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UNIVERSITE MOHAMMED V- RABAT

FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES ECONOMIQUES ET SOCIALES AGDAL

MASTER EN SCIENCES DE GESTION

Mondialisation et Stratégie des Firmes Multinationales :

L’impact des investissements


directs étrangers sur l’économie
Marocaine

Présentés par : Encadrée par :

BELHAJ Oumaima Mme AIT SOUDANE Jalila

ACHAQ Fatima-Ezzahraa

EL BOUNI Ghizlane

HAMSASS Youssef

JAMHOUR Nisrine

JANJAR Oumnia

2022-2023
Table des matières

- Introduction Générale …………………………………………………………………………………………………………1

- Chapitre 1 : Généralités sur la mondialisation ........................................................................ 2


1-La définition de la mondialisation................................................................................................. 2
2-L’historique de la mondialisation dans le Maroc ........................................................................... 3
3-Les caractéristiques de la mondialisation ..................................................................................... 4
4-Les acteurs de la mondialisation................................................................................................... 5
5-Les aspects de la mondialisation .................................................................................................. 6
6-Conséquences de la mondialisation ............................................................................................. 8
- Chapitre 2 : Les IDE comme indicateur de la mondialisation ................................................... 9
1-Définitions des IDE ...................................................................................................................... 9
2-Les types des IDE ......................................................................................................................... 9
3-Evolution des IDE au Maroc ......................................................................................................... 9
4-Les stratégies d’attraction des IDE au Maroc .............................................................................. 10
5-Les déterminants des IDE au Maroc ........................................................................................... 11
6-Les Facteurs d’attractivité La définition de la mondialisation ...................................................... 13
7-La politique de développement sectoriel des IDE au Maroc ........................................................ 16
8-Les avantages et les risques des IDE .......................................................................................... 18
- Chapitre 3 : L’impact des IDE sur l’économie Marocaine ...................................................... 21
1-Volume et positionnement des IDE ............................................................................................ 21
2-Evolution des IDE par secteur d’activité...................................................................................... 25
3-L’impact des IDE sur la croissance économique .......................................................................... 26
4-Étude empirique….……………………………………………………………………………………………………….31
- Conclusion …………………………………………………………………………………………………………………………46

- Bibliographie ………………………………………………………………………………………………………………………47

2022-2023
Liste des abréviations

 IDE : Les investissements direct étrangers

 OIT : L'organisation internationale du travail

 PNUD : Le programme des nations unies pour le développement

 CNUCED : La Conférence des nations unies sur le commerce et le développement

 OCDE : L'organisation de coopération et de développement économiques

 G8 : Le Groupe des huit

 OMC : Organisation mondiale du commerce

 BAM : Bank al Maghrib

 FMI : Fonds monétaire international

 ONU : Organisation des nations unies

 IDME : Investissement direct marocains à l’étranger

 PTF : Productivité totale des facteurs

 PIB : Produit intérieur brut

2022-2023
Liste des figures :

Figure 1 : Investissements directs étrangers au Maroc 2008-2018

Figure 2 : Evolution des flux entrants des ide au Maroc 1990-2014

Figure 3 : Tableau d’évolution des IDE au Maroc (2006-2015) en millions de dirhams

Figure 4 : Graphique d’évolution des investissements directs étrangers au Maroc

Figure 5 : Evolution des IDE au Maroc par secteur

2022-2023
Liste des tableaux :

Tableau 1 : Les tests de racine unitaire (ADF et Phillips-Perron)

Tableau 2 : Les résultats du test bounds de co-intégration

Tableau 3 : Les coefficients de long terme (les variables dépendantes sont Y et IDE pour les
modèles 1 et 2 respectivement).

Tableau 4 : Modèles à correction d’erreur

Tableau 5 : Les tests de diagnostic

Tableau 6 : Résultats de la causalité de court et de long termes

2022-2023
Introduction Générale

Actuellement, l’attractivité des investissements directs étrangers (IDE) se place au


centre des stratégies de développement de tous les pays, notamment des pays en
développement. L’IDE est recherché, parce que, plus que d’autres formes de flux de capitaux,
il est stable et constitue un engagement à long terme envers le pays d’accueil. L’IDE est
également sollicité pour sa capacité à favoriser la croissance économique, notamment à
travers le développement de l’investissement domestique, la création d’emplois,
l’amélioration de la balance des paiements, la participation à la création de la valeur ajoutée
directe à travers la production des entreprises étrangères, et l’accroissement de la concurrence
et de la compétitivité de l’économie nationale. Il s’agit aussi de l’apport de nouvelles
méthodes et des techniques managériales, via les contacts directs et indirects entre les filiales
étrangères et les firmes locales, qui pourraient faciliter le transfert de connaissances et de
normes technologiques à l’économie d’accueil. Conscient de l’importance des IDE en matière
de croissance économique, le Maroc n’a pas ménagé ses efforts, durant ces deux dernières
décennies, pour assurer l’instauration d’un environnement favorable à l’investissement, à
travers la mise en place de politiques de promotion et d’attraction des IDE. Ainsi, la politique
d’attractivité des IDE engagée par le Maroc, en particulier à partir des années quatre-vingt-
dix, s’inscrit dans une logique de diversification des sources de financement de l’économie
nationale, et ce pour l’amélioration de la croissance économique et le développement des
secteurs prometteurs en termes de transfert de savoir-faire et de technologie, notamment dans
le cas du secteur des industries manufacturières. Dans cet article, nous examinons l’impact
des IDE sur la productivité totale des facteurs (PTF) de l’économie nationale et nous vérifions
si l’origine de l’investissement étranger serait de nature à avoir des impacts différents sur
ladite PTF. À cet égard, très peu d’études ont tenu compte de cette composante pour expliquer
l’effet de l’IDE sur les performances d’une économie. Il s’agit donc de considérer que les
investissements provenant des différents pays n’affectent pas de la même manière et au même
degré la croissance de la PTF. La nature de ces investissements, leur contenu technologique,
la méthode et les conditions de transfert de cette technologie vers le pays d’accueil, en
l’occurrence le Maroc, ne sont pas forcément les mêmes et divergent d’un pays à l’autre.
À cet égard, l’étude de l’impact des IDE sur la croissance économique au Maroc selon
l’origine ou la provenance de ces derniers est de nature à apporter des réponses aux décideurs
en termes de sélection et de ciblage des investissements originaires des pays ayant un fort
impact sur la performance de l’économie nationale, notamment, sur le transfert de la
technologie et l’amélioration de la productivité et la compétitivité des entreprises locales.

1
De plus, l'investissement direct étranger, est un vecteur important de la mondialisation,
connaît actuellement un développement considérable. Son essor traduit d'une part,
l'intensification par un nombre croissant de sociétés multinationales de leurs activités à
l'échelle mondiale sous l'effet de la libéralisation de nouveaux secteurs à l'investissement et,
d'autre part, l'existence d'un surplus d'épargne notamment européen en quête de meilleurs
placements continuant son expansion au 20éme siècle, l'investissement international s'est
particulièrement renforcé depuis la décennie 1990, touchant les différentes zones de la planète
mais surtout les pays développés et dans une moindre mesure les pays émergents. C'est dans
cet esprit que nous formulerons cette relation en une seule question centrale qui constituera
notre problématique :
-Quel est l'impact des IDE sur la croissance économique Marocaine ?
Nous nous proposons de traiter la problématique de cette recherche à travers trois
chapitres. Chacun de ces derniers contribue à répondre aux objectifs de ce travail. La première
présente des généralités sur la mondialisation. Le second aborde Les indicateurs de la
mondialisation à savoir les IDE. Le dernier chapitre propose une étude sur l’impact des IDE
sur l’économie

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Chapitre 1 : Généralités sur la mondialisation

Le développement des entreprises se fait aujourd’hui à l’échelle mondiale. La


mondialisation est une notion récente qui apparait dans les années 1990. Elle caractérise une
nouvelle économie mondiale où tous les biens économiques circulent sans entrave, les
entreprises, les systèmes productifs et les Etats devenant concurrents.
Pour certains, la mondialisation est inhérente à la nature humaine : elle aurait débuté
dès le début de l’histoire humaine, il y a environ 60 000 ans. Tout au long de leurs histoires,
les sociétés humaines ont eu tendance à échanger de plus en plus entre elles. Dès l’Antiquité,
les différentes civilisations ont ainsi développé des routes commerciales, des échanges
culturels, elles ont aussi vécu des phénomènes migratoires qui ont contribué à des échanges
entre les populations.
Ce phénomène s’est poursuivi un peu partout dans le monde durant l’histoire, notamment via
les conquêtes militaires et les grandes explorations. Mais la mondialisation s’est surtout
accélérée grâce aux progrès technologiques en matière de transports et de communication.
C’est particulièrement depuis la seconde moitié du 20ème siècle que les échanges mondiaux
se sont accélérés au point que l’on finisse par employer le terme « mondialisation ».

1- La définition de la mondialisation :

La mondialisation (ou globalisation) désigne l’accélération des mouvements et


échanges (d’êtres humains, de biens et de services, de capitaux, de technologies ou de
pratiques culturelles) sur toute la planète. La mondialisation entraîne un niveau d’interaction
croissant entre les différentes régions et populations du globe.
Jawad KERDOUD à définit « La mondialisation comme la libre circulation des
marchandises, des capitaux, des services, des technologies et de l’information ».
Littéralement, le terme de mondialisation désigne un processus, celui de la
construction du niveau mondial, d’un niveau de société commun à tous les hommes. Mais,
couramment, il en nomme plutôt le résultat qu’il serait plus juste d’appeler tout simplement :
le Monde. On peut reprendre la formule d’un géographe, Olivier Dollfus, en 1997 : « La
mondialisation, c’est l’échange généralisé entre les différentes parties de la planète, l’espace
mondial étant alors l’espace de transaction de l’humanité ».
Le terme n’apparaît dans le vocabulaire courant qu’au début des années 1980. Cela
correspond à une prise de conscience de la multiplication des acteurs (des nations asiatiques
en particulier) qui concurrence la prééminence occidentale. Les flux commerciaux
transpacifiques font alors jeu égal avec ceux qui traversent l’Atlantique. Le centre du Monde
forme une boucle sur lequel le soleil ne se couche plus, comme en témoigne la bourse

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mondiale à la fois à Londres, New York et Tokyo. L’effondrement de l’empire soviétique et
l’ouverture de la Chine ont considérablement accéléré le phénomène.
Pourtant la mise en relation des sociétés est un processus beaucoup plus ancien. On a
pu parler d’une première mondialisation pour les années 1880-1914, l’ouverture des
principales économies n’ayant été retrouvée à un même niveau qu’un siècle plus tard. Mais il
serait logique de remonter aux Grandes Découvertes des XVe et XVIe, quand s'est faite la
capture de l’Amérique par les Européens et son intégration forcée aux circuits de l’Ancien
Monde. Plus anciennement encore, les flux importants, de peuples, de marchandises, de
connaissances, mais aussi de maladies, qui courent d’Est en Ouest dans l’Ancien Monde, des
mers de Chine à la Méditerranée, représentent une sorte de préhistoire de la mondialisation
dont la forme contemporaine n’est que le prolongement considérablement accentué.
Dans tous les cas, les pandémies sont un bon marqueur de l’interaction des hommes
entre eux : le Sida aujourd’hui, la Peste Noire au XIVe. C’est en effet la connexion des
hommes qui fait la mondialisation, la réduction des distances qui les séparent. Le premier
facteur en est donc l’augmentation de la population mondiale : l’isolement est beaucoup plus
difficile sur une planète peuplée de 7 milliards d’habitants, et bientôt plus, que lorsque la
Terre portait, au XVe, un demi-milliard d’êtres humains. Les moyens techniques de
communications, de la domestication du cheval à Internet, sont évidemment essentiels, allant
jusqu’à donner aujourd’hui un sentiment d’ubiquité informationnelle.
Il ne faut cependant pas oublier la leçon du cœur du XXe, des conflits mondiaux à la
Guerre Froide : le fractionnement du Monde en ensembles qui luttent entre eux est toujours
possible. Face à la nécessité d’une gestion de plus en plus rigoureuse du capital naturel de la
planète Terre, la mondialisation appelle une forme de gouvernance mondiale.

