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SOMMAIRE

SOMMAIRE .............................................................................................................................. 1
AVERTISSEMENT ................................................................................................................... 2
DEDICACE ................................................................................................................................ 3
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 4
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES .................................................................................. 5
LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS .............................................................................. 6
RESUME.................................................................................................................................... 7
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 8
PARTIE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES ET REVUE DE LITTERATURE .................. 12
CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS CLÉS ET REVUE DE
LITTÉRATURE………………………………........................................................................13
Section1 : Définition des concepts clés………………...……………………………………..13
Section 2 : Revue de littérature…………………………………..…………………………...18
CHAPITRE II : EVOLUTION DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE ET
L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE……………………………….….…31
Section1 : Évolution de la performance économique de la Côte d‟Ivoire……………….........31
Section 2 : Évolution de la dette publique extérieure et l‟investissement public en Côte
d‟Ivoire………………………………………………………………………………………..34
PARTIE 2 : ETUDE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE LA DETTE PUBLIQUE
EXTERIEURE ET L‟INVESTISSEMENT PUBLIC…………………………………….… 44
CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE L‟ETUDE………………………………………...45

Section1 : Collecte des données et spécification du modèle……..…………………………...45


Section 2 : Méthode d‟estimation du modèle……………………..……………………….….49
CHAPITRE IV : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RÉSULTATS…..…......53
Section1 : Résultats des tests préliminaires………………………………………...…………53
Section2 : Interprétation des résultats et vérification des hypothèses……………..………….57
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 63
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 64
ANNEXE……………………………………………………………………………………...65
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

AVERTISSEMENT

La Faculté des Sciences Économiques et Développement de l‟université Alassane Ouattara


n‟entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce
mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à son auteur.

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MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

DEDICACE

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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

REMERCIEMENTS
Je rends grâce à l‟Éternel Dieu Tout puissant pour la force et la sagesse qu‟il nous a
accordées pour écrire ce papier.

J‟adresse mes remerciements à l‟endroit du professeur ANASSÉ Augustin, doyen de


l‟UFR des Sciences Économiques et Développement de l‟Université Alassane Ouattara et
le professeur AKA Bédia François, directeur de l‟école doctorale d‟économie qui ont bien
voulu mettre ce programme de recherche en place.

Mes remerciements vont également à l‟endroit du corps professoral pour leur disponibilité
quant à la transmission de leurs savoirs.

Je remercie mon encadreur, le professeur ESSO Loesse Jacques, parrain de notre


promotion pour son attention, sa disponibilité et ses conseils afin de mieux rédiger de ce
mémoire.

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LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

Tableau 1:Intitulés des variables et signes attendus ............................................................ 50


Tableau 2:Tableau des tests de stationnarité ....................................................................... 55
Tableau 3:Tableau de détermination du nombre de retard .................................................. 56
Tableau 4: Résultats du test de cointégration ...................................................................... 57
Tableau 5: Résultats de la relation de long terme ................................................................ 58
Tableau 6: Résultats de l‟équation de court terme .............................................................. 58
Tableau 7: Corrélogramme de la série des résidus de la première équation ....................... 59

Figure 1: Évolution du taux de croissance du PIB réel en % .............................................. 33


Figure 2: Évolution de la composition de la dette publique extérieure selon les créanciers
(%) ....................................................................................................................................... 38
Figure 3 : Évolution de la dette publique extérieure et son service (en% PIB) ................... 40
Figure 4: Évolution du taux d‟investissement public de la Côte d‟Ivoire ........................... 44

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LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS

ADF : Augmented Dickey-Fuller


AFD : Agence Française de Développement
APD : Aide Publique au Développement
BAD : Banque Africaine de Développement
BADEA : Banque Arabe pour le Développement Économique en Afrique
BCEAO : Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest
BEI : Banque Européenne d'Investissement
BID : Banque Islamique de Développement
BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
CEDEAO : Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest
CESCE : Assurance crédit (Espagne)
COFACE : Compagnie Française d‟Assurance pour le Commerce Extérieur
FAD : Fonds Africain de Développement
FBCF : Formation Brute du Capital Fixe
FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine
FMI : Fonds Monétaire International
GTZ : Gesellschaft fur Technische Zusammenarbeit
HERMES : Assurance crédit (Allemagne)
ICO : Instituto de Credito Official
IDA : International Dispensary Association
IPPTE : Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés
MCE : Modèle à correction d‟erreur
PIB : Produit Intérieur Brut
PIP : Programme d‟Investissements Publics
PND : Plan National de Développement
RNB : Revenu national brut
UEMOA : Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
VAR : Vector Autoregressive
WDI : World Development Indicator

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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

RÉSUMÉ
L‟objectif principal de ce papier est d‟analyser les effets de la dette publique extérieure sur
l‟investissement public en Côte d‟Ivoire sur la période 1970-2015. Après avoir vérifié les
propriétés de stationnarité et de cointégration des séries, nous avons estimé un modèle
vectoriel à correction d‟erreur(VECM) par la méthode de Johansen. Il ressort des résultats
de l‟estimation que la dette publique influence positivement l‟investissement public à un
certain seuil. Cela traduit une relation non linéaire entre l‟investissement entre
l‟endettement extérieur et l‟investissement public. Cependant, il y a un effet d‟éviction du
service de la dette sur l‟investissement public car le coefficient du ratio du service de la
dette rapporté aux exportations reporte un signe négatif.
Sur la base de ces résultats, il serait indispensable de promouvoir l‟exportation des produits
à forte valeur ajoutée et de donner une place de choix au secteur privé dans la réalisation
des projets d‟investissement public à travers des partenariats publics privés. Toutes ces
mesures seraient susceptibles de réduire le poids du service de la dette sur le budget de
l‟État.
Mots-clés : Dette publique extérieure, investissement public, modèle vectoriel à correction
d‟erreur(VECM)

ABSTRACT
The principal objective of this paper is to analyze the effects of the external national debt
on the public investment in Côte.d'ivoire over the period 1970-2015.After having checked
the properties of stationnarity and cointegration of the series, we considered a vectorial
model with correction of error (VECM) by the method of Johansen. He arises from the
results of the estimate that the national debt positively influences the public investment
with a certain threshold.That translated a nonlinear relation between the investment
between the foreign debt and the public investment.However, there is an effect of ousting
of the debt servicing on the public investment because the coefficient of the ratio of the
debt servicing reported to exports defers a negative sign.
On the basis of these result, it would be essential to promote products of export to strong
added value and to give a place of choice to the sector deprived in the realization of the
projects of public investment through private public partnerships.All these measurements
would be likely to reduce the weight of the debt servicing.
Key words : External national debt, public investment, vectorial model with correction of
error.

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INTRODUCTION

1-Problématique
Dans les pays en développement comme ailleurs, la mobilisation des ressources financières
est une condition sine qua non de tout processus de développement. Toutefois ce
développement ne peut se faire sans investissements massifs au préalable. C'est dans ce
contexte qu‟en 1960, après son accession à l‟indépendance, la Côte d‟Ivoire dans la
perspective de parvenir à un développement économique et social a opté pour de vastes
projets d‟investissements publics à travers des plans nationaux de développement. Ainsi,
face à un faible niveau d‟épargne nationale, moteur de tout investissement et partant de
croissance, la Côte d‟Ivoire a mis en application la « règle d‟or » de la finance publique1 en
faisant appel aux capitaux étrangers à travers l‟aide publique au développement(sous forme
de dons ou de prêts) afin d‟accroitre les investissements publics déjà entamés avec les
revenus issus des exportations des produits agricoles en particulier le binôme café-
cacao(Agénor, 2012). Le phénomène de l‟endettement est une conséquence naturelle des
activités économiques. Il vient du fait que certains pays ou institutions ont des excédents
financiers et d‟autres des besoins de financement. L‟endettement permet donc à un pays
d‟investir des capitaux au-delà de ses propres disponibilités financières en empruntant des
excédents de capitaux (Klein, 1994). En effet, l‟APD constitue la principale source de
financement des pays à faible revenu. Par ailleurs, la mise en œuvre de cette politique
d‟investissement, avec des taux d‟investissement de 22% du PIB en 1970, 30% du PIB en
1978, 27% du PIB en 1980 a permis à la Côte d‟Ivoire de connaitre un taux de croissance
de 7 % l‟an de 1960 à 1980 qu‟on a qualifié de «miracle ivoirien»2.
Cependant, dès le début des années 80, des difficultés vont apparaître et la Côte d‟Ivoire va
traverser une longue période de crise due à des causes aussi bien internes qu‟externes à
l‟économie ivoirienne. À partir de 1984, la grande sécheresse a dévasté une grande partie
du verger café- cacao entraînant ainsi la baisse de la production agricole et industrielle.
Toutefois, les grands investissements vont engendrer un accroissement de la masse de
crédit alors que la marge bénéficiaire du café cacao était en baisse continue, ce qui va
provoquer à la longue, une véritable crise d‟endettement entrainant des programmes
d‟ajustement structurel(PAS). Les PAS on conduit à une réduction drastique des dépenses
1
Villieu, P(2015). „‟Quel objectif pour la dette publique à moyen terme?‟‟ In Revue d'économie financière, n°103, 2011.
Les politiques de sortie de crise. pp. 79-98
2
Denis Cogneau, Miracle ivoirien, 2002
8
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publiques d‟investissement. Le taux d‟investissement a diminué entre 1981 et 1983 de plus


