de mettre en œuvre des mesures propres à
assurer une plus grande stabilité dans les ressources familiales, à travers i) l’accroissement de la
production, ii) la diversification des cultures de subsistance, iii) l’élargissement et la diversification
des sources de revenus agricoles et non agricoles, et iv) une meilleure connaissance des techniques
de production et de conservation des produits alimentaires. La stratégie insiste sur l’importance de
la croissance économique et de la valorisation des ressources humaines comme deux piliers
centraux du processus. Elle souligne précisément la nécessité de : i) créer un réseau de
commercialisation capable de fournir les intrants nécessaires et d’assurer la vente des excédents de
production agricole ; ii) mettre en place un système de services financiers ruraux capable d’appuyer
les activités de production et la commercialisation par les petits et moyens exploitants et
négociants ; iii) promouvoir l’accès au capital des petits et moyens négociants en vue de stimuler la
commercialisation et la concurrence ; et iv) promouvoir l’éducation nutritionnelle sur les habitudes
alimentaires saines. Pour la stratégie, il s’agit des activités principales susceptibles de garantir la
sécurité alimentaire.

2.3 Régime foncier

Selon le régime foncier du pays, toutes les terres appartiennent à l’État. Cependant, pour
protéger les droits de propriété des familles, le gouvernement a fait voter une loi foncière en 1996,
reconnaissant les droits fonciers coutumiers et indiquant que les allogènes désireux d’obtenir des
droits d’utilisation de terres devraient négocier avec les occupants et les collectivités exerçant des
droits coutumiers sur les terres concernées. Les modes d’occupation des terres sont pratiquement
les mêmes partout dans le pays, bien que les pratiques coutumières puissent différer en fonction des
localités. L’accès à la terre passe par l’héritage, les autorités traditionnelles villageoises, les
programmes gouvernementaux et les emprunts. Des titres fonciers valables sont rares et difficiles à
obtenir, même si la loi foncière (Lei de Terra – lei 19/97) reconnaît les droits traditionnels et ceux
des squatters. Aux termes de la Constitution, il est également obligatoire de consulter les
collectivités locales pour le traitement des titres de fonciers. L’accès à la terre pour les petits
exploitants n’est pas difficile dans bon nombre de régions. Une grande partie des régions sont peu
peuplées, tandis que 40 % pour cent de la population vivent dans deux (Nampula et Zambezia) des
4

10 régions que compte le pays. D’une manière générale, le Mozambique dispose de beaucoup de
terres, bien qu’une pression s’exerce sur les terres de certaines régions, notamment le long de la
côte, dans certaines zones périurbaines et le long des principaux corridors de transport. La
Constitution garantit l’accès des femmes à la terre et les droits d’héritage sont reconnus pour tous,
hommes comme femmes. Dans ce domaine, les dispositions de la Constitution ont la
prépondérance sur le droit coutumier. Dans la pratique, cependant, les droits de la femme ne sont
pas reconnus par le droit coutumier. La protection juridique offerte par la Constitution s’avère
insuffisante, d’où la nécessité de l’assortir d’un mécanisme réglementaire de mise en application.
La loi en appelle également à la participation des collectivités à la conservation des ressources
naturelles, la résolution des conflits et la délimitation des terres qu’elles occupent.

2.4 Politiques et stratégies

2.4.1 Avec l’aide de la communauté des donateurs, le gouvernement élabore actuellement sa


Stratégie de développement rural. Les principes fondamentaux de ce processus visent à favoriser :
i) une large participation de toutes les parties prenantes publiques et privées dont les contributions
seront prises en compte dans la stratégie, et ii) l’engagement total des pouvoirs publics tout au long
du processus. L’élaboration de la stratégie devrait être achevée d’ici à décembre 2004. La stratégie
devrait servir de cadre à tous les programmes et stratégies de développement sectoriels en faveur
des zones rurales. La stratégie reconnaît que la répartition de la plupart des types de produits et de
services conduit à de meilleurs résultats, si elle est fondée sur les marchés et les prix plutôt que sur
les organismes publics chargés de leur réglementation et mise en application. Cette orientation vers
l’économie de marché a permis au gouvernement de mettre davantage l’accent sur les rôles plus
essentiels à jouer dans le processus de développement, y compris : i) l’instauration d’un cadre
stratégique propice à l’accroissement de la production et l’amélioration de l’efficience ; ii) et la
fourniture directe, ou par des prestataires extérieurs, de biens collectifs (recherche, vulgarisation,
infrastructure, action sociale)

2.4.2 Les principes fondamentaux de la stratégie du gouvernement pour le développement du


secteur rural reposent sur le développement du secteur privé et la conservation des ressources
naturelles du pays. Le Programme national de développement agraire (PROAGRI) est le cadre
principal de mise en œuvre de la stratégie gouvernementale de développement du secteur agricole –
secteur dominant de l’économie rurale. Ce programme d’investissement financé par plusieurs
bailleurs de fonds vise à : i) accroître la capacité de production et la productivité dans les secteurs
de l’agriculture, de la foresterie et de l’élevage de type familial, par l’utilisation de techniques à fort
coefficient de main-d’œuvre et une gestion durable des ressources naturelles ; ii) garantir les droits
d’accès à la terre et alléger les procédures bureaucratiques liées à l’enregistrement foncier ; iii)
promouvoir la commercialisation des produits agricoles et des productions animales et faciliter la
commercialisation des excédents et l’accès aux marchés (y compris pour les facteurs de production
et le crédit) ; et iv) réduire la vulnérabilité des ménages et l’insécurité alimentaire chronique. La
première phase du programme PROAGRI touche à sa fin. Le MADER définit actuellement la
deuxième phase du programme dont le démarrage est prévu en 2005. La première s’est
essentiellement concentrée sur la réorganisation, la rationalisation et le renforcement des capacités
du MADER. Une deuxième phase est en cours d’élaboration pour 2005-2010. Son rayon d’action
fait toujours l’objet de discussions, mais on pense que cette phase mettra vraisemblablement
l’accent sur des investissements destinés à accroître la production agricole.
5

3. SECTEUR FINANCIER

3.1 Caractéristiques principales

3.1.1 À l’heure actuelle, le système bancaire est constitué d’intermédiaires bancaires et non
bancaires, dont : 10 banques commerciales, 1 banque d’investissement, 1 banque de microfinance,
3 sociétés de crédit-bail, 3 coopératives de crédit, 2 sociétés de capital-risque, 16 institutions de
microfinance, 1 société de gestion d’achats en vrac, 5 compagnies d’assurance, un Fonds
d’assurance sociale, 6 Fonds publics de développement et 30 bureaux de change. La Banque du
Mozambique, qui est la banque centrale, a été créée en mai 1975. Elle est chargée d’instaurer le
cadre de supervision et de réglementation des services financiers. Sa fonction principale consiste à
préserver la valeur de la monnaie nationale, orienter la politique de crédit, faire respecter la
discipline bancaire et conseiller le gouvernement sur les questions financières. Le système bancaire
est dominé par les banques commerciales. Bien que le nombre de banques commerciales ait
augmenté ces dernières années, le volume de leurs transactions reste faible. En juin 2001, le
montant total des dépôts dans le système bancaire se chiffrait à près de 850 millions de dollars EU,
soit 22 pour cent du PIB. Le secteur bancaire est très concentré, le leader sur le marché étant la
Banco Internacional de Mocambique (BIM), qui possède 44 pour cent des actifs bancaires et 40
pour cent du nombre total d’agences. Les banques commerciales opèrent, de manière quasi-
exclusive, dans les grands centres urbains, concentrant l’essentiel de leur activité autour de Maputo.
Les zones rurales manquent de services financiers qui, normalement, devraient être assurés par les
banques commerciales.

3.2 Politiques et cadre réglementaire

3.2.1 Outre le rôle de supervision exercé par la Banque du Mozambique, le système financier
du Mozambique est réglementé par la loi n° 15/1999, qui définit les types d’institutions autorisées à
mener des activités dans le secteur financier, ainsi que les conditions d’enregistrement pour chaque
catégorie d’institution. Dans le cadre de la réforme du secteur financier de 1992, les trois fonctions
principales (banque centrale, banque émettrice et banque commerciale) de la Banque du
Mozambique ont été séparées, et cette dernière n’a conservé que ses fonctions de banque centrale et
de banque émettrice. Cette réforme a permis l’entrée de nouveaux opérateurs privés, publics et non
gouvernementaux dans le secteur financier, tout en renforçant la mission et la capacité de la Banque
du Mozambique à réglementer et superviser les opérations du secteur financier. En tant que mesure
incitative destinée à promouvoir la création de services financiers en milieu rural, en vertu du
décret 47/1998 sur les services bancaires, le montant minimum de fonds propres exigé a été ramené
du niveau habituel de 3 millions de dollars EU à 25 millions de MZM (soit près d’un million de
dollars EU) pour les institutions de crédit opérant hors de Maputo. Aucune preuve n’a encore été
donnée de l’impact réel de cette mesure incitative.

3.2.2 Les institutions financières enregistrées sous le décret 47/98 et l’amendement


1/GGBM/1999, comprennent les institutions de microfinance. La loi ne permet pas à ces
institutions de mobiliser l’épargne/collecter des dépôts, même si elles octroient du crédit à leurs
clients. Cette mesure n’est pas de nature à promouvoir l’épargne, une des conditions fondamentales
du développement. Elle limite également la viabilité potentielle des institutions concernées. Bien
que ces institutions présentent des rapports semestriels à la Direction de la supervision de la
Banque du Mozambique, cette dernière ne procède pas encore à la supervision de leurs opérations.
Ayant pris conscience de cette contrainte, un groupe comprenant le MADER, la Facilité de
microfinance du Mozambique et certaines institutions de microfinance (IMF), a élaboré un projet
de « loi sur la microbanque » présenté à la Direction de la Banque du Mozambique en mai 2002.
Selon ce projet, le capital minimum requis pour les IMF recevant des dépôts serait de l’ordre de 0,5
million de dollars EU et les IMF ainsi agréées pourraient gérer des comptes d’épargne, collecter des
6

chèques, mais ne seraient pas autorisées à gérer des comptes courants. Aux termes de la nouvelle
législation bancaire proposée, qui sert de cadre de rationalisation des décrets en vigueur et de
renforcement du mandat de supervision du secteur financier par la Banque du Mozambique, la
question des services financiers en milieu rural sera réexaminée. La Banque du Mozambique a
récemment créé un groupe de travail placé sous la tutelle de sa Direction de la supervision, avec
pour mission de se pencher sur la microfinance et les services financiers ruraux, ce qui témoigne de
l’intérêt accru qu’elle accorde à ces questions.

3.2.3 À l’heure actuelle, le gouvernement ne dispose pas de cellule de coordination pour le


développement des services financiers en milieu rural. En 1999, le gouvernement avait chargé
l’institut national de développement rural (INDER), un organisme de développement rural
multisectoriel, de servir de cellule de coordination. L’INDER a été fermé depuis un certain temps
en tant qu’institution autonome et ses fonctions, y compris le développement des services financiers
et de la microfinance en milieu rural, ont été transférées à la Direction nationale du développement
rural (DNDR) du MADER. Durant les deux années où elle a servi de cellule de coordination pour
le développement des services financiers ruraux, la DNDR a exclusivement mis l’accent sur le
secteur de la microfinance. Ses programmes de développement de la microfinance englobent les
projets MicroStart et Upstream financés par le PNUD, l’ACDI, le Groupe de la Banque (projet
AMINA) et d’autres bailleurs de fonds. En privilégiant le développement de la microfinance, la
DNDR crée un vide dans la stratégie de développement des services financiers ruraux. Dans la
mesure où le développement de ces services fait intervenir plusieurs secteurs, il y a lieu d’identifier
une institution neutre capable d’en assurer la coordination globale. La Banque du Mozambique
préfère se concentrer sur ses fonctions de réglementation et de supervision et évite de jouer tout
rôle de premier plan, voire tout rôle actif dans la promotion des services financiers en milieu rural.
Le Ministère du Plan et des Finances, qui exerce une surveillance globale sur tous les autres
ministères et organismes publics, est considéré comme l’entité la mieux indiquée pour conduire
l’élaboration des politiques et de la stratégie de développement des services financiers en milieu
rural.

3.3 Mobilisation et promotion de l’épargne

3.3.1 Épargne : La mobilisation de l’épargne auprès du public par les intermédiaires


financiers mozambicains est peu développée dans les zones urbaines et périurbaines et, en
particulier, dans les zones rurales. L’éventail d’instruments d’épargne disponibles dans les banques
commerciales est limité à un petit segment de la population et pratiquement inexistant en milieu
rural. Le montant minimum pour ouvrir un compte d’épargne auprès d’une banque commerciale est
de 5 millions deMZM, soit 208 dollars EU, un chiffre très élevé dans un pays où le PIB par habitant
est de 250 dollars EU et le salaire minimum de 25 dollars EU par mois. C’est pourquoi, la plupart
des populations n’ont aucune relation avec les banques, ni comme emprunteurs ni comme
épargnants. Seuls 10 pour cent (soit 1,8 million d’habitants) de la population mozambicaine
disposaient d’un compte bancaire à la fin de 2002. La loi n’autorise toujours pas les institutions
financières régies par le décret 47/98 et l’amendement 1/GGBM/1999, y compris des institutions de
microfinance, à mobiliser l’épargne/recevoir des dépôts. Le faible niveau d’épargne au
Mozambique (4 pour cent du PIB) freine le développement économique (et constitue une cause de
dépendance permanente vis-à-vis de l’aide extérieure). Le relèvement du niveau de mobilisation de
ressources intérieures est un des défis majeurs auxquels le pays doit faire face, notamment dans le
cadre du Programme proposé. Il y a lieu de réviser les politiques en la matière, car l’expérience
vécue dans le nord du Mozambique montre clairement que même les ménages pauvres sont
disposés à dégager de l’épargne, si on leur en donnait la possibilité et leur offrait des mesures
incitatives et des services financiers de bonne qualité accessibles à l’échelon des villages. En outre,
la demande de services financiers en milieu rural devrait croître, si les populations pouvaient, grâce
à une épargne régulière, obtenir de petits prêts à la consommation/production.
7

3.3.2 Crédit : Les banques commerciales opèrent, de manière quasi-exclusive, dans les
grands centres urbains, concentrant l’essentiel de leurs activités autour de Maputo. Ces banques ne
sont pas très disposées à offrir des services aux entreprises et ménages à faible revenu. En raison
des taux d’intérêt très élevés appliqués aux prêts libellés en monnaie locale au Mozambique, un
pourcentage important du portefeuille de crédit des banques est libellé en devises (49 pour cent de
l’encours des prêts). Bien que les banques commerciales du pays soient très liquides, leur part dans
le total des prêts par rapport aux dépôts a été très faible, oscillant entre 50 et 52 pour cent. Les
emprunts intérieurs productifs contractés par l’État ont offert aux banques un débouché facile, pour
des investissements à court terme assortis de taux d’intérêt élevés et ne présentant pratiquement
aucun risque. Ainsi, les banques ont peu investi dans leur portefeuille et la disponibilité de crédit
bancaire a été très limitée dans le pays. Par ailleurs, même lorsque l’inflation est retombée à un
chiffre, les taux d’intérêt bancaires sont restés élevés. En mai 2003, le coût moyen de mobilisation
de fonds dans le secteur des banques commerciales était estimé à 7-10 %, pendant que les taux
prêteurs fluctuaient entre 30 et 42 %.

3.3.3 À la fin de 2001, les prêts au secteur agricole ne représentaient que 17 pour cent du
portefeuille total des banques commerciales, soit une baisse par rapport à son niveau de 22 pour
cent de 1999. Le trait particulier en est que tous ces prêts ont été octroyés à de grands producteurs,
négociants et entreprises de transformation. Sur le total des prêts au secteur agricole, quelque 80 %
sont allés aux grandes cotonneries, industries sucrières et industries du sisal. Ainsi, bien que les
prêts aux secteurs autres que le commerce soient généralement très limités au Mozambique, ceux
octroyés en milieu rural sont rares et, dans la pratique, ciblent toujours les grandes sociétés
emprunteuses.

3.4 Sous-secteur des services financiers ruraux

3.3.4 Aperçu: Même si des progrès ont été accomplis en matière de libéralisation et de
transformation du secteur financier mozambicain, de sérieuses lacunes subsistent, en ce que le
système fait peu d’efforts pour répondre aux besoins de financement des pauvres qui, pour
l’essentiel, restent insatisfaits. La privatisation du secteur bancaire et l’augmentation des intérêts
étrangers ont plutôt entraîné une baisse du nombre d’organismes et d’agences bancaires, qui est
passé de 290 en 1997 à 201 en 2002. L’implantation géographique des agences a également
changé, parce que les banques ont tendance à ouvrir de nouvelles agences dans les centres urbains,
alors que la plupart de celles qu’elles ont fermées se trouvaient en milieu rural. L’étendue des
services financiers existants dans les zones rurales est par conséquent très limitée, en ce qui
concerne la diversité des produits et la couverture des besoins des ménages à faible revenu. Bien
qu’il ait affiché une forte croissance ces dernières années, le secteur de la microfinance reste étroit
et presque exclusivement orienté vers les zones urbaines. Pour combler le vide laissé par les
banques commerciales, les autorités compétentes ont essayé de développer les services financiers
de base en milieu rural, grâce à des fonds publics de développement et des institutions de crédit
spécialisées. Même si ces initiatives ont permis d’accomplir certains progrès, le volume des
opérations a été faible dans l’ensemble et la durabilité des activités reposait sur l’aide constante des
donateurs.

Institutions financières en milieu rural

3.4.1 Les institutions financières importantes fournissant ou ayant le potentiel de fournir des
services financiers aux ménages ruraux sont : les banques commerciales ; les institutions de
microfinance ; les institutions spéciales de crédit agréées ; les fonds publics de développement
(fundos) ; les coopératives de crédit ; les services non financiers de crédit en milieu rural ; et les
institutions financières communautaires. La Banque du Mozambique et le ministère du Plan et des
8

Finances apportent leur concours à ces institutions dans le domaine des politiques. Une analyse
sommaire de chacune de ces catégories d’institution est présentée ci-après.

3.4.2 Banques commerciales: Dans la conception de tout programme d’appui aux services
financiers en milieu rural, le problème principal concernant les banques commerciales est qu’elles
ont très peu de liens avec l’économie rurale en général, et les petites et moyennes entreprises en
particulier. Aucun district rural du Mozambique ne dispose de services bancaires commerciaux.
Sur les 227 agences de banques commerciales que compte le pays, 103 se trouvent à Maputo et
pratiquement tout le reste dans les chefs-lieux de province.

3.4.3 Institutions de microfinance : Étant donné la préférence pour le système bancaire


structuré à concentrer ses efforts sur une clientèle limitée (surtout en milieu urbain et auprès des
entreprises), les institutions de microfinance ont un rôle potentiel important à jouer pour offrir des
services financiers à la majorité de la population, surtout dans les zones rurales. Le secteur de la
microfinance du Mozambique compte quelque 50 organisations ayant pour activité principale la
fourniture de crédit, dont 29 organisations enregistrées auprès de la Banque du Mozambique. La
plupart des institutions de crédit sont des associations axées sur des ONG et les plus grandes sont
souvent liées et soutenues par une organisation mère implantée à l’étranger. Le secteur compte
également sept (7) petites institutions enregistrées comme des coopératives de crédit, dont quatre
sont opérationnelles et servent essentiellement une clientèle urbaine. En raison de la taille et du
type de leurs opérations, deux opérateurs du secteur structuré, en l’occurrence Novobanco et
SOCREMO, sont parfois considérés comme des institutions de microfinance. À l’heure actuelle, les
activités de microfinance sont peu développées dans le pays. En effet, bien que la clientèle ait plus
que doublé ces deux dernières années, le secteur tout entier ne sert que près de 40 000 clients. De
même, le portefeuille total du secteur de la microfinance est très faible, avec un montant d’environ
4 millions de dollars EU. En dépit des progrès notables enregistrés ces dernières années, le secteur
de la microfinance est étroit et essentiellement orienté vers les zones urbaines. La viabilité des
opérations de ces institutions est entravée par des facteurs tels que : des coûts d’exploitation élevés
liés aux longues distances ; des infrastructures peu développées ; la faible densité de la population ;
le coût élevé et le manque de personnel qualifié ; et le faible niveau de monétisation des zones
rurales. Le problème des institutions de microfinance est davantage exacerbé par leur manque
d’expérience pour ce qui est du domaine agricole et des autres systèmes ruraux. Il convient de
renforcer les capacités de ces institutions et de les inciter à offrir des services financiers aux zones
rurales.

3.4.4 Institutions spéciales de crédit agréées : En l’absence de banques commerciales ou


d’institutions de microfinance bien établies en milieu rural, les donateurs ont encouragé la création
d’institutions spéciales de crédit, comme alternative à la fourniture de crédit dans les zones rurales.
Ces institutions ne sont pas autorisées à recevoir des dépôts et doivent disposer d’un capital
minimum requis d’environ 1 million de dollars EU. La plupart sont dépendantes vis-à-vis de l’aide
des bailleurs de fonds, mais envisagent de s’organiser en organismes financiers plus autonomes.
Les quatre principales institutions de crédit au développement sont : i) Sociedade de Gastao e
Financiamento para a Promocao de Pequenas Projectos de Investimentos, SARL (GAPI), ii)
Asociation Monzabiquan para o’Desenvol Vimento Rural (AMODER), iii) Fundo de Fomento a
Pequana Industria (FFPI), et iv) Sociedade de Crédito de Moçambique, SARL (SOCREMO). Deux
d’entre elles, GAPI et SOCREMO, sont enregistrées comme des institutions de crédit (avec un
capital-actions minimum de 1 million de dollars EU), AMODER est une association bénéficiant
d’un permis de base pour des services de microfinance et FFPI est un fonds public de
développement en passe d’être enregistré comme une institution de crédit officiel. Dans la mesure
où ces institutions sont appelées à jouer un rôle clé dans les prestations de services financiers en
faveur des ménages ruraux au titre du Programme, elles ont été analysées plus en détail à l’annexe
2.
9

3.4.5 Les institutions spéciales de crédit ont des relations peu développées avec les
populations rurales, et l’étendue de leur couverture et le volume de leurs opérations restent faibles.
Compte tenu de la réglementation actuelle, aucune d’elles n’offre une facilité officielle d’épargne à
sa clientèle, ce qui constitue un sérieux obstacle à la durabilité et l’efficacité de l’intermédiation
financière. En outre, comme elles ont souvent été les seuls canaux d’octroi de crédit aux
collectivités rurales, les donateurs ont fortement soutenu leurs opérations et expansion. Bien que
leurs ressources humaines et leurs capacités institutionnelles ne suffisent pas à répondre à la
demande de développment rapide de la part des donateurs et des clients, elles déploient
actuellement de gros efforts pour rationaliser leurs opérations et élaborer des plans stratégiques
appropriés en vue de réaliser une croissance équilibrée.

3.4.6 Les fonds publics de développement (Fundos): Communément appelés «Fundos», ces
fonds sont des instruments typiquement mozambicains destinés à appuyer le développement
économique. Les Fundos du Mozambique comprennent notamment : i) Fundo de Fomento Agrário
(FFA), ii) Fundo de Fomento da Hidráulica Agrícola (FFHA), iii) Gabinete de Promoção de
Emprego (GPE), iv) Gabinete de Promoção de Pequenas Empresas (GPPE), v) Fundo de Apoio à
Reabilitação da Economia (FARE) et vi) Fundo Fomento Pesqueiro (FFP). Les fundos se sont
engagés dans différents types d’activité de développement économique relevant de leurs secteurs
respectifs, y compris des services de crédit de gros et de détail. Ces dernières années, la plupart des
fundos ont reçu très peu de fonds fournis, pour l’essentiel, par L’État (il s’agit surtout de
remboursements des ministères provenant de prélèvements et d’impôts) et en partie par des
donateurs. Les capacités techniques et financières limitées des fundos a eu une incidence négative
sur l’évaluation et le recouvrement du crédit. Le plus gros obstacle à l’efficacité des opérations de
crédit des fundos est lié à leur image d’institutions publiques de développement. La perception des
bénéficiaires de prêts consentis par ces institutions comme des subventions de l’État a eu une
conséquence néfaste sur le recouvrement des prêts. Cette perception s’explique par le fait que les
fundos utilisent le même «guichet» pour accorder aussi bien des prêts que des dons destinés à des
services de vulgarisation et de promotion. Le gouvernement a fait entreprendre une étude sur les
opérations des fundos existants, qui a recommandé que ces institutions cessent d’offrir, à l’avenir,
des services de crédit de détail. La plus importante de ces institutions est le FARE, créé en 1992 par
le Ministère du Plan et des Finances pour canaliser les fonds provenant de la privatisation
d’institutions publiques vers les petites et moyennes entreprises rurales. Le gouvernement a confié
au FARE la gestion du Programme proposé. Cette institution est présentée en détail à l’annexe 3.

3.4.7 Coopératives de crédit : Il s’agit d’institutions constituées de membres, avec un capital


minimum requis de 8 000 dollars EU. Elles sont autorisées à collecter l’épargne de leurs membres.
Les coopératives de crédit actuelles sont notamment : i) Tchuma (une coopérative de microcrédit) ;
ii) la Caixa Comunitária dos Micro-empresários de Ulongué ; iii) Cooperativa de Crédito para o
Desenvolvimento Rural ; et iv) Cooperativa de Poupança e Crédito(CPC) relevant toutes de la
Fédération des coopératives (UGC). L’UGC a été formée dans les années 80 par la coopérative
agricole de Maputo comme une coopérative de services et structure d’appui. L’UGC est présentée
en détail à l’annexe 2 du présent rapport. L’UGC a mis en œuvre, par le passé, des composantes
«crédit» au titre de projets financés par la Banque, y compris le Projet d’amélioration du revenu des
ménages. Elle est une intermédiaire viable pour fournir de l’aide aux zones rurales dans le cadre du
Programme proposé.

