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THÈSE
EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE
DOCTORAT
Présentée par
GHANEM Yasmina
Thème
J’exprime, également, mes sincères remerciements aux membres du jury pour m’avoir
fait l’honneur de participer à ce jury de thèse.
Mes vifs remerciements s’adressent à tous les doctorants et enseignants qui m’ont
encouragé et soutenu depuis le début du travail de recherche. Je remercie
spécialement tous les doctorants de la première promotion LMD pour l’entente, le
soutien et l’esprit de solidarité qui caractérisent nos relations.
Mes remerciements les plus chaleureux vont à ma famille : mes très chers parents,
mes grands parents, mes sœurs et frères ainsi qu’à mon fiancé. Je profite l’occasion
pour vous remercier de votre patience, votre compréhension et surtout votre soutien
inconditionnel tout au long des années consacrées à ce travail.
Liste des Abréviations
Introduction Générale
Les facteurs financiers constituent une partie intégrante et déterminante du processus de
croissance économique; et, par conséquent, explicatifs des différences entre pays, en ce
sens. Les systèmes financiers, quelle que soit leur structure, remplissent une fonction
principale de la mobilisation des ressources dans le temps et dans l’espace et assurent
une allocation optimale des ressources et des risques, dans un environnement incertain.
Une fonction que [Levine (1997), Merton (1995)], par exemple, déclinent dans des
fonctions partitives suivantes : acquisition des informations et allocation optimale des
ressources, facilitation des transactions, gestion des risques et diversification des actifs,
surveillance et contrôle ex-post des investissements et des entreprises, mobilisation de
l’épargne et facilitation des échanges de biens et services. Ces fonctions de base fondent
les mécanismes, ou les canaux, par lesquels les intermédiaires financiers parviennent à
stimuler la croissance économique en agissant principalement sur les taux
d’investissement, la productivité du capital et les échanges commerciaux.
Cependant, le développement des systèmes financiers, loin des schémas simplistes, est un
processus d’une complexité nécessitant la conjonction de facteurs, de politiques, de
structures et de secteurs. Il résulterait, de façon endogène, de la concrétion de facteurs
institutionnels, économiques, politiques et structurels, qui en constituent ses principaux
déterminants.
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Introduction Générale
Pagano (1993) a développé un modèle théorique qui formalise les mécanismes à travers
lesquels le développement financier impacte la croissance économique. Par contre Levine
(1997) privilégie une approche fonctionnelle de la finance et de la croissance, et qui
servira ensuite de fondement à plusieurs travaux empiriques ultérieurs, traitant de la
relation entre la finance et la croissance. Au plan empirique, la question a donné lieu à un
foisonnement de la littérature. Ainsi, plusieurs contributions majeures sont
systématiquement citées, parmi lesquelles on citerait à titre d’exemple: les travaux de
Goldsmith (1969), King et Levine (1993) qui sont des précurseurs dans l’utilisation de
maquettes économétriques dans l’étude de la relation entre le développement financier et
la croissance économique.
Les travaux empiriques continuent à explorer des aspects qui vont, de plus en plus,
grandissant dans l’exhaustivité et la complexité, [King et Levine (1993), Beck et al.
(2000), Hassan et al. (2011), Atje et Jovanovic (1993), Levine et Zervos (1998), De
Gregorio et Guidotti (1995), Ben Naceur et Ghazouani (2007), Fernandez et Galetovic
(1994), Ram (1999), Deidda et Fettouh (2002), Berthélemy et Varoudakis (1996) et
Aghion et al. (2004)].
Cependant, les résultats de ces travaux sont loin d’être nettement concluants, voire
même contradictoires, sur la relation entre le développement financier et la croissance
économique, tant pour l’existence de la relation, sa nature, les mécanismes et canaux
d’impact et de transmission de l’effet et le sens de la causalité que pour l’existence d’effets
de seuil et d’autres facteurs relativisant.
Dans toutes ces analyses, l’examen d’un canal un peu plus spécifique a pris place, c’est le
canal de l’entrepreneuriat. En effet, l’entrepreneuriat, ou plus communément parlant la
création de nouvelles entreprises, est considéré comme un canal microéconomique via
lequel la finance affecte la croissance économique, notamment récemment avec
l’importance qu’occupe ce phénomène en tant qu’un déterminant prépondérant dans
l’explication de la croissance des économies. Explorer ce canal, constitue une façon plus
précise pour s’interroger sur l’impact de la finance sur la croissance.
2
Introduction Générale
des définitions diverses. Il n’est pas un phénomène spontané, mais plutôt un processus
enchaînant plusieurs actions.
Étant donné l’absence de l’Algérie et d’autres pays du MENA dans les échantillons des
pays pris en considération par les différentes études économétriques traitant de la
relation entre le développement financier et l’entrepreneuriat, la présente contribution a
pour objectif d’explorer l’impact du développement financier sur la dynamique de
création des entreprises en Algérie.
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Introduction Générale
En Algérie et depuis 1990, des textes de lois se succèdent afin de développer le système
financier et de réhabiliter sa fonction du financement de l’économie. Toutefois, malgré
que l’activité du système suive, globalement, une tendance croissante, le marché bancaire
reste en grande partie accaparé par les six banques publiques et le marché financier est
quasiment inopérant. Cette situation peut être très néfaste pour dynamiser la création de
nouvelles entreprises et l’entrepreneuriat, notamment en absence des institutions de
microfinance.
Un nombre d’études qui porte, particulièrement, sur les pays du MENA et l’Algérie ne
parvient pas à l’existence d’une corrélation significative entre le développement financier
et la croissance économique [Ben Naceur et Ghazouani (2007), Gazdar (2011), Kar et al.
(2011), Bakhouche (2007)]. C’est l’une des raisons qui nous ont incité à s’interroger sur
la relation spécifique entre le développement financier et l’entrepreneuriat en Algérie et
dans les pays du MENA.
En effet, l’entreprise privée qui devrait, elle aussi, jouer un rôle considérable en Algérie
en tant qu’un pays en développement se trouve négligée jusqu’au début des années 2000.
Néanmoins, ces études ne concernent, généralement, que les pays industrialisés où les
systèmes financiers sont développés et l’esprit d’entreprise est très déterminant. Alors
que des divergences importantes sont remarquables entre les pays développés et les pays
en développement. À titre indicatif, la densité de nouvelles entreprises dans les pays à
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Introduction Générale
revenus élevés est de 62,24 nouvelles entreprises pour 1000 personnes en âge de
travailler, très meilleure comparativement aux pays à faibles et moyens revenus, soit
1,86. De plus, les entreprises du secteur privé ont un accès plus facile et moins contraint
au crédit auprès du système financier dans les pays à revenu élevé comparativement aux
pays à revenus moyen et faible. En effet, les crédits au secteur privé dans les pays à
revenus élevés est en moyenne entre 2004 et 2012 de 147,37% du PIB contre 62,16%
dans les pays à faible et moyen revenu et 44,02% dans les pays du MENA.
Nous nous sommes alors intéressés à la fois à l’explication des résultats ambigus des
différents travaux de recherche sur le lien entre la finance et la croissance économiques, à
l’explication de la relation insignifiante entre la finance et la croissance en Algérie et
dans certains pays du MENA et à l’explication des divergences en matière
d’entrepreneuriat et de développement financier entre les pays en développement et les
pays développés. Pour ce faire, nous nous sommes inspirés de Rajan et Zingales ayant
souligné que l’une des manières les plus élaborées pour s’interroger sur l’impact du
développement financier sur la croissance économique est d’examiner spécifiquement son
impact sur l’entrepreneuriat. À cet effet, la question centrale à laquelle nous essayerons
de répondre à travers ce travail de recherche est la suivante : « Le niveau du
développement du système financier exerce-t-il un impact sur la contrainte d’accès
au système financier et, ainsi, sur la dynamique de création des entreprises ? »
Nous avons choisi le cas de l’Algérie, un pays totalement dépendant de la rente pétrolière
et ainsi des dépenses publiques, mais qui ne parvient pas à se développer. Cette situation
peut faire de l’Algérie un pays qui déroge à la réalité décrite à travers les différentes
études. Néanmoins, nous ne nous sommes pas limités à l’examen de la question pour le
seul cas de l’Algérie mais nous avons intégré l’Algérie dans un panel des pays du MENA.
Nous avons, à cet effet, posé un certain nombre de questions qui constituent les
différentes pistes conduisant à l’aboutissement du présent travail.
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Introduction Générale
Dans cette lignée d’idées, et comparativement aux pays de la région MENA, quels
progrès et quelles insuffisances marquent le système financier algérien ?
Au final, quel est le poids du développement financier en tant qu’un facteur déterminant
la dynamique entrepreneuriale dans les pays du MENA ?
Pour essayer d’apporter des réponses à l’ensemble des questions que nous venons de
poser nous proposons un certain nombre d’hypothèses que nous essayerons de soumettre
à la réfutation empirique, particulièrement, en utilisant des données sur l’Algérie et sur
un nombre des pays du MENA.
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Introduction Générale
L’objet de notre travail consiste à examiner le développement financier et son impact sur
la dynamique entrepreneuriale en Algérie. Pour pouvoir vérifier nos hypothèses nous
avons adopté une démarche méthodologique essentiellement déductive. Une démarche
qui consiste dans un premier temps en une analyse statistique macroéconomique sur le
cas de l’Algérie. Une première analyse qui tente d’évaluer le développement financier en
comparaison aux pays du MENA et une autre analyse qui tente d’évaluer ou de décrire
un état des lieux de la dynamique entrepreneuriale.
Puis, dans un second temps, notre démarche méthodologique consiste en deux analyses
économétriques. Une première qui s’attache à déterminer les principaux facteurs
explicatifs du développement financier et une seconde qui examine, plus
particulièrement, l’effet du développement financier et sa composante expliquée par les
facteurs institutionnels et macroéconomiques sur la dynamique de création des
entreprises.
Afin d’accomplir cette dernière étape, nous développons deux différents modèles où nous
utilisons un échantillon des pays du MENA avec données de panel. Le premier modèle,
qui tente d’évaluer les déterminants macroéconomiques et institutionnels du
développement financier, concerne un échantillon de 21 pays du MENA sur la période
1996-2011. Pour estimer le modèle en question nous utilisons la méthode économétrique
des moindres carrés généralisés réalisables sur données de panel.
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Introduction Générale
Notre travail présente un intérêt particulier du fait qu’il s’inscrit dans la perspective de la
relation finance-croissance économique en abordant un canal pas très exploré dans la
littérature c’est celui de l’entrepreneuriat. D’autant plus que l’entrepreneuriat et le
développement financier constituent tous les deux des facteurs stimulant la croissance
des économies particulièrement en développement. Ainsi, étant donné le caractère rentier
de l’économie algérienne, stimuler ces deux facteurs en dehors des recettes pétrolières
devra constituer une issue et un détachement progressif de la dépendance des
hydrocarbures.
Structure de la thèse
Ce travail est structuré en six chapitres qui abordent les questions du développement
financier et de l’entrepreneuriat d’abord pour le cas spécifiquement algérien, ensuite en
intégrant ce dernier dans un panel de pays du MENA.
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Introduction Générale
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
PREMIER CHAPITRE :
ANALYSE THÉORIQUE DE L’IMPORTANCE
DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS
L’ÉCONOMIE
Introduction
Les débats sur l’importance des systèmes financiers ne sont guère de nos jours mais
occupent une place très ancienne dans l’histoire de la pensée économique. Le rôle de la
banque et de la finance d’une manière générale a été déjà évoqué dans le travail séminal
du fondateur de l’économie politique Adam Smith (1776), considéré, aussi, par Diatkine
(2002)1 comme le fondateur de la théorie bancaire.
En remontant à l’histoire de la pensée économique, nous nous persuadons que le rôle des
banques, la principale composante des systèmes financiers, a beaucoup évolué dans le
temps. Les premiers débats concernent principalement le rôle des banques en matière de
création de la monnaie et du crédit ainsi que la relation entre les deux instruments
[Smith (1776), Thornton (1802) et Tooke (1848)]. C’est avec la contribution de
Shumpeter (1911) que les banques se sont avérées comme de principaux acteurs du
processus d’évolution économique du fait de leur importance et de leur indispensabilité
pour le financement des innovations. Constituant ainsi le fondement théorique de base de
la relation entre le développement financier et l’entrepreneuriat. Vers le milieu des
années 1950 et le début des années 1960, il y a eu le développement d’un cadre
conceptuel de l’intermédiation financière, et donc d’une première théorie de
l’intermédiation financière initiée par les deux auteurs Gurley et Shaw. Ces derniers ont,
pour la première fois, évoqué le concept de développement financier désigné par le
concept de « Growing Intermediaries » et son importance pour les entreprises.
L’importance du développement financier pour la croissance économique n’a connu
d’essor sur le plan théorique qu’à partir du début des années 1970, avec le développement
de la théorie de la libéralisation financière, initiée par les travaux de McKinnon (1973) et
Shaw (1973).
Depuis, certains auteurs s’efforcent d’apporter des explications, via des modèles
théoriques, au rôle du développement financier dans la stimulation de la croissance
économique, dont Pagano (1993) et Levine (1997). Pagano (1993) a développé un
modèle théorique permettant de formaliser les mécanismes à travers lesquels le
développement financier affecte la croissance économique. À la différence de ce premier
1
Diatkine S. (2002) a établi une synthèse des travaux fondant la théorie bancaire, partant de Adam Smith (1776)
à Hawtrey (1919).
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
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L’approche fonctionnelle du développement financier et de la croissance économique, explique comment le
développement financier puisse affecter la croissance économique sur la base des cinq fonctions
qu’accomplissent les systèmes financiers (banques et marchés financiers) dans toutes économie, via deux canaux
de transmission, accumulation du capital et innovation technologique.
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Pour retracer un bref aperçu de l’importance qu’occupe la finance dans l’économie nous
remontons à la contribution première d’Adam Smith (1776) le père fondateur de
l’économie politique ayant attribué aux banques un rôle en matière de facilitation du
déroulement des transactions à travers le crédit et en matière de réduction des
asymétries d’information.
Puis, nous enchaînons par les contributions de Thornton, Tooke, Fisher ayant élaboré un
cadre d’analyse principalement monétaire où ils ont fait du crédit et des banques de
principaux éléments.
La contribution de Schumpeter (1911) est très essentielle dans la mesure qu’elle a mis le
banquier au centre du processus d’évolution économique à travers la sélection et le
financement des innovations moteur du dynamisme économique.
Outre ces contributions, Hawtrey développe une théorie bancaire fondée sous une vision
moderne comparativement aux premières, du fait qu’il raisonne à partir d’une économie
contemporaine qui fonctionne sur la base d’un système de crédit, donnant un important
rôle aux banques, notamment, en matière de sélection des emprunteurs.
Wicksell et Keynes ont aussi mis au centre de leurs contributions le rôle de la finance et
des banques dans l’économie. Toutefois, Gurley et Shaw (1955, 1960) ont été les
premiers à avoir établi une théorie fondamentale et complète de l’intermédiation
financière en attribuant un important rôle aux intermédiaires financiers dans le
financement de l’économie. Cette théorie a été vite suivie par la théorie de la
libéralisation financière de McKinnon (1973) et Shaw (1973), considérée comme une
politique du développement financier. Toutefois, cette théorie a été beaucoup critiquée,
particulièrement, concernant les hypothèses de marché parfait et de relation positive
entre le taux d’intérêt et l’épargne.
Nous allons exposer brièvement les visions de certains de ces auteurs ayant évoqué
l’importance de la finance pour la croissance économique, et ceux suivant leur apparition
dans le temps. Pour ce faire nous nous référons, en grande partie, au travail de Diatkine
(2002) enchaîné par d’autres contributions plus récentes partant de Wiksell et Keynes, à
la théorie de l’intermédiation financière de Gurley et Shaw (1955, 1960) et à la théorie de
la libéralisation financière, comme politique de développement financier de McKinnon
(1973) et Shaw (1973).
Dans son ouvrage “An Inquiry into the nature and causes of the wealth of nations” de
1776, Smith montre l’importance des banques efficaces pour accélérer la croissance
économique. Dans un tel contexte, il appréhende les banques en tant que des acteurs
économiques dont la fonction principale est de faciliter le déroulement des transactions
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Smith articule monnaie et crédit en soulignant que la monnaie bancaire est créée à
l’occasion du crédit à travers l’escompte des lettres de change. De fait, la banque permet
aux marchands de faire face aux décalages entre leurs recettes et leurs dépenses en leur
offrant des découverts. Ainsi une partie de capital improductif du commerçant sous forme
métallique est transformée en capital productif donc générant des profits à la société
même si l’épargne n’a pas augmenté. Smith recommande à travers l’escompte des effets
et des découverts que les banques ne doivent octroyer aux commerçants que des
encaisses de transaction ou de trésorerie à court terme et non du capital qui sert à
financer les investissements à long terme.
Diatkine (2002) indique que Smith, sans faire attention, a fait allusion pour la première
fois au rôle de la banque dans la réduction de l’asymétrie d’information et du monitoring.
Il distingue de ce fait deux types d’emprunteurs (Clients de la banque) : les hommes
prudents ou les marchands qui n’empruntent que pour financer leurs encaisses de
trésorerie et les faiseurs de projets (spéculateurs) qui escomptent des lettres de change
fictives dans le but de financer leurs projets ou leurs entreprises téméraires donc
risquées. Il précise qu’en prêtant à cette dernière catégorie d’emprunteurs, la banque
encourt un risque d’insolvabilité des emprunteurs-spéculateurs et un risque d’incapacité à
honorer les demandes de reconversion en métal émanant de ses clients détenteurs du
papier monnaie, ce qui peut aboutir à des crises bancaires ou à des faillites. À cet effet,
Smith recommande aux banques de distinguer entre ces deux types d’emprunteurs, dans
la mesure qu’elles sont les mieux placées pour atténuer cette asymétrie d’information. Il
admet la possibilité de distinguer entre les bons et les mauvais emprunteurs ainsi
qu’entre les effets de commerce réels et fictifs. Afin d’éviter les crises et les faillites
bancaires, Smith insiste sur la nécessité d’une règlementation bancaire à travers,
principalement, la règlementation des taux d’intérêt.
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Thornton perçoit le papier crédit comme le pivot des échanges au sein du monde
bancaire … et surtout un type de monnaie qui, en période de crise, est supérieur à l’or, de
fait, Antoin E. Murphy le considère comme un champion du « Papier Crédit » [Murphy
(2003), p. 35]. Dans sa théorie bancaire, et partant des instruments de crédits, Thornton
a été conduit à introduire le rôle des banques dans la création des liquidités, la gestion
des risques bancaires liés au papier de crédit et a mis l’accent sur les phénomènes de
panique bancaire et de risque systémique ainsi que le rôle des asymétries d’information
sur le marché du crédit. Thornton distingue deux types de risques que supportent les
instruments de crédit, induits par les asymétries d’information, un risque de liquidité et
un risque de solvabilité. En effet, les banques en prêtant, encourent un risque de
solvabilité de l’emprunteur, c’est sur la capacité précise des banques à gérer ce risque que
Thornton critique A. Smith. Thornton s’oppose à Smith sur le fait que les effets réels ne
garantissent pas la solvabilité de l’émetteur, seule la capacité de l’emprunteur à
rembourser qui puissent assurer la sécurité du prêt quelle que soit la nature de l’effet,
réelle ou fictive. La banque parvient à alléger le risque de solvabilité grâce à la
production jointe du crédit et des services de paiement. Ceci leur permet de collecter
d’importantes informations sur les commerçants et industriels et évaluer ainsi leur
solvabilité. De plus, Thornton s’oppose à Smith quant au fait que les banques ne doivent
prêter qu’à court terme [Thornton (1802), p. 175]. Car pour lui, tous les crédits
encourent le risque de solvabilité de l’emprunteur et cette limite ne pourra en aucun cas
faire face au risque de solvabilité.
À propos du risque de liquidité, il souligne que tout agent détenteur d’un actif (bien ou
valeur mobilière) encourt un risque de liquidité s’il ne peut rapidement le transformer en
monnaie. Les banques émettent des actifs plus liquides tels les lettres de change, les
traites commerciales et les billets qui servent de moyens de paiement et forment une
partie intégrante de ce que Thornton appelle « Le Circulating Medium »3 [Thornton
(1802), p. 92]. La monnaie bancaire a un rôle important en matière de gestion des risques
liés à la circulation des crédits. Pour Thornton les banques jouent un rôle indispensable
via l’escompte des actifs, assurant, ainsi, la liquidité, constituant par la suite la base du
modèle de Diamond et Dibvig (1983).
Tooke a conçu une conception plus large des instruments monétaires en prenant en
considération l’ensemble des formes du papier crédit et ne distingue pas entre billets et
autres formes de monnaie de crédit du moment qu’elles remplissent les fonctions
3
Les actifs les plus liquides peuvent servir de moyens de paiement et ainsi former le « Circulating Medium » et
sa composition varie en fonction de la confiance que les agents ont dans les différents actifs et de la liquidité qui
leur attribuent [Sylvie Diatkine (2002), p.49]
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Irving Fisher (1876-1947) considère les banques comme de simples courtiers entre
épargnants et emprunteurs dont le rôle consiste à redistribuer une épargne
préalablement collectée, rejoignant la conception classique que le prêt et l’investissement
sont conditionnés par l’existence d’une épargne préalable. Il a préconisé un plan de
réforme se basant sur la suppression du lien entre monnaie et crédit en scindant les
banques en deux départements, un département qui assure la distribution des crédits à
l’économie sans émission monétaire ni gestion des moyens de paiement et un second qui
s’occupe de la collecte des dépôts et de la gestion des moyens de paiement.
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
profits résultants du circuit économique non plus par l’épargne de l’entrepreneur, il faut
alors emprunter un crédit en monnaie ou en succédanés de monnaie servant à l’achat par
l’entrepreneur de moyens de production nécessaires pour la réalisation de sa nouvelle
combinaison. Ainsi, l’innovation ne peut être financée que par la monnaie du crédit qui
n’est assurée que par les banques. Pour Schumpeter les banques créent de la monnaie par
laquelle elles financent les innovations ou les nouveaux entrepreneurs et ne se limitent
pas à l’épargne préalablement collectée. Par ce fait, Schumpeter critique la vision de
Fisher quant au fait que les banques ne doivent pas créer de la monnaie et ne doivent
prêter que sur la base d’une épargne préalable. Schumpeter s’oppose à la théorie
classique du fait que pour lui les banques ne doivent pas être de simples intermédiaires
financiers. Il considère la création du crédit par les banques comme le complément
monétaire de l’innovation [Schumpeter (1939), p. 109]. Il est le premier à avoir lié
l’entrepreneuriat à la fonction d’octroi des crédits par les banques. Il insiste en
écrivant « qu’on ne peut devenir entrepreneur qu’en devenant auparavant débiteur.
S’endetter appartient à l’essence de l’entreprise et n’a rien d’anormal » [Schumpeter
(1939), p. 147].
Schumpeter a fait allusion au rôle des banques en matière d’évaluation des risques, de
sélection et de surveillance des projets viables portés par les entrepreneurs. Néanmoins,
les banques doivent justifier des compétences spécifiques et de qualités morales qui ne
peuvent être acquises que par l’expérience. Les banques avec des relations de clientèle
suivies parviennent à acquérir d’importantes informations sur leurs clients emprunteurs
et alléger ainsi les asymétries d’informations entre prêteurs et emprunteurs.
De par sa vision, Schumpeter s’oppose à Fisher, quant à la tradition des banques de dépôt
et accentue, en contrepartie, la supériorité des banques d’affaires dans la mesure qu’elle
ne se limite pas à la réaffectation de l’épargne préexistante vers des emplois à court
terme, mais elle créent de nouveaux moyens de paiement en finançant les innovations
(entrepreneurs) avec l’engagement d’un nouveau pouvoir d’achat.
Hawtrey (1919) fonde sa théorie bancaire sous une vision moderne du crédit et de la
monnaie et ainsi du rôle des banques par opposition à la conception historique du fait
qu’il se base sur une économie de marché décentralisée avec une logique de priorité du
crédit par rapport à la monnaie. Il raisonne à partir d’une économie contemporaine,
dépourvue d’une monnaie et fonctionnant avec un système de crédit. Dans son ouvrage
intitulé « Currency and Credit », Hawtrey met l’accent sur le rôle des banques en
matière de production jointe du crédit et de la monnaie. Il considère le crédit comme
origine de la monnaie. Cette dernière est pour lui nécessaire uniquement pour effectuer
les compensations et régler les soldes. Les banques sont, alors, des marchands de dettes
qui procèdent à la centralisation des dettes et des créances et elles opèrent la
compensation dans leurs livres [p. 04]. Les banques ne sont des parties actives des
transactions que lorsqu’elles prêtent. Car en prêtant elles prennent la responsabilité de
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Néanmoins, les banques doivent gérer deux types de risques liés aux dettes privées, le
risque de solvabilité et le risque d’illiquidité. C’est pour cette raison que Hawtrey n’est
pas favorable au développement d’actifs à long terme des banques qui peuvent se
déprécier et menacer la solvabilité des banques. De plus, dans le cas de problème de
liquidité, les banques peuvent emprunter sur le marché interbancaire si ce problème est
temporaire ou bien faire recours au prêteur ultime (banque centrale) lorsqu’il s’agit d’un
manque de liquidité de toutes les banques [Diatkine (2002), p. 159-160].
Plus récemment, Wicksell et Keynes ont eu des visions sur le rôle des banques et des
systèmes financiers qui s’opposent à la conception classique.
Wicksell (1851-1926) considère les banques comme des acteurs centraux de l’économie.
Elles sont des créatrices de monnaie scripturale via leur fonction d’octroi des crédits.
Pour lui le rôle de la banque en tant qu’un intermédiaire financier ne se limite pas à la
collecte des fonds auprès du public et à sa redistribution via les prêts qu’elle consent à
l’économie mais elle dispose d’un fonds prêtable que Wicksell considère élastique et
inépuisable [Deplace (1999)]. Rejoignant par-là la conception de Schumpeter que les
banques créent de nouveaux moyens de paiement. De ce fait, il fonde une distinction
entre le crédit ordinaire qui correspond au transfert de fonds entre individus qui ne
peuvent prêter plus que les fonds dont ils disposent et le crédit organisé correspondant
au crédit bancaire.
Keynes (1930) dans son ouvrage «A Treatise on Money» attribue aux banques
secondaires deux principaux rôles. Un premier qui consiste à fournir un substitut à la
monnaie étatique en agissant collectivement comme une chambre de compensation qui
effectue les paiements courants entre les agents économiques par le biais d’écriture
comptable [Bernou (2005), p. 21]. Un second rôle, qui fait des banques des
intermédiaires financiers qui collectent des dépôts du public afin d’acheter des titres ou
octroyer des crédits à l’industrie ou au commerce dans le but de répondre aux demandes
d’investissement productif. D’après cette conception les banques jouent un rôle en
matière du financement de l’investissement stimulant ainsi la croissance économique.
Keynes rejoint la vision de Wicksell quant au fait que la banque est un intermédiaire
financier dont le rôle ne se limite pas à la redistribution des dépôts préalablement
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
collectés mais consiste aussi à la création de nouveaux dépôts à travers l’octroi des
crédits ou avances à l’économie.
Dans son ouvrage ayant reçu un écho considérable durant cette époque, « La Théorie
Générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie », Keynes met l’accent sur le rôle
déterminant de l’investissement pour la production globale et l’emploi dont l’objectif est
d’examiner les effets des mécanismes monétaires sur la dynamique de l’économie réelle.
Il est important de souligner que la pensée de Keynes recouvre trois principaux
domaines : la théorie de l’intérêt, la théorie de la demande de monnaie et la théorie du
financement de l’entreprise [Goux (1989), page 171].
Néanmoins, dans sa théorie générale, Keynes se focalise sur le rôle de la banque centrale
et de la monnaie exogène ainsi que du marché des capitaux, et n’évoque pas le rôle des
banques et des intermédiaires financiers, chose sur laquelle il a été vite critiqué par de
nombreux auteurs [tels J. R. Hicks (1936), D. H. Robertson (1936) et B. Ohlin (1937)
voir Goux (1989) pour plus de détails].
En réponse à ces différentes critiques, Keynes réagit dans des articles publiés entre 1937
et 1939 là où il focalise son analyse sur le financement de l’investissement et il emploie
pour la première fois le terme « Finance » qui est assimilé au crédit bancaire. Keynes
développe tout un cadre d’analyse dont la notion de « Finance » a été introduite pour
expliquer le mécanisme du financement de l’investissement des entrepreneurs.
Pour Keynes, « Finance » est, en fait, un mécanisme d’avance monétaire requis dans
l’intervalle entre le projet et l’exécution. Cette finance est essentiellement offerte par les
banques. Dans son explication, il précise que l’épargne n’est pas prioritaire à
l’investissement et la « Finance » est l’origine d’une partie de l’épargne puisqu’elle
permet la distribution de nouveaux revenus liés à la production. Keynes montre
l’indispensabilité des banques et du financement bancaire pour la croissance économique
dans la mesure qu’elles sont les seules à pouvoir financer les entrepreneurs
indépendamment de la condition d’épargne préalable.
Ce n’est qu’à partir de la fin des années 50 et le début des années 60 qu’ont été
développées de réelles théories portant sur la relation entre le système financier et la
croissance économique.
18
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Ils attribuent aux banques et aux autres intermédiaires financiers un rôle essentiel dans
le transfert des fonds prêtables des unités de dépense déficitaires. Cette fonction est
cruciale pour la croissance des entreprises et de l’économie en général. Ainsi, le
développement de l’intermédiation financière favorise la croissance économique. En
revanche, leur non évolution peut être une des principales causes retardant le
développement économique. Les auteurs ont insisté sur le rôle et l’importance des
banques et des intermédiaires financiers pour les entreprises en écrivant « Growing
intermediaries are firm hand that may acquire and hold bond and equities at prices which
would be unreasonably high in a more primitive financial systems ».
En reprenant les idées de Gurley et Shaw (1955, 1960), Patrick (1966) a développé son
modèle théorique dans lequel le système financier assure deux principales fonctions : le
transfert des ressources des secteurs traditionnels vers les secteurs modernes et la
promotion de l’initiative entrepreneuriale privée dans ces secteurs modernes.
À cet effet, l’intermédiation financière qui transfert les ressources des secteurs
traditionnels aux secteurs modernes et qui promeut l’initiative entrepreneuriale
s’apparente à la notion schumpetérienne du financement de l’innovation. Toutefois,
Patrick (1966) ne s’arrête pas au fait que la finance induit la croissance, mais il suggère
que le sens inverse de la relation est également vérifiable et cela suivant le niveau du
développement économique du pays. Il explique en distinguant deux phases dans le
développement économique d’un pays donné. Durant la première phase, c’est le
développement financier qui « entraîne l’offre », c'est-à-dire avant qu’une croissance
industrielle moderne soutenue ne soit amorcée, le système financier permet une
mobilisation et une allocation de l’épargne aux projets d’investissement les plus
prometteurs, permettant à leur tours de promouvoir la croissance économique. C’est
donc le phénomène de « Supply Leading » correspondant aux premières phases de
développement économique.
L’auteur écrit dans son article « Financial Development and Economic Growth in
Underdeveloped Countries » « qu’un nouvel accès à de tels fonds de ‘Supply Leading’ peut,
en soi, avoir des effets psychologiques et d’anticipation substantiels et favorables sur les
entrepreneurs. Il ouvre de nouveaux horizons à des solutions alternatives possibles
19
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
permettant à l’entrepreneur de mieux penser, en ses propos ‘Think big’ » [p. 176]. Cet
effet est le plus important dans tous les pays, particulièrement où l’entrepreneuriat est la
contrainte majeure au développement.
On remarque ainsi que Schumpeter, suivi par Keynes, puis par Gurley et Shaw et enfin
par Patrick ont, implicitement ou explicitement, accentué l’importance des banques et du
développement des intermédiaires financiers pour l’entrepreneuriat.
C’est ainsi qu’ils ont élaboré leur théorie de libéralisation financière permettant le
développement du système financier. Malgré que leurs modèles diffèrent quelque peu, le
modèle de McKinnon/Shaw de la libéralisation financière a pour finalité de montrer que
dans le contexte d’une économie financièrement réprimée, la fixation des taux d’intérêts
au dessous de leur valeur d’équilibre réduit l’épargne, fixe l’investissement au dessous de
son niveau optimal et détériore la qualité de l’investissement réalisé. Dans ces conditions,
les auteurs ont préconisé la suppression du plafond des taux d’intérêts ainsi que toute
forme de régulation étatique qui empêche l’accès au crédit. Ils ont alors préconisé de
libéraliser les secteurs financiers comme moyen de développer le système financier et
ainsi accroître la croissance économique.
4
McKinnon (1989) donne une définition plus large du concept de Répression financière : la répression
financière correspond à toute taxation du système financier et toute mesure de régulation provoquant une
situation de déséquilibre des capitaux intérieurs [page 29]
20
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Ainsi, ayant montré pourquoi la répression financière est néfaste pour le développement
du système financier, dans leur modèle, McKinnon et Shaw ont préconisé de libérer les
systèmes financiers des entraves dues à la politique économique.
5
Cité dans Venet B. (1994) “Libéralisation financière et Développement économique: Revue Critique de la
Littérature” Revue d’économie financière n°29, p. 94
21
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Cho (1986) a également souligné ces problèmes liés à l’information imparfaite sur le
marché du crédit même en libérant le taux d’intérêt comme le préconise la théorie de
McKinnon /Shaw. Cho (1986) écrit : « …les régimes seuls d’intérêt libre ne sont pas
suffisants pour assurer une meilleure allocation optimale complète du capital lorsqu’il
existe des imperfections d’information. Les banques vont éviter de financer de nouveaux
groupes d’emprunteurs productifs parce qu’ils seront perçus comme risqués et cela même
si les banques sont neutres au risque ou qu’il n’existe pas d’administration des taux
d’intérêt » [p. 196].
6
Ibid ( p. 94)
22
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
La seconde critique est liée, quant à elle, à la relation positive entre le taux d’intérêt et
l’épargne telle que supposée par la théorie de la libéralisation financière. Cette relation
positive implique qu’il existe un effet de substitution supposant que l’épargne augmente à
mesure que sa rémunération s’accroît. Toutefois cette même relation peut entraîner un
effet revenu qui, au contraire implique une relation inverse entre l’épargne et le taux
d’intérêt réel. Un tel effet est négligé dans l’approche de McKinnon, tout en supposant
que dans les pays en développement l’épargne est tellement faible que l’augmentation des
taux d’intérêt ne peut avoir qu’un effet positif sur l’épargne [Venet, (1994), p. 94]. Par
conséquent, cet effet revenu rend la relation taux d’intérêt réel-épargne très ambiguë.
Cet accroissement des taux d’intérêt pourra aussi être dommageable pour le
gouvernement dans la mesure qu’il renchérisse le service de la dette publique aggravant
ainsi le déficit budgétaire. Bencivenga et Smith (1992) montrent qu’étant donné l’absence
de marchés financier directs laquelle oblige le gouvernement à monétiser son déficit
budgétaire, il peut y avoir un degré optimal de répression financière. Ils concluent au fait
qu’il est nuisible pour les pays ayant un niveau élevé de déficit budgétaire de suivre un
processus de libéralisation financière.
De plus le taux nominal peut s’élever au dessus du taux d’inflation, ce qui peut conduire
selon Beckerman (1988) à une répression financière supplémentaire. Selon lui, le taux
d’intérêt réel d’équilibre peut être négatif lorsque la demande d’investissement est très
faible et que l’épargne est positive et ce même si les taux réels sont négatifs. Ainsi, la
libéralisation financière, qui cherche à rendre les taux d’intérêt réels positifs, peut créer
de nouvelles distorsions dans l’économie et handicaper le développement économique
[Venet (1994), p. 96].
23
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
informel n’est qu’une conséquence de la répression financière et les banques sont les
principaux acteurs du marché organisé. Le secteur informel est appelé à disparaître suite
à la libéralisation financière.
24
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
financier, de plus ces pays n’ont pas ouvert le marché des capitaux domestique à
l’extérieur.
Pour une meilleure compréhension des raisons d’être de la banque et de son rôle dans
l’économie, un corpus théorique a été développé tout en appréhendant les banques
comme des firmes économiques transformant des inputs en outputs. À partir des années
1960, de nombreuses théories microéconomiques des intermédiaires financiers se sont
développées dans le but de revoir leurs raisons d’être en tant que des unités économiques.
Ces théories mettent l’accent sur le rôle des intermédiaires financiers dans la réduction
des imperfections de marchés, coûts de transaction et asymétries d’information, source
des contraintes de liquidité rencontrées par les porteurs de projets.
Dans la théorie bancaire, comme dans la théorie de la firme, les problèmes liés aux coûts
de transaction et aux asymétries d’information trouvent leur origine dans les deux
facteurs comportementaux humains l’opportunisme et la rationalité limitée. Les contrats
financiers sont aussi caractérisés par ces deux facteurs indiquant l’existence des coûts de
transaction et de l’asymétrie d’information entre les prêteurs et les emprunteurs. Dans de
tels contextes, la théorie microéconomique de l’intermédiation financière délègue à la
banque le rôle de réduction des coûts de transaction et des asymétries d’information mais
comparativement aux relations directes entre prêteurs et emprunteurs.
Au titre de cette première section, nous avons exposé un bref aperçu de l’évolution des
débats sur le rôle des systèmes financiers dans la relance des économies dans la pensée
économique. Le rôle des systèmes financiers, particulièrement des banques, était déjà au
centre de la contribution de Adam Smith (1776), le fondateur de l’économie politique et a
connu des évolutions considérables dans le temps jusqu’à la théorie de la libéralisation
financière de McKinnon/Shaw (1973) ayant donné un nouveau contexte au
développement financier et à son importance pour la croissance économique à travers les
politiques de libéralisation financière, et ce malgré les critiques qu’elle a reçu.
25
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Dans la seconde section suivante, nous allons mettre un accent particulier sur le concept
du développement financier ainsi que sur les différentes fonctions des systèmes
financiers.
26
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Dans un premier point nous passons en revue les principales définitions du concept de
développement financier. Puis, afin d’appréhender comment le développement financier
affecte la croissance, nous présentons le modèle théorique de Pagano (1993) suivi des
canaux de transmission entre finance et croissance économique. Dans un dernier point,
nous exposons l’approche fonctionnelle de la finance et de la croissance de Levine et les
différentes fonctions des systèmes financiers, à l’aide desquelles ils affectent la croissance
économique.
Goldsmith (1969) est le premier à prouver l’existence d’une corrélation positive entre la
taille du secteur financier et la croissance économique à long terme et ce en collectant
des données sur un groupe de pays et en utilisant des graphiques. Il souligne que « le
développement financier se traduit par un changement de la structure financière, par
conséquent, l’étude du développement financier nécessite essentiellement des
informations sur les modifications de la structure financière en courtes ou plus longues
27
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
périodes. Il considère que le développement financier peut être étudié soit en collectant
des informations sur les flux de transactions financières sur des périodes de temps
continues soit en réalisant une comparaison de la structure financière à différents points
du temps» [Mavrotas et Son (2004), p. 04]. Beji (2009) considère cette approche de
définition comme étant une approche matérialiste.
Vers le début des années 70, avec l’émergence de la théorie de la libéralisation financière
et les différents travaux qui s’y sont inspirés, le développement financier est largement
assimilé au concept de « libéralisation financière ». Alors que l’un des fondateurs de la
théorie de la libéralisation financière, Shaw (1973), définissait le développement financier
comme étant « l’accumulation d’actifs financiers à un rythme plus rapide que
l’accumulation d’actifs non financiers » [Masini (1975), p. 112].
Dans ce contexte, Levine (2004) a conçu une définit plus élaborée au concept de
développement financier « le développement financier implique des améliorations dans a)
la production d’informations ex-antes sur les investissements potentiels ; b) le suivi des
28
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
29
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
= −1= −1
En utilisant l’équation (2) sans prise en compte des indices du temps, le taux de
croissance peut être écrit ainsi :
= = −
= − … … … (4)
En considérant l’équilibre sur le marché des capitaux : = on remplace par " "
dans l’équation du taux de croissance.
Nous exposons, dans ce qui suit, brièvement divers canaux par lesquels la finance affecte
la croissance économique tout en adoptant cette principale classification de Pagano
(1993).
30
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Pagano (1993) a identifié dans son analyse trois canaux via lesquels le développement
financier exerce une influence sur la croissance économique, la facilitation de l’affectation
de l’épargne, l’amélioration de l’allocation du capital et l’incidence sur le taux de
l’épargne.
a- Par la collecte des informations nécessaires afin d’évaluer les projets d’investissement
alternatifs
b- Par l’incitation des individus à investir dans des technologies plus risquées mais
productives via son rôle en matière de partage des risques.
31
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Il convient, aussi, d’évoquer l’analyse menée par Beck et al. (2000) qui s’intéressent à
l’impact causal du développement financier sur la croissance et ses sources, dans laquelle
ils soutiennent qu’un meilleur fonctionnement des banques améliore l’allocation des
ressources et accélère la croissance de la productivité et ainsi la croissance économique à
long terme.
Le troisième canal, suivant la classification de Pagano (1993) est représenté par le taux
d’épargne privée. À ce propos, le sens de la relation est très ambigu, dans la mesure que
le développement financier peut aussi réduire l’épargne et ainsi la croissance économique.
À mesure que les marchés de capitaux se développent, les ménages bénéficient d’une
meilleure assurance contre les chocs et une meilleure diversification des taux de
rendement des risques. Alors que le crédit à la consommation devient plus facilement
disponible et à bon marché.
Le développement financier restreint aussi la marge entre le taux d’intérêt payé par les
entreprises et ceux reçus par les ménages. Chacun de ces facteurs affecte le
comportement de l’épargne mais dans chaque cas l’effet est ambigu. Dans ce contexte
Levine (1997) indique que le développement financier stimule la croissance économique
par son incidence sur l’accumulation du capital en améliorant le taux de formation du
capital et en agissant sur le taux d’épargne privée.
Levine (1997), afin d’approfondir ses explications, a conçu une approche fonctionnelle
très explicite de la relation développement financier-croissance économique.
32
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Croissance
Source: Levine R. (1997); « Financial development and Economic Growth: Views and Agenda »
Journal of Economic Literature, Vol 35, N°2, p. 691
Pour Levine les intermédiaires et marchés financiers émergent en raison des frictions qui
existent sur les marchés bancaires et financiers, coûts de transaction et coûts
33
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Tous les systèmes financiers, quelle que soit leur structure, remplissent une fonction
principale qui consiste en la facilité d’allocation et de redéploiement des ressources dans
le temps et dans l’espace et ceux dans un environnement incertain. C’est donc, de cette
fonction principale que découlent les différentes fonctions des systèmes financiers
[Merton (1995) p. 24 et Levine (1997), p. 691]. En effet, par le biais de cette fonction
principale, les intermédiaires, banques et marchés, parviennent à exercer un contrôle sur
les entreprises et les projets financés permettant d’assurer la bonne conduite des
entreprises bénéficiaires des crédits et de garantir ainsi le remboursement des crédits
accordés. Il s’ensuit, alors, la formation de bases de données sur les emprunteurs et le
développement des relations de long terme entre les banques et leurs clients facilitant la
gestion des risques. De plus, le développement des systèmes financiers passe par le
développement des instruments de paiement facilitant les échanges des biens, des
services et des contrats.
De par ces fonctions, les intermédiaires financiers acquièrent un savoir faire et des
connaissances en matière de nouvelles opportunités et de nouveaux procédés plus
productifs et innovant. Les intermédiaires deviennent, ainsi, des conseillés des
entreprises en les encourageants à investir dans les domaines les plus innovant et plus
productifs participant, de ce fait, à l’élévation du taux de l’innovation technologique.
Nous allons présenter brièvement les cinq fonctions, tout en se référant aux modèles
théoriques développés dans ce sens afin d’expliquer théoriquement le rôle du système
financier.
34
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
L’une des raisons d’existence des banques et d’autres intermédiaires financiers est leur
efficacité dans la réduction des coûts de transaction et des informations relatives aux
projets et aux investisseurs. Ce qui induit une allocation efficace des ressources aux
projets les plus productifs et les plus rentables.
Via leur capacité, leurs compétences et leur savoir faire en matière de collecte et de
traitement des informations, les intermédiaires financiers parviennent à sélectionner à
moindre coûts les meilleurs projets ou encore les entrepreneurs les plus innovants [King
et Levine (1993b)].
Greenwood et Jovanovic (1990) ont élaboré un modèle théorique où ils ont mis l’accent
sur le rôle des intermédiaires financiers dans l’acquisition des informations, la
mobilisation de l’épargne et son allocation aux projets les plus productifs. Dans leur
modèle, le capital peut être investi soit dans des projets peu risqués et peu rentables ou
dans des projets risqués et rentables. Le risque est provoqué par les chocs agrégés et les
chocs spécifiques aux projets. Ainsi, les intermédiaires financiers par leur connaissance
des chocs agrégés et par leur capacité de différencier entre les deux chocs avec des coûts
d’acquisition et de traitement des informations suffisamment bas, choisissent des projets
appropriés pour un choc donné. Permettant, de ce fait, d’accroitre le rendement attendu
de leurs portefeuilles, au-delà de ce que les autres agents économiques auraient pu
obtenir sans aucune information sur les chocs agrégés (chocs globaux). À cet effet, les
35
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
épargnes canalisées via les intermédiaires financiers sont allouées plus efficacement, ce
qui stimule l’accumulation du capital et ainsi la croissance économique [Pagano (1993)].
En absence des banques, les investisseurs averses aux risques, choisissent une
technologie moins productive, laissant ainsi les investissements les plus risqués et donc
les plus productifs sans financement. Cette inefficacité peut être considérablement réduite
par les banques qui mutualisent les risques de liquidité des déposants et investissent la
majorité de leurs fonds dans des projets plus productifs. Il en résulte, ainsi, une
croissance plus élevée [Pagano (1993)].
II.3.2 facilitation des transactions, gestion des risques et diversification des actifs :
Le rôle des systèmes financier dans la réduction des coûts de transactions et des
asymétries d’informations permet de faciliter les transactions des agents économiques.
Plus encore, ce rôle permet une meilleure gestion des risques et une diversification des
actifs.
Levine (1997) considère deux principaux types de risques accompagnant les transactions
financières : le risque de liquidité et le risque idiosyncrasique, propre aux comportements
des individus. Le risque de liquidité est associé aux préférences divergentes des
épargnants et des emprunteurs. Car, et d’une manière générale, les ménages préfèrent
placer leurs ressources en actifs liquides et à court terme, contre une demande de
ressources à long terme par les entreprises. Ce qui fait naître une incertitude quant à la
conversion des actifs en moyens d’échange. Cette incertitude est d’autant plus intensifiée
suite aux asymétries d’information et aux coûts de transaction, caractérisant les contrats
financiers. Cela entrave la liquidité des actifs et aggrave ainsi le risque de liquidité.
L’une des plus importantes fonctions des intermédiaires financiers est la conciliation
entre les préférences divergentes des épargnants et des investisseurs en transformant des
actifs liquides en actifs à long terme adaptés aux investisseurs à travers leur capacité de
réduction des asymétries d’information et des coûts de transactions. Les banques en
diversifiant leurs portefeuilles de projets liquides et illiquides, procurent une certaine
assurance contre le risque de liquidité pour l’épargnant et favorisent les investissements
à long terme dans des projets rentables (Levine, 1997). Les intermédiaires financiers
remplissent cette fonction de facilitation des transactions et de gestion des risques soit en
s’interposant entre les épargnants et les investisseurs, soit en leur apportant assistance
pour leur intervention sur le marché financier. Par conséquent, ils parviennent à ajuster
l’offre et la demande de capitaux. Les intermédiaires financiers sélectionnent, alors, les
projets les plus innovants et donc les plus rentables pour les financer.
36
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
ayant la capacité de diversifier les risques peut affecter la croissance économique de long
terme en agissant sur l’allocation des ressources et le taux d’épargne (Levine, 1997).
Les problèmes résultants des contrats financiers ne surviennent pas uniquement en ex-
ante à leur conclusion mais ils peuvent, également, survenir en ex-post. À cet effet, les
systèmes financiers interviennent en vue d’alléger ces problèmes, en réduisant les coûts
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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Étant donnée la difficulté d’abandonner leurs épargnes pour de longues périodes, les
épargnants individuels peuvent êtres réticents quant au financement des projets
rentables à long terme. C’est pour cette raison que le système financier apparaît comme
une solution, en fournissant des mécanismes à travers lesquels il met en commun des
fonds offrant des opportunités pour les épargnants de participer au financement des
investissements vastes et indivisibles [Merton (1995)].
38
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Il se peut aussi que la hausse du rendement de l’épargne ait un effet négatif sur son
volume si l’effet de revenu l’emporte sur l’effet de substitution entre épargne et
consommation [Kpodar (2006)].
Au final, acquérir des informations sur les projets, faciliter les transactions, gérer les
risques, contrôler les entreprises, mobiliser l’épargne et faciliter les échanges de biens et
services constituent les principales fonctions des systèmes financiers, de par leurs deux
structures intermédiaires et marchés, permettant de stimuler la croissance économique à
travers un des trois canaux fondamentaux.
Toutefois, malgré que les travaux théoriques s’accordent sur l’existence d’interactions
entre le développement financier et la croissance économique, il existe des controverses
en ce qui concerne le sens de causalité. Ce point de vue a été, principalement, investigué
empiriquement. Afin de mieux exploiter la littérature relative à la relation entre le
développement financier et la croissance économique, nous allons mettre un accent sur
cette littérature dans le chapitre suivant traitant des analyses empiriques sur la relation
entre la finance et la croissance économique.
39
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
Conclusion
La première section nous a montré que les débats sur l’importance des systèmes
financiers ne sont pas de nos jours, mais ils étaient, déjà, au centre de l’histoire de la
pensée économique. Sans avoir la prétention d’être exhaustive, nous avons mis l’accent
sur certains auteurs, connus en science économique, tout en s’inspirant de Diatkine
(2002). Dans la doctrine classique, malgré que la banque apparait au centre des
préoccupations des premiers auteurs, elle n’occupait qu’une place médiocre et semble un
acteur pacifique et leur intervention est très limitée. Néanmoins, cette perception a vite
été remise en cause, et les banques devenaient les principaux acteurs du fonctionnement
des économies et ce depuis principalement la contribution de Schumpeter (1911). Ce
dernier a considéré les banques comme un maillon indispensable du processus de
l’évolution économique à travers son financement pour les nouveaux entrepreneurs
innovants.
Depuis, des modèles théoriques ont vu le jour, et ont tenté d’expliquer comment le
développement financier affecte la croissance économique [Pagano (1993) et Levine
(1997)]. Il ressort de ces modèles que le développement financier joue un rôle substantiel
dans la stimulation de la croissance économique.
40
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE
41
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
DEUXIÈME CHAPITRE:
La Contribution du Développement Financier à la
Croissance Économique : Approches Empiriques
Introduction
Par la suite, une littérature empirique pléthore s’est développée dans l’objectif
d’examiner la relation entre la finance et la croissance économique en s’inspirant
particulièrement des modèles de croissance endogène.
quoique le constat le plus claire et le plus commun à l’ensemble des études empiriques est
l’existence d’un lien positif entre le développement financier et la croissance économique,
le sens de causalité et les canaux via lesquels la finance affecte la croissance économique
constituent d’importantes controverses.
Dans toutes ces analyses, l’examen d’un canal un peu plus spécifique a pris place, c’est le
canal de l’entrepreneuriat. En effet, l’entrepreneuriat, ou plus communément parlant la
création de nouvelles entreprises, est considéré comme un canal microéconomique via
lequel la finance affecte la croissance économique, notamment récemment avec
l’importance qu’occupe ce phénomène en tant qu’un déterminant prépondérant dans
l’explication de la croissance des économies. Explorer ce canal, constitue l’une des
manières les plus élaborées pour s’interroger sur l’impact du développement financier sur
la croissance économique
42
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
43
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Dans cette panoplie de travaux, King et Levine (1993a) sont les premiers ayant établi un
modèle économétrique examinant l’impact du développement financier sur la croissance
économique. Depuis, une littérature pléthore se développe [King et Levine (1993a, b),
Beck et al. (2000), Hassan et al. (2011), Atje et Jovanovic (1993), Levine et Zervos (1998),
…]. Ces études diffèrent l’une de l’autre par rapport à l’approche économétrique
employée, aux variables du développement financier, à l’échantillon considéré ainsi qu’à
la période d’analyse.
Les résultats de ces travaux sont parfois contradictoires à propos de la relation entre le
développement financier et la croissance économique, sur sa nature, les mécanismes et
canaux d’impact et de transmission de l’effet, le sens de causalité ainsi que sur l’existence
d’effets de seuil.
L’objet de la présente section est de présenter une revue de littérature empirique, qui ne
se voit pas exhaustive, sur la relation entre le développement financier et la croissance
économique afin de rendre compte, empiriquement, de l’importance des systèmes
financiers développés. Pour ce faire, nous mettons l’accent sur un certain nombre de
travaux touchant dans un premier temps à la relation positive entre le développement
financier et la croissance économique, puis dans un second temps au sens de causalité. Le
troisième point accorde une importance particulière à l’évidence empirique d’une relation
mitigée entre le développement financier et la croissance. Le dernier point aborde la
question de la structure financière et son impact sur la croissance économique.
44
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
La contribution de Goldsmith (1969) est une des premières ayant examiné si la finance
exerce une influence causale sur la croissance et si la mixture entre intermédiaires et
marchés influence la croissance économique. Sur un échantillon de 35 pays, Goldsmith a
compilé des données concernant la part des actifs des intermédiaires financiers dans le
produit national sur la période (1860-1963). Il a, graphiquement, montré l’existence
d’une corrélation positive entre le développement financier, mesuré par le rapport des
actifs financiers au capital réel et le rapport des émissions d’actifs financiers au produit
intérieur brut. À mesure que le pays se développe, la taille de l’intermédiation financière
relativement à la taille de l’économie augmente. Néanmoins, Goldsmith était conscient
du fait que ces résultats demeurent moins confiants et les représentations graphiques ne
permettent pas une interprétation causale de la relation finance-croissance économique.
S’agissant de la relation entre la croissance économique et la structure du système
financier, Goldsmith n’a pas pu fournir une évidence empirique en raison du manque des
données sur le développement des marchés financiers sur un large éventail de pays.
45
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Il ressort, aussi, de leur analyse que le niveau initial du développement financier (de
1960) exerce un impact positif et significatif sur la croissance économique moyenne sur la
période (1960-1989). Par conséquent, la taille des intermédiaires financiers en 1960 a
permis de prédire la croissance, l’accumulation du capital et les gains de productivité
pour les 10 à 30 années qui ont suivi. Ceci indique que la composante prédéterminée du
développement financier est un meilleur déterminant de la croissance de long terme. Ils
concluent au fait que Schumpeter peut avoir raison quand à l’importance de la finance
pour le développement économique.
46
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
résultats illustrent que c’est plutôt la qualité de l’intermédiation financière qui importe et
non, uniquement, le degré de cette intermédiation.
Trois indicateurs du développement financier sont utilisés : le ratio des crédits fournis
par les intermédiaires financiers au secteur privé au PIB ; une mesure de taille du
système financier représentée par les engagements liquides du système financier
rapportés au PIB, ainsi, qu’un indicateur mesurant le degré auquel les banques
commerciales affectent l’épargne comparativement à la Banque centrale, mesuré par les
actifs des banques commerciales en pourcentage de la somme des actifs des banques
commerciales et des banques centrales. Ils ont aussi employé trois indicateurs de
croissance économique : un indicateur global mesuré par le PIB réel par habitant, un
indicateur mesurant la croissance du stock du capital physique et un indicateur mesurant
l’accroissement de la productivité.
47
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Les analyses empiriques ne se sont pas limitées à l’examen de la seule relation entre le
développement bancaire et la croissance économique, mais elles se sont orientées aussi à
l’exploration de la relation entre le développement des marchés financiers et la croissance
économique. Dans ce sens, les analyses empiriques intègrent en plus des variables du
développement bancaires, d’autres mesurant le développement des marchés financiers
dans les modèles de croissance économique.
Atje et Jovanovic (1993) ont examiné l’impact des marchés et des banques sur la
croissance économique en faisant appel aux modèles de Greenwood et Jovanovic (1990)
et de Mankiw, Romer et Weil (1992). Leurs résultats montrent que les marchés
financiers exercent une influence substantielle sur la croissance économique, mais,
contrairement aux résultats des précédentes contributions, le développement bancaire
s’avère non significatif.
Levine et Zervos (1998) afin de s’interroger sur le lien entre les deux composantes du
développement financier et la croissance économique, ont élargi le modèle de King et
Levine (1993a) en intégrant outre les mesures du développement bancaire, d’autres
variables mesurant le développement des marchés financiers sur un échantillon de 47
pays pour une période allant de 1976 à 1993. À cet effet, ils ont examiné l’effet à la fois
des banques et des marchés financiers sur la croissance économique, l’accumulation du
capital, la productivité et le taux d’épargne privée.
48
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
ces résultats, ils suggèrent que les facteurs financiers constituent une partie intégrante
du processus de croissance économique.
En faisant appel au système de panel développé par Arellano et Bover (1995), et sur un
échantillon de 40 pays couvrant la période allant de 1976 à 1998, Beck et Levine (2001)
confirment l’importance du développement des banques et des marchés pour la
croissance économique. Ce même résultat a été confirmé par Foudeh (2007) à travers
une analyse en coupe transversale sur un échantillon de 58 pays, dont 32 en
développement et 26 développés, sur la période (1978-2000).
Le rôle des variables financières dans la relance de la croissance économique a été aussi
affirmé en employant des approches en séries temporelles. Arestis et al. (2001) dans le
but de réexaminer la relation entre la croissance économique et le développement des
marchés financiers tout en contrôlant pour les effets du secteur bancaire et de la volatilité
des marchés ont utilisé une approche en séries temporelles avec la technique d’estimation
en Vecteur Autorégressif (VAR). Face à la difficulté de réunir des séries longues sur
plusieurs pays, les auteurs se sont bornés à un échantillon de 5 pays développés
[Allemagne, États-Unis, Japon, Royaume Unis et France] et ont utilisé des données
trimestrielles sur des périodes qui diffèrent d’un pays à un autre. Leurs résultats
montrent, que les banques et les marchés participent de manière considérable à la
croissance du PIB en France, en Allemagne et au Japon. Alors que le lien entre le
développement financier et la croissance économique au Royaume unis et aux États unis
est statistiquement faible. Néanmoins, l’impact du développement des banques est plus
significatif. Par conséquent, ils suggèrent que l’importance des marchés financiers pour
la croissance économique peut être exagérée par les études utilisant les régressions en
coupe transversales. Toutefois, leurs résultats demeurent contestés du fait de
l’échantillon pris en considération.
En voulant identifier les canaux via lesquels la finance affecte la croissance économique
en Égypte, Abu-Bader et Abu-Qarn (2008) ont appliqué un modèle VAR à trois
variables, en utilisant des indicateurs monétaires et bancaires, sur une période de 42 ans.
Ils se sont, globalement, parvenu à l’existence d’une relation positive de long terme entre
le développement financier et la croissance économique. Cet effet passe principalement
par les deux canaux, l’accroissement des ressources d’investissement et l’accroissement
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DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Malgré qu’un nombre important de ces travaux s’accordent sur l’existence d’une relation
positive entre la finance et la croissance économique, il y a lieu de souligner la
controverse concernant le sens de causalité.
La controverse du sens de causalité est apparente même dans les premiers travaux
théoriques. Malgré que Schumpeter (1911) accentue le fait que le développement
financier stimule la croissance économique, d’autres soulignent que c’est plutôt la
croissance économique qui provoque un développement financier (Robinson, 1952).
Suivant cette thèse, à mesure que le processus de croissance économique évolue, la
demande des services financiers plus sophistiqués et plus adéquats augmente provoquant,
de ce fait, le développement du secteur financier.
Quant à Patrick (1966), il défend la thèse de la validité des deux sens de causalité suivant
le niveau du développement économique. Aux premières phases du développement, c’est
le développement financier qui cause la croissance économique, puis au fur et à mesure du
développement économique, cette influence perd de son importance jusqu’au point où le
sens de causalité s’inverse allant de la croissance au développement financier.
Le premier travail empirique qui a abordé la question de causalité est celui de King et
Levine (1993a). En régressant les mesures de croissance économique sur le niveau initial
du développement financier (1960), ils ont conclu à l’existence d’une causalité allant du
développement financier à la croissance économique. Le niveau initial du développement
financier prédit la croissance économique dans les 30 ans qui suivent. Cependant, la
prédiction et l’antériorité du développement financier ne signifient pas automatiquement
une causalité allant du développement financier à la croissance, d’autant plus que les
50
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
données considérées sont des données transversales qui ne se prêtent pas à l’analyse de
causalité comparativement aux données en séries temporelles.
Hassan et al. (2011) en appliquant les tests de Granger sur un échantillon plus
important, trouvent d’évidence pour la causalité bidirectionnelle dans toutes les régions
mises à part l’Afrique Sub-saharienne et l’Asie de l’Est et Pacific, où la causalité est
unidirectionnelle allant du développement financier à la croissance économique.
51
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Kar et al. (2011) indiquent que dans certains pays le sens de causalité part de la
croissance au développement financier, alors que dans certains d’autres c’est plutôt le
sens inverse qui prévale. Cette divergence est principalement attribuée à la divergence
des niveaux du développement financier.
Jusqu’au là l’ensemble des études plaide pour une relation positive entre le
développement financier et la croissance économique. Néanmoins, les analyses
empiriques trouvent aussi du fondement pour une relation, plutôt mitigée entre le
développement financier et la croissance économique.
Certaines analyses empiriques ayant été déployées dans le but d’examiner la relation
entre la finance et la croissance économique, remettent en cause l’existence d’une relation
positive entre le développement financier et la croissance. Cette littérature souligne au
contraire que la relation entre le développement financier et la croissance dépend de
l’échantillon considéré et de la période prise en compte dans l’analyse. De plus, il se peut
que cette relation ne soit pas linéaire. Dans ce contexte, les résultats de King et Levine
(1993a) ont été mis en doute par Fernandez et Galetovic (1994) et par De Gregorio et
Guidotti (1995).
Fernandez et Galetovic (1994) sur le même échantillon que celui de King et Levine,
subdivisé suivant l’appartenance ou non des pays à l’OCDE, ont montré que la relation
positive entre le développement financier et la croissance perd de sa significativité
lorsqu’on considère uniquement le groupe des pays de l’OCDE.
Ram (1999) sur un échantillon de 95 pays, ne trouve pas de fortes évidences pour une
relation positive et significative entre le développement financier et la croissance du PIB
par habitant. Au contraire, il existe une hétérogénéité importante entre les différents
52
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
groupes de pays, et le résultat le plus dominant est celui d’une relation négative ou
négligeable entre le développement financier et la croissance.
En prenant, comme cas d’étude l’Algérie, Bakhouche (2007) à l’aide d’une analyse en
séries temporelles couvrant la période (1979-2004) et en faisant appel à une variété
d’indicateurs du développement financier, il a parvenu à l’inexistence d’une relation ni de
court ni de long terme entre le développement financier et la croissance économique. Un
résultat affirmé plus récemment par Kar et al. (2011).