9,4% pour atteindre le niveau de 6,2 %(Cogneau, 1999).
Plusieurs autres facteurs peuvent expliquer la crise de l‟endettement et la vulnérabilité de
l‟économie ivoirienne. L‟une des causes est celle du taux d‟intérêt variable dont était
assortie une part importante de la dette extérieure. En effet, la Côte d‟Ivoire possédait dans
le portefeuille de ses emprunts, plus de 60% de la dette assortie de taux variables. Il y a
aussi un autre facteur d‟alourdissement du service de la dette ivoirienne, qui a été
l‟appréciation des monnaies de paiements en particulier le dollar USA. La devise
américaine a été, en effet, entraînée dans un mouvement de hausse contenue provoquant un
gonflement des charges du pays endetté en dollar. Le taux de change moyen annuel est
passé de 246 FCFA pour un dollar en 1977 à 286 FCFA en 1981, soit une progression de
16,1% qui a alourdi la facture de la dette extérieure. À celles-ci on peut ajouter, les chocs
pétroliers de 1973 et 1979.

C‟est ainsi que les performances de l‟économie ivoirienne ont été compromises par le
service de la dette qui pèse lourdement sur le PIB et les recettes d‟exportation. Le service
de la dette par un effet d‟éviction absorbe des fonds qui pouvaient être affectés à des
investissements (Sachs et Calvo, 1989). En effet, L‟encours de la dette extérieure rapporté
au PIB qui était de 46,5% au début des années 1980, est monté au fil des années, avec la
dévaluation du FCFA, à 183% en 19943.

En revanche, en 1996, la communauté internationale reconnut qu‟il fallait procéder à une


réduction plus forte de l‟endettement des pays les plus pauvres et les plus endettés, en
particulier les pays africains. La Banque mondiale et le FMI, en coordination avec d‟autres
organismes multilatéraux et d‟autres États créanciers, lancèrent l‟initiative en faveur des
pays pauvres très endettés(IPPTE). Bien avant, la Côte d‟Ivoire obtient un accord de
réduction de sa dette bancaire dans le cadre du plan Brady4 en 1997 et un nouvel accord
signé avec le Club de Paris en mars 1998. Le ratio de l‟encours de la dette publique sur le
PIB passe de 126 à 72 % du PIB entre 1997 et 19985.

3
Document de présentation du plan national de développement 2012-2015
4
Plan Brady du secrétaire américain au Trésor, Nicholas Brady intégrant en 1989, l‟idée d‟une réduction de
la valeur de dette et d‟un partage partiel des pertes par les banques commerciales.
5
Denis Cogneau et Sandrine Mesplé-Somps, « Les illusions perdues de l'économie ivoirienne et la crise
politique », Afrique contemporaine 2003/2 (n° 206), p. 87-104.
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Avec l‟atteinte du point d‟achèvement de l‟initiative en faveur des pays pauvres très
endettés(IPPTE) en juin 2012, aboutissant à l‟annulation de 99,5% du stock de dette
extérieure, ce ratio est passé de 67,8% en 2007 à 18,2% en 2012.
L‟allègement de la dette a permis à la Côte d‟Ivoire de restaurer la viabilité de sa dette et
de dégager des marges de manœuvre budgétaires pour la relance de son économie. Cette
relance s‟est appuyé sur le plan national de développement (PND) 2012-2015 dont
l‟objectif est de poser les jalons d‟un pays émergent à l‟horizon 2020. Ainsi, le taux de
croissance tiré par un accroissement substantiel des investissements tant privés que publics
judicieusement choisis dans les secteurs porteurs de croissance, a atteint en moyenne 9%
entre 2012 et 2015. Les investissements totaux prévus étaient passés de 8,2% en 2011 à
12,5% en 2012 ; 16,2% en 2013 ; puis 20,2% en 2014 et 23,4% en 2015. L‟investissement
public devrait quant à lui passer de 2,8% en 2011 à 5,3% en 2012 ; 7,4% en 2013 et 9,5%
en moyenne entre 2014‐20156.
De ce qui précède, il est donc à nous de s‟interroger sur les effets de la dette publique
extérieure sur l‟investissement public. Autrement dit, quel est l‟impact de l‟endettement
public extérieur sur l‟investissement public en Côte d‟Ivoire ?
Partant de cette question de recherche,

Quelle est la relation entre la dette publique extérieure et l‟investissement public?

Par quel mécanisme la dette publique extérieure affecte l‟investissement public ?

2- Objectif
L‟objectif général de cette étude est d‟analyser l‟impact la dette publique extérieure sur les
investissements publics en Côte d‟Ivoire. De manière spécifique :

 Déterminer la relation entre l‟endettement extérieur et l‟investissement public,


 Montrer le mécanisme par lequel l‟endettement public extérieur affecte
l‟investissement public.

3- Hypothèses
H1 : La dette extérieure a un effet positif sur l‟investissement public ;

H2 : Il existe un lien positif entre la dette publique extérieure et l‟investissement public;

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Cadrage du programme d‟investissements publics 2013-2015
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H3 : La dette publique extérieure influence l‟investissement public par l‟effet d‟éviction de


son service

4-Intérêt du sujet
Depuis la crise des subprimes de 2007, on note à travers le monde une certaine reprise
économique, observée aussi bien dans les pays développés que dans ceux en
développement. En effet, les pays se remettent progressivement sur le chemin de la
croissance, à travers de vastes projets d‟investissement public financé essentiellement par
l‟APD dans les pays en développement.
Cette étude est intéressante pour la Côte d‟Ivoire, en ce sens qu‟elle traite des phénomènes
qui freinent les performances économiques du pays à savoir : un endettement public
extérieur énorme et mal négocié qui gèle les investissements publics par le paiement de son
service ; ou encore des projets d‟investissement public mal choisis et mal gérés.
En effet, le service de la dette a englouti près de la moitié des recettes totales du budget de
l‟État pendant les années 2001 et 20027. Par conséquent, toute tentative de réflexion sur
l‟impact du financement des investissements publics par la dette publique extérieure serait
d‟un intérêt capital pour la Côte d‟Ivoire qui ambitionne d‟être un pays émergent à
l‟horizon 2020 à partir du PND2016-2020 évalué à 30000 milliards de FCFA.

5-Plan de l’étude
L‟ossature de notre mémoire de recherche peut être structurée en deux parties. La première
partie présentera le cadre théorique sur la dette et l‟investissement public en définissant les
concepts clés du sujet avec une revue de littérature. La seconde partie exposera la
démarche méthodologique suivie du traitement des données empiriques et des résultats.

7
DERE Osséhin Victorien : Politique d’endettement et d’investissement pour un développement durable, 2004.
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PARTIE 1 : FONDEMENTS THEORIQUES ET REVUE DE LITTERATURE

La question du recourt à l‟endettement extérieur des nations intéresse depuis belle lurette
les économistes. Depuis les classiques, les Keynésiens jusqu‟aux économistes
contemporains, la dette n‟a donc laissée indifférent aucun courant de pensée économique.
A cet effet, plusieurs théories et travaux empiriques se sont penchés sur l‟effet de la dette
sur les agrégats macroéconomiques, en particulier la croissance économique dont le
moteur principal est l‟investissement public. Cette partie présente d‟une part un cadre
théorique et conceptuel dans le domaine de la dette publique extérieure et l‟investissement
publique et une revue de littérature (chapitreI). D‟autre part met en évidence l‟évolution de
la performance économique, de la dette publique extérieure et de l‟investissement public
en Côte d‟Ivoire (chapitreII).

