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MEMOIRE DE FIN D’ETUDE

Pour l’obtention du Diplome de Master


« Economie des Territoires »

L’IMPACT DE L’ATTRACTIVITE TERRITORIALE


DES IDE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE :
CAS DE MAROC

Réalisée par : TESSE WIDAD Encadré par : Pr EL MATAOUI


RACHID

Professeur EL MATAOUI RACHID …………………………………………………………….…Encadrant et président


Professeur BETTAH MOUNIA …………………………………………………………………….Member de jury
Profeseur KTIT JALAL ……………………………………………..……………………………...Membrbe de jury

Année universitaire 2022/2023


REMERCIEMENT

En achevant ce mémoire de PFE, je tiens à exprimer ma profonde gratitude au Dieu et à toutes les
personnes qui ont contribué à la réalisation de ce projet. Le chemin vers la fin de mes études a été
long et parsemé de défis, mais grâce au soutien de nombreuses personnes, j'ai réussi à atteindre
cet objectif.

Tout d'abord, je tiens à remercier mon encadrant Mr. EL MATAOUI Rachid pour sa guidance,
ses conseils éclairés et sa patience tout au long de ce processus. Votre expertise et votre
engagement envers mon succès académique ont été inestimables, et je suis reconnaissante de
vous avoir eu comme encadrant.

Je souhaite également exprimer ma reconnaissance envers tous les autres membres du corps
professoral qui ont partagé leur savoir et leur expérience avec moi au cours de mes études. Vos
enseignements m'ont permis de développer mes compétences et mon savoir-faire.

Mes remerciements s'adressent également à ma famille et à mes amis qui m'ont soutenue tout au
long de ce parcours académique. Vos encouragements, votre compréhension et votre patience ont
été d'une grande aide, et je vous en suis très reconnaissante.

Enfin, je tiens à exprimer ma gratitude envers mes collègues de la promotion, qui ont partagé ce
voyage avec moi. Votre collaboration et votre amitié ont rendu cette expérience mémorable.

Ce mémoire de PFE n'aurait pas été possible sans l'apport de toutes ces personnes
exceptionnelles. Merci du fond du cœur pour votre soutien et votre encouragement constants.

1
SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE 1 : L’ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES IDE ET LA


CROISSANCE ECONOMIQUE : CADRE THEORIQUE

INTRODUCTION DU CHAPITRE

SECTION 1 : REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE ET EMPIRIQUE

SECTION 2 : L’ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES IDE ET LA CROISSANCE

ECONOMIQUE AU MAROC : ETAT DE LIEUX

CONCLUSION DU CHAPITRE

CHAPITRE 2 : L’ATTRACTIVITE DES IDE ET LA CROISSANCE


ECONOMIQUE AU MAROC : ESSAI D’ ANALYSE ECONOMETRIQUE

INTRODUCTION DU CHAPITRE

SECTION 1 : LA METHODOLOGIE D’ESTIMATION

SECTION 2 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

CONCLUSION DU CHAPITRE

CONCLUSION GENERALE

2
LISTE DES ABREVIATIONS

ADF : Augmented Dickey-Fuller


CR : Croissance économique
FMN : Firmes Multinationales
IDE : Investissements directs étrangers
MENA: Middle East and North Africa
MCO : Moindres carrées ordinaires
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
PME : Petite ou Moyenne Entreprise
PIB : Produit Intérieur Brut
VAR : Vecteur Autorégressif

3
LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU 1: LES CHOIX DE LOCALISATION SELON DUNNING.....................................................21


TABLEAU 2: CONCORDANCE ET DISCORDANCE ENTRE LES AVANTAGES COMPÉTITIFS DES FIRMES
ET LES AVANTAGES COMPARATIFS DES PAYS............................................................................23

TABLEAU 3: DESCRIPTION DES DONNÉES......................................................................................34


TABLEAU 4 : LES RÉSULTATS DES TESTS ADF...............................................................................40
TABLEAU 5: RÉSULTATS D'ESTIMATION MCO................................................................................41
TABLEAU 6 : TEST DE MULTI-COLINÉARITÉ VIF............................................................................42
TABLEAU 7 : TEST D'AUTOCORRÉLATION DES RÉSIDUS.................................................................42
TABLEAU 8 : RÉSULTATS DES TESTS DE ROBUSTESSE....................................................................43

LISTE DES GRAPHIQUES


FIGURE 1 : COMPLÉMENTARITÉ ENTRE TROIS APPROCHES DE L’ATTRACTIVITÉ TERRITORIALE....12

FIGURE 2 : L’ÉVOLUTION DES IDE ENTRANTS AU MAROC EN DOLLARS (1990-2020).................26

FIGURE 1: L’ÉVOLUTION DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE AU MAROC (1990-2020)..................29

4
RESUME

Pendant les années 90, les investissements directs étrangers (IDE) vers les pays en
développement ont connu une augmentation significative. Les avantages escomptés des IDE pour
les pays en développement sont nombreux, notamment l'apport de ressources financières,
l'augmentation de la productivité, le transfert de nouvelles technologies, l'amélioration des
compétences en gestion locale et l'accès aux marchés internationaux.
Cette étude vise d’analyser empiriquement l'impact des investissements directs étrangers sur la
croissance économique au Maroc sur la période 1980-2021, en utilisant des données extraites de
la base de données de la Banque mondiale et en appliquant la méthodologie de modélisation
MCO.
Les résultats indiquent que les IDE contribuent positivement et significativement à la croissance
économique au Maroc.
Mots clés : Attractivité territoriale, MCO, les investissements directs étrangers, la croissance
économique, Maroc.

ABSTRACT

During the 1990s, foreign direct investments (FDI) into developing countries saw a significant
increase. The anticipated benefits of FDI for developing countries are numerous, including the
infusion of financial resources, increased productivity, the transfer of new technologies, improved
local management skills, and access to international markets.
This study aims to empirically analyze the impact of foreign direct investments on economic
growth in Morocco over the period 1980-2021, using data extracted from the World Bank's
database and employing the Ordinary Least Squares (OLS) modeling methodology.
The results indicate that FDI significantly and positively contribute to economic growth in
Morocco.
Keywords: Territorial attractiveness, MCO, Foreign Direct Investments, economic growth,
Morocco.

5
INTRODUCTION GENERALE

La croissance économique joue un rôle important et primordial dans le développement


des pays. Chaque pays aspire à stimuler sa croissance économique (l’augmentation du produit
intérieur national) en maximisant leurs capitaux physiques et attirant des investissements
étrangers. Dans ce contexte, le Maroc avec son mélange unique de patrimoine culturel riche, de
ressources naturelles et immatérielles diversifiées et d'une position géostratégique privilégiée s'est
engagé dans un voyage de transformation visant à renforcer son attractivité en tant que
destination privilégiée pour les Investissements Directs Étrangers (IDE).

Du point de vue théorique, les IDE comme des flux de capitaux investis par des entités d'un pays
dans des entreprises situées à l'étranger, ont montré leur capacité à agir comme des catalyseurs de
la croissance économique en apportant non seulement des capitaux physiques, mais aussi des
technologies, des compétences et un accès aux marchés internationaux.

L'État marocain, conscient des avantages que peut apporter l'investissement étranger à son
économie, a fait preuve d'une volonté inébranlable depuis les années 1980 pour améliorer son
climat des affaires et accroître sa compétitivité sur la scène internationale. À travers diverses
initiatives et réformes, le Maroc a visé à éliminer les obstacles bureaucratiques, à moderniser ses
infrastructures, et à encourager l'innovation et la recherche, créant ainsi un environnement
propice à l'investissement. Dans cette démarche, le marketing territorial est devenu un outil
essentiel pour projeter une image positive du pays, attirer l'attention des investisseurs potentiels à
l’offre territorial du Maroc et renforcer sa visibilité dans une économie mondialisée.

Cependant, derrière cette dynamique d'amélioration de l'attractivité territoriale des IDE au Maroc,
émergent des questions clés qui forment le cœur de la problématique de notre étude :

Quels sont les facteurs déterminants qui influencent l'attractivité des IDE ? Comment les
facteurs économiques, socioculturels, politiques et de gouvernance interagissent-ils pour

6
façonner cette attractivité ? Plus important encore, quel est l'impact des IDE sur la
croissance économique du Maroc ?

Cette problématique est importante pour comprendre comment les Investissements Directs
Étrangers peuvent contribuer à la croissance économique dans un pays en développement tel que
le Maroc. Elle permettra également de déterminer les facteurs déterminants de l’attractivité
territoriales des IDE et l’implantation des firmes multinationales au Maroc.

Afin de répondre à cette problématique, ce travail s’articulera autour de deux chapitres. Le


premier chapitre consiste à présenter le cadre théorique de l’étude. Le second chapitre quant à lui
traite le cadre méthodologique et empirique de l’étude qui s’articule autour de deux points
principaux à savoir la présentation du choix du modèle et l’interprétation des résultats trouvés.

7
CHAPITRE 1 : L’ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES IDE ET
LA CROISSANCE ECONOMIQUE : CADRE THEORIQUE

INTRODUCTION DU CHAPITRE

L'investissement direct étranger (IDE) joue un rôle majeur dans la création des liens
économiques entre les pays et les régions. L'attractivité des IDE est devenue un enjeu stratégique
pour nombreux pays et entreprises, étant donné les avantages économiques qu'ils peuvent
apporter ainsi que les dynamiques complexes qu'ils engendrent.

Dans ce chapitre, nous allons explorer les différentes théories et études empiriques qui
tentent d'éclairer les facteurs qui motivent les entreprises à investir à l'étranger et pourquoi
certaines régions ou zones géographiques deviennent plus attrayantes pour les entreprises, les
industries et les individus que d'autres.

Comprendre ces théories est important pour appréhender les facteurs de l’attractivité
territoriale, les avantages mutuels des IDE pour les pays hôtes et les investisseurs, ainsi que les
défis qui émergent de ces interactions complexes.

SECTION 1 : REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE ET


EMPIRIQUE
1. Cadre conceptuel
1.1. Le territoire
Le concept du territoire est un concept polysémique et sa définition peut être complexe et
variée, ce qui le rend difficile à comprendre et à définir de manière précise. Son sens varie en
fonction de la perspective adoptée et du domaine scientifique qui l'étudie. Selon une définition
courante, le territoire est défini comme « un espace géographique qualifié par une appartenance
juridique (territoire national), une spécificité naturelle (territoire montagneux) ou culturelle
(territoire linguistique) »1. Cette variété de sens associée à la notion de territoire se manifeste à
travers ses différentes dimensions : la dimension géographique, la dimension jurido-politique, la
dimension sociale, la dimension histo-culturelle et la dimension économique.

1
GEORGE, P., VERGER, F., Dictionnaire de la géographie, Paris, Presses universitaires de France, 2009

8
1.1.1. La dimension géographique
Le concept du territoire constitue le point de départ des sciences géographiques, différents auteurs
et penseurs géographes ont apporté leurs propres perspectifs sur sa signification et son rôle.

Selon BRUNET et al. (1993), le territoire est « l’étendue terrestre utilisée et aménagée par les
sociétés en vue de leur reproduction, non seulement pour se nourrir et s’abriter, mais dans toute la
complexité des actes sociaux »2, alors que Le BERRE (1992) définit le territoire comme « la
portion de la surface terrestre appropriée par un groupe social pour assurer sa production et la
satisfaction de ses besoins vitaux »3.

D’après les définitions de BRUNET et al. (1993) et Le BERRE (1992), le territoire peut être
défini comme l'étendue terrestre utilisée et organisée par les sociétés dans le but de garantir leur
survie et leur reproduction. Cela englobe non seulement les aspects de subsistance et d'abri, mais
aussi les interactions sociales complexes et la production nécessaire pour répondre aux besoins
vitaux d'un groupe social.

1.1.2. La dimension sociale


Dans sa théorie sociologique de la territorialité, POCHE (1996) élabore une idée selon laquelle le
territoire, en tant que cadre matériel spécifique, devient l'espace où les liens sociaux prennent
forme. Selon cette théorie, « une base possible du lien social est le rapport permanent et
réciproque qui s’exerce entre un groupe social, le contexte matériel dans lequel il est
physiquement inséré et l’ensemble des représentations, langages et symboles qu’il produit afin de
décrire le monde, d’expliciter ce rapport et de procéder au sein de ce complexe matériel et social
au développement des fonctions de connaissance, lesquelles rendent le monde intelligible pour ce
groupe et lui permettent de représenter la continuité de cette mise en intelligibilité qu’il opère en
permanence »4. Dans cette optique, le territoire joue un double rôle en tant que cadre pour les
relations sociales et en tant que cadre et prérequis essentiels à la survie du groupe local. En
sociologie, le concept de territoire fait référence à la formation d'un espace social à l'intérieur d'un
espace physique délimité naturellement par des frontières. Il englobe l'espace social qui abrite les
dynamiques interpersonnelles spatialisées entre individus et groupes, étroitement lié à l'espace
politique et institutionnel.

2
Brunet R., Ferras R. et Théry H. (1993), Les mots de la géographie : dictionnaire critique, Montpellier / Paris, Reclus / La
Documentation Française.
3
Le Berre M. (1992), Territoires. Encyclopédie de la Géographie, Paris, Economica.
4
Poche B. (1996), L’espace fragmenté : Pour une théorie sociologique du territoire, Paris, L’Harmattan.

