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Professeur : Mr.

OUERIAGLI Salim Mohammed

CHOUGWE Moselle

KEITA Djénèbou

ABBEY Faadil

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PLAN
Introduction

Partie 1: Notion de la fraude fiscale


Chapitre 1 : Causes et mécanismes de la fraude fiscale
I. Causes
II. Mécanismes

Chapitre 2 : Evaluation et conséquence de la fraude fiscale

I. Evaluation
II. Conséquences

Partie 2 : le contentieux répressif


Chapitre 1 : Le contrôle fiscal
I. Formes
II. Garanties

Chapitre 2 : Sanctions et Luttes

I. Sanctions
II. Luttes

Conclusion

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Introduction :
La survie de l'Etat exige la participation financière de sa population, c’est à
travers l'impôt il fait face aux besoins publics dont il est responsable. C’est à cet
effet l’impôt existe dans tout les pays du monde mais il est sujet de controverse.
Il est considéré pour certain comme un élément de contrainte lié à tout
prélèvement obligatoire. Benjamin Franklin disait « En ce monde rien n’est
certain, à part la mort et les impôts». Le contribuable a la conviction de donner
sans rien recevoir en échange, alors il cherche à fuir sa contribution d’où la
naissance de la fraude. Cette dernière a existé a partir du moment où l’impôt a
été crée et depuis les deux vont toujours ensemble d’où Georges Pompidou qui
déclare que « la fraude étant à l’impôt ce que l’ombre est à l’homme ». Définis
sous l’angle juridique la fraude fiscale est un acte intentionnel de la part du
contribuable qui décide de contourner la loi pour échapper au paiement de
l’impôt. Autrement dit c’est une pratique illégale qui consiste à ne pas déclarer
toutes ses revenus ou n’en déclarer qu’une partie. Cette pratique est sévèrement
punie par la loi. La fraude fiscale ne doit pas être confondu à l’évasion fiscale
qui est une pratique qui consiste à utiliser d’une manière abusive les lacunes du
dispositif fiscal national et l’existence de systèmes fiscaux variables selon les
différents pays, alors que la fraude fiscale suppose un comportement
intentionnel consistant à dissimiler une partie des recettes. C’est une
transgression des dispositions fiscales. Au Maroc, a l’heure ou le pays
entreprend une politique d’assainissement audacieuse touchant des secteurs
autrefois à l’abri, le débat sur la fraude fiscale est aujourd’hui plus que jamais
d’une actualité brûlante et interpelle aussi bien les décideurs et les parties
politiques que les chercheurs et les économistes. L’étude de ce phénomène
implique donc d’apporter des réponses à plusieurs interrogations. Qu’est ce qui
pousse le contribuable à frauder ? Quels sont les moyens pour lutter contre ce
phénomène ? En cas de fraude, quelles sont les sanctions prévues par l’Etat ? Le
présent travail se propose donc d’apporter une contribution à ce débat combien
houleux et épineux, en s’interrogeant sur plusieurs points afférents à la
problématique.

Dans un premier temps, il paraît nécessaire de clarifier la nature de la fraude


fiscale en définissant le phénomène et les comportements qui lui sont associés
de cerner l’environnement fiscal dans lequel elles se manifestent et les formes
qu’elles prennent.

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Dans un second temps, il paraît nécessaire d’exposer le contentieux répressif
propre a la fraude fiscale ainsi que les différents moyens de lutte et de
prévention dont dispose l’administration pour faire face à ce phénomène qui nuit
au principe d’équité fiscale.

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Première partie : La notion de fraude fiscale
La fraude fiscale est acte délibéré qui consiste à soustraire une partie de la
matière imposable. C’est une fraude commise par le contribuable contre le fisc
c’est à dire l’administration chargée de percevoir, de fixer et de repartir les
impôts. Elle est définie par l’ODCE (L'Organisation de coopération et de
développement économiques) comme «toute action du contribuable qui
implique une violation de la loi, lorsqu’on peut prouver que l’intéressé a agi
dans le dessin délibéré d’échapper à l’impôt».

L’infraction de fraude est le plus souvent révélée lors d'un contrôle fiscal ou
dans le cadre d'une vérification de comptabilité. Pour que le délit de fraude fiscal
soit constitué, certains éléments doivent être réunis tels que :

 l'existence de faits matériels tendant à permettre au contribuable de se


soustraire totalement ou partiellement à l'établissement ou au paiement de
l'impôt.
 une intention délibérée de frauder.

Ce délit concerne par exemple l'omission volontaire de déclaration dans les


délais prescrits, la dissimulation intentionnelle de sommes sujettes à l'impôt,
l'organisation d'insolvabilité et autres manœuvres tendant à mettre obstacle au
recouvrement de l'impôt, et tout autre agissement frauduleux.
Plusieurs facteurs peuvent pousser le contribuable à commettre une fraude
fiscale dont on va énumérer quelques uns dans le premier chapitre.

Chapitre I : Les causes et les mécanismes de la fraude


fiscale
La fraude fiscale est un phénomène de grande ampleur sur l’économie nationale,
elle consiste en une transgression des dispositions fiscales par recours à des
actes illégaux afin d’éluder l’impôt dû au trésor. Les causes de ce fléau sont
diverses et se déroule suivant un certain nombre de mécanismes.

