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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique


Université A.MIRA-BEJAIA

Faculté : Sciences Economiques, de Gestion, et Commerciales


Département : Sciences Economiques
Laboratoire ou unité de recherche de rattachement : Économie et Développement

THÈSE
EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE
DOCTORAT

Domaine : SEGC Filière : Économie et Gestion


Spécialité : Économie Appliquée

Présentée par
GHANEM Yasmina

Thème

Développement du système financier : quel impact sur la dynamique de création


des entreprises.
Algérie-MENA

Soutenue le : 02/07/2017 Devant le Jury composé de :

Nom et Prénom Grade

Mr FERFERA Mohamed Yassine Pr CREAD, Alger Président


Mr YAICI Farid Pr Université de Bejaia Examinateur
Mr OUKACI Kamal Pr Université de Bejaia Examinateur
Mr ACHOUCHE Mohamed Pr Université de Bejaia Rapporteur

Année Universitaire : 2016/2017


REMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer mes remerciements au professeur ACHOUCHE Mohamed, mon


directeur de thèse, pour son soutien, sa disponibilité et ses orientations qui m’ont aidé
dans l’accomplissement de ce travail et dans mon apprentissage.

Mes remerciements s’adressent, aussi, à Monsieur BEJI Samouel, Docteur en


économie, université de Sousse (Tunisie) pour ses orientations, je tiens à lui exprimer
ma profonde reconnaissance et gratitude.

J’exprime, également, mes sincères remerciements aux membres du jury pour m’avoir
fait l’honneur de participer à ce jury de thèse.

Mes vifs remerciements s’adressent à tous les doctorants et enseignants qui m’ont
encouragé et soutenu depuis le début du travail de recherche. Je remercie
spécialement tous les doctorants de la première promotion LMD pour l’entente, le
soutien et l’esprit de solidarité qui caractérisent nos relations.

Je voudrai remercier Mme Medjmadje, l’ingénieur du laboratoire Économie et


Développement.

Mes remerciements les plus chaleureux vont à ma famille : mes très chers parents,
mes grands parents, mes sœurs et frères ainsi qu’à mon fiancé. Je profite l’occasion
pour vous remercier de votre patience, votre compréhension et surtout votre soutien
inconditionnel tout au long des années consacrées à ce travail.
Liste des Abréviations

MENA Moyen Orient et d’Afrique du Nord


PIB Produit Intérieur Brut
OCDE Organisation de Coopération et de Développement économique
GEM Global Entrepreneurship Monitor
PME Petite et Moyenne Entreprise
SARL Société à Responsabilité Limitée
MCO Moindres Carrés Ordinaires
FMI Fonds Monétaire International
BM Banque Mondiale
BNA Banque Nationale d’Algérie
CPA Crédit Populaire d’Algérie
BADR Banque de l’Agriculture et du Développement Rural
BDL Banque de Développement Local
BEA Banque Extérieure d’Algérie
CNEP Caisse Nationale d’Épargne et de Prévoyance
LMC Loi sur la Monnaie et le Crédit
DAV Dépôts à vue
DAT Dépôts à terme
BA Banque d’Algérie
ANGEM Agence Nationale de Gestion du Micro crédit
ANSEJ Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes
CNAC Caisse Nationale d’Assurance Chômage
SGBV Société de Gestion de la Bourse des Valeurs
IOB Intermédiaires en Opération de Bourse
OAT Obligations Assimilables au Trésor
COSOB Commission d’Organisation et de Surveillance des Opérations de Bourse
FAS Financial Access Survey
ROA Return On Assets
ROE Return On Equity
ICRG International Country Risk Guide
WDI World Development Indicators
PGSMR Process by which Governments are Selected, Managed and Replaced
CGFISP Capacity of Governments to Formulate and Implement Sound Policies
RCSI Respects by Citizens and States for Institutions
MCGR Moindres Carrés Généralisés Réalisables
FGLS Faisible Generalized Least Squares
DMCG Doubles Moindres Carrés Généralisés
G2SLS Generalized Two Stage Least Squares
CNRC Centre Nationale des Registres de Commerce
CNI Conseil National de l’Investissement
ANDI Agence Nationale de Développement de l’Investissement
FGAR Fonds de Garantie des Crédits aux PME
CGCI-PME Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement aux PME
BTPH Bâtiments, Travaux Publics et Habitat
ANDPME Agence Nationale de Développement des PME.
CNES Conseil National Économique et Social
Sommaire
Introduction Générale…………….……………………………………………….. 1

PREMIER CHAPITRE : Analyse Théorique de L’importance des Systèmes


Financiers dans L’économie…………………………………………………………. 10
Première Section : les systèmes financiers dans la pensée économique …………... 12
Deuxième Section : Approche fonctionnelle du développement financier : concept
de développement financier, canaux de transmission et fonctions des systèmes
financiers…………………………………………………………………………….. 27
DEUXIÈME CHAPITRE: La Contribution du Développement Financier à la
Croissance Économique : Approches Empiriques…………………………………... 42
Première Section: Travaux appliqués sur le lien entre le développement financier
et la croissance économique : examen des canaux macroéconomiques……………... 44
Deuxième Section : Entrepreneuriat et création d’entreprises : concepts, mesures,
importance en économie et contraintes……………………………………………... 59
Troisième Section: Développement financier-croissance économique :
exploration du canal de l’entrepreneuriat…………………………………………... 86
TROISIÈME CHAPITRE : Développement du Système Financier en Algérie et
dans les Pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord……………………………… 103
Première Section: Développement du système financier en Algérie : approche
institutionnelle………………………………………........................................................ 104
Deuxième Section: Développement financier en Algérie: approche par
indicateurs et comparative entre les pays de la région MENA……………………... 130
QUATRIÈME CHAPITRE : Les déterminants macroéconomiques et
institutionnels du développement financier : analyse en données de panel sur les
pays du MENA…………………………………………………………….…............. 159
Première Section : Les déterminants du développement financier dans les pays
du mena. Présentation du modèle et des données………………………………........ 160
Deuxième Section : Spécification, estimation du modèle et interprétation des
résultats ……………………………………………………………………………... 188
CINQUIÈME CHAPITRE : Dynamique de création des entreprises en Algérie et
politiques publiques : Quel rôle pour le système bancaire……………………............ 223
Première Section : Dynamique de création des entreprises en Algérie. Cadre
institutionnel et état des lieux. Quel rôle pour les dispositifs publics……………… 224
Deuxième Section : Quel rôle pour le système bancaire dans la dynamique de
création des entreprises en Algérie………………………………………………….. 246
SIXIÈME CHAPITRE : Évaluation Empirique de L’impact du Développement
Financier sur la Dynamique de Création des Entreprises. Une Approche en
Données de Panel sur la Région Mena entre 2004 et 2011………………………… 270
Première Section : Présentation de la méthodologie économétrique et des
variables retenues……………………………………………………………………. 271
Deuxième Section: Estimation et interprétation des résultats……………………. 298

Conclusion Générale……………………………………………………………….. 315


Introduction Générale

Introduction Générale
Les facteurs financiers constituent une partie intégrante et déterminante du processus de
croissance économique; et, par conséquent, explicatifs des différences entre pays, en ce
sens. Les systèmes financiers, quelle que soit leur structure, remplissent une fonction
principale de la mobilisation des ressources dans le temps et dans l’espace et assurent
une allocation optimale des ressources et des risques, dans un environnement incertain.
Une fonction que [Levine (1997), Merton (1995)], par exemple, déclinent dans des
fonctions partitives suivantes : acquisition des informations et allocation optimale des
ressources, facilitation des transactions, gestion des risques et diversification des actifs,
surveillance et contrôle ex-post des investissements et des entreprises, mobilisation de
l’épargne et facilitation des échanges de biens et services. Ces fonctions de base fondent
les mécanismes, ou les canaux, par lesquels les intermédiaires financiers parviennent à
stimuler la croissance économique en agissant principalement sur les taux
d’investissement, la productivité du capital et les échanges commerciaux.

Le concept du développement financier a beaucoup évolué dans le temps. Un processus


marqué initialement par l’idée selon laquelle l’émergence des intermédiaires financiers
serait le fait des imperfections de marchés. Des imperfections relatives aux coûts de
transaction et aux asymétries d’informations qui caractérisent les marchés et les
contrats financiers. Levine (1997) souligne que l’apparition des instruments financiers,
marchés et institutions, est liée à leur capacité d’alléger, sans toutefois éliminer ces
imperfections.

Cependant, cette définition du développement financier, demeure insuffisante, dans la


mesure où, elle réduit l’importance et le rôle des systèmes financiers dans la relance de
la croissance économique et ne valorise pas les différentes fonctions des systèmes
financiers. Toutefois, une autre définition plus élaborée et plus significative du concept
du développement financier s’est affirmée, se basant principalement sur les différentes
fonctions des systèmes financiers. Dans ce contexte, Levine (2004) affirme que le
développement financier est astreint à l’amélioration de la fonctionnalité du système ; via
l’acquisition des informations, la facilitation des transactions, la gestion des risques, le
contrôle des sociétés, la mobilisation de l’épargne et plus de commodités dans l’échange
des biens et services.

Cependant, le développement des systèmes financiers, loin des schémas simplistes, est un
processus d’une complexité nécessitant la conjonction de facteurs, de politiques, de
structures et de secteurs. Il résulterait, de façon endogène, de la concrétion de facteurs
institutionnels, économiques, politiques et structurels, qui en constituent ses principaux
déterminants.

Au plan théorique, l’importance du développement financier dans la croissance


économique n’a connu d’essor qu’à partir du début des années 1970, avec le

1
Introduction Générale

développement de la théorie de la libéralisation financière, initiée par les travaux de


McKinnon (1973) et Shaw (1973). Et, depuis alors certains auteurs s’efforcent d’apporter
des explications, mobilisant des modèles théoriques, au rôle du développement financier
dans la stimulation de la croissance économique, dont Pagano (1993) et Levine (1997).

Pagano (1993) a développé un modèle théorique qui formalise les mécanismes à travers
lesquels le développement financier impacte la croissance économique. Par contre Levine
(1997) privilégie une approche fonctionnelle de la finance et de la croissance, et qui
servira ensuite de fondement à plusieurs travaux empiriques ultérieurs, traitant de la
relation entre la finance et la croissance. Au plan empirique, la question a donné lieu à un
foisonnement de la littérature. Ainsi, plusieurs contributions majeures sont
systématiquement citées, parmi lesquelles on citerait à titre d’exemple: les travaux de
Goldsmith (1969), King et Levine (1993) qui sont des précurseurs dans l’utilisation de
maquettes économétriques dans l’étude de la relation entre le développement financier et
la croissance économique.

Les travaux empiriques continuent à explorer des aspects qui vont, de plus en plus,
grandissant dans l’exhaustivité et la complexité, [King et Levine (1993), Beck et al.
(2000), Hassan et al. (2011), Atje et Jovanovic (1993), Levine et Zervos (1998), De
Gregorio et Guidotti (1995), Ben Naceur et Ghazouani (2007), Fernandez et Galetovic
(1994), Ram (1999), Deidda et Fettouh (2002), Berthélemy et Varoudakis (1996) et
Aghion et al. (2004)].

Cependant, les résultats de ces travaux sont loin d’être nettement concluants, voire
même contradictoires, sur la relation entre le développement financier et la croissance
économique, tant pour l’existence de la relation, sa nature, les mécanismes et canaux
d’impact et de transmission de l’effet et le sens de la causalité que pour l’existence d’effets
de seuil et d’autres facteurs relativisant.

Dans toutes ces analyses, l’examen d’un canal un peu plus spécifique a pris place, c’est le
canal de l’entrepreneuriat. En effet, l’entrepreneuriat, ou plus communément parlant la
création de nouvelles entreprises, est considéré comme un canal microéconomique via
lequel la finance affecte la croissance économique, notamment récemment avec
l’importance qu’occupe ce phénomène en tant qu’un déterminant prépondérant dans
l’explication de la croissance des économies. Explorer ce canal, constitue une façon plus
précise pour s’interroger sur l’impact de la finance sur la croissance.

L’entrepreneuriat, ce concept à multi-facettes, recouvre plusieurs définitions mettant au


centre l’entrepreneur individu. Ce concept est toujours évoqué en liaison à la saisie des
opportunités d’affaires, à la prise de risque dans un environnement incertain, à la prise
des décisions, à l’innovation, à la création de valeur et de richesses. Néanmoins, il est plus
communément admis, en particuliers par les praticiens et les statisticiens que
l’entrepreneuriat est assimilé à la création de nouvelles entreprises et ce dernier fait, peut
être le seul aspect entrepreneurial. La création de nouvelles entreprises, recouvre aussi

2
Introduction Générale

des définitions diverses. Il n’est pas un phénomène spontané, mais plutôt un processus
enchaînant plusieurs actions.

L’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises acquièrent de plus en plus une


place primordiale dans le processus du développement économique, ils sont la source du
dynamisme et du changement économique. Néanmoins, malgré leur importance la
création de nouvelles entreprises et l’entrepreneuriat d’une manière globale se heurtent à
des obstacles à tous les niveaux. Les contraintes macroéconomiques et institutionnelles
semblent plus pénibles. Les contraintes d’accès au système financier, ou le manque du
développement financier, constituent dans ce contexte, l’obstacle le plus prononcé,
particulièrement pour les entrepreneurs potentiels.

De fait, l’investigation de la relation entre le développement financier est


l’entrepreneuriat semble très importante dans la mesure qu’elle permet, éventuellement,
d’apporter une valeur ajoutée en terme de politique économique, plus spécifiquement,
politique du développement financier et d’entrepreneuriat.

Tout en voulant vérifier, principalement, les affirmations théoriques de Schumpeter


(1911) et en s’inspirant des travaux empiriques sur le lien entre la finance et la croissance
économique, une littérature plus ou moins pléthore a été développée. L’objet est
d’examiner l’effet du développement financier sur l’entrepreneuriat d’une manière plus
large, création, croissance et échec des entreprises. La contribution de Rajan et Zingales
(1998) est une première et reste un travail séminal dont s’inspire la majorité des
contributions en particulier en matière de méthodologie et de données utilisées. Ils
soulignent que la manière la plus élaborée pour s’interroger sur l’importance du
développement financier pour la croissance économique est d’examiner spécifiquement
son impact sur l’entrepreneuriat. Ceci se justifie d’autant plus par le fait que
l’entrepreneuriat est un déterminant important de la croissance des économies. À cet
effet, plusieurs chercheures reviennent sur la question de la contrainte de liquidité que
rencontrent les nouveaux entrepreneurs ainsi que les entrepreneurs établis.

Au regard de l’importance que revête le développement financier et l’entrepreneuriat


pour la croissance des économies, pourquoi les pays en développement, tels l’Algérie et
beaucoup d’autres pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord (MENA), ne parviennent
pas encore à asseoir des systèmes financiers développés et une dynamique
entrepreneuriale croissante. Notamment que la création de nouvelles activités en
particulier innovante nécessite la mobilisation d’importantes ressources financières.

Étant donné l’absence de l’Algérie et d’autres pays du MENA dans les échantillons des
pays pris en considération par les différentes études économétriques traitant de la
relation entre le développement financier et l’entrepreneuriat, la présente contribution a
pour objectif d’explorer l’impact du développement financier sur la dynamique de
création des entreprises en Algérie.

3
Introduction Générale

En Algérie et depuis 1990, des textes de lois se succèdent afin de développer le système
financier et de réhabiliter sa fonction du financement de l’économie. Toutefois, malgré
que l’activité du système suive, globalement, une tendance croissante, le marché bancaire
reste en grande partie accaparé par les six banques publiques et le marché financier est
quasiment inopérant. Cette situation peut être très néfaste pour dynamiser la création de
nouvelles entreprises et l’entrepreneuriat, notamment en absence des institutions de
microfinance.

Un nombre d’études qui porte, particulièrement, sur les pays du MENA et l’Algérie ne
parvient pas à l’existence d’une corrélation significative entre le développement financier
et la croissance économique [Ben Naceur et Ghazouani (2007), Gazdar (2011), Kar et al.
(2011), Bakhouche (2007)]. C’est l’une des raisons qui nous ont incité à s’interroger sur
la relation spécifique entre le développement financier et l’entrepreneuriat en Algérie et
dans les pays du MENA.

En effet, l’entreprise privée qui devrait, elle aussi, jouer un rôle considérable en Algérie
en tant qu’un pays en développement se trouve négligée jusqu’au début des années 2000.

Problématique et hypothèses du travail.

Les différents travaux sur le développement financier en Algérie explorent pour


l’essentiel son impact sur la croissance économique d’une manière générale et ignorent
son impact sur l’entrepreneuriat. D’ailleurs nous pouvons facilement observer le peu
d’études consacrées à l’examen de la relation entre la finance et l’entrepreneuriat.

L’entrée de nouvelles entreprises est largement affectée par le niveau du développement


des institutions financières et du système légal et règlementaire. L’accès au financement
externe auprès du système financier est la contrainte la plus importante que rencontrent
les entrepreneurs potentiels, c’est donc le résultat de nombreux travaux sur
l’entrepreneuriat [Carmona et al. (2008) ; Vivarelli (2007)]. Ce même résultat semble
être confirmé par des études sur l’entrepreneuriat en Algérie [Taleb (2011); Bouzar
(2010); Henni (1996) ; et les résultats du recensement économique de 2011].

Nombreuses études, essentiellement économétriques, qui traitent de l’impact du


développement financier sur l’entrepreneuriat parviennent à l’importance des systèmes
financiers développés pour la dynamique entrepreneuriale. Cet impact positif passe
principalement via l’allègement des coûts de transaction et des asymétries d’informations
sources principales des contraintes financières que rencontrent les entreprises,
particulièrement, de petite et moyenne taille.

Néanmoins, ces études ne concernent, généralement, que les pays industrialisés où les
systèmes financiers sont développés et l’esprit d’entreprise est très déterminant. Alors
que des divergences importantes sont remarquables entre les pays développés et les pays
en développement. À titre indicatif, la densité de nouvelles entreprises dans les pays à

4
Introduction Générale

revenus élevés est de 62,24 nouvelles entreprises pour 1000 personnes en âge de
travailler, très meilleure comparativement aux pays à faibles et moyens revenus, soit
1,86. De plus, les entreprises du secteur privé ont un accès plus facile et moins contraint
au crédit auprès du système financier dans les pays à revenu élevé comparativement aux
pays à revenus moyen et faible. En effet, les crédits au secteur privé dans les pays à
revenus élevés est en moyenne entre 2004 et 2012 de 147,37% du PIB contre 62,16%
dans les pays à faible et moyen revenu et 44,02% dans les pays du MENA.

Partant des résultats de ces différentes études et en s’inspirant de la littérature sur la


finance et la croissance économique, tout en ayant constaté la pénurie de travaux de
recherche sur l’impact des niveaux du développement financier sur l’entrepreneuriat, en
particulier relativement aux pays en développement, nous nous efforcerons à travers ce
travail de recherche d’examiner l’impact du développement financier sur la dynamique de
création des entreprises.

Nous nous sommes alors intéressés à la fois à l’explication des résultats ambigus des
différents travaux de recherche sur le lien entre la finance et la croissance économiques, à
l’explication de la relation insignifiante entre la finance et la croissance en Algérie et
dans certains pays du MENA et à l’explication des divergences en matière
d’entrepreneuriat et de développement financier entre les pays en développement et les
pays développés. Pour ce faire, nous nous sommes inspirés de Rajan et Zingales ayant
souligné que l’une des manières les plus élaborées pour s’interroger sur l’impact du
développement financier sur la croissance économique est d’examiner spécifiquement son
impact sur l’entrepreneuriat. À cet effet, la question centrale à laquelle nous essayerons
de répondre à travers ce travail de recherche est la suivante : « Le niveau du
développement du système financier exerce-t-il un impact sur la contrainte d’accès
au système financier et, ainsi, sur la dynamique de création des entreprises ? »

Nous avons choisi le cas de l’Algérie, un pays totalement dépendant de la rente pétrolière
et ainsi des dépenses publiques, mais qui ne parvient pas à se développer. Cette situation
peut faire de l’Algérie un pays qui déroge à la réalité décrite à travers les différentes
études. Néanmoins, nous ne nous sommes pas limités à l’examen de la question pour le
seul cas de l’Algérie mais nous avons intégré l’Algérie dans un panel des pays du MENA.

Nous avons, à cet effet, posé un certain nombre de questions qui constituent les
différentes pistes conduisant à l’aboutissement du présent travail.

Vu l’importance assignée au développement financier pour la croissance des économies,


des réformes ont été amorcées en Algérie afin de développer le secteur financier. Ce
dernier accuse-t-il réellement des niveaux de développement satisfaisants lui permettant
de s’impliquer davantage dans la relance de l’économie nationale totalement dépendante
des recettes pétrolières ?

5
Introduction Générale

Dans cette lignée d’idées, et comparativement aux pays de la région MENA, quels
progrès et quelles insuffisances marquent le système financier algérien ?

Comprendre les divergences dans le développement financier et ainsi la relation entre la


finance et la croissance passe inévitablement via l’exploration des déterminants du
développement financier. De ce fait, la relation insignifiante entre la finance et la
croissance, révélée dans certains travaux empiriques portant sur les pays du MENA et
l’Algérie peut être liée au niveau du développement des facteurs déterminants du
développement financier. À cet effet, quels facteurs macroéconomiques et institutionnels
déterminent le développement financier dans les pays du MENA en général ?

Relativement à la littérature sur la finance et la croissance, le développement financier


aura un effet positif sur l’allègement des contraintes de liquidité pour les entrepreneurs
potentiels et ceux déjà établis. Alors qu’en est-il des contraintes d’accès au financement
externe auprès du système financier pour les entrepreneurs potentiels en Algérie? et
quelles conséquences sur la dynamique de création des entreprises, particulièrement des
PME, notamment en présence des politiques volontaristes de l’État ?

Au final, quel est le poids du développement financier en tant qu’un facteur déterminant
la dynamique entrepreneuriale dans les pays du MENA ?

Pour essayer d’apporter des réponses à l’ensemble des questions que nous venons de
poser nous proposons un certain nombre d’hypothèses que nous essayerons de soumettre
à la réfutation empirique, particulièrement, en utilisant des données sur l’Algérie et sur
un nombre des pays du MENA.

Contrairement aux affirmations théoriques de McKinnon (1973) et Shaw (1973) ayant


souligné que la libéralisation financière est un moyen de développer les secteurs
financiers, en Algérie, il semble que les différentes réformes qui ont pour principal
objectif la libéralisation du système financier, n’ont pas eu l’effet escompté. Le système
financier demeure à nos jours un système purement bancaire, dont le marché est accaparé
par les banques publiques. Le marché financier est toujours inopérant. À cet effet, la
première hypothèse que nous posons est que le système financier en Algérie n’enregistre
pas les progrès attendus et ce depuis 1990.

Dans ce contexte, l’existence d’une infrastructure institutionnelle de qualité constitue un


important facteur stimulant le développement des systèmes financiers [Baltagi et al.
(2007); Law et Azman-Saini (2008); Yartey (2008); Cherif et Gazdar (2010); Gazdar
(2011) et Beji (2009)]. De ce fait, la seconde hypothèse concerne le fait que la qualité
institutionnelle sera un des plus important déterminants du développement financier
dans les pays du MENA.

Partant des affirmations de Schumpeter (1911) et de Rajan et Zingales (1998), le


développement financier joue un rôle en faveur de la dynamique entrepreneuriale.
Cependant, le niveau du développement financier en Algérie et dans certains pays du

6
Introduction Générale

MENA n’est pas en mesure de favoriser la dynamique de création des entreprises. Du


coup, la troisième hypothèse suppose que le développement financier exerce soit un
impact insignifiant soit un impact négatif sur la dynamique de création des entreprises.
Toutefois, en Algérie, nous supposons que le développement financier exercera un effet
positif sur la création des entreprises du fait que les banques publiques, qui accaparent la
grande partie des parts du marché bancaire, constituent les principaux partenaires
financiers des différents dispositifs publics d’appui à la création des PME. Révélant, ainsi,
l’importance des politiques gouvernementales d’appui à la création des PME en tant
qu’un déterminant de la dynamique entrepreneuriale en Algérie.

Notre méthode d’analyse

L’objet de notre travail consiste à examiner le développement financier et son impact sur
la dynamique entrepreneuriale en Algérie. Pour pouvoir vérifier nos hypothèses nous
avons adopté une démarche méthodologique essentiellement déductive. Une démarche
qui consiste dans un premier temps en une analyse statistique macroéconomique sur le
cas de l’Algérie. Une première analyse qui tente d’évaluer le développement financier en
comparaison aux pays du MENA et une autre analyse qui tente d’évaluer ou de décrire
un état des lieux de la dynamique entrepreneuriale.

Puis, dans un second temps, notre démarche méthodologique consiste en deux analyses
économétriques. Une première qui s’attache à déterminer les principaux facteurs
explicatifs du développement financier et une seconde qui examine, plus
particulièrement, l’effet du développement financier et sa composante expliquée par les
facteurs institutionnels et macroéconomiques sur la dynamique de création des
entreprises.

Afin d’accomplir cette dernière étape, nous développons deux différents modèles où nous
utilisons un échantillon des pays du MENA avec données de panel. Le premier modèle,
qui tente d’évaluer les déterminants macroéconomiques et institutionnels du
développement financier, concerne un échantillon de 21 pays du MENA sur la période
1996-2011. Pour estimer le modèle en question nous utilisons la méthode économétrique
des moindres carrés généralisés réalisables sur données de panel.

Dans le but d’évaluer l’impact du développement financier sur la dynamique de création


des entreprises, nous plaçons l’Algérie dans un panel de pays du MENA. Le modèle
concerne un panel de 14 pays de la région sur une courte période allant de 2004 à 2011.
Deux méthodes économétriques sont utilisées, celle des moindres carrés généralisés
réalisables et celles des doubles moindres carrés généralisés en variables instrumentales.
Cette dernière méthode a deux principaux objectifs, le premier est qu’elle permet de
prendre en compte l’endogénéité du développement financier, étant donné que ce dernier
n’est pas exogène. Le second, est que cette méthode d’estimation prend en considération
la causalité inverse. À cet effet, nous fondons principalement nos conclusions sur la base
des résultats obtenus par cette dernière méthode.

7
Introduction Générale

Notre travail présente un intérêt particulier du fait qu’il s’inscrit dans la perspective de la
relation finance-croissance économique en abordant un canal pas très exploré dans la
littérature c’est celui de l’entrepreneuriat. D’autant plus que l’entrepreneuriat et le
développement financier constituent tous les deux des facteurs stimulant la croissance
des économies particulièrement en développement. Ainsi, étant donné le caractère rentier
de l’économie algérienne, stimuler ces deux facteurs en dehors des recettes pétrolières
devra constituer une issue et un détachement progressif de la dépendance des
hydrocarbures.

Structure de la thèse

Ce travail est structuré en six chapitres qui abordent les questions du développement
financier et de l’entrepreneuriat d’abord pour le cas spécifiquement algérien, ensuite en
intégrant ce dernier dans un panel de pays du MENA.

Le premier chapitre est consacré à l’analyse théorique de l’importance du développement


financier dans l’économie. En effet, l’importance du développement financier n’est pas
nouvelle, elle a été évoquée dans les premiers travaux théoriques sur la pensée
économique. Il est donc important de soulever cette importance afin d’appréhender
l’utilité du développement financier. Dans la première section de ce chapitre nous
présenterons un bref aperçu sur l’importance des systèmes financiers dans la pensée
économique. La seconde met en exergue le concept du développement financier, les
modèles théoriques qui traitent de la relation entre la finance et la croissance, les canaux
de transmission et les fonctions des systèmes financiers qui permettent de comprendre la
relation entre le développement financier et la croissance économique.

Le deuxième chapitre consiste à présenter les approches empiriques de la contribution du


développement financier à la croissance économique. Ce chapitre est organisé en trois
sections. Une première qui est consacrée à la présentation des approches empiriques sur
le lien entre le développement financier et la croissance économique en investiguant les
canaux macroéconomiques. Alors que la troisième présente celles relatives au canal de
l’entrepreneuriat qui est principalement un canal microéconomique. Néanmoins, avant
d’aborder la relation entre le développement financier et l’entrepreneuriat, il nous est
indispensable de présenter dans la seconde section, les concepts de l’entrepreneuriat et de
la création des entreprises et leur importance dans l’économie.

Une évaluation du développement financier en Algérie en comparaison à 20 pays du


MENA fera l’objet du troisième chapitre. Dans une première section, nous analysons
brièvement l’évolution du cadre institutionnel du système financier algérien nécessaire
pour la compréhension du développement financier. Cette première section présente
aussi l’évolution de l’activité d’intermédiation financière et du marché financier en
Algérie. La seconde section examine le développement financier en Algérie en
comparaison à vingt pays de la région MENA en utilisant plusieurs indicateurs mesurant
le niveau de développement financier.

8
Introduction Générale

Le quatrième chapitre, aborde les déterminants macroéconomiques et institutionnels du


développement financier dans les pays de la région MENA en utilisant les données de
panel couvrant 21 pays sur la période 1996-2011, regroupés, d’abord, en un seul
échantillon puis décomposés en deux sous échantillons, pays pétroliers et pays non
pétroliers . Une présentation d’une revue de la littérature, principalement, empirique
portant sur les déterminants du développement financier, enchaînée par une présentation
des variables et des données du modèle feront l’objet de la première section. La seconde
présente quant à elle les tests préalables ainsi que les résultats d’estimation du modèle.

Le chapitre cinq s’assigne pour objectif principal d’examiner la dynamique de création


des entreprises en Algérie durant la décennie 2000 tout en s’interrogeant
particulièrement sur le rôle du système bancaire dans le financement de la dynamique de
création des PME, notamment, avec l’instauration des différents dispositifs d’aide à la
création et au développement des PME. Dans une première section, nous exposerons la
dynamique de création des entreprises en Algérie en se fondant sur le cadre
institutionnel et l’état des lieux. La section met l’accent aussi sur le rôle des politiques
publiques à la création des entreprises. Nous nous interrogeons sur le rôle du système
bancaire dans la dynamique de création des entreprises dans la seconde section.

Quant au dernier chapitre, il traite de l’impact du développement financier sur la


dynamique de création des entreprises sur un échantillon des pays du MENA. L’analyse
concerne un modèle de panel couvrant 14 pays du MENA sur la période 2004-2011
regroupés, en premier, en un seul échantillon puis décomposés en deux groupes pays
pétroliers et pays non pétroliers. Il tente de cerner l’impact du développement financier
sur l’entrepreneuriat en intégrant le niveau du développement financier en tant qu’un
déterminant de la création des entreprises. Au final, ce chapitre propose certaines
recommandations afin de dynamiser l’entrepreneuriat et ainsi la croissance économique
en Algérie et dans les pays du MENA.

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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

PREMIER CHAPITRE :
ANALYSE THÉORIQUE DE L’IMPORTANCE
DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS
L’ÉCONOMIE
Introduction

Les débats sur l’importance des systèmes financiers ne sont guère de nos jours mais
occupent une place très ancienne dans l’histoire de la pensée économique. Le rôle de la
banque et de la finance d’une manière générale a été déjà évoqué dans le travail séminal
du fondateur de l’économie politique Adam Smith (1776), considéré, aussi, par Diatkine
(2002)1 comme le fondateur de la théorie bancaire.

En remontant à l’histoire de la pensée économique, nous nous persuadons que le rôle des
banques, la principale composante des systèmes financiers, a beaucoup évolué dans le
temps. Les premiers débats concernent principalement le rôle des banques en matière de
création de la monnaie et du crédit ainsi que la relation entre les deux instruments
[Smith (1776), Thornton (1802) et Tooke (1848)]. C’est avec la contribution de
Shumpeter (1911) que les banques se sont avérées comme de principaux acteurs du
processus d’évolution économique du fait de leur importance et de leur indispensabilité
pour le financement des innovations. Constituant ainsi le fondement théorique de base de
la relation entre le développement financier et l’entrepreneuriat. Vers le milieu des
années 1950 et le début des années 1960, il y a eu le développement d’un cadre
conceptuel de l’intermédiation financière, et donc d’une première théorie de
l’intermédiation financière initiée par les deux auteurs Gurley et Shaw. Ces derniers ont,
pour la première fois, évoqué le concept de développement financier désigné par le
concept de « Growing Intermediaries » et son importance pour les entreprises.
L’importance du développement financier pour la croissance économique n’a connu
d’essor sur le plan théorique qu’à partir du début des années 1970, avec le développement
de la théorie de la libéralisation financière, initiée par les travaux de McKinnon (1973) et
Shaw (1973).

Depuis, certains auteurs s’efforcent d’apporter des explications, via des modèles
théoriques, au rôle du développement financier dans la stimulation de la croissance
économique, dont Pagano (1993) et Levine (1997). Pagano (1993) a développé un
modèle théorique permettant de formaliser les mécanismes à travers lesquels le
développement financier affecte la croissance économique. À la différence de ce premier

1
Diatkine S. (2002) a établi une synthèse des travaux fondant la théorie bancaire, partant de Adam Smith (1776)
à Hawtrey (1919).

10
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

modèle, Levine (1997) a conçu une approche fonctionnelle2 de la finance et de la


croissance qui a constitué par la suite le fondement de base de plusieurs travaux
empiriques investiguant la relation entre la finance et la croissance.

L’objectif de ce premier chapitre est de discuter la littérature théorique sur l’importance


des systèmes financiers dans l’économie tout en remontant à l’histoire de la pensée
économique, reflétant l’ancienneté de ces débats. Néanmoins, il n’est guère de notre
intérêt de revoir toute la littérature existante mais uniquement de mettre en relief
l’ancienneté de ces débats. Dans une première section, nous présenterons le rôle des
systèmes financiers, principalement bancaires, dans la pensée économique. La seconde
met en exergue le concept du développement financier, les modèles théoriques de la
relation entre la finance et la croissance, les canaux de transmission et les fonctions des
systèmes financiers qui permettent de comprendre la relation entre le développement
financier et la croissance économique.

2
L’approche fonctionnelle du développement financier et de la croissance économique, explique comment le
développement financier puisse affecter la croissance économique sur la base des cinq fonctions
qu’accomplissent les systèmes financiers (banques et marchés financiers) dans toutes économie, via deux canaux
de transmission, accumulation du capital et innovation technologique.

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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

Première Section : LES SYSTÈMES FINANCIERS DANS LA PENSÉE


ÉCONOMIQUE

Pour retracer un bref aperçu de l’importance qu’occupe la finance dans l’économie nous
remontons à la contribution première d’Adam Smith (1776) le père fondateur de
l’économie politique ayant attribué aux banques un rôle en matière de facilitation du
déroulement des transactions à travers le crédit et en matière de réduction des
asymétries d’information.

Puis, nous enchaînons par les contributions de Thornton, Tooke, Fisher ayant élaboré un
cadre d’analyse principalement monétaire où ils ont fait du crédit et des banques de
principaux éléments.

La contribution de Schumpeter (1911) est très essentielle dans la mesure qu’elle a mis le
banquier au centre du processus d’évolution économique à travers la sélection et le
financement des innovations moteur du dynamisme économique.

Outre ces contributions, Hawtrey développe une théorie bancaire fondée sous une vision
moderne comparativement aux premières, du fait qu’il raisonne à partir d’une économie
contemporaine qui fonctionne sur la base d’un système de crédit, donnant un important
rôle aux banques, notamment, en matière de sélection des emprunteurs.

Wicksell et Keynes ont aussi mis au centre de leurs contributions le rôle de la finance et
des banques dans l’économie. Toutefois, Gurley et Shaw (1955, 1960) ont été les
premiers à avoir établi une théorie fondamentale et complète de l’intermédiation
financière en attribuant un important rôle aux intermédiaires financiers dans le
financement de l’économie. Cette théorie a été vite suivie par la théorie de la
libéralisation financière de McKinnon (1973) et Shaw (1973), considérée comme une
politique du développement financier. Toutefois, cette théorie a été beaucoup critiquée,
particulièrement, concernant les hypothèses de marché parfait et de relation positive
entre le taux d’intérêt et l’épargne.

Nous allons exposer brièvement les visions de certains de ces auteurs ayant évoqué
l’importance de la finance pour la croissance économique, et ceux suivant leur apparition
dans le temps. Pour ce faire nous nous référons, en grande partie, au travail de Diatkine
(2002) enchaîné par d’autres contributions plus récentes partant de Wiksell et Keynes, à
la théorie de l’intermédiation financière de Gurley et Shaw (1955, 1960) et à la théorie de
la libéralisation financière, comme politique de développement financier de McKinnon
(1973) et Shaw (1973).

Dans son ouvrage “An Inquiry into the nature and causes of the wealth of nations” de
1776, Smith montre l’importance des banques efficaces pour accélérer la croissance
économique. Dans un tel contexte, il appréhende les banques en tant que des acteurs
économiques dont la fonction principale est de faciliter le déroulement des transactions

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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

et la circulation monétaire par la fourniture des instruments bancaires (Billets, Certificats


et comptes de dépôt) qui, en se substituant au métal, permettent de réduire les coûts
d’entretien du capital et d’améliorer ainsi son allocation. Néanmoins, suivant Smith les
banques n’ont qu’un rôle de court terme alors qu’il n’a pas évoqué leur rôle en matière de
financement des investissements à long terme et de collecte de l’épargne.

Smith articule monnaie et crédit en soulignant que la monnaie bancaire est créée à
l’occasion du crédit à travers l’escompte des lettres de change. De fait, la banque permet
aux marchands de faire face aux décalages entre leurs recettes et leurs dépenses en leur
offrant des découverts. Ainsi une partie de capital improductif du commerçant sous forme
métallique est transformée en capital productif donc générant des profits à la société
même si l’épargne n’a pas augmenté. Smith recommande à travers l’escompte des effets
et des découverts que les banques ne doivent octroyer aux commerçants que des
encaisses de transaction ou de trésorerie à court terme et non du capital qui sert à
financer les investissements à long terme.

Diatkine (2002) indique que Smith, sans faire attention, a fait allusion pour la première
fois au rôle de la banque dans la réduction de l’asymétrie d’information et du monitoring.
Il distingue de ce fait deux types d’emprunteurs (Clients de la banque) : les hommes
prudents ou les marchands qui n’empruntent que pour financer leurs encaisses de
trésorerie et les faiseurs de projets (spéculateurs) qui escomptent des lettres de change
fictives dans le but de financer leurs projets ou leurs entreprises téméraires donc
risquées. Il précise qu’en prêtant à cette dernière catégorie d’emprunteurs, la banque
encourt un risque d’insolvabilité des emprunteurs-spéculateurs et un risque d’incapacité à
honorer les demandes de reconversion en métal émanant de ses clients détenteurs du
papier monnaie, ce qui peut aboutir à des crises bancaires ou à des faillites. À cet effet,
Smith recommande aux banques de distinguer entre ces deux types d’emprunteurs, dans
la mesure qu’elles sont les mieux placées pour atténuer cette asymétrie d’information. Il
admet la possibilité de distinguer entre les bons et les mauvais emprunteurs ainsi
qu’entre les effets de commerce réels et fictifs. Afin d’éviter les crises et les faillites
bancaires, Smith insiste sur la nécessité d’une règlementation bancaire à travers,
principalement, la règlementation des taux d’intérêt.

Thornton (1802) un partisan de l’école de la circulation, dans son ouvrage « An Inquiry


into the nature and effects of the paper credit of Great-Britain », a élaboré une théorie
monétaire à partir du crédit dans laquelle il souligna que la monnaie est une forme de
crédit acceptée dans le paiement par les agents économiques. Selon lui il n’existe pas
d’échanges sans crédit [Thornton (1802), p. 75] et le papier du crédit émis par les
banques est une dette de meilleure qualité comportant moins de risques que les autres
engagements. C’est pourquoi les gens ont de la confiance en elle. Ainsi, dans son appareil
analytique l’articulation entre monnaie et crédit est fondamentale.

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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

Thornton perçoit le papier crédit comme le pivot des échanges au sein du monde
bancaire … et surtout un type de monnaie qui, en période de crise, est supérieur à l’or, de
fait, Antoin E. Murphy le considère comme un champion du « Papier Crédit » [Murphy
(2003), p. 35]. Dans sa théorie bancaire, et partant des instruments de crédits, Thornton
a été conduit à introduire le rôle des banques dans la création des liquidités, la gestion
des risques bancaires liés au papier de crédit et a mis l’accent sur les phénomènes de
panique bancaire et de risque systémique ainsi que le rôle des asymétries d’information
sur le marché du crédit. Thornton distingue deux types de risques que supportent les
instruments de crédit, induits par les asymétries d’information, un risque de liquidité et
un risque de solvabilité. En effet, les banques en prêtant, encourent un risque de
solvabilité de l’emprunteur, c’est sur la capacité précise des banques à gérer ce risque que
Thornton critique A. Smith. Thornton s’oppose à Smith sur le fait que les effets réels ne
garantissent pas la solvabilité de l’émetteur, seule la capacité de l’emprunteur à
rembourser qui puissent assurer la sécurité du prêt quelle que soit la nature de l’effet,
réelle ou fictive. La banque parvient à alléger le risque de solvabilité grâce à la
production jointe du crédit et des services de paiement. Ceci leur permet de collecter
d’importantes informations sur les commerçants et industriels et évaluer ainsi leur
solvabilité. De plus, Thornton s’oppose à Smith quant au fait que les banques ne doivent
prêter qu’à court terme [Thornton (1802), p. 175]. Car pour lui, tous les crédits
encourent le risque de solvabilité de l’emprunteur et cette limite ne pourra en aucun cas
faire face au risque de solvabilité.

À propos du risque de liquidité, il souligne que tout agent détenteur d’un actif (bien ou
valeur mobilière) encourt un risque de liquidité s’il ne peut rapidement le transformer en
monnaie. Les banques émettent des actifs plus liquides tels les lettres de change, les
traites commerciales et les billets qui servent de moyens de paiement et forment une
partie intégrante de ce que Thornton appelle « Le Circulating Medium »3 [Thornton
(1802), p. 92]. La monnaie bancaire a un rôle important en matière de gestion des risques
liés à la circulation des crédits. Pour Thornton les banques jouent un rôle indispensable
via l’escompte des actifs, assurant, ainsi, la liquidité, constituant par la suite la base du
modèle de Diamond et Dibvig (1983).

À l’opposé de la « Currency School » qui prônait la nécessité de la proportionnalité entre


les billets de banque et les réserves métalliques, Tooke (1848) et plus largement les
partisans de la « Banking School », proclamait au contraire, que l’émission des billets de
banque devait traduire les besoins de l’économie.

Tooke a conçu une conception plus large des instruments monétaires en prenant en
considération l’ensemble des formes du papier crédit et ne distingue pas entre billets et
autres formes de monnaie de crédit du moment qu’elles remplissent les fonctions
3
Les actifs les plus liquides peuvent servir de moyens de paiement et ainsi former le « Circulating Medium » et
sa composition varie en fonction de la confiance que les agents ont dans les différents actifs et de la liquidité qui
leur attribuent [Sylvie Diatkine (2002), p.49]

14
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

d’instrument de paiement [Tooke (1848), résumé des conclusions, p. 122]. Tooke


indique que tous ces instruments de crédits faisant partie du « Circulating Medium » au
sens de Thornton possèdent un caractère commun fondé théoriquement sur leur mode
d’émission. Les différents éléments du circulating medium sont émis à l’occasion du
crédit des banques en fonction des besoins des agents économiques [Diatkine (2002), p.
109]. Ils sont donc émis pour financer les besoins des agents économiques faisant ainsi
des banques un élément central dans l’économie. Par la suite, les billets bancaires non
désirés par les agents économiques reviennent aux banques émettrices à l’occasion du
remboursement de crédit, de dépôts ou de demande de reconversion en espèces, par la loi
de Reflux. Dans sa théorie, Tooke a mis l’accent sur le risque de solvabilité qui peut être
suivi par le risque de liquidité ainsi que sur l’origine des crises bancaires qu’il attribue
essentiellement à l’excès des crédits. Tooke, insiste sur le rôle des banques en matière
d’évaluation des emprunteurs afin de garantir le reflux. Il préconise l’encadrement de
l’offre de crédit et non pas de l’émission de la monnaie. De ce fait, les moyens d’action
dans ce contexte sont les variations des taux d’intérêts qui agissent tant sur les
mouvements de capitaux ainsi que sur la demande de crédit, auquel on ajoute le rôle de la
banque centrale en tant que prêteur ultime. Rejoignant ainsi Thornton quant à
l’importance des variables de demande des crédits et de taux d’intérêt.

Irving Fisher (1876-1947) considère les banques comme de simples courtiers entre
épargnants et emprunteurs dont le rôle consiste à redistribuer une épargne
préalablement collectée, rejoignant la conception classique que le prêt et l’investissement
sont conditionnés par l’existence d’une épargne préalable. Il a préconisé un plan de
réforme se basant sur la suppression du lien entre monnaie et crédit en scindant les
banques en deux départements, un département qui assure la distribution des crédits à
l’économie sans émission monétaire ni gestion des moyens de paiement et un second qui
s’occupe de la collecte des dépôts et de la gestion des moyens de paiement.

Loin d’être de simples courtiers entre épargnants et emprunteurs, avec la contribution de


Schumpeter (1911), la banque se voit confier un important rôle, celui de financer
l’innovation moteur de croissance économique. Schumpeter s’oppose à la théorie
classique sur plusieurs points. Il critique la conception d’Adam Smith sur le fait que les
banques ne servent qu’à financer les encaisses de transaction alors que les
investissements doivent être financés par l’épargne de l’entrepreneur. Il s’oppose aussi à
la règle des effets réels d’Adam Smith qui ne permettent pas de financer l’innovation. Il
oriente sa conception au financement du processus d’évolution économique qui se base
sur l’innovation. Il a, ainsi, mis l’accent sur deux principaux phénomènes,
l’entrepreneuriat assimilée à la réalisation de nouvelles combinaisons et donc à
l’innovation et le banquier le producteur du pouvoir d’achat et le négociateur de ce
pouvoir. Le banquier, qui est le fournisseur du crédit, identifie les entrepreneurs ayant
les meilleures chances de réussir le processus d’innovation. Il est parti de l’hypothèse
qu’une nouvelle combinaison ou une nouvelle entreprise ne peut pas être financée par les

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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

profits résultants du circuit économique non plus par l’épargne de l’entrepreneur, il faut
alors emprunter un crédit en monnaie ou en succédanés de monnaie servant à l’achat par
l’entrepreneur de moyens de production nécessaires pour la réalisation de sa nouvelle
combinaison. Ainsi, l’innovation ne peut être financée que par la monnaie du crédit qui
n’est assurée que par les banques. Pour Schumpeter les banques créent de la monnaie par
laquelle elles financent les innovations ou les nouveaux entrepreneurs et ne se limitent
pas à l’épargne préalablement collectée. Par ce fait, Schumpeter critique la vision de
Fisher quant au fait que les banques ne doivent pas créer de la monnaie et ne doivent
prêter que sur la base d’une épargne préalable. Schumpeter s’oppose à la théorie
classique du fait que pour lui les banques ne doivent pas être de simples intermédiaires
financiers. Il considère la création du crédit par les banques comme le complément
monétaire de l’innovation [Schumpeter (1939), p. 109]. Il est le premier à avoir lié
l’entrepreneuriat à la fonction d’octroi des crédits par les banques. Il insiste en
écrivant « qu’on ne peut devenir entrepreneur qu’en devenant auparavant débiteur.
S’endetter appartient à l’essence de l’entreprise et n’a rien d’anormal » [Schumpeter
(1939), p. 147].

Schumpeter a fait allusion au rôle des banques en matière d’évaluation des risques, de
sélection et de surveillance des projets viables portés par les entrepreneurs. Néanmoins,
les banques doivent justifier des compétences spécifiques et de qualités morales qui ne
peuvent être acquises que par l’expérience. Les banques avec des relations de clientèle
suivies parviennent à acquérir d’importantes informations sur leurs clients emprunteurs
et alléger ainsi les asymétries d’informations entre prêteurs et emprunteurs.

De par sa vision, Schumpeter s’oppose à Fisher, quant à la tradition des banques de dépôt
et accentue, en contrepartie, la supériorité des banques d’affaires dans la mesure qu’elle
ne se limite pas à la réaffectation de l’épargne préexistante vers des emplois à court
terme, mais elle créent de nouveaux moyens de paiement en finançant les innovations
(entrepreneurs) avec l’engagement d’un nouveau pouvoir d’achat.

Hawtrey (1919) fonde sa théorie bancaire sous une vision moderne du crédit et de la
monnaie et ainsi du rôle des banques par opposition à la conception historique du fait
qu’il se base sur une économie de marché décentralisée avec une logique de priorité du
crédit par rapport à la monnaie. Il raisonne à partir d’une économie contemporaine,
dépourvue d’une monnaie et fonctionnant avec un système de crédit. Dans son ouvrage
intitulé « Currency and Credit », Hawtrey met l’accent sur le rôle des banques en
matière de production jointe du crédit et de la monnaie. Il considère le crédit comme
origine de la monnaie. Cette dernière est pour lui nécessaire uniquement pour effectuer
les compensations et régler les soldes. Les banques sont, alors, des marchands de dettes
qui procèdent à la centralisation des dettes et des créances et elles opèrent la
compensation dans leurs livres [p. 04]. Les banques ne sont des parties actives des
transactions que lorsqu’elles prêtent. Car en prêtant elles prennent la responsabilité de

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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

deux types de décisions : sélectionner les entrepreneurs et déterminer le taux d’intérêt


[p.197].

Néanmoins, les banques doivent gérer deux types de risques liés aux dettes privées, le
risque de solvabilité et le risque d’illiquidité. C’est pour cette raison que Hawtrey n’est
pas favorable au développement d’actifs à long terme des banques qui peuvent se
déprécier et menacer la solvabilité des banques. De plus, dans le cas de problème de
liquidité, les banques peuvent emprunter sur le marché interbancaire si ce problème est
temporaire ou bien faire recours au prêteur ultime (banque centrale) lorsqu’il s’agit d’un
manque de liquidité de toutes les banques [Diatkine (2002), p. 159-160].

Plus récemment, Wicksell et Keynes ont eu des visions sur le rôle des banques et des
systèmes financiers qui s’opposent à la conception classique.

Wicksell (1851-1926) considère les banques comme des acteurs centraux de l’économie.
Elles sont des créatrices de monnaie scripturale via leur fonction d’octroi des crédits.
Pour lui le rôle de la banque en tant qu’un intermédiaire financier ne se limite pas à la
collecte des fonds auprès du public et à sa redistribution via les prêts qu’elle consent à
l’économie mais elle dispose d’un fonds prêtable que Wicksell considère élastique et
inépuisable [Deplace (1999)]. Rejoignant par-là la conception de Schumpeter que les
banques créent de nouveaux moyens de paiement. De ce fait, il fonde une distinction
entre le crédit ordinaire qui correspond au transfert de fonds entre individus qui ne
peuvent prêter plus que les fonds dont ils disposent et le crédit organisé correspondant
au crédit bancaire.

Sous la même vision, Keynes développe sa théorie tout en défendant la conception de


Wicksell. Keynes fonde une distinction entre le crédit et la monnaie et rejoint Hawtrey
en distinguant entre monnaie endogène créée par les banques commerciales et monnaie
émise par la banque centrale.

Keynes (1930) dans son ouvrage «A Treatise on Money» attribue aux banques
secondaires deux principaux rôles. Un premier qui consiste à fournir un substitut à la
monnaie étatique en agissant collectivement comme une chambre de compensation qui
effectue les paiements courants entre les agents économiques par le biais d’écriture
comptable [Bernou (2005), p. 21]. Un second rôle, qui fait des banques des
intermédiaires financiers qui collectent des dépôts du public afin d’acheter des titres ou
octroyer des crédits à l’industrie ou au commerce dans le but de répondre aux demandes
d’investissement productif. D’après cette conception les banques jouent un rôle en
matière du financement de l’investissement stimulant ainsi la croissance économique.

Keynes rejoint la vision de Wicksell quant au fait que la banque est un intermédiaire
financier dont le rôle ne se limite pas à la redistribution des dépôts préalablement

17
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

collectés mais consiste aussi à la création de nouveaux dépôts à travers l’octroi des
crédits ou avances à l’économie.

Dans son ouvrage ayant reçu un écho considérable durant cette époque, « La Théorie
Générale de l’Emploi, de l’Intérêt et de la Monnaie », Keynes met l’accent sur le rôle
déterminant de l’investissement pour la production globale et l’emploi dont l’objectif est
d’examiner les effets des mécanismes monétaires sur la dynamique de l’économie réelle.
Il est important de souligner que la pensée de Keynes recouvre trois principaux
domaines : la théorie de l’intérêt, la théorie de la demande de monnaie et la théorie du
financement de l’entreprise [Goux (1989), page 171].

Néanmoins, dans sa théorie générale, Keynes se focalise sur le rôle de la banque centrale
et de la monnaie exogène ainsi que du marché des capitaux, et n’évoque pas le rôle des
banques et des intermédiaires financiers, chose sur laquelle il a été vite critiqué par de
nombreux auteurs [tels J. R. Hicks (1936), D. H. Robertson (1936) et B. Ohlin (1937)
voir Goux (1989) pour plus de détails].

En réponse à ces différentes critiques, Keynes réagit dans des articles publiés entre 1937
et 1939 là où il focalise son analyse sur le financement de l’investissement et il emploie
pour la première fois le terme « Finance » qui est assimilé au crédit bancaire. Keynes
développe tout un cadre d’analyse dont la notion de « Finance » a été introduite pour
expliquer le mécanisme du financement de l’investissement des entrepreneurs.

Pour Keynes, « Finance » est, en fait, un mécanisme d’avance monétaire requis dans
l’intervalle entre le projet et l’exécution. Cette finance est essentiellement offerte par les
banques. Dans son explication, il précise que l’épargne n’est pas prioritaire à
l’investissement et la « Finance » est l’origine d’une partie de l’épargne puisqu’elle
permet la distribution de nouveaux revenus liés à la production. Keynes montre
l’indispensabilité des banques et du financement bancaire pour la croissance économique
dans la mesure qu’elles sont les seules à pouvoir financer les entrepreneurs
indépendamment de la condition d’épargne préalable.

Ce n’est qu’à partir de la fin des années 50 et le début des années 60 qu’ont été
développées de réelles théories portant sur la relation entre le système financier et la
croissance économique.

Gurley et Shaw (1955, 1960) en réponse aux analyses keynésiennes du développement


économique, ont développé leur modèle théorique dans lequel la finance et les
intermédiaires financiers jouent un rôle important dans la relance de l’économie. Ils
soulignent que les économistes ont sous évalué le rôle que peut jouer la finance dans la
détermination du rythme et du mécanisme de croissance en mettant un accent particulier
sur le fait que l’accumulation des dettes est une partie intégrante du processus de
croissance mais qui n’est pas reliée par une simple constante.

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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

Gurley et Shaw (1955) remettent en cause le modèle keynésien de la préférence pour la


liquidité, car il est inapproprié aux aspects financiers des analyses de croissance, dans la
mesure où il ne permet pas l’accumulation des dettes et il n’admet que deux types d’actifs
financiers. Les auteurs soulignent que les aspects financiers du modèle keynésien
ignorent l’accumulation à long terme des actifs et l’institutionnalisation de l’épargne et
de l’investissement (Gurley et Shaw, 1955. P 525). Au contraire la théorie de l’intérêt et
du revenu permettant une accumulation des dettes et une croissance des intermédiaires
financiers non monétaires est un meilleur instrument de l’analyse du développement
économique par rapport aux analyses de la préférence de la liquidité de court terme.

Ils attribuent aux banques et aux autres intermédiaires financiers un rôle essentiel dans
le transfert des fonds prêtables des unités de dépense déficitaires. Cette fonction est
cruciale pour la croissance des entreprises et de l’économie en général. Ainsi, le
développement de l’intermédiation financière favorise la croissance économique. En
revanche, leur non évolution peut être une des principales causes retardant le
développement économique. Les auteurs ont insisté sur le rôle et l’importance des
banques et des intermédiaires financiers pour les entreprises en écrivant « Growing
intermediaries are firm hand that may acquire and hold bond and equities at prices which
would be unreasonably high in a more primitive financial systems ».

En reprenant les idées de Gurley et Shaw (1955, 1960), Patrick (1966) a développé son
modèle théorique dans lequel le système financier assure deux principales fonctions : le
transfert des ressources des secteurs traditionnels vers les secteurs modernes et la
promotion de l’initiative entrepreneuriale privée dans ces secteurs modernes.

À cet effet, l’intermédiation financière qui transfert les ressources des secteurs
traditionnels aux secteurs modernes et qui promeut l’initiative entrepreneuriale
s’apparente à la notion schumpetérienne du financement de l’innovation. Toutefois,
Patrick (1966) ne s’arrête pas au fait que la finance induit la croissance, mais il suggère
que le sens inverse de la relation est également vérifiable et cela suivant le niveau du
développement économique du pays. Il explique en distinguant deux phases dans le
développement économique d’un pays donné. Durant la première phase, c’est le
développement financier qui « entraîne l’offre », c'est-à-dire avant qu’une croissance
industrielle moderne soutenue ne soit amorcée, le système financier permet une
mobilisation et une allocation de l’épargne aux projets d’investissement les plus
prometteurs, permettant à leur tours de promouvoir la croissance économique. C’est
donc le phénomène de « Supply Leading » correspondant aux premières phases de
développement économique.

L’auteur écrit dans son article « Financial Development and Economic Growth in
Underdeveloped Countries » « qu’un nouvel accès à de tels fonds de ‘Supply Leading’ peut,
en soi, avoir des effets psychologiques et d’anticipation substantiels et favorables sur les
entrepreneurs. Il ouvre de nouveaux horizons à des solutions alternatives possibles

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PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

permettant à l’entrepreneur de mieux penser, en ses propos ‘Think big’ » [p. 176]. Cet
effet est le plus important dans tous les pays, particulièrement où l’entrepreneuriat est la
contrainte majeure au développement.

Durant la seconde phase de développement économique lorsque la croissance industrielle


est déjà amorcée, le développement financier est induit par la demande des services
financiers par les entreprises ou par le secteur réel. Ainsi, durant cette phase, le
développement financier est la conséquence de la croissance industrielle, c’est donc le
phénomène de «Demand-Following».

Dans ce contexte, le système financier a un caractère dynamique, qui va au-delà de


l’allocation et de la gestion des fonds disponibles (Patrick, 1966). Le système financier, en
particulier, les intermédiaires financiers, peut contribuer à l’établissement de nouvelles
industries. Il est un principal acteur dans la promotion de la croissance en amont comme
en aval.

On remarque ainsi que Schumpeter, suivi par Keynes, puis par Gurley et Shaw et enfin
par Patrick ont, implicitement ou explicitement, accentué l’importance des banques et du
développement des intermédiaires financiers pour l’entrepreneuriat.

Suite à ces débats théoriques sur la relation entre le développement financier et la


croissance économiques, McKinnon (1973) et Shaw (1973) dans leurs écrits font
apparaitre pour la première fois la théorie de la libéralisation financière en référence à la
situation de récession économique dont vit les pays en développement et son lien avec la
situation embryonnaire de leurs systèmes financiers. Les auteurs de la théorie de la
libéralisation financière expliquent ce marasme économique par l’interventionnisme
accru de l’État dans le système financier, qualifié de concept de Répression Financière4.

C’est ainsi qu’ils ont élaboré leur théorie de libéralisation financière permettant le
développement du système financier. Malgré que leurs modèles diffèrent quelque peu, le
modèle de McKinnon/Shaw de la libéralisation financière a pour finalité de montrer que
dans le contexte d’une économie financièrement réprimée, la fixation des taux d’intérêts
au dessous de leur valeur d’équilibre réduit l’épargne, fixe l’investissement au dessous de
son niveau optimal et détériore la qualité de l’investissement réalisé. Dans ces conditions,
les auteurs ont préconisé la suppression du plafond des taux d’intérêts ainsi que toute
forme de régulation étatique qui empêche l’accès au crédit. Ils ont alors préconisé de
libéraliser les secteurs financiers comme moyen de développer le système financier et
ainsi accroître la croissance économique.

4
McKinnon (1989) donne une définition plus large du concept de Répression financière : la répression
financière correspond à toute taxation du système financier et toute mesure de régulation provoquant une
situation de déséquilibre des capitaux intérieurs [page 29]

20
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

Cette théorie donne une nouvelle envergure au concept de développement financier et à


la relation Finance-Croissance. Cependant, bien que les arguments avancés par les deux
auteurs se rejoignent dans leur finalité, il y a lieu de relever certaines divergences entre
eux. McKinnon met l’accent sur les effets d’une augmentation des taux d’intérêts réels
comme moyen de monétariser une économie primitive. Le faible niveau des taux d’intérêt
décourage le comportement d’épargne et donc d’investissement des ménages qui
préfèrent détenir des actifs sous forme d’encaisses réelles (actifs réels). Alors que Shaw
raisonne d’emblée dans le cadre d’une économie monétaire où les banques sont déjà des
intermédiaires financiers potentiels.

« Cette distinction et le problème d’existence d’intermédiaires financiers dans la


monétisation de l’économie chez McKinnon font que l’approche de McKinnon/ Shaw ne
se réduit, très souvent, qu’au seul modèle de Shaw » [Venet (1994), p. 90]. Dans
l’approche de McKinnon, l’augmentation des taux d’intérêts va permettre d’accroître la
capacité de financement des agents économiques pour l’investissement. Ainsi, McKinnon
se situe dans le cadre d’une économie primitive sans développement financier et son
modèle peut être perçu comme un modèle à « monnaie externe ». Dans ce contexte, le
rendement lié à la détention de la monnaie qui n’est rien d’autre que le taux d’intérêt
moyen sur les dépôts, joue un rôle important dans l’accroissement de l’investissement.
Par contre Shaw se situe dans le cadre d’un modèle à « monnaie interne » où les
intermédiaires financiers sont déjà en place et interviennent entre les épargnants et les
investisseurs et où la hausse des taux d’intérêt servis sur les dépôts motivera la capacité
d’octroi des crédits par les banques.

Ainsi, ayant montré pourquoi la répression financière est néfaste pour le développement
du système financier, dans leur modèle, McKinnon et Shaw ont préconisé de libérer les
systèmes financiers des entraves dues à la politique économique.

Néanmoins, de nombreuses critiques ont été adressées à la théorie de la libéralisation


financière. En effet, Dornbush et Reynoso (1989) considèrent que l’approche de
McKinnon/Shaw se fonde largement sur un paradigme. Pour les deux auteurs, une
économie financièrement réprimée se caractérise par le fait que « les canaux d’épargne
sont souvent sous développés et/ou le rendement de l’épargne est négatif et instable ; les
intermédiaires financiers qui collectent l’épargne n’assurent pas une allocation optimale
de celle-ci grâce à des moyens compétitifs, les entreprises sont découragés à investir
parce que de mauvaises politiques financières réduisent les rendements ou les rendent
excessivement instables » [Dornbush et Reynoso (1989), p. 204]5. Ainsi, libérer les marchés
financiers permettra la croissance de l’investissement et donc le développement. Pourtant
comme le soulignent les deux auteurs « le paradigme de la répression financière semble
constituer par certains aspects [….] une parcelle de vérité,… mais aussi une vaste

5
Cité dans Venet B. (1994) “Libéralisation financière et Développement économique: Revue Critique de la
Littérature” Revue d’économie financière n°29, p. 94

21
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

exagération » [Dornbush et Reynoso (1989), p. 205]6. Ce qui relativise l’approche de


McKinnon /Shaw et ce sur plusieurs points. Les critiques adressées à la théorie de la
libéralisation financière se rapportent aux hypothèses fondant leur modèle de
libéralisation financière.

La première critique concerne le fait que la théorie de la libéralisation financière est


fondée sur l’hypothèse implicite que le marché financier est un marché parfait. En effet,
sous l’hypothèse de la parfaite circulation de l’information, la théorie de la libéralisation
stipule que libérer le marché des capitaux et les marchés bancaires permettra une
augmentation des taux d’intérêt et ainsi une meilleure allocation possible des ressources.
Toutefois, cette hypothèse est loin d’être vrai du fait de l’asymétrie d’information qui
régit particulièrement ce type de marché [Stiglitz et Weiss (1981), p. 393]. Stiglitz et
Weiss indiquent que le taux d’intérêt, laissé libre ne permet pas à lui seul de garantir une
allocation optimale des fonds, bien qu’il assure l’équilibre sur le marché des crédits
bancaires. Au sens de la théorie de la libéralisation financière, un accroissement du taux
d’intérêt devra permettre d’absorber l’excédent de demande de fonds par rapport à leur
offre, mais ceci attire les mauvais projets avec de mauvais risques au détriment des bons,
indiquent Stiglitz et Weiss (1981).

Ainsi, la contribution de Stiglitz et Weiss (1981) est très explicite quant à la


problématique du rationnement du crédit pour les entrepreneurs particulièrement
potentiels. Les auteurs soulignent pourquoi ces coûts importants dans la surveillance et
le suivi des startups ne peuvent pas être complètement surmontés par le seul fait
d’augmentation des taux d’intérêt. Cette augmentation pourra au contraire être la source
d’aggravation des problèmes d’anti sélection et donc d’éviction des meilleurs projets et
du financement, uniquement, des entrepreneurs porteurs de projets risqués. En effet,
l’augmentation des taux d’intérêt pourra être l’origine de deux types de problèmes :
« Sélection Adverse » ou l’anti sélection dû à l’asymétrie d’information ex-ante entre les
demandeurs et les offreurs de fonds et « l’aléa moral » dû à l’asymétrie d’information ex-
post. Ces problèmes informationnels peuvent induire une fragilisation et une instabilité
du système bancaire touchant par conséquent à l’intégralité de l’appareil productif.

Cho (1986) a également souligné ces problèmes liés à l’information imparfaite sur le
marché du crédit même en libérant le taux d’intérêt comme le préconise la théorie de
McKinnon /Shaw. Cho (1986) écrit : « …les régimes seuls d’intérêt libre ne sont pas
suffisants pour assurer une meilleure allocation optimale complète du capital lorsqu’il
existe des imperfections d’information. Les banques vont éviter de financer de nouveaux
groupes d’emprunteurs productifs parce qu’ils seront perçus comme risqués et cela même
si les banques sont neutres au risque ou qu’il n’existe pas d’administration des taux
d’intérêt » [p. 196].

6
Ibid ( p. 94)

22
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

Ainsi il préconise, en absence des marchés financiers, l’intervention de l’État sur le


marché du crédit permettant son allocation sélective, caractéristiques spécifiques à la
répression financière, qui devrait remédier aux imperfections des marchés.

La seconde critique est liée, quant à elle, à la relation positive entre le taux d’intérêt et
l’épargne telle que supposée par la théorie de la libéralisation financière. Cette relation
positive implique qu’il existe un effet de substitution supposant que l’épargne augmente à
mesure que sa rémunération s’accroît. Toutefois cette même relation peut entraîner un
effet revenu qui, au contraire implique une relation inverse entre l’épargne et le taux
d’intérêt réel. Un tel effet est négligé dans l’approche de McKinnon, tout en supposant
que dans les pays en développement l’épargne est tellement faible que l’augmentation des
taux d’intérêt ne peut avoir qu’un effet positif sur l’épargne [Venet, (1994), p. 94]. Par
conséquent, cet effet revenu rend la relation taux d’intérêt réel-épargne très ambiguë.

De ce fait, l’accroissement des taux d’intérêt suite à la libéralisation financière peut, au


contraire, être dommageable tant pour le secteur bancaire que pour le gouvernement.
Dommageable aux banques dans la mesure qu’elle affecte sa fonction de transformation
des dépôts en crédits bancaires, car une augmentation du taux d’intérêt créditeur, suite à
la libéralisation financière, réduit la marge bancaire du fait de leur incapacité de faire face
aux problèmes liés aux transformations des échéances. Étant donné que les taux
pratiqués sur les prêts bancaires sont fixes, un accroissement des taux servis sur les
dépôts engendre un important différentiel entre les deux taux, pesant sur la trésorerie
des banques ce qui les fragilise durant la phase transitoire de libéralisation.

Cet accroissement des taux d’intérêt pourra aussi être dommageable pour le
gouvernement dans la mesure qu’il renchérisse le service de la dette publique aggravant
ainsi le déficit budgétaire. Bencivenga et Smith (1992) montrent qu’étant donné l’absence
de marchés financier directs laquelle oblige le gouvernement à monétiser son déficit
budgétaire, il peut y avoir un degré optimal de répression financière. Ils concluent au fait
qu’il est nuisible pour les pays ayant un niveau élevé de déficit budgétaire de suivre un
processus de libéralisation financière.

De plus le taux nominal peut s’élever au dessus du taux d’inflation, ce qui peut conduire
selon Beckerman (1988) à une répression financière supplémentaire. Selon lui, le taux
d’intérêt réel d’équilibre peut être négatif lorsque la demande d’investissement est très
faible et que l’épargne est positive et ce même si les taux réels sont négatifs. Ainsi, la
libéralisation financière, qui cherche à rendre les taux d’intérêt réels positifs, peut créer
de nouvelles distorsions dans l’économie et handicaper le développement économique
[Venet (1994), p. 96].

Enfin, l’approche de libéralisation financière de McKinnon/Shaw néglige un aspect très


caractéristique des économies en développement, c’est l’existence d’un secteur financier
informel. En effet, pour la théorie de la libéralisation financière, la présence du marché

23
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

informel n’est qu’une conséquence de la répression financière et les banques sont les
principaux acteurs du marché organisé. Le secteur informel est appelé à disparaître suite
à la libéralisation financière.

Le marché informel fonde le cœur de l’analyse de l’école néo-structuraliste qui critique


la théorie de la libéralisation financière sur deux principaux points : la présence des
marchés informels et l’exclusion du contrôle étatique sur le système financier. Pour les
néo-structuralistes le marché informel n’est pas une conséquence de la répression
financière, mais il coexiste librement avec le marché financier formel. Pour eux le
marché informel assure une meilleure allocation des ressources, remettant ainsi en cause
certains des principes de la théorie de la libéralisation financière. Le secteur non officiel
est, par nature, plus efficient que le secteur bancaire du fait que ce dernier est tenu de
constituer des réserves obligatoires. Cette hypothèse permet de conclure, selon les
partisans de cette école, à la nocivité de la théorie de la libéralisation de McKinnon/Shaw
[Venet (1994), p. 98].

Aussi, les néo-structuralistes critiquent le principal fondement de la théorie de la


libéralisation financière, celui indiquant que la libéralisation financière doit s’exercer via
une augmentation du taux d’intérêt réel sur les dépôts. Une augmentation des taux
d’intérêt induit un accroissement du coût du capital productif, une baisse de
l’investissement et une réduction de la demande d’encaisses monétaires [Venet (1994), p.
99].

Contrairement aux néolibéraux, pour les néo-structuralistes c’est plutôt le secteur


financier informel qui doit constituer le centre des préoccupations des autorités locales
lors de la libéralisation financière, car il est pour eux le plus efficient.

Au final les néo-structuralistes critiquent l’approche de libéralisation de


McKinnon/Shaw sur l’exclusion de tout contrôle étatique sur le système financier. Ils
préconisent la nécessité d’un certain degré de répression financière et donc un contrôle
gouvernemental sur l’appareil financier.

Malheureusement, la mise en place du processus de libéralisation financière par certains


pays en voie de développement vers le milieu des années 70 (Chili et Argentine) a abouti
à des résultats qui vont largement dans le sens des opposants à la théorie de la
libéralisation financière. Un processus qui n’a donné que des résultats controversés à la
théorie de la libéralisation financière, soldé par une crise financière, puis du secteur réel
vers la fin des années 70.

Suite aux résultats négatifs des premières expériences de libéralisation financière, la


Corée du Sud et Taiwan entrèrent vers le début des années 80 dans un processus de
libéralisation financière partielle se traduisant par une libéralisation des taux d’intérêt
tout en laissant à l’État une marge d’intervention en matière de régulation du système

24
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

financier, de plus ces pays n’ont pas ouvert le marché des capitaux domestique à
l’extérieur.

Le processus de libéralisation financière en Corée du Sud et au Taiwan, malgré qu’il n’a


que peu d’effets positifs sur la croissance économique, il ne s’est pas traduit par des crises
financières comme au Chili. « Cela tient certainement à deux facteurs : la libéralisation
financière n’est intervenue que tardivement dans un environnement économique
intérieur stable. De plus les deux pays ont choisi une libéralisation financière partielle »
[Venet (1994), p. 105]

Ainsi, les expériences de libéralisation financière, indiquent qu’une libéralisation totale


des secteurs financiers peut ne pas avoir les effets escomptés. Car la libéralisation
financière, pour qu’elle soit bénéfique pour le développement financier et la croissance
économique doit être mise en place dans un environnement macroéconomique stable
[Béji (2009)].

Pour une meilleure compréhension des raisons d’être de la banque et de son rôle dans
l’économie, un corpus théorique a été développé tout en appréhendant les banques
comme des firmes économiques transformant des inputs en outputs. À partir des années
1960, de nombreuses théories microéconomiques des intermédiaires financiers se sont
développées dans le but de revoir leurs raisons d’être en tant que des unités économiques.
Ces théories mettent l’accent sur le rôle des intermédiaires financiers dans la réduction
des imperfections de marchés, coûts de transaction et asymétries d’information, source
des contraintes de liquidité rencontrées par les porteurs de projets.

Dans la théorie bancaire, comme dans la théorie de la firme, les problèmes liés aux coûts
de transaction et aux asymétries d’information trouvent leur origine dans les deux
facteurs comportementaux humains l’opportunisme et la rationalité limitée. Les contrats
financiers sont aussi caractérisés par ces deux facteurs indiquant l’existence des coûts de
transaction et de l’asymétrie d’information entre les prêteurs et les emprunteurs. Dans de
tels contextes, la théorie microéconomique de l’intermédiation financière délègue à la
banque le rôle de réduction des coûts de transaction et des asymétries d’information mais
comparativement aux relations directes entre prêteurs et emprunteurs.

Au titre de cette première section, nous avons exposé un bref aperçu de l’évolution des
débats sur le rôle des systèmes financiers dans la relance des économies dans la pensée
économique. Le rôle des systèmes financiers, particulièrement des banques, était déjà au
centre de la contribution de Adam Smith (1776), le fondateur de l’économie politique et a
connu des évolutions considérables dans le temps jusqu’à la théorie de la libéralisation
financière de McKinnon/Shaw (1973) ayant donné un nouveau contexte au
développement financier et à son importance pour la croissance économique à travers les
politiques de libéralisation financière, et ce malgré les critiques qu’elle a reçu.

25
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

La théorie de la libéralisation financière a reçu une approbation considérable de la part


des instances internationales ainsi que de la part des gouvernements de nombreux pays
qui se sont vu lancés dans des processus de libéralisation financière intenses permettant
le développement financier. Cette théorie a, donc, permis la renaissance des débats sur la
relation entre le développement financier et la croissance économique, particulièrement
sur le plan empirique, soutenue davantage par le renouvellement de la théorie de la
croissance économique.

Dans la seconde section suivante, nous allons mettre un accent particulier sur le concept
du développement financier ainsi que sur les différentes fonctions des systèmes
financiers.

26
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

Deuxième Section : APPROCHE FONCTIONNELLE DU DÉVELOPPEMENT


FINANCIER : CONCEPT DE DÉVELOPPEMENT FINANCIER, CANAUX DE
TRANSMISSION ET FONCTIONS DES SYSTÈMES FINANCIERS.

La définition du concept de développement financier a beaucoup évolué dans le temps.


Dans la première contribution empirique, Goldsmith (1969) souligna que le
développement financier se traduit par un changement de la structure financière. Ce n’est
qu’avec la contribution de Levine (1997), que le concept reçoit une définition plus
élaborée et n’est plus une simple assimilation au concept de libéralisation financière.

Pour définir le développement financier et son importance pour la croissance


économique, Levine (1997) développe une approche fonctionnelle. Cette approche se base
sur les fonctions des systèmes financiers afin d’expliquer les mécanismes à travers
lesquels la finance affecte la croissance économique.

Cette seconde section vise alors à appréhender la relation entre le développement


financier et la croissance économique à travers des modèles théoriques ayant expliqué
comment le développement financier affecte la croissance économique, en définissant le
concept de développement financier, les fonctions des systèmes financiers ainsi que les
canaux de transmission vers la croissance économique.

Dans un premier point nous passons en revue les principales définitions du concept de
développement financier. Puis, afin d’appréhender comment le développement financier
affecte la croissance, nous présentons le modèle théorique de Pagano (1993) suivi des
canaux de transmission entre finance et croissance économique. Dans un dernier point,
nous exposons l’approche fonctionnelle de la finance et de la croissance de Levine et les
différentes fonctions des systèmes financiers, à l’aide desquelles ils affectent la croissance
économique.

II.1 Quelle définition pour le concept de développement financier

Malgré l’abondante littérature tant théorique qu’empirique liant le développement


financier et la croissance économique, le concept de développement financier qui revient
dans toutes les analyses commençant par Gurley et Shaw (1955, 1960), n’a pas encore de
définition uniforme et précise. Mavrotas et Son (2004) expliquent ceci par le fait que la
structure financière n’est pas, uniquement, assez compliquée mais, aussi, évolue
différemment dans le processus de développement des différents pays [p. 04].

Goldsmith (1969) est le premier à prouver l’existence d’une corrélation positive entre la
taille du secteur financier et la croissance économique à long terme et ce en collectant
des données sur un groupe de pays et en utilisant des graphiques. Il souligne que « le
développement financier se traduit par un changement de la structure financière, par
conséquent, l’étude du développement financier nécessite essentiellement des
informations sur les modifications de la structure financière en courtes ou plus longues
27
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

périodes. Il considère que le développement financier peut être étudié soit en collectant
des informations sur les flux de transactions financières sur des périodes de temps
continues soit en réalisant une comparaison de la structure financière à différents points
du temps» [Mavrotas et Son (2004), p. 04]. Beji (2009) considère cette approche de
définition comme étant une approche matérialiste.

Vers le début des années 70, avec l’émergence de la théorie de la libéralisation financière
et les différents travaux qui s’y sont inspirés, le développement financier est largement
assimilé au concept de « libéralisation financière ». Alors que l’un des fondateurs de la
théorie de la libéralisation financière, Shaw (1973), définissait le développement financier
comme étant « l’accumulation d’actifs financiers à un rythme plus rapide que
l’accumulation d’actifs non financiers » [Masini (1975), p. 112].

Toutefois, limiter le concept du développement financier à la libéralisation financière ne


permet pas de l’appréhender. D’autant plus que les hypothèses sur lesquelles repose
l’analyse néoclassique sont très faibles et peu réalistes dans la mesure qu’elle considère la
concurrence pure et parfaite et la transparence comme les caractéristiques des marchés
du crédit, ce qui est loin de la réalité. Car un système financier développé n’est pas
toujours un système totalement libéralisé, totalement ouvert et exempt de toute
intervention étatique.

Au regard des fondements des théories microéconomiques de l’intermédiation mettant


un accent particulier sur l’importance des banques et des autres intermédiaires financiers
dans la réduction des asymétries d’information et des coûts de transaction, Levine (1997)
qualifient les banques et les marchés financiers comme des instruments financiers qui
parviennent à alléger, sans toutefois éliminer, les imperfections de marchés, coûts de
transaction et asymétrie d’information [Levine (1997), p. 689].

Néanmoins, définir le développement financier par le degré auquel le système financier


parvient à alléger les imperfections des marchés demeure trop étroit et ne nous fournis
pas d’information sur la manière par laquelle on peut aboutir à un système financier
développé.

Suite à la reconsidération du rôle et de l’importance des systèmes financiers dans


l’économie à partir de la théorie keynésienne, le concept de développement financier
recouvre depuis de nouvelles définitions adéquates à leurs nouvelles fonctions dans
l’économie. En effet, le développement financier désigne l’amélioration et le
perfectionnement des différentes fonctions des systèmes financiers. Ceci semble plus
logique du fait que ces fonctions ne changent pas dans le temps et dans l’espace.

Dans ce contexte, Levine (2004) a conçu une définit plus élaborée au concept de
développement financier « le développement financier implique des améliorations dans a)
la production d’informations ex-antes sur les investissements potentiels ; b) le suivi des

28
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

investissements et la réalisation d’un contrôle sur les sociétés ; c) la division,


diversification et gestion des risques ; d) la mobilisation et mutualisation des épargnes et
e) la facilitation des échanges de biens et services » [Levine (2004), page 06].

En s’inspirant de la définition de Levine, Kpodar (2006), définit le développement


financier ainsi « … un système financier se développe lorsqu’il se produit : a) une
accumulation des actifs financiers, b) une augmentation de la gamme des instruments
financiers (autrement dit une diversification des actifs) et un accroissement de la diversité
des institutions financières, c) une amélioration de l’efficacité et de la concurrence dans le
secteur financier et d) un accroissement de l’accès de la population aux services
financiers » [Kpodar (2006), p. 1].

Malgré qu’à travers ces définitions, le concept de développement financier apparaît un


phénomène simple, la réalité montre le contraire. Le développement financier est un
phénomène endogène nécessitant la conjonction d’un ensemble de facteurs, de politiques,
de structures et de secteurs. Il ne concerne pas uniquement le secteur financier. Dans
cette lignée, Roubini et Bilodeau (2008) définissent le développement financier comme
l’ensemble des facteurs, des politiques et des institutions qui conduisent à l’efficacité des
marchés et de l’intermédiation et à un accès général et important aux capitaux et aux
services financiers [p. 03].

Le développement de la littérature portant sur la relation entre le développement


financier et la croissance économique a conduit à l’élaboration des mesures permettant
d’évaluer le niveau de développement financier. Miesel et al. (2008) ont élaboré une
définition qui reflète les mécanismes via lesquels le développement financier pourra se
manifester, et qui permettra de construire des mesures plus adéquates du développement
financier. Le développement financier est un processus « par lequel le système financier
gagne en profondeur, en accessibilité, en rentabilité, en stabilité, en efficacité, en
ouverture internationale et en diversité ».

Ainsi le développement financier est un concept complexe nécessitant la conjonction d’un


ensemble de facteurs, de politiques de structures et de secteurs, et ne pourra être atteint
que par une amélioration dans le fonctionnement des systèmes financiers. Il ne devra pas
être assimilé aux seules réformes financières ou encore à l’établissement des marchés
financiers. Mais au contraire, il pourra se produire par la seule amélioration des fonctions
et des instruments déjà existants.

II.2 Comment le développement financier affecte la croissance économique :


Modèle théorique et canaux de transmission

Afin de mieux comprendre théoriquement l’interaction entre le développement financier


et la croissance économique, référons-nous au modèle analytique de Pagano (1993) tout

29
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

en enchaînant par les canaux de transmission entre le développement financier et la


croissance économique.

Le modèle analytique de Pagano (1993) :


Pour ce faire, Pagano considère un modèle simple de croissance endogène " ":
= … … … … (1)
Pour des raisons de simplification, pagano suppose que la population est stationnaire et
que l’économie produit un seul bien qui peut être investi ou consommé. S’il est investi, le
taux de dépréciation par période est représenté par . Il s’ensuit que l’équation
d’investissement s’écrit sous la forme suivante :
= − (1 − ) … … … … … … … … … … … … … … (2)
Dans une économie fermée sans État, l’équilibre sur le marché des capitaux s’obtient par
l’égalité entre l’épargne « S » et l’investissement « I ». Dans ce contexte Pagano suppose
que seule une proportion " " du flux d’épargne est transformée en investissement alors
que le reste "1 − " est perdue dans le processus d’intermédiation, par conséquent:
= … … … … (3)
D’après la première équation : =
Il s’ensuit que le taux de croissance économique à t+1 est égal à :

= −1= −1

En utilisant l’équation (2) sans prise en compte des indices du temps, le taux de
croissance peut être écrit ainsi :

= = −

= − … … … (4)

En considérant l’équilibre sur le marché des capitaux : = on remplace par " "
dans l’équation du taux de croissance.

Ainsi, l’équation (4) du modèle analytique de Pagano nous révèle comment le


développement financier peut affecter la croissance : soit en augmentant le coefficient " "
c'est-à-dire en augmentant la proportion de l’épargne canalisée à l’investissement, soit en
augmentant la productivité marginale sociale du capital " ", ou encore en influençant sur
le taux d’épargne privée " "

Nous exposons, dans ce qui suit, brièvement divers canaux par lesquels la finance affecte
la croissance économique tout en adoptant cette principale classification de Pagano
(1993).

30
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

II.2.1 Canaux de transmission entre le développement financier et la croissance économique :

Pagano (1993) a identifié dans son analyse trois canaux via lesquels le développement
financier exerce une influence sur la croissance économique, la facilitation de l’affectation
de l’épargne, l’amélioration de l’allocation du capital et l’incidence sur le taux de
l’épargne.

Quant à Levine (1997), dans l’approche fonctionnelle de la finance et de la croissance il


distingue deux canaux, l’accumulation du capital en améliorant le taux de formation du
capital et en agissant sur le taux d’épargne ou par la réallocation de l’épargne et
l’innovation technologique par l’invention ou l’innovation de nouveaux processus de
production en agissant sur le taux d’innovation.

En considérant la classification de Pagano (1993), les systèmes financiers parviennent à


affecter la croissance économique en facilitant l’affectation de l’épargne aux
investissements. Dans le processus de transformation de l’épargne en investissement, les
intermédiaires financiers absorbent les ressources. Cette absorption de ressources par le
secteur financier constitue principalement la rémunération des services offerts, mais
encore, il se peut que cette rémunération reflète l’inefficacité des intermédiaires financiers
et leur pouvoir de marché. Dans ce contexte, Roubini et Sala-i-Martin (1992) notent que
l’activité des intermédiaires financiers peut être importunée par une forte taxation sous la
forme de réserves obligatoires élevées, une taxation élevée des transactions, une
régulation restrictive, etc. Cette situation incite les intermédiaires financiers à essayer de
compenser cette perte par l’augmentation de la marge. Ces auteurs préconisent le
développement financier, se résumant en la libéralisation financière, qui est de nature à
réduire le « gaspillage de ressources », augmentant ainsi la proportion de l’épargne
affectée à l’investissement et ainsi le taux de croissance économique.

De même, selon Pagano (1993) les systèmes financiers parviennent à influencer la


croissance économique en améliorant l’allocation du capital. La seconde principale
fonction des intermédiaires financiers qu’il convient de mettre en avant est l’allocation
des fonds aux projets où le rendement marginal du capital est le plus élevé. Dans le cadre
de ce modèle les intermédiaires financiers augmentent la productivité du capital
favorisant la croissance économique de deux manières :

a- Par la collecte des informations nécessaires afin d’évaluer les projets d’investissement
alternatifs

b- Par l’incitation des individus à investir dans des technologies plus risquées mais
productives via son rôle en matière de partage des risques.

Levine (1997) souligne que le développement financier affecte la croissance économique


via l’innovation technologique par l’invention ou l’innovation de nouveaux processus de

31
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

production en agissant sur le taux d’innovation technologique et donc sur la


productivité et ainsi la croissance économique.

Saint Paul (1992) en abordant les canaux de transmission entre le développement


financier et la croissance économique, il s’est focalisé sur le canal du choix technologique.
Il conclue dans son modèle au fait que le développement financier favorise la
diversification des risques, ce qui amène les producteurs à choisir des technologies
risquées mais plus productives ayant un effet positif sur la productivité des projets et
ainsi la croissance économique.

King et Levine (1993b) mettent en exergue l’impact du développement financier sur la


croissance via son amélioration pour la productivité des investissements. En mettant en
avant un nouveau mécanisme constitué par les activités des entrepreneurs, ils ont élaboré
un modèle théorique qui se base sur la demande de la part des entrepreneurs potentiels
de deux services financiers la sélection des meilleurs entrepreneurs et la mobilisation des
ressources financières nécessaires pour le financement de leurs activités innovantes. Il
ressort de leur modèle que des intermédiaires financiers développés sont un facteur
important de dynamique entrepreneuriale permettant un accroissement de la
productivité et ainsi la croissance économique.

Il convient, aussi, d’évoquer l’analyse menée par Beck et al. (2000) qui s’intéressent à
l’impact causal du développement financier sur la croissance et ses sources, dans laquelle
ils soutiennent qu’un meilleur fonctionnement des banques améliore l’allocation des
ressources et accélère la croissance de la productivité et ainsi la croissance économique à
long terme.

Le troisième canal, suivant la classification de Pagano (1993) est représenté par le taux
d’épargne privée. À ce propos, le sens de la relation est très ambigu, dans la mesure que
le développement financier peut aussi réduire l’épargne et ainsi la croissance économique.
À mesure que les marchés de capitaux se développent, les ménages bénéficient d’une
meilleure assurance contre les chocs et une meilleure diversification des taux de
rendement des risques. Alors que le crédit à la consommation devient plus facilement
disponible et à bon marché.

Le développement financier restreint aussi la marge entre le taux d’intérêt payé par les
entreprises et ceux reçus par les ménages. Chacun de ces facteurs affecte le
comportement de l’épargne mais dans chaque cas l’effet est ambigu. Dans ce contexte
Levine (1997) indique que le développement financier stimule la croissance économique
par son incidence sur l’accumulation du capital en améliorant le taux de formation du
capital et en agissant sur le taux d’épargne privée.

Levine (1997), afin d’approfondir ses explications, a conçu une approche fonctionnelle
très explicite de la relation développement financier-croissance économique.

32
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

II.3 Approche fonctionnelle de la relation Finance-croissance

Pour une meilleure compréhension du rôle du développement financier dans la


stimulation de la croissance économique, il est intéressant d’adopter une approche
fonctionnelle du développement financier développée par Levine (1997). Dans son étude,
il développe les différentes fonctions des systèmes financiers qui permettent d’assurer
une croissance économique à travers deux principaux canaux l’accumulation du capital et
l’innovation technologique. Levine adopte une approche fonctionnelle de la finance et de
la croissance permettant d’expliquer théoriquement l’effet des différentes fonctions des
systèmes financiers sur la croissance via deux principaux canaux l’accumulation du
capital et l’innovation technologique. Cette approche théorique est illustrée dans la
figure ci-dessous.

Figure n°1.1 : Approche théorique de la finance et de la croissance


Frictions du marché
Coûts de transaction
Coûts d’information

Banques et marchés financiers

Les fonctions financières


* Mobilisation de l’épargne
* Allocation des ressources financières
* Exercice d’un contrôle sur les entreprises
financées
* Facilitation de la gestion des risques
* Facilitation de l’échange des biens, services,
contrats

Canaux de transmission vers la croissance


économique
Accumulation du capital
Innovation technologique

Croissance
Source: Levine R. (1997); « Financial development and Economic Growth: Views and Agenda »
Journal of Economic Literature, Vol 35, N°2, p. 691

Pour Levine les intermédiaires et marchés financiers émergent en raison des frictions qui
existent sur les marchés bancaires et financiers, coûts de transaction et coûts

33
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

d’information. De fait, pour Levine, le développement financier a lieu lorsque les


institutions financières et les marchés financiers parviennent à minimiser ces frictions.
Car l’existence des coûts de transaction et des coûts d’acquisition d’informations sur les
emprunteurs peuvent représenter une entrave au bon fonctionnement des systèmes
financiers.

Tous les systèmes financiers, quelle que soit leur structure, remplissent une fonction
principale qui consiste en la facilité d’allocation et de redéploiement des ressources dans
le temps et dans l’espace et ceux dans un environnement incertain. C’est donc, de cette
fonction principale que découlent les différentes fonctions des systèmes financiers
[Merton (1995) p. 24 et Levine (1997), p. 691]. En effet, par le biais de cette fonction
principale, les intermédiaires, banques et marchés, parviennent à exercer un contrôle sur
les entreprises et les projets financés permettant d’assurer la bonne conduite des
entreprises bénéficiaires des crédits et de garantir ainsi le remboursement des crédits
accordés. Il s’ensuit, alors, la formation de bases de données sur les emprunteurs et le
développement des relations de long terme entre les banques et leurs clients facilitant la
gestion des risques. De plus, le développement des systèmes financiers passe par le
développement des instruments de paiement facilitant les échanges des biens, des
services et des contrats.

De par ces fonctions, les intermédiaires financiers acquièrent un savoir faire et des
connaissances en matière de nouvelles opportunités et de nouveaux procédés plus
productifs et innovant. Les intermédiaires deviennent, ainsi, des conseillés des
entreprises en les encourageants à investir dans les domaines les plus innovant et plus
productifs participant, de ce fait, à l’élévation du taux de l’innovation technologique.

Outre ce premier canal par lequel le développement financier affecte la croissance


économique, les systèmes financiers en affectant les ressources financières aux projets les
plus innovants favorisent l’investissement et ainsi l’accumulation du capital, constituant
de ce fait un second canal de la finance à la croissance économique.

Il apparaît alors que l’analyse de la relation finance-croissance par le biais de l’approche


fonctionnelle des systèmes financiers est la meilleure. Car cette approche s’appuie sur
deux simples principes: les fonctions financières sont plus stables dans le temps et dans
l’espace comparativement aux institutions, de plus, les formes institutionnelles s’adaptent
plus facilement aux fonctions [Merton (1995), p. 23].

Nous allons présenter brièvement les cinq fonctions, tout en se référant aux modèles
théoriques développés dans ce sens afin d’expliquer théoriquement le rôle du système
financier.

34
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

II.3.1 Acquisition des informations et allocation optimale des ressources:

L’une des raisons d’existence des banques et d’autres intermédiaires financiers est leur
efficacité dans la réduction des coûts de transaction et des informations relatives aux
projets et aux investisseurs. Ce qui induit une allocation efficace des ressources aux
projets les plus productifs et les plus rentables.

L’existence et l’importance de ces coûts de transactions dans les contrats financiers


entravent la croissance économique. De plus, les épargnants pris individuellement n’ont
ni la capacité ni les moyens d’évaluer les entreprises dans lesquelles ils désirent investir.
Face à cette difficulté de collecte des informations, les épargnants font appel au système
financier. Via sa spécialisation, son savoir faire et le volume important des actifs traités
permettant la réalisation des économies d’échelle et la diversification des portefeuilles, le
système financier se substitue à chacun des épargnants dans l’évaluation des
opportunités d’investissement en réduisant les coûts d’acquisition de l’information. Il
offre, de ce fait, des opportunités de placement rentables pour les épargnants et un accès
à moindre coûts pour les emprunteurs.

L’intervention des systèmes financiers ne se limite pas à l’évaluation ex-ante mais


également, au contrôle et au suivi ex-post des projets financés à moindre coûts. Cette
minimisation des coûts ne peut être permise que par la nature des relations de long
terme qu’entretiennent les intermédiaires financiers avec les entreprises. La réduction
des coûts de transaction a également un impact sur le volume des investissements dans le
sens qu’elle contribue au transfert d’une plus grande part de l’épargne en investissements
productifs

Via leur capacité, leurs compétences et leur savoir faire en matière de collecte et de
traitement des informations, les intermédiaires financiers parviennent à sélectionner à
moindre coûts les meilleurs projets ou encore les entrepreneurs les plus innovants [King
et Levine (1993b)].

Greenwood et Jovanovic (1990) ont élaboré un modèle théorique où ils ont mis l’accent
sur le rôle des intermédiaires financiers dans l’acquisition des informations, la
mobilisation de l’épargne et son allocation aux projets les plus productifs. Dans leur
modèle, le capital peut être investi soit dans des projets peu risqués et peu rentables ou
dans des projets risqués et rentables. Le risque est provoqué par les chocs agrégés et les
chocs spécifiques aux projets. Ainsi, les intermédiaires financiers par leur connaissance
des chocs agrégés et par leur capacité de différencier entre les deux chocs avec des coûts
d’acquisition et de traitement des informations suffisamment bas, choisissent des projets
appropriés pour un choc donné. Permettant, de ce fait, d’accroitre le rendement attendu
de leurs portefeuilles, au-delà de ce que les autres agents économiques auraient pu
obtenir sans aucune information sur les chocs agrégés (chocs globaux). À cet effet, les

35
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

épargnes canalisées via les intermédiaires financiers sont allouées plus efficacement, ce
qui stimule l’accumulation du capital et ainsi la croissance économique [Pagano (1993)].

En absence des banques, les investisseurs averses aux risques, choisissent une
technologie moins productive, laissant ainsi les investissements les plus risqués et donc
les plus productifs sans financement. Cette inefficacité peut être considérablement réduite
par les banques qui mutualisent les risques de liquidité des déposants et investissent la
majorité de leurs fonds dans des projets plus productifs. Il en résulte, ainsi, une
croissance plus élevée [Pagano (1993)].

II.3.2 facilitation des transactions, gestion des risques et diversification des actifs :

Le rôle des systèmes financier dans la réduction des coûts de transactions et des
asymétries d’informations permet de faciliter les transactions des agents économiques.
Plus encore, ce rôle permet une meilleure gestion des risques et une diversification des
actifs.

Levine (1997) considère deux principaux types de risques accompagnant les transactions
financières : le risque de liquidité et le risque idiosyncrasique, propre aux comportements
des individus. Le risque de liquidité est associé aux préférences divergentes des
épargnants et des emprunteurs. Car, et d’une manière générale, les ménages préfèrent
placer leurs ressources en actifs liquides et à court terme, contre une demande de
ressources à long terme par les entreprises. Ce qui fait naître une incertitude quant à la
conversion des actifs en moyens d’échange. Cette incertitude est d’autant plus intensifiée
suite aux asymétries d’information et aux coûts de transaction, caractérisant les contrats
financiers. Cela entrave la liquidité des actifs et aggrave ainsi le risque de liquidité.

L’une des plus importantes fonctions des intermédiaires financiers est la conciliation
entre les préférences divergentes des épargnants et des investisseurs en transformant des
actifs liquides en actifs à long terme adaptés aux investisseurs à travers leur capacité de
réduction des asymétries d’information et des coûts de transactions. Les banques en
diversifiant leurs portefeuilles de projets liquides et illiquides, procurent une certaine
assurance contre le risque de liquidité pour l’épargnant et favorisent les investissements
à long terme dans des projets rentables (Levine, 1997). Les intermédiaires financiers
remplissent cette fonction de facilitation des transactions et de gestion des risques soit en
s’interposant entre les épargnants et les investisseurs, soit en leur apportant assistance
pour leur intervention sur le marché financier. Par conséquent, ils parviennent à ajuster
l’offre et la demande de capitaux. Les intermédiaires financiers sélectionnent, alors, les
projets les plus innovants et donc les plus rentables pour les financer.

Outre la gestion du risque de liquidité, le système financier permet de gérer le risque


idiosyncrasique, ou le risque propre à l’individu et au projet d’investissement à travers la
diversification des actifs et, ainsi, le partage des risques. En effet, le système financier en

36
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

ayant la capacité de diversifier les risques peut affecter la croissance économique de long
terme en agissant sur l’allocation des ressources et le taux d’épargne (Levine, 1997).

Les intermédiaires financiers peuvent réduire le risque de liquidité en mutualisant les


risques individuels et en investissant les fonds récoltés dans des actifs peu liquides mais
rentables, à l’encontre des ménages pris individuellement, qui ne pourraient investir
leurs fonds que dans des projets liquides et peu rentables, et cela suite au risque
idiosyncrasique. La diversification des risques ne permet pas uniquement l’accumulation
du capital mais également de provoquer un progrès technique, via l’accroissement et la
stimulation de l’innovation (King et Levine, 1993b). Il s’ensuit que les intermédiaires
financiers parviennent à améliorer la productivité du capital et à stimuler la croissance
économique à travers une allocation de l’épargne aux actifs liquides et par la réduction de
la liquidation prématurée des investissements rentables. Bencivenga et Smith (1991) ont
développé un modèle de croissance endogène, en considérant principalement le rôle des
banques dans la fourniture des liquidités en s’appuyant sur le travail de Diamond et
Dibvig (1983). Ils ont, ainsi, intégré la fonction d’apport des liquidités dans leur modèle,
pour conclure sur l’impact de l’intermédiation financière sur la croissance réelle. En
absence d’intermédiaires financiers, tous les investissements en capital seront financés
par autofinancement, ce qui induit le plus souvent, la liquidation prématurée des
investissements. Alors qu’en leur présence, cette liquidation prématurée des
investissements peut être réduite ou même évitée suite à la transformation des dépôts à
court terme en crédits à long terme.

Subséquemment, le développement des intermédiaires financiers, en particulier, via leur


fonction de fourniture des liquidités, stimule le taux de croissance réelle.

Saint-Paul (1992), à travers sa contribution sur le rôle du système financier dans


l’économie, a mis l’accent sur le rôle du marché financier dans la gestion des risques. Il a
parvenu à travers son modèle, considérant une économie simple à deux secteurs, au fait
que les marchés de capitaux permettent la répartition des risques grâce à la
diversification financière. En absence d’un marché financier développé, les agents ne
peuvent limiter les risques que par le choix des technologies moins spécialisées et moins
productives en se penchant sur des actifs peu risqués et peu rentables au détriment
d’actifs risqués et rentables. À cet effet, la croissance générée par le développement
financier est le résultat de cette substitution d’actifs peu risqués par des actifs risqués
mais rentables. Cette substitution n’est permise que par les systèmes financiers
développés.

II.3.3 surveillance et contrôle ex-post des investissements et des entreprises :

Les problèmes résultants des contrats financiers ne surviennent pas uniquement en ex-
ante à leur conclusion mais ils peuvent, également, survenir en ex-post. À cet effet, les
systèmes financiers interviennent en vue d’alléger ces problèmes, en réduisant les coûts

37
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

d’acquisition d’information à travers une surveillance des managers et l’exercice d’un


contrôle sur les sociétés en ex-post. L’absence des arrangements financiers
(Intermédiaires et marchés) qui renforcent le contrôle des sociétés peut empêcher la
mobilisation de l’épargne et son allocation aux projets profitables [Levine (1997)].
L’asymétrie d’information existante entre les prêteurs et les emprunteurs, les managers
et les créanciers, constitue une incitation à l’apparition des banques et d’autres
intermédiaires financiers qui devraient exercer un contrôle sur les entrepreneurs afin de
les contraindre d’agir dans l’intérêt des créanciers et des actionnaires. Dans ce sens les
intermédiaires financiers jouent un rôle crucial consistant en la surveillance des
entrepreneurs et la vérification des rendements effectifs des projets. C’est ainsi, le rôle de
surveillant délégué ou « Delegate Monitoring » permettant la réduction des coûts de
surveillance, de collecte des informations et de contrôle des sociétés, comparativement
aux épargnants pris individuellement. Des intermédiaires financiers bien développés
peuvent renforcer l’efficacité de l’investissement en affaiblissant les coûts de surveillance.
De plus, à mesure que les intermédiaires et les entreprises développent des relations de
long terme, cela pourra réduire davantage les coûts d’acquisition d’information [Levine
(1997)]. En revanche, cette fonction de contrôle des sociétés n’est pas spécifique aux
banques et autres intermédiaires financiers mais elle peut être accomplie par les marchés
financiers à travers la facilitation des opérations de prise de contrôle des entreprises ou le
rachat des entreprises. Car cette menace de prise de contrôle permettra éventuellement
l’alignement des incitations managériales avec celles des propriétaires et des créanciers.
De ce fait, les systèmes financiers, banques et marchés, renforcent la surveillance et le
contrôle ex-post des entrepreneurs et des projets financés.

II.3.4 mobilisation de l’épargne (Mobilizing Saving) :

Étant donnée la difficulté d’abandonner leurs épargnes pour de longues périodes, les
épargnants individuels peuvent êtres réticents quant au financement des projets
rentables à long terme. C’est pour cette raison que le système financier apparaît comme
une solution, en fournissant des mécanismes à travers lesquels il met en commun des
fonds offrant des opportunités pour les épargnants de participer au financement des
investissements vastes et indivisibles [Merton (1995)].

La mobilisation implique la création de petits instruments plus adaptés et fournit des


opportunités pour les épargnants de détenir des portefeuilles diversifiés, investir des
entreprises efficaces et augmenter la liquidité des actifs. La mobilisation des épargnes de
nombreux épargnants dispersés permet de surmonter les coûts de transaction associés
avec la collecte de l’épargne de différents individus et de surmonter les asymétries
d’information associées avec le fait de rendre les épargnants plus alaises dans l’abandon
du contrôle de leurs épargnes. De ce fait, les intermédiaires financiers améliorent
l’efficacité de l’économie et augmente la croissance économique en permettant aux
individus d’investir dans de grands projets et en permettant à ces projets de se réaliser.
Les systèmes financiers les plus efficaces dans la mobilisation de l’épargne affectent

38
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

favorablement la croissance économique. Néanmoins, du point de vue théorique il est


possible que la réduction des risques attachés aux placements réduits l’épargne de
précaution.

Il se peut aussi que la hausse du rendement de l’épargne ait un effet négatif sur son
volume si l’effet de revenu l’emporte sur l’effet de substitution entre épargne et
consommation [Kpodar (2006)].

II.3.5 facilitation des échanges de biens et services :

En plus de la mobilisation de l’épargne et de la collecte des informations, le système


financier permet une plus grande facilitation des échanges de biens et services. À travers
l’allègement des coûts de transaction, il peut promouvoir la spécialisation, l’innovation
technologique et, ainsi, la croissance économique. Car la spécialisation accroît la
productivité du travail et requiert plus de transactions.

Au final, acquérir des informations sur les projets, faciliter les transactions, gérer les
risques, contrôler les entreprises, mobiliser l’épargne et faciliter les échanges de biens et
services constituent les principales fonctions des systèmes financiers, de par leurs deux
structures intermédiaires et marchés, permettant de stimuler la croissance économique à
travers un des trois canaux fondamentaux.

Toutefois, malgré que les travaux théoriques s’accordent sur l’existence d’interactions
entre le développement financier et la croissance économique, il existe des controverses
en ce qui concerne le sens de causalité. Ce point de vue a été, principalement, investigué
empiriquement. Afin de mieux exploiter la littérature relative à la relation entre le
développement financier et la croissance économique, nous allons mettre un accent sur
cette littérature dans le chapitre suivant traitant des analyses empiriques sur la relation
entre la finance et la croissance économique.

Le concept de développement financier défini ci-dessus, le modèle théorique de Pagano


ainsi que l’approche fonctionnelle développée par Levine ont constitué une assise
importante au développement des approches empiriques qui tentent d’examiner
l’importance et le rôle du développement financier dans l’économie.

39
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

Conclusion

L’objectif de ce premier chapitre était de discuter la relation entre la finance et la


croissance sous un angle théorique, en remontant aux premiers travaux théoriques
économiques. Deux sections ont été à cet effet développées, une première retraçant
l’évolution historique du rôle des banques et des systèmes financiers dans l’économie,
commençant par Adam Smith (1776) jusqu’à la théorie de la libéralisation financière
fondée par McKinnon (1973) et Shaw (1973). Dans la seconde section nous avons mis
l’accent sur le concept de développement financier, les canaux via lesquels il affecte la
croissance économique et l’approche fonctionnelle de la finance et de la croissance
constituant la principale assise des études sur le lien entre la finance et la croissance.

La première section nous a montré que les débats sur l’importance des systèmes
financiers ne sont pas de nos jours, mais ils étaient, déjà, au centre de l’histoire de la
pensée économique. Sans avoir la prétention d’être exhaustive, nous avons mis l’accent
sur certains auteurs, connus en science économique, tout en s’inspirant de Diatkine
(2002). Dans la doctrine classique, malgré que la banque apparait au centre des
préoccupations des premiers auteurs, elle n’occupait qu’une place médiocre et semble un
acteur pacifique et leur intervention est très limitée. Néanmoins, cette perception a vite
été remise en cause, et les banques devenaient les principaux acteurs du fonctionnement
des économies et ce depuis principalement la contribution de Schumpeter (1911). Ce
dernier a considéré les banques comme un maillon indispensable du processus de
l’évolution économique à travers son financement pour les nouveaux entrepreneurs
innovants.

Avec la contribution de Gurley et Shaw (1955, 1960) la théorie fondamentale de


l’intermédiation financière a été développée élaborant un cadre conceptuel de
l’intermédiation financière et donnant aussi un rôle crucial aux banques et aux autres
intermédiaires financiers.

Le lien entre le développement financier et la croissance, a connu un tournant important


suite au développement de la théorie de la libéralisation financière, dont les initiateurs
sont McKinnon (1973) et Shaw (1973), permettant un développement financier et ainsi
une croissance économique.

Depuis, des modèles théoriques ont vu le jour, et ont tenté d’expliquer comment le
développement financier affecte la croissance économique [Pagano (1993) et Levine
(1997)]. Il ressort de ces modèles que le développement financier joue un rôle substantiel
dans la stimulation de la croissance économique.

C’est pourquoi, l’approche fonctionnelle de la relation entre le développement financier et


la croissance, constitue l’assise théorique d’un plus large corpus de la littérature
empirique traitant de la relation entre la finance et la croissance économique.

40
PREMIER CHAPITRE : ANALYSE THÉORIQUE DE
L’IMPORTANCE DES SYSTÈMES FINANCIERS DANS L’ÉCONOMIE

Le chapitre suivant vise à examiner la relation entre le développement financier et la


croissance économique à travers une revue de la littérature empirique. Pour les besoins
de notre travail, nous l’avons subdivisé en deux parties. La première examinant le lien
entre le développement financier et la croissance tout en se basant soit sur le taux de
croissance global ou un de ces canaux ; accumulation du capital, productivité ou taux
d’épargne privée. La seconde est celle examinant, particulièrement, la relation entre le
développement financier et l’entrepreneuriat dont l’intérêt est d’examiner la relation à un
niveau plus microéconomique. Cette seconde partie doit être précédée par une
présentation des concepts d’entrepreneuriat et de dynamique de création des entreprises
ainsi que leur importance dans l’économie, justifiant notre intérêt pour la relation précise
entre le développement financier et l’entrepreneuriat.

41
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

DEUXIÈME CHAPITRE:
La Contribution du Développement Financier à la
Croissance Économique : Approches Empiriques
Introduction

Dans la foulée de la contribution théorique pionnière de Schumpeter, les études


empiriques sur le rôle du développement financier pour la croissance économique ne
cessent de croître. Goldsmith (1969) était l’initiateur des analyses empiriques du lien
entre la finance et la croissance. Malgré que son approche ne fût pas concluante sur
l’impact du développement financier sur la croissance économique, elle trouve d’évidence
pour l’existence d’une corrélation positive entre les deux sphères de l’économie.

Par la suite, une littérature empirique pléthore s’est développée dans l’objectif
d’examiner la relation entre la finance et la croissance économique en s’inspirant
particulièrement des modèles de croissance endogène.

quoique le constat le plus claire et le plus commun à l’ensemble des études empiriques est
l’existence d’un lien positif entre le développement financier et la croissance économique,
le sens de causalité et les canaux via lesquels la finance affecte la croissance économique
constituent d’importantes controverses.

Dans toutes ces analyses, l’examen d’un canal un peu plus spécifique a pris place, c’est le
canal de l’entrepreneuriat. En effet, l’entrepreneuriat, ou plus communément parlant la
création de nouvelles entreprises, est considéré comme un canal microéconomique via
lequel la finance affecte la croissance économique, notamment récemment avec
l’importance qu’occupe ce phénomène en tant qu’un déterminant prépondérant dans
l’explication de la croissance des économies. Explorer ce canal, constitue l’une des
manières les plus élaborées pour s’interroger sur l’impact du développement financier sur
la croissance économique

L’entrepreneuriat ce concept à multi-facettes, recouvrant plusieurs définitions mettant au


centre l’entrepreneur individu. Néanmoins, il est plus communément admis, en
particuliers par les praticiens et les statisticiens que l’entrepreneuriat est assimilé à la
création de nouvelles entreprises et ce dernier fait, peut être le seul aspect
entrepreneurial. La création de nouvelles entreprises recouvre des définitions diverses. Il
n’est pas un phénomène spontané, mais plutôt un processus enchaînant plusieurs actions.

42
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

L’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises acquièrent de plus en plus une


place primordiale dans le processus du développement économique, ils sont la source du
dynamisme et du changement économique. Néanmoins, malgré son importance la
création de nouvelles entreprises et l’entrepreneuriat d’une manière globale se heurte à
des obstacles à tous les niveaux. Les contraintes macroéconomiques et institutionnelles
semblent plus pénibles. Les contraintes d’accès au système financier, ou le manque du
développement financier, constituent dans ce contexte, l’obstacle le plus prononcé,
particulièrement pour les entrepreneurs potentiels.

De fait, l’investigation de la relation entre le développement financier est


l’entrepreneuriat semble très importante dans la mesure qu’elle permet, éventuellement,
d’apporter une valeur ajoutée en terme de politique économique, plus spécifiquement,
politique du développement financier et d’entrepreneuriat.

Le présent chapitre sera consacré à la présentation d’une revue de littérature empirique,


portant sur l’importance du développement financier pour la croissance économique
d’une manière générale dans une première section. Pui nous aborderons dans la troisième
section le lien spécifique entre la finance et l’entrepreneuriat, un déterminant central de
croissance des économies. Toutefois, cette troisième section sera précédée par une brève
présentation des deux concepts d’entrepreneuriat et de création de nouvelles entreprises
dans une seconde section. Notons, que notre objectif, n’est en aucun cas, de faire une
revue très exhaustive de la littérature empirique, mais ce chapitre se voit important dans
la mesure qu’il permettra de mettre le point sur le rôle positif du développement
financier dans l’économie d’une manière globale.

43
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Première Section: TRAVAUX APPLIQUÉS SUR LE LIEN ENTRE LE


DÉVELOPPEMENT FINANCIER ET LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
EXAMEN DES CANAUX MACROÉCONOMIQUES

L’importance de la finance pour la croissance économique a été amplement discutée non


seulement théoriquement, mais également empiriquement. Commençons par la première
contribution empirique de Goldsmith (1969) qui a examiné la relation entre la finance et
la croissance. Puis avec le renouveau de la théorie de la croissance économique qui a
donné lieu à l’émergence et au développement des modèles de croissance endogène, les
études sur le lien entre la finance et la croissance se multiplient davantage. Ces dernières,
en s’appuyant sur les modèles de croissance endogène, intègrent le développement
financier comme un des facteurs explicatifs de la croissance économique.

Dans cette panoplie de travaux, King et Levine (1993a) sont les premiers ayant établi un
modèle économétrique examinant l’impact du développement financier sur la croissance
économique. Depuis, une littérature pléthore se développe [King et Levine (1993a, b),
Beck et al. (2000), Hassan et al. (2011), Atje et Jovanovic (1993), Levine et Zervos (1998),
…]. Ces études diffèrent l’une de l’autre par rapport à l’approche économétrique
employée, aux variables du développement financier, à l’échantillon considéré ainsi qu’à
la période d’analyse.

Les résultats de ces travaux sont parfois contradictoires à propos de la relation entre le
développement financier et la croissance économique, sur sa nature, les mécanismes et
canaux d’impact et de transmission de l’effet, le sens de causalité ainsi que sur l’existence
d’effets de seuil.

L’objet de la présente section est de présenter une revue de littérature empirique, qui ne
se voit pas exhaustive, sur la relation entre le développement financier et la croissance
économique afin de rendre compte, empiriquement, de l’importance des systèmes
financiers développés. Pour ce faire, nous mettons l’accent sur un certain nombre de
travaux touchant dans un premier temps à la relation positive entre le développement
financier et la croissance économique, puis dans un second temps au sens de causalité. Le
troisième point accorde une importance particulière à l’évidence empirique d’une relation
mitigée entre le développement financier et la croissance. Le dernier point aborde la
question de la structure financière et son impact sur la croissance économique.

44
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

I.1 Évidences empiriques sur la relation positive entre le développement financier


et la croissance économique :

Une pléthore littérature empirique se développe suivant diverses démarches


méthodologiques, statistiques et économétriques, afin d’examiner le lien entre la finance
et la croissance économique. Un grand nombre de ces travaux s’inscrit, particulièrement,
dans la logique de McKinnon (1973) et Shaw (1973).

La contribution de Goldsmith (1969) est une des premières ayant examiné si la finance
exerce une influence causale sur la croissance et si la mixture entre intermédiaires et
marchés influence la croissance économique. Sur un échantillon de 35 pays, Goldsmith a
compilé des données concernant la part des actifs des intermédiaires financiers dans le
produit national sur la période (1860-1963). Il a, graphiquement, montré l’existence
d’une corrélation positive entre le développement financier, mesuré par le rapport des
actifs financiers au capital réel et le rapport des émissions d’actifs financiers au produit
intérieur brut. À mesure que le pays se développe, la taille de l’intermédiation financière
relativement à la taille de l’économie augmente. Néanmoins, Goldsmith était conscient
du fait que ces résultats demeurent moins confiants et les représentations graphiques ne
permettent pas une interprétation causale de la relation finance-croissance économique.
S’agissant de la relation entre la croissance économique et la structure du système
financier, Goldsmith n’a pas pu fournir une évidence empirique en raison du manque des
données sur le développement des marchés financiers sur un large éventail de pays.

Toutefois, cette étude comporte certains problèmes, tels la mesure du développement


financier qui n’est que la taille des intermédiaires financiers, de plus Goldsmith n’a pas
contrôlé pour d’autres variables macroéconomiques ainsi que pour la causalité inverse.

Avec le développement des théories de la croissance endogène, nous avons assisté à


l’essor d’une littérature empirique croissante qui intègre le développement financier en
tant qu’une variable explicative de la croissance économique. King et Levine (1993a) est
une première étude ayant été menée dans ce sens.

King et Levine (1993a) approfondissent l’étude de Goldsmith (1969) tout en essayant de


surmonter à certaines de ses limites, principalement en matière d’échantillonnage, des
mesures plus avancées du développement financier et d’utilisation de méthodes
économétriques. Sur un échantillon de 80 pays couvrant la période 1960-1989, King et
Levine (1993a) ont fait usage de deux approches économétriques, une régression en
coupe transversale et une régression en séries temporelles afin d’examiner, plus
spécifiquement, si des niveaux élevés de développement financiers sont fortement et
significativement corrélés à des taux courants et futurs élevés de croissance économique.
Comme variables dépendantes, ils considèrent quatre indicateurs de croissance

45
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

économique, la croissance du PIB réel par tête ; le taux d’accumulation du capital


physique ; le ratio d’investissement national au PIB ; une mesure résiduelle de
l’amélioration dans l’efficacité d’allocation du capital physique. Quant aux indicateurs du
développement financier, les auteurs ont construit quatre mesures: le ratio de taille du
secteur d’intermédiation formelle au PIB ; le ratio des actifs des banques commerciales au
total des actifs des banques commerciales et de la banque centrale mesurant l’importance
des banques relativement à la banque centrale ; le ratio des crédits au secteur privé
rapportés aux crédits domestiques et le ratio des crédits au secteur privé rapportés au
PIB.

King et Levine étendent l’étude de Goldsmith en contrôlant pour d’autres variables


macroéconomiques ; le revenu, le taux de scolarisation au secondaire, le taux d’ouverture
commerciale, le ratio des dépenses publiques ainsi que le taux d’inflation. Les résultats
montrent l’importance du développement financier pour la croissance économique
contemporaine et future. Des niveaux élevés de développement financier, mesuré par
chacun des quatre indicateurs, sont positivement associés à des taux de croissance,
d’accumulation du capital physique et du progrès dans l’efficacité d’allocation du capital.

Il ressort, aussi, de leur analyse que le niveau initial du développement financier (de
1960) exerce un impact positif et significatif sur la croissance économique moyenne sur la
période (1960-1989). Par conséquent, la taille des intermédiaires financiers en 1960 a
permis de prédire la croissance, l’accumulation du capital et les gains de productivité
pour les 10 à 30 années qui ont suivi. Ceci indique que la composante prédéterminée du
développement financier est un meilleur déterminant de la croissance de long terme. Ils
concluent au fait que Schumpeter peut avoir raison quand à l’importance de la finance
pour le développement économique.

De Gregorio et Guidotti (1995) ont examiné la relation entre le développement financier


et la croissance économique en élargissant le modèle de Barro (1991). Pour ce faire, ils
ont intégré le ratio des crédits au secteur privé au PIB en tant qu’une variable
additionnelle dans l’explication de la croissance économique. Les résultats de l’analyse
en coupe transversale couvrant un échantillon de 98 pays sur la période 1960-1985 ont
fait montre d’existence d’une relation positive entre le développement financier et la
croissance du PIB réel par habitant. Une influence très positive dans les pays à moyen et
faible revenus comparativement aux pays à revenus élevés. Ceci est expliqué par la
mesure du développement financier utilisée qui n’exprime que le degré du développement
bancaire alors que dans les pays à revenus élevés le développement financier se produit,
dans une large mesure, en dehors du système bancaire. De plus, il s’est avéré que l’effet
positif du développement financier sur la croissance est principalement canalisé à travers
l’amélioration dans l’efficacité de l’investissement plutôt qu’à travers son volume. Leurs

46
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

résultats illustrent que c’est plutôt la qualité de l’intermédiation financière qui importe et
non, uniquement, le degré de cette intermédiation.

En voulant examiner le lien entre la finance et la croissance économique, Beck, Levine et


Loayza (2000) ont abordé la question des canaux à travers lesquels le développement de
l’intermédiation financière affecte la croissance économique; la productivité,
l’accumulation du capital physique ou le taux d’épargne privée. Pour ce faire, ils ont fait
appel à deux approches économétriques: l’approche en coupe transversale avec variables
instrumentales et l’approche en données de Panel. La première évalue l’impact de long
terme de la composante exogène du développement d’intermédiaires financiers sur les
sources de croissance économique sur la période 1960-1995 couvrant 63 pays et utilise la
variable « origine légale » comme variable instrumentale. En second lieu, afin de pallier
les insuffisances de l’approche en coupe transversale qui n’exploite pas la dimension
temporelle des données, ils utilisent l’estimation en données de panel par la Méthode des
Moments Généralisés (GMM). Le panel couvre 77 pays sur la période 1960-1995, en
mettant les données en moyenne sur sept périodes de cinq ans. Mis à part le Panel
concernant l’épargne privée incluant 72 pays et cinq périodes de cinq ans entre 1971 et
1995.

Trois indicateurs du développement financier sont utilisés : le ratio des crédits fournis
par les intermédiaires financiers au secteur privé au PIB ; une mesure de taille du
système financier représentée par les engagements liquides du système financier
rapportés au PIB, ainsi, qu’un indicateur mesurant le degré auquel les banques
commerciales affectent l’épargne comparativement à la Banque centrale, mesuré par les
actifs des banques commerciales en pourcentage de la somme des actifs des banques
commerciales et des banques centrales. Ils ont aussi employé trois indicateurs de
croissance économique : un indicateur global mesuré par le PIB réel par habitant, un
indicateur mesurant la croissance du stock du capital physique et un indicateur mesurant
l’accroissement de la productivité.

Les résultats en coupe transversale avec variables instrumentales et ceux en Panel


dynamique sont compatibles au point de vue que les intermédiaires financiers exercent
un impact positif considérable sur la croissance économique. Toutefois, le développement
des intermédiaires financiers n’exerce pas d’impact économiquement significatif sur le
taux d’épargne privée. Il s’ensuit, alors, que la productivité est le plus important canal via
lequel la finance affecte l’économie réelle.

L’importance du développement financier, en particulier de l’intermédiation financière,


dans la relance des processus de croissance économique des pays à faible et moyen
revenus a été, aussi, prouvée. Plus récemment, Hassan et al. (2011) sur un échantillon de
168 pays de différentes classes de revenu, classés en six régions et quatre groupes de

47
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

pays en termes de revenus suivant la classification de la Banque Mondiale, ont examiné


le rôle du développement financier dans la croissance économique. L’estimation a été
menée à l’aide de deux approches, une première en données de panel et une seconde en
séries temporelles multi-variées sur la période 1980 - 2007 couvrant les époques de
libéralisation et de développement financier dans certains pays.

Globalement, leurs résultats indiquent l’existence d’une relation positive entre le


développement financier et la croissance économique pour les pays en développement,
contrairement aux pays à revenus élevés. Ceci montre la nécessité d’un système financier
développé pour la relance de la croissance économique dans les pays à faible et moyen
revenus.

Les analyses empiriques ne se sont pas limitées à l’examen de la seule relation entre le
développement bancaire et la croissance économique, mais elles se sont orientées aussi à
l’exploration de la relation entre le développement des marchés financiers et la croissance
économique. Dans ce sens, les analyses empiriques intègrent en plus des variables du
développement bancaires, d’autres mesurant le développement des marchés financiers
dans les modèles de croissance économique.

Atje et Jovanovic (1993) ont examiné l’impact des marchés et des banques sur la
croissance économique en faisant appel aux modèles de Greenwood et Jovanovic (1990)
et de Mankiw, Romer et Weil (1992). Leurs résultats montrent que les marchés
financiers exercent une influence substantielle sur la croissance économique, mais,
contrairement aux résultats des précédentes contributions, le développement bancaire
s’avère non significatif.

Levine et Zervos (1998) afin de s’interroger sur le lien entre les deux composantes du
développement financier et la croissance économique, ont élargi le modèle de King et
Levine (1993a) en intégrant outre les mesures du développement bancaire, d’autres
variables mesurant le développement des marchés financiers sur un échantillon de 47
pays pour une période allant de 1976 à 1993. À cet effet, ils ont examiné l’effet à la fois
des banques et des marchés financiers sur la croissance économique, l’accumulation du
capital, la productivité et le taux d’épargne privée.

Globalement, à l’aide de l’analyse en coupe transversale, ils se sont parvenu à l’existence


d’une relation positive et significative entre les indicateurs du développement des
marchés et des banques et la croissance économique, l’accumulation du capital et la
croissance de la productivité, contrairement au résultat de Atje et Jovanovic (1993) qui
n’accentuent que le rôle des marchés financiers. Toutefois, ils n’ont pas trouvé de relation
significative entre le développement financier et le taux d’épargne privée. À la lumière de

48
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

ces résultats, ils suggèrent que les facteurs financiers constituent une partie intégrante
du processus de croissance économique.

En faisant appel au système de panel développé par Arellano et Bover (1995), et sur un
échantillon de 40 pays couvrant la période allant de 1976 à 1998, Beck et Levine (2001)
confirment l’importance du développement des banques et des marchés pour la
croissance économique. Ce même résultat a été confirmé par Foudeh (2007) à travers
une analyse en coupe transversale sur un échantillon de 58 pays, dont 32 en
développement et 26 développés, sur la période (1978-2000).

Sur un échantillon de 14 pays africains et à l’aide d’une approche « Difference


Generalized Methode of Moment Dynamic Instrumental Variable », Yartey et Adjasi
(2007) trouvent d’évidence pour l’importance des marchés financiers développés pour la
croissance économique dans les pays d’Afrique. Le ratio de liquidité mesuré par la valeur
des transactions rapportées au PIB est positivement et significativement corrélé à la
croissance économique.

Le rôle des variables financières dans la relance de la croissance économique a été aussi
affirmé en employant des approches en séries temporelles. Arestis et al. (2001) dans le
but de réexaminer la relation entre la croissance économique et le développement des
marchés financiers tout en contrôlant pour les effets du secteur bancaire et de la volatilité
des marchés ont utilisé une approche en séries temporelles avec la technique d’estimation
en Vecteur Autorégressif (VAR). Face à la difficulté de réunir des séries longues sur
plusieurs pays, les auteurs se sont bornés à un échantillon de 5 pays développés
[Allemagne, États-Unis, Japon, Royaume Unis et France] et ont utilisé des données
trimestrielles sur des périodes qui diffèrent d’un pays à un autre. Leurs résultats
montrent, que les banques et les marchés participent de manière considérable à la
croissance du PIB en France, en Allemagne et au Japon. Alors que le lien entre le
développement financier et la croissance économique au Royaume unis et aux États unis
est statistiquement faible. Néanmoins, l’impact du développement des banques est plus
significatif. Par conséquent, ils suggèrent que l’importance des marchés financiers pour
la croissance économique peut être exagérée par les études utilisant les régressions en
coupe transversales. Toutefois, leurs résultats demeurent contestés du fait de
l’échantillon pris en considération.

En voulant identifier les canaux via lesquels la finance affecte la croissance économique
en Égypte, Abu-Bader et Abu-Qarn (2008) ont appliqué un modèle VAR à trois
variables, en utilisant des indicateurs monétaires et bancaires, sur une période de 42 ans.
Ils se sont, globalement, parvenu à l’existence d’une relation positive de long terme entre
le développement financier et la croissance économique. Cet effet passe principalement
par les deux canaux, l’accroissement des ressources d’investissement et l’accroissement

49
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

de l’efficacité de l’investissement (l’amélioration de la productivité). De même, Yousif


Khalifa Al-Yousif (2002) trouve d’évidence pour la relation positive entre le
développement financier et la croissance économique pour 30 pays sur la période 1970-
1999.

