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BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

Publication autorisée

REPUBLIQUE DU CAMEROUN

PROJET DE DEVELOPPEMENT DES CHAINES DE VALEURS DE


L’ELEVAGE ET DE LA PISCICULTURE (PD-CVEP)
Publication autorisée

RAPPORT D’EVALUATION

RDGC/AHAI

Août 2018
TABLE DES MATIÈRES

Equivalences monétaires, Année fiscale, Poids et mesures, Sigles et abréviations, Fiche de


projet, Résumé du projet, Cadre logique, Calendrier d’exécution i-vii

I. ORIENTATION STRATEGIQUE ET JUSTIFICATION 1


1.1 Liens du projet avec la stratégie et les objectifs du pays 1
1.2 Justification de l’intervention de la Banque 1
1.3 Coordination de l’aide 2

II. DESCRIPTION DU PROJET 3


2.1 Objectif du Projet et composante du projet 3
2.2 Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées 6
2.3 Type de projet 6
2.4 Coût du projet et dispositif de financement 6
2.5 Zone et bénéficiaires visés par le projet 8
2.6 Approche participative 8
2.7 Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque 9
2.8 Principaux indicateurs de performance 9

III. FAISABILITE DU PROJET 9


3.1 Performance économique et financière 9
3.2 Taux de rentabilité économique et taux de rentabilité interne 10
3.3 Impact environnemental et social 10

IV. EXECUTION DU PROJET 13


4.1 Dispositions en matière d’exécution 13
4.2 Suivi évaluation du Projet 18
4.3 Gouvernance 19
4.4 Durabilité 19
4.5 Gestion des risques 20
4.6 Développement des connaissances 20

V. CADRE JURIDIQUE 21
5.1 Instrument légal 21
5.2 Conditions associées à l’intervention de la Banque 21
5.3 Conformité avec les politiques de la Banque 22

VI. RECOMMANDATION 22

Appendice I : Zone du Projet


Appendice II : Portefeuille de la Banque au Cameroun – 31décembre 2017 (Montant en UC)
Appendice III : Principaux indicateurs macro-économiques
Appendice IV : Présentation succincte des modalités de passation des marchés
Appendice V : Schéma du mécanisme du fonds de développement des filières
Appendice VI : Justification du Niveau de la Contrepartie au Financement BAD du Projet au Cameroun
ÉQUIVALENCES MONETAIRES
(Septembre 2017)
1 UC = 784 FCFA
1 UC = 1,41 $EU
1 UC = 1.19 Euros
1 Euro = 655,96FCFA

ANNEE FISCALE : 1er janvier - 31 décembre

POIDS ET MESURES
1 tonne métrique = 2.204 livres
1 kilogramme (kg) = 2,20 livres
1 mètre (m) = 3,28 pieds
1 millimètre (mm) = 0,03937 pouce
1 kilomètre (km) = 0,62 mile
1 hectare (ha) = 2,471 acres

SIGLES ET ABREVIATIONS

AFD Agence française de développement


ANEMCAM Association nationale des établissements de microfinance du Cameroun
ANOR Agence des Normes et de la Qualité
APECAM Association professionnelle des entrepreneurs du Cameroun
BAD Banque africaine de développement
BID Banque islamique de développement
CAA Caisse autonome d’amortissement
CAPEF Chambre de l’Agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts
COCM Country office Cameroun
CMP Comité Multi partenaire
CNPSV Caisse nationale de prévoyance sociale
CSPM Commission spéciale de passation des marchés
DAO Dossier d’appel d’offres
DDP Demande de propositions
DDPIA Direction du Développement des Productions et des Industries Animales
DEPCS Direction des études, de la planification, de la coopération et des
Statistiques
DIR Direction de l’intégration régionale
DPAIE la Direction des aménagements et des infrastructures de l’élevage
DPAIH Direction de la Pêche, de l’Aquaculture et des Industries Halieutiques
DSCE Document de stratégie pour la croissance et l’emploi
DSP Document de stratégie pays
DSV Direction des services vétérinaires
ECAM Enquête camerounaise auprès des ménages
EMF Etablissement de microfinance
EUR Euro
FAD Fonds africain de développement
FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

i
FEICOM Fonds Spécial d’Equipement Intercommunal
FIDA Fonds International de Développement Agricole
GICAM Groupement inter patronal du Cameroun
GIZ Coopération allemande
IDEV Ex-département de l’évaluation de la Banque (OPEV)
IRAD Institut de Recherche Agricole pour le Développement
GRASSFIELD Projet de développement participatif de la région de Grassfield
LIFIDEP Livestock and fisheries development project
MINCOMMERCE Ministère de commerce
MINDDEVEL Ministère de la décentralisation et du développement local
MINEPAT Ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du
Territoire
MINEPIA Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales
MINFI Ministère des Finances
MINMIDT Ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique
MINPROFF Ministère de la Promotion de la femme et de la famille
MINTSS Ministère du travail et de la sécurité sociale
NTCF Nigeria Technical Cooperation Fund
ONG Organisations non gouvernementales
OP Organisation de producteurs
PACA Projet d’amélioration de la compétitivité agricole au Cameroun
PD-CVA Projet de développement des chaînes de valeurs agricoles
PD-CVEP Projet de développement des chaînes de valeurs d’élevage et de la
pisciculture
PGES Plan de gestion environnementale et sociale
PIB Produit intérieur brut
PIBA Produit intérieur brut agricole
PME /TPE Petite et moyenne entreprise / Très petite entreprise
PNIA Plan national d’investissement agricole
PRODEL Projet de développement de l’élevage
PTBA programme de travail et budget annuels
PTF Partenaires Techniques et Financiers
RAF Responsable administratif et financier
SDSR Stratégie de développement du secteur rural
SODEPA Société de Développement et d’Expansion des Productions Animales
TDCS Tadu dairy coopérative society
TDR Termes de référence
TRE Taux de rentabilité économique
UC Unité de compte
UCP Unité de coordination du projet
UE Union européenne
VAN Valeur actualisée nette

ii
FICHE DE PROJET

Fiche du client

EMPRUNTEUR : République du Cameroun


ORGANE D’EXECUTION : Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales

Plan de financement

Source Montant Instrument


BAD 84 millions EUR Prêt BAD
Gouvernement et Fonds de la Contre-
15,27 millions EUR
Bénéficiaires partie
COÛT TOTAL 99,27 millions EUR

Principales informations sur le financement de la BAD

Monnaie du Prêt BAD EUR


Type de prêt Prêt à flexibilité totale
Maturité 25 ans
Différé d’amortissement 8 ans
Taux d’intérêt Taux de base + Marge sur coût de financement +
Marge de prêt + Prime de maturité
Taux de base Flottant (EURIBOR 6 mois)
Marge de prêt 80 points de base (0,8%)
Prime de maturité 0,20%
TRE (scénario de base) 24 %
VAN (12%) 2,95 milliards CFA

Durée – principales étapes (prévues)

Approbation de la note conceptuelle Octobre 2017


Approbation du projet Septembre 2018
Signature de l’Accord Janvier 2019 *
Premier décaissement Mars 2019
Dernier décaissement décembre 2024
Achèvement Juillet 2025
Dernier remboursement 2043

* Le plafond d’engagements autorisé dans la loi de finances 2018 est atteint et donc la
signature de l’accord de prêt n’interviendra qu’après la promulgation de la loi de finances
2019.

iii
RESUME DU PROJET

Aperçu général sur le Projet : Le projet de développement des chaines de valeur d’élevage et de la
pisciculture (PD-CVEP) émane de la volonté du Gouvernement du Cameroun de faire participer activement
le sous-secteur élevage et pêche à la recherche d’une croissance économique devant générer des emplois et
des revenus substantiels au monde rural. Son instruction fait suite à la requête du Gouvernement en date du
13 juillet 2015 sollicitant la Banque à apporter un soutien financier susceptible de contribuer à atteindre le
taux de croissance de 9,3% assigné à ce sous-secteur dans le cadre du Plan National d’Investissement
Agricole (PNIA). Ce plan a été validé en avril 2014 et nécessite pour sa mise en œuvre un complément de
ressources d’environ 1500 milliards de FCFA.

Initialement, cette opération devrait être une composante du programme de développement des
chaines de valeur agricoles (PD-CVA). Pour des raisons liées d’une part au principe d’ancrage
institutionnel des programmes et projets consacrés par la loi N° 2007/06 portant nouveau régime
financier de l’Etat et d’autre part à la prise en compte exhaustive des besoins du sous-secteur de
l’élevage et au maintien de la cohérence interne de l’opération, il a été convenu de séparer le PD-
CVEP du PD-CVA.

Ce projet, de cinq ans et dont le coût s’élève à 99,27 millions d’EUR (dont 84 millions EUR de la
BAD), adresse les préoccupations de modernisation de l’appareil productif et permettra d’assurer
la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations et la rentabilité des exploitations bovines,
porcines et piscicoles. Il s’agit en outre de relever la contribution des potentialités énormes de ce
sous-secteur à la consolidation d’une croissance économique durable et inclusive et de permettre
au Cameroun de jouer pleinement son rôle de principal bassin de production de la sous-région
Afrique Centrale.

Il s’articulera autour du renforcement des maillons des chaînes de valeur des trois filières retenues
de l’amélioration génétique à la commercialisation des produits en passant par l’engraissement
grâce à une alimentation convenable, la construction des infrastructures d’abattage et des
équipements d’élevage et de la pisciculture. L‘implication du secteur privé du type commercial,
industriel et financier constitue une option qui permettra de faciliter l’établissement des liens
économiques solides entre les acteurs des chaines de valeur concernées et les banques et les EMF
en vue de faciliter leur accès au crédit. Il contribuera également au renforcement des capacités des
acteurs impliqués dans les trois chaines de valeurs retenues.

Le diagnostic du sous-secteur et les opérations en cours ont permis d’orienter l’intervention du


projet dans trois filières majeures qui sont: le bovin, le porcin et le poisson. L’approche chaines de
valeur a été retenue pour renforcer la productivité et la compétitivité desdites filières avec
l’implication du secteur privé de type commercial, industriel et bancaire tout en offrant les
possibilités de création des entreprises aux jeunes diplômés.

Le projet affiche un taux de rentabilité économique de 24% et un taux de rentabilité interne de


22% avec une valeur nette actuelle de 2, 95 milliards de FCFA au taux d’actualisation de 12%.

Evaluation des besoins : Les Consultations avec différents acteurs du sous-secteur agro-pastoral
et de la pisciculture, notamment les organisations professionnelles et syndicales de bouchers,
d’éleveurs et de pisciculteurs, les responsables des ministères techniques, les communes, le
FEICOM, l’ANOR, la SODEPA, la grande distribution (CENTRAGEL, CASINO, MAHIMA et
SANTA LUCIA) et les banques commerciales ainsi que les EMF ont permis d’apprécier les
besoins des trois filières. Les résultats de ces consultations se résument comme suit : (i) urgence
d’assurer la disponibilité des races/espèces bovines, porcines et ichnologiques de fortes
performances génétiques et une bonne alimentation des animaux et poissons en vue d’une
augmentation rapide de la production ; (ii) besoins en infrastructures pour faciliter l’accès à
iv
l’abattage (taux des abattages clandestins 60% pour le bovin, 80% pour l’ovin et 90% pour le
porcin) et aux marchés; (iii) nécessité du renforcement et de la structuration des organisations des
acteurs afin qu’elles puissent accéder aux financements et aux innovations technologiques; (iv)
besoin d’accompagnement des établissements de microfinance (EMF) et banques commerciales
par la mise en place de mécanismes de garantie et de refinancement pour accroître l’offre et
l’accessibilité au crédit ; (v) nécessité de réformer la gestion du transport et de la distribution de
la viande et du poisson en appuyant la modernisation de la logistique et le respect des normes
sanitaires et hygiéniques ; et (vi) nécessité de faciliter l’accès aux semences, aux aliments et autres
intrants nécessaires à la production pastorale et piscicole.

Valeur ajoutée de la Banque: Le PD-CVEP fait partie de la contribution au financement du


programme national d’investissement agricole (2014-2020), évalué à 1500 milliards de FCFA et
l’engagement de la Banque s’élève à près de «300 milliards de FCFA ». En outre, le PD-CVEP
consolide l’implication de la Banque dans la diversification de l’économie du pays et permettra de
créer une synergie avec les autres interventions de la Banque, notamment le PD-CVA,
GRASSFIELD et les projets de transport qui ont ouvert les corridors avec les perspectives
d’ouverture aux marchés extérieurs (Communauté Economique de l’Afrique Centrale - CEAC et
le Nigéria).