La littérature empirique n’a pas manqué à l’analyse des raisons ayant conduit à ces
divergences dans la relation entre le développement financier et la croissance. Il ressort
que l’une des raisons potentielles de ces divergences et qui semble la plus évoquée est
celle de la possibilité d’existence d’effets de seuils dans la relation finance-croissance.
53
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Sur des données en coupe transversale couvrant le même échantillon que celui de King et
Levine (1993), Deidda et Fettouh (2002) ont estimé un modèle de croissance économique
par régression à effets de seuil dont la variable qui conditionne ces effets c’est le niveau
du développement économique mesuré par le niveau initial du revenu par tête. Les
résultats montrent que le développement financier n’est pas significativement relié à la
croissance dans les pays à faible revenus, contrairement aux pays à revenus élevés.
Aghion et al. (2004) via la même méthodologie et sur la même période d’analyse que celle
de Berthélemy et Varoudakis (1996), les résultats montrent au contraire que l’impact du
développement financier sur la croissance est beaucoup plus important à mesure que le
niveau de développement financier est faible. Leurs résultats montrent qu’il existe un
niveau minimum du développement financier, mesuré par le ratio des crédits au secteur
privé, au-dessus duquel le pays converge vers la frontière technologique et tous les pays
qui se trouvent en dessous de ce seuil divergent. Leur explication est centrée sur
l’existence des contraintes de crédits qui les empêchent de converger vers la frontière
technologique.
Une autre thèse a été émises, récemment, afin d’expliquer les relations mitigées du
développement financier avec la croissance économique, c’est celle de la qualité
institutionnelle. Béji (2009) sur un échantillon des pays du Sud de la méditerranée a
essayé de montré que les divergences enregistrées en matière du développement
financier sont liées aux divergences en matière du développement de l’appareil légal. Ceci
54
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
peut être une preuve quant à l’importance d’une infrastructure institutionnelle de qualité
dans la relation entre le développement financier et la croissance.
En outre, la structure financière et son impact sur la croissance économique a, aussi, été
au centre des débats tant théoriques qu’empiriques.
Néanmoins, la réalité nous montre que les systèmes financiers sont soit basés sur les
banques soit sur les marchés. Malgré que cela ne peut pas être un choix, mais de
nombreuses contributions dans la littérature sur la finance et la croissance, se sont
interrogées, plus précisément, sur l’importance de la structure financière pour le
développement financier et ainsi pour la croissance économique. Il s’agit plus
particulièrement de déterminer lequel des deux systèmes contribue le plus à la croissance
économique; le système financier basé sur les banques ou le système basé sur les
marchés.
Dans le cadre de ces analyses, quatre approches théoriques concurrentes ont été
développées; l’approche des systèmes basés sur les banques, l’approche des systèmes
basés sur les marchés, l’approche des services financiers et l’approche de la théorie du
droit et de la finance [(Levine (2002); Demerguç-Kunt and Levine (2001)]. Les partisans
de la première approche soulignent l’importance des systèmes basés sur les banques, en
particulier, durant les premières phases du développement économique et en présence
d’un faible cadre institutionnel en matière de mobilisation de l’épargne, d’allocation du
capital et d’exercice du contrôle sur les sociétés.
Au contraire les partisans de l’approche basée sur le Marché, soulignent quant à eux que
les marchés sont plus performants dans la fourniture des principaux services financiers
stimulant l’innovation et la croissance économique de long terme.
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DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
La quatrième approche constitue un cas spécial de l’approche des services financiers, c’est
l’approche du Droit et de la Finance. Cette dernière indique que le système légal est le
déterminant principal du développement financier, permettant, entre autre, de stimuler la
croissance de long terme.
De nombreux travaux empiriques ont tenté d’évaluer la validité de ces quatre théories
concurrentes. La majeure partie parvienne au rejet des théories des systèmes basés sur
les banques ou sur les marchés et accentue, au contraire, l’importance du développement
financier global et de la théorie du droit et de la finance.
Sur le plan empirique, sur un échantillon très restreint Arestis et al. (2001) ont examiné
l’importance de la structure financière dans la relation entre le développement financier
et la croissance économique. L’échantillon est composé de cinq pays l’Allemagne, les
États-Unis, le Japon, le Royaume Unis et la France. Malgré que les deux composantes
du développement financier, développement bancaire et développement des marchés,
contribuent toutes les deux à la croissance, les banques semblent jouer un rôle beaucoup
plus important que les marchés financiers. Il s’avère que les banques et les marchés
participent de manière considérable à la croissance du PIB en France, en Allemagne et au
Japon. Alors que le lien entre le développement financier et la croissance économique au
Royaume Unis et aux États unis est statistiquement faible. De ce fait, les résultats qui se
dégagent de cette analyse sont compatibles au point de vue que les systèmes orientés
banques peuvent être plus aptes à promouvoir la croissance économique. En fait le Japon,
l’Allemagne et la France ont des systèmes financiers orientés banques. Rousseau et Xiao
(2007) rejoignent Arestis et al. (2001) quant au fait que le développement du système
bancaire exerce un effet considérable sur la croissance économique comparativement au
développement du marché financier et ce dans le cas de la Chine.
Cependant, suite aux limites que comporte le travail d’Arestis et al. (2001), concernant
précisément, l’échantillon d’analyse, d’autres travaux ont été développés pour pallier à
ces insuffisances en prenant des échantillons de pays de différents niveaux de
développement financier et de croissance économique. Car, dans les analyses de la
structure financière, se focaliser sur un nombre très limité de pays ayant des taux de
croissance de long terme très similaires, conduit au fait que la structure financière n’est
pas vraiment importante. Avoir un système orienté banques ou orienté marché ne
constitue pas un point de différenciation entre les pays de même niveau de croissance.
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DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Beck et al. (2001), en utilisant une variété de méthodes économétriques, ont conclu au
fait que la structure financière n’est pas la meilleure façon de distinguer entre les
systèmes financiers. C’est plutôt le développement financier global reflété par la qualité
des services financiers qui importe pour la croissance économique. Ce résultat a été,
aussi, confirmé par Beck et Levine (2001) via deux approches économétriques, données
de panel et données transversales.
Les données soutiennent, plutôt, fortement l’approche des services financiers. Car
distinguer les pays suivant le niveau global du développement de leur système financier
et la qualité des services fournis, permettra d’expliquer les différences internationales en
termes de croissance économique. En effet, des pays ayant des niveaux élevés de
développement financier global bénéficient des taux de croissance économique
considérablement élevés.
Plus encore, la composante du développement financier expliquée par les droits légaux
des investisseurs et l’efficacité du système légal dans la mise en application de ces droits
est fortement et positivement corrélée à la croissance de long terme. Ces résultats
montrent l’importance du système légal pour le développement des systèmes financiers
et ainsi pour la croissance de long terme, rejoignant les résultats de La Porta et al.
(1998).
Ces différents résultats accentuent la validité de deux approches : l’approche des services
financiers et l’approche du Droit et de la finance et rejettent fortement l’approche des
systèmes orientés banques ou orientés marchés.
Dans cette section nous avons principalement revue un certain nombre des travaux
empiriques sur la relation entre la finance et la croissance, recouvrant non seulement la
question de corrélation mais également les questions de causalité et de structure
financière. La revue de littérature ci-dessus montre qu’il est globalement admis qu’il
existe un lien positif et étroit entre le développement financier et la croissance
57
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
De plus, la littérature empirique a mis en exergue l’évidence d’une relation mitigée entre
le développement financier et la croissance économique. Il paraît, aussi, que la structure
financière n’exerce pas d’influence sur la relation entre le développement financier et la
croissance économique.
Toutefois les analyses empiriques ne se limitent pas uniquement aux canaux classiques
via lesquels la finance affecte la croissance (productivité, accumulation du capital et
épargne privée) comme est le cas des travaux cités ci-dessus mais s’étendent en
s’interrogeant sur un canal plus spécifique qui est l’entrepreneuriat.
Les carences en terme de théorie n’ont pas empêché de développer un certain cadre
empirique sur la question de la relation entre le développement financier et
l’entrepreneuriat, qui n’est pas très riche mais peut constituer une assise importante à de
telles investigations.
Nous jugeons plus approprié de commencer par une présentation des concepts
d’entrepreneuriat et de création de nouvelles entreprises tout en mettant un accent sur
leur rôle en économie et les obstacles auxquels se heurtent, afin de faire apparaître
l’importance du développement financier. Toutefois, notre présentation sera brève, car il
n’est pas de notre objectif d’étaler ces questions d’entrepreneuriat, mais juste un
préalable à la compréhension des analyses empiriques et une justification quant au choix
du traitement de la problématique du lien entre le développement financier et
l’entrepreneuriat, dans le cadre de la relation finance-croissance.
58
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Les concepts d’entrepreneuriat et d’entrepreneur ne sont guère de nos jours. Ils étaient
déjà au centre des plus anciennes contributions dans différentes disciplines des sciences
sociales. En économie, Richard Cantillon (1755) est le premier à avoir introduit le
concept d’entrepreneur dans son essai sur la nature du commerce en général dans lequel il
attribuait un rôle primordial à l’entrepreneur, suivi par la suite par Jean Baptiste Say
(1803) dans son traité d’économie politique. Néanmoins, ce n’est qu’avec la contribution
pionnière de Schumpeter (1911) que le domaine de l’entrepreneuriat prend un envol
considérable dans la littérature économique notamment par le fait qu’il assimile
l’entrepreneuriat à l’innovation et le considère comme l’essence du développement
économique. Schumpeter (1911) attribue à l’entrepreneuriat une importance cruciale
dans le processus du développement économique, il est une partie intégrante du
processus de « destruction créative ». En assimilant la création de nouvelles entreprises
à la réalisation de nouvelles combinaisons, Schumpeter la considère au socle du processus
de l’évolution économique. Il est globalement admis tant théoriquement
qu’empiriquement, et nonobstant toute ambigüité, que l’entrepreneuriat -en particulier
son aspect de création de nouvelles entreprises- stimule la croissance et l’emploi.
Néanmoins, les difficultés de définition et de mesure de l’entrepreneuriat ont fait que son
intégration aux analyses empiriques de croissance économique est limitée et n’est que
récemment abordée suite au développement des bases de données internationales sur
l’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises.
Il est important de noter qu’il n’est guère de notre intérêt de présenter une revue
exhaustive de l’historique de l’entrepreneuriat du moment que notre objectif est
uniquement de rendre claire ces deux concepts que nous retrouverons, par la suite, dans
la dernière section de ce chapitre ainsi que dans les développements qui suivent. Car il
serait incorrect de traiter de la relation entre l’entrepreneuriat ou la dynamique de
création des entreprises et le développement financier sans un éclaircissement quant à la
définition des différents concepts clés.
Néanmoins, la définition de l’entrepreneur est l’un des aspects les plus difficiles et les
plus importants en théorie. Casson (1982, 2003), distingue deux principales approches.
Une approche fonctionnelle qui définit l’entrepreneur suivant sa fonction. Elle
argumente qu’un entrepreneur est ce qu’un entrepreneur fait. « An entrepreneur is what an
entrepreneur does » [Casson (1982), p. 19].
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DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
termes de son statut juridique, de ses relations contractuelles avec d’autres parties, de sa
position dans la société,….
Casson considère que la définition fonctionnelle semble plus abstraite alors que la
définition indicative est, au contraire, simple et plus ordinaire. Dans la théorie
économique, la définition fonctionnelle est la plus adéquate, et d’ailleurs, la plus utilisée.
« Stevenson et Jarillot (1990) estiment qu’il est difficile de modéliser et d’expliquer un
comportement complexe (l’entrepreneuriat) en s’appuyant sur quelques traits
psychologiques ou sociologiques » [Fayolle (2005) p. 13].
Par la suite, des chercheurs s’intéressaient de plus en plus à l’étude des processus
entrepreneuriaux. Gartner était l’initiateur de ces recherches. Au milieu des années 1980,
il a établi un cadre conceptuel de la création de nouvelles entreprises en identifiant
quatre dimensions ou variables façonnant la création des entreprises (nous revenons sur
ce point dans les développements qui suivent).
Pour une meilleure synthèse, nous nous référons à Verstraet et Fayolle (2005) ayant
présenté les quatre principaux paradigmes de l’entrepreneuriat : le paradigme
d’opportunité, le paradigme de création d’une organisation, le paradigme de création de
valeur et le paradigme d’innovation. À ces quatre paradigmes, nous ajoutant deux autres
conceptions pour l’entrepreneuriat, la prise de risque et l’incertitude ainsi que la
coordination des ressources rares. Ces paradigmes, qui se voient complémentaires,
réfèrent chacun à une définition particulière de l’entrepreneuriat. Nous avons choisi de
reprendre ces paradigmes pour synthétiser les définitions du concept plutôt que de
refaire une revue sans doute fastidieuse des différentes définitions proposées.
Certains auteurs font du concept d’Opportunité un mot clé dans leur définition pour
l’entrepreneuriat tout en se concentrant sur l’entrepreneur. Cette idée a principalement
prospéré dans l’école néo-autrichienne dans laquelle l’entrepreneuriat est considéré
comme la vigilance aux opportunités de profit et l’entrepreneur est conçu comme un
arbitre et une force d’équilibre dans le système économique [Cassis and Minoglou
(2005), p. 6]. Suivant ce paradigme, l’entrepreneuriat est un processus qui permet la
création ou la saisie des opportunités d’affaires.
61
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Cantillon (1755) considère l’entrepreneur comme une seconde classe des agents
économiques, il est l’acteur économique central. En se basant sur l’approche
fonctionnelle, l’entrepreneur est quelqu’un qui sait saisir une occasion en vue de réaliser
un profit mais qui doit assumer les risques. Ainsi, Cantillon a insisté sur le concept
d’opportunités ou d’occasion.
Bygrave et Hofer (1991) ont défini le processus entrepreneurial comme impliquant toutes
les fonctions, les activités et les actions associées à la perception des opportunités et à la
création d’organisation permettant de les exploiter. Dans ce sens, l’entrepreneur est
considéré comme la personne qui perçoit ces opportunités d’affaires et qui créée à
l’occasion une organisation pour les exploiter [Bygrave et Hofer (1991), p. 14].
L’une des définitions les plus importantes qui synthétisent le rôle fonctionnel de
l’entrepreneur est celle de Wennekers et Thurik (1999). Ces derniers mettent en avant le
rôle des entrepreneurs en matière de perception et de création des opportunités
économiques. Ils écrivent:
“Entrepreneurship is the manifest ability and willingness of individuals, on their own, in teams
within and outside existing organizations to: perceive and create new economic opportunities
(new products, new production methods, new organizational schemes and new product-market
combinations) and to….” [Wennekers et Thurik (1999), p. 46].
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DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Dans ce contexte, nous faisons référence aux conceptions qui placent la création d’une
organisation au cœur des phénomènes entrepreneuriaux. Selon les tenants de cette
conception, l’entrepreneur est considéré comme un individu qui après avoir détecté une
occasion d’affaires, crée une organisation pour l’exploiter. Ainsi, l’entrepreneuriat peut
être vu comme une action ou un processus permettant la création d’une organisation.
Gartner s’intéresse dans ses écrits sur l’entrepreneuriat à la création d’une organisation à
travers le concept d’émergence organisationnelle. Pour lui l’organisation est vue, plutôt,
comme un processus et non comme une entité. Verstraete est l’un des chefs de fil de
cette conception, en définissant l’entrepreneuriat par référence à la création d’une
organisation à travers le concept d’ « impulsion organisationnelle ». Il écrit « dans notre
thèse, l’entrepreneuriat est vu comme un phénomène conduisant à la création d’une
organisation impulsée par un ou plusieurs individus s’étant associés pour
l’occasion » [Verstraete (2003), p. 13].
8 Pour plus de détails sur le concept d’organisation, veuillez revoir l’article de Verstraete et Fayolle (2005)
63
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Bruyat (1993) est l’un des principaux partisans de ce paradigme. Dans son travail de
thèse, il a souligné que l’objet scientifique étudié dans le champ de l’Entrepreneurship est
la dialogique individu/création de valeur. Il explique ladite dialogique de la manière
suivante :
« - L’individu est une condition nécessaire pour la création de valeur, il en détermine les
modalités de production, l'ampleur... Il en est l'acteur principal. Le support de la création
de valeur, une entreprise par exemple, est la "chose" de l'individu, nous avons :
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DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
d’incertitude dans lequel il évolue et il est rémunéré en conséquence par le profit qu’il
tire de l’activité dont il est l’initiateur.
Hébert and Link (1989), suite à la panoplie des considérations économiques historiques
de l’entrepreneuriat, ont proposé une définition synthétique10 qui peut être placée dans
cette conception de prise des risques, du fait que l’entrepreneur selon eux, est amené à
prendre des responsabilités et des décisions d’arbitrages dans un environnement
caractérisé par l’incertitude ou encore le choix en présence d’incertitude. Aussi dans la
même lignée d’idées que Hérbert et Link (1989), Wennekers et Thurik (1999) dans leur
définition synthétique pour l’entrepreneuriat, mettent un accent particulier sur
l’incertitude et la prise de décisions par les entrepreneurs. Leur définition continue ainsi:
“Entrepreneurship is the manifest ability and willingness of individuals, on their own, in teams
within and outside existing organizations to:… and to introduce their ideas in the market, in the
face of uncertainty and other obstacles, by making decisions on location, form and the use of
resources and institutions” [Wennekers et Thurik (1999), p. 46-47]
À cet effet, la prise de risques semble être une des principales fonctions de l’entrepreneur
et donc au centre du domaine d’entrepreneuriat.
10La definition qu’ils donnent à l’entrepreneurest la suivante:« The entrepreneur is someone who specializes in
taking responsibility for and making judgemental decisions that affect the location, form, and the use of goods, resources, or
institutions » [Hébert and Link (1989), page 47].
11Casson définit l’entrepreneur ainsi: “An entrepreneur is someone who specializes in taking judgmental
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DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Julien et Marchesnay (1996) et Drucker (1985) inscrivent leur point de vue sur
l’entrepreneuriat dans cette conception. Les premiers considèrent l’innovation comme le
12 Fillion (1997) « le champ de l’entrepreneuriat » revue internationale P.M.E., vol. 10, n°2, page 134
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DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Leur définition va de soi avec celle de Drucker (1985), qui considère l’innovation comme
un instrument spécifique et une condition nécessaire de l’entrepreneuriat [Verstraete et
Fayolle (2005), p. 41].
Bruyat (1993) considère la création d’entreprise comme la création de valeur, et elles font
partie de l’entrepreneuriat. Donc, de son point de vue, la création des entreprises est une
partie intégrante de l’entrepreneuriat, elle permet de définir, partiellement
l’entrepreneuriat.
Dans la majorité des travaux sur l’entrepreneuriat, la création d’entreprise semble être le
synonyme le plus souvent évoqué. « L’entrepreneuriat est un…. Souvent il est étroitement
associé à la création d’entreprise, voire de façon résolument synonymique » [Verstraete (2000),
p. 11].
67
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Une recherche conduite par Gartner (1990), un des économistes ayant fait le plus
progresser le domaine de l’entrepreneuriat ces dernières années, a essayé de répondre à
la question « What are we talking about when we talk about entrepreneurship ». L’objectif
était de recueillir les avis des experts quant à la définition de l’entrepreneuriat. Les
résultats font montre de l’inexistence d’un accord sur une définition spécifique de
l’entrepreneuriat, chacun semble avoir la sienne mais certains résultats se dégagent et la
création d’organisation semble, pour la majorité un des plus importants aspects de
l’entrepreneuriat. Elle est pour un certain nombre d’individus le seul aspect
entrepreneurial [Gartner, 1990, p. 27].
Ainsi, la création des entreprises semble être au cœur du processus entrepreneurial. Elle
a fait l’objet d’une panoplie de définitions dans la littérature économique. Dans le point
suivant nous mettons l’accent sur certains de ces définitions. Notons qu’il n’est guère de
notre prétention de faire une revue détaillée et complète des définitions de la création des
entreprises. Nous allons présenter les principales définitions tout en se référant aux
pionniers de l’entrepreneuriat qui s’intéressent particulièrement à la création des
entreprises [Gartner (1985, 1990) ; Bruyat (1993), Verstraete (2006), Sammut (2001)].
Le mot création désigne, pour reprendre la définition citée par Bruyat (1993), un résultat,
en l’occurrence une entreprise nouvelle, mais aussi un processus: action de faire,
d’organiser quelque chose qui n’existait pas encore. Qui dit action dit nécessairement un
acteur, quelqu’un ou quelque chose qui agit dans un environnement particulier. Dans le
cas de la création d’une entreprise ce sujet peut être un individu ou une équipe. Ainsi la
création d’une entreprise comporte des facettes multiples qui se révèlent dans le temps.
Au début, il y a l’acteur, ayant une histoire et des projets, qui agit dans un
environnement spécifique. Ensuite un processus ayant une durée variable (de quelques
mois à plusieurs années), d’où est susceptible d’émerger plus ou moins rapidement et de
manière évidente une entreprise nouvelle ayant des caractéristiques particulières » [p.
91-92].
68
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
69
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Gartner (1985) a identifié, quant à lui, six comportements13 qui retracent très largement
les activités entrepreneuriales qui pourraient s’apparenter en autant de processus, dont
celui de création d’une organisation.
Puis Bygrave et Hofer (1991) ont proposé une définition du processus entrepreneurial,
proche de la vision de Gartner, qui implique toutes les fonctions, les activités et les
actions associées à la perception des opportunités et à la création d’une organisation pour
les exploiter [Bygrave et Hofer (1991), p. 14]14.
La dernière dimension, mais qui n’est guère d’une moindre importance, c’est
l’environnement de création des entreprises. Bruyat (1993) souligne que cette dimension
est souvent oubliée. Alors que les entrepreneurs n’opèrent pas dans le vide, ils réagissent
à leur environnement.
13 Les six comportements retraçant les activités entrepreneuriales sont :”the entrepreneur locates a business
opportunity; the entrepreneur accumulates resources; the entrepreneur markets products and services; the
entrepreneur produces the product; the entrepreneur builds an organization; the entrepreneur responds to
governments and society” [Gartner (1985), p. 699-700]
14En leurs propos: “The entrepreneurial process involves all functions, activities and actions associated with the
perceiving of opportunities and the creation of organizations to pursue them” [page 14].
15 Abdou et al. (2013) « L’entrepreneuriat en Algérie 2011. Global Entrepreneurship Monitor (GEM) » édité
70
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Selon Gartner (1985), dans la littérature relative à la théorie des organisations, deux
différents points de vue de l’environnement sont développés. Du point de vue du
déterminisme environnemental, l’environnement est vu comme un ensemble de
conditions externes auquel l’organisation devra s’adapter. Du point de vue du « choix
stratégique » l’environnement est vu comme une réalité que les organisations créent via
la sélectivité de leur propre perception.
71
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Source: William B. Gartner (1985), A conceptual framework for describing the phenomenon
of new venture creation. Page 702
Sammut (2001), sur la base d’une revue de littérature importante a, également, identifié
un ensemble de facteurs de succès et d’échec des entreprises dont l’environnement et la
disponibilité des ressources financières apparaissent au premier plan à côté de
l’entrepreneur et de l’organisation.
Dans les travaux empiriques ayant pour but d’analyser l’entrepreneuriat, mesurer
l’entrepreneuriat constitue une difficulté que ce soit au niveau individuel ou au niveau
macroéconomique. Malgré que les enseignements théoriques cités plus haut nous
enseignent que la création d’entreprise n’est pas forcément synonyme d’entrepreneuriat,
72
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
73
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Néanmoins, d’autres trouvent d’évidence pour une relation non linéaire entre
l’entrepreneuriat et la croissance économique [Van Stel et al. (2005); Wennekers et al.
(2005),…]
Van Stel et al. (2005) ont examiné empiriquement si l’entrepreneuriat peut être considéré
comme un facteur déterminant de croissance économique à côté des facteurs liés au
progrès technique, aux institutions publiques et à l’environnement macroéconomique tel
que définis par l’indice Growth Competitivness Index (GCI). En mesurant
l’entrepreneuriat par le taux d’activité entrepreneuriale de GEM, les auteurs montrent
qu’effectivement l’entrepreneuriat exerce un impact sur la croissance économique.
Toutefois, cet impact est complexe et non linéaire, il est tributaire du niveau du
développement économique prévalant. Dans les pays à faibles revenus l’entrepreneuriat
exerce une influence négative sur le taux de croissance du PIB alors qu’il exerce un effet
positif sur la croissance des pays relativement riches.
Le résultat relatif aux pays à faibles revenus semble très surprenant notamment avec le
fait que les gouvernements accordent trop d’importance à la stimulation de
l’entrepreneuriat en particulier via la création et la croissance des petites entreprises. Ce
résultat, quoiqu’il signifie que les pays à faibles revenus ne parviennent pas à bénéficier
de l’activité entrepreneuriale, il ne doit en aucun cas signifier que l’entrepreneuriat doit
être défavorisé dans ces pays (p. 17).
D’autres trouvent aussi d’évidence pour la relation non linéaire entre l’entrepreneuriat et
la croissance économique tels Wennekers et al. (2005). Ces dernier mettent en valeur
l’existence d’une relation en forme de « U » entre l’entrepreneuriat et la croissance
économique. Tout en se basant sur deux courants de littérature, le premier se rapporte à
l’entrepreneuriat et le second au développement économique, Wennekers et al. (2005)
émettent l’hypothèse de relation en forme de U et l’affirment entre le taux de dynamique
74
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Pour une revue plus exhaustive des travaux reliant l’entrepreneuriat à la croissance
économique, le lecteur pourra se référer à Carree et Thurik (2010); Wennekers et Thurik
(1999); Carree et al. (2002)].
Thurik, Carree, Van Stel et Audretsch (2008) ont exploré la relation dynamique entre
l’auto-emploi et le chômage. Afin d’évaluer la relation causale entre l’entrepreneuriat et
le chômage pour un échantillon de 23 pays de l’OCDE ont utilisé un modèle (VAR) à
vecteur autorégressif [Vector Auto regression (VAR) Model]. Leurs résultats trouvent
d’évidence pour les deux hypothèses. D’une part, le chômage entraîne une augmentation
de l’activité entrepreneuriale et d’autre part l’auto-emploi permet la réduction du
chômage. En d’autres termes, une variation du chômage exerce clairement un impact
positif sur l’auto-emploi et en même temps une variation du taux d’auto-emploi exerce un
impact négatif sur le taux de chômage. Néanmoins, il s’avère que l’effet entrepreneurial
est plus important que l’effet réfugié « the refugee effect ».
Audretsch et Fritsch (1994) indiquent, quant à eux, que l’effet du taux de chômage sur la
création de nouvelles entreprises dépend du secteur d’activité. Alors qu’il n’a pas
d’impact significatif sur le taux de création dans le secteur des services, le taux de
75
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
chômage exerce un impact positif et significatif sur le taux de création des entreprises
dans le secteur manufacturier [Capron (2009), p. 45].
Cette importance attribuée à l’entrepreneuriat a permis son essor et son dynamisme dans
les différents pays et régions du monde. Ceci peut être observé via la dynamique
qu’enregistre la création de nouvelles entreprises à l’échelle mondiale caractérisée par
des divergences d’une région à une autre.
76
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
L’une des définitions les plus opérationnelles est celle du groupe de la Banque Mondiale.
En effet, l’entrepreneuriat est défini comme l’effort consacré par un individu ou un
groupe d’individus pour initier une activité économique sous une forme légale
d’entreprise dans le secteur formel [Klapper(2006), p. 1]. Cette définition exclue le
secteur informel. C’est d’ailleurs cette définition que nous adoptons, dans la mesure que
nous nous intéressons à la création d’entreprises formelles. Car seule ces dernières
peuvent être affectées par le niveau du développement financier formel.
À cet effet, en se basant sur cette définition, le groupe de la banque mondiale, collecte des
données sur un nombre de pays qui couvrent l’entrée de nouvelles entreprises et le
nombre des entreprises existantes dans un pays donné. Par conséquent, le ratio de
densité ainsi que le taux d’entrée de nouvelles entreprises sont les deux principaux
indicateurs de l’entrepreneuriat couramment utilisés dans la littérature empirique.
L’entrepreneuriat peut être alors mesuré par d’innombrables façons dont les plus
connues et les plus couramment utilisée dans les travaux empiriques sont celles relatives
à la création de nouvelles entreprises petites ou grande et à leur croissance. Capron
(2009) recense les principales mesures suivantes :
77
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Il ressort ainsi, que la création de nouvelles entreprises est au centre d’une bonne partie
des mesures de l’entrepreneuriat.
Dans ce qui suit nous allons retracer un bref aperçu de la dynamique de création des
entreprises dans le monde, par région afin de rendre compte de l’importance croissante
assignée à l’entrepreneuriat en matière de création de nouvelles entreprises.
Notre but à travers ce point est de décrire un très bref aperçu de la dynamique de
création des entreprises dans le monde afin de mieux refléter l’intérêt croissant attribué
tant par les instances internationales que par les gouvernements à la création des
entreprises dans le temps et par région.
Pour ce faire, nous faisons usage des données comparables au niveau international de la
base Entrepreneurship élaborée dans le cadre du projet de Doing Business de la banque
mondiale dont les données ont été collectées avec le soutien de la Kauffman Foundation.
Notons que les unités couvertes par le projet sont des sociétés à responsabilité limitée
(SARL) formellement enregistrées aux registres de commerce. Le projet couvre une
période moyenne allant de 2004 à 2012.
78
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Figure n°2.1 : dynamique de création de nouvelles entreprises par région16 du monde (2004-2012)
50000 ECA
LAC
40000
MENA
30000
OECD
20000
SAR
10000
SSA
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Source : établi sur la base des données de la base Entrepreneurship du projet Doing Business de la
Banque Mondiale.
La figure n°2.1 montre clairement que les différentes régions du monde enregistrent
globalement une dynamique croissante de création de nouvelles entreprises.
Les pays de l’OCDE affichent en moyenne une dynamique très importante avec plus de
52 211 entreprises crées par an [figure n°2.2] passant de 45 758 nouvelles entreprises
en 2004 à 62 135 en 2012.
16
EAP:East Asia and Pacific; ECA: Europe and Central Asia; LAC: Latin America and the Caribbean;
MENA :Middle East North Africa ; OECD :Organization for Economic Co-operation and Development; SAR:
South Asia Region; SSA: Sub Saharan Africa.
79
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Figure n°2.2 : nombre moyen de nouvelles entreprises et densité moyenne d’entrée par région
60000,0
New firms-moyenne 8,000 New Density-moyenne
52211,7 6,992
7,000
50000,0 6,023
6,000
40000,0 5,000
33457,0
30000,0 4,000
2,802 3,008
18951,0 19093,4 3,000
20000,0 1,787
13505,9 11419,4 2,000
9600,9 1,112
10000,0 1,000 0,572
0,000
0,0
Source : établis sur la base des données de la base Entrepreneurship du Projet Doing Business de la
Banque Mondiale.
Les pays d’Europe et d’Asie centrale occupent quant à eux la deuxième position en terme
de dynamique de création des entreprises avec 33 458 nouvelles entreprises créées par
an. Ces deux régions affichent ainsi une dynamique de création de nouvelles entreprises
qui dépasse la moyenne mondiale, soit 22 606 nouvelle création par an.
Toutefois, en terme de densité d’entrée, la région MENA est en avant dernière position,
avec une densité moyenne de 1,112 contre 0,572 pour les pays d’Asie du sud.
80
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Notons qu’en termes de densité, les pays d’Europe et d’Asie centrale ainsi que les pays de
l’OCDE enregistrent des ratios de densité annuelle moyenne très similaires, soit 7
entreprises par 1000 personne en âge de travailler [figure n°2.2].
L’écart entre le plus faible et le plus important nombre de nouvelles entreprises est très
important, ceci peut être un signe de rigueur des contraintes à l’entrepreneuriat
auxquelles se heurtent les entrepreneurs potentiels et la différence de leur ampleur entre
les pays et les régions.
L’OCDE dans son rapport sur l’entrepreneuriat ou l’esprit d’entreprise a résumé les
différentes contraintes en sept points. Les contraintes règlementaires, la politique de
concurrence, la législation sur les faillites, les charges fiscales, les coûts administratifs et
les coûts de mise en œuvre de la règlementation, les arriérés de paiement et les droits de
propriété intellectuelle.
Geroski (1995) en essayant de mettre le point sur les faits stylisés et les résultats stylisés
des travaux empiriques qui concernent l’entrée de nouvelles entreprises souligne que les
exigences en matière de mobilisation de fonds et de la publicité constituent d’importants
obstacles à l’entrée et que les économies d’échelles inhibent l’entrée aux petits marchés
[p. 429].
Les contraintes17 les plus particulièrement soulevées dans les travaux sur
l’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises recouvrent principalement les
contraintes règlementaires administratives, les contraintes règlementaires relatives aux
marchés du travail et des biens, les contraintes relatives au système judiciaire- la
17 Nous revenons sur certaines de ces contraintes dans le sixième chapitre, la section des déterminants à la
création de nouvelles entreprises, préalable à l’analyse économétrique.
81
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
protection des droits de propriété, des droits des investisseurs et à la qualité de leur
application-, le système de taxation ou la politique fiscale et aussi les contraintes de
liquidité et le fonctionnement des systèmes financiers.
Cette dernière catégorie des contraintes s’avère la plus sévère car le premier obstacle
auquel se heurtent les nouveaux entrepreneurs est celui de leur besoin en capital. …. Si
l’entrepreneur potentiel manque de capital, alors il fera face à un grave problème
stratégique pour son obtention [Casson (1982), p. 167].
En effet, nombreux sont les travaux ayant examiné l’effet des contraintes de liquidité en
tant qu’un obstacle à l’entrepreneuriat et à l’investissement d’une manière globale.
L’accès au financement externe auprès du système financier se voit comme une des
contraintes à laquelle font face les entrepreneurs particulièrement nouveaux [Carmona
et al. (2008) ; Vivarelli(2007); Taleb, (2011), Bouzar (2010), Henni (1996), et résultats du
recensement économique de 2011]. Aussi, les ressources financières et la disponibilité du
capital risque constituent une des plus importantes variables environnementales dans le
cadre conceptuel de la création de nouvelles entreprises de Gartner (1985). Sammut
(2001) en s’arrêtant sur les facteurs de succès et d’échec des entreprises, souligne
l’importance des ressources financières et de la disponibilité du capital qui peut jouer
dans les deux sens. La disponibilité des ressources financières en quantité suffisante est
un facteur favorisant le succès des entreprises tandis que leur insuffisance favorise l’échec
et la défaillance des entreprises.
Le développement financier apparaît aussi comme une des plus importantes conditions à
travers lesquelles l’entrepreneuriat entraîne la croissance économique dans le modèle
conceptuel développé par le groupe GEM décrivant le processus par lequel
l’entrepreneuriat entraîne la croissance économique.
Ces nombreuses analyses se basent essentiellement sur la relation entre les facteurs
financiers et l’investissement tout en essayant d’apporter des conclusions quant à
l’importance des contraintes financières en tant qu’un déterminant de l’investissement ou
de la dynamique des entreprises [voir par exemple Clementi et Hopenhayn (2006)]. Ces
travaux accentuent les facteurs financiers liés à la structure financière des entreprises,
relevant ainsi des analyses plus microéconomiques au niveau des entreprises. Dans cette
82
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Les contraintes financières ou les contraintes de liquidité semblent plus prononcées pour
les entrepreneurs potentiels que pour les entrepreneurs déjà établis. Ceci se justifie par le
fait que l’asymétrie d’information et les actifs limités, qui sont spécifiquement intenses
pour cette catégorie d’individus, donnent lieu au non financement des meilleurs projets
du fait de l’incapacité de les évaluer convenablement et d’une manière efficace.
Dans ce contexte, la contribution de Stiglitz et Weiss (1981) est très explicite quant à la
problématique du rationnement du crédit pour les entrepreneurs particulièrement
potentiels. Les auteurs soulignent pourquoi ces coûts prohibitifs de surveillance et du
suivi des startups même par les intermédiaires financiers qui ont un avantage comparatif
en matière de l’allègement de ces problèmes informationnels et d’incitation18, ne peuvent
pas être complètement surmontés par le seul fait d’augmentation des taux d’intérêts. Car
ce fait pourra, paradoxalement, être la source d’aggravation des problèmes d’anti
sélection et donc d’éviction des meilleurs entrepreneurs et du financement des seuls
projets très risqués et moins porteurs.
Le capital est essentiel pour démarrer une nouvelle entreprise et les contraintes de
liquidité tendent à exclure ceux qui n’ont pas suffisamment de fonds à leur disponibilité.
Par conséquent, les populations les plus riches sont plus inclinées à devenir des
entrepreneurs [Evans et Jovanovic (1989)].
83
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Il s’ensuit qu’un fonctionnement efficace des systèmes financiers pourra jouer en faveur
de l’allègement des imperfections, en particulier informationnelles et par là un
allègement des contraintes de liquidité pour les entrepreneurs potentiels. Ceci sera un
effet déclencheur de l’entrepreneuriat. Car selon Japelli et Pagano (2001), un important
partage de l’information sur les crédits est associé à des prêts importants et à de faibles
défauts de paiement.
84
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
d’obstacles auxquels se heurtent plus généralement, d’une manière très aigue, les
entrepreneurs potentiels auxquels on ajoutent les problèmes de la cherté du foncier
industriel et ceux relatifs à la nature juridique des terrains.
Les contraintes financières apparaissent le plus souvent au premier plan des contraintes
auxquelles se heurtent généralement les entrepreneurs potentiels. La section suivante,
sera entièrement consacrée aux travaux empiriques ayant abordé la relation spécifique
entre le développement financier et l’entrepreneuriat. Notons que nous nous intéressons
plus particulièrement aux analyses relevant du cadre plus macroéconomique.
85
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Cette section vise à présenter les différentes contributions empiriques sur la relation
entre la finance et l’entrepreneuriat tout en faisant références à celles intégrant le
développement financier en tant qu’un déterminant de l’entrepreneuriat ou de la création
de nouvelles entreprises. Dans un premier point, nous exposons les différentes évidences
empiriques sur le lien positif entre le développement financier et l’entrepreneuriat. Là où
nous présenterons en détail les travaux empiriques élaborés dans ce sens. Dans un
second point nous faisons une revue des études ayant examiné plus spécifiquement,
l’impact de la structure des systèmes financiers sur l’entrepreneuriat. Nous nous
interrogeons dans un troisième point si le développement financier exerce un effet
différentiel suivant la taille des entreprises.
Sur le plan théorique nous avons présenté, dans le premier chapitre, les différentes
contributions théoriques sur l’importance des systèmes financiers, là où nous avons fait
référence au travail séminal de Schumpeter. Le premier à avoir donné tant d’importance
à la finance pour la stimulation des innovations et donc du processus de développement
économique. Suivi par la suite par Patrick (1966), qui a implicitement reconnu
l’importance du développement financier pour la création de nouvelles entreprises. King
et Levine (1993b) dans le but de vérifier les affirmations théoriques de Schumpeter ont
86
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Le modèle théorique de King et Levine retrace les liens entre la finance, l’entrepreneuriat
et la croissance économique, en mettant l’accent sur le processus par lequel les systèmes
financiers autorisent des entrepreneurs particuliers à entreprendre des activités
innovantes, qui à leur tours, constituent un moteur de croissance économique. À cet effet,
leur modèle met en évidence la demande par des entrepreneurs potentiels de deux
principaux services financiers via lesquels les intermédiaires financiers jouent un rôle
crucial dans le développement de l’entrepreneuriat, la sélection des entrepreneurs
potentiels et la mobilisation des ressources nécessaires pour le financement des activités
innovantes. Leur modèle prédit que le financement externe est un élément crucial pour
l’entrepreneuriat et la croissance économique. Il s’ensuit que les intermédiaires financiers
exercent un rôle prépondérant en matière de sélection des entrepreneurs ayant de
meilleures perspectives de réussite et en matière de mobilisation des ressources
nécessaires pour le financement de ces activités innovantes.
87
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Quant au second courant, il emploie les variations entre les individus afin d’examiner
comment les propensions à démarrer de nouvelles entreprises sont reliées à la richesse
personnelle ou aux modifications dans cette richesse [Evans et Jovanovic (1989)]. La
notion derrière cette ligne de recherche est que l’association entre la richesse individuelle
et la propension d’auto-emploi ou de création de nouvelles entreprises sera observée
uniquement si les contraintes à l’entrepreneuriat existent.
Au regard des besoins de notre exploration, nous nous référons et nous nous limitons au
premier courant de littérature dans la mesure que notre objectif et d’examiner l’impact
des différences dans le développement financier dans le temps et entre les pays sur la
dynamique de création des entreprises, sans pour autant faire allusion à la richesse
individuelle qui relève particulièrement des analyses plus microéconomiques.
Rajan et Zingales (1998) se sont, plus particulièrement, arrêtés sur le mécanisme par
lequel le développement financier peut influencer la croissance économique en utilisant
des données industrielles, au niveau sectoriel. Ils ont démarré de l’hypothèse que le
développement financier réduit les coûts du financement externe des entreprises en
allégeant les imperfections de marché. Par conséquent, le développement financier
pourra disproportionnellement aider les entreprises typiquement dépendantes des
88
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
financements externes pour leur croissance. Une telle affirmation selon ces auteurs,
pourra être une preuve incontestable des débats sur la causalité entre le développement
financier et la croissance économique. De fait, ils se sont interrogés si les secteurs
industriels, relativement très en besoin du financement externe, croissent démesurément
plus vite dans les pays financièrement plus développés.
Pour construire le test, ils ont identifié le besoin de l’industrie pour le financement
externe à partir des données sur des entreprises américaines, sous l’hypothèse que les
marchés de capitaux aux Etats Unis, sont naturellement sans asymétrie d’information ce
qui leur permet d’identifier la demande technologique des financements externes. La
dépendance des secteurs du financement externe est alors définie par le ratio des
dépenses d’investissements (dépenses en capital) diminuées des cash-flows des opérations
rapportées aux dépenses d’investissement. Le modèle est élaboré de sorte qu’ils
interagissent les effets pays et les effets sectoriels. Dans ce modèle la croissance
industrielle qui représente la variable dépendante, est mesurée par le taux annuel moyen
de la croissance sectorielle de la valeur ajoutée, comme variable de base, qui a été, par la
suite, décomposée en la croissance dans la taille des entreprises ou établissements déjà
existants et la croissance dans le nombre des entreprises, indiquant ainsi la création de
nouvelles entreprises par secteur. La croissance dans le nombre des établissements est
obtenue par la différence entre le log du nombre des établissements en fin de période et le
log du nombre des établissements en début de période. Alors que la croissance dans la
taille moyenne des établissements, dans un secteur donné, est obtenue par la différence
en log de la valeur ajoutée du secteur rapportée au nombre des établissements.
Comme mesures du développement financier, ils ont fait recours à des proxy simples. Le
ratio de capitalisation qui est la somme du crédit Intérieur et de la capitalisation
boursière rapportée au PIB. Puis, pour vérifier la robustesse de leurs résultats, ils ont
remplacé le ratio de capitalisation par le ratio des crédits au secteur privé rapportés au
PIB. Le deuxième proxy du développement financier est l’indice de la qualité des normes
comptables dans un pays qui est en mesure de refléter le potentiel ou la possibilité
d’obtention des fonds plutôt que le financement actuel levé. Car plus sont efficaces les
normes de diffusion de l’information financière, plus sera facile pour les entreprises de
lever des fonds auprès de plusieurs investisseurs.
19 L’avantage de l’approche Difference-in-Difference Approach est qu’elle permet d’exploiter, à la fois, les
différences entre les pays et au sein des pays entre les secteurs en se basant sur les caractéristiques spécifiques
pays et les caractéristiques sectorielles et ceux comparativement à l’approche en coupe transversale (pays ou
secteur) [Aghion et al. (2007), page 12].
89
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
En se basant sur cette contribution pionnière, une littérature plus au moins croissante
examine le lien entre la finance et l’entrepreneuriat [Beck et al. (2001); Beck et Levine
(2000, 2002); Beck et al. (2008); Klapper et al. (2006); Aghion et al. (2007)]
Klapper et al. (2006), dans leur contribution sur les barrières à l’entrepreneuriat, ont
examiné l’effet des régulations à l’entrée sur la création de nouvelles sociétés à
responsabilité limitée, la taille moyenne des entrants et la croissance des entreprises déjà
existantes. Leur approche consiste à l’instar de Rajan et Zingales (1998) à identifier les
facteurs spécifiques secteurs qui affectent le canal via lequel les régulations à l’entrée
influencent l’entrepreneuriat. Ils interagissent, ainsi, des effets spécifiques secteurs avec
des effets spécifiques pays, au lieu de se concentrer sur les effets directs. Dans leur
analyse, ils considèrent deux des principaux aspects de l’environnement des entreprises,
les régulations régissant la création de nouvelles entreprises et le développement
financier ou l’accès au financement. Nous nous intéressons à l’effet du développement
financier sur la création de nouvelles entreprises.
90
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
La mesure de l’entrepreneuriat dans leur modèle est le taux d’entrée représenté par le
rapport de nouvelles entreprises au nombre total des entreprises dans un secteur donné.
Pour mesurer le niveau du développement financier, les auteurs ont utilisé deux
indicateurs alternatifs; un premier indiquant le développement bancaire représenté par le
ratio des crédits au secteur privé au PIB et un second mesurant le développement des
marchés financiers qui est le ratio de capitalisation au PIB. Ils ont interagi ces mesures
du développement financier avec celle de la dépendance sectorielle du financement
externe, qui est la même que celle de Rajan et Zingales.
Sur des données de la base Amadeuse, compilées sur un nombre limitées d’entreprises
couvrant 21 pays européens sur deux ans 1998 et 1999, et à l’aide de la régression par la
méthode Tobit, Klapper et al. (2006) ont confirmé les résultats de Rajan et Zingales
(1998) et même ceux de Evans et Jovanovic (1989). Les taux d’entrée de nouvelles
entreprises sont élevés dans les secteurs financièrement les plus dépendants dans les pays
à niveaux élevés de développement financier quelle que soit la mesure du développement
financier.
Sur un panel de 16 pays de l’OCDE, Aghion, Fally et Scarpetta (2007) ont testé
empiriquement leurs prédictions théoriques. Pour ce faire, ils ont d’abord, à l’instar de
Rajan et Zingales (1998) et de Klapper et al. (2006), identifié le besoins des secteurs en
matière du financement externe, qu’ils ont interagi, par la suite, avec les variables du
développement financier. Néanmoins, leur travail diffère quant aux mesures du
développement financier et de l’entrepreneuriat. Deux types de variables dépendantes
sont utilisés. La variable d’entrée de nouvelles entreprises, mesurée par le ratio du
nombre de nouvelles entreprises entrant sur le marché au nombre total des entreprises
par secteur, par classe de taille et par année. La croissance post entrée est mesurée soit
par i) la variation totale dans l’emploi des entreprises qui survivent après les six
premières années d’activité; ou par ii) la variation totale dans l’emploi de l’ensemble des
entrants après six ans d’activité indiquant, à la fois, la variation dans l’emploi des
entreprises survivantes après les six ans et la perte d’emploi de nouvelles entreprises qui
quittent le marché durant les premières années.
En vue de mesurer le développement financier, Aghion et al. (2007) ont fait appel à deux,
des mesures traditionnelles du développement financier : i) le ratio des crédits intérieurs
au secteur privé au PIB et ii) le ratio de capitalisation ou la capitalisation boursière
rapportée au PIB. Ils ont aussi employé un indice synthétique du développement
financier qui est la somme des deux premiers. Néanmoins, les auteurs ne se sont pas
arrêtés à ces mesures classiques, mais ils ont aussi considéré différentes variables
relatives à la règlementation de l’activité bancaire et de l’activité du marché financier en
tant que des variables instrumentales.
91
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
L’estimation des différentes régressions par les MCO a permis non seulement de
confirmer mais également d’étendre les résultats des deux précédentes contributions. Les
coefficients d’interaction sont aussi positifs et significatifs désignant que les taux d’entrée
et les taux de croissance post-entrée sont importants dans les secteurs qui dépendent le
plus du financement externe dans les pays qui affichent des niveaux élevés de
développement financier, développement bancaire et développement des marchés
financiers. Notons, que le développement bancaire exerce un effet plus dominant sur
l’entrée des entreprises, alors que le développement des marchés financiers domine dans
le cas de la croissance post-entrée. Ces résultats sont robustes à l’instrumentation des
variables du développement financier par les facteurs qui régissent les activités des
banques et des marchés financiers, mais aussi robustes à l’intégration d’autres variables
de contrôle susceptibles d’influencer les décisions d’entrée sur le marché.
Via deux approches économétriques, une analyse en panel sur un échantillon de 42 pays
et 36 secteurs ainsi qu’une analyse en coupe transversale sur un échantillon de 39
secteurs, Beck et Levine (2002) ont contribué à l’examen de la relation entre le
développement financier et l’entrepreneuriat. À l’instar de Rajan et Zingales (1998),
Beck et Levine interagissent des variables spécifiques pays avec des variables spécifiques
secteurs. Mais à la différence des premiers, ils ne se sont pas limités à la spécificité
sectorielle représentée par la dépendance du financement externe mais ils ont employé
une variable alternative indiquant si le secteur est à intensité de recherche et
développement ou à intensité de main d’œuvre. Une telle extension semble importante
du fait que certains travaux suggèrent que le développement financier et la structure
financière influencent différemment les entreprises innovantes des autres entreprises.
L’estimation par les doubles moindre carrés en variables instrumentales20 pour le modèle
en panel et par les moindres carrés ordinaires (MCO) pour l’analyse en coupe
transversale, confirment l’importance du développement financier pour la croissance
industrielle et le démarrage de nouvelles entreprises dans les secteurs qui dépendent le
plus du financement externe. Ils ne trouvent pas d’évidence que le développement
financier influence positivement l’entrée et la croissance des entreprises relevant du
secteur de recherche et développement au détriment de celles relevant des secteurs à
intensité de main d’œuvre. Ainsi, ces résultats viennent en confirmation de ceux de Beck
et al. (2001).
20Ils
ont instrumenté les mesures du développement financier et de structure financière par l’origine et la
composition religieuse des pays.
92
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
(2008) identifient la composition technologique des secteurs par taille par référence au
marché des États-Unis d’Amérique, considéré sans imperfections. Leurs résultats
confirment aussi l’impact positif du développement financier sur l’entrepreneuriat d’une
manière générale.
En se basant sur des données d’enquêtes nationales sur le revenu des ménages en Italie,
Guiso, Sapienza et Zingales (2004) ont examiné l’impact du développement financier
local ou régional sur la croissance économique, via une exploration plus précise de son
impact sur la création de nouvelles entreprises. Leur analyse porte sur l’effet du
développement financier sur la probabilité qu’un individu démarre sa propre entreprise,
le taux de création de nouvelles entreprises et le nombre des entreprises présentes dans
la Province ainsi que sur la croissance des entreprises.
Les résultats d’estimation par les moindres carrés ordinaires et l’estimation en variables
instrumentales montrent que le développement financier est lié positivement et
significativement à la probabilité qu’un individu démarre sa propre entreprise. Indiquant
que les régions qui affichent des niveaux élevés du développement financier se
caractérisent par des probabilités élevées qu’un individu démarre sa propre entreprise.
Ces régions ont aussi des entrepreneurs relativement jeunes. Il s’ensuit que le
développement financier local favorise l’entrée de nouvelles entreprises et la croissance
des entreprises dans la province. Outre ces résultats, le développement financier paraît
favorable pour les entrepreneurs potentiels comparativement aux entrepreneurs déjà
établis, confirmant les résultats de Rajan et Zingales (1998) ayant trouvé que le
développement financier peut jouer un rôle particulièrement bénéfique dans l’essor de
nouvelles entreprises.
Via une méthodologie qui diffère de celle de Rajan et Zingales (1998), Black et Strahan
(2002) sur un panel des pays des États-Unis d’Amérique, ont examiné l’effet de la
concurrence et de la consolidation bancaires, en tant que des indicateurs du
développement bancaire, sur la disponibilité du crédit pour l’entrepreneuriat. Ils
Constatent qu’une plus grande concentration bancaire induit un faible taux de formation
de nouvelles entreprises, spécifiquement en présence des marchés bancaires règlementés,
Contrairement au résultat de Cetorelli and Gambera (2001). Ces derniers, en appliquant
la même méthodologie que celle de Rajan et Zingales ont montré que la concentration
93
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Outres ces travaux qui se basent essentiellement sur la méthodologie développée par
Rajan et Zingales (1998), un nombre d’économistes ont examiné l’effet du développement
financier en tant qu’une composante de l’environnement des entreprises ou du cadre
institutionnel, sur l’entrepreneuriat [Desai et al. (2003), Klapper et al. (2010), Klapper et
Love (2010), Klapper et al. (2009), Aidis et al. (2010),] ou encore en tant qu’un facteur
déterminant de l’entrepreneuriat [Thai et Turkina. (2014)]. Ces dernières, à l’encontre
de la majeure partie des premières contributions, ne se basent pas sur les effets
d’interaction entre les variables spécifiques pays et les variables spécifiques secteurs.
Desai et al. (2003), sur un grand échantillon d’entreprises relevant de différents secteurs
et en employant la régression à effets sectoriels fixes, ont étudié la relation entre
l’environnement institutionnel et l’activité entrepreneuriale par l’exploration de l’effet
indirect du développement financier sur l’entrepreneuriat en démarrant de l’hypothèse
que les déterminants du développement financier influencent la dynamique
entrepreneuriale (entrée, sortie et croissance des entreprises).
Ils se sont parvenus au fait que l’environnement institutionnel joue un important rôle
dans la formation de la nature de l’activité entrepreneuriale, en particulier, la dynamique
de nouvelles entreprises. Une importante équité et une meilleure protection des droits de
propriété s’avèrent les principaux déterminants de la dynamique des entreprises. Sachant
que ces mêmes variables, en particulier, la protection des droits de propriété, sont des
déterminants du développement financier. Il ressort indirectement, de leur analyse que le
développement financier est significativement associé à la dynamique des entreprises.
Dans le même ordre d’idées que celles de Klapper et al. (2006) et de Wennekers et al.
(2005), Aidis et al. (2010) sur des données de la base Global Entrepreneurship Monitor
(GEM) couvrant 31 pays, ont examiné les barrières institutionnelles à l’entrepreneuriat.
Pour ce faire, ils ont combiné des données macroéconomiques relatives aux institutions
avec des données microéconomiques sur la population en âge de travailler générées par
le projet GEM. Le taux d’entrée des start-up, identifié conformément au projet GEM,
représente leur mesure de l’entrepreneuriat. Dans le but de mesurer la qualité
institutionnelle, les auteurs font appel à plusieurs indicateurs macroéconomiques, dont le
ratio des crédits au secteur privé. Les résultats d’estimation montrent que la qualité
94
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
institutionnelle est très clairement associée à des niveaux élevés de l’entrepreneuriat avec
la supériorité des indicateurs du développement financier et de la protection des droits de
propriété. Par conséquent, le développement financier exerce un effet positif sur l’entrée
de nouvelles entreprises indépendamment du développement économique. Notons que
l’entrée de nouvelles entreprises dans les économies les plus sophistiquées et les plus
riches est plus dépendante de la qualité des institutions comparativement aux pays les
plus pauvres [Aidis et al. (2010), p. 20].
Klapper et al. (2010), sur un panel de 76 pays couvrant une période de trois ans (2003,
2004 et 2005) ont exploré l’effet des différents indicateurs macroéconomiques, politiques,
financiers et règlementaires sur l’entrepreneuriat mesuré par trois variantes, la densité
d’entrée, le taux d’entrée et l’entrée par habitant (en pourcentage de la population en âge
de travailler). Le degré du développement financier mesuré par le ratio des crédits au
secteur privé est employé comme une des variables macroéconomiques de contrôle alors
que les variables relatives à la qualité institutionnelle et aux barrières à l’enregistrement
de nouvelles entreprises sont considérées comme de principales variables explicatives de
l’entrepreneuriat. Les résultats d’estimation par les Moindres Carrés Généralisés (GLS)
à effets aléatoires et la méthode des Équations d’Estimation Généralisées (GEE),
révèlent qu’outre la qualité institutionnelle et le nombre de procédures à l’entrée, l’accès
au financement bancaire occupe une place centrale dans la détermination de
l’entrepreneuriat lorsqu’il est mesuré par l’entrée par habitant.
Par référence au taux de croissance des entreprises qui devrait être atteint sur la base des
seules ressources internes et l’emprunt à court terme, Demerguç-Kunt et Maksimovic
(1998) confirment l’importance du développement financier, en particuliers des marchés
financiers et des institutions légales, pour la croissance des entreprises au-delà de ces
taux estimés, et ce sur un échantillon de 30 pays développés et en développement.
95
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
dans l’échantillon des pays asiatiques exerce un effet très favorable sur la survie des
entreprises. En d’autres termes dans les économies disposant des marchés financiers
développés, les entreprises sont capables de couvrir les risques de faillite et d’accéder à
des sources alternatives de financement externe, augmentant de ce fait les chances de
survie.
Les études empiriques sur la relation entre la structure des systèmes financiers et
l’entrepreneuriat portent principalement sur l’évaluation de la validité des quatre
approches théoriques de la structure financière : approche des systèmes orientés banques,
approche des systèmes orientés marchés, approche des services financiers et approche du
droit et de la finance, présentées déjà dans la première section.
Il est globalement admis que, à l’instar des résultats empiriques des précédentes
contributions, la structure financière n’affecte pas l’entrepreneuriat, c’est plutôt le
développement financier global et sa composante expliquée par le système légal qui
importe.
96
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
De même Beck et Levine (2002) ont exploré laquelle de ces quatre théories de la
structure financière est la plus importante dans la relation finance-entrepreneuriat. Pour
ce faire, ils ont fait appel à deux méthodes économétriques. Une analyse en panel, ayant
pour objectif d’évaluer l’impact de la structure financière sur l’expansion industrielle et
une analyse en coupe transversale qui vise à évaluer l’effet de la structure des systèmes
financiers sur l’efficacité d’allocation du capital.
21Ils
ont instrumenté les mesures du développement financier et de structure financière par l’origine et la
composition religieuse des pays.
97
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Malgré que la majorité de ces travaux s’accorde sur le fait que le développement
financier exerce un impact positif sur l’entrepreneuriat, il se peut que cet impact soit
différentiel entre les petites et les grandes entreprises. Un nombre d’études intègre la
dimension « taille des entreprises » en indiquant qu’il est très important d’exploiter
cette dimension dans les analyses portant sur l’entrée et la sortie des entreprises.
Les résultats empiriques de l’étude de Aghion et al. (2007), confirment leurs prédictions
théoriques. L’effet du développement financier sur l’entrée de nouvelles entreprises
s’avère différentiel suivant la taille des entreprises, un résultat qui caractérise plus
spécifiquement le développement financier comparativement à toutes les autres variables.
Cet effet est plus prononcé sur les petites entreprises dans les secteurs à forte
dépendance des financements externes. Tandis que pour les grandes entreprises le
développement financier peut même freiner leur entrée. Ainsi, le développement financier
favorise l’entrée des petites entreprises, décourage l’entrée des entreprises de grande
taille et promeut la croissance de toutes les entreprises qui réussissent à survivre après
l’entrée.
Beck et al. (2008) dans leur contribution examinent plus spécifiquement la relation entre
la finance, la taille des entreprises et leur croissance. Ils se sont interrogés si le
développement financier stimule la croissance en favorisant principalement la croissance
des petites entreprises comparativement aux grandes. L’analyse a été menée sur un
échantillon de 44 pays et 36 secteurs manufacturiers en utilisant la même méthodologie
que celle de Rajan et Zingales (1998) (interaction entre effet spécifique pays et effet
spécifique secteur). Ils utilisent la même mesure de croissance industrielle. Quant au
développement financier, il est mesuré par le ratio des crédits au secteur privé, d’abord
pour une seule année 1980, puis la moyenne sur la période (1980-1989).
Les résultats d’estimation par les (MCO) et les variables instrumentales (afin de
contrôler pour l’endogénéité du développement financier et ce en utilisant l’origine
légale) montrent que le développement financier est plus favorable pour la croissance des
petites entreprises comparativement aux grandes, favorisant, de ce fait, la croissance des
secteurs composés de petites entreprises. Dès lors, les résultats de Beck et al. (2008)
viennent renforcer ceux de Aghion et al. (2007).
Via une analyse des données d’enquête réalisée auprès de 4000 entreprises couvrant 54
pays, Beck et al. (2005)22 trouvent que le développement financier est plus favorable pour
22Beck et al. (2005), ont fait appel à des données d’enquête auprès des entreprises, de la Banque Mondiale
« World Business Environment Survey », couvrant 54 pays et 4000 entreprises.
98
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
les petites et moyennes entreprises que pour les grandes entreprises contrairement aux
résultats de Arellano et al. (2012). Ces derniers, afin d’examiner l’impact différentiel du
développement financier sur les petites et les grandes entreprises, font usage des données
au niveau microéconomique sur la structure financière d’un échantillon d’entreprises
couvrant 22 pays européens. Les auteurs concluent au fait que les différences entre les
pays en matière du développement financier, mesuré par le ratio des crédits au secteur
privé et le degré de couverture des registres de crédit expliquent en grande partie les
différences en termes de croissance entre les petites et les grandes entreprises.
Néanmoins, contrairement aux résultats de Beck et al. (2000) et de Beck et al. (2008),
Arellano et al. (2012) montrent que les petites entreprises sont celles qui ne font pas
recours à l’emprunt excessif, par conséquent elles constituent la composante qui peut
croître à des taux élevés dans les pays à faible niveau du développement financier (un
faible ratio des crédits au secteur privé, des frais généraux élevés et une très faible
couverture du crédit) [p. 539].
De même Guiso, Sapienza et Zingales (2004) dans leur contribution ont aussi interagi la
variable du développement financier avec la taille des entreprises. Les résultats indiquent
que le développement financier est plus bénéfique pour les petites entreprises que pour
les grandes entreprises, confirmant ainsi les résultats de Beck et al. (2001), de Beck et al.
(2008) et même ceux de Love I. (2003). Car, à la différence des petites, les grandes
entreprises peuvent lever plus de fonds en dehors de la zone locale.
Tsoukas (2011) dans son analyse portant sur la relation entre le développement
financier et la survie des entreprises dans cinq pays asiatiques, a indiqué que le
développement des marchés financiers bénéficie, le plus, pour les grandes entreprises
durant les périodes de stabilité financière et économique comparativement aux petites
entreprises. Car ces dernières, à cause des coûts fixes élevés, peuvent êtres privées de
l’accès au marché.
Globalement, une bonne partie de ces études accentue l’effet favorable qu’exerce le
développement financier sur la création et la croissance des entreprises de petite taille
comparativement aux grandes, mis à part l’étude de Arellano et al. (2012). De plus, il est
important de noter que la majeure partie des analyses citées contrôle pour la causalité
inverse à travers l’utilisation de la méthode des variables instrumentales. Ceci fait
montre du fait que ces résultats ne sont pas dus à la causalité inverse.
Au titre de cette section nous avons revu les études empiriques traitant de la
problématique de l’impact du développement financier sur l’entrepreneuriat et la création
de nouvelles entreprises. Il s’avère, que cette littérature malgré sa pauvreté, s’accorde sur
l’importance du développement financier pour la création et la croissance des entreprises.
