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Sous le thème :
FISCALITE ET DEVELOPPEMENT
LOCAL
Louange à ALLAH le tout puissant, qui nous a mis sur le chemin de la connaissance, qui a mis
sur notre chemin des personnes auxquelles nous devons nos véritables reconnaissances, celui
qui nous a guidées à réaliser ce travail, notre encadrante Mme MOUSSALIM SANAA que
nous ne saurions suffisamment le remercier pour ses soutiens, ses consignes et
recommandations effectives et ses précieuses conseils qui nous ont permis de mieux réaliser ce
travail de recherche.
Ainsi le corps professoral de la FSJES de Meknès, pour la qualité de l’enseignement qu’il nous
a assuré pendant ces trois années de formation, et pour tous les directifs qu’il nous a
prodigués, à même de nous pousser vers les plus hautes orientations de l’excellence.
Sans oublier de remercier également notre président Mr HASSAN SAHBI qui n’a pas hésité à
nous enrichir avec des conseils académique et professionnel tout au long du projet.
Liste des abréviations :
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Résumé :
Toute réforme structurelle, et celle du sγstème fiscal en est une, fondamentale, doit être inscrite dans la
durée, mais doit également tenir compte du contexte dans lequel elle inter vient. Les fortes mutations que
connaît le monde ces dernières années nous interpellent et nous in vitent à jeter un regard critique sur les
modèles de développement économique et social en vigueur, et dans le même temps déterminent la nature
des réformes prioritaires. Pour réussir ces réformes, il est en effet nécessaire de renforcer la cohésion sociale
et de favoriser un climat de stabilité. Pour cela, il y a lieu d’œu νrer pour un développement économique
permettant une création de richesses suffisantes pour assurer simultanément le développement de la classe
moyenne et de son pouvoir d’achat, et la progression du système de redistribution et de solidarité. Ce sont là
les piliers forts de cette cohésion sociale.
L’économie marocaine traverse cependant une conjoncture particulière. Alors même que s’achève le cycle
de démantèlement douanier avec l’Union Européenne, principal client, fournisseur et investisseur de notre
pays, une grave crise économique frappe les pays membres de cette Union. Les principaux secteurs
économiques pourvoyeurs de devises (industries de transformation exportatrices, agriculture et tourisme)
souffrent de l’atonie de la demande émanant des principaux partenaires de notre pays. Les Marocains
résidant à l’étranger (MRE), eux-mêmes touchés par la crise dans leur pays de résidence, voient leurs
transferts et leurs investissements au Maroc connaître une baisse ou un tassement. Les équilibres macro-
économiques du pays s’en trouvent fragilisés.
L'objectif de ce projet est de montrer la fiscalité et le développement local. La problématique est pat
conséquent la suivante : Quels sont les liens entre la fiscalité locale et le développement régional et quelle
adéquation entre la fiscalité locale et le développement territorial ?
Pour répondre à la problématique on a parlé de la nécessite et l'importance des impôts dans le
développement du Maroc car Les impôts sont une source de revenus pour l’État. Ils permettent l’entretiende
différentes infrastructures publiques (mairie, route, et autres biens communs). L’existence des impôts
permet également à l’État de suivre chaque société et chaque individu dans ses activités la richesse d’un État
est mesuré à travers le revenu de chaque individu et les bénéfices que les sociétés acquièrent. À travers ces
déductions, l’État contrôle les différents secteurs d’activité. Ils limitent l’exploitation abusive des ressources
avec des impôts particuliers tels que pour l’exploitation pétrolière.
D'un autre coté on a traité l'impact de la fiscalité économique locale sur l'attractivité des territoires, tout
d'abord La fiscalité économique directe locale, ensemble des impôts dus par les entreprises aux collectivités
territoriales, est sujette à controverses depuis plusieurs années. La nature de ces impôts, leur valant d’être
inclus dans les impôts dits de production, comme leur bien-fondé est en effet régulièrement critiquée.
Concernant les taxes et la réforme fiscale au Maroc, La question de la réforme du système fiscal a constitué,
au fil des années, une préoccupation majeure pour les décideurs publics comme pour les économistes .
Pour le Maroc, l’évolution du système fiscal marocain a passé par plusieurs phases et a connu plusieurs
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changements. Souvent, les réformes étaient réalisées sous la pression de contraintes budgétaires, ayant
permis l’instauration des premiers impôts modernes. Les changements qu’a connus le système fiscalnational
aνaient comme fondement, le consentement, la solidarité et l'incitation économique, pour aboutir
actuellement à un système moderne. Cependant, si les réaménagements effectués ont permis au Maroc de
sedoter d’un système fiscal comportant les caractéristiques d’une fiscalité moderne, ils n’ont pas permis d’
atteindre les objectifs fixés au départ en ce qui concerne l’équité sociale et l’efficacité économique. C’est
pourquoi, aujourd’hui, la réforme du système fiscal marocain actuel devient une nécessité et une priorité
afin, de remédier, d’une part, aux différents dysfonctionnements qui constituent un handicap, et d’autre part,
l’adapter aux changements économiques, sociaux et environnementaux réalisés soit au niveau national ou à
l’échelle mondiale.
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SOMMAIRE
Remerciements.....................................................................................................................................................2
Résumé .................................................................................................................................................................. 4
Sommaire .............................................................................................................................................................. 5
Introduction Générale...........................................................................................................................................7
I. Définition...................................................................................................................................................9
I. Approche européenne..............................................................................................................................29
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Conclusion...........................................................................................................................................................40
Bibliographie.......................................................................................................................................................41
Annexes................................................................................................................................................................. 43
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Introduction Générale :
La fiscalité a toujours constitué un levier important des politique publiques qu’elles relèvent
des doctrines économiques d’obédiences classiques ou keynésiennes. La théorie des finances
publiques distingue deux courants selon le fondement de l’analyse fiscale qu’ils adoptent. Le
premier considère que la fiscalité doit se limiter à finances les fonctions régaliennes de l’état
en introduisant le minimum de distorsions dans l’économie. Il recommande de prendre en
considération le principe de la capacité contributive. Alors que le second bloc considère que la
fiscalité peut être utilisée comme instrument en vue d’augmenter le bien-être économique
général, par le biais d’une redistribution ou d’une incitation à des comportements plus
vertueux. En plus de sa fonction classique consistant à assurer le fonctionnement des services
publics, l’impôt est utilisé aussi par les pouvoirs publics comme instrument d’intervention
dans la vie économique et sociale.
