Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CHOUGWE Moselle
KEITA Djénèbou
ABBEY Faadil
1
PLAN
Introduction
I. Evaluation
II. Conséquences
I. Sanctions
II. Luttes
Conclusion
2
Introduction :
La survie de l'Etat exige la participation financière de sa population, c’est à
travers l'impôt il fait face aux besoins publics dont il est responsable. C’est à cet
effet l’impôt existe dans tout les pays du monde mais il est sujet de controverse.
Il est considéré pour certain comme un élément de contrainte lié à tout
prélèvement obligatoire. Benjamin Franklin disait « En ce monde rien n’est
certain, à part la mort et les impôts». Le contribuable a la conviction de donner
sans rien recevoir en échange, alors il cherche à fuir sa contribution d’où la
naissance de la fraude. Cette dernière a existé a partir du moment où l’impôt a
été crée et depuis les deux vont toujours ensemble d’où Georges Pompidou qui
déclare que « la fraude étant à l’impôt ce que l’ombre est à l’homme ». Définis
sous l’angle juridique la fraude fiscale est un acte intentionnel de la part du
contribuable qui décide de contourner la loi pour échapper au paiement de
l’impôt. Autrement dit c’est une pratique illégale qui consiste à ne pas déclarer
toutes ses revenus ou n’en déclarer qu’une partie. Cette pratique est sévèrement
punie par la loi. La fraude fiscale ne doit pas être confondu à l’évasion fiscale
qui est une pratique qui consiste à utiliser d’une manière abusive les lacunes du
dispositif fiscal national et l’existence de systèmes fiscaux variables selon les
différents pays, alors que la fraude fiscale suppose un comportement
intentionnel consistant à dissimiler une partie des recettes. C’est une
transgression des dispositions fiscales. Au Maroc, a l’heure ou le pays
entreprend une politique d’assainissement audacieuse touchant des secteurs
autrefois à l’abri, le débat sur la fraude fiscale est aujourd’hui plus que jamais
d’une actualité brûlante et interpelle aussi bien les décideurs et les parties
politiques que les chercheurs et les économistes. L’étude de ce phénomène
implique donc d’apporter des réponses à plusieurs interrogations. Qu’est ce qui
pousse le contribuable à frauder ? Quels sont les moyens pour lutter contre ce
phénomène ? En cas de fraude, quelles sont les sanctions prévues par l’Etat ? Le
présent travail se propose donc d’apporter une contribution à ce débat combien
houleux et épineux, en s’interrogeant sur plusieurs points afférents à la
problématique.
3
Dans un second temps, il paraît nécessaire d’exposer le contentieux répressif
propre a la fraude fiscale ainsi que les différents moyens de lutte et de
prévention dont dispose l’administration pour faire face à ce phénomène qui nuit
au principe d’équité fiscale.
4
Première partie : La notion de fraude fiscale
La fraude fiscale est acte délibéré qui consiste à soustraire une partie de la
matière imposable. C’est une fraude commise par le contribuable contre le fisc
c’est à dire l’administration chargée de percevoir, de fixer et de repartir les
impôts. Elle est définie par l’ODCE (L'Organisation de coopération et de
développement économiques) comme «toute action du contribuable qui
implique une violation de la loi, lorsqu’on peut prouver que l’intéressé a agi
dans le dessin délibéré d’échapper à l’impôt».
L’infraction de fraude est le plus souvent révélée lors d'un contrôle fiscal ou
dans le cadre d'une vérification de comptabilité. Pour que le délit de fraude fiscal
soit constitué, certains éléments doivent être réunis tels que :
5
Chaque phénomène existe pour une raison déterminée ainsi les causes de la
fraude fiscale en tant que phénomène socioéconomique sont multiples et
complexes.
Certains pensent que les causes de la fraude fiscale sont liées à la psychologie
mais d’autres pensent qu’il est lié au système fiscal lui-même, au niveau élevé
de la pression fiscale.