Développement des connaissances: Compte tenu de son caractère novateur, le PD-CVEP


comprend plusieurs axes portant sur l’intégration des différents maillons des chaines de valeur de
l’élevage et de la pisciculture en s’attaquant aux goulots d’étranglement dans leur fonctionnement
et en favorisant un cadre de collaboration entre ses acteurs. Par ailleurs, le PD-CVEP
expérimentera à titre pilote dans lesdites chaines de valeur : a) des mécanismes de financement
inclusifs à même de stimuler l’investissement privé ; et b) l’entreprenariat des jeunes par
l’incubation. A cela s’ajoute la mise en place d’un dispositif de suivi de la dynamique de la filière
piscicole et pêche qui permettra d’aider le Gouvernement à asseoir une politique de régulation des
importations de poissons en rapport avec le développement de la production locale. Enfin,
l’initiative d’extension de la protection sociale en milieu rural est un processus qui permettra de
renforcer le confort des jeunes qui souhaitent s’impliquer dans l’agriculture. Toutes ces
interventions constitueront des expériences pilotes pour la Banque, le Gouvernement et les autres
acteurs des filières et généreront des connaissances d’une grande valeur pour des développements
futurs des filières agricoles au Cameroun et au-delà.

v
CADRE LOGIQUE
CAMEROUN : Projet de développement des chaînes de valeurs d’élevage et de pêche (PDCVEP)

BUT DU PROJET : Accroissement compétitif et hygiénique des produits bovins, porcins et du poisson, amélioration des revenus des acteurs et création de nouveaux emplois le long des
trois chaînes de valeur
Indicateurs de performance Moyens de Risques et mesures
Chaine des résultats vérification d’atténuation
Indicateurs Valeur de Cible
(Y compris ISC) référence (Fin du projet)

Contribuer de manière Enquête ECAM et


inclusive à l’amélioration de 1. Taux d’insécurité alimentaire
IMPACT

9,6% (2015) 3,5% en 2020 recensement,


la sécurité alimentaire et Evaluation PNIA
nutritionnelle et à la 2. Taux de croissance du sous-secteur 5,5% (2013) 9,3% en 2020 Enquêtes
réduction de la pauvreté nutritionnelles
1. Augmentation des Bovin Risques : Dégénérescence
productions animales et 1.1 Poids animal sur pied (kg) 250 > 450 Enquête et données génétique due à la
halieutiques 1.2 Age 1ère mise bas (année) 4 ans < 2,5 recueillies auprès des consanguinité
1.3 Portée (Nbre en deux ans) 1 veau en 2ans 2 veaux éleveurs, IRAD, Atténuation : croisement des
1.4 Gain de poids quotidien (gr) 200 700 SODEPA, TADU races éloignées/ apport
Porcin extérieurs de gènes
Enquêtes et données
1.5 Gain poids (g)/jour 70 700
6 recueillies auprès des
1.6 Portée (nbre) Au moins 10 Risques : Insécurité dans
abattoirs et aires
Poisson certaines régions du projet
5000 15 000 (2020) d’abattage
1.7 Production (t) (Régions Anglophones et
l’Extrême-Nord
Taux abattages contrôlés Enquêtes et rapports Atténuation : Efforts
2. Accroissement des
Bovin 40% 60% (2020) du MINEPIA consentis par le gouvernement
abattages contrôlés
EFFETS

Porcin 90% 40% (2020) Rapport de suivi du pour la lutte contre


PNIA l’insécurité

Risque : Importations du
3.1 Effet levier de la garantie sur la X (TBD) 4*X poisson continuent
3. Augmentation du
mobilisation des ressources des Atténuations :
financement privé dans
Sensibilisation du
l’élevage et la pisciculture banques commerciale dans le
financement des PME Gouvernement pour adopter
une stratégie moins libérale
3.2 Volume des financements privés TBD 9 milliards FCFA vis-à-vis de l’importation du
des petites entreprises et des jeunes poisson
entrepreneurs
Risques : Absence de
3.3 Nombre d’entreprises créées par 0 350 contrôles vétérinaires
les agripreneurs Atténuation : renforcement
du dispositif de contrôle
vétérinaire dans les marchés
Composante I. Cible (2022)
Développement des Risques: Gestion inadéquate
infrastructures Rapports d’activité du des infrastructures construite
1. Abattoirs 1. Nbre 3 projet ou réhabilitées
2. Centres d’insémination 2. Nbre 21 AM missions de Mesures d’atténuation:
3. Parcs de stabulation bétail 3. Nbre 3 supervision BAD Propositions des réformes de
4. Marchés au poisson 4. Nbre 2 Rapport de la revue la gestion et mesures
5. Stations piscicoles 5. Nbre 4
mi-parcours d’accompagnement en
production de géniteurs
Rapport d’achèvement concertation avec les parties
6. Mise à niveau des marchés 6. Nbre 26
du projet prenantes
de viande
7. Entrepôts frigorifiques 7. Nbre 3
Composante II. Risques: a) Faible implication
Renforcement capacités des des banques et EMF ; b)
acteurs des filières Faible adhésion et résistance
des acteurs ; c) Faible
1. Appui aux OP 1. Nbre 50 Rapports d’activité du participation des acteurs du
200 projet
2. PME/coopératives 2. Nbre secteur privé
AM mission
3. Formations acteurs des 3 3. Nbre de sessions 340 Atténuation : a) Echanges
supervision
PRODUITS

filières réguliers avec ces institutions,


4. Renforcement surveillance 4. Nbre de marchés 26 Rapport MTR recueil de leur avis sur le
des marchés Rapport d’achèvement mécanisme financier ; b)
5. Capacités des institutions 5. Nbre. Des institutions financières 5 du projet Large sensibilisation des
financières à évaluer et à ayant un bureau de crédit agricole acteurs, des collectivités
gérer objectivement les avec les agents de crédits et de la locales et des organisations
risques liés aux portefeuilles gestion des risques professionnelles et syndicales
de l'agro-industrie pour inciter leur implication
dans la mise à niveau de la
6. Financement des chaines 6. 1. Volume des nouveaux prêts par 4,5 milliards FCFA filière ; c) Large
de valeur les Banques commerciales sensibilisation et forte
6.2 volume de nouveaux prêts aux 6,5 milliards FCFA implication de ceux-ci dans la
PTE/PME via micro-finance formulation du projet et sa
6.3 Nbre de nouveaux jeunes 350 mise en œuvre; d)
entrepreneurs installés Amélioration de
7. Formation des agents et 7. Nbre agents 300 l’accessibilité à des formules
services publique de crédit adapté.
8. Production paillettes 8. Nbre 15 000 000
(dose) Rapports SODEPA
9. Enrôlement des assurés 9. Nbre 1 000 000 Rapports CNPS
10. Animaux de race pure 10. Nbre 500
11. Production des normes 11. Nbre 42 Rapports ANOR
Composante I. Développement des infrastructures de mise à niveau des filières bovine, porcine et du poisson Ressources (en millions EUR) : 99,27 dont prêt BAD 84
ATIVITES

COMPOS

45,72 millions EUR (50%) (84%), Gouv et Bénéficiaires 15,27 (16%)


ANTE
PAR

Composante II. Renforcement des capacités des acteurs des trois filières : 35,94 millions EUR (40%)
Composante III. Coordination et gestion du Projet : 8,96 millions EUR (10%)

vi
CALENDRIER D’EXECUTION DU PROJET

Année 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025


Trimestre 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

ACTIVITES INITIALES
Négociations et Approbation du prêt BAD
Signature de l’accord de prêt
Premier décaissement
Publication de l’Avis général sur les acquisitions
ACTIVITES DE DEMARRAGE
Recrutement et confirmation l’UCP
Mise en place comité de pilotage,
Mission de lancement
Conventions avec les structures partenaires (IRAD, SODEPA, ANOR,
etc.)
DÉVELOPPEMENT DES INFRASTRUCTURES
Abattoirs et structures annexes
Infrastructures d’appui production, transformation et commercialisation
RENFORCEMENT DES CAPACITES
Identification et sensibilisation des candidats (particuliers,
organisations professionnelles, jeunes, et femmes)
Renforcement des capacités technico-managériales des acteurs identifiés
des filières élevage et pêche
Renforcement des services techniques publics
Appui au financement des chaînes de valeurs pastorales et piscicoles
ENTREPRENARIAT DES JEUNES
Formation des jeunes diplômés dans les centres d’incubation
Développement et accompagnement des entreprises de jeunes dans
l’agro-business
GESTION DU PROJET
Adaptation du système comptable et manuel procédures
Acquisition des travaux, biens et services
Activités de gestion, de suivi-évaluation et de communication
Audit annuel des comptes
Evaluation d’impact et de revue à mi-parcours

vii
RAPPORT ET RECOMMANDATION DE LA DIRECTION DU GROUPE DE LA
BANQUE AU CONSEIL D’ADMINISTRATION CONCERNANT UN PRET A LA
REPUBLIQUE DU CAMEROUN POUR LE FINANCEMENT DU PROJET DE
DEVELOPPEMENT DES CHAINES DE VALEURS DE L’ELEVAGE ET DE LA
PISCICULTURE (PD-CVEP)

La Direction soumet le présent rapport et sa recommandation concernant une proposition de prêt


de 84 millions d’EUR au Gouvernement de la République du Cameroun pour le financement du
Projet de développement des chaines de valeurs de l’élevage et de la pisciculture (PD-CVEP).

I. ORIENTATION STRATEGIQUE ET JUSTIFICATION

1.1 Liens du projet avec la stratégie et les objectifs du pays

Le Projet de développement des chaînes de valeurs d’élevage et de la pisciculture (PD-


CVEP) qui contribue - au renforcement des capacités des acteurs des filières bovine, porcine et
poisson est aligné sur le Document stratégie pays (DSP 2015-2020) de la Banque pour le
Cameroun dont le premier pilier vise à créer les conditions d’une croissance plus vigoureuse
fondée sur la diversification économique et particulièrement le soutien au développement des
chaînes de valeurs des filières agropastorales et halieutiques. Le projet est également conforme
aux orientations du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE 2010-2020) du
Cameroun qui met l’accent sur le développement des infrastructures, la modernisation de
l’appareil de production et la diversification des échanges commerciaux. Le projet contribuera
aussi directement aux objectifs sectoriels contenus dans la Stratégie de développement du secteur
rural (SDSR) notamment les piliers 2 et 3 qui visent respectivement l’amélioration de la
productivité et de la compétitivité des filières et la modernisation des infrastructures du monde
rural et de production agricole. Enfin, le projet est en cohérence avec les axes thématiques du
Plan national d’investissement agricole (PNIA 2014-2020) approuvé en avril 2014 à savoir (i) le
développement des filières de production et l’amélioration de la sécurité alimentaire et
nutritionnelle, (ii) la modernisation des infrastructures de production du monde rural et (iii) le
renforcement des capacités des acteurs du développement rural et la valorisation des ressources
naturelles.

1.2 Justification de l’intervention de la Banque

1.2.1 L’implication de la Banque dans le PD-CVEP se justifie par le fait que les filières
pastorales et piscicoles retenues constituent de véritables leviers de croissance économique pour
le pays. Elles sont comme la filière Volaille, à la fois des sources de revenus et d’emplois. Elles
contribuent à la sécurité alimentaire dont le taux était 9,6% en 2013. Sur cette base, le projet est
en adéquation avec les cadres stratégiques notamment la stratégie décennale de la Banque (2013-
2022) qui vise à réduire le chômage à travers une croissance plus inclusive et créatrice d’emplois
et à augmenter les revenus des ménages ; les trois des cinq priorités opérationnelles de la Banque
et particulièrement « nourrir l’Afrique », « industrialiser l’Afrique » et « améliorer les conditions
de vie des populations » et enfin, la Stratégie Pays de la Banque (2015-2020) pour le Cameroun
qui met l’accent sur la diversification de l’économie et le soutien au développement des chaînes
de valeurs agropastorales et halieutiques.

1.2.2 Le PNIA projette une croissance du secteur rural supérieure à 10% en 2020, avec un taux
de croissance du sous-secteur de l’élevage de 9,3% entre 2010 et 2020 alors que ce taux était de
5,5% en 2013. Le diagnostic du sous-secteur indique que les filières volaille, bovine, porcine et

1
poisson sont parmi les filières majeures sur lesquelles devrait essentiellement reposer la
croissance. S’agissant des performances du cheptel, il est à noter que le poids des animaux
(bovins) sur pied se situe entre 150 et 350 kg avec un rendement carcasse estimé à 52%. Les
performances génétiques des races bovines et porcines exploitées sont médiocres et se
manifestent par une croissance très faible (ex : chez les bovins, une fécondité basse de 75%
contre 95% et un faible poids moyen de carcasse de 250 kg contre 750 kg pour les races
exotiques). Afin d’accroître ces performances, le PD-CVEP interviendra pour l’amélioration
génétique et l’alimentation des élevages. Quant à la filière poisson, elle a été ciblée en raison de
son impact négatif sur la balance commerciale du pays (98,636 milliards de FCFA en 2014). En
effet, ses importations constituent le second poste de dépenses après les produits pétroliers. En
définitive, ces trois filières présentent de très fortes marges de progression pour satisfaire les
objectifs de production du sous-secteur. Les éleveurs et les pisciculteurs impliqués dans ces trois
filières représentent un peu plus de 45% des actifs du sous-secteur pastoral et halieutique dans
son ensemble.

1.2.3 Il convient également de relever que le sous–secteur souffre de l’insuffisance


d’infrastructures d’abattage, de conservation (chaîne de froid) et de commercialisation des
productions animales et halieutiques. Quand elles existent, les infrastructures sont vétustes et
peu opérationnelles. La prolifération des abattages clandestins (60% pour les bovins, 80% pour
les ovins et 90% pour les porcins) et des conditions assez précaires de conditionnement, de
transport, de distribution et de stockage des produits constituent une préoccupation majeure de
santé publique.

1.3 Coordination de l’aide

1.3.1 La coordination de l’aide et la coopération avec les partenaires techniques et financiers


(PTF) relève du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire
(MINEPAT). Le Comité multipartenaire (CMP) de suivi du DSRP mis en place en juin 2001 qui
a repris depuis 2010 le suivi du Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE
2010-2020), constitue une plate-forme de dialogue et d’échange sur l’ensemble des questions
clés du développement au Cameroun. La Banque a assuré le rôle de Chef de file du Comité
sectoriel finances publiques de 2010 à 2014. Depuis 2015, elle assure celui des infrastructures
de transports. En outre, elle participe activement à tous les groupes thématiques sectoriels
notamment le CMP-Rural et CMP-Forêt/environnement. Les échanges portent également sur les
sujets spécifiques notamment l’assurance et risques agricoles, l’insertion des jeunes dans
l’agriculture, la mise en œuvre du Plan national d’investissement agricole (PNIA), etc.

1.3.2 Dans les sous-secteurs d’élevage et de la pisciculture, en plus des programmes financés
sur ressources internes, un certain nombre de projets sont en cours d’instruction ou financés par
des PTF. Pour la Banque mondiale, il s’agit du Projet de développement de l’élevage (PRODEL)
d’un montant de 100 millions USD qui appuie : (i) le renforcement des systèmes de santé
animale ; (ii) la sécurisation de l’accès aux ressources naturelles et des systèmes pastoraux ; (iii)
l’intensification des systèmes d’élevage (ovins et caprins) ; et (iv) le renforcement institutionnel
et du Projet d’amélioration de la compétitivité agricole au Cameroun (PACA) qui a travaillé sur
la filière porcine et qui est arrivé à terme en décembre 2015. Pour ce qui est de la Banque
Islamique de Développement, le Projet de développement de l’élevage et de la pêche (LIFIDEP)
approuvé en mai 2015 intervient dans la région du Nord-Ouest du pays et travaillera sur (i) la
filière volaille et (ii) les petits ruminants (production et vaccination). Une nouvelle opération
(projet de développement des infrastructures d’élevage et de commercialisation du bétail) est en
cours de démarrage dans les régions septentrionales (Adamaoua, Nord et extrême-Nord) et est
focalisée sur la construction des marchés à bétail, la finance rurale, la construction des forages

2
pastoraux et l’aménagement des mares d’eau. Quant à la FAO, un projet d’assistance technique
visant à introduire au Cameroun l’élevage de tilapia en cages est en cours et le FIDA vient de
démarrer un projet de promotion de l’entreprenariat aquacole qui assurera en particulier la
formation et « l’incubation » de jeunes entrepreneurs. L’inventaire des interventions en cours ou
envisagées par les partenaires dans le sous-secteur fait ressortir une complémentarité thématique
et géographique avec le PD-CVEP pour parvenir à augmenter la productivité des filières ciblées
(bovines, porcines, piscicoles, etc.) et à professionnaliser les acteurs des différents maillons.