2- L’historique de la mondialisation au Maroc :

Le Maroc a adopté dès l’indépendance en 1956 le libéralisme et l’économie de


marché. Cependant, l’Etat a dû intervenir dans plusieurs secteurs économiques du fait que les
entrepreneurs marocains et les capitaux privés étaient rares. C’est pour cela qu’en 1973 le
Maroc a adopté la loi de Marocanisation qui a permis aux nationaux d’acquérir 50% du
capital des sociétés étrangères. En 1980, le Maroc a connu une grave crise économique, qui a
nécessité en 1983 l’intervention des FMI et l’application de la politique d’ajustement
structurel. C’est à partir de cette date que des réformes fiscales furent prises, telles que
l’institution de la TVA en 1986, de l’IS en 1988 et de l’IGR en 1993. Parallèlement, dès 1988
a été décrétée la libéralisation des opérations courantes au niveau du commerce extérieur. En
1993, la déréglementation bancaire a été adoptée ainsi que le libre accès des entreprises au
marché financier international. Une importante réforme de la Bourse de Casablanca a été
entreprise ainsi qu’une vaste campagne de privatisation des entreprises publiques, avec

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suppression de plusieurs monopoles de l’Etat. Enfin le commerce extérieur a été libéralisé et
le contrôle des prix sur le marché local supprimé, sauf pour quelques produits sensibles.
En 1995, le Maroc a adhéré à l’OMC et a signé plusieurs Accords de libre-échange
notamment avec l’Union européenne, les Etats-Unis, la Turquie, certains pays Arabes (Traité
d’Agadir). Durant la dernière décennie et sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, un grand
effort de diversification du commerce extérieur et des investissements a été opéré, notamment
vers l’Afrique Subsaharienne, les pays Arabes du Golfe et les Brics (Brésil, Russie, Inde,
Chine). D’autre part, l’amélioration du climat des affaires (Doing business) a permis au
Maroc d’engranger en moyenne 3 MM de $ par an d’IDE (Investissements directs étrangers).
En conclusion, les réformes entreprises et la politique d’ouverture de l’économie marocaine
vis-à-vis de l’extérieur, ont permis au Maroc de développer ses infrastructures (Tanger-Med,
LGV, Autoroutes, Tramway) et son industrialisation notamment au niveau des secteurs de
l’automobile et de l’aéronautique. Cependant, le commerce extérieur marocain reste
déficitaire, c’est pour cela qu’il faut améliorer la compétitivité de l’économie marocaine.

3- Caractéristiques de la mondialisation :

La mondialisation est un phénomène qui tend à accroître l'interdépendance des


économies dans un système de marché à dimension mondiale. Elle affecte la sphère réelle de
l'économie, c'est-à-dire la production et la consommation des biens et des services, de même
que la sphère financière (monnaies et capitaux).
3-1 Libre échange

La mondialisation permet le libre-échange entre les pays sans ingérence du


gouvernement. La micro-gestion du commerce par le gouvernement est absente en cas de
libre-échange. Cela permet la croissance des échanges entre les pays. À mesure que le
commerce prospérait, les économies des pays liés, associées au commerce, se développaient
également. Il y a une croissance globale du produit intérieur brut (PIB) de la nation, qui est
directement liée à la croissance du commerce.
Le libre-échange fait non seulement croître l’entreprise ou l’organisation impliquée
dans le libre-échange, mais accroît également la coopération entre les pays. Le soutien mutuel
créera automatiquement les entreprises associées au commerce. Par exemple, si
une entreprise particulière est incluse dans le libre-échange, l’entreprise connexe qui fournit
des matières premières ou qui commercialise le produit fini se développera également avec
elle.

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3-2 Libéralisation

La libéralisation est définie comme la liberté pour les hommes d’affaires ou les
industriels de créer une entreprise, un commerce n’importe où dans son pays d’origine ou
dans un autre pays à l’étranger. La mondialisation entraîne la libéralisation des hommes
d’affaires et leur permet de démarrer leur entreprise dans différentes zones géographiques.
Par exemple, Apple, Google, Nestlé, etc, sont peu d’entreprises établies dans presque
toutes les régions du monde, et cela est possible en raison de la libéralisation et de la
mondialisation. Des pays comme l’Allemagne, la Chine, la France et de nombreux autres pays
développés sont considérés comme libéraux pour leurs politiques commerciales, et d’autre
part, des pays comme l’Inde sont considérés comme un lieu commercial difficile et pas une
destination très privilégiée pour les investisseurs étrangers en raison de ses politiques non
favorables au commerce. Dans la libéralisation, il y a un libre échange de biens et de capitaux
ainsi que de services et de technologies entre les différents pays.

3-3 Connectivité

L’une des caractéristiques importantes de la mondialisation est qu’elle aide différents


pays et lieux à se connecter. De même, les gens du monde entier sont connectés, il y a un libre
échange d’idées, où sont l’utilisation et la culture entre les gens. De nombreux liens et accords
prospères sont forgés entre différentes sociétés et différents pays, ce qui profite aux deux
parties. Il existe un échange international d’informations et de traitements sur les
connaissances technologiques, littéraires et culturelles.
Au fur et à mesure que la connectivité augmente, les affaires entre les pays prospèrent,
ce qui ajoute au revenu national du pays respectif. Les gens sont exposés à différentes
communautés et à de nouvelles cultures à travers le monde, ce qui change positivement leur
mode de vie. La connectivité affecte directement la société et affecte également le niveau de
vie des personnes.

4- Les acteurs de la mondialisation :

4.1- Les Etats


Les États sont les leurs acteurs-vecteurs de la mondialisation car ils ont toujours, dans
l'histoire, cherché à contrôler les échanges. Mieux, depuis la Révolution industrielle ils ont
étendu au monde la volonté de commercialiser produits et services. Et depuis 1945, ils n'ont
eu de cesse de libéraliser les économies et les échanges pour toutes les productions humaines,
bien au-delà des productions industrielles. Ils ont même créé des outils pour cela : GATT,

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Organisation mondiale du commerce, Fonds monétaire international, Banque mondiale, et
même ONU (Organisation des nations unies), devenus à leur tour acteurs-vecteurs de la
mondialisation.
4.2- La Banque Mondiale :
La mission de la Banque mondiale est d'encourager les pays pauvres à réaliser leur potentiel
économique et à s'insérer dans la dynamique mondialiste, au moyen d'un soutien financier.
4.3- Le Fonds Monétaire International (F.M.I)
Il veille au bon fonctionnement du système monétaire international, principal pilier des
échanges commerciaux.
4.4- L'Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C)
Pièce maîtresse du processus de par son engagement profond dans la libéralisation
progressive des échanges commerciaux.
4.5- Les multinationales
Elles symbolisent la mondialisation car elles ont fait du monde leur espace de
compétition et de déploiement, contribuant à l'uniformisation des modes de vie.
4.6- Les autres acteurs
Les autres acteurs de la mondialisation sont essentiellement des institutions
internationales spécialisées dont :

 L'organisation des nations unies et ses institutions spécialisées


 L'organisation internationale du travail (OIT)
 Le programme des nations unies pour le développement (PNUD)
 La Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED)
 L'organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
 Le forum économique mondial de Davos
 Le Groupe des huit (G8)

5- Aspects de la mondialisation :

On parle souvent de la mondialisation comme un phénomène économique et financier (avec le


développement du commerce et des échanges monétaires et financiers) mais le phénomène
englobe un champ bien plus large que celui de la simple circulation des biens et services et
des capitaux. La mondialisation a en fait plusieurs volets :

5.1- La mondialisation économique : développement des échanges commerciaux,


avec des acteurs transnationaux comme les entreprises transnationales.

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5.2- La mondialisation financière : émergence d’une finance mondiale, avec
échanges financiers internationaux, échanges monétaires …

5.3- La mondialisation culturelle : interpénétration des cultures dans toute leur


diversité, mais aussi émergence d’une supra culture mondialisée.

5.4- La mondialisation politique : développement et influence croissante des


organisations internationales telles que l’ONU ou l’OMS, ainsi que des ONG.

5.5- La mondialisation sociologique : circulation de l’information en temps réel,


interconnexion et interdépendance des événements et de leurs conséquences.

5.6- La mondialisation géographique : nouvelle organisation et hiérarchisation


des différentes régions du monde, en constante évolution.

o La mondialisation économique : le moteur de la globalisation


Historiquement, il semble que la mondialisation économique soit la première dimension de la
mondialisation. Ce sont en effet les échanges commerciaux qui ont alimenté la dynamique des
interactions entre les différentes parties du monde.
À partir des années 1960 et surtout 1970 c’est l’ouverture des économies mondiales et le
développement des politiques de libre-échange qui ont vraiment lancé l’accélération de la
mondialisation. Entre 1950 et 2010, les exportations mondiales ont ainsi été multipliées par 33
ce qui a contribué largement à augmenter les interactions entre les différents pays et régions
du monde.

o La mondialisation financière
Dans le même temps, la finance s’est aussi mondialisée. À partir des années 1980, sous
l’impulsion des politiques néo-libérales, le monde de la finance s’est progressivement ouvert.
De nombreux Etats (les Etats-Unis sous Ronald Reagan, le Royaume-Uni sous Margaret
Thatcher) ont mis en place ce que l’on appelle la « Politique des 3D » : Désintermédiation,
Décloisonnement, Déréglementation.
Il s’agissait de simplifier les règles de la finance, de supprimer les intermédiaires financiers et
de faire tomber les barrières entre les différentes places financières afin de faciliter les
échanges de capitaux entre les différents acteurs financiers de la planète. Cette globalisation
financière a contribué à l’émergence d’un marché financier mondial où se sont multipliés les
échanges de titres et de capitaux.

o La mondialisation culturelle : mondialisation et diversité culturelle

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Avec la mondialisation économique et financière, il y a eu évidemment une mondialisation
culturelle. En effet, la multiplication des échanges économiques et financiers s’est
accompagnée d’une accélération des échanges humains : migrations, expatriations, voyages…
Ces échanges humains ont contribué au développement des échanges culturels. Avec la
digitalisation du monde et l’avènement d’internet, ces échanges culturels se sont multipliés.
C’est ainsi qu’aujourd’hui, un peu partout dans le monde on peut goûter les cuisines de
différents pays, avoir accès à la littérature ou au cinéma de toute la planète… La
mondialisation a donc rendu plus accessible la diversité culturelle internationale.
Mais paradoxalement, la mondialisation a aussi tendance à homogénéiser les cultures
mondiales. En effet, certains particularismes culturels tendent à disparaître au profit de la
mondialisation. Certaines cultures s’imposent, d’autres disparaissent. C’est ainsi
qu’aujourd’hui, le cinéma américain devient partout dans le monde une référence, parfois au
détriment des industries cinématiques locales.

6- Les conséquences de la mondialisation :

La mondialisation est un phénomène complexe, profond et global. À ce titre, elle a donc une
influence considérable sur la réalité des sociétés contemporaines et des conséquences
marquées dans presque tous les domaines

6.1- Les conséquences économiques de la mondialisation : Les conséquences les plus


visibles de la mondialisation sont sans doute celles qui touchent au monde économique.
La mondialisation a entraîné une nette augmentation des échanges commerciaux et
économiques, mais également une multiplication des échanges financiers.
Cette accélération des échanges économiques a été à l’origine d’une forte croissance
économique mondiale. Elle a permis un développement industriel global rapide. Selon
certains analystes, la mondialisation a aussi contribué à améliorer les conditions
économiques globales, en créant de nombreuses richesses économiques.
Toutefois, cette croissance économique tirée par la mondialisation ne s’est pas faite sans
éveiller les critiques. Les conséquences de la mondialisation sont loin d’être homogènes :
inégalités de revenus, de développement, dégradation des termes de l’échange. Certains
acteurs (pays, entreprises, individus) bénéficient plus des phénomènes de mondialisation,
tandis que d’autres sont parfois perçus comme les « perdants » de la mondialisation

6.2- Les conséquences de la mondialisation sur l’environnement : De nombreux critiques


ont aussi mis en évidence que la mondialisation a des effets négatifs sur l'environnement.
Ainsi, le développement massif du transport qui a été à la base de la mondialisation est
aussi responsable de sérieux problèmes environnementaux :émissions de gaz à effet de
serre, réchauffement climatique, pollution de l'air La croissance économique mondiale et
la productivité industrielle qui sont à la fois le moteur et les conséquences principales de
la mondialisation ont aussi des conséquences environnementales majeures: déplétion des
ressources naturelles, déforestation, destruction des écosystèmes.

9
Chapitre 2 : Les investissements directs étrangers comme
indicateur de la Mondialisation

1- Définition

o IDE est bénéfique pour les pays d’origine et pour les pays d’accueil, ils correspondent
aux différentes opérations financières destinées à agir sur la gestion d’entreprises
implantées dans un pays différent de celui de la maison mère. (Manuel de Balance des
Paiements du FMI)

o L’IDE n’est pas seulement une source complémentaire de capital pour les pays en
développement qui se tarit mais également un moyen de transfert de technologies
nouvelles, d’actifs incorporels tels que des compétences en matière d’organisation,
de gestion et de réseaux de commercialisation. ( M.Ben Abdallah & R.Meddeb, 2000)

2- Les types des IDE :

On a deux types des IDE :


2.1- IDE Horizontal :
Lorsqu’une firme décide d’acquérir ou de créer une filiale qui produit des biens ou
services identiques et qui est déjà implanté dans le pays. (il est plus facile pour la
firme de pénétrer le marché étranger).

2.2- IDE Verticale :


Lorsqu’une firme décide d’acquérir ou de créer une filiale qui produit des biens ou
services complémentaires à sa production (elle s’agit souvent à une filiale qui réalise
l’une des étapes de la production finale de la firme).

3- Evolution des IDE au Maroc

En 2018, l’IDE au Maroc s’est inscrit en hausse, atteignant son plus haut niveau des
dix dernières. La France traditionnellement au premier rang, prend en 2018 la seconde place
du classement des pays investisseurs au Maroc.

10
Source : IDE au Maroc et la position bilatérale en 2018

Figure 1 : Investissements directs étrangers au Maroc 2008-2018

4- Les stratégie d’attraction des IDE au Maroc

Le Maroc a développé une stratégie efficace d’attraction des IDE qui lui permet
aujourd’hui de se positionner parmi les meilleurs pays africains bénéficiaires de l’IDE. Pour
ce faire le Maroc a entamé la réalisation d'un certain nombre d'actions en vue de promouvoir
des investissements privés principalement étrangers.

