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Finance & Finance Internationale N°10 janvier 2018

DIFFICULTES DE FINANCEMENT DES PETITES ET MOYENNES


ENTREPRISES (PME) MAROCAINES :
UNE VUE GLOBALE

Par

Fadoua ANAIRI
Chercheur en Sciences Economiques et Gestion à la FSJES de Rabat -
Souissi, Université Mohammed V.

&

Said RADI
Professeur en Sciences Economiques et Gestion à la FSJES de Rabat -
Souissi, Université Mohammed V.

Résumé
Bien que les produits de financement mis à la disposition des Petites et Moyennes Entreprises
(PME) soient diversifiés par le système financier marocain, le problème d’accès au
financement par les PME marocaines reste un sujet complexe et d’actualité. Le présent article
a pour objectif de porter une vue globale sur les difficultés de financement des PME
marocaines, en analysant d’une part, les principales sources de financement disponibles pour
ces entreprises, et d’autre part, en examinant le rôle des dispositifs de soutien créés par les
pouvoirs publics.

Mots clés : PME marocaines, sources de financement, système bancaire marocain, appui
financier indirect aux PME.

Abstract

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Finance & Finance Internationale N°10 janvier 2018

Although financing products available to Small and Medium-sized Enterprises (SMEs) are
diversified by the Moroccan financial system, the problem of access to finance by Moroccan
SMEs remains a complex and topical subject. The purpose of this article is to provide a global
view of the financing difficulties faced by Moroccan SMEs, by analyzing on the one hand, the
main sources of financing available for these companies, and on the other hand, by examining
the role of support schemes created by the public authorities.

Keys words: Moroccan SMEs, sources of financing, Moroccan banking system, indirect
financial support for SMEs.

2
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Introduction
Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) constituent l’armature du tissu économique du
Maroc. Elles participent d’une manière importante à la croissance économique, à la création
d'emplois et au développement régional et local. En fait, elles représentent1 plus de 95% des
entreprises marocaines, occupent 50% des salariés, réalisent 31% des exportations et 51% des
investissements nationaux et 40% de la production.
Cependant, malgré que les banques marocaines sont leaders au sein de la région MENA pour
le financement des PME avec 24% (Saleem, 2013), et même si les pouvoirs publics ont
effectué des efforts considérables pour l’accompagnement et la promotion des PME, tels que
la création de la Caisse Nationale de Garantie (CNG) et de L’Agence Nationale pour
la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ANPME), l’accès au financement pour ces
entreprises reste une difficulté importante, qui freine leur croissance et innovation.
L’objectif de ce travail est l’analyse de la difficulté de financement des PME marocaines, en
portant une vision globale sur les grandes modalités de financement disponibles pour ces
entreprises, et en analysant les dispositifs de soutien créés par les pouvoirs publics. Pour ce
faire, on va commencer tout d’abord par une évaluation du financement des PME via le
système bancaire marocain, ensuite, à l’analyse d’autres sources de financement notamment
le marché boursier, le crédit-bail et le capital Investissement. Et enfin, à l’étude du rôle joué
par les organismes de promotion et de modernisation des PME créés par les pouvoirs publics.

1. Le financement des PME marocaines via le système bancaire


Le rôle joué par le secteur financier est très important dans le financement et la croissance de
l’économie surtout dans l’accompagnement du secteur privé. Au Maroc, malgré les efforts
déployés en matière de modernisation et d’adaptation du secteur bancaire aux différentes
mutations. Les PME marocaines souffrent encore des difficultés d’accès au crédit bancaire
pour différentes raisons.

Afin d’accroitre l’efficience du secteur financier. Différentes réformes du système bancaire


ont été instaurées telles que « l’amélioration des circuits de financement suite à un
accroissement de la concurrence et une affectation optimale des ressources ; l’augmentation
des gains de productivité grâce à une rationalisation de l’activité bancaire et financière ; la
baisse consécutive des coûts d’intermédiation et la diversification de l’offre » (Radi & Bari,
2012).