1.3.3 Une collaboration est également envisagée avec le PD-CVA dans les domaines de
refinancement et de partage de risque.

Tableau 1 : Interventions des PTF dans le secteur Elevage et pêche

Importance (en 2015)


Secteur ou sous-secteur*
PIB Exportations Emplois
Agriculture et développement rural 22,8% 36,9% 66%
Parties prenantes – Dépenses publiques annuelles (milliard de F.CFA)**
Gouvernement (moyenne 2010-2013) Bailleurs de fonds
Banque mondiale 160 millions USD (2013-2016)
FIDA 46 millions USD (2013-2016)
AFD 230 millions USD (2010-2016)
622 milliards de FCFA (5 % des dépenses
totales) (*) FAO 0,5 millions USD
GIZ/KFW 28 millions USD
UE 58 millions USD
BID 94,44 millions USD
Niveau de la coordination de l’aide
Existence de groupes de travail thématiques [Oui, mis en place dans le cadre du PNIA et du CMP]
Existence d’un programme sectoriel global [Oui, un PNIA préparé assorti d’un Plan d’investissement détaillé
Rôle de la BAD dans la coordination de l’aide Membre (non chef de file)
(*) Sources: Plan d’investissement détaillé pour la mise en œuvre du PNIA, date 09/04/2014 et MINADER/MINEPIA, programme indicatif national du 11ème
FED

II. DESCRIPTION DU PROJET

2.1 Objectif et composantes du projet

2.1.1 L’objectif sectoriel du projet est de contribuer de manière inclusive à l’amélioration de


la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la réduction de la pauvreté dans sa zone
d’intervention. L’objectif spécifique du projet vise l’accroissement compétitif et hygiénique des
produits bovins, porcins et piscicoles et l’amélioration des revenus des acteurs ainsi que la
création de nouveaux emplois dans les trois chaînes de valeur.

2.1.2 Les entretiens avec les Ministères et les différentes parties prenantes ont établi la
pertinence du projet et ont abouti à l’adoption de manière consensuelle de sa portée
géographique, de son contenu thématique et de son approche centrée sur l’appui au
développement des filières bovine, porcine et de l’aquaculture avec l’implication du secteur
privé. Le PD-CVEP se focalisera donc sur les maillons qui entravent le bon fonctionnement des
chaînes de valeur bovine, porcine et piscicole et limitent leur compétitivité, à savoir : (i)
amélioration génétique ; (ii) embouche et engraissement ; (iii) abattage et conservation ; (iv)
transport, transformation et distribution de la viande ; et (v) élevage, conservation, stockage et
transformation du poisson.

2.1.3 Le projet poursuivra ces objectifs à travers les composantes et activités résumées ci-
dessous :

3
Tableau 2.1 : Composantes et coût du projet

Coût
Composante Description
(million EUR)
(i) Construction et équipement de 03 abattoirs (Yaoundé,
Douala et Bamenda). Les abattoirs à construire sont de type
modulaire sur ossature métallique avec murs en panneaux
Sanwish. La ligne de bœuf ou de porc ainsi que les
Développement chambres froides font partie de la superstructure de la
des construction industrielle. Les structures annexes
infrastructures concernent : dessertes (10,5 km), raccordement au réseau
nécessaires à la électrique et eau potable ; 45,72
mise à niveau (ii) Construction et équipement de 21 centres d’insémination
des filières communautaires relatifs à l’amélioration génétique au
ranch de la SODEPA à Jakiri et auprès des coopératives
d’éleveurs ;
(iii) Construction de marchés au poisson à Ebolowa et à
Idenau; et réaménagement des 26 marchés communaux
dédiés à la vente de la viande
(i) Conduite de l’initiative de l’amélioration génétique à
travers les techniques d’insémination artificielle et de
transfert des embryons pour les bovins avec la production
de 15 millions de paillettes de semences bovines ;
Obtention de 1000 embryons congelés en vue de la
production de 500 veaux F1 et formation 506 éleveurs et
techniciens SODEPA/MINEPIA. Pour la filière porcine
acquisition par importation de 720 géniteurs pour renforcer
les capacités de production de 40 fermes privées modèles.
Pour la filière piscicole, assistance technique pour
l’amélioration génétique des souches de poissons
d’élevage. L’IRAD et World Fish seront mis à contribution
pour l’accompagnement des activités d’amélioration
génétique avec possibilité de mobilisation des technologies
Renforcement auprès d’autres instituts de recherche. La FAO assistera
des capacités pour la collecte de données sur la filière, la réalisation de 35,94
diverses études techniques, l’élaboration de manuels de
des acteurs des
procédures à différents niveaux de la filière et la mise à
trois filières
jour du cadre règlementaire.
(ii) Appui à la réforme du système de transport et de
distribution de la viande et du poisson en revisitant la
réglementation en la matière, en activant le dispositif
rapproché de contrôle sanitaire par la formation et la
mobilisation du personnel technique du MINEPIA et des
communes (80). La mise à niveau des espaces des marchés
communaux (26) dédiés à la vente de la viande et du
poisson et la modernisation des équipements de transports,
de conservation et de commercialisation de la viande.
(iii) Assistance à la mise à niveau et au développement des
TPE/PME dans les différents maillons des trois filières
(production des semences animales et piscicoles,
distribution des intrants, élevage en embouche, transport
de la viande, conservation de la viande et du poisson,
transformation de la viande, commercialisation de la

4
Coût
Composante Description
(million EUR)
viande et du poisson, etc. ceci se fera par les formations et
le mécanisme de financement retenu.

(iv) Mise en place du processus d’incubation dédié à l’insertion


des jeunes diplômés (Enable youth) auprès de 10
d’établissements professionnels existants par la formation
des formateurs et l’encadrement, l’appui à la mise à niveau
des capacités physiques, l’appui au développement des
entreprises (350), l’appui à l’accès au financement avec
une priorité aux jeunes, etc.).
(v) Développement et mise en œuvre d’un mécanisme de
refinancement et de partage de risque dans les chaînes de
valeur (cf. Annexe V). Ce mécanisme permettra de faciliter
l’implication des banques commerciales dans le
financement des secteurs de l’élevage et de la pisciculture
et le renforcement les capacités des EMF à accompagner
les producteurs en milieu rural (achat semences, achat et
production de provendes, acquisition de géniteurs
améliorés, équipements de transport et de conservation,
modernisation de la mise en ventes des produits, etc.).
(vi) Mise en place des mécanismes durables de gestion des
infrastructures (abattoirs, centres d’insémination, marchés,
station de production d’alevins) et de géniteurs améliorés
par l’implication du secteur privé et les acteurs des filières.
(vii) Mise en place d’un dispositif de collecte d’informations au
profit du Gouvernement pour ajuster (à la baisse) les
importations de poissons corrélativement au
développement et à la mise à niveau compétitive de la
production piscicole locale.
(viii) Appui à l’initiative de la CNPS portant sur la vulgarisation
et la sensibilisation de l’ouverture de la sécurité sociale aux
travailleurs informels (du monde rural) à travers les
secrétariats sociaux dans les coopératives et associations
de producteurs. Il a été retenu de faciliter l’enrôlement d’un
(01) million d’assurés volontaires en milieu rural.
(ix) Renforcement ciblé des institutions publiques et
paraétatiques chargées du développement des filières
(services vétérinaires, services de production animale et de
l’aquaculture, police sanitaire, SODEPA, IRAD,
communes) et de la normalisation (ANOR).
(i) Mise en place d’une Unité de coordination du projet
(ii) Gestion administrative, comptable et financière du projet
(iii) Elaboration de plans de travail et budgets annuels, rapports
d’avancement
Coordination et (iv) Acquisition des biens, travaux et services du projet
(v) Suivi de l’exécution du projet et suivi de la mise en œuvre
gestion du 8,96
du PGES
projet
(vi) Suivi des effets et de l’impact du projet
(vii) Organisation des audits, des études de base, de la revue à
mi-parcours et du rapport d’achèvement
(viii) Elaboration et mise en œuvre d’une stratégie de
communication

5
2.2 Solutions techniques retenues et solutions de substitution étudiées

2.2.1 Le projet de développement des chaines de valeur d’élevage et de la pisciculture (PD-


CVEP) est fondé sur la nécessité de renforcer la productivité et la compétitivité des chaînes de
valeurs en vue d’augmenter leur contribution dans le Produit Agricole Intérieur Brut (PIBA).
L’option retenue est de se focalisera sur les maillons qui limitent le bon fonctionnement des
chaînes de valeur par : (i) l’amélioration génétique des bovins et du poisson d’élevage en
collaboration avec la SODEPA et l’IRAD ; (ii) l’accroissement des performances des ateliers
d’embouche bovine et porcine, et des fermes piscicoles, en mettant l’accent sur l’encadrement
technique et l’alimentation ; (iii) l’amélioration des conditions d’abattage des bovins et porcins
(par la construction des abattoirs étant donné des taux d’abattage clandestins de 60% et 90%
respectivement), de transformation, de conservation et de distribution de la viande et du poisson ;
(iv) l’amélioration de l’accès inclusif et adapté au financement ; et (v) le renforcement des
capacités techniques et l’appui logistique aux services publics intervenant dans la filière pour
mener à bien leur mission d’encadrement (SODEPA, IRAD, ANOR). Par ailleurs, l’esprit du
projet est de stimuler et accompagner l’initiative privée et de dynamiser un développement
inclusif dans les filières notamment en favorisant l’implication des femmes et les jeunes (Enable
youth) et l’amélioration de l’accès à un financement abordable et adapté.

Tableau 2.2 : Alternatives étudiées et raisons de leur rejet

Nom de l’alternative Brève description Raisons du rejet


Développement des En raison de la vétusté des (i) risque d’avoir des abattoirs sous-
abattoirs et autres infrastructures d’abattage et de utilisés à cause des faiblesses des
infrastructures commercialisation, le projet se limite maillons en amont.
connexes à la réhabilitation et/ou à la
(ii) n’apporte pas de réponse à la
construction de nouvelles
problématique de transport et de
infrastructures d’abattage et les
distribution de la viande ; maillon
rétrocède à la SODEPA et aux
essentiel pour la qualité hygiénique
communes.
de la viande
(iii) ne tient pas compte du des
conditions des acteurs des filières en
amont et en aval notamment le
secteur privé.
Projet de Intervention sur l’ensemble des Intervention non ciblée et manquant
développement rural problèmes identifiés dans la zone de sélectivité ce qui mène
intégré dans un (agriculture, routes, santé, éducation, généralement vers une situation de
territoire donné eau, électricité, etc.) saupoudrage des moyens avec des
effets et impacts souvent limités

2.3 Type de projet

La présente intervention est un Projet d’investissement autonome.

2.4 Coût du projet et dispositif de financement

2.4.1 Le coût indicatif du projet HT et HD est estimé à environ 99,27 millions d’EUR (65,113
milliards FCFA) dont 74,17% en devises et 25,82% en monnaie locale. Le projet sera financé à

6
hauteur de 84,00 millions d’EUR soit 55,100 milliards FCFA par un prêt BAD (1 EUR
= 655,957 FCFA) et le reste 15,27 millions d’EUR constituera la contrepartie du Gouvernement
et des bénéficiaires. La durée d’exécution des activités sera de cinq (5) ans. Le résumé des coûts
du projet est présenté dans les tableaux 2.3 et 2.4. La répartition du financement et le calendrier
des dépenses sont présentés aux tableaux 2.5 et 2.6.

Tableau 2.3 : Résumé des coûts estimatifs par composante

FCFA'000000' EUR'000000'
Coût en Coût en
Coût en Coût en % coût
Composantes monnaie Total monnaie Total
devises devises de base
locale locale
Composante 1 : Développement des
Infrastructures pour la mise à niveau
des filières 23 690 6 297 29 987 36,12 9,60 45,72 50
Composante 2: Renforcement des
capacités des acteurs des trois filières 16 976 6 602 23 578 25,88 10,06 35,94 40
Composante 3: Coordination et
gestion du projet 3 643 2 233 5 876 5,55 3,41 8,96 10
Cout total de base 44 309 15 132 59 441 67,55 23,07 90,62 100
Imprévus physiques 2 278 842 3 120 3,47 1,29 4,76 5
Imprévus financiers 1 712 841 2 553 2,61 1,28 3,89 4
Coût total du projet 48 299 16 815 65 114 73,63 25,64 99,27 -

Tableau 2.4 : Résumé des coûts estimatifs par catégorie de dépense en millions

BAD GOUVERNEMENT Total


Sources de
financement Monnaie Monnaie Monnaie
Devises Total Devises Total Devises Total
locale locale locale
Travaux 31,66 7,96 39,62 2,99 0,79 3,78 34,64 8,75 43,39
Biens 3,91 1,03 4,94 0,74 0,20 0,95 4,65 1,23 5,89
Services 15,42 3,56 18,98 6,20 3,00 9,20 21,62 6,56 28,18
Fonctionnement 0,33 0,15 0,48 0,01 0,02 0,03 0,34 0,17 0,51
Divers 11,59 8,39 19,98 0,79 0,53 1,32 12,38 8,92 21,30
Total 62,90 21,10 84,00 10,73 4,54 15,27 73,63 25,64 99,27

Tableau 2.5 : Sources de financement en millions d’EUR

Sources de Coût en Coût en monnaie


Coût total % total
financement devises locale
BAD 62,90 21,10 84,00 84
Gouvernement 10,73 4,54 15,27 16
Total 73,63 25,64 99,27 100
La justification de la dérogation à la contrepartie de 50% du coût du projet est donnée dans
l’annexe VI

2.4.2 Le prêt BAD financera à hauteur de 100% HT les travaux hormis les infrastructures
communautaires pour lesquelles il sera exigé une contribution de 10% des Communes (le
FEICOM accompagnera les collectivités bénéficiaires dans la mobilisation de cette contrepartie).
Les biens et les services seront financés à hauteur de 100% conformément au plan de financement en
annexe. Les salaires des points focaux (fonctionnaires), les taxes, les droits de douanes et une
partie de la location de bureaux (1/3) seront pris en charge par le Gouvernement. Le personnel
recruté sur la base compétitive sera pris en charge par les ressources du prêt.