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1.1.3. La dimension juridico-politique
Du point de vue juridico-politique, le concept du territoire est généralement utilisé pour désigner
le lieu et l’espace où s'exerce une forme de contrôle, de domination, d'expression de légitimité ou
de souveraineté . La domination, le contrôle, la légitimité et la souveraineté, sont étroitement
associés au concept du pouvoir politique, et elles présentent le territoire comme un espace
autonome, distinct et indépendant, illustrant la présence d'un pouvoir qui établit et rédigé son
cadre légal.

Le territoire se réfère à une surface terrestre spécifique soumise au contrôle et à la domination


d'une autorité politique donnée, laquelle exerce la souveraineté sur cet espace. À travers cette
souveraineté, l'autorité établit un cadre juridique et édicte des régulations en vue d'administrer et
de maintenir la stabilité du territoire. Dans ce contexte, l'autorité se charge de garantir la sécurité
des résidents et des groupes sociaux qui l'occupent, tout en veillant à préserver leurs
caractéristiques culturelles distinctes.

1.1.4. La dimension histo-culturelle


D’après sa définition simple, le territoire englobe simultanément plusieurs dimensions : il est à la
fois un espace géographique, politique, social et culturel. L'aspect culturel, en particulier,
représente une réalité historique profondément enracinée dans la terre. Cette réalité se caractérise
par deux dimensions interdépendantes, la dimension territoriale et la dimension historique. La
culture et le territoire sont étroitement liés, car la culture contribue à la création du territoire et
permet de tisser un lien significatif exprimant la relation symbolique entre la culture et l'espace.
Le territoire est donc un lieu, un parcours et un espace qui, aux yeux des peuples et des groupes
ethniques, revêt une dimension symbolique et culturelle, servant de fondement à leurs valeurs et
consolidant leur identité.

1.1.5. La dimension économique


En économie, la valeur du territoire découle des ressources qu'il englobe, lesquelles constituent le
fondement de l'offre territoriale. Ces ressources jouent un rôle crucial dans l'explication de la
localisation des entreprises. Le lien entre le territoire et ses ressources constitue ainsi un
processus de patrimonialisation, un lien qui doit être préservé pour préserver l'identité territoriale
du bien. Cette patrimonialisation façonne et définit le territoire, en exprimant son identité propre.

10
De plus, sur le plan économique, le territoire joue un rôle fondamental en tant que base des
activités économiques, agissant comme un déterminant de localisation. Il est considéré comme un
espace d'accueil attirant divers acteurs économiques qui, après avoir analysé l'offre territoriale,
prennent la décision de s'y installer ou non.

1.2. L’attractivité territoriale


Dans la littérature, le concept d'attractivité a fait l'objet d'études par de nombreux
chercheurs. Parmi ces chercheurs, on trouve Hatem qui propose une définition de l'attractivité
comme étant « la capacité d'un territoire à offrir aux acteurs des conditions qui les persuadent de
choisir ce territoire pour leurs projets plutôt qu'un autre »5. Après avoir examiné diverses écoles
de pensée et pratiques existantes, Hatem distingue trois approches distinctes de l'attractivité
territoriale : l'approche micro, l'approche macro et l'approche méso :

1.2.1. L'approche macro


Dans l'approche macro, l'objectif est d'identifier les éléments explicatifs permettant à un territoire
d'attirer une part importante d'investissements directs étrangers comparativement à d'autres
territoires. Cette perspective, centrée sur l'attraction des entreprises étrangères, se focalise sur les
conditions spécifiques de spécialisation territoriale (facteurs immuables) ainsi que sur les
déterminants de la localisation des facteurs de production mobile (le capital productif). Dans ce
sens plusieurs facteurs peuvent être considérés comme facteurs permettent d’attirer les
d'investissements directs étrangers tels que la proximité du marché, l'existence de ressources rares
(main-d'œuvre qualifiée), la qualité du climat des affaires et des infrastructures, ainsi que des
critères associés au coût de la main-d'œuvre.

1.2.2. L'approche micro


Dans l'approche micro, l'objectif de l’attractivité territoriale est d'identifier l'emplacement le plus
approprié pour un projet particulier. Cette approche utilise des techniques de planification
commerciale et divers scénarios pour prendre en compte les conditions concrètes d'investissement
d'un projet donné.

1.2.3. L'approche méso


L'approche méso, quant à elle, se penche sur l'analyse des dynamiques locales propices à
l'émergence de pôles de production ou de compétitivité dans un territoire donné. Cette approche

5
Hatem F. (2005), Attractivité du territoire : de la théorie à la pratique, in L’industrie en France et la mondialisation, Paris, Service
des études et des statistiques industrielles, 269-283

11
vise à comprendre pourquoi un secteur d'activité en particulier devient attractif dans une zone
économique donnée. Cette approche reflète au domaine de l'économie géographique, qui tient
compte des comportements de localisation des acteurs économiques pour expliquer le territoire.

Figure 1 : Complémentarité entre trois approches de l’attractivité territoriale

Source: Fabrice Hatem, 2004

1.3. Le marketing territorial


Le concept du « marketing territorial » reflet à une discipline scientifique et un domaine
de pratique visant à développer et mettre en œuvre un processus de gestion destiné à aider les
gouvernements et les responsables locaux à mieux atteindre leurs objectifs en matière de
développement, d'attractivité, de promotion et à se démarquer de la concurrence sur la scène
nationale et internationale.

Tout comme le marketing traditionnel, le marketing territorial repose sur une orientation vers le
marché, visant à satisfaire les attentes et les besoins de multiples parties prenantes du territoire.
Ceci est réalisé à travers plusieurs étapes clés :

12
 Utilisation des méthodes de recherche marketing : Cela inclut l'analyse de
l'environnement concurrentiel et l'identification des attentes, des besoins et des
préférences des marchés cibles ainsi que des parties prenantes du territoire.

 Création d'avantages territoriaux distinctifs : Il s'agit de développer des avantages


spécifiques liés au territoire qui répondent aux besoins, aux attentes et aux préférences
variés des différents segments de marché.

 Communication des offres territoriales attractives : Cette étape implique la


conception, la communication et la mise à disposition d'offres attrayantes pour les
marchés cibles, les parties prenantes du territoire et la communauté locale.

En conséquence, le marketing territorial englobe les aspects suivants :

 Analyse de l'environnement concurrentiel et positionnement territorial : Il consiste à


examiner la compétition avec d'autres territoires et à identifier la position unique et
distincte du territoire sur le marché.

 Communication ciblée des avantages territoriaux : Il implique de communiquer de


manière différenciée les atouts et les forces du territoire.

 Utilisation d'outils marketing pour des objectifs à moyen et court terme : Le


marketing territorial emploie des techniques de marketing pour réaliser des objectifs
spécifiques à moyen et court terme, tels que l'augmentation des investissements étrangers
ou du tourisme.

 Satisfaction des besoins des marchés cibles : Le marketing territorial se concentre sur la
demande extérieure, en veillant à répondre aux besoins et aux attentes des marchés cibles.

13
En somme, le marketing territorial repose sur l'application des principes du marketing
traditionnel au contexte des territoires, avec l'objectif de renforcer leur attractivité, leur
développement et leur positionnement sur la scène internationale.

1.4. La croissance économique


Le concept de la croissance économique est un concept fondamental étudiée par divers
auteurs théoriciens économiques et sa définition varie selon les perspectives économiques de ces
auteurs théoriciens. Pour les économistes classiques tels que Smith et Ricardo, la croissance
économique est souvent associée à l'accumulation de capital, c'est-à-dire à l'augmentation des
investissements dans les moyens de production tels que les machines et les infrastructures. Ils
considèrent le travail, le capital et la terre comme les principaux facteurs de production
contribuant à la croissance. Les économistes Néoclassiques et les keynésiens accordent de
l'importance à la demande globale et du progrès technique dans la détermination de la croissance
économique. Pour eux, la croissance économique peut être stimulée par l'augmentation des
dépenses publiques et privées et le progrès technique, ce qui génère une hausse de la production
et de l'emploi.

Généralement, la croissance économique englobe l'augmentation soutenue et durable de la


production globale des biens et des services au sein d'une économie. Cette expansion se traduit
par une hausse de la production nationale et du revenu, ainsi que par une amélioration générale
du niveau de vie de la population.

On distingue entre quatre types de la croissance économique :

 Croissance extensive : La croissance extensive se réfère à l'augmentation de la


production économique en augmentant la quantité des facteurs de la production, telles que
le travail et le capital.

 Croissance intensive : La croissance intensive, en revanche, se concentre sur


l'amélioration de l'efficacité et de la productivité des ressources existantes plutôt que sur
leur augmentation

14
 Croissance endogène : il s’agit d’une croissance économique auto-entretenue qui est
stimulée par l’accumulation de capital humain, de connaissances, d’innovations et de
technologies.

 Croissance exogène : il s’agit d’une croissance économique qui dépend de facteurs


externes de l’économie tels que le commerce international, les transferts de technologies
et les investissements étrangers.

1.5. Investissement étrangers directs (IDE)

L'investissement direct étranger fait référence aux investissements réalisés par des
entreprises dans des sociétés étrangères. Ces investissements peuvent viser à contrôler la gestion
de l'entreprise et à créer ou développer des filiales internationales, voire des fusions.

Leur principale motivation est de réduire les coûts de production ou de pénétrer de


nouveaux marchés. En ce sens, les investissements directs étrangers jouent un rôle de premier
plan dans la transnationalisation des entreprises. Il est également populaire parmi les économistes
pour évaluer l’attractivité économique d’un pays.

L'investissement direct étranger (IDE) joue un rôle essentiel dans le processus


d'intégration économique mondiale. Il est considéré comme un moyen d'établir des liens directs,
stables et durables entre les économies, un facteur important de développement des entreprises
nationales, contribuant à accroître la compétitivité du pays bénéficiaire « pays d'accueil » ainsi
que du pays où le pays bénéficiaire et le l'investisseur est situé dans « pays d'origine ».

2. Revue théorique
2.1. Les Théories de la Localisation : fondements de l’attractivité territoriale

Les théories de la localisation occupent une place importante dans notre compréhension
de l'attractivité territoriale en économie. Elles fournissent un cadre théorique pour expliquer
pourquoi certaines régions ou zones géographiques deviennent plus attrayantes pour les

15
entreprises, les industries et les individus que d'autres. En examinant les principes qui sous-
tendent les choix de localisation des agents économiques, ces théories permettent de décrypter les
facteurs clés qui influent sur la dynamique économique régionale. En analysant les différents
modèles de localisation proposés par des économistes éminents tels que Marshall, Weber,
Hotelling et d'autres, nous pouvons discerner les forces et les mécanismes qui guident la
distribution des activités économiques dans l'espace, formant ainsi les fondements essentiels de
ce qui rend une région ou un territoire attractif sur le plan économique.

2.1.1. La Théorie de l’agglomération : MARSHALL


La théorie de l'agglomération suggère que les entreprises tendent à se regrouper
géographiquement pour bénéficier d'économies d'échelle et de synergies mutuelles. Il mettait en
évidence que la proximité géographique des entreprises favorise le partage des connaissances, la
circulation des idées, la main-d'œuvre qualifiée et les fournisseurs spécialisés. Ces avantages
d'agglomération peuvent créer une "économie d'agglomération" qui renforce la productivité et la
compétitivité des entreprises dans une région donnée.

Selon MARSHALL, les économies d'échelle se traduisent par les avantages de la production
centralisée peuvent découler de deux sources principales :

 Économies internes : Ces économies se développent à mesure que les unités de


production augmentent en taille. En d'autres termes, plus une entreprise produite, plus elle
peut profiter de coûts réduits par unité grâce à des processus de production plus efficaces
et à une utilisation plus optimale des ressources.

 Économies externes : Ces économies sont issues de l'environnement économique global


dans lequel opèrent les entreprises. Elles bénéficient à toutes les entreprises d'une manière
qui n'est pas déterminée par leur taille individuelle. Cela signifie que même de petites
entreprises peuvent tirer parti de ces avantages en se regroupant avec d'autres dans une
région particulière.

16
MARSHALL identifie trois types d'externalités qui encouragent les entreprises d'un même
secteur à se regrouper :

 Concentration spatiale des entreprises : Cette proximité géographique permet une


disponibilité accrue des intrants tels que les matières premières et la main-d'œuvre.

 Agglomération et capital humain : Le regroupement d'entreprises favorise la formation


d'une main-d'œuvre hautement qualifiée grâce à une accumulation plus importante de
compétences et de connaissances.

 Échange d'informations et avancées en R&D : La proximité géographique facilite le


partage rapide d'informations entre les entreprises, ce qui encourage les progrès en
matière de recherche et de développement.

2.1.2. La Théorie de localisation industrielle : WEBER


Au début du XXe siècle, MAX WEBER a orienté ses recherches vers l'analyse de la
localisation optimale des entreprises dans l'espace. Il a été le premier à se pencher sur la
localisation optimale des activités industrielles. Son intérêt premier était d'identifier la position
idéale d'une usine produisant un seul bien à coût constant, en tenant compte d'un marché local
spécifique et de sources d'approvisionnement prédéterminées en matières premières et en main-
d'œuvre. L'objectif était de déterminer où placer l'usine en fonction des éléments nécessaires à la
production, tels que les ressources naturelles, la main-d'œuvre et les différents marchés.

WEBER a supposé que les coûts de transport augmentent proportionnellement à la distance


géographique. En se basant sur ces hypothèses, il a défini la localisation optimale comme celle
qui minimise à la fois les coûts de transport des intrants (matières premières acheminées vers
l'usine) et des produits finis (transport des produits jusqu'aux marchés).

