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2- Méthode d’examen
3- Système de cotation
2- Méthode d’examen
NOM:…………………………………………
PRENOM:…………………………………..
MATRICULE:………………………………
DATE:…….........................................
• Si lit avec hésitations et/ou erreurs ou si présente sans support avec hésitations et/ou
erreurs: 3 à 5/10 maximum
• Si lit sans hésitations et/ou erreurs : 5,5 à 6/10 (trop attaché au support)
• Si lit de manière détachée avec hésitations mais sans erreurs : 6,5 à 7/10
• Si lit de manière détachée sans hésitations et/ou erreurs : 7,5 à 8/10
• Si ne lit rien ou pas avec de simples hésitations: 8/10
• Si ne lit rien sans hésitations et/ou erreurs avec structure et clarté : 8,5 à 10/10
Structure, clarté globale & maîtrise du sujet:
NOTE POUR LA PARTIE 1 :......./10
1- Notion
2- Histoire imbriquée de la sécurité sociale et du droit du travail
3- Organisation de la sécurité sociale (principe et secteurs)
4- Financement (régime salarié et régime indépendant)
5- La sécurité sociale dite « non contributive »
6- La Charte de l’assuré social
7- La gouvernance de la sécurité sociale des salariés : réseau 1aire & réseaux
2aires
Ainsi, ce système réalise une redistribution des revenus au sein de la société: des
jeunes vers les vieux, des bien-portants vers les malades, de ceux qui ont du
travail vers les chômeurs, des hommes vers les femmes. On décide librement de
prendre une assurance privée. Par contre, la sécurité sociale est obligatoire pour
tous les travailleurs.
→Selon les projections les plus fiables, sans sécurité sociale, ce taux avoisinerait les 27 %, ce qui
démontre que la sécurité sociale est un premier barrage efficace contre le risque de pauvreté monétaire
puisqu’elle permet une réduction de ce risque de l’ordre de 41 %.
L'octroi des indemnités était lié au fait d'avoir cotisé et d'être confronté à la
réalisation du risque. Cette légitimité est progressivement remise en question et il
est exigé du bénéficiaire, principalement du chômeur, qu'il adopte une attitude
responsable et s'engage à tout mettre en œuvre pour sortir de sa situation. C'est
le principe de l'activation des allocations.
La sécurité sociale est aussi l'objet d'attaques idéologiques incessantes par les
tenants du discours néolibéral largement dominant dans les institutions
internationales et qui voudraient lui substituer un modèle fondé sur l'assurance
privée. De fait, progressivement, le taux de remplacement des prestations
sociales (le rapport entre les prestations moyennes et le salaire moyen) s'est
détérioré, incitant d'une part les particuliers à prendre des assurances
complémentaires (épargne-pension, assurance hospitalisation etc.…) et d'autre
part, l'État à prendre des mesures correctives visant uniquement les plus démunis
et plus particulièrement les travailleurs pauvres. A la place d'adapter les recettes
(de l'État) aux dépenses, on a de plus en plus adapté les dépenses aux recettes
comme dans une situation de rationnement.
Ainsi, un peu partout en Europe, a-t-on pris des mesures visant à reculer l'âge de
la retraite, flexibiliser le marché du travail et rendre le chômage plus difficilement
accessible. Mais ces mesures, loin de relancer l'économie, contribuent à un
appauvrissement des populations et à une diminution de leur pouvoir d'achat.
Les fonctionnaires sont soumis à un régime distinct qui varie selon qu'ils sont
nommés ou non, qu'ils travaillent dans une administration locale (communes et
provinces) ou non sauf en principe pour l'assurance soins de santé qui est la
même que celle des travailleurs salariés.
La Sécurité sociale est financée par les cotisations sociales des employeurs et des travailleurs et
des subventions de l'État. Les cotisations sociales sont la principale source de financement de la
sécurité sociale (68%). Il y a lieu de distinguer le financement pour les salariés de celui des
indépendants. Il y a également, à côté du régime des salariés de celui des indépendants, celui
des fonctionnaires.
BENEFICIAIRES
Pour ceux qui ne peuvent avoir droit à la sécurité sociale, il existe un second filet de
protection sociale: l’aide sociale au sens large (ou assistance sociale). L'aide sociale est
accordée à des personnes qui ne disposent pas de revenu ou des revenus très faibles
sans qu'on leur demande d'avoir travaillé et cotisé auparavant. Parmi ces aides, on trouve
le Revenu d'intégration sociale (RIS) et l'aide sociale accordés par les CPAS (dite aide
sociale au sens strict), les allocations pour les personnes handicapées, la garantie de
ressources aux personnes âgées (GRAPA), et les prestations familiales garanties. C'est
un droit résiduaire qui ne s'ouvre qu'à défaut de droit à la sécurité sociale et après
enquête sur l'état de besoin. Pour y avoir droit, il faut avoir des revenus faibles ou
inexistants. C’est ce que l’on appelle le régime ou système non contributif (il ne faut
pas avoir cotisé pour y avoir droit).
e. le FAT pour les accidents du travail (FMP & FAT ont fusionné pour
devenir FEDRIS au 1er janvier 2017 – Agence Fédérale des Risques
Professionnels),
g. la CSPM pour les marins (Caisse de Secours & de Prévoyance pour les
Marins),
Ces organismes s’occupent en fait de la gestion des dossiers individuels, ce qui implique
l’instruction des dossiers (collecte et gestion des informations), octroi du droit aux
allocations et le paiement effectif de certaines allocations sociales. Dans certains cas,
pour les assurés sociaux qui n’ont pas les moyens (ou l’envie) de s’inscrire à une
institution coopérante, un organisme public spécifique peut aussi prendre en charge la
mission de paiement.
Pour les allocations familiales, FAMIFED joue le rôle d’organisme de payement pour
certains travailleurs salariés et certains fonctionnaires. En général, ce sont les caisses de
compensations pour allocations familiales, pour la plupart constituées en ASBL, à
l’exception de la Caisse spéciale de Compensation pour Allocations familiales pour les
Entreprises de Batelerie et la Caisse spéciale de Compensation pour Allocations
familiales des Régions maritimes qui sont des organismes publics. Ces institutions
coopérantes sont suivies par FAMIFED.
Pour les allocations de chômage, la décision de l’octroi d’une allocation est prise au
niveau des bureaux de chômage de l’ONEm. Néanmoins, la gestion du dossier et le
payement sont assurés par les trois syndicats nationaux : la Centrale générale des
Syndicats libéraux de Belgique (CGSLB), la Confédération des Syndicats chrétiens (CSC)
et la Fédération générale des Travailleurs de Belgique (FGTB). Une caisse de chômage
publique existe également : la Caisse auxiliaire de Paiement des Allocations de Chômage
(CAPAC). Ces institutions coopérantes sont suivies par l’ONEm.
Pour les vacances annuelles, l’ONVA joue le rôle d’organisme de payement dans
certains cas mais en général, le payement du pécule de vacances est assuré par des
caisses spéciales de vacances. Ces institutions coopérantes sont suivies par l’ONVA.
Pour les accidents du travail, les employeurs doivent s’assurer auprès d’une
compagnie d’assurance agréée qui s’occupe effectivement de payer les
dédommagements en cas d’accidents sur le lieu de travail. Le FAT (FEDRIS depuis le
01/01/2017) s’occupe du payement de ces dédommagements quand l’employeur n’a pas
souscrit d’assurance ou quand l’assureur fait défaut. Ces institutions coopérantes sont
suivies principalement par la CBFA (Commission bancaire, financière et des assurances)
et par le FEDRIS).
Pour le régimes des indépendants, des caisses d’assurances sociales pour travailleurs
indépendants (asbl créées par des organisations interprofessionnelles ou
professionnelles) recouvrent les cotisations de leurs affiliés, assurent leurs affiliés en
matière de pensions, d’allocations familiales et pour les cas de faillite et leur offrent
assistance pour la gestion de leurs droits et obligations. Ces caisses sont contrôlées par
l’INASTI.
Les impôts et cotisations sociales qui ont représenté 239,6 milliards d’euros en
2019 sont répartis comme suit en termes de dépenses publiques :
1. Pensions : 50,1 milliard d’euros, soit 20,9 %
2. Soins de santé : 34,9 milliards d’euros, soit 14,6 %
3. Enseignement : 28,6 milliards d’euros, soit 11,9 %
4. Politique économique : 17,5 milliards d’euros, soit 7,3 %
5. Gestion des administrations publiques : 16,7 milliards d’euros, soit 7 %
6. Invalidité et maladie : 15,4 milliards d’euros, soit 6,4 %
7. Transports : 12,7 milliards d’euros, soit 5,3 %
8. Chômage et exclusion sociale : 11,7 milliards d’euros, soit 4,9 %
9. Dette publique : 10,6 milliards d’euros, soit 4,4 %
10. Famille et enfant s: 9,9 milliards d’euros, soit 4,1 %
11. Ordre et sécurité publique : 7,9 milliards d’euros, soit 3,3 %
12. Environnement : 5,9 milliards d’euros, soit 2,5 %
13. Loisirs, culture et culte : 5,8 milliards d’euros, soit 2,4 %
14. Recherche fondamentale : 5,3 milliards d’euros, soit 2,2 %
15. Défense : 3,5 milliards d’euros, soit 1,5 %
16. Autres : 3,1 milliard d’euros, soit 1,3 %
- D’ordre public
- Impératives
- Supplétives
- 2-4-1 Généralités
- 2-4-2 Hiérarchies des sources dans les relations de travail
Le droit du travail au sens large est constitué d'un ensemble de normes qui fait de ce
droit un droit social fondamental. Ce droit qui ne fait toutefois pas l'objet d'une codification
spécifique se compose de deux secteurs particuliers, soit :
A l'instar d’autres secteurs du droit, les normes en droit du travail se classifient entre :
Les normes d'ordre public sont celles qui établissent les fondements juridiques sur
lesquels repose l'ordre économique et moral de notre société. Elles ne servent donc pas
uniquement de simples intérêts particuliers, mais des intérêts sociétaux.
Les normes impératives sont celles auxquelles, en principe, il ne peut être dérogé car
elles correspondent à des intérêts protégés.
Les normes supplétives sont celles qui s'appliquent en l'absence d'autres conventions
conclues entre les parties (application à défaut d'autres dispositions prises par les parties
– elles concernent des intérêts particuliers ou strictement privés).
Par contre, la violation d'une disposition impérative n'est sanctionnée que par la
nullité relative, ce qui implique que, devant les juridictions en cas de litige, la nullité
ne pourra être soulevée que par la partie ou personne que la disposition transgressée est
censée protéger, étant entendu que ladite nullité ne pourra être soulevée d'office par le
juge. Ainsi le juge ne pourrait d'office soulever la prescription de la demande à défaut
pour la partie intéressée de soulever ce moyen. La nullité peut être couverte s'il y a
accord des parties et elle sera soumise à une prescription abrégée (inférieure à 30 ans)
prévue par la législation applicable. Surtout, cette nullité doit être soulevée «in limine
litis», c'est-à-dire dès l'introduction de la demande devant la juridiction valablement saisie.
En cas de conflit entre une norme nationale et une norme internationale, la norme
internationale qui a un effet direct dans l'ordre juridique interne prévaut sur la norme
nationale pour autant qu'elle crée des droits subjectifs en faveur des sujets de droit et
ne se limite pas à renfermer, énoncer ou contenir uniquement des obligations vagues ou
déclarations d’intention à l'égard des Etats contractants voire ne contienne que des
principes généraux trop imprécis. L'effet direct implique normalement une transposition de
la norme internationale dans la législation nationale que ce soit par l'effet d'une loi, d'un
arrêté ou d'une convention collective de travail. Ce droit transposé doit être conforme à la
norme internationale. À défaut de transposition complète ou correcte, le droit international
d’effet direct, en ce qu’il crée des droits subjectifs en faveur des sujets de droit, primera
sur le droit interne contraire ou lacunaire à ce sujet.
Par exemple, les règlements pris au sein de la Communauté européenne (pas les
décisions et directives) ont un effet direct dans l'ordre national par l'effet de l'approbation
du traité par la Belgique par la loi du 2 décembre 1957.
L'intérêt de cette convention (CEDH en abrégé) réside dans son titre III qui ouvre le droit
à toute personne physique, toute organisation (autre que gouvernementale) ou tout
groupe de particuliers qui se prétend victime d'une violation d'un des droits reconnus dans
la Convention, après épuisement des voies de recours internes, de saisir la Cour
européenne des droits de l'Homme (art. 25). Les arrêts de la Cour sont définitifs et le
juge national doit interpréter son droit interne conformément au droit européen et
celui-ci doit être appliqué de la manière dont il est interprété par la Cour de justice
de l’UE ou par la Cour Européenne des droits de l’Homme, car l'interprétation de la
norme par ces juridictions supranationales s'intègre à elle et fait partie du droit européen
dont la primauté doit être respectée : «L'interprétation donnée par la Cour de justice est
déclaratoire ; cela signifie que son jugement s'impose autant que la disposition qu'il
interprète. Autrement dit, tout juge européen doit appliquer la disposition de droit de
l'Union européenne telle qu'interprétée par la Cour de justice puisque la disposition est
censée avoir toujours eu le sens que lui a donné la Cour» (M. WATHELET et J.
Par exemple, des Etats ont conclu au sein ou au départ de l'Organisation des Nations
Unies (O.N.U) :
On notera encore qu’au sein du Conseil de l'Europe dont il est question ci-dessus (à ne
pas confondre avec la Communauté ou l’Union européenne), les états membres de cette
organisation européenne ont conclu la Charte sociale européenne qui est l'équivalent, au
plan européen, du Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturel
Droit du travail et de la sécurité sociale – 8479 / W-DDRO-003 / Mons
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signé sous l'égide des Nations Unies. La Charte sociale a été approuvée par la Belgique
par la loi du 11 juillet 1990. Elle contient en majeure partie des principes généraux de
sorte qu'une contestation subsiste sur la question de savoir si ses dispositions sont
directement applicables ou non sauf en ce qui concerne son article 6 relatif au droit de
grève qui est reconnu directement applicable dans l'ordre juridique belge.
1. La constitution (art.23)
Elle proclame le droit au travail en tant que droit social (fondamental) qui doit permettre
à chacun de mener une vie conforme à la dignité humaine. Elle ajoute encore plus
spécifiquement :
• le droit au libre choix d'une activité professionnelle dans le cadre d'une
politique générale de l'emploi, visant entre autre à assurer un niveau
d'emploi aussi stable et élevé que possible ;
• le droit à des conditions de travail et à une rémunération équitable ;
• le droit d'information, de consultation et de négociation collective.
Ces droits ne sont pas des droits subjectifs dont chaque citoyen peut se prévaloir vis à vis
de l'Etat. Ce sont des droits qui font naître une obligation de moyen à charge des
pouvoirs publics. Elle contient également le principe d'égalité (art. 10 et 11), le droit à la
libre expression (art. 19), le droit au respect de la vie privée (art.22) et la liberté
d'association (art. 27).
Les autorités fédérales sont seules compétentes en matière de droit du travail (art.6, § 1er,
VI, 12° de la loi spéciale d réformes institutionnelles-SPF Emploi, Travail et Concertation
sociale). Il s'ensuit que la majeure partie du droit du travail trouve sa source dans la
législation fédérale, c’est-à-dire dans les lois, ainsi que dans les arrêtés royaux et
ministériels.
Les Communautés sont compétentes pour l’emploi des langues dans les relations
sociales qui sont en partie des matières dites culturelles et personnalisables (voir aussi
l’emploi dans le secteur socio-culturel).
Les Régions sont quant à elles compétentes pour le placement des travailleurs (FOREM)
ainsi que pour les programmes de remise au travail des demandeurs d'emploi inoccupés
et l’application des normes concernant l'occupation des travailleurs étrangers (SPW
Département emploi & formation professionnelle).
1. GENERALITES
La C.C.T. est une source de droit importante et spécifique au droit du travail. Son
statut juridique est réglé dans la loi du 5 décembre 1968 sur les conventions collectives
du travail et les commissions paritaires.
2. CHAMP D'APPLICATION
• les employeurs et les travailleurs ainsi que les personnes qui, autrement qu'en
vertu d'un contrat de louage de travail, fournissent des prestations de travail sous
l'autorité d'une autre personne ;
• les organisations représentatives des employeurs et des travailleurs.
En sont exclues :
• les personnes occupées par l'Etat, les provinces et les communes, les
établissements publics qui en dépendent et les organismes d'intérêt public, à
l'exception des organismes publics de crédit (O.P.C. tels la Banque nationale de
Belgique ou la SA Loterie Nationale) qui disposent de leur propre commission
paritaire (n°325) – Attention : le Roi (c’est-à-dire le pouvoir exécutif encore appelé
gouvernement) peut étendre le champ d'application de la loi à ces personnes ;
• les personnes occupées dans des centres de formation professionnelle en
application de la législation relative à l'emploi et au chômage ;
• les membres du personnel subventionné par l'Etat occupé par les établissements
d'enseignement libre subventionné ;
• les travailleurs engagés dans le cadre d'un contrat de travail A.L.E.
Toutes ces organisations sont considérées pour les conventions conclues au sein du
C.N.T. comme une organisation unique représentée par les membres nommés sur
présentation du Conseil Supérieur des Classes Moyennes
3. CAPACITE JURIDIQUE
N.B. ; la F.E.B. est organisée sous forme d'A.S.B.L. et a donc la personnalité juridique. Il en est de
même en ce qui concerne ESSENCIA et FEDUSTRIA.
La loi sur les C.C.T. reconnaît néanmoins aux organisations représentatives dénuées
de personnalité juridique une forme de personnalité juridique «fonctionnelle et
limitée» vu qu’elles doivent être compétentes pour :
o dans tous les litiges auxquels la loi sur les C.C.T. donnerait lieu ;
o pour la défense des droits que leurs membres ou affiliés puisent dans les
conventions conclues par elles, sans que ce pouvoir ne porte atteinte au
droit des membres d'agir personnellement, de se joindre à l'action ou
d'intervenir à l'instance.
4. DEFINITION
Et qui :
- détermine les relations individuelles et collectives entre employeurs et
travailleurs au sein d'entreprises ou d'une branche d'activité (dispositions
normatives),
- règle les droits et obligations des parties contractantes (dispositions
obligatoires).
C’est un accord parce qu’une C.C.T. est une convention conclue par des personnes ou
des organes privés et non un règlement promulgué, accepté ou établi par les autorités
publiques. D’ailleurs, la loi précise expressément que les C.C.T. conclues au sein d'un
organe paritaire ne sont pas susceptibles de recours en annulation devant la section
d'administration du Conseil d'Etat. Les recours contre les C.C.T. relèvent donc des
juridictions du travail.
-
une commission paritaire,
-
une sous-commission paritaire,
-
le C.N.T., pour une branche d'activité qui ne relève pas d'une commission
paritaire
- instituée, ou lorsqu'une commission paritaire ne fonctionne pas,
- le C.N.T. lorsque la C.C.T. s'étend à diverses branches d'activités.
[3] Niveau national / interprofessionnel
Une C.C.T. applicable à l'ensemble du pays se conclut au sein du C.N.T.
NB 2: Le C.N.T. (Conseil National du Travail), créé par la loi du 29 mai 1952 a une
double mission : consultative et normative. Il se compose d'un président et de membres
dont le nombre est fixé par le Roi. Les membres effectifs et suppléants, répartis en
nombre égal entre les organisations les plus représentatives des employeurs et des
organisations les plus représentatives des travailleurs, sont nommés par le Roi par
mandats de 4 ans renouvelables.
- Au plan consultatif :
o le C.N.T. adresse à un Ministre ou aux Chambres législatives, soit d'initiative, soit à la
demande de ces autorités et sous forme de rapport exprimant les différents points de vue
exposés en son sein tous avis ou propositions concernant les problèmes généraux d'ordre
social intéressant les employeurs et les travailleurs ainsi qu'à exprimer son avis sur les
conflits d'attribution qui pourraient surgir entre les commissions paritaires ;
o il donne son avis sur l'existence d'une raison économique ou technique invoquée pour
justifier le licenciement d'un travailleur membre d'un conseil d'entreprise ou d'un comité pour
la prévention et la protection du travail lorsque la commission paritaire qui devrait être saisie
à ce sujet par l'employeur ne fonctionne pas ou à défaut de commission paritaire
compétente.
- Au plan normatif, la loi du 5 décembre 1968 sur les conventions collectives du
travail et les commissions paritaires autorise le Conseil à conclure des
conventions collectives dont le champ d'application s'étend à diverses branches
d'activités et à l'ensemble du pays.
La force obligatoire des conventions collectives est intimement liée à leur publicité, c’est-
à-dire à la publicité des C.C.T. en tant que telles, mais aussi à celle des adhésions et des
dénonciations en général, publicité qui est assurée par un dépôt au «Service public
fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale, Service des relations Collectives de
travail» (un arrêté royal du 7 novembre 1969 fixe les modalités de ce dépôt). Une CCT
déposée lie tous les employeurs et travailleurs qui relèvent de l'organe paritaire qui l’a
négociée et conclue. Il ne peut y être dérogé par les parties ; il s’agit donc d’une norme
au minimum impérative.
On retiendra pour le surplus que lorsqu’une C.C.T. conclue au sein d'un organe
paritaire a, en plus du dépôt susmentionné, été rendue obligatoire par le Roi :
• Elle est publiée au moniteur belge avec l'A.R. la rendant obligatoire, et elle sort
ses effets à partir de la date d'entrée en vigueur qu’elle fixe, sans pouvoir en
aucun cas rétroagir plus d'un an avant sa publication.
• En tel cas, l'employeur, ses préposés ou mandataires coupables d'infraction
à une C.C.T. rendue obligatoire par AR, sont passibles de sanctions pénales
et l'amende est due autant de fois qu'il y a de travailleurs occupés en
violation de la C.C.T. (qui entre de la sorte dans le champ de l’ordre public).
Concernant les parties auxquelles s'appliquent les C.C.T., chaque C.C.T. lie par
définition :
1. les organisations qui l'ont conclue et les employeurs qui sont membres de ces
organisations, ou qui ont conclu la C.C.T. à partir de la date de son entrée en
vigueur ;
2. les organisations et employeurs qui adhèrent à la C.C.T. et les employeurs
membres de ces organisations, à partir de l'adhésion ;
3. les employeurs qui s'affilient à une organisation liée par la C.C.T., à partir de leur
affiliation ;
4. tous les travailleurs d'un employeur lié par la C.C.T..
Définition : Le règlement de travail regroupe les règles qui sont propres à l'employeur
et à toutes ou certaines catégories de travailleurs de son entreprise ou d'une section
de celle-ci. Le règlement contient lorsque cela est autorisé des règles qui dérogent,
complètent ou exécutent les dispositions légales ou réglementaires.
Champ d'application : La loi du 8 avril 1965 instituant les règlements de travail s'applique
aux employeurs et aux travailleurs. Sont assimilés :
- aux travailleurs les personnes qui autrement qu'en vertu d'un contrat de
louage de travail, fournissent des prestations de travail sous l'autorité d'une
autre personne.
- aux employeurs, les personnes qui occupent les personnes assimilées aux
travailleurs.
Force obligatoire du règlement de travail : L'employeur et les travailleurs sont liés par les
dispositions du règlement de travail. Moyennant un écrit et dans le respect des
dispositions légales et réglementaires, il peut y être dérogé individuellement. Cette faculté
n'existe pas pour les personnes dont la situation juridique est réglée unilatéralement par
l'administration (les fonctionnaires en général).
- [1] Les horaires de travail : commencement et fin de journée de travail régulière, moment et durée des
intervalles de repos, jours d'arrêt régulier de travail, indications utiles pour les travailleurs à temps
partiel et pour le travail organisé en équipes successives ainsi qu’en cas d’application
d’horaires de travail flexible.
- [2] Les modes de mesurages et de contrôle du travail.
- [3] Le mode, l'époque et le lieu de paiement de la rémunération.
- [4] Les délais de préavis et les motifs graves : c’est-à-dire la mention de la durée des délais de
préavis, les modalités de détermination de ces délais de préavis, mais par référence aux dispositions
légales et réglementaire applicables ; le règlement de travail peut également contenir l’énoncé et la
description des motifs graves pouvant justifier la rupture du contrat sans préavis par l'une ou l'autre
partie, mais sous réserve de l'appréciation des tribunaux.
- [5] Les droits et obligations du personnel de surveillance (C.C.T. n°89).
- [6] Les sanctions pouvant être prises à l’encontre du travailleur : les pénalités, le montant et la
destination des amendes et les manquements qu'elles sanctionnent doivent figurer dans le
règlement de travail.
- [7] Les procédures de recours ouvertes aux travailleurs à l’encontre desdites sanctions.
- [8] Les premiers soins en cas d'accident : le travailleur doit disposer de l'information de l'endroit où
l'on peut contacter la personne désignée pour donner les premiers soins en application du R.G.P.T.
- [9] Emplacement de la boîte de secours.
- [10] vacances annuelles : leur durée, les modalités d'attribution ou la référence aux dispositions
légales en la matière.
- [11] Conseil d'entreprise (C.E.) : Indication du nom de ses membres.
- 12] Comité pour la prévention et la protection du travail (C.P.P.T) : indication du nom de ses
membres.
- [13] Délégation syndicale : indication du nom de ses membres.
- [14] Services accidents du travail : le nom de tous les médecins désignés, en dehors de ceux faisant
partie d'un service médical, pharmaceutique et hospitalier organisé, à qui la victime peut s'adresser si
elle réside hors de la région où le service médical, pharmaceutique et hospitalier ou le médecin agréé
à titre permanent est installé.
- [15] Inspection du travail.
- [16] C.C.T. : indication des conventions collectives de travail conclues au sein de l'entreprise et
régissant les conditions de travail.
- [17] les dispositions prescrites par d'autres lois, à savoir : les dispositions qui, en vertu des lois et
arrêtés, doivent figurer au règlement de travail ; les dispositions dérogatoires aux conditions générales
de travail édictées par les lois et arrêtés, prises par l'employeur en vertu des mêmes lois et arrêtés.
N.B. : le règlement de travail peut contenir toutes autres dispositions ayant fait l'objet d'un accord entre
l'employeur et le travailleur dans le respect de la législation en vigueur.
Cette source importante de du droit du travail fera l’objet d’une étude spécifique dans la
suite du cours. Cette source relève en principe sur le plan normatif, tantôt du champ
impératif, tantôt du champ supplétif.
2-4-1 Généralités
Les principes généraux qui régissent la hiérarchie des sources du droit s'appliquent en
droit du travail comme en d'autres matières. Ainsi, depuis l'arrêt «Le Ski», il est admis
qu'en cas de conflit entre une norme nationale et une norme internationale qui a un
effet direct dans l'ordre juridique interne, la norme de droit international doit prévaloir
(Cass., 27 mai 1971).
En droit interne, la Constitution prime sur la loi et le décret, ceux-ci prévalant sur les
arrêtés royaux et ministériels, ainsi que les arrêtés des Communautés et des Régions.
L'article 51 de la loi du 5 décembre 1968 sur les conventions collectives de travail et les
commissions partiaires a établi une hiérarchie entre les diverses sources du droit du
travail. Cet ordonnancement s'imposait d'autant plus que la multiplicité des sources du
droit du travail entraînait le risque qu'une même question reçoive des solutions différentes
et contradictoires. Cet ordonnancement se présente comme suit :
- 1-Au premier rang se trouvent les dispositions obligatoires de la loi. II ne s'agit
bien évidemment pas uniquement de la loi au sens strict, mais aussi des
conventions et règlement internationaux liant la Belgique, des arrêtés royaux et
ministériels, des décrets des Régions et Communautés, des arrêtés des
Gouvernements des Communautés et des Régions, dans l'ordre qui vient de leur
être donné.
- 2-Au deuxième rang, se trouvent les conventions collectives de travail rendues
obligatoires par arrêté royal:
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o conclues au sein du C.N.T. ;
o conclues au sein des commissions paritaires ; N.B. La loi dans ses
dispositions impératives prime sur l'application des dispositions d'une
C.C.T.conclue au sein d'une commission paritaire;
o conclues au sein des sous-commissions paritaires.
- 3-Au troisième rang, viennent ensuite les conventions collectives de travail qui
n'ont pas été rendues obligatoires, lorsque l'employeur a signé la convention ou
lorsqu'il est affilié à une organisation qui a signé cette convention, dans l'ordre
suivant :
o les conventions conclues au sein du C.N.T,
o les conventions conclues au sein d'une commission paritaire,
o les conventions conclues au sein d'une sous-commission paritaire,
o les conventions conclues en dehors d'un organe paritaire.
- 4-Au quatrième rang, le contrat de travail écrit.
- 5-Au cinquième rang, on trouve les C.C.T. dites atypiques, conclues au sein
d'un organe paritaire et qui n'ont pas été rendues obligatoires, lorsque
l'employeur, bien qu'il n'ait pas signé la convention ou qu'il ne soit pas affilié à
une organisation qui a signé cette convention, relève de l'organe paritaire où la
convention a été conclue (concerne les dispositions obligatoires supplétives).
- 6-Le règlement de travail
- 7-Les dispositions complémentaires de la loi.
- 8-Le contrat individuel verbal (qui se heurtera à un problème de preuve).
- 9-En dernier lieu, il peut éventuellement être fait appel à l'usage qui ne peut
jamais être invoqué comme source de droit lorsque le contrat individuel l'a
explicitement ou implicitement exclu. La jurisprudence et la doctrine exigent, pour
qu'il soit considéré comme source de droit, que l'usage soit stable, constant et
général.
Les phénomènes collectifs du travail que sont les fermetures, transferts ou cessions
d’entreprises et licenciements collectifs s’articulent autour de ce que l’on appelle l’unité
technique d’exploitation ou UTE en abrégé.
L’UTE en abrégé est une entité économique entendue comme un ensemble organisé de
moyens en vue de la poursuite d'une activité, que celle-ci soit essentielle ou accessoire.
L’UTE s'entend comme une branche de l'entreprise qui présente une certaine
cohérence et qui se distingue du reste de l'entreprise par :
• une autonomie technique,
• une activité spécifique durable,
• et un personnel distinct (il faut donc une autonomie économique et sociale).
C’est en réalité la notion d’unité technique d’exploitation (UTE en abrégé) qui prime et
constitue le critère déterminant pour savoir si l’on parle ou non de fermetures, transferts
ou cessions d’entreprises et licenciements collectifs.
Pour le reste, en résumé, le tableau qui suit décrit succinctement ce que sont les
phénomènes collectifs de fermetures, transferts ou cessions d’entreprises et
licenciements collectifs.
Concerne: entreprises ayant occupé au Concerne : les cessions ou transferts Concerne : entreprises ayant occupé au
moins 20 travailleurs au sein de la même d’entreprise c.à.d. d’un Ensemble Organisé moins 20 travailleurs au sein de la même
Unité Technique d’Exploitation ou de Moyens en vue de poursuivre une UTE ou Division pendant la dernière année
Division (UTE – DIV) pendant la dernière activité (CCT 32 bis -> quinquies..) civile (CCT 24, CCT 10, lois des 13/02/98 ou
année civile (loi du 26/06/2002 et AR du 25/12/05)
23/03/2007) 2 causes :
Il y a licenciement collectif si :
UTE – Division : 1) Convention : on licencie pour des raisons d’ordre
- Cession économique ou technique au cours d’une
- Autonomie Technique (AT) - Absorption période de 60 jours :
- Activité Spécifique Durable - Fusion
(ASD) 2) Faillite -> si reprise ou location de • au moins 10 travailleurs dans une
- Personnel Distinct (PD) tout ou partie de l’actif dans les 6 entreprise occupant 21 à 99
mois de la déclaration de faillite travailleurs au cours de la
Si : dernière année,
Si transfert conventionnel : • au moins 10 % des travailleurs
- Cessation définitive de l’activité dans une entreprise de 100 à 299
principale de l’UTE ou de la ➢ Contrats de travail maintenus à travailleurs,
Division l’identique • au moins 30 % des travailleurs
- Réduction du nombre de ➢ Cédant et cessionnaire tenus dans une entreprise de plus de
travailleurs occupés en ensemble des dettes découlant 300 travailleurs.
moyenne pendant la dernière des contrats de travail existant à
année civile sous ¼ la date du transfert Obligation de l’employeur :
Si Fermeture
Intervention du Fonds d’Indemnisation et de transfert après
et faillite : ➢ Notifier préavis à prester ou
de fermeture des Entreprises (FFE) payer l’indemnité compensatoire
Le repreneur a le choix, dans les 12 mois de de préavis – MAIS AVANT CELA :
la déclaration de faillite, de choisir les ➢ Informer les représentants des
Obligation de l’employeur : travailleurs qu’il reprendra et ce n’est que travailleurs (CE ou DS),
pour ceux-là qu’il devra maintenir les ➢ PUIS :
➢ Notifier préavis à prester ou contrats de travail, mais du point de vue : 1) Octroyer une indemnité
payer l’indemnité complémentaire aux
compensatoire de préavis • de l’ancienneté acquise allocations de chômage
➢ Informer : • du maintien des conditions de (indemnité de reclassement)
- MET (Ministre de travail 2) Créer une cellule pour
l’emploi et du travail) l’emploi.
- MAC (Ministre des
affaires
économiques)
- ONEm
- FFE
- Président de la CP de
l’entreprise
➢ Payer une indemnité de
fermeture cumulable avec
indemnités
- Compensatoire de
préavis
- De chômage
2-6-2-1 Fondement
La loi du 11 juillet 1990 a approuvé la Charte sociale européenne dont l'article 6.4
reconnaît aux travailleurs le droit de grève.
L'article 6.4 de la Charte sociale européenne dispose que les parties contractantes
reconnaissent aux travailleurs et aux employeurs le droit d'agir collectivement en cas de
conflits d'intérêts, y compris le droit de grève, sauf les obligations découlant de
conventions collectives de travail conclues précédemment.
Cette disposition ratifiée par la Belgique a un effet direct dans notre ordre juridique.
2-6-2-2 Définition
Selon Mr. Van Eeckout et V. Neuprez (Compendium social 2004-2005, Kluwer, p. 1571),
la grève peut être définie comme la non-prestation intentionnelle et temporaire du
travail attendu, par un groupe important de travailleurs, en vue de faire pression pour
obtenir un résultat déterminé.
2-6-2-3 Objet
La grève est un mouvement de travailleurs en sorte que la grève peut être régulière
même si elle n'est pas déclenchée ou soutenue par les syndicats. Le cœur des conflits
collectifs ne relève pas de la sphère des conflits de droit positif, mais plutôt de celle des
conflits d'intérêts ; en clair, ils ne visent pas le respect d'une règle de droit mais la
modification du droit existant (augmentation salariale, octroi de conditions
complémentaires, réduction du temps de travail, etc...).
Le conflit collectif peut également porter sur d'autres matières que celles relatives au
travail de ceux qui sont impliqués dans le conflit, comme une grève de solidarité ou une
grève politique.
Si la grève peut se manifester par un arrêt du travail, elle peut prendre d'autres formes,
telles la grève du zèle, grève tournante, voire s'accompagner de phénomènes tel les
piquets de grève ou l'occupation d'usine.
Il peut être défini comme le moyen de pression par lequel un ou plusieurs employeurs
empêchent leurs travailleurs d'effectuer leur travail.
La Cour de cassation a reconnu aux employeurs le droit au lock-out (Cass. 7 mai 1984).
Le lock-out n'est cependant licite que s'il résulte d'un cas de force majeure ou
constitue la conséquence de manquements contractuels des travailleurs
suffisamment graves.
➔ Le tableau qui suit résume leurs conditions d’installation, ainsi que leurs
principales missions et compétences.
OBLIGATION D’EN INSTALLER dans toute entreprise au OBLIGATION D’EN INSTALLER dans toute OBLIGATION D’EN INSTALLER pour les
sens d’UTE ou d’ENTITE JURIDIQUE occupant en entreprise au sens d’UTE ou d’ENTITE employeurs membres d’une organisation
moyenne 100 travailleurs et DE LE RENOUVELER dans JURIDIQUE occupant en moyenne plus de 50 représentative d’employeur qui a conclu une
celles qui en occupent au moins 50 travailleurs CCT les prévoyant
PROTECTION MEMBRES DS
REUNIONS présidées par le chef d’entreprise ou son
délégué, au moins une fois par mois COMPOSITION : paritaire • motif de licenciement non grave
PROTECTION des délégués du personnel et candidats - Représentants de l’employeur ➢ doit préalablement être
délégués (càd même non élus), depuis le 30ème jour (désignés) soumis à la DS et au syndicat
précédant l’affichage des élections jusqu’à la date des - Représentants des travailleurs (élus) qui a présenté la personne ->
élections suivantes (tous les 4 ans) Si motif rejeté -> CP -> si CP
REUNIONS présidées par le chef d’entreprise rejette le motif -> tribunal du
!! NE PEUVENT ETRE LICENCIES que pour : ou son délégué, au moins une fois par mois travail
- motif grave (reconnaissance préalable par le ➢ doit être grave et en tout cas
tribunal) PROTECTION des délégués du personnel et étranger au mandat -> si
- raison d’ordre économique ou technique candidats délégués (càd même non élus), grave, une information
(reconnaissance préalable ou non par la CP depuis le 30ème jour précédant l’affichage des préalable à la DS suffit.
et contrôle a posteriori par le tribunal) élections jusqu’à la date des élections
suivantes (tous les 4 ans) !! 1 an d’indemnité cumulable avec la
!! 1, 2 ou 4 ans d’INDEMNITE DE PROTECTION NON seule indemnité compensatoire de
CUMULABLE !! NE PEUVENT ETRE LICENCIES que pour : préavis.
En moyenne, en Belgique :
➔ Environ 95 % des entreprises comptent de 1 à 9 travailleur(s),
➔ Environ 4 % des entreprises comptent de 10 à 49 travailleurs,
➔ Environ 0,7 % des entreprises comptent de 50 à 249 travailleurs,
➔ Et enfin, 0,3 % des entreprises comptent 250 travailleurs et plus.
Comme déjà indiqué, l’octroi des prestations sociales aux bénéficiaires du régime de
sécurité sociale des travailleurs salariés est lié, en principe, au versement préalable de
cotisations à l’ONSS (sauf lorsqu’il s’agit de prestations relevant de la sécurité sociale dite
non contributive comme, notamment, le revenu d’intégration sociale et l’aide sociale
dépendant des CPAS, ainsi que les allocations aux personnes handicapées).
Chaque prestation de sécurité sociale relève d’un secteur particulier qui pose des
conditions spécifiques pour l’ouverture ainsi que le maintien du droit aux prestations.
Il n’est pas possible dans le cadre du présent cours d’examiner le régime et les conditions
de chaque prestation, raison pour laquelle ne seront abordés que les aspects généraux à
mettre en relation avec les prestations de la sécurité sociale qui offrent un véritable
revenu de remplacement ayant pour objectif de pallier un risque social : la perte d’un
emploi, une incapacité, un handicap ou un état de besoin – le régime des pensions,
particulièrement complexe, ne sera pas étudié.
Le taux le plus favorable est évidemment accordé au chef de ménage ou titulaire ayant
famille ou personne(s) à charge. Le taux isolé(e) est moins important. Dans ce contexte,
le taux cohabitant(e) est le moins élevé.
On comprend dès lors plus aisément pourquoi certains assurés sociaux tentent d’obtenir
une reconnaissance catégorielle en qualité de chefs de ménage ou de titulaires ayant
famille ou personne(s) à charges, et à titre subsidiaire en qualité d’isolé(e)s. Si cette
reconnaissance est fondée sur une situation réelle, cela ne pose de toute évidence aucun
problème. Par contre, de nombreux assurés sociaux obtiennent cette reconnaissance sur
base de fausses déclarations qui ont pour objet de camoufler une situation réelle
correspondant à des hypothèses de cohabitation.
Dit plus simplement, la cohabitation exige deux conditions cumulatives : l'habitation sous
le même toit (critère géographique) et le partage d'un ménage commun (critère
économique). La notion de cohabitation implique donc, dans les trois régimes principaux
(en matière de chômage, d’assurance maladie invalidité et de revenu d’intégration
sociale), la réunion de deux conditions cumulatives, soit la vie sous le même toit (critère
géographique) qui s'entend «du partage de locaux ou d'installations essentielles pour
pouvoir vivre décemment : salle de séjour, salle de bain ou douche, mobilier, cuisine, ...»
et l'existence d'un ménage commun (critère économique) qui implique que «les
cohabitants règlent de commun accord et sinon complètement, à tout le moins
principalement, les affaires du ménage mais ne confondent pas nécessairement
complètement ou presque complètement leurs ressources» (voir en ce sens: Cass.
24.01.1983, C.D.S. 1983, 97 ; C.T. Mons 03.04.1992, R.D.S. 1992, 391).
Il n’y a que les allocations personnes handicapées qui, dans une certaine mesure, mais
en fonction d’une autre classification, échappent en quelque sorte à l’appréciation de la
notion de cohabitation telle que décrite ci-dessus. En effet, comme il sera expliqué ci-
après, les allocations personnes handicapées sont fixées selon trois catégories : A
(catégorie résiduelle), B (personnes isolées), C (ménage).
3-2-1 Le financement
Les allocations de chômage relèvent de ce que l’on appelle l’assurance chômage, régime
financé par l’État au départ d’une quote-part des cotisations sociales dévolues à une
structure administrative spécifique, l’Office national de l’emploi, ONEm en abrégé.
L’ONEm est chargé de l’examen du droit au paiement des allocations de chômage, mais
la formation et le placement des chômeurs relève d’autres organes parastataux comme
ACTIRIS en région bruxelloise, le FOREM en région wallonne et le VDAB pour la région
flamande.
L’admission au bénéfice des allocations de chômage peut se justifier sur la base des
prestations de travail ou sur celle de l’accomplissement d’études ou d’un apprentissage.
Ces deux dernières bases d’admission (études et apprentissage) étant sujettes à de (très)
nombreuses modifications, seront seules abordées les conditions d’admission de base en
fonction d’un travail salarié.
Ainsi, s’agissant d’une admission sur la base d’un travail salarié, le travailleur qui a perdu
son emploi devra pouvoir justifier d’un certain nombre de jours de travail ou assimilés
pendant la période qui précède la demande d’allocations, période qui est appelée
«période de référence». De la sorte, un travailleur qui, au moment de la demande, est
âgé de :
- Moins de 36 ans, doit justifier 312 jours au cours d’une période de 21 mois,
- 36 à – de 50 ans, de 468 jours au cours d’une période de référence de 33 mois,
- 50 ans et plus, de 624 jours au cours d’une période de référence de 42 mois.
- Il est constant que le travailleur qui met lui-même fin au contrat de travail n'est
pas chômeur par suite de circonstances indépendantes de sa volonté, sauf si sa
démission est la conséquence de circonstances de nature telle qu'il ne peut
raisonnablement être exigé de lui de continuer l'exécution du contrat (voir
Cassation, 22 octobre 1984, Pas. 1985, I, page 264).
3-2-4-3 Concernant le non exercice (en principe) d’un travail pendant la période de
chômage, il est important de souligner que le contrôle de l’absence de travail,
effectué par le passé via ce que l’on appelait le pointage quotidien, s’opère par la
possession et la présentation d’une carte de contrôle à toute personne habilitée à
effectuer un contrôle social, et que l’on considère dans ce contexte (voir Cassation,
3e chambre, 23 décembre 2002, JTT 2003, pages 186 et 187):
• que pour pouvoir bénéficier des allocations, le chômeur doit notamment satisfaire
aux obligations mentionnées à l'article 71, alinéa premier, de l'arrêté royal du 25
novembre 1991,
• qu'au nombre de ces obligations figure celle énoncée par l'article 71, alinéa 1er,
1°, en vertu de laquelle le travailleur doit être en possession d'une carte de
contrôle dès le premier jour de chômage effectif du mois jusqu'au dernier jour du
mois, et la conserver par devers lui,
• que ces dispositions impliquent que le chômeur doit être en possession de ladite
carte et en être porteur chaque jour du mois dès le premier jour de chômage pour
pouvoir bénéficier des allocations pour ce mois,
• que, dès lors, lorsque, à la réquisition d'une personne habilitée à cet effet, le
chômeur ne peut présenter sa carte de contrôle pendant un jour au cours de cette
période, conformément à l'article 71, alinéa premier, 5°, du même arrêté royal, il
ne peut bénéficier des allocations au cours de ce mois.
Selon l’article 20, alinéa 1er, de l'arrêté royal du 20/07/1971 : «Au cours de la période
d'invalidité, le titulaire est reconnu se trouver en état d'incapacité de travail lorsqu'il est
satisfait à l'article 19 et, qu'en outre, il est reconnu incapable d'exercer une quelconque
activité professionnelle dont il pourrait être chargé équitablement, tenant compte
notamment de sa condition, de son état de santé et de sa formation professionnelle».
Conformément à l'article 100, §1er, alinéa 1er, de la loi relative à l'assurance obligatoire
soins de santé et indemnités coordonnée le 14 juillet 1994 : «Est reconnu incapable de
travailler au sens de la présente loi coordonnée, le travailleur qui a cessé toute activité en
conséquence directe du début ou de l'aggravation de lésions ou de troubles fonctionnels
dont il est reconnu qu'ils entraînent une réduction de capacité de gain, à un taux égal ou
inférieur au tiers de ce qu'une personne de même condition et de même formation peut
gagner par son travail, dans le groupe de professions dans lesquelles se range l'activité
professionnelle exercée par l'intéressé au moment où il est devenue incapable de
travailler, ou dans les diverses professions qu'il a ou aurait pu exercer du fait de sa
formation professionnelle». En conséquence de cette disposition, on considère ce qui
suit :
La fin d'un état d'incapacité en assurance maladie peut être la conséquence d'une
décision d'une autorité de contrôle de l'assurance maladie invalidité obligatoire (INAMI en
cas d’invalidité et mutuelle en cas d’incapacité primaire) ou peut être due au fait du
titulaire de l'assurance en ce que celui-ci met fin à son incapacité par une reprise du
travail ou une inscription comme demandeur d'emploi à l'assurance chômage (C.T. Mons
7ème chambre,18 juin 1986, J.T.T. 1987,p.51).
Vu la fréquence importante des reprises de travail sans autorisation préalable, dans l’un
et l’autre des régimes (tant le régime salarié que celui des indépendants), le législateur
est intervenu pour unifier les procédures de régularisation des reprises de travail non
autorisées préalablement, et ce de la façon suivante :
- La procédure de régularisation des reprises de travail non autorisées a de la sorte
été simplifiée pour les travailleurs indépendants par un arrêté royal du 27 juillet
2011. Cet arrêté royal apporte, dans le cadre de l’assurance indemnités des
travailleurs indépendants, une modification analogue à celle qui a été apportée
dans le régime des travailleurs salariés par la loi du 28 avril 2010 portant des
dispositions diverses (voir : A.R. du 27 juillet 2011 modifiant l’A.R. du 20 juillet
1971 instituant une assurance indemnités et une assurance maternité en faveur
des travailleurs indépendants et des conjoints aidants, M.B., 24 août 2011 ainsi
que la loi du 28 avril 2010 pour les travailleurs salariés modifiant l’art. 101 de la loi
relative à l’assurance obligatoire soins de santé et indemnités coordonnée le
14 juillet 1994).
- Pour les indépendants, l’article 23 ter, § 1er, de l’arrêté royal du 20 juillet 1971, tel
que modifié par l’arrêté royal du 27 juillet 2011, prévoit que le titulaire
indépendant reconnu incapable de travailler, mais qui a effectué un travail sans
l’autorisation préalable du médecin-conseil de son organisme assureur, ou sans
avoir respecté les conditions de l’autorisation préalable dont il aurait bénéficié, est
soumis à un examen médical en vue de contrôler si les conditions de
reconnaissance de l’incapacité de travail sont réunies à la date de l’examen.
- Pour les salariés, l’article 101, § 1er, de la loi coordonnée du 14 juillet 1994, tel
que modifié par la loi du 28 avril 2010 prévoit, de manière strictement identique,
que le titulaire salarié reconnu incapable de travailler, mais qui a effectué un
travail sans l’autorisation préalable du médecin-conseil de son organisme
assureur, ou sans avoir respecté les conditions de l’autorisation préalable dont il
aurait bénéficié, est soumis à un examen médical en vue de vérifier si les
On doit encore avoir à l’esprit le fait que, concernant la cotation par facteurs ou items (voir
l’article 2 de l’arrêté ministériel du 30 juillet 1987):
• La cotation 0 vise les cas dans lesquels il n’y a aucune difficulté ou effort
particulier ou encore aucun recours à des moyens d’aide,
• La cotation 1 vise les cas de difficultés limitées ou d’efforts supplémentaires
limités, ou encore de recours limités à des moyens d’aide particuliers,
• La cotation 2 est retenue en cas de difficultés importantes ou d’efforts
supplémentaires importants ou de recours élargi à des moyens d’aide particuliers,
• La cotation 3 a trait à l’impossibilité sans l’aide d’un tiers, sans le recours à
un environnement supervisé, ou sans recours à un environnement adapté.
Les allocations aux personnes handicapées ont été fixées selon trois catégories : A
(catégorie résiduelle), B (personnes isolées), C (ménage).
Ainsi :
-La catégorie A est en réalité une catégorie résiduelle dont relève toute personne
handicapée qui n’appartient pas à la catégorie B ou C,
-La catégorie B concerne :
1. B1 : soit la personne handicapée qui vit seule (il s’agit des personnes dites
isolées),
2. B2 : soit la personne handicapée qui n’appartient pas à la catégorie C et qui
séjourne nuit et jour dans une institution depuis trois mois au moins,
-La catégorie C concerne quant à elle :
1. C1 : la personne handicapée qui forme un ménage avec une personne qui n’est
ni parente, ni alliée aux premier, deuxième et troisième degrés,
2. C2 : la personne handicapée qui a un enfant à charge, c’est-à-dire :
- Qui perçoit des allocations familiales pour une personne de moins de 25
ans ou,
- Qui perçoit une pension alimentaire fixée par jugement ou par une
convention signée dans le cadre d’une procédure de divorce par
consentement mutuel pour une personne de moins de 25 ans ou,
- Qui paie une pension alimentaire fixée par jugement ou par une convention
signée dans le cadre d’une procédure de divorce par consentement mutuel
pour une personne de moins de 25 ans.
S’agissant d’un régime qualifié de résiduel ou résiduaire, la réglementation prévoit que les
allocations sont, le cas échéant, et conformément aux règles de calcul qu’elle fixe,
diminuées par l’effet d’autres revenus.
Les conditions générales pour bénéficier du droit à l'intégration sociale sont énumérées
par l'article 3 de la loi du 26 mai 2002.