I- Les causes de la fraude fiscale

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Chaque phénomène existe pour une raison déterminée ainsi les causes de la
fraude fiscale en tant que phénomène socioéconomique sont multiples et
complexes.
Certains pensent que les causes de la fraude fiscale sont liées à la psychologie
mais d’autres pensent qu’il est lié au système fiscal lui-même, au niveau élevé
de la pression fiscale.
La fraude fiscale peut être dû à des causes économiques car l’impôt est perçu
comme un prélèvement obligatoire sur le revenu des contribuables et plus ce
prélèvement est élevé, plus le redevables le considère comme désagréable, ce
qui le pousse à frauder le fisc d’où une pression fiscale. Selon A. LAFFER, un
économiste du courant de l’offre, « une pression fiscale élevée alourdit les coûts
de l’entreprise et par conséquent décourage l’entreprise à se développer et
l’oblige à frauder ».
Il y’a également les causes psychologiques qui peuvent justifier le
comportement du contribuable envers l’administration fiscale. Il peut échapper à
l’impôt à travers des comportements légaux comme des comportements
illégaux.
Selon J.Rivoli « L’impôt est désagréable, il est ressenti avant tout comme une
contrainte », c’est ainsi que le contribuable éprouve un sentiment répulsif à
l’égard de l’impôt du coup il considère la fraude fiscale comme une « défense
légitime ».
Au Maroc comme dans le reste du monde, l’argent occupe une place importante
dans la vie du contribuable et le fait que l’argent touche son argent, il le touche
du plus profond de lui-même d’où son soustraction à ses obligations fiscales.
Il y’a aussi le fait qu’il voit l’impôt comme contraignant, pécuniaire et sans
contrepartie déterminée. Il a toujours l’impression qu’il ne reçoit rien ou reçoit
moins de ce qu’il doit recevoir, c’est pourquoi le contribuable tend à éluder
l’impôt.
La fraude fiscale peut également être liée aux causes juridico-administratives.
Le système marocain repose sur le système déclaratif ce qui veut dire que ce
sont les contribuables qui doivent déclarer leur revenu et bénéfices mais
normalement l’administration doit vérifier si la déclaration est faite, est faite en
temps convenable ou si elle est sincère. Si l’administration ne remplit pas ses
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missions, le contribuable ne va pas hésiter à se livrer à la fraude fiscale. M.
BENSALAH avance : " Du fait de la faiblesse de l’appareil administratif
d’exécution et de contrôle, la fraude fiscale au Maroc prend des proportions
insoupçonnables «, Cette défaillance de l’action administrative est due, à deux
principaux facteurs : la sous administration qui est toutes les insuffisances
humaines et matérielles dont souffre le fisc et qui se répercutent sur l’exécution
de l’essentiel des travaux qui lui sont confiés. Le deuxième facteur est la mal-
administration de l’impôt qui se manifeste par l’importance de la corruption, qui
est aussi ancrée au Maroc que la délinquance fiscale elle-même. Au Maroc, la
corruption fait partie du vécu quotidien. C’est ainsi que le ministre des finances
estime que la liaison est largement établie entre ce fléau et la fraude fiscale. Il
écrit que ce mal " …a gagné beaucoup de terrain, il s’est ancré dans les mœurs
et les habitudes ".
Certains acteurs pensent que l’existence de la fraude fiscale est liée aux
caractéristiques de la législation et la réglementation en vigueur. En effet,
l'illégitimité, l’injustice, la complexité, l’instabilité, l’inadaptabilité et
l’incohérence d’un système fiscal, sont autant d’éléments qui incitent au refus de
l’impôt, et par conséquent, à la fraude fiscale.
Le contribuable se sent mis à l’écart directement ou indirectement dans
l’élaboration de la loi fiscale puisqu’il y’a absence de consentement à l’impôt, il
essayera alors de légitimer ses manœuvres qui ont pour but de réduire sa charge
fiscale. D’après le Pr. BENSALAH : " La fiscalité dans les pays du tiers monde
est non consensuelle, elle fait rarement « l’objet de débat populaire »", il
poursuit que " c’est un choix pur et simple des gouverneurs ".
Le système fiscal peut être inéquitable c'est-à-dire lorsqu’il constate qu’il rempli
scrupuleusement son devoir fiscal alors que d’autre ne le font pas, il se trouve
contrarié et tente par tous moyens de lutter contre cette injustice.
Selon M. ELKTIRI et N. AKESBI: « la fiscalité marocaine " est une fiscalité de
plus en plus douce pour les grands possédants, et de plus en plus dure pour
l’immense majorité des possédés " ». Le contribuable estime qu’ils ne sont pas
traités équitablement.