Malgré qu’un nombre important de ces travaux s’accordent sur l’existence d’une relation
positive entre la finance et la croissance économique, il y a lieu de souligner la
controverse concernant le sens de causalité.

I.2 Évidences empiriques sur la controverse du sens de causalité entre le


développement financier et la croissance économique :

La controverse du sens de causalité est apparente même dans les premiers travaux
théoriques. Malgré que Schumpeter (1911) accentue le fait que le développement
financier stimule la croissance économique, d’autres soulignent que c’est plutôt la
croissance économique qui provoque un développement financier (Robinson, 1952).
Suivant cette thèse, à mesure que le processus de croissance économique évolue, la
demande des services financiers plus sophistiqués et plus adéquats augmente provoquant,
de ce fait, le développement du secteur financier.

Quant à Patrick (1966), il défend la thèse de la validité des deux sens de causalité suivant
le niveau du développement économique. Aux premières phases du développement, c’est
le développement financier qui cause la croissance économique, puis au fur et à mesure du
développement économique, cette influence perd de son importance jusqu’au point où le
sens de causalité s’inverse allant de la croissance au développement financier.

Sur le plan empirique, la question de causalité entre le développement financier et la


croissance économique constitue le centre d’analyse d’une multitude de travaux
économétriques faisant usage principalement des analyses en séries temporelles [King et
Levine (1993a) ; Christopoulos et Tsionas (2004); Demetriades et Hussein (1996); Kar, et
al. (2011); Abu-Bader et Abu-Qarn (2007); Yousif Khalifa Al-Yousif (2002)]. Ces études
trouvent d’évidence pour les différentes directions de causalité suivant le pays et la
période considérée.

Le premier travail empirique qui a abordé la question de causalité est celui de King et
Levine (1993a). En régressant les mesures de croissance économique sur le niveau initial
du développement financier (1960), ils ont conclu à l’existence d’une causalité allant du
développement financier à la croissance économique. Le niveau initial du développement
financier prédit la croissance économique dans les 30 ans qui suivent. Cependant, la
prédiction et l’antériorité du développement financier ne signifient pas automatiquement
une causalité allant du développement financier à la croissance, d’autant plus que les

50
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

données considérées sont des données transversales qui ne se prêtent pas à l’analyse de
causalité comparativement aux données en séries temporelles.

Demetriades et Hussein (1996) en utilisant une approche en séries temporelles, ont


examiné la relation causale entre le développement financier et la croissance économique
sur un échantillon de 16 pays. Leurs résultats supportent peu d’évidence que la finance
est un secteur déterminant de la croissance économique. Car uniquement trois des seize
pays enregistrent réellement, une causalité allant du développement financier à la
croissance économique. Dans six pays la causalité est unidirectionnelle, mais du sens
croissance économique -développement financier. Les auteurs trouvent aussi d’évidence
pour la causalité bidirectionnelle dans sept des seize pays de l’échantillon, signifiant que
la causalité entre le développement financier et la croissance est vérifiable dans les deux
sens. D’après ces deux derniers résultats la relation positive entre le développement
financier et la croissance peut être due à l’impact causal de la croissance sur la finance et
non le sens inverse.

L’évidence d’une causalité bidirectionnelle entre le développement financier et la


croissance économique a été confirmée pour le cas de l’Égypte par Abu-Bader et Abu-
Qarn (2007). À l’aide du modèle (VAR) à trois variables et des Modèles de Vecteurs à
Correction d’Erreurs (VECM) ils ont examiné la causalité entre le développement
financier et la croissance économique en Égypte entre 1960 et 2001. Les résultats
révèlent l’existence d’une causalité bidirectionnelle entre la finance et la croissance. Mais
aussi une causalité indirecte unidirectionnelle allant du développement financier à la
croissance économique, lorsque cette dernière est mesurée par l’investissement en
pourcentage du PIB. L’évidence de la causalité bidirectionnelle est largement confirmée
par Yousif Khalifa Al-Yousif (2002) sur un échantillon de 30 pays.

Hassan et al. (2011) en appliquant les tests de Granger sur un échantillon plus
important, trouvent d’évidence pour la causalité bidirectionnelle dans toutes les régions
mises à part l’Afrique Sub-saharienne et l’Asie de l’Est et Pacific, où la causalité est
unidirectionnelle allant du développement financier à la croissance économique.

À la différence des résultats qui attestent de la causalité bidirectionnelle, Christopoulos


et Tsionas (2004) et Kar et al. (2011) trouvent au contraire une causalité
unidirectionnelle justifiant l’importance du développement financier pour la croissance
économique.

À l’aide d’un modèle de cointégration multivariée en panel sur un échantillon de 10 pays


entre 1970 et 2000, Christopoulos et Tsionas (2004) accentuent l’existence d’une
causalité unidirectionnelle de long terme allant du développement financier à la

51
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

croissance économique. Ils ne trouvent d’évidence ni pour la causalité de court terme ni


pour la causalité bidirectionnelle.

Kar et al. (2011) indiquent que dans certains pays le sens de causalité part de la
croissance au développement financier, alors que dans certains d’autres c’est plutôt le
sens inverse qui prévale. Cette divergence est principalement attribuée à la divergence
des niveaux du développement financier.

Jusqu’au là l’ensemble des études plaide pour une relation positive entre le
développement financier et la croissance économique. Néanmoins, les analyses
empiriques trouvent aussi du fondement pour une relation, plutôt mitigée entre le
développement financier et la croissance économique.

I.3 Évidences empiriques d’une relation mitigée entre le développement financier


et la croissance économique :

Certaines analyses empiriques ayant été déployées dans le but d’examiner la relation
entre la finance et la croissance économique, remettent en cause l’existence d’une relation
positive entre le développement financier et la croissance. Cette littérature souligne au
contraire que la relation entre le développement financier et la croissance dépend de
l’échantillon considéré et de la période prise en compte dans l’analyse. De plus, il se peut
que cette relation ne soit pas linéaire. Dans ce contexte, les résultats de King et Levine
(1993a) ont été mis en doute par Fernandez et Galetovic (1994) et par De Gregorio et
Guidotti (1995).

Fernandez et Galetovic (1994) sur le même échantillon que celui de King et Levine,
subdivisé suivant l’appartenance ou non des pays à l’OCDE, ont montré que la relation
positive entre le développement financier et la croissance perd de sa significativité
lorsqu’on considère uniquement le groupe des pays de l’OCDE.

De même, De Gregorio et Guidotti (1995) en utilisant une analyse en données de panel


sur un échantillon plus restreint couvrant 12 pays d’Amérique Latine, n’ont pas trouvé
d’évidence pour une relation positive entre la finance et la croissance. Leurs résultats ont
révélé l’existence d’une relation négative et significative entre l’intermédiation financière
et la croissance économique. Cet effet négatif peut être dû à la mauvaise expérience de
libéralisation financière soldée par les crises financières vécues par les pays d’Amérique
Latine au cours des années 70-80.

Ram (1999) sur un échantillon de 95 pays, ne trouve pas de fortes évidences pour une
relation positive et significative entre le développement financier et la croissance du PIB
par habitant. Au contraire, il existe une hétérogénéité importante entre les différents

52
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

groupes de pays, et le résultat le plus dominant est celui d’une relation négative ou
négligeable entre le développement financier et la croissance.

La relation entre le développement financier et la croissance économique est aussi


mitigée lorsqu’on considère l’échantillon des pays du MENA ou encore certains de ces
pays. Malgré qu’ils ont des niveaux de développement comparables, ces pays sont
marqués par des divergences considérables en matière de développement financiers
[Gazdar, (2011), Crean et al. (2004) et Kar et al. (2011)] un résultat qui sera très
apparent dans nos prochaines investigations.

Gazdar (2011) a contribué à la littérature empirique sur le développement financier et la


croissance économique en explorant l’impact du secteur bancaire et des marchés
financiers sur la croissance économique dans 18 pays de la région MENA sur la période
(1984-2007). Les résultats d’estimation par la Méthode des Moments Généralisés
(GMM) indiquent que le développement financier n’est pas important pour la croissance
économique. Ni le secteur bancaire, ni le marché financier ne contribuent à la croissance
dans les pays de la région. Toutefois, ce résultat nous semble très compatible avec celui
de Ben Naceur et Ghazouani (2007). Ces derniers, à l’aide de la méthode des moments
généralisés, estiment un panel dynamique couvrant 11 pays de la région MENA sur la
période (1979-2003) afin d’examiner la relation entre les marchés financiers, les banques
et la croissance. Leurs résultats révèlent l’existence d’une relation non significative entre
les marchés financiers, les banques et la croissance économique. La relation entre le
développement bancaire et la croissance est même négative après le contrôle pour le
développement du marché financier.

En prenant, comme cas d’étude l’Algérie, Bakhouche (2007) à l’aide d’une analyse en
séries temporelles couvrant la période (1979-2004) et en faisant appel à une variété
d’indicateurs du développement financier, il a parvenu à l’inexistence d’une relation ni de
court ni de long terme entre le développement financier et la croissance économique. Un
résultat affirmé plus récemment par Kar et al. (2011).

La littérature empirique n’a pas manqué à l’analyse des raisons ayant conduit à ces
divergences dans la relation entre le développement financier et la croissance. Il ressort
que l’une des raisons potentielles de ces divergences et qui semble la plus évoquée est
celle de la possibilité d’existence d’effets de seuils dans la relation finance-croissance.

Ces différentes contributions empiriques, malgré qu’elles s’accordent sur l’existence


d’effets de seuil, elles divergent quant à la variable qui conditionne ces effets est-ce c’est
le développement financier ou c’est, plutôt, le développement économique.

53
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Sur des données en coupe transversale couvrant le même échantillon que celui de King et
Levine (1993), Deidda et Fettouh (2002) ont estimé un modèle de croissance économique
par régression à effets de seuil dont la variable qui conditionne ces effets c’est le niveau
du développement économique mesuré par le niveau initial du revenu par tête. Les
résultats montrent que le développement financier n’est pas significativement relié à la
croissance dans les pays à faible revenus, contrairement aux pays à revenus élevés.

Berthélemy et Varoudakis (1996) et Aghion, Howitt et Mayer-Foulkes (2004) utilisent,


quant à eux, le niveau du développement financier comme variable conditionnant les
effets de seuil et aboutissent à des résultats contradictoires.

Berthélemy et Varoudakis (1996) expliquent la non validité de l’hypothèse d’une


influence positive du développement financier sur la croissance économique par la
représentation du rôle du développement financier sous forme d’effets de seuils associés à
des équilibres multiples qui dépendent du niveau du développement financier et du
niveau d’éducation. En utilisant des données transversales sur un échantillon de 95 pays
sur la période (1960-1995) les auteurs se sont parvenus au fait que l’impact du
développement financier dépend du niveau de seuil du développement financier. Lorsque
le niveau du développement financier mesuré par M2/PIB est supérieur à 21.6% et que le
taux de scolarisation au secondaire est supérieur à 6%, le développement financier exerce
un impact positif et significatif sur la croissance économique. De même, l’effet est positif
dans les cas où le développement financier dépasse le niveau de 15.3% avec un taux de
scolarisation inférieur à 6%. Au-dessous de ces niveaux initiaux de développement
financier et d’éducation, les pays se trouvent dans un « piège de pauvreté » ne leur
permettant pas de bénéficier des effets favorables du développement financier.

Aghion et al. (2004) via la même méthodologie et sur la même période d’analyse que celle
de Berthélemy et Varoudakis (1996), les résultats montrent au contraire que l’impact du
développement financier sur la croissance est beaucoup plus important à mesure que le
niveau de développement financier est faible. Leurs résultats montrent qu’il existe un
niveau minimum du développement financier, mesuré par le ratio des crédits au secteur
privé, au-dessus duquel le pays converge vers la frontière technologique et tous les pays
qui se trouvent en dessous de ce seuil divergent. Leur explication est centrée sur
l’existence des contraintes de crédits qui les empêchent de converger vers la frontière
technologique.

Une autre thèse a été émises, récemment, afin d’expliquer les relations mitigées du
développement financier avec la croissance économique, c’est celle de la qualité
institutionnelle. Béji (2009) sur un échantillon des pays du Sud de la méditerranée a
essayé de montré que les divergences enregistrées en matière du développement
financier sont liées aux divergences en matière du développement de l’appareil légal. Ceci

54
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

peut être une preuve quant à l’importance d’une infrastructure institutionnelle de qualité
dans la relation entre le développement financier et la croissance.

En outre, la structure financière et son impact sur la croissance économique a, aussi, été
au centre des débats tant théoriques qu’empiriques.

I.4 La structure financière, le développement financier et la croissance


économique :

Les systèmes financiers sont constitués, principalement, de deux institutions financières,


les banques et les marchés. Quoi qu’elles diffèrent dans la manière dont elles le font, elles
accomplissent les mêmes fonctions qui sont celles attribuées à tout système financier mis
à part celle relative à la gestion des moyens de paiement, spécifique aux banques.

Néanmoins, la réalité nous montre que les systèmes financiers sont soit basés sur les
banques soit sur les marchés. Malgré que cela ne peut pas être un choix, mais de
nombreuses contributions dans la littérature sur la finance et la croissance, se sont
interrogées, plus précisément, sur l’importance de la structure financière pour le
développement financier et ainsi pour la croissance économique. Il s’agit plus
particulièrement de déterminer lequel des deux systèmes contribue le plus à la croissance
économique; le système financier basé sur les banques ou le système basé sur les
marchés.

Dans le cadre de ces analyses, quatre approches théoriques concurrentes ont été
développées; l’approche des systèmes basés sur les banques, l’approche des systèmes
basés sur les marchés, l’approche des services financiers et l’approche de la théorie du
droit et de la finance [(Levine (2002); Demerguç-Kunt and Levine (2001)]. Les partisans
de la première approche soulignent l’importance des systèmes basés sur les banques, en
particulier, durant les premières phases du développement économique et en présence
d’un faible cadre institutionnel en matière de mobilisation de l’épargne, d’allocation du
capital et d’exercice du contrôle sur les sociétés.

Au contraire les partisans de l’approche basée sur le Marché, soulignent quant à eux que
les marchés sont plus performants dans la fourniture des principaux services financiers
stimulant l’innovation et la croissance économique de long terme.

Alternativement, l’approche des services financiers souligne l’importance des banques et


des marchés dans la recherche de meilleurs emprunteurs, l’exercice de contrôle et le
conseil des managers concernant la gestion des risques. Cette approche minimise les
débats banques contre marchés et soutient l’importance de la qualité des services
financiers fournis par les systèmes financiers, indépendamment de l’institution.

55
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

La quatrième approche constitue un cas spécial de l’approche des services financiers, c’est
l’approche du Droit et de la Finance. Cette dernière indique que le système légal est le
déterminant principal du développement financier, permettant, entre autre, de stimuler la
croissance de long terme.

De nombreux travaux empiriques ont tenté d’évaluer la validité de ces quatre théories
concurrentes. La majeure partie parvienne au rejet des théories des systèmes basés sur
les banques ou sur les marchés et accentue, au contraire, l’importance du développement
financier global et de la théorie du droit et de la finance.

Via une comparaison internationale concernant la relation entre le développement


économique, le développement financier et la structure financière couvrant un
échantillon de 150 pays, Demerguç-Kunt et Levine (1996) ont mis en exergue un certain
nombre de faits stylisés. Un d’entre eux révèle la tendance qu’à mesure que les pays
deviennent plus riches, leurs systèmes financiers deviennent orientés marchés.

Sur le plan empirique, sur un échantillon très restreint Arestis et al. (2001) ont examiné
l’importance de la structure financière dans la relation entre le développement financier
et la croissance économique. L’échantillon est composé de cinq pays l’Allemagne, les
États-Unis, le Japon, le Royaume Unis et la France. Malgré que les deux composantes
du développement financier, développement bancaire et développement des marchés,
contribuent toutes les deux à la croissance, les banques semblent jouer un rôle beaucoup
plus important que les marchés financiers. Il s’avère que les banques et les marchés
participent de manière considérable à la croissance du PIB en France, en Allemagne et au
Japon. Alors que le lien entre le développement financier et la croissance économique au
Royaume Unis et aux États unis est statistiquement faible. De ce fait, les résultats qui se
dégagent de cette analyse sont compatibles au point de vue que les systèmes orientés
banques peuvent être plus aptes à promouvoir la croissance économique. En fait le Japon,
l’Allemagne et la France ont des systèmes financiers orientés banques. Rousseau et Xiao
(2007) rejoignent Arestis et al. (2001) quant au fait que le développement du système
bancaire exerce un effet considérable sur la croissance économique comparativement au
développement du marché financier et ce dans le cas de la Chine.

Cependant, suite aux limites que comporte le travail d’Arestis et al. (2001), concernant
précisément, l’échantillon d’analyse, d’autres travaux ont été développés pour pallier à
ces insuffisances en prenant des échantillons de pays de différents niveaux de
développement financier et de croissance économique. Car, dans les analyses de la
structure financière, se focaliser sur un nombre très limité de pays ayant des taux de
croissance de long terme très similaires, conduit au fait que la structure financière n’est
pas vraiment importante. Avoir un système orienté banques ou orienté marché ne
constitue pas un point de différenciation entre les pays de même niveau de croissance.

56
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Beck et al. (2001), en utilisant une variété de méthodes économétriques, ont conclu au
fait que la structure financière n’est pas la meilleure façon de distinguer entre les
systèmes financiers. C’est plutôt le développement financier global reflété par la qualité
des services financiers qui importe pour la croissance économique. Ce résultat a été,
aussi, confirmé par Beck et Levine (2001) via deux approches économétriques, données
de panel et données transversales.

Afin d’examiner la relation entre la structure financière, le développement financier et la


croissance économique Levine (2002) a procédé par la vérification de la validité des
quatre approches théoriques concurrentielles. Pour ce faire, il a conduit une analyse
économétrique en données de panel couvrant 48 pays sur la période 1980-1995.
L’échantillon comprend des pays ayant des niveaux différents de développement
financier et de croissance. Les résultats ne valident pas les approches basées sur les
banques et sur les marchés, signifiant que distinguer les pays par leur structure
financière ne permet guère d’expliquer les différences des niveaux de croissance et de
performance économiques.

Les données soutiennent, plutôt, fortement l’approche des services financiers. Car
distinguer les pays suivant le niveau global du développement de leur système financier
et la qualité des services fournis, permettra d’expliquer les différences internationales en
termes de croissance économique. En effet, des pays ayant des niveaux élevés de
développement financier global bénéficient des taux de croissance économique
considérablement élevés.

Plus encore, la composante du développement financier expliquée par les droits légaux
des investisseurs et l’efficacité du système légal dans la mise en application de ces droits
est fortement et positivement corrélée à la croissance de long terme. Ces résultats
montrent l’importance du système légal pour le développement des systèmes financiers
et ainsi pour la croissance de long terme, rejoignant les résultats de La Porta et al.
(1998).

Ces différents résultats accentuent la validité de deux approches : l’approche des services
financiers et l’approche du Droit et de la finance et rejettent fortement l’approche des
systèmes orientés banques ou orientés marchés.

Dans cette section nous avons principalement revue un certain nombre des travaux
empiriques sur la relation entre la finance et la croissance, recouvrant non seulement la
question de corrélation mais également les questions de causalité et de structure
financière. La revue de littérature ci-dessus montre qu’il est globalement admis qu’il
existe un lien positif et étroit entre le développement financier et la croissance

57
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

économique. Néanmoins, perdure un sujet de débats et de controverse, la problématique


du sens de causalité.

De plus, la littérature empirique a mis en exergue l’évidence d’une relation mitigée entre
le développement financier et la croissance économique. Il paraît, aussi, que la structure
financière n’exerce pas d’influence sur la relation entre le développement financier et la
croissance économique.

Toutefois les analyses empiriques ne se limitent pas uniquement aux canaux classiques
via lesquels la finance affecte la croissance (productivité, accumulation du capital et
épargne privée) comme est le cas des travaux cités ci-dessus mais s’étendent en
s’interrogeant sur un canal plus spécifique qui est l’entrepreneuriat.

L’entrepreneuriat, ou plus communément parlant, la création de nouvelles entreprises, a


été depuis longtemps, reconnu comme un moteur de croissance économique, de l’emploi,
de l’innovation et de la productivité tant par les théoriciens que par les praticiens
récemment. Il est considéré comme un facteur très important dans l’explication de la
croissance économique. Explorer le lien entre le développement financier et
l’entrepreneuriat permettra d’approcher plus en détail le lien entre le développement
financier et la croissance économique indirectement via un de ses déterminants. Notons,
que cette question, malgré qu’elle a fait l’objet d’analyse empirique, elle manque de
fondement théorique. Car nous avons déjà vu au premier chapitre que la seule
contribution théorique pionnière reste celle de Schumpeter.

Les carences en terme de théorie n’ont pas empêché de développer un certain cadre
empirique sur la question de la relation entre le développement financier et
l’entrepreneuriat, qui n’est pas très riche mais peut constituer une assise importante à de
telles investigations.

Nous jugeons plus approprié de commencer par une présentation des concepts
d’entrepreneuriat et de création de nouvelles entreprises tout en mettant un accent sur
leur rôle en économie et les obstacles auxquels se heurtent, afin de faire apparaître
l’importance du développement financier. Toutefois, notre présentation sera brève, car il
n’est pas de notre objectif d’étaler ces questions d’entrepreneuriat, mais juste un
préalable à la compréhension des analyses empiriques et une justification quant au choix
du traitement de la problématique du lien entre le développement financier et
l’entrepreneuriat, dans le cadre de la relation finance-croissance.

58
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Deuxième Section : ENTREPRENEURIAT ET CRÉATION D’ENTREPRISES :


CONCEPTS, MESURES, IMPORTANCE EN ÉCONOMIE ET CONTRAINTES

Les concepts d’entrepreneuriat et d’entrepreneur ne sont guère de nos jours. Ils étaient
déjà au centre des plus anciennes contributions dans différentes disciplines des sciences
sociales. En économie, Richard Cantillon (1755) est le premier à avoir introduit le
concept d’entrepreneur dans son essai sur la nature du commerce en général dans lequel il
attribuait un rôle primordial à l’entrepreneur, suivi par la suite par Jean Baptiste Say
(1803) dans son traité d’économie politique. Néanmoins, ce n’est qu’avec la contribution
pionnière de Schumpeter (1911) que le domaine de l’entrepreneuriat prend un envol
considérable dans la littérature économique notamment par le fait qu’il assimile
l’entrepreneuriat à l’innovation et le considère comme l’essence du développement
économique. Schumpeter (1911) attribue à l’entrepreneuriat une importance cruciale
dans le processus du développement économique, il est une partie intégrante du
processus de « destruction créative ». En assimilant la création de nouvelles entreprises
à la réalisation de nouvelles combinaisons, Schumpeter la considère au socle du processus
de l’évolution économique. Il est globalement admis tant théoriquement
qu’empiriquement, et nonobstant toute ambigüité, que l’entrepreneuriat -en particulier
son aspect de création de nouvelles entreprises- stimule la croissance et l’emploi.

Néanmoins, les difficultés de définition et de mesure de l’entrepreneuriat ont fait que son
intégration aux analyses empiriques de croissance économique est limitée et n’est que
récemment abordée suite au développement des bases de données internationales sur
l’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises.

Toutefois, l’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises se heurtent à de


nombreux obstacles à tous les niveaux. Des règlementations contraignantes en matière
d’enregistrement de nouvelles entreprises et en matière des marchés des biens et du
travail, un système judiciaire moins efficace, un système fiscale trop contraignant et un
système financier moins développé qui ne fonctionne pas efficacement, sont autant de
facteurs entravant la création des entreprises. Notons, que les contraintes de liquidité et
d’accès au système financier apparaissent comme très aigües.

Dans cette section nous allons présenter en premier et relativement à la théorie


économique les définitions que recouvrent les concepts d’entrepreneur et
d’entrepreneuriat tout en mettant un accent particulier sur la création de nouvelles
entreprises en tant qu’un aspect entrepreneurial. Dans un second point, nous traiterons
de l’importance de l’entrepreneuriat dans l’économie. Nous présenterons brièvement les
différentes mesures possibles de l’entrepreneuriat. Nous terminerons par la contrainte de
liquidité et d’accès au système financier comme étant une des plus importantes
contraintes auxquelles se heurtent, particulièrement les entrepreneurs potentiels.
59
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

II.1 Les concepts d’entrepreneuriat et de création des entreprises en théorie


économique :

Il est important de noter qu’il n’est guère de notre intérêt de présenter une revue
exhaustive de l’historique de l’entrepreneuriat du moment que notre objectif est
uniquement de rendre claire ces deux concepts que nous retrouverons, par la suite, dans
la dernière section de ce chapitre ainsi que dans les développements qui suivent. Car il
serait incorrect de traiter de la relation entre l’entrepreneuriat ou la dynamique de
création des entreprises et le développement financier sans un éclaircissement quant à la
définition des différents concepts clés.

Il existe une multitude d’approche et d’interprétations pour le concept de


l’entrepreneuriat. Malgré qu’il a attiré l’attention des universitaires de toutes les
disciplines de la science humaine et sociale, le concept de l’entrepreneuriat est resté
inaccessible.

En théorie économique, Cantillon est le premier à avoir introduit le terme entrepreneur


dans ses écrits en le considérant principalement comme un spécialiste dans la prise des
risques. Suivi par Say qui rejoint Cantillon quant au fait que l’entrepreneur est un
preneur des risques puisqu’il investit son propre argent. Par la suite, dans sa théorie de
l’évolution économique Schumpeter (1911) a mis l’entrepreneur au centre de ses
analyses. Il est considéré comme le père du champ de l’entrepreneuriat compte tenu qu’il
fut le premier à constituer ses assises [Filion (1997) p. 134]. Depuis de nombreux
auteurs économistes s’intéressent à l’entrepreneuriat en particulier en référence à
l’entrepreneur.

La multitude d’approches et d’interprétations pour le terme « entrepreneuriat » relevant


des différentes disciplines témoignent d’un domaine moins jeune. Toutefois il n’existe pas
de consensus quant à sa définition même au sein de la même discipline. Mais une chose
est claire, il s’avère que le concept de l’entrepreneuriat ne peut être défini qu’en faisant
référence à l’entrepreneur et aux relations qu’entretiennent les deux termes.

Néanmoins, la définition de l’entrepreneur est l’un des aspects les plus difficiles et les
plus importants en théorie. Casson (1982, 2003), distingue deux principales approches.
Une approche fonctionnelle qui définit l’entrepreneur suivant sa fonction. Elle
argumente qu’un entrepreneur est ce qu’un entrepreneur fait. « An entrepreneur is what an
entrepreneur does » [Casson (1982), p. 19].

La seconde approche est l’approche indicative de l’entrepreneur elle fournit une


description de l’entrepreneur à travers laquelle il peut être reconnu en le décrivant en

60
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

termes de son statut juridique, de ses relations contractuelles avec d’autres parties, de sa
position dans la société,….

Casson considère que la définition fonctionnelle semble plus abstraite alors que la
définition indicative est, au contraire, simple et plus ordinaire. Dans la théorie
économique, la définition fonctionnelle est la plus adéquate, et d’ailleurs, la plus utilisée.
« Stevenson et Jarillot (1990) estiment qu’il est difficile de modéliser et d’expliquer un
comportement complexe (l’entrepreneuriat) en s’appuyant sur quelques traits
psychologiques ou sociologiques » [Fayolle (2005) p. 13].

Par la suite, des chercheurs s’intéressaient de plus en plus à l’étude des processus
entrepreneuriaux. Gartner était l’initiateur de ces recherches. Au milieu des années 1980,
il a établi un cadre conceptuel de la création de nouvelles entreprises en identifiant
quatre dimensions ou variables façonnant la création des entreprises (nous revenons sur
ce point dans les développements qui suivent).

Afin de synthétiser les différentes définitions proposées pour le terme entrepreneuriat, et


sans avoir la prétention d’être exhaustive, nous abordons, dans ce qui suit, certaines de
ces principales définitions. Il s’agit, entre autre, de passer en revue les principales
définitions proposées au terme entrepreneuriat.

Pour une meilleure synthèse, nous nous référons à Verstraet et Fayolle (2005) ayant
présenté les quatre principaux paradigmes de l’entrepreneuriat : le paradigme
d’opportunité, le paradigme de création d’une organisation, le paradigme de création de
valeur et le paradigme d’innovation. À ces quatre paradigmes, nous ajoutant deux autres
conceptions pour l’entrepreneuriat, la prise de risque et l’incertitude ainsi que la
coordination des ressources rares. Ces paradigmes, qui se voient complémentaires,
réfèrent chacun à une définition particulière de l’entrepreneuriat. Nous avons choisi de
reprendre ces paradigmes pour synthétiser les définitions du concept plutôt que de
refaire une revue sans doute fastidieuse des différentes définitions proposées.

II.1.1 Entrepreneuriat et Opportunité :

Certains auteurs font du concept d’Opportunité un mot clé dans leur définition pour
l’entrepreneuriat tout en se concentrant sur l’entrepreneur. Cette idée a principalement
prospéré dans l’école néo-autrichienne dans laquelle l’entrepreneuriat est considéré
comme la vigilance aux opportunités de profit et l’entrepreneur est conçu comme un
arbitre et une force d’équilibre dans le système économique [Cassis and Minoglou
(2005), p. 6]. Suivant ce paradigme, l’entrepreneuriat est un processus qui permet la
création ou la saisie des opportunités d’affaires.

61
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Cantillon (1755) considère l’entrepreneur comme une seconde classe des agents
économiques, il est l’acteur économique central. En se basant sur l’approche
fonctionnelle, l’entrepreneur est quelqu’un qui sait saisir une occasion en vue de réaliser
un profit mais qui doit assumer les risques. Ainsi, Cantillon a insisté sur le concept
d’opportunités ou d’occasion.

Malgré qu’il soit un partisan du paradigme de l’innovation en liant l’entrepreneuriat à


l’innovation, Schumpeter (1928) a qualifié la perception et l’exploitation de nouvelles
opportunités dans le domaine de l’entreprise en tant que l’essence de l’entrepreneuriat7.

Kirzner (1973) dans sa définition pour l’entrepreneuriat a également accordé plus


d’intérêt à l’identification et à l’exploitation des opportunités de profits résultant du
déséquilibre sur le marché [Cassis et Minoglou (2005), p. 77].

Toulouse Jean-Marie a conçu une définition de l’entrepreneuriat datant de la fin des


années 1980 qui met un accent particulier sur le concept d’opportunité et d’occasion
d’affaires. Il écrit « l’entrepreneur est avant tout un réalisateur de projets quelqu’un qui dans la
société perçoit une opportunité et imagine une façon de répondre à ce besoin avant que d’autres ne
le fassent; c’est une personne qui, face à une situation problématique, développe un projet, une
vision qui transforme le problème en une occasion d’affaires » [Verstraete (2006), p. 92].

Bygrave et Hofer (1991) ont défini le processus entrepreneurial comme impliquant toutes
les fonctions, les activités et les actions associées à la perception des opportunités et à la
création d’organisation permettant de les exploiter. Dans ce sens, l’entrepreneur est
considéré comme la personne qui perçoit ces opportunités d’affaires et qui créée à
l’occasion une organisation pour les exploiter [Bygrave et Hofer (1991), p. 14].

L’une des définitions les plus importantes qui synthétisent le rôle fonctionnel de
l’entrepreneur est celle de Wennekers et Thurik (1999). Ces derniers mettent en avant le
rôle des entrepreneurs en matière de perception et de création des opportunités
économiques. Ils écrivent:

“Entrepreneurship is the manifest ability and willingness of individuals, on their own, in teams
within and outside existing organizations to: perceive and create new economic opportunities
(new products, new production methods, new organizational schemes and new product-market
combinations) and to….” [Wennekers et Thurik (1999), p. 46].

7Schumpeter (1928), «Der Unternehmer», In Fillion (1997) « le Champ de l’entrepreneuriat » Revue


Internationale P.M.E., Vol. 10, n°2. P. 134

62
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Néanmoins, définir l’entrepreneuriat comme la perception des opportunités d’affaires


reste insuffisant pour cadrer l’ensemble du phénomène. Pour certaines d’autres
l’entrepreneuriat est assimilé à un processus permettant la création d’organisation.

II.1.2 Entrepreneuriat et Création d’organisation :

Dans ce contexte, nous faisons référence aux conceptions qui placent la création d’une
organisation au cœur des phénomènes entrepreneuriaux. Selon les tenants de cette
conception, l’entrepreneur est considéré comme un individu qui après avoir détecté une
occasion d’affaires, crée une organisation pour l’exploiter. Ainsi, l’entrepreneuriat peut
être vu comme une action ou un processus permettant la création d’une organisation.

En reprenant la définition de Bygrave et Hofer (1991), la création d’une organisation est


aussi au cœur des actes de l’entrepreneur, elle complète la détection ou la création
d’affaires, du fait qu’une organisation est nécessaire afin d’exploiter ces opportunités.

Néanmoins, il est très important de noter que le concept « création d’organisation »


recouvre plusieurs définitions différentes et ne se restreint pas à la création d’une
entreprise8.

Gartner s’intéresse dans ses écrits sur l’entrepreneuriat à la création d’une organisation à
travers le concept d’émergence organisationnelle. Pour lui l’organisation est vue, plutôt,
comme un processus et non comme une entité. Verstraete est l’un des chefs de fil de
cette conception, en définissant l’entrepreneuriat par référence à la création d’une
organisation à travers le concept d’ « impulsion organisationnelle ». Il écrit « dans notre
thèse, l’entrepreneuriat est vu comme un phénomène conduisant à la création d’une
organisation impulsée par un ou plusieurs individus s’étant associés pour
l’occasion » [Verstraete (2003), p. 13].

II.1.3 Entrepreneuriat et Création de valeur

L’entrepreneuriat est considéré suivant certains économistes, comme un phénomène


apportant de richesse et d’emploi et donc de la valeur à l’économie, c’est pourquoi
d’ailleurs il a été mis au cœur du système économique. De nombreuses contributions
empiriques s’efforcent de plus en plus de montrer l’importance et le rôle de
l’entrepreneuriat dans la croissance économique. Dans les revues académiques,
l’entrepreneuriat est, explicitement, considéré comme un processus de création de valeur
[Versraete et Fayolle (2005), p. 39]. Dans cette lignée, nous reprenons deux des
principales définitions mettant la création de valeur au centre de l’entrepreneuriat on cite
celle de Ronstadt et celle de Bruyat.

8 Pour plus de détails sur le concept d’organisation, veuillez revoir l’article de Verstraete et Fayolle (2005)

63
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Ronstadt (1984) définit l’entrepreneuriat comme un processus dynamique de création


d’une richesse additionnelle. Cette dernière est créée par les individus qui prennent des
risques et le produit et/ou le service résultant peut ne pas être nouveau ou unique, il doit
seulement comporter une valeur additionnelle [Ronstadt (1984), p. 28]9.

Bruyat (1993) est l’un des principaux partisans de ce paradigme. Dans son travail de
thèse, il a souligné que l’objet scientifique étudié dans le champ de l’Entrepreneurship est
la dialogique individu/création de valeur. Il explique ladite dialogique de la manière
suivante :

« - L’individu est une condition nécessaire pour la création de valeur, il en détermine les
modalités de production, l'ampleur... Il en est l'acteur principal. Le support de la création
de valeur, une entreprise par exemple, est la "chose" de l'individu, nous avons :

Individu création de valeur

- La création de valeur par l’intermédiaire de son support, investi l’individu qui se


définit, pour une large part, par rapport à lui. Elle occupe une part prépondérante dans sa
vie (son activité, ses buts, ses moyens, son statut social,…) elle est susceptible de
modifier ses caractéristiques (savoir faire, valeur, attitudes,…) nous avons :

Création de valeur Individu » [Bruyat (1993), p. 57]

À cet effet, l’entrepreneuriat a pour objet la création de valeur par l’entrepreneur ou


l’individu.

II.1.4 Entrepreneuriat, Incertitude et Prise de risques :

Un nombre d’économistes théoriciens reconnaissent à l’entrepreneur une des plus


importantes fonctions, celle de la prise de risques. Pour Cantillon (1755), l’entrepreneur
est d’abord un spécialiste dans la prise de risques. Jean Baptiste Say rejoint Cantillon
quant au fait que l’entrepreneur est un preneur de risques du fait qu’il investissait son
propre argent [Filion (1997), p. 133].

Knight (1921) a marqué la contribution définitive de l’école néoclassique dans l’analyse


de l’entrepreneuriat [Cassis and Minoglou (2005), p. 5]. Il a, à la différence de ses
prédécesseurs néoclassiques, placé l’entrepreneuriat au cœur du système économique en
lui attribuant un rôle distinct en tant qu’un agent de prise de décisions dans un
environnement incertain. L’entrepreneur assume, ainsi, un risque à cause de l’état

9 In Verstrete et Fayolle (2005), p. 39

64
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

d’incertitude dans lequel il évolue et il est rémunéré en conséquence par le profit qu’il
tire de l’activité dont il est l’initiateur.

Hébert and Link (1989), suite à la panoplie des considérations économiques historiques
de l’entrepreneuriat, ont proposé une définition synthétique10 qui peut être placée dans
cette conception de prise des risques, du fait que l’entrepreneur selon eux, est amené à
prendre des responsabilités et des décisions d’arbitrages dans un environnement
caractérisé par l’incertitude ou encore le choix en présence d’incertitude. Aussi dans la
même lignée d’idées que Hérbert et Link (1989), Wennekers et Thurik (1999) dans leur
définition synthétique pour l’entrepreneuriat, mettent un accent particulier sur
l’incertitude et la prise de décisions par les entrepreneurs. Leur définition continue ainsi:

“Entrepreneurship is the manifest ability and willingness of individuals, on their own, in teams
within and outside existing organizations to:… and to introduce their ideas in the market, in the
face of uncertainty and other obstacles, by making decisions on location, form and the use of
resources and institutions” [Wennekers et Thurik (1999), p. 46-47]

À cet effet, la prise de risques semble être une des principales fonctions de l’entrepreneur
et donc au centre du domaine d’entrepreneuriat.

II.1.5 Entrepreneuriat et Coordination des ressources rares :

L’une des principales définitions de la littérature contemporaine considère


l’entrepreneuriat comme une prise de décisions de jugement en ce qui concerne la
coordination des ressources limitées sous des conditions d’incertitude [Cassis and
Minoglou (2005), p. 4]. De même Casson (1982) qualifie l’entrepreneur de personne qui
se spécialise dans la prise des décisions de jugement quant à la coordination des
ressources rares [page 20]11.

Au regard des évolutions théoriques du concept d’entrepreneuriat, Joseph Schumpeter,


est l’un des théoriciens économistes qui a donné à l’entrepreneuriat une place primordiale
dans le développement économique. Il associe l’entrepreneuriat nettement à l’innovation.
Ainsi dans cette dernière perception, nous définissons l’entrepreneuriat en l’associant à
l’innovation.

10La definition qu’ils donnent à l’entrepreneurest la suivante:« The entrepreneur is someone who specializes in

taking responsibility for and making judgemental decisions that affect the location, form, and the use of goods, resources, or
institutions » [Hébert and Link (1989), page 47].
11Casson définit l’entrepreneur ainsi: “An entrepreneur is someone who specializes in taking judgmental

decisions about the coordination of scarce resources”

65
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

II.1.6 Entrepreneuriat et Innovation :

L’assimilation de l’entrepreneuriat à l’innovation fonde le raisonnement de Schumpeter.


Ce dernier a inculqué le concept de l’entrepreneur dans le contexte du processus du
développement économique. Il a en premier décrit, dans sa théorie du développement
économique (1911), le cadre de la théorie générale de l’entrepreneuriat. Schumpeter
associe l’entrepreneur à l’innovation et fait montre dans l’ensemble de son œuvre de
l’importance du rôle joué par l’entrepreneur dans le système économique, Schumpeter a
mis l’entrepreneur au centre du mécanisme du changement économique.

L’entrepreneur, suivant la conception schumpétérienne, est vu en tant qu’un individu qui


crée de nouvelles industries entraînant d’importants changements structurels dans
l’économie. Rejetant, ainsi, les hypothèses régnant avant lui considérant le changement
économique comme induit de manière exogène et les activités entrepreneuriales comme
des réponses à des forces exogènes. Schumpeter, à l’opposé, a construit une théorie
endogène de la croissance dans laquelle l’entrepreneur est la source de tout changement
dynamique dans l’économie [Cassis et Minoglou (2005), p. 5]. Schumpeter qualifie
l’entrepreneur de « Rebelle Créatif » qui crée le déséquilibre et joue un rôle essentiel
dans le développement économique en rompant la routine et en implémentant des
innovations.

Les entrepreneurs innovent en exécutant de nouvelles combinaisons ; nouveaux produits,


nouveaux processus de production, le développement de nouveaux marchés
d’exportation, la découverte de nouvelles sources de matière première et la création de
nouvelles formes d’instituions. Schumpeter distingue l’entrepreneur du capitaliste, du
propriétaire foncier, du travailleur et de l’inventeur. Il souligne que l’entrepreneur n’est
pas un financier du fait qu’il dépend du banquier pour financer son investissement.

Selon Filion (1997), Schumpeter souligne que « L’essence de l’entrepreneuriat se situe


dans la perception et l’exploitation de nouvelles opportunités dans le domaine de
l’entreprise [...] cela a toujours à faire avec l’apport d’un usage différent de ressources
nationales qui sont soustraites de leur utilisation naturelle et sujettes à de nouvelles
combinaisons » [Schumpeter 1928]12. Il s’avère que Schumpeter a eu une énorme
influence dans la théorie économique du fait que la plupart des économistes qui
s’intéressaient à l’entrepreneuriat font de l’innovation le principal élément caractéristique
[Voir Filion (1997)].

Julien et Marchesnay (1996) et Drucker (1985) inscrivent leur point de vue sur
l’entrepreneuriat dans cette conception. Les premiers considèrent l’innovation comme le

12 Fillion (1997) « le champ de l’entrepreneuriat » revue internationale P.M.E., vol. 10, n°2, page 134

66
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

fondement de l’entrepreneuriat. Dans leur ouvrage intitulé l’entrepreneuriat, ils écrivent


« L’innovation constitue le fondement de l’entrepreneuriat puisque celui-ci suppose des
idées nouvelles pour offrir ou produire de nouveaux biens et services ou encore pour
réorganiser l’entreprise. L’innovation c’est créer une entreprise différente de ce qu’on
connaissait auparavant, c’est découvrir ou transformer un produit, c’est proposer une
nouvelle façon de faire, de distribuer ou de vendre » [p. 35]

Leur définition va de soi avec celle de Drucker (1985), qui considère l’innovation comme
un instrument spécifique et une condition nécessaire de l’entrepreneuriat [Verstraete et
Fayolle (2005), p. 41].

Filion semble aussi être inspiré de cette conception de l’entrepreneuriat, en considérant


l’entrepreneur comme « [la personne qui] ... … continue à prendre des décisions
modérément risquées qui visent à innover,... ».

Ce bref aperçu nous informe de la panoplie des définitions concernant l’entrepreneuriat


au sein de la même discipline et du même domaine (économie). Néanmoins, aucune
définition n’exclue l’autre, elles sont plutôt complémentaires.

Toutefois, dans la littérature empirique, l’entrepreneuriat est le plus souvent assimilé à la


création des entreprises.

II.1.7 Création d’entreprise et entrepreneuriat, y’a-t-il vraiment une analogie ?

Bruyat (1993) considère la création d’entreprise comme la création de valeur, et elles font
partie de l’entrepreneuriat. Donc, de son point de vue, la création des entreprises est une
partie intégrante de l’entrepreneuriat, elle permet de définir, partiellement
l’entrepreneuriat.

En remontant à la conception Schumpétérienne de l’entrepreneuriat, on décèle une


certaine analogie entre entrepreneuriat et création des entreprises nouvelles. Schumpeter
accorde une place primordiale à la création des entreprises, du fait qu’il considère
l’entrepreneur en tant qu’un individu qui crée une nouvelle entreprise. Car la réalisation
de nouvelles combinaisons est appelée « entreprise » et l’individu dont la fonction est de
les réaliser est appelé « Entrepreneur ».

Dans la majorité des travaux sur l’entrepreneuriat, la création d’entreprise semble être le
synonyme le plus souvent évoqué. « L’entrepreneuriat est un…. Souvent il est étroitement
associé à la création d’entreprise, voire de façon résolument synonymique » [Verstraete (2000),
p. 11].

67
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Une recherche conduite par Gartner (1990), un des économistes ayant fait le plus
progresser le domaine de l’entrepreneuriat ces dernières années, a essayé de répondre à
la question « What are we talking about when we talk about entrepreneurship ». L’objectif
était de recueillir les avis des experts quant à la définition de l’entrepreneuriat. Les
résultats font montre de l’inexistence d’un accord sur une définition spécifique de
l’entrepreneuriat, chacun semble avoir la sienne mais certains résultats se dégagent et la
création d’organisation semble, pour la majorité un des plus importants aspects de
l’entrepreneuriat. Elle est pour un certain nombre d’individus le seul aspect
entrepreneurial [Gartner, 1990, p. 27].

De même, Julien et Marchesnay (1996) considèrent la création d’entreprises comme la


manifestation la plus claire de l’entrepreneuriat (page 23).

Les banques de données internationales telle l’OCDE, entrepreneurship survey de Doing


Business,… définissent l’entrepreneuriat par référence à la création d’entreprise, telle la
création de nouvelles entreprises et l’auto-emploi.

Ainsi, la création des entreprises semble être au cœur du processus entrepreneurial. Elle
a fait l’objet d’une panoplie de définitions dans la littérature économique. Dans le point
suivant nous mettons l’accent sur certains de ces définitions. Notons qu’il n’est guère de
notre prétention de faire une revue détaillée et complète des définitions de la création des
entreprises. Nous allons présenter les principales définitions tout en se référant aux
pionniers de l’entrepreneuriat qui s’intéressent particulièrement à la création des
entreprises [Gartner (1985, 1990) ; Bruyat (1993), Verstraete (2006), Sammut (2001)].

La création d’entreprise de quoi s’agit-il ?

Le mot création désigne, pour reprendre la définition citée par Bruyat (1993), un résultat,
en l’occurrence une entreprise nouvelle, mais aussi un processus: action de faire,
d’organiser quelque chose qui n’existait pas encore. Qui dit action dit nécessairement un
acteur, quelqu’un ou quelque chose qui agit dans un environnement particulier. Dans le
cas de la création d’une entreprise ce sujet peut être un individu ou une équipe. Ainsi la
création d’une entreprise comporte des facettes multiples qui se révèlent dans le temps.
Au début, il y a l’acteur, ayant une histoire et des projets, qui agit dans un
environnement spécifique. Ensuite un processus ayant une durée variable (de quelques
mois à plusieurs années), d’où est susceptible d’émerger plus ou moins rapidement et de
manière évidente une entreprise nouvelle ayant des caractéristiques particulières » [p.
91-92].

68
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Bruyat (1993) a identifié les caractéristiques de la création d’entreprise. Il écrit la


création d’entreprise est un phénomène hétérogène correspondant à des logiques
diverses, aux limites floues, éphémères et difficilement repérable dans le temps.

La création de nouvelles entreprises semble donc un phénomène complexe et


multidimensionnel. Il ressort de la définition de Bruyat (1993) et du travail de Gartner
(1985) quatre principales dimensions qui façonnent la création d’entreprise. Ces
dimensions ne sont nullement exclusives l’une et l’autre. Les quatre variables ou
dimensions de la création des entreprises sont : 1) l’entreprise nouvelle ; 2) l’entrepreneur
ou le créateur d’entreprise; 3) le processus de création; et 4) l’environnement.

La première dimension du cadre de création des entreprises est l’entrepreneur individu.


Dans les analyses de la création d’entreprise, cette dimension a reçu un écho
considérable, en particulier dans le passé. Les économistes ainsi que les sociologues et les
psychologues, s’efforcent d’examiner ou de répondre à un certain nombre de questions
ayant trait à l’entrepreneur individu : Qui sont les créateurs d’entreprises et quelles sont
les spécificités caractéristiques des entrepreneurs ? Dans cette lignée de recherche, Filion
(1997) fait ressortir à travers un examen de la littérature sur les traits caractéristiques
des entrepreneurs qu’il n’existe pas de profil scientifique absolu de l’entrepreneur, car ces
traits peuvent varier d’une période à une autre, d’une activité à une autre ou encore d’une
étape de croissance d’entreprise à une autre. Malgré ce fait, un nombre d’économistes et
même d’auteurs d’autres disciplines ont tenté de faire ressortir les principaux traits
caractéristiques des entrepreneurs, certains qualifient tout simplement l’entrepreneur de
personne qui crée une entreprise, alors que d’autres insistent sur leur fonction
d’innovation et ainsi de suite. Cette dimension se focalise sur les caractéristiques
descriptives de l’entrepreneur (âge, genre, formation, expérience professionnelle …) ainsi
que d’autres caractéristiques comme la capacité d’initiation, capacité d’apprentissage, la
prise de risque,….

La seconde dimension est le processus de création. En effet, la création d’entreprise n’est


pas un phénomène instantané, il est plutôt un processus enchaînant plusieurs actions.
Bruyat (1993) souligne que le processus de création veut dire action de faire, d’organiser
quelque chose qui n’existait pas encore. Sammut (2001) a explicitement montré que la
création d’entreprise est un processus et non un phénomène spontané. Pour lui la
création d’entreprise correspond à la phase de montage du projet de création et la phase
de démarrage.

69
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Gartner (1985) a identifié, quant à lui, six comportements13 qui retracent très largement
les activités entrepreneuriales qui pourraient s’apparenter en autant de processus, dont
celui de création d’une organisation.

Puis Bygrave et Hofer (1991) ont proposé une définition du processus entrepreneurial,
proche de la vision de Gartner, qui implique toutes les fonctions, les activités et les
actions associées à la perception des opportunités et à la création d’une organisation pour
les exploiter [Bygrave et Hofer (1991), p. 14]14.

Pour Bruyat, « le processus de création d’entreprise commence dans l’esprit de


l’entrepreneur sans qu’il en soit toujours totalement conscient. De plus il ne s’agit pas
d’un processus initié par une cause ou des causes nécessaires (et suffisantes) qui seraient
repérables, mais par des faisceaux de causalité enchevêtrées inscrites dans une
dynamique systémique [page 103-104]. […]. Mais à partir de quand une entreprise
existe-t- elle ? Les limites sont floues, les avis différents. Il semble désormais admis que
la création d’entreprise ne s’arrête pas à la seule création juridique. [ …]. Certains
émettent l’idée qu’une organisation n’existerait qu’à partir du moment où elle aurait
établi les frontières lui permettant de se distinguer de son environnement et de son
créateur [p. 106] »

Néanmoins, l’existence juridique, ou la reconnaissance administrative est le critère le


plus retenu pour repérer l’existence ou non d’une entreprise, notamment pour les
spécialistes de la statistique, pour qui l’entreprise n’existe que lorsqu’elle est enregistrée
au registre du commerce [L’entrepreneuriat en Algérie (GEM), 2011, p. 39]15.

La troisième dimension du cadre de création d’entreprise est l’entreprise créée elle-


même. Une dimension toujours présente et elle est généralement abordée dans les
travaux statistiques touchant à la démographie des entreprises.

La dernière dimension, mais qui n’est guère d’une moindre importance, c’est
l’environnement de création des entreprises. Bruyat (1993) souligne que cette dimension
est souvent oubliée. Alors que les entrepreneurs n’opèrent pas dans le vide, ils réagissent
à leur environnement.

13 Les six comportements retraçant les activités entrepreneuriales sont :”the entrepreneur locates a business

opportunity; the entrepreneur accumulates resources; the entrepreneur markets products and services; the
entrepreneur produces the product; the entrepreneur builds an organization; the entrepreneur responds to
governments and society” [Gartner (1985), p. 699-700]
14En leurs propos: “The entrepreneurial process involves all functions, activities and actions associated with the

perceiving of opportunities and the creation of organizations to pursue them” [page 14].
15 Abdou et al. (2013) « L’entrepreneuriat en Algérie 2011. Global Entrepreneurship Monitor (GEM) » édité

par Coopération Allemande au Développement, Programme Développement Économique Durable (DEVED) et


Centre de Recherche en Economie Appliquée pour le Développement (CREAD).

70
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Selon Gartner (1985), dans la littérature relative à la théorie des organisations, deux
différents points de vue de l’environnement sont développés. Du point de vue du
déterminisme environnemental, l’environnement est vu comme un ensemble de
conditions externes auquel l’organisation devra s’adapter. Du point de vue du « choix
stratégique » l’environnement est vu comme une réalité que les organisations créent via
la sélectivité de leur propre perception.

Gartner, en se basant sur ces deux courants de littérature, a identifié 22 variables


environnementales pouvant stimuler la création de nouvelles entreprises et ainsi
l’entrepreneuriat. Le Schéma suivant retrace les quatre dimensions ainsi que les
différentes variables environnementales.

71
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Source: William B. Gartner (1985), A conceptual framework for describing the phenomenon
of new venture creation. Page 702

Sammut (2001), sur la base d’une revue de littérature importante a, également, identifié
un ensemble de facteurs de succès et d’échec des entreprises dont l’environnement et la
disponibilité des ressources financières apparaissent au premier plan à côté de
l’entrepreneur et de l’organisation.

Dans les travaux empiriques ayant pour but d’analyser l’entrepreneuriat, mesurer
l’entrepreneuriat constitue une difficulté que ce soit au niveau individuel ou au niveau
macroéconomique. Malgré que les enseignements théoriques cités plus haut nous
enseignent que la création d’entreprise n’est pas forcément synonyme d’entrepreneuriat,

72
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

elle est la mesure la plus communément utilisée pour évaluer le phénomène


entrepreneurial. En effet, l’idée derrière ce fait est que les nouveaux entrants tendent à
remplacer les entreprises obsolètes dans le processus de « destruction créative » de
Schumpeter [Vivarelli (2007), p. 1].

II.2 Pourquoi l’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises sont-ils si-


importants pour le développement économique ?

L’entrepreneuriat est une force majeure du dynamisme économique. Une activité


génératrice de la croissance économique dans les pays développés et un moyen de
stimuler l’emploi et la productivité dans les pays à faible revenus.

Malgré leur divergence en termes du rôle et de la fonction de l’entrepreneur, les


différents travaux théoriques s’accordent sur son importance pour le développement
économique en attribuant des rôles et des fonctions distinctes aux entrepreneurs.

De fait, théoriquement, l’entrepreneuriat et les entrepreneurs sont reconnus comme des


moteurs de croissance économique, de l’emploi, de l’innovation et de la productivité.
Dans ce cadre, l’examen des travaux théoriques sur l’entrepreneuriat a permis de faire
ressortir plusieurs mécanismes via lesquels il affecte le développement économique. Ces
mécanismes sont principalement reliés aux fonctions attribués aux entrepreneurs et
distinguées par les différents économistes. Van Stel et al. (2005), en se référant à
certaines études empiriques sur l’entrepreneuriat énumèrent ces mécanismes. Les
entrepreneurs peuvent introduire d’importantes innovations en pénétrant des marchés
avec de nouveaux produits ou processus de production. Les entrepreneurs peuvent
accroître la productivité en renforçant la concurrence, ils permettent d’améliorer le
savoir. Via le processus d’apprentissage, dans lequel la diffusion des connaissances joue
un rôle important, les entrepreneurs accélèrent la découverte et la conception de
nouvelles combinaisons produit/marché. Aussi, via leur rôle en matière de coordination
des ressources rares, la prise de décision et des risques dans un environnement incertain,
les entrepreneurs parviennent à accélérer le développement économique.

Toutefois, malgré que ce facteur « entrepreneuriat » apparaît théoriquement le socle de


croissance et de développement économique, il ne parvient que récemment à être
investigué dans la littérature empirique sur la croissance économique en raison
principalement des difficultés liées à sa définition ainsi qu’à sa mesure.

Récemment avec l’élaboration croissante des bases de données sur l’entrepreneuriat


telles GEM, OCDE, Amadeuse et Entrepreneurship survey de Doing Business (Banque
Mondiale), l’entrepreneuriat commence à apparaître empiriquement comme une variable
explicative de croissance économique.

73
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Dans ce contexte, deux principaux aspects relatifs à l’importance de l’entrepreneuriat


sont souvent identifiés par les chercheurs. Le premier est lié aux relations entre
l’entrepreneuriat et la croissance économique et l’autre est lié à son rôle en matière
d’emploi qui est à la fois un avantage social et économique. Dans le même sillage
Eliasson (1995) dans sa contribution sur l’entrepreneuriat a montré que le manque de
dynamique industrielle affecte le progrès économique tant à court qu’à long terme [In
Carree et al. (2002), p. 276].

Carree et Thurik (1998) en utilisant une mesure différente de l’entrepreneuriat, la part


des petites entreprises dans les secteurs manufacturiers en Europe, confirment les
précédents résultats. L’entrepreneuriat exerce une influence positive sur la croissance
industrielle ainsi que sur la croissance économique.

Néanmoins, d’autres trouvent d’évidence pour une relation non linéaire entre
l’entrepreneuriat et la croissance économique [Van Stel et al. (2005); Wennekers et al.
(2005),…]

Van Stel et al. (2005) ont examiné empiriquement si l’entrepreneuriat peut être considéré
comme un facteur déterminant de croissance économique à côté des facteurs liés au
progrès technique, aux institutions publiques et à l’environnement macroéconomique tel
que définis par l’indice Growth Competitivness Index (GCI). En mesurant
l’entrepreneuriat par le taux d’activité entrepreneuriale de GEM, les auteurs montrent
qu’effectivement l’entrepreneuriat exerce un impact sur la croissance économique.
Toutefois, cet impact est complexe et non linéaire, il est tributaire du niveau du
développement économique prévalant. Dans les pays à faibles revenus l’entrepreneuriat
exerce une influence négative sur le taux de croissance du PIB alors qu’il exerce un effet
positif sur la croissance des pays relativement riches.

Le résultat relatif aux pays à faibles revenus semble très surprenant notamment avec le
fait que les gouvernements accordent trop d’importance à la stimulation de
l’entrepreneuriat en particulier via la création et la croissance des petites entreprises. Ce
résultat, quoiqu’il signifie que les pays à faibles revenus ne parviennent pas à bénéficier
de l’activité entrepreneuriale, il ne doit en aucun cas signifier que l’entrepreneuriat doit
être défavorisé dans ces pays (p. 17).

D’autres trouvent aussi d’évidence pour la relation non linéaire entre l’entrepreneuriat et
la croissance économique tels Wennekers et al. (2005). Ces dernier mettent en valeur
l’existence d’une relation en forme de « U » entre l’entrepreneuriat et la croissance
économique. Tout en se basant sur deux courants de littérature, le premier se rapporte à
l’entrepreneuriat et le second au développement économique, Wennekers et al. (2005)
émettent l’hypothèse de relation en forme de U et l’affirment entre le taux de dynamique

74
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

entrepreneuriale et le niveau de développement économique. Ils supposent que cette


relation est principalement la conséquence de la combinaison de deux processus
d’entrepreneuriat, l’entrepreneuriat de nécessité et l’entrepreneuriat d’opportunité.

Pour une revue plus exhaustive des travaux reliant l’entrepreneuriat à la croissance
économique, le lecteur pourra se référer à Carree et Thurik (2010); Wennekers et Thurik
(1999); Carree et al. (2002)].

Le second principal rôle de l’entrepreneuriat réside dans son apport en termes de


réduction du chômage et de la pauvreté en créant plus d’emploi.

La création de nouvelles entreprises peut être considérée comme la résultante majeure du


processus entrepreneurial. Actuellement, il est, largement, admis que ces nouvelles
entreprises représentent une principale source de création d’emploi [Reynolds et Curtin
(2009), p. 01]. Néanmoins, il existe des évidences tant théoriques qu’empiriques, quoique
contestées, que tandis que le chômage stimule l’auto-emploi, l’auto-emploi parvient à
réduire le chômage. Le rapport de causalité entre l’entrepreneuriat et le chômage peut
jouer dans les deux sens.

En effet, dans la relation entre l’entrepreneuriat, l’auto-emploi et le chômage, deux effets


distincts peuvent être repérés. Un premier appelé « the Refugee Effect » indiquant que
des taux de chômage élevés peuvent induire l’essor et le démarrage de nouvelles
entreprises ou l’auto-emploi des individus. Le second est l’effet entrepreneurial « The
Entrepreneurial Effect » indiquant que des taux d’auto-emploi élevés, signifiant, entre
autre, une augmentation de l’activité entrepreneuriale, parviennent à réduire le chômage
futur.

Thurik, Carree, Van Stel et Audretsch (2008) ont exploré la relation dynamique entre
l’auto-emploi et le chômage. Afin d’évaluer la relation causale entre l’entrepreneuriat et
le chômage pour un échantillon de 23 pays de l’OCDE ont utilisé un modèle (VAR) à
vecteur autorégressif [Vector Auto regression (VAR) Model]. Leurs résultats trouvent
d’évidence pour les deux hypothèses. D’une part, le chômage entraîne une augmentation
de l’activité entrepreneuriale et d’autre part l’auto-emploi permet la réduction du
chômage. En d’autres termes, une variation du chômage exerce clairement un impact
positif sur l’auto-emploi et en même temps une variation du taux d’auto-emploi exerce un
impact négatif sur le taux de chômage. Néanmoins, il s’avère que l’effet entrepreneurial
est plus important que l’effet réfugié « the refugee effect ».

Audretsch et Fritsch (1994) indiquent, quant à eux, que l’effet du taux de chômage sur la
création de nouvelles entreprises dépend du secteur d’activité. Alors qu’il n’a pas
d’impact significatif sur le taux de création dans le secteur des services, le taux de

75
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

chômage exerce un impact positif et significatif sur le taux de création des entreprises
dans le secteur manufacturier [Capron (2009), p. 45].

Ainsi, l’entrepreneuriat, en particulier la création de nouvelles entreprises, exerce une


influence considérable sur la croissance économique et la réduction du chômage, un fléau
social très important. Comme suggéré dans l’approche de Schumpeter sur la croissance
économique, les nouvelles activités entrepreneuriales constituent une part vitale du
processus de « destruction créative » qui améliore l’innovation, l’emploi et la croissance
économique.

Vu l’importance attestée de l’entrepreneuriat, tant du point de vue théorique


qu’empirique, pour le développement économique et la création d’emploi, les
gouvernements des pays développés et en développement se sont penchés sur sa
stimulation via une amélioration de l’environnement macroéconomique et la mise en
place des programmes d’aide à la création et à la croissance des entreprises, en particulier
de petite taille. Cependant, ces actions qui ne prennent pas en considération le stade du
développement économique, peuvent elles se révéler inefficace dans les pays les moins
développés du fait que l’entrepreneuriat est plus favorable pour les pays à revenus élevés
comparativement aux pays à revenus faibles ?

Cette importance attribuée à l’entrepreneuriat a permis son essor et son dynamisme dans
les différents pays et régions du monde. Ceci peut être observé via la dynamique
qu’enregistre la création de nouvelles entreprises à l’échelle mondiale caractérisée par
des divergences d’une région à une autre.

II.3 Mesures de l’entrepreneuriat :

Les analyses empiriques de l’entrepreneuriat se heurtent à des problèmes liés à la


difficulté de sa mesure d’autant plus qu’il n’existe pas de définition unique au concept.
Cette problématique rend difficile les comparaisons internationales et a, récemment,
conduit à la constitution des bases de données alternatives et complémentaires. C’est
ainsi que dans la littérature empirique, des mesures alternatives ont été utilisées afin de
rendre compte du concept d’entrepreneuriat.

Certains appréhendent l’entrepreneuriat en faisons référence au nombre d’indépendants


ou des auto-employés comme dans le cas de Evans et Leighton (1989) et Thurik et al.
(2008). D’autres l’appréhendent quant à eux à travers le taux de création des entreprises
et le taux d’activité entrepreneuriale de GEM qui indique le taux de prévalence dans la
population adulte des entrepreneurs naissants propriétaires d’entreprises nouvelles, c’est
donc l’indicateurs de l’activité entrepreneuriale à un stade précoce.

76
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

L’une des définitions les plus opérationnelles est celle du groupe de la Banque Mondiale.
En effet, l’entrepreneuriat est défini comme l’effort consacré par un individu ou un
groupe d’individus pour initier une activité économique sous une forme légale
d’entreprise dans le secteur formel [Klapper(2006), p. 1]. Cette définition exclue le
secteur informel. C’est d’ailleurs cette définition que nous adoptons, dans la mesure que
nous nous intéressons à la création d’entreprises formelles. Car seule ces dernières
peuvent être affectées par le niveau du développement financier formel.

À cet effet, en se basant sur cette définition, le groupe de la banque mondiale, collecte des
données sur un nombre de pays qui couvrent l’entrée de nouvelles entreprises et le
nombre des entreprises existantes dans un pays donné. Par conséquent, le ratio de
densité ainsi que le taux d’entrée de nouvelles entreprises sont les deux principaux
indicateurs de l’entrepreneuriat couramment utilisés dans la littérature empirique.

Le taux de création ou de naissance de nouvelles entreprises peut être exprimé de deux


manières différentes, soit par l’approche écologique ou par l’approche par le marché du
travail [Capron (2009)].

L’approche écologique rapporte le nombre de nouvelles entreprises au nombre total


d’entreprises existantes dans la zone pour une période donnée. Alors que l’approche par
le marché du travail rapporte les variations du nombre d’entreprises à la population
active totale de la zone. Cette seconde mesure insiste sur le créateur en tant qu’un
individu à l’encontre de la première qui se réfère au stock d’entreprises existantes.

Néanmoins, rapporter les nouvelles entreprises à la population active s’avère plus


important et plus informatif par rapport à son rapport au stock d’entreprises existantes.
D’ailleurs cette mesure est beaucoup utilisée notamment dans les études menées par le
groupe de la Banque Mondiale.

L’entrepreneuriat peut être alors mesuré par d’innombrables façons dont les plus
connues et les plus couramment utilisée dans les travaux empiriques sont celles relatives
à la création de nouvelles entreprises petites ou grande et à leur croissance. Capron
(2009) recense les principales mesures suivantes :

1) la probabilité de devenir indépendant ; 2) la probabilité de créer une entreprise


commerciale ; 3) la probabilité de transition d’un statut social à un autre ; 4) le ratio de
création d’entreprises dans l’emploi total ; 5) la part des indépendants dans la force totale
de travail ; 6) le ratio des PME ou d’établissements de petite et moyenne taille par
rapport au total des entreprises ou par rapport à la force de travail ; 7) le ratio d’entrée et
de sortie d’entreprises ; 8) l’intention ou la perception en matière de création

77
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

d’entreprises ; 9) analyse d’une étape spécifique du processus de création ou d’entreprise


spécifique.

Il ressort ainsi, que la création de nouvelles entreprises est au centre d’une bonne partie
des mesures de l’entrepreneuriat.

Vu l’importance assignée à la politique entrepreneuriale, en tant qu’un champ distinct,


des efforts s’accumulent tant au niveau national qu’au niveau international dont l’objectif
est d’élaborer et d’améliorer les données sur l’entrepreneuriat et la création d’entreprises.
Les organismes internationaux, conscients des problèmes et des enjeux liés à la mesure
de l’entrepreneuriat, ils ont entrepris d’élaborer des banques de données internationales
comparables.

Au niveau international, des programmes de la banque mondiale, d’Eurostat, de l’OCDE


ainsi que des organisations privées telles Global Entrepreneurship Monitor et Kauffman
Foundation ont pris l’initiative de préparer et d’élaborer des données comparables à
l’échelle internationale. Notons que ces banques de données couvrent particulièrement
les pays développés où l’information est plus accessible comparativement aux pays en
développement et aux pays sous développés. Néanmoins, de plus en plus, on assiste à un
élargissement de ces bases de données pour couvrir d’autres pays à moyen et faible
revenues, tels les efforts de la Banque Mondiale et du GEM.

Dans ce qui suit nous allons retracer un bref aperçu de la dynamique de création des
entreprises dans le monde, par région afin de rendre compte de l’importance croissante
assignée à l’entrepreneuriat en matière de création de nouvelles entreprises.

• Aperçu sur la dynamique de création des entreprises à l’échelle mondiale :

Notre but à travers ce point est de décrire un très bref aperçu de la dynamique de
création des entreprises dans le monde afin de mieux refléter l’intérêt croissant attribué
tant par les instances internationales que par les gouvernements à la création des
entreprises dans le temps et par région.

Pour ce faire, nous faisons usage des données comparables au niveau international de la
base Entrepreneurship élaborée dans le cadre du projet de Doing Business de la banque
mondiale dont les données ont été collectées avec le soutien de la Kauffman Foundation.
Notons que les unités couvertes par le projet sont des sociétés à responsabilité limitée
(SARL) formellement enregistrées aux registres de commerce. Le projet couvre une
période moyenne allant de 2004 à 2012.

78
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Figure n°2.1 : dynamique de création de nouvelles entreprises par région16 du monde (2004-2012)

New firms par région


70000
60000 EAP

50000 ECA
LAC
40000
MENA
30000
OECD
20000
SAR
10000
SSA
0
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : établi sur la base des données de la base Entrepreneurship du projet Doing Business de la
Banque Mondiale.

Une dynamique de création de nouvelles entreprises est observée à l’échelle mondiale


entre 2004 et 2012. Le nombre de nouvelles entreprises suit une tendance croissante
passant en moyenne de 20 333 à 28 961 nouvelles entreprises à l’échelle mondiale. Soit
un taux de croissance annuel moyen de 5 % et une moyenne annuelle de 22 606
nouvelles créations.

La figure n°2.1 montre clairement que les différentes régions du monde enregistrent
globalement une dynamique croissante de création de nouvelles entreprises.

Les pays de l’OCDE affichent en moyenne une dynamique très importante avec plus de
52 211 entreprises crées par an [figure n°2.2] passant de 45 758 nouvelles entreprises
en 2004 à 62 135 en 2012.

16
EAP:East Asia and Pacific; ECA: Europe and Central Asia; LAC: Latin America and the Caribbean;
MENA :Middle East North Africa ; OECD :Organization for Economic Co-operation and Development; SAR:
South Asia Region; SSA: Sub Saharan Africa.

79
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Figure n°2.2 : nombre moyen de nouvelles entreprises et densité moyenne d’entrée par région

60000,0
New firms-moyenne 8,000 New Density-moyenne
52211,7 6,992
7,000
50000,0 6,023
6,000
40000,0 5,000
33457,0
30000,0 4,000
2,802 3,008
18951,0 19093,4 3,000
20000,0 1,787
13505,9 11419,4 2,000
9600,9 1,112
10000,0 1,000 0,572
0,000
0,0

Source : établis sur la base des données de la base Entrepreneurship du Projet Doing Business de la
Banque Mondiale.

Les pays d’Europe et d’Asie centrale occupent quant à eux la deuxième position en terme
de dynamique de création des entreprises avec 33 458 nouvelles entreprises créées par
an. Ces deux régions affichent ainsi une dynamique de création de nouvelles entreprises
qui dépasse la moyenne mondiale, soit 22 606 nouvelle création par an.

Le reste des pays, sont au-dessous de la moyenne annuelle. On retrouve en troisième


position les pays d’Afrique Sub-saharienne avec en moyenne 19 093 nouvelles entreprises
entre 2004 et 2012. Suivis des pays d’Amérique Latine et Caraïbes avec 18 952 nouvelles
créations. Avec une moyenne annuelle 13 506 nouvelles entreprises, les pays d’Asie de
l’Est et Pacifique sont en cinquième position. La figure n°2.2 montre que les deux
dernières région en terme de dynamique de création des entreprises dans le monde sont
les pays de l’Asie du Sud avec un nombre de création annuel moyen de 11 420 nouvelles
entreprises suivi en dernière position par les pays du MENA. Ces derniers malgré la
dynamique entrepreneuriale croissante qu’ils affichent, le nombre de nouvelles
entreprises enregistrées est beaucoup moins important comparativement aux pays de
l’OCDE et même à ceux d’Amérique Latine. Entre 2004 et 2011, le nombre de nouvelles
entreprises enregistrées dans les pays du MENA n’est que 9601 entreprises par an.

Toutefois, en terme de densité d’entrée, la région MENA est en avant dernière position,
avec une densité moyenne de 1,112 contre 0,572 pour les pays d’Asie du sud.

80
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Notons qu’en termes de densité, les pays d’Europe et d’Asie centrale ainsi que les pays de
l’OCDE enregistrent des ratios de densité annuelle moyenne très similaires, soit 7
entreprises par 1000 personne en âge de travailler [figure n°2.2].

On remarque ainsi une dynamique de création des entreprises importante au niveau


international notons que le pays qui enregistre un important nombre annuel moyen de
nouvelles créations est le Royaume Unis avec plus de 385 544 nouvelle entreprise par an
entre 2004 et 2012, alors que le plus faible nombre annuel moyen de création de
nouvelles entreprises est enregistré par Bhutan soit uniquement 26 nouvelles
entreprises.

L’écart entre le plus faible et le plus important nombre de nouvelles entreprises est très
important, ceci peut être un signe de rigueur des contraintes à l’entrepreneuriat
auxquelles se heurtent les entrepreneurs potentiels et la différence de leur ampleur entre
les pays et les régions.

II.4 Les contraintes de liquidité et d’accès au système financier :

La création de nouvelles entreprises n’est, en aucun cas, exempte de contraintes et


d’obstacles à tous les niveaux. Ces obstacles sont d’ordre règlementaire, administratif,
financier,…. Surmonter ces difficultés constitue un important challenge des
entrepreneurs nouveaux et même déjà établis.

L’OCDE dans son rapport sur l’entrepreneuriat ou l’esprit d’entreprise a résumé les
différentes contraintes en sept points. Les contraintes règlementaires, la politique de
concurrence, la législation sur les faillites, les charges fiscales, les coûts administratifs et
les coûts de mise en œuvre de la règlementation, les arriérés de paiement et les droits de
propriété intellectuelle.

Geroski (1995) en essayant de mettre le point sur les faits stylisés et les résultats stylisés
des travaux empiriques qui concernent l’entrée de nouvelles entreprises souligne que les
exigences en matière de mobilisation de fonds et de la publicité constituent d’importants
obstacles à l’entrée et que les économies d’échelles inhibent l’entrée aux petits marchés
[p. 429].

Les contraintes17 les plus particulièrement soulevées dans les travaux sur
l’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises recouvrent principalement les
contraintes règlementaires administratives, les contraintes règlementaires relatives aux
marchés du travail et des biens, les contraintes relatives au système judiciaire- la

17 Nous revenons sur certaines de ces contraintes dans le sixième chapitre, la section des déterminants à la
création de nouvelles entreprises, préalable à l’analyse économétrique.

81
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

protection des droits de propriété, des droits des investisseurs et à la qualité de leur
application-, le système de taxation ou la politique fiscale et aussi les contraintes de
liquidité et le fonctionnement des systèmes financiers.

Cette dernière catégorie des contraintes s’avère la plus sévère car le premier obstacle
auquel se heurtent les nouveaux entrepreneurs est celui de leur besoin en capital. …. Si
l’entrepreneur potentiel manque de capital, alors il fera face à un grave problème
stratégique pour son obtention [Casson (1982), p. 167].

En effet, nombreux sont les travaux ayant examiné l’effet des contraintes de liquidité en
tant qu’un obstacle à l’entrepreneuriat et à l’investissement d’une manière globale.
L’accès au financement externe auprès du système financier se voit comme une des
contraintes à laquelle font face les entrepreneurs particulièrement nouveaux [Carmona
et al. (2008) ; Vivarelli(2007); Taleb, (2011), Bouzar (2010), Henni (1996), et résultats du
recensement économique de 2011]. Aussi, les ressources financières et la disponibilité du
capital risque constituent une des plus importantes variables environnementales dans le
cadre conceptuel de la création de nouvelles entreprises de Gartner (1985). Sammut
(2001) en s’arrêtant sur les facteurs de succès et d’échec des entreprises, souligne
l’importance des ressources financières et de la disponibilité du capital qui peut jouer
dans les deux sens. La disponibilité des ressources financières en quantité suffisante est
un facteur favorisant le succès des entreprises tandis que leur insuffisance favorise l’échec
et la défaillance des entreprises.

Le développement financier apparaît aussi comme une des plus importantes conditions à
travers lesquelles l’entrepreneuriat entraîne la croissance économique dans le modèle
conceptuel développé par le groupe GEM décrivant le processus par lequel
l’entrepreneuriat entraîne la croissance économique.

Par conséquent, les contraintes financières et de liquidité constituent de plus importantes


préoccupations affectant les entrepreneurs tant potentiels que ceux déjà établis. Étant
donnée l’importance de l’entrepreneuriat et de l’investissement en général dans le
processus de croissance économique, la problématique des contraintes financières fut le
principal objet de nombreuses analyses tant au niveau macroéconomique qu’au niveau
microéconomique.

Ces nombreuses analyses se basent essentiellement sur la relation entre les facteurs
financiers et l’investissement tout en essayant d’apporter des conclusions quant à
l’importance des contraintes financières en tant qu’un déterminant de l’investissement ou
de la dynamique des entreprises [voir par exemple Clementi et Hopenhayn (2006)]. Ces
travaux accentuent les facteurs financiers liés à la structure financière des entreprises,
relevant ainsi des analyses plus microéconomiques au niveau des entreprises. Dans cette

82
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

lignée d’idées, la contribution pionnière de Modigliani et Miller (1958) semble très


différente. Ces derniers ont montré que dans un marché financier parfait, la finance est
sans lien avec les décisions réelles. Ce point de vue est largement discuté et modifié par
les nombreux débats animés sur cette question. La contestation la plus apparente est
celle relative à l’hypothèse de marché financier parfait, sans imperfections, car la réalité
montre que paradoxalement à cette hypothèse les marchés de capitaux sont imparfaits
comportant des imperfections causées principalement par les problèmes informationnels
et d’incitation. En effet, en considérant un marché parfait, les différentes variables du
développement financier n’auront aucun effet sur le financement de l’investissement dans
la mesure que les contraintes financières sont globalement attribuées aux imperfections
des marchés de capitaux provenant des problèmes informationnels et d’incitation entre
les prêteurs et les emprunteurs (prêteurs et entrepreneurs) se traduisant par des
différences entre les coûts du financement interne et externe. Du fait que ces problèmes
informationnels et d’incitation ne peuvent pas être totalement éliminés, un marché
parfait n’aura pas d’existence dans la réalité.

Les contraintes financières ou les contraintes de liquidité semblent plus prononcées pour
les entrepreneurs potentiels que pour les entrepreneurs déjà établis. Ceci se justifie par le
fait que l’asymétrie d’information et les actifs limités, qui sont spécifiquement intenses
pour cette catégorie d’individus, donnent lieu au non financement des meilleurs projets
du fait de l’incapacité de les évaluer convenablement et d’une manière efficace.

Dans ce contexte, la contribution de Stiglitz et Weiss (1981) est très explicite quant à la
problématique du rationnement du crédit pour les entrepreneurs particulièrement
potentiels. Les auteurs soulignent pourquoi ces coûts prohibitifs de surveillance et du
suivi des startups même par les intermédiaires financiers qui ont un avantage comparatif
en matière de l’allègement de ces problèmes informationnels et d’incitation18, ne peuvent
pas être complètement surmontés par le seul fait d’augmentation des taux d’intérêts. Car
ce fait pourra, paradoxalement, être la source d’aggravation des problèmes d’anti
sélection et donc d’éviction des meilleurs entrepreneurs et du financement des seuls
projets très risqués et moins porteurs.

Le capital est essentiel pour démarrer une nouvelle entreprise et les contraintes de
liquidité tendent à exclure ceux qui n’ont pas suffisamment de fonds à leur disponibilité.
Par conséquent, les populations les plus riches sont plus inclinées à devenir des
entrepreneurs [Evans et Jovanovic (1989)].

À cet effet, les contraintes de liquidité sont un déterminant incontournable de la


dynamique des entreprises en général et de la dynamique entrepreneuriale en particulier.
18Voirle premier chapitre pour plus de détails sur le rôle des intermédiaires financiers en termes d’allègement
des imperfections des marchés.

83
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Les contraintes financières rencontrées par les entrepreneurs sont principalement


attribuées aux problèmes informationnels et d’incitation et qui peuvent être allégés par le
développement financier, une amélioration dans le fonctionnement des banques, des
autres intermédiaires et des marchés financiers.

Il s’ensuit qu’un fonctionnement efficace des systèmes financiers pourra jouer en faveur
de l’allègement des imperfections, en particulier informationnelles et par là un
allègement des contraintes de liquidité pour les entrepreneurs potentiels. Ceci sera un
effet déclencheur de l’entrepreneuriat. Car selon Japelli et Pagano (2001), un important
partage de l’information sur les crédits est associé à des prêts importants et à de faibles
défauts de paiement.

Faute d’être maitrisées, les contraintes de liquidité ou de financement représentent un


frein effectif pour le démarrage de nouvelles entreprises.

Nous consacrerons le reste de ce travail à l’examen du développement financier en liaison


avec la création de nouvelles entreprises ou l’entrepreneuriat. Notons que dans le reste
des chapitres nous évoquerons soit création d’entreprise, soit entrepreneuriat, dynamique
entrepreneuriale ou dynamique industrielle comme nous le verrons dans certains travaux
empiriques.

Cette section a été entièrement consacrée à la présentation du champ de l’entrepreneuriat


et de la création de nouvelles entreprises. Nous avons bien constaté la panoplie de
définitions de l’entrepreneuriat ainsi que leur lien à la création des entreprises. Aussi,
cette dernière n’est pas du tout un phénomène spontané mais tout un processus se
terminant par la création d’une entité.

L’importance de l’entrepreneuriat et de la création des entreprises pour le développement


économique est d’autant plus investigué théoriquement et plus récemment
empiriquement. Néanmoins, on décèle l’importance attribuée tant en théorie qu’en
pratique à l’entrepreneuriat et à son acte de création de nouvelles entreprises. Étant
donné cette importance considérable, les gouvernements et les instances internationales
s’efforcent de créer un environnement favorable permettant de stimuler la création et le
développement des entreprises, moteurs de croissance, d’innovation et d’emploi pour les
économies développées et en développement.

Nonobstant leur rôle en matière de croissance et de création d’emploi, la création des


entreprises et l’entrepreneuriat en général, ne sont pas exemptes de contraintes et
d’obstacles notamment au niveau macroéconomique. Les contraintes règlementaires
administratives, les contraintes de la règlementation des marchés de biens et de travail,
le cadre légal et judiciaire, la politique fiscale et les contraintes de liquidité sont autant

84
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

d’obstacles auxquels se heurtent plus généralement, d’une manière très aigue, les
entrepreneurs potentiels auxquels on ajoutent les problèmes de la cherté du foncier
industriel et ceux relatifs à la nature juridique des terrains.

Les contraintes financières apparaissent le plus souvent au premier plan des contraintes
auxquelles se heurtent généralement les entrepreneurs potentiels. La section suivante,
sera entièrement consacrée aux travaux empiriques ayant abordé la relation spécifique
entre le développement financier et l’entrepreneuriat. Notons que nous nous intéressons
plus particulièrement aux analyses relevant du cadre plus macroéconomique.

85
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Troisième Section: DÉVELOPPEMENT FINANCIER-CROISSANCE


ÉCONOMIQUE : EXPLORATION DU CANAL DE L’ENTREPRENEURIAT

En s’inscrivant dans le contexte de la relation Finance-Croissance économique, certains


ont choisi de se focaliser sur la relation de la finance à l’entrepreneuriat, à la lumière de
Rajan et Zingales (1998). Ces derniers soulignent que la manière la plus élaborée pour
s’interroger sur l’importance du développement financier pour la croissance économique
est d’examiner spécifiquement son impact sur l’entrepreneuriat. Ceci se justifie d’autant
plus par le fait que l’entrepreneuriat est un facteur déterminant important de la
croissance des économies.

En effet, tout en voulant vérifier, principalement, les affirmations théoriques de


Schumpeter (1911) et en s’inspirant des travaux empiriques sur le lien entre la finance et
la croissance économique, une littérature plus ou moins pléthore a été développée.
L’objet est d’examiner l’effet du développement financier sur l’entrepreneuriat d’une
manière plus large, création, croissance et échec des entreprises. La contribution de
Rajan et Zingales (1998) est une première et reste un travail séminal dont s’inspire la
majorité des contributions en particulier en matière de méthodologie et de données
utilisées.

Cette section vise à présenter les différentes contributions empiriques sur la relation
entre la finance et l’entrepreneuriat tout en faisant références à celles intégrant le
développement financier en tant qu’un déterminant de l’entrepreneuriat ou de la création
de nouvelles entreprises. Dans un premier point, nous exposons les différentes évidences
empiriques sur le lien positif entre le développement financier et l’entrepreneuriat. Là où
nous présenterons en détail les travaux empiriques élaborés dans ce sens. Dans un
second point nous faisons une revue des études ayant examiné plus spécifiquement,
l’impact de la structure des systèmes financiers sur l’entrepreneuriat. Nous nous
interrogeons dans un troisième point si le développement financier exerce un effet
différentiel suivant la taille des entreprises.

III.1 Évidences empiriques sur la relation positive entre le développement


financier et l’entrepreneuriat :

Sur le plan théorique nous avons présenté, dans le premier chapitre, les différentes
contributions théoriques sur l’importance des systèmes financiers, là où nous avons fait
référence au travail séminal de Schumpeter. Le premier à avoir donné tant d’importance
à la finance pour la stimulation des innovations et donc du processus de développement
économique. Suivi par la suite par Patrick (1966), qui a implicitement reconnu
l’importance du développement financier pour la création de nouvelles entreprises. King
et Levine (1993b) dans le but de vérifier les affirmations théoriques de Schumpeter ont

86
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

construit un modèle théorique formalisant le lien entre le développement des banques et


l’entrepreneuriat (ou les activités innovantes). Plus récemment encore, Aghion, Fally et
Scarpetta (2007), ont construit un modèle théorique stylisé pour examiner l’impact des
contraintes de crédits pour l’entrée et la croissance post entrée de nouvelles entreprises.
L’ensemble de ces travaux théoriques s’accordent sur l’importance du développement
financier pour la relance de l’entrepreneuriat, en particulier sa composante représentée
par la création de nouvelles entreprises.

Le modèle théorique de King et Levine retrace les liens entre la finance, l’entrepreneuriat
et la croissance économique, en mettant l’accent sur le processus par lequel les systèmes
financiers autorisent des entrepreneurs particuliers à entreprendre des activités
innovantes, qui à leur tours, constituent un moteur de croissance économique. À cet effet,
leur modèle met en évidence la demande par des entrepreneurs potentiels de deux
principaux services financiers via lesquels les intermédiaires financiers jouent un rôle
crucial dans le développement de l’entrepreneuriat, la sélection des entrepreneurs
potentiels et la mobilisation des ressources nécessaires pour le financement des activités
innovantes. Leur modèle prédit que le financement externe est un élément crucial pour
l’entrepreneuriat et la croissance économique. Il s’ensuit que les intermédiaires financiers
exercent un rôle prépondérant en matière de sélection des entrepreneurs ayant de
meilleures perspectives de réussite et en matière de mobilisation des ressources
nécessaires pour le financement de ces activités innovantes.

Aghion et al. (2007) pour examiner l’importance du développement financier pour


l’entrepreneuriat, ils se sont focalisés sur le rôle des systèmes financiers pour la relance
de l’entrée et de la croissance post-entrée de nouvelles entreprises, via l’allègement de la
contrainte d’accès au crédit. Pour ce faire, ils ont construit un modèle théorique simple
permettant de formaliser les liens entre le développement financier et autres régulations
des entreprises et l’entrée et la croissance post-entrée de nouvelles entreprises, là où le
développement financier est reflété par le multiplicateur du crédit. Les prédictions
théoriques du modèle stylisé dénotent qu’une augmentation du développement financier
encourage l’entrée des entreprises de petite taille, en induisant la baisse de la taille
minimale à l’entrée, décourage l’entrée de grandes entreprises suite à la baisse du prix
d’équilibre et donc à l’augmentation du seuil de capacité à long terme et favorise la
croissance post entrée de toutes les entreprises.

Ces deux modèles théoriques rejoignent, amplement, les affirmations de Schumpeter


(1911) sur l’important effet positif que peut jouer les systèmes financiers développés dans
la relance de la croissance à travers, particulièrement, leur effet sur la création et la
croissance des entreprises.

87
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

En s’inscrivant dans cette lignée des recherches, un corpus de littérature empirique se


développe dans ce sens et qui peut être scindé en deux courants. Un premier qui consiste
en l’examen de l’impact du développement des systèmes financiers sur l’entrepreneuriat
[Black et Strahan (2002), Cetorelli et Gambera (1999), Rajan et Zingales (1998), Aghion
et al. (2007), Klapper et al. (2006), Tsoukas (2011), Arellano et al. (2012)…] ces travaux
emploient les variations à travers les pays pour examiner comment les différences dans
les caractéristiques différentielles observables des secteurs financiers sont reliées à l’accès
des entrepreneurs au financement et ainsi au taux de formation de nouvelles entreprises.
Dans ce contexte, les différentes caractéristiques des systèmes financiers,
l’approfondissement financier, l’efficacité, l’accessibilité et la stabilité des systèmes
financiers, sont considérées comme des mécanismes via lesquels les imperfections de
marché conduisent à des contraintes de financement pour les entrepreneurs.

Quant au second courant, il emploie les variations entre les individus afin d’examiner
comment les propensions à démarrer de nouvelles entreprises sont reliées à la richesse
personnelle ou aux modifications dans cette richesse [Evans et Jovanovic (1989)]. La
notion derrière cette ligne de recherche est que l’association entre la richesse individuelle
et la propension d’auto-emploi ou de création de nouvelles entreprises sera observée
uniquement si les contraintes à l’entrepreneuriat existent.

Au regard des besoins de notre exploration, nous nous référons et nous nous limitons au
premier courant de littérature dans la mesure que notre objectif et d’examiner l’impact
des différences dans le développement financier dans le temps et entre les pays sur la
dynamique de création des entreprises, sans pour autant faire allusion à la richesse
individuelle qui relève particulièrement des analyses plus microéconomiques.

L’un des premiers travaux empiriques précurseurs ayant examiné l’impact du


développement financier sur la dynamique entrepreneuriale est celui de Rajan et Zingales
(1998) dont le but principal était d’examiner l’impact du développement financier sur la
croissance industrielle, un canal de la croissance économique. Puis en se basant sur cette
contribution pionnière, nombreuses sont les études ayant été menées dans cette lignée de
recherche [Aghion et al. (2007); Guiso et al. (2004); Tsoukas (2011); Beck et al. (2001);
Beck et al. (2005); Beck et al. (2008); Arellano et al. (2012); Cetorelli et Gambera (1999);
Black et Strahan (2002); Beck et Levine (2002); Musso et Schiavo (2007); …].

Rajan et Zingales (1998) se sont, plus particulièrement, arrêtés sur le mécanisme par
lequel le développement financier peut influencer la croissance économique en utilisant
des données industrielles, au niveau sectoriel. Ils ont démarré de l’hypothèse que le
développement financier réduit les coûts du financement externe des entreprises en
allégeant les imperfections de marché. Par conséquent, le développement financier
pourra disproportionnellement aider les entreprises typiquement dépendantes des

88
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

financements externes pour leur croissance. Une telle affirmation selon ces auteurs,
pourra être une preuve incontestable des débats sur la causalité entre le développement
financier et la croissance économique. De fait, ils se sont interrogés si les secteurs
industriels, relativement très en besoin du financement externe, croissent démesurément
plus vite dans les pays financièrement plus développés.

Pour construire le test, ils ont identifié le besoin de l’industrie pour le financement
externe à partir des données sur des entreprises américaines, sous l’hypothèse que les
marchés de capitaux aux Etats Unis, sont naturellement sans asymétrie d’information ce
qui leur permet d’identifier la demande technologique des financements externes. La
dépendance des secteurs du financement externe est alors définie par le ratio des
dépenses d’investissements (dépenses en capital) diminuées des cash-flows des opérations
rapportées aux dépenses d’investissement. Le modèle est élaboré de sorte qu’ils
interagissent les effets pays et les effets sectoriels. Dans ce modèle la croissance
industrielle qui représente la variable dépendante, est mesurée par le taux annuel moyen
de la croissance sectorielle de la valeur ajoutée, comme variable de base, qui a été, par la
suite, décomposée en la croissance dans la taille des entreprises ou établissements déjà
existants et la croissance dans le nombre des entreprises, indiquant ainsi la création de
nouvelles entreprises par secteur. La croissance dans le nombre des établissements est
obtenue par la différence entre le log du nombre des établissements en fin de période et le
log du nombre des établissements en début de période. Alors que la croissance dans la
taille moyenne des établissements, dans un secteur donné, est obtenue par la différence
en log de la valeur ajoutée du secteur rapportée au nombre des établissements.

Comme mesures du développement financier, ils ont fait recours à des proxy simples. Le
ratio de capitalisation qui est la somme du crédit Intérieur et de la capitalisation
boursière rapportée au PIB. Puis, pour vérifier la robustesse de leurs résultats, ils ont
remplacé le ratio de capitalisation par le ratio des crédits au secteur privé rapportés au
PIB. Le deuxième proxy du développement financier est l’indice de la qualité des normes
comptables dans un pays qui est en mesure de refléter le potentiel ou la possibilité
d’obtention des fonds plutôt que le financement actuel levé. Car plus sont efficaces les
normes de diffusion de l’information financière, plus sera facile pour les entreprises de
lever des fonds auprès de plusieurs investisseurs.

Sur des données transversales couvrant un échantillon de 42 pays et 36 secteurs via la


méthode de « Difference in Difference Approach »19, tout en contrôlant pour d’autres
variables caractéristiques pays (le PIB par habitant et le capital humain), ils se sont

19 L’avantage de l’approche Difference-in-Difference Approach est qu’elle permet d’exploiter, à la fois, les

différences entre les pays et au sein des pays entre les secteurs en se basant sur les caractéristiques spécifiques
pays et les caractéristiques sectorielles et ceux comparativement à l’approche en coupe transversale (pays ou
secteur) [Aghion et al. (2007), page 12].

89
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

parvenus au fait que le coefficient du terme d’interaction entre l’indicateur du


développement financier (variable spécifique pays) et la dépendance du financement
externe (variable spécifique secteur), est positif et statistiquement significatif, et ceux
pour les deux indicateurs du développement financier. En fait, en incluant les deux
mesures ensembles, il s’avère que l’indice des normes comptables capture toute
l’information sur le développement financier contenue dans le ratio de capitalisation.
C’est pourquoi ils se sont focalisés, plus particulièrement, dans le reste de l’analyse sur ce
dernier indice. En outre, l’interaction fondamentale devient plus forte et plus
significative lorsqu’ils ont instrumenté les variables du développement financier par
l’origine légale et l’efficacité et l’intégrité du système légal produit par Business
International Corporation.

Néanmoins, en décomposant la croissance industrielle en la croissance dans le nombre


des entreprises et la croissance dans la taille des entreprises, les résultats montrent que
la variable d’interaction n’est statistiquement significative que dans le cas de la
croissance dans le nombre des établissements. À cet effet, Rajan et Zingales (1998) ont
conclu au fait que le développement financier exerce une influence substantielle sur le
taux de croissance économique à travers la réduction des coûts du financement externe
des entreprises financièrement dépendantes. Ils ont suggéré que le développement
financier peut jouer un rôle particulièrement bénéfique dans l’essor de nouvelles
entreprises. Si ces entreprises sont démesurément la source d’idées, le développement
financier peut augmenter l’innovation et indirectement la croissance économique. Ces
résultats ne sont pas dus à la causalité inverse, et sont robuste à la mesure de la
dépendance externe employée.

En se basant sur cette contribution pionnière, une littérature plus au moins croissante
examine le lien entre la finance et l’entrepreneuriat [Beck et al. (2001); Beck et Levine
(2000, 2002); Beck et al. (2008); Klapper et al. (2006); Aghion et al. (2007)]

Klapper et al. (2006), dans leur contribution sur les barrières à l’entrepreneuriat, ont
examiné l’effet des régulations à l’entrée sur la création de nouvelles sociétés à
responsabilité limitée, la taille moyenne des entrants et la croissance des entreprises déjà
existantes. Leur approche consiste à l’instar de Rajan et Zingales (1998) à identifier les
facteurs spécifiques secteurs qui affectent le canal via lequel les régulations à l’entrée
influencent l’entrepreneuriat. Ils interagissent, ainsi, des effets spécifiques secteurs avec
des effets spécifiques pays, au lieu de se concentrer sur les effets directs. Dans leur
analyse, ils considèrent deux des principaux aspects de l’environnement des entreprises,
les régulations régissant la création de nouvelles entreprises et le développement
financier ou l’accès au financement. Nous nous intéressons à l’effet du développement
financier sur la création de nouvelles entreprises.

90
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

La mesure de l’entrepreneuriat dans leur modèle est le taux d’entrée représenté par le
rapport de nouvelles entreprises au nombre total des entreprises dans un secteur donné.
Pour mesurer le niveau du développement financier, les auteurs ont utilisé deux
indicateurs alternatifs; un premier indiquant le développement bancaire représenté par le
ratio des crédits au secteur privé au PIB et un second mesurant le développement des
marchés financiers qui est le ratio de capitalisation au PIB. Ils ont interagi ces mesures
du développement financier avec celle de la dépendance sectorielle du financement
externe, qui est la même que celle de Rajan et Zingales.

Sur des données de la base Amadeuse, compilées sur un nombre limitées d’entreprises
couvrant 21 pays européens sur deux ans 1998 et 1999, et à l’aide de la régression par la
méthode Tobit, Klapper et al. (2006) ont confirmé les résultats de Rajan et Zingales
(1998) et même ceux de Evans et Jovanovic (1989). Les taux d’entrée de nouvelles
entreprises sont élevés dans les secteurs financièrement les plus dépendants dans les pays
à niveaux élevés de développement financier quelle que soit la mesure du développement
financier.

Sur un panel de 16 pays de l’OCDE, Aghion, Fally et Scarpetta (2007) ont testé
empiriquement leurs prédictions théoriques. Pour ce faire, ils ont d’abord, à l’instar de
Rajan et Zingales (1998) et de Klapper et al. (2006), identifié le besoins des secteurs en
matière du financement externe, qu’ils ont interagi, par la suite, avec les variables du
développement financier. Néanmoins, leur travail diffère quant aux mesures du
développement financier et de l’entrepreneuriat. Deux types de variables dépendantes
sont utilisés. La variable d’entrée de nouvelles entreprises, mesurée par le ratio du
nombre de nouvelles entreprises entrant sur le marché au nombre total des entreprises
par secteur, par classe de taille et par année. La croissance post entrée est mesurée soit
par i) la variation totale dans l’emploi des entreprises qui survivent après les six
premières années d’activité; ou par ii) la variation totale dans l’emploi de l’ensemble des
entrants après six ans d’activité indiquant, à la fois, la variation dans l’emploi des
entreprises survivantes après les six ans et la perte d’emploi de nouvelles entreprises qui
quittent le marché durant les premières années.

En vue de mesurer le développement financier, Aghion et al. (2007) ont fait appel à deux,
des mesures traditionnelles du développement financier : i) le ratio des crédits intérieurs
au secteur privé au PIB et ii) le ratio de capitalisation ou la capitalisation boursière
rapportée au PIB. Ils ont aussi employé un indice synthétique du développement
financier qui est la somme des deux premiers. Néanmoins, les auteurs ne se sont pas
arrêtés à ces mesures classiques, mais ils ont aussi considéré différentes variables
relatives à la règlementation de l’activité bancaire et de l’activité du marché financier en
tant que des variables instrumentales.

91
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

L’estimation des différentes régressions par les MCO a permis non seulement de
confirmer mais également d’étendre les résultats des deux précédentes contributions. Les
coefficients d’interaction sont aussi positifs et significatifs désignant que les taux d’entrée
et les taux de croissance post-entrée sont importants dans les secteurs qui dépendent le
plus du financement externe dans les pays qui affichent des niveaux élevés de
développement financier, développement bancaire et développement des marchés
financiers. Notons, que le développement bancaire exerce un effet plus dominant sur
l’entrée des entreprises, alors que le développement des marchés financiers domine dans
le cas de la croissance post-entrée. Ces résultats sont robustes à l’instrumentation des
variables du développement financier par les facteurs qui régissent les activités des
banques et des marchés financiers, mais aussi robustes à l’intégration d’autres variables
de contrôle susceptibles d’influencer les décisions d’entrée sur le marché.

Via deux approches économétriques, une analyse en panel sur un échantillon de 42 pays
et 36 secteurs ainsi qu’une analyse en coupe transversale sur un échantillon de 39
secteurs, Beck et Levine (2002) ont contribué à l’examen de la relation entre le
développement financier et l’entrepreneuriat. À l’instar de Rajan et Zingales (1998),
Beck et Levine interagissent des variables spécifiques pays avec des variables spécifiques
secteurs. Mais à la différence des premiers, ils ne se sont pas limités à la spécificité
sectorielle représentée par la dépendance du financement externe mais ils ont employé
une variable alternative indiquant si le secteur est à intensité de recherche et
développement ou à intensité de main d’œuvre. Une telle extension semble importante
du fait que certains travaux suggèrent que le développement financier et la structure
financière influencent différemment les entreprises innovantes des autres entreprises.

L’estimation par les doubles moindre carrés en variables instrumentales20 pour le modèle
en panel et par les moindres carrés ordinaires (MCO) pour l’analyse en coupe
transversale, confirment l’importance du développement financier pour la croissance
industrielle et le démarrage de nouvelles entreprises dans les secteurs qui dépendent le
plus du financement externe. Ils ne trouvent pas d’évidence que le développement
financier influence positivement l’entrée et la croissance des entreprises relevant du
secteur de recherche et développement au détriment de celles relevant des secteurs à
intensité de main d’œuvre. Ainsi, ces résultats viennent en confirmation de ceux de Beck
et al. (2001).

Toujours en s’inspirant de l’étude de Rajan et Zingales (1998) et au lieu d’identifier le


besoin du financement externe par secteur, Beck, Demerguç-Kunt, Laeven et Levine

20Ils
ont instrumenté les mesures du développement financier et de structure financière par l’origine et la
composition religieuse des pays.

92
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

(2008) identifient la composition technologique des secteurs par taille par référence au
marché des États-Unis d’Amérique, considéré sans imperfections. Leurs résultats
confirment aussi l’impact positif du développement financier sur l’entrepreneuriat d’une
manière générale.

En se basant sur des données d’enquêtes nationales sur le revenu des ménages en Italie,
Guiso, Sapienza et Zingales (2004) ont examiné l’impact du développement financier
local ou régional sur la croissance économique, via une exploration plus précise de son
impact sur la création de nouvelles entreprises. Leur analyse porte sur l’effet du
développement financier sur la probabilité qu’un individu démarre sa propre entreprise,
le taux de création de nouvelles entreprises et le nombre des entreprises présentes dans
la Province ainsi que sur la croissance des entreprises.

Le niveau du développement financier est intégré comme la principale variable


explicative, mesuré par un nouvel indicateur construit à l’aide de l’estimation de l’effet
régional sur la probabilité que, ceteris paribus, un ménage est coupé du marché du crédit
tout en utilisant les données d’enquêtes. Les auteurs intègrent un ensemble de variables
de contrôle, une combinaison de variables caractéristiques individus et de variables
caractéristiques région.

Les résultats d’estimation par les moindres carrés ordinaires et l’estimation en variables
instrumentales montrent que le développement financier est lié positivement et
significativement à la probabilité qu’un individu démarre sa propre entreprise. Indiquant
que les régions qui affichent des niveaux élevés du développement financier se
caractérisent par des probabilités élevées qu’un individu démarre sa propre entreprise.
Ces régions ont aussi des entrepreneurs relativement jeunes. Il s’ensuit que le
développement financier local favorise l’entrée de nouvelles entreprises et la croissance
des entreprises dans la province. Outre ces résultats, le développement financier paraît
favorable pour les entrepreneurs potentiels comparativement aux entrepreneurs déjà
établis, confirmant les résultats de Rajan et Zingales (1998) ayant trouvé que le
développement financier peut jouer un rôle particulièrement bénéfique dans l’essor de
nouvelles entreprises.

Via une méthodologie qui diffère de celle de Rajan et Zingales (1998), Black et Strahan
(2002) sur un panel des pays des États-Unis d’Amérique, ont examiné l’effet de la
concurrence et de la consolidation bancaires, en tant que des indicateurs du
développement bancaire, sur la disponibilité du crédit pour l’entrepreneuriat. Ils
Constatent qu’une plus grande concentration bancaire induit un faible taux de formation
de nouvelles entreprises, spécifiquement en présence des marchés bancaires règlementés,
Contrairement au résultat de Cetorelli and Gambera (2001). Ces derniers, en appliquant
la même méthodologie que celle de Rajan et Zingales ont montré que la concentration

93
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

bancaire promeut la croissance des secteurs industriels qui expriment un important


besoin de financement externe en facilitant l’accès au crédit pour les plus jeunes
entreprises. Ce résultat à l’encontre des précédents, ne favorise pas le développement
financier, et remet en cause l’impact positif du développement financier sur
l’entrepreneuriat. Cet effet contradictoire peut être dû à la mesure du développement
financier utilisée qui est différente de l’ensemble des précédentes, c’est la concentration
bancaire.

Outres ces travaux qui se basent essentiellement sur la méthodologie développée par
Rajan et Zingales (1998), un nombre d’économistes ont examiné l’effet du développement
financier en tant qu’une composante de l’environnement des entreprises ou du cadre
institutionnel, sur l’entrepreneuriat [Desai et al. (2003), Klapper et al. (2010), Klapper et
Love (2010), Klapper et al. (2009), Aidis et al. (2010),] ou encore en tant qu’un facteur
déterminant de l’entrepreneuriat [Thai et Turkina. (2014)]. Ces dernières, à l’encontre
de la majeure partie des premières contributions, ne se basent pas sur les effets
d’interaction entre les variables spécifiques pays et les variables spécifiques secteurs.

Desai et al. (2003), sur un grand échantillon d’entreprises relevant de différents secteurs
et en employant la régression à effets sectoriels fixes, ont étudié la relation entre
l’environnement institutionnel et l’activité entrepreneuriale par l’exploration de l’effet
indirect du développement financier sur l’entrepreneuriat en démarrant de l’hypothèse
que les déterminants du développement financier influencent la dynamique
entrepreneuriale (entrée, sortie et croissance des entreprises).

Ils se sont parvenus au fait que l’environnement institutionnel joue un important rôle
dans la formation de la nature de l’activité entrepreneuriale, en particulier, la dynamique
de nouvelles entreprises. Une importante équité et une meilleure protection des droits de
propriété s’avèrent les principaux déterminants de la dynamique des entreprises. Sachant
que ces mêmes variables, en particulier, la protection des droits de propriété, sont des
déterminants du développement financier. Il ressort indirectement, de leur analyse que le
développement financier est significativement associé à la dynamique des entreprises.

Dans le même ordre d’idées que celles de Klapper et al. (2006) et de Wennekers et al.
(2005), Aidis et al. (2010) sur des données de la base Global Entrepreneurship Monitor
(GEM) couvrant 31 pays, ont examiné les barrières institutionnelles à l’entrepreneuriat.
Pour ce faire, ils ont combiné des données macroéconomiques relatives aux institutions
avec des données microéconomiques sur la population en âge de travailler générées par
le projet GEM. Le taux d’entrée des start-up, identifié conformément au projet GEM,
représente leur mesure de l’entrepreneuriat. Dans le but de mesurer la qualité
institutionnelle, les auteurs font appel à plusieurs indicateurs macroéconomiques, dont le
ratio des crédits au secteur privé. Les résultats d’estimation montrent que la qualité

94
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

institutionnelle est très clairement associée à des niveaux élevés de l’entrepreneuriat avec
la supériorité des indicateurs du développement financier et de la protection des droits de
propriété. Par conséquent, le développement financier exerce un effet positif sur l’entrée
de nouvelles entreprises indépendamment du développement économique. Notons que
l’entrée de nouvelles entreprises dans les économies les plus sophistiquées et les plus
riches est plus dépendante de la qualité des institutions comparativement aux pays les
plus pauvres [Aidis et al. (2010), p. 20].

Klapper et al. (2010), sur un panel de 76 pays couvrant une période de trois ans (2003,
2004 et 2005) ont exploré l’effet des différents indicateurs macroéconomiques, politiques,
financiers et règlementaires sur l’entrepreneuriat mesuré par trois variantes, la densité
d’entrée, le taux d’entrée et l’entrée par habitant (en pourcentage de la population en âge
de travailler). Le degré du développement financier mesuré par le ratio des crédits au
secteur privé est employé comme une des variables macroéconomiques de contrôle alors
que les variables relatives à la qualité institutionnelle et aux barrières à l’enregistrement
de nouvelles entreprises sont considérées comme de principales variables explicatives de
l’entrepreneuriat. Les résultats d’estimation par les Moindres Carrés Généralisés (GLS)
à effets aléatoires et la méthode des Équations d’Estimation Généralisées (GEE),
révèlent qu’outre la qualité institutionnelle et le nombre de procédures à l’entrée, l’accès
au financement bancaire occupe une place centrale dans la détermination de
l’entrepreneuriat lorsqu’il est mesuré par l’entrée par habitant.

Par référence au taux de croissance des entreprises qui devrait être atteint sur la base des
seules ressources internes et l’emprunt à court terme, Demerguç-Kunt et Maksimovic
(1998) confirment l’importance du développement financier, en particuliers des marchés
financiers et des institutions légales, pour la croissance des entreprises au-delà de ces
taux estimés, et ce sur un échantillon de 30 pays développés et en développement.

Toutefois, le développement financier exerce un effet différentiel sur l’entrepreneuriat


formel et informel. En effet, des niveaux élevés de développement financier favorisent
l’entrepreneuriat formel et défavorisent l’entrepreneuriat informel permettant, de ce fait,
de diminuer l’intensité du secteur informel dans l’économie [Thai et Turkina (2014)].

Le développement financier peut aussi jouer un rôle substantiel dans la minimisation de


la probabilité de faillite des entreprises et donc l’augmentation de la probabilité de survie
des entreprises. Dans ce contexte, Musso et Schiavo (2007) montrent, en utilisant des
données plus microéconomiques au niveau des entreprises, que l’accès au financement
externe augmente la probabilité de survie des entreprises. De même Tsoukas (2011) sur
un panel de 5 pays asiatiques couvrant un échantillon de 2892 entreprises, explore l’effet
différentiel des indicateurs du développement financier sur la probabilité de faillite des
petites et des grandes entreprises. Il trouve que le développement des marchés financier

95
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

dans l’échantillon des pays asiatiques exerce un effet très favorable sur la survie des
entreprises. En d’autres termes dans les économies disposant des marchés financiers
développés, les entreprises sont capables de couvrir les risques de faillite et d’accéder à
des sources alternatives de financement externe, augmentant de ce fait les chances de
survie.

Toutefois, malgré l’importance du développement financier pour la création et la


croissance des entreprises, Klapper et Love (2010) indiquent que les pays qui affichent
des niveaux élevés du développement financier sont, aussi, ceux qui sont les plus touchés
par la crise financière de 2008. Car ces pays observent depuis une dégradation du niveau
de l’entrepreneuriat mesuré par l’enregistrement de nouvelles entreprises. Ce qui indique
l’importance de la corrélation qu’existe entre le développement financier et l’entrée des
entreprises.

L’impact de la structure financière sur l’entrepreneuriat et la création de nouvelles


entreprises a été, aussi, au centre des débats sur la relation entre le développement
financier et l’entrepreneuriat.

III.2 La structure financière exerce-t-elle un impact sur l’entrepreneuriat ?

Les études empiriques sur la relation entre la structure des systèmes financiers et
l’entrepreneuriat portent principalement sur l’évaluation de la validité des quatre
approches théoriques de la structure financière : approche des systèmes orientés banques,
approche des systèmes orientés marchés, approche des services financiers et approche du
droit et de la finance, présentées déjà dans la première section.

Il est globalement admis que, à l’instar des résultats empiriques des précédentes
contributions, la structure financière n’affecte pas l’entrepreneuriat, c’est plutôt le
développement financier global et sa composante expliquée par le système légal qui
importe.

Beck, Demerguç-Kunt, Levine et Maksimovic (2001), en utilisant une variété de


méthodes économétriques au niveau des pays, au niveau sectoriel et au niveau des
entreprises, ont conclu au fait que la structure financière n’est pas la meilleure façon de
distinguer entre les pays. Car ceci ne permet pas d’expliquer les différences entre les pays
ni en termes de croissance économique, ni en terme de formation de nouvelles
entreprises ni, encore, en terme de croissance des entreprises. C’est plutôt le système
financier global reflété par la qualité des services financiers qui importe. De plus, leurs
résultats révèlent aussi, que la composante du développement financier expliquée par
l’efficacité du système judiciaire, particulièrement en ce qui concerne les droits des
investisseurs, exerce une influence positive et significative sur la croissance économique,

96
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

la formation de nouvelles entreprises et la croissance des entreprises existantes. De ce


fait, leurs résultats sont compatibles avec les deux approches : l’approche des services
financiers et l’approche du droit et de la finance, et rejettent fortement les approches des
systèmes orientés banques ou orientés marchés.

De même Beck et Levine (2002) ont exploré laquelle de ces quatre théories de la
structure financière est la plus importante dans la relation finance-entrepreneuriat. Pour
ce faire, ils ont fait appel à deux méthodes économétriques. Une analyse en panel, ayant
pour objectif d’évaluer l’impact de la structure financière sur l’expansion industrielle et
une analyse en coupe transversale qui vise à évaluer l’effet de la structure des systèmes
financiers sur l’efficacité d’allocation du capital.

À l’instar de Rajan et Zingales (1998), Beck et Levine interagissent les variables du


développement financier et de la structure financière avec la variable mesurant le degré
de dépendance des secteurs du financement externe. Les résultats d’estimation par les
doubles moindre carrés en variables instrumentales21 pour le modèle en panel et par les
moindres carrés ordinaires (MCO) pour l’analyse en coupe transversale, infirment
l’importance d’une structure particulière des systèmes financiers pour la création et la
croissance des entreprises en accentuant la supériorité de la théorie des services
financiers ainsi que celle du droit et de la finance. En d’autres termes, le niveau global du
développement financier ainsi que ses déterminants juridiques favorisent la croissance
industrielle et le démarrage de nouvelles entreprises dans les secteurs qui dépendent le
plus du financement externe. Ainsi leurs résultats viennent en confirmation de ceux de
Beck et al. (2001) concernant la supériorité de la théorie des services financiers et du
droit et de la finance. Leurs résultats ne trouvent pas, également, d’évidence que la
structure financière favorise la création et la croissance des entreprises dans les secteurs
à intensité de recherche et développement au détriment des secteurs à intensité de main
d’œuvre.

L’ensemble de ces résultats rejette, fortement, l’importance d’une structure particulière


des systèmes financiers et est compatible avec l’approche des services financiers et
l’approche du droit et de la finance.

21Ils
ont instrumenté les mesures du développement financier et de structure financière par l’origine et la
composition religieuse des pays.

97
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

III.3 Le développement financier influence-t-il différemment les petites et les


grandes entreprises

Malgré que la majorité de ces travaux s’accorde sur le fait que le développement
financier exerce un impact positif sur l’entrepreneuriat, il se peut que cet impact soit
différentiel entre les petites et les grandes entreprises. Un nombre d’études intègre la
dimension « taille des entreprises » en indiquant qu’il est très important d’exploiter
cette dimension dans les analyses portant sur l’entrée et la sortie des entreprises.

Les résultats empiriques de l’étude de Aghion et al. (2007), confirment leurs prédictions
théoriques. L’effet du développement financier sur l’entrée de nouvelles entreprises
s’avère différentiel suivant la taille des entreprises, un résultat qui caractérise plus
spécifiquement le développement financier comparativement à toutes les autres variables.
Cet effet est plus prononcé sur les petites entreprises dans les secteurs à forte
dépendance des financements externes. Tandis que pour les grandes entreprises le
développement financier peut même freiner leur entrée. Ainsi, le développement financier
favorise l’entrée des petites entreprises, décourage l’entrée des entreprises de grande
taille et promeut la croissance de toutes les entreprises qui réussissent à survivre après
l’entrée.

Beck et al. (2008) dans leur contribution examinent plus spécifiquement la relation entre
la finance, la taille des entreprises et leur croissance. Ils se sont interrogés si le
développement financier stimule la croissance en favorisant principalement la croissance
des petites entreprises comparativement aux grandes. L’analyse a été menée sur un
échantillon de 44 pays et 36 secteurs manufacturiers en utilisant la même méthodologie
que celle de Rajan et Zingales (1998) (interaction entre effet spécifique pays et effet
spécifique secteur). Ils utilisent la même mesure de croissance industrielle. Quant au
développement financier, il est mesuré par le ratio des crédits au secteur privé, d’abord
pour une seule année 1980, puis la moyenne sur la période (1980-1989).

Les résultats d’estimation par les (MCO) et les variables instrumentales (afin de
contrôler pour l’endogénéité du développement financier et ce en utilisant l’origine
légale) montrent que le développement financier est plus favorable pour la croissance des
petites entreprises comparativement aux grandes, favorisant, de ce fait, la croissance des
secteurs composés de petites entreprises. Dès lors, les résultats de Beck et al. (2008)
viennent renforcer ceux de Aghion et al. (2007).

Via une analyse des données d’enquête réalisée auprès de 4000 entreprises couvrant 54
pays, Beck et al. (2005)22 trouvent que le développement financier est plus favorable pour

22Beck et al. (2005), ont fait appel à des données d’enquête auprès des entreprises, de la Banque Mondiale
« World Business Environment Survey », couvrant 54 pays et 4000 entreprises.

98
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

les petites et moyennes entreprises que pour les grandes entreprises contrairement aux
résultats de Arellano et al. (2012). Ces derniers, afin d’examiner l’impact différentiel du
développement financier sur les petites et les grandes entreprises, font usage des données
au niveau microéconomique sur la structure financière d’un échantillon d’entreprises
couvrant 22 pays européens. Les auteurs concluent au fait que les différences entre les
pays en matière du développement financier, mesuré par le ratio des crédits au secteur
privé et le degré de couverture des registres de crédit expliquent en grande partie les
différences en termes de croissance entre les petites et les grandes entreprises.
Néanmoins, contrairement aux résultats de Beck et al. (2000) et de Beck et al. (2008),
Arellano et al. (2012) montrent que les petites entreprises sont celles qui ne font pas
recours à l’emprunt excessif, par conséquent elles constituent la composante qui peut
croître à des taux élevés dans les pays à faible niveau du développement financier (un
faible ratio des crédits au secteur privé, des frais généraux élevés et une très faible
couverture du crédit) [p. 539].

De même Guiso, Sapienza et Zingales (2004) dans leur contribution ont aussi interagi la
variable du développement financier avec la taille des entreprises. Les résultats indiquent
que le développement financier est plus bénéfique pour les petites entreprises que pour
les grandes entreprises, confirmant ainsi les résultats de Beck et al. (2001), de Beck et al.
(2008) et même ceux de Love I. (2003). Car, à la différence des petites, les grandes
entreprises peuvent lever plus de fonds en dehors de la zone locale.

Tsoukas (2011) dans son analyse portant sur la relation entre le développement
financier et la survie des entreprises dans cinq pays asiatiques, a indiqué que le
développement des marchés financiers bénéficie, le plus, pour les grandes entreprises
durant les périodes de stabilité financière et économique comparativement aux petites
entreprises. Car ces dernières, à cause des coûts fixes élevés, peuvent êtres privées de
l’accès au marché.

Globalement, une bonne partie de ces études accentue l’effet favorable qu’exerce le
développement financier sur la création et la croissance des entreprises de petite taille
comparativement aux grandes, mis à part l’étude de Arellano et al. (2012). De plus, il est
important de noter que la majeure partie des analyses citées contrôle pour la causalité
inverse à travers l’utilisation de la méthode des variables instrumentales. Ceci fait
montre du fait que ces résultats ne sont pas dus à la causalité inverse.

Au titre de cette section nous avons revu les études empiriques traitant de la
problématique de l’impact du développement financier sur l’entrepreneuriat et la création
de nouvelles entreprises. Il s’avère, que cette littérature malgré sa pauvreté, s’accorde sur
l’importance du développement financier pour la création et la croissance des entreprises.

99
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Néanmoins, cet effet est différentiel suivant la taille des entreprises, notons que les
petites entreprises sont celles qui bénéficient, le plus, du développement financier.

Toutefois, ces travaux présentent certaines limites. Une partie se base sur la même
méthodologie que celle de Rajan et Zingales (1998) utilisant comme mesure de la
dépendance des financements externes le besoin du financement des différents secteurs
aux Etats Unis. Alors que cette mesure peut s’avérer inadéquate dans les pays les moins
industrialisés et les pays sous-développés. De plus, ces analyses prennent en
considération des échantillons de pays très hétérogènes comportant une grande partie
des pays développés, pouvant influencer grandement les résultats d’analyse.

Outre ces limites, les mesures du développement financier sont pour la majorité celles
relatives au financement bancaire du secteur privé et de capitalisation boursière et ne
font pas référence à d’autres mesures du développement financier.

100
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Conclusion

L’objectif de ce second chapitre était de passer en revue les études empiriques sur la
relation entre le développement financier et la croissance économique, avec un accent
particulier sur l’impact spécifique du développement financier sur l’entrepreneuriat.

La relation entre le développement financier et la croissance économique a fait l’objet


d’une investigation empirique considérable. Dans cette littérature le développement
financier apparaît comme un des facteurs explicatifs de la croissance économique. Il est
positivement et significativement relié à la croissance via un des canaux
macroéconomiques, la productivité, l’accumulation du capital physique et l’épargne
privée.

Néanmoins, le sens de causalité reste un sujet de débat et une source de controverse


importante entre les économistes.

À travers cette littérature nous avons, également, constaté que la structure financière
n’est pas importante et que c’est plutôt le niveau du développement financier global et sa
composante expliquée par le système légal qui est susceptible d’exercer une influence sur
la croissance économique.

L’entrepreneuriat, un déterminant de la croissance économique, peut constituer un canal


via lequel la finance affecte la croissance. Dans ce contexte, Rajan et Zingales (1998)
suggèrent que la manière la plus élaborée pour s’interroger sur l’impact du
développement financier sur la croissance est de se focaliser sur le canal
microéconomique d’entrepreneuriat ou de croissance industrielle. D’autant plus, que les
contraintes de liquidité et d’inefficacité des systèmes financiers, sont considérées comme
les contraintes les importantes à l’entrepreneuriat, particulièrement à la création des
entreprises.

Dans la littérature sur le lien entre le développement financier et l’entrepreneuriat, le


développement financier, quelle que soit sa mesure, et quelle que soit la méthodologie
employée, est positivement relié à l’entrepreneuriat en particulier la création de
nouvelles entreprises. Cette littérature suggère que le développement financier est un
facteur crucial, stimulant la création et la croissance des entreprises relevant des secteurs
les plus dépendants des financements externes pour leur croissance. En effet, des
systèmes financiers développés parviennent à réduire les coûts du financement externe
des entreprises en allégeant les imperfections de marché.

101
DEUXIÈME CHAPITRE : LA CONTRIBUTION DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER À LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE :
APPROCHES EMPIRIQUES

Plus encore, il paraît que le développement financier est un déterminant institutionnel


important de l’entrepreneuriat et de la création de nouvelles entreprises,
indépendamment du besoin de financement externe.

Outre ces résultats, le développement financier impacte différemment les petites et les
grandes entreprises. Il est, globalement, plus bénéfique pour les petites comparativement
aux grandes entreprises.

Au final la littérature empirique confirme les affirmations théoriques que le


développement financier stimule la croissance économique. Un effet qui passe,
particulièrement, à travers à travers le canal d’entrepreneuriat et de création de
nouvelles entreprises.

Le chapitre suivant sera consacré à un examen détaillé du développement financier en


Algérie comparé aux autres pays du MENA. Cette analyse, à la fois, institutionnelle et
empirique nous permettra de faire un état des lieux du niveau du développement
financier en Algérie tout en le comparant aux autres pays du MENA.

102
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

TROISIÈME CHAPITRE
Développement du Système Financier en Algérie et
dans les Pays du Moyen Orient et d’Afrique du
Nord
Introduction
La littérature tant théorique qu’empirique nous a montré l’importance du développement
financier dans l’explication de la croissance économique et ce dans la foulée des
contributions pionnières de McKinnon (1973) et Shaw (1973) plaidant pour la
libéralisation des systèmes financiers comme moyen du développement financier.
C’est ainsi que l’idée de libéralisation financière a reçu un écho considérable notamment
de la part des instances internationales (FMI et BM). Il s’ensuit une vague considérable
de libéralisation financière caractérisant le monde, dont les pays du MENA ne peuvent
pas être épargnés. De fait, une grande partie des pays de la zone a mis en œuvre des
réformes visant la libéralisation financière et la transition à l’économie de marché. Ceci
est peut être pour certains un choix mais pour d’autres une imposition de la part du FMI
suite à la situation de faiblesse qui caractérisait leurs économies durant notamment la fin
des années 1980, comme est le cas de l’Algérie.
Dans une première section nous analysons brièvement l’évolution du cadre institutionnel
du système financier algérien. Pour ce faire, nous présentons les réformes ayant touché
au système financier algérien, d’abord durant la période de répression financière très
brièvement, ensuite à partir de 1990, la période dite de libéralisation financière.
En Algérie, la réforme de 1990 via la loi 90-10 relative à la monnaie et au crédit
constitue la principale réforme dans ce sens. Elle a été suivie par la promulgation d’un
arsenal juridique important dans les différents domaines. Dans ce contexte, la
réhabilitation des banques et des établissements financiers dans leur activité ainsi que la
mise en place d’un second mécanisme de financement de l’économie de marché, c’est le
financement par le marché constituent des dispositions importantes. Nonobstant
l’évolution positive de l’activité du système financier, et malgré toutes les dispositions
entreprises, certains chiffres récents indiquent, au contraire, la situation embryonnaire
du système financier algérien.
En seconde section, nous examinons le développement financier en Algérie, en
comparaison à vingt pays de la région MENA. Plusieurs indicateurs peuvent être utilisés
pour apprécier le développement financier. Nous avons sélectionné un certain nombre
qui caractérise les quatre piliers du développement des systèmes financiers,
l’approfondissement, l’accessibilité, la stabilité et l’efficacité.