99
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Néanmoins, cet effet est différentiel suivant la taille des entreprises, notons que les
petites entreprises sont celles qui bénéficient, le plus, du développement financier.
Toutefois, ces travaux présentent certaines limites. Une partie se base sur la même
méthodologie que celle de Rajan et Zingales (1998) utilisant comme mesure de la
dépendance des financements externes le besoin du financement des différents secteurs
aux Etats Unis. Alors que cette mesure peut s’avérer inadéquate dans les pays les moins
industrialisés et les pays sous-développés. De plus, ces analyses prennent en
considération des échantillons de pays très hétérogènes comportant une grande partie
des pays développés, pouvant influencer grandement les résultats d’analyse.
Outre ces limites, les mesures du développement financier sont pour la majorité celles
relatives au financement bancaire du secteur privé et de capitalisation boursière et ne
font pas référence à d’autres mesures du développement financier.
100
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Conclusion
L’objectif de ce second chapitre était de passer en revue les études empiriques sur la
relation entre le développement financier et la croissance économique, avec un accent
particulier sur l’impact spécifique du développement financier sur l’entrepreneuriat.
À travers cette littérature nous avons, également, constaté que la structure financière
n’est pas importante et que c’est plutôt le niveau du développement financier global et sa
composante expliquée par le système légal qui est susceptible d’exercer une influence sur
la croissance économique.
101
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES
Outre ces résultats, le développement financier impacte différemment les petites et les
grandes entreprises. Il est, globalement, plus bénéfique pour les petites comparativement
aux grandes entreprises.
102
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
TROISIÈME CHAPITRE
Développement du Système Financier en Algérie et
dans les Pays du Moyen Orient et d’Afrique du
Nord
Introduction
La littérature tant théorique qu’empirique nous a montré l’importance du développement
financier dans l’explication de la croissance économique et ce dans la foulée des
contributions pionnières de McKinnon (1973) et Shaw (1973) plaidant pour la
libéralisation des systèmes financiers comme moyen du développement financier.
C’est ainsi que l’idée de libéralisation financière a reçu un écho considérable notamment
de la part des instances internationales (FMI et BM). Il s’ensuit une vague considérable
de libéralisation financière caractérisant le monde, dont les pays du MENA ne peuvent
pas être épargnés. De fait, une grande partie des pays de la zone a mis en œuvre des
réformes visant la libéralisation financière et la transition à l’économie de marché. Ceci
est peut être pour certains un choix mais pour d’autres une imposition de la part du FMI
suite à la situation de faiblesse qui caractérisait leurs économies durant notamment la fin
des années 1980, comme est le cas de l’Algérie.
Dans une première section nous analysons brièvement l’évolution du cadre institutionnel
du système financier algérien. Pour ce faire, nous présentons les réformes ayant touché
au système financier algérien, d’abord durant la période de répression financière très
brièvement, ensuite à partir de 1990, la période dite de libéralisation financière.
En Algérie, la réforme de 1990 via la loi 90-10 relative à la monnaie et au crédit
constitue la principale réforme dans ce sens. Elle a été suivie par la promulgation d’un
arsenal juridique important dans les différents domaines. Dans ce contexte, la
réhabilitation des banques et des établissements financiers dans leur activité ainsi que la
mise en place d’un second mécanisme de financement de l’économie de marché, c’est le
financement par le marché constituent des dispositions importantes. Nonobstant
l’évolution positive de l’activité du système financier, et malgré toutes les dispositions
entreprises, certains chiffres récents indiquent, au contraire, la situation embryonnaire
du système financier algérien.
En seconde section, nous examinons le développement financier en Algérie, en
comparaison à vingt pays de la région MENA. Plusieurs indicateurs peuvent être utilisés
pour apprécier le développement financier. Nous avons sélectionné un certain nombre
qui caractérise les quatre piliers du développement des systèmes financiers,
l’approfondissement, l’accessibilité, la stabilité et l’efficacité.
103
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
104
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
105
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Toutes ces réformes ont induit une gestion administrée des ressources financières
matérialisée par un encadrement et une sélectivité des crédits et une fixation
administrative des taux d’intérêt, ne tolérant pas un fonctionnement des banques selon
une logique marchande qualifiant le système financier d’un système réprimé.
La répression financière qui caractérisait l’économie algérienne durant toute la période
de planification centralisée avait des répercussions embarrassantes sur le financement de
l’économie nationale. Le mode de financement adopté relève de la logique d’une économie
centralisée et planifiée, où le Trésor et les banques commerciales sont les deux circuits de
financement. Dans ce contexte, le Trésor public jouait un rôle dominant alors que le
secteur bancaire a vu les décisions financières lui échappaient. En revanche, la Banque
Centrale, via ses avances illimitées au Trésor public, contribua largement au financement
de l’économie nationale. Le Trésor était alors le pourvoyeur de fonds à travers ses
concours à fonds perdus et/ou remboursables sur la base des ressources tirées de la
fiscalité pétrolière et des avances de la Banque centrale.
Le secteur bancaire, qui est censé être un intermédiaire financier prenant la charge du
financement de l’économie et, ainsi, du développement économique, ne représentait
durant cette période qu’une des institutions du ministère de la planification dont le rôle
est d’exécuter les directives des instances de la planification. Les banques n’avaient ainsi
aucune autonomie de décision, ni dans le choix de leur clientèle, du moment qu’elles
étaient spécialisées, ni encore dans le choix de leur portefeuille. A. Bouyacoub les
qualifient d’une administration centrale qui tentait de tout contrôler [Bouyacoub (1986),
p. 39]. Les décisions du financement des projets d’investissement étaient prises hors du
secteur bancaire qui répondait aux besoins du financement du secteur public sans tenir
compte de sa solvabilité et les risques que présentent ces financements.
Ce faisant, les banques étaient au seul service du secteur public. Elles étaient dans
l’obligation de leur fournir les ressources dont il avait besoin, évinçant ainsi le secteur
privé du financement bancaire. Ce secteur se finançait essentiellement par
l’autofinancement. Cette marginalisation du secteur privé a permis, d’une part, le
développement de l’informel et d’autre part, le découragement des initiatives privées.
Ce schéma de financement avait des conséquences graves [Bouzar (2000)] : la non
rentabilité des projets financés, ayant conduit au non remboursement des crédits ; les
portefeuilles des banques étaient constitués de créances non performantes détenues sur le
secteur public, engendrant leur défaillance.
S’agissant de la fonction du drainage de l’épargne, le système bancaire n’avait aucune
politique de mobilisation de l’épargne causée principalement par le fait que les banques
n’étaient pas autonomes et ne fonctionnaient pas selon une logique du marché.
Les taux d’intérêt censé réguler l’activité des banques que ce soit celle de collecte des
ressources ou de distribution des crédits, sont administrés. Minimisant l’attractivité de
106
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
107
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
108
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
La LMC de 1990 a fait objet de modification en trois reprises. Une première intervenue
en 2001, via l’ordonnance 01-01 du 27 février 2001 relative à la monnaie et au crédit.
Cette ordonnance avait pour objet de scinder le conseil de la monnaie et du crédit en
deux organes; le conseil d’administration chargé de l’administration et de la direction de
la Banque d’Algérie et le conseil de la monnaie et du crédit chargé, quant à lui, du rôle
d’autorité monétaire. Cette ordonnance n’apporte pas de changement puisque le conseil
d’administration est chargé de l’organisation et de la règlementation interne de la
Banque d’Algérie [Naas (2003), p. 176].
Une seconde modification, apportée par l’ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la
monnaie et au crédit, elle a pour objet de renforcer les conditions d’installation des
banques et établissements financiers. Elle a instauré de nouveaux mécanismes plus
affinés de contrôle, de surveillance et d’alerte conséquemment à la crise des banques
privées en Algérie.
Quant à l’ordonnance n° 10-04 du 26 août 2010 modifiant et complétant l’ordonnance n°
01-01 du 27 Février 2001 relative à la monnaie et au crédit, elle a pour objet de renforcer
le cadre légal de la stabilité financière. Elle a confié à la Banque d’Algérie la fonction de
contrôle et d’assurance de la sécurité et de la solidité du système bancaire. À cet effet,
ces deux dernières modifications ne concernent que les fonctions de contrôle et de
surveillance du système bancaire et n’ont pas introduits des modifications profondes dans
la LMC de 1990.
Un cadre juridique exhaustif a été introduit, conséquemment à la loi relative à la
monnaie et au crédit. Nous allons ainsi mettre l’accent sur les textes de loi portant
particulièrement sur le financement de l’économie par le système bancaire ainsi que ceux
liés à la mise en place du marché financier.
Dans ce contexte, le législateur a introduit des textes de loi encadrant la nouvelle vision
économique. Une modification du code de commerce, une mise en place d’un code de
l’investissement, des textes permettant la création du marché des capitaux auparavant
inexistant, des textes encadrant et réhabilitant les assurances et plusieurs autres relatifs
à la monnaie et au crédit.
Nous présentons les principales dispositions apportées par la LMC et qui relèvent
particulièrement de l’activité d’intermédiation bancaire et du financement de l’activité
économique, tout en indiquant les réformes qu’elles ont subi en les confrontant aux
chiffres afin de décrire l’évolution des circuits du financement de l’économie.
I.2.1 Les banques et les établissements financiers et la réhabilitation de leur fonction
d’intermédiation financière
La loi sur la monnaie et le crédit a différencié entre banques et établissements financiers.
Cette différenciation réside principalement dans l’origine de leurs ressources. Les
109
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
établissements financiers ne sont pas autorisés à collecter des ressources à partir des
dépôts des fonds des tiers, contrairement aux banques. À cet effet, ils octroient des
crédits sur la base de leurs fonds propres ou sur la base des emprunts mobilisés sur le
marché monétaire ou auprès de l’institut d’émission.
De nouvelles prérogatives ont été assignées aux banques et ce en plus de leurs fonctions
classiques: réception des fonds du public, les opérations de crédit ainsi que la mise à la
disposition de la clientèle des moyens de paiement et leur gestion. Les banques peuvent
aussi effectuer de nombreuses autres opérations connexes dont l’objectif est de faciliter la
création et le développement des entreprises ou d’équipements en respectant les
dispositions légales en la matière.
Il apparaît ainsi, à travers ces fonctions, que l’activité d’intermédiation financière est
réhabilitée. Suivant les textes de cette loi les banques et autres intermédiaires offrent une
réelle fonction d’intermédiation financière se basant sur les règles d’une économie de
marché.
Nonobstant la progression positive en nombre des établissements financiers créés, leur
activité demeure très faible. En effet, dans le total des crédits distribués par le secteur
bancaire à fin 2011, la part de ceux distribués par les établissements financiers n’est que
de 1%23 représentés par les crédits au secteur privé, ménages et entreprises privées sous
forme de leasing. La faible contribution au financement de l’économie des sept
établissements financiers a pour origine la difficulté d’emprunter sur le marché monétaire
interbancaire, limitant ainsi leurs ressources.
Il était aussi nécessaire de mettre les banques publiques existantes en conformité aux
nouvelles dispositions de la LMC en particulier celles relatives à l’exigence du capital
minimum pour les banques et les établissements financiers. De plus, les banques et les
établissements financiers devraient être restructurés afin de pouvoir affronter la
concurrence des institutions privées en particulier étrangères.
Pour mener à bien la mutation structurelle de l’intermédiation financière, d’importants
efforts d’assainissement et de restructuration des banques et du secteur public, ont été
entamés depuis 1991 et s’étalent jusqu’à la décennie 2000.
L’assainissement et la recapitalisation des banques publiques constituent, dès lors, des
principaux axes de la réforme de 1990. Car les banques publiques, en conséquence à la
gestion centralisée, ne répondaient plus aux exigences dictées par la LMC et leur
portefeuille était dominé par les créances non performantes détenues sur les entreprises
publiques.
Dans l’objectif de remédier à une telle problématique, le Trésor public a entamé depuis
1990/1991 et à plusieurs reprises des opérations d’assainissement du portefeuille des
23 Banque d’Algérie (2013); « Rapport sur la stabilité du système bancaire algérien (2009-2011)». Page 24.
110
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
banques publiques en rachetant les créances non performantes qu’elles détiennent sur les
entreprises publiques ainsi que d’autres créances détenues sur l’État.
Cependant, jusqu’à nos jours, le Trésor public continue à assainir la situation des
banques publiques. Ses opérations ne se limitent pas uniquement au rachat des créances
détenues sur les entreprises publiques mais s’élargissent, durant les dernières années, à
celles détenues sur les entreprises privées surendettées (35,4% des rachats effectués au
cours de l’année 2011 ont porté sur les entreprises privées surendettées). En 2011, plus
de 99%24 des créances rachetées par le Trésor sur les entreprises publiques constituent
des créances non performantes.
Ainsi, ces opérations d’assainissement qui avaient, au début, pour but de rendre les
banques et établissements financiers conformes aux nouvelles exigences contenues dans
les dispositions de la LMC, se voient sans fin, car de 1990 à nos jours le Trésor assainit
le portefeuille des banques publiques. Cette situation, comme écrit Ilmane (2012) « ne
semble pas connaître sa fin sitôt, elle durera aussi longtemps que les entreprises
publiques et désormais les entreprises privées également demeurent non performantes et
sous perfusion » [p. 14].
Ces opérations d’assainissement patrimonial des banques publiques furent accompagnées
par un renforcement de leur solvabilité à travers plusieurs opérations de mise à niveau de
leur fonds propres25. La mise à niveau des fonds propres des banques publiques est
effectuée par le Trésor sur plusieurs reprises. À chaque fois qu’une nouvelles
règlementation en matière du capital minimum soit arrêtée ou de nouvelles normes en
matière de solvabilité devraient être respectées, le Trésor procède à l’augmentation des
fonds propres des banques publiques et ceux dans la finalité de les mettre en conformité.
La dernière mise à niveau est intervenue entre 2008 et 2009 pour un montant de 42
milliard de DA, et ceux pour se conformer à la nouvelle règlementation26 en matière du
capital minimum des banques et établissements financiers.
Outre la libéralisation de l’activité d’intermédiation financière en elle-même, il a fallu
exclure le monopole des banques publiques. Pour se faire, le législateur a prévu dans le
cadre des réformes apportées par la LMC l’ouverture du système bancaire aux privés
nationaux et étrangers. Le but de cette ouverture est d’asseoir une intermédiation
financière efficace et un marché bancaire concurrentiel adéquat avec une économie de
marché.
Le conseil de la monnaie et du crédit a fixé les conditions d’agrément et d’installation des
banques privées en Algérie à travers le règlement n° 93-01 du 3 janvier 1993, fixant les
111
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
112
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
En effet, dans ce contexte, El-Khalifa banque dans l’espace de 5 ans a pu densifier son
réseau pour atteindre 60 agences en 2002 contre 5 en 1998. Attestant du manque de
surveillance de la solidité financière de ces banques par les autorités monétaires.
C’est d’ailleurs pourquoi, l’ordonnance de 2003, tout en maintenant la libéralisation du
secteur bancaire, a renforcé les conditions d’installation et de contrôle des banques et
établissements financiers. De son côté la Banque d’Algérie a mis en place des mécanismes
plus affinés de surveillance, de veille et d’alerte.
Par conséquent, les tâches de contrôle et de supervision ont été attribuées à des organes
différents, le conseil de la monnaie et du crédit, la commission bancaire, des commissaires
au compte, et les trois centrales de contrôle et de prévention; la centrale des risques, la
centrale des impayés et la centrale des bilans auxquelles on ajoute la société de garantie
des déposants.
Les trois centrales de contrôle et de prévention peuvent jouer un rôle déterminant en
matière de minimisation de l’asymétrie d’information entre les prêteurs et les
emprunteurs permettant, en contrepartie, de limiter les risques.
Les trois centrales sont organisées au niveau de la direction générale du crédit et de la
réglementation bancaire. Elles constituent des bases de données et des centres
d’information nécessaires à la bonne et prudente conduite de la politique de crédit par les
intermédiaires financiers. Elles permettent une bonne gestion des moyens de paiement et
des crédits.
En dépit d’une certaine amélioration dans leur activité durant les dernières années, les
trois centrales demeurent d’un faible apport27.
Après le renforcement du cadre légal de l’activité bancaire, contenu dans les dispositions
de l’ordonnance de 2003, relative à la monnaie et au crédit, l’ordonnance de 2010, vient
renforcer le cadre légal de la stabilité financière en Algérie. Elle stipule que la Banque
d’Algérie se charge de la sécurité et de la solidité du système bancaire, et ceux à la suite
de la crise des Subprimes de 2007. Malgré que cette dernière n’ait pas touché au système
financier algérien du fait qu’il demeure encore un système non libéralisé et non ouvert au
marché mondial.
Pour bien apprécier à quel mesure les objectifs de libéralisation et de développement
financier ont été réalisés nous allons présenter, brièvement, l’évolution de l’activité
d’intermédiation bancaire, en matière de mobilisation des ressources et d’allocation des
crédits et ceux depuis 1990 à nos jours. Nous mettons, aussi, l’accent sur le rôle des
banques privées dans l’activité d’intermédiation bancaire en matière du financement de
l’économie afin d’appréhender l’effet de l’ouverture du système bancaire sur l’économie
27La centrale des bilans qui, à l’encontre des deux autres, a un caractère non obligatoire ce qui a rendu son rôle
plus mitigé.
113
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
nationale. Les sources des différents indicateurs employés sont présentées dans l’annexe
n°3-1.
a) évolution de la fonction de collecte des ressources entre 1990 et 2012
La figure n°3.1 nous montre que de 1990 jusqu’à 2008 la fonction de collecte des dépôts
par le système bancaire connait une tendance haussière, soit un taux d’évolution annuel
moyen de 21,45%. En revanche, en 2009 les dépôts collectés par les banques ont connu
une contraction de 8,33% hors dépôts de garantie28 et de 4,43% avec dépôts de garantie.
Figure n° 3.1: Évolution des dépôts collectés par le système bancaire, leur répartition par agents et
leur structure (1990-2012)
secteur public secteur privé total dépôts DAV DAT
8000 80
6000 60
4000 40
2000
20
0
0
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
dépôts par Agents structure par terme
114
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
dépôts à terme à partir de 1994, qui a été permise par le rétablissement progressif des
taux d’intérêt créditeurs jusqu’à ce qu’ils sont devenus positifs en terme réel à partir de
1997 [Naas (2003), p. 243].
Quant à la dernière sous période, allant de 2003 à 2012, elle est marquée par un
renversement de la situation précédente. La part des dépôts à terme connait une baisse
progressive depuis le début de la période pour ne représenter en 2008 que 41% du total
des dépôts bancaires contre 70% en 2003. Puis à partir de 2009, les dépôts à terme
enregistrent une augmentation modérée pour atteindre en 2012 49% du total des
ressources. Cette situation peut être expliquée par la baisse des taux d’intérêts créditeurs
qui sont devenus négatifs en terme réel se situant en moyenne à (-1,81%) entre 2004 et
2011 pouvant ainsi décourager les placements de long terme. En fait, même les taux
nominaux enregistrent une baisse, passant de 5,12% en 2003 à 1,87% en 2005, pour se
stabiliser à ce faible niveau depuis jusqu’à 2011.
Cependant, il est à signaler que l’importance des dépôts à vue par rapport aux dépôts à
terme n’est pas la seule conséquence de l’évolution des taux d’intérêts. Il est à relever
l’impact considérable de l’évolution des recettes d’exportation des hydrocarbures, qui
implique d’une manière systématique une croissance des dépôts à vue.
La fonction de collecte des ressources par le système bancaire se caractérise par le fait
que les dépôts du secteur public sont principalement des dépôts à vue alors que ceux du
secteur privé sont des dépôts à terme avec des moyennes annuelles durant la période
d’analyse de 53,73% du total des dépôts à vue et de 67,33% du total des dépôts à terme,
respectivement.
Dans ce cas nous devons nous interroger sur la répartition des dépôts bancaires par
secteur.
La répartition des dépôts à vue par agents nous permet de distinguer trois principales
périodes. Une première marquée par l’importance des dépôts du secteur public entre
1990 et 1994 (soit 53,44%). Alors que durant la seconde période (1995 – 2001), les dépôts
à vue des secteurs privé et public sont presque identiques, avec des parts moyennes
respectives de 44,06% et de 43,53% (Voir figure n°3.2, dépôts à vue).
115
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Figure n°3.2 : Répartition des dépôts à vue et à terme par agents économiques (en %)
80 secteur public secteur privé 100 secteur public secteur privé
70
60 80
50
40 60
30 40
20
10 20
0
0
Source : établis sur la base des données des Bulletins statistiques annuels de la Banque d’Algérie
(Juin 2012)
Les dépôts à vue du secteur public connaissent une croissance appréciable entre 2002 et
2012. Ils représentent en moyenne durant cette période 60,36% contre uniquement 29%
pour le secteur privé, et ce malgré la baisse des dépôts du secteur public à partir de 2009
suite au choc externe sur le secteur des hydrocarbures.
À contrario, les dépôts à terme du système bancaire sont dominés par les dépôts du
secteur privé (figure n°3.2, Dépôts à terme). En moyenne durant les deux décennies, les
dépôts collectés auprès du secteur privé représentent 67,33% du total des dépôts à terme.
Notons que la dernière décennie est marquée par une évolution considérable des dépôts à
terme du secteur privé soit en moyenne 72,58% contre uniquement 27,42% des dépôts à
terme du secteur public.
Globalement, dans le total des ressources bancaires durant la période d’analyse, les
dépôts du secteur privé dépassent les dépôts du secteur public.
Ainsi, l’effet de la libéralisation de l’activité d’intermédiation bancaire sous son angle de
mobilisation des ressources apparaît positif du fait de l’amélioration du taux global de
croissance des dépôts bancaires et du fait de la participation accrue du secteur privé de
part ses dépôts.
Cependant, malgré l’ouverture du marché bancaire au privé depuis 1993, le marché
bancaire des ressources en Algérie, est à nos jours accaparé par les banques publiques à
hauteur de 91,52% contre 8,48% pour les banques privées (2000-2012). En effet, sur la
période allant de 2000 à 2012, les banques publiques accaparent plus 89% du marché des
dépôts à vue, contre 10% pour les banques privées. De même que pour les dépôts à
terme, les banques publiques occupent la première position soit une part de marché de
plus de 90%. Néanmoins, la part de marché des banques publiques suit une tendance à la
baisse depuis l’introduction des banques privées sur le marché bancaire.
En 2002, la part de marché des banques privées atteint un taux sans précédent de 12,5%.
Cependant, une année après, elles ont perdu plus de la moitié passant à 5,60% dans
l’espace d’une année. Cette baisse s’explique par la liquidation des deux banques privées à
116
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
capital national. Puis en 2009, on aperçoit que la part des banques publiques baisse au-
dessous des 90% causée principalement par la contraction des dépôts à vue du secteur
public contre une augmentation de la part des banques privées, occupant, depuis, plus de
10% du marché des ressources en Algérie. À cet effet, malgré l’ouverture du marché
bancaire au privé national et étranger, la part du marché des ressources des banques
privées en Algérie demeure insignifiante.
Ainsi, la fonction de collecte des ressources connait depuis la décennie 1990 une
amélioration ayant pour origine non seulement les réformes engagées depuis 1990 mais
aussi l’augmentation des recettes d’exportation des hydrocarbures.
b) Évolution de la fonction d’allocation des crédits entre 1990 et 2012
La loi sur la monnaie et le crédit s’est assignée comme objectif essentiel l’instauration
d’une meilleure politique d’affectation des ressources qui devrait, en principe, se traduire
par un meilleur financement de l’économie. À cet effet, depuis 1990, la fonction de crédit
des banques à été réhabilitée.
Globalement, la contribution du système bancaire au financement de l’économie
nationale suit une tendance haussière se traduisant par l’évolution positive des crédits
bancaires à l’économie tout au long de la période allant de 1990 à 2012 (Figure n°3.3).
En effet, on remarque que les réformes engagées à partir de 1990 ont eu un effet
favorable sur le financement de l’économie nationale. L’évolution annuelle moyenne des
crédits durant la période sous revue est de 16,39%.
Entre 1991 et 1999, les crédits à l’économie connaissent une progression considérable
comparativement à la seconde période (2000-2012). Le taux annuel moyen d’évolution
des crédits à l’économie durant la première décennie est de 24,18% contre 11% durant la
dernière décennie. L’évolution importante des crédits à l’économie résulte
essentiellement du rachat et de la transformation sous forme d’obligation d’État à long
terme des créances détenues par les banques commerciales sur les entreprises publiques
[Naas (2003), p. 240].
Le secteur privé qui était complètement évincé du financement bancaire durant toute la
période de planification centralisée, a vu son accès au système bancaire amélioré durant
la décennie 1990.
117
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
4000
3000
2000
1000
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Source : établi sur la base des données de la Banque d’Algérie
Le taux annuel moyen d’évolution du financement bancaire au secteur privé est de l’ordre
de 19,7% contre 10%29 durant la décennie 1980. Cette amélioration peut être le résultat
de la réforme de 1988 et son prolongement en 1990. Néanmoins, cette amélioration reste
faible comparativement à l’ampleur des différentes réformes et mesures entreprises dans
le but de développer le système bancaire et de l’impliquer davantage dans le financement
d’une économie libéralisée. À partir de 1996, la contribution du système bancaire au
financement du secteur privé évolue positivement passant de 16,6% en 1996 à 18,67% en
1999 et à 31,31% en 2001. La décennie 2000 a été marquée à l’encontre des deux
précédentes par une très positive évolution de la part du financement bancaire du secteur
privé. Passant, ainsi, de 28% en 2000 à 55,5% en 2006. Avec des variations
conjoncturelles à la baisse et à la hausse entre 2007 et 2012, pour diminuer à 51% en
2009 suite à l’interdiction des crédits à la consommation aux ménages. Cette évolution
considérable de la contribution du système bancaire au financement du secteur privé
reflète les effets positifs de l’arsenal juridique mis en place, partant de la loi sur la
monnaie et le crédit à la loi relative à l’orientation sur la promotion des PME en passant
par les différents textes régissant l’investissement privé et ceux relatifs aux différents
dispositifs d’appui à la création des entreprises. En effet, ce n’est qu’à partir de 2005 où le
taux du financement bancaire du secteur privé atteint les 50%, pour se situer au-dessus
de cette barre durant toutes ces dernières années. D’ailleurs, le taux annuel moyen du
financement du secteur privé entre 2000 et 2011 est de l’ordre de 47,51% contre
uniquement 10,6% durant la décennie 1980 et 19,7% durant la décennie 1990. Ce résultat
peut être un indicateur important de l’implication du système bancaire dans le
financement du secteur privé suite aux différentes mesures prises.
L’apport croissant des banques en matière du financement du secteur privé durant la
dernière décennie, peut être fondamentalement la conséquence des différents dispositifs
d’appui à la création des entreprises lancés depuis 2001, et non d’un développement
spontané des banques. En effet, les chiffres nous indiquent que la part des crédits au
118
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
secteur privé atteint des taux élevés et sans précédent à partir de 2002, ce qui coïncide30
avec la mise en place et le renforcement des politiques d’aide à la création des entreprises.
en
Ces dernières intègrent le système bancaire en tant qu’un partenaire dans le financement
des investissements, en particulier privés.
Les banques privées, participent au financement du secteur privé à hauteur de 20% en
moyenne sur la dernière décennie,
décennie, contre 79,9% assurés par les banques publiques.
Indiquant, une fois de plus, que le marché bancaire en Algérie est accaparé par les six
banques publiques.
Outre la structure des crédits par secteurs juridiques, la structure des crédits par
maturitéé indique, globalement, la prédominance des crédits à court et moyen terme sur
les crédits à long terme. La part annuelle moyenne des crédits à court et moyen terme
dans le total des crédits distribués représente entre 1993 et 2011 environ 89,17% contre
9,69%
69% des crédits à long terme.
Les
es crédits à court terme occupent la première position avec une moyenne annuelle de
52,80%. Cependant, la tendance de la part des crédits à court terme dans les crédits
bancaires depuis 1996 est baissière suivant un taux d’évolution
d’évolution annuel moyen de -3,67%.
Notons que cette catégorie de crédit représente 82,28% du total des crédits en 1995 et
n’est que de 31,68% en 2012.
Figure n°3.4 : évolution des crédits par maturité
100 crédits court terme crédit moyen terme crédit long terme
80
60
40
20
0
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
30Nous allons analyser cette coïncidence dans le cinquième chapitre portant sur la dynamique de création
créa des
entreprises en Algérie et le rôle du système bancaire.
119
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
signaler que l’accroissement des crédits à moyen terme durant la période allant de 1993 à
1998 résulte des opérations de rééchelonnement par les banques commerciales des dettes
extérieures non remboursées [Naas (2003), p.241].
En revanche, les crédits à long terme, représentent en moyenne sur la période d’analyse,
9,69% du total des crédits bancaires, reflétant la position marginalisée de ce type de
crédits, alors qu’il devrait représenter la source du financement des investissements et de
la croissance à long terme. Cependant la figure n°3.4, montre clairement la tendance
croissante et positive des crédits à long terme comparativement aux crédits à court et
moyen terme. En effet, depuis 2006, la part des crédits à long terme enregistre une
évolution haussière passant de 6,12% en 2005 à 10,67% en 2006 à 40,69% en 2011. Cette
progression appréciable des crédits à long terme durant ces dernières années est la
principale résultante des crédits distribués pour financer les investissements dans les
secteurs de l’énergie et de l’eau31.
À cet effet, la part des crédits à moyen et long terme dans le total des crédits distribués
par les banques enregistre une amélioration progressive, atteignant 68,3% du total des
crédits bancaires en 2012. Outre, les crédits distribués pour le financement des secteurs
de l’énergie et de l’eau, les crédits hypothécaires et les crédits de financement d’autres
biens durables aux ménages ont enregistré une évolution positive durant ces dernières
années contribuant, ainsi, à cette tendance haussière des crédits à moyen et long terme.
À l’instar du marché des ressources, le marché du crédit est accaparé par les banques
publiques à hauteur de 86,7% contre une part minime des banques privées de l’ordre de
13,3% en 2012. Certes, la part de marché des banques privées enregistre ces dernières
années une tendance positive mais reste faible, elle n’est en moyenne sur toute la période
d’analyse que de 10,52%. À noter qu’en 2002, la part du marché du crédit des banques
privées a atteint un niveau record de plus de 14% pour perdre environ sa moitié dans
l’intervalle d’une année, soit 7,26% du total des crédits en 2003 en raison de la crise des
banques privées.
La plus grande partie des crédits des banques publiques sont des crédits de long et
moyen terme, représentant plus de 55% du total des financements octroyés par les
banques publiques, contre 44% des financements court terme. De plus, la part des crédits
à court terme est décroissante en faveur des crédits moyen et long terme.
120
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Figure n°3.5: la structure des crédits par maturité des banques publiques et privées
200 évolution des parts du marché des structure des crédits par maturité
crédits, banques publiques - banques 100 des banques publiques et privées
privées
100
0
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
0
CT MLT
banques publiques banques privées banques publiques banques privées
Source : établi sur la base des données des rapports de la Banque d’Algérie (2002-2012).
En revanche, les financements court terme des banques privées sont en croissance et sont
les plus dominants. En 2012, leur part est de 68% contre 31,25% des crédits à moyen et
long terme. En effet, même dans cette catégorie, les crédits à moyen terme dominent et
sont beaucoup plus destinés aux entreprises privées et ménages. En 2009, la part des
crédits moyen et long terme distribués par les banques privées a atteint un niveau
appréciable, de 52% résultant de la distribution des crédits aux ménages, crédits à la
consommation. Depuis, cette part connait un ralentissement pour atteindre 31% en 2011
et reprendre en 2012 avec une part de 43%. Notons que l’engagement des banques
privées dans la distribution des crédits hypothécaires aux ménages est très récent32.
Dans toute économie de marché, les taux d’intérêts jouent un rôle important dans la
régulation de l’activité d’intermédiation financière et de la politique monétaire.
Durant la période de gestion centralisée, la politique des taux d’intérêts était élaborée
d’une manière administrée sans tenir compte ni du risque ni du rendement des projets
financés. Cette politique a montré ses insuffisances durant le choc pétrolier de 1986,
notamment, avec l’insuffisance de l’épargne ayant pu réduire l’effet de la chute des
recettes d’exportation du pétrole.
La loi sur la monnaie et le crédit dans ses aspects relatifs à la définition de la politique
monétaire et la fixation des conditions de banque, a prévu la libéralisation des prix sur le
marché monétaire. Durant la période allant de 1990 à 1995, les taux d’intérêts ont
poursuivi une tendance positive malgré qu’ils demeurent négatifs en terme réels du fait
des taux élevés d’inflation. Durant cette période les taux créditeurs nominaux passaient
d’une moyenne de 17% entre 1991 et 1994 à 22% en 1995. Cette politique malgré
qu’elle décourage l’investissement elle a contribué à baisser le taux d’inflation [Bouzar
(2000), p. 369].
Puis à partir de 1996, les taux d’intérêts débiteurs et créditeurs connaissent une tendance
baissière et sont devenus positifs en terme réel suite à la baisse du taux d’inflation. Les
taux débiteurs nominaux atteignent en 2011 un niveau de 7,25% et en terme réel un taux
121
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
de 2,75% contre un taux de 3,35% en 2010. Cette baisse est due, de nouveau, à
l’augmentation des taux d’inflation depuis 2006.
Quant aux taux créditeurs, alors qu’ils étaient ramenés à des niveaux positifs en terme
réel jusqu’à 2003 (0,82% en 2003), ils redeviennent négatifs suite à la hausse importante
des taux d’inflation et à la faiblesse de ces taux en terme nominal qui poursuivent leur
baisse depuis 1996, passant de 16,75% à 1,87% en 2006 pour se stabiliser à ce niveaux
jusqu’à 2011. La politique des taux d’intérêt durant la période (1996-2011) exerce un
impact positif sur la croissance économique en favorisant le financement des
investissements mais peut être à l’origine de la contraction des dépôts à long terme.
En somme, l’activité d’intermédiation bancaire a beaucoup progressé depuis la mise en
place de la loi sur la monnaie et le crédit, et d’une manière générale, depuis l’adoption de
la politique de libéralisation financière en 1990.
Cependant, l’analyse précédente met en relief la persistance du monopole exercé par les
six banques publiques sur le marché bancaire, que ce soit en termes de mobilisation ou
d’allocation des ressources.
Afin de comprendre l’évolution de l’intermédiation financière, particulièrement bancaire,
il est impérativement indispensable de mettre en évidence l’émergence d’une nouvelle
sphère d’intermédiation en Algérie notamment à partir de 2004. Cette nouvelle sphère
d’intermédiation est la principale résultante de l’interaction entre les activités bancaires
et microfinancières. Deux principales raisons motivent cette articulation entre activités
bancaires et microfinancières, la concurrence croissante dans le secteur bancaire, qui
concerne particulièrement les banques commerciales privées et la pression de certains
États, qui concerne quant à elle, les banques d’États. Alcorn (2005) souligne que la
pression faite par certains États constitue une des raisons motivant cette articulation
entre les activités bancaires et microfinancières, notamment dans les pays en
développement. Ceci est, pratiquement, le cas en Algérie.
En effet, le marché du microcrédit en Algérie est dominé également par les banques
d’État, et ce sous pression des pouvoirs publics. En fait, dans le cadre du lancement des
programmes d’appui à la création de micro, petites et moyennes entreprises, les banques
publiques constituent les principaux partenaires financiers et assurent, de ce fait, l’octroi
des crédits à taux d’intérêt bonifiés dans les trois dispositifs de microfinance, ANSEJ,
ANGEM et CNAC.
Il y a lieu de noter que cette situation est due principalement à la règlementation
restreinte qui ne permet pas à des institutions non règlementées, à savoir les
associations, d’octroyer des crédits qui relèvent des compétences de l’État [Smahi (2010),
p. 177].
122
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
123
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
33 Le décret législatif n°91-169 portant organisation des transactions sur valeurs mobilières.
34 Le décret législatif n° 91-170 définissant les différentes catégories de valeurs mobilières, les conditions et les
modalités de leur émission.
35 Le décret législatif n° 91-171 relatif à la commission de Bourse.
36 Ordonnance n° 95-25 du 25 Septembre 1995 relative à la gestion des capitaux marchands de l’État.
124
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Le décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993 a été modifié et complété par la loi n° 03-04
du 17 février 2003 portant sur la bourse des valeurs mobilières. Elle a modifié la
composition de la Bourse des valeurs mobilières et a autorisé les banques et
établissements financiers à exercer l’activité d’Intermédiation en opérations de bourse.
L’année 2006 a vu la promulgation de deux lois touchant au développement du marché
financier en Algérie. La première introduit la titrisation des créances hypothécaires37.
Alors que la seconde établit les conditions de constitution et de fonctionnement des
sociétés de capital-risque38.
Cependant depuis 1999 à nos jours, le marché financier en Algérie ne fonctionne pas.
Bien que son activité ait enregistré une certaine progression, notamment dans son
compartiment d’obligation, il reste quasiment inactif. Par conséquent, et dans le but de
dynamiser le marché financier en Algérie, un cadre de réforme a été établi à partir de
201039 avec l’appui du PNUD. Dans ce dernier un certain nombre de mesures a été
engagé et qui concernent d’une manière particulière les investisseurs financiers et la
réorganisation de la bourse. En effet, des exonérations fiscales importantes ont été
consacrées par différentes lois de finance, en particulier celles de 2009, au profit des
investisseurs et des actionnaires initiateurs des opérations d’offre publique de vente. De
plus, vu que le tissu des entreprises en Algérie est constitué principalement des PME, le
gouvernement a créé, dans le cadre de cette réforme, un compartiment dédié aux PME. Il
a mis en place un projet de règlement amendant le règlement général de la bourse et
permettant la réorganisation de la cote de la bourse. De fait, trois compartiments devront
composer la bourse d’Alger : un compartiment principal dédié aux grandes sociétés, un
second réservé aux PME et un troisième conçu pour les valeurs du Trésor cotées (OAT).
Car à partir du 11 Février 2008 les OAT ont été autorisées à être négociées au niveau de
la bourse d’Alger. Une innovation particulière caractérise le compartiment dédié aux
PME, c’est la création d’une fonction essentielle d’accompagnateur en Bourse dénommé
« Promoteur en Bourse », suivie par l’aménagement du règlement général de la bourse
des valeurs mobilières pour définir les conditions d’admission des PME.
Nous allons retracer brièvement l’évolution du marché financier en Algérie en mettant
l’accent sur ses deux compartiments; le marché des actions et le marché des obligations.
a) Évolution du marché des actions en termes d’activité
Le marché des actions a été inauguré par les opérations d’augmentation du capital des
entreprises publiques Erriad Sétif, en 1998 et Saidal et El-Aurassi en 1999. La cotation
des titres d’Eriad et de Saidal est intervenue en septembre 1999 et ceux d’El Aurassi en
37 Loi n° 06-05 portant titrisation des créances hypothécaires, Journal Officiel de la République Algérienne
n°15 du 12 mars 2006
38 Loi n°06-11 du 24 Juin 2006 relative à la société du capital investissement. Journal Officiel de la République
125
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
février 2000. Ce marché est donc un marché purement public et il demeurait ainsi
jusqu’à 2010 avec l’accord du visa par la COSOB pour la compagnie privée Alliance
Assurance (Août 2010) et son introduction en Bourse le 7 mars 2011.
En 2012, le marché primaire des actions n’a pas connu de nouvelles émissions de titres de
capital. En 2013, une seconde société privée a obtenu le visa de la COSOB afin d’émettre
des titres de capital c’est l’entreprises NCA Rouiba.
Quant au marché secondaire d’action, il a débuté son fonctionnement par l’introduction
des trois valeurs publiques cotées en 1999. Mais demeure en situation de stagnation
jusqu’à 2006 où on remarque son recul suite au retrait de l’entreprise Eriad Sétif. Il
fonctionne depuis avec les deux autres valeurs publiques jusqu’à 2011, année de cotation
du titre d’Alliance Assurance.
Le marché des actions est le compartiment, qui devra refléter le niveau du
développement du marché financier, il est caractérisé par des niveaux d’activité et de
liquidité faibles.
En effet, la liquidité du marché suit une tendance relativement baissière marquée par des
taux d’évolution annuels négatifs sur toute la période (2004-2012) sauf en 2006, 2008 et
2011. Car, nonobstant le retrait en 2006, de l’entreprise Eriad Sétif du marché des
actions, ce dernier enregistre une liquidité croissante durant cette année.
L’introduction en bourse du titre Alliance Assurance en 2011 a permis une progression
importante nette de la liquidité du marché que ce soit en terme de volume ou de valeur des
transactions. Le taux d’évolution du volume transigé durant cette année est de 746% et le
taux d’évolution de la valeur des transactions est de plus de 1444% [figure n°3.6].
Cependant, en 2012 la liquidité du marché a enregistré une régression claire suite à l’absence
de nouvelles introductions.
Figure n° 3.6: évolution de la liquidité du marché des actions en termes du volume et de valeur des
transactions
126
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
127
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
200
150
100
50
0
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Source : établi sur la base des données des publications annuelles de la COSOB
Quant à l’encours des obligations cotées (destinées au grand public), il suit une tendance
à la hausse jusqu’à 2009, année où il a enregistré un encours élevé, atteignant 84,04
milliards de DA. À partir de 2010, l’encours des obligations cotées suit un trend baissier
pour atteindre en 2012 un niveau de 32,36 milliards de DA.
La figure n° 3.8 retraçant l’évolution de l’encours global obligataire montre, qu’en dépit
de l’évolution considérable qu’enregistre l’émission obligataire, les emprunts destinés au
public sont moins importants que ceux destinés aux investisseurs institutionnels.
Cependant, il y a lieu de noter que ce marché qui était purement public jusqu’à 2005,
devient un marché attractif pour le secteur privé comparativement au marché des
actions. Cevital était la première entreprise privée à faire appel au financement
obligataire. Jusqu’à 2012, au total, quatre entreprises privées ont émis des emprunts
obligataires sur le marché financier en Algérie.
L’année 2008, a été également marquée par l’introduction en bourse des Obligations
Assimilables au Trésor (OAT). Cette introduction s’inscrit dans le cadre des réformes
financières initiées par le ministère des finances en vue de développer le marché des
capitaux. Sur la période allant de 2008 à 2012, le marché des obligations assimilables au
Trésor enregistre 25 lignes cotées.
À cet effet, nous constatons que depuis 2004, le compartiment des obligations est plus
dynamique que celui des actions. Cela revient au fait que les obligations sont une sorte de
créances présentant des garantie contrairement au titre de capital.
Notre analyse indique que le marché financier ne connait pas réellement un essor, il est
toujours en un état embryonnaire, notamment après le recul de l’activité du
compartiment obligataire qui constitue depuis 2004 un compartiment un peu dynamique
et fonctionnel.
128
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
129
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
130
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
40L’agrégat M2 est la somme de M1, qui est représenté par qui est la valeur des billets de banque, des monnaies
divisionnaires en circulation, des dépôts à vue en unités monétaires mobilisables par chèques, gérés par les
établissements de crédit et la poste, et la quasi monnaie, c’est dire les livrets bancaires ordinaires (dépôts à
terme), les certificats de dépôt, les comptes spéciaux d’épargne, les autres comptes d’épargne et les avoirs en
devise étrangère.
41King et Levine, 1993a ; Beck, Levine et Loayza, 2000, Abu-Bader et Abu-Qarn, 2008; …
131
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Figure n°3.9 : évolution du taux de liquidité dans les pays du MENA (1990-2011)
100 M2_GDP moyen MENA 200 M2_GDP moyen (1990-2011)
80 150
60
100
40
50
20
0
Leba…
Mor…
Djib…
0
Bahrain
MENA
Qatar
SA
Malta
Tunisia
Jordan
TurKey
Oman
UAE
Israël
Kuwait
Iran
Yemen
Irak
Libya
Algeria
Egypte
Syria
Source : établi à parti des données de Banque Mondiale.
D’après la figure n°3.9, depuis 1990 à 2009, la liquidité des systèmes financiers du
MENA suit une évolution, globalement, positive avec un taux de croissance annuel
moyen de 1,37%. Alors qu’en 2010 et 2011, le ratio de liquidité se dégringole suivant un
taux de croissance moyen négatif de (-5,3%). La décroissance de l’approfondissement
financier a été remarquée dans beaucoup de pays (Algérie, Arabie Saoudite, Émirats
Arabes Unis, Qatar, Bahreïn, Koweït et Égypte).
La taille moyenne des systèmes financiers de la région a atteint 69,92% du PIB entre
1990 et 2011. Relativement à ce taux moyen, uniquement neuf des 21 pays enregistrent
des niveaux d’approfondissement financiers supérieurs à la moyenne contre douze
inférieurs à la moyenne [Figure n°3.9].
Le système financier du Liban est en première position avec un ratio de liquidité moyen
de 185,73% du PIB. Alors que les actifs liquides du système financier en Irak ne
représentent, en moyenne sur la période d’analyse, que 28,9% du PIB, constituant de ce
fait le pays le moins financièrement développé.
Le système financier en Algérie enregistre un taux de liquidité moyen de l’ordre de
51,42%, reflétant son faible niveau de développement financier comparativement aux
trois premiers pays, dans lesquels ce ratio dépasse les 100% et également
comparativement au niveau de développement des systèmes financiers d’Égypte, du
Maroc, du Koweït ainsi que de la Syrie. En termes de taille, le système financier algérien
est au même niveau que celui de la Tunisie et du Qatar et meilleur que celui de l’Arabie
Saoudite et des Émirats Arabes Unis.
Il est à noter que, la baisse du ratio dans certains pays peut être la conséquence
principale de l’introduction de nouveaux instruments financiers en remplacement des
instruments liquides de court terme.
b) Les crédits intérieurs en pourcentage du PIB (DC_GDP) :
L’approfondissement financier, peut être aussi apprécié à travers l’évolution du ratio des
crédits intérieurs fournis par le secteur bancaire, rapportés au PIB qui reflète l’évolution
de l’activité du système bancaire. Il mesure la taille du système financier via le rapport
132
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
des crédits intérieurs au PIB et nous renseigne sur le rôle du secteur financier formel
dans l’économie.
On constate que les systèmes financiers de la région sont marqués par une certaine
décroissance en termes d’approfondissement entre 1990 et 2011 [Voir la figure n°3.10].
Figure n°3.10 : Crédits Intérieurs dans les pays du MENA (1990-2011)
80 évolution du ratio (DC_GDP) 150 moyenne du ratio DC_GDP par pays
60 100
40 50
20
0
0
Morocco
Malta
Tunisia
Libya
Lebanon
Bahrain
Qatar
Kuwait
Djibouti
UAE
Irak
Israël
Algeria
Jordan
MENA
Iran
Oman
SA
Yemen
TurKey
Egypte
Syria
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
133
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
42Calculé entre 1992 et 1999, car avant 1992, leur calcul par la Banque d’Algérie intègre les crédits au secteur
public, ce qui fait que ce ratio dépasse les 50%.
134
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
moyenne…
20
Malta
Jordan
Bahrain
Saudi Arabia
Tunisia
Morocco
Qatar
Oman
Iran
Libya
Algeria
Djibouti
Irak
UAE
Israël
Lebanon
Kuwait
Yemen
Turkey
Egypte
Syria
0
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
135
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Ainsi, l’accroissement des crédits au secteur privé ne devra pas être exagéré afin
d’assurer une stabilité financière et un développement financier.
Un quatrième indicateur d’approfondissement financier est l’indicateur d’attraction de
l’épargne de long terme (QM_GDP)
d) L’épargne de long terme rapportée au PIB (QM_GDP) :
L’approfondissement financier peut être, aussi, apprécié via le degré d’attraction de
l’épargne de long terme par le secteur bancaire (QM_GDP)43 qui mesure la taille du
système financier en termes des dépôts à long terme. Nous nous intéressons à cet
indicateur pour rendre compte de l’importance de l’épargne de long terme pour le
développement financier. Un accroissement du ratio indique une augmentation des
dépôts de long terme, nécessaires pour assurer le financement des investissements de
long terme et ainsi le développement financier.
La quasi monnaie dans les pays de la région MENA représente en moyenne 47,36% du
PIB durant la période 1990-2011. Le ratio enregistre, globalement, une tendance
croissante jusqu’à 2009 et une tendance baissière en 2010 et 2011 [figure n°3.12].
Figure n°3.12 : le ratio de Quasi Monnaie en pourcentage du PIB dans les pays du MENA (1990-
2011)
évolution de QM_GDP (1990-2011) 250,000 QM_GDP moyen par pays
60,000
200,000
50,000
150,000
40,000
30,000 100,000
20,000 50,000
10,000 0,000
MENA
DJI
MOROC
JORD
EGY
BAH
TURK
TUN
OMA
MALT
QAT
UAE
SYR
YEM
ALG
IRAN
IRAK
KUW
LEB
ISR
SARAB
LIBY
0,000
Source : établi sur la base des statistiques calculées à base des données de la Banque Mondiale.
Le système financier le plus développé en matière d’attraction de l’épargne de long terme
est celui du Liban dont la quasi-monnaie représente plus de 198% du PIB. Alors qu’en
Irak, ce ratio est le plus faible de la région, soit 1,99%.
En Algérie, la quasi-monnaie ne représente que 22,04% du PIB, faible par rapport au
niveau moyen de la région (47,36%). On constate, d’après la figure retraçant le ratio
moyen par pays, qu’uniquement un tiers des pays de la région se situe au dessus du
niveau moyen d’attraction de l’épargne de long terme alors que le reste enregistre des
niveaux inférieurs à 40% du PIB. Les systèmes financiers du Liban, Malte, Jordanie,
Israël, Égypte, Koweït et Bahreïn sont ceux qui affichent des niveaux d’épargne de long
136
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
terme les plus importants de la région. Notons, que les quatre premiers pays sont aussi
ceux qui exhibent des niveaux de crédits au secteur privé les plus élevés (Malte, Liban,
Israël et Jordanie). Indiquant ainsi, que l’épargne de long terme joue un rôle essentiel
dans la relance des crédits au secteur privé.
Néanmoins, le système financier en Algérie demeure au même niveau que celui d’Oman,
de l’Arabie Saoudite et de la Syrie et meilleur par rapport au système financier d’Iran, du
Yémen, de Libye et d’Irak.
Outre les indicateurs relatifs aux institutions financières, l’approfondissement financier
peut être apprécié relativement aux marchés financiers.
e) La capitalisation Boursière rapportée au PIB (MCAP_GDP) :
La capitalisation boursière rapportée au PIB, un indicateur de taille et une mesure du
degré d’approfondissement des marchés financiers. Il est le plus employé dans la
littérature relative à l’évaluation du niveau du développement des marchés financiers
[Yartey (2008), Cherif et Gazdar (2010), Garcia et Liu (1999), …] en indiquant la taille
des marchés financiers relativement à la taille de l’économie.
Les marchés financiers de certains pays du MENA sont d’une création, relativement,
récente. C’est ce qui crée des disparités entre les pays de la région en termes
d’approfondissement des marchés financiers.
La taille des marchés financiers des pays de la région MENA suit une tendance haussière
principalement entre 1990 et 2007. À partir de 2008, le ratio de capitalisation boursière
évolue à la baisse en raison de la crise financière de 2008, ayant touché particulièrement
les pays qui possèdent des marchés financiers plus développés de la région; la majorité
des pays membres de la coopération du Golfe et certains des pays non pétroliers du
MENA comme la Jordanie [figure n°3.13].
Figure n°3.13 : la capitalisation Boursière dans les pays du MENA (1990-2011)
Malta
Tunisia
Jordan
Bahraïn
Morocco
Turkey
SA
MENA
Israël
Lebanon
Oman
UAE
Algeria
Kuwaït
Iran
Egypte
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Source : établi sur la base des données de la banque Mondiale pour l’ensemble des pays du MENA, et
la COSOB pour l’Algérie.
137
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
138
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Figure n°3.14 : évolution du ratio de capitalisation boursière en % du PIB dans les six pays
0 0
100 20
50 10
0
0
Source : établi à partir des données de la Banque Mondiale, Avril 2012. La COSOB pour
l’Algérie.
Malgré que le marché marocain soit le second marché le plus ancien de l’échantillon, son
niveau de développement annuel moyen n’est que de 37,19%. Certes, il dépasse un petit
peu celui de l’Égypte, mais reste très loin de celui de la Jordanie. Son ratio de
capitalisation boursière rapporté au PIB est passé de 3,1% en 1990 à 66,39% en 2010,
indiquant une évolution très positive. Le marché financier marocain a atteint son niveau
le plus élevé en 2007, soit un taux de 100,36%, ce qui affirme l’importance de la
financiarisation de son économie [Figure n° 3.14, Maroc].
Le marché financier de l’Arabie Saoudite, un pays pétrolier, atteint en moyenne une
capitalisation boursière de 59,45%, meilleur par rapport à celui de l’Égypte et du Maroc.
Son niveau de développement est passé en moyenne de 33,87% durant la décennie 90 à
78,64% durant la décennie 2000. Notons, ainsi, l’évolution très positive du marché
financier de l’Arabie Saoudite.
139
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
140
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Figure n°3.15: Nombre d’Agences de banques commerciales par 100 000 adultes (2004-2011)
16
14
12
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source: établi sur la base des données de Financial Access Survey (FAS).
Le secteur bancaire de Malte offre un accès, plus facile, aux institutions financières avec
en moyenne 40 agences pour 100 000 adultes. Alors qu’en termes du nombre de comptes
bancaires, le système bancaire du Koweït est le plus accessible avec 1309 comptes/1000
adultes. Cependant, le degré d’accès aux services financiers en Algérie reste limité avec
en moyenne cinq agences bancaires pour 100 000 adultes et 343 comptes pour 1000
adultes enregistrant ainsi un faible degré d’accessibilité aux services financiers
comparativement à beaucoup d’autres pays du MENA [figure n°3.16].
Figure n°3.16 : Accès aux services financiers dans les pays de la région MENA.
60 nombre d'agences de banques commerciales par 1400 nombre de comptes bancaires par1000 adults
100 000 adultes 1200
40 1000
800
600
400
20 200
0
0
Tunisia
Qatar
SA
MENA
Malta
Djibouti
Jordan
Morocco
Oman
Turkey
UAE
Algeria
Libya
Syria
Israël
Kuwaït
Iran
Irak
Lebanon
Yemen
Egypte
Source : établis sur la base des données de Financial Access Survey (FAS).
Néanmoins, l’accessibilité aux institutions financières en Algérie est meilleure
comparativement aux degrés enregistrés au Yémen et en Syrie et elle est, presque, au
même niveau par rapport à l’Égypte, l’Irak et Djibouti.
Plus encore, ce qui conforte nos résultats, c’est le nombre d’entreprises ayant obtenu des
lignes de crédits. En Algérie, 31% de l’ensemble des entreprises et 16% des petites ont
obtenu une ligne de crédit. Alors qu’au Liban, plus de 69% du total des entreprises et
plus de 66% des petites ont une ligne de crédits ou ayant mobilisé un crédit bancaire45.
Un troisième pilier du développement financier, la stabilité financière, fera l’objet du
point suivant.
45 Les chiffres sont tirés de la base Global Financial Development de la Banque Mondiale.
141
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Tunisia
Jordan
MENA
Oman
SA
Qatar
Yemen
Morocco
Kuwait
Irak
Turkey
Israël
Malta
Algeria
Lebanon
Bahrain
Egypte
Syria
46L’indicateur Bank Z-score capture la probabilité de défaut du système bancaire d’un pays. il est estimé par la
relation suivante : (ROA+(equity/assets))/sd(ROA). Données tirées de la base Bankscope.
142
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
durant les dernières années, en particulier après la faillite des deux banques privées en
2003, le score de stabilité s’améliore d’année en année. En 2011, ce score dépasse le
niveau de 20, indiquant, que le système bancaire s’est amélioré en termes de stabilité,
malgré qu’il demeure loin par rapport au système bancaire du Liban avec un score de
stabilité le plus élevé soit (45,43), suivi par l’Égypte, la Jordanie et la Libye dont les
scores dépassent la valeur de (30). Entre autres, l’Algérie, Djibouti, Turquie et Syrie
occupent les quatre dernières places avec des degrés de stabilité qui varient en moyenne
entre 13 et 5,9.
Néanmoins, le système bancaire en Algérie est presque au même niveau que celui de
l’Arabie Saoudite, de Oman, de l’Irak, de Malte et du Koweït avec des scores de stabilité
compris entre 13 et 16, en dessous de la moyenne de la région.
Toutefois, la Libye, avec un système financier des plus faibles de la région en termes
d’activité, son indice de stabilité bancaire, est parmi les plus élevés, il est en moyenne de
31,44. Renforçant, ainsi, nos propos indiquant que la stabilité financière est atteinte au
détriment d’une meilleure mobilisation de l’épargne et allocation des crédits.
Un second indicateur de référence pour mesurer le degré de stabilité bancaire est
représenté par les crédits non performants dans le total des crédits bancaires.
b) Crédits non performants dans le total des crédits bancaires
La part des crédits non performants dans le total des crédits bancaires mesure le risque
de crédit. Un ratio élevé indique un risque de crédit élevé et, ainsi, un faible degré de
stabilité du système. Les crédits non performants constituent un facteur important qui
touche encore à la stabilité du système bancaire de la région MENA.
La part des crédits non performants dans le total des crédits bancaires évolue à la baisse
en particulier à partir de 2005. Ceci est un indicateur d’une amélioration de la stabilité
bancaire dans la région MENA. Les crédits non performants représentent en moyenne
10,71% du total des crédits dans l’échantillon considéré entre 1998 et 2011.
L’Algérie avec en moyenne plus de 27% des crédits non performants dans le total des
crédits bancaires est classée la première dans l’échantillon considéré. Ce qui suppose que
le système bancaire Algérien est caractérisé par un degré de stabilité moindre
comparativement aux autres pays de la région. Malgré que les créances non
performantes baissent d’année en année elles demeurent élevées traduisant la faible
maîtrise des risques de crédit. La Tunisie, l’Égypte et le Maroc enregistrent également
des niveaux élevés de créances non performantes, leurs parts sont supérieures à la
moyenne de la région.
143
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Figure n°3.18: Les crédits non performants dans le total des crédits bancaires dans les pays du
MENA
20,00 évolution des crédits non performants 40,00 Crédits non performants, moyenne par
(1998-2011) pays
20,00
10,00
0,00
Morocco
UAE
Malta
Tunisia
SA
Lebanon
Jordan
MENA
Turkey
Kuwait
Israël
Algeria
Bahrain
Oman
Egypte
0,00
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Source: établi sur la base des données de la Banque Mondiale.
Alors qu’Israël avec un ratio moyen de l’ordre de 2,8% est le pays possédant le système
bancaire le mieux classé en terme de gestion des risques de crédits, et donc de stabilité
du système. Suivi par les systèmes bancaires de l’Arabie Saoudite, de Malte et d’Oman.
Globalement une certaine amélioration du degré de stabilité appréciée via les crédits non
performants des banques, est observée dans l’ensemble des pays de l’échantillon.
Le troisième indicateur qui peut être employé, également, comme mesure de la stabilité
bancaire est le ratio des crédits bancaires aux dépôts bancaires.
c) Ratio des crédits aux dépôts bancaires
Le ratio des crédits aux dépôts bancaires est un indicateur de stabilité bancaire. Une
valeur élevée du ratio implique, certes, un système bancaire très impliqué dans le
financement de l’économie, mais également un système qui prend beaucoup de risques.
C’est ce qu’il fait que l’interprétation du ratio présente quelques ambigüités et devra être
très attentive. Un ratio élevé, malgré qu’il reflète un degré élevé de développement
bancaire, indique une prise de risque excessive, en particulier lorsque le ratio dépasse les
100%. Cependant, un ratio très faible, indique une surliquidité du système bancaire.
Néanmoins, avec la crise des Subprimes de 2007, les nouvelles règlementations des
banques, notamment en matière du ratio de liquidité vont conduire les banques à
ramener leur ratio de Crédits/dépôts bancaires avoisinant les 100% (ratio de liquidité de
Bâle 3) [Patrick (2012)].
Ainsi, nous retenons comme référence, ou norme, la valeur des 100% afin de classer les
systèmes financiers en termes de stabilité. Il y a lieu de souligner que les pays qui ont des
ratios supérieurs à 100% sont, généralement, ceux qui possèdent des marchés financiers
avancés qui permettent une substitution des dépôts par des titres, réduisant de ce fait les
dépôts bancaires (cas des pays de la zone Euro).
S’agissant des pays de la région MENA, les crédits bancaires représentent en moyenne
sur la période (1990-2011) 71,8% des dépôts bancaires, inférieur à 100%. Trois groupes
de pays peuvent être distingués [figure n°3.19]. Un premier est celui enregistrant un
ratio supérieur à 100%. Dans ce groupe on retrouve en première position l’Arabie
144
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Saoudite avec un ratio de 151,28%. Suivi par la Tunisie, Oman et Israël. Suivant cet
indicateur, ces pays ont des systèmes bancaires peu stables.
Figure n°3.19: ratio crédits aux dépôts bancaires
100
Djibouti
Libya
Syria
SA
Jordan
Iran
Morocco
UAE
Turkey
Egypte
Algeria
Tunisia
Israël
Malta
Iraq
MENA
Yemen
Kuwait
Oman
Qatar
Bahrain
Lebanon
Source : établi sur la base des données de la Banque Mondiale.
Le second groupe est celui regroupant les pays qui enregistrent des ratios avoisinant les
100% tout en étant inférieurs. On retrouve en premier les Émirats avec un ratio moyen
de 98,05% suivi des systèmes bancaires de Malte, de Jordanie, du Bahreïn, du Qatar, du
Maroc et d’Iran et même du Koweït et de la Turquie. Ces systèmes bancaires sont alors
les meilleurs, ce n’est pas parce qu’ils enregistrent le ratio de stabilité le plus faible, donc
un degré élevé de stabilité, mais parce qu’ils enregistrent des ratios crédits/ dépôts
bancaires moyens permettant un approfondissement financier (importance des crédits)
tout en préservant leur stabilité. À l’encontre des pays qui enregistrent des ratios faibles,
inférieurs à 50%. Ce dernier groupe de pays, malgré qu’il possède des systèmes financiers
stables, du fait de la faiblesse de ce ratio, ils n’acceptent pas, tout simplement, de prendre
des risques. Dans ce groupe on retrouve Djibouti, avec un ratio de 58% suivi par
l’Égypte, la Libye, le Liban, l’Algérie, la Syrie, le Yémen et l’Irak.
Relativement à cet indicateur, le système bancaire algérien se retrouve dans ce dernier
groupe, nonobstant sa stabilité, il demeure sous développés. Les crédits au secteur privé
ne représentent en moyen sur la période d’analyse que 34,74% du total des dépôts
bancaires. Même le FMI dans son rapport d’évaluation de la stabilité du système
financier en Algérie a écrit; Il n’est pas douteux que le système bancaire en Algérie est
stable. Cependant, la façon dont cette stabilité est atteinte fausse l’évaluation des risques
et la gouvernance et conduit alors à un système bancaire non solide [IMF (2004), p. 5).
À cet effet, le groupe du fond monétaire international a suggéré le renforcement mutuel
d’un certain nombre de points. En plus de la privatisation à moyen terme et de
l’amélioration de l’environnement des banques, le groupe a suggéré, aussi, la modulation
des liquidités induites des hydrocarbures qui empêchent la prise de risques par les
banques.