3.4.8 Services non financiers de crédit en milieu rural : Au Mozambique, une des
caractéristiques importantes du monde rural est l’existence de grandes exploitations commerciales
villageoises/agro-industries essentiellement concentrées sur le coton et la noix de cajou. Ces entités
sont surtout gérées par des entreprises locales affiliées à des sociétés étrangères et, dans certains
cas, sous forme de coentreprise avec l’État. Ces prestataires de services fournissent l’essentiel du
crédit agricole, à travers les intrants agricoles qu’elles mettent à la disposition des petits planteurs à
10

titre de crédit. Quelque 400 000 ménages de petits exploitants y travaillent, ce qui représente près
de 12 pour cent de la population rurale. Les entreprises travaillant avec les plantations villageoises
subordonnent leur crédit à l’obligation de leur vendre en retour la production. Les entreprises
d’égrenage du coton et de traitement du tabac en constituent des exemples. Il n’existe pas de
données fiables sur les volumes de crédit en nature que ces entreprises accordent tous les ans leurs
petits planteurs. Les exploitants reçoivent chacun des crédits de l’ordre de 1,5 à 2 millions de MZM
par acre pour les plantations de tabac et de noix de cajou. Si l’on suppose une moyenne d’une acre
et de 1,75 million de MZM (72 UC) pour chaque exploitant, on obtient un chiffre global d’environ
29 millions d’UC par campagne agricole. Il est entendu que le gros des fonds dont disposent les
grandes entreprises agricoles sous contrôle étranger provient de l’extérieur, parce que le crédit local
a tendance à coûter cher. En tant qu’initiative pilote, la société de financement du développement
GAPI a conclu un accord avec Agrimo, une des plus grandes entreprises agricoles, pour fournir des
prêts de campagne à ses petits planteurs. Les possibilités d’établissement de relations entre les
petits planteurs et les intermédiaires financiers sont énormes. Les ventes à crédit de matériaux par
les grands et moyens négociants aux clients et petits négociants constituent également un autre type
d’opération de crédit offert par des prestataires de services non financiers en milieu rural.

3.4.9 Institutions financières communautaires informelles et autres sources de crédit: En


raison du rayon d’action limité des intermédiaires financiers officiels, surtout en milieu rural, la
majorité de la population mozambicaine est obligée de se tourner vers les systèmes informels pour
leur épargne et besoins de financement. Les sources les plus courantes de crédit sont les amis, les
voisins et les parents. Le type d’épargne et de crédit informel le plus courant est le xitique. Il s’agit
d’une simple rotation de l’épargne et du crédit au sein d’un groupe, dont tous les membres s’acquittent
d’une cotisation journalière, hebdomadaire ou mensuelle et le montant total ainsi collecté est en
général versé à un membre à tour de rôle. Ce genre de groupe fonctionne facilement, parce qu’il
nécessite peu de gestion financière. Dans la mesure où l’épargne est collectée et le prêt octroyé au
cours de la même réunion, les coûts de transaction sont faibles en temps et en finance.

3.4.10 Ces systèmes communautaires informels d’épargne et de crédit ont inspiré un certain
nombre d’initiatives d’épargne et de crédit soutenues par des ONG. Les plus importantes de ces
initiatives sont Poupanças e Crédito Rotativo (PCRs) soutenue par CARE et Caixa Comunitária de
Crédito e Poupança (CCCPs) soutenue par l’Institut de recherche et d’application des méthodes de
développement (IRAM), communément appelées associations communautaires de financement en
milieu rural. Toutes les deux ont commencé leurs activités à peu près à la même période, en
1997/98, et ont élaboré de bons modèles de création de systèmes d’épargne liés à l’octroi de crédit,
à l’échelon communautaire. Ces initiatives autogérées et auto-entretenues reposent sur de simples
procédures de gestion et sont bien adaptées aux zones rurales. Elles ciblent les collectivités à faible
revenu et enregistrent une forte participation des femmes en tant que groupe cible important. Ce
type d’initiative est tout à fait adapté même aux zones rurales les plus reculées.

3.4.11 En décembre 2002, les associations de financement en milieu rural comptaient au total 9
500 membres, dont 6 000 membres actifs de 55 associations. Les associations ont un statut de
personne juridique en vertu de la loi 49/98 portant réglementation des associations. Elles sont
autorisées à gérer les dépôts et les crédits de leurs membres. Les associations peuvent compter
jusqu’à 500 membres, avec une moyenne de 92 membres à Cabo Delgado (en raison du fait que
toutes les associations sont jeunes) et de 250 à Maputo. Le point fort de cette méthodologie est
qu’elle repose sur la gestion locale, minimisant ainsi la nécessité d’une assistance extérieure de
longue durée. L’expérience montre que ces associations enregistrent un nombre de départ de
membres moins élevé que du côté des institutions de microfinance. De même, elles enregistrent
peu, voire aucune fraude, puisqu’il est peu probable que leurs membres cherchent à voler des gens
appartenant à leur propre collectivité. Ces associations sont structurées de manière officielle,
disposent d’une direction et de comités élus et jouissent d’une personnalité juridique. Elles ont été
11

créées avec l’aide des ONG, qui leur fournissent une assistance en matière de gestion et de
vérification durant la phase de leur mise en place. Il a également été noté qu’il est plus facile de
promouvoir ces associations dans les régions densément peuplées que dans celles où la population
est clairsemée. Leur développement dans la deuxième catégorie de régions devrait passer par la
création de groupes plus petits.

3.4.12 Les membres des associations de financement en milieu rural reçoivent du crédit en
s’organisant en petits groupes de solidarité de cinq membres. Dans ces groupes, tous les membres
reçoivent des prêts au même moment. Les prêts sont destinés au commerce et à l’agriculture et
peuvent commencer avec un montant aussi bas que de 500 000 MZM (20 dollars EU) et des taux
d’intérêt de l’ordre de 3 à 4,5 pour cent par mois. Les taux de remboursement sont très élevés et les
bonnes associations peuvent devenir financièrement autonomes au bout de deux ans. L’objectif est
de regrouper les différentes associations communautaires pour former des unions (15 à 20
associations par union) qui, à terme, pourraient devenir une coopérative. Le point fort de cette
approche est qu’elle est entièrement axée sur la gestion locale. Les subventions à l’appui technique
sont progressivement supprimées pour amener les associations à en payer le coût total. Du fait de
leur petite taille, les prêts sont accessibles à la plupart des petits exploitants et disponibles pour des
activités très demandées. Même si elle n’est pas de nature à promouvoir l’épargne, la garantie de
prêt que les associations exigent de leurs membres développe la culture de l’épargne. On trouve
actuellement ces associations dans les provinces de Maputo, Gaza et Cabo Delgado. Le fait que
cette approche ait été intégralement éprouvée et déjà adoptée avec succès dans divers
environnements ruraux au Mozambique devrait faciliter son application dans le cadre du
Programme ainsi que son élargissement à de nouvelles régions. On s’attend à ce que les
associations de financement en milieu rural s’organisent en unions de 20 à 30 associations chacune.
La Banque du Mozambique s’emploie à mettre en place, d’ici deux ans, un organe suprême qui
chapeautera les unions des associations.

3.5 Genre et services financiers en milieu rural

Les femmes constituent un peu plus de la moitié de la population au Mozambique. Plus


de 95 % des femmes travaillent essentiellement dans l’agriculture de subsistance en milieu rural,
contre 66 % pour les hommes. Près de 70 % des femmes sont analphabètes, contre 40 % pour les
hommes. Dans l’ensemble, on estime que les institutions de microfinance du Mozambique ont
réussi à compter quelque 60 % de femmes dans leur clientèle. Cependant, il existe une nette
différence entre régions pour ce qui est de la participation des femmes aux activités. Dans le nord,
par exemple, les institutions de microfinance ne comptent que 14 % de femmes parmi leurs clients.
En outre, les femmes rurales sont actives dans le secteur informel et ont un accès très limité au
crédit du secteur structuré ainsi qu’à la formation technique ou commerciale. La Direction nationale
des affaires féminines du Ministère de la Femme et de la Coordination de l’Action sociale a la
mission globale de promouvoir la prise en compte des questions de genre dans le pays, et d’assurer
la coordination entre les différents ministères d’exécution et les responsables des questions de
genre à l’échelon des provinces et des districts.
12

3.6 Santé et VIH/SIDA

Le taux de couverture des services de santé est actuellement estimé à près de 50 % dans
le pays. Les causes principales de morbidité et de mortalité restent les maladies transmissibles telles
que le paludisme, les parasites, la tuberculose, les infections respiratoires aiguës et la diarrhée. La
pandémie du VIH/SIDA (un facteur de risque pour la croissance économique et la survie nationale
à long terme) se propage rapidement et constitue un défi de taille pour un système de santé déjà
surchargé. En 2001, le nombre d’adultes vivant avec le VIH/SIDA dans le pays était estimé à près
de 13 % de la population, dont 62 % de femmes et 7 % d’enfants. Par ailleurs, le pays compte
quelque 420 000 orphelins du SIDA (ayant perdu leur mère, leur père ou les deux). À Maputo, le
taux de prévalence du VIH chez les patientes se rendant dans les dispensaires pour des visites
prénatales a augmenté, passant de moins 1 % en 1988 à 13,2 % en 2 000. Dans l’ensemble, la
Stratégie de soins de santé primaires identifie certains groupes à haut risque tels que : les femmes
en âge de procréer, les enfants, la population des zones rurales et les populations vivant dans la
pauvreté absolue. L’alimentation en eau potable salubre et l’accès à l’assainissement sont essentiels
à l’amélioration de la santé et de la qualité de vie de la population.

3.7 Demande potentielle et contraintes des services financiers en milieu rural

3.7.1 Demande potentielle: Le gros de la demande en milieu rural tend à être latent en raison
de l’existence d’un environnement sous-développé, du faible niveau de monétisation et de l’accès
très limité aux services financiers. Dans la mesure où la plupart des intermédiaires financiers n’ont
aucune, sinon très peu d’activités en milieu rural, il n’est pas facile d’évaluer la demande de
services financiers ruraux en termes monétaires. Il est cependant nécessaire de comprendre la
nature de la demande et des types de services demandés ou susceptibles d’être demandés au fur et à
mesure du développement des zones rurales. Il convient de noter également que la demande de
services financiers en milieu rural à un caractère multiforme, ce qui fait que, pour appuyer le
développement rural à travers la croissance économique, une vaste gamme de services financiers
devra être offerte, y compris le crédit. La demande effective de crédit dépend des prix et conditions
de l’offre sur les différents segments du marché. Au Mozambique, on peut distinguer trois
principaux types de prêt en fonction de leur utilisation : i) prêts à la consommation pour financer
des besoins fondamentaux en produits alimentaires et dépenses sociales (frais de scolarité, mariage,
soins de santé, etc.) habituellement consentis à court terme de 2-3 mois à 6-8 mois au maximum ;
ii) crédit pour fonds de roulement octroyé également à court terme de 6-8 mois à 12 mois au
maximum : les exploitants en ont besoin tous les ans pour financer les activités agricoles (engrais,
pesticides, main-d’œuvre utilisée pour préparer les terres, planter, désherber et récolter) et d’autres
activités économiques, y compris les activités agro-industrielles et les échanges ; et iii) crédit
d’investissement nécessaire pour l’acquisition de biens d’équipement pour une activité économique
donnée : il est habituellement remboursé sur quelques années, en fonction du type d’activité et du
montant global de l’investissement. Pour répondre globalement aux besoins des manages ruraux, le
système de services financiers en milieu rural devra offrir toute cette palette de financements dont
les populations rurales ont besoin.

3.7.2 La demande potentielle de services financiers chez les 3,5 millions ménages de petits
exploitants est énorme, surtout si l’objectif poursuivi est de les amener à améliorer leurs techniques
de production, à accroître le rendement de leurs cultures et à diversifier leurs sources de revenu par
des activités hors exploitation. Il existe une forte incitation à solliciter les fonds de crédit parmi les
400 000 ménages de petits exploitants, soit quelque 12 % de la population rurale, qui reçoivent des
crédits en nature de la part des sociétés agro-industrielles/exportatrices dans le cadre des contrats de
production agricole conclus entre eux. La demande potentielle est également forte chez les
collectivités de pêcheurs qui souhaitent accéder au crédit d’investissement, soit pour l’acquisition
13

ou la réparation de bateaux ou l’acquisition d’engins de pêche. Au Mozambique, la pêche artisanale


compte près de 11 000 pirogues et une grande diversité d’engins de pêche et emploie directement
plus de 90 000 personnes, sans compter ceux qui travaillent dans la transformation et la
commercialisation. La participation du secteur privé et des collectivités au développement des
petites et moyennes entreprises de foresterie, à travers la microfinance, offre effectivement des
possibilités d’emplois permettant de réduire la pauvreté en milieu tant urbain que rural. À ce jour, à
l’instar des petits exploitants agricoles, peu de pêcheurs ont accès au crédit et aux autres services
financiers susceptibles de leur permettre d’améliorer le rendement de leur travail et, par la même
occasion, leurs revenus. À mesure que les débouchés augmentent grâce au développement des
infrastructures et du réseau des marchés, la viabilité des investissements dans la technologie et les
intrants de qualité devrait s’améliorer et la demande de prêts bancaires par les petits exploitants et
les petits pêcheurs devrait augmenter.

3.7.3 Des rapports indiquent que le volume d’activité des vendeurs sur le marché et dans la
rue a fortement augmenté à l’intérieur et aux alentours des chefs-lieux de province, des zones
périurbaines et des agglomérations rurales. Le commerce est probablement l’activité économique la
plus dynamique et ayant la croissance la plus rapide dans les zones rurales du Mozambique. Une
bonne partie de la population du pays vivent des revenus générés par les micro-activités du secteur
informel. Sur la population active totale des zones urbaines et périurbaines, près de 90 % travaillent
dans le secteur informel, la moitié de ce pourcentage étant constituée de femmes. Avec des
montants de fonds de roulement peu élevés (de l’ordre de 2,5 à 10 millions de MZM, soit 100 à 400
dollars EU, et moins dans certains cas), les commerçants font circuler l’argent et les biens à un
rythme aussi rapide que possible selon des cycles très courts d’achat et de vente. En raison du petit
montant des prêts nécessaires, de leur incapacité à fournir des garanties et du caractère informel de
leurs activités, ces opérateurs n’ont aucun accès au crédit, ni auprès des banques commerciales, ni
auprès d’autres intermédiaires financiers desservant les zones rurales.

3.7.4 Des études menées par la FAO ont indiqué que les petits exploitants, qui n’ont aucune
capacité financière ni capacité de stockage, sont obligés de vendre le gros de leur production au
début de la campagne de commercialisation, période à laquelle les prix sont au plus bas. Ainsi, ils
sont incapables de tirer le meilleur profit possible de leur production végétale. Une étude de
faisabilité réalisée par la FAO (1999) contient une proposition nécessitant un financement extérieur
de 1 million de dollars en faveur de 300 associations et 50 000 personnes sur une période de trois
ans. GAPI et AMODER expérimentent des systèmes de crédit de constitution de stocks. Les
résultats préliminaires sont satisfaisants et cette expérience pourrait être élargie, une fois les
problèmes d’entreposage résolus.

3.7.5 Sur la base de leur croissance prévisionnelle, les institutions de microfinance devraient
atteindre 60 000 clients d’ici à la fin de 2006. En outre, le Programme devrait profiter, au total, à 17
500 membres appartenant à plus de 900 associations d’épargne et de crédit à promouvoir et 24 000
membres appartenant aux 175 associations de financement en milieu rural que compte le pays. Si
l’on suppose une taille moyenne de prêt de 150 dollars EU par emprunteur sur une période
moyenne d’un an, le montant total de crédit nécessaire pour répondre à la demande des 101 500
clients serait de l’ordre de 15 225 000 dollars EU. Le déficit de ressources a également été évalué
par un certain nombre d’institutions spéciales de crédit agréées que la mission a visitées, y
compris : i) l’UGC qui prévoit un déficit de ressources de 2 700 000 dollars EU sur une période de
5 ans pour couvrir la demande de ses réseaux de coopératives d’aviculteurs qui comptent 39 000
clients ; ii) la FFPI est à la recherche d’une ligne de crédit de 2 200 000 dollars EU pour fournir du
crédit aux micro-entreprises ainsi qu’aux petites et moyennes entreprises du Mozambique sur une
période de 5 ans ; et iii) la GAPI s’attend à un accroissement de 40 % de son portefeuille, soit un
montant de 1 600 000 dollars EU à ajouter aux fonds actuels de ses prêts chiffrés à 4 200 000
dollars EU. Les besoins en ressources de ces trois institutions pour les cinq années à venir sont
14

estimés à 6 500 000 dollars EU. Une estimation prudente du déficit de ressources pourrait être
établie à 17,50 millions d’UC (soit 21,73 millions de dollars EU) pour les six prochaines années.
Ce montant n’intègre pas, cependant, les besoins d’emprunt supplémentaires des 400 000 ménages
travaillant dans les plantations villageoises abordées au paragraphe 3.4.11. La demande de crédit de
ces ménages devrait augmenter à mesure que les intermédiaires financiers locaux interviendront
dans les activités de ces plantations.

3.7.6 Contraintes: Le manque de services financiers fiables en milieu rural a beaucoup


contribué à l’incapacité des ménages ruraux à adopter des techniques de production améliorées,
diversifier leurs sources de revenu, et mieux faire face aux chocs extérieurs dus à la sécheresse, aux
inondations et/ou les maladies. Au nombre de certaines contraintes spécifiquement liées au genre
qui influent sur la demande de services financiers, figurent notamment : i) le très faible taux
d’alphabétisation des femmes dans une bonne partie du pays ; ii) le manque d’accès aux actifs et à
l’emploi ; iii) le manque de temps et de mobilité des femmes dû à leur responsabilité spécifique en
matière de reproduction et de bien-être familial ; et iv) le manque d’accès à l’information et
l’expérience commerciale. Le manque de compréhension des marchés, de leur fonctionnement et de
la façon d’intervenir efficacement dans un environnement d’économie de marché, constitue
également un obstacle pour les collectivités locales. En outre, hormis les grands exploitants et
négociants opérant en milieu urbain, les autres opérateurs ont peu d’accès à l’investissement et aux
autres services financiers.

3.7.7 Le manque de services sociaux et d’infrastructures de base essentiels fait que les
prestataires de services financiers ne sont pas attirés par les zones rurales. Le système bancaire
considère la plupart des ménages ruraux comme des clients à haut risque, en raison de leur manque
d’actifs et de garantie qu’ils peuvent donner comme hypothèque pour obtenir des crédits. En raison
du caractère peu développé des infrastructures, les entreprises et le secteur privé intervenant en
milieu rural font généralement face à une faible concurrence, des niveaux de vente
faibles/économies d’échelle médiocres, des coûts de transport et d’électricité élevés, et un manque
d’accès au capital, autant de facteurs qui conduisent à une inefficacité économique, des prix élevés
et un manque général de dynamisme dans le secteur. Cependant, la situation s’améliore
progressivement en milieu rural, au fur et à mesure de l’extension du réseau routier et de
l’amélioration de l’accès, grâce à d’autres interventions financées par le gouvernement et la
communauté des bailleurs de fonds. Le Programme d’investissement sectoriel intégré en cours dans
le secteur routier met l’accent sur la réhabilitation de routes existantes endommagées par la guerre.
L’objectif poursuivi est de faciliter le développement agricole et de faciliter l’accès au marché pour
les produits et les intrants. Les activités de commercialisation organisée couvrent dorénavant des
zones des plus reculées, et les services de district sont actuellement renforcés dans le cadre des
initiatives de décentralisation menées par le gouvernement. Ces contraintes identifiées font ressortir
la nécessité de mettre en place un système ciblé et novateur d’aide financière en milieu rural,
capable d’offrir des services financiers efficaces, efficients et durables qui soient adaptés aux
besoins spécifiques des pauvres du monde rural. Pour lever efficacement ces contraintes, les
pouvoirs publics devraient engager une action concertée pour créer un environnement favorable à la
croissance et au développement des services financiers ruraux, et les partenaires au développement
devraient mener des interventions appropriées.
15

3.8 Interventions des principaux donateurs

3.8.1 Ces cinq dernières années, les donateurs ont lancé un certain nombre d’initiatives pour
appuyer le développement des services financiers au Mozambique. Le tableau 1 ci-dessous présente
la taille et l’objet des différentes interventions soutenues par les donateurs.

Tableau 1
Appui des donateurs au sous-secteur de la microfinance en milieu rural

Institution de Montant de l’aide Objet


financement
1 USAID 25 millions de Aide d’urgence de 1999 en faveur d’entreprises des secteurs de
dollars EU l’industrie, de l’élevage, de l’agriculture et de la pêche victimes
des inondations. Les remboursements serviront au
développement de la microfinance en milieu rural au
Mozambique.
2 Gouvernement italien 2,1 millions de Appui à la relance des activités des pêcheurs victimes des
dollars EU inondations de 1990 dans les provinces de Sofala, Inhambane et
Gaza.
3 Banque mondiale, 40 millions de Appui aux petites et moyennes entreprises sous forme
NORAD, UE et DFID dollars EU d’assistance technique, de renforcement des capacités et de
ligne de crédit.
4 USAID Remboursements Création du Centre de promotion des services financiers en
au titre du point 1 milieu rural.
ci-dessus
5 ACDI 300 000 dollars EU Appui au renforcement des capacités des institutions de
microfinance au titre de la Facilité de microfinance au
Mozambique. Cette facilité servira de base pour le lancement
de l’Association de microfinance proposée.

6 Projet AMINA du FAD 1,5 million de Projet Microstart: Appui au renforcement des capacités et
et PNUD dollars EU ressources pour rétrocession aux institutions de microfinance.

7 Projet AMINA du FAD 550 000 dollars EU Projet Upstream: Appui au cadre d’intervention et au dialogue
et autres pour le développement de la microfinance.
8 UE 2 millions d’euros Aider AMODER & GAPI à promouvoir l’intermédiation
financière en milieu rural
9 Coopération irlandaise 1 million de dollars Aider AMODER & GAPI à promouvoir l’intermédiation
EU financière en milieu rural
10 German Aid -GTZ 600 000 dollars EU Appui à SOCREMO
11 KfW i) 3 millions i) 500 000 euros pour soutenir le capital de SOCREMO et 2,5
d’euros (prévu) millions d’euros à GAPI pour rétrocession.
ii) 3 millions ii) KfW a soutenu, par le truchement de la Banque du
d’euros Mozambique, le projet IRAM qui a mis en place les 55
premières associations de financement en milieu rural. Pour la
deuxième phase du projet, KfW appuie la création des unions
des associations de financement en milieu rural et de l’organe
chargé de les chapeauter.

3.8.2 Le Groupe de la Banque a commencé ses opérations de prêt au Mozambique en 1977.


Au 30 juin 2003, le Groupe de la Banque y a financé au total 63 opérations (voir annexe 10), dont
45 projets, 11 études, 2 opérations d’aide d’urgence et 5 opérations à l’appui de réformes. Le
montant cumulé des engagements, moins les annulations, se chiffre à 812,71 millions d’UC, dont
714,46 millions d’UC de ressources du FAD (89 % du total), 91,36 millions d’UC de ressources de
la BAD (11,2 %) et 6,89 millions de ressources du FSN (0,9 %). Le secteur agricole a été le
bénéficiaire principal de ces ressources, avec 31,4 % du total des engagements nets. Par le biais de
son projet AMINA, Le Groupe de la Banque a appuyé le développement de la microfinance à
travers deux interventions au Mozambique, à savoir le projet MicroStart cofinancé avec le PNUD
16

et le projet Upstream cofinancé avec le PNUD et le gouvernement australien. Le projet MicroStart


soutient actuellement trois institutions de microfinance, dont deux (SOREMO et Tchuma)
considérées comme des partenaires potentiels au titre du Programme proposé. Le projet Upstream
cible essentiellement les décideurs en vue d’influer sur l’élaboration de la politique en matière de
microfinance. En 2000, la Banque a également approuvé un Projet de développement de la pêche
artisanale, dont l’objectif est d’appuyer le développement de ce sous-secteur de la pêche ainsi que
les réseaux de commercialisation.