Ainsi le Maroc a été amené à entreprendre la réforme et l’actualisation d'un certain


nombre
de textes, et ce en vue de contribuer à la réalisation de quelques objectifs d'ordre économique.
L’important de ces réformes, a concerné la prudence macroéconomique, l'ouverture
économique et la libéralisation des différents prix au niveau des marchés domestiques.
L'objectif étant l'amélioration du niveau de l'investissement privé national et étranger,
ainsi que le renforcement de l'attractivité du Royaume vis-à-vis des investisseurs étrangers.
Dans ce cadre, la réforme de ces textes s'est concrétisée à travers différentes mesures et qui
sont de deux sortes : mesures internes et qui concernent les équilibres macro-économiques et
la mise à niveau de l’économie marocaine et mesures institutionnelles qui consistent en la
création d’un climat économique, social et politique favorable et propice aux investissements
aussi bien nationaux qu’étrangers.

Aussi, et parallèlement à la réforme et à l’actualisation entamées pour un certain nombre

11
de textes et de loi touchant les domaines institutionnel, juridique et socio-économique, le
Maroc a entrepris l’adoption et la réalisation des stratégies de développement des secteurs
jugés prioritaires et à d’autres secteurs qui constituent des leviers essentiels, en termes,
d’atouts et de potentialités dont ils disposent, d’une part et en termes d’avantages
économiques d’autres part.

5- Les Déterminants des IDE au Maroc

Dans l'ambition de devenir une des destinations privilégiées des investissements


directs étrangers (IDE), le Maroc fait appel à tous ses atouts pour séduire les entreprises
internationales. C'est un défi que le pays a choisi de relever il y a quelques années et il ne
cesse d'en tirer profit. Si maintenant les investissements augmentent d'année en année, c'est
surtout grâce à la politique globale établie par le Maroc sur les études économétriques des
facteurs d'investissement, et qui s'appuie principalement sur le facteur « ressources humaines
» qui n'est pas absent, mais peu déterminant, d’autres facteurs entrent en équation afin
d’expliquer le plus possible la tendance des IDE au Maroc.

5.1- Le capital humain


La qualité des ressources humaines peut être considérée comme une condition
nécessaire à l'investissement, qu'il faudra satisfaire d'une manière ou d'une autre, et en cas de
difficulté, comme un problème posé et à résoudre, Au Maroc, la population est estimée à
37,46 millions d'habitants, (avec 62,3% hommes sont actifs et 16,6% femmes actives).
[Rapport d’HCP, 2022].
Les investisseurs étrangers peuvent être plus exigeants sur la qualité des ressources
humaines, car ils ont des références plus élevées pour les standards de qualifications et les
normes de qualité de production et de productivité. Les secteurs de haute technologie se
préoccupent davantage en amont de la qualification des ressources humaines ; par ailleurs,
d'autres caractéristiques des ressources humaines que leur formation professionnelle, ou
même que leur qualification, peuvent être prises en compte par les investisseurs au moment de
la décision d'investissement. En effet le Maroc a bien compris l’enjeu, plus que 25 000
ingénieurs par an perspectives 2020, 40 000 lauréats par an issus de l’enseignement supérieur
et plus de 332 établissements de formation professionnelle [Rapport HCP, 2022].

5.2- Les coûts compétitifs


La compétitivité des coûts est une dimension importante de l'attractivité des territoires
nationaux. Les performances des entreprises filiales de firmes étrangères sur les marchés
d'exportation, avec un coût à l’export de 595$ /conteneur le Maroc se positionne en 12éme
place au taux le plus compétitif dans le monde [Rapport de la banque mondiale : Doing
business ,2015], Un salaire moyen s’élève à 327 $/mois et un SMIG de 263 $ / mois, soit 13
,46dhs /heure après l’augmentation en 2014 et 2015 de 10% [V. SOUCHON, 2014]. Le total

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des taxes payées par les entreprises représente 49% de leurs profits, soit le taux le plus
compétitif de la région [Rapport de la Banque mondiale : Doing business,2016].

5.3- Les infrastructures nationales

Le Maroc, 1er en Afrique en matière de qualité des infrastructures selon Global


Competitiveness Index - WEF 2016-2017. Depuis plus d'une décennie, le Maroc a lancé des
projets de grande envergure visant à adapter ses infrastructures aux standards internationaux
afin de suivre l’évolution de son tissu économique, et aussi de faire de ses infracteurs un de
ses points forts :
 Le port Tanger-Méditerranée, mise en service en 2007 est venu compléter un
réseau portuaire déjà composé de 38 ports dont 13 consacrés au commerce extérieur.
 Le réseau autoroutier s’est développé de manière exponentielle permettant de relier
les principales villes marocaines. Il devrait atteindre 3000 km à l’horizon 2030 [Ministère
d’équipement, de transport et de logistique, 2016].
 La plateforme aéroportuaire en fait, et grâce à une politique d’Open Sky, les 17
aéroports internationaux du Maroc sont reliés aux principales capitales économiques et
plateformes d’affaires mondiales.

5.4- La taille de marché

La taille de marché demeure l’un des déterminants traditionnels de l’IDE souvent


identifiés dans la littérature empirique. Si ce déterminant se voit très important dans les pays
développés, il ne manque pas d’importance dans les pays en développement. En effet, un
marché de taille importante avec des perspectives de développement permet d'augmenter les
opportunités de ventes et des bénéfices des FMN et par conséquent, il augmente l'attractivité
des IDE dans le pays. C'est ainsi qu'un niveau important du PIB par habitant est un indice
d’une forte demande domestique qui permet l’exploitation des économies d’échelle. Les
grandes économies sont donc, beaucoup plus susceptibles d'attirer les investissements
étrangers que les petites. Toutefois, il faut souligner que l'importance de la taille de marché est
intimement liée à la stratégie adoptée par la FMN. Dans ce cadre, l'IDE horizontal est
beaucoup plus attiré par la grande taille de marché à laquelle l'IDE vertical est indifférent en
particulier, lorsque la production est totalement destinée à la réexportation. La taille grande du
marché est nécessaire pour l'utilisation efficiente des ressources et l'exploitation des
économies d'échelle.

5.5- L’ouverture commerciale

L’ouverture commerciale indique le degré d’exposition et de participation du pays au


commerce international. L'ouverture peut favoriser les IDE dans la mesure où elle permet aux
filiales étrangères une grande flexibilité quant à l'importation des matières et produits

13
nécessaires à la production et en même temps, présente des facilités et des opportunités
d'exportation de leurs produits. Toutefois, son influence sur l'attractivité des IDE est une
question ambiguë.
Les études de (Harms & Ursprung), (Jensen), (Kandiero & Chitiga), (Demirhan &
Masca) et (Liargovas & Skandalis) constatent que l’ouverture commerciale est positivement
associée avec l’entrée des IDE.

5.1- Coût de la main-d'œuvre

Le coût de la main d’œuvre est un élément principal du coût de production. Il est un


facteur qui peut influencer la décision de localisation des FMN en particulier, celles à la
recherche de la minimisation des coûts de production. En revanche, les firmes étrangères
peuvent parfois, être indifférentes à ce facteur lorsque d’autres facteurs très importants
comme la grande taille du marché et un niveau élevé du capital humain sont présents dans le
pays d'accueil. Toutefois, il faut noter que, le coût de la main d’œuvre n’est pas évalué
uniquement par le niveau nominal des salaires mais, il est lié au rapport salaire-productivité.
Une main-d’œuvre éduquée et qualifiée permette de tirer avantage des effets de débordement
technologiques induits par les investissements étrangers.

5.2- La qualité des institutions

Les études récentes ont tendance à inclure la qualité des institutions parmi les facteurs
qui expliquent la localisation des IDE. Cette variable informe sur le climat général des affaires
dans le pays et peut ainsi, renforcer la confiance ou augmenter l'incertitude des investisseurs
étrangers. Ceux-ci ne semblent pas être prêts à supporter la perte de leurs droits de propriété
intellectuelle ou à supporter les coûts additionnels inhérents à l'exécution inefficace des
contrats et aux obstacles administratifs ou gouvernementaux que peut générer une faible
qualité des institutions. Ainsi, le choix de localisation des firmes étrangères peut être impacté
par les disparités institutionnelles qui existent entre les pays d'accueil. Dans ce cadre, (Alfaro,
et al., 2006) suggèrent que le retard institutionnel est un motif principal qui décourage les
mouvements des capitaux des pays riches vers les pays pauvres. De même, (Rodrik &
Subramanian, 2003) ont souligné le rôle important des institutions dans l'attractivité des IDE
notamment, celles qui protègent les droits de propriété et assurent l'application efficace des
contrats. Concernant les études empiriques consacrées à cette question, les résultats ne sont
pas convergents.

6- Les facteurs d’attractivité et les opportunités d’investissement au


Maroc

Les investissements directs étrangers sont généralement attirés par les caractéristiques
économiques fondamentales des pays d’accueil, il est tout de même important de noter que Le
Maroc présente des opportunités intéressantes pour les investisseurs étrangers.

14
6.1- Une situation favorable aux affaires

Une stabilité macroéconomique est associée à une croissance plus forte pour un taux
donné d’investissement (domestique et étranger). L’interprétation de ce constat est qu’une
saine gestion macroéconomique (avec par exemple un taux d’inflation limité) crée un
environnement général plus sûr pour les investisseurs, favorisant ainsi la croissance.
Simultanément, la stabilité macroéconomique, comme la stabilité politique, est un des
déterminants majeurs de l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers. L’idée semblait
donc acquise que des facteurs en nombre limité, tels le capital humain, l’ouverture
commerciale, le niveau de revenu par tête et la stabilité macroéconomique, jouaient un rôle
déterminant.
La recherche de la stabilité macroéconomique constitue l’élément essentiel de
l’organisation institutionnelle de la politique économique au Maroc et ce depuis 1998 (Nezha
yamani, 2012). En effet, l’économie marocaine a renoué avec des indicateurs macro-
économiques stables et performants permettant un retour graduel à la croissance économique.

6.2 Disponibilité et qualification des ressources humaines

Le Maroc a en sa possession un réservoir de ressources humaines important, par


ailleurs et pour s'adapter à des enjeux économiques, sociaux et environnementaux en
constante évolution, notre pays a engagé un programme ambitieux en matière de formation,
en vue de doter les entreprises des compétences nécessaires à leur développement. A cet effet,
on peut noter qu’Au Maroc, les ressources humaines constituent un atout majeur au service de
l'investissement compétitif et de la création de valeur ajoutée.

6.3 Proximité géographique des marchés potentiels

Le Maroc à l’instar des autres pays méditerranéens, bénéficie d’une position


géographique stratégique pour la mise en valeur de son potentiel d’investissement, avec sa
proximité avec l’Europe, l’Afrique et les pays arabes. Cette remarquable position devrait en
effet favoriser les investissements étrangers orientés vers l’exportation et lui permettre de tirer
avantage pour attirer les capitaux étrangers.

6.4 Disponibilité des ressources naturelles

La disponibilité des ressources naturelles représente un atout pour l’économie


nationale. En effet, contrairement aux idées reçues, le Maroc a été plutôt bien doté par la

15
nature avec plusieurs richesses naturelles. Si certaines sont déjà exploitées, d’autres sont à
explorer ou à optimiser (labry & andre, 2001).

6.5 Développement des infrastructures

Depuis plus d’une décennie, le Maroc a mis en œuvre des projets structurants de vaste
envergure. Cette impulsion est donnée dans l’optique de s’aligner aux standards
internationaux. Conscient de cela, et pour mieux capter les IDE, le Maroc maintient le cap des
investissements pour accroître son offre en infrastructures. A titre illustratif, il convient de
citer les grands travaux dans les domaines suivants : télécommunications, zones d’activités
économiques (zones franches, Technoparc, etc.), réseaux routiers et ferroviaires, aéroports, et
ports.

6.5.1- Infrastructures routières : Le réseau routier marocain est le meilleur du Maghreb


et l’un des meilleurs d’Afrique.

6.5.2- Infrastructures aéroportuaires : Depuis l’intronisation de Sa Majesté le Roi


Mohammed VI, l’aérien a connu des avancées majeures et incontournables. Aussi,
l’entrée en vigueur en 2006 de l’accord du ciel ouvert (Open Sky) en est le
meilleur exemple.

6.5.3- Infrastructures ferroviaires : Le développement des infrastructures ferroviaires a


été très palpable depuis l’intronisation de Sa Majesté. Un succès qui a donné
l’impulsion à la signature de nouveaux contrats-programmes en février 2010, pour
le lancement d’une première ligne TGV au Maroc.

6.5.4- Infrastructures de télécommunications : Le Maroc a opté pour le


développement de ses infrastructures de télécommunications aux normes
internationales. Ainsi, avec trois opérateurs globaux (fixe, mobile, Internet et
data), le secteur des télécommunications au Maroc enregistre chaque année une
activité intense et soutenue.

6.5.5- Zones-franches et logistique portuaire : Le port Tanger-Méditerranée, entré en


service en 2007 avec une capacité globale de 3 millions de conteneurs (8 millions
en 2016) et une offre immobilière professionnelle de plus de 2 000 hectares, est
venu compléter un réseau portuaire déjà composé de 11 ports répondant aux
standards internationaux. Ajoutant à cela, Le Maroc dispose de deux zones
franches opérationnelles situées à Tanger, au Nord du Maroc, à 15 km du Sud de
l´Europe. La Zone Franche du Port de Tanger et la Zone Franche d'exportation de
Tanger.