Les recettes fiscales fournissent aux administrations les fonds nécessaires pour investir dans le
développement, réduire la pauvreté, fournir des services publics et constituer l’infrastructure
matérielle et sociale nécessaire pour soutenir la croissance à long terme. Cependant, il existe
dans beaucoup de pays en développement des obstacles à l’accroissement des recettes
publiques de source nationale, notamment une base d’imposition étroite, un secteur informel
important, une gouvernance et des capacités administratives insuffisantes, de faibles niveaux
de revenu par habitant, d’épargne intérieure et d’investissement, et éventuellement aussi des
pratiques d’évasion fiscale de la part des élites. Certains pays, parmi lesquels la moitié de ceux
d’Afrique subsaharienne, prélèvent des recettes fiscales qui représentent moins de 17 % de
leur PIB, ce qui est considéré par les nations unies comme le niveau minimum nécessaire pour
atteindre les objectifs du millénaire pour le développement.
Notre pays a opté pour un système décentralisé à travers des collectivités territoriales qui
jouent un rôle déterminant en matière de gestion des affaires locales dont la consolidation est
appelée à connaitre un développement accentué, notamment dans le cadre de la régionalisation
avancée. La réussite de ce processus étant tributaire de la mobilisation des ressources fiscales,
justifie de procéder à un nouvel éclairage sur la fiscalité locale en tant que composante
importante du système fiscal marocain et comme instrument de politique économique et
sociale, qui permet aux décideurs publics de disposer de ressources financières nécessaires à la
couverture des dépenses publiques et au développement local. Les collectivités locales, eu
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égard à leurs responsabilités dans le domaine de la mise en valeur de leur territoire, en termes
de création des conditions de vie décentes pour les citoyens, vivent la problématique de
mobilisation des ressources financières de manière cruciale : beaucoup d’entre elles sont
confrontées à une forte demande en équipements de tous genres, induits par des déficits
importants cumulés dans le passé, ou consécutifs à une forte croissance démographique.
Dans ce contexte et compte tenu de la place de la fiscalité locale dans les ressources
financières de la commune, la maîtrise de cette fiscalité locale, en particulier en termes de
potentiel fiscal de la commune et du recouvrement, doit être au centre des préoccupations du
conseil communal. Il est à noter que la fiscalité locale durant son évolution a connu plusieurs
réformes visant une cohérence avec les autres réformes politiques, économiques et sociales.
Ainsi La dernière réforme, qui se propose de rompre avec le passé, vise la simplification des
règles d'établissement de l'assiette, des procédures et des règles de recouvrement ainsi que du
nombre d'impôts et taxes. L'adoption de cette loi (N°47-06) a répondu au souci de
l'harmonisation entre la fiscalité locale et celle nationale à travers la suppression des doubles
emplois et des superpositions.
Dans ce cadre, nous interrogeons sur la fiscalité et le développement locale qui met en relation
les dynamiques de croissance d’emploi des territoires d’une et la fiscalité et les dépenses
publiques locales de l’autre. Afin de répondre à la problématique suivante ;
*Quel système fiscal pour un développement économique local et une cohésion sociale au
Maroc ?
Pour répondre à cette problématique, d’autres sous questions sont également à traiter :
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Ce mémoire est scindé en quatre parties. Les deux premières parties traitent le cadre
conceptuel et dysfonctionnements et les caractéristiques de la fiscalité locale au Maroc, la
troisième partie présente la fiscalité locale et l’attractivité des territoires : benchmark
national et international, alors que la dernière partie traite de la question :
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Premier Chapitre
CADRE
CONCEPTUEL
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I. Définitions
A. La fiscalité locale :
Certes, la fiscalité a d’abord une fonction financière, mais surtout une fonction de
régulation économique, en visant les secteurs prioritaires de croissance tels que
l'industrie, la recherche et développement, une fonction sociale visant la
correction des inégalités sociales et territoriales.
En somme, la fiscalité est un instrument parmi d'autres pour atteindre les objectifs
de développement. En effet, le concept de développement est plus global. Il
comprend des indicateurs qualitatifs comme l'éducation, la culture et la santé,
mais aussi des indicateurs quantitatifs comme la croissance économique.
Afin d’assurer l’autonomie financière, certaines ressources fiscales ont été mises à la
disposition des collectivités locales pour assurer le financement de leur fonctionnement.
La fiscalité directe comprend la taxe d'habitation, taxe foncière sur les propriétés bâties,
taxe foncière sur les propriétés non bâties, taxe professionnelle (jusqu'en 2009), taxe
d'enlèvement des ordures ménagères.
La fiscalité indirecte comprend les droits de mutation, carte grise, part de taxe intérieure
sur les produits pétroliers ou de taxe spéciale sur les contrats d'assurance...
La fiscalité locale inclut toutes les taxes locales (Impôts locaux directs) préleνées
par les collectivités locales ou territoriales par l’intermédiaire de l’administration
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fiscale afin de financer leur fonctionnement ou investissement.
On dénombre :
La création d’impôts locaux est encadrée par la législation : les élus ne peuvent pas
établir de nouvelles ressources fiscales pour l’alimentation de leur budget de
fonctionnement ou d’investissement Annuel le plus souvent, ils augmentent, année
après année, la fiscalité existante.
Au début, la fiscalité locale marocaine n’intéressait que les communes urbaines ; en revanche,
elle ne s’est élargie aux communes rurales que par la suite. En effet, avec le développement du
processus irréversible de la décentralisation, le législateur a institué des taxes aux profits des
préfectures et provinces puis aux régions. La fiscalité locale a accompagné timidement le
processus de décentralisation de notre pays, elle a été réformée à plusieurs étapes, en 1962,
1984, 1989, 1997, et 2008 :
❖ Dahir 1.60.121. De 1962 instituant des taxes au profit des communes urbaines
❖ Extension de l’application du dahir 1.60.121 de 1962 aux communes rurales ;
❖ Décret royal n° 757-66 de 1967
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❖ Mise en place de la région en tant que composante territoriale au niveau de la
constitution de 1992 institution de 3 taxes au profit des régions : nombre de
taxes locales portés à 40
❖ Loi 47-96 de 1997
❖ Réforme 2008 mise en place de textes législatifs distincts pour les taxes et
pour les redevances Réduction du nombre de prélèvement de 40 à 30.
B. L’équité fiscale :
Le concept d’équité fiscale est toujours le center d’un débat qui suscrite des
opinions divergentes. Pour les uns, l’équité est synonyme de distribution
équitable des revenus. La redistribution est envisagée dans le cadre de la
compensation des inégalités générées par le fonctionnement spontané des
marchés. « Il est du devoir de la puissance publique de corriger les inégalités
encadrées par l’économie de marché par un instrument de réalisation de la justice
sociale ».
Pythagore évoquait l’équité fiscale dans les termes suivants : « Si chacun recevait
ce qu’il cause, ce serait la vraie justice » (cité par Kolm, 2006). Nous observons
que l’auteur, assimile l’équité à la justice puisque selon lui cette dernière ne peut
être atteinte, que si tous les citoyens se trouvent égaux devant la loi. Il s’agit
d’une approche juridique de l’équité.
