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EM2002

Etude Monographique
Agences de voyages
(En cours de mise à jour)

SERVICE DES MONOGRAPHIES


Etude Monographique – Agences de voyages
Service des Monographies
INFORMATION
Division de la Programmation, des Recoupements et des
Monographies
Direction du Contrôle Fiscal

Le présent support, à
vocation d’information,
ne se substitue en aucun
cas aux textes législatifs
ou réglementaires en
vigueur.

Aussi êtes-vous prié(e) de


contribuer à son
amélioration et mise à
jour, par vos remarques et
commentaires.
Service des Monographies
PLAN
Pages
NOTE DE PRESENTATION…………………….…………………………. 5

PREMIERE PARTIE:

DEFINITION, REGLEMENTATION ET REGIME FIECAL DES


AGENCES DE VOYAGES…………………………………………..7

I - DEFINITION DE L’AGENCE DE VOYAGES ET DU


TOUR- OPERATEUR :……………………………….………………….8

I-1- DEFINITION DE L’AGENCE DE VOYAGES :………………8

I-2 - DEFINITION DU TOUR-OPERATEUR :…………………..11

II- REGLEMENTATION DES AGENCES DE VOYAGES ET


DES TOUR-OPERATEURS :……………………………..…..………12

II-1 - LES CONDITIONS A REMPLIR POUR EXERCER


L’ACTIVITE D’AGENT DE VOYAGES…………………………...12

II-2 - INFORMATIONS SUR LE VOYAGE PROPOSE :………….…12

II-3- ORGANISATION PROFESSIONNELLE DE L’ACTIVITE……13

III- LA BASE IMPOSABLE EN MATIERE DE T.V.A . :……………...13

III-1- LA BASE IMPOSABLE DES AGENCES DE


VOYAGES (A.V)…………… ………………………………………...13

III- 2- LA BASE IMPOSABLE DES TOUR-


OPERATEURS (T.O) :……………………………………...….……..14

IV- LA DEDUCTION DE LA T.V.A CHEZ LES AGENTS DE


VOYAGES (A.V.et T.O.) :……………………………… …………..15

V- LE CHIFFRE D’AFFAIRES DES AGENTS DE VOYAGES :…….16

2
DEUXIEME PARTIE :

CAS PRATIQUES EXTRAITS DES DOSSIERS VERIFIES :

I- Premier cas pratique (Dossier n° 2064/93 CNRF)… …………..19

I-1- RENSEIGNEMENTS SUR L’ENTREPRISE VERIFIEE………......19


I-1-1 - Renseignements d’ordre général………………………….......19
I-1-2 - Renseignements d’ordre fiscal……………………………… …19
I-1-3 - Renseignements d’ordre comptable……………………… ….19
I-1-4 - Renseignements d’ordre organisationnel………………… ..19
I-1-5 - Renseignements d’ordre économique………………….… …19

I-2- VERIFICATION………………..……………………………………....20

I-2-1- Déroulement :…..…………………………………………………..20


I-2-2 -Redressements :……………………………………………………20

I-2-2-1 -Première lettre de notification (modèle 8320)…………20

I-2-2-1-1- Les achats :……………………………………………………20


I-2-2-1-2- Les ventes :………………………………………….………..21
I-2-2-1-3- Frais généraux :…………………………………….……….22
I-2-2-1-4- Dotation aux provisions :………………………..………..24
I-2-2-1-5- Dotation aux amortissements :………………………….24
I-2-2-1-6- Compte de pertes et profits :…………………………….24

I-2-2-2- Contestations du contribuable à la 1ère notification..26

I-2-2-2-1- Réintégrations sur achats :………………………………..25


I-2-2-2-2- Chiffre d’affaires :……………………………………………26
I-2-2-2-3- Intérêts sur compte courant d’associés :……………..27
I-2-2-2-4- Impôts et taxes :…………………………………………….27
I-2-2-2-5- T.F.S.E :…………………………………………………………27
I-2-2-2-6- Frais divers de gestion :……………………………………28
I-2-2-2-7- Dotation aux provisions :………………………………….28
I-2-2-2-8- Amortissements :…………………………………………… 28
I-2-2-2-9- Compte de pertes et profits :……………………………..28

I-2-2-3- Deuxième lettre de notification ( modèle 8321) :….…29

3
I-2-2-3-1- Les achats :……………………………………………………29
I-2-2-3-2- Chiffre d’affaires :…………………………………………...29
I-2-2-3-3- Frais généraux :………………………………………………29

I-3 – Positions des commissions :……………………………………..31

I-3- 1 -Décision de la commission locale de taxation (C.L.T) :…31

I-3-1-1 -T.F.S.E :……………………………………………………………31

I-3-1-2-Transport et déplacement :…………………………………..31


I-3-1-3- Provisions pour créances douteuses :…………………….31

I-3-2-Décision de la C.N.R.F :…………………………………………...32

I-3-2-1- Intérêts sur soldes débiteurs :………………………………33


I-3-2-2- Chiffre d’affaires :………………………………………………33

I-3-2-3- Achats de prestations de services non déclarés au C.A :33

II- Deuxième cas pratique (Dossier n° 256/95)

II-1-Impôt sur les sociétés………………………………………………34

II-1-1-Les achats………………………………………………………..….34
II-1-2-Les ventes………………………………………………………...…36

II-2- Taxe sur la valeur ajoutée……………………………………..….37

ANNEXES…………………………………………………………………...….39

- Annexe 1 : Loi n° 31-96 portant statut des agences de voyages…….40


- Annexe 2 : Décret n° 2-97-547 du 25 joumada II 1418………...47
- Annexe 3 : Note sur la T.V.A française ( extrait)…………………. 51
- Annexe 4 : 6ème Directive Européenne du 17-05-1977….……….54
- Annexe 5 : Instruction du 19-06-1979………………………………55
- Annexe 6 : Instruction du 21-06-1981………………………………56
- Annexe 7 : Instruction du 18-03-1986………………………………61

4
NOTE DE PRESENTATION

Ce document traite de l’activité relative aux agences de voyages. Il est


conçu sous forme de deux grandes parties :

La première partie aborde certaines questions qui se posent lors de la


vérification des agences de voyages. Les points qui sont traités dans cette
première partie sont comme suit :

- La distinction entre une agence de voyages et un tour opérateur, que


ne font pas souvent les vérificateurs, et qui a des conséquences sur la base
imposable et les déductions en matière de taxe sur la valeur ajoutée;

- La réglementation des agences de voyages et des tours opérateurs


extraite de la loi n° 31-96 publiée au B.O n° 4482 du 8 Moharrem 1418 ( 15-5-
1997 ) et du décret, pris pour son application , n° 2-97-547 du 25 Joumada II
1418 ( 28-10-1997 ) ;

- La base imposable des agents de voyages en matière de taxe sur la


valeur ajoutée ;

- Les déductions en matière de taxe sur la valeur ajoutée ;

- Le chiffre d'affaires des agents de voyages.

La deuxième partie est présentée sous forme d'une fiche d'information


technique établie d’après un dossier vérifié et déjà liquidé et extrait d'un
échantillon formé de 10 dossiers.

Cette fiche expose les éléments suivants :

Les renseignements d’ordre général, fiscal, comptable, organisationnel et


financier d'une société qui exerce l’activité d'une agence de voyages ;

Le déroulement de la vérification, la procédure engagée et les


redressements effectués sur les points suivants :

- Les achats, les ventes, les prestations de services et les produits


financiers;

5
- Les frais généraux : impôts et taxes, T.F.S.E, frais de déplacement, et
frais divers de gestion ;

- Dotation aux provisions, dotation aux amortissements et compte de


pertes et profits.

Les contestations du contribuable en réponse à la 1ère et à la 2ème


lettres de notification envoyées par l’inspecteur.

Les décisions prononcées par les commissions (Commissions Locales de


Taxation et Commission Nationale du Recours Fiscal).

Cette fiche est complétée par des méthodes de reconstitution de la base


imposable extraites d’autres dossiers vérifiés et déjà liquidés.

- Des annexes sont, enfin, jointes à ce travail.