16
6.6 Stabilité politique
Le Maroc jouit d’une bonne stabilité sur le plan politique. Malgré une situation
sécuritaire régionale préoccupante, en raison de l’activisme des cellules terroristes au cours de
l’année 2013, la situation sécuritaire du Maroc a été maîtrisée. En effet, le pays a renforcé ses
services de sécurité en termes de ressources humaines et de moyens logistiques, et a aussi
assuré la sécurité au niveau de ses frontières pour lutter contre la montée du terrorisme.
Cependant, on peut dire que la stabilité politique du Maroc a favorisé sa notation en termes de
risque-pays permettant ainsi de promouvoir l’attractivité du Pays (Bakhti Jamal, 2019).

7- Politiques de développement sectoriel des IDE au Maroc

Depuis le début de la décennie 2000, le Maroc s’est engagé dans un ambitieux


programme de réformes structurelles dans plusieurs domaines notamment les secteurs
d’activités à haute valeur ajoutée ainsi que les secteurs de services à fort potentiel d’emploi.
Cette politique a pour but de donner une vision claire et un signal fort aux investisseurs sur les
opportunités d’investissements qu’offre le pays.

7.1 Secteur touristique

Plusieurs actions et réformes ont été adoptées en vue d'encourager les investisseurs
étrangers et les groupes touristiques internationaux à investir dans ce secteur ont pour
objectifs de classer le Maroc parmi les 20 premières destinations touristiques au niveau
mondial.
PLF-2023. Ammor : le Maroc vise 26 millions de touristes d'ici 2030. Le budget
prévisionnel alloué au département du tourisme se chiffre à plus de 691,7 millions de
dirhams (MDH) en 2023, a indiqué, lundi à Rabat, la ministre du Tourisme, de l'artisanat et
de l'économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor.1
Dans cet entretien, Fatim-Zahra Ammor dévoile ses ambitions pour le secteur
touristique, en s’appuyant sur la feuille de route stratégique de son ministère, visant à doubler
le nombre de touristes à l’horizon 2030.
Aujourd’hui, nous sommes heureux de constater les résultats de tous les efforts menés
en commun, à commencer par la mise en œuvre du plan d’urgence. À fin novembre 2022,
nous avons pu récupérer 81% de nos arrivées touristiques malgré la fermeture des frontières
pendant les cinq premières semaines de l’année. Si l’on se place à périmètre constant, c’est à
dire depuis l’ouverture des frontières à fin novembre, nous sommes sur l’équivalent de 91%
de reprise en termes d’arrivées aux frontières, et 120% en termes de recettes, ce qui est
extrêmement encourageant quant aux perspectives de notre secteur. Par ailleurs, nous ne
pouvons parler de 2022 sans mentionner l’incroyable promotion dont a bénéficié la «
1
: https://leseco.ma/

17
destination Maroc » grâce à l’exploit historique des Lions de l’Atlas lors de la Coupe du
monde au Qatar. Aujourd’hui, les recherches sur le Maroc et les intentions de visites sont
telles que nous ne ménagerons aucun effort pour convertir cet élan planétaire en arrivées
touristiques concrètes sur le court, moyen et long terme. Pour vous donner quelques chiffres,
le Royaume a été mentionné, depuis le début de la compétition, 17 millions de fois sur les
réseaux sociaux, comparé à 500.000 mentions en moyenne sur une année normale.
Pour l’année 2023, tous les facteurs clés de succès sont réunis pour nous permettre
d’atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes déjà fixés. La feuille de route
stratégique que nous nous apprêtons à lancer – et qui englobe l’ensemble des leviers de
compétitivité – nous permettra d’atteindre notre vision qui est de doubler nos arrivées à
l’horizon 2030. Parallèlement, il s’agit non seulement du moment touristique inédit et de la
notoriété de notre destination qui n’est plus à démontrer – et qui se cristallise par de fortes
intentions de visiter le Royaume – mais aussi, des potentialités touristiques dont regorge la «
destination Maroc ».

7.2 Secteur énergétique

Le développement des énergies renouvelables, s’inscrit au cœur de la politique


énergétique nationale, laquelle s’oriente vers une diversification des sources
d’approvisionnement en énergie en portant à l’horizon 2020 la participation des énergies
vertes à 42% de la puissance électrique installée totale.
L’efficacité énergétique, parallèlement au développement des énergies renouvelables,
constitue une priorité dans la stratégie énergétique nationale : l'ambition est d'économiser 12%
de la consommation d'énergie en 2020 et 15% en 2030. Dans cette perspective, des plans
d'actions d'efficacité énergétique ont été mis en place dans tous les secteurs clés, en particulier
les transports, l'industrie et le bâtiment.
Le Maroc accorde un intérêt particulier à l’efficacité énergétique, dans le cadre de son
modèle de développement socio-économique, eu égard à son rôle en matière de renforcement
des droits fondamentaux des citoyens, de protection de l’environnement, de préservation de la
santé publique, de réduction de la dépendance énergétique et de la rationalisation du budget
de l’Etat. Ainsi, l’efficacité énergétique constitue le deuxième pilier du modèle énergétique
marocain. Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, Que Dieu L’Assiste, a adressé un Message
Royal aux participants aux Assises Nationales de l’Energie, tenues le 6 mars 2009, dans
lequel le SOUVERAIN a hissé l’efficacité énergétique au rang de priorité nationale. Ci-après
l’extrait du Message Royal : « Si ces Assises sont un moment de partage et d’échange de
points de vue, elles doivent également marquer un temps fort de mobilisation autour de
l’efficacité énergétique qui constitue aujourd’hui avec les énergies renouvelables une
nouvelle révolution dans le champ énergétique de par les nouvelles technologies et les
nouveaux comportements sociétaux qu’elles impliquent. Compte tenu du développement
considérable que ces nouveaux gisements énergétiques seront appelés à connaître, ils
doivent être dès aujourd’hui adoptés et intégrés dans les décisions d’investissement et de

18
choix technologiques dans l’ensemble des secteurs clés, notamment l’industrie, le bâtiment
et les transports. »2

7.3 Secteur agricole

Le Maroc a mis en place la stratégie des « Génération Green » et l’accompagnement


de la transition vers une DÉCARBONATION et économie verte3 pour attirer les IDE.
Rappelant le rôle stratégique des secteurs de l’agriculture, de la pêche et de
l’agroalimentaire et leur résilience face à la crise liée à la pandémie, le programme du
gouvernement a mis l’accent sur la pertinence du choix stratégique prôné par le Maroc qui a
accordé une place centrale au secteur agricole.
Avec son plan de relance 2021-2023, le Maroc s’oriente résolument vers l’économie
verte. En effet, pour faire face aux exigences du marché et aux contraintes de compétitivité
liées notamment à l’instauration imminente d’une taxe carbone aux frontières européennes, le
Maroc ambitionne de développer une industrie nationale innovante, décarbonée, et
compétitive. Pour réussir cette relance, les entreprises marocaines, toutes tailles et secteurs
confondus, devront revoir leur mode de production et de consommation en investissant dans
l’économie verte, synonyme de résilience, modernisation et croissance durable.
Qu’il s’agisse d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique ou efficacité des
ressources, de nombreuses entreprises peuvent témoigner aujourd’hui de l’impact positif de
tels investissements sur leur rentabilité, la qualité de leurs produits, leur conformité aux
exigences réglementaires, ou encore leur image de marque. Afin de faciliter l’accès à
l’information et stimuler l’écosystème vert, le Cluster Solaire, en partenariat avec l’AMEE, a
élaboré ce guide qui permet de consulter les offres de financement et d’appui répondant d’une
part, aux besoins des entreprises qui souhaitent améliorer leur compétitivité en investissant
dans l’économie verte, et d’autre part, aux entrepreneurs et fournisseurs de technologies et
services verts qui visent à accélérer l’industrialisation ou la mise sur le marché de leur offre
de solutions. Au fur et à mesure de l’évolution de ces mécanismes ou de l’introduction de
nouvelles offres, ce guide sera mis à jour dans le cadre d’une plateforme digitale.

2
: https://www.mem.gov.ma/
3
: GUIDE DES PROGRAMMES DE FINANCEMENT ET D’APPUI POUR LES ENTREPRISES MAROCAINES.

19
8- Avantages et les risques4

8.1 Les avantages des investissements directs étrangers :

8.1.1 L’intérêt pour les entreprises :

Elément moteur de la multinationalisation des entreprises, les investissements directs


étrangers offrent un certain nombre d’avantages aux entreprises. Ils leur permettent entre
autres d’augmenter leur productivité, et ainsi leur chiffre d’affaires, et de conquérir de
nouveaux marchés qui sont difficiles à pénétrer par le biais seul des exportations.
Investir dans un autre pays permet essentiellement de bénéficier d’une réduction des
coûts à travers une main d’œuvre moins coûteuse, des matières premières moins onéreuses et
l’optimisation fiscale. Les entreprises françaises peuvent aussi faire des IDE pour avoir un
contrôle accru sur leur réseau mondial de production, de distribution et d’approvisionnement.
Les IDE constituent en outre un moyen de diversification des avoirs d’une entreprise
en dehors de son pays d’origine. Ceci augmente son rendement.
8.1.2 L’intérêt pour les pays d’accueil :

Les IDE constituent un important catalyseur de croissance économique pour les pays
hôtes. Les actifs productifs investis ont des impacts immédiats sur l’économie locale à travers
la :

 Promotion des exportations : dans le cadre des IDE, le pays d’accueil sert de plateforme
pour réexporter les produits finis vers le pays d’origine ou vers d’autres pays.
 Augmentation de la compétitivité des bénéficiaires : les IDE permettent aussi d’augmenter
la compétitivité des entreprises locales en les concurrençant.
 Création d’emploi : les IDE créent de l’emploi dans les pays hôtes. En fonction de leur
nature, le nombre d’emplois créés varie. Celui-ci est moins élevé dans le cas des IDE
capitalistiques basés sur les matières premières. Par contre, il est plus important dans le cadre
des investissements étrangers axés sur l’industrie manufacturière. Les emplois créés sont
d’autant plus importants qu’il s’agisse d’une fusion acquisition ou d’une entreprise
nouvellement créée.
 Transfert d’idées, de technologies et de compétences : les investissements directs étrangers
offrent un autre avantage de taille : le transfert d’idées, de technologies et de savoir-faire.
Aujourd’hui, une grande partie des activités de R&D se déroule en Europe, en Asie et en
Amérique du Nord grâce aux IDE.

4
: https://entreprise-etranger.com/

20
Les principales innovations relatives aux équipements, produits, techniques commerciales et
modes de gestion émanent des multinationales localisées dans ces pays. On assiste aussi à
un transfert de compétences des cadres expatriés aux travailleurs locaux. Les entreprises
bénéficiaires bénéficient en outre de conseils en matière de gestion, de comptabilité ou
juridiques de la part des investisseurs.
Une fois formés, les travailleurs locaux peuvent être amenés à offrir leurs services aux
entreprises locales. Ce qui contribue à améliorer davantage l’économie du pays hôte.

 Création de nouvelles sources de revenus fiscaux : les IDE créent de nouvelles sources de
revenus fiscaux tant dans les pays développés que dans les pays en développement.
Malheureusement, dans certains pays d’accueil, notamment les paradis fiscaux, cet avantage
est compensé par des incitations fiscales mises en place par le gouvernement local.

8.2 Les risques des investissements directs étrangers :

8.2.1 Pour les entreprises

Investir dans un autre pays n’offre pas toujours que des avantages. Il existe aussi des
risques auxquels il faut se parer :

 Des risques opérationnels : investir dans un autre pays signifie opérer dans un
environnement étranger où le cadre juridique peut être flou, les pratiques comptables et
commerciales peuvent être différentes et où la corruption peut être au rendez-vous.
 Des risques économiques et politiques liés à la fluctuation du taux de change et à
l’instabilité du contexte économique et politique du pays hôte.

8.2.2 Pour les pays d’accueil

Les investissements directs étrangers peuvent aussi présenter quelques inconvénients dans
les pays d’accueil :
 Des risques sur la souveraineté du pays : une influence politique et économique trop
importante exercée par les investisseurs directs peut mettre en péril la souveraineté du pays.
L’Etat peut perdre en partie le contrôle sur les ressources stratégiques. Ce qui représente un
risque sur la sécurité nationale.
 La baisse de la compétitivité des entreprises locales : une propriété étrangère excessive
dans les entreprises stratégiquement importantes peut faire perdre l’avantage concurrentiel du
pays. On peut assister à une asphyxie des entreprises locales au profit des grandes sociétés
multinationales.

21
 Une répartition inéquitable des bénéfices : les investisseurs étrangers peuvent transférer les
bénéfices générés par leur investissement vers leur pays d’origine au lieu de les réinvestir
dans l’économie locale.
 Des risques financiers : une forte dépendance aux IDE peut amener un Etat à faire des
sacrifices financiers. C’est le cas du Royaume-Uni qui a dû baisser son impôt sur les sociétés
de 20% à 17% pour retenir les investisseurs étrangers.
 Risque de corruption des autorités : des responsables politiques peuvent faire des
concessions ou privilégier certains investisseurs en contrepartie d’une compensation
financière.
 Des risques environnementaux : une exploitation excessive des ressources du pays entraîne
des conséquences désastreuses sur l’environnement.