103
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Première Section: DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME FINANCIER EN


ALGÉRIE : APPROCHE INSTITUTIONNELLE
Cette section se voit comme un préalable important pour l’analyse du niveau du
développement financier en Algérie ainsi que son impact sur la dynamique de création
des entreprises. Retracer le développement du système financier sur la base d’une
approche institutionnelle, principalement le cadre législatif et règlementaire, nous aide,
d’une part, à relater l’évolution de l’activité du système, et d’autre part, à appréhender et
à expliquer le développement financier en Algérie qui est largement déterminé par
l’environnement institutionnel dont le cadre légal et règlementaire de l’exercice de
l’activité bancaire et du fonctionnement du marché financier.
Il ne s’agit ni de reprendre tous les textes ni de toucher à toutes les composantes du
système financier, mais de retracer brièvement, l’évolution du cadre règlementaire dans
ses aspects relatifs au système bancaire et au marché financier, durant la période de
répression financière et celle de transition ou de libéralisation financière. Car dans le
développement financier on distingue, plus souvent, le développement bancaire et le
développement des marchés financiers. Les deux structures appelées à exercer des
influences sur l’économie réelle via leurs fonctions.
Nous confrontons ce cadre institutionnel aux chiffres permettant essentiellement de bien
apprécier l’évolution institutionnelle. Ces chiffres reflètent l’activité des banques et des
établissements financiers en matière de collecte des ressources et de distribution des
crédits, ainsi que l’activité du marché financier.
La présente section a pour objectif essentiel de comprendre l’évolution institutionnelle
du système financier et ses effets sur le développement financier en Algérie. Dans un
premier point, nous présentons brièvement les réformes entreprises en période de
répression financière qui correspond à la période de gestion centralisée.
Dans un second point, nous faisons références à la période de libéralisation financière,
dans lequel nous allons reprendre les dispositions relatives à la réhabilitation de la
fonction d’intermédiation financière bancaire, politique de crédit, politique de
mobilisation des ressources et ouverture du marché aux capitaux privés. Finalement,
nous tenons à présenter le cadre institutionnel du marché financier en Algérie.
I.1 Les réformes du secteur bancaire durant la période de répression financière :
Le système bancaire et monétaire algérien a été créé au bout de cinq ans après
l’indépendance et a pris en charge l’ensemble de l’activité bancaire et monétaire interne
et externe de l’économie nationale. Néanmoins, la mise en place du premier plan triennal
(1967-1969), a révélé des difficultés dans le financement des investissements nationaux
en raison particulièrement des contradictions existantes entre le système financier qui
s’apparentait à un système libéral [Ilmane (2012), p. 02] et le mode de gestion

104
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

centralisée des entreprises. En d’autres termes, les circuits et les modalités de


financement qui prévalaient durant cette période se sont avérés inadéquats aux
investissements planifiés. C’est donc une difficulté dans le financement du plan.
Par conséquent, les pouvoirs publics étaient contraints d’agir sur le système financier en
vue d’obtenir de leur part le soutien jugé adéquat au processus de planification. C’est
ainsi que des tentatives de réforme ont été engagées durant les années 1970 et qui
visaient particulièrement la mise en œuvre d’une planification financière qui devait
accompagner la planification en terme physique.
La loi de finance de 1970, avait pour principaux objectifs la décentralisation du
financement des investissements et la centralisation des ressources. Afin de réduire le
déficit supporté par les finances publiques, elle a prévu de dispenser le Trésor public de
certaines dépenses d’équipement par le transfert aux banques de la responsabilité de les
financer.
Cette loi a apporté certains aménagements au financement des entreprises et du plan.
Elle a introduit la domiciliation obligatoire des entreprises auprès d’une banque unique
visant le contrôle des entreprises et la spécialisation des banques. Elle a interdit aux
entreprises le recours à l’autofinancement et aux crédits inter-entreprises. Les banques
intervenaient dans le financement des investissements planifiés via des concours à moyen
et long terme remboursables.
En revanche, cette loi avait des conséquences graves et nuisibles à l’économie se
traduisant par le fait que les entreprises n’arrivaient pas à rembourser les annuités des
crédits à moyen et long terme. Ceci a conduit le Trésor à leur accorder des concours
définitifs et de façon répétitive pendant plusieurs périodes. Les banques, suite à cette
réforme, ne sont plus de véritables intermédiaires financiers. Elles ne constituaient que
des agents financiers spécialisés dans le contrôle de l’utilisation des crédits destinés au
financement des investissements et aussi comme moyen d’exécution du plan. Par
conséquent, les lois de finance ayant succédé à celle de 1970 ont tenté de corriger
certaines des mesures entreprises. À cet effet, il y a eu la levée de l’interdiction de
l’autofinancement des entreprises.
Cependant toutes ces réformes sont considérées inadéquates et le système financier s’est
retrouvé à peu près au même point de départ vers la fin des années 1970 [Bouzar (2000),
p. 95].
C’est ainsi qu’une restructuration organique et financière des entreprises et une refonte
des circuits et mécanismes de financement ont été imposés durant les années 1980. Le
secteur bancaire a subi au même titre que toutes les autres entreprises une
restructuration durant le début des années 1980. Cette restructuration qui a touché la
BNA et le CPA ayant permis la création de deux autres banques : BADR et BDL.

105
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Toutes ces réformes ont induit une gestion administrée des ressources financières
matérialisée par un encadrement et une sélectivité des crédits et une fixation
administrative des taux d’intérêt, ne tolérant pas un fonctionnement des banques selon
une logique marchande qualifiant le système financier d’un système réprimé.
La répression financière qui caractérisait l’économie algérienne durant toute la période
de planification centralisée avait des répercussions embarrassantes sur le financement de
l’économie nationale. Le mode de financement adopté relève de la logique d’une économie
centralisée et planifiée, où le Trésor et les banques commerciales sont les deux circuits de
financement. Dans ce contexte, le Trésor public jouait un rôle dominant alors que le
secteur bancaire a vu les décisions financières lui échappaient. En revanche, la Banque
Centrale, via ses avances illimitées au Trésor public, contribua largement au financement
de l’économie nationale. Le Trésor était alors le pourvoyeur de fonds à travers ses
concours à fonds perdus et/ou remboursables sur la base des ressources tirées de la
fiscalité pétrolière et des avances de la Banque centrale.
Le secteur bancaire, qui est censé être un intermédiaire financier prenant la charge du
financement de l’économie et, ainsi, du développement économique, ne représentait
durant cette période qu’une des institutions du ministère de la planification dont le rôle
est d’exécuter les directives des instances de la planification. Les banques n’avaient ainsi
aucune autonomie de décision, ni dans le choix de leur clientèle, du moment qu’elles
étaient spécialisées, ni encore dans le choix de leur portefeuille. A. Bouyacoub les
qualifient d’une administration centrale qui tentait de tout contrôler [Bouyacoub (1986),
p. 39]. Les décisions du financement des projets d’investissement étaient prises hors du
secteur bancaire qui répondait aux besoins du financement du secteur public sans tenir
compte de sa solvabilité et les risques que présentent ces financements.
Ce faisant, les banques étaient au seul service du secteur public. Elles étaient dans
l’obligation de leur fournir les ressources dont il avait besoin, évinçant ainsi le secteur
privé du financement bancaire. Ce secteur se finançait essentiellement par
l’autofinancement. Cette marginalisation du secteur privé a permis, d’une part, le
développement de l’informel et d’autre part, le découragement des initiatives privées.
Ce schéma de financement avait des conséquences graves [Bouzar (2000)] : la non
rentabilité des projets financés, ayant conduit au non remboursement des crédits ; les
portefeuilles des banques étaient constitués de créances non performantes détenues sur le
secteur public, engendrant leur défaillance.
S’agissant de la fonction du drainage de l’épargne, le système bancaire n’avait aucune
politique de mobilisation de l’épargne causée principalement par le fait que les banques
n’étaient pas autonomes et ne fonctionnaient pas selon une logique du marché.
Les taux d’intérêt censé réguler l’activité des banques que ce soit celle de collecte des
ressources ou de distribution des crédits, sont administrés. Minimisant l’attractivité de

106
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

l’épargne. Ainsi, le système du financement de l’économie nationale reposait


essentiellement sur les ressources apportées par la création de la monnaie, constituant la
base des moyens d’action du système financier durant la période de gestion centralisée. Il
en résulte des taux de liquidité de l’économie (M2/PIB) très élevés (soit 83% en 1987)
[Naas (2003)] témoignant de l’importance de la monétisation de l’économie.
De ce fait, L’absence d’une véritable politique de mobilisation de l’épargne, l’existence
d’une politique de crédit facile au secteur public et l’importance des créances sur le
Trésor ont abouti à l’expansion considérable de la masse monétaire. Étant très
importante par rapport à la production réelle, a engendré des tensions inflationnistes.
En somme, tout au long de la planification centralisée, le système bancaire algérien
possède un caractère administré dans le domaine du crédit et des taux d’intérêt,
traduisant l’inexistence de véritables politiques de mobilisation et d’allocation des
ressources.
Le système de planification centralisée qui a prévalu durant la période allant,
principalement, de 1970 à 1985 a induit une défaillance du système bancaire et de
l’économie nationale dans sa globalité aggravée davantage par la chute des prix du
pétrole en 1986. Toutes ces circonstances appellent à une urgente rupture avec ce mode
de gestion. Par conséquent, une reconsidération complète des modes de gestion de
l’économie est entamée depuis 1986.
Avant sa libéralisation, le système financier a subi deux réformes. Une première en 1986
et une seconde en 1988, que Bouzar, qualifie de « Mini réformes ». Ces dernières étaient
vite suivies par des mesures visant la transition de l’économie d’un système de gestion
administrée à un système régulé par le marché à travers la libéralisation du système
financier. C’est ainsi que fut promulguée la loi 90-10 du 14 Avril 1990 relative à la
monnaie et au crédit constituant la première réforme la plus complète du système
financier. Par ailleurs les mini réformes, 1986 et 1988 constituent un préalable à la
libéralisation financière et ainsi une phase préparatoire à la loi 90-10.
La loi bancaire 86-12, portant sur le régime des banques, a été élaborée dans un contexte
un peu particulier; un mode centralisé de gestion de l’économie planifiée et une crise
économique et financière, suite à la chute des prix du pétrole en 1985, qui ont permis,
essentiellement, de dévoiler les remarquables dysfonctionnements de l’économie
algérienne. En dépit du contexte dans lequel cette loi a été élaborée, elle constitue la
première loi bancaire qui considère le vrai métier bancaire.
Son objectif principal consistait à apporter des aménagements au mode de financement
global de l’économie. Pour ce faire, elle a prévu dans ses dispositions de mettre en place
le plan national de crédit. Ce dernier eut pour objet l’instauration d’une discipline
financière et une adéquation entre les besoins réels de la planification et les ressources
financières et monétaires. Elle a attribué un rôle important aux banques et

107
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

établissements financiers dans le processus du financement de l’économie nationale et ce


malgré qu’ils demeurèrent au service de la planification [Naas (2003), p. 170].
En revanche, l’application de cette loi fut liée à l’élaboration de nouveaux statuts pour la
banque centrale et les établissements de crédit, ce qui a rendu impossible sa mise en
œuvre, en raison de la non publication de ces nouveaux statuts [Naas (2003), p. 170].
La loi bancaire de 1986 a été modifiée et complétée par la loi n° 88-06 conformément à la
loi 88-01 portant sur l’orientation des entreprises publiques économiques autonomes.
Cette loi a modifié le statut de la Banque Centrale et des établissements de crédit, et elle
les a transformé en Entreprises Publiques Économiques, dotées de personnalité morale
et d’autonomie financière, permettant la redynamisation du système bancaire.
Ainsi relativement aux textes de la loi 88-06, il y a eu l’abolition du financement
systématique des banques et de la domiciliation obligatoire des entreprises.
Ces deux mini-réformes n’ont pas été appliquées du fait du contexte dans lequel elles ont
été introduites.
En prolongement des réformes portant sur l’entreprise publique engagée en 1988 et en
abrogation de la loi bancaire de 1986, un nouveau cadre de réforme financière a été
introduit via la loi 90-10 du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit.
I.2 La réforme de 1990 : la Loi relative à la Monnaie et au Crédit et la
libéralisation du système financier
La loi sur la monnaie et le crédit est considérée comme une véritable innovation dans
l’histoire économique, financière et monétaire de l’Algérie [Bouzar (2000), p. 156].
Cette réforme opère la rupture la plus significative avec le mode de gestion centralisée.
Elle est intervenue dans un contexte économique, social et politique complexes. C’est
pourquoi d’ailleurs la loi 90-10 ne se voit plus comme une simple réforme monétaire et
financière, mais également politique, sociale et économique.
La LMC a couvert de nombreux aspects de l’économie et s’est fixée une multitude
d’objectifs dont le but ultime est l’implication du système financier dans la croissance et
la stabilité économique.
Parmi ces objectifs on note, la réhabilitation du système bancaire dans ses fonctions
classiques sans injonctions administratives des pouvoirs publics; la libéralisation de
l’activité du crédit et des taux d’intérêt afin de faire de la politique de crédit un facteur
stimulant l’efficacité d’allocation des ressources; une meilleure bancarisation de
l’économie; la diversification des sources de financement des agents économiques par le
biais de la création d’un marché financier, l’encouragement des investissements privés
nationaux et étrangers ; l’assainissement de la situation financière du secteur public qui
était déficitaire durant la période de gestion centralisée.

108
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

La LMC de 1990 a fait objet de modification en trois reprises. Une première intervenue
en 2001, via l’ordonnance 01-01 du 27 février 2001 relative à la monnaie et au crédit.
Cette ordonnance avait pour objet de scinder le conseil de la monnaie et du crédit en
deux organes; le conseil d’administration chargé de l’administration et de la direction de
la Banque d’Algérie et le conseil de la monnaie et du crédit chargé, quant à lui, du rôle
d’autorité monétaire. Cette ordonnance n’apporte pas de changement puisque le conseil
d’administration est chargé de l’organisation et de la règlementation interne de la
Banque d’Algérie [Naas (2003), p. 176].
Une seconde modification, apportée par l’ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la
monnaie et au crédit, elle a pour objet de renforcer les conditions d’installation des
banques et établissements financiers. Elle a instauré de nouveaux mécanismes plus
affinés de contrôle, de surveillance et d’alerte conséquemment à la crise des banques
privées en Algérie.
Quant à l’ordonnance n° 10-04 du 26 août 2010 modifiant et complétant l’ordonnance n°
01-01 du 27 Février 2001 relative à la monnaie et au crédit, elle a pour objet de renforcer
le cadre légal de la stabilité financière. Elle a confié à la Banque d’Algérie la fonction de
contrôle et d’assurance de la sécurité et de la solidité du système bancaire. À cet effet,
ces deux dernières modifications ne concernent que les fonctions de contrôle et de
surveillance du système bancaire et n’ont pas introduits des modifications profondes dans
la LMC de 1990.
Un cadre juridique exhaustif a été introduit, conséquemment à la loi relative à la
monnaie et au crédit. Nous allons ainsi mettre l’accent sur les textes de loi portant
particulièrement sur le financement de l’économie par le système bancaire ainsi que ceux
liés à la mise en place du marché financier.
Dans ce contexte, le législateur a introduit des textes de loi encadrant la nouvelle vision
économique. Une modification du code de commerce, une mise en place d’un code de
l’investissement, des textes permettant la création du marché des capitaux auparavant
inexistant, des textes encadrant et réhabilitant les assurances et plusieurs autres relatifs
à la monnaie et au crédit.
Nous présentons les principales dispositions apportées par la LMC et qui relèvent
particulièrement de l’activité d’intermédiation bancaire et du financement de l’activité
économique, tout en indiquant les réformes qu’elles ont subi en les confrontant aux
chiffres afin de décrire l’évolution des circuits du financement de l’économie.
I.2.1 Les banques et les établissements financiers et la réhabilitation de leur fonction
d’intermédiation financière
La loi sur la monnaie et le crédit a différencié entre banques et établissements financiers.
Cette différenciation réside principalement dans l’origine de leurs ressources. Les

109
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

établissements financiers ne sont pas autorisés à collecter des ressources à partir des
dépôts des fonds des tiers, contrairement aux banques. À cet effet, ils octroient des
crédits sur la base de leurs fonds propres ou sur la base des emprunts mobilisés sur le
marché monétaire ou auprès de l’institut d’émission.
De nouvelles prérogatives ont été assignées aux banques et ce en plus de leurs fonctions
classiques: réception des fonds du public, les opérations de crédit ainsi que la mise à la
disposition de la clientèle des moyens de paiement et leur gestion. Les banques peuvent
aussi effectuer de nombreuses autres opérations connexes dont l’objectif est de faciliter la
création et le développement des entreprises ou d’équipements en respectant les
dispositions légales en la matière.
Il apparaît ainsi, à travers ces fonctions, que l’activité d’intermédiation financière est
réhabilitée. Suivant les textes de cette loi les banques et autres intermédiaires offrent une
réelle fonction d’intermédiation financière se basant sur les règles d’une économie de
marché.
Nonobstant la progression positive en nombre des établissements financiers créés, leur
activité demeure très faible. En effet, dans le total des crédits distribués par le secteur
bancaire à fin 2011, la part de ceux distribués par les établissements financiers n’est que
de 1%23 représentés par les crédits au secteur privé, ménages et entreprises privées sous
forme de leasing. La faible contribution au financement de l’économie des sept
établissements financiers a pour origine la difficulté d’emprunter sur le marché monétaire
interbancaire, limitant ainsi leurs ressources.
Il était aussi nécessaire de mettre les banques publiques existantes en conformité aux
nouvelles dispositions de la LMC en particulier celles relatives à l’exigence du capital
minimum pour les banques et les établissements financiers. De plus, les banques et les
établissements financiers devraient être restructurés afin de pouvoir affronter la
concurrence des institutions privées en particulier étrangères.
Pour mener à bien la mutation structurelle de l’intermédiation financière, d’importants
efforts d’assainissement et de restructuration des banques et du secteur public, ont été
entamés depuis 1991 et s’étalent jusqu’à la décennie 2000.
L’assainissement et la recapitalisation des banques publiques constituent, dès lors, des
principaux axes de la réforme de 1990. Car les banques publiques, en conséquence à la
gestion centralisée, ne répondaient plus aux exigences dictées par la LMC et leur
portefeuille était dominé par les créances non performantes détenues sur les entreprises
publiques.
Dans l’objectif de remédier à une telle problématique, le Trésor public a entamé depuis
1990/1991 et à plusieurs reprises des opérations d’assainissement du portefeuille des

23 Banque d’Algérie (2013); « Rapport sur la stabilité du système bancaire algérien (2009-2011)». Page 24.

110
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

banques publiques en rachetant les créances non performantes qu’elles détiennent sur les
entreprises publiques ainsi que d’autres créances détenues sur l’État.
Cependant, jusqu’à nos jours, le Trésor public continue à assainir la situation des
banques publiques. Ses opérations ne se limitent pas uniquement au rachat des créances
détenues sur les entreprises publiques mais s’élargissent, durant les dernières années, à
celles détenues sur les entreprises privées surendettées (35,4% des rachats effectués au
cours de l’année 2011 ont porté sur les entreprises privées surendettées). En 2011, plus
de 99%24 des créances rachetées par le Trésor sur les entreprises publiques constituent
des créances non performantes.
Ainsi, ces opérations d’assainissement qui avaient, au début, pour but de rendre les
banques et établissements financiers conformes aux nouvelles exigences contenues dans
les dispositions de la LMC, se voient sans fin, car de 1990 à nos jours le Trésor assainit
le portefeuille des banques publiques. Cette situation, comme écrit Ilmane (2012) « ne
semble pas connaître sa fin sitôt, elle durera aussi longtemps que les entreprises
publiques et désormais les entreprises privées également demeurent non performantes et
sous perfusion » [p. 14].
Ces opérations d’assainissement patrimonial des banques publiques furent accompagnées
par un renforcement de leur solvabilité à travers plusieurs opérations de mise à niveau de
leur fonds propres25. La mise à niveau des fonds propres des banques publiques est
effectuée par le Trésor sur plusieurs reprises. À chaque fois qu’une nouvelles
règlementation en matière du capital minimum soit arrêtée ou de nouvelles normes en
matière de solvabilité devraient être respectées, le Trésor procède à l’augmentation des
fonds propres des banques publiques et ceux dans la finalité de les mettre en conformité.
La dernière mise à niveau est intervenue entre 2008 et 2009 pour un montant de 42
milliard de DA, et ceux pour se conformer à la nouvelle règlementation26 en matière du
capital minimum des banques et établissements financiers.
Outre la libéralisation de l’activité d’intermédiation financière en elle-même, il a fallu
exclure le monopole des banques publiques. Pour se faire, le législateur a prévu dans le
cadre des réformes apportées par la LMC l’ouverture du système bancaire aux privés
nationaux et étrangers. Le but de cette ouverture est d’asseoir une intermédiation
financière efficace et un marché bancaire concurrentiel adéquat avec une économie de
marché.
Le conseil de la monnaie et du crédit a fixé les conditions d’agrément et d’installation des
banques privées en Algérie à travers le règlement n° 93-01 du 3 janvier 1993, fixant les

24 Rapport de la BA (2011); « Intermédiation du Secteur Bancaire », page 85


25 Les opérations de mise à niveau des fonds propres des banques sont effectuées sur la base des résultats des
audits effectués soit par les cabinets d’audit internationaux, ce qui a été le cas pour les exercices de 1993, 1995
et 1997, ou par la Banques d’Algérie à partir de 1998.
26 Le règlement n° 08-04 du 23 Décembre 2008 relatif au capital minimum

111
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

conditions de constitution des banques et des établissements financiers et d’installation


de succursales de banques et établissements financiers étrangers.
L’ordonnance n° 03-11 du 26 Août 2003 modifiant et complétant l’ordonnance n°90-10
du 14 avril 1990 relative à la monnaie et au crédit est venue renforcer les conditions
d’installation et de contrôle des banques et établissements financiers, en mettant en place
de nouveaux mécanismes plus affinés de surveillance, de veille et d’alerte, et ceux suite au
scandale des banques privées (El-Khalifa et BCIA) ayant secoué la scène financière
algérienne, et leur mise en liquidation en 2003.
En 2006, à travers le règlement n° 06-02 du 24 septembre 2006, il y a eu la modification
du règlement de 1993 fixant les conditions de constitution des banques et établissements
financiers et d’installation de succursales de banques et établissements financiers
étrangers. De ce fait, les banques et établissements financiers engagés sont tenus de
respecter les règles prudentielles de gestion, conformément à la règlementation
prudentielle internationale.
L’ouverture du marché bancaire au privé et son encadrement par les autorités monétaires
devra permettre une meilleure intermédiation financière, une meilleure mobilisation et
une allocation optimale des ressources, une amélioration du niveau de bancarisation, une
innovation bancaire et l’instauration d’un environnement concurrentiel.
Effectivement, depuis la promulgation de la LMC, plusieurs banques ont été agrées, à
capitaux privés nationaux, étrangers ou mixtes. S’agissant d’institutions financières
étrangères, leur installation suit un trend haussier, partant de trois banques et
établissements financiers en 1996 à 17 banques et établissements financiers en 2012,
dont une seule banque à capitaux mixtes. En revanche, actuellement, dans la structure du
système bancaire, ne figure aucune banque nationale à capitaux privés. La mise en
liquidation en 2003 d’El-Khalifa Bank et de la Banque Commerciale et Industrielle
Algérienne (BCIA), a été vite suivie par celle des autres banques et établissements
financiers nationaux à capitaux privés, laissant la place financière algérienne sans
institutions financières nationales privées. Depuis cette date, la crédibilité des banques
privées, en particulier nationales, a été touchée du fait que la liquidation d’El-Khalifa
Bank et de la BCIA a été immédiatement suivie par la liquidation de l’Union Bank une
banque d’affaire algérienne, de l’Algerian International Bank. Suivie également par le
retrait d’agrément par le CMC pour quatre autres banques et un établissement financier,
la Compagnie Algérienne des Banques, Mouna Bank, Arco Bank, la Société Générale
Méditerranéenne et l’établissement financier AIB.
L’une des principales causes derrière l’aggravation de la crise est le manque ou même
l’absence d’un contrôle et d’une supervision des autorités monétaires, et d’un système
d’alerte permettant, notamment, d’alerter les déposants de la dégradation de la situation
de ces banques.

112
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

En effet, dans ce contexte, El-Khalifa banque dans l’espace de 5 ans a pu densifier son
réseau pour atteindre 60 agences en 2002 contre 5 en 1998. Attestant du manque de
surveillance de la solidité financière de ces banques par les autorités monétaires.
C’est d’ailleurs pourquoi, l’ordonnance de 2003, tout en maintenant la libéralisation du
secteur bancaire, a renforcé les conditions d’installation et de contrôle des banques et
établissements financiers. De son côté la Banque d’Algérie a mis en place des mécanismes
plus affinés de surveillance, de veille et d’alerte.
Par conséquent, les tâches de contrôle et de supervision ont été attribuées à des organes
différents, le conseil de la monnaie et du crédit, la commission bancaire, des commissaires
au compte, et les trois centrales de contrôle et de prévention; la centrale des risques, la
centrale des impayés et la centrale des bilans auxquelles on ajoute la société de garantie
des déposants.
Les trois centrales de contrôle et de prévention peuvent jouer un rôle déterminant en
matière de minimisation de l’asymétrie d’information entre les prêteurs et les
emprunteurs permettant, en contrepartie, de limiter les risques.
Les trois centrales sont organisées au niveau de la direction générale du crédit et de la
réglementation bancaire. Elles constituent des bases de données et des centres
d’information nécessaires à la bonne et prudente conduite de la politique de crédit par les
intermédiaires financiers. Elles permettent une bonne gestion des moyens de paiement et
des crédits.
En dépit d’une certaine amélioration dans leur activité durant les dernières années, les
trois centrales demeurent d’un faible apport27.
Après le renforcement du cadre légal de l’activité bancaire, contenu dans les dispositions
de l’ordonnance de 2003, relative à la monnaie et au crédit, l’ordonnance de 2010, vient
renforcer le cadre légal de la stabilité financière en Algérie. Elle stipule que la Banque
d’Algérie se charge de la sécurité et de la solidité du système bancaire, et ceux à la suite
de la crise des Subprimes de 2007. Malgré que cette dernière n’ait pas touché au système
financier algérien du fait qu’il demeure encore un système non libéralisé et non ouvert au
marché mondial.
Pour bien apprécier à quel mesure les objectifs de libéralisation et de développement
financier ont été réalisés nous allons présenter, brièvement, l’évolution de l’activité
d’intermédiation bancaire, en matière de mobilisation des ressources et d’allocation des
crédits et ceux depuis 1990 à nos jours. Nous mettons, aussi, l’accent sur le rôle des
banques privées dans l’activité d’intermédiation bancaire en matière du financement de
l’économie afin d’appréhender l’effet de l’ouverture du système bancaire sur l’économie

27La centrale des bilans qui, à l’encontre des deux autres, a un caractère non obligatoire ce qui a rendu son rôle
plus mitigé.

113
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

nationale. Les sources des différents indicateurs employés sont présentées dans l’annexe
n°3-1.
a) évolution de la fonction de collecte des ressources entre 1990 et 2012
La figure n°3.1 nous montre que de 1990 jusqu’à 2008 la fonction de collecte des dépôts
par le système bancaire connait une tendance haussière, soit un taux d’évolution annuel
moyen de 21,45%. En revanche, en 2009 les dépôts collectés par les banques ont connu
une contraction de 8,33% hors dépôts de garantie28 et de 4,43% avec dépôts de garantie.
Figure n° 3.1: Évolution des dépôts collectés par le système bancaire, leur répartition par agents et
leur structure (1990-2012)
secteur public secteur privé total dépôts DAV DAT
8000 80

6000 60

4000 40
2000
20
0
0
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012
dépôts par Agents structure par terme

Source : établi sur la base des données de la Banque d’Algérie.


La contraction des ressources collectées par le système bancaire durant cette année est
inhérente au choc externe sur les ressources du secteur des hydrocarbures ayant causé la
baisse des dépôts à vue de secteur public, et ainsi le total des dépôts bancaires. Ce choc
consiste principalement en la crise économique de 2009 ayant pour conséquence à la fois
la baisse des cours du pétrole et la contraction de la demande des pays qui ont été touché
par la crise. Affectant ainsi directement, les ressources des entreprises du secteur des
hydrocarbures en Algérie. Puis de 2010 à 2012, les ressources collectées par le système
bancaire connaissent une reprise pour suivre, de nouveau, une tendance haussière avec
un taux d’évolution annuel moyen durant les trois dernières années de 9,24%.
S’agissant de la structure des dépôts bancaires, l’analyse fait ressortir trois sous périodes
d’évolution (voir la figure n°3.1, structure des dépôts par terme). Une première allant de
1990 à 1993, caractérisée par l’importance de la part des dépôts à vue comparativement
aux dépôts à terme. Avec le fait que les dépôts à vue suivent une tendance à la baisse (de
59,13% à 51,13%) et les dépôts à terme suivent une tendance haussière (de 40,87% à
48,87%). La seconde sous période (1994-2003), marquée, quant à elle, par la
prédominance des dépôts à terme par rapport aux dépôts à vue. En 2003, plus de 70% des
dépôts bancaires sont des dépôts à terme contre 55,8% en 1994. La diminution des
dépôts à vue peut être imputée à la transformation d’une partie des dépôts à vue en
28Dans le rapport de la Banque d’Algérie, les dépôts de garanties sont représentés par les Importations et
cautions données. Des dépôts bloqués, qui ne sont pas inclus dans la masse monétaire au sens de M2 depuis
2007. [Rapport Annuel de la Banque d’Algérie (2009), p. 104]

114
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

dépôts à terme à partir de 1994, qui a été permise par le rétablissement progressif des
taux d’intérêt créditeurs jusqu’à ce qu’ils sont devenus positifs en terme réel à partir de
1997 [Naas (2003), p. 243].
Quant à la dernière sous période, allant de 2003 à 2012, elle est marquée par un
renversement de la situation précédente. La part des dépôts à terme connait une baisse
progressive depuis le début de la période pour ne représenter en 2008 que 41% du total
des dépôts bancaires contre 70% en 2003. Puis à partir de 2009, les dépôts à terme
enregistrent une augmentation modérée pour atteindre en 2012 49% du total des
ressources. Cette situation peut être expliquée par la baisse des taux d’intérêts créditeurs
qui sont devenus négatifs en terme réel se situant en moyenne à (-1,81%) entre 2004 et
2011 pouvant ainsi décourager les placements de long terme. En fait, même les taux
nominaux enregistrent une baisse, passant de 5,12% en 2003 à 1,87% en 2005, pour se
stabiliser à ce faible niveau depuis jusqu’à 2011.
Cependant, il est à signaler que l’importance des dépôts à vue par rapport aux dépôts à
terme n’est pas la seule conséquence de l’évolution des taux d’intérêts. Il est à relever
l’impact considérable de l’évolution des recettes d’exportation des hydrocarbures, qui
implique d’une manière systématique une croissance des dépôts à vue.
La fonction de collecte des ressources par le système bancaire se caractérise par le fait
que les dépôts du secteur public sont principalement des dépôts à vue alors que ceux du
secteur privé sont des dépôts à terme avec des moyennes annuelles durant la période
d’analyse de 53,73% du total des dépôts à vue et de 67,33% du total des dépôts à terme,
respectivement.
Dans ce cas nous devons nous interroger sur la répartition des dépôts bancaires par
secteur.
La répartition des dépôts à vue par agents nous permet de distinguer trois principales
périodes. Une première marquée par l’importance des dépôts du secteur public entre
1990 et 1994 (soit 53,44%). Alors que durant la seconde période (1995 – 2001), les dépôts
à vue des secteurs privé et public sont presque identiques, avec des parts moyennes
respectives de 44,06% et de 43,53% (Voir figure n°3.2, dépôts à vue).

115
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n°3.2 : Répartition des dépôts à vue et à terme par agents économiques (en %)
80 secteur public secteur privé 100 secteur public secteur privé
70
60 80
50
40 60
30 40
20
10 20
0
0

Dépôts à vue Dépôts à terme

Source : établis sur la base des données des Bulletins statistiques annuels de la Banque d’Algérie
(Juin 2012)
Les dépôts à vue du secteur public connaissent une croissance appréciable entre 2002 et
2012. Ils représentent en moyenne durant cette période 60,36% contre uniquement 29%
pour le secteur privé, et ce malgré la baisse des dépôts du secteur public à partir de 2009
suite au choc externe sur le secteur des hydrocarbures.
À contrario, les dépôts à terme du système bancaire sont dominés par les dépôts du
secteur privé (figure n°3.2, Dépôts à terme). En moyenne durant les deux décennies, les
dépôts collectés auprès du secteur privé représentent 67,33% du total des dépôts à terme.
Notons que la dernière décennie est marquée par une évolution considérable des dépôts à
terme du secteur privé soit en moyenne 72,58% contre uniquement 27,42% des dépôts à
terme du secteur public.
Globalement, dans le total des ressources bancaires durant la période d’analyse, les
dépôts du secteur privé dépassent les dépôts du secteur public.
Ainsi, l’effet de la libéralisation de l’activité d’intermédiation bancaire sous son angle de
mobilisation des ressources apparaît positif du fait de l’amélioration du taux global de
croissance des dépôts bancaires et du fait de la participation accrue du secteur privé de
part ses dépôts.
Cependant, malgré l’ouverture du marché bancaire au privé depuis 1993, le marché
bancaire des ressources en Algérie, est à nos jours accaparé par les banques publiques à
hauteur de 91,52% contre 8,48% pour les banques privées (2000-2012). En effet, sur la
période allant de 2000 à 2012, les banques publiques accaparent plus 89% du marché des
dépôts à vue, contre 10% pour les banques privées. De même que pour les dépôts à
terme, les banques publiques occupent la première position soit une part de marché de
plus de 90%. Néanmoins, la part de marché des banques publiques suit une tendance à la
baisse depuis l’introduction des banques privées sur le marché bancaire.
En 2002, la part de marché des banques privées atteint un taux sans précédent de 12,5%.
Cependant, une année après, elles ont perdu plus de la moitié passant à 5,60% dans
l’espace d’une année. Cette baisse s’explique par la liquidation des deux banques privées à
116
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

capital national. Puis en 2009, on aperçoit que la part des banques publiques baisse au-
dessous des 90% causée principalement par la contraction des dépôts à vue du secteur
public contre une augmentation de la part des banques privées, occupant, depuis, plus de
10% du marché des ressources en Algérie. À cet effet, malgré l’ouverture du marché
bancaire au privé national et étranger, la part du marché des ressources des banques
privées en Algérie demeure insignifiante.
Ainsi, la fonction de collecte des ressources connait depuis la décennie 1990 une
amélioration ayant pour origine non seulement les réformes engagées depuis 1990 mais
aussi l’augmentation des recettes d’exportation des hydrocarbures.
b) Évolution de la fonction d’allocation des crédits entre 1990 et 2012
La loi sur la monnaie et le crédit s’est assignée comme objectif essentiel l’instauration
d’une meilleure politique d’affectation des ressources qui devrait, en principe, se traduire
par un meilleur financement de l’économie. À cet effet, depuis 1990, la fonction de crédit
des banques à été réhabilitée.
Globalement, la contribution du système bancaire au financement de l’économie
nationale suit une tendance haussière se traduisant par l’évolution positive des crédits
bancaires à l’économie tout au long de la période allant de 1990 à 2012 (Figure n°3.3).
En effet, on remarque que les réformes engagées à partir de 1990 ont eu un effet
favorable sur le financement de l’économie nationale. L’évolution annuelle moyenne des
crédits durant la période sous revue est de 16,39%.
Entre 1991 et 1999, les crédits à l’économie connaissent une progression considérable
comparativement à la seconde période (2000-2012). Le taux annuel moyen d’évolution
des crédits à l’économie durant la première décennie est de 24,18% contre 11% durant la
dernière décennie. L’évolution importante des crédits à l’économie résulte
essentiellement du rachat et de la transformation sous forme d’obligation d’État à long
terme des créances détenues par les banques commerciales sur les entreprises publiques
[Naas (2003), p. 240].
Le secteur privé qui était complètement évincé du financement bancaire durant toute la
période de planification centralisée, a vu son accès au système bancaire amélioré durant
la décennie 1990.

117
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n°3.3 : évolution des crédits bancaires à l’économie en milliards de DA

5000 crédits privés crédits public crédits à l'économie

4000
3000
2000
1000
0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Source : établi sur la base des données de la Banque d’Algérie
Le taux annuel moyen d’évolution du financement bancaire au secteur privé est de l’ordre
de 19,7% contre 10%29 durant la décennie 1980. Cette amélioration peut être le résultat
de la réforme de 1988 et son prolongement en 1990. Néanmoins, cette amélioration reste
faible comparativement à l’ampleur des différentes réformes et mesures entreprises dans
le but de développer le système bancaire et de l’impliquer davantage dans le financement
d’une économie libéralisée. À partir de 1996, la contribution du système bancaire au
financement du secteur privé évolue positivement passant de 16,6% en 1996 à 18,67% en
1999 et à 31,31% en 2001. La décennie 2000 a été marquée à l’encontre des deux
précédentes par une très positive évolution de la part du financement bancaire du secteur
privé. Passant, ainsi, de 28% en 2000 à 55,5% en 2006. Avec des variations
conjoncturelles à la baisse et à la hausse entre 2007 et 2012, pour diminuer à 51% en
2009 suite à l’interdiction des crédits à la consommation aux ménages. Cette évolution
considérable de la contribution du système bancaire au financement du secteur privé
reflète les effets positifs de l’arsenal juridique mis en place, partant de la loi sur la
monnaie et le crédit à la loi relative à l’orientation sur la promotion des PME en passant
par les différents textes régissant l’investissement privé et ceux relatifs aux différents
dispositifs d’appui à la création des entreprises. En effet, ce n’est qu’à partir de 2005 où le
taux du financement bancaire du secteur privé atteint les 50%, pour se situer au-dessus
de cette barre durant toutes ces dernières années. D’ailleurs, le taux annuel moyen du
financement du secteur privé entre 2000 et 2011 est de l’ordre de 47,51% contre
uniquement 10,6% durant la décennie 1980 et 19,7% durant la décennie 1990. Ce résultat
peut être un indicateur important de l’implication du système bancaire dans le
financement du secteur privé suite aux différentes mesures prises.
L’apport croissant des banques en matière du financement du secteur privé durant la
dernière décennie, peut être fondamentalement la conséquence des différents dispositifs
d’appui à la création des entreprises lancés depuis 2001, et non d’un développement
spontané des banques. En effet, les chiffres nous indiquent que la part des crédits au

29 Calculé à partir des données de la BA

118
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

secteur privé atteint des taux élevés et sans précédent à partir de 2002, ce qui coïncide30
avec la mise en place et le renforcement des politiques d’aide à la création des entreprises.
en
Ces dernières intègrent le système bancaire en tant qu’un partenaire dans le financement
des investissements, en particulier privés.
Les banques privées, participent au financement du secteur privé à hauteur de 20% en
moyenne sur la dernière décennie,
décennie, contre 79,9% assurés par les banques publiques.
Indiquant, une fois de plus, que le marché bancaire en Algérie est accaparé par les six
banques publiques.
Outre la structure des crédits par secteurs juridiques, la structure des crédits par
maturitéé indique, globalement, la prédominance des crédits à court et moyen terme sur
les crédits à long terme. La part annuelle moyenne des crédits à court et moyen terme
dans le total des crédits distribués représente entre 1993 et 2011 environ 89,17% contre
9,69%
69% des crédits à long terme.
Les
es crédits à court terme occupent la première position avec une moyenne annuelle de
52,80%. Cependant, la tendance de la part des crédits à court terme dans les crédits
bancaires depuis 1996 est baissière suivant un taux d’évolution
d’évolution annuel moyen de -3,67%.
Notons que cette catégorie de crédit représente 82,28% du total des crédits en 1995 et
n’est que de 31,68% en 2012.
Figure n°3.4 : évolution des crédits par maturité
100 crédits court terme crédit moyen terme crédit long terme
80

60

40

20

0
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012

Source:: établi sur la base des données du FMI


En deuxièmeme position on retrouve les crédits à moyen terme qui représentent en moyen,
entre 1993 et 2011, 36.36%. Malgré que le taux d’évolution annuel moyen de la part des
crédits à moyen terme indique une tendance positive (soit 1,25%), la figure n°3.4
n° indique
une
ne évolution en deux périodes. Une première de 1993 à 2001 où la part des crédits à
moyen terme suit une évolution positive et une seconde sous période allant de 2002 à
2011, caractérisée, au contraire,
contraire par une évolution à la baisse. En 2011, les crédits à
moyen terme ne représentent que 22,76% du total des crédits. Cependant, il est à

30Nous allons analyser cette coïncidence dans le cinquième chapitre portant sur la dynamique de création
créa des
entreprises en Algérie et le rôle du système bancaire.

119
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

signaler que l’accroissement des crédits à moyen terme durant la période allant de 1993 à
1998 résulte des opérations de rééchelonnement par les banques commerciales des dettes
extérieures non remboursées [Naas (2003), p.241].
En revanche, les crédits à long terme, représentent en moyenne sur la période d’analyse,
9,69% du total des crédits bancaires, reflétant la position marginalisée de ce type de
crédits, alors qu’il devrait représenter la source du financement des investissements et de
la croissance à long terme. Cependant la figure n°3.4, montre clairement la tendance
croissante et positive des crédits à long terme comparativement aux crédits à court et
moyen terme. En effet, depuis 2006, la part des crédits à long terme enregistre une
évolution haussière passant de 6,12% en 2005 à 10,67% en 2006 à 40,69% en 2011. Cette
progression appréciable des crédits à long terme durant ces dernières années est la
principale résultante des crédits distribués pour financer les investissements dans les
secteurs de l’énergie et de l’eau31.
À cet effet, la part des crédits à moyen et long terme dans le total des crédits distribués
par les banques enregistre une amélioration progressive, atteignant 68,3% du total des
crédits bancaires en 2012. Outre, les crédits distribués pour le financement des secteurs
de l’énergie et de l’eau, les crédits hypothécaires et les crédits de financement d’autres
biens durables aux ménages ont enregistré une évolution positive durant ces dernières
années contribuant, ainsi, à cette tendance haussière des crédits à moyen et long terme.
À l’instar du marché des ressources, le marché du crédit est accaparé par les banques
publiques à hauteur de 86,7% contre une part minime des banques privées de l’ordre de
13,3% en 2012. Certes, la part de marché des banques privées enregistre ces dernières
années une tendance positive mais reste faible, elle n’est en moyenne sur toute la période
d’analyse que de 10,52%. À noter qu’en 2002, la part du marché du crédit des banques
privées a atteint un niveau record de plus de 14% pour perdre environ sa moitié dans
l’intervalle d’une année, soit 7,26% du total des crédits en 2003 en raison de la crise des
banques privées.
La plus grande partie des crédits des banques publiques sont des crédits de long et
moyen terme, représentant plus de 55% du total des financements octroyés par les
banques publiques, contre 44% des financements court terme. De plus, la part des crédits
à court terme est décroissante en faveur des crédits moyen et long terme.

31 Rapports de la BA, (2011), « Intermédiation du secteur Bancaire » page 81

120
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n°3.5: la structure des crédits par maturité des banques publiques et privées
200 évolution des parts du marché des structure des crédits par maturité
crédits, banques publiques - banques 100 des banques publiques et privées
privées
100

0
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
0
CT MLT
banques publiques banques privées banques publiques banques privées

Source : établi sur la base des données des rapports de la Banque d’Algérie (2002-2012).
En revanche, les financements court terme des banques privées sont en croissance et sont
les plus dominants. En 2012, leur part est de 68% contre 31,25% des crédits à moyen et
long terme. En effet, même dans cette catégorie, les crédits à moyen terme dominent et
sont beaucoup plus destinés aux entreprises privées et ménages. En 2009, la part des
crédits moyen et long terme distribués par les banques privées a atteint un niveau
appréciable, de 52% résultant de la distribution des crédits aux ménages, crédits à la
consommation. Depuis, cette part connait un ralentissement pour atteindre 31% en 2011
et reprendre en 2012 avec une part de 43%. Notons que l’engagement des banques
privées dans la distribution des crédits hypothécaires aux ménages est très récent32.
Dans toute économie de marché, les taux d’intérêts jouent un rôle important dans la
régulation de l’activité d’intermédiation financière et de la politique monétaire.
Durant la période de gestion centralisée, la politique des taux d’intérêts était élaborée
d’une manière administrée sans tenir compte ni du risque ni du rendement des projets
financés. Cette politique a montré ses insuffisances durant le choc pétrolier de 1986,
notamment, avec l’insuffisance de l’épargne ayant pu réduire l’effet de la chute des
recettes d’exportation du pétrole.
La loi sur la monnaie et le crédit dans ses aspects relatifs à la définition de la politique
monétaire et la fixation des conditions de banque, a prévu la libéralisation des prix sur le
marché monétaire. Durant la période allant de 1990 à 1995, les taux d’intérêts ont
poursuivi une tendance positive malgré qu’ils demeurent négatifs en terme réels du fait
des taux élevés d’inflation. Durant cette période les taux créditeurs nominaux passaient
d’une moyenne de 17% entre 1991 et 1994 à 22% en 1995. Cette politique malgré
qu’elle décourage l’investissement elle a contribué à baisser le taux d’inflation [Bouzar
(2000), p. 369].
Puis à partir de 1996, les taux d’intérêts débiteurs et créditeurs connaissent une tendance
baissière et sont devenus positifs en terme réel suite à la baisse du taux d’inflation. Les
taux débiteurs nominaux atteignent en 2011 un niveau de 7,25% et en terme réel un taux

32 Rapport annuel de la Banque d’Algérie (2011), « Intermédiation du Secteur Bancaire », p. 81.

121
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

de 2,75% contre un taux de 3,35% en 2010. Cette baisse est due, de nouveau, à
l’augmentation des taux d’inflation depuis 2006.
Quant aux taux créditeurs, alors qu’ils étaient ramenés à des niveaux positifs en terme
réel jusqu’à 2003 (0,82% en 2003), ils redeviennent négatifs suite à la hausse importante
des taux d’inflation et à la faiblesse de ces taux en terme nominal qui poursuivent leur
baisse depuis 1996, passant de 16,75% à 1,87% en 2006 pour se stabiliser à ce niveaux
jusqu’à 2011. La politique des taux d’intérêt durant la période (1996-2011) exerce un
impact positif sur la croissance économique en favorisant le financement des
investissements mais peut être à l’origine de la contraction des dépôts à long terme.
En somme, l’activité d’intermédiation bancaire a beaucoup progressé depuis la mise en
place de la loi sur la monnaie et le crédit, et d’une manière générale, depuis l’adoption de
la politique de libéralisation financière en 1990.
Cependant, l’analyse précédente met en relief la persistance du monopole exercé par les
six banques publiques sur le marché bancaire, que ce soit en termes de mobilisation ou
d’allocation des ressources.
Afin de comprendre l’évolution de l’intermédiation financière, particulièrement bancaire,
il est impérativement indispensable de mettre en évidence l’émergence d’une nouvelle
sphère d’intermédiation en Algérie notamment à partir de 2004. Cette nouvelle sphère
d’intermédiation est la principale résultante de l’interaction entre les activités bancaires
et microfinancières. Deux principales raisons motivent cette articulation entre activités
bancaires et microfinancières, la concurrence croissante dans le secteur bancaire, qui
concerne particulièrement les banques commerciales privées et la pression de certains
États, qui concerne quant à elle, les banques d’États. Alcorn (2005) souligne que la
pression faite par certains États constitue une des raisons motivant cette articulation
entre les activités bancaires et microfinancières, notamment dans les pays en
développement. Ceci est, pratiquement, le cas en Algérie.
En effet, le marché du microcrédit en Algérie est dominé également par les banques
d’État, et ce sous pression des pouvoirs publics. En fait, dans le cadre du lancement des
programmes d’appui à la création de micro, petites et moyennes entreprises, les banques
publiques constituent les principaux partenaires financiers et assurent, de ce fait, l’octroi
des crédits à taux d’intérêt bonifiés dans les trois dispositifs de microfinance, ANSEJ,
ANGEM et CNAC.
Il y a lieu de noter que cette situation est due principalement à la règlementation
restreinte qui ne permet pas à des institutions non règlementées, à savoir les
associations, d’octroyer des crédits qui relèvent des compétences de l’État [Smahi (2010),
p. 177].

122
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Dans le cinquième chapitre dédié, principalement, à l’examen de la dynamique de


création des entreprises en Algérie, nous allons présenter en détail la participation des
différents organismes, dites de microfinance, qui sont en réalité les différents dispositifs
d’appui à la création des entreprises en Algérie (ANGEM, ANSEJ et CNAC) ainsi que le
rôle des banques dans le financement des micros-entreprises et des microprojets. Car ce
passage, est très indispensable du fait que la microfinance est devenue une activité
intégrante dans l’activité d’intermédiation financière, notamment lorsqu’il s’agit
d’examiner la relation entre le développement financier et la dynamique de création des
entreprises.
La loi relative à la monnaie et au crédit, et dans le but de diversifier les sources de
financement de l’économie, a prévu la mise en place d’un marché de capitaux en
particulier le marché financier qui pourra exercer un effet substantiel sur la croissance
économique. Nous allons présenter en premier le cadre institutionnel et règlementaire de
la mise en place du marché financier depuis 1990, suivi, dans un second point, par la
présentation de l’évolution statistique de l’activité de ce marché en Algérie.
I.2.2 La mise en place du marché financier en Algérie
Dans toute économie de marché, le financement des entreprises se fait par deux
principaux circuits, les intermédiaires financiers en particulier bancaires et le marché
financier. Ces deux institutions, malgré qu’elles remplissent les mêmes fonctions qui sont
celles attribuées à tous système financier, elles ne sont pas des substituts mais des
compléments dans leur rôle [Demirguç-Kunt et Levine (1995), Levine et Zervos (1998),
Arestis et al. (2001), Beck et al. (2001), Rousseaux et Xiao (2007), Lee (2011)]. C’est
ainsi que la loi relative à la monnaie et au crédit de 1990 a prévu dans ses dispositions la
mise en place d’un marché financier qui devra favoriser l’allocation optimale des
ressources et une mobilisation accrue de l’épargne. Il permettra de diversifier les sources
de financement de l’économie.
Par conséquent, l’idée de création d’un marché financier en Algérie est née en 1990 avec
la promulgation de la LMC et son objectif de transition d’un mode de gestion
administrée de l’économie à un mode de gestion basée sur le marché.
La définition d’un cadre juridique et institutionnel du fonctionnement du marché
financier est une première étape de sa création et de sa mise en activité. C’est pour cette
raison que les autorités du pays s’efforcent depuis 1990 d’établir un cadre institutionnel
adéquat permettant le fonctionnement du marché financier.
Comme préalable à l’instauration d’un marché financier, une modification des statuts des
entreprises publiques économiques est plus que nécessaire. À cet effet, avant même la
promulgation de la LMC la réforme de 1988, portant orientation des entreprises
publiques économiques est venue modifier le statut des entreprises publiques qui
deviennent à ce titre des sociétés par actions ou des sociétés à responsabilité limitée.

123
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Malgré que sa création a été décidée après la promulgation de la LMC, sous la


dénomination d’une Société des Valeurs Mobilières, le marché financier en Algérie est
resté inopérant et non officiel.
Durant la décennie 90, de nombreux textes de loi ont vu le jour afin de rendre le marché
financier opérant. De fait, il a été procédé à l’organisation des transactions sur valeurs
mobilières et à la définition des missions de la société des valeurs mobilières à travers le
décret n° 91-16933, à la définition des différentes catégories de valeurs mobilières ainsi
que les conditions et les modalités de leur émission par les sociétés de capital, via le
décret 91-17034. Puis, afin d’assurer l’organisation du marché des valeurs mobilières, une
commission de Bourse a été créée via le décret n°91-17135. Cependant, jusqu’à cette date,
le marché financier en Algérie n’était pas encore créé. Ce n’est qu’en 1993, que des textes
de lois ont permis la création effective d’un marché via le décret n° 93-10 du 23 mai 1993.
Au titre de ce décret, la société des valeurs mobilière est devenue la Bourse des Valeurs
Mobilières. Le même décret a défini les organismes composants la Bourse des valeurs
mobilières : la Commission de Bourse, la Société de Gestion de la Bourse des Valeurs
(SGBV) et le dépositaire central. À la suite de cette réorganisation, les opérations de
bourse ont été confiées à des Intermédiaires en Opération de Bourses (IOB). C’est ainsi
que le marché financier en Algérie a été réellement, et juridiquement créé en 1993.
En dépit de tous ces efforts, la Bourse des valeurs a demeuré inopérante, et ce cadre
institutionnel s’est vu renforcé davantage. En raison du fait que les sociétés en Algérie
sont principalement de la propriété de l’État, une ordonnance a été promulguée en 199536
portant sur la gestion des capitaux marchands de l’État. Elle a défini les règles
spécifiques d’organisation, de gestion et de contrôle des fonds publics constitués sous
forme de parts sociales, d’actions, de certificat d’investissement, titres participatifs ou
toute autre valeur mobilière. Complétée en 1997 par l’ordonnance n° 97-17 portant
autorisation de la privatisation des entreprises publiques via la bourse.
La bourse d’Alger s’est vue, officiellement, ouverte en Juillet 1999, et au moi de
septembre de la même année, il y a eu l’introduction de deux titres de capital Eriad-Sétif
et Saidal (deux sociétés publiques). Cette ouverture a été précédée en 1996 par la
définition des modalités de constitution et de fonctionnement des organismes de
placement collectif de valeurs mobilières et l’agrément des banques et des sociétés
d’assurance en qualité d’intermédiaires en opération de Bourse. Puis en 1997, la Société
de Gestion de la Bourse des Valeurs (SGBV) a été constituée par les (IOB).

33 Le décret législatif n°91-169 portant organisation des transactions sur valeurs mobilières.
34 Le décret législatif n° 91-170 définissant les différentes catégories de valeurs mobilières, les conditions et les
modalités de leur émission.
35 Le décret législatif n° 91-171 relatif à la commission de Bourse.
36 Ordonnance n° 95-25 du 25 Septembre 1995 relative à la gestion des capitaux marchands de l’État.

124
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Le décret législatif n° 93-10 du 23 mai 1993 a été modifié et complété par la loi n° 03-04
du 17 février 2003 portant sur la bourse des valeurs mobilières. Elle a modifié la
composition de la Bourse des valeurs mobilières et a autorisé les banques et
établissements financiers à exercer l’activité d’Intermédiation en opérations de bourse.
L’année 2006 a vu la promulgation de deux lois touchant au développement du marché
financier en Algérie. La première introduit la titrisation des créances hypothécaires37.
Alors que la seconde établit les conditions de constitution et de fonctionnement des
sociétés de capital-risque38.
Cependant depuis 1999 à nos jours, le marché financier en Algérie ne fonctionne pas.
Bien que son activité ait enregistré une certaine progression, notamment dans son
compartiment d’obligation, il reste quasiment inactif. Par conséquent, et dans le but de
dynamiser le marché financier en Algérie, un cadre de réforme a été établi à partir de
201039 avec l’appui du PNUD. Dans ce dernier un certain nombre de mesures a été
engagé et qui concernent d’une manière particulière les investisseurs financiers et la
réorganisation de la bourse. En effet, des exonérations fiscales importantes ont été
consacrées par différentes lois de finance, en particulier celles de 2009, au profit des
investisseurs et des actionnaires initiateurs des opérations d’offre publique de vente. De
plus, vu que le tissu des entreprises en Algérie est constitué principalement des PME, le
gouvernement a créé, dans le cadre de cette réforme, un compartiment dédié aux PME. Il
a mis en place un projet de règlement amendant le règlement général de la bourse et
permettant la réorganisation de la cote de la bourse. De fait, trois compartiments devront
composer la bourse d’Alger : un compartiment principal dédié aux grandes sociétés, un
second réservé aux PME et un troisième conçu pour les valeurs du Trésor cotées (OAT).
Car à partir du 11 Février 2008 les OAT ont été autorisées à être négociées au niveau de
la bourse d’Alger. Une innovation particulière caractérise le compartiment dédié aux
PME, c’est la création d’une fonction essentielle d’accompagnateur en Bourse dénommé
« Promoteur en Bourse », suivie par l’aménagement du règlement général de la bourse
des valeurs mobilières pour définir les conditions d’admission des PME.
Nous allons retracer brièvement l’évolution du marché financier en Algérie en mettant
l’accent sur ses deux compartiments; le marché des actions et le marché des obligations.
a) Évolution du marché des actions en termes d’activité
Le marché des actions a été inauguré par les opérations d’augmentation du capital des
entreprises publiques Erriad Sétif, en 1998 et Saidal et El-Aurassi en 1999. La cotation
des titres d’Eriad et de Saidal est intervenue en septembre 1999 et ceux d’El Aurassi en

37 Loi n° 06-05 portant titrisation des créances hypothécaires, Journal Officiel de la République Algérienne
n°15 du 12 mars 2006
38 Loi n°06-11 du 24 Juin 2006 relative à la société du capital investissement. Journal Officiel de la République

Algérienne n°42 du 25 Juin 2006


39 Rapport annuel de la COSOB (2010), pages 5 et 6.

125
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

février 2000. Ce marché est donc un marché purement public et il demeurait ainsi
jusqu’à 2010 avec l’accord du visa par la COSOB pour la compagnie privée Alliance
Assurance (Août 2010) et son introduction en Bourse le 7 mars 2011.
En 2012, le marché primaire des actions n’a pas connu de nouvelles émissions de titres de
capital. En 2013, une seconde société privée a obtenu le visa de la COSOB afin d’émettre
des titres de capital c’est l’entreprises NCA Rouiba.
Quant au marché secondaire d’action, il a débuté son fonctionnement par l’introduction
des trois valeurs publiques cotées en 1999. Mais demeure en situation de stagnation
jusqu’à 2006 où on remarque son recul suite au retrait de l’entreprise Eriad Sétif. Il
fonctionne depuis avec les deux autres valeurs publiques jusqu’à 2011, année de cotation
du titre d’Alliance Assurance.
Le marché des actions est le compartiment, qui devra refléter le niveau du
développement du marché financier, il est caractérisé par des niveaux d’activité et de
liquidité faibles.
En effet, la liquidité du marché suit une tendance relativement baissière marquée par des
taux d’évolution annuels négatifs sur toute la période (2004-2012) sauf en 2006, 2008 et
2011. Car, nonobstant le retrait en 2006, de l’entreprise Eriad Sétif du marché des
actions, ce dernier enregistre une liquidité croissante durant cette année.
L’introduction en bourse du titre Alliance Assurance en 2011 a permis une progression
importante nette de la liquidité du marché que ce soit en terme de volume ou de valeur des
transactions. Le taux d’évolution du volume transigé durant cette année est de 746% et le
taux d’évolution de la valeur des transactions est de plus de 1444% [figure n°3.6].
Cependant, en 2012 la liquidité du marché a enregistré une régression claire suite à l’absence
de nouvelles introductions.
Figure n° 3.6: évolution de la liquidité du marché des actions en termes du volume et de valeur des
transactions

valeur des transactions 250 000 volume transigé


200
200 000
150 150 000
100 100 000
50 000
50
0
0
2003200420052006200720082009201020112012

Source: établi sur la base des publications annuelles de la COSOB


Quant à la capitalisation boursière son évolution est marquée par une tendance positive
mais lente et faible. Elle est, globalement, négative de 1999 à 2010 avec un taux
d’évolution annuel moyen de -6%.

126
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n° 3.7: évolution de la capitalisation boursière (1999-2000)


25 000 000 000
20 000 000 000
15 000 000 000
10 000 000 000
5 000 000 000
0

Source : établi sur la base des publications annuelles de la COSOB


Le retrait d’Eriad Sétif en 2006 s’est traduit par une baisse très significative de la
capitalisation (soit une baisse de 35%). Cependant, l’introduction en bourse de la
compagnie Alliance assurance en 2011 a permis la progression de la capitalisation
boursière de 89% comparativement à 2010.
Cette évolution de la capitalisation boursière peut avoir pour origine principale
l’évolution des cours des titres cotés, indiquant une faible volatilité des cours et une
faible dynamique du marché. À titre illustratif, le cours du titre Alliance Assurance a
enregistré en 2012 une volatilité de l’ordre de 0,60%, le titre El-Aurassi de 38,86% et le
titre Saidal de l’ordre de 11,81%.
En somme, depuis son ouverture officielle en 1999 jusqu’à 2012, le nombre de titres cotés
n’est que de trois (03), revenant à son point de départ et révélant, ainsi, son inactivité.
b) Évolution du marché obligataire en termes d’activité
Il y a lieu de noter que le début effectif d’activité du marché primaire a été inauguré par
l’émission obligataire de SONATRACH en 1998. Depuis cette date, la commission n’a
délivré aucun visa à emprunt obligataire jusqu’à 2004, année marquant l’essor du marché
obligataire en Algérie avec l’émission de plusieurs emprunts par les grandes entreprises
publiques. Ce compartiment connait une tendance haussière entre 2004 et 2009.
En termes du nombre de visas délivrés, le compartiment des obligations a connu un
essor appréciable en 2004, 2005 et 2006. Ce nombre connait une tendance baissière,
jusqu’à n’accorder aucun visa à emprunt obligataire en 2011 et 2012.
En matière d’encours obligataire, le marché connait une tendance haussière jusqu’à 2009
[figure n°3.8]. L’encours global des obligations disponibles était croissant atteignant en
2009 un montant de 179,16 milliards de DA. En revanche, en 2012, l’encours global ne
représente qu’un montant de 64 milliards de DA.

127
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n° 3.8: évolution de l’encours global obligataire


encours des obligations disponibles encours des obligations cotées

200

150

100

50

0
2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : établi sur la base des données des publications annuelles de la COSOB
Quant à l’encours des obligations cotées (destinées au grand public), il suit une tendance
à la hausse jusqu’à 2009, année où il a enregistré un encours élevé, atteignant 84,04
milliards de DA. À partir de 2010, l’encours des obligations cotées suit un trend baissier
pour atteindre en 2012 un niveau de 32,36 milliards de DA.
La figure n° 3.8 retraçant l’évolution de l’encours global obligataire montre, qu’en dépit
de l’évolution considérable qu’enregistre l’émission obligataire, les emprunts destinés au
public sont moins importants que ceux destinés aux investisseurs institutionnels.
Cependant, il y a lieu de noter que ce marché qui était purement public jusqu’à 2005,
devient un marché attractif pour le secteur privé comparativement au marché des
actions. Cevital était la première entreprise privée à faire appel au financement
obligataire. Jusqu’à 2012, au total, quatre entreprises privées ont émis des emprunts
obligataires sur le marché financier en Algérie.
L’année 2008, a été également marquée par l’introduction en bourse des Obligations
Assimilables au Trésor (OAT). Cette introduction s’inscrit dans le cadre des réformes
financières initiées par le ministère des finances en vue de développer le marché des
capitaux. Sur la période allant de 2008 à 2012, le marché des obligations assimilables au
Trésor enregistre 25 lignes cotées.
À cet effet, nous constatons que depuis 2004, le compartiment des obligations est plus
dynamique que celui des actions. Cela revient au fait que les obligations sont une sorte de
créances présentant des garantie contrairement au titre de capital.
Notre analyse indique que le marché financier ne connait pas réellement un essor, il est
toujours en un état embryonnaire, notamment après le recul de l’activité du
compartiment obligataire qui constitue depuis 2004 un compartiment un peu dynamique
et fonctionnel.

128
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Il est, alors, important de s’interroger sur la problématique de l’essor du marché


financier en Algérie. Car depuis 1999 à 2012, l’activité du marché connait, au contraire,
un déclin.
Cette situation peut avoir pour origine plusieurs facteurs tels la demande, le type des
entreprises constituant le tissu économique en Algérie, la qualité institutionnelle et
également le niveau du développement du système bancaire. Nous allons, dans un point
ultérieur, mettre l’accent sur le rapport entre le développement bancaire et l’essor du
marché financier en Algérie, dont l’objectif principal est l’examen de la relation entre les
deux composantes du développement financier en Algérie en comparaison à certains pays
du MENA.
Depuis donc 1990, des textes de lois se succèdent afin de développer le système financier
et de réhabiliter sa fonction du financement de l’économie. Toutefois, malgré que
l’activité du système suive, globalement, une tendance croissante depuis 1990, le marché
bancaire reste en grande partie accaparé par les six banques publiques et le marché
financier est quasiment inopérant. Cette situation peut être très néfaste pour dynamiser
la création de nouvelles entreprises et l’entrepreneuriat, notamment en absence des
institutions de microfinance.
Dans ce qui suit, nous allons, à base d’un certain nombre d’indicateurs, mesurer le
développement financier en Algérie, tout en adoptant une approche comparative aux
pays de la région MENA. Dans ce contexte, nous mettons un accent sur le rapport entre
le développement bancaire et l’essor du marché financier.

129
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Deuxième Section: DÉVELOPPEMENT FINANCIER EN ALGÉRIE: APPROCHE


PAR INDICATEURS ET COMPARATIVE ENTRE LES PAYS DE LA RÉGION
MENA
À l’instar de l’Algérie, les gouvernements des pays de la région MENA, en vue de
restructurer et de mettre à niveau leurs systèmes financiers, ont entamé des réformes
depuis déjà plus de deux décennies. L’objectif derrière ce fait est de permettre
l’instauration des secteurs financiers plus compétitifs et plus impliqués dans le
financement de leurs économies.
Nonobstant les efforts consacrés, le niveau du développement des systèmes financiers des
pays de la région MENA reste au dessous de ceux enregistrés dans les pays européens,
américains et même asiatiques. Aussi, au sein de la région, il existe une divergence
importante entre les différents pays. On retrouve des pays avec des systèmes financiers
plus développés, des pays avec des systèmes moyennement développés et des pays avec
des systèmes faiblement développés.
Une seule mesure du développement financier ne suffit pas à rendre compte du système
dans sa globalité. D’ailleurs dans le premier chapitre, nous avons évoqué les mécanismes
via lesquels le développement financier pourra se manifester. Ces mécanismes nous
renseignent sur les caractéristiques des institutions et des marchés financiers en termes
de profondeur, d’accessibilité, de rentabilité, de stabilité, d’efficacité, d’ouverture
internationale et de diversité.
Ainsi, dans le but d’analyser le développement financier en Algérie, comparativement
aux pays de la région MENA, nous faisons appel à un certain nombre de mesures et
d’indicateurs permettant de mieux capturer les niveaux du développement financier dans
les pays de cette région. Pour ce faire, nous faisons appel aux indicateurs du
développement financier, mesurant les quatre caractéristiques du fonctionnement des
systèmes financiers : a) la taille des institutions et des marchés financiers, ou
l’approfondissement financier, b) l’accessibilité ou le degré auquel les individus peuvent
utiliser les institutions financières et les marchés ; c) l’efficacité des institutions et des
marchés financiers dans leur fourniture pour les services financiers et d) la stabilité des
institutions et des marchés financiers.
Cette section sera organisée comme suit. Dans un premier point, sur la base d’un
ensemble d’indicateurs, nous évaluons le niveau du développement financier en Algérie
comparativement à vingt autres pays de la région MENA.
Dans un second temps, nous enchaînons par un essai d’examen de la problématique
d’essor du marché financier en Algérie suivant la régularité du développement des
banques et des marchés financiers dans quelques pays du MENA.

130
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

II.1 Le développement financier en Algérie en comparaison aux pays du MENA :


analyse par indicateurs

II.1.1 L’approfondissement Financier


Pour mesurer l’approfondissement financier plusieurs indicateurs peuvent être employés
que ce soit relativement aux institutions ou aux marchés financiers. Nous tenterons
d’apprécier le niveau d’approfondissement financier dans les pays de l’échantillon en
utilisant un certain nombre d’indicateurs souvent employés dans la littérature sur le
développement financier. Nous faisons référence particulièrement au taux de liquidité
mesuré par les actifs liquides rapportés au PIB (M2_GDP); les crédits intérieurs
rapportés au PIB (DC_GDP); les crédits au secteur privé rapporté au PIB (PC_GDP); la
Quasi-monnaie rapportée au PIB (QM_GDP) ainsi que la capitalisation boursière
rapportée au PIB (MCAP_GDP). Les sources des différentes variables sont indiquées
dans l’annexe n°3-1.
a) Le taux de liquidité de l’économie (M2_GDP) : mesuré par le ratio des actifs liquides
du système financier (M2)40 au PIB. Il indique la taille du système financier formel. Il est
utilisé comme mesure du développement financier dans beaucoup de travaux de
recherche sur la finance et la croissance41 sous l’hypothèse que la taille des intermédiaires
financiers est positivement liée à la fourniture des services financiers (King et Levine,
1993a). Une tendance à l’accroissement du ratio M2_GDP indique un développement du
système financier induit par un élargissement de la gamme des instruments financiers et
une augmentation de la liquidité de l’économie.
Néanmoins, l’utilisation de cet indicateur comme mesure du développement financier
comporte un inconvénient. Car une diminution du ratio peut, au contraire, indiquer un
développement financier. Avec le développement des marchés financiers et des produits
de placement, les agents économiques peuvent détenir au lieu des placements liquides de
court terme, des placements de long terme.
Relativement à notre échantillon, le taux de liquidité suit globalement une tendance à la
hausse sur la période (1990-2011) dans de nombreux pays du MENA. Cette tendance est
reflétée dans l’évolution du ratio (M2_GDP) moyen de l’échantillon [Voir figure n°3.9].

40L’agrégat M2 est la somme de M1, qui est représenté par qui est la valeur des billets de banque, des monnaies

divisionnaires en circulation, des dépôts à vue en unités monétaires mobilisables par chèques, gérés par les
établissements de crédit et la poste, et la quasi monnaie, c’est dire les livrets bancaires ordinaires (dépôts à
terme), les certificats de dépôt, les comptes spéciaux d’épargne, les autres comptes d’épargne et les avoirs en
devise étrangère.
41King et Levine, 1993a ; Beck, Levine et Loayza, 2000, Abu-Bader et Abu-Qarn, 2008; …

131
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n°3.9 : évolution du taux de liquidité dans les pays du MENA (1990-2011)
100 M2_GDP moyen MENA 200 M2_GDP moyen (1990-2011)
80 150
60
100
40
50
20
0

Leba…

Mor…

Djib…
0

Bahrain

MENA

Qatar

SA
Malta

Tunisia
Jordan

TurKey

Oman
UAE
Israël

Kuwait

Iran

Yemen

Irak
Libya
Algeria
Egypte

Syria
Source : établi à parti des données de Banque Mondiale.
D’après la figure n°3.9, depuis 1990 à 2009, la liquidité des systèmes financiers du
MENA suit une évolution, globalement, positive avec un taux de croissance annuel
moyen de 1,37%. Alors qu’en 2010 et 2011, le ratio de liquidité se dégringole suivant un
taux de croissance moyen négatif de (-5,3%). La décroissance de l’approfondissement
financier a été remarquée dans beaucoup de pays (Algérie, Arabie Saoudite, Émirats
Arabes Unis, Qatar, Bahreïn, Koweït et Égypte).
La taille moyenne des systèmes financiers de la région a atteint 69,92% du PIB entre
1990 et 2011. Relativement à ce taux moyen, uniquement neuf des 21 pays enregistrent
des niveaux d’approfondissement financiers supérieurs à la moyenne contre douze
inférieurs à la moyenne [Figure n°3.9].
Le système financier du Liban est en première position avec un ratio de liquidité moyen
de 185,73% du PIB. Alors que les actifs liquides du système financier en Irak ne
représentent, en moyenne sur la période d’analyse, que 28,9% du PIB, constituant de ce
fait le pays le moins financièrement développé.
Le système financier en Algérie enregistre un taux de liquidité moyen de l’ordre de
51,42%, reflétant son faible niveau de développement financier comparativement aux
trois premiers pays, dans lesquels ce ratio dépasse les 100% et également
comparativement au niveau de développement des systèmes financiers d’Égypte, du
Maroc, du Koweït ainsi que de la Syrie. En termes de taille, le système financier algérien
est au même niveau que celui de la Tunisie et du Qatar et meilleur que celui de l’Arabie
Saoudite et des Émirats Arabes Unis.
Il est à noter que, la baisse du ratio dans certains pays peut être la conséquence
principale de l’introduction de nouveaux instruments financiers en remplacement des
instruments liquides de court terme.
b) Les crédits intérieurs en pourcentage du PIB (DC_GDP) :
L’approfondissement financier, peut être aussi apprécié à travers l’évolution du ratio des
crédits intérieurs fournis par le secteur bancaire, rapportés au PIB qui reflète l’évolution
de l’activité du système bancaire. Il mesure la taille du système financier via le rapport
132
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

des crédits intérieurs au PIB et nous renseigne sur le rôle du secteur financier formel
dans l’économie.
On constate que les systèmes financiers de la région sont marqués par une certaine
décroissance en termes d’approfondissement entre 1990 et 2011 [Voir la figure n°3.10].
Figure n°3.10 : Crédits Intérieurs dans les pays du MENA (1990-2011)
80 évolution du ratio (DC_GDP) 150 moyenne du ratio DC_GDP par pays
60 100
40 50
20
0
0

Morocco
Malta

Tunisia

Libya
Lebanon

Bahrain
Qatar
Kuwait

Djibouti
UAE

Irak
Israël

Algeria
Jordan

MENA

Iran

Oman

SA
Yemen
TurKey
Egypte

Syria
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

Source : établis sur la base des données de la Banque Mondiale.


Cette évolution est le reflet direct de celle enregistrée dans certains pays comme en
Algérie, en Iran, en Irak, au Koweït, en Libye et en Arabie Saoudite.
L’évolution à la baisse du ratio des crédits fournis par le secteur bancaire dans ces pays
peut s’expliquer par la forte croissance du PIB durant cette période. De plus ce ratio est
parfois de signe négatif dans ces mêmes pays indiquant une demande de crédits négative,
i.e. que le secteur bancaire capte systématiquement des dépôts nets du fait de l’aisance
financière dont jouissent ces pays essentiellement exportateurs du pétrole.
Les crédits intérieurs fournis par les secteurs bancaires des pays du MENA représentent
en moyenne 55,81% du PIB entre 1990 et 2011. Uniquement huit des vingt-un pays
enregistrent des ratios supérieurs à la moyenne de la région. Le secteur bancaire du
Liban est en première position avec un ratio de 142,79%. Contre un ratio des crédits
fournis par le secteur bancaire de l’Irak, le plus faible de la région, de l’ordre de 0,31% du
PIB.
Les crédits intérieurs ne représentent que 26% du PIB en Algérie et 21,26% en Arabie
Saoudite. Ce qui est un indicateur de la faiblesse du niveau du développement de leurs
systèmes bancaires, qui sont peu, ou pas du tout, impliqués dans le financement de
l’économie. Cependant, l’Algérie comme l’Irak et l’Arabie Saoudite, un pays pétrolier,
pour qui les résultats peuvent êtres faussés du fait de l’accroissement important du PIB
suite à l’augmentation des recettes d’exportation des hydrocarbures.
Il convient encore de s’interroger sur la distribution des crédits bancaires par secteur
d’activité. En effet, une appréciation du degré de développement financier quant à sa
fonction d’allocation des ressources devient plus évidente à travers la péréquation des
crédits bancaires par secteur d’activité.

133
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

c) Crédits au secteur privé rapportés au PIB (PC_GDP) :


Nous retenons dans ce travail la décomposition la plus traditionnelle, entre secteur
public et privé. Cette décomposition nous informe sur le poids relatif de l’État et du
secteur public dans le secteur financier. Nous utilisons à cet effet, le ratio des crédits
bancaires au secteur privé au PIB. L’indicateur (PC_GDP) est le plus souvent employé
dans de nombreux travaux de recherche sur le lien finance-croissance [King et Levine
(1993a, b), Beck et al. (2000), Rajan et Zingales (1998), Aghion et al. (2007), Klapper et
al. (2006), …]. Car si les interactions entre le système bancaire et le secteur privé sont
plus importantes que celles avec le secteur public, alors ceci est un indicateur d’une
fourniture de services financiers d’une productivité croissante. Ainsi une valeur élevée de
l’indicateur implique un développement financier important.
La contribution des secteurs bancaires aux économies des pays de la région MENA via le
financement du secteur privé connait une tendance globalement croissante en particulier
entre 1990 et 2009 [Voir la figure n°3.11]. Elle représente en moyenne 41,56% du PIB
entre 1990 et 2011. Malgré cette tendance positive le rythme de croissance des crédits au
secteur privé demeure faible passant de 36,27% en 1990 à 53,26% en 2009. Le ratio des
crédits au secteur privé marque une décroissance en 2010 et 2011. Durant la décennie 90,
les crédits au secteur privé représentent 37,33% du PIB contre 48,18% durant la période
allant de 2000 à 2011.
En Algérie, malgré le fait que la part des crédits bancaires au secteur privé dans le total
des crédits bancaires a beaucoup évolué durant la dernière décennie (2000-2011),
dépassant la barre des 50%, leur contribution à la croissance économique demeure faible.
Ils ne contribuent qu’à hauteur de 12,15% au PIB durant la dernière décennie, contre
5,6% durant la décennie 199042.
Avec un ratio moyen des crédits au secteur privé supérieur à la moyenne, le secteur privé
en Malte est le moins contraint en termes d’accès au crédit bancaire, soit des crédits
bancaires au secteur privé qui représentent en moyenne plus de 103% du PIB entre 1990
et 2011.

42Calculé entre 1992 et 1999, car avant 1992, leur calcul par la Banque d’Algérie intègre les crédits au secteur
public, ce qui fait que ce ratio dépasse les 50%.

134
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n°3.11 : crédits au secteur privé en pourcentage du PIB


Crédits au secteur privé MENA 150 moyenne Pays
60
100
40 50
0

moyenne…
20

Malta

Jordan

Bahrain

Saudi Arabia
Tunisia

Morocco

Qatar
Oman

Iran
Libya
Algeria
Djibouti

Irak
UAE
Israël

Lebanon

Kuwait

Yemen
Turkey
Egypte

Syria
0
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

Source : établis sur la base des données de la Banque Mondiale


Suivi, respectivement, des systèmes bancaires d’Israël, de Jordanie, du Liban, de Tunisie,
du Koweït, du Bahreïn et du Maroc.
Treize des vingt-et-un pays enregistrent, quant à eux, des ratios moyens inférieurs à
41%. Notons, que les Émirats arabes unis, la Turquie et l’Égypte sont ceux qui se
rapprochent le plus du ratio moyen. Le plus faible des secteurs bancaires en terme de
financement du secteur privé est celui de l’Irak, soit en moyenne 1,11% du PIB.
L’Algérie étant en dix-huitième position, avec des crédits au secteur privé qui ne
représentent que 9,53% du PIB (1992-2011), est trop loin du niveau moyen de la région
et reste meilleur comparativement à la Syrie, au Yémen et à l’Irak.
Néanmoins, en rapportant les crédits au secteur privé au PIB hors hydrocarbures, le
ratio devient plus important. En Algérie, les crédits au secteur privé représentent en
moyenne 25% du PIB hors hydrocarbures entre 2008 et 2012 contre 14% du PIB avec
hydrocarbures. À cet effet, l’évaluation du niveau du développement financier
relativement à la taille de l’économie mesurée par le PIB peut relativiser les résultats
concernant les pays pétroliers de la région MENA. Car on remarque bien que les pays
non pétroliers occupent la première position en termes de développement financier, alors
que les pays pétroliers ont des systèmes financiers moins développés ou sous développés.
En fait, la grande disponibilité des ressources tirées de l’exportation des hydrocarbures
peut empêcher le développement de l’appareil financier qui devra accompagner la
croissance économique.
Malgré que la croissance positive du ratio des crédits au secteur privé indique un
développement financier, sa croissance rapide peut au contraire induire une instabilité
financière, elle est le plus souvent accompagnée de crises financières. En effet, au courant
des dix dernières années précédant l’année 2008, l’emballement du ratio crédit sur le PIB
est commun à la quasi-totalité des pays de la zone Euro ayant été très touché par la crise
financière, constitue un premier élément révélateur de l’existence de déséquilibres
[Brand (2011), p. 12].

135
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Ainsi, l’accroissement des crédits au secteur privé ne devra pas être exagéré afin
d’assurer une stabilité financière et un développement financier.
Un quatrième indicateur d’approfondissement financier est l’indicateur d’attraction de
l’épargne de long terme (QM_GDP)
d) L’épargne de long terme rapportée au PIB (QM_GDP) :
L’approfondissement financier peut être, aussi, apprécié via le degré d’attraction de
l’épargne de long terme par le secteur bancaire (QM_GDP)43 qui mesure la taille du
système financier en termes des dépôts à long terme. Nous nous intéressons à cet
indicateur pour rendre compte de l’importance de l’épargne de long terme pour le
développement financier. Un accroissement du ratio indique une augmentation des
dépôts de long terme, nécessaires pour assurer le financement des investissements de
long terme et ainsi le développement financier.
La quasi monnaie dans les pays de la région MENA représente en moyenne 47,36% du
PIB durant la période 1990-2011. Le ratio enregistre, globalement, une tendance
croissante jusqu’à 2009 et une tendance baissière en 2010 et 2011 [figure n°3.12].
Figure n°3.12 : le ratio de Quasi Monnaie en pourcentage du PIB dans les pays du MENA (1990-
2011)
évolution de QM_GDP (1990-2011) 250,000 QM_GDP moyen par pays
60,000
200,000
50,000
150,000
40,000
30,000 100,000
20,000 50,000
10,000 0,000
MENA

DJI
MOROC
JORD

EGY

BAH

TURK
TUN

OMA
MALT

QAT
UAE

SYR

YEM
ALG
IRAN

IRAK
KUW
LEB

ISR

SARAB

LIBY

0,000

Source : établi sur la base des statistiques calculées à base des données de la Banque Mondiale.
Le système financier le plus développé en matière d’attraction de l’épargne de long terme
est celui du Liban dont la quasi-monnaie représente plus de 198% du PIB. Alors qu’en
Irak, ce ratio est le plus faible de la région, soit 1,99%.
En Algérie, la quasi-monnaie ne représente que 22,04% du PIB, faible par rapport au
niveau moyen de la région (47,36%). On constate, d’après la figure retraçant le ratio
moyen par pays, qu’uniquement un tiers des pays de la région se situe au dessus du
niveau moyen d’attraction de l’épargne de long terme alors que le reste enregistre des
niveaux inférieurs à 40% du PIB. Les systèmes financiers du Liban, Malte, Jordanie,
Israël, Égypte, Koweït et Bahreïn sont ceux qui affichent des niveaux d’épargne de long

43Chouchane-Verdier A. (2004), « Une Analyse Empirique de L'impact de la Libéralisation Financière en


Afrique Subsaharienne Sur La Période 1983-1996 ». Armand Colin / Dunod | Revue Tiers Monde2004/3 - n°
179 pages 617 à 641. Page 627

136
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

terme les plus importants de la région. Notons, que les quatre premiers pays sont aussi
ceux qui exhibent des niveaux de crédits au secteur privé les plus élevés (Malte, Liban,
Israël et Jordanie). Indiquant ainsi, que l’épargne de long terme joue un rôle essentiel
dans la relance des crédits au secteur privé.
Néanmoins, le système financier en Algérie demeure au même niveau que celui d’Oman,
de l’Arabie Saoudite et de la Syrie et meilleur par rapport au système financier d’Iran, du
Yémen, de Libye et d’Irak.
Outre les indicateurs relatifs aux institutions financières, l’approfondissement financier
peut être apprécié relativement aux marchés financiers.
e) La capitalisation Boursière rapportée au PIB (MCAP_GDP) :
La capitalisation boursière rapportée au PIB, un indicateur de taille et une mesure du
degré d’approfondissement des marchés financiers. Il est le plus employé dans la
littérature relative à l’évaluation du niveau du développement des marchés financiers
[Yartey (2008), Cherif et Gazdar (2010), Garcia et Liu (1999), …] en indiquant la taille
des marchés financiers relativement à la taille de l’économie.
Les marchés financiers de certains pays du MENA sont d’une création, relativement,
récente. C’est ce qui crée des disparités entre les pays de la région en termes
d’approfondissement des marchés financiers.
La taille des marchés financiers des pays de la région MENA suit une tendance haussière
principalement entre 1990 et 2007. À partir de 2008, le ratio de capitalisation boursière
évolue à la baisse en raison de la crise financière de 2008, ayant touché particulièrement
les pays qui possèdent des marchés financiers plus développés de la région; la majorité
des pays membres de la coopération du Golfe et certains des pays non pétroliers du
MENA comme la Jordanie [figure n°3.13].
Figure n°3.13 : la capitalisation Boursière dans les pays du MENA (1990-2011)

100 CAP/PIB 120 MCAP/PIB


100
80
60
50 40
20
0
0
Qatar

Malta

Tunisia
Jordan

Bahraïn

Morocco

Turkey
SA

MENA
Israël

Lebanon
Oman
UAE

Algeria
Kuwaït

Iran
Egypte
1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

Source : établi sur la base des données de la banque Mondiale pour l’ensemble des pays du MENA, et
la COSOB pour l’Algérie.

137
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Dans ce contexte, la création du marché financier Algérien, est très récente


comparativement à beaucoup d’autres pays de la région MENA (créé en 1993 et ouvert
officiellement en 199944).
Une divergence importante caractérise le développement des marchés financiers des
différents pays de la région avec une capitalisation moyenne de 45,38% du PIB [figure
n°3.13]. Le marché financier en Algérie se classe en dernière position avec la Syrie et
d’autres pays, en affichant un ratio de capitalisation boursière de l’ordre de 0,20%. Alors
que le marché financier de la Jordanie est le plus développé avec une capitalisation
moyenne de 107,71% du PIB et 247 entreprises cotées en 2011. En fait, malgré que le
marché financier Jordanien soit parmi les plus récents, il a réussi à atteindre des niveaux
de développement record. Suivi en seconde position par les marchés financiers du Qatar,
du Bahreïn, du Koweït, de l’Arabie Saoudite et d’Israël avec des capitalisations boursières
qui dépassent les 50% du PIB. Leurs niveaux de développement sont respectivement de
95,33% au Qatar avec uniquement 42 sociétés, 89,90% au Bahreïn avec uniquement 44
sociétés cotées, 82,78% au Koweït avec 207 sociétés cotées, 62,94% en Arabie Saoudite
avec 150 sociétés cotées et le marché financier d’Israël, malgré qu’il enregistre le grand
nombre de sociétés cotées, soit 576 sociétés en 2011, sa capitalisation ne représente que
58,12% du PIB.
Ces marchés financiers ont connu un essor appréciable notamment durant la décennie
2000. À titre d’exemple, le ratio de capitalisation en Jordanie est passé de 48,25% en 1990
à 94,25% en 2011 tout en atteignant son niveau le plus élevé en 2005 soit 299%. Cette
évolution positive et très rapide du marché financier jordanien marque principalement la
seconde décennie (2000-2011) avec un ratio annuel moyen de 143,4% contre uniquement
un ratio de 64,88% durant la décennie antérieure (1990-1999), soit une évolution de
121% [Figure n°3.14, Jordanie].
Quant au marché financier égyptien, malgré qu’il soit le plus ancien, il enregistre un
ratio de capitalisation boursière annuel moyen de 32,64%, très inférieur par rapport à
celui de la Jordanie. Son niveau de développement est passé de 4,08% en 1990 à 106,7%
en 2007, mais a chuté jusqu’à 37,7% en 2010. Toutefois, il y a lieu de souligner l’avancée
considérable du marché financier égyptien en terme de capitalisation boursière durant la
seconde décennie, dépassant en moyenne la barre des 48% contre uniquement 14% pour
la décennie 90 [Figure n°3.14, Égypte].

44Voir la première section de ce chapitre.

138
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n°3.14 : évolution du ratio de capitalisation boursière en % du PIB dans les six pays

400 Jordanie 150 Égypte


100
200
50

0 0

150 Maroc 30 Tunisie

100 20

50 10
0
0

Algérie 200 Arabie Saoudite


1
150
100
0,5
50
0 0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011

Source : établi à partir des données de la Banque Mondiale, Avril 2012. La COSOB pour
l’Algérie.

Malgré que le marché marocain soit le second marché le plus ancien de l’échantillon, son
niveau de développement annuel moyen n’est que de 37,19%. Certes, il dépasse un petit
peu celui de l’Égypte, mais reste très loin de celui de la Jordanie. Son ratio de
capitalisation boursière rapporté au PIB est passé de 3,1% en 1990 à 66,39% en 2010,
indiquant une évolution très positive. Le marché financier marocain a atteint son niveau
le plus élevé en 2007, soit un taux de 100,36%, ce qui affirme l’importance de la
financiarisation de son économie [Figure n° 3.14, Maroc].
Le marché financier de l’Arabie Saoudite, un pays pétrolier, atteint en moyenne une
capitalisation boursière de 59,45%, meilleur par rapport à celui de l’Égypte et du Maroc.
Son niveau de développement est passé en moyenne de 33,87% durant la décennie 90 à
78,64% durant la décennie 2000. Notons, ainsi, l’évolution très positive du marché
financier de l’Arabie Saoudite.

139
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Le marché financier tunisien enregistre une évolution positive, mais faible


comparativement à la Jordanie, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et le Maroc avec une
capitalisation boursière moyenne de l’ordre de 11,9%. Passant de 4,98% en 1990 à
22,05% en 2011.
Malgré que le niveau du développement du marché financier tunisien soit faible il reste
meilleur par rapport au marché Algérien.
Nonobstant le sous-développement des marchés financiers des pays de la région MENA,
certains de ces pays possèdent des marchés financiers de taille importante par rapport à
d’autres. Certains d’autres, en dépit de l’établissement de leurs marchés financiers, se
caractérisent par des tailles insignifiantes reflétant l’inexistence du financement par le
marché, le cas de l’Algérie.
En résumé, en termes d’approfondissement financier, des disparités considérables
apparaissent entre les pays de la zone. Néanmoins, le Liban, la Jordanie, Israël, et Malte
s’avèrent ceux qui possèdent les systèmes financiers les plus développés de la région.
II.1.2 L’Accessibilité :
Afin de développer des proxys procurant plus d’informations sur le développement
financier il est nécessaire d’intégrer des indicateurs mesurant l’accessibilité, ou le degré
auquel les individus accèdent aux services financiers. À cet effet, plusieurs indicateurs
sont utilisés que ce soient ceux relatifs à l’accès aux institutions financières ou ceux se
rapportant à l’accès aux marchés financiers. Nous retenons, pour ce faire, les indicateurs
mesurant le nombre d’agences de banques commerciales par 100 000 adultes
(Bank_Branches) et l’indicateur du nombre de comptes bancaires par 1000 adultes
(Bank_Accounts), dont les sources sont indiquées en Annexe n°3-1. Néanmoins, au fur
et à mesure du développement des banques à distance, l’indicateur (Bank_Branches)
devient moins significatif [Čihák et al. (2013)].
En termes d’accessibilité, les systèmes financiers de la région enregistrent, certes une
certaine amélioration, mais demeurent au dessous des pays développés. L’accès aux
institutions financières dans la région MENA connait une tendance croissante
particulièrement à partir de 2007 [figure n°3.15]. Entre 2004 et 2011, le nombre moyen
de succursales de banques commerciales est de 15 agences pour 100 000 adultes [figure
n°3.16].

140
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n°3.15: Nombre d’Agences de banques commerciales par 100 000 adultes (2004-2011)

18 évolution de l'accès aux banques (2004 - 2011)

16

14

12
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source: établi sur la base des données de Financial Access Survey (FAS).
Le secteur bancaire de Malte offre un accès, plus facile, aux institutions financières avec
en moyenne 40 agences pour 100 000 adultes. Alors qu’en termes du nombre de comptes
bancaires, le système bancaire du Koweït est le plus accessible avec 1309 comptes/1000
adultes. Cependant, le degré d’accès aux services financiers en Algérie reste limité avec
en moyenne cinq agences bancaires pour 100 000 adultes et 343 comptes pour 1000
adultes enregistrant ainsi un faible degré d’accessibilité aux services financiers
comparativement à beaucoup d’autres pays du MENA [figure n°3.16].
Figure n°3.16 : Accès aux services financiers dans les pays de la région MENA.

60 nombre d'agences de banques commerciales par 1400 nombre de comptes bancaires par1000 adults
100 000 adultes 1200
40 1000
800
600
400
20 200
0
0
Tunisia
Qatar
SA

MENA
Malta
Djibouti

Jordan

Morocco
Oman

Turkey
UAE
Algeria

Libya

Syria
Israël

Kuwaït
Iran
Irak

Lebanon

Yemen
Egypte

Source : établis sur la base des données de Financial Access Survey (FAS).
Néanmoins, l’accessibilité aux institutions financières en Algérie est meilleure
comparativement aux degrés enregistrés au Yémen et en Syrie et elle est, presque, au
même niveau par rapport à l’Égypte, l’Irak et Djibouti.
Plus encore, ce qui conforte nos résultats, c’est le nombre d’entreprises ayant obtenu des
lignes de crédits. En Algérie, 31% de l’ensemble des entreprises et 16% des petites ont
obtenu une ligne de crédit. Alors qu’au Liban, plus de 69% du total des entreprises et
plus de 66% des petites ont une ligne de crédits ou ayant mobilisé un crédit bancaire45.
Un troisième pilier du développement financier, la stabilité financière, fera l’objet du
point suivant.

45 Les chiffres sont tirés de la base Global Financial Development de la Banque Mondiale.

141
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

II.1.3 La stabilité financière :


Le degré de stabilité des systèmes financiers joue un rôle crucial dans la définition du
degré de développement financier. Dans ce contexte, nous retenons un certain nombre
d’indicateurs mesurant la stabilité financière tels : Bank Z-Score, Crédits non
performants des banques et le ratio des crédits aux dépôts bancaires, dont les sources
sont indiquées dans l’annexe n°3-1.
a) Z-Score : indice de stabilité
La mesure la plus couramment utilisée est le Bank Z-score46. Elle compare explicitement
la capitalisation et le rendement avec le risque ou la volatilité des rendements afin
d’évaluer le risque de solvabilité bancaire. La popularité de Z-score réside dans le fait
qu’il a une relation claire négative avec la probabilité d’insolvabilité de l’institution
financière, c'est-à-dire, la probabilité que la valeur de ses actifs devient plus faible que la
valeur de ses dettes. Ainsi, un Z-score élevé implique une faible probabilité d’insolvabilité
et donc une stabilité élevée du système bancaire.
Globalement en terme de stabilité, les systèmes financiers des pays du MENA sont
relativement stables. Une stabilité qui résulte, en principe, de la réticence quant à la prise
de risque et la quasi absence des marchés financiers.
Sur la période allant de 2000 à 2011, L’indice moyen de stabilité bancaire dans la région
atteint 21,6. Uniquement neuf pays de l’échantillon enregistrent un indice de stabilité
bancaire supérieur à la moyenne. Le Liban se voit doté du système bancaire le plus stable
avec un indice moyen de 45,43. Alors que le système bancaire de la Syrie s’avère le plus
instable avec un Z-Score moyen de 5,89 donc une probabilité de défaut très élevée du
système bancaire.
Figure n°3.17 : Bank Z-Score moyen des pays de la région MENA (2000 et 2011)
50
40
30
20
10
0
Djibouti
UAE
Libya

Tunisia
Jordan

MENA

Oman
SA
Qatar

Yemen
Morocco

Kuwait

Irak

Turkey
Israël

Malta

Algeria
Lebanon

Bahrain
Egypte

Syria

Source : établi sur la base des données de la Banque Mondiale.


Avec un indice de stabilité Z-Score faible, le système bancaire algérien est sous développé
comparativement à d’autres pays de la région, soit un indice moyen de 13. Notons que

46L’indicateur Bank Z-score capture la probabilité de défaut du système bancaire d’un pays. il est estimé par la
relation suivante : (ROA+(equity/assets))/sd(ROA). Données tirées de la base Bankscope.

142
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

durant les dernières années, en particulier après la faillite des deux banques privées en
2003, le score de stabilité s’améliore d’année en année. En 2011, ce score dépasse le
niveau de 20, indiquant, que le système bancaire s’est amélioré en termes de stabilité,
malgré qu’il demeure loin par rapport au système bancaire du Liban avec un score de
stabilité le plus élevé soit (45,43), suivi par l’Égypte, la Jordanie et la Libye dont les
scores dépassent la valeur de (30). Entre autres, l’Algérie, Djibouti, Turquie et Syrie
occupent les quatre dernières places avec des degrés de stabilité qui varient en moyenne
entre 13 et 5,9.
Néanmoins, le système bancaire en Algérie est presque au même niveau que celui de
l’Arabie Saoudite, de Oman, de l’Irak, de Malte et du Koweït avec des scores de stabilité
compris entre 13 et 16, en dessous de la moyenne de la région.
Toutefois, la Libye, avec un système financier des plus faibles de la région en termes
d’activité, son indice de stabilité bancaire, est parmi les plus élevés, il est en moyenne de
31,44. Renforçant, ainsi, nos propos indiquant que la stabilité financière est atteinte au
détriment d’une meilleure mobilisation de l’épargne et allocation des crédits.
Un second indicateur de référence pour mesurer le degré de stabilité bancaire est
représenté par les crédits non performants dans le total des crédits bancaires.
b) Crédits non performants dans le total des crédits bancaires
La part des crédits non performants dans le total des crédits bancaires mesure le risque
de crédit. Un ratio élevé indique un risque de crédit élevé et, ainsi, un faible degré de
stabilité du système. Les crédits non performants constituent un facteur important qui
touche encore à la stabilité du système bancaire de la région MENA.
La part des crédits non performants dans le total des crédits bancaires évolue à la baisse
en particulier à partir de 2005. Ceci est un indicateur d’une amélioration de la stabilité
bancaire dans la région MENA. Les crédits non performants représentent en moyenne
10,71% du total des crédits dans l’échantillon considéré entre 1998 et 2011.
L’Algérie avec en moyenne plus de 27% des crédits non performants dans le total des
crédits bancaires est classée la première dans l’échantillon considéré. Ce qui suppose que
le système bancaire Algérien est caractérisé par un degré de stabilité moindre
comparativement aux autres pays de la région. Malgré que les créances non
performantes baissent d’année en année elles demeurent élevées traduisant la faible
maîtrise des risques de crédit. La Tunisie, l’Égypte et le Maroc enregistrent également
des niveaux élevés de créances non performantes, leurs parts sont supérieures à la
moyenne de la région.

143
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Figure n°3.18: Les crédits non performants dans le total des crédits bancaires dans les pays du
MENA
20,00 évolution des crédits non performants 40,00 Crédits non performants, moyenne par
(1998-2011) pays
20,00
10,00
0,00

Morocco
UAE
Malta

Tunisia
SA

Lebanon
Jordan
MENA
Turkey
Kuwait
Israël

Algeria
Bahrain
Oman

Egypte
0,00
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Source: établi sur la base des données de la Banque Mondiale.
Alors qu’Israël avec un ratio moyen de l’ordre de 2,8% est le pays possédant le système
bancaire le mieux classé en terme de gestion des risques de crédits, et donc de stabilité
du système. Suivi par les systèmes bancaires de l’Arabie Saoudite, de Malte et d’Oman.
Globalement une certaine amélioration du degré de stabilité appréciée via les crédits non
performants des banques, est observée dans l’ensemble des pays de l’échantillon.
Le troisième indicateur qui peut être employé, également, comme mesure de la stabilité
bancaire est le ratio des crédits bancaires aux dépôts bancaires.
c) Ratio des crédits aux dépôts bancaires
Le ratio des crédits aux dépôts bancaires est un indicateur de stabilité bancaire. Une
valeur élevée du ratio implique, certes, un système bancaire très impliqué dans le
financement de l’économie, mais également un système qui prend beaucoup de risques.
C’est ce qu’il fait que l’interprétation du ratio présente quelques ambigüités et devra être
très attentive. Un ratio élevé, malgré qu’il reflète un degré élevé de développement
bancaire, indique une prise de risque excessive, en particulier lorsque le ratio dépasse les
100%. Cependant, un ratio très faible, indique une surliquidité du système bancaire.
Néanmoins, avec la crise des Subprimes de 2007, les nouvelles règlementations des
banques, notamment en matière du ratio de liquidité vont conduire les banques à
ramener leur ratio de Crédits/dépôts bancaires avoisinant les 100% (ratio de liquidité de
Bâle 3) [Patrick (2012)].
Ainsi, nous retenons comme référence, ou norme, la valeur des 100% afin de classer les
systèmes financiers en termes de stabilité. Il y a lieu de souligner que les pays qui ont des
ratios supérieurs à 100% sont, généralement, ceux qui possèdent des marchés financiers
avancés qui permettent une substitution des dépôts par des titres, réduisant de ce fait les
dépôts bancaires (cas des pays de la zone Euro).
S’agissant des pays de la région MENA, les crédits bancaires représentent en moyenne
sur la période (1990-2011) 71,8% des dépôts bancaires, inférieur à 100%. Trois groupes
de pays peuvent être distingués [figure n°3.19]. Un premier est celui enregistrant un
ratio supérieur à 100%. Dans ce groupe on retrouve en première position l’Arabie

144
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Saoudite avec un ratio de 151,28%. Suivi par la Tunisie, Oman et Israël. Suivant cet
indicateur, ces pays ont des systèmes bancaires peu stables.
Figure n°3.19: ratio crédits aux dépôts bancaires

200 Crédits/Dépôts bancaires

100

Djibouti

Libya

Syria
SA

Jordan

Iran
Morocco
UAE

Turkey

Egypte

Algeria
Tunisia

Israël

Malta

Iraq
MENA

Yemen
Kuwait
Oman

Qatar
Bahrain

Lebanon
Source : établi sur la base des données de la Banque Mondiale.
Le second groupe est celui regroupant les pays qui enregistrent des ratios avoisinant les
100% tout en étant inférieurs. On retrouve en premier les Émirats avec un ratio moyen
de 98,05% suivi des systèmes bancaires de Malte, de Jordanie, du Bahreïn, du Qatar, du
Maroc et d’Iran et même du Koweït et de la Turquie. Ces systèmes bancaires sont alors
les meilleurs, ce n’est pas parce qu’ils enregistrent le ratio de stabilité le plus faible, donc
un degré élevé de stabilité, mais parce qu’ils enregistrent des ratios crédits/ dépôts
bancaires moyens permettant un approfondissement financier (importance des crédits)
tout en préservant leur stabilité. À l’encontre des pays qui enregistrent des ratios faibles,
inférieurs à 50%. Ce dernier groupe de pays, malgré qu’il possède des systèmes financiers
stables, du fait de la faiblesse de ce ratio, ils n’acceptent pas, tout simplement, de prendre
des risques. Dans ce groupe on retrouve Djibouti, avec un ratio de 58% suivi par
l’Égypte, la Libye, le Liban, l’Algérie, la Syrie, le Yémen et l’Irak.
Relativement à cet indicateur, le système bancaire algérien se retrouve dans ce dernier
groupe, nonobstant sa stabilité, il demeure sous développés. Les crédits au secteur privé
ne représentent en moyen sur la période d’analyse que 34,74% du total des dépôts
bancaires. Même le FMI dans son rapport d’évaluation de la stabilité du système
financier en Algérie a écrit; Il n’est pas douteux que le système bancaire en Algérie est
stable. Cependant, la façon dont cette stabilité est atteinte fausse l’évaluation des risques
et la gouvernance et conduit alors à un système bancaire non solide [IMF (2004), p. 5).
À cet effet, le groupe du fond monétaire international a suggéré le renforcement mutuel
d’un certain nombre de points. En plus de la privatisation à moyen terme et de
l’amélioration de l’environnement des banques, le groupe a suggéré, aussi, la modulation
des liquidités induites des hydrocarbures qui empêchent la prise de risques par les
banques.
Il y a lieu de procéder par la modulation des liquidités induites des hydrocarbures, car à
nos jours, ces liquidités ne font pas objet d’une gestion permettant une prise de risque
par les banques. Notons encore, que durant ces dernières années, avec la mise en place

145
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

des différents programmes d’appui à la création des entreprises, les banques ne prennent
plus des risques, elles financent sous garantie de l’État. Qui est aussi une conséquence
principale de l’importance des recettes des hydrocarbures.
Un quatrième et dernier pilier du développement financier est l’efficacité des institutions
et des marchés financiers.
II.1.4 Efficacité des institutions et des marchés financiers
Le quatrième et dernier aspect caractéristique du fonctionnement des banques et des
marchés financiers est le degré de leur efficacité, constituant de ce fait un important
aspect dans la mesure du niveau du développement financier d’un pays. Plusieurs proxys
nous procurent la possibilité de mesurer l’efficacité des institutions financières et des
marchés financiers, nous retenons certains d’entre eux, dont les sources sont indiquées
dans l’annexe n°3-1.
a) Les taux d’intérêts
Une importante passerelle de la libéralisation financière est la libéralisation des taux
d’intérêt. À cet effet, de nombreux pays de la région MENA ont réussi à réaliser certains
progrès en matière de libéralisation des taux d’intérêts. C’est le cas de l’Algérie, de la
Jordanie, du Maroc, de la Tunisie et bien d’autres. Cependant, dans certains d’autres, les
taux d’intérêt demeurent sous contrôle, le cas de la Syrie.
La libéralisation des taux d’intérêts devrait normalement déboucher sur une réduction
des marges bancaires. L’un des indicateurs les plus utilisés pour la mesure du coût et
d’efficacité de l’intermédiation bancaire est la marge nette d’intérêts bancaire. Calculée
par le rapport entre la différence des taux débiteurs et créditeurs et le total des actifs
productifs des banques.
Des marges nettes d’intérêts élevées impliquent une faible efficacité du système bancaire
ayant un impact négatif sur le développement financier. Elles reflètent des primes de
risque élevées dues principalement à une régulation inappropriée du secteur bancaire ou
à une asymétrie d’information significative [Claeys and Vander Vennet (2008), p. 198].
Ainsi, de faibles marges nettes d’intérêts bancaires caractérisent plus souvent les
systèmes financiers les plus développés car elles reflètent de faibles coûts de transactions
sur les opérations financières. Elles encouragent les activités d’investissements et
soutiennent la croissance économique. Ce qui est un indicateur du développement
financier [Levine (1997), p. 693].
Les pays qui ont de plus faibles systèmes financiers en termes d’efficacité sont l’Irak, la
Turquie et le Yémen avec respectivement des marges nettes de 6,94% ; 6,55% et 4,36%.
Suivis par Djibouti, Oman, Maroc, et Arabie Saoudite dont les marges nettes dépassent
la moyenne de la région (3,34%) [Figure n°3.20]. Reflétant une pratique de primes des

146
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

risques élevées, susceptible d’influencer négativement les investissements, en particuliers


les nouveaux entrepreneurs.
Les pays qui enregistrent des marges nettes moyennes, se situant au dessous de la marge
nette moyenne de la région sont les plus nombreux, la Syrie, la Tunisie, l’Algérie, Qatar,
Jordanie, Koweït, Émirats Arabes Unis, Malte, Liban, et Israël [figure n°3.20]. Dont les
marges nettes se situent entre 2% et 3,34% (moyenne de la région). Indiquant des
systèmes bancaires moyennement efficaces.
Figure n°3.20: Marge nette d’intérêts bancaires en pourcentage dans la région MENA
8,00
6,00
4,00
2,00
0,00
Arabie…

moyenne…
Jordanie

Malte

Tunisie

Turquie
Djibouti

Oman
Qatar
Maroc
Bahreïn

Liban

Yémen
Algérie

Libye
Israël

Koweït
Irak

Emirats
égypte

Syrie

Source : établi sur la base des données de la Banque Mondiale.


En affichant les marges les plus faibles, l’Égypte (1,78%) la Libye (1,79%) et le Bahreïn
(1,87%), possèdent des systèmes bancaires développés suivant le degré de leur efficacité.
En terme de différence entre les taux débiteurs et créditeurs, les systèmes bancaires de la
région MENA semblent inefficaces avec une moyenne de 4,68% contre uniquement 2,2%
[Čihák et al. (2013), p. 16] dans les pays développés. Néanmoins, ils sont meilleurs
comparativement aux pays en développement avec une marge de 7,3% [Čihák et al.
(2013), p. 16].
Pour compléter cette analyse nous faisons appel à trois autres indicateurs mesurant la
rentabilité et l’efficacité du système bancaire. L’indicateur de rentabilité des fonds
propres (ROE47) et l’indicateur de rentabilité des Actifs (ROA48) mesurant la profitabilité
du système bancaire.
b) La Profitabilités des banques (ROA et ROE)
En termes de profitabilité, le rendement des actifs des banques de la région MENA
(ROA), est globalement croissant entre 2000 et 2011, avec un taux de croissance annuel
moyen positif de l’ordre de 3,68% et un ROA moyen de 1,30%.
Notons que les taux de rendement des actifs des banques au Qatar, en Arabie Saoudite,
aux Émirats arabes unis, en Irak, en Turquie, au Koweït et à Oman dépassent largement
ce niveau moyen. Les banques au Qatar enregistrent le taux de rendement le plus élevé

47 ROE : Return On Equity calculé par le rapport du résultat net aux fonds propres moyens.
48 ROA : Return On Assets calculé par le rapport du résultat net aux actifs moyens.

147
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

de la région, soit 2,57% indiquant que le résultat net du système bancaire représente 2,6
fois les actifs du système et donc une utilisation efficace de ses actifs.
Le système bancaire algérien est au même niveau que le système bancaire d’Égypte,
d’Israël, du Liban et de la Tunisie avec des taux de rendement des actifs bancaires au
dessous du taux moyen de la région. Le rendement moyen des actifs des banques en
Algérie est de 0,71% (2000-2011). Notons que le ROA des banques privées est, souvent,
plus important que celui des banques publiques. À titre d’exemple, en 2010 le ROA des
banques privées est de 3,49% contre 1,25% pour les banques publiques.
Figure n°3.21: La profitabilité des Banques, ROA et ROE :
3 ROA moyen 50 ROE moyen
2,5 40
2
1,5 30
1 20
0,5 10
0 0
-0,5
-10
Israël

Morocco
Lebanon
Algeria

Djibouti

Libya
Malta

Tunisia
Iraq
Egypt

Kuwaït

SA

EAU
Bahraïn

Jordan

Oman
Qatar

Yemen
TurKey
ROE MENA
Syria

Algeria

Djibouti

Libya
Iraq
Egypt

SA
Moroc

EAU
Israël
Jordan

Leban

Qatar

Yemen
TurKey
Malta

Tunisia
Kuwaït

ROE MENA
Bahraïn

Oman

Syria
Source : établi sur la base des données de la Banque Mondiale.
Cependant, en termes de rendement des fonds propres (ROE), les banques de la zone
connaissent, globalement, une décroissance entre 2000 et 2011, soit un taux de
croissance négatif de 3,51%. Le taux de rendement moyen de la région est de 13,64%.
Notons que le rendement des fonds propres des banques en Irak est le plus important de
la région (45,1%). Ceci peut être expliqué par la propriété publique des banques et
l’importance des fonds propres comparativement à leur activité.
La rentabilité des fonds propres des banques au Koweït, Arabie Saoudite, Djibouti,
Qatar, Émirats Arabes Unis, Turquie et Yémen se situe au dessus du niveau moyen de la
région. Alors que le ratio de rentabilité des fonds propres en Syrie est des plus faibles, il
est même négatif indiquant un résultat négatif des banques sur la période sous revue.
Globalement, le taux de rendement des fonds propres des banques en Algérie évolue
positivement durant la période allant de 2000 à 2011, passant de 4,96% en 2000 à 16,26%
en 2011. En 2006, on remarque une importante amélioration du taux de rendement des
fonds propres du système bancaire algérien dû principalement à l’augmentation du ROE
des banques publiques suite à l’amélioration de la rentabilité de leurs actifs. Cependant le
ROE des banques privées est toujours plus important que celui des banques publiques.
Malgré cette amélioration de la rentabilité. En 2010, on remarque une baisse du
rendement des fonds propres des banques en Algérie (publiques et privées) suite à
l’accroissement de leurs fonds propres. Une augmentation d’autant plus permise d’une

148
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

part par la mise en réserves d’une partie des bénéfices réalisés en 2009 et, d’autre part,
par l’augmentation du capital minimum des banques privées intervenue durant le dernier
trimestre de 2009 [rapport de la Banque d’Algérie (2010), p. 81].
En dépit de son amélioration, le taux de rendement moyen des fonds propres des
banques en Algérie (10,47%), demeure au dessous du taux de rendement moyen de la
région MENA (13,64%). Mais, il est au même niveau que celui des banques en Égypte, au
Bahreïn, en Jordanie, au Liban et à Oman et meilleur comparativement au taux de
rendement des fonds propres des banques en Tunisie, en Malte, en Libye, et à Israël.
Au final, l’efficacité des banques en Algérie enregistre une évolution positive indiquant
une amélioration de la rentabilité des banques. Cependant en comparaison aux pays de la
région MENA, le système bancaire algérien demeure de faible rentabilité et donc de
faible efficacité en particulier comparativement à certains pays pétroliers.
S’agissant de la mesure d’efficacité des marchés financiers, le ratio Turnover est souvent
employé comme un indicateur d’efficacité.
c) Le ratio Turnover
Il est le rapport entre la valeur des transactions et la capitalisation boursière. Il mesure
le volume des transactions sur un marché donné relativement à sa taille. Un ratio élevé
signifie une liquidité importante du marché et donc permettant au marché d’être plus
efficace (Čihák et al. (2013), p. 17).
Figure n°3.22: le ratio Turnover dans les pays de la région MENA.
200 Turnover ratio

100

Source : établi sur la base des données de la Banque Mondiale


La figure nous montre clairement, que le marché financier le plus liquide
comparativement à sa taille est celui de Turquie, soit un ratio Turnover de 154,35%, ce
qui veut dire que ce marché est efficace. Suivi par le marché financier de l’Arabie
Saoudite, avec un ratio de 82,23%, puis par les marchés financiers des Émirats Arabes
Unis, du Koweït et d’Israël qui ont des ratios au dessus du ratio moyen de la région
(44,76%). Alors que les autres marchés n’enregistrent qu’un ratio Turnover faible, au
dessous de la moyenne de la région (Figure n°3.22).
Ces résultats montrent que même les marchés financiers qui sont en principe de taille
importante, peuvent ne pas être efficaces (comme le marché financier jordanien).

149
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

En résumé, l’ensemble des indicateurs du développement financier indiquent que le


niveau de développement financier en Algérie est loin par rapport à celui atteint par
certains pays de la région, tel le Liban, Bahreïn, Égypte, Oman, Arabie Saoudite,
Turquie, Tunisie et Maroc. En revanche, on remarque que les pays non pétroliers
occupent souvent les premières positions, alors que les pays pétroliers, en particuliers
l’Irak, la Libye, le Yémen, l’Algérie occupent les dernières positions quel que soit
l’indicateur du développement financier utilisé. Ceci s’explique par l’existence de sources
plus importantes du financement de l’économie représentées principalement par les
revenus tirés d’exportation des hydrocarbures (pétrole et gaz) qui sont les principales
sources du financement de la croissance économique, entravant ainsi le bon
fonctionnement de leurs systèmes financiers.
D’après cette brève analyse, il existe de grandes disparités dans le développement des
systèmes financiers de la région MENA, que ce soit en matière d’approfondissement,
d’accessibilité, d’efficacité ou de stabilité. Ces disparités sont beaucoup plus apparentes en
considérant les marchés financiers. Aussi, cette analyse par indicateurs met en évidence
la difficulté d’essor des marchés financiers dans la majorité des pays de la région MENA.
Dans ce contexte, l’examen de la problématique d’essor du marché financier en Algérie
nous interpelle. Nous nous focalisons sur le rapport entre les deux composantes du
développement financier, banques et marchés en Algérie en comparaison à certains pays
du MENA. C’est principalement une analyse de la régularité du développement des deux
composantes dans quelques pays de la région.
II.2 Le niveau du développement de l’intermédiation bancaire en Algérie est-il à
l’origine de la difficulté d’essor du marché financier ? Une comparaison à certains
pays du MENA :
Dans le développement financier, le développement bancaire et le développement des
marchés ne sont pas substituables, ils sont, au contraire, complémentaires. Néanmoins,
les systèmes financiers sont soit basés sur les banques soit sur les marchés, cela ne peut
pas être un choix, mais le fait de la régularité que suit, en général, les systèmes
financiers dans leur évolution et la relation entre les banques et les marchés financiers. À
cet effet, selon Capasso (2008), de la littérature empirique sur la finance et la croissance,
il ressort la régularité suivante. Aux premières phases du développement économique, les
marchés financiers sont très petits et peu développés. Les systèmes financiers sont
dominés par les banques et autres intermédiaires financiers. Les marchés sont
complètement absents, ou même s’ils existent leur taille est négligeable. À mesure que le
capital s’accumule, les intermédiaires financiers se développent, le nombre des
instruments financiers augmente de même que le niveau de sophistication et de
complexité des contrats financiers. Ce qui augmente la taille du système financier. Les
marchés financiers commencent, alors, à se développer en termes de nombre
d’entreprises cotées et de capitalisation boursière. L’économie continue à croître, le
150
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

marché financier se développe davantage de même que les banques et les autres
intermédiaires financiers [p. 13].
Cette régularité confirme l’idée d’Allen (1993) selon laquelle, les banques prédominent
dans les économies avec des structures de production plus simples. Alors que les marchés
deviennent de plus en plus importants à mesure que les économies croissent et affichent
des systèmes productifs plus articulés et plus complexes [Allen (1993), p. 102]. De plus,
la relation entre les deux composantes du développement financier, développement
bancaire et développement du marché, est non monotone. Elles sont complémentaires
aux premières phases du développement des marchés financiers et deviennent des
concurrentes à mesure qu’elles se développent [Demerguç-Kunt et Maksimovic (1996),
Yartey (2008)]. En effet, l’expansion initiale des marchés financiers fait augmenter à la
fois les opportunités du partage des risques et des flux d’information sur le marché. Ce
qui permet aux entreprises un accès plus facile et moins coûteux au financement bancaire
induisant le développement bancaire. À mesure que les marchés se développent
davantage, une substitution du financement par capitaux propres au financement par
dettes prend place [Demerguç-Kunt et Maksimovic (1995), p. 20]. Également, les
intermédiaires financiers en achetant des titres sur le marché, contribuent à le nourrir en
matière de liquidité et réciproquement les intermédiaires financiers développent leurs
services financiers sur le marché [Capelle-Blancard et Coupey-Soubeyran (2006)].
Ainsi, les systèmes financiers sont fondamentalement mixtes; le développement des
banques et le développement des marchés sont indissociables. Par conséquent, les
intermédiaires financiers et les marchés ne sont pas forcément des concurrents mais l’un
est complémentaire par rapport à l’autre. De ce fait, l’analyse de la relation entre le
développement bancaire et le développement des marchés est cruciale. Demerguç-Kunt
et Levine (1995) et Yartey (2007) sont les deux principales études menées en vue
d’investiguer une telle relation. Effectivement, leurs résultats indiquent que le niveau du
développement des marchés financiers est positivement et significativement corrélé au
niveau du développement des banques, des non banques, des compagnies d’assurance et
des fonds de pension privés. Yartey (2007), indique qu’un secteur bancaire bien
développé parvient à promouvoir le développement du marché financier. Il souligne,
qu’un marché interbancaire liquide et soutenu dans une large mesure par un secteur
bancaire efficace est important pour le développement du marché financier [Yartey
(2007), p. 287].
L’analyse des déterminants du développement des marchés financiers, confirme
également ces résultats, le développement bancaire est un déterminant important du
développement des marchés financiers [Garcia et Liu (1999); Nair (2008); Yartey(2008);
Cherif et Gazdar(2010)]. L’ensemble de ces travaux a été mené sur des échantillons de
pays différents, des pays développés, des pays en développement des pays africains et
même des pays de la région MENA. Par conséquent, la relation positive et significative

151
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

entre le développement bancaire et le développement des marchés financiers se confirme,


non seulement pour les pays développés mais également, pour les pays en
développement, les pays africains et les pays de la région MENA.
Il ressort, ainsi, de cette littérature que la mise en place et le développement d’un marché
financier sont conditionnés, au préalable, par le développement d’un secteur bancaire
diversifié et sophistiqué.
Néanmoins, il n’est pas toujours évident que le développement bancaire cause le
développement du marché. Il se peut qu’il y ait une causalité inverse allant du
développement du marché au développement bancaire. Le marché, en réunissant des
informations sur les entreprises, peut encourager les prêteurs à prêter davantage,
provoquant ainsi l’expansion des banques [Yartey (2007), p. 287].
À travers une analyse du développement des banques et du développement des marchés
financiers (analyse institutionnelle49), nous allons mettre en rapport le développement
bancaire et le développement du marché financier en Algérie.
Dans le point précédent, nous avons montré que malgré les efforts consacrés pour sa
dynamisation, le niveau du développement du marché financier en Algérie est très
insignifiant comparativement aux autres pays de la région.
Nous nous interrogeons, alors, dans ce point sur l’existence d’une éventuelle relation
entre le niveau du développement bancaire, mesuré par le ratio des crédits au secteur
privé, et le niveau du développement du marché financier, mesuré par le ratio de
capitalisation boursière, en Algérie en comparaison à certains pays de la région (Tunisie,
Jordanie, Égypte, Maroc et Arabie Saoudite). Nous commençons par le calcul des
corrélations entre les deux composantes puis nous retraçons les régularités comparatives
de l’évolution de ces deux structures.
Le tableau n°3.1 reprend les coefficients de corrélation entre les deux composantes du
développement financier sur la période (1990-2011) en ce qui concerne la Tunisie,
l’Égypte, le Maroc et la Jordanie, la période (1991-2011) pour l’Arabie Saoudite et la
période (1999-2011) pour l’Algérie.

49L’analyse instrumentale se base sur l’analyse comparative entre les instruments de financement, dettes et
titres, alors que l’analyse institutionnelle se base sur l’analyse comparative entre les banques et le marché
financier et la possibilité de dépendance entre le niveau de développement bancaire et le niveau de
développement du marché financier. En effet, pour mener l’analyse microéconomique, il nous faudra des donnés
microéconomiques sur la structure de financement des entreprises. Chose qui ne pourra pas se faire en Algérie
pour deux raisons : le marché financier est quasiment inexistant et les entreprises en Algérie ne sont pas en
mesure de solliciter le marché financier à l’exception de quelques unes.

152
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Tableau n°3.1: les coefficients de corrélation entre la capitalisation boursière rapportée au PIB et le
ratio des crédits au secteur privé
Pays Algérie Égypte Jordanie Maroc Tunisie Arabie
Saoudite
Coefficient -0,93 0,52 0,85 0,87 0,56 0,67
Source : calculés à partir des données de la BA et de la Banque Mondiale à l’aide du logiciel Eviews.
Les coefficients de corrélation différent de zéro, ce qui affirme l’existence d’une relation
entre les deux composantes et que ces deux composantes ne sont pas indépendantes l’une
de l’autre dans les six pays pris en considération [figure n°3.23].
Les niveaux de corrélation les plus élevés ont été enregistrés au Maroc et en Jordanie, et
sont respectivement de 0,87 et 0,85. Ces coefficients de corrélation positifs et significatifs
indiquent que le niveau du développement bancaire et le niveau du développement du
marché sont positivement et significativement corrélés.
Figure n°3.23 : La corrélation entre la mesure du développement bancaire (crédits bancaires au
secteur privé en % PIB) et la mesure du développement du marché financier (capitalisation
boursière en % du PIB).
400 Jordanie 200 Maroc

200 100

0
0
0 20 40 60 80
0 20 40 60 80 100 -100
200 Arabie Saoudite 200 Égypte
150
100 100
50
0 0
0 10 20 30 40 50 0 20 40 60
50 Tunisie 1 Algérie

0,5

0 0
0 5 10 15 20
0 20 40 60 80 -0,5
Source : établi à partir des données de l’Annexe, sous l’Excel.

Cette relation positive a été également confirmée pour l’Égypte, la Tunisie et l’Arabie
Saoudite. Soit des corrélations positives moyennes de 0,67 pour l’Arabie Saoudite, de
0,56 pour la Tunisie et de 0,52 pour l’Égypte. En revanche, la corrélation entre les deux
composantes du développement financier en Algérie est négative et significative, elle est
de l’ordre de (- 0,93). Cette corrélation indique que les deux composantes du
développement financier évoluent inversement. Autrement dit le développement

153
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

bancaire et le développement du marché sont substituables et non complémentaires.


Cependant ce résultat n’est pas vrai, car dans la réalité le marché financier est inactif et
ne peut en aucun cas être un substitut aux banques. Ces dernières constituent, à nos
jours, les seules institutions du financement de l’économie algérienne. Cette corrélation
négative et significative peut être le résultat de l’inactivité du marché financier et que son
niveau de développement est très inférieur au niveau du développement des banques.
C’est ce qui a fait que même la courbe de corrélation soit descendante.
Toutefois, ces résultats confirment, dans une certaine mesure les prédictions théoriques
et empiriques citées précédemment, que le développement du marché financier n’est pas
sans lien avec le développement du secteur bancaire.
Figure n° 3.24: évolution des deux composantes du développement financier dans les six pays
100 Égypte 400 Jordanie
80 300
60
200
40
20 100
0 0
19912
1990

1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

1990
19912
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
CredPriv/PIB CapBourse CredPriv/PIB CapBourse
150 Maroc 80 Tunisie
60
100
40
50
20

0 0
1990
19912
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

CredPriv/PIB CapBourse CredPriv/PIB CapBourse


200 Arabie Saoudite 20 Algérie
150 15

100 10
5
50
0
0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011

CredPriv/PIB CapBourse CredPriv/PIB CapBourse


Source : établi à partir des données de la base de données de la Banque Mondiale.
Capitalisation boursière pour l’Algérie données extraites des rapports de la COSOB

154
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

La confrontation des évolutions comparées du niveau de développement bancaire et du


niveau de développement du marché financier est retracée dans la figure n°3.24. Cette
confrontation nous permet éventuellement, de suivre la régularité d’évolution des deux
composantes dans le temps dans certains pays de la région. On remarque que la figure
établit un certain parallèle entre le niveau du développement bancaire et celui du
développement des marchés financiers dans les pays étudiés.
L’évolution des deux composantes du développement financier en Égypte, Maroc et
Jordanie montre clairement que le développement du marché financier dans ces pays est
précédé et accompagné par le développement du secteur bancaire. Lorsque ce dernier
atteint un niveau élevé, le marché financier prend le relais, il se développe à un rythme
très élevé par rapport au développement bancaire. De plus, une fois le marché financier
est relancé son niveau de développement dépasse même le niveau du développement
bancaire.
De 1998 à 2004, le secteur bancaire en Égypte a atteint des niveaux élevés de
développement, oscillant entre 46% et 54%. En parallèle, l’analyse de la capitalisation
boursière indique une évolution positive atteignant des niveaux record à partir de 2004,
dépassant pour la première fois le niveau des 40%. Ce qui peut indiquer le fait que le
développement du marché en Égypte n’a atteint des niveaux importants qu’après avoir
atteint des niveaux élevés de développement bancaire, son niveau de développement est
passé de 26,9% durant la décennie 80 à 46,54% durant la décennie 2000 [Figure n° 3.24,
Égypte].
De même, l’évolution importante du marché financier en Jordanie a été précédée et
accompagnée par le développement de son secteur bancaire passant de 56,54% durant les
années 80 à 78,37% durant la décennie 2000. En particulier durant la période 1997-2005,
le secteur bancaire a enregistré des niveaux de développement considérables, atteignant
88%. La figure nous montre qu’à mesure que le secteur bancaire jordanien évolue, le
marché évolue également dans le même sens. Quoi qu’à un niveau, relativement, élevé de
développement bancaire, le rythme d’évolution du marché devient plus rapide et dépasse
même le développement bancaire [Figure n°3.24, Jordanie].
Le niveau du développement du système bancaire marocain a suivi une évolution très
positive, passant, en moyenne, de 16% durant la décennie 80 à 52% durant la décennie
2000. Même la régularité dans le développement du marché financier apparait plus claire.
De 1990 à 2005, l’évolution des deux composantes est globalement positive. Les
tendances de leur évolution semblent êtres similaires. Le développement bancaire excède
le niveau de développement du marché financier jusqu’à 2004. En 2005, les deux
structures exhibent des niveaux de développement très proches et c’est aussi à partir de
cette date que le marché prend le relais et se développe à un rythme très important par
rapport aux banques. Il dépasse pour la première fois les 40%. On assiste alors à une

155
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

évolution conjointe puis à une tendance à la substitution du marché financier au secteur


bancaire.
Quant au marché financier Tunisien, son évolution suit celle du secteur bancaire quoi
qu’à des taux moins importants. En effet, l’écart entre le niveau de développement
bancaire et le niveau de développement du marché demeure important, même si le
secteur bancaire atteint des niveaux raisonnables. Durant les deux premières décennies
80 et 90, le taux moyen des crédits au secteur privé en pourcentage du PIB est de 59,84%
suivi d’une augmentation du ratio de capitalisation boursière durant la décennie 2000
passant ainsi de 11,48% à 13,19%. Même si elle est faible, l’amélioration du
développement du marché financier en Tunisie a été précédée par une amélioration du
niveau de développement bancaire [Figure n°3.24, Tunisie]).
En revanche, en Arabie Saoudite, malgré l’évolution parallèle des deux composantes, le
niveau du développement du marché est plus important que le niveau du développement
des banques entre 1990 et 2011. En fait, durant la décennie 80 le niveau moyen du
développement bancaire était de 14,47%, passa à 21,14% durant la décennie 90 et à 33,7%
durant la décennie 2000. Alors que le niveau du développement du marché a évolué plus
rapidement en passant de 34% durant la décennie 90 à 79,5% durant la décennie 2000.
En Algérie, l’analyse simultanée des deux composantes du développement financier, ne
nous permet pas de tirer des conclusions, car une grande divergence existe dans
l’évolution des deux composantes [Figure n°3.24, Algérie]. Le secteur bancaire suit une
évolution positive à un rythme faible, alors que le marché financier suit une évolution
non seulement négative, elle est très faible et presque stationnaires sur toute la période
de son existence. C’est d’ailleurs ce qui fait que l’analyse du rapport entre les deux
composantes est quasiment impossible.
D’après cette analyse comparative, il paraît que la situation du marché financier en
Algérie est plus ou moins logique, puisque comparativement aux autres pays, Maroc,
Égypte, Tunisie et Jordanie, ce marché est relativement récent. De plus, en observant le
niveau du développement des marchés financiers des quatre pays, il apparaît que jusqu’à
1988, ces marchés enregistrent des taux de capitalisation en pourcentage du PIB qui
n’excède pas les 5% à l’exception de la Jordanie qui a atteint un taux de capitalisation
boursière de 36,86% en 1988. À titre illustratif, la bourse de Casablanca qui existe depuis
1929, n’enregistre qu’une capitalisation boursière de 2% en 1988. Cependant, la taille du
marché financier en Algérie reste très faible. Au bout de plus de dix ans d’existence, sa
capitalisation boursière est à moins de 0,5% du PIB.
À cet effet, trois principaux résultats peuvent êtres tirés de cette analyse. En premier,
suivant notre revue de littérature et les résultats de notre étude menée sur les cinq pays,
Égypte, Maroc, Jordanie, Tunisie et même Arabie Saoudite, les deux composantes du
développement des systèmes financiers ne sont pas indépendantes l’une de l’autre. En

156
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

second lieu, notre analyse trouve un fondement empirique pour l’idée que le
développement du marché financier est tributaire du niveau de développement du secteur
bancaire (à l’exception de l’Arabie Saoudite). Au final, la régularité du développement des
deux composantes dépend du niveau de développement de l’économie réelle [Allen
(1993)].
Ces résultats nous permettent de conclure au fait que le ralentissement dans le
développement du système bancaire (Uniquement 52% du total des crédits, et 33,5% du
total des dépôts bancaires, représentent les crédits destinés au secteur privé en Algérie
en 2011), est, en partie, responsable sur la difficulté d’essor du marché financier en
Algérie.
Mais suivant la régularité du développement des deux composantes, cette situation est,
particulièrement, tributaire de l’état du secteur industriel en Algérie qui est un secteur
faible ne pouvant pas faire appel au marché financier. En effet, le tissu économique en
Algérie est à 95% constitué de personnes physiques, contre uniquement près de 5% de
personnes morales, révélant que l’économie algérienne se base essentiellement sur les
micros entités, et le plus souvent des entreprises familiales qui ne peuvent pas ouvrir
leurs capitaux au public [résultats du recensement économique (2011), p. 10] . De plus,
uniquement 3,3% des entités économiques déclarent l’emprunt bancaire comme leur
principale source de financement [résultats du recensement économique (2011), p. 27].
Ajoutant à cela, le processus de production en Algérie est très peu sophistiqué et simple
n’exprimant pas un besoin de financement par le marché. En effet, 89% des entités
économiques activent dans le secteur tertiaire, le moins demandeur en termes de
financement externe, contre uniquement 10,2% qui activent dans le secteur industriel, le
plus demandeur de financement externe [résultats du recensement économique (2011), p.
14]. Ce qui dénote le fait que l’économie algérienne n’est pas encore prête à s’adapter au
financement par le marché.
Ces résultats nous incitent à ne prendre en considération, dans le reste du travail, que les
indicateurs du développement bancaire.