Selon son modèle, une entreprise calcule ses divers coûts de transport et choisit rationnellement
un emplacement qui se situe quelque part entre ses sources d'approvisionnement, de manière à
maximiser sa rentabilité. Il est possible qu'elle opte pour la proximité immédiate d'un marché,
d'une matière première ou d'une zone de main-d'œuvre.

17
2.1.3. La Théorie des lieux centraux : CHRISTALLER
La théorie des lieux centraux, développée principalement par l'économiste allemand
WALTER CHRISTALLER dans les années 1930, est un modèle théorique en géographie
économique qui vise à expliquer la distribution spatiale des activités économiques et des services
dans un espace géographique donné. Cette théorie repose sur l'idée que les activités économiques,
telles que les commerces de détail et les services, se répartissent de manière ordonnée et
hiérarchique en fonction de la population et de la distance.

L'un des concepts clés de la théorie des lieux centraux est celui de "lieu central", qui fait
référence à un point d'ancrage économique fournissant des biens et des services à une région
environnante. Les lieux centraux s’hiérarchisent en fonction de leur taille et de leur portée
géographique. Les lieux centraux de plus grande envergure offrent des biens et services plus
variés et complexes, tandis que les lieux centraux de plus petite taille se concentrent sur des
besoins plus basiques.

Selon CHRISTALLER, l'apparition des lieux de marché n'est pas le fruit du hasard, mais découle
plutôt de l'activité économique. Ce sont les choix délibérés entre la spécialisation et les
économies d'échelle d'un côté, et les coûts de transport de l'autre, qui sous-tendent la
concentration des activités économiques en un même endroit.

2.1.4. La Théorie de la concurrence spatiale : HOTELLING


Cette théorie examine comment la concurrence se déroule dans un contexte spatial, en
particulier lorsque les entreprises offrent des produits similaires ou homogènes. L'idée
fondamentale du modèle de Hotelling est que les entreprises situées à proximité les unes des
autres tendent à se concurrencer plus intensément. Dans ce modèle, les entreprises sont disposées
le long d'une ligne ou d'un segment, représentant un continuum géographique, et les
consommateurs se trouvent également le long de cette ligne. Chaque entreprise choisit son
emplacement de manière stratégique en fonction de la distribution des consommateurs et des
autres entreprises.

Hotelling démontre que ce modèle de compétition spatiale engendre deux résultats possibles. Le
premier résultat correspond à la localisation centrale des deux entreprises sur le marché, ce qu'on
appelle la solution de différenciation minimale. Le second résultat est caractérisé par la

18
localisation de chaque entreprise à une extrémité du segment. Ces distributions spatiales extrêmes
découlent d'un compromis entre deux types de forces concurrentielles : d'une part, la concurrence
en termes de prix pousse les entreprises à se distancer autant que possible l'une de l'autre, tandis
que d'autre part, la concurrence spatiale les incite à se regrouper en un point commun.

2.2. Les Théories de l’attractivité des IDE


Ces théories cherchent à expliquer les raisons pour lesquelles les entreprises décident de
réaliser des investissements dans des pays étrangers, ainsi que les facteurs qui influencent ces
décisions stratégiques. En analysant les motivations, les avantages et les coûts associés aux IDE,
ces théories nous offrent un aperçu précieux de la dynamique complexe qui sous-tend les flux
internationaux d'investissement et les choix d'implantation des entreprises.

2.2.1. La Théorie de l’oligopole : HYMER


La théorie de l'oligopole développée par HYMER constitue une contribution majeure à la
compréhension des investissements directs étrangers (IDE) et du comportement des entreprises
multinationales (EMN), qui se penche sur les motivations et les comportements des entreprises
multinationales dans un contexte d'oligopole, c'est-à-dire un marché où un petit nombre
d'entreprises dominent. Cette théorie cherche à expliquer pourquoi les entreprises décident
d'investir à l'étranger et de devenir multinationales, en se basant sur les caractéristiques
spécifiques des entreprises et des marchés dans lesquels elles opèrent.

HYMER a remis en question l'idée traditionnelle selon laquelle les avantages comparatifs étaient
la seule raison qui poussait les entreprises à investir à l'étranger. Il a proposé que les entreprises
multinationales cherchent à acquérir des avantages monopolistiques plutôt qu'à simplement
profiter des différences de coûts entre les pays.

Selon la théorie de l'oligopole, certaines entreprises deviennent multinationales pour sécuriser


leur position de marché et maintenir leur pouvoir de marché. En investissant à l'étranger, ces
entreprises peuvent obtenir un contrôle direct sur la production, la distribution et les ressources,
ce qui leur permet de réduire la concurrence et de maintenir des prix plus élevés.

2.2.2. La Théorie de cycle de vie : VERNON


Dans les années 1966, RAYMOND VERNON a introduit l'idée que les produits passent
par un cycle de vie en trois phases, influencées par l'évolution de la demande pour l'innovation.

19
6 MAYER T., et MUCCHIELLI T.L., 1999, « La localisation à l’étranger des entreprises multinationales Une approche
d’économie géographique hiérarchisée appliquée aux entreprises japonaises en Europe », Économie et Statistique n° 326-327, pp.
159-17.

7 VERNON R., 1966, « International investment and international trade in the product cycle », Quarterly Journal of Economics,
n°80, pp. 190-207

Il a appliqué cette théorie au contexte du développement des entreprises multinationales


américaines.
Initialement, un nouveau produit créé et lancé sur le marché américain connaît une croissance
rapide de la demande. L'entreprise, profitant de son pouvoir de monopole, bénéficie de prix
élevés permis par le niveau de vie élevé des Américains et réalise des profits considérables.
Cependant, vers la fin de cette phase, l'équilibre du marché commence à se stabiliser. L'offre du
produit augmente grâce à la disponibilité des capacités de production. À ce stade, l'entreprise
commence à exporter à l'étranger (surtout en Europe), réalisant des bénéfices importants sûrs de
nouveaux marchés en demande. À ce stade, l'exportation est le moyen privilégié pour pénétrer les
marchés étrangers.
Cependant, au cours de la deuxième phase, le marché tend vers un équilibre et l'avantage initial
diminue avec l'émergence de produits concurrents ou de substitutions. L'entreprise innovatrice,
ayant atteint une taille de marché suffisante, commence à délocaliser sa production. Elle profite
de coûts salariaux plus bas en Europe, réduit les coûts de transport et les droits de douane, et évite
le risque d'être évincée du marché par des concurrents.

Dans la troisième phase, le produit devient banalisé, la production ne nécessite plus une
technique avancée et les parts de marché se stabilisent. La concurrence basée sur la réduction des
prix s'intensifie car la demande stagne ou diminue. Dans cette situation, une deuxième
délocalisation vers les pays en développement devient nécessaire pour réduire les coûts de
production, pour ensuite réimporter les produits sur les marchés majeurs de l'entreprise.

2.2.3. L’approche éclectique : DUNNING


L'approche éclectique, également connue sous le nom de paradigme OLI, est une théorie
essayée d’intégrer la théorie du commerce international et de la localisation des activités
économiques. Cette approche vise à expliquer les déterminants et les motivations derrière les
investissements directs étrangers (IDE) en prenant en compte trois catégories de facteurs :
l'Avantage spécifique (O), l’avantage de Localisation (L) et l’avantage de l’Internalisation (I).

20
8 DUNNING, J. H., (1995), “The Eclectic Paradigm in an Age of Alliance Capitalism ”,journal of Business Studies, p.463.

L’avantage spécifique (O) fait référence aux avantages spécifiques que possède une entreprise
multinationale (EMN) par rapport à ses concurrents nationaux ou étrangers. Ces avantages, de
nature oligopolistique, peuvent résulter d'un accès privilégié à des ressources financières, de la
détention de droits de propriété sur des innovations ou des techniques avancées, ou encore de
l'existence d'économies d'échelle dans la logistique, la commercialisation ou l'approvisionnement.

L’avantage de localisation (L) fait référence aux caractéristiques et les avantages spécifiques à
un endroit géographique donné qui incitent une entreprise à investir dans ce lieu plutôt
qu'ailleurs. Ces éléments sont liés aux coûts associés à la disponibilité des facteurs de production,
aux particularités du système institutionnel du pays d'accueil (régime social et fiscal, mesures
restrictives ou incitatives aux échanges et aux investissements étrangers, réglementation du
travail, etc.), ainsi qu'aux avantages spécifiques de la localisation telle que la qualité des inputs, la
proximité des sources d'approvisionnement et des marchés.

L’avantage de l’Internalisation (I) fait référence à la notion de tirer profit de la gestion en


interne. Lorsqu'une entreprise cherche à pénétrer un marché étranger, elle peut le faire en
exportant ses produits, en octroyant des licences à d'autres entreprises ou en internalisant les
fonctions ou les activités directement dans ce marché. Cette dernière approche offre l'avantage de
contourner les problèmes inhérents au marché tout en bénéficiant de la coordination interne. Les
avantages de l'internalisation sont multiples. Elle permet de contrôler l'approvisionnement en
matières premières, de garantir la qualité des produits fabriqués, de maîtriser les débouchés
commerciaux, d'éliminer le risque de vol de droits de propriété intellectuelle, et de réduire les
coûts liés aux transactions sur le marché.

Ces idées ont conduit DUNNING à exprimer sa théorie sous le concept du « paradigme O.L.I. » :

21
Tableau 1: Les choix de localisation selon DUNNING

Mode de pénétration Avantage de Avantage de


Avantage spécifique O
des marchés localisation L l’internalisation I
Investissement direct Oui Oui Oui
Exportation Oui Non Oui
Licence Oui Non Non
Source: Dunning, J. H., (2001), “The Eclectic (OLI) Paradigm of International Production: Past,Present and Future ”, International
Journal of Economics of Business, Vol. 8, n° 2.

2.2.4. L’approche synthétique : MUCCHIELLI J.L


L'approche synthétique développée par MUCCHIELLI repose sur une analyse intégrée du
comportement des entreprises, prenant en compte à la fois la volonté de pénétrer les marchés
étrangers et le désir de délocalisation afin de réduire les coûts de production et de réimporter dans
le pays d'origine. Cette approche embrasse trois niveaux d'analyse : l'entreprise, l'industrie et le
pays. Elle distingue ainsi entre les notions d'avantages compétitifs des entreprises et d'avantages
comparatifs des nations.

MUCCHIELLI introduit quatre variables pour évaluer ces avantages. Les deux premières
variables concernent les facteurs de production requis par l'entreprise et les produits qu'elle
propose, les deux autres se rapportent aux facteurs de production offerts par l'entreprise et aux
produits demandés par les pays. Si une entreprise est capable d'offrir des produits de haute
qualité, elle possède des avantages compétitifs par rapport à ses concurrents. De la même
manière, un pays ayant la capacité de fournir des facteurs de production hautement qualifiés à
faible coût et/ou disposant d'un marché intérieur important possède des avantages comparatifs
significatifs par rapport à d'autres pays. Chacune de ces variables peut être associée à un signe
positif (+) si l'avantage est favorable, ou à un signe négatif (-) dans le cas contraire.

9 MUCCHIELLI Jean-louis (1992) :« Déterminants de la localisation et firmes multinationales. Analyse synthétique et application
aux firmes japonaises en Europe. »,Revue économique .Volume 43, n 4 , 1992. Pp. 647-660.

22
Tableau 2: Concordance et discordance entre les avantages compétitifs des firmes et les
avantages comparatifs des pays

Avantages compétitifs Avantages comparatifs


Demande Offre de Offre de Demande Mode de pénétration
de facteurs produit facteurs de produit
1 + + - - IDE sortant
2 + + - + IDE/Réimportation
3 + + + - Exportation
4 - - + + IDE entrant
5 - - - + Importation
6 - - + - IDE entrant/Réexportation
Source : J.L.Mucchielli, «Déterminants de la délocalisation et firmes multinationales. Analyse synthétique et application aux
firmes japonaises en Europe. », Revue économique. Volume 43, n 4, 1992. PP. 647-660

3. Revue empirique
3.1. Les Déterminants des IDE : Revue Empirique
La littérature empirique concernant les déterminants des IDE a connu une profusion
notable ces dernières années, surtout au niveau du Maroc. Parmi les études empiriques réalisées
dans le Maroc, on trouve l’étude d’EL ISSAOUI (2008) 10 qui a mené une analyse en données de
panel sur des données sectorielles agrégées. Cette étude se penche sur les déterminants de la
décision d'implantation des entreprises étrangères dans les industries manufacturières au Maroc
entre 1990 et 2004. Les résultats mettent en évidence une compétition entre les entreprises à
participation étrangère et les entreprises locales, soulignant l'importance des coûts et de la qualité
de la main-d'œuvre. De plus, l'étude montre que la concentration industrielle favorise l'attraction
de nouveaux investisseurs étrangers, confirmant ainsi l'attractivité du Maroc en tant que
plateforme pour les exportateurs étrangers.

Au niveau de la région Afrique du nord, DRISS (2007) 11 a mené une étude économétrique en
utilisant les données de panel pour évaluer l'impact de diverses variables macroéconomiques sur
les flux d'IDE dans l'industrie manufacturière tunisienne.

10 El ISSAOUI Khadija (2008) : Colloque international : Ouverture et émergence en Méditerranée « Une analyse empirique pour
l’attractivité du Maroc pour le capital étranger ».

23
11 DRISS Slim (2007) : « L'ATTRACTIVITÉ DES INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS INDUSTRIELS EN
TUNISIE », Revue Région et Développement n° 25-2007.