7
Tableau 2.6 : Calendrier des dépenses par composante (Millions EUR)

Composantes Y1 Y2 Y3 Y4 Y5
Composante 1 : Développement des Infrastructures pour la
mise à niveau des filières 15,50 25,63 4,59 - -
Composante 2: Renforcement des capacités des acteurs des
trois filières 9,75 8,41 5,45 7,99 4,34
Composante 3: Coordination et gestion du projet 2,75 1,65 1,54 1,51 1,51
Cout total de base 28,01 35,69 11,77 9,50 5,66
Imprévus physiques 1,38 1,00 2,08 0,02 0,27
Imprévus financiers 1,13 0,82 1,70 0,02 0,22
Cout total du projet 30,52 37,51 15,55 9,54 6,15

2.5 Zone et bénéficiaires visés par le projet

2.5.1 Le projet couvre toute l’étendue du territoire. Toutefois les infrastructures seront
implantées dans trois grands (3) bassins de production et de consommation du bétail (soit le
Nord-ouest pour la production et le Centre et le littoral pour la consommation). En raison de
l’introduction des filières porcines et piscicoles et de l’adoption de l’approche filière et du
caractère transversal des actions à mener dans les différents maillons notamment
l’accompagnement du secteur privé à travers les institutions de crédit (banques et EMF), les
autres régions du pays où seront installés les acteurs des chaines de valeurs seront également
touchées par le projet. Les zones de consommation sont le Littoral, Sud-ouest et le Centre qui
regroupent plus de 40% des consommateurs du pays et où prévalent les abattages clandestins
(60% bovins, 80% ovins et 90% porcins). Les principaux bénéficiaires sont les éleveurs et leurs
coopératives (45% des actifs du sous-secteur pastoral), pisciculteurs, les producteurs/vendeurs
d’intrants (alevins, aliments), les commerçants les femmes mareyeuses et les
transformateurs/trices. A cela, il convient d’ajouter les diplômés de l’enseignement supérieur qui
seront formés et installés comme chefs d’entreprises (350).

2.5.2 Le projet s’adressera aux structures de type coopératif ou mutualiste, aux PME et aux
jeunes diplômés impliqués ou désirant se lancer dans ces filières d’élevage et disposant d’un plan
d’affaires bancable. Un dispositif comprenant des incitations financières pour le développement
des chaines de valeur sera mis en place avec l’implication des banques et des établissements de
microfinance (Cf. Annexe V).

2.6 Approche participative

2.6.1 La démarche participative a été utilisée durant la formulation du PD-CVEP et sera


poursuivie lors de la mise en œuvre du projet et l’opérationnalisation des mécanismes de gestion
pilotés par les bénéficiaires. Les différents acteurs du secteur pastoral notamment les
organisations professionnelles et syndicales des bouchers, d’éleveurs, de pisciculteurs et des
paysans ont contribué à la conception du projet et avaient été consultés lors des rencontres
organisées par les missions durant la phase d’instruction de ce projet. Du côté de l’Etat, les
acteurs consultés sont les responsables des ministères techniques, les communes, le FEICOM,
l’ANOR et la SODEPA. Pour le secteur privé, les acteurs consultés sont : la chambre
d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (CAPEF), des vendeurs
d’aliments pour poisson et pour bétail, des pisciculteurs, des banques commerciales ainsi que les
EMF à Douala, à Bamenda et à Yaoundé. Ces consultations ont permis d’échanger avec les
acteurs des chaînes de valeurs concernées sur leurs contraintes, leurs perspectives de
collaboration et leurs attentes vis-à-vis du projet.

8
2.7 Prise en considération de l’expérience du Groupe de la Banque

2.7.1 Le portefeuille actif du Cameroun, à la date du 31 décembre 2017 comprend 22 projets


totalisant des engagements de 1 002 990 590 UC se répartissant comme suit : 878 117 236 UC
pour le secteur public (12 projets nationaux et 6 projets régionaux) et 124 873 355 UC pour le
secteur privé (4 projets).

2.7.2 La performance du portefeuille est globalement satisfaisante. Le portefeuille comporte 1


projet à risque : le Projet d’aménagement hydroélectrique Lom Pangar. La note attribuée à la
performance du portefeuille lors de la dernière revue conduite en 2017 était de 3,04 sur une
échelle de 1 à 4. Les problèmes majeurs relevés par cette revue sont les suivants : (i) le démarrage
tardif des projets ; (ii) les lenteurs dans la passation et l’exécution des marchés ; (iii) la faible
mobilisation des fonds de contrepartie ; et (iv) les lenteurs dans le traitement et la transmission
des demandes de paiements à la Banque. En plus, les rapports d’achèvement de trois projets
agricoles et le rapport de la revue de l’intervention de la Banque au Cameroun, réalisé par IDEV
récemment, ont permis de mettre en évidence les enseignements suivants : (i) trop grande
couverture géographique démesurée par rapport aux ressources disponibles, entrainant des
réalisations dispersées dans l’espace ; (ii) insuffisante qualité à l’entrée des opérations générant
des délais dans les réalisations ; et (iii) nécessité de mettre l’accent sur la promotion de
l’agriculture commerciale et professionnalisée orientée vers le marché, permettant d’avoir plus
d’impact en termes de génération de revenus et d’emplois pour les jeunes et les femmes.

2.7.3 La conception du projet tient compte des enseignements énumérés ci-avant à travers : (i)
un choix ciblé des chaines de valeurs (3 chaines) et par conséquent une meilleure concentration
en termes géographique et d’acteurs ; et (ii) une approche « chaines de valeurs » orientée vers le
marché et l’intégration transversale du genre à travers l’ensemble des composantes du projet. Par
ailleurs, des dispositions ont été prises par le Gouvernement, afin que les études détaillées soient
complétées et l’équipe de coordination soit en place, avant la présentation du projet au Conseil
d’Administration de la Banque pour faciliter le démarrage du projet.

2.8 Principaux indicateurs de performance

Les principaux indicateurs tels que explicités dans le cadre logique du projet sont pour :
(i) les impacts : le taux de croissance du PIB du sous-secteur élevage (9.3%) ; (ii) les effets :
l’accroissement des abattages contrôlés (60% bovins, 40% porcins et 30% ovins) ; et (iii) les
produits : poids vif bovin (450 kg), le gain de poids journalier des bovins (700 g/jour) et porcin
(70 g/jour), la production de poisson d’élevage en 2020 (10 000 tonnes), et accroissement du
volume des prêts au secteur privé (4,5 milliards FCFA). L’impact attendu est que la garantie
mobiliserait quatre fois plus de prêt des banques commerciales au profit du secteur privé du sous-
secteur. Le PD-CVEP offrira des subventions de démarrage remboursables au moins à 350
nouvelles entreprises créées par les jeunes diplômés (Enable youth).

III. FAISABILITE DU PROJET

3.1 Performances économique et financière

Le projet va développer des infrastructures pour la mise à niveau des filières notamment
des abattoirs, des centres d’insémination et des marchés des produits d’élevage et de poisson. Le
projet va également renforcer les capacités des principaux acteurs de la filière et promouvoir
l’entreprenariat des jeunes dans le secteur. Ceci devra se traduire par un accroissement de la

9
productivité mais également par une amélioration quantitative et qualitative des produits mis à
la disposition des consommateurs. Le projet va également générer des emplois. L’analyse
économique et financière repose sur l’approche « avec et sans projet ». Les activités du projet
devraient induire un accroissement des paramètres zootechniques et de la production des étangs
de 20%. Un taux d’actualisation de 12% a été utilisé pour les coûts et les bénéfices ; ce qui
correspond au coût supposé d’opportunité économique du capital au Cameroun. Les prix du
marché ont été utilisés pour l’analyse financière. La production bovine et les produits
halieutiques constituent des substituts aux importations. Un facteur de conversion de 0,9 a été
appliqué aux prix et coûts de production pour refléter leur valeur économique.

3.2 Taux de rentabilité économique et taux de rentabilité interne

3.2.1 Le projet affiche un taux de rentabilité économique de 24% et un taux de rentabilité


interne de 22% avec une valeur nette actuelle de 2, 95 milliards de FCFA

TRE, VAN (12%) 24%; NPV: 2, 95 milliards


TRI 22%

3.2.2 Le TRE et le TRI sont sensibles aux variations du prix et des coûts. Une augmentation
des prix de 10% génère un TRE de 25,7% et un TRI de 23,5%. De même, une baisse des coûts
de production de 10% fait passer le TRE à 25% et le TRI à 23%. Les détails de l’analyse
économique et financière sont donnés dans l’annexe C.11 des annexes techniques.

3.3 Impact environnemental et social

Environnement

3.3.1 La chaîne de valeur de l’élevage et de la pisciculture est présentement animée par divers
acteurs dans toutes les régions du projet. Ceux-ci incluent les éleveurs, les
groupements/coopératives, les commerçants (tes), les bouchers, les pisciculteurs, les
transformateurs/trices, les transporteurs, etc.

3.3.2 Les activités du projet contribueront à la sécurisation et au développement de la chaîne


de valeur de l’élevage et de la pisciculture ainsi qu’à la création des emplois décents dans la zone
d’intervention du projet. Sur le plan environnemental et social, le projet aura des impacts positifs
majeurs sur : i) la santé des populations par l’amélioration de la qualité de la viande et des
poissons ; et ii) l’augmentation des revenus tirés par les acteurs par le développement de la chaîne
de valeur. Cependant, le projet présente également des risques environnementaux et sociaux à
savoir : i) frictions avec les acteurs (éleveurs, commerçants, abatteurs, bouchers, etc.) si leurs
préoccupations ne sont pas suffisamment prises en compte dans les investissements place ; ii)
non durabilité des investissements du fait de la mauvaise gestion et la non adhésion des acteurs
aux objectifs derrière ces investissements ; iii) problèmes de santé du fait de la capacité limitée
d’inspection sanitaire si elle demeure visuelle ; et iv) contamination de l’environnement par les
déchets solides et liquides du fait de la capacité limitée, voire absente, de contrôle et traitement
des rejets.

3.3.3 Afin de minimiser ces risques, le projet réalisera les mesures suivantes : i) impliquer tous
les acteurs concernés aux différentes phases de réalisation et de mise en activité de chaque
infrastructure notamment le choix de leur mode de gestion ; ii) commencer avec les acteurs déjà
existants de la chaîne de valeur dans le financement des sous-projets notamment pour la mise à

10
niveau ou le renforcement de leurs activités ; iii) renforcer les capacités organisationnelles et
techniques des coopératives préalablement au financement de leurs sous-projets ; iv)
conditionner le démarrage des travaux sur chaque site des abattoirs et autres infrastructures par
la production d’une délimitation officielle du site ; v) intégrer systématiquement un système de
traitement des eaux usées et des déchets solides dans les sous-projets d’abattoirs pour minimiser
l’impact négatif sur l’environnement ; vi) prévoir le renforcement des capacités techniques
d’inspection et de contrôle notamment par des kits d’analyses ainsi que la mise en place d’un
système de contrôle de qualité de la viande et du poisson ; et vii) concevoir et mettre en place un
mode de gestion approprié des abattoirs pour assurer leur durabilité.

3.3.4 L’intégration des mesures ci-dessus dans la phase de la mise en œuvre du projet permettra
de minimiser les impacts négatifs environnementaux et sociaux majeurs mais aussi de maximiser
les avantages attendus du projet. Mais le projet comportera toujours des impacts négatifs
potentiels majeurs liés à la construction et l’exploitation notamment des abattoirs. Le projet est
classé dans la catégorie 1 conformément aux procédures d’évaluation environnementale et
sociale (PEES) de la Banque. Une étude d’impacts environnemental et social détaillée des
grandes infrastructures (abattoirs), et un cadre de gestion environnementale et sociale des sous-
projets (CGES) ont été élaborés conformément au Système de sauvegarde intégré (SSI) et à la
réglementation environnementale du Cameroun notamment l’arrêté No 0001/MINEPDED du 8
février 2016. Les certificats de conformité des EIES des abattoirs ont été délivrés par le Ministère
en charge de l’environnement le 19 février 2018 et postés au site de la Banque.

Adaptation aux Changements Climatiques.

3.3.5 La chaîne de valeur de l’élevage et de la pisciculture implique divers acteurs dans toutes les
zones du projet. Les différents acteurs sont confrontés à des contraintes techniques, matérielles,
organisationnelles et financières pour le développement de leurs activités. Ces contraintes les
rendent très vulnérables et cela est accentué par les changements climatiques qui fragilisent la
production animale par manque d’eau et de pâturage et des évènements climatiques extrêmes. Les
groupes les plus vulnérables sont les femmes et les jeunes dans tous les maillons de la chaîne. La
grande vulnérabilité du système d’élevage extensif compromet toute la chaîne de valeur de
l’élevage. Il est recommandé d’appuyer une intensification optimale des systèmes d’élevage et de
pisciculture par le financement des sous – projets et par la diversification des activités des acteurs
le long des filières. L’aménagement d’étangs à des fins de pisciculture, qui passe par une maîtrise
des ressources en eau, permet d’améliorer la résilience des populations rurales aux changements
climatiques si on compare cette activité à la pêche dans les milieux naturels.

Social

3.3.6 Le fait qu’ils opèrent dans le secteur informel, les agriculteurs /éleveurs ne sont pas insérés
dans le système de sécurité sociale national du Cameroun qui garantit aux travailleurs le
reversement de leurs contributions sous forme de pension.

3.3.7 A la faveur du décret N°2014/2377/PM du 13 août 2014 fixant les conditions et les
modalités de prise en charge des assurés volontaires au régime d’assurance pensions de vieillesse,
d’invalidité et de décès, la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) a entrepris l’extension
de l’assurance volontaire au secteur informel en milieu urbain. Au sens de ce décret (article 2), sont
considérés comme assurés volontaires : (i) les personnes dotées de capacités contributives, mais qui
ne sont pas soumises à un assujettissement obligatoire contre les risques de vieillesse, d’invalidité
et de décès ; (ii) les travailleurs qui ne remplissent pas les conditions au régime général, ou au régime
du personnel de l’Etat ou à un régime spécial de sécurité sociale ; et (iii) les anciens assurés sociaux

11
qui cessent de remplir les conditions d’assujettissement au régime général. Les personnes titulaires
ou susceptibles de bénéficier d’une pension vieillesse obligatoire sont exclues du bénéfice de
l’assurance volontaire (article 3). L’assurance volontaire est donc un système de garantie de
paiement d’une retraite moyennant le versement volontaire d’une cotisation mensuelle à l’effet de
bénéficier de cette contribution en cas de vieillesse, d’invalidité et de décès.

3.3.8 Pour promouvoir le dispositif d’assurance volontaire mis en place par le décret
N°2014/2377/PM du 13 août 2014 et lui donner la pleine mesure de son efficacité en tant que
mécanisme, permettant d’étendre la couverture sociale à de nouvelles couches de la population, la
CNPS a conclu des contrats de prestations avec des structures de proximité, partenaires et agrées
par elle, et dénommées « Secrétariats sociaux ».