3.8.3 Un des principaux obstacles à la mise en œuvre des projets du Groupe de la Banque au
Mozambique a été la faiblesse de la capacité institutionnelle de la fonction publique, en matière de
gestion et de suivi de l’exécution des projets et du respect des procédures. Ce problème a été
aggravé par l’absence de liens entre bon nombre de projets et le manque d’harmonisation des
procédures des donateurs, qui ont exercé une pression excessive sur les ressources humaines
disponibles pour la mise en œuvre des projets. Le renforcement des capacités institutionnelles et
l’harmonisation des procédures opérationnelles devraient contribuer à l’amélioration du portefeuille
du Groupe de la Banque au Mozambique. Le Document de stratégie-pays recommande vivement
l’évaluation des besoins de renforcement des capacités institutionnelles, à l’occasion de
l’évaluation des projets, en vue d’intégrer un volet «renforcement des capacités» dans les futures
interventions. La Banque devrait également accroître son appui technique aux organes d’exécution
des projets, par l’augmentation du nombre de missions et l’organisation plus fréquente de
séminaires sur les procédures du Groupe de la Banque.
4. LE PROGRAMME ET LE PROJET DU FAD
Les sections 4.1 à 4.6 ci-après donnent un aperçu du Programme global d’appui aux
services financiers en milieu rural, et les sections 4.7 à 4.14 une description détaillée et le coût du
Projet d’appui à l’intermédiation financière en milieu rural financé par le FAD dans le cadre dudit
programme.
4.1 Conception et justification du Programme
4.1.1 L’absence quasi-totale de services financiers en milieu rural traduite dans l’incapacité
des exploitants, négociants et entreprises rurales à accéder au crédit et trouver une structure sûre où
déposer leur épargne, exige de nouvelles idées, des approches différentes et des solutions
institutionnelles novatrices au problème. Les concours antérieurs des bailleurs de fonds ont été
sporadiques et souvent concentrés sur des institutions financières individuelles et/ou le financement
d’activités de crédit dans le cadre de projets autonomes réalisés dans les domaines agricole, de la
pêche ou de la commercialisation. Ces initiatives n’ont pas été élaborées dans un cadre global de
planification et d’intervention, ce qui a limité leur impact sur les pauvres et le développement
économique en général. Reconnaissant les faiblesses de ces initiatives antérieures, le gouvernement
a décidé, à travers un processus participatif associant toutes les parties prenantes, d’œuvrer à
l’instauration d’un cadre propice au développement du sous-secteur des services financiers ruraux,
en vue d’aider les ménages ruraux à sortir de la pauvreté. Il s’agit notamment de créer un cadre
juridique et stratégique sain, qui soit favorable au développement des institutions de microfinance,
des organisations communautaires et d’autres intermédiaires financiers en milieu rural. À cet égard,
le Programme d’appui aux services financiers en milieu rural, qui intègre le Projet d’appui à
l’intermédiation financière en milieu rural financé par le FAD, devrait contribuer à la définition et
l’élaboration d’une stratégie appropriée de développement des services financiers ruraux au
Mozambique. Contrairement aux interventions antérieures, le Programme proposé aidera à la mise
en place d’un mécanisme d’intermédiation financière propre à promouvoir l’épargne et le crédit, en
plus du développement des infrastructures appropriées de financement en milieu rural.
17

4.1.2 Le Programme d’appui aux services financiers en milieu rural est une intervention
globale, qui est censée regrouper les acteurs clés et mobiliser les ressources nécessaires pour
favoriser le développement des services financiers ruraux, par la réalisation des objectifs suivants :
i) établir un partenariat public/privé avec différents acteurs, y compris les associations de crédit, les
banques commerciales, les institutions de microfinance, les ONG et d’autres intervenants du
secteur ; ii) rendre le cadre stratégique/législatif plus efficace en matière de promotion des services
financiers ruraux ; iii) solliciter, essayer et élaborer des idées et initiatives nouvelles et souvent
novatrices ; et iv) aider les intermédiaires financiers à élargir leur rayon d’action et renforcer leurs
opérations. La conception du Programme s’inspirera des approches existantes concernant les
services financiers en milieu rural et soutiendra l’élaboration de nouvelles approches. Le
Programme doit bénéficier du ferme engagement des pouvoirs publics, du secteur privé et de la
communauté des bailleurs de fonds, pour fournir les ressources et le rythme nécessaires à la
réalisation de son objectif, à savoir le développement de services financiers solides en milieu rural.
4.1.3 Le Programme appuiera un volet «politiques, législations et institutions» qui dégagera le
cadre juridique et stratégique des différentes initiatives destinées à soutenir le développement des
services financiers ruraux. Le cadre permettra de créer des synergies entre les différentes
interventions du sous-secteur, et de rendre les politiques et législations mieux à même de
promouvoir les services financiers ruraux. La composante «institutions financières
communautaires» devrait promouvoir quelque 120 institutions de microfinance et 900 associations
d’épargne et de crédit. Ces modèles de groupe communautaire d’épargne et de crédit ont été
développés à travers des approches participatives ascendantes. Ils ont beaucoup de succès auprès
des populations rurales et peuvent être mis en œuvre avec un minimum de financement extérieur.
Dans le cadre d’un partenariat secteur public/secteur privé, la Facilité pour l’innovation et la
promotion sollicitera, essaiera et élaborera de nouvelles approches et initiatives de services
financiers en milieu rural. Pour appuyer la promotion des services, le produit d’une ligne de crédit
sera accordé en gros à des institutions disposées à offrir des services financiers ruraux et des
services de microfinance. Grâce à la dynamique de groupe des associations de financement en
milieu rural et des associations d’épargne et de crédit, la ligne de crédit devrait jouer un rôle
catalyseur dans la mobilisation de l’épargne. Pour favoriser l’existence d’un environnement de
microfinance dynamique, actif, efficace et stable en milieu rural, le Programme appuiera la mise en
place d’un cadre de réglementation des services financiers ruraux ainsi que la fonction de
surveillance de la Banque du Mozambique. La direction du projet bénéficiera également d’un appui
destiné à faciliter l’établissement de systèmes appropriés de gestion efficace et la réalisation des
objectifs du Programme.

4.1.4 La conception du Programme a tenu compte des enseignements tirés des opérations de
crédit autonomes réalisées par le passé, qui avaient tendance à adopter une approche descendante. Il
a été relevé que la mise en œuvre de ces opérations coûtait cher et qu’elles avaient tendance à
aboutir à des dispositifs institutionnels peu durables, avec un rayon d’action et un impact très
limités. Dans sa conception, le Programme devrait promouvoir le partenariat public/privé, le
gouvernement étant chargé d’instaurer un cadre stratégique et réglementaire propice au
développement efficace et à l’expansion des institutions de financement du monde rural. Le secteur
privé et les lois du marché devraient alors tirer les initiatives de développement, ce qui permet
d’éviter toute dépendance excessive vis-à-vis des interventions dirigées par l’État pour donner un
rythme au développement. Contrairement aux lignes de crédit autonomes ou composantes «crédit»
au titre de projets autonomes que les donateurs ont financés par le passé, le type de programme
proposé vise à promouvoir une culture d’épargne et de crédit auprès des collectivités rurales, en
renforçant les moyens des populations à faible revenu sur les plans économique et social. Pour
éviter de commettre des erreurs lourdes de conséquences, le Programme essaiera de nouvelles
approches de financement en milieu rural sur une échelle réduite, et seules les approches propres à
favoriser une promotion effective et durable seront vulgarisées.
18

4.1.5 La souplesse intégrée dans la conception du Programme permettra également de


s’adapter à l’évolution rapide de l’environnement économique et institutionnel, pendant que les
mécanismes de rétroaction permettront à la direction du Programme d’évaluer régulièrement les
progrès accomplis et de modifier, au besoin, les procédures, approches et plans de travail. Pour
éviter l’étroitesse du champ couvert par les interventions antérieures, le Programme apportera son
concours aux institutions de crédit qui traitent avec les petits négociants et autres opérateurs ruraux
capables de dynamiser l’environnement rural, stimuler l’économie monétaire dans les petites
agglomérations rurales, et intégrer les exploitants, négociants et opérateurs ruraux. Ainsi, le
Programme tiendra compte des besoins de financement de tous les habitants des zones rurales.
C’est pourquoi, la conception du Programme encourage les meilleures pratiques fondées sur des
critères solides et prudents de développement d’un système de financement en milieu rural qui
favorisera, entre autres : la mobilisation de l’épargne ; l’expansion des services ; l’efficacité
institutionnelle ; et l’efficacité opérationnelle et financière.

4.2 Zone et bénéficiaires du Programme

4.2.1 Zone du Programme : Le Programme proposé, y compris le projet du FAD, couvre tout
le pays et intègre les questions institutionnelles et stratégiques essentielles au développement d’un
système dynamique et durable de financement en milieu rural. Par souci d’efficacité, le Programme
mettra davantage l’accent, dans un premier temps, sur les localités du pays présentant un avantage
comparatif pour la mise en œuvre des initiatives de financement proposées en milieu rural. Ces
localités devraient se trouver dans les zones rurales les plus dynamiques du pays ayant un grand
potentiel de production, un accès facile, et un volume plus important d’échanges et d’activités
commerciales et économiques. Normalement, les régions servant d’arrière-pays aux grands centres
urbains et les zones se trouvant le long des corridors de Maputo, Beira et Nacala constituent les
localités où les activités du Programme vont vraisemblablement commencer. Les modèles
d’association d’épargne et de crédit et d’association de financement en milieu rural tendent
également à être efficaces dans les zones plus densément peuplées.

4.2.2 Bénéficiaires du Programme : L’objectif de développement du Programme est de


profiter à quelque 3,5 millions de ménages ruraux, en vue d’atténuer leur vulnérabilité et de
renforcer leur capacité à gérer les crises et les risques, grâce à l’amélioration de leurs revenus et
actifs. La réalisation de cet objectif peut passer par la fourniture d’un appui aux services les
touchant directement ou ceux les touchant indirectement par le relèvement du niveau de leurs
activités économiques. Le groupe cible final du Programme est constitué des exploitants
individuels ou collectifs de cultures de rente et de cultures de subsistance, des négociants
individuels ou groupes et associations de négociants, des collectivités de pêcheurs artisanaux,
d’artisans, etc. Le Programme couvre la vaste gamme d’activités rurales qu’un programme de
services financiers de son genre est censé couvrir en milieu rural. L’objectif ultime est d’améliorer
l’accès des ménages ruraux aux services de crédit et d’épargne et de leur permettre de diversifier
leurs sources de revenu par des activités non agricoles et hors exploitation. Le Programme devrait
également profiter à d’autres, notamment les organismes de réglementation et les intermédiaires
financiers du monde rural, à travers le renforcement de leurs capacités humaines, de
réglementation, de supervision, d’analyse, logistiques, technologiques, etc. , afin de les aider à
développer leur rayon d’action et l’efficacité avec laquelle ils pratiquent ou appuient
l’intermédiation financière en milieu rural. Le Programme apportera un concours direct à quelque
101 500 clients, dont : 60 000 clients d’institutions de microfinance, y compris 40 000 clients
existants et 20 000 nouveaux clients ; près de 17 500 membres d’associations d’épargne et de crédit
en milieu rural et 24 000 membres d’associations de financement en milieu rural. De même,
quelque 400 000 ménages de petits exploitants travaillant pour les grandes plantations
commerciales bénéficieront directement ou indirectement de l’amélioration des services et
politiques de financement en milieu rural.
19

4.3 Cadre stratégique

4.3.1 Le cadre stratégique du Programme, qui est également le cadre stratégique du projet du
FAD, est en phase avec les objectifs fondamentaux du Gouvernement du Mozambique, tels que
définis dans le PARPA, et orientés vers la réalisation du développement rural à travers : i) la
participation des collectivités ; ii) la décentralisation ; iii) la coordination intersectorielle ; et iv)
l’action et la recherche systématiques. La stratégie encourage les collectivités à utiliser toutes leurs
ressources : main-d’œuvre, terres, forêts et eau ; finances ; et informations. Elle intègre la création
d’un environnement favorable à l’investissement en milieu rural, le renforcement des institutions
étatiques de coordination des activités de développement rural, et la promotion de services
financiers adaptés aux initiatives locales. La stratégie considère comme une priorité le processus
d’élaboration d’un cadre juridique et stratégique destiné à corriger la négligence dont les services
financiers en milieu rural ont fait l’objet depuis longtemps. Le PARPA reconnaît que les mesures à
moyen et long terme visant à favoriser un développement rapide et global, ainsi que les mesures à
court terme ciblant directement les pauvres, contribuent à la réduction de la pauvreté. Dans le cadre
du PARPA, les objectifs de gestion macroéconomique et financière englobent l’élaboration de
politiques destinées à protéger et étendre les services financiers aux zones rurales et aux petites et
moyennes entreprises.

4.3.2 Le Programme appuie le PARPA ainsi que la Stratégie de développement agricole et


rural du Groupe de la Banque, en ce sens qu’il cherche à créer un environnement favorable au
développement des services financiers en milieu rural. La stratégie du Groupe de la Banque
considère la création d’institutions financières rurales efficaces et viables comme un des volets
essentiels de son programme de développement du secteur rural. La stratégie met l’accent sur la
collaboration avec les institutions financières informelles du monde rural, pour renforcer leur
capacité à mobiliser l’épargne intérieure, et à offrir des services de crédit plus efficaces aux
ménages et entreprises des zones rurales. Cette stratégie cherche également à les aider à établir des
liens avec le secteur bancaire structuré et à les consolider. Dans le domaine agricole, une des
sources les plus prometteuses d’amélioration des revenus et de création d’emplois, l’intervention de
la Banque serait limitée, d’une part, à la fourniture du crédit nécessaire pour relever les niveaux de
production concernant les cultures vivrières et de rente, l’élevage du bétail et la pêche et, d’autre
part, à l’appui à la commercialisation. Cette approche est en harmonie avec la Vision de la Banque,
qui cherche à faciliter l’intermédiation financière en milieu rural, en apportant son concours à des
projets de microfinance et de services financiers ruraux partant de la base et axés sur la demande,
dont l’objectif est d’aider les pauvres et les groupes vulnérables.

4.3.3 À l’heure actuelle, la Banque élabore une Stratégie de développement du secteur


financier au Mozambique, qui invite l’institution à mettre essentiellement l’accent sur les
insuffisances du système financier en matière de réduction de la pauvreté. La réalisation de cet
objectif passe par l’élaboration de politiques appropriées et le développement de l’infrastructure
financière (institutions de microfinance et petites et moyennes entreprises ou PME) surtout en
milieu rural. Pour veiller à ce que toutes les couches de la société aient accès aux services
financiers, la stratégie recommande à la Banque de : i) fournir un appui au renforcement de la
politique visant à créer un environnement favorable au développement de la microfinance et des
services financiers en milieu rural ; ii) soutenir l’expansion des institutions de microfinance / PME
viables ; iii) aider les institutions financières du secteur structuré à «réviser à la baisse» leurs
produits pour les rendre accessibles aux petites entreprises ; et iv) promouvoir le développement de
nouveaux instruments axés sur le marché en faveur des pauvres. Le Programme proposé est
considéré comme la première étape vers la mise en œuvre de la stratégie du Groupe de la Banque
pour le développement du secteur financier du Mozambique.
20

4.4 Objectif sectoriel et objectif du Programme

L’objectif sectoriel est de contribuer à la réduction de la pauvreté, alors que l’objectif du


Programme est d’améliorer l’accès des ménages ruraux à des services financiers durables.

4.5 Composantes et description du Programme

4.5.1 Les activités du Programme global sont réparties en quatre composantes : A) Appui aux
politiques, législations et institutions, B) Facilité pour l’innovation et la promotion, C) Appui aux
institutions financières communautaires, et D) Gestion du Programme.

A. Appui aux politiques, législations et institutions:

4.5.2 Cette composante aidera à la création d’un cadre stratégique et législatif et d’un
environnement institutionnel appropriés et favorables au développement et à la fourniture durables
de services financiers en milieu rural au Mozambique.

i) Mise en place d’une Unité chargée des politiques de financement en milieu


rural au sein du Ministère du Plan et des Finances, qui sera responsable de la
coordination du développement des services financiers en milieu rural. Le
Programme contribuera au renforcement de la capacité de ladite unité à
élaborer un cadre stratégique de développement des services financiers ruraux,
et à jouer un rôle actif dans le maintien d’un cadre d’intervention propice à
l’expansion de ces services en milieu rural. L’unité disposera, dans un premier
temps, de deux experts assistés de spécialistes recrutés pour une courte durée,
selon que de besoin. Le Programme financera un contrat d’assistance
technique pour l’élaboration du cadre stratégique ; des études, ateliers/séances
de travail ; visites d’échange ; assistance technique locale et régionale pour le
dialogue sur les politiques et le renforcement des capacités institutionnelles ;
appui logistique ; formation ; et certaines charges récurrentes/frais de
fonctionnement.

ii) Appui au cadre réglementaire : Un cadre solide de réglementation et de


supervision contribue au développement d’un secteur dynamique, actif et
efficace de microfinance et de services financiers en milieu rural. Il renforce
également la confiance des épargnants et crée un environnement favorable à
l’émergence d’institutions efficaces et durables. Le Programme aidera la
Banque du Mozambique à promouvoir la mise en place d’un cadre
réglementaire solide pour les services financiers ruraux sur lesquels les
autorités compétentes pourront effectivement exercer un contrôle et une
supervision. L’appui mettra l’accent sur la formation du personnel de la
Banque du Mozambique et le renforcement de la capacité de cette institution à
s’adapter à l’évolution actuelle et future des services financiers en milieu rural.
Le Programme fournira également des ressources pour le financement de
matériel et matériaux, ateliers, séminaires de gestion, évaluation des besoins en
formation, formation de courte durée, bourses d’études, visites
d’étude/échange et assistance technique.

iii) Appui institutionnel aux institutions de microfinance : À l’heure actuelle, les


questions de microfinance sont coordonnées par la Facilité de microfinance au
Mozambique financée par l’ACDI et le Groupe de travail informel sur la
microfinance. Ce cadre offre une bonne base pour la création d’un organisme
21

officiel et permanent qui chapeautera les associations de microfinance jusqu’en


2005, date à laquelle le projet financé par l’ACDI sera achevé. Après cette
date, il deviendra un organisme autonome chargé d’appuyer les opérations du
sous-secteur des institutions de microfinance. Le programme fournira à cette
initiative une aide sous forme de matériel et d’équipent de bureau ; séminaires,
ateliers et consultations ; études, évaluations et études d’impact ; assistance
technique de courte durée ; salaires et indemnités du personnel ; et frais de
fonctionnement. Une assistance sera également fournie aux institutions de
microfinance sous forme de développement des compétences de leur personnel
en matière de mobilisation de groupe, dynamique de groupe, techniques
d’encadrement et de négociation, participation communautaire et de groupe,
communication et collaboration avec les collectivités territoriales, formation en
identification, élaboration de microprojets, développement des techniques
d’entreprise, rôles des femmes et des hommes, et techniques de prise de
décisions. Il sera également organisé des séances sur le développement des
compétences des micro-entreprises à l’intention de clients des institutions de
microfinance (300 au total) ; un total de 80 enquêtes de courte durée sur la
répartition des charges pour permettre aux intermédiaires financiers
participants d’identifier leur clientèle, les populations économiquement
pauvres, le rayon d’action actuel, et proposer des stratégies de promotion et
des produits appropriés pour les ménages pauvres dirigés par des femmes. Un
assistant technique spécialisé sera affecté à l’association pour aider les
institutions de microfinance à élaborer des programmes de valorisation des
ressources humaines pour la formation et le perfectionnement de leur
personnel.

B. Facilité pour l’innovation et la promotion

4.5.3 Au nombre des causes principales du manque de services financiers ruraux au


Mozambique, figurent les coûts et les risques élevés liés au lancement d’entreprise en milieu rural.
Grâce à un mixage souple de fonds de contrepartie et de lignes de crédit, ainsi que des conseils
techniques/d’encadrement, la présente composante encouragera l’élaboration de nouvelles
approches de développement des services financiers en milieu rural ; aidera à la création de
nouvelles lignes de produits ; aidera au renforcement des capacités institutionnelles/à la
restructuration d’institutions existantes ; et aidera, à la demande, les intermédiaires financiers à
réduire les risques et les frais de premier établissement en milieu rural, en prenant en charge une
partie des coûts de prestation de ces services en milieu rural. Pour chaque proposition émanant
d’une institution de services financiers, le montant de l’aide sera déterminé au cas par cas et sera
fonction de la nature de l’activité à financer. Plus le risque est élevé, plus les coûts d’établissement
du service seront élevés, et moins la contribution requise de l’organisation partenaire prenant part
au financement sera élevée. Une échelle mobile serait appliquée, avec une contribution minimale de
15 % et maximale de 50 %. Des études seront réalisées pour identifier la zone de l’intervention
proposée, les pauvres économiquement actifs, le rayon d’action potentiel, et proposer des stratégies
et produits appropriés en faveur des pauvres et, en particulier, les groupes vulnérables, y compris
les femmes, les jeunes et les handicapés. Les différentes interventions novatrices à soutenir au titre
de la présente sous-composante devront : i) être des stratégies d’intermédiation financière en milieu
rural favorables aux pauvres ; ii) appuyer l’établissement de liens avec le marché et le réseau de
commercialisation ; et iii) appuyer les activités des plantations villageoises, la pêche artisanale et
d’autres activités génératrices de revenus en milieu rural. Le Programme continuera de faire preuve
d’une grande souplesse dans ses interventions et sa collaboration avec les prestataires de services
financiers concernés et autres partenaires potentiels. Au titre de la présente composante, les
investissements comprendront les éléments suivants : fonds de contrepartie ; ligne de crédit et appui
22

technique/en gestion et promotion, par la prise en charge des frais de déplacement du personnel et
de fonctionnement de la Cellule de gestion du programme pour la participation à la
formation/assistance technique ; dépenses/charges d’exploitation ; matériel et, dans certains cas,
équipement de formation ; contrats avec des spécialistes en gestion/techniques et contrats pour
l’élaboration du matériel de formation.

C. Appui aux institutions financières communautaires

4.5.4 Tout comme la composante «Facilité pour l’innovation et la promotion», la présente


composante vise à améliorer l’accès des ménages ruraux aux services financiers de manière
durable. La composante entend renforcer la stabilité des économies familiales, accroître la
participation des femmes aux activités économiques, offrir des possibilités d’amélioration de la
rentabilité des entreprises familiales, en particulier celles engagées dans l’agriculture et le
commerce. L’expérience a montré que les associations de financement gérées par les collectivités,
sur lesquelles repose la présente composante, peuvent aider à briser le cycle qui caractérise le plus
souvent les petites exploitations agricoles (peu d’intrants, rendements faibles, revenus monétaires
faibles) et les petits négociants (pouvoir d’achat faible, chiffre d’affaires peu élevé, revenus
faibles). La composante aidera à lever ces contraintes, en aidant à organiser les collectivités rurales
en associations de financement susceptibles d’améliorer la gestion de leurs ressources
économiques. La composante englobe deux sous-composantes : i) création d’associations
d’épargne et de crédit et ii) d’associations de financement en milieu rural. Les deux sous-
composantes seront mises en œuvre par des prestataires de services/ONG expérimentés recrutés
après appel d’offres et sous des contrats axés sur la performance. Quelque 900 associations
d’épargne et de crédit et 60 associations de tutelle (regroupant chacune 10 à 20 associations
d’épargne et de crédit) devraient être formées au cours de la durée de vie du Programme. De même,
120 associations de financement en milieu rural comprenant chacune 100 à 150 membres et quatre
associations de tutelle devraient être mises en place au cours de la période considérée. Le nombre
de membres devrait augmenter à mesure que chaque association développe sa capacité à servir
davantage de personnes et parvient à intéresser d’autres membres de la collectivité où elle est
implantée. Chaque association de financement en milieu rural sera enregistrée comme association
jouissant d’une personnalité juridique et, à l’instar des associations d’épargne et de crédit, sera
gérée par ses propres membres. Ces institutions établiront des relations avec les intermédiaires
financiers qui se chargeront de leur apporter le crédit dont elles ont besoin.

D. Gestion du programme

4.5.5 La coordination et l’exécution du Programme seront confiées au Fundo de Apoio à


Reabilitação da Economia (FARE). En raison de la perception que le public a de ces institutions
étatiques (voir section 3.4.9), il y a lieu de réorienter le FARE et de l’aider à accomplir sa mission
de promotion du développement des services financiers en milieu rural. Le gouvernement devra
donc appuyer le Programme, et transformer le FARE en organisme autonome chargé de
promouvoir le développement des services financiers dans les zones rurales du pays, qui sera connu
sous l’appellation de Instituto Nacional de Finanças Rurais (INAFIR) (Facilité nationale de
financement en milieu rural). Pour en assurer la gestion quotidienne, une Cellule de gestion du
Programme (CGP) dirigée par un coordonnateur du Programme sera mise en place au sein du
FARE. Le gouvernement affectera d’autres cadres de la catégorie professionnelle à ladite cellule
pour seconder le coordonnateur. De plus, une assistance technique financée par le FIDA sera
fournie à la Cellule de gestion du Programme, y compris : un conseiller expérimenté en gestion de
programme pour 12 personnes-mois, dont le rôle consistera à aider la cellule à établir les
procédures de mise en oeuvre ; un spécialiste de microfinance/services financiers en milieu rural
pour 36 personnes-mois ; un spécialiste en suivi et évaluation pour 24 personnes-mois, pour aider à
la mise en place de systèmes de suivi et d’évaluation et à l’élaboration de directives pour les études
23

d’évaluation et les états des lieux ; un spécialiste en gestion financière et des marchés pour 24
personnes-mois, pour mettre en place les systèmes financiers et de passation des marchés ; un
spécialiste sociologie/genre pour 24 personnes-mois. D’autres consultants seront recrutés pour une
courte durée, y compris un conseiller pour les questions stratégiques/juridiques et un spécialiste de
la commercialisation. Les assistants techniques formeront le personnel local de contrepartie appelé
à les remplacer à la fin de leur contrat. Le personnel local de contrepartie recevra une formation
locale et à l’étranger de courte durée ayant trait à leurs fonctions au sein de la Cellule de gestion du
Programme. Le projet fournira un consultant international (pour une personne-mois) et des
consultants nationaux (pour 3 personnes-mois) pour l’examen à mi-parcours à effectuer au cours de
la 3e année de mise en œuvre. Le Programme fournira à la cellule des véhicules, ordinateurs et autre
matériel de bureau. Le Programme prendra en charge les coûts d’évaluation des activités de suivi,
des contributions techniques de consultants au cours de la mise en œuvre, des ateliers et contrats de
réalisation d’autres études et enquêtes, ainsi que de l’appui médiatique professionnel et des coûts
d’exploitation/entretien et de remplacement des véhicules/du matériel.

