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Département des Sciences Economiques

& Gestion
Parcours : Economie et gestion

Projet de fin d’étude pour obtenir la Licence


Fondamentale

En Sciences d’Economie et gestion

Sous le théme :

L’IMPACT ECONOMIQUE ET SOCIAL DE LA FISCALITE AU MAROC

Réalisé par : En cadré par


OUSSAMA DERWICH Professeur : Mme
MAGDOUD AMINA
SOUMIYA EL WATOUATI

Année universitaire 2016/2017


REMERCIONEMENT 

Nous tenons tout d’abord à remercier Dieu le tout puissant et


miséricordieux, qui nous a donné la force et la patience d’accomplir ce
Modeste travail. En second lieu, nous tenons à remercier notre encadreur
(Mme MAGDOUD AMINA ),
son précieux conseil et son aide durant toute la période du travail. Nos
vifs remerciements vont également aux membres du jury pour l’intérêt
qu’ils ont porté à notre recherche en acceptant d’examiner notre travail Et
de l’enrichir par leurs propositions. Enfin, nous tenons également à
remercier toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à la
réalisation de ce travail

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Page 3
Dédicace :

NOUS DÉDIONS CE TRAVAIL À :

 NOS MÈRES, SOURCES DE TENDRESSE ET D’AMOURS POUR LEURS

SOUTIENS TOUT LE LONG DE NOTRE VIE SCOLAIRE .

 NOS PÈRES, QUI NOUS ONT TOUJOURS SOUTENUS ET QUI ONT FAIT

TOUT POSSIBLE POUR NOUS AIDER.

 NOS FRÈRES ET NOS SŒURS, QUE NOUS AIMONS BEAUCOUP.

 NOTRE GRANDE FAMILLE. , ET NOTRES CHERS AMIS SANS

EXCEPTION.

 A notre encadrant ‘Mme MAGDOUD AMINA’.

TOUT QU’ON COLLABORÉ DE PRÉS OU DE LOIN À L’ÉLABORATION DE CE


TRAVAIL. QUE DIEU LEUR ACCORDE SANTÉ ET PROSPÉRITÉ.

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Sommaire :

Introduction général :

Chapitre I : Concept, Historique de système fiscal marocain 

Section 1 : Introduction a la fiscalité marocaine

Section 2 : historique de la fiscalité marocaine 

Chapitre 2 : Cadre conceptuel et théorique du système fiscal au Maroc.

Section 1: La Description du système fiscal marocain :

Section 2 : :la Structure des recettes fiscales au Maroc :

Chapitre III : L’évasion et La fraude fiscale au Maroc :

Section 1 : Typologies et mécanismes de la fraude :

Section 2 : : La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale au Maroc :

Conclusion général :

Bibliographie :

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INTRODUCTION GENERALE :

LE SYSTÈME FISCAL MAROCAIN A ÉTÉ PROFONDÉMENT REMANIÉ DANS LES ANNÉES 1980,
APRÈS LA PROMULGATION DE LA LOI- CADRE RELATIVE À LA RÉFORME FISCALE EN 1984.
AVEC L ’INSTAURATION DE TROIS GRANDS IMPÔTS, L ’I MPÔT SUR LES SOCIÉTÉS (IS),
L’IMPÔT SUR LES REVENUS (IR) ET LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTÉE (TVA),

LA FISCALITÉ MAROCAINE S’ EST RAPPROCHÉE DANS SON ARCHITECTURE GLOBALE DES

GRANDS SYSTÈMES D’IMPOSITION CONNUS DANS LE MONDE OCCIDENTAL . DEPUIS CETTE

DATE , LE MAROC A ENTREPRIS UN VASTE CHANTIER DE MODERNISATION DE SON

ÉCONOMIE , D’OUVERTURE VERS L’ EXTÉRIEUR , ET DE DÉMANTÈLEMENT DOUANIER AVEC

LA SIGNATURE D’ACCORDS DE LIBRE ÉCHANGE AVEC DE NOMBREUX PAYS OU DES ZONES

ÉCONOMIQUES IMPORTANTES .

AUJOURD ’HUI, LES DROITS DE DOUANE AYANT ÉTÉ FORTEMENT RÉDUITS , L’IMPÔT

CONSTITUE L’ ESSENTIEL DES RECETTES SUR LESQUELLES S’ ADOSSE LE BUDGET DE

L’ ETAT. LA FISCALITÉ MAROCAINE ALORS EST L’ EXPRESSION ET LE RÉSULTAT DE SON

INTÉGRATION À L ’ÉCONOMIE DE MARCHÉ INTERNATIONAL .

Notre problématique : Quel est le point de la fiscalité dans le budget marocain ? et


Quel est son impact économique et social au Maroc ?
Pour répondre a cette problématique nous avons opté pour le plan suivant :

 CHAPITRE 1 : Concept, Historique du système fiscal marocain.

 CHAPITRE 2 : Cadre conceptuel et théorique du système fiscal au Maroc.

 CHAPITRE 3: L’évasion et la fraude fiscale au Maroc.

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Chapitre 1 : Concept, Historique de système fiscal marocain :

Dans ce Premier chapitre introductif, on abordera les notions fondamentales de la fiscalité


tout en évoquant le concept de fiscalité : le rôle et les fonctions de l’impôt ainsi que les
objectifs de la fiscalité. Par la suite s’en basent sur l’historique de système fiscal marocain.

Section 1 : Introduction a la fiscalité marocaine 

1. Définition :
- Le terme « fiscalité  » tire son origine de « ficus » qui vient du latin, qui signifie « panier »
que les romains employaient pour recevoir de l'argent. Il a donné également naissance
au fisc, qui désigne couramment l'ensemble des administrations publiques qui ont en charge
l'impôt 1

- La fiscalité peut se définir comme étant l'ensemble des prélèvements obligatoires effectués
par les administrations publiques à titre définitif et sans contrepartie immédiate ou directe 2

- La fiscalité marocaine est une discipline juridico-économique qui a pour objet d’étudier les
principes, les règles et les techniques de la mise en œuvre des impôts.
Le droit fiscal réglemente les relations financières entre l’Etat et les assujettis à travers un
certain nombre de prélèvement fiscaux sous forme d’impôts et taxes.3

-Sur le plan de la gestion économique, la fiscalité est à la fois instrument et système. De ce


point de vue, elle permet au gouvernement d'orienter sa politique économique, bien plus, c'est
un instrument d'orientation macroéconomique de la dépense ou de la consommation, bref de
la demande.

2) Rôle et fonction de la fiscalité: 4

*On sait que les impôts sont les piliers de la fiscalité à travers (IS,IR,TVA),Alors quelles
sont leurs rôles et leurs fonctions ;

1
Claude et AUGE., Dictionnaire encyclopédique, Larousse, Paris, 1958, p.411.
2
LOWENTHAL, P, Economie et Finance publique (1994), p.3.
3
 Pr. AIT LAHCEN Dina Cours de Fiscalité marocaine, ENSET Mohammedia
4
Site web : www.arixelles.be/documents/revisions/droit_fiscal

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2.1.Rôle de l’impôt :
L'impôt a trois rôles dans un Etat : (le rôle financier, économique, social et politique) :
A. Le rôle financier :
L'impôt sert à la couverture des dépenses publiques de la communauté ou société, c'est le
rôle original de l'impôt
B. Le rôle économique :
L'impôt sert de régulation économique c'est-à-dire l'impôt joue un rôle permettant au
gouvernement par l'entremise du parlement de surtaxer les domaines ne devant pas faire
l'objet d'un effort et en détaxant ceux devant faire objet d'une promotion.
C. Le rôle social :
Selon la capacité contributive des contribuables l'impôt sont prélevé, c'est l'équité fiscale qui
est obtenue par la progressivité d'imposition contrairement à la proportionnalité d'imposition.
C'est ainsi que la loi fiscale, instrument par excellence de la politique de l'Etat en matière
économique, doit tendre « dans son principe comme dans son application » vers la justice
sociale et l'équité afin que l'impôt ne puisse pas frapper aveuglement les riches et pauvres,
salariés et paysans, ménage sans enfant et familles nombreuses, valides et invalides...Bref
l'impôt est un outil de la politique sociale et de l'équité entre citoyens.
2.2 Fonction de l'impôt :
L'impôt à l'heure actuelle remplit 3 fonctions principales :
 la répartition des charges publiques :
La couverture des charges publiques est la raison essentielle de l'impôt. L'impôt est le
seul procédé permettant de couvrir les dépenses des services publics qui ne peuvent être
rendus.
 l'interventionnisme étatique :
Incitation (natalité, investissement, assurance...) ; dissuasion (théoriquement, des droits sur
l'importation de l'alcool et du tabac qui sont censés réduire la consommation de ces produits).
Cette fonction peut s'inscrire dans le cadre d'une politique à long terme ou dans celle des
mesures conjoncturelles
 La redistribution des revenus et des richesses :
L’impôt est employé pour réduire l'injustice sociale de façon ponctuelle (personnes âgées
titulaires de revenus modestes) ou plus générales (nivellement des revenus ou des fortunes)
voir pour s'assurer à tous citoyens un minimum de ressources. Le niveau des transferts de
revenus dans le budget de l'Etat notamment, témoigne de l'importance de cette fonction.
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3. Les objectifs de la fiscalité :5

3.1 Objectif de financement de l’impôt :


C’est un objectif classique de l’impôt et puisque la fiscalité a pour objectif principale
d’assurer le financement des services publiques dont un pays veut se doter, ce sont donc les
choix de société faits par les citoyens qui doivent déterminer le niveau de prélèvement fiscal.
Cette conception financière de l’impôt doit avoir pour l’objet de procurer de recette pour les
pouvoirs publics.
La couverture des charges publiques par l’impôt doit être organisée de manière à ce que cette
dernière ne doive pas influencer les contribuables dans leurs choix économiques et juridiques.

3.2 Objectif de redistribution des revenus :


La redistribution des revenus est l’une des fonctions traditionnelles de l’impôt, l’objectif de la
redistribution de revenu est de réduire les inégalités sociales mais il est difficile de passer des
principes généraux de la justice sur les degrés de l’inégalité. Cela signifie que l’objectif de
réduction des inégalités par l’intermédiaire de l’impôt reste vague.
Globalement il existe deux formes d’équité.
 L’équité horizontale : Repose sur l’idée suivante : « une capacité contributive
égale, imposition légale », Idée à nuancer en fonction des situations.
 L’équité verticale : Repose sur l’idée qui consiste à ce que : «à capacité
contributive différente, imposition différente». Prenant en considération la fonction
d’utilité des individus, l’utilité qu’un agent retire d’une somme donnée varie en
sens inverse de son revenu : plus le revenu est élevé plus la satisfaction est petite.
Donc compte tenu de cette fonction d’utilité, l’objectif d’une répartition équitable est que le
sacrifice consenti par chacun ait la même valeur subjective.
Cependant l’équité fiscale ne signifie d’aucune manière uniformité de traitement.
Sa vocation est plus d’interdire, des discriminations injustifiées.
Donc ce principe permet une discrimination en fonction des capacités contributives de
chacun, de situations familiales. Cela peut aussi permettre les « discriminations positives » qui
permettent à ceux qui ont un faible revenu de ne pas payer certains impôts.