Les résultats suggèrent que la distance géographique, les disparités en matière de taille de marché
et de ressources entre les pays investisseurs et la Tunisie, ainsi que la disponibilité de la main-
d'œuvre, sont les principaux déterminants de l'attractivité économique de la Tunisie.
En effet, au niveau international, Sekkat et Véganzonès-Varoudakis (2004) 12 ont réalisé une étude
concentrée sur les facteurs liés au climat d'investissement en utilisant un modèle économétrique
en données de panel pour analyser un échantillon de 72 pays en développement au cours des
années 1990. Les résultats ont mis en évidence que les réformes favorisant la libéralisation
commerciale et le taux de change, ainsi que le climat d'investissement (tant politique
qu'économique), sont les principaux déterminants de l'attrait des IDE. Les conclusions soulignent
également que certains pays de la région MENA (Algérie, Syrie, Égypte et Iran) souffrent d'un
manque d'attractivité territoriale principalement en raison du retard dans les réformes et des
conditions politiques et économiques défavorables, Jordanie et Maroc demeurent moins
performants en matière d'attractivité des IDE par rapport aux pays d'Asie de l'Est.

3.2. L’effet de l’Attractivité des IDE sur la croissance économique : Revue empirique
L'importance de l’attractivité territoriale et les IDE résident dans leur capacité à engendrer
des externalités positives qui impactent diverses variables économiques telles que le capital
humain, l'investissement national et les exportations et par conséquent, impactent positivement la
croissance économique du pays. Dans ce sens, RACHID et JEKKI (2020) 13 ont réalisé une étude
empirique sur l’impact des IDE sur la croissance économique au Maroc. Les résultats de causalité
de cette étude ont montré l'absence d'une relation à court terme entre la croissance économique et
les IDE, tandis que les tests de cointégration ont permis de vérifier l'existence éventuelle d'une
relation à long terme ou d'équilibre entre ces variables. L'analyse empirique a révélé aussi que les
effets économiques des IDE sur la croissance économique sont conditionnels et différenciés. En
présence de l'investissement domestique, on observe un effet positif conjugué à un effet
d'éviction, tandis qu'en présence de la variable des exportations, un effet de complémentarité est
constaté.

12 SEKKAT K., et MEON P.G., 2004, “Does the quality of institutions limit the MENA’s integration in the world economy?”,
Annual Bank conference on development economics-Europe, Belgium, May 10-11, 2004

24
13 RACHID Tariq et JEKKI Hicham (2020), « La place de l’attractivité territoriale dans la relation entre l’investissement direct
étranger et la croissance économique au Maroc : Une étude économétrique », Revue Organisation et Territoires n°5, Octobre 2020
ISSN :2508-9188.

Au niveau de la région Afrique du nord, ZGHIDI et al. (2016)14 ont réalisé une étude qui vise à
analyser la relation entre les Investissements Directs Étrangers, la liberté économique et la
croissance économique en utilisant données de panel de quatre pays (Tunisie, Maroc, Algérie et
Égypte) sur une période allant de 1980 et 2013. Les résultats de cette étude montrent l’existence
d’une corrélation positive entre les IDE et la croissance économique. De plus, elles constatent
que la liberté économique agit en tant que facteur complémentaire des IDE. L’étude souligne que
les pays qui encouragent une plus grande liberté dans les activités économiques profitent
davantage de la présence des entreprises multinationales.
Au niveau international, L'étude menée par DARRAT et al. (2005) a exploré les impacts des
Investissements Directs Étrangers sur la croissance économique à travers d'une analyse
comparative impliquant 23 pays répartis en deux régions distinctes : l'Afrique du Nord et le
Moyen-Orient d'une part, ainsi que l'Europe Centrale et Orientale de l'autre. En utilisant la
méthode des doubles moindres carrés sur la période allant de 1979 à 2002, DARRAT et al. (2005)
ont constaté que les flux d'IDE ne stimulent la croissance économique que dans les pays
candidats à l'adhésion à l'Union européenne. Cependant, l'effet des IDE sur les pays d'Afrique du
Nord et du Moyen-Orient, ainsi que sur ceux qui ne sont pas candidats à l'adhésion à l'UE, s'est
révélé soit négatif, soit inexistant. DARRAT et al. (2005) 15 avancent l'idée que la perspective de
devenir membre de l'UE semble agir comme un catalyseur, favorisant une mise en œuvre plus
étendue et plus efficace des réformes. Cette dynamique aurait contribué aux impacts positifs des
flux d'IDE dans les pays candidats à l'adhésion.

14 ZGHIDI, N., SGHAIER , I., M., et ABIDA, Z. (2016), « Does Economic Freedom Enhance the impact of Foreign Direct
investment on Economic growth in North Countries? », African Development Review, Vol. 28, N°1, pp. 64-74

25
15 DARRAT, A., KHERFI, S., et SOLIMAN, M. (2005), « FDI and Economic Growth in CEE and MENA Countries: A Tale of
Two Regions », ERF 12th Annual Conference 19th-21st December, Egypt.

SECTION 2 : L’ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES IDE ET LA


CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC : ETAT DE LIEUX
1. L’attractivité territoriale au Maroc
1.1. L’évolution des IDE entrants au Maroc
Figure 2 : l’évolution des IDE entrants au Maroc en Dollars (1990-2020)

IDE($)
3,600,000,000
3,200,000,000
2,800,000,000
2,400,000,000
2,000,000,000
1,600,000,000
1,200,000,000
800,000,000
400,000,000
0
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020

Source : Données par la CNUCED

On voit dans ce graphique qu’il y a une progression significative des flux d’Investissements
Directs Etrangers (IDE) entrants au Maroc. Au cours des années 1990, les IDE ont connu une
croissance moderée et lente.

Depuis l’année 2000, le Maroc a commencé à mettre en œuvre des réformes pour attirer les
investisseurs étrangers. Les réformes économiques et réglementaires mises en place ont
commencé à porter leurs fruits. Les secteurs de l'industrie automobile, textile, aéronautique et de
l'offshoring (externalisation des services), et du tourisme ont attiré un intérêt croissant des
investisseurs étrangers et a montré une croissance relativement stable avec des hausses et des
baisses périodiques. Cela explique la capacité du Maroc à renforcer la confiance des
investisseurs étrangers comparativement à ses voisins en Afrique du Nord et à l'échelle du
continent africain.

1.2. Les Mesures Réalisées pour Améliorer l’Attractivité Territoriale au Maroc

26
Tout comme plusieurs autres pays en développement, depuis les années 80, le Maroc a
consacré une attention considérable à l'amélioration de son attractivité en mettant en œuvre
diverses mesures visant à favoriser les Investissements Directs Étrangers (IDE). Les séries de
réformes entreprises ont engendré une nette amélioration des performances globales du territoire
marocain.

Dans le but de réduire la dépendance envers le secteur agricole et les conditions climatiques, des
politiques multisectorielles ont été mises en œuvre, avec une priorité accordée à certains secteurs
à forte valeur ajoutée et à fort potentiel de création d'emplois, notamment le secteur des services.

Le Maroc aussi a établi de nombreux accords de libre-échange, transformant le pays en une plate-
forme de production, d'investissement et d'échanges ouverte vers les régions européennes, arabo-
méditerranéennes, nord-atlantiques et africaines. Cette démarche a offert aux investisseurs l'accès
à un marché constitué d'un milliard de consommateurs, couvrant des marchés tels que ceux des
États-Unis, de l'Europe, de la Turquie, des Émirats arabes unis, de l'Égypte, de la Jordanie et de la
Tunisie.

En outre, le Maroc a considéré le secteur privé comme un partenaire clé et un acteur principal
pour dynamiser le système productif national. Pour améliorer la productivité et la compétitivité,
le pays a mis en œuvre de nombreux plans et stratégies sectoriels. Ces initiatives visent à
exploiter pleinement les avantages compétitifs, à répondre à la demande intérieure et aux
exigences de la demande étrangère. Parmi ces plans, on trouve :

 Dans le secteur industriel : le « Plan d'Émergence » lancé en 2005 et le « Plan


d’accélération industrielle » lancé en 2015 ont identifié de nouveaux secteurs prioritaires
bénéficiant d'avantages comparatifs significatifs, tels que l’aéronautique, l’automobile,
textile et l’offshoring.

 Dans le secteur des communications : le programme « Maroc Numérique 2013 » lancé


en 2009 qui vise à développer l'économie numérique, améliorer l'accès à haut débit et
informatiser les PME. La stratégie « Contrat Progrès 2006-2012 » a également été mise en
place pour les technologies de l'information et de la communication, avec pour objectif de
doubler le chiffre d'affaires du secteur.

27
 Dans le secteur du tourisme : les visions « Vision 2010 » et « Vision 2020 » ont mis été
mise en place avec l’objectif d’accroître le nombre de touristes et d’améliorer le secteur
touristique en créant de nouvelles zones touristiques et des nouveaux types d'activités
comme le tourisme rural, familial et écologique.

 Dans le secteur agricole : Le « Plan Maroc Vert » lancé en 2008 et le plan « Génération
Green » lancé en 2020 visent à développer les performances globales du secteur agricole
en favorisant la reconversion, la diversification et l'intensification des projets.

 Dans le secteur artisanal : la « Vision 2015 » est lancé avec l’objectif de restructurer et
développer le tissu des producteurs de référence.

 Dans le secteur maritime : Le « Plan Halieutis 2009 » est lancé avec l’objectif de
développer le secteur maritime et d’exploiter de manière optimale les ressources
halieutiques pour améliorer la compétitivité internationale.

 Dans le secteur énergétique : Le « Projet Marocain de l'Énergie Solaire » est lancé avec
l’objectif de mettre en place une capacité de production électrique solaire de 2 000 MW
d'ici 2020, contribuant à l'atténuation de la dépendance énergétique et à la réduction des
émissions de gaz à effet de serre.

 Dans le secteur logistique : une stratégie d'optimisation des marchandises a été initiée en
2010, axée sur le développement du secteur par le biais de la formation et des mesures
incitatives. Le Maroc a investi dans le développement des infrastructures logistiques,
Plusieurs projets en ce sens ont été concrétisées, tels que la réalisation du Port de Tanger
Med, l'établissement de zones franches, le développement des infrastructures de
télécommunications, la réalisation du projet du Train à Grande Vitesse (TGV) et le projet
Nador West Med.

28
2. La situation de la croissance économique au Maroc
Figure 2: L’évolution de la croissance économique au Maroc (1990-2020).

CR(%)
16

12

-4

-8
1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020

Source : Données par la banque mondiale

Dans ce graphique, la situation de la croissance économique a été marquée par diverses évolutions
au fil des années, reflétant les influences économiques et les politiques nationales.

Dans les années 90, le Maroc a fait face à des défis économiques notamment une dette extérieure
élevée, ce qui explique l’instabilité importante de la croissance économique dans cette période.

Depuis les années 2000, le Maroc a vu une accélération de la croissance économique grâce aux
réformes structurelles et aux politiques d'ouverture économique entreprises par le pays. Les taux
de croissance ont atteint en moyenne autour de 3 % à 5 % pendant la période de 2000 et 2019.

L’émergence de la pandémie COVID-19 a eu un impact significatif sur l'économie mondiale, y


compris celle du Maroc. Les mesures de confinement et les perturbations économiques mondiales
ont ralenti la croissance. Cependant, le Maroc a cherché à stimuler la reprise de sa croissance

29
économique en mettant en œuvre des mesures de soutien et en continuant à promouvoir des
secteurs stratégiques.

CONCLUSION DU CHAPITRE

En conclusion, ce chapitre a été consacré à la littérature théorique et empirique sur


l'attractivité territoriale des Investissements Directs Étrangers (IDE). J’ai essayé d’explorer en
profondeur les différents théories et études empiriques qui déterminent les aspects et les facteurs
qui influencent l’attractivité territoriale d’une région donnée et les décisions d'investissement des
entreprises étrangères dans cette région. Il est ressorti de cette analyse qu'il existe trois types de
facteurs clés qui interagissent pour façonner l'attractivité d'une région ou d'un pays pour les IDE :
les facteurs économiques, socioculturels et politiques.

 D'un point de vue économique, les avantages compétitifs tels que la stabilité
macroéconomique, les infrastructures de qualité et les incitations fiscales ainsi que le taux
de la croissance économique, le taux d’inflation, l’agglomération et l’accès aux marchés
jouent un rôle clé dans l'attraction des IDE.

 D'un point de vue politique, les facteurs politiques y compris la stabilité politique, la
transparence du cadre réglementaire et la facilité de faire des affaires, influencent
considérablement la décision des investisseurs étrangers.

 D'un point de vue politique socioculturel, la disponibilité de main-d'œuvre qualifiée, les


niveaux d'éducation et de formation, ainsi que le climat social et culturel, contribuent
également à l'attractivité territoriale.

En considérant la situation marocaine, le pays a fait de l'attraction des IDE une priorité
stratégique depuis plusieurs décennies. L'examen de la situation actuelle révèle des avancées

30
significatives dans la mise en œuvre de réformes économiques et la création d'un environnement
propice aux investissements étrangers. L'établissement de zones économiques spéciales, la
promotion de secteurs à haute valeur ajoutée, les efforts pour améliorer les infrastructures et la
main-d'œuvre qualifiée, ainsi que la signature d'accords de libre-échange, ont contribué à
consolider la position du Maroc en tant que destination attrayante pour les investisseurs.

En somme, les idées déployées dans ce chapitre ont permis de comprendre que l'attractivité
territoriale des IDE est une quête continue, où les pays y compris le Maroc, doivent constamment
s'adapter, innover et renforcer leur compétitivité pour attirer des investissements étrangers et
favoriser la croissance économique durable.