157
TROISIÈME CHAPITRE : DÉVELOPPEMENT DU SYSTÈME
FINANCIER EN ALGÉRIE ET DANS LES PAYS DU MOYEN ORIENT ET
D’AFRIQUE DU NORD

Conclusion
L’objectif de ce troisième chapitre est d’examiner le développement du système financier
en Algérie tout en le comparant à un panel de pays de la zone MENA, comme préalable à
l’examen de son impact sur la dynamique de création des entreprises.
La première section retrace l’évolution du cadre institutionnel des mécanismes du
financement de l’économie à travers les principales réformes ayant touché au système
financier depuis son instauration. Nous avons pu conclure au fait que suite à l’arsenal
institutionnel juridique mis en place depuis la fin des années 1980, l’activité des banques
et des établissements financiers suit une tendance certes croissante mais demeure très
loin par rapport aux objectifs assignés. De plus, le seul canal du financement de
l’économie nationale est à nos jours le système bancaire. Le marché financier, malgré son
établissement depuis 1993, il demeure quasiment inopérant.
Vu cette situation, nous avons dans la seconde section opté pour une analyse par
indicateurs du niveau de développement financier en Algérie en comparaison à vingt
autres pays du MENA. L’exploration a concerné quatre piliers du développement
financier, l’approfondissement, l’accessibilité, la stabilité et l’efficacité des systèmes
financiers, banques et marchés.
Cette analyse nous montre l’existence de grandes disparités dans le développement
financier entre les différents pays. Plus encore, elle est clairement apparente, une
supériorité des systèmes financiers des pays non pétroliers comparativement aux pays
pétroliers. Outre ce fait, en matière de développement, les marchés financiers des pays de
la région sont marqués par de très grandes disparités. Certains n’ont même pas des
marchés financiers et d’autres malgré leur établissement, ils demeurent non fonctionnels.
L’Algérie, est le pays qui possède un marché financier depuis 1993, mais son activité
demeure à son plus faible niveau jusqu’à nos jours. Néanmoins, une analyse d’une
éventuelle corrélation entre le développement des banques et des marchés financier nous
révèle que le développement du marché financier peut être tributaire du développement
bancaire. Une régularité qui est aussi tributaire du niveau de développement économique,
en particulier du secteur industriel. Ces résultats nous ont incité à ne prendre en
considération dans la suite du travail que les indicateurs du développement bancaire.
Les résultats montrent que malgré les dispositions contenues dans les différentes
réformes, le système financier algérien est sous développé en comparaison aux pays de la
zone.
Dans l’objectif de comprendre le sous-développement du système financier en Algérie
ainsi que les divergences enregistrées entre les différents pays de la même région, nous
aborderons dans le chapitre suivant les déterminants macroéconomiques et
institutionnels du développement financier en particulier dans les pays de l’échantillon.

158
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

QUATRIÈME CHAPITRE :
Les déterminants macroéconomiques et
institutionnels du développement financier :
analyse en données de panel sur les pays du MENA
Introduction
Étant donné l’importance des systèmes financiers développés et vu les divergences qui
caractérisent les pays du MENA en matière de développement financier, l’examen de ses
déterminants nous semble très indispensable. Il nous permettra une compréhension du
phénomène de développement financier et surtout une explication aux retards pris par
les pays du MENA.
L’importance d’un tel examen a été soutenue par Pagano (1993). Il considère l’analyse
des déterminants du développement financier au même degré d’importance que celle de
son impact sur la croissance économique, en écrivant «la compréhension de ce que
détermine l’émergence des marchés financiers ou de leur degré de développement est
autant importante que l’évaluation de leur impact sur la croissance économique » [p.
619].
À cet effet, un courant de recherche, principalement empirique, a été développé afin
d’élucider les déterminants macroéconomiques et institutionnels du développement
financier. Cette littérature s’est soldée par un ensemble de facteurs responsables sur la
détermination des degrés de développement financier. On note, entre autres, la qualité
des institutions qui semble en première importance, l’ouverture financière, l’ouverture
commerciale, l’asymétrie d’information et le niveau de développement économique.
Pour tenter une explication aux divergences en terme de développement financier entre
les pays du MENA, il est important d’examiner en premier les déterminants du
développement financier dans la région tout en se focalisant sur les facteurs
macroéconomiques et institutionnels. Afin d’y parvenir, nous adoptons une analyse en
données de panel couvrant les 21 pays de la région regroupés en un seul échantillon dans
un premier temps, puis en deux sous échantillons selon que le pays soit un exportateur
de pétrole ou non.
Le chapitre sera organisé en deux principales sections. Une première qui consiste en une
revue de la littérature portant sur les déterminants du développement financier. Après
avoir présenté une succincte revue de la littérature nous présenterons les variables et les
données y afférentes. Une seconde section présente quant à elle les tests préalables, suivis
des résultats d’estimation et de leur interprétation.

159
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Première Section : LES DÉTERMINANTS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER


DANS LES PAYS DU MENA. PRÉSENTATION DU MODÈLE ET DES
DONNÉES.
Le développement financier se définit comme étant un phénomène complexe et endogène
nécessitant la conjonction d’un ensemble de facteurs, de politiques et de structures. Une
définition faisant montre que le développement financier n’est pas uniquement assimilé
aux réformes, non plus à la libéralisation financière mais touche à l’ensemble des
structures ayant une relation directe ou indirecte avec le système financier.
Pagano (1993) était un des premiers à avoir lié le développement financier à un ensemble
de facteurs, en disant que le développement financier dépend de la croissance économique
et des politiques gouvernementales entreprises. Ceci dit que le sous-développement
financier est le choix des gouvernements car ils considèrent la répression financière
comme une politique qui répond le plus à leurs attentes.
Par la suite, sous l’angle théorique, on a assisté à l’émergence d’un courant de littérature
liant le développement financier aux institutions en particulier juridiques. Dans ce
contexte trois courants sont distingués, la théorie du droit et de la finance, la théorie des
dotations initiales et la théorie des structures politiques.
Sous l’angle empirique, certaines études ont été entreprises afin de vérifier les trois
approches tout en élargissant la gamme des facteurs déterminants du développement
financier.
Cette revue de littérature, tant théorique qu’empirique, sera indicatrice des facteurs les
plus déterminants du développement financier nous permettant de sélectionner les
variables du modèle.
Cette section s’assigne pour objectif principal de revoir la littérature théorique et
empirique sur les déterminants du développement financier. Elle est organisée en trois
principaux points. Dans un premier, nous mettons l’accent sur les trois approches
expliquant les déterminants du développement financier, la théorie du droit et de la
finance, la théorie des structures politiques et la théorie des dotations initiales.
Puis dans un second point, nous exposerons les résultats des principales études
empiriques ayant abordée la question des déterminants du développement financier.
Pour aborder dans un dernier point l’analyse économétrique sur données de panel des
déterminants du développement financier dans la région MENA. Pour ce faire, nous
commençons par une succincte présentation préalable de l’intérêt des modèles en
données de panel, suivie par une présentation des données et de la méthodologie
adoptées.

160
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

I.1 Revue de littérature sur les déterminants du développement financier :


enseignements théoriques et empiriques
Pour présenter la littérature sur les déterminants du développement financier, nous
distinguons les facteurs structurels présentés comme étant des enseignements théoriques
des déterminants du développement financiers, de tous les autres facteurs
macroéconomiques et institutionnels variables dans le temps, regroupés dans la
littérature empiriques.
I.1.1 Quels enseignements théoriques sur les déterminants du développement financier ?
Dans ce cadre on parle plus exactement de courants de recherche et non pas de théorie à
part entière. Toutefois, ces courants ont été souvent évoqués comme étant des théories
notamment dans la littérature anglo-saxonne.
Les deux principaux courants, considérés d’un apport appréciable en termes
d’enseignements théoriques sur les déterminants du développement financier, sont la
théorie du droit et de la finance et la théorie des dotations initiales. Ces deux courants se
focalisent sur des aspects historiques, relatifs notamment à la colonisation.
L’une des principales théories expliquant le développement financier est la théorie du
droit et de la finance. Cette dernière stipule que les divergences des systèmes légaux
expliquent l’hétérogénéité des niveaux du développement financier entre les pays.
Toutefois, cette théorie qui se base sur les origines légales a vite fait l’objet de
nombreuses critiques donnant lieu à l’apparition de la théorie des dotations initiales et
de la théorie des structures politiques. Dans ce point nous exposerons brièvement la
portée de ces différentes théories.
a) La théorie du Droit et de la Finance (Law and Finance Theory)
Cette première approche accentue le rôle des différences, à l’origine, des systèmes
juridiques dans l’explication de l’hétérogénéité des niveaux du développement financier.
Elle considère, ainsi, l’identité du colonisateur comme origine des systèmes judiciaires
des pays [La Porta et al. (1997), La Porta et al. (1998), Beck et Levine (2003)]. Elle a
pour objet d’analyser le rôle des institutions légales dans la définition des niveaux du
développement financier. L’hypothèse principale de cette théorie stipule qu’un système
judiciaire facilitant les contrats, protégeant les droits des investisseurs et les droits de
propriété privée, encourage les épargnants à investir dans les entreprises favorisant,
ainsi, une expansion des marchés financiers. À l’inverse, un système judiciaire qui
protège très peu les droits de propriété et les droits des investisseurs aura tendance à
freiner le développement financier.
En d’autres termes, si le système juridique assurait le respect des contrats, prévoyait une
démarche précise pour résoudre les différends commerciaux et des procédures de faillite
ordonnée lorsque les emprunteurs ne peuvent pas rembourser leurs dettes et veillait à

161
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

maintenir la concurrence et la capacité des banques à recevoir des dépôts des épargnants
et à les restituer au besoin, il serait un important facteur stimulant le développement
financier.
Deux principales parties sont distinguées dans la théorie du droit et de la finance [Beck
et Levine (2003), p. 02]. Ces dernières forment les deux principaux canaux via lesquels le
système légal affecte le développement financier le canal politique et le canal d’adaptabilité.
Les deux canaux de la théorie du Droit et de la Finance prévoient que les différences
entre les origines historiques de la promulgation des lois déterminent le développement
financier d’aujourd’hui. Cependant ces deux parties se distinguent par les mécanismes via
lesquels la tradition légale influence le développement financier. Le canal politique de la
théorie ne fait pas de distinction entre le droit civil français et le droit civil allemand, en
stipulant que le droit civil, d’une manière générale, a tendance à mieux protéger les
droits de propriété publique alors que la Common Law a tendance à protéger les droits
de propriété privée. Ainsi, la Common Law est plus favorable au développement financier
que le droit civil. Le canal d’adaptabilité opère, au contraire, une distinction entre le droit
civil français et le droit civil allemand. Il précise que les pays qui relèvent de la Common
Law et du droit civil allemand disposent de traditions légales plus souples et plus
flexibles comparativement aux pays au droit civil français.
Néanmoins, cette théorie a fait l’objet de nombreuses critiques, notamment en ce qui
concerne son résultat que l’origine légale est un déterminant important du
développement financier. Malgré que la protection des investisseurs et des droits privés
facilite l’émergence d’une finance d’entreprise efficiente, ainsi, qu’une amélioration du
développement financier, l’idée que l’origine du droit est un déterminant du
développement financier a été rejetée [Rajan et Zingales (2003), p. 38].
Comme critique à cette théorie, notamment à son apport en matière du rôle déterminant
de l’héritage du droit pour le développement financier, Rajan et Zingales (2003) font
référence aux facteurs politiques.
b) La structure politique et le développement financier
Rajan et Zingales (2003) soulignent qu’un facteur invariable dans le temps comme
l’origine légale ne peut pas à lui seul expliquer la divergence des niveaux de
développement financier. En élaborant leur théorie des groupes d’intérêts, Rajan et
Zingales (1999)50accentuent le rôle de la puissance des forces politiques en tant qu’un
facteur variable pouvant exercer un impact considérable sur les institutions, y compris
les institutions financières. En d’autres termes, lorsqu’un groupe donné s’empare du
pouvoir il met en place des politiques et des institutions à son profit permettant de
préserver ses intérêts.

50
Cité dans Rajan R. G et Zingales L. (2003) « The Great Reversals: The Politics of Financial Development in
the 20th Century », Journal of Financial Economics, Vol. 69.

162
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

De ce fait, la vision politique des déterminants du développement financier, stipule qu’un


gouvernement centralisé, fort et qui n’est confronté à aucune concurrence ainsi que des
structures politiques non soumises à des contrôles de fonctionnement ou de
règlementation ont tendance à mettre en place des systèmes financiers les moins
développés comparativement aux pays ayant des gouvernements plus décentralisés, plus
démocratiques et où les systèmes politiques sont soumis à des contrôles de leurs
pouvoirs législatifs et exécutifs [Beji (2009), p. 226].
La troisième vision des déterminants du développement financier est celles relative aux
dotations initiales.
c) Les dotations initiales et le développement financier
La théorie des dotations initiales met l’accent sur les conditions initiales et les ressources
naturelles dans les pays colonisés en ce qui concerne la formation et l’efficacité des
institutions actuelles des pays. Elle a été développée, initialement, par Acemoglu et al.
(2001) ayant exploré le rôle de l’environnement sanitaire et des facteurs géographiques
rencontrés par les colonisateurs dans les pays colonisés dans la formation et la définition
de l’efficacité des institutions actuelles y compris les institutions financières. Il stipule
que le choix de la stratégie d’implantation des colonisateurs est fonction des dotations
initiales du pays colonisé. En d’autres termes les dotations initiales définissent le type de
stratégie de colonisation à adopter; une stratégie d’extraction ou une stratégie de
peuplement, qui influence la formation et la définition de l’efficacité des institutions
actuelles y compris les institutions financières.
La théorie des dotations initiales d’Acemoglu et al (2001) se base sur trois principes
d’analyse. Le premier principe considère qu’il existe différents types de stratégies de
colonisation qui forment à leur tour différents ensembles d’institutions. Les deux
stratégies extrêmes sont soit une colonisation de peuplement ou une colonisation
d’extraction. En adoptant la première stratégie, les colonisateurs tentent de mettre en
place des institutions et des droits de propriété qui favorisent la croissance de long
terme. Alors que dans le cas d’une stratégie d’extraction, les colonisateurs ont pour but
principal d’extraire le maximum de ressources naturelles et de richesses des pays
colonisés à moindre coûts et sans fournir des efforts quant à la réforme institutionnelle
favorisant la croissance économique.
Le second principe repose sur le fait que la stratégie de colonisation est influencée par la
possibilité de réalisation des colonies. Dans ce contexte la théorie suggère que
l’environnement sanitaire qui caractérise les pays colonisés aide à définir la stratégie de
colonisation et le type des institutions à mettre en place par les colonisateurs.
Le dernier principe stipule que les institutions mises en place par les colonisateurs
persistent même après l’indépendance. Les colonies de peuplement tendent à produire

163
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

des gouvernements postcoloniaux plus démocratiques et qui protègent le mieux les


droits de propriété privée comparativement aux colonies d’extraction.
À cet effet, la théorie des dotations initiales stipule que l’environnement sanitaire du pays
colonisé détermine la stratégie de colonisation qui, à son tour, a des effets tangibles de
long terme sur la qualité institutionnelle des pays après l’indépendance.
Étant donné que la théorie d’Acemoglu et al. (2001) se focalise sur le développement
institutionnel en général elle peut être applicable au secteur financier. Ainsi dans un
environnement extractif, les colonisateurs ne construisent pas des institutions qui
favorisent le développement des marchés financiers libres et compétitifs. Car des marchés
concurrentiels peuvent menacer la position des extracteurs. En revanche, dans les
colonies de peuplement, les colonisateurs seront plus susceptibles de construire des
institutions qui protègent les droits de propriété privée et favorisant ainsi le
développement financier. Selon cette théorie, les différences dans les dotations des pays,
forment les institutions initiales, qui peuvent avoir des répercussions de long terme sur
la protection des droits de propriété privée et le développement financier.
Au final, à titre de comparaison, de même que la théorie du droit et de la finance, la
théorie des dotations souligne l’importance des institutions initiales, en période de
colonisation, dans la formation du développement d’aujourd’hui. Cependant, les deux
théories se basent sur des mécanismes différents. Comparativement à la théorie du droit
et de la finance qui se concentre sur les traditions légales mises en place par les
colonisateurs, la théorie des dotations, quant à elle, se concentre sur les dotations
initiales en termes d’environnement sanitaire et de facteurs géographiques que
rencontrent les colons à leur arrivée aux pays colonisés. Ce qui dénote alors, l’in-
importance de l’identité du colonisateur, contrairement à la théorie du droit et de la
finance.
Néanmoins, ces deux théories se basent sur des facteurs structurels, dont l’importance
s’évanouit avec le temps, pour l’explication des divergences du développement financier.
Ces facteurs historiques et politiques ne suffisent pas à eux seuls à l’explication de
l’hétérogénéité dans le développement financier entre les pays. Par conséquent, des
travaux empiriques ont été développés, intégrant en plus de l’origine légale, d’autres
facteurs macroéconomiques et institutionnels, variables dans le temps, pouvant exercer
une influence sur le développement financier.

164
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

I.1.2 Évidences empiriques sur les déterminants du développement financier


Un nombre de travaux a examiné empiriquement les déterminants du développement
financier. Un résumé de cette littérature sera succinctement présenté tout au long de ce
point.
La vérification empirique de l’apport de la théorie du droit et de la finance par La Porta
et al. (1997) est opérée à travers une exploration des déterminants juridiques du
financement externe des entreprises sur un échantillon de 49 pays. Ils ont établi que les
pays au Droit Civil français ont à la fois de faible protection des investisseurs et des
marchés financiers les moins développés, notamment, comparativement aux pays de la
Common Law51. À cet effet, l’origine du droit et la qualité d’exécution des lois sont des
déterminants importants du financement externe des entreprises et donc du
développement financier.
Sur un échantillon de pays anciennement colonisés, Beck et al. (2002) examinent laquelle
des deux théories, du droit et de la finance et des dotations initiales, expliquent le mieux
les divergences en matière du développement financier et de la protection des droits de
propriété entre les pays. Leurs résultats trouvent d’évidence pour les deux théories. La
théorie du droit et de la finance et la théorie des dotations initiales expliquent toutes les
deux le développement financier et la protection des droits de propriété privée.
Cependant les dotations initiales sont plus robustement corrélées au développement
financier comparativement à l’origine légale.
En explorant l’impact de la qualité des textes de lois et de l’efficacité de leur application
sur la possibilité de lever des fonds externes par les entreprises, Pistor et al. (2000)
confirment le résultat de La Porta et al. (1997). Ils trouvent que l’une des contraintes au
développement financier est l’absence d’institutions légales efficaces. L’efficacité juridique
possède un important pouvoir explicatif du ratio des crédits au secteur privé et du ratio
de capitalisation boursière, comme mesures du financement externe.
En utilisant des données sur la protection légale des droits des créanciers et des données
sur l’existence des registres de crédit publics et/ou privés couvrant un échantillon de 129
pays, Djankov et al. (2007) ont examiné empiriquement l’effet de la théorie du droit et de
la finance et de la théorie de l’information sur les crédits au secteur privé. Ils se sont
parvenus au fait qu’une meilleure protection légale des créditeurs est associée à des ratios
élevés de crédits au secteur privé, donc à un financement important du secteur privé. De
plus, leurs résultats soutiennent le fait que les systèmes judiciaires dont l’origine légale
relève de la Common Law sont les meilleurs à protéger les droits des créanciers

51 La Porta et al. (1996, 1998), en examinant l’importance de l’origine des systèmes juridiques ils ont trouvé que les pays
dont le système juridique relève de la Common Law, ont généralement les meilleures protections juridiques des
investisseurs. Les pays au droit civil français ont au contraire les protections juridiques des investisseurs les moins efficaces
alors que les pays au droit civil allemand et scandinave se situent au milieu des deux premiers.

165
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

comparativement à ceux relevant du droit civil français, confirmant ainsi les résultats de
La Porta et al. (1996, 1997, 1998).
De ce fait, les études empiriques confirment l’importance des systèmes judiciaires plus
flexibles et plus protecteurs des droits de propriété, des droits des créanciers et des
investisseurs. Toutefois, ce facteur n’est pas le seul déterminant du développement
financier. D’autres variables macroéconomiques et institutionnels peuvent jouer un rôle
crucial dans ce sens.
Commençons par les degrés d’ouverture des pays à l’international. On distingue ainsi
l’ouverture financière et l’ouverture commerciale.
L’ouverture financière ou la libéralisation financière a constitué, pendant longtemps,
l’objet de prédilection de débats économiques fervents. L’importance de son rôle, dans le
développement financier, a été discutée initialement par McKinnon (1973) et Shaw
(1973), qui sont d’ailleurs les fondateurs de la théorie de la libéralisation financière.
Depuis alors, la libéralisation financière constitue une variable déterminante du
développement financier, indiquant qu’une importante ouverture du système financier
favorise son développement [Chinn et Ito (2002);Baltagi et al. (2007, 2009)].
Cependant, Rajan et Zingales (2003) suggèrent que l’ouverture financière ne sera
bénéfique au développement financier que si elle est couplée à une ouverture
commerciale. Ils stipulent que les groupes d’intérêt, et en particulier, les entreprises
industrielles et financières déjà établies, s’opposent au développement financier dans la
mesure que ce dernier crée des opportunités pour l’établissement de nouvelles
entreprises qui érodent les rentes des entreprises en place; et sont particulièrement une
source de concurrence accrue. Pour remédier à ces oppositions, Rajan et Zingales (2003)
suggèrent l’ouverture simultanée du commerce et du système financier.
Néanmoins, de nombreux auteurs ne confortent pas cette condition d’ouverture
simultanée [Chinn et Ito (2006), Baltagi et al (2007, 2009)]. Chinn et Ito (2006) sur un
panel de 108 pays couvrant la période de 1980 à 2002, trouvent que l’ouverture
financière, mesurée par l’indice KAOPEN, est positivement corrélée au développement
financier, mesuré par les crédits au secteur privé en pourcentage du PIB, et ce
indépendamment de l’ouverture commerciale, mesurée par le rapport de la somme des
exportations et des importations au PIB, sous condition d’un développement légal et
institutionnel.
Baltagi et al. (2009) sur un panel de 42 pays en développement couvrant la période 1980-
2003, ont exploré la relation entre le développement financier, les institutions,
l’ouverture commerciale et la libéralisation financière. Dans le but de vérifier l’hypothèse
de Rajan et Zingales, ils ont introduit deux variables une indiquant l’ouverture
commerciale52 et l’autre l’ouverture financière53 ainsi qu’une troisième variable

52
L’ouverture commerciale est mesurée par le rapport du commerce total au PIB

166
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

interagissant ces deux premières. Les résultats d’estimation, par la méthode des
moments généralisés sur panel dynamique, montrent que l’ouverture financière ainsi que
l’ouverture commerciale sont positivement ajustées au développement bancaire et au
développement du marché financier dans les pays en développement. Toutefois, la
variable d’interaction n’exerce pas d’effets significatifs, rejetant ainsi l’hypothèse de la
nécessité d’ouverture simultanée du commerce et des systèmes financiers. Ils montrent
que les deux ouvertures sont des substituts et non des compléments. Ils suggèrent que
l’ouverture simultanée pourrait, même, être néfaste pour le développement financier.
Sur un échantillon des pays de la région MENA, Gazdar (2011) trouve au contraire des
effets différentiels des deux ouvertures selon qu’on considère le développement bancaire
ou le développement des marchés financiers. Il apparait à travers ses résultats que
l’ouverture financière est plus bénéfique pour le développement bancaire alors que
l’ouverture commerciale exerce un effet positif et significatif sur le développement des
marchés financiers. Ce qui ne concorde pas avec les résultats de Baltagi et al. (2009).
Outre ces facteurs macroéconomiques, la disponibilité de l’information sur le crédit,
reflétée par la présence des registres de crédits publics ou privés, joue un rôle
déterminant dans la relance du développement financier, en particulier le financement
bancaire du secteur privé [Love et Mylenko (2003) et Djankov et al. (2007)]. En effet,
ces agences sont définies comme étant des bases de données de propriété publique ou
privée dont la vocation est de collecter des informations sur la situation financière des
emprunteurs auprès du secteur bancaire. Leur rôle principal est l’échange d’informations
entre les banques et les institutions financières [Djankov et al. (2007), p. 305].
Via une analyse couvrant un échantillon de 129 pays, Djankov et al. (2007) trouvent que
la présence des registres de crédits semble plus importante pour le développement
financier mesuré par les crédits au secteur privé dans les pays à faible revenu
comparativement à la qualité d’exécution juridique qui exerce un rôle déterminant dans
les pays les plus riches (p. 301). Ce dernier résultat ne concorde pas totalement avec ceux
de Detragiache et al. (2005) dans la mesure où ces derniers trouvent que l’accès aux
informations ainsi que la conclusion rapide des contrats sont tous les deux associés à des
systèmes financiers plus développés dans les pays à faible revenus.
De plus, Djankov et al. (2007) trouvent que l’efficacité de ces agences de diffusion des
informations sur le crédit diffère suivant l’origine légale du système juridique. Ils
stipulent que les systèmes juridiques de la Common Law ont une incidence plus
importante sur les registres privés alors que ceux du droit civil français ont une
incidence sur les registres de crédits publics.

53
L’ouverture financière est mesurée par deux différents indices, l’indicateur de globalisation financière construit
par Lane and Milesi-Feretti (2006) et une mesure de la libéralisation financière construite par Abiad and Mody
(2005)

167
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Plus récemment, un courant de recherche empirique, sur les déterminants du


développement financier, s’est développé autour de l’idée selon laquelle la présence
préalable d’une infrastructure institutionnelle de qualité est un facteur déclencheur du
développement financier. Ce courant ne se limite pas aux seules institutions légales, mais
prend en considération l’ensemble des institutions politiques, légales et administratives
du pays [Baltagi et al. (2007); Law et Azman-Saini (2008); Yartey (2008); Cherif et
Gazdar (2010); Gazdar (2011) et Beji (2009)].
Law et Azman-Saini (2008) sur un panel couvrant 63 pays sur la période 1996-2004 ont
examiné la relation linéaire et non linéaire entre le développement financier et la qualité
institutionnelle en faisant appel à deux indicateurs du développement financier. Un
premier relatif au développement bancaire représenté par le ratio des crédits au secteur
privé et un second mesurant le développement du marché financier représenté par le
ratio de capitalisation boursière. Quant à la qualité institutionnelle elle est mesurée par
les six indicateurs de Kaufmann54 qui par la suite ont été reconstruits en deux indices
synthétiques55. La reconstruction des indices institutionnels a pour intérêt de réduire les
erreurs de mesure des composantes individuelles. En plus, si les différents indicateurs
déterminent simultanément le développement financier, leur introduction un par un peut
avoir un biais de variables omises [Law et Azman-Saini (2008), p. 10].
Les résultats d’estimation par la méthode des moments généralisés sur panel dynamique
montrent que la qualité institutionnelle exerce un impact positif sur le développement
bancaire tandis qu’elle n’est d’aucune importance pour le développement du marché
financier. En particulier, les trois indicateurs les plus significativement corrélés au
développement financier sont la stabilité politique, le respect des lois et l’efficacité du
gouvernement. Notons que ce dernier exerce un effet positif plus significatif
comparativement aux deux premiers. Ces résultats viennent en confirmation de ceux de
La Porta et al. (1997) et de Pistor et al. (2000), ayant trouvé que la qualité des textes de
lois joue un rôle déterminant du développement financier.
Toutefois, la relation entre le développement financier et la qualité institutionnelle est
non monotone [Law et Azman-Saini (2008)]. L’estimation de l’équation non linéaire du
développement financier indique que seul l’indicateur de la qualité règlementaire qui a
une relation en forme de U, quelle que soit l’indicateur du développement financier ;
crédits au secteur privé ou capitalisation boursière. Ceci suggère alors l’existence d’une
relation non monotone, sous forme de U, entre le développement financier et la qualité
institutionnelle.

54
Voix citoyenne et Responsabilité, La stabilité politique et absence de violence, Efficacité des pouvoirs publics,
La Qualité de la règlementation, État de Droit et la Maîtrise de la Corruption.
55
Le premier indice est Stabilité Politique et liberté (political stability and freedom) qui est la moyenne des deux
indicateurs Voix citoyenne et Responsabilité et Stabilité politique et Absence de Violence. Le second indice est
l’Efficacité du gouvernement (Government efficiency) calculé par la moyenne des quatre autres indicateurs

168
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Sur un panel de 42 pays couvrant la période 1990-2004 et dans le but d’apprécier la


qualité institutionnelle, Yartey(2008) étudie l’impact du développement
institutionnel56sur le développement du marché financier, en utilisant des indicateurs
institutionnels de la base de données International Country Risk Guide (ICRG). Ses
résultats montrent que la qualité institutionnelle affecte positivement et
significativement le développement des marchés financiers. Plus spécifiquement, l’état du
droit, la qualité bureaucratique et le risque d’expropriation sont les plus
significativement corrélés au développement des marchés financiers des pays d’Afrique
Sub-saharienne.
À contrario, Cherif et Gazdar (2010) en menant une analyse sur un échantillon des pays
de la région MENA, trouvent que la qualité institutionnelle n’exerce pas d’effet
significatif sur le développement des marchés financiers dans la région MENA.
Néanmoins, elle demeure un déterminant significatif du développement bancaire
[Gazdar (2011)], rejoignant de ce fait le résultat de Law et Azman-Saini (2008).
Gazdar (2011) explore la relation entre la qualité institutionnelle et le développement
financier (banques et marchés financiers) sur un échantillon des pays du MENA. La
qualité institutionnelle a été approchée en utilisant un indicateur composite calculé à
partir des indicateurs de la base ICRG.
L’estimation du modèle par la méthode des effets fixes et la méthode de variables
instrumentales, permettant de prendre en compte la causalité inverse, montre que
l’environnement institutionnel exerce un impact positif et significatif sur le
développement financier. Cependant cet effet est plus significatif pour le développement
bancaire que pour le développement du marché financier. Ces résultats persistent même
en utilisant des données alternatives de la qualité institutionnelle (Kaufmann, 1999).
Notons que l’indice institutionnel État du Droit semble exercer un effet plus significatif
sur le développement bancaire que sur le développement des marchés financiers dans la
région MENA, contrairement à Yartey (2008).
Baltagi et al. (2007, 2009), trouvent que la qualité institutionnelle exerce une influence
positive sur le développement bancaire- mesuré par les crédits au secteur privé- et le
développement du marché financier- mesuré par le nombre de sociétés cotées- dans les
pays en développement et ceux indépendamment de l’ouverture financière et
commerciale [Baltagi et al. (2007), p. 19].
Malgré le rôle, vraisemblablement important, de la qualité institutionnelle dans
l’explication des divergences dans le développement financier, Beji (2009) ne trouve pas
de fondement statistique pour ce résultat. Sur un échantillon des pays du Sud de la
Méditerranée, il trouve que la relation entre le développement financier et le
56
La qualité institutionnelle est mesurée par la somme de cinq indices institutionnels de la base internationale (ICRG), qui
sont la corruption, l’état de droit, la qualité bureaucratique, répudiation publiques des contrats et le risque d’expropriation.

169
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

développement institutionnel est statistiquement non significative. Cependant, la


comparaison des classements de ces pays, en matière de développement institutionnel et
de développement financier, confirme que ces deux critères vont parfaitement de pair.
L’auteur montre que le développement financier dans les pays du Sud de la Méditerranée
repose principalement sur une infrastructure parallèle du fait de l’effet positif du capital
social sur le développement financier.
Beji (2009) conclut que l’état actuel du développement institutionnel et légal des pays de
l’échantillon ne permet pas d’assurer une amélioration de l’activité et de l’efficience des
systèmes financiers. De plus, les pays de la région ne peuvent pas compter sur les
structures parallèles pour remédier au manque du développement institutionnel classique
[p. 279].
Beji s’est aussi interrogé sur l’effet de la régulation bancaire sur le développement
bancaire. Il trouve contrairement aux affirmations de la théorie de la libéralisation
financière qu’une politique de contrôle et de règlementation de l’activité bancaire,
qualifiée de rigueur bancaire peut être favorable au développement bancaire dans la
région MENA. Ses résultats ne sont pas conformes à ceux de Barth et Caprio (2001)57 et
Kpodar (2006) ayant souligné l’effet négatif d’une importante régulation de l’activité
bancaire sur l’efficacité et le développement des systèmes financiers.
Un des plus importants aspects les plus discutés dans la régulation de l’activité bancaire
est la propriété publique ou privée de l’agence de régulation.
En effet, une supervision bancaire menée par une agence privée est meilleure à
promouvoir le développement bancaire par rapport à une agence étatique. Plus encore,
l’étendu de ses pouvoirs peut influencer le développement financier. Accorder un pouvoir
important à l’autorité de supervision peut exercer un effet positif au regard de la
difficulté et de la spécificité de l’activité bancaire. Mais cela peut également exercer un
effet négatif. Car une importante ingérence de l’autorité de régulation dans l’activité
bancaire peut nuire au bon fonctionnement des banques et freiner ainsi leur
développement. Une régulation bancaire très contraignante accroît les marges nettes
bancaires sur intérêts, ce qui est un signe d’une perte d’efficacité du système financier
(Kpodar, 2006). Rejoignant ainsi le résultat de Barth et al. (2003) ayant trouvé que les
restrictions à l’activité bancaire sont négativement associées au développement et à la
stabilité bancaire [page 244].
Toutefois, il y a lieu de souligner que les banques qui s’engagent dans de nombreuses
activités peuvent devenir des banques à pouvoir de marché important, créant du
monopole sur le marché bancaire et ainsi une baisse de l’efficacité des banques et du
57
Ayant trouvé parmi leurs résultats, que des restrictions règlementaires importantes quant à la capacité des
banques à s’engager dans des activités de marché, ou des opérations sur valeurs mobilières tendent à être
associées avec des marges sur les taux d’intérêt bancaires plus importantes pouvant exercer un effet négatif sur
l’efficacité des banques et donc sur le développement financier (Caprio et al. (2001), page 34).

170
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

niveau du développement bancaire. Plus encore, l’engagement des banques dans des
activités trop diversifiées constitue un obstacle à l’exercice de contrôle et de supervision
bancaire, ce qui nuit à la stabilité bancaire.
C’est ce que nous avons bien observé durant la crise financière de 2007. Où un
engagement important et une course vers la réalisation de plus de profits a conduit les
banques à s’engager dans des activités de marché trop risquées sans une véritable
exploration du marché et de la clientèle. C’est pour cette raison que l’exercice des
restrictions à l’activité bancaire permettra d’améliorer l’efficacité et le développement
bancaire.
Toutefois, Barth et al. (2001) ont empiriquement indiqué que les restrictions à l’activité
bancaire ont des répercussions négatives sur le développement et la performance
bancaire. Des restrictions règlementaires importantes à l’activité bancaire sont corrélées
à une probabilité élevée de souffrance des systèmes bancaires de crises financières et à
une faible efficacité du système.
Les exigences en capital minimum et la qualité des normes comptables constituent aussi
autant d’aspects de la régulation bancaire qui jouent un rôle central dans la
détermination de l’activité bancaire, et ils semblent constituer une des plus importantes
préoccupations du comité de Bâle. Notons que la régulation bancaire a été d’autant plus
renforcée suite à la crise financière de 2007 «crise des Subprimes».
Notre objectif à travers ce chapitre est d’examiner les déterminants macroéconomiques
et institutionnels du développement financier dans les pays du MENA. Pour ce faire
nous faisons recours aux modèles en données de panel. Nous construisons d’abord un
indice synthétique du développement financier suivi d’une classification des pays du
MENA en matière de développement financier.
I.2 Construction d’un indice synthétique du développement financier. Quelle
classification pour les pays du MENA.
Dans le but d’utiliser une mesure plus ou moins globale du développement financier pour
chacun des 21 pays, nous optons dans ce point, préalablement à l’analyse économétrique,
pour une construction d’un indice synthétique du développement financier à base d’un
certain nombre d’indicateurs, précédemment, présentés. Car une seule mesure ne permet
pas de capturer le maximum d’information sur le développement des systèmes financiers.
Nous nous limitons aux intermédiaires financiers bancaires et nous excluons les
indicateurs du développement des marchés financiers pour trois principales raisons.
D’abord, certains pays du MENA ne possèdent pas des marchés fonctionnels et certains
d’autres, malgré leur établissement ils demeurent d’une création récente. De plus, suivant
la dernière brève analyse du rapport entre le développement bancaire et le
développement du marché financier, ce dernier dépend principalement du degré du
développement des banques et de l’intermédiation financière. Enfin, pour les besoins de

171
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

l’examen de l’impact du développement financier sur la dynamique de création des


entreprises, il est plus convenable de prendre en considération le développement des
banques. Car, ces dernières sont plus susceptibles d’intervenir dans le financement de la
création des entreprises, alors que les marchés financent le plus souvent l’expansion.
L’indice du développement financier (FDI1) prend en considération particulièrement les
indicateurs d’approfondissement et d’activité du système financier. Cet indice est
construit à l’aide de l’analyse en composantes principales sur quatre indicateurs, les actifs
liquides rapportés aux PIB (M2_GDP), la quasi-monnaie rapportée au PIB (QM_GDP),
les crédits intérieurs rapportés au PIB (DC_GDP) et les crédits au secteur privé
rapportés au PIB (PC_GDP). Ces quatre indicateurs mesurent particulièrement les
fonctions de mobilisation de l’épargne et d’allocation des crédits par les intermédiaires
financiers. Ces quatre indicateurs sont positivement corrélés au niveau du développement
financier, c'est-à-dire que leur croissance traduit un développement financier, ce qui fait
que l’accroissement de l’indice composite indique un développement financier.
L’indice du développement financier (FDI1) couvre le panel de 21 pays sur la période
1996-201158.
Nous calculons l’indice pour chaque année à base des variables centrées réduites à partir
de la moyenne et de l’écart type de l’échantillon complet, permettant d’enlever l’échelle
des indicateurs et d’assurer la comparaison temporelle. De plus, l’indice est également
centré et réduit par rapport à la moyenne et à l’écart type de l’échantillon et ceux pour
permettre une comparaison entre les pays. Comme la valeur moyenne a été standardisée
à zéro, les indices positifs indiquent les pays dont le niveau du développement financier
est supérieur à la moyenne, c'est-à-dire les systèmes les plus développés. Les valeurs
négatives classent quant à elles, les secteurs financiers au dessous du système standard.
Pour l’ensemble de l’échantillon étudié, l’indice synthétique calculé (FDI1) affiche 131
scores supérieurs à zéro (une moyenne de l’indice normalisé) et 205 scores négatifs. La
valeur la plus élevée de l’indice, par pays, est de (3,391) qu’enregistre le système financier
du Liban en 2010, contre un niveau le plus faible enregistré en Libye en 2006, soit une
valeur négative de (1,85). Entre les deux extrémités, on retrouve les systèmes standards
[Cezar(2012)], qui sont ceux qui enregistrent des niveaux moyens du développement,
donc un indice égal à zéro ou aux alentours de zéro. Le système financier tunisien est
celui qui se rapproche le plus de ce standard en 2002 avec un indice de 0,007.
Le développement financier dans les pays du MENA suit, globalement, une évolution
positive sur la période (1996-2011) (Voir la figure n°4.1), témoignant de l’amélioration
dans le fonctionnement de l’appareil financier de la région sur la période 1996-2011.

58Pour plus de détails quant à la méthode et aux étapes de calcul de l’indice du développement financier veuillez
vous référer à l’Annexe n°4-1.

172
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Notons que la décennie 2000 est marquée par des indices du


d développement financier, en
moyenne, positifs.
Figure n°4.1:: évolution de l’indice global du
du développement financier (FDI1) dans la zone MENA
entre 1996 et 2011

0,3 MENA
0,2
0,1
0
-0,1
-0,2
-0,3
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011

Source : établi à partir de l’indice calculé à base des indicateurs du développement financiers

Néanmoins, l’indice (FDI1) en Algérie affiche des valeurs négatives sur toute la ligne. Il
I
est croissant entre 1996 et 2002 mais décroissant à partir de 2003, mise à part en 2009
[voir la figure n°2, Algérie]. Son niveau le plus important est enregistré en 2002 soit (-
(
0,541) alors qu’en 2009 l’indice affiche sa plus faible valeur soit (-0,93).
( Ainsi, le
développement financier en Algérie est en moyen négatif sur la période considérée, soit
un indice moyen de (-0,812).
0,812). Ceci indique que les réformes entreprises à partir de 1990
n’ont pas eu l’effet escompté, du fait que le niveau du développement
développement financier suit une
tendance à la baisse.
La figure n°4.22 retraçant l’évolution de l’indice (FDI1) dans les différents pays de
l’échantillon entre 1996 et 2011, montre que son évolution en Algérie est pratiquement
similaire à celle enregistrée en Irak, en Libye, à Oman, en Arabie Saoudite et au Yémen
qui sont des pays pétroliers. Dans ces pays l’indice (FDI1) est globalement décroissant
entre 1996 et 2011 et affiche des valeurs négatives sur toute la ligne.
En Syrie ainsi qu’en Turquie, bien que les niveaux du développement de leurs systèmes
financiers soient négatifs, leur évolution suit une tendance à la hausse.
Comparativement au resteste des pays de l’échantillon, le système financier en Algérie est
sous développé. En effet, les systèmes financiers du Bahreïn,
Bahreïn, des Émirats, du Maroc et
de Tunisie sont marqués par une évolution positive très apparente. Les indices étaient
négatifs durant les premières années et deviennent peu à peu positifs durant les dernières

173
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Figure n°4.2 : évolution de l’indice du développement financier (FDI1) par pays entre 1996 et 2011
0,0000 1,0000 0,0000 1,0000 Koweït

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Bahreïn
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
0,5000
0,0000
0,0000 0,0000

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
-0,5000 Iraq Iran
-1,0000 Algérie -2,0000 -2,0000
0,0000 0,0000 0,0000

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
Libye Qatar

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1,0000 2,0000
-2,0000
0,0000 0,0000
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

-1,0000 Oman -1,0000 -1,0000 Arabie Saoudite -2,0000 Émirats Arabes Unis
0,0000 1,0000 2,0000 2,0000 5,0000
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

0,0000 0,0000 0,0000 0,0000

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
-1,0000 Djibouti Egypte Israël Jordanie Liban
5,0000 2,0000 0,0000 1,0000 1,0000

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
0,0000 0,0000 0,0000
0,0000
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

Malte -2,0000 Maroc -1,0000 Syrie -1,0000 Tunisie -1,0000 Turquie


0,0000 0,5
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

-0,5
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010

-2,0000 Yemen MENA


Source : établi sur la base des indices composites (FDI1) construits pour chacun des pays du MENA

174
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

années. Passant ainsi des systèmes financiers moins développés à des systèmes financiers
développés.
L’indice du développement financier est positif sur toute la période d’analyse dans six
pays Koweït, Égypte, Israël, Jordanie, Liban et Malte, avec une tendance
particulièrement croissante dans les quatre derniers pays.
Suivant l’évolution de l’indice synthétique (FDI1), les systèmes financiers des pays de la
région MENA ont connu quatre phases de développement entre 1996 et 2011 [voir
figure n°4.1]. Une première, allant de 1996 à 1999, marquée par une évolution croissante
des niveaux du développement financier, notons que durant cette période l’indice est
négatif, passant d’une valeur de (-0,198) en 1996 à (-0,037) en 1999. Cette évolution a
été apparente dans la majeure partie des pays de l’échantillon [figure n°4.2].
Néanmoins, en l’an 2000, le développement financier des pays de la zone enregistre une
décroissance considérable, soit un taux de croissance négatif de l’ordre de 172,16%
[figure n°4.1]. Cette chute du degré du développement financier a été plus remarquable
dans neuf pays essentiellement exportateurs du pétrole (Algérie, Bahreïn, Iran, Koweït,
Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis et Yémen). La chute du degré de
développement financier dans ces pays, peut être attribuée à l’augmentation des prix du
pétrole suite à la décision prise par l’OPEP et d’autres gros producteurs du pétrole de
restreindre la production en 1998-1999. Cette décision qui a permis de mettre fin à la
période du bas prix du pétrole et ainsi une élévation des recettes d’exportations du
pétrole et donc du PIB dans la majeure partie des pays exportateurs. Cet accroissement
rapide du PIB peut être à l’origine de la baisse des rapports entre les variables financières
et le PIB et ainsi de l’indice (FDI1).
Le niveau du développement financier dans les pays du MENA a été, vite, marqué par
une reprise en 2001. Passant d’un indice négatif de (-0,1007) en 2000 à un indice positif
de (0,041) en 2001. Atteignant ainsi pour la première fois durant la période sous revue,
un degré positif du développement financier [figure n°4.1].
Cette croissance du niveau du développement financier en 2001, est pratiquement
observée dans l’ensemble des pays ayant connu une baisse en 2000. Cependant, cette
évolution croissante n’a caractérisé que l’année 2001.
La période (2002-2004) constitue la seconde phase du développement financier des pays
de la zone MENA. Durant cette phase on remarque un retour de la situation. Le degré
du développement financier qui s’est amélioré en 2001, a évolué à la baisse entre 2002 et
2004. Il était positif mais décroissant en 2002 et 2003 et devenu négatif en 2004. La
baisse du niveau du développement financier global de la région est le reflet direct de sa
décroissance dans neuf pays (Algérie, Bahreïn, Koweït, Libye, Oman, Qatar, Arabie
Saoudite, Israël, Malte et Turquie) [figure n°4.2].

175
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

La troisième phase qui peut être distinguée est celle allant de 2005 à 2009. Cette phase
est caractérisée par un degré du développement financier important et croissant, passant
d’un indice négatif de l’ordre de (-0,031) en 2005 à un indice positif de (+0,224) en 2009.
Le développement financier est devenu positif à partir de 2007. En 2008, les systèmes
financiers de la région ont connu une légère baisse de leur niveau du développement.
Cette baisse, était la principale conséquence de la crise financière de 2007-2008. En effet,
la crise a influencé à la baisse le développement financier en Algérie, en Iran, au Koweït,
à Oman, au Qatar, en Arabie Saoudite, en Jordanie, au Liban et au Yémen.
En 2009, l’indice (FDI1) connait une croissance rapide et importante, soit un taux de
croissance annuel de 308,16%. Ce fait est nettement repérable dans la quasi-totalité des
pays du MENA [figure n°4.2].
Cette croissance coïncide avec la décroissance du PIB réel pétrolier. Ce dernier a atteint
en 2009 son niveau le plus bas, il a été marqué par une baisse très sensible59. Cette baisse
se reflétant dans le PIB des pays exportateurs du pétrole est à l’origine de
l’augmentation des indicateurs du développement financier qui sont représentés par des
rapports entre les variables financières et le PIB. Ceci s’est principalement traduit dans
l’évolution de l’indice synthétique du développement financier. Par conséquent, le
développement important des systèmes financiers de la région, principalement des pays
pétroliers, en 2009 est le fait de la baisse du PIB à un rythme plus important par rapport
à l’accroissement des variables financières.
La dernière phase qui peut être distinguée dans l’évolution de l’indice (FDI1) est celle
des années 2010 et 2011 caractérisée, de nouveau, par une décroissance du niveau du
développement financier dans la région. L’indice global est passé de (0,224) en 2009 à
(0,137) en 2010 et à (0,073) en 2011. Cette évolution coïncide avec le printemps arabe
(dans certains pays du MENA) et donc une instabilité politique et sociale considérable.
Suivant l’indice global (FDI1) moyen par pays, nous distinguons cinq groupes de pays
(voir la figure n°4.3). Un premier comprenant les pays financièrement les plus
développés de la région MENA, avec un indice moyen compris entre (+1) et (+2,8). Ce
groupe n’est composé que de trois pays, avec en première position le Liban (+2,726),
suivi par Malte (+1,93), puis par la Jordanie (+1,062) qui sont des pays non pétroliers.
Le second groupe de pays est celui des pays financièrement développés dont l’indice
moyen est entre (+0,1) et (+0,99). Avec un indice moyen de (+0,861), Israël se trouve en
première position suivi, respectivement, par l’Égypte, le Koweït, le Maroc et le Bahreïn.

59Perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale (2012) « Moyen Orient,
Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan », FMI. Page 02. Rapport préparé par Albert Behar avec le concours
des équipes chargées des pays concernés

176
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Figure n°4.3 : Indice synthétique FDI1 moyen du développement financier dans les pays de la
région MENA.
3,000
2,000
1,000
0,000
-1,000
-2,000

Source : établi sur la base de l’indice synthétique, calculé à partir des données de la Banque Mondiale
Au niveau moyen du développement financier où, les systèmes financiers sont
communément qualifiés de standard, se trouve exclusivement la Tunisie avec un score
moyen de 0,0044.
Les pays financièrement les moins développés constituent le quatrième groupe avec des
indices compris entre (-0,1) et (-0,6). Ce groupe de pays est le plus large, comprenant en
première position le Qatar avec un indice de (-0,224) suivi respectivement des Émirats
Arabes Unis, Djibouti, Turquie, Oman, Syrie et Arabie Saoudite.
Quant au dernier groupe, il comprend les pays qui sont financièrement sous développés
de l’échantillon dont les indices moyens sont compris entre (-0,61) et (-1,26). L’Iran
occupe la première position dans ce groupe avec un indice moyen de (-0,685), suivi
respectivement par l’Algérie avec un indice de (-0,795), le Yémen, la Libye et l’Irak.
Afin d’appuyer nos résultats, nous avons construit un deuxième indice (FDI2) qui
intègre, en plus, des quatre indicateurs précédents deux autres mesurant les aspects
d’accessibilité et de stabilité du système bancaire. Ces deux indicateurs sont le nombre
d’agences de banques commerciales par 100 000 adultes et le Bank Z-Score. L’indice est
construit à l’aide de la méthode d’analyse en composantes principales appliquée sur la
matrice créée par les six indicateurs sur un panel de 19 pays couvrant la période (2004-
2011)60.
De l’examen des 152 observations, il ressort qu’uniquement 59 indices sont supérieurs à
la moyenne « 0 », et 93 indices négatifs, indiquant ainsi l’importance des indices négatifs
par rapport aux indices positifs (voir figure n°4.4).
L’indice le plus élevé est de l’ordre de 2,934 enregistré par le système financier du Liban
en 2010, alors que le plus faible indice est atteint par le système financier de Libye en
2011, soit un indice négatif de (-1,307).

60Lapériode et le panel nous ont été limités par la disponibilité des données. Pour plus de détails sur la
construction de l’indice FDI2, veuillez vous référer à l’Annexe n° 4-1.

177
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Figure n°4.4 : Développement financier mesuré par FDI2, par pays (2004-2011)
3 FDI2
2,5
2
1,5
1
0,5
0
-0,5
-1
-1,5

Source : établi sur la base des valeurs moyenne de l’indice (FDI2) sur la période (2004-2011).

L’analyse de l’indice global moyen, montre que le niveau du développement financier


dans la région MENA varie entre (-1,161) le plus faible enregistré en Irak et (2,701)
enregistré au Liban entre 2004 et 2011. Ceci désigne que le classement des pays suivant
cet indice ne diffère pas beaucoup par rapport à la précédente classification suivant
(FDI1) (Figure n°4.4).
Le système financier tunisien est aussi considéré, dans ce cas, en tant qu’un système
standard, qui enregistre en moyenne un indice se rapprochant de zéro.
À cet effet, il ressort de l’analyse par indice synthétique, l’existence de grandes
divergences entre les pays de la région MENA en termes de développement financier. De
plus, le système financier en Algérie est parmi les plus sous développés de la région.
Ainsi, le fait que les deux indices sont identiques, nous utilisons dans le reste du travail,
uniquement le premier (FDI1) auquel nous référerons par la suite par (FDI), du fait qu’il
couvre un panel plus large que le second.
À l’aide d’une exploration comparative des niveaux de développement financier dans les
différents pays de la région, nous nous sommes interrogés sur la réalité du
développement financier dans les pays de la zone MENA. De ce fait, nous nous sommes
rendus compte des disparités qui caractérisent les systèmes financiers des pays de la
région MENA.
Le groupe de pays essentiellement exportateurs du pétrole, est celui qui possède les
systèmes financiers les plus sous développés de la région (Irak, Libye, Yémen, Algérie et
Iran). En revanche, le Liban, Malte, Israël et Jordanie, pays non pétroliers, sont ceux qui
possèdent les systèmes financiers les plus développés.
Nous présenterons dans ce qui suit le modèle économétrique qui concerne un panel de 21
pays du MENA.

178
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

I.3 Présentation du modèle économétrique : données et variables du modèle


Dans le but d’examiner les déterminants du développement financier dans les pays du
MENA nous avons fait recours au modèle de Panel. Dans ce point nous présenterons
respectivement, le modèle économétrique ainsi que les variables prises en considération
et choisies en tant que des déterminants éventuels du développement financier.
I.3.1 Quel intérêt pour l’utilisation des données de Panel ?
Les analyses en données de panel constituent l’objet de recherche d’un courant des plus
actifs et innovants de la littérature en économétrie non seulement parce qu’elles
fournissent un environnement très riche pour le développement des techniques
d’estimation mais aussi en termes de résultats théoriques.
Les données de panel ou données individuelles-temporelles, constituent une source
d’information très riche permettant d’étudier les phénomènes à la fois dans leur diversité
et leur dynamique. Elles nous permettent de disposer d’informations sur les
individus ! = 1, … , # que l’on suit sur plusieurs périodes $ = 1, … , % , ce sont des
données à double indices. L’utilisation des données de panel offre ainsi une possibilité de
jouer sur les différentes dimensions de l’information et permet d’améliorer
considérablement l’étude des spécifications.
Les données de panel sont alors plus orientées vers des analyses en coupe transversale
tout en étant larges mais, généralement, de courte durée. L’hétérogénéité entre les unités
est une partie intégrante des données de panel.
Ces modèles nous permettent de disposer d’observations répétées pour les individus qui
figurent dans l’échantillon tout en tenant compte dans la spécification du modèle d’une
partie des composantes non observables qui figurent dans la perturbation et qui est
qualifiée de l’hétérogénéité non observée.
Au final, les données de panel permettent, sous l’angle plus pratique, d’utiliser des séries
chronologiques de données transversales afin d’élucider des questions qui ne peuvent pas
être examinées soit en utilisant des analyses en séries chronologiques seules ou des
analyses en coupe transversale.
Notre recours aux modèles en données de panel se justifie par l’absence des séries
longues nous permettant d’utiliser l’analyse en série chronologique. Nous jugeons ainsi
que l’utilisation d’un tel modèle seul nous permettra de répondre à notre objectif celui
d’examiner les déterminants du développement financier.

179
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

I.3.2 Modèle économétrique :


Notre modèle concerne un panel de 21 pays de la région MENA, et couvre la période
allant de 1996 à 2011. Le point de départ est le modèle canonique d’un panel de la forme
générale suivante :
&'( = )( + +,( + -(
Avec &'( est la variable dépendante représentant le niveau du développement financier
dans le pays i et la période t. ) et + sont les paramètres à estimer. , est le vecteur
(matrice) des variables explicatives, et -( est un terme d’erreur aléatoire.
Outre la prise en compte de l’échantillon complet des pays de la région, nous avons
décomposé cet échantillon en deux autres groupes, celui des pays Pétroliers du MENA et
celui des pays non Pétroliers et ce sur la même période d’analyse. L’objectif visé à travers
cette décomposition est de vérifier la divergence ou la convergence des déterminants du
développement financier des pays pétroliers et des pays non pétroliers du MENA. En
d’autres termes, nous voulons voir si les déterminants du développement financier dans
les pays pétroliers diffèrent comparativement à ceux des pays non pétroliers du MENA.
I.3.3 Nomenclature du modèle empirique : présentation des variables et des données
I.3.3.1 La variable dépendante
La variable du développement financier (FD) est la variable dépendante de notre
modèle. Elle est représentée par cinq différentes variantes, soit par l’indice synthétique
du développement financier (FDI), soit par l’un des quatre indicateurs désagrégés.
De ce fait, pour les besoins de notre investigation de base, nous nous limitons au
développement de l’intermédiation bancaire dans le développement financier dans la
mesure qu’elle demeure la principale source de financement d’un nombre des économies
du MENA.
I.3.3.2 Les variables Explicatives ou variables de design
Nous mobilisons, dans le présent modèle, cinq catégories de variables explicatives
construites à base d’agrégation de plusieurs indicateurs: du degré d’ouverture et
d’intégration financière internationale, du niveau d’ouverture commerciale, du niveau de
développement et de la qualité des institutions (ou qualité de la gouvernance), du
développement bancaire et de la disponibilité de l’information et l’accès au crédit, et une
variable synthétique indicatrice du développement économique.
a) La variable d’Ouverture Financière (KAOPEN)
Elle mesure le degré d’ouverture financière où, nous utiliserons l’indicateur de
libéralisation financière totale, construit par Chinn et Ito (2008). La nature de
construction de l’indice indique qu’il est une mesure « de Jure » d’ouverture financière,
car il tente de mesurer les restrictions règlementaires sur les transactions sur le compte
180
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

capital [Chinn et Ito (2008), p. 314]. Plus cet indicateur est élevé, plus le pays est dit
financièrement ouvert. Les affirmations de la théorie de la libéralisation financière,
soutenues par les résultats de Rajan et Zingales (2003) et Chinn et Ito (2002), entre
autres, suggèrent un effet positif de cette variable sur le développement financier.
Nous attendons dans notre cas à ce que cette variable joue un rôle positif sur le
développement de l’intermédiation financière dans les pays du MENA. En effet,
l’ouverture financière devra, théoriquement, créer un environnement financier plus
concurrentiel favorisant la baisse des coûts de transaction, et la disponibilité des
instruments financiers plus diversifiés. En revanche, de nombreux économistes ont
souligné que l’ouverture financière ne pourra stimuler le développement financier qu’en
présence d’une bonne infrastructure institutionnelle [Beji (2009)].
b) La variable d’Ouverture Commerciale (TO)
Le degré d’ouverture commerciale est calculé par le ratio de la somme des exportations
et des importations au PIB. Une valeur élevée du ratio indique que le pays entreprend
des échanges importants avec d’autres pays, il est donc commercialement ouvert. Cet
indicateur est calculé à base des données de la base (WDI) de la banque mondiale. Nous
attendons, suivant les résultats de Baltagi et al. (2009) et Rajan et Zingales (2003), que
l’ouverture commerciale exercera une influence positive sur le développement financier
dans les pays du MENA.
c) Les variables Institutionnelles
L’appréciation de la qualité institutionnelle soulève des problèmes pratiques
inextricables. Pour éluder de telles difficultés, nous faisons appel aux indicateurs de la
qualité de la Gouvernance qui reflètent la qualité des institutions. Selon Kaufmann, la
gouvernance est définie comme « les traditions et les institutions par lesquelles l’autorité est
exercée dans un pays pour le bien commun. Cela inclut le processus par lequel les gouvernements
sont choisis, contrôlés et remplacés, la capacité du gouvernement à élaborer et mettre en place des
politiques judicieuses ainsi que le respect des citoyens et l’État des institutions gouvernant leurs
interactions économiques et sociales » [Kaufmann et al. (2010), p. 4]. De cette définition,
trois domaines peuvent être distingués : le Processus par lequel les gouvernements sont
choisis, contrôlés et remplacés; la capacité du gouvernement à élaborer et à mettre en
place des politiques judicieuses ainsi que le respect des citoyens et des États des
institutions gouvernants leurs interactions économiques et sociales. Nous utilisons les
données de la base Indicateurs de Gouvernance dans le Monde (World Governance
Indicators « WGI ») de la banque Mondiale.
Kaufmann et al. (2010) ont construit deux mesures de la qualité institutionnelle
correspondant à chacun des trois domaines de la gouvernance, donnant lieu à six indices
élémentaires. Les données sur la base desquelles les indicateurs ont été construits

181
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

relèvent des sondages et des enquêtes auprès des experts et des ménages. De ce fait, les
indicateurs de WGI sont regroupés en trois domaines.
Pour pouvoir inclure toutes les variables institutionnelles dans la même équation, nous
les avons regroupé en trois indices synthétiques chacun définissant un des trois domaines
de la gouvernance selon Kaufmann. Le premier Indice correspond au processus par
lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés (PGSMR). Il est défini
par la moyenne de deux indices institutionnels élémentaires, Voix citoyenne et
Responsabilité (VA)61 et Stabilité politique et Absence de Violence/Terrorisme (PS)62. Il mesure
à la fois la tendance du processus politique et la perception d’une possible déstabilisation
du régime politique. Puisqu’il représente la moyenne de ces deux premiers indicateurs,
une valeur élevée indique que le processus par lequel les gouvernements sont
sélectionnés, dirigés et remplacés est de bonne qualité.
Le second mesure la capacité du gouvernement à élaborer et à mettre en place des politiques
judicieuses (CGFISP). Il est défini par la moyenne des deux indices élémentaires, Efficacité
du Gouvernement (GE)63 et Qualité de la Règlementation (RQ)64.
Quant au dernier indice, celui indiquant le degré du respect par les citoyens et l’État pour les
institutions qui gouvernent leurs interactions sociales et économiques (RCSI), il est défini
également par la moyenne de deux indices institutionnels État de Droit (RL)65 et Maîtrise
de Corruption (CC)66.

61«Voix citoyenne et responsabilité » mesure la tendance du processus politique, les libertés civiles, les droits
politiques et l’indépendance des médias. Cet indicateur reflète le degré auquel les citoyens d’un pays participent
dans la sélection de leur gouvernement ainsi que la liberté d’expression et la liberté d’association. Sa mesure est
une estimation qui donne le score du pays sur l’indicateur agrégé en variable centrée réduite avec un intervalle
de variation globale compris entre -2,5 et +2,5. Une valeur élevée de l’indicateur indique un degré élevé de
liberté d’expression des citoyens, reflétant une meilleure qualité des institutions.
62
«Stabilité politique et absence de violence» mesure la perception d’une possible déstabilisation du régime politique
par voie électorale ou par des moyens inconstitutionnels ou violents. Le score de l’indicateur est également
compris entre -2,5 et +2,5. Un score élevé indique une stabilité politique élevée et une absence de violence et du
terrorisme.
63«Efficacité des pouvoirs publics (GE)» est une dimension qui englobe la qualité des services publics, la qualité de

l’administration et le degré de son indépendance vis-à-vis des pressions politiques. Elle intègre la qualité des
processus d’élaboration des politiques et de leur mise en œuvre. Il est également compris entre -2,5 et +2,5. Un
score élevé reflète une efficacité élevée du gouvernement.
64
« Qualité de la Règlementation (RQ)» est l’indicateur qui évalue l’ampleur de la relation entre le développement
du secteur privé et les politiques gouvernementales. Elle reflète la capacité du gouvernement à élaborer et à
mettre en œuvre des politiques et des règlements qui permettent et favorisent davantage le développement du
secteur privé. L’estimation donne des scores qui varient entre -2,5 et +2,5. Un score élevé indique une
meilleure qualité règlementaire.
65
L’indicateur « État de droit » évalue dans quelle mesure les citoyens ont-ils confiance dans les règles posées
par la société et les respectent-ils en particulier en ce qui concerne la qualité du contrat social à travers la police
et les juridictions, mais aussi le taux de criminalité et la violence.
66
« Maîtrise de Corruption » mesure la perception de l’usage de la puissance publique dans la recherche des gains
privés ou personnels. Un score élevé implique un niveau de corruption faible alors qu’un score faible indique un
niveau de corruption élevé et donc des institutions moins efficaces.

182
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Nous attendons qu’une amélioration dans la tendance des processus politiques, dans la
capacité des gouvernements à élaborer des politiques judicieuses ainsi que dans le respect
des institutions par les citoyens et les États, influence positivement le développement
financier.
Néanmoins l’intégration des trois indices à la fois dans la même régression peut créer un
problème de colinéarité. C’est pourquoi, nous testons dans ce qui suit pour le problème
de colinéarité.
d) Variable de disponibilité de l’information sur le crédit, registres de crédits
(CR)
Cette variable indique la présence des registres de crédits dans un pays donné. Ces
agences sont définies comme étant des bases de données de propriété publique ou privée
dont la vocation est de collecter des informations sur la situation financière des
emprunteurs auprès du secteur bancaire. Leur principal rôle est l’échange d’informations
entre les banques et les institutions financières [Djankov et al. (2007)].
À ce titre, nos données sont tirées de la base de données construite par Djankov et al.
(2007) pour les années 1996 à 2003, et de la base de Doing Business de 2004 à 2011.
Cette variable est binaire dans notre modèle, elle prend les valeurs « 0 » et « 1 ».
Lorsque la variable (CR) est égale à 1, cela signifie qu’il existe un partage ou une
disponibilité de l’information sur le crédit dans le pays en question pendant une année
donnée. Leur présence devrait exercer un effet positif sur le développement financier en
permettant de réduire l’asymétrie d’information. Nous attendons à ce que la présence des
registres de crédits dans un pays donné, améliore le développement financier, en
particulier l’accès au crédit par le secteur privé. Un résultat tant affirmé par Love et
Mylenko (2003) et par Djankov et al. (2007).
e) Variable du Développement économique (GDPPC)
Dans ce cadre, une littérature abondante avait souligné l’importance du développement
économique pour le développement financier [Patrick (1966), Hassan et al. (2011),
Yousif Khalifa Al-Yousif (2002), Demetriades et Hussein (1996),…]. Pour mesurer le
niveau du développement économique, nous avons utilisé le PIB par tête, données tirées
de la base de données de la Banque Mondiale. Nous escomptons à ce qu’un niveau élevé
du PIB par tête améliore la demande des services financiers et donc un développement du
secteur financier.
Nous tiendrons compte aussi du degré de stabilité macroéconomique en introduisant le
taux d’inflation, considéré comme une variable macroéconomique indicatrice, de
prédilection, dans l’appréciation des politiques économiques. Dans la mesure où, cette
variable intervient systématiquement dans la détermination de plusieurs autres variables,
monétaire et réelle, de l’économie. Nous prévoyons à ce que le taux d’inflation influence
négativement les activités de mobilisation et d’allocation des ressources.

183
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Après avoir présenté les variables du modèle et leurs sources respectives, nous
efforcerons, dans un dernier point, de présenter les statistiques descriptives y relatives.
I.4 Les statistiques descriptives des données du modèle :
Dans ce troisième point nous présentons l’échantillon d’analyse, ses caractéristiques et
les statistiques descriptives des variables du modèle.
Nous intégrons l’Algérie dans un panel des pays du MENA comme était prévu.
L’échantillon comporte 21 pays sur une période d’analyse allant de 1996 à 2011. Cette
période nous a été délimitée relativement à l’existence des données sur la qualité
institutionnelle. Ceci a fait que notre examen des déterminants du développement
financier dans la région MENA est mené sur 336 observations.
Le tableau n°4.1 présente les statistiques descriptives relatives aux variables mesurant le
développement financier en termes de moyenne, d’écart type, de minimum et de
maximum.
Tableau n°4.1 : Statistiques descriptives des variables du modèle
Variable Observations Mean Std.Dev. Min Max
M2_GDP 336 71.44132 43.51422 10.451 247.824
QM_GDP 336 47.03182 43.55134 .0257723 237.5884
DC_GDP 336 55.30268 45.42348 -102.8096 191.166
PC_GDP 336 43.86358 29.21983 -3.015 133.649
FDI 336 -2.13e-10 1 -1.859319 3.391423
Source : établi à l’aide du logiciel Stata 12.

Les résultats repris dans le tableau n’ont fait que renforcer les résultats déjà présentés
dans le chapitre précédent. Les pays de la région présentent des divergences
considérables en matière du développement financier. L’indicateur moyen de la masse
monétaire (M2_GDP) est de 71,44% avec un écart-type de 43,51%. Son niveau minimal
est de 10,45% alors que son niveau maximal est 247,82% du PIB.
Le ratio de la quasi monnaie (QM_GDP) représente en moyenne 47,03% du PIB avec un
écart type de 43,55%. Sa plus faible valeur est de 0,025% et sa valeur maximale atteint un
niveau de 237,58% du PIB. Quant à l’indicateur des crédits intérieurs (DC_GDP), il
représente en moyenne 55,30%. Sa valeur minimale est négative, elle est de l’ordre de
(-102,81%) contre un ratio de 191,166% le plus élevé avec un écart-type de 45,42%.
S’agissant de l’indicateur des crédits au secteur privé (PC_GDP), son niveau moyen pour
les 21 pays sur la période (1996-2011) est de 43,86%, avec un écart type de 29,22%. Ses
niveaux minimum et maximum qui sont respectivement de -3,015% et de 133,65%
reflètent la divergence considérable dans le développement financier mesuré par le ratio
des crédits au secteur privé.

184
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Le tableau n°4.2, expose la matrice des corrélations des différentes variables du modèle.
Les résultats montrent que toutes nos variables explicatives sont, globalement,
positivement et significativement corrélées aux indicateurs du développement financier
ainsi qu’à l’indice composite.
Les coefficients de corrélation les plus élevés sont enregistrés entre les variables
institutionnelles et les variables financières au niveau de confiance de 1%.
La corrélation entre l’indice institutionnel PGSMR et les cinq variantes du
développement financier est positive et significative, elle est de l’ordre de 47,77% avec
l’indice composite du développement financier (FDI), de 32,16% avec le ratio de liquidité
(M2_GDP), de 32,50% avec le ratio de quasi monnaie (QM_GDP). Le coefficient de
corrélation entre l’indice PGSMR et le ratio des crédits intérieurs (DC_GDP) est de
46,55%. L’indice enregistre une corrélation la plus élevée avec le ratio des crédits au
secteur privé, soit 68,04%.
L’indice institutionnel CGFISP est aussi positivement corrélé aux variables financières
au seuil de 1%. Le coefficient de corrélation le plus élevé est 76,59% avec le ratio des
crédits au secteur privé. Quant à sa corrélation avec les autres variables financières,
l’indice CGFISP est positivement et significativement corrélé à l’indice synthétique du
développement financier (FDI) à hauteur de 52,79%, au ratio de liquidité (M2_GDP)
avec un coefficient de corrélation de 32,75%, avec le ratio de quasi monnaie (QM_GDP) à
hauteur de 40,89% et avec le ratio des crédits intérieurs (DC_GDP) à hauteur de 47,99%.
RCSI est le troisième indice institutionnel, il est positivement et significativement
corrélé à l’indice FDI avec un coefficient de 47,31%, au ratio de liquidité avec un
coefficient de 26,82%, avec le ratio de quasi monnaie soit un coefficient de 31,72% et
corrélé au ratio des crédits intérieurs à hauteur de 47,19%. Le coefficient le plus élevé
résulte, aussi, de la corrélation de l’indice RCSI avec le ratio des crédits au secteur privé,
soit un coefficient de 72,22%.
L’ouverture financière est aussi positivement corrélée aux variables du développement
financier au seuil de significativité de 1%. Les coefficients de corrélation ne sont pas très
élevés, ils varient entre 16,76 et 25,83%.
L’ouverture commerciale, est certes positivement corrélée aux mesures du
développement financier, mais à des seuils qui différent d’une variante à l’autre. Le
coefficient de corrélation le plus élevé est enregistré avec le ratio des crédits au secteur
privé, soit 31,36% au seuil de 1%.
La variable relative à la disponibilité de l’information sur le crédit apparait avec des
coefficients de corrélation positifs et significatifs au niveau de confiance de 1%. Le
coefficient de corrélation avec le ratio des crédits au secteur privé est le plus élevé, soit
33,31%.

185
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

La variable mesurant le développement économique, ne semble pas très corrélée au


développement financier, mis à part avec le ratio des crédits au secteur privé soit un
coefficient de 25,30% au seuil de 1%.
La mesure de la stabilité macroéconomique, taux d’inflation, semble négativement et
significativement corrélée aux variables du développement financier au seuil de
significativité de 1%.
Il est aussi à lire dans la matrice des corrélations que les différentes variables financières
sont positivement et significativement corrélées au seuil de significativité de 1%.
Toutes les variables explicatives semblent significativement corrélées au développement
financier, quelle que soit sa variante. Néanmoins, les variables de la qualité
institutionnelle apparaissent avec des coefficients de corrélation des plus élevés de toutes
les autres variables.
Traditionnellement les facteurs structurels historiques et politiques, représentés par
l’origine légale, la structure politique et les dotations initiales façonnent et déterminent
les systèmes financiers des pays. Toutefois, se limiter à de tels facteurs pour expliquer et
comprendre le développement financier ne suffit pas. Par conséquent, des travaux
empiriques ont été développés, intégrant en plus de l’origine légale, d’autres facteurs
macroéconomiques et institutionnels, variables dans le temps, pouvant exercer une
influence sur le développement financier.
De ce fait, il ressort de la littérature empirique exposée ci-dessus que la qualité de
l’environnement institutionnel, l’ouverture financière, l’ouverture commerciale et le
degré d’asymétrie d’information entre les prêteurs et les emprunteurs sont les principales
variables macroéconomiques et institutionnelles déterminantes du développement
financier.
Après avoir effectué un tour de la littérature empirique, nous avons entrepris l’analyse
des principaux déterminants du développement financier dans la région MENA à travers
un modèle économétrique en donnée de panel. Nous avons choisi, relativement à la
littérature empirique, les variables qui semblent très déterminantes du développement
financier afin de les vérifier et de détecter celle ou celles qui expliquent le mieux le
développement financier et l’hétérogénéité entre les pays de la même région. La matrice
des corrélations nous a montré que les différentes variables explicatives sélectionnées
sont significativement corrélées au développement financier.
Une fois, les variables et les données du modèle sont décrites, les statistiques descriptives
y afférentes sont examinées, nous aborderons, dans la seconde section, les tests
économétriques habituels, l’estimation du modèle et l’interprétation des résultats.

186
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.2 : Matrice des corrélations des différentes variables du modèle

pwcorr FDI M2_GDP QM_GDP DC_GDP PC_GDP TO KAOPEN PGSMR CGFISP RCSI CR GDPPC Inf_rate, sig
FDI M2_GDP QM_GDP DC_GDP PC_GDP TO KAOPEN PGSMR CGFISP RCSI CR GDPPC Inf_rate
FDI 1.0000
M2_GDP 0.9503 1.0000
0.0000
QM_GDP 0.9426 0.9373 1.0000
0.0000 0.0000
DC_GDP 0.9459 0.8598 0.8373 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000
PC_GDP 0.8660 0.7143 0.7089 0.8065 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000 0.0000
TO 0.1729 0.1514 0.0985 0.0907 0.3136 1.0000
0.0015 0.0054 0.0714 0.0971 0.0000
KAOPEN 0.2356 0.1676 0.2511 0.2008 0.2583 0.2718 1.0000
0.0000 0.0021 0.0000 0.0002 0.0000 0.0000
PGSMR 0.4777 0.3216 0.3250 0.4655 0.6804 0.3767 0.2504 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000
CGFISP 0.5279 0.3275 0.4089 0.4799 0.7659 0.3178 0.4197 0.7725 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000
RCSI 0.4731 0.2682 0.3172 0.4719 0.7222 0.2656 0.3338 0.8569 0.8960 1.0000
0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000
CR 0.2722 0.1908 0.2580 0.2352 0.3331 -0.1774 0.1772 0.0057 0.3212 0.2264 1.0000
0.0000 0.0004 0.0000 0.0000 0.0000 0.0011 0.0011 0.9165 0.0000 0.0000
GDPPC 0.0908 -0.0407 0.0489 0.0905 0.2530 0.2316 0.4015 0.4621 0.5323 0.6088 0.0394 1.0000
0.0965 0.4570 0.3714 0.0977 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.0000 0.4717
Inf_rate -0.2192 -0.2323 -0.1532 -0.2335 -0.1931 -0.1546 -0.1987 -0.2574 -0.1507 -0.2131 0.0803 -0.1147 1.0000
0.0001 0.0000 0.0049 0.0000 0.0004 0.0045 0.0002 0.0000 0.0056 0.0001 0.1419 0.0356
Source : établi sous Stata12.

187
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Deuxième Section : SPÉCIFICATION, ESTIMATION DU MODÈLE ET


INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
Pour compléter l’analyse statistique par indicateur du développement financier dans les
pays de la région MENA, et après exposition des travaux empiriques sur les
déterminants du développement financier et la présentation du modèle et des données,
nous nous intéresserons dans la présente section à l’estimation puis l’interprétation des
résultats du modèle.
Afin de mener à bien une estimation économétrique, il est indispensable de passer par
une panoplie de tests économétriques habituels préalables à l’estimation.
Dans ce point nous allons, en premier, appliquer les différents tests économétriques
habituels sur données de panel. Ces tests devront valider la structure de panel, spécifier
le type de panel (homogène ou à effets individuels), spécifier le type des effets individuels
et devront nous indiquer la méthode d’estimation la plus adéquate au regard des
résultats des tests sur les résidus. Nous appliquons respectivement les tests suivants :
test d’homogénéité, test de colinéarité, test de spécification de Hausman, tests de résidus
(test d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation). Les résultats des différents tests nous
emmènent vers le choix d’une méthode d’estimation adéquate.
Le dernier point de la section sera consacré à l’interprétation des résultats d’estimation.
Nous menons par la suite une dernière analyse détaillée, en désagrégeant les trois indices
institutionnels composites en six indices élémentaires.
II.1 Tests économétriques
Après avoir présenté les données et variables du modèle, il convient de mener les tests
économétriques suivants. Pour ce faire, nous allons appliquer, d’abord, le test de Hsiao
dit le test d’homogénéité ou (Pooled test) qui permettra de valider la structure de panel.
II.1.1 Le Test d’homogénéité ou de Poolabilité :
Lorsqu’on considère un échantillon en données de panel, la toute première chose qu’il
convient de vérifier est la spécification homogène ou hétérogène du processus générateur
de données. Pour ce faire, nous appliquons la procédure du test d’homogénéité de Hsiao
(1986).
Sur le plan économétrique, le test de poolabilité consiste à tester l’égalité des coefficients
du modèle étudié dans sa dimension individuelle. Sur le plan économique, le test
d’homogénéité consiste à déterminer si l’on est en droit de supposer que le modèle
théorique étudié est parfaitement identique pour tous les pays, ou au contraire, il existe
des spécificités à chaque pays.
Ainsi, dans l’objectif de s’assurer du bien-fondé de la structure de panel, nous avons
adopté une procédure du test d’homogénéité emboîtée [Annexe n°4-2].

188
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Une fois l’objectif et la procédure du test d’homogénéité sont présentés, nous devons
convertir la structure en un programme informatique exécutable sous stata12.
Puisque nous utilisons, comme variable endogène cinq variantes, l’indice composite du
développement financier ou les quatre indicateurs élémentaires, et nous considérons
l’échantillon total des pays du MENA et les deux sous échantillons des pays pétroliers et
non pétroliers, alors, la procédure du test de Hsiao sera répétée pour chaque variable du
développement financier et pour chacun des trois groupes de pays considérés. Nous
allons présenter les résultats détaillés du test pour tous les modèles et les trois
échantillons considérés.
L’application du test d’homogénéité sur les variables telles qu’elles sont présentées
précédemment, avec une variable dépendante représentée soit par l’indice synthétique ou
par les quatre indicateurs désagrégés sur la période (1996-2011) et sur le panel complet
de pays du MENA ou les deux groupes de pays pétroliers et non pétroliers donne des
résultats qui ne suggèrent pas une structure de panel parfait.
Nous avons procédé à des ajustements dans la dimension spatiale en supprimant de la
base de données les pays qui possèdent des systèmes financiers très développés comme le
Liban, Israël et Malte mais les résultats ne s’améliorent pas. Les données ne donnent pas
lieu à une structure de panel67.
Vu que les modifications dans la dimension spatiale ne nous fournissent pas des résultats
validant la structure de panel, nous procédons dans un second temps à des modifications
dans la dimension temporelle.
Au coup des ajustements dans la dimension temporelle (voir les résultats du test de
Hsiao dans le tableau n°4.3), les échantillons d’étude se réduisent à des structures de
panel à effets individuels. De ce fait, la dimension temporelle diffère suivant la variante
du développement financier utilisée et diffère d’un échantillon à un autre (MENA, pays
pétroliers, pays non pétroliers). Les résultats seront repris dans le tableau n°4.3 ci-
dessous.

67
Nous n’avons pas repris les résultats du test de Hsiao après les modifications spatiales, juste pour ne pas
encombrer les annexes et faciliter la lecture et la compréhension du test.

189
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.3 : récapitulatif des résultats du test de Hsiao


Pays MENA (avec les 8 variables explicatives)
Variable du PVF2 Décision du test de Période d’analyse
développement financier Hsiao
(dépendante)
Indice du Développement 11,52%>5% Panel à effets individuels 2000-2011
financier (FDI) 12 ans
Indicateur des actifs liquides 11,84%>5% Panel à effets individuels 2001-2011
(M2_GDP) 11 ans
Indicateur d’attraction de 42,93%>5% Panel à effets individuels 2002-2011
l’épargne (lnQM_GDP) 10 ans
Indicateur de financement 51,98%>5% Panel à effets individuels 2002-2011
de l’économie (DC_GDP) 10 ans
Indicateur de financement 14,81%>5% Panel à effets individuels 1999-2011
du secteur privé 13 ans
(lnPC_GDP)
Pays pétroliers (11 pays) avec les 8 variables explicatives
Variable du PVF2 Décision du test de Période d’analyse
développement financier Hsiao
(dépendante)
Indice du Développement 5,21%>5% Panel à effets individuels 1996-2011
financier (FDI) 16 ans
Indicateur des actifs liquides 7,09%>5% Panel à effets individuels 1997-2011
(M2_GDP) 15 ans
Indicateur d’attraction de 14,74%>5% Panel à effets individuels 1997-2011
l’épargne (QM_GDP) 15 ans
Indicateur de financement 32,68%>5% Panel à effets individuels 2001-2011
de l’économie (DC_GDP) 11 ans
Indicateur de financement 41,18%>5% Panel à effets individuels 1996-2011
du secteur privé (PC_GDP) 16 ans
Pays Non Pétroliers (10 pays) avec les 8 variables explicatives
Variable du PVF2 Décision du test de Période d’analyse
développement financier Hsiao
Indice du Développement 8,53%>5% Panel à effets individuels 2002-2011
financier (FDI) 10 ans
Indicateur des actifs liquides 14,25%>5% Panel à effets individuels 2002-2011
(M2_GDP) 10 ans
Indicateur d’attraction de 32,63%>5% Panel à effets individuels 2002-2011
l’épargne (QM_GDP) 10 ans
Indicateur de financement 11,58%<5% Panel à effets individuels 2002-2011
de l’économie (DC_GDP) 10 ans
Indicateur de financement 34,40%>5% Panel à effets individuels 2002-2011
du secteur privé (PC_GDP) 10 ans
Source : établi à partir des résultats du test de Hsiao sous stata 12.

Le tableau précise l’échantillon d’analyse ainsi que la variable endogène prise en


considération. Par conséquent les résultats indiquent le type du panel (homogène ou à
effets individuel) ainsi que la période d’analyse pour chaque variante du développement
financier et pour chacun des trois échantillons considérés.
Puisque les différentes variables ne donnent pas lieu à une structure de panel homogène,
alors, nous n’avons pas repris les résultats relatifs à la P-Value de F1, mais uniquement
celle de F2.

190
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

En d’autres termes, les résultats repris dans le tableau montrent clairement que la
dimension temporelle de l’analyse a été délimitée de sorte à avoir une structure de panel.
La structure qui en découle est un panel à effets individuels pour l’ensemble des variables
dépendantes et pour les différents échantillons d’analyse.
Avec &' variable dépendante représentative de l’une des variantes du développement
financier, le modèle empirique à estimer, est un modèle de panel à effets individuels, dont
la structure générale suivante :
&'( = )( + + 01 23( + +4 51& 0( + +6 35 ( + +7 809#( + +: %8( +
+; 53( + +< =>_1'005( + +@ A( + -( …………………………………………………(1)

&' est la mesure du développement financier, représentée soit par l’indice composite
FDI ou par les quatre variantes (M2_GDP), (QM_GDP), (DC_GDP) ou
(PC_GDP) ; A est la variable de contrôle représentée par l’indicateur de stabilité
macroéconomique mesurée par le taux d’inflation ; - est le terme d’erreur.
Les indices ! et $ indiquent respectivement le pays et l’année pour chacune des variables.
Toutefois, l’intégration des trois variables institutionnelles dans la même équation
pourra créer un problème de colinéarité. À cet effet, nous testons dans ce qui suit pour le
problème de colinéarité.
II.1.2 Test de Colinéarité :
Nous appliquons le test de colinéarité sur les variables du modèle afin de vérifier
l’existence ou non de problème de colinéarité.
Les résultats du test sont obtenus à l’aide du logiciel Stata 12. Pour tester la colinéarité,
il faut vérifier les valeurs que prennent les « Variance Inflation Factor » (VIF) pour
chaque variable. Si la valeur du VIF dépasse la valeur de 10 pour une variable, ceci
indique qu’elle peut être source de colinéarité.
Le test nous révèle l’existence d’un problème de colinéarité causé par les deux variables
institutionnelles CGFISP et RCSI. Ce problème de colinéarité se pose quel que soit le
groupe de pays pris en considération (pays MENA, pays pétroliers et pays non
pétroliers) et quelle que soit la variable dépendante [Annexe n°4-3]. Pour pallier ce
problème de colinéarité, nous faisons recours à deux autres équations où nous intégrons
alternativement ces deux variables institutionnelles.
&'( = )( + + 01 23( + +4 51& 0( + +6 809#( + +7 %8( + +: 53( +
+; =>_1'005( + +< A( + -( …………………………………………………………… (2)
&'( = )( + + 01 23( + +4 35 ( + +6 809#( + +7 %8( + +: 53( +
+; =>_1'005( + +< A( + -( ………………………………………………………......... (3)

191
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Nous estimons les trois équations du modèle pour les trois groupes de pays (l’échantillon
complet des pays du MENA et les deux sous échantillons des pays pétroliers et pays non
pétroliers).
Du moment que le test d’homogénéité nous révèle que les données donnent lieu à une
structure de panel à effets individuels, il nous est indispensable de vérifier la spécification
du modèle ou plus exactement la nature des effets individuels, s’il s’agit bien d’effets
individuels fixes ou d’effets individuels aléatoires.
II.1.3 Test de spécification de Hausman
Le test d’Hausman est fondé sur les différences entre l’estimateur optimal du modèle à
effets aléatoires (Moindres Carrés Quasi Généralisés) et l’estimateur du modèle à effets
fixes (Within).
L’hypothèse nulle du test est que les erreurs ne sont pas corrélées aux variables
explicatives. C’est donc le modèle à effets aléatoires ou encore l’estimateur des MCQG.
L’hypothèse alternative est que les erreurs sont corrélées aux variables explicatives du
modèle. Dans ce cas le modèle le plus approprié est le modèle à effets fixes, ou
l’estimateur Within.
En d’autres termes les hypothèses du Modèle sont :
H0 : Modèle à effets aléatoires
Ha : Modèle à effets fixes
Nous avons, à cet effet, appliqué le test de Hausman sur les trois équations du modèle. Ce
test nous permettra de voir la nature des effets individuels, s’il s’agit bien des effets fixes
ou des effets aléatoires.
Les résultats sont résumés dans les tableaux n°4.4, 4.5 et 4.6 ci-dessous avec une
précision quant aux règles de décision. Globalement, pour les trois modèles, il apparait
que les effets sont principalement aléatoires. Car sur 45 équations, nous n’avons discerné
la présence des effets fixes que dans quatre équations [voir les tableaux n°4.4, 4.5, 4.6].
De ce fait, relativement aux résultats du test de Hausman, les modèles seront estimés par
la méthode des effets fixes ou des effets aléatoires.

192
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.4 : Résultats du test de Hausman appliqué au modèle (1)


Pays Du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (8)=9,44 Prob>χ2=30,67% Aléatoires
Équation (M2) 2
χ (8)=2,90 Prob>χ2=94,04% Aléatoires
Équation (QM) χ2 (8)=8,62 Prob>χ2=37,51% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (8)=6,10 Prob>χ2=63,66 Aléatoires
Équation (PC) χ2 (8)=21,07 Prob>χ2=0,007 Fixes
Pays Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (8)=12,05 Prob>χ2=14,91% Aléatoires
Équation (M2) χ2 (8)=4,47 Prob>χ2=81,27% Aléatoires
Équation (QM) χ2 (8)=6,54 Prob>χ2=58,65% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (8)=15,38 Prob>χ2=5,21% Aléatoires
Équation (PC) χ2 (8)=11,96 Prob>χ2=15,32% Aléatoires
Pays Non Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (8)=2,60 Prob>χ2=95,71% Aléatoires
Équation (M2) χ2 (8)=2,7 Prob>χ2=95,34% Aléatoires
Équation (QM) 2
χ (8)=7,13 Prob>χ2=52,29% Aléatoires
Équation (DC) 2
χ (8)=1,46 Prob>χ2=99,34% Aléatoires
Équation (PC) 2
χ (8)=1,26 Prob>χ2=99,60% Aléatoires
Source : établi à partir des résultats du test de Hausman.

193
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.5 : Résultats du test de Hausman appliqué au modèle (2) [avec CGFISP]
Pays Du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=9,99 Prob>χ2=18,90% Aléatoires
Équation (M2) χ2 (7)=2,33 Prob>χ2=93,91% Aléatoires
Équation (QM) χ2 (7)=3,53 Prob>χ2=83,15% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (7)=7,53 Prob>χ2=37,60% Aléatoires
Équation (PC) χ2 (7)= Prob>χ2= Aléatoire est la meilleure
estimation
Pays Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=24,74 Prob>χ2=0,08% Fixes
Équation (M2) 2
χ (7)=8,77 Prob>χ2=26,95% Aléatoires
Équation (QM) 2
χ (7)=12,74 Prob>χ2=7,86% Aléatoires
Équation (DC) 2
χ (7)=29,71 Prob>χ2=0,01% Fixes
Équation (PC) χ2 (7)=12,02 Prob>χ2=10,00% Aléatoires
Pays Non Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=0,33 Prob>χ2=99,99% Aléatoires
Équation (M2) 2
χ (7)=4,35 Prob>χ2=73,84% Aléatoires
Équation (QM) 2
χ (7)=8,44 Prob>χ2=29,50% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (7)=2,27 Prob>χ2=98,92% Aléatoires
Équation (PC) χ2 (7)=1,89 Prob>χ2=96,54% Aléatoires
Source: établi à partir des résultats du test de Hausman.

194
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.6 : Résultats du test de Hausman appliqué au modèle (3) [avec RCSI]
Pays Du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=8,89 Prob>χ2=25,43% Aléatoires
Équation (M2) 2
χ (7)=2,46 Prob>χ2=93,03% Aléatoires
Équation (QM) χ2 (7)=7,97 Prob>χ2=33,49% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (7)=7,84 Prob>χ2=34,72% Aléatoires
Équation (PC) χ2 (7)=20,63 Prob>χ2=0,44% Fixes
Pays Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=14,62 Prob>χ2=4,12% Fixes
Équation (M2) χ2 (7)=7,59 Prob>χ2=36,99% Aléatoires
Équation (QM) χ2 (7)=8,11 Prob>χ2=32,27% Aléatoires
Équation (DC) χ2 (7)=12,50 Prob>χ2=8,52% Aléatoires
Équation (PC) χ2 (7)=14,43 Prob>χ2=4,41% Fixes
Pays Non Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (7)=0,81 Prob>χ2=99,73% Aléatoires
Équation (M2) χ2 (7)=4,73 Prob>χ2=69,34% Aléatoires
Équation (QM) 2
χ (7)=10,38 Prob>χ2=16,79% Aléatoires
Équation (DC) 2
χ (7)=1,57 Prob>χ2=97,97% Aléatoires
Équation (PC) 2
χ (7)=5,18 Prob>χ2=63,81 Aléatoires
Source : établi à partir des résultats du test de Hausman.

Nous utilisons ces résultats afin d’estimer les différentes équations du modèle. Une fois
les modèles sont estimés, il est important de vérifier l’état des résidus à l’aide des tests
d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation des résidus. À ce stade il est inutile de
reprendre les résultats d’estimation des modèles à effets fixes et à effets aléatoires.
II.1.4 Tests des résidus
Dans le but de vérifier l’efficacité des estimations, il nous importe de mener des tests sur
les résidus des différents modèles. Les tests d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan (1980)
et d’auto-corrélation de Wooldridge (2002) sur panel nous permettent de vérifier l’état
des résidus.
Le test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan, appliqué sur les résidus des modèles à
effets fixes et à effets aléatoires, révèle que les erreurs des différents modèles sont
hétéroscédastiques [voir tableaux n°4.7, 4.8 et 4.9].

195
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.7 : résultats du test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan appliqué au Modèle (1)


Pays du MENA
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI Chibar2(01)=1094,39 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01)=970,72 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01)=844,89 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01)=668,83 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01)=696,25 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
Pays Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI Chibar2(01) =209,51 prob>chibar2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01) =236,57 prob>chibar2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01) =410,64 prob>chibar2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01) =66,70 prob>chibar2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01) =137,93 prob>chibar2 =0,000 Hétéroscédasticité
Pays Non Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI Chibar2(01) =227,91 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01) =209,21 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01) =152,67 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01) =288,00 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01) =115,75 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
Source : établi à partir des résultats du test d’ Hétéroscédasticité.

196
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.8 : résultats du test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan appliqué au modèle (2)


Pays du MENA
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI Chibar2(01)=109,39 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01)=970,72 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01)=844,89 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01)=668,83 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01)=696,25 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
Pays Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI F(7, 168) =3,99 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01) =217,02 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01) =380,92 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP F(7, 113) =2,97 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01) =96,49 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
Pays Non Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI Chibar2(01) =250,87 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01) =227,62 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01) =178,46 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01) =310,43 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01) =134,01 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
Source : établi à partir des résultats du test d’Hétéroscédasticité.

197
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.9 : résultats du test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan appliqué au modèle (3)

Pays du MENA
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI Chibar2(01)=1028 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01)=929,03 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01)=789,81 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01)=645,08 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01)=22,73 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
Pays Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI F(7, 168) =9,59 DEFG > & =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01) =245,88 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01) =408,62 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01) =66,99 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP F(7, 168) = 5,93 DEFG > & =0,000 Hétéroscédasticité
Pays Non Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan B : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI Chibar2(01) =228,34 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01) =205,85 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP Chibar2(01) =152,43 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP Chibar2(01) =291,37 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP Chibar2(01) =106,77 DEFG > Hℎ!GJE2 =0,000 Hétéroscédasticité
Source : établi à partir des résultats du test d’Hétéroscédasticité.
De même, l’application du test d’auto-corrélation des erreurs de Wooldridge (2002) sur
panel, sur les trois équations indique que les erreurs des différents modèles sont auto-
corrélées [voir les tableaux n°4.10, 4.11, 4.12].

198
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.10 : résultats du test d’auto-corrélation de Wooldridge appliqué au modèle (1)


Pays du MENA
Variables de Valeur calculée du test de BC : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives B :first-order auto-
correlation
FDI F (1, 20)=97,269 DEFG > & = 0,000 Auto-corrélation
M2_GDP F (1, 20)=138,766 DEFG > & = 0,000 Auto-corrélation
QM_GDP F (1, 20)=58,416 DEFG > & = 0,000 Auto-corrélation
DC_GDP F (1, 20)=71,651 DEFG > & = 0,000 Auto-corrélation
PC_GDP F (1, 20)=74,771 DEFG > & = 0,000 Auto-corrélation
Pays Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives B : first-order auto-
correlation
FDI équation F (1, 10)=31,199 DEFG > & = 0,0002 Auto-corrélation
M2_GDP F (1, 10)=79,010 DEFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
QM_GDP F (1, 10)=53,185 DEFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
DC_GDP F (1, 10)=38,278 DEFG > & = 0,0001 Auto-corrélation
PC_GDP F (1, 10)=55,485 DEFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
Pays Non Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives B : first-order auto-
correlation
FDI F (1, 9)= 40,187 DEFG > & = 0,0001 Auto-corrélation
M2_GDP F (1, 9)=23,555 DEFG > & = 0,0009 Auto-corrélation
QM_GDP F (1, 9)=49,617 DEFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
DC_GDP F (1, 9)=59,80 DEFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
PC_GDP F (1, 9)=86,966 DEFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
Source : établi à partir des résultats du test d’auto-corrélation.

199
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.11: résultats du test d’auto-corrélation de Wooldridge appliqué au modèle (2)


Pays du MENA
Variables de Valeur calculée du test de BC : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives B : first-order auto-
correlation
FDI F (1, 20)=97,269 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
M2_GDP F (1, 20)=138,766 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
QM_GDP F (1, 20)= 58,416 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
DC_GDP F (1, 20)= 71,651 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
PC_GDP F (1, 20)= 74,771 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
Pays Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de H0 : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives H1 :first-order auto-
correlation
FDI F (1, 10)=40,542 DEFG > & = 0,0001 Auto-corrélation
M2_GDP F (1, 10)=93,923 DEFG > & = 0,000 Auto-corrélation
QM_GDP F (1, 10)=61,599 DEFG > & = 0,000 Auto-corrélation
DC_GDP F (1, 10)=73,580 DEFG > & = 0,000 Auto-corrélation
PC_GDP F (1, 10)=67,466 DEFG > & = 0,000 Auto-corrélation
Pays Non Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de H0 : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives H1 :first-order auto-
correlation
FDI F (1, 9)= 27,823 0EFG > & = 0,0005 Auto-corrélation
M2_GDP F (1, 9)=21,391 0EFG > & = 0,0012 Auto-corrélation
QM_GDP F (1, 9)=62,504 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
DC_GDP F (1, 10)=68,268 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
PC_GDP F (1, 9)=68,268 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
Source : établi à partir des résultats du test d’auto-corrélation.

200
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.12: résultats du test d’auto-corrélation de Wooldridge appliqué au modèle (3)


Pays du MENA
Variables de Valeur calculée du test de BC : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives B : first-order auto-
correlation
FDI F (1, 20)=87,281 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
M2_GDP F (1, 20)=143,699 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
QM_GDP F (1, 20)=62,963 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
DC_GDP F (1, 20)=62,989 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
PC_GDP F (1, 20)=28,973 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
Pays Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives B : first-order auto-
correlation
FDI F (1, 10)=31,478 0EFG > & = 0,0002 Auto-corrélation
M2_GDP F (1, 10)=79,055 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
QM_GDP F (1, 10)=53,833 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
DC_GDP F (1, 10)=43,534 0EFG > & = 0,0001 Auto-corrélation
PC_GDP F (1, 10)=55,662 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
Pays Non Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de BC : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives B : first-order auto-
correlation
FDI F (1, 9)= 47,305 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
M2_GDP F (1, 9)=26,836 0EFG > & = 0,0006 Auto-corrélation
QM_GDP F (1, 9)=77,586 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
DC_GDP F (1, 9)=61,170 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
PC_GDP F (1, 9)=93,202 0EFG > & = 0,0000 Auto-corrélation
Source : établi à partir des résultats du test d’auto-corrélation.
Pour pallier les problèmes d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation des erreurs, nous
avons procédé à un ajustement, visant la correction à la fois de l’hétéroscédasticité et de
l’auto-corrélation des erreurs, en estimant les modèles par la méthode des Moindres
Carrés Généralisés Réalisables (MCGR), la plus adéquates pour l’estimation des modèles
comportant des erreurs hétéroscédastiques et auto-corrélées.
II.2 Estimation du modèle et interprétation des résultats
Le tableau n°4.13 récapitule les résultats d’estimation des paramètres des modèles (1), (2)
et (3) par la méthode MCGR sur l’échantillon total des pays du MENA ainsi que sur les
sous-échantillons des pays pétroliers et non pétroliers. Globalement, et mise à part les
variable relatives à l’ouverture commerciale et au développement économique, les
coefficients estimés de toutes les variables explicatives sur l’échantillon total et
l’échantillon des pays pétroliers ont les signes attendus.
Il ressort des résultats d’estimation que la qualité institutionnelle, lorsqu’elle est mesurée
par la capacité des gouvernements à formuler des politiques judicieuses (CGFISP) et le

201
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

respect des institutions par les citoyens et les États (RCSI), se distingue, plus nettement
des autres variables exogènes par ses effets les plus significatifs sur le développement
financier quelle que soit la variante considérée.
En considérant l’échantillon global des pays du MENA, les coefficients des deux
variables institutionnelles, (CGFISP) et (RCSI), sont positifs et significatifs,
globalement, au seuil de significativité de 1% et ce quelle que soit la variante du
développement financier. Ceci indique que la capacité des gouvernements à élaborer et à
mettre en place des politiques judicieuses et le degré du respect des institutions par les
citoyens et les États constituent d’importants déterminants du développement financier
global (FDI) de la taille et de la liquidité du système financier (M2_GDP), du degré
d’attraction de l’épargne (QM_GDP) ainsi que du financement bancaire de l’économie
(DC_GDP) et du secteur privé (PC_GDP).
En revanche, le processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et
remplacés n’exercent d’effets significatifs que sur l’indice du développement financier
(FDI) dans le modèle (3) et sur la capacité du système bancaire à financer le secteur privé
dans les modèles (2) et (3).
Une amélioration des tendances du processus politique et la perception d’une possible
déstabilisation du régime politique n’exerce une influence positive et très significative
que sur le financement bancaire du secteur privé au seuil de significativité de 5%.
Prenons le modèle (2), une amélioration de l’indice d’un point d’indice implique une
augmentation du degré du financement bancaire pour le secteur privé de 4,007 points
d’indicateurs.
La capacité des gouvernements à élaborer et à mettre en place des politiques judicieuses,
exerce une influence positive et significative assez importante sur le développement
financier global (FDI), la taille du système financier (M2_GDP), le degré d’attraction de
l’épargne (QM_GDP) ainsi que sur l’activité d’allocation des ressources par le secteur
bancaire, à l’économie en générale (DC_GDP) et au secteur privé en particulier
(PC_GDP).
Considérons le modèle (2), une amélioration de la capacité des gouvernements à élaborer
des politiques judicieuses d’un point d’indice implique une augmentation du
développement financier global (FDI) de 0,554 points d’indice, de la taille ou de la
liquidité du système financier de 17,77 points d’indicateur, du degré d’attraction de
l’épargne de 21,157 point d’indicateur, du financement de l’économie de 19, 955 points
d’indicateur et du financement bancaire pour le secteur privé de 19,153 point d’indicateur
au seuil de significativité de 1%.
Le degré du respect des institutions par les états et les citoyens s’avère aussi un des
principaux déterminants du développement financier dans les pays de la région MENA,
que ce soit en termes de mobilisation ou d’allocation des ressources financières.

202
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Si on prend en considération le modèle (3) pour toutes les variantes du développement


financier, une amélioration en terme du degré du respect des institutions par les citoyens
et les États d’un point d’indice engendre une augmentation du niveau du développement
financier global (FDI) de 0,358 points d’indice, un accroissement de la taille du système
financier de 14,68 points d’indicateur, une progression en terme d’attraction de l’épargne
(QM_GDP) de 10,273 points d’indicateur et une amélioration du financement bancaire
de l’économie (DC_GDP) de 19,776 points d’indicateur et du secteur privé (PC_GDP) de
11,551 points d’indicateur au seuil de 1%.
Ceci indique d’une manière générale, qu’une amélioration de la crédibilité du
gouvernement via la confiance portée à son administration, ainsi que la qualité des
régulations, donc la qualité des politiques de l’État, une efficacité et une équité du
système judiciaire ainsi qu’un faible degré de corruption semble favoriser davantage le
développement financier, en particulier le développement bancaire via ses deux
principales fonctions de mobilisation et d’allocation des ressources.
Toutefois, la décomposition de l’échantillon en deux sous groupes indique que ces
résultats sont, particulièrement, repérables dans les pays pétroliers du MENA
comparativement aux pays non pétroliers. Notons que son effet est globalement
insignifiant en considérant les pays non pétroliers.
Dans ce dernier groupe, les résultats d’estimation par les MCGR montrent que l’indice
institutionnel qui mesure les tendances du processus politique et la possibilité de
déstabilisation du régime politique (PGSMR) exerce un impact positif et statistiquement
significatif sur le développement financier. Alors qu’il n’est d’aucune importance pour les
pays pétroliers non plus pour les pays du MENA considérés dans leurs ensemble. Il
semble, de ce fait, le principal facteur institutionnel déterminant du développement
financier dans les pays non pétroliers du MENA. L’indice (PGSMR) est positivement
ajusté à des systèmes financiers développés, de taille importante [modèles (3)] et à des
secteurs bancaires très actifs en termes d’allocation des crédits à l’économie [Modèles
(1), (2) et (3) pays non pétroliers] et au secteur privé [modèle (1) et (3) pays non
pétroliers].
Prenons à titre d’illustration le modèle (3), une amélioration d’un point d’indice en terme
des processus par lesquels les gouvernements des pays non pétroliers sont sélectionnés,
dirigés et remplacés implique un accroissement du niveau global du développement
financier de 0,190 points d’indice, de la taille du système financier de 9,983 points
d’indicateur aux seuils de 10%, du financement bancaire de l’économie de 10,675 points
d’indicateur et du financement bancaire du secteur privé de 9,033 points d’indicateur aux
seuils de 5%.
Néanmoins, les tendances des processus politiques ne semblent pas la seule variable
institutionnelle qui affecte le développement financier dans les pays non pétroliers, la
capacité des gouvernements à mettre en place des politiques judicieuses semble aussi un

203
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

déterminant du développement financier mesuré par les crédits au secteur privé. Le


coefficient estimé, associé à (CGFISP) dans le modèle (2) est de (16,495), positif et
significatif à 1% [modèle (2), pays non pétroliers].
Dans le sous échantillon des pays pétroliers, les deux variables institutionnelles
(CGFISP) et (RCSI) exercent un impact positif sur le développement financier nettement
plus marqué que toutes les autres variables exogènes du modèle, indiquant ainsi que les
résultats d’estimation sur l’échantillon total des pays du MENA sont véhiculés
principalement par ceux estimés sur le sous échantillon des pays pétroliers.
La capacité des gouvernements des pays pétroliers à élaborer des politiques judicieuses
affecte positivement et très significativement le développement financier global (FDI), la
taille du système financier (M2_GDP), le degré d’attraction de l’épargne (QM_GDP) et
l’activité d’allocation des crédits (DC_GDP et PC_GDP).
Prenons l’équation (2), une amélioration en termes de (CGFISP) d’un point d’indice
implique une augmentation du niveau global du développement financier (FDI) de 0,385
point d’indice au seuil de significativité de 1%.
En considérant les indicateurs désagrégés du développement financier, une amélioration
d’un point d’indice en terme de (CGFISP) entraine une augmentation de la taille du
système financier et donc de sa liquidité de 11,983 points d’indicateur et du degré
d’attraction de l’épargne de 12,929 points d’indicateur au seuil de 1%.
Aussi, une augmentation de l’indice (CGFISP) d’un point implique un accroissement du
financement bancaire des économies des pays pétroliers de 13,022 points d’indicateur au
seuil de significativité de 5% et du financement bancaire au secteur privé de 9,041 points
d’indicateur respectivement au seuil de significativité de 5% et 1%.
Ainsi, la capacité des gouvernements à élaborer de bonnes politiques exerce un effet très
significatif sur le développement financier dans les pays pétroliers comparativement aux
pays non pétroliers.
Le second plus important indice institutionnel exerçant une influence significative sur le
développement financier des pays pétroliers du MENA est celui indiquant le degré du
respect des institutions par les citoyens et les États (RCSI). Son effet est positif et
statistiquement très significatif sur le développement financier quelle que soit sa
variante. Ceci montre que l’effet de cet indice institutionnel dans l’échantillon des pays
du MENA est principalement véhiculé par celui estimé sur l’échantillon des pays
pétroliers.
Prenons en considération l’équation (3), une augmentation de l’indice institutionnel
(RCSI) d’un point implique un accroissement du développement financier global de 0,468
points d’indice, de la taille du système financier ou de sa liquidité de 13,543 points
d’indicateur, du degré d’attraction de l’épargne de 12,418 points d’indicateur, du
financement bancaire pour l’économie dans son ensemble de 24,548 points d’indicateur et
204
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

du financement bancaire pour le secteur privé de 13,223 points d’indicateur, au seuil de


significativité de 1%. En revanche cette variable n’exerce aucun effet significatif sur le
développement financier dans les pays non pétroliers.
Ces résultats nous révèlent que parmi les variables institutionnelles, la capacité des
gouvernements à formuler et à mettre en œuvre des politiques judicieuses, ainsi que le
degré du respect des institutions, constituent les variables institutionnelles
déterminantes du développement financier dans les pays du MENA, en particulier, les
pays pétroliers. À l’opposé, seule la variable représentative des processus par lesquels les
gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés s’avère la principale variable
institutionnelle déterminante du développement financier dans les pays non pétroliers.
Les résultats démontrent, entre autres, l’importance de la crédibilité du gouvernement,
en particulier par le biais de la confiance portée envers son administration, la perception
des politiques favorables au contexte économique ainsi que l’efficience et l’équité du
système judiciaire et le respect des contrats pour la stimulation de l’intermédiation
financière dans les pays du MENA, notamment les pays pétroliers.
S’agissant des facteurs macroéconomiques, leurs effets divergent d’un groupe de pays à
l’autre.
L’ouverture financière mesurée par l’indice KAOPEN semble être un déterminant du
développement financier dans la région MENA quelle que soit la variante du
développement financier considérée et quel que soit le modèle estimé, sauf que lorsque le
développement financier est mesuré par l’indicateur de taille (M2_GDP), l’ouverture
financière n’est significative que dans le modèle (3) au seuil de 10%. Considérons le
modèle (3), une amélioration en terme d’ouverture financière d’un point d’indice est en
mesure de faire augmenter le niveau global du développement financier dans les pays de
la région de 0,063 points d’indice, la liquidité du système financier (M2_GDP) de 1,867
points d’indicateur, le degré d’attraction de l’épargne par le système bancaire
(QM_GDP) de 2,907 points d’indicateur, des financements bancaires à l’économie de
3,794 points d’indicateur et des financements bancaires au secteur privé de 1,993 points
d’indicateur.
La décomposition de l’échantillon en pays pétroliers et non pétroliers indique,
globalement, que l’ouverture financière est un facteur explicatif du développement
financier dans les deux sous échantillons.
S’agissant des pays pétroliers, l’ouverture financière s’avère moins déterminante
comparée aux pays non pétroliers. Un accroissement du degré d’ouverture du compte
capital (KAOPEN) dans les pays pétroliers d’un point d’indice engendre une
augmentation du niveau global du développement financier de 0,04 point d’indice, une
amélioration de la capacité des banques à mobiliser l’épargne de 1,420 points d’indicateur
au seuil de 5%, une augmentation des financements bancaires à l’économie de 4,726

205
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

points d’indicateur au seuil de 1% et du financement du secteur privé de 1,2 points


d’indicateur au seuil de 5%[voir modèle (3), pays pétroliers].
L’effet de l’ouverture financière sur le développement financier des pays non pétroliers
semble plus élevé et plus significatif et ce en considérant les trois modèles estimés, mis à
part lorsque le développement financier est mesuré par l’indicateur de taille.
L’estimation du modèle (3) montre qu’une augmentation du degré d’ouverture financière
des pays non pétroliers d’un point d’indice implique un accroissement du développement
financier global de 0,089 points d’indice au seuil de 5%, du degré d’attraction de
l’épargne de 6,012 points d’indicateur au seuil de 1%, du financement bancaire de
l’économie de 3,543 points d’indicateur et des financements bancaires au secteur privé de
2,177 points d’indicateur au seuil de significativité de 5%.
Il est, alors, nettement apparent que l’effet de la libéralisation financière sur le
développement financier des pays du MENA est véhiculé principalement par son effet
sur les pays non pétroliers comparativement aux pays pétroliers. Ces résultats
confirment l’importance de la libéralisation financière, tel que défendu par McKinnon
(1973) et Shaw (1973), du moins à court terme.
Concernant l’ouverture commerciale, les résultats ne se conforment pas totalement à
ceux de Rajan et Zingales (2003), non plus à ceux de Baltagi et al. (2007, 2009) dans la
mesure qu’elle n’exerce pas d’effet statistiquement significatif sur le développement
financier des pays du MENA non plus des pays pétroliers. Toutefois, l’ouverture
commerciale semble significativement ajustée au développement financier global, à la
capacité des banques à attirer l’épargne de long terme et au financement bancaire de
l’économie en particulier du secteur privé, uniquement dans les pays non pétroliers.
Dans les trois modèles estimés, les coefficients associés à l’ouverture commerciale ne
sont pas d’une grande ampleur comparés à ceux associés à l’ouverture financière, mais ils
sont significatifs, globalement, au seuil de 1%.

206
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.13 : Résultats d’estimation des trois modèles (1), (2) et (3) avec les MCGR. Intégrant les trois Indices institutionnels (PGSMR), (CGFISP) et (RCSI). Avec
cinq variantes pour la variable endogène (FDI), (M2_GDP), (QM_GDP), (DC_GDP) et (PC_GDP).
Variable dépendante FDI
MENA N=21 T= (2000-2011) MENA Pétroliers N= 11 T= (1996-2011) MENA non Pétroliers N=10 T= (2002-2011)
Variables explicatives (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)
PGSMR 0,0301 0,0849 0,1076* -0,1143 0,0215 -0,0714 0,1723 0,1252 0,1901*
(0,640) (0,161) (0,075) (0,123) (0,763) (0,331) (0,134) (0,208) (0,094)
CGFISP 0,4298*** 0,5546*** 0,1922** 0,3852*** 0,2869 0,1748
(0,000) (0,000) (0,030) (0,000) (0,128) (0,245)
RCSI 0,2288** 0,3587*** 0,3774*** 0,4682*** -0,1684 -0,0469
(0,010) (0,000) (0,000) (0,000) (0,305) (0,736)
KAOPEN 0,0507** 0,0464** 0,0635*** 0,0208 0,0089 0,0401** 0,0836** 0,0773** 0,0890**
(0,020) (0,035) (0,005) (0,316) (0,702) (0,042) (0,024) (0,032) (0,018)
TO -0,0001 -0,00024 0,00035 -0,0008 -0,0009 -0,0007 0,0046*** 0,0038*** 0,0043***
(0,813) (0,760) (0,660) (0,170) (0,181) (0,264) (0,002) (0,007) (0,004)
CR 0,0531 0,0557 0,1006* 0,0506 0,0752 0,0515 0,0664 0,0388 0,0960
(0,321) (0,295) (0,061) (0,319) (0,172) (0,323) (0,555) (0,704) (0,401)
lnGDPPC -0,1834*** -0,1708*** -0,1275*** -0,0575* -0,0327 -0,0465*** 0,2278** 0,2331** 0,3086***
(0,000) (0,000) (0,002) (0,082) (0,352) (0,164) (0,024) (0,017) (0,000)
Inf_rate -0,0022 -0,0023 -0,0026* -0,0012 -0,0014 -0,0013 -0,0085** -0,0072** -0,0084**
(0,135) (0,115) (0,079) (0,269) (0,254) (0,229) (0,031) (0,049) (0,038)
Observations 252 252 252 176 176 176 100 100 100
Variable dépendante M2_GDP
MENA N=21 T= (2001-2011) MENA Pétroliers N= 11 T= (1997-2011) MENA non Pétroliers N=10 T= (2002-2011)
Variables explicatives (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)
PGSMR 1,2558 3,8965 1,3176 -5,4047 -2,0911 -4,0721 9,2135 6,4954 9,9830*
(0,711) (0,192) (0,667) (0,134) (0,530) (0,251) (0,134) (0,208) (0,093)
CGFISP 12,0901*** 17,7779*** 6,1980 11,9833*** 4,1068 -0,9558
(0,009) (0,000) (0,0181) (0,003) (0,672) (0,908)
RCSI 12,2476*** 14,6814*** 10,5766** 13,5437*** -10,6636 -9,1431
(0,009) (0,000) (0,016) (0,000) (0,208) (0,227)
KAOPEN 0,7234 0,8829 1,8673* -0,7493 -1,3068 0,1844 1,5180 1,3492 1,6354
(0,516) (0,420) (0,092) (0,520) (0,263) (0,863) (0,388) (0,438) (0,351)
TO 0,02678 0,0043 0,0160 -0,0227 -0,0226 -0,0194 0,2017*** 0,1467** 0,2020***
(0,543) (0,917) (0,706) (0,527) (0,533) (0,592) (0,008) (0,040) (0,008)
CR 5,7993** 5,7038** 6,2130** 3,7972 4,4293* 4,0591 6,1259 5,3101 6,7532
(0,033) (0,027) (0,012) (0,137) (0,085) (0,118) (0,272) (0,263) (0,214)
lnGDPPC -12,3751*** -10,9549*** -9,6702*** -2,5624 -1,3069 -2,6087 9,6602* 8,8547* 10,8986***
(0,000) (0,000) (0,000) (0,120) (0,411) (0,119) (0,061) (0,086) (0,010)
Inf_rate -0,2775*** -0,2672*** -0,2473*** -0,2443*** -0,2437*** -0,2513*** -0,4899** -0,3627** -0,4906**
(0,003) (0,002) (0,004) (0,001) (0,002) (0,001) (0,016) (0,050) (0,017)

207
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Observations 231 231 231 165 165 165 100 100 100
Variable dépendante QM_GDP
MENA N=21 T= (2002-2011) MENA Pétroliers N= 11 T= (1997-2011) MENA non Pétroliers N=10 T= (2002-2011)
Variables explicatives (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)
PGSMR -1,1116 -0,3985 1,2798 -2,9950 -0,0370 -1,2858 1,4655 -0,0541 1,8165
(0,711) (0,874) (0,644) (0,204) (0,987) (0,587) (0,789) (0,991) (0,737)
CGFISP 19,1736*** 21,1578*** 8,6090*** 12,9295*** 12,0619 9,4398
(0,000) (0,000) (0,002) (0,000) (0,188) (0,212)
RCSI 5,0780 10,2733*** 8,3824*** 12,4186*** -2,9313 2,2716
(0,225) (0,001) (0,003) (0,000) (0,707) (0,735)
KAOPEN 2,4816** 21,1796** 2,9070*** 0,2539 0,0648 1,4207** 5,7618*** 6,1065*** 6,0123***
(0,010) (0,015) (0,002) (0,712) (0,928) (0,028) (0,001) (0,000) (0,001)
TO -0,0146 -0,0292 0,0046 -0,0463** -0,0449** -0,0335 0, 0480 0,0463 0,0388
(0,698) (0,376) (0,893) (0,027) (0,037) (0,150) (0,504) (0,501) (0,589)
CR 0,5460 1,0572 0,9309 1,8536 2,9197* 1,8386 -1,8547 -1,5649 -0,6527
(0,791) (0,552) (0,637) (0,239) (0,069) (0,255) (0,711) (0,747) (0,897)
lnGDPPC -7,1740*** -6,3636*** -3,9785** -1,9347** -1,3261** -1,5870 5,4649 6,7522 9,3873***
(0,000) (0,000) (0,015) (0,048) (0,176) (0,126) (0,264) (0,144) (0,019)
Inf_rate -0,1010 -0,091 -0,1030 -0,0573 -0,0542 -0,0821* -0,3037* -0,2920* -0,2814**
(0,158) (0,121) (0,109) (0,147) (0,191) (0,072) (0,072) (0,098) (0,107)
Observations 210 210 210 165 165 165 100 100 100
Variable dépendante DC_GDP
MENA N=21 T= (2002-2011) MENA Pétroliers N= 11 T= (1997-2011) MENA non Pétroliers N=10 T= (2002-2011)
Variables explicatives (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)
PGSMR -0,6548 1,7570 2,3359 -1,0208 7,0333 -0,9920 10,3830** 8,8300* 10,6728**
(0,854) (0,596) (0,546) (0,832) (0,120) (0,835) (0,049) (0,064) (0,042)
CGFISP 15,2588*** 19,9551*** -0,2619 13,0223** 7,2074 2,7365
(0,006) (0,000) (0,967) (0,021) (0,419) (0,683)
RCSI 8,8565* 19,7766*** 24,8077*** 24,5485*** -5,2566 -1,4735
(0,067) (0,000) (0,000) (0,000) (0,502) (0,814)
KAOPEN 2,8847** 2,5699* 3,7945*** 4,7213*** 3,4322* 4,7260*** 3,3280* 3,3405** 3,5430**
(0,029) (0,058) (0,004) (0,003) (0,054) (0,001) (0,053) (0,045) (0,040)
TO 0,0036 0,0069 0,0247 -0,0318 -0,0555 -0,0332 0,1960*** 0,1884* 0,1976***
(0,932) (0,876) (0,581) (0,520) (0,330) (0,483) (0,007) (0,006) (0,006)
CR -0,9046 -0,9568 2,081 2,6528 2,4528 2,6219 2,1920 1,7518 3,1458
(0,713) (0,699) (0,471) (0,410) (0,456) (0,414) (0,369) (0,749) (0,580)
lnGDPPC -6,5263** -6,1500** -5,7169** -6,3597*** -5,5287* -6,5275*** 8,6145* 9,0854** 10,1442**
(0,010) (0,018) (0,015) (0,021) (0,061) (0,015) (0,072) (0,047) (0,011)
Inf_rate -0,1085 -0,1275 -0,1200 -0,0870 -0,1296 -0,0861 -0,2372 -0,2179 -0,2385
(0,149) (0,100) (0,129) (0,268) (0,172) (0,267) (0,228) (0,245) (0,232)
Observations 210 210 210 121 121 121 100 100 100

208
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Variable dépendante PC_GDP


MENA N=21 T= (1999-2011) MENA Pétroliers N=11T=(1996-2011) MENA non Pétroliers N=10 T=(2002-2011)
Variables explicatives (1) (2) (3) (1) (2) (3) (1) (2) (3)
PGSMR 2,5702 4,0079** 4,3707** -0,6210 3,4845 0,3333 6,6472* 3,9957 9,0335**
(0,220) (0,043) (0,031) (0,782) (0,113) (0,877) (0,073) (0,248) (0,020)
CGFISP 15,7980*** 19,1536*** 2,9914 9,0418*** 22,3915*** 16,4952***
(0,000) (0,000) (0,242) (0,000) (0,000) (0,001)
RCSI 5,8977** 11,5513*** 11,9259*** 13,2230*** -8,5038 1,4793
(0,040) (0,000) (0,000) (0,000) (0,107) (0,734)
KAOPEN 1,2523* 1,1852* 1,9936*** 0,8436 0,4365 1,2000** 2,3470** 2,0063** 2,1771**
(0,076) (0,099) (0,006) (0,154) (0,511) (0,036) (0,022) (0,057) (0,041)
TO 0,0072 0,0086 0,0229 0,0035 -0,0015 0,0052 0,1734*** 0,1636*** 0,1855***
(0,773) (0,738) (0,376) (0,844) (0,941) (0,784) (0,000) (0,001) (0,000)
CR 2,7408 2,9403* 2,8905* 2,1828 3,0085* 2,0312 3,1670 2,1871 7,4987
(0,114) (0,091) (0,085) (0,141) (0,061) (0,149) (0,368) (0,533) (0,058)
lnGDPPC -2,3492* -2,1307 -1,0007 1,5394 2,3421 1,4511 8,2181*** 8,6875*** 14,7153***
(0,077) (0,113) (0,465) (0,111) (0,022) (0,147) (0,006) (0,004) (0,000)
Inf_rate -0,0331 -0,0338 -0,0420 -0,0305 -0,0307 -0,0344 -0,0774 -0,0449 -0,0692
(0,465) (0,473) (0,365) (0,274) (0,336) (0,246) (0,511) (0,702) (0,609)
Observations 273 273 273 176 176 176 100 100 100
Source : établi à partir des résultats d’estimation sous Stata 12 repris en annexes n° 4-4.
Notes : Indice du Développement financier (FDI), ratio des actifs liquides au PIB (M2_GDP), ratio quasi monnaie au PIB (QM_GDP),ratio des crédits à l’économie au
PIB (DC_GDP), ratio des crédits au secteur privé au PIB (PC_GDP), une mesure du processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés
(PGSMR); la capacité des gouvernements à formuler et à implémenter des politiques judicieuses (CGFISP); le respect des institutions par les citoyens et les États (RCSI);
Ouverture Financière (KAOPEN); l’ouverture Commerciale (TO); Registres de crédits (CR); le Log du produit intérieur brut (ln_GDPPC) et le taux d’inflation
(Inf_rate). (*), (**) et(***) : indiquent une significativité du coefficient aux seuils d’erreur de 10%, 5% et 1% respectivement. Entre parenthèses (P_value) qui indique la
probabilité pour que le coefficient estimé soit un extrême.