La fraude fiscale peut être dû à des causes économiques car l’impôt est perçu
comme un prélèvement obligatoire sur le revenu des contribuables et plus ce
prélèvement est élevé, plus le redevables le considère comme désagréable, ce
qui le pousse à frauder le fisc d’où une pression fiscale. Selon A. LAFFER, un
économiste du courant de l’offre, « une pression fiscale élevée alourdit les coûts
de l’entreprise et par conséquent décourage l’entreprise à se développer et
l’oblige à frauder ».
Il y’a également les causes psychologiques qui peuvent justifier le
comportement du contribuable envers l’administration fiscale. Il peut échapper à
l’impôt à travers des comportements légaux comme des comportements
illégaux.
Selon J.Rivoli « L’impôt est désagréable, il est ressenti avant tout comme une
contrainte », c’est ainsi que le contribuable éprouve un sentiment répulsif à
l’égard de l’impôt du coup il considère la fraude fiscale comme une « défense
légitime ».
Au Maroc comme dans le reste du monde, l’argent occupe une place importante
dans la vie du contribuable et le fait que l’argent touche son argent, il le touche
du plus profond de lui-même d’où son soustraction à ses obligations fiscales.
Il y’a aussi le fait qu’il voit l’impôt comme contraignant, pécuniaire et sans
contrepartie déterminée. Il a toujours l’impression qu’il ne reçoit rien ou reçoit
moins de ce qu’il doit recevoir, c’est pourquoi le contribuable tend à éluder
l’impôt.
La fraude fiscale peut également être liée aux causes juridico-administratives.
Le système marocain repose sur le système déclaratif ce qui veut dire que ce
sont les contribuables qui doivent déclarer leur revenu et bénéfices mais
normalement l’administration doit vérifier si la déclaration est faite, est faite en
temps convenable ou si elle est sincère. Si l’administration ne remplit pas ses
6
missions, le contribuable ne va pas hésiter à se livrer à la fraude fiscale. M.
BENSALAH avance : " Du fait de la faiblesse de l’appareil administratif
d’exécution et de contrôle, la fraude fiscale au Maroc prend des proportions
insoupçonnables «, Cette défaillance de l’action administrative est due, à deux
principaux facteurs : la sous administration qui est toutes les insuffisances
humaines et matérielles dont souffre le fisc et qui se répercutent sur l’exécution
de l’essentiel des travaux qui lui sont confiés. Le deuxième facteur est la mal-
administration de l’impôt qui se manifeste par l’importance de la corruption, qui
est aussi ancrée au Maroc que la délinquance fiscale elle-même. Au Maroc, la
corruption fait partie du vécu quotidien. C’est ainsi que le ministre des finances
estime que la liaison est largement établie entre ce fléau et la fraude fiscale. Il
écrit que ce mal " …a gagné beaucoup de terrain, il s’est ancré dans les mœurs
et les habitudes ".
Certains acteurs pensent que l’existence de la fraude fiscale est liée aux
caractéristiques de la législation et la réglementation en vigueur. En effet,
l'illégitimité, l’injustice, la complexité, l’instabilité, l’inadaptabilité et
l’incohérence d’un système fiscal, sont autant d’éléments qui incitent au refus de
l’impôt, et par conséquent, à la fraude fiscale.
Le contribuable se sent mis à l’écart directement ou indirectement dans
l’élaboration de la loi fiscale puisqu’il y’a absence de consentement à l’impôt, il
essayera alors de légitimer ses manœuvres qui ont pour but de réduire sa charge
fiscale. D’après le Pr. BENSALAH : " La fiscalité dans les pays du tiers monde
est non consensuelle, elle fait rarement « l’objet de débat populaire »", il
poursuit que " c’est un choix pur et simple des gouverneurs ".
Le système fiscal peut être inéquitable c'est-à-dire lorsqu’il constate qu’il rempli
scrupuleusement son devoir fiscal alors que d’autre ne le font pas, il se trouve
contrarié et tente par tous moyens de lutter contre cette injustice.