Il y a lieu de procéder par la modulation des liquidités induites des hydrocarbures, car à
nos jours, ces liquidités ne font pas objet d’une gestion permettant une prise de risque
par les banques. Notons encore, que durant ces dernières années, avec la mise en place
145
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
des différents programmes d’appui à la création des entreprises, les banques ne prennent
plus des risques, elles financent sous garantie de l’État. Qui est aussi une conséquence
principale de l’importance des recettes des hydrocarbures.
Un quatrième et dernier pilier du développement financier est l’efficacité des institutions
et des marchés financiers.
II.1.4 Efficacité des institutions et des marchés financiers
Le quatrième et dernier aspect caractéristique du fonctionnement des banques et des
marchés financiers est le degré de leur efficacité, constituant de ce fait un important
aspect dans la mesure du niveau du développement financier d’un pays. Plusieurs proxys
nous procurent la possibilité de mesurer l’efficacité des institutions financières et des
marchés financiers, nous retenons certains d’entre eux, dont les sources sont indiquées
dans l’annexe n°3-1.
a) Les taux d’intérêts
Une importante passerelle de la libéralisation financière est la libéralisation des taux
d’intérêt. À cet effet, de nombreux pays de la région MENA ont réussi à réaliser certains
progrès en matière de libéralisation des taux d’intérêts. C’est le cas de l’Algérie, de la
Jordanie, du Maroc, de la Tunisie et bien d’autres. Cependant, dans certains d’autres, les
taux d’intérêt demeurent sous contrôle, le cas de la Syrie.
La libéralisation des taux d’intérêts devrait normalement déboucher sur une réduction
des marges bancaires. L’un des indicateurs les plus utilisés pour la mesure du coût et
d’efficacité de l’intermédiation bancaire est la marge nette d’intérêts bancaire. Calculée
par le rapport entre la différence des taux débiteurs et créditeurs et le total des actifs
productifs des banques.
Des marges nettes d’intérêts élevées impliquent une faible efficacité du système bancaire
ayant un impact négatif sur le développement financier. Elles reflètent des primes de
risque élevées dues principalement à une régulation inappropriée du secteur bancaire ou
à une asymétrie d’information significative [Claeys and Vander Vennet (2008), p. 198].
Ainsi, de faibles marges nettes d’intérêts bancaires caractérisent plus souvent les
systèmes financiers les plus développés car elles reflètent de faibles coûts de transactions
sur les opérations financières. Elles encouragent les activités d’investissements et
soutiennent la croissance économique. Ce qui est un indicateur du développement
financier [Levine (1997), p. 693].
Les pays qui ont de plus faibles systèmes financiers en termes d’efficacité sont l’Irak, la
Turquie et le Yémen avec respectivement des marges nettes de 6,94% ; 6,55% et 4,36%.
Suivis par Djibouti, Oman, Maroc, et Arabie Saoudite dont les marges nettes dépassent
la moyenne de la région (3,34%) [Figure n°3.20]. Reflétant une pratique de primes des
146
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
moyenne…
Jordanie
Malte
Tunisie
Turquie
Djibouti
Oman
Qatar
Maroc
Bahreïn
Liban
Yémen
Algérie
Libye
Israël
Koweït
Irak
Emirats
égypte
Syrie
47 ROE : Return On Equity calculé par le rapport du résultat net aux fonds propres moyens.
48 ROA : Return On Assets calculé par le rapport du résultat net aux actifs moyens.
147
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
de la région, soit 2,57% indiquant que le résultat net du système bancaire représente 2,6
fois les actifs du système et donc une utilisation efficace de ses actifs.
Le système bancaire algérien est au même niveau que le système bancaire d’Égypte,
d’Israël, du Liban et de la Tunisie avec des taux de rendement des actifs bancaires au
dessous du taux moyen de la région. Le rendement moyen des actifs des banques en
Algérie est de 0,71% (2000-2011). Notons que le ROA des banques privées est, souvent,
plus important que celui des banques publiques. À titre d’exemple, en 2010 le ROA des
banques privées est de 3,49% contre 1,25% pour les banques publiques.
Figure n°3.21: La profitabilité des Banques, ROA et ROE :
3 ROA moyen 50 ROE moyen
2,5 40
2
1,5 30
1 20
0,5 10
0 0
-0,5
-10
Israël
Morocco
Lebanon
Algeria
Djibouti
Libya
Malta
Tunisia
Iraq
Egypt
Kuwaït
SA
EAU
Bahraïn
Jordan
Oman
Qatar
Yemen
TurKey
ROE MENA
Syria
Algeria
Djibouti
Libya
Iraq
Egypt
SA
Moroc
EAU
Israël
Jordan
Leban
Qatar
Yemen
TurKey
Malta
Tunisia
Kuwaït
ROE MENA
Bahraïn
Oman
Syria
Source : établi sur la base des données de la Banque Mondiale.
Cependant, en termes de rendement des fonds propres (ROE), les banques de la zone
connaissent, globalement, une décroissance entre 2000 et 2011, soit un taux de
croissance négatif de 3,51%. Le taux de rendement moyen de la région est de 13,64%.
Notons que le rendement des fonds propres des banques en Irak est le plus important de
la région (45,1%). Ceci peut être expliqué par la propriété publique des banques et
l’importance des fonds propres comparativement à leur activité.
La rentabilité des fonds propres des banques au Koweït, Arabie Saoudite, Djibouti,
Qatar, Émirats Arabes Unis, Turquie et Yémen se situe au dessus du niveau moyen de la
région. Alors que le ratio de rentabilité des fonds propres en Syrie est des plus faibles, il
est même négatif indiquant un résultat négatif des banques sur la période sous revue.
Globalement, le taux de rendement des fonds propres des banques en Algérie évolue
positivement durant la période allant de 2000 à 2011, passant de 4,96% en 2000 à 16,26%
en 2011. En 2006, on remarque une importante amélioration du taux de rendement des
fonds propres du système bancaire algérien dû principalement à l’augmentation du ROE
des banques publiques suite à l’amélioration de la rentabilité de leurs actifs. Cependant le
ROE des banques privées est toujours plus important que celui des banques publiques.
Malgré cette amélioration de la rentabilité. En 2010, on remarque une baisse du
rendement des fonds propres des banques en Algérie (publiques et privées) suite à
l’accroissement de leurs fonds propres. Une augmentation d’autant plus permise d’une
148
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
part par la mise en réserves d’une partie des bénéfices réalisés en 2009 et, d’autre part,
par l’augmentation du capital minimum des banques privées intervenue durant le dernier
trimestre de 2009 [rapport de la Banque d’Algérie (2010), p. 81].
En dépit de son amélioration, le taux de rendement moyen des fonds propres des
banques en Algérie (10,47%), demeure au dessous du taux de rendement moyen de la
région MENA (13,64%). Mais, il est au même niveau que celui des banques en Égypte, au
Bahreïn, en Jordanie, au Liban et à Oman et meilleur comparativement au taux de
rendement des fonds propres des banques en Tunisie, en Malte, en Libye, et à Israël.
Au final, l’efficacité des banques en Algérie enregistre une évolution positive indiquant
une amélioration de la rentabilité des banques. Cependant en comparaison aux pays de la
région MENA, le système bancaire algérien demeure de faible rentabilité et donc de
faible efficacité en particulier comparativement à certains pays pétroliers.
S’agissant de la mesure d’efficacité des marchés financiers, le ratio Turnover est souvent
employé comme un indicateur d’efficacité.
c) Le ratio Turnover
Il est le rapport entre la valeur des transactions et la capitalisation boursière. Il mesure
le volume des transactions sur un marché donné relativement à sa taille. Un ratio élevé
signifie une liquidité importante du marché et donc permettant au marché d’être plus
efficace (Čihák et al. (2013), p. 17).
Figure n°3.22: le ratio Turnover dans les pays de la région MENA.
200 Turnover ratio
100
149
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
marché financier se développe davantage de même que les banques et les autres
intermédiaires financiers [p. 13].
Cette régularité confirme l’idée d’Allen (1993) selon laquelle, les banques prédominent
dans les économies avec des structures de production plus simples. Alors que les marchés
deviennent de plus en plus importants à mesure que les économies croissent et affichent
des systèmes productifs plus articulés et plus complexes [Allen (1993), p. 102]. De plus,
la relation entre les deux composantes du développement financier, développement
bancaire et développement du marché, est non monotone. Elles sont complémentaires
aux premières phases du développement des marchés financiers et deviennent des
concurrentes à mesure qu’elles se développent [Demerguç-Kunt et Maksimovic (1996),
Yartey (2008)]. En effet, l’expansion initiale des marchés financiers fait augmenter à la
fois les opportunités du partage des risques et des flux d’information sur le marché. Ce
qui permet aux entreprises un accès plus facile et moins coûteux au financement bancaire
induisant le développement bancaire. À mesure que les marchés se développent
davantage, une substitution du financement par capitaux propres au financement par
dettes prend place [Demerguç-Kunt et Maksimovic (1995), p. 20]. Également, les
intermédiaires financiers en achetant des titres sur le marché, contribuent à le nourrir en
matière de liquidité et réciproquement les intermédiaires financiers développent leurs
services financiers sur le marché [Capelle-Blancard et Coupey-Soubeyran (2006)].
Ainsi, les systèmes financiers sont fondamentalement mixtes; le développement des
banques et le développement des marchés sont indissociables. Par conséquent, les
intermédiaires financiers et les marchés ne sont pas forcément des concurrents mais l’un
est complémentaire par rapport à l’autre. De ce fait, l’analyse de la relation entre le
développement bancaire et le développement des marchés est cruciale. Demerguç-Kunt
et Levine (1995) et Yartey (2007) sont les deux principales études menées en vue
d’investiguer une telle relation. Effectivement, leurs résultats indiquent que le niveau du
développement des marchés financiers est positivement et significativement corrélé au
niveau du développement des banques, des non banques, des compagnies d’assurance et
des fonds de pension privés. Yartey (2007), indique qu’un secteur bancaire bien
développé parvient à promouvoir le développement du marché financier. Il souligne,
qu’un marché interbancaire liquide et soutenu dans une large mesure par un secteur
bancaire efficace est important pour le développement du marché financier [Yartey
(2007), p. 287].
L’analyse des déterminants du développement des marchés financiers, confirme
également ces résultats, le développement bancaire est un déterminant important du
développement des marchés financiers [Garcia et Liu (1999); Nair (2008); Yartey(2008);
Cherif et Gazdar(2010)]. L’ensemble de ces travaux a été mené sur des échantillons de
pays différents, des pays développés, des pays en développement des pays africains et
même des pays de la région MENA. Par conséquent, la relation positive et significative
151
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
49L’analyse instrumentale se base sur l’analyse comparative entre les instruments de financement, dettes et
titres, alors que l’analyse institutionnelle se base sur l’analyse comparative entre les banques et le marché
financier et la possibilité de dépendance entre le niveau de développement bancaire et le niveau de
développement du marché financier. En effet, pour mener l’analyse microéconomique, il nous faudra des donnés
microéconomiques sur la structure de financement des entreprises. Chose qui ne pourra pas se faire en Algérie
pour deux raisons : le marché financier est quasiment inexistant et les entreprises en Algérie ne sont pas en
mesure de solliciter le marché financier à l’exception de quelques unes.
152
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Tableau n°3.1: les coefficients de corrélation entre la capitalisation boursière rapportée au PIB et le
ratio des crédits au secteur privé
Pays Algérie Égypte Jordanie Maroc Tunisie Arabie
Saoudite
Coefficient -0,93 0,52 0,85 0,87 0,56 0,67
Source : calculés à partir des données de la BA et de la Banque Mondiale à l’aide du logiciel Eviews.
Les coefficients de corrélation différent de zéro, ce qui affirme l’existence d’une relation
entre les deux composantes et que ces deux composantes ne sont pas indépendantes l’une
de l’autre dans les six pays pris en considération [figure n°3.23].
Les niveaux de corrélation les plus élevés ont été enregistrés au Maroc et en Jordanie, et
sont respectivement de 0,87 et 0,85. Ces coefficients de corrélation positifs et significatifs
indiquent que le niveau du développement bancaire et le niveau du développement du
marché sont positivement et significativement corrélés.
Figure n°3.23 : La corrélation entre la mesure du développement bancaire (crédits bancaires au
secteur privé en % PIB) et la mesure du développement du marché financier (capitalisation
boursière en % du PIB).
400 Jordanie 200 Maroc
200 100
0
0
0 20 40 60 80
0 20 40 60 80 100 -100
200 Arabie Saoudite 200 Égypte
150
100 100
50
0 0
0 10 20 30 40 50 0 20 40 60
50 Tunisie 1 Algérie
0,5
0 0
0 5 10 15 20
0 20 40 60 80 -0,5
Source : établi à partir des données de l’Annexe, sous l’Excel.
Cette relation positive a été également confirmée pour l’Égypte, la Tunisie et l’Arabie
Saoudite. Soit des corrélations positives moyennes de 0,67 pour l’Arabie Saoudite, de
0,56 pour la Tunisie et de 0,52 pour l’Égypte. En revanche, la corrélation entre les deux
composantes du développement financier en Algérie est négative et significative, elle est
de l’ordre de (- 0,93). Cette corrélation indique que les deux composantes du
développement financier évoluent inversement. Autrement dit le développement
153
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1990
19912
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
CredPriv/PIB CapBourse CredPriv/PIB CapBourse
150 Maroc 80 Tunisie
60
100
40
50
20
0 0
1990
19912
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
100 10
5
50
0
0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
154
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
155
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
156
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
second lieu, notre analyse trouve un fondement empirique pour l’idée que le
développement du marché financier est tributaire du niveau de développement du secteur
bancaire (à l’exception de l’Arabie Saoudite). Au final, la régularité du développement des
deux composantes dépend du niveau de développement de l’économie réelle [Allen
(1993)].
Ces résultats nous permettent de conclure au fait que le ralentissement dans le
développement du système bancaire (Uniquement 52% du total des crédits, et 33,5% du
total des dépôts bancaires, représentent les crédits destinés au secteur privé en Algérie
en 2011), est, en partie, responsable sur la difficulté d’essor du marché financier en
Algérie.
Mais suivant la régularité du développement des deux composantes, cette situation est,
particulièrement, tributaire de l’état du secteur industriel en Algérie qui est un secteur
faible ne pouvant pas faire appel au marché financier. En effet, le tissu économique en
Algérie est à 95% constitué de personnes physiques, contre uniquement près de 5% de
personnes morales, révélant que l’économie algérienne se base essentiellement sur les
micros entités, et le plus souvent des entreprises familiales qui ne peuvent pas ouvrir
leurs capitaux au public [résultats du recensement économique (2011), p. 10] . De plus,
uniquement 3,3% des entités économiques déclarent l’emprunt bancaire comme leur
principale source de financement [résultats du recensement économique (2011), p. 27].
Ajoutant à cela, le processus de production en Algérie est très peu sophistiqué et simple
n’exprimant pas un besoin de financement par le marché. En effet, 89% des entités
économiques activent dans le secteur tertiaire, le moins demandeur en termes de
financement externe, contre uniquement 10,2% qui activent dans le secteur industriel, le
plus demandeur de financement externe [résultats du recensement économique (2011), p.
14]. Ce qui dénote le fait que l’économie algérienne n’est pas encore prête à s’adapter au
financement par le marché.
Ces résultats nous incitent à ne prendre en considération, dans le reste du travail, que les
indicateurs du développement bancaire.
157
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD
Conclusion
L’objectif de ce troisième chapitre est d’examiner le développement du système financier
en Algérie tout en le comparant à un panel de pays de la zone MENA, comme préalable à
l’examen de son impact sur la dynamique de création des entreprises.
La première section retrace l’évolution du cadre institutionnel des mécanismes du
financement de l’économie à travers les principales réformes ayant touché au système
financier depuis son instauration. Nous avons pu conclure au fait que suite à l’arsenal
institutionnel juridique mis en place depuis la fin des années 1980, l’activité des banques
et des établissements financiers suit une tendance certes croissante mais demeure très
loin par rapport aux objectifs assignés. De plus, le seul canal du financement de
l’économie nationale est à nos jours le système bancaire. Le marché financier, malgré son
établissement depuis 1993, il demeure quasiment inopérant.
Vu cette situation, nous avons dans la seconde section opté pour une analyse par
indicateurs du niveau de développement financier en Algérie en comparaison à vingt
autres pays du MENA. L’exploration a concerné quatre piliers du développement
financier, l’approfondissement, l’accessibilité, la stabilité et l’efficacité des systèmes
financiers, banques et marchés.
Cette analyse nous montre l’existence de grandes disparités dans le développement
financier entre les différents pays. Plus encore, elle est clairement apparente, une
supériorité des systèmes financiers des pays non pétroliers comparativement aux pays
pétroliers. Outre ce fait, en matière de développement, les marchés financiers des pays de
la région sont marqués par de très grandes disparités. Certains n’ont même pas des
marchés financiers et d’autres malgré leur établissement, ils demeurent non fonctionnels.
L’Algérie, est le pays qui possède un marché financier depuis 1993, mais son activité
demeure à son plus faible niveau jusqu’à nos jours. Néanmoins, une analyse d’une
éventuelle corrélation entre le développement des banques et des marchés financier nous
révèle que le développement du marché financier peut être tributaire du développement
bancaire. Une régularité qui est aussi tributaire du niveau de développement économique,
en particulier du secteur industriel. Ces résultats nous ont incité à ne prendre en
considération dans la suite du travail que les indicateurs du développement bancaire.
Les résultats montrent que malgré les dispositions contenues dans les différentes
réformes, le système financier algérien est sous développé en comparaison aux pays de la
zone.
Dans l’objectif de comprendre le sous-développement du système financier en Algérie
ainsi que les divergences enregistrées entre les différents pays de la même région, nous
aborderons dans le chapitre suivant les déterminants macroéconomiques et
institutionnels du développement financier en particulier dans les pays de l’échantillon.
158
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
QUATRIÈME CHAPITRE :
Les déterminants macroéconomiques et
institutionnels du développement financier :
analyse en données de panel sur les pays du MENA
Introduction
Étant donné l’importance des systèmes financiers développés et vu les divergences qui
caractérisent les pays du MENA en matière de développement financier, l’examen de ses
déterminants nous semble très indispensable. Il nous permettra une compréhension du
phénomène de développement financier et surtout une explication aux retards pris par
les pays du MENA.
L’importance d’un tel examen a été soutenue par Pagano (1993). Il considère l’analyse
des déterminants du développement financier au même degré d’importance que celle de
son impact sur la croissance économique, en écrivant «la compréhension de ce que
détermine l’émergence des marchés financiers ou de leur degré de développement est
autant importante que l’évaluation de leur impact sur la croissance économique » [p.
619].
À cet effet, un courant de recherche, principalement empirique, a été développé afin
d’élucider les déterminants macroéconomiques et institutionnels du développement
financier. Cette littérature s’est soldée par un ensemble de facteurs responsables sur la
détermination des degrés de développement financier. On note, entre autres, la qualité
des institutions qui semble en première importance, l’ouverture financière, l’ouverture
commerciale, l’asymétrie d’information et le niveau de développement économique.
Pour tenter une explication aux divergences en terme de développement financier entre
les pays du MENA, il est important d’examiner en premier les déterminants du
développement financier dans la région tout en se focalisant sur les facteurs
macroéconomiques et institutionnels. Afin d’y parvenir, nous adoptons une analyse en
données de panel couvrant les 21 pays de la région regroupés en un seul échantillon dans
un premier temps, puis en deux sous échantillons selon que le pays soit un exportateur
de pétrole ou non.
Le chapitre sera organisé en deux principales sections. Une première qui consiste en une
revue de la littérature portant sur les déterminants du développement financier. Après
avoir présenté une succincte revue de la littérature nous présenterons les variables et les
données y afférentes. Une seconde section présente quant à elle les tests préalables, suivis
des résultats d’estimation et de leur interprétation.
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
maintenir la concurrence et la capacité des banques à recevoir des dépôts des épargnants
et à les restituer au besoin, il serait un important facteur stimulant le développement
financier.
Deux principales parties sont distinguées dans la théorie du droit et de la finance [Beck
et Levine (2003), p. 02]. Ces dernières forment les deux principaux canaux via lesquels le
système légal affecte le développement financier le canal politique et le canal d’adaptabilité.
Les deux canaux de la théorie du Droit et de la Finance prévoient que les différences
entre les origines historiques de la promulgation des lois déterminent le développement
financier d’aujourd’hui. Cependant ces deux parties se distinguent par les mécanismes via
lesquels la tradition légale influence le développement financier. Le canal politique de la
théorie ne fait pas de distinction entre le droit civil français et le droit civil allemand, en
stipulant que le droit civil, d’une manière générale, a tendance à mieux protéger les
droits de propriété publique alors que la Common Law a tendance à protéger les droits
de propriété privée. Ainsi, la Common Law est plus favorable au développement financier
que le droit civil. Le canal d’adaptabilité opère, au contraire, une distinction entre le droit
civil français et le droit civil allemand. Il précise que les pays qui relèvent de la Common
Law et du droit civil allemand disposent de traditions légales plus souples et plus
flexibles comparativement aux pays au droit civil français.
Néanmoins, cette théorie a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment en ce qui
concerne son résultat que l’origine légale est un déterminant important du
développement financier. Malgré que la protection des investisseurs et des droits privés
facilite l’émergence d’une finance d’entreprise efficiente, ainsi, qu’une amélioration du
développement financier, l’idée que l’origine du droit est un déterminant du
développement financier a été rejetée [Rajan et Zingales (2003), p. 38].
Comme critique à cette théorie, notamment à son apport en matière du rôle déterminant
de l’héritage du droit pour le développement financier, Rajan et Zingales (2003) font
référence aux facteurs politiques.
b) La structure politique et le développement financier
Rajan et Zingales (2003) soulignent qu’un facteur invariable dans le temps comme
l’origine légale ne peut pas à lui seul expliquer la divergence des niveaux de
développement financier. En élaborant leur théorie des groupes d’intérêts, Rajan et
Zingales (1999)50accentuent le rôle de la puissance des forces politiques en tant qu’un
facteur variable pouvant exercer un impact considérable sur les institutions, y compris
les institutions financières. En d’autres termes, lorsqu’un groupe donné s’empare du
pouvoir il met en place des politiques et des institutions à son profit permettant de
préserver ses intérêts.
50
Cité dans Rajan R. G et Zingales L. (2003) « The Great Reversals: The Politics of Financial Development in
the 20th Century », Journal of Financial Economics, Vol. 69.
162
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
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EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
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EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
51 La Porta et al. (1996, 1998), en examinant l’importance de l’origine des systèmes juridiques ils ont trouvé que les pays
dont le système juridique relève de la Common Law, ont généralement les meilleures protections juridiques des
investisseurs. Les pays au droit civil français ont au contraire les protections juridiques des investisseurs les moins efficaces
alors que les pays au droit civil allemand et scandinave se situent au milieu des deux premiers.
165
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
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comparativement à ceux relevant du droit civil français, confirmant ainsi les résultats de
La Porta et al. (1996, 1997, 1998).
De ce fait, les études empiriques confirment l’importance des systèmes judiciaires plus
flexibles et plus protecteurs des droits de propriété, des droits des créanciers et des
investisseurs. Toutefois, ce facteur n’est pas le seul déterminant du développement
financier. D’autres variables macroéconomiques et institutionnels peuvent jouer un rôle
crucial dans ce sens.
Commençons par les degrés d’ouverture des pays à l’international. On distingue ainsi
l’ouverture financière et l’ouverture commerciale.
L’ouverture financière ou la libéralisation financière a constitué, pendant longtemps,
l’objet de prédilection de débats économiques fervents. L’importance de son rôle, dans le
développement financier, a été discutée initialement par McKinnon (1973) et Shaw
(1973), qui sont d’ailleurs les fondateurs de la théorie de la libéralisation financière.
Depuis alors, la libéralisation financière constitue une variable déterminante du
développement financier, indiquant qu’une importante ouverture du système financier
favorise son développement [Chinn et Ito (2002);Baltagi et al. (2007, 2009)].
Cependant, Rajan et Zingales (2003) suggèrent que l’ouverture financière ne sera
bénéfique au développement financier que si elle est couplée à une ouverture
commerciale. Ils stipulent que les groupes d’intérêt, et en particulier, les entreprises
industrielles et financières déjà établies, s’opposent au développement financier dans la
mesure que ce dernier crée des opportunités pour l’établissement de nouvelles
entreprises qui érodent les rentes des entreprises en place; et sont particulièrement une
source de concurrence accrue. Pour remédier à ces oppositions, Rajan et Zingales (2003)
suggèrent l’ouverture simultanée du commerce et du système financier.
Néanmoins, de nombreux auteurs ne confortent pas cette condition d’ouverture
simultanée [Chinn et Ito (2006), Baltagi et al (2007, 2009)]. Chinn et Ito (2006) sur un
panel de 108 pays couvrant la période de 1980 à 2002, trouvent que l’ouverture
financière, mesurée par l’indice KAOPEN, est positivement corrélée au développement
financier, mesuré par les crédits au secteur privé en pourcentage du PIB, et ce
indépendamment de l’ouverture commerciale, mesurée par le rapport de la somme des
exportations et des importations au PIB, sous condition d’un développement légal et
institutionnel.
Baltagi et al. (2009) sur un panel de 42 pays en développement couvrant la période 1980-
2003, ont exploré la relation entre le développement financier, les institutions,
l’ouverture commerciale et la libéralisation financière. Dans le but de vérifier l’hypothèse
de Rajan et Zingales, ils ont introduit deux variables une indiquant l’ouverture
commerciale52 et l’autre l’ouverture financière53 ainsi qu’une troisième variable
52
L’ouverture commerciale est mesurée par le rapport du commerce total au PIB
166
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
interagissant ces deux premières. Les résultats d’estimation, par la méthode des
moments généralisés sur panel dynamique, montrent que l’ouverture financière ainsi que
l’ouverture commerciale sont positivement ajustées au développement bancaire et au
développement du marché financier dans les pays en développement. Toutefois, la
variable d’interaction n’exerce pas d’effets significatifs, rejetant ainsi l’hypothèse de la
nécessité d’ouverture simultanée du commerce et des systèmes financiers. Ils montrent
que les deux ouvertures sont des substituts et non des compléments. Ils suggèrent que
l’ouverture simultanée pourrait, même, être néfaste pour le développement financier.
Sur un échantillon des pays de la région MENA, Gazdar (2011) trouve au contraire des
effets différentiels des deux ouvertures selon qu’on considère le développement bancaire
ou le développement des marchés financiers. Il apparait à travers ses résultats que
l’ouverture financière est plus bénéfique pour le développement bancaire alors que
l’ouverture commerciale exerce un effet positif et significatif sur le développement des
marchés financiers. Ce qui ne concorde pas avec les résultats de Baltagi et al. (2009).
Outre ces facteurs macroéconomiques, la disponibilité de l’information sur le crédit,
reflétée par la présence des registres de crédits publics ou privés, joue un rôle
déterminant dans la relance du développement financier, en particulier le financement
bancaire du secteur privé [Love et Mylenko (2003) et Djankov et al. (2007)]. En effet,
ces agences sont définies comme étant des bases de données de propriété publique ou
privée dont la vocation est de collecter des informations sur la situation financière des
emprunteurs auprès du secteur bancaire. Leur rôle principal est l’échange d’informations
entre les banques et les institutions financières [Djankov et al. (2007), p. 305].
Via une analyse couvrant un échantillon de 129 pays, Djankov et al. (2007) trouvent que
la présence des registres de crédits semble plus importante pour le développement
financier mesuré par les crédits au secteur privé dans les pays à faible revenu
comparativement à la qualité d’exécution juridique qui exerce un rôle déterminant dans
les pays les plus riches (p. 301). Ce dernier résultat ne concorde pas totalement avec ceux
de Detragiache et al. (2005) dans la mesure où ces derniers trouvent que l’accès aux
informations ainsi que la conclusion rapide des contrats sont tous les deux associés à des
systèmes financiers plus développés dans les pays à faible revenus.
De plus, Djankov et al. (2007) trouvent que l’efficacité de ces agences de diffusion des
informations sur le crédit diffère suivant l’origine légale du système juridique. Ils
stipulent que les systèmes juridiques de la Common Law ont une incidence plus
importante sur les registres privés alors que ceux du droit civil français ont une
incidence sur les registres de crédits publics.
53
L’ouverture financière est mesurée par deux différents indices, l’indicateur de globalisation financière construit
par Lane and Milesi-Feretti (2006) et une mesure de la libéralisation financière construite par Abiad and Mody
(2005)
167
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
54
Voix citoyenne et Responsabilité, La stabilité politique et absence de violence, Efficacité des pouvoirs publics,
La Qualité de la règlementation, État de Droit et la Maîtrise de la Corruption.
55
Le premier indice est Stabilité Politique et liberté (political stability and freedom) qui est la moyenne des deux
indicateurs Voix citoyenne et Responsabilité et Stabilité politique et Absence de Violence. Le second indice est
l’Efficacité du gouvernement (Government efficiency) calculé par la moyenne des quatre autres indicateurs
168
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
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EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
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EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
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EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
niveau du développement bancaire. Plus encore, l’engagement des banques dans des
activités trop diversifiées constitue un obstacle à l’exercice de contrôle et de supervision
bancaire, ce qui nuit à la stabilité bancaire.
C’est ce que nous avons bien observé durant la crise financière de 2007. Où un
engagement important et une course vers la réalisation de plus de profits a conduit les
banques à s’engager dans des activités de marché trop risquées sans une véritable
exploration du marché et de la clientèle. C’est pour cette raison que l’exercice des
restrictions à l’activité bancaire permettra d’améliorer l’efficacité et le développement
bancaire.
Toutefois, Barth et al. (2001) ont empiriquement indiqué que les restrictions à l’activité
bancaire ont des répercussions négatives sur le développement et la performance
bancaire. Des restrictions règlementaires importantes à l’activité bancaire sont corrélées
à une probabilité élevée de souffrance des systèmes bancaires de crises financières et à
une faible efficacité du système.
Les exigences en capital minimum et la qualité des normes comptables constituent aussi
autant d’aspects de la régulation bancaire qui jouent un rôle central dans la
détermination de l’activité bancaire, et ils semblent constituer une des plus importantes
préoccupations du comité de Bâle. Notons que la régulation bancaire a été d’autant plus
renforcée suite à la crise financière de 2007 «crise des Subprimes».
Notre objectif à travers ce chapitre est d’examiner les déterminants macroéconomiques
et institutionnels du développement financier dans les pays du MENA. Pour ce faire
nous faisons recours aux modèles en données de panel. Nous construisons d’abord un
indice synthétique du développement financier suivi d’une classification des pays du
MENA en matière de développement financier.
I.2 Construction d’un indice synthétique du développement financier. Quelle
classification pour les pays du MENA.
Dans le but d’utiliser une mesure plus ou moins globale du développement financier pour
chacun des 21 pays, nous optons dans ce point, préalablement à l’analyse économétrique,
pour une construction d’un indice synthétique du développement financier à base d’un
certain nombre d’indicateurs, précédemment, présentés. Car une seule mesure ne permet
pas de capturer le maximum d’information sur le développement des systèmes financiers.
Nous nous limitons aux intermédiaires financiers bancaires et nous excluons les
indicateurs du développement des marchés financiers pour trois principales raisons.
D’abord, certains pays du MENA ne possèdent pas des marchés fonctionnels et certains
d’autres, malgré leur établissement ils demeurent d’une création récente. De plus, suivant
la dernière brève analyse du rapport entre le développement bancaire et le
développement du marché financier, ce dernier dépend principalement du degré du
développement des banques et de l’intermédiation financière. Enfin, pour les besoins de
171
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
58Pour plus de détails quant à la méthode et aux étapes de calcul de l’indice du développement financier veuillez
vous référer à l’Annexe n°4-1.
172
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
0,3 MENA
0,2
0,1
0
-0,1
-0,2
-0,3
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Source : établi à partir de l’indice calculé à base des indicateurs du développement financiers
Néanmoins, l’indice (FDI1) en Algérie affiche des valeurs négatives sur toute la ligne. Il
I
est croissant entre 1996 et 2002 mais décroissant à partir de 2003, mise à part en 2009
[voir la figure n°2, Algérie]. Son niveau le plus important est enregistré en 2002 soit (-
(
0,541) alors qu’en 2009 l’indice affiche sa plus faible valeur soit (-0,93).
( Ainsi, le
développement financier en Algérie est en moyen négatif sur la période considérée, soit
un indice moyen de (-0,812).
0,812). Ceci indique que les réformes entreprises à partir de 1990
n’ont pas eu l’effet escompté, du fait que le niveau du développement
développement financier suit une
tendance à la baisse.
La figure n°4.22 retraçant l’évolution de l’indice (FDI1) dans les différents pays de
l’échantillon entre 1996 et 2011, montre que son évolution en Algérie est pratiquement
similaire à celle enregistrée en Irak, en Libye, à Oman, en Arabie Saoudite et au Yémen
qui sont des pays pétroliers. Dans ces pays l’indice (FDI1) est globalement décroissant
entre 1996 et 2011 et affiche des valeurs négatives sur toute la ligne.
En Syrie ainsi qu’en Turquie, bien que les niveaux du développement de leurs systèmes
financiers soient négatifs, leur évolution suit une tendance à la hausse.
Comparativement au resteste des pays de l’échantillon, le système financier en Algérie est
sous développé. En effet, les systèmes financiers du Bahreïn,
Bahreïn, des Émirats, du Maroc et
de Tunisie sont marqués par une évolution positive très apparente. Les indices étaient
négatifs durant les premières années et deviennent peu à peu positifs durant les dernières
173
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Figure n°4.2 : évolution de l’indice du développement financier (FDI1) par pays entre 1996 et 2011
0,0000 1,0000 0,0000 1,0000 Koweït
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Bahreïn
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
0,5000
0,0000
0,0000 0,0000
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
-0,5000 Iraq Iran
-1,0000 Algérie -2,0000 -2,0000
0,0000 0,0000 0,0000
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Libye Qatar
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1,0000 2,0000
-2,0000
0,0000 0,0000
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
-1,0000 Oman -1,0000 -1,0000 Arabie Saoudite -2,0000 Émirats Arabes Unis
0,0000 1,0000 2,0000 2,0000 5,0000
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
-1,0000 Djibouti Egypte Israël Jordanie Liban
5,0000 2,0000 0,0000 1,0000 1,0000
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
0,0000 0,0000 0,0000
0,0000
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
-0,5
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
années. Passant ainsi des systèmes financiers moins développés à des systèmes financiers
développés.
L’indice du développement financier est positif sur toute la période d’analyse dans six
pays Koweït, Égypte, Israël, Jordanie, Liban et Malte, avec une tendance
particulièrement croissante dans les quatre derniers pays.
Suivant l’évolution de l’indice synthétique (FDI1), les systèmes financiers des pays de la
région MENA ont connu quatre phases de développement entre 1996 et 2011 [voir
figure n°4.1]. Une première, allant de 1996 à 1999, marquée par une évolution croissante
des niveaux du développement financier, notons que durant cette période l’indice est
négatif, passant d’une valeur de (-0,198) en 1996 à (-0,037) en 1999. Cette évolution a
été apparente dans la majeure partie des pays de l’échantillon [figure n°4.2].
Néanmoins, en l’an 2000, le développement financier des pays de la zone enregistre une
décroissance considérable, soit un taux de croissance négatif de l’ordre de 172,16%
[figure n°4.1]. Cette chute du degré du développement financier a été plus remarquable
dans neuf pays essentiellement exportateurs du pétrole (Algérie, Bahreïn, Iran, Koweït,
Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis et Yémen). La chute du degré de
développement financier dans ces pays, peut être attribuée à l’augmentation des prix du
pétrole suite à la décision prise par l’OPEP et d’autres gros producteurs du pétrole de
restreindre la production en 1998-1999. Cette décision qui a permis de mettre fin à la
période du bas prix du pétrole et ainsi une élévation des recettes d’exportations du
pétrole et donc du PIB dans la majeure partie des pays exportateurs. Cet accroissement
rapide du PIB peut être à l’origine de la baisse des rapports entre les variables financières
et le PIB et ainsi de l’indice (FDI1).
Le niveau du développement financier dans les pays du MENA a été, vite, marqué par
une reprise en 2001. Passant d’un indice négatif de (-0,1007) en 2000 à un indice positif
de (0,041) en 2001. Atteignant ainsi pour la première fois durant la période sous revue,
un degré positif du développement financier [figure n°4.1].
Cette croissance du niveau du développement financier en 2001, est pratiquement
observée dans l’ensemble des pays ayant connu une baisse en 2000. Cependant, cette
évolution croissante n’a caractérisé que l’année 2001.
La période (2002-2004) constitue la seconde phase du développement financier des pays
de la zone MENA. Durant cette phase on remarque un retour de la situation. Le degré
du développement financier qui s’est amélioré en 2001, a évolué à la baisse entre 2002 et
2004. Il était positif mais décroissant en 2002 et 2003 et devenu négatif en 2004. La
baisse du niveau du développement financier global de la région est le reflet direct de sa
décroissance dans neuf pays (Algérie, Bahreïn, Koweït, Libye, Oman, Qatar, Arabie
Saoudite, Israël, Malte et Turquie) [figure n°4.2].
175
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
La troisième phase qui peut être distinguée est celle allant de 2005 à 2009. Cette phase
est caractérisée par un degré du développement financier important et croissant, passant
d’un indice négatif de l’ordre de (-0,031) en 2005 à un indice positif de (+0,224) en 2009.
Le développement financier est devenu positif à partir de 2007. En 2008, les systèmes
financiers de la région ont connu une légère baisse de leur niveau du développement.
Cette baisse, était la principale conséquence de la crise financière de 2007-2008. En effet,
la crise a influencé à la baisse le développement financier en Algérie, en Iran, au Koweït,
à Oman, au Qatar, en Arabie Saoudite, en Jordanie, au Liban et au Yémen.
En 2009, l’indice (FDI1) connait une croissance rapide et importante, soit un taux de
croissance annuel de 308,16%. Ce fait est nettement repérable dans la quasi-totalité des
pays du MENA [figure n°4.2].
Cette croissance coïncide avec la décroissance du PIB réel pétrolier. Ce dernier a atteint
en 2009 son niveau le plus bas, il a été marqué par une baisse très sensible59. Cette baisse
se reflétant dans le PIB des pays exportateurs du pétrole est à l’origine de
l’augmentation des indicateurs du développement financier qui sont représentés par des
rapports entre les variables financières et le PIB. Ceci s’est principalement traduit dans
l’évolution de l’indice synthétique du développement financier. Par conséquent, le
développement important des systèmes financiers de la région, principalement des pays
pétroliers, en 2009 est le fait de la baisse du PIB à un rythme plus important par rapport
à l’accroissement des variables financières.
La dernière phase qui peut être distinguée dans l’évolution de l’indice (FDI1) est celle
des années 2010 et 2011 caractérisée, de nouveau, par une décroissance du niveau du
développement financier dans la région. L’indice global est passé de (0,224) en 2009 à
(0,137) en 2010 et à (0,073) en 2011. Cette évolution coïncide avec le printemps arabe
(dans certains pays du MENA) et donc une instabilité politique et sociale considérable.
Suivant l’indice global (FDI1) moyen par pays, nous distinguons cinq groupes de pays
(voir la figure n°4.3). Un premier comprenant les pays financièrement les plus
développés de la région MENA, avec un indice moyen compris entre (+1) et (+2,8). Ce
groupe n’est composé que de trois pays, avec en première position le Liban (+2,726),
suivi par Malte (+1,93), puis par la Jordanie (+1,062) qui sont des pays non pétroliers.
Le second groupe de pays est celui des pays financièrement développés dont l’indice
moyen est entre (+0,1) et (+0,99). Avec un indice moyen de (+0,861), Israël se trouve en
première position suivi, respectivement, par l’Égypte, le Koweït, le Maroc et le Bahreïn.
59Perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale (2012) « Moyen Orient,
Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan », FMI. Page 02. Rapport préparé par Albert Behar avec le concours
des équipes chargées des pays concernés
176
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Figure n°4.3 : Indice synthétique FDI1 moyen du développement financier dans les pays de la
région MENA.
3,000
2,000
1,000
0,000
-1,000
-2,000
Source : établi sur la base de l’indice synthétique, calculé à partir des données de la Banque Mondiale
Au niveau moyen du développement financier où, les systèmes financiers sont
communément qualifiés de standard, se trouve exclusivement la Tunisie avec un score
moyen de 0,0044.
Les pays financièrement les moins développés constituent le quatrième groupe avec des
indices compris entre (-0,1) et (-0,6). Ce groupe de pays est le plus large, comprenant en
première position le Qatar avec un indice de (-0,224) suivi respectivement des Émirats
Arabes Unis, Djibouti, Turquie, Oman, Syrie et Arabie Saoudite.
Quant au dernier groupe, il comprend les pays qui sont financièrement sous développés
de l’échantillon dont les indices moyens sont compris entre (-0,61) et (-1,26). L’Iran
occupe la première position dans ce groupe avec un indice moyen de (-0,685), suivi
respectivement par l’Algérie avec un indice de (-0,795), le Yémen, la Libye et l’Irak.
Afin d’appuyer nos résultats, nous avons construit un deuxième indice (FDI2) qui
intègre, en plus, des quatre indicateurs précédents deux autres mesurant les aspects
d’accessibilité et de stabilité du système bancaire. Ces deux indicateurs sont le nombre
d’agences de banques commerciales par 100 000 adultes et le Bank Z-Score. L’indice est
construit à l’aide de la méthode d’analyse en composantes principales appliquée sur la
matrice créée par les six indicateurs sur un panel de 19 pays couvrant la période (2004-
2011)60.
De l’examen des 152 observations, il ressort qu’uniquement 59 indices sont supérieurs à
la moyenne « 0 », et 93 indices négatifs, indiquant ainsi l’importance des indices négatifs
par rapport aux indices positifs (voir figure n°4.4).
L’indice le plus élevé est de l’ordre de 2,934 enregistré par le système financier du Liban
en 2010, alors que le plus faible indice est atteint par le système financier de Libye en
2011, soit un indice négatif de (-1,307).
60Lapériode et le panel nous ont été limités par la disponibilité des données. Pour plus de détails sur la
construction de l’indice FDI2, veuillez vous référer à l’Annexe n° 4-1.
177
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Figure n°4.4 : Développement financier mesuré par FDI2, par pays (2004-2011)
3 FDI2
2,5
2
1,5
1
0,5
0
-0,5
-1
-1,5
Source : établi sur la base des valeurs moyenne de l’indice (FDI2) sur la période (2004-2011).
178
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
179
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
capital [Chinn et Ito (2008), p. 314]. Plus cet indicateur est élevé, plus le pays est dit
financièrement ouvert. Les affirmations de la théorie de la libéralisation financière,
soutenues par les résultats de Rajan et Zingales (2003) et Chinn et Ito (2002), entre
autres, suggèrent un effet positif de cette variable sur le développement financier.
Nous attendons dans notre cas à ce que cette variable joue un rôle positif sur le
développement de l’intermédiation financière dans les pays du MENA. En effet,
l’ouverture financière devra, théoriquement, créer un environnement financier plus
concurrentiel favorisant la baisse des coûts de transaction, et la disponibilité des
instruments financiers plus diversifiés. En revanche, de nombreux économistes ont
souligné que l’ouverture financière ne pourra stimuler le développement financier qu’en
présence d’une bonne infrastructure institutionnelle [Beji (2009)].
b) La variable d’Ouverture Commerciale (TO)
Le degré d’ouverture commerciale est calculé par le ratio de la somme des exportations
et des importations au PIB. Une valeur élevée du ratio indique que le pays entreprend
des échanges importants avec d’autres pays, il est donc commercialement ouvert. Cet
indicateur est calculé à base des données de la base (WDI) de la banque mondiale. Nous
attendons, suivant les résultats de Baltagi et al. (2009) et Rajan et Zingales (2003), que
l’ouverture commerciale exercera une influence positive sur le développement financier
dans les pays du MENA.
c) Les variables Institutionnelles
L’appréciation de la qualité institutionnelle soulève des problèmes pratiques
inextricables. Pour éluder de telles difficultés, nous faisons appel aux indicateurs de la
qualité de la Gouvernance qui reflètent la qualité des institutions. Selon Kaufmann, la
gouvernance est définie comme « les traditions et les institutions par lesquelles l’autorité est
exercée dans un pays pour le bien commun. Cela inclut le processus par lequel les gouvernements
sont choisis, contrôlés et remplacés, la capacité du gouvernement à élaborer et mettre en place des
politiques judicieuses ainsi que le respect des citoyens et l’État des institutions gouvernant leurs
interactions économiques et sociales » [Kaufmann et al. (2010), p. 4]. De cette définition,
trois domaines peuvent être distingués : le Processus par lequel les gouvernements sont
choisis, contrôlés et remplacés; la capacité du gouvernement à élaborer et à mettre en
place des politiques judicieuses ainsi que le respect des citoyens et des États des
institutions gouvernants leurs interactions économiques et sociales. Nous utilisons les
données de la base Indicateurs de Gouvernance dans le Monde (World Governance
Indicators « WGI ») de la banque Mondiale.
Kaufmann et al. (2010) ont construit deux mesures de la qualité institutionnelle
correspondant à chacun des trois domaines de la gouvernance, donnant lieu à six indices
élémentaires. Les données sur la base desquelles les indicateurs ont été construits
181
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
relèvent des sondages et des enquêtes auprès des experts et des ménages. De ce fait, les
indicateurs de WGI sont regroupés en trois domaines.
Pour pouvoir inclure toutes les variables institutionnelles dans la même équation, nous
les avons regroupé en trois indices synthétiques chacun définissant un des trois domaines
de la gouvernance selon Kaufmann. Le premier Indice correspond au processus par
lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés (PGSMR). Il est défini
par la moyenne de deux indices institutionnels élémentaires, Voix citoyenne et
Responsabilité (VA)61 et Stabilité politique et Absence de Violence/Terrorisme (PS)62. Il mesure
à la fois la tendance du processus politique et la perception d’une possible déstabilisation
du régime politique. Puisqu’il représente la moyenne de ces deux premiers indicateurs,
une valeur élevée indique que le processus par lequel les gouvernements sont
sélectionnés, dirigés et remplacés est de bonne qualité.
Le second mesure la capacité du gouvernement à élaborer et à mettre en place des politiques
judicieuses (CGFISP). Il est défini par la moyenne des deux indices élémentaires, Efficacité
du Gouvernement (GE)63 et Qualité de la Règlementation (RQ)64.
Quant au dernier indice, celui indiquant le degré du respect par les citoyens et l’État pour les
institutions qui gouvernent leurs interactions sociales et économiques (RCSI), il est défini
également par la moyenne de deux indices institutionnels État de Droit (RL)65 et Maîtrise
de Corruption (CC)66.
61«Voix citoyenne et responsabilité » mesure la tendance du processus politique, les libertés civiles, les droits
politiques et l’indépendance des médias. Cet indicateur reflète le degré auquel les citoyens d’un pays participent
dans la sélection de leur gouvernement ainsi que la liberté d’expression et la liberté d’association. Sa mesure est
une estimation qui donne le score du pays sur l’indicateur agrégé en variable centrée réduite avec un intervalle
de variation globale compris entre -2,5 et +2,5. Une valeur élevée de l’indicateur indique un degré élevé de
liberté d’expression des citoyens, reflétant une meilleure qualité des institutions.
62
«Stabilité politique et absence de violence» mesure la perception d’une possible déstabilisation du régime politique
par voie électorale ou par des moyens inconstitutionnels ou violents. Le score de l’indicateur est également
compris entre -2,5 et +2,5. Un score élevé indique une stabilité politique élevée et une absence de violence et du
terrorisme.
63«Efficacité des pouvoirs publics (GE)» est une dimension qui englobe la qualité des services publics, la qualité de
l’administration et le degré de son indépendance vis-à-vis des pressions politiques. Elle intègre la qualité des
processus d’élaboration des politiques et de leur mise en œuvre. Il est également compris entre -2,5 et +2,5. Un
score élevé reflète une efficacité élevée du gouvernement.
64
« Qualité de la Règlementation (RQ)» est l’indicateur qui évalue l’ampleur de la relation entre le développement
du secteur privé et les politiques gouvernementales. Elle reflète la capacité du gouvernement à élaborer et à
mettre en œuvre des politiques et des règlements qui permettent et favorisent davantage le développement du
secteur privé. L’estimation donne des scores qui varient entre -2,5 et +2,5. Un score élevé indique une
meilleure qualité règlementaire.
65
L’indicateur « État de droit » évalue dans quelle mesure les citoyens ont-ils confiance dans les règles posées
par la société et les respectent-ils en particulier en ce qui concerne la qualité du contrat social à travers la police
et les juridictions, mais aussi le taux de criminalité et la violence.
66
« Maîtrise de Corruption » mesure la perception de l’usage de la puissance publique dans la recherche des gains
privés ou personnels. Un score élevé implique un niveau de corruption faible alors qu’un score faible indique un
niveau de corruption élevé et donc des institutions moins efficaces.
182
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Nous attendons qu’une amélioration dans la tendance des processus politiques, dans la
capacité des gouvernements à élaborer des politiques judicieuses ainsi que dans le respect
des institutions par les citoyens et les États, influence positivement le développement
financier.
Néanmoins l’intégration des trois indices à la fois dans la même régression peut créer un
problème de colinéarité. C’est pourquoi, nous testons dans ce qui suit pour le problème
de colinéarité.
d) Variable de disponibilité de l’information sur le crédit, registres de crédits
(CR)
Cette variable indique la présence des registres de crédits dans un pays donné. Ces
agences sont définies comme étant des bases de données de propriété publique ou privée
dont la vocation est de collecter des informations sur la situation financière des
emprunteurs auprès du secteur bancaire. Leur principal rôle est l’échange d’informations
entre les banques et les institutions financières [Djankov et al. (2007)].
À ce titre, nos données sont tirées de la base de données construite par Djankov et al.
(2007) pour les années 1996 à 2003, et de la base de Doing Business de 2004 à 2011.
Cette variable est binaire dans notre modèle, elle prend les valeurs « 0 » et « 1 ».
Lorsque la variable (CR) est égale à 1, cela signifie qu’il existe un partage ou une
disponibilité de l’information sur le crédit dans le pays en question pendant une année
donnée. Leur présence devrait exercer un effet positif sur le développement financier en
permettant de réduire l’asymétrie d’information. Nous attendons à ce que la présence des
registres de crédits dans un pays donné, améliore le développement financier, en
particulier l’accès au crédit par le secteur privé. Un résultat tant affirmé par Love et
Mylenko (2003) et par Djankov et al. (2007).
e) Variable du Développement économique (GDPPC)
Dans ce cadre, une littérature abondante avait souligné l’importance du développement
économique pour le développement financier [Patrick (1966), Hassan et al. (2011),
Yousif Khalifa Al-Yousif (2002), Demetriades et Hussein (1996),…]. Pour mesurer le
niveau du développement économique, nous avons utilisé le PIB par tête, données tirées
de la base de données de la Banque Mondiale. Nous escomptons à ce qu’un niveau élevé
du PIB par tête améliore la demande des services financiers et donc un développement du
secteur financier.
Nous tiendrons compte aussi du degré de stabilité macroéconomique en introduisant le
taux d’inflation, considéré comme une variable macroéconomique indicatrice, de
prédilection, dans l’appréciation des politiques économiques. Dans la mesure où, cette
variable intervient systématiquement dans la détermination de plusieurs autres variables,
monétaire et réelle, de l’économie. Nous prévoyons à ce que le taux d’inflation influence
négativement les activités de mobilisation et d’allocation des ressources.
183
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Après avoir présenté les variables du modèle et leurs sources respectives, nous
efforcerons, dans un dernier point, de présenter les statistiques descriptives y relatives.
I.4 Les statistiques descriptives des données du modèle :
Dans ce troisième point nous présentons l’échantillon d’analyse, ses caractéristiques et
les statistiques descriptives des variables du modèle.
Nous intégrons l’Algérie dans un panel des pays du MENA comme était prévu.
L’échantillon comporte 21 pays sur une période d’analyse allant de 1996 à 2011. Cette
période nous a été délimitée relativement à l’existence des données sur la qualité
institutionnelle. Ceci a fait que notre examen des déterminants du développement
financier dans la région MENA est mené sur 336 observations.
Le tableau n°4.1 présente les statistiques descriptives relatives aux variables mesurant le
développement financier en termes de moyenne, d’écart type, de minimum et de
maximum.
Tableau n°4.1 : Statistiques descriptives des variables du modèle
Variable Observations Mean Std.Dev. Min Max
M2_GDP 336 71.44132 43.51422 10.451 247.824
QM_GDP 336 47.03182 43.55134 .0257723 237.5884
DC_GDP 336 55.30268 45.42348 -102.8096 191.166
PC_GDP 336 43.86358 29.21983 -3.015 133.649
FDI 336 -2.13e-10 1 -1.859319 3.391423
Source : établi à l’aide du logiciel Stata 12.
Les résultats repris dans le tableau n’ont fait que renforcer les résultats déjà présentés
dans le chapitre précédent. Les pays de la région présentent des divergences
considérables en matière du développement financier. L’indicateur moyen de la masse
monétaire (M2_GDP) est de 71,44% avec un écart-type de 43,51%. Son niveau minimal
est de 10,45% alors que son niveau maximal est 247,82% du PIB.
Le ratio de la quasi monnaie (QM_GDP) représente en moyenne 47,03% du PIB avec un
écart type de 43,55%. Sa plus faible valeur est de 0,025% et sa valeur maximale atteint un
niveau de 237,58% du PIB. Quant à l’indicateur des crédits intérieurs (DC_GDP), il
représente en moyenne 55,30%. Sa valeur minimale est négative, elle est de l’ordre de
(-102,81%) contre un ratio de 191,166% le plus élevé avec un écart-type de 45,42%.
S’agissant de l’indicateur des crédits au secteur privé (PC_GDP), son niveau moyen pour
les 21 pays sur la période (1996-2011) est de 43,86%, avec un écart type de 29,22%. Ses
niveaux minimum et maximum qui sont respectivement de -3,015% et de 133,65%
reflètent la divergence considérable dans le développement financier mesuré par le ratio
des crédits au secteur privé.
184
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Le tableau n°4.2, expose la matrice des corrélations des différentes variables du modèle.
Les résultats montrent que toutes nos variables explicatives sont, globalement,
positivement et significativement corrélées aux indicateurs du développement financier
ainsi qu’à l’indice composite.
Les coefficients de corrélation les plus élevés sont enregistrés entre les variables
institutionnelles et les variables financières au niveau de confiance de 1%.
La corrélation entre l’indice institutionnel PGSMR et les cinq variantes du
développement financier est positive et significative, elle est de l’ordre de 47,77% avec
l’indice composite du développement financier (FDI), de 32,16% avec le ratio de liquidité
(M2_GDP), de 32,50% avec le ratio de quasi monnaie (QM_GDP). Le coefficient de
corrélation entre l’indice PGSMR et le ratio des crédits intérieurs (DC_GDP) est de
46,55%. L’indice enregistre une corrélation la plus élevée avec le ratio des crédits au
secteur privé, soit 68,04%.
L’indice institutionnel CGFISP est aussi positivement corrélé aux variables financières
au seuil de 1%. Le coefficient de corrélation le plus élevé est 76,59% avec le ratio des
crédits au secteur privé. Quant à sa corrélation avec les autres variables financières,
l’indice CGFISP est positivement et significativement corrélé à l’indice synthétique du
développement financier (FDI) à hauteur de 52,79%, au ratio de liquidité (M2_GDP)
avec un coefficient de corrélation de 32,75%, avec le ratio de quasi monnaie (QM_GDP) à
hauteur de 40,89% et avec le ratio des crédits intérieurs (DC_GDP) à hauteur de 47,99%.
RCSI est le troisième indice institutionnel, il est positivement et significativement
corrélé à l’indice FDI avec un coefficient de 47,31%, au ratio de liquidité avec un
coefficient de 26,82%, avec le ratio de quasi monnaie soit un coefficient de 31,72% et
corrélé au ratio des crédits intérieurs à hauteur de 47,19%. Le coefficient le plus élevé
résulte, aussi, de la corrélation de l’indice RCSI avec le ratio des crédits au secteur privé,
soit un coefficient de 72,22%.
L’ouverture financière est aussi positivement corrélée aux variables du développement
financier au seuil de significativité de 1%. Les coefficients de corrélation ne sont pas très
élevés, ils varient entre 16,76 et 25,83%.
L’ouverture commerciale, est certes positivement corrélée aux mesures du
développement financier, mais à des seuils qui différent d’une variante à l’autre. Le
coefficient de corrélation le plus élevé est enregistré avec le ratio des crédits au secteur
privé, soit 31,36% au seuil de 1%.
La variable relative à la disponibilité de l’information sur le crédit apparait avec des
coefficients de corrélation positifs et significatifs au niveau de confiance de 1%. Le
coefficient de corrélation avec le ratio des crédits au secteur privé est le plus élevé, soit
33,31%.
185
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
pwcorr FDI M2_GDP QM_GDP DC_GDP PC_GDP TO KAOPEN PGSMR CGFISP RCSI CR GDPPC Inf_rate, sig
FDI M2_GDP QM_GDP DC_GDP PC_GDP TO KAOPEN PGSMR CGFISP RCSI CR GDPPC Inf_rate
FDI 1.0000
M2_GDP 0.9503 1.0000
0.0000
QM_GDP 0.9426 0.9373 1.0000
0.0000 0.0000
DC_GDP 0.9459 0.8598 0.8373 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000
PC_GDP 0.8660 0.7143 0.7089 0.8065 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000 0.0000
TO 0.1729 0.1514 0.0985 0.0907 0.3136 1.0000
0.0015 0.0054 0.0714 0.0971 0.0000
KAOPEN 0.2356 0.1676 0.2511 0.2008 0.2583 0.2718 1.0000
0.0000 0.0021 0.0000 0.0002 0.0000 0.0000
PGSMR 0.4777 0.3216 0.3250 0.4655 0.6804 0.3767 0.2504 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000
CGFISP 0.5279 0.3275 0.4089 0.4799 0.7659 0.3178 0.4197 0.7725 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000
RCSI 0.4731 0.2682 0.3172 0.4719 0.7222 0.2656 0.3338 0.8569 0.8960 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000
CR 0.2722 0.1908 0.2580 0.2352 0.3331 -0.1774 0.1772 0.0057 0.3212 0.2264 1.0000
0.0000 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 0.0011 0.0011 0.9165 0.0000 0.0000
GDPPC 0.0908 -0.0407 0.0489 0.0905 0.2530 0.2316 0.4015 0.4621 0.5323 0.6088 0.0394 1.0000
0.0965 0.4570 0.3714 0.0977 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.4717
Inf_rate -0.2192 -0.2323 -0.1532 -0.2335 -0.1931 -0.1546 -0.1987 -0.2574 -0.1507 -0.2131 0.0803 -0.1147 1.0000
0.0001 0.0000 0.0049 0.0000 0.0004 0.0045 0.0002 0.0000 0.0056 0.0001 0.1419 0.0356
Source : établi sous Stata12.
187
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Une fois l’objectif et la procédure du test d’homogénéité sont présentés, nous devons
convertir la structure en un programme informatique exécutable sous stata12.
Puisque nous utilisons, comme variable endogène cinq variantes, l’indice composite du
développement financier ou les quatre indicateurs élémentaires, et nous considérons
l’échantillon total des pays du MENA et les deux sous échantillons des pays pétroliers et
non pétroliers, alors, la procédure du test de Hsiao sera répétée pour chaque variable du
développement financier et pour chacun des trois groupes de pays considérés. Nous
allons présenter les résultats détaillés du test pour tous les modèles et les trois
échantillons considérés.
L’application du test d’homogénéité sur les variables telles qu’elles sont présentées
précédemment, avec une variable dépendante représentée soit par l’indice synthétique ou
par les quatre indicateurs désagrégés sur la période (1996-2011) et sur le panel complet
de pays du MENA ou les deux groupes de pays pétroliers et non pétroliers donne des
résultats qui ne suggèrent pas une structure de panel parfait.
Nous avons procédé à des ajustements dans la dimension spatiale en supprimant de la
base de données les pays qui possèdent des systèmes financiers très développés comme le
Liban, Israël et Malte mais les résultats ne s’améliorent pas. Les données ne donnent pas
lieu à une structure de panel67.
Vu que les modifications dans la dimension spatiale ne nous fournissent pas des résultats
validant la structure de panel, nous procédons dans un second temps à des modifications
dans la dimension temporelle.
Au coup des ajustements dans la dimension temporelle (voir les résultats du test de
Hsiao dans le tableau n°4.3), les échantillons d’étude se réduisent à des structures de
panel à effets individuels. De ce fait, la dimension temporelle diffère suivant la variante
du développement financier utilisée et diffère d’un échantillon à un autre (MENA, pays
pétroliers, pays non pétroliers). Les résultats seront repris dans le tableau n°4.3 ci-
dessous.
67
Nous n’avons pas repris les résultats du test de Hsiao après les modifications spatiales, juste pour ne pas
encombrer les annexes et faciliter la lecture et la compréhension du test.
189
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
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190
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
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EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
En d’autres termes, les résultats repris dans le tableau montrent clairement que la
dimension temporelle de l’analyse a été délimitée de sorte à avoir une structure de panel.
La structure qui en découle est un panel à effets individuels pour l’ensemble des variables
dépendantes et pour les différents échantillons d’analyse.
Avec &' variable dépendante représentative de l’une des variantes du développement
financier, le modèle empirique à estimer, est un modèle de panel à effets individuels, dont
la structure générale suivante :
&'( = )( + + 01 23( + +4 51& 0( + +6 35 ( + +7 809#( + +: %8( +
+; 53( + +< =>_1'005( + +@ A( + -( …………………………………………………(1)
Où
&' est la mesure du développement financier, représentée soit par l’indice composite
FDI ou par les quatre variantes (M2_GDP), (QM_GDP), (DC_GDP) ou
(PC_GDP) ; A est la variable de contrôle représentée par l’indicateur de stabilité
macroéconomique mesurée par le taux d’inflation ; - est le terme d’erreur.
Les indices ! et $ indiquent respectivement le pays et l’année pour chacune des variables.
Toutefois, l’intégration des trois variables institutionnelles dans la même équation
pourra créer un problème de colinéarité. À cet effet, nous testons dans ce qui suit pour le
problème de colinéarité.
II.1.2 Test de Colinéarité :
Nous appliquons le test de colinéarité sur les variables du modèle afin de vérifier
l’existence ou non de problème de colinéarité.
Les résultats du test sont obtenus à l’aide du logiciel Stata 12. Pour tester la colinéarité,
il faut vérifier les valeurs que prennent les « Variance Inflation Factor » (VIF) pour
chaque variable. Si la valeur du VIF dépasse la valeur de 10 pour une variable, ceci
indique qu’elle peut être source de colinéarité.
Le test nous révèle l’existence d’un problème de colinéarité causé par les deux variables
institutionnelles CGFISP et RCSI. Ce problème de colinéarité se pose quel que soit le
groupe de pays pris en considération (pays MENA, pays pétroliers et pays non
pétroliers) et quelle que soit la variable dépendante [Annexe n°4-3]. Pour pallier ce
problème de colinéarité, nous faisons recours à deux autres équations où nous intégrons
alternativement ces deux variables institutionnelles.