3.3.9 Le PD-CVEP appuiera cette initiative de la CNPS à travers l’extension des secrétariats
sociaux (au moins 280) dans les coopératives et associations de producteurs/éleveurs, bouchers, etc.
Il s’agira de recenser et de sensibiliser des organisations et coopératives des acteurs impliqués dans
les maillons cibles des chaines de valeur bovine, porcine, et poisson. A cet effet, des missions de
sensibilisation et des ateliers d’information et de formation seront réalisées pour intéresser les
éleveurs/, bouchers etc. et leur expliquer le fonctionnement du mécanisme, son importance et la
démarche à suivre pour souscrire à ce système d’assurance. Ainsi, chaque coopérative pourra mettre
en son sein un secrétariat social préalablement validé par la CNPS. Ces secrétariats sociaux seront
chargés d’enregistrer ou enrôler au moins 1000 000 de personnes volontaires au terme du projet,
Pour mettre en œuvre cette initiative en milieu rural, une convention de partenariat sera signée entre
le PD-CVEP et la CNPS.

Genre

3.3.10 Les chaînes de valeurs bovine, porcine et de piscicole sont des filières économiques où les
contributions des femmes et des jeunes sont très importantes mais à des degrés différents. Les
différentes séances de travail tenues avec les organisations professionnelles montrent que les
femmes ont une présence marginale (5%) dans la transformation pour la filière bovine (lait, fumage
et restauration). Les jeunes excellent dans les activités de convoyage et d’abattage d’animaux, de
transport et de distribution qui leur rapportent des revenus. Dans la filière piscicole, le rôle joué par
les femmes est déterminant dans la commercialisation des produits frais et transformés, dans le
fumage des poissons, la distribution et la restauration (70%). Cependant, les activités s’opèrent dans
des conditions de travail très difficiles caractérisées par la vétusté des matériels et équipements,
voire leur obsolescence. A Idenau par exemple, la mission a observé les conditions précaires de
travail des organisations professionnelles de pêcheurs et commerçantes au niveau de la capture, de
la transformation, de la conservation, du transport et de la distribution du poisson.

3.3.11 Les données empiriques permettent, certes, d’observer la présence des femmes et des jeunes
dans les différents maillons des chaînes de valeur retenues. Cependant, il n’existe pas des données
statistiques fiables pour la caractérisation de l’implication des femmes et des jeunes dans ces filières.
Le PD-CVEP appuiera la réalisation des études sur la participation des femmes et des jeunes dans
les chaînes bovine, porcine et piscicole. Ainsi donc, le projet permettra de dresser le profil genre
dans les chaînes de valeurs retenues. Par ailleurs, le projet prévoit la construction des marchés au
poisson essentiellement contrôlés par les femmes.

12
Réinstallation forcée

3.3.12 Le projet n’entrainera pas la réinstallation de populations ni la restriction de leur accès à


des ressources ou aux moyens de vie.

IV. EXECUTION DU PROJET

4.1 Dispositions en matière d’exécution

4.1.1 Le projet sera placé sous la tutelle du Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries
Animales (MINEPIA). Au niveau Central, la Direction du Développement des Productions et des
Industries Animales (DDPIA) du MINEPIA sera la direction de rattachement du projet. La DDPIA
sera renforcée par une Unité de coordination du Projet (UCP) dont les membres seront recrutés sur
une base compétitive et comprendra : (i) un coordonnateur avec un profil productions animales avec
une expérience en matière de développement des chaînes de valeur ; (ii) un Ingénieur en
infrastructures ; (iii) un chargé de suivi-évaluation ; (iv) un spécialiste en génétique animale ; (v)
un spécialiste en pisciculture ; (vi) un responsable administratif et financier (RAF) ; (vii) un
comptable; (viii) deux (02) spécialistes en passation des marchés ; (ix) un environnementaliste ; (x)
un chargé des questions sociales et du genre; (xi) un spécialiste en entrepreneuriat et en financement
agricole ; (xii) un assistant en communication ; et (xiii) le personnel d’appui constitué de chauffeurs,
de secrétaires, de plantons et de gardiens.

4.1.2 La mise en œuvre de certaines activités du projet sera faite en partenariat avec les structures
suivantes qui désigneront les homologues ou points focaux : la Société de développement des
productions animales (SODEPA) (amélioration génétique bovine, embouche bovine et promotion
de la production fourragère), la Direction de la Pêche, de l’Aquaculture et des Industries
Halieutiques (DPAIH) (encadrement des stations d’alevinage, suivi de la production des alevins,
encadrement des pisciculteurs et suivi des performances des pisciculteurs sur le terrain), la DDPIA
pour la filière porcine (suivi de la multiplication, diffusion et suivi des performances zootechniques
des races améliorées sur le terrain), la Direction en charge des infrastructures (DPAIE) pour le suivi
de la construction des abattoirs et des autres infrastructures, la Direction des services vétérinaires
(DSV) pour la police sanitaire et la surveillance des marchés, le FEICOM assistera les communes
pour la mise en place et la gestion des infrastructures communautaires (mobilisation des communes,
choix des sites des infrastructures, mobilisation des contreparties des infrastructures communales
(10%), supervision des travaux et assistance dans la gestion des infrastructures réalisées), l’IRAD
(mobilisation des techniques déjà mises au point, promotion de la production fourragère et suivi des
performances de l’amélioration génétique des bovins à la SODEPA et auprès des coopératives et
éleveurs individuels), la CNPS (extension de la protection sociale en milieu rural), l’ANOR
(développement des normes, évaluation de la conformité et sensibilisation, et renforcement des
capacités des acteurs des chaînes de valeurs), la FAO (assistance à l’élaboration des normes dans la
filière piscicole et des industries animales) et le BIT pour l’appui aux acteurs des filières
(TPE/PME), la formation des formateurs en entreprenariat et l’appui aux centres de formation et
d’incubation. La mise en œuvre de certaines activités nécessiteront le recrutement des consultants
de courte durée (formation en amélioration génétique, formation en production bovine et porcine :
alimentation, reproduction, conduite des élevages, suivi-évaluation, communication,
engraissement, commercialisation, etc.).

4.1.3 Au niveau du terrain, quatre antennes régionales (Ngaoundéré, Yaoundé, Douala et


Bamenda) opérationnelles regroupant les zones d’intervention du projet assureront la supervision
des activités en collaboration avec les Délégations Régionales concernées du MINEPIA. Le chef
d’antenne avec profil productions animales, un spécialiste en développement des chaines de valeurs

13
agricoles et agro-industrielles (de préférence en élevage) et un comptable (uniquement pour les
antennes de Ngaoundére, Douala, et Bamenda) seront recrutés sur une base compétitive . Ils seront
chargés de la sensibilisation des acteurs sur les activités du projet, du recueil de leurs besoins pour
développer leurs activités, de l’identification des idées de projet pour investir, de leur orientation et
de leur mise en relation avec les différents intervenants du projet et du suivi global de la mise en
œuvre des activités du projet.

4.1.4 Le suivi externe du projet sera conjointement assuré par la Direction de l’Intégration
Régionale (DIR) du MINEPAT, la Direction des Etudes, de la Planification, de la Coopération et
des Statistiques (DEPCS) du MINEPIA et le FEICOM. De même, les collectivités locales et les
services régionaux de l’Environnement et du MINEPIA assureront le suivi dans leurs territoires de
compétence.

4.1.5 Un comité de pilotage (COPIL) sera mis en place par le MINEPIA. Ce comité sera composé
des représentants des Institutions gouvernementales (MINEPIA, MINEPAT, MINDDEVEL,
MINATD, MINCOMMERCE, MINIMIDT, MINPROFF, MINFI, MINTSS, SODEPA, FEICOM,
CNPS, ANOR et IRAD), du secteur privé (GICAM, ANEMCAM et APECAM) et non-
gouvernementales (Représentants des trois filières et Président du Conseil national de la jeunesse).
Une attention sera portée sur la représentation féminine au sein du COPIL. Le COPIL aura la
responsabilité de la revue et l’approbation des programmes de travail et budgets annuels (PTBA) et
des rapports d’activités du projet. Le COPIL aura aussi pour mandat d’analyser le niveau des
résultats atteints par rapport aux prévisions et de faire des propositions d’ajustements nécessaires au
MINEPIA et à la Banque. Il se réunira deux fois par an, en mars et en septembre de chaque année.

4.1.6 A compter de chaque mois de mai, l’UCP entamera la préparation du programme de travail
et budget annuel (PTBA) de l’exercice à venir de chaque source de financement à savoir les
ressources de fonds de contrepartie nationale et les ressources sur financement BAD. Ce PTBA sera
élaboré à la suite des concertations avec les trois Directions (DDPIA, DPAIH, DSV) et les
partenaires extérieurs et soumis aux validations du COPIL et de la Banque. Les activités
d’acquisition se feront par l’UCP pour le compte du projet en tenant compte des spécifications
techniques et TDR fournis par les partenaires pour les acquisitions qui les concernent.

4.1.7 Arrangements relatifs à la Passation des marchés

Politique et cadre de passation des marchés applicables

4.1.7.1 Toutes les acquisitions de biens, travaux et services de consultants financés par les
ressources de la Banque dans le cadre du projet, se feront conformément à la Politique de
passation des marchés pour les opérations financées par le Groupe de la Banque (« Politique
d’acquisition de la BAD »), édition octobre 2015 et selon les dispositions mentionnées dans
l’Accord de financement. En application de cette politique et suite aux différentes évaluations
conduites, il a été convenu que : (a) les acquisitions de biens et de travaux ci-après : les
équipements des marchés de viande, les équipements des halles de poisson, les équipements des
CIA, les matériels informatiques et bureautiques UCP, antennes et FEICOM, les équipements et
fournitures des bureaux UCP et Antennes, le réaménagement des marchés de viande, la
construction des halles de poisson, la construction centres et parcs d’insémination artificielle
auprès des coopératives, la construction centre de production des semences de Jakiri, la
construction centres de production des semences (Ndokayo et Faro), les travaux pour le
développement et la promotion de l'embouche bovine et mise en place d’un centre de
biotechnologie et la construction et réhabilitation des écoles publiques (Douala IV, Bamenda II)
se feront conformément au système de passation des marchés du pays (« Système National »)

14
incarné par le décret n° 2018/366 du 20 juin 2018 portant Code des Marchés publics (« CMP »);
(b) les acquisitions de biens et travaux suivants : les équipements pour Analyse et contrôle de la
qualité des produits et des aliments de l'aquaculture aux normes ISO, les kits d'inspection
sanitaire, les géniteurs de porcs, les équipements de laboratoire des centres Jakiri, Ndokayo et
Faro, un camion frigorifique, les moyens roulants (véhicule, motos), les engins mécaniques pour
la SODEPA (Tracteurs, botteleuse, faucheuse,…), la construction abattoir et entrepôt de Douala,
la construction abattoir et entrepôt de Bamenda, la construction abattoir et entrepôt de Yaoundé, la
construction voie d’accès abattoir Douala, la construction du tronçon Alah-Okoro - Alahta'a
Mankon/ Bamenda II, la construction voie de desserte abattoir Yaoundé et tous les services de
consultants se feront conformément au système de passation des marchés de la Banque («
Système de la BAD »).

4.1.7.2 La Banque se réserve cependant la possibilité de demander à l’Emprunteur de revenir à


l’utilisation du Système de la Banque si (i) le cadre légal des marchés publics camerounais venait
à changer pour évoluer vers un système non satisfaisant pour la Banque ; (ii) les dispositions en
vigueur n’étaient pas respectées par l’agence d’exécution ou (iii) les mesures appropriées
d’atténuation des risques incluses dans le plan d'actions relatif à l’évaluation des risques n’étaient
pas respectées.

4.1.7.3 L’utilisation du Système National pour l’acquisition de certains besoins permettra


d’améliorer l’efficience sans renoncer aux responsabilités fiduciaires de la Banque qui se fera à
travers une série de mesures mise en place et décrites au paragraphe B.5.7 de l’annexe technique
B.5. Cette amélioration de l’efficience se fera entre autres grâce aux actions suivantes :

i) une meilleure appropriation du système de passation des marchés à utiliser par l’agence
d’exécution ;

ii) un gain de temps avec l’absence d’un deuxième contrôle (après celui des entités
nationales) que représente, la revue a priori de la Banque.

Organisation de la mise en œuvre des acquisitions

4.1.7.4 La mise en œuvre de la passation des marchés du projet se fera par l’UCP qui sera créée
au sein de la DDPIA du MINEPIA. Compte tenu du volume important des activités de passation
de marchés prévus dans le cadre du projet, l’UCP comprendra un Spécialiste en passation de
marchés expétimenté et un spécialiste junior qui seront recrutés sur une base compétitive. De
manière spécifique, l’UCP sera chargée de (i) l’élaboration du plan de passation de marchés et sa
mise à jour régulière ainsi que du suivi de sa mise en œuvre, (ii) la préparation des dossiers
d’acquisitions, (iii) le suivi du processus de passation de marchés, (iv) le suivi et la gestion des
contrats, (v) le classement et l’archivage des dossiers et, (vi) l’élaboration des rapports trimestriels
d’activités. Par ailleurs, il sera créé auprès de l’UCP par arrêté du Ministre chargé des marchés
publics en application des dispositions de l’article 10 alinéa 3 du décret 2018/366 du 20 juin 2018,
une Commission spéciale de passation de marchés (CSPM). Cette CSPM a pour rôle : (i)
d’examiner et émettre des avis sur les DAO et DDP ; (ii) procéder à l’ouverture des plis ; (iii) mettre
en place les sous-commissions d’analyse des offres ; (iv) formuler des propositions d’attribution des
marchés aux Maîtres d’ouvrage ; et (v) examiner et émettre des avis sur les projets de contrat ou
avenant. Une sous-commission chargée de l’évaluation des offres est constituée pour chaque appel
d’offres par une note de service de la CSPM. Le contrôle à priori sera exercé par les Commissions
centrales de contrôle des marchés placées auprès du Ministère des marchés publics pour les marchés
relevant de leur seuil de compétences. L’UCP devra veiller à respecter le circuit national de
passation des marchés avant la transmission des dossiers à la Banque pour non objection.

15
Evaluation des risques et des capacités en matière d’acquisitions (ERCA)

4.1.7.5 Afin de tenir compte des spécificités du projet la Banque a procédé à l’évaluation des
risques aux niveaux du pays, du secteur et du projet ainsi que des capacités de la DDPIA. Les
résultats de ces évaluations ont conclu à un niveau de risque substantiel pour la passation des
marchés1 et ont servi à orienter la décision du choix du système de passation des marchés
(Emprunteur, Banque, ou Tierce partie) utilisé pour des activités données et permis de déterminer
des mesures d’atténuation appropriées proposées au niveau du plan d’actions PERCA indiqué
au paragraphe B.5.9 de l’Annexe B5 pour permettre une mise en œuvre satisfaisante du
programme. Les ressources nécessaires pour la réalisation de ces mesures ont été sécurisées au
niveau du prêt de la Banque.