1.1 L’historique du secteur bancaire marocain


Le système bancaire Marocain a été instauré après la signature en 1906 de l’Acte d'Algésiras
par les délégués de douze pays européens, des États-Unis d'Amérique et du Maroc. Cet acte
qui a créé en 1907 la Banque d'Etat du Maroc à Tanger, sous forme de société anonyme dont
le capital était réparti entre les pays signataires, à l'exception des États-Unis. En plus des
opérations à caractère commercial, cette banque assumait le rôle d'agent financier du
gouvernement marocain et disposait du droit de l'émission de la monnaie fiduciaire sur tout le
territoire du Royaume.

1
Selon le ministère des Finances et de la Privatisation (direction de la politique économique générale (2011).
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Au lendemain de l'indépendance du Maroc en 1956, les bases d'un système bancaire national
ont été mises en place. Ainsi, la Banque d'État du Maroc est devenue la banque du MAROC
par le dahir n° 1-59-233 du 30 juin 1959. Dans la même année furent créés la Caisse de Dépôt
et de Gestion (CDG), le Fonds d'Équipement Communal (FEC), la Caisse d'Épargne
Nationale (CEN), la Banque Nationale pour le Développement Economique (BNDE) et la
Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE). La période de 1954 et 1961, était
marquée par la diminution du nombre des établissements bancaires de 69 à 26 banques, suite
à la fusion et la disparition de certains établissements.
La définition précise de l'activité des banques, la délimitation des attributions des autorités de
tutelle et de surveillance et l'institution d'une réglementation plus appropriée, constituaient la
seconde étape importante de la mise en place et de la consolidation du système bancaire
marocain qui a débuté avec la promulgation du décret royal n° 1-67-66 du 21 avril 1967
portant loi relative à la profession bancaire et au crédit. Cette loi établissait une distinction
très nette entre les banques commerciales ou de dépôts, et les organismes financiers
spécialisés (OFS).
La libéralisation du système bancaire a été entamée en 1991 à travers la déréglementation. En
effet, la Banque Centrale s’est progressivement orientée vers la libéralisation de l’activité
bancaire, à travers notamment la suppression des emplois obligatoires (financement du
trésor), la levée de l’encadrement du crédit et la libéralisation des taux d’intérêt.

En 1993, une importante réforme à annuler la spécialisation existait entre les banques
commerciales et les organismes financiers spécialisés. Et afin de rapprocher encore davantage
la législation nationale des standards internationaux et surtout aux principes du comité de
Bâle, la loi 76-03 portant statut de Bank Al-Maghrib, et la loi 34-03 relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés, ont été promulguées.
Ainsi, le 14 février 2006, la Loi n° 34.03 relative aux établissements de crédit et aux
organismes assimilés a vu le jour avec principal objectif : l’adaptation aux nouvelles
contraintes économiques (mondialisation) et réglementaires (Bâle II). Cependant, cette loi a
été abrogée et remplacée le 25 novembre 2014, par la nouvelle loi n° 103.12 relative aux
établissements de crédit et organismes assimilés, dont le Troisième Titre est entièrement
consacré aux banques participatives (islamiques).

1.2 Le paysage bancaire Marocain


Le système bancaire actuel est caractérisé par une diversification en termes d’actionnariat,
incluant des participations étrangères significatives. Selon BANK AL MAGHRIB, à fin 2015,
le nombre d’établissements de crédit et organismes assimilés agréés au Maroc s’établit à 84
établissements, dont 19 banques2, 34 sociétés de financement, 6 banques offshore, 13
associations de microcrédit, 10 établissements de paiement (sociétés intermédiaires en
transfert de fonds), la Caisse de Dépôt et de Gestion, et la Caisse Centrale de Garantie.

2
Dont huit à vocation universelle : Attijariwafa bank (AWB), Banque Populaire/Crédit Populaire du Maroc
(BCP/CPM), Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE), Société Générale Maroc (SGMA), Banque
Marocaine pour le Commerce et l’Industrie (BMCI), Crédit Agricole du Maroc (CAM), Crédit du Maroc (CDM)
et Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH).
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Tableau 1 : Évolution du nombre d’établissements de crédit et organismes assimilés

Source : Bank Al Maghrib


Par ailleurs, le Conseil de la concurrence marocaine a estimé, dans un rapport publié en 2013
que le secteur bancaire est considéré comme un marché concentré à deux banques : « la
Banque Populaire et Attijariwafa bank, s’affirment comme leaders avec une part de marché
cumulée de plus de 50%, aussi bien en matière de dépôts que de crédits, suivies par la BMCE.
Derrière ces banques importantes, deux banques, la Société Générale et le Crédit Agricole,
occupent les quatrième et cinquième places. Les quatre premières banques couvrent 74% des
dépôts, 72% des crédits et 70% du PNB » (Le conseil de la concurrence marocain, 2013, p.
69).