Il est admis que la poursuite d’études peut constituer une raison d’équité susceptible de
dispenser de l’obligation d’être disposé à travailler (voir ci-dessus le 5°), mais alors deux
critères doivent concrètement être pris en considération (voir en ce sens : cour du travail
de Mons, 30 juillet 2014, RG n2013/AM/439) :
• Un premier critère à mettre en relation avec l’utilité sociale des études,
correspondant à l’examen de l’augmentation significative des chances de trouver
de l’emploi lorsque les études entamées seront achevées et déboucheront
effectivement sur un titre, un diplôme ou une formation officiellement reconnue,
• Un second critère concernant l’aptitude à réussir les études entreprises dans la
mesure où poursuivre inlassablement des études pour ne jamais les voir aboutir
ne présente aucune utilité pour la société, ni à terme pour l’étudiant concerné,
mais au contraire un coût injustifié
L’aptitude aux études est à évaluer au cas par cas en fonction des études choisies, du
parcours d’études le cas échéant déjà accompli, des résultats obtenus, de l’état de santé,
du contexte familial et/ou psychosocial… Etc. On considère qu’un échec ne fait pas
nécessairement obstacle à la poursuite d’études à condition que celui-ci ne remette pas
objectivement et irrémédiablement en cause l’aptitude globale de l’étudiant à réussir les
études entamées ni sa motivation et il entre dans la mission du CPAS d’aider la personne
qui s’avère inapte aux études choisies, mais qui manifeste néanmoins une volonté
déterminée de poursuivre des études, à s’orienter vers une formation adaptée à ses
capacités (voir en ce sens : La disposition au travail par F. BOUQUELLE et P.
LAMBILLON, dans Aide sociale et intégration sociale, le droit en pratique, La Charte
Comme déjà dit ci-dessus, l’aide sociale est résiduaire comme le RIS, et elle n’est de
surcroît pas catégorielle, c’est-à-dire soumise à un certain nombre de conditions comme
le revenu d’intégration sociale.
4-4 Limites de la durée de travail (minimales et maximales sous l’angle du temps plein)
4-5 Dérogations
- 4-11-1 Principe
- 4-11-2 Exclusions
- 4-11-3 Dérogations générales
o 4-11-3-A Pour tous les employeurs
o 4-11-3-B Pour certains employeurs
- 4-11-4 Dérogations partielles
o 4-15-1 Principe
o 4-15-2 Exclusions du champ d’application
o 4-15-3 Leur nombre et leur fixation
o 4-15-4 Obligation de mention et d’affichage
o 4-15-5 Interdiction d’occupation et rémunération en cas d’occupation sur
dérogation
1- Introduction
• les personnes occupées par l'Etat, les provinces, les communes, les
établissements publics qui en dépendent et les organismes d'intérêt public, sauf
si elles sont occupées par des établissements exerçant une activité industrielle ou
commerciale ou par des établissements de soins de santé;
• les personnes investies d'un poste de direction ou de confiance (directeur, sous-
directeur, gérant, contremaître en chef, personne exerçant une autorité effective
et ayant la responsabilité de l'ensemble ou d'une subdivision importante de
l'entreprise) - N.B. les cours et tribunaux permettent toutefois à ces travailleurs
d'obtenir le paiement de leurs heures supplémentaires lorsque leur rémunération
ne correspond pas aux fonctions dont ils sont investis ;
• les travailleurs à domicile ;
• les représentants de commerce ;
• les travailleurs domestiques ;
• les travailleurs occupés dans une entreprise foraine ;
• les personnes occupées dans une entreprise familiale où ne travaillent
habituellement que des parents, des alliés ou des pupilles, sous l'autorité
exclusive du père, de la mère ou du tuteur.
Pour ces travailleurs, la loi ne fixe aucune limite à leurs prestations. Ils ne peuvent donc
prétendre ni à une récupération, ni à sursalaire en cas d'heures supplémentaires.
La durée du travail est définie comme étant «le temps pendant lequel le travailleur est
à la disposition de son employeur». Ceci implique que la notion de durée du travail
peut ne pas correspondre avec la durée du travail effectif, soit la période au cours de
laquelle le travail est réellement fourni. Ainsi, sont considérés comme temps de travail : le
temps de déplacement entre deux lieux de travail effectué pour le compte du même
employeur, le temps au cours duquel le travailleur reçoit une formation ou des
instructions en rapport avec le travail, ou encore le temps d’attente demande d’un
service de garde.
Les temps de repos et ceux consacrés à la prise d'un repas ainsi que les temps de
déplacement du domicile au lieu de travail.
Trois limitations doivent être envisagées, vu que notre système juridique n’admet pas ce
que l’on appelle le contrat zéro :
• soit en vertu d'une C.C T. sectorielle ou d'un accord collectif conclu au niveau de
la branche d'activité ou de l'entreprise avant le 1er janvier 1995 ;
• soit en vertu d'une C.CT sectorielle ou d'entreprise (approuvée par la
commission paritaire) conclue à partir du 1er janvier 1995.
4-4-2 Limites maximales au régime de travail fixe (vu sous l’angle du temps
plein)
Sur le plan journalier : la durée de travail ne peut dépasser 8 heures par jour (sur
une plage de 0 à 24 heures), la prestation devant se situer entre 6 heures du matin et
20 heures du soir (en raison de l'interdiction de principe du travail de nuit). Cette
durée peut être portée à :
• 9 heures lorsque le travailleur ne doit pas travailler plus que 5 jours et demi
par semaine (semaine anglaise) ;
• 10 heures pour les travailleurs qui, en raison de l'éloignement de leur lieu de
travail, doivent s'absenter de leur domicile ou résidence pendant plus de 14
heures par jour ; cette limite quotidienne peut être augmentée ou réduite par
arrêté royal (cas de l'industrie de la construction, chimique et hôtelière).
Sur le plan hebdomadaire : la limite maximale du temps de travail est fixée à 40 heures
par semaine pour autant que soit respecté en moyenne depuis le 1 er janvier 2003 un
régime hebdomadaire de 38 heures (ou une durée inférieure fixée par C.C.T., ou, dans
Ces limites du temps de travail peuvent être dépassées dans certaines hypothèses (une
quinzaine environ) dont la plupart (11) sont reprises aux articles 22 à 26 de la loi du 16
mars 1971.
Il s’agit en résumé :
Lorsque le travailleur à temps partiel est amené à prester plus d'heures que prévu
au contrat de travail, il est en droit d'obtenir le paiement de ses «heures
complémentaires» lesquelles, par opposition aux heures supplémentaires, ne peuvent
donner lieu à sursalaire.
Les travailleurs ne peuvent pas travailler sans interruption plus de 6 heures. Dès qu'il y a
dépassement, le travailleur a droit à une pause d'au moins 15 minutes, sauf C.C.T.
sectorielle ou d'entreprise ou d'un arrêté royal octroyant des pauses plus conséquentes.
Depuis le 8 avril 1998 (loi du 17 février 1997), tous les travailleurs (H/F) âgés de 18 ans
au moins ont droit au cours de chaque période de 24 heures à une période de repos
obligatoire d'au moins 11 heures consécutives entre la cessation et la reprise du
travail.
Le dépassement des durées de travail donne droit au paiement des heures dites
«supplémentaires» ou à défaut, à l’octroi de repos compensatoires ou congés de
récupération dont les modalités précises et parfois complexes ne seront pas étudiées.
On retiendra simplement qu’il est en principe interdit, à l'intérieur d'un trimestre ou d'une
période plus longue d'un an maximum, de faire prester plus de 65 heures
supplémentaires, sans qu'au cours de ladite période il n'ait été octroyé des repos
compensatoires. La limite des 65 heures n'est pas une limite absolue mais une limite qui
ne peut être franchie au cours d'une période de référence qu'à la condition que des repos
compensatoires aient été accordés au cours de la même période.
On notera enfin que le préavis ne court pas durant les jours de repos compensatoires.
Le sursalaire s'élève à 50% de la rémunération normale dès lors que les prestations sont
effectuées au-delà en principe des 38 heures par semaine.
4-11-1 Principe
Pour autant qu'ils travaillent autrement qu'en équipes successives, les travailleurs qui
travaillent le dimanche ont droit à un repos compensatoire au cours des 6 jours qui
suivent ce dimanche.
Certains secteurs spécifiques ne sont par nature pas concernés par le repos le
dimanche:
- les personnes occupées par l'Etat, les provinces, les communes, les
établissements publics qui en dépendent et les organismes d'intérêt public,
sauf si elles sont occupées par des établissements exerçant une activité
industrielle ou commerciale ou par des établissements de soins de santé ;
- les personnes occupées dans une entreprise familiale où ne travaillent
habituellement que des parents, des alliés ou des pupilles, sous l'autorité
exclusive du père, de la mère ou du tuteur ;
- les travailleurs occupés dans une entreprise foraine ;
- le personnel naviguant des entreprises de pêche et au personnel naviguant
occupé à des travaux de transport par air ;
- les médecins, médecins vétérinaires, dentistes, médecins spécialistes en
formation ou étudiants stagiaires se préparant à l'exercice des professions
de médecin, médecin vétérinaire ou dentiste ;
- le personnel naviguant occupé à des travaux de transport par eau, à
l'exception des travailleurs liés par un contrat d'engagement pour le service des
bâtiments de navigation intérieure ;
- les travailleurs occupés dans les établissements d'enseignement ;
- les travailleurs à domicile.
4.11.3-A Pour tous les employeurs et pour autant que l'exploitation normale de
l'entreprise ne permette pas de les exercer un autre jour de la semaine, lorsqu’il s’agit de :
- la surveillance des locaux affectés à l'entreprise,
- de travaux de nettoyage, de réparation et de conservation pour autant qu'ils
soient nécessaires à la continuation régulière de l'exploitation, ainsi que les
travaux autres que ceux de la production, nécessaires à la reprise de
l'exploitation le jour-suivant ;
- des travaux entrepris en vue de faire face à un accident survenu ou imminent ;
- des travaux urgents à effectuer aux machines ou au matériel et des travaux
commandés par une nécessité imprévue ;
- des travaux nécessaires pour empêcher la détérioration des matières
premières ou des produits.
N.B. : ces travaux peuvent être exécutés tant par des travailleurs de
l'entreprise que par d'autres travailleurs.
Le travail est autorisé certains dimanches pendant toute ou une partie de la journée :
- les magasins de détail (8 à 12 heures) autres que ceux autorisés par A.R. en
exécution de la dérogation générale ;
- les stations balnéaires, climatiques et centres touristiques (pour ce qui
concerne les magasins de détail et les salons de coiffure) ;
- les industries saisonnières et industries en plein air (12 dimanches par an, pas
plus de 4 dimanche consécutifs) ;
- le secteur de la distribution (AR du 3 décembre 1987) 3 dimanches par année
civile, + 3 dimanches supplémentaires, moyennant une CCT ou conclusion d'un
règlement individuel.
Il est autorisé à condition que leur travail soit interrompu une fois par semaine pour
une période de 24 heures successives, dont au moins 18 heures tombent le
dimanche.
Le principe veut que les travailleurs ne puissent être occupés la nuit, c'est-à-dire, en
principe, entre 20 heures et 6 heures du matin.
II est interdit de travailler ou de faire travailler en dehors du temps de travail fixé dans
le règlement de travail ou dans l'avis de modification temporaire des dispositions
du règlement relatives à l'horaire, en cas d'accroissement inhabituel du travail, sauf
pour effectuer :
4-15-1 Principe
Ils ne peuvent en principe être travaillés, sauf les exceptions dont il a été question
auparavant au point 4-5.
1. Du 1er janvier,
2. Du lundi de Pâques,
3. Du 1er mai,
4. De l’Ascension,
5. Du lundi de la Pentecôte,
6. Du 21 juillet, jour de la fête nationale,
7. De l’Assomption,
8. De la Toussaint,
9. Du 11 novembre,
10. Et enfin de la Noël.
Les dates des jours fériés doivent être mentionnées dans le règlement de travail.
Avant le 15 décembre de chaque année, l'employeur est tenu d'afficher dans les locaux
de l'entreprise, un avis daté et signé, mentionnant :
- les jours de remplacement des jours fixés au niveau de la branche d'activité ou
de l'entreprise ;
- les modalités d'application du repos compensatoire.
Une copie de cet avis est adressée à l'inspection du travail et est annexée au règlement
de travail.
Le travailleur ne peut en principe pas être occupé au travail pendant les 10 jours fériés
par an ni pendant les jours de remplacement.
La matière est réglée par l'A.R. du 28 juin 1971 modifiant et coordonnant les lois relatives
aux vacances annuelles des travailleurs et par l'A.R. du 30 mars 1967 déterminant les
modalités générales d'exécution des lois relatives aux vacances annuelles des
travailleurs. Les lois sur les vacances annuelles s'appliquent en général et en principe aux
personnes assujetties aux régimes de sécurité sociale :
- des travailleurs,
- des marins de la marine marchande.
Il convient toutefois de réserver l'hypothèse des personnes bénéficiant d'un autre régime
légal de vacances annuelles.
Enfin, il faut de savoir que la réglementation du secteur privé et celle du secteur public
sont autonomes en sorte que le passage d'un secteur à un autre secteur entraîne la perte
du droit acquis aux vacances.
Les lois sur les vacances annuelles sont applicables aux travailleurs occupés en
Belgique, dont l'employeur est établi en Belgique (siège social) ou dispose en Belgique
d'un siège d'exploitation auquel les travailleurs son rattachés.
En cas d'occupation en Belgique par un employeur étranger, l'employé qui reste soumis à
un régime de sécurité sociale étranger en vertu du règlement européen n° 1408/71, ne
bénéficie pas du régime belge de vacances annuelles, dans la mesure où les lois sur les
vacances annuelles ne s'appliquent qu'aux personnes assujetties au régime de sécurité
sociale belge.
Le droit aux vacances annuelles est proportionnel aux prestations fournies (à temps
plein ou à temps partiel), et il est interdit aux travailleurs de faire abandon des vacances
auxquels ils ont droit.
4-16-3 Durée
La durée des vacances est limitée à quatre semaines et, comme indiqué ci-dessus, le
droit se calcule au prorata du nombre effectif de journées de travail prestées au cours de
l'année civile (ou de jours assimilés) qui précède celle au cours de laquelle les vacances
annuelles doivent être accordées.
Elle doit être de 24 jours au moins pour douze mois de travail.
Les jours de vacances doivent être pris dans les 12 mois qui suivent l'année de référence,
soit avant le 31 décembre de l'année d'exercice des vacances. En cas de circonstances
• C’est pendant les mois d’été que les travailleurs prennent le plus grand nombre
de jours de congés annuels et c’est également au cours de cette période que les
pécules de vacances sont versés.
• Pour les employés, le pécule de vacances consiste en le maintien du salaire
pendant les jours de congé (pécule de vacances simple) et en une prime destinée
à couvrir les frais de vacances (double pécule de vacances).
• Les ouvriers, eux, reçoivent leurs pécules de vacances simple et double en une
fois.
• Les employés et les fonctionnaires reçoivent le pécule de vacances simple de
leur employeur qui est obligé de leur payer, le pécule étant de la rémunération.
• Pour les ouvriers, les pécules de vacances suivent un régime différent. Leur
employeur verse des cotisations sociales à l'Office national des vacances
annuelles (ONVA), qui les redistribue entre les différentes caisses de vacances
en Belgique. L'ouvrier reçoit donc automatiquement son pécule de vacances via
l'ONVA ou via la caisse de vacances compétente.
Les employés avec un salaire mensuel continuent simplement à percevoir leur salaire
pendant leurs congés. Autrement dit, si un employé prend quelques congés sur le mois,
son revenu salarial n'en sera pas affecté et restera le même. En ce qui concerne les
employés qui sont payés à l'heure, leur salaire continuera à leur être versé pour chaque
heure de congé prise.
Tous ces employés reçoivent aussi un double pécule de vacances. Le calcul de ce double
pécule s'effectue sur la base du salaire brut du mois au cours duquel on effectue le calcul.
Le salaire brut comprend toutes les primes fixes liées aux prestations ainsi que les
montants fixes des avantages en nature. Le double pécule de vacances s'élève à 92 %
du salaire mensuel brut.
Par exemple : un employé a travaillé 6 mois et son salaire mensuel brut est de 2 100 €.
Son double pécule de vacance s'élève à 966€ : 2100€ x 92% x 6/12.
Les ouvriers ont un pécule de vacances qui leur est payé par l’ONVA ou leur caisse
compétente via un chèque de vacances qui s’élève à 15,38 % de la rémunération
annuelle brute de l’exercice de vacances, rémunération annuelle brute qui est portée à
108 % pour la base de calcul. Cette méthode permet de payer en une fois simple et
double pécule de vacances avec des pourcentages permettant une correspondance avec
2 X 4 semaines de rémunération.
Les employés et les fonctionnaires reçoivent leur pécule de vacances simple de leur
employeur lorsqu'ils prennent des congés. Le pécule de vacances double leur est versé
lorsqu'ils prennent leurs vacances principales.
Les ouvriers reçoivent leur pécule de vacances par le biais de leur caisse de vacances
entre le 2 mai et le 30 juin. Les employeurs paient les cotisations ONSS à l'ONVA qui les
redistribue entre les caisses de vacances.
Il s’agit d’un système introduit en 2015 dans le secteur HORECA (hôtels, restaurants et
cafés) qui constitue une forme d’occupation permettant aux travailleurs concernés de
gagner des revenus complémentaires soumis à un régime avantageux. Depuis 2018, les
pensionnés qui conservent une activité accessoire ainsi que d’autres employeurs relevant
des secteurs suivants peuvent faire appel à ce système :
• Boulangeries/pâtisseries et salons de consommation annexes,
• Commerce alimentaire,
• Commerce de détail indépendant et de détail alimentaire,
• Entreprises moyennes d’alimentation,
• Grandes entreprises de vente au détail & Grands magasins,
• Coiffure et soins de beauté,
• Secteur du travail intérimaire à condition qu’il s’agisse d’une activité concernant
les secteurs susmentionnés.
L’avantage de ce système est que, par rapport à la sécurité sociale, le salaire ainsi que
le pécule de vacances perçus seront exclus de la notion de rémunération telle qu’elle est
définie par l’ONSS, ce qui implique qu’il n’y aura aucune retenue à charge du travailleur et
aucune cotisation ordinaire à charge de l’employeur, si ce n’est pour ce dernier un
assujettissement limité à une cotisation patronale spécifique libératoire de 25 %. Sur le
plan fiscal, ce qui sera perçu par le travailleur ne sera soumis ni au précompte
professionnel ni à l’impôt des personnes physiques. Pour l’employeur, le salaire et le
pécule de vacances versés ainsi que la cotisation patronale spéciale de 25 % sont des
frais professionnels déductibles. ATTENTION : il y a des règles à respecter : non
seulement la conclusion d’un contrat cadre, mais encore la conclusion d’un contrat
de travail spécifique par occupation avec une déclaration DIMONA spécifique
journalière ou trimestrielle et un enregistrement journalier de la présence. De plus,
le travailleur concerné ne peut pas combiner chez le même employeur ce système
avec un contrat de travail ordinaire pour au moins 4/5e du temps de travail à temps
plein et il ne peut exercer ce travail flexible durant une période couverte par une
indemnité de rupture ou un délai de préavis à prester.
Les principes généraux qui précèdent concernant le temps normal de travail ont été
légèrement modifiés ou adaptés en 2017 suite à une loi concernant le travail faisable et
maniable qui a introduit la notion d’horaires flottants.
Il s’agit d’un régime dans lequel le travailleur détermine lui-même le début et la fin de ses
prestations de travail en respectant certaines limites. Les horaires flottants peuvent être
introduits par une convention collective de travail et/ou par le règlement de travail qui
doi(ven)t au minimum fixer les plages mobiles et fixes ainsi que la période de référence
pour l’application de la durée normale hebdomadaire moyenne (40 heures par semaine).
Ce système permet de travailler jusqu’à un maximum de 9 heures par jour et 45 heures
par semaine, mais en respectant la durée hebdomadaire normale moyenne rendant la
période de référence applicable qui est de trois mois calendrier en règle générale, sauf
disposition particulière d’une convention collective de travail. L’avantage, pour
l’employeur, est qu’aucun sursalaire n’est dû lorsque les prestations de travail sont
effectuées dans le respect des conditions et limites du système des horaires flottants en
fonction la période de référence. S’il apparaît, à la fin d’une période de référence, que
le travailleur, à la demande de l’employeur, a travaillé au-delà de ce que ce système
autorise, il pourra revendiquer l’application du régime général de base prévoyant le
paiement d’heures supplémentaires/sursalaires, ainsi que de récupérations.
En résumé :
• L’horaire flottant est un horaire comportant, d’une part des périodes fixes dans
lesquelles le travailleur doit obligatoirement être présent et rester à la disposition
de l’employeur, et d’autre part des périodes mobiles dans lesquelles le
travailleur choisit lui-même le début et la fin de sa journée de travail ainsi que ses
pauses, sans porter atteinte à l’organisation effective du travail.
• En pratique, si on prend le cas d’un travailleur occupé dans un régime de 38
heures par semaine, celui-ci doit normalement être présent de 9 :00 à 12 :00 et
de 13 :00 à 16 :00, ce qui correspond aux périodes fixes, mais il a la faculté de
commencer à travailler entre 7 :30 et 9 :00 et de finir entre 16 :00 et 18 :00, ce qui
correspond aux périodes mobiles.
• Cela aura pour conséquence que dans le cadre des horaires flottants, un
travailleur pourra prester jusqu’à 9 :00 par jour et 45 heures par semaine, mais il
faudra néanmoins que la durée hebdomadaire moyenne de travail soit respectée
sur le trimestre ou sur une période plus longue, par exemple l’année, telle qu’elle
est prévue par convention collective de travail ou dans le règlement de travail.
• Le travailleur qui aura opté pour le régime de l’horaire flottant devra récupérer les
heures excédentaires pendant la période de référence fixée en principe à un
trimestre, étant entendu qu’une convention collective de travail ou le règlement de
travail pourront prévoir la possibilité de reporter un maximum de 12 :00 en plus ou
en moins sur la période de référence suivante.
• Attention : la rémunération des travailleurs qui ont opté pour le régime de l’horaire
flottant reste toujours basée sur un horaire hebdomadaire moyen en manière telle
qu’elle restera inchangée d’un mois à l’autre malgré l’application d’un régime
d’horaires flottants.
• Le régime d’horaires flottants peut être introduit dans l’entreprise à partir du 30
juin 2017, soit par le biais d’une convention collective de travail s’il y a une
délégation syndicale ou une structure représentative plus importante dans
l’entreprise en fonction de sa taille ou, à défaut, par le biais d’une modification du
règlement de travail.
• Le régime d’horaires flottants peut être instauré pour les travailleurs à temps
partiel qui sont soumis à un horaire fixe. Par contre, le travailleur à temps partiel à
horaire variable ne peut pas bénéficier du régime d’horaires flottants puisque c’est
l’employeur qui lui communique son horaire de travail.
En novembre 2005, les partenaires sociaux ont conclu au sein du Conseil national du
travail, la CCT n° 85 concernant le télétravail (rendue obligatoire par l'arrêté royal du 13
juin 2006, M.B., 05.09.2006). Pour la définition du télétravail, voyez ci-après.
Cette convention, entrée en vigueur le 1er juillet 2006, fixe les principes essentiels qui
doivent régir le télétravail si, du moins, celui-ci a un caractère régulier.
Les modalités d'application de ces principes peuvent, le cas échéant, être précisées par
des conventions collectives sectorielles ou d'entreprises ou par des accords individuels.
Cela étant, le travailleur, appelé télétravailleur, peut dans le cadre d'un même contrat de
travail, effectuer pour partie des prestations à son domicile (ou en tout autre lieu choisi
par lui) et pour partie des prestations dans l'entreprise (= hypothèse où le télétravail est
par exemple uniquement exercé 2 jours par semaine).
Dans ce cas, il se verra appliquer à la fois les dispositions de la CCT n° 85 pour les
prestations effectuées à son domicile (ou dans tout autre lieu qu'il aurait choisi) mais
aussi les règles générales relatives au contrat de travail d'employé ou d'ouvrier pour les
autres prestations de travail (L. du 3 juill. 1978, art. 119.2, § 2).
On notera encore que pour tout ce qui n'est pas expressément réglé par la CCT n° 85, il
faudra se référer aux dispositions (générales et particulières) de la loi organique du 3
juillet 1978, notamment par exemple en ce qui concerne l'octroi d'un salaire garanti, les
délais de préavis, etc.
La CCT n° 85 n'a cependant pas défini ce qu'il fallait entendre par "régulier". On
présumera dès lors qu'il doit s'agir d'une prestation effectuée avec constance, régularité
ou permanence (ex.: il est convenu entre parties que les prestations du travailleur
s'effectueront à son domicile à raison de 2 jours par semaine).
Ne sont, par contre, pas visés par les dispositions de la CCT n° 85:
• les télétravailleurs occasionnels étant donné que le télétravail doit être
effectué de façon régulière hors des locaux de l'entreprise. Ne satisfait donc
pas à cette exigence, le télétravail exécuté dans des situations ponctuelles
et/ou exceptionnelles (ex.: pour éviter les effets d'une grève des transports
publics, pour achever ou effectuer un travail urgent nécessitant calme et
concentration) (voyez infra);
• les télétravailleurs qui effectuent du télétravail dans un bureau "satellite" de
l'employeur c'est-à-dire dans un local décentralisé de l'employeur ou mis à
disposition du travailleur par celui-ci.
Par bureau "satellite", on vise, en d'autres termes, non pas le siège social ou siège
principal de l'entreprise mais, de manière générale, un lieu de travail géré par
l'employeur et situé davantage à proximité du domicile du travailleur.
Principe du volontariat - Le télétravail doit s'effectuer sur une base volontaire (art. 5, al.
1er). Chacune des parties au contrat (employeur et travailleur) doit donc donner son
accord; aucune des deux parties ne peut être tenue d'accepter celui-ci.
Droit du travail et de la sécurité sociale – 8479 / W-DDRO-003 / Mons
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Deux hypothèses peuvent être distinguées sur ce plan:
- soit le télétravail fait partie du descriptif initial du poste de travail... et aucun
problème ne devrait se poser;
- soit le télétravail ne fait pas partie du descriptif initial du poste de travail et dans
ce cas, l'employeur et le travailleur peuvent s'y engager volontairement au cours
de l'exécution du contrat de travail:
• si l'employeur fait une offre de télétravail au travailleur, ce dernier peut
l'accepter ou la refuser;
• si le travailleur fait une demande de télétravail à l'employeur, celui-ci
peut accéder à sa demande ou la refuser.
Établissement d'un écrit - La mise en place du télétravail requiert qu'un écrit soit établi
pour chaque télétravailleur individuellement au plus tard au moment où il commence
l'exécution du télétravail (art. 6, § 1er).Il s'agira:
- soit d'une convention lorsque le travail fait partie du descriptif initial du poste de
travail;
- soit d'un avenant au contrat de travail en cours lorsque le télétravail ne faisait pas
partie du descriptif initial de la fonction au moment de l'engagement du travailleur.
Cet écrit doit par ailleurs comporter au moins les mentions suivantes (= mentions
obligatoires) (art. 6, § 2):
- la fréquence du télétravail et éventuellement, les jours pendant lesquels le
télétravail est effectué et, le cas échéant, les jours et/ou heures de présence dans
l'entreprise; à ce niveau, on observera que le régime du télétravail est
généralement mis en place dans les entreprises pour une à 2 journées de travail
par semaine et rarement pour plus de 3 jours...;
- les conditions de travail applicables au télétravailleur (voyez infra) ou, à tout le
moins, un renvoi à une CCT sectorielle ou d'entreprise conclue en la matière et
au règlement de travail en vigueur dans l'entreprise;
- les moments (ou périodes) pendant lesquels le télétravailleur doit être joignable
et suivant quels moyens;
- les moments auxquels le télétravailleur peut faire appel à un support technique;
- les modalités de prise en charge par l'employeur des coûts et des frais liés au
télétravail (coût des connections et des communications, frais d'installation des
programmes informatiques, coût de l'amortissement des équipements, coûts liés
à la perte ou à l'endommagement des équipements, etc.);
- les conditions et modalités du retour au travail dans les locaux de l'employeur (si
le télétravail ne fait pas partie du descriptif initial du poste de travail) et en cas de
retour au travail dans les locaux de l'employeur, le délai d'avertissement et/ou la
durée du télétravail ainsi que son mode de renouvellement;
- le ou les lieux où le télétravailleur a choisi d'exécuter son travail.
-Horaires de travail
Se fondant sur le principe que les télétravailleurs doivent être considérés comme des
travailleurs ordinaires, le Conseil national du travail a estimé (dans son avis n° 1528 du 5
octobre 2005 que la loi du 16 mars 1971 sur le travail (et plus particulièrement ses
dispositions en matière de durée du temps de travail) devait s'appliquer intégralement aux
télétravailleurs.
Toutefois aucun arrêté royal n'a été pris à l'heure actuelle, pour abroger l'article 3bis de
ladite loi qui exclut les travailleurs à domicile (et donc les télétravailleurs) du champ
d'application des dispositions relatives au temps de travail et de repos.
Cela signifie donc que le télétravailleur ne bénéficie (toujours) pas à ce jour des
dispositions protectrices relatives:
- à la durée du travail;
- au travail du dimanche;
- au travail de nuit;
- au respect des horaires de travail;
- aux intervalles de repos;
- aux pauses.
Etant donné que les dispositions réglant la durée du temps de travail ne sont pas
applicables au télétravailleur, il ne pourrait pas prétendre à la récupération et au paiement
d'un sursalaire pour les heures supplémentaires prestées.
N.B. - Les horaires du télétravail ne doivent pas être mentionnés dans le règlement de
travail mais l'employeur a la possibilité de renseigner dans celui-ci les périodes pendant
lesquelles le télétravailleur peut effectuer des prestations de travail ou, à l'inverse (a
contrario), les périodes pendant lesquelles aucun télétravail ne peut être effectué. Toute
liberté est par ailleurs laissée à l'employeur quant au contenu exact de la mention qui
serait insérée dans le règlement.
Il faut signaler ensuite que ce remboursement pourra s'effectuer, soit sur la base de
justificatifs, soit sur la base de forfaits correspondant à une certaine réalité.
Il en sera de même si l'accident devait survenir en dehors des locaux repris dans l'écrit.
L'accident survenu sur le chemin du travail est également considéré comme accident du
travail. Lorsque le télétravail est effectué au lieu de résidence du télétravailleur, est
assimilé au chemin du travail, le trajet parcouru (L. du 10 avril 1971 sur les accidents du
travail: art. 8 tel que modifié par la loi du 21 décembre 2018 portant des dispositions
diverses en matière sociale (M.B., 17.01.2019):
- du lieu de résidence vers le lieu où le télétravailleur prend ou se procure son
repas et inversement;
- du lieu de résidence vers l'école ou le lieu de garde des enfants et inversement.
Avant l'introduction d'un régime de télétravail dans l'entreprise, l'employeur est tenu
d'informer et de consulter les représentants des travailleurs sur les conséquences
sociales de l'introduction du télétravail et notamment sur les conséquences pour l'emploi
et l'organisation du travail (CCT n° 9 du 9 mars 1972, art. 9 et 10; CCT n° 39 du 13
décembre 1983, art. 5) (art. 17, al. 2).
Le comité pour la prévention et la protection au travail doit par ailleurs être consulté sur
toutes les conséquences de l'introduction du télétravail pour le bien-être des travailleurs.
Notons enfin que l'introduction d'un projet de télétravail n'exige pas nécessairement un
accord collectif préalable au niveau de l'entreprise (éventuellement sous la forme d'une
CCT).
1. INTRODUCTION
La loi du 5 mars 2017 concernant le travail faisable et maniable (M.B., 15.03.2017) établit
le cadre réglementaire qui, à partir du 1er février 2017, fixe les droits et obligations de
l'employeur et du travailleur lorsque le télétravail est effectué de manière
occasionnelle et non de manière régulière. Il s'agit d'une réglementation de base qui
reprend certains principes similaires à ceux posés dans le cadre d'un télétravail régulier
(voyez supra).
Le télétravail occasionnel est défini comme une «forme d'organisation et/ou de réalisation
du travail dans le cadre d'un contrat de travail, utilisant les technologies de l'information,
dans laquelle des activités, qui pourraient également être réalisées dans les locaux de
l'employeur, sont effectuées en-dehors de ces locaux de façon occasionnelle et non-
régulière» (art. 23).
Retenons néanmoins que ce télétravail ne peut pas être exercé avec constance,
régularité ou fréquence mais qu'il est, au contraire, effectué de manière exceptionnelle,
ponctuelle...
Le télétravail occasionnel peut être effectué dans deux hypothèses générales (art. 26, §
1er):
- en cas de force majeure c'est-à-dire dans une situation où le travailleur, en
raison de circonstances imprévues et indépendantes de sa volonté, ne peut
effectuer ses prestations sur le lieu habituel de travail (ex.: grève imprévue des
transports publics, conditions climatiques rendant les conditions de circulation
extrêmement difficiles, fermeture des accès à un zoning industriel par des
travailleurs grévistes, risques sociaux ou menaces d'attentats, etc.);
- pour des raisons personnelles qui empêchent le travailleur d'effectuer ses
prestations dans les locaux de l'entreprise de l'employeur. Les situations qui
peuvent se présenter sont très diverses (ex.: visite chez un médecin ou un
dentiste qui peut difficilement avoir lieu en dehors du temps normal de travail,
passage d'un technicien ou d'un installateur, réception d'un bien, d'une
Attention - II faut, tant pour l'hypothèse d'une force majeure que pour celle relative aux
raisons personnelles, que la fonction ou la nature de l'activité exercée par le travailleur
soit conciliable avec un télétravail occasionnel. Une demande devra d'ailleurs être
introduite par le travailleur; voyez ce qui dit à ce sujet pour le télétravail régulier.
Cela étant, le télétravailleur doit effectuer son travail dans le cadre de la durée du travail
applicable dans l'entreprise (art. 25, § 2); cela signifie qu'il doit prester le nombre d'heures
prévues dans son horaire journalier sur le lieu de travail (ex.: si le travailleur doit se rendre
à une visite médicale dans le courant de la journée, il récupérera cette heure plus tard
dans la journée... en dehors du cadre de son horaire de travail normal mais sans que cela
ne soit considéré comme une heure supplémentaire).
L'employeur peut accepter cette demande mais aussi la refuser; le travailleur n'a en effet
aucun droit absolu au télétravail occasionnel.
Le refus pourrait être lié par exemple à des impératifs de fonctionnement de l'entreprise
ou du service voire au caractère excessif, inapproprié ou injustifié de la demande.
En tout état de cause, l'employeur est tenu d'informer le travailleur le plus rapidement
possible et par écrit (support papier ou par voie électronique) de la raison de son refus
(art. 26, § 2, al. 2).
Lorsque l'employeur a donné son accord pour une prestation à exécuter dans le cadre
d'un télétravail, les parties doivent s'accorder sur les éléments suivants (art. 26, § 3):
- la mise à disposition éventuelle par l'employeur de l'équipement nécessaire pour
le télétravail occasionnel (ex.: ordinateur portable) et le support technique;
- l'éventuelle accessibilité du travailleur pendant le télétravail occasionnel;
- la prise en charge éventuelle par l'employeur des frais relatifs au télétravail
occasionnel (p. ex., si le travailleur utilise son propre ordinateur et sa connexion
intemet).
La loi donne la possibilité aux employeurs d'établir un cadre dans lequel le télétravail
occasionnel peut être instauré. Ce cadre peut être fixé par une CCT d'entreprise ou par le
règlement de travail et il déterminera au moins les éléments suivants (art. 27):
- les fonctions et/ou activités dans l'entreprise qui sont compatibles avec le
télétravail occasionnel;
5-1 Sources
5-2 Objectifs
5-4 Définitions
5-5 Prévention
5-1 Sources
• Loi du 4 août 1996 relative au bien être des travailleurs lors de l'exécution de leur
travail (MB 18.09.1996) modifiée par la loi du 10 janvier 2007 (MB 06.06.2007).
• Loi du 6 février 2007 modifiant la loi du 4 août relative au bien-être des
travailleurs lors de l'exécution de leur travail en ce qui concerne les procédures
judiciaires (MB 06.06.2007).
• A.R. du 17 mai 2007 relatif à la prévention de la charge psychosociale
occasionnée par le travail dont la violence, le harcèlement moral ou sexuel au
travail (MB 06.06.2007).
• Circulaire du 11 juillet 2002 relative à la protection des travailleurs contre la
violence et le harcèlement moral ou sexuel au travail (MB 18.07.2002).
Pour répondre à la problématique des différentes formes de violences physiques ou
morales sur le lieu de travail, le législateur a adopté la loi du 11 juin 2002 relative à la
protection contre la violence et le harcèlement moral ou sexuel au travail (MB 22.06.2002)
et celle-ci est entrée en vigueur le 1er juillet 2002.
Ces dispositions légales ont été insérées sous la forme d'un chapitre V bis (art. 32bis à 32
tredecies) dans la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de
l'exécution du travail. Elles ont par ailleurs fait l'objet de mesures d'exécution contenues
dans l'arrêté royal du 17 mai 2007 (MB 06.06.2007).
• prévenir les formes de violence au travail; à cette fin, les entreprises doivent
mettre en place des mesures concrètes de prévention;
• assurer la protection des travailleurs victimes d'actes de violence et de
harcèlement moral ou sexuel au travail.
Le champ d'application personnel de la loi est, comme on l'aura constaté, très étendu
puisqu'on vise l'ensemble des actes de violence, de harcèlement moral ou sexuel dont
un travailleur peut être victime, peu importe que ces actes soient posés par
l'employeur, par un autre travailleur ou par des personnes qui n'appartiennent
pas au personnel de l'entreprise (art. 32bis).
5-5 Prévention
De manière générale, l'employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires afin de
prévenir la violence et le harcèlement moral ou sexuel au travail (art. 32 quater).
A cet égard, plusieurs dispositions spécifiques sont prévues: les unes ont trait à des
mesures particulières qui devront être reprises dans le règlement de travail; les autres
se rapportent à la désignation d'un conseiller en prévention.
Cela implique :
- Une analyse des risques et des mesures de prévention,
- Une information du personnel et un droit à la formation,
- La désignation d’un conseiller en prévention spécialisé et le cas échéant d’une
personne de confiance.
Analyse des risques - Préalablement à toute autre mesure, l'employeur doit procéder à
une analyse des risques en tenant compte de la nature des activités et de la taille de
l'entreprise. L'employeur doit donc identifier les situations qui peuvent engendrer une
charge psychosociale, ce qui implique qu'il tienne compte notamment des situations où
sont présents du stress, des conflits, de la violence ou du harcèlement moral ou sexuel au
travail.
Cette analyse des risques est réalisée en collaboration avec le conseiller en prévention
compétent. Le résultat de l'analyse est ensuite transmis pour avis au comité pour la
prévention et la protection au travail ou, à défaut, à la délégation syndicale ou, à défaut,
aux travailleurs eux-mêmes. L'avis du comité ou de la délégation syndicale est aussi
demandé sur les mesures de prévention à mettre en œuvre (voyez l'art. 32quater; A.R. 17
mai 2007, art. 3 et svts).
Quant à la personne de confiance, elle doit avoir des compétences en terme de savoir-
faire et les connaissances nécessaires à l'accomplissement de ses missions, telles que
visées à l'annexe I de l'arrêté royal du 17 mai 2007 (A.R. du 17 mai 2007, art. 16, al. 2,
5°). Elle doit donc avoir la possibilité de suivre des formations pour les acquérir et les
perfectionner. Ces frais de formation sont à charge de l'employeur et le temps consacré à
ces formations doit être rémunéré comme du temps de travail (A.R. du 17 mai 2007, art.
16, al. 3).
Le conseiller en prévention est chargé des tâches suivantes (A.R. du 17 mai 2007, art.
19, § 2) :
- il collabore à l'analyse des risques;
- il dispense des conseils, accueille les personnes qui déclarent avoir fait l'objet
de violence ou de harcèlement et, le cas échéant, participe de manière informelle
à la recherche d'une solution;
- il reçoit les plaintes motivées et les témoignages;
- il avise l'employeur de l'identité des personnes qui bénéficient d'une protection
contre le licenciement suite à leurs déclarations;
- il examine les plaintes motivées et propose à l'employeur des mesures
appropriées;
- il s'adresse, moyennant l'accord du travailleur, aux services d'inspection si les
actes de violence ou de harcèlement perdurent ou lorsque l'employeur ne prend
pas les mesures appropriées;
- il donne son avis sur les services spécialisés qui offriront un soutien
psychologique aux travailleurs victimes d'une violence commise par des tiers sur
les lieux de travail;
La personne de confiance accomplit, quant à elle, les tâches suivantes (A.R. du 17 mai
2007, art. 19, § 3):
- elle participe à l'élaboration des procédures à suivre par le travailleur qui déclare
être l'objet de violence ou de harcèlement;
- elle transmet au conseiller en prévention compétent les données des incidents
qui se sont répétés;
- elle dispense des conseils, accueille les personnes qui déclarent avoir fait l'objet
de violence ou de harcèlement et, le cas échéant, participe de manière informelle
à la recherche d'une solution;
- elle reçoit les plaintes motivées et les transmet au conseiller en prévention
compétent;
- elle fournit au conseiller en prévention du service interne les données
nécessaires pour rédiger le rapport annuel.
Il ne peut être licencié (ou écarté de sa fonction) que pour incompétence ou pour
des motifs étrangers à l'exercice de sa fonction. Il faudra en outre respecter une
procédure spécifique.
En cas de licenciement irrégulier ou d'écartement irrégulier, l'employeur d’un
conseiller en prévention salarié sera tenu de payer une indemnité de 2 ou 3 ans de
rémunération, sans préjudice de l'éventuelle indemnité de préavis ordinaire.
Toute personne qui justifie d'un intérêt peut intenter une action judiciaire devant la
juridiction compétente pour faire respecter les dispositions relatives à la protection des
travailleurs contre la violence et le harcèlement moral ou sexuel au travail (art. 32 decies,
§ 1°, al. 1er). Il s'agira selon le cas du tribunal du travail lorsque le litige a pour objet des
droits civils (ex.: mettre fin à un harcèlement) ou du tribunal correctionnel si la victime se
constitue partie civile sur la base des dispositions pénales de la loi du 4 août 1996 relative
au bien-être des travailleurs (ex.: faits de violence physique). L'action judiciaire peut
être intentée non seulement par le travailleur "victime", mais aussi par toute
personne "qui justifie d'un intérêt" (ex.: employeur, travailleurs, collègues de la
victime, tiers en contact avec les travailleurs durant l'exécution de leurs
prestations).
Si l'action est intentée devant le tribunal du travail, le juge pourra toutefois ordonner au
travailleur qui a fait appel à lui d'appliquer préalablement la procédure mise en place
par l'employeur pour le traitement d'une plainte motivée (= procédure de règlement
interne de conflits). Dans ce cas, l'examen de la cause sera suspendu jusqu'à ce que
cette procédure soit achevée (art. 32decies, § 1er, al. 2). En d'autres mots, le recours
direct devant la juridiction du travail ne sera possible que lorsque, par exemple, il n'y a
pas de procédure interne, lorsque celle-ci n'a pas été correctement appliquée ou lorsque
le travailleur a épuisé la procédure. A la demande de la personne qui introduit l'action
devant la juridiction du travail, le Président du tribunal constatera, le cas échéant,
l'existence des faits incriminés et en ordonnera la cessation dans le délai qu'il aura fixé. Il
pourra aussi ordonner des mesures provisoires à l'employeur (art. 32decies, § 3). Cette
action civile sera introduite par requête contradictoire et instruite selon les formes du
référé (art. 32decies, § 2).
N.B. - Les organisations représentatives de travailleurs et d'employeurs (ex.: syndicats en
raison de leur capacité juridique fonctionnelle de limitée en telle hypothèse et la F.E.B.),
des associations de défense ou d'aide aux victimes ainsi que le "Centre pour l'égalité des
En tout état de cause, il appartient à la victime d'établir des faits qui laissent présumer
l'existence d'un acte de violence et/ou de comportements de harcèlement. On
constatera ici l'importance que peut avoir pour la victime, le recours préalable à
une procédure interne car celle-ci permettra en effet, par le biais du rapport du
conseiller en prévention et des déclarations des différents intervenants au litige, d'établir
les éléments qui laissent présumer un acte de violence et/ou de harcèlement.
L'auteur d'un acte de violence et/ou de harcèlement moral ou sexuel au travail peut se
voir infliger différentes sanctions en fonction des différentes hypothèses.
La victime peut aussi obtenir des dommages et intérêts sur la base de l'article 1382 du
Code civil. La responsabilité de l'employeur peut, quant à elle, être engagée s'il n'a pas
pris les mesures adéquates pour mettre fin aux actes incriminés ou à leurs causes. À
nouveau, l'auteur des faits pourrait enfin se voir infliger des sanctions pénales
(emprisonnement et/ou amendes - sanction de niveau 4 - Code pénal social, art. 119).
Les travailleurs doivent s'abstenir de tout usage abusif de la procédure de plainte (Loi du
4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs, art. 6, al. 2, 7°) qui n'aurait d'autre but,
par exemple, que de mettre en cause la réputation de l'auteur prétendu et cela, par
vengeance ou mauvaise foi. Pareil abus pourrait donner lieu aux sanctions disciplinaires
prévues par le règlement de travail, à un licenciement pour faute grave, à la mise en
Pour permettre notamment au travailleur qui déclare être l'objet d'un acte de violence ou
de harcèlement moral ou sexuel de déposer une plainte motivée sans craindre des
représailles sur le plan professionnel, il est instauré en sa faveur une protection spéciale
contre le licenciement (art. 32 tredecies).
L'employeur ne peut pas mettre fin à la relation de travail, sauf pour des motifs étrangers
à la plainte, à l'action en justice ou au témoignage, ni modifier de façon injustifiée et
unilatérale les conditions de travail des travailleurs suivants (art. 32 tredecies, § 1er):
- le travailleur qui a déposé une plainte motivée au niveau de l'entreprise ou de
l'institution qui l'occupe, selon les procédures en vigueur;
- le travailleur qui a déposé une plainte auprès de l'inspection de la Direction
Contrôle du Bien-être au travail du SPF Emploi, Travail et Concertation sociale;
- le travailleur qui a déposé une plainte auprès des services de police, d'un
membre du Ministère public ou d'un juge d'instruction;
- le travailleur qui intente ou pour lequel est intentée une action en justice;
- le travailleur qui intervient comme témoin dans le cadre de l'examen de la plainte
ou comme témoin en justice.
Est considéré comme "témoin", le travailleur qui, dans le cadre de l'examen de la plainte,
porte à la connaissance du conseiller en prévention, dans un document daté et signé,
les faits qu'il a lui-même vus ou entendus en rapport avec la situation faisant l'objet de la
plainte.
Il est à noter que le travailleur qui témoigne auprès de la personne de confiance ne
bénéficie pas de cette protection (en raison du caractère informel du témoignage auprès
de la personne de confiance); pour être protégée, la personne doit témoigner auprès du
conseiller en prévention et ce témoignage doit être acté dans un document daté et signé.
La charge de la preuve des motifs de licenciement qui seraient étrangers au dépôt de la
plainte, de l'action en justice ou de la déposition comme témoin incombe à l'employeur. Il
en va de même pour les justifications à donner à la modification unilatérale des conditions
de travail (art. 32 tredecies, § 2).
La protection est accordée pour une période de 12 mois qui débute (art. 32 tredecies, §§
2 et 6):
- au moment du dépôt d'une plainte motivée c'est-à-dire dès l'instant où le
conseiller en prévention informe l'employeur de l'existence d'une plainte, cette
information devant être immédiate. Précisons bien que la protection ne peut pas
intervenir si le licenciement a été notifié avant que l'employeur soit informé de la
plainte. Par contre, la protection jouera dès le dépôt de la plainte lorsque celle-ci
est antérieure à la notification du licenciement (C. trav. Liège, 13° ch., sect.
Namur, 21 sept. 2010, inéd., RG n° 2008/AN/ 8558);
- au moment de la déposition comme témoin auprès du conseiller en prévention
avec, dans cette hypothèse également, l'obligation pour le conseiller en
prévention d'informer immédiatement l'employeur.
Droit du travail et de la sécurité sociale – 8479 / W-DDRO-003 / Mons
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Quant au témoin en justice, il lui appartient de communiquer personnellement à
l'employeur que la protection lui est applicable à partir de la convocation ou de la citation
à témoigner en justice. Il est fait mention dans la convocation et la citation de cette
information qui lui incombe expressément (art. 32 tredecies, § 6, al. 2).
Dans l'hypothèse où la plainte est reçue par d'autres personnes que celles mentionnées
ci-avant (ex.: inspecteur de la Direction générale Contrôle du Bien-être au travail, police,
auditorat du travail, juge d'instruction), ces personnes sont tenues d'informer le plus
rapidement possible l'employeur du fait qu'une plainte a été introduite et que la personne
concernée bénéficie de la protection à partir du moment où la plainte est introduite (art. 32
tredecies, § 6, al. 3).
On notera aussi que si le travailleur intente une action judiciaire, la période de protection
débutera à la date de la signification de l'acte (exploit d'huissier) donnant citation à
comparaître devant la juridiction compétente.
En ce qui concerne la fin de la période de protection, celle-ci se situe (art. 32 tredecies,
§ 2):
- soit, après les 12 mois qui suivent le dépôt de la plainte ou la déposition du
témoignage;
- soit, 3 mois après que le jugement est «coulé en force de chose jugée» (c'est-à-
dire lorsqu’il est définitif après l’écoulement des délais pour exercer les voies de
recours).
Attention - Le fait qu'une plainte pour harcèlement ait été considérée comme non
fondée est sans incidence sur la protection; le travailleur licencié dans les 12 mois
suivant le dépôt de cette plainte ne perd pas le bénéfice de la protection (C. trav.
Liège, 23 avr. 2009, J.T.T., 2009, 266).
L'employeur doit ensuite prendre position sur cette demande dans les 30 jours à
compter du moment où elle lui est notifiée. Deux attitudes peuvent alors être
envisagées:
- si l'employeur réintègre le travailleur dans les conditions qui prévalaient avant
les faits qui ont motivé la plainte, l'employeur sera tenu de payer la rémunération
perdue du fait du licenciement ou de la modification des conditions de travail et
de verser les cotisations patronales et personnelles au travailleur afférentes à
cette rémunération (art. 32 tredecies, § 3, al. 3);
- si, par contre, l'employeur ne réintègre pas le travailleur ou ne rétablit pas les
anciennes conditions de travail, le travailleur pourra réclamer le paiement d'une
indemnité de protection.
Le plaignant reçoit une copie de sa plainte motivée. Par ailleurs et dans le cadre de
l'examen de la plainte motivée, la personne mise en cause et les témoins devront
également recevoir une copie de leurs déclarations (art. 32 quaterdecies).
Relevons enfin que lorsque l'employeur envisage de prendre des mesures qui
peuvent modifier les conditions de travail du travailleur ou lorsque celui-ci
envisage l'intentement d'une action judiciaire, l'employeur fournira, sur avis du
conseiller en prévention, une copie des seuls éléments suivants (art. 32 sexiesdecies):
- le compte rendu des faits;
- la constatation que, selon le conseiller en prévention, les faits peuvent être
considérés ou non comme de la violence ou du harcèlement moral ou sexuel au
travail et la justification de cette constatation;
- le résultat de la tentative de conciliation;
- l'analyse de toutes les causes des faits;
- les mesures à prendre afin de faire cesser les faits dans le cas individuel ou les
recommandations à l'employeur de prendre des mesures individuelles
appropriées dans le cadre de la prise en charge psychosociale.
6-1 Notion
La maternité qui est avant toute une cause de suspension du contrat de travail concerne
tout ce qui a trait à la grossesse et à l’accouchement et sa protection dite «protection de la
travailleuse enceinte». Elle poursuit essentiellement trois objectifs :
Par la suite, cette protection a été étendue à la phase d’engagement précédant l’exécution
du contrat de travail, par le biais d’une interdiction de discrimination fondée sur la
maternité. Cela implique qu’au cours de l’entretien d’embauche, l’employeur potentiel
ne peut en principe poser aucune question sur une éventuelle grossesse, à moins qu’une
telle question ne soit pertinente en raison de la nature ou des modalités d’exécution de la
fonction.