4.1.8 Dispositions relatives à la Gestion financière

4.1.8.1 La gestion fiduciaire du projet sera sous la responsabilité de la Direction du


Développement des Productions et des Industries Animales (DDPIA) du MINEPIA. Une
évaluation du système de gestion financière du projet a été effectuée en conformité avec les
directives de la Banque et a couvert les aspects liés à la gestion budgétaire, la comptabilité, le
contrôle interne, l’information financière et l’audit externe. Celle-ci a également tenu compte de
l’évaluation du risque fiduciaire du Cameroun effectué dans le cadre de l’évaluation PEFA 2017,
ainsi que du CFRA élaboré lors de la préparation de l’appui budgétaire en octobre 2017. Cette
évaluation a jugé que le niveau de risque global initial de la gestion financière en place est
substantiel et des arrangements en matière de gestion financière ont été formulés afin de réduire
ce niveau de risque.

4.1.8.2 Arrangements en matière de gestion financière : La DDPIA du MINEPIA a préconisé la


mise en place d’une Unité de coordination du Projet (UCP) à travers, le recrutement des experts sur
une base compétitive. Ainsi, l’équipe fiduciaire sera composée d’un Coordonnateur national, un
Responsable Administratif et Financier, deux Experts en Passation de Marchés, des Comptables, et
un Expert en suivi-évaluation. L’UCP sera responsable de la coordination globale, de la
coordination technique et de la gestion financière du projet. La gestion financière du projet sera
assuré à travers la mise en place du dispositif suivant : (i) L’élaboration du manuel de procédures
administratives, budgétaires, comptables et financières, sur la base du manuel de gestion
disponible auprès de la CAA et applicable à tous les projets de développement du Cameroun et
approuvé par les partenaires techniques et financiers ; (ii) L’acquisition et le paramétrage du
système de gestion intégré TOM2PRO à travers les facilités d’acquisition mis en place par la CAA ;
(iii) L’élaboration du manuel d’exécution du projet décrivant l’organigramme du projet avec tous
les acteurs impliqués dans sa mise en œuvre, les roles et responsabilités et activités de chaque
acteur ; (iv) L’élaboration et la validation par la Banque du manuel de procédures de gestion des
Fonds de développement des filières ; et (v) Avant le décaissement des ressources destinées au
renforcement des capacités de la SODEPA, s’assurer de la mise en place, et de la maitrise par les
utilisateurs, d’un système de gestion intégré permettant l’établissement périodique des rapports
commerciaux, budgétaires, et financiers de toutes les filiales de la SODEPA, et les états financiers
de clôture annuelle consolidés.

4.1.9 Dispositions relatives aux décaissements

4.1.9.1 Les décaissements des ressources BAD au titre du projet se feront conformément aux
dispositions du manuel des décaissements en vigueur à la Banque. Les méthodes de décaissement

1
Pour plus de détails consulter les Annexes Techniques

16
proposées pour le projet sont : (a) la méthode du compte spécial (pour les dépenses de
fonctionnement, les activités de renforcement de capacités, et la gestion des conventions de
partenariat) ; (b) la méthode de paiement direct pour le paiement des travaux, des biens et les
contrats de prestation de services ; et (c) la méthode de remboursement en cas de préfinancement
par la contrepartie nationale des dépenses imputables aux ressources BAD et préalablement
autorisées par la Banque.

4.1.9.2 Au Cameroun, l’ouverture de compte spécial est sous la responsabilité de la CAA. Cette
dernière ouvrira les comptes spéciaux ci-après au nom du PDCVEP, en monnaie locale (XAF),
auprès d’institutions financières qui seront jugées acceptables pour la Banque et en conformité
avec la règlementation en vigueur au Cameroun : (i) un compte spécial principal pour recevoir les
ressources BAD destinés aux dépenses de fonctionnement et de renforcement de capacités de l’UCP
; (ii) un compte spécial dédié à la gestion des conventions de partenariat ; (iii) un compte spécial
principal destiné à recevoir les ressources de contrepartie du l’État du Cameroun ; et (iv) au niveau
des antennes régionales de Ngaoundére, Douala, et Bamenda, des comptes subsidiaires pour la
gestion des dépenses de fonctionnement de chaque antenne. Ces comptes subsidiaires seront
mouvementés à travers une doubles signatures d’un représentant du MINEPIA, et du Chef
d’antenne.

4.1.9.3 Un système de financement comprenant des incitations pour le développement des chaînes
de valeur sera mis en place avec l’implication des banques (mécanisme de partage des risques d’un
montant de 1,5 milliards FCFA) et des établissements de microfinance (refinancement d’un montant
de 5 milliards FCFA).

4.1.9.4 Les mécanismes de décaissement de ces fonds se présentent en résumé comme indiqué ci-
après mais une description détaillée sera disponible dans un manuel de procédures de gestion de
ces fonds joint en annexe de ce rapport.

4.1.9.5 Le transfert des fonds du projet (par la Banque) dans les comptes dédiés gérés par
l’Opérateur Financier ne sera effectif que lorsque l’opérateur aura signé les conventions de
collaboration avec le premier lot d’EMF. Pour les appels de fonds, l’opérateur financier effectue
un appel de fonds adressé à l’UGP pour un montant correspondant à 30% des ressources du fonds
de crédit direct. L’UGP émet l’avis et le Comité de supervision valide le montant demandé et
adresse une requête de “no objection” de la Banque (BAD) pour l’alimentation de la ligne de
crédit destinée à financer les EMF partenaires. Après approbation, la Banque transfère le montant
sollicité dans le compte dédié au fonds de filières géré par l’opérateur financier ouvert à cet effet.
Les 30% octroyés visent à constituer, au niveau de l’opérateur financier, une réserve de trésorerie
permettant de répondre aux éventuelles sollicitations des institutions de financement partenaires
au-delà des prévisions dans une période de temps à déterminer.

4.1.9.6 L’opérateur financier pourrait solliciter un décaissement supplémentaire toutes les fois
que le solde du fonds de crédit atteint un niveau inférieur à 40% du solde du compte.

4.1.9.7 Il y a un dispositif pour les incitations pour l’opérateur financier qui se présente comme
suit :

i) Mise à disposition de 30% des fonds pour une période de 6 mois en moyenne à taux zéro ;

ii) Constitution d’une trésorerie flottante (le float) pour une période équivalente à environ 6
mois. Les intérêts générés sur ce fonds placé par l’opérateur financier constituent la
rémunération des prestations attendues ;

17
iii) Une commission correspondant à 50% des intérêts recouvrés sur les prêts est accordée
en sus pour couvrir une partie des charges d’administration des fonds du projet (personnel
dédié et système de gestion de la ligne). La commission est reversée intégralement à la
fin de l’année lorsque la qualité du portefeuille est satisfaisante (Portefeuille A Risque
(PAR) > 90 jours est inférieur à 5%). Les impayés excédant ce niveau de performance
seront déduits de la commission pour déterminer le montant net à reverser ;

iv) Les frais de consignation émis par l’EMF lors de la demande de fonds (1% du prêt
remboursable en cas de rejet).

Dispositions relatives à l’Audit des états financiers

4.1.9.8 Le MINEPIA à travers une requête officielle, sollicitera la disponibilité de la Chambre des
Comptes du Cameroun à mener cette activité d’audit financier et technique. En effet, la Chambre
des Comptes du pays dispose des capacités requises pour réaliser : (i) le recrutement de l’auditeur
avec l’appui de l’expert en passation de marchés de l’UCP ; (ii) la signature du contrat de
l’auditeur ; (iii) le suivi des travaux de l’auditeur et (iv) la validation et transmission des rapports
d’audit à la Banque au plus tard six mois après la clôture de l’exercice concerné.

4.1.9.9 A cet effet, une convention sera signée entre le MINEPIA et la Chambre des Comptes dans
les six mois suivant la mise en vigueur du projet. L’auditeur sera recruté sur une base compétitive
et suivant les termes de références approuvés par la Banque. Le contrat d’audit n’excèdera pas
trois ans et l’acceptation par la Banque du premier rapport d’audit conditionnera la poursuite des
prestations de l’auditeur. L’étendue de l’audit portera sur toutes les activités du projet, toutes les
sources de financement, ainsi que les activités du fonds de développement des filières.

4.2 Suivi évaluation du Projet

4.2.1 Le suivi-évaluation réalisé par le projet portera sur deux aspects :

(i) le suivi de l’exécution physique et financière : Le responsable du suivi-évaluation au sein de


l’UCP sera directement chargé de cette tâche. Il collectera et compilera les informations sur les
réalisations physiques et l’exécution financière du projet. Il disposera, à cet effet, d’un tableau de
bord, avec les indicateurs de produits du cadre logique pour suivre l’avancement de l’exécution des
sous-composantes. Un tel suivi permettra d’obtenir, à une périodicité de six mois, les informations
suivantes pour chaque activité : objectif physique, niveau de réalisation et explication des écarts
éventuels, coûts prévus et coûts réels et explications des écarts éventuels, données financières du
projet. Ces informations seront utilisées pour la rédaction des rapports périodiques d’avancement
du Projet.

(ii) L’évaluation des effets du projet : Cela se fera à travers des enquêtes périodiques de suivi-
évaluation. Une étude de référence permettant d’obtenir des données désagrégées sera réalisée au
début du projet, tandis que deux enquêtes spécifiques seront menées à la mi-parcours et à la fin du
Projet.

4.2.2 Les cibles et indicateurs d’impact à suivre sont mentionnés dans le cadre logique. La
performance du projet sera mesurée également à travers les principaux indicateurs d’impacts
incluant le risque climatique en désagrégeant par genre. Le suivi de l’exécution du projet sera
internalisé alors que le suivi de l’impact sera externalisé (recrutement de consultants pour les études
sur la situation de référence, revue à mi-parcours et évaluation finale).

18
Tableau 4.2 : Calendrier d’exécution du projet

Echéance Etapes Organisme responsable


Septembre 2018 Approbation par la Conseil Banque
Janvier 2019 Signature de l’Accord de Prêt Emprunteur / Banque
Mars 2019 Premier décaissement Emprunteur/Banque
Décembre 2021 Revue à mi-parcours Banque/Emprunteur
Juin 2020 Soumission rapport d’audit du projet Emprunteur
Juillet 2024 Achèvement Banque / Emprunteur
Décembre 2023 Clôture du projet Banque/Emprunteur

4.3 Gouvernance

4.3.1 Dans le cadre de l’appui budgétaire qui a été accordé en novembre 2017, le secteur
agropastoral et piscicole est concerné par les reformes tendant à améliorer sa performance et son
attractivité au secteur privé (réduction de l’âge d’abattage des bovins, élaboration règlements
technique en matière de pisciculture, etc.).

4.3.2 Dans le cadre du présent projet, le niveau de gouvernance est faible et pourrait surtout se
limiter à la sélection des entreprises devant assurer la réalisation des travaux. La mise en place d’une
Unité de Coordination du Projet dotée de capacités renforcées en gestion financière et en passation
des marchés permettra d’atténuer le risque susmentionné. Par ailleurs, l’option retenue de
décentraliser l’exécution des activités du projet par les partenaires institutionnels bien établis et ce
par voie de convention réduit le risque de mauvaise gouvernance.

4.4 Durabilité

4.4.1 Le fait de s’engager sur des activités qui répondent à la demande des parties prenantes,
aux besoins globaux des filières et aux orientations prioritaires nationales et locales tout en
responsabilisant les institutions nationales partenaires, constitue le principal gage de durabilité.
En effet, les chaines de valeurs retenues existent déjà et le projet met l’accent sur le renforcement
de leurs maillons et leur intégration en vue de conduire à une mise à niveau et une
professionnalisation de ces filières. Par ailleurs, les acteurs des chaines de valeur ciblées
(éleveurs, bouchers, transporteurs, chaines de distribution (CENTRAGEL, MAHIMA, CASINO
etc.), transformateurs ; des institutions de financement ; des structures de recherche et
d’encadrement, etc. ont participé à la conception et se sont engagés à s’impliquer dans la mise
en œuvre et le pilotage du projet. Pour les ouvrages, l’exploitation et la maintenance seront
assurées par la SODEPA ou les communes qui offrent les prestations aux bouchers. Il est
toutefois prévu d’accompagner, par la mobilisation de l’assistance technique de la FAO, les
reformes de la gestion des abattoirs pour assurer leur rentabilité et durabilité.

4.4.2 En ce qui concerne le mécanisme de refinancement et de partage de risque, son mode de


fonctionnement reposera sur le professionnalisme et les capacités des institutions de crédit. Le
projet prévoit toutefois une assistance pour assurer l’imprégnation des établissements de crédit
aux réalités du sous-secteur pastoral.

19
4.5 Gestion des risques

4.5.1 Les risques qui pourraient limiter l’atteinte des objectifs du projet sont liés à : (i) l’insécurité
dans certaines régions du projet (Extrême-Nord, Nord-Ouest et le Sud-ouest); (ii) la faible adhésion
et la résistance des acteurs au projet ; (iii) l’absence de contrôles des autorités publiques contre les
abattages clandestins et la salubrité des produits animaux et du poisson ; (iv) la dégénérescence du
germoplasme et la consanguinité des animaux des troupeaux de fondation (v) la faible participation
des acteurs du secteur privé due entre autres à la faible attractivité des conditions de financement
proposées par le projet; (vi) la faible implication des banques et EMF et (vii) la gestion non durable
des abattoirs.

4.5.2 Mesures d’atténuation : Les risques ci-avant identifiés seront atténués à travers les mesures
suivantes : (i) les efforts du gouvernement pour la lutte contre l’insécurité ; (ii) une large
sensibilisation des acteurs des chaînes de valeurs, des collectivités locales et des organisations
professionnelles et syndicales ; (iii) le renforcement du dispositif de contrôle des abattages et du
contrôle vétérinaire dans les abattoirs et les marchés; (iv) appui au services publiques dans les efforts
d’amélioration génétique et de conservation des races locales (atténuation par croisement des races
éloignées / apport germoplasme exotique adapté (transfert des embryons et insémination
artificielle) ; (v) une large sensibilisation et forte implication des opérateurs du secteur privé dans la
formulation du projet ; (vi) prise en compte des suggestions des acteurs du secteur financiers lors
de l’évaluation ainsi que des échanges réguliers avec les banques et EMF pendant la mise en œuvre
et leur accompagnement par le renforcement de leurs capacités ; et (vii) des propositions de
réformes des systèmes de gestion des abattoirs avec les parties prenantes seront faites.