I- Les mécanismes de la fraude fiscale

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Les mécanismes de fraude sont nombreux, ils vont du plus simple au plus
complexes. Il y’a la dissimulation, la minoration ou la sous facturation des
recettes ; les fausses justifications ;le développement des montages :prix des
transfert ; paradis fiscaux ; les fraudes sur les comptes ainsi que les TCI qui
peuvent faciliter le mécanisme de la fraude fiscale.
La dissimulation ou la minoration de recettes et sous facturation Il s’agit
d’occulter à l’administration fiscale l’existence d’une activité économique ou la
perception d’un revenu.
Les fausses justifications Une deuxième grande catégorie de fraude, plus
élaborée, consiste, pour le contribuable fraudeur, à chercher à travestir la réalité
de sa situation de façon à minorer le montant d’impôt normalement dû.
Le développement des montages A l’inverse des catégories précédentes, la
dernière grande catégorie de fraude est beaucoup plus sophistiquée : de
complexité extrêmement élevé, d’autant que, pour les grandes entreprises, ils
comportent souvent une dimension internationale et s’inscrivent dans des
structures de groupe elles-mêmes complexes.
Prix de transfert L’internationalisation des activités économiques a conduit les
entreprises à agir de plus en plus indépendamment des frontières. Le mécanisme
des prix de transfert, bien connu des multinationales, consiste à manipuler les
prix des transactions entre filiales d’une même entreprise afin de diminuer
l’imposition dans le pays de production et/ou de destination.
Paradis fiscaux La liberté de circulation des capitaux, la rapidité des échanges,
la concurrence fiscale, la faible fiscalité qui est appliquée dans certains
territoires, l’opacité juridique et bancaire ou bien encore les nouvelles
technologies sont autant d’éléments qui constituent les principaux ingrédients de
ce phénomène qui touche tous les pays et qui affecte particulièrement les
budgets publics et sociaux.
Les fraudes sur les comptes de gestion en matière de l’Impôt sur les
bénéfices et TVA les procédés de fraude constatés sont : La minoration des
produits, la majoration ou les minorations des achats, l’évaluation fictive des
stocks et travaux en cours, la comptabilisation de charges fictives non liées à
l’exploitation,
La fraude sur les comptes du bilan :
- les anomalies et irrégularités de l’actif: immobilisations fictives, provisions
non justifiées, taux d’amortissement élevé..;
- les anomalies et irrégularités du passif : provisions non justifiées, dissimulation
du CA et de recettes au titre des comptes courants des associés, dettes et autres
créanciers.
Les technologies de l’information et de la communication peuvent faciliter la
fraude fiscale. En fait, la tâche des fraudeurs est incroyablement facilitée à
cause de la généralisation des technologies de l’information et de la

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communication (TIC) au sein de notre économie et de notre société. Le
commerce électronique et l’internet, la comptabilité informatisée et d’une
manière générale la dématérialisation de l’économie constituent de véritables
opportunités de fraude.

Chapitre II : Evaluation de la fraude fiscale et les


conséquences
L’objet des présentes sous-sections seront de présentés quelques éléments
d’informations susceptibles de donner un ordre de grandeur de l’évaluation de la
fraude fiscale au Maroc et de déterminer les conséquences qui en résulte

I- L’évaluation de la fraude fiscale au Maroc


L’évaluation consiste à fixer une quantité approximative des fraudes fiscales.
Elle s’avère très difficile et complexe parce qu’il n’ya pas de données bien
précises sur le niveau de la fraude fiscale que ça soit au Maroc ou les autres pays
du monde. On ne trouve que des chiffres extraits des résultats du contrôle fiscal
qui ne se porte que sur un nombre limité d’entreprise. Ces résultats ne sont pas
vraiment fiable vu la dimension tres grave qu’a pris ce phénomène, notamment
au Maroc. On peut évaluer la fraude fiscal à deux (2) niveaux qui sont : au
niveau de la TVA ainsi que sur les bénéfices des entreprises.
- L’évaluation de la fraude fiscale au niveau de la TVA
A partir des travaux de simulation effectués sur la base des données de la
comptabilité nationale et des données fiscale en particulier les recettes effectives
et la base taxable, la Mission d’Assistance Technique du Fond Monétaire
International (FMI) a évalué la part du PIB qui échappe à toute taxation ou dont
la taxe a été récupérée et non versée, au titre de la taxe sur la valeur ajoutée
concernant l’année 2005, à l’ordre de 33.3 milliards de Dirhams, elle est reparti
comme suite:

Libellé Base taxable Base déclarée et taxée Base non déclarée à

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reconstituée taxer

TVA intérieure TVA à 58.9 37.9 21.10


l’exportation
54.7 42.4 12.3

Total 113.6 80.3 33.3

- Le manque à gagner en TVA pour l’année 1995 :


Pour le calcul du montant des pertes de recettes de la TVA totale, il y a lieu de
procéder à la répartition des 33.3 milliards de DH constituant la différence entre
la base théorique et la base effective selon la structure du rendement réel de la
TVA. Le tableau ci-dessous, nous donne la répartition du chiffre d’affaire qui
échappe à la TVA selon les taux d’imposition 2 :
EN million de DH

Taux Recettes % Base non taxée Simulation des


effectives de la pertes de
TVA recettes

7% 791 5% 1665 116,5

14% 2690 17 % 5661 792,5

19% 12340 78 % 25974 4935,0

Total 15281 33300 5844

Selon les données du tableau, la perte des recettes de la TVA totale pour l’année
1995 est estimée à 5844 millions de DH 2)
- Pour l’année 2002 :
A défaut de données sur la structure du PIB qui permettent d’évaluer la base
effective et la base théorique de la TVA, et par extrapolation des données de
l’année 1995, en tenant compte des facteurs législatifs, économiques et financier

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régissant la TVA, la perte de recette est estimée à l’ordre de 6,25 Milliards de
DH pou l’année 2002, soit :
 1.52% du PIB total
 1.82% du PIB non agricole
 26% des recettes effectives de la TVA
 7.1% des recettes fiscales totales

- l’évaluation de la fraude sur les bénéfices des entreprises :