Graphique 1 : Évolution du taux de bancarisation (en %)

Source : BANK AL-MAGHRIB, 2016

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Selon le rapport annuel sur la supervision bancaire réalisé par la Banque centrale au titre de
l’exercice 2015, publié le 21 juin 2016. Le taux de bancarisation a atteint 68%, contre 64% en
2014.

Graphique 2 : Évolution du nombre de cartes bancaires en circulation (en millions)

Source : BANK AL-MAGHRIB, 2016

Le nombre de cartes émises par les banques a atteint 11,8 millions, soit près de 900 mille
cartes supplémentaires par rapport à l’année précédente (+7,3%). En parallèle, l’élargissement
du réseau des guichets automatiques bancaires s’est poursuivi avec l’installation de 295
nouvelles unités pour atteindre 6.529, soit 2 guichets pour 10.000 habitants.

Graphique 3 : Part de chaque région dans le total réseau, dépôts et crédits (en %)

Source : BANK AL-MAGHRIB, 2016

Sur la base du nouveau découpage territorial adopté au Maroc, la région de Casablanca-Settat


a disposé de 29,4% des guichets, 40% des dépôts et 64% des crédits, suivie par la région de
Rabat-Salé-Kenitra avec environ 15% des guichets, 17,4% des dépôts et 16% des crédits. La

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région de Fès-Meknès s’est placée en 3e rang, avec 11,3% des guichets, 8% des dépôts et
environ 5% des crédits.

1.3 Évaluation des concours accordés aux PME marocaines

En 2015, d’après l’agence de notation Moody’s la rentabilité des banques marocaines à atteint
des niveaux inférieurs à la moyenne mondiale à cause d’une « augmentation des créances
improductives, des provisions plus élevées, une augmentation du coût du risque, une
croissance du crédit atténuée et une baisse des marges nettes d’intérêt »(affaires.ma, 2017).
En effet, le crédit bancaire décélère depuis 2008, pour atteindre 785,00 milliards de DH à fin
2015, en hausse de 2,7% sur un an.

Graphique 4 : Le crédit bancaire décélère depuis 2008

Source : BANK AL-MAGHRIB

Le crédit bancaire constitue une source de financement importante pour les entreprises en
général et particulièrement pour les PME, surtout qu’elles ne peuvent pas recourir aux
marchés des capitaux aussi facilement que les grandes entreprises (conseil déontologique des
valeurs mobilières, 2011).

Graphique 5:Evolution du crédit aux entreprises (glissement annuel en %)

Source : BANK AL-MAGHRIB, 2015

Après un accroissement de 4,1% en 2014, les crédits aux entreprises ont accusé une
diminution de 2,3%, touchant l’ensemble des catégories de crédit. La dernière enquête de la
Banque Mondiale montre qu’en 2013, 52% des entreprises marocaines disposaient d’une

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marge de crédit (contre 33% en 2007), et que les grandes entreprises ont un meilleur accès (72
pour cent) que les PME (50 pour cent).
Par segment d’entreprises, près du tiers des crédits sont accordés à la TPME en 2015 (le
conseil de la concurrence marocain, 2013). Toutefois, la part du crédit accordée aux PME a
diminué depuis 2013. Elle représentait 33% du total des prêts du secteur non financier en juin
2016 contre 36% il ya trois ans. Cependant, l’endettement des PME a également diminué.
L’enquête BAM de 1600 entreprises indique que, entre 2010 et 2014, le ratio d’endettement
des grandes entreprises est passé de 38 à 41%, tandis que celui des PME est passé de 20 à
13%, alors que la liquidité bancaire s’est sensiblement améliorée en 2015 (BANK AL-
MAGHRIB, 2015).

2. Les autres sources de financement


Les PME peuvent être financées par d’autres sources de financement telles que le marché
boursier, le crédit-bail, et le capital investissement.