Chapitre 3 : L’impact des IDE sur l’économie Marocaine

L’IDE au Maroc, marqué par l’effet croissant de la mondialisation, est plus que jamais
au cœur de la compétitivité ; Dans ce contexte international, le Maroc est engagé, au même
titre que d’autre pays en développement, dans une politique promotionnelle qui cherche à faire
de l’investissement étranger, un support stratégique de la croissance économique.
Ce dispositif nécessite de faire face aux principaux défis dont principalement ceux
relatifs à la lourdeur des procédures administratives, et de mettre en place des réformes pour
attirer des investisseurs.

1. Volume et positionnement des IDE


Les investissements au Maroc n’ont connu une augmentation significative qu’à partir des
années 90. La performance du Maroc entre l'année 2001 et 2004 est supérieure à celles de
ses pays voisins.
Cette performance est toutefois relative et s'explique principalement par la réalisation de
privatisations. L'Union Européenne reste la première source d'investissement au Maroc. Par
pays et en termes de projets d'IDE on trouve le classement suivant : France, Etats- Unis et
Espagne.

22
1.1 Evolution des Flux des IDE au Maroc

Base de données d’ANIMA : Les IDE dans la région 2016

Figure 2 : Evolution des flux entrants des ide au Maroc 1990-2014

Le Maroc a connu un essor important des flux des IDE, grâce au démarrage du
processus de privatisation en 1993 et à la conversion de la dette extérieure en investissement.
Cependant, depuis 1996 les IDE au Maroc se caractérise par une certaine irrégularité.
De plus, les flux d'IDE à destination du Maroc ont accusé une baisse en 1998 et en
2000. Et en 2001 Ils ont atteint un niveau record de 30,6 milliards de dirhams, grâce
notamment à l'ouverture du capital de Maroc Telecom. Cette année, (2002) le Maroc a été,
d'après le rapport de la CNUCED, le deuxième pays destinataire d'IDE sur le continent
africain, après l'Afrique du Sud (6,7 milliards de dollars). Les flux entrants des IDE se sont
établies selon l'Office des changes à 13,9 milliards de dirhams (1,6 milliard de dollars) en
2004, soit un recul de 41,8% ou près de 10 milliards de dirhams par rapport à 2003, année
marquée par la cession de 80% du capital de la Régie des Tabacs.
Selon le rapport 2008 de la CNUCED sur l'investissement dans le monde. Le Maroc a
drainé un flux d'investissements directs étrangers (IDE) de l'ordre de 2,57 milliards de dollars
en 2007 contre 2,4 milliards en 2006, il occupe ainsi la 4éme position parmi les pays africains
et la 1re destination des IDE au niveau des pays du Maghreb, enregistrant ainsi entre 2001 et
2007 d'importants flux qui lui ont permis de surpasser nettement les pays de la région.

23
ANNEES 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

IDE 26 070 37 959 27 963 25 250 35 068 26 060 32 092 39 077 36 550 39 012
input

IDE 4 526 14 984 8 687 9 525 21 821 5 282 8 550 11 355 6 615 7 881
output

Flux nets 21 544 22 975 19 276 15 725 13 247 20 778 23 542 27 722 29 935 31 131
d'IDE
Source : Office des changes 2016

Figure 3 : Tableau d’évolution des IDE au Maroc (2006-2015) en millions de


dirhams

A partir des données du tableau 3 et selon le rapport de la CNUCED 2012, on constate


qu’après trois années successives de baisse, les flux vers le Maroc ont affiché une forte
progresse de 60% en 2011, s’établissant à 2568 millions de dollars entre 1574 millions de
dollars en 2010. En effet, sur la période 2009-2013, qui est caractérisée par les troubles
politiques et sociaux traversés par certain pays d’Afrique du Nord (Printemps Arabe de 2011),
est marquée par une augmentation, grâce de la monté en puissance de certaines activités
industrielles telle que l’agroalimentaire ; l’automobile et l’aéronautique

En 2015, Le flux d'investissements directs étrangers entrants au Maroc a été l'an


dernier un des plus élevés de la dernière décennie, selon les statistiques provisoires de l'Office
des changes du Maroc. Ceux-ci se sont élevés à 39,012 milliards de dirhams, soit 3,6 milliards
d'euros (1000 dirhams = 93 euros) contre 36,550 milliards de dirhams en 2014, un chiffre en
progression de 6,7%. Ce flux représente plus de 3,5% du PIB, ces investissements sont
concentrés dans l'automobile et l'aéronautique.

Selon d’Office des Changes, Le flux des Investissements directs étrangers (IDE) au
Maroc s’est bonifié de 12 % à 23,7 milliards de dirhams au titre de l’année 2017, contre 21,1
milliards de dirhams en 2016, Cette évolution provient de la chute des dépenses de 57,8 % à
environ 6 milliards de dirhams, plus lourde que celle des recettes (-16 % à 29,7 milliards de
dirhams), explique l’Office des changes dans sa note sur les indicateurs mensuels des
échanges extérieurs pour l’année 2017.

24
1.2 Evolution des IDE au Maroc en 2020

A fin mars 2020, le flux net des Investissements Directs Etrangers (IDE) atteint
4.238MDH contre 3.943MDH un an auparavant, soit une hausse de 295MDH ou +7,5%. Ce
résultat s’explique par une baisse des dépenses des IDE de 41,6% ou -1.644MDH
(2.304MDH contre 3.948MDH) plus importante que celle des recettes (-1.349MDH ou -
17,1%) Au titre des trois premiers mois de l’année 2020, le flux net des Investissements
Directs Marocains à l’Etranger (IDME) baisse de 1.506MDH (1.159MDH à fin mars 2020
contre 2.665MDH une année auparavant). En effet, les investissements directs marocains à
l’étranger atteignent 2.464MDH à fin mars 2020 contre 3.277MDH à fin mars 2019, soit une
baisse de 24,8%. En revanche, les cessions de ces investissements ont plus que doublé
(+693MDH).

1.3 Evolution des IDE au Maroc en 2021

Les recettes au titre des investissements directs étrangers (IDE) ont enregistré une
hausse de 22,7% en 2021 à 31,9 milliards de dirhams (MMDH), soit l’équivalent de 2,5% du
PIB contre 2,3% en 2020, indique le rapport annuel de Bank Al-Maghrib (BAM) sur la
situation économique, monétaire et financière.
Malgré le contexte d’incertitudes liées à l’évolution de la pandémie de la Covid-19, les
recettes au titre des IDE ont enregistré une hausse de 22,7% à 31,9 milliards, soit l’équivalent
de 2,5% du PIB contre 2,3% en 2020, et une moyenne de 3,3% au cours des 5 années
précédant la crise, précise ce rapport présenté, samedi au Palais Royal de Rabat, au Roi
Mohammed VI, par le Wali de BAM, Abdellatif Jouahri.
En parallèle, les dépenses au même titre se sont quasiment stabilisées à 12,6 MMDH
après un recul de 30,2%, le flux net des IDE ressortant ainsi en expansion de 43,6% à 19,4
milliards
1.4 Evolution des IDE au Maroc en 20225

 L’augmentation des flux net des IDE au Maroc à fin octobre 2022 de 50,5% (soit de
+7.331 MDH).

Selon l’Office des changes

5
: https://www.h24info.ma/

25
Figure 4 : Graphique d’évolution des investissements directs étrangers au Maroc

A fin octobre 2022, les recettes des investissements directs étrangers (IDE) ont
enregistré une hausse de 33%, soit de +8.051 MDH. Ces derniers étaient de 32.479 MDH à
fin octobre 2022, contre 24.428MDH à fin octobre 2021, indique le Département des études et
des statistiques de l’Office des changes, dans son bulletin mensuel pour le mois d’octobre.

En parallèle, les dépenses affichent une hausse de 7,3%, soit de +720 MDH. Ainsi, le
flux net des IDE a augmenté de 50,5%, soit de +7.331 MDH, passant de 14.520 MDH à fin
octobre 2021 à 21.851 MDH à fin octobre 2022.
Les investissements directs marocains à l’étranger (IDME) se situent, eux, à 15.266
MDH à fin octobre 2022, affichant une hausse de 8,6%, soit de +1.209MDH par
rapport à la même période de l’année précédente, ajoute la même source.

2. Evolution des IDE au Maroc par secteur d’activité :

Figure5 : Evolution des IDE au Maroc par secteur

Source : office d’échange 2013

26
Sur le plan sectoriel, les industries manufacturières (26% du total des IDE) ont été les
plus attractifs en 2012, en enregistrant 8,3 milliards de dirhams, soit une hausse de 36% par
rapport à 2011. Au niveau des industries manufacturières, l’industrie automobile attire le plus
d’IDE (22% du total des IDE en 1021), suivie de l’industrie alimentaire (5%). Au niveau de
l’énergie, les investissements étrangers ont plus que triplé en un an, atteignant 5,3 milliards,
après 1,7 milliard en 2011. Représentant 17% du total des IDE, ce secteur devient désormais
le troisième secteur le plus attractif des IDE au Maroc, après l’immobilier. Pour sa part, le
secteur des activités financières et d’assurance a connu une progression de 68%, en attirant
4,8 milliards de dirhams d’IDE en 1021. Inversement, l’immobilier et le tourisme
(respectivement 15% et 5% du total des IDE) ont connu un recul des entrées d’IDE de 3% et
35% respectivement.

2.1 Evolution des IDE au Maroc par secteur d’activité en 2021


Trois secteurs accaparent 55,6% du flux des investissements directs étrangers au
Maroc, qui se sont appréciés de 43,6% en 2021 à 19,4 milliards de DH. Il s'agit de
l'immobilier, des industries manufacturières et des activités financières et d’assurance. La
France a été le principal investisseur dans le Royaume et l’Afrique reste la destination
préférée des investissements directs marocains à l’étranger. Ceux-ci ciblent notamment les
activités financières et d’assurance, les industries manufacturières et les industries extractives.
Plus de la moitié des investissements directs étrangers au Maroc, qui se sont appréciés
de 43,6% en 2021 à 19,4 milliards de DH, a été concentrée sur trois secteurs. Il s'agit des
activités immobilières (27% du total des IDE au Maroc), des industries manufacturières
(17,3%) et des activités financières et d’assurance (11,3%). À eux trois, ils représentent
55,6% du flux net total, contre 61,5% une année auparavant. C'est ce qui ressort du rapport
annuel 2021 sur la Balance des paiements et position extérieure globale du Maroc publié
l’Office des changes. Par pays, la France est le premier investisseur au Maroc en 2021 avec
un flux net de 6 milliards de DH, en hausse de 2,1 milliards en un an. De son côté, le flux net
des IDE en provenance des Émirats arabes unis s’élève à 4 milliards de DH, suivi de la
Grande-Bretagne (2,8 milliards), des Pays-Bas (1,7 milliard) et des États-Unis avec 0,7
milliard. Ces cinq pays accaparent 78,4% du total du flux net des IDE au Maroc en 2021.

 L’Afrique représente 58,5% des investissements directs marocains à l’étranger

De leur côté, les investissements directs marocains à l’étranger (IDME) atteignent 18,2
milliards de DH, soit une hausse de 10,6 milliards sur un an. En parallèle, les cessions de ces
investissements enregistrent une hausse de 10,4 milliards de DH, selon l’Office des changes,
pour atteindre 13,6 milliards. Ainsi, le flux net des IDME enregistre une hausse de 4,5%. Les
IDME sont réalisés principalement dans les activités financières et d’assurance (2,6 milliards

27
de DH). Ces dernières sont suivies des industries manufacturières (2,1 milliards) et des
industries extractives (0,2 milliard). Les principaux pays de destination sont la France (1,4
milliard de DH), la Côte d’Ivoire (1,2 milliard), les États-Unis (0,5 milliard), l’Égypte (0,5
milliard) et le Nigeria (0,5 milliard). « Ces cinq pays représentent 89,5% du total du flux net
des IDME en 2021 », relève l’Office. L’Afrique constitue la principale destination des
investissements directs marocains à l’étranger avec une part de 58,1%, contre 58,5% en 2020
et 57,7% en 2019.

3 IMPACT DES IDE SUR L’ÉCONOMIE :

3.1 Revue de littérature :

L’analyse de l’effet net de l’IDE sur l’emploi dépend, selon Mucchielli (1998), d’un
ensemble de facteurs tels que, la distinction entre l’effet direct et l'effet indirect sur l’emploi,
le mode d’implantation (IDE de création, d’acquisition ou de partenariat), la stratégie suivie
par la FMN (stratégie de marché ou stratégie d’exportation), le secteur d’activité (production
intensive en capital ou en travail), les relations de concurrence ou de complémentarité entre
les firmes étrangères et les entreprises domestiques.

Pour Ibi Ajayi (2006), l’IDE crée des opportunités d’emplois dans les pays hôtes, et ce de
trois façons possibles. La première consiste à employer directement la population pour des
opérations situées au sein de l’économie nationale. La deuxième s’effectue par les liaisons en
amont et en aval : les emplois sont créés dans les entreprises servant de fournisseurs, de sous-
traitants ou de prestataires de services. Le troisième mode de création d’emplois passe par la
croissance économique qui entraîne de nouveaux emplois à l’échelle nationale.
Toutefois, l'effet positif de l'IDE sur l'emploi passe généralement à travers l’impact global des
IDE sur la croissance économique. La contribution de l’IDE à la croissance économique dans
le pays hôte aurait comme conséquence éventuelle l’accélération de la création d’emploi.