6
Première partie :
Définition, réglementation et régime fiscal des
agences de voyages

7
Les agences de voyage ont des fonctions diverses. Elles jouent le rôle
d’intermédiaire entre le touriste et le prestataire de services touristiques et
organisent également des voyages au forfait. A la fin de 1998, on comptait 574
agences de voyages au Maroc (revue BMCE n° 266 du mois 7 et 8 de l’année
1999.

Parmi les difficultés que rencontre le vérificateur lors de la vérification


d’un dossier se rapportant à l’activité touristique figure la distinction entre une
agence de voyages (A.V) et un tour-opérateur (T.O). En effet, c’est de cette
distinction que dépend la détermination de la base imposable (B.I.), les
déductions en matière de T.V.A et le C.A.de chacun de ces deux agents de
voyages.(1)

Dans cette partie, la définition de l’A.V. et celle du T.O. seront exposées


en premier lieu pour passer ensuite à la réglementation régissant ces agents de
voyages. La délimitation du champ de la base imposable et des déductions en
matière de T.V.A sont aussi exposées dans ce travail. Enfin, le C.A.de ces
agents, au niveau des impôts directs, est abordé en dernier lieu.

I- DEFINITION DE L’AGENCE DE VOYAGES ET DU TOUR-OPERATEUR :

1-Définition de l’agence de voyages (A.V.) :


Selon la nomenclature marocaine des activités, l’agence de voyage est
classée sous le code n° 63-30 comme suit :

63.3 Agence de voyages


63.30 Agence de voyages

Cette classe comprend notamment :

- la délivrance de titres de transport et vente de séjours,


- la vente de voyages organisés et de circuits sur catalogue,
- la production de voyages organisés.

(1) La réalisation de ce travail est basée sur les documents suivants :


La loi N° 24-86 du 31/12/86 relative à l’I.S et sa note circulaire;
La loi N° 30-85 relative à la T.V.A. et sa note circulaire ;
« T.V.A: QUESTIONS – REPONSES », document élaboré par la Direction générale des impôts ;
La loi n°31-96 portant statut des agences de voyages du 09/01/97 ;
Décret n° 2-97-547 du 25 joumada II 1418(28/10/97) fixant les modalités d’application de la loi n0 31-96 portant statut des
agences de voyages ;
Le guide sectoriel français, élaboré par la Direction Nationale d’Enquêtes Fiscales portant sur les agences de voyages ;
Différents documents français relatifs à la déduction de la T.V.A. chez les agents de voyages ; L’exploitation de certains
rapports de vérification

8
Cette classe comprend aussi :

- Les services des offices de tourisme, syndicats d’initiative et organismes


similaires à l’échelle départementale, régionale ou nationale.
- L’activité des accompagnateurs de groupes.

La loi marocaine n°31-96 portant statut des A.V., publiée au bulletin


officiel n° 4482 du 8 moharrem 1418(15-5-97) [voir document ci-joint], ne
permet pas de faire la différence entre une A.V. et un T.O. Elle énumère
plutôt les activités qui sont effectuées par les agences de voyages et les tour-
opérateurs (organisation de voyages ou de séjours, réservation de billets de
transport et/ ou des chambres d’hôtels, accueil des touristes, production ou
vente de forfaits touristiques…). En effet, l’article premier de la loi précitée
dispose que :

« Est considérée comme agent de voyages, toute personne physique ou


morale qui, de manière habituelle, à titre lucratif et à l’exclusion de toute autre
activité, se livre ou apporte son concours aux activités suivantes :

a) l’organisation de voyages ou de séjours individuels ou collectifs ou la


vente des produits de cette activité ;

b) la prestation de services pouvant être fournis à l’occasion de voyages ou


de séjours, notamment la réservation et la délivrance de titres de transports, la
location pour le compte de sa clientèle, de moyens de transports, la réservation
de chambres dans des établissements d’hébergement touristique, la délivrance
de bons d’hébergement et ou de restauration ;

c) la prestation de services liés à l’accueil touristique, notamment


l’organisation de circuits, de visites de villes, de sites ou de monuments
historiques, le service de guides et d’accompagnateurs de tourisme ;

d) la production ou la vente de forfaits touristiques, la réalisation des


opérations liées à l’organisation de congrès ou de manifestations similaires,
ainsi qu’aux activités touristiques liées aux sports, à la chasse, à la pêche, à la
montagne et aux manifestations artistiques et culturelles, dès lors que toutes
ces opérations incluent tout ou partie des prestations prévues aux a),b) et c)
du présent article ».

9
Or, la différence entre ces agents de voyages (A.V. et T.O.) est bien
réelle. En effet, une A.V. est avant tout un agent de tourisme qui joue le rôle
d’intermédiaire entre le client et les différents fournisseurs des différentes
prestations de services (transporteurs, hôteliers, restaurateurs, animateurs,
etc.…).

Les activités auxquelles se livre une agence de voyages sont multiples


et embrassent : la billetterie (vente de billets d’avion, de train, de bateau, …),
la réservation (réservation de chambres d’hôtels, réservation de places de
spectacles, réservation de places dans un restaurant, etc.), la mise à la
disposition, dans certains cas, des voitures de location, etc...

En exerçant ces activités, les A.V jouent surtout un rôle commercial en


distribuant les prestations fournies par les prestataires de services, mais elles
ne sont pas responsables de la mévente de ces prestations.

Ces prestations de services (transport, hôtel, restaurant, animation,


etc.…) n’appartiennent pas aux A.V mais aux fournisseurs de ces prestations.

Enfin, il est à signaler que la majorité des agents de voyages,


exerçant au Maroc leurs activités, seraient des A.V travaillant avec des agents
étrangers et non des T.O. C’est ce que laisse entendre l’exploitation des
rapports de vérification examinés. Voici, par exemple, ce qu’écrit un
contribuable, en réponse à une notification, " Nous travaillons surtout avec des
T.O. étrangers, et quand l’occasion se présente nous sommes dans l’obligation
de leur offrir des cadeaux" ; " ou notre C.A. est réalisé en totalité avec des
agents étrangers et ce de fait tous nos encaissements transitent par les
banques."

Le travail, mentionné ci-dessus, des A.V.marocaines avec les T.O.


étrangers fait aussi ressortir une autre caractéristique des A.V. à savoir la
commercialisation des produits touristiques des T.O. Elles sont donc aussi un
intermédiaire entre le touriste et le T.O.

10
I -2- LA DEFINITION DU TOUR – OPERATEUR :

Ayant défini l’A.V. en tant qu’intermédiaire entre le touriste et les


fournisseurs de prestations de services, le T.O. est défini par le Syndicat
National des A. V. français comme étant un " …agent exerçant la fonction de
réunir en produit unique, répété à plusieurs exemplaires identiques, différents
éléments et services nécessaires pour assurer un déplacement et un séjour.

Les prestations sont assurées par une série d’agents distincts qui
exercent une ou plusieurs fonctions séparées ayant trait au transport à
l’hébergement et au loisir

Plus concrètement, le voyagiste [le T.O.] est en relation, d’une part,


avec les compagnies de transport, les hôteliers, les prestataires d’animation et,
d’autre part, avec les A.V. distributrices.’’(1).

Il est à constater ici qu’on se situe au niveau de la production du


produit touristique (la réunion des différentes prestations nécessaires à la
réalisation du tourisme en un produit unique) et de sa commercialisation par les
A.V. et non plus à la commercialisation de certaines prestations (transport,
hébergement, …) par le biais des A.V.

Ce produit élaboré par le T.O.est vendu par les A.V. moyennant un


prix forfaitaire et global des différentes prestations contenues dans le produit
touristique (transport, hébergement, restauration, animation). Mais, il se peut
que le T.O.se livre lui même à la vente de ses produits (fait rarement
rencontré) : cas du Club Méditerranée, de Nouvelles Frontières, du Forum
voyages.

Ajoutons à cela que le T.O. n’est pas propriétaire des éléments de la


prestation unique mise sur le marché. En effet, les éléments transport, hôtelier,
restauration, animation appartiennent aux fournisseurs de ces éléments, mais le
T.O. est responsable ici de la mévente de ces produits contrairement à l’ A.V.