2.1 le marché boursier

La création de la Bourse de Casablanca remonte à 1929, sous le nom d’Office de


Compensation des Valeurs Mobilières. Elle a connu trois réformes successives. La première
en 1948, a concerné l’amélioration et la réglementation de son organisation et de son
fonctionnement et devint l’Office de Cotation des Valeurs Mobilières. La seconde en 1967, a
doté le marché financier marocain d’une Bourse juridiquement et techniquement organisée.
En 1993, une troisième et importante réforme visant la modernisation et l’efficience du
marché boursier à été engagée.

Depuis 1997, la Bourse de Casablanca s'est mise aux nouvelles technologies et les cotations
se font d’une manière électronique. En 2008, elle est devenue la deuxième importante place
financière du continent africain après celle de Johannesburg et devant Le Caire.

La bourse de Casablanca compte 75 sociétés cotées et 17 sociétés de bourses. Le financement


des PME via le marché financier reste encore très restrictif en terme d’émetteur (conseil
déontologique des valeurs mobilières, 2011). Les PME ne sont concernées que par les billets
de trésorerie (minimum de 100 000,00 dhs). Cependant, même si ces derniers «sont
accessibles à certaines catégories des PME, les exigences en matière de communication, de
transparence et de gouvernance financière ne sont pas respectées par les PME, à cause du
manque des moyens » (D. ZEAMARI & M. OUDGOU, 2015) .
L’introduction en bourse pourra se faire par l’émission d’actions sur l’un des trois marchés de
cotation ou par l’émission d’obligations cotées.

 Sur les marches actions


Depuis 2000, la Bourse de Casablanca a encouragé les PME à s’introduire en bourse, en
procédant en 2001 à la création d’un troisième compartiment, dédié aux PME à fort potentiel
de croissance (Direction des Etudes et & des Prévisions Financières, 2009).

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Tableau 2 : Les conditions d’admission aux trois compartiments boursiers

Source : conseil déontologique des valeurs mobilières, 2011


Même avec la création du troisième compartiment, la cotation des entreprises reste très faible
par rapport aux autres pays émergents (conseil déontologique des valeurs mobilières, 2011).
En effet, un appel public à l’épargne pour un montant supérieur à 10 millions de dirhams reste
coûteux pour une bonne majorité des PME qui ne présentent pas les critères requis pour
l’accès à ce compartiment.
 Sur le marché obligataire
Les conditions d’accès au marché des obligations présentées dans le tableau suivant
demeurent très élevées et hors de portée des PME marocaines :

Tableau 3 : Les critères d’admission sur le marché des obligations

Source : Bourse de Casablanca

En avril 2016, dans le cadre d’améliorer l’accès au financement des entreprises en général et
des PME en particulier, la bourse de Casablanca et le London Stock Exchange Group
(LSEG), ont signé une convention portant sur la mise en place du programme international
ELITE d’accompagnement des entreprises à fort potentiel.
Ce programme permet aux PME marocaines une assistance et un accompagnement afin de
stimuler leur croissance à travers l’accès à des opportunités de financement à long terme.

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Ainsi, 35 entreprises marocaines 3 (bourse de Casablanca, 2017) ont été sélectionnées pour la
première phase, elles ont été suivies et conseillées. Ces Entreprises devraient bénéficiés de 2
ans de formation pour répondre aux meilleures normes d’organisation de gouvernance et de
transparence en suivant une approche en trois étapes (bourse Casablanca, 2016) :
Phase 1 (Get Ready) : se déroule en un an, phase durant laquelle les dirigeants et actionnaires
des entreprises qui font partie du programme seront formés sur des modules adaptés à leurs
besoins, afin de permettre la préparation des PME vers le marché des capitaux,
Phase 2 (Get Fit) : au cours de cette phase les participants évaluent leur système
organisationnel et financier, pour affiner leur stratégie et leur business plan. Une fois cette
phase est terminée, les PME seront prêtes à passer au marché des capitaux.
Phase 3 (Get Value) : grâce à la plateforme digitale ELITE, les entreprises seront « visibles »
pour la communauté financière et entrepreneuriale au Maroc et à l’international. Et donc les
PME peuvent faire appel au marché des capitaux et lever les fonds nécessaires.
2.2 Le crédit-bail
La pratique du crédit-bail au Maroc date depuis 1965, elle a connu une ascension particulière
à partir du milieu des années 1990, où elle a été assimilée à une opération de crédit et définie
pour la première fois par la loi bancaire du 6 juillet 1993. Ladite loi qui a érigé les sociétés de
crédit‐bail en établissements de crédit, plus précisément en sociétés de financement
(Association Professionnelle des Sociétés de Financement, 2012).
Les sociétés de crédit‐bail exerçant leur activité au Maroc sont au nombre de six. Dotées de
ressources conséquentes, elles contribuent significativement et de plus en plus au financement
de l'investissement.