Selon M. ELKTIRI et N. AKESBI: « la fiscalité marocaine " est une fiscalité de
plus en plus douce pour les grands possédants, et de plus en plus dure pour
l’immense majorité des possédés " ». Le contribuable estime qu’ils ne sont pas
traités équitablement.
7
Les mécanismes de fraude sont nombreux, ils vont du plus simple au plus
complexes. Il y’a la dissimulation, la minoration ou la sous facturation des
recettes ; les fausses justifications ;le développement des montages :prix des
transfert ; paradis fiscaux ; les fraudes sur les comptes ainsi que les TCI qui
peuvent faciliter le mécanisme de la fraude fiscale.
La dissimulation ou la minoration de recettes et sous facturation Il s’agit
d’occulter à l’administration fiscale l’existence d’une activité économique ou la
perception d’un revenu.
Les fausses justifications Une deuxième grande catégorie de fraude, plus
élaborée, consiste, pour le contribuable fraudeur, à chercher à travestir la réalité
de sa situation de façon à minorer le montant d’impôt normalement dû.
Le développement des montages A l’inverse des catégories précédentes, la
dernière grande catégorie de fraude est beaucoup plus sophistiquée : de
complexité extrêmement élevé, d’autant que, pour les grandes entreprises, ils
comportent souvent une dimension internationale et s’inscrivent dans des
structures de groupe elles-mêmes complexes.
Prix de transfert L’internationalisation des activités économiques a conduit les
entreprises à agir de plus en plus indépendamment des frontières. Le mécanisme
des prix de transfert, bien connu des multinationales, consiste à manipuler les
prix des transactions entre filiales d’une même entreprise afin de diminuer
l’imposition dans le pays de production et/ou de destination.
Paradis fiscaux La liberté de circulation des capitaux, la rapidité des échanges,
la concurrence fiscale, la faible fiscalité qui est appliquée dans certains
territoires, l’opacité juridique et bancaire ou bien encore les nouvelles
technologies sont autant d’éléments qui constituent les principaux ingrédients de
ce phénomène qui touche tous les pays et qui affecte particulièrement les
budgets publics et sociaux.
Les fraudes sur les comptes de gestion en matière de l’Impôt sur les
bénéfices et TVA les procédés de fraude constatés sont : La minoration des
produits, la majoration ou les minorations des achats, l’évaluation fictive des
stocks et travaux en cours, la comptabilisation de charges fictives non liées à
l’exploitation,
La fraude sur les comptes du bilan :
- les anomalies et irrégularités de l’actif: immobilisations fictives, provisions
non justifiées, taux d’amortissement élevé..;
- les anomalies et irrégularités du passif : provisions non justifiées, dissimulation
du CA et de recettes au titre des comptes courants des associés, dettes et autres
créanciers.
Les technologies de l’information et de la communication peuvent faciliter la
fraude fiscale. En fait, la tâche des fraudeurs est incroyablement facilitée à
cause de la généralisation des technologies de l’information et de la
8
communication (TIC) au sein de notre économie et de notre société. Le
commerce électronique et l’internet, la comptabilité informatisée et d’une
manière générale la dématérialisation de l’économie constituent de véritables
opportunités de fraude.