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CHAPITRE I : DEFINITION DES CONCEPTS CLÉS ET REVUE DE LITTÉRATURE

Considéré dans une perspective nationale, l‟emprunt permet à un pays de faire des
investissements dépassant son potentiel d‟épargne et d‟avoir des importations supérieures à
ses exportations. Par contre cela n‟est pas sans conséquence néfaste sur l‟activité
économique. Raison pour laquelle, le recourt à l‟épargne extérieure n‟a pas jamais fait
l‟unanimité chez les économistes. Ainsi, après une brève approche définitionnelle
(section1), ce chapitre passera en revue les différentes théories et travaux empiriques qui
fondent ce sujet (section2).

Section1 : Définition des concepts clés


Dans cette section, nous mettrons en évidence la définition de la dette publique extérieure
ainsi que celle de l‟investissement public en précisant également des notions qui
permettent de mieux comprendre les thèmes de l‟étude.

1.1- Dette publique extérieure


Dans cette sous-section, en dépit de la définition de la dette publique extérieure, nous
exposerons sur des notions qui permettent de mieux cerner le concept de l‟endettement
d‟une nation.

1.1.1-Définition
La dette publique regroupe l‟ensemble des dettes contractées par les administrations
publiques à l‟occasion des emprunts qu‟elles émettent ou qu‟elles garantissent.
L‟expression « dette publique » est, en général, réservée à la seule dette de l‟État. Ainsi,
une dette contractée par l‟État auprès des bailleurs de fonds extérieurs est classée dette
extérieure. En revanche, une dette contractée par l‟État auprès des bailleurs de fonds
locaux est classée dette intérieure.

Selon Mundell(1999) : « L'endettement extérieur d'un pays est une transaction économique
naturelle, qui permet aux agents économiques nationaux et étrangers de procéder à des
arbitrages inter temporels mutuellement avantageux, qu'ils n'auraient pas pu réaliser dans
une économie fermée. Pour être naturel et favorable à l'efficacité du système économique,
les flux de capitaux peuvent néanmoins déboucher sur des situations de crise

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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

d'endettement, et on considère souvent que la dette extérieure crée autant de problèmes


qu'elle n'en résout ».

À ne pas confondre endettement et déficit (ou besoin de financement). Le déficit annuel est
à l'origine de la variation annuelle de l'endettement. Aussi, la dette extérieure est le plus
souvent remboursée en devises étrangères.

a) Notions de service de la dette et encours de la dette :

Le service de la dette est le total des intérêts et du remboursement du principal


effectivement versés sous forme de devises, de biens ou de services au titre e la dette à
long terme (c'est-à-dire dont l‟échéance est supérieure à un an), plus les intérêts payés sur
la dette à court terme et les remboursements destinés au FMI.

L’encours de la dette correspondant au stock des emprunts contractés par un agent


économique, typiquement un État ou une collectivité locale, à une date donnée.

b) Notions de solvabilité et de soutenabilité :

La solvabilité caractérise la situation financière d'un pays capable de faire face à ses
engagements, c'est-à-dire la contrainte budgétaire inter-temporelle est respectée. En
d'autres termes, la solvabilité d'un État est sa capacité à payer totalement sa dette (annuler
sa dette à long terme en respectant les échéances).

La soutenabilité de la dette correspond à la situation d'un État dont le paiement du service


de sa dette est assuré sans qu'il y ait particulièrement besoin d'ajuster sa politique
budgétaire dans l'avenir. Pour le FMI, la soutenabilité de la dette est la situation dans
laquelle un pays a la capacité de financer le solde de la balance des opérations courantes et
assurer les obligations du service de la dette sans faillir, sans solliciter un rééchelonnement,
sans accumuler les arriérés et enfin sans compromettre sa croissance.

1.1.2-La composition de la dette extérieure

La dette extérieure peut être classée en fonction de la nature des créanciers. Elle peut être
multilatérale, bilatérale et commerciale.

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La dette multilatérale est la dette due aux institutions internationales, partenaires au


développement. On les appelle les « Incontournables ». Dans cette catégorie, figurent la
Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, la Banque Africaine de
Développement, la Banque Européenne d‟Investissement, la Banque Arabe de
Développement Économique en Afrique et plus généralement les banques de
développement.

La dette bilatérale est celle due aux Gouvernements de pays comme la France,
l‟Allemagne, l‟Espagne etc., aux organismes gouvernementaux ayant financé des aides
publiques au développement (APD) tels que l‟AFD pour la France, le KFW et le GTZ pour
l‟Allemagne, l‟ICO pour l‟Espagne et aux organismes de garantie de crédit commerciaux
de ces mêmes pays. Ce sont par exemple la COFACE pour la France, HERMES pour
l‟Allemagne et CESCE pour l‟Espagne. Les partenaires bilatéraux sont regroupés au sein
du « Club de Paris ».

La dette commerciale ou dette bancaire est la dette due aux banques commerciales ayant
octroyé des prêts directs. Les principaux partenaires sont la Banque Nationale de Paris, la
Société Générale de Paris, la Chase Manhattan, la Citicorp, la Banque Worms, la Citibank
et le Crédit Lyonnais. Ils sont regroupés au sein du « Club de Londres ». Certaines dettes
ne figurant dans aucune des catégories précitées sont classées dans la catégorie « autres
créanciers » subdivisée en « autres créanciers bilatéraux » et « autres créanciers
multilatéraux ».

1.1.3-Les sources de l’endettement extérieur

Lorsque l‟État dépense plus qu‟il ne perçoit de recettes fiscales, il emprunte auprès des
autres agents économiques. On appelle dette publique l‟accumulation d‟emprunts passés.

Par contre, deux considérations doivent en effet être observées. La première est que toute
croissance des déficits publics augmente l‟encours de la dette. Quant à la seconde, plus
l‟encours de la dette s‟élève, plus le service de la dette s‟alourdit. Ce processus cumulatif,
propre à toute dette, est amplifié par la hausse des taux d‟intérêt. C‟est l‟effet « boule de
neige », c‟est-à-dire le mécanisme cumulatif d‟endettement. Il rend compte de la relation

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entre le déficit du budget de l‟État et la dette publique quand le taux de croissance est plus
faible que le taux d‟intérêt.

1.2-Investissement public
Nous allons donner la définition de l‟investissement public ainsi que celles tous les thèmes
connexes qui de ce concept.

1.2.1- Définitions
Selon le dictionnaire des sciences économiques (Armand Colin), l‟investissement est l‟acte
qui permet d‟accroitre ou de renouveler tout type de capital. On prend donc en compte
l‟investissement immatériel.

Dans la comptabilité nationale, l‟investissement est défini comme la Formation brute de


capital fixe (FBCF), autrement dit la valeur des biens durables acquis par les unités de
production pour être utilisés pendant au moins un an dans leur processus de production. À
ce titre, elle inclut aussi les gros travaux d‟entretien.

Toutefois, la FBCF ne tient pas compte de toutes les dépenses qui, d‟un point de vue
économique et non plus comptable, peuvent être considérées comme de l‟investissement.
C‟est le cas de certaines dépenses de services qui permettent d‟accroître la capacité de
production de l‟entreprise. Il en est ainsi des dépenses commerciales, de formation, de
R&D, que l‟on range souvent sous l‟appellation « d‟investissements immatériels ». Ceux-
ci, quoique de plus en plus mobilisés par les acteurs économiques, relèvent des
consommations intermédiaires dans la comptabilité nationale (à l‟exception notable de
l‟acquisition de logiciels qui contribuent bien à la FBCF). De même, la comptabilité
nationale n‟inscrit pas dans la FBCF les « investissements financiers » (nationaux ou
étrangers), qui constituent en fait des placements, ni les achats de terrains.
L‟investissement est fonction du taux d‟intérêt. L‟investissement est la composante du PIB
qui relie le présent et le futur. L‟investissement est le moteur principal de la croissance
économique d‟un pays.

L‟investissement public consiste donc à la réalisation par l‟État ou les entreprises


publiques des dépenses d‟équipement lourd, d‟infrastructure et de construction afin de
produire des biens et des services, soit non marchand, soit à des prix économiques

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conformément à la politique budgétaire de l‟État à travers les Programmes


d‟Investissements Publics.

1.2.2- Rôle de l’investissement dans une économie


L‟impact de l‟investissement public sur la richesse d‟un pays peut être analysé sous deux
angles : d‟une part, sur le plan conjoncturel, d‟autre part, sur le plan structurel.
Dans un premier cas, on considère que les investissements publics ont un impact « direct »
sur l‟économie. En période de faible niveau d‟activité, les Pouvoirs publics peuvent
accroître leur niveau d‟investissement afin de soutenir l‟économie à court terme. Cet
impact est plutôt temporaire, concentré géographiquement et économiquement. Il est
d‟autant plus fort qu‟il génère une activité « nationale », à faible teneur en importations.
Dans une lecture « keynésienne », il en est attendu un effet d‟entraînement rapide sur le
reste de l‟économie.
Le deuxième niveau d‟analyse renvoie plutôt à la théorie de la croissance endogène. Les
économistes de ce courant de pensée légitiment l‟intervention de l‟État dans l‟économie
dans le cadre d‟actions structurantes : l‟objectif est de doter l‟économie de fondamentaux
solides permettant d‟assurer un régime durable de croissance soutenue. L‟impact de
l‟investissement public s‟analyse ici dans le long terme et se juge sur sa capacité à se
diffuser à l‟ensemble de l‟économie et à lui donner les moyens de perdurer. Raison pour
laquelle l‟investissement est qualifié de moteur de la croissance.