En se basant sur les résultats théoriques, je vais entreprendre dans le prochain chapitre une
démarche plus analytique en élaborant une modélisation économétrique. Cette modélisation
visera d’analyser la relation entre l’attractivité territoriale des IDE et la croissance économique du
pays au Maroc et les facteurs qui influencent cette relation.

31
CHAPITRE 2 : L’ATTRACTIVITE DES IDE ET LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU MAROC : ESSAI
D’ANALYSE ECONOMETRIQUE.

INTRODUCTION DU CHAPITRE

La réussite d'une étude économétrique repose sur une méthodologie solide et une analyse
rigoureuse des résultats. Après avoir exploré la revue de littérature concernant les facteurs
déterminants de l’attractivité territoriale des IDE et l’impact des IDE sur la croissance
économique dans le chapitre précédent, nous nous attacherons désormais à présenter le modèle de
l’analyse économétrique et la méthodologie d'estimation que nous avons adoptée pour déterminer
la relation entre l’attractivité territoriale des IDE et la croissance économique au Maroc.

La première section de ce chapitre sera consacrée à la méthodologie d'estimation. Nous


détaillerons les choix méthodologiques que nous avons effectués pour notre modèle
économétrique, y compris les variables explicatives et les méthodes d'estimation utilisées.

Dans la deuxième section, nous présenterons les résultats économétriques que nous avons
obtenus à partir de notre modèle. Ces résultats constitueront la pierre angulaire de notre analyse
et de notre discussion ultérieure.

SECTION 1 : LA METHODOLOGIE D’ESTIMATION


1. Le choix du modèle
1.1. Le modèle empirique

En utilisant les travaux théoriques et empiriques présentés dans le premier chapitre


comme une source d’inspiration, nous avons créé un modèle empirique qui s’intéressent
d’analyser l’impact de l’attractivité des investissements directs étrangers sur la croissance
économique au Maroc.

LPIB=f (LIDE , LKH , OUV , INFRA)

Avec :

32
LIDE : Représente les investissements directs étrangers entrants en Logarithme.

LPIB : Représente le produit intérieur brut en logarithme.

LKH : Représente le taux de scolarisation brut du cycle secondaire en logarithme comme proxy
du capital humain.

OUV : Représente la capacité de l’ouverture commerciale en fonction des exportations, des


importations et produit intérieur brut.

INFRA : Représente les Infrastructures, elles sont approximées par le nombre d’abonnés à la
ligne téléphonique fixe sur 100 personnes.

1.2. La description des variables


1.2.1. Les variables endogènes
 Le produit intérieur réel (LPIB) :
Le PIB réel, ou Produit Intérieur Brut réel, est une mesure économique qui représente la valeur
totale de tous les biens et services produits dans un pays sur une période donnée, généralement
une année, ajustée pour tenir compte de l'inflation ou de la déflation. Le PIB réel est en effet
souvent utilisé dans la littérature comme variable représentative de la croissance économique.

1.2.2. Les variables exogènes


 Les investissements directs étrangers entrants (LIDE) :
Les IDE entrants représentent un flux de capitaux étrangers dans un territoire donné. Ces capitaux
peuvent être utilisés pour investir dans de nouvelles entreprises, étendre des activités existantes,
ou développer de nouvelles infrastructures. Les investissements directs étrangers entrants (IDE)
sont souvent considérés comme une variable représentative de l'attractivité territoriale d'un pays
ou d'une région donnée.

 Le taux de scolarisation (LKH) :


Le taux de scolarisation en cycle secondaire est un indicateur éducatif qui mesure la proportion
d'enfants ou de jeunes d'un certain groupe d'âge qui sont inscrits dans un établissement
d'enseignement secondaire par rapport à la population totale de ce groupe d'âge.

33
Dans la littérature empirique, le taux de scolarisation en cycle secondaire est souvent utilisé
comme une variable proxy de la qualité du capital humain et par conséquent une variable
explicative de la croissance économique.

 L’ouverture commerciale (OUV) :

L'ouverture commerciale représente le degré de libéralisation des échanges internationaux d'un


pays en fonction des exportations, des importations et le produit intérieur brut (PIB). L'utilisation
de l'ouverture commerciale comme variable explicative de la croissance économique est une
approche courante dans la recherche économique car il réfère généralement à la facilité de l'accès
aux marchés internationaux et de la stabilité des politiques commerciales dans la région donnée.

 Les infrastructures (INFRA) :


Les infrastructures de communication, y compris les lignes téléphoniques fixes, jouent un rôle
important dans le développement économique et peuvent influencer l'attractivité d'une région ou
d'un pays pour les investisseurs étrangers.

Dans notre étude, nous allons utiliser le nombre d'abonnés à la ligne téléphonique fixe parmi 100
comme une variable proxy de la qualité des infrastructures.

Tableau 3 : Description des Données.

34
LPIB = f (LIDE, LKH, OUV, INFRA)
Effets
Variable Signification Source
attendus
Banque
LPIB Le logarithme naturel du produit intérieur brut. Il représente la variable -
représentative de la croissance économique. Mondiale
Positif sur la Banque
LIDE Le logarithme naturel investissements directs étrangers entrants. Il
représente la variable représentative de l’attractivité territoriale. croissance Mondiale
Positif sur la Banque
LKH Le logarithme naturel du taux de scolarisation brut du cycle secondaire.
croissance Mondiale
Etabli à partir
Positif sur la
OUV L’ouverture commerciale en fonction des exportations, des importations des données du
et produit intérieur brut. croissance
banque mondiale
Représente les Infrastructures, elles sont approximées par le nombre Positif sur la Banque
INFRA d’abonnés à la ligne téléphonique fixe sur 100 personnes.
croissance Mondiale
Source : Completé par l'auteur.

2. La méthodologie de l’estimation
Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi d'utiliser l'estimation des moindres carrés
ordinaires (MCO) comme méthode fondamentale pour établir notre modèle. Cette approche
économétrique bien établie nous permettra d'analyser de manière rigoureuse les relations entre les
variables indépendantes et la variable dépendante. Les MCO sont couramment utilisés pour
ajuster des modèles linéaires aux données, minimisant la somme des carrés des écarts entre les
valeurs observées et celles prédites par le modèle.

L’utilisation de l’approche MCO dans l’estimation exige que les variables utilisées respectent
certaines conditions :

 La stationnarité des variables ;


 La normalité des erreurs ;
 L’absence d’autocorrélation entre les résidus ;
 L’absence d’hétéroscédasticité des erreurs.

35
2.1. La stationnarité des variables
La stationnarité signifie que les caractéristiques stochastiques (l’espérance et la variance)
ne se trouvent pas modifiés dans le temps ; c-à-d que ces caractéristiques stochastiques ne varient
pas de manière systématique dans le temps.

Pour corriger le problème de la non stationnarité, plusieurs chercheurs ont suggéré des tests pour
évaluer la stationnarité des variables, ce qui facilite l’analyse et l’interprétation de ces variables.
En général, il existe trois tests qu’on peut utiliser facilement pour vérifier la stationnarité :

 Tests de Dicky-Fuller augmenté (ADF).


 Tests de Philips-Perron (PP).
 Tests de Kwiatkowski-Philips-Schmidt-Shin (KPSS).

Dans le cas de notre étude, on va se basé sur le test de Dicky-Fuller augmenté (ADF) pour
vérifier la stationnarité de nos variables de modèle.

 Les tests de Dicky-Fuller augmenté :

Les tests de Dicky-Fuller augmenté sont fondés sur l’estimation des trois modèles par les
moindres carrées ordinaires, avec l’hypothèse H 0=|φ1|<1 . H0 retenue dans l’un des trois modèles
implique que le processus n’est pas stationnaire.

 Modèle 1 :
p
∆ x t =ρ x t−1−∑ φ j ∆ x t− j+1 +ε t Modèle autorégressif.
j=2

 Modèle 2 :
p
∆ x t =ρ x t−1−∑ φ j ∆ x t− j+1 +c +ε t Modèle autorégressif avec constant.
j=2

 Modèle 3 :
p
∆ x t =ρ x t−1−∑ φ j ∆ x t− j+1 +bt +c +ε t Modèle autorégressif avec constant et
j=2

tendance.

36
2.3. Tests de robustesse du modèle estimé
2.3.1. Test de normalité
La normalité des erreurs d’un modèle est parmi les hypothèses sous-jacentes du modèle,
la non-normalité des erreurs peut affecter les estimations basées sur les tests de Student et les
intervalles de confiance prévisionnels, ce qui peut conduire aux estimations et résultats erronées.
Pour cela, il est convenu de vérifier la normalité des erreurs du modèle.

Il existe plusieurs tests qui peuvent être utilisés pour vérifier la normalité des erreurs, on
distingue les quatre tests les plus utilisées :

 Le test de Skewness-Kurtosis ;
 Le test de Jaque-Bera ;
 Le test de Kolmogorov-Smirnov ;
 Le test de Shapiro-Wilk.
Dans notre cas d’étude, nous allons utiliserons le test de Jaque-Bera pour vérifier la normalité des
erreurs.

 Le test de Jaque-Bera :
Le test de Jaque-Bera se base sur les résultats de Skewness et Kurtosis. D’après Skewness et
Kurtosis :

1
n μ3

1/ 2
Soit : μk = (x− x)k et le coefficient de Skewness est β 1 = 3/ 2 et le coefficient de Kurtosis
n i=1 μ2
μ4
est β 2= 2 obéissent à des lois normales.
μ2

n n 2
Le statistique : S= β 1+ (β 2−3) suit χ 2 avec 2 dégrées de liberté.
6 24

On note :

 Si S> χ 21− α (2); on rejette l’hypothèse nulle de normalité des erreurs au seuil α.
 Si S< χ 21− α (2); on accepte l’hypothèse nulle de normalité des erreurs au seuil α.

37
2.3.2. Test d’autocorrélation
Le test d’autocorrélation des erreurs est un test qui vise à détecter la présence
d’autocorrélation entre les erreurs à différents retards. La présence de l’autocorrélation entre les
erreurs indique qu’il existe une relation de dépendance entre les erreurs, ce qui peut biaiser les
estimations et conduire à des résultats erronés.

Il existe plusieurs tests qui peuvent être utilisés pour décréter l’autocorrélation entre les erreurs,
on distingue les trois tests les plus utilisées :

 Le test de Durbin-Watson ;
 Le test de Ljong-Box ;
 Le test de Breusch-Godfrey.
Dans notre cas d’étude, nous allons utiliserons le test Breusch-Godfrey.

 Le test de Breusch-Godfrey :
Le test de Breusch-Godfrey permet de détecter la présence d’autocorrélation entre les erreurs
dans un processus AR d’ordre (p) lorsqu’il existe des retards dans la variable endogène et les
erreurs suit le type suivant :

ut =ρ1 ut−1 + ρ2 ut −2 +…+ ε t

Avec l’hypothèse de test est :

 H0 : ρ1 = ρ2 = … = ρρ = 0
 H1 : ρ1 ≠ ρ2 ≠ … ≠ ρρ ≠ 0
Pour tester cette hypothèse, on applique le principe des multiplicateurs LaGrange sur la
régression auxiliaire suivante :

k p
y t =β 0+ ∑ β i x ti + ∑ ρ j ut − j +v t
i=1 j=1

Avec :

ut-j : les résidus de la régression yt.

k : Le nombre des variables exogènes xt.

Le statistique des multiplicateurs LaGrange (LM) s’écrit :

38
2
LM =T R

Avec :

T : Le nombre d’observations.

R2 : Le coefficient de détermination de la régression.

On note :

 Si T R 2> χ 2ρ ; On refuse l’hypothèse de l’indépendance des erreurs.


 Si T R 2 ≤ χ 2ρ ; On accepte l’hypothèse de l’indépendance des erreurs.

2.3.3. Test d’hétéroscédasticité


L’hétéroscédasticité des dans les résidus d’un modèle est parmi les problèmes qui peuvent
conduire à des estimations et résultats erronés. L’hétéroscédasticité se produit lorsque les
caractéristiques stochastiques des variables ne sont pas constantes et varient au fil de temps.

Il existe plusieurs tests qui peuvent être utilisés pour décréter l’hétéroscédasticité entre les
résidus, on distingue les cinq tests les plus utilisées :

 Le test de White ;
 Le test de Harvey ;
 Le test de Goldfeld-Quandt ;
 Le test de Breusch-Pagan-Godfrey ;
 Le test de ARCH.
Dans notre cas d’étude, nous allons utiliserons le test de White pour tester l’hétéroscédasticité des
erreurs.

 Le test de White :
Le test de White est fondé sur une relation significative entre le carré du résidu et une ou
plusieurs variables explicatives en niveau et au carré au sein d’une même équation de régression :

2 2 2 2
e t =α 0 + α 1 x 1 t + β 1 x1 t + α 2 x2 t + β2 x 2t + …+α k x kt + β k x kt +ε

39
Si l’un de ces coefficients de régression est significativement différent de 0, alors on accepte
l’hypothèse d’hétéroscédasticité. Nous pouvons procéder à ce test soit à l’aide d’un test de Fisher
classique de nullité de coefficients :

 H0 : α1 = β1 = α2 = β2 = … = αk = βk = 0
Si on refuse l’hypothèse nulle, alors il existe un risque d’hétéroscédasticité.

En utilisant la statistique LM qui est distribuée comme un χ 2à p =2k degrés de liberté, si

n× R2 > χ 2 (p) lu dans la table au seuil σ, on rejette l’hypothèse d’homoscédasticité des erreurs.