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Down Economicus), qui part du principe que la richesse créée par l’activité
économique se répercute systématiquement sur le bien-être économique et sociale
des citoyens. En d’autres termes, l’approche libérale rejette l’idée que l’impôt
puisse remplir le rôle d’instrument de justice sociale et de réducteur d’inégalités.
D’autre part, le courant socialiste pour qui l’équité fiscale est une équité verticale.
Ce qui signifie, que l’Etat doit intervenir grâce à l’impôt pour réduire les
décalages sociaux générées par le fonctionnement spontané des marchés.
L’objectif étant d’aboutir à une cohésion sociale.
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Le développement est un processus multidimensionnel et cumulatif qui intègre
plusieurs variantes de nature qualitatives, c’est-à-dire institutionnelle, sociale,
culturelle, voire symbolique. Il se distingue de la croissance qui concerne les
indicateurs économiques quantitatifs appréhendés dans le court terme, alors que le
développement s’inscrit dans un processus de long terme et porte davantage sur
les structures. Le Programme des Nations- Unies pour le Développement (PNUD)
montre que le développement doit aider à construire les capacités humaines (en
termes de santé, de savoirs et de compétences) et, d’autre part, à améliorer les
possibilités de conversion de ses capacités acquises en réalisations concrètes
(loisirs, activités productives, actions dans les domaines culturels, sociaux ou
politiques). Par ailleurs, le développement humain, tel que défini théoriquement
par Amartya sen (1983 – 1993), signifie un processus dans lequel les capacités
humaines sont le but et le moyen. Sen. A (1993) a forgé le concept de capabilités
: « ensemble des modes de fonctionnement humains qui sont potentiellement
accessibles à une personne, qu’elle exerce ou non ». Selon le rapport mondial sur
le développement humain (1990) : « Le développement humain est un processus
qui conduit à l’élargissement de la gamme des possibilités qui s’offrent à chacun.
En principe, elles sont illimitées et peuvent évoluer avec le temps. Mais quel que
soit le stade
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préalable au développement
En général, le développement est toujours l’objectif visé par un pays quel soit
pour atteindre cet objectif, politiques et stratégies sont mis en œuvre par l’autorité
publique local. Dans les pays en développement, ces politiques sont souvent à
l’initiative des pays développés. Cela se manifeste par l’économie de traite durant
la colonisation et le politique d’ajustement structurel lors de la période
postcoloniale. Ces politiques peuvent s’avérer inefficaces et inadaptés aux pays
en développements de telle sorte que leur sous-développement s’accroitau fur et à
mesure que ces politiques ont été mise en œuvre. Il est donc primordial que le
paysmême établît son propre politique pour leurs essors au développement.
Cette approche est avant tout un phénomène humain ou les projets et l’action, plus
que les institutions et les politiques, mobilisent l’ensemble des intervenants de la
communauté de chacun des arrondissements
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II. L’importance de l’impôt dans le développement du Maroc
Lorsqu’on traite du rapport impôt, on a tendance à raisonner dans un cadre global qui intègre
la variable finances, plus précisément la politique fiscale et budgétaire de l’état l’impôt est à
privilégier ici pour la raison qu’il Est-ce qui finance une dépense inscrite au budget ou hors
celui-ci.
Lequel l’impôt est médiatisé par des logiques socio-économiques qu’il faut appréhender pour
avoir l’intelligence du tout. Ça veut dire quoi par exemple de dire que la pression fiscale au
Maroc, c’est-à-dire l’agrégation du différent impôt direct et indirect rapportés au PIB est de
tel pourcentage. Le problème de la pression fiscale est à considérer en termes de
redistribution des revenus, plus exactement, ce que chacun supporte et ce que chacun reçoitde
l’état. Lorsqu'on parle d’impôt directs au Maroc, le ¼ perçu à travers le budget, c’est est l’I.R
(Impôt sur le Revenu) qui le procure, c’est-à-dire les salariés. L’indirect, c’est la T.V.A (Taxe
sur la valeur ajoutée) que d’aucuns appellent l’impôt des pauvres.
L’important est de saisir encore une fois, les connexions. Il y a toujours derrière la technique
de l’impôt qu’elle soit T.V.A ; I.R ou I.S (Impôt sur la société) ; avant de descendre vers la
règle de droit qui l’exprime ; une logique qu’il faut comprendre pour que cette technique n’ait
plus de secret à voiler.
Plusieurs auteurs ont songé de donner des différentes définitions de l’impôt qui très souvent
se complètent les unes aux autres. Cet effet, nous retenons la définition qui réunit toutes les
caractéristiques de l’impôt. Pour Gaston PETER, l’impôt est une prestation pécuniaire requise
des personnes physiques ou morales par voies d’autorité, à titre définitif et sans contrepartie,
en vue de la couverture des charges politiques et permettre à l’Etat d’effectuer certaines
interventions dans le domaine économique et social.
L'influence des impôts sur la vie économique et sur le développement est considérable. Il
augmente le cout de la vie dans la mesure où ils sont incorporés dans les couts de production
ou les prix de vente. Ils peuvent ainsi diminuer le pouvoir compétitif des produits et des
entreprises spécialement touchés
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Ils sont de moyens efficaces de politique économique. Ils peuvent servir tout autant pour
encourager tels investissement, telle exploitation ou telle activité économique, par des
exonérations ou de réduction d’impôts, que pour décourager tel autre investissement, telle
autre exploitation ou activité économique, par une imposition plus sévère ;
L’impôt permet la redistribution des revenus. Il est le moyen, par excellence, pour niveler les
différents revenus et établir ainsi une plus grande égalité entre les citoyens ;
Les revenus élevés : l’état les impute par une imposition très lourde ;
Les revenus modestes : l’état les impose faiblement, ou même leur accorde des
exonérations.
Quant à ceux qui n’ont pas de revenus comme les chômeurs, l’état leur accord des
subventions ou des allocations. De plus, certaines considérations d’ordre social déterminent
les modalités de l’impôt : réduction pour charge de famille, impôt élevé sur les produits de
luxes et exonération d’impôt sur les produits de première nécessité.
Simula et Trannoy (2009) affirment que l’impôt est « un faiseur de développement et de paix
sociale ». Si cette observation s’avère juste, cela pourrait expliquer pourquoi les pays qui
enregistrent un niveau élevé de conformité fiscale, se trouvent à un stade important de
développement économique, de bien-être et de justice sociale (exemple les pays scandinaves
et le Canada).