Section 2 : historique de la fiscalité marocaine 


5
.Pr Samira BOUNID, Cours de Fiscalité, Faculté Poly disciplinaire à Larache

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L'histoire de l'imposition au Maroc est dans une large mesure celle du développement de
l'administration avant le protectorat, pendant la période coloniale et puis après l’indépendance
.Ces transitions ont donné naissance, au final, à une fiscalité moderne qui est l’émanation de
La volonté d’intégrer l’économie marocaine dans l’échiquier international

1). Le régime fiscal avant le protectorat :


Même avant le protectorat, l’instauration de la fiscalité est la conséquence de la pression
budgétaire découlant de la situation des finances publiques qui s’est dégradée pour des raisons
multiples liées aussi bien à l’accroissement des dépenses qu’à la réduction des recettes.
En effet, les dépenses engendrées par les affrontements militaires conjuguées à la nécessité de
se procurer des armes modernes à des prix de plus en plus élevés ont progressivement alourdi
les charges publiques. Par ailleurs, le développement des relations commerciales entre le
Maroc et les pays de l’Europe a conduit le Maroc à conclure de nombreux traités qui avaient
pour conséquence de réduire les profits qui pouvaient être tirés des opérations de commerce
international. Ainsi, face à une dette extérieure croissante, le seul refuge reste le recours à
l’impôt.
Avant le protectorat le système fiscal en vigueur était constitué par les principaux
prélèvements ci-après :
1.1. La Zakat :6
Littéralement purification ou aumône légale, La Zakat a d’abord pour fonction de purifier les
revenus et les biens des musulmans. C’est une somme que chaque musulman productif doit
verser, indiquant ainsi sa solidarité avec sa communauté. Elle est le troisième pilier de l’Islam
après le témoignage de la foi et la prière.
Au Maroc, bien qu’étant un prélèvement puisant son origine dans les textes coraniques, la
Zakat n’était pas dotée de mécanismes de recouvrement contraignant établis par les pouvoirs
administratifs. Ainsi, la renonciation à sa perception fait de la Zakat un acte purement
volontaire entrepris par les croyants afin de permettre aux personnes méritant cette aumône
de subvenir à leurs besoins vitaux.

1.2. L’Achour :

6
La Zakat est réservée aux pauvres, indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les
cœurs sont à gagner, l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement
endettés, dans le sentier d’Allah et pour le voyageur ».Verset 60 de la sourate At-
Tawbah, le saint Coran

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Les terres productives soumises à l’autorité de l’Etat étaient frappées d’un prélèvement égal à
10% des récoltes et des fruits. Ce prélèvement effectué sous le nom de l’Achour était une
forme de Zakat sur les revenus agricoles.
1.3. La Jezya :
La Jezya ou « capitation » est un impôt versé par les non musulmans pour bénéficier de la
protection du sultan musulman. C’est aussi une contribution imposée aux citoyens pour
financer la défense et la protection de la Patrie. En effet, outre que la Jezya est considérée
comme un symbole de soumission au régime musulman, elle est en réalité une substitution
financière au service militaire obligatoire pour les musulmans.
1.4. Le Kharaj :
-Littéralement, le produit de la terre. C’est un impôt foncier sur les terres que les non
musulmans continuent à exploiter même si elles sont devenues des propriétés musulmanes,
Mais les héritiers de ces possesseurs se sont ensuite souvent convertis à l'Islam. Comme cela
aurait ruiné le Trésor de les dispenser pour autant du kharaj, on a fini par établir que le statut
de la terre ne changerait pas avec celui du possesseur.
-La valeur du Kharaj est généralement estimée par le sultan qui déterminait la part des
récoltes qu’il choisit de partager avec eux. Le Kharaj peut également être acquitté en monnaie
courante. Le Sultan Almohade Abd Al Mu’min Ben Ali avait décidé de faire un arpentage «
taksir » de tout le nord de l’Afrique et de soustraire un tiers au compte des montagnes et des
terres improductives 7

1.5. La Hédya :
La Hédya est une donation faite aux souverains à l’occasion des cérémonies religieuses. Si
laHédya revêtait au tout début la forme de cadeaux volontairement offerts par les tribus au
Sultan, cette dernière serait devenue obligatoire sous forme de redevance de souveraineté.
Le montant de la contribution était déterminé à l’avance, et il incombait aux tribus de s’en
acquitter une fois que l’autorisation eut été donnée aux Oumanas de procéder à son
recouvrement.
1.6. Le Meks :
Dès le début de son règne, Sidi Mohamed ben Abdellah décréta la levée du « meks » ou taxe
variée sur les opérations de commerce intérieur. Il obtint cependant au préalable une « fatwa »
ou consultation favorable des Oulémas8.Cette taxe fut une pierre d’achoppement constante
7
L’histoire du Maghreb I, LAROUI Abdellah, Petite collection Maspero, 1976, p.168.
8
Le mémorial du Maroc. Laarbi Essakali, Henri Maurin. Editions Nord Organisations,
1985.Tome 4 p.119

Page 11
entre le pouvoir et les grandes cités. Tromper quelqu’un sur le marché est d’ailleurs le sens
premier du verbe « Makasa ».
Connu sous le nom de “ Tertib ” (organisation), cette nouvelle réforme consistait à suivre une
politique fiscale basée sur la justice et l’égalité, ne concédant à personne aucun privilège ni
immunité des taxes locales, dont jouissaient auparavant grand nombre de personnes 9
Aussi, le Tertib visait-il à assainir la société et l’économie marocaines qui connaissaient une
crise financière due notamment au désintérêt des citoyens pour verser leurs contributions.
L'impôt agricole au Maroc, "le tertib". Roland Lebel E. Larose, 1925.
2)  Le régime fiscal pendant le protectorat :

Cette période s’était caractérisée par la réforme du système fiscal suite à la détérioration
progressive des finances du Maroc et à l’aggravation de son endettement. Ainsi, le Protectorat
fera de l'impôt le principal instrument d'intervention économique qui s’est traduite par la mise
en place d’un système fiscal inspiré du système français.
Ce système consacrait les dispositions de l’Acte d’Algésiras, celles du traité du protectorat et
l’expérience des pratiques antérieures.
Le système d’impôts directs comportait essentiellement le Tertib qui fut réaménagé en 1915
par un dahir régissant et réglementant cet impôt.
La taxe urbaine assise sur la valeur locative des propriétés bâties situées dans le périmètre
urbain tel qu’instituée par l'Acte d'Algésiras sera révisée en 1918. Il a par ailleurs été institué
un impôt, dit impôt des patentes sur les activités à but lucratif.10
Le protectorat a également introduit la taxe d’habitation qui était établie au nom de toute
personne disposant d’une habitation dans les villes et les centres urbains.
Le prélèvement sur les traitements et salaires a vu le jour à partir de 1939. Cet impôt
s’inspirait largement de l’impôt sur les salaires français avec un barème progressif et un
abattement à la base, assorti le cas échéant de déductions pour enfants à charge.
L’impôt sur les bénéfices des activités patentables fut également instauré sans pour autant
supprimer la patente.11

L'impôt agricole au Maroc, "le tertib". Roland Lebel E. Larose, 1925.


10
Patente a pour origine le mot latin qui signifie licence ou autorisation d’exercer.
11
Ce qui fut le premier impôt sur les bénéfices au Maroc qui deviendra Impôt sur les
Bénéfices Professionnels et par la suite l’Impôt sur les Sociétés actuel

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À côté de ces impôts directs, on recense les droits de douane, les taxes intérieures sur les biens
de consommation, la taxe sur les transactions avec exonération du commerce de détail. Les
droits d'enregistrement et de timbre, quant à eux, furent créés par le Dahir du 15 juillet 1914.
La fiscalité indirecte comprenait également d’autres taxes dont les droits de marchés ruraux,
les droits de régie, les droits des pauvres, les vérifications des poids et mesures
12
prédominance de ces impôts indirects (les 4/5 des recettes provenaient de ces impôts
indirects) avait pour but essentiel d’alimenter le trésor public et de promouvoir le
développement des infrastructures de base. En effet, l'objectif de l'impôt au cours de cette
période, au-delà de la mobilisation des ressources financières nécessaires à la marche de
l'État, visait à construire des routes, des voies ferrées, ports, liaisons aériennes, électrification
qui servaient le développement des entreprises surtout étrangères.
L'avènement de l'indépendance du Maroc fera de l'impôt un moyen de solidarité nationale et
un instrument de politique économique.
3) Le régime fiscal au lendemain de l’indépendance :
L'indépendance du Maroc est un évènement majeur qui va changer le cours des événements.
L'instauration d'un régime de monarchie constitutionnelle s'est accompagnée d'un changement
de philosophie de l'impôt, dorénavant fondée sur le consentement, la solidarité et l'incitation
économique 13
La fiscalité marocaine post indépendance trouve sa légitimité dans les textes de la constitution
en tant que loi suprême qui contient des dispositions définissant les fondements de
l’obligation fiscale et l’autorité compétente pour l’établir. L’article 53 de la constitution du
Décembre 1962 stipule que le parlement vote la loi de finances dans les conditions prévues
par le dahir portant loi organique des finances.
Ainsi, cette loi de finances prévoit et autorise, pour chaque année civile, l’ensemble des
ressources et des charges de l’Etat que seules les lois de finances dites «rectificatives »
peuvent en cours d’année modifier.
Les lois de finances promulguées depuis le début des années 60 jusqu’au milieu des années
80 comportaient de nombreux aménagements et réformes.
Concernant les impôts de consommation, le Maroc a mis en place une nomenclature et un
tarif douanier moderne qui a abandonné les dispositions de l’Acte d’Algésiras (taux uniforme

12
L'évolution de la fiscalité marocaine depuis l'instauration du Protectorat: Livre 4: Le sort de
la fiscalité dans l'évolution du Maroc moderne. Jacques Jouannet. Librairie générale de droit et
de jurisprudence, 1953
13
Analyse de la décision fiscale au Maroc, Noureddine Bensouda, 2009, éditions la croisée des
chemins, p.127