Dès que l'employeur est avisé de l'état de grossesse de sa travailleuse, il est tenu de prendre
les mesures de prévention qui s'imposent en collaboration avec le médecin du travail et le
comité pour la prévention et la protection au travail. Si un risque est constaté, l'employeur doit
prendre les mesures adaptées à la situation spécifique de chaque travailleuse concernée,
correspondant soit :
On entend, pour rappel, travail de nuit, tout travail effectué entre 20 heures et 6 heures.
- soit elle ne peut effectuer un travail de nuit pour une période déterminée mais qu'elle
peut effectuer un travail de jour ;
- soit elle ne peut effectuer ni un travail de nuit, ni un travail de jour pour une période
déterminée.
Dès que la période pendant laquelle s'applique une des mesures de protection prend fin, la
travailleuse doit retrouver son poste habituel de travail.
Les femmes enceintes ou allaitantes ne peuvent effectuer des heures supplémentaires, soit
plus de 9 heures par jour et 40 heures par semaine (ou d'une limite inférieure prévue par
convention collective de travail rendue ou non obligatoire par arrêté royal).
La travailleuse enceinte bénéficie d'un congé de maternité d'une durée de 15 semaines (17
semaines en cas de naissance de 2 enfants et 19 semaines en cas de naissance de plus de 2
enfants).
Le droit au congé naît pour toute grossesse d'une durée supérieure à 180 jours (à supposer
même que l'enfant soit mort-né).
Il revient à la travailleuse de déterminer à quel moment, dans les 6 semaines qui précèdent la
date présumée de l'accouchement, elle souhaite faire débuter son congé prénatal, étant entendu
que :
- elle est obligée de cesser toute activité dans les 7 jours qui précèdent la date présumée
de l'accouchement ;
- la partie ouvrée du congé prénatal est reportée à l'expiration du congé postnatal ;
- en cas d'accouchement tardif, le congé prénatal est prolongé jusqu'à la date effective de
l'accouchement.
Auparavant, le congé de paternité n’existait que dans deux cas seulement : en cas de décès
de la mère ou d'hospitalisation de la mère, le congé de maternité pouvait être converti en
congé de paternité :
- En cas de décès de la mère, le père de l'enfant peut épuiser la partie restante du congé
de maternité non encore épuisé par la mère.
- En cas d'hospitalisation, le droit au congé de paternité s'ouvre :
o au plus tôt à partir du 8ème jour à compter de la naissance de l'enfant,
o pour autant que l'hospitalisation de la mère ait une durée supérieure à 7 jours et
que le nouveau-né ait quitté l'hôpital.
Le congé prend fin dans cette hypothèse au jour où l'hospitalisation de la mère prend fin et au
plus tard au terme de la partie du congé de maternité non encore épuisée par la mère au
moment de son hospitalisation.
Le père bénéficiera pour chaque jour ouvrable (ou assimilé) de la période de congé, d'une
indemnité à charge de sa mutuelle correspondant à 60% de la rémunération perdue et
plafonnée.
En cas d'hospitalisation, la mère de l'enfant conserve son indemnité normale pendant la durée
du congé de paternité.
Dès que l'employeur a été avisé de la demande de congé de paternité, le travailleur
bénéficie pendant toute la durée de celui-ci d'une protection particulière contre le
licenciement, en ce sens qu'il ne peut être licencié, sauf pour des motifs étrangers au
congé de paternité. En cas de licenciement, l'employeur sera redevable de l'indemnité de
rupture ordinaire et d'une indemnité de protection égale à 3 mois de rémunération brute sans
préjudice de l’indemnité compensatoire de préavis.
Depuis le 1er avril 2009, le père qui a la qualité de travailleur, que ce soit à temps plein ou à
temps partiel, a droit à 10 jours d’absence à l’occasion de la naissance d’un enfant dont la
filiation est établie à son égard. Ces 10 jours peuvent être librement choisis par le travailleur
dans les quatre mois à dater du jour de l’accouchement et ils ne doivent pas nécessairement
être pris en une fois, mais peuvent, au choix du travailleur, être étalés sur la période de quatre
mois à partir de l’accouchement. Le jour de l’accouchement constitue le premier jour de la
période de quatre mois dont il est question. En cas de naissance de jumeaux ou de naissances
multiples, le droit aux 10 jours de congé de paternité n’est reconnu qu’une seule fois. Pendant
les trois premiers jours du congé de paternité, le travailleur conserve sa rémunération complète
à charge de l’employeur. Il suffira pour cela que le travailleur ait au préalable informé
l’employeur de l’accouchement. Au cours des sept jours suivants du congé de paternité, le
travailleur ne perçoit pas de rémunération, mais une allocation lui sera versée par le biais de sa
mutuelle au départ du système de l’assurance soins de santé et indemnités. Le montant de cette
allocation est fixé à 82 % du salaire brut perdu. Il s’agit d’un véritable congé de paternité. Au
moment de la mise à jour du cours, des discussions étaient en cours pour, d’une part
Depuis le 20 mai 2011, le co-parent, c’est-à-dire le travailleur qui n’a pas de lien de filiation
avec l’enfant nouveau-né de son partenaire, peut avoir droit à 10 jours de congé de naissance
lorsque sa partenaire accouche, et ce au cours d’une période de quatre mois selon les
modalités décrites ci-dessus pour le congé de paternité (en ce compris ce qui a trait aux
naissances multiples). Les conditions à remplir sont en résumé les suivantes :
• L’enfant ne doit avoir un lien de filiation légale qu’avec la mère (s’il existe également un
lien de filiation avec le père, il s’agira alors d’un congé de paternité comme évoqué ci-
dessus – on notera qu’au départ le groupe cible du congé de naissance concernait
exclusivement les partenaires de même sexe dit des «mères biologiques»),
• Le travailleur co-parent doit, au moment de la naissance :
o Soit être marié avec la personne qui accouche,
o Soit au minimum cohabiter légalement, c’est-à-dire de manière permanente et
effective, depuis une période ininterrompue de trois ans précédant la naissance,
conformément à ce que confirmera cet égard un extrait du registre de la
population.
Trait commun aux deux régimes décrits ci-dessus (congé de paternité et congé de
naissance) : les travailleurs concernés par ce congé bénéficient d’une protection contre le
licenciement qui interdit à l’employeur de mettre fin au contrat de travail, sauf pour des motifs
étrangers à la prise du congé, pendant une période qui prend cours au moment de
l’avertissement écrit au dit employeur de la prise du congé de paternité ou de naissance, et qui
s’achève trois mois après cet avertissement. En cas de non-respect de cette protection
contre le licenciement, l’employeur sera redevable au travailleur d’une indemnité
forfaitaire de protection égale à la rémunération brute de trois mois, sans préjudice de
l’indemnité compensatoire de préavis qui serait éventuellement due.
Dès que l'employeur, c'est-à-dire l'autorité qui a le pouvoir de licencier ou, à tout le moins la
direction du service du personnel, a été informé de manière non équivoque de l'état de
grossesse de la travailleuse, celle-ci bénéficie d'une protection particulière contre le licenciement
et ce, jusqu'à la fin du mois qui suit le repos de maternité, ce qui correspond à 15, voire 17
semaines en cas de naissances multiples, à majorer d'un mois, outre les éventuelles
prolongations légales.
Si au cours de la période de protection, l'employeur accomplit un acte tendant à mettre fin
unilatéralement à la relation de travail (rupture immédiate ou notification d'un préavis) sans
justifier d'un motif étranger à l'état physique de la travailleuse résultant de la grossesse
ou de l'accouchement, ou que le motif invoqué n'est pas reconnu comme tel par la juridiction
du travail, il sera tenu de verser une indemnité forfaitaire égale à 6 mois de rémunération
brute, sans préjudice de l'indemnité de rupture ordinaire ou de base.
L'indemnité de protection ne peut être cumulée avec une indemnité pour licenciement abusif.
- avoir accompli un stage préalable d'une durée de 6 mois au cours duquel elle peut
justifier de 120 jours de travail ou assimilés de 3 heures au moins ou 400 heures de
travail (pour les travailleuses à temps partiel, intermittentes et saisonnières) ainsi que la
déclaration à l'ONSS au cours de la période de stage d'une rémunération suffisante.
Droit du travail et de la sécurité sociale – 8479 / W-DDRO-003 / Mons
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- avoir maintenu, après l'accomplissement du stage, son droit aux indemnités en justifiant
120 jours de travail ou assimilés de 3 heures au moins ou 400 heures (pour les
travailleuses à temps partiel, intermittentes et saisonnières) ainsi que le versement de
cotisations pour un montant de rémunération minimum et cela, en principe, au cours
des 2ème et 3ème trimestres qui précèdent celui au cours duquel elle fait appel aux
prestations.
L'indemnité de maternité est accordée aux femmes dont le repos de maternité débute au
cours d'une période d'incapacité de travail. L’indemnité de maternité correspond à 82 %
du salaire brut pendant les 30 premiers jours de repos de maternité et à 75 % du salaire
brut plafonné à partir du 31ème jour de repos de maternité.
L'indemnité est attribuée pour chaque jour ouvrable des périodes de repos prénatal et postnatal
ainsi que pour chaque jour de ces mêmes périodes assimilé à un jour ouvrable.
Aussi longtemps que la travailleuse n'a pas introduit une demande de congé prénatal, toute
incapacité survenant dans les 5 semaines (7 semaines en cas de naissances multiples) qui
précèdent le repos prénatal obligatoire (7 jours civils) donne lieu en principe au paiement du
salaire garanti à charge de l'employeur.
Le Conseil National du Travail a conclu le 27 novembre 2001 la CCT n°80 (A.R. du 21 janvier
2002) qui instaure, à partir du 1er juillet 2002, un droit aux pauses d'allaitement pour les
travailleuses engagées dans un contrat de travail.
Selon la durée effective des prestations pour chaque journée, la travailleuse a droit à une ou
deux poses à prendre pendant cette même journée (1/2 heure pour des prestations de 4 heures
de travail et 2 x 1/2 heure pour des prestations de 7 heures 30 au moins). Durant ces pauses,
l'exécution du contrat de travail est suspendue pour permettre à la mère soit d'allaiter son
enfant, soit de tirer son lait.
Cette suspension n'est pas rémunérée par l'employeur mais mise à charge de l'assurance
maladie invalidité pour un montant égal à 82% du montant brut de la rémunération (non limitée).
Droit du travail et de la sécurité sociale – 8479 / W-DDRO-003 / Mons
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Le droit à ces pauses d'allaitement est reconnu à la travailleuse pendant une durée de 7 mois à
partir de la naissance de l'enfant, éventuellement prolongée de 2 mois au maximum en cas de
circonstances exceptionnelles liées à l'état de santé de l'enfant.
La travailleuse allaitante qui ferait l'objet d'un licenciement irrégulier bénéficiera d'une indemnité
de protection égale à 6 mois de rémunération, outre l'indemnité ordinaire.
Il ne peut toutefois y avoir cumul de l'indemnité de protection de la travailleuse allaitante avec
l'indemnité de protection de la travailleuse enceinte ou en repos de maternité.
Toute travailleuse indépendante remplissant les conditions lui permettant d’obtenir des
indemnités dans le cadre d’une incapacité de travail (accomplissement d’un stage d’attente de
six mois et paiement concomitant des cotisations sociales de travailleur indépendant pendant
deux trimestres au moins) peut bénéficier d’un repos de maternité en remplissant
préalablement un formulaire de demande spécifique disponible auprès de sa mutualité (ce
formulaire reprend les informations à fournir et les documents à communiquer).
7-1 Généralités/sources
7-3 Définition
7-4 Recours
L’article 10 de la Constitution contient un principe général d'égalité. Cette disposition qui déclare
tous les Belges égaux devant la loi ne concerne toutefois que les relations entre l'Etat et les
citoyens belges (effet vertical), en manière telle qu’elle n'a pas d'effets entre particuliers (effet
horizontal).
Les discriminations sont toujours présentes dans la société comme dans les entreprises. Or la
discrimination est interdite. Trois lois constituent, dorénavant, la base juridique de lutte contre la
discrimination. Les 3 lois du 10 mai 2007, dites lois anti-discrimination, transposent en droit
belge la directive n° 2000/78/CE du Conseil du 27 novembre 2000 portant création d'un cadre
général en faveur de l'égalité de traitement en matière d'emploi et de travail. La première de ces
lois crée un cadre général pour lutter contre la discrimination fondée sur certains critères
protégés en frappant le comportement discriminatoire de sanctions pénales et civiles. Ces trois
lois sont :
- la loi générale anti-discrimination du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de
discrimination qui remplace la loi du 25 février 2003 ;
- la loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre les discriminations entre les hommes et les
femmes, qui remplace la loi du 7 mai 1999 sur l'égalité de traitement entre les hommes et les
femmes et dont le contenu a été complété par une loi du 4 février 2020 afin de préciser
certaines hypothèses de discrimination fondée sur le sexe;
- la loi du 30 juillet 1981 tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme et la
xénophobie qui a également fait l’objet d’une coordination dans la loi du 10 mai 2007 concernant
l’égalité des races.
La loi générale tendant à lutter contre certaines formes de discrimination prohibe la
discrimination en raison de 12 critères protégés, soit en fonction:
1. de l'âge,
2. de l'orientation sexuelle,
3. de l'état civil,
4. de la naissance,
5. de la fortune,
6. des convictions religieuses ou philosophiques,
7. des convictions politiques,
8. de la langue,
9. de l'état de santé actuel ou futur,
10. d'un handicap,
11. des caractéristiques physique ou génétique,
12. de l'origine sociale.
La seconde loi de lutte contre les discriminations hommes/femmes, prise à la même
date, comme son intitulé l’indique, vise à garantir une égalité de traitement entre les hommes et
les femmes. On appelle cette seconde loi la «Loi genre». Cette loi a été complétée une
première fois pour garantir une interdiction de discrimination fondée sur la
maternité. Cela implique que même au cours de l’entretien d’embauche, l’employeur
potentiel ne peut en principe poser aucune question sur une éventuelle grossesse, à
moins qu’une telle question ne soit pertinente en raison de la nature ou des modalités
d’exécution de la fonction. Il en va a fortiori de même au cours de l’exécution du contrat,
phase durant laquelle la femme enceinte bénéficie de surcroît de la protection de la
maternité. Vu le caractère trop vague de la seconde loi, le législateur est intervenu par
La loi tendant à réprimer les actes inspirés par le racisme et la xénophobie prohibe quant à
elle les motifs en raison de la nationalité, de la prétendue race, de la couleur de la peau, de
l'ascendance, de l'origine nationale ou ethnique.
Ces dispositions législatives ont notamment pour champ d'application le monde du travail en
général et les relations de travail en particulier qu'il s'agisse de l'accès à un emploi, des
conditions de travail ou de la rupture des relations de travail tant dans le secteur public
que dans le secteur privé.
La loi s'applique donc à toutes les personnes, tant pour le secteur public que pour le secteur
privé (en ce compris pour les organismes publics) et s'applique à d'autres secteurs que celui du
seul droit du travail.
Par relation de travail, la loi anti-discrimination entend les relations qui incluent, entre autres,
l'emploi, les conditions d'accès à l'emploi, les conditions de travail et les réglementations de
licenciement :
- tant dans le secteur public que le secteur privé;
- tant pour le travail salarié, que pour le travail non salarié, le travail presté dans le cadre
de conventions de stage, d'apprentissage, d'immersion professionnelle et de premier
emploi, ou de travail indépendant;
- à tous les niveaux de la hiérarchie professionnelle et pour toutes les branches
d'activités;
- à l'exception des relations de travail nouées avec les organismes et institutions visées
aux articles 9 et 87 de la Loi spéciales de réformes institutionnelle du 8 août 1980, et
des relations de travail dans l'enseignement, tel que visé à l'article 127, § 1 er, 2° de la
Constitution.
7-3 Définition
Par discrimination, on entend toute différence de traitement fondée sur des critères
inadéquats dits «protégés» tels l'âge, l'orientation sexuelle, l'état civil, la naissance, la fortune,
les croyances ou l'idéologie, les convictions politiques, la langue, l'état de santé actuel ou à
venir, un handicap, des caractéristiques physiques ou génétiques ainsi que l'origine sociale (loi
générale tendant à lutter contre certaines formes de discrimination) sur le sexe (loi tendant à
lutter contre les discriminations entre les hommes et les femmes) sur la nationalité, la prétendue
race, la couleur de la peau, l'ascendance, l'origine nationale ou ethnique (loi tendant à réprimer
certains actes inspirés par le racisme et la xénophobie).
La discrimination peut être directe ou indirecte. Une discrimination est directe, lorsque sur
base de l'un des critères protégés, une personne est traitée de manière moins favorable qu'une
Dans certains cas, en matière d'emploi, l'employeur pourra justifier une différence de traitement
notamment si elle constitue une exigence professionnelle déterminante justifiée de manière
objective et raisonnable en raison de la nature de l'activité ou des conditions de son exercice.
Une distinction directe fondée sur l'un des critères protégés ne constitue pas une
discrimination directe lorsque, d’une part la distinction directe est objectivement justifiée par un
but légitime, et d’autre part quand les moyens de réaliser ce but sont appropriés et
nécessaires.
Dans le domaine spécifique des relations du travail, la distinction directe fondée sur les 4
critères suivants est possible :
- l'âge,
- l'orientation sexuelle,
- la conviction religieuse ou philosophique,
- le handicap.
Cette distinction directe doit alors être justifiée par des exigences professionnelles
«essentielles et déterminantes» :
- d'une part, en raison de la nature des activités professionnelles spécifiques concernées
ou du contexte dans lequel celles-ci sont exécutées,
- d'autre part, lorsque l'exigence repose sur un objectif légitime et est proportionnée par
rapport à celui-ci.
Une distinction indirecte fondée sur l'un des 4 critères sus évoqués (âge, orientation
sexuelle, convictions religieuses ou philosophiques et handicap) ne constitue pas une
discrimination indirecte lorsque :
- la distinction directe est objectivement justifiée par un but légitime,
- les moyens de réaliser ce but sont appropriés et nécessaires,
- ou que, en cas de distinction indirecte sur base d'un handicap, il est démontré
qu'aucun aménagement raisonnable ne peut être mis en place.
Une distinction directe ou indirecte fondée sur l'un des critères protégés ne s'analyse pas en une
quelconque forme de discrimination, lorsque cette distinction directe ou indirecte constitue une
mesure d'action positive, soit une mesure destinée à prévenir ou à compenser les
désavantages liés à l'un des critères protégés, en vue de garantir la pleine égalité dans la
pratique. Pour pouvoir être mise en œuvre, la mesure d'action positive doit répondre aux
conditions suivantes :
- il doit exister une inégalité manifeste ;
- la disparition de cette inégalité doit être désignée comme un objectif à promouvoir ;
- la mesure d'action positive doit être de nature temporaire, étant de nature à disparaître
dès que l'objectif visé est atteint ;
- la mesure d'action positive ne doit pas restreindre inutilement les droits d'autrui.
7-4 Recours
Le travailleur peut s'adresser directement au Contrôle des lois sociales. Les inspecteurs sont
habilités à entamer une procédure de conciliation afin de mettre fin à la discrimination. Si
l'employeur refuse d'y mettre fin, les inspecteurs peuvent, dans les cas graves et flagrants,
dresser un procès-verbal. Ils sont également habilités à établir un rapport décrivant les faits. Le
tribunal du travail peut réclamer ce document.
L'institut pour l'égalité des hommes et des femmes (en ce qui concerne les discriminations
fondées sur le sexe) et le Centre pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme,
UNIA en abrégé (en ce qui concerne les autres critères protégés) sont à la disposition des
personnes victimes ou témoins d'actes de discriminations. Une équipe de spécialistes peut
informer, analyser les situations, orienter vers les services existants, recueillir une plainte,
proposer une médiation ou le cas échéant, envisager une action en justice.
Les victimes et les témoins de discrimination ne doivent pas craindre d'exposer leur situation de
peur de représailles professionnelles. En effet, les travailleurs jouissent d'une protection contre
le licenciement. L'employeur ne peut pas mettre fin à leur relation de travail ou modifier de
façon unilatérale les conditions de travail du travailleur qui a déposé une plainte motivée
ou qui a intenté une action en justice (sauf pour des motifs étrangers à cette plainte ou à cette
action).
Charge de la preuve : dès l'instant où le demandeur en justice invoque au civil des faits qui
permettent de présumer l'existence d'une discrimination, la charge de prouver qu'il n'y a pas eu
de discrimination repose sur le défendeur. Il y a donc « inversion» de la règle de preuve au civil
découlant de l’article 1315 du Code Civil (Actori incumbit probatio). Attention : ce mécanisme
particulier de preuve au civil ne s’applique pas ou plus à partir du moment où la victime dépose
une plainte au pénal (à partir de ce moment-là, et dans cette matière particulière, la charge de
la preuve incombe toujours à l’accusation, c’est-à-dire au Ministère public en sa qualité de partie
poursuivante et à la partie civile, c’est-à-dire la victime).
Si l'égalité des droits est l'objet même des lois contre les discriminations, la diversité correspond
à une politique ou à un moyen pour y parvenir. La discrimination est néfaste au bon
fonctionnement des entreprises. Elle découle de préjugés et de stéréotypes. Pour lutter contre
ceux-ci et ainsi prévenir les discriminations, de plus en plus d'entreprises et d'employeurs, tant
publics que privés, mettent en place des politiques de ressources humaines qui tendent à
refléter au mieux la diversité de la société. Ces politiques de diversité couvrent plusieurs aspects
et prennent différentes formes : actions en matière de sélection et de recrutement, codes de
bonne pratiques, chartes, guichets d'information, actions ciblées vers la clientèle… Etc.
Les officiers de police judiciaire et les fonctionnaires désignés par l'arrêté royal du 15 juillet 2005
exercent une surveillance conformément aux dispositions de la loi sur l'inspection du travail.
Dans le domaine des relations de travail, seule l'incitation à un comportement
discriminatoire est punissable pénalement. Il en va de même pour ceux qui ne se conforment
pas à un jugement ou un arrêt rendu qui ordonne la cessation de l'acte discriminatoire.
La loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre la discrimination entre les femmes et les hommes,
dite «Loi égalité femme-homme», a pour objet de créer un cadre général à la lutte contre la
discrimination fondée sur le sexe. Est toutefois exclu de son champ d'application le harcèlement
(sexuel) lequel relève de la loi sur le bien-être des travailleurs. Deux organes ont été constitués
pour garantir l'égalité de traitement entre les hommes et les femmes :
La protection juridique et la charge de la preuve sont les mêmes que pour la loi anti-
discrimination en général.
Son champ d'application est celui de la loi anti-discrimination en général limité toutefois aux
critères suivants :
- la nationalité,
- une prétendue race,
- la couleur de peau,
- l'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique.
Contrairement à la loi anti-discrimination, la loi punit quiconque, dans le cadre des relations de
travail, commet une discrimination à l'encontre d'une personne sur la base de sa nationalité, de
sa prétendue race, de sa couleur de peau, de son ascendance ou de son origine nationale ou
ethnique.
8-2 Contenu
La loi relative au bien-être des travailleurs impose aux employeurs de prendre les mesures
nécessaires en vue de promouvoir le bien-être des travailleurs dans le cadre de l'exécution de
leur travail.
La loi précise que la recherche du bien-être passe par des mesures (articles 4 et 5 de la loi) qui
ont trait à :
- la sécurité au travail;
- la protection de la santé du travailleur au travail;
- la charge psychosociale provoquée par le travail, comprenant notamment
la violence et le harcèlement moral ou sexuel au travail;
- l'ergonomie;
- l'hygiène du travail;
- l'embellissement des lieux de travail;
- les mesures prises par l'entreprise en matière d'environnement, en ce qui
concerne leur influence sur les points mentionnés ci-dessus.
Outre cette loi, il convenait par le passé de tenir encore compte du RGPT (Règlement Général
pour la Protection au Travail), vaste ensemble de dispositions réglementaires spécifiques.
Depuis le 12 juin 2017 est toutefois entré en vigueur le «Code sur le bien-être au travail» qui
tente de manière coordonnée de définir toutes les prescriptions concernant notamment:
- l'aménagement matériel des locaux de travail, des vestiaires, des lavoirs, des
réfectoires et des toilettes ;
- la lutte contre les nuisances de la chaleur, du froid et de l'humidité excessifs,... ;
- les mesures de prévention à prendre pour protéger collectivement les travailleurs
contre les accidents (lésions, incendie, explosions, chutes en série,...) ;
- les secours immédiats et soins d'urgence à apporter aux travailleurs victimes d'accident
ou d'indisposition ;
- la manière dont les appareils, machines et installations doivent être mis en place et
bâtis pour être sûrs… Etc..
Comme indiqué ci-dessus, tout employeur entrant dans le champ d’application de la loi doit
prendre les mesures nécessaires en vue de promouvoir le bien-être des travailleurs dans le
cadre de l'exécution de leur travail en fonction du contenu dont il est question ci-dessus. Pour
prendre les mesures nécessaires en vue de promouvoir le bien-être des travailleurs dans le
cadre de l'exécution de leur travail, l'employeur doit appliquer les principes de prévention
généraux visés à l'article 5 de la loi du 4 août 1996, c’est-à-dire :
L’A.R. du 27 mars 1998 relatif à la politique en matière de bien-être des travailleurs lors de
l'exécution de leur travail contient les principes qui fondent «Système dynamique de la gestion
des risques» dont le but est la planification de la prévention et de l'exécution de la politique
relative au bien-être des travailleurs lors de l'exécution de leur travail.
Ce système de gestion dynamique des risques s'appuie sur les principes de prévention
généraux visés dans la loi relative au bien-être des travailleurs et doit porter sur (articles 4 et 5
de la loi – voir ce qui a été dit ci-dessus au niveau du contenu de la notion de bien-être) :
- la sécurité au travail;
- la protection de la santé du travailleur au travail;
- la charge psychosociale provoquée par le travail, comprenant notamment
la violence et le harcèlement moral ou sexuel au travail;
- l'ergonomie;
- l'hygiène du travail;
- l'embellissement des lieux de travail;
- les mesures prises par l'entreprise en matière d'environnement, en ce qui
concerne leur influence sur les points mentionnés ci-dessus.
Le moyen ou instrument permettant l’application d’une véritable politique de bien-être est avant
tout une analyse des risques à plusieurs niveaux, et au minimum aux niveaux suivants :
UTE
Postes
Fonctions
Individu
Cette analyse des risques s'opère sur base des mesures de préventions ayant trait à:
- l'organisation de l'entreprise ou de l'institution, en ce compris les méthodes de travail et
de production utilisées;
- l'aménagement du lieu de travail;
- la conception et l'adaptation du poste de travail;
- le choix et l'utilisation d'équipements de travail et de substances ou préparations
chimiques;
- la protection contre les risques liés aux agents chimiques, biologiques et physiques;
- le choix et l'utilisation d'équipements de protection collective et individuelle et de
vêtements de travail;
- l'application d'une signalisation adaptée en matière de sécurité et de santé;
- la surveillance de la santé des travailleurs, en ce compris les examens médicaux;
- la charge psychosociale occasionnée par le travail, comprenant notamment la violence
et le harcèlement moral ou sexuel au travail;
- la compétence, la formation et l'information de tous les travailleurs, en ce compris les
instructions adéquates;
- la coordination sur le lieu de travail;
- les procédures d'urgence, en ce compris les mesures en cas de situation de danger
grave et immédiat et celles concernant les premiers secours, la lutte contre l'incendie et
l'évacuation des travailleurs.
En cas d'accident du travail grave ayant entraîné la mort du travailleur ou des lésions dont la
survenance est en rapport direct avec un événement (repris dans la liste en annexe de l'A.R. du
27 mars 1998) qui s'écarte du processus normal d'exécution du travail ou avec l'agent matériel
qui est impliqué dans l'accident (repris dans la liste en annexe de l'A.R), l'employeur a
l'obligation :
En cas d'accident ayant entraîné une incapacité de travail de 4 jours au moins, le service de
prévention doit établir une fiche d'accident du travail.
Ce service peut être interne ou externe à l'entreprise. En toute hypothèse, l'employeur a soit
l'obligation de créer un SIPP (si + de 50 travailleurs) soit l'obligation de faire appel à un service
externe disposant, en tout ou en partie (lorsque le servie interne ne dispose pas de toutes les
compétences voulues) des missions du service interne .On parle alors d'un SEPP, soit un
service externe de protection et de prévention.
Pour ce qui concerne le service interne de prévention (SIPP), l'avis du C.P.P.T. est requis :
- pour fixer le mode de composition du SIPP ;
- pour déterminer les moyens techniques et scientifiques, les locaux et les moyens
financiers ainsi que le personnel administratif qui sont mis à disposition du SIPP ;
- pour déterminer la durée minimum des prestations des conseillers en prévention.
Dans le cas du choix d'établir un service interne, il demeure la possibilité de décider que les
missions relatives à la surveillance médicale seront exercées par ce service qui devient alors un
département du SIPP et peut être agréé par les Communautés.
8-6-1-3 Protection
Tout employeur qui souhaite procéder au licenciement d’un membre du SIPP doit au préalable :
1. communiquer par envoi recommandé au conseiller les motifs et la preuve de ces motifs,
2. [1] communiquer par envoi recommandé au C.P.P.T. la copie de la lettre adressée au
conseiller concerné et [2] demander l'accord préalable du CPPT.
Si accord du CPPT : l'employeur peut mettre fin au contrat du conseiller dans le respect de la
loi sur le contrat de travail avec recours possible du conseiller devant les juridictions du travail.
Si pas accord du CPPT : l'employeur doit demander l'avis de l'inspecteur du travail et, à défaut
de conciliation, l'employeur devra saisir les juridictions du travail à l'effet d'obtenir la
reconnaissance de ce que les motifs invoqués sont étrangers à l'indépendance du conseiller ou
que les motifs d’incompétence invoqués sont établis. S’il réussit dans cette mission, l'employeur
pourra licencier le conseiller en prévention dans le respect de la loi sur le contrat de travail.
Le SIPP :
Ces éléments sont consignés dans le dossier santé, mémoire des informations pertinentes
concernant un travailleur, permettant au conseiller en prévention-médecin du travail d'exercer la
surveillance de la santé, et de mesurer l'efficacité des mesures de prévention et de protection
appliquées sur le plan individuel et sur le plan collectif dans l'entreprise.
Ce dossier doit répondre aux conditions et aux modalités prévues par la loi relative à la
protection de la vie privée à l'égard des traitements de données à caractère personnel.
Compte tenu des compétences et missions à remplir, il y obligation pour l’employeur de fournir
aux membres du SIPP toutes les informations nécessaires concernant :
• Les procédés de fabrication,
• Les techniques de travail,
• Les méthodes de travail et de production.
En fonction des informations ainsi fournies, les membres du SIPP sont tenus au secret
professionnel.
Dans les trois premières hypothèses, l'évaluation de santé doit être préalable à l'occupation du
poste et faire l'objet d'une évaluation périodique (en principe une fois par an).
Avant toute décision tendant à la mutation temporaire ou définitive, voire une décision
d'inaptitude, le conseiller en prévention-médecin du travail doit procéder aux examens
complémentaires appropriés, à charge de l'employeur.
En cas d'interdiction d'occupation pour incapacité définitive d'exercer son travail, l'employeur est
tenu, soit de proposer un autre travail, soit de prouver qu'il existe des raisons objectives et
raisonnables le dispensant de proposer un autre travail.
Ce genre d’organe doit être institué dans les entreprises d’au moins 50 travailleurs et par
entreprise, il y a lieu d’entendre l’unité technique d’exploitation.
Pour les entreprises dans lesquelles un comité n’a pas été institué, c’est la délégation syndicale
qui sera chargée d’exercer les missions qui lui incombent en bénéficiant de la même protection.
Dans les entreprises où il n’existe ni de comité ni de délégation syndicale, ce sont les
travailleurs eux-mêmes qui participent directement au traitement des questions concernant le
bien-être des travailleurs.
Le CPPT dispose avant tout d’une mission d’avis préalable et de formulation de propositions sur
la politique générale de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles,
notamment lors de l’élaboration du plan d’action annuelle par le chef d’entreprise. Il formule un
avis préalable sur tous les projets, mesures ou dispositions susceptibles d’avoir des
conséquences sur la sécurité, l’hygiène ou la santé des travailleurs, ainsi que sur le choix,
l’achat, l’entretien et l’utilisation des équipements de protection individuels ou collectifs.
• Accueillir les travailleurs, les informer et les former sur le plan de la prévention et la
protection au travail
• Promouvoir les activités du SIPP,
• Recevoir et examiner les plaintes des travailleurs en matière de bien-être au travail,
• Participer à l’application d’un système dynamique de prévention des risques,
• Désigner une délégation chargée de prendre contact avec les fonctionnaires chargés de
la surveillance lors des visites de contrôle.
L’employeur a de son côté l’obligation de fournir au CPPT toute information nécessaire afin
qu’il puisse exprimer son avis et jouer son rôle en toute connaissance de cause, notamment en
matière de bien-être des travailleurs, mais également au sujet de l’évaluation des risques et des
mesures de protection à prendre dans le cadre d’une gestion dynamique des risques au sein de
l’entreprise. À côté de son obligation d’information, l’employeur doit mettre à disposition du
CPPT les moyens nécessaires pour remplir ses missions, et notamment pour signaler
directement aux personnes compétentes dans la ligne hiérarchique tous les dangers et les
risques qu’ils ont pu constater. Enfin, l’employeur a l’obligation de réunir le CPPT au moins
une fois par mois ainsi que lorsqu’au moins un tiers des délégués du personnel le demande.
L’employeur doit également réunir le comité au moins deux fois par an, avec un intervalle
maximum de six mois, sur les affaires concernant la surveillance médicale si un département
chargé de la surveillance médicale est organisé au sein du SIPP.
Les membres du CPPT ne sont pas tenus au secret professionnel au sens strict, mais à une
obligation de discrétion dans la mesure où ils ne peuvent pas communiquer aux tiers ou
rendre publiques les informations qu’ils détiennent en raison de leurs fonctions ou des mandats
exercés si les intérêts de l’employeur ou des travailleurs devaient en souffrir. Ils ont droit à une
formation appropriée et leurs prestations sont assimilées au temps de travail effectif. Enfin,
les membres du CPPT ne peuvent être licenciés que pour motif grave préalablement admis
par les juridictions du travail ou pour des raisons d’ordre économique ou technique
préalablement reconnues par la commission paritaire compétente.
Par arrêt numéro 77/2013 du 6 juin 2013, numéro du rôle 5436, publié au
Moniteur belge le 24 septembre 2013, la Cour constitutionnelle a considéré que
les dispositions concernées par les questions préjudicielles (articles 87,1° de la
loi du 4 août 1996, et 87, 8°, combiné avec les articles 22, 1° et 4°, ainsi que 23
de la même loi), ne violaient pas les articles 12 et 14 de la Constitution,
combinés avec les articles 6 et 7.1 de la Convention Européenne des Droits de
l’homme.
Dans cet arrêt, la Cour Constitutionnelle a indiqué (voir les considérants B.3.1. à
B.3.3. ainsi que B.5.9 & B.5.10.) :
• B.3.1. Le principe de légalité en matière pénale procède de l'idée que la
loi pénale doit être formulée en des termes qui permettent à chacun de
savoir, au moment où il adopte un comportement, si celui-ci est ou non
punissable. Il exige que le législateur indique, en des termes
suffisamment précis, clairs et offrant la sécurité juridique, quels faits sont
sanctionnés, afin, d'une part, que celui qui adopte un comportement
puisse évaluer préalablement, de manière satisfaisante, quelle sera la
conséquence pénale de ce comportement et afin, d'autre part, que ne soit
pas laissé au juge un trop grand pouvoir d'appréciation. Toutefois, le
principe de légalité en matière pénale n'empêche pas que la loi attribue
un pouvoir d'appréciation au juge. Il faut en effet tenir compte du
caractère de généralité des lois, de la diversité des situations auxquelles
elles s'appliquent et de l'évolution des comportements qu'elles répriment.
La condition qu'une infraction doit être clairement définie par la loi se
trouve remplie lorsque le justiciable peut savoir, à partir du libellé de la
disposition pertinente et, au besoin, à l'aide de son interprétation par les
juridictions, quels actes et omissions engagent sa responsabilité pénale.
• B.3.2. Ce n'est qu'en examinant une disposition pénale spécifique qu'il
est possible, en tenant compte des éléments propres aux infractions
qu'elle entend réprimer, de déterminer si les termes généraux utilisés par
le législateur sont à ce point vagues qu'ils méconnaîtraient le principe de
légalité en matière pénale.
• B.3.3. Le principe de légalité en matière pénale ne va pas jusqu'à obliger
le législateur à régler lui-même chaque aspect de l'incrimination. Une
Droit du travail et de la sécurité sociale – 8479 / W-DDRO-003 / Mons
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délégation au Roi n'est pas contraire au principe de légalité en matière
pénale pour autant que l'habilitation soit définie de manière suffisamment
précise et porte sur l'exécution de mesures dont les éléments essentiels
sont fixés préalablement par le législateur.
• B.5.9. L'habilitation au Roi conférée par l'article 5, § 3, de la loi du 4
août 1996 relative au bien-être des travailleurs est justifiée par la
circonstance que «l'état de la technique et des sciences exerçant
une influence sur le bien-être des travailleurs lors de l'exécution de
leur travail sont continuellement en évolution». Sont notamment
visés par cette disposition les « principes spécifiques [...] adoptés à
l'occasion des directives européennes spécifiques, en application
de la directive-cadre, tels que les agents biologiques ou
cancérigènes, le port manuel de charges et les écrans de
visualisation », ces « situations » pouvant « donner lieu à des
risques spécifiques » (Doc, parl., Chambre, 1995, n° 71/1, p. 11). Le
Roi a réglé de manière plus détaillée les exigences posées par
l'article 5 de la loi du 4 août 1996 dans l'arrêté royal du 27 mars 1998
relatif à la politique du bien-être des travailleurs lors de l'exécution
de leur travail. L'article 5 doit être lu sous cet éclairage.
• B. 5.10. Eu égard à ce qui précède, l'article 5 de la loi du 4 août 1996
n'est pas incompatible avec le principe de légalité en matière
pénale, d'autant que cette disposition, en ce qu'elle est appliquée
dans un contexte pénal, ne saurait s'interpréter que de manière
stricte. Il en va en conséquence de même de l'article 15 de la loi du 4
août 1996. Les mesures visées sont de nature telle que les
personnes normalement diligentes peuvent savoir de manière
suffisamment précise ce qu'on attend d'elles et savoir ainsi, au
moment où elles adoptent un comportement, si celui-ci est
répréhensible ou non, de sorte que, d'une part, celui qui commet les
faits peut évaluer préalablement de manière certaine quelle peut être
la conséquence pénale de ses actes et que, d'autre part, il n'est pas
accordé au juge un pouvoir d'appréciation trop important.
L’utilisation du terme «personne(s) normalement diligente(s)» par la Cour
constitutionnelle dans cet arrêt du 6 juin 2013 pour parler du critère à
prendre en considération afin de pouvoir sanctionner ou pas à un
employeur, son préposé ou son mandataire dans le cadre de la législation
du bien-être a amené certains commentateurs et praticiens du droit à
considérer qu’il s’agissait d’une obligation de moyens et non de résultat.
C’était oublier qu’en date du 14 novembre 2012 déjà, la Cour de cassation,
dans l’arrêt dit de l’affaire «Catastrophe de Ghislenghien» du 30 juillet
2004, a considéré ce qui suit (RG n°p.11.1611.F/60) : «La règle suivant
laquelle toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente
jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie, n’interdit pas au
législateur d’édicter une obligation de résultat sanctionnée pénalement,
celle-ci ne portant pas atteinte à la substance du droit à la présomption
d’innocence dans la mesure où elle préserve les droits de la défense. Tel
est le cas lorsque la partie poursuivante doit établir l’existence de
l’obligation et le fait que le résultat imposé n’a pas été atteint, et dès lors
9-1 Définition
Préambule : le droit individuel du travail s'applique aux relations de travail subordonné qui se
forment par contrat (contrat de travail, contrat d'apprentissage en entreprise et contrat de
formation professionnelle).
9-1 Définition
Un contrat de travail est un contrat de louage de travail (1708 à 1711 du C.civ.) par lequel une
partie, le travailleur, s'engage vis à vis de l'autre, l'employeur, à effectuer un travail contre
rémunération, dans un lien de subordination ou sous l'autorité d'un employeur (Cass., 6 mars
2000, J.T.T. 2000, p.227). Le contrat de travail requiert donc trois éléments constitutifs : un
travail, une rémunération et un lien de subordination.
N.B. Il n'y a pas de contrat de travail sans subordination, laquelle constitue le critère de
distinction entre le contrat de travail et les autres conventions ayant pour objet la fourniture d'un
travail sans pour autant déclencher l'application de la législation du travail (c’est le cas de
l’ensemble des contrats d’entreprise).
La Cour de cassation considère que la qualification donnée par les parties à leur relation de
travail doit être privilégiée, sauf si l'analyse des éléments contractuels ou l'exécution de la
convention venait à contredire cette qualification (Cass., 28 avril 2003, J.T.T. 2003, p.261). On
notera encore que, s'agissant d'apprécier l'existence ou non d'un lien de subordination,
celui-ci existe dès qu'une personne peut exercer son autorité sur les actes d'une autre personne
(voir en ce sens : Cassation, 9 janvier 1995, Pas. 1995, I, page 28). Il s'agit de vérifier
concrètement s'il existe une "autorité" impliquant que le travailleur est tenu, en termes de
«simple possibilité», d'obéir à des ordres, directives et/ou instructions de son "employeur",
ordres, directives et/ou instructions qui permettent de déterminer, outre le contenu des
prestations de travail, l'organisation de leur exécution. Cette vérification concrète se réfère
généralement à un faisceau d'indices qui, pris ensemble, permettent d'aboutir à un constat
probant confirmant ou infirmant la possibilité de procéder à un assujettissement à la sécurité
sociale des travailleurs salariés.
Cet arrêt rendu par la cour d’appel de Mons le 10 décembre 2014 a été frappé d’un pourvoi en
cassation et, par arrêt rendu le 22 avril 2015 (P.15.0073.F/3), la Cour de cassation a indiqué, en
Le contrat d'entreprise : le contrat d'entreprise ou louage d'industrie est le contrat par lequel
une personne s'engage, moyennant rémunération, à exécuter pour une autre personne, un
travail déterminé. Il ne met pas comme telle sa seule force de travail au service de l'employeur :
il apporte ses compétences, un savoir-faire qu’il met en œuvre avec son matériel et ses propres
outils. Non seulement l'établissement de la subordination permettra d'opérer la distinction entre
les deux contrats, mais également et surtout d’autres éléments comme :
- la connaissance technique (c’est l’entrepreneur qui offre ses prestations qui dispose des
connaissances techniques avant tout alors que dans le cadre du contrat de travail c’est
souvent sinon toujours l’employeur ou un membre de la direction qui dispose de la
compétence permettant de mettre au travail),
- et la disposition ou la possession d’outils de travail spécifiques (l’entrepreneur
réellement indépendant dispose de ses propres outils de travail, alors qu’un travailleur
preste pour un employeur qui lui fournit lesdits outils).
Le contrat de société : il s'agit du contrat par lequel deux ou plusieurs personnes mettent
quelque chose en commun en vue de partager les bénéfices qui pourront en résulter. La
confusion avec le contrat de travail peut résulter de la nature de l'apport, plus particulièrement
lorsque l'apport de l'associé est un apport d'industrie (il s'engage à exercer une activité au
service de la société). La distinction entre les deux contrats provient du fait que :
- le contrat de société ne crée pas directement de rapport de subordination, il oblige
l'associé à courir les risques de l'entreprise,
- l'associé participe aux bénéfices mais aussi aux pertes, alors que le travailleur salarié a
droit à sa rémunération due en contrepartie de son travail (même si une partie, réduite
et strictement réglementée, de sa rémunération peut être liée aux résultats de
l'entreprise en cas de participation aux bénéfices).
Le mandat : le mandat est un contrat par lequel une partie donne à l'autre partie qui accepte, le
pouvoir d'accomplir un ou plusieurs actes juridiques en son nom. La distinction entre le mandat
et le contrat de travail réside dans le fait que :
La rémunération faisant par essence défaut dans le cas du travail bénévole, il ne pourrait s'agir
d'un contrat de travail. Ce genre d’activité doit toutefois être réglementé sous peine, à nouveau,
de réinstaurer une certaine forme d’esclavage déguisé.
Il existe de la sorte une loi sur le statut des bénévoles volontaires. Il s’agit de la loi du 3 juillet
2005 entrée en vigueur le 6 février 2006 qui définit le volontariat ou le bénévolat comme toute
activité qui :
• Est exercée sans rétribution ni obligation,
• Est exercée au profit d’une ou de plusieurs personnes autres que celle qui exerce
l’activité, d’un groupe ou d’une organisation ou encore de la collectivité dans son
ensemble,
• Est organisée par une organisation autre que le cadre familial ou privé de celui qui
exerce l’activité,
• Qui n’est pas exercée par la même personne et pour la même organisation dans le
cadre d’un contrat de travail, d’un contrat de services ou d’une désignation statutaire.
Cette loi impose en plus une formalisation de la relation de volontaire ou de bénévole
puisqu’elle définit son champ d’application, les obligations de l’organisation concernée, les
responsabilités du volontaire ou bénévole, ainsi que les conditions de travail et les indemnités
qui peuvent le cas échéant être perçues.
S’agissant du travail associatif, celui-ci est réglementé par une disposition légale particulière
entrée en vigueur le 15 juillet 2018, laquelle, au-delà du travail associatif, concerne les services
occasionnels et entre citoyens. Le travail fourni dans ce contexte précis doit répondre aux
conditions suivantes :
1. Être fourni pour une association ou une organisation caritative, c’est-à-dire dans l’intérêt
de la collectivité ou du citoyen ;
2. Déboucher, le cas échéant, sur n’ont pas une rémunération, mais une indemnité ou
indemnisation qui ne doit pas excéder un certain montant (jusqu’à 528,33 € par mois
ou 6340 € par an en 2020) ;
3. L’activité doit avoir un caractère complémentaire, associatif, ou il doit alors s’agir de
prestations de services occasionnelles comme citoyen pour d’autres citoyens ;
4. Il faut un contrat et une déclaration électronique via le site
www.activitescomplementaires.be .
Attention à ce qu’il s’agisse bien de véritable travail bénévole ou associatif, sous peine de
tomber sous le coup de la loi du 6 juillet 1976 sur la répression du travail frauduleux à
caractère commercial ou artisanal qui interdit de se livrer à un travail frauduleux ainsi que d’avoir
recours aux services d’un travailleur frauduleux (article 1er). Le travail frauduleux est défini par
l’article 2 de la loi comme étant : « tout travail pouvant faire l’objet d’une profession relevant de
l’artisanat, du commerce ou de l’industrie, effectué en dehors de tout lien de subordination, par
une personne physique ou morale qui, soit n’est pas immatriculée au registre du commerce ou
Lorsque les conditions de l’infraction sont réunies, le ou les auteurs peuvent certes faire l’objet
d’un simple avertissement ou d’un règlement amiable par le biais d’une proposition de
transaction pénale, mais il n’en reste pas moins qu’ils peuvent aussi, en cas de poursuites
pénales, être punis conformément à l’article 5 de la loi, voire sur base de l’article 6 en cas
d’obstacle à surveillance, ou de l’article 7 en cas de récidive :
• Article 5 : emprisonnement de 8 jours à un mois et amende de 26 à 500 fr. à convertir
en euros et à majorer des décimes additionnels ou d’une de ces peines seulement,
• Article 6 : emprisonnement de 8 jours à un mois et amende de 100 fr. à 1000 fr. à
convertir en euros et à majorer des décimes additionnels ou d’une de ces peines
seulement en cas d’obstacle à surveillance,
• Article 7 : en cas de récidive dans les cinq ans qui suivent une condamnation antérieure,
la peine peut être portée au double du maximum.
Attention également aux faux indépendants. Les faux indépendants sont des travailleurs qui
ont un statut d’indépendant alors qu’en réalité ils exercent leur activité professionnelle sous
l’autorité d’un employeur, ce qui implique qu’ils devraient normalement se trouver sous le statut
de travailleur salarié.
9-6-1 Le contrat
Le contrat de travail, comme tout contrat, requiert la réunion de quatre conditions pour sa
validité, soit le consentement des parties qui s'obligent, leur capacité à contracter, un objet
déterminé et une cause licite comme contenu des obligations (art. 1108 C.civ.). La sanction des
vices du consentement est la nullité du contrat. Cette nullité n'est toutefois qu'une nullité relative.
9-6-1-1 Le consentement
Les articles 1108 à 1118 du Code civil sont en principe applicables au contrat de travail en
sorte que l'erreur, le dol, la violence et la lésion peuvent théoriquement conduire à la nullité
du contrat de travail.
- L'erreur est une cause de nullité du contrat lorsqu'elle porte sur la substance même
de la chose qui en est l'objet.
- Le dol consiste en des manœuvres pratiquées par l'une des parties au contrat sans
lesquelles l'autre partie n'aurait pas contracté (1116, al.1er du C.civ.). Un contrat conclu
suite à un dol n'est pas nul de plein droit. La partie qui invoque le dol doit introduire une
action en annulation (1117 C.civ.).
9-6-1-2 La capacité
Les règles en la matière sont celles du droit commun (majeur ou émancipé, ne pas être placé
sous statut d'incapacité). La loi sur le contrat de travail prévoit toutefois des dispositions
dérogatoires au droit commun en ce qui concerne les travailleurs mineurs d'âge lesquels
disposent d'une capacité plus grande pour conclure un contrat de travail et pour disposer de leur
rémunération (art. 43 à 46 bis de la loi relative au contrat de travail). Il est toutefois interdit de
faire travailler des mineurs encore soumis à l'obligation scolaire à temps plein (soit jusque 15
ans). A partir de 15 ans, lorsque le jeune a clôturé son cursus scolaire (études primaires et deux
années du secondaire de plein exercice) et 16 ans dans les autres cas, le mineur peut être
engagé à temps partiel dans les liens d'un contrat de travail pour autant que cet engagement ne
fasse pas obstacle à la formation à horaire réduit à laquelle il doit se soumettre (360 heures/an
jusqu'à 16 ans et 240 heures/an de 16 à 18 ans accompli).
9-6-1-3 L’objet
L'objet d'un contrat doit être déterminé ou déterminable et possible. L'objet d'un contrat de travail
est :
- l'exécution d'un travail : le travail ne doit pas être déterminé avec précision dès lors que
le travailleur met sa force de travail à disposition de l'employeur et que ce dernier peut
modifier le contenu du travail dans les limites de son droit de modification (jus variandi).
Le travail doit toutefois être déterminable, ce que n'est pas le contrat de travail «à la
demande» encore appelé «contrat zéro» dans les systèmes ultralibéraux, en vertu
duquel le travailleur peut être tenu d'exécuter à tout moment des prestations sans que
la durée ni l'étendue ne soient précisées. Le travail doit être possible (engagement d'un
travailleur en qualité de chauffeur poids lourds alors qu'il ne dispose pas du permis ad
hoc).