209
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Ainsi, l’hypothèse de Rajan et Zingales (2003) sur la nécessité de l’ouverture simultanée


du commerce et du système financier n’est vérifiée que dans le cas des pays non
pétroliers. Dans les pays pétroliers, les deux variables ne jouent pas vraiment de rôle très
important.
Ce résultat peut, dans une certaine mesure expliquer le fait que les pays non pétroliers
ont des systèmes financiers les plus développés comparativement aux pays pétroliers du
MENA.
La variable relative au partage d’informations sur le crédit (CR) ne semble pas affecter
significativement le développement financier mis à part lorsque ce dernier est mesuré
soit par les crédits au secteur privé au seuil de significativité de 10% en considérant les
trois échantillons d’analyse68ou par l’indicateur de taille M2_GDP et ce en considérant,
principalement, l’échantillon total des pays du MENA.
Ces résultats indiquent l’importance de la disponibilité des registres de crédits pour la
stimulation des financements bancaires au secteur privé dans les pays du MENA
pétroliers et non pétroliers. Confirmant ainsi, dans une certaine mesure, les résultats de
Djankov et al. (2007) et Love Mylenko (2003). En d’autres termes, la réduction de
l’asymétrie d’information entre les prêteurs et les emprunteurs, assurée par la présence
des registres de crédits, favorise le financement bancaire du secteur privé et donc un
développement du système financier dans les pays du MENA.
Le développement économique qui, théoriquement, devrait exercer un rôle positif sur le
développement financier, n’a pas eu exactement l’effet escompté sur les pays du MENA
et les pays pétroliers. Toutefois, il exerce un impact positif et très significatif sur le
développement financier dans les pays non pétroliers.
En considérant l’échantillon total des pays du MENA, le développement économique
exerce un impact négatif et statistiquement significatif sur le développement financier
global, la taille du système financier, la capacité des banques à attirer l’épargne, sur le
financement bancaire de l’économie en général et du secteur privé en particulier. Ces
résultats sont, globalement, apparents lors de l’estimation des trois modèles sauf que
lorsque le développement financier est mesuré par les crédits au secteur privé, l’effet
négatif et significatif n’est apparent que dans l’estimation du modèle (1).
Cet effet négatif est, peut être, la conséquence de l’opposition des effets du
développement économique sur le développement financier entre les deux échantillons
des pays pétroliers et non pétroliers. En effet, dans les pays pétroliers, le développement
économique exerce globalement un effet négatif et significatif, principalement, dans le
modèle (1) avec les variantes financières (FDI, QM_GDP et DC_GDP).

68
Modèle (2) pour les pays pétroliers ; modèle (3) pays non pétroliers et modèles (2) et (3) pays du MENA

210
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Alors qu’en considérant l’échantillon des pays non pétroliers, le développement


économique exerce un effet positif et significatif sur le développement financier quelle
que soit sa variante.
Observons à titre d’exemple les résultats de régression du modèle (3), ces derniers nous
indiquent qu’une augmentation du développement économique de 1%, implique un
accroissement du niveau global du développement financier de 0,308 points d’indice, de
la taille du système financier de 10,898 points d’indicateur, de la capacité des banques à
attirer l’épargne de 9,387 points d’indicateur, du financement bancaire de l’économie de
10,144 points d’indicateur et des crédits au secteur privé de 14,715 points d’indicateur.
Ces résultats montrent que l’effet négatif du développement économique sur le
développement financier dans les pays du MENA est entièrement véhiculé par son effet
dans les pays pétroliers.
Ce résultat pourrait être explicable par le fait que la croissance du PIB par tête est
accompagnée d’un accroissement des capacités du financement des agents non financiers
de l’économie, qui vraisemblablement, privilégient le développement d’une microfinance
au détriment d’un système financier formel. Ceci est d’autant plus permis par l’abondance
des ressources financières issues de l’exportation du pétrole. C’est pourquoi, dans le
groupe des pays pétroliers, l’effet est principalement négatif mais reste non significatif.
En résumé, la qualité institutionnelle et l’ouverture financière semblent jouer un rôle
particulièrement significatif dans l’explication des divergences dans le développement
financier, mesuré soit par l’indice synthétique ou par les indicateurs désagrégés dans les
pays de la région MENA. Néanmoins de telles relations ne sont qu’à court terme du fait
de la méthode adoptée.
Le résultat le plus marqué de cette investigation, indique que la qualité institutionnelle
- mesurée principalement par l’indice reflétant la capacité des gouvernements à formuler
et à mettre en œuvre de bonnes politiques, ainsi, que celui relatif au degré du respect des
institutions par les citoyens et les États - constitue le déterminant le plus significatif du
développement financier dans la région MENA, en particulier les pays pétroliers. Alors
que l’ouverture financière et l’ouverture commerciale viennent juste après,
respectivement.
Toutefois, les variables institutionnelles se distinguent de l’ensemble des variables
exogènes du modèle par leurs effets nets les plus marqués. C’est pourquoi, dans le point
suivant, nous allons désagréger les trois indices institutionnels en six indices
élémentaires de Kaufmann.

211
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

II.3 Analyse détaillée


La décomposition des indices institutionnels en indices élémentaires devra nous
renseigner davantage sur l’impact de la qualité institutionnelle et sur la composante
propre qui affecte plus spécifiquement le développement financier dans les pays de
l’échantillon.
Nous avons procédé de la même manière que le modèle précédent sur les trois
échantillons, pays du MENA, pays pétroliers et non pétroliers.
II.3.1 Tests économétriques et spécification du modèle
En premier, nous avons testé la structure homogène ou hétérogène du processus
générateur de données, via le test d’homogénéité de Hsiao. Tout en gardant les autres
variables macroéconomiques inchangées, nous avons désagrégé les trois indices
institutionnels en indices élémentaires qui sont au nombre de six (CC), (GE), (PS), (RQ),
(RL) et (VA). Le résultat du test de Hsiao fait ressortir un modèle de panel à effets
individuels dont la structure générale est la suivante, et la période d’analyse dépend de
l’indicateur du développement financier utilisé (Voir tableau n°4.14):
&'( = )( + + 55( + +4 19( + +6 0 ( ++7 3O( + +: 3P( + +; Q ( + +< 809#(
+ +@ %8( + +R 53( + + C =>_1'005( + + A( + -( … … … … (4)
Néanmoins, lorsque la variable du développement financier est représentée par les
crédits intérieurs (DC_GDP), les données ne donnent pas lieu à une structure de panel,
justifiant, ainsi, son élimination de l’analyse.
Les résultats du test de Hsiao sont récapitulés dans le tableau n°4.14 ci-dessous.

212
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.14 : résultats du test de Hsiao


Pays MENA (avec les 11 variables explicatives)
Variable du PVF2 Décision du test de Période d’analyse
développement financier Hsiao
(dépendante)
Indice du Développement 39,40%>5% Panel à effets individuels 13 ans
financier (FDI)
Indicateur des actifs liquides 34,66%>5% Panel à effets individuels 13 ans
(M2_GDP)
Indicateur d’attraction de 25,75%>5% Panel à effets individuels 13 ans
l’épargne (QM_GDP)
Indicateur de financement 20,41%>5% Panel à effets individuels 14 ans
du secteur privé (PC_GDP)
Pays pétroliers (10pays) avec les 11 variables explicatives
Variable du PVF2 Décision du test de Période d’analyse
développement financier Hsiao
(dépendante)
Indice du Développement 9,06%>5% Panel à effets individuels 15 ans
financier (FDI)
Indicateur des actifs liquides 37,007%>5% Panel à effets individuels 14 ans
(M2_GDP)
Indicateur d’attraction de 37,34%>5% Panel à effets individuels 14 ans
l’épargne (QM_GDP)
Indicateur de financement 19,28%>5% Panel à effets individuels 16 ans
du secteur privé (PC_GDP)
Pays Non Pétroliers (11 pays) avec les 8 variables explicatives
Variable du PVF2 Décision du test de Période d’analyse
développement financier Hsiao
Indice du Développement 27,28%>5% Panel à effets individuels 13 ans
financier (FDI)
Indicateur des actifs liquides 53,11%>5% Panel à effets individuels 13 ans
(M2_GDP)
Indicateur d’attraction de 31,98%>5% Panel à effets individuels 13 ans
l’épargne (QM_GDP)
Indicateur de financement 8,22%>5% Panel à effets individuels 13 ans
du secteur privé (PC_GDP)
Source : établi à partir des résultats du test de Hsiao.

Nous avons par la suite, appliqué le test de Hausman puis les tests d’hétéroscédasticité et
d’auto-corrélation des résidus sur le modèle (4).

213
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.15 : résultats du Test de Hausman sur le modèle (4)


Pays Du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (8)=25,08 Prob>χ2=0,89% Fixes
Équation (M2) χ2 (8)=19,17 Prob>χ2=5,81% Aléatoires
Équation (QM) χ2 (8)=22,07 Prob>χ2=2,38% Fixes
Équation (PC) χ2 (8)=55,11 Prob>χ2=0,000 Fixes
Pays Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (8)=83,10 Prob>χ2=0,000 Fixes
Équation (M2) χ2 (8)=82,07 Prob>χ2=0,000 Fixes
Équation (QM) χ2 (8)=86,62 Prob>χ2=0,000 Fixes
Équation (PC) χ2 (8)=78,82 Prob>χ2=0,000 Fixes
Pays Non Pétroliers du MENA
Variable de Valeur calculée du test H0 : Modèle à effet Décision (Nature des
développement de Hausman aléatoire H1 : Modèle à effets)
financier effet fixe
Équation (FDI) χ2 (8)=123,28 Prob>χ2=0,000 Fixes
Équation (M2) χ2 (8)=121,61 Prob>χ2=0,000 Fixes
Équation (QM) χ2 (8)=124,04 Prob>χ2=0,000 Fixes
Équation (PC) χ2 (8)=84,50 Prob>χ2=0,000 Fixes
Source : établi à partir des résultats du test de Hausman.

Les résultats montrent que les effets individuels dans l’ensemble des modèles sont,
globalement, de nature fixe.
Nous allons estimer les modèles par la méthode des effets fixes. Sauf que lorsqu’on
considère le modèle comportant l’indicateur de taille (M2_GDP) dans les pays du
MENA, la méthode appropriée est celle des effets aléatoire.
Néanmoins, pour s’assurer de la fiabilité de la méthode d’estimation, nous conduisons des
tests sur les résidus des différents modèles. Les tableaux n°4.16 et n°4.17 résument les
résultats des tests d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation des résidus du modèle (4)
avec les quatre variantes du développement financier sur les trois échantillons, pays
pétroliers, pays non pétroliers et l’échantillon complet des pays du MENA.

214
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.16 : récapitulatif des résultats du test d’hétéroscédasticité


Pays du MENA
Variables de Valeur calculée du test de H0 : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan H1 : Hétéroscédasticité
FDI F (11, 261)=14,93 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
M2_GDP Chibar2(01)=838,72 prob>chibar2=0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP F (11, 261)=10,50 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
PC_GDP F (11, 282)=29,28 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
Pays Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de H0 : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan H1 : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI F (11, 138)= 8,41 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
M2_GDP F (11, 128)=5,38 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
QM_GDP F (11, 128)=10,60 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
PC_GDP F (11,148)=6,14 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
Pays Non Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de H0 : Homoscédasticité Décision du test
développement financier Breush-Pagan H1 : Hétéroscédasticité
alternatives
FDI F (11, 131)=17,96 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
M2_GDP F (11, 131)=18,76 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
QM_GDP F (11, 131)=16,48 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
PC_GDP F (11, 131)=20,87 Prob>F =0,0000 Hétéroscédasticité
Source : établi à partir des résultats du test d’hétéroscédasticité.

215
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.17 : récapitulatif des résultats du test d’auto-corrélation


Pays du MENA
Variables de Valeur calculée du test de H0 : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives H1 :first-order auto-
correlation
FDI équation F (1, 20)=52,268 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
M2_GDP équation F (1, 20)=122,511 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
QM_GDP équation F (1, 20)= 112,191 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
PC_GDP équation F (1, 20)= 97,361 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
Pays Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de H0 : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives H1 :first-order auto-
correlation
FDI équation F (1, 9)=19,203 prob>F=0,0018 Auto-corrélation
M2_GDP équation F (1, 9)=77,400 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
QM_GDP équation F (1, 9)=61,916 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
PC_GDP équation F (1, 9)=67,265 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
Pays Non Pétroliers
Variables de Valeur calculée du test de H0 : no first-order auto- Décision du test
développement financier Wooldridge correlation
alternatives H1 :first-order auto-
correlation
FDI équation F (1, 10)=76,285 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
M2_GDP équation F (1, 10)=56,902 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
QM_GDP équation F (1, 10)=132,608 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
PC_GDP équation F (1, 10)=106,679 prob>F=0,0000 Auto-corrélation
Source : établi à partir des résultats du test d’auto-corrélation.

Les résultats montrent, que les résidus de ce modèle sont hétéroscédastiques et auto-
corrélés quel que soit l’échantillon considéré et quelle que soit la variante du
développement financier. À cet effet, nous optons pour la méthode d’estimation par les
Moindres Carrés Généralisés Réalisables (MCGR) qui permettra de corriger pour les
deux problèmes à la fois.
II.3.2 Estimation et interprétation des résultats :
La décomposition des indices institutionnels en indices élémentaires nous informera
davantage sur l’impact de la qualité institutionnelle, et sur la composante précise qui
affecte plus spécifiquement le développement financier dans les pays de la région MENA.
Les résultats d’estimation du modèle avec la méthode des (MCGR) confirment le fait que
la qualité institutionnelle affecte plus spécifiquement le développement financier dans les
pays pétroliers du MENA comparativement aux pays non pétroliers.
Les résultats montrent plus spécifiquement l’importance du degré de perception de
l’efficience et de l’équité du système judiciaire et le respect des contrats et des
conventions, indiqué par l’indice (RL) pour le développement financier des pays du
MENA, pétroliers et non pétroliers. Il est, de ce fait, l’indice institutionnel qui affecte le

216
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

plus le développement financier global, la taille du système financier, le degré de


mobilisation de l’épargne de long terme, ainsi, que le financement bancaire du secteur
privé. Son effet est positif et significatif quelle que soit la variable du développement
financier.
Dans les pays du MENA, une augmentation de l’indice (RL) d’un point d’indice implique
une augmentation de l’indice FDI de 0,428 points d’indice, de l’indicateur (M2_GDP) de
19,218 points d’indicateur, de l’indicateur (QM_GDP) de 14,511 points d’indicateur et de
l’indicateur (PC_GDP) de 11,360 points d’indicateur au seuil de significativité de 1%.
Ceci indique que l’état de droit est une variable déterminante du développement
financier, de la taille du système financier, du degré d’attraction de l’épargne de long
terme et du financement bancaire du secteur privé, dans les pays du MENA, pétroliers et
non pétroliers. Par conséquent, nous confirmons les résultats de La Porta et al. (1997),
Pistor et al. (2000), Law et Azman-Saini (2008) ainsi que ceux de Gazdar (2011).
Le second indice institutionnel déterminant du développement financier est celui
mesurant l’efficacité des pouvoirs publics (GE). Ce dernier, exerce aussi une influence
positive et significative sur le développement financier global, la capacité du système
bancaire à mobiliser l’épargne de long terme et le financement bancaire du secteur privé.
Ces résultats sont apparents dans l’échantillon total et le sous échantillon des pays
pétroliers. Dans les pays non pétroliers, l’efficacité du gouvernement ne semble une
variable positivement déterminante du développement financier que lorsque ce dernier
est mesuré par le ratio des crédits au secteur privé au seuil de significativité de 5%.
Prenons l’échantillon des pays du MENA, une amélioration d’efficacité des pouvoirs
publics d’un point d’indice entraine une augmentation du développement financier global
de 0,236 points d’indice, de la capacité des banques à mobiliser l’épargne de 8,320 points
d’indicateur et du financement bancaire du secteur privé de 11,739 points d’indicateur au
seuil de significativité de 1%.
Ceci indique que la qualité des services publics, la qualité de l’administration et le degré
de son indépendance vis-à-vis des pressions politiques représentent des déterminants
importants du développement financier dans les pays du MENA en particulier les pays
pétroliers, alors qu’elles ne semblent pas si importantes pour les pays non pétroliers.

217
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Tableau n°4.18 : La qualité institutionnelle détaillée. Résultats d’estimation des modèles de panels avec les différentes variables financières par la méthode
des MCGR. La variable intentionnelle est désagrégée en six variables élémentaires suivantes : CC : contrôle de corruption, GE : efficacité de gouvernance,
PS : stabilité politique, RQ : qualité de réglementation, RL : État de droit, VA : voix et responsabilité.
Source : établi à partir des résultats d’estimation repris en Annexe n° 4-5.
Échantillon
MENA (21) Pétrole (11) Non Pétrole (10)
Variables FDI M2_GDP QM_GDP PC_GDP FDI M2_GDP QM_GDP PC_GDP FDI M2_GDP QM_GDP PC_GDP
N=21T=(199 N=21 N=21 N=21 T= N=11 N=11 N=11 N=11 T=(1996- N=10 N=10 N=10 N=10
9-2011) T=(1999- T=(1999- (1998-2011) T=(1997- T=(1998- T=(1998- 2011) T=(1999- T=(1999- T=(1999- T=(1999-
2011) 2011) 2011) 2011) 2011) 2011) 2011) 2011) 2011)
CC -0,0415 -1,4049 -2,3065 -1,1948 0,1017 0,8228 -1,6006 4,0787** -0,2854** -10,1572* -8,1402* -7,4295**
(0,446) (0,621) (0,279) (0,541) (0,104) (0,779) (0,466) (0,045) (0,013) (0,087) (0,081) (0,018)
GE 0,2364*** 2,9884 8,3202*** 11,7396*** 0,2761*** 6,2362 9,8567*** 9,3987*** -0,0108 -11,8559 6,3925 9,7830**
(0,003) (0,504) (0,005) (0,000) (0,006) (0,214) (0,003) (0,003) (0,944) (0,146) (0,329) (0,015)
PS -0,0568* -3,2446* -3,0788** -0,9062 -0,1028** -8,2882*** -3,4338** -0,6315 0,0393 3,3612 0,1397 2,3960
(0,083) (0,070) (0,010) (0,433) (0,021) (0,000) (0,013) (0,640) (0,551) (0,310) (0,956) (0,171)
RQ 0,0846 2,4543 1,7907 1,4194 -0,0454 -0,6354 -0,6063 -2,4125 0,2418 6,9563 1,5351 7,0421
(0,240) (0,511) (0,473) (0,547) (0,475) (0,846) (0,774) (0,246) (0,132) (0,403) (0,812) (0,101)
RL 0,4289*** 19,2188*** 14,5114*** 11,3600*** 0,3594*** 15,2355*** 12,8947*** 6,9099** 0,4458*** 18,0597** 17,710*** 8,9741**
(0,000) (0,000) (0,000) (0,000) (0,000) (0,001) (0,000) (0,011) (0,003) (0,017) (0,005) (0,021)
VA 0,1752*** 5,1529* 3,9078* 9,5786*** 0,0404 5,5829* 2,9988 -2,0033 0,0774 -0,2444 -2,8507 6,7803***
(0,001) (0,077) (0,081) (0,000) (0,584) (0,095) (0,233) (0,420) (0,416) (0,964) (0,494) (0,008)
KAOPEN 0,0492** 1,7942* 2,1637*** 1,3116** 0,0574** -1,0660 0,2962 1,0851 0,0530* 1,4155 6,0630*** 1,3974*
(0,014) (0,090) (0,008) (0,034) (0,013) (0,458) (0,718) (0,111) (0,073) (0,338) (0,000) (0,087)
TO -0,0002 0,00063 -0,0464 0,0396 -0,0007 0,0091 -0,0239 0,0158 0,0047*** 0,2338*** 0,0323 0,1676***
(0,710) (0,987) (0,108) (0,104) (0,217) (0,798) (0,292) (0,394) (0,001) (0,002) (0,608) (0,000)
CR 0,528 5,576** 0,1790 3,4197* 0,0420 4,3522 -0,2528 3,1964* 0,1925** 10,3338** 0,5846 6,8812***
(0,294) (0,043) (0,919) (0,054) (0,431) (0,102) (0,884) (0,056) (0,050) (0,039) (0,876) (0,008)
lnGDPPC -0,2013*** -11,096*** -4,6839*** -2,5243** -0,147*** -2,4719 -2,3255* 0,4253 0,2310*** 12,1116*** 8,9620** 6,5107***
(0,000) (0,000) (0,000) (0,024) 0,000) (0,236) (0,075) (0,717) (0,010) (0,009) (0,027) (0,006)
Inf_rate -0,0021 -0,2343*** -0,0778 -0,0558 -0,0014 -0,3132*** -0,0547 -0,0171 -0,0099** -0,543*** -0,2672* -0,1506
(0,146) (0,005) (0,198) (0,255) (0,271) (0,002) (0,278) (0,598) (0,017) (0,010) (0,092) (0,134)
Observations 273 273 273 294 165 154 154 176 130 130 130 130
Notes : les variables dépendantes sont: l’indice du développement financier (FDI), les actifs liquides rapportés au PIB (M2_GDP), la Quasi monnaie rapportée au PIB (QM_GDP) ou les Crédits au secteur
privé rapportés au PIB (PC_GDP). Les variables explicatives sont les variables institutionnelles : CC= contrôle de corruption; GE=Efficacité de la gouvernance; PS= Stabilité Politique; RQ=Qualité
règlementaire; RL=État de Droit, et VA= Voix et responsabilités. KAOPEN= ouverture financière; TO= ouverture commerciale; CR= registres de crédits; lnGDPPC= log du produit intérieur brut par
habitant. Inf_rate= taux d’inflation. Entre parenthèses P-Value des coefficients. (***), ( **), (*), dénotent la significativité aux seuils de 1%, 5% et 10% respectivement.

218
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Dans les pays du MENA et les pays pétroliers, la stabilité politique (PS), affecte
négativement le développement financier. Un effet nettement constaté sur le
développement financier global (FDI), la taille du système financier (M2_GDP) ainsi que
sur la mobilisation de l’épargne de long terme (QM_GDP). Notons que ce résultat ne
concorde pas avec celui de Law et Azman-Saini (2008). L’effet négatif de la stabilité
politique est, peut être la principale conséquence de son très faible niveau, au point
qu’une amélioration de la stabilité politique exerce toujours une influence négative sur le
développement financier dans les pays du MENA, en particulier les pays pétroliers. Ceci
se justifie davantage par le fait que de nombreux pays de la région souffrent d’une
instabilité politique.
L’indice institutionnel « Voix citoyenne et responsabilité » mesurant la tendance des
processus politiques, les libertés civiles, les droits politiques et l’indépendance des médias
n’exerce d’effet positif et significatif que sur le financement bancaire du secteur privé
dans les pays du MENA, principalement non pétroliers.
L’indice de « Maîtrise de corruption » qui mesure la perception de l’usage de la puissance
publique dans la recherche des gains privés ou personnels, n’exerce d’effet significatif sur
le développement financier que dans les pays non pétroliers. Cependant, les coefficients
associés à l’indice sont négatifs et significatifs, dans l’échantillon des pays non pétroliers
du MENA. Ceci indique que des niveaux élevés de corruption jouent en faveur du
développement financier mesuré soit par l’indice synthétique (FDI), l’indicateur de taille
(M2_GDP), l’indicateur de mobilisation de l’épargne de long terme (QM_GDP) et le
financement bancaire du secteur privé (PC_GDP). Cet effet négatif n’est repérable que
dans les pays non pétroliers. Dans les pays pétroliers, la perception de la corruption
apparait significative pour le financement du secteur privé avec un signe positif. Dans ce
contexte, Bardhan (1997) souligne que la corruption sous certaines formes peut jouer un
rôle de facilitateur des procédures administratives ce qui peut stimuler le développement
financier.
Une amélioration dans la perception de la corruption d’une unité implique une baisse du
développement financier global de 0,285 points d’indicateur, de la taille du système
financier de 10,57 points d’indicateur, de la capacité des banques à mobiliser l’épargne de
long terme de 8,14 points d’indicateur et du financement bancaire du secteur privé de
7,429 points d’indicateur.
Les résultats d’estimation montrent que la qualité de la règlementation n’exerce aucun
effet significatif sur le développement financier dans les pays du MENA que ce soit
pétroliers ou non pétroliers.
Quant aux autres variables explicatives, leurs effets sont, globalement, similaires à ceux
de l’analyse agrégée.

219
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Les variables d’ouverture financière et d’ouverture commerciale préservent leurs signes


positifs sur le développement financier dans les pays non pétroliers. Néanmoins, la
variable relative à la disponibilité de l’information sur le crédit perd de sa significativité
dans cette analyse détaillée. Quant au développement économique, il demeure
significativement et positivement relié au développement financier dans les pays non
pétroliers du MENA, mais négativement en considérant l’échantillon total et
l’échantillon des pays pétroliers.
En résumé, il est important de souligner que l’effet des différentes variables explicatives
sur le développement financier dans les pays du MENA est véhiculé principalement par
leurs effets sur le développement financier dans les pays pétroliers comparativement aux
pays non pétroliers. De plus, la décomposition de l’échantillon des pays du MENA, nous
a permis de mettre en évidence la différence remarquable entre les pays pétroliers et les
pays non pétroliers en matière des déterminants du développement financier.

220
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

Conclusion
Un modèle économétrique, d’un panel de 21 pays de la région MENA qui couvre la
période de 1996 à 2011, avec des variantes à effets fixes et à effets aléatoires, nous a
permis d’analyser les déterminants macroéconomiques et institutionnels du
développement financier dans la région et d’en déterminer leurs poids relatifs.
Outre la considération de l’échantillon total, nous considérons aussi les sous échantillons
des pays pétroliers et non pétroliers.
Les résultats des différents tests préalablement effectués nous ont imposé l’estimation du
modèle par la méthode des (MCGR), comme étant la méthode la plus appropriée en
présence des résidus hétéroscédastiques et auto-corrélés.
Dans un premier temps, nous avons mesuré la qualité institutionnelle en regroupant les
six indices élémentaire de Kaufmann en trois indices agrégés.
Les résultats d’estimation nous révèlent que parmi les variables institutionnelles, la
capacité des gouvernements à formuler et à mettre en œuvre des politiques judicieuses,
ainsi que le degré du respect des institutions, constituent les variables institutionnelles
déterminantes du développement financier dans les pays du MENA, en particulier les
pays pétroliers. À l’opposé, la variable représentative des processus par lesquels les
gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés s’avère la principale variable
institutionnelle déterminante du développement financier dans les pays non pétroliers.
Les résultats démontrent, entre autres, l’importance de la crédibilité du gouvernement,
en particulier par le biais de la confiance portée envers son administration, la perception
des politiques favorables au contexte économique ainsi que l’efficience et l’équité du
système judiciaire et le respect des contrats pour la stimulation de l’intermédiation
financière dans les pays du MENA, notamment les pays pétroliers.
Outre ces variables de qualité institutionnelle, l’ouverture financière et l’ouverture
commerciale semblent jouer un rôle en matière du développement financier dans les pays
de la région. Notons que leur importance vient juste après les variables institutionnelles.
La divergence des résultats entre les pays pétroliers et les pays non pétroliers démontre
l’avantage de la décomposition de notre échantillon suivant le critère d’exportation du
pétrole. En effet, les variables qui déterminent le développement financier dans les pays
pétrolier ne sont guère les mêmes dans les pays non pétroliers du MENA.
Les pays ayant des systèmes financiers moins développés, devraient axer leurs
démarches sur le vecteur des principaux éléments qui déterminent la qualité
institutionnelle, à savoir l’état de droit et l’efficacité des pouvoirs publics. Une stratégie
qui permettrait une amélioration certaine de l’infrastructure institutionnelle dans les
pays de la région MENA. Et, par le fait même, une réduction du phénomène de la

221
QUATRIÈME CHAPITRE : LES DÉTERMINANTS MACROÉCONOMIQUES
ET INSTITUTIONNELS DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER : ANALYSE
EN DONNÉES DE PANEL SUR LES PAYS DU MENA

corruption et une stabilité politique plus améliorée ce qui exhorte une relance des
secteurs bancaires, noyau dur des systèmes financiers d’une manière générale.
Les résultats de notre travail sont, en partie, congruents avec les enseignements
théoriques et en parfaite cohérence avec les conclusions de certains travaux empiriques.
Toutefois, les résultats du travail peuvent être dus à la causalité inverse, car la méthode
d’estimation utilisée ne contrôle pas pour la causalité inverse. Plus encore, l’analyse
conduite ci-dessus, ne nous informe que sur les relations de court terme, et ne donne
aucune indication sur les relations de long terme.
Une fois sont déterminés les facteurs éventuellement explicatifs du développement
financier dans les pays du MENA, dont l’Algérie, nous étudierons dans le cinquième
chapitre suivant, le rôle du système bancaire dans la dynamique de création des
entreprises.

222
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

CINQUIÈME CHAPITRE
Dynamique de création des entreprises en
Algérie et politiques publiques : Quel rôle pour le
système bancaire
Introduction
Malgré l’importance assignée au secteur privé dans la conduite du processus du
développement économique, il n’a reçu de considérations de part le législateur algérien
qu’à partir du début des années 1980. Durant la période d’après l’indépendance et eu
égard de la volonté affichée, explicitement ou implicitement, dans certains textes de lois,
le secteur privé est resté, malheureusement, marginalisé. L’observation de
l’environnement institutionnel en Algérie vers le début de la décennie 2000, fait montre
d’une évolution positive, mettant de plus en plus le secteur privé au centre du
développement économique. Effectivement, de nombreux textes juridiques et
règlementaires accompagnés de nombreuses mesures incitatives ont vu le jour dont la
finalité est d’encourager la création des entreprises et l’investissement privé en général.
Cette volonté de développer le secteur privé s’aperçoit plus nettement dans les
différentes dispositions de la loi n°01-18 portant création des structures d’aide à la
création et au développement des PME et les textes règlementaires qui lui y sont
accompagnés au fur et à mesure, tant sur le plan financier que sur le plan du conseil et
d’assistance des nouveaux promoteurs d’activité.
Toutefois, et relativement aux affirmations de Schumpeter ainsi qu’aux résultats des
travaux empiriques, le système bancaire en Algérie a-t-il une contribution effective à la
dynamique de création des entreprises enregistrées cette dernière décennie.
Le présent chapitre s’assigne pour objectif d’examiner la dynamique de création des
entreprises en Algérie durant la décennie 2000. Nous nous interrogerons sur le rôle du
système bancaire dans le financement de la dynamique de création des PME, notamment,
avec l’instauration des différents dispositifs d’aide à la création et au développement des
PME. Pour ce faire, le chapitre sera structuré en deux sections. Une première qui a pour
objet d’examiner la dynamique de création des entreprises en Algérie, brièvement en
utilisant la base du CNRC et en détails en utilisant la base de données sur les PME tout
en mettant un accent particulier sur les différentes politiques d’appui à la création des
entreprises. Une seconde section traitera, quant à elle, de la relation éventuelle entre le
niveau du développement bancaire et la dynamique de création des PME. Elle tentera
d’examiner la contribution des banques au financement de la dynamique de création des
PME tant en se référant aux différents dispositifs qu’en prenant les financements
bancaires au secteur privé d’une manière globale.

223
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Première Section : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES EN


ALGÉRIE. CADRE INSTITUTIONNEL ET ÉTAT DES LIEUX. QUEL RÔLE
POUR LES DISPOSITIFS PUBLICS
Nous avons déjà souligné l’importance que revête la création des entreprises en tant
qu’un principal acte entrepreneurial. Dans cette section il sera question de la
présentation de quelques repères législatifs relatifs à l’essor du secteur privé et de la
création des entreprises en Algérie. En effet, plusieurs périodes de marginalisation ont
caractérisé le secteur privé avant son essor vers la fin de la décennie 1990 et
particulièrement au début de la décennie 2000 avec la promulgation de l’ordonnance sur
l’investissement et de la loi sur l’orientation des PME. Donc entre la fin des années 1980
et le début des années 2000, il y a eu une reconnaissance progressive du secteur privé,
sur le plan juridique, ayant permis son essor.
Mais la question qui se pose, est ce réellement, cette reconnaissance juridique s’est
traduite par une dynamisation du secteur privé, en particulier la composante des PME ?
Afin de retracer un état des lieux de la création des entreprises et de repérer l’existence
d’un dynamisme, nous faisons recours, d’abord aux données du CNRC reflétant
particulièrement la dynamique d’inscription au registre du commerce, puis aux données
du ministère de l’industrie et des mines portant sur les PME. C’est d’ailleurs ces
dernières statistiques que nous utiliserons dans le reste du chapitre.
En raison du fait que des structures et des politiques d’appui à la création des PME ont
été consacrées dans différentes dispositions de la loi 01-18, nous examinons leur
contribution à la création des PME en Algérie.
Toutefois, il reste à savoir si ces différentes réformes du cadre institutionnel, juridique et
règlementaire, se sont soldées par une amélioration du classement de l’économie
algérienne dans le Doing Business, particulièrement en ce qui concerne le domaine de
création des entreprises.
I.1 Repères législatifs relatifs à la dynamique de création des entreprises
Aborder la question de la dynamique de création des entreprises revient, de prime à bord,
à présenter l’évolution du cadre législatif relatif au secteur privé et à la création des
entreprises. Pour ce faire, nous présentons, brièvement, l’évolution historique des
principaux textes législatifs régissant l’investissement privé depuis l’indépendance
jusqu’à la décennie 2000.
Depuis l’indépendance à nos jours, l’essor du secteur privé en Algérie était précédé par
une longue phase de marginalisation. En effet, ce n’est qu’à partir du début des années
1980 que ce secteur se voit préoccuper le législateur algérien. Une préoccupation
apparente à travers notamment les différents codes d’investissement et les différents
textes de loi mettant au centre l’investissement privé.

224
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Dans ce point nous exposons, succinctement, les principales étapes d’essor du secteur
privé et donc de la dynamique entrepreneuriale en Algérie via des repères législatifs.
Deux principales périodes sont clairement distinctes, une première allant de
l’indépendance au début des années 1980, qui correspond à la période de marginalisation
du secteur privé et une seconde allant de 1982 à nos jours caractérisée, à l’encontre de la
première, par un essor et une reconnaissance progressive du secteur privé.
I.1.1 La période allant de l’indépendance au début des années 1980 :
Une période caractérisée par une marginalisation du secteur privé et des politiques du
développement orientées exclusivement au secteur public, appelé à jouer un rôle
considérable dans le processus du développement national.
La loi de 1963, portant code des investissements, dans ses dispositions, encouragea
principalement l’investisseur étranger, jugé indispensable au développement d’une
Algérie qui vient juste d’avoir son indépendance. En dépit des régimes particuliers
prévus par ce code, ce dernier n’a pas permis de mobiliser le capital étranger, non plus le
capital national en raison particulièrement de l’instabilité politique et économique qui
régnaient durant cette période. Ce n’est qu’avec l’ordonnance du 15 septembre 1966
qu’un nouveau code des investissements a été établi, et venu étendre le premier code au
capital national. Ce nouveau code des investissements a rendu l’agrément de
l’investissement privé obligatoire sous des critères sélectifs tout en simplifiant les
procédures d’agrément. De plus, il a définit des avantages dont bénéficieront les
investissements agréés afin de les orienter selon les objectifs du plan. Toutefois,
l’absence de certaines clartés concernant, particulièrement, la définition des créneaux
réservés au secteur privé, ont rendu le code de 1966 obsolète.
I.1.2 La période de reconnaissance progressive du secteur privé et de l’entrepreneuriat en
Algérie :
La loi 82-11 relative à l’investissement productif, constitue la première loi qui a tenté
d’améliorer les mesures prises vis-à-vis du secteur privé. Elle a institué un agrément
préalable et obligatoire à tout projet d’investissement privé, avant toute démarche
administrative, et a fixé un plafond plus favorable des financements auprès du système
bancaire.
Cette loi a distingué trois types d’investissements : l’investissement de création,
l’investissement d’extension et l’investissement de renouvellement.
Malgré que cette loi ait réaffirmé la place importante que pourra occuper le secteur privé,
la volonté des pouvoirs publics de le contrôler et de l’encadrer dans le but de l’insérer
dans les processus de planification centralisée, prime sur toute volonté. Faisant, ainsi,
montre d’un secteur privé non libéralisé.
Durant les années 1980, les entreprises publiques se sont retrouvées en une situation de
crise d’endettement, ayant suscité leur restructuration organique et financière. Cet état a
enclenché d’autres réformes, une première, portant sur le métier des banques, c’est la

225
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

réforme bancaire de 1986, suivie par la loi 88-01 du 12 janvier 1988 relative à
l’orientation des entreprises publiques économiques ayant attribué une autonomie aux
entreprises publiques économiques y compris les institutions financières.
Cependant, l’intégration du secteur privé dans le processus du développement
économique n’est effectivement intervenue que suite à la promulgation de la loi 88-25
portant sur l’intégration du secteur privé dans l’économie. Ce texte a introduit l’abolition
du plafond à l’investissement privé local et la dissolution de l’office du suivi et du
contrôle de l’investissement privé. Ces mesures ont pour objectif essentiel la relance du
secteur privé en dehors de tout contrôle opposant.
La loi sur la monnaie et le crédit du 14 avril 1990, malgré qu’elle ait pour principal
objectif la libéralisation du système financier algérien, ceci n’empêche qu’elle a consacré,
dans ces dispositions, une place importante à la liberté d’investissement étranger.
Néanmoins, jusqu’à cette date le secteur privé est resté marginalisé et de faible
dynamique. Ce n’est qu’à partir du code des investissements de 1993 que l’investissement
privé se voit occuper une place beaucoup plus importante. Ce nouveau code des
investissements institué via le décret législatif n° 93-12 du 5 Octobre 1993, a été
promulgué dans le cadre des mécanismes de transition à l’économie de marché,
traduisant la volonté d’ouverture de l’économie nationale. Dans son contenu, il y a eu la
création d’une agence de promotion, de soutien et de suivi de l’investissement (APSI).
Une agence publique appelée à assister les promoteurs dans l’accomplissement des
formalités classiques par le biais d’un guichet unique. De plus, le décret consacre l’égalité
entre l’investissement privé national et étranger.
Conséquemment au décret législatif n° 93-12, une série de textes a été introduite suite à
la situation des entreprises durant une période caractérisée par des déséquilibres
macroéconomiques importants et une crise sociale. À cet effet, deux principales lois ont
été instituées visant le désengagement de l’État, la loi sur la privatisation des entreprises
publiques et loi sur la gestion des capitaux marchands de l’État.
Tout le dispositif créé à partir de 1993 a été voué à l’échec du fait qu’il n’a pas parvenu à
la relance du secteur privé.
Face à un bilan très mitigé, les autorités compétentes ont procédé à la révision du cadre
institutionnel relatif à l’investissement en général et à l’entrepreneuriat en particulier via
l’ordonnance n° 01-03 du 20 Août 2001 relative au développement des investissements et
la loi n° 01-18 du 12 Décembre 2001, relative à l’orientation sur la promotion de la petite
et moyenne entreprise.
L’ordonnance relative au développement des investissements avait pour principal objectif
d’améliorer l’environnement administratif et juridique de l’investissement. Elle a prévu la
création de nouveaux organes, le Conseil National de l’Investissement (CNI) sous
l’autorité du chef du gouvernement, le fonds d’appui à l’investissement ainsi que l’Agence
Nationale du Développement de l’Investissement (ANDI) en remplacement de l’APSI.

226
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Cette ordonnance donne plus de rôle au secteur privé, encouragé davantage à travers les
mesures consenties par l’État.
La loi n° 01-18 relative à l’orientation sur la promotion de la PME a pour objet de définir
les petites et moyennes entreprises et les mesures d’aide et de soutien à leur promotion.
Ces dernières ont pour principaux objectifs, l’impulsion de la croissance économique et
l’encouragement à l’émergence de nouvelles entreprises. Les formalités de constitution,
d’information, d’orientation, d’appui et d’accompagnement des PME s’effectuent au titre
de cette loi par le biais des centres de facilitation créés à cet effet69. Il est, aussi, prévu
dans les dispositions de la loi 01-18, la création d’un fonds de garantie des crédits
bancaires aux PME (FGAR).
Conséquemment à cette loi, un ensemble de dispositifs d’appui à la création et au
développement des PME a été, au fur et à mesure, mis en place. La gestion de ces
dispositifs a été assignée à des structure et des agences gouvernementales, existantes ou
à créer. L’Agence Nationale de Soutien à l’Emploi des Jeunes (ANSEJ) pour gérer le
dispositif ANSEJ, l’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit (ANGEM) qui se
charge de la gestion du dispositif du microcrédit ANGEM, la Caisse Nationale
d’Assurance Chômage (CNAC), pour gérer le dispositif CNAC orienté aux chômeurs
promoteurs d’activité et les fonds de garantie qui se chargent de la gestion des dispositifs
de garantie des crédits bancaires aux PME: Fonds de Garantie des crédits aux PME
(FGAR) et la Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement aux PME (CGCI-PME).
L’ANSEJ est une agence très ancienne créée par le décret exécutif n° 96-296 du 08
Septembre 1996 portant création et fixant les statuts de l’agence nationale de soutien à
l’emploi des jeunes. Un organisme à caractère spécifique placé sous l’autorité du chef du
gouvernement et chargé de la gestion du dispositif ANSEJ. Son rôle dans la relance de
la création des entreprises a été renforcé durant la décennie 2000, en particulier suite à
loi n°01-18 relative à l’orientation des PME. À cet effet, les conditions et le niveau d’aide
apporté aux jeunes promoteurs sont fixés via le décret exécutif n° 03-290 du 06
Septembre 2003, modifié et complété via les décrets exécutifs n°10-157, n°11-103 et le
Décret exécutif n°13-125.
Le dispositif CNAC est géré, quant à lui, par la Caisse Nationale d’Assurance Chômage.
Le cadre général de ce dispositif a été fixé par le décret présidentiel n° 03-514 du 30
Décembre 2003, complété en 2011 via le décret présidentiel n° 11-101 du 06 Mars 2011.
Quant aux conditions de mise en œuvre du présent dispositif, elles ont été arrêtées par le
décret exécutif n°04-02 du 3 Janvier 2004, modifié et complété par le décret n° 11-104 du
06 Mars 2011
Le dispositif ANGEM a été mis en place en 2004 via le décret présidentiel 04-13. Ce
dispositif est géré par l’Agence Nationale de Gestion du Microcrédit conformément au

69
Article 13 de la loi n° 01-18, portant orientation sur la PME

227
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

décret exécutif 04-14 du 22 Janvier 2004, modifié et complété via le décret présidentiel
n°11-133 du 22 Mars 2011. Les conditions et le niveau des aides accordées aux
bénéficiaires du microcrédit sont fixés via le décret exécutif n° 04-15 modifié et complété
via le décret 04-134.
Le dispositif de garantie des crédits aux PME (FGAR) prévu dans la loi 01-18, a été créé
via le décret exécutif 02-373 du 11 Novembre 2002. Le fonds a pour objet de garantir les
crédits bancaires aux PME (création, rénovation d’équipements, extension et prise de
participation).
Le second dispositif de garantie des crédits d’investissement aux PME est géré par la
(CGCI-PME). La caisse est créée par le décret présidentiel n° 04-134 du 19 Avril 2004,
et sa garantie est assimilée à une garantie de l’État.
Il est donc nettement remarquable que le cadre institutionnel du secteur privé et de la
création des entreprises est en perpétuelle modification, enrichit d’avantage durant la
décennie 2000, en particulier à partir de 2001. Durant cette période, un arsenal juridique
important a caractérisé le cadre institutionnel de la création des entreprises et de
l’investissement d’une manière générale. Ce cadre institutionnel aura sans doute des
conséquences favorables sur l’entrepreneuriat et permettra de dynamiser le secteur privé.
Afin d’apprécier le rôle de cet arsenal juridique et son impact sur l’entrepreneuriat en
Algérie, nous retraçons dans ce qui suit la dynamique de création des entreprises, durant
particulièrement la décennie 2000. Pour ce faire, il est indispensable de disposer de séries
de données longitudinales relatives à la création des entreprises.
Deux principales bases de données sont disponibles pour le cas de l’Algérie, la première
est celle produite par le Centre National des Registres de Commerce (CNRC) et la
seconde est celle regroupant des données sur les Petites et Moyennes Entreprises.
Nous allons, d’abord, passer en brève revue la dynamique de création des entreprises
suivant les données du CNRC, puis nous exposerons une analyse un peu détaillée sur
l’évolution des PME en Algérie suite à l’arsenal juridique mis en place à partir des
années 2000.
I.2 La dynamique de création des entreprises en Algérie :
La dynamique de création des entreprises en Algérie pourra être examinée en se basant
sur les deux seules bases de données existantes, celle du (CNRC) qui fournit des
informations sur la dynamique d’enregistrement des entités commerciales au registre de
commerce, et la base de données sur les PME, fournit par le ministère de l’industrie et
couvrant des données sur la mouvance des PME privées en Algérie.
Nous estimons que la base de données qui reflètera au mieux la dynamique de création
des entreprises est celles des PME. Cela n’empêche de présenter brièvement la
dynamique d’immatriculation au registre de commerce, enchaînée par une présentation
détaillée de la dynamique des PME privées.

228
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Commençons par la base de données du CNRC. Ce dernier est tenu d’établir,


périodiquement, des statistiques relatives aux immatriculations, modifications,
réimmatriculations et radiations des commerçants au registre de Commerce. Il est aussi
tenu de les transmettre et de les diffuser auprès des administrations et des institutions
concernées. Il publie annuellement les données relatives aux mouvements touchant au
registre du commerce.
Au regard du nombre des commerçants actifs inscrits au registre de commerce, l’Algérie
est marqué par une dynamique considérable de création des entreprises (personne
physique et morale confondues).
Le nombre des inscrits est passé de 768 612 entreprises en 2002 à 1 600 139
entreprises70 en 2011, soit un accroissement de 831 527 entreprises en 10 ans; 723 611
de personnes physiques et uniquement 107 916 de personnes morales (voir la figure
n°5.1). De ce fait, cette évolution croissante est considérables des entreprises actives en
Algérie est le seul fait de l’évolution croissante des personnes physiques.
Figure n°5.1 : évolution des immatriculations au registre de commerce (personnes physiques et
morales)
personne physiques personnes morales évolution des entreprises actives
2 000 000

1 500 000

1 000 000

500 000

0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Source : élaboré à partir des données du CNRC


Le secteur d’activité le plus pénétré est le commerce, avec une proportion de 48,6% dont
44% relèvent du commerce de détail et le reste du commerce de gros. C’est ce qui
explique la dominance des personnes physiques comparativement aux personnes
morales, soit 90% du total des entreprises enregistrées au registre du commerce. Quant
aux entreprises du secteur industriel, elles ne représentent que 17% du total des
entreprises enregistrées.
Pour une meilleure compréhension de la dynamique de création des entreprises en
Algérie, nous examinons les immatriculations nouvelles ainsi que les radiations des
commerçants, en particulier, des personnes morales au registre du commerce.

70
Personnes morales et physiques confondues

229
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Globalement, la création de nouvelles entreprises ou immatriculations est marquée par


une évolution positive illustrée dans les graphiques ci-dessous (figure n°5.2).
Figure n°5.2 : Évolution des immatriculations nouvelles au registre du commerce (personnes
physiques et morales).
Personnes Morales 300 000 Personnes Physiques 300 000 perso physiques
20 000 perso morales
250 000 nombre immatriculation
15 000 200 000 200 000

10 000 150 000


100 000 100 000
5 000
50 000
0 0 0

2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Source : élaborés à partir des données du CNRC.

Le nombre de nouvelles immatriculations atteint en 2011 (257 238) immatriculations


contre 36077 immatriculations en 2001, soit un taux d’évolution annuel moyen de 22%.
Le taux d’évolution le plus élevé est de l’ordre de 210%, enregistré en 2002. Année du
déclenchement d’une dynamique entrepreneuriale croissante en Algérie, suite aux
avancées significatives au plan institutionnel71.
Néanmoins, avec un nombre annuel moyen de nouvelles immatriculations de l’ordre de
139 096 immatriculations, uniquement 14 747 sont de personnes morales indiquant la
prépondérance des personnes physiques.
En termes de taux d’entrée, et à l’encontre de ce que nous indiquent les statistiques en
terme absolu, les personnes morales enregistrent une dynamique importante. Avec un
taux global moyen de nouvelles immatriculations de 13%, les personnes morales
enregistrent un taux d’entrée moyen de 14,9% contre 12,9% de personnes physiques
[Figure n°5.3].

71Car c’est à partir de 2002, suite à la promulgation de loi n°01-18 sur la promotion des PME que la création
de nouvelles entreprises dans le secteur privé connait un envole considérable, suite notamment à l’introduction
et au renforcement des dispositifs d’appui à la création des PME. C’est ce que nous allons voir dans les
développements suivants à partir de la base de données sur les PME.

230
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Figure n°5.3 : évolution des taux d’entrée (taux d’enregistrement)72 par type de personne et par
secteur
personnes physiques 25
personnes morales
35 20
taux entrée ou enregistrement
30 15

25 10

20 5

15 0

10
5
0

taux d'entrée par secteur tx entrée PM tx entrée PP

Source : établi sur la base des données du CNRC


Les nouvelles immatriculations de personnes morales sont nettement concentrées dans le
secteur d’Import/Export avec un taux d’entrée annuel moyen de 20%, suivi du secteur
des services, avec un taux de 16,7%, puis par le secteur du commerce, de gros et de détail,
de 14,9% et 14,22% respectivement. Le taux d’entrée de personnes morales dans le
secteur de la production industrielle et BTPH est de 12,4% avec une prépondérance du
secteur du BTPH. En dernière position, on retrouve le secteur de la production
artisanale avec un taux d’entrée de 4,7%. Quant aux personnes physiques, le taux
d’entrée le plus important est enregistré dans le secteur du commerce de gros soit un
taux de 18,54%.
Toutes ces statistiques, que ce soit celles relatives à la prédominance des personnes
physiques ou celles relatives à l’entrée par secteur d’activité, reflète le caractère tertiaire
de l’économie nationale.
La dynamique d’enregistrement de nouvelles entreprises est aussi accompagnée d’un
nombre important de radiations73. On aperçoit que des taux d’entrée importants sont
accompagnés, le plus souvent, par des taux de sortie aussi importants. La sortie des
entreprises représente une proportion de 44,69% du total des nouvelles immatriculations.
Le nombre des radiations s’est accru de 125 548 personnes entre 2001 et 2011. Ces
évolutions sont illustrées dans les représentations graphiques suivantes.

72Taux d’entrée ou taux de nouvelles immatriculations, calculé par nos soins par le rapport entre le nombre de
nouvelles immatriculations et le nombre total des personnes enregistrées entre 2000 et 2011, et ceux à partir
des données du CNRC.
73Le CNRC, nous rapporte dans ses publications les données sur les radiations au registre de commerce qui

peuvent refléter la sortie des personnes physiques ou morales ou la cessation d’activité, du moins formellement.

231
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE
ÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Figure n°5.4 : évolution des radiations en comparaison aux immatriculations


300000 radiation entrée
250000
200000
150000
100000 139 096
50000
62 174
0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
entrée radiation
Immatriculation et radiation en
nombre immatriculation et radiation moyenne

taux sortie taux entrée 60 000 entrée en nombre sortie en nombre


20
50 000
15 40 000
30 000
10 20 000
10 000
5 0

immatriculation et radiation en Immatriculation et radiation


terme de taux comparées par secteur

Source : établi sur la base des données relatives aux immatriculations et aux radiations du CNRC.
L’évolution du taux de radiation74(sortie) entre 2002 et 2011 suit celle c du taux des
immatriculations nouvelles. Le taux annuel moyen des radiations au registre du
commerce est de l’ordre de 5,56%. Passant de 4,68% en 2002 à 9% en 2011, qui
représente son taux le plus élevé durant la période considérée. Malgré l’importance
l’importanc
relative des ratios, le solde entre les nouvelles immatriculations (13% en moyenne) et les
radiations (5,56% en moyenne) demeure positif.
En effet, les secteurs marqués par des taux d’entrée importants sont aussi ceux qui
enregistrent des taux de sortie les plus élevés. Lee secteur du commerce occupe les
premières positions en termes de sorties en pourcentage des entrées annuelles. Ce taux
est en moyen de 62,75% pour le commerce de détail et de 52,21% pour le commerce de
gros, représentant plus de la moitié
moitié des entrées. Suivi par les secteurs de la production
artisanale et de la production industrielle et BTPH avec des taux annuels moyens de
37% et en dernière position le secteur d’import-export
d’import avec un taux
aux annuel moyen de
29,24% [figure n°5.4]

74Le taux de radiation est calculé par le rapport entre le nombre des radiations et le nombre total des
enregistrements.

232
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Ce nombre culminant des sorties peut refléter, en grande partie, l’importance des
contraintes à la survie des entreprises après leur entrée.
Dans ce contexte d’ailleurs, le rapport GEM (2012) accentue l’existence de très fortes
barrières de passage à la maturation des entreprises [p. 37]. Parmi ces obstacles on cite
le plus souvent, la difficulté d’accès au système financier pour la levée des fonds externes.
Toutefois se limiter aux statistiques relatives à l’immatriculation de nouvelles personnes
(physiques et morales) ou des commerçants, ne permet pas de refléter la dynamique de
création des entreprises, non plus la dynamique entrepreneuriale. En effet, la base de
données du CNRC regroupe toutes les personnes physiques et morales y compris les
petits commerçants. Pour remédier à ce problème, nous considérons dans ce qui suit le
secteur des PME qui pourra refléter en grande partie la dynamique de création des
entreprises. Car même dans les mesures de la dynamique entrepreneuriale, les données
relatives aux PME sont plus représentatives.
En Algérie, une base de données a été mise en place à partir du début des années 2000,
suite à la promulgation de la loi 01-18 portant définition de la PME. Au niveau du
ministère de l’industrie et des mines, une direction de la PME a été créée afin de
promouvoir cette catégorie d’entreprises permettant d’assurer une dynamique
entrepreneuriale importante et ainsi une meilleure croissance industrielle. Cette entité a,
donc, reçu une importance considérable se reflétant à travers l’arsenal juridique mis en
place durant la décennie 2000.
En raison de l’importance que revête cette entité dans l’économie nationale durant cette
dernière décennie, nous optons pour la représentation de la dynamique de création des
entreprises via la dynamique des PME. Nous utilisons pour ce faire, les bulletins
d’information statistique sur les PME75.
Une dynamique entrepreneuriale importante marque l’économie algérienne à travers la
composante des PME, en particulier depuis 2001. Cette dynamique peut être reflétée via
la croissance annuelle des PME privées. En effet, elles représentent la composante la
plus importante du total des PME, correspondant en moyenne annuelle à 75,71% de la
population des PME durant la période allant de 2002 à 2011. Suivies par les artisans
avec une part moyenne de 26,3%. Quant à la part des PME publiques, elle est minime et
est en diminution suite, particulièrement, aux programmes de privatisation lancés par
les autorités publiques économiques durant ces dernières années. Sa part annuelle
moyenne est de l’ordre de 0,18%.
De fait, les deux principales composantes de la population des PME sont les PME
privées avec une dominance des personnes morales, ainsi que les PME artisanales. Par
ailleurs, dans cette contribution, dans le but de retracer la dynamique de création des
entreprises, nous nous focalisons sur ces deux composantes (PME privées et PME

75 Fournis par le ministère de l’Industrie et des Mines

233
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

artisanales)76, sans tenir compte des PME publiques. D’autant plus que la décennie 2000
a été marquée par un essor remarquable du secteur privé. Les projets d’investissement
déclarés auprès de l’ANDI sont dominés par le secteur privé, en moyenne, plus de 98%
de ces projets relèvent du secteur privé dont plus de 70% sont des projets de création.
Le tissu des PME privées en Algérie connait une dynamique importante. L’effectif des
PME nouvellement créées était de l’ordre de 24 832 PME en 2002 et il atteint un
nombre de 55 144 PME en 2012, soit en moyenne annuelle une création nette de 35 226
PME (entre PME privées et artisans). Un nombre non négligeable de PME issue des
réactivations marque aussi la mouvance des PME privées. À titre d’exemple en 2012,
5872 PME sont issues des réactivations.
Néanmoins, durant la période considérée, la mouvance des PME s’est également
accompagnée par des radiations non négligeables, pourtant inférieure au nombre de
nouvelles créations, en 2011 elles dépassent les 9000 radiations. Entre 2003 et 2012, les
radiations annuelles moyennes sont de l’ordre de 7824,2 PME, notons que les radiations
des PME privées seules représentent en moyenne 5715 PME radiées. Au premier
semestre de 2013, 2661 PME radiées dont 97,9% sont des PME privées [Tableau
n°5.1].
Tableau n°5.1 : évolution de la dynamique des PME privées en nombre (2003-2013)
Année 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
création 24 832 29 571 29 040 33 085 37 605 38 623 42 408 49 411 42 665 44 375 55 144 34 811
nette
PME 21 244 18 987 21 018 24 352 24 835 27 940 30 541 27 943 26 239 41 152 26719
privées
Artisans et 8 327 10 053 12 067 13 253 13 788 14 468 18 870 14 722 18 136 13 992 8092
profession
s libérales
réactivatio 1942 1920 2863 2702 2481 2966 3866 3389 5392 5872 3962
n
Radiation 4789 6578 6215 6186 6821 7399 14312 7915 9545 8482 2661
PME 4789 3407 3488 3090 3176 3475 9892 7915 9545 8373 2606
privées
Artisans et 3171 2727 3096 3645 3924 4420 109 55
profession
s libérales
Source : données tirées des bulletins d’information statistique sur les PME (2003-2013).

Le taux de création77 de nouvelles PME suit une évolution légèrement baissière comme
illustrée dans la figure n° 5.5, mais avec un taux d’évolution moyen positif sur la période
d’analyse de l’ordre de 8,5%.

76Dans les derniers bulletins d’information statistique sur les PME, ces deux composantes sont regroupées sous
la même catégorie « PME privées ».
77
Le taux de création est calculé par le rapport entre le nombre de création nette et le nombre des PME privées
pour chaque année (c'est-à-dire le cumul des PME privées). Par PME privées on distingue les PME privées et les
artisans.

234
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Figure n°5.5 : taux de création nette des PME, évolution et répartition par secteur d’activité
taux de création PME 5,000
12 (I) (II) (III) (IV) (V)
4,500
10
4,000
8 3,500
3,000
6
2,500
4
2,000
2 1,500
1,000
0
0,500
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012

0,000
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : établi à partir des données tirées des bulletins d’information statistiques sur les PME.
Notes : (I) Agriculture et pêche ; (II) Hydrocarbures, Énergies, Mines et Services liés; (III) BTPH; (IV)
Industrie Manufacturière et (V) Services.
Le taux annuel moyen de création est de 8,7% entre 2002 et 2012. Notons que le trend
décroissant de son évolution était remarqué tant pour les PME privées que pour la
composante des artisans.
Le taux de création de la composante seule des PME privées est de 5,67% et celui des
artisans est de 2,94% de la population des PME entre 2003 et 2011.
L’évolution très positive des créations d’entreprises privées est, plus particulièrement, le
résultat de la concentration des créations sur trois secteurs d’activité qui sont d’ailleurs
les plus dynamiques. En regroupant plus de la moitié des PME privées nouvellement
créées en 2011, le secteur des services est en tête avec un taux annuel moyen de création
de 3,7% du total de la population des PME privées. Suivi par le secteur du BTPH
représentant près de 30% de nouvelles PME (personnes morales) en 2011 et une
dynamique de création annuelle moyenne affichant un taux d’entrée de 2,8% de la
population des PME. Cet engouement particulier au secteur du BTPH s’explique par
l’attractivité de ce marché par les grands projets publics de logements et
d’infrastructures routières ayant été lancés particulièrement durant la période allant de
2001 à 2014.
Outre ce facteur, l’attractivité des secteurs de services et du BTPH peut être expliquée
par leur capacité à générer d’importants profits sans engagement de vastes projets
d’investissement.
Néanmoins, à partir de 2009, on aperçoit une baisse du taux de création des PME privées
dans le secteur du BTPH, en étant à plus de 4% en 2003, en 2012, le secteur n’enregistre
qu’un taux d’entrée de 1,33% du total des PME privées. Ceci peut s’expliquer par la
saturation du secteur.

235
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Avec près de 12% des PME privées nouvellement créées en 2011, le secteur d’industrie
manufacturière est en troisième position avec un taux de création annuel moyen,
uniquement, de 0,91% (2003-2012) se concentrant particulièrement dans l’industrie
agroalimentaire et l’industrie du bois et papier [Voir figure n°5.5, taux de création des
PME privées par secteurs d’activité].
Il est alors, nettement apparent que la pénétration des secteurs industriels demeure
moins importantes comparativement aux autres secteurs tertiaires et BTPH, témoignant
d’un processus de tertiarisation avancé. Affirmant, une fois de plus, le caractère tertiaire
de l’économie nationale et l’absence d’un tissu industriel important.
En matière de densité de création, une certaine dynamique de création des PME est
observable, avec un ratio de densité moyen de 1,68 donc, en moyenne, moins de deux
(02) nouvelles PME par 1000 personnes en âge de travailler sont enregistrées chaque
année entre 2003 et 2012. Notons qu’en 2012, le ratio de densité de nouvelles PME
atteint pour la première fois une valeur de 2,02 indiquant la création de deux nouvelles
PME par 1000 personne en âge de travailler.
Comparativement à la densité de nouvelles entreprises (SARL), enregistrées au registre
du commerce, (0,44)78 nouvelles SARL par 1000 personnes en âge de travailler, la densité
de nouvelles PME privées reste plus importante, malgré qu’elle révèle un degré
d’intégration limité. Cette divergence n’est que le reflet de l’importance des très petites
entreprises dans le tissu économique en Algérie, conséquence majeure des dispositifs du
microcrédit engagés par le gouvernement à partir de 2002.
L’examen de la structure des PME privées en termes d’effectif met en évidence la
prépondérance des très petites entreprises dont le nombre des salariés ne dépasse pas 9
salariés. En 2012, plus de 96% des PME79 créées sont de très petite taille. Alors que les
petites entreprises ne représentent que 3,49% du total des créations et moins de 0,5%
sont de moyenne taille. Ceci, en réalité, concorde très bien avec la configuration
sectorielle du tissu des PME, attestant de la prédominance du secteur tertiaire qui ne
nécessite pas des effectifs importants. Le peu de moyennes entreprises relève
principalement du secteur du BTPH.
Malgré qu’elles soient inférieures aux créations de nouvelles PME, les radiations
semblent importantes et une caractéristique non négligeable de la dynamique
entrepreneuriale. En effet, entre 2003 et 2012, les radiations constituent en moyenne
annuelle environ 20% des PME nouvellement créées soit un taux annuel moyen de
radiation de 1,7% de la population des PME [voir la figure n°5.6]. La tendance haussière
des radiations constitue une des problématiques majeures sur laquelle devront se pencher
les analyses ultérieures.

78 Donnée calculé à partir de la base Entrepreneurship de la Banque Mondiale.


79 PME privées, personnes morales.

236
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE
ÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Figure n°5.6 : Radiations en nombre et en termes de taux


40 radiations/population des PME radiations/ création nette

30

20

10

0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : établi sur la base des bulletins d’information statistique


statisti sur les PME.

Notons que les mêmes secteurs qui enregistrent des entrées importantes, sont aussi ceux
qui sont marqués par des taux de sortie élevés [figure n°5.7].

Figure n°5.7: Taux de radiation des PME privées par secteur d’activité
Agricult&Pêche Hydrocarbures& BTPH Indust Manufac Services
1,5

0,5

0
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Source : établi
li à base des bulletins d’information statistique sur les PME
Le taux de radiation le plus élevé est enregistré par le secteur des services soit 1,2% de la
population des PME en 2009 et 0,74% en moyenne entre 2003 et 2012. Suivi par le
secteur du BTPH avec un taux moyen annuel de radiation de 0,52% notons que l’année
2011 se distingue nettement par un taux de radiation le plus élevé de 0,69% de la
population des PME privées. Un classement nettement similaire à celui des créations
nettes.
Cette sortie appréciable
iable des PME reflète les difficultés rencontrées par les entreprises
nouvellement créées, liées en particulier à l’environnement des affaires. Outre ces
difficultés, le taux élevé de sortie des PME peut être le résultat d’une création sans
compétences particulières
ticulières dans le domaine, considérant la création de nouvelles
entreprises comme une simple solution au chômage facilité davantage par les mesures
d’appui à la création des PME, qui sont à l’origine des mesures de création d’emploi.
Au final la dynamiquee de création des entreprises est nettement reflétée dans la
dynamique de deux secteurs d’activité les Services et le BTPH.

237
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Il est vrai que le secteur des PME enregistre une progression importante en termes
d’activité. Cette composante, appelée à être un élément essentiel de la conduite du
développement économique, occupe-t-elle réellement une place primordiale dans le tissu
économique national ?
La PME privée en Algérie réalise des progrès importants en termes de création d’emploi
et de richesse.
Le nombre d’emploi déclarés par les PME privées est passé de 766 678 emplois en 2004
à 1 800 742 emplois en 2012, dont 1 089 467 salariés et 711 275 employeurs. Ce qui
dénote la nette progression de la contribution des PME privées en Algérie à la création
d’emploi.
Le secteur privé prend de plus en plus du poids dans la création de la richesse hors
hydrocarbure et ce depuis 1999, soit plus de 75% du PIB hors hydrocarbure en 1999 et
atteint en 2010 (84,98%) du PIB HH, soit en termes de valeur ajoutée 92,9% du total de
la valeur ajoutée créée en 2011.
L’évolution positive de sa part dans la création de la richesse et de l’emploi témoigne de
l’importance des PME, particulièrement privées dans l’économie nationale.
La place prépondérante de la PME dans l’économie, tant en terme d’emploi qu’en terme
de croissance économique, a été principalement le fruit des mesures et politiques
publiques d’aide à la création et au développement des PME.
Pour comprendre l’origine de cette dynamique, nous allons mettre un accent particulier
sur les différentes politiques d’appui à la création des PME en Algérie, afin de déceler
leur poids.
I.3 La création des entreprises : quelle place pour les politiques publiques ?
Dans ce point il sera question de présenter les différentes politiques publiques à la
création des entreprises et leur contribution à la dynamique de création enregistrée à
partir de 2003. Ces programmes se concrétisent généralement sous forme de conseils,
d’assistance aux nouveaux entrepreneurs, de financement et de garanties des différents
crédits.
Le gouvernement algérien et conséquemment à la loi n° 01-18 relative à l’orientation sur
la promotion de la petite et moyenne entreprise, a mis en place un ensemble de dispositifs
d’appui à la création des entreprises formant, ainsi, une politique d’appui à
l’entrepreneuriat.
Toutefois, il est vrai, particulièrement en Algérie, que ces programmes d’appui à
l’entrepreneuriat relèvent en principe d’une politique d’emploi visant à remédier au
problème du chômage, et non une politique d’entrepreneuriat en soi.
Ces politiques publiques se scindent en deux grands groupes : certaines visent une
assistance technique et le conseil aux nouveaux promoteurs et certains d’autres
programmes visent un soutien en termes de financement.

238
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

La disponibilité des financements constitue la première contrainte que rencontrent les


nouveaux entrepreneurs suivie par les contraintes administratives. Afin d’alléger ces
contraintes, des structures et des mécanismes de financement ont été développés. Ces
structures peuvent accorder soit des subventions aux nouveaux promoteurs ou des
crédits bancaires avec des facilités particulières en termes de taux d’intérêts ou de délais
de remboursement.
En Algérie, un nombre de dispositifs a été instauré et géré par différentes agences
gouvernementales. Ces dispositifs sont au nombre de cinq ANSEJ, ANGEM, CNAC,
FGAR et CGCI-PME ayant pour principaux rôles la mise à la disposition des nouveaux
promoteurs des moyens de financement nécessaires à moindre coûts et la fourniture
d’une garantie aux banques en contrepartie des crédits alloués aux PME, notons que
cette garantie est assimilée à une garantie étatique.
D’autres structures permettent, quant à elles, de mettre en place des stratégies de
développement des PME et de l’investissement via la constitution des incitations fiscales
et administratives, telle l’Agence Nationale de Développement de l’Investissement
(ANDI) et l’Agence Nationale de Développement de la PME (ANDPME).
La création des centres de facilitation et des pépinières d’entreprises caractérise aussi
l’action gouvernementale en Algérie, comme prévu dans la loi n° 01-18.
Dans ce qui suit, nous faisons une brève présentation de cette politique d’appui à la
création des entreprises à travers le rôle de chacun des organismes précités, ainsi que
leur contribution à la dynamique de création des PME depuis leur création.
Dans ce point il sera question de la présentation du rôle des différents dispositifs d’aide à
la création des entreprises, ANGEM, ANSEJ et CNAC dans la relance de la création des
entreprises via leurs financements, ainsi que celui des organismes de garantie FGAR et
CGCI-PME.
I.3.1 Le dispositif ANGEM :
Un dispositif du microcrédit géré par l’ANGEM, et vise principalement l’intégration
économique et sociale d’une cible de la population via la création d’activité de production
des biens et services. Ce dispositif est destiné aux femmes au foyer et aux citoyens sans
revenus ou disposant de revenus instables et irréguliers. Il est destiné au financement de
tout type d’activité.
L’ANGEM gère trois programmes de financement80Le petit prêt de survie, le financement
mixte et le financement triangulaire en partenariat avec les banques.

80Le petit prêt de survie, prêt non rémunéré pour l’achat de matière première, un financement mixte représenté

par un apport personnel de 1%, et un prêt non rémunéré accordé par l’ANGEM, et un financement
triangulaire, représenté par un apport personnel de 1%, un prêt non rémunéré à hauteur de 29% délivré par
l’ANGEM et un crédit bancaire de 70% de total de l’investissement avec taux d’intérêts bonifiés pris en charge
à hauteur de 80% à 95% des taux en vigueur, par l’ANGEM.

239
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Le nombre de prêts octroyés dans le cadre de ce dispositif est en évolution positive,


passant de 3 329 prêts en 2005 à 451 608 prêts en 2012 et à 504 962 prêts au premier
semestre de 2013 (Tableau n°5.2).
Malgré qu’elle soit présente dans différents domaines et secteurs d’activité, la
contribution de l’ANGEM est nettement plus apparente dans le secteur de l’industrie, en
particulier des très petites industries. En 2011 (32,11%) du nombre des prêts non
rémunérés (PNR) octroyés par l’ANGEM sont destinés à la création de très petites
industries. Au premier semestre de 2013, cette part atteint 36,04%, suivi par les secteurs
des services (21,11%), de l’artisanat (17,94%) et de l’agriculture (16,42%).
Tableau n°5.2: évolution du nombre de prêts octroyés dans le cadre du dispositif ANGEM
Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 1er
semestre
2013
PNR- 3329 25550 42781 84880 145614 197060 304671 451608 504 962
ANGEM
Source: Données tirées du Site Officiel de l’ANGEM.
Cependant il y a lieu de souligner que la part des (PNR) pour l’achat de matière première
domine les prêts non rémunérés accordés par l’ANGEM, et cela au détriment de ceux
destinés au financement des projets en partenariat avec les banques. Les crédits accordés
pour l’achat de matière première, représentent, au premier semestre de 2013 (93,28%) de
l’ensemble des crédits accordés, contre uniquement 6,72% des financements mixtes.
I.3.2 Le dispositif ANSEJ :
Ce dispositif est géré par l’ANSEJ, il concerne les activités de création de micro-
entreprises et les investissements d’extension. Cette agence gère également deux modes
de financement, le financement triangulaire faisant appel aux banques et le financement
mixte.
En effet, le taux de financement des projets par l’ANSEJ81 est certes en évolution positive
mais suivant un rythme lent (tableau n°5.3). Ce taux était de l’ordre de 23,9% en 2004 et
atteint un niveau de 34,6% en 2011. Depuis sa création, l’ANSEJ a participé au
financement de 290 186 projets, dont plus de 98% représentant des projets de création et
le reste sont des projets d’extension. Indiquant la contribution croissante de l’ANSEJ à la
dynamique de création des PME. D’ailleurs, même les résultats du recensement
économique (2011) confirment l’engouement particulier des jeunes promoteurs pour ce
dispositif. En effet, de l’ensemble des enquêtés ayant bénéficiés des dispositifs d’aide à la
création des entreprises 65,7% l’ont fait auprès de l’ANSEJ.

81 Taux de financement des projets par l’ANSEJ est calculé par le rapport entre le nombre de projets financés et
le nombre d’attestations d’éligibilité délivrées par le même organisme

240
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Tableau n°5.3 : évolution du taux de financement des projets par l’ANSEJ


Année 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
nombre
d'attestations
d'éligibilité
accordées 246866 277331 302568 328157 352929 368967 519804
nombre de
projets
financés 59070 69633 78278 86380 97015 105300 175559
taux de
financement 23,9279 25,1082 25,8712 26,3227 27,48853 28,53913 33,774
Source: établi à partir des données tirées des Bulletins d’information statistiques sur les PME
Les projets financés par l’ANSEJ s’inscrivent principalement dans le secteur des services.
Rejoignant de ce fait les statistiques sur la dynamique des PME privées, qui soulignent
que ces mêmes secteurs sont ceux qui enregistrent des entrées importantes. Ce qui
affirme une fois de plus l’importance du dispositif ANSEJ dans la relance de
l’entrepreneuriat à travers la création des PME.
Malgré cette participation croissante de l’ANSEJ, l’écart entre le nombre d’attestations
d’éligibilité et le nombre de projets financés demeure important, en moyenne uniquement
27,3% des projets déposés (ayant reçu une attestation d’éligibilité) ont été réellement
financés.
I.3.3 Le dispositif CNAC :
À ces deux dispositifs s’ajoute celui de la CNAC. Ce dernier est un dispositif de soutien
aux chômeurs promoteurs d’activités âgés de 35 à 50 ans. Le financement des projets
dans le cadre de ce dispositif est uniquement triangulaire, un apport en numéraire ou en
nature par le chômeur promoteur, un prêt non rémunéré, consenti par la CNAC et un
crédit octroyé par la banque avec des taux bonifiés. En 2005, d’un total de 36 818
dossiers sélectionnés et validés, 10 142 ont été déposés auprès des banques pour le
financement dont 3083 ont été acceptés. 2290 prêts non rémunérés ont été délivrés
durant la même année par la CNAC. Dans ce contexte 1612 nouvelles entreprises ont été
créées. Le nombre de projets financés dans le contexte de ce dispositif a évolué
positivement, depuis sa création, pour atteindre en 2011 un nombre de 18 490 projets
financés. À noter que 54,35% des projets financés relèvent du secteur de transport de
marchandises, 17% du secteur de transport des voyageurs et 16,07% des services,
indiquant la dominance des secteurs de services.
Cette brève analyse, nous renseigne sur l’implication croissante des différents dispositifs
dans la relance de la dynamique entrepreneuriale, en particulier la création de nouvelles
entreprises. En effet, le nombre de projets financés et le nombre de prêts non rémunérés
délivrés par ces différentes institutions gouvernementales reflètent en grande partie la
contribution de ces dispositifs à la dynamique de création des PME privées en Algérie.
Outre ces trois dispositifs, deux fonds de garantie ont été mis en place afin de mettre fin
à la contrainte de liquidité, dont une de ses principales causes l’exigence de garantie

241
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

importantes par les banques. Ces fonds mis en place par les pouvoirs publics,
encouragent les banques à financer les PME et à dynamiser le secteur privé, ils
représentent une garantie publique aux banques adhérentes. On distingue
particulièrement, le fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) et la caisse de
garantie des crédits d’investissement aux PME (CGCI-PME).
I.3.4 Le dispositif de garantie FGAR :
Créé via le décret exécutif n°02-373 du 11 novembre 2002. Placé sous la tutelle du
ministre chargé de la PME. Il a pour principale mission d’intervenir dans l’octroi de
garantie en faveur des PME, que ce soit en phase de création ou d’extension.
Le FGAR accorde en premier des lettres d’offre de garantie à la PME, qui constitue un
accord de principe, en attente de la notification de l’accord de financement par la banque.
Depuis sa création, le FGAR a participé à la création de 416 PME et à l’extension de
514 PME, à travers les garanties qu’il offre aux banques pour le financement de ces
projets. Ce nombre évolue positivement en particulier durant les trois dernières années.
De ce fait, le taux annuel moyen des financements sollicités et qui ont reçu la garantie du
FGAR est de l’ordre de 61%, 57% pour les projets de création et 65% pour les projets
d’extension durant la période allant de 2004 à fin juin 2013 (Tableau n°5.4).
Tableau n°5.4 : Dossiers garantis par le FGAR entre 2004 et 2013 (premier semestre 2013) par
type de projets
Création Extension Total
Nombre de garantie 416 514 930
Coûts des projets (DA) 34 299 015 862 49 884787000 84 183 802 862
Montant des crédits 19 47118047532 32 179 866 583 51 651 047 040
Sollicités (DA)
Taux moyen de 57% 65% 61%
financement sollicité
Source : Bulletins d’information statistique de la PME n° 23 (Novembre, 2013).
I.3.5 La Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement aux PME (CGCI-PME) :
Est une SPA régie par le code du commerce et le décret présidentiel 04-134 du 19 avril
2004 portant statut de la caisse. Son capital social est souscrit à hauteur de 60% par le
Trésor public et à 40% par les banques partenaires (BNA, BEA, CPA, BDL et CNEP-
Banque).
L’évolution de son activité est croissante. Le nombre de garanties accordées est passé de
126 garanties en 2007 à 836 garanties en 2011. À fin juin 2013, le nombre de garanties
accordées par la CGCI-PME est de 621 garanties, qui se concentrent sur trois
principales filières, l’industrie, le BTPH et le transport. En terme financier, le secteur de
l’industrie, à lui seul, représente plus de la moitié avec 58% du montant total des
garanties.

242
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

D’autres structures d’animation ont été établies, des pépinières d’entreprises et des
centres de facilitation des PME, les deux institués par décret exécutif n° 03-78, du 23
Février 2003.
Les pépinières d’entreprises sont des structures d’accueil et d’hébergement durant une
période limitée des entreprises naissantes bénéficiant de coaching personnalisé.
Au premier semestre de 2013, ces pépinières ont hébergé et ont participé à la création de
46 entreprises dans différents secteurs à travers leur accompagnement et leur assistance.
S’agissant des centres de facilitation des PME, leur mission est d’informer, d’orienter et
d’accompagner les porteurs de projets à la maturation de leurs projets et de les
accompagner à la formalisation de leurs entreprises. À fin juin 2013, ces centres ont
contribué à la création de 291 entreprises, soit 25,70% des projets accompagnés.
Les différents dispositifs d’encouragement prévoient, entre autres, d’importants
avantages fiscaux et parafiscaux, formalisés par l’ANDI et l’ANDPME
À cet effet, une certaine politique publique d’appui à la création des entreprises se décèle
en Algérie. Malgré que son vrai objectif soit de remédier au chômage, elle a
significativement contribué à la dynamique entrepreneuriale via les différentes
facilitations et les accompagnements contenus dans les différents dispositifs.
Au regard de toutes ces politiques d’appui, y a-t-il réellement une progression dans le
cadre règlementaire à la création des entreprises en Algérie ?
Dans ce contexte, le projet de Doing Business nous fournis le classement de l’Algérie
relativement à certains domaines de l’environnement des affaires dont la création des
entreprises.
I.4 La création d’entreprises en Algérie, quelle évaluation pour le Doing
Business ?
Le projet de Doing Business de la Banque Mondiale évalue périodiquement le climat des
affaires par économie. Son objectif est de faire apparaître les difficultés administratives et
institutionnelles contraignant la création et le développement des affaires dans chaque
économie. L’Algérie est parmi les pays figurant dans les classements du Doing Business.
Le Doing Business présente un certain nombre d’indicateurs quantitatifs mesurant la
règlementation applicable à dix domaines de l’activité commerciale dont la facilité de
création des entreprises.
Suivant le classement en termes de facilité de faire des affaires, la position de l’Algérie est
en recul depuis 2008. Passant de la 128ème /155 place en 2005 à 116ème/175 place en 2006
puis à 153ème/189 place en 2013 [Voir Tableau n°5.5].

243
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Tableau n° 5.5: Classement du Doing Business pour l’Algérie entre 2005 et 2013
Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Indice 128/155 116/175 125/178 132/181 136/183 136/183 148/183 152/185 153/189
de
Facilité
de faire
des
affaires
(DB)
Source : les rapports de Doing Business (de 2006 à 2014).
S’agissant du domaine précis de création des entreprises, l’économie algérienne est aussi
en recul malgré une certaine amélioration de deux indicateurs de création des entreprises
(les coûts de création et le capital exigé pour la création d’entreprises). En effet, sur les
175 économies classées en 2006, l’Algérie se trouve à la 120ème position reculant jusqu’à
la 164ème /189 position en 2013. Notons que les seules modifications intervenues entre
2005 et 2013 ont principalement touché au coût ainsi qu’au capital exigé, pouvant être
considérées comme des modifications positives ainsi qu’au délai de création qui a passé de
24 à 25 jours, donc une modification négative. Alors que le nombre de procédures
nécessaires à l’enregistrement d’une entreprise est resté inchangé, soit 14 procédures,
entre 2006 et 2013 [Voir tableau n°5.6].
Tableau n°5.6 : classement de l’Algérie en termes de facilité de création des entreprises
(2006-2013)
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Facilité de 120/175 131/178 141/181 148/183 150/183 153/183 156/185 164/189
création
des
entreprises
Nombre 14 14 14 14 14 14 14 14
de
procédure
Nombre 24 24 24 24 24 25 25 25
de jours
Coûts (% 21,5 13,2 10,8 12,1 12,9 12,1 12,1 12,4
revenu par
habitant)
Capital 46 45,2 36,6 31,0 34,4 30,6 27,2 28,6
minimum
(% du
revenu par
habitant)
Source : Rapports de Doing Business (2007-2014).
En faisant référence aux pays de la région MENA, l’économie algérienne en juin 2015 se
trouve à la 16ème position sur 20 économies classées, indiquant que même en considérant
les pays de la même région, l’Algérie possède un climat contraignant à la création des

244
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

entreprises. Les Émirats Arabes Unis est en première position en classement des pays du
MENA suivi par les économies du Bahreïn, du Qatar et de Oman.
De part ces résultats, en plus de la contrainte financière qui pourra défavoriser la
création des entreprises en Algérie, le climat des affaires, en particulier dans le domaine
de création des entreprises, s’avère contraignant. C’est ce qui est reflété via son
classement, que ce soit en considérant uniquement les pays du MENA ou l’ensemble des
pays couverts par le projet du Doing Business.
Par conséquent, les différentes politiques d’appui à la création des entreprises n’ont pas
permis une amélioration de l’environnement administratif des affaires, particulièrement,
la règlementation à la création des entreprises.
Toutefois, l’une des contraintes majeures à l’entrepreneuriat est la contrainte de liquidité,
particulièrement la contrainte d’accès au système financier par les nouveaux
entrepreneurs ou les entrepreneurs potentiels.
En Algérie, nous avons déjà mis en relief l’évolution positive enregistrée par le système
bancaire entre 1990 et 2012. Alors, ce dernier a-t-il vraiment contribué au financement
de cette dynamique entrepreneuriale enregistrée. Entre-autre, le système bancaire en
Algérie est il un acteur principal de la dynamique de création des entreprises durant
cette dernière décennie. Ou bien sa contribution est toujours conditionnée par la garantie
étatique, remettant ainsi en cause le niveau du développement accusé ?
La section suivante est consacrée à l’investigation de la problématique d’apport du
système bancaire à la dynamique de création des entreprises.

245
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Deuxième Section: QUEL RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE DANS LA


DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES EN ALGÉRIE
La littérature, essentiellement empirique, nous informe que l’une des contraintes
majeures au développement de l’entrepreneuriat demeure celle de liquidité et d’accès au
système financier par les nouveaux promoteurs. Il ressort, aussi, de cette littérature que
le développement financier est un facteur qui pourra jouer en faveur de la dynamique de
création des entreprises comme il pourra être un obstacle à la création et au
développement des entreprises, en fonction de son niveau.
En Algérie, l’investigation statistique du développement financier nous informe que le
système bancaire a accusé des progressions en termes d’allocation des crédits et de
mobilisation des ressources. Dès lors, dans cette section, nous nous interrogeons sur
l’effet de ces progressions sur la dynamique de création des entreprises, particulièrement
des PME.
Pour pouvoir apporter des éléments de réponse, et faute de disponibilités des données
longitudinales, nous nous sommes limités à l’analyse statistique des données existantes
au niveau de la BA et celles publiées dans les rapports annuels sur les différents
dispositifs d’appui.
Dans un premier point nous faisant état sur l’évolution du cadre règlementaire lié au
financement de l’économie nationale, en particulier le secteur privé. Dans un second
point nous examinons la relation entre le niveau du développement bancaire et la
création des PME via une confrontation des évolutions des deux indicateurs. Nous
tenterons de déceler la contribution des banques au financement de la dynamique de
création des PME dans le cadre des différents dispositifs précités, du fait que les banques
constituent le partenaire financier essentiel de l’État. Nous terminons par une analyse de
corrélation entre les deux variables afin de déceler l’existence éventuelle d’une
corrélation entre les crédits bancaires et la dynamique de création des PME.
II.1 Le cadre règlementaire du financement de l’économie nationale (1962-2012)
Après l’indépendance, l’Algérie a procédé à la transformation du système du financement
colonial afin de l’adapter aux besoins de financement d’une économie nationale.
La période (1962-1969) est caractérisée par une absorption du patrimoine des banques
installées en Algérie durant cette période et héritées des colons. Ainsi, la composition du
système bancaire fut complètement modifiée et son étatisation fut réalisée. Ces
modifications ne concernaient pas uniquement les structures mais également les
mécanismes du financement. Après l’indépendance le financement du secteur industriel
était à la charge de la BCA pour les crédits d’exploitation et la CAD pour les crédits
d’investissement jusqu’à la création des banques commerciales où la BCA s’est vue
décharger de certains financements. Une centralisation des décisions d’investissement
par le biais de la planification centralisée est la principale caractéristique de l’économie
nationale depuis 1967 jusqu’au début des années 80. Durant cette période les banques
246
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

sont de simples intermédiaires financiers répondant aux exigences du gouvernement


quant au financement de l’entreprise publique. Le secteur privé était complètement
évincé par l’État.
En effet, pendant les deux décennies 1960 et 1970, après l’indépendance, l’Algérie a axé
sa politique du développement économique sur la base de l’entreprise publique qui n’était
maîtresse ni de son plan de production, ni de sa stratégie encore moins de son
financement [Bia (2006), p. 7] elles ont été vouées à l’échec, avec des conséquences
macroéconomiques graves. Le financement de cette dernière se faisait via le budget de
l’État. Le financement de l’exploitation des entreprises publiques se faisait par les
banques primaires par un découvert, et la CAD, sur budget de l’État, concernant le
financement de l’investissement.
La réforme des années 70 a été à l’origine du changement des circuits du financement des
entreprises publiques. La dite réforme a prévu dans ses textes que les projets
d’investissement seront financés par crédits bancaires et non par subventions publiques.
Durant cette période les entreprises publiques sont contraintes à la domiciliation
obligatoire auprès d’une seule banque qui gère toutes leurs transactions financières. Plus
encore, tout mécanisme d’autofinancement a été éliminé. Cependant, le non
remboursement des crédits a conduit les autorités au réajustement du schéma du
financement de l’économie entamé dès 1978. Ce réajustement se basait sur la distinction
entre les projets d’investissement publics stratégiques, qui sont pris en charge par le
Trésor, sous forme des financements à long terme, et les projets d’investissement non
stratégiques, financés par les crédits bancaires à moyen termes. Toutefois, la défaillance
des entreprises publiques persista, conduisant à l’échec des stratégies basées sur
l’entreprise publique, en particulier de grande taille. Vue ces conséquences, les décennies
80, 90 et 2000 ont connues une réorientation des politiques économiques pour se baser
peu à peu sur l’entreprise privée. Cette dernière prend place dans l’économie à partir de
la fin des années 1980, notamment à travers l’instauration d’un cadre juridique en faveur
de l’investissement privé [Voir la première section], favorisant la relance du secteur
privé et une amélioration de son accès au financement bancaire.
La loi 82-11 relative à l’investissement productif, a institué un agrément préalable et
obligatoire à tout projet d’investissement privé, et a fixé, dans ces dispositions, un
plafond plus favorable pour les financements auprès du système bancaire. À partir de
1982, la restructuration financière des entreprises publiques était initiée parallèlement à
la restructuration organique. Cette dernière a permis d’instaurer une certaine dynamique
dans la gestion des entreprises, mais la restructuration financière n’a pas évité aux
entreprises publiques de retomber dans d’autres déséquilibres financiers graves [Bia
(2006), p. 9]. C’est ce qui a empêché le développement du secteur privé, et le financement
bancaire au secteur privé ne s’est pas réellement amélioré, car les banques commerciales
refusent, assez souvent, de consentir des crédits d’investissement. De ce fait, malgré
l’agrément d’un nombre important d’investissements, sauf une part minime est

247
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

effectivement réalisée durant la période allant de 1982 à 1987. Cette situation a incité les
entrepreneurs à se tourner vers les sources de financement informelles.
En 1986, un changement du contexte économique apparaît suite à la chute brutale des
cours du pétrole, accompagné par l’insolvabilité des banques algériennes aggravée par la
situation critique dans laquelle se trouvèrent les entreprises publiques. Ce qui a donné
naissance à une mini-réforme tout en restant dans le contexte de la planification
centralisée, correspondant à la loi bancaire de 1986 qui a apporté un certain
réaménagement au financement de l’économie. Elle a touché à toutes les composantes
bancaires et monétaires à travers le plan appelé, le Plan National de Crédit.
Pour la compléter, le législateur a attribué une autonomie aux entreprises publiques
économiques y compris les institutions financières, via la loi 88-01 du 12 janvier 1988,
relative à l’orientation des entreprises publiques économiques. Cependant, ce n’est
qu’avec la promulgation de la loi 88-25, portant intégration du secteur privé, que
l’abolition du plafond au financement de l’investissement privé national a été introduite,
ainsi, que la dissolution de l’office du suivi et du contrôle de l’investissement privé,
marquant une certaine libéralisation du financement du secteur privé.
Dès lors, durant la période allant de 1962 à 1988 le système bancaire ne jouait pas son
rôle d’intermédiaire financier, il ne répondait qu’aux besoins des entreprises publiques.
Après la loi de 1988 contenant une certaine considération au financement bancaire de
l’investissement privé, la promulgation de la loi sur la monnaie et le crédit de 1990 vient
la réconforter, au titre de laquelle les banques acquièrent une certaine autonomie de
décision et le secteur privé constitue depuis un client des banques. De nombreux textes
juridiques et règlementaires ont été introduits conséquemment à cette loi et qui
concernaient fondamentalement, la relance du secteur privé, en particulier, la petite et
moyenne entreprise, à travers l’implication davantage des banques dans son financement.
À partir de l’an 2000, l’Algérie s’efforce, dans un contexte financier favorable, de
consolider les acquis des premières réformes structurelles de son économie réalisées au
milieu des années 1990 [CNES (2006), p. 55]. Elle veut créer les conditions favorisant la
dynamique de croissance hors hydrocarbure.
Ce cadre juridique qui a pour objet la relance du secteur privé, est riche en matière
d’avantages accordés à l’investissement privé en général et aux PME en particulier. Ces
avantages peuvent êtres en termes de conseils et d’assistance des promoteurs dans leur
création d’activités mais surtout en termes d’aides financières en faveur des PME.
Affichant une volonté de relancer le secteur privé, un noyau essentiel de tout processus
de développement, tout en améliorant son accès au financement formel.
La loi n°01-18 relative à l’orientation de la petite et moyenne entreprise qui s’inscrit dans
une logique de croissance économique poussée par une dynamique importante de la
PME, a introduit des mesures qui se basent principalement sur l’encouragement de la
compétitivité des PME et l’amélioration de leur accès aux instruments et services

248
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

bancaires adaptés à leur besoins ainsi que l’amélioration des prestations bancaires dans le
traitement des dossiers de financement des PME. Cette loi a donc touché même à la
fonction bancaire. Dans la mesure que les différents dispositifs d’aide à la création des
entreprises prévus par la loi n°01-18 ont mis les banques publiques au centre des
différentes mesures d’aide. C’est ainsi que le financement du secteur privé a pris place
dans les circuits du financement de l’économie nationale.
Cette section s’assigne pour objectif essentiel l’examen de l’impact du développement
bancaire sur la dynamique de création des entreprises en Algérie. Faute de disponibilité
des données, nous ne pouvons que faire une analyse statistique et un examen de la
corrélation éventuelle entre le niveau du développement bancaire et la dynamique de
création des PME.
II.2 LA RELATION ENTRE LE DÉVELOPPEMENT BANCAIRE ET LA DYNAMIQUE DE
CRÉATION DES ENTREPRISES

Au troisième chapitre, nous avons pu examiner le développement financier en Algérie


tout en le comparant aux pays du MENA. Au titre duquel nous nous sommes parvenus,
en absence d’un marché financier et d’autres intermédiaires financiers actifs, au fait que le
financement de l’économie nationale relève à nos jours des seules prérogatives du
système bancaire.
Le rôle du système bancaire dans le financement du secteur privé a suivi une tendance
croissante, particulièrement, à partir de 1990 [Voir chapitre 3]. Le ratio des crédits
bancaires au secteur privé au total des crédits bancaires atteint un niveau important
durant la décennie 90, indiquant une amélioration du niveau du développement bancaire
comparativement aux deux premières décennies [Voir Figure n°5.8].
Cette amélioration peut être la principale résultante de la réforme de 1990 et les textes
de loi régissant la fonction bancaire d’une manière générale intervenue conséquemment à
cette réforme. Nonobstant ce cadre de réforme, les progrès réalisés demeurent
insuffisants, car la part des financements bancaires aux particuliers prime sur celle
destinée au financement des entreprises privées.
En effet ce n’est qu’à partir de 1996 qu’on enregistre une évolution notable du ratio des
crédits au secteur privé. Passant ainsi de 16,6% en 1996 à 18,63% en 1999 puis à 31,3%
en 2001.

249
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Figure n°5.8 : évolution de la part des crédits bancaires au secteur privé en


pourcentage du total des crédits à l’économie

45 60
40 50
35
30 40
25 30
20
15 20
10 10
5
0
0

1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
1964
1966
1968
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986
1988
1990-2011
1964-1989

Source : établi à partir de la base de données de la Banque d’Algérie et des différents


rapports.
Le système bancaire durant la décennie 2000 connait une progression appréciable en
termes des crédits au secteur privé. Le ratio des crédits au secteur privé suit durant cette
décennie une évolution positive, rapide et sans précédent (figure n°5.8). Passant de 28%
en 2000 à 55% en 2006. Ce n’est qu’à partir de 2005 que le taux du financement bancaire
au secteur privé atteint les 50%, pour se situer en dessus de cette barre durant le reste de
la période. D’ailleurs, le taux annuel moyen du financement du secteur privé entre 2000
et 2011 est de l’ordre de 46,6% contre uniquement 10,6% durant la décennie 1980 et
19,7% durant la décennie 1990. Ce résultat peut être un indicateur important de
l’implication croissante du système bancaire dans le financement du secteur privé.
En revanche, cette amélioration du niveau du développement bancaire coïncide avec la
mise en place des différentes politiques d’appui à la création des entreprises et aussi avec
l’instauration des crédits bancaires à la consommation des ménages, rendus interdits à
partir de 2009, à part le crédit immobilier.
Nous avons tenté de confronter les courbes d’évolution des niveaux du développement
financier et de la dynamique de création des PME afin d’en apercevoir l’existence d’une
éventuelle corrélation. L’analyse simultanée montre l’inexistence d’une relation entre les
deux indicateurs. Le ratio des crédits au secteur privé suit une tendance haussière alors
que le taux d’entrée des PME suit une tendance légèrement baissière, la représentation
graphique montre que l’évolution des deux indicateurs n’est pas semblable (figure n°5.9)

250
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Figure n°5.9 : évolution des crédits au secteur privé et des taux de création des PME
PC_GDP taux de création des PME
20

15

10

0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Source : établi à partir des données de la BA et des Bulletins d’information statistique de la PME
En considérant la création de nouvelles PME par secteur d’activité, l’examen simultané
montre dans certains cas l’existence d’une similitude dans l’évolution des crédits au
secteur privé et de la création des PME privées, reflétant l’existence éventuelle d’une
relation entre les deux ratios (Voir la figure n°5.10).
Figure n°5.10 : Évolution simultanée des parts de crédits au secteur privé et des taux de création des
PME par secteur d’activité

20 Agriculture et pêche 20 Hydrocarbure.. BTPH


20
15 15
10 10
10
5 5
0
0 0
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012

2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012

II Hydrocarbures, Energie, Mines et


I Agriculture et Pêche Services liés
PC_GDP PC_GDP III BTPH PC_GDP

20 Industrie 20 Services
15 15
10 10
5 5

0 0
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012

IV Industrie Manufacturière
V Services PC_GDP
PC_GDP

Source : établi sur la base des données de la BM et des Bulletins d’information statistique des PME.
Il ressort de l’observation des graphiques retraçant l’évolution de la création des PME
dans les secteurs des services et du BTPH l’existence d’un certain parallèle entre les

251
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

deux évolutions, nettement apparent pour le secteur des services. Ceci peut indiquer la
contribution des banques au financement de la création de nouvelles PME dans ces deux
secteurs d’activité. D’autre part, l’analyse précédemment faite sur la dynamique de
création des entreprises montre que ces mêmes deux secteurs occupent la première
position en termes d’entrée, de plus les dispositifs d’aide à la création des entreprises
marquent leurs contributions à travers principalement ces deux secteurs.
Toutefois, il n’y a pas que les banques qui peuvent participer au financement des
entreprises, les établissements financiers, dont l’activité n’est pas reflétée dans les
données fournis par la BA sur les crédits au secteur privé, peuvent aussi y contribuer.
En effet, on a déjà souligné que le nombre des établissements financiers agréés par la BA
augmente d’année en année. Le montant des crédits distribués par ces établissements a
enregistré une évolution positive, passant de 2,7 Mds Da en 2002 à 66,3 Mds Da en
2008, et à partir de 2009, ce montant commence à fléchir jusqu’à 34,5Mds Da en 2012.
La baisse a pour principale cause l’interdiction aux institutions financières, via la loi de
finance de 2009, de consentir des crédits à la consommation aux particuliers mis à part le
crédit immobilier.
Car la majorité des établissements intervient principalement dans le financement des
particuliers, crédits immobiliers et crédits à la consommation, ainsi que dans le
financement des entreprises privées sous forme de crédit bail ou leasing.
Tableau n°5.7 : évolution des crédits distribués par les établissements financiers en Algérie (2009-
2013)
2009 2010 2011 2012 2013
Crédits des établissements 62 58,3 39,9 34,5 39,3
financiers
Crédits aux particuliers 16,33 29 15,9 6,1 0,3
% 26,3387097 49,74271 39,84962 17,68116 0,763359
Crédits aux entreprises 16,33 21,5 16,7 23,5 34,1
Privées
% 26,3387097 36,87822 41,85464 68,11594 86,76845

Dont crédit bail 15,79 11 13,2 19,6 30,7


% des crédits aux entreprises 96,69320269 51,1627907 79,0419162 83,4042553 90,0293255
privées
Source : établi à partir des rapports de la BA, chapitre sur le système bancaire et l’intermédiation
(2002 à 2013).
Néanmoins, les entreprises privées bénéficient de plus en plus d’un montant important
des crédits des établissements financiers, soit en moyenne annuelle, près de 52% du total
des crédits entre 2009 et 2013. La forme du financement qui prédomine dans ce cadre
est le crédit bail, qui représente en moyenne 80,1% des crédits au secteur privé.

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CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Ainsi le développement de cette formule de financement a permis une contribution de


plus en plus importante des établissements financiers au financement de l’économie, en
particulier du secteur privé.
Il est donc important de ne pas négliger ces financements et leur apport au financement
de la dynamique de création des entreprises.
La progression positive de l’activité des établissements financiers en termes de crédit
aura sans doute des influences positives sur la création des entreprises en Algérie.
Néanmoins, leur faible participation n’est que la conséquence majeure de la faiblesse de
leur fonds, notamment en absence d’un marché financier actif. Car malgré son évolution
positive, le financement du secteur privé par les établissements financiers n’est que très
minime par rapport au financement bancaire.
En tenant compte de l’évolution des crédits au secteur privé et de la dynamique de
création des entreprises, et nonobstant le très faible parallèle qui existe entre les deux
courbes, une certaine coïncidence apparaît. Car les crédits au secteur privé n’ont dépassé
la barre des 50% qu’à partir de 2002, car la décennie 2000 a été marquée, d’une part, par
l’augmentation des crédits aux particuliers (immobilier et à la consommation) et d’autre
part par la mise en place des différents dispositifs d’aide à la création des entreprises qui
intègrent les banques en tant que des partenaires financiers.
Avec l’engagement de l’État des politiques volontaristes, une hypothèse vient nous
préoccuper ces dernières années, stipulant que le niveau du développement bancaire
atteint, en particulier par référence aux crédits au secteur privé, n’est que la conséquence
directe des dispositifs ayant donc incité les banques à participer au financement des PME
sous la garantie de l’État. Ceci peut même remettre en cause le développement accusé et
la libéralisation du système bancaire.
Nous allons essayer de revoir les différents bilans d’activité des dispositifs d’aide et de
garantie aux PME dans le but de faire apparaitre le rôle des banques et leur contribution
au financement particulièrement de la création des PME.
Les trois dispositifs d’appui à la création des entreprises (ANGEM, ANSEJ et CNAC), ne
représentent pas uniquement un appui à la relance de la dynamique de création des
entreprises mais également une incitation aux banques à s’impliquer davantage dans le
financement du secteur privé. Ces trois politiques auxquelles on ajoute le FGAR et la
CGCI-PME intègrent les banques, en particulier publiques, en tant que des partenaires
financiers, ce qui signifie une augmentation de la part des crédits bancaires destinés au
secteur privé.
Dans le contexte du dispositif ANGEM le financement bancaire, reflété par le
financement triangulaire, évolue positivement mais il ne représente qu’une part minime
du total des financements réalisés par l’ANGEM. Au premier semestre de 2013 le
nombre de prêts octroyés dans le cadre du dispositif ANGEM a atteint 504 962 prêts,

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CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
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RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

dont les financements pour l’achat de matière première accaparent la plus grosse part,
soit 93,28% du total des prêts. Alors que le nombre des financements triangulaires
faisant appel à un troisième partenaire qui est la banque, ne représente que 33 932 prêts,
soit 6,72% du total des prêts. La faiblesse des financements triangulaires peut être
attribuée au fait que ce mode de financement est plus exigeant en terme de ressources,
d’apport personnel et de démarches plus compliquées comparativement au financement
de l’achat de matière première. De plus les souscripteurs des projets auprès de l’ANGEM
le font, généralement, pour la création de très petites industries qui ne nécessite pas la
mobilisation d’importants fonds.
Les modalités du financement dans le dispositif ANGEM indiquent que le crédit bancaire
à moyen terme ne devra pas excéder les 70% du coût de l’investissement dans le
financement triangulaire. De plus, ces crédits bancaires sont garantis à hauteur de 85%
du principal et intérêt restant dus par le Fonds de Garantie Mutuelle des Micro - Crédits
(FGMMC) domicilié auprès de l’ANGEM, assimilé alors à une garantie de l’État.
Quant au dispositif ANSEJ, il gère également le mode de financement triangulaire
faisant intervenir les banques dans le financement de la création des micro-entreprises
ainsi que dans l’extension d’activité, et cela à taux d’intérêt bonifiés. La participation
bancaire dans le financement des projets dans le cadre de l’ANSEJ atteint en 2011 un
taux de financement de 68,36% du montant global des investissements, contre 28,27%
financé par l’ANSEJ à l’aide des prêts non rémunérés. Ce qui indique, contrairement au
dispositif ANGEM, une importante participation bancaire dans le cadre du dispositif
ANSEJ. Sa contribution au financement du secteur privé via ce dispositif représente près
de 5% des crédits bancaires au secteur privé en 2011. Cette part a positivement évoluée
depuis 2004. Car de 2004 à 2010, elle ne représentait en moyenne que 2,6% [voir le
tableau n°5.8].
Tableau n°5.8: Évolution des prêts bancaires dans le cadre du dispositif ANSEJ

En millions de DA
ANSEJ depuis sa 2011 2012 2013 Cumul
création
(2004) à
2010
financement triangulaire (ANSEJ- 321 188 135 127 212 167 156 941 825 423
Banques-Promoteur)
Prêts bancaires (70% du coût des 224831,6 94588,9 148516,9 109858,7 577796,1
investissements, financement
triangulaire)
Crédits bancaires au secteur privé 8657600 1982400 2245000 2720100 15605100
% des prêts bancaires dans le cadre 2,6 4,8 6,6 4,03 3,7
de l’ANSEJ dans les crédits au
secteur privé
Source : établi à partir des données de l’ANSEJ pour les financements triangulaires et de la BA pour
les crédits au secteur privé.

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CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
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Le financement des projets de création occupent la première position avec près de 98%
du coût total des investissements en 2011. Indiquant l’importance de ce dispositif dans la
relance de la dynamique de création des PME. Par conséquent, les banques sont
marquées par une plus grande participation au financement de la création de nouvelles
activités qu’au financement de l’extension. Car d’une part la plus grande part du montant
des investissements est allouée au financement des projets de création et d’autre part, le
taux du financement bancaire excède les 68% du coût global des projets.
Toutefois, la participation bancaire via le dispositif ANSEJ a été nettement remarquable
dans le secteur des services, qui a absorbé en 2011, plus de 65% du total des prêts
bancaires contre uniquement 5,7% pour l’industrie. Ceci peut expliquer, en partie, le
parallèle existant entre les deux courbes d’évolution des taux d’entrée des PME dans le
secteur des services et du ratio des crédits privés.
L’importance des engagements bancaires dans le cadre de ce dispositif peut être due à la
garantie étatique de ces prêts, assurée par le Fonds de Caution Mutuel de Garantie
Risques/Crédits Jeunes Promoteurs. Ce dernier conforte les banques dans la prise de
risques inhérents au financement de la création des micro-entreprises dans le cadre du
dispositif ANSEJ.
Au même titre que ces deux premiers dispositifs, le système bancaire intervient dans le
financement de la création de nouvelles entreprises ou des micro-entreprises initiées par
les chômeurs promoteurs d’activités dans le dispositif CNAC, toujours sous la garantie
étatique. Ce dernier à l’encontre des autres, ne gère que le seul mode du financement
triangulaire. Ainsi la participation de cette agence à la dynamique de création des
entreprises reflète, en partie, la participation bancaire. Jusqu’au premier semestre de
2013, le nombre des projets financés dans le cadre du dispositif CNAC est de l’ordre de
84 164 projets, signifiant que les banques ont participé au financement de 84 164 projets.
Relativement aux modalités et aux conditions du financement bancaire des projets dans
le cadre du dispositif CNAC, les banques participent à hauteur de 70% du coût global de
l’investissement avec des taux d’intérêt bonifiés à hauteur de 60%, 80% et 95% du taux
débiteur appliqué par les banques selon la nature et l’implantation du projet.
Entre 2004 et Juin 2013, le montant des prêts bancaires dans le cadre du dispositif
CNAC atteint, approximativement, un montant de 163,84982 milliards de DA ce qui
représente 8,3% du montant total des crédits au secteur privé.
La contribution bancaire via le dispositif CNAC est plus concentrée également sur les
secteurs de services, particulièrement le secteur du transport de marchandises accaparant
plus de 41% des prêts bancaires. Alors que le financement de la création des activités
dans le secteur industriel ne représente qu’une part minime, soit (7%) du financement
bancaire [Tableau n°5.9].

82 Calculé à partir des données du bulletin des PME de Juin 2013. C’est donc 70% du coût total des projets
financés par la CNAC.

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CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
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RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Tableau n° 5.9: Le montant des financements accordés dans le cadre du dispositif CNAC (Cumul
jusqu’au 30/06/2013) par secteur d’activité

Secteur Montant du Financement Prêts bancaires83 Part en %

Agriculture 14 799 024 338,88 10359317037 6,32

Artisanat 7 314 259 713,40 5119981799 3,12

BTP 13 714 502 415,09 9600151691 5,86

Hydraulique 1 006 581 463,26 704607024,3 0,43

Industrie 17 858 456 394,23 12500919476 7,63

Maintenance 1 087 152 968,77 761007078,1 0,46

Pêche 607 172 455,47 425020718,8 0,26

Profession libérales 727 583 302,25 509308311,6 0,31

Services 55 240 464 955,81 38668325469 23,60

Transport de Marchandises 97 908 032 816,19 68535622971 41,83

Transport de Voyageurs 23 807 794 395,90 16665456077 10,17

Total 234 071 025 219,25 163849717653,48 100


Source : établi à partir des données relatives au dispositif CNAC, données tirés du Bulletin
d’information statistique de la PME n°23 (MDIPI)
Cette tendance à la prédominance du financement bancaire sur les secteurs des services
confirme, une fois de plus, que les banques participent activement à la relance de la
création de nouvelles entreprises mais dans le contexte des programmes publics d’appui
aux PME sous la garantie étatique. En effet, le financement bancaire des projets agréés
par la CNAC sont garantis par le fonds de Caution mutuelle de garantie des risques
crédits des investissements des chômeurs promoteurs âgés de 30 à 50 ans84 avec une
couverture des créances restant dues en principal et intérêts à hauteur de 70%.
De plus, le secteur des services regroupe des activités qui n’exigent pas l’engagement
d’importants fonds, ils sont donc des crédits à moyen termes.
Toutes ces lectures indiquent en grande partie l’échec des politiques engagées pour
instaurer une diversification économique, se basant sur un secteur industriel compétitif.

83 Calculé à partir des données du bulletin des PME de Juin 2013. C’est donc 70% du coût total des projets
financés par la CNAC, supposons que tous les projets sont financés à hauteur de 70% par les banques
84 Dont la création et les statuts y afférents ont été fixés via le décret exécutif n°04-03 du 03 Janvier 2004.

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CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
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RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

De fait, malgré que les banques marquent une contribution certaine au financement de
l’activité économique en Algérie, le financement à long terme du secteur industriel reste
encore problématique, dans un contexte où le pays est énormément en besoin des
secteurs de production industrielle compétitifs indépendants des recettes d’exportation
des hydrocarbures.
Aussi, ce qui peut être à l’origine de la relance du secteur privé via le financement
bancaire, c’est l’instauration des fonds de garantie des crédits aux PME.
Vu que l’une des contraintes d’accès au crédit bancaire est l’exigence des garanties
importantes, notamment lorsqu’il s’agit de la création d’une entreprise nouvelle, il a été
prévu au titre de la loi sur l’orientation des petites et moyennes entreprises, la création
des fonds de garantie des crédits aux PME. Le but est d’encourager les banques et autres
instituions financières à financer les PME, et les nouveaux promoteurs d’activité, une
cible qui a été longtemps évincée du crédit bancaires en raison des risques inhérents à
leur activité. On note principalement, et outre les fonds domiciliés au niveau de chacune
des trois agences précités, le FGAR et la CGCI-PME.
L’évolution de l’activité de ces deux fonds reflète la contribution des banques au
financement des PME. Car, le nombre de dossiers garantis par ces fonds indique le
nombre de projets financés par le système bancaire et le montant des crédits garantis
reflète le montant des crédits bancaires à la création et à l’extension des PME.
Depuis sa création, le FGAR a garanti 416 projets de création pour un montant de crédit
de 1,810 Mds DA et 514 projets d’extension de PME pour un montant de crédit de 4,767
Mds DA. Notons que l’importance des montants de crédits pour l’extension n’est que le
fait de l’adossement du FGAR au programme MEDA, qui ne concernait, en fait, que
l’extension de PME. Ainsi à titre d’exemple, de 2004 à 2009, le nombre de projets
garantis par le FGAR adossé au MEDA a atteint 138 projets d’extension.
Ce fonds présente en principe des atouts pour les banques en leur permettant de partager
le risque lié au financement des PME, création ou extension.
De fait, l’ensemble des banques nationales et certaines des banques étrangères sont en
convention avec le FGAR. Ceci devra booster les crédits au secteur privé en particulier,
les crédits aux PME.
En moyenne annuelle, depuis le début d’activité du FGAR, 62% représente le taux de
sollicitation bancaire. En d’autres termes, 62% du coût total des projets est financé par
sollicitation des crédits bancaires.
De 2005 à 2008, les crédits sollicités dans le cadre du FGAR ont suivi une tendance très
positive passant de 3,647 Mds DA en 2005 à 7,780 Mds DA en 2007 suivi en 2008, par
une très légère diminution pour atteindre 7,531 mds DA. Mais en 2009 et 2010, les
crédits sollicités ont enregistré une chute importante, atteignant en 2010 un encours de
2,444 Mds DA, en raison principalement de la baisse du nombre de projets garantis.

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CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

L’encours des crédits bancaires est reparti en hausse à partir de 2011[Voir tableau
n°5.10].
En moyenne le FGAR garantie la couverture de plus de 45% des crédits accordés par les
banques, sachant qu’il pourra garantir jusqu’à 60%.
Tableau n°5.10 : évolution du montant des crédits bancaires sollicités sous la garantie du
FGAR
En Milliards de Da
Juin
Année 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Montant 3,647 6,091 7,779 7,531 2,780 2,444 5,763 11,552 6,577
des
crédits
sollicités
Montant 1,637 2,388 3,112 2,129 1,221 1,266 3,275 5,602 3,678
de la
garantie
% 44,886 39,205 40,005 28,270 43,921 51,801 56,828 48,491 55,922
Source : établi à partir des données des bulletins d’information statistique sur les PME.
Entre 2005 et 2013, l’encours des crédits bancaires sollicités et garantis par le FGAR
représente en moyenne annuelle 0,4% du montant global des crédits au secteur privé,
indiquant la faible participation bancaire, malgré la couverture, en partie, du risque par
l’État. 43,1% du montant des crédits sollicités sous la garantie du FGAR sont pour le
financement de la création de nouvelles PME, soit 0,11% des crédits au secteur privé
entre 2010 et 2013.
Malgré la tendance, globalement, positive des crédits bancaires dans le cadre du FGAR,
l’encours demeure faible en dépit de la garantie étatique des financements fournis. Cette
faible participation bancaire reflète encore la réticence des banques au financement des
PME, malgré les facilitations octroyées en matière de garantie. Ceci n’est-il pas en raison
de la faible couverture des garanties ?
La Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement aux PME (CGCI-PME), est le
second fonds de garantie des crédits bancaires aux PME. Elle a un double objectif, celui
d’améliorer le fonctionnement des banques et leur activité de crédit via le partage des
risques de crédit à travers sa garantie qui est assimilée à une garantie de l’État. Elle
s’assigne un second objectif celui de favoriser la création des PME, source de croissance
et de création d’emploi, en leur facilitant l’accès au crédit bancaire.
La CGCI-PME apporte aux banques et aux établissements financiers sa garantie
financière contre le risque de non remboursement des crédits d’investissement et du
crédit bail aux PME et aux promoteurs des conditions d’emprunts plus favorables.
Cependant, il est à préciser que la garantie de la CGCI-PME ne se substitue, en aucun
cas aux garanties usuelles mais elle les renforce davantage.

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CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Le dispositif CGCI-PME stipule qu’en cas d’investissement de création, le taux de


couverture des créances impayées s’élève à 80% et à 60% pour les investissements de
développement.
La mise en activité de la CGCI-PME a-t-elle réellement permis d’améliorer le
fonctionnement des banques, en particulier, le financement bancaire des PME ?
L’évolution de son activité est croissante indiquant, entre autre, que la contribution
bancaire au financement des PME a enregistré d’importants progrès. Le nombre de
projets garantis par la CGCI-PME et financés par les banques suit un trend croissant
depuis le début de son activité. Accompagné par une évolution croissante des montants
des crédits bancaires accordés sous la garantie de la caisse [Voir tableau n°5.11].
Tableau n°5.11 : évolution du montant des crédits bancaires garantis par la CGCI-PME
En millions de Da
Année 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 (1er
semestre)
Nombre de 26 186 461 524 836 623 621
dossiers
garantis
Montant 722 4 963,82 11376,87 13 921,25 24 558,14 10 842 19 770
des crédits
garantis
Source : établi à partir des Bulletins d’information statistiques sur les PME (2007-2013)
En effet, le nombre de dossiers garantis est passé de 26 dossiers en 2007 à 836 en 2011.
En 2012 ce nombre n’est que 623 dossiers. Quant au financement bancaire, le montant
des crédits garantis passe de 722 millions de DA en 2007 à plus de 24,558 Milliards de
DA en 2011, ce qui représente une part de 1,24% du montant total des crédits bancaires
au secteur privé et 1,23% du montant total des crédits des banques et établissements
financiers au secteur privé. Cette part a baissé jusqu’à 0,5% en 2012.
Les projets financés se concentrent sur deux principaux secteurs d’activité, l’industrie et
le BTPH, accaparant à eux seuls, en moyenne plus de 79%85 du montant des crédits
accordés entre 2007 et 2013.
Cette évolution montre l’amélioration du financement bancaire pour les PME depuis la
mise en activité de la caisse jusqu’à 2011 suivi d’un recul en 2012.
Néanmoins, ce rapport fait au crédit au secteur privé devra être relativisé car les crédits
au secteur privé intègrent même les crédits aux particuliers, dont les crédits à la
consommation et le crédit immobilier représentant une importante part des crédits au
secteur privé durant la décennie 2000, jusqu’à 2009.
Malgré que la diversité des dispositifs ait pour objectif principal de créer de l’emploi à
travers une dynamique entrepreneuriale, on lui a assigné un objectif secondaire celui

85Calculé à partir des données sur la répartition des crédits garantis par la CGCI-PME par secteur d’activité,
depuis les bulletins d’information statistiques sur les PME.

259
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

d’impliquer davantage les banques dans le financement de l’économie. Ces politiques


publiques ne semblent pas, au contraire, freiner ou remettre totalement ou partiellement
en cause la liberté acquise par les banques, qui lui a été conféré dans les dispositions de la
loi sur la monnaie et le crédit de 1990, ou même remettre en cause le niveau du
développement financier accusé ?
Du coup on assiste, avec la mise en place de cette diversité de dispositifs et de politiques
publiques, à un retour à l’ingérence de l’État dans le fonctionnement du système bancaire
à travers la bonification des taux d’intérêts et la garantie des risques de crédits liés au
financement des PME. Car l’ensemble des dispositifs se base sur la bonification des taux
d’intérêt et la garantie étatique à travers les fonds de garantie créés pour garantir les
différents crédits bancaires accordés dans le cadre de ces dispositifs.
Ces mesures, limitent la prise de risque par les banques et leurs compétences.
L’amélioration du niveau du développement financier mesuré par référence à la fonction
d’allocation des ressources, n’est en réalité, et en partie, qu’une conséquence de la
bonification des taux d’intérêts et de la garantie étatiques, indiquant un retour important
dans le développement financier.
Ajoutant à cela le fait que les crédits au secteur privé contenus dans les rapports et les
bulletins statistiques de la Banque d’Algérie intègrent les crédits aux particuliers, crédits
à la consommation jusqu’à 2009 et les crédits immobiliers qui représentent, quand même,
une part importante des crédits au secteur privé, gonflant ainsi ces montants des crédits
au privé. Dorénavant, les mesures du développement financier en Algérie, doivent
prendre en compte tous ces critères afin d’apprécier le niveau du développement financier
atteint.
Car toutes ces aides, ces bonifications et ces garanties étatiques n’ont été permises que
par l’aisance financière qu’à vécu le pays durant les années 2000 suite à la hausse
importante et consécutive des cours pétroliers ayant alimentés les caisses de l’État.
Durant cette période, on s’attendait à ce que le financement bancaire de l’économie
augmente en raison de leur surliquidité causée aussi par la progression positive des cours
pétroliers. En effet, durant la période allant de 2000 à 2012 l’écart entre les ressources et
les emplois du système bancaire s’élargit de plus en plus. En 2008 cet écart atteint son
niveau le plus élevé soit 2771,706 Mds de DA de ressources sans emplois.
De plus, des liquidités importantes sont placées auprès de la Banque d’Algérie, sans
utilisation, c’est des liquidités que la BA stérilise alors que l’économie se trouve en une
contrainte de liquidité.
Encore plus, l’écart entre les ressources du système et les crédits au secteur privé est très
important. D’ailleurs les crédits au secteur privé ne représentent en moyenne entre 1990
et 2011 que 34% et uniquement 27,45% de l’ensemble des ressources mobilisées entre
2000 et 2012.

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CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Nous concluons au fait que le système bancaire est l’acteur principal de la diversité des
dispositifs d’appui à la création des entreprises. Il participe au financement de la
dynamique des PME mais sous la garantie étatique et la bonification des taux d’intérêts.
Ceci affirme la réticence du système bancaire à la prise des risques, en présence d’une
solution plus simple qui est la garantie de l’État. L’abondance des ressources financières
tirées de l’exportation des hydrocarbures n’ont induit qu’un retour du niveau du
développement financier en Algérie malgré que les chiffres indiquent le contraire. En
effet, ces ressources empêchent la prise des risques par les banques.
L’une des caractéristiques du tissu économique en Algérie est que le secteur des
hydrocarbures, se basant sur une ressource non renouvelable, a mis en paraisse tous les
autres secteurs de l’économie y compris le secteur financier appelé à être la locomotive
du financement de l’économie.
À ce stade, existe-elle réellement une corrélation positive et significative entre le
développement financier et la dynamique de création des entreprises en Algérie ?
II.3 Le développement bancaire et la dynamique de création des PME en Algérie,
Quelle corrélation ?
Nous tenterons à travers ce point un examen de corrélation entre le développement
financier et la dynamique de création des entreprises, reflétée par celle des PME tout en
tenant compte d’autres variables susceptibles d’exercer un impact sur la création des
entreprises d’une manière générale, et en Algérie d’une manière plus particulière. Cet
exercice a pour objectif principal de rendre l’analyse de corrélation plus concluante. Car
le fait d’intégrer plusieurs variables pouvant être corrélées à la création de nouvelles
entreprises en même temps, nous permettra automatiquement d’avoir des résultats
meilleurs comparativement à la considération d’une seule variable explicative. Dans ce
dernier cas, la corrélation sera sans doute élevée.
Les variables86 que nous prenons en considération sont alors, le montant des crédits au
secteur privé, la qualité de l’environnement des affaires87 liée principalement à
l’enregistrement de nouvelles entreprises (données du Doing Business), le niveau du
développement économique (PIB par habitant), le taux du chômage et le taux de
taxation.
Comme variables liées à la particularité de l’économie algérienne, nous considérons les
cours pétroliers, du fait que le pays est rentier, et les dépenses publiques qui jouent un
rôle important dans la détermination de la croissance économique du pays. Pour cette
dernière variable, nous distinguons entre les dépenses relatives à la bonification des taux
d’intérêt et les dépenses liées au fonds de soutien à l’emploi des jeunes.

86 Les variables explicatives utilisées pour le calcul des coefficients de corrélation, seront présentées en détail

dans le sixième chapitre.


87 Un indice calculé à l’aide d’une ACP sur trois variables le nombre de procédures, le nombre de jours et les

coûts nécessaires pour l’enregistrement de nouvelles entreprises

261
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Pour la création des PME, nous considérons le nombre total de création de nouvelles
PME ainsi que la création par secteur d’activité.
Le tableau n°5.12 suivant recoupe la matrice des corrélations qui récapitule les
coefficients de corrélation entre les différentes variables considérées.
II.3.1 Corrélation entre la création des PME et les crédits au secteur privé, Quel résultat et
quelle explication
Notre objectif est d’examiner la corrélation entre les crédits au secteur privé et la
création de nouvelles PME dans les différents secteurs d’activité.
La matrice des corrélations fait montre d’une corrélation positive et significative entre
les crédits au secteur privé et le nombre des PME nouvellement créées. Soit un
coefficient de corrélation de 89,9%. En considérant la classification par secteur d’activité,
les crédits au secteur privé sont positivement et significativement corrélés au nombre de
PME privées nouvellement créées dans les secteurs de services soit un coefficient de
corrélation de 97,54% suivi par le secteur de l’industrie avec un coefficient de 68,72%
mais faiblement corrélé à la création des PME dans le secteur du BTPH, soit 22,48%
[Voir tableau n°5.12]. Ces résultats indiquent que le système bancaire, via les ressources
allouées, a contribué à la dynamique de création des PME durant la décennie 2000,
particulièrement dans le secteur des services.
Nous vérifions si cette corrélation positive n’est que la seule conséquence de la
corrélation positive des crédits au secteur privé avec les cours pétroliers et avec les
dépenses publiques. Pour ce faire, nous testons pour la corrélation des crédits au secteur
privé avec les cours pétroliers et les dépenses publiques, particulièrement les
bonifications des taux d’intérêts et les fonds de soutiens à l’emploi des jeunes. Nous
testons aussi pour la corrélation directe de ces variables avec celle mesurant la
dynamique de création des PME.
Les résultats présentés dans le tableau des corrélations montrent que la relation positive
apparente entre les crédits au secteur privé et la création de nouvelles PME n’est qu’une
conséquence de l’aisance financière vécue par le pays, très repérable entre 2004 et 2011.
En effet, les cours du pétrole sont positivement et significativement reliés aux crédits au
secteur privé soit un coefficient de corrélation de 85,40%.
Elle est, aussi, observée une corrélation positive et significative entre les cours du pétrole
et la création des PME soit un coefficient de 71,86%, une relation nettement apparente
en considérant le nombre de PME privées nouvellement créées du secteur des services, le
coefficient de corrélation est de l’ordre de (75,82%).
Les recettes tirées de l’exportation des hydrocarbures alimentent les caisses de l’État et
sont, en partie, à l’origine de toutes les dépenses publiques, y compris les fonds publics
alloués à la relance de la création des entreprises et de l’emploi. En effet, en 2012 les
recettes des hydrocarbures représentent 58,4% des dépenses budgétaires totale. Elles

262
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

couvrent une partie importante des dépenses budgétaires, voire la quasi-totalité des
dépenses. À titre d’exemple en 2008 (97,9%) des dépenses budgétaires sont couvertes par
les recettes des hydrocarbures.
Le secteur financier, peut être aussi dépendant des dépenses publiques du fait que le
coefficient de corrélation entre les crédits au secteur privé et les dépenses budgétaires est
de 97,47% positif et très significatif.
Les dépenses budgétaires qui peuvent refléter les différentes aides financières de l’État à
la création et au développement des PME, sont positivement et significativement reliées
à la création de nouvelles PME avec un coefficient de 87,13%, particulièrement dans les
secteurs de services et le secteur de l’industrie, respectivement avec des coefficients de
corrélation de 93,28% et 72,98%. Ce qui pourra affirmer notre hypothèse de base que le
développement bancaire durant la décennie 2000 est en grande partie le résultat des
différents programmes d’appui à la création des entreprises et donc des dépenses
publiques ayant incités les banques à s’impliquer davantage dans le financement des
entreprises sous la garantie étatiques avec bonification des taux d’intérêts.
Les bonifications des taux d’intérêts semblent positivement corrélées aux crédits au
secteur privé soit un coefficient de 72,69%. Ceci peut indiquer que la bonification des
taux d’intérêts est à l’origine de la progression positive des crédits au secteur privé.
Cette relation significative n’apparait pas dans l’examen de la corrélation directe entre
les bonifications et les nouvelles PME, soit un coefficient de 47,48%. En revanche, une
certaine relation positive apparait en considérant la création de nouvelles PME dans le
secteur des services (69,97%). Peut être ceci est le principal fait de l’importance des PME
créées dans le secteur des services à l’aide des dispositifs d’appui, qui se basent
essentiellement sur les bonifications et la garantie étatique.
Une autre composante des dépenses budgétaires qui pourra être significativement reliée
à la création des PME, est celle représentée par les fonds de soutien à l’emploi des jeunes.
Cette variable apparait positivement corrélée à la création des PME notamment dans le
secteur des services (66,44%), mais aussi positivement corrélée aux crédits au secteur
privé (74,25%), indiquant que ces fonds participent, en partie, à l’incitation des banques
au financement des PME. Ceci est vrai dans la mesure que ces fonds alimentent les fonds
de garantie des crédits aux PME dans le cadre des trois dispositifs ANSEJ, ANGEM et
CNAC.
Ceci nous permettra de confirmer le fait que la contribution des banques au financement
de la création des PME en Algérie n’est que le résultat de l’aisance financière vécue entre
2004 et 2012 ayant permis à l’État l’engagement de ces politiques volontaristes.