4.6 Coûts du Programme

4.6.1 Le coût total du programme, y compris les provisions pour aléas d’exécution et hausse
des prix, est estimé à 968,74 millions de MZM, soit 29,15 millions d’UC. Les coûts en devises sont
estimés à 17,12 millions d’UC (59 % du coût total du programme) et les coûts en monnaie locale
12,03 millions d’UC. Les coûts du programme par composante sont résumés au tableau 4.1 ci-
dessous :

Tableau 4.1
Résumé du coût estimatif du Programme par composante et sous-composante
(milliards MZM) (millions d’UC) %
Composantes Devi
Coût Coût Coût Coût Coût Coût ses
devises m. locale total devises m. locale total
A. Appui aux politiques, législations et 47,53 49,85 97,38 1,43 1,5 2,93 49
institutions
B. Facilité pour l’innovation et la promotion 245,94 124,63 370,57 7,4 3,75 11,15 66
C. Appui aux institutions financières 182,79 116,32 299,11 5,5 3,5 9 61
communautaires
D. Gestion du Programme 53,51 91,4 144,9 1,61 2,75 4,36 37
Total coût de base 529,77 382,2 911,97 15,94 11,5 27,44 58
Aléas d’exécution 7,08 7,43 14,51 0,22 0,22 0,44 49
Hausse des prix 32,06 10,2 42,26 0,96 0,31 1,27 76
Coût total du Programme 569,91 399,83 968,74 17,12 12,03 29,15 59

4.6.2 Sources de financement

Le Programme sera cofinancé par le FIDA pour un montant de 6,66 millions d’UC
(29 %), la NORAD pour un montant de 2,63 millions d’UC (9,2 %), les institutions de financières
locales pour un montant de 0,90 million d’UC (3,2 %), le FAD pour un prêt d’un montant de
l’ordre de 11,52 millions d’UC (40 % du coût total du programme) et un don d’un montant de 3,84
millions d’UC (14 %), ainsi que le gouvernement pour un montant de 3,60 millions d’UC, soit
9,8 % du coût total du programme. Le prêt du FAD cofinancera les fonds de contrepartie, la ligne
de crédit et l’appui à la gestion du Programme. Le don du FAD servira à financer des études, la
formation, des ateliers, des séminaires et des services à effectuer par des prestataires de services et
des ONG pour la promotion des associations de financement en milieu rural. Le FIDA et la
NORAD cofinanceront le don affecté aux fonds de contrepartie, la ligne de crédit, le coût des
véhicules et du matériel, les frais de fonctionnement de la Cellule de gestion du Programme, les
24

coûts d’assistance technique, et les contrats de services exécutés par des ONG pour la promotion
des associations d’épargne et de crédit. La contribution du gouvernement financera les salaires et
indemnités des fonctionnaires détachés au Programme. Cette contribution sera financée sur des
dotations budgétaires annuelles. Les contributions des institutions financières participantes
financeront les fonds de contrepartie, des études, des ateliers et une partie des charges récurrentes.
Le tableau 4.2 ci-dessous présente le plan de financement proposé pour le Programme :
Tableau 4.2
Sources de financement du Programme (en millions d’UC)

Sources de financement Coût en devises Coût en m. locale Coût total % du total


Prêt du FAD 8,51 3,01 11,52 40,4
Don du FAD 2,60 1,24 3,84 14,0
FIDA 4,16 2,50 6,66 29,9
NORAD 1,85 0,78 2,63 9,2
Institutions financières - 0,90 0,90 3,2
Gouvernement - 3,60 3,60 9,8
Total 17,12 12,03 29,15 100

LE PROJET DU FAD

Le Projet d’appui à l’intermédiation financière en milieu rural financé par le FAD est un
volet du Programme d’appui au développement des services financiers en milieu rural, cofinancé
avec le FIDA, la NORAD, les institutions de microfinance et le gouvernement, tel que défini aux
sections 4.1 à 4.6 du présent rapport. Le Projet appuiera la mise en place d’un mécanisme
d’intermédiation financière en milieu rural propre à promouvoir l’épargne et le crédit, en plus du
développement d’une infrastructure financière adaptée aux zones rurales.

4.7 Objectifs du Projet du FAD : améliorer l’accès des ménages ruraux à des services
financiers durables en milieu rural.

4.8 Description du Projet du FAD

4.8.1 Au titre du Projet du FAD, les composantes du Programme décrites à la section 4.5 ont
été réorganisées pour tenir compte des conditions assorties au don du FAD. Ainsi, le Projet
appuiera les activités à réaliser dans quatre composantes principales : A) Renforcement des
capacités et des institutions, B) Appui à l’expansion des services, C) Ligne de crédit, et D) Gestion
du Programme, qui fait également partie du Programme global.

A) Renforcement des capacités et des institutions

4.8.2 La composante appuiera les activités à réaliser dans le cadre des composantes «Appui
aux politiques, législations et institutions» et «Appui aux institutions financières communautaires»
du Programme. L’appui apporté au titre de la présente composante vise à créer un environnement
favorable au développement et à la fourniture de services financiers en milieu rural, et à organiser
les ménages ruraux en vue d’améliorer leur accès à ces services. Les sous-composantes se
présentent comme suit :

i) Unité d’appui aux politiques de financement en milieu rural : Le Projet


aidera le Ministère du Plan et des Finances à mettre en place cette unité, qui est
appelée à jouer un rôle catalyseur dans le dialogue sur les politiques et
législations du pays. L’unité définira pour les pouvoirs publics une stratégie et
une approche en matière de financement en milieu rural, et établira une série
25

de directives et de normes à suivre par les opérateurs actifs dans ce domaine.


Le projet appuiera l’unité avec une équipe de consultants pour l’élaboration du
Cadre stratégique de financement en milieu rural et, par la suite, sa mise en
œuvre, y compris le maintien d’un dialogue permanent en vue d’identifier les
questions stratégiques clés (et les solutions possibles) et de faciliter la
formation et le renforcement des capacités institutionnelles. S’appuyant sur le
cadre stratégique, l’unité associera les «utilisateurs» ou clients existants ou
potentiels de services financiers ruraux à un dialogue destiné à identifier les
contraintes, lacunes et possibilités que comportent les politiques et législations
en vigueur et à fixer les priorités pour les solutions préconisées. Le projet
appuiera ainsi l’organisation de : séances de dialogue avec les utilisateurs et
toutes les parties prenantes du pays pendant la période de six ans prévue ; 18
séances de sensibilisation à l’intention des décideurs pour les sensibiliser sur
les services financiers ruraux, y compris des présentations et des séances
interactives avec les membres du Conseil des ministres et du Parlement ainsi
que les autorités et hommes politiques provinciaux ; 2 ateliers nationaux en
faveur des pauvres pour orienter le cadre vers la satisfaction des besoins des
collectivités pauvres, y compris leurs besoins en financement ; 16 visites
d’échange nationales et régionales pour un groupe représentatif de décideurs ;
et 6 forums annuels des parties prenantes à l’intention des intermédiaires
financiers, ONG, bailleurs de fonds, société civile et pouvoirs publics pour
discuter de questions pressantes de financement en milieu rural, parvenir à une
compréhension et des solutions communes, et préconiser des mesures à
prendre.

ii) Appui au cadre réglementaire pour permettre à la BoM de répondre


efficacement aux besoins des zones rurales en matière de financement à travers
la création d’un cadre réglementaire propice à l’essor des intermédiaires en
milieu rural. Le projet prendra en charge un consultant pour entreprendre
l’évaluation des besoins en formation de l’institution dans des domaines
relatifs à la micro-finance rurale : visites d’échanges/d’exposition du personnel
et de la direction de la BoM pour partager les expériences avec d’autres
banques centrales et organismes de réglementation, participation de 36 de ses
agents à différents programmes de formation et aux séminaires de gestion dans
le domaine de la micro-finance en milieu rural. Le projet fournira également
l’assistance technique à court terme, pour 6 personnes-mois, en vue
d’examiner la conformité de l’audit en cours des intermédiaires financiers non
bancaires et de mettre au point des systèmes de comptabilité appropriés
inspirés des meilleures pratiques dans le domaine. Le projet FAD financera
également le recrutement d’un expert en supervision internationale des IMF
ayant une bonne connaissance des systèmes des banques centrales et de la
micro-finance en milieu rural. L’expert aidera la BoM à examiner les critères
réglementaires et juridiques, les systèmes de surveillance et la préparation d’un
manuel d’inspection pour les institutions financières non bancaires. Le
spécialiste dispensera la formation en cours d’emploi au personnel de la BoM
en vue de la mise au point d’un indice CAMEL (C: Capital ; A: qualité de
l’Actif ; M: Gestion ; E: Recettes ; L: Liquidité) pour l’évaluation du profil des
risques des IMF.

iii) Appui institutionnel aux IMF pour favoriser leur développement harmonieux
et faciliter leur expansion en zone rurale. Le projet apportera son concours aux
IMF pour la réalisation d’études sur les nouvelles questions liées à leur
26

développement et à la promotion des meilleures pratiques, notamment : a) les


structures d’appropriation et la gouvernance d’entreprise ; b) la mobilisation de
la clientèle, les aspects de la problématique hommes-femmes et la
responsabilisation ; c) les politiques de taux d’intérêt et la fixation appropriée
des prix des produits de l’épargne et des prêts ; d) la mise au point de produits;
e) les tendances de la viabilité opérationnelle et financière ; f) l’audit et les
contrôles internes ; g) les préoccupations d’ordre réglementaire etc. La
résolution de ces questions contribuera au développement harmonieux des IMF
et facilitera leur expansion en milieu rural. Les agents des IMF seront soutenus
dans le cadre de leur formation, l’objectif étant de les doter des aptitudes
nécessaires à l’établissement de liens avec les communautés. C’est ainsi que
les aptitudes en matière de mobilisation de groupe, la dynamique de groupe,
les capacités de direction et de négociation, les aptitudes dans le domaine de la
participation communautaire et de groupe, la communication et la
collaboration avec les autorités locales, la formation dans le domaine de
l’identification, de la conception et de l’évaluation rapide de petits et micro
projets, le développement de l’esprit d’entreprise, les rôles assignés
respectivement aux hommes et aux femmes ainsi que le processus de prise
décisions seront renforcées.

Le personnel essentiel des IMF suivra une formation destinée aux encadreurs et recevra
des orientations en matière d’évaluation du crédit, de comptabilité/d’audit, de création
d’entreprise et de services consultatifs, de mobilisation de l’épargne et de mise au point
de produits en vue de la formation d’autres membres du personnel. Le projet organisera,
par l’intermédiaire d’ONG et d’autres services, 300 séances de formation à l’intention
de la clientèle des IMF dans des domaines comme la gestion de micro-
entreprises/l’entrepreunariat, la commercialisation, la comptabilité de base. Au total, 80
études de courte durée seront entreprises, sur la base de coûts partagés par les
intermédiaires financiers, pour identifier les personnes démunies économiquement
actives, déterminer le rayon d’action des services actuels et proposer des stratégies
d’expansion et des produits appropriés permettant d’atteindre les pauvres et les ménages
dirigées par les femmes. Pour accompagner les efforts tendant à la valorisation des
ressources humaines, le programme appuiera plusieurs activités de formation à
l’intention du personnel des IMF. La formation sera assurée par l’intermédiaire de
spécialistes locaux et étrangers et d’institutions spécialisées. Le projet fournira
également, pour 30 personnes-mois, un encadreur spécialiste de la micro-finance en
milieu rural pour la mise au point d’un programme de valorisation des ressources
humaines (HRD), à l’usage des IMF. L’expert élaborera un cadre et des directives pour
la planification stratégique d’entreprise, qui couvrira non seulement les stratégies de
croissance organisationnelle, la structure organisationnelle, la taille optimale des
agences et sous-agences, mais également la préparation d’un manuel sur les politiques et
procédures opérationnelles à l’usage des IMF.

iv) La Direction nationale des questions de la femme (NWAD) sera chargée de


former les fonctionnaires provinciaux et de district en matière d’intégration de
la problématique hommes-femmes dans les programmes et de suivi des
programmes micro-financiers en les dotant de moyens qui leur permettraient
de soutenir le programme au niveau provincial et dans les districts. La
Direction nationale fournira également des mécanismes d’appui et assurera la
coordination des réunions, etc. (les termes de référence détaillés figurent dans
le document de travail). Le projet FAD fournira à la Direction nationale
27

chargée des questions de la femme les documents et le matériel de formation


ainsi que les accessoires et l’assistance technique.
v) Fonds d’appui à la relance économique (FARE): Le FARE sera chargé de la
coordination générale du programme et du projet FAD. Les effectifs actuels, à
savoir le président, le directeur, 2 comptables, un/une secrétaire, un chauffeur,
un messager et onze agents des services extérieurs sont faibles. Il est
nécessaire de renforcer les capacités institutionnelles à travers la formation et
le recrutement d’effectifs supplémentaires qualifiés. Le projet appuiera la
formation des professionnels du FARE et des agents travaillant sur le terrain
dans les mêmes domaines de formation que ceux réservés au personnel des
IMF. Le personnel du FARE recevra une formation dans différents domaines,
notamment : l’administration du crédit et la gestion de portefeuille,
l’évaluation rapide et les compétences en matière de gestion de risque,
l’expansion des entreprises et les services consultatifs d’appui à la clientèle, les
cours de comptabilité/d’audit et de gestion financière. Les visites
d’échanges/d’exposition des hauts cadres pour faciliter l’élaboration de cadre
réglementaire et de politique à la BoM et au MPF.
vi) Associations de financement en milieu rural (AFR) : Compte tenu des
difficultés que rencontrent différents groupes de ménages économiquement
actifs pour accéder aux services financiers en milieu rural, les possibilités qui
se présentent aux institutions financières non structurées à base communautaire
sont énormes. Le projet contribuera à la promotion du modèle des associations
de financement en milieu rural, un des modèles testés qui a été considéré
comme le plus approprié pour l’expansion des services financiers dans les
zones rurales du Mozambique. Le projet contribuera à la création de 120
associations de financement en milieu rural et de leurs trois syndicats
(composé de 30 AFR chacune), pour répondre aux demandes des populations
rurales en matière d’épargne et de crédit. L’on estime qu’avec la mise en
œuvre du projet, le nombre de membres des associations financières rurales
dépassera 24 000 en comparaison des 4 000 actuels. Le projet financera le
recrutement de deux prestataires de service dont l’expérience et les
performances antérieures sont bien établies pour fournir les services d’appui
technique et de gestion nécessaires à la mise en place des associations
financières rurales. Le projet apportera son appui aux associations dès leur
formation, à travers la mobilisation de fonds de crédit pour soutenir leurs
activités économiques. Les associations de financement en milieu rural sont
décrites dans la section 3.4.14 du rapport.

B. Appui aux activités d’expansion

4.8.3 Cette composante appuiera les activités au titre de la facilité d’innovation et d’expansion
du programme dans le cadre d’un partenariat entre le secteur public et le secteur privé en faveur de
l’extension des services en milieu rural. Pour soutenir cette composante, le projet financera le
programme des fonds de contrepartie à hauteur de 2,51 millions d’UC. Cet appui devrait servir de
catalyseur pour encourager les opérateurs du secteur financier à promouvoir leurs activités et
services en milieu rural, créer de nouvelles lignes de produits, restructurer les institutions existantes
ou en créer de nouvelles. Le fonds appuiera également l’action des institutions participantes en vue
de la réduction des risques initiaux liés au lancement des activités en milieu rural en couvrant une
partie des coûts relatifs à la fourniture de ces services dans les zones rurales. Ces institutions qui
ont besoin de ressources additionnelles pour soutenir l’expansion des services de crédit dans le
cadre de ces nouvelles approches pourront accéder aux financements à partir de la ligne de crédit
28

(C) présentée ci-dessous. Etant donné que cette composante est fondée sur la demande, les types et
caractéristiques des initiatives financées ne peuvent pas être déterminés à ce stade dans la mesure
où elles dépendront des propositions concrètes qui seront soumises par les opérateurs qui en
assurent le financement. Toutefois, le programme/projet a établi des critères sur la base desquels les
activités d’expansion seront éligibles à l’appui (voir annexe 4). Cela implique des initiatives telles
que : i) les programmes visant à transformer les opérations d’épargne et de crédits des groupes et
des villages en opérations financières plus régulières et permanentes, ayant des liens avec le
secteur financier structuré ; ii) les projets à concevoir, les nouveaux produits pilotes et réguliers,
appropriés en milieu rural, pour les institutions financières structurées, semi-structurées et non
structurées ; iii) la création de nouvelles agences rurales pour les institutions de la micro-finance et
des sous-agences en tant que points de service pour les institutions financières structurées ; iv) les
interventions visant à soutenir la création de nouvelles institutions financières en milieu rural ; v)
les projets visant à modifier le statut juridique et organisationnel des institutions existantes (ASCA
& AFR) afin qu’elles fournissent efficacement des services d’épargne, de crédit et d’autres services
financiers en zone rurale etc.

C. Ligne de crédit

4.8.4 Le projet FAD contribuera à la ligne de crédit à hauteur de 8,50 millions d’UC. Les
produits de la ligne de crédit feront l’objet d’un octroi de crédits “de gros” aux
intermédiaires/organisations jugées acceptables par le Fonds et répondant aux critères d’éligibilité
définis dans l’annexe 5. Le FARE procédera à l’octroi des produits de gros de la ligne de crédit,
aux conditions jugées acceptables par le Fonds et conformément aux dispositions de l’accord de
rétrocession qui sera examiné et approuvé par le Fonds. Les intermédiaires financiers accorderont
des crédits de détail à leurs clients respectifs aux taux et conditions du marché. Le crédit soutiendra
les clients en milieu rural, y compris les groupes et associations de petits exploitants agricoles, de
pêcheurs, les groupes/associations de commerçants, d’agro-industriels, de commerçants ruraux
ainsi que les besoins en crédits supplémentaires des AFR, des ASCA et les services d’expansion
novateurs cités dans la composante B & C du programme. Les intermédiaires financiers devant
participer au programme sont notamment les institutions spéciales de crédit, les coopératives de
crédit et les IMF, à mesure qu’elles deviennent opérationnelles et viables et satisfont les critères de
base. Certaines de ces institutions sont analysées dans l’annexe 2 du rapport. Sur la base de
l’analyse des types de services demandés et/ou susceptibles d’être demandés au fur et à mesure que
les zones rurales se développent (voir section 3.6) et des besoins exprimés par certains
intermédiaires financiers ayant reçu la visite de la mission, un montant de 17,51 millions d’UC,
selon une estimation prudente (soit 21,73 millions de dollars EU) de ressources additionnelles sera
nécessaire pour soutenir le programme de prêt sur la période de six ans couverte par le projet. Le
FARE ouvrira un compte spécial dans lequel les remboursements de la ligne de crédit seront versés
pour soutenir la promotion des services financiers en milieu rural et répondre aux besoins de la
population au-delà de la période couverte par le projet.

D. Gestion du projet

4.8.5 Le projet FAD sera géré dans le cadre général de gestion défini pour le programme. La
Cellule de gestion du programme (CGP) sera mise sur pied en même temps que le FARE, au sein
du ministère du Plan et des Finances pour superviser la gestion quotidienne du projet FAD. La
cellule sera dirigée par un coordonnateur de programme nommé par le gouvernement et assisté de
trois professionnels. La CGP recevra l’appui du personnel d’assistance technique à long terme
financé par le FIDA (voir section 4.5.5) pour créer les systèmes opérationnels. Le projet FAD
appuiera la CGP dans l’organisation d’ateliers initiaux, l’appui aux médias/relations publiques, les
ateliers et forums d’évaluation des parties prenantes, les études sur les questions naissantes ainsi
que la recherche visant à contribuer aux principaux sujets de préoccupation liés aux services
29

financiers en milieu rural. Le projet apportera également son soutien à la formation du personnel
supplémentaire qui sera affecté par le gouvernement à la CGP. Ce personnel de contrepartie recevra
une formation locale et étrangère à court terme pour compléter la formation en cours d’emploi
dispensée par les consultants chargés de l’assistance technique (AT). La formation se fera
essentiellement dans les limites de la durée des contrats d’assistance technique. Le projet appuiera
également les activités de lutte contre le VIH/SIDA, comme la sensibilisation et les séances de
diffusion d’information dans les écoles communautaires, les IMF/ AFR/BoM/ MPF/ CEP etc. le
personnel, la formation des pairs en tant que conseillers volontaires et la mise en place de groupes
volontaires de soutien à différents niveaux.

4.9 Marché financier et taux d’intérêt en milieu rural

4.9.1 A l’heure actuelle, la majorité des opérateurs de services financiers sont établis dans les
zones urbaines/péri-urbaines où les activités sont très denses et où il n’existe pas beaucoup de
contraintes, ce qui rend difficile la fourniture de services aux marchés des zones rurales. Par
exemple, plus de la moitié des opérateurs de crédits existants se trouvent dans les provinces de
Nampula et de Maputo. D’autres opérateurs sont à Gaza, Tete, Sofala, et Zambezia et aujourd’hui,
certaines opérations sont en projet pour les provinces de Nampula, Zambezia, Sofala, et Maputo.
Certes, quelques opérateurs disposent actuellement d’atouts non négligeables pour atteindre des
niveaux respectables d’activité, mais ils ne pourront pas satisfaire entièrement la demande en
services financiers des zones rurales du Mozambique. Il faudra d’autres acteurs non seulement
pour l’expansion des services, mais aussi pour la création d’un environnement compétitif propre à
encourager les opérateurs à fournir efficacement les services, à assurer la prestation de services
financiers en milieu rural et à proposer des prix et des produits compétitifs aux utilisateurs finaux.

4.9.2 La confiance que suscite l’économie est bonne et le volume de l’investissement privé
augmente rapidement. Bien que l’inflation ait chuté à un taux à un chiffre, les taux d’intérêt
appliqués aux prêts bancaires restent élevés, entre 30 % et 42 % au début de 2003. Sur la base d’un
échantillon de quatre institutions de crédit et de micro-finance supervisées par la BoM, le taux
d’intérêt mensuel appliqué aux emprunteurs en milieu rural se situe entre 1,6 et 6,25%. Les
institutions de crédit concernées utilisent différentes méthodes pour déterminer le taux d’intérêt sur
la base de leurs structures respectives de coûts et du risque lié à l’investissement. SOCREMO fixe
son taux d’intérêt sur la base du montant du prêt sollicité tandis que GAPI détermine le sien en se
fondant sur le niveau de risque lié au prêt et sur la durée du prêt. A mesure que le secteur financier
se développe, que la concurrence s’intensifie et que l’environnement politique devient plus
rationnel, les taux d’intérêt baisseront. GAPI accorde des crédits en gros aux petits intermédiaires, à
des taux situés entre 14 % et 16 % et en détail, à des taux fluctuant entre 24 % et 26 %. Les taux de
mobilisation des dépôts se situent entre 7 % et 10 % pour différentes institutions. Les taux de
marché en vigueur seront utilisés pour orienter les activités dans le cadre de l’intervention
proposée.

4.10 Impact sur l’environnement

Le projet a été classé dans la catégorie III, conformément aux directives de la Banque en
matière d’environnement. Il appuiera principalement le renforcement des capacités et le
développement institutionnel des principales institutions intervenant dans le développement du
secteur financier en milieu rural. Le projet ne fournira pas d’appui au développement physique. Son
incidence environnementale globale sera neutre ou positive en raison de l’intégration et de
l’adoption rapide de techniques améliorées de production agricole, de la diversification des
activités génératrices de revenus et de la hausse des revenus, qui entraîneront l’amélioration du
bien-être des ménages paysans.
30

4.11 Coûts du projet FAD

Le coût total du projet FAD, y compris les imprévus pour aléas physiques et les
provisions pour hausse des prix est estimé à 619,44 milliards de MZM, soit 18,64 millions d’UC.
La composante en devises du projet est estimée à 11,11 millions d’UC, ce qui représente environ
60% du coût global du projet, tandis que le coût local s’élève à 7,53 millions d’UC (soit 40 % du
coût total). Dans l’évaluation des provisions pour hausse des prix, les taux d’inflation du coût en
devises sont déterminés par l’indice MUV des exportations manufacturées en provenance des pays
industrialisés du G-5 et estimés à un taux annuel de 2,3 % pour toutes les années, tandis que les
prévisions du taux d’inflation locale sont de 5 % par an. Les prévisions des imprévus pour aléas
physiques se présentent comme suit : 5 % pour les véhicules, les équipements, les études, la
formation et les ateliers ; 10% pour les coûts d’exploitation et d’entretien ; et aucune prévision pour
les fonds de contrepartie, les lignes de crédit, les salaires et indemnités. Le résumé des coûts du
projet par composante et par catégorie de dépense figure aux tableaux 4.3 et 4.4 ci-après :
Tableau 4.3-
Résumé des coûts estimatifs du projet par composante

(en milliards de MZM) (en millions d’UC)


Coût en Coût Coût en
devises local Coût total devises Coût local Coût total %
En
Composantes devises
A. Renforcement des capacités et
dév. institut.
1. Unité chargée des politiques
financières en milieu rural 8,09 21,10 29,19 0,27 0,71 0,98 28
2. Banque du Mozambique 9,47 20,31 29,78 0,32 0,68 1,00 32
3. Appui institutionnel aux IMF 19,26 11,12 30,38 0,64 0,37 1,02 63
4. Appui institutionnel au FARE 6,11 16,04 22,15 0,20 0,54 0,74 28
5. Direction nationale des questions de
la femme 5,80 7,09 12,90 0,19 0,24 0,43 45
6. Développement AFR (Zone 1) 11,63 11,63 23,26 0,39 0,39 0,78 50
7. Développement AFR (Zone 2) 11,63 11,63 23,26 0,39 0,39 0,78 50
Total partiel 71,99 98,93 170,92 2,41 3,31 5,72 42
B. Appui aux l’expansion 44,80 44,80 89,60 1,50 1,50 3,00 50
C. Ligne de crédit 181,50 60,50 242,00 6,07 2,02 8,10 75
D. Gestion de programme 10,90 10,90 21,79 0,36 0,36 0,73 50
Coût de base 309,18 215,13 524,31 10,34 7,20 17,54 59
Provisions pour aléas physiques 4,22 4,18 8,40 0,14 0,14 0,28 50
Provisions pour hausse des prix 54,81 31,92 86,73 0,63 0,19 0,82 77
Coût total du projet 368,21 251,23 619,44 11,11 7,53 18.64 60
31

Table 4.4
Résumé des coûts estimatifs du projet par catégorie de dépenses

(en milliards de MZM) (en millions d’UC)


Catégories Devises Locale Total Devises Local Total Devises

Coût d’investissement
a. Véhicule 0,72 0,24 0,96 0,02 0,01 0,03 75
b. Equipement et Matériel 0,45 0,15 0,60 0,02 0,01 0,02 75
c. Assistance technique 12,40 2,39 14,79 0,41 0,08 0,49 84
d. Études 13,80 13,80 27,59 0,46 0,46 0,92 50
e. Formation et atelier 18,30 18,30 36,59 0,61 0,61 1,22 50
f. Services contractuels 23,26 23,27 46,53 0,78 0,78 1,56 50
g. Fonds de contrepartie 44,80 44,80 89,60 1,50 1,50 3,00 50
h. Fonds de rétrocession 181,50 60,50 242,00 6,07 2,02 8,10 75
Coût total d’investissement 295,23 163,43 458,66 9,88 5,47 15,34 64
Charges récurrentes
a. Salaires - 37,45 37,25 - 1,25 1,25 -
b. Indemnités - 0,29 0,29 - 0,01 0,01 -
c. Exploitation et entretien 13,95 13,95 27,91 0,47 0,47 0,93 50
Charges récurrentes totales 13,95 51,69 65,65 0,47 1,73 2,20 21
Total coût de base 309,18 215,13 524,31 10,34 7,20 17,54 59
Provisions pour aléas physiques 4,22 4,18 8,40 0,14 0,14 0,28 50
Provisions pour hausse des prix 54,81 31,92 86,73 0,63 0,19 0,82 76
Coût total du programme 368,21 251,23 619,44 11,11 7,53 18,64 60