Aujourd’hui, les Impôts au Maroc se divisent en 4 parties principales, les impôts directs, les
taxes sur la valeur ajoutée, les droits d’enregistrement et les timbres
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1) L’impôt sur le revenu (IR) :
Premièrement, l’impôt sur le revenu s’applique aux revenus et profits des personnes
physiques et des sociétés de personnes n’ayant pas opté pour l’impôt sur les sociétés. Sont
concernés les revenus :
Salariaux et assimilés ;
Professionnels ;
Agricoles ;
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1) Taxes d’habitations :
Deuxièmement, l’impôt sur les sociétés (IS) s’applique obligatoirement aux revenus et profits
des sociétés de capitaux, des établissements publics et autres personnes morales qui réalisent
des opérations lucratives et sur option irrévocable aux sociétés de personnes.
Le taux normal est de 20%. Les taux réduits sont de 7% pour certains produits de grande
consommation, de 10% sur certains produits alimentaires, boissons et l’hôtellerie notamment
et de 14% pour d’autres produits.
Tout comme en France, les impôts au Maroc dépendent aussi du revenu brut imposable.
Effectivement, étant formé du montant total des traitements et salaires perçus, ainsi que de
tous les avantages en argent ou en nature accordés en plus du traitement.
Le revenu net imposable (RNI) s’obtient par déduction du revenu brut imposable (RBI) :
D’une somme forfaitaire pour frais inhérents à la profession. Cette somme s’élève à 20% du
revenu brut imposable (sauf cas particuliers, tels que les journalistes, les ouvriers mineurs, le
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personnel navigant de la marine marchande, etc.) avec plafonnement à 30 000 MAD.
Depuis 2005, la direction générale d'impôt DGI a commencé à publier des rapports estimant
les manques à gagner par tγpe d’impôt, par secteur d’activité et par bénéficiaire.
L’objectifest de sensibiliser l’opinion publique (notamment les élus) sur un potentiel de
ressources qui échappe au budget de l’Etat afin de réagir en faveur de la réduction de ces
dépenses.
La vérité est qu’aucune mesure courageuse et effective n’a été prise dans ce sens, vue
l’existence de lobbies qui ont tout l’intérêt de garder les choses en statu quo.
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En fait, d’après la direction générale des impôts, le montant des dépenses fiscales
évaluées en 2011 s’élève à 32.075 millions de DH (pour 271 mesures évaluées
sur 399 recensées) contre 29.801 millions de DH en 2010, soit une augmentation
de 7,6 %. Leur part représente 18,3 % dans les recettes fiscales contre 17,4 % en
2010. Quant à la part des dépenses fiscales dans le PIB, elle est de 3,9 % en 2010
et 4.1% en 2011. En 2012, ce montant est passé à 36 milliards de DH pour 284
mesures dérogatoires évaluées sur 402 avantages fiscaux ; soit 4.3% du PIB ; si
on arrive à évaluer tous les avantages fiscaux, la valeur réelle des dépenses
atteindra au moins les 50 milliards de DH. Au lieu donc, que ces mesures soient
revues à la baisse à un moment où les finances publiques vivent des moments
difficiles, on assiste à une augmentation de ces avantages.
Concernant la part des dépenses fiscales dans les recettes des impôts considérés
(IS, IR, TVA), elle est passée de 20,2 % en 2010 à 21,0 %.
En 2011, la TVA se trouve en haut du palier avec 39.6% des dérogations ; soit
115 mesures sur les 284 évaluées en 2012 et pour un montant de 14milliards de
DH contre 13.8 en 2011.En matière d’IS, le montant des dépenses fiscales
estimées est de 7.069 millions de DH en 2011. La plupart de ces dépenses
bénéficient aux entreprises (8.5milliards de DH dont 4milliards de DH concernent
les exportateurs).
Les dépenses fiscales estimées au niveau de l’impôt sur le revenu ont atteint le
montant de
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En matière d’avantages accordés, les exonérations totales (17.606 millions de DH)
représentent 54,9 % du total des mesures évaluées, suivi des réductions de taux à raison de
25,3 % (8.127 millions de DH). En 2011, le nombre de mesures incitatives porte pour 54,9 %
sur les activités économiques, pour 41,6 % sur les activités sociales et pour 3,5 % sur les
activités culturelles.
Pour des considérations économiques et sociales, on est conscient que toutes ces dépenses
fiscales ne peuvent être réduites dans l’immédiat. Mais, elles peuvent certainement être
revues, modifiées et réaménagées. En fait, les mesures dérogatoires touchent aussi bien des
secteurs bien portants que des produits non considérés comme produit de première nécessite
u produit social. Il y a beaucoup de gains potentiels que l’on pourrait récupérer juste en levant
une exonération, en révisant un taux sans pour autant toucher à la dynamique de croissance ou
au pouvoir d’achat. Le tout est question d’arbitrage politique et économique.
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Deuxième Chapitre :
Caractéristique et
dysfonctionnement de
fiscalité locale au
Maroc
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Une taxe est une prestation monétaire perçue par voie d'autorité et à titre définitif
par l'Etat.La taxe vise à couvrir les charges liées à un service public particulier.
La seule taxe qui s’applique pour le cas du Maroc est la taxe sur la valeur ajoutée
TVA.
La taxe est liée à une prestation de service spécifique, rendue par un organisme de
service public. Elle vient rémunérer le fonctionnement d'un service public ou
l'utilisation d'un ouvrage public. Au contraire, l'impôt n'est pas affecté à une
dépense en particulier mais concourt au budget global de l’État.
La fiscalité locale regroupe l'ensemble des taxes instituées au profit des régions,
des préfectures et provinces et des communes urbaines et rurales. Ces impôts et
taxes au Maroc sont principalement contenus dans le Code Général des Impôts et
la Loi relative à la Fiscalité des collectivités locales.
Cette taxe s’applique également sur la valeur annuelle brute des immeubles bâtis
ou tous emplacement et aménagement utilisant à l’exercice des activités
professionnelles ou toute forme d’exploitation.
2. Taxe d’habitation :
La taxe d’habitation s’impose sur les immeubles bâtis et constructions occupés par leurs
propriétaires entant qu’une habitation principale ou secondaire, ou gratuitement par les dites
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propriétaires de leur conjoint, ascendants ou descendants à titre d’habitation.
Cette taxe s’applique à l’intérieur des communes urbaines et leurs zones périphériques, des
centres délimités et des stations estivales, hivernales et thermales.
La TH est assise sur la valeur locative des immeubles déterminés par voie de comparaison par
la commission de recensement. Elle est fixée d’après la moyenne des loyers pratiqués pour les
habitations similaires situées dans le même quartier.
La base imposable de cette taxe est la même que celle des immeubles soumis à la taxe
d’habitation et la taxe professionnelle.Concernant les immeubles non soumis à la taxe
d’habitation, la Taxe des services communaux s’applique sur le montant total des loyers si ces
immeubles sont donnés en location ou sur leur valeur locative lorsqu’ils sont mis gratuitement
à la disposition de tiers.
