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Projet de fin d’étude pour l’obtention du Master en macroéconomie et

finance internationale sous le thème :

LES DETERMINANTS MACROECONOMIQUES DE


L’INVESTISSEMENT DIRECT A L’ETRANGER

Présenté par : sous la direction du professeur :

Ikram Oumari Pr. Mounir ELatrachi

Année universitaire : 2022 -2023

1
Remerciement :

Je tiens tout d'abord à exprimer ma profonde gratitude envers tous ceux qui ont
contribué à la réalisation de ce travail. Cette aventure académique a été un
voyage enrichissant et passionnant, rendu possible grâce au soutien et à
l'encouragement de nombreuses personnes exceptionnelles.

Je souhaite remercier chaleureusement mon encadrant, Pr .Mounir ELatrachi,


pour sa guidance, son expertise et sa patience tout au long de ce projet. Votre
mentorat m'a été d'une valeur inestimable, et je suis reconnaissante de
l'opportunité que vous m'avez offerte de travailler sur cette recherche.

Je tiens à exprimer ma gratitude envers les membres de jury, pour leur précieux
feedback et leurs conseils éclairés qui ont contribué à améliorer ce travail.

Un grand merci à mes collègues de recherche, pour leurs discussions stimulantes


et leur soutien infaillible. Vos idées et votre camaraderie ont grandement enrichi
mon expérience de recherche.

Je tiens également à remercier ma famille pour leur soutien inconditionnel tout


au long de ce parcours académique. Votre amour et votre encouragement m'ont
permis de persévérer dans les moments difficiles.

Enfin, je souhaite exprimer ma reconnaissance envers toutes les personnes et les


institutions qui ont contribué de quelque manière que ce soit à la réalisation de
ce travail.

Ce travail de recherche n'aurait pas été possible sans l'apport de chacun d'entre
vous, et je suis profondément reconnaissante de toutes les opportunités, les
connaissances et les expériences que j'ai pu acquérir grâce à vous.

Merci du fond du cœur.


2
Liste des figures :

Figure1 :l’évolution des IDE au Maroc entre 1995 et 2022

Figure2 :l’évolution du PIB au Maroc entre 1995 et 2022

Figure3 :l’évolution des importations au Maroc entre 1995 et 2022

Figure4 :l’évolution des exportations au Maroc entre 1995 et2022

Figure5 :l’évolution des revenus fiscaux au Maroc entre 1995 et 2022

Figure6 :l’évolution de l’inflation au Maroc entre 1995 et2022

Figure7 :l’évolution de la dette publique au Maroc entre 1995 et2022

3
Résumé :

Au cours de ces dernières décennies, les IDE sont devenus un élément essentiel
du développement économique des nations en développement, notamment au
Maroc, qui dépend de plus en plus de ces investissements pour financer ses
programmes de développement.

La méthodologie de l'étude repose sur l'analyse de données empiriques et


l'utilisation de techniques économétriques basée sur une régression linéaire
multiple qui cherche à identifier les déterminants clés des IDE au Maroc. Parmi
ces déterminants, on retrouve des variables telles que le Produit Intérieur Brut
(PIB) en tant qu'indicateur de la taille du marché, ainsi que l'épargne intérieure.

Les résultats de l'analyse mettent en lumière les facteurs qui influencent


positivement ou négativement les flux d'IDE au Maroc. Ces conclusions sont
essentielles pour orienter les politiques économiques et les stratégies d'attraction
des investissements étrangers. Les recommandations finales du projet visent à
améliorer ces politiques et à renforcer la capacité de l'économie marocaine à
absorber efficacement les IDE, dans le but d'accroître leur contribution à la
croissance économique du pays. En somme, ce projet de fin d'études contribue à
une meilleure compréhension des dynamiques des IDE au Maroc et offre des
pistes pour favoriser un environnement plus propice à leur développement.

4
Abstract :

Over the past few decades, Foreign Direct Investments (FDIs) have become a
crucial element in the economic development of developing nations, particularly
in Morocco, which increasingly relies on these investments to finance its
development programs, The study's methodology is based on the analysis of
empirical data and the use of econometric techniques, specifically multiple
linear regression, aimed at identifying the key determinants of FDIs in Morocco.
Among these determinants are variables such as Gross Domestic Product (GDP)
as an indicator of market size, as well as domestic savings.

The results of the analysis shed light on the factors that positively or negatively
influence FDI flows in Morocco. These findings are essential for guiding
economic policies and strategies for attracting foreign investments. The project's
final recommendations aim to enhance these policies and strengthen the
Moroccan economy's capacity to effectively absorb FDIs, with the goal of
increasing their contribution to the country's economic growth. In summary, this
end-of-study project contributes to a better understanding of FDI dynamics in
Morocco and provides insights to promote a more conducive environment for
their development.

5
Tables des matières :

6
Introduction générale.............................................................................................8
Introduction.........................................................................................................11
I. Chapitre 1 :L’approche théorique des IDE :.................................................12
A. Section 1 : Revue de littérature sur les déterminants macroéconomiques
des IDE :...........................................................................................................15
1. L’approche éclectique :...........................................................................15

2. L’approche de cycle de vie de produit de Vernon :................................19

3. L’approche de la multinationalisation basée que les imperfections des


marchés :.......................................................................................................21

4. Le modèle d’économie géographique :...................................................22

B. Section 3 : Attractivité de l’investissement direct à l’étranger..................26


1. Concept d’attractivité territoriale :..........................................................26

2. Les fondements théoriques de l’attractivité :..........................................27

3. Les facteurs d’attractivité des investissements à l’étranger :..................29

4. Les indicateurs de l’attractivité :.............................................................32

5. Les contraintes de l’attractivité de certains pays en développement :....35

C. Section 3 : Revue de la littérature empirique sur les déterminants des IDE


36
1. Les déterminants d’ordre institutionnel des IDE dans les modèles
empiriques :...................................................................................................37

2. Les déterminant d’ordre économique des IDE dans les modèles


empiriques :...................................................................................................42

II. Chapitre 2 : étude empirique sur les déterminants macroéconomique de


l’investissement direct à l’étranger......................................................................45
A. Section 1 : Présentation des variables économiques :................................45
1. La variable dépendante :.........................................................................46

2. Les variables explicatives :.....................................................................46


7
3. Les données et méthodologie :................................................................49

B. Section 2 : évolution des déterminants macroéconomique de


l’investissement direct à l’étranger :................................................................49
C. Section 3 : l’estimation et analyse des résultats :.......................................61
1. Statistiques descriptives :........................................................................61

2. Résultat et discussion :............................................................................63

3. Interprétation et discussion des résultats économétriques :....................65

CONCLUSION GENERALE :........................................................................69

Introduction générale
Les investissements directs à l'étranger (IDE) sont un moteur important de la
croissance économique à l'échelle mondiale. Les entreprises qui investissent à
l'étranger cherchent souvent à accéder à de nouveaux marchés, à des ressources
moins coûteuses ou à des technologies avancées. Les déterminants des IDE sont
nombreux et variés, allant des facteurs économiques tels que la taille du marché
et les coûts de production, à des facteurs politiques et réglementaires tels que la
stabilité politique et la protection des droits de propriété intellectuelle.

Le développement de la diversification des échanges et de la mobilité des


capitaux est un processus relativement nouveau. A partir du milieu des années
1980, cette tendance semble s'être accélérée avec l'essor des avancées
technologiques, notamment dans le domaine des nouvelles technologies de
l'information et de la communication (NTIC), et la poursuite de la baisse des
coûts de transport, Cette situation a favorisé une diffusion plus rapide de
l’innovation et des mécanismes de libération économique. L'une des
manifestations de la mondialisation est le flux international d'entreprises et de
facteurs de production Ainsi, la mondialisation a accéléré la liberté des
entreprises de se situer dans l'espace Mondial, Des ressources autrefois
nationales sont devenues mobiles à l'échelle internationale. Par ailleurs, les
8
économies nationales sont de plus en plus interdépendantes et représentent un
espace de mondialisation, les développements technologiques jouent un rôle
important dans la croissance économique et la compétitivité des Entreprises,
L’investissement étranger direct (IDE) contribue à l'accumulation de capital et
au transfert de technologie et de savoir-faire. L'IDE a un impact direct sur les
économies d'accueil dans les pays développés comme dans les pays en
développement. Il crée un climat plus compétitif qui complète et sert le
développement des entreprises locales. L’ensemble de ces facteurs a une

9
10
Influence positive sur la croissance économique à travers les variables macro-
économiques qui la définissent. De plus, l’IDE peut aider à améliorer les
conditions environnementales et sociales dans les pays d’accueil, en amenant les
entreprises à avoir des politiques socialement plus responsables.

Problématique :

Quels sont les déterminants macroéconomiques de l’investissement direct à


l’étranger ?

Après avoir introduit ces concepts fondamentaux, il est maintenant essentiel de


souligner que l'essence même de cette étude réside dans l'analyse des facteurs
macroéconomiques qui influencent les Investissements Directs Étrangers (IDE)
au Maroc.

Dans cette optique, l'objectif de cette recherche est avant tout d'approfondir
l'examen des éléments qui impactent les IDE dans le contexte marocain. Cette
étude présente une synthèse des travaux de recherche les plus récents portant sur
les déterminants des IDE au Maroc. Elle explore en profondeur les questions
essentielles, en tenant compte du contexte économique qui se caractérise par des
aspects tels que la taille relativement modeste du produit intérieur, une
spécialisation prédominante dans les secteurs primaires, une dépendance et une
vulnérabilité aux échanges internationaux, une désintégration des structures de
production et enfin, une fragmentation du marché intérieur.

Il convient également de noter que les études empiriques spécifiquement axées


sur les IDE au Maroc sont rares. Cependant, elles revêtent une importance
cruciale pour évaluer les performances macroéconomiques et orienter les
politiques économiques. Cette rareté de travaux s'explique par un manque de
données statistiques complètes concernant le Maroc.

Afin d'atteindre notre objectif, nous aborderons cette problématique en nous


appuyant sur une revue de littérature regroupant les contributions de divers
11
auteurs, ce qui nous permettra d'acquérir une meilleure compréhension de notre
sujet. En résumé, pour répondre à la question centrale, cette étude est structurée
en deux chapitres principaux. Le premier chapitre examine la problématique
d'un point de vue théorique, tandis que le second adopte une approche empirique
pour traiter le sujet.

Introduction

12
I. Chapitre 1 :L’approche théorique des IDE :
Introduction :

L'investissement direct à l'étranger permet aux entreprises de coordonner leurs


opérations à l'échelle mondiale grâce à la multinationalisation, ce qui soulève la
question de l'emplacement. Le concept d'attractivité nécessite de tenir compte
des particularités des entreprises multinationales, qui implantent leurs activités
non pas en tant que nouvelles entreprises, mais en tant qu'entités dépendantes de
leur maison mère et interconnectées avec d'autres filiales, au-delà des frontières
nationales.

Quelque définition de l’investissement direct à l’étranger :

D'après la définition établie par le Fonds Monétaire International (FMI) en 2005,


l'investissement direct est défini comme étant les fonds engagés par une entité
résidant dans une économie (dénommée "l'investisseur direct") dans le but
d'acquérir une participation durable dans une entreprise située dans une autre
économie (appelée "entreprise d'investissement direct"). La notion de
"participation durable" revêt une importance capitale, car elle implique
l'existence d'une relation à long terme par laquelle l'investisseur direct exerce
une influence significative sur la gestion de l'entreprise, en contraste avec les
"investissements de portefeuille". L'existence d'un investissement direct est
généralement présumée lorsque l'investisseur direct détient au moins 10% des
actions ordinaires ou des droits de vote de l'entreprise, ce seuil étant considéré
comme le point au-delà duquel l'investisseur est réputé capable d'exercer une
influence significative sur la direction de l'entreprise ou d'y contribuer. Il est à
noter que cette participation peut être établie de manière directe ou indirecte,
notamment par le biais de sociétés intermédiaires telles que des filiales, des
13
sociétés affiliées ou des succursales. L'investissement direct englobe l'ensemble
des ressources mises à disposition de l'entreprise, englobant ainsi les opérations
en capital, les opérations de prêts et de placements entre les entités affiliées,
ainsi que la réaffectation des bénéfices. Par ailleurs, le FMI identifie diverses
formes que peut prendre l'investissement direct étranger, notamment : (i) la
création d'une entreprise ou d'un établissement à l'étranger ; (ii) l'acquisition d'au
moins 10 % du capital d'une entreprise étrangère préexistante ; (iii) la
réaffectation des bénéfices par une filiale ou une succursale située à l'étranger ;
(iv) les opérations entre la société mère d'une entreprise transnationale et ses
filiales, comprenant notamment la souscription à une augmentation de capital,
les prêts, les avances de fonds, et d'autres transactions similaires.