9
reconstituée taxer
Selon les données du tableau, la perte des recettes de la TVA totale pour l’année
1995 est estimée à 5844 millions de DH 2)
- Pour l’année 2002 :
A défaut de données sur la structure du PIB qui permettent d’évaluer la base
effective et la base théorique de la TVA, et par extrapolation des données de
l’année 1995, en tenant compte des facteurs législatifs, économiques et financier
10
régissant la TVA, la perte de recette est estimée à l’ordre de 6,25 Milliards de
DH pou l’année 2002, soit :
1.52% du PIB total
1.82% du PIB non agricole
26% des recettes effectives de la TVA
7.1% des recettes fiscales totales
11
N. AKESBI, dans une enquête menée sur un échantillon d’entreprises,
précise que « lors de l’enquête que nous avions réalisé en 1979- 1980 auprès
d’un échantillon représentatif d’entreprises industrielle, 41% des responsables
interrogés avaient spontanément affirmé que la fiscalité d’entreprise est
excessivement fraudée »
Le professeur Abdelkader BERRADA dans un article intitulé « l’état de
l’enjeu budgétaire au Maroc » 4 considère que les moins values fiscales
frauduleuses sont actuellement estimées par défaut à 6 milliards de DH, leur
répartition par type d’impôt se présente comme suit :
Impôt sur les sociétés : 2.5 milliards de DH
Impôt général sur les revenus : 0.8 milliards de DH
La taxe sur les profits immobiliers : 0.5 milliards de DH
La taxe sur la valeur ajoutée : 2.5 milliards de DH
Dans son article, M BERRADA ne donne ni précision, ni données chiffrées sur
la base de ces calculs. M. Mohamed BOUCHAREB, lauréat des cycles
normal et supérieur de l’Ecole Nationale D’Administration et cadre supérieur de
la Direction Générale des Impôts, avance dans son ouvrage intitulé « la lutte
contre la fraude fiscale au Maroc » que « nos estimations de la fraude fiscale, au
titre de l’année 2002, s’élève à 12 milliards de DH , soit :
2.92 % du PIB total
3.52 % du PIB non agricole
13.7% des recettes fiscales totales
Selon des sources de la Direction Générale des Impôts, plus de 70% des
sociétés déclaraient des pertes au titre de l’impôt sur les sociétés pour l’année
2006, et plus de 50 % des déclarations de la TVA sont en rouge (crédit de TVA).
D’après les chiffres cités ci-dessus, nous pouvons conclure que la fraude fiscale
est très présente dans l’économie marocaine, ce qui constitue une perte pour le
budget de l’Etat. Chose qui nous amène à analyser les causes qui peuvent être à
l’origine de ce fléau. Dans le chapitre suivant, nous traiterons les causes qui
peuvent conduire l’entreprise de recourir à ce type de comportement interdit par
la loi
12
II- Les conséquences de la fraude fiscale
Les conséquences de la fraude fiscale sont colossales sur l’équilibre des nations
et sur le développement économique et humain. C’est à ce niveau on s’aperçoit
de l’effet nocif de la fuite devant l’impôt. Le fait de frauder le fisc n’est peut
être pas l’élément le plus grave mais le fraudeur se met hors la loi. Mais le plus
choquant concerne l’impact d’un tel acte notamment sur le développement
économique et humain, sur les équilibres politiques et sociétaux, sur la liberté
elle-même.
En outre, la démocratie est mise à mal par la fraude fiscale et ses actions
connexes : corruption, spoliation des peuples, enrichissement personnel, petits
arrangements au sommet de l’Etat,…
Les conséquences de la fraude fiscale sont néfastes à plusieurs niveaux
notamment sur le plan national que le sur le plan international.
En effet, sur le plan national, on a la diminution de rendement, l’Etat subit des
pertes de revenus énormes qui touchent son niveau d’endettement et influencent
sa capacité d’offrir des services et de financer des programmes qui répondent
aux besoins de la société.
L'Etat pour mener à bien sa mission qui est celle de satisfaire le besoin d'intérêt
général a besoin des moyens mais la fraude fiscale constitue un frein. Elle
compromet l'équilibre budgétaire de nombreux Etats en réduisant les dépenses
collectives.
La fraude fiscale cause des atteintes à la justice sociale. Il y a des citoyens qui
paient pour d'autres. En effet, les particuliers qui respectent les lois voient leur
charge fiscale injustement alourdie parce qu’ils doivent compenser pour ceux
qui s'adonnent à la fraude. Et cela a pour conséquence le non respect du principe
de l'égalité devant l'impôt. En plus, la fraude fiscale augmente la pression fiscale
sur les personnes qui paient effectivement l'impôt.
Elle favorise les méfaits économiques, la fraude fiscale porte atteinte au libre jeu
de la concurrence. En effet, il y a des entreprises subissant une concurrence
déloyale parce qu'elles sont respectueuses de la loi et conscientes de leurs
responsabilités sociales.