4.12 Sources de financement et calendrier des dépenses

4.12.1 Le financement du prêt du projet FAD s’élèvera à 11,52 millions d’UC (soit 61,8 % du
coût total du projet). Il concerne la composante ligne de crédit, le fonds de contrepartie de la
composante expansion des services financiers en milieu rural et les activités de formation et les
ateliers de la CGP. Le don FAD de 3,84 millions d’UC (20,6 %) financera les activités de la
composante renforcement des capacités et développement institutionnel (les indicateurs mesurables
des rendements de la composante sont contenus dans l’annexe 8 du rapport). Les institutions
financières participantes contribueront à hauteur de 0,63 million d’UC (3,4 %) au fonds de
contrepartie, aux coûts liés à la formation et aux charges récurrentes découlant de leur participation
au projet, tandis que le gouvernement du Mozambique fournira une contribution totale de 2,65
millions d’UC (soit 14,2 %) du coût total du projet pour les salaires du personnel de l’Etat qui sera
détaché au projet, les coûts de location de bureaux et des services d’utilité publique ainsi qu’une
contribution de 5 % aux fonds de contrepartie. La contribution du gouvernement comprend un
élément fiscal de 0,69 million d’UC. Le plan de financement proposé pour le projet FAD par source
de financement est présenté aux tableaux 4.5 et 4.6 ci-après :

Tableau 4.5
Sources de financement du projet FAD - (en millions d’UC)

% du coût
Sources de financement Coût en devises Coût local Coût total total
Prêt FAD 8,51 3,01 11,52 61,8
Don FAD 2,60 1,24 3,84 20,6
Institutions financières - 0,63 0,63 3,4
Gouvernement - 2,65 2,65 14,2
Total 11,11 7,53 18,64 100,0
32

Tableau 4.6
Sources de financement du don FAD

Monnaie % du coût
Sources de financement Devises locale Coût total total
Don FAD 2,60 1,24 3,84 67,1
Institutions financières - 0,15 0,15 2,6
Gouvernement - 1,73 1,73 30,3
Total 2,60 3,12 5,72 100,0

Justification du coût de financement en monnaie locale:

4.12.2 Les fonds FAD seront principalement utilisés pour couvrir les coûts d’investissement du
projet. Les fonds FAD financeront 56 % du coût local du projet, soit 4,25 millions d’UC, ce qui
s’explique par les faits suivants. Le projet et le programme global sont axés sur la réduction de la
pauvreté. Une proportion substantielle du coût du projet est destinée au renforcement des capacités
locales des institutions financières établies en milieu rural dans le pays. Cela implique l’utilisation
de consultants nationaux et l’organisation de programmes de formation. Une proportion
substantielle des crédits et fonds de contrepartie sera également en monnaie locale. Cela exige
qu’une partie importante du coût local soit prise en charge par le FAD. Dans le cadre des efforts de
réforme économique, le gouvernement du Mozambique a renforcé l’administration de l’impôt et
intensifier la collecte des revenus. Toutefois, malgré ces efforts, l’Etat n’a pas les moyens de
financer entièrement le coût local du programme. En dépit de ces difficultés, il prendra en charge
une proportion non négligeable des charges récurrentes du programme.
5. EXECUTION DU PROJET
5.1 Organe d’exécution
Le ministère du Plan et des Finances (MPF) sera l’organe d’exécution pour l’ensemble du
programme dans lequel figure le projet FAD. Outre ses fonctions de supervision, le ministère aura
une responsabilité directe dans la mise en oeuvre des activités spécifiques à l’unité d’appui aux
réformes financières en milieu rural.
5.2 Dispositions institutionnelles
5.2.1 Fonds d’appui à la relance économique - Fundo de Apoio à Reabilitação da
Economia (FARE): Le fonds d’appui coordonnera l’exécution de l’ensemble du programme et du
projet FAD. Le Conseil d’administration du FARE sera élargi pour faciliter la supervision de
l’ensemble du programme ainsi que la mise en place de l’INAFIR. Le nouveau Conseil sera
composé de huit personnes, dont un représentant du secteur privé (intermédiaires financiers), un
représentant de la société civile/des ONG, le directeur adjoint, le département chargé de la
supervision, la Banque du Mozambique, le représentant de l’association des exploitants agricoles
/corporations, et les secrétaires généraux des ministères du Commerce, de l’Agriculture, du
Développement rural et de la Pêche. Le vice-ministre du Plan et des Finances ou son représentant
dirigera le Conseil qui se réunira une fois par trimestre ou de manière ponctuelle, le cas échéant, en
particulier pendant la phase préliminaire d’investissement du programme. Le coordonnateur du
programme fera office de secrétaire du Conseil. Les responsabilités institutionnelles des différents
organismes gouvernementaux et les principaux intermédiaires des services financiers devraient être
définies de manière satisfaisante par le Conseil d’administration, qui a les pleins pouvoirs en
matière de prise de décisions sur les activités du programme, à l’exception des activités de l’unité
d’appui au secteur financier en milieu rural, qui est placée sous la tutelle du ministère du Plan, et de
l’appui au cadre réglementaire du secteur financier en milieu rural placé sous la tutelle de la banque
du Mozambique. Une des conditions du premier décaissement est la désignation préalable des
33

membres du Conseil, le choix du Président du Conseil, sous réserve de l’approbation de tous les
bailleurs de fonds. La responsabilité globale du Conseil sera de définir l’orientation du programme,
d’évaluer les performances de la CGP, d’approuver les plans de travail et budgets annuels ainsi que
les rapports d’activité trimestriels, d’approuver les fonds de rétrocession, de faciliter la
communication et les échanges d’idées, de promouvoir le développement du secteur financier en
milieu rural et l’adoption de meilleures pratiques.
5.2.2 Cellule de gestion du Programme (CGP): Placée sous l’autorité du coordonnateur
national du programme, la Cellule de gestion du programme assurera la gestion et la coordination
quotidienne des composantes et activités du programme, à l’exception des activités de l’unité
chargée des politiques de financement en milieu rural placée sous la responsabilité directe du
ministère du Plan et des Finances et de l’appui au cadre réglementaire du secteur financier en
milieu rural placé sous la responsabilité de la banque du Mozambique. Des effectifs
supplémentaires devraient être affectés au FARE par le gouvernement pour la Cellule de gestion du
programme outre l’appui à l’assistance technique qui devrait être fournie grâce au financement du
programme (FIDA). Comme le programme sera essentiellement mis en œuvre par des prestataires
de services, des ONG, des groupes d’experts, la CGP consacrera beaucoup de temps à la recherche
des intérêts favorables dans les offres, à la préparation et à l’examen des offres ainsi qu’à la
supervision et à la gestion des marchés. La Cellule de gestion du programme organisera l’atelier
initial du programme, supervisera l’appui aux médias /RP pour l’ensemble du programme ; elle
dirigera les forums d’évaluation participative des parties prenantes et entreprendra des recherches
sur des questions essentielles qui touchent au secteur financier en milieu rural. La Cellule de
gestion assurera également la coordination de tout l’appui en matière de renforcement des capacités
et de développement institutionnel en faveur des autres institutions/organisations et des IMF. La
Cellule mettra également sur pied un comité chargé de l’évaluation de la solvabilité, qui sera dirigé
par le directeur adjoint du département de la supervision de la banque du Mozambique. Le Comité
examinera toutes les demandes d’appui au titre de la ligne de crédit et des fonds de contrepartie. Le
Comité chargé des crédits soumettra des recommandations au Conseil d’administration du FARE
pour examen et approbation.

5.2.3 Le FARE assurera « l’octroi de gros » des produits de la ligne de crédit aux
intermédiaires financiers sur la base des accords de rétrocession, à des conditions jugées
acceptables par le Fonds. L’approbation du projet type de l’accord de rétrocession qui sera utilisé
sera une des conditions du prêt FAD. Le taux auquel le FARE accordera le crédit de gros ne sera
pas inférieur au taux du marché en vigueur pour la mobilisation des dépôts, qui a été estimé au
moment de l’évaluation à environ 10 %. Ce taux sera ajusté par le Conseil en fonction de
l’évolution de la conjoncture sur les marchés. De même, l’appui aux fonds de contrepartie se fera
sur la base d’un “protocole d’accord” signé entre la Cellule de gestion du programme au nom du
gouvernement du Mozambique et l’intermédiaire financier donateur/bénéficiaire. Le format type du
protocole d’accord sera également une condition de l’accord de prêt. De même, la création d’une
Cellule de gestion du programme et la nomination d’un coordonnateur national de programme est
une condition préalable au décaissement du prêt et du don FAD. L’affectation, par le
gouvernement, de trois agents supplémentaires au FARE/CGP dans les trois mois qui suivent
l’entrée en vigueur de l’accord de prêt sera également une des conditions préalables au
décaissement du prêt FAD.

5.2.4 En ce qui concerne l’inscription des préoccupations des femmes dans les programmes et
la responsabilisation des communautés, le projet sera axé sur l’amélioration de l’accès aux crédits
et des compétences en affaires, la promotion de la responsabilisation et de la participation
communautaire, la prise en compte des préoccupations des femmes dans la fourniture de micro-
crédits et l’amélioration du suivi axé sur la problématique hommes-femmes. Plus particulièrement,
le projet organisera une formation sur la sensibilisation aux questions de genre à l’intention du
personnel concerné des institutions participantes IMF, AFR, ASCA, MPF, BoM, CEP, ainsi que
34

des dirigeants communautaires et de certains groupes de clients. Les IMF adopteront la


méthodologie de la collecte de données désagrégées, le suivi et l’évaluation axés sur la
problématique hommes-femmes ainsi qu’une orientation proactive de l’action sur l’élargissement
de la clientèle féminine. La Direction nationale des questions de la femme (NDWA) sera chargée
de former les agents responsables des questions de genre, à l’échelle provinciale et au niveau des
districts, sur l’intégration des préoccupations des femmes dans les programmes, le suivi des
programmes micro-financiers ainsi que l’appui et la coordination de certaines réunions etc. (voir le
DEP pour les détails). La CGP recrutera un spécialiste des questions de genre qui sera chargé de
mettre en oeuvre et de coordonner l’intégration des préoccupations des femmes et l’atténuation du
VIH/SIDA dans les programmes ainsi que la fourniture de l’assistance technique à la Direction
nationale des questions de la femme.

5.2.5 La banque du Mozambique (BoM) : sera chargée de créer un cadre réglementaire et de


surveillance des activités financières en milieu rural. A travers son groupe de travail sur le secteur
financier en milieu rural, la BoM identifiera le moyen le plus efficace de collaborer avec les
intermédiaires financiers en milieu rural et de déterminer le mode de gestion et de surveillance
requis pour ces institutions. Elle travaillera également en collaboration avec le MPF et la nouvelle
unité d’appui aux réformes financières en milieu rural et contribuera à l’élaboration d’une nouvelle
politique et d’un nouveau cadre réglementaire pour le secteur financier rural. La BoM nommera
également un représentant ayant rang de directeur au Conseil d’administration du FARE. La
banque du Mozambique affectera le même fonctionnaire ou désignera un autre fonctionnaire ayant
rang de directeur pour diriger le comité chargé de l’évaluation de la solvabilité qui sera mis sur pied
au sein du Fonds d’appui à la relance économique ou de la Cellule de gestion du programme.

5.2.6 Prestataires de services, ONG, Groupe d’experts-conseils, etc : Pour l’essentiel, les
activités du programme et du projet seront confiées, sous forme de contrat, aux prestataires de
services, aux ONG et aux groupes d’experts-conseils, etc. Au titre de la composante expansion des
services et institutions financières communautaires, les prestataires de services locaux et
internationaux ou les ONG seront recrutés pour travailler avec les communautés et les groupes de
communautés et mettre en place les associations de financement en milieu rural. L’institution
choisie se chargera de former et d’apporter son concours à ces associations, d’appuyer la formation
du personnel élu, des comités et des membres. Cette formation comprendra l’amélioration des
aptitudes commerciales de base, l’alphabétisation, la sensibilisation au VIH/SIDA. L’objectif des
prestataires de services sélectionnés sera de réduire le coût de formation de ces groupes tout en
facilitant l’expansion rapide du programme. L’équipe de gestion du programme travaillera en
étroite collaboration avec les responsables de la seconde phase du projet IRAM en cours dans le
cadre des opérations de la BoM, qui envisage de transformer les associations financières qui
existent en milieu rural en syndicat et de créer une structure de coordination appropriée. L’expert
en micro-finance rurale qui sera recruté pour la CGP préparera les termes de référence des
prestataires de services, activité qui sera incluse dans le contrat.

5.3 Supervision et calendrier d’exécution du projet

Le projet FAD sera exécuté sur une période de six ans à partir de 2004/5, tandis que le
programme global sera mis en œuvre sur une période de huit ans. Pendant la période du projet, la
Banque entreprendra au moins trois missions de supervision tous les deux ans conformément aux
exigences du Groupe de la Banque. Une revue à mi-parcours (section 5.4.2) sera effectuée au cours
de la troisième année et un rapport d’achèvement du projet sera préparé à la fois par le
gouvernement du Mozambique et par la Banque au cours de la dernière année du projet. Le
calendrier détaillé de l’exécution du projet figure à l’annexe 7. Les résumés des dépenses du projet
FAD par composante et par source de financement sont présentés respectivement aux tableaux 5.1
et 5.2.
35

Tableau 5.1
Calendrier de dépenses du projet (en milliers d’UC)

Composantes 2004/5 2005/6 2006/7 2007/8 2008/9 2009/10 Total


A.Renforcement des cap. 1344 1 260 1 013 1 034 808 725 6 184
et dév. institutionnel.
B. Appui aux services 341 689 697 683 688 36 3 134
d’expansion
C. Ligne de crédit 1 052 2 072 2 108 2 144 1 127 - 8 503
D.Gestion de programme 96 190 113 189 121 108 817
Total 2 833 4 211 3 931 4 050 2 744 869 18 638

Tableau 5.2
Calendrier de dépenses par source de financement (en milliers d’UC)

Composantes 2004/5 2005/6 2006/7 2007/8 2008/9 2009/10 Total


Prêt FAD 1 752 2 604 2 431 2 503 1 697 538 11 524
Don FAD 584 868 810 834 565 179 3 839
Institutions financières 96 142 133 137 93 29 630
Gouvernement 402 598 558 574 389 123 2 645
Total 2 833 4 211 3 931 4 048 2 745 869 18 638

5.4 Suivi et évaluation

5.4.1 Le suivi et l’évaluation du projet FAD se feront dans le cadre général défini pour
l’ensemble du programme. Le responsable de la planification/du suivi et de l’évaluation de la CGP
aura globalement en charge la définition et la gestion du système de surveillance du programme et
du don FAD. L’expert en suivi et évaluation définira les caractéristiques des études de référence,
qui serviront uniquement à rassembler les informations les plus pertinentes nécessaires à
l’évaluation de la performance et l’impact du programme par la CGP et d’autres parties prenantes.
Le cas échéant, les études de référence seront réalisées et des processus participatifs seront mis en
œuvre au titre des activités préliminaires de la CGP et des organisations seront engagées dans des
domaines particuliers. En adoptant cette approche, la contribution en termes de travail et de temps
sera réduite et la collecte de l’information sera plus directement liée aux activités qui seront
entreprises. Le système de suivi sera fondé sur la publication d’un rapport trimestriel contre le
cadre logique et le programme annuel de travail organisé par composante du programme. Le
personnel d’assistance technique de la Cellule soumettra un rapport trimestriel au responsable de la
planification /du suivi et de l’évaluation sur : (i) les activités entreprises au cours du dernier trimestre
et globalement tout au long de l’année budgétaire; ii) tous les mouvements enregistrés dans les
comptes du prêt et du don FAD au cours de la période (relevé de compte) ; iii) acquisitions
matérielles correspondant aux dépenses ; et iv) résultats du suivi et de l’évaluation. Il devra
rassembler les rapports trimestriels, analyser les données et préparer un rapport d’activités succinct
destiné au coordinateur du programme qui le soumettra à son tour au Conseil
d’administration/Comité directeur pour approbation avant transmission aux bailleurs de fonds. Le
responsable de la planification / du suivi et de l’évaluation sera également chargé de l’organisation
d’études de cas sur les activités ayant un impact spécifique, l’évaluation de l’impact des changements
de politiques sur les petits exploitants agricoles, les pêcheurs, les commerçants et les pauvres en
milieu rural, en veillant notamment à ce que l’analyse et l’information générées permettent à la
36

Cellule de gestion du programme et aux autres parties prenantes de déterminer si le programme


couvre, de manière satisfaisante, les questions de genre, le VIH/SIDA et la pauvreté.

5.4.2 Revue à mi-parcours : Deux revues majeures seront effectuées pendant les huit années
d’exécution du projet. En outre, le projet FAD effectuera une revue à mi-parcours à la troisième
année d’exécution. La revue fera une évaluation stratégique de la performance et de l’impact de
l’évolution du projet par rapport aux objectifs fixés. Autant que faire se peut, la revue à mi-parcours
FAD sera synchronisée avec les trois revues du programme prévues au début de la troisième année
(PY3). La revue recensera les principaux problèmes liés à l’exécution et permettra d’orienter la
stratégie de la prochaine phase, voire de modifier la conception du programme/projet, son ampleur
et les dispositions à prendre en vue de la réalisation de ses objectifs. Les principales missions sont
notamment l’évaluation : des progrès enregistrés dans l’exécution du projet par rapport aux
estimations de l’évaluation et au programme de travail ; la performance des prestataires de services
engagés et la gestion financière ; la couverture géographique/démographique des activités du
projet et les options envisagées pour la prochaine phase ; la coordination avec les autres activités
soutenues par les bailleurs de fonds dans le cadre du projet ; les besoins en matière d’assistance
technique. Le projet recrutera un consultant international et trois consultants nationaux, pour une
personne-mois, pour entreprendre la revue à mi-parcours du projet au cours de sa troisième année.

5.5 Dispositions relatives à l’acquisition

5.5.1 Les dispositions institutionnelles relatives aux projets FAD sont résumées au tableau 5.3
ci-après. Toutes les acquisitions de biens et services au titre du financement du Groupe de la
Banque se feront conformément aux « Règles de procédure pour l’acquisition de biens et travaux »
ou, le cas échéant, aux « Règles de procédure pour l’utilisation de consultants », en utilisant les
documents d’appel d’offres types de la Banque. La liste des biens et services à acquérir figure à
l’annexe 9 du rapport.
Tableau 5.3
Résumé des dispositions relatives à l’acquisition au titre du projet FAD : ( en milliers d’UC)

Catégories de dépense Liste restreinte Autres NBF Total


1. Biens
1.1 Véhicule 34, 25 [ 25, 69] 34, 25 [ 25, 69]
1.2 Equip & matériel 21, 41 [ 16, 05 ] 21, 41 [ 16, 05 ]
Total partiel 55, 66 [41, 74] 55, 66 [41, 74]
2. Services de consultants :
2.1 AT locale/régionale 110, 46 [ 110, 46 ] 110, 46 [ 110, 46 ]
2.2 AT internationale 400, 12 [ 400, 12] 400, 12 [ 400, 12]
2.3 Études 1 009, 45 [ 1 009, 45] 1 009, 45 [ 1 009, 45]
2.4 Services contractuels 1 714, 27 [ 1 542, 84] 1 714, 27 [ 1 542, 84]
Total partiel 3 234, 30[3 062, 87] 3 234, 30[3 062, 87]
3 Formation et Ateliers 668, 59 [ 624, 55] 668, 58 [ 624, 55] 1 337, 17 [ 1 249, 10]
4. Imprévus
4.1 Ligne de crédit 8 504, 03 [ 8 504, 03] 8 504, 03 [ 8 504, 03]
4.2 Fonds de contrepartie 3 131, 69 [ 2 505, 35] 3 131, 69 [ 2 505, 35]
4.3. Salaires et indemnités 1 294, 06 1 294, 06
4.4. Exploitation et entretien 1 081, 27 1 081, 27
Total partiel 12 304, 30 [11 633, 93] 2 375, 33 14 679, 63[11 633, 93]
Coût total du projet 3 902, 89[3 687, 42] 12 359, 96 [11 675, 67] 2 375, 33 18 638, 18 [15 363, 09]
* « Autres » inclut les AOIR, le marché gré à gré, la consultation de fournisseur à l’échelon national ou les travaux en
régie.
Les chiffres entre parenthèses correspondent aux financements FAD.
37

5.5.2 Biens: L’acquisition du véhicule destiné au FARE, dont le coût s’élève à 34 249 UC
ainsi que du matériel et des équipements de formation dont la valeur est estimée à 21 406 UC se
fera à travers la consultation de fournisseurs à l’échelon national, dans la mesure où les biens sont
immédiatement disponibles sur le marché à défaut d’être des produits de spécification normale, qui
peuvent être acquis localement.

5.5.3 Services de consultants : L’acquisition des services de consultants, estimés à 3,23


millions d’UC (comprenant l’assistance technique pour la préparation de la stratégie au titre de
l’unité chargée des politiques de financement en milieu rural, l’appui institutionnel aux IMF et les
services d’un spécialiste des questions de genre, d’un montant total de 110 459 UC ; les services
d’un spécialiste de la micro-finance et d’un spécialiste de la supervision BoM-IMF, pour un coût
total de 400 118 UC ; les études, dont le coût s’élève à 1 million d’UC ; et les contributions des
prestataires de services /ONG, dont le coût est estimé à 1,71 million d’UC) se fera sur la base d’une
liste restreinte de sociétés qualifiées conformément aux Règles de procédures de la Banque pour
l’utilisation de consultants. Le choix sera déterminé par l’évaluation technique, avec prise en
compte du prix. Pour les engagements de courte durée ne dépassant pas deux mois, la CGP
recrutera directement des consultants individuels conformément aux dispositions de la section 4.3
des règles de la Banque.

5.5.4 Formation: Le budget global pour la formation et les ateliers prévus au titre du projet
s’élève à 1.34 million. L’acquisition du personnel pour la BoM, les IMF, le FARE et la CGP
s’effectuera à travers l’établissement d’une liste restreinte d’instituts de formation, conformément
aux procédures de la Banque. La formation des clients et membres des IMF sera sous-traitée aux
ONG et à d’autres prestataires de services choisis sur la base d’une liste restreinte. La Cellule de
gestion du programme travaillera en collaboration avec les institutions bénéficiaires pertinentes
pour identifier des instituts de formation appropriées. Les visites d’échanges et d’exposition seront
organisées directement par la Cellule en collaboration avec les institutions pertinentes. Pour la
formation à court terme dispensée par des consultants individuels pour une période n’excédant pas
deux mois, la Cellule de gestion du programme se conformera aux dispositions prévues dans la
section 4.3 des règles de la Banque.

5.5.5 Ligne de crédit et fonds de contrepartie : Les produits de la ligne de crédit FAD dont le
montant s’élève à 8,50 millions d’UC qui feront l’objet d’une fourniture de gros aux intermédiaires
financiers et les fonds de contrepartie d’un montant de 3,13 millions d’UC destinés à appuyer
l’expansion des services seront décaissés directement au profit du FARE/ CGP. Le FARE
procèdera à la fourniture des produits de gros de la ligne de crédit aux intermédiaires financiers
jugés acceptables par le Fonds sur la base de critères élaborés en consultation avec les parties
prenantes et figurant à l’annexe 5. Les intermédiaires financiers participants rétrocèderont les
produits de la ligne de crédit à leurs clients respectifs conformément à la pratique en vigueur sur le
marché local. Le FARE et la CGP décaisseront également les produits du fonds de contrepartie en
faveur des intermédiaires financiers qui soutiennent l’expansion des services financiers en milieu
rural tel que défini dans les critères contenus dans l’annexe 4. En ce qui concerne les lignes de
crédit et le fonds de contrepartie, un comité spécial chargé de l’évaluation de la solvabilité présidé
par le directeur adjoint du département de la surveillance de la banque du Mozambique examinera
et approuvera les demandes émanant des institutions participantes. L’approbation formelle incombe
au Conseil d’administration du FARE, qui est également chargé d’assurer la supervision du
programme.

5.5.6 Avis général d’appel d’offres : Le texte de l’avis général d’appel d’offres (AGAO) sera
approuvé par le gouvernement du Mozambique. Il sera publié dans la revue «Development
Business » des Nations Unies dès l’approbation du prêt par le Conseil d’administration du FAD.
38

5.5.7 Procédures de revue : Les documents suivants seront soumis à l’examen et à


l’approbation de la Banque avant promulgation : (i) Note d’information spécifique sur l’acquisition;
(ii) Demande de propositions ; (iii) Rapports sur l’évaluation des propositions de consultants, y
compris les recommandations pour l’attribution des marchés ; et (v) les projets de marché s’ils ont
été amendés dans les dossiers d’appel d’offres.

5.6 Dispositions relatives au décaissement

Les méthodes du compte spécial et du paiement direct seront utilisées pour le


décaissement des fonds du prêt et du don FAD. Compte tenu de la réticence exprimée par la banque
du Mozambique pour ouvrir des comptes spéciaux, deux comptes spéciaux distincts (SA) seront
ouverts par le FARE/CGP au nom du projet auprès d’une Banque commerciale agréée, à la
satisfaction du Fonds. Le premier sera destiné à la gestion du prêt FAD et le second à celle du don.
Le compte en monnaie locale sera ouvert pour chaque ligne de crédit, les fonds de contrepartie et le
don. Un compte spécial distinct en monnaie locale sera ouvert dans lequel les remboursements des
intérêts générés par les lignes de crédit seront déposés en vue de la constitution d’un fonds
renouvelable destiné à appuyer l’expansion du secteur financier en milieu rural au-delà de la durée
du projet. Une approche similaire a été utilisée dans le cadre du projet de développement de la
pêche artisanale. Le FARE/CGP aura accès aux comptes et utilisera les produits de prêt et du don
pour tous les paiements relatifs aux coûts local et en devises du financement FAD. Les comptes
seront tous directement approvisionnés par la Banque sur la base d’un programme de travail
approuvé et de preuves suffisantes pour l’utilisation d’au moins 50 % des dépôts précédents.
L’ouverture de ces comptes sera une condition préalable au premier décaissement. Pour tous les
comptes, les signataires seront notamment un responsable désigné de la BoM et un du ministère du
Plan et des Finances. La Cellule de gestion du programme tiendra des registres distincts à toutes les
phases de tous les décaissements effectués sur les comptes FAD. Les demandes de retrait de fonds
du compte spécial FAD seront préparées et soumises par la CGP, conformément aux procédures de
décaissement. Les décaissements s’effectueront normalement sur présentation de documents
justificatifs.