263
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Tableau n° 5.12: Coefficients de corrélation entre la création des PME et les crédits au secteur privé ainsi que d’autres variables entre 2003 et 2011
correlate PME Agric Hydrocar BTPH Industrie Services petrole Dep_budg Bonific Fds_soutien BEI_Index GDPPC U TT
PME Agric Hydrocar BTPH Industrie Services CP petrole Dep_budg Bonific Fds_soutien BEI_Index GDPPC U TT
PME 1.0000
Agric -0.7554 1.0000
Hydrocar 0.2511 -0.0307 1.0000
BTPH 0.5584 -0.3870 0.5035 1.0000
Industrie 0.7957 -0.6699 0.5114 0.5799 1.0000
Services 0.9553 -0.7550 0.1224 0.3547 0.7440 1.0000
CP 0.8990 -0.7554 -0.0358 0.2248 0.6872 0.9754 1.0000
petrole 0.7186 -0.6781 -0.3799 0.1843 0.5027 0.7582 0.8540 1.0000
Dep_budg 0.8680 -0.6834 -0.0488 0.2202 0.7316 0.9340 0.9753 0.8767 1.0000
Bonific 0.4748 -0.3905 -0.0329 -0.2089 0.4156 0.6997 0.7296 0.4121 0.7003 1.0000
Fds_soutien 0.5271 -0.2891 -0.2509 -0.3348 0.3707 0.6644 0.7425 0.6520 0.7913 0.7022 1.0000
BEI_Index -0.8953 0.7113 -0.1159 -0.4848 -0.4865 -0.8494 -0.7935 -0.6483 -0.6863 -0.3344 -0.3631 1.0000
GDPPC 0.7937 -0.7190 -0.2490 0.2510 0.6366 0.8405 0.9157 0.9809 0.9437 0.5229 0.6812 -0.6633 1.0000
U -0.8953 0.7918 0.0957 -0.3895 -0.5067 -0.8918 -0.8881 -0.8231 -0.8075 -0.4278 -0.4914 0.9584 -0.8278 1.0000
TT 0.7791 -0.5653 0.0467 0.5137 0.4410 0.7155 0.6988 0.7270 0.6312 0.1489 0.2832 -0.8834 0.7056 -0.8679 1.0000
Source : établi à l’aide du logiciel STATA 12, sur des données des rapports d’activités de la BA, des données de Doing business de la Banque Mondiale et
des données du Bulletin d’Information statistiques des PME.
Notes : Nombre de PME nouvelles (PME); Nombre de PME nouvelles dans le secteur d’agriculture (Agric); Nombre de PME nouvelles dans le secteur des hydrocarbures
et Mines (Hydrocar); Nombre de PME nouvelles dans le secteur du BTPH (BTPH); Nombre de PME nouvelles dans le secteur de l’Industrie (Industrie); Nombre de
PME nouvelles dans le secteur des Services (Services); Montant des crédits au secteur privé (CP); Cours du Pétrole (Petrole); les Dépenses budgétaires (Dep_budg);
Bonification des taux d’intérêts (Bonific); Fonds de soutien à l’emploi des jeunes (Fds_soutien); l’indice de la qualité de l’environnement des affaires (BEI_Index)88; le
Développement économique (GDPPC); Taux de Chômage (U) et Taux de taxation (TT).

88Pour les détails de la construction de l’Indice (BEI_Index) et les informations sur les variables de taux de chômage et de taux de taxation, veuillez vous
référer au chapitre d’analyse économétrique de l’impact du développement financier sur la création des entreprises, analyse menée sur données de panel.
264
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Malgré que notre objectif fût d’examiner la corrélation entre les crédits au secteur privé
et la création des PME, nous ne nous sommes pas limités à ces deux variables. Dans le
souci d’avoir des résultats moins relativisés, nous avons intégré des variables
macroéconomiques déterminantes de l’entrepreneuriat et de la création des entreprises.
II.3.2 Corrélation entre la création des PME et d’autres variables macroéconomiques
L’examen de corrélation ne s’est pas limité à la seule variable du financement bancaire,
mais nous l’avons élargi à d’autres variables explicatives qui sont des déterminants de
l’entrepreneuriat et de la création des entreprises89.
La variable mesurant la qualité de l’environnement des affaires, ou l’environnement
institutionnel à la création des entreprises semble être négativement et significativement
corrélée à la création des entreprises, soit un coefficient de (-89,53%). Ce résultat semble
être très logique du fait que d’importantes procédures, délais et coûts d’enregistrement
de nouvelles entreprises ne peuvent que défavoriser la création des PME. Cet effet est
nettement repérable dans la branche des services, avec un coefficient de corrélation de
(-84,94%). Ainsi, une amélioration de l’environnement des affaires, en particulier celui à
la création des entreprises, devra exercer un impact très favorable sur la création des
PME.
Aussi, le niveau du développement économique est positivement et significativement
corrélé à la création des PME privées (79,37%), particulièrement dans les secteurs de
services (84,05%) et de l’industrie (63,66%). Ceci indique que la dynamique de création
des entreprises dépend particulièrement du niveau du développement économique
atteint.
Puisque la panoplie des dispositifs publics précédemment présentés avait pour principal
objectif la stimulation de l’emploi, le taux du chômage, peut jouer en faveur de la création
des entreprises en Algérie, en particulier des PME. Toutefois, l’examen de corrélation
indique une relation inverse entre le chômage et la création de nouvelles PME, soit un
coefficient de (-89,53%). Une relation nettement repérable dans les secteurs de services (-
89,18%) suivi par les secteurs de l’industrie et du BTPH. La relation positive et
significative n’est repérable que dans le secteur de l’agriculture et pêche.
Concernant la fiscalité, le taux de taxation est positivement et significativement corrélé à
la création de nouvelles PME privées en Algérie, soit un coefficient de 77,91%. La
corrélation entre le taux de taxation et la création des PME dans les secteurs de services
est très positive et significative, soit (71,55%), suivi par le BTPH (51,37) puis par le
secteur de l’industrie (44,10%).
Dès lors, la politique fiscale ne semble pas, du moins relativement à l’examen de
corrélation, un obstacle majeure à la création des PME en Algérie. Soit parce que les

89Voir le sixième chapitre sur les déterminants de la dynamique de création des entreprises, et l’analyse
économétrique sur données de Panel.

265
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

PME bénéficient, en particulier à partir de la loi 01-18 d’importants avantages fiscaux,


ou bien en se référant à la théorie, la relation positive peut être expliquée par la volonté
des entrepreneurs de s’évader aux obligations fiscales, un fait, plus facile en étant
entrepreneurs qu’en étant salarié.
Au final, nous venons de guider une petite investigation de la corrélation entre la
dynamique de création des PME en Algérie et le financement bancaire tout en tenant
compte des variables indiquant l’ampleur de l’ingérence des pouvoir publics dans
l’activité bancaire à travers les politiques volontaristes de l’État qui se sont traduites via
l’instauration des différents dispositifs, ainsi que l’impact possible des cours pétroliers du
fait que l’économie algérienne est une économie rentière, auxquelles variables nous
ajoutons la qualité de l’environnement institutionnel à la création des entreprises, le
niveau du développement économique, le taux du chômage et la politique fiscale.
Au terme de cette petite investigation, tout en étant conscient de la relativité de nos
résultats, les banques, à travers leur fonction d’allocation des ressources au secteur privé
jouent un rôle, certes, appréciable dans la dynamique de création des PME. Mais ceci n’a
été permis que par l’aisance financières vécue par le pays durant la décennie 2000, ce qui
a, forcément, alimenté d’une manière continue et progressive, entre 2004 et 2014, les
caisses de l’État, couvrant ainsi une grande partie des dépenses publiques. Aussi, cette
corrélation positive et significative entre le développement bancaire et la création des
PME privée est en grande partie liée aux bonifications des taux d’intérêts et aux fonds de
soutien à l’emploi des jeunes. Les deux variables des dépenses budgétaires qui sont
positivement corrélées tant aux crédits au secteur privé qu’à la création des entreprises.
Cette investigation a un double rôle : celui d’indiquer que le développement bancaire est
relié positivement à la création des PME et celui d’indiquer que ce développement
bancaire atteint et cette corrélation positive sont, en partie, la conséquence de l’aisance
financière. Cette dernière est permise par l’augmentation continue des cours pétroliers,
alimentant les caisses de l’État et couvrant une grande partie des dépenses budgétaires,
particulièrement, les fonds alloués à l’aide pour la création et le développement des PME,
les fonds destinés à garantir les crédits aux PME ainsi que les bonifications des crédits
bancaires alloués dans ce cadre.
Mais il reste à savoir est ce que ces politiques là sont réellement la solution à la
diversification et l’instauration d’une économie de production hors hydrocarbures et ainsi
une politique d’emploi efficiente ?
À notre avis et à première vue, malgré que ces politiques publiques ont permis la création
d’emploi et la réduction de la précarité et de la pauvreté, elles ne sont guère des
politiques efficaces, en particulier pour le système bancaire. En effet, elles n’ont apporté
qu’une plus grande réticence des banques en leur permettant de partager le risque avec
l’État d’une part en bonifiant les taux d’intérêts, d’autre part en garantissant les crédits
alloués à la création et au développement des PME. Ce qui peut réduire davantage les

266
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

compétences des banques en matière de gestion des risques, une compétence tant
importante dans le cadre du métier bancaire et financier d’une manière générale.
De plus, même avec les incitations mises en place afin d’améliorer la contribution des
banques, ces dernières refusent le financement d’une partie importante des projets dans
le cadre des différents dispositifs. Les banques expliquent ceci par le manque de projets
bancables. En d’autres termes, les projets présentés n’ont pas une valeur ajoutée
productive permettant la création de valeur et de richesse. Ceci est d’ailleurs très
apparent par la simple observation de la configuration du tissu des PME par secteur
d’activité, faisant montre d’une concentration nette de la création des PME dans les
secteurs de services et du BTPH qui ne permettent pas à eux seuls d’instaurer une
économie productive hors hydrocarbures.
De fait, les politiques volontaristes de l’État n’ont attiré que les projets de création ayant
permis la tertiarisation davantage de l’économie algérienne en utilisant les recettes des
hydrocarbures, au lieu d’une économie de production.
Il est donc important de revoir ces politiques, notamment dans une situation si critique,
causée par la chute brutale des cours du pétrole qui intervient depuis déjà Septembre
2014. Où le prix du Brent se trouve au dessous des 100$ le baril, puis en Août 2015, ce
prix se trouve encore au dessous des 50$ le baril, et au début de l’année 2016, il est au
dessous des 30$ le baril. Une chute qui pourra bouleverser l’économie algérienne du fait
de sa dépendance entière des hydrocarbures. Car même le système bancaire ne pourra
pas être épargné du fait de sa forte dépendance.
Malgré l’exploration de peu des statistiques disponibles, il n’y a que les analyses
longitudinales qui peuvent nous permettre de conclure sur l’impact du niveau du
développement financier sur la création des entreprises. Chose qui n’est pas possible pour
le seul cas de l’Algérie.

267
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Conclusion
L’objectif de ce cinquième chapitre était, double, celui d’examiner la dynamique de
création des entreprises en Algérie et celui d’évaluer l’impact éventuel du développement
financier sur la dynamique de création des entreprises.
Malgré qu’il soit marginalisé pendant de longues périodes après l’indépendance, le
secteur privé se voit prendre place dans l’économie. L’examen des repères législatifs
relatifs à l’investissement privé, à la création des entreprises ainsi qu’au financement
bancaire de l’investissement privé démontre la reconnaissance progressive de ce secteur
par le législateur algérien, très apparente à partir de la fin des années 1980. Toutefois,
cette reconnaissance n’a été qu’un contenu des lois qui n’ont pas eu des conséquences
positives sur l’essor du secteur privé, traduisant l’échec de ces efforts législatifs.
Vu l’importance assignée au secteur privé dans la conduite du développement
économique on assiste tout au début de la décennie 2000, à la promulgation d’une
nouvelle ordonnance portant promotion de l’investissement et la loi portant orientation
sur la promotion des PME. Ceci a permis l’essor du secteur privé sous forme de petites
et moyennes entreprises, qui sont devenues encadrée sous l’angle institutionnel. Les
résultats du recensement économique de 2011, ont fait valoir que le tissu économique en
Algérie est dominé à hauteur de 90% de micro entreprises et à plus de 96% d’entités
privées.
L’examen de la mouvance des PME, reflète cette dynamique de création des entreprises
entre 2002 et 2013. Les résultats nous indiquent, effectivement, l’existence d’une
dynamique de création des PME, mais nettement concentrée sur deux principaux
secteurs d’activité, les services et le BTPH, délaissant faible la pénétration des secteurs
industriels. Plus encore, les dispositifs d’appui à la création des PME, institués
conséquemment à la loi n°01-18 ont marqué leur contribution très positive à la création
et au développement des PME, particulièrement dans les secteurs des services et du
BTPH, justifiant ainsi la configuration sectorielle des PME en Algérie.
Vu cette dynamique marquant le secteur des PME en Algérie, nous nous sommes
interrogés, dans une seconde section, sur le rôle du système bancaire dans la relance de la
création des entreprises à travers un meilleurs accès aux ressources financières.
La simple confrontation de l’évolution de la part des crédits au secteur privé et des taux
de création des PME, n’était pas fructueuse, car uniquement un certain parallèle apparait
entre la courbe indicatrice de l’évolution de la part des crédits destinés au secteur privé
et celle indicatrice de l’évolution des taux de création des PME dans les secteurs de
services et du BTPH.
De même, les crédits au secteur privé ont enregistré une évolution appréciable à partir de
la décennie 2000, coïncidant avec l’essor des PME et l’engagement des dispositifs d’appui
à la création des PME. Cette coïncidence peut être une réponse au rôle que joue le
système bancaire dans la relance des PME.
268
CINQUIÈME CHAPITRE : DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES EN ALGÉRIE ET POLITIQUES PUBLIQUES : QUEL
RÔLE POUR LE SYSTÈME BANCAIRE

Étant donné, la contribution positive des différents dispositifs à la relance du tissu des
PME, nous ne pouvons laisser passer le rôle du financement bancaire dans le cadre de ces
dispositifs. À cet effet, nous avons tenté d’examiner l’apport des banques dans le contexte
des dispositifs d’appui du fait que ces derniers font appel aux banques en tant que des
principaux partenaires financiers.
Nous avons mené une très petite investigation dont les résultats montrent la
participation croissante des banques au financement de la création et de l’extension des
PME dans le contexte des dispositifs d’appui. La part des prêts financés est croissante
depuis particulièrement 2004. Toutefois, ces résultats font montre d’un retour dans le
développement financier du fait que les banques comptent toujours sur la garantie
étatiques et la bonification des taux d’intérêt. Car elles sont les principales
caractéristiques des politiques volontaristes de l’État ou des politiques publiques à
l’entrepreneuriat.
Tous ces résultats ne sont, en fait, que la conséquence majeure de l’aisance financière
vécue par le pays durant la décennie 2000, permise par l’augmentation continue des
cours pétroliers ayant alimenté les caisses de l’État. Car les recettes budgétaires du pays
sont constituées en grande partie des recettes des hydrocarbures qui couvrent une part
importante des dépenses budgétaires. Un tel résultat nous l’avons confirmé par l’examen
de la corrélation entre la création des PME, les crédits au secteur privé, les cours du
pétrole, les dépenses budgétaires, les bonifications des taux d’intérêts et les fonds de
soutien à l’emploi des jeunes.
Dans l’objectif de renforcer cette petite exploration nous intégrons, là aussi, l’Algérie
dans un panel des pays du MENA, en complément de la première investigation
économétrique. Car ces économies peuvent être comparables à l’Algérie suivant plusieurs
critères tels l’appartenance au même espace géographique, soit en ayant le même niveau
de revenu, ou/et le plus important, en étant dépendants des ressources naturelles,
particulièrement des hydrocarbures.
Néanmoins, dans l’investigation en panel, les variables de dépenses publiques relatives à
la bonification des taux d’intérêt et aux fonds de soutiens à l’emploi des jeunes ne
figureront pas parmi nos variables explicatives, pour raison de non disponibilité pour un
large nombre de ces pays.

269
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

SIXIÈME CHAPITRE
ÉVALUATION EMPIRIQUE DE L’IMPACT DU
DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES
ENTREPRISES. UNE APPROCHE EN
DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011.
Introduction
Étant donné l’importance assignée au développement financier et à l’entrepreneuriat
dans la relance des économies, il est très indispensable d’investiguer la relation entre
le développement financier et la dynamique de création des entreprises.
En effet, dans le précédent chapitre nous avons eu du mal à évaluer l’impact du
développement financier sur la dynamique de création des entreprises en Algérie du
fait de l’absence des données sur de longues périodes, celles retraçant la dynamique
entrepreneuriale.
Ce sixième chapitre a pour principal objectif d’examiner l’impact du développement
financier sur la dynamique de création des entreprises pour un échantillon des pays du
MENA dont l’Algérie. On a opté pour un examen économétrique en données de panel
afin de remédier au problème de données, particulièrement, pour le cas de l’Algérie.
L’analyse concerne un modèle de panel couvrant 14 pays du MENA sur la période
2004-2011 regroupés en un seul échantillon puis décomposés en deux sous
échantillons, pays pétroliers et pays non pétroliers.
Le chapitre sera organisé en deux principales sections. Une première aura pour objet
la présentation de la méthodologie économétrique ainsi que des variables retenues
avec une revue préalable des déterminants de la dynamique de création des
entreprises. Dans la même section nous présenterons les tests nécessaires qui nous
permettrons de déterminer la méthode d’estimation la plus convenable. La seconde
section expose les résultats d’estimation et les principales conclusions de l’analyse.

270
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Première Section : PRÉSENTATION DE LA MÉTHODOLOGIE


ÉCONOMÉTRIQUE ET DES VARIABLES RETENUES.
Pour pouvoir modéliser la relation entre le développement financier et la dynamique
de création des entreprises, il est important de considérer outre la variable du
développement financier d’autres variables explicatives de la dynamique
entrepreneuriale d’une manière générale. En d’autres termes il est indispensable
d’explorer au préalable les déterminants de l’entrepreneuriat ou de la création des
entreprises.
Néanmoins, de nombreux critères peuvent être retenus afin de classifier les
déterminants de la dynamique entrepreneuriale. En s’inspirant de la théorie éclectique
de l’entrepreneuriat ainsi que d’autres travaux, nous faisons en premier une brève
revue de la littérature sur les déterminants de l’entrepreneuriat. Comme, il s’agit bien
de l’examen de l’impact du développement financier sur la dynamique de création des
entreprises, nous nous limitons aux facteurs macroéconomiques et institutionnels
déterminants de l’entrepreneuriat. Nous présentons dans un premier temps, les
principaux déterminants de l’entrepreneuriat, relativement aux travaux empiriques et
théoriques menés dans ce contexte. La présentation du modèle, des variables ainsi que
de la méthodologie d’estimation feront l’objet du second point de la section.
I.1 Déterminants macroéconomiques et institutionnels de la dynamique de
création des entreprises ou de l’entrepreneuriat :
Pour les besoins d’investigation de l’impact du développement financier sur la
dynamique de création des entreprises, nous nous sommes inspirés de la théorie
éclectique de l’entrepreneuriat développée par Verheul et al. (2002). Le but est de
recenser les déterminants de la dynamique de création des entreprises.
La théorie éclectique identifie et classifie les déterminants de l’entrepreneuriat suivant
de nombreux critères. Toutefois, du fait que l’entrepreneuriat relève de plusieurs
disciplines (la psychologie, la sociologie, la démographie et même le droit et les
sciences juridiques) l’identification de ses déterminants s’avère très difficile.
Afin de mener à bien ce travail, nous nous référons aux seuls déterminants
économiques de l’entrepreneuriat. Dans ce contexte, plusieurs critères peuvent être
retenus dont le niveau d’analyse. Trois niveaux d’analyse sont distingués dans la
littérature. Au niveau microéconomie, les déterminants de l’entrepreneuriat sont
principalement constitués des facteurs relevant du processus de prise de décision ainsi
que des motivations des populations à démarrer de nouvelles entreprises. Au niveau
mésoéconomie, les déterminants de l’entrepreneuriat sont représentés principalement
par des facteurs spécifiques aux marchés de l’entrepreneuriat, tels les opportunités de
profit et les opportunités d’entrée et de sortie des entreprises. Le troisième niveau

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

d’analyse est le niveau macroéconomie dont les déterminants de l’entrepreneuriat


sont principalement des agrégations aux niveaux microéconomie et mésoéconomie.
Étant donné que le développement financier est un facteur macroéconomique
institutionnel déterminant de l’entrepreneuriat, nous nous limitons à l’examen des
déterminants macroéconomiques et institutionnels sans pour autant faire allusion aux
facteurs microéconomiques ou méso-économiques.
Ajouté à cela, le fait que nous nous intéressons dans notre analyse à un panel de pays,
l’examen de la relation entre la dynamique de création des entreprises ou
l’entrepreneuriat et les facteurs macroéconomiques et institutionnels constitue un
domaine d’investigation crucial [Acs et al. (2008), p. 220].
La perception macroéconomique de l’entrepreneuriat tente d’agréger les arguments au
niveau microéconomique et méso-économique en se focalisant sur les facteurs
économiques, institutionnels et environnementaux qui déterminent l’entrepreneuriat.
Dans cette lignée d’idées, les variables relatives aux régulations et aux politiques
gouvernementales occupent une place primordiale dans l’explication des divergences
en matière de l’entrepreneuriat [OCDE (1998); Verheul et al. (2002); Blanchflower
(2000); Storey (2008); Henrekson et Stenkula (2009)].
Les facteurs macroéconomiques, institutionnels et environnementaux constituent les
principaux facteurs déterminants de l’entrepreneuriat au niveau agrégé. À cet effet, Le
développement financier, le développement économique, le niveau du chômage, les
politiques gouvernementales spécifiques ou génériques telle la politique fiscale ainsi
que la qualité de l’environnement des affaires et de l’environnement institutionnel
d’une manière générale, sont autant de facteurs déterminants de l’entrepreneuriat
donc de la création de nouvelles entreprises.
Dans ce qui suit, en se référant aux principaux travaux empiriques développés dans
cette lignée de recherche, nous faisons une brève présentation des facteurs
macroéconomiques et institutionnels déterminants de l’entrepreneuriat.
I.1.1 Le niveau du développement financier :
Il est un facteur macroéconomique, considéré dans certain cas un facteur
institutionnel et même environnemental. Le développement financier, se manifeste
globalement par une meilleure mobilisation et une meilleure allocation des ressources
couplée à une efficacité dans le fonctionnement des différentes institutions financières.
Le développement financier permet ainsi un accès plus facile au crédit, au financement
bancaire et même au marché de capitaux.
De ce fait, le développement financier exerce une incidence positive et significative sur
les activités entrepreneuriales en particulier innovantes [Schumpeter (1911), Rajan et
Zingales (1998),…]. L’idée principale derrière cette affirmation est que le

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

développement financier permet un allègement de la contrainte d’accès au


financement formel et donc un accès plus facile et des instruments financiers plus
adaptés qui entraînent une dynamique entrepreneuriale croissante. Ceci est d’autant
plus permis par le financement de la création et du développement de nouvelles
entreprises. L’OCDE, dans ses rapports n’a cessé de souligner l’importance de
l’efficacité des marchés financiers qui donnent lieu au développement du capital risque
et des investisseurs tuteurs (Business Angels) considérés comme des stimulants à
l’entrepreneuriat et à la création de nouvelles entreprises [OCDE, 1998].
La relation entre le développement financier et la dynamique entrepreneuriale a fait
l’objet d’une investigation détaillée de la littérature au deuxième chapitre.
I.1.2 Le niveau du développement économique
Le niveau du développement économique joue un rôle crucial dans la détermination du
niveau de l’entrepreneuriat. Toutefois, cette relation demeure ambiguë.
Un niveau élevé du développement économique est un indicateur de bonnes
performances économiques. Ceci laisse penser à l’existence de meilleures opportunités
économiques à saisir. À cet effet, le niveau du développement économique exerce une
influence positive sur la création et le développement de nouvelles entreprises dans la
mesure que des taux élevés de croissance économique sont susceptibles d’offrir des
marchés à meilleures potentialités et une excellente infrastructure pour les start up.
Un tel résultat est d’autant plus appuyé par l’examen des facteurs environnementaux
de la formation de nouvelles entreprises. Klapper et al. (2009) dans leur examen de
l’effet des facteurs environnementaux sur la formation de nouvelles entreprises ont
abouti au fait que le niveau du développement économique mesuré par le log du PIB
par tête est positivement et significativement corrélé au taux d’entrée et à la densité
de nouvelles entreprises.
Néanmoins, la relation entre le développement économique et l’entrepreneuriat n’est
pas toujours positive, elle peut être négative indiquant qu’à mesure que le niveau du
développement économique, mesuré par le PIB par tête, augmente, la dynamique
entrepreneuriale accuse une baisse [Black and Strahan (2002), Guiso et al. (2004)].
Cette affirmation peut être expliquée par le fait que la croissance économique est
accompagnée par une productivité élevée des employés, par une augmentation des
salaires ainsi que par un système de sécurité sociale plus amélioré. L’augmentation des
salaires réels permet d’accroître les coûts d’opportunité d’auto-emploi et rend ainsi
l’emploi salarié plus attractif. Dans ce cas, les employés préfèrent le fait d’être employé
qu’être entrepreneur [Guiso et al. (2004)].
Dans ces deux cas de figure, la relation entre le développement économique et
l’entrepreneuriat est linéaire. Toutefois, d’autres études empiriques montrent, au

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

contraire, l’existence d’une relation non linéaire, sous forme de U, entre le


développement économique et l’entrepreneuriat [Wennekers et al. (2005) et Thai et
al. (2014)].
Deux différentes explications ont été données à la relation en forme de U entre le
développement économique et l’entrepreneuriat. Acs et al. (2008) indiquent que la dite
relation dépend de la phase du développement économique. Via leur examen des
travaux ayant pour objet l’analyse de la relation entre le développement économique
et l’entrepreneuriat, ils présument que durant les premières phases et les phases
moyennes du développement économique l’activité entrepreneuriale devra être
négativement reliée au développement économique. Tandis que dans les économies
développées, l’activité entrepreneuriale est au contraire positivement reliée au
développement économique, c’est la phase de développement axée sur l’innovation.
Selon Thai et Turkina. (2014) dans leur examen des déterminants macroéconomiques
et institutionnels de l’entrepreneuriat dans 52 pays développés et en développement
dont 14 pays du moyen orient ils ont inclus le développement économique comme l’un
de ces principaux facteurs. Leur résultat indique que la relation entre le
développement économique et l’entrepreneuriat dépend plutôt, du type de
l’entrepreneuriat dominant, entrepreneuriat formel ou entrepreneuriat informel. Dans
les économies à faible niveau de développement, l’entrepreneuriat informel est le plus
dominant par conséquent la relation entre l’entrepreneuriat (formel) et le
développement économique est négative. À mesure que les économies croissent et
exercent une pression sur les coûts liés à l’entrepreneuriat et à la création de nouvelles
entreprises, les entreprises informelles seront évincées. Ainsi, lorsque les économies
atteignent des niveaux avancés du développement, l’entrepreneuriat formel prend
place et prospère faisant augmenter le taux de l’entrepreneuriat.
Par conséquent, la relation entre le développement économique et l’entrepreneuriat
est complexe, elle peut être linéaire positive ou négative, ou non linéaire sous forme de
« U » dépendant du niveau du développement économique.
Thai et Turkina (2014) ajoutent à ces deux principaux facteurs l’innovation, le degré
d’intégration internationale ainsi que la part du secteur des services dans l’économie,
qui jouent un rôle appréciable favorisant la création et le développement de nouvelles
entreprises. En effet, de tels facteurs sont des indicateurs d’une économie prospère et
des opportunités économiques importantes qui favorisent la création de nouvelles
entreprises.

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

I.1.3 Le niveau d’emploi, ou taux du chômage :


Le taux du chômage est l’un des principaux indicateurs macroéconomiques pouvant
déterminer l’entrepreneuriat. Dans les études traitant de la relation entre le chômage
et l’entrepreneuriat sont à relever des hypothèses conflictuelles.
Le chômage peut exercer une influence positive sur l’entrepreneuriat. Storey (1994)
dans son exploration pour la variation spatiale des taux de formation de nouvelles
entreprises argumente que si les taux du chômage sont élevés, alors beaucoup
d’individus se penchent vers l’auto-emploi, s’expliquant par le manque d’opportunités
alternatives d’emploi [Verheul et al. (2002), p. 35]. Toutefois, il existe des arguments
stipulant l’effet négatif du chômage sur l’entrepreneuriat aussi bien au niveau
individuel qu’au niveau macroéconomique. Cette influence négative peut être
expliquée par le fait qu’un chômeur tend à avoir de faibles dotations en capital humain
et en capacités entrepreneuriales nécessaires pour démarrer une nouvelle entreprise.
De ce point de vue, un niveau élevé du chômage pourra être associé à de faibles degrés
d’activité entrepreneuriale.
Au niveau macroéconomique le chômage peut négativement affecter l’entrepreneuriat,
car un niveau élevé est considéré comme un indicateur de déséquilibre
macroéconomique induisant une réduction dans la disponibilité des opportunités
d’affaires et donc du niveau de l’entrepreneuriat [Verheul et al. (2002), p. 35].
La littérature empirique traitant de la relation entre le chômage et l’entrepreneuriat
trouve d’évidence pour la relation positive, la relation négative ainsi que pour la
relation à double sens entre le chômage et l’entrepreneuriat.
Evans et Jovanovic (1998) dans leur estimation pour un modèle de choix
entrepreneurial sous contraintes de liquidité, montrent que le chômage peut stimuler
l’entrepreneuriat sous prétexte que des taux élevés du chômage entrainent une
diminution des coûts relatifs aux opportunités de démarrer de nouvelles entreprises.
De même, Audretsch et al. (2005) sur un panel de 23 pays de l’OCDE entre 1974 et
2002 trouvent l’existence d’une relation positive entre le chômage et l’auto-emploi.
Leur résultat vient en confirmation de celui déjà trouvé par Carree et al. (2001).
Cependant, suivant ces résultats, le chômage stimule l’entrepreneuriat de nécessité au
détriment de l’entrepreneuriat d’opportunité. Car l’entrepreneuriat de nécessité se
développe en raison d’absence des opportunités d’emploi autres que celle de créer son
propre emploi.
Toutefois, il existe des arguments stipulant l’effet négatif du chômage sur
l’entrepreneuriat. Au niveau individuel, un chômeur tend à avoir de faibles dotations
en capital humain et en capacités entrepreneuriales nécessaires pour démarrer une
nouvelle entreprise. De ce point de vue, un niveau élevé du chômage pourra être

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

associé à de faible degré d’activité entrepreneuriale. Blanchflower (2000) trouve


d’évidence pour l’effet négatif du chômage sur l’auto-emploi et ce pour un grand
nombre des pays de l’OCDE.
Dans cette même lignée de recherche, on retrouve d’évidence pour l’existence d’une
relation à double sens entre le chômage et l’entrepreneuriat (l’auto-emploi). D’une
part, un taux élevé d’auto-emploi entraine un niveau élevé de croissance économique
et ainsi un faible degré du chômage ultérieur [Audretsch et Thurik (2001), Carre et la.
(2002)]. D’autre part, le faible degré de chômage peut stimuler l’entrepreneuriat, de
fait qu’il est un indicateur d’une économie prospère comportant d’importantes
opportunités pour démarrer de nouvelles entreprises.
Outre le niveau d’emploi, le niveau de vie et le niveau du développement du capital
humain constituent des facteurs pouvant jouer un rôle crucial dans la détermination
du niveau de l’entrepreneuriat [Verheul et al. (2002)]. Le niveau de vie et le niveau du
développement du capital humain, proxy par le niveau d’éducation, exercent tous les
deux une influence positive sur l’entrepreneuriat [Rajan et Zingales (1998) et Thai et
Turkina (2014)]. Car une importante disponibilité des ressources financières et
l’importance des capacités humaines en matière d’éducation stimulent l’engagement
des individus dans la création de nouvelles entreprises.
En plus des variables macroéconomiques, des variables environnementales et
institutionnelles, jouent un rôle déterminant de l’entrepreneuriat. L’environnement
institutionnel constitue un des plus importants facteurs explicatifs de
l’entrepreneuriat [Klapper et al. (2010), Klapper et al. (2006), Klapper et al (2009);
Aidis et al. (2010), Desai et al. (2003)]. Un meilleur environnement institutionnel
favorise la création et le développement de nouvelles entreprises.
I.1.4 L’environnement institutionnel :
Dans ce contexte il est important de distinguer entre le climat des affaires comme un
déterminant spécifique à l’entrepreneuriat et l’environnement institutionnel d’ordre
général.
a) Environnement institutionnel d’ordre spécifique : L’environnement des affaires ou la
règlementation administrative à la création des entreprises
Malgré l’importance accordée à l’entrepreneuriat, plus précisément à la création de
nouvelles entreprises, les pays mettent en place des règlementations qui rendent
difficile le démarrage d’une nouvelle entreprise. De telles règlementations sont
d’autant plus motivées par la volonté d’écarter la fraude, d’aider les autorités fiscale
dans la collecte de l’impôt, d’aider à améliorer la précision des divers recensements
économiques et donc du processus de prise de décision publique.

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Malgré que la règlementation d’entrée ou d’enregistrement de nouvelles entreprises


se trouve justifiée, une règlementation coûteuse et contraignante entrave la création
de nouvelles entreprises et interrompe le chemin de croissance économique.
Djankov et al. (2002) ce sont concentrés sur les exigences juridiques qui doivent être
accomplies avant qu’une entreprise puisse démarrer effectivement : le coût social
officiel nécessaire pour satisfaire à ces exigences ainsi que le temps minimum qu’il faut
pour y répondre.
Les auteurs ont utilisé ces données afin de vérifier la validité des deux théories
concurrentes, théorie de l’intérêt public et celle du choix public.
Sur un échantillon de 85 pays, ils ne trouvent pas d’évidence qu’une règlementation
stricte à l’entrée est associée avec une très grande qualité des produits et une
concurrence très vive. Au contraire ils trouvent qu’une règlementation rigoureuse est
associée à des niveaux nettement plus élevés de corruption, et une économie
informelle d’un large étendu. Leurs résultats dans ce sens sont très conformes à la
théorie du choix public. Notons que les meilleurs gouvernements appliquent le plus
souvent une règlementation à l’entrée moins contraignante.
Klapper et al. (2006) trouvent aussi des résultats similaires. Une règlementation
rigoureuse à l’entrée exerce un impact négatif sur l’entrée de nouvelles entreprises
dans les secteurs à entrée naturelle élevée dans les pays particulièrement à revenus
élevés qui ne sont pas corrompus et où les règlementations sont plus susceptibles
d’être appliquées. Klapper et al. (2006) montrent que ces règlementations
contraignent les entreprises de petite taille comparativement aux grandes. Ces
règlementations affaiblissent aussi la croissance des entreprises déjà existantes.
Klapper et al. (2009) suggèrent qu’un processus d’enregistrement de nouvelles
entreprises, plus rapide, plus efficace et plus rentable est crucial pour favoriser le
secteur formel de l’entrepreneuriat. C’est pourquoi, les réformes visant l’amélioration
des règlementations à l’enregistrement de nouvelles entreprises exercent une
influence positive sur l’entrepreneuriat [Klapper et Love (2010)].
Le projet de Doing Business de la Banque Mondiale est très actif dans la mesure qu’il
a pour objectif d’évaluer le climat des affaires dans plusieurs pays du monde dont les
règlementations administratives et juridiques à la création des entreprises. Le projet
identifie quatre éléments de la règlementation d’entrée : le nombre de procédures, le
nombre de jours, le coût d’enregistrement et le capital minimum nécessaire pour créer
une société à responsabilité limitée.
La règlementation à l’entrée de nouvelles entreprises constitue un des plus importants
obstacles auxquels se heurtent les nouveaux entrepreneurs. Étant donné leur
importance, plusieurs pays, afin de simplifier le processus d’enregistrement, procèdent

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

par des réformes en matière des formalités administratives d’enregistrement de


nouvelles entreprises [OCDE, 1998 et Doing Business (2010)].
Le rapport du Doing Business pour l’année 2011 a fait état de plus de 270 réformes de
la règlementation des affaires et le Doing Business 2016 a enregistré 50 réformes au
niveau mondial, notons que les pays en voie de développement accomplissent des
efforts considérables pour améliorer le climat des affaires. Ces rapports annuels
constatent une amélioration progressive de la règlementation à l’entrée permettant de
faciliter davantage la création de nouvelles entreprises.
De fait, on assiste à une facilité croissante en matière de création de nouvelles
entreprises à travers le monde. Le nombre de procédures exigées pour
l’enregistrement administratif des entreprises est en moyen de 8 en 2015 contre 11 en
2004. Alors que la création d’entreprises prenait en moyenne 54 jours à l’échelle
mondiale, en 2015 la moyenne mondiale a été réduite à moins de la moitié pour
atteindre 26 jours.
De profonds allègements touchent aussi le coût exigé pour l’enregistrement d’une
nouvelle entreprise et le capital minimum exigé. À l’échelle mondiale, le coût moyen
exigé pour la création d’une nouvelle entreprise était en 2004 de 127,47% du revenu
par habitant et a était réduit à 30,70% en 2015.
De même, le capital minimum exigé pour la création de nouvelles entreprises était en
moyenne de plus de 233% du revenu par habitant à l’échelle mondiale et a était réduit
en 2015 à 70,94% soit une réduction de 163%
Toutefois, même si les règlementations et la bureaucratie à l’entrée réduisent l’entrée
de nouvelles entreprises, les éliminer ne permet en aucun cas de garantir une plus
grande entrée et un dynamisme économique. Car l’absence de certaines
règlementations peut être une barrière effective à l’entrée des entreprises. Ainsi pour
favoriser la création des entreprises et par là l’entrepreneuriat, il n’est pas question
d’éliminer les règlementations à l’entrée mais de les alléger.
b) Environnement institutionnel d’ordre général : Efficacité du système judiciaire, droit de
propriété et exécution des contrats
Il est, généralement, admis qu’un bon fonctionnement du système judiciaire est
naturellement une condition primordiale à la bonne conduite des affaires. Mais
également, l’inefficacité du système judiciaire et des règles de loi constitue un obstacle
majeur à la création et au développement des entreprises.
Desai et al. (2003) trouvent une corrélation positive et significative entre la qualité
institutionnelle et les mesures de dynamique entrepreneuriale. Plus précisément, la
protection des droits de propriété et l’indice d’inférence des tribunaux influencent

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

positivement l’entrée et la croissance de nouvelles entreprises, particulièrement, dans


les pays émergents.
Aidis et al. (2010) trouvent, aussi, que l’entrée de nouvelles entreprises est
significativement reliée à la qualité institutionnelle, mesurée particulièrement par
l’indicateur de protection des droits de propriété. Néanmoins, contrairement à Desai
et al. (2003) cette corrélation est beaucoup plus élevée dans les pays développés
comparativement aux pays les moins développés.
Un système légal inefficace, avec de faible protection des droits de propriété et des
droits des investisseurs et des taux de corruption élevés freinent le développement
économique et la création de nouvelles entreprises en aggravant les contraintes de
liquidité. Dans ce contexte, Demerguç-Kunt et Maksimovic (1998) trouvent une
influence positive et significative de l’efficacité des institutions légales sur la capacité
des entreprises à lever des fonds externes. Ce qui se conforme aux résultats de La
Porta et al. (1997) et La Porta et al. (1998) ayant montré que les pays caractérisés par
de faibles protections des investisseurs mesurées par le caractère des règles de droit
et de la qualité de leur application ont un effet négatif sur les systèmes financiers
(marchés et banques) et ainsi sur la capacité de mobilisation des fonds externes. Ceci
peut aggraver les contraintes de liquidité et, par conséquent, entraver la création et le
développement de nouvelles entreprises.
Aussi, l’absence de protection des droits de propriété intellectuels constitue un
obstacle à la création des entreprises en particulier innovantes.
À ces différents facteurs macroéconomiques et institutionnels s’ajoutent des facteurs
de politiques publiques.
I.1.5 Les politiques publiques
Les gouvernements exercent une influence significative, directe ou indirecte, sur la
dynamique de création des entreprises à travers la mise en place de politiques
macroéconomiques. Ces politiques peuvent êtres spécifiques à l’entrepreneuriat ou
génériques, qui n’affectent l’entrepreneuriat qu’indirectement.
a) Politiques génériques : politique fiscale
Bien que la promotion de l’auto-emploi ou de l’entrepreneuriat est loin d’être leur
principal objectif, les politiques génériques exercent un impact considérable sur la
dynamique entrepreneuriale. Les gouvernements agissent sur les différents revenus à
travers le système de taxation. À cet effet, l’impôt constitue l’un des principaux
canaux par lesquels les gouvernements agissent sur l’entrepreneuriat, c’est pourquoi,
ils doivent êtres conscient de leurs implications sur l’auto-emploi [Parker et Robson
(2004), p. 298].

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Néanmoins, l’impact du système de taxation est souvent délicat et paradoxal.


Théoriquement, des taux d’imposition élevés réduisent les rendements de
l’entrepreneuriat et contraignent le démarrage de nouvelles entreprises et leur
expansion après l’entrée. Ainsi l’effet absolu de la fiscalité sur l’entrepreneuriat est
négatif [OCDE (1998)].
L’impôt sur le revenu des sociétés exerce une influence considérable sur
l’entrepreneuriat. Parker et Robson (2004) sur un panel des pays de l’OCDE trouvent
que l’auto-emploi est positivement relié à l’impôt sur le revenu personnel et donc
négativement relié à l’impôt sur le revenu des sociétés. Ce même résultat a été
confirmé par Klapper et al. (2006) ayant trouvé que les taux d’entrée de nouvelles
entreprises sont significativement élevés dans les pays où l’impôt sur le bénéfice des
sociétés est plus faible comparativement aux taux d’imposition pratiqués sur les
revenus des personnes.
Aussi, Djankov et al. (2010) via une analyse en coupe transversale explorent les effets
de l’impôt sur les sociétés sur l’investissement et l’entrepreneuriat. Leurs résultats
révèlent que l’impôt sur le bénéfice des sociétés exerce un effet négatif sur la densité
d’entrée et le nombre de nouvelles entreprises.
Toutefois, l’impôt peut jouer un rôle déclencheur de l’entrepreneuriat. De ce point de
vue, Parker (1996) suppose que l’auto-emploi offre de meilleures opportunités pour
éluder aux obligations fiscales comparativement à l’emploi salarié [page 466].
Les politiques publiques génériques couvrent, en plus du système de taxation, les
régulations du marché du travail et les politiques de revenu et d’assurance sociale qui
exercent des influences indirectes sur l’entrepreneuriat [Verheul et al. (2002)].
Outre ces politiques génériques, des politiques spécifiques à l’entrepreneuriat
prennent place et jouent un rôle substantiel dans la promotion de l’entrepreneuriat. Il
s’agit bien des politiques publiques à l’entrepreneuriat et/ou aux PME.
b) Politiques spécifiques : politiques publiques à l’entrepreneuriat ou aux PME
Les politiques publiques à l’entrepreneuriat constituent un des principaux éléments de
soutien à la croissance économique en passant par l’entrepreneuriat. En effet, les
gouvernements considèrent, le plus souvent, l’auto-emploi comme un moyen de sortie
de pauvreté et des inégalités sociales. C’est pourquoi, leur intervention dans ce
contexte s’avère de plus en plus importante, se concrétisant à travers la mise en place
des programmes et des politiques d’aide à la création de nouvelles entreprises
[Blanchflower (2000)].
Néanmoins, Storey (2008) souligne que l’intervention publique via les différentes
politiques et programmes d’appui à l’entrepreneuriat est la principale conséquence de

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

l’existence des imperfections sur les différents marchés, marchés des capitaux,
marchés des biens et services, marchés du travail et marchés des technologies.
Malgré qu’ils soient, plus souvent, utilisés indifféremment, la politique aux PME et la
politique à l’entrepreneuriat sont deux concepts différents.
Les politiques à l’entrepreneuriat, sont généralement des politiques de long terme.
Elles visent pour objectifs, non seulement, de stimuler la création d’entreprises mais
également de soutenir un système économique dans son ensemble qui favorise
l’entrepreneuriat.
Les politiques aux PME sont, au contraire, des politiques de court terme. Elles
impliquent des mesures visant spécifiquement à soutenir les PME y compris l’auto-
emploi. Ce type de politiques a pour objectif essentiel l’augmentation de l’emploi, et
donc l’atténuation du problème du chômage et la stimulation de l’innovation. Les
politiques aux PME consistent, généralement, en la création d’agences
gouvernementales spécifiques de soutien et de subvention pour les PME [Henrekson
et Stenkula (2009)].
Vu l’importance des PME pour le développement économique, les politiques orientées
à la promotion de cette catégorie d’entreprises sont les plus répandues depuis
plusieurs années tant dans les pays développés que dans les pays en développement.
Le gouvernement intervient en fournissant des fonds directs aux entreprises et en
agissant comme un garant explicite ou implicite des prêts [Demirgüç-Kunt et
Maksimovic (1998), p. 26].
Dans ce contexte les politiques d’assistance financière se distinguent par leur
importance et leur propagation dans différents pays. Leur principal rôle est la
réduction des imperfections de marchés des capitaux et même ceux alternatifs (le
capital-risque). Ces politiques se concrétisent, essentiellement, via des incitations
financières, octroi de fonds et d’aide pour l’investissement et la création de nouvelles
entreprises, octroi de prêts subventionnés ainsi que l’instauration de système de
garantie des prêts en faveur de la création de nouvelles entreprises. En effet, la
garantie des prêts est, également, une des solutions mises en œuvre par les pouvoirs
publics pour atténuer les difficultés auxquelles se heurtent les entreprises, en
particulier les PME pour obtenir des financements par emprunt [OCDE (1998)].
Dans les pays en développement, les politiques dédiées à la promotion des PME sont
les plus dominantes. Elles stipulent l’intervention des pouvoirs publics pour la
stimulation de l’entrepreneuriat via sa composante des PME se matérialisant,
notamment, à travers l’assistance financière, la garantie des prêts accordés, les
subventions, la bonification des taux d’intérêt et les exonérations fiscales.

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
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DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
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ENTRE 2004 ET 2011

De ce fait, sur la base de cette revue de littérature sur les déterminants de


l’entrepreneuriat et de la création des entreprises, nous retenons un nombre de
variables explicatives qui nous permettra de mener à bien l’investigation
économétrique.
I. 2 Présentation du modèle économétrique : méthodologie et variables du
modèle
L’objet de ce point est la présentation du modèle économétrique qui nous permettra de
formaliser le lien entre le développement financier et la dynamique de création des
entreprises.
Il y a lieu de souligner l’énorme difficulté que nous avons rencontré pour réunir
l’ensemble des données sur de moyennes périodes pour la région MENA, en
particulier, en ce qui concerne la variable dépendante celle mesurant la dynamique de
création des entreprises. Cette difficulté a fait que notre échantillon ne comporte que
14 pays sur une période allant de 2004 à 2011. Les pays de l’échantillon sont
« Algérie, Égypte, Irak, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Oman, Qatar, Syrie, Tunisie,
Turquie et Émirats Arabes Unies ». À cet effet, la période et le panel nous ont été
limité principalement par la disponibilité des données sur la création des entreprises
d’une part et par la disponibilité des données relatives à la règlementation d’entrée de
nouvelles entreprises d’autre part.
Afin de mesurer la dynamique de création des entreprises, nous utilisons la variable
densité de nouvelles entreprises représentée par le nombre de nouvelles entreprises pour
1000 personnes en âge de travailler (entre 15 et 64 ans), tirée de la base de données de
la Banque Mondiale. Notons que les entreprises nouvelles considérées dans le projet
de Doing business de la Banque Mondiale, sont des sociétés à responsabilité limitée
nouvellement enregistrées. Toutefois, ces données ne couvrent que 12 pays de
l’échantillon. Par conséquent, et afin d’entreprendre une analyse un peu plus
représentative, nous avons essayé de construire des séries de données complètes sur
l’entrée de nouvelles entreprises dans certains pays auprès des organismes officiels
(les registres des Entreprises). Nous avons donc construit des séries de données pour
le Koweït et le Liban. Des informations détaillées sur les différentes sources de
données sont rapportées dans l’annexe n°6-1.
Quant aux variables explicatives, nous les avons sélectionné en fonction de notre
revue sur les déterminants de l’entrepreneuriat. Elles sont, en principe, des variables
macroéconomiques et institutionnelles.
Notre modèle concerne alors un panel de 14 pays de la région MENA et couvre la
période allant de 2004 à 2011. Le point de départ est le modèle canonique d’un panel
de la forme générale suivante :

282
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

#9'( = )( + +,( + -(
Avec #9'( est la variable dépendante mesurant la dynamique de création des
entreprises dans le pays i et la période t. )S$+ sont les coefficients à estimer. , est le
vecteur (matrice) des variables explicatives et -( est un terme d’erreur aléatoire.
I. 2.1 Nomenclature du modèle empirique : Présentation des Variables et des données
Les variables du modèle consistent en une variable dépendante (NED), quatre
variables de design (FD, BEI_Index, SME_GP, GDPPC) ainsi que deux variables
macroéconomiques de contrôle (U et TT).
I. 2.1.1 Variable Dépendante : Densité de nouvelles entreprises (NED) ou New
Entry Density
Afin de mesurer la dynamique de création des entreprises, nous utilisons les données
collectées dans le cadre du projet de Doing Business dans sa rubrique Entrepreneuriat
avec le support de la fondation Kaufmann. Cet indicateur est défini comme le nombre
de nouvelles sociétés du secteur privé formel à responsabilité limitée par 1000
personnes en âge de travailler (âgées entre 15 et 64 ans), suivant le rapport annuel de
Doing Business de la Banque Mondiale.
Nous avons aussi, complété la base par deux autres pays, le Koweït90 un important
producteur du pétrole et le Liban91 un pays non pétrolier exhibant des niveaux élevés
de développement financier entre 1996 et 2011. Cette même mesure est employée par
Klapper et al. (2010); Klapper et al. (2009); Klapper and Love (2010); Thai and
Turkina (2014). À cet effet, nous utilisons l’indicateur de densité de nouvelles
entreprises enregistrées mis en log.
Malgré les limites que comportent ces données sur l’entrepreneuriat, en particulier
celles relatives à la faiblesse de l’échantillon couvert et du nombre d’années, nous
prétendons que l’utilisation de telles données est, plutôt, plus cohérent. Car nous
utiliserons aussi la règlementation à l’entrée de nouvelles entreprises mesurant la
qualité de l’environnement des affaires comme variables explicatives dont les données
concernent les mêmes unités (sociétés à responsabilité limitée).
I. 2.1.2 Les variables explicatives :
Nous avons sélectionné un certain nombre de variables explicatives et ce à partir de
la littérature sur les déterminants macroéconomiques que nous avons décrit
brièvement tout au début de cette section. Nous intégrons toutes ces variables mises
90
Le nombre de nouvelles entreprises est calculé à partir des données de la chambre de commerce et
d’industrie du Koweït et la population en âge de travailler est tirée des données de Banque Mondiale.
91
Le nombre des entreprises SARL nouvellement enregistrées est tiré de « Central Administration of
Statistics, CAS Stat (Statistical Yearbook, Entrepreneurship) » et la population en âge de travailler est tirée
des données de Banque Mondiale

283
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

en logarithme népérien à l’exception de celles qui sont mesurées par des indices
synthétiques (FDI et BEI_Index), par des indicateurs qui comportent des valeurs
négatives (DC_GDP) ainsi que la variable binaire (SME_GP).
a) Les variables du Développement Financier (FD)
Le développement financier est mesuré par cinq variantes alternatives, l’indice
composite du développement financier (FDI) ou un de ses quatre indicateurs
désagrégés [(M2_GDP) (QM_GDP) (DC_GDP) (PC_GDP)] [Voir annexe n°3-1
pour les sources des données].
En effet, nos mesures du développement financier indiquent en principe le
développement de l’intermédiation financière, et non le système financier dans sa
globalité. Ceci est dû à la disponibilité des données sur un large nombre de pays dans
la région. De plus, l’intermédiation financière, bancaire, demeure la principale source
du financement des économies du MENA, particulièrement, lorsqu’il s’agit de la
création de nouvelles entreprises.
Relativement à la littérature sur le développement financier et la dynamique
entrepreneuriale, le développement financier devra exercer une influence positive sur
la dynamique de création des entreprises dans les pays de la région.
b) Les variables institutionnelles
L’environnement institutionnel constitue une variable déterminante pour la conduite
des affaires. Dans ce contexte on distingue, les variables institutionnelles d’ordre
général de celles relatives à l’environnement des entreprises ou plus précisément
celles relatives à l’enregistrement de nouvelles entreprises.
Les variables institutionnelles spécifiques aux entreprises (Business
Environment Institutional Index) (BEI_Index)
Cette variable mesure la qualité de l’environnement des affaires. L’entrepreneuriat, ou
en termes plus simples la création de nouvelles entreprises, dépend grandement de
l’environnement des entreprises (climat des affaires), en particulier la règlementation
administrative et bureaucratique qui s’impose aux entrepreneurs lors de
l’enregistrement de nouvelles entreprises. En effet, cette variable mesure en principe
le degré de facilité de conduite des affaires dans un pays donné. Elle joue un rôle
considérable dans la détermination du niveau de l’entrepreneuriat au niveau national,
elle est alors un des principaux déterminants de la création de nouvelles entreprises
[Klapper et al. (2010); Klapper et al. (2006); Klapper et al. (2009)].
Cette variable, conformément au projet du Doing Business de la Banque Mondiale,
identifie les obstacles bureaucratiques et juridiques qu’un entrepreneur doit surmonter
pour immatriculer et enregistrer une nouvelle entreprise. Elle couvre les procédures,

284
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

le délai et le coût qu’implique le lancement d’une entreprise commerciale ou


industrielle de 50 employés ou plus et ayant un capital initial correspondant à 10 fois
le revenu national brut par habitant du pays. Les données par pays ont été collectées
dans le cadre du projet du Doing Business, qui mesure et compare les règlementations
sur le cycle de vie d’une petite ou moyenne entreprise nationale. Ces données couvrent
l’ensemble des pays de notre échantillon sur la période 2004-2011.
Pour pouvoir inclure toutes les variables de la règlementation dans la régression en
même temps, et en raison du fait que la règlementation relative à l’enregistrement de
nouvelles entreprises ne varie pas beaucoup à court terme, nous avons calculé un
indice synthétique des trois variables, le nombre de procédures, le nombre de jours
nécessaires et le coût en pourcentage du revenu par habitant.
Nous appliquons la méthode d’analyse en composantes principales92 pour calculer
l’indice synthétique qui mesure la qualité de l’environnement des entreprises ou
l’environnement des affaires. Le recours au calcul de l’indice synthétique est lié à la
non variation du nombre de procédures et du nombre de jours nécessaires pour
l’enregistrement d’une nouvelle entreprise, notamment du fait que la période retenue
est courte (2004-2011). De plus, le calcul de l’indice permettra d’inclure les trois
variables en même temps dans un même indice sans aucun problème économétrique.
Après avoir calculé BEI_Index, une certaine variation dans le temps de la qualité de
l’environnement des affaire apparait pour l’ensemble des pays de l’échantillon. Le
classement des pays démontre ainsi une divergence entre les pays du MENA en
matière de qualité de l’environnement des affaires.
Nous attendons à ce que BEI_Index exerce un effet négatif sur l’entrée de nouvelles
entreprises. Car une règlementation contraignante, c'est-à-dire un grand nombre de
procédures et de jours ainsi que des coûts d’entrée élevés découragent la création de
nouvelles entreprises. Cela équivaut au fait qu’un indice élevé implique la faiblesse de
la dynamique de création des entreprises.
Outre les variables institutionnelles spécifiques à l’enregistrement de nouvelles
entreprises, des variables institutionnelles génériques (reflétant la qualité des
institutions dans leur ensemble) peuvent exercer un effet sur la densité d’entrée,
relativement à notre revue de littérature. Néanmoins ces mêmes variables constituent
les principaux déterminants du développement financier dans les pays de la région
MENA. En d’autres termes, ces variables sont très corrélées aux variables indicatrices
du développement financier.

92
Voir l’annexe n°6-3 pour plus de détails sur les étapes de calculs de l’indice BEI_Index.
285
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Par conséquent, afin de pallier ce problème, les variables institutionnelles génériques


seront intégrées dans la régression en tant que des instruments des variables du
développement financier relativement aux résultats de l’examen des déterminants du
développement financier du quatrième chapitre.
c) Variable de Politiques Gouvernementales: Les programmes Gouvernementaux aux PME
(SME_GP) ou Small and Medium Enterprise Governmental Policy
L’importance des politiques publiques à l’entrepreneuriat rend indispensable
l’intégration de cette variable dans notre modèle.
Toutefois, trouver la mesure la plus convenable des programmes d’appui à
l’entrepreneuriat semble très difficile, d’autant plus que nous cherchons une mesure
qui nous permettra un benchmarking international. Encore plus, cette difficulté s’est
d’autant plus aggravée par le fait que notre analyse couvre les pays de la région
MENA enregistrant un déficit en matière de diffusion des données, en particulier,
concernant les politiques gouvernementales.
C’est ainsi que nous avons opté pour l’utilisation de cet indicateur comme variable
muette. Elle prend la valeur «1» en cas où le pays i engage des programmes de grande
envergure durant l’année t ayant pour objectif la stimulation des PME, de la création
au développement. Ces programmes prennent la forme d’aide et d’assistance
financière, de garanties des prêts bancaires, d’assistance technique, notamment, en
matière de formation, ainsi qu’en matière d’exonération fiscale. Cette variable prend
la valeur «0» autrement.
Des informations détaillées sur cette variable et les différents programmes d’aide des
différents pays seront présentées en annexe n°6-2. Nous attendons à ce que
l’introduction des programmes gouvernementaux aux PME exerce une influence
positive sur l’activité entrepreneuriale dans les pays du MENA.
d) Variable du développement économique : mesurée par le PIB par habitant (GDPPC)
Nous intégrons le PIB par habitant mis en logarithme comme une des principales
variables explicatives comme dans Rajan et Zingales (1998), Black et Strahan (2002)
Wennekers et al. (2005), Guiso et al. (2004), Klapper et al. (2006), Klapper et al.
(2010), Klapper et Love (2010), Aidis et al. (2010), Thai et Turkina (2014) [voir
annexe n°6-1 pour la source]. Nous supposons que le développement économique
aura un effet positif sur la création de nouvelles entreprises.
e) Les variables macroéconomiques de contrôle
Nous contrôlons pour deux des principales variables macroéconomiques qui, suivant
la littérature théorique et empirique, exercent des influences sur la création de
nouvelles entreprises et la conduite des affaires d’une manière générale. Ces deux

286
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

variables sont représentées par le niveau d’emploi (le taux du chômage) et la politique
fiscale.
Le taux du chômage «lnU»
Le chômage est une variable macroéconomique jouant un rôle considérable dans
l’explication de l’auto-emploi et de l’entrepreneuriat en général.
Dans certains pays l’importance du taux de chômage et sa persistance laisse les
chômeurs sans aucun choix concernant leur occupation. C'est-à-dire, ces chômeurs
n’ont pas à choisir entre un emploi salarié et un auto-emploi. Ce qui rend automatique
leur engagement dans l’auto-emploi et donc la création de leur propre emploi, et ce
sans tenir compte de l’existence d’opportunités économiques pour cet acte.
La majorité des pays de la région MENA ont mis en place des politiques d’appui à la
création des entreprises dont l’objectif principal est la création d’emploi et, ainsi, la
lutte contre le chômage. Ce qui pourra créer une relation positive entre le chômage et
la création de nouvelles entreprises.
La politique fiscale «lnTT» (Total Tax rate)
La fiscalité est le déterminant ou, plus exactement, l’obstacle le plus important de la
conduite des affaires dans tous pays. Cependant, à l’instar du taux de chômage, la
relation entre la création de nouvelles entreprises et la politique fiscale est si ambiguë.
L’inexistence d’une mesure unique et exhaustive de la politique fiscale rend difficile
l’analyse d’une telle relation. La majorité des études menées dans ce sens emploie des
indicateurs tels les recettes fiscales en pourcentage du PIB, le taux marginal d’impôt
sur le revenu personnel ou le taux marginal d’impôt sur le bénéfice des sociétés ou,
encore, la différence entre les deux derniers indicateurs. Pour le cas de la région
MENA, nous avons un manque flagrant concernant l’ensemble de ces indicateurs. À
cet effet nous employons le total des impôts en pourcentage des profits commerciaux
du Doing Business qui sont disponibles pour l’ensemble des pays de notre échantillon
sur la période allant de 2005 à 201193.
Cette variable est composée de trois sous composantes, le montant de l’impôt sur les
bénéfices payés par les entreprises en pourcentage des bénéfices commerciaux, le
montant des impôts et cotisations obligatoires payées par l’entreprise au titre des
charges fiscales sur le travail en pourcentage des bénéfices commerciaux ainsi que le
montant des impôts et cotisations obligatoires payées par l’entreprise en pourcentage
de son bénéfice commercial qui ne font pas, déjà, partie des catégories d’impôts sur les
bénéfices et les charges fiscales sur le travail. Le taux d’imposition total en

93
Toujours dans le but d’avoir un panel Cylindré sans données manquantes, nous avons complété les séries
de données relatives au taux d’imposition pour 2004 par les mêmes que celles de 2005.

287
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

pourcentage des bénéfices commerciaux est alors la somme des trois sous
composantes. Il mesure le montant des taxes et des cotisations obligatoires dues par
les entreprises après la déclaration des déductions et exemptions autorisées en tant
qu’une part des bénéfices commerciaux. Les impôts retenus (comme les impôts sur le
revenu des particuliers) ou collectés et remis à l’administration fiscale (comme les
taxes sur la valeur ajoutée, les taxes sur le chiffre d’affaire ou les taxes sur les biens et
services) ne sont pas comptabilisés [conformément à la définition du Projet de Doing
Business, de la Banque Mondiale].
Nous attendons à ce que cette variable affecte positivement la dynamique de création
des entreprises dans la région MENA. La région enregistre des degrés du
développement institutionnel faibles avec, notamment, des niveaux élevés de
corruption qui favorisent davantage la fraude fiscale.
f) Variables Instrumentales
Nous avons examiné auparavant, les déterminants du développement financier et ce
dans le but d’approfondir l’analyse de l’impact de ce dernier sur la dynamique de
création des entreprises. Relativement aux résultats de la première étude empirique,
les principaux déterminants du développement financier, sont représentés par les
indices de qualité institutionnelle et d’ouverture financière. Ces variables
instrumentales sont alors le résultat de notre propre investigation des déterminants
macroéconomiques et institutionnels du développement financier sur un panel de 21
pays du MENA sur la période (1996-2011). Les deux indices institutionnels
(CGFISP) et (RCSI) ainsi que (KAOPEN) sont les principaux déterminants du
développement financier dans la région MENA en particulier les pays pétroliers. Dans
les pays non pétroliers on retrouve principalement les indices institutionnels
(PGSMR), (RL) ainsi que l’indice d’ouverture financière (KAOPEN). Dans le but de
sélectionner les instruments les plus valides pour chacune des variantes du
développement financier nous appliquons le test de sur-identification et de validité des
instruments de Sargan-Hansen qui permettra de choisir deux instruments pour
chacune des variantes dans les trois échantillons considérés.
Les résultats du test de validité des instruments de Sargan-Hansen sont repris dans
les tableaux résumant les résultats d’estimation pour chacune des cinq variantes du
développement financier.
Après avoir défini l’ensemble des variables du modèle, une batterie de tests
économétriques nécessaire et préalable à toute estimation fera l’objet du point suivant.

288
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

I. 2.2 Tests économétriques :


Une série de tests économétriques usuels a été conduite sur toutes les équations et les
variables du modèle. Il s’agit en premier du test d’homogénéité suivant la procédure
de Hsiao (1986) qui permet de valider la structure de Panel et de voir s’il s’agit bien
d’un modèle totalement homogène ou bien d’un modèle de panel à effets individuels.
En second lieu, nous testons pour la colinéarité, puis pour l’endogénéité de la variable
du développement financier. En troisième lieu nous testons pour l’hétéroscédasticité
et l’auto-corrélation des résidus tout en passant par le test de Hausman qui permettra
la définition de la nature des effets individuels, fixes ou aléatoires. Un dernier est celui
de validité des instruments.
a) Test d’homogénéité :
Lorsqu’on considère un échantillon en données de panel, la toute première chose qu’il
convient de vérifier est la spécification homogène ou hétérogène du processus
générateur de données. Pour ce faire, nous appliquons la procédure du test
d’homogénéité de Hsiao (1986).
Pour les trois échantillons, pays du MENA, pays pétroliers et pays non pétroliers
nous appliquons le test de Hsiao sur les différentes variables, avec NED représentant
la variable dépendante. Les résultats indiquent que, dans le cas de l’échantillon total,
nos données avec les différentes variables du développement financier, mis à part celle
des crédits intérieurs (DC_GDP), donnent lieu à une structure de panel à effets
individuels. En considérant l’échantillon des pays non pétroliers, les données avec les
différentes variables du développement financier donnent, aussi, lieu à une structure
de panel à effets individuels. Lorsqu’on considère l’échantillon des pays pétroliers avec
les quatre variantes du développement financier (FDI, M2_GDP, QM_GDP et
DC_GDP), les données génèrent une structure de panel totalement homogène (voir la
statistique F1 de Fisher). Alors qu’en considérant le modèle avec les crédits au secteur
privé, les données donnent lieu à une structure de panel à effets individuels. Les
résultats du test d’homogénéité sont repris dans le tableau n°6.1.

289
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Tableau n°6.1 : Récapitulatif des résultats du test d’homogénéité de Hsiao


Variable dépendante : Densité de nouvelles entreprises (lnNED) MENA
Variable du développement PValue de la statistique de Décision du test de Hsiao
financier Fisher
Indice du Développement 0TJ=&2 = 65,28% > 5% Panel à effets individuels
financier (FDI)
Indicateur des actifs liquides 0TJ=&2 = 11,81% > 5% Panel à effets individuels
(lnM2_GDP)
Indicateur d’attraction de 0TJ=&2 = 14,63% > 5% Panel à effets individuels
l’épargne (lnQM_GDP)
Indicateur de financement de 0TJ=&2 = 3,00% > 5% Pas de Panel
l’économie (DC_GDP)
Indicateur de financement du 0TJ=&2 = 20,35% > 5% Panel à effets individuels
secteur privé (lnPC_GDP)
Variable dépendante : Densité de nouvelles entreprises (lnNED) Pétrole
Variable du développement Pvalue de la statistique de Décision du test de Hsiao
financier Fisher.
Indice du Développement 0TJ=&1 = 7,56% > 5% Panel totalement homogène
financier (FDI)
Indicateur des actifs liquides 0TJ=&1 = 10,19% > 5% Panel totalement homogène
(lnM2_GDP)
Indicateur d’attraction de 0TJ=&1 = 6,71% > 5% Panel totalement homogène
l’épargne (lnQM_GDP)
Indicateur de financement de 0TJ=&1 = 8,02% > 5% Panel totalement homogène
l’économie (DC_GDP)
Indicateur de financement du 0TJ=&2 = 24,58% > 5% Panel à effets individuels
secteur privé (lnPC_GDP)
Variable dépendante : Densité de nouvelles entreprises (lnNED) Non Pétrole
Variable du développement P value de la statistique de Décision du test de Hsiao
financier Fisher
Indice du Développement 0TJ=&2 = 45,32% > 5% Panel à effets individuels
financier (FDI)
Indicateur des actifs liquides 0TJ=&2 = 13,82% > 5% Panel à effets individuels
(lnM2_GDP)
Indicateur d’attraction de 0TJ=&2 = 25,22% > 5% Panel à effets individuels
l’épargne (lnQM_GDP)
Indicateur de financement de 0TJ=&2 = 8,67% > 5% Panel à effets individuels
l’économie (DC_GDP)
Indicateur de financement du 0TJ=&2 = 74,61% > 5% Panel à effets individuels
secteur privé (lnPC_GDP)
Source : établi sur la base des résultats du test d’homogénéité sous Stata 12.
Suivant les résultats du test d’homogénéité, nous estimons le modèle principal dont la
spécification est la suivante :
#9'( = )( + + &'( + +4 X9 _ >YSZ( + +6 29_10( + +7 1'005( + +: [( +
+; %%( + -( ……. (I)

290
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Où NED c’est la variable dépendante, représentée par la densité d’entrée de nouvelles


entreprises. Elle mesure le niveau de la dynamique de création des entreprises dans le
pays i et la période t.
FD est la variable mesurant le développement financier dans le pays i et la période t.
cette variable peut être représentée par cinq différentes variantes du développement
financier; l’indice synthétique du développement financier (FDI), l’indicateur de taille
du système financier (M2_GDP), l’indicateur d’attraction de l’épargne de long terme
(QM_GDP), l’indicateur du financement de l’économie (DC_GDP) ou l’indicateur du
financement du secteur privé (PC_GDP). Notons que l’indicateur du financement de
l’économie (DC_GDP) n’est pris en considération que dans les deux sous échantillons
de pays pétroliers et non pétroliers et n’est pas pris en compte dans l’estimation sur
l’échantillon total des pays du MENA. Ceci est lié au fait que l’intégration de la
variable (DC_GDP) en tant qu’une variable du développement financier ne permet pas
d’aboutir à une structure de panel (conformément au résultat du test de Hsiao).
À cet effet, nous estimons cinq différents modèles, suivant la variable du
développement financier utilisée. Les équations correspondantes à ces différents
modèles sont formulées comme suit.
=>#9'( = )( + + &' ( + +4 X9 _ >YSZ( + +6 29_10( + +7 =>1'005(
+ +: =>[( + +; =>%%( + -( … … … … (1)
=>#9'( = )( + + =>22_1'0( + +4 X9 _ >YSZ( + +6 29_10( + +7 =>1'005( +
+: =>[( + +; =>%%( + -( … … . . (2)
=>#9'( = )( + + =>O2_1'0( + +4 X9 _ >YSZ( + +6 29_10( + +7 =>1'005(
+ +: =>[( + +; =>%%( + -( … … … (3)
=>#9'( = )( + + '5_1'0( + +4 X9 _ >YSZ( + +6 29_10( + +7 =>1'005(
+ +: =>[( + +; =>%%( + -( … … … (4)94
=>#9'( = )( + + =>05_1'0( + +4 X9 _ >YSZ( + +6 29_10( + +7 =>1'005(
+ +: =>[( + +; =>%%( + -( … … (5)
b) Test de Colinéarité :
Nous avons appliqué, par la suite, le test de colinéarité sur les variables des différentes
équations du modèle. Les résultats montrent que dans 13 sur 14 équations, les
variables ne présentent pas de problèmes de colinéarité. Ce n’est que lorsqu’on
considère les crédits au secteur privé comme variable du développement financier dans
les pays pétroliers que ce problème apparait. En effet, la valeur du VIF associée à

94
Modèle (4) est un panel uniquement lorsqu’on décompose l’échantillon en deux sous échantillons (pays pétroliers et
pays non pétroliers).

291
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

lnGDPPC est supérieure à 10 [voir annexes n°6-4]. Autrement dit l’intégration des
deux variables, GDPPC et PC_GDP en même temps dans l’équation crée un problème
de colinéarité. Alors que lorsqu’on introduit uniquement une des deux variables, le
problème disparaisse. De ce fait, dans le reste de ce chapitre on considère uniquement
la variable du développement financier dans les pays pétroliers dans l’équation (5).
c) Test d’endogénéité :
Le problème d’endogénéité d’une variable s’exprime lorsque cette dernière n’est pas
indépendante des termes de l’erreur. Une telle dépendance impliquera un biais
d’estimation des différents coefficients du modèle.
Pour remédier au problème d’endogénéité des variables exogènes, il est nécessaire
d’instrumenter la variable endogène par une autre variable qui lui est fortement
corrélée tout en étant indépendante des termes de l’erreur.
Nous avons appliqué le test d’endogénéité sur notre variable d’intérêt, c'est-à-dire la
variable du développement financier.
Selon Kpodar (2005), il n’existe pas de commande préprogrammée du test
d’endogénéité sur stata. On teste alors l’endogénéité à l’aide du test de Nakamura-
Nakamura qui se fait en deux étapes : Dans une première étape, nous avons régressé la
variable endogène sur l’ensemble des variables exogènes du modèle. Dans une seconde
étape, nous avons récupéré les résidus de la première étape et on les a inclus dans le
modèle initial si les coefficients des résidus sont conjointement significatifs (test de
Fisher), alors on ne peut pas rejeter l’endogénéité des variables testées. Mais, nous
avons une seule variable endogène, qui est le développement financier, alors dans ce
cas, c’est la significativité de t de Student du résidu qui permet de conclure au rejet ou à
l’acceptation de l’hypothèse d’exogénéité.
Les résultats du test d’endogénéité sur l’échantillon complet des pays du MENA
révèlent que les variables du développement financier dans les modèles (2) et (3), c'est-
à-dire l’indicateur de taille du système financier (M2_GDP) et l’indicateur d’attraction
de l’épargne (QM_GDP) ne sont pas endogènes, alors que l’indice synthétique ainsi
que la variable du financement du secteur privé (PC_GDP) sont endogènes.
La décomposition de l’échantillon en pays pétroliers et non pétroliers indique que les
cinq variantes du développement financier, correspondant aux cinq modèles estimés
sont endogènes dans les deux échantillons.
Il est donc important d’instrumenter les différentes variables du développement
financier avec des variables qui leurs sont fortement corrélées tout en étant
indépendantes des termes de l’erreur. À cet effet, comme variables instrumentales,
nous utilisons les variables déterminantes du niveau du développement financier,

292
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

chaque variable avec ses principaux déterminants, conformément à notre première


analyse empirique.
Par ailleurs nous avons appliqué le test d’endogénéité globale afin de voir laquelle des
méthodes des moindres carrés généralisés à effets aléatoires ou des Doubles Moindres
Carrés en variables instrumentales nous donnent les meilleurs résultats et ce sur les
modèles où les variables du développement financier ne sont pas des variables
endogènes (2) et(3), pour les pays du MENA.
Le test d’endogénéité globale de Hausman a été appliqué sur les deux modèles 2 et 3.
Les résultats indiquent que l’estimation par les doubles moindres carrés généralisés
avec variables instrumentales (DMCG) fournit les meilleurs résultats d’estimation
comparativement à l’estimation par les moindres carrés généralisés à effets aléatoires
en ce qui concerne le modèle (3) mais ne sont pas concluants pour le modèle (2). De ce
fait on estime les deux modèles par les (DMCG) en variables instrumentales pour les
deux modèles
d) Test de spécification de Hausman :
Du moment que le test d’homogénéité nous révèle que les données donnent lieu,
globalement, à une structure de panel à effets individuels, il nous est indispensable de
vérifier la spécification du modèle ou plus exactement la nature des effets individuels,
s’il s’agit bien d’effets individuels fixes ou d’effets individuels aléatoires.
Nous avons, à cet effet, appliqué le test de Hausman sur les différentes équations du
modèle dans l’échantillon total et l’échantillon des pays non pétroliers du MENA.
Alors que dans l’échantillon des pays pétroliers, nous avons appliqué le test de
Hausman uniquement sur l’équation (5) lorsque le développement financier est mesuré
par les crédits au secteur privé, qui donne lieu à un panel à effets individuels.
Les résultats indiquent ainsi que la méthode d’estimation diffère suivant l’échantillon
et la variable du développement financier considérée. En effet, en considérant
l’échantillon complet des pays du MENA, le test de Hausman montre que les modèles
sont à estimer avec la méthode des effets fixes.
Dans l’échantillon des pays non pétroliers, l’estimation par la méthode des effets
aléatoires s’avère la meilleure dans les modèles (2), (3) et (5). En considérant les
équations (1) et (4) les résultats montrent que c’est l’estimation à effets fixes qui
semble meilleure mais avec l’omission de la variable SME_GP. Par conséquent, nous
estimons ces deux équations par la méthode des effets aléatoires au lieu de celle à
effets fixes.
S’agissant de l’échantillon des pays pétroliers, le test de Hausman appliqué sur la seule
équation (5) montre que l’estimation appropriée est celle des effets fixes. Alors que

293
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

l’estimation la plus appropriée en considérant les autres variantes du développement


financier est celle des moindres carrés ordinaires (MCO) du fait que le panel est
homogène.
Tableau n°6.2: résultats du test de Hausman avec lnNED comme variable dépendante
MENA (14 pays, 2004-2011)
Variable du Valeur calculée du H0: Modèle à effet Décision (Nature
développement test de Hausman aléatoire H1: Modèle à des effets)
financier effet fixe
(FDI) (1) ] 4 (6) = 19,57 0EFG > ] 4 = 0,0033 Fixes
4
(M2_GDP) (2) ] (6) = 20,15 0EFG > ] 4 = 0,002 Fixes
4
(QM_GDP) (3) ] (6) = 19,05 0EFG > ] 4 = 0,0041 Fixes
(DC_GDP) (4)
(PC_GDP) (5) ] 4 (6) = 22,80 0EFG > ] 4 = 0,0009 Fixes
MENA Pétroliers (06 pays, 2004-2011)
Variable du Valeur calculée du H0: Modèle à effet Décision (Nature des
développement test de Hausman aléatoire H1: Modèle à effets)
financier effet fixe
(PC_GDP) (5) ] 4 (6) = 62,28 0EFG > ] 4 = 0,000 Fixes
MENA Non Pétroliers (08 pays, 2004-2011)
Variable du Valeur calculée du H0: Modèle à effet Décision (Nature des
développement test de Hausman aléatoire H1: Modèle à effets)
financier effet fixe
(FDI)95 (1) ] 4 (5) = 20,64 0EFG > ] 4 = 0,0009 Aléatoires
(M2_GDP) (2) ] 4 (5) = 6,25 0EFG > ] 4 = 0,2822 Aléatoires
4
(QM_GDP) (3) ] (5) = 6,27 0EFG > ] 4 = 0,2804 Aléatoires
4
(DC_GDP) (4)96
] (5) = 28,40 0EFG > ] 4 = 0,0000 Aléatoires
(PC_GDP) (5) ] 4 (5) = 5,68 0EFG > ] 4 = 0,3385 Aléatoires
Source : établi à partir des résultats du test de Hausman.
Une fois la méthode d’estimation est déterminée, il est indispensable de vérifier l’état
des résidus. Dans ce qui suit, nous appliquerons les tests d’hétéroscédasticité et
d’auto-corrélation des résidus sur les différents modèles et dans les trois panels
considérés.
e) Tests des résidus :
Dans le but de vérifier l’efficacité des estimations, il nous importe de mener des tests
sur les résidus des différents modèles. Les tests d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan
(1980) et d’auto-corrélation de Wooldridge (2002) sur panel nous permettent de
vérifier l’état des résidus.
95
Les résultats du test de Hausman révèlent l’existence d’effets individuels fixes, mais l’estimation engendre
une omission de la variable (SME_GP). À cet effet nous choisissons le modèle à effets aléatoire (Modèle (1),
pays non pétroliers)
96
Les résultats du test de Hausman révèlent l’existence d’effets individuels fixes, mais l’estimation engendre
une omission de la variable (SME_GP). À cet effet nous choisissons le modèle à effets aléatoire (Modèle (4),
pays non pétroliers)

294
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Les résultats du test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan sont synthétisés dans le


tableau n°6.3, avec des indications sur les règles de décisions qui s’y rapportent.
Tableau n°6.3 : résultats du Test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan
Densité de Nouvelles entreprises comme variable dépendante (NED)
Variables du Valeur calculée du test H0 : Homoscédasticité Décision du test
développement de Breush-Pagan H1 : Hétéroscédasticité
financier alternatives
FDI (2) &(6, 105) = 11,02 DEFG > & = 0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP (2) &(6, 105) = 11,35 DEFG > & = 0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP (3) &(6, 105) = 10,86 DEFG > & = 0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP97 (4)
PC_GDP (5) &(6, 105) = 11,97 DEFG > & = 0,000 Hétéroscédasticité
Densité de Nouvelles entreprises comme variable dépendante (NED) Pétrole
Variables du Valeur calculée du test H0 : Homoscédasticité Décision du test
développement de Breush-Pagan H1 : Hétéroscédasticité
financier alternatives
FDI (1) &(6, 41) = 7,80 DEFG > & = 0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP (2) &(6, 41) = 7,81 DEFG > & = 0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP (3) &(6, 41) = 45,02 DEFG > & = 0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP (4) &(6, 41) = 9,38 DEFG > & = 0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP (5) &(6, 41) = 36,22 DEFG > & = 0,000 Hétéroscédasticité
Densité de Nouvelles entreprises comme variable dépendante (NED) NonPétrole
Variables du Valeur calculée du test H0 : Homoscédasticité Décision du test
développement de Breush-Pagan H1 : Hétéroscédasticité
financier alternatives
FDI (1) 5ℎ!GJE2(01) = 89,96 DEFG > 5ℎ!GJE2 = 0,000 Hétéroscédasticité
M2_GDP (2) 5ℎ!GJE2(01) = 62,66 DEFG > 5ℎ!GJE2 = 0,000 Hétéroscédasticité
QM_GDP (3) 5ℎ!GJE2(01) = 123,08 DEFG > 5ℎ!GJE2 = 0,000 Hétéroscédasticité
DC_GDP (4) 5ℎ!GJE2(01) = 83,87 DEFG > 5ℎ!GJE2 = 0,000 Hétéroscédasticité
PC_GDP (5) 5ℎ!GJE2(01) = 48,34 DEFG > 5ℎ!GJE2 = 0,000 Hétéroscédasticité
Source : établi à partir des résultats du test d’hétéroscédasticité.
Les résultats du test d’hétéroscédasticité attestent de la présence des résidus
hétéroscédastiques dans les cinq modèles estimés pour les trois échantillons (pays du
MENA, pays pétroliers et pays non pétroliers du MENA).
Nous constatons, d’après le tableau n°6.4, que l’auto-corrélation des résidus se
manifeste, aussi, dans les cinq modèles estimés que ce soit en prenant l’échantillon
complet des pays du MENA, l’échantillon des pays pétroliers ou celui des pays non
pétroliers du MENA.

97
Les données avec (DC_GDP) ne donnent pas lieu à une structure de panel.

295
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
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APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Tableau n°6.4 : Résultats du Test d’auto-corrélation des résidus de Wooldridge


Densité de Nouvelles entreprises comme variable dépendante (NED)
Variables du Valeur calculée du test H0: no first-order Décision du test
développement de Wooldridge auto-correlation
financier alternatives H1:first-order auto-
correlation
FDI (1) &(1, 13) = 60,436 0EFG > & = 0,000 Auto-corrélation
M2_GDP (2) &(1, 13) = 57,405 0EFG > & = 0,000 Auto-corrélation
QM_GDP (3) &(1, 13) = 56,867 0EFG > & = 0,000 Auto-corrélation
DC_GDP (4)
PC_GDP (5) &(1, 13) = 56,171 0EFG > & = 0,000 Auto-corrélation
Densité de Nouvelles entreprises comme variable dépendante (NED) Pétrole
Variables du Valeur calculée du test H0 : no first-order Décision du test
développement de Wooldridge auto-correlation
financier alternatives H1 :first-order auto-
correlation
FDI (1) &(1, 5) = 27,608 0EFG > & = 0,0033 Auto-corrélation
M2_GDP (2) &(1, 5) = 50,400 0EFG > & = 0,0009 Auto-corrélation
QM_GDP (3) &(1, 5) = 45,988 0EFG > & = 0,0011 Auto-corrélation
DC_GDP (4) &(1, 5) = 35,186 0EFG > & = 0,0019 Auto-corrélation
PC_GDP (5) &(1, 5) = 18,429 0EFG > & = 0,0078 Auto-corrélation
Densité de Nouvelles entreprises comme variable dépendante (NED) NonPétrole
Variables du Valeur calculée du test H0 : no first-order Décision du test
développement de Wooldridge auto-correlation
financier alternatives H1 :first-order auto-
correlation
FDI (1) &(1, 7) = 28,505 0EFG > & = 0,0011 Auto-corrélation
M2_GDP (2) &(1, 7) = 56,963 0EFG > & = 0,0001 Auto-corrélation
QM_GDP (3) &(1, 7) = 48,104 0EFG > & = 0,0002 Auto-corrélation
DC_GDP (4) &(1, 7) = 27,703 0EFG > & = 0,0012 Auto-corrélation
PC_GDP (5) &(1, 7) = 13,627 0EFG > & = 0,0077 Auto-corrélation
Source : établi à partir des résultats du test d’auto-corrélation.
Par conséquent, l’estimation des modèles par les méthodes prédéterminées (effets
fixes, effets aléatoires et MCO) peuvent nous donner des résultats biaisés. Alors, il est
impérativement important de corriger ces deux problèmes.
Pour ce faire, nous estimons les modèles avec la méthode des Moindres carrés
généralisés réalisables « Faisible Generalized Least Squares (FGLS) » ou (MCGR).
Toutefois, les résultats du test d’endogénéité nous ont révélé que les variables
d’intérêt (variables du développement financier) sont endogènes dans l’ensemble des
échantillons. Par conséquent, l’utilisation de la méthode des (MCGR) peut s’avérer
inappropriée. La méthode d’estimation la plus appropriée, dans ce contexte, est celle
des (DMCG) avec variables instrumentales.

296
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
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APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Dans ce qui suit nous présenterons les résultats d’estimation, en premier ceux issus de
la méthode des (MCGR) présentés brièvement, suivi, en détail, par les résultats
d’estimation par la méthode de variables instrumentales. Pour ceci, nous avons
besoins d’instruments représentés par des variables fortement corrélées au
développement financier comme on vient d’expliquer ci-dessus.
Cette dernière méthode présente des atouts du fait qu’elle tient compte de
l’endogénéité des variables du développement financier et de la causalité inverse. C’est
pour cette raison que nos conclusions seront fondées, principalement, sur les résultats
de cette seconde méthode, (DMCG) en variables instrumentales.
Cette section a présenté le modèle et les variables retenues précédée d’une revue de la
littérature relative aux déterminants de la dynamique entrepreneuriale.
Un nombre de tests économétriques a été accomplis. Ces tests ont permis de valider le
modèle de panel, sa spécification ainsi que la méthode d’estimation appropriée.
La section suivante sera consacrée à l’estimation du modèle et à l’interprétation des
résultats d’analyse.

297
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Deuxième Section: ESTIMATION ET INTERPRÉTATION DES


RÉSULTATS.
Après avoir mené les tests préalables nous estimons le modèle au départ par la
méthode des (MCGR) en raison de l’hétéroscédasticité et de l’auto-corrélation des
résidus. Le test d’endogénéité appliqué sur nos variables d’intérêt (variables du
développement financier) atteste que les variables du développement financier sont
endogènes. Pour pallier ce problème d’endogénéité, l’estimation par les doubles
moindres carrés généralisés, est la méthode la plus adéquate à ce type de problème. De
ce fait, nous estimons le modèle par les DMCG. Les résultats de cette seconde
méthode seront présentés en détail dans ce qui suit.
II.1 Estimation du modèle:
Suivant les résultats des tests d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation des résidus, la
méthode d’estimation la plus appropriée est celle des (MCGR). Une méthode qui
permettra de pallier, à la fois, les problèmes d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation
des résidus.
Le tableau n°6.5 récapitule les résultats d’estimation par les (MCGR) sur l’échantillon
total des pays du MENA ainsi que les deux sous échantillons des pays pétroliers et
non pétroliers, après le contrôle pour le niveau d’emploi et la politique fiscale. Les
coefficients estimés, qui nous sont plus intéressants dans cette étude sont ceux
associés aux variables du développement financier.
On remarque, globalement, que le niveau du développement financier n’exerce aucun
effet significatif sur la dynamique de création des entreprises dans les pays du MENA,
pétroliers et non pétroliers. En effet, le développement financier mesuré par l’indice
synthétique (FDI), l’indicateur de taille (M2_GDP) et l’indicateur d’attraction de
l’épargne (QM_GDP), n’a aucun effet significatif sur la densité d’entrée (NED) dans
les pays du MENA, pétroliers ou non pétroliers. Tandis que lorsque le développement
financier est mesuré par les crédits intérieurs et les crédits au secteur privé, son effet
devient positif et significatif. Le coefficient associé au ratio des crédits intérieurs
(DC_GDP) est positif et significatif mais demeure très faible (0,0027) dans le seul
échantillon des pays non pétroliers alors que son effet est insignifiant pour les pays
pétroliers.

298
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Tableau n°6.5 : résultats d’estimation des modèles par les (MCGR)


Modèle (1) FDI Modèle (2) M2_GDP Modèle (3) QM_GDP Modèle (4) DC_GDP Modèle (5) PC_GDP
MENA MENA MENA MENA MENA MENA MENA MENA MENA MENA MENA MENA MENA MENA MENA
Pétrole Non Pétrole Non Pétrole Non Pétrole Non Pétrole Non
Pétrole Pétrole Pétrole Pétrole Pétrole
FD 0,0716 -0,1402 0,0578 0,0696 -0,0551 0,1477 0,0934 0,2195 -0,0073 -0,0019 0,0027** 0,1927** 0,1644 1,1358***
P-Value 0,220 0,315 0,323 0,543 0,816 0,174 0,280 0,117 0,955 0,453 0,049 0,033 0,248 0,000
BEI_In -0,0952** 0,0830 -0,0922* -0,1018** 0,1137 -0,0934* -0,0954** 0,1826** -0,1074** 0,1001 -0,0865 -0,0739 0,1301 -
dex 0,1401***
P-Value 0,037 0,373 0,056 0,029 0,186 0,060 0,033 0,016 0,028 0,273 0,100 0,109 0,211 0,004
SME 0,4444** 0,4202*** 2,9777*** 0,4527** 0,3961** 2,7921*** 0,3886* 0,4351*** 2,9317*** 0,4651*** 2,6248*** 0,4669** 0,4900*** 1,2160***
P-Value 0,032 0,010 0,000 0,030 0,020 0,000 0,059 0,006 0,000 0,003 0,000 0,020 0,009 0,000
GDPPC 0,5947*** 0,3173*** 0,7905*** 0,5792*** 0,3191*** 0,8019*** 0,5687*** 0,3195*** 7654*** 0,3278*** 0,8283*** 0,5997*** 0,6530***
P-Value 0,000 0,001 0,000 0,000 0,002 0,000 0,000 0,001 0,000 0,000 0,000 0,000 0,000
Unempl 0,0713 -0,0337 0,1316 0,0472 0,0015 0,1362 0,0539 0,0688 0,0728 -0,0212 0,1885 0,0874 -0,1286 0,1862
-oyment
P-Value 0,463 0,715 0,410 0,626 0,987 0,396 0,566 0,456 0,617 0,813 0,278 0,368 0,188 0,193
Total 0,0952 -0,3303*** 0,5661*** 0,0883 -0,2937*** 0,6116*** 0,0947 -0,3221*** 0,4800*** -0,3421*** 0,7200*** 0,1209 -0,4478*** 0,9683***
Tax
P-Value 0,324 0,003 0,001 0,353 0,010 0,000 0,323 0,004 0,003 0,003 0,000 0,212 0,000 0,000
112 48 64 112 48 64 112 48 64 48 64 112 48 64
Observa
tions
Source : établi à partir des résultats d’estimation avec MCGR repris en Annexe n°6-5
Notes :New Entry Density (NED) est la variable dépendante, variable du développement financier (FD) mesurée soit par l’indice du développement financier (FDI)
ou par le ratio de liquidité (M2_GDP), Indice institutionnel de l’environnement des affaires (BEI_Index), politiques publiques aux PME (SME_GP), Log du PIB par
habitant (GDPPC), Taux du chômage (U), taux de l’impôt total (TT) une mesure du processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés
(PGSMR); la capacité des gouvernements à formuler et à mettre en œuvre des politiques efficaces (CGFISP); Respect des institutions et des citoyens pour les institutions
(RCSI); Ouverture financière (KAOPEN). (*), (**) & (***):indiquent une significativité du coefficient aux seuils d’erreur de 10%, 5% et 1% respectivement. Entre
parenthèses (P_value) qui indique la probabilité pour que le coefficient estimé soit un extrême.

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Quant à l’indicateur du financement du secteur privé (PC_GDP), il se distingue par son


effet positif et significatif sur la densité d’entrée de nouvelles entreprises dans les pays du
MENA et les pays non pétroliers.
Certes, l’indicateur du financement du secteur privé est le plus déterminant de la
participation du secteur bancaire à la relance de la dynamique entrepreneuriale, il est
ainsi l’indicateur le plus employé dans les travaux de recherche sur le lien finance-
entrepreneuriat. Une augmentation des crédits au secteur privé de 1% occasionne un
accroissement de la densité d’entrée de 19,27%, en considérant l’échantillon total des
pays du MENA et de 113,58% dans les pays non pétroliers, aux seuils de significativité
de 5% et 1% respectivement.
En bref, l’estimation des modèles par les (MCGR) démontre que seul l’indicateur du
financement du secteur privé s’avère significativement relié à la densité d’entrée dans les
pays du MENA et les pays non pétroliers. Alors que les indicateurs mesurant le
développement de la fonction de mobilisation des ressources n’exercent aucune influence
significative sur la densité d’entrée dans les pays de la région.
À ce stade, lorsque le développement financier est mesuré par les crédits au secteur privé,
nos résultats viennent en confirmation de ceux de [Rajan et Zingales (1998), d’Aghion et
al. (2007), de Klapper et al. (2006), de Klapper et al. (2009) et de Klapper et Love (2010)]
notamment dans l’échantillon des pays du MENA et l’échantillon des pays non
pétroliers.
En revanche, l’application du test d’endogénéité sur les variables d’intérêt (FD), montre,
globalement, l’existence du problème d’endogénéité dans les modèles estimés. Dans ce
cas, la méthode d’estimation la plus appropriée est celles des Doubles Moindres Carrés
généralisés (DMCG). Cette méthode consiste en instrumentation des variables du
développement financier par d’autres qui leurs sont fortement corrélées. C’est ainsi que
nous faisons appel aux résultats de notre première étude empirique ayant pour objet
d’examiner les déterminants du développement financier dans la région MENA.
Les instruments seront choisis suivant les résultats du test de sur-identification des
instruments de Sargan-Hansen (Annexes n°6-6). Les instruments pris en considération,
sont indiqués dans les tableaux n°6.6, n°6.7 et n°6.8 qui récapitulent les résultats
d’estimation par les (DMCG) pour chacune des variables du développement financier
(FDI, M2_GDP, QM_GDP, DC_GDP, PC_GDP).
Conséquemment, nous instrumentons les variables du développement financier par leurs
déterminants macroéconomiques et institutionnels (CGFISP), (RCSI), (PGSMR), (RL) et
(KAOPEN), chose qui n’a pas été faite auparavant dans les différents autres travaux,
Rajan et Zingales (1998) ; Beck et al. (2001) ; Beck et Levine (2002) ; Guiso et al. (2004)
et Aghion et al. (2007). En effet, l’ensemble de ces travaux ont utilisé la méthode de

300
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DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
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ENTRE 2004 ET 2011

variables instrumentales dont les instruments sont principalement représentés par


l’origine légale et l’Efficacité et l’intégrité du système légal [Rajan et Zingales (1998)];
les indicateurs de la règlementation de l’activité bancaire et de l’activité du marché
financier [Aghion et al. (2007)]; l’origine légale et la composante religieuse des pays
[Beck et Levine (2002) et Beck et al. (2001)]; ou l’historique de la règlementation
bancaire [Guiso et al. (2004)].
Nous estimons par la suite les différents modèles à l’aide de la méthode des doubles
moindres carrés généralisés (G2SLS ou DMCG)) considérée la meilleure méthode
d’estimation en présence de variables endogènes.
La lecture des résultats d’estimation par la méthode des (DMCG) comparativement à
ceux des (MCGR) montrent, globalement, l’effet positif de l’instrumentation sur nos
résultats. Les tableaux n°6.6, 6.7 et 6.8, récapitulent les résultats d’estimation par
(DMCG) en comparaisons avec ceux issus de l’estimation par (MCGR).

301
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Tableau n°6.6 : Résultats d’estimation comparés entre les MCGR et les DMCG avec variables instrumentales [FD= FDI (modèle (1)) et FD= M2_GDP (modèle (2))]
Modèles (1) FDI : variable explicative représentative du développement financier Modèle (2) M2_GDP : variable explicative représentative du développement
financier
MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole
MCGR VI (G2SLS) MCGR VI MCGR VI MCGR VI MCGR VI MCGR VI
(G2SLS)
FD 0,0716 1,7660** -0,1402 1,4488* 0,0578 -0,5184* 0,0696 2,6643** -0,0551 1,5486* 0,1477 -0,8075**
P-Value 0,220 0,029 0,315 0,095 0,323 0,095 0,543 0,032 0,816 0,077 0,174 0,044
BEI_Index -0,0952** 0,0493 0,0830 0,5277* -0,0922* 0,1008 -0,1018** 0,2195 0,1137 0,3446* -0,0934* -0,0269
P-Value 0,037 0,704 0,373 0,066 0,056 0,536 0,029 0,183 0,186 0,062 0,060 0,763
SME 0,4444** -0,3986 0,4202*** 1,2270*** 2,9777*** 3,4862*** 0,4527** 0,5921 0,3961** 0,9849*** 2,7921*** 2,9675***
P-Value 0,032 0,495 0,010 0,006 0,000 0,000 0,030 0,228 0,020 0,003 0,000 0,000
GDPPC 0,5947*** 0,5940*** 0,3173*** 0,1238 0,7905*** 0,9366*** 0,5792*** 1,2382*** 0,3191*** 0,4483*** 0,8019*** 0,8143***
P-Value 0,000 0,004 0,001 0,618 0,000 0,000 0,000 0,000 0,002 0,007 0,000 0,000
Unemployment 0,0713 0,1988 -0,0337 0,2415 0,1316 -0,6590 0,0472 0,8777** 0,0015 0,3572 0,1362 -0,4468
P-Value 0,463 0,418 0,715 0,224 0,410 0,283 0,626 0,011 0,987 0,121 0,396 0,187
Total Tax 0,0952 -0,2833 -0,3303*** -0,4113*** 0,5661*** 0,2160 0,0883 -0,4967* -0,2937*** -0,6977*** 0,6116*** 0,5472*
P-Value 0,324 0,184 0,003 0,011 0,001 0,711 0,353 0,087 0,010 0,004 0,000 0,075
Observations 112 112 48 48 64 64 112 112 48 48 64 64
R2 0,1533 0,5414 0,7681 0,2623 0,5880 0,8159
Instruments CGFISP et CGFISP et PGSMR et CGFISP et CGFISP et RL et
RCSI RCSI KAOPEN RCSI RCSI KAOPEN
Sargan-Hansen 0,206 0,195 0,010 0,029 0,302 0,05
test
P-Value 0,6500 0,6586 0,9192 0,8652 0,5824 0,8225
F () F(6, 106) F(6,42)= F(6, 58)= F(6, 106)= F (6, 42)= F(6, 58)=
=3,02 10,17 34,13 7,54 11,63 27,39
Prob˃F 0,0092 0,000 0,0000 0,000 0,000 0,000
Source: établi à partir des résultats d’estimation par les MCGR et les DMCG repris respectivement dans les Annexes n°6-5 et 6-7
Notes :New Entry Density (NED) est la variable dépendante, variable du développement financier (FD) mesurée soit par l’indice du développement financier (FDI) ou par le ratio de
liquidité (M2_GDP), Indice institutionnel de l’environnement des affaires (BEI_Index), politiques publiques aux PME (SME_GP), Log du PIB par habitant (GDPPC), Taux de
chômage (U), taux de l’impôt total (TT) une mesure du processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés (PGSMR); la capacité des gouvernements à formuler et
à mettre en œuvre des politiques efficaces (CGFISP); Respect des institutions et des citoyens pour les institutions (RCSI); Ouverture financière (KAOPEN). (*), (**) & (***):indiquent une
significativité du coefficient aux seuils d’erreur de 10%, 5% et 1% respectivement. Entre parenthèses (P_value) qui indique la probabilité pour que le coefficient estimé soit un extrême.

302
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Tableau n°6.7 : résultats d’estimation par les DMCG avec variables instrumentales [FD= QM (modèle3) et FD= DC (modèle 4)]
Modèle (3) QM_GDP : variable explicative représentative du développement financier Modèle (4) DC_GDP : variable explicative représentative du développement financier
MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole
MCGR VI (G2SLS) MCGR VI MCGR VI MCGR VI MCGR VI MCGR VI
(G2SLS)
FD 0,0934 0,3469 0,2195 0,4479** -0,0073 0,0201 -0,0019 0,2094 0,0027** -0,0114
P-Value 0,280 0,407 0,117 0,016 0,955 0,959 0,453 0,181 0,049 0,148
BEI_Index -0,0954** -0,1325* 0,1826** 0,2354** -0,1074** -0,0396 0,1001 0,4729 -0,0865 0,0132
P-Value 0,033 0,065 0,016 0,030 0,028 0,599 0,273 0,125 0,100 0,903
SME 0,3886* -0,5223* 0,4351*** 0,6664*** 2,9317*** 2,7345** 0,4651*** 1,0337** 2,6248*** 3,4049***
P-Value 0,059 0,098 0,006 0,001 0,000 0,010 0,003 0,011 0,000 0,000
GDPPC 0,5687*** 0,2782** 0,3195*** 0,2610* 7654*** 0,7424*** 0,3278*** 0,0971 0,8283*** 0,8047***
P-Value 0,000 0,049 0,001 0,063 0,000 0,001 0,000 0,749 0,000 0,000
Unemployment 0,0539 -0,0736 0,0688 0,1485 0,0728 -0,4556* -0,0212 0,2393 0,1885 -0,6115
P-Value 0,566 0,622 0,456 0,223 0,617 0,057 0,813 0,274 0,278 0,216
Total Tax 0,0947 -0,1764 -0,3221*** -0,4737*** 0,4800*** 0,7572*** -0,3421*** -0,1417 0,7200*** 0,4638
P-Value 0,323 0,164 0,004 0,000 0,003 0,000 0,003 0,550 0,000 0,275
Observations 112 112 48 48 64 64 48 48 64 64
R2 0,2171 0,7477 0,8596 0,4005 0,7916
Instruments CGFISP et CGFISP et RL et CGFISP et PGSMR et
KAOPEN RCSI KAOPEN RCSI KAOPEN
Sargan-Hansen 1,646 0,013 3,968 0,018 0,935
test
P-Value 0,1995 0,9090 0,0464 0,8297 0,3336
F () F (6,106) = F (6, 42) = F (6, 58) = F(6, 42)= F(6, 58) =26,64
3,17 20,73 35,02 6,47
Prob˃F 0,0067 0,0000 0,0000 0,0001 0,0000
Source: établi à partir des résultats d’estimation par les MCGR et les DMCG repris respectivement dans les Annexes n°6-5 et 6-7
Notes :New Entry Density (NED) est la variable dépendante, variable du développement financier (FD) mesurée soit par l’indicateur d’épargne de long terme (QM_GDP) ou par
l’indicateur de financement de l’économie (DC_GDP), Indice institutionnel de l’environnement des affaires (BEI_Index), politiques publiques aux PME (SME_GP), Log du PIB par
habitant (GDPPC), Taux de chômage (U), taux de l’impôt total (TT) une mesure du processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés (PGSMR); la capacité
des gouvernements à formuler et à mettre en œuvre des politiques efficaces (CGFISP); Respect des institutions et des citoyens pour les institutions (RCSI); Ouverture financière (KAOPEN).
(*), (**) & (***):indiquent une significativité du coefficient aux seuils d’erreur de 10%, 5% et 1% respectivement. Entre parenthèses (P_value) qui indique la probabilité pour que le
coefficient estimé soit un extrême.

303
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Tableau n°6.8 : Résultats d’estimation par DMCG avec variables instrumentales (FD=PC)
Modèle (5) PC_GDP : variable explicative représentative du développement financier
MENA MENA Pétrole MENA Non Pétrole
MCGR VI (G2SLS) MCGR VI MCGR VI
FD 0,1927** 0,3728 0,1644 0,5393*** 1,1358*** 1,3693**
P-Value 0,033 0,333 0,248 0,000 0,000 0,013
BEI_Index -0,0739 -0,1456 0,1301 0,2752** -0,1401*** -0,0709
P-Value 0,109 0,043 0,211 0,023 0,004 0,220
SME 0,4669** -0,5494 0,4900*** 0,6952*** 1,2160*** 1,0220
P-Value 0,020 0,109 0,009 0,002 0,000 0,216
GDPPC 0,5997*** 0,2183 0,6530*** 0,5603***
P-Value 0,000 0,192 0,000 0,001
Unemployment 0,0874 -0,0539 -0,1286 0,0251 0,1862 -0,2558
P-Value 0,368 0,726 0,188 0,807 0,193 0,190
Total Tax 0,1209 -0,2173 -0,4478*** -0,4414*** 0,9683*** 0,8157***
P-Value 0,212 0,121 0,000 0,000 0,000 0,000
Observations 112 112 48 48 64 64
R2 0,4121 0,7174 0,9300
Instruments CGFISP et CGFISP et RCSI PGSMR et CGFISP
KAOPEN
Sargan-Hansen test 4,606 1,838 0,549
P-Value 0,0319 0,1752 0,4586
F () F(6, 106)= 3,56 F(5, 43)= 21,28 F(6, 58)= 35,03
Prob˃F 0,0030 0,0000 0,0000

Source: établi à partir des résultats d’estimation par les MCGR et les DMCG repris respectivement dans les Annexes n°6-5 et 6-7
Notes :New Entry Density (NED) est la variable dépendante; variable du développement financier (FD) mesurée par le ratio des crédits au secteur privé (PC_GDP), Indice institutionnel de
l’environnement des affaires (BEI_Index), politiques publiques aux PME (SME_GP), Log du PIB par habitant (GDPPC), Taux de chômage (U), taux de l’impôt total (TT) une mesure du
processus par lequel les gouvernements sont sélectionnés, dirigés et remplacés (PGSMR); la capacité des gouvernements à formuler et à mettre en œuvre des politiques efficaces (CGFISP); Respect des
institutions et des citoyens pour les institutions (RCSI); Ouverture financière (KAOPEN). (*), (**) & (***):indiquent une significativité du coefficient aux seuils d’erreur de 10%, 5% et 1%
respectivement. Entre parenthèses (P_value) qui indique la probabilité pour que le coefficient estimé soit un extrême.

304
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Les résultats montrent que le niveau du développement financier devient, globalement,


significativement ajusté à la densité d’entrée. Le développement financier mesuré par
l’indice synthétique (FDI) est positivement et significativement ajusté à la densité
d’entrée de nouvelles entreprises dans les pays du MENA, pétroliers et non pétroliers.
Un accroissement d’un point d’indice du développement financier implique une
augmentation de 1,766 points de densité dans l’échantillon total des pays du MENA et
de 1,448 points de densité dans les pays pétroliers du MENA.
En revanche, l’instrumentation de l’indice du développement financier dans les pays non
pétroliers par l’indice institutionnel (PGSMR) et l’indice d’ouverture financière
(KAOPEN) a engendré un effet négatif sur la densité d’entrée. Une augmentation du
développement financier d’un point d’indice implique une décroissance de (0,518) points
en termes de densité.
Autrement dit, le développement financier mesuré par l’indice synthétique exerce une
influence positive et significative sur la densité d’entrée de nouvelles entreprises dans les
pays du MENA en particulier ceux pétroliers. Au contraire, dans les pays non pétroliers
l’indice synthétique du développement financier (FDI) exerce un effet significativement
négatif.
La désagrégation de l’indice synthétique du développement financier en indicateurs
élémentaires montre que des niveaux élevés d’approfondissement financier (M2_GDP)
sont, aussi, positivement associés à la densité d’entrée dans les pays de la région. Notons
que cet effet est nettement repérable dans les pays pétroliers. Une augmentation de 1%
en terme de taille du système financier engendre une évolution à la hausse de la densité
d’entrée de 266,4% dans les pays du MENA et de 154,8% dans les pays pétroliers à des
seuils de significativité de (5%) et (10%) respectivement. Ce qui indique que des systèmes
financiers plus liquides favorisent l’entrée de nouvelles entreprises dans les pays du
MENA en particulier ceux pétroliers. Dans les pays non pétroliers le coefficient associé à
l’indicateur de taille (M2_GDP) se présente avec un signe négatif et significatif au seuil
de 5%.
L’indicateur d’attraction de l’épargne de long terme (QM_GDP), qui n’exerçait aucun
effet significatif avec la méthode (MCGR), devient positivement et significativement relié
à la densité d’entrée (NED) après instrumentation, quoique cet effet ne soit observé que
dans les seuls pays pétroliers. L’instrumentation de cette variable par les deux indices
institutionnels (CGFISP) et (RCSI) indique qu’une amélioration dans la capacité des
secteurs bancaires à mobiliser l’épargne de long terme de 1% suppose une augmentation
de la densité d’entrée de 44,79% au seuil de significativité de 5%. Ceci est plus logique,
car l’importance de l’épargne de long terme devra stimuler les crédits à long terme,
favorisant le développement de l’entrepreneuriat.

305
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

L’instrumentation de l’indicateur des crédits au secteur privé (PC_GDP), a permis


l’amélioration des résultats d’estimation, notamment dans l’échantillon des pays
pétroliers. Alors que cet indicateur n’exerçait aucun effet significatif sur la densité
d’entrée dans les pays pétroliers avec la méthode des (MCGR), il devient un de ses
principaux déterminants après instrumentation. Une augmentation des crédits au secteur
privé de 1% occasionne un accroissement du ratio de densité d’entrée de 53,93% au seuil
de significativité de 1%, un résultat très significatif.
Dans les pays non pétroliers, le coefficient associé au ratio des crédits au secteur privé
conserve son signe positif et devient plus important après instrumentation. Il est de
l’ordre de (1,369).
Tandis que dans l’échantillon complet des pays du MENA les crédits au secteur privé
ont perdu de leur significativité après instrumentation, leur effet est positif mais non
significatif.
L’indicateur des crédits intérieurs exerce un effet positif dans les pays pétroliers et
négatif dans les pays non pétroliers, mais demeure non significatif même après
instrumentation.
En résumé, l’instrumentation des variables du développement financier par leurs
déterminants institutionnels et macroéconomiques, et l’estimation par les (DMCG) ont
permis une amélioration des résultats comparativement à la méthode des MCGR. Le
développement financier qui n’exerçait pas d’effet significatif devient significativement
ajusté à la densité d’entrée après instrumentation. Quoique cet effet soit nettement
repérable dans les pays pétroliers. Plus précisément, des systèmes financiers développés
(FDI) à haut niveau d’approfondissement (M2_GDP) exercent un effet positif et
significatif sur la densité d’entrée dans les pays du MENA. Indiquant, qu’une
amélioration du niveau global du développement de l’intermédiation financière et des
systèmes financiers plus liquides influencent positivement la dynamique de création des
entreprises dans les pays du MENA.
L’instrumentation apparait très avantageuse en considérant l’échantillon des pays
pétroliers. les résultats montrent que des systèmes financiers développés, à haut niveau
d’approfondissement avec des systèmes bancaires très actifs en matière de mobilisation
de l’épargne de long terme et du financement du secteur privé sont positivement associés
à la dynamique de création des entreprises mesurée par la densité de nouvelles
entreprises.
Nos résultats dans ce sens sont conformes à ceux des travaux de recherche menés dans
ce contexte [Rajan et Zingales (1998), Aghion et al. (2007), …]. Néanmoins, ces derniers
trouvent d’évidence pour l’effet positif du développement financier sur l’entrepreneuriat
même avant l’instrumentation. Plus encore, nos résultats accentuent non seulement

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

l’importance des systèmes financiers développés en termes d’allocation des ressources


financières mais également en termes de mobilisation des ressources et de liquidité du
système financier.
En revanche, dans les pays non pétroliers du MENA, l’effet du développement financier
est au contraire négatif. Cet effet négatif est très nettement constaté lorsque le
développement financier est mesuré par l’indice synthétique (FDI) et par le ratio de
liquidité (M2_GDP).
Il est important de souligner que l’effet négatif du ratio de liquidité sur la densité
d’entrée ainsi que l’effet de l’indice synthétique (qui n’est en principe que le reflet de
l’impact du ratio de liquidité), peut ne pas signifier qu’un niveau élevé du développement
financier ne favorise pas l’entrée de nouvelles entreprises, alors que la contrainte de
liquidité constitue l’obstacle majeur au démarrage et au développement des entreprises.
En effet, nous avons déjà soulevé qu’une diminution du ratio de liquidité dans certains
cas peut indiquer le développement d’autres formes d’épargne non placées auprès des
banques, donc des instruments d’épargne plus sophistiqués. Ceci engendre un
développement financier. Ainsi l’interprétation du signe négatif associé au ratio de
liquidité devra être très attentive. Dans ce contexte, la baisse des actifs liquides du
système financier pourra jouer en faveur de la dynamisation de création de nouvelles
entreprises. Notons que, parmi les pays composant cet échantillon, on retrouve ceux qui
possèdent des systèmes financiers très développés de l’ensemble de la région.
L’indicateur d’attraction de l’épargne (QM_GDP) est positif mais non significatif et
l’indicateur des crédits intérieurs à l’économie (DC_GDP) s’avère négativement relié à la
densité d’entrée mais au seuil de 15%. De ce fait, seul l’indicateur des crédits au secteur
privé exerce une influence positive sur la densité d’entrée dans les pays non pétroliers,
similairement au résultat d’estimation par les MCGR.
Les résultats accentuent, ainsi, l’importance du développement financier pour la relance
de la dynamique de création des entreprises dans les pays du MENA, en particulier ceux
pétroliers.
Quant aux autres variables explicatives, leurs effets sont, globalement, conformes aux
résultats attendus, en particulier après la décomposition de l’échantillon total en pays
pétroliers et non pétroliers ayant permis aux modèles de gagner en précision et en
significativité. En effet, mise à part, l’indice institutionnel du climat des affaires, les
politiques publiques aux PME, le développement économique et même la politique fiscale
apparaissent, globalement, avec des coefficients significatifs.
Le climat des affaires (BEI_Index), malgré qu’il exerçait un effet significativement
négatif sur la densité d’entrée dans les pays du MENA avec la méthode (MCGR), il
devient insignifiant avec les DMCG, en particulier dans les modèles (1), (2) et (5). Il n’est

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

significatif que dans le modèle (3), lorsque le développement financier est mesuré par
(QM_GDP).
Plus surprenant encore, le climat des affaires exerce un effet positif et significatif sur la
densité d’entrée dans les pays pétroliers. Indiquant qu’un climat des affaires trop
contraignant favorise l’entrée de nouvelles entreprises. Prenons, le modèle (5, pays
pétroliers), une augmentation d’un point d’indice de BEI_Index implique un
accroissement de la densité d’entrée de 0,2752 points au seuil de significativité de 5%.
Notons que comparativement aux résultats d’estimation par (MCGR), l’effet positif de
cette variable est similaire, quoiqu’avec les (DMCG), les résultats gagnent en termes de
significativité.
Dans les pays non pétroliers, le climat des affaires apparait avec un signe négatif comme
prévu, mais non significatif [modèles (1), (2), (3) et (5), pays non pétroliers].
Comparativement à la méthode (MCGR), l’instrumentation des variables du
développement financier et l’estimation par les DMCG a entraîné une perte de
significativité de cette variable.
Ces résultats sont aussi remarqués dans l’échantillon total des pays du MENA. Il est
donc important de souligner que les résultats d’estimation sur l’échantillon total sont,
principalement, véhiculés par ceux estimés sur l’échantillon des pays non pétroliers.
L’effet positif du climat des affaires sur la densité d’entrée, dans les pays pétroliers, est
économiquement non significatif. Car, un nombre important de procédures à l’entrée, un
nombre importants de jours nécessaires à l’enregistrement d’une nouvelle entreprise et
des coûts d’enregistrement élevés ne peuvent en aucun cas favoriser l’entrée de nouvelles
entreprises. Notons, que les rapports du Doing Business, accentuent la nécessité de
l’amélioration de l’environnement des affaires, en particuliers, l’allègement des mesures à
l’enregistrement de nouvelles entreprises, afin de stimuler l’entrepreneuriat et par là la
croissance des économies.
Nos résultats ne se conforment pas à ceux de Klapper et al. (2006); Aghion et al. (2007);
Klapper et al. (2009); Klapper et al. (2010); Klapper et Love (2010). Ayant trouvé qu’un
climat des affaires, mesuré par le nombre de jour, le nombre de procédures et les coûts
liés à l’enregistrement de nouvelles entreprises, est un facteur contraignant la dynamique
de création de nouvelles entreprises.
L’introduction des programmes gouvernementaux d’appui à la création de nouvelles
entreprises, en particulier des PME s’avère non significative pour les pays du MENA,
exception faite dans le modèle (3). Dans ce dernier, la variable SME_GP surgit avec un
coefficient négatif au seuil de 10% indiquant que ces politiques ne favorisent pas la
création de nouvelles entreprises, mais cet effet demeure moins significatif. Néanmoins,
en décomposant l’échantillon en pays pétroliers et non pétroliers, les modèles gagnent en

308
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

précision. Les coefficients estimés sur la variable SME_GP sont, globalement,


significativement positifs dans l’ensemble des modèles estimés dans les pays pétroliers et
non pétroliers [voir modèles de (1) à (5) pays pétroliers et de (1) à (4) pays non
pétroliers].
Bien que la variable SME_GP perde de sa significativité comparativement à l’estimation
par les (MCGR) pour les pays du MENA, la décomposition de l’échantillon nous a
permis d’affirmer notre hypothèse de base, que la dynamique de création des entreprises
dans les pays de la région est très influencée par les aides accordées par les
gouvernements aux PME. Nos résultats sur les échantillons des pays pétroliers et non
pétroliers du MENA, confirment les affirmations de l’OCDE (1998) et de Storey (2003).
Le développement économique, qui, théoriquement devrait stimuler l’entrée de nouvelles
entreprises en tant qu’un indicateur de prospérité économique, exerce l’effet escompté.
L’estimation par les DMCG indique que le PIB part tête est positivement et
significativement ajusté à la densité d’entrée de nouvelles entreprises dans les pays du
MENA [Voir modèles (1), (2), (3) et (5), MENA]. Considérons à titre d’exemple le
modèle (1), une augmentation du niveau du développement économique de 1% implique
une augmentation de la densité d’entrée de 59,40% au seuil de significativité de 1%. Cet
effet est nettement repérable sur l’échantillon des pays non pétroliers.
Les résultats montrent que les coefficients estimés dans le groupe des pays non pétroliers
sont nettement plus importants et plus significatifs comparativement à ceux estimés sur
l’échantillon des pays pétroliers et même sur l’échantillon total.
Dans les pays non pétroliers, le développement économique s’avère très
significativement corrélé à la densité d’entrée quelle que soit la variable du
développement financier considérée. Dans le modèle (1), un accroissement du niveau du
développement économique de 1% engendre une progression de la dynamique de
création des entreprises de 93,66% dans les pays non pétroliers du MENA.
Dans les pays pétroliers, le développement économique n’est significatif que dans les
modèles (2) et (3). Les coefficients y afférents semblent moins remarquables relativement
à ceux estimés sur l’échantillon des pays non pétroliers.
Globalement, nous pouvons conclure au fait que le développement économique joue un
rôle déterminant dans les pays de la région MENA, en particulier, les pays non
pétroliers. Nos résultats soutiennent l’importance des niveaux élevés du développement
économique en tant qu’un facteur stimulant l’entrepreneuriat dans la région,
conformément aux résultats de Carree et al. (2000), de Klapper et al. (2010) et de Thai et
Turkina (2014) ayant utilisé la même mesure du développement économique.
En ce qui concerne les variables de contrôle, le niveau d’emploi mesuré par le taux du
chômage est globalement non significatif mis à part dans le modèle (2, MENA) et le

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

modèle (3, pays non pétroliers). Dans le premier cas, le taux du chômage apparait avec
un signe positif indiquant qu’un taux élevé favorise l’entrepreneuriat et ainsi la création
de nouvelles entreprises, en particulier l’auto-emploi dans les pays du MENA, avec un
coefficient de l’ordre de (0,877) significatif au seuil de 5%.
Dans les pays non pétroliers, le taux du chômage est négativement corrélé à la densité
d’entrée. Une augmentation du taux du chômage de1% entraîne une baisse du ratio de
densité de 45,56% au seuil de 10% [modèle (3), pays non pétroliers].
Par son influence significative sur la densité d’entrée, la politique fiscale semble jouer un
rôle crucial comparativement au taux du chômage dans les pays du MENA, pétroliers et
non pétroliers. Toutefois, le signe de la variable diffère entre les deux groupes de pays.
Dans les pays du MENA, le taux de taxation apparait avec un signe négatif dans les
quatre modèles, mais n’est significatif que dans les deux modèles (2) et (5) au seuil de
significativité de 10%. Cet effet négatif est nettement repérable dans les pays pétroliers
du MENA. Le taux de taxation est négativement et significativement relié à la densité
d’entrée [Voir modèles (1), (2), (3) et (5)]. À l’opposé dans les pays non pétroliers, la
politique fiscale exerce une influence positive sur la densité d’entrée et elle semble
significative dans les modèles (2), (3) et (5) [Tableau n°6.6; 6.7 et 6.8 (Pays non
pétroliers)].
Ainsi nos résultats trouvent d’évidence pour les deux hypothèses concernant l’effet de la
fiscalité sur l’entrepreneuriat. L’effet absolu est constaté dans les pays du MENA et les
pays pétroliers, indiquant que la fiscalité est un facteur contraignant, le plus souvent, le
démarrage de nouvelles sociétés. Alors que dans les pays non pétroliers, l’effet est positif
s’expliquant par la volonté de fuir aux engagements fiscaux qui est plus facile lorsqu’on
est entrepreneur que lorsqu’on est employés [Parker et Robson (2004), Van Stel et al.
(2004), Klapper et al. (2006)]. L’effet positif qu’exerce la politique fiscale sur la
dynamique de création des entreprises peut être la principale conséquence du niveau
élevé de corruption et d’une infrastructure institutionnelles, en générale, déficiente.
Au final, nos résultats trouvent d’évidence non seulement à l’effet positif du
développement financier mesuré par les crédits au secteur privé mais également à l’effet
des indicateurs du développement de la fonction de mobilisation de l’épargne de long
terme et à l’effet de la liquidité sur la densité d’entrée. Donc, nos résultats indiquent que
les deux principales fonctions des systèmes financiers sont positivement reliées à une
dynamique entrepreneuriale considérable. Ces résultats sont notables dans les pays
pétroliers suivis par les pays du MENA. Alors que dans les pays non pétroliers, seul le
financement bancaire du secteur privé exerce une influence positive sur la densité
d’entrée.

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

D’après les deux études empiriques que nous avons mené tout au long de ce travail, nous
allons proposer quelques actions ou implications en matière de politiques économiques.
Ces implications concernent les pays du MENA, pétroliers et non pétroliers d’une
manière générale et l’Algérie de façon plus précise. Notons que les implications vont
porter sur les systèmes financiers ainsi que sur la dynamique de création des entreprises.
II.2 Conclusions et recommandations :
Au terme de cette investigation, il convient de synthétiser les principales conclusions qui
nous ont été livrées via les différentes analyses complémentaires.
L’analyse économétrique nous a révélé que le développement financier et sa composante
expliquée par la qualité institutionnelle exercent un impact positif et significatif sur la
dynamique de création des entreprises, mesurée par la densité d’entrée. Toutefois, cet
effet est plus repérable dans les pays pétroliers comparativement aux pays non pétroliers
du MENA.
Nos résultats indiquent que les deux principales fonctions des systèmes financiers sont
positivement reliées à une dynamique entrepreneuriale considérable. Ces résultats sont
notables dans les pays pétroliers suivis par les pays du MENA. Alors que dans les pays
non pétroliers, seul le financement bancaire du secteur privé exerce une influence
positive sur la densité d’entrée.
Il est donc indispensable de considérer l’importance du cadre institutionnel dans la
définition du développement des deux principales fonctions des systèmes financiers,
mobilisation et allocation des ressources. Car avoir une infrastructure institutionnelle de
qualité permettra aux intermédiaires financiers de jouer leur rôle en matière de
fourniture de liquidités nécessaires pour le démarrage et le développement de nouvelles
entreprises. En effet, développer le secteur bancaire et les institutions financières dont
la vocation est le financement des PME et du démarrage des entreprises semble un
préalable au développement des marchés financiers. Car les banques financent la phase
du démarrage alors que les marchés financiers interviennent principalement dans le
financement de la croissance et du développement des entreprises déjà établies.
À cet effet, pour assurer une dynamique entrepreneuriale et par conséquent une
croissance économique dans les pays pétroliers, il y a lieu de consacrer davantage
d’efforts dans la relance des systèmes financiers, en particulier, en matière de liquidité du
système, de mobilisation de l’épargne de long terme et d’allocation des crédits au secteur
privé. Une amélioration du développement financier à travers ces trois volets, devrait
passer principalement via une amélioration de l’infrastructure institutionnelle
notamment celle relative à la capacité des gouvernements à formuler des politiques
judicieuses (CGFISP) et celle relative au respect des institutions par les citoyens et les
États (RCSI) qui devra être accompagnée par une ouverture plus améliorée des systèmes

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

financiers (KAOPEN). L’ensemble de ces éléments, peuvent exercer une influence sur la
densité d’entrée de nouvelles entreprises à travers leur impact sur le développement
financier.
Néanmoins, pour les pays non pétroliers du MENA, seule la variable indicatrice du
financement du secteur privé joue, réellement, un rôle positif et stimulant la création de
nouvelles sociétés dans les pays non pétroliers. Ces résultats appellent à la focalisation
des efforts sur l’amélioration de la fonction d’allocation des crédits au secteur privé
passant, principalement, par une amélioration de l’infrastructure institutionnelle. Plus
spécifiquement, les pays non pétroliers du MENA devront axer leurs efforts sur
l’amélioration des tendances et des régimes politiques (PGSMR) et sur la formulation et
la mise en œuvre des politiques judicieuses qui permettent une accélération des crédits au
secteur privé, et par là, une dynamique de création des entreprises plus importante.
Par ailleurs l’amélioration des tendances et régimes politiques stimule aussi la
mobilisation de l’épargne, car l’indice PGSMR est un déterminant de la liquidité du
système financier dans les pays non pétroliers.
En Algérie, le système financier est sous développé comparativement à la plus part des
pays du MENA. Il est un système orienté-banques avec un marché financier inopérant.
De plus, les banques sont des banques commerciales dont l’État détient la plus grosse
part du marché. Les établissements financiers ne contribuent que très faiblement au
financement de l’économie nationale. Le financement du secteur privé par le secteur
bancaire est en amélioration mais demeure d’une contribution faible à la création de la
richesse nationale.
Dans une telle situation, ou le secteur industriel est très sous développé,
l’entrepreneuriat devra jouer un rôle très important dans la relance de la croissance
économique basée sur l’industrie. À cet effet, on a remarqué une certaine dynamique
entrepreneuriale basée sur la PME et ce à partir du début de la décennie 2000. Une
dynamique nettement concentrée sur deux principaux secteurs d’activité, les services et
le BTPH, délaissant faible la pénétration des secteurs industriels. Cette configuration
sectorielle des PME en Algérie se justifie davantage par la contribution positive des
dispositifs d’appui à la création et au développement des PME.
Dans une telle situation les sociétés de microfinance devront jouer un rôle important
dans le financement de nouvelle micro, petite et moyenne entreprises en phase du
démarrage. Néanmoins, en Algérie les seules sociétés de microfinance qui activent sont
celles crées sous pression de l’État. En effet, le marché du microcrédit est dominé par les
banques publiques. Dans le cadre du lancement des programmes d’appui à la création de
micro, petites et moyennes entreprises, les banques publiques constituent les principaux

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SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

partenaires financiers et assurent de ce fait l’octroi des crédits à des taux bonifiés dans les
trois dispositifs, ANSEJ, ANGEM et CNAC.
D’ailleurs le financement bancaire du secteur privé s’est vu amélioré et enregistre des
parts croissantes particulièrement durant la décennie 2000 coïncidant avec la dynamique
de création des PME et la mise en place des différents programmes d’appui à la création
des entreprises. En revanche, ces résultats font montre d’un retour dans le
développement financier du fait que les banques comptent toujours sur la garantie
étatique et la bonification des taux d’intérêt. Car elles sont les principales
caractéristiques des politiques volontaristes de l’État ou des politiques publiques à
l’entrepreneuriat. Étant donné que l’Algérie est un pays pétrolier, ces résultats ne sont
que la conséquence de l’aisance financière qu’a vécu le pays durant la décennie 2000
permise par la montée considérable des prix du pétrole. C’est ce que nous ont confirmé
les résultats des analyses de corrélation du cinquième chapitre.
En résumé, l’Algérie et bien évidemment beaucoup des pays exportateurs de pétrole sont
victimes de l’aisance financière résultant de la montée des prix du pétrole et par là une
exagération des dépenses publiques. Ces dernières rendent les banques et le système
financier, d’une manière générale, tributaire de cette manne pétrolière. Ce qui fait que les
pays pétroliers ont des systèmes financiers sous développés comparativement aux pays
non pétroliers.
Il est donc important de revoir la gestion des ressources pétrolière et l’instauration des
systèmes financiers indépendants des recettes d’exportation du pétrole. Pour ce faire, il y
a lieu de commencer par une réforme de l’infrastructure institutionnelle, une composante
principale qui détermine le développement financier dans les pays du MENA,
particulièrement, ceux pétroliers.