1.2.3- La mesure de l’investissement public


Le taux d‟investissement permet de mesurer l‟effort d‟investissement d‟un État et
l‟efficacité de l‟investissement de la nation. Il est égal au rapport de l‟investissement
(FBCF) au montant du PIB. Ce ratio révèle la part du PIB consacrée aux investissements
publics.
Sa formule mathématique est :
TxINVP = (FBCF/PIB)*100

Par ailleurs, le taux de variation des investissements publics permet d‟apprécier l‟évolution
des investissements publics dans le temps. Il est égal à la différence entre l‟investissement
en année n et en année n-1, rapporté à celui de l‟année n-1.

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Sa formule mathématique est :


TvINVP = (INVPn - INVPn-1)/INVPn-1

1.2.4- Le programme d’investissements publics


Le Programme d‟Investissements Publics (PIP) est une programmation triennale glissante
des investissements publics réactualisée chaque année pour tenir compte des réalisations
effectives, de l‟évolution des moyens et des priorités du Gouvernement. C‟est un
instrument qui assure la liaison entre les stratégies de développement définies par l‟État, en
précisant les objectifs à atteindre et la loi des finances qui indique les moyens financiers
que l‟État entend mobiliser au cours d‟un exercice budgétaire donné.
Le PIP vise spécifiquement à :
- assurer la cohérence macroéconomique, financière et sectorielle des projets
d‟investissement à travers le cadrage macroéconomique couvrant la période de
programmation ;

- définir une période de programmation de trois ans incluant les projets d‟investissement
dont le démarrage est prévu en deuxième ou troisième année du programme ;

- analyser la conformité stratégique des projets d‟investissement avec les orientations et


priorités du programme du Gouvernement ;

- préciser le mode de financement des différents projets d‟investissement retenus.

Section 2 : Revue de littérature


Cette section, mettra en évidence d‟une part les caractéristiques du financement de
l‟investissement par l‟emprunt extérieur selon une approche théorique et les grands
courants de pensées. Et d‟autre part passera en revue les travaux empiriques des
économistes contemporains.

2.1- Cadre théorique


La présentation du cadre théorique permet de mieux appréhender les vérifications
empiriques.

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2.1.1- Les mobiles de l'endettement extérieur


Un pays emprunte à l'étranger pour substituer ce qui manque chez lui afin d'atteindre le
stade du développement. D'où, principalement, nous pouvons avoir trois motifs qui font
qu'un pays emprunte à l'étranger :
 Pour financer un haut niveau d'investissement;
 Pour lisser les fluctuations de la consommation en cas de baisse du revenu;
 Pour échapper à un ajustement face aux déséquilibres intérieurs ou extérieurs.

2.1.1.1-Le financement de l'investissement


Les auteurs sont d'accord qu'un pays renfermant un potentiel d'investissement productif ne
fournisse pas forcément pour autant un niveau très suffisant d'épargne intérieure pour
financer cet investissement. D'où l‟appel à l'épargne extérieure pour remplacer l‟épargne
intérieure et redynamiser l'investissement intérieur en donnant lieu à une accélération
rapide de la croissance économique. Partant de l'identité suivante : S - I = X - M = - Sex
(modèle à double deficit)8
Où S : l'épargne intérieure ;
I : l'investissement ;
X – M : le solde du compte courant de la balance des paiements,
Sex : l'épargne extérieure.
Il est remarqué qu‟à l'emprunt de l'épargne extérieure correspond un déficit de compte
courant. Si le déficit courant provient d'un niveau d'investissement élevé, emprunter à
l'étranger va permettre au pays d'augmenter sa croissance.
Cependant, la relation négative entre épargne intérieure et extérieure pose moins de
problèmes si on ne limite pas le rôle des capitaux étrangers à accroître l'investissement et
prendre en considération leur intervention comme instrument d'allocation efficiente inter
temporelle de la consommation. Supposons qu'un accroissement de l'aide étrangère au
profit d'un pays bénéficiaire soit investi, cela va augmenter le potentiel de la
consommation future tout en laissant la consommation présente au même niveau initial.
Toutefois, il reste le problème structurel du résultat à long terme, c'est à dire voir comment
l'appel régulier des emprunts extérieurs finit par relâcher les efforts du pays emprunteur et
par le rendre dépendant de l'épargne extérieure (Devries, 1988).

8
Modèle à double déficit de Chernery et Strout (1966)
19
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2.1.1.2-Le lissage des fluctuations de la consommation


Théoriquement un déficit du compte courant peut résulter des chocs exogènes négatifs tels
que la dégradation des termes de l'échange, la récession chez les principaux partenaires et
les catastrophes naturelles.
Évidemment, ces chocs donnent lieu à une baisse du revenu. Ainsi, pour remédier à ces
problèmes, un pays peut soit réduire ses dépenses de sorte que la somme de la
consommation et de l'investissement (absorption) baisse proportionnellement avec le
revenu. Dans ce cas, il n'y a pas dégradation du compte courant, soit contracter une dette
extérieure pour maintenir le niveau d'absorption. Du moins, du moment où cette baisse du
revenu n'est que temporaire, le pays sera convié à contracter une dette extérieure.
Cependant, s'il faut retourner à l'identité ci-haut, nous constatons que le déficit du compte
courant provient d'une baisse temporaire de l'épargne que le pays peut résoudre d'une
manière provisoire en empruntant à l'étranger. Toutefois, une diminution des réserves que
l'on pense parfois temporaire peut s'avérer durable que prévu.

2.1.1.3- Pour éviter les ajustements


En ce qui concerne les ajustements, nous pouvons dire qu'un déficit du compte courant
insoutenable doit faire l'objet d'un ajustement par des changements des politiques
économiques. Du reste, après avoir analysé les mobiles de l'endettement extérieur, la
théorie suggère toutefois que les emprunts extérieurs ont un impact positif sur les
investissements et la croissance à un certain seuil car au-delà, l'impact va devenir négatif.
Donc, un niveau élevé de la dette extérieure ou le surendettement extérieur provoque des
effets pervers sur la croissance économique et entrave les performances économiques.

2.1.2-Théories de l'endettement
Plusieurs théories ont été développées sur l'endettement d'un pays. Toutefois, l'endettement
public n'a jamais fait l'unanimité chez les économistes particulièrement entre les classiques
et les keynésiens.

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2.1.2.1- Approche classique


Les classiques assimilent l'endettement public à un report de l'impôt sur les générations
futures et imputent à l'État une connotation négative. Pour Smith (1759), la dette est
pernicieuse et ne doit pas être encouragée. Elle incite le souverain à des dépenses inutiles
et favorise l'irresponsabilité. Say (1799) pense qu'il faut limiter l'emprunt public parce
qu'en plus d'alimenter la consommation publique destructrice de richesse et de valeur, il
fait intervenir le paiement des intérêts. Selon Ricardo (1817), les citoyens voient dans
l'emprunt un impôt différé dans le temps et se comportent comme s'ils sont contraints de
payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quel que soit le décalage
intergénérationnel. En d‟autres termes, le comportement des agents économiques est guidé
par une anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une réserve peut être introduite
selon la nature ou la qualité des dépenses (dépenses de transfert ou d‟investissement)
financées par l‟emprunt.
Barro (1989) montre qu'une politique de déficit budgétaire financée par l'emprunt reste
sans effet sur l'activité économique dans la mesure où les agents ne sont pas victimes de
l'illusion fiscale. Ils anticipent alors une hausse des impôts destinés à rembourser l'emprunt
en constituant une épargne d'un montant équivalent à l'endettement public. Dittus (1989)
met l‟accent sur la relation théorique entre pression fiscale et remboursement de la dette.
Hayek (1989) dénonce l'endettement comme étant une croissance artificielle, fondée sur un
investissement supérieur à l'effort d'épargne de la nation. De ce fait, tous les efforts
expansionnistes de l‟endettement sur le court terme semblent devoir s‟inverser et entraîner
à long terme un renversement du cycle débouchant sur une phase de récession.
Lénine(1916) soutient que l‟endettement extérieur soumet les débiteurs à la tutelle des
créanciers et n‟est pas une voie de croissance. Pour Luxemburg (1913), l‟endettement
permet aux « vieux pays » capitalistes d‟accéder aux « nouveaux territoires » dont ils ont
besoin et d‟y exercer leur tutelle. Vue sous cet aspect, la dette est un moyen de domination
et assujettit les États qui sollicitent les emprunts. Toujours dans la même mouvance,
Hilferding (1910) qualifie les prêts aux jeunes nations d‟occasion rêvée pour les grandes
nations d‟acquérir des marchés solvables, des rentes majorées et d‟accélérer
l‟internationalisation.