Page 13
de 10%, majoré de la taxe spéciale de 2,5% et des droits de timbre de 0,05%) et a soumis les
produits à des taux distincts 14
Pour ce qui est des taxes intérieures à la consommation, elles ont été appliquées au tout début
aux tabacs, vins et alcools, ainsi que les produits pétroliers puis généralisées aux autres
produits de consommations courantes tel que le sucre, le thé, le café...
La taxe sur le chiffre d'affaires a été instituée le 30 décembre 1961, en remplacement de la
taxe sur les transactions. Cette nouvelle taxe avait prévu plusieurs taux : l'eau, l'énergie
électrique, le gaz et les produits pétroliers étaient taxés à des taux variant de 6 à 8%, les
produits pharmaceutiques, récepteurs de radiodiffusion et télévision et les fournitures
scolaires étaient au taux de 8%, les huiles alimentaires à 9%, certains produits alimentaires de
large consommation à 12%... avec une exonération des produits de première nécessité tel le
pain, les farines, le lait, le sucre, les produits agricoles, les transports ferroviaires, Ainsi, il
avait accordé :
• la réduction du droit d'enregistrement à l'apport en société à titre pur et simple à l'occasion
des constitutions et des augmentations de capital des sociétés ;
• l'exonération partielle de l’impôt des patentes pour les nouvelles immobilisations à laquelle
s’est ajoutée par la suite l’exonération quinquennale accordée à tous les secteurs d’activités ;
• l'exonération ou le remboursement des droits de douane frappant les biens d'équipement
neufs (qui s’est par la suite élargie pour comprendre également les biens d’occasion) ;
• possibilité de constatation d’amortissements accélérés des immobilisations nouvelles ;
• constitution d’une provision pour l'acquisition de matériel neuf …
4) Le système fiscal moderne :
Le système fiscal marocain a connu une profonde réforme depuis le milieu de la décennie 80,
L’objectif essentiel attendu de cette réforme était l’élaboration d’un système fiscal moderne,
cohérent, efficient et plus universaliste. La fiscalité marocaine s’est donc rapprochée dans son
architecture globale des grands systèmes d’imposition connus dans le monde occidental.
En effet, depuis cette date, le Maroc a entrepris un vaste chantier de modernisation de son
économie, d’ouverture vers l’extérieur, et de démantèlement douanier par la signature
d’accords de libre-échange avec de nombreux pays ou de zones économiques importantes.
Aujourd’hui, les droits de douane ayant été fortement réduits, l’impôt constitue l’essentiel des
recettes sur lesquelles s’adosse le budget de l’Etat.
14
Les biens d'équipements et les matières premières étaient taxés à des taux assez faibles
(moins de 10%), les demi-produits entre 5 et 20%, les produits de consommation entre 15 et
35% et les produit inutiles de 50% à 100%. Les autres produits considérés concurrents des
produits marocains étaient interdits à l'importation

Page 14
En plus, cette refonte a permis de donner de meilleures garanties au contribuable.
Toujours dans ce cadre, l'administration fiscale a opté, depuis quelques années, pour une
modernisation, une simplification et une harmonisation des dispositions fiscales.
15
Cette réforme, dont les principes ont été énoncés par la loi-cadre n° 3-83 relative à la
réforme fiscale adoptée par la chambre des représentants le 20 décembre 1982 et promulguée
par le dahir n° 1-83-38 du 23 Avril 1984, s’est fixée pour principaux objectifs :
• La mise en place d’un système qui assure d’une part une meilleure répartition de la charge
fiscale et un élargissement de l’assiette et la réduction des taxes, et d’autre part un
renforcement des garanties que la loi accorde aux contribuables ;
• Le remplacement de la taxe sur les produits et les services par la Taxe sur la Valeur Ajoutée
(TVA) en 1986;
On assistera, au début des années quatre-vingt-dix, à une tentative de rationalisation des
avantages fiscaux par la mise en place d’une charte des investissements en 1996. Cette charte
remplace les différents codes sectoriels qui couvraient précédemment l’essentiel des activités
économiques du pays.
Les avantages fiscaux maintenus sont orientés vers des activités prioritaires (L’Export) ainsi
que vers des régions défavorisées et sont introduits dans le droit commun (sans nécessité de
l’obtention d’une autorisation préalable).
-L’organisation des premières assises nationales sur la fiscalité en 1999 a été l’occasion de
disposer d’un diagnostic commun et concerté sur le système fiscal et a permis d’arrêter de
manière collective une feuille de route pour moderniser davantage le système fiscal marocain
On assiste, ainsi, à partir de 1999 à une évolution qui a permis d’introduire des changements
concrétisant les principes directeurs fixés par la réforme fiscale. Pour simplifier le système et
réduire sa cédulaire, certaines taxes ont été abrogées (P.S.N., la C.R.P.F.E.) et d’autres
intégrées dans l’I.S. ou l’I.G.R. (T.P.A., T.P.P.R.F., T.P.I, T.P.C.V.M.), et ce bien que le
maintien des impositions à des taux libératoires ne permette pas de répondre totalement à
l’objectif d’une imposition globale considérée plus équitable.
-De nombreuses réformes ont été introduites par les lois de finances successives de 2000 à
2011 qui se sont traduites par la mise en place d’un ensemble de mesures de simplification, de
rationalisation et d’harmonisation du système fiscal et dont le résultat a été :
• Réforme des droits d’enregistrement en 2004
• Amorce de la réforme de la TVA en 2005

15
Cette loi cadre formée de 28 articles a marqué un tournant historique dans l’évolution du
système fiscal marocain

Page 15
• Élaboration du livre des procédures fiscales en 2005
• Élaboration du livre d’assiette et de recouvrement en 2006
• Regroupement des textes fiscaux dans un même volume : le Code Général des Impôts édité
en 2007
• Intégration de la taxe sur les actes et conventions dans les droits d’enregistrement en
2008 ;
• Élaboration de la note circulaire globale publiée finalement en 2011.
Actuellement les principaux impôts et taxes sont régis par deux textes :
 le Code Général des Impôts qui régit l’IS, la TVA, l’IR, les droits d’enregistrement,
les droits de timbre et la taxe spéciale annuelle sur les véhicules automobiles
 et la loi n° 47-06 relative à la fiscalité des collectivités locales, qui s'articule autour de
deux axes :
• le premier concerne les taxes gérées par les collectivités locales elles- mêmes,
• le second concerne les taxes locales gérées par la Direction Générale des Impôts(DGI) au
profit des collectivités locales. Ces taxes locales concernent deux catégories de redevables
- la taxe professionnelle et la taxe de services communaux dues par les entreprises ;
- la taxe d'habitation et la taxe de services communaux, dues par les particuliers.
D’autres taxes, redevances ou contributions subsistent encore ou viennent même d’être créées
autorisant des prélèvements non affectés directement au budget général de l’Etat ou celui des
collectivités locales.
Conclusion du chapitre I :
 Le système fiscal marocain a, depuis la fin du 19e siècle, connu une évolution sous la
pression des contraintes budgétaires, marquée par la période coloniale ayant permis
l’instauration des premiers impôts modernes et fondée, depuis l’indépendance, sur le
consentement, la solidarité et l'incitation économique, pour aboutir actuellement à un
système moderne comparable à ceux en vigueur dans les pays développés à économie
libérale.
CHAPITRE II: CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DU SYSTEME
FISCALE AU MAROC
Dans ce deuxième chapitre, nous parlerons, tout d’abord, de la forme du système fiscal
marocain . Puis nous présenterons son structure a travers ses déférentes recettes.

Parlons, dans cette section 1, de description de système fiscal marocain ;

Page 16
Section 1: La Description du système fiscal marocain :

-La fiscalité est l'un des facteurs déterminants de la croissance. Si l'activité productive
augmente, les recettes fiscales suivent de manière significative. Et contrairement,

Dans cette section 1, nous procéderons comme suit : primo, nous présenterons L’impôt
sur les sociétés. Secundo, nous parlerons de l’impôt sur les revenus., tertio, nous discuterons
de la Taxe sur la valeur ajoutée. Et enfin les différents droits fiscaux.

I- L’impôt sur les sociétés (IS) :

L’impôt sur les sociétés (IS) est le deuxième grand volet de la réforme fiscale, Il a été
promulgué par la loi 24/86 publiée au B.O. 3873 du 21/1/87. L'IS a remplacé à partir du
21/01/87 l’ancien impôt sur le bénéfice professionnel (IBP).

A-Champ d’application-L’impôt sur les sociétés s’applique sur l’ensemble des produits,
bénéfices, et revenus des sociétés et autres personnes morales, qu’elles aient ou non leur siège
au Maroc, se rapportant : - A des biens possédés au Maroc , A des activités exercées au Maroc
, et A des opérations lucratives réalisées au Maroc (même à titre occasionnel) ;

I- Personnes imposables16 :

I-Sont obligatoirement passibles de l’IS :

1. - les sociétés quels que soient leur forme et leur objet à l’exclusion de celles visées à
L’article 3 ci-après (personnes exclus du champ d’application).

2. Tous les « établissements publics » et autres personnes morales se livrant à une


Exploitation ou à des opérations à caractère lucratif.

3. Les associations et les organismes légalement assimilés ;

4. Les fonds crées par voie législative ou par convention ne jouissant pas la Personnalité
morale et dont la gestion est confiée à des organismes de droit public ou Prive ;

5. Les centre de coordination d’une société non résidente , ou d’un groupe international dont
le siège est situé à l’étranger.

16
Code générale des impôts 2016 titre 1 Impôt sur les sociétés Article 2

Page 17
II.- Sont passibles de l’impôt sur les sociétés, sur option irrévocable, les sociétés en
nom collectif et les sociétés en commandite simple constituées au Maroc et ne
comprenant que des personnes physiques,

III.- Les sociétés, les établissements publics, les associations et autres organismes
assimilés,

Sont exclues du champ d’application de l’impôt sur les sociétés :

II-Personnes exclues de l’I.S :17

1. Les sociétés en nom collectif ;

2. Les sociétés en commandité simple (SCS) ne comprenant que des personnes Physiques ;

3. Les sociétés en participation ;

4. Les sociétés de fait ne comprenant que des personnes physiques ;

5. Les sociétés à « objet immobilier », dites sociétés immobilières transparentes quelque soit
leur forme, dont le capital est divisé en parts sociales ou actions Nominatives;

6. Les groupements d’intérêts économiques ;

III. Exonérations:

III.1.Exonérations et imposition au taux réduit permanentes :

A. Exonérations permanentes :18

Il y a puisqu'es 30 exonérations permanentes , et parmi les il y a :

a. les associations et les organismes a but non lucratif sauf leurs établissements de Ventes ou
de services ;

b. la ligue nationale de lutte contre les maladies cardiovasculaires ;

c. la fondation Hassan II pour la lutte contre le cancer ;

d. les associations d’usagers des eaux agricoles pour les activités nécessaires à leur
Fonctionnement ou à la réalisation de leur objet ;

e. la fondation Cheikh Zaidi ibn Sultan ;


17
Code générale des impôts 2016 titre 1 Impôt sur les sociétés Article 3
18
Code générale des impôts 2016 titre 1 Impôt sur les sociétés Article 6

Page 18
f. la fondation Mohamed V pour la solidarité pour l‘ensemble de ses activités ou Opérations
et pour les revenus y afférents ;

B: Exonérations suivies de l’imposition permanente au taux réduit :19

1. Les entreprises exportatrices de produits ou de services bénéficient à l’exclusion des


Entreprises exportatrices des métaux de récupération, qui réalisent dans l’année un Chiffre
d’affaires à l’exportation, 4 bénéficient pour le montant dudit chiffre d’affaires :

- de l’exonération totale de l’impôt sur les sociétés pendant une période de cinq (5) ans
Consécutifs qui court à compter de l’exercice au cours duquel la première opération
D’exportation a été réalisée ;

- et de l’imposition au taux réduit prévu à l’article 19-II-C de 17,50% au delà de cette Période

2. les entreprises, autres que celles exerçant dans le secteur minier, qui vendent à des
Entreprises installées dans des plates formes d’exportation des produits finis destinés à
L’Export, bénéficient, au titre de leur chiffre d’affaires réalisé avec lesdites plateformes :

- de l’exonération totale (100%) de l’IS pendant une période de 5 ans consécutifs à Compter
de la première opération d’exportation.