Tableau 4 : les sociétés de crédit-bail exerçant au Maroc


DENOMINATION SOCIALE ADRESSE DU SIEGE SOCIAL
BMCI – LEASING Angle Rue Normandie et Rue Ibnou
Fariss – Casablanca
COMPAGNIE MAROCAINE DE LOCATION 57, Angle Rue Pinel et Boulevard
D’EQUIPEMENTS « MAROC – LEASING » Abdelmoumen – Casablanca
CREDIT DU MAROC LEASING« CDML » 201, Bd Zerktouni – Casablanca
SOCIETE GENERALE DE LEASING DU MAROC « 55, Boulevard Abdelmoumen –
SOGELEASE MAROC » Casablanca
SOCIETE MAGHREBINE DE CREDIT-BAIL (LEASING) « 45, Boulevard Moulay Youssef –
MAGHREBAIL » Casablanca
WAFABAIL 1, Avenue Hassan II – Casablanca
Source : Centre Marocain de Médiation Bancaire, 2014

Selon l’Association Professionnelle des Sociétés de Financement (APSF), le crédit-bail a


enregistré une hausse de 7,5% des financements octroyés aux PME en 2015, en concrétisant

3
Douze entreprises dans la première cohorte, 12 dans la deuxième cohorte et 11 entreprises dans la troisième
cohorte.
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14.000 nouveaux projets ou projets d'extension couvrant les biens mobiliers et immobiliers
avec un montant de 14MMDH.
Graphique 6 : Financement en crédit-bail en faveur des PME (en millions de DHs)

Source : (SIKAOUI, 2016)

Au Maroc, l’offre de crédit-bail se fait à travers des filiales des banques dont l’activité
principale est l’offre de financements locatifs, et des sociétés financières captives de sociétés
commerciales.
Aujourd’hui, le crédit-bail représente une alternative de financement pour les PME qui ne
peuvent pas accéder au crédit bancaire. En effet, la société de crédit-bail reste la propriétaire
du bien à financer et donc, cela ne nécessite pas des garanties lourdes pour que les PME
puissent bénéficier de ce type de financement.

2.3 Le capital investissement

Au Maroc, le financement en capital-investissement est encore jeune. Les organismes


marocains spécialisés dans ce type de financement sont pour la plupart de filiales des banques
classiques (Abdeljalil, 2002). Ainsi, il n’a démarré qu’à partir des années 90 avec la création
de la société de gestion « Moussahama », filiale de la Banque populaire, pour se développer
ensuite par la création d’autres fonds à partir de l’an 2000 (Association Marocaine des
Investisseurs en Capital, 2012a).

En 2006, la promulgation de la loi n°41-05 4 relative aux organismes de placement en capital-


risque (OPCR ) « ayant pour objet le financement de PME, principalement marocaines et non
cotées, à travers l’acquisition de titres de capital, l’acquisition de titres de créances
(convertibles ou non en titres de capital) et l’octroi d’avances en compte courant d’associés »
(Autorité Marocaine du Marché des Capitaux, 2011) a vu le jour. Le décret d’application de
cette loi a été publié en mai 2009, il a institué deux véhicules propres au Capital
Investissement (Association Marocaine des Investisseurs en Capital, 2012b):

 la Société de Capital Risque (SCR), qui est une société par actions ;
 le Fonds Commun de Placement à Risque (FCPR), qui n’a pas la personnalité morale
et qui est une copropriété d’actifs émettant des parts.