40
SECTION 2 : RESULTATS ET DISCUSSIONS

1. Tests de stationnarité : Tests ADF (Augmented Dickey-Fuller)

Tableau 4 : Les résultats des Tests ADF.

Variables Niveau 1ére Différence Constat


M3 : avec M2 : avec M1 : sans M3 : avec M2 : avec M1 : sans
Trend et Constante Trend et Trend et Constante Trend et
Constante Constante Constante Constante
LPIB -2.59 -0.25 2.91 -6.01 - - I(1)
0.28 0.92 0.99 0.0001
LIDE -2.45 -1.44 0.63 -10.20 - - I(1)
0.34 0.54 0.85 0.000
LKH -2.29 -1.49 4.60 -4.87 - - I(1)
0.42 0.52 1.00 0.0017
OUV -1.61 0.28 1.60 -5.59 - - I(1)
0.77 0.97 0.97 0.0002
INFRA -2.74 -1.79 -0.43 -3.35 -3.38 - I(1)
0.22 0.37 0.52 0.07 0.01

Source : Estimé par l'auteur avec E-views 12.

D’après les résultats des tests du stationnarité ADF, nous avons trouvé que tous les
variables LIDE, LPIB, LKH, OUV et INFRA sont stationnaires après la première différence I (1)
au seuil de 5%.

2. L’estimation de l’impact des IDE sur la croissance économique

41
Tableau 5: Résultats d'estimation MCO.

Dependent Variable: LPIB


Method: Least Squares
Date: 11/02/23 Time: 14:24
Sample (adjusted): 1980 2021
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LIDE 0.102047 0.020207 5.050172 0.0000


LKH 1.134511 0.156477 7.250331 0.0000
OUV 0.000553 0.001601 0.345605 0.7316
INFRA 0.019016 0.005646 3.368175 0.0018
C 7.816972 0.191442 40.83208 0.0000

R-squared 0.962711 Mean dependent var 10.70489


Adjusted R-squared 0.958680 S.D. dependent var 0.311550
S.E. of regression 0.063330 Akaike info criterion -2.569580
Sum squared resid 0.148394 Schwarz criterion -2.362714
Log likelihood 58.96117 Hannan-Quinn criter. -2.493755
F-statistic 238.8143 Durbin-Watson stat 1.381884
Prob(F-statistic) 0.000000

Source : Estimé par l'auteur avec Eviews 12.

La valeur du coefficient de détermination ajusté (R2 = 0.95) montre que le modèle est bien ajusté
et la probabilité (p=0.0000) montre que le modèle est significatif. En d’autres termes les variables
explicatives LIDE, LKH, OUV et INFRA expliquent 95% de la dynamique de la variable à
expliquer LPIB.

Les résultats d’estimation des coefficients à long terme montrent que les effets des
Investissements directs étrangers brut semblent significativement positifs ; un accroissement du
LIDE de 1 accélère la croissance du LPIB de 0.1.

Le capital humain et les infrastructures affichent aussi des effets significativement positifs sur le
produit intérieur brut à long terme ; un accroissement du LKH de 1 accélère la croissance du
LPIB de 1.13 et un accroissement de l’INFRA du 1 accélère la croissance du LPIB de 0.01 à long
terme.

Par ailleurs, les infrastructures ont des effets positifs sur la croissance du PIB, mais ces effets
restent non significatifs ; un accroissement de l’INFRA de 1 augmente le produit intérieur brut de
justement 0.0005 à long terme.

42
3. Les tests de robustesse

Tableau 6 : Test de multi-colinéarité VIF.

Variance Inflation Factors


Date: 11/02/23 Time: 14:25
Sample: 1980 2022
Included observations: 42

Coefficient Uncentered Centered


Variable Variance VIF VIF

LIDE 0.000408 328.4957 2.664025


LKH 0.024485 709.4671 6.529066
OUV 2.56E-06 82.80106 4.525610
INFRA 3.19E-05 10.32153 3.046541
C 0.036650 383.8026 NA

Source : estimé par l’auteur avec eviews 12.

D’après les résultats du test de multi-colinéarité, les VIF pour toutes les variables restent
entre 1 et 10, ce qui suggère que le modèle présente une multi-colinéarité modérée mais
généralement acceptable.

Tableau 7 : Test d'autocorrélation des résidus.

Date: 11/02/23 Time: 14:25


Sample (adjusted): 1980 2021
Included observations: 42 after adjustments
Autocorrelation Partial Correlation AC PAC Q-Stat Prob

1 0.272 0.272 3.3343 0.068


2 0.045 -0.031 3.4280 0.180
3 0.034 0.032 3.4818 0.323
4 0.265 0.269 6.9075 0.141
5 0.227 0.098 9.4828 0.091
6 0.143 0.068 10.533 0.104
7 0.028 -0.021 10.573 0.158
8 -0.003 -0.072 10.574 0.227
9 0.031 -0.031 10.629 0.302
10 -0.069 -0.167 10.903 0.365
11 -0.051 -0.038 11.056 0.439
12 0.012 0.047 11.064 0.523
13 0.092 0.106 11.607 0.560
14 0.041 0.083 11.718 0.629
15 -0.068 -0.030 12.039 0.676
16 -0.057 -0.003 12.273 0.725
17 -0.010 -0.050 12.281 0.783
18 0.111 0.054 13.222 0.778
19 -0.061 -0.148 13.522 0.811
20 -0.076 -0.040 14.003 0.830

Source : estimé par l’auteur avec eviews 12.

43
Les résultats de ce test indiquent clairement qu'il n'existe aucune corrélation entre les
résidus du modèle, ce qui est crucial pour continuer nos estimations. Si une corrélation des
erreurs était présente, les estimations des paramètres ne seraient pas fiables.

Tableau 8 : Résultats des tests de robustesse.

Hypothèse du test Test Valeurs Probabilité


Autocorrélation Breusch-Godfrey 1.02 0.59
(LM)
Hétéroscédasticité White 1.80 0.09
Harvey 0.94 0.44
Normalité Jaque-Bera 0.59 0.74
Source : estimé par l’auteur avec eviews 12.

Les résultats du test d’autocorrélation de Breusch-Godfrey (LM) révèlent l'absence


d'autocorrélation significative entre les résidus du modèle. Cela signifie que les résidus ne
présentent pas de dépendance sérielle non capturée par le modèle.

Les résultats du test d'hétéroscédasticité de White et de Harvey montrent l'absence de violation


significative de l'hypothèse d'hétéroscédasticité. Cela indique que la variance des résidus du
modèle est constante et ne présente pas de schéma systématique. Par conséquent, les estimations
des paramètres ne sont pas biaisées par des problèmes d'hétéroscédasticité.

Ainsi que les résultats du test de normalité de Jaque-Bera indiquent que les résidus du modèle
suivent la loi normale.

Les tests de robustesse (CUSUM et CUSUM of Squares) ci-dessous vérifient que les paramètres
et les résidus présentent toutes les propriétés recherchées pour valider le modèle.

44
Figure 4 : Résultats du test CUSUM.

20
15
10
5
0
-5
-10
-15
-20
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020

CUSUM 5% Significance

Source : estimé par l’auteur avec eviews 12.

Figure 3: Résultats du test CUSUM of Squares

1.4
1.2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
-0.2
-0.4
1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020

CUSUM of Square s 5% Significance

Source : estimé par l’auteur avec eviews 12.

45
4. Eléments d’interprétations
4.1. L’effet du capital humain sur la croissance économique

L'impact positif et significatif du capital humain (LKH) indique que l'éducation, la formation et la
qualification de la main-d'œuvre au Maroc ont un effet significatif sur la croissance économique
(LPIB). Cela reflète l'importance de l'éducation et de la formation pour améliorer la productivité
et l'efficacité de la main-d'œuvre, ce qui peut à son tour stimuler la croissance économique.

Le Maroc a renforcé son capital humain en investissant à l'amélioration de son système éducatif,
notamment en augmentant l'accessibilité à l'éducation primaire, secondaire et supérieur, en créant
de nouvelles établissements scolaires et universitaires et en développant des partenariats avec les
établissements privés et étrangers, en développant des programmes de formation professionnelle
adaptés avec les besoins du marché du travail.

Les réformes mises en œuvre par le Maroc pour améliorer son système éducatif et renforcer sa
formation professionnelle ont eu un impact positif sur la formation de professionnels qualifiés et
de diplômés en sciences, technologie et ingénierie. Cela a renforcé leur employabilité et a
contribué à développer une main-d'œuvre plus compétente et plus productive.

4.2. L’effet de l’ouverture commerciale sur la croissance économique

L'ouverture commerciale (OUV) a un effet positif sur la croissance économique du Maroc, mais
contrairement à certaines attentes, cet effet reste non significatif. Cela suggère qu'une ouverture
commerciale excessive, sans les mesures appropriées pour protéger les intérêts nationaux, peut ne
pas produire les avantages escomptés et peut même entraîner des inconvénients potentiels.

L'équilibre entre l'ouverture commerciale et la protection des intérêts nationaux est délicat, et
chaque pays doit trouver la bonne approche en fonction de sa situation économique et de ses
priorités. Le Maroc, comme de nombreux autres pays, doit évaluer attentivement les politiques
commerciales et d'investissement pour s'assurer qu'elles soutiennent efficacement la croissance
économique tout en protégeant ses intérêts nationaux. Il est également important d'investir dans
des secteurs stratégiques et de renforcer la compétitivité pour maximiser les avantages de
l'ouverture commerciale tout en minimisant ses risques potentiels.

46
4.3. L’effet de l’infrastructure sur la croissance économique

L’effet positif et significatif de l’infrastructure (INFRA) sur la croissance économique, montrent


que les infrastructures jouent un rôle important dans le développement économique en créant des
externalités positives qui favorise et renforce l’environnement de l’investissement, la production,
le commerce national et la compétitivité du pays dans les marchés mondiaux.

Dans le cas du Maroc, le gouvernement a réalisé d'importants investissements dans les


infrastructures au cours des dernières décennies, notamment avec l’amélioration de son réseau
routier avec la réalisation et la mise en place des projets et des programmes phares comme le
programme SAAN, la construction des nouveaux ports et aéroports, l’adoption de l'énergie
renouvelable (Noor Ouarzazate I, II, III et IV), l’amélioration de son réseaux ferroviaires avec le
lancement du train à grande vitesse (TGV) qui relie Tanger à Casablanca, l’expansion des réseaux
de téléphone mobile et d'Internet à haut débit (ADSL, Fibre Optique). Ces investissements ont
contribué à la croissance économique du pays et ont renforcé sa compétitivité.

4.4. L’effet des IDE sur la croissance économique

En théorie, les Investissements Directs Étrangers (IDE) sont souvent perçus comme un moyen
d'accéder à des ressources financières, de la technologie, de l'expertise et de stimuler la
production, l'emploi et l'innovation, ce qui peut avoir un impact positif et significatif sur la
croissance économique d'un pays. Cependant, la réalité empirique peut être plus complexe en
raison des nombreux facteurs qui interagissent dans l'économie.

Comme la théorie, les Investissements Directs Étrangers (IDE) ont des effets positifs et
significatifs sur la croissance économique au Maroc. Le Maroc a activement cherché à attirer les
IDE en mettant en place un environnement favorable aux entreprises étrangères en améliorant la
qualité de son capital humain, ses infrastructures, et son climat des affaires en signant des accords
de libre-échange internationaux et en promouvant les zones économiques spéciales et les
incitations fiscales. Ces efforts ont porté leurs fruits, avec une augmentation notable des IDE dans
des secteurs tels que l'automobile, l'aéronautique, l'énergie renouvelable, le tourisme et
l’offshoring.

47
CONCLUSION DU CHAPITRE

Dans ce chapitre dédié à la méthodologie et les résultats, j’ai mis en lumière la


méthodologie utilisée pour étudier l’impact des Investissements Directs Étrangers (IDE) sur la
croissance économique au Maroc. J’ai également présenté les résultats obtenus, qui offrent un
aperçu significatif des dynamiques économiques de la région.

Les analyses ont révélé que les Investissements Directs Étrangers, le capital humain et les
infrastructures sont des facteurs ayant un impact positif et statistiquement significatif sur la
croissance économique du Maroc. En revanche, l'ouverture commerciale a un impact positif, mais
non significatif, sur la croissance économique au Maroc.

Ces conclusions suggèrent que le Maroc a réussi à tirer parti de ses investissements dans le
capital humain, les infrastructures et les IDE pour stimuler sa croissance économique. Cependant,
en ce qui concerne l'ouverture commerciale, il est important que le pays équilibre judicieusement
ses politiques pour maximiser les avantages économiques tout en protégeant ses intérêts
nationaux.

48
CONCLUSION GENERALE

Dans cette étude, j’ai essayé d’élaborer une exploration approfondie des déterminants de
l'attractivité territoriale des Investissements Directs Étrangers (IDE) ainsi que de l'impact des IDE
sur la croissance économique au Maroc en explorant les différentes études économiques
théoriques et empiriques afin de réaliser mon propre étude empirique.

Dans la revue de la littérature, j’ai exposé les théories de la localisation et les théories
explicatives des IDE ainsi que les travaux empiriques précédents pour comprendre les
mécanismes qui sous-tendent le choix des investisseurs étrangers en matière de localisation et les
facteurs qui influencent l’attractivité territoriale d’une région donnée. Il est ressorti de cette
analyse qu'il existe trois types de facteurs clés qui interagissent pour façonner l'attractivité d'une
région ou d'un pays pour les IDE : les facteurs économiques, socioculturels et politiques.