3. les Entreprises hôtelières bénéficient, au titre de leurs établissements, pour la partie De la


base imposable correspondant à leur chiffre d’affaires réalisé en devises dûment Rapatriées
directement par elle ou par l’intermédiaire d’une agence de voyage :

- l’Exonération totale (100%) de l’IS pendant les 5 premières années à compter de L’exercice
au cours duquel la première opération d’hébergement a été réalisée ;

- Réduction de 17,50% au delà de cette période.

C. Exonérations permanentes en matière d’ impôt retenu à la source :20

Sont exonérés de l’impôt sur les sociétés retenu à la source :

a. Les produits des actions, parts sociales et revenus assimilés (dividendes, sommes
Distribuées et provenant de prélèvements sur les bénéfices, les dividendes perçus tant Par les
CPCVM que par les organismes de placements en capital risque et les banques Offshore ou

19
Code générale des impôts 2016 titre 1 Impôt sur les sociétés Article 6
20
SITE WEB :www.fiscamaroc.com/l’impot sur les sociétés/exonérations

Page 19
holding offshore ainsi que ceux versées par les sociétés installées dans les Zones franches)
etc.… ;

b. les intérêts et autres produits similaires servis aux établissements de crédit, aux OPCVM,
au fonds de placement collectifs en titrisation, aux organismes de placement De capital risque,
aux titulaires des dépôts et autres placements effectués en monnaie Étrangère convertible ;

c. les intérêts perçus par les sociétés non résidentes au titre des prêts consentis à l’Etat, Des
dépôts en devises ou en dirhams convertibles, des prêts octroyés en devises pour Une durée
égale ou supérieure à 10 ans et des prêts octroyés en devises par la Banque (B.E.I).

d. Les droits de location et les rémunérations analogues afférents à l'affrètement, la


location et la maintenance d'aéronefs affectés au transport international.

D. Réductions permanentes :

a. les entreprises minières exportatrices bénéficient d’une réduction de 17,50% de l’IS à


compter de l’exercice au cours duquel la 1ère opération d’exportation a été réalisée

b. les entreprises ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province de Tanger et
y exerçant une activité principale, bénéficie d’une réduction de 17 ,50% de l’IS.

III.2. Exonérations et réductions temporaires21

1. Exonérations totales suivies de réductions temporaires :

a. les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d’exportations
bénéficient :

- de l’exonération totale durant les cinq (5) premiers exercices consécutifs à compter de la
date du début de leur exploitation ;

b. L’agence spéciale Tanger- méditerranée, ainsi que les sociétés intervenant dans la
réalisation, l’aménagement, l’exploitation et l’entretien du projet de Tanger-Med et qui
s’installent dans les zones franches, bénéficient des avantages accordés aux entreprises
installées dans les zones franches d’exportation. 

2. Exonérations temporaires :

a.abrogé.

21
“ Les Impôts au Maroc technique et procédures“  5 éme edition , livre de Mohammed NMILI
CHAPITRE 1 SECTION 3

Page 20
b. Le titulaire ou, le cas échéant, chacun des co-titulaires de toute concession
d’exploitation des gisements d’hydrocarbures bénéficie d’une exonération totale de
l’impôt sur les sociétés pendant une période de dix (10) années consécutives courant à
compter de la date de mise en production régulière de toute concession d’exploitation.

c.Les sociétés exploitant les centres de gestion de comptabilité agréés régis par la loi
n°57-90 promulguée par le dahir n°1-91-228 du 13 joumada I 1413 (9 novembre
1992), sont exonérées de l’impôt sur les sociétés au titrede leurs opérations, pendant une
période de quatre (4) ans suivant la date de leur agrément

IV-Territorialité :22

-Les sociétés, qu’elles aient ou non un siège au Maroc, sont imposables à raison de l’ensemble
des produits, bénéfices et revenus réalisés au Maroc même à titre occasionnel.

-Les sociétés n’ayant pas leur siège au Maroc, appelées «sociétés non résidentes » sont en
outre imposables à raison des produits bruts qu’elles perçoivent en contrepartie des travaux
qu’elles exécutent ou des services qu’elles rendent, soit pour le compte de leurs propres
succursales ou leurs établissements au Maroc, soit pour le compte des personnes physiques ou
morales indépendantes, domiciliés ou exerçant une activité au Maroc .

B- Liquidation de l’impôt:

I. Période d’imposition:

-L’impôt sur les sociétés est calculé d’après le bénéfice fiscal de chaque exercice comptable
qui ne peut être supérieur à 12 mois.

En cas de liquidation prolongée, l’I.S est calculé d’après le résultat provisoire pour chaque
période de 12 mois. Si le résultat définitif de la liquidation fait apparaître un bénéfice
supérieur au total des bénéfices imposés au cours de la période de liquidation, le supplément
d'impôt exigible est égal à la différence entre le montant de l'impôt définitif et celui des droits
déjà acquittés. Dans le cas contraire, il est accordé à la société une restitution partielle ou
totale desdits droits. Ainsi, une société créée le 31 octobre 2005 ou le 2 décembre a intérêt à
déposer un bilan au 31/12/2005.

II. Lieu d’imposition:

22

Page 21
-Les sociétés sont imposées pour l’ensemble de leurs produits, bénéfices et revenus au lieu de
leur siège social ou de leur principal établissement au Maroc, En cas d’option pour l’impôt sur
les sociétés :

- les sociétés en participation visées, sont imposées au lieu de leur siège social ou de leur
principal établissement au Maroc, au nom de l’associé habilité à agir au nom de chacune de
ces sociétés et pouvant l’engager ;

- les sociétés de personnes visées à l’article 2-II précité sont imposées en leur nom, au lieu du
siège social ou du principal établissement de ces sociétés.

III. Taux d’imposition :23

III.1. Taux normal de l’I.S :

-Le taux normal de l’I.S est fixé à :

-Inférieur ou égal à 300 000 DH 10%

-de 300 001 à 1 000 000 20%

-de 1 000 001 à 5 000 000 30%

- au delà de 5 000 000 31%


Tableau1 : les taux normaux de l’IS Et elaboré par nos soin

Aux taux de 37%, en ce qui concerne les établissements de crédit et organismes


assimilés, Bank Al Maghreb, la Caisse de dépôt et de gestion, les sociétés d’assurances et de
réassurances.

III.2. Taux spécifiques de l’I.S :

Les taux spécifiques de l’impôt sur les sociétés sont fixés à :

A.- 8,75 % :

- pour les entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d’exportation,
durant les vingt (20) exercices consécutifs suivant le cinquième exercice d’exonération
totale ;

23
Code générale des impôts 2016 titre I : Impôt sur les sociétés Article 18

Page 22
- pour les sociétés de service ayant le statut "Casablanca Finance City", conformément à la
législation et la réglementation en vigueur, au-delà de la période de cinq (5) exercices

B.- 10% :

- sur option, pour les banques offshore durant les quinze (15) premières années
consécutives suivant la date de l’obtention de l’agrément.

- pour les sièges régionaux ou internationaux ayant le statut "Casablanca Finance City" et les
bureaux de représentation des sociétés non résidentes ayant ce statut,

conformément à la législation et la réglementation en vigueur, à compter du premier


exercice d'octroi dudit .

C- 17.5% pour :1°- les entreprises hôtelières ; les entreprises minières ; les entreprises
artisanales; les établissements privés d'enseignement ou de formation professionnelle et les
promoteurs immobiliers ;. les sociétés sportives ; les exploitations agricoles ;

III.3. Taux de l’impôt retenu à la source :

*Les taux de l’impôt sur les sociétés retenu à la source sont fixés à :

A.- Abrogé

B.- 10% du montant des produits bruts, hors taxe sur la valeur ajoutée, perçus par les
personnes physiques ou morales non résidentes, énumérées à l’article 15 ci-dessus ;

C.- 20% du montant, hors taxe sur la valeur ajoutée, des produits de placements à
revenu fixe énumérés Dans ce cas, les bénéficiaires doivent décliner, lors de l’encaissement
desdits produits : - la raison sociale et l’adresse du siège social ou du principal établissement;
et le numéro du registre du commerce et celui d’identification à l’impôt sur les sociétés.

D. – 15% du montant des produits des actions, parts sociales et revenus assimilés,
énumérés

IV- La cotisation minimale :24

-Le montant de l'impôt dû par les sociétés imposées au taux de 35 % ou 39,6 % ne peut, quel
que soit le résultat fiscal, être inférieur à une cotisation minimale (CM) avec un minimum de
3000 DH,La cotisation minimale n’est pas due pendant les 36 premiers mois suivant la date

24
SITE WEB :www.fiscamaroc.com/l’impot sur les sociétés/la cm

Page 23
du début de leur exploitation. Toutefois, cette exonération cesse d’être appliquée à
l’expiration d’une période de 60 mois qui suit la date de constitution des sociétés concernées.

-La base de calcul de la cotisation minimale (CM) est constituée par le montant hors taxe des
produits d'exploitation à savoir :

- le chiffre d'affaires et les produits accessoires et financiers, ainsi que les subventions, primes
et dons reçus, aussi Le montant de la cotisation minimale (CM) est de 3000 DH. Son taux est
de 0,50 %. Ce taux est toutefois ramené à 0,25 % pour les opérations effectuées par les
sociétés commerciales au titre des ventes portant sur les produits pétroliers, le Gaz, le beurre,
l'huile, le sucre, la farine, l'eau et l’électricité

II- L’impôt sur les revenus(IR) :

A-CHAMP D’APPLICATION :

1. Définition  :

L’IR s’applique aux revenus et profits des personnes physiques et des personnes morales
n’ayant pas opté pour l’IS et Il représente selon les statistiques du Trésor en 2010, 24 % des
recettes fiscales de l'Etat et Sont concernés :

2.modalités :25

En vertu des dispositions de l’article 22 du C.G.I, L'I.R s'applique aux

catégories de revenus et profits suivants :

1°- les revenus professionnels ;

2°- les revenus provenant des exploitations agricoles ;

3°- les revenus salariaux et revenus assimilés ;

4°- les revenus et profits fonciers ;

5°- les revenus et profits de capitaux mobiliers.

2.1. REVENUS PROFESSIONNELS :

2.1.1.Définition :

25
Code generale des impots titre II l’impot sur les revenus chapitre I articele 22et 23

Page 24
Sont considérés comme revenus professionnels :

a. les bénéfices réalisés par les personnes physiques et provenant de l’exercice

b.les revenus ayant un caractère répétitif et ne se rattachant pas à l’une des catégories
de revenus visées à l’article 22

c. les produits bruts énumérés à l’article 15 ci-dessus que les personnes physiques ou les
personnes morales ne relevant pas de l’impôt sur les sociétés et n’ayant pas leur
domicile fiscal ou siège au Maroc perçoivent, en contrepartie de travaux exécutés ou
de services rendus pour le compte de personnes physiques ou morales domiciliées ou
exerçant une activité au Maroc, lorsque ces travaux et services ne se rattachent pas à
l’activité d’un établissement au Maroc de la personne physique ou morale non résidente.

2.1.2. REGIMES D’IMPOSITION :

Les revenus professionnels sont déterminés d’après le régime du résultat net réel.

 Le régime du résultat net réel : constitue le régime de droit commun , Il est


obligatoire pour les sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple et les
sociétés en participation

Toutefois, les contribuables exerçant leur activité à titre individuel ou dans le cadre d’une
société de fait, peuvent opter pour l’un des trois régimes suivants :

 Le régime du résultat net simplifié : est applicable sur option.