L'OCDE, dans son rapport de 2002, détaille la notion d'investissement direct


étranger (IDE) comme une opération où un investisseur résidant dans un pays
acquiert un intérêt à long terme et une influence significative dans la gestion
d'une entité basée dans un autre pays. Cette implication peut se manifester par la
création d'une nouvelle entreprise (connue sous le nom d'investissement de
création) ou, de manière plus générale, par la modification de la structure de
propriété d'entreprises existantes, notamment à travers des fusions et
acquisitions. Les IDE couvrent également d'autres transactions financières entre
des entreprises liées, telles que le réinvestissement des bénéfices générés par
l'entreprise bénéficiaire de l'IDE, ainsi que d'autres transferts de capital, tels que
les prêts octroyés par une entreprise mère à sa filiale à l'étranger. Contrairement
aux investissements de portefeuille, les IDE impliquent une prise de contrôle de
la part de l'entreprise étrangère. Il convient de noter que le seuil au-delà duquel
cette prise de contrôle est présumée est arbitraire, le FMI utilisant une référence
de 10 %. En ce qui concerne la définition d'une entreprise multinationale,
Mucchielli (1998 ; p18-19) suggère qu'on peut la considérer comme telle si elle
détient au moins une unité de production à l'étranger, qualifiée alors de filiale.

14
La dimension prédominante est la production, ce qui signifie qu'une entreprise
peut avoir des activités commerciales à l'étranger, mais elle ne sera
véritablement qualifiée de multinationale que si elle fabrique en tout ou en partie
ses produits en dehors de son pays d'origine.

Ainsi, trois questions intrigantes se posent : Quels sont les motifs qui conduisent
les entreprises d'un pays donné à s'engager dans des activités à l'étranger plutôt
que de se limiter à leur marché national ? Comment décident-elles de la forme
que prendra leur engagement après avoir opté pour l'internationalisation ? Quels
sont les incitatifs qui expliquent le choix de l'emplacement géographique et les
montants des investissements directs étrangers (IDE) qu'une économie attire ?
Ces interrogations soulèvent initialement la question du choix entre l'exportation
et la production à l'étranger, puis abordent la question de l'attrait du territoire. Ce
chapitre considère ces réflexions comme le point de départ du phénomène des
IDE.

15
A. Section 1 : Revue de littérature sur les déterminants macroéconomiques
des IDE :
Plusieurs théories ont été proposées pour l’explication des phénomènes des IDE.
Pour notre part nous allons mettre le point sur :
- La théorie éclectique
- La théorie de cycle de vie
- L’approche de la multinationalisation basée sur les imperfections des
marchés
- Et enfin le modèle d’économie géographique

1. L’approche éclectique :
Pour parvenir à identifier le phénomène de la multinationalisation, divers
instruments de l’analyse économique ont été utilisés. Ce qui reste difficile à
déterminer est, bien évidemment, un cadre théorique unifié permettant d’établir
de manière claire et précise les déterminants des IDE.
La littérature traite le sujet de différents points de vue.
Les différentes approches de l’internationalisation des firmes tentent de concilier
les fondements classiques de l’économie avec les pratiques. Dunning (1981)
propose d’harmoniser les facteurs économiques avec les objectifs que se donne
l’organisation industrielle en conciliant le comment et le pourquoi avec les lieux
d’internationalisation des entreprises.
Dunning (1981) a élaboré une approche éclectique qui cherche à concilier les
théories existantes, telles que la théorie des coûts de transaction (Coase, 1934 ;
Williamson, 1986). Les facteurs internes des organisations d'entreprise sont de
plus en plus confrontés à l'environnement géographique international.
Le modèle OLI (Ownership, Location, Internalization) permet d'identifier les
principaux facteurs internationaux influençant la localisation des entreprises. Ce
modèle se concentre sur les avantages de propriété monopolistique, les

16
avantages liés à la localisation des actifs et les avantages liés à l'internalisation,
comme l'a défini Dunning (1981). L'approche OLI a une double fonction
explicative et prescriptive, visant à aider les entreprises à évaluer les
caractéristiques qui pourraient leur procurer un avantage lors de leur expansion
internationale. Dunning (1981) propose donc trois critères qui peuvent
représenter des avantages potentiels lors de l'internationalisation :
- Les avantages spécifiques(Ownership) :
Les "Ownership advantages," également connus sous le nom d'avantages
spécifiques ou monopolistiques des entreprises (O), englobent tous les actifs qui
incitent une entreprise à les exploiter de manière rentable à l'échelle
internationale. Les entreprises multinationales peuvent mettre en œuvre des
actifs incorporels à l'échelle mondiale, tels que des brevets, des droits d'auteur,
des marques, ou des réseaux de commercialisation grâce à des licences
d'importation. Ces avantages peuvent être plus précisément liés à :

• Les droits de propriété intellectuelle, les innovations, le capital en gestion,


et l'expérience ;
• Les avantages politiques associés à la coopération gouvernementale ;
• L'accès à des matières premières, de la main-d'œuvre, de l'information, ou
des ressources financières ;
• La maîtrise exclusive d'un marché étranger pour les produits de
l'entreprise
• Les économies d'échelle réalisables ;
Ce déterminant concerne les avantages spécifiques détenus par les entreprises
qui cherchent à investir à l'étranger. Il peut s'agir de ressources tangibles telles
que des technologies avancées, des compétences spécifiques ou des ressources
financières. Ces avantages de propriété spécifique permettent à l'entreprise
d'avoir un avantage concurrentiel sur les marchés étrangers.

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- Les Avantages à la localisation (location):
Les "Locational advantages," c'est-à-dire les avantages liés à la localisation des
actifs (L), sont utilisés lorsque l'entreprise choisit de produire dans plusieurs
pays. Lorsqu'elle prend cette décision, l'entreprise doit évaluer les avantages
comparatifs et les ressources disponibles dans les régions où elle envisage de
s'implanter. Les critères de sélection incluent la disponibilité de main-d'œuvre,
les coûts de transport et de communication, la qualité des infrastructures
publiques, ainsi que les obstacles au commerce. Parfois, il est nécessaire d'être
physiquement présent sur un marché pour être compétitif. L'expansion à
l'étranger est souvent motivée par une division internationale du travail visant à
exploiter les disparités de prix et de salaires. Ces avantages jouent un rôle
essentiel dans l'explication de l'attractivité des pays et des villes en tant que
destinations pour l'implantation de filiales.
- Les avantages à l’internationalisation (internationalisation):
Ce déterminant concerne les avantages économiques et stratégiques de
l'intégration des opérations à l'étranger plutôt que de les externaliser ou de les
confier à des partenaires locaux. L'internalisation peut aider à protéger les
avantages de propriété spécifique, à exercer un meilleur contrôle sur la chaîne de
valeur, à améliorer la coordination des activités et à réduire les coûts de
transaction associés à la coordination avec des tiers.

Tableau 1: récapitulatifs des différents avantages la multinationalisation :

18
Source : Dunning, 1981
A ce niveau de développement de cette théorie et en réponse à la question :
Pourquoi les firmes vont-elles à l’étranger ? Dunning donne une réponse claire :
« parce qu’elles détiennent un avantage spécifique qui leur assurent que les
avantages d’une multinationalisation surpassent, à long terme, les coûts exigés».
En réponse à la question : Où s’installer ?, Dunning répond « là où les avantages
d’un pays maximisent les avantages spécifiques de la firme».

19
2. L’approche de cycle de vie de produit de Vernon :
Le modèle du cycle de vie du produit, formulé par Vernon en 1966, représente
une première tentative dynamique pour expliquer la relation entre le commerce
international et l'investissement direct. Il combine des éléments issus de
l'économie industrielle et de l'économie internationale. Cette approche a
introduit la dimension technologique dans la théorie de l'échange international et
de la localisation. Les travaux de Vernon s'inscrivent dans une lignée déjà
explorée par de nombreux précurseurs. En effet, Schumpeter, en 1912, avait
décrit le développement économique comme un processus stimulé par l'adoption
de nouvelles techniques de production et d'organisation, ainsi que par
l'innovation de nouveaux produits.
Grâce à cette théorie, Vernon a réussi à fournir des explications pour les
implantations de nombreuses entreprises multinationales, qu'elles soient
américaines, européennes ou japonaises, au cours des années 60 et 70. Il a
apporté des éclaircissements sur la raison pour laquelle ces entreprises ne
perdurent pas dans certains secteurs. En réalité, cela est attribuable à la capacité
des entreprises du pays d'accueil à assimiler la technologie et l'expertise des
entreprises étrangères.
Par analogie au cycle biologique, selon Vernon, la vie d’un produit, dès son
introduction sur un marché, passe par trois phases successives :
- Étape de l'innovation :
Au début du cycle de vie d'un produit, il est souvent développé et introduit sur le
marché dans le pays où il a été inventé. Les entreprises investissent dans leur
pays d'origine pour tirer parti de l'expertise technologique, des capacités de
recherche et développement et des avantages liés à la propriété intellectuelle.
Les IDE à cette étape sont motivés par l'avantage compétitif de l'entreprise dans
le développement du produit.
- Étape de la croissance :
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À mesure que le produit gagne en popularité et que la demande augmente, les
entreprises peuvent chercher à investir à l'étranger pour accéder à de nouveaux
marchés en pleine croissance. Les IDE à cette étape sont motivés par la
recherche d'avantages comparatifs tels que des coûts de production plus bas, des
marchés plus vastes ou des infrastructures adaptées.
- Étape de la maturité :
À mesure que le produit atteint sa maturité sur le marché domestique, la
concurrence s'intensifie et les marges bénéficiaires peuvent diminuer. Les
entreprises peuvent alors investir à l'étranger pour bénéficier de coûts de
production réduits dans des pays à bas salaires. Cela peut impliquer la
délocalisation de la production vers des pays offrant des avantages comparatifs
en termes de coûts.
Ainsi, le schéma explicatif de Vernon décrit, dans une première phase initiale,
une tendance à exporter des biens caractérisés par un revenu élevé, Ces biens
seront importés à un stade de maturité ultérieur. Les entreprises implantées à
l'étranger vont progressivement évincer les exportations en provenance du pays
d'origine, amenant ainsi ce dernier à importer des produits fabriqués dans les
filiales de ses propres entreprises étrangères.
Par conséquent, Vernon a mis en lumière l'importance des investissements
directs internationaux américains en Europe en utilisant le concept du cycle de
vie du produit. Il a cherché à expliquer les stratégies des entreprises à chaque
étape de ce cycle, débutant par la production nationale, passant par l'exportation
des produits, et aboutissant à la délocalisation.

21
3. L’approche de la multinationalisation basée que les
imperfections des marchés :
Hymer (1960) est considéré comme le premier fondateur de la théorie de la
multinationalisation basée sur les imperfections de marché. Dans ses travaux, il
essaye d’intégrer les conditions de la concurrence imparfaite comme des
éléments principaux dans le but de justifier les mouvements d’internalisation des
firmes. En fait, l’IDE ne peut pas exister dans un cadre de concurrence parfaite
pour les biens et les facteurs :
Hymer essaye d’expliquer la distribution des investissements extérieurs entre les
différents marchés. La question de départ dans ses études était la suivante :
comment les firmes peuvent elles s’implanter à l’étranger étant donné que les
firmes locales possèdent des avantages sur leurs marchés en plus de l’existence
des barrières à l’entrée ?
Dans un cadre d’économie industrielle, Hymer (1960) 1tente d’éclaircir les
causes de la difficulté pour une firme de s’imposer à l’étranger ainsi que les
conditions pour réussir à s’intégrer. En fait, il insiste sur le désavantage de la
firme étrangère par rapport à la firme locale à cause de l’existence des
différentes barrières (langue, culture, coutume, législation…). La seule condition
pour bien s’intégrer et s’établir à l’étranger est d’avoir un avantage non
accessible aux concurrents locaux. Pour cela, la firme doit dépasser les barrières
à l’entrée et exploiter l’avantage monopolistique que les concurrents locaux
n’ont pas. Ceci peut être sous la forme d’un savoir-faire managérial, d’un nom
de marque, d’une technologie supérieure, de différenciation de produit ou de
réseaux de distribution, des fortes dépenses publicitaires et de marketing,
d’économie d’échelle, d’un accès plus facile aux marchés des capitaux, de
matières premières, de main d’œuvre qualifiée…

1
Cite par Djoudad, R., 1985, “Analyse de l’investissement international : évolutions réelles, explications
Théoriques et approches économétrique », Mémoire de maitrise, Université de Montréal
22
Selon Hymer, la détention de ce qu'il appelle un "avantage compétitif et
spécifique" est une condition essentielle et préalable à l'entrée sur les marchés
étrangers.
Cette idée d'un "avantage compétitif" peut être définie comme la capacité des
entreprises à générer durablement des profits sur le marché qui dépassent ceux
qui résulteraient d'une concurrence pure et parfaite. En plus de cette notion,
d'autres termes sont également utilisés, tels que "actif intangible," "actif
spécifique," "avantage spécifique," ou encore "propriété spécifique" de
l'entreprise.
Donc, l’étude de Hymer (1960) 2a insisté sur la possession préalable de
l’avantage monopolistique par les firmes alors qu’elle a négligé leur besoin
d’acquérir ces avantages des pays d’accueil. D’ailleurs, plusieurs études ont
insisté sur ce point en montrant que les IDE permettent non seulement de
transférer leurs avantages monopolistiques aux pays d’accueil mais aussi
d’acquérir les avantages et les actifs stratégiques existants dans ces pays hôtes.
En résumé, Hymer explique que les flux d'IDE sont motivés par la recherche
d'une meilleure exploitation des avantages compétitifs spécifiques des
entreprises sur les marchés étrangers, en tenant compte des imperfections du
marché qui rendent l'internalisation préférable à l'exportation. Sa théorie a jeté
les bases de la compréhension des motivations des entreprises multinationales
dans le domaine des IDE.