5.7 Rapports financiers et audit

Dans un programme de cette nature où la plupart des activités sont sous-traitées et où il


existe différentes sources de financement, la gestion et la supervision financières seront les
principales fonctions de gestion. Le responsable des finances et des marchés de la CGP sera chargé
de la gestion de tous les fonds du programme, à savoir i) la ligne de crédit, ii) les fonds de
contrepartie iii) la CGP et ses opérations, iv) la gestion/mise en œuvre des activités du
programme, (v) la formation assurée par un consultant individuel et l’assistance technique, et
vi) les initiatives en matière de politique/législation. Les systèmes comptables seront conçus de
manière à permettre des contrôles et des suivis distincts des fonds de ces différents pôles d’activités
et à satisfaire les exigences relatives à la présentation des rapports financiers définies par les
différents financiers et bailleurs de fonds participant aux programmes. La CGP rassemblera et
tiendra des rapports financiers et des comptes audités appropriés, dont les copies seront soumises à
la Banque au moins six (6) mois avant la fin de l’année budgétaire. Le projet financera ces audits
annuels, qui seront effectués par des cabinets d’audit externes indépendants. S’il est vrai que tous
les efforts seront déployés pour harmoniser la gestion des fonds, il n’en demeure pas moins que le
système de gestion financière doit être amélioré pour recevoir et satisfaire les demandes des
bailleurs de fonds en ce qui concerne l’information et l’obligation de rendre compte.
39

5.8 Coordination de l’aide

5.8.1 Le forum des services financiers en milieu rural, actuellement coordonné par les
services du Premier ministre, sera reconstitué, probablement avec le Centre pour la promotion du
secteur financier en milieu rural financé par l’USAID et mettra à contribution un large éventail de
parties prenantes intéressées par la fourniture des services financiers dans les zones rurales. Un
groupe de coordination des bailleurs de fonds composé de tous les bailleurs de fonds intéressés par
les services financiers en milieu rural sera mis en place sous la direction de l’unité chargée des
politiques de financement en milieu rural qui sera créé par le ministère du Plan et des Finances. La
coordination de l’action des bailleurs de fonds pour l’ensemble du programme incombera à cette
unité. Une assemblée sera organisée au moins deux fois par an pour examiner les questions
relatives aux services financiers en milieu rural et à la manière de les aborder dans le cadre de ce
projet et d’autres programmes pertinents. Outre ce forum, des groupes de travail sectoriels,
composé du gouvernement, de la communauté des bailleurs de fonds, des ONG représentées à
Maputo ont été récemment mis sur pied. D’ores et déjà, l’on a enregistré une coordination active de
l’investissement dans le domaine de la santé, de l’éducation, du transport, de l’agriculture, de
l’acquisition de produits pétroliers et de l’appui aux importations. Par ailleurs, les partenaires
internationaux au développement sont très actifs au Mozambique, où ils appuient l’intégration des
questions de genre dans les programmes, dans le cadre d’un groupe de coordination de l’action des
bailleurs de fonds sur les questions de genre dirigé par les Pays-Bas. Il existe également un groupe
de travail thématique des Nations Unies sur les questions de genre, dont l’action porte
essentiellement sur la collaboration avec les points focaux sur les questions de genre et l’inscription
des préoccupations des femmes dans les différents projets et programmes.

5.8.2 La mission d’évaluation a mené d’intenses consultations avec les représentants des
bailleurs de fonds dans le pays. Tous les bailleurs de fonds consultés au cours de la mission ont
fortement soutenu le programme et ont noté qu’il est susceptible d’appuyer d’autres initiatives en
cours dans le secteur financier en milieu rural. Bien que l’intervention du FAD et le programme
pris dans son ensemble prévoient des activités semblables à celles du Centre pour la promotion du
secteur financier en milieu rural financé par l’USAID, l’ampleur et la nécessité de ces interventions
en milieu rural sont suffisamment grandes pour permettre la participation de plusieurs acteurs. Dans
l’avenir, l’unité chargée des politiques financières en milieu rural au ministère du Plan et des
Finances devrait renforcer la synergie des actions et harmoniser différentes approches de bailleurs
de fonds en vue d’une utilisation efficace des ressources et de la mise en place de politiques et
stratégies nationales cohérentes. Pour améliorer la coordination de l’action des bailleurs de fonds, il
est prévu que le FIDA, le NORAD et la Banque mènent des supervisions conjointes et des missions
de revue à mi-parcours sur le terrain.

6. DURABILITE ET RISQUES DU PROJET

6.1 Charges récurrentes

Les charges récurrentes sur les six années que dure le projet sont estimées à 2,38 millions d’UC,
avec une moyenne de 0,397 million d’UC. Ces chiffres représentent les salaires et indemnités du
personnel de l’État qui sera détaché au projet, ainsi que certaines dépenses courantes telles que les
coûts de location de bureaux et des services d’utilité publique. Ces dépenses sont, dans une large
mesure, prises en charge dans les affectations budgétaires annuelles de l’État. Le prêt et le don
FAD ne financeront pas les dépenses courantes, qui seront prises en charge au titre du budget de
l’Etat mozambicain.
40

6.2 Durabilité

6.2.1 La durabilité du projet FAD est également intégrée au mécanisme de durabilité inhérent
au programme global. L’environnement socio-politique actuel est favorable à la paix, à une
croissance saine et à la promotion de la création d’entreprise. Les composantes du projet FAD
stimuleront les micro-entreprises et relèveront le revenu par tête en milieu rural. La sensibilisation
et la formation des clients en vue de leur inculquer le sens de la discipline en matière de crédit
amélioreront la durabilité financière et opérationnelle des différents intermédiaires financiers qui
participeront au programme. Un cadre réglementaire et de supervision amélioré renforcera le
respect des normes prudentielles et réglementaires dans le domaine, ce qui aboutira à un système
d’intermédiation solide et viable en milieu rural. La CGP qui sera créé au sein du FARE recevra le
soutien approprié dans la gestion financière, technique, logistique et en matière de formation. Il est
envisagé que les interventions futures des bailleurs de fonds et/ou du gouvernement dans le secteur
financier en milieu rural mettront la CGP à contribution pour canaliser les projets et programmes
qui renforceront sa durabilité et sa solidité. Le programme fournira à la micro-finance et au milieu
rural un cadre pour des approches coordonnées et cohérentes de bailleurs de fonds.

6.2.2 L’association des IMF proposée sera financièrement viable grâce aux cotisations des
membres. L’appui aux activités d’expansion sera durable en raison des interventions induites par la
demande. Toutes les initiatives seront pilotées, testées, affinées avant d’être mises en oeuvre en
fonction des attentes des bénéficiaires. Dès qu’elles seront jugées efficaces, les approches seront
intégrées dans les opérations des intermédiaires financiers qui les prendront en charge. Les AFR
sont viables en ce sens qu’elles sont gérées par les communautés elles-mêmes et soutenues à travers
différentes formes de frais de cotisation et d’autres charges. Les AFR seront établies sur la base de
modèles éprouvés et de bonnes pratiques bien établies et bénéficieront des orientations du projet en
vue de la réussite de leur démarrage et de leur croissance initiale. Les communautés/membres des
AFR recevront également une formation dans différents domaines de la gestion des affaires, du
management et de la mobilisation pour, entre autres, créer leurs propres associations financières et
élaborer leurs propres règlements intérieurs. L’accroissement des fonds de crédit contribuera à la
hausse du volume des activités, ce qui entraînerait la baisse des coûts d’exploitation due aux
économies d’échelle et améliorera les gains globaux des intermédiaires financiers en milieu rural.
La disponibilité des fonds prêtables combinée à une gestion et un système améliorés de fourniture
de crédits, entraînera également l’avènement d’institutions autonomes et d’entreprises rurales. La
création d’un fonds renouvelable destiné à recueillir les remboursements issus des lignes de crédits
permettra de continuer à soutenir le secteur financier en milieu rural, y compris après la période du
projet.

6.3 Risques et mesures d’atténuation

6.3.1 Le développement du secteur financier en milieu rural n’a pas enregistré de progrès
rapide à ce jour et les capacités existantes sur lesquelles on devrait s’appuyer pour développer sont
plutôt limitées, certaines composantes du programme/projet telles que l’expansion des activités.
Certes, cela expose le projet et l’ensemble du programme à des risques, mais le gouvernement n’a
pas de choix s’il veut réaliser son objectif, à savoir produire un impact en milieu rural à travers le
renforcement des services financiers. Le risque d’inactivité est élevé. Une telle situation
perpétuerait la marginalisation de la majorité de la population mozambicaine, qui vit
essentiellement en zone rurale. Aujourd’hui, les prestataires de services locaux, les ONG et les
instituts de formation que compte le Mozambique sont insuffisants pour faire face à la demande du
projet en matière de formation et de création d’AFR. Une telle situation pourrait limiter le rythme
du développement et accroître les coûts liés à la dépendance vis-à-vis des organisations
internationales. Fort de ce constat, le projet encouragera le partenariat avec les ONG locales et leur
encadrement par les ONG internationales en vue du transfert des connaissances et de l’expérience.
41

7. AVANTAGES DU PROJET

7.1 Analyse financière

Le projet est principalement axé sur l’amélioration de l’accès des ménages paysans aux
services financiers grâce à leur expansion et à la mise en place d’institutions efficaces. Il n’a pas été
possible de quantifier les avantages pour effectuer le calcul des taux de rentabilité économique du
projet. Toutefois, une analyse visant à déterminer la viabilité financière d’un échantillon d’activités
commerciales possibles en milieu rural et dont le financement proviendrait de la ligne de crédit a
été effectuée. Ces activités vont de la production agricole, à l’agro-industrie en passant par la pêche
et le petit commerce. L’analyse révèle qu’il existe un nombre considérable d’entreprises rurales
viables susceptibles d’être soutenues par des facilités de crédit et pouvant assurer le remboursement
des emprunts à partir de fonds qu’elles génèrent. L’analyse détaillée des modèles d’exploitation
agricole figure dans le DEP et un résumé est présenté dans le tableau ci-après :

Tableau 7
Résumé de l’analyse financière d’un échantillon d’entreprises rurales

Besoins totaux Montant du Période de Bénéfice annuel Flux de Taux de


en capital prêt remboursem moyen net trésorerie profit (%)
Entreprise (en millions de (en millions ent du prêt Net Profit annuel moyen (%) TRI
MZM’) de MZM) (mois) (MZM million) net
(en millions )
Modèle 16, 5 4, 1 12 14, 7 14, 7 89
d’exploitation
agricole
Industrie de la 80, 0 64, 0 8 87, 1 87, 1 109
pêche
Commerce du 100, 0 80, 0 7 77, 3 87, 1 77
maïs
Pêche à 5, 0 2, 5 48 5, 5 4, 8 74
trémail
Moulin à maïs 132, 0 66, 0 48 78, 0 61, 3 34
Machine de 210, 0 105, 0 48 117, 8 91, 3 31
micro-
traitement de
cajou

7.2 Analyse des avantages

7.2.1 Les principaux avantages découleront de la mise en place de services financiers


durables, énergiques, aptes à réagir, dynamiques et induits par la demande en faveur des ménages
paysans. Dans l’ensemble, la fourniture de crédits devrait avoir un impact net sur le revenu des
ménages, notamment dans la diversification de la production agricole à travers la constitution de
leur assiette d’actifs. Les ménages paysans démunis, qui font par ailleurs face à nombre de
difficultés, en profiteront grâce à l’accès aux services d’épargne et à la possibilité d’investir à la
fois dans les activités agricoles et non agricoles génératrices de revenus et dans les emplois à
l’extérieur de la ferme. Le programme global contribuera également à l’accroissement de l’épargne
et des revenus des bénéficiaires en milieu rural grâce aux investissements qui seront effectués dans
différentes micro-entreprises. L’intensification des circuits financiers en milieu rural créera un
environnement compétitif qui entraînera une réduction des taux d’intérêt débiteurs aussi bien dans
les marchés monétaires structurés que non structurés, ce qui profitera non seulement aux clients du
projet, mais également à l’ensemble de la zone rurale concernée.
42

7.2.2 D’autres avantages du programme dont pourrait bénéficier l’économie mozambicaine


seront notamment l’amélioration des activités commerciales et des entreprises. Ces avantages
découleront notamment des activités ci-après : i) l’amélioration de l’accès aux services financiers
grâce aux institutions financières communautaires qui offrent des services d’épargne et accordent
divers types de crédits, notamment pour la production agricole; ii) pour les ménages des petites
villes et de leurs environs, l’amélioration de l’accès aux institutions de financement en milieu rural,
qui octroient des petits et moyens prêts, ont une couverture géographique de plus en plus grande et
sont adaptées à l’environnement rural, ainsi que pour les ménages participant aux initiatives de type
commercial et les petits et moyennes entreprises industrielles/commerciales ; iii) pour les ménages
à vocation agricole qui participent aux associations communautaires à vocation commerciale,
l’accès au financement de prêts pour la commercialisation de leurs produits industriels dans le
cadre de relations commerciales fiables et attrayantes ; iv) pour les ménages à vocation agricole qui
participent au programme destiné aux petits planteurs, la concrétisation des possibilités
d’amélioration et de vulgarisation des cultures industrielles dans leur système cultural ainsi que de
leur commercialisation dans le cadre d’un partenariat fiable et attrayant. Outre ce qui précède, la
disponibilité de « crédits abordables » peut stimuler l’activité économique et générer un impact
positif au-delà des ménages ayant directement accès aux crédits, à travers notamment la création
d’emplois.
7.3 Analyse de l’impact social
7.3.1 Le projet FAD contribuera à l’amélioration de la qualité et des niveaux de vie de la
population cible. Les compétences commerciales et l’amélioration de l’esprit d’entreprise
permettront aux populations locales de mener des activités durables et plus intéressantes et
d’identifier les problèmes locaux, de s’y pencher et d’y remédier par des solutions locales. Les
activités d’entreprise et les autres services d’appui entraîneront la création d’emplois en faveur
d’artisans qualifiés et semi-qualifiés. En outre, d’autres possibilités de revenus pourraient être
créées grâce à l’effet multiplicateur de l’accroissement des investissements en milieu rural. Ces
petites entreprises jetteront en outre les bases de la diversification économique, ce qui permettra
aux ménages paysans d’être moins exposés aux chocs externes. Ces activités seront
particulièrement bénéfiques aux jeunes, aux femmes seules et aux femmes chefs de ménage ainsi
qu’à d’autres groupes économiquement défavorisés.
7.3.2 Le principal résultat et l’avantage le plus important de la composante renforcement des
capacités et développement institutionnel devraient être la création d’un cadre opérationnel
stratégique pour des services financiers en milieu rural qui permettra aux acteurs/clients potentiels
de ces services de maximiser l’utilisation de leur temps et de leurs ressources. La création d’un
cadre de politique et de stratégie se traduira, à terme, par des avantages à des commerçants
particuliers, aux petits exploitants et à d’autres groupes des zones rurales qui seront
progressivement capables d’accéder aux crédits et à d’autres services financiers à des conditions
beaucoup plus raisonnables. Le renforcement des capacités locales et des institutions de
financement est une réponse aux contraintes liées à la capacité limitée du Mozambique.
L’Association de la micro-finance sera bénéfique aux IMF qui en deviennent membres.

7.3.3 Les groupes d’épargne et de crédit et d’autres organisations financières à base


communautaire constituent une force non négligeable pour la responsabilisation sociale,
notamment des femmes. Le programme des associations financières en milieu rural permettra aux
membres, surtout les femmes, de générer l’épargne et, ce faisant, d’améliorer le niveau de liquidité
au sein de la communauté ainsi que celui de l’activité économique. Il est envisagé que plus de 24
000 ménages tireront avantage de l’expansion des associations financières rurales. Les avantages
des autres activités d’expansion devraient être considérables, ce qui permettrait d’améliorer
l’expansion des services des intermédiaires financiers actuels et éventuellement d’encourager les
banques commerciales à ouvrir quelques nouvelles agences ou à lancer des idées novatrices. Il y
43

aura un avantage direct pour le ménage rural moyen en termes de services d’épargne/de dépôts et
un avantage indirect en termes d’accroissement des liquidités dans le système commercial du fait
de l’amélioration de l’accès aux crédits et aux autres services financiers pour les commerçants et les
groupes d’entreprises établis en milieu rural. Il en résulte que les bénéficiaires seront une vaste
gamme de parties prenantes allant de groupes paysans démunis aux petits industriels et de sociétés
de petits planteurs aux commerçants des zones rurales. Les petits et moyens commerçants, les
groupes d’entreprises rurales et les associations de commercialisation tireront avantage de
l’amélioration des services financiers. L’accès des femmes aux crédits améliorera leur participation
aux activités économiques, en particulier aux activités commerciales. La hausse des revenus se
traduit souvent par l’amélioration de la sécurité alimentaire du ménage et du bien-être familial.

8. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

8.1 Conclusion

Le projet d’appui à l’intermédiation financière en milieu rural qui entre dans le cadre du
programme d’appui aux services financiers en milieu rural est conforme à la stratégie du Groupe de
la Banque pour la promotion de l’intermédiation financière en zone rurale et s’inscrit dans le cadre
des stratégies et politiques nationales du gouvernement du Mozambique. Tel qu’il a été conçu, le
projet est techniquement faisable, financièrement viable et socialement recommandable. La forte
présence de services micro-financiers et financiers en milieu rural aura un impact direct sur la
production agricole et la diversification des activités génératrices de revenus pour les populations
des zones rurales, ce qui entraînera à son tour la réduction de la pauvreté des ménages paysans. Le
projet contribuera à la relance et la monétisation de l’économie rurale à travers la création de
services d’intermédiation financière efficaces en milieu rural, qui faciliteront la promotion de
l’épargne et l’octroi de crédits. Les ménages paysans seront, grâce à différentes mesures, dotés de
capacités leur permettant de mieux définir leurs besoins et d’établir des relations avec les
prestataires de services financiers. En élargissant la base des systèmes financiers en milieu rural, le
projet FAD offrira aux ménages le choix entre plusieurs sources de crédits et de financement. La
création d’un compte spécial dans lequel les remboursements de la ligne de crédit seront déposés
permettra de consolider la viabilité des activités du projet et de poursuivre le développement du
secteur financier rural au-delà de la durée du projet. Le programme global et le projet FAD seront
également une opportunité unique pour la poursuite du dialogue sur les politiques entre toutes les
parties prenantes, en vue de l’examen des nouvelles questions d’orientation qui se posent dans le
secteur financier en zone rurale. Le renforcement des liens entre les secteurs financiers structurés et
non structurés contribuera également à la viabilité à long terme de l’intervention en cours.

8.2 Recommandations et conditions préalables à l’approbation du prêt

Il est recommandé qu’un prêt FAD ne dépassant pas 11,52 millions d’UC soit accordé
au gouvernement du Mozambique, pour l’exécution du projet FAD tel que décrit dans le présent
rapport, sous réserve des conditions suivantes :

A. Conditions préalables à l’entrée en vigueur

Le Fonds africain de développement ne procédera au premier décaissement du prêt qu’à


l’entrée en vigueur de l’Accord de prêt conformément aux dispositions de la section
5.01 des conditions générales applicables aux accords de prêt et de garantie du Fonds et
l’emprunteur devra avoir rempli les conditions suivantes, à la satisfaction du Fonds :
44

B. Conditions préalables au premier décaissement:

L’emprunteur devra:

i) Ouvrir un “compte spécial” en devises dans une banque commerciale, jugée


acceptable par le Fonds, dans lequel tous les produits du prêt seront déposés;
(section.5.6);
ii) Ouvrir deux (2) comptes en monnaie locale dans une banque commerciale,
jugée acceptable par le Fonds, pour la ligne de crédit et les fonds de
contrepartie; (section 5.6);
iii) Ouvrir un compte courant en monnaie locale au nom du projet dans une
banque commerciale jugée acceptable par le Fonds dans lequel les
remboursements (principal plus intérêt du prêt) découlant des activités de
rétrocession seront déposés ; (section. 4.8.4 et 5.6.);
iv) Fournir la preuve de la création d’une Cellule de gestion du programme (CGP)
au sein du Fonds d’appui à la relance économique -FARE et la désignation
d’un coordinateur national de programme (section: 5.2.2 et 5.2.3 );
v) Fournir la preuve de la nomination d’un Conseil d’administration élargi du
FARE présidé par le vice-ministre du Plan et des Finances, composé d’un
représentant du secteur privé (intermédiaire financier), un représentant de la
société civile/ONG, le directeur adjoint, le département de la supervision de la
Banque du Mozambique, un représentant de l’association des exploitants
agricoles/corporative, les secrétaires généraux des ministères de l’Industrie et
du Commerce, de l’Agriculture et du Développement rural (MADER), et de la
Pêche. Le coordinateur du projet sera membre d’office et secrétaire du Conseil.
Le Conseil d’administration/ Comité directeur cooptera d’autres organismes,
institutions et individus, s’il le juge nécessaire (section: 5.2.1);
vi) Soumettre au Fonds pour approbation, le projet d’accord de rétrocession type,
devant régir les activités au titre de la ligne de crédit selon des modalités
jugées acceptables par le Fonds. (section. 5.2.3);
vii) Soumettre au Fonds pour approbation, le projet de “protocole d’accord” type,
devant régir les activités au titre du Fonds de contrepartie, selon des modalités
et conditions jugées acceptables par le Fonds ; (section: 5.2.3) ;

Engagement:

L’emprunteur devra:

viii) Prendre l’engagement d’affecter trois agents supplémentaires à la CGP en tant


que partenaire à l’assistance technique à long terme : le spécialiste du milieu
rural et de la micro-finance ; le spécialiste S&E de la facilitation technique et
de la planification ; et le spécialiste de la finance et de la gestion des marchés.
(section 5.2.3)
ix) Prendre l’engagement de rétrocéder les produits de la ligne de crédit à des
intermédiaires jugés acceptables par le Fonds (sect. 4.8.4, 5.5.5).
45

Autres conditions:

L’emprunteur devra :

i) Affecter les trois agents supplémentaires à la Cellule de gestion du programme


dans les trois mois suivant l’entrée en vigueur de l’accord de prêt. (section
5.2.3)

8.3 Recommandations et conditions préalables à l’approbation du don

Il est recommandé qu’un don ne dépassant pas 3,84 millions d’UC soit accordé au
gouvernement du Mozambique, pour l’exécution du projet tel que décrit dans le présent rapport,
sous réserve des conditions particulières ci-après :

A. Conditions préalables à l’entrée en vigueur

Le protocole d’accord de prêt entre en vigueur dès la signature de l’Accord par les
parties.

B. Conditions préalables au premier décaissement

Le Fonds africain de développement ne procédera au premier décaissement du prêt que


si l’emprunteur fournit la preuve, à la satisfaction du Fonds, qu’il a rempli les conditions
préalables à l’entrée en vigueur de l’Accord de prêt et les conditions préalables au
premier décaissement du prêt. Le gouvernement devra remplir les conditions
supplémentaires ci-après :

i) Ouvrir un compte en devises “Compte spécial” et un compte en monnaie


locale dans une banque commerciale, jugée acceptable par le Fonds, dans
lequel tous les produits du prêt seront déposés; (section.5.6);
ii) Ouvrir un compte courant dans une banque commerciale, jugée acceptable par
le Fonds, pour les activités relatives au don; (section 5.6);
Annexe 1

MOZAMBIQUE
PROGRAMME D’APPUI AU SECTEUR FINANCIER EN MILIEU RURAL/ PROJET D’APPUI A
L’INTERMEDIATION FINANCIERE EN MILIEU RURAL

CARTE DU MOZAMBIQUE MONTRANT LA ZONE DU PROGRAMME/PROJET

Cette carte est soumise par la Banque africaine de développement à l’attention exclusive des lecteurs du présent rapport auquel elle est
annexée. Les noms et frontières contenus dans la carte n’impliquent pas, de la part de la Banque ou de ses membres, un jugement sur la
situation juridique d’un territoire ni l’acceptation ou l’approbation de ces frontières.
ANNEXE 2
Page 1 /5

MOZAMBIQUE
PROJET D’APPUI A L’INTERMEDIATION FINANCIERE EN MILIEU RURAL
ANALYSE SOMMAIRE DES INTERMÉDIAIRES DEVANT ASSURER LA FOURNITURE DES
PRODUITS DE LA LIGNE DE CREDIT
En l’absence de banques commerciales, les institutions spéciales de crédit, les ONG et certaines IMF demeurent,
à ce jour la seule option pour la fourniture de services de crédits en milieu rural. Cette section présente une
analyse sommaire de quelques intermédiaires financiers qui devraient participer à l’octroi des produits de détail
de la ligne de crédit proposée. Toutes les institutions participantes seront des institutions financières non
bancaires enregistrées auprès de la Banque du Mozambique. Les autres critères seront :

1. LES INSTITUTIONS SPECIALES DE CREDIT:

i) Sociedade de Gastao e Financiamento para a Promocao de Pequenas Projectos de Investimentos,


SARL (GAPI):

Créé en 1990, GAPI est la société qui domine le marché des services financiers et de l’aide aux petites et
moyennes entreprises. Elle fut enregistrée en 1999 en tant que société financière (sociedade financeira) avec le
statut de société par actions appartenant à la Fondation Friedrich Ebert et au MPF. Elle octroie des crédits aux
petites et moyennes entreprises et leur fournit également des services consultatifs et la formation dans la gestion
des entreprises. Outre Maputo, GAPI dispose de six agences en province. Elle a récemment ordonné une étude
sur sa structure organisationnelle et ses services, l’objectif étant notamment de séparer le volet conseil et gestion
d’entreprises du volet activités financières. Les sources de financement de GAPI sont les dons et les prêts
accordés par différents bailleurs de fonds, dont KfW, la CFD, DANIDA, le Fonds de développement nordique
(NDF) et l’USAID. Outre son siège à Maputo, GAPI dispose de trois bureaux provinciaux à partir desquels elle
mène des interventions : le bureau Beira qui couvre Sofala, Manica et Tete; le bureau de Nampula qui couvre les
provinces septentrionales de Nampula, Niassa et Cabo Delgado et le bureau de Quelimane pour la province de
Zambezia. GAPI dispose actuellement d’un effectif de 24 employés et comprend deux départements: d’une part,
les Finances et l’Administration et d’autre part, le Crédit.