313
SIXIÈME CHAPITRE : ÉVALUATION EMPIRIQUE DE
L’IMPACT DU DÉVELOPPEMENT FINANCIER SUR LA
DYNAMIQUE DE CRÉATION DES ENTREPRISES. UNE
APPROCHE EN DONNÉES DE PANEL SUR LA RÉGION MENA
ENTRE 2004 ET 2011

Conclusion
L’objectif de ce dernier chapitre était d’examiner économétriquement l’impact du
développement financier sur la dynamique de création des entreprises dans un panel des
pays du MENA. Notre principal objectif était de mettre l’Algérie dans un panel de pays
afin de porter un jugement sur l’impact que pourra jouer le niveau du développement du
système financier sur la dynamique entrepreneuriale en Algérie à base d’un
benchmarking international.
De ce fait, un modèle économétrique d’un panel de 14 pays de la région MENA qui
couvre la période allant de 2004 à 2011 nous a permis d’examiner l’impact du
développement financier sur la dynamique de création des entreprises ainsi que l’impact
d’autres variables macroéconomiques et institutionnelles.
Outre la considération de l’échantillon total, nous avons considéré les deux sous
échantillons pays pétroliers et pays non pétroliers.
Nous avons estimé le modèle par la méthode des moindres carrés généralisés réalisables
pour cause d’hétéroscédasticité et d’auto-corrélation des résidus puis par la méthode des
doubles moindres carrés généralisés avec variables instrumentales suite à l’endogénéité
des variables du développement financier.
Les résultats d’estimation par la méthode des doubles moindres carrés généralisés avec
variables instrumentales montrent l’impact positif du développement financier sur la
dynamique de création des entreprises dans les pays du MENA, particulièrement le
groupe des pays pétroliers.
Ainsi, le développement financier et sa composante expliquée, principalement, par la
qualité institutionnelle jouent un rôle considérable dans la relance de la dynamique
entrepreneuriale. Alors que cet effet est moins important dans les pays non pétroliers du
MENA.
Il ressort de cette analyse que le développement financier est l’un des principaux
éléments de base nécessaire pour l’entrepreneuriat, spécifiquement, la création de
nouvelles entreprises particulièrement dans les pays pétroliers du MENA.
Il y a lieu, alors, de consacrer davantage d’efforts par les gouvernements des pays du
MENA dans l’amélioration de l’infrastructure institutionnelle, une des plus importantes
composantes qui déterminent le développement financier dans ces pays.

314
Conclusion Générale

Conclusion Générale
Les débats sur l’importance des systèmes financiers ne sont pas de nos jours, mais ils
étaient, déjà, au centre de l’histoire de la pensée économique. Dans la doctrine classique,
malgré que la banque apparait au centre des préoccupations des premiers auteurs, elle
n’occupait qu’une place médiocre dans le processus du développement économique et
semble un acteur pacifique avec une intervention très limitée. Toutefois, depuis la
contribution de Schumpeter (1911), les banques devenaient des principaux acteurs du
processus de l’évolution économique via leur financement pour les entrepreneurs
innovants.

Avec la contribution de Gurley et Shaw (1955, 1960) la théorie fondamentale de


l’intermédiation financière a été développée dans laquelle un cadre conceptuel de
l’intermédiation financière a été consacré. Dans ce cadre les banques et autres
institutions financières jouent un rôle crucial en étant des intermédiaires entre les agents
à capacité de financement et les agents à besoin de financement.

Le lien entre le développement financier et la croissance, a connu un tournant important


suite au développement de la théorie de la libéralisation financière, dont les initiateurs
sont McKinnon (1973) et Shaw (1973), permettant un développement financier et ainsi
une croissance économique.

Depuis, des modèles théoriques ont vu le jour et qui tentaient d’expliquer théoriquement,
comment le développement financier affecte la croissance économique. Dans cette lignée,
l’approche fonctionnelle de la relation entre le développement financier et la croissance
développée par Levine (1997), constitue l’assise théorique d’un plus large corpus de la
littérature traitant de la relation entre la finance et la croissance économique.

Les travaux empiriques continuent à explorer la relation entre le développement


financier et la croissance qui vont, de plus en plus, grandissants dans l’exhaustivité et la
complexité. Bien que les résultats sont parfois contradictoires et non concluants tant
pour l’existence de la relation, sa nature, les mécanismes et canaux d’impact et de
transmission de l’effet, le sens de causalité ainsi que pour l’existence d’effets de seuil et
d’autres facteurs relativisant.

En s’inscrivant dans le contexte de la relation Finance-Croissance économique, certains


ont choisi de se focaliser sur le canal de l’entrepreneuriat à la lumière de Rajan et
Zingales (1998). Ces derniers soulignent que la manière la plus élaborée pour
s’interroger sur l’importance du développement financier pour la croissance économique
est d’examiner spécifiquement son impact sur l’entrepreneuriat. Ceci se justifie
notamment par le fait que l’entrepreneuriat constitue un facteur déterminant important
de la croissance des économies.

315
Conclusion Générale

En s’inscrivant dans la lignée des recherches sur le lien entre la finance et la croissance
économique, un corpus de littérature empirique se développe dans ce sillage et qui peut
être scindé en deux courants. Un premier qui consiste en l’examen de l’impact du
développement des systèmes financiers sur l’entrepreneuriat [Black et Strahan (2002),
Cetorelli et Gambera (1999), Rajan et Zingales (1998), Aghion et al. (2007), Klapper et
al. (2006), Tsoukas (2011), Arellano et al. (2012)…] ces travaux emploient les variations
à travers les pays pour examiner comment les différences dans les caractéristiques
différentielles observables des secteurs financiers sont reliés à l’accès des entrepreneurs
au financement et ainsi au taux de formation de nouvelles entreprises.

Quant au second courant, il emploie les variations entre les individus afin d’examiner
comment les propensions à démarrer de nouvelles entreprises sont reliées à la richesse
personnelle ou aux modifications dans cette richesse [Evans et Jovanovic (1989)].

En s’inspirant du premier courant de la littérature, l’objet de notre thèse est d’examiner


l’impact que peut exercer le développement financier sur la contrainte d’accès au système
financier et ainsi sur la dynamique de création des entreprises en Algérie et dans certains
pays du MENA.

L’analyse de l’évolution du cadre institutionnel des mécanismes du financement de


l’économie algérienne via les principales réformes ayant touché au système financier
accompagnée d’une analyse de l’évolution de l’activité des banques et du marché financier
ont fait l’objet de la première section du troisième chapitre. Nous avons pu conclure au
fait que suite à l’arsenal institutionnel juridique mis en place depuis la fin des années
1980, l’activité des banques et des établissements financiers suit une tendance certes
croissante mais demeure très loin par rapport aux objectifs assignés. De plus, le seul
canal du financement de l’économie nationale est, à nos jours, le système bancaire. Le
marché financier, malgré son établissement depuis 1993, est quasiment inopérant.

La comparaison de l’Algérie à vingt autres pays du MENA a concerné les quatre piliers
du développement financier l’approfondissement, l’accessibilité, la stabilité et l’efficacité
des systèmes financiers banques et marchés. L’analyse nous a montré l’existence de
grandes disparités en matière du développement financier des pays de la région.
L’ensemble des indicateurs du développement financier indiquent que le niveau du
développement financier en Algérie est loin par rapport à celui atteint par certains pays
de la région, tels le Liban, le Bahreïn, l’Égypte, Oman, l’Arabie Saoudite, la Turquie, la
Tunisie et le Maroc. Par ailleurs, nous remarquons que les pays non pétroliers occupent
souvent les premières positions, alors que les pays pétroliers, en particuliers l’Irak, la
Libye, le Yémen et l’Algérie occupent les dernières positions quel que soit l’indicateur du
développement financier considéré. Ceci s’explique par l’existence de sources plus
importantes du financement de l’économie représentées principalement par les revenus
tirés d’exportation des hydrocarbures (pétrole et gaz) qui sont les principales sources du
financement de la croissance économique, entravant ainsi le bon fonctionnement de leurs
systèmes financiers.

316
Conclusion Générale

Les résultats concernant le développement des banques et du marché financier en Algérie


permettent aussi de conclure au fait que le ralentissement dans le développement
bancaire est en partie responsable sur la difficulté d’essor du marché financier en Algérie.
Néanmoins, cette situation est tributaire de l’état du secteur industriel en Algérie, avec
uniquement 10,2% d’entités économiques qui activent dans le secteur industriel.

Vu l’état des marchés financiers dans beaucoup de pays du MENA, particulièrement


l’Algérie, nous nous limitons au développement des banques. À cet effet, un indice
synthétique du développement financier a été conçu à l’aide d’une analyse en
composantes principales et nous il sera, certainement, d’une importance cruciale dans
l’analyse économétrique. La construction de l’indice synthétique du développement
financier et le classement des pays suivant cet indice confirme le sous développement du
système financier algérien comparativement à beaucoup des pays du MENA. De plus, ce
classement confirme aussi le fait que les pays non pétroliers du MENA possèdent les
systèmes financier les plus développés comparativement aux pays pétroliers.

Afin de comprendre le sous développement du système financier en Algérie ainsi que les
divergences enregistrées entre les différents pays de la même région, nous avons opté
pour un examen des déterminants macroéconomiques et institutionnels du
développement financier qui consiste à s’interroger sur le poids relatif des différents
facteurs explicatifs du développement financier. Pour ce faire, nous avons fait appel aux
données de panel sur un échantillon de 21 pays de la région MENA couvrant la période
1996-2011.

Il ressort des résultats d’estimation que la qualité institutionnelle, lorsqu’elle est mesurée
par la capacité des gouvernements à formuler des politiques judicieuses (CGFISP) et le
respect des institutions par les citoyens et les États (RCSI), se distingue plus nettement
des autres variables exogènes par ses effets les plus significatifs sur le développement
financier dans les pays du MENA, en particulier les pays pétroliers. À l’opposé, seule la
variable représentative des processus par lesquels les gouvernements sont sélectionnés,
dirigés et remplacés s’avère la principale variable institutionnelle déterminante du
développement financier dans les pays non pétroliers. Les résultats démontrent, entre
autres, l’importance de la crédibilité du gouvernement, en particulier par le biais de la
confiance portée envers son administration, la perception des politiques favorables au
contexte économique ainsi que l’efficience et l’équité du système judiciaire et le respect
des contrats pour la stimulation de l’intermédiation financière dans les pays du MENA,
notamment les pays pétroliers.

Nos résultats trouvent, également, du fondement pour les affirmations de la théorie de la


libéralisation financière dans les pays du MENA. L’effet de l’ouverture financière
(KAOPEN) est plus déterminant pour les pays non pétroliers comparativement aux pays
pétroliers.

317
Conclusion Générale

Toutefois, nos résultats ne se conforment pas aux affirmations de Rajan et Zingales


(2003) quant à la nécessité d’ouverture simultanée du commerce et du système financier.
Une hypothèse qui semble se vérifier, dans une certaine mesure, pour les seuls pays non
pétroliers.

En détaillant les indices institutionnels en six indices élémentaires, deux principaux


indices semblent des déterminants importants du développement financier (RL) et (GE).
La stabilité politique (PS) exerce un effet négatif sur le développement financier des pays
du MENA, particulièrement ceux pétroliers, ce qui ne concorde pas avec celui de Law et
Azman-Saini (2008). Ce résultat peut être la principale conséquence de son très faible
niveau, au point qu’une amélioration de la stabilité politique exerce toujours une
influence négative sur le développement financier dans les pays du MENA, en particulier
les pays pétroliers. Ceci se justifie davantage par le fait que de nombreux pays de la
région souffrent d’une instabilité politique.

Après avoir examiné le développement financier en Algérie et dans d’autres pays du


MENA et après avoir déterminé le poids relatif de ses différents facteurs explicatifs, nous
avons examiné, dans le cinquième chapitre, la dynamique de création des entreprises en
Algérie ainsi que le rôle du développement financier dans sa relance.

L’examen de la mouvance des PME en Algérie a révélé l’existence d’une dynamique de


création des entreprises nettement reflétée dans la dynamique de deux secteurs d’activité
les Services et le BTPH. Néanmoins, le classement du Doing Business pour l’Algérie en
matière de création des entreprises indique la présence d’importantes contraintes à
l’amélioration de l’environnement relatif à la création des entreprises, que ce soit
comparativement aux pays du MENA ou comparativement à l’ensemble des pays classés
par le projet de Doing Business. Par conséquent, le cadre institutionnel mis en place afin
de favoriser l’entrepreneuriat et le secteur privé n’a pas permis une amélioration effective
de l’environnement des affaires. Dans ce contexte nous nous sommes interrogés sur le
rôle du système bancaire dans la dynamique de création des PME enregistrée durant la
décennie 2000. L’investigation que nous avons mené au cinquième chapitre, nous a
permis de conclure au fait que le système bancaire, à travers son allocation des
ressources au secteur privé joue un rôle, certes, appréciable dans la dynamique de
création des PME, mais ceci n’a été permis que par l’aisance financière vécue par le pays
durant la décennie 2000 ce qui a, forcément, alimenté d’une manière continue et
progressive, entre 2004 et 2014, les caisses de l’État, couvrant ainsi une grande partie
des dépenses publiques. D’ailleurs, cette corrélation positive et significative entre le
développement bancaire et la création des PME privées est, en grande partie, liée aux
bonifications des taux d’intérêts et aux fonds de soutien à l’emploi des jeunes. Les deux
variables des dépenses budgétaires qui sont positivement corrélées tant avec les crédits
au secteur privé qu’avec la création des entreprises.
Toutefois, cette analyse reste non concluante, dans la mesure qu’elle ne nous a pas
permis de conclure sur l’impact du développement financier sur la dynamique de création
des entreprises qui doit être apprécié à travers une étude économétrique.

318
Conclusion Générale

À cet effet, nous avons estimé un modèle de panel de 14 pays de la région MENA dont
figure l’Algérie sur la période (2004-2011) en utilisant d’abord la méthode des moindres
carrés généralisés réalisables (MCGR) puis la méthode des doubles moindres carrés
généralisés (DMCG) en variables instrumentales. Les résultats par la première méthode
ont indiqué, globalement, que le développement financier n’exerce pas d’impact sur la
dynamique de création des entreprises mesurée par la densité d’entrée de nouvelles
entreprises et ce mis à part dans l’échantillon des pays non pétroliers lorsque le
développement financier est mesuré par le ratio des crédits au secteur privé.
Toutefois, l’instrumentation des variables du développement financier, par leurs
déterminants institutionnels et macroéconomiques, et l’estimation par les doubles
moindres carrés généralisés ont permis une amélioration des résultats comparativement
à la méthode des MCGR. Le développement financier qui n’exerçait pas d’effet
significatif devient significativement ajusté à la densité d’entrée après instrumentation.
Quoique cet effet est nettement repérable dans les pays pétroliers. Plus précisément, des
systèmes financiers développés (FDI) à haut niveau d’approfondissement (M2_GDP)
exercent un effet positif et significatif sur la densité d’entrée dans les pays du MENA.
Indiquant, qu’une amélioration du niveau global du développement de l’intermédiation
financière et, particulièrement de la fonction de liquidité, influence positivement la
dynamique de création des entreprises dans les pays du MENA.
Le développement financier exerce un impact significatif sur la densité d’entrée des
entreprises dans l’échantillon des pays pétroliers. Par conséquent, des systèmes
financiers développés, à haut niveau d’approfondissement avec des systèmes bancaires
très actifs en matière de mobilisation de l’épargne de long terme et du financement du
secteur privé sont positivement associés à la densité de nouvelles entreprises confirmant,
ainsi, les résultats de Rajan et Zingales (1998), Aghion et al. (2007),…. En d’autres
termes, le développement financier et sa composante expliquée par la qualité
institutionnelle exercent un impact positif sur la dynamique de création des entreprises
dans les pays pétroliers du MENA, dont l’Algérie.
Par contre, dans les pays non pétroliers, seul l’indicateur des crédits au secteur privé
exerce une influence positive sur la densité d’entrée dans les pays non pétroliers,
similairement au résultat d’estimation par les MCGR.

À cet effet, les résultats d’estimation montrent que le développement financier possède
un poids plus ou moins important dans l’explication de la dynamique de création des
entreprises dans la région MENA, ces résultats ne sont pas dû à la causalité inverse.
Cependant, cette variable n’est pas la seule à expliquer la tendance de la dynamique de
création des entreprises, mais l’environnement institutionnel à la création des entreprises
et les politiques publiques aux PME jouent, aussi, un rôle plus ou moins important,
suivant le groupe de pays considéré.

319
Conclusion Générale

Les implications de politiques économiques :

Les implications politiques de notre analyse indiquent certes que le développement


financier exerce un impact positif sur la dynamique de création des entreprises dans les
pays du MENA, particulièrement les pays pétroliers. Cependant, notre analyse suggère,
entre autre, que le développement financier soit accompagné d’une infrastructure
institutionnelle de qualité. En effet, l’instrumentation du développement financier par ses
déterminants institutionnels a abouti à une corrélation positive entre les variables du
développement financier et la densité d’entrée de nouvelles entreprises dans les pays
pétroliers du MENA.

Les pays ayant des systèmes financiers les moins développés, particulièrement les pays
pétroliers tel l’Algérie, devraient axer leurs démarches sur le vecteur des principaux
éléments qui déterminent la qualité institutionnelle, à savoir l’état du droit et l’efficacité
du gouvernement. Une stratégie qui permettrait une amélioration certaine de
l’infrastructure institutionnelle dans les pays de la région MENA. Et, par le fait même,
une réduction du phénomène de la corruption et une stabilité politique plus améliorée ce
qui exhorte une relance des secteurs bancaires, noyau dur des systèmes financiers d’une
manière générale. Ceci devra certes favoriser la dynamique de création des entreprises et
par là la croissance économique.

Toutefois, l’une des caractéristiques du tissu économique en Algérie est qu’il se base sur
une ressource non renouvelable (les hydrocarbures) qui a mis en paraisse tous les autres
secteurs de l’économie y compris le secteur financier appelé à être la locomotive du
financement de l’économie. À cet effet, la situation de l’économie nationale est très
critique et appelle à une diversification rapide de l’économie nationale. Ceci ne pourra
être fait qu’à travers le développement du système financier indépendamment des
recettes pétrolières. Car jusqu’à présent, le système financier est tributaire des ressources
pétrolières. Il est toujours un système qui se base sur les bonifications des taux d’intérêt
et les garanties étatiques, chose qui pourra remettre en cause les évolutions positives
enregistrées.

Alors, avec la chute des cours du pétrole, et sans un développement financier fondé sur
une infrastructure institutionnelle de qualité, la création des entreprises se heurtera
davantage à des contraintes d’accès aux liquidités, ce qui bloquera le dynamisme
entrepreneurial.
Limites et prolongements possibles :
Notre travail comporte des limites qu’il convient de souligner ainsi que les
prolongements possibles.

La première limite du travail est que l’impact du développement financier sur la


dynamique de création des entreprises devra être examiné sur une longue durée. Chose
que nous n’avons pas pu faire, suite au manque de données plus détaillées sur le
financement de la création des entreprises et en absence de données longitudinales sur le

320
Conclusion Générale

financement bancaire et sur la dynamique de création des entreprises en Algérie et même


dans les autres pays du MENA.

La seconde limite qu’il convient de signaler est que notre analyse ne se base que sur des
données macroéconomiques, alors qu’une construction d’une base de données similaire à
celles de Rajan et Zingales (1998), mais adaptée au contexte des économies en
développement sera plus bénéfique pour l’examen de l’impact du développement financier
sur la dynamique de création des entreprises. Il sera plus avantageux de mener une telle
enquête nationale, afin de déterminer les secteurs qui sont en besoin du financement et
ceux qui ne le sont pas. Ceci devra permettre une évaluation plus ou moins concluante de
l’impact du développement financier sur la dynamique de création des entreprises dans
les secteurs qui sont les plus dépendants des financements externes.

La troisième limite concerne, quant à elle, la mesure du développement financier qui se


limite à la mesure du développement bancaire. L’intégration d’autres mesures permettra
une meilleure appréciation du développement financier et de son impact sur la
dynamique entrepreneuriale. Il est donc très important de faire recours à d’autres piliers
du développement financier tout en couvrant d’autres institutions telles les institutions
de microfinance.

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336
Annexes
Annexe n°3-1 : Variables, Agrégats et Indicateurs employés dans le chapitre sur le
développement financier

Variables relatives au fonctionnement du système financier algérien


Variable Brève présentation Source des données Période couverte
Dépôts bancaires Cette variable retrace Bulletins statistiques 1990-2012
l’évolution du total des de la Banque d’Algérie
dépôts collectés par le (Juin 2012)
système bancaire
Dépôts par terme Cette variable présente Bulletins statistiques 1990-2012
les dépôts à vue et à de la Banque d’Algérie
terme collectés par le (Juin 2012)
système bancaire
Dépôts par Agents Les dépôts par Agents Bulletins statistiques 1990-2012
recouvrent les dépôts annuels de la Banque
collectés en d’Algérie (Juin 2012)
distinguant ceux du
secteur public de ceux
du secteur privé
Dépôts par terme et Présente les dépôts à Bulletins statistiques 1990-2012
par agent vue et à terme de la Banque d’Algérie
collectés par le (Juin 2012)
système bancaire par
type d’agents (public et
Privé)
Crédits bancaires à Cette variable présente Bulletins statistiques 1990-2012
l’économie l’évolution des crédits de la Banque d’Algérie
bancaires à l’économie (Juin 2012)
Crédits par secteur Distingue les crédits Bulletins statistiques 1990-2012
bancaires distribués au de la Banque d’Algérie
secteur privé de ceux (Juin 2012)
distribués au secteur
public
Crédits par maturité Les crédits par IMF statistical 1993-2012
maturité sont les Appendices
crédits bancaires à
court terme, à moyen
terme et à long terme
Crédits par type de Indique les parts de Rapports de la Banque 2001-2012
banques marché du crédit d’Algérie (2002-2012)
comparatives entre
banques publiques et
banques privées
Crédits par maturité et Indique les crédits Rapports de la Banque 2001-2012
par type de banque distribués par les d’Algérie (2002-2012)
banques publiques et
les banques privé par
maturité (crédits à

337
Annexes
court terme et crédits
à moyen et long terme)
Transactions sur le Retrace le volume et la Rapports Annuels de 2003-2012
Marché financier valeur des transactions la COSOB de 2004 à
boursières (sur les 2012
actions) sur la Bourse
d’Alger
Capitalisation La valeur de marché de Rapports Annuels de 2003-2012
Boursière l’ensemble des actions la COSOB de 2004 à
en circulation sur la 2012
Bourse
Encours global Valeur de marché des Rapports Annuels de 2003-2012
obligataire obligations destinées la COSOB de 2004 à
au grand public 2012
Indicateurs de Développement financier couvrant l’Algérie et les pays du MENA
Variable Brève présentation Source des données Période et panel
couvert
Taux de liquidité de Mesure de taille du Global Financial 1990-2011 et 21 pays
l’économie (M2_GDP) système financier. c’est DevelopmentDatabase de la région MENA
le rapport entre les de la Banque Mondiale
actifs liquides du
système (M2) au PIB
Crédits Intérieurs Mesure aussi la taille Global Financial 1990-2011 et 21 pays
Fournis par le secteur ou l’approfondissement Development Database de la région MENA
bancaire à l’économie financier. Une mesure de la Banque Mondiale
(DC_GDP) significative de
l’activité du secteur
bancaire par rapport à
l’économie réelle en
rapportant les crédits
fournis par le secteur
bancaire au PIB
Crédits au secteur Il est l’indicateur Global Financial 1990-2011 et 21 pays
privé (PC_GDP) agrégé le plus direct Development Database de la région MENA
du montant de de la Banque Mondiale
l’activité de
l’intermédiation
financière vers le
secteur privé. Crédits
Privés, indique la taille
de l’intermédiation et
de la contrainte
financière. C’est le
rapport entre les
crédits au secteur privé
et le PIB
Attraction de l’épargne mesurant le degré Calculée par nos soins 1990-2012
ou épargne de long de d’attraction de à base des données de

338
Annexes
long terme l’épargne par le la Banque Mondiale
(QM_GDP) système financier. Il (M1, M2 et PIB)
reflète également la
taille et l’activité du
système financier.
C’est une mesure de
l’activité de
mobilisation des
ressources par le
système financier,
représenté par le
rapport entre la quasi-
monnaie et la taille de
l’économie.
Ratio de capitalisation Mesure la taille d’un Les rapports de la 1999-2011 pour
Boursière marché financier COSOB pour l’Algérie l’Algérie et 1990-2011
(MCAP_GDP) relativement à la taille et la Banque Mondiale pour les 15 autres pays
de l’économie. Il est le pour le reste des pays. du MENA couverts
rapport entre la
capitalisation boursière
et le PIB.
Nombre de succursales Un indicateur de degré FMI, Financial Access 2004-2011 couvrant 20
de banques d’accessibilité aux Survey (FAS) pays.
commerciales par institutions
100 000 adultes financières.
(Bank_Branches)
Nombre de comptes Un indicateur du degré FMI, Financial Access 2004-2011 couvrant 10
bancaires par 1000 d’accès aux institutions Survey (FAS) pays du MENA.
adultes. financières. Il indique
le nombre de comptes
bancaires ouverts par
1000 personnes
(adultes)
Bank Z-Score est il compare Global Financial 2000-2011 couvrant 20
l’Indice de stabilité du explicitement la Development Data pays du MENA.
système bancaire capitalisation et le base. De la Banque
rendement avec le Mondiale.
risque ou la volatilité
des rendements afin
d’évaluer le risque de
solvabilité bancaire. Il
a une relation claire
négative avec la
probabilité
d’insolvabilité de
l’institution financière.
Crédits non C’est la part des Global Financial 1998-2011 couvre 14
Performants crédits non performant Development Data pays du MENA

339
Annexes
détenus par les base. De la Banque
banques en Mondiale.
pourcentage du total
des crédits bancaires.
Il indique en quelque
sorte le degré de
stabilité du système
bancaire.
Ratio des crédits aux C’est le rapport des base données BM 1990-2011 et couvre
dépôts bancaires crédits aux dépôts global financial 21 pays.
bancaires. Il mesure le development, BM
degré de stabilité GFDD,V17,
bancaire. November 2013
Marge nette d’intérêt Calculé par la base données BM 2000-2011 et couvre
bancaire différence entre les global financial 20 pays
intérêts débiteurs et development, BM
créditeurs et le total GFDD,V17,
des actifs productifs November 2013
des banques.
Rendement des actifs Calculé par le rapport base données BM 2000-2011 et couvre
des banques (ROA) du résultat net aux global Financial 20 pays
actifs moyens des Development, BM
banques. Il mesure GFDD,V17,
l’efficacité des banques November 2013
Rendement des fonds Calculé par le rapport base données BM 2000-2011 et couvre
propres (ROE) du résultat net aux global Financial 20 pays
fonds propres. Il Development, BM
mesure l’efficacité des GFDD,V17,
banques November 2013
Ratio Turnover Il est le rapport entre base données BM La période varie d’un
la valeur des global Financial pays à un autre.
transactions et la Development, BM Couvre 15 pays.
capitalisation GFDD,V17,
boursière. Il mesure le November 2013
volume des
transactions sur un
marché donné
relativement à sa taille.
Un indicateur
significatif d’efficacité
du marché financier.
FDI1 et FDI2 Deux indices de Calculés par nos soins 1996-2011 (pour les
développement sur les indicateurs besoins de l’analyse
financier construits à prédéfinis. des analyses
l’aide de l’analyse en empiriques)
composantes
principales.

340
Annexes
Annexe n°04-1 : construction des indices du développement financier

Cette section présente les deux indices du développement financier que nous proposons
afin de mieux mesurer le développement financier dans la région MENA tout en prenant
en compte un grand nombre des aspects des systèmes financiers. En effet, aucune mesure
à elle seule ne peut refléter le développement financier dans sa globalité, il est ainsi
nécessaire de trouver une mesure qui intègre l’ensemble ou le maximum des aspects du
fonctionnement des systèmes financiers.

En raison de la non disponibilité des données sur de longues périodes nous permettant
de calculer un indice synthétique des différents aspects du développement financier, nous
avons calculé deux indices différents. Le premier de 1996 à 2011, et c’est d’ailleurs
l’indice que nous allons utiliser dans le premier modèle analysant les déterminants du
développement financier. Le second est quant à lui calculer pour la période allant de 2004
à 2011 (courte période). Nous allons tester la robustesse de nos résultats relativement à
l’utilisation de cet indicateur pour la période 2004-2011.

Pour la construction des deux indices nous faisons appel à l’analyse en composantes
principales. Il s’agit d’une méthode largement répandue et une des plus utilisées dans
l’analyse multi-variée des données.

Par ailleurs cette méthodologie est une des anciennes de l’analyse statistique multi
variée, étant introduite initialement par Pearson (1901) et Hotelling (1993).

La méthode permet la description d’un ensemble de données multi-variées en utilisant


un nombre réduit de dimensions, non corrélées entre elles et dont chacune est une
combinaison linéaire des données originales. Le choix des composantes est fait de sorte à
maximiser la variance expliquée par les nouvelles variables en minimisant la perte
d’informations.

L’analyse simplifie ainsi la lecture d’une masse de données importante en réduisant le


nombre de dimensions initialement utilisées.

Dans l’analyse standard de la composante principale, les variables originales sont


transformées par une combinaison linéaire en nouvelles variables qui sont les
composantes principales.

Le premier indice est construit par l’analyse de la composante principale de la matrice


créée à partir des quatre indicateurs du développement financier (M2_GDP),
(QM_GDP), (DC_GDP) et (PC_GDP), sur 21 pays et ceux sur la période allant de 1996
à 2011.

Le second indice est construit par l’analyse de la composante principale de la matrice


créée avec six indicateurs du développement financiers, (M2_GDP), (QM_GDP),
(DC_GDP) et (PC_GDP) auxquels on ajoute un indicateur d’accessibilité nombre de
succursales de banques commerciales par 100 000 adultes et un indicateur de stabilité

341
Annexes
représenté par Bank Z-Score. Ce second indice est calculé pour 19 pays (avec omission du
Bahreïn et d’Iran pour lesquels nous ne disposons pas de données sur ces variables) et
ceux sur la période allant de 2004 à 2011.

Nous présentons les étapes de calcul du premier indice en détail et uniquement les
résultats de l’analyse en composantes principales pour le second.

Étapes de construction du premier indice (FDI1)et résultats de l’analyse en composantes


principales:

Étape 1 : il est important avant d’appliquer la technique de l’analyse en composantes


principales de calculer la moyenne et l’écart type de l’échantillon complet.

Étape 2 : normalisation des différents indicateurs du développement financier par


rapport à la moyenne et à l’écart type de l’échantillon complet et ceux comme suit :
(_c(de fgah jjjjjjjjjjjjjjjj
i_cide fga
!>Y!HJ$S^E(_`ab =
k

Étape 3 : nous appliquons l’analyse en composantes principales sur les indicateurs


normalisés. Les coefficients de pondération et le pouvoir explicatif de la variance des
quatre composantes résultant de cette analyse sont récapitulés dans le tableau ci-
dessous :
Tableau n°1 : résultats de l’ACP, les coefficients de pondération (les valeurs propres de la
composante) et les pouvoirs d’explication des différentes composantes
M2/PIB QM/PIB DC/PIB PC_PIB
Composante 1 0,5121 0,5085 0,5123 0,4654
Pouvoir explicatif 86,25% 86,25% 86,25% 86,25%
de la composante 1
Composante 2 -0,4030 -0,4213 0,0872 0,8078
Pouvoir explicatif 9,05% 9,05% 9,05% 9,05%
de la composante 2
Composante 3 0,1456 0,3740 -0,8427 0,3588
Pouvoir explicatif 3,18% 3,18% 3,18% 3,18%
de la composante 3
Composante 4 -0,7444 0,6512 0,1404 -0,0469
Pouvoir explicatif 1,52% 1,52% 1,52% 1,52%
de la composante 4
Source : établi à l’aide du logiciel STATA 12.
D’après les résultats, la première composante seule est responsable à hauteur de 86,25%
de la variance totale de la matrice des données originales centrées réduites. Ce qui
explique le fait que nous utilisons uniquement cette seule composante pour la
condensation des informations et la construction de l’indice sans que la perte
d’informations soit significative.
La somme des carrés des coefficients de pondération relatifs à la première composante est
égale à l’unité. Ainsi les valeurs propres de la première composante seront utilisées
comme des coefficients de pondération dans l’étape de construction de l’indice.

342
Annexes
Étape 4 : Calcul de l’indice à partir de la pondération des différents indicateurs centrés
et réduits et ceux suivant l’équation suivante :
&' 1(, = lm4_nop ∗ 22_1'0(,_`ab + lrm_nop ∗ O2_1'0(,_`ab + los_nop
∗ '5_1'0(,_`ab + lps_nop ∗ 05_1'0(,_`ab
Où : &' 1(, est l’indice du développement financier dans le pays i et la période t et l est
le coefficient de pondération de la composante (1).

Étape 5 : Normalisation de l’indice synthétique obtenu avec la même méthode de


normalisation précédente afin de nous permettre un classement des pays suivant leur
niveau de développement.

Ainsi l’indice est construit de sorte que les systèmes financiers développés auront un
indice supérieur à la moyenne, donc supérieur à «0» et ceux à niveau de développement
faible auront un indice inférieur à «0». Les pays ayant des indices de développement
moyens, cela veut dire un indice égal à «0» ou même aux alentours de «0» sont ceux qui
possèdent des systèmes financiers de développement moyen, appelés aussi, système
standard.

Second indice FDI2:


Pour la construction de ce second indice, nous suivons les mêmes étapes que
précédemment. À la différence du premier indice, nous appliquons l’analyse en
composantes principales sur six indicateurs du développement financier (M2_GDP),
(QM_GDP), (DC_GDP) et (PC_GDP), Bank Z-Score et nombre d’agences par 100 000
adultes. Le panel couvre 19 pays avec omission du Bahreïn et de l’Iran sur lesquels nous
ne possédons pas de données concernant les deux variables additionnelles, en particulier
l’accès au système) sur la période allant de 2004 à 2011.
Pour ce faire nous avons poursuivi la même démarche que la précédente. Nous avons
normalisé les variables initiales, puis nous avons appliqué l’analyse en composantes
principales sur ces variables normalisées. Les coefficients de pondération et le pouvoir
explicatif de la variance des six composantes résultants de cette analyse sont résumés
dans le tableau suivant :

343
Annexes
Tableau n°2 : résultats de l’ACP, les coefficients de pondération (les valeurs propres de la
composante) et les pouvoirs d’explication des différentes composantes
M2_GDP QM_GDP DC_GDP PC_GDP Z-Score Succursales_
100000
adultes
Composante 1 0,4493 0,4454 0,4583 0,4111 0,2580 0,3926
Pouvoir 70,79% 70,79% 70,79% 70,79% 70,79% 70,79%
explicatif de la
composante 1
Composante 2 0,1324 0,2167 -0,0744 -0,4220 0,7791 -0,3807
Pouvoir 15,93% 15,93% 15,93% 15,93% 15,93% 15,93%
explicatif de la
composante 2
Composante 3 -0,4411 -0,3770 -0,1743 0,2412 0,5792 0,5226
Pouvoir 7,31% 7,31% 7,31% 7,31% 7,31% 7,31%
explicatif de la
composante 3
Composante 4 -0,1899 -0,2956 0,4490 0,5258 0,1416 -0,6152
Pouvoir 3,66% 3,66% 3,66% 3,66% 3,66% 3,66%
explicatif de la
composante 4
Composante 5 0,2142 0,2010 -0,7421 0,5610 0,0346 -0,2170
Pouvoir 1,35% 1,35% 1,35% 1,35% 1,35% 1,35%
explicatif de la
composante 5
Composante 6 0,7100 -0,6962 -0,0405 -0,0602 0,0601 0,0482
Pouvoir 0,96% 0,96% 0,96% 0,96% 0,96% 0,96%
explicatif de la
composante 6
Source : établi à l’aide du logiciel Stata 12.

D’après les résultats, la première composante, à elle seule, est responsable à hauteur de
70,8% de la variance totale de la matrice des données originales centrées réduites. Ce qui
explique le fait que nous utilisons uniquement cette seule composante pour la
condensation des informations et la construction de l’indice sans que la perte
d’informations soit significative.
La somme des carrés des coefficients de pondération relatifs à la première composante est
égale à l’unité. Ainsi les valeurs propres de la première composante seront utilisées
comme des coefficients de pondération dans l’étape de construction de l’indice.
Étape 4 : Calcul de l’indice à partir de la pondération des différents indicateurs centrés
et réduits et ceux suivant l’équation suivante :

344
Annexes
&' (, = lm4_nop ∗ 22_1'0(,_`ab + lrm_nop ∗ O2_1'0(,_`ab + los_nop
∗ '5_1'0(,_`ab + lps_nop ∗ 05_1'0(,_`ab + lt_kd`af ∗ A_ HFES(,_`ab
+ luae_dvf ∗ XEJ>HℎS (,_`ab
Où : &' 2(, est l’indice du développement financier dans le pays i et la période t et l est
le coefficient de pondération de la composante (1).
Étape 5 : Normalisation de l’indice synthétique obtenu avec la même méthode de
normalisation précédente afin de nous permettre un classement des pays suivant leur
niveau de développement.
Ainsi l’indice FDI2 est construit de sorte que les systèmes financiers développés auront
un indice supérieur à la moyenne, donc supérieur à «0» et ceux à niveau de
développement faible auront un indice inférieur à «0». Les pays ayant des indices de
développement moyens, cela veut dire un indice égal à «0» ou même aux alentours de
«0» sont ceux qui possèdent des systèmes financiers de développement moyen, appelés
aussi, système standard.

345
Annexes
Annexe n°4-2 : La procédure du test d’homogénéité emboîtée

Dans une première étape, on teste l’hypothèse d’une structure parfaitement homogène :
BC ∶ +( = + )( = ) ∀! ∈ z1, #{
z1, #{
Be ∶ ∃(!, }) ∈ +( ≠ +• F^ )( = )•

Ce test revient alors à imposer, sous l’hypothèse nulle d’égalités des paramètres
+( S$ )( , ( + 1) ∗ (# − 1) restrictions sur les coefficients du modèle non contraint :
€(, = )( + +•i ,(, + -(,
Sous l’hypothèse alternative, Be il existe au plus (N*K) coefficients différents pour les
composantes des N vecteurs +( (de dimension K) et N constantes individuelles. On
dispose alors de # ∗ % − # ∗ ( + 1) degré de liberté. De ce fait la statistique de Fischer
associée à ce test est & avec z(# − 1) ∗ ( + 1){ et z# ∗ % − # ∗ ( + 1){ degrés de
liberté.
Et sous l’hypothèse d’indépendance et de normalité des résidus, on aura la statistique de
Fischer sous la forme suivante :
( 53 − 53 )/z(# − 1) ∗ ( + 1){
,d
& =
53 /z# ∗ % − # ∗ ( + 1){
53 est la somme des carrés des résidus du modèle non contraint.
53 ,d est la somme des carrés des résidus du modèle contraint (c'est-à-dire sous
l’hypothèseBC )
€(, = ) + +•,(, + -(, modèle totalement homogène et la structure de panel, dans ce cas
est validée.
Ainsi, si on accepte l’hypothèse nulle BC d’homogénéité on obtient un modèle de panel
totalement homogène (Modèle Pooled) de la forme suivante :

(, = ) + +• ,(, + -(,
En revanche, si on rejette l’hypothèse d’homogénéité on passe à une seconde étape qui
consiste à déterminer si l’hétérogénéité provient des coefficients +( .
Il est important de noter les remarques suivantes pour le programme du test :
1) 53 = 0 c’est le cas le plus idéal, cela veut dire que le modèle arrive à prédire
exactement toutes les valeurs de Y à partir des valeurs des variables explicatives.
2) Dans le modèle non contraint, les estimateurs des paramètres individuels +( et )(
sont obtenus équation par équation et pour chaque individu.
3) La somme des carrés des résidus du modèle non contraint est alors tout
simplement définie comme la somme des N sommes des carrés des résidus
obtenues pour les N équations individuelles.

346
Annexes
4) La somme des carrés du modèle contraint sous l’hypothèse BC et le modèle
contraint s’écrit
€(, = )( + +•,(, + -(,
On dispose ainsi d’un échantillon de T*N observations pour identifier les paramètres
communs α et β de cette relation. On applique alors les MCO sur données empilées et
on obtient ainsi le ƒ„…†,‡
La seconde étape du test : test d’homogénéité des coefficients ˆ‰ :
Les hypothèses de ce second test sont :
BC4 ∶ +( = +∀! ∈ z1, #{
Be4 ∶ ∃(!, }) ∈ z1, #{ ⁄ +( ≠ +•
Sous l’hypothèse nulle, sans aucune restriction linéaire sur les constantes)( , on construit
la statistique de Fischer pour tester ces(# − 1) ∗ restrictions linéaires. Sous
l’hypothèse d’indépendance et de normalité des résidus, et sous l’hypothèse alternative
Be4 cette statistique suit une loi de Fischer avec (# − 1) ∗ et # ∗ % − # ∗ ( + 1)
degrés de liberté.
La statistique &4 de Fischer s’écrit alors sous la forme suivante avec (# − 1) ∗ et
# ∗ % − # ∗ ( + 1)
( 53 ,s ‹ − 53 )/z(# − 1) ∗ {
&4 =
53 /z# ∗ % − # ∗ ( + 1){

Où SCR1 désigne la somme des carrés des résidus du modèle non contraint et SCR1, c’ la
somme des carrés des résidus du modèle contraint (modèle à effets individuels) :
€(, = )( + +•,(, + -(,
Si l’on rejette l’hypothèse nulle d’homogénéité des coefficients+( , on rejette alors la
structure de panel puisqu’au mieux seules les constantes )( peuvent êtres identiques
entre les individus.
La forme du modèle est alors :

(, = ) + +•i ,(, + -(,


Dans ce cas on doit estimer les paramètres vectoriels +( en utilisant les modèles différents
pays par pays.
Si on accepte l’hypothèse nulle BC4 d’homogénéité des coefficients+( , on retient la
structure de panel et l’on cherche alors à déterminer dans une troisième étape si les
constantes )( ont une dimension individuelle.
La troisième étape du test : test d’homogénéité des constantes Œ‰
347
Annexes
Sous l’hypothèse nulle on impose +( = +
Sous l’hypothèse d’indépendance et de normalité des résidus on construit une statistique
de Fischer pour tester ces (N-1) restrictions linéaires. Cette statistique suit une loi de
Fischer avec (N-1)*K et N*(T-1)-K degrés de liberté.
La dernière étape consiste alors à tester l’homogénéité des constantes Œ‰ dont
l’hypothèse nulle est :
BC6 ∶ )( = )∀! ∈ z1, #{
Sous l’hypothèse nulle on impose l’égalité des paramètres+( (+( = +).
Sous l’hypothèse d’indépendance et de normalité des résidus on construit une statistique
de Fischer pour tester les (# − 1) restrictions linéaires. Ainsi, nous avons, sous
l’hypothèse alternativeBe6 , les coefficients +( identiques mais les constantes diffèrent
selon les individus. On a donc # ∗ % − # − degré de liberté.
La statistique &6 suit une loi de Fischer avec (# − 1) et z# ∗ (% − 1) − { et s’écrit
ainsi sous la forme suivante :
( 53 ,d − 53 ,d• )/(# − 1)
&6 =
53 ,d ‹ /z# ∗ (% − 1) − {
Où 53 ,d ‹ désigne la somme des carrés des résidus du modèle contraint sous
l’hypothèse +( = +(modèle à effets individuels).
Et 53 ,dla somme des carrés des résidus du modèle contraint, totalement homogène
(modèle pooled) : (, = ) + +• ,(, + -(, .

348
Sunday December 25 19:02:32 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-3: Résultats du test de colinéarité{space -24}


Project: Annexe n°4-3: MENA (10 ans){space -5}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
opened on: 21 Dec 2014, 21:29:02

1 . use "C:\Users\pc\Desktop\base de données 1er modèle\Bases sur Stata\base 10 ans paysMENA.dta"

2 . collin PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=210)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.54 2.35 0.1803 0.8197
CGFISP 8.18 2.86 0.1222 0.8778
RCSI 11.70 3.42 0.0855 0.9145
KAOPEN 1.38 1.17 0.7262 0.2738
TO 1.40 1.18 0.7144 0.2856
CR 1.45 1.20 0.6915 0.3085
lnGDPPC 2.10 1.45 0.4756 0.5244
Inf_rate 1.21 1.10 0.8278 0.1722
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.12

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9659 1.0000
2 2.5582 1.3932
3 0.5035 3.1406
4 0.4561 3.2996
5 0.3051 4.0345
6 0.0955 7.2100
7 0.0735 8.2220
8 0.0378 11.4580
9 0.0044 33.5698
---------------------------------
Condition Number 33.5698
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0060

3 . collin PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=210)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 3.52 1.88 0.2840 0.7160
CGFISP 4.87 2.21 0.2051 0.7949
KAOPEN 1.37 1.17 0.7288 0.2712
TO 1.35 1.16 0.7423 0.2577
CR 1.42 1.19 0.7022 0.2978
lnGDPPC 1.97 1.40 0.5088 0.4912
Inf_rate 1.20 1.10 0.8317 0.1683
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.24

349
Sunday December 25 19:02:32 2016 Page 2

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8967 1.0000
2 1.7376 1.6787
3 0.4812 3.1899
4 0.4277 3.3838
5 0.3032 4.0189
6 0.0946 7.1950
7 0.0545 9.4780
8 0.0045 32.8220
---------------------------------
Condition Number 32.8220
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0707

4 . collin PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=210)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.54 2.35 0.1805 0.8195
RCSI 6.97 2.64 0.1435 0.8565
KAOPEN 1.32 1.15 0.7548 0.2452
TO 1.35 1.16 0.7395 0.2605
CR 1.34 1.16 0.7438 0.2562
lnGDPPC 2.05 1.43 0.4881 0.5119
Inf_rate 1.19 1.09 0.8393 0.1607
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.82

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9094 1.0000
2 1.7291 1.6850
3 0.4962 3.1456
4 0.4507 3.3005
5 0.2876 4.1319
6 0.0782 7.9234
7 0.0442 10.5382
8 0.0046 32.6570
---------------------------------
Condition Number 32.6570
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0495

5 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
closed on: 21 Dec 2014, 21:33:16

350
Sunday December 25 21:08:29 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-3: Résultats du test de colinéarité{space -24}


Project: Annexe n°4-3: MENA (11 ans){space -5}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
opened on: 21 Dec 2014, 21:39:07

1 . collin PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=231)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.44 2.33 0.1840 0.8160
CGFISP 7.44 2.73 0.1344 0.8656
RCSI 10.93 3.31 0.0915 0.9085
KAOPEN 1.35 1.16 0.7408 0.2592
TO 1.37 1.17 0.7291 0.2709
CR 1.46 1.21 0.6862 0.3138
lnGDPPC 2.12 1.46 0.4722 0.5278
Inf_rate 1.16 1.08 0.8606 0.1394
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.91

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8832 1.0000
2 2.5472 1.3846
3 0.5378 3.0132
4 0.4908 3.1544
5 0.3188 3.9135
6 0.0998 6.9949
7 0.0775 7.9359
8 0.0403 11.0085
9 0.0045 32.7762
---------------------------------
Condition Number 32.7762
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0071

2 . collin PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=231)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 3.41 1.85 0.2930 0.7070
CGFISP 4.75 2.18 0.2107 0.7893
KAOPEN 1.35 1.16 0.7421 0.2579
TO 1.33 1.15 0.7546 0.2454
CR 1.44 1.20 0.6963 0.3037
lnGDPPC 1.94 1.39 0.5164 0.4836
Inf_rate 1.16 1.08 0.8613 0.1387
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.19

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8123 1.0000
2 1.7367 1.6646
3 0.4911 3.1302
4 0.4823 3.1587
5 0.3186 3.8863
6 0.0976 7.0205
7 0.0564 9.2339
8 0.0048 31.7646
---------------------------------
351
Sunday December 25 21:08:29 2016 Page 2

Condition Number 31.7646


Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0774

3 . collin PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=231)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.41 2.33 0.1847 0.8153
RCSI 6.97 2.64 0.1435 0.8565
KAOPEN 1.29 1.14 0.7724 0.2276
TO 1.33 1.15 0.7531 0.2469
CR 1.33 1.15 0.7502 0.2498
lnGDPPC 2.07 1.44 0.4832 0.5168
Inf_rate 1.16 1.08 0.8620 0.1380
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.80

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8241 1.0000
2 1.7350 1.6675
3 0.5218 3.0407
4 0.4870 3.1474
5 0.3008 4.0050
6 0.0801 7.7623
7 0.0466 10.1759
8 0.0047 31.9152
---------------------------------
Condition Number 31.9152
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0527

4 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
closed on: 21 Dec 2014, 21:40:58

352
Sunday December 25 21:11:22 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-3: Résultats du test de colinéarité{space -24}


Project: Annexe n°4-3: MENA (12 ans){space -5}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
opened on: 21 Dec 2014, 21:41:20

1 . use "C:\Users\pc\Desktop\base de données 1er modèle\Bases sur Stata\base 12ans paysMENA.dta",

2 . collin PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=252)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.39 2.32 0.1855 0.8145
CGFISP 7.04 2.65 0.1421 0.8579
RCSI 10.49 3.24 0.0953 0.9047
KAOPEN 1.34 1.16 0.7465 0.2535
TO 1.35 1.16 0.7382 0.2618
CR 1.48 1.21 0.6776 0.3224
lnGDPPC 2.13 1.46 0.4688 0.5312
Inf_rate 1.13 1.06 0.8853 0.1147
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.79

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8068 1.0000
2 2.5383 1.3761
3 0.5869 2.8618
4 0.5094 3.0717
5 0.3278 3.8294
6 0.1033 6.8226
7 0.0805 7.7279
8 0.0423 10.6615
9 0.0046 32.2226
---------------------------------
Condition Number 32.2226
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0078

3 . collin PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=252)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 3.34 1.83 0.2994 0.7006
CGFISP 4.71 2.17 0.2122 0.7878
KAOPEN 1.34 1.16 0.7468 0.2532
TO 1.31 1.15 0.7628 0.2372
CR 1.45 1.21 0.6878 0.3122
lnGDPPC 1.91 1.38 0.5228 0.4772
Inf_rate 1.13 1.06 0.8853 0.1147
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.17

353
Sunday December 25 21:11:23 2016 Page 2

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7354 1.0000
2 1.7361 1.6516
3 0.5407 2.9593
4 0.4966 3.0878
5 0.3278 3.8009
6 0.0997 6.8917
7 0.0587 8.9813
8 0.0049 30.9756
---------------------------------
Condition Number 30.9756
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0819

4 . collin PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=252)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.35 2.31 0.1870 0.8130
RCSI 7.02 2.65 0.1424 0.8576
KAOPEN 1.28 1.13 0.7839 0.2161
TO 1.31 1.14 0.7630 0.2370
CR 1.33 1.15 0.7502 0.2498
lnGDPPC 2.09 1.45 0.4786 0.5214
Inf_rate 1.13 1.06 0.8854 0.1146
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.79

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7464 1.0000
2 1.7373 1.6529
3 0.5621 2.9060
4 0.5078 3.0572
5 0.3110 3.9065
6 0.0816 7.6280
7 0.0489 9.8494
8 0.0048 31.4023
---------------------------------
Condition Number 31.4023
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0550

5 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
closed on: 21 Dec 2014, 21:43:03

354
Sunday December 25 21:12:28 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-3: Résultats du test de colinéarité{space -24}


Project: Annexe n°4-3: MENA (13 ans){space -5}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
opened on: 21 Dec 2014, 21:45:22

1 . collin PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=273)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.38 2.32 0.1860 0.8140
CGFISP 6.74 2.60 0.1483 0.8517
RCSI 10.12 3.18 0.0988 0.9012
KAOPEN 1.35 1.16 0.7420 0.2580
TO 1.35 1.16 0.7428 0.2572
CR 1.47 1.21 0.6785 0.3215
lnGDPPC 2.13 1.46 0.4687 0.5313
Inf_rate 1.13 1.06 0.8874 0.1126
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.71

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7522 1.0000
2 2.5311 1.3702
3 0.6324 2.7412
4 0.5153 3.0369
5 0.3316 3.7858
6 0.1059 6.7000
7 0.0832 7.5563
8 0.0437 10.4283
9 0.0047 31.6840
---------------------------------
Condition Number 31.6840
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0083

2 . collin PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=273)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 3.30 1.82 0.3033 0.6967
CGFISP 4.67 2.16 0.2140 0.7860
KAOPEN 1.35 1.16 0.7423 0.2577
TO 1.30 1.14 0.7687 0.2313
CR 1.45 1.21 0.6882 0.3118
lnGDPPC 1.90 1.38 0.5267 0.4733
Inf_rate 1.13 1.06 0.8876 0.1124
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.16

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.6784 1.0000
2 1.7381 1.6406
3 0.5862 2.8249
4 0.4989 3.0623
5 0.3315 3.7566
6 0.1011 6.8028
7 0.0607 8.7764
8 0.0051 30.3536
---------------------------------
355
Sunday December 25 21:12:28 2016 Page 2

Condition Number 30.3536


Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0842

3 . collin PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=273)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.32 2.31 0.1881 0.8119
RCSI 7.02 2.65 0.1425 0.8575
KAOPEN 1.28 1.13 0.7831 0.2169
TO 1.31 1.14 0.7658 0.2342
CR 1.32 1.15 0.7560 0.2440
lnGDPPC 2.09 1.45 0.4788 0.5212
Inf_rate 1.12 1.06 0.8896 0.1104
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.78

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.6892 1.0000
2 1.7420 1.6407
3 0.6001 2.7955
4 0.5134 3.0222
5 0.3167 3.8481
6 0.0837 7.4871
7 0.0501 9.6788
8 0.0049 30.8510
---------------------------------
Condition Number 30.8510
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0561

4 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Résultats du test de colinéarité-Modèle1\test de colinéarité-s
log type: smcl
closed on: 21 Dec 2014, 21:47:27

356
Sunday December 25 21:16:14 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-3: Résultats du test de colinéarité{space -24}


Project: Annexe n°4-3: Pétrole (11 ans){space -8}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 29 Mar 2016, 10:50:49

1 . collin PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=121)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 7.68 2.77 0.1302 0.8698
CGFISP 13.34 3.65 0.0749 0.9251
RCSI 14.24 3.77 0.0702 0.9298
KAOPEN 2.93 1.71 0.3416 0.6584
TO 1.44 1.20 0.6965 0.3035
CR 1.40 1.18 0.7146 0.2854
lnGDPPC 4.06 2.02 0.2460 0.7540
Inf_rate 1.59 1.26 0.6289 0.3711
----------------------------------------------------
Mean VIF 5.84

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.2104 1.0000
2 2.5688 1.4242
3 0.4555 3.3820
4 0.3266 3.9942
5 0.2657 4.4286
6 0.0927 7.4954
7 0.0524 9.9687
8 0.0253 14.3492
9 0.0024 46.2726
---------------------------------
Condition Number 46.2726
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0011

2 . collin PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=121)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.10 2.26 0.1960 0.8040
CGFISP 9.08 3.01 0.1101 0.8899
KAOPEN 2.86 1.69 0.3498 0.6502
TO 1.21 1.10 0.8236 0.1764
CR 1.36 1.17 0.7354 0.2646
lnGDPPC 3.77 1.94 0.2653 0.7347
Inf_rate 1.48 1.21 0.6779 0.3221
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.55

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.0664 1.0000
2 1.8343 1.6619
3 0.4538 3.3414
4 0.3138 4.0180
5 0.2054 4.9666
6 0.0788 8.0188
7 0.0450 10.6150
8 0.0025 45.0506
---------------------------------
357
Sunday December 25 21:16:14 2016 Page 2

Condition Number 45.0506


Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0159

3 . collin PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=121)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 7.68 2.77 0.1302 0.8698
RCSI 9.69 3.11 0.1032 0.8968
KAOPEN 1.70 1.30 0.5886 0.4114
TO 1.19 1.09 0.8435 0.1565
CR 1.34 1.16 0.7454 0.2546
lnGDPPC 4.01 2.00 0.2491 0.7509
Inf_rate 1.36 1.17 0.7365 0.2635
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.85

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.0478 1.0000
2 1.8052 1.6722
3 0.4481 3.3564
4 0.3266 3.9315
5 0.2622 4.3876
6 0.0701 8.4863
7 0.0375 11.5955
8 0.0025 44.5423
---------------------------------
Condition Number 44.5423
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0149

4 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 29 Mar 2016, 10:53:47

358
Sunday December 25 21:17:20 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-3: Résultats du test de colinéarité{space -24}


Project: Annexe n°4-3: Pétrole (15 ans){space -8}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 29 Mar 2016, 10:46:49

1 . collin PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=165)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 7.15 2.67 0.1398 0.8602
CGFISP 9.88 3.14 0.1013 0.8987
RCSI 11.29 3.36 0.0886 0.9114
KAOPEN 3.05 1.75 0.3282 0.6718
TO 1.28 1.13 0.7790 0.2210
CR 1.39 1.18 0.7218 0.2782
lnGDPPC 3.77 1.94 0.2650 0.7350
Inf_rate 1.47 1.21 0.6794 0.3206
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.91

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.1245 1.0000
2 2.5910 1.4064
3 0.4466 3.3876
4 0.3727 3.7078
5 0.2704 4.3535
6 0.0975 7.2502
7 0.0585 9.3580
8 0.0359 11.9437
9 0.0029 41.9272
---------------------------------
Condition Number 41.9272
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0016

2 . collin PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=165)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 4.25 2.06 0.2353 0.7647
CGFISP 8.30 2.88 0.1205 0.8795
KAOPEN 3.03 1.74 0.3298 0.6702
TO 1.20 1.09 0.8354 0.1646
CR 1.36 1.16 0.7371 0.2629
lnGDPPC 3.35 1.83 0.2983 0.7017
Inf_rate 1.43 1.19 0.7009 0.2991
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.27

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9397 1.0000
2 1.9239 1.6023
3 0.4409 3.3473
4 0.3532 3.7399
5 0.1965 5.0141
6 0.0863 7.5659
7 0.0564 9.3598
8 0.0031 39.8547
---------------------------------
359
Sunday December 25 21:17:20 2016 Page 2

Condition Number 39.8547


Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0181

3 . collin PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=165)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 7.10 2.66 0.1408 0.8592
RCSI 9.48 3.08 0.1054 0.8946
KAOPEN 1.76 1.33 0.5676 0.4324
TO 1.21 1.10 0.8265 0.1735
CR 1.30 1.14 0.7701 0.2299
lnGDPPC 3.69 1.92 0.2709 0.7291
Inf_rate 1.32 1.15 0.7578 0.2422
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.69

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9231 1.0000
2 1.8790 1.6187
3 0.4402 3.3443
4 0.3721 3.6375
5 0.2611 4.3426
6 0.0802 7.8355
7 0.0413 10.9148
8 0.0031 40.0707
---------------------------------
Condition Number 40.0707
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0158

4 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 29 Mar 2016, 10:48:44

360
Sunday December 25 21:18:19 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-3: Résultats du test de colinéarité{space -24}


Project: Annexe n°4-3: Pétrole (16 ans){space -8}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 29 Mar 2016, 10:40:03

1 . collin PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=176)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 6.88 2.62 0.1454 0.8546
CGFISP 9.21 3.03 0.1086 0.8914
RCSI 10.84 3.29 0.0922 0.9078
KAOPEN 2.99 1.73 0.3348 0.6652
TO 1.26 1.12 0.7907 0.2093
CR 1.37 1.17 0.7302 0.2698
lnGDPPC 3.72 1.93 0.2685 0.7315
Inf_rate 1.31 1.14 0.7646 0.2354
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.70

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.0831 1.0000
2 2.5911 1.4006
3 0.4840 3.2406
4 0.3757 3.6784
5 0.2652 4.3780
6 0.0994 7.1528
7 0.0597 9.2236
8 0.0388 11.4480
9 0.0030 40.8802
---------------------------------
Condition Number 40.8802
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0018

2 . collin PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=176)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 4.19 2.05 0.2384 0.7616
CGFISP 7.92 2.81 0.1263 0.8737
KAOPEN 2.98 1.73 0.3352 0.6648
TO 1.18 1.09 0.8441 0.1559
CR 1.34 1.16 0.7456 0.2544
lnGDPPC 3.28 1.81 0.3051 0.6949
Inf_rate 1.29 1.14 0.7728 0.2272
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.17

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8943 1.0000
2 1.9260 1.5941
3 0.4750 3.2101
4 0.3580 3.6972
5 0.1975 4.9784
6 0.0876 7.4758
7 0.0584 9.1528
8 0.0033 38.6566
---------------------------------
361
Sunday December 25 21:18:19 2016 Page 2

Condition Number 38.6566


Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0199

3 . collin PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=176)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 6.76 2.60 0.1479 0.8521
RCSI 9.32 3.05 0.1073 0.8927
KAOPEN 1.80 1.34 0.5556 0.4444
TO 1.20 1.10 0.8322 0.1678
CR 1.29 1.14 0.7743 0.2257
lnGDPPC 3.65 1.91 0.2736 0.7264
Inf_rate 1.24 1.11 0.8061 0.1939
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.61

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.8834 1.0000
2 1.8811 1.6112
3 0.4763 3.2018
4 0.3746 3.6105
5 0.2566 4.3622
6 0.0819 7.7232
7 0.0428 10.6780
8 0.0032 39.2048
---------------------------------
Condition Number 39.2048
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0169

4 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 29 Mar 2016, 10:43:04

362
Sunday December 25 21:19:28 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-3: Résultats du test de colinéarité{space -24}


Project: Annexe n°4-3: Non Pétrole (10 ans){space -12}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 29 Mar 2016, 10:55:59

1 . collin PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=100)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.31 2.30 0.1883 0.8117
CGFISP 25.70 5.07 0.0389 0.9611
RCSI 14.13 3.76 0.0708 0.9292
KAOPEN 1.32 1.15 0.7599 0.2401
TO 2.87 1.70 0.3479 0.6521
CR 2.46 1.57 0.4064 0.5936
lnGDPPC 6.81 2.61 0.1468 0.8532
Inf_rate 1.09 1.04 0.9210 0.0790
----------------------------------------------------
Mean VIF 7.46

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7432 1.0000
2 2.5433 1.3657
3 0.7491 2.5163
4 0.4626 3.2021
5 0.3405 3.7323
6 0.0785 7.7752
7 0.0531 9.4475
8 0.0289 12.8181
9 0.0009 72.4657
---------------------------------
Condition Number 72.4657
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0012

2 . collin PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=100)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 4.91 2.21 0.2039 0.7961
CGFISP 9.68 3.11 0.1033 0.8967
KAOPEN 1.31 1.15 0.7610 0.2390
TO 2.87 1.70 0.3480 0.6520
CR 2.29 1.51 0.4368 0.5632
lnGDPPC 5.57 2.36 0.1796 0.8204
Inf_rate 1.08 1.04 0.9262 0.0738
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.96

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7405 1.0000
2 1.6376 1.7014
3 0.7176 2.5703
4 0.4624 3.2019
5 0.3341 3.7666
6 0.0772 7.8364
7 0.0295 12.6759
8 0.0011 65.1736
---------------------------------
363
Sunday December 25 21:19:28 2016 Page 2

Condition Number 65.1736


Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0167

3 . collin PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate


(obs=100)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
PGSMR 5.24 2.29 0.1909 0.8091
RCSI 5.33 2.31 0.1878 0.8122
KAOPEN 1.31 1.15 0.7610 0.2390
TO 2.83 1.68 0.3536 0.6464
CR 1.73 1.32 0.5769 0.4231
lnGDPPC 2.35 1.53 0.4255 0.5745
Inf_rate 1.08 1.04 0.9220 0.0780
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.84

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7418 1.0000
2 1.7214 1.6597
3 0.7285 2.5514
4 0.4604 3.2092
5 0.2370 4.4732
6 0.0768 7.8584
7 0.0316 12.2586
8 0.0025 43.1976
---------------------------------
Condition Number 43.1976
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0304

4 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 29 Mar 2016, 10:58:07

364
Sunday December 25 21:35:54 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: FDI. MENA modèle (1){space -12}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\modèle avec FDI\FDI-MENA-équation(1).s
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 09:03:48

1 . use "C:\Users\pc\Desktop\base de données 1er modèle\Bases sur Stata\base 12ans paysMENA.dta",

2 . xtgls FDI PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8431)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 252


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 12
Wald chi2(7) = 127.64
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .0326729 .0622957 0.52 0.600 -.0894243 .1547702


CGFISP .4428592 .0910519 4.86 0.000 .2644008 .6213177
RCSI .2185132 .0864313 2.53 0.011 .049111 .3879155
KAOPEN .0502182 .0209329 2.40 0.016 .0091905 .0912459
TO -.0006084 .0007419 -0.82 0.412 -.0020625 .0008457
CR .0396002 .051298 0.77 0.440 -.0609421 .1401424
lnGDPPC -.1768708 .0410696 -4.31 0.000 -.2573657 -.0963759
_cons 1.475428 .3658737 4.03 0.000 .7583286 2.192527

3 . xtgls FDI PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8439)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 252


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 9 Time periods = 12
Wald chi2(8) = 119.96
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .0301748 .0644471 0.47 0.640 -.0961391 .1564888


CGFISP .4298625 .0931438 4.62 0.000 .2473041 .6124209
RCSI .2288865 .0892547 2.56 0.010 .0539505 .4038224
KAOPEN .0507604 .0218646 2.32 0.020 .0079064 .0936143
TO -.0001886 .0007979 -0.24 0.813 -.0017525 .0013753
CR .0531157 .0535249 0.99 0.321 -.0517911 .1580225
lnGDPPC -.1834078 .0414867 -4.42 0.000 -.2647203 -.1020953
Inf_rate -.0022357 .0014973 -1.49 0.135 -.0051703 .0006989
_cons 1.49155 .3696804 4.03 0.000 .7669898 2.21611

4 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\modèle avec FDI\FDI-MENA-équation(1).s
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 09:23:04

365
Sunday December 25 21:38:22 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: M2. MENA modèle (1){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec M2\M2_MENA_équation(1).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 10:51:34

1 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7533)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 231


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 11
Wald chi2(7) = 83.26
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 2.075249 3.436149 0.60 0.546 -4.659478 8.809976


CGFISP 14.11275 4.6187 3.06 0.002 5.060261 23.16523
RCSI 12.18222 4.813798 2.53 0.011 2.747354 21.61709
KAOPEN .6738843 1.09498 0.62 0.538 -1.472237 2.820005
TO -.0105671 .0416451 -0.25 0.800 -.0921901 .0710558
CR 5.616903 2.77804 2.02 0.043 .1720439 11.06176
lnGDPPC -12.562 1.829873 -6.86 0.000 -16.14849 -8.975517
_cons 179.0762 16.63116 10.77 0.000 146.4798 211.6727

2 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7705)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 231


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 9 Time periods = 11
Wald chi2(8) = 84.52
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 1.255816 3.390281 0.37 0.711 -5.389013 7.900645


CGFISP 12.09016 4.637576 2.61 0.009 3.000678 21.17964
RCSI 12.24769 4.72145 2.59 0.009 2.993816 21.50156
KAOPEN .7234619 1.113189 0.65 0.516 -1.458349 2.905273
TO .0267828 .0440592 0.61 0.543 -.0595717 .1131373
CR 5.799312 2.716656 2.13 0.033 .4747644 11.12386
lnGDPPC -12.37513 1.82039 -6.80 0.000 -15.94303 -8.807236
Inf_rate -.2775085 .0948231 -2.93 0.003 -.4633583 -.0916586
_cons 174.0941 16.54047 10.53 0.000 141.6754 206.5128

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec M2\M2_MENA_équation(1).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 10:56:55

366
Sunday December 25 21:39:51 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: QM. MENA modèle (1){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec QM\QM-MENA-équation(1).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 12:14:20

1 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8025)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 128.13
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.7580889 2.948102 -0.26 0.797 -6.536262 5.020084


CGFISP 19.62398 3.948066 4.97 0.000 11.88591 27.36204
RCSI 5.278345 4.161197 1.27 0.205 -2.87745 13.43414
KAOPEN 2.307155 .9318492 2.48 0.013 .4807641 4.133546
TO -.0342418 .0348273 -0.98 0.326 -.1025021 .0340184
CR .3629289 2.009819 0.18 0.857 -3.576243 4.302101
lnGDPPC -7.068891 1.458664 -4.85 0.000 -9.92782 -4.209963
_cons 104.377 13.59482 7.68 0.000 77.73165 131.0223

2 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8064)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 9 Time periods = 10
Wald chi2(8) = 118.27
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -1.111654 3.005628 -0.37 0.711 -7.002576 4.779269


CGFISP 19.17369 4.029375 4.76 0.000 11.27626 27.07112
RCSI 5.078071 4.18789 1.21 0.225 -3.130043 13.28618
KAOPEN 2.481608 .9599468 2.59 0.010 .6001474 4.36307
TO -.0146691 .0378098 -0.39 0.698 -.0887749 .0594367
CR .5460555 2.064648 0.26 0.791 -3.500581 4.592692
lnGDPPC -7.17408 1.493263 -4.80 0.000 -10.10082 -4.247338
Inf_rate -.1010126 .0715593 -1.41 0.158 -.2412661 .039241
_cons 103.4349 13.79878 7.50 0.000 76.38983 130.4801

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec QM\QM-MENA-équation(1).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 12:16:46

367
Sunday December 25 21:40:48 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: DC. MENA modèle (1){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec DC\DC_MENA_équation(1).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 13:20:14

1 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.9217)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 43.46
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.545785 3.575183 -0.15 0.879 -7.553015 6.461445


CGFISP 16.01853 5.53843 2.89 0.004 5.16341 26.87366
RCSI 10.13459 4.913079 2.06 0.039 .5051343 19.76405
KAOPEN 3.084935 1.297333 2.38 0.017 .5422088 5.627661
TO -.012713 .0418133 -0.30 0.761 -.0946656 .0692396
CR -1.173623 2.531164 -0.46 0.643 -6.134614 3.787367
lnGDPPC -6.943251 2.520965 -2.75 0.006 -11.88425 -2.00225
_cons 112.3529 22.64565 4.96 0.000 67.96828 156.7376

2 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.9301)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 9 Time periods = 10
Wald chi2(8) = 39.62
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.6548054 3.550229 -0.18 0.854 -7.613127 6.303516


CGFISP 15.25884 5.564276 2.74 0.006 4.353063 26.16462
RCSI 8.856558 4.843453 1.83 0.067 -.6364344 18.34955
KAOPEN 2.884703 1.323813 2.18 0.029 .2900767 5.479329
TO .0036887 .0430735 0.09 0.932 -.0807338 .0881112
CR -.9046612 2.459156 -0.37 0.713 -5.724518 3.915196
lnGDPPC -6.526394 2.53817 -2.57 0.010 -11.50112 -1.551671
Inf_rate -.1085143 .0751777 -1.44 0.149 -.25586 .0388314
_cons 107.4897 22.70246 4.73 0.000 62.99365 151.9857

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec DC\DC_MENA_équation(1).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 13:44:30

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: PC. MENA modèle (1){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec PC\PC_MENA_équation(1).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 14:28:20

1 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8631)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 273


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 13
Wald chi2(7) = 150.83
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 2.750384 2.09416 1.31 0.189 -1.354094 6.854863


CGFISP 16.05164 2.989674 5.37 0.000 10.19199 21.9113
RCSI 5.872363 2.87327 2.04 0.041 .2408564 11.50387
KAOPEN 1.287241 .7018263 1.83 0.067 -.0883133 2.662795
TO .0041783 .0246495 0.17 0.865 -.0441338 .0524903
CR 2.713581 1.731637 1.57 0.117 -.6803645 6.107527
lnGDPPC -2.328666 1.323597 -1.76 0.079 -4.922867 .2655361
_cons 62.95876 11.91465 5.28 0.000 39.60648 86.31104

2 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8666)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 273


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 9 Time periods = 13
Wald chi2(8) = 144.07
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 2.570245 2.096504 1.23 0.220 -1.538827 6.679317


CGFISP 15.79804 2.994901 5.27 0.000 9.928144 21.66794
RCSI 5.897721 2.867287 2.06 0.040 .2779417 11.5175
KAOPEN 1.252351 .7051156 1.78 0.076 -.1296504 2.634352
TO .007242 .0251249 0.29 0.773 -.042002 .0564859
CR 2.740823 1.732344 1.58 0.114 -.6545095 6.136155
lnGDPPC -2.349227 1.32673 -1.77 0.077 -4.94957 .2511163
Inf_rate -.0331798 .0454129 -0.73 0.465 -.1221874 .0558278
_cons 62.88214 11.95441 5.26 0.000 39.45193 86.31235

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec PC\PC_MENA_équation(1).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 14:30:23

369
Sunday December 25 21:46:28 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: FDI. Pétrole modèle (1){space -15}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 08:47:25

1 . xtgls FDI PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7351)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 16
Wald chi2(7) = 149.18
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.1392323 .0708328 -1.97 0.049 -.2780621 -.0004025


CGFISP .1876738 .0753326 2.49 0.013 .0400246 .3353231
RCSI .402108 .0813663 4.94 0.000 .2426329 .5615831
KAOPEN .0256574 .0174994 1.47 0.143 -.0086408 .0599556
TO -.0008746 .0004782 -1.83 0.067 -.0018119 .0000626
CR .0503049 .0496204 1.01 0.311 -.0469493 .1475591
lnGDPPC -.0540013 .0285857 -1.89 0.059 -.1100283 .0020257
_cons -.0758951 .2739145 -0.28 0.782 -.6127577 .4609675

2 . xtgls FDI PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7551)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 9 Time periods = 16
Wald chi2(8) = 104.19
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.114293 .0740507 -1.54 0.123 -.2594298 .0308437


CGFISP .1922373 .0885385 2.17 0.030 .0187049 .3657696
RCSI .3774247 .0898328 4.20 0.000 .2013556 .5534939
KAOPEN .020795 .0207538 1.00 0.316 -.0198817 .0614716
TO -.0008743 .0006364 -1.37 0.170 -.0021217 .0003731
CR .0506018 .0507784 1.00 0.319 -.0489221 .1501257
lnGDPPC -.0575182 .0330176 -1.74 0.082 -.1222315 .0071951
Inf_rate -.0011975 .0010828 -1.11 0.269 -.0033197 .0009246
_cons -.0183167 .3133884 -0.06 0.953 -.6325467 .5959133

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 08:48:34

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: M2. Pétrole modèle (1){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 08:58:56

1 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7173)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 15
Wald chi2(7) = 34.80
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -5.478506 3.656173 -1.50 0.134 -12.64447 1.687461


CGFISP 8.252448 4.482489 1.84 0.066 -.5330695 17.03796
RCSI 9.8798 4.392588 2.25 0.024 1.270486 18.48911
KAOPEN -.9264474 1.108852 -0.84 0.403 -3.099757 1.246863
TO -.0450123 .0328384 -1.37 0.170 -.1093744 .0193498
CR 3.348407 2.581266 1.30 0.195 -1.710781 8.407595
lnGDPPC -2.133181 1.596733 -1.34 0.182 -5.26272 .9963582
_cons 68.19868 15.43239 4.42 0.000 37.95175 98.44561

2 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7422)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 9 Time periods = 15
Wald chi2(8) = 40.74
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -5.404776 3.603415 -1.50 0.134 -12.46734 1.657788


CGFISP 6.198045 4.634415 1.34 0.181 -2.885241 15.28133
RCSI 10.57666 4.370389 2.42 0.016 2.010851 19.14246
KAOPEN -.7493872 1.165021 -0.64 0.520 -3.032786 1.534012
TO -.0226913 .0358721 -0.63 0.527 -.0929993 .0476167
CR 3.797234 2.552077 1.49 0.137 -1.204745 8.799214
lnGDPPC -2.562429 1.646184 -1.56 0.120 -5.78889 .6640321
Inf_rate -.2443228 .0750196 -3.26 0.001 -.3913586 -.097287
_cons 70.3683 15.86365 4.44 0.000 39.27611 101.4605

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 09:00:13

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: QM. Pétrole modèle (1){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 09:07:07

1 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7483)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 15
Wald chi2(7) = 143.02
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -3.343344 2.265447 -1.48 0.140 -7.783539 1.096851


CGFISP 9.604117 2.407277 3.99 0.000 4.885941 14.32229
RCSI 8.599781 2.582603 3.33 0.001 3.537972 13.66159
KAOPEN .0875684 .574219 0.15 0.879 -1.03788 1.213017
TO -.0533099 .016453 -3.24 0.001 -.0855571 -.0210627
CR 1.836421 1.5797 1.16 0.245 -1.259734 4.932575
lnGDPPC -2.039493 .9067096 -2.25 0.024 -3.816611 -.2623748
_cons 47.61983 9.284561 5.13 0.000 29.42243 65.81724

2 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7536)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 9 Time periods = 15
Wald chi2(8) = 103.98
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -2.995074 2.357145 -1.27 0.204 -7.614993 1.624846


CGFISP 8.609085 2.804891 3.07 0.002 3.1116 14.10657
RCSI 8.382437 2.860097 2.93 0.003 2.77675 13.98812
KAOPEN .2539999 .6882652 0.37 0.712 -1.094975 1.602975
TO -.046325 .0208906 -2.22 0.027 -.0872699 -.0053801
CR 1.853663 1.574204 1.18 0.239 -1.23172 4.939047
lnGDPPC -1.93472 .9785927 -1.98 0.048 -3.852726 -.016713
Inf_rate -.0573239 .0395418 -1.45 0.147 -.1348244 .0201765
_cons 46.35665 9.925168 4.67 0.000 26.90368 65.80962

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 09:08:05

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: DC. Pétrole modèle (1){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 09:12:29

1 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8564)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 121


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 11
Wald chi2(7) = 65.99
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -2.099951 4.743292 -0.44 0.658 -11.39663 7.196731


CGFISP -.2515955 5.79981 -0.04 0.965 -11.61901 11.11582
RCSI 26.69077 5.61372 4.75 0.000 15.68808 37.69346
KAOPEN 5.131263 1.343693 3.82 0.000 2.497673 7.764854
TO -.037349 .0410462 -0.91 0.363 -.1177982 .0431001
CR 2.665801 3.267565 0.82 0.415 -3.73851 9.070111
lnGDPPC -7.463844 2.672897 -2.79 0.005 -12.70263 -2.225061
_cons 98.7863 26.59363 3.71 0.000 46.66374 150.9089

2 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8500)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 121


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 9 Time periods = 11
Wald chi2(8) = 55.28
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -1.020821 4.803599 -0.21 0.832 -10.4357 8.394061


CGFISP -.2619709 6.303782 -0.04 0.967 -12.61716 12.09322
RCSI 24.8077 5.912218 4.20 0.000 13.21997 36.39544
KAOPEN 4.721322 1.562842 3.02 0.003 1.658207 7.784436
TO -.0318631 .0494936 -0.64 0.520 -.1288688 .0651425
CR 2.652824 3.218048 0.82 0.410 -3.654435 8.960082
lnGDPPC -6.359714 2.748656 -2.31 0.021 -11.74698 -.9724459
Inf_rate -.0870383 .0785843 -1.11 0.268 -.2410606 .066984
_cons 89.97122 27.0489 3.33 0.001 36.95635 142.9861

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 09:14:37

373
Sunday December 25 21:51:57 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: PC. Pétrole modèle (1){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 08:53:35

1 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7768)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 16
Wald chi2(7) = 218.99
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -1.91391 2.049177 -0.93 0.350 -5.930223 2.102403


CGFISP 3.928489 1.915777 2.05 0.040 .1736345 7.683343
RCSI 12.00479 2.241842 5.35 0.000 7.610861 16.39872
KAOPEN .6208035 .4428976 1.40 0.161 -.2472599 1.488867
TO -.003854 .0113344 -0.34 0.734 -.026069 .0183611
CR 2.414736 1.491704 1.62 0.105 -.5089491 5.338421
lnGDPPC 1.441255 .7384526 1.95 0.051 -.0060857 2.888595
_cons 12.32883 7.331437 1.68 0.093 -2.040526 26.69818

2 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7915)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 9 Time periods = 16
Wald chi2(8) = 149.16
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.6210587 2.24825 -0.28 0.782 -5.027547 3.78543


CGFISP 2.991429 2.558132 1.17 0.242 -2.022419 8.005276
RCSI 11.92592 2.691029 4.43 0.000 6.651602 17.20024
KAOPEN .8436448 .5911118 1.43 0.154 -.3149132 2.002203
TO .0035209 .0179429 0.20 0.844 -.0316466 .0386884
CR 2.182881 1.480993 1.47 0.141 -.7198126 5.085574
lnGDPPC 1.539475 .9648981 1.60 0.111 -.3516909 3.43064
Inf_rate -.030497 .0278599 -1.09 0.274 -.0851014 .0241074
_cons 11.82011 9.410341 1.26 0.209 -6.623818 30.26404

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 08:55:08

374
Sunday December 25 21:54:16 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: FDI. Non Pétrole modèle (1){space -19}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:22:11

1 . xtgls FDI PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8575)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 55.61
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .172433 .114887 1.50 0.133 -.0527413 .3976074


CGFISP .2537648 .1909534 1.33 0.184 -.1204969 .6280265
RCSI -.1032292 .1649012 -0.63 0.531 -.4264296 .2199712
KAOPEN .0711896 .0379257 1.88 0.061 -.0031433 .1455226
TO .0036984 .0015089 2.45 0.014 .0007409 .0066559
CR .0421736 .1097498 0.38 0.701 -.172932 .2572792
lnGDPPC .2358482 .1028945 2.29 0.022 .0341787 .4375176
_cons -1.756873 .8242756 -2.13 0.033 -3.372424 -.1413226

2 . xtgls FDI PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8539)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 9 Time periods = 10
Wald chi2(8) = 65.16
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .1723309 .1151311 1.50 0.134 -.0533219 .3979838


CGFISP .2868945 .1887284 1.52 0.128 -.0830064 .6567954
RCSI -.168398 .1641933 -1.03 0.305 -.490211 .1534149
KAOPEN .0836294 .0371295 2.25 0.024 .0108569 .156402
TO .0046864 .0015166 3.09 0.002 .0017139 .0076589
CR .0664569 .1124728 0.59 0.555 -.1539857 .2868995
lnGDPPC .2277963 .1011885 2.25 0.024 .0294705 .4261221
Inf_rate -.0085003 .0039335 -2.16 0.031 -.0162098 -.0007908
_cons -1.734747 .8101374 -2.14 0.032 -3.322587 -.1469064

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:30:11

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Sunday December 25 22:45:35 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: M2. Non Pétrole modèle (1){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:35:17

1 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8543)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 20.82
Prob > chi2 = 0.0040

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 8.864458 6.139576 1.44 0.149 -3.168889 20.89781


CGFISP 1.204878 9.978907 0.12 0.904 -18.35342 20.76318
RCSI -5.872204 8.604408 -0.68 0.495 -22.73653 10.99213
KAOPEN .8773119 1.809723 0.48 0.628 -2.669679 4.424303
TO .1523567 .0758757 2.01 0.045 .0036431 .3010702
CR 4.877653 5.312856 0.92 0.359 -5.535353 15.29066
lnGDPPC 9.958464 5.323756 1.87 0.061 -.4759061 20.39283
_cons 1.432915 42.32432 0.03 0.973 -81.52123 84.38706

2 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8516)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 9 Time periods = 10
Wald chi2(8) = 29.62
Prob > chi2 = 0.0002

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 9.213571 6.142827 1.50 0.134 -2.826149 21.25329


CGFISP 4.10683 9.71483 0.42 0.672 -14.93389 23.14755
RCSI -10.66366 8.468966 -1.26 0.208 -27.26253 5.93521
KAOPEN 1.518082 1.759447 0.86 0.388 -1.93037 4.966535
TO .2016983 .0756479 2.67 0.008 .0534312 .3499654
CR 6.125893 5.572827 1.10 0.272 -4.796648 17.04843
lnGDPPC 9.660283 5.148555 1.88 0.061 -.4306983 19.75126
Inf_rate -.4899135 .2038643 -2.40 0.016 -.8894801 -.0903469
_cons 2.240616 40.83028 0.05 0.956 -77.78526 82.26649

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:36:47

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Sunday December 25 22:49:19 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: QM. Non Pétrole modèle (1){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:40:54

1 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8508)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 28.32
Prob > chi2 = 0.0002

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .1944468 5.830827 0.03 0.973 -11.23376 11.62266


CGFISP 9.170612 9.569753 0.96 0.338 -9.585759 27.92698
RCSI .5665964 8.200565 0.07 0.945 -15.50622 16.63941
KAOPEN 5.787463 1.805427 3.21 0.001 2.248891 9.326035
TO .0349042 .0744737 0.47 0.639 -.1110616 .1808701
CR -2.077539 5.273135 -0.39 0.694 -12.41269 8.257617
lnGDPPC 6.847902 4.997037 1.37 0.171 -2.94611 16.64191
_cons -6.084725 40.16316 -0.15 0.880 -84.80308 72.63363

2 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8739)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 9 Time periods = 10
Wald chi2(8) = 28.32
Prob > chi2 = 0.0004

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 1.46558 5.47794 0.27 0.789 -9.270985 12.20214


CGFISP 12.06196 9.160518 1.32 0.188 -5.892323 30.01625
RCSI -2.931339 7.805318 -0.38 0.707 -18.22948 12.3668
KAOPEN 5.761886 1.797098 3.21 0.001 2.239639 9.284134
TO .0480421 .0719459 0.67 0.504 -.0929693 .1890535
CR -1.854745 5.001777 -0.37 0.711 -11.65805 7.948558
lnGDPPC 5.464984 4.894567 1.12 0.264 -4.128192 15.05816
Inf_rate -.3037538 .1689254 -1.80 0.072 -.6348416 .0273339
_cons 7.110634 39.47958 0.18 0.857 -70.26792 84.48919

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:43:29

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Sunday December 25 22:52:08 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: DC. Non Pétrole modèle (1){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:47:19

1 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8578)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 48.09
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 10.13087 5.043459 2.01 0.045 .2458693 20.01587


CGFISP 6.263473 8.65947 0.72 0.469 -10.70878 23.23572
RCSI -3.600658 7.553338 -0.48 0.634 -18.40493 11.20361
KAOPEN 2.859818 1.734029 1.65 0.099 -.5388158 6.258452
TO .1667047 .06905 2.41 0.016 .0313691 .3020402
CR 1.262262 5.355114 0.24 0.814 -9.233568 11.75809
lnGDPPC 9.162059 4.717963 1.94 0.052 -.0849779 18.4091
_cons -9.809973 38.46465 -0.26 0.799 -85.1993 65.57935

2 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8444)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 9 Time periods = 10
Wald chi2(8) = 54.72
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 10.38308 5.269582 1.97 0.049 .0548922 20.71127


CGFISP 7.207478 8.919499 0.81 0.419 -10.27442 24.68938
RCSI -5.256695 7.838754 -0.67 0.502 -20.62037 10.10698
KAOPEN 3.328002 1.723445 1.93 0.053 -.049888 6.705893
TO .1960855 .0722432 2.71 0.007 .0544914 .3376796
CR 2.192003 5.619823 0.39 0.697 -8.822648 13.20665
lnGDPPC 8.614517 4.782508 1.80 0.072 -.7590271 17.98806
Inf_rate -.2372442 .1967516 -1.21 0.228 -.6228703 .1483819
_cons -7.148956 39.14269 -0.18 0.855 -83.86722 69.5693

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:48:22

378
Sunday December 25 22:55:05 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: PC. Non Pétrole modèle (1){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:55:45

1 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8160)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 177.61
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 6.099335 3.683157 1.66 0.098 -1.119519 13.31819


CGFISP 21.21575 6.042807 3.51 0.000 9.372064 33.05943
RCSI -7.371732 5.12673 -1.44 0.150 -17.41994 2.676475
KAOPEN 2.311645 1.06535 2.17 0.030 .2235987 4.399692
TO .1617103 .0474478 3.41 0.001 .0687144 .2547062
CR 2.273442 3.454834 0.66 0.511 -4.497908 9.044793
lnGDPPC 8.57498 3.043691 2.82 0.005 2.609455 14.5405
_cons -24.67431 25.49755 -0.97 0.333 -74.6486 25.29997

2 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7956)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 9 Time periods = 10
Wald chi2(8) = 206.29
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 6.647212 3.703835 1.79 0.073 -.6121707 13.90659


CGFISP 22.39151 6.112352 3.66 0.000 10.41152 34.37151
RCSI -8.503879 5.275168 -1.61 0.107 -18.84302 1.83526
KAOPEN 2.347089 1.02845 2.28 0.022 .3313647 4.362813
TO .173464 .0475245 3.65 0.000 .0803177 .2666102
CR 3.167053 3.518442 0.90 0.368 -3.728967 10.06307
lnGDPPC 8.218097 2.990778 2.75 0.006 2.356281 14.07991
Inf_rate -.0774178 .1176891 -0.66 0.511 -.3080842 .1532487
_cons -22.74146 25.17387 -0.90 0.366 -72.08133 26.59842

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:56:41

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Monday December 26 14:20:42 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: FDI. MENA modèle (2){space -12}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\modèle avec FDI\FDI-MENA-équation(2).s
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 09:23:55

1 . xtgls FDI PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8468)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 252


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 12
Wald chi2(7) = 107.74
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .0849006 .0605101 1.40 0.161 -.0336969 .2034982


CGFISP .5546565 .0785125 7.06 0.000 .4007748 .7085382
KAOPEN .0464061 .0220673 2.10 0.035 .003155 .0896573
TO -.0002459 .0008055 -0.31 0.760 -.0018246 .0013328
CR .055768 .0532148 1.05 0.295 -.0485311 .160067
lnGDPPC -.1708222 .0417354 -4.09 0.000 -.2526222 -.0890223
Inf_rate -.0023806 .0015092 -1.58 0.115 -.0053387 .0005775
_cons 1.405733 .3720701 3.78 0.000 .6764891 2.134977

2 . xtgls FDI PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8489)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 252


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 12
Wald chi2(6) = 111.98
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .0852955 .0580005 1.47 0.141 -.0283835 .1989744


CGFISP .558582 .0768062 7.27 0.000 .4080447 .7091194
KAOPEN .0455931 .0211718 2.15 0.031 .0040972 .0870889
TO -.0006599 .000749 -0.88 0.378 -.0021279 .000808
CR .0420282 .0507543 0.83 0.408 -.0574484 .1415048
lnGDPPC -.1666636 .0415646 -4.01 0.000 -.2481287 -.0851984
_cons 1.406197 .3698127 3.80 0.000 .6813778 2.131017

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\modèle avec FDI\FDI-MENA-équation(2).s
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 09:28:36

380
Monday December 26 14:22:23 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: M2. MENA modèle (2){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec M2\M2_MENA_équation(2).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 10:57:07

1 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8080)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 231


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 11
Wald chi2(6) = 60.35
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 4.214307 2.9529 1.43 0.154 -1.573271 10.00188


CGFISP 18.81935 3.75394 5.01 0.000 11.46176 26.17693
KAOPEN .812791 1.083156 0.75 0.453 -1.310156 2.935738
TO -.033428 .0397388 -0.84 0.400 -.1113146 .0444586
CR 5.507033 2.577362 2.14 0.033 .4554949 10.55857
lnGDPPC -11.08044 1.852453 -5.98 0.000 -14.71119 -7.449703
_cons 167.8163 16.86883 9.95 0.000 134.754 200.8786

2 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8029)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 231


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 11
Wald chi2(7) = 70.56
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 3.896556 2.983756 1.31 0.192 -1.951498 9.74461


CGFISP 17.77797 3.749341 4.74 0.000 10.4294 25.12654
KAOPEN .8829516 1.094795 0.81 0.420 -1.262807 3.028711
TO .0043806 .0420087 0.10 0.917 -.077955 .0867162
CR 5.703827 2.579925 2.21 0.027 .6472671 10.76039
lnGDPPC -10.95496 1.79877 -6.09 0.000 -14.48049 -7.429439
Inf_rate -.2672095 .0868752 -3.08 0.002 -.4374818 -.0969372
_cons 164.0432 16.45538 9.97 0.000 131.7913 196.2952

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec M2\M2_MENA_équation(2).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 11:21:30

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Monday December 26 14:23:29 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: QM. MENA modèle (2){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec QM\QM-MENA-équation(2).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 12:19:45

1 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8586)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 100.66
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .1448348 2.445023 0.06 0.953 -4.647323 4.936992


CGFISP 21.43307 2.895454 7.40 0.000 15.75809 27.10806
KAOPEN 1.908015 .8486024 2.25 0.025 .2447843 3.571245
TO -.0492061 .0295934 -1.66 0.096 -.1072081 .0087959
CR .8168323 1.736042 0.47 0.638 -2.585748 4.219412
lnGDPPC -6.403833 1.434901 -4.46 0.000 -9.216188 -3.591478
_cons 98.58789 13.41725 7.35 0.000 72.29055 124.8852

2 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8541)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 101.05
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.3985811 2.511957 -0.16 0.874 -5.321926 4.524763


CGFISP 21.15787 2.945275 7.18 0.000 15.38523 26.9305
KAOPEN 2.179624 .8931943 2.44 0.015 .4289948 3.930252
TO -.0292068 .0330163 -0.88 0.376 -.0939175 .0355039
CR 1.057257 1.777705 0.59 0.552 -2.426981 4.541495
lnGDPPC -6.363618 1.442761 -4.41 0.000 -9.191378 -3.535858
Inf_rate -.0910066 .0587486 -1.55 0.121 -.2061517 .0241384
_cons 96.47184 13.42173 7.19 0.000 70.16573 122.778

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec QM\QM-MENA-équation(2).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 12:21:15

382
Monday December 26 14:25:54 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: DC. MENA modèle (2){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec DC\DC_MENA_équation(2).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 13:45:07

1 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.9252)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 35.49
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 2.150385 3.322811 0.65 0.518 -4.362204 8.662974


CGFISP 21.61933 4.696847 4.60 0.000 12.41368 30.82498
KAOPEN 2.699488 1.337852 2.02 0.044 .0773457 5.32163
TO -.0110906 .0430411 -0.26 0.797 -.0954496 .0732684
CR -1.228283 2.51323 -0.49 0.625 -6.154124 3.697558
lnGDPPC -6.586206 2.580527 -2.55 0.011 -11.64395 -1.528467
_cons 111.2813 23.0219 4.83 0.000 66.15918 156.4034

2 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.9332)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 33.61
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 1.75709 3.310111 0.53 0.596 -4.730608 8.244789


CGFISP 19.95516 4.746687 4.20 0.000 10.65182 29.25849
KAOPEN 2.569982 1.355885 1.90 0.058 -.0875032 5.227467
TO .006912 .044118 0.16 0.876 -.0795576 .0933816
CR -.9468129 2.446678 -0.39 0.699 -5.742213 3.848587
lnGDPPC -6.150078 2.588834 -2.38 0.018 -11.2241 -1.076057
Inf_rate -.1275146 .0775787 -1.64 0.100 -.2795661 .0245369
_cons 105.9764 23.03866 4.60 0.000 60.82142 151.1313

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec DC\DC_MENA_équation(2).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 13:46:38

383
Monday December 26 14:27:20 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: PC. MENA modèle (2){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec PC\PC_MENA_équation(2).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 14:35:14

1 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8613)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 273


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 13
Wald chi2(6) = 145.70
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 4.218278 1.976309 2.13 0.033 .3447836 8.091773


CGFISP 19.41859 2.583603 7.52 0.000 14.35482 24.48236
KAOPEN 1.222405 .7148384 1.71 0.087 -.1786521 2.623463
TO .0055017 .0252935 0.22 0.828 -.0440726 .055076
CR 2.926294 1.739832 1.68 0.093 -.4837134 6.336301
lnGDPPC -2.109759 1.339413 -1.58 0.115 -4.734961 .5154421
_cons 61.46208 12.02989 5.11 0.000 37.88393 85.04023

2 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8653)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 273


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 13
Wald chi2(7) = 137.72
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 4.007928 1.98437 2.02 0.043 .1186342 7.897222


CGFISP 19.15365 2.594032 7.38 0.000 14.06944 24.23786
KAOPEN 1.185264 .7191856 1.65 0.099 -.2243144 2.594842
TO .0086131 .0257962 0.33 0.738 -.0419465 .0591726
CR 2.940387 1.741063 1.69 0.091 -.4720334 6.352808
lnGDPPC -2.130751 1.343737 -1.59 0.113 -4.764427 .5029244
Inf_rate -.0338373 .0471158 -0.72 0.473 -.1261826 .058508
_cons 61.37247 12.07945 5.08 0.000 37.69718 85.04777

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec PC\PC_MENA_équation(2).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 14:36:24

384
Monday December 26 14:28:38 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: FDI. Pétrole modèle (2){space -15}

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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 08:50:20

1 . xtgls FDI PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7644)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 16
Wald chi2(6) = 82.31
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .0245882 .0691156 0.36 0.722 -.1108759 .1600523


CGFISP .3813258 .0798187 4.78 0.000 .2248841 .5377675
KAOPEN .0148955 .0214084 0.70 0.487 -.0270643 .0568552
TO -.0010582 .0006119 -1.73 0.084 -.0022576 .0001412
CR .0800397 .0545497 1.47 0.142 -.0268758 .1869551
lnGDPPC -.0385765 .0335498 -1.15 0.250 -.104333 .02718
_cons -.1390894 .3209795 -0.43 0.665 -.7681976 .4900189

2 . xtgls FDI PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7693)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 16
Wald chi2(7) = 70.78
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .0215155 .0713372 0.30 0.763 -.1183028 .1613338


CGFISP .3852894 .0849842 4.53 0.000 .2187235 .5518553
KAOPEN .0089291 .0232993 0.38 0.702 -.0367366 .0545948
TO -.000965 .0007211 -1.34 0.181 -.0023783 .0004482
CR .0752389 .0551209 1.36 0.172 -.0327962 .1832739
lnGDPPC -.03271 .0351241 -0.93 0.352 -.1015519 .0361319
Inf_rate -.0014001 .0012276 -1.14 0.254 -.0038061 .0010059
_cons -.1782044 .3359188 -0.53 0.596 -.8365932 .4801843

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 08:50:58

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Monday December 26 14:29:56 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: M2. Pétrole modèle (2){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 09:02:47

1 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7014)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 15
Wald chi2(6) = 31.78
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -2.199543 3.300045 -0.67 0.505 -8.667513 4.268426


CGFISP 13.41045 3.930794 3.41 0.001 5.706236 21.11466
KAOPEN -1.534168 1.098554 -1.40 0.163 -3.687295 .6189588
TO -.0415281 .0329108 -1.26 0.207 -.1060321 .0229759
CR 4.005965 2.569934 1.56 0.119 -1.031013 9.042942
lnGDPPC -.809954 1.511263 -0.54 0.592 -3.771975 2.152067
_cons 57.71886 14.83943 3.89 0.000 28.63412 86.8036

2 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7347)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 15
Wald chi2(7) = 34.95
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -2.091139 3.329307 -0.63 0.530 -8.61646 4.434182


CGFISP 11.9833 4.059228 2.95 0.003 4.027358 19.93924
KAOPEN -1.306807 1.168238 -1.12 0.263 -3.596511 .9828977
TO -.0225979 .0362506 -0.62 0.533 -.0936477 .0484519
CR 4.42937 2.575236 1.72 0.085 -.6179995 9.476739
lnGDPPC -1.306946 1.591132 -0.82 0.411 -4.425507 1.811614
Inf_rate -.2436982 .0773151 -3.15 0.002 -.395233 -.0921634
_cons 60.73419 15.58431 3.90 0.000 30.18951 91.27888

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 09:04:02

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Monday December 26 14:31:26 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: QM. Pétrole modèle (2){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 09:08:23

1 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7329)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 15
Wald chi2(6) = 134.36
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .524717 2.028787 0.26 0.796 -3.451633 4.501067


CGFISP 13.10433 2.281564 5.74 0.000 8.632551 17.57612
KAOPEN .0101622 .6098162 0.02 0.987 -1.185056 1.20538
TO -.0498268 .0173097 -2.88 0.004 -.0837531 -.0159004
CR 3.254208 1.584986 2.05 0.040 .1476927 6.360723
lnGDPPC -1.577148 .9110807 -1.73 0.083 -3.362834 .208537
_cons 43.89028 9.337153 4.70 0.000 25.5898 62.19077

2 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7474)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 15
Wald chi2(7) = 95.94
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.0370559 2.195589 -0.02 0.987 -4.340331 4.266219


CGFISP 12.92955 2.510063 5.15 0.000 8.009916 17.84918
KAOPEN .0648188 .7150575 0.09 0.928 -1.336668 1.466306
TO -.044926 .0215645 -2.08 0.037 -.0871917 -.0026603
CR 2.91971 1.608226 1.82 0.069 -.2323557 6.071775
lnGDPPC -1.326176 .9807823 -1.35 0.176 -3.248474 .5961225
Inf_rate -.0542729 .0415282 -1.31 0.191 -.1356667 .0271209
_cons 41.52319 10.00877 4.15 0.000 21.90636 61.14001

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 09:09:57

387
Monday December 26 14:35:50 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: DC. Pétrole modèle (2){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 09:15:12

1 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8908)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 121


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 11
Wald chi2(6) = 23.02
Prob > chi2 = 0.0008

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 6.955183 4.525584 1.54 0.124 -1.914798 15.82516


CGFISP 13.40383 5.567479 2.41 0.016 2.491769 24.31589
KAOPEN 3.868954 1.666053 2.32 0.020 .6035501 7.134359
TO -.0709279 .051462 -1.38 0.168 -.1717916 .0299358
CR 2.460757 3.359299 0.73 0.464 -4.123348 9.044861
lnGDPPC -7.152519 2.987045 -2.39 0.017 -13.00702 -1.298019
_cons 104.5101 29.08984 3.59 0.000 47.49506 161.5251

2 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8788)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 121


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 11
Wald chi2(7) = 24.81
Prob > chi2 = 0.0008

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 7.033385 4.525609 1.55 0.120 -1.836645 15.90341


CGFISP 13.0223 5.646373 2.31 0.021 1.955613 24.08899
KAOPEN 3.432288 1.784398 1.92 0.054 -.0650671 6.929644
TO -.055513 .0569508 -0.97 0.330 -.1671346 .0561085
CR 2.452817 3.288304 0.75 0.456 -3.99214 8.897773
lnGDPPC -5.528735 2.955412 -1.87 0.061 -11.32123 .2637657
Inf_rate -.1296227 .0949786 -1.36 0.172 -.3157774 .056532
_cons 90.24069 28.75545 3.14 0.002 33.88104 146.6003

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
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closed on: 5 Apr 2016, 09:16:57

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Monday December 26 14:37:19 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: PC. Pétrole modèle (2){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 08:55:26

1 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7931)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 16
Wald chi2(7) = 114.39
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 3.484536 2.199675 1.58 0.113 -.8267466 7.79582


CGFISP 9.041813 2.48786 3.63 0.000 4.165696 13.91793
KAOPEN .436562 .6635281 0.66 0.511 -.8639292 1.737053
TO -.0015222 .0204651 -0.07 0.941 -.0416331 .0385887
CR 3.008588 1.604655 1.87 0.061 -.1364787 6.153654
lnGDPPC 2.342152 1.025529 2.28 0.022 .3321517 4.352153
Inf_rate -.0306918 .0318788 -0.96 0.336 -.0931731 .0317895
_cons 6.538922 10.05156 0.65 0.515 -13.16177 26.23962

2 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7787)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 16
Wald chi2(6) = 146.47
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 3.955753 2.037892 1.94 0.052 -.0384425 7.949948


CGFISP 8.539841 2.232451 3.83 0.000 4.164317 12.91536
KAOPEN .5015551 .5742561 0.87 0.382 -.6239661 1.627076
TO -.0051841 .0157196 -0.33 0.742 -.035994 .0256258
CR 3.519923 1.597933 2.20 0.028 .3880315 6.651815
lnGDPPC 2.006151 .918072 2.19 0.029 .2067624 3.805539
_cons 9.227237 8.9933 1.03 0.305 -8.399307 26.85378

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
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closed on: 5 Apr 2016, 08:56:28

389
Monday December 26 19:53:36 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: FDI. Non Pétrole modèle (2){space -19}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:30:31

1 . xtgls FDI PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8686)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 48.81
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .1412255 .1008047 1.40 0.161 -.0563481 .3387991


CGFISP .1805433 .1521598 1.19 0.235 -.1176844 .478771
KAOPEN .0683042 .0367075 1.86 0.063 -.0036412 .1402495
TO .0031978 .0014277 2.24 0.025 .0003995 .0059961
CR .02729 .101009 0.27 0.787 -.1706839 .225264
lnGDPPC .2346277 .099011 2.37 0.018 .0405698 .4286857
_cons -1.740521 .7921158 -2.20 0.028 -3.293039 -.1880022

2 . xtgls FDI PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8699)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 54.02
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .12526 .0994366 1.26 0.208 -.0696322 .3201522


CGFISP .1748199 .1504891 1.16 0.245 -.1201332 .469773
KAOPEN .0773029 .0360636 2.14 0.032 .0066195 .1479862
TO .0038433 .0014184 2.71 0.007 .0010634 .0066233
CR .0388083 .1020622 0.38 0.704 -.1612299 .2388466
lnGDPPC .2331829 .0976626 2.39 0.017 .0417677 .4245981
Inf_rate -.007246 .0036841 -1.97 0.049 -.0144666 -.0000253
_cons -1.74867 .7814997 -2.24 0.025 -3.280381 -.2169586

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:31:56

390
Monday December 26 20:03:32 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: M2. Non Pétrole modèle (2){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:37:49

1 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8727)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 16.11
Prob > chi2 = 0.0132

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 6.516601 5.096306 1.28 0.201 -3.471974 16.50518


CGFISP -.5145915 8.25259 -0.06 0.950 -16.68937 15.66019
KAOPEN .7847555 1.767196 0.44 0.657 -2.678885 4.248396
TO .1166247 .0707962 1.65 0.099 -.0221332 .2553827
CR 4.732464 4.545358 1.04 0.298 -4.176273 13.6412
lnGDPPC 8.401316 5.176259 1.62 0.105 -1.743965 18.5466
_cons 13.98614 41.33969 0.34 0.735 -67.03817 95.01045

2 . xtgls M2_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8649)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 22.34
Prob > chi2 = 0.0022

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 6.495447 5.155278 1.26 0.208 -3.608713 16.59961


CGFISP -.955844 8.285485 -0.12 0.908 -17.1951 15.28341
KAOPEN 1.349298 1.740542 0.78 0.438 -2.062101 4.760697
TO .1467661 .0715613 2.05 0.040 .0065087 .2870236
CR 5.310145 4.742073 1.12 0.263 -3.984146 14.60444
lnGDPPC 8.854789 5.149321 1.72 0.086 -1.237695 18.94727
Inf_rate -.3627146 .1848024 -1.96 0.050 -.7249207 -.0005085
_cons 10.14329 41.12656 0.25 0.805 -70.46329 90.74986

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:38:57

391
Monday December 26 20:06:34 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: QM. Non Pétrole modèle (2){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:44:10

1 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8566)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 30.03
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.2009356 4.983468 -0.04 0.968 -9.968354 9.566483


CGFISP 9.114434 7.507749 1.21 0.225 -5.600484 23.82935
KAOPEN 5.474187 1.670514 3.28 0.001 2.200039 8.748335
TO .0300151 .0682452 0.44 0.660 -.1037431 .1637733
CR -1.94073 4.767234 -0.41 0.684 -11.28434 7.402876
lnGDPPC 6.98104 4.56865 1.53 0.127 -1.97335 15.93543
_cons -8.301105 36.58346 -0.23 0.820 -80.00337 63.40116

2 . xtgls QM_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8530)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 35.41
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.0541471 4.992762 -0.01 0.991 -9.83978 9.731486


CGFISP 9.439862 7.561734 1.25 0.212 -5.380864 24.26059
KAOPEN 6.106495 1.669139 3.66 0.000 2.835041 9.377948
TO .0463264 .0689216 0.67 0.501 -.0887575 .1814103
CR -1.564994 4.848939 -0.32 0.747 -11.06874 7.938752
lnGDPPC 6.752275 4.623689 1.46 0.144 -2.309989 15.81454
Inf_rate -.2920599 .176735 -1.65 0.098 -.6384541 .0543342
_cons -5.758249 37.16487 -0.15 0.877 -78.60005 67.08355

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:45:10

392
Monday December 26 20:08:18 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: DC. Non Pétrole modèle (2){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:50:59

1 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8538)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 45.98
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 9.492212 4.69909 2.02 0.043 .2821643 18.70226


CGFISP 3.167641 6.670485 0.47 0.635 -9.906269 16.24155
KAOPEN 3.146873 1.68103 1.87 0.061 -.1478852 6.441632
TO .165869 .0673025 2.46 0.014 .0339585 .2977795
CR 1.492497 5.34613 0.28 0.780 -8.985726 11.97072
lnGDPPC 9.150565 4.578367 2.00 0.046 .1771299 18.124
_cons -10.32795 37.22587 -0.28 0.781 -83.28931 62.63342

2 . xtgls DC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8519)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 47.73
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 8.830081 4.762736 1.85 0.064 -.5047099 18.16487


CGFISP 2.736526 6.711192 0.41 0.683 -10.41717 15.89022
KAOPEN 3.34058 1.670202 2.00 0.045 .0670438 6.614115
TO .1884263 .0686612 2.74 0.006 .0538527 .3229998
CR 1.751844 5.469148 0.32 0.749 -8.967488 12.47118
lnGDPPC 9.085473 4.579644 1.98 0.047 .1095354 18.06141
Inf_rate -.2179207 .1874051 -1.16 0.245 -.5852279 .1493865
_cons -11.11871 37.32866 -0.30 0.766 -84.28154 62.04412

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:52:17

393
Monday December 26 20:10:02 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: PC. Non Pétrole modèle (2){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:57:07

1 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8079)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 168.94
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 3.995778 3.459873 1.15 0.248 -2.785448 10.777


CGFISP 16.49523 5.144296 3.21 0.001 6.41259 26.57786
KAOPEN 2.006366 1.052289 1.91 0.057 -.056082 4.068813
TO .1636942 .047743 3.43 0.001 .0701196 .2572688
CR 2.187141 3.507991 0.62 0.533 -4.688394 9.062677
lnGDPPC 8.687519 3.03921 2.86 0.004 2.730778 14.64426
Inf_rate -.0448987 .1171427 -0.38 0.702 -.2744941 .1846967
_cons -26.13877 25.43224 -1.03 0.304 -75.98504 23.70751

2 . xtgls PC_GDP PGSMR CGFISP KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8273)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 147.25
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 3.703826 3.4097 1.09 0.277 -2.979062 10.38671


CGFISP 16.01385 5.160792 3.10 0.002 5.898885 26.12882
KAOPEN 2.000423 1.088095 1.84 0.066 -.1322036 4.13305
TO .1539949 .047556 3.24 0.001 .0607868 .247203
CR 1.427854 3.436128 0.42 0.678 -5.306834 8.162541
lnGDPPC 8.973392 3.084121 2.91 0.004 2.928626 15.01816
_cons -27.46532 25.69763 -1.07 0.285 -77.83176 22.90111

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:58:59

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Monday December 26 20:13:33 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: FDI. MENA modèle (3){space -12}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\modèle avec FDI\FDI-MENA-équation(3).s
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 09:32:51

1 . xtgls FDI PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8855)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 252


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 12
Wald chi2(6) = 60.00
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .1085384 .0594941 1.82 0.068 -.0080678 .2251447


RCSI .3532181 .0700223 5.04 0.000 .2159769 .4904594
KAOPEN .0666703 .0219921 3.03 0.002 .0235667 .1097739
TO -9.07e-06 .0007596 -0.01 0.990 -.0014979 .0014798
CR .0919904 .0522822 1.76 0.078 -.0104808 .1944616
lnGDPPC -.1254692 .0418979 -2.99 0.003 -.2075876 -.0433508
_cons .9167862 .3657466 2.51 0.012 .199936 1.633636

2 . xtgls FDI PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8797)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 252


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 12
Wald chi2(7) = 63.68
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .107676 .0605447 1.78 0.075 -.0109895 .2263415


RCSI .3587115 .0708542 5.06 0.000 .2198398 .4975831
KAOPEN .0635916 .0226154 2.81 0.005 .0192663 .1079169
TO .0003538 .000804 0.44 0.660 -.0012221 .0019296
CR .1009876 .0538517 1.88 0.061 -.0045597 .2065349
lnGDPPC -.127586 .0418851 -3.05 0.002 -.2096793 -.0454927
Inf_rate -.0026635 .001516 -1.76 0.079 -.0056349 .0003078
_cons .9226844 .3654601 2.52 0.012 .2063957 1.638973

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\modèle avec FDI\FDI-MENA-équation(3).s
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 09:38:14

395
Monday December 26 20:14:56 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: M2. MENA modèle (3){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec M2\M2_MENA_équation(3).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 11:21:46

1 . xtgls M2_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8479)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 231


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 11
Wald chi2(6) = 41.31
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 1.589172 3.019462 0.53 0.599 -4.328864 7.507209


RCSI 14.59296 3.554671 4.11 0.000 7.625935 21.55999
KAOPEN 1.930866 1.102381 1.75 0.080 -.2297598 4.091493
TO -.0111324 .0409849 -0.27 0.786 -.0914614 .0691965
CR 5.950769 2.455834 2.42 0.015 1.137424 10.76412
lnGDPPC -9.520883 1.928387 -4.94 0.000 -13.30045 -5.741315
_cons 146.8914 16.95261 8.66 0.000 113.6649 180.1179

2 . xtgls M2_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8402)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 231


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 11
Wald chi2(7) = 53.16
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 1.317661 3.063444 0.43 0.667 -4.686579 7.3219


RCSI 14.68144 3.588359 4.09 0.000 7.648388 21.7145
KAOPEN 1.867333 1.107878 1.69 0.092 -.304068 4.038734
TO .0160212 .0424742 0.38 0.706 -.0672267 .0992691
CR 6.213033 2.486621 2.50 0.012 1.339345 11.08672
lnGDPPC -9.670261 1.885349 -5.13 0.000 -13.36548 -5.975046
Inf_rate -.2473266 .0852047 -2.90 0.004 -.4143247 -.0803285
_cons 146.8642 16.62861 8.83 0.000 114.2728 179.4557

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec M2\M2_MENA_équation(3).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 11:26:53

396
Monday December 26 20:15:59 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: QM. MENA modèle (3){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec QM\QM-MENA-équation(3).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 12:24:43

1 . xtgls QM_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.9069)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 23.89
Prob > chi2 = 0.0005

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 1.03542 2.647944 0.39 0.696 -4.154456 6.225295


RCSI 9.527909 3.058475 3.12 0.002 3.533409 15.52241
KAOPEN 2.59281 .922138 2.81 0.005 .7854531 4.400168
TO -.0084095 .0317049 -0.27 0.791 -.07055 .0537309
CR .5043867 1.879892 0.27 0.788 -3.180134 4.188907
lnGDPPC -4.101326 1.627647 -2.52 0.012 -7.291455 -.9111959
_cons 71.77222 14.38366 4.99 0.000 43.58077 99.96368

2 . xtgls QM_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8867)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 32.15
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 1.27989 2.767097 0.46 0.644 -4.14352 6.703299


RCSI 10.27331 3.18425 3.23 0.001 4.032298 16.51433
KAOPEN 2.907079 .9559079 3.04 0.002 1.033534 4.780624
TO .0046897 .034772 0.13 0.893 -.0634623 .0728416
CR .9309442 1.971884 0.47 0.637 -2.933877 4.795766
lnGDPPC -3.978514 1.633942 -2.43 0.015 -7.180982 -.7760456
Inf_rate -.1030389 .0643152 -1.60 0.109 -.2290943 .0230165
_cons 70.54966 14.34935 4.92 0.000 42.42545 98.67387

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec QM\QM-MENA-équation(3).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 12:28:30

397
Monday December 26 20:17:21 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: DC. MENA modèle (3){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec DC\DC_MENA_équation(3).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 13:50:52

1 . xtgls DC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8931)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 51.76
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 2.158591 3.839208 0.56 0.574 -5.366119 9.6833


RCSI 20.99723 4.252823 4.94 0.000 12.66185 29.33261
KAOPEN 4.184257 1.255947 3.33 0.001 1.722646 6.645868
TO .0052321 .0414941 0.13 0.900 -.0760947 .0865589
CR 1.770997 2.908582 0.61 0.543 -3.929718 7.471712
lnGDPPC -5.967726 2.335392 -2.56 0.011 -10.54501 -1.390442
_cons 101.1091 20.98991 4.82 0.000 59.9696 142.2485

2 . xtgls DC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8918)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 210


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 50.26
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 2.335911 3.864462 0.60 0.546 -5.238295 9.910117


RCSI 19.77669 4.253292 4.65 0.000 11.44039 28.11299
KAOPEN 3.794559 1.315877 2.88 0.004 1.215488 6.373631
TO .0247444 .0448502 0.55 0.581 -.0631604 .1126492
CR 2.081467 2.884445 0.72 0.471 -3.571942 7.734876
lnGDPPC -5.716985 2.340855 -2.44 0.015 -10.30498 -1.128993
Inf_rate -.120047 .0791446 -1.52 0.129 -.2751676 .0350735
_cons 98.43088 21.00517 4.69 0.000 57.26149 139.6003

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec DC\DC_MENA_équation(3).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 13:53:32

398
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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: PC. MENA modèle (3){space -11}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec PC\PC_MENA_équation(3).sm
log type: smcl
opened on: 23 Dec 2014, 14:39:41

1 . xtgls PC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.9023)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 273


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 7 Time periods = 13
Wald chi2(6) = 66.05
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 4.511451 2.014432 2.24 0.025 .5632367 8.459665


RCSI 11.45602 2.465904 4.65 0.000 6.622937 16.2891
KAOPEN 2.018583 .7200559 2.80 0.005 .6072993 3.429867
TO .0181924 .0253931 0.72 0.474 -.0315771 .0679619
CR 2.803298 1.670997 1.68 0.093 -.4717969 6.078393
lnGDPPC -1.007034 1.372503 -0.73 0.463 -3.697089 1.683022
_cons 47.25933 12.14816 3.89 0.000 23.44936 71.06929

2 . xtgls PC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.9013)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 273


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 8 Time periods = 13
Wald chi2(7) = 67.43
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 4.370716 2.024256 2.16 0.031 .4032465 8.338186


RCSI 11.55131 2.467567 4.68 0.000 6.714964 16.38765
KAOPEN 1.993679 .7222196 2.76 0.006 .5781544 3.409203
TO .0229717 .0259584 0.88 0.376 -.0279058 .0738491
CR 2.890592 1.677883 1.72 0.085 -.3979988 6.179183
lnGDPPC -1.000722 1.369768 -0.73 0.465 -3.685417 1.683974
Inf_rate -.0420462 .0463949 -0.91 0.365 -.1329785 .0488862
_cons 46.98076 12.14082 3.87 0.000 23.18519 70.77633

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\estimation FGLS-modèle1\Modèles avec PC\PC_MENA_équation(3).sm
log type: smcl
closed on: 23 Dec 2014, 14:43:17

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: FDI. Pétrole modèle (3){space -15}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 08:51:22

1 . xtgls FDI PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7938)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 16
Wald chi2(6) = 93.12
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.0784562 .0715157 -1.10 0.273 -.2186243 .061712


RCSI .4723383 .0765293 6.17 0.000 .3223436 .6223331
KAOPEN .0492948 .0180917 2.72 0.006 .0138356 .0847539
TO -.0007495 .0005309 -1.41 0.158 -.0017899 .000291
CR .0532588 .0525931 1.01 0.311 -.0498218 .1563395
lnGDPPC -.0534567 .0315399 -1.69 0.090 -.1152738 .0083604
_cons -.1248198 .2984183 -0.42 0.676 -.709709 .4600694

2 . xtgls FDI PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7677)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 16
Wald chi2(7) = 89.54
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.0714433 .0734525 -0.97 0.331 -.2154076 .072521


RCSI .4682835 .0796034 5.88 0.000 .3122636 .6243033
KAOPEN .0400953 .0197592 2.03 0.042 .0013679 .0788227
TO -.0007344 .0006573 -1.12 0.264 -.0020226 .0005539
CR .0515719 .0522002 0.99 0.323 -.0507386 .1538824
lnGDPPC -.0465547 .0334367 -1.39 0.164 -.1120895 .01898
Inf_rate -.0013369 .0011122 -1.20 0.229 -.0035168 .0008429
_cons -.1523154 .3140225 -0.49 0.628 -.7677882 .4631573

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 08:52:48

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: M2. Pétrole modèle (3){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 09:04:17

1 . xtgls M2_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7548)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 15
Wald chi2(6) = 26.72
Prob > chi2 = 0.0002

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -3.454896 3.62223 -0.95 0.340 -10.55434 3.644546


RCSI 13.91416 3.863059 3.60 0.000 6.342701 21.48561
KAOPEN .4636797 1.042332 0.44 0.656 -1.579253 2.506612
TO -.0430169 .0340335 -1.26 0.206 -.1097215 .0236876
CR 3.868575 2.682259 1.44 0.149 -1.388556 9.125707
lnGDPPC -2.483453 1.681868 -1.48 0.140 -5.779854 .8129487
_cons 69.13235 16.08556 4.30 0.000 37.60523 100.6595

2 . xtgls M2_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7615)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 15
Wald chi2(7) = 36.74
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -4.072121 3.549358 -1.15 0.251 -11.02873 2.884492


RCSI 13.5437 3.779637 3.58 0.000 6.135747 20.95165
KAOPEN .1843981 1.067995 0.17 0.863 -1.908833 2.277629
TO -.0194834 .0363682 -0.54 0.592 -.0907637 .0517969
CR 4.059147 2.599959 1.56 0.118 -1.036678 9.154972
lnGDPPC -2.608732 1.671165 -1.56 0.119 -5.884156 .6666921
Inf_rate -.2513257 .0745497 -3.37 0.001 -.3974405 -.1052109
_cons 69.11242 15.87844 4.35 0.000 37.99126 100.2336

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 09:05:28

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Monday December 26 20:22:01 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: QM. Pétrole modèle (3){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 09:10:40

1 . xtgls QM_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7934)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 15
Wald chi2(6) = 70.89
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.7625338 2.32712 -0.33 0.743 -5.323605 3.798538


RCSI 12.41822 2.515896 4.94 0.000 7.487156 17.34929
KAOPEN 1.346053 .6155496 2.19 0.029 .139598 2.552508
TO -.0407019 .0205166 -1.98 0.047 -.0809137 -.0004902
CR 1.629297 1.63743 1.00 0.320 -1.580007 4.838601
lnGDPPC -1.60385 1.050072 -1.53 0.127 -3.661954 .4542528
_cons 40.75414 10.45805 3.90 0.000 20.25675 61.25154

2 . xtgls QM_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7721)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 15
Wald chi2(7) = 74.10
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -1.285853 2.365407 -0.54 0.587 -5.921965 3.350258


RCSI 12.41862 2.536363 4.90 0.000 7.447438 17.3898
KAOPEN 1.420768 .6449333 2.20 0.028 .1567223 2.684814
TO -.0335166 .0232632 -1.44 0.150 -.0791117 .0120785
CR 1.838608 1.615768 1.14 0.255 -1.328239 5.005455
lnGDPPC -1.587027 1.037848 -1.53 0.126 -3.621171 .4471164
Inf_rate -.0821433 .0456485 -1.80 0.072 -.1716128 .0073262
_cons 40.27838 10.31005 3.91 0.000 20.07105 60.4857

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 09:11:42

402
Monday December 26 20:23:22 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: DC. Pétrole modèle (3){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 09:18:15

1 . xtgls DC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8566)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 121


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 11
Wald chi2(6) = 66.65
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -2.193801 4.669496 -0.47 0.638 -11.34584 6.958242


RCSI 26.62382 4.869532 5.47 0.000 17.07972 36.16793
KAOPEN 5.111013 1.238855 4.13 0.000 2.682903 7.539124
TO -.0379626 .0380541 -1.00 0.318 -.1125472 .036622
CR 2.69227 3.268282 0.82 0.410 -3.713445 9.097986
lnGDPPC -7.52452 2.553106 -2.95 0.003 -12.52852 -2.520524
_cons 99.3611 24.74849 4.01 0.000 50.85496 147.8672

2 . xtgls DC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8546)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 121


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 11
Wald chi2(7) = 54.02
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR -.9920796 4.751575 -0.21 0.835 -10.305 8.320837


RCSI 24.54854 4.985067 4.92 0.000 14.77798 34.31909
KAOPEN 4.726004 1.455807 3.25 0.001 1.872676 7.579333
TO -.0332302 .0473937 -0.70 0.483 -.1261201 .0596596
CR 2.62194 3.209056 0.82 0.414 -3.667694 8.911574
lnGDPPC -6.527548 2.675663 -2.44 0.015 -11.77175 -1.283345
Inf_rate -.0861111 .0776014 -1.11 0.267 -.238207 .0659848
_cons 91.62279 25.69503 3.57 0.000 41.26146 141.9841

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 09:19:48

403
Monday December 26 20:25:36 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: PC. Pétrole modèle (3){space -14}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 08:57:22

1 . xtgls PC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8116)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 7 Time periods = 16
Wald chi2(6) = 145.40
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .0618727 2.008292 0.03 0.975 -3.874308 3.998053


RCSI 13.09628 2.167705 6.04 0.000 8.847659 17.34491
KAOPEN 1.109843 .464148 2.39 0.017 .2001295 2.019556
TO .0010509 .0129648 0.08 0.935 -.0243597 .0264615
CR 2.140146 1.403366 1.53 0.127 -.6103998 4.890692
lnGDPPC 1.51965 .8302996 1.83 0.067 -.1077071 3.147007
_cons 10.79952 8.019702 1.35 0.178 -4.918812 26.51784

2 . xtgls PC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8102)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 8 Time periods = 16
Wald chi2(7) = 121.82
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .3333578 2.152524 0.15 0.877 -3.885512 4.552227


RCSI 13.22306 2.342394 5.65 0.000 8.632052 17.81407
KAOPEN 1.200099 .5719361 2.10 0.036 .0791251 2.321073
TO .0052166 .0189902 0.27 0.784 -.0320036 .0424368
CR 2.031268 1.406106 1.44 0.149 -.7246492 4.787184
lnGDPPC 1.451127 1.000649 1.45 0.147 -.5101092 3.412363
Inf_rate -.0344782 .0297276 -1.16 0.246 -.0927432 .0237868
_cons 11.93286 9.615836 1.24 0.215 -6.913829 30.77956

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 08:57:59

404
Monday December 26 20:30:53 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: FDI. Non Pétrole modèle (3){space -19}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:32:15

1 . xtgls FDI PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8576)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 47.94
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .1889493 .113595 1.66 0.096 -.0336927 .4115913


RCSI -.0049175 .1393245 -0.04 0.972 -.2779885 .2681534
KAOPEN .0755786 .0384234 1.97 0.049 .00027 .1508871
TO .003494 .0015144 2.31 0.021 .0005258 .0064623
CR .0670314 .112275 0.60 0.550 -.1530236 .2870864
lnGDPPC .3065322 .0852009 3.60 0.000 .1395416 .4735229
_cons -2.325315 .6823682 -3.41 0.001 -3.662732 -.9878976

2 . xtgls FDI PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8546)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 56.07
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .1901396 .1134048 1.68 0.094 -.0321298 .4124089