4. Le modèle d’économie géographique :


Une tendance récente dans la littérature portant sur la localisation des entreprises
se penche sur l'analyse des phénomènes d'agglomération. En effet, la
concentration spatiale des entreprises trouve son explication dans les externalités
positives qui résultent des interactions entre les entreprises, entraînant ainsi un
processus d'agglomération cumulatif. Ces recherches remontent à Marshall en
1920, qui a d'abord évoqué cette source d'externalités positives. Plus tard,
2
Cité par Guir, R., et Crener, M.A., 1984, « l’investissement direct et la firme multinationale », Economica,
Paris
23
Krugman (1991) a repris cette analyse et l'a développée davantage. Les
phénomènes d'agglomération peuvent être reliés aux trois explications avancées
par Marshall (1920) pour expliquer la concentration géographique au sein d'une
industrie donnée. Tout d'abord, la concentration de l'activité favorise la création
d'un marché du travail spécialisé et partagé. De plus, il est possible qu'un site
géographique développe des ressources spécialisées qui améliorent la
productivité des entreprises, renforçant ainsi leur attrait (par le biais de biens
publics, d'infrastructures, de réseaux de communication, etc.). Enfin, la
concentration spatiale d'un secteur particulier favorise également une diffusion
accrue des avancées technologiques.
Krugman (1991) part du constat que l'idée d'une localisation totalement libre de
certaines activités serait peu réaliste. En effet, son argument repose sur le fait
qu'une première entreprise s'établit initialement, puis progressivement d'autres
entreprises, qualifiées de "suiveuses", viennent s'installer au même endroit que
la "première entreprise" en suivant un schéma d'imitation. Ce mouvement est
motivé par la contrainte d'agglomération, et il est couramment désigné sous le
terme de "mouvement de suivis".
Ce phénomène est couramment désigné sous le terme de "cluster d'entreprises,"
qui se réfère à un regroupement ou une grappe d'entreprises. De plus, ce
processus est qualifié de "technologique," ce qui indique que ces regroupements
impliquent généralement des entreprises opérant dans des secteurs de haute
technologie, en particulier (mais pas exclusivement) dans les domaines des
nouvelles technologies de l'information et de la communication.
L'agglomération représente une contrainte influant sur le choix de localisation
des entreprises, tout en jouant un rôle déterminant dans leur attractivité.
Initialement, les entreprises sont attirées par les caractéristiques inhérentes à
chaque pays, telles que les ressources naturelles, le climat, la main-d'œuvre, etc.
Cependant, ces caractéristiques ne suffisent pas à expliquer pourquoi certaines
régions, qui ne semblaient pas prédestinées à devenir des centres d'attraction
24
économique majeurs, ont connu un essor économique significatif. Ainsi, qu'est-
ce qui motive le choix de la "première entreprise" pour s'implanter dans un
territoire donné ? Pourquoi les "entreprises suiveuses" décident-elles de se
regrouper là où la "première entreprise" a initialement choisi de s'installer ?
Enfin, est-ce que ce processus d'agglomération va perdurer, et quelles sont les
limites de ce phénomène ?
Dans un premier temps, pour expliquer les motivations qui sous-tendent les
décisions de la "première entreprise", deux théories majeures ont été élaborées :
la théorie de l'"accident historique" telle que présentée par Krugman en 1991, et
la théorie de "l'aménité territoriale" élaborée par Mucchielli en 1998.
Dans le contexte de l'agglomération, entre la "première entreprise" et les
entreprises "suiveuses", il existe une réaction qui doit encore être définie. La
question qui se pose est la suivante : quand et pourquoi les entreprises décident-
elles de suivre ? Ce processus peut être distingué en deux étapes :
Dans un premier temps, quelques entreprises décident de suivre la première
entreprise, par imitation ou par nécessité.
Dans un second temps, si le phénomène d'agglomération atteint un certain seuil
critique, cela déclenche un véritable processus d'attractivité qui peut se
consolider en une agglomération importante, donnant ainsi naissance à un
phénomène d'externalités d'agglomération.
À ce sujet, Mucchielli (2003) décrit de manière imagée l'externalité
d'agglomération, également connue sous le nom d'économie d'agglomération, en
disant que "les entreprises multinationales, c'est comme les pingouins sur la
banquise, elles essaient de se regrouper parce qu'ensemble, elles génèrent une
externalité positive, en l'occurrence, une sorte de bien public dont on profite sans
le payer. Les pingouins, lorsqu'ils se regroupent, dégagent une chaleur qu'ils ne
pourraient jamais produire s'ils étaient dispersés sur la banquise. Cela donne lieu
à un phénomène d'agglomération, souvent même au sein d'une même industrie,
où des entreprises concurrentes choisissent de s'implanter au même endroit.
25
Cependant, il existe également des externalités d'agglomération négatives qui se
manifestent lorsque l'agglomération prend de l'ampleur, entraînant ainsi des
coûts non souhaités pour les entreprises. Ces coûts augmentent progressivement
jusqu'à égaler les avantages de l'agglomération. À ce stade, l'agglomération
atteint sa taille optimale. L'émergence d'un "phénomène de congestion" explique
qu'à un certain moment, les agglomérations deviennent saturées, ce qui
déclenche un processus de "désagglomération". En ce qui concerne le processus
de sélection de l'emplacement, il peut être considéré comme une dynamique qui
émerge de la correspondance ou de la non-correspondance entre l'"avantage
compétitif" de l'entreprise et l'"avantage comparatif" du territoire. L'"avantage
de l'entreprise" englobe tous les avantages spécifiques qu'elle possède (comme
discuté précédemment), tandis que l'"avantage du pays" englobe l'ensemble des
atouts du pays par rapport à ceux des autres pays.

26
B. Section 3 : Attractivité de l’investissement direct à l’étranger
La notion de l'attractivité des régions devient centrale lors de l'examen de
l'emplacement des activités économiques. On envisage l'attractivité comme le
résultat de l'interaction entre les entreprises et les régions. Toutefois, il s'agit
d'un terme relativement récent, dont la signification est plutôt vague et ambiguë,
ce qui entraîne une grande variété d'interprétations. Il est donc nécessaire de
préciser ce concept et d'élaborer une définition permettant de saisir sa substance,
afin de comprendre ses conséquences.

1. Concept d’attractivité territoriale :


Le concept d'attractivité territoriale est généralement utilisé pour évaluer la
capacité d'une région à attirer et à retenir des entreprises, qu'elles soient
nationales ou étrangères. Le terme "territoire" peut englober diverses échelles,
allant de la ville à la région, en passant par le pays ou même des zones
économiques, Coeuré et Rabaud 3décrivent l'attractivité comme la "capacité d'un
pays à attirer et retenir les entreprises". De son côté, Mouriaux (2004) considère
que l'attractivité d'un territoire réside dans sa capacité à attirer et à maintenir des
activités exigeant un travail hautement qualifié. D'autres rapports mettent
également l'accent sur la dimension humaine dans la compréhension de ce
concept. Charzat (2001), dans son rapport sur l'attractivité de la France, souligne
l'importance de la qualité de la main-d'œuvre, de la vie quotidienne et de la
formation professionnelle en tant que fondements de l'attractivité. Dans un
monde caractérisé par une forte mobilité des biens, des personnes et des
capitaux, Mouriaux (2004) estime que le concept d'attractivité est
particulièrement adapté pour évaluer la situation économique d'un pays.

En considération de ces éléments, on peut définir l'attractivité d'un territoire


comme sa capacité à attirer des investissements. Cependant, l'attractivité peut
3
Coeuré B., et Rabaud I., 2003, « Attractivité de la France : analyse, perception et mesure»,
Économie et Statistique, n° 363-364-365

27
également se référer à la capacité d'un territoire à attirer des investissements
étrangers tout en maintenant ceux qui sont déjà présents et établis sur son sol.

À la lumière de ce qui a été exposé, il est essentiel que toute stratégie d'attraction
vise à attirer à la fois des investissements venant de l'extérieur et de l'intérieur
vers un territoire spécifique. Cette démarche vise à maintenir et à stimuler le
niveau d'activité économique dans le Maroc.

2. Les fondements théoriques de l’attractivité :


La Nouvelle Économie Géographique (NEG) vise à expliquer pourquoi les
entreprises choisissent de s'implanter dans certaines régions. Elle examine les
mécanismes derrière la concentration des activités économiques 4. Selon les
partisans de la NEG, comme Paul Krugman, la localisation des entreprises est
fortement influencée par les effets d'agglomération. Ce qui rend cette approche
intéressante, c'est qu'elle prend en considération la différence croissante entre la
compétitivité des régions et celle des entreprises elles-mêmes.

La NEG tente d'expliquer pourquoi les activités économiques se regroupent en


certaines zones géographiques. Elle met en évidence le rôle des externalités dans
la formation des forces qui encouragent la concentration ou la dispersion des
entreprises, et qui sont à l'origine de la configuration spatiale que l'on observe.
Cette théorie repose sur l'idée que les décisions d'implantation sont influencées
par deux types de forces antagonistes 5:

Les forces d'agglomération, qui incitent les entreprises à se regrouper


géographiquement pour bénéficier d'économies d'échelle et d'externalités. Parmi
ces forces, on peut citer les avantages liés à la croissance de l'entreprise, la
4
Mouriaux, F., 2004, « Le concept d’attractivité en Union monétaire », Bulletin de la Banque
France, N°123, pp.29-44

5
Mouriaux, F., 2004, « Le concept d’attractivité en Union monétaire », Bulletin de la Banque France
28
compétition pour les parts de marché qui pousse les entreprises à se rassembler,
ainsi que les avantages économiques et technologiques partagés.

Les forces de dispersion, qui favorisent la dissémination des activités en raison


de contraintes telles que la disponibilité des ressources naturelles et la fixité de
certains facteurs de production. Par exemple, les coûts de transport,
l'augmentation du coût de la terre en fonction de la densité d'agents
économiques, la concurrence locale qui entraîne une hausse des coûts des
intrants et une baisse des prix des produits, ainsi que les externalités négatives
telles que la pollution ou la congestion.

L'école de la Nouvelle Économie Géographique permet de mieux comprendre


le rôle des facteurs autres que les prix dans la compétitivité d'un pays, tout en
expliquant pourquoi un ou plusieurs secteurs d'activité qui étaient auparavant
répartis entre plusieurs économies se concentrent désormais dans une seule
région.

L'économie industrielle se penche sur la manière dont les entreprises


s'organisent et se développent. Elle offre un éclairage supplémentaire pour
comprendre les décisions de localisation, car la compétitivité d'une entreprise ne
dépend pas seulement des caractéristiques de la région où elle s'implante, mais
aussi de ses propres caractéristiques spécifiques. Cette approche permet d'éviter
un piège potentiel de la nouvelle économie géographique, qui pourrait négliger
l'importance de ces choix stratégiques particuliers.

De plus, l'économie industrielle permet de faire des prédictions sur les types
d'agglomérations qui peuvent se former. Par exemple, selon que l'entreprise
mise davantage sur sa compétitivité technologique ou sur des avantages liés à
une chaîne de valeur permettant des économies d'échelle, ses décisions de
localisation peuvent différer. L'évaluation de la compétitivité technologique et
l'analyse des relations entre les différentes industries sont les principales
contributions de l'économie industrielle à l'étude de l'attractivité des régions.
29
3. Les facteurs d’attractivité des investissements à l’étranger :
De manière stricte, l'augmentation de l'attractivité dépend des politiques
relatives à la manière dont l'investissement direct étranger (IDE) est traité,
notamment en ce qui concerne la fiscalité, le régime de propriété, la levée des
restrictions à l'entrée de l'IDE, l'adoption de mesures incitatives, la mise à
disposition d'infrastructures publiques et d'équipements appropriés, un niveau
technologique attractif, ainsi qu'un système éducatif, de santé, social et de loisirs
complet et efficace.

Peu importe la manière dont une entreprise envisage de s'établir, il existe des
conditions essentiel en tant que préalable à l'évaluation d'une implantation. Les
régions qui ne satisfont pas ces conditions minimales seront automatiquement
exclues, Ces conditions sont considérées par Michalet 6 comme les éléments
"fondamentaux" déterminant le climat des affaires on trouve alors :

- La taille du marché et son taux de croissance :

Lorsqu'elles prennent des décisions d'investissement, les entreprises sont


principalement motivées par la taille et le taux de croissance des marchés
potentiels dans lesquels elles envisagent de s'implanter, qu'il s'agisse de marchés
nationaux ou régionaux. L'accès à ces marchés est d'autant plus favorisé en
l'absence de réglementations restrictives pour les investissements étrangers.