Depuis sa création en 1990, GAPI a affiché une croissance constante. Ayant démarré avec un actif global de 68
000 dollars EU seulement financé grâce aux prises de participation, GAPI a vu son actif global passer à 10 544
000 dollars EU et ses fonds propres progresser à 3 640 000 dollars EU. Le portefeuille total s’élève à environ
12 millions d’UC. Dans le cadre de ses activités de prêt, GAPI entretient des relations solides avec les zones
rurales et quelque 60 % du capital de prêt est orientée vers l’agriculture, la pêche, la transformation agro-
alimentaire et les projets commerciaux en milieu rural. Environ 14 % des prêts en cours de GAPI sont arrivés à
échéance au 31 décembre 2001. 40% de ces prêts ont des arriérés de 30 à 60 jours, tandis que 29 % sont
considérés comme arriérés depuis 60 à 90 jours. GAPI a récemment commandé une étude sur la structure
organisationnelle et les services visant à rationaliser ses opérations en séparant le volet conseil et l’aide à
l’expansion d’entreprises du volet activités de financement.

GAPI a développé le partenariat dans ses interventions financières en milieu rural, notamment avec CLUSA à
Nampula où elle accorde des prêts pilotes en matière de commercialisation aux petits exploitants agricoles à
travers leurs associations et aux forums de ces associations. L’établissement d’un partenariat avec la société de
petits exploitants de coton dans la province de Zambezia à travers l’octroi de crédits de gros aux petits
exploitants du programme; les crédits de gros aux IMF matures en vue de la rétrocession à leurs clients; la
sélection d’un commerçant rural comme partenaire potentiel dans le cadre du programme PAMA financé par le
FIDA. Les résultats initiaux de ces initiatives ont été positifs. En tant qu’institution, GAPI dispose également de
plusieurs atouts: (i) elle a été agréée par la BoM pour mener des opérations de crédit ; (ii) elle possède une
expérience dans la gestion des crédits fournis par les bailleurs de fonds; (iii) elle est dotée d’un système
informatisé pour la tenue de comptes et la gestion des crédits ; (iv) sa performance en matière de relance est
élevée, à environ 85 pour cent; (v) la direction met en œuvre une politique prudente et fait des provisions pour
les mauvaises créances irrécouvrables et douteuses ; (vi) elle applique des taux d’intérêts compétitifs ; (vii) elle a
une structure administrative souple et est dotée d’un personnel expérimenté ; et (viii) elle peut fournir des
services consultatifs et des conseils aux clients.
ANNEXE 2
Page 2 /5
ii) AMODER

AMODER est une organisation à but non lucratif créée en 1993. Sa principale fonction est la prestation de
services financiers en milieu rural aux projets de commercialisation de produits agricoles, au transport rural et
aux petites industries. Environ, 75% des prêts sont des crédits de fonds de roulement saisonniers accordés aux
commerçants ruraux. Le montant minimum du prêt est de 350 dollars EU, mais la moyenne se situe à 3 000
dollars EU, chiffre largement supérieur à la limite standard microfinance. Les prêts les plus importants sont de
l’ordre de 60 000 dollars EU. A l’heure actuelle, AMODER intervient dans six provinces et accorde environ 200
prêts par an. Ses taux d’intérêt varient entre 1,5 % et 4 % par mois. Environ 65% seulement des prêts sont
remboursés suivant le calendrier de remboursement, mais les pertes définitives de crédit sont faibles à ce jour. Le
portefeuille total de AMODER est d’environ 2 millions de dollars. L’organisation a reçu l’appui financier de
l’Union européenne, DANIDA, Irish Aid, la Swedish International Development Authority (SIDA) et Oxfam
(Belgium). AMODER a recruté une société d’experts-conseils pour étudier son marché et élaborer un plan
stratégique pour les opérations à venir de l’institution.

Autre information digne d’intérêt pour le projet d’appui aux services financiers en milieu rural, AMODER : i) a
une méthodologie éprouvée pour la fourniture de services financiers aux commerçants des petites et moyennes
entreprises ; ii) est présent dans six provinces et a des plans ambitieux pour étendre son portefeuille en milieu
rural ; iii) teste actuellement dans la province du Niassa, en collaboration avec la Swedish International
Development Authority (SIDA), un mode de fourniture d’appui financier aux commerçants des zones rurales
basé sur le partage des risques entre AMODER et l’entrepreneur; et iv) a été choisi comme partenaire potentiel
pour la fourniture de services financiers pilotes aux commerçants en milieu rural, en coopération avec le
programme PAMA financé par le FIDA. En tant qu’institution, AMODER a plusieurs atouts : (i) c’est une ONG
rentable, jouissant d’une exonération fiscale ; (ii) elle garde un profil institutionnel bas ; (iii) elle peut offrir
différents services aux clients ; (iv) elle a acquis de l’expérience dans ses activités en milieu rural ; et (v) elle a
une expérience en matière de collaboration avec les organisations internationales.

iii) Fundo de Fomento a Pequana Industria (FFPI)

Le FFPI est un fonds de développement public placé sous la tutelle du ministère de l’Industrie, du Commerce et
du Tourisme (MICTUR) et dont le budget est financé par les impôts industriels et d’autres contributions
publiques. Constitué initialement à l’aide de financements de SIDA, le FFPI existe depuis 1994. Son conseil
d’administration comprend trois représentants du secteur public (MPF, MIC et BoM) et deux représentants du
secteur privé. Le FFPI fournit des services financiers et d’aide à la gestion d’entreprise aux petits entrepreneurs
dans ses quatre bureaux établis dans les provinces de Maputo, Nampula, Manica et Niassa. Un nouveau bureau
sera bientôt ouvert à Beira. Le FFPI est différent des autres fonds de développement publics dans la mesure où le
processus de sa transformation en institution de crédit agréée semblable à GAPI est très avancé. Il dispose de
ressources financières suffisantes pour mobiliser le montant d’un million de dollars EU requis à titre de capital. Il
a reçu l’approbation du MIC1 pour ce changement et espère recevoir prochainement l’approbation définitive du
gouvernement. Cet optimisme est sans doute réaliste puisque l’enregistrement de FFPI comme institution de
crédit est la condition essentielle préalable à l’entrée en vigueur de l’appui FAD d’un montant de 2 millions de
dollars EU destiné à soutenir le développement des petites industries à travers le FFPI.

Le portefeuille total actuel du FFPI s’élève à quelque 1,21 million de dollars EU, avec environ 340 prêts en
cours. Le montant minimum des prêts est de 1 000 dollars EU et la moyenne s’élève à 5 000 dollars EU. S’il est
vrai que le taux de remboursement est de 78 %, les prêts dont les remboursements accusent du retard sur le
calendrier d’amortissement ont tendance à ne pas disparaître et, à la fin de 2002, le ratio du risque lié au
portefeuille (30 jours) était de 57%. Le niveau actuel du portefeuille est insuffisant pour soutenir les activités du
FFPI, étant donné que les coûts d’exploitation ont tendance à être élevés, avec un nombre considérable de vrais
clients paysans. La durabilité opérationnelle peut être atteinte avec un portefeuille d’environ 4 millions de dollars
EU. Le prêt FAD de 2 millions de dollars permettra à l’institution d’aller dans cette direction. Les modalités et
conditions du prêt sont semblables à celles appliquées par les banques commerciales. La durée du prêt va de 2 à
5 ans et l’emprunteur doit payer des intérêts de l’ordre de 23 à 25 %. Le taux des prêts en cours du FFPI s’élève à
environ 14,5 %.

1
Le ministère de tutelle du FFPI.
ANNEXE 2
Page 3 /5
Les caractéristiques intéressantes du FFPI pour les activités financières futures en milieu rural sont
notamment : une approche professionnelle à la fourniture de services financiers par rapport à d’autres
« fonds publics » du Mozambique; l’expérience acquise, au titre du projet de développement de la
pêche artisanale à Nampula financé par le FIDA, dans la fourniture de crédits aux commerçants et
autres opérateurs économiques des régions côtières spécialisés dans la prestation de services aux
communautés de pêcheurs; l’expérience acquise dans les opérations de crédits en faveur des
commerçants au titre du programme de développement agricole de Niassa soutenu par le FIDA; et le
défi lié à la transformation d’un « fonds » public en un opérateur financier rural viable et indépendant.
Le FFPI vise à stabiliser les sources de financement. A cet égard, il veut participer aux programmes de
crédit financé par les bailleurs de fonds. Il a indiqué qu’il souhaite ardemment participer à ce projet.

iv) Compras em Grupo de Mocambique, SARL (SOCREMO)

SOCREMO est une institution de crédit qui fournit des services financiers à plus de 3 800 micro-entrepreneurs à
faible revenu, en particulier dans le domaine commercial. Créé en 1998, SOCREMO appartient à l’Etat du
Mozambique, l’Union des coopératives du Mozambique et Conselhos Christao de Mocambique. L’État en est le
co-propriétaire en raison du don initial d’un montant de 600 000 dollars EU accordé à SOCREMO par GTZ.
Dans une initiative récente, GAPI a annoncé qu’elle est désormais actionnaire minoritaire à SOCREMO, avec 30
% d’actions. Les plans à venir prévoient de nouvelles activités d’expansion et de transformation de SOCREMO
en une banque, processus pour lequel elle a formulé une demande d’appui à titre de don d’un montant d’un
million de livres sterling auprès du Fonds d’intensification des circuits financiers basé à Londres. Malgré son
enregistrement en tant qu’institution de crédit, SOCREMO fonctionne davantage comme une IMF ordinaire en
pleine maturité. Elle a deux agences, une à Maputo et une à Beira. Les prêts vont de montants très faibles, entre
20 et 50 dollars EU, mais peuvent atteindre des sommes importantes de l’ordre de 5 000 dollars EU dans les
cycles de prêts ultérieurs. Les taux d’intérêt mensuels varient entre 4 % et 7 %. Le portefeuille global s’élève à
environ 850 000 dollars EU, presque du même ordre que celui de FFPI et la moitié de celui d’AMODER. La
qualité du portefeuille est très bonne, avec un risque (30 jours) de 1.1%.

SOCREMO dispose d’un SIG informatisé, capable de créer différents types de rapports tels que les flux de
trésorerie quotidiens, le portefeuille de responsable de prêt particulier, le portefeuille global, les clients ayant des
arriérés, et les données sur chaque client, y compris des renseignements commerciaux. Elle a pu couvrir 86 % de
ses coûts d’exploitation à partir de son revenu de portefeuille, chiffre supérieur à celui des petites IMF en
Afrique dont l’autosuffisance opérationnelle est en moyenne de 70 %. Le portefeuille des arriérés (>30 jours) est
de 13 %, tandis que les arriérés de prêts en cours (>90 jours) s’élèvent à quelque 9 %. L’enregistrement de
SOCREMO en tant qu’institution financière structurée, et non comme association fondée sur une ONG, offre une
bonne base pour l’évolution de l’institution. La coopération récemment établie avec GAPI peut entraîner
l’établissement de liens avec un nombre plus important de clients en milieu rural. La stratégie planifiée de
SOCREMO est d’étendre ses activités dans les petits centres provinciaux, ce qui pourrait augmenter les chances
de fournir des services aux commerçants des zones rurales.

2. MICRO-FINANCE INSTITUTIONS:

2.1 Au Mozambique, le secteur de la microfinance compte environ 50 organisations dont l’activité


principale est la prestation de services micro-financiers. La majorité des associations sont fondées sur des ONG
souvent liées ou soutenues par une organisation étrangère sœur. A la fin de 2001, 14 de ces organisations étaient
enregistrées à la BoM en tant qu’institutions de crédit uniquement aux termes du décret bancaire 47/1998 et
soumettaient un rapport deux fois par an à la BoM sur leurs portefeuilles et leurs services d’expansion. Le
secteur compte également sept petites institutions enregistrées comme coopératives de crédit, dont quatre sont
opérationnelles et servent une clientèle principalement urbaine. Enfin, en raison de l’ampleur et du type de leurs
opérations, deux autres opérateurs du secteur structuré, à savoir NovoBanco et SOCREMO sont généralement
considérés comme faisant partie du secteur micro-financier. La méthode d’octroi de crédit sur la base de groupe
de solidarité est utilisée par presque toutes les IMF. Les montants initiaux des prêts sont souvent de 20 à 30
dollars EU et peuvent augmenter dans les cycles suivants et atteindre 300 à 600 dollars EU. Pour les opérateurs
mieux organisés, la qualité du portefeuille est en général relativement bonne, avec des taux de remboursement de
l’ordre de 90 % à 100 %. Moins du quart des opérateurs offrent tous les types de services d’épargne obligatoires
ou facultatifs. En 2000, le nombre total de comptes d’épargne du secteur, mis en place, en partenariat avec les
banques commerciales, a été estimé à environ 3 000, avec un niveau global faible de dépôts à 46 000 dollars EU.
Ces chiffres ont progressé depuis lors, en particulier avec l’ouverture de NovoBanco, qui dispose d’une
autorisation de collecte de dépôts et gère actuellement environ 12 000 comptes de dépôts, avec un solde global
de 1,2 million de dollars EU.
ANNEXE 2
Page 4 /5
En 2000, Les femmes représentaient approximativement 57% de l’ensemble de la clientèle des institutions
mozambicaines de la micro-finance. La plupart de ces IMF sont de petite taille, à l’exception des quatre
institutions examinées ci-après.
i) TCHUMA

TCHUMA a été créé en 1995 pour fournir des services financiers aux entrepreneurs émergents du Mozambique,
qui n’ont pas accès aux services des principales banques, avec un accent particulier sur les femmes. L’institution
a été mise en place par la Swiss Development Corporation (SDC) et une fondation charitable, la Fundaçào para o
Desenvolvimento da Comunidade (FDC). TCHUMA envisage d’étendre ses opérations pour devenir
financièrement viable d’ici la fin de 2005. Pour y parvenir, le nombre de ses prêts actifs doit passer à 15 700, la
valeur du portefeuille à 3 141 600 dollars EU et celle des dépôts à 269 475 dollars EU. A cet égard, TCHUMA
envisage de créer de nouvelles agences dans trois villes provinciales. Le plan d’activités de TCHUMA prévoit de
pallier toute insuffisance de financement par des emprunts et, à cette fin, l’institution s’efforce de travailler avec
des bailleurs de fonds.

ii) Caixa Comunitariria de Credit e Poupanca (CCCP)

CCCP a lancé ses opérations en février 1997, avec des financements provenant de l’Agence française de
développement (AFD) et l’assistance technique d’une ONG française (IRAM) ayant une longue expérience dans
le domaine de la micro-finance. La caisse CCCP est dirigée par un comité de suivi composé de représentants de
la Banque du Mozambique, du ministère des Finances, du ministère de l’Agriculture et de la pêche, et l’Agence
française de développement. Un Comité de direction nommé par les membres fait office de Conseil
d’administration pour les associations. CCCP compte 33 agents, dont 16 employés chargés des opérations de
crédits et 1 expatrié. Les prêts sont accordés par CCCP aux associations, qui les rétrocèdent ensuite aux membres
individuels. La clientèle cible est constituée de personnes n’ayant pas accès aux services des banques
commerciales, mais qui ont l’intention d’engager ou de renforcer une activité économique. Le concept de CCCP
consiste en la mise en place d’associations créées et gérées par les membres qui les ont constituées. Ses clients
sont notamment les petits commerçants, les exploitants agricoles, le secteur de la production et des services. En
mars 2003, le nombre de clients actifs a atteint 5 681, avec un portefeuille de 278 000 dollars EU. Le taux de
remboursement des prêts est d’environ 93%. CCCP a mis au point un logiciel SIG, qui produit des informations
permettant de surveiller le portefeuille, ainsi que le bilan et le sommaire des résultats.

iii) Fonds de crédit communautaire (FCC) - World Relief (WR)

World Relief est une ONG internationale dont les activités ont démarré au Mozambique en 1994. Aujourd’hui, le
programme micro-financier le plus important et le plus réussi au Mozambique. En 2000, World Relief a créé une
société de micro-finance appelée Fonds de crédit communautaire (FCC), qui est enregistrée comme IMF à la
banque centrale. L’ONG compte au total 28 employés chargés de l’identification des clients, de la vérification du
crédit, du décaissement et de la collecte des remboursements. Leur cible est essentiellement le groupe de pauvres
vivant en milieu urbain et engagés dans des activités non agricoles. Le FCC a engagé un programme de micro-
finance à Nampula, financé par le Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU). A ce jour, leur intervention
s’est limitée à l’activité bancaire dans les villages en zone urbaine et péri-urbaine. Le FCC dispose de deux
agences en zone péri-urbaine, avec un total d’environ 5000 clients individuels. Le FCC fonctionne comme une
institution de micro-finance standard dont l’approche repose sur l’activité bancaire dans les villages. Chaque
groupe comprend 25 à 30 membres. Il y a une épargne obligatoire de 12,5 % du montant total du prêt requis. Le
FFC accorde des prêts à court terme, à un taux d’intérêt mensuel fixe de 3%. Les prêts sont également accordés
pour des petits montants de l’ordre de 100 à 300 dollars EU. Les épargnes sont collectées à titre de garantie
partielle des prêts.

Le portefeuille total est d’environ 600 000 dollars EU, avec des épargnes obligatoires totales qui s’élèvent à 100
000 dollars EU. S’agissant de sa qualité, le portefeuille affiche un taux de recouvrement conforme à l’échéancier
de 98 %. Le FCC a une stratégie vigoureuse de croissance et entend accroître ses activités avec de nouveaux
partenaires chargés de l’exécution. Par exemple, dans le village de Nampula, les opérations de prêts bancaires
villageois ont démarré récemment avec environ 10 groupes ayant en moyenne 22 membres chacun. Le FCC
envisage d’apporter des modifications dans ses opérations, voire de devenir une institution financière
indépendante avec sa propre structure et sa propre administration. Ensuite, il étudiera la possibilité de diversifier
ses produits et sera disposé à envisager l’octroi de prêts individuels aux pêcheurs, aux commerçants, aux agro-
industriels et aux distributeurs. Pour accroître ses activités de prêt, les responsables de Worls Relief ont exprimé
le besoin d’élargir leurs sources de fonds d’investissement pour mieux répondre aux besoins d’une expansion de
leurs activités.
ANNEXE 3
Page 1 / 2

MOZAMBIQUE
PROJET D’INTERMEDIATION FINANCIERE EN MILIEU RURAL
FONDS D’APPUI A LA RELANCE ECONOMIQUE (FARE)

1. Statut juridique, Structure organisationnelle et Gouvernance:

Le FARE a été créé par l’État aux termes du décret 20/92 de 1992, au sein du ministère des Finances comme
moyen de mise en oeuvre des programmes publics de relance économique et de réduction de la pauvreté dans les
communautés les plus défavorisées. Le FARE a démarré ses activités à la fin de 1996 et dispose d’un bureau
central à Maputo et de bureaux provinciaux à la Direction de la Planification et des Finances dans toutes les
provinces du pays. Il dispose d’un agent technique dans chaque bureau provincial qui travaille sous la
supervision du Directeur provincial de la planification et des Finances. Il est doté d’une direction qui comprend
un organe de supervision, le Conseil d’administration composé de hauts fonctionnaires du ministère du Travail,
du Commerce et de l’Industrie, de l’Agriculture, des Finances et un représentant de la Banque du Mozambique.
Les membres du Conseil d’administration ont le profil académique requis et jouissent d’une expérience
professionnelle de plus de dix ans. Le Conseil d’administration tient des réunions hebdomadaires pour permettre
une participation active des membres du Conseil aux opérations de FARE (y compris les approbations de prêt) et
aux discussions sur les questions de politique pertinentes.

2. Ressources humaines

Le personnel à temps complet de FARE comprend le président du Conseil, un directeur, 2 comptables agréés, un
secrétaire, un chauffeur, un planton et 11 agents des services extérieurs. La capacité et la qualité des effectifs de
FARE sont insuffisantes et doivent être améliorées à travers le recrutement d’effectifs supplémentaires et la
formation. Il est également nécessaire de recruter des effectifs supplémentaires pour les bureaux provinciaux et
le siège. Pour atteindre le niveau de dotation en personnel requis, FARE fait appel aux services d’ONG pour
l’identification, l’examen et le suivi de projet. Ces agents perçoivent des commissions pour chaque projet
identifié. Après l’identification de projet, les agents intermédiaires préparent et soumettent des propositions de
projet au service provincial de FARE pour examen et soumission au directeur provincial de la Planification et
des Finances. Le directeur provincial évalue les demandes de prêt et les transmet au siège de FARE pour
réexamen et approbation.

3. Politique de crédit
3.1 FARE offre des facilités de crédit aux petites et moyennes entreprises basées dans des zones rurales et
reculées où d’autres institutions financières ne mènent pas d’activité. Il est envisagé que la mise en place
d’activités productives en milieu rural et, en particulier la création du réseau commercial entraînera un
accroissement du volume du commerce de produits agricoles. FARE offre 3 types de crédit :

Crédit aux "projets productifs ";


Crédit au " commerce";
Crédit aux "programmes".

3.2. Les crédits en faveur des "projets productifs " visent à fournir des facilités de crédit aux petits et
moyens entrepreneurs dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, de la petite industrie, de la pêche et de la
minoterie. Les conditions de ces prêts sont notamment : 12 % par an pour un montant allant jusqu’à 75 millions
de MT sur une période de 3 mois à 3 ans pour les petits commerces en milieu rural. Le crédit au « commerce »
vise l’octroi de prêts aux petits et moyens entrepreneurs pour la création de boutiques en milieu rural. Le
montant du prêt atteint 300 millions de MT, à un taux d’intérêt de 19% par an, avec un délai de grâce de 6 mois
et pour une période de remboursement allant jusqu’à 5 ans. Le crédit en faveur des "programmes" vise à
accorder des facilités de crédit aux institutions intermédiaires, en vue des opérations de rétrocession en faveur du
groupe cible de FARE. Les modalités de ces prêts sont : montant du crédit: jusqu’à 2 000 millions, taux d’intérêt
: jusqu’à 19 % p.a, délai de grâce: jusqu’à 6 mois, période de remboursement: jusqu’à 5 ans.
4. Performance du FARE:
Comme la plupart des Fonds appartenant à l’Etat, le FARE n’a pas réalisé de bonnes performances. Le principal
problème identifié est le taux de remboursement des prêts qui n’est que d’environ 50%. Comme indiqué dans le
rapport, cela tient à la perception générale du public qui considère tous les prêts provenant de ces institutions
comme des dons. C’est ainsi que, suite à une analyse de ces institutions, le gouvernement a décidé qu’elles ne
doivent pas intervenir dans l’octroi de crédits de détail. Elles ne pourront servir qu’en tant que réseaux d’octroi
de crédit de gros. C’est le rôle qui sera assigné au FARE dans le cadre de ce projet.
ANNEXE 3
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ANNEXE 4
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MOZAMBIQUE
PROJET D’APPUI A L’INTERMEDIATION FINANCIERE EN MILIEU RURAL
CRITERES DE SELECTION ET DE REVUE DE L’APPUI AUX ACTIVITES D’EXPANSION

1. Introduction:

S’il est vrai qu’il importe d’étudier la nature exacte des activités et des projets susceptibles d’émerger des
nouvelles approches des services d’expansion, il est également utile d’examiner le type d’appui pour lequel une
demande peut être adressée. Sur la base de la structure actuelle du secteur financier mozambicain, des plans en
cours des institutions financières et des expériences acquises dans le développement du secteur financier en
milieu rural ailleurs dans la région, un certain nombre d’activités peuvent être identifiées comme approches
novatrices aux services financiers en milieu rural, notamment :
• Les programmes visant à renforcer les opérations d’épargne villageoise et les activités de crédit en faveur
des groupes à faible revenu ;
• Les programmes visant à développer les activités d’épargne de groupe et de crédit pour en faire des
opérations financières plus constantes ayant des liens avec le secteur financier structuré ;
• Les projets visant à concevoir, à piloter et à accroître l’importance accordée aux nouveaux produits, adaptés
à l’environnement rural et appropriés pour les institutions financières structurées, semi-structurées et non
structurées ;
• La mise en place de nouvelles agences des institutions de microfinance en milieu rural ;
• La création de nouveaux points de service des sous-agences des institutions financières structurées en milieu
rural ;
• Les interventions visant à soutenir la création de nouvelles institutions financières en milieu rural ;
• Les projets tendant à transformer le statut juridique /organisationnel des institutions financières existantes
afin de leur permettre de fournir effectivement des services d’épargne et de crédit, ainsi que d’autres
services financiers en milieu rural.

2. Critères d’éligibilité :

2.1 La CGP élaborera, en consultation avec les parties prenantes et avec le soutien des consultants
financiers qui seront recrutés pour une courte durée, des critères détaillés pour l’examen et
l’approbation/le rejet de propositions novatrices pour favoriser le démarrage du programme. Un projet
des critères sera examiné dans le cadre d’une rencontre avec les intermédiaires des services financiers
potentiels de manière à ce que les critères définis soient raisonnables et entraînent la performance et les
résultats voulus. Les critères tiendront compte de l’expansion des services en milieu rural que peut
entraîner la proposition, de l’amélioration de la capacité institutionnelle, des mécanismes d’octroi de
l’institution sollicitant le service et de la durabilité envisagée pour l’activité /le produit dès que les
opérations atteignent un niveau de rentabilité économique. Les critères doivent également tenir compte
de la pertinence et de l’impact éventuel de l’activité proposée à l’ensemble de la population rurale de
manière générale dans le domaine concerné et l’accès des pauvres et des femmes aux services proposés.
Les critères feront partie du manuel détaillé des opérations pour les activités novatrices en matière
d’expansion. Plus particulièrement, pour les activités éligibles à l’appui au titre du mécanisme de mise
au point de produits financiers novateurs et de leurs modalités de fourniture, les critères définis exigent
du demandeur qu’il fournisse la preuve que :

• Le produit proposé est pertinent en milieu rural ;


• Les produits sont novateurs du point de vue de leur conception et de leur application géographique/sociale ;
• Chaque produit pourra répondre directement ou indirectement aux besoins d’une large clientèle rurale ;
• La fourniture du produit peut être rentable dans un avenir prévisible ; et
• Le demandeur a l’intention et la capacité de réaliser le projet et d’intégrer un produit efficacement testé dans
les opérations régulières.