Pour compléter ces définitions, il est à mentionner que certaines A.V.


jouent le rôle du T.O. au niveau de la réception des touristes dans les pays en
voie de développement. Les fonctions que jouent ces agences, moyennant un
prix forfaitaire, sont : la réception des touristes à l’aéroport, leur acheminement
à l’hôtel, la recherche d’agents exécutant certaines fonctions d’animation. La

(1)
Direction Nationale des Enquêtes Fiscales (D.N.E.F) : " Les agences de voyage’’. Guide sectoriel N° 92.01, septembre
1991, page 12.

11
détection de cette fonction spécifique, propre à l’agence de voyage, ne peut
être détectée qu’en analysant le contrat liant ces agences aux T.O. étrangers.

II- REGLEMENTATION DES AGENCES DE VOYAGES ET DES TOUR-


OPERATEURS :

II-1- LES CONDITIONS A REMPLIR POUR EXERCER L’ACTIVITE D’AGENT DE


VOYAGES :

D’ après la loi n° 31-96, portant statut des agences de voyage publiée


au B.O. n° 4482 du 8 moharrem 1418(15-05-97), l’exercice de la fonction
d’agents de voyages, au Maroc, est soumise à la réalisation de certaines
conditions qui sont :

-L’agent de voyages doit être titulaire d’une licence délivrée par


l’administration (voir art.3 de la dite loi) ;

Cette licence ne peut être attribuée qu’à des personnes (physiques ou


morales) qui disposent de garanties financières et juridiques, de moyens
matériels permettant l’exercice de l’activité et ayant un certain niveau de
formation (cf. art. 4 de la loi et art. 1er à 4 du décret N° 2-97 du 25 joumada II
1418 (28 octobre 1997).

- L’octroi de la licence d’une manière définitive ne peut être effectué


que lorsque l’agent de voyages réalise au moins 50% de son chiffre d’affaires
en devises et crée au moins cinq emplois permanents (cf. art.5 de la loi et art.6
du décret).

II - 2 - INFOMATIONS SUR LE VOYAGE PROPOSE :

L’ article 10 de la loi mentionnée ci-dessus fait obligation à tout


agent de voyages de publier des dépliants ou des brochures qui décrivent la
nature du voyage proposé, les prestations fournies aux touristes , les prix
pratiqués pour chaque circuit ou forfait proposé.

De plus, lors de la conclusion d’ un forfait entre une agence de


voyage et un tour-opérateur ou lors de l’achat par le tour-opérateur. des
différentes prestations nécessaires à la réalisation du tourisme, il y a
établissement d’ un contrat entre les différents agents du tourisme. Ce contrat
renferme des informations sur la nature du produit proposé ( différentes
prestations à fournir), les prix proposés, les modalités de règlement, les
conditions d’annulation du dit contrat ( cf. art. 11 de la loi ).

12
Les vérificateurs ont donc tout intérêt à exploiter les documents ci-
dessus ( brochure et contrat ).

Il est à mentionner aussi que l’article 16 de la dite loi fait obligation


à l’agent de voyages de fournir annuellement, au Ministère du tourisme, un
rapport statistique chiffré sur les activités de son agence.

II - 3 - ORGANISATION PROFESSIONNELLE DE L’ACTIVITE :

Les articles 28 et 29 de la loi font obligation à la profession de


constituer une Association Régionale d’ Agences de Voyages dans chaque
région du Maroc (art. 28) et une Fédération Nationale des Agences de voyages
(art. 29.).

III- LA BASE IMPOSABLE EN MATIERE DE T.V.A.

III-1- LA BASE IMPOSABLE DES AGENCES DE VOYAGES :

Lors de la définition de l’agence de voyage, il a été démontré que celle-


ci joue surtout le rôle d’intermédiaire. Or, d’ après la loi n° 30-85 relative à la
T.V.A., la base imposable des intermédiaires est formée par les commissions
perçues (cf. art. 11-7o). Ce qui fait dire à une étude française que le champ
d’intervention des agences de voyage se limite à un " … secteur de vente
principalement axé sur les commissions’’.(a)

Ceci est le cas, par exemple, d’ une agence de voyages qui vend les
billets d’ une compagnie aérienne , les nuitées et la restauration d’un hôtel,
l’animation dans un hôtel et qui n’ encaisse pas le montant des ventes facturées
au client .

Lorsque l’agence encaisse le montant facturé au client, sa base


imposable. est constituée par une marge qui est égale à la différence entre le
montant encaissé des clients et les dépenses facturées par les transporteurs,
les hôteliers , les restaurateurs, les animateurs, etc. .

Ceci est d’ ailleurs confirmé par un document, de la direction générale


des impôts qui affirme : Concernant la base imposable des A.V., celles-ci ont la
possibilité, même quand elles traitent à forfait, de défalquer de leur base
imposable les dépenses justifiées relatives à l’hébergement, à la restauration et
au transport.’’ (2)
(a)
Ibid. Page 15
(2)
Direction générale des impôts : " T. V.A. : Questions-réponses ",éd. Sonir, Casablanca, 1986, p.57.

13
Il est à préciser que les dépenses afférentes aux prestations touristiques
ne se limitent pas, aux éléments de transport, de restauration, de chambre
d’hôtel, mais s’étendent aussi aux prestations d’animation commercialisées par
les agences de voyages.(3)

L’imposition à la marge, en matière de T.V.A., des agences de voyage


dont elle est question ici ne se fait pas, opération par opération taxable, mais à
la fin de chaque période d’imposition (mois ou trimestre) [où] la base imposable
est obtenue en retranchant du montant total des encaissements taxables la
somme des dépenses afférentes à ces opérations taxables.(4)

Reste enfin à préciser, qu’en matière de T.V.A., la détermination de la


base imposable, des agences de voyage n’est pas influencée par le mode de
facturation choisi (factures établies au nom de l’agence de voyage ou au nom
des fournisseurs des prestations de services) mais par la propriété ou non, la
location (5) ou non, des prestations nécessaires (moyen de transport, hôtelier,
de restauration, d’animation) à la réalisation du tourisme (5).

III-2- LA BASE IMPOSABLE DES TOUR-OPERATEURS :

Comme le tour-opérateur n’est pas propriétaire des moyens de transport,


d’hébergement, de restauration et d’animation, sa base imposable, en matière
de T.V.A., est aussi constituée par une marge qui est égale à la différence entre
les encaissements reçus des clients et les dépenses afférentes aux différentes
prestations acquises auprès des prestataires (transporteurs, hôteliers,
restaurateurs,…).
La nature des encaissements et des dépenses des tour-opérateurs, est
précisée, par la documentation française comme suit :

- Les encaissements correspondent au prix de vente des voyages et séjours


(prix payé par le client même si le produit est vendu par l’intermédiaire d’une

(3)
Voir sur ce point :
- Le guide sectoriel sur les A.V. p. 30
- Direction générale des impôts : Régime applicable aux opérations effectuées par les A.V. et les
organisateurs de circuits touristiques. Instruction n° 45 du 18 mars 1986, réf. 3L-3-86, p. 9.
(4)
Direction Générale des Impôts (France), ibid. page 9.
(5)
cf., par exemple, le dernier document cité (p.7.) Qui considère que " la réservation conditionnelle (c’est à
dire sous réserve de confirmation ultérieure) d’un certain nombre de places dans un hôtel ou un moyen de
transport (dénommé allotement ou contingent par les professionnels) ne constitue pas une location effectuée
par l’agence pour son propre compte".

14
agence de voyage qui retient sa rémunération et ne verse que le solde à
l’organisateur de voyages) ;

- Les dépenses comprennent le montant net, après déduction des


ristournes et rabais consentis, des sommes facturées à l’organisateur de
voyages par les différents prestataires qui exécutent les services rendus à la
clientèle.

Ces dépenses sont augmentées, le cas échant :


* des rémunérations versées aux intermédiaires (agences) qui ont
vendu des voyages ou séjours pour le compte de l’organisateur ;

* du montant net des sommes remboursées à la clientèle, quel que


soit celui qui a pris l’initiative de l’annulation du contrat et le motif de celle-ci.