Elle se base sur les terrains urbains non bâtis situés à l’intérieur des périmètres des communes
urbaines et des centres délimités affectés à une exploitation professionnelle ou agricole quelle
que soit sa nature dans la limite de 5 fois la superficie des terrains exploités.
Les terrains assujettis à cette taxe Sont également ceux liés à des constructions figurants dans
l’article 19.
La taxe sur les opérations de lotissement s’applique à toutes les opérations de lotissement. La
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taxe est due par les bénéficiaires de l’autorisation de lotir.
4. La taxe sur les débits de boissons :
La taxe s’applique sur les débits de boisson à consommer sur place, à l’instar des cafés, bars
et salons de thé.
La taxe sur les débits de boissons est basée sur les recettes hors T.V.A., réalisées sur la vente
des boissons à consommer sur place, effectuée par les exploitants des établissements soumis à
la taxe.
5. La taxe de séjour :
La taxe de séjour est perçue dans les établissements d’hébergement touristiques appartenant à
des personnes morales ou physiques ainsi que le prix de la chambre.
Cette taxe compte sur les entreprises exploitant les sources d’eaux minérales ou de table,
livrées devant être à la consommation sous forme des bouteilles.
Les eaux minérales et les eaux de table taxables sont les eaux de source ou de puits.
La taxe sur le transport public de voyageurs est assise sur l’activité des taxis et de cars de
transport public de voyageurs à raison de leur exploitation territoriale
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La taxe est due par les propriétaires ou à défaut de propriétaire connus par les exploitants de taxis et
de cars affectés au transport public de voyageurs.
Cette taxe s’applique sur les quantités extractives des carrières situées dans le ressort
territorial de la commune. La taxe est due par l’exploitant autorisé, quel que soit le régime de
propriété de la carrière.
La taxe sur les permis de conduire est due à l’occasion de la délivrance du permis de conduire
ou de son extension à une autre catégorie.
La taxe sur les véhicules automobiles soumis à la visite technique concerne l’occasion de la
visite technique annuelle desdits véhicules.
La taxe sur la vente des produits forestiers est comptée sur la base du montant, hors taxe sur
la valeur ajoutée, des ventes des produits forestiers, ainsi que les coupes de bois.
La taxe sur les permis de chasse concerne les bénéficiaires du permis de chasse.
La délivrance du duplicata ne donne pas le droit au paiement de la taxe.
4. La taxe sur les exploitations minières :
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C’est une taxe qui s’applique sur les quantités extraites des exploitations minières réalisées
par les détenteurs de concessions et exploitants de mines quelle que soit la forme juridique
decette exploitation.
Cette taxe s’applique au profit de la région, elle est due par les organismes concernés sur les
services portuaires rendus dans l’enceinte du port relevant du ressort territorial de la région, à
l’exclusion des services dépend au transport international lié aux marchandises en transit non
destinés au marché national.
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II. Les ressources fiscales.
D’après le bulletin mensuel de statistiques des finances locales qui présentent les principales
tendances des recettes et des dépenses de l’Etat ; On trouve :
Les recettes ordinaires des collectivités territoriales se sont établies à 31,1 MMDH en
augmentation de 16,4% par rapport à fin septembre 2020. Ceci s’explique par la hausse de
6,5% des recettes transférées, de 38,9% des recettes gérées par l’Etat et de 30,7% des recettes
gérées par les collectivités territoriales.
1. recettes fiscales :
Les recettes fiscales ont atteint 24,7 MMDH, en augmentation de 7,9% par rapport à leur
niveau à fin septembre 2020, suite à la hausse de 28,7% des impôts directs et à la baisse de
4,9% des impôts indirects. Les recettes fiscales ont constitué 79,4% des recettes globales des
collectivités territoriales à fin septembre 2021.
2. ressources transférées :
MMDH un an auparavant, les ressources transférées sont en hausse de 6,5%. Ceci résulte de
l’augmentation des subventions
(+1.938 MDH), de la part des régions dans le produit de la taxe sur les contrats d'assurance
(+96 MDH), des fonds de concours
(+85 MDH) et de la part des régions dans le produit de l’IS et de l’IR (+67 MDH), conjuguée
31
à la diminution de la part des collectivités territoriales dans le produit de la TVA (-1.057
MDH).
Les recettes des collectivités territoriales sont constituées pour 36,8% de leur part dans le
produit de la TVA.
32
3. ressources gérées par l’Etat
A fin septembre 2021, les ressources gérées par l’Etat pour le compte des collectivités
territoriales ont atteint 6,8 MMDH contre 4,9 MMDH un an auparavant, soit une
augmentation de 38,9%, provenant de la hausse de la taxe professionnelle (+970 MDH), de la
taxe de services communaux (+821 MDH) et de la taxe d’habitation (+117 MDH).
Les ressources gérées par les collectivités territoriales se sont établies à 5,8 MMDH à fin
septembre 2021 contre 4,4 MMDH enregistré un an auparavant, en hausse de 30,7%. Elles
sont constituées en grande partie des recettes de la taxe sur les terrains urbains non bâtis
(1.522 MDH), de la redevance d’occupation temporaire du domaine public communal (645
MDH), de la taxe sur les opérations de construction (548 MDH) et des recettes domaniales
(507 MDH).
L’évolution de la structure des ressources des collectivités territoriales entre fin septembre
2020 et fin septembre 2021, fait ressortir une augmentation de la part des ressources gérées
par les collectivités territoriales et de la part des ressources gérées par l’Etat, conjuguée à une
diminution de la part des ressources transférées. –annexe-
Les recettes des communes ont été de 21,1 MMDH et représentent 67,8% des recettesglobales
des collectivités territoriales à fin septembre 2021. La répartition des recettes par type de
collectivité territoriale à fin septembre 2021, permet de relever que les ressources transférées
33
sont inversement proportionnelles aux ressources propres. Ainsi, les ressources transférées
constituent 45% des recettes des communes contre 90,2% pour les régions et 90,7% pour les
préfectures et provinces.
34
Trésorerie Générale du Royaume – Bulletin mensuel de statistiques des finances locales
A fin septembre 2021, les dépenses globales réalisées par les collectivités territoriales
(dépenses ordinaires, dépenses d’investissement et remboursements du principal de la dette)
se sont établies à 27 MMDH, en hausse de 3,5% par rapport à leur niveau à fin septembre
2020. Elles se composent à hauteur de 60,3% de dépenses ordinaires.
1. DEPENSES ORDINAIRES
A fin septembre 2021, les dépenses ordinaires des collectivités territoriales ont atteint 16,3
MMDH,
soit une diminution de 3,4% en raison de la baisse de 1,8% des dépenses de personnel et de
35
6,3% des dépenses des autres biens et services, conjuguée à la hausse de 1,8% des charges en
intérêts de la dette.