Des considérations spéciales positives, qui pourraient entraîner la dispense partielle de l’un de ces critères,
pourraient être accordées aux :
i) produits particulièrement sollicités dans les petites exploitations agricoles et la pêche artisanale ;
ii) produits et programmes particulièrement adaptés et accessibles aux couches les plus démunies de la société;
iii) produits et programmes ciblant en particulier les femmes des zones rurales; et
iv) produits répondant aux besoins spécifiques des familles affectées par le VIH/SIDA.
ANNEXE 4
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3. Processus d’évaluation:

3.1 Pour examiner l’éligibilité des propositions dans le cadre de l’amélioration des services d’expansion des
institutions financières en milieu rural, le minimum requis en termes d’informations à présenter est :

• Un plan d’activités global pour l’expansion proposée, y compris un budget détaillé et des projections de
trésorerie pour l’investissement proposé;
• Une série de calculs réalistes montrant que la viabilité opérationnelle est possible dans un avenir proche
dans les nouveaux domaines d’activité ;
• Un ensemble de preuves attestant que l’expansion comporte une dimension rurale (couverture de la zone,
profil de la clientèle potentielle etc);
• Une série de rapports détaillés sur la situation opérationnelle et financière de l’institution réalisant
l’investissement (ne s’applique pas aux nouvelles institutions), fondé sur un système normalisé de
comptabilité, les indicateurs financiers et de performance du secteur ; et
• Des informations sur les engagements potentiels d’autres bailleurs de fonds en matière d’appui financier et
technique additionnel en faveur plan d’expansion.

3.2 Au démarrage du projet, des critères devraient également être définis pour le niveau de la composante
don dans les projets et activités proposés. Le principe de base serait que la part maximale des fonds de
contrepartie de la valeur totale de l’investissement soit plus élevée pour les petits opérateurs communautaires à
mesure que l’institution gagne en maturité. En outre, les opérations novatrices, mais qui sont très souvent des
opérations pilotes risquées – comme le ciblage de zones rurales reculées ou de groupes marginalisés tels que les
ménages affectés par le VIH/SIDA– pourraient recevoir des niveaux de financement en dons plus élevés.

3.3 La mise en oeuvre d’opérations novatrices se déroulera en deux phases. Pendant la première année des
opérations, les processus, les critères de sélection et les procédures de passation des marchés seront élaborées et
consignées dans des documents, le personnel pertinent de la CGP recevra une formation axée sur ses attributions
et responsabilités et sur les activités de la nouvelle expansion que l’on s’efforce de promouvoir auprès des
opérateurs du secteur financier. Une proportion relativement importante de l’assistance technique à court terme
sera mise à contribution pendant cette période pour faciliter le démarrage et la création de contacts actifs, avec
des institutions financières travaillant avec différentes couches de la clientèle rurale. Le fonctionnement à plein
rendement sera effectif vers la fin de la première année quand les organisations seront alors bien établies, les
capacités en matière d’exécution créées et les procédures et les processus requis effectivement mis en oeuvre.
Annexe: 5
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MOZAMBIQUE
PROJET D’APPUI A L’INTERMEDIATION FINANCIERE
CRITERES DE SELECTION PROPOSES POUR LES INTERMEDIAIRES FINANCIERS
PARTICIPANTS

Ligne de crédit

Toutes les institutions participantes seront des institutions financières non bancaires enregistrées auprès
de la BOM. Le FARE fournira des crédits de gros à d’autres intermédiaires financiers qualifiés dans le
pays pour fourniture aux utilisateurs finaux. Dans la sélection des intermédiaires devant bénéficier de ce
programme, le FARE appliquera les critères suivants. L’institution doit :

a) Remplir les conditions d’enregistrement et d’autorisation de la BoM ;


b) Fournir la preuve de sa viabilité opérationnelle ;
c) Respecter les exigences en matière d’audit externe ;
d) Avoir des plans d’activités et des perspectives pour accroître le niveau d’expansion du
volume des activités et du marché; les capacités requises pour atteindre la viabilité dans un
avenir proche (3-5 ans) ;
e) Avoir un taux annuel de recouvrement d’au moins 90% ;
f) Fournir la preuve de l’existence de la bonne gouvernance et de structures de gestion saine ;
g) Disposer d’une équipe de gestion professionnelle ;
h) Présenter le volume du portefeuille en cours en indiquant la valeur et le nombre de
bénéficiaires ;
i) Avoir un coefficient d’adéquation du capital supérieur ou, le cas échéant, égal mais pas
inférieur à celui prescrit par la BoM ;
j) Respecter le plafond des montants de prêt ;
k) Fournir la preuve de sa volonté d’étendre ses activités en zone rurale ;
l) Appliquer des taux d’intérêt du marché ;
m) Le comité de revue du crédit évaluera pour chaque institution le montant annuel de prêts
éligibles, qui ne doit pas dépasser le déficit de liquidités. Si le montant global des crédits
éligibles en faveur de l’institution dépasse l’affectation du fonds de crédits pour une année
programme, la Cellule de gestion du programme (probablement le FARE) appliquera des
critères transparents, avec l’approbation préalable du Comité de direction du programme
(PSC), pour le rationnement du crédit. Les critères devront inclure les paramètres ci-après :
(i) la qualité des activités d’expansion, y compris le nombre de clients, l’extension des
opérations pour accéder les régions insuffisamment couvertes, la proportion de la clientèle
féminine, etc.; (ii) le rang de l’institution et le plan de développement des activités ; et (iii)
la qualité de la gestion.

Critères minimums d’éligibilité aux dons pour le renforcement des capacités :

i) Remplir les conditions d’enregistrement et d’autorisation de la BoM


ii) Fournir la preuve de sa volonté d’étendre ses activités en zone rurale
iii) Soumettre un plan de développement institutionnel, avec une définition claire
du marché cible : les populations bénéficiaires
iv) Définir l’utilisation des fonds sollicités
v) Gestion professionnelle
ANNEXE: 6

PROGRAMME D’APPUI AUX SERVICES FINANCIERS EN MILIEU RURAL / PROJET D’APPUI A L’INTERMEDIATION FINANCIERE EN
MILIEU RURAL

Dispositions institutionnelles et Organes d’exécution

Ministère du Plan et des Finances

BANQUE DU
FARE
UNITE D’APPUI AUX
MOZAMBIQUE SERVICES FINANCIERS
EN MILIEU RURAL

Cellule de gestion du
programme

Dialogue sur le Cadre Unité des politiques de


stratégique financement en milieu (Coordonnateur du Intermédiaires Piloter et place
rural programme, chargé des financiers projets au cent
Appui au cadre finances & des marchés,
réglementaire des services Groupe de travail de la activités
spécialiste des IMF paysannes, Prestataires de
financiers en milieu rural BoM chargé des économiste spécialiste en Création &
services /ONG
services financiers en planification/S&E) fonctionnemen
Association des IMF et recrutés
milieu rural ASCAs & AFR
appui institutionnel
IMF
ANNEXE: 7

MOZAMBIQUE
A. PROJET D’APPUI A L’INTERMEDIATION FINANCIERE EN MILIEU RURAL

CALENDRIER D’EXECUTION INDICATIF DU ROJET FAD

Les dates provisoires cibles pour l’exécution du projet sont présentées ci-après :

ACTIVITÉ DATES PROVISOIRES


Approbation du Conseil Novembre 2003
Signature du prêt Mars 2004
Nomination du Coordinateur Avril, 2004
Entrée en vigueur du prêt Juin 2004, au plus tard
Désignation de trois agents supplémentaires pour le FARE Juin 2004, au plus tard
Lancement du programme /Atelier initial Août 2004
Recrutement d’Assistant technique pour PMU Début mai 2004
Marché pour assistance technique en faveur de PMU D’ici août 2004
Appel d’offres Prestataires de services/ONG - pour la Début septembre 2004 dès
promotion des RFA la mise en place de l’AT
Atelier d’extension de l’innovation Septembre 2004
Appui à la formation en faveur des IMF/BoM/MPF/etc. Début septembre 2004
Attribution de marché au profit des AFR Décembre 2004, au plus tard
Début des travaux AFR Janvier 2005, au plus tard
Revue à mi-parcours Juin 2007
Fin du projet Juin 2010
ANNE
Page
MOZAMBIQUE
PROJET D’APPUI A L’INTERMEDIATION FINANCIERE EN MILIEU RURAl
VOLET RENFORCEMENT DES CAPACITES ET DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNEL
Montant total du don FAD : 3,84 millions d’UC
Activités Résultats attendus Impact global
1. Appui à l’Unité chargée des politiques de financement en i) Mise en place et fonctionnement d’une Unité chargée des politiques • Renforcement des moyens d’action des ménages ruraux à
milieu rural : financières en milieu rural la fourniture de services financiers substantiels ;
xv) Appui MPF pour la création d’une ii) Elaboration d’une stratégie visant à orienter le développement du secteur • Amélioration des revenus des ménages ruraux;
Unité chargée des politiques de financier en milieu rural; • Amélioration générale de la vulgarisation des services de c
financement en milieu rural ; iii) Tenue de 65 séances de dialogue des utilisateurs sur les politiques à travers milieu rural ;
xvi) Elaborer un cadre stratégique pour le pays; • Accroissement du volume de crédits et d’épargnes mobilisé
les services financiers en milieu rural iv) Organisation de 20 sessions de sensibilisation des décideurs à travers le • Amélioration du dialogue sur les politiques et des me
; pays; pratiques;
xvii) Identifier les difficultés, les v) Organisation de deux ateliers nationaux en faveur des pauvres;
insuffisances et les possibilités vi) Participation de 16 représentants des décideurs aux voyages d’échanges et
qu’offrent les politiques et d’études;
législations en cours et les mesures vii) Attribution d’1 marché d’AT en vue de l’élaboration de la stratégie;
prioritaires définies ; viii) Tenue de 8 forums sur les services financiers en milieu rural;
xviii) Mener des actions de sensibilisation ix) Accès aux services financiers à au moins 1,6 million de ménages;
auprès des décideurs;
xix) Orienter le cadre d’action pour
répondre aux besoins des pauvres ;
xx) Organiser la formation du personnel,
les visites et les voyages
d’échanges/exposition;
xxi) Fournir l’assistance technique
2. Appui au cadre réglementaire: i) 6 PM d’AT pour l’examen de l’adéquation du cadre actuel d’audit, • Amélioration des systèmes d’information comptable des
i) Fourniture de l’assistance technique évaluation des besoins en formation ; d’autres institutions financières non bancaires
ii) Organisation de la formation du personnel de la BoM ii) Participation de 36 agents de la Born à différents programmes de formation • Monétisation accrue des zones rurales qui entraîne l’ém
à court terme dans des domaines relatifs aux secteurs financier rural aux d’un sous-secteur financier dynamique en milieu rural.
niveaux national, régional; • Amélioration de l’efficacité du processus d’autorisation
iii) Mise en place d’un cadre réglementaire pour les institutions financières non supervision des IMF par la banque centrale ;
bancaires et les IMF; • Amélioration de la supervision et l’audit des IMF
iv) Elaboration d’un manuel des opérations pour la supervision des IMF;
• Instauration d’une culture de la discipline du crédit c
3. Appui institutionnel en faveur des IMF : i) La vulgarisation des IMF passe de 40,000 à plus de 100,000 d’ici la 6ème clients ruraux ;
i) Entreprendre des recherches/étude sur la base de la année du programme; • Amélioration de l’investissement et des possibilités de gén
clientèle ; ii) Réalisation de 7 études sur différentes questions relatives à la micro-finance revenus en milieu rural grâce à la diversification;
ème
ii) Entreprendre des études sur les nouvelles questions d’ici la 6 année du programme; • Amélioration de la fourniture des crédits et des
concernant le secteur rural et la microfinance; iii) Réalisation de 80 études sur les coûts partagés; d’extension ;
iii) Former le personnel des IMF, notamment par ; iv) Organisation de 300 cours différents en expansion et en compétences en • Renforcement du système d’intermédiation financière en
iv) Le renforcement des connaissances en affaires des gestion des entreprises; rural;
clients des IMF et de leurs compétences en gestion v) 30 PM de l’AT pour préparer un programme HRD pour les IMF; • Diversification de la structure du capital social et de la
d’entreprise; vi) Mise en place d’un centre de ressources pour les IMF; gouvernance dans les IMF ;
v) La formation des formateurs des encadreurs vii) Organisation de 4 courses de formation des formateurs ; • IMF viable sur les plans opérationnel et financier,
vi) La fourniture de l’assistance technique; viii) Réalisation de 4 études et de visites d’échange pour les cadres moyens •
Mise au point de produits financiers répondant aux beso
vii) L’appui à la mise en place de l’Association des IMF; des IMF ;
couches démunies de la population ;
• Création d’un pool d’agents des IMF bien formés;
méthodologie d’octroi de crédit ;
• Amélioration des compétences du personnel des IMF en m
et approches de formation;
• Distribution d’informations et de données sur les me
pratiques en micro-finance à tous les opérateurs ;
• Meilleures pratiques et mécanismes d’auto-règlementation
dans tout le secteur;
• Elaboration de critères d’auto-règlementation ;
• Les IMF ont apporté leur concours dans la coordinatio
formation, le suivi de la performance et la préparati
programmes d’activités et des stratégies
vi) Formation assurée,
4. Appui à la Direction nationale des questions de la femme vii) Appui à l’assistance technique, • Prise en compte accrue des besoins de la femme dans la fo
viii)équipements, ordinateurs et accessoires; de services financiers en milieu rural
i) Appui à la formation en matière de genre aux niveaux des
districts et des régions;
• Gestion effective et efficace de programme;
5. Appui à FARE et à la gestion de projet • Information adéquate et systématique sur le projet en
i) Achat d’1 véhicule pour FARE l’évaluation rétrospective ;
i) Achat de véhicules; ii) Formation de 11 agents des services extérieurs • Amélioration du suivi, de l’estimation et de l’évalua
ii) Fourniture de la formation technique au personnel; iii) Formation de 3 agents supplémentaires de PMU ; l’impact du projet;
iii) Organiser des visites d’échanges et des voyages Rapports opportun et précis sur les réalisations et l’impact du pro
d’études • Mise en œuvre réalisée conformément au plan ;
• Possibilité de réalisation des objectifs du projet;
• Conception et mise en œuvre du mécanisme de s
d’évaluation de l’impact du programme
i) Création de 120 nouvelles AFR d’ici la fin de la 6ème année du • Amélioration des revenus des ménages ruraux;
6. Appui aux Associations de financement en milieu rural programme, • Amélioration de la vulgarisation des services de crédits en
(AFR) rural;
i) Promouvoir la formation des AFR; ii) Augmentation des effectifs des AFR de 9 000 à 27 000 d’ici la fin de la • Augmentation du volume des crédits et de l’épargne mobilis
ii) Recruter des prestataires de services; 6ème année du programme;
iii) Création de 4 syndicats de (30 AFR) chacun d’ici la fin de la 6ème année
du programme ;
ANN
MOZAMBIQUE
PROJET D’APPUI A L’INTERMEDIATION FINANCIERE EN MILIEU RURAL

Liste provisoire des biens et services (en milliers d’UC)

Montant
Montant Institutions
Gouvernement du financières
Montant prêt Montant
Mozambique AfDB Don FAD Montant

I. Coûts d’investissement
A. Véhicules 8,56 - 25,69 - 3
B. Equipement & Matériel 5,35 - 16,05 - 2
C. Assistance technique - - - -
1. AT Locale/régionale 0,00 - 110,46 - 11
2. AT Internationale - - 400,12 - 40

Assist. Technique partielle 0.00 - 510,58 - 51

D. Études 0.00 368,07 641,38 - 1 00

E. Formation et Ateliers 0.00 146,08 1 103,03 88,07 1 33

F. Services contractuels 171,43 - 1 542,84 - 1 71


G. Fonds de contrepartie 156,58 2 505,35 - 469,75 3 13

H. Fonds de rétrocession 0.00 8 504,03 - - 8 50


Coût total d’investissement 341,93 11 523,53 3 839,57 557,82 16 26

II. Charges récurrentes - - - -

A. Salaires 1 258,11 - - 26,03 1,28

B. Indemnités - - - 9,92

C. Exploitation et entretien 1 044,82 - - 36,45 1 08

Total charges récurrentes 2 302,93 - - 72,40 2 37


Coûts totaux du Projet 2 644,86 11 523,53 3 839,57 630,22 18 63
Mozambique
Récapitulatif des opérations du Groupe de la Banque
Au 30 juin 2003
SECTEUR/PROJECT SOURCE DATE DATE DE ENTREE EN DATE DE MONTANT MONTANT DECAISSE (EN MONTANT POURCETAGE
D’APPROBATION SIGNATURE VIGUEUR DECAISSEME APPROUVÉ MILLIONS D’UC) ANNULÉ DECAISSE
NT FINAL
I OPERATIONS EN COURS
A AGRICUTURE

1 Projet de réhabilitation du cajou FAD 10-Fév-84 03-Sep-85 07-Jan-87 30-Jun-00 8, 43 6, 92 0 00 82, 13


2 Rehab. Sucre Mafambisse BAD 23-Aoû-88 31-Oct-88 21-Mar-89 30-Jun-00 13, 06 11, 57 0 00 88, 61
FAD 23-Aoû-88 31-May-89 08-Mar-90 30-Jun-00 21, 99 19, 53 0 00 88, 82
3 Réhabil. Élev. Familial de bétail FAD 28-Aoû-90 28-Nov-90 19-Jul-91 30-Jun-00 13, 70 11, 99 0 00 87, 54
4 Proj. dev. Zones vertes FAD 23-Mar-92 07-Oct-92 21-Jan-94 30-Avr-00 7, 37 7, 33 0 00 99, 48
5 Projet Barrage Massingir et petit FAD 24-Nov-93 04-Feb-94 30-May-96 31-Dec-00 55, 00 2, 01 0 00 3, 65
exploit.
6 Forêt & dév. De la faune FAD 24-Nov-93 04-Fev-94 05-Jul-95 31-Dec-01 8, 90 6, 79 0 00 76, 29
7 Proj. irrigation de petite envergure FAD 03-Déc-98 05-Mar-99 29-Oct-99 31-Dec-05 12, 43 0, 84 0 00 6, 76
FAT 03-Déc-98 05-Mar-99 29-Oct-99 31-Dec-05 1, 21 0, 00 0 00 0, 00
8 Secours alim. D’urgence FAD 15-Mar-00 0, 36
9 Programme spécial de sécu. Alim. FAD 19-Jui-00 16-Nov-00 06-Jul-01 31-Dec-04 0, 75 0, 75 0 00 100, 00
10 Secours human. d’urgence pr. victimes ER* 21-Mai-01 0, 40
des inondations
11 Dév. Pêche artisanale FAD 14-Nov-01 20-Dec-01 04-Apr-02 31-Dec-08 14, 17 0, 00 0 00 0, 00
FAT 1, 73
Total 142, 08 66, 98 0 00 47, 15
B SERVICES D’UTILITE PUBLIQUE

12 Projet Electricité I FAD 27-Aoû-91 14-Mai-92 13-Jan-94 30-Jun-00 14, 55 11, 54 0 00 79, 29
13 Projet Electricité II FAD 12-Dec-96 15-Apr-97 30-Apr-98 31-Dec-01 16, 65 13, 16 0 00 79, 04
14 Quatre centres de districts Eau & FAT 10-Sep-98 13-Oct-98 03-Sep-99 28-Feb-00 1, 80 0, 76 0 00 42, 22
Assainissement
15 Proj. d’amélioration Adduction d’eau FAD 16-Jun-99 23-Nov-99 29-Fev.00 31-Jul-04 17, 50 0, 06 0 00 0, 34
Maputo
16 FAT 16-Jun-99 23-Nov-99 29-Fev.00 31-Jul-04 2, 16 0, 00 0 00 0, 00
17 Etude du plan directeur et de faisabilité FAT 15-Jun-00 29-Dec-00 29/12/2000 31-Dec-03 0, 99 0, 21 0 00 21, 21
de l’électricité
18 Adduction d’eau et assainissement FAD 08-Dec-00 29-Dec-00 29-Aoû-01 30-Jun-07 15, 77 0, 00 0 00 0, 00
intégré (2 Provinces)
19 FAT 08-Dec-00 29-Dec-00 29-Aoû-01 30-Jun-07 1, 00 0, 00 0 00 0, 00
20 Electrification rurale – Electricité III FAD 03-Sep-01 06-Nov-01 28-Mar-02 31-Dec-05 11, 12 0, 12 0 00 1, 08
Total 81, 54 25, 85 0 00 31, 70
C SECTEUR TRANSPORT

21 Système corridor Beira FAD 27-Mai-88 30-Mai-89 07-Nov-89 31-Dec-00 17, 45 15, 96 0 00 91, 43
22 FAT 27-Mai-88 18-Mai-89 07-Nov-89 31-Dec-00 0, 83 0, 78 0 05 93, 97
23 Programme Transport FAD 01-Dec-92 13-Mai-93 17-Jan-94 31-Mar-00 23, 95 18, 99 0 00 79, 30
24 FAT 01-Dec-92 13-Mai-93 30-Sep-93 31-Mar-00 2, 49 1, 62 0 00 65, 26
25 Réhab. Route Pemba-Montepuez FAD 25-Jun-97 25-Sep-97 09-Jan-98 31-Dec-03 26, 00 26, 93 0 00 103, 58
26 Rehab. Route Vanduzi –Changara FAD 15-Dec-99 31-Mar-00 Pas encore 31-Dec.05 16, 79 4, 95 0 00 29, 48
Total 114, 97 69, 78 0 05 60, 70

D SECTEUR SOCIAL

30 Centres formation - enseignants du FAD 18-Apr-89 31-Mai-89 25-Mar-91 31-Dec-99 9, 21 8, 03 0 00 87, 18


primaire
31 Education II FAD 23-Mar-92 07-Oct-92 16-Sep-93 31-Dec-01 17, 13 12, 38 0 00 72, 26
32 FAT 23-Mar-92 07-Oct-92 16-Sep-93 31-Mar-00 0, 37 0 00 0, 00
33 Projet de santé Beira Corridor FAD 18-Oct-96 16-Avr-97 23-Dec-97 31-Dec-00 7, 71 2, 18 0 00 28, 27
34 Education III FAD 15-Jul-98 13-Oct-98 17-Nov-99 30-Jun-03 10, 69 0, 00 0 00 0, 00
35 FAT 15-Jul-98 13-Oct-98 17-Nov-99 30-Jun-03 1, 63 0, 00 0 00 0, 00
36 Renforcement des capacités Réduction FAT 10-Dec-98 05-Mar-99 30-Dec-00 31-Dec-02 2, 34 1, 34 0 00 57, 26
de la pauvreté
37 Santé II FAD 21-Dec-00 29-Dec-00 31-Mai-01 30-Jun-07 9, 00 0, 20 0 00 2, 22
38 FAT 21-Dec-00 29-Dec-00 29-Dec-00 30-Jun-04 0, 60 0, 08 0 00 13, 33
39 Amélioration du revenu familial FAD 31-Oct-00 14-Dec-00 27-Jui-01 31-Dec-07 12, 46 0, 42 0 00 3, 37
40 FAT 31-Oct-00 14-Dec-00 27-Jul-01 31-Dec-07 1, 00 0, 18 0 00 18, 00
41 Education IV FAD 13-Sep-01 06-Nov-01 16-Sep-93 30-Jun-07 10, 00 0, 00 0 00 0, 00
Total 82, 14 24, 81 0 00 30, 21

E SECTEUR INDUSTRIEL

Opérations en cours
42 Projet Appui institutionnel BPD FAD 30-Oct-91 29-Jan-92 14-Oct-92 30-Jun-98 1, 48 0, 44 1 04 29, 87
43 FAT 30-Oct-91 29-Jan-92 14-Oct-92 30-Jun-98 1, 97 1, 55 0 00 78, 49
44 Renf. Capacité - Ress. Minières FAT 03-Sep-01 06-Nov-01 10-Dec-82 31-Dec-07 3, 29 0, 00 0 00 0, 00
45 Ligne de crédit aux petites et moyennes FAD 16-Jan-02 23-Mai-02 18-Mai-89 20-Jun-07 3, 50 0, 00 0 00 0, 00
entreprises
Total 10, 24 1, 99 1 04 19, 43
F MULTI-SECTORIEL

46 Projet Dimension sociale ajustem. FAD 30-Oct-92 12-Dec-92 01-Oct-93 31-Dec-99 4, 61 2, 52 0 00 54, 70
47 FAT 30-Oct-92 12-Dec-92 01-Oct-93 31-Dec-99 0, 46 0, 03 0 00 5, 86
48 Troisième prêt de relance éco. FAD FAD 02-Jul-97 25-Sep-97 17-Dec-97 30-Sep-01 50, 00 49, 93 0 00 99, 86
49 PER-GROP FAD 16-Nov-00 29-Dec-00 26-Jun-01 31-Dec-04 50, 00 48, 36 0 00 96, 72
Total 105, 07 100, 84 0 00 95, 97
TOTAL DE TOUS LES SECTEURS 536, 03 290, 25 1 09 54, 15

II OPERATIONS ACHEVÉES
A Agriculture 80, 95 69, 61 11 85, 99
33
B Services d’utilité publique 63, 18 57, 82 1 79 91, 52
C Transport 14, 74 12, 07 2 67 81, 89
D Social 1, 71 1, 12 0 33 65, 50
E Industrie 0, 60 0, 30 0 07 50, 00
F Multisectoriel 85, 66 85, 35 0 30 99, 64

TOT. OP. EN COURS & ACHEV 782.87 516, 52 17, 58 65, 9

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