&'( = )( + + 01 23( + +4 51& 0( + +6 809#( + +7 %8( + +: 53( +
+; =>_1'005( + +< A( + -( …………………………………………………………… (2)
&'( = )( + + 01 23( + +4 35 ( + +6 809#( + +7 %8( + +: 53( +
+; =>_1'005( + +< A( + -( ………………………………………………………......... (3)
191
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Nous estimons les trois équations du modèle pour les trois groupes de pays (l’échantillon
complet des pays du MENA et les deux sous échantillons des pays pétroliers et pays non
pétroliers).
Du moment que le test d’homogénéité nous révèle que les données donnent lieu à une
structure de panel à effets individuels, il nous est indispensable de vérifier la spécification
du modèle ou plus exactement la nature des effets individuels, s’il s’agit bien d’effets
individuels fixes ou d’effets individuels aléatoires.
II.1.3 Test de spécification de Hausman
Le test d’Hausman est fondé sur les différences entre l’estimateur optimal du modèle à
effets aléatoires (Moindres Carrés Quasi Généralisés) et l’estimateur du modèle à effets
fixes (Within).
L’hypothèse nulle du test est que les erreurs ne sont pas corrélées aux variables
explicatives. C’est donc le modèle à effets aléatoires ou encore l’estimateur des MCQG.
L’hypothèse alternative est que les erreurs sont corrélées aux variables explicatives du
modèle. Dans ce cas le modèle le plus approprié est le modèle à effets fixes, ou
l’estimateur Within.
En d’autres termes les hypothèses du Modèle sont :
H0 : Modèle à effets aléatoires
Ha : Modèle à effets fixes
Nous avons, à cet effet, appliqué le test de Hausman sur les trois équations du modèle. Ce
test nous permettra de voir la nature des effets individuels, s’il s’agit bien des effets fixes
ou des effets aléatoires.
Les résultats sont résumés dans les tableaux n°4.4, 4.5 et 4.6 ci-dessous avec une
précision quant aux règles de décision. Globalement, pour les trois modèles, il apparait
que les effets sont principalement aléatoires. Car sur 45 équations, nous n’avons discerné
la présence des effets fixes que dans quatre équations [voir les tableaux n°4.4, 4.5, 4.6].
De ce fait, relativement aux résultats du test de Hausman, les modèles seront estimés par
la méthode des effets fixes ou des effets aléatoires.
192
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
193
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Tableau n°4.5 : Résultats du test de Hausman appliqué au modèle (2) [avec CGFISP]
Pays Du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=9,99 Prob>χ2=18,90% Aléatoires
Équation (M2) χ2 (7)=2,33 Prob>χ2=93,91% Aléatoires
Équation (QM) χ2 (7)=3,53 Prob>χ2=83,15% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (7)=7,53 Prob>χ2=37,60% Aléatoires
Équation (PC) χ2 (7)= Prob>χ2= Aléatoire est la meilleure
estimation
Pays Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=24,74 Prob>χ2=0,08% Fixes
Équation (M2) 2
χ (7)=8,77 Prob>χ2=26,95% Aléatoires
Équation (QM) 2
χ (7)=12,74 Prob>χ2=7,86% Aléatoires
Équation (DC) 2
χ (7)=29,71 Prob>χ2=0,01% Fixes
Équation (PC) χ2 (7)=12,02 Prob>χ2=10,00% Aléatoires
Pays Non Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=0,33 Prob>χ2=99,99% Aléatoires
Équation (M2) 2
χ (7)=4,35 Prob>χ2=73,84% Aléatoires
Équation (QM) 2
χ (7)=8,44 Prob>χ2=29,50% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (7)=2,27 Prob>χ2=98,92% Aléatoires
Équation (PC) χ2 (7)=1,89 Prob>χ2=96,54% Aléatoires
Source: établi à partir des résultats du test de Hausman.
194
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Tableau n°4.6 : Résultats du test de Hausman appliqué au modèle (3) [avec RCSI]
Pays Du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=8,89 Prob>χ2=25,43% Aléatoires
Équation (M2) 2
χ (7)=2,46 Prob>χ2=93,03% Aléatoires
Équation (QM) χ2 (7)=7,97 Prob>χ2=33,49% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (7)=7,84 Prob>χ2=34,72% Aléatoires
Équation (PC) χ2 (7)=20,63 Prob>χ2=0,44% Fixes
Pays Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=14,62 Prob>χ2=4,12% Fixes
Équation (M2) χ2 (7)=7,59 Prob>χ2=36,99% Aléatoires
Équation (QM) χ2 (7)=8,11 Prob>χ2=32,27% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (7)=12,50 Prob>χ2=8,52% Aléatoires
Équation (PC) χ2 (7)=14,43 Prob>χ2=4,41% Fixes
Pays Non Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=0,81 Prob>χ2=99,73% Aléatoires
Équation (M2) χ2 (7)=4,73 Prob>χ2=69,34% Aléatoires
Équation (QM) 2
χ (7)=10,38 Prob>χ2=16,79% Aléatoires
Équation (DC) 2
χ (7)=1,57 Prob>χ2=97,97% Aléatoires
Équation (PC) 2
χ (7)=5,18 Prob>χ2=63,81 Aléatoires
Source : établi à partir des résultats du test de Hausman.
Nous utilisons ces résultats afin d’estimer les différentes équations du modèle. Une fois
les modèles sont estimés, il est important de vérifier l’état des résidus à l’aide des tests
d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation des résidus. À ce stade il est inutile de
reprendre les résultats d’estimation des modèles à effets fixes et à effets aléatoires.
II.1.4 Tests des résidus
Dans le but de vérifier l’efficacité des estimations, il nous importe de mener des tests sur
les résidus des différents modèles. Les tests d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan (1980)
et d’auto-corrélation de Wooldridge (2002) sur panel nous permettent de vérifier l’état
des résidus.
Le test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan, appliqué sur les résidus des modèles à
effets fixes et à effets aléatoires, révèle que les erreurs des différents modèles sont
hétéroscédastiques [voir tableaux n°4.7, 4.8 et 4.9].
195
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
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196
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ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
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ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Pays du MENA
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI Chibar2(01)=1028 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01)=929,03 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01)=789,81 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01)=645,08 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01)=22,73 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
Pays Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI F(7, 168) =9,59 DEFG > & =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01) =245,88 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01) =408,62 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01) =66,99 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP F(7, 168) = 5,93 DEFG > & =0,000 Hétéroscédasticité
Pays Non Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI Chibar2(01) =228,34 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01) =205,85 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01) =152,43 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01) =291,37 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01) =106,77 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
Source : établi à partir des résultats du test d’Hétéroscédasticité.
De même, l’application du test d’auto-corrélation des erreurs de Wooldridge (2002) sur
panel, sur les trois équations indique que les erreurs des différents modèles sont auto-
corrélées [voir les tableaux n°4.10, 4.11, 4.12].
198
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
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ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
respect des institutions par les citoyens et les États (RCSI), se distingue, plus nettement
des autres variables exogènes par ses effets les plus significatifs sur le développement
financier quelle que soit la variante considérée.
En considérant l’échantillon global des pays du MENA, les coefficients des deux
variables institutionnelles, (CGFISP) et (RCSI), sont positifs et significatifs,
globalement, au seuil de significativité de 1% et ce quelle que soit la variante du
développement financier. Ceci indique que la capacité des gouvernements à élaborer et à
mettre en place des politiques judicieuses et le degré du respect des institutions par les
citoyens et les États constituent d’importants déterminants du développement financier
global (FDI) de la taille et de la liquidité du système financier (M2_GDP), du degré
d’attraction de l’épargne (QM_GDP) ainsi que du financement bancaire de l’économie
(DC_GDP) et du secteur privé (PC_GDP).
En revanche, le processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et
remplacés n’exercent d’effets significatifs que sur l’indice du développement financier
(FDI) dans le modèle (3) et sur la capacité du système bancaire à financer le secteur privé
dans les modèles (2) et (3).
Une amélioration des tendances du processus politique et la perception d’une possible
déstabilisation du régime politique n’exerce une influence positive et très significative
que sur le financement bancaire du secteur privé au seuil de significativité de 5%.
Prenons le modèle (2), une amélioration de l’indice d’un point d’indice implique une
augmentation du degré du financement bancaire pour le secteur privé de 4,007 points
d’indicateurs.
La capacité des gouvernements à élaborer et à mettre en place des politiques judicieuses,
exerce une influence positive et significative assez importante sur le développement
financier global (FDI), la taille du système financier (M2_GDP), le degré d’attraction de
l’épargne (QM_GDP) ainsi que sur l’activité d’allocation des ressources par le secteur
bancaire, à l’économie en générale (DC_GDP) et au secteur privé en particulier
(PC_GDP).
Considérons le modèle (2), une amélioration de la capacité des gouvernements à élaborer
des politiques judicieuses d’un point d’indice implique une augmentation du
développement financier global (FDI) de 0,554 points d’indice, de la taille ou de la
liquidité du système financier de 17,77 points d’indicateur, du degré d’attraction de
l’épargne de 21,157 point d’indicateur, du financement de l’économie de 19, 955 points
d’indicateur et du financement bancaire pour le secteur privé de 19,153 point d’indicateur
au seuil de significativité de 1%.
Le degré du respect des institutions par les états et les citoyens s’avère aussi un des
principaux déterminants du développement financier dans les pays de la région MENA,
que ce soit en termes de mobilisation ou d’allocation des ressources financières.
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
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ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
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ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Tableau n°4.13 : Résultats d’estimation des trois modèles (1), (2) et (3) avec les MCGR. Intégrant les trois Indices institutionnels (PGSMR), (CGFISP) et (RCSI). Avec
cinq variantes pour la variable endogène (FDI), (M2_GDP), (QM_GDP), (DC_GDP) et (PC_GDP).
Variable dépendante FDI
MENA N=21 T= (2000-2011) MENA Pétroliers N= 11 T= (1996-2011) MENA non Pétroliers N=10 T= (2002-2011)
Variables explicatives (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)
PGSMR 0,0301 0,0849 0,1076* -0,1143 0,0215 -0,0714 0,1723 0,1252 0,1901*
(0,640) (0,161) (0,075) (0,123) (0,763) (0,331) (0,134) (0,208) (0,094)
CGFISP 0,4298*** 0,5546*** 0,1922** 0,3852*** 0,2869 0,1748
(0,000) (0,000) (0,030) (0,000) (0,128) (0,245)
RCSI 0,2288** 0,3587*** 0,3774*** 0,4682*** -0,1684 -0,0469
(0,010) (0,000) (0,000) (0,000) (0,305) (0,736)
KAOPEN 0,0507** 0,0464** 0,0635*** 0,0208 0,0089 0,0401** 0,0836** 0,0773** 0,0890**
(0,020) (0,035) (0,005) (0,316) (0,702) (0,042) (0,024) (0,032) (0,018)
TO -0,0001 -0,00024 0,00035 -0,0008 -0,0009 -0,0007 0,0046*** 0,0038*** 0,0043***
(0,813) (0,760) (0,660) (0,170) (0,181) (0,264) (0,002) (0,007) (0,004)
CR 0,0531 0,0557 0,1006* 0,0506 0,0752 0,0515 0,0664 0,0388 0,0960
(0,321) (0,295) (0,061) (0,319) (0,172) (0,323) (0,555) (0,704) (0,401)
lnGDPPC -0,1834*** -0,1708*** -0,1275*** -0,0575* -0,0327 -0,0465*** 0,2278** 0,2331** 0,3086***
(0,000) (0,000) (0,002) (0,082) (0,352) (0,164) (0,024) (0,017) (0,000)
Inf_rate -0,0022 -0,0023 -0,0026* -0,0012 -0,0014 -0,0013 -0,0085** -0,0072** -0,0084**
(0,135) (0,115) (0,079) (0,269) (0,254) (0,229) (0,031) (0,049) (0,038)
Observations 252 252 252 176 176 176 100 100 100
Variable dépendante M2_GDP
MENA N=21 T= (2001-2011) MENA Pétroliers N= 11 T= (1997-2011) MENA non Pétroliers N=10 T= (2002-2011)
Variables explicatives (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)
PGSMR 1,2558 3,8965 1,3176 -5,4047 -2,0911 -4,0721 9,2135 6,4954 9,9830*
(0,711) (0,192) (0,667) (0,134) (0,530) (0,251) (0,134) (0,208) (0,093)
CGFISP 12,0901*** 17,7779*** 6,1980 11,9833*** 4,1068 -0,9558
(0,009) (0,000) (0,0181) (0,003) (0,672) (0,908)
RCSI 12,2476*** 14,6814*** 10,5766** 13,5437*** -10,6636 -9,1431
(0,009) (0,000) (0,016) (0,000) (0,208) (0,227)
KAOPEN 0,7234 0,8829 1,8673* -0,7493 -1,3068 0,1844 1,5180 1,3492 1,6354
(0,516) (0,420) (0,092) (0,520) (0,263) (0,863) (0,388) (0,438) (0,351)
TO 0,02678 0,0043 0,0160 -0,0227 -0,0226 -0,0194 0,2017*** 0,1467** 0,2020***
(0,543) (0,917) (0,706) (0,527) (0,533) (0,592) (0,008) (0,040) (0,008)
CR 5,7993** 5,7038** 6,2130** 3,7972 4,4293* 4,0591 6,1259 5,3101 6,7532
(0,033) (0,027) (0,012) (0,137) (0,085) (0,118) (0,272) (0,263) (0,214)
lnGDPPC -12,3751*** -10,9549*** -9,6702*** -2,5624 -1,3069 -2,6087 9,6602* 8,8547* 10,8986***
(0,000) (0,000) (0,000) (0,120) (0,411) (0,119) (0,061) (0,086) (0,010)
Inf_rate -0,2775*** -0,2672*** -0,2473*** -0,2443*** -0,2437*** -0,2513*** -0,4899** -0,3627** -0,4906**
(0,003) (0,002) (0,004) (0,001) (0,002) (0,001) (0,016) (0,050) (0,017)
207
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Observations 231 231 231 165 165 165 100 100 100
Variable dépendante QM_GDP
MENA N=21 T= (2002-2011) MENA Pétroliers N= 11 T= (1997-2011) MENA non Pétroliers N=10 T= (2002-2011)
Variables explicatives (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)
PGSMR -1,1116 -0,3985 1,2798 -2,9950 -0,0370 -1,2858 1,4655 -0,0541 1,8165
(0,711) (0,874) (0,644) (0,204) (0,987) (0,587) (0,789) (0,991) (0,737)
CGFISP 19,1736*** 21,1578*** 8,6090*** 12,9295*** 12,0619 9,4398
(0,000) (0,000) (0,002) (0,000) (0,188) (0,212)
RCSI 5,0780 10,2733*** 8,3824*** 12,4186*** -2,9313 2,2716
(0,225) (0,001) (0,003) (0,000) (0,707) (0,735)
KAOPEN 2,4816** 21,1796** 2,9070*** 0,2539 0,0648 1,4207** 5,7618*** 6,1065*** 6,0123***
(0,010) (0,015) (0,002) (0,712) (0,928) (0,028) (0,001) (0,000) (0,001)
TO -0,0146 -0,0292 0,0046 -0,0463** -0,0449** -0,0335 0, 0480 0,0463 0,0388
(0,698) (0,376) (0,893) (0,027) (0,037) (0,150) (0,504) (0,501) (0,589)
CR 0,5460 1,0572 0,9309 1,8536 2,9197* 1,8386 -1,8547 -1,5649 -0,6527
(0,791) (0,552) (0,637) (0,239) (0,069) (0,255) (0,711) (0,747) (0,897)
lnGDPPC -7,1740*** -6,3636*** -3,9785** -1,9347** -1,3261** -1,5870 5,4649 6,7522 9,3873***
(0,000) (0,000) (0,015) (0,048) (0,176) (0,126) (0,264) (0,144) (0,019)
Inf_rate -0,1010 -0,091 -0,1030 -0,0573 -0,0542 -0,0821* -0,3037* -0,2920* -0,2814**
(0,158) (0,121) (0,109) (0,147) (0,191) (0,072) (0,072) (0,098) (0,107)
Observations 210 210 210 165 165 165 100 100 100
Variable dépendante DC_GDP
MENA N=21 T= (2002-2011) MENA Pétroliers N= 11 T= (1997-2011) MENA non Pétroliers N=10 T= (2002-2011)
Variables explicatives (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)
PGSMR -0,6548 1,7570 2,3359 -1,0208 7,0333 -0,9920 10,3830** 8,8300* 10,6728**
(0,854) (0,596) (0,546) (0,832) (0,120) (0,835) (0,049) (0,064) (0,042)
CGFISP 15,2588*** 19,9551*** -0,2619 13,0223** 7,2074 2,7365
(0,006) (0,000) (0,967) (0,021) (0,419) (0,683)
RCSI 8,8565* 19,7766*** 24,8077*** 24,5485*** -5,2566 -1,4735
(0,067) (0,000) (0,000) (0,000) (0,502) (0,814)
KAOPEN 2,8847** 2,5699* 3,7945*** 4,7213*** 3,4322* 4,7260*** 3,3280* 3,3405** 3,5430**
(0,029) (0,058) (0,004) (0,003) (0,054) (0,001) (0,053) (0,045) (0,040)
TO 0,0036 0,0069 0,0247 -0,0318 -0,0555 -0,0332 0,1960*** 0,1884* 0,1976***
(0,932) (0,876) (0,581) (0,520) (0,330) (0,483) (0,007) (0,006) (0,006)
CR -0,9046 -0,9568 2,081 2,6528 2,4528 2,6219 2,1920 1,7518 3,1458
(0,713) (0,699) (0,471) (0,410) (0,456) (0,414) (0,369) (0,749) (0,580)
lnGDPPC -6,5263** -6,1500** -5,7169** -6,3597*** -5,5287* -6,5275*** 8,6145* 9,0854** 10,1442**
(0,010) (0,018) (0,015) (0,021) (0,061) (0,015) (0,072) (0,047) (0,011)
Inf_rate -0,1085 -0,1275 -0,1200 -0,0870 -0,1296 -0,0861 -0,2372 -0,2179 -0,2385
(0,149) (0,100) (0,129) (0,268) (0,172) (0,267) (0,228) (0,245) (0,232)
Observations 210 210 210 121 121 121 100 100 100
208
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
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QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
68
Modèle (2) pour les pays pétroliers ; modèle (3) pays non pétroliers et modèles (2) et (3) pays du MENA
210
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
211
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
212
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Nous avons par la suite, appliqué le test de Hausman puis les tests d’hétéroscédasticité et
d’auto-corrélation des résidus sur le modèle (4).
213
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Les résultats montrent que les effets individuels dans l’ensemble des modèles sont,
globalement, de nature fixe.
Nous allons estimer les modèles par la méthode des effets fixes. Sauf que lorsqu’on
considère le modèle comportant l’indicateur de taille (M2_GDP) dans les pays du
MENA, la méthode appropriée est celle des effets aléatoire.
Néanmoins, pour s’assurer de la fiabilité de la méthode d’estimation, nous conduisons des
tests sur les résidus des différents modèles. Les tableaux n°4.16 et n°4.17 résument les
résultats des tests d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation des résidus du modèle (4)
avec les quatre variantes du développement financier sur les trois échantillons, pays
pétroliers, pays non pétroliers et l’échantillon complet des pays du MENA.
214
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
215
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Les résultats montrent, que les résidus de ce modèle sont hétéroscédastiques et auto-
corrélés quel que soit l’échantillon considéré et quelle que soit la variante du
développement financier. À cet effet, nous optons pour la méthode d’estimation par les
Moindres Carrés Généralisés Réalisables (MCGR) qui permettra de corriger pour les
deux problèmes à la fois.
II.3.2 Estimation et interprétation des résultats :
La décomposition des indices institutionnels en indices élémentaires nous informera
davantage sur l’impact de la qualité institutionnelle, et sur la composante précise qui
affecte plus spécifiquement le développement financier dans les pays de la région MENA.
Les résultats d’estimation du modèle avec la méthode des (MCGR) confirment le fait que
la qualité institutionnelle affecte plus spécifiquement le développement financier dans les
pays pétroliers du MENA comparativement aux pays non pétroliers.
Les résultats montrent plus spécifiquement l’importance du degré de perception de
l’efficience et de l’équité du système judiciaire et le respect des contrats et des
conventions, indiqué par l’indice (RL) pour le développement financier des pays du
MENA, pétroliers et non pétroliers. Il est, de ce fait, l’indice institutionnel qui affecte le
216
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
217
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Tableau n°4.18 : La qualité institutionnelle détaillée. Résultats d’estimation des modèles de panels avec les différentes variables financières par la méthode
des MCGR. La variable intentionnelle est désagrégée en six variables élémentaires suivantes : CC : contrôle de corruption, GE : efficacité de gouvernance,
PS : stabilité politique, RQ : qualité de réglementation, RL : État de droit, VA : voix et responsabilité.
Source : établi à partir des résultats d’estimation repris en Annexe n° 4-5.
Échantillon
MENA (21) Pétrole (11) Non Pétrole (10)
Variables FDI M2_GDP QM_GDP PC_GDP FDI M2_GDP QM_GDP PC_GDP FDI M2_GDP QM_GDP PC_GDP
N=21T=(199 N=21 N=21 N=21 T= N=11 N=11 N=11 N=11 T=(1996- N=10 N=10 N=10 N=10
9-2011) T=(1999- T=(1999- (1998-2011) T=(1997- T=(1998- T=(1998- 2011) T=(1999- T=(1999- T=(1999- T=(1999-
2011) 2011) 2011) 2011) 2011) 2011) 2011) 2011) 2011)
CC -0,0415 -1,4049 -2,3065 -1,1948 0,1017 0,8228 -1,6006 4,0787** -0,2854** -10,1572* -8,1402* -7,4295**
(0,446) (0,621) (0,279) (0,541) (0,104) (0,779) (0,466) (0,045) (0,013) (0,087) (0,081) (0,018)
GE 0,2364*** 2,9884 8,3202*** 11,7396*** 0,2761*** 6,2362 9,8567*** 9,3987*** -0,0108 -11,8559 6,3925 9,7830**
(0,003) (0,504) (0,005) (0,000) (0,006) (0,214) (0,003) (0,003) (0,944) (0,146) (0,329) (0,015)
PS -0,0568* -3,2446* -3,0788** -0,9062 -0,1028** -8,2882*** -3,4338** -0,6315 0,0393 3,3612 0,1397 2,3960
(0,083) (0,070) (0,010) (0,433) (0,021) (0,000) (0,013) (0,640) (0,551) (0,310) (0,956) (0,171)
RQ 0,0846 2,4543 1,7907 1,4194 -0,0454 -0,6354 -0,6063 -2,4125 0,2418 6,9563 1,5351 7,0421
(0,240) (0,511) (0,473) (0,547) (0,475) (0,846) (0,774) (0,246) (0,132) (0,403) (0,812) (0,101)
RL 0,4289*** 19,2188*** 14,5114*** 11,3600*** 0,3594*** 15,2355*** 12,8947*** 6,9099** 0,4458*** 18,0597** 17,710*** 8,9741**
(0,000) (0,000) (0,000) (0,000) (0,000) (0,001) (0,000) (0,011) (0,003) (0,017) (0,005) (0,021)
VA 0,1752*** 5,1529* 3,9078* 9,5786*** 0,0404 5,5829* 2,9988 -2,0033 0,0774 -0,2444 -2,8507 6,7803***
(0,001) (0,077) (0,081) (0,000) (0,584) (0,095) (0,233) (0,420) (0,416) (0,964) (0,494) (0,008)
KAOPEN 0,0492** 1,7942* 2,1637*** 1,3116** 0,0574** -1,0660 0,2962 1,0851 0,0530* 1,4155 6,0630*** 1,3974*
(0,014) (0,090) (0,008) (0,034) (0,013) (0,458) (0,718) (0,111) (0,073) (0,338) (0,000) (0,087)
TO -0,0002 0,00063 -0,0464 0,0396 -0,0007 0,0091 -0,0239 0,0158 0,0047*** 0,2338*** 0,0323 0,1676***
(0,710) (0,987) (0,108) (0,104) (0,217) (0,798) (0,292) (0,394) (0,001) (0,002) (0,608) (0,000)
CR 0,528 5,576** 0,1790 3,4197* 0,0420 4,3522 -0,2528 3,1964* 0,1925** 10,3338** 0,5846 6,8812***
(0,294) (0,043) (0,919) (0,054) (0,431) (0,102) (0,884) (0,056) (0,050) (0,039) (0,876) (0,008)
lnGDPPC -0,2013*** -11,096*** -4,6839*** -2,5243** -0,147*** -2,4719 -2,3255* 0,4253 0,2310*** 12,1116*** 8,9620** 6,5107***
(0,000) (0,000) (0,000) (0,024) 0,000) (0,236) (0,075) (0,717) (0,010) (0,009) (0,027) (0,006)
Inf_rate -0,0021 -0,2343*** -0,0778 -0,0558 -0,0014 -0,3132*** -0,0547 -0,0171 -0,0099** -0,543*** -0,2672* -0,1506
(0,146) (0,005) (0,198) (0,255) (0,271) (0,002) (0,278) (0,598) (0,017) (0,010) (0,092) (0,134)
Observations 273 273 273 294 165 154 154 176 130 130 130 130
Notes : les variables dépendantes sont: l’indice du développement financier (FDI), les actifs liquides rapportés au PIB (M2_GDP), la Quasi monnaie rapportée au PIB (QM_GDP) ou les Crédits au secteur
privé rapportés au PIB (PC_GDP). Les variables explicatives sont les variables institutionnelles : CC= contrôle de corruption; GE=Efficacité de la gouvernance; PS= Stabilité Politique; RQ=Qualité
règlementaire; RL=État de Droit, et VA= Voix et responsabilités. KAOPEN= ouverture financière; TO= ouverture commerciale; CR= registres de crédits; lnGDPPC= log du produit intérieur brut par
habitant. Inf_rate= taux d’inflation. Entre parenthèses P-Value des coefficients. (***), ( **), (*), dénotent la significativité aux seuils de 1%, 5% et 10% respectivement.
218
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Dans les pays du MENA et les pays pétroliers, la stabilité politique (PS), affecte
négativement le développement financier. Un effet nettement constaté sur le
développement financier global (FDI), la taille du système financier (M2_GDP) ainsi que
sur la mobilisation de l’épargne de long terme (QM_GDP). Notons que ce résultat ne
concorde pas avec celui de Law et Azman-Saini (2008). L’effet négatif de la stabilité
politique est, peut être la principale conséquence de son très faible niveau, au point
qu’une amélioration de la stabilité politique exerce toujours une influence négative sur le
développement financier dans les pays du MENA, en particulier les pays pétroliers. Ceci
se justifie davantage par le fait que de nombreux pays de la région souffrent d’une
instabilité politique.
L’indice institutionnel « Voix citoyenne et responsabilité » mesurant la tendance des
processus politiques, les libertés civiles, les droits politiques et l’indépendance des médias
n’exerce d’effet positif et significatif que sur le financement bancaire du secteur privé
dans les pays du MENA, principalement non pétroliers.
L’indice de « Maîtrise de corruption » qui mesure la perception de l’usage de la puissance
publique dans la recherche des gains privés ou personnels, n’exerce d’effet significatif sur
le développement financier que dans les pays non pétroliers. Cependant, les coefficients
associés à l’indice sont négatifs et significatifs, dans l’échantillon des pays non pétroliers
du MENA. Ceci indique que des niveaux élevés de corruption jouent en faveur du
développement financier mesuré soit par l’indice synthétique (FDI), l’indicateur de taille
(M2_GDP), l’indicateur de mobilisation de l’épargne de long terme (QM_GDP) et le
financement bancaire du secteur privé (PC_GDP). Cet effet négatif n’est repérable que
dans les pays non pétroliers. Dans les pays pétroliers, la perception de la corruption
apparait significative pour le financement du secteur privé avec un signe positif. Dans ce
contexte, Bardhan (1997) souligne que la corruption sous certaines formes peut jouer un
rôle de facilitateur des procédures administratives ce qui peut stimuler le développement
financier.
Une amélioration dans la perception de la corruption d’une unité implique une baisse du
développement financier global de 0,285 points d’indicateur, de la taille du système
financier de 10,57 points d’indicateur, de la capacité des banques à mobiliser l’épargne de
long terme de 8,14 points d’indicateur et du financement bancaire du secteur privé de
7,429 points d’indicateur.
Les résultats d’estimation montrent que la qualité de la règlementation n’exerce aucun
effet significatif sur le développement financier dans les pays du MENA que ce soit
pétroliers ou non pétroliers.
Quant aux autres variables explicatives, leurs effets sont, globalement, similaires à ceux
de l’analyse agrégée.
219
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
220
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
Conclusion
Un modèle économétrique, d’un panel de 21 pays de la région MENA qui couvre la
période de 1996 à 2011, avec des variantes à effets fixes et à effets aléatoires, nous a
permis d’analyser les déterminants macroéconomiques et institutionnels du
développement financier dans la région et d’en déterminer leurs poids relatifs.
Outre la considération de l’échantillon total, nous considérons aussi les sous échantillons
des pays pétroliers et non pétroliers.
Les résultats des différents tests préalablement effectués nous ont imposé l’estimation du
modèle par la méthode des (MCGR), comme étant la méthode la plus appropriée en
présence des résidus hétéroscédastiques et auto-corrélés.
Dans un premier temps, nous avons mesuré la qualité institutionnelle en regroupant les
six indices élémentaire de Kaufmann en trois indices agrégés.
Les résultats d’estimation nous révèlent que parmi les variables institutionnelles, la
capacité des gouvernements à formuler et à mettre en œuvre des politiques judicieuses,
ainsi que le degré du respect des institutions, constituent les variables institutionnelles
déterminantes du développement financier dans les pays du MENA, en particulier les
pays pétroliers. À l’opposé, la variable représentative des processus par lesquels les
gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés s’avère la principale variable
institutionnelle déterminante du développement financier dans les pays non pétroliers.
Les résultats démontrent, entre autres, l’importance de la crédibilité du gouvernement,
en particulier par le biais de la confiance portée envers son administration, la perception
des politiques favorables au contexte économique ainsi que l’efficience et l’équité du
système judiciaire et le respect des contrats pour la stimulation de l’intermédiation
financière dans les pays du MENA, notamment les pays pétroliers.
Outre ces variables de qualité institutionnelle, l’ouverture financière et l’ouverture
commerciale semblent jouer un rôle en matière du développement financier dans les pays
de la région. Notons que leur importance vient juste après les variables institutionnelles.
La divergence des résultats entre les pays pétroliers et les pays non pétroliers démontre
l’avantage de la décomposition de notre échantillon suivant le critère d’exportation du
pétrole. En effet, les variables qui déterminent le développement financier dans les pays
pétrolier ne sont guère les mêmes dans les pays non pétroliers du MENA.
Les pays ayant des systèmes financiers moins développés, devraient axer leurs
démarches sur le vecteur des principaux éléments qui déterminent la qualité
institutionnelle, à savoir l’état de droit et l’efficacité des pouvoirs publics. Une stratégie
qui permettrait une amélioration certaine de l’infrastructure institutionnelle dans les
pays de la région MENA. Et, par le fait même, une réduction du phénomène de la
221
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA
corruption et une stabilité politique plus améliorée ce qui exhorte une relance des
secteurs bancaires, noyau dur des systèmes financiers d’une manière générale.
Les résultats de notre travail sont, en partie, congruents avec les enseignements
théoriques et en parfaite cohérence avec les conclusions de certains travaux empiriques.
Toutefois, les résultats du travail peuvent être dus à la causalité inverse, car la méthode
d’estimation utilisée ne contrôle pas pour la causalité inverse. Plus encore, l’analyse
conduite ci-dessus, ne nous informe que sur les relations de court terme, et ne donne
aucune indication sur les relations de long terme.
Une fois sont déterminés les facteurs éventuellement explicatifs du développement
financier dans les pays du MENA, dont l’Algérie, nous étudierons dans le cinquième
chapitre suivant, le rôle du système bancaire dans la dynamique de création des
entreprises.
222
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
CINQUIÈME CHAPITRE
Dynamique de création des entreprises en
Algérie et politiques publiques : Quel rôle pour le
système bancaire
Introduction
Malgré l’importance assignée au secteur privé dans la conduite du processus du
développement économique, il n’a reçu de considérations de part le législateur algérien
qu’à partir du début des années 1980. Durant la période d’après l’indépendance et eu
égard de la volonté affichée, explicitement ou implicitement, dans certains textes de lois,
le secteur privé est resté, malheureusement, marginalisé. L’observation de
l’environnement institutionnel en Algérie vers le début de la décennie 2000, fait montre
d’une évolution positive, mettant de plus en plus le secteur privé au centre du
développement économique. Effectivement, de nombreux textes juridiques et
règlementaires accompagnés de nombreuses mesures incitatives ont vu le jour dont la
finalité est d’encourager la création des entreprises et l’investissement privé en général.
Cette volonté de développer le secteur privé s’aperçoit plus nettement dans les
différentes dispositions de la loi n°01-18 portant création des structures d’aide à la
création et au développement des PME et les textes règlementaires qui lui y sont
accompagnés au fur et à mesure, tant sur le plan financier que sur le plan du conseil et
d’assistance des nouveaux promoteurs d’activité.
Toutefois, et relativement aux affirmations de Schumpeter ainsi qu’aux résultats des
travaux empiriques, le système bancaire en Algérie a-t-il une contribution effective à la
dynamique de création des entreprises enregistrées cette dernière décennie.
Le présent chapitre s’assigne pour objectif d’examiner la dynamique de création des
entreprises en Algérie durant la décennie 2000. Nous nous interrogerons sur le rôle du
système bancaire dans le financement de la dynamique de création des PME, notamment,
avec l’instauration des différents dispositifs d’aide à la création et au développement des
PME. Pour ce faire, le chapitre sera structuré en deux sections. Une première qui a pour
objet d’examiner la dynamique de création des entreprises en Algérie, brièvement en
utilisant la base du CNRC et en détails en utilisant la base de données sur les PME tout
en mettant un accent particulier sur les différentes politiques d’appui à la création des
entreprises. Une seconde section traitera, quant à elle, de la relation éventuelle entre le
niveau du développement bancaire et la dynamique de création des PME. Elle tentera
d’examiner la contribution des banques au financement de la dynamique de création des
PME tant en se référant aux différents dispositifs qu’en prenant les financements
bancaires au secteur privé d’une manière globale.
223
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
224
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Dans ce point nous exposons, succinctement, les principales étapes d’essor du secteur
privé et donc de la dynamique entrepreneuriale en Algérie via des repères législatifs.
Deux principales périodes sont clairement distinctes, une première allant de
l’indépendance au début des années 1980, qui correspond à la période de marginalisation
du secteur privé et une seconde allant de 1982 à nos jours caractérisée, à l’encontre de la
première, par un essor et une reconnaissance progressive du secteur privé.
I.1.1 La période allant de l’indépendance au début des années 1980 :
Une période caractérisée par une marginalisation du secteur privé et des politiques du
développement orientées exclusivement au secteur public, appelé à jouer un rôle
considérable dans le processus du développement national.
La loi de 1963, portant code des investissements, dans ses dispositions, encouragea
principalement l’investisseur étranger, jugé indispensable au développement d’une
Algérie qui vient juste d’avoir son indépendance. En dépit des régimes particuliers
prévus par ce code, ce dernier n’a pas permis de mobiliser le capital étranger, non plus le
capital national en raison particulièrement de l’instabilité politique et économique qui
régnaient durant cette période. Ce n’est qu’avec l’ordonnance du 15 septembre 1966
qu’un nouveau code des investissements a été établi, et venu étendre le premier code au
capital national. Ce nouveau code des investissements a rendu l’agrément de
l’investissement privé obligatoire sous des critères sélectifs tout en simplifiant les
procédures d’agrément. De plus, il a définit des avantages dont bénéficieront les
investissements agréés afin de les orienter selon les objectifs du plan. Toutefois,
l’absence de certaines clartés concernant, particulièrement, la définition des créneaux
réservés au secteur privé, ont rendu le code de 1966 obsolète.
I.1.2 La période de reconnaissance progressive du secteur privé et de l’entrepreneuriat en
Algérie :
La loi 82-11 relative à l’investissement productif, constitue la première loi qui a tenté
d’améliorer les mesures prises vis-à-vis du secteur privé. Elle a institué un agrément
préalable et obligatoire à tout projet d’investissement privé, avant toute démarche
administrative, et a fixé un plafond plus favorable des financements auprès du système
bancaire.
Cette loi a distingué trois types d’investissements : l’investissement de création,
l’investissement d’extension et l’investissement de renouvellement.
Malgré que cette loi ait réaffirmé la place importante que pourra occuper le secteur privé,
la volonté des pouvoirs publics de le contrôler et de l’encadrer dans le but de l’insérer
dans les processus de planification centralisée, prime sur toute volonté. Faisant, ainsi,
montre d’un secteur privé non libéralisé.
Durant les années 1980, les entreprises publiques se sont retrouvées en une situation de
crise d’endettement, ayant suscité leur restructuration organique et financière. Cet état a
enclenché d’autres réformes, une première, portant sur le métier des banques, c’est la
225
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
réforme bancaire de 1986, suivie par la loi 88-01 du 12 janvier 1988 relative à
l’orientation des entreprises publiques économiques ayant attribué une autonomie aux
entreprises publiques économiques y compris les institutions financières.
Cependant, l’intégration du secteur privé dans le processus du développement
économique n’est effectivement intervenue que suite à la promulgation de la loi 88-25
portant sur l’intégration du secteur privé dans l’économie. Ce texte a introduit l’abolition
du plafond à l’investissement privé local et la dissolution de l’office du suivi et du
contrôle de l’investissement privé. Ces mesures ont pour objectif essentiel la relance du
secteur privé en dehors de tout contrôle opposant.
La loi sur la monnaie et le crédit du 14 avril 1990, malgré qu’elle ait pour principal
objectif la libéralisation du système financier algérien, ceci n’empêche qu’elle a consacré,
dans ces dispositions, une place importante à la liberté d’investissement étranger.
Néanmoins, jusqu’à cette date le secteur privé est resté marginalisé et de faible
dynamique. Ce n’est qu’à partir du code des investissements de 1993 que l’investissement
privé se voit occuper une place beaucoup plus importante. Ce nouveau code des
investissements institué via le décret législatif n° 93-12 du 5 Octobre 1993, a été
promulgué dans le cadre des mécanismes de transition à l’économie de marché,
traduisant la volonté d’ouverture de l’économie nationale. Dans son contenu, il y a eu la
création d’une agence de promotion, de soutien et de suivi de l’investissement (APSI).
Une agence publique appelée à assister les promoteurs dans l’accomplissement des
formalités classiques par le biais d’un guichet unique. De plus, le décret consacre l’égalité
entre l’investissement privé national et étranger.
Conséquemment au décret législatif n° 93-12, une série de textes a été introduite suite à
la situation des entreprises durant une période caractérisée par des déséquilibres
macroéconomiques importants et une crise sociale. À cet effet, deux principales lois ont
été instituées visant le désengagement de l’État, la loi sur la privatisation des entreprises
publiques et loi sur la gestion des capitaux marchands de l’État.
Tout le dispositif créé à partir de 1993 a été voué à l’échec du fait qu’il n’a pas parvenu à
la relance du secteur privé.
Face à un bilan très mitigé, les autorités compétentes ont procédé à la révision du cadre
institutionnel relatif à l’investissement en général et à l’entrepreneuriat en particulier via
l’ordonnance n° 01-03 du 20 Août 2001 relative au développement des investissements et
la loi n° 01-18 du 12 Décembre 2001, relative à l’orientation sur la promotion de la petite
et moyenne entreprise.
L’ordonnance relative au développement des investissements avait pour principal objectif
d’améliorer l’environnement administratif et juridique de l’investissement. Elle a prévu la
création de nouveaux organes, le Conseil National de l’Investissement (CNI) sous
l’autorité du chef du gouvernement, le fonds d’appui à l’investissement ainsi que l’Agence
Nationale du Développement de l’Investissement (ANDI) en remplacement de l’APSI.
226
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Cette ordonnance donne plus de rôle au secteur privé, encouragé davantage à travers les
mesures consenties par l’État.
La loi n° 01-18 relative à l’orientation sur la promotion de la PME a pour objet de définir
les petites et moyennes entreprises et les mesures d’aide et de soutien à leur promotion.
Ces dernières ont pour principaux objectifs, l’impulsion de la croissance économique et
l’encouragement à l’émergence de nouvelles entreprises. Les formalités de constitution,
d’information, d’orientation, d’appui et d’accompagnement des PME s’effectuent au titre
de cette loi par le biais des centres de facilitation créés à cet effet69. Il est, aussi, prévu
dans les dispositions de la loi 01-18, la création d’un fonds de garantie des crédits
bancaires aux PME (FGAR).
Conséquemment à cette loi, un ensemble de dispositifs d’appui à la création et au
développement des PME a été, au fur et à mesure, mis en place. La gestion de ces
dispositifs a été assignée à des structure et des agences gouvernementales, existantes ou
à créer. L’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes (ANSEJ) pour gérer le
dispositif ANSEJ, l’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit (ANGEM) qui se
charge de la gestion du dispositif du microcrédit ANGEM, la Caisse Nationale
d’Assurance Chômage (CNAC), pour gérer le dispositif CNAC orienté aux chômeurs
promoteurs d’activité et les fonds de garantie qui se chargent de la gestion des dispositifs
de garantie des crédits bancaires aux PME: Fonds de Garantie des crédits aux PME
(FGAR) et la Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement aux PME (CGCI-PME).
L’ANSEJ est une agence très ancienne créée par le décret exécutif n° 96-296 du 08
Septembre 1996 portant création et fixant les statuts de l’agence nationale de soutien à
l’emploi des jeunes. Un organisme à caractère spécifique placé sous l’autorité du chef du
gouvernement et chargé de la gestion du dispositif ANSEJ. Son rôle dans la relance de
la création des entreprises a été renforcé durant la décennie 2000, en particulier suite à
loi n°01-18 relative à l’orientation des PME. À cet effet, les conditions et le niveau d’aide
apporté aux jeunes promoteurs sont fixés via le décret exécutif n° 03-290 du 06
Septembre 2003, modifié et complété via les décrets exécutifs n°10-157, n°11-103 et le
Décret exécutif n°13-125.
Le dispositif CNAC est géré, quant à lui, par la Caisse Nationale d’Assurance Chômage.
Le cadre général de ce dispositif a été fixé par le décret présidentiel n° 03-514 du 30
Décembre 2003, complété en 2011 via le décret présidentiel n° 11-101 du 06 Mars 2011.
Quant aux conditions de mise en œuvre du présent dispositif, elles ont été arrêtées par le
décret exécutif n°04-02 du 3 Janvier 2004, modifié et complété par le décret n° 11-104 du
06 Mars 2011
Le dispositif ANGEM a été mis en place en 2004 via le décret présidentiel 04-13. Ce
dispositif est géré par l’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit conformément au
69
Article 13 de la loi n° 01-18, portant orientation sur la PME
227
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
décret exécutif 04-14 du 22 Janvier 2004, modifié et complété via le décret présidentiel
n°11-133 du 22 Mars 2011. Les conditions et le niveau des aides accordées aux
bénéficiaires du microcrédit sont fixés via le décret exécutif n° 04-15 modifié et complété
via le décret 04-134.
Le dispositif de garantie des crédits aux PME (FGAR) prévu dans la loi 01-18, a été créé
via le décret exécutif 02-373 du 11 Novembre 2002. Le fonds a pour objet de garantir les
crédits bancaires aux PME (création, rénovation d’équipements, extension et prise de
participation).
Le second dispositif de garantie des crédits d’investissement aux PME est géré par la
(CGCI-PME). La caisse est créée par le décret présidentiel n° 04-134 du 19 Avril 2004,
et sa garantie est assimilée à une garantie de l’État.
Il est donc nettement remarquable que le cadre institutionnel du secteur privé et de la
création des entreprises est en perpétuelle modification, enrichit d’avantage durant la
décennie 2000, en particulier à partir de 2001. Durant cette période, un arsenal juridique
important a caractérisé le cadre institutionnel de la création des entreprises et de
l’investissement d’une manière générale. Ce cadre institutionnel aura sans doute des
conséquences favorables sur l’entrepreneuriat et permettra de dynamiser le secteur privé.
Afin d’apprécier le rôle de cet arsenal juridique et son impact sur l’entrepreneuriat en
Algérie, nous retraçons dans ce qui suit la dynamique de création des entreprises, durant
particulièrement la décennie 2000. Pour ce faire, il est indispensable de disposer de séries
de données longitudinales relatives à la création des entreprises.
Deux principales bases de données sont disponibles pour le cas de l’Algérie, la première
est celle produite par le Centre National des Registres de Commerce (CNRC) et la
seconde est celle regroupant des données sur les Petites et Moyennes Entreprises.
Nous allons, d’abord, passer en brève revue la dynamique de création des entreprises
suivant les données du CNRC, puis nous exposerons une analyse un peu détaillée sur
l’évolution des PME en Algérie suite à l’arsenal juridique mis en place à partir des
années 2000.
I.2 La dynamique de création des entreprises en Algérie :
La dynamique de création des entreprises en Algérie pourra être examinée en se basant
sur les deux seules bases de données existantes, celle du (CNRC) qui fournit des
informations sur la dynamique d’enregistrement des entités commerciales au registre de
commerce, et la base de données sur les PME, fournit par le ministère de l’industrie et
couvrant des données sur la mouvance des PME privées en Algérie.
Nous estimons que la base de données qui reflètera au mieux la dynamique de création
des entreprises est celles des PME. Cela n’empêche de présenter brièvement la
dynamique d’immatriculation au registre de commerce, enchaînée par une présentation
détaillée de la dynamique des PME privées.
228
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
1 500 000
1 000 000
500 000
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
70
Personnes morales et physiques confondues
229
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Source : élaborés à partir des données du CNRC.
71Car c’est à partir de 2002, suite à la promulgation de loi n°01-18 sur la promotion des PME que la création
de nouvelles entreprises dans le secteur privé connait un envole considérable, suite notamment à l’introduction
et au renforcement des dispositifs d’appui à la création des PME. C’est ce que nous allons voir dans les
développements suivants à partir de la base de données sur les PME.
230
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Figure n°5.3 : évolution des taux d’entrée (taux d’enregistrement)72 par type de personne et par
secteur
personnes physiques 25
personnes morales
35 20
taux entrée ou enregistrement
30 15
25 10
20 5
15 0
10
5
0
72Taux d’entrée ou taux de nouvelles immatriculations, calculé par nos soins par le rapport entre le nombre de
nouvelles immatriculations et le nombre total des personnes enregistrées entre 2000 et 2011, et ceux à partir
des données du CNRC.
73Le CNRC, nous rapporte dans ses publications les données sur les radiations au registre de commerce qui
peuvent refléter la sortie des personnes physiques ou morales ou la cessation d’activité, du moins formellement.
231
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE
ÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Source : établi sur la base des données relatives aux immatriculations et aux radiations du CNRC.
L’évolution du taux de radiation74(sortie) entre 2002 et 2011 suit celle c du taux des
immatriculations nouvelles. Le taux annuel moyen des radiations au registre du
commerce est de l’ordre de 5,56%. Passant de 4,68% en 2002 à 9% en 2011, qui
représente son taux le plus élevé durant la période considérée. Malgré l’importance
l’importanc
relative des ratios, le solde entre les nouvelles immatriculations (13% en moyenne) et les
radiations (5,56% en moyenne) demeure positif.
En effet, les secteurs marqués par des taux d’entrée importants sont aussi ceux qui
enregistrent des taux de sortie les plus élevés. Lee secteur du commerce occupe les
premières positions en termes de sorties en pourcentage des entrées annuelles. Ce taux
est en moyen de 62,75% pour le commerce de détail et de 52,21% pour le commerce de
gros, représentant plus de la moitié
moitié des entrées. Suivi par les secteurs de la production
artisanale et de la production industrielle et BTPH avec des taux annuels moyens de
37% et en dernière position le secteur d’import-export
d’import avec un taux
aux annuel moyen de
29,24% [figure n°5.4]
74Le taux de radiation est calculé par le rapport entre le nombre des radiations et le nombre total des
enregistrements.
232
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Ce nombre culminant des sorties peut refléter, en grande partie, l’importance des
contraintes à la survie des entreprises après leur entrée.
Dans ce contexte d’ailleurs, le rapport GEM (2012) accentue l’existence de très fortes
barrières de passage à la maturation des entreprises [p. 37]. Parmi ces obstacles on cite
le plus souvent, la difficulté d’accès au système financier pour la levée des fonds externes.
Toutefois se limiter aux statistiques relatives à l’immatriculation de nouvelles personnes
(physiques et morales) ou des commerçants, ne permet pas de refléter la dynamique de
création des entreprises, non plus la dynamique entrepreneuriale. En effet, la base de
données du CNRC regroupe toutes les personnes physiques et morales y compris les
petits commerçants. Pour remédier à ce problème, nous considérons dans ce qui suit le
secteur des PME qui pourra refléter en grande partie la dynamique de création des
entreprises. Car même dans les mesures de la dynamique entrepreneuriale, les données
relatives aux PME sont plus représentatives.
En Algérie, une base de données a été mise en place à partir du début des années 2000,
suite à la promulgation de la loi 01-18 portant définition de la PME. Au niveau du
ministère de l’industrie et des mines, une direction de la PME a été créée afin de
promouvoir cette catégorie d’entreprises permettant d’assurer une dynamique
entrepreneuriale importante et ainsi une meilleure croissance industrielle. Cette entité a,
donc, reçu une importance considérable se reflétant à travers l’arsenal juridique mis en
place durant la décennie 2000.
En raison de l’importance que revête cette entité dans l’économie nationale durant cette
dernière décennie, nous optons pour la représentation de la dynamique de création des
entreprises via la dynamique des PME. Nous utilisons pour ce faire, les bulletins
d’information statistique sur les PME75.
Une dynamique entrepreneuriale importante marque l’économie algérienne à travers la
composante des PME, en particulier depuis 2001. Cette dynamique peut être reflétée via
la croissance annuelle des PME privées. En effet, elles représentent la composante la
plus importante du total des PME, correspondant en moyenne annuelle à 75,71% de la
population des PME durant la période allant de 2002 à 2011. Suivies par les artisans
avec une part moyenne de 26,3%. Quant à la part des PME publiques, elle est minime et
est en diminution suite, particulièrement, aux programmes de privatisation lancés par
les autorités publiques économiques durant ces dernières années. Sa part annuelle
moyenne est de l’ordre de 0,18%.
De fait, les deux principales composantes de la population des PME sont les PME
privées avec une dominance des personnes morales, ainsi que les PME artisanales. Par
ailleurs, dans cette contribution, dans le but de retracer la dynamique de création des
entreprises, nous nous focalisons sur ces deux composantes (PME privées et PME
233
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
artisanales)76, sans tenir compte des PME publiques. D’autant plus que la décennie 2000
a été marquée par un essor remarquable du secteur privé. Les projets d’investissement
déclarés auprès de l’ANDI sont dominés par le secteur privé, en moyenne, plus de 98%
de ces projets relèvent du secteur privé dont plus de 70% sont des projets de création.
Le tissu des PME privées en Algérie connait une dynamique importante. L’effectif des
PME nouvellement créées était de l’ordre de 24 832 PME en 2002 et il atteint un
nombre de 55 144 PME en 2012, soit en moyenne annuelle une création nette de 35 226
PME (entre PME privées et artisans). Un nombre non négligeable de PME issue des
réactivations marque aussi la mouvance des PME privées. À titre d’exemple en 2012,
5872 PME sont issues des réactivations.
Néanmoins, durant la période considérée, la mouvance des PME s’est également
accompagnée par des radiations non négligeables, pourtant inférieure au nombre de
nouvelles créations, en 2011 elles dépassent les 9000 radiations. Entre 2003 et 2012, les
radiations annuelles moyennes sont de l’ordre de 7824,2 PME, notons que les radiations
des PME privées seules représentent en moyenne 5715 PME radiées. Au premier
semestre de 2013, 2661 PME radiées dont 97,9% sont des PME privées [Tableau
n°5.1].
Tableau n°5.1 : évolution de la dynamique des PME privées en nombre (2003-2013)
Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
création 24 832 29 571 29 040 33 085 37 605 38 623 42 408 49 411 42 665 44 375 55 144 34 811
nette
PME 21 244 18 987 21 018 24 352 24 835 27 940 30 541 27 943 26 239 41 152 26719
privées
Artisans et 8 327 10 053 12 067 13 253 13 788 14 468 18 870 14 722 18 136 13 992 8092
profession
s libérales
réactivatio 1942 1920 2863 2702 2481 2966 3866 3389 5392 5872 3962
n
Radiation 4789 6578 6215 6186 6821 7399 14312 7915 9545 8482 2661
PME 4789 3407 3488 3090 3176 3475 9892 7915 9545 8373 2606
privées
Artisans et 3171 2727 3096 3645 3924 4420 109 55
profession
s libérales
Source : données tirées des bulletins d’information statistique sur les PME (2003-2013).
Le taux de création77 de nouvelles PME suit une évolution légèrement baissière comme
illustrée dans la figure n° 5.5, mais avec un taux d’évolution moyen positif sur la période
d’analyse de l’ordre de 8,5%.
76Dans les derniers bulletins d’information statistique sur les PME, ces deux composantes sont regroupées sous
la même catégorie « PME privées ».
77
Le taux de création est calculé par le rapport entre le nombre de création nette et le nombre des PME privées
pour chaque année (c'est-à-dire le cumul des PME privées). Par PME privées on distingue les PME privées et les
artisans.
234
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Figure n°5.5 : taux de création nette des PME, évolution et répartition par secteur d’activité
taux de création PME 5,000
12 (I) (II) (III) (IV) (V)
4,500
10
4,000
8 3,500
3,000
6
2,500
4
2,000
2 1,500
1,000
0
0,500
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
0,000
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Source : établi à partir des données tirées des bulletins d’information statistiques sur les PME.
Notes : (I) Agriculture et pêche ; (II) Hydrocarbures, Énergies, Mines et Services liés; (III) BTPH; (IV)
Industrie Manufacturière et (V) Services.
Le taux annuel moyen de création est de 8,7% entre 2002 et 2012. Notons que le trend
décroissant de son évolution était remarqué tant pour les PME privées que pour la
composante des artisans.
Le taux de création de la composante seule des PME privées est de 5,67% et celui des
artisans est de 2,94% de la population des PME entre 2003 et 2011.
L’évolution très positive des créations d’entreprises privées est, plus particulièrement, le
résultat de la concentration des créations sur trois secteurs d’activité qui sont d’ailleurs
les plus dynamiques. En regroupant plus de la moitié des PME privées nouvellement
créées en 2011, le secteur des services est en tête avec un taux annuel moyen de création
de 3,7% du total de la population des PME privées. Suivi par le secteur du BTPH
représentant près de 30% de nouvelles PME (personnes morales) en 2011 et une
dynamique de création annuelle moyenne affichant un taux d’entrée de 2,8% de la
population des PME. Cet engouement particulier au secteur du BTPH s’explique par
l’attractivité de ce marché par les grands projets publics de logements et
d’infrastructures routières ayant été lancés particulièrement durant la période allant de
2001 à 2014.
Outre ce facteur, l’attractivité des secteurs de services et du BTPH peut être expliquée
par leur capacité à générer d’importants profits sans engagement de vastes projets
d’investissement.
Néanmoins, à partir de 2009, on aperçoit une baisse du taux de création des PME privées
dans le secteur du BTPH, en étant à plus de 4% en 2003, en 2012, le secteur n’enregistre
qu’un taux d’entrée de 1,33% du total des PME privées. Ceci peut s’expliquer par la
saturation du secteur.
235
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Avec près de 12% des PME privées nouvellement créées en 2011, le secteur d’industrie
manufacturière est en troisième position avec un taux de création annuel moyen,
uniquement, de 0,91% (2003-2012) se concentrant particulièrement dans l’industrie
agroalimentaire et l’industrie du bois et papier [Voir figure n°5.5, taux de création des
PME privées par secteurs d’activité].
Il est alors, nettement apparent que la pénétration des secteurs industriels demeure
moins importantes comparativement aux autres secteurs tertiaires et BTPH, témoignant
d’un processus de tertiarisation avancé. Affirmant, une fois de plus, le caractère tertiaire
de l’économie nationale et l’absence d’un tissu industriel important.
En matière de densité de création, une certaine dynamique de création des PME est
observable, avec un ratio de densité moyen de 1,68 donc, en moyenne, moins de deux
(02) nouvelles PME par 1000 personnes en âge de travailler sont enregistrées chaque
année entre 2003 et 2012. Notons qu’en 2012, le ratio de densité de nouvelles PME
atteint pour la première fois une valeur de 2,02 indiquant la création de deux nouvelles
PME par 1000 personne en âge de travailler.
Comparativement à la densité de nouvelles entreprises (SARL), enregistrées au registre
du commerce, (0,44)78 nouvelles SARL par 1000 personnes en âge de travailler, la densité
de nouvelles PME privées reste plus importante, malgré qu’elle révèle un degré
d’intégration limité. Cette divergence n’est que le reflet de l’importance des très petites
entreprises dans le tissu économique en Algérie, conséquence majeure des dispositifs du
microcrédit engagés par le gouvernement à partir de 2002.
L’examen de la structure des PME privées en termes d’effectif met en évidence la
prépondérance des très petites entreprises dont le nombre des salariés ne dépasse pas 9
salariés. En 2012, plus de 96% des PME79 créées sont de très petite taille. Alors que les
petites entreprises ne représentent que 3,49% du total des créations et moins de 0,5%
sont de moyenne taille. Ceci, en réalité, concorde très bien avec la configuration
sectorielle du tissu des PME, attestant de la prédominance du secteur tertiaire qui ne
nécessite pas des effectifs importants. Le peu de moyennes entreprises relève
principalement du secteur du BTPH.
Malgré qu’elles soient inférieures aux créations de nouvelles PME, les radiations
semblent importantes et une caractéristique non négligeable de la dynamique
entrepreneuriale. En effet, entre 2003 et 2012, les radiations constituent en moyenne
annuelle environ 20% des PME nouvellement créées soit un taux annuel moyen de
radiation de 1,7% de la population des PME [voir la figure n°5.6]. La tendance haussière
des radiations constitue une des problématiques majeures sur laquelle devront se pencher
les analyses ultérieures.
236
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE
ÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
30
20
10
0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Notons que les mêmes secteurs qui enregistrent des entrées importantes, sont aussi ceux
qui sont marqués par des taux de sortie élevés [figure n°5.7].
n°
Figure n°5.7: Taux de radiation des PME privées par secteur d’activité
Agricult&Pêche Hydrocarbures& BTPH Indust Manufac Services
1,5
0,5
0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Source : établi
li à base des bulletins d’information statistique sur les PME
Le taux de radiation le plus élevé est enregistré par le secteur des services soit 1,2% de la
population des PME en 2009 et 0,74% en moyenne entre 2003 et 2012. Suivi par le
secteur du BTPH avec un taux moyen annuel de radiation de 0,52% notons que l’année
2011 se distingue nettement par un taux de radiation le plus élevé de 0,69% de la
population des PME privées. Un classement nettement similaire à celui des créations
nettes.
Cette sortie appréciable
iable des PME reflète les difficultés rencontrées par les entreprises
nouvellement créées, liées en particulier à l’environnement des affaires. Outre ces
difficultés, le taux élevé de sortie des PME peut être le résultat d’une création sans
compétences particulières
ticulières dans le domaine, considérant la création de nouvelles
entreprises comme une simple solution au chômage facilité davantage par les mesures
d’appui à la création des PME, qui sont à l’origine des mesures de création d’emploi.
Au final la dynamiquee de création des entreprises est nettement reflétée dans la
dynamique de deux secteurs d’activité les Services et le BTPH.
237
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Il est vrai que le secteur des PME enregistre une progression importante en termes
d’activité. Cette composante, appelée à être un élément essentiel de la conduite du
développement économique, occupe-t-elle réellement une place primordiale dans le tissu
économique national ?
La PME privée en Algérie réalise des progrès importants en termes de création d’emploi
et de richesse.
Le nombre d’emploi déclarés par les PME privées est passé de 766 678 emplois en 2004
à 1 800 742 emplois en 2012, dont 1 089 467 salariés et 711 275 employeurs. Ce qui
dénote la nette progression de la contribution des PME privées en Algérie à la création
d’emploi.
Le secteur privé prend de plus en plus du poids dans la création de la richesse hors
hydrocarbure et ce depuis 1999, soit plus de 75% du PIB hors hydrocarbure en 1999 et
atteint en 2010 (84,98%) du PIB HH, soit en termes de valeur ajoutée 92,9% du total de
la valeur ajoutée créée en 2011.
L’évolution positive de sa part dans la création de la richesse et de l’emploi témoigne de
l’importance des PME, particulièrement privées dans l’économie nationale.
La place prépondérante de la PME dans l’économie, tant en terme d’emploi qu’en terme
de croissance économique, a été principalement le fruit des mesures et politiques
publiques d’aide à la création et au développement des PME.
Pour comprendre l’origine de cette dynamique, nous allons mettre un accent particulier
sur les différentes politiques d’appui à la création des PME en Algérie, afin de déceler
leur poids.
I.3 La création des entreprises : quelle place pour les politiques publiques ?
Dans ce point il sera question de présenter les différentes politiques publiques à la
création des entreprises et leur contribution à la dynamique de création enregistrée à
partir de 2003. Ces programmes se concrétisent généralement sous forme de conseils,
d’assistance aux nouveaux entrepreneurs, de financement et de garanties des différents
crédits.
Le gouvernement algérien et conséquemment à la loi n° 01-18 relative à l’orientation sur
la promotion de la petite et moyenne entreprise, a mis en place un ensemble de dispositifs
d’appui à la création des entreprises formant, ainsi, une politique d’appui à
l’entrepreneuriat.
Toutefois, il est vrai, particulièrement en Algérie, que ces programmes d’appui à
l’entrepreneuriat relèvent en principe d’une politique d’emploi visant à remédier au
problème du chômage, et non une politique d’entrepreneuriat en soi.
Ces politiques publiques se scindent en deux grands groupes : certaines visent une
assistance technique et le conseil aux nouveaux promoteurs et certains d’autres
programmes visent un soutien en termes de financement.
238
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
80Le petit prêt de survie, prêt non rémunéré pour l’achat de matière première, un financement mixte représenté
par un apport personnel de 1%, et un prêt non rémunéré accordé par l’ANGEM, et un financement
triangulaire, représenté par un apport personnel de 1%, un prêt non rémunéré à hauteur de 29% délivré par
l’ANGEM et un crédit bancaire de 70% de total de l’investissement avec taux d’intérêts bonifiés pris en charge
à hauteur de 80% à 95% des taux en vigueur, par l’ANGEM.
239
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
81 Taux de financement des projets par l’ANSEJ est calculé par le rapport entre le nombre de projets financés et
le nombre d’attestations d’éligibilité délivrées par le même organisme
240
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
241
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
importantes par les banques. Ces fonds mis en place par les pouvoirs publics,
encouragent les banques à financer les PME et à dynamiser le secteur privé, ils
représentent une garantie publique aux banques adhérentes. On distingue
particulièrement, le fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) et la caisse de
garantie des crédits d’investissement aux PME (CGCI-PME).