- le paiement d'une rémunération : l'existence d'un contrat de travail requiert que les
parties soient d'accord sur les éléments principaux du contrat parmi lesquels la
détermination de la rémunération. Elle doit donc être déterminée ou déterminable. La
plupart du temps, la rémunération (minimum) est déterminée par conventions collectives
de travail dont les dispositions normatives individuelles sont incorporées au contrat de
travail individuel et priment, le cas échéant, le contrat individuel. En l'absence de C.C.T.,
l'usage détermine la hauteur de la rémunération. Cette rémunération ne doit pas être
spécifiquement payée par l'employeur. Elle peut être payée par un tiers sur base de
dispositions contractuelles (en cas de mise à disposition) ou sur base de l'usage
(pourboires).
La fourniture d'un travail et le paiement d'une rémunération doivent avoir une cause licite, c'est-
à-dire non contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs. L'illicéité de la cause entraîne la
nullité absolue du contrat qui est censé ne jamais avoir existé et dont aucun effet juridique ne
pourra découler.
9-6-2 Le travail
9-6-3 La rémunération
Un contrat de travail à titre gratuit est impossible. Une rémunération doit être prévue. Dans
son acception générale, la rémunération constitue la contrepartie du travail qui est exécuté
en vertu d'un contrat de travail.
9-6-4 L’autorité
Pour qu'il y ait contrat de travail, il faut que le travailleur exécute son travail dans un lien de
subordination, c’est-à-dire sous l'autorité de l'employeur.
Le texte initial de la loi sur le contrat de travail exigeait la réunion de trois critères, à savoir
l'autorité, la direction et la direction ou le contrôle du travailleur, c’est-à-dire la surveillance. Le
législateur a modifié le texte par sa loi du 17 juillet 1985 en ne retenant plus que la notion
d'autorité en considérant que les concepts de direction et de surveillance ou de contrôle ne
constituaient que des manifestations du concept d'autorité.
- Il n'est pas nécessaire que le pouvoir de direction soit effectivement exercé, ni qu'il le
soit de manière constante.
- La circonstance que le travailleur jouisse en fait d'une large autonomie dans l'exécution
de ses prestations de travail n'affecte pas la nature juridique du contrat, dès lors que
celui-ci reconnaît à l'employeur la simple possibilité d'exercer son autorité.
- La subordination n'est pas inconciliable avec l'indépendance dont le travailleur
bénéficierait sur le plan de sa technique professionnelle (médecins, architectes,
journalistes), dès lors que cette subordination en ce cas concernerait essentiellement
des aspects administratifs ou d'organisation (horaires de travail), et en aucun cas des
aspects purement techniques.
- S'agissant d'apprécier l'existence ou non d'un lien de subordination, celui-ci existe,
comme déjà indiqué ci-dessus, dès qu'une personne peut exercer son autorité sur les
actes d'une autre personne (voir en ce sens : Cassation, 9 janvier 1995, Pas. 1995, I,
page 28). Il s'agit de vérifier concrètement s'il existe une "autorité" impliquant que le
travailleur est tenu, en termes de « simple possibilité », d'obéir à des ordres, directives
et/ou instructions de son "employeur", ordres, directives et/ou instructions qui
permettent de déterminer, outre le contenu des prestations de travail, l'organisation de
leur exécution. Cette vérification concrète se réfère généralement à un faisceau
d'indices qui, pris ensemble, permettent d'aboutir à un constat probant confirmant ou
infirmant la possibilité de procéder à un assujettissement à la sécurité sociale des
travailleurs salariés.
Quoique cela ne soit stipulé expressément nulle part, il est admis que le travailleur doit être une
personne physique. Cela justifie que le contrat de travail peut être annulé en cas d'erreur sur
l'identité du travailleur (intuitu personae) et que le contrat de travail prend fin en cas de décès
dudit travailleur, sans que ses héritiers ne soient tenus par ses droits ou obligations.
En revanche, le contrat de travail est en principe conclu sans tenir compte de la personne de
l'employeur en sorte que l'erreur quant à son identité ne conduit pas à la nullité du contrat et
qu'en cas de décès de l'employeur, le contrat de travail ne prend pas fin.
Le contrat de travail pour une durée indéterminée ne doit pas faire l'objet d'un écrit. Dans tous
les autres contrats de travail, l'écrit est obligatoire, soit :
• pour un contrat à durée déterminée,
• pour un travail nettement défini,
• pour un remplacement,
• pour un travail temporaire ou intérimaire.
Il en est de même, quoique conclu pour une durée indéterminée, lorsqu'il s'agit d'un contrat
d'occupation d'étudiant, du contrat d'engagement maritime, du contrat conclu pour un travail à
temps partiel et du contrat de concierge d'immeuble à appartements multiples.
Certaines clauses doivent être constatées par écrit : clause de non- concurrence, clause de
ducroire (clause qui met à charge du représentant de commerce la responsabilité du chef
d'insolvabilité du client).
Lorsqu’il y a un écrit, et a fortiori lorsque cet écrit est obligatoire, le contrat doit être rédigé en
deux exemplaires au moins (un pour chacune des parties contractantes par application de
l'article 1325 du Code civil) et être signé au plus tard au moment de l'entrée en service, la date
de l'engagement pouvant s'avérer largement antérieure à la date d'entrée en service.
Un contrat écrit peut être remplacé ou modifié par un contrat sans écrit (demeure en ce cas le
problème de l'établir en termes de charge de la preuve).
Enfin, on notera que l’article 3 bis de la loi du 3 juillet 1978 sur le contrat de travail prévoit
désormais qu’un contrat de travail signé au moyen de la signature électronique créée par la
carte d’identité électronique ou par le biais d’une signature électronique qui satisfait aux mêmes
conditions de sécurité que celles présentées par la signature électronique créée par la carte
d’identité électronique est assimilé à un contrat de travail papier signé au moyen d’une
signature manuscrite. Cette même disposition prévoit que le travailleur ne peut être contraint
de conclure un contrat de travail au moyen d’une signature électronique et qu’un tel contrat doit
faire l’objet d’un archivage auprès d’une banque de données spécialement créée à cet effet.
Par application des articles 1315 du Code civil et 870 du Code judiciaire exprimant tous deux le
principe général «Actori incumbit probatio», il revient à la partie qui fait état d'un contrat de
travail dans le cadre d’une demande en justice d'en fournir la preuve.
Elle peut être fournie par toutes voies de droit. Par dérogation à l'article 1343 du Code civ., la
preuve par témoins est admise, quelle que soit la valeur du litige (art. 12 de la loi du 3 juillet
1978 sur le contrat de travail, LCT en abrégé).
Il ne peut cependant être prouvé contre et outre le contenu d'un acte (art. 1341 du C.civ.)
En vertu des articles 3 de l'AR du 28/11/1969 (notamment les personnes qui effectuent des
transports de choses ou de personnes qui leur sont confiés ou commandés par une entreprise
au moyen de véhicules dont ils ne sont pas propriétaires ou dont l’achat est financé ou le
financement garanti par l’exploitant de cette entreprise, ainsi que les chauffeurs de taxi sauf
exceptions) et 1 bis de la loi su 27/06/1969, il y a, pour certaines catégories de travailleurs
actifs dans le secteur des transports, souvent présentés comme des indépendants, une
présomption de l’existence d’un contrat de travail sous certaines conditions que la
réglementation édicte. Il en va de même pour :
• les pharmaciens tenus de travailler dans les officines d'autres pharmaciens (art 3 quater
L.C.T.),
• les prestations de services complémentaires pour des activités identiques au service de
son employeur mais en qualité d'indépendant (art 5bis L.C.T.),
• les représentants de commerce (art 4, al 2 L.C.T.),
• les étudiants (art 121 L.C.T.),
• les travailleurs intérimaires (art 8, al 1 er de la loi du 24/07/1987 sur le travail temporaire,
le travail intérimaire et la mise de travailleurs à la disposition d'utilisateur),
• les sportifs rémunérés (art 3 de la loi du 24 février 1978 relatif au contrat de travail du
sportif rémunéré).
Le contrat de travail d'ouvrier est le contrat par lequel un travailleur, l'ouvrier, s'engage contre
rémunération à fournir un travail principalement d'ordre manuel sous l'autorité d'un employeur.
Le contrat de travail d'employé est le contrat par lequel un travailleur, l'employé, s'engage,
contre rémunération, à fournir un travail principalement d'ordre intellectuel sous l'autorité d'un
employeur.
L'inconsistance d'un tel critère a été relevée à de nombreuses reprises dès lors que tout travail
nécessite l'intervention conjointe et combinée de l'esprit et du corps.
La nature de la fonction d'un travailleur est déterminée en fonction du travail qu'il exerce
effectivement et non pas en fonction de la dénomination que les parties ont donnée au contrat.
Le contrat de travail domestique est le contrat par lequel un travailleur, le domestique, s'engage
contre rémunération à effectuer sous l'autorité d'un employeur, principalement les travaux
ménagers d'ordre manuel, pour les besoins du ménage de l'employeur ou de sa famille.
Les prestations doivent être effectuées dans le cadre d'un ménage. Les mêmes prestations
effectuées dans le cadre d'une entreprise ne relèvent plus de la notion de travail domestique.
Il faut également que les prestations effectuées dans le cadre d'un ménage soient d'ordre
manuel et ménager. A défaut, le contrat s'avère un contrat de travail d'ouvrier ou d'employé
selon le cas (dame de compagnie, secrétaire privé, chauffeur privé, jardinier chargé d'entretenir
un domaine privé).
II n'existe pas de catégories particulières de contrat pour les étudiants, celui-ci pouvant
s'avérer un contrat de travail d'ouvrier, d'employé, de représentant de commerce ou de
domestique.
Certains étudiants son exclus du champ d'application des dispositions propres à l'occupation
d'étudiants notamment les étudiants qui travaillent depuis une période importante et sont, de ce
Par ce type de contrat, les parties, soit conviennent expressément qu’il sera à durée
indéterminée, soit ne conviennent pas au préalable de la durée de la relation de travail (à défaut
de précision quant à ce, le contrat sera d’office à durée indéterminée).
Il est entendu que le contrat conclu à vie est contraire à l'ordre public (art. 1780 C.civ.) et donc
nul. Dès lors, une clause qui prévoit que l'employeur ne peut jamais licencier le travailleur, sauf
faute grave, est nulle.
Un contrat à durée déterminée est le contrat qui contient l'indication d'une date déterminée ou
d'un événement qui doit survenir à une date connue, après laquelle les parties seront libérées
de leurs obligations réciproques, sauf prolongation tacite.
Ainsi, aussi absurde que cela puisse paraître, l'engagement d'un travailleur jusqu'à sa pension,
date en principe connue, constitue en principe un contrat à durée déterminée.
Sauf C.C.T. rendue obligatoire par arrêté royal (secteur horticole), ce type de contrat doit être
constaté par écrit au plus tard à la date d'entrée en service du travailleur.
En l'absence de respect de l'écrit, le C.D.D. est soumis aux conditions relatives aux C.D.I.
En principe, lorsque les parties ont conclu plusieurs contrats successifs pour une durée
déterminée sans qu'il y ait entre eux une interruption attribuable au travailleur, elles sont
censées avoir conclu un contrat pour une durée indéterminée (présomption légale), sauf si
l'employeur prouve que ces contrats étaient justifiés par la nature du travail ou par d'autres
raisons légitimes (article 10 de la loi du 3 juillet 1978 sur le contrat de travail).
Moyennant le respect de certaines conditions, il est toutefois possible aux parties de conclure
des contrats de travail successifs pour une durée déterminée, sans que ne leur soit appliquée la
présomption précitée. Deux hypothèses existent :
- Possibilité de conclure 4 C.D.D. d'une durée minimale de 3 mois sans que la durée
totale des contrats ne puisse excéder 2 ans.
- Moyennant autorisation préalable de la DG Contrôle des lois sociales, possibilité de
conclure 4 C.D.D. d'une durée minimale de 6 mois sans que la durée totale des
contrats ne puisse excéder 3 ans.
II s'agit également d'un contrat de travail dont la durée est limitée dans le temps. Pour ne pas
être considéré comme un C.D.I., il doit :
Il s'agit du contrat conclu pour le remplacement d'un travailleur dont l'exécution du contrat est
suspendue pour un autre motif que le manque de travail résultant de causes économiques,
d'intempéries, de grève ou de lock-out.
La Cour de cassation considère qu'il n'est pas nécessaire que le remplaçant occupe le poste de
travail de celui qu'il remplace, ni même qu'il exerce les mêmes fonctions.
L'essence même de ce type de contrat est de déroger aux règles relatives à la durée des
contrats et à leurs délais de préavis (les parties peuvent convenir d'un délai de préavis réduit,
voire convenir qu'aucun délai de préavis ne devra être respecté).
Un écrit s'impose au plus tard à l'entrée en service du travailleur, lequel écrit doit contenir :
- le motif,
- l'identité du ou des travailleurs) remplacé(s)
- et les conditions de cet engagement.
A défaut d'écrit, ce type de contrat est régi par les conditions légales du C.D.I.
Le contrat de remplacement peut être conclu pour une durée déterminée ou indéterminée
notamment lorsque l'événement devant mettre fin au remplacement n'est déterminé ni par sa
nature ni par sa durée (fin d'une période d'incapacité ou de maternité).
En cas de contrats de remplacement successifs à durée déterminée, ils ne peuvent dépasser la
durée totale de deux ans, période au delà de laquelle ils seront régis par les règles du C.D.I.
La loi du 24 juillet 1987 sur le travail temporaire, le travail intérimaire et la mise des travailleurs à
la disposition d'utilisateurs (loi sur le travail intérimaire) a créé une catégorie particulière de
«contrat de travail pour l'exécution de travail temporaire» dont les règles ne s'appliquent que
pour autant que les parties n'aient pas convenu l'application de régimes généraux institués par
d'autres lois en matière de contrat de travail, particulièrement la loi relative aux contrats de
travail.
Ce contrat doit être conclu par écrit, au plus tard à l'entrée en service du travailleur et préciser le
motif et la durée du contrat.
Le droit du travail et le droit de la sécurité sociale partent du postulat qu'un contrat de travail est
en principe conclu pour un travail à temps plein, c'est à dire pour la durée normale du travail
applicable dans l'entreprise.
Le contrat doit être constaté par écrit, au plus tard au moment du commencement d'exécution
du travail. L'écrit doit mentionner :
- le régime de travail à temps partiel,
- l'horaire convenu.
A défaut d'écrit conforme aux dispositions légales, le travailleur peut choisir le régime de travail
à temps partiel qui lui est le plus favorable parmi ceux prévus par le règlement de travail ou, à
défaut, celui qui découlerait d'autres documents sociaux (registre du personnel et document
individuel).
On notera encore que les prestations des travailleurs à temps partiel font l’objet d’un
contrôle particulier par le biais de mesures d’information et de publicité, et ce afin d’éviter
des abus. Ainsi :
- Une copie du contrat comprenant les horaires de travail, l'identité du travailleur à temps
partiel auquel il s'applique ainsi que la signature du travailleur et de l'employeur, doit
être conservée à l'endroit où le règlement de travail peut être consulté (sous peine de
sanctions pénales).
- Lorsque l'horaire de travail est variable, les horaires journaliers de travail doivent être
portés à la connaissance des travailleurs intéressés, au moins 5 jours ouvrables à
l'avance, par l'affichage d'un avis, daté de l'employeur, ses mandataires ou ses
préposés, dans les locaux de l'entreprise à l'endroit où le règlement de travail peut être
consulté (sous peine de sanctions pénales).
- Sauf preuve contraire, les travailleurs à temps partiel sont présumés, à défaut
d'inscription dans les documents des dérogations aux horaires à temps partiel publiés
Le travailleur à temps partiel bénéficie d'une priorité pour l'obtention d'un travail à temps
plein au sein de l'entreprise. Il doit à cette fin introduire auprès de son employeur une
demande écrite d'obtention :
La période d'essai avait pour finalité de permettre à l'employeur d'éprouver les aptitudes
professionnelles du salarié et d'accorder à celui-ci le temps nécessaire pour vérifier si la fonction
exercée le satisfait. La caractéristique de la clause d'essai était de donner tant à l'employeur
qu'au travailleur la faculté de rompre plus rapidement le contrat au cours de cette période.
Pour être valide, la clause d'essai devait répondre à certaines conditions de forme et être
limitée dans le temps (N.B. : ne pas confondre «clause d'essai» et «travail à l'essai», ce
dernier correspondant à des tests ou des épreuves préliminaires destinées à vérifier si le
candidat a les qualités et les compétences suffisantes pour occuper l'emploi - ces tests ou
épreuves préliminaires se caractérisent par leur absence d'utilité pour l'employeur et leur
caractère gratuit – voir ci-après).
On remarquera que depuis la loi sur le statut unique, il n’est plus possible de prévoir une
clause d’essai pour les contrats de travail prenant cours après le 31 décembre 2013 (sauf
pour les étudiants). Cette mesure est motivée par le fait que les nouveaux délais de
préavis prévus au début de l’engagement offrent suffisamment de flexibilité. Les clauses
d’essai prévues dans les contrats de travail qui ont pris cours avant le 1er janvier 2014
maintiennent leurs effets jusqu’à la fin de la période d’essai. Ceci signifie que les
anciennes règles restent encore d’application jusqu’à la fin de la période d’essai. La
suppression de la clause d’essai a également des conséquences en ce qui concerne la
clause de non-concurrence et la clause d’écolage. La loi prévoyait par le passé que ces
clauses n’avaient pas d’effet lorsque le contrat de travail était rompu pendant la période
d’essai. La nouvelle loi prévoit que ces deux clauses n’ont pas d’effet lorsqu’il est mis fin
au contrat de travail durant les six premiers mois.
Si la clause d’essai ou le travail à l’essai n’existe plus, par contre, l’employeur a toujours la
possibilité d’organiser des tests ou des épreuves préliminaires. Tout test ou épreuve
préliminaire doit impérativement répondre à des critères stricts (voir à ce sujet un arrêt rendu par
la cour du travail de Mons en 2008 publié au JTT 2009, pages 317 et suivantes), à savoir qu’il
doit :
• présenter une absence complète d’utilité pour l’employeur ou l’entreprise (il doit donc
être réalisé, par exemple dans le secteur dit HORECA, à un moment où il n’y a pas de
clients, c’est-à-dire avant ou après ouverture ou un jour de fermeture, et la plupart du
temps, dans les autres secteurs, dans un local ou un département de l’entreprise
Ce que l’on appelle un test ou des épreuves préliminaires ne doit pas être confondu avec la
clause d’écolage dont il sera question ci-après.
L'article 13 de la loi du 3 juillet 1978 sur le contrat de travail dispose que les travailleurs et les
employeurs ne peuvent s’engager d’avance à soumettre les contestations à naître du contrat
de travail à des arbitres. L'article 1678 du Code judiciaire prohibe de la même manière toute
convention d'arbitrage conclue avant la naissance d'un litige dont le tribunal du travail doit
connaître. Néanmoins, après apparition du conflit, aucune disposition de la loi n'interdit le
recours à l'arbitrage (art 69 LCT). Il subsiste toutefois une exception à ces principes pour le
travailleur :
- dont la rémunération* dépasse 71 523 € au 1er janvier 2020 (*pour calculer ce seuil de
rémunération, il convient de prendre en compte la rémunération annuelle brute,
laquelle est obtenue en multipliant la rémunération mensuelle brute par 12 et en
l’augmentant de la prime de fin d’année, de la rémunération variable, du pécule de
vacances et de tous les avantages acquis qu’en vertu du contrat de travail),
- qui se trouve en charge de la gestion journalière de l'entreprise ou assure, dans une division
ou une unité technique d'exploitation, des responsabilités de gestion comparables à celles
exercées au niveau de l'ensemble de l'entreprise.
Comme indiqué ci-dessus, telle clause, depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le statut unique
au 1er janvier 2014, n’a pas d’effet lorsqu’il est mis fin au contrat de travail durant les six
premiers mois.
On notera pour le reste que le montant de la rémunération annuelle brute du travailleur (valeur
au 01/01/2020) détermine la possibilité d'inclure une clause de non-concurrence dans le contrat
de travail :
N.B. : l'indemnité est au moins égale à la moitié de la rémunération brute perçue dans
les mois qui précèdent le jour où la relation de travail a pris fin multipliée par la durée
d’application effective de la clause, soit un minimum de 6 mois de rémunération en cas
de clause de non-concurrence de 12 mois
- être constatée par écrit ainsi que toutes les modalités d'application des conditions
précédentes.
NB : Le législateur a toutefois prévu des conditions dérogatoires à l'article 65 de la LCT (art 86,
§ 2 LCT) en terme de durée et d'espace géographique en ce qui concerne :
- les employés exécutant leurs prestations de travail dans des entreprises qui ont un
champ d'activité international ou des intérêts économiques, techniques ou financiers
importants sur les marchés internationaux ;
- les employés occupés à des travaux qui leur permettent, directement ou indirectement,
d'acquérir une connaissance de pratiques particulières à l'entreprise, dont l'utilisation en
dehors de l'entreprise peut être dommageable à cette dernière.
Ces dérogations nécessitent toutefois la conclusion de CCT au niveau du Conseil National du
Travail.
L'article 23 de la LCT dispose que : «le travailleur ne peut être tenu de fournir un cautionnement
qu'en conformité des stipulations d'une convention collective de travail, ou, à défaut d'une telle
convention, d'une convention collective de travail conclue au sein du Conseil national du travail
et rendue obligatoire par arrêté royal».
Le cautionnement peut être exigé d'un travailleur engagé dans les liens d'un contrat de travail à
durée indéterminée :
- lorsque l'importance des stocks, biens, services ou valeurs confiés au travailleur excède
un mois de rémunération et que
- le travailleur exerce une des fonctions suivantes :
1) gérant de succursale,
2) représentant de commerce,
3) caissier attaché au service de comptabilité,
4) dépositaire,
5) agent commercial représentant d'une entreprise étrangère en Belgique.
Le montant brut de la rémunération détermine le montant du cautionnement auquel le travailleur
peut être tenu :
Comme indiqué ci-dessus, telle clause, depuis l’entrée en vigueur de la loi sur le statut unique
au 1er janvier 2014, n’a pas d’effet lorsqu’il est mis fin au contrat de travail durant les six
premiers mois.
II s'agit de la clause par laquelle le travailleur, bénéficiant dans le cours de l'exécution de son
contrat de travail d'une formation aux frais de son employeur, s'engage à rembourser ce dernier
une partie des frais de formation en cas de départ de l'entreprise avant l'expiration d'une période
convenue.
Elle ne peut être prévue que dans le cadre d'un contrat de travail écrit conclu pour une
durée indéterminée (CDI).
2° le coût de cette formation ou dans le cas où ce coût ne peut être déterminé dans sa totalité,
les éléments de coûts susceptibles de permettre une estimation de la valeur de la formation; la
rémunération due au travailleur concerné dans le cadre de l'exécution de son contrat de travail
ainsi que les frais de transport ou de résidence ne pouvant être inclus dans le coût de la
formation;
4° le montant du remboursement d'une partie des frais d'écolage, pris en charge par
l'employeur, que le travailleur s'engage à payer à l'issue de la formation, montant exprimé de
manière dégressive par rapport à la durée de validité de la clause d'écolage.
2. clause de mariage
L'article 36 de la LCT dispose que sont nulles les clauses prévoyant que le mariage met fin au
contrat.
3. clause de maternité
4. clause de pension
II en va également de même des clauses suivant lesquelles le fait d'avoir atteint l'âge de la
pension légale ou conventionnelle mettrait fin au contrat.
6. clause de modification unilatérale : l'article 25 de la LCT dispose que toute clause par laquelle
l'employeur se réserve le droit de modifier unilatéralement les conditions du contrat est nulle.
Certaines clauses non prévues par la loi sur le contrat de travail apparaissent dans certains
contrats, telle la clause d'exclusivité, la clause résolutoire ou la clause de domicile.
Cette clause fait dépendre la résolution du contrat d'une condition (clôture des relations de
travail), c’est-à-dire un événement futur et incertain dont est absente toute idée d'exécution
fautive du contrat de travail dans le chef du travailleur. N.B. : à ne pas confondre avec la «
clause résolutoire expresse » laquelle sanctionne l'inexécution fautive des obligations résultant
du contrat de travail sous réserve de l'appréciation éventuelle du juge qui dispose à cet égard
d'un pouvoir de pleine juridiction. On rencontre fréquemment les clauses résolutoires dans
les contrats de travail pour : les chauffeurs poids-lourds ADR chargés de transporter des
produits dangereux, ainsi que pour les pilotes de ligne, lesquels sont soumis à des examens
périodiques d’ordre médical, psychologique et technique. On rencontre également les clauses
résolutoires dans les contrats de travail du personnel subsidié : de l’enseignement, ainsi
que du secteur social, culturel et associatif.
II s'agit de la clause par laquelle le travailleur s'engage à habiter dans une région géographique
déterminée. Le plus souvent, il s'agit du lieu où le contrat est exécuté et, parfois, le
déménagement du travailleur requiert l'accord de l'employeur.
o 10-3-1 Travail
o 10-3-2 Ordres et instructions
o 10-3-3 Non-concurrence
o 10-3-4 Sécurité
o 10-3-5 Restitution des instruments de travail
o 10-4-1 Travail
o 10-4-2 Aide
o 10-4-3 Sécurité et santé
o 10-4-4 Rémunération
o 10-4-5 Logement et nourriture
o 10-4-6 Devoir du culte et obligations civiques
o 10-4-7 Accueil
o 10-4-8 Instruments de travail
o 10-4-9 Documents
o 10-4-10 Vie privée
o 10-4-11 Assurance contre les accidents du travail
Le contrat de travail étant avant tout une convention ou plus communément un contrat, l'article
1134 du Code civil suivant lequel « les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à
ceux qui les ont faites » s'applique.
De même, s’agissant d’un contrat impliquant des obligations pour chacune des parties,
obligations qui sont interdépendantes ou encore intimement liées, en cas de manquement d'une
des parties, l'autre partie peut valablement décider de suspendre l'exécution de ses propres
obligations afin de forcer l'autre partie à respecter ses obligations contractuelles. Il s’agit de
l’application de «l’exceptio non adimpleti contractus» en matière de contrats dits
synallagmatiques parfaits.
Si, conformément aux principes généraux du droit des obligations et des contrats, les
parties se trouvent libérées de leurs obligations réciproques durant les périodes de
suspension du contrat, il faut immédiatement constater, en matière de contrat de travail, que
la loi prévoit des exceptions.
Comme indiqué ci-dessus, le contrat de travail implique des obligations pour chacune des
parties ; il est donc dénommé «contrat synallagmatique» par opposition aux obligations
unilatérales. Dès lors, en cas de manquement d'une des parties, l'autre partie peut valablement
et en théorie décider de suspendre l'exécution de ses obligations afin de tenter de forcer l'autre
partie à respecter ses obligations contractuelles. Néanmoins, les manquements aux obligations
contractuelles peuvent, par dérogation ou exception aux principes généraux du droit des
obligations et des contrats, être sanctionnés dans le chef du travailleur par :
Il convient toutefois d'être attentif au fait que le non-respect des obligations contractuelles
n'entraîne pas automatiquement la fin du contrat de travail (Cass., 14/04/1980).
Tant le travailleur que l'employeur sont tenus d'assurer et d'observer le respect des
convenances et des bonnes mœurs pendant l'exécution du contrat (art. 16 L.C.T).
Le travailleur doit exécuter son travail avec soin, probité et conscience (obligation de moyen), au
temps, au lieu et dans les conditions convenues (obligation de résultat).
N.B. : Inversement, l'employeur, s’agissant d’un contrat synallagmatique, a l'obligation de faire
travailler les travailleurs dans les conditions, au moment et au lieu convenu.
La liberté du travail en Belgique est garantie par le décret d'ALLARDE de 1791, aux termes
duquel, «à compter de la publication de la présente, il sera libre à toute personne de faire tel
négoce ou d'exercer telle profession, art ou métier, qu’elle trouvera bon».
Ainsi, en Belgique, la liberté du commerce ou de l'industrie ne peut être limitée que par ou en
vertu de la loi.
La loyauté implique que le travailleur ne fasse pas de concurrence à son employeur durant
l'exécution de son contrat, même s'il s'agit d'une concurrence présentée comme loyale (par
nature, vu le contexte, elle ne le sera pas). A défaut de clause de non-concurrence, le travailleur
a le droit de commencer une activité concurrente après la fin du contrat de travail, pour autant
que cette activité ne soit pas déloyale.
- le fait de divulguer les secrets de fabrication ou d'affaires ainsi que le secret de toute
affaire à caractère personnel ou confidentiel, dont il aurait eu connaissance dans
l'exécution de son activité professionnelle ;
- le fait de se livrer ou de coopérer à des actes de concurrence déloyale en démarchant
la clientèle sur base de listings et/ou documents dérobés à l’employeur.
Le travailleur doit s'abstenir de tout ce qui pourrait nuire, soit à sa propre sécurité, soit à celle de
ses compagnons, de l'employeur ou de tiers.
Le travailleur a l'obligation de restituer en bon état à l'employeur les instruments de travail et les
matières premières restées sans emploi qui lui ont été confiées.
Le volet obligation de l’employeur est plus complexe que celui du travailleur car il recoupe des
aspects plus nombreux (une dizaine).
L'employeur doit faire travailler le travailleur dans les conditions, au temps et au lieu
convenus. Cela recoupe plusieurs aspects :
Faire travailler emporte pour l'employeur l'obligation de mette à disposition du travailleur, s'il y a
lieu et sauf stipulation contraire, l'aide (c'est-à-dire les collaborateurs), les instruments (c'est-à-
dire les équipements et outils) et les matières premières nécessaires à l'accomplissement du
travail.
10-4-3 Sécurité et santé (20,2° L.C.T. + loi du 04/08/1996 relative au bien-être des
travailleurs lors de l'exécution de leur travail)
L'employeur doit veiller en bon père de famille à ce que le travail s'accomplisse dans des
conditions convenables au point de vue de la sécurité et de la santé du travailleur et que les
premiers secours soient assurés à celui-ci en cas d'accident.
Dans les seuls cas où, évidemment, l’employeur s’est engagé à loger et à nourrir le travailleur
en fonction du contexte précis des relations de travail (dans les secteurs de l’HORECA
notamment).
L’employeur doit permettre aux travailleurs de se libérer pour remplir notamment les
devoirs de leur culte et leurs obligations civiques (désignation comme juré, comparution
comme témoin, obligations électorales en qualité de membre des bureaux de vote ou
de dépouillement… Etc.).
L’employeur doit consacrer l’attention et les soins nécessaires à l’accueil des travailleurs et, en
particulier, des jeunes travailleurs.
L'employeur a l'obligation d'apporter les soins d'un bon père de famille à la conservation :
Le droit au respect de la vie privée est reconnu par l'article 22 de la Constitution, mais
également, au niveau supranational (Conseil de l’Europe) par l'article 8.1 de la Convention
européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales, lequel dispose
que toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa
correspondance (vu l’énonciation d’un droit qui doit être respecté dans ce texte supranational,
cette disposition a un effet direct en droit interne).
Hormis ces deux textes, il n'y a toutefois aucune norme générale en droit social belge qui
accorde au travailleur un droit à l'intimité, mais il existe néanmoins des législations spécifiques
prises indépendamment de la loi sur le contrat de travail:
- La loi du 8 décembre 1992, modifiée par la loi du 11 décembre 1998, relative à la
protection de la vie privée dans le cadre de l'utilisation de données à caractère
personnel,
- La C.C.T. n°68 du 16 juin 1998, relative à la surveillance par caméra sur le lieu de
travail,
- La C.C.T. n°81 du 26 avril 2002, relative au contrôle de l'utilisation d'Internet et des
courriels sur le lieu de travail.
Si le risque inhérent aux maladies professionnelles dont le travailleur peut être affecté en
raison de l’exécution de son travail est couvert automatiquement par le biais de l’intervention du
Fonds des Maladies Professionnelles (FMP en abrégé) en cas de reconnaissance, il n’en va pas
de même en matière d’accidents du travail où la couverture du risque se fait par le biais d’une
assurance responsabilité obligatoire auprès de compagnies privées (un peu à l’instar de la
responsabilité civile obligatoire pour les conducteurs de véhicules automoteurs).
Cette obligation n’est pas contenue dans la loi sur le contrat de travail, mais se déduit d’une
législation particulière, à savoir initialement la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail, et
plus récemment, le Code de Droit Pénal Social (CDPS en abrégé).
Par contre, tout employeur qui n’a pas souscrit d’assurance en matière d’accidents du travail,
indépendamment d’ailleurs de la survenance ou non d’un sinistre, tombera sous le coup de
dispositions pénales relativement sévères. Il s’agit en effet d’un délit anciennement punissable
par application de l’article 91, quater, 1°, de la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail qui
prévoyait un emprisonnement de huit jours à un mois et/ou une amende de 26 à 500 € (X 5,5),
et qui est actuellement réprimé moins sévèrement (vu la suppression de la peine
d’emprisonnement) d’une sanction de niveau 3 par l’article 184, alinéa 1er, du CDPS, lequel
prévoit, soit une amende administrative de 50 à 500 € (400 à 4000 € après application des
décimes additionnelles), soit en cas de poursuites pénales une amende de 100 à 1000 € (800 à
8000 € après application des décimes additionnels), avec possibilité, lorsque l’infraction a été
commise sciemment et volontairement comme le prévoit le 2ème § de l’article 184 du CDPS, de
prononcer les peines prévues aux articles 106 et 107 du même code, soit interdiction d’exploiter
et fermeture d’entreprise et/ou interdiction professionnelle et fermeture d’entreprise.
En outre, tout employeur qui n’a pas souscrit d’assurance en matière d’accidents du travail
pourra tomber sous le coup d’une réclamation de cotisations d’affiliation d’office, lesquelles
répondent à un régime particulièrement drastique qui peut être résumé comme suit :
• L'article 50 de la loi du 10 avril 1971 dispose que : «L'employeur qui n'a pas contracté
une assurance est affilié d'office auprès du Fonds des accidents du travail
conformément aux dispositions fixées par le Roi après avis du comité de gestion audit
Fonds».
• Le calcul des cotisations d'affiliation d'office est fixé par l'article 59 de l'arrêté royal du 21
décembre1971 portant exécution de certaines dispositions de la loi du 10 avril1971 sur
les accidents du travail : «L'employeur qui néglige de conclure un contrat d'assurance
auprès d'une entreprise d'assurance est redevable au Fonds d'une cotisation d'affiliation
d'office pour chaque travailleur en service dans le courant d'un mois civil».
• Cette cotisation d'affiliation d'office est un montant forfaitaire réclamé pour chaque
travailleur en service dans le courant d'un mois civil (art.59 al.1er de l'AR du 21
décembre 1971 portant exécution de certaines dispositions de la loi du 10 avril 1971 sur
les accidents du travail).
• Cela étant posé, s’agit-il d’une sanction administrative à caractère pénal ou d’une
mesure administrative simple à caractère purement civil ou encore d’un mécanisme de
réparation civile ?
• La section du contentieux du Conseil d’État considère qu’une sanction administrative à
caractère pénal réagit avant tout contre ce qui est considéré comme une infraction, et ce
Il y a lieu d'entendre par surveillance par caméras, tout système de surveillance comportant
une ou plusieurs caméras et visant à surveiller certains endroits ou certaines activités sur
le lieu de travail à partir d'un point qui s'en trouve géographiquement éloigné dans le but
ou non de conserver les images dont il assure la collecte (art. 2 CCT)
11-3 Modalités générales d'application/ conditions ou finalités
La surveillance par caméras sur le lieu de travail n'est autorisée que lorsque l'une des quatre
finalités suivantes est poursuivie :
1 ° la sécurité et la santé ;
2° la protection des biens de l'entreprise ;
3° le contrôle du processus de production (ce contrôle peut porter tant sur les machines que sur
les travailleurs. Lorsqu'il porte sur les machines, il a pour but d'en vérifier le bon fonctionnement.
Lorsqu'il porte sur les travailleurs, il a pour but l'évaluation et l'amélioration de l'organisation du
travail) ;
4° le contrôle du travail du travailleur conformément à l'article 9, § 2 de la CCT n° 68 (la
poursuite de cette finalité ne peut avoir pour conséquence que les décisions et évaluations de
l'employeur se fondent exclusivement sur les données collectées par voie de surveillance par
caméra).
1° de la sécurité et la santé ;
2° de la protection des biens de l'entreprise ;
3° du contrôle du processus de production qui porte uniquement sur les machines.
La convention prévoit enfin que la surveillance ne peut en principe entraîner une ingérence dans
la vie privée du travailleur. Si une ingérence devait toutefois intervenir, elle doit être réduite au
minimum à l'intervention du Conseil d'entreprise ou, à son défaut, du Comité pour la prévention
et la protection au travail.
- la finalité poursuivie,
- le fait que les images sont ou non conservées,
- le nombre de caméras,
- l'emplacement de la ou des caméras,
- la période ou les périodes concernées pendant lesquelles la ou les caméras
fonctionnent.
En cas de conservation des images, la CCT impose à l'employeur de traiter les images
collectées de bonne foi et en conformité avec la finalité décrite. Si, d'aventure, les images
collectées étaient utilisées à des finalités autres que celle pour laquelle la surveillance par
caméras a été introduite, l'employeur doit s'assurer que cet usage est compatible avec la finalité
initiale et prendre toutes les mesures pour éviter, vu le contexte, des erreurs d'interprétation.
A cette fin, ils peuvent s'adresser à la Commission de protection de la vie privée pour
l'exercice de ces droits.
Il convient toutefois d'observer que, si la loi du 8 décembre 1992 contribue dans certaines
hypothèses à protéger la vie privée des individus, ses conditions d'application n'impliquent pas
qu'il y ait atteinte à la vie privée car cette législation entend régir le traitement de toute donnée
dès lors qu'elle a trait à une personne physique, et ce indépendamment du fait que les données
en question relèvent ou non de la sphère privée.
Le non-respect de la loi du 8 décembre 1992 rend illicite le traitement des données à caractère
personnel, en ce inclus la communication de données à des tiers.
11-6 Sanctions
L'article 39 dispose notamment que : « Est puni d'une amende de 100 à 100.000 Bef, …le
responsable du traitement, son représentant en Belgique, son préposé ou mandataire qui traite
des données à caractère personnel en infraction aux conditions imposées par l'article 4. § 1 er»
En ce qui concerne les sanctions civiles, toujours prévues par la loi du 8 décembre 1992:
L'article 15 bis prévoit quant à lui une cause de responsabilité objective à charge du responsable
du traitement dans l'hypothèse où la personne concernée par le traitement de données subit un
dommage causé par un acte contraire aux dispositions déterminées par ou en vertu de la loi du
8 décembre 1992.
Outre ces sanctions pénales et civiles spécifiques de la loi du 8 décembre 1992, il convient
de demeurer attentif au fait que, de manière générale, les articles 56 et 57 de la loi du 5
décembre 1968 sur les conventions collectives de travail et les commissions paritaires prévoient
que les employeurs, leurs préposés ou mandataires coupables d'une infraction à une convention
collective rendue obligatoire par arrêté royal sont passibles de sanctions pénales
(emprisonnement de 8 jours à un mois et d'une amende de 26 à 500 Bef, ou d'une de ces
peines seulement), l'amende étant due autant de fois qu'il y a de travailleurs occupés en
violation de la CCT.
Enfin, il faut savoir que le montant des amendes est actuellement à multiplier par un coefficient
de 5,5 en sorte qu'une peine d'amende de 1000 Bef ou 25,00 € équivaut à une amende de
5.500 Bef ou 137,5 €,
11-7 La protection offerte aux travailleurs en cas d'usage d'images prises sur le lieu de
travail sans avoir respecté le prescrit de la convention collective n°68
Ce principe simple était commun à toutes les matières et il emportait interdiction pour le juge de
prendre en considération un élément de preuve qu'un plaideur se serait procuré de manière
illicite et les éléments qui en découlent (par exemple un aveu).
Ce principe avait toutefois travers: il entravait tout simplement et parfois même paralysait la
manifestation de la vérité.
2. Par un premier arrêt rendu le 14 octobre 2003, la section flamande de la 2 ème chambre
(chambre pénale) de la Cour de cassation a admis que la preuve ne doit pas nécessairement
être écartée des débats lorsqu'elle a été obtenue illégalement. Cet arrêt considère que : «La
circonstance qu’un élément de preuve a été obtenu illicitement a, en règle, uniquement pour
conséquence, que le juge, lorsqu'il forme sa conviction, ne peut prendre cet élément en
considération ni directement, ni indirectement soit lorsque le respect de certaines conditions de
forme est prescrit à peine de nullité, soit lorsque l'irrégularité commise a entaché la crédibilité de
la preuve, soit lorsque l'usage de la preuve est contraire au droit à un procès équitable ».
Cette jurisprudence sera confirmée par un second arrêt de la section flamande de la Cour de
cassation rendu le 23 mars 2004 avant d'être étendu aux illégalités consistant dans la
méconnaissance de droits protégés par la Convention européenne des droits de l'homme et par
la Constitution (Cass., 16 novembre 2004, pas. 2004, p. 1795 et les conclusions du ministère
public).
Par un arrêt rendu le 2 mars 2005 (Pas., 2005,1, p. 505 et conclusions du ministère public), la
section francophone de la Cour de cassation a consacré la fin du principe de légalité de la
preuve en matière pénale aux motifs suivants :«L'omission d'information du personnel n 'étant
pas sanctionnée de nullité par la loi, c'est au juge qu'il appartient d'apprécier les conséquences,
sur la recevabilité des moyens de preuve produits aux débats, de l'irrégularité ayant entaché leur
obtention. Lorsque l'irrégularité commise ne compromet pas le droit à un procès
équitable, n'entache pas la fiabilité de la preuve et ne méconnaît pas une formalité
prescrite à peine de nullité, le juge peut, pour décider qu'il y a lieu d'admettre des éléments
irrégulièrement produits, prendre en considération, notamment, la circonstance que l'illicéité
commise est sans commune mesure avec la gravité de l'infraction dont l'acte irrégulier a permis
la constatation, ou que cette irrégularité est sans incidence sur le droit ou la liberté protégé par
la norme transgressée».
3. A la suite de ces arrêts prononcés en matière pénale, la question s'est posée de savoir si
cette nouvelle règle propre à la procédure pénale pouvait être transposée à la procédure civile.
En d'autres termes, est-ce que, dans le cadre d'intérêts purement privés (relations travailleur-
A cet égard, les juges du fond au civil se sont opposés à l'application de la jurisprudence de
la chambre pénale de la Cour de cassation. Ainsi, dans des circonstances sensiblement
identiques à celles de l'arrêt du 2 mars 2005 (vol dans la caisse - Trib.trav. Liège, 6 mars
2007, JLMB 2008, p. 389 et vol de denrées appartenant à l'employeur, C.trav. Bruxelles, 15
juin 2006, JTT 2006, p. 392), des juridictions ont écarté des images produites par
l'employeur comme preuve de la faute grave justifiant le licenciement, pour le seul motif
qu'elles avaient été recueillies en violation de la convention collective de travail n°68
ou d'autres dispositions.
4.Par un arrêt rendu le 10 mars 2008 (n° de rôle S.07.0073.N), la section flamande de la 3ème
chambre (chambre sociale et fiscale) de la Cour de cassation, amenée à trancher la question de
savoir si une preuve obtenue de façon illégale, ou découlant d'un élément de preuve recueilli de
manière illégale, était aussi digne de foi et convaincante qu'un élément récolté de manière licite,
ou si, au contraire, cette preuve devait être rejetée des débats et ne pouvait servir de
soutènement d'une décision, a formulé la même règle que dans ses arrêts rendus en
matière pénale. Il s'agissait en l'espèce d'apprécier la régularité d'une enquête établie par
l'ONEm (Office National de l'Emploi) initiée sur base d'un procès-verbal contenant les
déclarations d'un chômeur, procès-verbal dont la communication à l'ONEm n'avait pas reçu
l'autorisation du procureur général. La cour du travail avait considéré en l'espèce que «la
circonstance qu'un élément de preuve a été illicitement recueilli a pour conséquence que le juge
ne peut se fonder, directement ou indirectement, sur cet élément de preuve pour asseoir sa
conviction».
Ainsi, des éléments de preuve collectés à la suite d'une violation, par l'autorité, de ses
obligations ou à la suite de la violation, par une partie, du droit de l'autre à la vie privée ne
doivent pas ipso facto être écartés des débats. La Cour énonce néanmoins trois hypothèses
dans lesquelles le juge est autorisé à rejeter une preuve collectée de manière irrégulière :
A ce dernier égard, le juge devra apprécier si la preuve déloyale rend ou ne rend pas le procès
déloyal mettant ainsi en péril le droit au procès équitable.
Si, lors de l'appréciation globale que le juge devra effectuer de la balance des intérêts en jeu
(principe de proportionnalité), il devait conclure que le procès équitable est compromis, force lui
serait d'écarter la preuve irrégulièrement collectée.
Depuis l'arrêt de la Cour de cassation du 10 mars 2008, le tribunal du travail de Gand a fait
application de cette doctrine (1er septembre 2008, RG 175054/06) concernant la production par
un employeur de courriels obtenus à la suite de la fouille de l'ordinateur de son travailleur,
courriels qui permettaient d'établir que l'intéressé lui faisait concurrence. Le tribunal a considéré
que les pièces ne devaient pas être écartées car :
- d'une part, aucune règle prescrite à peine de nullité n'avait été violée ;
- d'autre part, à supposer que ces preuves aient été obtenues de manière illicite, la
gravité des manquements du travailleur dépasse l'illicéité commise par l'employeur ;
- enfin, la fiabilité des preuves n'a pas été atteinte et le droit au procès équitable n'a pas
été mis en péril.
1. Il y a lieu de retenir ce que la Cour de cassation a indiqué dans son arrêt du 10 mars 2008,
lorsqu’elle a, dans un contentieux social et fiscal, c’est-à-dire à caractère purement civil,
proclamé l'unité de la règle en matière d'admissibilité de la preuve en permettant, au-delà du
contentieux pénal, dans le cadre du contentieux civil, la production de preuves obtenues de
manière irrégulière sous la réserve que le juge est autorisé à rejeter une preuve collectée de
manière irrégulière en cas de:
Cet abandon du principe de légalité de la preuve affaiblit certes les libertés fondamentales - ce
qui n'est jamais souhaitable - mais traduit par contre un souci plus grand de la manifestation de
la vérité, valeur fondamentale tant dans la procédure pénale que dans la procédure civile.
2. Certes, on pourrait arguer que, par son arrêt de principe du 10 mars 2008, la Cour de
cassation ne s'est pas prononcée quant à la légalité de la production, au titre de preuve, de
bandes de vidéosurveillance recueillies sur le lieu de travail au moyen d'une installation de
vidéosurveillance établie dans l'entreprise pour d'autres finalités (il s’agissait d’un procès-verbal
contenant les déclarations d'un chômeur, procès-verbal dont la communication à l'ONEm n'avait
pas reçu l'autorisation préalable du procureur général).
Une telle décision revêtue de l'autorité de la chose jugée « erga omnes » du pénal sur le civil ne
pourrait que conduire les juridictions du travail à rejeter la demande du travailleur, pour autant
que les conditions légales du motif grave demeurent réunies.
II faut toutefois convenir que le droit à la protection de la vie privée n'a pas été institué pour
couvrir des infractions et que, lorsqu'un travailleur invoque le droit à la vie privée pour échapper
à la sanction de son comportement (vol, etc...), il n'invoque pas le droit à l'épanouissement
personnel mais abuse de son droit en le détournant de sa finalité. Il reviendra en définitive
au juge d'apprécier au nom du principe de proportionnalité le degré de gravité des fautes
commises respectivement par le travailleur et l'employeur. Au cas où la faute de l'employeur
«excède manifestement» ou est «hors de proportion» avec la faute du travailleur, le juge
écartera la preuve irrégulièrement obtenue au nom du droit au procès équitable.
Le contenu de la communication est quant à lui protégé par l'article 314 bis du Code pénal,
lequel dispose qu'est passible de sanctions pénales quiconque, «intentionnellement», à l'aide
d'un appareil quelconque, écoute {...}, prend connaissance {...}, enregistre {...} pendant leur
transmission, des communications ou télécommunications privées, auxquelles il ne prend pas
part, sans le consentement de tous les participants à ces communications ou
télécommunications. La protection de cet article s'applique aux communications privées, soit
celles qui sont destinées à ne pas être entendues ou reçues par d'autres personnes que les
partenaires à la conversation en sorte que la protection de l’article 314 bis du code pénal
s'applique également aux communications professionnelles. Il s'en déduit, sous réserve
de ce qui sera exposé à propos de la C.C.T. n°81, que l'employeur ne peut pas, en principe,
prendre connaissance, ni des données relatives aux télécommunications, ni du contenu des
télécommunications, sauf autorisation préalable de tous les participants à la télécommunication.
Ce principe subit trois exceptions (article 109 ter E, § 1er de la loi du 21 mars 1991) :
- lorsque la loi permet ou impose l'accomplissement des actes visés (par ex. l'article 16
de la L.C.T. qui impose à l'employeur d'assurer le respect des convenances et des
bonnes mœurs sur le lieu de travail) ;
- lorsque les actes visés (prise de connaissance) sont accomplis dans le but exclusif
d'assurer le bon fonctionnement du réseau ;
- lorsque l'acte est posé pour permettre une intervention des services de secours ou
d'urgence en réponse à une demande d'aide.
Certains tribunaux considèrent également qu'en application de «l'état de nécessité» (cause de
justification en droit pénal), l'employeur serait légitimé à violer l'interdiction de prise de
connaissance du contenu de la télécommunication (par exemple en cas d'interception et prise
de connaissance par l'employeur du contenu d'un courrier électronique échangé sur le lieu du
travail et contenant la divulgation de secrets d'affaires ou portant sur la distribution d'images
pédophiles).
Rappelons que le contenu même de la communication, soit le message en tant que tel, ne
constitue pas une donnée au sens de la C.C.T.N 0 81 et ne peut, sauf exceptions (voir ci-
dessus – voir l’art. 317 bis du Code pénal et les exceptions admises), être contrôlé et
individualisé. Les exceptions son, pour rappel au nombre de 3, en vertu de l’article 109 ter E, §
1er de la loi du 21 mars 1991 :
- lorsque la loi permet ou impose l'accomplissement des actes visés (par ex. l'article 16
de la L.C.T. qui impose à l'employeur d'assurer le respect des convenances et des
bonnes mœurs sur le lieu de travail) ;
- lorsque les actes visés (prise de connaissance) sont accomplis dans le but exclusif
d'assurer le bon fonctionnement du réseau ;
- lorsque l'acte est posé pour permettre une intervention des services de secours ou
d'urgence en réponse à une demande d'aide.
- → Et il y en a une supplémentaire, d’origine jurisprudentielle : «l'état de nécessité».
Le contrôle doit poursuivre certaines finalités (elles sont au nombre de 4), ainsi que satisfaire à
un principe de proportionnalité et de transparence.
Le contrôle doit être adéquat et pertinent au regard des finalités poursuivies, l'ingérence dans la
vie privée du travailleur devant être réduite au maximum compte tenu des finalités poursuivies.