36
Trésorerie Générale du Royaume – Bulletin mensuel de statistiques des finances locales
2. Dépense d’investissement :
Les dépenses d’investissement des collectivités territoriales se sont établies à 9,2 MMDH à
fin septembre 2021 contre 7,8 MMDH à fin septembre 2020, soit une augmentation de 17,2%
(+1.347 MDH). Cette hausse s’explique notamment par l’augmentation des émissions au titre
des travaux neufs et grosses réparations (+534 MDH), des subventions (+468 MDH), des
acquisitions immobilières (+134 MDH), des Projets intégrés (+127 MDH), et des programmes
nationaux (+49 MDH).
Avec 17,2 MMDH, la part des communes dans le total des dépenses ordinaires et
d’investissement des collectivités territoriales est de 67,4% à fin septembre 2021. La
répartition de ces dépenses par type de collectivité territoriale à fin septembre 2021 permet de
37
constater que : - les dépenses de personnel constituent une part importante des budgets des
communes (44,1%), alors que ce sont les dépenses d’investissement qui constituent la part
importante des budgets des préfectures et provinces (53,5%) ; - les dépenses réalisées par les
régions sont constituées à hauteur de 82,3% des dépenses d’investissement, de 9,2% des
dépenses de matériel, de 5,8% des charges en intérêts de la dette et de 2,7% des dépenses de
personnel.
La fiscalité locale au Maroc présente différentes anomalies dans son fonctionnement et son
mode de d’administration à travers plusieurs échelons. D’abord au niveau de la taxe
d’habitation (ex taxe urbaine), il faut noter que les collectivités locales sont appelées à mettre
à jour certaines bases d’imposition en actualisant les tarifs par rapport aux données
économiques. C’est le cas des valeurs locatives qui remontent souvent à plusieurs décennieset
38
qui contribuent à la faiblesse des recettes de la taxe foncière.
Ensuite au niveau du recouvrement des taxes et impôts des communes, il faut noter qu’il se
fait par trois entités gouvernementales différentes. D’un côté par la commune à travers le
receveur communal qui ne dispose ni de moyens humains ni de matériels pourl’identification,
le recensement et le recouvrement de la matière imposable des taxes et redevances
spécifiquement locales. D’un autre coté par les services déconcentrés relevant du ministère
des finances qui conservent la gestion et le recouvrement des impôts rétrocédés entièrement
aux communes à savoir la taxe urbaine et la taxe professionnelle. Enfin, des services relevant
d’autres administrations prennent en charge la gestion de certaines taxes locales6.
La gestion partagée de la fiscalité locale par ces différentes entités peut engendrer
desdifficultés de communication et d’échange d’informations ainsi que du manque d’intérêt
de ceux qui gèrent ou recouvrent pour le compte des tiers. Aussi, le partage d’une base
d’imposition entre plusieurs échelons de gouvernements ainsi que l’absence de spécialisation
39
des impôts par niveau de collectivité peut favoriser un relâchement du lien entre le
contribuable et l’élu puisque le responsable d’une hausse ou d’une baisse de la fiscalité n’est
pas immédiatement identifiable par le contribuable. De plus, les communes sont parfois
incapables d’assurer le recouvrement des recettes fiscales en cas de sous déclaration car elles
doivent faire appel à la Direction Générale des Impôts ou à la Trésorerie Générale
duRoyaume.
Enfin, la création d’impôt relève de l’autorité de l’organe législatif, c'est-à-dire l’Etat Central.
Les communes jouent essentiellement le rôle de percepteurs et ne peuvent que fixer dans le
cadre des lois et règlements, le mode d’assiette, les tarifs et les règles de perception de
diverses taxes, redevances et droits qu’elles perçoivent. De plus, la fiscalité locale nage entre
deux eaux et cela ne fait qu’aggraver la complexité du système. En effet, elle obéit à la fois à
des politiques locales telles que le choix des tarifs d’imposition, à et des politiques nationales
comme l’exonération pour des fins économiques. Cela prive les budgets des communes de
recettes importantes non compensées. La fiscalité décentralisée ne constitue donc en réalité
que le prolongement local de la fiscalité de l’Etat (Sbihi, 2007).
40
Troisième Chapitre :
41
Aujourd'hui le territoire est au centre des stratégies d’attractivité pour le développement
économique et devient le véritable sujet de l'action politique Les acteurs territoriaux sont
souvent confondus les territoires qu'ils représentent et défendent avantage économique (hatem,
2004).
La compétitivité accrue à l’égard des acteurs économiques a conduit, en effet, les collectivités
locales et territoriales à une véritable course à l’attractivité, par des biais divers. Même s’il est
vrai que la planification doit chercher à atteindre des objectifs aussi différents que le
développement durable, l’impératif économique reste toujours prépondérant et le débat sur la
mondialisation de l’économie met la compétitivité au sommet de l’agenda politique (Newman
etThornley, 2005).
Dans la période actuelle, caractérisée par la concurrence plus basée sur la flexibilité, la variété,
la qualité et Innovation versus coût, l'importance des ressources et les événements stationnaires,
donc Le territoire local auquel ils appartiennent s'est élargi proportionnel aux flux mondiaux de
ressources et la possibilité d'intégrer des événements mobiles Transformer les caractéristiques
locales en avantages Compétitif.
I. Approche européenne
Une des caractéristiques de l'Europe des territoires est le secteur public local et régional dont le
poids économique se traduit par une forte augmentation des dépenses (éducation, action sociale,
42
santé, développement économique), qui passent de 1390 milliards d’euros à 1740
milliardd’euros en 5 ans.
L’Europe est en pleine réflexion sur la manière de corriger les inégalités territoriales par la mise
en place de solidarités, Les ressources des autorités locales et régionales entraînent une
augmentation et une Diversification des ressources (redevances, dotations, recettes fiscales). Les
dotations peuvent provenir de l’Etat mais aussi d’autres collectivités.
La fiscalité sur les activités économique en Europe. Son poids est variable selon les pays – tout
comme son fonctionnement. Certains pays comme (Autriche, Allemagne, Hongrie, Italie,
Luxembourg, Espagne, Pologne) bénéficient de ressources fiscales propres, alors
que(Danemark, Portugal, Royaume-Uni) Proviennent d’un impôt partagé.
Le poids de la fiscalité locale par rapport à l’ensemble des impôts par exemple 91
%par rapport à l’ensemble des impôts par exemple 91% au Luxembourg, 54% en Italie, 38% en
Hongrie.
43
collectivités territoriales soient consultées le jour où sera mise en place une réflexion à l’échelle
européenne.
44
II. Approche marocaine
Le Maroc est aujourd'hui considéré comme l'un des principaux pays reliant l'Europe et l'Afrique.