En sont toutefois exclus les contribuables dont le chiffre d’affaires, hors TVA,
annuel ou porté à l’année dépasse :
 2.000.000 DH s’il s’agit des activités suivantes :
- professions commerciales ;
- activités industrielles ou artisanales ;

- armateur pour la pêche ;

 500.000 DH s’il s’agit :


- des prestataires de service,
- des professions libérales ou de toute profession (autre que commerciale,
- industrielle, artisanale, de promotion immobilière, de lotissement de
- terrains, ou de marchand de biens) ;
- des revenus ayant un caractère répétitif ;
Page 25
 le régime du bénéfice forfaitaire : est applicable sur option.

En sont toutefois exclus :

 les contribuables exerçant une des professions ou activités prévues par


voie réglementaire ;
 les contribuables dont le chiffre d’affaires, TVA comprise, annuel ou porté
à l’année dépasse :
- 1.000.000 de dirhams, s’il s’agit des activités commerciales, industrielles,
artisanales ou d’armateur pour la pêche ;

- 250.000 dirhams, s’il s’agit des prestataires de service, des professions


libérales ou de toute profession (autre que commerciale, industrielle, artisanale,
de promotion immobilière, de lotissement de terrains, ou de marchand de
biens) ; des revenus ayant un caractère répétitif.

2.2. revenus provenant des exploitations agricoles :

Sont considérés comme revenus agricoles :

- les bénéfices réalisés par un agriculteur et/ou éleveur et provenant de toute activité
inhérente à l’exploitation d’un cycle de production végétale et/ou animale dont les
produits sont destinés à l’alimentation humaine et/ou animale,
- les activités de traitement des dits produits à l’exception des activités de
transformation réalisées par des moyens industriels.

Au sens fiscal, est considérée comme production animale celle relative à l’élevage des bovins,
ovins, caprins et camélidés.

Sont également considérés comme revenus agricoles, les revenus réalisés par un agrégation,
lui-même agriculteur et/ou éleveur, dans le cadre de projets d’agrégation.

2.3.revenus salariaux :

Sont considérés comme revenus salariaux :

 les traitements ;
 les salaires ;
 les indemnités et émoluments ;

Page 26
 les allocations spéciales, remboursements forfaitaires de frais et autres rémunérations
allouées aux dirigeants des sociétés ;
 les pensions ;
 les rentes viagères ;
 les avantages en argent ou en nature accordés en sus des revenus précités.

2.4.revenus et profits fonciers :

Sont considérés comme revenus fonciers pour l’application de l’impôt sur le revenu, lorsqu’ils
n’entrent pas dans la catégorie des revenus professionnels:

 Les revenus provenant de la location :


- des immeubles bâtis et non bâtis et des constructions de toute nature ;
- des propriétés agricoles, y compris les constructions et le matériel fixe et mobile y
attachés ;
 Sous réserve des exclusions prévues à l’article 62 , la valeur locative des immeubles
et constructions que les propriétaires mettent gratuitement à la disposition des tiers.
 Les indemnités d’éviction versées aux occupants des biens immeubles par les
propriétaires desdits biens.

2.5.revenus de capitaux mobiliers :

Sont considérés comme revenus de capitaux mobiliers :

 les produits des actions ou parts sociales et revenus assimilés, distribués par les
sociétés soumises à l’I.S. ;
 les produits distribués comme dividendes par les établissements de sociétés non
résidentes, les organismes de placement collectifs en valeur mobilières et les
organismes de placements en capital-risque;
 les produits de placements à revenu fixe versés ou inscrits en compte des personnes
physiques ou morales qui n’ont pas opté pour l’I.S et ayant au Maroc leur résidence
habituelle, leur domicile fiscal ou leur siège social.

3.détermination du revenus global :

3.1.définition :

Page 27
Le revenu global imposable est constitué par la somme des revenus nets des différentes
catégories , ainsi L’IR est un impôt déclaratif.

3.2. deductions sur le revenu global :

Sont déductibles du revenu global imposable :

 le montant des dons en argent ou en nature accordés aux organismes reconnus d’utilité
publique ainsi qu’à d’autres établissements (énumérés par les articles 10 et 28 du CGI)
;
 dans la limite de 10% du revenu global imposable, en vue de l’acquisition ou de la
construction de logements à usage d’habitation principale :
- le montant des intérêts afférents aux prêts accordés aux contribuables par les
institutions spécialisées ou les établissements de crédit dûment autorisés à
effectuer ces opérations, par les œuvres sociales du secteur public, semi-public
ou privé ainsi que les entreprises ;
- ou le montant de la rémunération convenue d’avance dans le cadre d’un contrat
« Mourabaha »En cas de construction, la déduction des intérêts précités est
accordée au contribuable dans la limite de 7 ans à compter de la date de
l’autorisation de construire.
 dans la limite de 6% dudit revenu global imposable, les primes ou cotisations se
rapportant aux contrats individuels ou collectifs d’assurance retraite d’une durée égale
au moins à 8 ans souscrits auprès des sociétés d’assurance établies au Maroc et dont
les prestations sont servies aux bénéficiaires à partir de l’âge de 50 ans révolus.
 Cette déduction n’est pas plafonnée pour les contribuables disposant

3.3.barème et taux de l’impôt :

IL s’applique aux :

 revenus professionnels,
 revenu ssalariaux et
 revenus foncier,
tableau2 :les barémes et taux de l’IR

Page 28
4. Territorialité :26

I.- Sont assujetties à l’impôt sur le revenu :

1°-les personnes physiques qui ont au Maroc leur domicile fiscal, à raison de l’ensemble de
leurs revenus et profits, de source marocaine et étrangère ;

2°- les personnes physiques qui n’ont pas au Maroc leur domicile fiscal, à raison de
l’ensemble de leurs revenus et profits de source marocaine ;

3°-les personnes, ayant ou non leur domicile fiscal au Maroc, qui réalisent des bénéfices ou
perçoivent des revenus dont le droit d’imposition est attribué au Maroc en vertu des
conventions tendant à éviter la double imposition en matière d’impôts sur le revenu.

II.- Au sens du présent code, une personne physique a son domicile fiscal au Maroc
lorsqu’elle a au Maroc son foyer d’habitation permanent, le centre de ses intérêts
économiques ou lorsque la durée continue ou discontinue de ses séjours au Maroc dépasse
183 jours pour toute période de 365 jours

-Sont considérés comme ayant leur domicile fiscal au Maroc les agents de l’Etat qui exercent
leurs fonctions ou sont chargés de mission à l’étranger lorsqu’ils sont exonérés de
l’impôt personnel sur le revenu dans le pays étranger où ils résident.

5.exonérations :27
26
“ Les Impôts au Maroc technique et procédures“  4 éme edition , livre de Mohammed NMILI
CHAPITRE II SECTION 1 RGLES DE DETERMINATION ET D’MPOSITION
27
Code générale des impôts 2016 titre II : Impôt sur les revenus

Page 29
Sont exonérés de l’impôt sur le revenu :

1. Les ambassadeurs et agents diplomatiques, les consuls et agents consulaires de nationalité


étrangère sous réserve de réciprocité ;

2. Les personnes résidentes pour les produits qui leurs sont versés en contrepartie de l’usage
ou du droit à usage de droits d’auteurs sur les œuvres littéraires, artistiques ou scientifiques.

A. Exonérations permanentes :

1. Les promoteurs immobiliers qui réalisent, dans le cadre d’une convention conclue avec
l’Etat, un programme de construction d’au moins 2.500 logements sociaux pour une période
maximale de 5 ans ;

2. Les entreprises installées dans la zone franche du port de Tanger.

B. Exonérations totale suivie d’une réduction permanente :

Les entreprises hôtelières, exportatrices et celles installées dans des plates formes
d’exportation bénéficient, pour chacun de leurs établissements, pour la partie de la base
imposable de :

a. l’Exonération totale de l’IS pendant les 5 premières années à compter de l’exercice au


cours duquel la première opération a été réalisée ;

b. Réduction de 17 ,50% au delà de cette période.

C. Réductions permanentes :

1. Les entreprises minières exportatrices et celles qui vendent leurs produits à des entreprises
qui les exportent après leur valorisation, bénéficient d’une réduction de 17,50% de l’IR à
compter de l’exercice au cours duquel la 1ère opération d’exportation a été réalisée.

2. Les entreprises ayant leur domicile fiscal ou leur siège social dans la province de Tanger et
y exerçant une activité principale, bénéficie d’une réduction de 17,50% de l’I.R.

II. Exonérations et réductions temporaires :

Page 30
 Exonérations temporaires suivies de réductions temporaires :

Les entreprises qui exercent dans les zones franches d’exportations bénéficient :

a. Exonération totale (100%) pendant les 5 premiers exercices consécutifs à compter de la


première opération d’exportation.

b. Abattement de 80% pendant les 10 ans consécutifs suivants.

III-Taxe sur la Valeur Ajoutée (T.V.A)

La TVA est une taxe que seul le consommateur supporte en définitive. Cet impôt indirect est
incorporé dans le prix du produit acheté. Donc qu’on soit riche ou pauvre, on paie la même
taxe. C’est un impôt aveugle et injuste car il n’est pas lié aux possibilités économiques du
contribuable.

A- Champ d’application

I. Territorialité :

Une opération est répute faite au Maroc (article 88) :

1. s’il s’agit d’une vente, lorsque celle-ci est réalisée aux conditions de livraison de
marchandises au Maroc ;

2. s’il s’agit de toute autre opération, lorsque la prestation fournie, le service rendu, le droit
cédé ou l’objet loué sont exploités ou utilisés au Maroc.

II-Opérations imposables par option (article 90)28

Peuvent, sur leur demande, prendre la qualité d’assujettis à la TVA sur leur déclaration :

1. Les commerçants et les prestataires de services qui exportent directement les produits,
objets, marchandises ou services pour leur chiffre d’affaires à l’exportation ;

2. Les «petits fabricants» et les «petits propriétaires» (ventes de pain, de lait, de sucre, etc.…)

3. Les revendeurs en l’état de produits, autres que ceux commercialisant les produits

FISCALITE MAROCAINE DE L’ENTREPRISE livre de MOHAMED MOUNIR edition 3


28

2010
Page 31
-La demande d’option (tout ou partie) doit être adressée sous pli recommandé au service local
des impôts dont le redevable prend effet à l’expiration d’un délai de 30 jours à compter de la
date de son envoi. Elle est maintenue pour une période d’au moins 3 années consécutives

IV-Droits d’enregistrement et de timbre :29

A. Droits d’enregistrement (D.E)

Les droits d’enregistrement sont composés de droits fixes et de droits proportionnels.

- les principales opérations obligatoirement assujetties sont :

· les mutations entre vifs à titre gratuit ou onéreux portant sur les immeubles et droits réels
immobiliers ;

· les baux de longue durée des sociétés immobilières ;

· les cessions d’actions de sociétés immobilières ou de parts sociales, de parts d'intérêt de


sociétés de personnes

· A compter du 01/01/2002, les actes afférents aux groupements d’intérêt économique (G.I.E)

B. Droits de Timbre (D.T)

A.Principales exonérations :

Sont exemptés du droit et de la formalité de timbre :

- les titres, obligations émis par l’Etat ;

- les actes et pièces établis dans un intérêt public ;

- les billets de voyageurs et de transport de marchandises.