En l’absence de chiffres officiels se rapportant à l’évaluation de la fraude sur les
impôts qui touchent le bénéfice des entreprises, nous se limiterons sur les études
menées par des organisations internationales, ainsi que des recherches et des
études effectuées par des spécialistes et de professeurs universitaires. Dans ce
cadre, on citera les travaux suivants :
 M NAIMI Mohamed, sur la base des résultats de 2800 entreprises vérifiées
sur un total de 93500 imposées à l’IBP en 1979, conclu dans son mémoire
présenté pour l’obtention de diplôme du cycle supérieur de gestion de l’ISCAE,
qu’ « une estimation globale de la fraude fiscale pratiquée au niveau de l’IBP,
nous amène à constater que celle-ci représente à peu prés l’équivalent de la
moitie des recettes obtenues en 1979 au titre de l’IBP »
 Selon messieurs ESSOULAHI et ABBADI, inspecteurs vérificateurs des
impôts et lauréat de l’Ecole Nationale d’Administration « la compagne de lutte
contre la fraude fiscale devrait aboutir en 1980 à des redressements proche de
600millons de DH, soit une somme deux fois supérieure au rendement de la
patente, plus importante que le total des droits d’enregistrement ou encore
équivalent à l’apport de la taxe sur les produits pétroliers »
 La mission technique de la banque mondiale relative à la préparation d’un prêt
à l’ajustement structurel de Mai 1997 a évalué la fraude fiscale au titre de l’IS à
2 ou 3 milliards de DH. De même, elle a estimée le revenu potentiel de l’IGR de
l’ordre de 8 à 10 milliards de DH dans le long terme. Au terme de cette analyse,
les rédacteurs de ce rapport concluent que « l’estimation de l’évasion et de la
fraude fiscales à 3.8 milliards de DH est encore modérée »

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 N. AKESBI, dans une enquête menée sur un échantillon d’entreprises,
précise que « lors de l’enquête que nous avions réalisé en 1979- 1980 auprès
d’un échantillon représentatif d’entreprises industrielle, 41% des responsables
interrogés avaient spontanément affirmé que la fiscalité d’entreprise est
excessivement fraudée »
 Le professeur Abdelkader BERRADA dans un article intitulé « l’état de
l’enjeu budgétaire au Maroc » 4 considère que les moins values fiscales
frauduleuses sont actuellement estimées par défaut à 6 milliards de DH, leur
répartition par type d’impôt se présente comme suit :
 Impôt sur les sociétés : 2.5 milliards de DH
 Impôt général sur les revenus : 0.8 milliards de DH
 La taxe sur les profits immobiliers : 0.5 milliards de DH
 La taxe sur la valeur ajoutée : 2.5 milliards de DH
Dans son article, M BERRADA ne donne ni précision, ni données chiffrées sur
la base de ces calculs.  M. Mohamed BOUCHAREB, lauréat des cycles
normal et supérieur de l’Ecole Nationale D’Administration et cadre supérieur de
la Direction Générale des Impôts, avance dans son ouvrage intitulé « la lutte
contre la fraude fiscale au Maroc » que « nos estimations de la fraude fiscale, au
titre de l’année 2002, s’élève à 12 milliards de DH , soit :
 2.92 % du PIB total
 3.52 % du PIB non agricole
 13.7% des recettes fiscales totales
 Selon des sources de la Direction Générale des Impôts, plus de 70% des
sociétés déclaraient des pertes au titre de l’impôt sur les sociétés pour l’année
2006, et plus de 50 % des déclarations de la TVA sont en rouge (crédit de TVA).
D’après les chiffres cités ci-dessus, nous pouvons conclure que la fraude fiscale
est très présente dans l’économie marocaine, ce qui constitue une perte pour le
budget de l’Etat. Chose qui nous amène à analyser les causes qui peuvent être à
l’origine de ce fléau. Dans le chapitre suivant, nous traiterons les causes qui
peuvent conduire l’entreprise de recourir à ce type de comportement interdit par
la loi

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II- Les conséquences de la fraude fiscale
Les conséquences de la fraude fiscale sont colossales sur l’équilibre des nations
et sur le développement économique et humain. C’est à ce niveau on s’aperçoit
de l’effet nocif de la fuite devant l’impôt. Le fait de frauder le fisc n’est peut
être pas l’élément le plus grave mais le fraudeur se met hors la loi. Mais le plus
choquant concerne l’impact d’un tel acte notamment sur le développement
économique et humain, sur les équilibres politiques et sociétaux, sur la liberté
elle-même.

En outre, la démocratie est mise à mal par la fraude fiscale et ses actions
connexes : corruption, spoliation des peuples, enrichissement personnel, petits
arrangements au sommet de l’Etat,…
Les conséquences de la fraude fiscale sont néfastes à plusieurs niveaux
notamment sur le plan national que le sur le plan international.
En effet, sur le plan national, on a la diminution de rendement, l’Etat subit des
pertes de revenus énormes qui touchent son niveau d’endettement et influencent
sa capacité d’offrir des services et de financer des programmes qui répondent
aux besoins de la société.
L'Etat pour mener à bien sa mission qui est celle de satisfaire le besoin d'intérêt
général a besoin des moyens mais la fraude fiscale constitue un frein. Elle
compromet l'équilibre budgétaire de nombreux Etats en réduisant les dépenses
collectives.