I.3.4 Le dispositif de garantie FGAR :
Créé via le décret exécutif n°02-373 du 11 novembre 2002. Placé sous la tutelle du
ministre chargé de la PME. Il a pour principale mission d’intervenir dans l’octroi de
garantie en faveur des PME, que ce soit en phase de création ou d’extension.
Le FGAR accorde en premier des lettres d’offre de garantie à la PME, qui constitue un
accord de principe, en attente de la notification de l’accord de financement par la banque.
Depuis sa création, le FGAR a participé à la création de 416 PME et à l’extension de
514 PME, à travers les garanties qu’il offre aux banques pour le financement de ces
projets. Ce nombre évolue positivement en particulier durant les trois dernières années.
De ce fait, le taux annuel moyen des financements sollicités et qui ont reçu la garantie du
FGAR est de l’ordre de 61%, 57% pour les projets de création et 65% pour les projets
d’extension durant la période allant de 2004 à fin juin 2013 (Tableau n°5.4).
Tableau n°5.4 : Dossiers garantis par le FGAR entre 2004 et 2013 (premier semestre 2013) par
type de projets
Création Extension Total
Nombre de garantie 416 514 930
Coûts des projets (DA) 34 299 015 862 49 884787000 84 183 802 862
Montant des crédits 19 47118047532 32 179 866 583 51 651 047 040
Sollicités (DA)
Taux moyen de 57% 65% 61%
financement sollicité
Source : Bulletins d’information statistique de la PME n° 23 (Novembre, 2013).
I.3.5 La Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement aux PME (CGCI-PME) :
Est une SPA régie par le code du commerce et le décret présidentiel 04-134 du 19 avril
2004 portant statut de la caisse. Son capital social est souscrit à hauteur de 60% par le
Trésor public et à 40% par les banques partenaires (BNA, BEA, CPA, BDL et CNEP-
Banque).
L’évolution de son activité est croissante. Le nombre de garanties accordées est passé de
126 garanties en 2007 à 836 garanties en 2011. À fin juin 2013, le nombre de garanties
accordées par la CGCI-PME est de 621 garanties, qui se concentrent sur trois
principales filières, l’industrie, le BTPH et le transport. En terme financier, le secteur de
l’industrie, à lui seul, représente plus de la moitié avec 58% du montant total des
garanties.
242
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
D’autres structures d’animation ont été établies, des pépinières d’entreprises et des
centres de facilitation des PME, les deux institués par décret exécutif n° 03-78, du 23
Février 2003.
Les pépinières d’entreprises sont des structures d’accueil et d’hébergement durant une
période limitée des entreprises naissantes bénéficiant de coaching personnalisé.
Au premier semestre de 2013, ces pépinières ont hébergé et ont participé à la création de
46 entreprises dans différents secteurs à travers leur accompagnement et leur assistance.
S’agissant des centres de facilitation des PME, leur mission est d’informer, d’orienter et
d’accompagner les porteurs de projets à la maturation de leurs projets et de les
accompagner à la formalisation de leurs entreprises. À fin juin 2013, ces centres ont
contribué à la création de 291 entreprises, soit 25,70% des projets accompagnés.
Les différents dispositifs d’encouragement prévoient, entre autres, d’importants
avantages fiscaux et parafiscaux, formalisés par l’ANDI et l’ANDPME
À cet effet, une certaine politique publique d’appui à la création des entreprises se décèle
en Algérie. Malgré que son vrai objectif soit de remédier au chômage, elle a
significativement contribué à la dynamique entrepreneuriale via les différentes
facilitations et les accompagnements contenus dans les différents dispositifs.
Au regard de toutes ces politiques d’appui, y a-t-il réellement une progression dans le
cadre règlementaire à la création des entreprises en Algérie ?
Dans ce contexte, le projet de Doing Business nous fournis le classement de l’Algérie
relativement à certains domaines de l’environnement des affaires dont la création des
entreprises.
I.4 La création d’entreprises en Algérie, quelle évaluation pour le Doing
Business ?
Le projet de Doing Business de la Banque Mondiale évalue périodiquement le climat des
affaires par économie. Son objectif est de faire apparaître les difficultés administratives et
institutionnelles contraignant la création et le développement des affaires dans chaque
économie. L’Algérie est parmi les pays figurant dans les classements du Doing Business.
Le Doing Business présente un certain nombre d’indicateurs quantitatifs mesurant la
règlementation applicable à dix domaines de l’activité commerciale dont la facilité de
création des entreprises.
Suivant le classement en termes de facilité de faire des affaires, la position de l’Algérie est
en recul depuis 2008. Passant de la 128ème /155 place en 2005 à 116ème/175 place en 2006
puis à 153ème/189 place en 2013 [Voir Tableau n°5.5].
243
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Tableau n° 5.5: Classement du Doing Business pour l’Algérie entre 2005 et 2013
Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Indice 128/155 116/175 125/178 132/181 136/183 136/183 148/183 152/185 153/189
de
Facilité
de faire
des
affaires
(DB)
Source : les rapports de Doing Business (de 2006 à 2014).
S’agissant du domaine précis de création des entreprises, l’économie algérienne est aussi
en recul malgré une certaine amélioration de deux indicateurs de création des entreprises
(les coûts de création et le capital exigé pour la création d’entreprises). En effet, sur les
175 économies classées en 2006, l’Algérie se trouve à la 120ème position reculant jusqu’à
la 164ème /189 position en 2013. Notons que les seules modifications intervenues entre
2005 et 2013 ont principalement touché au coût ainsi qu’au capital exigé, pouvant être
considérées comme des modifications positives ainsi qu’au délai de création qui a passé de
24 à 25 jours, donc une modification négative. Alors que le nombre de procédures
nécessaires à l’enregistrement d’une entreprise est resté inchangé, soit 14 procédures,
entre 2006 et 2013 [Voir tableau n°5.6].
Tableau n°5.6 : classement de l’Algérie en termes de facilité de création des entreprises
(2006-2013)
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Facilité de 120/175 131/178 141/181 148/183 150/183 153/183 156/185 164/189
création
des
entreprises
Nombre 14 14 14 14 14 14 14 14
de
procédure
Nombre 24 24 24 24 24 25 25 25
de jours
Coûts (% 21,5 13,2 10,8 12,1 12,9 12,1 12,1 12,4
revenu par
habitant)
Capital 46 45,2 36,6 31,0 34,4 30,6 27,2 28,6
minimum
(% du
revenu par
habitant)
Source : Rapports de Doing Business (2007-2014).
En faisant référence aux pays de la région MENA, l’économie algérienne en juin 2015 se
trouve à la 16ème position sur 20 économies classées, indiquant que même en considérant
les pays de la même région, l’Algérie possède un climat contraignant à la création des
244
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
entreprises. Les Émirats Arabes Unis est en première position en classement des pays du
MENA suivi par les économies du Bahreïn, du Qatar et de Oman.
De part ces résultats, en plus de la contrainte financière qui pourra défavoriser la
création des entreprises en Algérie, le climat des affaires, en particulier dans le domaine
de création des entreprises, s’avère contraignant. C’est ce qui est reflété via son
classement, que ce soit en considérant uniquement les pays du MENA ou l’ensemble des
pays couverts par le projet du Doing Business.
Par conséquent, les différentes politiques d’appui à la création des entreprises n’ont pas
permis une amélioration de l’environnement administratif des affaires, particulièrement,
la règlementation à la création des entreprises.
Toutefois, l’une des contraintes majeures à l’entrepreneuriat est la contrainte de liquidité,
particulièrement la contrainte d’accès au système financier par les nouveaux
entrepreneurs ou les entrepreneurs potentiels.
En Algérie, nous avons déjà mis en relief l’évolution positive enregistrée par le système
bancaire entre 1990 et 2012. Alors, ce dernier a-t-il vraiment contribué au financement
de cette dynamique entrepreneuriale enregistrée. Entre-autre, le système bancaire en
Algérie est il un acteur principal de la dynamique de création des entreprises durant
cette dernière décennie. Ou bien sa contribution est toujours conditionnée par la garantie
étatique, remettant ainsi en cause le niveau du développement accusé ?
La section suivante est consacrée à l’investigation de la problématique d’apport du
système bancaire à la dynamique de création des entreprises.
245
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
247
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
effectivement réalisée durant la période allant de 1982 à 1987. Cette situation a incité les
entrepreneurs à se tourner vers les sources de financement informelles.
En 1986, un changement du contexte économique apparaît suite à la chute brutale des
cours du pétrole, accompagné par l’insolvabilité des banques algériennes aggravée par la
situation critique dans laquelle se trouvèrent les entreprises publiques. Ce qui a donné
naissance à une mini-réforme tout en restant dans le contexte de la planification
centralisée, correspondant à la loi bancaire de 1986 qui a apporté un certain
réaménagement au financement de l’économie. Elle a touché à toutes les composantes
bancaires et monétaires à travers le plan appelé, le Plan National de Crédit.
Pour la compléter, le législateur a attribué une autonomie aux entreprises publiques
économiques y compris les institutions financières, via la loi 88-01 du 12 janvier 1988,
relative à l’orientation des entreprises publiques économiques. Cependant, ce n’est
qu’avec la promulgation de la loi 88-25, portant intégration du secteur privé, que
l’abolition du plafond au financement de l’investissement privé national a été introduite,
ainsi, que la dissolution de l’office du suivi et du contrôle de l’investissement privé,
marquant une certaine libéralisation du financement du secteur privé.
Dès lors, durant la période allant de 1962 à 1988 le système bancaire ne jouait pas son
rôle d’intermédiaire financier, il ne répondait qu’aux besoins des entreprises publiques.
Après la loi de 1988 contenant une certaine considération au financement bancaire de
l’investissement privé, la promulgation de la loi sur la monnaie et le crédit de 1990 vient
la réconforter, au titre de laquelle les banques acquièrent une certaine autonomie de
décision et le secteur privé constitue depuis un client des banques. De nombreux textes
juridiques et règlementaires ont été introduits conséquemment à cette loi et qui
concernaient fondamentalement, la relance du secteur privé, en particulier, la petite et
moyenne entreprise, à travers l’implication davantage des banques dans son financement.
À partir de l’an 2000, l’Algérie s’efforce, dans un contexte financier favorable, de
consolider les acquis des premières réformes structurelles de son économie réalisées au
milieu des années 1990 [CNES (2006), p. 55]. Elle veut créer les conditions favorisant la
dynamique de croissance hors hydrocarbure.
Ce cadre juridique qui a pour objet la relance du secteur privé, est riche en matière
d’avantages accordés à l’investissement privé en général et aux PME en particulier. Ces
avantages peuvent êtres en termes de conseils et d’assistance des promoteurs dans leur
création d’activités mais surtout en termes d’aides financières en faveur des PME.
Affichant une volonté de relancer le secteur privé, un noyau essentiel de tout processus
de développement, tout en améliorant son accès au financement formel.
La loi n°01-18 relative à l’orientation de la petite et moyenne entreprise qui s’inscrit dans
une logique de croissance économique poussée par une dynamique importante de la
PME, a introduit des mesures qui se basent principalement sur l’encouragement de la
compétitivité des PME et l’amélioration de leur accès aux instruments et services
248
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
bancaires adaptés à leur besoins ainsi que l’amélioration des prestations bancaires dans le
traitement des dossiers de financement des PME. Cette loi a donc touché même à la
fonction bancaire. Dans la mesure que les différents dispositifs d’aide à la création des
entreprises prévus par la loi n°01-18 ont mis les banques publiques au centre des
différentes mesures d’aide. C’est ainsi que le financement du secteur privé a pris place
dans les circuits du financement de l’économie nationale.
Cette section s’assigne pour objectif essentiel l’examen de l’impact du développement
bancaire sur la dynamique de création des entreprises en Algérie. Faute de disponibilité
des données, nous ne pouvons que faire une analyse statistique et un examen de la
corrélation éventuelle entre le niveau du développement bancaire et la dynamique de
création des PME.
II.2 LA RELATION ENTRE LE DÉVELOPPEMENT BANCAIRE ET LA DYNAMIQUE DE
CRÉATION DES ENTREPRISES
249
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
45 60
40 50
35
30 40
25 30
20
15 20
10 10
5
0
0
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990-2011
1964-1989
250
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Figure n°5.9 : évolution des crédits au secteur privé et des taux de création des PME
PC_GDP taux de création des PME
20
15
10
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Source : établi à partir des données de la BA et des Bulletins d’information statistique de la PME
En considérant la création de nouvelles PME par secteur d’activité, l’examen simultané
montre dans certains cas l’existence d’une similitude dans l’évolution des crédits au
secteur privé et de la création des PME privées, reflétant l’existence éventuelle d’une
relation entre les deux ratios (Voir la figure n°5.10).
Figure n°5.10 : Évolution simultanée des parts de crédits au secteur privé et des taux de création des
PME par secteur d’activité
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
20 Industrie 20 Services
15 15
10 10
5 5
0 0
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
IV Industrie Manufacturière
V Services PC_GDP
PC_GDP
Source : établi sur la base des données de la BM et des Bulletins d’information statistique des PME.
Il ressort de l’observation des graphiques retraçant l’évolution de la création des PME
dans les secteurs des services et du BTPH l’existence d’un certain parallèle entre les
251
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
deux évolutions, nettement apparent pour le secteur des services. Ceci peut indiquer la
contribution des banques au financement de la création de nouvelles PME dans ces deux
secteurs d’activité. D’autre part, l’analyse précédemment faite sur la dynamique de
création des entreprises montre que ces mêmes deux secteurs occupent la première
position en termes d’entrée, de plus les dispositifs d’aide à la création des entreprises
marquent leurs contributions à travers principalement ces deux secteurs.
Toutefois, il n’y a pas que les banques qui peuvent participer au financement des
entreprises, les établissements financiers, dont l’activité n’est pas reflétée dans les
données fournis par la BA sur les crédits au secteur privé, peuvent aussi y contribuer.
En effet, on a déjà souligné que le nombre des établissements financiers agréés par la BA
augmente d’année en année. Le montant des crédits distribués par ces établissements a
enregistré une évolution positive, passant de 2,7 Mds Da en 2002 à 66,3 Mds Da en
2008, et à partir de 2009, ce montant commence à fléchir jusqu’à 34,5Mds Da en 2012.
La baisse a pour principale cause l’interdiction aux institutions financières, via la loi de
finance de 2009, de consentir des crédits à la consommation aux particuliers mis à part le
crédit immobilier.
Car la majorité des établissements intervient principalement dans le financement des
particuliers, crédits immobiliers et crédits à la consommation, ainsi que dans le
financement des entreprises privées sous forme de crédit bail ou leasing.
Tableau n°5.7 : évolution des crédits distribués par les établissements financiers en Algérie (2009-
2013)
2009 2010 2011 2012 2013
Crédits des établissements 62 58,3 39,9 34,5 39,3
financiers
Crédits aux particuliers 16,33 29 15,9 6,1 0,3
% 26,3387097 49,74271 39,84962 17,68116 0,763359
Crédits aux entreprises 16,33 21,5 16,7 23,5 34,1
Privées
% 26,3387097 36,87822 41,85464 68,11594 86,76845
252
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
253
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
dont les financements pour l’achat de matière première accaparent la plus grosse part,
soit 93,28% du total des prêts. Alors que le nombre des financements triangulaires
faisant appel à un troisième partenaire qui est la banque, ne représente que 33 932 prêts,
soit 6,72% du total des prêts. La faiblesse des financements triangulaires peut être
attribuée au fait que ce mode de financement est plus exigeant en terme de ressources,
d’apport personnel et de démarches plus compliquées comparativement au financement
de l’achat de matière première. De plus les souscripteurs des projets auprès de l’ANGEM
le font, généralement, pour la création de très petites industries qui ne nécessite pas la
mobilisation d’importants fonds.
Les modalités du financement dans le dispositif ANGEM indiquent que le crédit bancaire
à moyen terme ne devra pas excéder les 70% du coût de l’investissement dans le
financement triangulaire. De plus, ces crédits bancaires sont garantis à hauteur de 85%
du principal et intérêt restant dus par le Fonds de Garantie Mutuelle des Micro - Crédits
(FGMMC) domicilié auprès de l’ANGEM, assimilé alors à une garantie de l’État.
Quant au dispositif ANSEJ, il gère également le mode de financement triangulaire
faisant intervenir les banques dans le financement de la création des micro-entreprises
ainsi que dans l’extension d’activité, et cela à taux d’intérêt bonifiés. La participation
bancaire dans le financement des projets dans le cadre de l’ANSEJ atteint en 2011 un
taux de financement de 68,36% du montant global des investissements, contre 28,27%
financé par l’ANSEJ à l’aide des prêts non rémunérés. Ce qui indique, contrairement au
dispositif ANGEM, une importante participation bancaire dans le cadre du dispositif
ANSEJ. Sa contribution au financement du secteur privé via ce dispositif représente près
de 5% des crédits bancaires au secteur privé en 2011. Cette part a positivement évoluée
depuis 2004. Car de 2004 à 2010, elle ne représentait en moyenne que 2,6% [voir le
tableau n°5.8].
Tableau n°5.8: Évolution des prêts bancaires dans le cadre du dispositif ANSEJ
En millions de DA
ANSEJ depuis sa 2011 2012 2013 Cumul
création
(2004) à
2010
financement triangulaire (ANSEJ- 321 188 135 127 212 167 156 941 825 423
Banques-Promoteur)
Prêts bancaires (70% du coût des 224831,6 94588,9 148516,9 109858,7 577796,1
investissements, financement
triangulaire)
Crédits bancaires au secteur privé 8657600 1982400 2245000 2720100 15605100
% des prêts bancaires dans le cadre 2,6 4,8 6,6 4,03 3,7
de l’ANSEJ dans les crédits au
secteur privé
Source : établi à partir des données de l’ANSEJ pour les financements triangulaires et de la BA pour
les crédits au secteur privé.
254
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Le financement des projets de création occupent la première position avec près de 98%
du coût total des investissements en 2011. Indiquant l’importance de ce dispositif dans la
relance de la dynamique de création des PME. Par conséquent, les banques sont
marquées par une plus grande participation au financement de la création de nouvelles
activités qu’au financement de l’extension. Car d’une part la plus grande part du montant
des investissements est allouée au financement des projets de création et d’autre part, le
taux du financement bancaire excède les 68% du coût global des projets.
Toutefois, la participation bancaire via le dispositif ANSEJ a été nettement remarquable
dans le secteur des services, qui a absorbé en 2011, plus de 65% du total des prêts
bancaires contre uniquement 5,7% pour l’industrie. Ceci peut expliquer, en partie, le
parallèle existant entre les deux courbes d’évolution des taux d’entrée des PME dans le
secteur des services et du ratio des crédits privés.
L’importance des engagements bancaires dans le cadre de ce dispositif peut être due à la
garantie étatique de ces prêts, assurée par le Fonds de Caution Mutuel de Garantie
Risques/Crédits Jeunes Promoteurs. Ce dernier conforte les banques dans la prise de
risques inhérents au financement de la création des micro-entreprises dans le cadre du
dispositif ANSEJ.
Au même titre que ces deux premiers dispositifs, le système bancaire intervient dans le
financement de la création de nouvelles entreprises ou des micro-entreprises initiées par
les chômeurs promoteurs d’activités dans le dispositif CNAC, toujours sous la garantie
étatique. Ce dernier à l’encontre des autres, ne gère que le seul mode du financement
triangulaire. Ainsi la participation de cette agence à la dynamique de création des
entreprises reflète, en partie, la participation bancaire. Jusqu’au premier semestre de
2013, le nombre des projets financés dans le cadre du dispositif CNAC est de l’ordre de
84 164 projets, signifiant que les banques ont participé au financement de 84 164 projets.
Relativement aux modalités et aux conditions du financement bancaire des projets dans
le cadre du dispositif CNAC, les banques participent à hauteur de 70% du coût global de
l’investissement avec des taux d’intérêt bonifiés à hauteur de 60%, 80% et 95% du taux
débiteur appliqué par les banques selon la nature et l’implantation du projet.
Entre 2004 et Juin 2013, le montant des prêts bancaires dans le cadre du dispositif
CNAC atteint, approximativement, un montant de 163,84982 milliards de DA ce qui
représente 8,3% du montant total des crédits au secteur privé.
La contribution bancaire via le dispositif CNAC est plus concentrée également sur les
secteurs de services, particulièrement le secteur du transport de marchandises accaparant
plus de 41% des prêts bancaires. Alors que le financement de la création des activités
dans le secteur industriel ne représente qu’une part minime, soit (7%) du financement
bancaire [Tableau n°5.9].
82 Calculé à partir des données du bulletin des PME de Juin 2013. C’est donc 70% du coût total des projets
financés par la CNAC.
255
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Tableau n° 5.9: Le montant des financements accordés dans le cadre du dispositif CNAC (Cumul
jusqu’au 30/06/2013) par secteur d’activité
83 Calculé à partir des données du bulletin des PME de Juin 2013. C’est donc 70% du coût total des projets
financés par la CNAC, supposons que tous les projets sont financés à hauteur de 70% par les banques
84 Dont la création et les statuts y afférents ont été fixés via le décret exécutif n°04-03 du 03 Janvier 2004.
256
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
De fait, malgré que les banques marquent une contribution certaine au financement de
l’activité économique en Algérie, le financement à long terme du secteur industriel reste
encore problématique, dans un contexte où le pays est énormément en besoin des
secteurs de production industrielle compétitifs indépendants des recettes d’exportation
des hydrocarbures.
Aussi, ce qui peut être à l’origine de la relance du secteur privé via le financement
bancaire, c’est l’instauration des fonds de garantie des crédits aux PME.
Vu que l’une des contraintes d’accès au crédit bancaire est l’exigence des garanties
importantes, notamment lorsqu’il s’agit de la création d’une entreprise nouvelle, il a été
prévu au titre de la loi sur l’orientation des petites et moyennes entreprises, la création
des fonds de garantie des crédits aux PME. Le but est d’encourager les banques et autres
instituions financières à financer les PME, et les nouveaux promoteurs d’activité, une
cible qui a été longtemps évincée du crédit bancaires en raison des risques inhérents à
leur activité. On note principalement, et outre les fonds domiciliés au niveau de chacune
des trois agences précités, le FGAR et la CGCI-PME.
L’évolution de l’activité de ces deux fonds reflète la contribution des banques au
financement des PME. Car, le nombre de dossiers garantis par ces fonds indique le
nombre de projets financés par le système bancaire et le montant des crédits garantis
reflète le montant des crédits bancaires à la création et à l’extension des PME.
Depuis sa création, le FGAR a garanti 416 projets de création pour un montant de crédit
de 1,810 Mds DA et 514 projets d’extension de PME pour un montant de crédit de 4,767
Mds DA. Notons que l’importance des montants de crédits pour l’extension n’est que le
fait de l’adossement du FGAR au programme MEDA, qui ne concernait, en fait, que
l’extension de PME. Ainsi à titre d’exemple, de 2004 à 2009, le nombre de projets
garantis par le FGAR adossé au MEDA a atteint 138 projets d’extension.
Ce fonds présente en principe des atouts pour les banques en leur permettant de partager
le risque lié au financement des PME, création ou extension.
De fait, l’ensemble des banques nationales et certaines des banques étrangères sont en
convention avec le FGAR. Ceci devra booster les crédits au secteur privé en particulier,
les crédits aux PME.
En moyenne annuelle, depuis le début d’activité du FGAR, 62% représente le taux de
sollicitation bancaire. En d’autres termes, 62% du coût total des projets est financé par
sollicitation des crédits bancaires.
De 2005 à 2008, les crédits sollicités dans le cadre du FGAR ont suivi une tendance très
positive passant de 3,647 Mds DA en 2005 à 7,780 Mds DA en 2007 suivi en 2008, par
une très légère diminution pour atteindre 7,531 mds DA. Mais en 2009 et 2010, les
crédits sollicités ont enregistré une chute importante, atteignant en 2010 un encours de
2,444 Mds DA, en raison principalement de la baisse du nombre de projets garantis.
257
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
L’encours des crédits bancaires est reparti en hausse à partir de 2011[Voir tableau
n°5.10].
En moyenne le FGAR garantie la couverture de plus de 45% des crédits accordés par les
banques, sachant qu’il pourra garantir jusqu’à 60%.
Tableau n°5.10 : évolution du montant des crédits bancaires sollicités sous la garantie du
FGAR
En Milliards de Da
Juin
Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Montant 3,647 6,091 7,779 7,531 2,780 2,444 5,763 11,552 6,577
des
crédits
sollicités
Montant 1,637 2,388 3,112 2,129 1,221 1,266 3,275 5,602 3,678
de la
garantie
% 44,886 39,205 40,005 28,270 43,921 51,801 56,828 48,491 55,922
Source : établi à partir des données des bulletins d’information statistique sur les PME.
Entre 2005 et 2013, l’encours des crédits bancaires sollicités et garantis par le FGAR
représente en moyenne annuelle 0,4% du montant global des crédits au secteur privé,
indiquant la faible participation bancaire, malgré la couverture, en partie, du risque par
l’État. 43,1% du montant des crédits sollicités sous la garantie du FGAR sont pour le
financement de la création de nouvelles PME, soit 0,11% des crédits au secteur privé
entre 2010 et 2013.
Malgré la tendance, globalement, positive des crédits bancaires dans le cadre du FGAR,
l’encours demeure faible en dépit de la garantie étatique des financements fournis. Cette
faible participation bancaire reflète encore la réticence des banques au financement des
PME, malgré les facilitations octroyées en matière de garantie. Ceci n’est-il pas en raison
de la faible couverture des garanties ?
La Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement aux PME (CGCI-PME), est le
second fonds de garantie des crédits bancaires aux PME. Elle a un double objectif, celui
d’améliorer le fonctionnement des banques et leur activité de crédit via le partage des
risques de crédit à travers sa garantie qui est assimilée à une garantie de l’État. Elle
s’assigne un second objectif celui de favoriser la création des PME, source de croissance
et de création d’emploi, en leur facilitant l’accès au crédit bancaire.
La CGCI-PME apporte aux banques et aux établissements financiers sa garantie
financière contre le risque de non remboursement des crédits d’investissement et du
crédit bail aux PME et aux promoteurs des conditions d’emprunts plus favorables.
Cependant, il est à préciser que la garantie de la CGCI-PME ne se substitue, en aucun
cas aux garanties usuelles mais elle les renforce davantage.
258
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
85Calculé à partir des données sur la répartition des crédits garantis par la CGCI-PME par secteur d’activité,
depuis les bulletins d’information statistiques sur les PME.
259
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
260
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Nous concluons au fait que le système bancaire est l’acteur principal de la diversité des
dispositifs d’appui à la création des entreprises. Il participe au financement de la
dynamique des PME mais sous la garantie étatique et la bonification des taux d’intérêts.
Ceci affirme la réticence du système bancaire à la prise des risques, en présence d’une
solution plus simple qui est la garantie de l’État. L’abondance des ressources financières
tirées de l’exportation des hydrocarbures n’ont induit qu’un retour du niveau du
développement financier en Algérie malgré que les chiffres indiquent le contraire. En
effet, ces ressources empêchent la prise des risques par les banques.
L’une des caractéristiques du tissu économique en Algérie est que le secteur des
hydrocarbures, se basant sur une ressource non renouvelable, a mis en paraisse tous les
autres secteurs de l’économie y compris le secteur financier appelé à être la locomotive
du financement de l’économie.
À ce stade, existe-elle réellement une corrélation positive et significative entre le
développement financier et la dynamique de création des entreprises en Algérie ?
II.3 Le développement bancaire et la dynamique de création des PME en Algérie,
Quelle corrélation ?
Nous tenterons à travers ce point un examen de corrélation entre le développement
financier et la dynamique de création des entreprises, reflétée par celle des PME tout en
tenant compte d’autres variables susceptibles d’exercer un impact sur la création des
entreprises d’une manière générale, et en Algérie d’une manière plus particulière. Cet
exercice a pour objectif principal de rendre l’analyse de corrélation plus concluante. Car
le fait d’intégrer plusieurs variables pouvant être corrélées à la création de nouvelles
entreprises en même temps, nous permettra automatiquement d’avoir des résultats
meilleurs comparativement à la considération d’une seule variable explicative. Dans ce
dernier cas, la corrélation sera sans doute élevée.
Les variables86 que nous prenons en considération sont alors, le montant des crédits au
secteur privé, la qualité de l’environnement des affaires87 liée principalement à
l’enregistrement de nouvelles entreprises (données du Doing Business), le niveau du
développement économique (PIB par habitant), le taux du chômage et le taux de
taxation.
Comme variables liées à la particularité de l’économie algérienne, nous considérons les
cours pétroliers, du fait que le pays est rentier, et les dépenses publiques qui jouent un
rôle important dans la détermination de la croissance économique du pays. Pour cette
dernière variable, nous distinguons entre les dépenses relatives à la bonification des taux
d’intérêt et les dépenses liées au fonds de soutien à l’emploi des jeunes.
86 Les variables explicatives utilisées pour le calcul des coefficients de corrélation, seront présentées en détail
261
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Pour la création des PME, nous considérons le nombre total de création de nouvelles
PME ainsi que la création par secteur d’activité.
Le tableau n°5.12 suivant recoupe la matrice des corrélations qui récapitule les
coefficients de corrélation entre les différentes variables considérées.
II.3.1 Corrélation entre la création des PME et les crédits au secteur privé, Quel résultat et
quelle explication
Notre objectif est d’examiner la corrélation entre les crédits au secteur privé et la
création de nouvelles PME dans les différents secteurs d’activité.
La matrice des corrélations fait montre d’une corrélation positive et significative entre
les crédits au secteur privé et le nombre des PME nouvellement créées. Soit un
coefficient de corrélation de 89,9%. En considérant la classification par secteur d’activité,
les crédits au secteur privé sont positivement et significativement corrélés au nombre de
PME privées nouvellement créées dans les secteurs de services soit un coefficient de
corrélation de 97,54% suivi par le secteur de l’industrie avec un coefficient de 68,72%
mais faiblement corrélé à la création des PME dans le secteur du BTPH, soit 22,48%
[Voir tableau n°5.12]. Ces résultats indiquent que le système bancaire, via les ressources
allouées, a contribué à la dynamique de création des PME durant la décennie 2000,
particulièrement dans le secteur des services.
Nous vérifions si cette corrélation positive n’est que la seule conséquence de la
corrélation positive des crédits au secteur privé avec les cours pétroliers et avec les
dépenses publiques. Pour ce faire, nous testons pour la corrélation des crédits au secteur
privé avec les cours pétroliers et les dépenses publiques, particulièrement les
bonifications des taux d’intérêts et les fonds de soutiens à l’emploi des jeunes. Nous
testons aussi pour la corrélation directe de ces variables avec celle mesurant la
dynamique de création des PME.
Les résultats présentés dans le tableau des corrélations montrent que la relation positive
apparente entre les crédits au secteur privé et la création de nouvelles PME n’est qu’une
conséquence de l’aisance financière vécue par le pays, très repérable entre 2004 et 2011.
En effet, les cours du pétrole sont positivement et significativement reliés aux crédits au
secteur privé soit un coefficient de corrélation de 85,40%.
Elle est, aussi, observée une corrélation positive et significative entre les cours du pétrole
et la création des PME soit un coefficient de 71,86%, une relation nettement apparente
en considérant le nombre de PME privées nouvellement créées du secteur des services, le
coefficient de corrélation est de l’ordre de (75,82%).
Les recettes tirées de l’exportation des hydrocarbures alimentent les caisses de l’État et
sont, en partie, à l’origine de toutes les dépenses publiques, y compris les fonds publics
alloués à la relance de la création des entreprises et de l’emploi. En effet, en 2012 les
recettes des hydrocarbures représentent 58,4% des dépenses budgétaires totale. Elles
262
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
couvrent une partie importante des dépenses budgétaires, voire la quasi-totalité des
dépenses. À titre d’exemple en 2008 (97,9%) des dépenses budgétaires sont couvertes par
les recettes des hydrocarbures.
Le secteur financier, peut être aussi dépendant des dépenses publiques du fait que le
coefficient de corrélation entre les crédits au secteur privé et les dépenses budgétaires est
de 97,47% positif et très significatif.
Les dépenses budgétaires qui peuvent refléter les différentes aides financières de l’État à
la création et au développement des PME, sont positivement et significativement reliées
à la création de nouvelles PME avec un coefficient de 87,13%, particulièrement dans les
secteurs de services et le secteur de l’industrie, respectivement avec des coefficients de
corrélation de 93,28% et 72,98%. Ce qui pourra affirmer notre hypothèse de base que le
développement bancaire durant la décennie 2000 est en grande partie le résultat des
différents programmes d’appui à la création des entreprises et donc des dépenses
publiques ayant incités les banques à s’impliquer davantage dans le financement des
entreprises sous la garantie étatiques avec bonification des taux d’intérêts.
Les bonifications des taux d’intérêts semblent positivement corrélées aux crédits au
secteur privé soit un coefficient de 72,69%. Ceci peut indiquer que la bonification des
taux d’intérêts est à l’origine de la progression positive des crédits au secteur privé.
Cette relation significative n’apparait pas dans l’examen de la corrélation directe entre
les bonifications et les nouvelles PME, soit un coefficient de 47,48%. En revanche, une
certaine relation positive apparait en considérant la création de nouvelles PME dans le
secteur des services (69,97%). Peut être ceci est le principal fait de l’importance des PME
créées dans le secteur des services à l’aide des dispositifs d’appui, qui se basent
essentiellement sur les bonifications et la garantie étatique.
Une autre composante des dépenses budgétaires qui pourra être significativement reliée
à la création des PME, est celle représentée par les fonds de soutien à l’emploi des jeunes.
Cette variable apparait positivement corrélée à la création des PME notamment dans le
secteur des services (66,44%), mais aussi positivement corrélée aux crédits au secteur
privé (74,25%), indiquant que ces fonds participent, en partie, à l’incitation des banques
au financement des PME. Ceci est vrai dans la mesure que ces fonds alimentent les fonds
de garantie des crédits aux PME dans le cadre des trois dispositifs ANSEJ, ANGEM et
CNAC.
Ceci nous permettra de confirmer le fait que la contribution des banques au financement
de la création des PME en Algérie n’est que le résultat de l’aisance financière vécue entre
2004 et 2012 ayant permis à l’État l’engagement de ces politiques volontaristes.
263
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Tableau n° 5.12: Coefficients de corrélation entre la création des PME et les crédits au secteur privé ainsi que d’autres variables entre 2003 et 2011
correlate PME Agric Hydrocar BTPH Industrie Services petrole Dep_budg Bonific Fds_soutien BEI_Index GDPPC U TT
PME Agric Hydrocar BTPH Industrie Services CP petrole Dep_budg Bonific Fds_soutien BEI_Index GDPPC U TT
PME 1.0000
Agric -0.7554 1.0000
Hydrocar 0.2511 -0.0307 1.0000
BTPH 0.5584 -0.3870 0.5035 1.0000
Industrie 0.7957 -0.6699 0.5114 0.5799 1.0000
Services 0.9553 -0.7550 0.1224 0.3547 0.7440 1.0000
CP 0.8990 -0.7554 -0.0358 0.2248 0.6872 0.9754 1.0000
petrole 0.7186 -0.6781 -0.3799 0.1843 0.5027 0.7582 0.8540 1.0000
Dep_budg 0.8680 -0.6834 -0.0488 0.2202 0.7316 0.9340 0.9753 0.8767 1.0000
Bonific 0.4748 -0.3905 -0.0329 -0.2089 0.4156 0.6997 0.7296 0.4121 0.7003 1.0000
Fds_soutien 0.5271 -0.2891 -0.2509 -0.3348 0.3707 0.6644 0.7425 0.6520 0.7913 0.7022 1.0000
BEI_Index -0.8953 0.7113 -0.1159 -0.4848 -0.4865 -0.8494 -0.7935 -0.6483 -0.6863 -0.3344 -0.3631 1.0000
GDPPC 0.7937 -0.7190 -0.2490 0.2510 0.6366 0.8405 0.9157 0.9809 0.9437 0.5229 0.6812 -0.6633 1.0000
U -0.8953 0.7918 0.0957 -0.3895 -0.5067 -0.8918 -0.8881 -0.8231 -0.8075 -0.4278 -0.4914 0.9584 -0.8278 1.0000
TT 0.7791 -0.5653 0.0467 0.5137 0.4410 0.7155 0.6988 0.7270 0.6312 0.1489 0.2832 -0.8834 0.7056 -0.8679 1.0000
Source : établi à l’aide du logiciel STATA 12, sur des données des rapports d’activités de la BA, des données de Doing business de la Banque Mondiale et
des données du Bulletin d’Information statistiques des PME.
Notes : Nombre de PME nouvelles (PME); Nombre de PME nouvelles dans le secteur d’agriculture (Agric); Nombre de PME nouvelles dans le secteur des hydrocarbures
et Mines (Hydrocar); Nombre de PME nouvelles dans le secteur du BTPH (BTPH); Nombre de PME nouvelles dans le secteur de l’Industrie (Industrie); Nombre de
PME nouvelles dans le secteur des Services (Services); Montant des crédits au secteur privé (CP); Cours du Pétrole (Petrole); les Dépenses budgétaires (Dep_budg);
Bonification des taux d’intérêts (Bonific); Fonds de soutien à l’emploi des jeunes (Fds_soutien); l’indice de la qualité de l’environnement des affaires (BEI_Index)88; le
Développement économique (GDPPC); Taux de Chômage (U) et Taux de taxation (TT).
88Pour les détails de la construction de l’Indice (BEI_Index) et les informations sur les variables de taux de chômage et de taux de taxation, veuillez vous
référer au chapitre d’analyse économétrique de l’impact du développement financier sur la création des entreprises, analyse menée sur données de panel.
264
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Malgré que notre objectif fût d’examiner la corrélation entre les crédits au secteur privé
et la création des PME, nous ne nous sommes pas limités à ces deux variables. Dans le
souci d’avoir des résultats moins relativisés, nous avons intégré des variables
macroéconomiques déterminantes de l’entrepreneuriat et de la création des entreprises.
II.3.2 Corrélation entre la création des PME et d’autres variables macroéconomiques
L’examen de corrélation ne s’est pas limité à la seule variable du financement bancaire,
mais nous l’avons élargi à d’autres variables explicatives qui sont des déterminants de
l’entrepreneuriat et de la création des entreprises89.
La variable mesurant la qualité de l’environnement des affaires, ou l’environnement
institutionnel à la création des entreprises semble être négativement et significativement
corrélée à la création des entreprises, soit un coefficient de (-89,53%). Ce résultat semble
être très logique du fait que d’importantes procédures, délais et coûts d’enregistrement
de nouvelles entreprises ne peuvent que défavoriser la création des PME. Cet effet est
nettement repérable dans la branche des services, avec un coefficient de corrélation de
(-84,94%). Ainsi, une amélioration de l’environnement des affaires, en particulier celui à
la création des entreprises, devra exercer un impact très favorable sur la création des
PME.
Aussi, le niveau du développement économique est positivement et significativement
corrélé à la création des PME privées (79,37%), particulièrement dans les secteurs de
services (84,05%) et de l’industrie (63,66%). Ceci indique que la dynamique de création
des entreprises dépend particulièrement du niveau du développement économique
atteint.
Puisque la panoplie des dispositifs publics précédemment présentés avait pour principal
objectif la stimulation de l’emploi, le taux du chômage, peut jouer en faveur de la création
des entreprises en Algérie, en particulier des PME. Toutefois, l’examen de corrélation
indique une relation inverse entre le chômage et la création de nouvelles PME, soit un
coefficient de (-89,53%). Une relation nettement repérable dans les secteurs de services (-
89,18%) suivi par les secteurs de l’industrie et du BTPH. La relation positive et
significative n’est repérable que dans le secteur de l’agriculture et pêche.
Concernant la fiscalité, le taux de taxation est positivement et significativement corrélé à
la création de nouvelles PME privées en Algérie, soit un coefficient de 77,91%. La
corrélation entre le taux de taxation et la création des PME dans les secteurs de services
est très positive et significative, soit (71,55%), suivi par le BTPH (51,37) puis par le
secteur de l’industrie (44,10%).
Dès lors, la politique fiscale ne semble pas, du moins relativement à l’examen de
corrélation, un obstacle majeure à la création des PME en Algérie. Soit parce que les
89Voir le sixième chapitre sur les déterminants de la dynamique de création des entreprises, et l’analyse
économétrique sur données de Panel.
265
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
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CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
compétences des banques en matière de gestion des risques, une compétence tant
importante dans le cadre du métier bancaire et financier d’une manière générale.
De plus, même avec les incitations mises en place afin d’améliorer la contribution des
banques, ces dernières refusent le financement d’une partie importante des projets dans
le cadre des différents dispositifs. Les banques expliquent ceci par le manque de projets
bancables. En d’autres termes, les projets présentés n’ont pas une valeur ajoutée
productive permettant la création de valeur et de richesse. Ceci est d’ailleurs très
apparent par la simple observation de la configuration du tissu des PME par secteur
d’activité, faisant montre d’une concentration nette de la création des PME dans les
secteurs de services et du BTPH qui ne permettent pas à eux seuls d’instaurer une
économie productive hors hydrocarbures.
De fait, les politiques volontaristes de l’État n’ont attiré que les projets de création ayant
permis la tertiarisation davantage de l’économie algérienne en utilisant les recettes des
hydrocarbures, au lieu d’une économie de production.
Il est donc important de revoir ces politiques, notamment dans une situation si critique,
causée par la chute brutale des cours du pétrole qui intervient depuis déjà Septembre
2014. Où le prix du Brent se trouve au dessous des 100$ le baril, puis en Août 2015, ce
prix se trouve encore au dessous des 50$ le baril, et au début de l’année 2016, il est au
dessous des 30$ le baril. Une chute qui pourra bouleverser l’économie algérienne du fait
de sa dépendance entière des hydrocarbures. Car même le système bancaire ne pourra
pas être épargné du fait de sa forte dépendance.
Malgré l’exploration de peu des statistiques disponibles, il n’y a que les analyses
longitudinales qui peuvent nous permettre de conclure sur l’impact du niveau du
développement financier sur la création des entreprises. Chose qui n’est pas possible pour
le seul cas de l’Algérie.
267
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Conclusion
L’objectif de ce cinquième chapitre était, double, celui d’examiner la dynamique de
création des entreprises en Algérie et celui d’évaluer l’impact éventuel du développement
financier sur la dynamique de création des entreprises.
Malgré qu’il soit marginalisé pendant de longues périodes après l’indépendance, le
secteur privé se voit prendre place dans l’économie. L’examen des repères législatifs
relatifs à l’investissement privé, à la création des entreprises ainsi qu’au financement
bancaire de l’investissement privé démontre la reconnaissance progressive de ce secteur
par le législateur algérien, très apparente à partir de la fin des années 1980. Toutefois,
cette reconnaissance n’a été qu’un contenu des lois qui n’ont pas eu des conséquences
positives sur l’essor du secteur privé, traduisant l’échec de ces efforts législatifs.
Vu l’importance assignée au secteur privé dans la conduite du développement
économique on assiste tout au début de la décennie 2000, à la promulgation d’une
nouvelle ordonnance portant promotion de l’investissement et la loi portant orientation
sur la promotion des PME. Ceci a permis l’essor du secteur privé sous forme de petites
et moyennes entreprises, qui sont devenues encadrée sous l’angle institutionnel. Les
résultats du recensement économique de 2011, ont fait valoir que le tissu économique en
Algérie est dominé à hauteur de 90% de micro entreprises et à plus de 96% d’entités
privées.
L’examen de la mouvance des PME, reflète cette dynamique de création des entreprises
entre 2002 et 2013. Les résultats nous indiquent, effectivement, l’existence d’une
dynamique de création des PME, mais nettement concentrée sur deux principaux
secteurs d’activité, les services et le BTPH, délaissant faible la pénétration des secteurs
industriels. Plus encore, les dispositifs d’appui à la création des PME, institués
conséquemment à la loi n°01-18 ont marqué leur contribution très positive à la création
et au développement des PME, particulièrement dans les secteurs des services et du
BTPH, justifiant ainsi la configuration sectorielle des PME en Algérie.
Vu cette dynamique marquant le secteur des PME en Algérie, nous nous sommes
interrogés, dans une seconde section, sur le rôle du système bancaire dans la relance de la
création des entreprises à travers un meilleurs accès aux ressources financières.
La simple confrontation de l’évolution de la part des crédits au secteur privé et des taux
de création des PME, n’était pas fructueuse, car uniquement un certain parallèle apparait
entre la courbe indicatrice de l’évolution de la part des crédits destinés au secteur privé
et celle indicatrice de l’évolution des taux de création des PME dans les secteurs de
services et du BTPH.
De même, les crédits au secteur privé ont enregistré une évolution appréciable à partir de
la décennie 2000, coïncidant avec l’essor des PME et l’engagement des dispositifs d’appui
à la création des PME. Cette coïncidence peut être une réponse au rôle que joue le
système bancaire dans la relance des PME.
268
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE
Étant donné, la contribution positive des différents dispositifs à la relance du tissu des
PME, nous ne pouvons laisser passer le rôle du financement bancaire dans le cadre de ces
dispositifs. À cet effet, nous avons tenté d’examiner l’apport des banques dans le contexte
des dispositifs d’appui du fait que ces derniers font appel aux banques en tant que des
principaux partenaires financiers.
Nous avons mené une très petite investigation dont les résultats montrent la
participation croissante des banques au financement de la création et de l’extension des
PME dans le contexte des dispositifs d’appui. La part des prêts financés est croissante
depuis particulièrement 2004. Toutefois, ces résultats font montre d’un retour dans le
développement financier du fait que les banques comptent toujours sur la garantie
étatiques et la bonification des taux d’intérêt. Car elles sont les principales
caractéristiques des politiques volontaristes de l’État ou des politiques publiques à
l’entrepreneuriat.
Tous ces résultats ne sont, en fait, que la conséquence majeure de l’aisance financière
vécue par le pays durant la décennie 2000, permise par l’augmentation continue des
cours pétroliers ayant alimenté les caisses de l’État. Car les recettes budgétaires du pays
sont constituées en grande partie des recettes des hydrocarbures qui couvrent une part
importante des dépenses budgétaires. Un tel résultat nous l’avons confirmé par l’examen
de la corrélation entre la création des PME, les crédits au secteur privé, les cours du
pétrole, les dépenses budgétaires, les bonifications des taux d’intérêts et les fonds de
soutien à l’emploi des jeunes.
Dans l’objectif de renforcer cette petite exploration nous intégrons, là aussi, l’Algérie
dans un panel des pays du MENA, en complément de la première investigation
économétrique. Car ces économies peuvent être comparables à l’Algérie suivant plusieurs
critères tels l’appartenance au même espace géographique, soit en ayant le même niveau
de revenu, ou/et le plus important, en étant dépendants des ressources naturelles,
particulièrement des hydrocarbures.
Néanmoins, dans l’investigation en panel, les variables de dépenses publiques relatives à
la bonification des taux d’intérêt et aux fonds de soutiens à l’emploi des jeunes ne
figureront pas parmi nos variables explicatives, pour raison de non disponibilité pour un
large nombre de ces pays.
269
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
SIXIÈME CHAPITRE
ÉVALUATION EMPIRIQUE DE L’IMPACT DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES. UNE APPROCHE EN
DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011.
Introduction
Étant donné l’importance assignée au développement financier et à l’entrepreneuriat
dans la relance des économies, il est très indispensable d’investiguer la relation entre
le développement financier et la dynamique de création des entreprises.
En effet, dans le précédent chapitre nous avons eu du mal à évaluer l’impact du
développement financier sur la dynamique de création des entreprises en Algérie du
fait de l’absence des données sur de longues périodes, celles retraçant la dynamique
entrepreneuriale.
Ce sixième chapitre a pour principal objectif d’examiner l’impact du développement
financier sur la dynamique de création des entreprises pour un échantillon des pays du
MENA dont l’Algérie. On a opté pour un examen économétrique en données de panel
afin de remédier au problème de données, particulièrement, pour le cas de l’Algérie.
L’analyse concerne un modèle de panel couvrant 14 pays du MENA sur la période
2004-2011 regroupés en un seul échantillon puis décomposés en deux sous
échantillons, pays pétroliers et pays non pétroliers.
Le chapitre sera organisé en deux principales sections. Une première aura pour objet
la présentation de la méthodologie économétrique ainsi que des variables retenues
avec une revue préalable des déterminants de la dynamique de création des
entreprises. Dans la même section nous présenterons les tests nécessaires qui nous
permettrons de déterminer la méthode d’estimation la plus convenable. La seconde
section expose les résultats d’estimation et les principales conclusions de l’analyse.
270
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
l’existence des imperfections sur les différents marchés, marchés des capitaux,
marchés des biens et services, marchés du travail et marchés des technologies.
Malgré qu’ils soient, plus souvent, utilisés indifféremment, la politique aux PME et la
politique à l’entrepreneuriat sont deux concepts différents.
Les politiques à l’entrepreneuriat, sont généralement des politiques de long terme.
Elles visent pour objectifs, non seulement, de stimuler la création d’entreprises mais
également de soutenir un système économique dans son ensemble qui favorise
l’entrepreneuriat.
Les politiques aux PME sont, au contraire, des politiques de court terme. Elles
impliquent des mesures visant spécifiquement à soutenir les PME y compris l’auto-
emploi. Ce type de politiques a pour objectif essentiel l’augmentation de l’emploi, et
donc l’atténuation du problème du chômage et la stimulation de l’innovation. Les
politiques aux PME consistent, généralement, en la création d’agences
gouvernementales spécifiques de soutien et de subvention pour les PME [Henrekson
et Stenkula (2009)].
Vu l’importance des PME pour le développement économique, les politiques orientées
à la promotion de cette catégorie d’entreprises sont les plus répandues depuis
plusieurs années tant dans les pays développés que dans les pays en développement.
Le gouvernement intervient en fournissant des fonds directs aux entreprises et en
agissant comme un garant explicite ou implicite des prêts [Demirgüç-Kunt et
Maksimovic (1998), p. 26].
Dans ce contexte les politiques d’assistance financière se distinguent par leur
importance et leur propagation dans différents pays. Leur principal rôle est la
réduction des imperfections de marchés des capitaux et même ceux alternatifs (le
capital-risque). Ces politiques se concrétisent, essentiellement, via des incitations
financières, octroi de fonds et d’aide pour l’investissement et la création de nouvelles
entreprises, octroi de prêts subventionnés ainsi que l’instauration de système de
garantie des prêts en faveur de la création de nouvelles entreprises. En effet, la
garantie des prêts est, également, une des solutions mises en œuvre par les pouvoirs
publics pour atténuer les difficultés auxquelles se heurtent les entreprises, en
particulier les PME pour obtenir des financements par emprunt [OCDE (1998)].
Dans les pays en développement, les politiques dédiées à la promotion des PME sont
les plus dominantes. Elles stipulent l’intervention des pouvoirs publics pour la
stimulation de l’entrepreneuriat via sa composante des PME se matérialisant,
notamment, à travers l’assistance financière, la garantie des prêts accordés, les
subventions, la bonification des taux d’intérêt et les exonérations fiscales.
281
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
#9'( = )( + +,( + -(
Avec #9'( est la variable dépendante mesurant la dynamique de création des
entreprises dans le pays i et la période t. )S$+ sont les coefficients à estimer. , est le
vecteur (matrice) des variables explicatives et -( est un terme d’erreur aléatoire.
I. 2.1 Nomenclature du modèle empirique : Présentation des Variables et des données
Les variables du modèle consistent en une variable dépendante (NED), quatre
variables de design (FD, BEI_Index, SME_GP, GDPPC) ainsi que deux variables
macroéconomiques de contrôle (U et TT).
I. 2.1.1 Variable Dépendante : Densité de nouvelles entreprises (NED) ou New
Entry Density
Afin de mesurer la dynamique de création des entreprises, nous utilisons les données
collectées dans le cadre du projet de Doing Business dans sa rubrique Entrepreneuriat
avec le support de la fondation Kaufmann. Cet indicateur est défini comme le nombre
de nouvelles sociétés du secteur privé formel à responsabilité limitée par 1000
personnes en âge de travailler (âgées entre 15 et 64 ans), suivant le rapport annuel de
Doing Business de la Banque Mondiale.
Nous avons aussi, complété la base par deux autres pays, le Koweït90 un important
producteur du pétrole et le Liban91 un pays non pétrolier exhibant des niveaux élevés
de développement financier entre 1996 et 2011. Cette même mesure est employée par
Klapper et al. (2010); Klapper et al. (2009); Klapper and Love (2010); Thai and
Turkina (2014). À cet effet, nous utilisons l’indicateur de densité de nouvelles
entreprises enregistrées mis en log.
Malgré les limites que comportent ces données sur l’entrepreneuriat, en particulier
celles relatives à la faiblesse de l’échantillon couvert et du nombre d’années, nous
prétendons que l’utilisation de telles données est, plutôt, plus cohérent. Car nous
utiliserons aussi la règlementation à l’entrée de nouvelles entreprises mesurant la
qualité de l’environnement des affaires comme variables explicatives dont les données
concernent les mêmes unités (sociétés à responsabilité limitée).
I. 2.1.2 Les variables explicatives :
Nous avons sélectionné un certain nombre de variables explicatives et ce à partir de
la littérature sur les déterminants macroéconomiques que nous avons décrit
brièvement tout au début de cette section. Nous intégrons toutes ces variables mises
90
Le nombre de nouvelles entreprises est calculé à partir des données de la chambre de commerce et
d’industrie du Koweït et la population en âge de travailler est tirée des données de Banque Mondiale.
91
Le nombre des entreprises SARL nouvellement enregistrées est tiré de « Central Administration of
Statistics, CAS Stat (Statistical Yearbook, Entrepreneurship) » et la population en âge de travailler est tirée
des données de Banque Mondiale
283
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
en logarithme népérien à l’exception de celles qui sont mesurées par des indices
synthétiques (FDI et BEI_Index), par des indicateurs qui comportent des valeurs
négatives (DC_GDP) ainsi que la variable binaire (SME_GP).
a) Les variables du Développement Financier (FD)
Le développement financier est mesuré par cinq variantes alternatives, l’indice
composite du développement financier (FDI) ou un de ses quatre indicateurs
désagrégés [(M2_GDP) (QM_GDP) (DC_GDP) (PC_GDP)] [Voir annexe n°3-1
pour les sources des données].
En effet, nos mesures du développement financier indiquent en principe le
développement de l’intermédiation financière, et non le système financier dans sa
globalité. Ceci est dû à la disponibilité des données sur un large nombre de pays dans
la région. De plus, l’intermédiation financière, bancaire, demeure la principale source
du financement des économies du MENA, particulièrement, lorsqu’il s’agit de la
création de nouvelles entreprises.
Relativement à la littérature sur le développement financier et la dynamique
entrepreneuriale, le développement financier devra exercer une influence positive sur
la dynamique de création des entreprises dans les pays de la région.
b) Les variables institutionnelles
L’environnement institutionnel constitue une variable déterminante pour la conduite
des affaires. Dans ce contexte on distingue, les variables institutionnelles d’ordre
général de celles relatives à l’environnement des entreprises ou plus précisément
celles relatives à l’enregistrement de nouvelles entreprises.
Les variables institutionnelles spécifiques aux entreprises (Business
Environment Institutional Index) (BEI_Index)
Cette variable mesure la qualité de l’environnement des affaires. L’entrepreneuriat, ou
en termes plus simples la création de nouvelles entreprises, dépend grandement de
l’environnement des entreprises (climat des affaires), en particulier la règlementation
administrative et bureaucratique qui s’impose aux entrepreneurs lors de
l’enregistrement de nouvelles entreprises. En effet, cette variable mesure en principe
le degré de facilité de conduite des affaires dans un pays donné. Elle joue un rôle
considérable dans la détermination du niveau de l’entrepreneuriat au niveau national,
elle est alors un des principaux déterminants de la création de nouvelles entreprises
[Klapper et al. (2010); Klapper et al. (2006); Klapper et al. (2009)].
Cette variable, conformément au projet du Doing Business de la Banque Mondiale,
identifie les obstacles bureaucratiques et juridiques qu’un entrepreneur doit surmonter
pour immatriculer et enregistrer une nouvelle entreprise. Elle couvre les procédures,
284
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
92
Voir l’annexe n°6-3 pour plus de détails sur les étapes de calculs de l’indice BEI_Index.
285
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
variables sont représentées par le niveau d’emploi (le taux du chômage) et la politique
fiscale.
Le taux du chômage «lnU»
Le chômage est une variable macroéconomique jouant un rôle considérable dans
l’explication de l’auto-emploi et de l’entrepreneuriat en général.
Dans certains pays l’importance du taux de chômage et sa persistance laisse les
chômeurs sans aucun choix concernant leur occupation. C'est-à-dire, ces chômeurs
n’ont pas à choisir entre un emploi salarié et un auto-emploi. Ce qui rend automatique
leur engagement dans l’auto-emploi et donc la création de leur propre emploi, et ce
sans tenir compte de l’existence d’opportunités économiques pour cet acte.
La majorité des pays de la région MENA ont mis en place des politiques d’appui à la
création des entreprises dont l’objectif principal est la création d’emploi et, ainsi, la
lutte contre le chômage. Ce qui pourra créer une relation positive entre le chômage et
la création de nouvelles entreprises.
La politique fiscale «lnTT» (Total Tax rate)
La fiscalité est le déterminant ou, plus exactement, l’obstacle le plus important de la
conduite des affaires dans tous pays. Cependant, à l’instar du taux de chômage, la
relation entre la création de nouvelles entreprises et la politique fiscale est si ambiguë.
L’inexistence d’une mesure unique et exhaustive de la politique fiscale rend difficile
l’analyse d’une telle relation. La majorité des études menées dans ce sens emploie des
indicateurs tels les recettes fiscales en pourcentage du PIB, le taux marginal d’impôt
sur le revenu personnel ou le taux marginal d’impôt sur le bénéfice des sociétés ou,
encore, la différence entre les deux derniers indicateurs. Pour le cas de la région
MENA, nous avons un manque flagrant concernant l’ensemble de ces indicateurs. À
cet effet nous employons le total des impôts en pourcentage des profits commerciaux
du Doing Business qui sont disponibles pour l’ensemble des pays de notre échantillon
sur la période allant de 2005 à 201193.
Cette variable est composée de trois sous composantes, le montant de l’impôt sur les
bénéfices payés par les entreprises en pourcentage des bénéfices commerciaux, le
montant des impôts et cotisations obligatoires payées par l’entreprise au titre des
charges fiscales sur le travail en pourcentage des bénéfices commerciaux ainsi que le
montant des impôts et cotisations obligatoires payées par l’entreprise en pourcentage
de son bénéfice commercial qui ne font pas, déjà, partie des catégories d’impôts sur les
bénéfices et les charges fiscales sur le travail. Le taux d’imposition total en
93
Toujours dans le but d’avoir un panel Cylindré sans données manquantes, nous avons complété les séries
de données relatives au taux d’imposition pour 2004 par les mêmes que celles de 2005.
287
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
pourcentage des bénéfices commerciaux est alors la somme des trois sous
composantes. Il mesure le montant des taxes et des cotisations obligatoires dues par
les entreprises après la déclaration des déductions et exemptions autorisées en tant
qu’une part des bénéfices commerciaux. Les impôts retenus (comme les impôts sur le
revenu des particuliers) ou collectés et remis à l’administration fiscale (comme les
taxes sur la valeur ajoutée, les taxes sur le chiffre d’affaire ou les taxes sur les biens et
services) ne sont pas comptabilisés [conformément à la définition du Projet de Doing
Business, de la Banque Mondiale].
Nous attendons à ce que cette variable affecte positivement la dynamique de création
des entreprises dans la région MENA. La région enregistre des degrés du
développement institutionnel faibles avec, notamment, des niveaux élevés de
corruption qui favorisent davantage la fraude fiscale.
f) Variables Instrumentales
Nous avons examiné auparavant, les déterminants du développement financier et ce
dans le but d’approfondir l’analyse de l’impact de ce dernier sur la dynamique de
création des entreprises. Relativement aux résultats de la première étude empirique,
les principaux déterminants du développement financier, sont représentés par les
indices de qualité institutionnelle et d’ouverture financière. Ces variables
instrumentales sont alors le résultat de notre propre investigation des déterminants
macroéconomiques et institutionnels du développement financier sur un panel de 21
pays du MENA sur la période (1996-2011). Les deux indices institutionnels
(CGFISP) et (RCSI) ainsi que (KAOPEN) sont les principaux déterminants du
développement financier dans la région MENA en particulier les pays pétroliers. Dans
les pays non pétroliers on retrouve principalement les indices institutionnels
(PGSMR), (RL) ainsi que l’indice d’ouverture financière (KAOPEN). Dans le but de
sélectionner les instruments les plus valides pour chacune des variantes du
développement financier nous appliquons le test de sur-identification et de validité des
instruments de Sargan-Hansen qui permettra de choisir deux instruments pour
chacune des variantes dans les trois échantillons considérés.
Les résultats du test de validité des instruments de Sargan-Hansen sont repris dans
les tableaux résumant les résultats d’estimation pour chacune des cinq variantes du
développement financier.
Après avoir défini l’ensemble des variables du modèle, une batterie de tests
économétriques nécessaire et préalable à toute estimation fera l’objet du point suivant.
288
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
289
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
290
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
94
Modèle (4) est un panel uniquement lorsqu’on décompose l’échantillon en deux sous échantillons (pays pétroliers et
pays non pétroliers).
291
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
lnGDPPC est supérieure à 10 [voir annexes n°6-4]. Autrement dit l’intégration des
deux variables, GDPPC et PC_GDP en même temps dans l’équation crée un problème
de colinéarité. Alors que lorsqu’on introduit uniquement une des deux variables, le
problème disparaisse. De ce fait, dans le reste de ce chapitre on considère uniquement
la variable du développement financier dans les pays pétroliers dans l’équation (5).
c) Test d’endogénéité :
Le problème d’endogénéité d’une variable s’exprime lorsque cette dernière n’est pas
indépendante des termes de l’erreur. Une telle dépendance impliquera un biais
d’estimation des différents coefficients du modèle.
Pour remédier au problème d’endogénéité des variables exogènes, il est nécessaire
d’instrumenter la variable endogène par une autre variable qui lui est fortement
corrélée tout en étant indépendante des termes de l’erreur.
Nous avons appliqué le test d’endogénéité sur notre variable d’intérêt, c'est-à-dire la
variable du développement financier.
Selon Kpodar (2005), il n’existe pas de commande préprogrammée du test
d’endogénéité sur stata. On teste alors l’endogénéité à l’aide du test de Nakamura-
Nakamura qui se fait en deux étapes : Dans une première étape, nous avons régressé la
variable endogène sur l’ensemble des variables exogènes du modèle. Dans une seconde
étape, nous avons récupéré les résidus de la première étape et on les a inclus dans le
modèle initial si les coefficients des résidus sont conjointement significatifs (test de
Fisher), alors on ne peut pas rejeter l’endogénéité des variables testées. Mais, nous
avons une seule variable endogène, qui est le développement financier, alors dans ce
cas, c’est la significativité de t de Student du résidu qui permet de conclure au rejet ou à
l’acceptation de l’hypothèse d’exogénéité.