La somme versée au client ne doit en aucun cas être majorée du


montant des frais d’annulation, des dédits ou indemnités de résiliation retenus
par l’agence (6). Ce montant, retenu par l’agence, doit être ajouté aux
encaissements.

En résumé, au niveau de la T.V.A, la base imposable d’une agence de


voyage est constituée par les commissions lorsqu’elle joue uniquement le rôle
d’un intermédiaire. Elle est constituée par une marge (différence entre les
encaissements et les dépenses au sens défini ci-dessus) lorsqu’elle joue le rôle
d’un tour-opérateur.

IV- LA DEDUCTION DE LA T.V.A. CHEZ LES AGENCES DE VOYAGES ET


LES TOUR-OPERATEURS :
L’imposition à la marge, exposée ci-dessus et propre aux T.O. et aux
A.V. qui élaborent un produit touristique et le vendent à un prix forfaitaire, est
peu abordée dans la législation fiscale marocaine. Elle est amplement
développée dans la législation française qui précise qu’en matière de "…
déduction de la T.V.A. [chez les agents ci-dessus], il faut distinguer deux
principes :

(6) CF. - Guide sectoriel ibidem, p. 9


- Direction générale des Impôts ( France ), ibidem p. 9
- Instruction française n° 109 du 19juin 1979 ( Réf. 3b -7 – 79 ) et 116 du 24 juin 1981 ( Réf.31-1-81)

15
- Les règles particulières qui proviennent de la méthode d’imposition sur la
marge ;
-(et) les règles ordinaires pour la déduction de la taxe sur les frais
généraux et les investissements ." (7).

Concernant " les règles particulières qui proviennent de la méthode


d’imposition sur la marge", il est considéré que "… les agences de voyage et
les organisateurs de circuits touristiques ne peuvent déduire la taxe afférente
aux prix payés aux entrepreneurs de transport, aux hôteliers, aux restaurateurs,
aux entrepreneurs de spectacles et autres assujettis qui exécutent
matériellement les services utilisés par le client.

En revanche, les agents et organisateurs en cause peuvent opérer la


déduction de la taxe afférente aux biens et services (immobilisations, frais
généraux) qu’ils utilisent eux-mêmes pour les besoins de leur activité (8)’’.

L’imposition sur la marge a donc pour conséquence l’impossibilité pour


les agents de tourisme, de récupérer la taxe sur les prestations acquises auprès
des exécuteurs de ces prestations ( hôteliers , transporteurs, …) et la déduction
de la T.V.A. sur les biens et services qui rentrent dans le fonctionnement de
leur activité.

Ce qui va obliger ces agents à tenir une comptabilité dont " les recettes
[et] les dépenses [doivent faire] apparaître tous les éléments nécessaires au
calcul de ces déductions et partant, à la détermination de la base imposable"
(9). De plus," … les pièces justificatives des dépenses, dont le montant est
soustrait des bases imposables à la T.V.A, doivent pouvoir être présentées à
toute demande des services des impôts "(9).

(7) Introduction aux règles de déduction de la T.V.A ( annexe ci-jointe ), page 49


(8) Cf. page 42 du guide sectoriel déjà cité
- page 3 de l’instruction française n° 116 du 24/06/81, réf. 3-1-81
Il est à préciser que cette profession dispose d’un plan comptable spécifique qui lui est propre.
(9) Cf. page 4 de l’instruction n° 116 DU 24/06/81, réf. 31-1-81.

16
V- LE CHIFFRE D’AFFAIRES DES AGENTS DE VOYAGES :

Le chiffre d’affaires à prendre en compte, en matière des impôts directs,


est d’une importance capitale puisque c’est de lui que dépend, en grande
partie, le calcul de la cotisation minimale.

Il est à rappeler que lors de la définition des agences de voyage et des


tour-opérateurs, les premières ont été définies en tant qu’agents intermédiaires
entre le touriste et les prestataires de services ; quant aux tour-opérateurs, ils
ont été définis en tant qu’ élaborateurs de produit touristique. Or, d’après la
note circulaire relative à l’impôt sur les sociétés," lorsque l’agence de voyage se
comporte en tant que simple intermédiaire, son chiffre d’affaires est constitué
par les commissions perçues et les frais d’intervention le cas échéant.

Par contre, lorsque l’agence de voyages prend à sa charge un certain


nombre de prestations dont elle conserve l’entière responsabilité (elle agit en
tant qu’entrepreneur de tourisme) et qu’elle facture forfaitairement le montant
intégral des services rendus au client en rétribuant elle-même les entreprises
sous-traitantes, son chiffre d’affaires est constitué par le montant total forfaire"
(10)

Cette façon de déterminer le chiffre d’affaires chez les agents de voyages


(A.V. et T.O.) est aussi celle du guide sectoriel, déjà cité, qui précise que pour"
les opérations rémunérées par les commissions,… le C.A. est constitué par les
commissions acquises à la l’entreprise à la suite de la vente de ses prestations".
( Cf. P. 29 du guide sectoriel ). Par contre, lorsque l’agent de voyages élabore
des voyages à forfait, son C.A. est constitué par la facturation totale aux clients.
Ce point de vue est aussi celui du Conseil National de la Comptabilité en France
(Cf. P. 29 du guide sectoriel).

17
Deuxième partie:
Cas pratiques extraits des dossiers vérifiés

18
I- PREMIER CAS PRATIQUE ( DOSSIER n° 2064/93 C.N.R.F )

I-1- RENSEIGNEMENTS SUR L’ENTREPRISE VERIFIEE

I-1-1- Renseignements d’ordre général :


La date de création de l’entreprise : 1982
Activité : Exploitant d’une agence de voyages
Forme juridique : société anonyme
Capital : 100.000,00 dh (les actionnaires sont des personnes physiques)

I-1-2 - Renseignements d’ordre fiscal :


1°) Cadre de la vérification : programme 1991
2°) Exercices vérifiés : 1987, 1988, 1989 et 1990
3°) Délai entre l’avis de passage et la 1ère notification : avis de passage
datée du 15/08/1991,
Ex. 1987: 1ère notification du 05/12/1991 (3 mois, 20 j)
Ex. 1988,1989 et 1990 : 1ère notification du 16/12/1992 (1an, 4 mois, 1j)

I -1-3-Renseignements d’ordre comptable :


La comptabilité de la société, qui relève d’un système classique, est tenue
par un comptable et un aide comptable, salariés de la société.
Les documents comptables présentés son
- journaux auxiliaires : achats, ventes, caisse et banques,
- journal général défaillant,
- livre inventaire défaillant,
- inexistence des balances.

I-1-4-Renseignements d’ordre organisationnel :

La société, à caractère familial, est gérée par un administrateur unique,


aidé par un comptable et un aide comptable.

I-1-5- Renseignements d’ordre économique :

La société agit en tant qu’entrepreneur de tourisme, elle organise des


circuits d’excursions pour les opérateurs étrangers à l’intérieur du territoire
marocain. Ces excursions sont déterminées d'après des contrats établis entre la
société MTS et les agences de voyages à l'échelon international.

Elle s’occupe aussi de l’achat des services des hôtels, des restaurants, du
transport touristique et le service des guides, qu’elle revend par la suite à sa
clientèle.

19
De même, la société s’occupe de la vente des billets des compagnies
maritimes et de la Royal Air Maroc et perçoit en contre partie des commissions
sur ces ventes.

I-2- VERIFICATION :

I-2-1- Déroulement :

D ’après l’avis de vérification daté du 15/08/1991, le contrôle sur


documents a été entamé en date du 16/09/1991 au regard de l’impôt sur les
sociétés et de l’IGR/ source au titre des exercices 1987, 1988, 1989 et 1990.

L’exercice 1987 a été notifié séparément par lettre datée du 05/12/1991.


Aucun renseignement ne figure dans le rapport sommaire sur le
déroulement de la vérification.