Ce principe veut que les travailleurs et leurs représentants soient informés des finalités et des
modalités du contrôle. Cette obligation d'information est collective et individuelle.
12-3-3-1 Sur le plan collectif, l'employeur est tenu d'informer le conseil d'entreprise (à son
défaut le comité de prévention et de protection du travail, à son défaut, la délégation syndicale et
à son défaut encore les travailleurs) sur tous les aspects de ce contrôle, information qui portera
sur :
12-3-3-2 Sur le plan individuel, chaque travailleur doit être informé de l'existence du contrôle et
de ses modalités.
Dès lors, outre les informations collectives, l'information portera également sur les éléments
suivants :
Lorsque, à l'occasion d'un contrôle, l'employeur constate une anomalie, il peut passer à
l'individualisation des données contrôlées en vue de les attribuer à un travailleur.
L'individualisation ne pourra porter que sur les données. Leur contenu ne pourra pas être
individualisé, sauf exception (voir ci-dessus).
- Lorsque l'employeur poursuit le contrôle des finalités 1, 2 & 3, et qu'il constate une
anomalie, il peut procéder directement, à partir des données globales dont il dispose, à
une individualisation des données de communications électroniques en réseau et ce,
pour identifier la ou les personnes responsables de l'anomalie. L'employeur appréciera
les suites à réserver à cette individualisation (rappel à l'ordre, congé, congé pour motif
grave).
On notera qu’en la présente matière, un employeur qui n’aurait pas respecté la procédure, peut
également (comme en matière de surveillance par caméra) se prévaloir de l’enseignement
découlant des arrêts de la Cour de cassation des 14 octobre 2003 et 10 mars 2008, arrêts selon
lesquels le juge ne peut écarter la preuve irrégulièrement obtenue que si l’on se trouve dans
l’une des trois hypothèses suivantes :
o Violation des règles prescrites à peine de nullité,
o Irrespect de la fiabilité de la preuve,
o Violation du droit au procès équitable.
La Cour constitutionnelle a validé cette démarche dite «Test Antigone» dans un arrêt du 22
décembre 2010 (arrêt n°158/2010).
13-1-1 Principe
L’article 18 de la loi du 3 juillet 1978 sur le contrat de travail prévoit qu’en cas de dommages
causés par le travailleur à l'employeur ou à des tiers dans l'exécution de son contrat, sa
responsabilité est limitée en ce sens qu'il ne répond que :
- de son dol (faute intentionnelle),
- de sa faute lourde (faute non intentionnelle à ce point grossière et excessive
qu'elle est inexcusable dans le chef de son auteur),
- de sa faute légère si elle présente un caractère habituel plutôt qu'accidentel.
Dans le cadre de l'exécution de son contrat, le travailleur bénéficie donc d'un régime dérogatoire
au droit commun, lequel sanctionne la faute au sens large, en ce compris la faute légère
présentant un caractère accidentel (articles 1382 et suivants du Code civil conformément auquel
tout fait de l’homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il survient à
le réparer).
Ainsi, un travailleur qui causerait un accident de travail dont la victime est un collègue de travail
jouit, au plan civil, d'une immunité. Cette immunité ne couvre néanmoins pas l'aspect pénal en
sorte que le travailleur pourrait être assigné dans le cadre d'un procès pénal pour répondre
d'une ou plusieurs préventions mises à sa charge et être condamné de ce chef, mais
strictement sur le plan pénal.
Ces règles peuvent avoir toute leur importance, notamment dans l’hypothèse, sus-évoquée,
d’un accident du travail car :
- S’il y a lieu de mettre à charge de l'employeur le risque d'accident subi par le travailleur
du fait de l'employeur, ou de l'exécution du contrat de travail, il ne convient pas de
mettre à sa charge le risque d'accident subi par un fait volontairement imputable
au travailleur (on est dans l’hypothèse du dol) ou par un fait étranger à l'exécution
du contrat de travail (à ce moment-là il ne s’agit pas à proprement parler d’un
accident du travail - voir en ce sens : C. Trav. Mons, 4ème ch., 10/11/1999, R.G. 15363,
publié sur wvvw. Juridat.be),
- Dans l’hypothèse d’un accident du travail reconnu et qualifié comme tel,
l’employeur bénéficie d’une immunité civile, découlant de l’article 46 de la loi du 10
avril 1971 sur les accidents du travail. Cette immunité concerne, non pas l’employeur
qui n’a pas commis de faute intentionnelle, mais celui qui n’a pas causé
intentionnellement l’accident du travail ou un accident ayant entraîné un accident
du travail. Cette immunité vaut autant pour le dommage matériel que pour le préjudice
moral (voir Cassation, de novembre 1994, Larcier Cassation 1995, numéro 458), ce
qui, en cas de poursuites pénales de l’employeur, notamment pour homicide
involontaire dans le cadre d’un accident du travail, lorsqu’il est établi que l’employeur
concerné n’a pas pu causer intentionnellement en tant que tel l’accident du travail dont il
est question (même s’il a commis des fautes intentionnelles mais sans vouloir
spécifiquement causer l’accident survenu), doit conduire au rejet de toute prétention
d’un travailleur qui se constitue partie civile à son encontre.
Si le travailleur bénéficie d'une immunité au plan civil, elle ne profite néanmoins pas à
l'employeur (hormis l’hypothèse du préjudice découlant d’un accident du travail avec l’immunité
qui en découle), lequel doit répondre des dommages pour lesquels il n'a pas de recours contre
son travailleur. En effet, conformément à l'article 1384 du Code civil, «les maîtres et
commettants sont responsables du dommage causé par leurs domestiques et préposés dans
les fonctions auxquelles ils les ont employés».
1. Cette limitation de la responsabilité ne concerne que les travailleurs liés par un contrat
de travail.
2. Elle implique une absence de faute lourde, laquelle ne se superpose pas
nécessairement avec le motif grave (art. 35 L.C.T.), c.à.d. toute faute emportant la perte
de confiance de l'employeur.
3. La faute lourde au sens de l'article 18 L.C.T. est une faute non-intentionnelle mais d'une
telle importance qu'elle n'est pas excusable.
4. Cette limitation de responsabilité implique également une absence de faute légère
présentant un caractère habituel plutôt qu'accidentel. Une «habitude» se constate
par une répétition de comportements fautifs révélateurs d'un certain état d'esprit
dans le chef du travailleur.
5. Cette limitation s'applique tant aux dommages causés à l'employeur (biens de
l'entreprise + biens et personne de l'employeur) qu’à ceux causés aux tiers pour
autant qu'ils se produisent dans le cadre de l'exécution de son contrat de travail.
6. Les dommages doivent, comme rappelé ci-dessus, avoir été causés dans le cadre
de l'exécution du contrat de travail.
13-4 Réparation des dommages causés à l'employeur (art. 18, al.4, L .C.T.)
A contrario, c'est-à-dire en cas de dol, faute lourde ou faute légère présentant un caractère
habituel, le travailleur sera tenu de réparer le dommage qui a été causé à son employeur.
Dans les limites et conditions prévues par l'article 23 de la loi du 12 avril 1965 concernant la
protection de la rémunération des travailleurs, l'employeur peut imputer sur la rémunération les
indemnités et dommages et intérêts qui lui sont dus en vertu de l'article 18 de la loi relative aux
contrats de travail et qui ont été, après les faits, convenus avec le travailleur ou fixés par le juge.
Le total des retenues ne peut dépasser le cinquième de la rémunération en espèces, due à
chaque paie, déduction faite des retenues effectuées en vertu de la législation fiscale, de la
législation relative à la sécurité sociale et en vertu de conventions particulières ou collectives
concernant les avantages complémentaires de sécurité sociale.
Lorsque, dans le cadre de son travail, le travailleur doit accomplir ce que l’on appelle
communément un «ouvrage» impliquant une forme d’obligation de résultat dans l’exécution,
l’employeur veillera à contrôler le travail ainsi accompli car, après la réception de l'ouvrage, le
travailleur n'est plus tenu des malfaçons, quelles qu’elles soient. Cette règle est en partie
logique car, après la réception de l’ouvrage, l’employeur ne sera lui-même pas tenu à l’égard de
son client ou du maître de l’ouvrage, tiers au contrat de travail, des malfaçons non relevées à ce
moment-là (ceci ne vaut toutefois que pour les vices apparents à l’exclusion des malfaçons
emportant la manifestation d’un vice caché).
Le travailleur ne pourrait pour sa part invoquer l'article 18 L.C.T. pour s'opposer à la réclamation
de son employeur dans la mesure où l'article 18 ne s'applique qu'à la responsabilité civile et non
la responsabilité pénale.
Enfin, l'amende payée par l'employeur pour le compte d'un de ses travailleurs constitue un
avantage de toute nature soumis à l'impôt, auquel s'applique l'article 53, 6° du C.I.R.
Il relève d'évidence que les éléments d'un contrat de travail peuvent en tout temps être modifiés
de commun accord par les parties. Seul pourrait se poser à cette occasion un éventuel
problème de vice de consentement (consentement donné par erreur ou extorqué par violence
morale). Cela constitue l’expression et la concrétisation même des principes généraux du droit
des obligations et des contrats.
La matière du contrat de travail contient néanmoins une spécificité que l’on pourrait qualifier de
paradoxale car, même si l'article 25 de la L.C.T. dispose que «toute clause par laquelle
l'employeur se réserve le droit de modifier les conditions de travail est nulle», une partie de la
doctrine et de la jurisprudence a toutefois reconnu à l'employeur le droit de modifier
unilatéralement et dans certaines limites les conditions de travail. C’est ce que l’on appelle le
«Ius variandi» en langage technique, ce qui correspond à une sorte de théorie de l’imprévision
en faveur de l’employeur, lequel, soumis aux risques économiques ainsi qu’aux mutations
socio-économiques, n’a d’autre choix que d’adapter son activité.
Cette thèse, qui s'appuie sur l'idée que l'employeur doit pourvoir adapter son organisation
aux exigences de la vie économique dans l'intérêt de l'entreprise, mais aussi, bien souvent,
dans celui des travailleurs qui en font partie, fixe comme garde fou le fait que les modifications
apportées ne concernent pas un élément essentiel du contrat. Lorsque la modification porte
sur un élément essentiel du contrat, la jurisprudence et la doctrine y voient la volonté implicite
de l'employeur de mettre fin au contrat ; on parle à cette occasion «d'acte équipollent à
rupture». Suivant ce courant doctrinal et jurisprudentiel, la modification contractuelle sera
interdite lorsqu'elle présentera simultanément les caractéristiques suivantes :
• la modification est imposée unilatéralement par l'employeur,
• elle porte sur un élément essentiel du contrat,
• elle est certaine et présente un caractère plus définitif que temporaire.
Les éléments essentiels sont ceux qui ont considérés comme tels par les parties, notamment
par la description précise au contrat de travail de certaines modalités de travail. En l'absence de
toute précision au contrat, il convient d'apprécier ce caractère essentiel au regard de
l'importance des avantages matériels et moraux qu'en retire le travailleur. Ont été retenus
comme éléments essentiels dans la jurisprudence :
• La rémunération,
• Le lieu de travail,
• La fonction exercée concrètement,
• La durée du travail,
• Le secteur d’activité,
• La charge de responsabilité du travailleur.
-->Dans ce courant, il est admis que la modification n'entraîne la rupture du contrat de travail
que si elle est importante. Pour quantifier cette importance, il faut, en cas de litige,
apprécier en fait les conséquences de celle-ci sur la situation matérielle et morale du
travailleur→Voir à ce sujet le module suivant relatif à l’acte équipollent à rupture.
Dans un arrêt rendu le 13 octobre 1997, la Cour de cassation a dit que : «L'employeur ne peut,
sans manquer à ses obligations contractuelles, modifier ou révoquer unilatéralement les
conditions convenues». Et de rappeler que : «// est indifférent à cet égard que la
modification soit peu importante ou porte sur un élément accessoire du contrat». La
même Cour de cassation, dans un arrêt du 9 novembre 2015, faisant application de ce que l’on
appelle «l’acceptation tacite», a considéré que, lorsque le travailleur concerné a continué à
travailler ou s’est présenté à plusieurs reprises pendant huit semaines qui ont suivi les
modifications et les réserves formulées, il ne peut plus se prévaloir d’un acte équipollent à
rupture.
Il s'en déduit que la Cour consacre ainsi le principe de l'intangibilité des conditions de travail
convenues entre parties, sous réserve de l’application de l’acceptation tacite, faisant ainsi une
application stricte des alinéas 2 et 3 de l'article 1134 du Code civil (qui consacre pour rappel le
principe de la convention-loi). Il n'est toutefois pas exclu qu'une évolution se manifeste par
l'application de l'alinéa 3 de l'article 1134 C.civ. qui prévoit l'exécution de bonne foi des
obligations, ce qui pourrait justifier, en fonction des circonstances de fait, une légitimation du
«Ius variandi». Il n'en demeure pas moins que, indépendamment de la rigueur de la
jurisprudence de la Cour de Cassation, une adaptation des conditions de travail demeure
possible entre parties moyennant insertion dans le contrat de travail de clauses contractuelles
particulières.
L'existence du lien de subordination justifie que l'employeur dispose d'un pouvoir disciplinaire
dans l'entreprise. Les pénalités, le montant et la destination des amendes et les manquements
qu'elles sanctionnent doivent figurer dans le règlement de travail. Les juridictions du travail sont
de surcroît compétentes pour vérifier si l'employeur a exercé sa compétence avec raison et
modération. Si ce n'était le cas, le travailleur serait en droit d'obtenir le dédommagement de son
dommage moral conformément aux règles du droit civil.
Concernant spécifiquement les amendes prévues dans le règlement du travail ou d’atelier, il faut
signaler que l’article 23 de la loi du 12 avril 1965 prévoit en son 2° que les amendes infligées en
vertu du règlement du travail ou d’atelier peuvent être imputées sur la rémunération du
travailleur, à condition que le total des retenues ne dépasse pas le cinquième de la
rémunération en espèces due à chaque paie, déduction faite des retenues effectuées en
vertu de la législation fiscale, de celles concernant la sécurité sociale, et des conventions
particulières ou collectives concernant les avantages complémentaires de sécurité sociale.
On signalera qu’il est fréquent qu’un règlement du travail énonce par exemple des pénalités ou
amendes en raison d’arrivées tardives sur le lieu de travail et/ou de départs anticipés. Pour
que de telles pénalités puissent être appliquées, il faut non seulement les prévoir dans le
règlement de travail, mais encore que celui-ci ait fait l’objet de la publicité requise, c’est-à-dire
qu’il ait été affiché dans un lieu accessible de l’entreprise.
L’article 17, alinéa 2, de la loi du 8 avril 1965 oblige l’employeur à inscrire, avant la date du plus
prochain paiement de la rémunération, les pénalités appliquées dans un registre contenant
en regard des noms des travailleurs qui en font l’objet, la date, motifs, ainsi que la nature
de la pénalité et le montant de celle-ci lorsqu’il s’agit d’une amende. Il y a lieu de souligner :
• Que l’article 17 de la loi du 8 avril 1965 impose l’inscription de la sanction dans un
registre ad-hoc,
• Que si la pénalité consiste en une amende, le montant de celle-ci doit y être inscrit
(alinéa 2 de l’article 17),
• Que le registre doit être présenté à toute réquisition des inspecteurs sociaux (alinéa 3
de l’article 17).
Si le défaut d’inscription dans le registre, voire même l’absence de registre, n’implique pas la
nullité de la sanction à proprement parler, qu’il s’agisse d’une amende ou d’une mesure d’un
autre type (voir en ce sens : CASTIAUX & ALALUF, Les sanctions applicables en cas de
manquement aux obligations contractuelles, Études pratiques de droit social, KLUWER 2004,
p.38), il n’en reste pas moins que cette carence est et reste une infraction à l’article 17 de la loi
du 8 avril 1965 (qui correspond à l’article 174 du CDPS). Il y a en effet lieu de distinguer la
légalité d’une sanction des conséquences d’un défaut de son inscription dans un registre ad hoc
à partir du moment où cette carence est en tant que telle érigée en infraction sans faire la
distinction entre la légalité ou l’illégalité de ladite sanction (voir à ce sujet la loi du 8 avril 1965
comme l’article 174 du code de droit pénal social qui parlent, sans opérer aucune distinction,
d’inscription de la pénalité disciplinaire «appliquée» dans le registre, et ce que la pénalité
appliquée soit légale ou illégale).
o 15-1 Notion
o 15-2 Application
o 15-3 Deux hypothèses en pratique
15-1 Notion
La règle selon laquelle la partie qui apporte une modification unilatérale et importante à un
élément essentiel du contrat rompt elle-même celui-ci de façon illicite n'a fondamentalement
jamais été abandonnée par la Cour de Cassation (voir Cassation, 17 mars 1986, JTT 1986,
page 502).
Il est vrai que suite à deux arrêts prononcés en 1988 et 1989 (Cassation, 29 février 1988, Pas.
1988, I, 470 et Cassation, 11 septembre 1989, JTT 1989, page 404), certains auteurs ont
annoncé la fin de la théorie de l'acte équipollent à rupture (voir WANTIEZ, « Vers la fin de l'acte
équipollent à rupture », JTT 1990, pages 333 à 336). Il apparaît toutefois que, dans les deux
arrêts de 1988 et 1989, la Cour suprême a, pour la première fois, déclaré que la règle de l'acte
équipollent à rupture réalisée par la modification importante et unilatérale d'un élément essentiel
du contrat était fondée, non pas sur les dispositions de la loi du 3 juillet 1978 concernant le
contrat travail, mais sur l'article 1134 du Code civil.
Selon une interprétation devenue majoritaire, il fut considéré que la Cour de Cassation avait
voulu dire que la rupture tacite du contrat dont l'existence n'était nullement remise en question
constituait l'un des modes généraux d'extinction des obligations auxquels se référait l'article
1134 du Code civil, et non l'un des modes spéciaux de résiliation du contrat travail prévus par la
loi de 1978, essentiellement la rupture avec préavis ou pour motif grave.
Il n'est ainsi nullement question de remettre en cause la jurisprudence antérieure selon laquelle :
• la modification unilatérale d'un élément essentiel du contrat de travail constitue bien une
rupture illicite de ce dernier,
• la sanction de pareille rupture réside dans les termes de l'article 39, paragraphe 1er, de
la loi du 3 juillet 1978 (voir Cour du travail de Mons, 2e chambre, 19 février 1990, JTT
1990, page 340 et Tribunal de travail de Bruxelles, 5e chambre, 26 novembre 1990, JTT
1991, page 302).
Certes, un arrêt de la Cour de Cassation du 13 octobre 1997 précédé d'un autre du 23 juin 1997
(JTT 1997, pages 333 et 481 avec notes respectives de WANTIEZ et de NEVEN) ont suscité
une controverse sur le point de savoir si la Cour suprême avait ou non abandonné sa
jurisprudence antérieure (exigeant que pour qu'il soit fait application de la théorie de l'acte
équipollent à rupture, la modification unilatérale concerne un élément essentiel du contrat), au
profit de l'admission indifférente de l'acte équipollent au caractère essentiel ou accessoire de
l'élément contractuel sur lequel porte la modification. Cependant, dans un arrêt prononcé le 4
février 2002 (JTT 2002, page 121) la Cour de Cassation a rappelé que pour constituer un acte
équipollent à rupture, la modification unilatérale des conditions de travail doit être substantielle
en ce que la fin du contrat de travail ne peut être déduite d'une modification peu importante.
S'est ainsi confirmée la jurisprudence antérieure suivant laquelle, pour constituer un congé
tacite, la modification apportée doit viser un élément essentiel du contrat.
Dès lors, en théorie, la modification unilatérale d'un élément essentiel du contrat entraîne
automatiquement la rupture, sans qu'il faille rechercher si, par cette modification, la partie au
contrat avait la volonté de rompre celui-ci (Cassation, 17 mars 1986, CDS 1986, page 200 ;
Cassation, 23 juin 1997, JTT 1997, page 333 et Cassation, 18 décembre 2000, Bull.
2000,1982), tandis que le manquement d'une des parties à l'une de ses obligations
contractuelles, et la modification unilatérale d'un élément non essentiel du contrat, qui dans la
pratique se distingue difficilement du manquement, ne traduisant pas par eux-mêmes la volonté
de ne plus poursuivre l'exécution du contrat, n'entraîneraient pas la rupture automatique de
celui-ci (Au sujet du manquement, voir Cassation, 27 octobre 1986, CDS 1987,116 et Cassation,
7 mars 1994, CDS 1994,160).
L'élément essentiel étant par définition, en vertu de sa nature propre ou par la volonté exprimée
dans le contrat, l'élément à défaut duquel la partie n'aurait pas accepté la conclusion dudit
contrat, la logique du fondement de la théorie de l'acte équipollent à rupture, déduit du principe
Il n'est dans la foulée pas inutile de relever qu'il n'est en général pas contesté que la
rémunération, les fonctions, les responsabilités, l'obligation de donner du travail, ainsi
que le lieu et l'horaire de travail, constituent des éléments essentiels du contrat de travail (voir
Cour du travail de Bruxelles, 6 juin 1979, JTT 1979, page 97 et Cassation, 23 juin 1997, Pas., I,
1997,728, également publié dans JTT 1997, page 333).
Si pour le reste, il est exact qu'en matière de contrat travail, un employeur conserve le pouvoir
d'agencer son entreprise et de l'adapter aux exigences économiques du monde du travail, en
raison du principe lié au "jus variandi", l'assiette d'exercice de ce droit de modification ne peut
que concerner des éléments accessoires du contrat, soit qu'ils soient accessoires par nature,
soit qu'ils aient conventionnellement été qualifiés comme tels. C'est donc le caractère accessoire
ou essentiel de l'élément modifié qui constitue la mesure distinctive du «ius variandi » et de
l'acte équipollent à rupture en ce que ce droit d'adaptation unilatérale ne saurait porter sur des
éléments essentiels du contrat dont la modification requiert le consentement des parties.
Enfin, pour être complet, on signalera qu'il est de jurisprudence constante qu'il ne peut y avoir
d'acte équipollent à rupture de contrat que lorsque la modification est devenue effective, et non
pas en cas de proposition de modification (voir notamment : Tribunal du travail de Bruxelles, 24
octobre 1988, JTT 1989, page 135 et Cour du travail de Liège, 1er décembre 1994, CDS 1995,
page 230).
15-2 Application
15-2-1 En fonction de ce qui précède, la première question qui doit dans l'ordre être posée est
celle-ci : y a-t-il eu en l'espèce une modification d'un élément essentiel du contrat de travail
(rémunération, fonctions, responsabilités, lieu et horaire de travail, obligation de donner du
travail...) permettant d'entraîner automatiquement la rupture sans devoir rechercher ou prouver
la volonté de rompre ?
15-2-2 La seconde question qui surgit est la suivante (NB: il est superfétatoire d'examiner
cette seconde question si la réponse à la première est positive) : y a-t-il eu un manquement
d'une partie à ses obligations contractuelles et/ou modification unilatérale d'un élément non
essentiel n'entraînant pas de rupture automatique, mais obligeant celui qui s'en prévaut à
prouver la volonté de rompre ou de ne plus poursuivre l'exécution du contrat ?
En général l'exécution fautive des obligations résultant du contrat de travail n'entraîne pas pour autant sa résiliation,
même si les manquements portent sur des obligations essentielles.
En cas d'inexécution fautive dans l'intention de mettre fin au contrat de travail, c'est-à-dire lorsque la partie qui se
rend coupable d'une faute, a l'intention persistante de ne plus exécuter entièrement ou partiellement le contrat et donc
de le rompre, l'exécution fautive doit être considérée comme un congé tacite conduisant à la rupture irrégulière du
contrat de travail. Le manquement fautif persistant doit être la manifestation de l'intention de rompre le contrat.
Par opposition à l'hypothèse de la modification unilatérale d'un élément essentiel du contrat (cfr infra), l'hypothèse de
l'exécution fautive suppose que le contrat demeure inchangé mais est exécuté fautivement. L'origine de la rupture
ne se situe pas dans le manquement en tant que tel, mais dans la modification qu'il fait apparaître.
La partie qui invoque le manquement doit préalablement mettre la partie défaillante en demeure.
Saisi d'un litige de ce type, le juge du fond se prononcera souverainement sur la question de fait qui consiste à dire si la
partie qui a manqué à ses obligations a exprimé sa volonté de rompre le contrat.
En cas de modification unilatérale d'un élément essentiel du contrat de travail, on peut parler d'acte équipollent à
rupture lorsque l'employeur sort des limites de son «jus variandi».
Pour qu'il soit question d'une modification unilatérale assimilable à une rupture irrégulière du contrat de travail, il faut :
- une modification du contrat de travail,
- une modification effective ou du moins une décision définitive,
- une modification importante même temporaire d'un élément essentiel du contrat de travail (rémunération,
fourniture de travail et prestation de travail, paiement de la rémunération).
Pour examiner s'il y a modification d'un élément essentiel ou non, le juge doit mettre les intérêts de l'employeur (intérêt
économique) et du travailleur (intérêt personnel) en balance. Il tiendra compte des nécessités de la vie économique de
l'entreprise sans pour autant perdre de vue la nécessaire prudence et modération dont doit faire preuve l'employeur
dans l'usage de ses prérogatives, tout en examinant la mesure dans laquelle cette modification est de nature à entraîner
pour l'autre partie un dommage moral ou matériel important.
Par opposition à l'inexécution fautive, une modification unilatérale importante d'un élément essentiel du contrat de travail
ne nécessite pas la volonté de rompre de la partie qui introduit la modification. La modification rompt par elle-
même le contrat existant.
La modification unilatérale d'un élément essentiel du contrat de travail entraîne la rupture immédiate du contrat. La partie
qui est victime d'une modification unilatérale d'un élément essentiel du contrat de travail, doit réagir immédiatement ou
dans un délai bref :
- soit en résiliant le contrat pour motif grave,
- soit en suspendant ses prestations.
Par son comportement, l'autre partie a en effet rendu la poursuite de l'exécution du contrat impossible. Il ne convient
toutefois pas de réagir trop rapidement. Tant qu'une décision définitive au sujet de la modification de fonction n'est pas
prise, que les négociations se poursuivent et qu'il n'y a pas encore de propositions écrites, il est prématuré d'invoquer la
rupture.
Avant-propos : la rémunération, par le biais d’un salaire garanti (comme le projet d’une
allocation unique), fait l’objet de débats récurrents sur le plan politique et idéologique.
Ainsi, certains pays, comme l’Allemagne, ont à une époque supprimé tout salaire
minimum (le gouvernement de Gerhard SCHRÖDER) avant de réintroduire cette garantie
face à la prolifération de travailleurs pauvres (le gouvernement d’Angela MERKEL). De
même, l’ubérisation de certaines activités aboutit à les soustraire du champ social
(salarié notamment) et donc les prive de la garantie d’une rémunération minimale.
Certains pays également, notamment ceux relevant du régime de droit anglo-saxon,
permettent la conclusion de contrats de travail que l’on appelle «contrats zéro»
permettant aux employeurs de faire appel à de la main-d’œuvre (présentée comme étant
salariée) en lui imposant, à chaque appel, tant la durée que la rémunération des
prestations.
Les salaires minimum : en Belgique, les salaires minimum ne sont pas en principe fixés
par la loi, mais normalement par des conventions collectives de travail conclues au sein des
commissions paritaires, lesquelles contiennent des dispositions déterminant les bases
permettant le calcul des rémunérations selon les différents niveaux de qualification, d’ancienneté
et/ou de fonction. Le principe veut que, lorsqu’une convention collective de travail d’un secteur
d’occupation particulier indique un salaire minimum avec sa méthode de calcul, le contrat de
travail individuel ne peut imposer un salaire inférieur, mais il pourra par contre fixer un salaire
supérieur. La convention collective de travail peut parler d’un salaire brut ou d’un salaire net (ce
sera le plus souvent un salaire brut). Pour déterminer le salaire net, c’est-à-dire le montant
réellement perçu par le travailleur, il faut déduire du salaire brut les cotisations sociales ainsi que
le précompte professionnel, ce qui représente en moyenne 13,07 % du salaire brut pour les
travailleurs salariés du secteur privé.
Le RMMMG : cela étant précisé, à défaut pour une convention collective de travail d’avoir fixé
les bases permettant le calcul des rémunérations dans certaines entreprises ou dans certains
secteurs d’activité, il y aura, à défaut de barème, obligation pour l’employeur de respecter un
revenu minimum mensuel moyen garanti (RMMMG en abrégé). Plusieurs conventions
collectives ont en effet été conclues au niveau du Conseil National du Travail (CNT en abrégé)
afin de constituer, sur le plan national, une limite inférieure absolue pour la rémunération, c’est-
à-dire une garantie de rémunération «plancher» (voir la CCT n°43 du CNT pour les travailleurs
avec un contrat fixe en fonction de leur âge ou tranche d’âge et la CCT n°50 du CNT concernant
spécifiquement les travailleurs de moins de 18 ans). À titre informatif, le revenu minimum
mensuel moyen garanti pour un temps plein s’élève à :
Ancienneté
Age
Moins de 6 mois 6 mois 12 mois
22 ans 1.766,20
21 ans 1.674,25 1.717,41 1.766,20
20 ans 1.625,72 1.668,86 1.688,03
19 ans 1.625,72 1.668,86 1.668,86
18 ans 1.625,72 1.625,72 1.625,72
17 ans 1.272,43 1.305,23 1.342,31
16 ans et moins 1.171,98 1.202,19 1.236,34
Les conventions 1er emploi : à côté des salaires minimum et du RMMMG, on signalera
que la rémunération d’un jeune travailleur âgé entre 18 et 21 ans sans expérience
professionnelle (il doit donc s’agir d’une convention dite «premier emploi») peut,
nonobstant l’existence d’un barème, être réduite dans certaines limites par l’employeur.
Le jeune travailleur perçoit en telle hypothèse un complément forfaitaire et l’employeur
obtiendra une compensation fiscale. Il s’agit d’une mesure qui peut s’appliquer aux
contrats visant cette catégorie de jeunes travailleurs conclus à partir du 1er juillet 2018.
L’égalité hommes-femmes : le principe même de l’égalité salariale entre les femmes et les
hommes est inscrit dans de nombreux textes législatifs, tant nationaux qu’internationaux. Les
rapports successifs de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes constatent depuis
plusieurs années un écart salarial au niveau du salaire horaire proche de 10 % en défaveur
des femmes. Cet écart monte à plus de 20 % si l’on prend en considération les salaires
annuels, ce qui s’explique par le fait que le travail à temps partiel est plus important chez les
femmes ainsi que dans certains secteurs dans lesquels elles sont majoritairement occupées,
comme celui de la grande distribution pour les postes de caissières. Vu la persistance
d’inégalités, une première loi a été votée le 22 avril 2012, laquelle a été modifiée par une autre
loi du 12 juillet 2013, afin de lutter contre cet écart salarial. Le problème est que les inégalités
sont contenues dans de nombreuses CCT fixant les bases de calcul des rémunérations en
fonction de classifications qui ne sont pas neutres sur le plan du genre. C’est la raison pour
laquelle la DG relations collectives de travail du SPF Emploi & travail opère un contrôle des
classifications de fonctions sectorielles pour les rendre neutres sur le plan du genre.
Afin que le travailleur puisse se rendre compte de la manière dont a été calculée sa
rémunération et de l'importance des retenues opérées sur les sommes gagnées, l'employeur a
l'obligation de lui remettre un décompte de paie (il s'agit d'une sorte d'extrait du compte
individuel communément appelé la fiche de paie). Conformément à l'article 15 de la loi du 12
avril 1965 concernant la protection de la rémunération, ce décompte doit être remis lors de
chaque règlement définitif de la rémunération.
Les mentions qui doivent apparaître sur chaque décompte de paie sont définies par chaque commission paritaire
séparément (voir le tableau qui suit). A défaut de dispositions dans des conventions collectives prises au niveau
de certaines commissions paritaires, les mentions qui doivent apparaître sont celles fixées par l'arrêté royal du 27
septembre 1966 (Moniteur belge du 11 octobre 1966). Les mentions obligatoires déterminant le contenu minimum des
fiches de paie sont les suivantes :
- les avantages en nature : seuls les primes, les autres avantages pécuniaires ainsi que les avantages en
nature peuvent être groupés sous une seule dénomination pour autant que cela ne nuise pas à la clarté.
- le total de la rémunération brute, mais aussi :
Cette disposition partait du principe que l’employeur devait toujours prouver le paiement de la
rémunération, même s’il était effectué de la main à la main. En effet, s’il avait effectué ce
paiement de la main à la main sans exiger de reçu :
- l’employeur courait le risque, en cas de contestation ou de mauvaise foi du créancier,
de devoir payer une seconde fois (voir en ce sens : cour du travail de Liège, 10 juin
1992, JTT 1993 page 262),
- on considérait dans ce cadre-là que ni les déclarations de sécurité sociale à l'ONSS, ni
les autres documents fiscaux et sociaux ne prouvaient le paiement de la rémunération
car il s'agit de documents unilatéraux établis par l'employeur ou le secrétariat social de
ce dernier sur base des indications fournies par celui-ci (voir arrêt de la cour du travail
de Liège cité ci-dessus, JTT 1993, page 263),
- sur le plan de la preuve, la preuve du paiement de la rémunération ne pouvait être faite
par serment, car la délégation du serment litisdécisoire n'est pas admissible en matière
répressive, même sur l'action civile (voir cour de travail de Liège, 21 avril 1993, JTT
1994, page 147),
- on admettait néanmoins que la preuve testimoniale du paiement de la rémunération
devait être acceptée eu égard à l'article 12 de la loi du 3 juillet 1978 qui stipule que : «La
preuve testimoniale est admise, à défaut d’écrit, quelle que soit la valeur du litige», étant
entendu que l'article 5 de la loi du 12 avril 1965 qui imposait à l'employeur l'obligation de
soumettre une quittance à la signature du travailleur lors de chaque paiement de la
main à la main, ne paraissait pas déroger à l'article 12 de la loi du 3 juillet 1978 en
supprimant la possibilité pour l'employeur de prouver par témoins le paiement de la
main à la main (voir cour du travail d'Anvers, section de Hasselt, de juin 2000,
Limburgse Rechtsleer 2001, page 527) ; de plus, en autorisant la preuve testimoniale,
l'article 12 de la loi du 3 juillet 1978 permettait comme corollaire la preuve par
présomptions en application de l'article 1353 du Code civil.
Tout ceci était fort complexe, et c’est la raison pour laquelle le législateur a purement et
simplement abrogé de principe la possibilité de payer la rémunération de la main à la
main par le biais de la loi du 23 août 2015 modifiant la loi du 12 avril 1965, publiée au
Moniteur belge le 1er octobre 2015. Cette loi modifie la manière dont la rémunération peut être
payée au travailleur. La rémunération doit être payée en monnaie scripturale, sauf si une CCT,
un accord sectoriel ou un usage sectoriel autorise le paiement de la rémunération de la main à
la main. La procédure déterminant le mode de formalisation et de publicité de ces accords ou
usages sectoriels doit être déterminée par arrêté royal. Concrètement, cela signifie que
l'employeur doit, depuis le 1er octobre 2016, date de l’entrée en vigueur de la modification,
payer la rémunération en monnaie scripturale, sauf s'il peut invoquer une CCT, un accord ou un
usage sectoriel qui l'autorise à payer la rémunération de la main à la main, mais en tel cas, il
sera confronté à la problématique de difficulté de charge de la preuve évoquée ci-dessus. Le
paiement de la rémunération de la main à la main reste toutefois possible aussi longtemps
qu'une procédure établissant un accord ou usage sectoriel est en cours, une telle procédure doit
être clôturée au plus tard un an et six mois suivant la publication de la loi donc au plus tard pour
le 1er avril 2017. Le paiement de la rémunération en monnaie scripturale peut uniquement
être effectué par le biais :
o d'un virement à un compte bancaire,
o de chèques postaux,
o d’une assignation postale,
o ou d’un chèque circulaire.
Le principe de la compensation légale est réglé par l'article 1291 du Code civil qui dispose que :
«La compensation n'a lieu qu'entre deux dettes qui ont également pour objet une somme
d'argent, ou une certaine quantité de choses fongibles de la même espèce et qui sont
également liquides et exigibles».
Pour qu'une dette soit liquide, il faut qu'elle soit certaine quant à son existence, mais également
quant à son montant. Ainsi, le juge écartera la compensation lorsque la créance est contestée
(c'est le cas lorsqu'elle fait l'objet d'une action en justice ou quand elle n’a pas été exécutée et
qu’elle fait l’objet d’une contestation – voir en ce sens : Commerce Charleroi, 27 nov. 1991,
J.L.M.B., 1992, p. 449).
Néanmoins, lorsque les conditions de la compensation légale ne sont pas réunies, le juge peut,
à la demande d'une partie, déclarer que deux dettes sont compensées.
• d'une part, une des dettes ne soit pas prescrite car la prescription de celle-ci affecte son
exigibilité (voir en ce sens : Bruxelles, 10 sept. 1991, J.L.M.B., 1992, p. 1085),
• et que, d'autre part, la compensation ne soit pas légalement interdite.
À cet égard, dans certains cas, la loi interdit la compensation. Ainsi, l'article 23 de la loi du 12
avril 1965 concernant la protection de la rémunération des travailleurs définit limitativement les
sommes qui peuvent être imputées sur la rémunération du travailleur qui concernent les
retenues sociales et fiscales, les amendes infligées en vertu du règlement de travail, les
indemnités et dédommagements dus en exécution de l'article 18 de la loi (responsabilité du
travailleur), les avances faites par l'employeur et le cautionnement.
L’article 23 de la loi du 12 avril 1965 est rédigé comme suit : «Peuvent seuls être imputés sur la
rémunération du travailleur :
Sauf dans les cas limitativement énumérés à l'article 23, l'employeur ne peut donc procéder à
une retenue sur rémunération à concurrence d'une créance qu'il a ou aurait à charge de son
travailleur. En ne versant pas la rémunération ou en opérant une compensation en infraction à
l’article 23 de la loi du 12 avril 1965, il commet un délit, sauf à démontrer que le travailleur
concerné avait renoncé à l'application de l'article 23 après la naissance de son droit à
rémunération.
S’agissant du pécule de vacances, il faut indiquer que l’article 2 de la loi du 12 avril 1965 prévoit
expressément, en son alinéa 3, 1°, a), que celui-ci n’est pas de la rémunération. Dans la mesure
où cette disposition concerne tous les employeurs sans distinction aucune, il y a lieu de
considérer que tous les employeurs sont traités de la même manière, sans qu’il soit question
d’une quelconque discrimination, celle-ci ne pouvant concerner que des catégories de
justiciables, et non être basée sur la nature ou la qualification des sommes dont il est question
dans les dispositions de la loi du 12 avril 1965.
La notion de rémunération au sens strict doit être distinguée d’autres éléments qui n’en font pas
forcément partie. La notion de «rémunération» n'est en effet et malheureusement pas identique
d'une loi à l'autre dans la mesure où ses éléments constitutifs varient. Ainsi, la notion est
différente selon qu'elle s'analyse :
- en droit du travail (calcul de l'indemnité de préavis) ;
- au regard de la loi du 12 avril 1965 relative à la protection de la rémunération
(détermination de la rémunération mensuelle et retenues sur ladite rémunération) ;
- au regard du droit collectif du travail (en ce qui concerne le droit à la rémunération
minimum ou la liaison à l'indice des prix à la consommation) ;
- au regard des différentes lois de sécurité sociale (déterminant ou l'assiette de la
perception des cotisations ou contenant les règles relatives au calcul des indemnités ou
allocations de sécurité sociale).
La loi sur les contrats de travail ne définit pas la notion de rémunération. Tout au plus exclut-elle
de la rémunération les paiements en nature (ou par équivalent) ou en actions ou parts aux
travailleurs en application de la loi du 22 mai 2001 relative au régime de participation des
travailleurs au capital et aux bénéfices des sociétés.
Dans l'acception générale, la Cour de cassation considère de manière aussi simple qu’évidente
que la rémunération constitue la contrepartie du travail effectué en exécution d'un contrat
de travail.
On part du principe que chaque montant ou avantage social qui est octroyé par l’employeur au
travailleur est présumé être la contrepartie du travail effectué, sauf preuve contraire.
Font ainsi partie de la rémunération, étant donné qu'elles sont la contrepartie du travail :
- la prime d'assurance groupe que l'employeur paie au profit de son personnel ;
- la gratification octroyée suite à un résultat particulièrement bon atteint lors de la
conclusion d'une affaire.
De par le fait que le droit à la rémunération naisse de l'exécution du travail convenu en vertu
d'un contrat de travail, le travailleur ne peut prétendre, sauf dispositions légales ou
conventionnelles dérogatoires, au paiement de sa rémunération durant la période où, même par
le fait de l'employeur, il n'exécute pas le travail convenu.
N.B. : dans l'un ou l'autre cas, le travailleur pourra agir en justice en vue d'obtenir un
dédommagement en raison d'un manquement contractuel sur pied de l'article 1382 du Code
civil.
Une prime de fin d'année octroyée en exécution d'un contrat de travail constitue de la
rémunération et non une libéralité. On ne parle de «libéralité» que lorsque l'avantage accordé
n'est pas une contrepartie du travail exécuté en vertu du contrat de travail.
Dès l'instant où une prime est considérée comme de la rémunération, le travailleur ne peut y
avoir droit en cas de «suspension de son contrat de travail» puisque, par principe, la suspension
du contrat de travail fait obstacle à l'exécution du travail convenu.
La prime de fin d'année est, en principe, divisible en ce sens qu'elle s'acquiert «prorata
temporis». Toutefois, la Cour de Cassation considère que, lorsqu'une disposition d'une C.C.T.
subordonne le paiement de la prime à la présence du travailleur dans l'entreprise au moment de
son paiement, cette disposition confère à l'obligation au paiement qui naît d'une réglementation
n'émanant pas de l'autorité la valeur juridique d'un règlement rendu obligatoire par un acte
de l'autorité.
Les autres composants de la rémunération en fonction de la loi du 12 avril 1965 sur la protection
de la rémunération sont :
- le salaire en espèces,
- les pourboires,
- les avantages évaluables en argent.
Dépenses qui incombent à l'employeur parce qu'elles ont été effectivement exposées par le
travailleur dans le cadre et pour des raisons professionnelles. N'étant pas considérées comme
un revenu, ces sommes sont exonérées de cotisations de sécurité sociale et de précompte
professionnel.
En principe, la rémunération doit être fixée par convention/contrat (le contrat de travail) qui
tiendra lieu de loi entre parties, par application de l’article 1134 du Code civil (en théorie, on peut
prévoir toute une série de modalités : fixe, variable, partiellement variable, payable par mois,
semaine, jour, heure ou à la prestation).
A défaut de CCT, le minimum absolu est garanti par application du R.M.M.G. (revenu minimum
garanti), tel qu’il a été fixé par la CCT interprofessionnelle n° 21 et 23, laquelle s'applique pour :
- les CT Tps plein 21 ans et plus,
- les CT tps plein - 21 ans (%tage)
- les CT tps partiels - prorata tps plein.
L’employeur doit également veiller à respecter l’égalité des rémunérations entre travailleurs
masculins et féminins, en ce compris les éléments de la rémunération et les systèmes
d'évaluation des fonctions.
On notera que le travailleur bénéficie d’un privilège pour obtenir le paiement de sa rémunération
par application de l’article 19,3° bis de la loi hypothécaire, privilège qui est toutefois limité à
7436,81 € (il s’agit d’un privilège général sur meubles) qui n’est pas applicable pour les
indemnités de préavis ou d'éviction.
A concurrence de 20% de la rémunération nette due à chaque paie (sauf dol, mauvaise foi,
faute intentionnelle, fin volontaire de contrat et avant liquidation des indemnités et des
dommages et intérêts) :
1. amendes infligées en vertu du règlement de travail,
2. article 18 de la loi sur le contrat de travail,
3. avances en argent faites par l'employeur au travailleur,
4. cautionnement.
16-8-3 Exceptionnellement
Lorsqu’un créancier du travailleur procède à une saisie, c’est-à-dire lorsqu’il possède un titre
exécutoire et fait procéder à une signification de saisie à l’encontre de l'employeur qui, dès ce
moment-là, ne peut plus payer ou se dessaisir.
L'employeur doit, dans les 15 jours, faire une déclaration de 1/3 saisi (reprenant la nature et le
montant des sommes sur lesquelles la saisie peut être effectuée) et le créancier doit de son côté
dénoncer au travailleur la saisie-arrêt dans les 8 jours de la signification à l'employeur.
Le travailleur peut soit faire opposition dans les 15 jours de la dénonciation et à défaut,
d’opposition, l'employeur sera tenu de payer 2 jours après expiration du délai d'opposition.
La saisie prendra fin par le paiement de la totalité de la créance ou par mainlevée judiciaire ou
encore par mainlevée amiable de la saisie.
Le mécanisme prévoit que, dans les grandes lignes, tout ce qui se trouve au-dessus
d’environ 1400 € net par mois civil peut être saisi ou cédé intégralement, mais que la
tranche qui se trouve entre environ 1100 €, montant considéré comme un minimum intangible
insaisissable et incessible, et ce montant de 1400 € peut par contre être saisi ou cédé en
fonction d’un pourcentage que la loi détermine par tranches (20 ou 30 à 40 %), avec fixation
d’un forfait d’immunisation par enfant à charge.
N.B. : Le fait que le travailleur transmette avec retard l'attestation médicale justifiant l'incapacité
de travail à l'employeur, le travailleur perdant ainsi le droit au salaire garanti pendant la
suspension, ne porte pas préjudice au fait que le délai de préavis ne court pas pendant la
période de suspension.
En ce qui concerne les ouvriers, s'ajoutaient à ces causes de suspension deux suspensions
spécifiques :
- la suspension de l'exécution du contrat de travail pour cause d'intempéries (pour
autant que le travail soit impossible et que l'ouvrier soit prévenu qu'il ne doit pas se
présenter) ;
- la suspension de l'exécution du contrat de travail pour causes économiques.
Depuis le 1er janvier 2012 (loi du 12 avril 2011), de nouveaux articles 77/1 à 77/7 de la loi du 3
juillet 1978 prévoient un régime de chômage économique pour les employés.
Lorsqu'un des motifs de suspension survient dans le courant de l'exécution du contrat de travail,
cela signifie :
- pour le travailleur qu'il est exempté pendant cette période de suspension de son obligation de
prester un travail ;
- pour l'employeur qu'il est dispensé de son obligation de fournir du travail.
Lorsqu'il est mis fin au contrat de travail par l'employeur, le délai de préavis est suspendu
durant les périodes de suspension suivantes :
- maladie ou accident
- vacances annuelles,
- congé de maternité,
- congé prophylactique ou congé d'allaitement en tant que congé prophylactique,
- détention préventive (emprisonnement),
- période d'obligations militaires,
- incapacité de travail,
- repos compensatoires,
- interruption de carrière complète ;
- intempéries (uniquement pour les ouvriers) ;
- raisons économiques (jusqu'au 1er janvier 2002, uniquement les ouvriers ; depuis, tant
pour les ouvriers que pour les employés).
Lorsque la force majeure a un caractère temporaire (si elle est définitive, elle n’est pas une
cause de suspension, mais de fin de contrat), elle constitue un cas d’empêchement commun
d’exécution des obligations découlant du contrat de travail qui aura pour effet de le suspendre.
Il peut arriver que le travailleur rencontre des circonstances survenant sur le chemin du
travail qui retarderont son arrivée sur le lieu du travail ou l’empêcheront carrément. Le
travailleur conserve le droit à la rémunération si :
- il est apte au travail,
- il se rend normalement au travail,
- il arrive en retard ou pas du tout au travail,
- le retard résulte d'une cause survenue sur le chemin du travail, indépendante de la volonté
du travailleur.
Si la grève survient en dehors de l’entreprise, elle n’est pas vue comme grève en tant que
telle, mais comme une circonstance survenant (la plupart du temps) sur le chemin du travail et
qui retardera l’arrivée sur le lieu de travail ou l’empêchera, avec pour conséquence que le
travailleur conservera le droit à la rémunération si, comme indiqué ci-dessus :
- il est apte au travail,
- il se rend normalement au travail,
- il arrive en retard ou pas du tout au travail,
- le retard résulte d'une cause survenue sur le chemin du travail, indépendante de la volonté
du travailleur.
17-5-2-1 Notion : l’incapacité (que l’on appelle classiquement l’incapacité de travail égale
ou supérieure à 66 % pour les travailleurs salariés) constitue un événement de force
majeure (car imprévisible) qui rend impossible l'exécution du contrat et n'est imputable ni à
la faute du travailleur ni à la faute de l'employeur.
A défaut de paiement de l'indemnité de préavis, aucun délai de préavis ne saurait prendre cours
avant le rétablissement du travailleur vu que le contrat est suspendu(art 80 LCT).
17-5-2-3 Définitive : si l'incapacité de travail devient définitive, quelle que soit sa durée ou sa
cause, le contrat peut être rompu sans indemnité de préavis. L'incapacité peut être totale ou
partielle, mais doit en tout cas rendre l'exécution du contrat définitivement impossible.
L'incapacité doit concerner la nature du travail et l'horaire de travail convenu. La force majeure
met en principe immédiatement fin au contrat. Ainsi, l’incapacité de travail définitive n’est
plus à proprement parler une cause de suspension du contrat de travail, mais un mode de
résiliation de celui-ci par l’effet d’un cas de force majeure à caractère médical.
17-5-2-5 Sanctions :
- Perte du droit au salaire garanti pour les jours d'incapacités antérieurs à la remise ou
envoi du certificat médical (NB : le salaire garanti correspond à 100 % du salaire à
charge de l’employeur pendant 30 jours pour les employés et 7 jours pour les ouvriers ;
il est ensuite dégressif avec augmentation de la quote-part de prise en charge par
l’assurance maladie invalidité qui sera quant à elle plafonnée tant pour les employés
que pour les ouvriers).
- L'absence d'envoi ou remise de certificat médical n'est pas, sauf persistance après
avertissement, un acte équipollent à rupture, ni une cause de rupture pour motif grave
(a contrario : s’il y a persistance de refus de remise d’un certificat médical après
avertissement→motif grave).
Le travailleur peut bénéficier d'un congé d'adoption pour permettre l'accueil de l'enfant.
Depuis le 26 juillet 2004, pour toute inscription d'un enfant adopté comme faisant partie du
ménage, le travailleur a droit à une période ininterrompue de :
- 6 semaines maximum pour l'enfant de moins de 3 ans au début du congé ;
- 4 semaines maximum pour l'enfant de plus de 3 ans au début du congé.
Le congé d'adoption doit prendre cours dans les 2 mois qui suivent l'inscription de l'enfant
comme faisant partie du ménage du travailleur et prend fin en toute hypothèse lorsque l'enfant
aura atteint l'âge de 8 ans au cours du congé.
Pour en bénéficier, le travailleur doit avertir son employeur au moins un mois à l'avance, soit par
lettre recommandée, soit par la remise d'un écrit dont le double est signé pour réception par
l'employeur.
Le travailleur conserve de la sorte le droit à sa rémunération normale pendant les 3 premiers
jours du congé, les jours suivants étant pris en charge par sa mutuelle, à l'instar des congés de
circonstances moyennant introduction d'une demande auprès de son organisme assureur.