La fraude fiscale cause des atteintes à la justice sociale. Il y a des citoyens qui
paient pour d'autres. En effet, les particuliers qui respectent les lois voient leur
charge fiscale injustement alourdie parce qu’ils doivent compenser pour ceux
qui s'adonnent à la fraude. Et cela a pour conséquence le non respect du principe
de l'égalité devant l'impôt. En plus, la fraude fiscale augmente la pression fiscale
sur les personnes qui paient effectivement l'impôt.

Elle favorise les méfaits économiques, la fraude fiscale porte atteinte au libre jeu
de la concurrence. En effet, il y a des entreprises subissant une concurrence
déloyale parce qu'elles sont respectueuses de la loi et conscientes de leurs
responsabilités sociales.

La fraude fiscale fausse les structures de certaines personnes morales ou


physiques tout comme elle contribue à la survie des entreprises marginales.

Elle peut engendrer des conséquences internationales. Elle peut susciter une
animosité entre les Etats bénéficiaires de la fraude et ceux qui supportent le

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poids de ce phénomène. Elle est à l’origine des conflits sociopolitiques entre
plusieurs Etats.

En effet, la diversité des systèmes fiscaux est le reflet de la diversité même des
Etats, de leur histoire, de leurs richesses, de leurs rapports sociaux.
Progressivement, des entreprises ont cherché à optimiser leur situation face à la
fiscalité, en usant de cette diversité des lois, puis de la difficulté des contrôles,
varie de leur absence totale.

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Deuxième partie : Le contentieux répressif
Le contentieux répressif est la résultante d’un processus contradictoire entre
l’administration et le contribuable dont le point de départ est le contrôle fiscal.
Le contrôle dont les règles de fonctionnement sont fixées par la loi, dans le but
de protéger les droits du contribuable, abouti le plus souvent à des redressements
assortis de pénalités.

CHAPITRE I : Le contrôle fiscal


Ce processus permet à l’administration fiscale d’assurer la protection des
intérêts du trésor mais aussi d’appliquer aussi bien des pénalités d’assiettes en
vue de dissuader les intentions frauduleuses du contribuable, que des pénalités
de recouvrement. La possibilité est donnée à l’administration d’entreprendre
toute action en recouvrement forcé pouvant aller jusqu’à la saisie des facultés
mobilières et immobilières des assujettis défaillants en vue de dédommager le
trésor.

I- Les formes du contrôle fiscal


L’administration fiscale dispose, en vertu de la loi, d’un pouvoir général de
contrôle qui est notamment constitué par le droit de vérification. Les
contribuables se voient reconnaître en contrepartie des garanties prévues par la
loi. Les formes de vérification prévues sont :

1. Le contrôle des déclarations


L’administration fiscale contrôle les déclarations fiscales ainsi que les actes
utilisés par l’établissement de tout impôt, produits, taxes et redevances.
L’inspecteur vérifie les déclarations, les demandes d’exploitations et de
justifications sont produites par écrit, il peut rectifier les déclarations, mais il
doit, au préalable, sous peine de nullité de la procédure, adresser au contribuable
la rectification qu’il envisage.

2. La vérification de comptabilité
Elle permet à l’administration fiscale de s’assurer de la régularité et du caractère
probant des écritures comptables ou de confronter vos déclarations fiscales avec
les écritures comptables en vue de contrôler la sincérité de ces déclarations.
Cette vérification est limitée aux seuls agents ayant au moins le grade
d’inspecteur des impôts. (Art 37 LF 2009).

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3. La vérification ponctuelle
C’est une vérification de comptabilité qui porte sur un ou plusieurs impôts au
titre de tout ou, partie de la période non prescrite ou à un groupe d’opérations ou
données comptables portant sur une période inférieure à un exercice fiscale.

4. La vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble


Elle a pour but de vérifier la sincérité de l’exactitude de votre déclaration
globale des revenus. Elle peut également être mise en œuvre à l’égard des
personnes ne souscrivant pas de déclarations fiscales. Elle consiste à contrôler la
cohérence entre :
Les revenus déclarés, d’une part et d’autre part, la situation de trésorerie et les
éléments du train de vie des membres du foyer fiscal. Cette vérification est
limitée aux seuls agents ayant au moins le grade d’inspecteur des impôts. (Art
37 LF 2009).

II. Les Garanties


Des droits et garanties sont accordés dans le cadre du contrôle fiscal :

a. Garanties liées à l’exercice du droit de vérification

1 - Envoi d’un avis de vérification accompagné de la charte des droits et


obligations du contribuable vérifie :
Avant d’entreprendre une vérification approfondie de la situation fiscale
d’ensemble, une vérification de comptabilité ou une vérification ponctuelle,
l’administration fiscale doit vous en informer par l’envoi ou la remise avec
accusé de réception d’un avis de vérification accompagné de la charte des droits
et obligations du contribuable vérifié. Ce document doit mentionner
expressément :
• Pour la vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble : - le
délai minimum de préparation de quinze (15) jours à compter de la date de
réception de l’avis de vérification, - la période soumise à la vérification.
• Pour la vérification de comptabilité :
- le délai minimum de préparation de quinze (10) jours à compter de la date de
réception de l’avis de vérification;
- la date et l’heure de la première intervention ;
- la période soumise à la vérification ;
- les droits, impôts, taxes et redevances concernés ;
- les documents à consulter.
• Pour la vérification ponctuelle : - le délai minimum de préparation de dix
(10) jours à compter de la date de réception de cet avis. - l’avis de vérification
doit préciser en plus des éléments portés sur l’avis de vérification de
comptabilité cités précédemment, le caractère ponctuel de la vérification et doit
renseigner sur la nature des opérations à vérifier.
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2 - Assistance d’un conseil : Vous avez la faculté de vous faire assister durant la
vérification approfondie de la situation fiscale d’ensemble, la vérification de
comptabilité ou la vérification ponctuelle par un conseil de votre choix (ce droit
doit être mentionné au niveau de l’avis de vérification).