Les résultats du test d’endogénéité sur l’échantillon complet des pays du MENA
révèlent que les variables du développement financier dans les modèles (2) et (3), c'est-
à-dire l’indicateur de taille du système financier (M2_GDP) et l’indicateur d’attraction
de l’épargne (QM_GDP) ne sont pas endogènes, alors que l’indice synthétique ainsi
que la variable du financement du secteur privé (PC_GDP) sont endogènes.
La décomposition de l’échantillon en pays pétroliers et non pétroliers indique que les
cinq variantes du développement financier, correspondant aux cinq modèles estimés
sont endogènes dans les deux échantillons.
Il est donc important d’instrumenter les différentes variables du développement
financier avec des variables qui leurs sont fortement corrélées tout en étant
indépendantes des termes de l’erreur. À cet effet, comme variables instrumentales,
nous utilisons les variables déterminantes du niveau du développement financier,
292
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
97
Les données avec (DC_GDP) ne donnent pas lieu à une structure de panel.
295
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
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L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
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APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
Dans ce qui suit nous présenterons les résultats d’estimation, en premier ceux issus de
la méthode des (MCGR) présentés brièvement, suivi, en détail, par les résultats
d’estimation par la méthode de variables instrumentales. Pour ceci, nous avons
besoins d’instruments représentés par des variables fortement corrélées au
développement financier comme on vient d’expliquer ci-dessus.
Cette dernière méthode présente des atouts du fait qu’elle tient compte de
l’endogénéité des variables du développement financier et de la causalité inverse. C’est
pour cette raison que nos conclusions seront fondées, principalement, sur les résultats
de cette seconde méthode, (DMCG) en variables instrumentales.
Cette section a présenté le modèle et les variables retenues précédée d’une revue de la
littérature relative aux déterminants de la dynamique entrepreneuriale.
Un nombre de tests économétriques a été accomplis. Ces tests ont permis de valider le
modèle de panel, sa spécification ainsi que la méthode d’estimation appropriée.
La section suivante sera consacrée à l’estimation du modèle et à l’interprétation des
résultats d’analyse.
297
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
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APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
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Tableau n°6.6 : Résultats d’estimation comparés entre les MCGR et les DMCG avec variables instrumentales [FD= FDI (modèle (1)) et FD= M2_GDP (modèle (2))]
Modèles (1) FDI : variable explicative représentative du développement financier Modèle (2) M2_GDP : variable explicative représentative du développement
financier
MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole
MCGR VI (G2SLS) MCGR VI MCGR VI MCGR VI MCGR VI MCGR VI
(G2SLS)
FD 0,0716 1,7660** -0,1402 1,4488* 0,0578 -0,5184* 0,0696 2,6643** -0,0551 1,5486* 0,1477 -0,8075**
P-Value 0,220 0,029 0,315 0,095 0,323 0,095 0,543 0,032 0,816 0,077 0,174 0,044
BEI_Index -0,0952** 0,0493 0,0830 0,5277* -0,0922* 0,1008 -0,1018** 0,2195 0,1137 0,3446* -0,0934* -0,0269
P-Value 0,037 0,704 0,373 0,066 0,056 0,536 0,029 0,183 0,186 0,062 0,060 0,763
SME 0,4444** -0,3986 0,4202*** 1,2270*** 2,9777*** 3,4862*** 0,4527** 0,5921 0,3961** 0,9849*** 2,7921*** 2,9675***
P-Value 0,032 0,495 0,010 0,006 0,000 0,000 0,030 0,228 0,020 0,003 0,000 0,000
GDPPC 0,5947*** 0,5940*** 0,3173*** 0,1238 0,7905*** 0,9366*** 0,5792*** 1,2382*** 0,3191*** 0,4483*** 0,8019*** 0,8143***
P-Value 0,000 0,004 0,001 0,618 0,000 0,000 0,000 0,000 0,002 0,007 0,000 0,000
Unemployment 0,0713 0,1988 -0,0337 0,2415 0,1316 -0,6590 0,0472 0,8777** 0,0015 0,3572 0,1362 -0,4468
P-Value 0,463 0,418 0,715 0,224 0,410 0,283 0,626 0,011 0,987 0,121 0,396 0,187
Total Tax 0,0952 -0,2833 -0,3303*** -0,4113*** 0,5661*** 0,2160 0,0883 -0,4967* -0,2937*** -0,6977*** 0,6116*** 0,5472*
P-Value 0,324 0,184 0,003 0,011 0,001 0,711 0,353 0,087 0,010 0,004 0,000 0,075
Observations 112 112 48 48 64 64 112 112 48 48 64 64
R2 0,1533 0,5414 0,7681 0,2623 0,5880 0,8159
Instruments CGFISP et CGFISP et PGSMR et CGFISP et CGFISP et RL et
RCSI RCSI KAOPEN RCSI RCSI KAOPEN
Sargan-Hansen 0,206 0,195 0,010 0,029 0,302 0,05
test
P-Value 0,6500 0,6586 0,9192 0,8652 0,5824 0,8225
F () F(6, 106) F(6,42)= F(6, 58)= F(6, 106)= F (6, 42)= F(6, 58)=
=3,02 10,17 34,13 7,54 11,63 27,39
Prob˃F 0,0092 0,000 0,0000 0,000 0,000 0,000
Source: établi à partir des résultats d’estimation par les MCGR et les DMCG repris respectivement dans les Annexes n°6-5 et 6-7
Notes :New Entry Density (NED) est la variable dépendante, variable du développement financier (FD) mesurée soit par l’indice du développement financier (FDI) ou par le ratio de
liquidité (M2_GDP), Indice institutionnel de l’environnement des affaires (BEI_Index), politiques publiques aux PME (SME_GP), Log du PIB par habitant (GDPPC), Taux de
chômage (U), taux de l’impôt total (TT) une mesure du processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés (PGSMR); la capacité des gouvernements à formuler et
à mettre en œuvre des politiques efficaces (CGFISP); Respect des institutions et des citoyens pour les institutions (RCSI); Ouverture financière (KAOPEN). (*), (**) & (***):indiquent une
significativité du coefficient aux seuils d’erreur de 10%, 5% et 1% respectivement. Entre parenthèses (P_value) qui indique la probabilité pour que le coefficient estimé soit un extrême.
302
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
Tableau n°6.7 : résultats d’estimation par les DMCG avec variables instrumentales [FD= QM (modèle3) et FD= DC (modèle 4)]
Modèle (3) QM_GDP : variable explicative représentative du développement financier Modèle (4) DC_GDP : variable explicative représentative du développement financier
MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole
MCGR VI (G2SLS) MCGR VI MCGR VI MCGR VI MCGR VI MCGR VI
(G2SLS)
FD 0,0934 0,3469 0,2195 0,4479** -0,0073 0,0201 -0,0019 0,2094 0,0027** -0,0114
P-Value 0,280 0,407 0,117 0,016 0,955 0,959 0,453 0,181 0,049 0,148
BEI_Index -0,0954** -0,1325* 0,1826** 0,2354** -0,1074** -0,0396 0,1001 0,4729 -0,0865 0,0132
P-Value 0,033 0,065 0,016 0,030 0,028 0,599 0,273 0,125 0,100 0,903
SME 0,3886* -0,5223* 0,4351*** 0,6664*** 2,9317*** 2,7345** 0,4651*** 1,0337** 2,6248*** 3,4049***
P-Value 0,059 0,098 0,006 0,001 0,000 0,010 0,003 0,011 0,000 0,000
GDPPC 0,5687*** 0,2782** 0,3195*** 0,2610* 7654*** 0,7424*** 0,3278*** 0,0971 0,8283*** 0,8047***
P-Value 0,000 0,049 0,001 0,063 0,000 0,001 0,000 0,749 0,000 0,000
Unemployment 0,0539 -0,0736 0,0688 0,1485 0,0728 -0,4556* -0,0212 0,2393 0,1885 -0,6115
P-Value 0,566 0,622 0,456 0,223 0,617 0,057 0,813 0,274 0,278 0,216
Total Tax 0,0947 -0,1764 -0,3221*** -0,4737*** 0,4800*** 0,7572*** -0,3421*** -0,1417 0,7200*** 0,4638
P-Value 0,323 0,164 0,004 0,000 0,003 0,000 0,003 0,550 0,000 0,275
Observations 112 112 48 48 64 64 48 48 64 64
R2 0,2171 0,7477 0,8596 0,4005 0,7916
Instruments CGFISP et CGFISP et RL et CGFISP et PGSMR et
KAOPEN RCSI KAOPEN RCSI KAOPEN
Sargan-Hansen 1,646 0,013 3,968 0,018 0,935
test
P-Value 0,1995 0,9090 0,0464 0,8297 0,3336
F () F (6,106) = F (6, 42) = F (6, 58) = F(6, 42)= F(6, 58) =26,64
3,17 20,73 35,02 6,47
Prob˃F 0,0067 0,0000 0,0000 0,0001 0,0000
Source: établi à partir des résultats d’estimation par les MCGR et les DMCG repris respectivement dans les Annexes n°6-5 et 6-7
Notes :New Entry Density (NED) est la variable dépendante, variable du développement financier (FD) mesurée soit par l’indicateur d’épargne de long terme (QM_GDP) ou par
l’indicateur de financement de l’économie (DC_GDP), Indice institutionnel de l’environnement des affaires (BEI_Index), politiques publiques aux PME (SME_GP), Log du PIB par
habitant (GDPPC), Taux de chômage (U), taux de l’impôt total (TT) une mesure du processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés (PGSMR); la capacité
des gouvernements à formuler et à mettre en œuvre des politiques efficaces (CGFISP); Respect des institutions et des citoyens pour les institutions (RCSI); Ouverture financière (KAOPEN).
(*), (**) & (***):indiquent une significativité du coefficient aux seuils d’erreur de 10%, 5% et 1% respectivement. Entre parenthèses (P_value) qui indique la probabilité pour que le
coefficient estimé soit un extrême.
303
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
Tableau n°6.8 : Résultats d’estimation par DMCG avec variables instrumentales (FD=PC)
Modèle (5) PC_GDP : variable explicative représentative du développement financier
MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole
MCGR VI (G2SLS) MCGR VI MCGR VI
FD 0,1927** 0,3728 0,1644 0,5393*** 1,1358*** 1,3693**
P-Value 0,033 0,333 0,248 0,000 0,000 0,013
BEI_Index -0,0739 -0,1456 0,1301 0,2752** -0,1401*** -0,0709
P-Value 0,109 0,043 0,211 0,023 0,004 0,220
SME 0,4669** -0,5494 0,4900*** 0,6952*** 1,2160*** 1,0220
P-Value 0,020 0,109 0,009 0,002 0,000 0,216
GDPPC 0,5997*** 0,2183 0,6530*** 0,5603***
P-Value 0,000 0,192 0,000 0,001
Unemployment 0,0874 -0,0539 -0,1286 0,0251 0,1862 -0,2558
P-Value 0,368 0,726 0,188 0,807 0,193 0,190
Total Tax 0,1209 -0,2173 -0,4478*** -0,4414*** 0,9683*** 0,8157***
P-Value 0,212 0,121 0,000 0,000 0,000 0,000
Observations 112 112 48 48 64 64
R2 0,4121 0,7174 0,9300
Instruments CGFISP et CGFISP et RCSI PGSMR et CGFISP
KAOPEN
Sargan-Hansen test 4,606 1,838 0,549
P-Value 0,0319 0,1752 0,4586
F () F(6, 106)= 3,56 F(5, 43)= 21,28 F(6, 58)= 35,03
Prob˃F 0,0030 0,0000 0,0000
Source: établi à partir des résultats d’estimation par les MCGR et les DMCG repris respectivement dans les Annexes n°6-5 et 6-7
Notes :New Entry Density (NED) est la variable dépendante; variable du développement financier (FD) mesurée par le ratio des crédits au secteur privé (PC_GDP), Indice institutionnel de
l’environnement des affaires (BEI_Index), politiques publiques aux PME (SME_GP), Log du PIB par habitant (GDPPC), Taux de chômage (U), taux de l’impôt total (TT) une mesure du
processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés (PGSMR); la capacité des gouvernements à formuler et à mettre en œuvre des politiques efficaces (CGFISP); Respect des
institutions et des citoyens pour les institutions (RCSI); Ouverture financière (KAOPEN). (*), (**) & (***):indiquent une significativité du coefficient aux seuils d’erreur de 10%, 5% et 1%
respectivement. Entre parenthèses (P_value) qui indique la probabilité pour que le coefficient estimé soit un extrême.
304
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
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APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
significatif que dans le modèle (3), lorsque le développement financier est mesuré par
(QM_GDP).
Plus surprenant encore, le climat des affaires exerce un effet positif et significatif sur la
densité d’entrée dans les pays pétroliers. Indiquant qu’un climat des affaires trop
contraignant favorise l’entrée de nouvelles entreprises. Prenons, le modèle (5, pays
pétroliers), une augmentation d’un point d’indice de BEI_Index implique un
accroissement de la densité d’entrée de 0,2752 points au seuil de significativité de 5%.
Notons que comparativement aux résultats d’estimation par (MCGR), l’effet positif de
cette variable est similaire, quoiqu’avec les (DMCG), les résultats gagnent en termes de
significativité.
Dans les pays non pétroliers, le climat des affaires apparait avec un signe négatif comme
prévu, mais non significatif [modèles (1), (2), (3) et (5), pays non pétroliers].
Comparativement à la méthode (MCGR), l’instrumentation des variables du
développement financier et l’estimation par les DMCG a entraîné une perte de
significativité de cette variable.
Ces résultats sont aussi remarqués dans l’échantillon total des pays du MENA. Il est
donc important de souligner que les résultats d’estimation sur l’échantillon total sont,
principalement, véhiculés par ceux estimés sur l’échantillon des pays non pétroliers.
L’effet positif du climat des affaires sur la densité d’entrée, dans les pays pétroliers, est
économiquement non significatif. Car, un nombre important de procédures à l’entrée, un
nombre importants de jours nécessaires à l’enregistrement d’une nouvelle entreprise et
des coûts d’enregistrement élevés ne peuvent en aucun cas favoriser l’entrée de nouvelles
entreprises. Notons, que les rapports du Doing Business, accentuent la nécessité de
l’amélioration de l’environnement des affaires, en particuliers, l’allègement des mesures à
l’enregistrement de nouvelles entreprises, afin de stimuler l’entrepreneuriat et par là la
croissance des économies.
Nos résultats ne se conforment pas à ceux de Klapper et al. (2006); Aghion et al. (2007);
Klapper et al. (2009); Klapper et al. (2010); Klapper et Love (2010). Ayant trouvé qu’un
climat des affaires, mesuré par le nombre de jour, le nombre de procédures et les coûts
liés à l’enregistrement de nouvelles entreprises, est un facteur contraignant la dynamique
de création de nouvelles entreprises.
L’introduction des programmes gouvernementaux d’appui à la création de nouvelles
entreprises, en particulier des PME s’avère non significative pour les pays du MENA,
exception faite dans le modèle (3). Dans ce dernier, la variable SME_GP surgit avec un
coefficient négatif au seuil de 10% indiquant que ces politiques ne favorisent pas la
création de nouvelles entreprises, mais cet effet demeure moins significatif. Néanmoins,
en décomposant l’échantillon en pays pétroliers et non pétroliers, les modèles gagnent en
308
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
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DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
modèle (3, pays non pétroliers). Dans le premier cas, le taux du chômage apparait avec
un signe positif indiquant qu’un taux élevé favorise l’entrepreneuriat et ainsi la création
de nouvelles entreprises, en particulier l’auto-emploi dans les pays du MENA, avec un
coefficient de l’ordre de (0,877) significatif au seuil de 5%.
Dans les pays non pétroliers, le taux du chômage est négativement corrélé à la densité
d’entrée. Une augmentation du taux du chômage de1% entraîne une baisse du ratio de
densité de 45,56% au seuil de 10% [modèle (3), pays non pétroliers].
Par son influence significative sur la densité d’entrée, la politique fiscale semble jouer un
rôle crucial comparativement au taux du chômage dans les pays du MENA, pétroliers et
non pétroliers. Toutefois, le signe de la variable diffère entre les deux groupes de pays.
Dans les pays du MENA, le taux de taxation apparait avec un signe négatif dans les
quatre modèles, mais n’est significatif que dans les deux modèles (2) et (5) au seuil de
significativité de 10%. Cet effet négatif est nettement repérable dans les pays pétroliers
du MENA. Le taux de taxation est négativement et significativement relié à la densité
d’entrée [Voir modèles (1), (2), (3) et (5)]. À l’opposé dans les pays non pétroliers, la
politique fiscale exerce une influence positive sur la densité d’entrée et elle semble
significative dans les modèles (2), (3) et (5) [Tableau n°6.6; 6.7 et 6.8 (Pays non
pétroliers)].
Ainsi nos résultats trouvent d’évidence pour les deux hypothèses concernant l’effet de la
fiscalité sur l’entrepreneuriat. L’effet absolu est constaté dans les pays du MENA et les
pays pétroliers, indiquant que la fiscalité est un facteur contraignant, le plus souvent, le
démarrage de nouvelles sociétés. Alors que dans les pays non pétroliers, l’effet est positif
s’expliquant par la volonté de fuir aux engagements fiscaux qui est plus facile lorsqu’on
est entrepreneur que lorsqu’on est employés [Parker et Robson (2004), Van Stel et al.
(2004), Klapper et al. (2006)]. L’effet positif qu’exerce la politique fiscale sur la
dynamique de création des entreprises peut être la principale conséquence du niveau
élevé de corruption et d’une infrastructure institutionnelles, en générale, déficiente.
Au final, nos résultats trouvent d’évidence non seulement à l’effet positif du
développement financier mesuré par les crédits au secteur privé mais également à l’effet
des indicateurs du développement de la fonction de mobilisation de l’épargne de long
terme et à l’effet de la liquidité sur la densité d’entrée. Donc, nos résultats indiquent que
les deux principales fonctions des systèmes financiers sont positivement reliées à une
dynamique entrepreneuriale considérable. Ces résultats sont notables dans les pays
pétroliers suivis par les pays du MENA. Alors que dans les pays non pétroliers, seul le
financement bancaire du secteur privé exerce une influence positive sur la densité
d’entrée.
310
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
D’après les deux études empiriques que nous avons mené tout au long de ce travail, nous
allons proposer quelques actions ou implications en matière de politiques économiques.
Ces implications concernent les pays du MENA, pétroliers et non pétroliers d’une
manière générale et l’Algérie de façon plus précise. Notons que les implications vont
porter sur les systèmes financiers ainsi que sur la dynamique de création des entreprises.
II.2 Conclusions et recommandations :
Au terme de cette investigation, il convient de synthétiser les principales conclusions qui
nous ont été livrées via les différentes analyses complémentaires.
L’analyse économétrique nous a révélé que le développement financier et sa composante
expliquée par la qualité institutionnelle exercent un impact positif et significatif sur la
dynamique de création des entreprises, mesurée par la densité d’entrée. Toutefois, cet
effet est plus repérable dans les pays pétroliers comparativement aux pays non pétroliers
du MENA.
Nos résultats indiquent que les deux principales fonctions des systèmes financiers sont
positivement reliées à une dynamique entrepreneuriale considérable. Ces résultats sont
notables dans les pays pétroliers suivis par les pays du MENA. Alors que dans les pays
non pétroliers, seul le financement bancaire du secteur privé exerce une influence
positive sur la densité d’entrée.
Il est donc indispensable de considérer l’importance du cadre institutionnel dans la
définition du développement des deux principales fonctions des systèmes financiers,
mobilisation et allocation des ressources. Car avoir une infrastructure institutionnelle de
qualité permettra aux intermédiaires financiers de jouer leur rôle en matière de
fourniture de liquidités nécessaires pour le démarrage et le développement de nouvelles
entreprises. En effet, développer le secteur bancaire et les institutions financières dont
la vocation est le financement des PME et du démarrage des entreprises semble un
préalable au développement des marchés financiers. Car les banques financent la phase
du démarrage alors que les marchés financiers interviennent principalement dans le
financement de la croissance et du développement des entreprises déjà établies.
À cet effet, pour assurer une dynamique entrepreneuriale et par conséquent une
croissance économique dans les pays pétroliers, il y a lieu de consacrer davantage
d’efforts dans la relance des systèmes financiers, en particulier, en matière de liquidité du
système, de mobilisation de l’épargne de long terme et d’allocation des crédits au secteur
privé. Une amélioration du développement financier à travers ces trois volets, devrait
passer principalement via une amélioration de l’infrastructure institutionnelle
notamment celle relative à la capacité des gouvernements à formuler des politiques
judicieuses (CGFISP) et celle relative au respect des institutions par les citoyens et les
États (RCSI) qui devra être accompagnée par une ouverture plus améliorée des systèmes
311
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
financiers (KAOPEN). L’ensemble de ces éléments, peuvent exercer une influence sur la
densité d’entrée de nouvelles entreprises à travers leur impact sur le développement
financier.
Néanmoins, pour les pays non pétroliers du MENA, seule la variable indicatrice du
financement du secteur privé joue, réellement, un rôle positif et stimulant la création de
nouvelles sociétés dans les pays non pétroliers. Ces résultats appellent à la focalisation
des efforts sur l’amélioration de la fonction d’allocation des crédits au secteur privé
passant, principalement, par une amélioration de l’infrastructure institutionnelle. Plus
spécifiquement, les pays non pétroliers du MENA devront axer leurs efforts sur
l’amélioration des tendances et des régimes politiques (PGSMR) et sur la formulation et
la mise en œuvre des politiques judicieuses qui permettent une accélération des crédits au
secteur privé, et par là, une dynamique de création des entreprises plus importante.
Par ailleurs l’amélioration des tendances et régimes politiques stimule aussi la
mobilisation de l’épargne, car l’indice PGSMR est un déterminant de la liquidité du
système financier dans les pays non pétroliers.
En Algérie, le système financier est sous développé comparativement à la plus part des
pays du MENA. Il est un système orienté-banques avec un marché financier inopérant.
De plus, les banques sont des banques commerciales dont l’État détient la plus grosse
part du marché. Les établissements financiers ne contribuent que très faiblement au
financement de l’économie nationale. Le financement du secteur privé par le secteur
bancaire est en amélioration mais demeure d’une contribution faible à la création de la
richesse nationale.
Dans une telle situation, ou le secteur industriel est très sous développé,
l’entrepreneuriat devra jouer un rôle très important dans la relance de la croissance
économique basée sur l’industrie. À cet effet, on a remarqué une certaine dynamique
entrepreneuriale basée sur la PME et ce à partir du début de la décennie 2000. Une
dynamique nettement concentrée sur deux principaux secteurs d’activité, les services et
le BTPH, délaissant faible la pénétration des secteurs industriels. Cette configuration
sectorielle des PME en Algérie se justifie davantage par la contribution positive des
dispositifs d’appui à la création et au développement des PME.
Dans une telle situation les sociétés de microfinance devront jouer un rôle important
dans le financement de nouvelle micro, petite et moyenne entreprises en phase du
démarrage. Néanmoins, en Algérie les seules sociétés de microfinance qui activent sont
celles crées sous pression de l’État. En effet, le marché du microcrédit est dominé par les
banques publiques. Dans le cadre du lancement des programmes d’appui à la création de
micro, petites et moyennes entreprises, les banques publiques constituent les principaux
312
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
partenaires financiers et assurent de ce fait l’octroi des crédits à des taux bonifiés dans les
trois dispositifs, ANSEJ, ANGEM et CNAC.
D’ailleurs le financement bancaire du secteur privé s’est vu amélioré et enregistre des
parts croissantes particulièrement durant la décennie 2000 coïncidant avec la dynamique
de création des PME et la mise en place des différents programmes d’appui à la création
des entreprises. En revanche, ces résultats font montre d’un retour dans le
développement financier du fait que les banques comptent toujours sur la garantie
étatique et la bonification des taux d’intérêt. Car elles sont les principales
caractéristiques des politiques volontaristes de l’État ou des politiques publiques à
l’entrepreneuriat. Étant donné que l’Algérie est un pays pétrolier, ces résultats ne sont
que la conséquence de l’aisance financière qu’a vécu le pays durant la décennie 2000
permise par la montée considérable des prix du pétrole. C’est ce que nous ont confirmé
les résultats des analyses de corrélation du cinquième chapitre.
En résumé, l’Algérie et bien évidemment beaucoup des pays exportateurs de pétrole sont
victimes de l’aisance financière résultant de la montée des prix du pétrole et par là une
exagération des dépenses publiques. Ces dernières rendent les banques et le système
financier, d’une manière générale, tributaire de cette manne pétrolière. Ce qui fait que les
pays pétroliers ont des systèmes financiers sous développés comparativement aux pays
non pétroliers.
Il est donc important de revoir la gestion des ressources pétrolière et l’instauration des
systèmes financiers indépendants des recettes d’exportation du pétrole. Pour ce faire, il y
a lieu de commencer par une réforme de l’infrastructure institutionnelle, une composante
principale qui détermine le développement financier dans les pays du MENA,
particulièrement, ceux pétroliers.
313
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011
Conclusion
L’objectif de ce dernier chapitre était d’examiner économétriquement l’impact du
développement financier sur la dynamique de création des entreprises dans un panel des
pays du MENA. Notre principal objectif était de mettre l’Algérie dans un panel de pays
afin de porter un jugement sur l’impact que pourra jouer le niveau du développement du
système financier sur la dynamique entrepreneuriale en Algérie à base d’un
benchmarking international.
De ce fait, un modèle économétrique d’un panel de 14 pays de la région MENA qui
couvre la période allant de 2004 à 2011 nous a permis d’examiner l’impact du
développement financier sur la dynamique de création des entreprises ainsi que l’impact
d’autres variables macroéconomiques et institutionnelles.
Outre la considération de l’échantillon total, nous avons considéré les deux sous
échantillons pays pétroliers et pays non pétroliers.
Nous avons estimé le modèle par la méthode des moindres carrés généralisés réalisables
pour cause d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation des résidus puis par la méthode des
doubles moindres carrés généralisés avec variables instrumentales suite à l’endogénéité
des variables du développement financier.
Les résultats d’estimation par la méthode des doubles moindres carrés généralisés avec
variables instrumentales montrent l’impact positif du développement financier sur la
dynamique de création des entreprises dans les pays du MENA, particulièrement le
groupe des pays pétroliers.
Ainsi, le développement financier et sa composante expliquée, principalement, par la
qualité institutionnelle jouent un rôle considérable dans la relance de la dynamique
entrepreneuriale. Alors que cet effet est moins important dans les pays non pétroliers du
MENA.
Il ressort de cette analyse que le développement financier est l’un des principaux
éléments de base nécessaire pour l’entrepreneuriat, spécifiquement, la création de
nouvelles entreprises particulièrement dans les pays pétroliers du MENA.
Il y a lieu, alors, de consacrer davantage d’efforts par les gouvernements des pays du
MENA dans l’amélioration de l’infrastructure institutionnelle, une des plus importantes
composantes qui déterminent le développement financier dans ces pays.
314
Conclusion Générale
Conclusion Générale
Les débats sur l’importance des systèmes financiers ne sont pas de nos jours, mais ils
étaient, déjà, au centre de l’histoire de la pensée économique. Dans la doctrine classique,
malgré que la banque apparait au centre des préoccupations des premiers auteurs, elle
n’occupait qu’une place médiocre dans le processus du développement économique et
semble un acteur pacifique avec une intervention très limitée. Toutefois, depuis la
contribution de Schumpeter (1911), les banques devenaient des principaux acteurs du
processus de l’évolution économique via leur financement pour les entrepreneurs
innovants.
Depuis, des modèles théoriques ont vu le jour et qui tentaient d’expliquer théoriquement,
comment le développement financier affecte la croissance économique. Dans cette lignée,
l’approche fonctionnelle de la relation entre le développement financier et la croissance
développée par Levine (1997), constitue l’assise théorique d’un plus large corpus de la
littérature traitant de la relation entre la finance et la croissance économique.
315
Conclusion Générale
En s’inscrivant dans la lignée des recherches sur le lien entre la finance et la croissance
économique, un corpus de littérature empirique se développe dans ce sillage et qui peut
être scindé en deux courants. Un premier qui consiste en l’examen de l’impact du
développement des systèmes financiers sur l’entrepreneuriat [Black et Strahan (2002),
Cetorelli et Gambera (1999), Rajan et Zingales (1998), Aghion et al. (2007), Klapper et
al. (2006), Tsoukas (2011), Arellano et al. (2012)…] ces travaux emploient les variations
à travers les pays pour examiner comment les différences dans les caractéristiques
différentielles observables des secteurs financiers sont reliés à l’accès des entrepreneurs
au financement et ainsi au taux de formation de nouvelles entreprises.
Quant au second courant, il emploie les variations entre les individus afin d’examiner
comment les propensions à démarrer de nouvelles entreprises sont reliées à la richesse
personnelle ou aux modifications dans cette richesse [Evans et Jovanovic (1989)].
La comparaison de l’Algérie à vingt autres pays du MENA a concerné les quatre piliers
du développement financier l’approfondissement, l’accessibilité, la stabilité et l’efficacité
des systèmes financiers banques et marchés. L’analyse nous a montré l’existence de
grandes disparités en matière du développement financier des pays de la région.
L’ensemble des indicateurs du développement financier indiquent que le niveau du
développement financier en Algérie est loin par rapport à celui atteint par certains pays
de la région, tels le Liban, le Bahreïn, l’Égypte, Oman, l’Arabie Saoudite, la Turquie, la
Tunisie et le Maroc. Par ailleurs, nous remarquons que les pays non pétroliers occupent
souvent les premières positions, alors que les pays pétroliers, en particuliers l’Irak, la
Libye, le Yémen et l’Algérie occupent les dernières positions quel que soit l’indicateur du
développement financier considéré. Ceci s’explique par l’existence de sources plus
importantes du financement de l’économie représentées principalement par les revenus
tirés d’exportation des hydrocarbures (pétrole et gaz) qui sont les principales sources du
financement de la croissance économique, entravant ainsi le bon fonctionnement de leurs
systèmes financiers.
316
Conclusion Générale
Afin de comprendre le sous développement du système financier en Algérie ainsi que les
divergences enregistrées entre les différents pays de la même région, nous avons opté
pour un examen des déterminants macroéconomiques et institutionnels du
développement financier qui consiste à s’interroger sur le poids relatif des différents
facteurs explicatifs du développement financier. Pour ce faire, nous avons fait appel aux
données de panel sur un échantillon de 21 pays de la région MENA couvrant la période
1996-2011.
Il ressort des résultats d’estimation que la qualité institutionnelle, lorsqu’elle est mesurée
par la capacité des gouvernements à formuler des politiques judicieuses (CGFISP) et le
respect des institutions par les citoyens et les États (RCSI), se distingue plus nettement
des autres variables exogènes par ses effets les plus significatifs sur le développement
financier dans les pays du MENA, en particulier les pays pétroliers. À l’opposé, seule la
variable représentative des processus par lesquels les gouvernements sont sélectionnés,
dirigés et remplacés s’avère la principale variable institutionnelle déterminante du
développement financier dans les pays non pétroliers. Les résultats démontrent, entre
autres, l’importance de la crédibilité du gouvernement, en particulier par le biais de la
confiance portée envers son administration, la perception des politiques favorables au
contexte économique ainsi que l’efficience et l’équité du système judiciaire et le respect
des contrats pour la stimulation de l’intermédiation financière dans les pays du MENA,
notamment les pays pétroliers.
317
Conclusion Générale
318
Conclusion Générale
À cet effet, nous avons estimé un modèle de panel de 14 pays de la région MENA dont
figure l’Algérie sur la période (2004-2011) en utilisant d’abord la méthode des moindres
carrés généralisés réalisables (MCGR) puis la méthode des doubles moindres carrés
généralisés (DMCG) en variables instrumentales. Les résultats par la première méthode
ont indiqué, globalement, que le développement financier n’exerce pas d’impact sur la
dynamique de création des entreprises mesurée par la densité d’entrée de nouvelles
entreprises et ce mis à part dans l’échantillon des pays non pétroliers lorsque le
développement financier est mesuré par le ratio des crédits au secteur privé.
Toutefois, l’instrumentation des variables du développement financier, par leurs
déterminants institutionnels et macroéconomiques, et l’estimation par les doubles
moindres carrés généralisés ont permis une amélioration des résultats comparativement
à la méthode des MCGR. Le développement financier qui n’exerçait pas d’effet
significatif devient significativement ajusté à la densité d’entrée après instrumentation.
Quoique cet effet est nettement repérable dans les pays pétroliers. Plus précisément, des
systèmes financiers développés (FDI) à haut niveau d’approfondissement (M2_GDP)
exercent un effet positif et significatif sur la densité d’entrée dans les pays du MENA.
Indiquant, qu’une amélioration du niveau global du développement de l’intermédiation
financière et, particulièrement de la fonction de liquidité, influence positivement la
dynamique de création des entreprises dans les pays du MENA.
Le développement financier exerce un impact significatif sur la densité d’entrée des
entreprises dans l’échantillon des pays pétroliers. Par conséquent, des systèmes
financiers développés, à haut niveau d’approfondissement avec des systèmes bancaires
très actifs en matière de mobilisation de l’épargne de long terme et du financement du
secteur privé sont positivement associés à la densité de nouvelles entreprises confirmant,
ainsi, les résultats de Rajan et Zingales (1998), Aghion et al. (2007),…. En d’autres
termes, le développement financier et sa composante expliquée par la qualité
institutionnelle exercent un impact positif sur la dynamique de création des entreprises
dans les pays pétroliers du MENA, dont l’Algérie.
Par contre, dans les pays non pétroliers, seul l’indicateur des crédits au secteur privé
exerce une influence positive sur la densité d’entrée dans les pays non pétroliers,
similairement au résultat d’estimation par les MCGR.
À cet effet, les résultats d’estimation montrent que le développement financier possède
un poids plus ou moins important dans l’explication de la dynamique de création des
entreprises dans la région MENA, ces résultats ne sont pas dû à la causalité inverse.
Cependant, cette variable n’est pas la seule à expliquer la tendance de la dynamique de
création des entreprises, mais l’environnement institutionnel à la création des entreprises
et les politiques publiques aux PME jouent, aussi, un rôle plus ou moins important,
suivant le groupe de pays considéré.
319
Conclusion Générale
Les pays ayant des systèmes financiers les moins développés, particulièrement les pays
pétroliers tel l’Algérie, devraient axer leurs démarches sur le vecteur des principaux
éléments qui déterminent la qualité institutionnelle, à savoir l’état du droit et l’efficacité
du gouvernement. Une stratégie qui permettrait une amélioration certaine de
l’infrastructure institutionnelle dans les pays de la région MENA. Et, par le fait même,
une réduction du phénomène de la corruption et une stabilité politique plus améliorée ce
qui exhorte une relance des secteurs bancaires, noyau dur des systèmes financiers d’une
manière générale. Ceci devra certes favoriser la dynamique de création des entreprises et
par là la croissance économique.
Toutefois, l’une des caractéristiques du tissu économique en Algérie est qu’il se base sur
une ressource non renouvelable (les hydrocarbures) qui a mis en paraisse tous les autres
secteurs de l’économie y compris le secteur financier appelé à être la locomotive du
financement de l’économie. À cet effet, la situation de l’économie nationale est très
critique et appelle à une diversification rapide de l’économie nationale. Ceci ne pourra
être fait qu’à travers le développement du système financier indépendamment des
recettes pétrolières. Car jusqu’à présent, le système financier est tributaire des ressources
pétrolières. Il est toujours un système qui se base sur les bonifications des taux d’intérêt
et les garanties étatiques, chose qui pourra remettre en cause les évolutions positives
enregistrées.
Alors, avec la chute des cours du pétrole, et sans un développement financier fondé sur
une infrastructure institutionnelle de qualité, la création des entreprises se heurtera
davantage à des contraintes d’accès aux liquidités, ce qui bloquera le dynamisme
entrepreneurial.
Limites et prolongements possibles :
Notre travail comporte des limites qu’il convient de souligner ainsi que les
prolongements possibles.
320
Conclusion Générale
La seconde limite qu’il convient de signaler est que notre analyse ne se base que sur des
données macroéconomiques, alors qu’une construction d’une base de données similaire à
celles de Rajan et Zingales (1998), mais adaptée au contexte des économies en
développement sera plus bénéfique pour l’examen de l’impact du développement financier
sur la dynamique de création des entreprises. Il sera plus avantageux de mener une telle
enquête nationale, afin de déterminer les secteurs qui sont en besoin du financement et
ceux qui ne le sont pas. Ceci devra permettre une évaluation plus ou moins concluante de
l’impact du développement financier sur la dynamique de création des entreprises dans
les secteurs qui sont les plus dépendants des financements externes.
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336
Annexes
Annexe n°3-1 : Variables, Agrégats et Indicateurs employés dans le chapitre sur le
développement financier
337
Annexes
court terme et crédits
à moyen et long terme)
Transactions sur le Retrace le volume et la Rapports Annuels de 2003-2012
Marché financier valeur des transactions la COSOB de 2004 à
boursières (sur les 2012
actions) sur la Bourse
d’Alger
Capitalisation La valeur de marché de Rapports Annuels de 2003-2012
Boursière l’ensemble des actions la COSOB de 2004 à
en circulation sur la 2012
Bourse
Encours global Valeur de marché des Rapports Annuels de 2003-2012
obligataire obligations destinées la COSOB de 2004 à
au grand public 2012
Indicateurs de Développement financier couvrant l’Algérie et les pays du MENA
Variable Brève présentation Source des données Période et panel
couvert
Taux de liquidité de Mesure de taille du Global Financial 1990-2011 et 21 pays
l’économie (M2_GDP) système financier. c’est DevelopmentDatabase de la région MENA
le rapport entre les de la Banque Mondiale
actifs liquides du
système (M2) au PIB
Crédits Intérieurs Mesure aussi la taille Global Financial 1990-2011 et 21 pays
Fournis par le secteur ou l’approfondissement Development Database de la région MENA
bancaire à l’économie financier. Une mesure de la Banque Mondiale
(DC_GDP) significative de
l’activité du secteur
bancaire par rapport à
l’économie réelle en
rapportant les crédits
fournis par le secteur
bancaire au PIB
Crédits au secteur Il est l’indicateur Global Financial 1990-2011 et 21 pays
privé (PC_GDP) agrégé le plus direct Development Database de la région MENA
du montant de de la Banque Mondiale
l’activité de
l’intermédiation
financière vers le
secteur privé. Crédits
Privés, indique la taille
de l’intermédiation et
de la contrainte
financière. C’est le
rapport entre les
crédits au secteur privé
et le PIB
Attraction de l’épargne mesurant le degré Calculée par nos soins 1990-2012
ou épargne de long de d’attraction de à base des données de
338
Annexes
long terme l’épargne par le la Banque Mondiale
(QM_GDP) système financier. Il (M1, M2 et PIB)
reflète également la
taille et l’activité du
système financier.
C’est une mesure de
l’activité de
mobilisation des
ressources par le
système financier,
représenté par le
rapport entre la quasi-
monnaie et la taille de
l’économie.
Ratio de capitalisation Mesure la taille d’un Les rapports de la 1999-2011 pour
Boursière marché financier COSOB pour l’Algérie l’Algérie et 1990-2011
(MCAP_GDP) relativement à la taille et la Banque Mondiale pour les 15 autres pays
de l’économie. Il est le pour le reste des pays. du MENA couverts
rapport entre la
capitalisation boursière
et le PIB.
Nombre de succursales Un indicateur de degré FMI, Financial Access 2004-2011 couvrant 20
de banques d’accessibilité aux Survey (FAS) pays.
commerciales par institutions
100 000 adultes financières.
(Bank_Branches)
Nombre de comptes Un indicateur du degré FMI, Financial Access 2004-2011 couvrant 10
bancaires par 1000 d’accès aux institutions Survey (FAS) pays du MENA.
adultes. financières. Il indique
le nombre de comptes
bancaires ouverts par
1000 personnes
(adultes)
Bank Z-Score est il compare Global Financial 2000-2011 couvrant 20
l’Indice de stabilité du explicitement la Development Data pays du MENA.
système bancaire capitalisation et le base. De la Banque
rendement avec le Mondiale.
risque ou la volatilité
des rendements afin
d’évaluer le risque de
solvabilité bancaire. Il
a une relation claire
négative avec la
probabilité
d’insolvabilité de
l’institution financière.
Crédits non C’est la part des Global Financial 1998-2011 couvre 14
Performants crédits non performant Development Data pays du MENA
339
Annexes
détenus par les base. De la Banque
banques en Mondiale.
pourcentage du total
des crédits bancaires.
Il indique en quelque
sorte le degré de
stabilité du système
bancaire.
Ratio des crédits aux C’est le rapport des base données BM 1990-2011 et couvre
dépôts bancaires crédits aux dépôts global financial 21 pays.
bancaires. Il mesure le development, BM
degré de stabilité GFDD,V17,
bancaire. November 2013
Marge nette d’intérêt Calculé par la base données BM 2000-2011 et couvre
bancaire différence entre les global financial 20 pays
intérêts débiteurs et development, BM
créditeurs et le total GFDD,V17,
des actifs productifs November 2013
des banques.
Rendement des actifs Calculé par le rapport base données BM 2000-2011 et couvre
des banques (ROA) du résultat net aux global Financial 20 pays
actifs moyens des Development, BM
banques. Il mesure GFDD,V17,
l’efficacité des banques November 2013
Rendement des fonds Calculé par le rapport base données BM 2000-2011 et couvre
propres (ROE) du résultat net aux global Financial 20 pays
fonds propres. Il Development, BM
mesure l’efficacité des GFDD,V17,
banques November 2013
Ratio Turnover Il est le rapport entre base données BM La période varie d’un
la valeur des global Financial pays à un autre.
transactions et la Development, BM Couvre 15 pays.
capitalisation GFDD,V17,
boursière. Il mesure le November 2013
volume des
transactions sur un
marché donné
relativement à sa taille.
Un indicateur
significatif d’efficacité
du marché financier.
FDI1 et FDI2 Deux indices de Calculés par nos soins 1996-2011 (pour les
développement sur les indicateurs besoins de l’analyse
financier construits à prédéfinis. des analyses
l’aide de l’analyse en empiriques)
composantes
principales.
340
Annexes
Annexe n°04-1 : construction des indices du développement financier
Cette section présente les deux indices du développement financier que nous proposons
afin de mieux mesurer le développement financier dans la région MENA tout en prenant
en compte un grand nombre des aspects des systèmes financiers. En effet, aucune mesure
à elle seule ne peut refléter le développement financier dans sa globalité, il est ainsi
nécessaire de trouver une mesure qui intègre l’ensemble ou le maximum des aspects du
fonctionnement des systèmes financiers.
En raison de la non disponibilité des données sur de longues périodes nous permettant
de calculer un indice synthétique des différents aspects du développement financier, nous
avons calculé deux indices différents. Le premier de 1996 à 2011, et c’est d’ailleurs
l’indice que nous allons utiliser dans le premier modèle analysant les déterminants du
développement financier. Le second est quant à lui calculer pour la période allant de 2004
à 2011 (courte période). Nous allons tester la robustesse de nos résultats relativement à
l’utilisation de cet indicateur pour la période 2004-2011.
Pour la construction des deux indices nous faisons appel à l’analyse en composantes
principales. Il s’agit d’une méthode largement répandue et une des plus utilisées dans
l’analyse multi-variée des données.
Par ailleurs cette méthodologie est une des anciennes de l’analyse statistique multi
variée, étant introduite initialement par Pearson (1901) et Hotelling (1993).
341
Annexes
représenté par Bank Z-Score. Ce second indice est calculé pour 19 pays (avec omission du
Bahreïn et d’Iran pour lesquels nous ne disposons pas de données sur ces variables) et
ceux sur la période allant de 2004 à 2011.
Nous présentons les étapes de calcul du premier indice en détail et uniquement les
résultats de l’analyse en composantes principales pour le second.
342
Annexes
Étape 4 : Calcul de l’indice à partir de la pondération des différents indicateurs centrés
et réduits et ceux suivant l’équation suivante :
&' 1(, = lm4_nop ∗ 22_1'0(,_`ab + lrm_nop ∗ O2_1'0(,_`ab + los_nop
∗ '5_1'0(,_`ab + lps_nop ∗ 05_1'0(,_`ab
Où : &' 1(, est l’indice du développement financier dans le pays i et la période t et l est
le coefficient de pondération de la composante (1).
Ainsi l’indice est construit de sorte que les systèmes financiers développés auront un
indice supérieur à la moyenne, donc supérieur à «0» et ceux à niveau de développement
faible auront un indice inférieur à «0». Les pays ayant des indices de développement
moyens, cela veut dire un indice égal à «0» ou même aux alentours de «0» sont ceux qui
possèdent des systèmes financiers de développement moyen, appelés aussi, système
standard.
343
Annexes
Tableau n°2 : résultats de l’ACP, les coefficients de pondération (les valeurs propres de la
composante) et les pouvoirs d’explication des différentes composantes
M2_GDP QM_GDP DC_GDP PC_GDP Z-Score Succursales_
100000
adultes
Composante 1 0,4493 0,4454 0,4583 0,4111 0,2580 0,3926
Pouvoir 70,79% 70,79% 70,79% 70,79% 70,79% 70,79%
explicatif de la
composante 1
Composante 2 0,1324 0,2167 -0,0744 -0,4220 0,7791 -0,3807
Pouvoir 15,93% 15,93% 15,93% 15,93% 15,93% 15,93%
explicatif de la
composante 2
Composante 3 -0,4411 -0,3770 -0,1743 0,2412 0,5792 0,5226
Pouvoir 7,31% 7,31% 7,31% 7,31% 7,31% 7,31%
explicatif de la
composante 3
Composante 4 -0,1899 -0,2956 0,4490 0,5258 0,1416 -0,6152
Pouvoir 3,66% 3,66% 3,66% 3,66% 3,66% 3,66%
explicatif de la
composante 4
Composante 5 0,2142 0,2010 -0,7421 0,5610 0,0346 -0,2170
Pouvoir 1,35% 1,35% 1,35% 1,35% 1,35% 1,35%
explicatif de la
composante 5
Composante 6 0,7100 -0,6962 -0,0405 -0,0602 0,0601 0,0482
Pouvoir 0,96% 0,96% 0,96% 0,96% 0,96% 0,96%
explicatif de la
composante 6
Source : établi à l’aide du logiciel Stata 12.
D’après les résultats, la première composante, à elle seule, est responsable à hauteur de
70,8% de la variance totale de la matrice des données originales centrées réduites. Ce qui
explique le fait que nous utilisons uniquement cette seule composante pour la
condensation des informations et la construction de l’indice sans que la perte
d’informations soit significative.
La somme des carrés des coefficients de pondération relatifs à la première composante est
égale à l’unité. Ainsi les valeurs propres de la première composante seront utilisées
comme des coefficients de pondération dans l’étape de construction de l’indice.
Étape 4 : Calcul de l’indice à partir de la pondération des différents indicateurs centrés
et réduits et ceux suivant l’équation suivante :
344
Annexes
&' (, = lm4_nop ∗ 22_1'0(,_`ab + lrm_nop ∗ O2_1'0(,_`ab + los_nop
∗ '5_1'0(,_`ab + lps_nop ∗ 05_1'0(,_`ab + lt_kd`af ∗ A_ HFES(,_`ab
+ luae_dvf ∗ XEJ>HℎS (,_`ab
Où : &' 2(, est l’indice du développement financier dans le pays i et la période t et l est
le coefficient de pondération de la composante (1).
Étape 5 : Normalisation de l’indice synthétique obtenu avec la même méthode de
normalisation précédente afin de nous permettre un classement des pays suivant leur
niveau de développement.
Ainsi l’indice FDI2 est construit de sorte que les systèmes financiers développés auront
un indice supérieur à la moyenne, donc supérieur à «0» et ceux à niveau de
développement faible auront un indice inférieur à «0». Les pays ayant des indices de
développement moyens, cela veut dire un indice égal à «0» ou même aux alentours de
«0» sont ceux qui possèdent des systèmes financiers de développement moyen, appelés
aussi, système standard.
345
Annexes
Annexe n°4-2 : La procédure du test d’homogénéité emboîtée
Dans une première étape, on teste l’hypothèse d’une structure parfaitement homogène :
BC ∶ +( = + )( = ) ∀! ∈ z1, #{
z1, #{
Be ∶ ∃(!, }) ∈ +( ≠ +• F^ )( = )•
Ce test revient alors à imposer, sous l’hypothèse nulle d’égalités des paramètres
+( S$ )( , ( + 1) ∗ (# − 1) restrictions sur les coefficients du modèle non contraint :
€(, = )( + +•i ,(, + -(,
Sous l’hypothèse alternative, Be il existe au plus (N*K) coefficients différents pour les
composantes des N vecteurs +( (de dimension K) et N constantes individuelles. On
dispose alors de # ∗ % − # ∗ ( + 1) degré de liberté. De ce fait la statistique de Fischer
associée à ce test est & avec z(# − 1) ∗ ( + 1){ et z# ∗ % − # ∗ ( + 1){ degrés de
liberté.
Et sous l’hypothèse d’indépendance et de normalité des résidus, on aura la statistique de
Fischer sous la forme suivante :
( 53 − 53 )/z(# − 1) ∗ ( + 1){
,d
& =
53 /z# ∗ % − # ∗ ( + 1){
53 est la somme des carrés des résidus du modèle non contraint.
53 ,d est la somme des carrés des résidus du modèle contraint (c'est-à-dire sous
l’hypothèseBC )
€(, = ) + +•,(, + -(, modèle totalement homogène et la structure de panel, dans ce cas
est validée.
Ainsi, si on accepte l’hypothèse nulle BC d’homogénéité on obtient un modèle de panel
totalement homogène (Modèle Pooled) de la forme suivante :
(, = ) + +• ,(, + -(,
En revanche, si on rejette l’hypothèse d’homogénéité on passe à une seconde étape qui
consiste à déterminer si l’hétérogénéité provient des coefficients +( .
Il est important de noter les remarques suivantes pour le programme du test :
1) 53 = 0 c’est le cas le plus idéal, cela veut dire que le modèle arrive à prédire
exactement toutes les valeurs de Y à partir des valeurs des variables explicatives.
2) Dans le modèle non contraint, les estimateurs des paramètres individuels +( et )(
sont obtenus équation par équation et pour chaque individu.
3) La somme des carrés des résidus du modèle non contraint est alors tout
simplement définie comme la somme des N sommes des carrés des résidus
obtenues pour les N équations individuelles.
346
Annexes
4) La somme des carrés du modèle contraint sous l’hypothèse BC et le modèle
contraint s’écrit
€(, = )( + +•,(, + -(,
On dispose ainsi d’un échantillon de T*N observations pour identifier les paramètres
communs α et β de cette relation. On applique alors les MCO sur données empilées et
on obtient ainsi le ƒ„…†,‡
La seconde étape du test : test d’homogénéité des coefficients ˆ‰ :
Les hypothèses de ce second test sont :
BC4 ∶ +( = +∀! ∈ z1, #{
Be4 ∶ ∃(!, }) ∈ z1, #{ ⁄ +( ≠ +•
Sous l’hypothèse nulle, sans aucune restriction linéaire sur les constantes)( , on construit
la statistique de Fischer pour tester ces(# − 1) ∗ restrictions linéaires. Sous
l’hypothèse d’indépendance et de normalité des résidus, et sous l’hypothèse alternative
Be4 cette statistique suit une loi de Fischer avec (# − 1) ∗ et # ∗ % − # ∗ ( + 1)
degrés de liberté.
La statistique &4 de Fischer s’écrit alors sous la forme suivante avec (# − 1) ∗ et
# ∗ % − # ∗ ( + 1)
( 53 ,s ‹ − 53 )/z(# − 1) ∗ {
&4 =
53 /z# ∗ % − # ∗ ( + 1){
Où SCR1 désigne la somme des carrés des résidus du modèle non contraint et SCR1, c’ la
somme des carrés des résidus du modèle contraint (modèle à effets individuels) :
€(, = )( + +•,(, + -(,
Si l’on rejette l’hypothèse nulle d’homogénéité des coefficients+( , on rejette alors la
structure de panel puisqu’au mieux seules les constantes )( peuvent êtres identiques
entre les individus.
La forme du modèle est alors :
348
Sunday December 25 19:02:32 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
opened on: 21 Dec 2014, 21:29:02
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.54 2.35 0.1803 0.8197
CGFISP 8.18 2.86 0.1222 0.8778
RCSI 11.70 3.42 0.0855 0.9145
KAOPEN 1.38 1.17 0.7262 0.2738
TO 1.40 1.18 0.7144 0.2856
CR 1.45 1.20 0.6915 0.3085
lnGDPPC 2.10 1.45 0.4756 0.5244
Inf_rate 1.21 1.10 0.8278 0.1722
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.12
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9659 1.0000
2 2.5582 1.3932
3 0.5035 3.1406
4 0.4561 3.2996
5 0.3051 4.0345
6 0.0955 7.2100
7 0.0735 8.2220
8 0.0378 11.4580
9 0.0044 33.5698
---------------------------------
Condition Number 33.5698
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0060
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 3.52 1.88 0.2840 0.7160
CGFISP 4.87 2.21 0.2051 0.7949
KAOPEN 1.37 1.17 0.7288 0.2712
TO 1.35 1.16 0.7423 0.2577
CR 1.42 1.19 0.7022 0.2978
lnGDPPC 1.97 1.40 0.5088 0.4912
Inf_rate 1.20 1.10 0.8317 0.1683
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.24
349
Sunday December 25 19:02:32 2016 Page 2
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8967 1.0000
2 1.7376 1.6787
3 0.4812 3.1899
4 0.4277 3.3838
5 0.3032 4.0189
6 0.0946 7.1950
7 0.0545 9.4780
8 0.0045 32.8220
---------------------------------
Condition Number 32.8220
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0707
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.54 2.35 0.1805 0.8195
RCSI 6.97 2.64 0.1435 0.8565
KAOPEN 1.32 1.15 0.7548 0.2452
TO 1.35 1.16 0.7395 0.2605
CR 1.34 1.16 0.7438 0.2562
lnGDPPC 2.05 1.43 0.4881 0.5119
Inf_rate 1.19 1.09 0.8393 0.1607
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.82
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9094 1.0000
2 1.7291 1.6850
3 0.4962 3.1456
4 0.4507 3.3005
5 0.2876 4.1319
6 0.0782 7.9234
7 0.0442 10.5382
8 0.0046 32.6570
---------------------------------
Condition Number 32.6570
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0495
5 . log close
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350
Sunday December 25 21:08:29 2016 Page 1
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log type: smcl
opened on: 21 Dec 2014, 21:39:07
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.44 2.33 0.1840 0.8160
CGFISP 7.44 2.73 0.1344 0.8656
RCSI 10.93 3.31 0.0915 0.9085
KAOPEN 1.35 1.16 0.7408 0.2592
TO 1.37 1.17 0.7291 0.2709
CR 1.46 1.21 0.6862 0.3138
lnGDPPC 2.12 1.46 0.4722 0.5278
Inf_rate 1.16 1.08 0.8606 0.1394
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.91
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8832 1.0000
2 2.5472 1.3846
3 0.5378 3.0132
4 0.4908 3.1544
5 0.3188 3.9135
6 0.0998 6.9949
7 0.0775 7.9359
8 0.0403 11.0085
9 0.0045 32.7762
---------------------------------
Condition Number 32.7762
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0071
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 3.41 1.85 0.2930 0.7070
CGFISP 4.75 2.18 0.2107 0.7893
KAOPEN 1.35 1.16 0.7421 0.2579
TO 1.33 1.15 0.7546 0.2454
CR 1.44 1.20 0.6963 0.3037
lnGDPPC 1.94 1.39 0.5164 0.4836
Inf_rate 1.16 1.08 0.8613 0.1387
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.19
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8123 1.0000
2 1.7367 1.6646
3 0.4911 3.1302
4 0.4823 3.1587
5 0.3186 3.8863
6 0.0976 7.0205
7 0.0564 9.2339
8 0.0048 31.7646
---------------------------------
351
Sunday December 25 21:08:29 2016 Page 2
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.41 2.33 0.1847 0.8153
RCSI 6.97 2.64 0.1435 0.8565
KAOPEN 1.29 1.14 0.7724 0.2276
TO 1.33 1.15 0.7531 0.2469
CR 1.33 1.15 0.7502 0.2498
lnGDPPC 2.07 1.44 0.4832 0.5168
Inf_rate 1.16 1.08 0.8620 0.1380
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.80
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8241 1.0000
2 1.7350 1.6675
3 0.5218 3.0407
4 0.4870 3.1474
5 0.3008 4.0050
6 0.0801 7.7623
7 0.0466 10.1759
8 0.0047 31.9152
---------------------------------
Condition Number 31.9152
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0527
4 . log close
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352
Sunday December 25 21:11:22 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
opened on: 21 Dec 2014, 21:41:20
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.39 2.32 0.1855 0.8145
CGFISP 7.04 2.65 0.1421 0.8579
RCSI 10.49 3.24 0.0953 0.9047
KAOPEN 1.34 1.16 0.7465 0.2535
TO 1.35 1.16 0.7382 0.2618
CR 1.48 1.21 0.6776 0.3224
lnGDPPC 2.13 1.46 0.4688 0.5312
Inf_rate 1.13 1.06 0.8853 0.1147
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.79
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8068 1.0000
2 2.5383 1.3761
3 0.5869 2.8618
4 0.5094 3.0717
5 0.3278 3.8294
6 0.1033 6.8226
7 0.0805 7.7279
8 0.0423 10.6615
9 0.0046 32.2226
---------------------------------
Condition Number 32.2226
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0078
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 3.34 1.83 0.2994 0.7006
CGFISP 4.71 2.17 0.2122 0.7878
KAOPEN 1.34 1.16 0.7468 0.2532
TO 1.31 1.15 0.7628 0.2372
CR 1.45 1.21 0.6878 0.3122
lnGDPPC 1.91 1.38 0.5228 0.4772
Inf_rate 1.13 1.06 0.8853 0.1147
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.17
353
Sunday December 25 21:11:23 2016 Page 2
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7354 1.0000
2 1.7361 1.6516
3 0.5407 2.9593
4 0.4966 3.0878
5 0.3278 3.8009
6 0.0997 6.8917
7 0.0587 8.9813
8 0.0049 30.9756
---------------------------------
Condition Number 30.9756
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0819
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.35 2.31 0.1870 0.8130
RCSI 7.02 2.65 0.1424 0.8576
KAOPEN 1.28 1.13 0.7839 0.2161
TO 1.31 1.14 0.7630 0.2370
CR 1.33 1.15 0.7502 0.2498
lnGDPPC 2.09 1.45 0.4786 0.5214
Inf_rate 1.13 1.06 0.8854 0.1146
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.79
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7464 1.0000
2 1.7373 1.6529
3 0.5621 2.9060
4 0.5078 3.0572
5 0.3110 3.9065
6 0.0816 7.6280
7 0.0489 9.8494
8 0.0048 31.4023
---------------------------------
Condition Number 31.4023
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0550
5 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
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354
Sunday December 25 21:12:28 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
opened on: 21 Dec 2014, 21:45:22
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.38 2.32 0.1860 0.8140
CGFISP 6.74 2.60 0.1483 0.8517
RCSI 10.12 3.18 0.0988 0.9012
KAOPEN 1.35 1.16 0.7420 0.2580
TO 1.35 1.16 0.7428 0.2572
CR 1.47 1.21 0.6785 0.3215
lnGDPPC 2.13 1.46 0.4687 0.5313
Inf_rate 1.13 1.06 0.8874 0.1126
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.71
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7522 1.0000
2 2.5311 1.3702
3 0.6324 2.7412
4 0.5153 3.0369
5 0.3316 3.7858
6 0.1059 6.7000
7 0.0832 7.5563
8 0.0437 10.4283
9 0.0047 31.6840
---------------------------------
Condition Number 31.6840
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0083
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 3.30 1.82 0.3033 0.6967
CGFISP 4.67 2.16 0.2140 0.7860
KAOPEN 1.35 1.16 0.7423 0.2577
TO 1.30 1.14 0.7687 0.2313
CR 1.45 1.21 0.6882 0.3118
lnGDPPC 1.90 1.38 0.5267 0.4733
Inf_rate 1.13 1.06 0.8876 0.1124
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.16
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.6784 1.0000
2 1.7381 1.6406
3 0.5862 2.8249
4 0.4989 3.0623
5 0.3315 3.7566
6 0.1011 6.8028
7 0.0607 8.7764
8 0.0051 30.3536
---------------------------------
355
Sunday December 25 21:12:28 2016 Page 2
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.32 2.31 0.1881 0.8119
RCSI 7.02 2.65 0.1425 0.8575
KAOPEN 1.28 1.13 0.7831 0.2169
TO 1.31 1.14 0.7658 0.2342
CR 1.32 1.15 0.7560 0.2440
lnGDPPC 2.09 1.45 0.4788 0.5212
Inf_rate 1.12 1.06 0.8896 0.1104
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.78
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.6892 1.0000
2 1.7420 1.6407
3 0.6001 2.7955
4 0.5134 3.0222
5 0.3167 3.8481
6 0.0837 7.4871
7 0.0501 9.6788
8 0.0049 30.8510
---------------------------------
Condition Number 30.8510
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0561
4 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
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356
Sunday December 25 21:16:14 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
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opened on: 29 Mar 2016, 10:50:49
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 7.68 2.77 0.1302 0.8698
CGFISP 13.34 3.65 0.0749 0.9251
RCSI 14.24 3.77 0.0702 0.9298
KAOPEN 2.93 1.71 0.3416 0.6584
TO 1.44 1.20 0.6965 0.3035
CR 1.40 1.18 0.7146 0.2854
lnGDPPC 4.06 2.02 0.2460 0.7540
Inf_rate 1.59 1.26 0.6289 0.3711
----------------------------------------------------
Mean VIF 5.84
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.2104 1.0000
2 2.5688 1.4242
3 0.4555 3.3820
4 0.3266 3.9942
5 0.2657 4.4286
6 0.0927 7.4954
7 0.0524 9.9687
8 0.0253 14.3492
9 0.0024 46.2726
---------------------------------
Condition Number 46.2726
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0011
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.10 2.26 0.1960 0.8040
CGFISP 9.08 3.01 0.1101 0.8899
KAOPEN 2.86 1.69 0.3498 0.6502
TO 1.21 1.10 0.8236 0.1764
CR 1.36 1.17 0.7354 0.2646
lnGDPPC 3.77 1.94 0.2653 0.7347
Inf_rate 1.48 1.21 0.6779 0.3221
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.55
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.0664 1.0000
2 1.8343 1.6619
3 0.4538 3.3414
4 0.3138 4.0180
5 0.2054 4.9666
6 0.0788 8.0188
7 0.0450 10.6150
8 0.0025 45.0506
---------------------------------
357
Sunday December 25 21:16:14 2016 Page 2
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 7.68 2.77 0.1302 0.8698
RCSI 9.69 3.11 0.1032 0.8968
KAOPEN 1.70 1.30 0.5886 0.4114
TO 1.19 1.09 0.8435 0.1565
CR 1.34 1.16 0.7454 0.2546
lnGDPPC 4.01 2.00 0.2491 0.7509
Inf_rate 1.36 1.17 0.7365 0.2635
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.85
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.0478 1.0000
2 1.8052 1.6722
3 0.4481 3.3564
4 0.3266 3.9315
5 0.2622 4.3876
6 0.0701 8.4863
7 0.0375 11.5955
8 0.0025 44.5423
---------------------------------
Condition Number 44.5423
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0149
4 . log close
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358
Sunday December 25 21:17:20 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 29 Mar 2016, 10:46:49
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 7.15 2.67 0.1398 0.8602
CGFISP 9.88 3.14 0.1013 0.8987
RCSI 11.29 3.36 0.0886 0.9114
KAOPEN 3.05 1.75 0.3282 0.6718
TO 1.28 1.13 0.7790 0.2210
CR 1.39 1.18 0.7218 0.2782
lnGDPPC 3.77 1.94 0.2650 0.7350
Inf_rate 1.47 1.21 0.6794 0.3206
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.91
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.1245 1.0000
2 2.5910 1.4064
3 0.4466 3.3876
4 0.3727 3.7078
5 0.2704 4.3535
6 0.0975 7.2502
7 0.0585 9.3580
8 0.0359 11.9437
9 0.0029 41.9272
---------------------------------
Condition Number 41.9272
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0016
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 4.25 2.06 0.2353 0.7647
CGFISP 8.30 2.88 0.1205 0.8795
KAOPEN 3.03 1.74 0.3298 0.6702
TO 1.20 1.09 0.8354 0.1646
CR 1.36 1.16 0.7371 0.2629
lnGDPPC 3.35 1.83 0.2983 0.7017
Inf_rate 1.43 1.19 0.7009 0.2991
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.27
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9397 1.0000
2 1.9239 1.6023
3 0.4409 3.3473
4 0.3532 3.7399
5 0.1965 5.0141
6 0.0863 7.5659
7 0.0564 9.3598
8 0.0031 39.8547
---------------------------------
359
Sunday December 25 21:17:20 2016 Page 2
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 7.10 2.66 0.1408 0.8592
RCSI 9.48 3.08 0.1054 0.8946
KAOPEN 1.76 1.33 0.5676 0.4324
TO 1.21 1.10 0.8265 0.1735
CR 1.30 1.14 0.7701 0.2299
lnGDPPC 3.69 1.92 0.2709 0.7291
Inf_rate 1.32 1.15 0.7578 0.2422
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.69
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9231 1.0000
2 1.8790 1.6187
3 0.4402 3.3443
4 0.3721 3.6375
5 0.2611 4.3426
6 0.0802 7.8355
7 0.0413 10.9148
8 0.0031 40.0707
---------------------------------
Condition Number 40.0707
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0158
4 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
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360
Sunday December 25 21:18:19 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 29 Mar 2016, 10:40:03
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 6.88 2.62 0.1454 0.8546
CGFISP 9.21 3.03 0.1086 0.8914
RCSI 10.84 3.29 0.0922 0.9078
KAOPEN 2.99 1.73 0.3348 0.6652
TO 1.26 1.12 0.7907 0.2093
CR 1.37 1.17 0.7302 0.2698
lnGDPPC 3.72 1.93 0.2685 0.7315
Inf_rate 1.31 1.14 0.7646 0.2354
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.70
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.0831 1.0000
2 2.5911 1.4006
3 0.4840 3.2406
4 0.3757 3.6784
5 0.2652 4.3780
6 0.0994 7.1528
7 0.0597 9.2236
8 0.0388 11.4480
9 0.0030 40.8802
---------------------------------
Condition Number 40.8802
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0018
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 4.19 2.05 0.2384 0.7616
CGFISP 7.92 2.81 0.1263 0.8737
KAOPEN 2.98 1.73 0.3352 0.6648
TO 1.18 1.09 0.8441 0.1559
CR 1.34 1.16 0.7456 0.2544
lnGDPPC 3.28 1.81 0.3051 0.6949
Inf_rate 1.29 1.14 0.7728 0.2272
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.17
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8943 1.0000
2 1.9260 1.5941
3 0.4750 3.2101
4 0.3580 3.6972
5 0.1975 4.9784
6 0.0876 7.4758
7 0.0584 9.1528
8 0.0033 38.6566
---------------------------------
361
Sunday December 25 21:18:19 2016 Page 2
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 6.76 2.60 0.1479 0.8521
RCSI 9.32 3.05 0.1073 0.8927
KAOPEN 1.80 1.34 0.5556 0.4444
TO 1.20 1.10 0.8322 0.1678
CR 1.29 1.14 0.7743 0.2257
lnGDPPC 3.65 1.91 0.2736 0.7264
Inf_rate 1.24 1.11 0.8061 0.1939
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.61
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8834 1.0000
2 1.8811 1.6112
3 0.4763 3.2018
4 0.3746 3.6105
5 0.2566 4.3622
6 0.0819 7.7232
7 0.0428 10.6780
8 0.0032 39.2048
---------------------------------
Condition Number 39.2048
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0169
4 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 29 Mar 2016, 10:55:59
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.31 2.30 0.1883 0.8117
CGFISP 25.70 5.07 0.0389 0.9611
RCSI 14.13 3.76 0.0708 0.9292
KAOPEN 1.32 1.15 0.7599 0.2401
TO 2.87 1.70 0.3479 0.6521
CR 2.46 1.57 0.4064 0.5936
lnGDPPC 6.81 2.61 0.1468 0.8532
Inf_rate 1.09 1.04 0.9210 0.0790
----------------------------------------------------
Mean VIF 7.46
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7432 1.0000
2 2.5433 1.3657
3 0.7491 2.5163
4 0.4626 3.2021
5 0.3405 3.7323
6 0.0785 7.7752
7 0.0531 9.4475
8 0.0289 12.8181
9 0.0009 72.4657
---------------------------------
Condition Number 72.4657
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0012
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 4.91 2.21 0.2039 0.7961
CGFISP 9.68 3.11 0.1033 0.8967
KAOPEN 1.31 1.15 0.7610 0.2390
TO 2.87 1.70 0.3480 0.6520
CR 2.29 1.51 0.4368 0.5632
lnGDPPC 5.57 2.36 0.1796 0.8204
Inf_rate 1.08 1.04 0.9262 0.0738
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.96
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7405 1.0000
2 1.6376 1.7014
3 0.7176 2.5703
4 0.4624 3.2019
5 0.3341 3.7666
6 0.0772 7.8364
7 0.0295 12.6759
8 0.0011 65.1736
---------------------------------
363
Sunday December 25 21:19:28 2016 Page 2
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.24 2.29 0.1909 0.8091
RCSI 5.33 2.31 0.1878 0.8122
KAOPEN 1.31 1.15 0.7610 0.2390
TO 2.83 1.68 0.3536 0.6464
CR 1.73 1.32 0.5769 0.4231
lnGDPPC 2.35 1.53 0.4255 0.5745
Inf_rate 1.08 1.04 0.9220 0.0780
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.84
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7418 1.0000
2 1.7214 1.6597
3 0.7285 2.5514
4 0.4604 3.2092
5 0.2370 4.4732
6 0.0768 7.8584
7 0.0316 12.2586
8 0.0025 43.1976
---------------------------------
Condition Number 43.1976
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0304
4 . log close
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370
Sunday December 25 21:47:58 2016 Page 1
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Sunday December 25 22:55:05 2016 Page 1
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Monday December 26 14:22:23 2016 Page 1
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Monday December 26 14:25:54 2016 Page 1
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Monday December 26 14:28:38 2016 Page 1
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Monday December 26 20:13:33 2016 Page 1
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Monday December 26 20:15:59 2016 Page 1
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397
Monday December 26 20:17:21 2016 Page 1
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Monday December 26 20:18:24 2016 Page 1
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399
Monday December 26 20:19:12 2016 Page 1
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400
Monday December 26 20:20:07 2016 Page 1
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Monday December 26 20:22:01 2016 Page 1
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Monday December 26 20:23:22 2016 Page 1
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Monday December 26 20:25:36 2016 Page 1
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Monday December 26 20:30:53 2016 Page 1
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Monday December 26 20:40:07 2016 Page 1
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Monday December 26 20:43:03 2016 Page 1
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Monday December 26 20:50:49 2016 Page 1
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Monday December 26 20:54:43 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
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409
Monday December 26 21:07:38 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-FDI-ME
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closed on: 30 Dec 2014, 15:09:22
410
Monday December 26 23:24:13 2016 Page 1
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log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:29:33
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
FDI 1.21 1.10 0.8269 0.1731
BEI_Index 1.71 1.31 0.5865 0.4135
SME_GP 1.90 1.38 0.5250 0.4750
lnGDPPC 3.33 1.83 0.3000 0.7000
lnU 3.07 1.75 0.3257 0.6743
lnTT 2.13 1.46 0.4699 0.5301
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.23
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7000 1.0000
2 1.2746 1.9202
3 0.7381 2.5234
4 0.1605 5.4107
5 0.1046 6.7048
6 0.0203 15.2155
7 0.0018 51.4541
---------------------------------
Condition Number 51.4541
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0843
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:30:19
411
Monday December 26 21:09:25 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-M2-MEN
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opened on: 30 Dec 2014, 15:09:45
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log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-M2-MEN
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closed on: 30 Dec 2014, 15:10:33
412
Monday December 26 21:11:05 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-QM-MEN
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opened on: 30 Dec 2014, 15:10:53
3 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-QM-MEN
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closed on: 30 Dec 2014, 15:12:04
413
Monday December 26 21:11:56 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-PC-MEN
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opened on: 30 Dec 2014, 15:12:46
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log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-PC-MEN
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414
Monday December 26 21:12:57 2016 Page 1
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415
Monday December 26 21:14:53 2016 Page 1
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2 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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416
Monday December 26 21:16:11 2016 Page 1
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2 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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417
Monday December 26 21:20:58 2016 Page 1
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2 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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closed on: 11 Apr 2016, 11:29:43
418
Monday December 26 21:22:06 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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closed on: 11 Apr 2016, 11:35:17
419
Monday December 26 21:23:25 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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420
Monday December 26 21:25:40 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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opened on: 11 Apr 2016, 11:40:35
2 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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421
Monday December 26 21:27:21 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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2 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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closed on: 11 Apr 2016, 11:47:47
422
Annexes
Annexe n°6-1 : Présentation des différentes variables du modèle :
Variable Contexte dans la Sources de données que nous avons utilisé
littérature
Densité d’entrée (NED) Klapper et al. (2008); « New Entry Density » densité de nouvelles
Klapper et al. (2009); entrées, tiré de la base Entrepreneurship de
Klapper et Love Doind Business pour l’Algérie, l’Iraq, Israël,
(2010); Thai et Jordanie, Qatar, Syrie, Tunisie, Turquie, les
Turkina (2014) Émirats A-U, Maroc et Égypte pour la période
2004-2011.