I-2-2- Redressements :

I-2-2-1-Première lettre de notification (modèle 8320) :


( La vérification n’a concerné que l’impôt sur les sociétés)

Au regard des premières lettres de notifications adressées à la société


vérifiée, le service a procédé à une synthèse des points soulevés par le
vérificateur et relatifs aux redressements notifiés au titre des exercices 1988,
1989 et 1990 ( l’exercice 1987, sans importance, a été abandonné), à savoir :

I-2-2-1-1- Les achats :

Le vérificateur, après examen des documents comptables, a constaté


que les achats effectués par l’agence de voyages ne concernent pas en partie
l’exploitation vérifiée. Le montant de ces achats a donc fait l’objet d’une
réintégration directe dans les bases imposables de chacun des exercices
concernés. Quant à l’autre partie, elle n’a pas été facturée au niveau des
ventes effectuées par la société. A cet effet, le vérificateur a appliqué à cette
partie des achats, une marge brute sur achats de 29,25% au titre de 1988,
32,45% en 1989 et 20,87% en 1990 ( marges déterminées d’après la
comptabilité de la société) pour avoir les ventes qui ont été ajoutées à celles
déclarées, soit :

Les achats ne concernant pas l’exploitation vérifiée :

20
Ex. 1988 : 5 factures totalisant une somme de....... 13.039,55
Ex. 1989 : 6 factures // // // de........ 58.804,14
Ex. 1990 : 9 factures // // // de........ 78.314,00

Les achats non facturés comme vente :

Ex. 1988 : 94.869,17


Ex. 1989 : 52.337,20
Ex. 1990 : 49.945,60

I-2-2-1-2- Les ventes :

Exercice 1988 : (à réintégrer : 3.592,50 + 122.618,40) = 126.210,90

a) Ventes omises :

3 factures de ventes, leur montant (422,50 + 2.080,00 + 1.090,00) n’a


pas été inclus dans les ventes, soit un total de 3.592,50

b) Prestations de services non facturées :

94.869,17 x 1.2925 = 122.618,40 (voir poste achat)

Exercice 1989 : (69.320,62 + 258.231,00) = 327.551,62

a) Prestations de services non facturées :


52.337,20 x 1.3245 % = 69.320,62 (voir achats)

b) Détermination des ventes facturées par la société à partir de


l’équation financière suivante :
C.A = (encaissements 1989 + clients 1989) - clients 1988
(12.582.496 + 2.107.649) - 1.655.733 = 13.034.412
C.A déclaré............................. = 12.776.181
Différence à réintégrer.......…… = 258.231

Exercice 1990 : (151.798 + 60.369,24) = 212.167,24

Le chiffre d’affaires de cet exercice est constitué par des commissions


résultant de la différence entre les achats et les ventes facturées aux clients,
soit:
14.587.976,05 (ventes) - 11.657.212,91 (achats) = 2.930.763,14
(commissions)

21
· Or, la comptabilité de la société ne comportent dans ses écritures que les
montants perçus des commissions à l’exclusion des achats pourtant facturés au
nom de la société et des ventes de ces mêmes achats réalisées au titre du dit
exercice. Cette méthode de passer ainsi les opérations comptables, a une
répercussion directe sur la base de calcul de la cotisation minimale qui devait
être dans ce cas précis composée de la totalité des ventes effectuées et
éventuellement des autres produits accessoires et financiers.

a) Détermination du chiffre d’affaires facturé par la société à partir


de l’équation financière citée ci-dessus :

13.833.286 (encaissements) + 3.014.137 (clients 1990) - 2.107.649 (clients


1989)....................................................................……..14.739.774
Ventes déclarées...................................................14.587.976
Différence à réintégrer..............................….……….. 151.798

b) Prestations de service non facturées au niveau du C.A :

49.945,60 x 1.20874 = 60.369,24 (voir achats ci-dessus)

c) Autres produits financiers :

Les soldes débiteurs des comptes courants associés et autres débiteurs ont
été rémunérés au taux prévu par la Banque du Maroc, majoré de 2 points (
8,5 % + 2% = 10,50% ). Les intérêts créditeurs à ajouter à la base imposable
de chacun des exercices concernés sont calculés comme suit :
Exercice 1988 : (1.936.595 + 570.160) x 10,50 % ........…...= 263.209,27
Exercice 1989 : (1.119.169 + 3.358.999) x 10,50 % ............. = 470.207,62
Exercice 1990 : (2.767.169 + 3.359.999 + 814.935) x 10,50 %……...= 728.815,80

I-2-2-1-3- Frais généraux :

a) Impôts et taxes :
Le vérificateur a relevé une différence entre la T.V.A comptabilisée
comme charges par rapport à celle réellement due. A cet effet, la différence a
été réintégrée:
Exercice 1988 : 10.980,00
Exercice 1989 : 8.848,00

Par ailleurs, il a été constaté que le montant inscrit sur le relevé des
frais généraux (896.542,00) n’est pas conforme à celui porté au compte

22
d’exploitation général (415.294,00). La différence (481.248,00) a donc fait
l’objet de réintégration dans la base imposable de l’exercice 1990.

En outre, le montant de 27.430 a été comptabilisé au titre de 1989 et


1990, d’où sa réintégration en 1990.

b) Travaux, fournitures et services extérieurs :

Exercice 1988 :
-166,96 redevance de l’électricité concernant la villa de l’administrateur
de la société (non déductible),

-7.255,00, redevances et études non justifiées,

-126.558,00 x 25% = 31.639,50 à réintégrer ( commissions versées aux


guides, non déclarées, sanction prévue par l’article 46 de la loi n° 24-86
régissant l’I.S ),

- 2.400,00, entretien et peinture de 4 mini bus Ford,


Soit un total à réintégrer (166,96 + 7.255,00 + 31.639,50+2.400)= 41.461,46

Exercice 1990 :
22.200,00 x 25% = 5.550,00, rémunérations d’intermédiaires non déclarées,

a) Frais de déplacement :

Les frais de déplacements engagés dans un but personnel ou familial ont


été réintégrés par le vérificateur pour les montants suivants :

Exercice 1988 : 2.210,00


Exercice 1989 : 14.875,00

Au titre de l’exercice 1990, l’Inspecteur a relevé deux sortes de frais :


Les frais de déplacements non liés à l’exploitation pour un montant rejeté
de (13.100 + 19.278 + 3.650) = 36.028,00 et les frais non justifiés pour une
somme de 17.110,00, soit un total à réintégrer de (36.028,00 + 17.100,00) =
53.138,00

e) Frais divers de gestion :

23
Pour la publicité, la société a effectué des achats de cadeaux qui ont été
jugés par le vérificateur comme étant non déductibles, ainsi que la distribution
de dons qui n’a pas été admise et autres dépenses injustifiées :

Ex. 1989 Ex. 1990


Achats de cadeaux non déductibles 12.900,00 -
Frais de publicité non justifiés....... 4.250,00 -
Dons non justifiés......................... 4.000,00 3.500,00
Achats de cadeaux injustifiés........ - 8.000,00
Achats de cadeaux (tapis)............. - 46.918,00
Total à réintégrer..... 21.150,00 58.418,00

I-2-2-1-4-Dotation aux provisions :

La société a constitué des provisions forfaitaires pour des créances


douteuses. Vu l’absence de justificatifs, le vérificateur les a réintégrer :
Exercice 1988 : 19.794,00 (I)
Exercice 1989 : 44.739,00 (I)
Exercice 1990 : 44.739,00 (I)

I-2-2-1-5- Dotation aux amortissements :

La dotation aux amortissements concernant les frais d’établissement a été


réintégrée au titre de l’exercice 1988 par le vérificateur sous prétexte que ces
frais d’un montant de 5.940,45 sont prescrits (II).

Par ailleurs, le taux destiné à l’amortissement du mobilier, agencements et


installations est de 10% au lieu de 20 % appliqué par la société. A cet effet, la
régularisation de cette anomalie a généré une réintégration de 13.573,00 au
titre de l’exercice 1988 et 21.132,00 pour chacun des exercices 1989 et 1990.

I-2-2-1-6- Compte de pertes et profits :

La société a passé au titre de l’exercice 1990 dans ses écritures comptables


une perte sur exercices antérieurs d’un montant de 28.719,70 sans aucune
justification, ni explication valable.