Par ailleurs, les copies de procès verbaux de constats délivrées à des services
publics sont exonérées du timbre de 20 DH.

B.Catégories de droits de timbre :

- Timbre de dimension : tarif de 20 DH.Sont soumis au droit de timbre de 20


DH par feuille de papier utilisée et ce, quelle que soit sa dimension :
29
site web : www.tax.gov.ma ; (documentation); taxe sur valeur ajoutée.

Page 32
-Tous les actes et écritures, soit publics, soit privés, livres, registres, répertoires,
lettres, extraits, copies, expéditions, photocopies, et toutes autres reproductions
obtenues par un moyen photographique ou autre, de ces pièces devant ou
pouvant faire titre ou être produits en justice et devant les autorités constituées
pour obligation, décharge, :

C. Droits de Douane:

Comme attendu, la loi de Finances 2014 a introduit des modifications à la


taxation appliquée aux produits importés. A l’instar du marché intérieur, deux
taux de TVA, 10 et 20%, sont désormais applicables à l’import. Ce qui n’est pas
sans impact sur la compétitivité de certaines activités, notamment l’élevage et le
secteur agricole. Le détail des mesures figure dans la dernière circulaire (n°
5423/10) de l’Administration des douanes et impôts indirects. Celle-ci publie les
listes détaillées des produits et services concernés. Elle figure sur le site
www.douane.gov.ma.

Section 2 :la Structure des recettes fiscales au Maroc :

Dans cette section 2, nous procéderons comme suit : primo, nous présenterons la
structure de la fiscalité marocaine. Secundo, nous ferons un état des lieux de la
fiscalité de l’Etat marocain la faiblesse de la pression fiscale du pays.

I. Evolution des recettes fiscales AU MAROC entre (2015 et 2016) :30

La structure des recettes fiscales sera présentée à travers leur évolution globale, et par type
d’impôt, et par le niveau de la pression fiscale et son évolution entre (2015 et 2016).

I.1 RECETTES DU BUDGET GENERAL (Hors produits des emprunts à


Moyen et long termes)

Le montant des recettes ordinaires du Budget Général, hors recettes objet des
remboursements, dégrèvements et restitutions, fiscaux dont le montant s’élève à 5 260 000

30
Note de présentation de la loi de finance 2016

Page 33
000 dirhams, s'établit à 207 151 541 000 dirhams en 2016 contre 201 751 625 000
dirhams en 2015, soit une augmentation de 2,68 %.

Le tableau ci-après récapitule l'évolution des recettes ordinaires du Budget


général par grandes catégories :

Tableau1 3 : l'évolution des recettes ordinaires du Budget

Source note de présentation de la LF 2016

Ainsi, les impôts directs constituent le premier poste des recettes du Budget Général
(41,28%) suivi par les impôts indirects (39,08%), les droits d’enregistrement (8,34%), les
produits des monopoles (4,02%), les droits de douane (3,85%), dons et legs (0,63%) ,comme
le montre le graphique suivant :

Figure1 :recettes du budget generale entre 2011 et 2016

Page 34
Source note de présentation de la LF 2016

III.1.1- Impôts directs et taxes assimilées

-le produit de l'impôt sur le revenu s'élève à 38 614 000 000 de dirhams contre 36 540 000
000 de dirhams en 2015, soit une augmentation de 5,68 %;

-le produit de l'impôt sur les sociétés s'élève à 44 255 000 000 de dirhams contre 42
780 000 000 de dirhams en 2015, soit une augmentation de 3,45 %.

III.1.2- Impôts indirects

Les postes les plus importants connaissent les évolutions ci-après:

- le produit de la TVA à l'intérieur prise en charge par la Direction Général e des Impôts
s'élève à 22 122 000 000 de dirhams contre 21 700 000 000 de dirhams en 2015, soit
une augmentation de 1,94 %;

- le produit de la TVA à l'intérieur confiée à l'Administration des Douanes et Impôts


Indirects s'élève à 668 000 000 de dirhams contre 690 000 000 de dirhams en 2015, soit
une diminution de 3,19%;

- le produit de la TVA à l'importation collectée par l'Administration des Douanes et Impôts


Indirects s'élève à 32 718 000 000 de dirhams contre 33 807 000 000 de dirhams en

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2015, soit une diminution de 3,22 %; - les recettes de la taxe sur les produits énergétiques
s'élèvent à 14 790 000 000 de dirhams contre 14 350 000 000 de dirhams en 2015, soit une
augmentation de 3,07 % ;

- la taxe sur les tabacs manufacturés s'élève 9 050 000 000 de dirhams contre 8 676 000
000 en 2015, soit une augmentation de 4,31% ;

III.1.3- Droits de douane :

Les variations les plus importantes concernent :

-Les droits d'importation dont les recettes s'élèvent à 7 980 000 000 dirhams contre 7
250 000 000 dirhams en 2015, soit une augmentation de 10,07 %;

- le montant de la redevance du gazoduc s’est établi à 2 000 000 000 de dirhams


contre 2 283 000 000 en 2015,soit une diminution de 12,4%

III.1.4- Droits d'enregistrement et de timbre :

Les variations constatées au niveau des prévisions concernent principalement :

-les droits sur les mutations dont les recettes s'élèvent à 9 961 000 000 de dirhams
contre 7 901 000 000 de dirhams en 2015, soit une augmentation de 26,07 %;

-les droits de timbre et le papier de dimension qui se chiffrent à 570 000 000de dirhams
contre 561 000 000 de dirhams en 2015, soit une augmentation de 1,6 %;

-la taxe spéciale annuelle sur les véhicules automobiles don t les recettes s'élèvent à 2
139 000 000 de dirhams contre 1 955 000 000 de dirhams en 2015, soit une
augmentation de 9,41 %;

-la taxe sur les assurances dont le produit s'élève à 1 002 000 000 de dirhams contre 919
000 000 de dirhams en 2015, soit une augmentation de 9,03 % ;

III.1.5- Produits et revenus du domaine :

-Le produit des Domaines s'élève globalement à 349 500 000 dirhams dont:

- Le produit des ventes d'immeubles domaniaux ruraux s'élève à 25 000 000 de dirhams;

-Les revenus des immeubles domaniaux s'élèvent à 318 000 000 de dirhams.

III.1.6- Autres recettes


Page 36
Les autres recettes passent de 5 527 525 000 dirhams en 2015 à

5 457 776 000 dirhams en 2016, soit une diminution de 1.26 %.

III.2 :RECETTES DES SERVICES DE L'ETAT GÉRÉS DE MANIÈRE


AUTONOME :

Les ressources prévisionnelles des services de l'Etat gérés de manière


autonome pour l'année 2016 s'établissent à 3 006 217 000 dirhams.

III.3 Ŕ RECETTES DES COMPTES SPÉCIAUX DU TRÉSOR :

Les prévisions des ressources des comptes spéciaux du Trésor, pour l’année
2016 et leur évolution par rapport à l'année 2015 se présentent
conformément au tableau ci-après :

Tableau 4 : Les prévisions des ressources des comptes spéciaux du Trésor,
pour l’année 2016

III.4- RECETTES D'EMPRUNT A MOYEN ET LONG TERMES :


montant des recettes d’emprunt à moyen et long termes s’établit à 70 500 000 000
dirhams en 2016 contre 66 350 000 000 en 2015, soit augmentationde 6,25 %.Ils se
répartissent comme suit :

-Les prévisions de recettes au titre des emprunts intérieurs passent de 42 000 000 000
de dirhams en 2015 à 45 000 000 000 de dirhams en 2016soit une augmentation de 7,14%

-Les prévisions de recettes au titre des emprunts extérieurs passent de 24 350 000 000
de dirhams en 2015 à 25 500 000 000 de dirhams en 2016 soit une augmentation de 4,72%.

II.Evolution de la pression fiscale :(entre 2008 et 2014)

Page 37
Figure2 : Evolution de la pression fiscale :(entre 2008 et 2014)

31

 La pression fiscale au Maroc, à l’exception du pic de 2008 où elle avait atteint 27,2%
du PIB, se situe autour d’une moyenne de l’ordre de 23,5% depuis une dizaine
d’années. En 2012, elle avait frôlé les 25%, mais depuis, elle est revenue à sa tendance
de long terme. C’est du moins ce qui transparaît des comptes nationaux du HCP
couvrant la période 2007-2014. La situation de 2015, sur ce point, n’est pas encore
arrêtée, mais si l’on prend en compte le fait que le PIB à prix courants a augmenté de
6,3%, alors que les recettes fiscales, selon la TGR, n’ont progressé que de 4% (résultat
provisoire), on peut déduire que, mécaniquement, la pression fiscale en 2015 a reculé.
 Cette constatation est évidemment intéressante, même si à l’échelle individuelle et du
point de vue du ressenti, pareille évolution passe complètement inaperçue. Et il en va
de cet indicateur comme de (presque) tous les autres: ce sont des moyennes, et une
moyenne fait peu cas des situations particulières. Ce n’est pas une raison pour autant
de renoncer à y recourir lorsqu’il s’agit d’appréhender l’état de l’économie dans sa
globalité. Et de toutes les façons, il n’y a pas moyens de faire autrement.
 Mais, il faut d’emblée faire cette précision : la pression fiscale est ici entendue dans
son sens premier, c’est-à-dire qu’elle concerne seulement les impôts et taxes payés par
les contribuables, personnes physiques et morales. Ailleurs, comme en France par
exemple, la pression fiscale comprend également les cotisations sociales

31
Siteweb : http://lavieeco.com/news/economie/la-pression-fiscale-se-stabilise.html

Page 38
.

Conclusion du chapitre 2 :

Alors comme nous voyons la fiscalite joue une role importance dans le devellopement du
budget au Maroc car tout simplement s’est la plus grosse richesse avec ses

CHAPITRE 3 : l’évasion et La fraude fiscale au Maroc 

Dans ce troisième chapitre, nous parlerons, tout d’abord, de la typologies et la mécanisme


de la fraude fiscal au Maroc. Puis nous présenterons des idées et des pensées » »s pour lutter
cette phénomène

Section 1 : Typologies et mécanismes de la fraude :


1-la Notion de l’évasion fiscale :
L'évasion fiscale est l'utilisation légale de failles du système fiscal afin de réduire le montant
de l'imposition, il peut être soutenu que dans un sens large, l'évasion fiscale se rapproche de la
fraude fiscale, mais, force est de constater qu’elle s'en distingue par le fait qu'elle est légale.

Page 39
Dans cette optique, l'évasion fiscale consiste donc dans l'adoption d'un comportement ayant
uniquement pour but de diminuer la charge fiscale d'un contribuable, sans pour autant que ce
comportement viole la loi et puisse être considéré comme une fraude fiscale.

1-1 Eléments de définition :32

Les concepts retenus pour caractériser ce phénomène objet de notre intervention sont :

-L’irrégularité fiscale regroupe l’ensemble des cas où le contribuable n’a pas


respecté ses obligations, qu’il ait agi de façon volontaire ou involontaire, de bonne foi ou de
mauvaise foi.