La base couvre également le Kuweit pour une
seule année.
Nous avons ajouté à cette base deux autres
pays du MENA, le Kuweit, un important
producteur de pétrole et le Liban, un pays non
pétrolier exhibant des niveaux élevés de
développement financier durant la période
(1996-2011).
Pour le Kuweit : nous avons calculé le nombre
d’entrée de nouvelles entreprises (SARL) à
partir des données de la Chambre de
Commerce et de l’Industrie du Kuweit, jusqu’à
2010
Liban : la source est Central Administration of
Statistics, CAS Stat, Statistical Yearbook.
Entrepreneurship (2004-2011). Nous avons
pris les statistiques relatives à l’entrée de
nouvelles entreprises de forme juridique
SARL.
http://www.cas.gov.lb/index.php/statistical-
yearbook.
Puis pour calculer la densité d’entrée de
nouvelles entreprises (Kuwait et Liban) nous
avons pris la population en âge de travailler
(15-64 ans) de la base des Indicateurs de
Développement dans le Monde (World
Development Indicators) de la banque
Mondiale.
Le développement Rajan et Zingales Nous utilisons l’indice du développement
financier (FD) (1998), Aghion et al. financier (FDI), (PC_GDP), (M2_GDP),
(2007), Beck et Levine (QM_GDP).
(2002), Beck et al. Les données sont tirées de la base de données
(2001), Klapper et al. de la banque mondiale.
(2008), Black and
Strahan (2002), Beck et
al. (2004), Guiso et al.
(2004), Aidis et al.
(2010).
BEI_Index indice Aghion et al. (2007), L’indice est calculé à partir des données de
423
Annexes
institutionnel des Klapper et al. (2006), Doing Business La source est la base de
régulations de Desai et al. (2003), données de Doing Business, via une analyse en
l’environnement des Klapper et al. (2008), composantes principales des trois indicateurs
affaires (Procédures, jours Klapper et Love (nombre de procédures, nombre de jours et
et coûts) (2010). coûts de création)
SME_GP (politiques On n’a pas trouvé ce Nous avons construit notre base relative aux
gouvernementales aux type de données dans pays de la région MENA à travers une
PME) d’autres travaux. investigation des différents programmes
gouvernementaux pouvant jouer un rôle dans
la dynamique de création des entreprises.
Notre base sera détaillée en Annexe. Cette
variable prend la valeur « 1 » si le pays ou le
gouvernement a engagé des programmes
publics d’aide aux PME et « 0 » autrement.
(GDPPC) PIB par tête Rajan et Zingales Source : Indicateurs de Développement dans le
(en log) (1998), Black and Monde, de la Banque Mondiale.
Strahan (2002)
Wennekers et al.
(2005), Guiso et al.
(2004), Klapper et al.
(2006), Klapper et al.
(2008), Klapper et
Love (2010), Aidis et
al.(2010), Thai et
Turkina (2014)
Le taux de chômage (U) Parker et Robson Source : Indicateur de Développement dans le
(2004), Audretsch et al. Monde World Bank data base
(2005), Carree et al.
(2001), Thai et
Turkina (2014)
Politique fiscale Aidis et al. (2010), Total Tax rate Doing Business data base.
Klapper et al. (2006),
Klapper et Love
(2010), Parker et
Robson (2004)
424
Annexes
Annexe n°6-2 : Politiques gouvernementales aux PME:
425
Annexes
travers la création de l’Agence Nationale de la
Promotion de la PME (ANPME). L’agence a mis en
place des programmes d’aides à la création des PME et
au développement des PME, le programme Imtiyaz et
Moussanada. En plus de ceux-ci, des mesures visant
l’assouplissement des conditions de crédit bancaire au
PME (mesures mises en place par la Banque Centrale
Marocaine). L’État marocain a instauré aussi 11
systèmes de garantie administrés par deux entités
spécialisées : la Caisse Centrale de Garantie et Dar
Addamane.
Un mécanisme de capital risque a été instauré.
En plus de cela, l’état marocain a mis en place un
programme favorisant la création des micro-entreprises,
c’est le programme MOUKAWALATI.
Égypte Vu l’importance de la composante des PME dans le Ici malgré que le
tissu économique en Égypte, le gouvernement a mis en nombre de
place des structures pour leur promotion. Ce cadre a été programmes est limité,
renforcé davantage à partir de 2004. Un des organismes la valeur que prend
publiques les plus dynamique dans ce contexte est le SME_GP est « 1 ».
Fonds Social pour le développement (SFD) qui est une
institution interministérielle rattachée au premier
ministre. Il offre une gamme de programmes, y compris
des services de soutien aux PME. le fonds accorde aussi
une assistance technique et financière aux PME.
En plus de cet organisme, on retrouve l’unité de
Développement des Petites et Moyennes Entreprises au
niveau du ministère des finances, l’autorité générale
pour l’investissement et la libre zone (GAFI). En plus
de ces structures, le gouvernement égyptien a créé une
bourse pour les PME au niveau de la Bourse d’Égypte.
Jordanie En Jordanie, les PME connaissent un essor SME_GP prend la
considérable appuyé par un grand nombre de valeur « 1 »
programmes pour la création, le développement et la
modernisation. La première institution qui soutient la
création et le développement de nouvelles entreprises
est Jordan Enterprise Development Corporation
(JEDCO) créée en 2003 qui fournit des services de
conseil et un appui financier aux nouveaux
entrepreneurs. JEDCO offre des services diversifiés,
certains sont destinés à accompagner les entreprises
innovantes, notamment dans la phase de développement
et mis aussi à la disposition de nouveaux entrepreneurs
des systèmes de subvention au démarrage. L’institution
a développer un réseaux important au niveau national.
En plus de ces aides, JEDCO a défini un régime de
garantie des Prêts « Loan Gurant Scheme » qui est
financé dans le cadre de la modernisation des Services
ou le programme « JSMP » ou Jordan Services
Modernisation Program » initié par JEDCO. En plus de
ces programmes, INJAZ un programme développé a
pour finalité d’augmenter les opportunités pour les
jeunes Jordaniens de devenir des auto-employés, Le
Fonds du Développement du Roi Abdullah II, Young
Entrepreneurs Association « YEA » est une
organisation visant à aider les PME jordaniennes, en
426
Annexes
particulier en termes d’enseignements et de formation
des entrepreneurs.
La Jordanie a mis en place un réseau très important des
sociétés de capital risque, des banques et des
institutions de garantie dont la première cible est la
population des PME.
Koweït Malgré la création en 1997 de Koweït Small Project SME_GP prend dans
Development Company (KSDPC) qui a pour vocation ce cas la valeur « 0 »
d’accompagner les petits projets, il n’existe pas de
programmes bien définis destinés pour un vrai
accompagnement pour les PME. ce manque se reflète
directement à travers la part du secteur privé dans le
tissu économique au Koweït qui n’est que de 5% .
Émirats Arabes Le tissu des entreprises aux Émirats Arabes Unis est SME_GP prend la
Unis constitué à plus de 95%1 de PME. Pour cette fin, la valeur « 1 »
société Mohammed Bin Rashid pour le Développement
des PME, Dubaï SME. Elle a été intégré en 2002 en
tant qu’agence au département du développement
économique. l’une des stratégies clés de Dubaï SME est
la création d’un environnement favorable pour
l’entrepreneuriat et le développement des PME. Elle a
mis en place « Intilaq Program » un programme destiné
à la création de nouvelles entreprises. Intilaq est un
programme innovateur lancé aux Émirats pour assister
les nationaux résidents à Dubaï à faire leur premier pas
dans le monde des affaires. L’appui offert aux
entrepreneurs dans ce cadre se manifeste via des
licences et des stages de formation ainsi que via des
supports financiers, juridiques, des services de
marketing de conseil et de consultation.
Dubaï SME a initié également d’autres programmes de
soutien aux PME. Young Entrepreneurs Competition
qui est une compétition organisé annuellement par
Dubaï SME, offrant une opportunité aux jeunes
émiraties d’apprendre à gérer une petite affaire dans un
contexte concurrentiel et ceux pour 4 jours et de
sélectionner au final le meilleur futur jeune
entrepreneur. Le Prix Mohammed Bin Rashid pour les
jeunes dirigeants d’entreprises. Visant à créer un
environnement compétitif entre les jeunes
entrepreneurs au niveau des Émirats et même en
l’élargissant à d’autres pays arabes. Khalifa Fund for
Enterprise Development, notamment, à tavers ses
programmes de financement Khutwa, Bedaya et Zeyada,
ainsi que par une assistance en terme de conseil et
d’accompagnement.
La société de Capital Risque qui joue une rôle
proéminent dans la relance de la création de novelles
entreprises est la société « Al-Tamimi Investments’
The Big Start » qui un des incubateurs mis en place par
Al-Tamimi Investment société de capital-risque.
Mohammed Bin Rashid Establishment for young
Business Leaders, qui vise à faire face au problème de
1The role of Government in supporting Entrepreneurship and SME development. Mohammed Bin Rashid
Establishment for SME development, Dubai SME, 2011.
427
Annexes
financement des PME, à travers l’un de ses
programmes qui est Rass Al Mal Program. Des
banques ayant pour vocation principale de traiter avec
les PME nous retrouvons Al Tomooh Finance Scheme
et Ruwad Establishment facilitant l’accès au
financement des PME.
Oman Le gouvernement Omanien a mis en place des SME_GP prend la
programmes visant la création et le développement des valeur « 1 ».
PME. Parmi ces programmes on cite SANAD qui Certes à Oman les
soutient les projets d’auto-emploi et de développement programmes n’ont pas
de petites entreprises. Il a été mis en place par le été de très grandes
gouvernement en 2001 consistant à fournir un appui ampleur et plus
financier. spécifiques mais le
Ruwad est un magazine permettant une présentation gouvernement a pris
spécifique de Alam Aliktisaad Wala’mal afin de quelques initiatives
promouvoir l’entrepreneuriat à Sultanat Oman. dans ce contexte.
Intilaaqah Oman est un programme lancé en 1995 et a
beaucoup progressé depuis cette date. Oman Center for
Investment and Export renommé en 2011 “Public
Authority for Investment and Export Development”.
On retrouve également un incubateur “The Knowledge
Mine” et des sociétiés de capital risque et des banques
orientées aux PME.
Syrie En Syrie, il n’existe pas de stratégie claire pour SME_GP prend de ce
développer le secteur des PME ou de l’auto-emploi. De fait la valeur « 0 »
plus dans un pays en transition, les PME ne peuvent
pas jouer un rôle important. Il n’y a aucune agence pour
la création des PME, il n’existe pas de définition pour
les PME. il n’existe pas de cadre cohérent de politiques
aux PME2. Malgré qu’à partir de 2009 il y a eu une
volonté de mettre en place de politiques
gouvernementales pour la création et le développement
des PME en Syrie, l’instabilité politique que vie le pays
n’a pas permis de donner une suite aux efforts déjà
engagés. Il n’existe en Syrie que quelques
établissements de micro-finance et de système de
garantie qui sont à un stade très précoce3
Iraq Nous ne disposons pas de données sur les PME ni sur SME_GP prend la
les structures d’appui à l’entrepreneuriat en Iraq. De valeur « 0 »
plus il paraît qu’il n’existe aucune politique d’appui aux
PME dans ce pays.
Israël Israël est l’un des pays ayant développé des mesures On donne de ce fait la
afin de promouvoir les PME. des incubateurs publics valeur « 1 » pour
ont été créés à partir de 1991, des fonds pour le SME_GP
financement des PME (fund for helping SMEs in
industrial design, fund
for assisting SMEs in devising marketing plans, etc.)
ces programmes ont été lance par L’Agence pour PME
(Agency for SME).
Beaucoup d’autres programmes d’aide ont été initié
dans ce contexte. Le pays enregistre les meilleures
2 SME support Program : Program Funded by the Europan Union and Implemented through SEBC. Proposed
SME development Policy in Syria and recommendations for a draft SME law. Experts: Enzo Domiani Ziyad
Ayoub Arbashe, Août 2007.
3 GEM Global Entrepreneurship Monitor, rapport Régional GEM-MOAN, 2009 page 151.
428
Annexes
chiffres en matière de création et de développement des
PME en particulier innovante et ceux même
comparativement à la moyenne de l’Union Européen4.
Qatar À Qatar ce n’est qu’à partir de 2008 que des SME_GP prend la
programmes gouvernementaux d’appui à la création des valeur « 0 » entre 2004
PME et de l’entrepreneuriat en général ont été mis en et 2007 et la valeur
place. Ces programmes ne sont pas de grande « 1 » à partir de 2008
envergure mais une volonté de stimuler les PME et
l’entrepreneuriat commence à prendre place. En 2008, il
y a eu la création de « Enterprise Qatar » qui a engagé
certains programmes encourageant l’entrepreneuriat.
4 Commission Européenne (2013) : Enterprise and Industry. 2013 Facts Sheet Israel.
429
Annexes
En plus de cela une Banque dont une de ses vocations
principales est le financement des PME, c’est « Qatar
Bank Development ». cette banque a mis en place de
nouveaux moyens pour soutenir le secteur privé, en
particulier les PME qui sont le programmes de garantie
Aldhameen et l’agence pour l’exportation Tasdeer.
Liban Le gouvernement libanais a mis en place plusieurs SME_GP prend la
incitations encourageant le financement des PME. valeur « 1 ».
Le gouvernement libanais a mis en place des
programmes et des agences publiques permettant l’aide
et l’accompagnement de nouveaux entrepreneurs pour
la création et le développement de leurs nouvelles
entreprises.
Le gouvernement libanais a mis en place la société
financière KAFALAT pour promouvoir,
financièrement, la création et le développement de
nouvelles entreprises. Elle a pour mission de garantir
les prêts aux PME.
Outre cette société, de nombreuses autres institutions
financières bancaires et société de capital risque ont été
mises en place soit par le gouvernement libanais ou en
partenariat avec d’autres pays.
En plus de cela, une politique de bonification des taux
d’intérêt en faveur des PME a été instaurée par la
banque centrale du Liban.
Le ministère de l’économie a mis en place un projet de
soutien aux PME financé par l’union Européen, dont on
retrouve principalement la création des pépinières
d’entreprises au Liban. Ces pépinières jouent un rôle
crucial dans la stimulation de la création de nouvelles
PME.
D’autres institutions en particulier, financières ont été
créées dans le but de fournir un soutien financier aux
PME. la majorité a été créée en partenariat avec
d’autres pays.
Vers 2008, il y a eu le lancement d’un site internet
destiné à l’aide des entreprises libanaises à accéder au
marché étranger. (mémoire on ligne, Marc Bassil)
Il est à noter qu’outre ces organismes
gouvernementaux, beaucoup d’organismes non
gouvernementaux ont été créés afin de promouvoir le
secteur des PME au Liban.
430
Annexes
Annexe n°6-3: Construction de l’Indice Institutionnel de la régulation de l’environnement des
affaires (règlementation de l’enregistrement des entreprises)
Pour uniformiser la construction des différents indices, nous appliquons la même méthode que celle
utilisée pour construire l’indice synthétique du développement financier, c’est l’analyse en
composantes principales.
Cet indice est construit de sorte qu’un niveau élevé indique une règlementation plus contraignante.
Nous poursuivons les mêmes étapes que les précédentes, et nous faisons référence à Beji S. (2009)
dans leur construction des indices du développement financier et de l’indice institutionnel, ainsi qu’à
Sandahl J. F, Holmfeldt M., Rydèn A. et Strömqvist M. (2011) dans leur construction pour l’indice de
Stress financier.
1) Calcul des moyennes et de l’écart type de l’échantillon
2) Normalisation des différents indicateurs par rapport à la moyenne et à l’écart-type de
l’échantillon (relativement à……) :
é
=
3) Calcul de l’indice à partir de la pondération des différents indicateurs :
= × , + × , + × ,
est l’indice (BEI_Index) mesurant la qualité de l’environnement des affaires pour un pays
donné et une année donnée.
est l’un des trois indicateurs représentant l’environnement des affaires, relatifs notamment à
l’enregistrement de nouvelles entreprises.
4) Normalisation de l’indice synthétique obtenu avec la même méthode de normalisation
précédente afin de nous permettre un classement des pays suivant leur niveau de développement de
l’environnement des affaires. Un niveau élevé indique un environnement très contraignant.
L’analyse en composantes principales nous donne les résultats suivants, rapportés dans les tableaux
ci-dessous.
. pca Procedure_Number_CR Days_Number_CR Costs_Revenu_PC_CR, mineigen (1)
431
Annexes
L’analyse montre que la composante (1) explique plus de 61% de la variance totale, cette composante
capture de ce fait plus de 61% de l’information disponible dans les indicateurs initiaux.
Elle est alors la composante qui pourra représenter au mieux le niveau de la règlementation d’entrée.
Les éléments du vecteur propre (1) [Eigenvector 1] donnent les contributions de la première
composante dans l’explication de la première composante. Ils représentent alors les coefficients de
pondération (W) de ces trois indicateurs.
L’indice synthétique est calculé, ainsi, par la somme des indicateurs centrés réduits par rapport à la
moyenne et à l’écart type de l’échantillon pondéré par les différents coefficients, via la formule
rapportée dans ce qui précède (étape 3 du calcul de l’indice).
Par la suite nous avons normalisé l’indice synthétique, tout comme le cas de l’indices synthétique du
développement financier, dans la première partie de ce travail, et ceux dans le but d’avoir des
indicateur compris entre 2,5 et -2,5. Où « 0 » correspond à la moyenne alors que (+2,5) correspond à
la règlementation la plus contraignante et (-2,5) correspond à la règlementation la plus facile à
l’entrée de nouvelles entreprises.
432
Monday December 26 23:24:13 2016 Page 1
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SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
FDI 1.21 1.10 0.8269 0.1731
BEI_Index 1.71 1.31 0.5865 0.4135
SME_GP 1.90 1.38 0.5250 0.4750
lnGDPPC 3.33 1.83 0.3000 0.7000
lnU 3.07 1.75 0.3257 0.6743
lnTT 2.13 1.46 0.4699 0.5301
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.23
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7000 1.0000
2 1.2746 1.9202
3 0.7381 2.5234
4 0.1605 5.4107
5 0.1046 6.7048
6 0.0203 15.2155
7 0.0018 51.4541
---------------------------------
Condition Number 51.4541
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0843
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433
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SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnM2_GDP 1.33 1.15 0.7511 0.2489
BEI_Index 1.73 1.31 0.5792 0.4208
SME_GP 1.82 1.35 0.5484 0.4516
lnGDPPC 3.61 1.90 0.2770 0.7230
lnU 3.34 1.83 0.2992 0.7008
lnTT 2.17 1.47 0.4603 0.5397
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.33
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.6021 1.0000
2 1.0762 2.2816
3 0.1721 5.7046
4 0.1155 6.9631
5 0.0212 16.2644
6 0.0115 22.0451
7 0.0013 65.1507
---------------------------------
Condition Number 65.1507
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0766
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434
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SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnQM_GDP 1.57 1.25 0.6361 0.3639
BEI_Index 1.77 1.33 0.5647 0.4353
SME_GP 1.97 1.40 0.5078 0.4922
lnGDPPC 3.32 1.82 0.3009 0.6991
lnU 3.35 1.83 0.2982 0.7018
lnTT 2.16 1.47 0.4631 0.5369
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.36
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.5758 1.0000
2 1.0717 2.2809
3 0.1884 5.4403
4 0.1130 7.0239
5 0.0300 13.6418
6 0.0194 16.9583
7 0.0017 57.4501
---------------------------------
Condition Number 57.4501
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0649
2 . log close
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435
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SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
DC_GDP 1.31 1.14 0.7655 0.2345
BEI_Index 1.74 1.32 0.5752 0.4248
SME_GP 1.93 1.39 0.5175 0.4825
lnGDPPC 3.51 1.87 0.2847 0.7153
lnU 3.29 1.81 0.3042 0.6958
lnTT 2.14 1.46 0.4664 0.5336
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.32
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.3484 1.0000
2 1.0793 2.2261
3 0.3085 4.1636
4 0.1319 6.3682
5 0.1098 6.9783
6 0.0204 16.1963
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---------------------------------
Condition Number 57.1271
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0781
2 . log close
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436
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Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnPC_GDP 2.20 1.48 0.4552 0.5448
BEI_Index 1.97 1.40 0.5089 0.4911
SME_GP 2.00 1.42 0.4993 0.5007
lnGDPPC 3.34 1.83 0.2990 0.7010
lnU 3.29 1.81 0.3040 0.6960
lnTT 2.17 1.47 0.4618 0.5382
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.49
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.5760 1.0000
2 1.0722 2.2805
3 0.1970 5.3200
4 0.1146 6.9753
5 0.0205 16.4830
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7 0.0018 56.0260
---------------------------------
Condition Number 56.0260
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0464
2 . log close
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437
Monday December 26 23:29:58 2016 Page 1
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Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
FDI 4.57 2.14 0.2190 0.7810
BEI_Index 3.84 1.96 0.2602 0.7398
SME_GP 2.83 1.68 0.3537 0.6463
lnGDPPC 6.59 2.57 0.1516 0.8484
lnU 5.31 2.31 0.1882 0.8118
lnTT 1.69 1.30 0.5906 0.4094
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.14
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9906 1.0000
2 1.1442 2.0885
3 0.5923 2.9027
4 0.1854 5.1888
5 0.0517 9.8208
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---------------------------------
Condition Number 69.4451
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0132
2 . log close
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438
Monday December 26 23:30:50 2016 Page 1
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Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnM2_GDP 1.94 1.39 0.5162 0.4838
BEI_Index 2.90 1.70 0.3447 0.6553
SME_GP 2.49 1.58 0.4024 0.5976
lnGDPPC 5.54 2.35 0.1805 0.8195
lnU 6.04 2.46 0.1655 0.8345
lnTT 2.17 1.47 0.4610 0.5390
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.51
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.4079 1.0000
2 1.0294 2.2921
3 0.3853 3.7465
4 0.1385 6.2492
5 0.0348 12.4622
6 0.0032 40.8169
7 0.0009 78.2917
---------------------------------
Condition Number 78.2917
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0312
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnM2-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:35:47
439
Monday December 26 23:31:44 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:36:24
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnQM_GDP 3.84 1.96 0.2604 0.7396
BEI_Index 2.86 1.69 0.3491 0.6509
SME_GP 2.30 1.52 0.4346 0.5654
lnGDPPC 6.67 2.58 0.1500 0.8500
lnU 5.27 2.29 0.1899 0.8101
lnTT 1.83 1.35 0.5474 0.4526
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.79
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.3293 1.0000
2 1.0383 2.2656
3 0.4408 3.4769
4 0.1435 6.0950
5 0.0350 12.3440
6 0.0120 21.0572
7 0.0011 68.9940
---------------------------------
Condition Number 68.9940
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0157
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-Pétrole.smcl
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closed on: 31 Dec 2014, 18:36:54
440
Monday December 26 23:32:46 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:37:15
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
DC_GDP 5.67 2.38 0.1765 0.8235
BEI_Index 3.41 1.85 0.2931 0.7069
SME_GP 2.51 1.58 0.3989 0.6011
lnGDPPC 6.70 2.59 0.1492 0.8508
lnU 5.28 2.30 0.1894 0.8106
lnTT 1.90 1.38 0.5260 0.4740
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.24
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9323 1.0000
2 1.0921 2.1252
3 0.7195 2.6182
4 0.1907 5.0852
5 0.0471 10.2310
6 0.0171 16.9806
7 0.0011 66.4452
---------------------------------
Condition Number 66.4452
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0107
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:37:38
441
Monday December 26 23:33:30 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:38:07
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnPC_GDP 7.48 2.74 0.1336 0.8664
BEI_Index 3.16 1.78 0.3163 0.6837
SME_GP 2.30 1.52 0.4344 0.5656
lnGDPPC 11.16 3.34 0.0896 0.9104
lnU 4.94 2.22 0.2022 0.7978
lnTT 1.73 1.32 0.5772 0.4228
----------------------------------------------------
Mean VIF 5.13
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.2923 1.0000
2 1.0434 2.2521
3 0.4647 3.3747
4 0.1513 5.9139
5 0.0368 11.9970
6 0.0106 22.3111
7 0.0008 82.5012
---------------------------------
Condition Number 82.5012
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0081
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:38:47
442
Monday December 26 23:35:12 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:39:33
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
FDI 2.80 1.67 0.3566 0.6434
BEI_Index 1.74 1.32 0.5747 0.4253
SME_GP 2.29 1.51 0.4364 0.5636
lnGDPPC 1.83 1.35 0.5468 0.4532
lnU 1.85 1.36 0.5415 0.4585
lnTT 1.74 1.32 0.5748 0.4252
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.04
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.4355 1.0000
2 0.9137 2.4391
3 0.5693 3.0900
4 0.0672 8.9940
5 0.0095 23.9289
6 0.0040 36.9922
7 0.0008 80.1424
---------------------------------
Condition Number 80.1424
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.1374
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:39:47
443
Monday December 26 23:36:02 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnM2-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:40:06
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnM2_GDP 2.38 1.54 0.4194 0.5806
BEI_Index 1.59 1.26 0.6296 0.3704
SME_GP 1.83 1.35 0.5465 0.4535
lnGDPPC 2.00 1.41 0.4999 0.5001
lnU 1.91 1.38 0.5247 0.4753
lnTT 1.88 1.37 0.5325 0.4675
----------------------------------------------------
Mean VIF 1.93
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 6.0714 1.0000
2 0.8069 2.7431
3 0.0903 8.1979
4 0.0195 17.6547
5 0.0073 28.7525
6 0.0041 38.3236
7 0.0004 119.6085
---------------------------------
Condition Number 119.6085
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.1617
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnM2-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:40:26
444
Monday December 26 23:36:59 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:40:44
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnQM_GDP 3.54 1.88 0.2828 0.7172
BEI_Index 1.79 1.34 0.5596 0.4404
SME_GP 2.67 1.63 0.3743 0.6257
lnGDPPC 1.85 1.36 0.5395 0.4605
lnU 1.85 1.36 0.5416 0.4584
lnTT 2.01 1.42 0.4974 0.5026
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.28
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 6.0645 1.0000
2 0.8062 2.7428
3 0.0898 8.2188
4 0.0285 14.5759
5 0.0067 30.1395
6 0.0038 40.0969
7 0.0006 101.9053
---------------------------------
Condition Number 101.9053
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.1090
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:41:05
445
Monday December 26 23:38:02 2016 Page 1
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log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:41:19
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
DC_GDP 2.57 1.60 0.3891 0.6109
BEI_Index 1.66 1.29 0.6031 0.3969
SME_GP 2.44 1.56 0.4097 0.5903
lnGDPPC 1.97 1.40 0.5075 0.4925
lnU 1.94 1.39 0.5166 0.4834
lnTT 1.64 1.28 0.6090 0.3910
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.04
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.9125 1.0000
2 0.8280 2.6723
3 0.1793 5.7428
4 0.0640 9.6097
5 0.0113 22.8453
6 0.0041 37.8013
7 0.0007 90.6251
---------------------------------
Condition Number 90.6251
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.1500
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:41:37
446
Monday December 26 23:41:15 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:41:55
Collinearity Diagnostics
SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnPC_GDP 5.98 2.45 0.1672 0.8328
BEI_Index 1.57 1.25 0.6381 0.3619
SME_GP 4.98 2.23 0.2009 0.7991
lnGDPPC 2.57 1.60 0.3896 0.6104
lnU 1.39 1.18 0.7182 0.2818
lnTT 1.37 1.17 0.7283 0.2717
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.98
Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 6.0902 1.0000
2 0.7955 2.7669
3 0.0903 8.2103
4 0.0163 19.3517
5 0.0047 35.9715
6 0.0020 55.8707
7 0.0010 76.3993
---------------------------------
Condition Number 76.3993
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0645
2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:42:21
447
Monday December 26 23:56:18 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\bureaux-mod2\FGLS-MENA\FGLS-MENA.smcl
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opened on: 20 Feb 2015, 07:46:24
1 . do "C:\Users\pc\AppData\Local\Temp\STD0x000000.tmp"
448
Monday December 26 23:56:18 2016 Page 2
6 .
end of do-file
7 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\bureaux-mod2\FGLS-MENA\FGLS-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 20 Feb 2015, 07:46:58
449
Tuesday December 27 00:02:40 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Bureau. 02-05-2015\bureaux-mod2\FGLS-Pétrole.smcl
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opened on: 27 Nov 2016, 11:05:17
6 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Bureau. 02-05-2015\bureaux-mod2\FGLS-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 27 Nov 2016, 11:34:16
451
Tuesday December 27 00:00:30 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\bureaux-mod2\FGLS-Non-Pétrole\FGLS-Non-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 20 Feb 2015, 08:28:00
1 . do "C:\Users\pc\AppData\Local\Temp\STD0x000000.tmp"
452
Tuesday December 27 00:00:30 2016 Page 2
453
Tuesday December 27 00:00:30 2016 Page 3
7 .
end of do-file
8 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\bureaux-mod2\FGLS-Non-Pétrole\FGLS-Non-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 20 Feb 2015, 08:30:09
454
Tuesday December 27 00:06:57 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 7 Sep 2016, 20:22:38
1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = CGFISP KAOPEN), fe
sigma_u 1.6900551
sigma_e .35421674
rho .95792094 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN
2 . xtoverid
3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = CGFISP RCSI), fe
sigma_u 6.7049136
sigma_e 1.6066898
rho .94569631 (fraction of variance due to u_i)
455
Tuesday December 27 00:06:57 2016 Page 2
Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
4 . xtoverid
5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP = CGFISP KAOPEN), fe
sigma_u 1.7300427
sigma_e .35885086
rho .95875038 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN
6 . xtoverid
7 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP = CGFISP KAOPEN), fe
456
Tuesday December 27 00:06:57 2016 Page 3
sigma_u 1.6720587
sigma_e .33944854
rho .96041735 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN
8 . xtoverid
9 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 7 Sep 2016, 21:34:52
457
Tuesday December 27 00:09:22 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 7 Sep 2016, 09:47:52
1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = CGFISP RCSI)
sigma_u 0
sigma_e .64579979
rho 0 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
2 . xtoverid
3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = CGFISP RCSI)
sigma_u 0
sigma_e .64212322
rho 0 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
458
Tuesday December 27 00:09:22 2016 Page 2
4 . xtoverid
5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP = CGFISP RCSI)
sigma_u 0
sigma_e .42189934
rho 0 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
6 . xtoverid
7 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (DC_GDP = CGFISP RCSI)
sigma_u 0
sigma_e .53743366
rho 0 (fraction of variance due to u_i)
459
Tuesday December 27 00:09:22 2016 Page 3
Instrumented: DC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
8 . xtoverid
9 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP = CGFISP RCSI), fe
sigma_u 2.3405867
sigma_e .3114866
rho .98259776 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
10 . xtoverid
11 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 7 Sep 2016, 09:50:47
460
Tuesday December 27 00:10:15 2016 Page 1
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-NonPétrole.sm
log type: smcl
opened on: 7 Sep 2016, 17:26:38
1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI =PGSMR KAOPEN), re
sigma_u .0653705
sigma_e .22388408
rho .07855713 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR KAOPEN
2 . xtoverid
3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP =RL KAOPEN), re
sigma_u .21011523
sigma_e .23976638
rho .43437628 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT RL KAOPEN
461
Tuesday December 27 00:10:15 2016 Page 2
4 . xtoverid
5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP =RL KAOPEN), re
sigma_u .87709021
sigma_e .22845386
rho .93646678 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT RL KAOPEN
6 . xtoverid
7 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (DC_GDP =PGSMR KAOPEN), re
sigma_u .1492178
sigma_e .21764988
rho .31974118 (fraction of variance due to u_i)
462
Tuesday December 27 00:10:15 2016 Page 3
Instrumented: DC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR KAOPEN
8 . xtoverid
9 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP =PGSMR CGFISP), re
sigma_u .41223554
sigma_e .18160483
rho .83747011 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR CGFISP
10 . xtoverid
11 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-NonPétrole.sm
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closed on: 7 Sep 2016, 17:37:13
463
Tuesday December 27 00:14:30 2016 Page 1
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log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG-VI-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 9 Sep 2016, 08:47:05
1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = CGFISP RCSI), re small
F(6,106) = 3.02
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0092
sigma_u .83429445
sigma_e .68015752
rho .6007339 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
2 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = CGFISP RCSI), re small
F(6,106) = 7.54
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u .75196881
sigma_e 1.6066898
rho .1796865 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
464
Tuesday December 27 00:14:30 2016 Page 2
3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP = CGFISP KAOPEN), re small
F(6,106) = 3.17
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0067
sigma_u .87163319
sigma_e .35885086
rho .8550689 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN
4 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP = CGFISP KAOPEN), re small
F(6,106) = 3.07
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0082
sigma_u .78933773
sigma_e .33944854
rho .84392722 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN
5 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG-VI-MENA.smcl
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closed on: 9 Sep 2016, 08:50:55
465
Tuesday December 27 00:17:37 2016 Page 1
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log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG. VI.Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 27 Nov 2016, 15:48:25
1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = CGFISP RCSI), re small
F(6,42) = 10.17
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u 0
sigma_e .64579979
rho 0 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
2 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = CGFISP RCSI), re small
F(6,42) = 11.63
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u 0
sigma_e .64212322
rho 0 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
466
Tuesday December 27 00:17:37 2016 Page 2
3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP = CGFISP RCSI), re small
F(6,42) = 20.73
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u 0
sigma_e .42189934
rho 0 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
4 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (DC_GDP = CGFISP RCSI), re small
F(6,42) = 9.35
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u 0
sigma_e .53743366
rho 0 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: DC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
467
Tuesday December 27 00:17:37 2016 Page 3
5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnU lnTT (lnPC_GDP= CGFISP RCSI), re small
F(5,43) = 21.28
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u 0
sigma_e .30590749
rho 0 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnU lnTT CGFISP RCSI
6 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG. VI.Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 27 Nov 2016, 15:53:41
468
Tuesday December 27 00:18:26 2016 Page 1
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log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG-VI-Non pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 8 Sep 2016, 09:10:51
1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = PGSMR KAOPEN), re small
F(6,58) = 35.02
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u .0653705
sigma_e .22388408
rho .07855713 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR KAOPEN
2 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = RL KAOPEN), re small
F(6,58) = 27.46
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u .21011523
sigma_e .23976638
rho .43437628 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT RL KAOPEN
469
Tuesday December 27 00:18:26 2016 Page 2
3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP= RL KAOPEN), re small
F(6,58) = 16.16
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u .87709021
sigma_e .22845386
rho .93646678 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT RL KAOPEN
4 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (DC_GDP = PGSMR KAOPEN), re small
F(6,58) = 26.64
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u .1492178
sigma_e .21764988
rho .31974118 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: DC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR KAOPEN
470
Tuesday December 27 00:18:26 2016 Page 3
5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP = PGSMR CGFISP), re small
F(6,58) = 35.03
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000
sigma_u .41223554
sigma_e .18160483
rho .83747011 (fraction of variance due to u_i)
Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR CGFISP
6 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG-VI-Non pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 8 Sep 2016, 09:13:56
471
Liste des Figures
472
Liste des Figures
Figure n°5.1 : Évolution des immatriculations au registre de commerce (personnes
physiques et morales)…………………………………………………………………….. 229
Figure n°5.2 : Évolution des immatriculations nouvelles au registre du commerce
(personnes physiques et morales)………………………………………………………... 230
Figure n°5.3 : Évolution des taux d’entrée (taux d’enregistrement) par type de
personne et par secteur ………………………………………………………………….. 231
Figure n°5.4 : évolution des radiations en comparaison aux immatriculations……….. 232
Figure n°5.5 : taux de création nette des PME, évolution et répartition par secteur
d’activité………………………………………………………………………………….. 235
Figure n°5.6 : Radiations en nombre et en termes de taux…………………………… 237
Figure n°5.7: Taux de radiation des PME privées par secteur
d’activité…………………………………..……………………………................................ 237
Figure n°5.8 : évolution de la part des crédits bancaires au secteur privé en
pourcentage du total des crédits à l’économie …………………………………………. 250
Figure n°5.9 : évolution des crédits au secteur privé et des taux de création des
PME ……………………………………………………………………………………... 251
Figure n°5.10 : Évolution simultanée des parts de crédits au secteur privé et des taux
de création des PME par secteur d’activité……………………………………………… 251
473
Liste des Tableaux
Liste des Tableaux
475
Table des Matières
Table des Matières
Introduction générale…………….…………………………………………………… 1
PREMIER CHAPITRE : analyse théorique de l’importance des systèmes financiers
dans l’économie………………………………………………………………………....... 10
Introduction……………………………………………………………………………... 10
Première Section : les systèmes financiers dans la pensée
économique …………………………………………………………………………….... 12
Deuxième Section : Approche fonctionnelle du développement financier : concept de
développement financier, canaux de transmission et fonctions des systèmes
financiers………………..................................................................................................................
27
II.1 Quelle définition pour le concept du développement financier…………………. 27
II.2 Comment le développement financier affecte la croissance économique :
Modèle théorique et canaux de transmission…………………………………………... 29
II.2.1 Canaux de transmission entre le développement financier et la croissance
économique ………………………………………………………….................................... 31
II.3 Approche fonctionnelle de la relation finance-croissance……………………… 33
II.3.1 Acquisition des informations et allocation optimale des ressources……………. 35
II.3.2 Facilitation des transactions, gestion des risques et diversification des
actifs……………………………………………………………………………………... 36
II.3.3 Surveillance et contrôle ex-post des investissements et des entreprises……….. 37
II.3.4 Mobilisation de l’épargne (Mobilizing Saving)……………………………… 38
II.3.5 Facilitation des échanges de biens et services ………………………………….. 39
Conclusion………………………………………………………………………………. 40
DEUXIÈME CHAPITRE: la contribution du développement financier à la croissance
économique : approches empiriques…………………………………………………….. 42
Introduction……………………………………………………………………………... 42
Première Section: Travaux appliqués sur le lien entre le développement financier et
la croissance économique : examen des canaux macroéconomiques…………………… 44
I.1 Évidences empirique sur la relation positive entre le développement financier
et la croissance économique …………………………………………………………….. 45
I.2 Évidences empiriques sur la controverse du sens de causalité entre le
développement financier et la croissance économique………………………………….. 50
I.3 Évidences empiriques d’une relation mitigée entre le développement financier
et la croissance économique……………………………………………………………... 52
I.4 La structure financière, le développement financier et la croissance
économique……………………………………………………………………………… 55
Deuxième Section : Entrepreneuriat et création d’entreprises : concepts, mesures,
importance en économie et contraintes…………………………………………………. 59
II.1 Les concepts d’entrepreneuriat et de création des entreprises en théorie
économique……………………………………………………………………………… 60
II.1.1 Entrepreneuriat et Opportunité ………………………………………………... 61
II.1.2 Entrepreneuriat et Création d’organisation ……………………………….......... 63
II.1.3 Entrepreneuriat et Création de valeur………………………………………….. 63
II.1.4 Entrepreneuriat, Incertitude et Prise de risques …………………………........... 64
476
Table des Matières
II.1.5 Entrepreneuriat et coordination des ressources rares……………………............ 65
II.1.6 Entrepreneuriat et innovation ………………………………………………….. 66
II.1.7 Création d’entreprise et entrepreneuriat, y’a-t-il vraiment une analogie ?............ 67
II.2 Pourquoi l’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises sont-ils si-
importants pour le développement économique ?..................................................................... 73
II.3 Mesures de l’entrepreneuriat…………………………………………………..... 76
II.4 Les contraintes de liquidité et d’accès au système financier …………………… 81
Troisième Section: Développement financier-croissance économique : exploration du
canal de l’entrepreneuriat……………………………………………………………….. 86
III.1 Évidences empiriques sur la relation positive entre le développement financier
et l’entrepreneuriat……………………………………………………………………… 86
III.2 La structure financière exerce-t-elle un impact sur
l’entrepreneuriat ?............................................................................................................................. 96
III.3 Le développement financier influence-t-il différemment les petites et les
grandes entreprises…………………………………………………………………….... 98
Conclusion………………………………………………………………………………. 101
TROISIÈME CHAPITRE : Développement du Système Financier en Algérie et dans
les Pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord……………………………………….. 103
Introduction……………………………………………………………………………... 103
Première section: développement du système financier en Algérie : approche
institutionnelle ………………………………………............................................................. 104
I.1 Les réformes du secteur bancaire durant la période de répression
financière ………………………………………………………………………………... 104
I.2 La réforme de 1990 : la Loi relative à la Monnaie et au Crédit et la
libéralisation du système financier……………………………………………………… 108
I.2.1 Les banques et les établissements financiers et la réhabilitation de leur
fonction d’intermédiation financière …………………………………………………… 109
a) Évolution de la fonction de collecte des ressources entre 1990 et 2012…………….. 114
b) Évolution de la fonction d’allocation des crédits entre 1990 et 2012……………….. 117
I.2.2 La mise en place du marché financier en Algérie ………………………………. 123
a) Évolution du marché des actions en termes d’activité ……………………………..... 125
b) Évolution du marché obligataire en termes d’activité………………………………. 127
Deuxième Section: Développement financier en Algérie: approche par indicateurs et
comparative entre les pays de la région MENA………………………………………... 130
II.1 Le développement financier en Algérie en comparaison aux pays du MENA :
analyse par indicateurs………………………………………………………………….. 131
II.1.1 L’approfondissement financier ………………………………………………...... 131
a) Le taux de liquidité de l’économie (M2_GDP)……………………………….............. 131
b) Les crédits intérieurs en pourcentage du PIB (DC_GDP)…………………………. 132
c) Crédits au secteur privé rapportés au PIB (PC_GDP) ……………………………... 134
d) L’épargne de long terme rapportée au PIB (QM_GDP)……………………………. 136
e) La capitalisation Boursière rapportée au PIB (MCAP_GDP) …………………….... 137
II.1.2 L’Accessibilité…………………………………………………………………… 140
II.1.3 La Stabilité financière …………………………………………………………... 142
477
Table des Matières
a) Z-Score : indice de stabilité…………………………………………………………... 142
b) Crédits non performants dans le total des crédits bancaires………………………... 143
c) Ratio des crédits aux dépôts bancaires.……………………………………….............. 144
II.1.4 Efficacité des institutions et des marchés financiers ………………………….... 146
a) Les taux d’intérêts…………………………………………………………………… 146
b) La Profitabilités des banques (ROA et ROE)………………………………………... 147
c) Le ratio Turnover…………………………………………………………………...... 149
II.2 Le niveau du développement de l’intermédiation bancaire en Algérie est-il à
l’origine de la difficulté d’essor du marché financier ? Une comparaison à certains
pays du MENA …………………………………………………………………………. 150
Conclusion………………………………………………………………………………. 158
QUATRIÈME CHAPITRE : Les déterminants macroéconomiques et institutionnels
du développement financier : analyse en données de panel sur les pays du
MENA………………………………………………………………………………….... 159
Introduction …………………………………………………………………………….. 159
Première Section : Les déterminants du développement financier dans les pays du
mena. Présentation du modèle et des données………………………………………….. 160
I.1 Revue de littérature sur les déterminants du développement financier :
enseignements théoriques et empiriques………………………………………………... 161
I.1.1Quels enseignements théoriques sur les déterminants du développement
financier ?............................................................................................................................................ 161
a) La théorie du Droit et de la Finance (Law and Finance Theory)…………………. 161
b) La structure politique et le développement financier ……………………………... 162
c) Les dotations initiales et le développement financier……………………………… 163
I.1.2 Évidences empiriques sur les déterminants du développement
financier ………………………………………………………………………………… 165
I.2 Construction d’un indice synthétique du développement financier. Quelle
classification pour les pays du MENA………………………………………………….. 171
I.3 Présentation du modèle économétrique : données et variables du
modèle…………………………………………………………………………………… 179
I.3.1 Quel intérêt pour l’utilisation des données de
Panel ?.................................................................................................................................................. 179
I.3.2 Modèle économétrique ………………………………………………………….. 180
I.3.3 Nomenclature du modèle empirique : présentation des variables et des
données…………………………………………………………………………………... 180
I.3.3.1 La variable dépendante…………………………………………………….......... 180
I.3.3.2 Les variables Explicatives ou variables de design…………………....................... 180
a) La variable d’Ouverture Financière (KAOPEN)……………........................................ 180
b) La variable d’Ouverture Commerciale (TO)..……………………………………..... 181
c) Les variables Institutionnelles ………………………………....................................... 181
d) Variable de disponibilité de l’information sur le crédit, registres de crédits
(CR)……………………………………………………………………………………… 183
e) Variable du Développement économique (GDPPC)……………………………….. 183
I.4 Les statistiques descriptives des données du modèle ……………………………... 184
478
Table des Matières
Deuxième Section : Spécification, estimation du modèle et interprétation des
résultats ………………………………………………………………………………… 188
II.1 Tests économétriques ………………………………………………………............. 188
II.1.1 Test d’homogénéité ou de Poolabilité…………………………………………... 188
II.1.2 Test de Colinéarité ……………………………………………………………... 191
II.1.3 Test de spécification de Hausman………………………………………………. 192
II.1.4 Tests des résidus…………………………………………………………............. 195
II.2 Estimation du modèle et interprétation des résultats…………………...................... 201
II.3 Analyse détaillée …………………………………………………………………… 212
II.3.1 Tests économétriques et spécification du modèle………………………………. 212
II.3.2 Estimation et interprétation des résultats …………………………...................... 216
Conclusion……………………………………………………………………………..... 221
CINQUIÈME CHAPITRE : Dynamique de création des entreprises en Algérie et
politiques publiques : Quel rôle pour le système bancaire……………………………… 223
Introduction……………………………………………………………………………... 223
Première Section : Dynamique de création des entreprises en Algérie. Cadre
institutionnel et état des lieux. Quel rôle pour les dispositifs publics………………….. 224
I.1 Repères législatifs relatifs à la dynamique de création des entreprises……………. 224
I.1.1 La période allant de l’indépendance au début des années 1980…………………... 225
I.1.2 La période de reconnaissance progressive du secteur privé et de
l’entrepreneuriat en Algérie ……………………………………………………………. 225
I.2 La dynamique de création des entreprises en Algérie…………………………….. 228
I.3 La création des entreprises : quelle place pour les politiques publiques ?.................. 238
I.3.1 Le dispositif ANGEM ……………………………………………………………... 239
I.3.2 Le dispositif ANSEJ………………………………………………………………... 240
I.3.3 Le dispositif CNAC……………………………………………………….................. 241
I.3.4 Le dispositif de garantie FGAR…………………………………………………… 242
I.3.5 La Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement aux PME (CGCI-
PME)…………………………………………………………………………………….. 242
I.4 La création d’entreprises en Algérie, quelle évaluation pour le Doing
Business ?............................................................................................................................................ 243
Deuxième Section : Quel rôle pour le système bancaire dans la dynamique de
création des entreprises en Algérie…………………………………………………… 246
II.1 Le cadre règlementaire du financement de l’économie nationale (1962-
2012)……………………………………………………………………………………... 246
II.2 LA RELATION ENTRE LE DÉVELOPPEMENT BANCAIRE ET LA DYNAMIQUE DE
CRÉATION DES ENTREPRISES…………………………………………………………….. 249
II.3 Le développement bancaire et la dynamique de création des PME en Algérie,
Quelle corrélation ?........................................................................................................................... 261
II.3.1 Corrélation entre la création des PME et les crédits au secteur privé, Quel
résultat et quelle explication……………………………………………………………. 262
II.3.2 Corrélation entre la création des PME et d’autres variables
macroéconomiques …………………………………………………………………......... 265
Conclusion………………………………………………………………………………. 268
479
Table des Matières
SIXIÈME CHAPITRE : évaluation empirique de l’impact du développement
financier sur la dynamique de création des entreprises. Une approche en données de
panel sur la région mena entre 2004 et 2011…………………………………………… 270
Introduction……………………………………………………………………………... 270
Première Section : Présentation de la méthodologie économétrique et des variables
retenues………………………………………………………………………………….. 271
I.1 Déterminants macroéconomiques et institutionnels de la dynamique de création
des entreprises ou de l’entrepreneuriat…………………………………………………. 271
I.1.1 Le niveau du développement financier ……………………………………….......... 272
I.1.2 Le niveau du développement économique………………………………………... 273
I.1.3 Le niveau d’emploi, ou taux du chômage…………………………………………. 274
I.1.4 L’environnement institutionnel ………………………………………………….. 276
a) Environnement institutionnel d’ordre spécifique : l’environnement des affaires ou
la règlementation administrative à la création des entreprises………………………… 276
b) Environnement institutionnel d’ordre général : Efficacité du système judiciaire,
droit de propriété et exécution des contrats……………………………………………. 278
I.1.5 Les politiques publiques…………………………………………………………. 279
a) Politiques génériques : politique fiscale……………………………………………. 279
b) Politiques spécifiques : politiques publiques à l’entrepreneuriat ou aux PME……. 280
I.2 Présentation du modèle économétrique : méthodologie et variables du modèle…... 282
I.2.1 Nomenclature du modèle empirique : Présentation des Variables et des
données…………………………………………………………………………………... 283
I.2.1.1 Variables Dépendante : Densité de nouvelles entreprises(NED) ou New Entry
Density…………………………………………………………………………………... 283
I.2.1.2 Les variables explicatives………………………………………………………... 283
a) Les variables du Développement Financier (FD)………………………………….. 284
b) Les variables institutionnelles……………………………………………………… 284
c) Les variables de Politiques Gouvernementales: Les programmes
Gouvernementaux aux PME (SME_GP) ou Small and Medium Enterprise
Governmental Policy……………………………………………………………………. 286
d) Variable du développement économique : mesurée par le PIB par habitant
(GDPPC)………………………………………......................................................................... 286
e) Les variables macroéconomiques de contrôle ……………………………………... 286
f) Variables instrumentales …………………………………………………………... 288
I.2.2 Tests économétriques ……………………………………………………............. 289
a) Test d’homogénéité……………………………………………………………… 289
b) Test de Colinéarité ………………………………………………………………… 291
c) Test d’endogénéité ………………………………………………………………… 292
d) Test de spécification de Hausman …………………………………………………. 293
e) Tests des résidus …………………………………………………………………... 294
Deuxième Section: Estimation et interprétation des résultats………………………. 298
II.1 Estimation du modèle………………………………………………………….......... 298
II.2 Conclusions et recommandations…………………………………………………... 311
Conclusion ……………………………………………………………………………… 314
480
Table des Matières
Conclusion générale …………………………………………………………………... 315
Bibliographie ……………………………………………………………………………. 323
Annexes………………………………………………………………………………….. 337
Liste des figures…………………………………………………………………………. 472
Liste des tableaux……………………………………………………………………….. 474
481
Résumé
L’objet de la thèse est axé sur la relation causale entre le développement financier et la
dynamique de création des entreprises en Algérie ainsi que dans certains pays du MENA. Le
travail est structuré en six chapitres qui abordent les questions du développement financier
et d’entrepreneuriat, d’une part, sur le plan théorique et d’autres parts, au plan empirique
pour le cas spécifiquement algérien tout en intégrant ce dernier dans un panel de pays du
MENA.
Après avoir examiné le développement financier en Algérie tout en le comparant aux pays du
MENA, un modèle économétrique d’un panel de 21 pays du MENA a été consacré. Son
objectif est de définir les principaux facteurs macroéconomiques et institutionnels
déterminants du développement financier. Les résultats ont montré la supériorité des
variables institutionnelles comparativement aux autres variables exogènes du modèle.
Par ailleurs, un second modèle économétrique d’un panel de 14 pays du MENA a été conçu
qui a objectif d’évaluer l’impact du développement financier et de sa composante expliquée
par la qualité institutionnelle sur l’entrepreneuriat en facilitant l’essor de nouvelles
entreprises. Les résultats d’estimation par les doubles moindres carrés généralisés en
variables instrumentales mettent en évidence la pertinence des systèmes financiers
développés pour la création de nouvelles entreprises. Dans l'ensemble, le développement
financier et sa composante, expliquée par la qualité institutionnelle, exercent un effet positif
et significatif sur la densité d’entrée de nouvelles entreprises dans les pays pétroliers
comparativement aux pays non pétroliers.
Abstract
The thesis focuses on the causal relationship between financial development and firm
dynamic creation in Algeria as well as in some MENA countries. The work is structured
into six chapters that address the issues of financial development and entrepreneurship first
at the theoretical level then at the empirical level for the specifically Algerian case and
integrating it into a panel of MENA countries.
After examining the financial development in Algeria while comparing it with the MENA
countries, an econometric model of a panel of 21 MENA countries was devoted. The
objective is to determine the main macroeconomic and institutional factors determining
financial development. The results showed the superiority of the institutional variables
compared to the other exogenous variables of the model.
After examining the financial development, an econometric model of 14 MENA countries
investigates whether financial development and its institutional quality component trains a
substantial effect on entrepreneurship development by facilitating the rise of new firms.
Generalized Two-Stage Least Squares estimate results with instrumental variables
highlight the relevance of developed financial systems for the creation of new firms. In
overall, financial development and its component explained by the institutional quality exert
a positive and significant effect on new entry density in oil MENA countries compared to
non-oil ones.
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