Le travailleur qui prend un congé d'adoption bénéficie d'une protection contre le licenciement
en ce sens que l'employeur ne peut accomplir, au cours de la période de protection,
aucun acte tendant à mettre fin au contrat de travail, sauf pour des motifs étrangers à la
prise de congé. La période de protection débute deux mois avant la prise de cours du
congé d'adoption et se termine un mois après la fin de celui-ci. En cas de rupture
irrégulière du contrat, l'employeur est redevable d'une indemnité de protection égale à 3
mois de rémunération, outre l'indemnité de rupture ordinaire. L'indemnité de protection ne
peut être cumulée avec une autre indemnité de protection contre le licenciement.
Les titulaires ne peuvent prétendre à une rémunération au cours de cette période (puisqu'ils
bénéficient de jetons de présence).
2 types de mandat :
- mandats donnant lieu à congé (ex : conseiller provincial),
- mandats ne donnant pas lieu à congé (ex : bourgmestre).
Lorsqu'il donne lieu à congé, sa durée est limitée à la durée de la session.
Les institutions remboursent à l'employeur la rémunération des heures d'absence, en sorte que
le travailleur est rémunéré au cours de ses périodes d'absence.
En cas de licenciement au cours de la période de protection, l'employeur est tenu de
payer une indemnité équivalente à 6 mois de rémunération. Cette indemnité est
cumulable avec un préavis ou une indemnité de préavis.
La loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail et l'arrêté royal du 28 août 1963 autorisent
expressément le travailleur, c'est à dire la personne engagée dans les liens d'un contrat de
travail, de s'absenter du travail avec maintien de sa rémunération normale, à l'occasion
d'événements familiaux, pour l'accomplissement d'obligations civiques ou de missions civiles et
en cas de comparution en justice.
Aucune distinction n’est opérée entre les travailleurs, qu’ils soient engagés à temps plein, temps
partiel, sous contrat à durée déterminée ou sous contrat à durée indéterminée.
La loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail et l'arrêté royal du 28 août 1963 constituent la
réglementation minimale à défaut de dispositions conventionnelles plus favorables résultant du
contrat de travail, du règlement de travail ou de CCT sectorielles ou d'entreprise.
La détention préventive d'un travailleur n'est pour l'employeur ni un acte équipollent à rupture, ni
un motif grave. Le travailleur a toutefois l'obligation d'informer son employeur dès qu'il en a
la possibilité. A défaut, le travailleur risque d'être licencié pour motif grave (absence injustifiée).
Durant la détention, la rémunération n'est pas due.
En cas de notification d'un préavis en cours de détention, pour un motif autre qu'un motif grave,
le préavis ne court pas et est suspendu pour la durée de la détention.
17-6-1 Intempéries
Il peut :
- soit être en rapport avec l'exploitation de l'entreprise et être assimilé à un cas de force
majeure (apprécié raisonnablement) dont les effets sont limités dans le temps,
- soit être sans rapport avec l'exploitation (attentats, inondations, catastrophes naturelles)
et constituer un cas de force majeure.
En l'absence de travail de remplacement, la rémunération est à charge de l'employeur
pendant les 7 premiers jours. A partir du 8 ème jour, l'indemnisation est assurée par
l'ONEm (sauf si l'ONEM refuse de reconnaître le caractère accidentel de l'événement).
Une distinction devait être faite entre les travailleurs sous statut employé ou ouvrier.
En ce qui concerne les employés, l'employeur restait jusqu'au 1er janvier 2012 tenu de payer la
rémunération dans la mesure où l'employeur est responsable de la gestion de son entreprise.
Depuis le 1er janvier 2012 (loi du 12 avril 2011), de nouveaux articles 77/1 à 77/7 de la loi
du 3 juillet 1978 prévoient un régime de chômage économique pour les employés.
En ce qui concerne les ouvriers, le manque de travail pour cause économique demeure une
cause légale de suspension du contrat de travail d'ouvrier.
Le manque de personnel, de commandes, de stocks suffisants, la diminution momentanée des
services constituent une cause de non-paiement de la rémunération.
Contrairement à une idée aussi fausse que préconçue, il existe bien en droit du travail belge,
comme endroit du travail français, un droit de retrait. En Belgique, ce droit est consacré par
l’article I. 2-26 du code sur le bien-être au travail.
Ce droit est à ce point méconnu en Belgique que, même dans le cadre de la crise du COVID 19
en 2020, le SPF Emploi n’a, pendant une grande partie de ladite crise, diffusé aucune
information à ce sujet ainsi que sur les conditions d’exercice de ce droit. Mieux encore, un média
bien connu en Belgique, la RTBF, a affirmé, en date du 3 mars 2020 (voir également les
colonnes du journal Le Soir du 17 mars 2020), qu’il n’existait pas de dispositions équivalentes à
celles connues en France, en l’occurrence l’article 4131–1, alinéa 3, du code du travail français.
Première remarque importante : tous les travailleurs, sans exception, sont titulaires du droit
individuel de retrait, même s’ils exercent leur activité dans une entreprise dite «essentielle».
Il faut et il suffit que le travailleur concerné (ou plusieurs d’entre eux) se retrouve(nt) face à un
«danger grave et immédiat qui ne peut être évité par une protection contre toutes
conséquences dommageables et injustifiées». Si de telles conditions sont remplies, les
travailleurs peuvent exercer leur droit de retrait. Il est capital de relever que les travailleurs qui
ont exercé leur droit de retrait judicieusement ne peuvent en subir aucun préjudice, ce qui
implique notamment qu’ils ont droit au paiement de leur rémunération et ne peuvent être
licenciés ou subir de sanctions disciplinaires pour ce motif.
18-5 Novation
18-6 Annulation
L'article 32 de la loi relative au contrat de travail dispose que les contrats de travail prennent fin
suivant le mode général d'extinction des obligations. Ces modes généraux sont repris à l'article
1234 du Code civil.
Conformément à l'article 1134 du Code civil, un contrat de travail peut être révoqué du
consentement mutuel des parties. La rupture de commun accord peut se faire à tout moment,
avec effet immédiat ou différé, y compris durant une période de suspension du contrat ou en
période de préavis. Ce mode de rupture n'impose aucune exigence de forme. Elle ne donne
généralement pas lieu au paiement d'une indemnité compensatoire de préavis.
L'indemnité dont les parties auraient éventuellement convenu à la fin de la relation de
travail doit être considérée comme de la rémunération au sens de l'article 2 de la loi sur la
protection de la rémunération.
Conformément à l'article 1184 du Code civil, chacune des parties à un contrat synallagmatique,
tel le contrat de travail, peut réclamer la résolution judiciaire de ce contrat lorsque l'autre partie
ne remplit pas ses obligations.
Sur le plan strictement terminologique, lorsque les parties ne sont pas d’accord pour mettre fin
au contrat dans le cadre d’un processus de résiliation, on ne parle plus de résiliation, mais de
résolution du contrat.
La faute jugée de nature à justifier la résolution judiciaire doit revêtir une réelle gravité et porter
atteinte aux intérêts du cocontractant. Le mécanisme de la résolution judiciaire s'applique aux
actes propres à la sphère contractuelle.
Par opposition, la rupture du contrat pour motif grave (art. 35 de la loi du 3/07/78 sur le
contrat de travail) peut se fonder sur des motifs sortant de la sphère contractuelle, tels
des manquements relevant de la vie privée.
La résolution judiciaire présente l'avantage de ne faire courir aucun risque professionnel à celui
qui la demande dans la mesure où, si le juge ne l'accorde pas, le contrat continuera à être
exécuté. Elle présente par contre le désavantage de maintenir les relations contractuelles durant
le procès.
En principe, la résolution opère ses effets «ex tunc» et non «ex nunc» en sorte que le contrat
résolu est sensé n'avoir jamais existé : en théorie, il est donc mis à néant de manière
rétroactive et les choses doivent être remises en leur état originel (c’est ce que les
techniciens du droit appel le «pristin état»).
Le contrat de travail constitue toutefois un contrat à prestations successives en sorte que, s'il
continue à être exécuté durant la procédure judiciaire, la résolution ne sortira ses effets qu'à la
date de la décision judiciaire et non à la date de l'introduction de la demande ou à la date initiale
de conclusion du contrat.
L'article 1168 du Code civil dispose qu'une condition résolutoire est un événement futur et
incertain dont les parties font dépendre la naissance ou l'extinction d'une obligation.
La condition résolutoire d'un contrat de travail doit remplir un certain nombre de critères (4) :
1. il doit s'agir d'un événement futur et incertain lors de la conclusion du contrat ;
2. la condition résolutoire doit être formulée en termes clairs et sans équivoque ;
3. la condition résolutoire ne peut être contraire à l'ordre public, ni aux bonnes mœurs, ni à
des dispositions légales contraignantes (art. 36 de la L.C.T. et les articles propres aux
diverses causes de suspension du contrat de travail) ;
4. il ne peut s'agir d'une condition dont la réalisation dépend de la seule volonté de
l'employeur (condition purement potestative).
La majorité de la jurisprudence considère que la condition résolutoire ne peut être
insérée dans un contrat de travail à durée déterminée.
Le terme résolutoire est un événement futur et certain dont dépend l'extinction d'une dette ou
d'une obligation.
Le contrat de travail peut prendre fin par la survenance d'un terme résolutoire.
Le contrat de travail avec un terme résolutoire est en principe toujours considéré comme
un contrat de travail à durée déterminée.
18-5 La novation
En application de l'article 1234 du Code civil, les obligations découlant d'un contrat peuvent
s'éteindre par novation. La novation s'opère de trois manières (art. 1271 du Code civil) :
1. lorsque le débiteur contracte envers son créancier une nouvelle dette qui est substituée
à l'ancienne, laquelle est éteinte ;
2. lorsqu'un nouveau débiteur est substitué à l'ancien qui est déchargé par le créancier ;
3. lorsque, par l'effet d'un nouvel engagement, un nouveau créancier est substitué à
l'ancien, envers lequel le débiteur se trouve déchargé.
La novation est un mode d'extinction du contrat de travail rarement appliqué en droit du travail
dans la mesure où l'on considère généralement que même en cas de modification substantielle
des éléments d'un contrat de travail avec l’accord des parties, celui-ci subsiste, mais selon
d’autres modalités.
Pour qu'il y ait novation, il faudra établir que les parties ont eu cette intention. Cette volonté peut
ressortir de la signature et de l'exécution d'un second contrat mais peut également ressortir de
18-6 L’annulation
Un contrat de travail prend fin lorsqu'il a été déclaré nul. Tel est le cas lorsque les conditions de
validité du contrat n'ont pas été respectées (consentement, capacité, objet, cause).
Un contrat déclaré nul est présumé n'avoir jamais existé. En cas d'annulation du contrat de
travail, le juge ne peut allouer que des dommages et intérêts accordés sur base du droit
commun, ce qui implique que la partie qui les revendique doit établir la preuve de son dommage
et son étendue.
Ce principe doit toutefois être relativisé par :
- l'article 14 de la loi du 3 juillet 1978 relative au contrat de travail ;
- l'article 5 de la loi du 16 mars 1971 sur le travail ;
- l'article 2, § 2 de la loi du 5 décembre 1968 sur les conventions collectives de travail et
les commissions paritaires ;
- l'article 4 de la loi du 27 juin 1969 révisant l'arrêté-loi du 28 décembre 1944 concernant
la sécurité sociale des travailleurs ;
- l'article 6, § 1er de la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail.
Dans ces cas, il existe une non-opposabilité de la nullité en faveur du travailleur.
En application de l'article 32, 5° de la loi relative au contrat de travail, les engagements résultant
du contrat de travail prennent fin par la force majeure.
Suivant la majorité de la jurisprudence des juridictions du travail, la force majeure suppose un
événement imprévisible dont la faute ne peut être attribuée au débiteur et qui constitue
un obstacle insurmontable à la poursuite de l'exécution du contrat.
Pour pouvoir invoquer la force majeure, les conditions suivantes doivent être réunies :
1. l'exécution du contrat doit avoir été rendue totalement impossible ;
2. l'exécution du contrat doit avoir été rendue définitivement impossible ;
3. la force majeure doit être la conséquence de circonstances indépendantes de la volonté
des parties ;
4. la force majeure doit être imprévisible et inéluctable.
Sont ainsi considérés comme cas de force majeure :
- les circonstances liées à la guerre,
- l'incapacité de travail définitive du travailleur lorsque, après demande de réintégration et
avis du conseiller en prévention-médecin du travail, il est devenu impossible de
maintenir le travailleur au travail dans sa fonction et qu'il s'avère raisonnablement
impossible pour l'employeur de fournir à ce travailleur un autre poste de travail dans son
entreprise.
- l'incendie d'une entreprise,
- les actes de l'autorité publique (tel le renouvellement non prévisible d'un permis de
travail).
Ne sont toutefois pas considérés comme cas de force majeure :
- la faillite ou la déconfiture de l'employeur (art. 26 de la L.C.T.) ;
- les difficultés économiques ;
- la fermeture de l'entreprise en application de la législation concernant la protection de
l'environnement.
Il suffisait, pour chaque partie d'observer entre la notification du congé et la rupture un délai
d'attente (dans l’hypothèse d’un préavis à prester – c’est ce que l’on appelle communément le
délai de préavis), voire de payer une indemnité compensatoire du délai de préavis (c’est ce
que l’on appelle communément l’indemnité de rupture, l’indemnité de préavis ou encore
l’indemnité compensatoire de préavis ou enfin l’indemnité compensatoire de préavis
inexistant).
Il faut toutefois convenir que le caractère discrétionnaire du droit de rupture, notamment dans le
chef de l’employeur, avant même la loi du 26 décembre 2013 et la CCT n°109, était devenu
purement théorique. En effet, le défaut d’obligation de motivation formelle de la rupture qui
pouvait découler de la loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail a connu une évolution et on
a considéré que ce défaut d’obligation ne signifiait pas pour autant que l’employeur pouvait
rompre un contrat de travail sans aucun motif ou pour un motif non admissible en droit, et ce
pour la simple raison que, comme tout autre contrat, le contrat de travail ne peut être rompu de
manière abusive. Il suffit, en matière contractuelle, de s’en référer à l’article 1134 du Code civil
qui constitue la base de la théorie de l’abus de droit et contient le principe de l’exécution de
bonne foi des conventions, principe qui interdit à une partie contractante d’abuser des droits que
le contrat lui reconnaît, à savoir, en l’occurrence, le droit de le rompre.
Pour être constitutif d’abus de droit, le droit de licencier doit être exercé par l’employeur d’une
manière qui dépasse manifestement les limites de l’exercice normal de ce droit par une
personne prudente et avisée (Cassation, 10 septembre 1971, RW 1971/1972, page 321). De
la sorte, la rupture du contrat peut être abusive si elle est totalement disproportionnée par
rapport à l’intérêt servi, si elle est révélatrice d’une intention de nuire, si elle détourne le droit de
sa finalité économique et sociale, si elle est utilisée à titre de mesures de représailles, si elle
révèle un comportement anormal, ou encore si elle se fonde sur un motif totalement illégitime.
Par ailleurs, pour être retenu, l’abus de droit à l’occasion de la rupture du contrat de travail doit
avoir généré, dans le chef du travailleur, un préjudice distinct de celui que répare
forfaitairement l’indemnité compensatoire de préavis. Le licenciement abusif fera l’objet d’une
étude dans un chapitre distinct. On notera cependant dès à présent :
- qu’en réalité la notion d’abus de droit protège finalement tous les travailleurs,
ouvriers ou employés, qu’ils soient en CDD ou CDI,
- qu’en droit du travail, le caractère abusif ou non de la rupture est indépendant de
sa régularité formelle, en manière telle qu’un licenciement peut parfaitement être
jugé abusif, alors même que l’employeur a respecté toutes les formes légales, la
durée du préavis à respecter et à prester le cas échéant, voire qu’il ait payé
l’indemnité compensatoire de préavis dite ordinaire.
Sur base des principes de droit civil, il appartient au travailleur se prévalant d’un abus de droit
de licenciement ou d’une faute commise à l’occasion de celui-ci, d’en apporter la preuve (voir
les articles 1315 du Code civil et 870 du Code judiciaire).
La convention collective de travail n° 109 sort ses effets pour tous les licenciements à partir du 1 er avril 2014 et implique
d’être attentif aux éléments suivants :
1) La notification du congé n’est en soi pas modifiée, à savoir que l’employeur n’est actuellement toujours pas obligé
d’indiquer dans la lettre de licenciement le motif concret du licenciement. L’employeur peut le faire, et il en serait bien
avisé, mais ce n’est ni une obligation ni une condition de validité du congé moyennant préavis.
2) Le droit de demander la motivation appartient au travailleur, en sorte que ce n’est pas une obligation pour
l’employeur qui peut très bien imaginer que le travailleur ne la réclamera jamais ; en d’autres termes, l’employeur peut
ne pas communiquer spontanément la motivation du congé au travailleur jusqu’à ce que celui-ci en formule la demande.
3) Le travailleur qui désire exercer ce droit doit néanmoins être attentif au délai et à la forme de sa demande : il doit
la formuler par lettre recommandée dans un délai de deux mois après que le contrat de travail a pris fin.
4) Si le travailleur réclame la motivation de son licenciement, l’employeur doit y répondre par recommandé dans un
délai de deux mois (attention : ce n’est pas tellement la sanction de l’amende civile de deux semaines d’indemnité qui
est problématique – vu sa faiblesse – mais surtout le fait que, si cette motivation n’est pas formulée alors qu’elle a été
demandée, l’employeur aura la charge de la preuve non seulement du motif concret du licenciement, mais également du
caractère raisonnable de celui-ci).
5) Vu ces règles de preuve, l’employeur est sanctionné s’il ne communique pas les motifs qui lui sont demandés, mais
le travailleur le sera également car la charge de la preuve du caractère manifestement déraisonnable du licenciement
sera plus lourde pour lui s’il ne demande pas la motivation. Dès lors, le travailleur a toujours intérêt à demander la
motivation de son licenciement et l’employeur a toujours intérêt à la fournir, dans tous les cas, en respectant les délais et
les formes prescrites. La notion de motif concret implique une motivation plus grande que ce qui était auparavant indiqué
sur le C4. Il faut ainsi expliquer les raisons précises et non pas les raisons générales et vagues (comme « ne convient
plus, réorganisation, restructuration »), qui amènent dans le cas d’espèce l’employeur à décider d’un licenciement, et ce
pour que le tribunal puisse juger que ce licenciement est fondé sur l’attitude, l’aptitude ou la nécessité économique et
qu’il n’est pas manifestement déraisonnable. Ce dernier aspect est important car le législateur a introduit la notion
de licenciement manifestement déraisonnable, c’est-à-dire, selon la définition légale : le licenciement d’un travailleur
engagé à durée indéterminée, qui se fonde sur des motifs n’ayant aucun lien avec son aptitude ou sa conduite
ou qui ne sont pas fondés sur les nécessités du fonctionnement de l’entreprise et qui n’aurait jamais été décidé
par un employeur normal et raisonnable (la sanction à charge de l’employeur en cas de licenciement
manifestement déraisonnable est le paiement de 3 à 17 semaines de rémunération).
Il faut être attentif au fait qu’il existe des exceptions dans le champ d’application de la convention collective de travail et
que celle-ci recrée l’article 63 de la loi du 3 juillet 1978 dans certaines hypothèses.
En cas de contestation du motif grave devant les juridictions du travail (quasi inévitable compte
tenu des sanctions dont sera victime le travailleur lors de son inscription au bénéfice des
allocations de chômage), le motif est «laissé à l'appréciation du juge» qui exercera un
contrôle de pleine juridiction par lequel le juge substituera le cas échéant son appréciation à
celle des parties (l’employeur le plus souvent). L’étude du motif grave fera l’objet d’un
chapitre distinct.
Dans le premier cas de figure (I), la protection sera effective par l'éventuel contrôle a
posteriori qu'effectuera le juge tant de la réalité du motif ayant justifié le licenciement du
travailleur protégé que de l'absence de lien entre les mobiles de l'employeur et les motifs
prohibés.
Sont notamment visés par cette hypothèse :
1. les ouvriers sous contrat de travail à durée indéterminée (article 63 LCT) et les
bateliers,
2. les femmes enceintes ou en repos de maternité,
3. les femmes en pause d'allaitement,
4. les travailleurs en congé de paternité,
5. les travailleurs en congé parental,
6. les travailleurs en congé d'adoption,
7. les travailleurs qui accomplissent leur service militaire ou civil,
8. les travailleurs en congé politique,
9. les travailleurs en interruption de carrière,
10. les travailleurs en congé éducation payés,
11. les travailleurs accomplissant des prestations de nuit,
12. les travailleurs ayant introduit une plainte sur base de l'égalité de traitement entre
hommes et femmes ainsi que les témoins à charge et à décharge,
13. les travailleurs confrontés à l'introduction de nouvelles technologies dans les
entreprises,
14. les travailleurs ayant formulé des observations dans le cadre de l'introduction ou
d'une modification du règlement de travail,
15. les travailleurs ayant déposé une plainte pour harcèlement moral, sexuel ou pour
violences ainsi que les témoins à charge et à décharge,
16. les travailleurs ayant déposé une plainte pour discrimination non justifiée ainsi
que les témoins à charge et à décharge,
17. les travailleurs ayant introduit une plainte ou une procédure pour infraction à la
loi antiracisme et xénophobie ainsi que les témoins à charge et à décharge.
L'employeur et le travailleur peuvent à tout moment mettre fin au contrat de travail qui les lie.
La loi prévoit toutefois un certain nombre de règles essentielles à observer pour mettre fin au
contrat.
L'article 32 de la loi sur le contrat de travail énumère les modes spécifiques de résiliation :
- un contrat à durée déterminée prend fin par l'expiration du terme (art. 32, 1°) ;
- un contrat de travail conclu pour un travail déterminé prend fin par l'achèvement du
travail en vue duquel il a été conclu (art. 32,2°) ;
- un contrat de travail conclu pour une durée indéterminée peut prendre fin par la
volonté de l'une des parties, à savoir moyennant préavis et à défaut de préavis à
prester, moyennant indemnité (art. 32, 3°) ;
- tout contrat de travail peut prendre fin :
- par la volonté de l'une des parties lorsqu'il existe un motif grave de rupture (art. 32,
3° - pour la définition du motif grave voir article 35),
- par la mort du travailleur,
- ou par l'existence d'un cas de force majeure (art. 32, 4°et 5°).
Pour rompre le contrat, une des parties au contrat doit prendre une décision non équivoque,
qualifiée de «congé». Le congé est donc l'acte par lequel une partie notifie à l'autre qu'elle
entend que le contrat de travail prenne fin.
Sur le plan juridique, il s'agit d'un acte non équivoque ou définitif (aucun doute ne peut
subsister quant à la volonté de donner congé : le congé ne peut donc pas être conditionnel),
irrévocable (le destinataire peut s'en prévaloir alors que son auteur ne peut plus se rétracter
unilatéralement) et indivisible (il emporte la fin de tout le contrat à l’égard de toutes les parties).
Il est toutefois évident que les parties peuvent, de commun accord, considérer que le congé qui
a été donné est non avenu ; cet accord n'est soumis à aucune forme. La validité de cet acte est
soumise aux conditions de l'article 1108 du Code civil, à savoir (comme le contrat de travail lui-
même au départ):
- le consentement de la partie qui s'oblige ;
- sa capacité de contracter ;
- un objet certain qui forme la matière de l'engagement ;
- une cause licite dans l'obligation.
Le congé constitue donc la manifestation définitive d'une volonté valide et exempte de vices de
consentement de rompre le contrat de travail.
Sur le plan des modalités, l'auteur de la rupture (employeur ou travailleur) choisit librement la
manière dont il va mettre fin au contrat :
- soit en notifiant un préavis : le travailleur prestera donc un préavis - normalement,
seuls les contrats conclus pour une durée indéterminée (CDI) sont susceptibles
d’être résiliés moyennant un préavis ; cela est également possible pour les CDD
durant les 6 premiers mois;
- soit en payant une indemnité compensatoire de préavis : le travailleur s’en va tout de
suite ;
- soit en notifiant un renvoi pour motif grave : le travailleur s’en va tout de suite.
20-2-2-1 Notion
Le contrat de travail à durée indéterminée d'un travailleur (employé/ouvrier) peut être dénoncé
par l'employeur, moyennant respect d'un délai de préavis que doit prester le travailleur. Le
travailleur peut également mettre fin à son contrat de travail à durée indéterminée, moyennant
respect d'un délai de préavis qu'il doit prester.
Le préavis constitue la communication par la partie qui donne congé de la date à laquelle le
contrat de travail doit prendre fin (sous réserve de prorogation de la durée du contrat pour
cause de suspension). Comme indiqué ci-dessus, seuls les contrats de travail conclus
pour une durée indéterminée sont susceptibles d'être résiliés moyennant un préavis. Cela
est également possible pour les CDD durant les 6 premiers mois.
Le congé moyennant préavis doit répondre aux conditions de forme prévues à l'article 37, § 1er
de la loi relative au contrat de travail. Ces conditions sont prévues à peine de nullité :
1. Le préavis doit toujours être donné par écrit. Toute notification orale du congé est nulle.
2. L'écrit doit être daté et signé par son auteur ou par la personne qui agit par délégation.
3. L'écrit doit contenir le début et la durée du préavis.
Avant le 01.04.2014, sauf exceptions (ex : travailleurs protégés), l'employeur n'avait pas
l'obligation de mentionner les motifs de licenciement dans la lettre de préavis. Ceux-ci
devaient toutefois être précisés sur le certificat de chômage (formulaire C4) qui était remis au
travailleur le dernier jour des prestations de travail. Depuis le 01.04.2014, l'employeur est tenu
de donner le(s) motif(s) à l'origine du licenciement dans les 2 mois qui suivent la demande du
travailleur, demande devant être introduite au plus tard dans les 2 mois de la fin du contrat. Tant
la demande que la réponse doivent faire l'objet d'un envoi recommandé.
Seul l'employeur est tenu de respecter des prescriptions linguistiques pour valider son
préavis. Ainsi :
- selon que le siège d'exploitation de l'entreprise où est occupé le travailleur se trouve en
région francophone ou néerlandophone, il devra être établi en français ou en
néerlandais ;
- Si le siège d'exploitation de l'entreprise où est occupé le travailleur est situé à
«Bruxelles-Capitale» (19 communes), l'écrit devra répondre à la langue du travailleur
(soit français, soit néerlandais).
20-2-2-4 Sanction
La lettre de préavis ne répondant pas à ces condition (pas d'écrit, début et/ou durée du délai de
préavis non mentionnés dans l'écrit, licenciement conditionnel) est nulle.
A l'inverse, si le travailleur notifie son préavis selon des modalités non prévues par la loi, la
nullité du préavis est relative et peut être couverte par l'employeur.
Depuis le 01.01.2014, quel que soit le statut, le préavis prend cours le lundi suivant la
semaine pendant laquelle il a été notifié. La lettre recommandée sort ses effets le 3 ème jour
ouvrable, samedi compris, suivant son expédition. Au cours d’une semaine ordinaire, c’est-à-dire
sans jour férié, un employeur devra donc envoyer la lettre recommandée au plus tard le
mercredi s’il souhaite que le délai prenne cours le lundi suivant.
Si la date de prise de cours coïncide avec certaines périodes de suspension du contrat de travail
(maladie, vacances), la prise de cours du préavis est reportée jusqu'au jour où le travailleur
reprendra effectivement son travail, quelle que soit la date du mois ou le jour de la semaine.
Le congé moyennant préavis étant un acte définitif, le préavis ne pourra jamais être annulé, sauf
accord express du travailleur. De la même manière, le délai de préavis ne pourra être prolongé
ou écourté de manière unilatérale. La prolongation ou la diminution du délai de préavis notifié
requiert une convention entre employeur et travailleur.
Le principe général veut que le calcul de la durée du préavis soit fonction uniquement de
l'ancienneté (et non plus du montant de la rémunération ou encore de l’âge du travailleur). Il
s’agit du seul paramètre à prendre en considération pour son calcul.
Avant la loi du 26 décembre 2013 sur le statut unique entre ouvriers et employés, le système
était complexe et asymétrique. Les nouvelles règles de délais, plus simples et uniformes, sont
applicables à tous les licenciements à partir du 1er janvier 2014, et les nouveaux délais de
préavis sont applicables tant pour les ouvriers que pour les employés.
Pour les travailleurs en service avant le 1er janvier 2014, on considère qu’il s’agit de
travailleurs dont le contrat de travail a pris cours au plus tard le 31 décembre 2013, et il y a lieu,
pour ces travailleurs-là, de procéder à un double calcul :
- La première partie de leur délai de préavis sera verrouillée au 31 décembre 2013 sur la
base des règles anciennes en vigueur à cette date (en résumé : pour les ouvriers, si
l’ancienneté dans l’entreprise est inférieure à 20 ans ils auront droit à 28 jours de
préavis et devront quant à eux respecter 14 jours, et si leur ancienneté est supérieure à
20 ans, le préavis sera de 56 jours pour l’employeur et 28 jours pour le travailleur - pour
les employés, si la rémunération annuelle brute ne dépasse pas 32 254 € au 31
décembre 2013, le préavis est de trois mois par tranche d’ancienneté de cinq ans, mais
si par contre la rémunération annuelle brute dépasse 32 254 € au 31 décembre 2013, il
faut un accord sur le préavis et, à défaut, c’est le juge qui le fixera en utilisant le cas
échéant la grille Claeys ou une autre méthode éprouvée).
- La seconde partie de leur délai de préavis sera calculée conformément aux nouvelles
règles en vigueur à partir du 1 er janvier 2014. On considérera que l’ancienneté devant
être prise en compte pour cette deuxième partie correspond à l’ancienneté acquise à
partir du 1er janvier 2014, date à laquelle le compteur est remis à zéro.
→La durée totale de préavis pour ces travailleurs-là correspond à la somme des deux
parties.
Ancienneté inférieure à 3 mois : délai de préavis de 1 semaine (2 avant le 1er mai 2018)
Ancienneté entre 3 et 4 mois : délai de préavis de 3 semaines
Ancienneté entre 4 et 5 mois : délai de préavis de 4 semaines
Ancienneté entre 5 et 6 mois : délai de préavis de 5 semaines (loi de relance & cohésion du 26 mars 2018)
Ancienneté entre 6 et 9 mois : délai de préavis de 6 semaines
Ancienneté entre 9 et 12 mois : délai de préavis de 7 semaines
Ancienneté entre 12 et 15 mois : délai de préavis de 8 semaines
Ancienneté entre 15 et 18 mois : délai de préavis de 9 semaines
Ancienneté entre 18 et 21 mois : délai de préavis de 10 semaines
Ancienneté entre 21 et 24 mois : délai de préavis de 11 semaines
Ancienneté de 2 ans : délai de préavis de 12 semaines
Ancienneté de 3 ans : délai de préavis de 13 semaines
Ancienneté de 4 ans : délai de préavis de 15 semaines
À partir de la 5ème année d’ancienneté : on ajoute 3 semaines par année d’ancienneté entamée
A partir de 20 ans d’ancienneté : on ajoute 2 semaines par année d’ancienneté entamée
À partir de la 21e année d’ancienneté : on ajoute 1 semaine par année d’ancienneté entamée
Pour une ancienneté égale ou supérieure à 5 ans, cela donne donc ce qui suit :
En cas de démission, c’est-à-dire de congé donné par le travailleur, les délais de préavis
sont les suivants :
On remarquera que les délais de préavis que le travailleur doit respecter correspondent grosso
modo à la moitié des délais de préavis que l’employeur devra appliquer avec toutefois un
plafond absolu de 13 semaines concernant les travailleurs.
L'employeur a le choix entre notifier un délai de préavis à prester par le travailleur ou mettre fin
au contrat de travail avec effet immédiat moyennant le paiement d'une indemnité.
Toujours est-il que si les parties décident de mettre fin au contrat de travail avec effet immédiat,
elles devront, comme indiqué ci-dessus, payer une indemnité dite «compensatoire de préavis».
La loi sur le statut unique ne modifie rien au principe concernant l’indemnité compensatoire de
préavis par rapport à la base de calcul de la rémunération et des avantages à prendre en
considération.
L'indemnité de préavis couvre ainsi la rémunération en cours et les avantages acquis en vertu
du contrat (art. 39 de la loi relative au contrat de travail). La rémunération en cours est celle à
laquelle le travailleur a droit au moment de la rupture du contrat de travail. Elle comprend la
rémunération fixe et la rémunération variable. S'y ajoutent les avantages acquis en vertu du
contrat, soit ceux dont le travailleur bénéficie à charge de son employeur dans le cadre de
l'existence de son contrat de travail sans constituer une contrepartie directe du travail effectué. Il
s'agit des éléments suivants :
- remboursement de frais ;
- usage privé d'une voiture de société ;
- usage privé d'un téléphone portable ;
- usage privé d'un ordinateur portable ;
- intervention de l'employeur dans le loyer et /ou les frais de chauffage ;
- intervention de l'employeur dans le trajet domicile-travail ;
- titres repas-indemnités de repas ;
- pécule de vacances ;
- heures supplémentaires ;
- primes, primes de fin d'année, primes de mérite ;
- cotisation patronale à l'assurance groupe, fonds de pension ;
- prestations sociales ;
- vêtements de travail ;
- indemnités diverses dans le cadre d'un contrat de travail international ;
- options sur actions ;
- voyages en avion gratuits ;
- mise à disposition d'un logement.
La nouvelle loi contient trois dispositions relatives à la rupture du contrat de travail d'un
travailleur malade.
Une première disposition permet à l'employeur de rompre le contrat de travail durant le délai
de préavis lorsque le travailleur est tombé malade après le congé. L'employeur doit alors payer
une indemnité de rupture correspondant à la période de préavis non-prestée mais pourra
déduire le salaire garanti payé depuis le début de la dernière période d'incapacité de travail.
Les deux autres dispositions permettent à l'employeur de rompre un contrat de travail à durée
déterminée durant la période d'incapacité de travail moyennant une indemnité de rupture peu
élevée :
- Si la durée du contrat est d'au moins 3 mois et que l'incapacité de travail dure plus de 6
mois, la rémunération restante pour la durée convenue est limitée à 3 mois dont le salaire
garanti peut à nouveau être déduit.
- Si la durée du contrat est inférieure à 3 mois et que l'incapacité de travail dure plus de 7
jours, aucune indemnité n'est due. Cela peut cependant uniquement être le cas à l'issue de
la période durant laquelle un congé est possible.
20-4-1-1 Notion
Le contrat de travail à durée déterminée est le contrat de travail qui prend fin automatiquement :
- à une date préalablement fixée (terme résolutoire)
- ou par la survenance d'un événement futur et certain, dont la date est connue d'avance
(condition résolutoire).
Le contrat de travail à durée déterminée doit être constaté par écrit et être signé au plus tard
au moment de l'entrée en service du travailleur. En cas de non-respect des conditions de
fond ou de forme, le contrat de travail est considéré comme un contrat de travail à durée
indéterminée auquel il y aura lieu d'appliquer les conditions de résiliation propres à ces contrats.
Conformément aux dispositions de l'article 10 de la loi relative aux contrats de travail, il n'est en
principe pas permis de conclure plusieurs contrats de travail successifs pour une durée
déterminée, sauf en cas d'interruption des relations de travail attribuable au travailleur. Le non-
respect de cette interdiction a pour conséquence que les parties seront présumées avoir conclu
un contrat de travail à durée indéterminée. Il existe toutefois deux exceptions :
- Sans autorisation de l'Inspection sociale, l'article 10 bis de la loi sur le contrat de travail
admet qu'il puisse être conclu un maximum de 4 contrats successifs à durée déterminée
d'une durée minimale de 3 mois par contrat et d'une durée totale de 2 ans pour
l'ensemble des contrats.
- Avec autorisation de l'Inspection sociale, il ne peut être conclu plus de 4 contrats pour
une durée déterminée d'une durée minimale de 6 mois par contrat et d'une durée totale
de 3 ans pour l'ensemble des contrats successifs.
20-4-1-2 Cessation
Le contrat de travail à durée déterminée ne peut être résilié unilatéralement avant le terme prévu
ou avant l'écoulement de la durée contractuelle, ni par l'employeur, ni par le travailleur.
La loi relative aux contrats de travail ne prévoit aucune formalité en vue de la résiliation d'un
contrat de travail à durée déterminée.
Si, en dépit de l'interdiction de résilier avant terme, le contrat est résilié par l'une ou l'autre partie,
une indemnité devra être payée dont le montant sera égal à la rémunération qui restait à
échoir jusqu'à ce terme, sans que ce montant puisse toutefois excéder le double de
l'indemnité de préavis qui aurait normalement été due si le contrat avait été conclu sans
terme (art. 40 L.C.T.).
Depuis le 01.01.2014, les parties peuvent mettre fin au contrat durant les 6 premiers mois
moyennant un préavis ou une indemnité compensatoire de préavis. Concrètement et surtout
plus précisément, le nouvel article 40, §2, de la loi du 3 juillet 1978 sur les contrats de travail
prévoit que, lorsque le contrat est conclu pour une durée déterminée ou pour un travail
nettement défini, chacune des parties peut le résilier avant terme et sans motif grave durant la
première moitié de la durée convenue et sans que la période durant laquelle un préavis
est possible dépasse six mois, et ce moyennant le respect des délais de préavis applicables
en cas de licenciement d’un travailleur engagé à durée indéterminée.
Une fois les 6 premiers mois échus, la règle traditionnelle trouve à s'appliquer à savoir que
l'indemnité à payer correspond à la rémunération qui restait à échoir jusqu'à ce terme, sans que
ce montant puisse toutefois excéder le double de l'indemnité de préavis qui aurait normalement
été due si le contrat avait été conclu sans terme.
Le contrat de travail pour un travail nettement défini est le contrat de travail aux termes duquel
un travailleur est engagé pour un travail préalablement convenu et qui prend fin
automatiquement par l'achèvement de ce travail. Les conditions de forme et la sanction du non-
respect des conditions de fond et de forme sont les mêmes que celles requises pour le contrat à
durée déterminée.
Pour le reste, il n'est pas permis de conclure deux ou plusieurs contrats de travail successifs
pour un travail nettement défini, pas même en cas d'interruption de la relation de travail, sauf si
cette interruption est attribuable au travailleur. A défaut les parties seront présumées avoir
conclu un contrat à durée indéterminée.
Les dispositions relatives à la cessation du contrat de travail pour un travail nettement défini sont
les mêmes que pour le contrat de travail à durée déterminée.
Un contrat de remplacement est un contrat de travail qui est conclu avec un travailleur en
remplacement d'un autre travailleur dont l'exécution du contrat a été suspendue. Il peut être
conclu pour une durée indéterminée, pour une durée déterminée (ou pour un travail nettement
défini).
L'objet du contrat doit être le remplacement d'un autre travailleur dont l'exécution du contrat a
été suspendue pour une autre cause que des causes économiques, des intempéries, la
grève ou le lock-out.
Sa durée ne peut excéder deux ans (sauf contrat conclu en vue de pourvoir au remplacement
d'un travailleur en crédit-temps ou en interruption de carrière). En cas de contrats successifs, il
en sera de même, sauf interruption attribuable au travailleur.
Le contrat doit être conclu par écrit et signé au plus tard au moment de l'entrée en service du
travailleur.
En principe, le contrat de remplacement ne peut être résilié sauf motif grave, force majeure ou
décès du travailleur.
On entend par motif grave (art. 35 L.C.T.) : «La faute qui rend immédiatement et
définitivement impossible toute collaboration professionnelle entre l'employeur et le
travailleur».
Il en découle que le simple fait de laisser se poursuivre pendant quelque temps la relation de
travail indique que la collaboration n'est pas définitivement et immédiatement impossible, ce qui
annule l'existence du motif grave.
Les motifs graves les plus fréquemment retenus par la jurisprudence sont les suivants :
- [1] Dans le chef du travailleur
o absences injustifiées au travail nonobstant avertissements,
o dommage causé aux biens de l'employeur (article 18 LCT : faute lourde ou dol),
o concurrence, déloyale a fortiori,
o vol ( ! différence entre Res communis, propria, derelictae et nullius),
o ivresse
o agissements en relation avec des stupéfiants,
o faits graves de la vie privée (agressions, viol… Etc.)
o voies de fait - insultes,
o insubordination - refus de travailler,
o critiques - insultes,
o abus commis avec la voiture de société,
o abus des moyens de télécommunications et de l'infrastructure informatique,
o malhonnêteté - falsification,
o rendement insuffisant en raison d’une incompétence flagrante,
o fautes précontractuelles (diplômes chimériques & faux CV),
- [2] dans le chef de l'employeur
o refus de donner du travail,
o insultes
o occupation du travailleur dans des conditions dangereuses et/ou irresponsables,
o coups,
o non-paiement de la rémunération,
o mise à disposition de matériel de travail non en ordre,
o harcèlement sexuel et/ou moral.
Dans les trois jours ouvrables suivant la prise de connaissance du motif grave par
l'employeur ou le travailleur, celui-ci doit mettre fin au contrat de travail avec effet immédiat
(congé).
Dans les trois jours ouvrables suivant ce congé, le motif grave doit être porté à la
connaissance du travailleur ou de l'employeur moyennant la notification d'un écrit reprenant une
description précise du motif grave invoqué.
Cette notification doit être faite à l'adresse exacte du travailleur (ou de l’employeur).
La charge de la preuve du respect des conditions de forme repose sur l'auteur de la rupture
(employeur ou travailleur).
Leur non-respect rend le congé irrégulier en sorte que l'indemnité de rupture est due
quelle que soit la gravité de l'irrégularité constatée.
Le délai de trois jours ouvrables commence à courir au moment où le fait est connu de
l'employeur avec une certitude suffisant à sa propre conviction ainsi qu'à celle du travailleur et
de la justice pour pouvoir prendre une décision en connaissance de cause sur l'existence du fait
et les circonstances de nature à transformer ce fait en motif grave.
Même si les parties n'invoquent pas le non-respect éventuel du délai, le juge doit d'office
examiner si le délai a été respecté.
La notification du congé pour motif grave emporte la rupture immédiate du contrat qui lie les
parties avec obligation pour le travailleur de restituer tous le matériel professionnel (GSM,
ordinateur portable, voiture de société, etc...) et documents dont il dispose.
En cas de rejet du motif grave par la juridiction du travail, le travailleur pourra aussi demander le
cas échéant en plus une indemnisation pour «abus de droit de licenciement» en apportant la
preuve que l'employeur a abusé de son droit de licenciement lors du congé.
3- Si l'employeur ne conteste pas le congé pour motif grave notifié par le travailleur ou, si après
contestation devant la juridiction du travail par l'employeur, la juridiction du travail accepte le
motif grave invoqué, le congé est justifié et le travailleur ne doit pas payer d'indemnité de rupture
à l'employeur.
«Chacune des parties peut résilier le contrat sans préavis ou avant l'expiration du terme pour un
motif grave laissé à l'appréciation du juge et sans préjudice de tous dommages et intérêts s'il y a
lieu. Est considérée comme constituant un motif grave, toute faute grave qui rend
immédiatement et définitivement impossible toute collaboration professionnelle entre l'employeur
et le travailleur. Le congé pour motif grave ne peut plus être donné sans préavis ou avant
l'expiration du terme, lorsque le fait qui l'aurait justifié est connu de la partie qui donne congé,
depuis trois jours ouvrables au moins».
On soulignera :
• Que la partie qui invoque le motif grave doit prouver la réalité du motif invoqué
(Cass., 14 novembre 1988, J.T.T., 1989, 80 – application de l’art. 1315 du C.C.),
• Que la gravité du congé pour motif grave exige une preuve certaine des faits qui
sont mis à charge du travailleur (C. Trav. Mons, 16 mai 1991, Bull. F.E.B., 1992,
78),
• Qu’en cas de congé pour motif grave ou de demande de reconnaissance de ce motif, le
doute important quant à l'existence de la faute joue en faveur du travailleur (C.
Trav. Bruxelles, 16 mars 1989, R.D.S., 1989, 238).
Il découle dès lors du critère de l'intensité de la faute que le licenciement pour motif grave doit
rester une mesure exceptionnelle. Ainsi que le relèvent la doctrine et la jurisprudence, avant
d'infliger une sanction aussi importante que celle du licenciement pour motif grave, l'employeur
doit agir avec modération ou pondération, sans précipitation ni réaction excessive. Cette
sanction doit rester exceptionnelle. Il faut exclure le licenciement pour motif grave chaque fois
que les parties auraient pu aplanir leur différend par des mises au point, des discussions, des
explications, des avertissements ou encore des mises en garde. (Viviane Vannes, Le contrat de
travail : aspects théoriques et pratiques, n°1053 ; ainsi que la jurisprudence citée par l'auteur).
Dans son appréciation de la faute, le juge doit tenir compte de toutes les circonstances qui
sont de nature à attribuer à un fait le caractère de motif grave : le contexte dans lequel les
faits ont été commis, l'ancienneté du travailleur, les fonctions, l'importance des responsabilités
dans l'entreprise, le passé professionnel, le caractère isolé de la faute, les antécédents ...
(Cass., 19 décembre 1988, J.T.T., 1989, 284 ; Cass., 21 mars 1986, Pas., 897 ; Cass., 23
janvier 1987, J.T.T., 382).
Tout congé, qu'il soit donné moyennant notification d'un délai de préavis ou moyennant
paiement d'une indemnité de préavis, doit respecter les intérêts de l'autre partie.
Les employés et ouvriers peuvent se voir octroyer une indemnité pour abus du droit de licencier:
Cette indemnité est basée sur les principes du droit commun et tend à réparer le préjudice
causé par la partie qui donne le congé du fait de l'exercice «abusif» de son droit de licencier
(motif ou façon dont le congé est donné).
L'article 63 de la loi relative aux contrats de travail (abrogé au 01.01.2014) prévoyait une
indemnité spécifique pour licenciement abusif en faveur des ouvriers engagés pour une durée
indéterminée qui étaient licenciés par l'employeur pour des motifs qui n'ont aucun lien avec
l'aptitude ou la conduite de l'ouvrier ou qui ne sont pas fondés sur les nécessités du
fonctionnement de l'entreprise.
Cette disposition, initialement et par le passé, contenait une présomption en faveur des
ouvriers : tout licenciement d’un ouvrier était légalement présumé abusif, à charge pour
l’employeur de renverser cette présomption en établissant que la rupture découlait de l’attitude
ou de la conduite de l’ouvrier ou était fondée sur les nécessités du fonctionnement de
l’entreprise.
Comme cet article 63 de la loi sur le contrat de travail emportait une forme de discrimination par
rapport aux employés qui ne bénéficiaient pas de cette présomption, par arrêt numéro
187/2014 du 18 décembre 2014 numéro du rôle 5775, la Cour constitutionnelle a dit que
l’article 63 de la loi du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail violait les articles 10 et
11 de la Constitution et que les effets de cette disposition législative seraient maintenus
jusqu’au 1er avril 2014. Vu l’harmonisation des préavis des ouvriers et des employés contenue
dans l’article 38 de la loi du 26 décembre 2013 sur le statut unique, le régime de licenciement
abusif préférentiel pour les ouvriers ne se justifiait plus. C’est pour cette raison que la loi sur le
statut unique précitée a prévu que l’article 63 de la loi du 3 juillet 1978 sur le contrat de travail
cesserait de produire ses effets dès que d’autres dispositions, applicables respectivement dans
le secteur privé et dans le secteur public, auront été adoptées en la matière.
Il n’en reste pas moins qu’à défaut d’article 63, celui-ci constituait de toute manière l’expression
de la théorie de l’abus de droit qui trouve son fondement dans l'article 1134, alinéa 3, du Code
civil en matière contractuelle (c’est le principe dit de l’exécution de bonne foi) ainsi que dans
l'article 1382 du Code civil en matière extra-contractuelle (celui qui abuse de l’exercice d’un droit
dont il est titulaire commet de la sorte une faute qui, lorsqu’elle a causé un dommage, l’oblige à
le réparer). Donc, à défaut de pouvoir appliquer cette disposition après le 1 er avril 2014, les
règles du droit commun pourront être suivies, jusqu’au moment où d’autres dispositions
seront prises.
Il y a abus de droit :
[1] lorsque le droit de licencier est détourné de ses objectifs, à savoir :
- lorsque l'employeur dépasse les limites de la bonne foi ;
- lorsque l'employeur met fin au contrat de travail par malveillance, dans le but de nuire au travailleur ;
- l'employeur procède au licenciement sans intérêt légitime ou avec légèreté ;
- l'employeur détourne le droit de licenciement de ses objectifs sociaux et économiques ;
[2] lorsque les circonstances qui entourent le licenciement causent un préjudice particulier au travailleur, à savoir :
- lorsque l'employeur exerce son droit de licencier dans son propre intérêt uniquement en vue d’en tirer un
avantage qui est disproportionné à la charge corrélative de l'employé ;
- lorsque l'employeur exerce son droit de licenciement de manière résolument abusive.
22-3 Indemnisation
L'indemnité de préavis ou de rupture qui est due en cas de résiliation irrégulière du contrat de
travail avait un caractère forfaitaire dans l’article 63 de la loi sur le contrat de travail en ce
sens qu'elle était censée couvrir tout le préjudice matériel et moral résultant de la cessation du
contrat de travail. L'indemnité pour licenciement abusif au sens de l'article 63 de la loi relative
au contrat de travail couvrait à titre forfaitaire les préjudices matériels et moraux que le
travailleur subissait du fait de son licenciement pour un motif autre que son aptitude ou sa
conduite ou encore les nécessités de l'entreprise. Elle garantissait une certaine sécurité
d'emploi. En cas de licenciement abusif, l'employeur devait payer au travailleur une indemnité
correspondant à la rémunération de 6 mois (art. 63 L.C.T.). Certes considérée par la
jurisprudence comme de la rémunération, il n'y avait cependant pas lieu d'inclure les avantages
acquis en vertu du contrat de travail dans l'indemnité pour licenciement abusif et cette indemnité
ne pouvait pas être cumulée avec les indemnités de protection de :
- membre du conseil d'entreprise ;
- membre du comité pour la prévention et la protection au travail ;
- service militaire ;
- maternité.
La partie qui exige une indemnité supplémentaire pour abus de droit de licencier doit
prouver que la partie qui a donné congé, a commis une faute particulière et causé un
préjudice distinct de celui causé par le licenciement et qu'il existe un lien de causalité
entre les deux. Elle doit également dorénavant prouver l'étendue du préjudice (sauf si
ultérieurement les partenaires sociaux et le législateur prévoient d’autres modalités – voir
ci-après ce qui sera dit au sujet du licenciement manifestement déraisonnable).
De la même manière, le travailleur peut par sa démission se rendre coupable d'abus de droit ; le
droit de démissionner est également un droit à exercer de bonne foi, à savoir de manière
correcte, raisonnable et proportionnée.
Ainsi qu'il a été dit ci-dessus, une indemnité peut de toute façon être accordée sur base de
l'article 1134, alinéa 3, ou 1382 du Code civil chaque fois que le travailleur établira l'existence
d'un préjudice résultant de l'usage du droit dans le seul but de nuire ou d'une manière qui sort
du cadre de l'exercice normal du droit par une personne prudente et diligente.
La façon dont la jurisprudence applique l’abus de droit peut être résumée comme suit :
- 1- La base légale d'une réclamation d'indemnité pour licenciement abusif, à défaut de reposer sur l’article 63
de la loi sur le contrat de travail, repose sur les termes généraux de l'article 1382 du Code civil (fondement
aquilien) ou sur ceux de l'article 1134 dudit code (fondement contractuel).