24
TABLEAU RECAPITULATIF DES REDRESSEMENTS

Postes Ex. 1988 Ex. 1989 Ex.1990


1°) Les achats........................... 13.039,55 58.804,14 78.314,00
2°) Les ventes :
a) Ventes omises......................... 3.592,50 - -
Minoration des ventes facturées - 258.231,00 151.798,00
b) Prestations de services non facturées 122.618,40 69.320,62 60.369,24
c) Autres produits financiers......... 263.209,27 470.207,62 728.815,80

3°) Frais généraux :


a) Impôts et taxes................ 10.980,00 8.848,00 508.678,00
b) T.F.S.E............................ - 41.461,46 5.550,00
c) Frais de déplacement....... 2.210,00 14.875,00 53.138,00
d) Frais divers de gestion...... - 21.150,00 58.418,00

4°) Dotation aux provisions....... 19.794,00 44.739,00 44.739,00


5°) Dotation aux amortissements 1 21.132,00 21.132,00
6°) Compte de pertes et profits 3.513,00 - 28.719,70
-
Chefs de redressement............... 454.956,72 1.008.768,00 1.739.671,00
Bases déclarées......................... 2.891.258,00 2.972.340,00 1.655.114,00
Nouvelles bases..................... 3.346.210,72 3.981.100,00 3.394.780,00

I-2-2-2-Contestations du contribuable à la 1ère notification :

En réponse, dans les délais impartis par la loi, à la première lettre de


notification, la société a présenté ses arguments sur chacun des points soulevés
par le vérificateur et résumés par le service des monographies comme suit :

I-2-2-2-1- Réintégrations sur achats :

a) Du fait que certaines factures ont été comptabilisées deux fois ou par
erreur de chiffres sur ces factures, la société a donné donc sur accord sur le
montant de 13.039,55 au titre de l’exercice 1988.

25
b) La société a également donné son accord sur la réintégration de
certaines libéralités qui ne figurent pas dans les ventes pour une somme de
74.223,00. Pour le reste, il s’agit par contre des charges réelles qui ont été mal
comptabilisées quant à leur affectation au compte « achat » au lieu des frais
généraux. Elle rejette en conséquence, leur montant de 20.646,00 au titre de
1988.

Pour les frais de déplacements et autres de l’exercice 1989, concernant


certains actionnaires et certains employés et amis, la société a marqué son
accord sur un montant de 57.035,00 et a rejeté le montant de 34.106,00.

En outre, après avoir fourni des explications sur chacun des montants
notifiés et relatifs en général aux frais de déplacements effectués au titre de
l’exercice 1990, la société a accepté les réintégrations de 15.130 + 27.008 et le
rejet de 49.728 + 22.937

I-2-2-2-2- Chiffre d’affaires :

a) La société a donné son accord sur l’omission de certaines factures de


ventes dont le montant s’élève à 3.592,50 au titre de 1988.

b) Il ne s’agit pas de prestations de services non facturées, mais plutôt,


des libéralités accordées à des personnes travaillant avec la société.

Quant au procédé appliqué par le vérificateur pour la reconstitution du


chiffre d’affaires de l’exercice 1989 et 1990, la société l’a jugé comme un
procédé purement théorique qu’elle ne peut accepter.

Par ailleurs, la société prétend que ses chiffres d’affaires sont réalisés en
totalité avec des agences étrangères et de ce fait tous leurs encaissements
transitent par les banques et, par conséquent, ils sont facilement vérifiables.

I-2-2-2-3-Intérêts sur compte courant d’associés :

La société a vu qu’il s’agit d’une question de droit et a accepté les


réintégrations effectuées sur ce point.

En ce qui concerne les intérêts sur les comptes de la société MRCC et


débiteurs divers, il s’agit d’après la société de fonds avancés à l’agence pour
l’aider à surmonter ses difficultés financières et faire face aux échéances des
traites.

26
I-2-2-2-4- Impôts et taxes :
La société a prononcé son accord sur les montants notifiés.

I-2-2-2-5-Travaux, fournitures et services extérieurs :

La société a demandé le détail du chiffre de 7.255,00 afférent aux


redevances et études réintégrées au titre de l’exercice 1989.

Les déclarations d’honoraires et commissions ont été déposées avec le


bilan au titre des exercices 1989 et 1990.

Acceptation du montant de 2.566,00 et rejet de la somme de 38.894,00


au titre de l’exercice 1989.

Accord sur le montant de 2.210,00 au titre de l’exercice 1988 relatif aux


frais de transport et de déplacement.

Au titre de 1989, et comme le siège de la société AEROCONTACT se


trouve en Egypte, l’Administrateur et madame X se sont rendus en voyage
d’affaires. A cet effet, la société a rejeté la réintégration proposée par le
vérificateur.

Concernant l’exercice 1990, tous les billets de la RAM sont au nom de


l’Administrateur pour ses déplacements d’affaires tant au Maroc qu’à l’étranger.

Toutefois, la société a marqué son accord sur un montant de 36.028,00 et


a rejeté celui de 17.110,00 au titre de 1990.

I-2-2-2-6- Frais divers de gestion :

La société travaille avec des tours opérateurs étrangers et quand


l’occasion se présente, concurrence oblige, elle leurs offre des cadeaux, il s’agit
donc, des frais engagés par la société.

Quant aux dons, ils sont justifiés et la société rejette les réintégrations
les concernant.

27
I-2-2-2-7-Dotation aux provisions :

Ces provisions ont été constituées pour des créances douteuses et la


société dispose de toutes les correspondances et les démarches entreprises
auprès de ses clients douteux dont certains parmi eux ont fait faillite.

Par ailleurs, une action en justice à l’étranger ne fera qu’augmenter les


charges de l’entreprise; d’où impossibilité de recouvrement.

I-2-2-2-8- Amortissements :

La société a donné, dans sa réponse, son accord sur la réintégration


effectuée au niveau des amortissements sur les agencements et installations
pour les montants suivants:

Exercice 1988 : 13.573,00


Exercice 1989 : 21.132,00
Exercice 1990 : 21.132,00

Par contre, elle n’accepte pas la réintégration de la dotation aux


amortissements concernant les frais d’établissement pour un montant de
5.940,00 considéré par le vérificateur comme prescrit .

I-2-2-2-9 - Compte de pertes et profits :

La société a marqué son accord sur la réintégration concernant les pertes


sur exercices antérieurs du fait qu’il s’agit d’une question de droit
( Contribution libératoire de la T.V.A et de la C.N.S.S ).
Exercice CA exonéré CA taxable
1988 12.500.144 1.536.042
1989 11.319.364 1.784.368
1990 13.803.638 996.505

I-2-2-3- Deuxième lettre de notification (modèle 8321)

Après avoir reçu la réponse de la société à la première lettre de


notification et après analyse des observations présentées par cette dernière,
l’inspecteur vérificateur a adressé une deuxième lettre de notification en
apportant de légères modifications aux bases déjà proposées à savoir :

28
I-2-2-3-1- Les achats :

La société a justifié l’achat pour un montant de 2.141,00 par la


production de la facture n° 4639. Après l’application du coefficient de la marge
brute, la vente est de 2.141,00 x 1.2925 % = 3.120,00, qui est à déduire des
redressements en faveur de la société au titre de 1988.

La facture Parador a été acceptée comme charge de l’exercice 1988


pour un montant de 5.118,00 qui vient en déduction des réintégrations
effectuées au niveau des achats du dit exercice et le montant de 1.368,00 a été
déduit des achats de 1989.

I-2-2-3-2-Chiffre d’affaires :

Le fait de reconnaître que les prestations non facturées sont des


libéralités justifie leur réintégration au chiffre d’affaires.

Quant à la méthode de reconstitution, elle est basée sur des données


puisées dans la comptabilité de la société. D’où, le maintien des montants
notifiés.

I-2-2-3-3- Frais généraux :

Tous les redressements effectués et relatifs aux postes notifiés ont été
maintenus par le vérificateur, soit par manque de pièces justificatives, soit par
ce qu’il s’agit des frais qui n’ont aucune relation avec l’exploitation vérifiée.