3.2 Les effets des IDE sur la croissance économique :

La croissance économique est la principale source de création d'emploi. En effet, la


contribution fondamentale de l'IDE à la création d'emploi réside dans son effet positif sur la
stimulation de la croissance économique, dans le pays hôte, qui, par voie de conséquence,
permettrait une accélération de la création de l'emploi.

Plusieurs études théoriques et empiriques, abordant cette problématique, affirment ce constat

28
en soutenant que l'IDE est un facteur qui influence la croissance économique à travers ses
avantages positifs sur plusieurs variables économiques. Dans le cadre de l’approche
endogène, l'IDE est conçue comme un moyen de stimuler la croissance économique grâce aux
retombées positives (Spillovers) qu'il peut entraîner sur un nombre de variables dans
l'économie d'accueil, en l’occurrence, le transfert de technologies et des connaissances, le
développement du capital humain et l’accélération de l’investissement national (Blomström et
Kokko, 1998 ; Borensztein et al., 1998). L’ensemble de ces avantages de l’IDE favorise la
croissance économique et la création d’emplois (Borensztein et al., 1998 ; De Gregorio, 1992
; Hansen et Rand, 2006 ; Ram et Zhang, 2002).

L'étude de Ben Abdallah & Meddeb (2000) prouve que l'IDE exerce une influence positive
sur la croissance économique lorsque le pays hôte dispose d’un seuil minimum du capital
humain. Dans la même perspective, Bengoa & Robles (2003) constatent que l'IDE peut
générer des externalités positives sur la croissance économique si le pays hôte est doté du
capital humain adéquat, de la stabilité économique et des marchés libéralisés.

3.3 Les effets de l'IDE sur la création d’emplois :

Les retombées positives directes de l'IDE sur l’emploi se produisent dans le cas des IDE de
création (Greenfield) plutôt que dans les prises de contrôle (acquisition ou partenariat)
(Chudnovsky et López, 1999). L’implantation d’une unité de production dans le pays
d'accueil, moyennant une stratégie de marché ou stratégie de rationalisation de la production,
implique l’embauche significative de main-d'œuvre locale. Quant aux effets positifs indirects,
ils sont au moins égaux aux effets directs et probablement beaucoup plus importants
(CNUCED, 1994). Ces effets peuvent se produire lorsque les FMN déclenchent, autour
d’elles, la création de nouvelles activités (fournisseurs, sous-traitants, distributeurs,
concurrents…). Il s’agit des emplois créés à travers des liens en amont (CNUCED, 1994) et
en aval que les filiales étrangères établissent avec les opérateurs locaux dans le pays hôte, ou
également à travers les emplois supplémentaires générés dans les entreprises domestiques
concurrentes.
Chudnovsky et López (1999) avancent que l’importance de l’effet direct des firmes
étrangères sur l’emploi dépend des secteurs d’activité mais, globalement, c’est l’emploi
indirect associé aux effets d’entrainement qui est déterminant. L’IDE industriel semble être
privilégié puisqu’il a l’avantage de créer des emplois directs et indirects significatifs grâce
aux effets d’entrainement tandis que l’IDE de services est souvent peu créatrice d’emplois
indirects.

29
Cela étant, nous pouvons supposer que l’effet de l'IDE sur l’emploi dans le pays d'accueil
est de nature dynamique et peut se dérouler en deux temps. Un premier temps où l’impact
global de l’IDE sur l’emploi est, à court terme, insignifiant, faible ou parfois négatif à cause
des contraintes de concurrence et de perte de parts de marché qu’imposent les FMN aux
entreprises domestiques. Un deuxième temps où cet impact est, à long-terme, positif sur
l’emploi grâce aux retombées positives de l'IDE sur les entreprises nationales et sur
l’économie d'accueil dans son ensemble.

3.4 IDE et transfert technologique :

Cette partie est la plus importante à étudier et développer, car même si on suppose que les
IDE ont un impact positif sur la croissance économique, le taux de pauvreté, ou encore la
productivité des entreprises locales et internes, cet effet n’est pas toujours garanti à cause du
risque de diminution du flux des IDE ou même la disparition du genre d’investissement. Le
transfert technologique donc doit être omniprésent afin de profiter le maximum des IDE pour
les pays d’accueil tel que le Maroc.

Dans un article plus récent les mêmes auteurs insistent sur l’importance relative des FMN
(firmes multinationales) dans l’enseignement supérieur « Bien que le rôle des FMN soit assez
marginal dans l’enseignement primaire et secondaire, l’IDE pourrait néanmoins avoir un effet
visible sur l’enseignement supérieur dans les pays hôtes » (Blomstrom et Kokko, 2003)
Ils expliquent ensuite que l’effet aura lieu lorsque les FMN demandent des personnes
qualifiées. Cette demande qui va encourager les gouvernements à investir davantage dans les
formations de qualification et l’enseignement supérieur de haute qualité. Pas loin de cette
optique Findlay (1978) a proposé un modèle simple pour étudier le transfert de technologie
des IDE entre un pays avancé et un pays en retard, ce qui est le cas général en examinant
certaines caractéristiques d'état d'équilibre, telles que la taille de l'écart technologique entre les
deux pays et la part du capital étranger. Ainsi, l'ampleur des spillovers technologiques est liée
au degré de la possession étrangère du capital social des entreprises locales selon le même
modèle de Findlay.
D'après le modèle de Wang et Blomström (1992), le transfert technologique réalisé par la
FMN s'accompagne d'un coût de transfert (décroissant avec les fréquences des transferts). De
même, des ressources fixes sont affectées à cette activité de transfert technologique. Quant à
la firme domestique, elle supporte un coût d'apprentissage et un investissement fixe, pour
acquérir tout ou partie de la technologie nouvelle de production.

30
D’autre part, Bouoiyour et Toufik (2005), montrent que l’écart technologique qui persiste
entre les firmes nationales et étrangères freine le transfert technologique, cette réflexion ne
s’applique pas aux secteurs à basse technologie (textile, en particulier) que les externalités
positives se produisent, cependant pour les secteurs de haute technologie, il peut s’avérer
nuisible à leurs concurrents marocains.

Alors que M.Azeroual (2016) a essayé d’analyser le transfert technologique et l’impact des
IDEs sur les facteurs clés de l’économie marocaine par pays d’origine des IDE , « Toutefois,
la prise en compte du pays d’origine dans l’analyse de l’effet des IDE sur la PTF (productivité
totale des facteurs) apparaît statistiquement significative et positive dans le cas de la France,
et significative, mais négative dans le cas de l’Espagne et des pays du Golfe. Cette diversité
en matière d’impact s’explique, selon notre premier constat, par la concentration des
investissements émanant de la France dans le secteur industriel, qui est l’un des secteurs
catalyseurs de transfert de savoir, de technologie et de croissance économique » (Azeroual,
2016).

4 Étude empirique :

Ce travail utilise l’approche ARDL de cointégration pour chercher la relation de


cointégration entre l’investissement direct étranger (IDE), l’ouverture commerciale et la
croissance économique au Maroc pour la période 1990-2014. Aussi, nous utilisons le modèle
ARDL pour l’étude de la relation de causalité au sens de Granger entre les variables citées
plus haut. Nous avons étudié la relation de causalité au sens de Granger entre les variables
afin de vérifier, entre autres, les hypothèses de la croissance tirée par l’investissement direct
étranger et de la croissance tirée par l’ouverture commerciale. Sur trois modèles estimés, nous
avons obtenu deux relations de cointégration. Il y a relation de cointégration lorsque les
variables croissance économique et investissement direct étranger occupent le rôle de variable
dépendante. Parmi les résultats obtenus de la relation de long terme, les variables explicatives
force de travail et ouverture commerciale impactent positivement la variable dépendante
croissance économique, alors que la variable explicative croissance économique impacte
positivement l’investissement direct étranger. Pour les résultats de la causalité au sens de
Granger, ils vont dans le même sens que ceux de la relation de long terme, les IDE ne causent

31
pas la croissance économique à court terme, et il y a relation de causalité unidirectionnelle de
court et de longs termes de l’ouverture commerciale à la croissance économique. Nous
concluons qu’au Maroc la croissance économique n’est pas tirée par l’investissement direct
étranger et qu’elle l’est par l’ouverture commerciale.

4.1- Ouverture commerciale, IDE et croissance économique Quelle relation dans le cas
du Maroc ?

Le commerce extérieur et l’IDE sont connus pour être des déterminants importants de
la croissance économique. Le commerce extérieur incite les entreprises à innover et à être
compétitives en ce qui concerne leur savoir-faire et leur technologie. Les exportateurs utilisent
l’innovation et une technologie de production développée afin de conforter leur rôle de sous-
traitant pour les entreprises étrangères ou pour être plus compétitifs sur le marché
international. Les producteurs de substituts de biens importés, face à la compétition des firmes
étrangères exportant sur le marché domestique, se voient obligés d’adopter une production
intensive en capital pour faire face à la rude compétition des firmes étrangères chez qui les
produits sont souvent intensifs en capital. Ainsi, l’impact de l’ouverture commerciale sur la
croissance économique peut être positif à cause de l’accumulation du capital physique et du
transfert de technologie.

Aujourd’hui, la plupart des pays se sont orientés vers l’attraction et la promotion de


l’investissement direct étranger. Il y a presque un consensus concernant les effets bénéfiques
de l’IDE sur les économies d’accueil. En effet, plusieurs organismes internationaux, des
politiciens et une large majorité d’économistes présentent l’IDE comme un promoteur de la
croissance et du développement économique. Du moins sur le plan théorique, les effets
bénéfiques potentiels de l’IDE sont considérés comme substantiels.

En effet, les bénéfices des IDE se concrétisent, non seulement par des entrées de
capitaux pour le pays-hôte, mais aussi par un apport de technologie et de savoir-faire ainsi que
par l’accès à de nouveaux marchés. Dit autrement, grâce aux effets spillovers (retombées
positives) qui se manifestent à différents niveaux, l’IDE peut contribuer d’une façon active à
la croissance et au développement économique. Sur le plan empirique, cependant, les résultats
sont mitigés quant à l’effet réel des IDE sur la croissance économique
Depuis la fin du XXe et le début du XXIe siècle, le Maroc s’est inscrit dans une politique de

32
libéralisation commerciale, en signant plusieurs accords de libre- échange avec plusieurs
partenaires. Ces accords ont boosté les exportations du Royaume, en lui permettant d’accéder
à d’autres marchés et de renforcer sa présence sur les marchés traditionnels. En parallèle, ces
accords ont boosté également les importations du pays.

Disposant d’atouts réels, tels que la proximité géographique par rapport aux pays de
l’Union européenne et une main- d’œuvre disponible à des coûts inférieurs à ceux de l’Union
européenne, le Maroc, en s’inscrivant dans une politique d’attraction de l’IDE, a pu attirer un
volume important d’IDE. Dans ce travail, en étudiant le cas de l’économie marocaine, nous
allons tenter de répondre aux questions suivantes : la croissance économique est- elle tirée par
l’IDE ou est-elle tirée par d’autres variables, telles que l’ouverture commerciale ? Quels sont
les principaux déterminants de la croissance économique ? L’IDE figure-t-il parmi ces
déterminants ? La croissance économique impacte-t-elle ou cause-t-elle l’IDE ? Y a-t-il un
lien entre l’IDE et l’ouverture commerciale ? Afin de répondre à ces questions, nous allons
recourir à la technique ARDL de cointégration pour étudier les relations de cointégration entre
différentes variables dont la croissance économique.

4.2- Source des données et description des variables :

Les variables employées dans ce travail sont la croissance économique (Y),


l’investissement direct étranger (IDE), l’ouverture commerciale (OC), le stock de capital (C)
et la force de travail (T) dans l’économie. Afin d’approcher la croissance économique et
l’investissement direct étranger, nous avons utilisé le PIB et le flux entrant des IDE,
respectivement. Comme dans plusieurs travaux de la littérature, la variable ouverture
commerciale (OC) sera approchée par la somme des exportations et des importations de
marchandises divisées par le PIB. Pour les autres variables, à savoir le stock de capital (C) et
la force de travail (T), ils seront approchés par les variables formation brute de capital fixe et
le pourcentage de la population active, respectivement. La variable formation brute de capital
fixe est utilisée dans divers travaux de la littérature pour représenter le stock de capital, car les
informations sur le stock de capital sont souvent indisponibles. Désormais, la variable stock
de capital sera intitulé capital d’investissement (C).

La source des données est la base de données de la Banque mondiale, intitulée «


Indicateurs du développement dans le monde ». Les données sont annuelles et couvrent la

33
période de 1990 à 2014. Nous avons été contraints d’écourter la période, car les données sur
la variable force de travail ne sont disponibles, en ce qui concerne l’économie marocaine, que
pour la période 1990 à 2014, et, par conséquent, cette période devient elle-même la période
d’étude (2). Dans ce travail, toutes les séries ont été converties en valeur réelle et en unité de
devise locale (dirham). Les séries qui n’étaient disponibles qu’en valeur courante ont été
converties en valeur réelle, en divisant par le déflateur du PIB avec 2007 comme année de
référence. Les séries qui n’étaient disponibles qu’en dollars ont été converties en dirhams, en
divisant par le taux de change officiel.