4.6 Développement des connaissances

4.6.1 Le projet renforce l’approche chaines de valeur dans les opérations de la Banque et
accroit les capacités de la Banque dans la mobilisation des opérateurs du secteur privé de type
industriel, commercial et bancaire au profit du secteur agricole. En plus, le projet revêt un
caractère novateur en ce qu’il combine harmonieusement le développement des infrastructures
‘hard’ publiques et communautaires et l’appui ‘soft’ en finançant et en renforçant les capacités
des acteurs et parties prenantes au sein des chaînes de valeur concernées.

4.6.2 Pour le Cameroun, le projet accompagne la transition entre l’agriculture de subsistance


et l’agriculture commerciale (l’Agriculture de seconde Génération) en apportant les éléments
d’attractivité pour le secteur privé et l’assistance aux producteurs par l’établissement des
partenariats fondés sur les signaux des marchés.

4.6.3 Le projet vise, à travers les actions combinées, la promotion de l’entreprenariat et la


création de l’emploi des jeunes diplômés. Les mécanismes de financement mis en place par le
projet (fonds de refinancement des EMF et partage des risques à travers la garantie partielle) sont
de nature à répondre aux besoins financiers des très petites et moyennes entreprises dans le
moyen et long terme.

4.6.4 A travers le système de suivi-évaluation du projet, les informations collectées sur la


qualité des services financiers rendus en termes d’impact sur le développement des activités des
filières, de création de la valeur ajoutée et d’emplois serviront de base pour l’amélioration de la
conception des opérations dans les Pays Membres. Les leçons et bonnes pratiques apprises lors
de la mise en œuvre seront capitalisées, partagées et utilisées à l’occasion de la conception de
futurs projets.

20
V. CADRE JURIDIQUE

5.1 Instrument légal

Le projet sera financé à travers un prêt BAD accordé à la République du Cameroun.

5.2 Conditions associées à l’intervention de la Banque

Conditions préalables à l’entrée en vigueur. L'entrée en vigueur de l’Accord de prêt est subordonnée
à la réalisation par l’Emprunteur, à la satisfaction de la Banque, des conditions prévues à la Section
12.01 des Conditions générales applicables aux accords de prêt et aux accords de garantie de la
Banque.

Conditions préalables au premier décaissement du Prêt. Outre l’entrée en vigueur de l’Accord de


prêt, le premier décaissement des ressources du Prêt est subordonné à la réalisation par
l’Emprunteur, à la satisfaction de la Banque, des conditions suivantes :

(i) Transmettre à la Banque la décision portant création du Comité de Pilotage et de l’unité


de coordination du Projet au sein de la Direction du Développement des Productions et
des Industries Animales ; et

(ii) (ii) fournir la preuve du recrutement du coordonnateur, du spécialiste en suivi-


évaluation, du spécialiste en génétique animale, du spécialiste en pisciculture, du
spécialiste en infrastructures, du responsable administratif et financier, du comptable
et du spécialiste en acquisitions , un environnementaliste, un chargé des questions
sociales et du genre; un spécialiste en entrepreneuriat et en financement agricole dont
les qualifications et expériences auront préalablement été approuvées par la Banque.

Conditions préalables au décaissement des Fonds de développement des filières :

(i) Sélection sur une base compétitive de l’opérateur financier du mécanisme de


financement ; et

(ii) Elaboration, validation par le Gouvernement, et approbation par la Banque du manuel


de gestion de ces fonds.

Autres conditions

(i) Mettre en place six mois après la mise en vigueur, un manuel de procédures de gestion
et un système comptable informatisé, permettant un suivi et une information financière
adéquats;

(ii) fournir, annuellement, la preuve de l’inscription dans la loi de finances des ressources
du Projet pour l’année concernée ;

(iii) fournir la preuve de la signature des conventions avec les partenaires retenus (la Société
de Développement et d’Expansion des Productions Animales ; l’Institut de Recherche
Agricole pour le Développement ; la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ; le Fonds
Spécial d’Equipement Intercommunal ; l’Agence des Normes et de la Qualité ; le
Recensement général de l’agriculture et de l’élevage ; l’Organisation des Nations unies

21
pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ; le Bureau International du Travail (BIT) et
World Fish Center) dix (10) mois après la mise en vigueur ; et

(iv) Transmettre à la Banque chaque trimestre, un rapport d’activités et de suivi financier


du projet.

Engagement. L’Emprunteur s’engage, à la satisfaction de la Banque, à :

(i) exécuter le projet et le faire exécuter par ses contractants conformément aux
recommandations, prescriptions et procédures contenues dans le Plan de gestion
environnementale et sociale (PGES) du projet ; et (ii) fournir des rapports semestriels relatifs à
la mise en œuvre du PGES, y inclus le cas échéant les défaillances et actions correctrices
engagées ou à engager.

5.3 Conformité avec les politiques de la Banque

Le projet est conforme à toutes les politiques de la Banque.

VI. RECOMMANDATION

La Direction de la Banque recommande que le Conseil d’administration approuve la proposition


d’octroi d’un prêt BAD ne dépassant pas 84 millions EUR (55100 millions FCFA) à la République
du Cameroun pour l'objet et selon les conditions énoncées dans le Présent rapport.

22
Annexe I : Zone du Projet

I
Annexe II : Portefeuille actif du Cameroun : 31 déc. 2017

Financement Banque (en millions


Date Date limite UC)
Date
SECTE PROJETS Approbati décaisseme Prêt
Signature Prêt Don Taux
URS on nt FAD /
BAD décaiss.
FSN
Gouverna Projet Cadastre (PAMOCCA 1). 15.11.2010 05.01.2011 30.12.2019 7,00 52,6%
nce Projet Cadastre (PAMOCCA 2). 17.12.2013 08.06.2014 30.12.2019 5,00 14,9%
Projet route Kumba-Mamfe 21.11.2012 09.02.2013 30.11.2019 47,26 61,08%
Transport Programme routier 1 : Batchenga-Léna 26.11.2014 28.03.2015 31.12.2019 128,96 12,45 5,2%
Programme routier 2 :Yaoundé-Bafoussam 23.11.2016 08.06.2017 31.12.2020 223,51 12,82 0,0%
Tech
Central African Backbone 09.07.2015 29.10.2015 31.12.2019 31,22 1,23 1,3%
Info-Com
Projet d'assainissement de Yaoundé
Eau et 19.06.2013 11.09.2013 31.12.2018 20,99 2,84 24,7%
(PADY 2)
assainisse
Etudes mobilisation eaux pluviales
ment 20.06.2016 21.10.2016 31.12.2018 1,07 0,0%
PEMVEP
Renforcement réseaux électriques
15.09.2010 15.10.2010 30.12.2017 31,64 34,4%
PREREDT
Energie
Aménagement hydroélectrique Lom
10.11.2011 18.01.2012 31.12.2017 44,93 11,6%
Pangar
Appui infrastructures rurales - Grassfield 2 23.10.2013 16.12.2013 31.12.2019 13,61 3,19 29,6%
Agricultu
re Projet chaines de valeurs agricoles PD-
20.01.2016 21.10.2016 31.01.2022 74,74 2,9%
CVA
Total opérations nationales publiques 458,43 195,70 8,33 10,41%
Chantier naval et industriel. (CNIC) 12.12.2002 02.06.2003 31.12.2018 32,07 67,9%
Programme Investissement AES-SONEL 10.05.2006 08.12.2006 31.12.2020 50,22 100%
Secteur
privé Usine thermique de Dibamba 28.04.2010 11.05.2011 01.06.2023 18,64 100%

Usine thermique de Kribi 15.07.2011 22.12.2011 15.11.2025 23,92 100 %


Total opérations nationales privées 124,87 86,89%
Régional Sauvegarde Eléphants d’Afrique centrale 22/07/2013 16.12.2013 30.06.2018 0,25 38,2%
Environn Réhabilitation bassin Lac Tchad
ement 17/12/2014 02/07/2015 30.09.2019 12,5 7,9%
(PRESIBALT)
Région.
Etude interconnexion Tchad - Cameroun 07.10.2013 29.01.2014 31.12.2017 1,25 74,02%
Energie
Facilitation transports Bamenda - Enugu. 25.11.2008 13.05.2009 31.12.2019 90,39 56,9%

Régional Corridor Brazza -Yaoundé (Ketta –Djoum


25.09.2009 11.01.2010 30.11.2017 59,27 90,8%
Transport 1)
Corridor Brazza -Yaoundé (Ketta –Djoum
21.10.2015 05.04.2016 31.12.2020 51,94 0,2%
2)
Total opérations multinationales publiques 51,94 163,66 49,83%
TOTAL PORTEFEUILLE GLOBAL : 1 002 990 590 UC = 785,916 Milliards CFA
635,24 359,36 8,33 28,18%

II
Annexe III : Principaux indicateurs macro-économiques
Cameroon
Selected Macroeconomic Indicators

Indicators Unit 2000 2013 2014 2015 2016 2017 (e) 2018 (p)

National Accounts
GNI at Current Prices Million US $ 10,831 32,206 34,387 34,316 33,494 ... ...
GNI per Capita US$ 680 1,450 1,510 1,470 1,400 ... ...
GDP at Current Prices Million US $ 9,290 32,359 34,998 30,932 32,234 32,531 34,151
GDP at 2000 Constant prices Million US $ 9,290 14,751 15,621 16,512 17,255 17,793 18,547
Real GDP Growth Rate % 4.2 5.4 5.9 5.7 4.5 3.1 4.2
Real per Capita GDP Growth Rate % 1.4 2.8 3.3 3.1 2.0 0.6 1.8
Gross Domestic Investment % GDP 16.7 23.1 24.1 22.4 22.2 23.0 24.4
Public Investment % GDP 2.8 4.9 4.7 4.5 4.6 4.1 3.6
Private Investment % GDP 13.9 18.1 19.3 17.9 17.6 18.9 20.8
Gross National Savings % GDP 13.3 24.8 25.3 23.9 24.3 23.7 23.7

Prices and Money


Inflation (CPI) % 0.9 2.1 1.9 2.7 0.9 0.7 1.2
Exchange Rate (Annual Average) local currency/US$ 732.5 493.9 493.6 591.2 592.7 617.5 619.4
Monetary Growth (M2) % 68.4 10.5 9.6 9.1 5.4 2.9 ...
Money and Quasi Money as % of GDP % 20.9 29.2 29.6 30.5 30.8 30.1 ...

Government Finance
T otal Revenue and Grants % GDP 20.0 16.2 16.4 16.2 14.6 15.9 16.3
T otal Expenditure and Net Lending % GDP 15.6 20.0 20.3 19.0 20.4 19.0 18.4
Overall Deficit (-) / Surplus (+) % GDP 4.4 -3.8 -3.9 -2.7 -5.8 -3.1 -2.0

External Sector
Exports Volume Growth (Goods) % -3.3 7.1 17.6 17.8 -6.0 -0.3 4.0
Imports Volume Growth (Goods) % 12.9 4.1 12.7 1.8 -5.7 -3.8 -3.5
T erms of T rade Growth % 42.3 -1.4 -7.3 -13.8 2.4 -5.1 -7.3
Current Account Balance Million US $ -61 -1,150 -1,396 -1,174 -1,065 -865 -884
Current Account Balance % GDP -0.7 -3.6 -4.0 -3.8 -3.3 -2.7 -2.6
External Reserves months of imports 1.0 4.6 3.9 5.4 3.8 4.3 4.1

Debt and Financial Flows


Debt Service % exports 24.3 3.0 3.5 6.1 5.9 7.3 8.0
External Debt % GDP 62.2 11.4 14.9 19.4 19.9 23.2 23.2
Net T otal Financial Flows Million US $ 218 356 986 1,331 358 ... ...
Net Official Development Assistance Million US $ 377 752 856 663 756 ... ...
Net Foreign Direct Investment Million US $ 159 567 554 620 128 ... ...

Real GDP Growth Rate, 2006-2018 Inflation (CPI), Current Account Balance as % of GDP,
2006-2018 2006-2018
%

7.0 6
2.0
6.0
5 1.0
5.0
4 0.0
4.0 -1.0
3
3.0 -2.0
2
2.0 -3.0
1 -4.0
1.0
0.0 0 -5.0
2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

2,006
2,007
2,008
2,009
2,010
2,011
2,012
2,013
2,014
2,015
2,016
2,017
2,018
2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

Source : AfDB Statistics Department; IMF: World Economic Outlook,April 2018 and International Financial Statistics, April 2018;
AfDB Statistics Department: Development Data Portal Database, April 2018. United Nations: OECD, Reporting System Division.
Notes: … Data Not Available ( e ) Estimations ( p ) Projections Last Update: May 2018