TABLEAU RECAPITULATIF DES REDRESSEMENTS


(2ème notification)

Postes Ex. 1988 Ex. 1989 Ex.1990


1°) Les achats...................... 13.039,55 53.686,14 76.946,00

2°) Chiffre d’affaires............…. 123.090,900 327.551,62 121.167,24


Autres produits financiers….. 263.209,27 470.207,62 728.815,80

3°) Frais généraux :


a) Impôts et taxes.........………. 10.980,00 8.848,00 508.678,00
b) T.F.S.E......................……... - 41.461,46 5.550,00
c) Frais de déplacement….……. 2.210,00 14.875,00 53.138,00

29
d) Frais divers de gestion……… - 21.150,00 58.418,00

4°) Dotation aux provisions.………. 19.794,00 44.739,00 44.739,00


5°) Dotation aux amortissements. 13.513,00 21.132,00 21.132,00
6°) Compte de pertes et profits…. - - 28.719,70

Chefs de redressement.................. 451.836,00 1.003.650,00 1.738.303,00


Bases déclarées............................. 2.891.258,00 2.972.340,00 1.655.114,00
Nouvelles bases.....................… 3.343.090,00 3 .975.990,00 3.393.410,00

III-3- Positions des commissions

I-3-1 -Décision de la commission locale de taxation (C.L.T)

En répondant à la 2ème lettre de notification, la société a formulé sa


demande de pourvoi devant la commission locale de taxation qui a statué sur
cette affaire en procédant à la rectification des points suivants :

I-3-1-1- Travaux, Fournitures et services extérieurs :

La commission a abandonné les redressements effectués au niveau des


honoraires pour un montant de 31.639,50 au titre de l’exercice 1990, étant
donné que la société a présenté les récépissés justifiant le dépôt de ses
déclarations dans les délais légaux.

I-3-1-2- Transport et déplacement :

Les frais de déplacement engagés par la société ont été reconnus


conformes aux intérêts de l’exploitation, ce qui a conduit la C.L.T a annulé les
réintégrations de:
14.875,00 en 1989 et 17.110,00 pour 1990.

I-3-1-2- Transport et déplacement :

Le risque d’irrécouvrabilité de certaines créances justifie l’abandon des


réintégrations.

30
Tableau récapitulatif ( C.L.T )

Désignation Ex. 1988 Ex. 1989 Ex. 1990

Minoration du C.A....................... 123.090,00 327.551,62 212.167,24


Achats......................................... 0 0 0
Intérêts C/c débiteurs...............… 263.209,27 470.207,62 728.815,80
Impôts et taxes........................... 10.980,00 8.848,00 508.678,00
T.F.S.E........................................ 0 9.821,96 5.550,00
Transport et déplacement............. 2.210,00 0 36.028,00
F.D.G.......................................... 0 21.150,00 58.418,00
Dotations aux amortissements..... 13.513,00 21.132,00 21.132,00
Dotations aux provisions.............. 0 0 0
Compte de pertes et profits......... 0 0 28.719,70
Chefs de redressement..........…….. 419.003,00 858.711,20 1.599.508,74
Bases déclarées....................……. 2.891.258,00 2.972.340,00 1.655.114,00
Nlles bases arrêtées par la C.L.T 3.310.260,00 3.831.050,00 3.254.620,00

Ces nouvelles bases arrêtées par la C.L.T ont été notifiées par lettre
modèle 8350 du 16/05/1994 à la société, qui a demandé son pourvoi devant la
Commission Nationale du Recours Fiscal prévue à l’article 41 de la loi n° 24-86
relative à l’impôt sur les sociétés.

I-3-2- Décision de la C.N.R.F :

La sous commission a décidé recevable en la forme le recours introduit


par la société contre la décision de la C.L.T, quant au fond, sa position a été
comme suit :

I-3-2-1--Intérêts sur soldes débiteurs :

Etant donné que la société vérifiée a accepté les réintégrations afférentes


aux intérêts résultant des soldes débiteurs et s’est engagée à ne pas les
contester devant la C.N.R.F, les réintégrations effectuées par le vérificateur sur
ce point ont été maintenues.
Exercice 1988 : 263.209,27
Exercice 1989 : 470.207,62

Exercice 1990 : 728.815,80

31
I-3-2-2- Chiffre d’affaires : ( Minoration C.A )

Vu que la comptabilité tenue par la société est entachée d’irrégularités


graves mettant en cause sa sincérité et motivées par :

- L’absence des livres comptables, du journal général côté et paraphé


ainsi que du livre inventaire;

- Comptabilisation d’opérations fictives, comptabilisation d’immobilisations


en cours à l’actif de la société pour un montant de 2.000.000,00 sans aucune
pièce justificative.

- Absence de pièces justificatives de soldes débiteurs des clients;


- Absence de fiches clients,
- Erreurs dans la comptabilisation des virements de fonds, compte non
soldé à la fin de l’exercice.

Attendu que la société admet le rejet de la comptabilité ainsi que la


méthode de reconstitution adoptée par le vérificateur, méthode qui ne peut
être retenue du fait que les services vendus par la société sont réglés en devise
et que le vérificateur n’a pas tenu compte, lors de la reconstitution du chiffre
d’affaires, des plus-values et moins-values de change.

Attendu que la société n’a produit aucun document lors de la réunion de


la commission pouvant justifier ses allégations, celle-ci a donc décidé de
maintenir les réintégrations qui en découlent.
Exercice 1988 : néant
Exercice 1989 : 258.231,00
Exercice 1990 : 151.798,00

I-3-2-3-Achats de prestations de services non déclarés au C.A :

La société n’a pas déclaré les achats de prestations de services dans ses
ventes, ce qui a poussé le vérificateur a régularisé cette situation en
appliquant des coefficients de marge brute puisés dans la comptabilité vérifiée
et la commission a entériné ce procédé et les réintégrations qui en découlent,
soit :
Exercice 1988 : 94.869,17 x 1.2925 % = 122.618,40
Exercice 1989 : 52.337,20 x 1.3245 % = 69.320,62
Exercice 1990 : 49.945,00 x 1.2087 % = 60.369,24

32
Récapitulation des bases fixées par la C.N.R.F (en DH)

Désignation Ex. 1988 Ex. 1989 Ex. 1990

Redressements acceptés…… 32.703,90 60.951,98 658.529,70

Redressements contestés :
Chiffre d’affaires........... 123.090,00 327.551,62 212.167,44
Intérêts débiteurs......... 263.209,27 470.207,62 728.815,00

Chefs de redressement........ 419.003,17 858.711,90 1.599.508,70


Bases déclarées.................. 2.891.258,00 2.972.340,00 1.655.114,00
Nouvelles bases................….. 3.310.050,00 3.831.050,00 3.254.620,00

En définitive, la C.N.R.F a entériné les bases fixées par la C.L.T

II- DEUXIEME CAS PRATIQUE ( Dossier n° 256/95)

II- 1- Impôt sur les sociétés :

Le service présente le cas d'une société exploitant une agence de


voyages et de tourisme qui a fait l'objet d'une vérification fiscale au regard de
l'impôt sur les sociétés, de la taxe sur la valeur ajoutée et de l'I.G.R/ source au
titre des exercices 1990 à 1993. Le service s'est intéressé particulièrement à la
partie du chiffre d'affaires et des accessoires qui se rattachent à ce genre
d'activités à savoir :

II- 1-1- Les achats :

Il s'agit des prestations de services facturées à la société par les divers


fournisseurs (hôtels, restaurants, transports, avions etc...) pour les besoins du
séjour et des circuits touristiques des groupes, et dont l’enregistrement, en
comptabilité a été opéré dans les sous comptes suivants :
- Achats de transport,
- Achats hôtels et restaurants,
- Achats divers tourisme,
- Achats guides,
- Achats confrères,
- Achats taxis,
- Achats avions, bateaux et trains

33
a) Achats transports et achats taxis :