Diverses études statistiques sur les facteurs qui influencent les investissements
directs étrangers indiquent que la taille du marché dans les pays d'accueil,
mesurée généralement par le produit intérieur brut (PIB), joue un rôle crucial.
En effet, les entreprises multinationales considèrent la taille significative du
marché et ses perspectives de croissance comme un avantage à long terme. Ceci
contraste avec les avantages traditionnellement associés aux économies en
développement, tels que la main-d'œuvre à faible coût, les ressources abordables
6
Michalet, C-A., « La séduction des nations ou comment attirer les investissements »
30
et les incitations à l'investissement, qui, bien qu'ils influencent le choix des
investisseurs, sont plutôt perçus comme des atouts à court terme.

- La stabilité politique :

Dans un premier temps, il est essentiel de noter l'importance de la stabilité


politique. Une stabilité politique ainsi qu'un climat de sécurité sont des éléments
cruciaux pour favoriser la croissance économique. En effet, la présence de
conflits armés ou de guerres civiles a un impact extrêmement néfaste sur le
développement d'un pays, plongeant celui-ci dans une crise à la fois politique et
économique.

La stabilité politique 7constitue une condition sine qua non pour susciter l'intérêt
des investisseurs, car elle crée un environnement propice à l'investissement en
réduisant l'incertitude, en protégeant les investissements existants, en renforçant
la perception positive à long terme du pays, et en facilitant l'accès aux marchés.
Elle joue également un rôle majeur dans la création de la confiance des
investisseurs et dans la promotion d'une économie solide.

- La stabilité économique :

La stabilité économique vient en deuxième position, bien qu'elle soit étroitement


liée à la stabilité politique. Il est peu probable d'assurer la stabilité économique
dans un contexte politique instable. Une économie stable se caractérise par une
faible volatilité dans des indicateurs tels que l'inflation, les taux de change et les
taux d'intérêt. Cette prévisibilité offre aux entreprises la possibilité de planifier
plus efficacement leurs investissements à long terme, de prendre des décisions
éclairées et de minimiser les risques liés à des fluctuations soudaines.

Les économies stables ont tendance à favoriser une croissance économique


durable. Dans un environnement où la demande des consommateurs reste stable,
où les opportunités commerciales sont prévisibles et où les conditions sont
7
Muchielli, J-L. 1992, « Déterminants de la localisation et firmes multinationales » in Revue Economique,
n°4/1992, pp : 647-660
31
favorables au développement de nouveaux marchés, les entreprises ont toutes les
chances de prospérer.

- La proximité géographique :

Les caractéristiques géographiques d'une région jouent un rôle crucial dans le


processus de décision des entreprises étrangères concernant leur implantation.
En général, ces entreprises cherchent à s'établir à proximité de sources de
ressources naturelles et de matières premières pour réduire les coûts de transport
et répondre rapidement aux besoins du marché local. Lorsqu'une entreprise
adopte une approche horizontale, elle doit choisir entre exporter ses produits, ce
qui entraînerait des frais de transport supplémentaires, ou fournir directement au
marché local, ce qui permet d'économiser sur ces coûts. En revanche, dans le cas
des investissements directs à l'étranger de type vertical, l'entreprise est contrainte
d'importer des biens intermédiaires et de réexporter sa production vers son pays
d'origine.

- Le degré d’ouverture commerciale :

L'attractivité des investissements directs étrangers (IDE) joue un rôle essentiel


dans le choix de la localisation. En réalité, de nombreux entrepreneurs étrangers
cherchent à s'implanter dans des pays qui se distinguent par leur engagement
envers le commerce international.

- L’offre d’une main d’œuvre qualifiée :

Les ressources humaines jouent un rôle capital dans l'attractivité des régions. La
qualité et l'efficacité des travailleurs, ainsi que l'accessibilité à la formation, sont
des éléments décisifs pour renforcer cette attractivité. En conséquence, les
entrepreneurs étrangers sont incités à choisir un pays offrant une main-d'œuvre
hautement qualifiée, ce qui représente un facteur essentiel pour attirer les
investissements directs étrangers (IDE). En fin de compte, la disponibilité de
cette
32
Main-d’œuvre hautement compétente contribue à augmenter la productivité de
l'entreprise étrangère.

- L’existence d’un tissu d’entreprises locales performantes :

L'existence d'un secteur industriel local performant est une condition essentielle
pour un pays qui aspire à rejoindre les rangs des "nouveaux horizons
économiques8". La composition industrielle de l'économie joue un rôle crucial
en termes d'attraction, notamment pour les entreprises qui suivent une stratégie
mondiale. En vue des relations commerciales à établir, un investisseur étranger
préfère collaborer avec des entreprises compétentes et performantes, offrant
ainsi des opportunités de sous-traitance ou de partenariat. Ces collaborations
peuvent même se traduire par des investissements visant à acquérir des
entreprises locales existantes. Grâce à ces acquisitions, l'investisseur étranger
obtient une part de marché, un réseau de distribution et une clientèle établie.
Dans cette perspective, les programmes de privatisation jouent un rôle clé dans
les politiques visant à promouvoir les investissements étrangers, surtout dans le
contexte actuel où les entreprises étrangères s'appuient sur leurs réseaux de
fournisseurs et de partenaires locaux9.

4. Les indicateurs de l’attractivité :


Hatem (2004) propose une synthèse de la recherche qui examine les métriques
employées pour évaluer la compétitivité relative des nations en ce qui concerne
l'accueil des investissements étrangers. L'auteur explore divers indicateurs
actuellement en usage, dénommés "indicateurs de performance", qui ne
quantifient pas tant l'attractivité préalable, mais plutôt le niveau d'ouverture
réelle ou la part du marché après coup pour l'implantation des investissements.
D'après l'auteur, la plupart de ces indicateurs sont basés sur la conviction que
l'attractivité en soi est une notion complexe, résultant de deux éléments distincts.

8
Selon Michalet, Ce sont ceux dont l’attractivité est la plus forte, après les pays de la triade
9
Markussen, J.R. & Venables, A. 1999, « Foreign direct investement as a catalyst for industrial development »,
in European Economic Review, n°43, pp: 335-356.
33
Le premier concerne la qualité inhérente à l'offre territoriale, tandis que le
second est lié à la hiérarchisation des critères de localisation préférés par les
investisseurs, critères pouvant varier selon le type de projet ou les
caractéristiques propres à chaque investisseur (comme la taille, l'origine
géographique, le niveau d'internationalisation, etc.). La CNUCED utilise quant à
elle deux indicateurs pour évaluer les performances des pays en matière
d'attraction des investissements étrangers et de leur capacité à investir à
l'étranger.

- L’ indicateurs de performance en termes de l’investissement entrant :

L'Indicateur de Performance des Investissements Entrants (IPIE) représente la


compétence d'une nation à accueillir des Investissements Directs Étrangers
(IDE) en proportion de sa taille économique. Cela revient à déterminer la part
d'un pays dans le total des IDE entrants au cours d'une année donnée, en la
rapportant à la part de ce pays dans le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial, puis
en multipliant ce résultat par 100.

Dans la situation où un pays représente 10% du PIB global, il peut se voir


attribuer les scénarios suivants :

 Recevoir exactement 10% des investissements mondiaux entraînerait un


IPIE de 100.
 Recevoir plus de 10% engendrerait un IPIE supérieur à 100.
 Recevoir moins de 10% résulterait en un IPIE inférieur à 100.
34
- L’indicateur de performance en terme de l’investissement sortant :

L'Indicateur de Performance des Investissements Sortants (IPIS) évalue la


compétence d'un pays à investir à l'étranger en proportion de sa taille
économique. Il se calcule en déterminant la part d'un pays dans le total des IDE
sortants au cours d'une année donnée, en la rapportant à la part de ce pays dans
le Produit Intérieur Brut (PIB) mondial, puis en multipliant ce résultat par 100 :

En situation où un pays représente 10% du PIB, les possibilités d'investissement


se déclinent comme suit :

 Si ce pays investit précisément 10% des fonds mondiaux, cela se traduira


par un IPIS de 100.
 Dans le cas où il investit davantage que 10% des fonds mondiaux, l'IPIS
excédera 100.
 En revanche, s'il investit moins de 10% des fonds mondiaux, l'IPIS sera
inférieur à 100.

Pour attirer les investissements, les autorités locales utilisent diverses stratégies
de promotion de leur territoire.

35
5. Les contraintes de l’attractivité de certains pays en
développement :

La dette extérieure, le déficit du compte courant et le manque d'épargne


nationale ont contraint de nombreux pays en développement à chercher des
sources de financement pour leurs projets d'investissement et à chercher à
acquérir des technologies étrangères. Souvent, ces pays ont opté pour
l'Investissement Direct Étranger (IDE) pour répondre à ces besoins.

Malgré les efforts déployés pour mettre en œuvre des réformes économiques et
institutionnelles visant à améliorer leur situation, de nombreux pays en
développement continuent de faire face à des problèmes tels que des
déséquilibres budgétaires, caractérisés par des déficits gouvernementaux
importants, ainsi que des déséquilibres monétaires, marqués par des taux de
change instables et des pressions inflationnistes. Ces déséquilibres peuvent
engendrer des incertitudes économiques. De plus, il existe souvent des
distorsions des prix sur les marchés intérieurs de ces pays, ce qui peut
compliquer la gestion des entreprises. L'industrie peut également souffrir d'un
manque de diversification, ce qui signifie qu'elle dépend souvent excessivement
de certains secteurs, la rendant ainsi vulnérable aux chocs économiques.

En ce qui concerne les infrastructures, de nombreux pays en développement


peuvent présenter d'importantes lacunes, notamment dans les domaines des
transports, de l'énergie et des technologies de l'information. Ces lacunes peuvent
entraver le développement économique en limitant la capacité des entreprises à
accéder aux marchés et à acheminer efficacement leurs produits.

Dans l'ensemble, ces divers facteurs peuvent rendre plus complexe et incertain
l'attrait des pays en développement pour les investissements et les activités
commerciales, malgré les efforts de réforme. Les entreprises et les investisseurs

36
Doivent donc tenir compte de ces défis lorsqu'ils envisagent de s'engager dans
de tels environnements économiques.

C. Section 3 : Revue de la littérature empirique sur les déterminants des IDE


La littérature traitant les déterminants des IDE dans les pays en développement
est substantielle. Cependant, il n’existe pas d’explication consensuelle en la
matière, ni une théorie qui convient à toute situation Dans ce contexte de
carence de cadre théorique, les nombreux travaux empiriques qui visent à
identifier et à hiérarchiser les déterminants des IDE offrent de large variables
explicatives mais ne réussissent pas à faire émerger un consensus.

37
1. Les déterminants d’ordre institutionnel des IDE dans les modèles
empiriques :
De manière générale, il existe un consensus sur l'impact des institutions sur
l'attractivité des investissements directs étrangers (IDE) dans les pays en
développement. La recherche met en lumière plusieurs facteurs clés, notamment
la qualité des institutions, le climat des investissements résultant de réformes, la
corruption, le risque politique et la bonne gouvernance.

Selon Lucas (1993), l'instabilité politique constitue une source d'inquiétude


majeure pour les investisseurs étrangers dans les pays en développement. Cette
instabilité se manifeste fréquemment par la confiscation de biens, la perturbation
des structures de production, des changements dans la gestion macroéconomique
et, surtout, des modifications de l'environnement réglementaire.

Wilhelms (1998) a examiné les facteurs qui influencent les investissements


directs étrangers (IDE) entrants dans les économies émergentes sur la période de
1978 à 1995. Il a introduit un concept novateur appelé "aptitude institutionnelle"
qui s'inspire de la théorie de l'intégration des IDE. Selon ce concept, les IDE
sont principalement déterminés par des variables institutionnelles qui ont le
potentiel d'influencer la politique, les lois et leur application. Pour mettre ce
concept à l'épreuve, il a utilisé un modèle économétrique de panel. Les résultats
de son analyse ont indiqué que le variable «gouvernement" et "marché" sont les
déterminants les plus significatifs des IDE entrants. Il en ressort que lorsque les
investisseurs envisagent de s'engager, ils recherchent la stabilité et la
transparence, qui sont garanties par des lois équitables plutôt que des privilèges.

Globerman et Shapiro (1999) vont dans la même direction en démontrant que


de bonnes institutions peuvent produire des effets similaires sur les
investissements directs étrangers (IDE) sortants et entrants en créant un
environnement favorable aux entreprises multinationales à l'étranger. Ils ont
développé davantage cette idée en 2002 dans une étude portant sur l'impact de la
gouvernance sur les investissements directs étrangers des États-Unis vers les
38
pays en développement, en utilisant un modèle de type probit des MCO
(modèles de choix binaire). Leurs résultats indiquent que l'infrastructure
politique nationale, joue un rôle déterminant dans les investissements directs
américains vers les pays en développement ou en transition.