-La fraude suppose un acte intentionnel de la part du contribuable, décidé à


contourner la loi pour éluder le paiement de l’impôt.

-L’optimisation ou l’évasion consiste à tirer parti des possibilités offertes par la


législation, en utilisant éventuellement ses failles ou son imprécision…pour réduire les
prélèvements dus, tout en restant dans la légalité.

 Il est clair que ces définitions comportent plusieurs limites. En fait, il est souvent
difficile de faire la part entre une certaine habileté du contribuable dans
l’interprétation de la législation, et une réelle malhonnêteté, qui relève de la fraude.
 L’évasion, S’il a recours à des moyens légaux, elle entre alors dans la catégorie de
l’optimisation. A l’inverse, lorsqu’elle s’appuie sur des techniques illégales où
dissimule la portée véritable de ses opérations, l’évasion s’apparentera à la fraude.
 Par ailleurs, on ne peut étudier le phénomène de la fraude ou de l’évasion sans
évoquer la notion de l’économie souterraine.
 L’économie souterraine regroupe l’ensemble des activités légales mais non déclarées
aux administrations fiscales ainsi que l’ensemble des activités illégales qui génèrent
des revenus dans l’économie.
1.2 Dimensions de la fraude fiscale au Maroc :
Trois dimensions caractérisent la fraude fiscale :
 Une dimension financière, elle représente une perte de ressources pour l’Etat ou les
collectivités locales ;
 Une dimension sociale, elle va à l’encontre de la justice et de l’équité ;
 Une dimension politique, elle remet en cause la légitimité du pouvoir.
32
La fraude aux prélèvements obligatoires et son contrôle (rapport). Le Conseil des prélèvements obligatoires, 2007

Page 40
- L’examen de la dimension33 de la fraude fiscale nous amène à en évaluer l’ampleur.
Les études et les débats sur la fraude tournent souvent très vite autour des questions de
contrôles ou de sanctions, alors qu’il est primordial de bien analyser et cerner le phénomène
afin d’y répondre par une stratégie adaptée dont les contrôles et les sanctions sont un élément
nécessaire mais insuffisant.
L’évaluation reste une tâche complexe vu qu’il est difficile d’évaluer les dissimulations.

2-Les causes de la fraude fiscale:


L’étude de tout phénomène, passe nécessairement par la recherche et l’analyse de ses
causes. Ainsi, les causes de la fraude fiscale, en tant que phénomène socioéconomique, sont
multiples et complexes.
Certains auteurs pensent que les causes essentielles de la fraude fiscale sont d’ordre
psychologique, alors que le système fiscal et l’environnement économique de l’impôt ne sont
que des facteurs aggravants.
Pour d’autres, les causes du phénomène sont intrinsèquement liées au système fiscal lui-
même, et en particulier à la technique fiscale et au niveau élevé de la pression fiscale.
Pour ce qui nous concerne, nous estimons que tous ces facteurs se combinent pour donner
à ce fléau toute son ampleur.
D’une manière générale, les causes de la fraude au Maroc peuvent être regroupées en
causes techniques, politiques, économiques et morales.
2-1 Causes techniques
Les causes techniques de la fraude résident dans la complexité du système fiscal et dans la
difficulté d’évaluation de la matière imposable par l’inspecteur des impôts.
Au Maroc, La problématique de la fraude et de l'évasion fiscale a été facilitée par la
multiplicité des taux d'imposition, l'importance démesurée des exonérations et la relative
complexité de la législation fiscale. Le système fiscal a connu des aménagements se traduisant
par la diminution du nombre d'impôts et de taxes, par la diminution des taux d'imposition et la
réduction progressive des mesures dérogatoires. Par rapport à la complexité du système fiscal,
la D.G.I est entrée dans un processus de simplification du système actuel autour de trois
principaux impôts (IR, IS, TVA). L'adoption de dispositions communes a permis l'avènement
du code général des impôts en 2007.
33
Selon la Banque mondiale, les flux illicites de capitaux transférés aux paradis fiscaux dans les pays en
développement représentent une perte annuelle comprise entre 500 et 800 millions de dollars (in La fraude
comme art gestionnaire. In : défis sud n° 96- Bimestriel - août, septembre 2010)

Page 41
2-2 Causes politiques :
Pour sa stabilité le système politique fait recours aux recettes fiscales pour financer les
exigences de son environnement en termes de dépenses publiques.
Au Maroc, Les choix politiques d’octroi des avantages fiscaux et le poids fort des groupes de
pression dans la de décision fiscale ont attisé la tendance à la fraude. Consciente de cet état de
fait, l’administration fiscale marocaine œuvre, depuis quelques années, pour la réduction
progressive des dérogations fiscales et la consolidation d’une certaine l’équité fiscale, à
l’instar des actions menées au niveau international.
Il y a lieu de rappeler brièvement que l’histoire du Maroc a connu des cas de non
consentement à l’impôt. Ceci justifie le fait que les parlementaires marocains avaient refusé,
en 1982, d’ériger la fraude en un délit pénal comme le proposait le projet de loi
gouvernemental sur la réforme fiscale.

2-3 Causes économiques :


La situation économique du contribuable affectée par la conjoncture économique commande
souvent son comportement en matière fiscale et peut l’inciter à la fraude.
Ainsi, le niveau de prélèvement constitue un facteur important dans l’incitation à la fraude.
Plus le niveau d’un prélèvement est élevé, plus l’incitation à la fraude sera forte.
Par ailleurs, les coûts supportés par le contribuable et découlant de la complexité des
opérations de paiement des prélèvements pèsent sur l’attitude du contribuable par rapport à
ses obligations fiscales. Ces coûts comprennent le temps nécessaire pour se conformer aux
formalités, les frais encourus parce qu’il faut, le cas échéant, faire appel à un comptable et les
coûts indirects qui découlent de la complexité de la réglementation fiscale.
2-4 Causes morales et psychologiques :
Plusieurs facteurs comportementaux ou psychologiques ont été identifiés comme ayant un
impact sur les comportements des contribuables vis-à-vis de leurs obligations fiscales :
− La perception des politiques faite de la lutte contre la fraude.
− Les normes sociales et culturelles, ainsi que les considérations psychologiques et
morales des contribuables.
− Les interactions avec les pouvoirs publics et l’appréciation des contribuables envers
l’administration fiscale, le système fiscal, voire les politiques publiques en général.
Les principales raisons de ces comportements peuvent être classées comme

Page 42
Suit34:
L’équité : Le comportement du contribuable est influencé par deux sentiments, à savoir que
le système le traite injustement par rapport aux autres et que le gouvernement fait très peu
avec les recettes collectées ;
Différence individuelle : Les individus qui ne se conforment pas aux obligations fiscales sont
souvent de contribuables égoïstes ayant une attitude positive à l’égard de la fraude fiscale et
une attitude négative à l’égard de l’administration fiscale.
Les normes sociales : lorsque le citoyen croit que l’indiscipline fiscale est une pratique
courante, la probabilité qu’il ne respecte pas lui‐même les obligations fiscales serait plus
grande ;
3. mécanismes de la fraude :
Les mécanismes de fraude vont des actions les plus simples aux montages les plus complexes
La dissimulation ou la minoration de recettes et sous facturation :
Il s’agit d’occulter à l’administration fiscale l’existence d’une activité économique ou la
perception d’un revenu.
Les fausses justifications : Une deuxième grande catégorie de fraude, plus élaborée,
consiste, pour le contribuable fraudeur, à chercher à travestir la réalité de sa situation de façon
à minorer le montant d’impôt normalement dû.
Le développement des montages : A l’inverse des catégories précédentes, la dernière
grande catégorie de fraude est beaucoup plus sophistiquée : de complexité extrêmement élevé,
d’autant que, pour les grandes entreprises, ils comportent souvent une dimension
internationale et s’inscrivent dans des structures de groupe elles-mêmes complexes. En
matière d’impôt sur le revenu, les montages visent souvent à tenter d’échapper à l’imposition
des plus-values.
Les montages sur les droits d’enregistrement visent également à échapper au paiement des
droits de mutation, notamment à travers des donations d’immeubles.

Prix de transfert :
L’internationalisation des activités économiques a conduit les entreprises à agir de plus en
plus indépendamment des frontières. Le mécanisme des prix de transfert, bien connu des
multinationales, consiste à manipuler les prix des transactions entre filiales d’une même
entreprise afin de diminuer l’imposition dans le pays de production et/ou de destination.
34
BENJELLOUNE Samir. Du consentement de l’impôt a la bonne gouvernance fiscale (Mémoire).
In :http://intranet.impots.finances.gov.ma

Page 43
Ainsi, du pays de production, une marchandise ou un service est exporté à un prix sous-évalué
vers une filiale installée dans un paradis fiscal ou autre pays à bas taux d’imposition, filiale
qui le revendra à une autre branche de l’entreprise dans un troisième pays à un prix surfacturé.
Le bénéfice sera donc déclaré dans ce paradis fiscal où il sera peu ou pas taxé.
Paradis fiscaux :
Au niveau de l’administration fiscale marocaine, Les cas de fraude constatés lors des
vérifications des comptabilités en matière de L’impôt sur les bénéfices, la TVA et les droits
d’enregistrement ont permis de dégager les procédés des irrégularités
frauduleuses les plus fréquents :
Les fraudes sur les comptes de gestion
en matière de l’Impôt sur les bénéfices et TVA les procédés de fraude constatés sont : La
minoration des produits, la majoration ou les minorations des achats, l’évaluation fictive des
,stocks et travaux en cours, la comptabilisation de charges fictives non liées à l’exploitation
La fraude sur les comptes du bilan :
- les anomalies et irrégularités de l’actif: immobilisations fictives, provisions non justifiées,
taux d’amortissement élevé..
- les anomalies et irrégularités du passif : provisions non justifiées, dissimulation du CA et
de recettes au titre des comptes courants des associés, dettes et autres créanciers…
Les technologies de l’information et de la communication :
peuvent faciliter la fraude fiscale. En fait, la tâche des fraudeurs est incroyablement facilitée à
cause de la généralisation des technologies de l’information et de la communication (TIC) au
sein de notre économie et de notre société. Le commerce électronique et l’internet, la
comptabilité informatisée et d’une manière générale la dématérialisation de l’économie
constituent de véritables opportunités de fraude.