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2.1.2.2-Approche keynésienne
Contrairement aux classiques, les keynésiens pensent que l‟endettement n‟entraîne
généralement pas de coûts, ni pour les générations présentes, ni pour les générations
futures en raison des investissements nouveaux qu‟il génère. Dans la théorie keynésienne,
le modèle de l‟endettement de l‟État part de la demande globale et des effets multiplicateur
et accélérateur, caractéristiques fondamentales de cette théorie. Selon cette approche,
l‟endettement favorisant la relance de la demande entraîne par l‟effet accélérateur une
augmentation plus que proportionnelle de l‟investissement, lequel provoque à son tour une
hausse de la production. Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux successifs à
augmenter le stock de dette, génère une expansion du cycle économique par la demande et
l‟investissement autonome. Le déficit auquel correspond l‟emprunt stimule la demande et
permet d‟alléger le coût de son remboursement. Cet argument reste plausible tant que le
sous-emploi des ressources productives existe, toujours selon la thèse keynésienne.
Selon Harrod et Domar(1948), il peut toujours y avoir croissance. Un État, pour atteindre
le taux de croissance garanti, peut être amené à créer un déficit budgétaire et le financer
par un emprunt extérieur. En effet, l'hypothèse de base du modèle de croissance de Harrod
et de Domar est qu'il n'y a pas de croissance si un pays n'investit pas et le taux de
croissance de la production est une fonction croissante du capital.

2.1.2.3-Le modèle du cycle de la dette


La théorie du cycle de la dette est l'aboutissement de l'approche néo-classique de
l'endettement optimal dans la mesure où elle indique la façon dont devrait normalement
évoluer la dette d'un pays. Avramovic (1964) établit la théorie du cycle de la dette et
distingue trois étapes. Dans la première étape l‟épargne intérieure est insuffisante pour les
besoins de financement ; l‟emprunt extérieur permet de financer partiellement les
investissements et de payer les intérêts. Dans la seconde étape, l‟épargne intérieure
augmente et permet de financer une partie importante des investissements, mais reste
encore moindre. De plus, le poids des intérêts et l‟amortissement de la dette se font encore
ressentir. Dans la troisième étape, la dette amorce son déclin et l‟épargne intérieure est
supérieure à l‟investissement.
La durée d'un cycle varie en fonction des hypothèses faites sur le taux de croissance
objectif, le taux moyen et marginal de l'épargne, le taux d'investissement, le taux d'intérêt

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moyen et la durée moyenne des prêts. Toutefois, Avramovic pense qu‟en partant d'une
dette nulle, le cycle de la dette peut durer 36 ans dont 26 ans pour la phase de croissance et
10 ans pour la phase de décroissance. Néanmoins cette théorie reste problématique car, la
plupart des pays en voie de développement reste piégée dans la première étape du cycle
avec une explosion de la dette et de faibles performances économiques (Drine et Nabi,
2007).

2.1.2.4-Théorie du surendettement (fardeau virtuel de la dette) et courbe de Laffer de


la dette
Les travaux de Krugman (1988), Sachs (1989) ont donné naissance à la théorie du fardeau
virtuel de la dette. Selon cette théorie, à partir d‟un seuil, la dette décourage la
consommation et l‟investissement, ce qui limite la croissance économique. Toutefois, si la
dette extérieure a un impact négatif sur l'activité économique, l'effet n'est pas systématique
et ne se manifeste qu'à partir d'un certain niveau matérialisé par un graphique inspiré de la
courbe de Laffer. C‟est une courbe en cloche qui s'inspire de la courbe d‟impôt popularisée
au début des années 1980, reliant les taux de taxation et les recettes fiscales.
L‟enseignement principal tiré de la courbe de Laffer est que pour un taux de taxation
suffisamment élevé, une hausse supplémentaire conduit à un abattement des recettes. On
parle de l‟effet Laffer par référence à l‟économiste Arthur Laffer (Varian, 2006).
Une adaptation a été faite à l‟analyse de l‟endettement sous le vocable de « courbe de
Laffer de la dette » annoncé par les auteurs cités plus haut et mis en évidence par Pattillo et
al (2002). Partant du constat qu'il existerait un lien théorique entre le comportement
d'investissement et le montant remboursé par le pays débiteur, une « courbe de Laffer de la
dette» liant un ratio d'endettement extérieur au taux de croissance (et/ou au taux
d'investissement) a pu voir le jour. Ce qui permet une approche empirique plus adaptée aux
pays à faible revenu (Pattillo et al, 2002).

23
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Figure 1: Courbe de Laffer de la dette


Taux d‟investissement ou
taux de croissance

Encours de la Dette/ PIB


Source : Auteur

Sur le graphique, le point A peut être considéré comme le niveau de la dette qui maximise
l‟investissement ou la croissance. Au delà de ce point, l‟investissement tant à décroitre. Le
point A est appelé seuil d‟endettement. Cependant, lorsque la dette atteint le point B, sa
contribution pour le financement de la croissance voire l‟investissement devient négatif.

2.1.2.5-Modèle à double déficits


Le modèle à double déficit de Chenery et Strout (1966) souligne que l‟endettement est lié à
un déséquilibre, et suivant les cas, il s‟agit du déséquilibre épargne-investissement, du
déficit budgétaire et du déficit de la balance courante. Par conséquent, le modèle préconise
que l‟épargne externe conditionne le développement économique si les déséquilibres
épargne-investissement et importation-exportation ne peuvent être comblés. Sur le plan
interne, il s‟agit, selon ces auteurs, d‟accumuler l‟épargne nécessaire pour financer

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l‟investissement interne, et sur le plan externe, de trouver les ressources nécessaires pour
financer le déficit de la balance des paiements.

2.1.2.6-Théorie dite « des déficits jumeaux »


C‟est le déficit à la fois du budget et de la balance des paiements. Cette théorie par de la
relation suivante : (S-I) = (G-T) + (X-M), où S= l‟épargne totale, I = l‟investissement, G
= les dépenses publiques, T = les impôts (soit les recettes de l‟État), X= les exportations et
M= les importations. En clair : l‟épargne qui n‟aurait pas été investie en équipements est
égale à la somme du solde budgétaire et du solde du commerce extérieur. Ainsi, l‟épargne
mobilisée par le déficit public réduit-elle d‟autant l‟épargne disponible pour l‟équipement
privé (effet d‟éviction interne). De plus cette identité éclaire une relation
d‟interdépendance majeure entre les économies contemporaines : quand un pays a une
balance commerciale excédentaire, cela signifie qu‟il prête son épargne au pays ayant
importé ses produits et dont la balance commerciale est déficitaire (effet d‟éviction
externe). D‟où la théorie dite « des déficits jumeaux » : le déficit budgétaire entraîne (mais
cela n‟est pas toujours vérifié) un déficit externe. Ce phénomène est apparut aux États Unis
dans les années 1980 sous la gouvernance de Reagan et réapparait depuis les années 2000
en inquiétant les économistes et les marchés.

2.2-Revue empirique de littérature


Cette revue empirique va s'articuler autour de deux pôles. Un premier pôle regroupera les
conceptions peu nombreuses selon lesquelles la dette publique extérieure a un impact
positif sur l'investissement (Minéa et Villieu, 2007). Le deuxième pôle sera consacré aux
auteurs qui supposent un effet négatif de la dette à travers l‟effet d‟éviction du service de la
dette sur l‟investissement sous l‟hypothèse de surendettement ou du fardeau virtuel de la
dette (Borensztein, 1990).

Relativement à la première approche, Hansen (2001) trouve pour un échantillon de 54 pays


en développement (dont l4 pays très endettés), que l'inclusion de 3 variables explicatives
additionnelles (l'équilibre budgétaire, l'inflation et l'ouverture) conduit au rejet de la
significativité statistique de l'effet négatif de la dette extérieure sur l'investissement et la
croissance.