Certains travaux de recherche se penchent sur l'importance du climat


d'investissement en tant que facteur clé influençant les investissements directs
étrangers (IDE). Des analyses économétriques basées sur des données de panel
avec effets fixes, menées par K. Sekkat et M. Véganzonès-Varoudakis (2004)
sur un échantillon de 72 pays en développement au cours des années 1990,
mettent en évidence que les réformes axées sur la libéralisation du commerce et
des taux de change, ainsi que le climat d'investissement (à la fois politique et
économique), sont les principaux déterminants de l'attractivité des IDE.

Asiedu (2003), dans son examen de 22 pays africains sur la période 1984-2000,
conclut que la présence d'une structure juridique efficace favorise les IDE, tandis
que la corruption et l'instabilité politique entravent ces investissements. De son
côté, Koffi (2005), en analysant les faits économiques et politiques majeurs de la
Côte d'Ivoire sur la période de 1975 à 2002, met en évidence l'importance de la
stabilité politique, des mesures d'ajustement structurel et de la dévaluation en ce
qui concerne la croissance économique et les IDE. Il souligne que la stabilité
politique et un environnement économique dynamique sont des conditions
essentielles à l'attrait des IDE et à la croissance économique de la Côte d'Ivoire.
Ces résultats ont également été corroborés par Esso (2005).

Selon Siroën (2001), la sélection des institutions est guidée par un principe
fondamental d'efficacité, en d'autres termes, elle vise à promouvoir la bonne
gouvernance. L'auteur propose également une autre manière de définir la
gouvernance, la décrivant comme un ensemble de procédures visant à aligner
l'offre et la demande de biens publics. La gouvernance "optimale", la meilleure
possible, serait celle qui permet d'atteindre un point d'équilibre. Plus l'économie
39
s'éloigne de cet équilibre, moins la qualité de la gouvernance est satisfaisante,
selon l'auteur. Il souligne que la qualité de la gouvernance dépend non
seulement de la qualité des institutions nationales, mais aussi du niveau auquel
les décisions concernant l'offre de biens publics sont prises, mises en œuvre et
proposées.

La qualité des institutions peut être évaluée en fonction de plusieurs critères,


notamment, le degré de transparence, l'efficacité des lois et réglementations, la
prévalence de la corruption et le niveau de risque politique :

- La transparence :

Dans son rapport de 2003 sur la transparence, l'OMC identifie la transparence


comme l'un des piliers essentiels d'un environnement économique stable et
prévisible, favorisant la circulation des capitaux productifs. L'engagement en
faveur de politiques visant à améliorer la transparence envoie un signal positif
aux investisseurs, montrant la détermination du gouvernement à créer un
environnement commercial favorable à l'investissement. La transparence offre
aux acteurs économiques des informations concernant les lois et règlements qui
régissent le fonctionnement de l'économie, ainsi que les procédures qui les
gouvernent.

L'OCDE, dans le chapitre 10 de son document publié en 2002, a examiné les


données concernant la relation entre la transparence et les flux d'investissement
étranger. Il en résulte que la transparence, en raison de sa nature complexe, ne
peut pas être facilement quantifiée et qu'elle ne peut pas être isolée des autres
politiques qui influent sur l'investissement direct étranger (IDE). Par conséquent,
il est essentiel de se concentrer à la fois sur la nature des règles régissant l'IDE et
sur le degré de transparence de leur mise en œuvre.

La CNUCED (2004a) a également examiné les questions de transparence


abordées dans les accords internationaux d'investissement (Accords

40
internationaux sur l'investissement) et d'autres instruments relatifs à
l'investissement international, considérés comme des facteurs importants dans le
choix des lieux d'investissement étranger. Historiquement, la référence à la
transparence dans ces accords était limitée. Bien que certains accords plus
récents aient expressément cherché à intégrer des dispositions liées à la
transparence, cette question demeure globalement sous-développée, y compris
dans les accords bilatéraux d'investissement (Accords bilatéraux
d'investissement).

- Lois et règlementations

Le contexte institutionnel et fiscal permet au pays d’accueil d’améliorer le


climat des affaires. Il agit comme un facteur de facilitation de l’investissement
pour augmenter le potentiel d’attractivité du pays. L’action publique peut
influencer les décisions microéconomiques des firmes par des incitations
fiscales (Alaya et al., 2007).Pour les investisseurs étrangers, un environnement
stable dans le pays d’accueil est requis. Il permet de diminuer l’incertitude et les
coûts non prévisibles qui lui sont associés. Ils cherchent avant tout à s’assurer
que l’avenir du pays soit suffisamment prévisible pour que leur projet
d’investissement ne soit compromis ni par une instabilité politique, ni par des
problèmes sociaux. Il s’agit des différentes dimensions de l’instabilité et du
risque politique, de la corruption et de la qualité des systèmes juridique et
judiciaire, mais également de l’environnement administratif et bureaucratique
des affaires ou de l’étendue et de la qualité des infrastructures.

En ce qui concerne la réglementation relative à l'investissement, Lim (2001)


s'est penché sur les codes d'investissement de plus en plus attractifs, en mettant
l'accent sur les incitations fiscales et les zones franches. L'auteur démontre
également que les incitations fiscales ont peu ou pas d'influence sur les décisions
des entreprises étrangères en matière d'implantation. En revanche, les zones
franches ou les parcs technologiques, qui offrent des avantages industriels plus
41
attrayants, jouent un rôle significatif en suscitant un intérêt positif de la part des
entreprises étrangères.

- Corruption :

La fonction économique de l'administration au sein de la société est essentielle.


En raison de leur envergure, les administrations contribuent de manière
considérable à la croissance économique, comme l'a souligné l'OCDE en 2006.
En effet, les administrations peuvent jouer un rôle d'amortisseur en période de
troubles politiques, à condition qu'elles bénéficient d'une certaine autonomie.
Dans le domaine des investissements, les pays qui sont réputés pour leur
corruption ou qui ont une administration lente ont tendance à être écartés,
comme l'a observé Van de Walle en 2005.

Egger et Winner (2006) ont mené une étude empirique portant sur l'incidence de
la corruption en utilisant la base de données de « Transparency International ».
Leur analyse a porté sur un panel d'investissements directs à l'étranger (IDE)
bilatéraux impliquant 21 pays membres de l'OCDE, avec 59 pays à la fois au
sein et en dehors de l'OCDE, pour la période allant de 1983 à 1999. En
examinant spécifiquement l'effet de la corruption tout en contrôlant d'autres
facteurs déterminants des IDE, tels que la proximité des marchés ou les
dotations en facteurs de production, les auteurs ont constaté un impact négatif de
la corruption sur les IDE. Ils ont noté que la prise en compte de la corruption
était particulièrement significative pour les IDE au sein de l'OCDE, mais moins
importante pour les IDE en dehors de l'OCDE. De plus, ils ont observé que
l'impact de la corruption avait tendance à diminuer au fil des années. Pour Egger
et Winner, cela suggère que d'autres facteurs, tels que la croissance des marchés,
sont devenus relativement plus importants que la corruption dans l'explication
des variations des IDE.

42
2. Les déterminant d’ordre économique des IDE dans les modèles
empiriques :
Urata et Kawai (2000) avancent que l'inflation a un effet négatif sur les flux
d'investissements directs étrangers (IDE) en augmentant les coûts de production.
Cette affirmation est étayée par Schneider et Frey (1985), Yung et al. (2000),
ainsi que par Ngouhouo (2005), pour qui l'inflation est couramment utilisée
comme indicateur de la stabilité économique interne. Selon Ngouhouo (2005),
un taux d'inflation élevé traduit une instabilité macroéconomique, ce qui accroît
l'incertitude et rend la situation moins attrayante pour les IDE.

La présence d'infrastructures, telles que des réseaux routiers, ferroviaires et


portuaires, des lignes téléphoniques, un accès à Internet, l'approvisionnement en
eau, joue un rôle crucial dans l'attraction des IDE, en particulier dans les pays en
développement. À ce titre, Alfaro et al. (2005) ainsi que Sekkat et Varoudakis
(2007) soulignent que les pays bénéficiant d'infrastructures de qualité attirent
davantage d'IDE.

Dans une étude portant sur l'investissement dans 28 pays en développement,


Nunnenkamp et Spatz (2002) démontrent que la taille du marché intérieur est le
principal facteur déterminant des IDE. Cette conclusion est également
corroborée par Anyanwu (2011) dans une étude portant sur les déterminants des
IDE en Afrique sur la période 1980-2007. De plus, Ferrara et Henriot (2004)
mettent en évidence le rôle prépondérant de la taille des économies du pays
investisseur et du pays d'accueil dans l'internationalisation des économies.

43
Garibaldi et al. (2001), dans une étude menée sur un panel de vingt-six
économies en transition sur la période de 1990 à 1999, concluent que des
variables macroéconomiques telles que la taille du marché, le déficit fiscal,
l'inflation, le régime de change, le risque, les réformes économiques, l'ouverture
commerciale, la disponibilité des ressources naturelles, les barrières à
l'investissement et la bureaucratie jouent un rôle significatif en tant que
déterminants de l'investissement direct étranger dans ces économies.

Une étude du FEMISE (Forum EuroMéditerranéen des Instituts de Sciences


Économiques) en 2008 remet en question l'importance du taux de croissance du
PIB en tant que déterminant de l'IDE au Maroc, considérant que la crédibilité
des réformes commerciales africaines est perçue comme faible par les
investisseurs étrangers. Cette étude montre également que certains facteurs
traditionnellement considérés comme déterminants des IDE, tels que le
rendement du capital et le développement des infrastructures, ne sont pas validés
dans le contexte des économies africaines selon l'auteur Asiedu (2002).

Le modèle formulé par Baltagi et al. (2007) suggère que les choix d'implantation
des entreprises américaines sont influencés par plusieurs facteurs, notamment la
taille du marché des partenaires, la distance entre les pays concernés, et le
niveau de qualification dans le pays d'accueil.

D'autre part, Campos et Kinoshita (2003) ont réalisé une étude portant sur vingt-
cinq économies en transition entre 1990 et 1998. Leurs résultats ont montré que
l'investissement direct étranger (IDE) était particulièrement sensible à un petit
groupe d'économies. Les principales variables explicatives de l'IDE incluaient la
taille du marché, le coût de la main-d'œuvre et l'abondance des ressources
naturelles.

Dans une étude similaire sur vingt-six économies en transition au cours de la


période 1990-1999, Garibaldi et al. (2001) ont également examiné les
déterminants de l'IDE. Leurs résultats ont indiqué que plusieurs variables
44
macroéconomiques, telles que la taille du marché, le déficit fiscal, l'inflation, le
régime de change, le risque, les réformes économiques, l'ouverture commerciale,
la disponibilité des ressources naturelles, les obstacles à l'investissement et la
bureaucratie, avaient des effets conformes à ceux attendus et étaient
significatives dans l'explication de l'investissement direct étranger dans ces
économies.

Conclusion :

Plusieurs motifs sous-tendent l'établissement d'entreprises multinationales dans


les pays d'accueil. Certaines de ces implantations s'expliquent par les différentes
stratégies mises en œuvre par ces entreprises pour tirer parti des variations des
avantages comparatifs entre les pays et pour prendre des décisions concernant la
production destinée soit au marché local, soit à l'exportation vers d'autres
marchés. Les entreprises multinationales cherchent donc des endroits où elles
peuvent efficacement combiner leurs ressources mobiles avec les ressources
immobiles nécessaires à la fabrication des biens et services destinés aux marchés
qu'elles souhaitent desservir.

C'est pourquoi, actuellement, tous les pays, en particulier les pays en


développement, accordent une importance centrale à l'attraction des
investissements directs étrangers dans leurs politiques économiques. Ces pays
ont renforcé les mécanismes visant à encourager les investissements étrangers
dans leurs orientations économiques, tout en réduisant les obstacles entravant
l'entrée de ces investissements.

45
Partie 2 : Apport empirique

II. Chapitre 2 : étude empirique sur les déterminants macroéconomique


de l’investissement direct à l’étranger
Dans cette partie empirique, nous nous pencherons sur les déterminants
macroéconomiques des IDE au Maroc. Il s'agit d'une analyse essentielle pour
comprendre les forces sous-jacentes qui façonnent l'attractivité du pays pour les
investisseurs étrangers. Les investissements directs étrangers sont influencés par
une multitude de facteurs macroéconomiques tels que la stabilité politique, les
conditions macroéconomiques, les politiques d'incitation, la compétitivité, et
bien d'autres encore. Dans cette étude, nous examinerons ces déterminants pour
mettre en lumière les tendances, les relations, et les implications pour le Maroc,
offrant ainsi un aperçu significatif de la dynamique des IDE dans ce pays.

A. Section 1 : Présentation des variables économiques :


Au cœur de l'analyse économique, se trouvent un ensemble de variables
essentielles qui nous permettent de comprendre et d'évaluer la performance
économique d'un pays. Ces variables, souvent considérées comme les piliers de
la discipline économique, englobent une gamme diversifiée d'indicateurs
reflétant les dynamiques financières, commerciales et fiscales. Dans cette
section, nous explorerons en détail sept de ces variables clés : les
Investissements Directs Étrangers (IDE), le Produit Intérieur Brut (PIB), la dette

46
publique, l'épargne intérieure brute, les exportations, les importations, les
revenus fiscaux et le taux d’inflation.