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En 2014, un projet de loi modifiant et complétant la loi n°41-05 relative aux OPCR est venue changer la donne.
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Figure N° 1 : Évolution du Capital Investissement au Maroc (1993-2010)

Source : (Association Marocaine des Investisseurs en Capital, 2012a)


Les PME marocaines ne trouvent pas souvent des sources de financement pour assurer leur
phase de démarrage. Cependant, depuis l’introduction du capital-investissement au Maroc,
l’investissement dans les entreprises en phase de développement représente 74% du total des
investissements réalisés depuis 2006 jusqu’aux fins 2016, avec une forte concentration dans la
région CASABLANCA-SETTAT (68%).
Graphique 7 : Zones géographiques et stades de développement des entreprises investies
jusqu’à fin 2016

Source : (Association Marocaine des Investisseurs en Capital, 2017)


On peut conclure de ces statistiques, que les entreprises ciblées dans le cadre du capital-
investissement ne sont pas celles en phase de création et d’amorçage (capital-risque), mais

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sont plutôt celles qui sont déjà en activité et en phase de développement (capital
développement).
Les obstacles intrinsèques à la croissance des PME sont divers et se situent presque au niveau
de toutes ses fonctions (conseil déontologique des valeurs mobilières, 2011). La faiblesse de
leurs structures, le manque d’une gestion rationnelle de l’entreprise, l’insuffisance d'accès aux
nouvelles technologies et l'innovation sont autant de contraintes qui limitent l’efficacité et la
fiabilité des PME au Maroc. Cependant, une telle situation limite l’accès des PME au capital
investissement surtout le capital-risque et amorçage.

3. L’appui financier indirect aux PME


Dans le but de remédier aux difficultés d’accès au financement par les PME à cause de
garanties insuffisantes et d’asymétrie d’information entre l’entreprise et les prêteurs, plusieurs
pays ont mis en place des mécanismes de garantie du crédit pour les PME et jeunes
entrepreneurs (OCDE, 2014) dont le Maroc, à travers la favorisation de l’accès des PME
marocaines aux financements externes par la création de différents fonds de garantie et
l’ANPME.

3.1 Les fonds de garantie : cas de la Caisse centrale de Garantie (CCG)

Pour améliorer l’accès des PME aux crédits bancaires. Le Maroc, a crée en 1949, la Caisse
Centrale de Garantie (CCG) qui est un établissement de crédit assimilé visant le
développement et la modernisation des entreprises à travers la garantie, le cofinancement et le
financement du haut du bilan ainsi que l’innovation par la fourniture des produits diversifiés
(Caisse Nationale de Garantie, 2016).

Tableau 4 : les produits de la caisse centrale de garantie (CCG) dédiés aux entreprises

Garantie cofinancement Financement du haut du


bilan & Innovation
Damane Express Tamwil Invest Fonds Publics Privés
ILAYKI Fopep Damane Capital Risque
Mouwakaba Ligne Francaise Innova Idea
Damane Créa MDM Invest Innov Start
Damane DEV Renovotel Innov Risk
Damane Exploitation Fonds de soutien financier au Innov Dev
TPME
Damane Istimrar Mezzanine Export
Damane Transmission
Cautionnement des marchés
à l’export
Damane Export
Fonds de garantie dédié aux
projets touristiques
Source : Conception personnelle élaborée par nos propres soins en s’inspirant du site :
www.ccg.ma

L’année 2014 a été marquée par la diversification et l’amélioration de l’offre-produits en


faveur des TPME. Le nombre des TPME bénéficiaire à atteint 3133 en 2014 contre 2092 en

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2013 avec une progression de 50%. Ainsi une hausse annuelle de 49% pour un volume
d’engagements de 4 milliards de DH a été enregistrée en 2014.
Graphique 8 : TPME Bénéficiaires Graphique 9 : Garanties et
cofinancements octroyés (MDH)

Source : (caisse centrale de gestion, 2014 )


L’activité de garantie, de cofinancement et de financement du haut du bilan en faveur des
entreprises a enregistré durant 2014 un nouveau record en mobilisant plus de 7 milliards de
DH de crédits.
en 2014, l’intervention de la CCG a permis à 3.051 entreprises d’accéder à plus de 6,7
milliards de DH de crédits dont 4,9 milliards de DH pour le financement à court terme, soit
une évolution de près de 43% des crédits garantis par rapport à 2013.
Les engagements de la CCG en matière de cofinancement en faveur des entreprises ont atteint
273 millions de DH en 2014 en progression de 102% par rapport à 2013.