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Ainsi, Villieu(2015) soutient dans un modèle à changement de régime que l‟endettement


public utilisé à des fins d‟investissement parait « vertueux » dans la mesure où elle
encourage la croissance future.

De même, Isaac Sanchez-Juarez et Rosa Garcia-Almada (2016) avec les données de panel
et la méthode des moments généralisés appliqués sur des données collectées pour 32 États
de 1993 à 2012 dans le cadre d‟une étude au Mexique, ont confirmé que la dette publique a
une corrélation positive avec l‟investissement et cela génère à son tour la croissance
économique.

En outre, Savvides (1992), a montré aussi que, pour les pays à revenu intermédiaire, le
surendettement, mesuré par le ratio encours de la dette/PIB, n'exerce pas un effet négatif
sur les investissements. Mais, un niveau trop élevé de l'endettement public pourrait
expliquer la baisse de l'investissement dans les pays en développement durant la période
allant de 1980 à 1986.

Par ailleurs, Hofman et Reisen (1990), étudiant le comportement de l'investissement sur


des données de quinze (15) pays débiteurs durant la période 1971-1987, ont abouti à la
conclusion que la dette publique n'agit pas sur le rythme et le volume de l'investissement.
Dans le modèle qu'ils ont retenu, le taux d'investissement est fonction du taux
d'endettement des transferts nets, du volume d'épargne, du taux d'intérêt réel et du niveau
antérieur de l'investissement. L'estimation de cette fonction a montré que la relation entre
le poids de la dette et l'investissement est non négative.

Quant à Turnovsky (1995), en tenant compte de la dette publique dans son analyse du
modèle de croissance endogène, a démontré qu'une augmentation de l'investissement
public financé par une dette publique plus élevée soulève clairement le taux de croissance
équilibré. La raison de ces résultats est que le capital public stimule l'investissement et la
dette publique n'affecte pas la répartition des ressources dans le long terme et, en
conséquence, n'a pas d‟effets négatifs sur la croissance.

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Cependant, nombreux sont les auteurs qui soutiennent la thèse de l‟impact négatif de
l‟endettement public extérieur sur l‟investissement public à travers l‟hypothèse de
surendettement ou le fardeau virtuel de la dette.

En effet, Benedict, Bhattacharya et Toan. (2003) dans leur étude sur la relation dette
extérieure, investissement public et croissance dans 55 pays à faible revenu ont abouti aux
résultats selon lesquels le service de la dette n'affecte pas directement le taux de croissance
économique (Fosu, 1999), mais à travers l'effet d'éviction du service de la dette sur les
dépenses publiques. En effet, une réduction du service de la dette en pourcentage du PIB
de 8,7% à 3% augmentera l'investissement public de 0,7% à 0,8%, et par conséquent, le
taux de croissance économique de 0,1% à 0,2%. Ils estiment que la dette affecte
négativement la croissance au-delà d'un seuil de 50% du PIB.

De plus, Baldacci et al(2003) avec le regroupement des séries chronologiques et


transversales portant sur 39 pays couvrant la période 1990-2001 donnent la conclusion
selon laquelle lorsque l‟endettement public est déjà élevé, il se peut qu‟une augmentation
du déficit budgétaire occasionne une augmentation future de la charge de la dette qui
entraine à son tour la baisse de l‟investissement.

Par ailleurs, Deshpande, A. (1997) en examinant l'expérience de treize (13) pays fortement
endettés de 1971 à 1992, a également trouvé une relation significativement négative entre
le niveau de la dette extérieure et l'investissement et établit le constat selon lequel lorsqu‟il
y a surendettement, la dette extérieure tend à capturer l‟effet des variables explicatives de
l‟investissement. Cette relation négative est due à la désincitation qui laisse craindre
l'appropriation des fonds investis par l'État afin d'assurer le service de la dette.

Claessens (1990) a aussi prouvé que le fardeau élevé de la dette tôt ou tard peut mener à
l‟extrême pénurie de liquidité, impactant négativement sur la formation de capital et la
croissance économique. L'effet encourageant de cette hypothèse se réfère au faible niveau
d‟investissement public parce que la grande part des ressources est transférée à l'étranger
pour l'entretien de dette.

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Pour Forgha, Mbella et Ngangnchi(2014) qui se sont basés sur une approche d‟évaluation
de système, appliqué à des doubles moindres carrés dans le cas du Cameroun sur la période
1980-2013, ont conclu que tandis que l‟investissement augmente la croissance
économique, la dette externe retarde la croissance du Cameroun, indiquant l‟influence du
surplomb de la dette.

Patillo, Poirson et Ricci(2002) montrent à partir de la thèse de la courbe de Laffer de la


dette que plus l'encours de la dette n‟est élevé, la probabilité de son remboursement
devient faible. Sur la partie ascendante (la « bonne» section) de la courbe, la hausse de la
valeur nominale de la dette va de pair avec l'augmentation des anticipations de
remboursement, alors que l'accroissement de la dette réduit ces anticipations sur la partie
descendante (la « mauvaise» section) de la courbe. Le concept de courbe de Laffer de la
dette a été utilisé en référence aux perspectives des emprunteurs à rembourser les prêts
avant d'atteindre une limite critique à l'accumulation de la dette (Elbadawi, 1997). Le
modèle suppose que la désincitation à investir est associée à un stock de la dette plaçant
un pays sur le mauvais côté de la courbe.

Pattillo et al. (2004) dans un autre article, ont montré que l'impact marginal de la valeur
actuelle nette de la dette extérieure sur la croissance économique devient négatif pour des
ratios qui varient entre 5 et 50% du PIB. Leur résultat montre que l'impact négatif de la
dette sur la croissance est dû aux effets négatifs sur l'accumulation du capital physique (1/3
de contribution en moyenne) et aux effets négatifs sur la productivité globale des facteurs
(2/3 de contribution en moyenne). En effet, lorsque la dette extérieure devient excessive,
les investisseurs qui anticipent une augmentation progressive des taxes pour le
remboursement de la dette diminuent leurs investissements ce qui ralentit la dynamique
d'accumulation du capital. Par ailleurs, le gouvernement peut décider de ne pas réaliser de
réformes économiques difficiles et coûteuses jugeant que les bénéfices futurs en termes de
production.

Rockerbie (2004) sur un échantillon de 13 pays d‟Amérique Latine, montre que l‟effet de
l‟endettement sur l‟investissement dépend d‟une part du pays considéré et d‟autre part de
la période étudiée (on note une rupture structurelle à partir des années 1980 avec la crise).
28
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Il arrive à la conclusion que seul le Mexique a souffert du surendettement antérieurement à


la crise de 1980. Pour les autres pays de l‟échantillon, l‟effet est au contraire bénéfique. Il
est également à noter qu‟après 1981, le coefficient associé à la dette extérieure diminue
mais n‟est pas systématiquement négatif.

Modigliani et al. (1998) dans « Manifeste sur le chômage dans l‟Union Européenne »
affirment qu‟il est nécessaire que l‟investissement public ne soit financé “ni en réduisant
d‟autres dépenses […] ni en augmentant les impôts”, mais seulement par endettement.

Idlemounden et Raffinot (2005) pensent que la dette extérieure constitue un fardeau pour
une économie. Ils disent que le paiement du service de la dette tend à évincer les dépenses
publiques menant à une baisse de l'investissement global et son poids futur décrit par
l'encours influerait sur les incitations des agents économiques privés via l'accroissement de
la pression fiscale.

Warner (1992) a toutefois observé que les dettes très lourdes des années 80 n'ont eu un
effet négatif sur l'investissement que dans 2 des 13 pays très endettés : l'Argentine et le
Nigeria.

De même Greiner et Semmler (2000) ont montré dans un modèle de croissance endogène
avec introduction des régimes budgétaires que le financement de l‟investissement public
par emprunt montre un effet de rétroaction qui agit à travers deux canaux : d'abord, une
augmentation de dette publique soulève les paiements des intérêts qui doivent être financés
par la recette fiscale et réduit par conséquent les ressources disponibles pour
l'investissement public.

Seck (2006), a effectué une série de régressions sur 33 pays africains sur une période de
1975 à 2004 afin d‟examiner les causes de la crise africaine. Les estimations
économétriques montrent que l‟emprunt extérieur a servi à financer la consommation des
ménages et de substitut aux exportations au lieu de financer les investissements ou
promouvoir la croissance économique. Mieux, la dette africaine était assortie des taux
d‟intérêt bas, des échéances plus longues, ce qui fait qu‟ils ont beaucoup emprunté sans
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penser aux conséquences alors que le remboursement du service de la dette devenait


difficile aussi à cause de la variabilité des recettes d‟exportations. Il suggère que les prêts
soient accordés aux conditions des marchés complétés par des dons purs et simples.
Cependant, le fait de céder les prêts aux conditions du marché ne constitue pas une
meilleure solution pour résoudre le problème de l‟endettement en Afrique.