4.3 La méthodologie économétrique et les résultats empiriques :

4.3.1. Les tests de racine unitaire :

Le test Bounds de l’approche ARDL (3) se base sur l’hypothèse que les variables doivent
être intégrées d’ordre 1 I(1) ou d’ordre 0 I(0). Ainsi, nous avons procédé aux tests de racine
unitaire afin de déterminer l’ordre d’intégration des séries, l’objectif est de s’assurer
qu’aucune des variables n’est intégrée d’orde 2 I(2). Si une des variables est I(2), on ne peut
pas interpréter la valeur de la statistique F fournie par Pesaran et al. (2001). Afin de tester
l’ordre d’intégration des séries, nous avons utilisé deux tests de racine unitaire, le test de
Dickey-Fuller augmenté (ADF) et le test de Phillipes- Perron.

Les résultats obtenus en utilisant les deux tests sont concordants, toutes les séries sont
I(1), sauf la série croissance économique (Y) qui est I(0). Les résultats sont reportés dans le
tableau 1. Mise à part la croissance(Y) qui a rejeté l’hypothèse nulle en niveau, les autres
séries rejettent l’hypothèse nulle de la non-stationnarité en différence première. Ainsi, on a
des variables I(1) et I(0) mais aucune des variables n’est I(2), ce qui constitue le cadre idéal
pour l’utilisation de l’approche ARDL.

34
Tableau 1 : Les tests de racine unitaire (ADF et Phillips-Perron)

Statistique ADF [R] Statistique PP


Séries VC VC
(probabilité) [BW](probabilité)

ln Y -4,917** [0] -2,9919 -4,880** [2] -2,9919


(0,0006) (0,0007)
ln IDE 0,297* [1] -1,9564 0,271* [1] -1,9556
(0,7631) (0,7563)
Δln IDE -6,951* [0] -1.9564 -6,739* [2] -1,9564
(0,0000) (0,0000)
ln C 0,836* [0] -1,9557 0,853* [1] -1,9557
(0,8851) (0,8880)
Δln C -4,622* [0] -1,9564 -4,622* [0] -1,9564
(0,0001) (0,0001)
ln T -1,103* [2] -1,9572 0,629* [2] -1,9557
(0,2362) (0,4342)
ΔlnT -4,863* [1] -1,9572 -2,819* [6] -1,9564
(0,0000) (0,0069)
ln OC -0,641* [0] -1,9557 -0,727* [6] -1,9557
(0,4287) (0,3910)
Δln OC -4,619* [0] -1,9564 -4,650* [7] -1,9564
(0,001) (0,0001)

R est le retard ; VC est la valeur critique à 5 % ; et BW est le Bandwidth.


* modèle sans constante et trend.
** modèle avec constante et sans trend.
*** modèle avec trend et constante.

4.3.2 Le test Bounds de cointégration

La seconde étape sera de tester l’existence d’une relation ou de plusieurs relations de


cointégration entre les variables croissance économique, investissement direct étranger,
ouverture commerciale, capital d’investissement et force de travail. Comme nous pouvons
le constater, nous avons cinq variables, et notre démarche est de travailler sur plusieurs
modèles, l’idée est que chacune des variables occupe le rôle de variable dépendante dans
le modèle.

Cependant, pour des raisons d’interprétation économique (ou de théorie économique)


et aussi pour ne pas sortir du cadre de la problématique que nous avons posée au départ,

35
nous allons nous limiter à trois modèles au lieu de cinq, ce qui signifie que trois variables
seulement vont passer à gauche du modèle et occuperont le rôle de variable dépendante dans
ce dernier, à savoir croissance économique, investissement direct étranger et ouverture
commerciale. Les deux autres variables restantes, force de travail et capital d’investissement,
occuperont le rôle de variable de contrôle dans les trois modèles.

Comme précisé plus haut, pour tester l’existence d’une ou plusieurs relations de
cointégration parmi les variables, nous utilisons le test bounds de cointégration. La méthode
ARDL (test Bounds) de cointégration a été développée par Pesaran et Shin (1999) et Pesaran
et al. (2001). En la comparant aux autres méthodes traditionnelles de cointégration, cette
méthode a trois avantages. Le premier est qu'elle n’impose pas aux variables d’être intégrées du
même ordre d’intégration, les variables peuvent être intégrées du même ordre ou d’un
ordre différent ; autrement dit, elles peuvent être I(1) et I(0) mais jamais d’un ordre supérieur à
un. Le second avantage est que cette méthode est plus efficace que les autres dans les cas où
les échantillons sont de petite taille ; ainsi, elle est plus adaptée à cette étude où nous travaillons
avec un échantillon de petite taille (25 observations). Le troisième et dernier avantage est que la
méthode ARDL fournit des estimations non biaisées des coefficients de long terme (Harris et
Sollis, 2003). Les modèles ARDL utilisés dans ce travail sont les suivants :

Représente l’opérateur du logarithme, Δ est la différence première, et ε est le terme


d’erreur. La première étape dans la méthode bounds ARDL est l’estimation des trois équations
par les moindres carrés ordinaire (MCO). Nous pouvons tester l’existence de relations de
cointégration en menant le test Fisher sur la significativité des coefficients accompagnant les

36
variables en niveau retardées. Le test est H 0 : b1i = b2i = b3i = b4i = b5i = 0 contre l’hypothèse
alternative H 1 : b1i ≠ b2i ≠ b3i ≠ b4≠ b5i ≠ 0 pour i = 1, 2, 3. La valeur de la statistique de Fisher
obtenue sera comparée à deux valeurs critiques fournies par Pesaran et al. (2001). La
première valeur critique est calculée sur la base de l’hypothèse que toutes les variables
présentes dans le modèle ARDL sont intégrées d’ordre zéro I(0), alors que la deuxième valeur est
calculée sur la base de l’hypothèse que les variables sont intégrées d’ordre un I(1).

On rejette l’hypothèse nulle de la non-cointégration si la valeur de la statistique de


Fisher obtenue dépasse la valeur critique de la limite supérieure (4), alors qu’elle est acceptée
si la valeur de la statistique de Fisher est inférieure à la valeur critique de la limite inférieure (5).
Si la statistique de Fisher obtenue est située entre les deux limites inférieure et supérieure, dans
ce cas-là, on ne peut pas conclure.

Pour les retards (p) dans les modèles ARDL conditionnels à correction d’erreur (6),
nous choisissons un retard maximum (7) de 2 et nous utilisons le critère d’information
Schwarz pour déterminer le nombre optimal de retards. Les statistiques de Fisher calculées
sont reportées dans le tableau 2. La notation F(Y/IDE,C,T,OC) nous renseigne sur la variable
dépendante, en l’occurrence Y.

Nous remarquons dans le tableau 2 que quand Y et IDE occupent le rôle de variables
dépendantes, la valeur de la statistique de Fisher dépasse celle de la valeur critique de la
limite supérieure à 1 % ; ainsi, avec un risque de 1 % nous acceptons l’hypothèse alternative
de cointégration dans les deux cas. Dans le cas restant, nous ne pouvons pas accepter
l’hypothèse alternative de cointégration, même avec un seuil de 5 % ; dans ce cas-là, la
statistique de Fisher est inférieure à la valeur critique de la limite inférieure. Ainsi, nous
pouvons conclure qu’il n’y a pas de cointégration.

Tableau 2 : Les résultats du test bounds de co-intégration

La limite La limite
La variable dépendante F-statistique Décision
inférieure I(0) supérieure I(1)
F(Y/IDE,C,T,OC) 8,426415 3,07** 4,44** Cointégré
F(IDE/ Y,C,T,OC) 14,439112 3,74** 5,06** Cointégré
F(OC/ Y,IDE,C,T) 2,174253 2,86* 4,01* Non cointégré

37
4.3.3La relation de long terme et le modèle à correction d’erreur

Une fois que la relation de cointégration est établie, nous estimons la relation de long
terme et le modèle à correction d’erreur accompagnant la relation de long terme. Dans le cas
où la variable dépendante est Y, le modèle à correction d’erreur, associé à la relation de long
terme, est le suivant :

ù , ,   et  sont les coefficients de la dynamique de court terme de la convergence du


modèle vers l’équilibre,  est la rapidité de l’ajustement. Les retards p, q1, q2, q3 et q4 sont
obtenus en minimisant le critère d’information Schwarz.

A partir du modèle ARDL conditionnel à correction d’erreur, nous pouvons calculer les
coefficients de long terme (8). Le tableau 3 présente les coefficients de long terme avec
leurs probabilités critiques pour l’ensemble des modèles où il y a cointégration (modèles 1
et 2). Nous constatons du modèle (1), où la variable dépendante est la croissance
économique, que la variable IDE a un coefficient positif mais non significatif, alors que les
trois autres variables ont des coefficients positifs et significatifs. Nous remarquons que les
deux variables force de travail (T) et ouverture commerciale (OC) ont enregistré les
coefficients les plus importants avec 13,99 et 2 respectivement, et avec une significativité
qui s’élève à 1 % pour les deux. L’autre variable le capital d’investissement est significative à
5 %, mais avec une valeur faible au niveau du coefficient qui est de 0,03 seulement. Ainsi,
nous pouvons affirmer que la croissance économique au Maroc ne s’explique pas par les IDE
mais par la force de travail, l’ouverture commerciale et, à un degré moindre, par le capital
d’investissement. Pour être plus explicite, une augmentation de 1 % de la force de travail et de
l’ouverture commerciale conduira à une augmentation de 13,99 % et de 2 % du PIB réel,
autrement dit de la croissance économique, respectivement. Nous retenons pour le modèle (2),
où la variable dépendante est l’IDE, que le PIB réel, autrement dit la croissance économique

38
(Y), explique les IDE avec un coefficient qui s’élève à 3,68 et qui est significatif à 5%. Pour
être plus explicite, une augmentation du PIB réel (Y) de 1 % mènera à une augmentation de
l’IDE de 3,68 %.

Tableau 3 : Les coefficients de long terme (les variables dépendantes sont Y et IDE
pour les modèles 1 et 2 respectivement).

Coefficients (probabilités)
Variables
Modèle (1) Modèle (2)
-333,8900*(0,0912)
Constante —

3,688133**(0,0150)
ln(Y) —

0,086478
ln (IDE) —
(0,1715)
0,037221*(0,0715) 0,484331**(0,0346)
ln(C)

13,995371***(0,0000) 36,202672
ln(T)
(0,2598)
2,00144***(0,0005) -4,903464
ln(OC)
(0,1104)

(*) (**) (***) Indique une significativité à 10 %, 5 % et 1 % respectivement.

Nous constatons dans le tableau 4, qui présente les modèles à correction d’erreur, que dans les
deux modèles (1 et 2) les termes de correction d’erreur retardés ECT(-1) sont tous significatifs
et avec le signe négatif souhaité, ce qui confirme les relations de cointégration dans les deux
modèles. Cela dit, dans le modèle (1), par exemple, il y a une très forte rapidité
d’ajustement vers l’équilibre avec un coefficient égal à -1,40. Il y a, également, une rapidité
forte pour le modèle (2), mais moins forte que le premier, avec un coefficient égal à-0,47.
Pour être plus explicite, il y a approximativement 47 % du déséquilibre provenant des chocs
des années précédentes qui est corrigé et converge vers l’équilibre de long terme chaque
année pour le modèle (2). Les résultats obtenus des coefficients de la dynamique de court
terme sont affichés dans le tableau 4. Il est à noter pour le modèle (1) que le coefficient de la
dynamique de court terme de la variable force de travail (T) est non significatif, contrairement
à ce qui a été enregistré dans la relation de long terme. Pour les autres variables, il n’y a pas de
grandes différences méritant d’être relevées.

39
Tableau 4 : Modèles à correction d’erreur

Coefficients (probabilités)
Variables
Modèle (1) Modèle (2)
-0,0231 -0,0338
Constante
(0,8784) (0,8192)
0,3083**(0,0414)
ΔlnY —

0,0675
ΔlnIDE —
(0,5737)
0,0677 -0,0947
ΔlnC
(0,2736) (0,1021)
-0,5487***(0,0000)
ΔlnC(-1) —

13,4087 64,9063***(0,0001)
ΔlnT
(0,2758)
ΔlnT(-1) — —
1,7883*(0,0728) -1,5953*(0,0935)
ΔlnOC

-2,6453***(0,0070)
ΔlnOC(-1) —

-1,4041***(0,0000) -0,4712***(0,0000)
ECT (-1)

R² 0,780 0,899
F-statistique 9,502 23,853
Probabilité-F-stat 0,000 0,000
DW 2,272 2,733

4.3.3 Les tests de diagnostic et les tests de stabilité du modèle

Les modèles à correction d’erreur estimés sont globalement bons, comme le montrent
les valeurs obtenues des R² qui sont toutes proches de 1. Concernant les tests de diagnostic qui
sont reportés dans le tableau 5, on constate que les deux modèles réussissent le test
d’hétéroscédasticité et le test de normalité des résidus. Pour le test, d’autocorrélation des
erreurs, le modèle (1) réussit le test, alors que pour le modèle (2) on peut accepter
l’hypothèse d’autocorrélation des erreurs avec un seuil de 10 %. L’autocorrélation des
erreurs dans le modèle (2) peut s’expliquer par l’absence de variables importantes dans le
modèle permettant d’expliquer la variable dépendante IDE, par exemple, des variables
représentant le coût et la qualité de la main-d’œuvre et les variables institutionnelles (stabilité
politique et autres…). Cependant, nous pouvons affirmer qu’avec un seuil de 5 % le modèle
(2) réussit le test d’autocorrélation des erreurs. Concernant le test de spécification du
modèle, en l’occurrence le test Ramsey Rest, il nous permet d’affirmer que le modèle (2)

40
est bien spécifié, alors qu’il laisse le doute s’installer sur la spécification du modèle (1), ce
dernier échoue au test avec un seuil de 10 %, ce qui pousse à croire que le modèle est mal
spécifié et qu’il y a des chances que ce dernier soit spécifié sous une autre forme, notamment
non linéaire. Cependant, le modèle (1) réussit le test de Ramsey Rest avec un seuil de 5 %, ce
qui nous permet d’affirmer que le modèle est bien spécifié.