 D'un point de vue économique, les avantages compétitifs tels que la stabilité
macroéconomique, les infrastructures de qualité et les incitations fiscales ainsi que le taux
de la croissance économique, le taux d’inflation, l’agglomération et l’accès aux marchés
jouent un rôle clé dans l'attraction des IDE.

 D'un point de vue politique, les facteurs politiques y compris la stabilité politique, la
transparence du cadre réglementaire et la facilité de faire des affaires, influencent
considérablement la décision des investisseurs étrangers.

 D'un point de vue politique socioculturel, la disponibilité de main-d'œuvre qualifiée, les


niveaux d'éducation et de formation, ainsi que le climat social et culturel, contribuent
également à l'attractivité territoriale.

49
En utilisant une estimation de la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) sur des
données couvrant une période de 42 ans allant de 1980 jusqu’à 2021, j’ai pu tirer certaines
conclusions significatives. Les résultats de l’étude économétrique permettent de confirmer d’une
part, qu’il existe des effets positifs et significatifs des Investissements Directs Étrangers, du
capital humain et des infrastructures ainsi que des effets positifs non significatifs de l’ouverture
commerciale sur la croissance économique au Maroc.

En conclusion, la mise en œuvre d’une approche équilibrée qui favorise le développement du


capital humain, l'amélioration de l’infrastructure et une gestion prudente de l'ouverture
commerciale permettra de renforcer l’attractivité territoriale au Maroc, d’attirer plus des
investissements directs étrangers et de maximiser les avantages de ces investissements tout en
favorisant une croissance économique durable et inclusive.

50
REFERENCES
 Ouvrages, Articles et thèses :

1. Bourbonnais, R. (2015) économétrie-Cours et exercices corrigés. Dunod 9è édition.


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21st December, Egypt.
4. DRISS Slim (2007) : « L'ATTRACTIVITÉ DES INVESTISSEMENTS DIRECTS
ÉTRANGERS INDUSTRIELS EN TUNISIE », Revue Région et Développement n° 25-
2007.
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10. HATEM F. (2005), Attractivité du territoire : de la théorie à la pratique, in L’industrie en
France et la mondialisation, Paris, Service des études et des statistiques industrielles, 269-
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Enhance the impact of Foreign Direct investment on Economic growth in North
Countries? », African Development Review, Vol. 28, N°1, pp. 64-74

 Sites web:

1. CNUCED statistiques :https://unctadstat.unctad.org/wds/


2. La banque mondiale : https://donnees.banquemondiale.org/
52
ANNEXES

Tests de la stationnarité :
LPIB :
Null Hypothesis: LPIB has a unit root Null Hypothesis: LPIB has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9) Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.* t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.599870 0.2824 Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.253354 0.9232
Test critical values: 1% level -4.192337 Test critical values: 1% level -3.596616
5% level -3.520787
5% level -2.933158
10% level -3.191277
10% level -2.604867
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LPIB)
Dependent Variable: D(LPIB)
Method: Least Squares
Date: 11/04/23 Time: 21:18
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1981 2022 Date: 11/04/23 Time: 21:18
Included observations: 42 after adjustments Sample (adjusted): 1981 2022
Included observations: 42 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
LPIB(-1) -0.261214 0.100472 -2.599870 0.0131
C 2.672604 1.021827 2.615516 0.0126 LPIB(-1) -0.005352 0.021126 -0.253354 0.8013
@TREND("1980") 0.006627 0.002552 2.597298 0.0132 C 0.076122 0.226247 0.336456 0.7383

R-squared 0.148832 Mean dependent var 0.018825 R-squared 0.001602 Mean dependent var 0.018825
Adjusted R-squared 0.105182 S.D. dependent var 0.041661 Adjusted R-squared -0.023358 S.D. dependent var 0.041661
S.E. of regression 0.039409 Akaike info criterion -3.560900 S.E. of regression 0.042144 Akaike info criterion -3.448978
Sum squared resid 0.060569 Schwarz criterion -3.436781 Sum squared resid 0.071046 Schwarz criterion -3.366231
Log likelihood 77.77891 Hannan-Quinn criter. -3.515406 Log likelihood 74.42853 Hannan-Quinn criter. -3.418648
F-statistic 3.409683 Durbin-Watson stat 1.457204 F-statistic 0.064188 Durbin-Watson stat 1.630018
Prob(F-statistic) 0.043182 Prob(F-statistic) 0.801292

Null Hypothesis: D(LPIB) has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Null Hypothesis: LPIB has a unit root
Exogenous: None
t-Statistic Prob.*
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.015782 0.0001
t-Statistic Prob.* Test critical values: 1% level -4.198503
5% level -3.523623
Augmented Dickey-Fuller test statistic 2.918101 0.9988 10% level -3.192902
Test critical values: 1% level -2.621185
5% level -1.948886 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
10% level -1.611932

*MacKinnon (1996) one-sided p-values. Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LPIB,2)
Method: Least Squares
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Date: 11/04/23 Time: 21:20
Dependent Variable: D(LPIB) Sample (adjusted): 1982 2022
Method: Least Squares Included observations: 41 after adjustments
Date: 11/04/23 Time: 21:19
Sample (adjusted): 1981 2022 Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
Included observations: 42 after adjustments
D(LPIB(-1)) -0.903614 0.150207 -6.015782 0.0000
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 0.025721 0.013113 1.961506 0.0572
@TREND("1980") -0.000284 0.000521 -0.544661 0.5892
LPIB(-1) 0.001753 0.000601 2.918101 0.0057
R-squared 0.495590 Mean dependent var 0.001455
R-squared -0.001223 Mean dependent var 0.018825 Adjusted R-squared 0.469042 S.D. dependent var 0.053939
Adjusted R-squared -0.001223 S.D. dependent var 0.041661 S.E. of regression 0.039304 Akaike info criterion -3.564636
S.E. of regression 0.041686 Akaike info criterion -3.493771 Sum squared resid 0.058702 Schwarz criterion -3.439253
Sum squared resid 0.071247 Schwarz criterion -3.452397 Log likelihood 76.07505 Hannan-Quinn criter. -3.518979
Log likelihood 74.36918 Hannan-Quinn criter. -3.478606 F-statistic 18.66774 Durbin-Watson stat 2.047481
Durbin-Watson stat 1.637680 Prob(F-statistic) 0.000002

LIDE :

53
Null Hypothesis: LIDE has a unit root
Null Hypothesis: LIDE has a unit root Exogenous: Constant
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.458060 0.3461 Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.449414 0.5488
Test critical values: 1% level -4.198503 Test critical values: 1% level -3.600987
5% level -3.523623 5% level -2.935001
10% level -3.192902 10% level -2.605836

*MacKinnon (1996) one-sided p-values. *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LIDE) Dependent Variable: D(LIDE)
Method: Least Squares Method: Least Squares
Date: 11/04/23 Time: 21:21 Date: 11/04/23 Time: 21:21
Sample (adjusted): 1982 2022 Sample (adjusted): 1982 2022
Included observations: 41 after adjustments Included observations: 41 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
LIDE(-1) -0.439280 0.178710 -2.458060 0.0188
LIDE(-1) -0.134446 0.092759 -1.449414 0.1554
D(LIDE(-1)) -0.240348 0.162231 -1.481521 0.1469
D(LIDE(-1)) -0.396504 0.146820 -2.700611 0.0103
C 3.398010 1.351802 2.513689 0.0164
C 1.228057 0.812939 1.510639 0.1392
@TREND("1980") 0.022341 0.011340 1.970177 0.0563

R-squared 0.326465 Mean dependent var 0.038299 R-squared 0.255806 Mean dependent var 0.038299
Adjusted R-squared 0.271854 S.D. dependent var 0.503782 Adjusted R-squared 0.216637 S.D. dependent var 0.503782
S.E. of regression 0.429885 Akaike info criterion 1.241868 S.E. of regression 0.445886 Akaike info criterion 1.292850
Sum squared resid 6.837629 Schwarz criterion 1.409046 Sum squared resid 7.554952 Schwarz criterion 1.418233
Log likelihood -21.45829 Hannan-Quinn criter. 1.302745 Log likelihood -23.50342 Hannan-Quinn criter. 1.338507
F-statistic 5.978011 Durbin-Watson stat 1.953818 F-statistic 6.530963 Durbin-Watson stat 2.048868
Prob(F-statistic) 0.001985 Prob(F-statistic) 0.003648

Null Hypothesis: D(LIDE) has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Null Hypothesis: LIDE has a unit root
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Exogenous: None
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -10.20935 0.0000
Test critical values: 1% level -4.198503
Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.637709 0.8500
5% level -3.523623
Test critical values: 1% level -2.622585
10% level -3.192902
5% level -1.949097
10% level -1.611824 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LIDE,2)
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Method: Least Squares
Dependent Variable: D(LIDE) Date: 11/04/23 Time: 21:22
Method: Least Squares Sample (adjusted): 1982 2022
Date: 11/04/23 Time: 21:22 Included observations: 41 after adjustments
Sample (adjusted): 1982 2022
Included observations: 41 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(LIDE(-1)) -1.462845 0.143285 -10.20935 0.0000
C 0.093552 0.150996 0.619564 0.5392
LIDE(-1) 0.005162 0.008094 0.637709 0.5274 @TREND("1980") -0.001791 0.006039 -0.296607 0.7684
D(LIDE(-1)) -0.463567 0.142229 -3.259295 0.0023
R-squared 0.732878 Mean dependent var 0.004068
R-squared 0.211114 Mean dependent var 0.038299 Adjusted R-squared 0.718819 S.D. dependent var 0.862806
Adjusted R-squared 0.190886 S.D. dependent var 0.503782 S.E. of regression 0.457516 Akaike info criterion 1.344347
S.E. of regression 0.453156 Akaike info criterion 1.302389 Sum squared resid 7.954206 Schwarz criterion 1.469731
Sum squared resid 8.008653 Schwarz criterion 1.385977 Log likelihood -24.55912 Hannan-Quinn criter. 1.390005
Log likelihood -24.69896 Hannan-Quinn criter. 1.332827 F-statistic 52.12846 Durbin-Watson stat 2.088328
Durbin-Watson stat 2.083086 Prob(F-statistic) 0.000000

LKH :

54
Null Hypothesis: LKH has a unit root
Null Hypothesis: LKH has a unit root
Exogenous: Constant
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.* t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.298517 0.4253 Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.499639 0.5238
Test critical values: 1% level -4.198503 Test critical values: 1% level -3.600987
5% level -3.523623 5% level -2.935001
10% level -3.192902 10% level -2.605836

*MacKinnon (1996) one-sided p-values. *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(LKH) Dependent Variable: D(LKH)
Method: Least Squares Method: Least Squares
Date: 11/04/23 Time: 21:24 Date: 11/04/23 Time: 21:24
Sample (adjusted): 1981 2021 Sample (adjusted): 1981 2021
Included observations: 41 after adjustments Included observations: 41 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
LKH(-1) -0.174554 0.075942 -2.298517 0.0271
LKH(-1) -0.028663 0.019113 -1.499639 0.1418
C 0.260963 0.105025 2.484765 0.0175
@TREND("1980") 0.001981 0.001001 1.980322 0.0549
C 0.061966 0.031662 1.957100 0.0575

R-squared 0.142968 Mean dependent var 0.014695 R-squared 0.054521 Mean dependent var 0.014695
Adjusted R-squared 0.097861 S.D. dependent var 0.019374 Adjusted R-squared 0.030278 S.D. dependent var 0.019374
S.E. of regression 0.018401 Akaike info criterion -5.082426 S.E. of regression 0.019078 Akaike info criterion -5.032990
Sum squared resid 0.012867 Schwarz criterion -4.957043 Sum squared resid 0.014195 Schwarz criterion -4.949401
Log likelihood 107.1897 Hannan-Quinn criter. -5.036768 Log likelihood 105.1763 Hannan-Quinn criter. -5.002551
F-statistic 3.169536 Durbin-Watson stat 1.482691 F-statistic 2.248918 Durbin-Watson stat 1.547739
Prob(F-statistic) 0.053326 Prob(F-statistic) 0.141760

Null Hypothesis: D(LKH) has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Null Hypothesis: LKH has a unit root Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Exogenous: None
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9) t-Statistic Prob.*

t-Statistic Prob.* Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.876036 0.0017


Test critical values: 1% level -4.205004
Augmented Dickey-Fuller test statistic 4.608701 1.0000 5% level -3.526609
Test critical values: 1% level -2.622585 10% level -3.194611
5% level -1.949097
10% level -1.611824 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.


Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(LKH,2)
Augmented Dickey-Fuller Test Equation Method: Least Squares
Date: 11/04/23 Time: 21:25
Dependent Variable: D(LKH)
Sample (adjusted): 1982 2021
Method: Least Squares
Included observations: 40 after adjustments
Date: 11/04/23 Time: 21:25
Sample (adjusted): 1981 2021
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
Included observations: 41 after adjustments
D(LKH(-1)) -0.777038 0.159359 -4.876036 0.0000
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C 0.014152 0.007192 1.967783 0.0566
@TREND("1980") -0.000149 0.000267 -0.559489 0.5792
LKH(-1) 0.008577 0.001861 4.608701 0.0000
R-squared 0.391385 Mean dependent var -0.000633
R-squared -0.038336 Mean dependent var 0.014695 Adjusted R-squared 0.358487 S.D. dependent var 0.024079
Adjusted R-squared -0.038336 S.D. dependent var 0.019374 S.E. of regression 0.019286 Akaike info criterion -4.986875
S.E. of regression 0.019742 Akaike info criterion -4.988087 Sum squared resid 0.013762 Schwarz criterion -4.860209
Sum squared resid 0.015589 Schwarz criterion -4.946293 Log likelihood 102.7375 Hannan-Quinn criter. -4.941076
Log likelihood 103.2558 Hannan-Quinn criter. -4.972868 F-statistic 11.89690 Durbin-Watson stat 2.077425
Durbin-Watson stat 1.464573 Prob(F-statistic) 0.000102

OUV :

55
Null Hypothesis: OUV has a unit root Null Hypothesis: OUV has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9) Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.* t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.614950 0.7701 Augmented Dickey-Fuller test statistic 0.287143 0.9749
Test critical values: 1% level -4.192337 Test critical values: 1% level -3.596616
5% level -3.520787 5% level -2.933158
10% level -3.191277 10% level -2.604867

*MacKinnon (1996) one-sided p-values. *MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(OUV) Dependent Variable: D(OUV)
Method: Least Squares Method: Least Squares
Date: 11/04/23 Time: 21:26
Date: 11/04/23 Time: 21:27
Sample (adjusted): 1981 2022
Sample (adjusted): 1981 2022
Included observations: 42 after adjustments
Included observations: 42 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
OUV(-1) -0.210354 0.130254 -1.614950 0.1144
C 6.586573 4.807465 1.370072 0.1785 OUV(-1) 0.020087 0.069956 0.287143 0.7755
@TREND("1980") 0.288361 0.139579 2.065930 0.0455 C 0.338337 3.886585 0.087053 0.9311

R-squared 0.100497 Mean dependent var 1.423414 R-squared 0.002057 Mean dependent var 1.423414
Adjusted R-squared 0.054368 S.D. dependent var 5.822354 Adjusted R-squared -0.022892 S.D. dependent var 5.822354
S.E. of regression 5.661867 Akaike info criterion 6.374134 S.E. of regression 5.888619 Akaike info criterion 6.430368
Sum squared resid 1250.213 Schwarz criterion 6.498253 Sum squared resid 1387.033 Schwarz criterion 6.513114
Log likelihood -130.8568 Hannan-Quinn criter. 6.419628 Log likelihood -133.0377 Hannan-Quinn criter. 6.460698
F-statistic 2.178626 Durbin-Watson stat 1.637188 F-statistic 0.082451 Durbin-Watson stat 1.774820
Prob(F-statistic) 0.126781 Prob(F-statistic) 0.775485

Null Hypothesis: D(OUV) has a unit root


Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Null Hypothesis: OUV has a unit root
Exogenous: None t-Statistic Prob.*
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.591141 0.0002
t-Statistic Prob.* Test critical values: 1% level -4.205004
5% level -3.526609
Augmented Dickey-Fuller test statistic 1.609864 0.9719 10% level -3.194611
Test critical values: 1% level -2.621185
5% level -1.948886 *MacKinnon (1996) one-sided p-values.
10% level -1.611932

*MacKinnon (1996) one-sided p-values. Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(OUV,2)
Method: Least Squares
Date: 11/04/23 Time: 21:28
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Sample (adjusted): 1983 2022
Dependent Variable: D(OUV)
Included observations: 40 after adjustments
Method: Least Squares
Date: 11/04/23 Time: 21:27
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
Sample (adjusted): 1981 2022
Included observations: 42 after adjustments
D(OUV(-1)) -1.706801 0.305269 -5.591141 0.0000
D(OUV(-1),2) 0.461687 0.191226 2.414353 0.0210
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. C -1.318178 1.891453 -0.696913 0.4903
@TREND("1980") 0.140754 0.075281 1.869704 0.0697
OUV(-1) 0.026008 0.016156 1.609864 0.1151
R-squared 0.540442 Mean dependent var 0.617568
R-squared 0.001868 Mean dependent var 1.423414 Adjusted R-squared 0.502145 S.D. dependent var 7.719264
Adjusted R-squared 0.001868 S.D. dependent var 5.822354 S.E. of regression 5.446623 Akaike info criterion 6.322508
S.E. of regression 5.816914 Akaike info criterion 6.382938 Sum squared resid 1067.965 Schwarz criterion 6.491396
Sum squared resid 1387.296 Schwarz criterion 6.424311 Log likelihood -122.4502 Hannan-Quinn criter. 6.383573
Log likelihood -133.0417 Hannan-Quinn criter. 6.398103 F-statistic 14.11202 Durbin-Watson stat 1.866793
Durbin-Watson stat 1.782913 Prob(F-statistic) 0.000003

INFRA :

56
Null Hypothesis: INFRA has a unit root Null Hypothesis: INFRA has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.747801 0.2242
Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.799445 0.3755
Test critical values: 1% level -4.205004
Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -3.526609
5% level -2.936942
10% level -3.194611
10% level -2.606857
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(INFRA) Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Method: Least Squares Dependent Variable: D(INFRA)
Date: 11/04/23 Time: 21:29 Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1982 2021 Date: 11/04/23 Time: 21:29
Included observations: 40 after adjustments Sample (adjusted): 1982 2021
Included observations: 40 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
INFRA(-1) -0.168322 0.061257 -2.747801 0.0093
D(INFRA(-1)) 0.634984 0.133879 4.742976 0.0000 INFRA(-1) -0.066112 0.036740 -1.799445 0.0801
C 0.147179 0.227671 0.646457 0.5221 D(INFRA(-1)) 0.556039 0.133535 4.164009 0.0002
@TREND("1980") 0.032766 0.016057 2.040567 0.0487 C 0.380895 0.205003 1.857997 0.0711

R-squared 0.413010 Mean dependent var 0.146475 R-squared 0.345117 Mean dependent var 0.146475
Adjusted R-squared 0.364094 S.D. dependent var 0.841346 Adjusted R-squared 0.309717 S.D. dependent var 0.841346
S.E. of regression 0.670921 Akaike info criterion 2.134308 S.E. of regression 0.699018 Akaike info criterion 2.193758
Sum squared resid 16.20484 Schwarz criterion 2.303196 Sum squared resid 18.07916 Schwarz criterion 2.320424
Log likelihood -38.68615 Hannan-Quinn criter. 2.195372 Log likelihood -40.87515 Hannan-Quinn criter. 2.239556
F-statistic 8.443286 Durbin-Watson stat 2.365051 F-statistic 9.749300 Durbin-Watson stat 2.135052
Prob(F-statistic) 0.000223 Prob(F-statistic) 0.000397

Null Hypothesis: D(INFRA) has a unit root


Null Hypothesis: INFRA has a unit root Exogenous: Constant, Linear Trend
Exogenous: None Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)
t-Statistic Prob.*
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.358620 0.0716
Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.431909 0.5208 Test critical values: 1% level -4.205004
Test critical values: 1% level -2.624057 5% level -3.526609
5% level -1.949319 10% level -3.194611
10% level -1.611711
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(INFRA,2)
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Method: Least Squares
Dependent Variable: D(INFRA)
Date: 11/04/23 Time: 21:30
Method: Least Squares
Sample (adjusted): 1982 2021
Date: 11/04/23 Time: 21:30 Included observations: 40 after adjustments
Sample (adjusted): 1982 2021
Included observations: 40 after adjustments Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob. D(INFRA(-1)) -0.468234 0.139413 -3.358620 0.0018
C 0.143890 0.247000 0.582550 0.5637
INFRA(-1) -0.008949 0.020721 -0.431909 0.6682 @TREND("1980") -0.003312 0.010029 -0.330268 0.7431
D(INFRA(-1)) 0.561625 0.137741 4.077410 0.0002
R-squared 0.233658 Mean dependent var 0.007700
R-squared 0.284015 Mean dependent var 0.146475 Adjusted R-squared 0.192235 S.D. dependent var 0.809886
Adjusted R-squared 0.265173 S.D. dependent var 0.841346 S.E. of regression 0.727891 Akaike info criterion 2.274708
S.E. of regression 0.721219 Akaike info criterion 2.232960 Sum squared resid 19.60354 Schwarz criterion 2.401374
Sum squared resid 19.76597 Schwarz criterion 2.317404 Log likelihood -42.49416 Hannan-Quinn criter. 2.320506
Log likelihood -42.65919 Hannan-Quinn criter. 2.263492 F-statistic 5.640673 Durbin-Watson stat 2.045993
Durbin-Watson stat 2.073990 Prob(F-statistic) 0.007275

Null Hypothesis: D(INFRA) has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.382380 0.0176


Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Augmented Dickey-Fuller Test Equation


Dependent Variable: D(INFRA,2)
Method: Least Squares
Date: 11/04/23 Time: 21:31
Sample (adjusted): 1982 2021
Included observations: 40 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

D(INFRA(-1)) -0.463271 0.136966 -3.382380 0.0017


C 0.071990 0.115310 0.624322 0.5361

R-squared 0.231399 Mean dependent var 0.007700


Adjusted R-squared 0.211173 S.D. dependent var 0.809886
S.E. of regression 0.719308 Akaike info criterion 2.227652
Sum squared resid 19.66133 Schwarz criterion 2.312096
Log likelihood -42.55303 Hannan-Quinn criter. 2.258184
F-statistic 11.44050 Durbin-Watson stat 2.050325
Prob(F-statistic) 0.001677

57
L’estimation MCO :
Dependent Variable: LPIB
Method: Least Squares
Date: 11/02/23 Time: 14:24
Sample (adjusted): 1980 2021
Included observations: 42 after adjustments

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

LIDE 0.102047 0.020207 5.050172 0.0000


LKH 1.134511 0.156477 7.250331 0.0000
OUV 0.000553 0.001601 0.345605 0.7316
INFRA 0.019016 0.005646 3.368175 0.0018
C 7.816972 0.191442 40.83208 0.0000

R-squared 0.962711 Mean dependent var 10.70489


Adjusted R-squared 0.958680 S.D. dependent var 0.311550
S.E. of regression 0.063330 Akaike info criterion -2.569580
Sum squared resid 0.148394 Schwarz criterion -2.362714
Log likelihood 58.96117 Hannan-Quinn criter. -2.493755
F-statistic 238.8143 Durbin-Watson stat 1.381884
Prob(F-statistic) 0.000000

Les tests de robustesse :


8
Series: Residuals
7 Sample 1980 2021
Observations 42
6
5 Mean 1.21e-15
Median 0.000691
4 Maximum 0.173287
Minimum -0.129212
3
Std. Dev. 0.060161
2 Skewness 0.270958
Kurtosis 3.542244
1
Jarque-Bera 1.028476
0 Probability 0.597956
-0.15 -0.10 -0.05 0.00 0.05 0.10 0.15

Heteroskedasticity Test: White


Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test: Null hypothesis: Homoskedasticity
Null hypothesis: No serial correlation at up to 2 lags
F-statistic 1.804377 Prob. F(14,27) 0.0915
F-statistic 1.027200 Prob. F(2,35) 0.3685 Obs*R-squared 20.30134 Prob. Chi-Square(14) 0.1209
Obs*R-squared 2.328597 Prob. Chi-Square(2) 0.3121 Scaled explained SS 20.02704 Prob. Chi-Square(14) 0.1293

Heteroskedasticity Test: Harvey


Null hypothesis: Homoskedasticity

F-statistic 0.944973 Prob. F(4,37) 0.4490


Obs*R-squared 3.892984 Prob. Chi-Square(4) 0.4207
Scaled explained SS 5.019856 Prob. Chi-Square(4) 0.2853

58
TEBLES DE MATIERES

REMERCIEMENT....................................................................................................................................0
SOMMAIRE...............................................................................................................................................2
LISTE DES ABREVIATIONS..................................................................................................................3
LISTE DES TABLEAUX...........................................................................................................................4
LISTE DES GRAPHIQUES......................................................................................................................4
RESUME....................................................................................................................................................5
ABSTRACT................................................................................................................................................5
INTRODUCTION GENERALE...............................................................................................................6
CHAPITRE 1 : L’ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES IDE ET LA CROISSANCE
ECONOMIQUE : REVUE DE LA LITTERATURE..............................................................................8
INTRODUCTION DU CHAPITRE......................................................................................................8
SECTION 1 : REVUE DE LA LITTERATURE THEORIQUE ET EMPIRIQUE..........................8
1. Cadre conceptuel............................................................................................................................8
2. Revue théorique............................................................................................................................15
3. Revue empirique...........................................................................................................................23
SECTION 2 : L’ATTRACTIVITE TERRITORIALE DES IDE ET LA CROISSANCE
ECONOMIQUE AU MAROC : ETAT DE LIEUX...........................................................................26
1. L’attractivité territoriale au Maroc...........................................................................................26
2. La situation de la croissance économique au Maroc..............................................................29
CONCLUSION DU CHAPITRE........................................................................................................30
CHAPITRE 2 : L’ATTRACTIVITE DES IDE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
MAROC : ESSAI ECONOMETRIQUE................................................................................................32
INTRODUCTION DU CHAPITRE....................................................................................................32
SECTION 1 : LA METHODOLOGIE D’ESTIMATION.................................................................32
1. Le choix du modèle.....................................................................................................................32
2. La méthodologie de l’estimation...............................................................................................35
SECTION 2 : RESULTATS ET DISCUSSIONS................................................................................40
1. Tests de stationnarité : Tests ADF (Augmented Dickey-Fuller).............................................40
2. L’estimation de l’impact des IDE sur la croissance économique...........................................40

59
3. Les tests de robustesse..............................................................................................................42
4. Eléments d’interprétations.......................................................................................................45
CONCLUSION DU CHAPITRE........................................................................................................47
CONCLUSION GENERALE..................................................................................................................48
REFERENCES.........................................................................................................................................50
ANNEXES.................................................................................................................................................52
TEBLES DE MATIERES........................................................................................................................58

60

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