Minea et Villieu (2011) ont montré dans un modèle de croissance endogène avec
investissement public pouvant être financé par la dette publique, dans une étude sur les
effets persistants du déficit sur la croissance économique dans l‟OCDE de 1971 à 2008 que
même si les déficits ont initialement vocation à augmenter les dépenses publiques
productives, leur effet favorable sera contrebalancé par un effet défavorable à long terme, à
savoir le coût de ces déficits (la charge de la dette). Autrement dit, des déficits plus
importants aujourd‟hui peuvent augmenter (éventuellement) la croissance à court et moyen
terme, alors qu‟à long terme la hausse de la dette, et donc de la charge de la dette, se
traduira par un effet d‟éviction sur les ressources, réduisant ainsi les investissements
publics. Ce résultat s‟explique par le fait que le gouvernement ne peut pas se lancer dans
des jeux de Ponzi9, impliquant le financement de la dette par une nouvelle dette.

Avom et al (2015) utilisant un modèle non linéaire appliqué aux données de panel dans une
étude sur les pays de la CEMAC la période 1985-2010 ont aboutit aux même résultats
selon lesquels la dette extérieure exerce dans un premier temps une influence positive sur
les investissements, mais par la suite cette influence devient négative du fait de
l‟insoutenabilité.

Heinemann, (2002) a expliqué le niveau en baisse de l'investissement public dans des pays
d'OCDE. Les résultats économétriques indiquent que le déclin de l‟investissement public
est dû à trois développements: d'abord à l'augmentation du capital social public; en second
lieu à la collision de la dette publique qui a limité la capacité de financer de nouvel

9
Le jeu de Ponzi tient son nom de Charles Ponzi qui monta une escroquerie de grande envergure à Boston au début du
xxè siècle, Il proposait des investissements pour lesquels il promettait un rendement de 40 % en à peine 90 jours. Cette
affaire reposait sur un système de vente pyramidale : les investissements des nouveaux entrants servaient à payer les
premiers investisseurs.
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

investissement; et troisièmement à la mobilité croissante des facteurs s'ajoutant aux


difficultés de financement.

Enfin, de nombreux travaux du FMI se sont penchés sur la relation entre la dette extérieure
et la croissance économique des pays à faible revenu par une approche économétrique. Ces
études s‟appuient sur les analyses de régression multiple pour vérifier s‟il existe un lien
entre la dette et la croissance. Le modèle prend en compte les déterminants de la
croissance: revenu par tête et taux d‟investissement, de scolarisation dans le secondaire et
de croissance démographique, taux d‟ouverture, solde budgétaire, termes de l‟échange. Il
tient compte aussi de l‟encours de la dette rapporté au PIB et aux exportations. Pour voir
l‟effet d‟éviction du service de la dette sur les investissements, le modèle inclut le service
de la dette rapporté aux exportations. Le résultat confirme donc la théorie avancée, à savoir
qu‟une dette excessive risque de freiner la croissance en diminuant les ressources qui
peuvent être consacrées à l‟investissement, mais aussi en faussant leur allocation.
Au terme de cette revue de la littérature qui nous a permis de fouiller en profondeur sur la
question relative au lien entre l‟endettement public extérieur et l‟investissement public.
Nous allons dans le chapitre suivant faire un bref aperçu de l‟état des lieux de l‟évolution
de la dette publique extérieure et celle de l‟investissement public en Côte d‟Ivoire.

31
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

CHAPITRE II : EVOLUTION DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE ET


L’INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D’IVOIRE

Au lendemain de son indépendance, dans le souci d‟amorcer son décollage économique, la


Côte d‟Ivoire a opté pour de vastes programmes d‟investissement public dont les
ressources issues de l‟agriculture d‟exportation (café et cacao) étaient insuffisantes pour
leur réalisation. Partant de là, l‟État ivoirien a mis en place une politique d‟endettement qui
a permise à la Côte d‟Ivoire de financer son programme d‟investissement et connaitre un
taux de croissance économique avoisinant 7% dans les années 1970. Toutefois, cette
dépendance de l‟épargne extérieure n‟est pas restée sans inconvénient sur l‟économie
ivoirienne quand est survenue la crise économique en début des années 80. Ce chapitre,
analysera d‟abord l‟évolution de la performance économique ivoirienne actuelle (section1)
et ensuite l‟évolution de l‟endettement extérieur et ses caractéristiques ainsi que celle de
l‟investissement public (section2).

Section1 : Évolution de la performance économique de la Côte d’Ivoire

Après une décennie de crise, la situation macroéconomique de la Côte d‟Ivoire est


aujourd‟hui très favorable. La croissance économique est forte, près de deux points,
supérieure à la moyenne de l‟UEMOA, et devrait se maintenir à des niveaux élevés.
L‟inflation est contenue et les secteurs exportateurs assurent l‟équilibre de la balance des
paiements courants. Les fondamentaux budgétaires sont également satisfaisants dans le
contexte d‟une stratégie d‟expansion budgétaire et d‟investissement maîtrisée. La Côte
d‟Ivoire, dont les fondamentaux économiques apparaissent solides, constitue le principal
pôle de croissance en Afrique de l‟ouest francophone.

1.1-Les perspectives macroéconomiques


Le pays a ainsi enregistré deux années de forte croissance, avec 8% en 2014 et 8,7% en
2013, et celle-ci devrait se maintenir à un niveau élevé en 2015, estimé à 8%. Sur la
période 2012-2014, la croissance du PIB réel par habitant s‟est élevée à 20% 10. Ces
performances, dues aux fondamentaux de l‟économie ivoirienne ainsi qu‟à un effet de
rattrapage après les années de crise politique, contribuent à faire du pays un pôle

10
Rapport du Fonds Monétaire Internationale, 2014
32
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

économique en Afrique de l‟ouest, représentant 35% du PIB cumulé de l‟Union


économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) avec un PIB de 35 Mds USD en 2014.
La relance est essentiellement soutenue par les investissements publics (dans les secteurs
des transports, de l‟énergie, de la santé et de l‟éducation) et privés (mine, agriculture,
énergie et logements), à la faveur de l‟amélioration progressive de l‟environnement des
affaires.

Figure 1: Évolution du taux de croissance du PIB réel en %

Croissance du PIB reel en%


10

0
1965
1967
1969
1971
1973
1975
1977
1979
1981
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
2013
2015
-5

-10

-15

-20

Croissance du PIB reel en%

Source : Auteur à partir des données WDI(2015)

Au plan sectoriel, la Côte d‟Ivoire possède de solides atouts, notamment dans le secteur
agricole (28% du PIB) où elle conserve sa place de 1er producteur mondial de cacao (plus
de 35 % du marché). Le secteur secondaire (25% du PIB) concerne principalement le
raffinage de pétrole brut, le BTP et l‟agro-alimentaire. Le secteur tertiaire (47% du PIB) est
dominé par la téléphonie mobile (cinq opérateurs), les activités bancaires et les
technologies de l‟information et de la communication.

33
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

1.2-Stabilité de l’économie ivoirienne


L‟inflation est contenue à 0,4% en 2014 et devrait atteindre plus de 1,2% en 2015,
bénéficiant des effets positifs, liés à la Zone franc, de la monnaie commune et de la fixité
des parités avec l‟Euro. L‟inflation se maintient ainsi sous le seuil commun fixé à plus de
3% pour les pays de l‟UEMOA.
La position extérieure s‟est améliorée en 2014, le déficit du compte courant s‟établissant à
-0,7% du PIB contre -1,4% du PIB en 2013, sous l‟effet positif conjugué de la baisse des
cours du pétrole, et donc du coût des importations d‟hydrocarbures, de l‟amélioration des
termes de l‟échange et de la hausse des exportations de cacao, qui représentent plus d‟un
tiers du total des exportations. Pour 2015, le compte courant devrait rester proche de
l‟équilibre, le FMI prévoyant un faible déficit de -0,7% du PIB.