3 - Limitation de la durée de vérification :


3.1/ Pour la vérification ponctuelle : A compter de la date de réception ou de
remise de l’avis de vérification, la vérification ponctuelle ne peut s’étendre sur
une durée supérieure à deux (02) mois.

3.2/ Pour la vérification de comptabilité : A compter de la date de réception ou


de remise de l’avis de vérification, la vérification de comptabilité ne peut
s’étendre sur une durée supérieure à :
 Trois (03) mois en ce qui concerne : - les entreprises de prestations de
services lorsque leur chiffre d’affaires annuel n’excède pas 1.000.000 DA pour
chacun des exercices vérifiés. - Toutes les autres entreprises lorsque leur chiffre
d’affaires annuel n’excède pas 2.000.000 DA pour chacun des exercices vérifiés.
 Six (06) mois pour les entreprises ci-dessus lorsque leur chiffre d’affaires
annuel est : - supérieur à 1 million de DA et inférieur ou égal à 5 millions de DA
pour les prestataires de services. - supérieur à 2 millions de DA et inférieur ou
égal à 10 millions de DA pour les autres entreprises.
 Neuf (09) mois dans tous les autres cas.

4 - Impossibilité de renouveler une vérification :


Lorsqu’une vérification approfondie de situation fiscale d’ensemble ou de
vérification de comptabilité est achevée au titre d’une période et au regard
d’impôts et taxes déterminés, 4 l’administration ne peut pas procéder à une
nouvelle vérification pour la même période et pour le même impôt.

5- Extinction du contrôle sur pièces postérieurement à une vérification de


comptabilité ou une VASFE Lorsque la vérification de comptabilité au titre
d’une période déterminée, au regard d’un impôt ou taxe ou d’un groupe
d’impôts, est achevée et sauf cas où le contribuable a usé de manœuvres
frauduleuses ou fournit des renseignements incomplets ou inexacts durant la
vérification, l’administration ne peut plus procéder à un nouveau contrôle des
mêmes écritures, factures ou mémoires au regard des mêmes impôts et taxes
relatifs à la période vérifiée. Aussi, lorsqu’une VASFE au regard de l’impôt sur
le revenu est achevée, l’Administration fiscale ne peut procéder à une nouvelle
vérification ou à un contrôle sur pièces pour la même période et pour le même
impôt

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b. Garanties liées à l’exercice du pouvoir du redressement

Remarque: L’exercice d’une vérification ponctuelle ne prive pas


l’administration fiscale de la possibilité de procéder, ultérieurement, à une
vérification approfondie de la comptabilité et de revenir sur la période contrôlée,
mais il devra être tenu compte des droits rappelés suite aux redressements opérés
lors de la vérification ponctuelle. Les garanties qui vous sont reconnues en la
matière reposent principalement sur la mise en œuvre d’une procédure de
redressement contradictoire qui consiste en :

1 - La notification de redressement: Les résultats d’une vérification approfondie


de situation fiscale d’ensemble ou d’une vérification de comptabilité doivent
être portés à votre connaissance sur la base d’une notification de redressement et
ce même en l’absence de redressements ou en cas de rejet de comptabilité. La
notification de redressement doit vous être adressée par lettre recommandée
avec accusé de réception. Elle doit être détaillée et motivée de manière à vous
permettre de reconstituer les bases d’imposition. Le contribuable vérifié doit être
informé, dans le cadre de la notification de redressement, qu’il a la possibilité de
solliciter dans sa réponse l’arbitrage pour des questions de faits ou de droit,
selon le cas, du Directeur des Grandes Entreprises, du Directeur des Impôts de
wilaya, ou du chef du Centre des Impôts, ou Chef du Service des Recherches et
Vérifications. Une convention écrite, devant préciser la date et l’heure, est
adressée au contribuable vérifié pour l’inviter à un débat contradictoire clôturant
les travaux de vérification. Le contribuable vérifié peut se faire assister par un
conseil de son choix.

2- le droit de réponse du contribuable.


• Pour la vérification de comptabilité et de la vérification approfondie de la
situation fiscale d’’ensemble :
Vous disposez d’un délai de 40 jours pour formuler vos observations ou votre
acceptation:
- avant l’expiration de ce délai, vous pouvez demander des explications verbales
sur le contenu de la notification ;
- après l’expiration dudit délai, vous pouvez également demander à fournir des
explications complémentaires.
• Pour la vérification ponctuelle : Vous disposez d’un délai de 30 jours pour
faire parvenir vos observations ou votre acceptation à compter de la date de
réception de la notification de redressement.