Elle peut engendrer des conséquences internationales. Elle peut susciter une
animosité entre les Etats bénéficiaires de la fraude et ceux qui supportent le
13
poids de ce phénomène. Elle est à l’origine des conflits sociopolitiques entre
plusieurs Etats.
En effet, la diversité des systèmes fiscaux est le reflet de la diversité même des
Etats, de leur histoire, de leurs richesses, de leurs rapports sociaux.
Progressivement, des entreprises ont cherché à optimiser leur situation face à la
fiscalité, en usant de cette diversité des lois, puis de la difficulté des contrôles,
varie de leur absence totale.
14
Deuxième partie : Le contentieux répressif
Le contentieux répressif est la résultante d’un processus contradictoire entre
l’administration et le contribuable dont le point de départ est le contrôle fiscal.
Le contrôle dont les règles de fonctionnement sont fixées par la loi, dans le but
de protéger les droits du contribuable, abouti le plus souvent à des redressements
assortis de pénalités.
2. La vérification de comptabilité
Elle permet à l’administration fiscale de s’assurer de la régularité et du caractère
probant des écritures comptables ou de confronter vos déclarations fiscales avec
les écritures comptables en vue de contrôler la sincérité de ces déclarations.
Cette vérification est limitée aux seuls agents ayant au moins le grade
d’inspecteur des impôts. (Art 37 LF 2009).
15
3. La vérification ponctuelle
C’est une vérification de comptabilité qui porte sur un ou plusieurs impôts au
titre de tout ou, partie de la période non prescrite ou à un groupe d’opérations ou
données comptables portant sur une période inférieure à un exercice fiscale.
17
b. Garanties liées à l’exercice du pouvoir du redressement
2.1/ Vous donnez votre accord: L’imposition est établie sur la base notifiée. Elle
devient définitive et ne peut être remise en cause par l’administration.
18
2.2/ Vous formulez des observations : Trois cas sont à considérer :
- si vos observations sont reconnues fondées en tout ou partie, l’administration
abandonne ou modifie son projet de redressement ;
- si vos observations sont rejetées, l’administration doit vous en informer par
une réponse également détaillée et motivée.
- si cette dernière fait ressortir un nouveau chef de redressement ou la prise en
compte de nouveaux éléments non repris dans la notification initiale, un délai de
réponse supplémentaire de quarante (40) jours est accordé au contribuable pour
faire parvenir ses observations.. Le contentieux fiscal est défini par les règles de
procédure à suivre par les contribuables dans le cas de contestation des
impositions émises et ce, tant devant l’administration qu’auprès des juridictions
compétente.
I- Sanctions
Les sanctions fiscales sont prévues par les articles 184 à 191 bis du Code
Général des Impôts Mais la loi a également prévu des sanctions pénales qui
s’appliquent à certaines catégories d’impôts par les articles 192 à 209.
19
En plus des peines pénales dont sont possibles les agents d’affaires,
experts ou comptables ayant participé à l’établissement ou à l’utilisation
des documents ou des renseignements reconnus inexacts, d’autres
sanctions administratives allant jusqu’à l’interdiction d’exercer les
professions d’agents d’affaires, de conseiller fiscal, d’expert ou de
comptable, sont prévues. C’est en quelque sorte un « délit d’initié »
D’une manière générale, ces sanctions pénales s’appliquent à toutes
personnes reconnues coupables d’avoir établi ou aidé à établir de faux
bilans, inventaires, comptes et document de toute nature produits pour le
détermination des bases des impôts ou taxes dues par leurs clients
Le code des TCA (taxe sur le chiffre d’affaire) prévoit également des
sanctions pénales plus sévères à l’égard de quiconque employant des
manœuvres frauduleuses allant de l’amende de 5.000 à 20.000 DA jusqu’à
l’emprisonnement de un à cinq ans ou l’une des deux peines
L’article 119 du CTCA stipule que les infractions ci-dessus mentionnées sont
poursuivies devant le tribunal en matière répressive sur la plainte de
l’administration.