3.2 l’Agence Nationale de Promotion des PME : les mesures prises

L’Agence Nationale pour la Promotion de la Petite et Moyenne Entreprise (ANPME), a été


créée en remplacement de l’Office de développement industriel (ODI 1973) en 2002 par
l’article 4 formant la loi 53-00 relative à la charte de la petite et la moyenne entreprise publiée
au B. O. n° 5036 du 5/09/2002 5. C’est un établissement public doté de la personnalité morale
et de l'autonomie financière, placé sous la tutelle de l'État visant l’accompagnement des PME
dans leur processus de Modernisation et d’amélioration de leur Compétitivité (« ANPME »,
2016).

Imtiaz et Moussanada sont les programmes majeurs d’appui aux PME déployés dans le cadre
du Pacte National pour l’Emergence Industrielle et misent en œuvre par l’ANPME. Ces
programmes visent à accompagner les PME dans la concrétisation de leurs projets de
développement et à renforcer leur compétitivité (« ANPME », 2016).

 Programme imtiaz
Il est destiné aux PME à fort potentiel de croissance, et permet aux entreprises disposant de
projets de développement ambitieux, de bénéficier d’une aide de l’État sous forme de primes
accordées par l’ANPME à hauteur de 20% du montant global de l’investissement dans la
limite de 5 MDH.

5
La loi n°53-00 promulguée par le Dahir n°1-02-188 du juillet 2002, publiée au Bulletin Officiel n°5036 du 5
septembre 2002, page n°4
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L’ANPME a lancé en 2014, une évaluation afin de mesurer les impacts directs et indirects du
Programme «Imtiaz». Ainsi, Jusqu’à fin 2013, les 164 projets retenus, ont eu des impacts
quantitatifs et qualitatifs résumés dans le tableau ci-après :

Tableau 5 : Impacts des projets d’investissement du programme Imtiaz sur 5 ans

Impacts quantitatifs Impacts qualitatifs


Chiffre d’affaires additionnel cumulé: + 26 63 projets s’inscrivent dans une stratégie de
MMDH substitution aux importations

54 projets contribueront au renforcement


des exportations et à la diversification des
Valeur ajoutée cumulée : + 8,5 MMDH marchés, notamment vers les pays africains

Plus de 2630 MDH de contribution en IS,


pour les 6 éditions Imtiaz ; soit près de 5 fois
Création d’emplois: 8721 la prime octroyée

1 million de Prime Imtiaz génère plus de 6


millions d’investissement.

Source :(SADEQ, 2013)


Selon le même rapport, l’agence a ciblé en premier lieu le secteur de l’industrie et les grandes
villes du Maroc actives en termes d’activité économique.

Graphique 10 : Bilan du programme Imtiaz

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Source : Source : (SADEQ, 2013)


Les entreprises bénéficiaires sont celles exerçant dans le domaine industriel (83%), et
concentrées dans la région de Casablanca avec un grand pourcentage de 59%.

 Le programme Moussanada

Il est destiné aux entreprises en phase de modernisation. Il vise l’amélioration de leur


productivité et le renforcement de leur compétitivité. L’offre Moussanada est constituée de
plusieurs packs de services couvrant tous les besoins des entreprises. Ce programme prend
en charge 60% à 80% des coûts de prestations de services pouvant atteindre 1 million de
dirhams, notamment dans le cadre de plans de progrès.

Jusqu'à la fin 2014, le nombre de bénéficiaires est de 962 PME, avec un nombre d’actions
égal à 1533, et un budget engagé de 174 MDHS (bilan avril 2017).