2.1/ Vous donnez votre accord: L’imposition est établie sur la base notifiée. Elle
devient définitive et ne peut être remise en cause par l’administration.
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2.2/ Vous formulez des observations : Trois cas sont à considérer :
- si vos observations sont reconnues fondées en tout ou partie, l’administration
abandonne ou modifie son projet de redressement ;
- si vos observations sont rejetées, l’administration doit vous en informer par
une réponse également détaillée et motivée.
- si cette dernière fait ressortir un nouveau chef de redressement ou la prise en
compte de nouveaux éléments non repris dans la notification initiale, un délai de
réponse supplémentaire de quarante (40) jours est accordé au contribuable pour
faire parvenir ses observations.. Le contentieux fiscal est défini par les règles de
procédure à suivre par les contribuables dans le cas de contestation des
impositions émises et ce, tant devant l’administration qu’auprès des juridictions
compétente.

Chapitre II : Sanctions et Luttes


Il s’agira tout simplement dans le présent chapitre de déterminer les sanctions
prévues par la loi pour punir l’acte de fraude et aussi de trouver quelques
moyens de lutte à celui-ci.

I- Sanctions
Les sanctions fiscales sont prévues par les articles 184 à 191 bis du Code
Général des Impôts Mais la loi a également prévu des sanctions pénales qui
s’appliquent à certaines catégories d’impôts par les articles 192 à 209.

L’article 303-1 du CID dispose « quiconque en employant des manœuvres


frauduleuses s "est soustrait ou a tenté de se soustraire en totalité ou en partie à
l’assiette, à la liquidation des impôts ou taxes auxquels il est assujetti est
passible d’une amende pénale de 5000 à 20000 DA et d’un emprisonnement de
un (01) à cinq (05) ans ou de l’une de ces deux peines seulement
Le même article précise les cas de manœuvres frauduleuses considérées comme
un délit de fraude fiscal ce sont :
 le fait d’avoir sciemment omis de passer ou de faire passer des
écritures ou d’avoir passé ou fait passer des écritures inexactes ou
fictives au livre journal et au livre d’inventaire prévu par les article 9 et
10 du code de commerce ou dans les documents qui en tiennent lieu
lorsque les irrégularités concernent des exercices dont les écritures ont
été arrêtées
 le fait d’avoir utilisé des factures ou mentionné des résultats ne se
rapportant pas à des opérations réelles, notamment en ce qui concerne
l’établissement de l’état détaillé des clients visé à l’article 224 du CID.

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En plus des peines pénales dont sont possibles les agents d’affaires,
experts ou comptables ayant participé à l’établissement ou à l’utilisation
des documents ou des renseignements reconnus inexacts, d’autres
sanctions administratives allant jusqu’à l’interdiction d’exercer les
professions d’agents d’affaires, de conseiller fiscal, d’expert ou de
comptable, sont prévues. C’est en quelque sorte un « délit d’initié »
D’une manière générale, ces sanctions pénales s’appliquent à toutes
personnes reconnues coupables d’avoir établi ou aidé à établir de faux
bilans, inventaires, comptes et document de toute nature produits pour le
détermination des bases des impôts ou taxes dues par leurs clients
Le code des TCA (taxe sur le chiffre d’affaire) prévoit également des
sanctions pénales plus sévères à l’égard de quiconque employant des
manœuvres frauduleuses allant de l’amende de 5.000 à 20.000 DA jusqu’à
l’emprisonnement de un à cinq ans ou l’une des deux peines

L’article 118 du même code précise les cas de manœuvres frauduleuses :


- la dissimulation ou la tentative de dissimulation par toute personne des
sommes et produits auxquels s’appliquent la T.V.A. et les ventes sans
factures
- l’omission ou l’insuffisance de déclaration de revenus mobiliers ou de chiffre
d’affaires
- le fait pour le contribuable d’organiser son insolvabilité ou de faire obstacle
par d’autres manœuvres au recouvrement de tout impôt ou taxe dont il est
redevable
- tout acte, manœuvre, comportement impliquant l’intention d’éluder ou de
retarder le paiement de tout ou partie d’un montant des taxes sur le chiffre
d’affaires exigible tel qu’il ressort des déclarations

L’article 119 du CTCA stipule que les infractions ci-dessus mentionnées sont
poursuivies devant le tribunal en matière répressive sur la plainte de
l’administration.
Le refus collectif de payer l’impôt ou la tentative de l’organiser est passible des
mêmes peines réprimant les atteintes à l’économie nationale.
En cas de voies de faits il est fait applicable des peines prévues par le code
pénal.
L’article 126 du même code précise que les complices des crimes et subissent le
même sort lorsqu’il s’agit de personnes qui se sont entremise irrégulièrement
pour la négociation des valeurs mobilières et l’encaissement des coupons à
l’étranger où celle-ci ont encaissé sous leur nom des coupons appartenant à des
tiers.
Le code des impôts indirects reprend les mêmes sanctions fiscales et pénales à
l’égard des personnes qui s’adonnent à des manœuvres frauduleuses, voies de

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fait, refus collectifs d’impôt, empêchement au contrôle fiscal et refus de
communication.
Toute infraction à loi fiscale entraîne automatiquement des sanctions d’ordre
fiscal. Les sanctions fiscales consistent le plus souvent en un versement d’une
somme d’argent.
Les moyens d’action dont dispose l’administration fiscale sont destinés à assurer
le recouvrement de l’impôt.
Le contribuable dispose à lui de la possibilité d’action amiable. C’est au cas de
non-aboutissement de cette tentative que l’action judiciaire peut être entreprise