A partir de l’année 1993, l’économie marocaine a connu une vague de


privatisations d’entreprises détenues par l’État. De 1993 à 2006, les recettes obtenues par
les opérations de privatisation sont de 94 milliards de dirhams, dont 67 milliards
représentant les IDE, soit environ 70 % des recettes de privatisation (9). Nous soulignons
que l’essentiel des recettes de privatisation, environ 72 milliards de dirhams, ont été
enregistrées entre 2000 et 2005, ce qui coïncide avec la période d’instabilité du modèle qui
va de 2001 à 2005. Cela laisse présager que l’impact des recettes de privatisation sur les
IDE est la cause de l’instabilité repérée dans le modèle (2), modèle où la variable dépendante
est l’IDE. Pour être plus explicite, durant la période de l’instabilité un changement
structurel, en ce qui concerne la réaction des IDE aux variations des autres variables du
modèle, s’est opéré à cause du flux des recettesde privatisation pendant cette période.

La solution à ce problème d’instabilité est d’estimer deux échantillons, le premier avant


la période d’instabilité et le deuxième après la période d’instabilité. Cependant, cela n’est pas
faisable pour deux raisons : la première est que dans le cadre de cette méthode nous
travaillons sur plusieurs modèles à la fois, la deuxième est que l’échantillon de cette étude est
limité à 25 observations seulement.

Tableau 5 : Les tests de diagnostic

F-statistique (probabilité)
Test
Modèle 1 Modèle 2

Autocorrélation des erreurs : Breusch-Godfrey 0,6366 3,093


LM (0,5437) (0,0772)
Hétéroscédasticité : Breusch-Pagan-Godfrey 0,9427 1,167
(0,4923) (0,3710)
Normalité des résidus :Jarque-Bera. 2,1792*(0,3363) 1,467* (0,4801)

4,0097 0,032
Ramsey Reset
(0,0637) (0,8585)

* La statistique de Jarque-Bera.

41
4.3.5 La causalité de court et long terme au sens de Granger

Le vecteur du modèle à correction d’erreur servant à étudier la causalité est le suivant :

Les variables incluses dans les modèles (4) à (6) sont celles définies précédemment.
Les équations de (4) à (6) seront estimées par les MCO séparément. Le choix des retards
optimaux p et q est basé sur le critère d’information Schwarz. Selon Narayan et Smyth
(2004), pour étudier la causalité, les modèles où nous avons rejeté l’hypothèse nulle de la
non-cointégration seront estimés avec le terme de la correction d’erreur retardé ECT(-1). En
l’occurrence, les équations où les variables dépendantes sont Y et IDE seront estimées avec
le terme ECT (-1), car on a rejeté l’hypothèse de la non- cointégration dans ces modèles. Et
l’équation où la variable dépendante est OC sera estimée sans le terme ECT (-1), car il n’y a
pas de relation de cointégration dans cette équation. La relation de long terme existante entre
les variables nous indique qu’il doit y avoir au moins une relation de causalité dans une seule
direction, mais elle n’indique pas la direction de cette causalité. Dans cette méthode, on
distingue deux causalités, la causalité de court terme et la causalité de long terme. Toujours
selon Narayan et Smyth (2004), la causalité de court terme est déterminée par les
statistiques F des variables explicatives, alors que la statistique t (de Student) du
coefficient du terme de la correction d’erreur retardé nous indique la causalité de long terme.

Le tableau 6 reporte l’ensemble des résultats sur la causalité de courts et lo ngs t er mes .
En commençant par la causalité de long terme, nous constatons dans le tableau 6 que les
coefficients des termes de la correction d’erreur retardés sont tous significatifs à 1 %, ce qui
implique l’existence d’une causalité de long terme dans les deux équations (4) et (5). Ainsi,
pour l’équation (4), la causalité de long terme opère à travers le terme de la correction
d’erreur de la variable ouverture commerciale (OC), force de travail (T), capital
d’investissement (C), et l’investissement direct étranger (IDE) à la variable croissance
économique (Y). En d’autres termes, les variables ouverture commerciale (OC), force de
travail (T), capital d’investissement (C) et investissement direct étranger (IDE) causent au

42
sens de Granger la croissance économique (Y). Pour l’équation (5) où la variable
dépendante est l’investissement direct étranger, les variables ouverture commerciale (OC),
force de travail (T), capital d’investissement (C) et croissance économique (Y) causent au
sens de Granger la variable investissement direct étranger (IDE).
Concernant la causalité de court terme, reportée dans le tableau 6, nous constatons deux
relations de causalité unidirectionnelle de la variable ouverture commerciale aux variables
croissance économique (Y) et investissement direct étranger (IDE) ; il faut préciser que
l’ouverture commerciale cause l’IDE avec une significativité de 10 % seulement. Il existe
aussi trois liens de causalité unidirectionnelle de la variable force de travail (T), capital
d’investissement et croissance économique à la variable investissement direct étranger
(IDE). Nous ajoutons qu’il n’existe pas de lien de causalité bidirectionnelle entre les
variables.

On parle de causalité forte, lorsque la causalité de court terme est accompagnée par
une causalité de long terme. Alors qu’on parle de causalité faible lorsqu’il y a
causalité de court terme seulement. La figure 2 présente les résultats des liens de
causalité existant entre les variables.

Tableau 6 : Résultats de la causalité de court et de long termes

F statistique
Variables (probabilité)
dépendantes
ECT(-1)
Δln(Y) Δln(IDE) Δln(C) Δln(T) Δln(OC)
[Coefficient]
(probabilité)
0,330 1,285 1,273 6,729*** [-1,4040]***
Δln(Y) —
(0,5737) (0,2736) (0,2758) (0,0076) (0,0000)
4,919* 33,386*** 26,270*** 3,180 [-0,4712]***
Δln(IDE) —
* (0,0000) (0,0001) * (0,0000)
(0,041 (0,093
4) 5)
0,061 0,621 0,224 2,642
Δln(OC) — —
(0,8072) (0,4403) (0,641) (0,1206)
(*) (**) (***) Indique une significativité à 10 % 5 % et 1 % respectivement.

43
 Nous constatons que les IDE ne causent pas la croissance économique à court
terme et que la croissance économique cause les IDE à court et à long termes.
Aussi, l’ouverture commerciale cause la croissance économique à court et à
long termes (causalité forte). Nous concluons que la croissance économique au
Maroc est tirée par l’ouverture commerciale. Nous ajoutons, aussi, qu’il n’y a
pas de relation de causalité unidirectionnelle de court terme de l’IDE à
l’ouverture commerciale. Et nous pouvons affirmer avec une significativité de 5
% qu’il n’y a pas de relation de causalité unidirectionnelle de court terme de
l’ouverture commerciale à l’IDE (10). Ainsi, il n’y a pas de relation de causalité
de court terme entre l’IDE et l’ouverture commerciale au Maroc.

4.4-Constat :

Dans ce travail, nous examinons la relation entre les variables croissance


économique, investissement direct étranger, ouverture commerciale, capital d’investissement
et force de travail pour l’économie marocaine pour la période 1990-2014. En utilisant la
technique ARDL de cointégration, nous cherchons les relations de long terme existantes entre
les variables citées plus haut. Nous examinons aussi la causalité au sens de Granger dans le
cadre d’un VECM, afin de déterminer la direction de la causalité entre les variables.

Pour répondre à notre problématique, trois variables ont retenu notre attention, à
savoir l’investissement direct étranger, l’ouverture commerciale et la croissance économique.
Les résultats montrent qu’il y a cointégration lorsque les variables croissance économique et
IDE occupent le rôle de variable dépendante dans le modèle. Les résultats des relations de
long terme associées aux relations de cointégration ont montré que l’ouverture commerciale
impacte positivement la croissance économique au Maroc, alors que l’impact des IDE sur la
croissance économique est statistiquement non significatif. Nous avons obtenu, également,
que la croissance économique impacte positivement les IDE au Maroc. Pour les résultats de la
causalité au sens de Granger, ils vont dans le même sens que ceux de la relation de long
terme, les IDE ne causent pas la croissance économique à court terme (pas de causalité forte),
et l’ouverture commerciale cause la croissance économique à court et à long termes (causalité
forte). Aussi, la croissance économique cause les IDE à court et à long termes. Cependant, le
recul est nécessaire dans l’interprétation des résultats relatifs à l’effet de la croissance
économique et des autres variables explicatives sur l’IDE, car les tests de stabilité sur le
modèle permettant d’obtenir ces résultats montrent qu’il est affecté par le problème
d’instabilité des coefficients.

44
Nous avons conclu des résultats que l’hypothèse de la croissance économique tirée par
l’ouverture commerciale est vérifiée dans le cas du Maroc, alors que l’hypothèse de la
croissance tirée par les IDE n’est pas confirmée. Nous ajoutons, aussi, qu’il n’y a pas de
relation de causalité de court terme entre l’IDE et l’ouverture commerciale au Maroc.
Nos résultats sont en accord avec quelques travaux de la littérature et diffèrent avec d’autres.
Nos résultats diffèrent avec ceux de Baliamoune-Lutz (2004) qui ont trouvé que la variable
IDE a un impact positif sur la croissance au Maroc, alors qu’ils sont en accord avec les
résultats de Mah (2015), Mansouri (2009) et Hisarciklilar et al. (2006) qui ont trouvé que la
variable IDE n’a pas d’impact sur la croissance économique au Maroc. Pour l’ouverture
commerciale, Mansouri (2009) a trouvé que cette variable n’a pas d’impact sur la croissance,
alors que Mah (2015) a trouvé que l’ouverture commerciale impacte négativement la
croissance économique au Maroc. Ainsi, les résultats obtenus par les deux travaux diffèrent de
nos résultats. Nous n’ajoutons qu’aucun des travaux consultés n’a confirmé l’hypothèse de la
croissance tirée par l’ouverture commerciale ou a obtenu un résultat confirmant l’impact
positif de l’ouverture commerciale sur la croissance économique au Maroc.

45
Conclusion

Aujourd’hui le Maroc occupe la troisième place au rang mondial, bénéficiant d’une


forte dynamique d’investissement. En 2023 Plusieurs investissements se seront consacrés aux
énergies renouvelables, Selon les prévisions du FMI, le Moyen-Orient et l’Asie centrale
enregistreront une croissance de 3,6 % en 2023 contre 3,7% pour l’Afrique subsaharienne.
L’évolution des flux des IDE dans un pays ou une région donnée est fonction de
plusieurs paramètres dont la stabilité politique et économique, le dynamisme des populations
et leur savoir-faire.
Forte expansion des flux d’investissements internationaux a permis l’accélération des
mouvements d’échanges entre différentes zones, avec une variété accrue de ses formes et une
évolution quantitative de son contenu. Les pays deviennent promoteurs de la mondialisation
de la production en créant un climat d’investissement favorable. Pour les pays d’accueils, le
recours à l’investissement direct étranger constitue un enjeu suffisamment important de
développement local, de formation du capital fixe, et de progrès technique dû à la technologie
qu’il incorpore.
l’attractivité des IDE se place au centre des stratégies de développement de tous les
pays, L’IDE est également sollicité pour sa capacité à favoriser la croissance économique à
travers notamment, le développement de l’investissement domestique, la création d’emplois,
l’amélioration de la balance des paiements, la participation à la création de la valeur ajoutée
directe à travers la production des entreprises étrangères et l’accroissement de la concurrence
et de la compétitivité de l’économie nationale. Il s’agit aussi de l’apport de nouvelles
méthodes et des techniques managériales, via les contacts directs et indirects entre les filiales
étrangères et les firmes locales, qui pourraient faciliter le transfert de connaissances et de
normes technologiques à l’économie d’accueil.
Il est opportun de rappeler que le Maroc a drainé des investissements importants ces
deux dernières décennies et ce, en relation avec le démarrage en 1993 du processus de
privatisation, la conversion de la dette extérieure en investissement, l’amélioration du cadre
institutionnel et des mesures d’encouragement de l’investissement.
L’IDE est devenu, à partir de cette période, l’une des sources de financement de
l’économie nationale et de développement des secteurs prometteurs en termes de création de
richesses et d’emplois.

46
Bibliographie

 Hespress français
 https://leseco.ma
 https://www.mem.gov.ma
 Guide des programmes de financement et d’appui pour les
entreprises marocaines.
 https://entreprise-etranger.com
 https://www.h24info.ma
 Base de données d’ANIMA : Les IDE dans la région 2016
 Office des changes 2016
 Office des changes 2013
 h-g.jimdofree
 Youmatter.world
 https://revues.imist.ma/index.php/JEMED/article/download/15
465/8661
 https://entreprise-etranger.com/investissements-directs-
etrangers/

 Les cahiers du plan, Numéro spécial - Volume 2 2019.


l’étude empirique mené Par Nasr-Allah BADR, Faculté des Sciences
juridiques, économiques et sociales de Rabat-Agdal

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