Ces achats concernent tous les frais de voyages et de déplacements


engagés depuis l'arrivée des touristes étrangers à l'aéroport jusqu'à leur
retour tels que la location des autocars, des voitures avec ou sans chauffeur
etc....

b) Achats hôtels et restaurants :

Les fournisseurs facturent leurs prestations au nom de leurs clients aux


prix préférentiels consentis entre les deux parties.

c) Achats divers tourisme :

Ces frais sont constitués par les locations d'endroits pour les activités
d'animations faites par des troupes folkloriques ainsi que les frais de visites des
monuments et des sites touristiques.

d) Achats guides :

La délégation de l'O.N.M.T met à la disposition de la société concernée un


guide local ou national pour accompagner les groupes de touristes étrangers
durant leur séjour au Maroc. La rémunération au tarif officiel des guides est
effectuée par chèque non endossable et justifié par une pièce interne établie
par la société et appuyée par une photocopie de la carte d’identité nationale et
de la carte de guide autorisé par l'O.N.M.T.
Les rémunérations versées à ces guides sont déclarées sur l'état modèle 8306
étant donné qu'il s'agit des personnes non patentables et ne faisant pas partie
du personnel salarié de la société en cause. A cet effet, ces rémunérations sont
soumises à une retenue à la source au taux de 30% conformément aux
dispositions des articles 73 et 94 de la loi n° 17-89 relative à l'impôt général sur
le revenu.

e) Achats confrères :

Il s'agit des prestations fournies par d'autres agences de voyages opérant


dans des circuits autres que ceux existant dans le programme de la société
vérifiée et deviennent des services sous forme de sous - traitance.

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f) Achats taxis :

Ce sous compte représente les frais de location des taxis pour les
déplacements de petits groupes de touristes depuis leur arrivée à l'aéroport
jusqu'à leur départ.

g) Achats avions - bateaux - train :

Ces frais concernent le transport par avion des touristes marocains vers
l'étranger ainsi que ceux voyageant par bateaux et ceux utilisant le transport
ferroviaire.

II- 1-2 - Les ventes :

- Ventes tourisme Maroc,


- Ventes tourisme étranger,
- Ventes tourisme (export vers l’étranger)

Le chiffre d'affaires déclaré est composé des ventes émanant du tourisme


et de celles de la billetterie dont la répartition a été établie comme suit :

Eléments Ex. 1990 Ex. 1991 Ex. 1992 Ex. 1993


Ventes tourisme Maroc 3.547.804,50 8.075.865,33 4.642.201,30 3.144.333,50
Ventes tourisme étranger 14.358.578,12 9.293.830,42 16.202.499,80 20.054.200,00
Ventes tourisme export - 1.806.994,00 3.043.486,80 5.570.763,30
Chiffre d'affaires brut 17.906.382,62 19.186.689,75 23.888.187,90 28.769.297,80
Achats justifiés -14.651.686,73 -17.030.678,99 -20.190.723,60 - 24.702.975,52
Chiffre d'affaires net (T.T.C) 3.254.695,89 2.156.010,76 3.697.464,30 4.066.322,28

Taux marge brute dégagé 18,17 % 11,24% 15,47% 14,15%

a) Ventes tourisme Maroc :

Ces ventes sont constituées par des prestations fournies au Maroc, pour
des résidents au Maroc et ce afin de promouvoir le tourisme national surtout
en 1991 lors de la crise du golf, ce qui explique l'importance des ventes
réalisées par la société au titre de cet exercice par rapport aux autres exercices
vérifiés.

b) Ventes tourisme étranger :

Ces ventes sont facturées et destinées généralement au nom des "


TOURS OPERATEURS" et agences de voyages étrangères, réunissant aussi bien

35
le transport dans ses différents types que l'hébergement et la restauration et ce
en plus des visites de sites et monuments ainsi que l'animation faite par
diverses troupes folkloriques constituant les manifestations culturelles et
artistiques durant le séjour des touristes au Maroc.

Les factures sont libellées en dirhams et l'encaissement est effectué en


devises. La chute du chiffre d'affaires relatif à cette catégories de recettes en
1991 provient de la guerre du golf qui a engendré, à l'échelon international,
une grave crise dans le domaine du tourisme.

c) Ventes tourisme export (vers l’étranger) :

Ces ventes concernent le tourisme effectué par les nationaux vers


l'étranger tels que les voyages d'agrément organisés (Espagne, Portugal, Grèce,
Asie etc...), les manifestations religieuses ( Omra, Hajj etc...) et les
manifestations culturelles et scientifiques (congrès, séminaires).

Au niveau comptable, il y'a lieu de signaler que la société a procédé au


titre des exercices vérifiés à l'exception de 1991 pour lequel les ventes brutes
ont été comptabilisées et déclarées comme produits; les prestations "tourisme"
ont été comptabilisées pour les autres exercices pour le prix facturé auquel, à la
clôture de l'exercice les achats correspondants ont été défalqués. A cet effet,
seules les prestations assorties de la marge figurent comme chiffre d'affaires
au titre des exercices concernés.

d) Ventes billetterie :
Le chiffre d'affaires provenant de la vente de la billetterie est constitué de
toutes les commissions prélevées par la société en contre partie de ses
interventions en tant qu'agence de voyages sur l'émission des titres de voyages
aériens, maritimes et terrestres.

II-2- Taxe sur la valeur ajoutée :


Au niveau de la taxe sur la valeur ajoutée, le chiffre d'affaires retenu pour
la taxation a été composé des commissions perçues sur la vente des billets
déterminée d'après les états de ventes adressés aux compagnies aériennes et
maritimes et des commissions encaissées sur les prestations de tourisme.

Ayant constaté que le chiffre d'affaires déclaré par la société et relatif à


la partie tourisme correspond à un pourcentage de marge brute de 5 % pour le
tourisme local déterminé forfaitairement pour chaque mois et entre 10 et 12 %
pour le tourisme effectué par des groupes étrangers, le chiffre d'affaires devant
être déclaré est celui correspondant normalement à la différence entre les

36
montants facturés aux clients et les frais engagés pour leur compte et ce pour
chaque opération réalisée.

Vu l'importance du nombre des dossiers de tourisme accompli au titre de


la période vérifiée et vu l'impossibilité de les examiner pour la détermination du
profit dégagé pour l'ensemble de ces opérations, le vérificateur a opté pour
l'application du taux de la marge brute déclaré aux encaissements reconstitués
au titre de chacune des années vérifiées, soit en chiffre :

Désignation Ex. 1991 Ex. 1992 Ex. 1993


Encaissements reconstitués... 13.799.852,19 22.209.037,59 27.272.794,76
Taux de la marge brut.......... 11,24% 15,48% 14,13%
C.A net reconstitué................ 1.551.103,38 3.437.959,01 3.853.645,89
C.A net déclaré......................-1.043.952,80 -2.397.408,80 -3.124.506,30
Différence (T.T.C).... 507.150,58 1.040.550,21 729.139,59
Taux de la taxe.............…… 19/119 19/119 19/119
T.V.A à rappeler.......……. 80.973,60 166.138,27 116.417,24

Toutefois, ce dossier a été traité au sein de la commission administrative


de réconciliation qui a conclu à une transaction avec la société sur les bases
ci-dessous après le désistement de cette dernière de son pourvoi devant la
C.L.T.

Exercice Bases I.S Rappels T.V.A


1991 47.520 72.244,00
1992 1.150.860 101.719,00
1993 82.980 68.291,00

Aucune explication n'a été fournie quant aux modifications apportées aux
bases et rappels arrêtés définitivement par la commission et sur lesquels la
société a marqué son accord.

37
ANNEXES

38
Loi n° 31-96 portant statut des agences de voyages
Promulguée par le dahir n° 1-97-64 du 04 Chaoual 1417 ( 12 Février
1997 )
Bulletin officiel n° 4482 du 8 Moharrem 1418 ( 15 Mai 1997 )

39
Décret n° 2-97-547 du 25 joumada II 1418 ( 28 Octobre 1997 )
fixant les modalités d’application de la loi n° 31-96
portant statut des agences de voyages

Bulletin officiel n° 4532 du 5 Rejeb 1418


( 6 Novembre 1997 )

40

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