1. La variable dépendante :

- Les IDE (%PIB):


Les Investissements Directs Étrangers (IDE) représentent les flux de capitaux
investis par des entités ou des investisseurs étrangers dans une économie ou un
pays donné, souvent dans le but d'acquérir un contrôle significatif ou une
participation active dans des entreprises existantes ou de créer de nouvelles
entreprises sur le territoire de ce pays. Les IDE peuvent prendre la forme
d'acquisitions, de créations de filiales ou de co-entreprises, et ils ont un impact
significatif sur l'économie tant au niveau national que local.

2. Les variables explicatives :


2.2.1 : le produit intérieur brut (%PIB):

Le Produit Intérieur Brut (PIB) est une mesure économique qui représente la
valeur totale de tous les biens et services produits dans une économie nationale
au cours d'une période donnée, Il est utilisé comme indicateur clé pour évaluer la
taille et la performance économique d'un pays. Le PIB englobe la production de
biens et de services par les entreprises, les ménages, le gouvernement et les
investisseurs étrangers opérant dans l'économie d'un pays donné. Il est
généralement exprimé en monnaie locale, mais peut également être converti en
monnaie étrangère pour permettre des comparaisons internationales. Le PIB est
l'une des principales mesures utilisées pour évaluer la croissance économique, la
productivité et le niveau de vie d'un pays.

47
2.2.2 : les dettes publiques (%PIB) :

La dette publique est une variable économique qui représente le montant total
d'argent que le gouvernement d'un pays doit aux créanciers nationaux et
étrangers. Cette dette résulte des emprunts contractés par le gouvernement pour
financer ses opérations et ses projets, ainsi que pour couvrir d'éventuels déficits
budgétaires. La dette publique peut prendre plusieurs formes, notamment des
obligations gouvernementales, des prêts à long terme, des bons du Trésor, et
d'autres instruments financiers.

La dette publique est exprimée en termes de pourcentage du Produit Intérieur


Brut (PIB) du pays, ce qui permet d'évaluer la capacité du gouvernement à
rembourser ses obligations par rapport à la taille de l'économie nationale.

2.2.3 L’épargne intérieure brute (%PIB) :

L'Épargne Intérieure Brute est un indicateur important en économie, car elle


reflète la capacité de l'économie à financer sa croissance et ses investissements
sans recourir à des sources de financement extérieures, telles que des emprunts
étrangers. Une Épargne Intérieure Brute élevée peut être un signe de stabilité
financière et de capacité d'investissement, tandis qu'une EIB faible peut indiquer
une dépendance accrue à l'égard de l'endettement ou des sources de financement
extérieures. Cette mesure est souvent utilisée pour évaluer la santé économique
et la soutenabilité financière d'un pays.

2.2.4 Le taux d’inflation (%PIB) :

Le taux d'inflation mesuré par le déflateur permet de quantifier la croissance des


prix des biens et des services dans une économie en tenant compte de l'ensemble
de la production. Il diffère de l'indice des prix à la consommation (IPC), qui se
concentre uniquement sur les prix des biens et services achetés par un ménage
moyen. Le taux d'inflation mesuré par le déflateur est souvent utilisé pour
48
évaluer la pression inflationniste sur l'économie dans son ensemble, y compris
les biens de consommation, les biens d'investissement et les exportations.

2.2.5 : les revenus fiscaux (%PIB) :

Représente les recettes financières générées par le gouvernement d'un pays à


partir de la collecte de taxes, d'impôts et d'autres prélèvements fiscaux auprès
des citoyens, des entreprises et d'autres entités économiques, Les revenus
fiscaux sont essentiels pour financer les dépenses publiques, telles que les
infrastructures, l'éducation, la santé, la défense nationale et les services publics.
Ils jouent un rôle crucial dans la gestion des finances publiques d'un pays et dans
la mise en œuvre de politiques gouvernementales.

2.2.6 Les importations (%PIB):

L'importation est une variable économique qui représente l'action d'acheter des
biens, des services ou des produits provenant d'un pays étranger pour les
introduire légalement dans le pays d'importation. Les biens importés peuvent
inclure une grande variété de produits, tels que des matières premières, des
produits manufacturés, des équipements, des produits alimentaires et bien
d'autres, L'importation est un élément clé du commerce international et de la
balance commerciale d'un pays.

2.2.6 Les exportations (%PIB):

L’exportation est une variable économique cruciale qui reflète la capacité d'un
pays à participer au commerce international, à stimuler sa croissance
économique et à maintenir un équilibre commercial favorable. Elle est
étroitement surveillée et influencée par une gamme de facteurs économiques et
49
politiques, et son rôle dans l'économie d'un pays est fondamental pour sa
prospérité et son développement.

3. Les données et méthodologie :


Les données utilisées dans ce travail proviennent de la banque mondiale. La
disponibilité des données annuelles a permis de prendre la période d’étude 1995-
2022, Pour évaluer les déterminants macroéconomique de l’investissement
direct à l’étranger, nous proposons d’utiliser l’estimateur des moindres carrés
ordinaires (MCO) par le biais du logiciel Eviews 12. Les variables explicatives
sont au nombre de 7.

Afin de répondre de notre problématique nous avons besoin d’analyser


l’évolution des déterminants macroéconomiques de l’investissement direct à
l’étranger durant cette période.

B. Section 2 : évolution des déterminants macroéconomique de


l’investissement direct à l’étranger :
L'investissement direct à l'étranger (IDE) est un pilier fondamental de
l'économie mondiale, jouant un rôle crucial dans la croissance économique, le
développement des entreprises multinationales et l'intégration des marchés
mondiaux. Au fil des décennies, les déterminants macroéconomiques de l'IDE

50
ont subi des évolutions significatives en réponse à un ensemble complexe de
facteurs économiques, politiques et technologiques. Cette évolution constante
reflète l'adaptation des acteurs économiques aux nouvelles réalités mondiales,
ainsi que les répercussions de ces changements sur les flux d'IDE.

Figure1 : évolution des IDE au Maroc entre 1995 et 2022 :

IDE
7.00%

6.00%

5.00%

4.00%

3.00%

2.00%

1.00%

0.00%
95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22
19 19 19 19 19 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20

Les taux de croissance des IDE au Maroc varient d'année en année, mais on peut
observer certaines tendances générales :

Au cours des années 1990 (1995-1999), les taux de croissance des IDE étaient
relativement faibles, allant de 0,66% à 2,76%. Cela peut refléter une période de
stabilité économique et politique au Maroc, mais aussi un faible attrait pour les
investissements étrangers à l'époque.

À partir de l'an 2000, on observe une augmentation significative des taux de


croissance des IDE, atteignant un pic de 6,44% en 2001. Cette période peut
correspondre à des réformes économiques et à des incitations aux
investissements étrangers mises en place par le gouvernement marocain pour
attirer les investisseurs étrangers.

51
Les taux de croissance des IDE fluctuent ensuite d'une année à l'autre, mais ils
restent globalement positifs. Ils connaissent des pics en 2007 (3,25%) et en 2014
(2,96%), ce qui peut refléter une certaine confiance des investisseurs étrangers
dans l'économie marocaine à ce moment-là.

La période récente (2015-2022) montre des taux de croissance des IDE


relativement stables, tourne autour de 2%. Cela suggère une certaine continuité
dans l'attrait du Maroc pour les investissements étrangers, bien que les taux de
croissance soient plus modestes par rapport aux années précédentes.

Il est important de noter que les taux de croissance des IDE peuvent être
influencés par divers facteurs, tels que les politiques gouvernementales, la
stabilité politique, la situation économique mondiale et les opportunités
sectorielles. Les investissements étrangers jouent un rôle essentiel dans le
développement économique d'un pays en apportant des capitaux, des
technologies et des emplois.

Figure2 : l’évolution du PIB entre 1995 et 2022 :

52
PIB
15.00%

10.00%

5.00%

0.00%
95 97 99 01 03 05 07 09 11 13 15 17 19 21
19 19 19 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20
-5.00%

-10.00%

Au début de la période (1995-1999), le Maroc a connu des fluctuations


économiques importantes, avec des taux de croissance du PIB en pourcentage du
PIB allant de -5,41% à 12,37%. La croissance a été négative en 1995, mais elle a
rebondi en 1996 pour atteindre un taux élevé de 12,37%. Cependant, elle est
retournée en territoire négatif en 1997, ce qui indique une certaine instabilité
économique.

À partir de l'an 2000, la croissance du PIB s'est généralement améliorée. Le


Maroc a enregistré des taux de croissance positifs, avec des pics de 7,72% en
2001 et de 7,79% en 2007. Cela peut refléter une période de croissance
économique soutenue, probablement soutenue par des réformes économiques et
des investissements.

La période après 2007 montre une croissance relativement stable, bien que les
taux de croissance aient fluctué d'une année à l'autre. Le Maroc a réussi à
maintenir des taux de croissance positifs, indiquant une certaine résilience
économique malgré les fluctuations économiques mondiales.

53
En 2020, le Maroc a enregistré une croissance négative importante de -7,18%.
Cela peut être attribué à l'impact économique de la pandémie de COVID-19, qui
a perturbé les activités économiques à l'échelle mondiale.

En 2021, le Maroc a connu une reprise économique notable, avec une croissance
du PIB de 7,92%. Cela peut indiquer une reprise après les difficultés de l'année
précédente.

En 2022, la croissance du PIB était de 1,07%, ce qui suggère une croissance plus
modeste par rapport à 2021, mais toujours positive.

Figure 3: évolution du taux d’inflation entre 1995 et 2022

Dans les années 1990, l'inflation au Maroc était relativement élevée, atteignant
un sommet de 11,65% en 1998. Cela peut refléter des pressions inflationnistes
résultant de divers facteurs, notamment des fluctuations des prix des matières
premières et des ajustements économiques.

Au tournant du siècle, le Maroc a connu une période de déflation, marquée par


des taux d'inflation négatifs en 1999, 2000 et 2001. Cela signifie que les prix ont
54
diminué pendant ces années, ce qui peut refléter une politique de stabilité des
prix ou des conditions économiques particulières.

Dans les années 2000 et au début des années 2010, l'inflation est restée
généralement faible, avec des taux compris entre -1,76% en 2000 et 4,83% en
2008. Cette période a été caractérisée par une inflation modérée, bien que des
fluctuations aient été observées.

En 2008, l'inflation a connu une augmentation notable en raison de la crise


financière mondiale et de l'impact sur les prix des matières premières.
Cependant, elle est revenue à des niveaux plus faibles par la suite.

Les années 2010 ont été marquées par une inflation relativement stable, avec des
taux généralement faibles. Cependant, en 2015, il y a eu une augmentation de
l'inflation à 3,17%, ce qui peut avoir été influencé par des facteurs spécifiques à
cette année.

Au cours des années récentes, l'inflation est restée modérée, avec des taux
généralement inférieurs à 1% jusqu'en 2021.

En 2022, l'inflation a augmenté de manière significative, atteignant 5,03%. Cette


augmentation peut être attribuée à divers facteurs, tels que l'augmentation des
prix des matières premières, des pressions inflationnistes mondiales ou des
ajustements économiques nationaux.

55
Figure 4 : l’évolution du taux d’épargne intérieure brute entre 1995 et 2022

Au cours des années 1990, l'épargne intérieure au Maroc a montré une


croissance relativement modeste, passant de 19,02% en 1995 à 21,61% en 1997.
Cependant, en 1998, l'épargne intérieure a connu une augmentation significative
pour atteindre 31,50%. Cela peut être le résultat de divers facteurs économiques
et de politiques visant à stimuler l'épargne nationale.

Dans les années 2000, l'épargne intérieure a continué de croître, atteignant son
plus haut niveau à 33,35% en 2003. Cette période de croissance de l'épargne
peut refléter un environnement économique relativement stable et la confiance
des citoyens et des entreprises dans le système financier.

Au cours de la décennie suivante (2010-2019), l'épargne intérieure a connu une


tendance à la baisse, passant de 29,10% en 2010 à 19,14% en 2014. Cette baisse
peut être le résultat de divers facteurs, tels que la crise économique mondiale de
2008, les fluctuations des prix des matières premières et des politiques
économiques nationales.

À partir de 2015, l'épargne intérieure au Maroc a montré une tendance à la


hausse, augmentant progressivement pour atteindre 22,88% en 2019. Cette
56
augmentation peut refléter des réformes économiques et des mesures visant à
encourager l'épargne nationale.

En 2020, l'épargne intérieure a été légèrement impactée par la pandémie de


COVID-19, mais elle est restée relativement stable à 21.52%. En 2021 et 2022,
elle a continué de croître, atteignant 21.97% et 20.68%, respectivement.

Figure 5 : l’évolution des importations entre 1995 et 2022 :

Dans les années 1990 (1995-1999), les taux de croissance des importations
étaient relativement élevés, variant entre 24,63% et 29 ,04%. Cela suggère une
période de croissance économique où le Maroc a augmenté ses importations
pour soutenir le développement.