Il est devenu un pays très attractif en raison de sa géographie, de son climat et de sa stabilité
politique et économique. Il en est ainsi également eu égard à son système fiscal, notamment pour
les Français qui souhaitent bénéficierd'une fiscalité plus avantageuse.
Les grands choix et orientations économiques du Maroc demeurent des constantes. Depuis
l’indépendance du pays, la construction de l’économie du pays se fait e effet selon les règles
d’une économie sociale de marché ; une économie qui mise sur l’initiative privéeet individuelle,
ou le droit de propriété privé est granitai, ainsi que la liberté d’entreprendre avec une forte
composante sociale de redistribution ou l’état est forment présent en tant qu’arbitre et même en
tant qu’acteur. Le rôle de l’état est traditionnellement fort au Maroc, du fait de l’absence à
l’indépendance d’une classe nationale d’investisseurs privés, et de la construction encore en
cours de l’instrument nécessaire au financement et à la régulation d’une économie de marché.
Le processus de décentralisation, qui est un partage de pouvoir entre l’Etat et les collectivités
territoriales, n’a cessé d’évoluer au cours des dernières années au Maroc. Le pays est toujours à
la recherche d’un modèle de décentralisation optimal. Ce qui constitue un exercice loin d’être
aisé. Pour cause, il est communément admis qu’un bon modèle de décentralisation doit prendre
en considération un ensemble de paramètre clefs. Il s’agit, entre autres, des besoins en termes de
subsidiarité et la préservation de la centralité du pouvoir de l’Etat. Le modèle de décentralisation
idoine doit également garantir un développement local en parfaite harmonie avec l’élan de
développement national.
45
Sachant qu’au Maroc, il existe de grandes disparités en termes de capacité de
gestion, de disponibilité de ressources et du potentiel intrinsèque de toute nature
entre les différentes collectivités locales. Au-delà de ce rappel, la recherche du
meilleur modèle de décentralisation est toujours d’actualité dans plusieurs pays de
l’OCDE, pour ne citer que la France. Ceci dit, le régime fiscal local est un
élémentcrucial du modèle de décentralisation.
46
« En dépit des multiples réformes de la fiscalité locale depuis 1976, les collectivités
territoriales continuent de dépendre de l’Etat au niveau du financement », constate Bensouda.
Les recettes provenant de la fiscalité gérée par les collectivités locales qui, en quelque sorte,
mesurent le niveau de l’autonomie fiscale, ne représentent en moyenne que 9% des ressources
des entités territoriales entre 2002 et 2021. « Les recettes fiscales propres sont trop limitées
pour permettre aux entités territoriales de prétendre à une autonomie fiscale et participer
pleinement au développement des territoires », analyse Bensouda. Ce dernier souligne un
décalage entre le droit et la pratique. Sachant que l’autonomie locale est consacrée par la
Constitution de 2011 parla disposition de ressources financières propres et affectées par l’Etat
aux collectivités territoriales. Pour autant, les autorités locales ont une autonomie relative en
matière de décisions fiscales, comme en témoigne le pouvoir de fixation du taux de taxation
dans une fourchette bien définie par la loi.
Au final, dans la pratique, la gestion de la fiscalité locale serait altérée par des considérations
politiques qui pénalisent la rentabilité fiscale. D’où la recommandation allant dans le sens de
la gestion de la fiscalité locale assurée par une administration neutre et professionnelle.
47
Quatrième Chapitre :
48
La recherche de systèmes fiscaux adéquats aux structures économiques et sociales des pays
est une préoccupation pour répondre aux objectifs de compétitivité (attractivité du pays par sa
fiscalité), d’équité (acceptation sociale) et d’efficacité (générer des ressources pour
fonctionner).C’est dans ce sens et surtout dans un contexte de crise des finances publiques que
le Maroc a connu sa principale réforme fiscale en 1984 qui s’est traduite par l’introduction des
principaux impôts actuels. Par la suite, une réflexion a été menée sur les mécanismes
permettant la simplification, l’efficacité et l’harmonisation du système fiscal. Ces
réaménagements ont permis au Maroc de se doter d’un système fiscal comportant les
caractéristiques d’une fiscalité moderne mais sans pour autant atteindre les objectifs assignés
savoir l’équité sociale et l’efficacité économique.
Notre propos dans cette communication est de contribuer, à travers la conception d’un modèle,
à mettre la lumière sur le meilleur dosage à opérer entre fiscalité directe et indirecte afin
d’optimiser la variable fiscale et lui permettre de jouer pleinement le rôle qui lui est dévolu.
Les institutions fiscales de l’Etat marocain, et les règles juridiques qui régissent le
domaine des finances publiques sont le résultat d’une longue évolution historique,
marquée par des transitions qui ont donné naissance, au final, à un système fiscal
moderne, comparable à ceux en vigueur dans les pays développés, et à économie
libérale.
Le système fiscal national a en effet, tout au long du 20e siècle, connu une évolution
sous la pression de contraintes budgétaires, ayant permis l’instauration des premiers
impôts modernes. Evolution fondée également, depuis l’indépendance, sur le
consentement, la solidarité et l’incitation économique, pour aboutir actuellement à un
système moderne, qui est l’émanation de la volonté d’intégrer l’économie marocaine
dans l’échiquier international.
49
Notamment à la pression budgétaire découlant de la situation des finances publiques
qui s’est dégradée pour des raisons multiples, liées aussi bien à l’accroissement des
dépenses qu’à la réduction des recettes.
Principaux prélèvements : la Zakat, l’Achour, la Jezya, le Kharaj, la Hédya, la Harka, la
Mouna, la Sokhra, la Ghorama et la Touiza, le Meks et le Tertib.
le régime fiscal pendant le protectorat, qui se caractérise par la réforme du
système suite à la détérioration progressive des finances du Maroc et à l’aggravation de
son endettement. Ainsi, le Protectorat fera de l’impôt le principal instrument
d’intervention économique qui s’est traduite par la mise en place d’un système fiscal
inspiré du système français.
Portant sur l’instauration des trois principales catégories d’impôts, la réforme, dont les
principes ont été énoncés par la loi-cadre n° 3-83 relative à la réforme fiscale2, a abouti
à la mise en œuvre de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) en 1986, et à l’institution de
50
l’Impôt sur les Sociétés (IS) en 1988 et de l’Impôt Général sur le Revenu (IGR) en 1990
– devenu l’Impôt sur le Revenu, qui se sont substitués aux impôts cédulaires en
vigueur.