Section 2 : La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale au Maroc :


Au Maroc, la fraude et l’évasion fiscale, dysfonctionnement du système fiscal, est un produit
des enjeux, des interactions et des interdépendances des demandes du système politique
exprimées en dépenses publiques en croissance permanente, et de réactions des acteurs du
système économique aux contraintes du système fiscal.
L’approche de la politique fiscale, alternant, simultanément, les modifications des taux
d’imposition et l’octroi d’exonérations fiscales, a contribué à la réunion des conditions
favorables à l’amplitude de la fraude fiscale qui sont :

Page 44
-Une fiscalité pénalisante pour l’entreprise
-Des prélèvements fiscaux à la source qui grèvent lourdement les salaires ;
-Une fiscalité indirecte qui décourage la consommation.
      Dans le contexte marocain, il nous semble que la fraude fiscale est une réaction défensive,
certes anormale, des contribuables contre l’instrumentalisation sélective et inégalitaire du
système fiscal.
Pour affirmer ces propos, il est opportun d’analyser les actions des pouvoirs publics pour les
comportements frauduleux des contribuables et d’évaluer leur performance et efficacité.
1)-Les limites des dispositions classiques de lutte contre la fraude et
l’évasion fiscale35:
La réforme fiscale a instauré un système synthétique déclaratif axé principalement sur le
monde de la retenue à la source au titre des revenus salariaux et des revenus de capitaux
mobiliers et du paiement spontané en ce qui concerne la TVA et l’impôt sur les sociétés.
Le fondement du système fiscal déclaratif est que l’acte fiscal accompli par le contribuable au
titre de la déclaration de ses revenus, de son chiffre d’affaires, sous sa propre responsabilité,
jouit de la présomption de sincérité jusqu’à preuve du contrat.
Cependant, les résultats du contrôle fiscal font observer que la fraude fiscale est une réalité
qui porte atteinte à la répartition équitable des charges publiques et qui fausse les règles de la
libre concurrence.
1-1 L’organisation administrative du contrôle fiscal36 :

Etablir l’équilibre entre les acteurs économiques et contribuer à la cohésion sociale


constituent l’enjeu du contrôle fiscal. De ce fait, le contrôle fiscal doit être une action
stratégique de la politique publique à objectifs multiples et variés dont l’exécution est assurée
par l’administration fiscale.
       La logique du contrôle fiscal impose la recherche du meilleur rendement afin d’assurer à
l’Etat les ressources nécessaires pour couvrir les différentes charges.
Le contrôle fiscal constitue donc un ensemble de moyens juridiques au service d’une
organisation publique dont les actions et les décisions administratives obéissent à une
rationalité de politique publique de lutte contre la fraude et l’évasion fiscales.

35
RAMMAL.R «La fraude fiscale», Ed. ARABIAN Al HILAL ,1996
36
La fraude aux prélèvements obligatoires et son contrôle (rapport). Le Conseil des prélèvements obligatoires,
2007

Page 45
    Ainsi, le contrôle fiscal requiert une superposition de plusieurs fonctions complémentaires
et hiérarchisées qui peuvent être regroupées dans les attributions :
-De conceptions, d’analyse et de suivi d’exécution des programmes de vérification, assurés
par les services de l’administration centrale ;
-De contrôle opérationnel des comptabilités des entreprises exercé par les brigades régionales
de vérification et du contrôle sur pièces par les inspecteurs de l’assiette.
1-2 Les procédures du contrôle fiscal37:
A priori les déclarations souscrites par les contribuables sont présumées sincères. Cependant,
l’administration se réserve le droit de contrôler leur caractère probant dans la limite du délai
de reprise, afin de réparer les omissions et les irrégularités et de sanctionner les actes
frauduleux.
Ainsi, le contrôle fiscal a pour fonction principal de vérifier la sincérité des déclarations et
s’assurer, sur place, de l’existence matérielle des biens figurant à l’actif.
La vérification comprend deux phases distinctes mais complémentaires :
-Le contrôle de la déclaration fiscale effectué par l’agent d’assiette, dans son bureau : contrôle
sur pièces ;
-La vérification de la comptabilité qui est effectué sur place, selon des programmes
préétablis : le contrôle externe :
 A la base du contrôle fiscal, il y a la collecte de renseignements permettant de
déceler les insuffisances et les dissimulations dans les déclarations fiscales. La
recherche de renseignements par l’administration auprès des tiers s’inscrit, par
voie législative, dans le droit de communication.
 Lorsque, à l’issue d’une vérification comptable, l’inspecteur est amené à
rehausser la base d’une imposition primitive il doit, avant d’établir l’imposition
supplémentaire et les sanctions correspondantes, engager la procédure
contradictoire des rectifications des impositions.
1-3 Les limites inhérentes au système de contrôle fiscal38:

37
La fraude aux prélèvements obligatoires et son contrôle (rapport). Le Conseil des prélèvements obligatoires,
2007

38 7
La fraude aux prélèvements obligatoires et son contrôle (rapport). Le Conseil des prélèvements obligatoires,
2007

Page 46
La performance du contrôle fiscal est tributaire de certaines difficultés et insuffisances liées
directement aux conditions d’exercice du droit de vérification des comptabilités par les
inspecteurs vérificateurs, et concernant tout particulièrement :
-Le cadre législatif et réglementaire régissant le droit d’appréciation de l’administration ;
-L’approche de programmation des entreprises à vérifier ;
-Les ressources du contrôle fiscal ;
Nul besoin de démontrer que le système fiscal doit tenir compte des caractéristiques du
système social. En retour, les mesures fiscales doivent aussi rétroagir sur le système social
pour répondre aux objectifs et aux exigences des systèmes économiques, financiers et
politiques. C’est cette dynamique des systèmes qui devra présider à l’effort de réforme et
d’adaptation du système fiscal à son environnement.
En matière de contrôle fiscal, l’évolution d’amélioration des structures financière et
organisationnelle des entreprises impose à l’administration fiscale une dynamique
d’adaptation des règles et des techniques de contrôle aux finalités d’équité et d’efficacité du
système fiscal.
A ce titre, la plus part des vérificateurs perçoivent le cadre législatif contraignant en apportant
trop de garanties aux contribuables au détriment de la performance du contrôle. C’est le cas :
-du pouvoir d’appréciation de l’administration fiscale ;
-de la procédure de taxation d’office. 
Le contrôle fiscal, action opérationnelle de lutte contre la fraude fiscale, est un outil de
régulation du système économique et financier. Son efficacité dépend des règles et des
mécanismes régissant l’organisation et le fonctionnement des acteurs économiques et
financiers.
De même, l’objectif d’équité et d’efficacité du contrôle fiscal demeure tributaire de la
transparence des flux économiques et financiers des entreprises. Autrement dit, le rendement
du contrôle fiscal est conditionné par le niveau de développement du système informationnel
de l’économie.
2)- Les voies nouvelles de lutte contre la fraude fiscale au Maroc39:
La fraude fiscale est un phénomène social complexe dont la caractéristique principale est « le
manquement à l’éthique sociale ».          
En effet, l’interdépendance et l’interaction des divers facteurs politique, économique,
administratif et culturel conditionnent les comportements frauduleux des acteurs du système

39
BOUCHAREB M. « La lutte contre la fraude fiscale au Maroc » éditions Maghrébines, année 2006

Page 47
économique. Dans cette perspective, la fraude fiscale est perçue comme un
dysfonctionnement résultant à la fois des contraintes budgétaires et des exigences du système
politique d’une part, et des réactions des acteurs du système économique contre le poids de la
pression fiscale élevé au moyen de comportements frauduleux d’autre part.
La réussite d’une stratégie de lutte contre la fraude fiscale dépend de l’importance attachée à
cette dernière au sein de la sphère sociale, économique et politique de la société.
Dans cette perspective, le Maroc doit faire face à un double défi :
-intégrer le processus de la mondialisation des échanges avec tout ce qu’il implique comme
changement culturel, économique, politique et organisationnel avec l’objectif affiché de
rattraper le gap de l’avance technologique pour réduire sa dépendance.
-puiser dans la fiscalité intérieure, dont le potentiel est encore peu exploité du fait de la
pratique de la fraude fiscale à grande échelle pour justement augmenter la capacité de
financement du Trésor public

CONCLUSION GENERALE ;

 Le Maroc s’est doté d’un système fiscal moderne, qui reste à améliorer dans sa
pratique. Il faudrait par ailleurs veiller, dans le cadre de la réforme fiscale au garder un
système sa simplicité, et éviter pour répondre des problèmes conjoncturels d’équilibre
des finances publique, en effet, l’analyse des activités informelles montre des limites,
si la croissance économique est nécessaire elle n’est pas non plus suffisante. Les
modèles de croissance économique visent plus l’augmentation du PNB que
l’amélioration des conditions de vie.
 Et a propos de la fraude fiscale on croit que pour La lutte contre la fraude fiscale est
loin d’être une simple affaire. En fait, désireux de lutter contre ce fléau, les pouvoirs
publics doivent entreprendre toute mesure susceptible de « muscler » l’administration

Page 48
Bibliographie :

 ‘Les Impôts au Maroc technique et procédures’ 5 éme édition, livre


de MOHAMMED NMILI.
 ‘Fiscalité Marocaine de l’entreprise’ livre de MOHAMED MOUNIR
édition 3 2010.
 ‘RAMMAL.R ’La fraude fiscale’.Ed.ARABIAN AI HILAL ,1996.
 BOUCHAREB M. ‘la lutte contre la fraude fiscale au Maroc’ éditions
Maghrébines, année 2006.
 LOWENTHAL, P,’Economie et Finance publique’,1994.
 ‘L’histoire du Maghreb’, LAROUI Abdellah, Petite collection
Maspero, 1976.

Page 49
 ‘Analyse de la décision fiscale au Maroc’, Noureddine Bensouda,
2009, éditions la croisée des chemins,
 Le mémorial du Maroc. Laarbi Essakali, Henri Maurin. Editions
Nord Organisations, 1985.Tome 4.

 L'impôt agricole au Maroc, "le tertib". Roland Lebel E. Larose, 1925.

 Code générale des impôts 2016.


 La note de présentation de la loi de finance 2016.
 Conseil économique et social (CES).
 www.fiscamaroc.com
 www.tax.gov.ma
 www.lavieeco.com
 www.arixelles.be
 Pr. AIT LAHCEN Dina Cours de Fiscalité marocaine, ENSET Mohammedia

 Pr Samira BOUNID, Cours de Fiscalité, Faculté Poly disciplinaire à Larache et


son contrôle (rapport). Le Conseil des prélèvements obligatoires, 2007

TABLE DES MATIÈRES :

Remerciements

Dédicace 3

Sommaire : 4

Introduction général : 5

Chapitre I : Concept, Historique de système fiscal marocain 6

SECTION 1: Introduction a la Fiscalité 6

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1- Définition 6
2-Role et fonction de la fiscalité 6
3-:Objectif de la fiscalité 8
Section 2: Historique de la fiscalité marocaine 9
1-le régime fiscal avant le protectorat 9
2-le régime fiscal pendant le protectorat 11
3.le régime fiscal au lendemain de l'indépendance 12
4- le régime fiscal modern 13
Chapitre II : Cadre conceptuel et juridique du systéme fiscal au Maroc 16

Section 1 : Description du systéme fiscal au Maroc 16


1 .L’impot sur les sociétés(IS) 16
2 L’mpot sur les revenus(IR) .
3. La taxe sur la valeur ajoutée(T.V.A)
4 .Droits d'enregistrement et de timbre
Section 2 : Structure des recettes fiscales au Maroc
1- Evolution des recettes fiscales AU MAROC entre (2015 et 2016) 
2- Evolution de la pression fiscale :(entre 2008 et 2014)
Chapitre III : l’évasion et La fraude fiscale au Maroc 

Section 1 : Typologies et mécanismes de la fraude fisal :


1- Notions de l’évasion fiscale :
2- Les causes de la fraude fiscale:
Section 2 : la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale au Maroc 
1. Les limites des dispositions classiques de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale
2- Les voies nouvelles de lutte contre la fraude fiscale au Maroc
Conclusion général : 48
Bibliographie : 49

La listes des tableaux et figures :

Tableau1 :

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