La période 2000-2007 a vu une croissance constante des importations, avec des


taux de croissance variant de 28,24% à 39 ,92%. Cette période a été marquée par
une augmentation significative des importations, indiquant une expansion de
l'économie marocaine et une demande croissante pour les biens importés.

À partir de 2008, les taux de croissance des importations ont continué


d'augmenter, atteignant même 55,12% en 2022. Cependant, il est important de

57
noter que cette période coïncide avec la crise économique mondiale de 2008 et
la pandémie de COVID-19 en 2020, ce qui peut expliquer en partie ces taux de
croissance élevés. La croissance économique peut avoir été soutenue par une
demande intérieure pour des produits importés.

À partir de 2015, les taux de croissance des importations connaissent une


tendance à la baisse, passant de 37,29% en 2015 à 38,05% en 2020. Cela peut
refléter une politique de réduction des importations et une tentative de renforcer
la production locale pour réduire la dépendance aux biens étrangers.

En 2022, les importations ont enregistré une augmentation significative de


55,12%, ce qui pourrait être le résultat d'une reprise économique après les
perturbations causées par la pandémie de COVID-19.

Figure 6 : l’évolution des exportations Au Maroc entre 1995 et 2022

Dans les années 1990, les taux de croissance des exportations au Maroc étaient
relativement élevés, oscillant entre 21,04% et 23,92%. Cela indique une période

58
de croissance soutenue des exportations, suggérant un développement de la
capacité d'exportation du Maroc.

Au début des années 2000, les taux de croissance des exportations ont continué
de progresser, atteignant un sommet de 32.47% en 2008. Cette période de
croissance rapide peut être attribuée à une combinaison de facteurs, notamment
la diversification des exportations et une demande croissante sur les marchés
internationaux.

En 2009, les exportations ont connu une légère baisse en raison de la crise
économique mondiale, mais elles ont rapidement rebondi en 2010 avec une
croissance de 29,79%. Cette reprise rapide indique la résilience de l'économie
marocaine.

Les années 2010 ont été caractérisées par des taux de croissance des
exportations relativement élevés, compris entre 30% et 33,82%. Cela témoigne
de la capacité du Maroc à maintenir sa compétitivité sur les marchés
internationaux et à diversifier ses produits exportés.

En 2020, les exportations ont enregistré une croissance de 30,80%. Cela peut
sembler surprenant étant donné la perturbation économique mondiale causée par
la pandémie de COVID-19. Cependant, il est important de noter que les
exportations marocaines peuvent être influencées par différents facteurs et
secteurs, certains d'entre eux ayant pu bénéficier de la demande étrangère
pendant cette période.

En 2021, les exportations ont continué de croître à un taux de 32,93%, indiquant


une reprise économique après les défis de la pandémie.

59
Figure 7 :l’évolution de la dette publique entre 1995 et 2021

DETTE
80.00%

70.00%

60.00%

50.00%

40.00%

30.00%

20.00%

10.00%

0.00%
95 97 99 01 03 05 07 09 11 13 15 17 19 21
19 19 19 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20 20

Tendance à la baisse (1995-2007) : Au cours de cette période, la dette publique


du Maroc a connu une tendance à la baisse significative, passant de 72,22 % du
PIB en 1995 à 41,99 % du PIB en 2008. Cela indique une gestion prudente de la
dette publique et une réduction de la charge de la dette.

Stabilité relative (2008-2010) : Entre 2008 et 2010, la dette publique a


légèrement augmenté, mais elle est restée globalement stable, tourne autour de
42 % du PIB. Cette période de relative stabilité pourrait être liée à la crise
économique mondiale de 2008 et à la nécessité de stimuler l'économie.

Rebond après 2010 : Après 2010, la dette publique a commencé à augmenter à


nouveau, passant de 42,62 % du PIB en 2010 à 60,64 % du PIB en 2019. Cette
augmentation peut être liée à des investissements publics dans l'infrastructure et
d'autres secteurs pour stimuler la croissance économique.

Impact de la pandémie (2020-2021) : La dette publique a connu une


augmentation significative en 2020, passant de 60,27 % du PIB en 2019 à 72,25
% du PIB en 2020. Cette augmentation peut en grande partie être attribuée aux
mesures prises pour faire face à la pandémie de COVID-19, telles que les

60
dépenses de santé et les mesures de relance économique. En 2021, la dette
publique a légèrement diminué mais est restée élevée à 68,94 % du PIB.

Tendance à surveiller (2011-2021) : Sur la décennie précédant 2021, la dette


publique du Maroc a connu une tendance à la hausse, ce qui nécessite une
surveillance attentive pour garantir une gestion saine de la dette et éviter une
charge excessive.

En conclusion, l'évolution de la dette publique au Maroc montre des fluctuations


au fil

61
des ans, avec des périodes de baisse, de stabilité et de croissance. Il est essentiel
pour les autorités marocaines de continuer à surveiller de près cette dette afin de
maintenir une stabilité économique durable tout en répondant aux besoins de
développement du pays.

C. Section 3 : l’estimation et analyse des résultats :


Dans cette section, nous nous pencherons sur l'estimation et l'analyse des
résultats des déterminants macroéconomiques des IDE au Maroc. Notre objectif
est de jeter un regard approfondi sur les facteurs économiques, qui façonnent la
décision des entreprises étrangères d'investir dans ce pays d'Afrique du Nord.
Nous examinerons comment des éléments tels que la stabilité politique, la
politique fiscale, la croissance économique, et d'autres paramètres
macroéconomiques ont évolué au fil du temps pour influencer les flux d'IDE au
Maroc.

1. Statistiques descriptives :

Les statistiques descriptives jouent un rôle essentiel dans l'analyse et la


présentation des données. Leur principal objectif est de résumer, organiser et
décrire les caractéristiques essentielles d'un ensemble de données Les
statistiques descriptives, organise, visualise les données pour comprendre leur
comportement General, elles permettent de données une vue d’ensemble des
données, dans notre étude on remarque que les IDE affiche un niveau moyen de
1.99 avec un maximum de 3 ,24 et un minimum de 0.66 Le Pib tourne autour
7,79 et -5,40 avec une moyenne de 3,21 durant les 27 années. Le taux
62
d’inflation affiche une moyenne de 2,55 avec un maximum de 11,65 et un
minimum de -0,59.

Pour les exportations, elles affichent une moyenne de 27,10 avec un minimum
de 32,47 et un maximum de 26,97 en ce qui concerne les importations elles
varient entre un minimum de 24,62 et un maximum de 45,36 avec une moyenne
de 34,19.

Pour les dettes publiques on remarque qu’elles s’articulent autour un maximum


de 68 ,39 et un minimum de 41,28 avec une moyenne de 52,04 pour les recettes
fiscale on constate que la moyenne est de 19,85 avec un maximum de 24,06 et
un minimum de 17,11et finalement l’épargne est en moyenne de 28,95et tourne
autour 32,47 et 21,04 durant ces 27 années .

Pour notre étude, on constate que le test de «SKEWNESS » est supérieur à zéro
pour les dettes publiques, les importations, les recettes fiscales et le taux
d’inflation. Cela signifie qu’il y’a une asymétrie positive et que la distribution
est inclinée vers la droite par rapport à une distribution normale, le test est
inférieur à zéro pour le PIB, l’épargne, les exportations et les IDE. Ce
qu’indiquent une asymétrie négative et la distribution a une queue plus longue
du côté des valeurs faibles. Et que la distribution est inclinée vers la gauche par
rapport à une distribution normale.

Pour le « KURTOSIS » l’épargne, Pib, l’inflation ont une valeur supérieur à 3


donc ils sont leptokurtique, la distribution plus prononcées que la normale alors
il y’a une concentration plus importante des valeurs autour de la moyenne, alors
que l’IDE, les exportations, les dettes publiques, les importations et les recettes
fiscale ont une valeur moins de 3 on dit qu’ils sont platykurtique.

63
2. Résultat et discussion :
Tableau : l’estimation de la variable dépendante :

Source : résultat obtenus à travers eviews 12

Le modèle adéquat pour mettre en lumière les déterminants macroéconomiques


des IDE au Maroc se présente comme suivant :

CIDEt=0.171+0.112EPARGNE+0.297X+0.133DETTE-0.238M-
0.097INFLATION+0.091PIB+0.708RCT FISCALES

Pour notre étude on a constaté une valeur de 3,21 (supérieur à 2) pour le test de
Durbin-Watson, ce qui suggère une autocorrélation négative. Cela signifie que
les résidus de notre modèle de régression montrent une certaine tendance à être
corrélés négativement les uns avec les autres dans le temps.

On a atteint une valeur de 1,979617 pour hannan-Quin criter ce qui suggère que
le modèle que nous avons utilisé semble fournir un bon ajustement aux données
par rapport à sa complexité. En d'autres termes, il suggère que ce modèle

64
explique efficacement la variation dans les données sans être excessivement
complexe.

La valeur "mean dependent var" de 1,99 indique que la moyenne de notre


variable dépendante, l'investissement direct à l'étranger, est d'environ 1,99 unité
dans notre ensemble de données. Cela signifie que, en moyenne, les
observations de cette variable sont proches de 1,99. Cette information est
cruciale pour avoir une idée de la tendance centrale de votre variable
dépendante.

Un AIC de 2,09 indique que le modèle que nous avons utilisé a un score AIC de
2,09. En général, un score AIC plus bas est préférable, car il indique un meilleur
ajustement aux données par rapport à la complexité du modèle. Cependant, la
signification du score AIC dépend de la comparaison avec d'autres modèles.

Nous avons atteint un coefficient de détermination (R²) de 0,82, ce qui implique


que notre modèle de régression parvient à expliquer environ 82 % de la
variabilité totale présente dans la variable dépendante au sein de notre ensemble
de données. En d'autres termes, cela suggère que près de 82 % de la dispersion
que nous observons dans la variable dépendante (dans notre cas, les
investissements directs étrangers) peut être attribuée à des variations dans les
variables indépendantes incluses dans notre modèle.

65
3. Interprétation et discussion des résultats économétriques :

Les résultats de l'estimation suggèrent l'existence de 7 facteurs déterminants, et


l'analyse qui suit tient compte de cette découverte.

En ce qui concerne le PIB, son importance est très marquée, et son coefficient
est positif. La positivité de ce coefficient indique que l'augmentation du PIB a un
impact favorable sur les investissements directs étrangers. Si l'on accepte l'idée
que le PIB représente la taille du marché local, on pourrait conclure que ces flux
d'IDE sont en partie motivés par la quête de nouveaux marchés de
consommation, De plus, étant donné que le PIB reflète également la capacité de
production des entreprises locales, il est possible d'affirmer que les investisseurs
étrangers dans le Maroc sont également sensibles à la capacité de l'économie
d'accueil à fournir des biens et des services.

Ce résultat a été confirmé par Blomström, M., Lipsey, R. E., & Zejan, M. (1994)
Cette étude classique a examiné l'impact des IDE sur la croissance économique
en utilisant des données de panel pour plusieurs pays. Les résultats ont montré
une corrélation positive entre les IDE entrants et la croissance économiques,
Barro, R. J., & Lee, J. W. (2010) - Cette étude a examiné la relation entre les
IDE et la croissance économique en utilisant des données de panel pour un
grand nombre de pays. Les résultats ont montré que les IDE avaient un effet
positif sur la croissance du PIB par habitant.

Aitken, B. J., & Harrison, A. E. (1999) -Cette étude a examiné comment les IDE
avaient affecté la croissance économique et les salaires dans les industries
manufacturières aux États-Unis. Les résultats ont suggéré que les IDE avaient eu
un impact positif sur la croissance économique et l'emploi.

66
-La dette publique affiche une signification statistique positive, ce qui en fait
l'un des facteurs déterminants des investissements directs étrangers au sein du
Maroc. Cette constatation n'est guère surprenante, car un fardeau excessif de la
dette entraîne généralement des paiements futurs de service de dette qui ont un
impact considérable sur l'épargne domestique. (Reinhart, C. M., et Reinhart, V.
R., 1999) Cette étude a examiné les liens entre la dette extérieure et les IDE dans
un échantillon de pays émergents. Les résultats ont montré que la dette
extérieure pouvait avoir un impact positif sur les IDE, en particulier lorsque les
politiques macroéconomiques étaient stables, (Ntim, Collins G., et al., 2012)
Cette recherche a examiné la relation entre les IDE, la dette extérieure et la
croissance économique dans les pays africains. Les résultats ont indiqué que les
IDE avaient un impact positif sur la dette extérieure et que la dette extérieure,
lorsqu'elle était gérée de manière responsable, pouvait contribuer à la croissance
économique.

- Le signe de la variable épargne brute est positive ce que signifie que toute
augmentation de cette dernière implique une augmentation de l’investissement
indirect étranger chose qui est traité par (Hussain, M. E., et al., 2016) Cette
étude a exploré les relations entre l'épargne, l'investissement et la croissance
économique en Malaisie Elle peut néanmoins offrir des informations sur la
manière dont l'épargne peut influencer l'investissement et éventuellement les
IDE.