II- Les moyens de luttes


La fraude fiscale est un phénomène social complexe dont la caractéristique
principale est « le manquement à l’éthique sociale ».
Elle est considérée comme un dysfonctionnement résultant à la fois des
contraintes budgétaires et des exigences du système politique d’une part, et des
réactions des acteurs du système économique contre le poids de la pression
fiscale élevé au moyen de comportements frauduleux d’autre part.
La situation s’aggrave parce qu’elle prend des formes inédites, les structures
juridiques sont plus complexes, l’internationalisation des échanges engendre une
délocalisation croissante de la matière fiscale, les nouvelles technologies et le
commerce électronique semblent ouvrir de nouveaux chemins à la fraude et à
l’escroquerie.
La réussite d’une stratégie de lutte contre la fraude fiscale dépend de
l’importance attachée à cette dernière au sein de la sphère sociale, économique
et politique de la société.
Le Maroc doit faire face à des défis :
-Il doit contribuer à augmenter de façon continue les recettes fiscales.
-Développer chez les acteurs économiques, les décideurs politiques et les
membres de la société civile une nouvelle culture fiscale basée sur transparence,
la participation et la responsabilisation.
-Procéder à une réforme fiscale permettant à l’entreprise marocaine d’intégrer
l’ère de la mondialisation des échanges au moindre coût. Il doit proposer une
réforme fiscale qui amène un changement dans le but d’assurer son adaptation à
son environnement dans le sens.

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Conclusion :
L’étude de la fraude fiscale nous a permis de mettre en évidence certaines
réalités dont ses causes diverses, multiples et complexes.
Ces causes peuvent être liées au contribuable, à l'administration fiscale, au
système fiscal ou encore à l'environnement général de l'impôt, elles vont des
plus subjectives au plus objectives.
Après avoir énumérer ses causes et manifestations, les pouvoirs publics doivent
envisager une lutte urgente contre ce phénomène, comme le souligne M.
BENSALAH :" Il n'y a pas de meilleur œuvre de transformation en profondeur
de la société marocaine que d'amener tous les marocains à payer à correctement
leurs impôts". L’administration fiscale doit lutter contre la délinquance fiscale,
il réorganiser le système fiscal que ça soit sur le plan humain ou sur le plan
matériel.

Bibliographie

I- OUVRAGES :

- ABOU LHASSAN M. « la fraude fiscale notion et dimension», Ed. Arabian Al


Hilal, 1998
- AKESBI N., « l’impôt, l’Etat et l’ajustement » Editions Actes Rabat, 1987
- BENSALAH Z. A. " La fiscalité face au développement économique et social
au Maroc", LGDJ 1981

22
- BOUCHAREB M, « la lutte contre la fraude fiscale au Maroc » éditions
Maghrébines, année 2006
- COZIAN M. " Précis de fiscalité des entreprises ", Litec, 1993
- DUBERGE J. « Les français face à l’impôt : Essai de psychologie fiscale»,
LGDI, 1990
- EL ABDAIMI M., « Maroc : Pays émergent ? », BERIPIE, 2001
- LAGHMARI A. « Le contrôle fiscal », Ed. Okad aljadida, mars 2004
- MARTINEZ J. C. "La fraude fiscale" PUF Ed. : Que sais-je ? 1990.
- OULES F, « une fiscalité intelligente pour demain », Ed. Etab. Emile
Bruylant, 1996
- Rosier C., « l’impôt », ED. Montagne, 1936.

II- Mémoires et Thèse :

- BENSOUDA N. « Le processus de décision fiscale au Maroc » Thèse en Droit


Public, Université Paris, Panthéon-Sorbonne 2001
- ESSOULAHI M. et ABBADI A. « la fraude fiscale dans les impôts directs au
Maroc» mémoire du cycle supérieur de l’ENA 1983
- MOKHLIS k. « La fraude et l’évasion fiscales au Maroc » Mémoire du
diplôme des études supérieures, Université CADI AYYAD de Marrakech, année
1996.
- NAIMI M., In « Introduction à la question de la fraude fiscale dans le cas du
Maroc » Diplôme du cycle supérieur de l’ISCAE, 1982
- NARHACH A. « Essai sur la nature du pouvoir fiscal au Maroc » thèse de
Doctorat d’Etat en Droit Public, Faculté de droit de Rabat, année 2000/2001

III- Rapports :
- DGI : Rapport d’activité 1998-2001, Juin 2002
- DGI : Rapport d’activité 2002, Mai 2003
- FMI : Maroc : vers le renforcement et la consolidation des reformes fiscales,
10 mai 1991
- FMI : Rapport sur le Maroc : La poursuite des réformes fiscales et tarifaires,
Mai 1997

IV- Articles
- Article de l’association des économistes marocains « l’Etat et l’enjeu
budgétaire au Maroc » n° 10, Automne 1994
- Articles « AL MALIYA » n°39, Septembre 2006
- Articles « Finances et développement », vol 20 n°4 décembre 1983
- AL ALAM Hebdomadaire : Dossier relatif à la fraude fiscale au Maroc, n°
20704 du 14/15 Avril 2007

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V-Textes juridiques :
- Code Général des Impôt, Loi des finances n°43-06, BO n°5487 du 01 janvier
- Rapport de la commission des finances : Rapporteur BENSALAH Z. A., Loi
des finances pour l‘année 1995
2007

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