Le refus collectif de payer l’impôt ou la tentative de l’organiser est passible des
mêmes peines réprimant les atteintes à l’économie nationale.
En cas de voies de faits il est fait applicable des peines prévues par le code
pénal.
L’article 126 du même code précise que les complices des crimes et subissent le
même sort lorsqu’il s’agit de personnes qui se sont entremise irrégulièrement
pour la négociation des valeurs mobilières et l’encaissement des coupons à
l’étranger où celle-ci ont encaissé sous leur nom des coupons appartenant à des
tiers.
Le code des impôts indirects reprend les mêmes sanctions fiscales et pénales à
l’égard des personnes qui s’adonnent à des manœuvres frauduleuses, voies de
20
fait, refus collectifs d’impôt, empêchement au contrôle fiscal et refus de
communication.
Toute infraction à loi fiscale entraîne automatiquement des sanctions d’ordre
fiscal. Les sanctions fiscales consistent le plus souvent en un versement d’une
somme d’argent.
Les moyens d’action dont dispose l’administration fiscale sont destinés à assurer
le recouvrement de l’impôt.
Le contribuable dispose à lui de la possibilité d’action amiable. C’est au cas de
non-aboutissement de cette tentative que l’action judiciaire peut être entreprise
21
Conclusion :
L’étude de la fraude fiscale nous a permis de mettre en évidence certaines
réalités dont ses causes diverses, multiples et complexes.
Ces causes peuvent être liées au contribuable, à l'administration fiscale, au
système fiscal ou encore à l'environnement général de l'impôt, elles vont des
plus subjectives au plus objectives.
Après avoir énumérer ses causes et manifestations, les pouvoirs publics doivent
envisager une lutte urgente contre ce phénomène, comme le souligne M.
BENSALAH :" Il n'y a pas de meilleur œuvre de transformation en profondeur
de la société marocaine que d'amener tous les marocains à payer à correctement
leurs impôts". L’administration fiscale doit lutter contre la délinquance fiscale,
il réorganiser le système fiscal que ça soit sur le plan humain ou sur le plan
matériel.
Bibliographie
I- OUVRAGES :
22
- BOUCHAREB M, « la lutte contre la fraude fiscale au Maroc » éditions
Maghrébines, année 2006
- COZIAN M. " Précis de fiscalité des entreprises ", Litec, 1993
- DUBERGE J. « Les français face à l’impôt : Essai de psychologie fiscale»,
LGDI, 1990
- EL ABDAIMI M., « Maroc : Pays émergent ? », BERIPIE, 2001
- LAGHMARI A. « Le contrôle fiscal », Ed. Okad aljadida, mars 2004
- MARTINEZ J. C. "La fraude fiscale" PUF Ed. : Que sais-je ? 1990.
- OULES F, « une fiscalité intelligente pour demain », Ed. Etab. Emile
Bruylant, 1996
- Rosier C., « l’impôt », ED. Montagne, 1936.
III- Rapports :
- DGI : Rapport d’activité 1998-2001, Juin 2002
- DGI : Rapport d’activité 2002, Mai 2003
- FMI : Maroc : vers le renforcement et la consolidation des reformes fiscales,
10 mai 1991
- FMI : Rapport sur le Maroc : La poursuite des réformes fiscales et tarifaires,
Mai 1997
IV- Articles
- Article de l’association des économistes marocains « l’Etat et l’enjeu
budgétaire au Maroc » n° 10, Automne 1994
- Articles « AL MALIYA » n°39, Septembre 2006
- Articles « Finances et développement », vol 20 n°4 décembre 1983
- AL ALAM Hebdomadaire : Dossier relatif à la fraude fiscale au Maroc, n°
20704 du 14/15 Avril 2007
23
V-Textes juridiques :
- Code Général des Impôt, Loi des finances n°43-06, BO n°5487 du 01 janvier
- Rapport de la commission des finances : Rapporteur BENSALAH Z. A., Loi
des finances pour l‘année 1995
2007
24