Graphique 11 : Bilan du programme Moussanada

Source : (SADEQ, 2013)

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Comme dans le programme Imtiaz, l’agence donne une grande importance au secteur
industriel étant donné que les PME bénéficiaires occupent la plus grande part (52%). Le
secteur des services aux entreprises vient en deuxième position avec 18%, suivi par le secteur
du commerce, réparation automobile et d’articles domestiques avec 12 %, le BTP avec 9 %, et
le secteur transport et communications avec 6 %. Ainsi, le Grand Casablanca détient le plus
grand pourcentage des entreprises bénéficiaires avec une part de 60%, suivi par la région
Rabat-salé-Zemmou-Zaéir avec 10 %, la région Fès-Boulmen avec 6%, la région Marrakech-
Tensift-Elhouz et la région Tanger-Tetouane avec une part égale de 5 %, et le reste des
régions ne détient qu’une part inférieure à 3%.
Malgré les prestations offertes par l’ANPME, les PME n’arrivent pas à satisfaire leurs
besoins. En effet, les deux programmes d’appui Imtiaz et Moussanada, n’ont couvert qu’une
partie limitée des entreprises , en plus d’une grande importance donnée seulement au secteur
industriel avec une forte concentration sur la région de Casablanca.
Cependant, pour surmonter les défis de financement des PME. Plusieurs modifications ont été
mises en place. L'Agence a adopté « une nouvelle identité visuelle, un nouvel intitulé
( Maroc PME® ) et un nouveau slogan : ‘entrepreneuriat – croissance – compétitivité ’, pour
marquer le passage vers une nouvelle feuille de route à l’horizon 2020 6 dédiée à l’émergence
d’un écosystème entrepreneurial national compétitif ».
Ainsi, Maroc PME a lancé le Programme « IMTIAZ-CROISSANCE, première initiative
parmi une série d’autres initiatives prévues dans le nouveau contrat-programme 2015 – 2020
entre l’État et l’Agence pour renforcer le dispositif de soutien aux PME, TPE et aux auto-
entrepreneurs. Le Programme IMTIAZ-CROISSANCE, qui s’inscrit dans le cadre de la mise
en œuvre du Plan d’Accélération Industrielle, a pour objectif de soutenir l’investissement
productif en faveur de la croissance et de l’emploi et de renforcer les écosystèmes industriels,
en octroyant une prime à l’investissement au profit des PME sélectionnées » (« ANPME »,
2016).
En outre, pour les PME dont « le chiffre d’affaires est compris entre 10 et 200 MDHS en
phase de croissance ou de changement d’échelle souhaitant le renforcement de leur
compétitivité. Maroc PME offre des prestations de services en matière d’assistance technique,
de transfert de compétences et de développement numérique » (« MarocPME | Entreprenariat,
croissance, compétitivité », s. d.).

Conclusion
Les PME marocaines constituent un catalyseur de développement économique du pays. Ainsi,
leur promotion est une action déterminante pour le développement et le renforcement de leur
compétitivité. Dans ce sens, l’amélioration de l’accès des PME marocaines au financement,
ainsi que la création des dispositifs de soutien par les pouvoirs publics, présentent une
opportunité de diversification des sources de financement externes dont les PME peuvent
bénéficier. Cependant, malgré cette diversification de moyens de financement, et des résultats
modiques des organismes de soutien (ANPME, CCG), nos PME marocaines souffrent encore
des difficultés en matière d’accès au financement suite à l’existence de plusieurs contraintes.

6
La feuille de route 2015 – 2020 de Maroc PME® se décline à travers cinq programmes ciblant cinq segments
d’entreprises à savoir les auto-entrepreneurs, les entreprises partenaires des écosystèmes, les PME, les TPE et les
entreprises à fort potentiel de croissance.

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Les pouvoirs publics ont intérêt à mettre en place des conditions encourageantes pour faciliter
l’obtention des ressources financières, avec notamment, plus de coopération entre les
différents partenaires concernés, et plus de contrôle pour faire face à tout dépassement. En
outre, il s’agit de trouver d’autres outils de financement adaptés aux spécificités des PME qui
permettent en plus de financement, d’apporter un soutien et un accompagnement dont les
PME ont besoin surtout dans leur phase de démarrage pour survivre et se développer.
Dans ce sens, et suite à l’entrée en vigueur des banques islamiques dites participatives au
Maroc en 2017, après l’autorisation officielle de la banque centrale marocaine (Bank Al
Maghrib) de la pratique des activités de la finance islamique dans le pays, d’autres pistes
de recherches peuvent se réaliser. Nous proposons de définir les apports des produits
alternatifs issus de la finance islamique surtout ceux participatifs (Moudaraba et Moucharaka)
dans le financement des PME.

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