-Pour l’inflation notre modèle montré une relation inverse entre la stabilité des
prix (c'est-à-dire une inflation basse et stable) et les flux d'IDE Les investisseurs
étrangers sont plus enclins à investir dans des environnements économiques
stables et prévisibles, ce résultat a été confirmé (Haque, Nadeem, et Ahmed,
Shahriar, 2015) - Cette recherche a étudié les effets de la déflation sur les
économies d'Asie-Pacifique. Bien qu'elle ne se concentre pas spécifiquement sur
les IDE, elle examine les conséquences macroéconomiques de la déflation dans

67
la région. (Berger, Helge, et al. 2020) Cette étude a examiné la relation entre la
déflation et la stabilité financière dans un contexte mondial. Bien que l'accent
soit mis sur la stabilité financière, elle peut donner des indications sur les
répercussions de la déflation sur l'environnement économique global, y compris
les IDE.

- On constate une corrélation positive de ces derniers avec notre variable à


expliquer, ce résultat est déjà traité par l’économiste

James Hines (1946) qui explique comment la fiscalité et les politiques fiscales
peuvent influencer les décisions des entreprises multinationales en matière
d'IDE, (Nunnenkamp, Peter, et Spatz, Julius, 2004) - Cette étude a examiné
comment les politiques fiscales influencent l'impact des IDE sur la croissance
économique et les recettes fiscales dans les pays en développement.

-les exportations dans notre modèle ont un impact positif sur les IDE,
(Krautheim, Sebastian, 2012) Cette recherche a analysé la relation entre les IDE
et les exportations dans les pays en développement. Elle a examiné les
mécanismes par lesquels les IDE peuvent stimuler les exportations et leurs
implications pour les politiques gouvernementales, (Hishamuddin, Ismail, 2012)
- Cette étude a examiné la relation entre les IDE et les exportations dans les pays
de l'ASEAN-5 (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et Thaïlande). Elle a
cherché à déterminer si les IDE avaient un impact positif sur les exportations
dans ces économies.

- Finalement on constate un lien négatif entre les importations et les flux des
IDE, stephen hymer (1936) a mis en évidence l'importance de l'accès aux
ressources et aux marchés étrangers pour les entreprises multinationales, ce qui
peut avoir un lien avec les importations et les IDE, (Görg, Holger, et Strobl,
Eric, 2001) - Cette étude a examiné comment les IDE et le commerce
international sont liés en utilisant des données sur les entreprises

68
multinationales. Elle a examiné comment les entreprises multinationales peuvent
influencer les importations et les exportations dans les pays hôtes.

Conclusion :

En conclusion, cette étude a examiné en profondeur les déterminants


macroéconomiques des Investissements Directs Étrangers au Maroc. Les
résultats empiriques présentés dans ce chapitre révèlent plusieurs observations et
tendances importantes :

Tout d’abord, nos analyses ont identifié plusieurs facteurs macroéconomiques


qui ont joué un rôle déterminant dans l'attraction des IDE au Maroc. Parmi ces
facteurs, la stabilité macroéconomique, mesurée par le faible taux d'inflation, a
été identifiée comme un élément clé. De plus, les politiques gouvernementales
favorables aux investissements, telles que les incitations fiscales et les réformes
structurelles, ont été des moteurs importants de l'augmentation des IDE.

Cependant, il est important de noter que des défis subsistent. Le Maroc doit
continuer à améliorer sa compétitivité internationale et à renforcer son
infrastructure pour attirer davantage d'IDE. La promotion de la recherche et du
développement, ainsi que la formation de la main-d'œuvre locale, sont
également des domaines d'action essentiels.

Enfin, cette étude suggère plusieurs pistes pour des recherches futures. Il serait
bénéfique d'approfondir l'analyse des effets spécifiques de certaines politiques
gouvernementales sur les IDE et d'étudier comment les changements dans le
contexte économique mondial peuvent influencer les flux d'IDE au Maroc.

En somme, l'attraction des IDE au Maroc est un processus complexe qui dépend
de multiples facteurs macroéconomiques et politiques. L'identification de ces
déterminants est essentielle pour orienter les politiques publiques et stimuler

69
davantage l'investissement étranger direct dans le pays, ce qui peut contribuer à
la croissance économique et au développement à long terme du Maroc.

CONCLUSION GENERALE :

Au cours des dernières décennies, les pays en développement ont intensifié leurs
efforts pour attirer les flux d'investissements directs étrangers (IDE) sur leur
territoire. Cette quête incessante des pays en développement pour les IDE
découle de plusieurs facteurs intrinsèques à leur développement économique.
Parmi ces facteurs figurent la création d'emplois, l'accumulation de capital, la
promotion des exportations et le transfert de technologie vers le tissu industriel
local, entre autres.

L'étude présentée dans ce chapitre s'est efforcée de jeter la lumière sur la


dynamique particulière des IDE au Maroc, une nation située à la croisée des
chemins entre l'Afrique, l'Europe et le Moyen-Orient. Une observation majeure
émerge de cette analyse : les flux d'IDE vers le Maroc ne suivent pas la logique
traditionnelle des IDE vers les pays développés, mais plutôt celle qui se dirige
vers les pays les moins avancés disposant de matières premières et ayant des
besoins de financement. Contrairement à la théorie classique qui suggère que les
IDE sont principalement déterminés par l'ouverture économique et des facteurs
de localisation tels que la main-d'œuvre ou les coûts de production, nous avons
constaté que la taille du marché joue un rôle déterminant dans les flux d'IDE au
Maroc. Cette observation peut être considérée comme une caractéristique
distinctive du pays, qui doit être prise en compte dans l'élaboration de stratégies
pour attirer des investissements étrangers.

De plus, Cette constatation soulève des questions importantes concernant la


qualité des IDE reçus par le Maroc. Les autorités marocaines devraient s'efforcer
70
de mettre en place des politiques visant à attirer des investisseurs de qualité,
capables de contribuer de manière significative au développement économique
du pays. Cela pourrait nécessiter des incitations spécifiques, telles que des
garanties de protection des investisseurs et des mécanismes de résolution des
différends.

Les déterminants macroéconomiques des Investissements Directs Étrangers


(IDE) au Maroc revêtent une importance cruciale pour le développement
économique du pays. Le Maroc a réussi à créer un environnement propice aux
investissements étrangers grâce à une combinaison de stabilité politique et
économique, de main-d'œuvre qualifiée, d'infrastructures modernes, de
réglementations favorables aux entreprises et d'une promotion efficace de
l'investissement. Ces facteurs ont renforcé la confiance des investisseurs dans le
marché marocain.

Cependant, des défis subsistent. La réduction des déséquilibres budgétaires est


essentielle pour garantir la stabilité économique à long terme. L'amélioration de
l'accès au crédit pour les entreprises, en particulier les petites et moyennes
entreprises (PME), est un impératif pour stimuler l'investissement local et
étranger. De plus, la mise à jour constante des politiques d'investissement pour
refléter l'évolution de l'environnement économique mondial est nécessaire pour
maintenir la compétitivité du Maroc en tant que destination d'IDE attractive.

Pour que le Maroc puisse pleinement capitaliser sur son potentiel en matière
d'IDE, il est essentiel que les réformes se poursuivent et que les politiques soient
adaptées pour répondre aux besoins changeants des investisseurs étrangers.
L'accent mis sur la formation de la main-d'œuvre, le renforcement de l'industrie
locale, la maîtrise du risque pays, et la recherche continue de nouvelles
opportunités de partenariat avec le secteur privé local sont autant de mesures
clés à prendre en compte. Le développement de zones économiques spéciales

71
(ZES) peut également jouer un rôle crucial en offrant des incitations ciblées aux
investisseurs étrangers.

En somme, les déterminants macroéconomiques des IDE au Maroc sont un


domaine en constante évolution, qui nécessite une vision stratégique à long
terme, une coordination efficace entre les acteurs publics et privés, ainsi qu'une
volonté continue d'ajuster les politiques pour favoriser un climat
d'investissement attrayant. Ce faisant, le Maroc peut continuer à attirer des
investissements étrangers significatifs, stimuler la croissance économique, et
progresser vers une économie plus diversifiée et résiliente. Le succès dans cette
quête repose sur la capacité du pays à rester flexible, innovant et orienté vers
l'avenir tout en maintenant un environnement favorable aux investissements
internationaux. Le Maroc est à un carrefour décisif de son développement, et il
est impératif de capitaliser sur les opportunités offertes par les IDE pour bâtir un
avenir économique prospère et inclusif pour tous les Marocains.

Recommandations :

D'après Reich (1993), au lieu de chercher à attirer des capitaux étrangers par des
incitations légales, il serait plus avantageux de développer les compétences
locales. Les investissements directs étrangers (IDE) pourraient affluer même si
le pays ne propose pas un environnement juridique et fiscal extrêmement
attractif, notamment dans les secteurs axés sur la technologie.

Il est essentiel de créer des conditions favorables pour éviter que les IDE ne
découragent l'investissement local. Les autorités doivent encourager une
synergie entre les IDE et l'investissement domestique en améliorant l'accès au
crédit, en réduisant l'importance du marché informel et en renforçant la
réalisation des projets d'investissement publics. La promotion d'IDE qui
entretient des liens avec le secteur privé local est également cruciale.

72
Il est nécessaire de mettre à jour le code des investissements pour prendre en
compte l'évolution de l'environnement, y compris les impacts négatifs de la crise
sociopolitique.

La création d'un environnement commercial favorable passe par une révision des
mesures tarifaires et non tarifaires afin de réduire les coûts de transaction, ce qui
permettra de tirer parti des avantages de la mondialisation.

Il faut renforcer l'appareil industriel régional en adoptant une politique sélective


en matière d'IDE et en encourageant la création d'industries régionales, tout en
réduisant l'écart technologique entre ces industries régionales et les entreprises
étrangères.

La maîtrise du risque pays est essentielle pour attirer des investisseurs sérieux.
Ces recommandations visent à favoriser une transformation économique au
Maroc, en ayant une vision claire, en mettant en place des institutions
appropriées et en affichant la volonté de mener des réformes radicales.

L'amélioration des déterminants macroéconomiques des Investissements Directs


Étrangers (IDE) au Maroc nécessite une série de réformes et de mesures visant à
créer un environnement favorable à l'investissement étranger. Voici quelques
propositions à cet égard :

Stabilité politique et économique :

- Maintenir la stabilité politique et renforcer l'état de droit pour garantir la


sécurité juridique des investissements.

- Poursuivre les réformes économiques visant à réduire les déséquilibres


budgétaires, à stabiliser les taux de change et à maîtriser l'inflation. Promotion
de la main-d'œuvre qualifiée :

73
- Investir dans l'éducation et la formation pour améliorer la qualification de
la main-d'œuvre locale.

- Encourager les partenariats public-privé pour développer des programmes


de formation adaptés aux besoins de l'industrie.

Simplification des réglementations :

- Simplifier les procédures administratives et réduire la bureaucratie pour


faciliter la création d'entreprises et les investissements.

- Mettre en place des guichets uniques pour les entreprises étrangères


souhaitant s'implanter au Maroc.

Infrastructure et logistique :

- Investir dans l'infrastructure de transport, les ports, les aéroports et les


technologies de l'information pour améliorer la connectivité et réduire les coûts
logistiques.

- Développer des zones économiques spéciales ou des parcs industriels avec


des infrastructures de qualité pour attirer les investissements. Incitations fiscales
et régimes douaniers :

- Mettre en place des incitations fiscales compétitives pour les entreprises


étrangères, telles que des exonérations fiscales ou des taux d'imposition réduits.

- Simplifier les procédures douanières pour accélérer le passage des


marchandises aux frontières.

Promotion ciblée :

- Mettre en place des campagnes de promotion ciblées dans des secteurs


spécifiques où le Maroc a un avantage comparatif.

74
- Encourager les partenariats public-privé pour la promotion de
l'investissement dans des secteurs stratégiques.

Propriété intellectuelle :

- Renforcer la protection des droits de propriété intellectuelle pour inciter


les entreprises à investir dans la recherche et le développement.

Transparence et gouvernance :

- Améliorer la transparence et la gouvernance pour renforcer la confiance


des investisseurs étrangers.

- Lutter contre la corruption et promouvoir la responsabilité dans la gestion


publique.

Soutien à l'innovation :

- Encourager la recherche et le développement en offrant des incitations


fiscales pour les entreprises innovantes.

- Faciliter les partenariats entre les entreprises étrangères et les institutions


de recherche locales.

Suivi et évaluation :

- Mettre en place un mécanisme de suivi et d'évaluation pour mesurer


l'impact des réformes et ajuster les politiques en conséquence.

- L'amélioration des déterminants macroéconomiques des IDE est un


processus continu qui nécessite la collaboration entre le gouvernement, le
secteur privé et d'autres parties prenantes pour créer un environnement - - -
propice à l'investissement étranger et favoriser la croissance économique
durable.

75
Bibliographie :

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