RCSI -.0469735 .1395194 -0.34 0.736 -.3204265 .2264794
KAOPEN .0890482 .0376931 2.36 0.018 .0151711 .1629254
TO .0043858 .0015196 2.89 0.004 .0014074 .0073643
CR .0960398 .1142964 0.84 0.401 -.127977 .3200566
lnGDPPC .3086912 .0842909 3.66 0.000 .1434841 .4738983
Inf_rate -.0084314 .0040724 -2.07 0.038 -.0164131 -.0004496
_cons -2.381394 .6753354 -3.53 0.000 -3.705027 -1.057761

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:34:46

405
Monday December 26 20:40:07 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: M2. Non Pétrole modèle (3){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:39:28

1 . xtgls M2_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8488)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 21.64
Prob > chi2 = 0.0014

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 9.271093 6.012628 1.54 0.123 -2.513442 21.05563


RCSI -5.471298 7.675514 -0.71 0.476 -20.51503 9.572433
KAOPEN .9642626 1.799637 0.54 0.592 -2.562962 4.491487
TO .156917 .0766493 2.05 0.041 .0066871 .3071468
CR 5.084504 5.246284 0.97 0.332 -5.198023 15.36703
lnGDPPC 10.32398 4.361977 2.37 0.018 1.774665 18.8733
_cons -1.752213 34.3156 -0.05 0.959 -69.00956 65.50513

2 . xtgls M2_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8483)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 29.75
Prob > chi2 = 0.0001

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 9.983052 5.942653 1.68 0.093 -1.664334 21.63044


RCSI -9.143196 7.571665 -1.21 0.227 -23.98339 5.696996
KAOPEN 1.63545 1.754627 0.93 0.351 -1.803556 5.074457
TO .2020589 .0759554 2.66 0.008 .053189 .3509288
CR 6.753277 5.437176 1.24 0.214 -3.903392 17.40995
lnGDPPC 10.89867 4.257409 2.56 0.010 2.554305 19.24304
Inf_rate -.4906212 .2055968 -2.39 0.017 -.8935836 -.0876588
_cons -7.973249 33.43982 -0.24 0.812 -73.51408 57.56759

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:40:38

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Monday December 26 20:43:03 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: QM. Non Pétrole modèle (3){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:45:19

1 . xtgls QM_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8509)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 28.33
Prob > chi2 = 0.0001

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR .7705084 5.754529 0.13 0.893 -10.50816 12.04918


RCSI 4.198641 7.033822 0.60 0.551 -9.587396 17.98468
KAOPEN 5.977606 1.810385 3.30 0.001 2.429316 9.525896
TO .0331396 .0746016 0.44 0.657 -.1130768 .1793559
CR -1.094379 5.341214 -0.20 0.838 -11.56297 9.374209
lnGDPPC 9.78444 3.984411 2.46 0.014 1.975137 17.59374
_cons -30.51093 31.99736 -0.95 0.340 -93.22461 32.20275

2 . xtgls QM_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8764)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 26.38
Prob > chi2 = 0.0004

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 1.816516 5.415791 0.34 0.737 -8.798239 12.43127


RCSI 2.271591 6.70652 0.34 0.735 -10.87295 15.41613
KAOPEN 6.012292 1.825079 3.29 0.001 2.435203 9.589382
TO .0388394 .0718026 0.54 0.589 -.101891 .1795698
CR -.6527873 5.061978 -0.13 0.897 -10.57408 9.268507
lnGDPPC 9.387349 3.995478 2.35 0.019 1.556357 17.21834
Inf_rate -.2814392 .1744764 -1.61 0.107 -.6234067 .0605283
_cons -25.48185 32.21432 -0.79 0.429 -88.62075 37.65706

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:46:25

407
Monday December 26 20:50:49 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: DC. Non Pétrole modèle (3){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 06:52:32

1 . xtgls DC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8594)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 43.28
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 10.23299 5.001903 2.05 0.041 .4294367 20.03654


RCSI -.464488 5.988648 -0.08 0.938 -12.20202 11.27305
KAOPEN 2.95904 1.741725 1.70 0.089 -.4546779 6.372758
TO .1636448 .0686521 2.38 0.017 .0290891 .2982004
CR 1.773134 5.393442 0.33 0.742 -8.797818 12.34409
lnGDPPC 10.51042 3.958853 2.65 0.008 2.751212 18.26963
_cons -20.6316 32.51513 -0.63 0.526 -84.36009 43.09689

2 . xtgls DC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8409)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 50.86
Prob > chi2 = 0.0000

DC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 10.67287 5.260465 2.03 0.042 .3625449 20.98319


RCSI -1.473582 6.259155 -0.24 0.814 -13.7413 10.79414
KAOPEN 3.543055 1.722041 2.06 0.040 .167917 6.918193
TO .1976359 .0724153 2.73 0.006 .0557045 .3395674
CR 3.145818 5.681946 0.55 0.580 -7.990592 14.28223
lnGDPPC 10.1442 3.990452 2.54 0.011 2.323061 17.96535
Inf_rate -.2385638 .1998029 -1.19 0.232 -.6301704 .1530428
_cons -20.10379 32.94233 -0.61 0.542 -84.66958 44.462

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 06:54:46

408
Monday December 26 20:54:43 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-4: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-4: PC. Non Pétrole modèle (3){space -18}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
opened on: 5 Apr 2016, 07:00:08

1 . xtgls PC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7932)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 7 Time periods = 10
Wald chi2(6) = 144.82
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 8.425651 3.849665 2.19 0.029 .8804457 15.97086


RCSI 1.706943 4.340513 0.39 0.694 -6.800306 10.21419
KAOPEN 2.100793 1.095258 1.92 0.055 -.0458739 4.24746
TO .1743741 .0505052 3.45 0.001 .0753856 .2733625
CR 6.195771 3.911829 1.58 0.113 -1.471273 13.86282
lnGDPPC 14.76416 2.371581 6.23 0.000 10.11594 19.41237
_cons -76.81342 20.18207 -3.81 0.000 -116.3695 -37.25729

2 . xtgls PC_GDP PGSMR RCSI KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7737)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 100


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 8 Time periods = 10
Wald chi2(7) = 163.53
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

PGSMR 9.033543 3.877226 2.33 0.020 1.434319 16.63277


RCSI 1.479367 4.358656 0.34 0.734 -7.063443 10.02218
KAOPEN 2.177127 1.063655 2.05 0.041 .0924011 4.261852
TO .1855628 .0507615 3.66 0.000 .0860721 .2850535
CR 7.498736 3.95372 1.90 0.058 -.2504124 15.24788
lnGDPPC 14.7153 2.326126 6.33 0.000 10.15618 19.27442
Inf_rate -.0691963 .1353449 -0.51 0.609 -.3344673 .1960747
_cons -77.79896 19.92082 -3.91 0.000 -116.843 -38.75487

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\base de données 1er modèle\no
log type: smcl
closed on: 5 Apr 2016, 07:01:22

409
Monday December 26 21:07:38 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: FDI. MENA{space -1}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-FDI-ME
log type: smcl
opened on: 30 Dec 2014, 14:56:12

1 . xtgls FDI CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, fe panel(hetero)corr(ar1)


option fe not allowed
r(198);

2 . xtgls FDI CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8310)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 273


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 12 Time periods = 13
Wald chi2(11) = 185.86
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -.0415101 .0544975 -0.76 0.446 -.1483233 .0653032


GE .2364543 .0808582 2.92 0.003 .0779752 .3949334
PS -.0568845 .0328323 -1.73 0.083 -.1212347 .0074657
RQ .084642 .0719941 1.18 0.240 -.0564638 .2257477
RL .4289554 .0792889 5.41 0.000 .2735519 .5843588
VA .1752623 .0527208 3.32 0.001 .0719315 .2785931
KAOPEN .0492968 .0201142 2.45 0.014 .0098737 .0887198
TO -.0002748 .0007389 -0.37 0.710 -.001723 .0011734
CR .0528315 .0503171 1.05 0.294 -.0457882 .1514511
lnGDPPC -.2013298 .0382103 -5.27 0.000 -.2762205 -.1264391
Inf_rate -.0021746 .0014942 -1.46 0.146 -.0051032 .0007541
_cons 1.745748 .3337494 5.23 0.000 1.091611 2.399885

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-FDI-ME
log type: smcl
closed on: 30 Dec 2014, 15:09:22

410
Monday December 26 23:24:13 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: FDI. MENA{space -1}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:29:33

1 . collin FDI BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=112)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
FDI 1.21 1.10 0.8269 0.1731
BEI_Index 1.71 1.31 0.5865 0.4135
SME_GP 1.90 1.38 0.5250 0.4750
lnGDPPC 3.33 1.83 0.3000 0.7000
lnU 3.07 1.75 0.3257 0.6743
lnTT 2.13 1.46 0.4699 0.5301
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.23

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7000 1.0000
2 1.2746 1.9202
3 0.7381 2.5234
4 0.1605 5.4107
5 0.1046 6.7048
6 0.0203 15.2155
7 0.0018 51.4541
---------------------------------
Condition Number 51.4541
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0843

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:30:19

411
Monday December 26 21:09:25 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: M2. MENA

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-M2-MEN
log type: smcl
opened on: 30 Dec 2014, 15:09:45

1 . xtgls M2_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8082)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 273


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 12 Time periods = 13
Wald chi2(11) = 94.70
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -1.404977 2.840403 -0.49 0.621 -6.972064 4.16211


GE 2.988407 4.467204 0.67 0.504 -5.767153 11.74397
PS -3.244618 1.792509 -1.81 0.070 -6.757871 .2686354
RQ 2.454367 3.731399 0.66 0.511 -4.859041 9.767774
RL 19.21888 4.336926 4.43 0.000 10.71866 27.7191
VA 5.152995 2.914638 1.77 0.077 -.5595899 10.86558
KAOPEN 1.794214 1.059866 1.69 0.090 -.2830854 3.871514
TO .0006391 .0388743 0.02 0.987 -.0755531 .0768312
CR 5.575889 2.754641 2.02 0.043 .1768925 10.97489
lnGDPPC -11.0959 1.830588 -6.06 0.000 -14.68378 -7.508012
Inf_rate -.2343976 .0836892 -2.80 0.005 -.3984255 -.0703697
_cons 161.4946 16.09634 10.03 0.000 129.9464 193.0429

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-M2-MEN
log type: smcl
closed on: 30 Dec 2014, 15:10:33

412
Monday December 26 21:11:05 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: QM. MENA

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-QM-MEN
log type: smcl
opened on: 30 Dec 2014, 15:10:53

1 . xtgls QM_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, fe panel(hetero)corr(ar1)


option fe not allowed
r(198);

2 . xtgls QM_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.8342)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 273


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 12 Time periods = 13
Wald chi2(11) = 164.90
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -2.306522 2.12932 -1.08 0.279 -6.479912 1.866868


GE 8.320206 2.982222 2.79 0.005 2.475158 14.16525
PS -3.078884 1.199678 -2.57 0.010 -5.430209 -.7275581
RQ 1.790747 2.492728 0.72 0.473 -3.09491 6.676405
RL 14.5114 3.195499 4.54 0.000 8.248336 20.77446
VA 3.90784 2.239464 1.74 0.081 -.4814287 8.297109
KAOPEN 2.163719 .8218191 2.63 0.008 .5529831 3.774455
TO -.0464538 .0288852 -1.61 0.108 -.1030678 .0101603
CR .1790982 1.753377 0.10 0.919 -3.257458 3.615654
lnGDPPC -4.683962 1.29646 -3.61 0.000 -7.224977 -2.142947
Inf_rate -.0778312 .0604367 -1.29 0.198 -.1962849 .0406226
_cons 85.40556 11.83398 7.22 0.000 62.21139 108.5997

3 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-QM-MEN
log type: smcl
closed on: 30 Dec 2014, 15:12:04

413
Monday December 26 21:11:56 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: PC. MENA

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-PC-MEN
log type: smcl
opened on: 30 Dec 2014, 15:12:46

1 . xtgls PC_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7816)

Estimated covariances = 21 Number of obs = 294


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 21
Estimated coefficients = 12 Time periods = 14
Wald chi2(11) = 404.07
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -1.194816 1.956881 -0.61 0.541 -5.030232 2.640599


GE 11.73962 2.792946 4.20 0.000 6.265544 17.21369
PS -.9062589 1.156074 -0.78 0.433 -3.172122 1.359604
RQ 1.419483 2.357934 0.60 0.547 -3.201983 6.040949
RL 11.36006 2.715967 4.18 0.000 6.036861 16.68325
VA 9.578602 1.885802 5.08 0.000 5.882498 13.27471
KAOPEN 1.311603 .6196446 2.12 0.034 .0971222 2.526084
TO .0396008 .0243512 1.63 0.104 -.0081267 .0873283
CR 3.419775 1.77812 1.92 0.054 -.0652766 6.904827
lnGDPPC -2.524362 1.119731 -2.25 0.024 -4.718994 -.3297297
Inf_rate -.0558148 .0490126 -1.14 0.255 -.1518776 .040248
_cons 67.84193 9.93779 6.83 0.000 48.36422 87.31964

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Analyse-détaillée-Mod1\Estimation MCGR\estimation -MCGR-PC-MEN
log type: smcl
closed on: 30 Dec 2014, 15:13:52

414
Monday December 26 21:12:57 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: FDI. Pétrole{space -4}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
opened on: 11 Apr 2016, 11:16:52

1 . xtgls FDI CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.6566)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 165


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 12 Time periods = 15
Wald chi2(11) = 196.50
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC .0536864 .0599188 0.90 0.370 -.0637524 .1711251


GE .3023264 .0968195 3.12 0.002 .1125637 .4920891
PS -.1141747 .0412619 -2.77 0.006 -.1950465 -.0333029
RQ -.0710026 .0617591 -1.15 0.250 -.1920482 .0500429
RL .3949782 .0807077 4.89 0.000 .2367941 .5531623
VA -.0223139 .0689058 -0.32 0.746 -.1573667 .1127389
KAOPEN .0128393 .018128 0.71 0.479 -.0226909 .0483694
TO -.0003903 .0005878 -0.66 0.507 -.0015425 .0007618
CR -.0009481 .0476765 -0.02 0.984 -.0943924 .0924961
lnGDPPC -.0667714 .0301857 -2.21 0.027 -.1259343 -.0076084
Inf_rate -.0016749 .0012864 -1.30 0.193 -.0041961 .0008464
_cons .1003215 .2824817 0.36 0.722 -.4533325 .6539756

2 . log close
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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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closed on: 11 Apr 2016, 11:18:08

415
Monday December 26 21:14:53 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: M2. Pétrole{space -3}

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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
opened on: 11 Apr 2016, 11:21:32

1 . xtgls M2_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.5882)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 154


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 12 Time periods = 14
Wald chi2(11) = 98.49
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -.2037094 2.858453 -0.07 0.943 -5.806174 5.398755


GE 10.78436 4.659894 2.31 0.021 1.651131 19.91758
PS -6.084086 2.047999 -2.97 0.003 -10.09809 -2.070082
RQ -1.086766 3.12863 -0.35 0.728 -7.218768 5.045236
RL 12.79732 4.19851 3.05 0.002 4.568388 21.02625
VA 1.810455 3.09726 0.58 0.559 -4.260064 7.880974
KAOPEN -2.472538 .929821 -2.66 0.008 -4.294953 -.6501218
TO .0120086 .0341808 0.35 0.725 -.0549845 .0790017
CR 1.577267 2.243575 0.70 0.482 -2.820059 5.974594
lnGDPPC -1.799489 1.503647 -1.20 0.231 -4.746584 1.147606
Inf_rate -.3023141 .0868269 -3.48 0.000 -.4724917 -.1321364
_cons 70.97064 13.67344 5.19 0.000 44.17119 97.77008

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
closed on: 11 Apr 2016, 11:23:55

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: QM. Pétrole{space -3}

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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
opened on: 11 Apr 2016, 11:25:13

1 . xtgls QM_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.6746)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 154


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 12 Time periods = 14
Wald chi2(11) = 179.81
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -1.345446 2.072375 -0.65 0.516 -5.407226 2.716335


GE 9.800988 2.887008 3.39 0.001 4.142557 15.45942
PS -3.4007 1.141351 -2.98 0.003 -5.637706 -1.163694
RQ -.391227 1.898878 -0.21 0.837 -4.11296 3.330506
RL 11.98703 2.697785 4.44 0.000 6.699472 17.27459
VA 1.542239 2.195148 0.70 0.482 -2.760172 5.844651
KAOPEN .3018037 .6172591 0.49 0.625 -.9080019 1.511609
TO -.0287277 .0205102 -1.40 0.161 -.0689269 .0114715
CR .0067218 1.44184 0.00 0.996 -2.819232 2.832675
lnGDPPC -2.175383 .9459991 -2.30 0.021 -4.029508 -.321259
Inf_rate -.0644986 .0445259 -1.45 0.147 -.1517677 .0227705
_cons 52.54171 8.869851 5.92 0.000 35.15712 69.92629

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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closed on: 11 Apr 2016, 11:26:45

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Monday December 26 21:20:58 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: PC. Pétrole{space -3}

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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
opened on: 11 Apr 2016, 11:28:03

1 . xtgls PC_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7116)

Estimated covariances = 11 Number of obs = 176


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 11
Estimated coefficients = 12 Time periods = 16
Wald chi2(11) = 257.07
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC 2.715196 1.878171 1.45 0.148 -.9659511 6.396344


GE 9.221272 2.911002 3.17 0.002 3.515813 14.92673
PS -.6400955 1.181586 -0.54 0.588 -2.955962 1.675771
RQ -2.758944 1.930195 -1.43 0.153 -6.542058 1.024169
RL 7.918434 2.419287 3.27 0.001 3.176719 12.66015
VA -2.204249 2.201735 -1.00 0.317 -6.519571 2.111072
KAOPEN .5851448 .5492294 1.07 0.287 -.4913251 1.661615
TO .0185589 .0173894 1.07 0.286 -.0155238 .0526416
CR 1.656811 1.423207 1.16 0.244 -1.132623 4.446245
lnGDPPC 1.603953 .8736686 1.84 0.066 -.1084066 3.316312
Inf_rate -.0251961 .0297903 -0.85 0.398 -.083584 .0331919
_cons 9.075881 8.276359 1.10 0.273 -7.145484 25.29725

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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closed on: 11 Apr 2016, 11:29:43

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: FDI. Non Pétrole{space -8}

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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
opened on: 11 Apr 2016, 11:34:23

1 . xtgls FDI CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.6887)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 130


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 12 Time periods = 13
Wald chi2(11) = 164.19
Prob > chi2 = 0.0000

FDI Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -.291349 .1259704 -2.31 0.021 -.5382465 -.0444515


GE -.086093 .174776 -0.49 0.622 -.4286477 .2564617
PS .0245835 .0793009 0.31 0.757 -.1308435 .1800105
RQ .3178193 .1785052 1.78 0.075 -.0320444 .6676831
RL .2396934 .1825477 1.31 0.189 -.1180936 .5974804
VA .1050398 .1015176 1.03 0.301 -.093931 .3040106
KAOPEN .0873263 .0307621 2.84 0.005 .0270337 .1476189
TO .006528 .001514 4.31 0.000 .0035606 .0094954
CR .2475336 .1362131 1.82 0.069 -.0194392 .5145063
lnGDPPC .208725 .099405 2.10 0.036 .0138949 .4035552
Inf_rate -.0123262 .00452 -2.73 0.006 -.0211853 -.0034672
_cons -1.891692 .8235593 -2.30 0.022 -3.505839 -.2775457

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
closed on: 11 Apr 2016, 11:35:17

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Monday December 26 21:23:25 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: M2. Non Pétrole{space -7}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
opened on: 11 Apr 2016, 11:35:32

1 . xtgls M2_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.6741)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 130


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 12 Time periods = 13
Wald chi2(11) = 72.11
Prob > chi2 = 0.0000

M2_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -11.55522 6.798474 -1.70 0.089 -24.87998 1.769549


GE -18.45388 9.519522 -1.94 0.053 -37.1118 .2040395
PS 2.374828 4.182703 0.57 0.570 -5.823119 10.57277
RQ 13.8419 9.748648 1.42 0.156 -5.265096 32.9489
RL 8.59983 9.637309 0.89 0.372 -10.28895 27.48861
VA 1.792787 5.907114 0.30 0.762 -9.784945 13.37052
KAOPEN 2.590535 1.568705 1.65 0.099 -.4840701 5.665141
TO .328317 .0813413 4.04 0.000 .1688909 .487743
CR 12.49901 7.116849 1.76 0.079 -1.449763 26.44777
lnGDPPC 11.40725 5.362966 2.13 0.033 .896029 21.91847
Inf_rate -.6933397 .2414686 -2.87 0.004 -1.166609 -.2200699
_cons -32.41074 44.65499 -0.73 0.468 -119.9329 55.11143

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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closed on: 11 Apr 2016, 11:39:23

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Monday December 26 21:25:40 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: QM. Non Pétrole{space -7}

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log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
opened on: 11 Apr 2016, 11:40:35

1 . xtgls QM_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7746)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 130


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 12 Time periods = 13
Wald chi2(11) = 64.40
Prob > chi2 = 0.0000

QM_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -8.395772 5.577765 -1.51 0.132 -19.32799 2.536446


GE 4.453028 7.841606 0.57 0.570 -10.91624 19.82229
PS -.8263537 3.293644 -0.25 0.802 -7.281777 5.62907
RQ 3.173567 8.068179 0.39 0.694 -12.63977 18.98691
RL 14.66536 8.383045 1.75 0.080 -1.765105 31.09583
VA -2.53253 4.790509 -0.53 0.597 -11.92176 6.856695
KAOPEN 7.412867 1.603659 4.62 0.000 4.269753 10.55598
TO .075407 .0737852 1.02 0.307 -.0692094 .2200234
CR .8149196 5.748218 0.14 0.887 -10.45138 12.08122
lnGDPPC 8.084581 4.858177 1.66 0.096 -1.437271 17.60643
Inf_rate -.3029174 .1938941 -1.56 0.118 -.682943 .0771081
_cons -23.84841 39.58559 -0.60 0.547 -101.4347 53.73792

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
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closed on: 11 Apr 2016, 11:45:28

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Monday December 26 21:27:21 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°4-5: Résultats d'estimation FGLS{space -19}


Project: Annexe n°4-5: PC. Non Pétrole{space -7}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
opened on: 11 Apr 2016, 11:46:05

1 . xtgls PC_GDP CC GE PS RQ RL VA KAOPEN TO CR lnGDPPC Inf_rate, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.6957)

Estimated covariances = 10 Number of obs = 130


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 10
Estimated coefficients = 12 Time periods = 13
Wald chi2(11) = 451.38
Prob > chi2 = 0.0000

PC_GDP Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

CC -6.971832 3.149882 -2.21 0.027 -13.14549 -.7981768


GE 10.70621 4.144322 2.58 0.010 2.583492 18.82894
PS .5913006 1.911548 0.31 0.757 -3.155265 4.337866
RQ 9.858161 4.513028 2.18 0.029 1.012789 18.70353
RL 2.683273 4.406606 0.61 0.543 -5.953516 11.32006
VA 8.597258 2.48416 3.46 0.001 3.728395 13.46612
KAOPEN 2.108299 .8188058 2.57 0.010 .503469 3.713129
TO .206443 .0392178 5.26 0.000 .1295776 .2833084
CR 6.239623 3.271906 1.91 0.057 -.1731942 12.65244
lnGDPPC 3.241016 2.595585 1.25 0.212 -1.846237 8.328269
Inf_rate -.1323122 .1020766 -1.30 0.195 -.3323786 .0677542
_cons 14.06305 21.9886 0.64 0.522 -29.03382 57.15992

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\Bureau. 02-05-2015\Modèle1-final\Analyse-détaillée-Mod1\nouvel
log type: smcl
closed on: 11 Apr 2016, 11:47:47

422
Annexes
Annexe n°6-1 : Présentation des différentes variables du modèle :
Variable Contexte dans la Sources de données que nous avons utilisé
littérature
Densité d’entrée (NED) Klapper et al. (2008); « New Entry Density » densité de nouvelles
Klapper et al. (2009); entrées, tiré de la base Entrepreneurship de
Klapper et Love Doind Business pour l’Algérie, l’Iraq, Israël,
(2010); Thai et Jordanie, Qatar, Syrie, Tunisie, Turquie, les
Turkina (2014) Émirats A-U, Maroc et Égypte pour la période
2004-2011.
La base couvre également le Kuweit pour une
seule année.
Nous avons ajouté à cette base deux autres
pays du MENA, le Kuweit, un important
producteur de pétrole et le Liban, un pays non
pétrolier exhibant des niveaux élevés de
développement financier durant la période
(1996-2011).
Pour le Kuweit : nous avons calculé le nombre
d’entrée de nouvelles entreprises (SARL) à
partir des données de la Chambre de
Commerce et de l’Industrie du Kuweit, jusqu’à
2010
Liban : la source est Central Administration of
Statistics, CAS Stat, Statistical Yearbook.
Entrepreneurship (2004-2011). Nous avons
pris les statistiques relatives à l’entrée de
nouvelles entreprises de forme juridique
SARL.
http://www.cas.gov.lb/index.php/statistical-
yearbook.
Puis pour calculer la densité d’entrée de
nouvelles entreprises (Kuwait et Liban) nous
avons pris la population en âge de travailler
(15-64 ans) de la base des Indicateurs de
Développement dans le Monde (World
Development Indicators) de la banque
Mondiale.
Le développement Rajan et Zingales Nous utilisons l’indice du développement
financier (FD) (1998), Aghion et al. financier (FDI), (PC_GDP), (M2_GDP),
(2007), Beck et Levine (QM_GDP).
(2002), Beck et al. Les données sont tirées de la base de données
(2001), Klapper et al. de la banque mondiale.
(2008), Black and
Strahan (2002), Beck et
al. (2004), Guiso et al.
(2004), Aidis et al.
(2010).
BEI_Index indice Aghion et al. (2007), L’indice est calculé à partir des données de

423
Annexes
institutionnel des Klapper et al. (2006), Doing Business La source est la base de
régulations de Desai et al. (2003), données de Doing Business, via une analyse en
l’environnement des Klapper et al. (2008), composantes principales des trois indicateurs
affaires (Procédures, jours Klapper et Love (nombre de procédures, nombre de jours et
et coûts) (2010). coûts de création)

SME_GP (politiques On n’a pas trouvé ce Nous avons construit notre base relative aux
gouvernementales aux type de données dans pays de la région MENA à travers une
PME) d’autres travaux. investigation des différents programmes
gouvernementaux pouvant jouer un rôle dans
la dynamique de création des entreprises.
Notre base sera détaillée en Annexe. Cette
variable prend la valeur « 1 » si le pays ou le
gouvernement a engagé des programmes
publics d’aide aux PME et « 0 » autrement.
(GDPPC) PIB par tête Rajan et Zingales Source : Indicateurs de Développement dans le
(en log) (1998), Black and Monde, de la Banque Mondiale.
Strahan (2002)
Wennekers et al.
(2005), Guiso et al.
(2004), Klapper et al.
(2006), Klapper et al.
(2008), Klapper et
Love (2010), Aidis et
al.(2010), Thai et
Turkina (2014)
Le taux de chômage (U) Parker et Robson Source : Indicateur de Développement dans le
(2004), Audretsch et al. Monde World Bank data base
(2005), Carree et al.
(2001), Thai et
Turkina (2014)
Politique fiscale Aidis et al. (2010), Total Tax rate Doing Business data base.
Klapper et al. (2006),
Klapper et Love
(2010), Parker et
Robson (2004)

424
Annexes
Annexe n°6-2 : Politiques gouvernementales aux PME:

Pays Politique aux PME Valeur attribuée à


SME_GP(« 0 » ou
« 1 »)
Algérie Le gouvernement Algérien a engagé depuis le début de Notre variable muette
la décennie 2000 des programmes visant la promotion (SME-GP) prend la
des PME. Ce ne sont pas des politiques bien cohérentes, valeur « 1 ».
mais c’est un nombre de petits programmes de relance
de la création et du développement des PME en
Algérie. Ils se concrétisent principalement via une
assistance financière, des aides financières, des prêts
bancaires à taux d’intérêts bonifiés et des garanties aux
prêts bancaires. Depuis le début de la décennie 2000, ces
programmes connaissent un grand écho de la part des
individus.
Ces programmes sont principalement les dispositifs
ANSEJ, ANGEM, CNAC et ANDI, ainsi que les fonds
de garantie, FGAR et CGCI-PME.
Cependant, ces différents programmes relèvent en
principe d’une politique d’emploi visant à remédier aux
problèmes du chômage.
Tunisie le gouvernement tunisien joue un rôle important dans La variable muette
la promotion des PME. il a mis en place des (SME_GP) prend la
programmes et a crée des institutions afin de fournir valeur « 1 ».
une assistance technique et financière. Ces programmes
ont été lancés officiellement à partir de 1996. On
distingue l’Agence de Promotion de l’investissement
(API), l’Agence de Promotion de l’investissement
Externe (APIE), l’Agence de Promotion de
l’investissement Agricole (API), Agence Nationale de
l’Emploi et du Travail Indépendant. Le gouvernement
Tunisien a mis en place plusieurs structures d’appui
financier aux promoteurs. Des incitations relatives au
capital, (le Fonds National de Promotion de l’Artisanat
et des Petits Métiers « FONAPRAM »; Fonds de
Promotion de la Décentralisation Industrielle
« FOPRODI »; Régime des Incitations à l’Innovation
dans les Technologies de l’Information « RITI »;
Sociétés d’Investissement à Capita Risque « SICAR ».
Des incitations relatives au crédit d’investissement (la
Banque Tunisienne de Solidarité « BTS »; la Banque de
Financement de PME « BFPME »). Des incitations
relatives aux garanties (la Société Tunisienne de
Garantie « SOTUGAR ») et le Fonds National de
Garantie « FNG »)
Maroc L’état marocain a procédé à la mise en place de La variable muette
programmes permettant d’une part la promotion de la (SME_GP) prend la
création des PME et des TPE et d’autre part valeur « 1 ».
l’accompagnement, le suivi, la modernisation et la
pérennisation de ces entreprises.
L’action de l’état consiste principalement à l’adoption et
à la mise en œuvre d’un arsenal de mesures juridiques,
de structures d’accueil et d’incitations financières. En
2002, il y a eu l’instauration de la charte de la PME. un
accompagnement institutionnel a été mis en place à

425
Annexes
travers la création de l’Agence Nationale de la
Promotion de la PME (ANPME). L’agence a mis en
place des programmes d’aides à la création des PME et
au développement des PME, le programme Imtiyaz et
Moussanada. En plus de ceux-ci, des mesures visant
l’assouplissement des conditions de crédit bancaire au
PME (mesures mises en place par la Banque Centrale
Marocaine). L’État marocain a instauré aussi 11
systèmes de garantie administrés par deux entités
spécialisées : la Caisse Centrale de Garantie et Dar
Addamane.
Un mécanisme de capital risque a été instauré.
En plus de cela, l’état marocain a mis en place un
programme favorisant la création des micro-entreprises,
c’est le programme MOUKAWALATI.
Égypte Vu l’importance de la composante des PME dans le Ici malgré que le
tissu économique en Égypte, le gouvernement a mis en nombre de
place des structures pour leur promotion. Ce cadre a été programmes est limité,
renforcé davantage à partir de 2004. Un des organismes la valeur que prend
publiques les plus dynamique dans ce contexte est le SME_GP est « 1 ».
Fonds Social pour le développement (SFD) qui est une
institution interministérielle rattachée au premier
ministre. Il offre une gamme de programmes, y compris
des services de soutien aux PME. le fonds accorde aussi
une assistance technique et financière aux PME.
En plus de cet organisme, on retrouve l’unité de
Développement des Petites et Moyennes Entreprises au
niveau du ministère des finances, l’autorité générale
pour l’investissement et la libre zone (GAFI). En plus
de ces structures, le gouvernement égyptien a créé une
bourse pour les PME au niveau de la Bourse d’Égypte.
Jordanie En Jordanie, les PME connaissent un essor SME_GP prend la
considérable appuyé par un grand nombre de valeur « 1 »
programmes pour la création, le développement et la
modernisation. La première institution qui soutient la
création et le développement de nouvelles entreprises
est Jordan Enterprise Development Corporation
(JEDCO) créée en 2003 qui fournit des services de
conseil et un appui financier aux nouveaux
entrepreneurs. JEDCO offre des services diversifiés,
certains sont destinés à accompagner les entreprises
innovantes, notamment dans la phase de développement
et mis aussi à la disposition de nouveaux entrepreneurs
des systèmes de subvention au démarrage. L’institution
a développer un réseaux important au niveau national.
En plus de ces aides, JEDCO a défini un régime de
garantie des Prêts « Loan Gurant Scheme » qui est
financé dans le cadre de la modernisation des Services
ou le programme « JSMP » ou Jordan Services
Modernisation Program » initié par JEDCO. En plus de
ces programmes, INJAZ un programme développé a
pour finalité d’augmenter les opportunités pour les
jeunes Jordaniens de devenir des auto-employés, Le
Fonds du Développement du Roi Abdullah II, Young
Entrepreneurs Association « YEA » est une
organisation visant à aider les PME jordaniennes, en

426
Annexes
particulier en termes d’enseignements et de formation
des entrepreneurs.
La Jordanie a mis en place un réseau très important des
sociétés de capital risque, des banques et des
institutions de garantie dont la première cible est la
population des PME.
Koweït Malgré la création en 1997 de Koweït Small Project SME_GP prend dans
Development Company (KSDPC) qui a pour vocation ce cas la valeur « 0 »
d’accompagner les petits projets, il n’existe pas de
programmes bien définis destinés pour un vrai
accompagnement pour les PME. ce manque se reflète
directement à travers la part du secteur privé dans le
tissu économique au Koweït qui n’est que de 5% .
Émirats Arabes Le tissu des entreprises aux Émirats Arabes Unis est SME_GP prend la
Unis constitué à plus de 95%1 de PME. Pour cette fin, la valeur « 1 »
société Mohammed Bin Rashid pour le Développement
des PME, Dubaï SME. Elle a été intégré en 2002 en
tant qu’agence au département du développement
économique. l’une des stratégies clés de Dubaï SME est
la création d’un environnement favorable pour
l’entrepreneuriat et le développement des PME. Elle a
mis en place « Intilaq Program » un programme destiné
à la création de nouvelles entreprises. Intilaq est un
programme innovateur lancé aux Émirats pour assister
les nationaux résidents à Dubaï à faire leur premier pas
dans le monde des affaires. L’appui offert aux
entrepreneurs dans ce cadre se manifeste via des
licences et des stages de formation ainsi que via des
supports financiers, juridiques, des services de
marketing de conseil et de consultation.
Dubaï SME a initié également d’autres programmes de
soutien aux PME. Young Entrepreneurs Competition
qui est une compétition organisé annuellement par
Dubaï SME, offrant une opportunité aux jeunes
émiraties d’apprendre à gérer une petite affaire dans un
contexte concurrentiel et ceux pour 4 jours et de
sélectionner au final le meilleur futur jeune
entrepreneur. Le Prix Mohammed Bin Rashid pour les
jeunes dirigeants d’entreprises. Visant à créer un
environnement compétitif entre les jeunes
entrepreneurs au niveau des Émirats et même en
l’élargissant à d’autres pays arabes. Khalifa Fund for
Enterprise Development, notamment, à tavers ses
programmes de financement Khutwa, Bedaya et Zeyada,
ainsi que par une assistance en terme de conseil et
d’accompagnement.
La société de Capital Risque qui joue une rôle
proéminent dans la relance de la création de novelles
entreprises est la société « Al-Tamimi Investments’
The Big Start » qui un des incubateurs mis en place par
Al-Tamimi Investment société de capital-risque.
Mohammed Bin Rashid Establishment for young
Business Leaders, qui vise à faire face au problème de

1The role of Government in supporting Entrepreneurship and SME development. Mohammed Bin Rashid
Establishment for SME development, Dubai SME, 2011.

427
Annexes
financement des PME, à travers l’un de ses
programmes qui est Rass Al Mal Program. Des
banques ayant pour vocation principale de traiter avec
les PME nous retrouvons Al Tomooh Finance Scheme
et Ruwad Establishment facilitant l’accès au
financement des PME.
Oman Le gouvernement Omanien a mis en place des SME_GP prend la
programmes visant la création et le développement des valeur « 1 ».
PME. Parmi ces programmes on cite SANAD qui Certes à Oman les
soutient les projets d’auto-emploi et de développement programmes n’ont pas
de petites entreprises. Il a été mis en place par le été de très grandes
gouvernement en 2001 consistant à fournir un appui ampleur et plus
financier. spécifiques mais le
Ruwad est un magazine permettant une présentation gouvernement a pris
spécifique de Alam Aliktisaad Wala’mal afin de quelques initiatives
promouvoir l’entrepreneuriat à Sultanat Oman. dans ce contexte.
Intilaaqah Oman est un programme lancé en 1995 et a
beaucoup progressé depuis cette date. Oman Center for
Investment and Export renommé en 2011 “Public
Authority for Investment and Export Development”.
On retrouve également un incubateur “The Knowledge
Mine” et des sociétiés de capital risque et des banques
orientées aux PME.
Syrie En Syrie, il n’existe pas de stratégie claire pour SME_GP prend de ce
développer le secteur des PME ou de l’auto-emploi. De fait la valeur « 0 »
plus dans un pays en transition, les PME ne peuvent
pas jouer un rôle important. Il n’y a aucune agence pour
la création des PME, il n’existe pas de définition pour
les PME. il n’existe pas de cadre cohérent de politiques
aux PME2. Malgré qu’à partir de 2009 il y a eu une
volonté de mettre en place de politiques
gouvernementales pour la création et le développement
des PME en Syrie, l’instabilité politique que vie le pays
n’a pas permis de donner une suite aux efforts déjà
engagés. Il n’existe en Syrie que quelques
établissements de micro-finance et de système de
garantie qui sont à un stade très précoce3
Iraq Nous ne disposons pas de données sur les PME ni sur SME_GP prend la
les structures d’appui à l’entrepreneuriat en Iraq. De valeur « 0 »
plus il paraît qu’il n’existe aucune politique d’appui aux
PME dans ce pays.
Israël Israël est l’un des pays ayant développé des mesures On donne de ce fait la
afin de promouvoir les PME. des incubateurs publics valeur « 1 » pour
ont été créés à partir de 1991, des fonds pour le SME_GP
financement des PME (fund for helping SMEs in
industrial design, fund
for assisting SMEs in devising marketing plans, etc.)
ces programmes ont été lance par L’Agence pour PME
(Agency for SME).
Beaucoup d’autres programmes d’aide ont été initié
dans ce contexte. Le pays enregistre les meilleures

2 SME support Program : Program Funded by the Europan Union and Implemented through SEBC. Proposed

SME development Policy in Syria and recommendations for a draft SME law. Experts: Enzo Domiani Ziyad
Ayoub Arbashe, Août 2007.
3 GEM Global Entrepreneurship Monitor, rapport Régional GEM-MOAN, 2009 page 151.

428
Annexes
chiffres en matière de création et de développement des
PME en particulier innovante et ceux même
comparativement à la moyenne de l’Union Européen4.

Turquie Le gouvernement Turc a mis en place des programmes SME_GP prend la


et des structures permettant le soutien à valeur « 1 », du fait
l’entrepreneuriat à travers les PME. [Small and que des programmes et
Medium Enterprise Development] (KOSEGB). Cette des agences publiques
agence gouvernementale a engagé des mesures d’aide et spécifiques ont été
de soutien aux nouveaux entrepreneurs, elle a débuté mises en place afin de
ses fonctions en 2003 elle vise à diffuser une culture promouvoir les PME
d’entrepreneuriat par le support financier à en Turquie.
l’établissement d’entreprises réussites. Ils mettent à la
disposition des nouveaux entrepreneurs des aides
financières pour le démarrage d’une nouvelle entreprise.
Dans ce cas les coûts fixes d’investissement sont
financés par ce programme à travers une subvention si
les équipements et les machines sont loués (par crédit
bail) ou à travers un prêt bancaire.
KOSEGB contient trois sous programmes : un
programme de formation à l’entrepreneuriat appliqué,
un second programme de soutien aux nouveaux
entrepreneurs qui consiste en un programme de
financement du démarrage de l’entreprise et un
troisième programme qui consiste en des centres
d’amélioration des affaires, dont l’intervention est
orientée pour le développement des entreprises déjà
créées.
Il existe également en Turquie un programme public
destiné à la promotion des entreprises innovatrice,
celles relevant de nouvelles technologies. La fondation
Technologique de Turquie a mis en place, en 2006, un
Programme de soutien au démarrage des entreprises
(Start-up).
En plus de ces institutions, de nombreuses incitations
aux PME ont été introduites afin de promouvoir
l’entrepreneuriat et ceux par le sous secrétariat au
trésor et au commerce extérieur.
Les autorités ont également mis en place la société de
Capital risque Golden Horn Venture, le fond de
garantie des Crédits (KGF) pour les crédits aux PME,
une Banque d’investissement (Finansbank), et la banque
Halkbank qui est la première institution bancaire à se
concentrer sur les besoins des commerçant, des artisans
et ceux des petites entreprises.

Qatar À Qatar ce n’est qu’à partir de 2008 que des SME_GP prend la
programmes gouvernementaux d’appui à la création des valeur « 0 » entre 2004
PME et de l’entrepreneuriat en général ont été mis en et 2007 et la valeur
place. Ces programmes ne sont pas de grande « 1 » à partir de 2008
envergure mais une volonté de stimuler les PME et
l’entrepreneuriat commence à prendre place. En 2008, il
y a eu la création de « Enterprise Qatar » qui a engagé
certains programmes encourageant l’entrepreneuriat.

4 Commission Européenne (2013) : Enterprise and Industry. 2013 Facts Sheet Israel.

429
Annexes
En plus de cela une Banque dont une de ses vocations
principales est le financement des PME, c’est « Qatar
Bank Development ». cette banque a mis en place de
nouveaux moyens pour soutenir le secteur privé, en
particulier les PME qui sont le programmes de garantie
Aldhameen et l’agence pour l’exportation Tasdeer.
Liban Le gouvernement libanais a mis en place plusieurs SME_GP prend la
incitations encourageant le financement des PME. valeur « 1 ».
Le gouvernement libanais a mis en place des
programmes et des agences publiques permettant l’aide
et l’accompagnement de nouveaux entrepreneurs pour
la création et le développement de leurs nouvelles
entreprises.
Le gouvernement libanais a mis en place la société
financière KAFALAT pour promouvoir,
financièrement, la création et le développement de
nouvelles entreprises. Elle a pour mission de garantir
les prêts aux PME.
Outre cette société, de nombreuses autres institutions
financières bancaires et société de capital risque ont été
mises en place soit par le gouvernement libanais ou en
partenariat avec d’autres pays.
En plus de cela, une politique de bonification des taux
d’intérêt en faveur des PME a été instaurée par la
banque centrale du Liban.
Le ministère de l’économie a mis en place un projet de
soutien aux PME financé par l’union Européen, dont on
retrouve principalement la création des pépinières
d’entreprises au Liban. Ces pépinières jouent un rôle
crucial dans la stimulation de la création de nouvelles
PME.
D’autres institutions en particulier, financières ont été
créées dans le but de fournir un soutien financier aux
PME. la majorité a été créée en partenariat avec
d’autres pays.
Vers 2008, il y a eu le lancement d’un site internet
destiné à l’aide des entreprises libanaises à accéder au
marché étranger. (mémoire on ligne, Marc Bassil)
Il est à noter qu’outre ces organismes
gouvernementaux, beaucoup d’organismes non
gouvernementaux ont été créés afin de promouvoir le
secteur des PME au Liban.

430
Annexes
Annexe n°6-3: Construction de l’Indice Institutionnel de la régulation de l’environnement des
affaires (règlementation de l’enregistrement des entreprises)

Pour uniformiser la construction des différents indices, nous appliquons la même méthode que celle
utilisée pour construire l’indice synthétique du développement financier, c’est l’analyse en
composantes principales.

Cet indice est construit de sorte qu’un niveau élevé indique une règlementation plus contraignante.
Nous poursuivons les mêmes étapes que les précédentes, et nous faisons référence à Beji S. (2009)
dans leur construction des indices du développement financier et de l’indice institutionnel, ainsi qu’à
Sandahl J. F, Holmfeldt M., Rydèn A. et Strömqvist M. (2011) dans leur construction pour l’indice de
Stress financier.
1) Calcul des moyennes et de l’écart type de l’échantillon
2) Normalisation des différents indicateurs par rapport à la moyenne et à l’écart-type de
l’échantillon (relativement à……) :
é
=
3) Calcul de l’indice à partir de la pondération des différents indicateurs :

= × , + × , + × ,

est l’indice (BEI_Index) mesurant la qualité de l’environnement des affaires pour un pays
donné et une année donnée.

est le coefficient de pondération pour l’indicateur ,

est l’un des trois indicateurs représentant l’environnement des affaires, relatifs notamment à
l’enregistrement de nouvelles entreprises.
4) Normalisation de l’indice synthétique obtenu avec la même méthode de normalisation
précédente afin de nous permettre un classement des pays suivant leur niveau de développement de
l’environnement des affaires. Un niveau élevé indique un environnement très contraignant.
L’analyse en composantes principales nous donne les résultats suivants, rapportés dans les tableaux
ci-dessous.
. pca Procedure_Number_CR Days_Number_CR Costs_Revenu_PC_CR, mineigen (1)

Principal components/correlation Number of obs = 126


Number of comp. = 1
Trace = 3
Rotation: (unrotated = principal) Rho = 0.6155

Component Eigenvalue Difference Proportion Cumulative

Comp1 1.84648 .975186 0.6155 0.6155


Comp2 .871297 .589078 0.2904 0.9059
Comp3 .282219 . 0.0941 1.0000

Principal components (eigenvectors)

Variable Comp1 Unexplained

Procedure_~R 0.5059 .5274


Days_Numbe~R 0.6773 .1528
Costs_Reve~R 0.5341 .4733

431
Annexes
L’analyse montre que la composante (1) explique plus de 61% de la variance totale, cette composante
capture de ce fait plus de 61% de l’information disponible dans les indicateurs initiaux.

Elle est alors la composante qui pourra représenter au mieux le niveau de la règlementation d’entrée.
Les éléments du vecteur propre (1) [Eigenvector 1] donnent les contributions de la première
composante dans l’explication de la première composante. Ils représentent alors les coefficients de
pondération (W) de ces trois indicateurs.
L’indice synthétique est calculé, ainsi, par la somme des indicateurs centrés réduits par rapport à la
moyenne et à l’écart type de l’échantillon pondéré par les différents coefficients, via la formule
rapportée dans ce qui précède (étape 3 du calcul de l’indice).
Par la suite nous avons normalisé l’indice synthétique, tout comme le cas de l’indices synthétique du
développement financier, dans la première partie de ce travail, et ceux dans le but d’avoir des
indicateur compris entre 2,5 et -2,5. Où « 0 » correspond à la moyenne alors que (+2,5) correspond à
la règlementation la plus contraignante et (-2,5) correspond à la règlementation la plus facile à
l’entrée de nouvelles entreprises.

432
Monday December 26 23:24:13 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: FDI. MENA{space -1}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:29:33

1 . collin FDI BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=112)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
FDI 1.21 1.10 0.8269 0.1731
BEI_Index 1.71 1.31 0.5865 0.4135
SME_GP 1.90 1.38 0.5250 0.4750
lnGDPPC 3.33 1.83 0.3000 0.7000
lnU 3.07 1.75 0.3257 0.6743
lnTT 2.13 1.46 0.4699 0.5301
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.23

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.7000 1.0000
2 1.2746 1.9202
3 0.7381 2.5234
4 0.1605 5.4107
5 0.1046 6.7048
6 0.0203 15.2155
7 0.0018 51.4541
---------------------------------
Condition Number 51.4541
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0843

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:30:19

433
Monday December 26 23:26:20 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: M2. MENA

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnM2-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:30:36

1 . collin lnM2_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=112)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnM2_GDP 1.33 1.15 0.7511 0.2489
BEI_Index 1.73 1.31 0.5792 0.4208
SME_GP 1.82 1.35 0.5484 0.4516
lnGDPPC 3.61 1.90 0.2770 0.7230
lnU 3.34 1.83 0.2992 0.7008
lnTT 2.17 1.47 0.4603 0.5397
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.33

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.6021 1.0000
2 1.0762 2.2816
3 0.1721 5.7046
4 0.1155 6.9631
5 0.0212 16.2644
6 0.0115 22.0451
7 0.0013 65.1507
---------------------------------
Condition Number 65.1507
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0766

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnM2-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:30:58

434
Monday December 26 23:27:17 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: QM. MENA

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:31:13

1 . collin lnQM_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=112)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnQM_GDP 1.57 1.25 0.6361 0.3639
BEI_Index 1.77 1.33 0.5647 0.4353
SME_GP 1.97 1.40 0.5078 0.4922
lnGDPPC 3.32 1.82 0.3009 0.6991
lnU 3.35 1.83 0.2982 0.7018
lnTT 2.16 1.47 0.4631 0.5369
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.36

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.5758 1.0000
2 1.0717 2.2809
3 0.1884 5.4403
4 0.1130 7.0239
5 0.0300 13.6418
6 0.0194 16.9583
7 0.0017 57.4501
---------------------------------
Condition Number 57.4501
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0649

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:31:38

435
Monday December 26 23:28:12 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: DC. MENA

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:31:59

1 . collin DC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=112)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
DC_GDP 1.31 1.14 0.7655 0.2345
BEI_Index 1.74 1.32 0.5752 0.4248
SME_GP 1.93 1.39 0.5175 0.4825
lnGDPPC 3.51 1.87 0.2847 0.7153
lnU 3.29 1.81 0.3042 0.6958
lnTT 2.14 1.46 0.4664 0.5336
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.32

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.3484 1.0000
2 1.0793 2.2261
3 0.3085 4.1636
4 0.1319 6.3682
5 0.1098 6.9783
6 0.0204 16.1963
7 0.0016 57.1271
---------------------------------
Condition Number 57.1271
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0781

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:32:24

436
Monday December 26 23:28:55 2016 Page 1

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___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: PC. MENA

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:32:38

1 . collin lnPC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=112)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnPC_GDP 2.20 1.48 0.4552 0.5448
BEI_Index 1.97 1.40 0.5089 0.4911
SME_GP 2.00 1.42 0.4993 0.5007
lnGDPPC 3.34 1.83 0.2990 0.7010
lnU 3.29 1.81 0.3040 0.6960
lnTT 2.17 1.47 0.4618 0.5382
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.49

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.5760 1.0000
2 1.0722 2.2805
3 0.1970 5.3200
4 0.1146 6.9753
5 0.0205 16.4830
6 0.0179 17.6468
7 0.0018 56.0260
---------------------------------
Condition Number 56.0260
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0464

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:33:51

437
Monday December 26 23:29:58 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: FDI. Pétrole{space -4}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:34:47

1 . collin FDI BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=48)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
FDI 4.57 2.14 0.2190 0.7810
BEI_Index 3.84 1.96 0.2602 0.7398
SME_GP 2.83 1.68 0.3537 0.6463
lnGDPPC 6.59 2.57 0.1516 0.8484
lnU 5.31 2.31 0.1882 0.8118
lnTT 1.69 1.30 0.5906 0.4094
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.14

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9906 1.0000
2 1.1442 2.0885
3 0.5923 2.9027
4 0.1854 5.1888
5 0.0517 9.8208
6 0.0348 11.9743
7 0.0010 69.4451
---------------------------------
Condition Number 69.4451
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0132

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:35:06

438
Monday December 26 23:30:50 2016 Page 1

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___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: M2. Pétrole{space -3}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnM2-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:35:23

1 . collin lnM2_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=48)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnM2_GDP 1.94 1.39 0.5162 0.4838
BEI_Index 2.90 1.70 0.3447 0.6553
SME_GP 2.49 1.58 0.4024 0.5976
lnGDPPC 5.54 2.35 0.1805 0.8195
lnU 6.04 2.46 0.1655 0.8345
lnTT 2.17 1.47 0.4610 0.5390
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.51

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.4079 1.0000
2 1.0294 2.2921
3 0.3853 3.7465
4 0.1385 6.2492
5 0.0348 12.4622
6 0.0032 40.8169
7 0.0009 78.2917
---------------------------------
Condition Number 78.2917
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0312

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnM2-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:35:47

439
Monday December 26 23:31:44 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: QM. Pétrole{space -3}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:36:24

1 . collin lnQM_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=48)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnQM_GDP 3.84 1.96 0.2604 0.7396
BEI_Index 2.86 1.69 0.3491 0.6509
SME_GP 2.30 1.52 0.4346 0.5654
lnGDPPC 6.67 2.58 0.1500 0.8500
lnU 5.27 2.29 0.1899 0.8101
lnTT 1.83 1.35 0.5474 0.4526
----------------------------------------------------
Mean VIF 3.79

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.3293 1.0000
2 1.0383 2.2656
3 0.4408 3.4769
4 0.1435 6.0950
5 0.0350 12.3440
6 0.0120 21.0572
7 0.0011 68.9940
---------------------------------
Condition Number 68.9940
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0157

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:36:54

440
Monday December 26 23:32:46 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: DC. Pétrole{space -3}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:37:15

1 . collin DC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=48)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
DC_GDP 5.67 2.38 0.1765 0.8235
BEI_Index 3.41 1.85 0.2931 0.7069
SME_GP 2.51 1.58 0.3989 0.6011
lnGDPPC 6.70 2.59 0.1492 0.8508
lnU 5.28 2.30 0.1894 0.8106
lnTT 1.90 1.38 0.5260 0.4740
----------------------------------------------------
Mean VIF 4.24

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 4.9323 1.0000
2 1.0921 2.1252
3 0.7195 2.6182
4 0.1907 5.0852
5 0.0471 10.2310
6 0.0171 16.9806
7 0.0011 66.4452
---------------------------------
Condition Number 66.4452
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0107

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:37:38

441
Monday December 26 23:33:30 2016 Page 1

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___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: PC. Pétrole{space -3}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:38:07

1 . collin lnPC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=48)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnPC_GDP 7.48 2.74 0.1336 0.8664
BEI_Index 3.16 1.78 0.3163 0.6837
SME_GP 2.30 1.52 0.4344 0.5656
lnGDPPC 11.16 3.34 0.0896 0.9104
lnU 4.94 2.22 0.2022 0.7978
lnTT 1.73 1.32 0.5772 0.4228
----------------------------------------------------
Mean VIF 5.13

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.2923 1.0000
2 1.0434 2.2521
3 0.4647 3.3747
4 0.1513 5.9139
5 0.0368 11.9970
6 0.0106 22.3111
7 0.0008 82.5012
---------------------------------
Condition Number 82.5012
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0081

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:38:47

442
Monday December 26 23:35:12 2016 Page 1

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___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: FDI. Non Pétrole{space -8}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:39:33

1 . collin FDI BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=64)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
FDI 2.80 1.67 0.3566 0.6434
BEI_Index 1.74 1.32 0.5747 0.4253
SME_GP 2.29 1.51 0.4364 0.5636
lnGDPPC 1.83 1.35 0.5468 0.4532
lnU 1.85 1.36 0.5415 0.4585
lnTT 1.74 1.32 0.5748 0.4252
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.04

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.4355 1.0000
2 0.9137 2.4391
3 0.5693 3.0900
4 0.0672 8.9940
5 0.0095 23.9289
6 0.0040 36.9922
7 0.0008 80.1424
---------------------------------
Condition Number 80.1424
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.1374

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\FDI-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:39:47

443
Monday December 26 23:36:02 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: M2. Non Pétrole{space -7}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnM2-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:40:06

1 . collin lnM2_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=64)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnM2_GDP 2.38 1.54 0.4194 0.5806
BEI_Index 1.59 1.26 0.6296 0.3704
SME_GP 1.83 1.35 0.5465 0.4535
lnGDPPC 2.00 1.41 0.4999 0.5001
lnU 1.91 1.38 0.5247 0.4753
lnTT 1.88 1.37 0.5325 0.4675
----------------------------------------------------
Mean VIF 1.93

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 6.0714 1.0000
2 0.8069 2.7431
3 0.0903 8.1979
4 0.0195 17.6547
5 0.0073 28.7525
6 0.0041 38.3236
7 0.0004 119.6085
---------------------------------
Condition Number 119.6085
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.1617

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnM2-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:40:26

444
Monday December 26 23:36:59 2016 Page 1

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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: QM. Non Pétrole{space -7}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:40:44

1 . collin lnQM_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=64)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnQM_GDP 3.54 1.88 0.2828 0.7172
BEI_Index 1.79 1.34 0.5596 0.4404
SME_GP 2.67 1.63 0.3743 0.6257
lnGDPPC 1.85 1.36 0.5395 0.4605
lnU 1.85 1.36 0.5416 0.4584
lnTT 2.01 1.42 0.4974 0.5026
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.28

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 6.0645 1.0000
2 0.8062 2.7428
3 0.0898 8.2188
4 0.0285 14.5759
5 0.0067 30.1395
6 0.0038 40.0969
7 0.0006 101.9053
---------------------------------
Condition Number 101.9053
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.1090

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\lnQM-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:41:05

445
Monday December 26 23:38:02 2016 Page 1

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___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: DC. Non Pétrole{space -7}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:41:19

1 . collin DC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=64)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
DC_GDP 2.57 1.60 0.3891 0.6109
BEI_Index 1.66 1.29 0.6031 0.3969
SME_GP 2.44 1.56 0.4097 0.5903
lnGDPPC 1.97 1.40 0.5075 0.4925
lnU 1.94 1.39 0.5166 0.4834
lnTT 1.64 1.28 0.6090 0.3910
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.04

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 5.9125 1.0000
2 0.8280 2.6723
3 0.1793 5.7428
4 0.0640 9.6097
5 0.0113 22.8453
6 0.0041 37.8013
7 0.0007 90.6251
---------------------------------
Condition Number 90.6251
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.1500

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\DC-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:41:37

446
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Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-4: Résultats du Test de Colinéarité {space -26}


Project: Annexe n°6-4: PC. Non Pétrole{space -7}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-NonPétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 31 Dec 2014, 18:41:55

1 . collin lnPC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT


(obs=64)

Collinearity Diagnostics

SQRT R-
Variable VIF VIF Tolerance Squared
----------------------------------------------------
lnPC_GDP 5.98 2.45 0.1672 0.8328
BEI_Index 1.57 1.25 0.6381 0.3619
SME_GP 4.98 2.23 0.2009 0.7991
lnGDPPC 2.57 1.60 0.3896 0.6104
lnU 1.39 1.18 0.7182 0.2818
lnTT 1.37 1.17 0.7283 0.2717
----------------------------------------------------
Mean VIF 2.98

Cond
Eigenval Index
---------------------------------
1 6.0902 1.0000
2 0.7955 2.7669
3 0.0903 8.2103
4 0.0163 19.3517
5 0.0047 35.9715
6 0.0020 55.8707
7 0.0010 76.3993
---------------------------------
Condition Number 76.3993
Eigenvalues & Cond Index computed from scaled raw sscp (w/ intercept)
Det(correlation matrix) 0.0645

2 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\test de collinéarité Mod2\PC-NonPétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 31 Dec 2014, 18:42:21

447
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___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-5: Résultats d'estimation FGLS{space -20}


Project: Annexe n°6-5: MENA

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\bureaux-mod2\FGLS-MENA\FGLS-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 20 Feb 2015, 07:46:24

1 . do "C:\Users\pc\AppData\Local\Temp\STD0x000000.tmp"

2 . xtgls lnNED FDI BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7721)

Estimated covariances = 14 Number of obs = 112


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 14
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 92.99
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

FDI .0716323 .0583556 1.23 0.220 -.0427424 .1860071


BEI_Index -.0952089 .0457251 -2.08 0.037 -.1848284 -.0055893
SME_GP .4444266 .2067368 2.15 0.032 .03923 .8496233
lnGDPPC .5947898 .0856705 6.94 0.000 .4268788 .7627009
lnU .0713736 .0971451 0.73 0.463 -.1190273 .2617745
lnTT .0952979 .0965369 0.99 0.324 -.0939109 .2845068
_cons -6.393442 1.046658 -6.11 0.000 -8.444854 -4.34203

3 . xtgls lnNED lnM2_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7815)

Estimated covariances = 14 Number of obs = 112


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 14
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 86.65
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnM2_GDP .0696261 .1145016 0.61 0.543 -.1547929 .2940451


BEI_Index -.1018297 .0466374 -2.18 0.029 -.1932374 -.0104221
SME_GP .4527824 .2086366 2.17 0.030 .0438621 .8617027
lnGDPPC .5792118 .0901972 6.42 0.000 .4024287 .755995
lnU .047276 .0969643 0.49 0.626 -.1427705 .2373224
lnTT .088368 .0951101 0.93 0.353 -.0980443 .2747804
_cons -6.458698 1.329528 -4.86 0.000 -9.064526 -3.852871

448
Monday December 26 23:56:18 2016 Page 2

4 . xtgls lnNED lnQM_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7942)

Estimated covariances = 14 Number of obs = 112


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 14
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 83.63
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnQM_GDP .0934326 .08655 1.08 0.280 -.0762024 .2630676


BEI_Index -.0954871 .0448137 -2.13 0.033 -.1833203 -.0076539
SME_GP .3886151 .2059255 1.89 0.059 -.0149914 .7922217
lnGDPPC .5687565 .085048 6.69 0.000 .4020654 .7354476
lnU .0539066 .0940069 0.57 0.566 -.1303436 .2381568
lnTT .0947292 .095759 0.99 0.323 -.092955 .2824133
_cons -6.409219 1.148113 -5.58 0.000 -8.65948 -4.158958

5 . xtgls lnNED lnPC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7058)

Estimated covariances = 14 Number of obs = 112


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 14
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 113.23
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnPC_GDP .192751 .0902452 2.14 0.033 .0158737 .3696284


BEI_Index -.0739324 .046072 -1.60 0.109 -.1642319 .0163671
SME_GP .4669221 .1999646 2.34 0.020 .0749988 .8588454
lnGDPPC .5997972 .0808381 7.42 0.000 .4413574 .758237
lnU .0874626 .097076 0.90 0.368 -.1028029 .2777281
lnTT .1209582 .0968093 1.25 0.212 -.0687845 .310701
_cons -7.313228 1.070704 -6.83 0.000 -9.411769 -5.214687

6 .
end of do-file

7 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\bureaux-mod2\FGLS-MENA\FGLS-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 20 Feb 2015, 07:46:58

449
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___ ____ ____ ____ ____(R)


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___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-5: Résultats d'estimation FGLS{space -20}


Project: Annexe n°6-5: Pétrole

name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Bureau. 02-05-2015\bureaux-mod2\FGLS-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 27 Nov 2016, 11:05:17

1 . xtgls lnNED FDI BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.5880)

Estimated covariances = 6 Number of obs = 48


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 6
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 83.95
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

FDI -.1402194 .1396536 -1.00 0.315 -.4139355 .1334966


BEI_Index .0830554 .0932603 0.89 0.373 -.0997314 .2658421
SME_GP .420225 .1625455 2.59 0.010 .1016416 .7388084
lnGDPPC .3173335 .0928915 3.42 0.001 .1352696 .4993975
lnU -.0337509 .0923498 -0.37 0.715 -.2147532 .1472513
lnTT -.3303523 .1116961 -2.96 0.003 -.5492727 -.1114319
_cons -2.498655 1.177826 -2.12 0.034 -4.80715 -.1901591

2 . xtgls lnNED lnM2_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.6264)

Estimated covariances = 6 Number of obs = 48


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 6
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 71.81
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnM2_GDP -.0551258 .2374597 -0.23 0.816 -.5205382 .4102865


BEI_Index .1137594 .0859283 1.32 0.186 -.0546571 .2821758
SME_GP .3961375 .1702242 2.33 0.020 .0625042 .7297708
lnGDPPC .3191629 .1013197 3.15 0.002 .1205799 .5177459
lnU .0015819 .0952934 0.02 0.987 -.1851897 .1883535
lnTT -.2937259 .1146298 -2.56 0.010 -.5183962 -.0690557
_cons -2.410496 1.787693 -1.35 0.178 -5.914311 1.093318

3 . xtgls lnNED lnQM_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.5888)

Estimated covariances = 6 Number of obs = 48


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 6
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 97.61
Prob > chi2 = 0.0000
450
Tuesday December 27 00:02:40 2016 Page 2

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnQM_GDP .2195576 .139924 1.57 0.117 -.0546883 .4938036


BEI_Index .1826825 .0755563 2.42 0.016 .034595 .3307701
SME_GP .4351064 .1597376 2.72 0.006 .1220263 .7481864
lnGDPPC .3195361 .0989398 3.23 0.001 .1256176 .5134547
lnU .0688527 .0923164 0.75 0.456 -.112084 .2497895
lnTT -.3221449 .1105209 -2.91 0.004 -.538762 -.1055279
_cons -3.435266 1.287499 -2.67 0.008 -5.958718 -.911813

4 . xtgls lnNED DC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.5778)

Estimated covariances = 6 Number of obs = 48


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 6
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 86.61
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

DC_GDP -.0019216 .0025627 -0.75 0.453 -.0069444 .0031011


BEI_Index .1001685 .0912941 1.10 0.273 -.0787646 .2791017
SME_GP .4651208 .1540429 3.02 0.003 .1632023 .7670392
lnGDPPC .3278582 .0923747 3.55 0.000 .1468072 .5089092
lnU -.0212774 .0900662 -0.24 0.813 -.1978039 .1552491
lnTT -.3421483 .1151468 -2.97 0.003 -.5678319 -.1164647
_cons -2.500801 1.189133 -2.10 0.035 -4.831458 -.1701431

5 . xtgls lnNED lnPC_GDP BEI_Index SME_GP lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.6103)

Estimated covariances = 6 Number of obs = 48


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 6
Estimated coefficients = 6 Time periods = 8
Wald chi2(5) = 56.24
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnPC_GDP .1644555 .142475 1.15 0.248 -.1147903 .4437014


BEI_Index .1301125 .1039901 1.25 0.211 -.0737043 .3339294
SME_GP .4900732 .1880629 2.61 0.009 .1214766 .8586698
lnU -.1286688 .0977125 -1.32 0.188 -.3201817 .0628442
lnTT -.4478245 .1124148 -3.98 0.000 -.6681535 -.2274954
_cons .4931467 .742372 0.66 0.507 -.9618757 1.948169

6 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Bureau. 02-05-2015\bureaux-mod2\FGLS-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 27 Nov 2016, 11:34:16

451
Tuesday December 27 00:00:30 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


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___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-5: Résultats d'estimation FGLS{space -20}


Project: Annexe n°6-5: Non Pétrole{space -3}

name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\bureaux-mod2\FGLS-Non-Pétrole\FGLS-Non-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 20 Feb 2015, 08:28:00

1 . do "C:\Users\pc\AppData\Local\Temp\STD0x000000.tmp"

2 . xtgls lnNED FDI BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7010)

Estimated covariances = 8 Number of obs = 64


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 8
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 423.12
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

FDI .0578514 .0585193 0.99 0.323 -.0568443 .1725471


BEI_Index -.0922529 .0482508 -1.91 0.056 -.1868229 .002317
SME_GP 2.777406 .3115733 8.91 0.000 2.166734 3.388079
lnGDPPC .7905263 .0823096 9.60 0.000 .6292024 .9518502
lnU .1316982 .1597313 0.82 0.410 -.1813694 .4447657
lnTT .5661529 .1639263 3.45 0.001 .2448634 .8874425
_cons -12.17315 1.116739 -10.90 0.000 -14.36192 -9.984387

3 . xtgls lnNED lnM2_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.6628)

Estimated covariances = 8 Number of obs = 64


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 8
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 476.63
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnM2_GDP .1477 .1087167 1.36 0.174 -.0653808 .3607808


BEI_Index -.0934456 .0497249 -1.88 0.060 -.1909046 .0040134
SME_GP 2.792131 .2801907 9.97 0.000 2.242968 3.341295
lnGDPPC .8019431 .0809362 9.91 0.000 .6433111 .9605751
lnU .13625 .1603778 0.85 0.396 -.1780847 .4505846
lnTT .6116548 .167654 3.65 0.000 .283059 .9402505
_cons -13.08093 1.379729 -9.48 0.000 -15.78515 -10.37671

452
Tuesday December 27 00:00:30 2016 Page 2

4 . xtgls lnNED lnQM_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.7676)

Estimated covariances = 8 Number of obs = 64


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 8
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 318.47
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnQM_GDP -.0057378 .1022368 -0.06 0.955 -.2061182 .1946425


BEI_Index -.1074762 .048942 -2.20 0.028 -.2034007 -.0115517
SME_GP 2.931728 .3675143 7.98 0.000 2.211413 3.652043
lnGDPPC .7654909 .0849666 9.01 0.000 .5989594 .9320224
lnU .0728235 .1456234 0.50 0.617 -.2125931 .3582402
lnTT .4849469 .1605769 3.02 0.003 .170222 .7996718
_cons -11.5909 1.208838 -9.59 0.000 -13.96018 -9.221621

5 . xtgls lnNED DC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.6069)

Estimated covariances = 8 Number of obs = 64


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 8
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 588.25
Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

DC_GDP .0027368 .00139 1.97 0.049 .0000124 .0054612


BEI_Index -.0865627 .0526866 -1.64 0.100 -.1898265 .0167012
SME_GP 2.624816 .2620139 10.02 0.000 2.111279 3.138354
lnGDPPC .8283999 .0827271 10.01 0.000 .6662577 .990542
lnU .1885663 .1737125 1.09 0.278 -.151904 .5290365
lnTT .7200129 .1705799 4.22 0.000 .3856825 1.054343
_cons -13.23835 1.212089 -10.92 0.000 -15.614 -10.8627

6 . xtgls lnNED lnPC_GDP BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT, panel(hetero)corr(ar1)

Cross-sectional time-series FGLS regression

Coefficients: generalized least squares


Panels: heteroskedastic
Correlation: common AR(1) coefficient for all panels (0.4372)

Estimated covariances = 8 Number of obs = 64


Estimated autocorrelations = 1 Number of groups = 8
Estimated coefficients = 7 Time periods = 8
Wald chi2(6) = 1521.25
Prob > chi2 = 0.0000

453
Tuesday December 27 00:00:30 2016 Page 3

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnPC_GDP 1.135814 .1872984 6.06 0.000 .7687155 1.502912


BEI_Index -.1401219 .0481532 -2.91 0.004 -.2345004 -.0457433
SME_GP 1.216098 .2885967 4.21 0.000 .6504587 1.781737
lnGDPPC .6530669 .0752357 8.68 0.000 .5056077 .8005261
lnU .1862651 .1430902 1.30 0.193 -.0941866 .4667168
lnTT .9683452 .1305377 7.42 0.000 .7124961 1.224194
_cons -15.79867 .9829893 -16.07 0.000 -17.7253 -13.87205

7 .
end of do-file

8 . log close
name: <unnamed>
log: C:\Users\pc\Desktop\bureaux-mod2\FGLS-Non-Pétrole\FGLS-Non-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 20 Feb 2015, 08:30:09

454
Tuesday December 27 00:06:57 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-6: Résultats du test Sargan-Hansen{space -23}


Project: Annexe n°6-6: MENA

name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 7 Sep 2016, 20:22:38

1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = CGFISP KAOPEN), fe

Fixed-effects (within) IV regression Number of obs = 112


Group variable: Country_Code Number of groups = 14

R-sq: within = 0.1090 Obs per group: min = 8


between = 0.0893 avg = 8.0
overall = 0.0675 max = 8

Wald chi2(6) = 171.51


corr(u_i, Xb) = -0.6811 Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

FDI -.48838 .4955305 -0.99 0.324 -1.459602 .482842


BEI_Index -.2899044 .0874378 -3.32 0.001 -.4612794 -.1185295
SME_GP -1.193974 .350414 -3.41 0.001 -1.880773 -.5071753
lnGDPPC -.065487 .1859267 -0.35 0.725 -.4298966 .2989226
lnU -.2928044 .1628216 -1.80 0.072 -.6119289 .0263202
lnTT -.029254 .1478694 -0.20 0.843 -.3190727 .2605647
_cons 1.86817 1.71684 1.09 0.277 -1.496776 5.233115

sigma_u 1.6900551
sigma_e .35421674
rho .95792094 (fraction of variance due to u_i)

F test that all u_i=0: F(13,92) = 30.90 Prob > F = 0.0000

Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN

2 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg fe
Sargan-Hansen statistic 0.071 Chi-sq(1) P-value = 0.7900

3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = CGFISP RCSI), fe

Fixed-effects (within) IV regression Number of obs = 112


Group variable: Country_Code Number of groups = 14

R-sq: within = . Obs per group: min = 8


between = 0.0090 avg = 8.0
overall = 0.0072 max = 8

Wald chi2(6) = 8.99


corr(u_i, Xb) = -0.9569 Prob > chi2 = 0.2531

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnM2_GDP -12.23606 14.56995 -0.84 0.401 -40.79264 16.32053


BEI_Index -.9972999 .9579107 -1.04 0.298 -2.87477 .8801706
SME_GP -2.193675 1.966372 -1.12 0.265 -6.047693 1.660344
lnGDPPC -.6780804 1.130495 -0.60 0.549 -2.893811 1.53765
lnU -.1299352 .764898 -0.17 0.865 -1.629108 1.369237
lnTT .3476011 .8145875 0.43 0.670 -1.248961 1.944163
_cons 58.34606 68.22027 0.86 0.392 -75.36321 192.0553

sigma_u 6.7049136
sigma_e 1.6066898
rho .94569631 (fraction of variance due to u_i)
455
Tuesday December 27 00:06:57 2016 Page 2

F test that all u_i=0: F(13,92) = 1.57 Prob > F = 0.1082

Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

4 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg fe
Sargan-Hansen statistic 0.149 Chi-sq(1) P-value = 0.6996

5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP = CGFISP KAOPEN), fe

Fixed-effects (within) IV regression Number of obs = 112


Group variable: Country_Code Number of groups = 14

R-sq: within = 0.0856 Obs per group: min = 8


between = 0.0815 avg = 8.0
overall = 0.0635 max = 8

Wald chi2(6) = 167.09


corr(u_i, Xb) = -0.6977 Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnQM_GDP -.6236949 .6473835 -0.96 0.335 -1.892543 .6451535


BEI_Index -.2811595 .0840654 -3.34 0.001 -.4459246 -.1163944
SME_GP -1.260022 .3569616 -3.53 0.000 -1.959654 -.5603898
lnGDPPC -.0344959 .1810059 -0.19 0.849 -.3892609 .3202692
lnU -.3045654 .1649599 -1.85 0.065 -.6278809 .0187502
lnTT -.0305901 .1495478 -0.20 0.838 -.3236985 .2625182
_cons 3.836898 3.032244 1.27 0.206 -2.106192 9.779987

sigma_u 1.7300427
sigma_e .35885086
rho .95875038 (fraction of variance due to u_i)

F test that all u_i=0: F(13,92) = 30.35 Prob > F = 0.0000

Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN

6 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg fe
Sargan-Hansen statistic 0.089 Chi-sq(1) P-value = 0.7660

7 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP = CGFISP KAOPEN), fe

Fixed-effects (within) IV regression Number of obs = 112


Group variable: Country_Code Number of groups = 14

R-sq: within = 0.1818 Obs per group: min = 8


between = 0.1065 avg = 8.0
overall = 0.0782 max = 8

Wald chi2(6) = 186.82


corr(u_i, Xb) = -0.6788 Prob > chi2 = 0.0000

456
Tuesday December 27 00:06:57 2016 Page 3

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnPC_GDP -.5085014 .4804092 -1.06 0.290 -1.450086 .4330833


BEI_Index -.2405401 .0693818 -3.47 0.001 -.3765258 -.1045543
SME_GP -1.153073 .3404835 -3.39 0.001 -1.820408 -.4857371
lnGDPPC .08118 .1892125 0.43 0.668 -.2896697 .4520297
lnU -.3204723 .1572936 -2.04 0.042 -.6287621 -.0121824
lnTT .0074001 .1537938 0.05 0.962 -.2940301 .3088304
_cons 2.202321 1.753447 1.26 0.209 -1.234372 5.639014

sigma_u 1.6720587
sigma_e .33944854
rho .96041735 (fraction of variance due to u_i)

F test that all u_i=0: F(13,92) = 32.87 Prob > F = 0.0000

Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN

8 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg fe
Sargan-Hansen statistic 0.010 Chi-sq(1) P-value = 0.9185

9 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 7 Sep 2016, 21:34:52

457
Tuesday December 27 00:09:22 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-6: Résultats du test Sargan-Hansen{space -23}


Project: Annexe n°6-6: Pétrole

name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 7 Sep 2016, 09:47:52

1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = CGFISP RCSI)

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0649 Obs per group: min = 8


between = 0.8732 avg = 8.0
overall = 0.5414 max = 8

Wald chi2(6) = 61.03


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

FDI 1.44887 .8478611 1.71 0.087 -.2129067 3.110648


BEI_Index .527709 .2796043 1.89 0.059 -.0203054 1.075723
SME_GP 1.227067 .4249073 2.89 0.004 .3942644 2.059871
lnGDPPC .1238075 .2465931 0.50 0.616 -.3595062 .6071212
lnU .2415447 .1958158 1.23 0.217 -.1422473 .6253366
lnTT -.4113943 .1555936 -2.64 0.008 -.7163522 -.1064364
_cons -.887311 2.627057 -0.34 0.736 -6.036248 4.261626

sigma_u 0
sigma_e .64579979
rho 0 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

2 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg g2sls
Sargan-Hansen statistic 0.195 Chi-sq(1) P-value = 0.6586

3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = CGFISP RCSI)

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0023 Obs per group: min = 8


between = 0.8558 avg = 8.0
overall = 0.5880 max = 8

Wald chi2(6) = 69.79


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnM2_GDP 1.548608 .8557137 1.81 0.070 -.1285598 3.225776


BEI_Index .3446341 .1797862 1.92 0.055 -.0077403 .6970086
SME_GP .9849281 .310195 3.18 0.001 .3769571 1.592899
lnGDPPC .4483212 .1586351 2.83 0.005 .1374021 .7592402
lnU .3572511 .2255634 1.58 0.113 -.0848451 .7993473
lnTT -.6977268 .2287957 -3.05 0.002 -1.146158 -.2492954
_cons -9.760192 3.828163 -2.55 0.011 -17.26325 -2.257131

sigma_u 0
sigma_e .64212322
rho 0 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI
458
Tuesday December 27 00:09:22 2016 Page 2

4 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg g2sls
Sargan-Hansen statistic 0.302 Chi-sq(1) P-value = 0.5824

5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP = CGFISP RCSI)

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0000 Obs per group: min = 8


between = 0.9639 avg = 8.0
overall = 0.7477 max = 8

Wald chi2(6) = 124.36


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnQM_GDP .4479439 .1790006 2.50 0.012 .0971091 .7987786


BEI_Index .2354391 .1050071 2.24 0.025 .0296289 .4412493
SME_GP .666465 .1948137 3.42 0.001 .2846372 1.048293
lnGDPPC .2610787 .136662 1.91 0.056 -.0067738 .5289313
lnU .1485678 .1201995 1.24 0.216 -.0870188 .3841545
lnTT -.4737541 .1149939 -4.12 0.000 -.699138 -.2483702
_cons -3.416346 1.428431 -2.39 0.017 -6.21602 -.616672

sigma_u 0
sigma_e .42189934
rho 0 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

6 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg g2sls
Sargan-Hansen statistic 0.013 Chi-sq(1) P-value = 0.9090

7 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (DC_GDP = CGFISP RCSI)

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0951 Obs per group: min = 8


between = 0.8845 avg = 8.0
overall = 0.5170 max = 8

Wald chi2(6) = 56.09


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

DC_GDP .0284732 .0209438 1.36 0.174 -.0125758 .0695223


BEI_Index .4729681 .302496 1.56 0.118 -.1199131 1.065849
SME_GP 1.033799 .3889794 2.66 0.008 .2714131 1.796184
lnGDPPC .0971431 .301171 0.32 0.747 -.4931411 .6874273
lnU .2393782 .2159113 1.11 0.268 -.1838002 .6625566
lnTT -.1417161 .2350012 -0.60 0.546 -.60231 .3188779
_cons -2.911083 2.186003 -1.33 0.183 -7.195571 1.373405

sigma_u 0
sigma_e .53743366
rho 0 (fraction of variance due to u_i)

459
Tuesday December 27 00:09:22 2016 Page 3

Instrumented: DC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

8 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg g2sls
Sargan-Hansen statistic 1.210 Chi-sq(1) P-value = 0.2714

9 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP = CGFISP RCSI), fe

Fixed-effects (within) IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.3701 Obs per group: min = 8


between = 0.7636 avg = 8.0
overall = 0.5144 max = 8

Wald chi2(6) = 20.22


corr(u_i, Xb) = -0.9645 Prob > chi2 = 0.0051

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnPC_GDP -1.598015 .5752614 -2.78 0.005 -2.725507 -.4705232


BEI_Index -.2143739 .1200328 -1.79 0.074 -.4496338 .0208859
SME_GP -.7601084 .4355381 -1.75 0.081 -1.613747 .0935306
lnGDPPC .1044488 .2630101 0.40 0.691 -.4110416 .6199392
lnU -.2292573 .1669179 -1.37 0.170 -.5564104 .0978957
lnTT .1398766 .1980768 0.71 0.480 -.2483468 .5280999
_cons 4.523865 2.034471 2.22 0.026 .5363747 8.511355

sigma_u 2.3405867
sigma_e .3114866
rho .98259776 (fraction of variance due to u_i)

F test that all u_i=0: F(5,36) = 7.37 Prob > F = 0.0001

Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

10 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg fe
Sargan-Hansen statistic 0.689 Chi-sq(1) P-value = 0.4064

11 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 7 Sep 2016, 09:50:47

460
Tuesday December 27 00:10:15 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-6: Résultats du test Sargan-Hansen{space -23}


Project: Annexe n°6-6: Non Pétrole{space -3}

name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-NonPétrole.sm
log type: smcl
opened on: 7 Sep 2016, 17:26:38

1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI =PGSMR KAOPEN), re

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.2839 Obs per group: min = 8


between = 0.8149 avg = 8.0
overall = 0.7863 max = 8

Wald chi2(6) = 210.13


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

FDI -.5184058 .3051597 -1.70 0.089 -1.116508 .0796962


BEI_Index .1008947 .1621154 0.62 0.534 -.2168456 .4186351
SME_GP 3.486251 .6558434 5.32 0.000 2.200822 4.771681
lnGDPPC .9366992 .151908 6.17 0.000 .638965 1.234433
lnU -.6590271 .6078067 -1.08 0.278 -1.850306 .5322521
lnTT .2160606 .5806494 0.37 0.710 -.9219913 1.354112
_cons -10.47017 3.281893 -3.19 0.001 -16.90256 -4.037776

sigma_u .0653705
sigma_e .22388408
rho .07855713 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR KAOPEN

2 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg g2sls
Sargan-Hansen statistic 2.897 Chi-sq(1) P-value = 0.0887

3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP =RL KAOPEN), re

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.4452 Obs per group: min = 8


between = 0.8305 avg = 8.0
overall = 0.8100 max = 8

Wald chi2(6) = 164.78


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnM2_GDP -.8075884 .3925984 -2.06 0.040 -1.577067 -.0381097


BEI_Index -.0269502 .0889398 -0.30 0.762 -.201269 .1473686
SME_GP 2.967597 .4233093 7.01 0.000 2.137926 3.797268
lnGDPPC .8143521 .1633616 4.98 0.000 .4941693 1.134535
lnU -.4468528 .3343755 -1.34 0.181 -1.102217 .208511
lnTT .5472702 .3013764 1.82 0.069 -.0434168 1.137957
_cons -7.465942 3.309226 -2.26 0.024 -13.95191 -.9799785

sigma_u .21011523
sigma_e .23976638
rho .43437628 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT RL KAOPEN
461
Tuesday December 27 00:10:15 2016 Page 2

4 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg g2sls
Sargan-Hansen statistic 0.013 Chi-sq(1) P-value = 0.9103

5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP =RL KAOPEN), re

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.5935 Obs per group: min = 8


between = 0.8808 avg = 8.0
overall = 0.8657 max = 8

Wald chi2(6) = 96.97


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnQM_GDP .0201657 .3926994 0.05 0.959 -.7495111 .7898424


BEI_Index -.0396387 .0749412 -0.53 0.597 -.1865208 .1072435
SME_GP 2.734591 1.025346 2.67 0.008 .7249489 4.744233
lnGDPPC .7424976 .2126475 3.49 0.000 .3257162 1.159279
lnU -.4556542 .2345503 -1.94 0.052 -.9153643 .004056
lnTT .7572461 .1831487 4.13 0.000 .3982811 1.116211
_cons -11.15729 2.297022 -4.86 0.000 -15.65937 -6.65521

sigma_u .87709021
sigma_e .22845386
rho .93646678 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT RL KAOPEN

6 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg g2sls
Sargan-Hansen statistic 1.179 Chi-sq(1) P-value = 0.2776

7 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (DC_GDP =PGSMR KAOPEN), re

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.3211 Obs per group: min = 8


between = 0.8188 avg = 8.0
overall = 0.7916 max = 8

Wald chi2(6) = 159.84


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

DC_GDP -.0114199 .0077844 -1.47 0.142 -.026677 .0038373


BEI_Index .0132898 .1089161 0.12 0.903 -.2001819 .2267615
SME_GP 3.404988 .6697214 5.08 0.000 2.092358 4.717617
lnGDPPC .8047454 .172105 4.68 0.000 .4674259 1.142065
lnU -.6115389 .4885081 -1.25 0.211 -1.568997 .3459195
lnTT .4638482 .420673 1.10 0.270 -.3606557 1.288352
_cons -9.748091 3.268159 -2.98 0.003 -16.15356 -3.342617

sigma_u .1492178
sigma_e .21764988
rho .31974118 (fraction of variance due to u_i)

462
Tuesday December 27 00:10:15 2016 Page 3

Instrumented: DC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR KAOPEN

8 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg g2sls
Sargan-Hansen statistic 0.935 Chi-sq(1) P-value = 0.3336

9 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP =PGSMR CGFISP), re

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.7645 Obs per group: min = 8


between = 0.9400 avg = 8.0
overall = 0.9300 max = 8

Wald chi2(6) = 210.16


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

lnPC_GDP 1.369324 .5370157 2.55 0.011 .3167923 2.421855


BEI_Index -.070901 .0571827 -1.24 0.215 -.1829771 .0411751
SME_GP 1.022034 .8176636 1.25 0.211 -.5805568 2.624625
lnGDPPC .5603979 .1623746 3.45 0.001 .2421494 .8786464
lnU -.2558096 .1930427 -1.33 0.185 -.6341663 .122547
lnTT .815788 .1451413 5.62 0.000 .5313163 1.10026
_cons -14.20013 1.82777 -7.77 0.000 -17.78249 -10.61777

sigma_u .41223554
sigma_e .18160483
rho .83747011 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR CGFISP

10 . xtoverid

Test of overidentifying restrictions:


Cross-section time-series model: xtivreg g2sls
Sargan-Hansen statistic 0.549 Chi-sq(1) P-value = 0.4586

11 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\test de validité des instruments-NonPétrole.sm
log type: smcl
closed on: 7 Sep 2016, 17:37:13

463
Tuesday December 27 00:14:30 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


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___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-7: Résultats d'estimation par les DMCG{space -27}


Project: Annexe n°6-7: MENA

name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG-VI-MENA.smcl
log type: smcl
opened on: 9 Sep 2016, 08:47:05

1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = CGFISP RCSI), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 112


Group variable: Country_Code Number of groups = 14

R-sq: within = 0.0170 Obs per group: min = 8


between = 0.1652 avg = 8.0
overall = 0.1533 max = 8

F(6,106) = 3.02
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0092

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

FDI 1.766066 .7995554 2.21 0.029 .1808697 3.351262


BEI_Index .0493026 .1293018 0.38 0.704 -.2070508 .3056561
SME_GP -.3986847 .5823236 -0.68 0.495 -1.553198 .7558285
lnGDPPC .5940368 .2038275 2.91 0.004 .1899289 .9981447
lnU .1988614 .2447098 0.81 0.418 -.2862997 .6840224
lnTT -.2833273 .2117873 -1.34 0.184 -.7032162 .1365617
_cons -5.271764 2.267452 -2.32 0.022 -9.767208 -.7763193

sigma_u .83429445
sigma_e .68015752
rho .6007339 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

2 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = CGFISP RCSI), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 112


Group variable: Country_Code Number of groups = 14

R-sq: within = 0.0002 Obs per group: min = 8


between = 0.3021 avg = 8.0
overall = 0.2623 max = 8

F(6,106) = 7.54
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

lnM2_GDP 2.664367 1.229312 2.17 0.032 .227136 5.101598


BEI_Index .2195328 .1636157 1.34 0.183 -.1048512 .5439168
SME_GP .5921869 .4888116 1.21 0.228 -.3769297 1.561303
lnGDPPC 1.238258 .2664152 4.65 0.000 .7100636 1.766452
lnU .8777026 .3374965 2.60 0.011 .2085831 1.546822
lnTT -.4967311 .2874901 -1.73 0.087 -1.066708 .073246
_cons -23.32903 7.028989 -3.32 0.001 -37.26468 -9.393377

sigma_u .75196881
sigma_e 1.6066898
rho .1796865 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

464
Tuesday December 27 00:14:30 2016 Page 2

3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP = CGFISP KAOPEN), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 112


Group variable: Country_Code Number of groups = 14

R-sq: within = 0.1523 Obs per group: min = 8


between = 0.2221 avg = 8.0
overall = 0.2171 max = 8

F(6,106) = 3.17
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0067

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

lnQM_GDP .3469633 .416367 0.83 0.407 -.4785248 1.172451


BEI_Index -.1325169 .070999 -1.87 0.065 -.2732793 .0082455
SME_GP -.5223333 .3126122 -1.67 0.098 -1.142117 .0974508
lnGDPPC .2782901 .1399761 1.99 0.049 .0007739 .5558063
lnU -.0736311 .1489167 -0.49 0.622 -.3688729 .2216107
lnTT -.1764639 .1257926 -1.40 0.164 -.4258599 .0729322
_cons -3.03902 1.976029 -1.54 0.127 -6.956689 .87865

sigma_u .87163319
sigma_e .35885086
rho .8550689 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN

4 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP = CGFISP KAOPEN), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 112


Group variable: Country_Code Number of groups = 14

R-sq: within = 0.0819 Obs per group: min = 8


between = 0.3013 avg = 8.0
overall = 0.2835 max = 8

F(6,106) = 3.07
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0082

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

lnPC_GDP .3728648 .3831323 0.97 0.333 -.3867323 1.132462


BEI_Index -.1456152 .0710275 -2.05 0.043 -.2864341 -.0047963
SME_GP -.5494942 .34007 -1.62 0.109 -1.223716 .1247276
lnGDPPC .2183998 .1665136 1.31 0.192 -.1117297 .5485293
lnU -.0539446 .1535194 -0.35 0.726 -.3583117 .2504225
lnTT -.2173519 .1390752 -1.56 0.121 -.493082 .0583782
_cons -2.478544 1.535912 -1.61 0.110 -5.523639 .5665521

sigma_u .78933773
sigma_e .33944854
rho .84392722 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP KAOPEN

5 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG-VI-MENA.smcl
log type: smcl
closed on: 9 Sep 2016, 08:50:55

465
Tuesday December 27 00:17:37 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-7: Résultats d'estimation par les DMCG{space -27}


Project: Annexe n°6-7: Pétrole

name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG. VI.Pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 27 Nov 2016, 15:48:25

1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = CGFISP RCSI), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0649 Obs per group: min = 8


between = 0.8732 avg = 8.0
overall = 0.5414 max = 8

F(6,42) = 10.17
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

FDI 1.44887 .8478611 1.71 0.095 -.2621824 3.159923


BEI_Index .527709 .2796043 1.89 0.066 -.0365554 1.091973
SME_GP 1.227067 .4249073 2.89 0.006 .3695698 2.084565
lnGDPPC .1238075 .2465931 0.50 0.618 -.3738376 .6214526
lnU .2415447 .1958158 1.23 0.224 -.1536276 .636717
lnTT -.4113943 .1555936 -2.64 0.011 -.7253949 -.0973937
_cons -.887311 2.627057 -0.34 0.737 -6.188927 4.414305

sigma_u 0
sigma_e .64579979
rho 0 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

2 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = CGFISP RCSI), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0023 Obs per group: min = 8


between = 0.8558 avg = 8.0
overall = 0.5880 max = 8

F(6,42) = 11.63
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

lnM2_GDP 1.548608 .8557137 1.81 0.077 -.1782919 3.275508


BEI_Index .3446341 .1797862 1.92 0.062 -.0181891 .7074574
SME_GP .9849281 .310195 3.18 0.003 .3589293 1.610927
lnGDPPC .4483212 .1586351 2.83 0.007 .1281826 .7684597
lnU .3572511 .2255634 1.58 0.121 -.0979544 .8124565
lnTT -.6977268 .2287957 -3.05 0.004 -1.159455 -.2359983
_cons -9.760192 3.828163 -2.55 0.015 -17.48574 -2.034647

sigma_u 0
sigma_e .64212322
rho 0 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

466
Tuesday December 27 00:17:37 2016 Page 2

3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP = CGFISP RCSI), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0000 Obs per group: min = 8


between = 0.9639 avg = 8.0
overall = 0.7477 max = 8

F(6,42) = 20.73
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

lnQM_GDP .4479439 .1790006 2.50 0.016 .086706 .8091818


BEI_Index .2354391 .1050071 2.24 0.030 .0235261 .447352
SME_GP .666465 .1948137 3.42 0.001 .273315 1.059615
lnGDPPC .2610787 .136662 1.91 0.063 -.0147163 .5368737
lnU .1485678 .1201995 1.24 0.223 -.0940046 .3911402
lnTT -.4737541 .1149939 -4.12 0.000 -.7058212 -.241687
_cons -3.416346 1.428431 -2.39 0.021 -6.299037 -.5336548

sigma_u 0
sigma_e .42189934
rho 0 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

4 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (DC_GDP = CGFISP RCSI), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0951 Obs per group: min = 8


between = 0.8845 avg = 8.0
overall = 0.5170 max = 8

F(6,42) = 9.35
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

DC_GDP .0284732 .0209438 1.36 0.181 -.0137931 .0707395


BEI_Index .4729681 .302496 1.56 0.125 -.1374935 1.08343
SME_GP 1.033799 .3889794 2.66 0.011 .2488065 1.818791
lnGDPPC .0971431 .301171 0.32 0.749 -.5106445 .7049307
lnU .2393782 .2159113 1.11 0.274 -.1963485 .6751048
lnTT -.1417161 .2350012 -0.60 0.550 -.6159677 .3325356
_cons -2.911083 2.186003 -1.33 0.190 -7.322616 1.500451

sigma_u 0
sigma_e .53743366
rho 0 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: DC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT CGFISP RCSI

467
Tuesday December 27 00:17:37 2016 Page 3

5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnU lnTT (lnPC_GDP= CGFISP RCSI), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 48


Group variable: Country_Code Number of groups = 6

R-sq: within = 0.0507 Obs per group: min = 8


between = 0.9725 avg = 8.0
overall = 0.7008 max = 8

F(5,43) = 21.28
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

lnPC_GDP .5393395 .1336078 4.04 0.000 .2698937 .8087854


BEI_Index .2752635 .1163381 2.37 0.023 .0406454 .5098816
SME_GP .6952613 .2103458 3.31 0.002 .2710585 1.119464
lnU .0251535 .1025358 0.25 0.807 -.1816297 .2319367
lnTT -.4414722 .113206 -3.90 0.000 -.6697737 -.2131706
_cons -1.171615 .6767188 -1.73 0.091 -2.536348 .1931189

sigma_u 0
sigma_e .30590749
rho 0 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnU lnTT CGFISP RCSI

6 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG. VI.Pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 27 Nov 2016, 15:53:41

468
Tuesday December 27 00:18:26 2016 Page 1

___ ____ ____ ____ ____(R)


/__ / ____/ / ____/
___/ / /___/ / /___/
Statistics/Data Analysis

User: Annexe n°6-7: Résultats d'estimation par les DMCG{space -27}


Project: Annexe n°6-7: Non Pétrole{space -3}

name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG-VI-Non pétrole.smcl
log type: smcl
opened on: 8 Sep 2016, 09:10:51

1 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (FDI = PGSMR KAOPEN), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.2839 Obs per group: min = 8


between = 0.8149 avg = 8.0
overall = 0.7863 max = 8

F(6,58) = 35.02
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

FDI -.5184058 .3051597 -1.70 0.095 -1.129249 .0924376


BEI_Index .1008947 .1621154 0.62 0.536 -.2236145 .4254039
SME_GP 3.486251 .6558434 5.32 0.000 2.173438 4.799064
lnGDPPC .9366992 .151908 6.17 0.000 .6326223 1.240776
lnU -.6590271 .6078067 -1.08 0.283 -1.875684 .5576302
lnTT .2160606 .5806494 0.37 0.711 -.9462355 1.378357
_cons -10.47017 3.281893 -3.19 0.002 -17.03959 -3.900745

sigma_u .0653705
sigma_e .22388408
rho .07855713 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: FDI
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR KAOPEN

2 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnM2_GDP = RL KAOPEN), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.4452 Obs per group: min = 8


between = 0.8305 avg = 8.0
overall = 0.8100 max = 8

F(6,58) = 27.46
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

lnM2_GDP -.8075884 .3925984 -2.06 0.044 -1.59346 -.0217174


BEI_Index -.0269502 .0889398 -0.30 0.763 -.2049826 .1510821
SME_GP 2.967597 .4233093 7.01 0.000 2.120251 3.814942
lnGDPPC .8143521 .1633616 4.98 0.000 .4873484 1.141356
lnU -.4468528 .3343755 -1.34 0.187 -1.116178 .2224724
lnTT .5472702 .3013764 1.82 0.075 -.0560003 1.150541
_cons -7.465942 3.309226 -2.26 0.028 -14.09008 -.8418067

sigma_u .21011523
sigma_e .23976638
rho .43437628 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnM2_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT RL KAOPEN

469
Tuesday December 27 00:18:26 2016 Page 2

3 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnQM_GDP= RL KAOPEN), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.5935 Obs per group: min = 8


between = 0.8808 avg = 8.0
overall = 0.8657 max = 8

F(6,58) = 16.16
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

lnQM_GDP .0201657 .3926994 0.05 0.959 -.7659076 .806239


BEI_Index -.0396387 .0749412 -0.53 0.599 -.1896499 .1103725
SME_GP 2.734591 1.025346 2.67 0.010 .6821371 4.787044
lnGDPPC .7424976 .2126475 3.49 0.001 .3168374 1.168158
lnU -.4556542 .2345503 -1.94 0.057 -.9251576 .0138493
lnTT .7572461 .1831487 4.13 0.000 .390634 1.123858
_cons -11.15729 2.297022 -4.86 0.000 -15.75528 -6.559301

sigma_u .87709021
sigma_e .22845386
rho .93646678 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnQM_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT RL KAOPEN

4 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (DC_GDP = PGSMR KAOPEN), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.3211 Obs per group: min = 8


between = 0.8188 avg = 8.0
overall = 0.7916 max = 8

F(6,58) = 26.64
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

DC_GDP -.0114199 .0077844 -1.47 0.148 -.0270021 .0041623


BEI_Index .0132898 .1089161 0.12 0.903 -.2047296 .2313091
SME_GP 3.404988 .6697214 5.08 0.000 2.064395 4.74558
lnGDPPC .8047454 .172105 4.68 0.000 .4602399 1.149251
lnU -.6115389 .4885081 -1.25 0.216 -1.589394 .3663164
lnTT .4638482 .420673 1.10 0.275 -.3782203 1.305917
_cons -9.748091 3.268159 -2.98 0.004 -16.29002 -3.20616

sigma_u .1492178
sigma_e .21764988
rho .31974118 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: DC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR KAOPEN

470
Tuesday December 27 00:18:26 2016 Page 3

5 . xtivreg lnNED BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT (lnPC_GDP = PGSMR CGFISP), re small

G2SLS random-effects IV regression Number of obs = 64


Group variable: Country_Code Number of groups = 8

R-sq: within = 0.7645 Obs per group: min = 8


between = 0.9400 avg = 8.0
overall = 0.9300 max = 8

F(6,58) = 35.03
corr(u_i, X) = 0 Prob > F = 0.0000

lnNED Coef. Std. Err. t P>|t| [95% Conf. Interval]

lnPC_GDP 1.369324 .5370157 2.55 0.013 .29437 2.444277


BEI_Index -.070901 .0571827 -1.24 0.220 -.1853646 .0435626
SME_GP 1.022034 .8176636 1.25 0.216 -.6146972 2.658766
lnGDPPC .5603979 .1623746 3.45 0.001 .2353697 .8854261
lnU -.2558096 .1930427 -1.33 0.190 -.6422265 .1306072
lnTT .815788 .1451413 5.62 0.000 .5252561 1.10632
_cons -14.20013 1.82777 -7.77 0.000 -17.85881 -10.54145

sigma_u .41223554
sigma_e .18160483
rho .83747011 (fraction of variance due to u_i)

Instrumented: lnPC_GDP
Instruments: BEI_Index SME_GP lnGDPPC lnU lnTT PGSMR CGFISP

6 . log close
name: <unnamed>
log: D:\bureau 22-05-2016\Doc-chapitre 6\DMCG-VI-Non pétrole.smcl
log type: smcl
closed on: 8 Sep 2016, 09:13:56

471
Liste des Figures

Liste des Figures

Figure n°1.1 : Approche théorique de la finance et de la croissance…………………..... 33


Figure n°2.1 : dynamique de création de nouvelles entreprises par région du monde
(2004-2012)………………………………………………………………………………. 79
Figure n°2.2 : nombre de nouvelles entreprises et densité d’entrée par région………... 80
Figure n° 3.1: Évolution des dépôts collectés par le système bancaire, leur répartition
par agents et leur structure (1990-2012)………………………………………………... 114
Figure n°3.2 : Répartition des dépôts à vue et à terme par agents économiques (en
%)…........................................................................................................................................................ 116
Figure n°3.3 : évolution des crédits bancaires à l’économie en milliards de DA……….. 118
Figure n°3.4 : évolution des crédits par maturité…………………………………........... 119
Figure n°3.5: la structure des crédits par maturité des banques publiques et
privées……………………………………………………………………………………. 121
Figure n° 3.6: évolution de la liquidité du marché des actions en termes de volume et
de valeur des transactions………………………………………………………………... 126
Figure n° 3.7: évolution de la capitalisation boursière (1999-2000)……………………. 127
Figure n° 3.8: évolution de l’encours global obligataire………………………………... 128
Figure n°3.9 : évolution du taux de liquidité dans les pays du MENA (1990-2011)…... 132
Figure n°3.10 : Crédits Intérieurs dans les pays du MENA (1990-2011) ……………... 133
Figure n°3.11 : crédits au secteur privé en pourcentage du PIB……………………….. 135
Figure n°3.12 : le ratio de Quasi Monnaie en pourcentage du PIB dans les pays du
MENA (1990-2011)……………………………………………………………………... 136
Figure n°3.13 : la capitalisation Boursière dans les pays du MENA (1990-2011)……... 137
Figure n°3.14 : évolution du ratio de capitalisation boursière en % du PIB dans les six
pays……………………………………………………………………………….. 139
Figure n°3.15: Nombre d’Agences de banques commerciales par 100 000 adultes
(2004-2011)………………………………………………………………………………. 141
Figure n°3.16 : Accès aux services financiers dans les pays de la région MENA……… 141
Figure n°3.17 : Bank Z-Score moyen des pays de la région MENA (2000 et 2011)…... 142
Figure n°3.18: Les crédits non performants dans le total des crédits bancaires dans les
pays du MENA…............................................................................................................................... 144
Figure n°3.19: ratio crédits aux dépôts bancaires………………………………………. 145
Figure n°3.20: Marge nette d’intérêts bancaires en pourcentage dans la région
MENA…………………………………………………………………………………..... 147
Figure n°3.21: La profitabilité des Banques, ROA et ROE…………………………….. 148
Figure n°3.22: Le ratio Turnover dans les pays de la région MENA………………….. 149
Figure n°3.23 : La corrélation entre la mesure du développement bancaire (crédits
bancaires au secteur privé en % PIB) et la mesure du développement du marché
financier (capitalisation boursière en % du PIB)………………………………………… 153
Figure n° 3.24: Évolution des deux composantes du développement financier dans les
cinq pays, Égypte, Jordanie, Maroc, Tunisie et Arabie Saoudite………………………... 154
Figure n°4.1: Évolution de l’indice global du développement financier (FDI1) dans la
zone MENA entre 1996 et 2011…………………………………………………………. 173
Figure n°4.2 : Évolution de l’indice du développement financier (FDI1) par pays entre
1996 et 2011……………………………………………………………………………… 174
Figure n°4.3 : Indice synthétique FDI1 moyen du développement financier dans les
pays de la région MENA………………………………………………………………..... 177
Figure n°4.4 : Développement financier mesuré par FDI2, par pays (2004-2011)…... 178

472
Liste des Figures
Figure n°5.1 : Évolution des immatriculations au registre de commerce (personnes
physiques et morales)…………………………………………………………………….. 229
Figure n°5.2 : Évolution des immatriculations nouvelles au registre du commerce
(personnes physiques et morales)………………………………………………………... 230
Figure n°5.3 : Évolution des taux d’entrée (taux d’enregistrement) par type de
personne et par secteur ………………………………………………………………….. 231
Figure n°5.4 : évolution des radiations en comparaison aux immatriculations……….. 232
Figure n°5.5 : taux de création nette des PME, évolution et répartition par secteur
d’activité………………………………………………………………………………….. 235
Figure n°5.6 : Radiations en nombre et en termes de taux…………………………… 237
Figure n°5.7: Taux de radiation des PME privées par secteur
d’activité…………………………………..……………………………................................ 237
Figure n°5.8 : évolution de la part des crédits bancaires au secteur privé en
pourcentage du total des crédits à l’économie …………………………………………. 250
Figure n°5.9 : évolution des crédits au secteur privé et des taux de création des
PME ……………………………………………………………………………………... 251
Figure n°5.10 : Évolution simultanée des parts de crédits au secteur privé et des taux
de création des PME par secteur d’activité……………………………………………… 251

473
Liste des Tableaux
Liste des Tableaux

Tableau n°3.1: les coefficients de corrélation entre la capitalisation boursière


rapportée au PIB et le crédit au secteur privé rapporté au PIB (1990-2011)…………... 153
Tableau n°4.1 : Statistiques descriptives des variables du modèle …………………..... 184
Tableau n°4.2 : Matrice des corrélations des différentes variables du modèle………... 187
Tableau n°4.3 : récapitulatif des résultats du test de Hsiao…………………………… 190
Tableau n°4.4 : Résultats du test de Hausman appliqué au modèle (1)……………….. 193
Tableau n°4.5 : Résultats du test de Hausman appliqué au modèle (2) [avec
CGFISP]……………………………………………………………………………….... 194
Tableau n°4.6 : Résultats du test de Hausman appliqué au modèle (3) [avec
RCSI]……………............................................................................................................................ 195
Tableau n°4.7 : Résultats du test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan appliqué au
Modèle (1) ………………………………………………………………………………. 196
Tableau n°4.8 : Résultats du test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan appliqué au
modèle (2) ……………………………………………………………………………….. 197
Tableau n°4.9 : Résultats du test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan appliqué au
modèle (3) …………………………………………………………………………........... 198
Tableau n°4.10 : Résultats du test d’auto-corrélation de Wooldridge appliqué au
modèle (1) ……………………………………………………………………………….. 199
Tableau n°4.11: Résultats du test d’auto-corrélation de Wooldridge appliqué au
modèle (2) ……………………………………………………………………………….. 200
Tableau n°4.12: Résultats du test d’auto-corrélation de Wooldridge appliqué au
modèle (3) ……………………………………………………………………………….. 201
Tableau n°4.13 : Résultats d’estimation des trois modèles (1), (2) et (3) avec les
MCGR. Intégrant les trois Indices institutionnels (PGSMR), (CGFISP) et (RCSI).
Avec cinq variantes pour la variable endogène (FDI), (M2_GDP), (QM_GDP),
(DC_GDP) et (PC_GDP) ………………………………………………………………. 207
Tableau n°4.14 : Résultats du test de Hsiao …………………………………………... 213
Tableau n°4.15 : Résultats du Test de Hausman sur le modèle (4)......………………... 214
Tableau n°4.16 : Récapitulatif des résultats du test d’hétéroscédasticité ……………. 215
Tableau n°4.17 : Récapitulatif des résultats du test d’auto-corrélation ………………. 216
Tableau n°4.18 : La qualité institutionnelle détaillée. Résultats d’estimation des
modèles de panels avec les différentes variables financières par la méthode des
MCGR…………………………………………………………………………………... 218
Tableau n°5.1 : Évolution de la dynamique des PME privées en nombre (2003-
2013)…………….............................................................................................................................. 234
Tableau n°5.2: Évolution du nombre de prêts octroyés dans le cadre du dispositif
ANGEM……..................................................................................................................................... 240
Tableau n°5.3 : Évolution du taux de financement des projets par
l’ANSEJ ………………………………………………………………………………..... 241
Tableau n°5.4 : Dossiers garantis par le FGAR entre 2004 et 2013 (premier
semestre 2013) par type de projet ………………………….................................................. 242
Tableau n° 5.5: Classement du Doing Business pour l’Algérie entre 2005 et
2013….................................................................................................................................................. 244
Tableau n°5.6 : Classement de l’Algérie en termes de facilité de création des
entreprises (2006-2013)…………………………………………………………………. 244
Tableau n°5.7 : Évolution des crédits distribués par les établissements financiers en
Algérie (2009-2013)……………………………………………………………………... 252
474
Liste des Tableaux
Tableau n°5.8: Évolution des prêts bancaires dans le cadre du dispositif
ANSEJ………………………………………………………………………………….... 254
Tableau n° 5.9: Le montant des financements accordés dans le cadre du dispositif
CNAC (Cumul jusqu’au 30/06/2013) par secteur d’activité………………………….... 256
Tableau n°5.10 : Évolution du montant des crédits bancaires sollicités sous la
garantie du FGAR………………………………………………………………………. 258
Tableau n°5.11 : Évolution du montant des crédits bancaires garantis par la CGCI-
PME………………………………………………………………………………….….. 259
Tableau n° 5.12: Coefficients de corrélation entre la création des PME et les crédits
au secteur privé ainsi que d’autres variables entre 2003 et 2011 ……………………… 264
Tableau n°6.1 : Récapitulatif des résultats du test d’homogénéité de Hsiao………….. 290
Tableau n°6.2: Résultats du test de Hausman avec lnNED comme variable
dépendante.……………………………………………………………………………… 294
Tableau n°6.3 : Résultats du Test d’hétéroscédasticité de Breusch-Pagan…………… 295
Tableau n°6.4 : Résultats du Test d’auto-corrélation des résidus de
Wooldridge……………………………………………………………………………… 296
Tableau n°6.5 : Résultats d’estimation des modèles par les (MCGR)………………..... 299
Tableau n°6.6 : Résultats d’estimation comparés entre les MCGR et les DMCG avec
variables instrumentales [FD= FDI (modèle (1)) et FD= M2_GDP (modèle
(2))]……………………………………………………………………………………… 302
Tableau n°6.7 : Résultats d’estimation par les DMCG avec variables instrumentales
[FD= QM (modèle3) et FD= DC (modèle 4)]………………………................................. 303
Tableau n°6.8 : Résultats d’estimation par DMCG avec variables instrumentales
(FD=PC) …………………………………………………………………………............ 304

475
Table des Matières
Table des Matières
Introduction générale…………….…………………………………………………… 1
PREMIER CHAPITRE : analyse théorique de l’importance des systèmes financiers
dans l’économie………………………………………………………………………....... 10
Introduction……………………………………………………………………………... 10
Première Section : les systèmes financiers dans la pensée
économique …………………………………………………………………………….... 12
Deuxième Section : Approche fonctionnelle du développement financier : concept de
développement financier, canaux de transmission et fonctions des systèmes
financiers………………..................................................................................................................
27
II.1 Quelle définition pour le concept du développement financier…………………. 27
II.2 Comment le développement financier affecte la croissance économique :
Modèle théorique et canaux de transmission…………………………………………... 29
II.2.1 Canaux de transmission entre le développement financier et la croissance
économique ………………………………………………………….................................... 31
II.3 Approche fonctionnelle de la relation finance-croissance……………………… 33
II.3.1 Acquisition des informations et allocation optimale des ressources……………. 35
II.3.2 Facilitation des transactions, gestion des risques et diversification des
actifs……………………………………………………………………………………... 36
II.3.3 Surveillance et contrôle ex-post des investissements et des entreprises……….. 37
II.3.4 Mobilisation de l’épargne (Mobilizing Saving)……………………………… 38
II.3.5 Facilitation des échanges de biens et services ………………………………….. 39
Conclusion………………………………………………………………………………. 40
DEUXIÈME CHAPITRE: la contribution du développement financier à la croissance
économique : approches empiriques…………………………………………………….. 42
Introduction……………………………………………………………………………... 42
Première Section: Travaux appliqués sur le lien entre le développement financier et
la croissance économique : examen des canaux macroéconomiques…………………… 44
I.1 Évidences empirique sur la relation positive entre le développement financier
et la croissance économique …………………………………………………………….. 45
I.2 Évidences empiriques sur la controverse du sens de causalité entre le
développement financier et la croissance économique………………………………….. 50
I.3 Évidences empiriques d’une relation mitigée entre le développement financier
et la croissance économique……………………………………………………………... 52
I.4 La structure financière, le développement financier et la croissance
économique……………………………………………………………………………… 55
Deuxième Section : Entrepreneuriat et création d’entreprises : concepts, mesures,
importance en économie et contraintes…………………………………………………. 59
II.1 Les concepts d’entrepreneuriat et de création des entreprises en théorie
économique……………………………………………………………………………… 60
II.1.1 Entrepreneuriat et Opportunité ………………………………………………... 61
II.1.2 Entrepreneuriat et Création d’organisation ……………………………….......... 63
II.1.3 Entrepreneuriat et Création de valeur………………………………………….. 63
II.1.4 Entrepreneuriat, Incertitude et Prise de risques …………………………........... 64

476
Table des Matières
II.1.5 Entrepreneuriat et coordination des ressources rares……………………............ 65
II.1.6 Entrepreneuriat et innovation ………………………………………………….. 66
II.1.7 Création d’entreprise et entrepreneuriat, y’a-t-il vraiment une analogie ?............ 67
II.2 Pourquoi l’entrepreneuriat et la création de nouvelles entreprises sont-ils si-
importants pour le développement économique ?..................................................................... 73
II.3 Mesures de l’entrepreneuriat…………………………………………………..... 76
II.4 Les contraintes de liquidité et d’accès au système financier …………………… 81
Troisième Section: Développement financier-croissance économique : exploration du
canal de l’entrepreneuriat……………………………………………………………….. 86
III.1 Évidences empiriques sur la relation positive entre le développement financier
et l’entrepreneuriat……………………………………………………………………… 86
III.2 La structure financière exerce-t-elle un impact sur
l’entrepreneuriat ?............................................................................................................................. 96
III.3 Le développement financier influence-t-il différemment les petites et les
grandes entreprises…………………………………………………………………….... 98
Conclusion………………………………………………………………………………. 101
TROISIÈME CHAPITRE : Développement du Système Financier en Algérie et dans
les Pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord……………………………………….. 103
Introduction……………………………………………………………………………... 103
Première section: développement du système financier en Algérie : approche
institutionnelle ………………………………………............................................................. 104
I.1 Les réformes du secteur bancaire durant la période de répression
financière ………………………………………………………………………………... 104
I.2 La réforme de 1990 : la Loi relative à la Monnaie et au Crédit et la
libéralisation du système financier……………………………………………………… 108
I.2.1 Les banques et les établissements financiers et la réhabilitation de leur
fonction d’intermédiation financière …………………………………………………… 109
a) Évolution de la fonction de collecte des ressources entre 1990 et 2012…………….. 114
b) Évolution de la fonction d’allocation des crédits entre 1990 et 2012……………….. 117
I.2.2 La mise en place du marché financier en Algérie ………………………………. 123
a) Évolution du marché des actions en termes d’activité ……………………………..... 125
b) Évolution du marché obligataire en termes d’activité………………………………. 127
Deuxième Section: Développement financier en Algérie: approche par indicateurs et
comparative entre les pays de la région MENA………………………………………... 130
II.1 Le développement financier en Algérie en comparaison aux pays du MENA :
analyse par indicateurs………………………………………………………………….. 131
II.1.1 L’approfondissement financier ………………………………………………...... 131
a) Le taux de liquidité de l’économie (M2_GDP)……………………………….............. 131
b) Les crédits intérieurs en pourcentage du PIB (DC_GDP)…………………………. 132
c) Crédits au secteur privé rapportés au PIB (PC_GDP) ……………………………... 134
d) L’épargne de long terme rapportée au PIB (QM_GDP)……………………………. 136
e) La capitalisation Boursière rapportée au PIB (MCAP_GDP) …………………….... 137
II.1.2 L’Accessibilité…………………………………………………………………… 140
II.1.3 La Stabilité financière …………………………………………………………... 142

477
Table des Matières
a) Z-Score : indice de stabilité…………………………………………………………... 142
b) Crédits non performants dans le total des crédits bancaires………………………... 143
c) Ratio des crédits aux dépôts bancaires.……………………………………….............. 144
II.1.4 Efficacité des institutions et des marchés financiers ………………………….... 146
a) Les taux d’intérêts…………………………………………………………………… 146
b) La Profitabilités des banques (ROA et ROE)………………………………………... 147
c) Le ratio Turnover…………………………………………………………………...... 149
II.2 Le niveau du développement de l’intermédiation bancaire en Algérie est-il à
l’origine de la difficulté d’essor du marché financier ? Une comparaison à certains
pays du MENA …………………………………………………………………………. 150
Conclusion………………………………………………………………………………. 158
QUATRIÈME CHAPITRE : Les déterminants macroéconomiques et institutionnels
du développement financier : analyse en données de panel sur les pays du
MENA………………………………………………………………………………….... 159
Introduction …………………………………………………………………………….. 159
Première Section : Les déterminants du développement financier dans les pays du
mena. Présentation du modèle et des données………………………………………….. 160
I.1 Revue de littérature sur les déterminants du développement financier :
enseignements théoriques et empiriques………………………………………………... 161
I.1.1Quels enseignements théoriques sur les déterminants du développement
financier ?............................................................................................................................................ 161
a) La théorie du Droit et de la Finance (Law and Finance Theory)…………………. 161
b) La structure politique et le développement financier ……………………………... 162
c) Les dotations initiales et le développement financier……………………………… 163
I.1.2 Évidences empiriques sur les déterminants du développement
financier ………………………………………………………………………………… 165
I.2 Construction d’un indice synthétique du développement financier. Quelle
classification pour les pays du MENA………………………………………………….. 171
I.3 Présentation du modèle économétrique : données et variables du
modèle…………………………………………………………………………………… 179
I.3.1 Quel intérêt pour l’utilisation des données de
Panel ?.................................................................................................................................................. 179
I.3.2 Modèle économétrique ………………………………………………………….. 180
I.3.3 Nomenclature du modèle empirique : présentation des variables et des
données…………………………………………………………………………………... 180
I.3.3.1 La variable dépendante…………………………………………………….......... 180
I.3.3.2 Les variables Explicatives ou variables de design…………………....................... 180
a) La variable d’Ouverture Financière (KAOPEN)……………........................................ 180
b) La variable d’Ouverture Commerciale (TO)..……………………………………..... 181
c) Les variables Institutionnelles ………………………………....................................... 181
d) Variable de disponibilité de l’information sur le crédit, registres de crédits
(CR)……………………………………………………………………………………… 183
e) Variable du Développement économique (GDPPC)……………………………….. 183
I.4 Les statistiques descriptives des données du modèle ……………………………... 184

478
Table des Matières
Deuxième Section : Spécification, estimation du modèle et interprétation des
résultats ………………………………………………………………………………… 188
II.1 Tests économétriques ………………………………………………………............. 188
II.1.1 Test d’homogénéité ou de Poolabilité…………………………………………... 188
II.1.2 Test de Colinéarité ……………………………………………………………... 191
II.1.3 Test de spécification de Hausman………………………………………………. 192
II.1.4 Tests des résidus…………………………………………………………............. 195
II.2 Estimation du modèle et interprétation des résultats…………………...................... 201
II.3 Analyse détaillée …………………………………………………………………… 212
II.3.1 Tests économétriques et spécification du modèle………………………………. 212
II.3.2 Estimation et interprétation des résultats …………………………...................... 216
Conclusion……………………………………………………………………………..... 221
CINQUIÈME CHAPITRE : Dynamique de création des entreprises en Algérie et
politiques publiques : Quel rôle pour le système bancaire……………………………… 223
Introduction……………………………………………………………………………... 223
Première Section : Dynamique de création des entreprises en Algérie. Cadre
institutionnel et état des lieux. Quel rôle pour les dispositifs publics………………….. 224
I.1 Repères législatifs relatifs à la dynamique de création des entreprises……………. 224
I.1.1 La période allant de l’indépendance au début des années 1980…………………... 225
I.1.2 La période de reconnaissance progressive du secteur privé et de
l’entrepreneuriat en Algérie ……………………………………………………………. 225
I.2 La dynamique de création des entreprises en Algérie…………………………….. 228
I.3 La création des entreprises : quelle place pour les politiques publiques ?.................. 238
I.3.1 Le dispositif ANGEM ……………………………………………………………... 239
I.3.2 Le dispositif ANSEJ………………………………………………………………... 240
I.3.3 Le dispositif CNAC……………………………………………………….................. 241
I.3.4 Le dispositif de garantie FGAR…………………………………………………… 242
I.3.5 La Caisse de Garantie des Crédits d’Investissement aux PME (CGCI-
PME)…………………………………………………………………………………….. 242
I.4 La création d’entreprises en Algérie, quelle évaluation pour le Doing
Business ?............................................................................................................................................ 243
Deuxième Section : Quel rôle pour le système bancaire dans la dynamique de
création des entreprises en Algérie…………………………………………………… 246
II.1 Le cadre règlementaire du financement de l’économie nationale (1962-
2012)……………………………………………………………………………………... 246
II.2 LA RELATION ENTRE LE DÉVELOPPEMENT BANCAIRE ET LA DYNAMIQUE DE
CRÉATION DES ENTREPRISES…………………………………………………………….. 249
II.3 Le développement bancaire et la dynamique de création des PME en Algérie,
Quelle corrélation ?........................................................................................................................... 261
II.3.1 Corrélation entre la création des PME et les crédits au secteur privé, Quel
résultat et quelle explication……………………………………………………………. 262
II.3.2 Corrélation entre la création des PME et d’autres variables
macroéconomiques …………………………………………………………………......... 265
Conclusion………………………………………………………………………………. 268

479
Table des Matières
SIXIÈME CHAPITRE : évaluation empirique de l’impact du développement
financier sur la dynamique de création des entreprises. Une approche en données de
panel sur la région mena entre 2004 et 2011…………………………………………… 270
Introduction……………………………………………………………………………... 270
Première Section : Présentation de la méthodologie économétrique et des variables
retenues………………………………………………………………………………….. 271
I.1 Déterminants macroéconomiques et institutionnels de la dynamique de création
des entreprises ou de l’entrepreneuriat…………………………………………………. 271
I.1.1 Le niveau du développement financier ……………………………………….......... 272
I.1.2 Le niveau du développement économique………………………………………... 273
I.1.3 Le niveau d’emploi, ou taux du chômage…………………………………………. 274
I.1.4 L’environnement institutionnel ………………………………………………….. 276
a) Environnement institutionnel d’ordre spécifique : l’environnement des affaires ou
la règlementation administrative à la création des entreprises………………………… 276
b) Environnement institutionnel d’ordre général : Efficacité du système judiciaire,
droit de propriété et exécution des contrats……………………………………………. 278
I.1.5 Les politiques publiques…………………………………………………………. 279
a) Politiques génériques : politique fiscale……………………………………………. 279
b) Politiques spécifiques : politiques publiques à l’entrepreneuriat ou aux PME……. 280
I.2 Présentation du modèle économétrique : méthodologie et variables du modèle…... 282
I.2.1 Nomenclature du modèle empirique : Présentation des Variables et des
données…………………………………………………………………………………... 283
I.2.1.1 Variables Dépendante : Densité de nouvelles entreprises(NED) ou New Entry
Density…………………………………………………………………………………... 283
I.2.1.2 Les variables explicatives………………………………………………………... 283
a) Les variables du Développement Financier (FD)………………………………….. 284
b) Les variables institutionnelles……………………………………………………… 284
c) Les variables de Politiques Gouvernementales: Les programmes
Gouvernementaux aux PME (SME_GP) ou Small and Medium Enterprise
Governmental Policy……………………………………………………………………. 286
d) Variable du développement économique : mesurée par le PIB par habitant
(GDPPC)………………………………………......................................................................... 286
e) Les variables macroéconomiques de contrôle ……………………………………... 286
f) Variables instrumentales …………………………………………………………... 288
I.2.2 Tests économétriques ……………………………………………………............. 289
a) Test d’homogénéité……………………………………………………………… 289
b) Test de Colinéarité ………………………………………………………………… 291
c) Test d’endogénéité ………………………………………………………………… 292
d) Test de spécification de Hausman …………………………………………………. 293
e) Tests des résidus …………………………………………………………………... 294
Deuxième Section: Estimation et interprétation des résultats………………………. 298
II.1 Estimation du modèle………………………………………………………….......... 298
II.2 Conclusions et recommandations…………………………………………………... 311
Conclusion ……………………………………………………………………………… 314

480
Table des Matières
Conclusion générale …………………………………………………………………... 315
Bibliographie ……………………………………………………………………………. 323
Annexes………………………………………………………………………………….. 337
Liste des figures…………………………………………………………………………. 472
Liste des tableaux……………………………………………………………………….. 474

481
Résumé
L’objet de la thèse est axé sur la relation causale entre le développement financier et la
dynamique de création des entreprises en Algérie ainsi que dans certains pays du MENA. Le
travail est structuré en six chapitres qui abordent les questions du développement financier
et d’entrepreneuriat, d’une part, sur le plan théorique et d’autres parts, au plan empirique
pour le cas spécifiquement algérien tout en intégrant ce dernier dans un panel de pays du
MENA.
Après avoir examiné le développement financier en Algérie tout en le comparant aux pays du
MENA, un modèle économétrique d’un panel de 21 pays du MENA a été consacré. Son
objectif est de définir les principaux facteurs macroéconomiques et institutionnels
déterminants du développement financier. Les résultats ont montré la supériorité des
variables institutionnelles comparativement aux autres variables exogènes du modèle.
Par ailleurs, un second modèle économétrique d’un panel de 14 pays du MENA a été conçu
qui a objectif d’évaluer l’impact du développement financier et de sa composante expliquée
par la qualité institutionnelle sur l’entrepreneuriat en facilitant l’essor de nouvelles
entreprises. Les résultats d’estimation par les doubles moindres carrés généralisés en
variables instrumentales mettent en évidence la pertinence des systèmes financiers
développés pour la création de nouvelles entreprises. Dans l'ensemble, le développement
financier et sa composante, expliquée par la qualité institutionnelle, exercent un effet positif
et significatif sur la densité d’entrée de nouvelles entreprises dans les pays pétroliers
comparativement aux pays non pétroliers.
Abstract
The thesis focuses on the causal relationship between financial development and firm
dynamic creation in Algeria as well as in some MENA countries. The work is structured
into six chapters that address the issues of financial development and entrepreneurship first
at the theoretical level then at the empirical level for the specifically Algerian case and
integrating it into a panel of MENA countries.
After examining the financial development in Algeria while comparing it with the MENA
countries, an econometric model of a panel of 21 MENA countries was devoted. The
objective is to determine the main macroeconomic and institutional factors determining
financial development. The results showed the superiority of the institutional variables
compared to the other exogenous variables of the model.
After examining the financial development, an econometric model of 14 MENA countries
investigates whether financial development and its institutional quality component trains a
substantial effect on entrepreneurship development by facilitating the rise of new firms.
Generalized Two-Stage Least Squares estimate results with instrumental variables
highlight the relevance of developed financial systems for the creation of new firms. In
overall, financial development and its component explained by the institutional quality exert
a positive and significant effect on new entry density in oil MENA countries compared to
non-oil ones.
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