III
Annexe IV : Présentation succincte des modalités de passation des marchés

Million de UC
Méthodes et procédures de Méthodes et procédures la Total
l’emprunteur Banque
Catégories Appel autres Appel d’offre autres*
d’offre ouvert
ouvert
1. TRAVAUX
1.1. Construction abattoir et entrepôt de Douala 9,305 [9,305] 9,305 [9,305]
1.2 Construction abattoir et entrepôt de Bamenda 5,536[5,536] 5,536[5,536]
1.3 Construction abattoir et entrepôt de Yaoundé 6,818[6,818] 6,818[6,818]
1.4 Construction voie d’accès abattoir Douala 1,594[1,594] 1,594[1,594]
1.5 Construction du tronçon Alah-Okoro - Alahta'a Mankon/ Bamenda II 1,760 [1,760] 1,760 [1,760]
1.6 construction desserte abattoir Yaoundé 2,679[2,679] 2,679[2,679]
1.7 Réaménagement des marchés de viande (Yaoundé, Douala, et 22 autres) 2,244[2,244] 2,244[2,244]
(cf. répartition par lot dans le PPM)
1.8 Construction des halles de poisson (Ideneau et Ebolowa) 0,420[0,420] 0,420[0,420]
1.9 Construction centres et parcs d’insémination artificielle auprès des coopératives 0,604[0,604] 0,604[0,604]
1.10 Construction centre de production des semences de Jakiri 0,165[0,133] 0,165[0,133]
1.11 Construction centres de production des semences (Ndokayo et Faro) 0,445[0,445] 0,445[0,445]
1.12 Travaux pour le développement et la promotion de l'embouche bovine et mise en 0,661[0,413] 0,661[0,413]
place d’un centre de biotechnologie
1.13 Construction et réhabilitation des écoles publiques (Douala IV, Bamenda II) 0,128[0,128] 0,128[0,128]
2. BIENS
2.1 Equipements des marchés de viande (Yaoundé, Douala, et 22 autres) 0,829[0,829] 0,829[0,829]
(cf. répartition par lot dans le PPM)
2.2 Equipements des halles de poisson (Ideneau et Ebolowa) 0,096[0,096] 0,096 [0,096]
2.3 Equipement des CIA 0,134[0,134] 0,134[0,134]
2.4 Equipement pour Analyse et contrôle de la qualité des produits et des aliments de 0,128[0,128] 0,128[0,128]
l'aquaculture aux normes ISO
2.5 Acquisition de kits d'inspection sanitaire 0,191[0,128] 0,191[0,128]
2.6 Acquisition des géniteurs de porcs 0,459[0,408] 0,459[0,408]
2.7 Equipement laboratoire centres Jakiri, Ndokayo et Faro 0,516[0,516] 0,516[0,516]
2.8 Camion frigorifique 0,064[0064] 0,064[0,064]
2.9 Moyens roulants (véhicule, motos) – UCP/Antennes, SODEPA (Centres Jakiri, 0,696[0,671] 0,696 [0,671]
Ndokayo et Faro), IRAD, CNPS, FEICOM
2.10 Engins mécaniques pour la SODEPA (Tracteurs, botteleuse, faucheuse,…) 0,473[0,473] 0,473[0,473]
2.11 Matériels informatiques et bureautiques UCP, antennes et FEICOM 0,117[0,117] 0,117[0,117]
2.12 Equipements et fournitures des bureaux UCP et Antennes 0,191[0,191] 0,191[0,91]
3. SERVICES DE CONSULTANTS
Supervision des travaux de l’abattoir bovin, entrepôt et voie d’accès Douala 0,877[0,877] 0,877[0,877]
Supervision des travaux de l’abattoir bovin, entrepôt et voie d’accès Bamenda 0,589[0,589] 0,589[0,589]
Supervision des travaux de l’abattoir porcin, entrepôt et voie d’accès et voie d’accès 0,760[0,760] 0,760[0,760]
Yaoundé
Supervision des autres travaux de construction et réhabilitation (marchés de viande, 0,360[0,360] 0,360[0,360]
halles, écoles, CIA, forages, centres, …)
Etude délocalisation abattoir bovin de Yaoundé 0,255[0,255] 0,255[0,255]
Etude en vue de la traçabilité des animaux et de la viande 0,191[0,191] 0,191[0,191]
Assistance technique gestion fonds de développement des chaines de valeur 0,255[0,255] 0,255[0,255]
Etude de la situation de référence 0,102[0,102] 0,102[0,102]
Enquêtes de terrain sur le profil genre dans les filières bovines, porcines et aquaculture 0,191[0,191] 0,191[0,191]
Assistance technique à l’organisation des acteurs (bouchers, éleveurs, transporteurs, etc.), 0,255[0,191] 0,255[0,191]
la contractualisation, le développement de marchés et la gestion financière dans le bassin
de chaque abattoir
Consultants individuels (Manuel d’exécution du projet, Manuel de procédures comptable, 0,388[0,228] 0,388[0,228]
financière et administrative, Appui à la structuration des trois filières, Etude et élaboration
des projets de textes de la réglementation sanitaire régissant le transport et la distribution
des viandes de boucherie et les produits de la pêche, Elaboration des plans nationaux de
surveillance et de contrôle des produits d'abattage, Etude de faisabilité des zones de
développement aquacole, Actualisation du cadre réglementaire pour l'aquaculture,
Elaboration d'un plan national d'amélioration génétique des souches des tilapias et des
silures, Assistance en comptabilité et finance, Assistance technique/ ingénieur
infrastructures, plan de communication, et rapport d’achèvement)
Mise à niveaux des centres d’incubation 1,073[1,073] 1,073[1,073]
Audit des comptes 0,096[0,096] 0,096[0,096]
Audit des marchés publics 0,090[0,090] 0,090[0,090]
Assistance technique de la FAO 0,660[0,660] 0,660[0,660]
Assistance technique du BIT 1,276[0,880] 1,276 [0,880]
Assistance technique World Fish Center 0,128[0,128] 0,128[0,128]
Ateliers et formations diverses 1,183[0,764] 1,183[0,764]

IV
Convention avec la SODEPA 0,495[0,367] 0,495[0,367]
Convention avec le FEICOM 0,665[0,295] 0,665[0,295]
Convention avec l’IRAD 0,949[0,777] 0,949[0,777]
Convention avec la CNPS 0,797[0,797] 0,797[0,797]
Convention avec l’ANOR 0,686[0,686] 0,686[0,686]
Convention avec le RGAE 2,710 [1,626] 2,710 [1,626]
Convention avec les Centres d’incubation (8) 3,036[3,036] 3,036[3,036]
4. FONCTIONNEMENT ET DIVERS
Atelier de lancement 0,019[0,019] 0,019[0,019]
Atelier de revue à mi-parcours du projet 0,019[0,019] 0,019[0,019]
Formation du personnel 0,128[0,128] 0,128[0,128]
Personnel UCP et 4 antennes 4,481 [4,481] 4,481 [4,481]
Fonctionnement et divers 1,827[1,827] 1,827[1,827]
Enrôlement des assurés volontaires (1000000) du système de sécurité sociale sociale (y 0,772[0,772] 0,772[0,772]
compris e-banking system platform)
Fonds de développement des chaines de valeurs de l'élevage et de l'aquaculture 6,378[6,378] 6,378[6,378]
Fonds de garantie 1,913[1,913] 1,913[1,913]
Indemnités de stages pré-emplois pour les jeunes diplômés de l'enseignement supérieur 0,478[0,478] 0,478[0,478]
Don aux agripreneurs 2,551[2,551] 2,551[2,551]
TOTAL 72,886[70,000]
NB : La liste restreinte s'applique à l'utilisation des consultants uniquement
"AUTRE" renvoie à l’appel d’offres restreint (AOR) Consultation de fournisseurs, Consultations d’entreprises, Marché par entente directe, Liste restreinte
Les chiffres entre parenthèses représentent des financements par la Banque, la BAD.

V
Annexe V : Schéma du mécanisme du Fonds de Refinancement (A) et de Garantie (B)
dans le cadre du PD-CVEP
(A)

Fonds de développement des filières et


du financement des entreprises de
jeunes
Refinancement des Gestionnaire de Fonds
Garantie
établissements de
Paiement de partielle du
microfinances à travers
frais liés à risque (50%)
un gestionnaire de fonds
l’appel de la
Garantie
Etablissement de (B) Banque Commerciale
Microfinances (EMF)

Financement Remboursement
Financement Remboursement

Jeunes Entrepreneurs, PME/PMI


Promoteurs et Jeunes Entrepreneurs et
Coopératives Coopératives

(B)

VI
Annexe VI : Justification du Niveau de la Contrepartie au Financement BAD du Projet
au Cameroun

1. Pour le financement du projet de développement des chaînes de valeur d’élevage et de


la pisciculture (PD-CVEP), le Gouvernement a demandé une dérogation pour limiter sa
contrepartie au financement des composantes financées par la Banque. Cette
contrepartie nationale est estimée à 15,27 millions d’EUR, soit 16% du coût total du
programme estimé 99,27 millions d’EUR. Le niveau de la contrepartie du gouvernement
est inférieur à 50% du coût des composantes financées par la Banque tel que requis par
la Politique relative aux dépenses éligibles au financement du Groupe de la Banque pour
le financement sur le guichet souverain BAD. Ainsi, conformément à la disposition de
la Section 4.2.2 de la Politique relative aux dépenses éligibles au financement du Groupe
de la Banque (Version révisée du 19 mars 2008), la justification de ce niveau de la
contrepartie gouvernementale a été faite sur la base des trois critères suivants :
 l’engagement du pays à mettre en œuvre son programme de développement global ;
 le financement alloué par le pays au secteur ciblé par l’aide de la Banque ;
 la situation budgétaire et le niveau d’endettement du pays ;
 la limite supérieure sur le partage des coûts et les orientations spécifiées dans les
paramètres de financement pays.

Engagement du pays à mettre en œuvre son programme de développement global

2. Tirant les leçons de la mise en œuvre de sa stratégie de réduction de la pauvreté après


l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE en 2006, le Gouvernement a
formulé en 2010 une Vision de développement à l’horizon 2035. Cette Vision à long
terme du pays, ambitionne de faire du Cameroun un pays émergent, démocratique et uni
dans sa diversité. De manière spécifique, la Vision 2035 constitue le cadre de référence
pour (i) réduire substantiellement le seuil de pauvreté, (ii) atteindre le stade de pays à
revenu intermédiaire, (iii) devenir un nouveau pays industrialisé, et (iv) consolider le
processus démocratique et l’unité nationale.

3. Ces objectifs spécifiques ont inspiré les orientations du Document de stratégie pour la
croissance et l’emploi (DSCE) pour la période 2010-2020, qui couvre les dix premières
années de la Vision 2035. La problématique majeure de la mise en œuvre du DSCE est
centrée autour de l’accélération de la croissance, la création d’emplois formels et la
réduction de la pauvreté. En conséquence, il est envisagé de (i) porter la croissance à
5,5% en moyenne annuelle durant la période 2010-20; (ii) ramener le sous-emploi de
75,8% à moins de 50% en 2020; et (iii) réduire le taux de pauvreté de 39,9% en 2007 à
28,7% en 2020.

4. Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement a fait le choix de mettre en œuvre de


manière cohérente et intégrée, avec l’appui des Partenaires techniques et financiers
(PTF) y compris la Banque, une stratégie à trois axes. Celle-ci comprend : (a) une
stratégie de croissance, (b) une stratégie d’amélioration de la gouvernance et de la
gestion stratégique de l’Etat, et (c) une stratégie d’emplois.

5. La présentation de cette opération devrait permettre au pays de financer les filières


pastorales et piscicoles majeures contenues dans son plan national d’investissement
agricole validé en avril 2018.

VII
Financement alloué par le pays au secteur ciblé par l’aide de la Banque:

6. Le secteur agricole continue de faire l’objet d’une attention particulière dans l’optique
de diversification de l’économie d’une part et de renforcement de la sécurité alimentaire
et des revenus des producteurs d’autre part. Même si la diversification est acquise,
l’enjeu reste l’amélioration de la productivité et de la compétitivité des filières
agropastorales et halieutiques.

7. En 2017, le budget de l’Etat consacré au secteur agricole s’élevait à 217,7 milliards de


FCFA et représente encore moins de 5% du budget global.

Situation budgétaire et le niveau d’endettement du pays:

8. La revue à mi-parcours du DSP du Cameroun 2015-2020 qui a pris fin en juillet 2018 a
relevé que le Cameroun fait face à une situation économique et financière difficile en
raison de la baisse des cours mondiaux des matières premières et des crises sécuritaires
et humanitaires sévissant à ses frontières. Leurs conséquences néfastes ont contribué à
l’inflexion du rythme de croissance économique du pays. La croissance, qui a été en
moyenne de 5,8% sur la période 2013-2015, a baissé pour s’établir à 4,5% en 2016, puis
à 3,1% en 2017. L’inflation, qui était de 0,9% en 2016, pourrait se situer en deçà du
seuil de convergence fixé à 3% en zone CEMAC en s’établissant respectivement en
2017 et 2018 à 0,7% et 1,5%.

9. Le financement des projets d’infrastructures structurantes par des prêts commerciaux et


publics non-concessionnels et réalisés dans le cadre de la politique d’émergence du pays
a conduit à une accumulation rapide de la dette publique. Son encours était estimé
à 6527 milliards de francs CFA au 31 janvier 2018 (4556 milliards de francs CFA pour
la dette extérieure et 1571 milliards de francs CFA pour la dette intérieure), soit près de
32% du produit intérieur brut du pays. Par ailleurs, l’encours de la dette contractée et
non décaissé s’élevait à 24,7% du PIB en décembre 2017 contre 20,4% en décembre
2016 ; rendant désormais nécessaire une gestion plus prudente et rigoureuse de la dette.
A cette fin, un plafond d’endettement, d’un montant de 3000 milliards de francs CFA,
a été instauré dans le cadre de l’accord triennal (2017-2019) appuyé par facilité élargie
de crédit signé entre le Fonds monétaire international (FMI) et le Gouvernement en juin
2017.

La limite supérieure sur le partage des coûts et les orientations spécifiées dans les
paramètres de financement pays

10. Les paramètres de financement du pays (PFP) concernant le partage des coûts mettent
en exergue l’engagement ainsi que l’appropriation du pays s’agissant des activités
financées par la Banque dans le cadre du projet. Ces paramètres offrent également la
flexibilité dans la détermination du pourcentage de la contrepartie nationale. La Banque
a examiné le niveau d’engagement et d’appropriation sur la base de critères incluant (i)
la contribution des activités du projet à la réalisation des objectifs de développement du
pays déclinés dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE)
couvrant la période 2010-2020, (ii) l’alignement et le lien avec les piliers stratégiques
du Document de stratégie pays (DSP) de la Banque pour le Cameroun approuvé en
juillet 2015, pour la période 2015-2020, ainsi que l’inscription du projet au budget de
l’Etat financé par la Banque et les autres partenaires techniques et financiers. Les PFP
précisent que le pourcentage du total des coûts financés par la Banque sera évalué au
cas par cas sur la base du contexte et des considérations spécifiques au projet, la

VIII
démonstration de l’engagement et de l’appropriation du Gouvernement dans la mise en
œuvre des projets, du niveau des cofinancements avec les autres PTF et de la situation
budgétaire du pays. Il convient de noter que les paramètres s’alignent sur PFP de la
Banque mondiale au Cameroun élaborés en 2005 alors que le pays était uniquement
éligible aux ressources concessionnelles. Ces PFP indiquaient que le financement de la
Banque mondiale pouvait atteindre 100% du coût total du projet (toutes taxes
comprises), en dépit du fait que des co-financements pouvaient être obtenus pour
certains projets, notamment dans le secteur des transports. Ces paramètres n’ont pas
changé malgré la graduation du Cameroun au statut de « Pays Mixte » IBRD/IDA en
Avril 2014 à la Banque mondiale et BAD/FAD en juillet 2014 à la Banque.
11. En conclusion, sur la base de ce qui précède, et à la demande du Gouvernement, il
est proposé de fixer la contrepartie nationale à 16% du coût total hors taxes du
projet. La contribution du Gouvernement Camerounais (15,27 millions d’EUR) au
Projet, servira ainsi à financer en partie les travaux, les biens, les services et en partie
les frais de fonctionnement de l’organe d’exécution ainsi que la dépense fiscale associée
à ce projet résultant des exonérations de droits de douanes et autres taxes.

IX

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