- 2- A l'inverse du mécanisme légal de l'article 63 de la loi du 3.7.1978, cette construction jurisprudentielle
d'indemnisation du licenciement abusif fondée sur les dispositions du Code civil ne procède :
o ni par inversion de la charge de la preuve (dont la constitutionnalité a cependant été remise en
question pour irrespect du principe d’égalité - par arrêt numéro 187/2014 du 18 décembre 2014
numéro du rôle 5775, la Cour constitutionnelle a en effet dit que l’article 63 de la loi du 3 juillet 1978
relative aux contrats de travail violait les articles 10 et 11 de la Constitution et que les effets de cette
disposition législative seraient maintenus jusqu’au 1er avril 2014),
o ni par limitation de son objet,
o ni par fixation forfaitaire de la réparation.
- 3- Il en résulte qu’un travailleur licencié qui se prétend victime d'un licenciement abusif ne peut se contenter
d'invoquer que celui-ci s'appuie sur des motifs non avérés, voire sur l'absence de motif, mais doit au contraire
apporter la preuve certaine que l'acte juridique que constitue la rupture est concrètement constitutif d'abus de
droit :
o soit qu'il est totalement disproportionné par rapport à l'intérêt servi,
o soit encore qu'il révèle un comportement anormal et qu'il est par ailleurs générateur dans son chef
d'un préjudice distinct de celui que répare forfaitairement l'indemnité compensatrice de préavis
(Voyez notamment : C.T. Mons, 14.05.1992, Chr.D.S. 1993, 72; C.T. Mons, 24.04.1994, J.L.M.B.,
1994, 1409; C.T. Mons, 25.09.1997, J.T.T., 1998, 315 et Cass. 07.05.2001, J.T.T. 2001, 410).
- 4- L'abus de droit entachant le licenciement peut, alors même que le licenciement serait fondé sur des motifs
liés au comportement, fût-il non fautif, du travailleur ou aux nécessités du travail, résulter de l'exercice du droit
de licenciement d'une manière qui dépasse manifestement les limites de l'exercice normal que ferait de ce
droit un employeur prudent et diligent (Cassation, 3e chambre, 12 décembre 2005, RG n°S.05.0035.F.- JTT,
31 mars 2006, nº 943, pages 155 et suivantes).
- 5- Ainsi, un licenciement ne peut être opéré dans des conditions de nature à porter atteinte à la compétence,
à la réputation, au crédit ou encore à l’honorabilité du travailleur, ou se dérouler dans un contexte empreint de
vexation ou d’humiliation (voir en ce sens cour du travail de Mons, 2ème chambre, 3 mars 2009, rôle général
numéro 20.823).
- 6- L'abus doit nécessairement résulter d'un fait juridique annexe au licenciement puisque l'irrégularité qui
entache éventuellement celui-ci est spécifiquement réparée par l'obligation au paiement de l'indemnité
compensatrice de préavis, laquelle revêt un caractère forfaitaire en ce sens qu'elle est censée réparer
l'ensemble du préjudice qui résulte de l'acte, dans toutes ses manifestations matérielles ou morales.
- 7- Le caractère abusif du licenciement peut néanmoins résulter de la manière dont le droit de licencier a été
exercé. Dans un arrêt du 12.12.2005, la Cour de cassation précise que «L'abus de droit entachant le
licenciement d'un employé peut, alors même que le licenciement serait fondé sur des motifs liés au
comportement, fut-il non fautif, de l'employé ou aux nécessités du travail, résulter de l'exercice du droit de
licenciement d'une manière qui dépasse manifestement les limites de l'exercice normal que ferait de ce droit
un employeur prudent et diligent (Cass. 12.12.2005, J.T.T., 2006, p. 155).
- 8- La jurisprudence tient également compte des cas où l'employeur porte atteinte à l'image, à l'honneur du
travailleur lorsqu'il procède au licenciement (Voyez : Le licenciement abusif: notions, évolutions, questions
spéciales, sous la direction de Charles-Eric Clesse et Steve Gilson, Actes du colloque du 6 mars 2009
organisé par la conférence du Jeune Barreau de Charleroi, Anthémis, p. 31).
La loi sur le statut unique et la convention collective de travail n°109 (l’article 8 de celle-ci) ont introduit en droit belge du
travail une nouvelle notion, à savoir celle de licenciement manifestement déraisonnable.
Un licenciement manifestement déraisonnable est le licenciement d’un travailleur engagé pour une durée
indéterminée, qui se base sur des motifs qui n’ont aucun lien avec l’aptitude ou la conduite dudit travailleur ou qui ne
sont pas fondés sur les nécessités du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du service, et qui n’aurait
jamais été décidé par un employeur normal et raisonnable.
Il faut donc :
- Un travailleur, ouvrier ou employé,
- Engagé pour une durée indéterminée,
- Licencié pour des motifs ne présentant aucun lien avec son aptitude ou sa conduite ou avec les nécessités du
fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du service.
Il faut enfin que le licenciement n’ait jamais été décidé par un employeur normal et raisonnable.
Si toutes les conditions sont remplies, l’employeur encourt une sanction de 3 à 17 semaines de rémunération,
conformément à ce que prévoit l’article 9 de la convention collective de travail n°109. Selon les commentaires de cette
disposition, le montant de l’indemnisation dépendra de la gradation du caractère manifestement déraisonnable du
licenciement. En principe, l’indemnité sanctionnant le licenciement manifestement déraisonnable ainsi que l’amende
civile sanctionnant le défaut de communication des motifs sous-tendant le licenciement constituent des indemnités de
dommages qui ne sont pas soumises aux cotisations de sécurité sociale.
Le troisième paragraphe de cette même disposition prévoit que cette indemnisation n’est pas cumulable avec toute autre
indemnité qui est due par l’employeur à l’occasion de la fin du contrat de travail, à l’exception :
- d’une indemnité de préavis,
- d’une indemnité de non-concurrence,
- d’une indemnité d’éviction,
- ou d’une indemnité complémentaire payée en plus des allocations sociales.
En définitive, cette indemnisation n’est pas cumulable avec les indemnités dues à l’occasion de la violation par
l’employeur d’une protection spécifique dont jouirait le travailleur comme protection due à la maternité, congé
parental, liée à la représentation des travailleurs au conseil d’entreprise… Etc.
L’article 10 de la convention collective n°109 prévoient un régime probatoire qui varie selon que le travailleur a ou non
introduit une demande d’information concernant les motifs concrets de son licenciement et selon que l’employeur en a
ou non communiqué la teneur :
1. Première hypothèse : l’employeur a communiqué les motifs du licenciement dans le respect de ce qui est
prévu à cet effet (voir ce qui a été dit au sujet de la motivation du licenciement), auquel cas chacune des
parties a la charge de prouver les faits qu’elle allègue (ce n’est que l’expression du principe général selon
lequel le demandeur ou celui qui prend l’initiative doit prouver ce qu’il avance, conformément à ce que
prévoient les articles 1315 du Code civil et 870 du code judiciaire) ;
2. Deuxième hypothèse : l’employeur n’a pas communiqué les motifs du licenciement dans le respect de ce qui
est prévu quant à ce, auquel cas il supportera la charge de la preuve des motifs qui, selon sa thèse, enlèvent
au licenciement la qualification de manifestement déraisonnable telle qu’elle est alléguée par le travailleur
concerné. À défaut d’une telle preuve, le travailleur pourra revendiquer l’indemnité prévue à son profit,
3. Troisième hypothèse : l’employeur n’a pas communiqué les motifs du licenciement parce que le travailleur n’a
introduit aucune demande en ce sens, auquel cas le travailleur devra fournir la preuve des éléments indiquant
le caractère manifestement déraisonnable de son licenciement.
23-4-1 Principe
Lorsqu'un travailleur bénéficie en vertu d'une disposition légale, d'une protection particulière
contre le licenciement, la loi interdit à son employeur d'accomplir, au cours de la période de
protection, un acte tendant à mettre unilatéralement fin au contrat (rupture immédiate du contrat
avec paiement d'une indemnité ou notification d'un préavis à prester).
23-4-2 Dérogation
L'interdiction de licencier n'est toutefois pas absolue dans la mesure où les règles normales
de licenciement restent autorisées lorsqu'il résulte :
- d'un motif suffisant dont la nature et l'origine sont étrangères au fait qui justifie l'octroi de
la protection ;
- d'une faute grave.
Il y a lieu de noter que le délai de préavis notifié avant le début de la période de protection
est, en principe, régulier et produira tous ses effets même au cours de la période dite de
protection.
Au cours de la période durant laquelle le contrat est suspendu par le fait de la volonté de
l'employeur (durée de la procédure en justice jusqu'à ce qu'une décision définitive intervienne),
le travailleur bénéficie d'allocations de chômage au titre de chômage temporaire, allocations
complétées par une indemnité complémentaire versée par l'employeur en vue d'assurer au
travailleur un revenu égal à sa rémunération nette. Cette rémunération nette de référence est
déterminée conformément à l'article 1er de l'arrêté royal du 21 mai 1991, c.à.d. en incluant les
avantages acquis en vertu du contrat et les avantages en nature.
Suivant les circonstances, l'employeur, outre les indemnités commentées ci-avant, peut
éventuellement être tenu de payer les sommes et indemnités suivantes à la fin du contrat de
travail :
- la rémunération jusqu'au dernier jour de travail : la rémunération restant due doit être
payée sans délai et au plus tard à la première paie qui suit la date de la fin de
l'engagement (art 11 de la loi du 12 avril 1965)
- le prorata de la prime de fin d'année : au prorata du nombre de mois et de jours
prestés au cours de la dernière année de prestation
- un bonus : lorsque certains objectifs quantitatifs et qualitatifs sont atteints au
cours d'une période de référence convenue dans un «plan bonus»
- le pécule de départ : correspond au pécule de vacances déjà acquis auprès de
l'employeur au moment du départ, dès lors que le législateur n'a pas voulu que le
nouvel employeur supporte le pécule de vacances afférent aux prestations
fournies au service de l'employeur précédent
- la rémunération des jours fériés : l'employeur est tenu de payer au travailleur la
rémunération afférente aux jours fériés survenant dans la période de 14 ou 30
jours qui suit la fin du contrat de travail, selon que l'ancienneté du travailleur est
inférieure ou supérieure à un mois
- une indemnité de non-concurrence : la clause de non-concurrence est une clause
par laquelle le travailleur s'interdit, lors de son départ de l'entreprise, d'exercer
des activités similaires, soit en exploitant une entreprise personnelle, soit en
s'engageant chez un employeur concurrent, ayant ainsi la possibilité de porter
préjudice à l'entreprise qu'il a quittée en utilisant, pour lui-même ou au profit d'un
concurrent, les connaissances particulières à l'entreprise qu'il a acquises dans
celle-ci, en matière industrielle ou commerciale ; cette clause doit être constatée
par écrit ; elle n’est pas valable si la rémunération annuelle ne dépasse pas 32.254
€ (2013). Lorsque la rémunération se situe entre 32.254 € (2013) et 64.508 € (2013),
La clause ne pourra s'appliquer qu'aux fonctions dont la liste est établie par CCT
conclue au niveau sectoriel ou, à défaut, par CCT conclue au niveau de
l'entreprise. Lorsque la rémunération dépasse 64.508 € (2013), la clause pourra
valablement figurer dans le contrat de travail, sauf pour les fonctions qui sont
exclues par CCT conclues au niveau sectoriel.
- une indemnité pour préjudice moral : si le travailleur subit un préjudice moral du fait
de la cessation du contrat de travail, soit tout préjudice de nature autre que
patrimoniale, il se peut que l'employeur doive lui payer une indemnité pour
réparation de ce préjudice moral en sus de l'éventuelle indemnité de préavis. En
droit du travail, la question du préjudice moral se pose le plus souvent s'il est
question d'abus de droit comme l'atteinte à l'honneur ou à la réputation, l'atteinte
à l'intégrité physique (douleur, souffrance).
- des intérêts : tous les montants payés suite à la cessation du contrat de travail qui
constituent de la rémunération au sens de la loi concernant la protection de la
rémunération des travailleurs portent intérêt de plein droit à compter de leur
exigibilité, c'est à dire à partir du moment où ces montants devraient
normalement être payés. Il en va ainsi notamment de la rémunération impayée, de
l'indemnité de préavis, du prorata de prime de fin d'année, de l'indemnité
forfaitaire de non-concurrence.
Lorsque le contrat prend fin, l'employeur est tenu de délivrer au travailleur une série de
documents sociaux et fiscaux. Ces documents sociaux doivent être délivrés par l'employeur à
peine de sanctions pénales ou amendes administratives. L'employeur peut également être
contraint de délivrer ces documents sous peine d'astreinte à fixer par le tribunal du travail sur
demande du travailleur.
- Certificat d'occupation : comportant uniquement les dates de début et de fin
d'occupation et la nature du travail effectué.
- Certificat de chômage (formulaire C4) : ce document qui doit indiquer le motif exact du
chômage permet au travailleur d'introduire sa demande tendant à bénéficier des
allocations de chômage et à l’ONEm de contrôler le droit du travailleur à bénéficier des
allocations de chômage.
- Le décompte de la rémunération restant due : en application de l'article 15 de la loi
concernant la protection de la rémunération des travailleurs, un décompte doit être
remis au travailleur lors de chaque règlement définitif de manière à lui permettre de
vérifier qu'il a bien reçu les montants auxquels il a droit.
- Le compte individuel : dans les deux mois qui suivent la fin du trimestre pendant lequel
le contrat a pris fin, l'employeur doit fournir au travailleur la copie du compte individuel
de l'année en cours et éventuellement de l'année précédente. Le compte individuel
contient notamment le récapitulatif de la rémunération due au travailleur par période de
paie.
- L'attestation de vacances : lorsque l'engagement prend fin, l'employeur remet au
travailleur une attestation pour l'exercice de vacances en cours et une attestation pour
l'exercice précédent si l'employé n'a pas encore pris tous les jours de congé relatif à cet
exercice de vacances au moment de son départ. Seuls les employés se voient remettre
une attestation de vacances.
- La fiche fiscale 281.10. : l'employeur est tenu de remettre chaque année au travailleur
une copie de la fiche fiscale 281.10 indiquant l'ensemble des rémunérations et
indemnités qui ont été allouées au travailleur au cours de l'année écoulée. Cette fiche
permet au travailleur de compléter sa déclaration fiscale. Elle doit être établie avant le
1er mars de l'année qui suit l'année à laquelle les revenus se rapportent.
- L'attestation relative à l'assurance de groupe : dans les 30 jours qui suivent la fin du
contrat de travail, l'employeur est tenu d'informer l'organisme de pension par écrit de la
fin du contrat de travail. Dans les 30 jours au plus qui suivent cette notification,
l'organisme de pension communique des informations suivantes à l'employeur (le
montant des réserves acquises, le montant des prestations acquises et les options dont
le travailleur dispose : transférer les réserves acquises vers un autre organisme de
pension ou les laisser auprès de l'organisme actuel). Dès qu'il reçoit ces informations,
l'employeur en informe l'ex-travailleur par écrit ou par voie électronique.
La loi du 26 juillet 1996 portant modernisation de la sécurité sociale et assurant la viabilité des
régimes légaux de pension, publiée au Moniteur belge le 1er août 1996, a, au travers de son
article 38, édicté le principe d'une déclaration multifonctionnelle permettant à l'employeur de
communiquer à un seul interlocuteur, c'est-à-dire l'ONSS, toutes les données relatives à
l'emploi, aux salaires et au temps de travail de son personnel, à charge pour cet organisme de
diffuser les informations recueillies de cette façon auprès des autres institutions intégrées dans
le réseau de la Banque Carrefour de la sécurité sociale.
L’article 8 de l’arrêté royal du 5 novembre 2002 prévoit, s’agissant de la DIMONA IN, que les
données dont il est question sont communiquées au plus tard au moment où le travailleur
débute ses prestations. Le système est conçu de manière à ce que le moment où l’employeur,
son préposé ou son mandataire, établit la déclaration immédiate à l’emploi corresponde
invariablement avec la date de début des prestations, ceci pour éviter des hiatus ou
décalages découlant de la succession dans le temps de différents contrats présentés
comme espacés, alors qu’en fait il y a continuité de l’engagement. L'article 12 bis de ce
même arrêté royal du 5 novembre 2002 prévoit quant à lui les peines en cas d'irrespect des
obligations découlant de la déclaration immédiate à l'emploi. Ces dispositions sont présentement
reprises à l’article 181 du Code de Droit Pénal Social publié au Moniteur belge du 1er juillet
2010 et entré en vigueur le 1er juillet 2011.
L’article 181 précité punit d’une sanction de niveau 4, l’employeur, son préposé ou son
mandataire qui, en contravention à l’arrêté royal du 5 novembre 2002 instaurant une déclaration
immédiate à l’emploi, en application de l’article 38 de la loi du 26 juillet 1996 portant
modernisation de la sécurité sociale, ne communique pas les données imposées par l’arrêté
royal précité du 5 novembre 2002 par voie électronique à l’institution chargée de la perception
des cotisations de sécurité sociale dans les formes et suivant les modalités prescrites, au plus
tard au moment où le travailleur entame ses prestations (DIMONA IN) et au plus tard le
premier jour ouvrable qui suit la fin de l’emploi déclaré (DIMONA OUT). Il est en outre
précisé au 2ème alinéa de l’article 181 du code de droit pénal social que, lorsque l’infraction a été
commise sciemment et volontairement, le juge peut en outre prononcer les peines prévues aux
articles 106 et 107, à savoir prononcer :
• une interdiction d’exploiter avec fermeture de l’entreprise (article 106 CDPS),
• une interdiction professionnelle avec également fermeture de l’entreprise (article 107
CDPS).
Enfin, le 3ème alinéa de l’article 181 précité prévoit, conformément à l’article 103 du CDPS, que
l’amende est multipliée par le nombre de travailleurs concernés. La loi n'exige cependant pas
que les travailleurs concernés par l'absence de communication d’une DIMONA visée à l'article
181, § 1er, alinéa 1er, 1°, du Code pénal social soient nommément désignés ou identifiés, mais
seulement qu'il s'agisse de travailleurs dont l'existence est établie, même si leur identité n'est
pas connue ou demeure imprécise. L'arrêt qui constate que l'identification précise de deux
travailleurs sur les cinq visés n'apparaît pas de l'ordre de citer et n'a pas été précisée par
l'accusation à qui incombe la charge de la preuve, et qui décide que la prévention DIMONA est
établie pour les seuls trois travailleurs identifiés, en considérant ainsi que les travailleurs
concernés au sens de l'article 181, § 1er, alinéa 2, du Code pénal social doivent être identifiés,
ne justifie pas légalement sa décision (Cass. 21 décembre 2016, P.16.1116.F, 4 ème feuillet).
Depuis le 1er janvier 1999 déjà, cette communication pouvait être accomplie très simplement 24
heures sur 24 et à n'importe quel jour de l'année, par voie électronique, que ce soit :
• grâce à un serveur vocal comme ceux utilisés par le système dit «phone banking » en
appelant le centre de contact ERANOVA au 02 / 511.51.51,
• ou en utilisant un réseau électronique du type Internet.
La question qui surgit souvent est la suivante : «Le système DIMONA interdit-il de donner un
mandat pour faire la déclaration ?»
Il est, dans le cadre de l’examen de cette question, important de rappeler qu’on entend par
«mandataire» toute personne qui, non liée vis-à-vis de l'employeur dans le cadre d'un lien
de subordination, a été chargée expressément d'accomplir un ou plusieurs actes pour son
compte (voir en ce sens : Cour d'appel de Liège, 23 octobre 1985, Journal des Tribunaux du
Travail 1986, page 425 et suivantes).
Sont donc exclues de l’examen de cette question ou problématique toutes les personnes
employées par la personne prévenue et qui ont, dans le cadre de leur travail, reçu pour mission
de s’occuper des aspects ayant trait à la gestion sociale de l’entreprise de leur employeur. En tel
cas, il appartient toujours à l’employeur personne physique (ou à son préposé ou mandataire
Droit du travail et de la sécurité sociale – 8479 / W-DDRO-003 / Mons
Page 235
lorsque l’employeur est une société), et à lui seul, de vérifier si l’application des lois sociales est
bien respectée et de remédier aux manquements. Lorsque l’employeur est une société, il
appartient à la personne physique qui a la qualité d’administrateur délégué ou de gérant de
droit, de remplir cette mission, et à personne d’autre.
Même si le système DIMONA n'interdit pas de donner pour ce faire délégation ou mandat à un
secrétariat social, il est entendu qu'il exclut d'encore effectuer la déclaration immédiate à
l'emploi par fax ou par courrier, tout comme il proscrit la réintroduction de tout contretemps
chronologique permettant de mettre en échec l'immédiateté inhérente à sa philosophie et aux
objectifs poursuivis qui sont :
• tout d'abord, à défaut de se répéter, fondamentalement, la lutte contre le travail non
déclaré grâce à la déclaration de tout travailleur au plus tard au moment il commence
à travailler (on comprend très bien, et il va de soi, que toute délégation à un secrétariat
social doit respecter cette obligation essentielle, et que par voie de conséquence tout
mandat donné en ce sens à ce genre d'organisme privé doit être clair et permettre un
fonctionnement 24 heures sur 24 en ce compris les week-ends et jours fériés - raisonner
autrement ne ferait pas qu'introduire une simple brèche dans le système, mais en
saperait complètement le fondement),
• ensuite, la simplification des obligations administratives des employeurs permettant
d'incorporer immédiatement les données fournies dans le réseau de la Banque
Carrefour consultable par toutes les institutions qui y sont reliées, ce qui leur permet,
entre autres, d'éviter de réitérer inutilement des demandes de données par ailleurs déjà
connues (ainsi, à titre purement exemplatif, dans le secteur de la construction, le
système DIMONA a permis de supprimer les demandes de cartes d'identité sociale
formulées auprès du Fonds de sécurité et d'existence ; de même, dans le secteur
intérimaire, cela a permis la suppression de la tenue d'un registre spécial du personnel
et la délivrance d'un document individuel pour les travailleurs intérimaires),
• et enfin, de donner aux responsables de la politique sociale un moyen presque
instantané qui permet de suivre en temps réel, sur une base permanente et fiable,
l'évolution de l'emploi et l'efficacité des mesures prises dans ce secteur.
25-4 Objectif(s)
La déclaration DIMONA garantit donc de façon non équivoque la relation de travail entre
l'employeur et ses travailleurs en temps réel et instantané. L'administration, les responsables de
la Banque Carrefour, et surtout les contrôleurs sociaux en général ont, dans ce contexte, une
possibilité d'accès aux données enregistrées par les instances publiques ainsi que, pour certains
d'entre eux, à des applications sécurisées au travers du site de l'ONSS.
De même, les données principales relatives à un employeur peuvent être consultées par le dit
employeur et uniquement par les personnes qui ont reçu son autorisation. Dans ce cadre, le
secrétariat social auprès duquel l'employeur est affilié fait partie des personnes ayant le cas
échéant accès au système DIMONA, mais à condition que le mandat conféré à cet organisme
privé lui confère spécifiquement cet accès.
Le droit pénal social ne déroge pour le reste pas au droit pénal classique en exigeant que toute
infraction soit imputable à la personne à laquelle elle est reprochée.
De même, le droit pénal social, à l'instar du droit pénal classique, admet qu'il peut y avoir des
formes de mandats emportant des délégations de pouvoirs, mandats dans le cadre desquels
une personne donnée délègue à une autre personne une tâche de direction et/ou de
surveillance qui lui avait été confiée, et dont l'irrespect est pénalement sanctionné.
Il découle de ce qui précède qu'une juridiction correctionnelle statuant en pénal social, avant de
condamner un secrétariat social ou un délégataire, et donc d'exonérer un employeur ou un
délégant de sa responsabilité pénale, doit analyser scrupuleusement le contrat (forcément écrit -
les règles de preuve en droit commercial n'ayant pas à interférer dans un tel cas de figure)
avenu entre le secrétariat social ou un délégataire et l'employeur afin de s'assurer :
• que l'employeur concerné avait expressément chargé son secrétariat social ou le
délégataire de la tâche incriminée, soit en l'espèce la déclaration immédiate à l'emploi
dans les conditions exigées par la loi, c'est-à-dire au plus tard au moment de l'entrée en
service de tout travailleur (voir en ce sens : Cassation, 29 mai 2002, Pas., 2002, page
1236, s'agissant d'un cas dans lequel des primes de fin d'année légalement dues
n'avaient pas été payées),
• que le secrétariat social ou le délégataire avait les pouvoirs de remplir les obligations de
l'employeur, comme ce dernier y était tenu, et donc le pouvoir d'éviter toute infraction,
ou à tout le moins de la faire cesser (voir Cassation 29 mai 2002, précité) – NB : un
simple subordonné n’a pas ce pouvoir.
Un prévenu ne peut donc se décharger sur son secrétariat social en excipant du prétendu
mandat qui les liait en invoquant l'erreur invincible comme cause de justification lorsqu'il s'avère
que les tâches confiées à un tel organisme privé ne permettent pas de considérer qu'il avait été
valablement mandaté pour poser l'acte précis dont l'absence est reprochée à l'employeur ou
qu'il avait les pouvoirs nécessaires pour faire cesser l'infraction (voir : « Droit Pénal Social,
Actualités et prospectives », Éditions ANTHEMIS, page 114, extrait du chapitre 3 relatif à
l'imputabilité d'une infraction de droit pénal social à une personne physique, rédigé par Charles
Eric CLESSE qui cite ailleurs, à titre exemplatif, sous les notes 39 et 40 de la page 114, le fait
que les déclarations Dimona restent toujours, malgré la présence d'un secrétariat social, à
charge de l'employeur, tout comme le paiement de la rémunération).
La communication doit donc se faire électroniquement. Dans certains cas cependant (et ils sont
les mêmes que pour le secteur de la construction), ce mode de communication peut être
remplacé par une lettre recommandée ou un fax, adressés au bureau de chômage de l’O.N.Em.
du lieu où l’entreprise est établie. Si l’employeur a déjà communiqué le premier jour de chômage
temporaire (par exemple, pour une panne technique) pour le travailleur concerné pendant le
mois calendrier, il sera exonéré de cette obligation pour le premier jour de chômage temporaire
pour un autre motif au cours de ce même mois. Cette nouvelle réglementation n’est cependant
pas encore entrée en vigueur. La date doit encore être fixée par arrêté royal. La nouvelle
mesure vise à décourager les abus.
25-7-1- Il est fréquent en pénal social d'entendre des prévenus poursuivis pour infraction à la
DIMONA défendre la thèse selon laquelle les préventions ne sont pas établies à leur endroit au
motif qu'ils n'auraient pas la qualité d'employeur (notamment parce que les conditions
d’existence du contrat de travail ne seraient pas réunies).
Une telle défense se fonde la plupart du temps sur la définition et les conditions du concept civil
du contrat de travail qui exige trois conditions :
• un travail (première condition qui s'entend de manière large, même dans la conception
civile, dans la mesure où une activité, une prestation ou une occupation au sens
commun suffit),
• une rémunération (seconde condition qui s'entend également de manière souple, c'est à
dire au sens large de rétribution, de contrepartie ou d'avantage),
• et enfin un lien de subordination (il faut mais il suffit qu'il y ait une possibilité de donner
des ordres ou des directives, même si elle n'a concrètement pas été exercée - voir en
ce sens : Cassation, 9 janvier 1995, Pas. 1995, I, page 28).
Une telle défense ne peut être suivie devant les juridictions correctionnelles en pénal social car,
à raisonner par l'absurde, une personne qui occupe concrètement des travailleurs auxquels elle
n'a jamais payé de rémunération pourrait prétendre (par exemple sur des poursuites pénales
pour défaut de paiement de la rémunération) que, vu l'absence de la condition de rémunération
posée dans la conception strictement civiliste du contrat travail, il n'y aurait pas de contrat de
travail, et qu'elle n'aurait ou ne pourrait avoir la qualité d'employeur.
Suivre un tel raisonnement (qui confond la définition et les conditions du concept civil du contrat
de travail dans le chef des travailleurs et de l'ONSS avec le concept d'employeur au sens pénal
dans le chef d'un prévenu) permettrait de considérer que l'esclavage (à tout le moins le fait de
pouvoir ou devoir travailler sans être rémunéré) serait en quelque sorte redevenu admissible, ce
qui, on l'aura compris, ne se peut.
25-7-2- C'est la raison pour laquelle la plupart des préventions en pénal social reprennent
souvent les termes «occupation», «occupation de travailleur(s)», ou encore, par exemple,
«prestations», «début des prestations»… Etc.
Au sujet de cette «occupation» ou «prestation», elle peut très bien découler, certes d'un constat
matériel sur un lieu de travail (chantier, champ, atelier ou autre lieu), mais également de pièces
telles que des actes de société, des contrats, ou encore, des documents comptables et fiscaux
(notamment des comptes déposés et/ou enrôlés faisant apparaître du personnel en termes de
"charges" sous une rubrique fiscale ou comptable - pour un exemple de ce qui précède, voir
affaire V.O. & C./ MP, Dossier PG n° AGM 16.05 - 2005/OA/431, arrêt prononcé par la 4ème ch.
B de la Cour d'Appel de Mons le 11/04/2007).
25-7-3- Quand la loi pénale sociale n'utilise pas expressément l'expression «occupation» et/ou «
occupation de travailleur(s) », il y a lieu de rester, en termes d'imputabilité pénale, dans l'optique
classique en matière de droit pénal social, laquelle tourne autour des concepts d'employeur,
préposé ou mandataire.
À ce sujet, on entend par « employeur » toute personne physique investie (que ce soit de son
propre chef ou au travers d'une structure, quelle qu'elle soit, de droit ou de fait) de l’autorité sur
le personnel, quel que soit son titre (gérant, directeur, administrateur délégué, administrateur
gérant, propriétaire, patron...), et même si elle n'en a aucun tant fait que sur papier. Il est
unanimement admis que toute personne qui met en place (ou participe ne fût-ce que
temporairement) à une "activité intellectuelle d'organisation" dans le cadre laquelle d'autres
personnes sont "occupées" devient par ce fait un employeur au sens des dispositions
applicables en matière de droit pénal social (lesquelles, si elles le ne se réfèrent pas à la notion
large d'occupation, reprennent alors au minimum les termes « Etant pénalement responsable
comme employeur »).
On entend par « préposé » un salarié investi du pouvoir de faire respecter la loi et capable de
faire cesser une situation infractionnelle. Il ne peut donc s'agir d'un salarié en général, mais il
peut par exemple s'agir d'un directeur du personnel ou d’un employé pour lequel il résulte, en
termes de répartition des pouvoirs au sein de l'entreprise, qu'il disposait des pouvoirs
nécessaires pour faire respecter la loi. Il ne peut s’agir d'un simple employé ou ouvrier,
vaguement délégué comme «responsable» par l'employeur, mais qui ne disposerait pas des
On entend enfin par « mandataire » toute personne qui, non liée vis-à-vis de l'employeur dans
le cadre d'un lien de subordination, a été chargée, expressément ou tacitement, d'accomplir un
ou plusieurs actes pour son compte (voir en ce sens : Cour d'appel de Liège, 23 octobre 1985,
Journal des Tribunaux du Travail 1986, page 425 et suivantes). Ce cas de figure concerne
essentiellement les personnes qui agissent sous le couvert de personnes morales. En tel cas, il
y a lieu de rechercher la personne physique par laquelle ladite personne morale a agi, c'est-à-
dire la personne qui, dans la réalité des choses, peut concrètement être considérée comme
fautive parce qu'elle a, soit causé l'état infractionnel, soit contribué à son maintien et/ou omis d'y
remédier. Ce sont les éléments de fait inhérents au dossier répressif qui sont à cet égard
déterminants. Ainsi, la responsabilité pénale peut (pour ne pas dire doit) tomber sur celui qui, en
fait, gère la société, même sans en être l'organe statutaire. Il s'agit de la personne réellement en
faute, qu'elle ait ou non la qualité d'organe ou de préposé, et qui assure, au vu et au su de tous,
la gestion de la société (pour un exemple : voir affaire D./ MP, arrêt prononcé le 13 juin 2007 par
la 4e chambre B de la Cour d'appel de Mons, dossier nº 155 H. 2006 et affaire E./MP 4e CH B
DU 13/04/2016 2014/AG/34 – BR 69.97–560–08).
Ceci implique qu'à l'occasion d'un contrôle et pendant toute sa durée, un employeur, s’il est
physiquement présent, doit toujours veiller personnellement à ce que personne d'autre que lui
(membre du personnel, personne étrangère à l'entreprise, membre de sa famille, ami ou
relation, client, fournisseur... Etc.) ne perturbe le travail des services d'inspection, sous peine de
se voir reprocher à titre personnel une omission ou abstention répréhensible, constitutive
d'obstacle à surveillance, comme dit ci-après (si absent→fait d’un tiers→force majeure).
L'obstacle à surveillance peut donc consister soit en une attitude active dans le chef du
contrevenant (s'opposer physiquement à l'accomplissement de la mission d'inspection) soit en
une abstention répréhensible (ne pas ouvrir la porte alors qu'on en a l'obligation, ou comme dit
ci-dessus, laisser une personne, même étrangère à l'entreprise, poser des actes ou avoir des
attitudes qui entravent le contrôle, ne pas produire les documents demandés par les services de
contrôle, ne pas répondre à une convocation et a fortiori à plusieurs convocations…etc - voir en
ce sens: François LAGASSE, «Manuel de droit pénal social», Bibliothèque de droit social,
Larcier 2003, page 42).
On notera que l'entrave peut être purement morale quand, par exemple, un employeur refuse de
s'éloigner lorsqu'un inspecteur social souhaite interroger un membre du personnel en tête-à-tête.
A notamment été considéré comme constitutif d'obstacle à la surveillance un comportement
intimidant consistant à refuser de laisser sortir un inspecteur d'un local ou d'un lieu de travail
(voir cour d'appel de Gand, chambre correctionnelle, 17 mars 1989, inédit, cité par ROELS dans
le Journal des tribunaux du travail de l'année 1992, page 271 sous la note nº 14 et par François
LAGASSE dans son ouvrage précité à la page 43 & note de bas de page nº 54).
Il en découle que mettre obstacle à la surveillance peut dès lors se résumer à essayer
d'empêcher l'entrée ou la sortie, ou encore à impressionner par un comportement intimidant,
peu importe le résultat de la manœuvre par rapport au contrôle concrètement opéré (fructueux
ou pas, pertinent ou non, peu importe - voir en ce sens JTT 1992 précité, page 271, 8ème alinéa
du § 1er relatif à l'historique de l'obstacle à la surveillance).
Eléments à communiquer : des prévenus soutiennent fréquemment qu’il n’y aurait pas
d’obstacle au contrôle ou à surveillance dans la mesure où les documents demandés lors d’un
contrôle ne sont pas des documents sociaux, c’est-à-dire des documents à caractère strictement
social et dont la loi impose(rait) tant la tenue que la conservation. Cette thèse méconnaît la
portée à donner à l'article 28 du Code de droit pénal social, disposition selon laquelle (§ 1er) les
services d'inspection peuvent se faire produire tous les supports d’information qui se trouvent
sur les lieux de travail ou d’autres lieux qui sont soumis à leur contrôle, à condition que ces
supports d’information:
• Soit contiennent des «données sociales» visées à l'article 16, 5°, du même code, c’est-
à-dire, selon cette dernière disposition, les données nécessaires à l’application de la
législation concernant le droit du travail et de la sécurité sociale,
• Soit contiennent d'autres données, mais dont l'établissement, la tenue ou la
conservation sont prescrits par la loi, et même lorsque les services d’inspection ne sont
pas chargés de la surveillance de cette législation.
Comme, par l’effet combiné des articles 16, 5° et 28 du Code de droit pénal social, les données
sociales sont «toutes les données nécessaires à l'application de la législation concernant le droit
Il en découle que les documents ou supports contenant des données sociales sont très larges
et qu’entrent, par exemple, dans cette catégorie des «supports d'information contenant
d'autres données» cités à l'article 29 du Code de droit pénal social, notamment les agendas
personnels, les correspondances privées, l'échange de courriers de l'employeur avec le
syndicat, les notes internes à l'entreprise, …etc. (voir les exemples cités dans M. MORSA par
référence aux travaux parlementaires dans «Infractions et sanctions en droit pénal social»,
Bruxelles, Larcier, 2013, p.123 ainsi que pp. 130 & 131 - En guise d'exemples de supports
contenant des données sociales, on cite les états de prestation ou les données des pointeuses
– voir également C-E CLESSE dans «Les inspections sociales : devoirs et pouvoirs», Louvain-
La-Neuve, Anthémis, 2009, p. 84 & C-E CLESSE, «Droit pénal social», Bruxelles, Bruyiant,
2016, page 453 et Bruxelles, 14 avril 1993, cité par C-E CLESSE, ibidem, page 454 au sujet du
refus de présenter des feuilles de route).
Ces dispositions permettent aux services d’inspection légalement compétents d’opérer des
contrôles qui s’avéreront efficaces vu que de nombreux employeurs en infraction ne tiennent
pas, et pour cause, les documents sociaux que la loi impose, avec pour conséquence qu’en ce
cas, l’occupation de travailleurs dans le cadre d’une activité mise en place par de tels
employeurs ne peut être établie que sur base des supports dont il est question aux articles 16,
5°, 28 et 29 du Code de droit pénal social.
Ainsi, la preuve d’un travail effectif de travailleurs peut, par exemple en cas de fraude au
chômage économique, être trouvée dans la consultation du listing de pointage, des fiches de
production et/ou de la feuille de route d’un chauffeur, soit dans des supports, réclamés par le
service de contrôle du chômage, parce que justement ils contiennent des données nécessaires
à l'application de la législation concernant le droit du travail et de la sécurité sociale, en
l’occurrence de nature à vérifier si la législation en matière de chômage a effectivement été
respectée.
Les articles 28 et 31 du Code de droit pénal social (et particulièrement le § 1er de cette dernière
disposition), imposent une obligation de collaboration qui comprend ou englobe celle de fournir
l'accès au(x) système(s) informatique(s) pour permettre le contrôle effectif (C-E CLESSE parle
d'opposition physique, morale ou matérielle lorsque que l’on refuse l’accès à ce genre de
support avec pour conséquence que l'inspecteur a, lorsque c’est le cas, l'obligation de dresser
procès-verbal - Cfr C-E Clesse, «Les inspections sociales : devoirs et pouvoirs», Louvain-La-
Neuve, Anthémis, 2009, p. 83).
Aucun élément moral ou intentionnel n’est enfin requis dans le cadre de la prévention
d’obstacle à surveillance. En effet, seule compte la preuve de la matérialité de l’infraction. Une
quelconque intention de fraude n’est en effet pas exigée, ni d’ailleurs de faute au sens où elle
est requise dans les infractions d’imprudence: seul l’acte d’irrespect de l’obligation est recherché
et doit être puni dès qu’il est constaté, peu importent les causes et la volonté de la personne qui
a commis le manquement, sa volonté de fraude et son état d’esprit plus ou moins nuisible étant
indifférents. En d’autres termes, le manquement est punissable quelle que soit l’intention de
l’auteur dans la mesure où ce qui est recherché est la sanction d’une manifestation d’indiscipline
sociale, même si l’on est en présence d’une imprudence ou d’une simple négligence (voir en ce
sens : Le droit pénal du travail, La Charte, 1997, page 179, n°143, Fabienne KEFER - Citant les
arrêts prononcés par la Cour de Cassation les 6 novembre 1985 (Pas. 1986, I, 261), 10 avril
1970 (Pas. 1970, I, 682) et 3 octobre 1994 (J.T. 1995, p. 26, Bull. 1994, p. 788 ; J.L.M.B. 1995,
p. 616), indique ce qui suit: «Ces arrêts énoncent donc sans ambiguïté que la responsabilité
pénale n'est subordonnée qu'à deux conditions : la transgression matérielle et l'imputabilité
(liberté et conscience), sans qu'aucun élément moral ne soit nécessaire». L'infraction
réglementaire n'exige ni dol, ni défaut de prévoyance ou de précaution. Cette jurisprudence ne
renverse pas, à nos yeux, ce que la Cour a toujours affirmé auparavant ; en cas d'infraction
réglementaire, la loi n'exige aucun élément moral constitutif de l'infraction. Le seul élément
psychologique, «fautif», est l'imputabilité qui, jointe à l'élément matériel, conditionne la
responsabilité du prévenu. Dans l'affirmation - autour de laquelle l'unanimité règne au sein de la
doctrine - suivant laquelle «il n'y a pas d'infraction sans faute», le terme faute vise l'imputabilité
au sens où nous l'avons définie. On pourrait traduire cet adage comme suit : «il peut y avoir
infraction sans élément moral mais il ne peut y avoir de condamnation sans imputabilité»
Fabienne KEFER, op. cit., p. 182, n° 144, n° 146).
26-4 Sanctions
L’obstacle à surveillance constitue une infraction aux articles 1, 2, 4, 15-2°, 19, 20 et 21 de la loi
du 16 novembre 1972 concernant l’inspection du travail.
Comme le maximum de la peine d’emprisonnement est plus élevé dans l’article 209 du code de
droit pénal social, celui-ci doit être vu comme étant plus lourd ou moins favorable que les
anciennes dispositions.
Toujours est-il qu’en termes de qualification, tant l’article 209 du code de droit pénal social que
les anciennes dispositions, prévoyaient et prévoient une sanction à charge de «toute personne
qui met obstacle à la surveillance organisée en vertu de la loi et/ou du code de droit pénal
social et de ses arrêtés d’exécution».
Concernant ce que l’on appelle le « faux social », anciennement organisé et sanctionné par les
articles 1 à 4 de l’arrêté royal du 31 mai 1933, il est tout d’abord important de relever que,
depuis l’entrée en vigueur du code de droit pénal social, il est inexact de déduire de l’article 231
du code de droit pénal social que l’exclusion des articles 196 et 197 du code pénal (lorsque ces
dispositions sont retenues) devrait amener à déclarer les poursuites irrecevables.
En réalité, l’article 231 du code de droit pénal social implique désormais que ce sont bien les
articles 232 à 235 du code de droit pénal social qui sont applicables ainsi que les sanctions qui y
sont prévues.
L’article 232 qui concerne le faux et l’usage de faux en droit pénal social en général prévoit
une sanction de niveau 4 (amende pénale de 4800 à 48.000 € avec emprisonnement de six
mois à trois ans, et le cas échéant : interdiction d’exploitation, fermeture, voire interdiction
professionnelle – sanction de niveau 4 qui reste toutefois plus favorable par rapport à des
préventions de faux pouvant entraîner une peine de réclusion) pour quiconque :
• Ayant commis un faux en écriture,
• Ayant fait usage d’un acte faux ou d’une pièce fausse,
• Ayant commis un faux par introduction de données falsifiées dans des systèmes
informatiques, puis fait usage de ce faux,
Dans le but, soit d’obtenir ou de faire obtenir, de conserver ou de faire conserver un avantage
social indu, soit de ne pas payer ou de ne pas faire payer de cotisations, d’en payer moins ou
d’en faire payer moins que celles dont il ou autrui est redevable.
L’article 233 qui à trait aux déclarations inexactes ou incomplètes concernant les
avantages sociaux prévoit pareillement une sanction de niveau 4 pour toute personne qui a
sciemment et volontairement, soit :
• Fait une déclaration inexacte ou incomplète pour obtenir ou faire obtenir, pour conserver
ou faire conserver un avantage social indu,
• Omis ou refusé de faire une déclaration à laquelle il est tenu ou de fournir les
informations qu’il est tenu de donner pour obtenir ou faire obtenir, pour conserver ou
faire conserver un avantage social indu,
• Reçu un avantage social auquel il n’a pas droit ou n’a que partiellement droit à la suite
d’une déclaration inexacte ou incomplète, d’une omission ou d’un refus de faire une
déclaration ou de fournir des informations auxquelles il est tenu.
Le 2ème § de l’article 233 prévoit toutefois une sanction de niveau 3 (amende pénale de 800 à
8000 €, sans emprisonnement, mais avec possibilité d’interdiction d’exploitation, de fermeture
ou d’interdiction professionnelle) pour celui ou celle qui a, sciemment et volontairement, omis de
déclarer ne plus avoir droit à un avantage social, même si ce n’est que partiellement, pour
conserver (d’autre part) un avantage social indu.
L’article 234 du code de droit pénal social vise les déclarations inexactes ou incomplètes
concernant spécifiquement, non plus les avantages sociaux, mais les cotisations sociales.
L’article 235 du code de droit pénal social concerne quant à lui spécifiquement les cas
d’escroquerie en prévoyant que, sera puni d’une sanction de niveau 4, quiconque, dans le but,
soit d'obtenir ou de faire obtenir, de conserver ou de faire conserver un avantage social indu,
soit de ne pas payer ou de ne pas faire payer de cotisations, d'en payer moins ou d'en faire
payer moins que celles dont il ou autrui est redevable, a fait usage de faux noms, de faux titres
ou de fausses adresses, ou utilisé tout autre acte frauduleux pour faire croire à l'existence d'une
fausse personne, d'une fausse entreprise, d'un accident fictif ou de tout autre événement fictif ou
pour abuser d'une autre manière de la confiance.
L'article 44 de l'arrêté royal du 25 novembre 1991 prévoit que : « Pour pouvoir bénéficier
d'allocations, le chômeur doit être privé de travail et de rémunération par suite de circonstances
indépendantes de sa volonté ».
L'article 45 du même arrêté royal stipule quant à lui que : « Pour l'application de l'article 44, est
considérée comme un travail...1° l’activité effectuée pour son propre compte qui peut être
intégrée dans le courant des échanges économiques de biens et de services et qui n’est pas
limitée à la gestion normale de biens propres… 2° l'activité effectuée pour un tiers et qui procure
au travailleur une rémunération ou un avantage matériel de nature à contribuer à sa subsistance
ou à celle de sa famille. Toute activité effectuée pour un tiers est, jusqu'à preuve du contraire,
présumée procurer une rémunération ou un avantage matériel ». On notera dans la foulée que
l’article 48 de cet arrêté royal détermine les conditions dans lesquelles le chômeur qui effectue
notamment un travail au sens de l’article 45, soit pour son propre compte, soit pour le compte
d’un tiers, conserve le droit aux allocations (le chômeur doit non seulement faire la déclaration
préalable de l’activité accessoire lors de sa demande d’allocations, mais encore faut-il qu’il
ait déjà exercé cette activité pendant la période durant laquelle il était occupé comme
travailleur salarié, et ce durant au moins les trois mois précédant la demande d’allocations, et
enfin, il faut qu’il n’exerce pas cette activité entre 7 et 18 heures, limitation qui ne s’applique
pas aux samedis et aux dimanches).
La combinaison des les éléments exposés ci-dessus permet de comprendre qu’un chômeur qui
n’a pas fait la déclaration préalable d’une activité principale ou accessoire, pour compte propre
ou pour un tiers, mais surtout qui a fait, au moment de son admission ou de sa demande,
une déclaration inexacte ou incomplète pour obtenir le bénéfice (indu) d’allocations de
chômage, et qui effectue une telle activité, peut tomber sous le coup de l’article 233 du code de
droit pénal social, et se voir dans ce contexte infliger une sanction de niveau 4.
En droit, la matière est régie par le chapitre 1er de l'arrêté royal n° 38 du 27.7.1967 organisant le
statut social des travailleurs indépendants dont l'article 3, alinéa 1 er prévoit qu'il y a lieu
d'entendre par travailleur indépendant au sens de cet arrêté, toute personne physique qui
exerce en Belgique une activité professionnelle en raison de laquelle elle n’est pas engagée
dans les liens d'un contrat de louage de travail ou d'un statut.
L'alinéa 2 de cette disposition établit une présomption inspirée d'un critère fiscal en décidant que
« Est présumé jusqu'à preuve du contraire, se trouver dans les conditions d'assujettissement
visées à l'alinéa précédent, toute personne qui exerce en Belgique une activité professionnelle
susceptible de produire des revenus visés à l'article 23, § 1 er, 1° ou 2°, ou à l'article 30,2° du
Code des impôts sur les revenus 1993 ».
La jurisprudence a toutefois consacré la primauté d'un critère sociologique par rapport audit
critère fiscal résultant de la susceptibilité de l'activité de produire des revenus visés à l'article 23,
§ 1er, 1° ou 2°, ou à l'article 30,2° du Code des impôts sur les revenus 1993 (voyez: C.T. Mons,
11.1.2013, R.G. 2012.AM.140, Juridat 2013011-4).
C'est ainsi qu'il a été décidé que pour être professionnelle, l'activité doit être exercée dans un
but de lucre même si, en fait, elle ne produit pas de revenus (Cass. 2.6.1980, J.T.T., 1982, 76).
Pour être qualifiée de professionnelle, l'activité doit encore présenter un caractère habituel, ce
qui implique l'existence d'un ensemble d'opérations liées entre elles, répétées et accompagnées
de démarches en vue de cette répétition (Voyez : C.T. Liège, 2cme ch., 21.11.2000, inéd, R.G.
6189/98 ; C.T. Liège, 2èmc ch., 10.10.2000, inéd., R.G. n° 27287/98, cités par Alain SIMON, in
Evolution de la jurisprudence en matière de sécurité sociale des travailleurs indépendants 1998-
2003, Formation de l'Ordre judiciaire. Echange d'expériences professionnelles entre magistrats
des juridictions du travail 3/Form/2003.53, p. 6). Ainsi que le relève cet auteur, ce critère
sociologique retenu pour la qualification du travailleur indépendant est prédominant. Le critère
fiscal ne constitue qu'un adjuvant qui permet d'identifier plus aisément les travailleurs
indépendants. Il doit être abandonné lorsque la réalité sociologique, seule déterminante est en
sens contraire (Voyez : Alain SIMON, op. cit. p. 7 et C.T. Mons, 8ème ch. 9.12.1998, Justel : F-
19981209-9).
Il a par ailleurs été jugé que celui qui au sein d'une société exerce une activité en vue de faire
fructifier le capital qui lui appartient en partie, est un associé actif tombant comme tel sous le
statut social des travailleurs indépendants et que lorsque deux conjoints sont des associés actifs
d'une s.p.r.l, l'un ne peut être considéré comme aidant de l'autre au sens du statut social (Voyez
: Cass. 26.1.1987, Pas. , I, 609 ; Cass., 2.2.1981, Pas., I, 605 ; Cass., 3^ ch., 16.1.1978, Pas.,
1978,1, 558, J.T.T. , 1978, p. 274 ; C.T. Mons, 28.9.1994, J.T.T. 1995, p. 73).
En fonction de l'article 3, §1er, alinéa 4, de l'AR n° 38 du 27 juillet 1967 : «sans préjudice des
dispositions de l'article 13, § 3, les personnes désignées comme mandataires dans une
société ou association assujettie à l'impôt belge des sociétés ou à l'impôt belge des non-
résidents sont présumées, de manière irréfragable, exercer, en Belgique, une activité
professionnelle en tant que travailleur indépendant».