La deuxième phase, allant de 1993 à 1999, était celle de la mise en place de la fiscalité
des valeurs mobilières et des produits de placement à revenu fixes, ainsi que la réforme
de la Taxe sur le Profit Immobilier. Enfin, une troisième étape, s’étalant entre 1999 et
2009, a été consacrée à la réforme du code de l’enregistrement et des timbres, et à la
codification (Code Général des Impôts) ainsi qu’à la réforme de la fiscalité des
collectivités locales.
Bien qu'il s'agisse de deux concepts qui semblent représenter la même chose, nous
parlons de deux choses très différentes. La réforme fiscale, d'une part, est intégrée à la
politique fiscale. Eh bien, c'est la politique fiscale qui détermine, pour ainsi dire, la
fiscalité que le pays va adopter. Tant la fiscalité que la réforme nécessaire requise par le
système fiscal pour mener à bien la politique fiscale proposée. C’est pourquoi, comme
nous l'avons mentionné, la réforme fiscale fait référence à un changement promu par le
Gouvernement dans le régime fiscal d'un territoire. Alors que, d'autre part, la politique
budgétaire est la branche de la politique économique qui est chargée de configurer le
système fiscal, ainsi que les dépenses du pays, dans un but précis.
51
simple, cohérent et efficace s’avérait très importante .
Le système marocain, avant sa réforme, était imparfait pour deux raison :
Dans la mesure où il n’existait pas d’impôt général sur les revenus. Cette situation tendait à
favoriser les contribuables qui avaient plusieurs sources de revenus, cas fréquents au Maroc.
Un effort a été fait en 1972 avec la création de la contribution complémentaire sur les revenus
des personnes physiques (CCRPP), mais cette réforme avait de nombreuses limites,
notamment
Elle ne touchait que les personnes physiques, et les détenteurs de gros revenus ont créé des
sociétés holding pour échapper à l’impôt.
Elle maintenait le système des impôts cédulaires, à telle enseigne que le même revenu était
doublement imposé.
Devant les insuffisances de l’ancien système fiscal, le Maroc avait la ferme volonté de rendre
son système fiscal plus efficace économiquement et d’instaurer une équité entre les
contribuables comme objectifs majeurs Avant de s’intéresser à la réforme présente, il est
important de rappeler que le Maroc a connu sa grande réforme fiscale dans les années 1980. En
effet, c’est la loi cadre adoptée en 1984 qui a programmé la mise en place progressive du
système fiscal actuel, articulé autour de l’introduction de la taxe sur la valeur ajoutée en 1986,
de l’impôt sur les sociétés en 1987 et de l’impôt général sur le revenu en 1990.Cette réforme
résultait de la politique d’ajustement structurel imposée par une crise aiguë des finances
publiques et la nécessité de faire face aux charges de la dette extérieure. L’amélioration du
52
rendement fiscal constituait alors l’un de ses principaux objectifs.
Suivants lesquels cette réforme devait être réalisée. Elle pose le principe d’un certain
nombre d’impôts.
53
-à-dire qu’avec les mêmes moyens on doit réaliser plus
de rendement.
les investissements.
Ces objectifs ne peuvent être réalisé qu’avec certains objectifs intermédiaires, en effet les décideurs
publics ont choisis d’agir sur des paramètres a travers les loi des finances, ces paramètres sont :
titres de capital et de créance, réalisées au cours d'une année civile de 24.000 à 28.000 dirhams.
(2009)
ien à la consommation.
54
Promotion des Secteurs (immobilier, agriculture...etc.) incitation a l’investissement
A l’issue des travaux de ces assises, un projet de loi cadre sue la fiscalité sera élaboré pour porter les
grands principes de la réforme fiscale à venir et la programmation précise, sur 5ans à partir de 2020, des
principaux engagements du Maroc en la matière.
55
56
Conclusion
A travers le monde, la fiscalité est considérée à la fois comme une importante source de
financement pour les Etats et un tremplin pour encourager les investissements intérieurs et
étrangers. Au Maroc, elle permet de couvrir une part importante du besoin de financement de
l’économie. Notamment, pour l’année budgétaire 2016, les recettes fiscales inscrites au Titre
III de la loi de finance représentent plus de 196 milliards de dirhams soit 92.4% des recettes
ordinaires du budget général. Economistes et praticiens ont émis en 2013 des
recommandations sur la fiscalité marocaine lors des 2èmes assises éponymes visant à favoriser
l’équité du système fiscal, la compétitivité des entreprises et le civisme fiscal, l’élargissement
de la fiscalisation au domaine de l’agriculture....
Depuis lors, les lois de finance mettent en application graduellement de nouvelles mesures qui
seraient à même de répondre à ces nouvelles orientations tout en favorisant la soutenabilité des
finances publiques. En quoi consiste cette réforme ? Les objectifs visés sont-ils bénéfiques à la
santé économique de notre pays ? La réforme est-elle suffisante pour améliorer l’équilibre
budgétaire ? Cet article propose dans un premier temps de relater le cadre théorique de la
fiscalité, la terminologie et la revue de la littérature y relatives. Dans un second temps, tout en
rappelant les avancées de la réforme fiscale au Maroc, il tente de répondre aux questions
précitées.
Dans le but de déterminer les objectifs fondamentaux d’une réforme fiscale consolidée ainsi
que les outils de sa mise en œuvre, conformément aux dispositions de la Constitution, la loi-
cadre n° 69-19 portant réforme fiscale vient d’être publiée au BO N° 7010 – du 25 h/ 1442 (5-
Août-2021). Cette loipeut être considérée comme une feuille de route entre les mains du
gouvernement afin de mettre en œuvre ce grand chantier. Après la grande réforme des années
quatre-vingt, la réforme du système fiscal marocain est devenue récemment une obligation et
une priorité afin de l’adapter au nouveau contexte économique et social national et
international. En effet, d’une part avec la réflexion et le débat existant actuellement au Maroc
sur le Nouveau Modèle de Développement, il est nécessaire d’aligner la politique fiscale du
pays avec ce grand chantier stratégique. Et d’autre part, sur le plan international, on a assisté
ces dernières années à un durcissement des règles de conformité fiscale.
Dans ce cadre, plusieurs recommandations émanant des Assises Nationales de la Fiscalité
tenues en2019 visant à faire face aux différents problèmes dont souffrent le système fiscal
actuel (L’inefficience, l’iniquité) et d’instaurer un système fiscal efficace, juste, équitable et
équilibré permettant de mobiliser les recettes nécessaires à la mise en œuvre les
politiques publiques relatives aux domaines économiques, sociales et environnementales. À
souligner que cette réforme concerne aussi la fiscalité des collectivités territoriales qui
constitue un composant du système fiscal marocain.Alors qui sont les objectifs
fondamentaux de cette réforme ?
57
Bibliographie
Présentation d’ensembles des impôts sont extrais de : D.G.I Direction Générale des
Impôts.
58
LOCALES. SEPTEMBRE 2021.pdf
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Table des matières
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