Dans un arrêt n° 176/2004 du 3 novembre 2004, la Cour d'arbitrage aujourd’hui devenue Cour
constitutionnelle a néanmoins décidé que la présomption irréfragable violait les principes
d'égalité en ce qu'elle empêchait les mandataires sociaux qui gèrent une société depuis la
À cet égard, lorsqu’un mandataire invoque la gratuité de son mandat, cela signifie qu’il entend
renverser la présomption contenue dans l'article 2 de l'AR du 19 décembre 1967 portant
exécution de l'AR n° 38 qui précise que : «Pour l'application de l'article 3 de l'arrêté royal n° 38,
et sans préjudice de l'article 5 bis de ce même arrêté, l'exercice d'un mandat dans une
association ou une société de droit ou de fait qui se livre à une exploitation ou à des opérations
de caractère lucratif est présumé constituer l'exercice d'une activité entraînant l'assujettissement
au statut social des travailleurs indépendants. Cette présomption peut être renversée par toutes
voies de droit, témoignages exceptés, sauf si l’administration des contributions directes a retenu
des revenus professionnels du chef de l’exercice de son mandat ».
En effet, dès lors que des rémunérations de dirigeant d’entreprise ont été attribuées en fait,
l’assuré social concerné tombe sous le coup de la présomption de l’article 3, §1 er, alinéa 2, de
l’arrêté royal n° 38 qui dispose que : « Est présumée, jusqu’à preuve du contraire, se trouver
dans les conditions d’assujettissement visées à l’alinéa précédent, toute personne qui exerce en
Belgique une activité professionnelle susceptible de produire des revenus visés à l’article 23,
§1er, 1° ou 2°, ou à l’article 30, 2°, du code des impôts sur les revenus 1992 ». Afin d’être
considérée comme professionnelle, l’activité doit être exercée dans un but de lucre, même si, en
fait, elle ne produit pas de revenus (Cassation, 2 juin 1980, JTT 1982, page 76). Cela implique
qu’à partir du moment où un mandataire de société est rémunéré en fait, le but de lucre est ipso
facto avéré et le dit mandataire sera, pour toute la durée de son mandat, assujetti au statut
social des travailleurs indépendants (voir en ce sens : cour du travail de Bruxelles, 10e chambre,
14 septembre 2007, RG n°46 988, Justel 20070914 – 3).
La preuve de la gratuité du mandat ne peut être admise que dans la mesure où la gratuité
ressort des statuts ou d'une délibération de l'organe compétent pour fixer les rémunérations des
mandataires lorsque les statuts ne prescrivent rien à ce sujet ou indiquent que les mandats
d’administrateurs ou de gérants sont exercés gratuitement sauf décision contraire ultérieure de
l’assemblée générale. Il se déduit d’un arrêt de la Cour de cassation du 2 juin 1980 (3ème
chambre, RW 1980-81, 2206 – 2207) qu’une décision de gratuité découlant de la délibération de
l’organe compétent ne produit ses effets que pour l’avenir, soit en la présente matière, à partir
du trimestre civil qui suit celui au cours duquel la décision est intervenue.
Il s'agit d'une gratuité de droit qui doit être confirmée par une gratuité de fait et la jurisprudence
consacre sur ce point la primauté du critère sociologique par rapport au critère fiscal résultant de
la susceptibilité de l'activité de produire des revenus visés à l'article 23 § 1er, 1° ou 2°, ou à
l'article 30, 2° du Code des impôts sur les revenus 1993. De cette façon, il a été jugé que, pour
être qualifiée de professionnelle, l'activité doit être exercée dans un but de lucre, c'est-à-dire
qu'elle doit être susceptible de produire des revenus (art. 3 § 1er al. 2 AR n° 38), même si en fait
elle n’en produit pas (Cass., 02.06.1980, JTT, 1982, p. 76). Il s’impose toutefois de préciser que,
pour que la gratuité du mandat soit reconnue, la gratuité de droit précédemment invoquée ne
peut être infirmée par la démonstration, généralement apportée par l’administration des
contributions, d’une perception effective d’une rémunération de ce chef, laquelle fait retomber
l’assuré social concerné sous le coup de la présomption réfragable de l’article 3, §1er, alinéa 2,
de l’arrêté royal n°38 résultant de la nature de l’activité professionnelle en tant qu’elle est
susceptible de produire des revenus imposables (voir en ce sens : cour du travail de Mons, 14
décembre 2012, Justel 20121214 – 6).
Afin d’être qualifiée de professionnelle, l’activité doit encore présenter un caractère habituel,
ce qui implique l'existence d'un ensemble d'opérations liées entre elles, répétées et
accompagnées de démarches en vue de cette répétition (CT Liège, 2eme ch., 21.11.200,
inédit, RG 6189/98 ; CT Liège, 2cme ch., 10.10.2000, inédit, RG n° 27287/98, cités par Alain
SIMON, in Evolution de la jurisprudence en matière de sécurité sociale des travailleurs
indépendants, 1998-2003, Formation de l'Ordre judiciaire - Echange d'expériences
Droit du travail et de la sécurité sociale – 8479 / W-DDRO-003 / Mons
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professionnelles entre magistrats des juridictions du travail 3/FORM/2003.53, p. 6 et enfin CT.
Bruxelles, 10ème ch., 19.04.2006, R.G. n° 43.946). Dans un arrêt du 02.06.1980, la Cour de
cassation a indiqué que : «La preuve de la gratuité du mandat ne peut, au sens de l'article 2 de
l'AR du 19 décembre 1967 portant exécution de l'AR n° 38, résulter des statuts que si ceux-ci
prohibent l'octroi d'une rémunération au mandataire de la société ; si les statuts ne comportent
pas une telle stipulation qui prohibe un pareil octroi, la gratuité ne peut résulter, toujours au sens
de l'article 2, que d'une décision de l'organe compétent de la société pour allouer une
rémunération à ses mandataires. La gratuité du mandat peut être déduite d'une décision de
l'assemblée générale, si celle-ci, lors d'une réunion, a confirmé que le mandat ne serait pas
rémunéré et non si elle n'a jamais pris la décision de la rémunérer. L'arrêt qui déduit la gratuité
du mandat du fait que l'assemblée générale n'a jamais décidé de le rémunérer viole l'article 2»
(Cass., 02.06.1980, JTT, 1982, p. 76).
Il est important de rappeler que le fait que la société dont il est question ne serait, par exemple,
qu'une société patrimoniale immobilière n’a pas d’importance car, outre le fait que cette société
est une société commerciale, et non civile à forme commerciale, on remarquera que l'arrêté
royal ne fait aucune différence selon le type de société, ce qui permet d'y englober les ASBL
(voir en ce sens : C.E. CLESSE et JF DIZIER, «Dirigeant d'entreprise, un métier sou haute
surveillance !», Kluwer, 2010, p. 59). Il en découle que c'est le mandat d'administrateur ou la
fonction de gérant d'une personne morale qui constitue le fait générateur de l'assujettissement
au statut social des travailleurs indépendants et non l'objet social de ladite société ou encore sa
forme.
Pour le reste, un non d’assujettissement au statut social des travailleurs indépendants ne peut
être déduit de l’attitude d’une caisse consistant à ne pas réclamer les cotisations pour telle ou
telle période ou de n’en réclamer que de manière forfaitaire.
L'article 15, § 1er, alinéa 3, de l'arrêté royal n° 38 du 27 juillet 1967 organisant le statut social
des travailleurs indépendants dispose que les personnes morales sont tenues solidairement
avec leurs associés ou mandataires au paiement des cotisations dont ces derniers sont
redevables. Cette disposition prévoit précisément que « le travailleur indépendant est tenu
solidairement avec l'aidant, au paiement des cotisations dont ce dernier est redevable ; il en est
de même des personnes morales, en ce qui concerne les cotisations dues par leurs
associés et mandataires».
Cet article a pour objectif de garantir, par la solidarité des personnes morales, le recouvrement
des cotisations se rapportant à l'exercice d’un mandat (au sein de la société dont la solidarité
est actionnée ou au sein d’une ou autre, cela n’a pas d’importance) qui entraîne
l'assujettissement au statut social des travailleurs indépendants.
Cette solidarité concerne toutes les cotisations dont l'associé ou le mandataire est redevable et
oblige les personnes morales à la même dette que leurs associés ou mandataires (Cass. 6 juin
1988, J.T.T. 1989, p. 280 et 281).
Pour que cette solidarité soit applicable, il suffit que l'associé ou le mandataire ait cette qualité
au moment de la demande, sans incidence aucune de la nature de l'activité exercée, source des
cotisations (C.T. Mons 9 septembre 2005, R.G. n° 15939). Cette solidarité s'étend non
seulement aux cotisations avec ses accessoires, mais aussi aux intérêts ainsi qu'aux frais et
dépens qui en sont le complément (C.T. Liège 10 décembre 1997, C.D.S. 2001, 202 et C.T.
Liège, sect. Namur, 19 juin 2001, R.G. n° 6510/99) et joue d’autre part pour l'obligation de
cotiser du mandataire qui exerce des mandats dans d'autres sociétés durant le même exercice
(Cass. 6 juin 1988, Pas.I,. 88, p. 609), en sorte qu’il n'y a pas de responsabilité solidaire partielle
pour la personne morale qui ne peut demander une ventilation de la dette au prorata des
Il en découle que chaque société est tenue solidairement pour la totalité des cotisations et
accessoires dus par l'un de ses associés ou mandataires pour toute la période durant laquelle il
a disposé de cette qualité.
L’article 6 de l’arrêté royal du 22 juillet 1967 précise qu’est aidant(e) toute personne qui, en
Belgique, assise ou supplée un travailleur indépendant dans l’exercice de sa profession sans
être engagée envers lui par un contrat de louage de travail.
L'article 15 § 1er de l'arrêté royal n° 38 du 27 juillet 1967 prévoit, en son 3ème alinéa, que « le
travailleur indépendant est tenu, solidairement avec l'aidant, au paiement des cotisations dont ce
dernier (l’aidant) est redevable ; il en est de même des personnes morales, en ce qui concerne
les cotisations (et l’amende administrative visée à l’art. 17 bis) dues par leurs associés et
mandataires».
Ces dispositions ont pour objectif de garantir, par le mécanisme de la solidarité, le recouvrement
des cotisations se rapportant à l'exercice d’une activité qui entraîne l'assujettissement au statut
social des travailleurs indépendants. La solidarité dont il est question à l’article 15 implique que,
parmi les différents débiteurs solidaires, le créancier peut s’adresser à celui qu’il choisit en cas
de défaut de paiement. En tel cas, la caisse peut décider si elle ne poursuit que l’un des
débiteurs, ou alors les deux, soit simultanément, soit successivement. Le débiteur ainsi actionné
ne peut opposer le bénéfice de division et est tenu au même titre pour le tout (voir en ce sens,
pour un mécanisme de solidarité identique entre les personnes morales et leurs associés ou
mandataires, Cass. 6 juin 1988, J.T.T. 1989, p. 280 et 281).
Pour que cette solidarité soit applicable, il suffit que l’aidant ait cette qualité au moment de la
demande, sans incidence aucune de la nature de l'activité exercée, source des cotisations (C.T.
Mons 9 septembre 2005, R.G. n° 15939). Cette solidarité s'étend non seulement aux cotisations
mais aussi aux intérêts ainsi qu'aux frais et dépens qui en sont l'accessoire (C.T. Liège 10
décembre 1997, C.D.S. 2001, 202 et C.T. Liège, sect. Namur, 19 juin 2001, R.G. n° 6510/99).
Il en découle que chaque indépendant est tenu solidairement pour la totalité des cotisations et
accessoires dus par son aidant pour toute la période durant laquelle il a disposé de cette qualité.
L’avantage majeur de la réforme permettant un calcul des cotisations sociales en fonction des
revenus de l’année même consiste en la possibilité, pour le travailleur indépendant, de moduler
ses paiements en fonction de l’évolution de sa situation financière. De la sorte, si pendant
l’année en cours, l’indépendant estime que ses revenus sont supérieurs à ceux qui ont servi de
base au calcul de la cotisation reprise sur l’avis d’échéance précédent, il pourra anticiper en
payant plus. Il lui suffira de contacter sa caisse pour qu’elle adapte les cotisations sur base de
son revenu estimé objectivement, ce qui évitera une régularisation lorsque le ladite caisse aura
connaissance des revenus réels de l’année concernée. À l’inverse, si pendant l’année en cours,
l’indépendant considère que ces revenus sont inférieurs à ceux qui ont servi de base au calcul
de la cotisation reprise sur l’avis d’échéance précédent, il pourra demander une réduction du
montant de sa cotisation trimestrielle. On remarquera que dans l’hypothèse de la réduction,
celle-ci est néanmoins soumise à des conditions dans la mesure où elle ne peut être appliquée
que si les revenus dont il est question sont inférieurs à certains planchers fixés par la loi.
En début d’activité, soit au cours des trois premières années, l’indépendant bénéficie la
plupart du temps d’un revenu aussi fluctuant qu’imprévisible. C’est la raison pour laquelle la
réglementation prévoyait qu’au cours des trois premières années d’activité, l’indépendant
paierait des cotisations à un taux progressif représentant :
• 20,50 % de ses revenus la première année,
• 21 % de ses revenus la deuxième année,
• et 21,50 % la troisième année.
Actuellement et en l’attente de la connaissance du montant exact de ses revenus, l’indépendant
débutant à titre principal paiera une cotisation forfaitaire annuelle d’environ 700 € et
l’indépendant débutant à titre complémentaire une cotisation forfaitaire annuelle d’environ 80 €.
Depuis le 1er janvier 2017, le taux pour la troisième année d’activité ainsi que pour
l’indépendant en régime définitif (c’est-à-dire après trois années d’activité) a été ramené à 21 %.
En 2018, il n’y aura plus qu’un seul taux pour tout le monde : 20,50 % pour l’indépendant à titre
principal qui a un revenu inférieur à 56 182,45 euros et, au-dessus de ce montant, il y aura
application d’un taux préférentiel de 14,16 %. Pour l’indépendant à titre complémentaire, les
taux sont identiques, mais en dessous de 1439,42 euros/an, cet indépendant à titre
complémentaire ne paiera aucune cotisation sociale.
Toujours est-il, indépendamment de ce qui précède, qu’un indépendant qui connaît des
difficultés peut demander une dispense totale ou partielle de paiement des cotisations
trimestrielles.
Anciennement, l’article 22, alinéa 2, de l'arrêté royal n°38 du 27 juillet 1967 prévoyait en
substance que la commission des dispenses de cotisations «est chargée de statuer sur les
demandes de dispense totale ou partielle de cotisations introduites par les assujettis … ». Sur le
droit à la dispense éventuelle à proprement parler, l'arrêté royal n° 38 du 27.07.1967 organisant
le statut social des travailleurs indépendants précisait en son article 17 que : «Les travailleurs
indépendants, qui estiment se trouver dans le besoin ou dans une situation voisine de l'état
de besoin, peuvent demander dispense totale ou partielle des cotisations dues en vertu des
articles 12, § 1er, et 13, en s'adressant à la Commission visée à l'article 22. Les travailleurs
La notion de besoin ou d’état de besoin est un concept que l’on rencontre également en
matière d’aide sociale délivrée par les CPAS. Ce concept est intimement lié à la notion de vie
conforme à la dignité humaine garantie par l'art. 23 de la Constitution et l'article 1 er de la loi du
8 juillet 1976 organique des centres publics d’action sociale. Néanmoins, ni la constitution ni la
loi ne définissent ce qu'il faut entendre par «dignité humaine». Une partie la jurisprudence
considère qu’il y a par conséquent lieu de se pencher sur ce qu'enseignent à ce sujet les
dictionnaires de la langue française, étant, à titre principal, le Dictionnaire Larousse et le
Dictionnaire Robert de la langue française. Tous deux donnent de la dignité une définition qui
renvoie certes d'emblée à l'humain, mais aussi au respect de soi-même ainsi qu'à l'amour-
propre en fonction de la condition humaine des individus dans la société. Ceci signifie
concrètement que, dans une société dite civilisée, et plus particulièrement postindustrielle, la
notion de dignité humaine recouvre raisonnablement, outre ce qui concerne la satisfaction des
besoins élémentaires (se loger, se nourrir, se chauffer... Etc.), d'autres besoins ou aspirations,
pour d'aucun(e)s toujours d'ordre matériel, mais aussi de caractère immatériel (voir en ce sens,
cour du travail de Mons, 7ème chambre, 21 octobre 2009, RG numéro 21 675). Cette dernière
dimension ne peut toutefois systématiquement conduire les CPAS à prendre en charge les
conséquences de considérations de pur confort à mettre en relation avec des options
strictement personnelles d’ordre intellectuel, philosophique ou religieux (voir en ce sens, cour du
travail de Mons, 7ème chambre, 6 janvier 2016, RG numéro 2015/AM/198). Il n’y a aucune raison
pour que la commission de dispense des cotisations ou la juridiction du travail, en cas de
recours, donne à ce concept un autre contenu que celui utilisé en matière d’aide sociale.
Pour obtenir la dispense du paiement des cotisations, un indépendant devrait donc se trouver
dans la misère, ce qui était extrême, sinon excessif. Le législateur est heureusement intervenu
pour modifier ce régime.
Depuis le 1er janvier 2019, l'INASTI traite les demandes de dispense de cotisations sociales des
indépendants qui doivent «se trouver temporairement dans une situation financière ou
économique difficile» (art. 50ter/1 à 7, A.R. du 19 décembre 1967 portant règlement général
en exécution de l'A.R. n° 38, insérés par l'A.R. du 17 janvier 2019). L'A.R. du 17 janvier 2019
réforme et accélère la procédure de dispense de cotisations dans l'A.R. du 19 décembre 1967
portant règlement général en exécution de l'A.R. n° 38 (nouvelle section 4bis, art. 50ter/1 à
50ter/7).
L'indépendant (ou ses ayants droit, en cas de décès) qui désire(nt) obtenir une dispense des
cotisations sociales et l'indépendant aidé qui désire que soit levée sa responsabilité solidaire à
l'égard de l'aidant, doivent introduire une demande respectant les conditions de
recevabilité suivantes (art. 50 ter/1):
• 2- Elle doit être faite, sous peine de déchéance, endéans les 12 mois. Ce délai court
à partir :
• du premier jour du trimestre civil qui suit celui qui a trait à la cotisation
provisoire visée par la demande, sauf dérogation ;
• du premier jour du trimestre civil qui suit celui au cours duquel a été
envoyé un décompte comportant une régularisation de cotisations ;
• des 12 mois qui suivent le trimestre civil au cours duquel la caisse
d'assurances sociales a invité l'indépendant aidé à payer en lieu et place
de l'aidant ;
• dans les 6 mois qui suivent le trimestre civil au cours duquel les ayants
droit ont été invités à payer en lieu et place de l'assujetti ;
• Et la date de la demande est celle à laquelle le demandeur transmet son
formulaire de demande dont le modèle est établi par l'INASTI dûment
complété et signé.
En cas de rejet de sa demande de dispense, l'indépendant dispose d'un droit de recours auprès
de la Commission de recours, par recommandé endéans le mois de la notification de la décision
(après avoir été entendu) ou endéans les 12 jours ouvrables à partir de la notification de la
proposition de décision. Le réclamant sera entendu dans les 30 jours civils suivant sa demande
(art. 50ter/7. § 1er). Ensuite, si la contestation demeure, un recours reste ouvert devant le
tribunal du travail dans le cadre d’une compétence de pleine juridiction.
28-6 La prescription
S'agissant, par exemple, de cotisations remontant, pour les plus anciennes, à l'année 2010, le
délai de cinq ans prend cours le 1er janvier 2011 pour expirer le 1er janvier 2016.
Par ailleurs, selon l'enseignement de la Cour de cassation, pour pouvoir être tenue pour une
interruption de la prescription, la lettre recommandée doit avoir été signée au nom de
l'organisme ou de l'institution par une personne ayant ce pouvoir (Cass. 22.9.2003, J.T.T. 2004,
p. 7). Il ressort de l'arrêté ministériel du 24.12.1970 que des agents de l'INASTI peuvent se voir
déléguer différents pouvoirs dont celui de statuer sur l'assujettissement et de représenter
l'INASTI dans les actes judiciaires et extrajudiciaires (voyez les articles 3,2° et 3° de l'arrêté
ministériel, pièce 1 du dossier de l'INASTI).
28-7-1Sur le plan des principes, l’article 8 de l'arrêté royal du 19 décembre 1967 portant
règlement général en exécution de l'arrêté royal nº 38 du 27 juillet 1967 organisant le statut
social des travailleurs indépendants prévoit que :
«L'assuré est tenu de signaler à sa caisse, dans les quinze jours, appuyée d'une pièce officielle
justificative, la cessation de toute activité de travailleur indépendant. Au reçu de pareils
renseignements, et après avoir constaté que la cessation d'activité est dûment prouvée, et que
l'intéressé n'est pas soumis à un autre régime de sécurité sociale ou à un statut, la caisse
d'assurances sociales fait connaître à son affilié les conditions dans lesquelles il lui est
éventuellement possible de sauvegarder ses droits aux prestations ou de prétendre auxdites
prestations, suivant le cas».
Le principe étant rappelé, il y a lieu de fonder pour le surplus l'examen de la cause sur, d'une
part la notion de document officiel à remettre en cas de cessation, et d'autre part, l'éventuelle
sanction d'un défaut d'observation de la règle édictée par l'article 8.
Il ne peut s'agir que d'un document duquel ressort sans équivoque la cessation d'activité à une
date déterminée comme, par exemple, la radiation au registre de commerce sur laquelle figurent
la déclaration « sincère et véritable » ainsi que la signature de la personne concernée (voir CT
Mons, 30 juin 2005, sixième chambre, RG n° 19.460, en cause de D. c./ CWASM et CT Mons,
25 juin 2004, sixième chambre, RG n° 17.520,14.211 et 19.313, références Juridat JS 60883_1).
Par sa signature au bas de ce document, dont rien n'établit qu'elle aurait été dictée ou imposée
par qui que ce soit, l'indépendant atteste de la réalité des éléments qu'il déclare "sincère et
véritable", à savoir la cessation effective de son activité commerciale à la date reprise sur le
document et pas à une autre (voir CT Mons, 14 janvier 1998, 8e chambre, RG n° 13.440, en
cause de V. M-T c./ ASBL La Famille).
Il va dans cette optique de soi que l'attestation délivrée par l'employeur de l'indépendant
concerné qui l'a ultérieurement engagé comme travailleur salarié n'a aucun caractère officiel par
rapport à la preuve d'une date certaine de cessation d'activité de travailleur indépendant.
Ainsi, lorsque la preuve officielle de cessation d'activité n'a été produite par l'indépendant
concerné qu'après la réception d'un relevé de cotisations impayées, la caisse peut se prévaloir
de cette déclaration tardive pour poursuivre le paiement des cotisations d'affiliation au régime
des travailleurs indépendants.
Le droit passerelle est une aide pour l’indépendant (ou pour son aidant indépendant qui exerce
cette activité à titre principal) qui doit cesser son activité suite (4 hypothèses) :
1. à une faillite : c’est le droit passerelle faillite,
2. à des difficultés financières : c’est le droit passerelle raisons économiques,
3. à un événement indépendant de sa volonté (exemple : incendie, allergies, catastrophes
naturelles, décision d’un acteur économique tiers ou événement ayant des impacts
économiques… Etc.) : c’est le droit passerelle interruption forcée,
4. ou à un règlement collectif de dettes : c’est le droit passerelle règlement collectif de
dettes.
• D’une part une aide financière pendant 12 mois maximum, à concurrence de 1291,69
euros par mois en cas d’absence de charge de famille et de 1614,10 euros par mois en
cas de charge de famille (chiffres de 2020),
• D’autre part la sauvegarde des droits en matière d’assurance maladie invalidité sans
paiement de cotisations pendant quatre trimestres au maximum.
Sur base de ces dispositions, on considère que le fait que l’activité indépendante n’ait pas été
directement affectée par les mesures de fermeture prises par le gouvernement n’implique pas
que le travailleur indépendant ne peut pas bénéficier de la mesure temporaire de crise.
De la sorte, par exemple, la clientèle quotidienne peut avoir été considérablement réduite par les
effets de l’épidémie de Corona virus, ce qui rendait peu rentable le maintien de l’ouverture de
l’entreprise ou du commerce. Toutefois, pour avoir droit à l’intervention, il suffit que l’activité
indépendante ait dû être interrompue pendant au moins 7 jours calendriers consécutifs
par mois calendrier, ce qui ouvre le droit à la prestation financière mensuelle qui correspond
aux montants octroyés en matière de droit passerelle, selon que l’on a ou pas charge de famille
(1614,10 euros par mois ou 1291,69 euros par mois en 2020).
Le législateur a innové en créant un statut social et fiscal spécifique pour les étudiants qui
souhaitent exercer une activité indépendante tout en bénéficiant d’un régime préférentiel pour le
calcul des cotisations sociales. Pour ce faire, la loi du 18 décembre 2016 fixant le statut social et
fiscal de l’étudiant-indépendant a modifié l’arrêté royal no 38 organisant le statut social des
travailleurs indépendants et le Code des impôts sur les revenus.
La loi a prévu un système plus favorable de calcul des cotisations sociales. En effet, au
début de son activité, l’étudiant ne sera redevable que d’une cotisation minimale de +/- 80,00 €
par trimestre (82,50 € en 2020). Par après :
D’un point de vue social, l’étudiant-indépendant pourra continuer de percevoir des allocations
familiales jusqu’à ses 25 ans moyennant la prestation en tant qu’indépendant d’un certain
nombre d’heures maximum (240 h / trimestre). En outre, il deviendra titulaire de droits à
l’assurance maladie-invalidité auprès de sa mutuelle si ses revenus dépassent le plafond légal.
À défaut, il continuera de bénéficier des prestations dont ses parents sont titulaires.
Avec la création de ce nouveau statut, le législateur permet d’éviter à de nombreux jeunes une
régularisation a posteriori des caisses de cotisations sociales pour indépendant parfois lourde à
supporter.
• 29-1 Notion
• 29-2 Qui peut le conclure ?
• 29-3 Conditions de forme
• 29-4 Période d’essai
• 29-5 Périodes d’occupation en tant qu’étudiant
• 29-6 Fin du contrat
• 29-7 Occupation en intérim
• 29-8 Rémunération
• 29-9 Apprentissage
29-1 Notion
La différence est que lorsqu’il y a conclusion d’un contrat d’occupation d’étudiant, des conditions
supplémentaires devront être respectées pour essentiellement fournir à l’étudiant, qui n’a pas
encore d’expérience sur le marché du travail, un maximum d’informations pour qu’il exerce son
travail en connaissance de cause.
Même si la loi ne définit pas la notion d’étudiant, et si le concept doit être interprété assez
largement, cela ne vise que les personnes qui sont étudiantes à titre principal dans
l’enseignement secondaire (général, technique, professionnel ou artistique), supérieur non
universitaire, universitaire, ou qui préparent un jury central.
Même si la loi ne prévoit également pas d’âge maximal pour pouvoir conclure un contrat
d’occupation d’étudiant, il va de soi, à titre d’exemple, que les travailleurs ou les demandeurs
d’emploi qui suivent une formation ou des études ne peuvent pas être considérés comme ayant
le statut d’étudiant au sens légal car ils ne sont pas étudiants à titre principal.
Si la loi ne prévoit pas d’âge maximal, elle prévoit par contre un âge minimum en indiquant
qu’un tel contrat ne peut être conclu que par des jeunes âgés de 15 ans ou plus vu que la loi
sur le travail interdit en effet l’occupation des enfants, sauf dérogations particulières dans le
domaine artistique et/ou du spectacle notamment. Encore faut-il, s’il s’agit d’un jeune âgé de 15
ans, que celui-ci ne soit plus soumis à l’obligation scolaire à temps plein (l’obligation scolaire à
temps plein se termine légalement dès que le jeune a suivi au moins les deux premières années
de l’enseignement secondaire à temps plein). Dès que le jeune est âgé d’au moins 16 ans, cette
condition n’est plus exigée.
Toutes les personnes qui entrent dans la notion d’étudiant, telle qu’elle est définie ci-dessus,
peuvent en principe conclure un contrat d’occupation d’étudiant, sauf, par exemple, les étudiants
qui accomplissent, à titre de stage, des travaux qui font partie de leur programme d’études. Pour
ces étudiants-là, il s’agira soit d’un contrat de travail ordinaire, soit d’un contrat de stage, ou
encore d’un contrat d’apprentissage (voir ci-après).
Le contrat d’occupation d’étudiant doit être conclu à durée déterminée et par écrit en deux
exemplaires : un pour l’employeur et un pour l’étudiant. Il doit être conclu pour chaque étudiant
individuellement et doit être signé au plus tard au moment de l’entrée en service.
Lorsque l’étudiant a moins de 18 ans, il peut conclure et résilier seul son contrat, de même qu’il
pourra percevoir seul son salaire, sauf opposition des parents ou du tuteur.
Le contrat devra, au titre d’obligation d’information, comporter toute une série de mentions
obligatoires :
1. L’identité, la date de naissance, de domicile et la résidence des parties,
2. La date du début et de la fin de l’exécution du contrat,
3. Le lieu de l’exécution du contrat,
4. La description concise de la fonction exercée,
5. La durée journalière et hebdomadaire du travail,
6. L’application de la loi du 12 avril 1965 concernant la protection de la rémunération,
7. Le montant de la rémunération convenue et à tout le moins son mode et sa base de
calcul,
8. L’époque du paiement de la rémunération,
9. Le lieu où sera logé l’étudiant si l’employeur s’est engagé à le loger,
10. La commission paritaire compétente,
11. Le commencement et la fin de la journée de travail régulière, le moment et la durée des
intervalles de repos, et des jours d’arrêt et réguliers du travail,
12. L’endroit où l’on peut atteindre la personne désignée pour donner les premiers soins et
la manière dont on peut l’atteindre,
13. L’endroit où se trouve la boîte de secours,
14. Le cas échéant les noms et possibilités de contact des représentants des travailleurs au
sein du conseil d’entreprise,
15. Le cas échéant, et noms et possibilités de contact des représentants des travailleurs au
sein du comité pour la prévention et la protection travail,
16. Le cas échéant, les noms et possibilités de contact des membres de la délégation
syndicale,
17. L’adresse et le numéro de téléphone du service interne ou externe pour la prévention et
la protection au travail,
18. L’adresse et le numéro de téléphone du contrôle des lois sociales du district dans lequel
l’étudiant est occupé.
Si le contrat n’est pas écrit ou ne contient pas toutes les mentions obligatoires, si la copie du
contrat n’a pas été envoyée dans les 7 jours au contrôle des lois sociales ou si les données du
contrat n’ont pas été communiquées dans le cadre de la déclaration immédiate à l’emploi
(DIMONA), l’étudiant pourra mettre fin à son contrat à tout moment sans devoir donner un
quelconque préavis et sans devoir payer d’indemnité.
S’il n’y a pas eu de contrat écrit ou si le contrat ne mentionne pas les dates de début et de fin de
son exécution ou encore l’horaire de travail ou la référence à l’horaire applicable, l’étudiant sera
considéré, à l’égard de l’employeur, comme étant lié par un contrat de travail conclu à durée
indéterminée, ce qui obligera l’employeur, s’il veut y mettre fin, à respecter les règles
particulières de résiliation du CDI (notamment : congé moyennant préavis ou rupture immédiate
avec paiement d’une indemnité).
Les 3 premiers jours de travail correspondant à l’horaire de travail de l’étudiant concerné sont
d’office considérés comme période d’essai, et ce qu’une clause expresse à ce sujet soit ou non
inscrite dans le contrat.
La durée de cette période d’essai de trois jours ne peut jamais être prolongée, même en cas de
suspension légale de l’exécution du contrat pendant cet essai, par exemple en cas de maladie.
Pendant la période d’essai, tant le travailleur que l’employeur peuvent mettre fin au contrat
d’occupation d’étudiant sans préavis ni indemnité.
Un contrat d’occupation d’étudiant peut être conclu tant durant les vacances que pendant
l’année scolaire.
L’avantage est de limiter les cotisations sociales à 2,71 % pour l’étudiant et 5,42 % pour
l’employeur (ce qui correspond en moyenne à +/- 8,10 % au total alors qu’en moyenne, les
cotisations sociales représentent au moins 30 % de la rémunération brute) Si le quota n’est pas
respecté, la sanction est de permettre le prélèvement de cotisations sociales au taux ordinaire.
La loi ne prévoit pas de durée maximale de ce type de contrat, mais à défaut de mention de
cette durée, le contrat sera à durée indéterminée.
De même, dès qu’un étudiant aura été occupé de manière ininterrompue auprès d’un même
employeur durant au moins 12 mois, son contrat sera régi par les règles relatives au contrat de
travail ordinaire.
Comme le contrat d’occupation d’un étudiant doit être conclu pour une durée déterminée, il
prendra automatiquement fin à l’échéance du terme convenu, comme pour un CDD.
Toutefois, à la différence d’un CDD, ce type de contrat pourra être rompu avant le terme
moyennant le respect d’un délai de préavis réduit, lequel sera fonction de la durée de
l’engagement.
Ainsi :
• Si la durée de l’engagement est inférieure ou égale à un mois, le préavis de
l’employeur sera de 3 jours et celui de l’étudiant de 1 jour.
• Si la durée de l’engagement et supérieure à un mois, le préavis de l’employeur sera
de 7 jours et celui de l’étudiant de 3 jours.
Attention : le préavis prendra cours le lundi suivant la semaine durant laquelle il a été notifié.
Un étudiant peut être occupé en qualité de travailleur intérimaire, mais dans un tel cas, il restera
lié au bureau de travail intérimaire qui est considéré comme étant juridiquement son seul
employeur vu que l’entreprise dans laquelle l’étudiant travaillera en qualité d’intérimaire sera
considérée comme un simple utilisateur.
C’est donc le bureau de travail intérimaire qui sera responsable pour toutes les obligations
contractuelles comme le paiement du salaire. L’utilisateur sera quant à lui responsable du
respect des règles en matière de sécurité, de bien-être et d’hygiène sur le lieu de travail ainsi
que du respect de la réglementation du travail sur le plan de la durée, des jours fériés, du repos
du dimanche, du travail de nuit… Etc.
29-8 Rémunération
La rémunération de l’étudiant sera celle qui est en principe déterminée par la convention
collective de travail lorsqu’une telle convention existe et qu’elle détermine les éléments de calcul
de cette rémunération (la direction du contrôle des lois sociales peut fournir à l’étudiant
concerné des informations à ce sujet).
Si tel n’est pas le cas, l’étudiant a alors droit au revenu minimum mensuel moyen garanti
(RMMMG).
29-9 L’apprentissage
Le contrat d’occupation d’étudiant ne doit pas être confondu avec le contrat d’apprentissage.
En effet, le contrat d’apprentissage n’est pas à proprement parler un contrat de travail car son
objectif est d’assurer une formation générale, technique et pratique, pour les jeunes à partir de
15 ans par la conclusion d’un contrat d’apprentissage avec une entreprise, lequel a pour objet
essentiel l’apprentissage pratique d’un métier en entreprise, lequel est complété par une
formation théorique générale et professionnelle dans un centre de formation agréé.
Le seul point commun entre ces deux contrats est de concerner des jeunes qui doivent avoir au
moins 15 ans accomplis et qui ne sont plus soumis à l’obligation scolaire à temps plein pour
avoir suivi au moins les deux premières années de l’enseignement secondaire.
Un autre point commun accessoire est le maintien des allocations familiales tant que l’allocation
d’apprentissage ne dépasse pas un certain montant (551,89 euros par mois).
Pour le reste, l’apprenti n’a pas droit à une rémunération à proprement parler, mais à une
allocation d’apprentissage ainsi qu’à des remboursements de frais de déplacement en
transports en commun. Les allocations d’apprentissage sont de l’ordre de 270 € par mois pour la
première année, 380 pour la seconde et 510 pour la troisième.
La notion de risques professionnels recoupe deux aspects, d’une part celui qui a trait aux
accidents du travail ou sur le chemin du travail, d’autre part celui qui concerne les maladies
professionnelles.
30-1-1 Notion
Selon l’article 7 de la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail, est considéré comme
accident du travail tout accident qui survient à un travailleur dans le cours et par le fait de
l’exécution du contrat de travail et qui produit une lésion.
De simples probabilités sont insuffisantes concernant l’appréciation des éléments de preuve qui
doivent être rapportés quant à l’événement soudain et aux lésions en manière telle qu’il y a lieu
d’être rigoureux à ce sujet (voir en ce sens : L. VAN GOSSUM, Les accidents du travail, 7ème
éd., Bruxelles, Larcier, 2007, p. 68 : M. JOURDAN, L'accident (sur le chemin) du travail,
Waterloo, Wolters Kluwer Belgium, 2006, p. 292 et C. trav. Liège, 16 juin 1994, J. T.T., 1994, p.
426). Ainsi, il appartient à la victime d'apporter la preuve des faits invoqués, c'est-à-dire qu'il
est survenu dans le cours de l'exécution du contrat un événement soudain ayant pu
provoquer la lésion invoquée.
À partir du moment où la victime a établi l’existence d’une lésion ainsi que d’un
événement soudain survenu dans le cours l’exécution du contrat, la lésion sera
présumée, jusqu’à preuve du contraire, trouver son origine dans un accident du travail.
S’il y a lieu de mettre à charge de l'employeur le risque d'accident subi par le travailleur du fait
de l'employeur, ou de l'exécution du contrat de travail, il ne convient pas de mettre à sa charge
le risque d'accident subi par un fait volontairement imputable au travailleur ou par un fait
étranger à l'exécution du contrat de travail (voir en ce sens : C. Trav. Mons, 4ème ch.,
10/11/1999, R.G. 15363, publié sur wvvw. Juridat.be). Il arrive malheureusement que des
travailleurs se comportent de manière insensée sur le lieu de travail (par exemple : travailleur qui
ramène une arme à feu au travail pour la nettoyer pendant la pause et qui se blesse ou encore
le travailleur qui fait un pari insensé avec des collègues pendant la pause déjeuner en traversant
le vide entre deux immeubles sur une simple poutrelle).
L'article 8, §1er de la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail stipule qu’est également
considéré comme accident du travail l'accident survenu sur le chemin du travail et que le chemin
du travail s'entend du trajet normal que le travailleur doit parcourir pour se rendre de sa
résidence au lieu de l'exécution du travail, et inversement.
Il en découle que le chemin du travail est déterminé par des points de départ - la résidence - et
d'aboutissement - le lieu de travail - (ou inversement) des trajets effectués par les travailleurs.
Pour qu'il y ait accident sur le chemin du travail, il est ainsi requis :
• que le travailleur ait quitté sa résidence pour rejoindre le lieu du travail ou inversement,
• et que c’est sur ce trajet (ou le trajet inverse) qu'il ait été victime d'un accident du travail.
L'accident survenu sur le trajet se situant non pas de la résidence du travailleur au lieu de
travail, mais sur le chemin se situant au delà du lieu de travail à l’aller (ou au-delà du lieu de la
résidence au retour), n’est pas un accident survenu sur le chemin du travail, étant entendu que
le législateur a voulu mettre à charge de l'employeur le risque d'accident professionnel que
rencontre un travailleur soit en exécutant son travail soit en se rendant sur les lieux du travail ou
en revenant de celui-ci. Il y a donc lieu en fait de vérifier si, au moment où l’événement soudain
se produit, le travailleur concerné se trouve dans la sphère du travail ou dans la sphère
strictement privée.
30-1-4 La consolidation
Lorsqu’un travailleur a bien été victime d’un accident du travail ou sur le chemin du travail
dûment reconnu par l’assureur loi sous le contrôle du FAT (actuellement FEDRIS), il sera,
hormis l’hypothèse du décès, soumis à des périodes d’incapacité, dans un premier temps totale,
puis partielle, avant d’entrer en phase dite de «consolidation».
La consolidation devient ainsi le moment où le cas n'est plus susceptible d'évolution. Comme le
soulignait le docteur J. P. Tricot dans une note sous un jugement rendu par le tribunal du travail
de Bruxelles le 7 juin 1991 (RGAR 1992, nº 12076): «La consolidation d'un accident de travail
est une notion purement médicale : il s'agit de fixer la date à laquelle les séquelles d'un accident
se stabilisent : soit la date de guérison complète, soit la date de décès, soit la date à partir de
laquelle ces séquelles n'évoluent plus ou n'évoluent plus de telle façon que, selon toute
vraisemblance normale, il n'y a plus d' amélioration ou de détérioration significative à prévoir en
ce qui concerne la capacité résiduelle concurrentielle de travail de la victime sur le marché
général du travail».
Des réhospitalisations peuvent être sans incidence. La fixation d'une consolidation n'empêche
en effet pas l'existence de rechutes dans la mesure où une victime bénéficiant d'une allocation
ou d'une rente pour incapacité permanente partielle peut voir son état s'aggraver au point de
rendre momentanément impossible l'exercice de la profession qui est la sienne à ce moment.
Ainsi, une rechute peut concrètement découler d'une intervention chirurgicale ponctuelle, d'une
récidive de douleurs ou encore d'un renouvellement ou d'une réadaptation des prothèses. Des
rechutes en incapacité totale peuvent donc se produire après la consolidation, et l'indemnisation
de telles rechutes est à charge de l'assureur loi lorsqu'elles surviennent dans le délai de
révision, et pour autant que la victime ait repris l'exercice d'une activité professionnelle (voir sur
ce point « Les accidents du travail », quatrième édition, Luc Van Gossum, éditions De Boeck-
Université, 1997, page 108).
L’article 46 de la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail instaure une immunité en faveur
de l’employeur.
Cette immunité concerne, non pas l’employeur qui n’a pas commis de faute intentionnelle, mais
celui qui n’a pas causé intentionnellement l’accident du travail ou un accident ayant entraîné un
accident du travail.
Cette immunité vaut autant pour le dommage matériel que pour le préjudice moral (voir
Cassation, de novembre 1994, Larcier Cassation 1995, numéro 458).
En matière d’homicide involontaire et/ou des coups et blessures involontaires dans le cadre d’un
accident du travail, il peut arriver que la faute qui a involontairement amené cette conséquence
revêt, quant à elle, un caractère intentionnel dans la mesure où un employeur peut, nonobstant
sa formation, ses connaissances, son expérience en matière de bien-être au travail, avoir
Droit du travail et de la sécurité sociale – 8479 / W-DDRO-003 / Mons
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volontairement enfreint les règles élémentaires de sécurité qui ont in fine conduit à l’accident du
travail. Il y a néanmoins une différence entre cette faute intentionnelle-là et le fait que
l’employeur a ou aurait causé intentionnellement l’accident du travail en tant que tel ou un
accident ayant entraîné cet accident du travail.
Il faut être attentif au fait que la loi du 16.05.2016 portant sur des dispositions diverses en
matière sociale, publiée au Moniteur belge du 23.05.2016 et entrée en vigueur le 03.06.2016 a
modifié l'article 46, § 1er, alinéa 1er, 7°, de la loi du 10 avril 1971 en abrogeant le d) de cette
disposition.
Ceci apporte une modification à la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail (LAT) suite à
l’arrêt n° 62/2015 du 21 mai 2015 de la Cour constitutionnelle stipulant que l’article 46,§ 1er, 7°,
d), de la loi du 10 avril 1971 sur les accidents du travail violait les articles 10 et 11 de la
Constitution.
On rappellera que l’article 46, § 1er, alinéa 1er, 7° concerne la possibilité d’intenter une action
en justice, conformément aux règles de la responsabilité civile, par la victime ou ses ayants droit
contre l'employeur qui, ayant manqué gravement aux obligations que lui imposent les
dispositions légales et réglementaires relatives au bien-être des travailleurs lors de l'exécution
de leur travail, a exposé les travailleurs au risque d'accident du travail, alors que les
fonctionnaires désignés pour surveiller l'application desdites dispositions en application des
articles 43 à 49 du Code pénal social lui ont par écrit :
Le point d) qui a été abrogé était le suivant: «communiqué que s'il néglige de prendre les
mesures visées sous C), la victime ou son ayant droit a, en cas d'accident éventuel, la possibilité
d'intenter une action civile en responsabilité».
La Cour constitutionnelle a jugé que ce serait non seulement faire preuve d’un formalisme
excessif que d’exiger en outre que la mise en demeure indique explicitement que la non-
exécution des mesures imposées dans la mise en demeure pourrait conduire à la levée de
l’immunité de principe de l’employeur, mais l’on risquerait en outre que cette prescription
supplémentaire fasse dépendre l’action en responsabilité de droit commun de la victime d’un
accident du travail de la décision ou même d’un oubli du fonctionnaire chargé de la
surveillance de faire figurer explicitement cette mention dans la mise en demeure.
Il n’est dès lors pas raisonnablement justifié que les victimes d’un accident du travail ne puissent
pas intenter une action de droit commun en dommages-intérêts, contre leur employeur qui a
gravement manqué ses obligations et a été mis en demeure de se mettre en règle, au seul motif
que l’administration n’a pas explicitement mentionné dans la mise en demeure à l’employeur
qu’il perdrait son immunité s’il ne réservait aucune suite aux mesures adéquates qui lui sont
imposées.
30-2-1 Notion
Une maladie professionnelle est une maladie provoquée par l’exercice de la profession du
travailleur.
Le principe veut que le travailleur victime d’une maladie provoquée par l’exercice de sa
profession soit indemnisé par le biais d’un système d’assurance publique sous le contrôle du
fonds des maladies professionnelles, FMP en abrégé, actuellement devenu FEDRIS.
Il existe une liste de plus de 150 maladies professionnelles dans le système dit fermé ou de la
liste tenue à jour par FEDRIS. Depuis le 23 mars 2019, le personnel des soins de santé pourra
prétendre à une indemnisation pour maladies professionnelles en cas de contamination par le
Corona virus (il s’agit des prestataires de services d’ambulance, du personnel travaillant dans
les hôpitaux, y compris les élèves et stagiaires, ainsi que des membres du personnel des
institutions de soins où un foyer a été déclaré).
Lorsqu’un travailleur est victime d’une maladie dans cette liste, il suffit qu’il établisse :
1. être victime de la maladie telle qu’elle est reprise dans ladite liste,
2. se trouver dans un milieu professionnel à risque,
Il aura alors un droit théorique à une intervention dans le régime des maladies professionnelles
et on considérera que son milieu professionnel a bien créé ou suscité la maladie (en d’autres
termes il ne devra pas prouver le lien causal).
Le point commun entre les deux systèmes est qu’il suffit que l’exercice de la profession ait
constitué l’une des causes de la maladie. La prédisposition n’est pas exclue et il n’appartiendra
pas au travailleur concerné d’établir la quote-part de l’importance ou de l’influence exercée par
une éventuelle prédisposition.
Les maladies les plus souvent reconnues, notamment dans le système de la liste, sont toutes
les maladies ostéoarticulaires, respiratoires, en relation avec la surdité ou la perte d’audition,
ainsi que les maladies de la peau.
Ces maladies génèrent des dommages qui sont pris en charge conformément à ce que prescrit
l’article 31 des lois coordonnées du 3 juin 1970 les maladies professionnelles - il s’agit, à l’instar
de la matière des accidents du travail :
• Du décès de la victime,
• De l’incapacité temporaire de travail partielle ou totale,
• De l’incapacité permanente de travail partielle ou totale avec en cette hypothèse
cessation de l’activité professionnelle,
• Les frais pour soins de santé.
Comme en matière d’accidents du travail, ces dommages sont réparés par des indemnisations
forfaitaires sous forme de rentes, capitaux, ou indemnités. Seuls les remboursements de frais ne
sont pas forfaitisés.
L’article 51, § 1er, des lois coordonnées du 3 juin 1970 relatives à la prévention des maladies
professionnelles et à la réparation des dommages résultant de celles-ci stipule
qu’indépendamment des droits découlant des présentes lois (donc indépendamment du
système de réparation forfaitaire qu’elles instaurent), l’action en responsabilité civile reste
ouverte au profit de la victime ou de ses ayants droits :
• 1°contre le chef d’entreprise lorsqu’il a provoqué intentionnellement la maladie
professionnelle. Est considéré comme ayant intentionnellement provoqué la maladie,
tout employeur qui a continué d’exposer des travailleurs au risque de maladie
professionnelle, alors que les fonctionnaires désignés en vertu de l’article 68 en vue de
surveiller l’exécution de la présente loi, lui ont signalé par écrit le danger auquel il
expose ces travailleurs en ne se conformant pas aux obligations que lui imposent les
dispositions légales et réglementaires relatives à la sécurité et à l’hygiène du travail ;
• 2°contre les personnes autres que le chef d’entreprise, ses ouvriers ou préposés,
à condition qu’elles soient responsables de la maladie professionnelle ;
• 3°contre les ouvriers ou préposés du chef d’entreprise qui ont provoqué
intentionnellement la maladie professionnelle.
30-3 FEDRIS
Depuis le 1er janvier 2017, le FAT et le FMP sont regroupés au sein de FEDRIS, l’Agence
Fédérale des Risques de Professionnels.
Ce rôle est très important dans la mesure où, selon les chiffres officiels, en Belgique, il y a :
• +/- 50 000 personnes en incapacité permanente de travail suite à une maladie
professionnelle,
• +/- 200 000 personnes en incapacité permanente suite d’un accident du travail.
8- Notion
9- Histoire imbriquée de la sécurité sociale et du droit du travail
10- Organisation de la sécurité sociale (principe et secteurs)
11- Financement (régime salarié et régime indépendant)
12- La sécurité sociale dite « non contributive »
13- La Charte de l’assuré social
14- La gouvernance de la sécurité sociale des salariés : réseau 1aire & réseaux 2aires
- 2-4-1 Généralités
- 2-4-2 Hiérarchies des sources dans les relations de travail
4-4 Limites de la durée de travail (minimales et maximales sous l’angle du temps plein)
4-5 Dérogations
- 4-11-1 Principe
- 4-11-2 Exclusions
- 4-11-3 Dérogations générales
o 4-11-3-A Pour tous les employeurs
o 4-11-3-B Pour certains employeurs
- 4-11-4 Dérogations partielles
o 4-15-1 Principe
o 4-15-2 Exclusions du champ d’application
o 4-15-3 Leur nombre et leur fixation
o 4-15-4 Obligation de mention et d’affichage
o 4-15-5 Interdiction d’occupation et rémunération en cas d’occupation sur dérogation
1- Introduction
5-1 Sources
5-2 Objectifs
5-4 Définitions
5-5 Prévention
6- La maternité
7-1 Généralités/sources
7-3 Définition
7-4 Recours
8- Le bien-être au travail
8-2 Contenu
9-1 Définition
o 10-3-1 Travail
o 10-3-2 Ordres et instructions
o 10-3-3 Non-concurrence
o 10-3-4 Sécurité
o 10-3-5 Restitution des instruments de travail
o 10-4-1 Travail
o 10-4-2 Aide
o 10-4-3 Sécurité et santé
o 10-4-4 Rémunération
o 10-4-5 Logement et nourriture
o 10-4-6 Devoir du culte et obligations civiques
o 10-4-7 Accueil
o 10-4-8 Instruments de travail
o 10-4-9 Documents
o 10-4-10 Vie privée
o 10-4-11 Assurance contre les accidents du travail
o 15-1 Notion
o 15-2 Application
o 15-3 Deux hypothèses en pratique
o
16- La rémunération
18-5 Novation
18-6 Annulation
• 29-1 Notion
• 29-2 Qui peut le conclure ?
• 29-3 Conditions de forme
• 29-4 Période d’essai
• 29-5 Périodes d’occupation en tant qu’étudiant
• 29-6 Fin du contrat
• 29-7 Occupation en intérim
• 29-8 Rémunération
• 29-9 Apprentissage