1.3-Situation des finances publiques11


Le déficit budgétaire est resté contenu à un niveau proche de -2% du PIB en 2013 et 2014
(respectivement -2,3% et -2,2% du PIB). Pour cette dernière année, la sous-exécution en
recettes par rapport aux prévisions a été compensée par la sous-exécution des dépenses
d‟investissement, permettant d‟éviter un glissement du déficit budgétaire. En 2015, la
situation budgétaire a été plus contrainte, en raison de recettes publiques moins
importantes qu‟attendues notamment en matière de rendement des impôts directs, de la
TVA et des douanes et de l‟apparition de nouvelles dépenses en faveur des secteurs de
l‟éducation, de l‟armée et des subventions au secteur de l‟énergie. En conséquence, le
solde budgétaire s‟est creusé en 2015 pour atteindre -3,7% du PIB.
En 2014, la dette publique globale s‟élève à 46,6% du PIB tandis que la dette extérieure
atteint 19,1% (C2D exclu). Depuis l‟atteinte du point d‟achèvement de l‟initiative PPTE en
juin 2012, aboutissant à l‟annulation de 99,5% du stock de dette extérieure, la Côte
d‟Ivoire a connu une hausse régulière de la dette publique globale. Celle-ci pourrait se
stabiliser à moyen terme, sous réserve que le déficit budgétaire reste contenu à un niveau
proche de -3% du PIB. En revanche, la charge de la dette a augmenté, passant de 10,8%
des recettes totales en 2014 à plus de 13% en 2015. Néanmoins, la forte croissance

11
Service économique de l‟ambassade de France en Côte d‟Ivoire, Rapport sur la situation économique et financière de
la cote d‟ivoire, Juin 2015
34
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

économique permet à ce stade d‟absorber l‟endettement nécessaire au financement de son


développement.

Section 2 : Évolution de la dette publique extérieure et l’investissement public en Côte


d’Ivoire
La dette publique extérieure ivoirienne a relativement connu plusieurs phases dans son
évolution. Ces différentes phases sont liées à des causes internes et externes à l‟économie
ivoirienne.

2.1- Cause de l’endettement extérieur de la Côte d’Ivoire


Les causes de l‟endettement extérieur de la Côte d‟Ivoire comme dans l‟ensemble des pays
en développement sont multiples. Il ressort d'une étude réalisée en 1998 par le
Département de Recherche du FMI et portant sur une dizaine de pays africains lourdement
endettés, dont la Côte d‟Ivoire, que les principaux facteurs explicatifs exogènes et
endogènes de l‟endettement extérieur du pays sont la détérioration des termes de l‟échange
due aux fluctuations défavorables du cours des principales matières premières, les aléas
climatiques, l‟accumulation des arriérés de paiements, le manque de programmes
d‟ajustement structurel et de réformes macro-économiques cohérentes et soutenues,
l‟absence de toute gestion de la dette publique, le faible taux de croissance de l'économie
et, enfin, le faible niveau des prêts concessionnels et des politiques de refinancement.

2.1.1-La mauvaise conjoncture internationale


Le retournement de l‟économie mondiale durant la période 1979-1981 a une part de
responsabilité dans la crise. Les chocs pétroliers des années 70 et les politiques
expansionnistes des États-Unis ont créé une augmentation du taux d‟inflation. Les taux
d‟intérêt nominaux passent de 9% en 1978 à environ 18% en 198112.
Les pays débiteurs ont profité de cette augmentation de l‟inflation au début des années 70,
des taux d‟intérêt réels faibles et une croissance forte. Cette tendance va s‟estomper durant
la période 1980-1982 où le taux d‟inflation baisse et faisant augmenter les taux d‟intérêt
réels et le tout couronné par des taux de croissance qui stagnent. Le monde connaît donc
une récession générale : la production et l‟emploi stagnaient dans le monde, et l‟inflation
se calmait plus vite que prévu. Pour les débiteurs, ce fut une époque où leur capacité de

12
Prao Yao Séraphin, Côte d‟Ivoire : origine de l‟endettement, 2010
35
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

remboursement stagna, et où la charge réelle des intérêts augmenta. La récession réduisit


les débouchés aux exportations des pays débiteurs et provoqua une chute des prix des
produits de base (matière première agricole en général), laquelle chute atteignit dans les
années 80 le tiers du prix des produits manufacturés. Les termes de l‟échange se
détérioraient significativement.
De même, en Côte d‟Ivoire, durant la période 1971-1975, on note une détérioration des
termes de l‟échange(3% par an en moyenne) qui s‟explique par une croissance plus forte
des prix à l‟importation (taux moyen de hausse de 12.7%) par rapport à l‟accroissement
des prix à l‟exportation (9.7%) au cours de la période. La conséquence immédiate d‟une
telle évolution a été la fragilisation de l‟équilibre des comptes extérieurs et donc le recours
à l‟aide extérieure. Il y a eu érosion du prélèvement fiscal et tarissement des recettes
publiques liées aux relations commerciales extérieures.

2.1.2-Mauvaise gouvernance de la dette extérieure et les mauvais choix d’investissement


La dette, n‟est pas une mauvaise chose en soi, mais c‟est l‟endettement qui est redoutable.
La dette pose un problème quand le pays débiteur ne peut pas payer sa dette.
L‟endettement de la plupart des pays en développement est en grande partie imputable à la
gestion malsaine et aux choix des politiques d‟investissement.
Le modèle étatique d‟industrialisation adopté par la Côte d‟Ivoire s‟est caractérisé par un
surinvestissement, par une absence de liaisons avec l‟environnement et par une faible
compétitivité extérieure. L‟aide est souvent détournée à des fins et a des effets
multiplicateurs limités. Elle crée également des effets pervers : biais en faveur des projets
capitalistiques, charges récurrentes. Il y a eu mise en place des projets inadaptés dits
"éléphants blancs" et nationalisation des entreprises financées largement par l‟endettement
extérieur.
La réalisation de grands projets structurants dans les secteurs agro-industriels (complexes
sucriers et papetier), minier et des infrastructures (programmes énergétiques par exemple)
faisant de l‟État un agent économique.

36
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Pour le plan quinquennal 1981-1985, la valeur des investissements publics, évaluée à 1


432.6 milliards de F CFA, a été d‟environ 41% plus élevée que celle (1 020 milliards de F
CFA13), déjà prévue au plan.
Cette frénésie de l‟investissement s‟est soldée par un accroissement brutal de la dette
publique, notamment de la dette extérieure puisque les investissements publics sont
financés essentiellement par les emprunts extérieurs. Selon le rapport du FMI de 1979, la
dette effective pour les prêts déboursés à la Côte d‟Ivoire s‟élevait à 3 786 millions de
dollars et le service annuel de cette dette représentait 16.6% de ses recettes annuelles
d‟exportation contre 958 millions de dollars et 6.8% en 1975.
Les "douze travaux de l‟éléphant d‟Afrique", basés essentiellement sur des projets
d‟infrastructures nécessitaient un large recours soit à l‟endettement public, générant de
lourdes charges, soit au système de la concession de longue durée à des entreprises
étrangères.

2.2-Composition de la dette publique extérieure ivoirienne


La dette publique extérieure ivoirienne est due aux créanciers bilatéraux, créanciers
multilatéraux et de créanciers commerciaux. En effet, la composition de la dette extérieure
de la Côte d‟Ivoire a beaucoup évolué de 1970 à 1995 vis-à-vis des créanciers. Cette dette
est composée en partie de créances privées14 accumulées durant les trois quinquennats qui
ont suivi son accession à l'indépendance. Cette situation économique internationale
s‟explique par la bonne tenue du binôme café/cacao qui assurait plus des deux tiers des
entrées de devises étrangères de la Côte d‟Ivoire. En 1975, 59% de l‟ensemble de la dette
publique extérieure était du ressort des créanciers privés, contre 25% concernant les
créanciers bilatéraux et 15% dû aux créanciers multilatéraux. Il a fallu attendre 1990 pour
que cette tendance s‟inverse. Ainsi, la part de la dette publique extérieure détenue
respectivement par les créanciers privés, créanciers bilatéraux, créanciers commerciaux est
de 28%, 38% et 34%(figure2). Cette nouvelle configuration de la dette extérieure est la
réponse à l‟accumulation des arriérés de paiements dus aux créanciers privés et aux risques
importants auxquels ils étaient exposés.

13
Document du plan quinquennal 1981-1985
14
Créances privées ou créances commerciales
37
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Figure 2: Évolution de la composition de la dette publique extérieure selon les créanciers (%)

80

70

60

50
bilatérale
40
commerciale

30 multilatérale

20

10

0
1970 1975 1980 1985 1990 2007 2015

Source : Auteur à partir des données WDI(2015)

Conformément à la figure ci-dessus, en 2015, la part des créanciers multilatéraux


représente 27,8% soit 28 % de la dette totale en valeur nominale, dont 17,7% des
engagement auprès de la banque mondiale, 7% auprès du groupe de la banque et 3,1 %
auprès d‟autres partenaires multilatéraux ( FMI :1,2% ,la BEI :0,9 %, la BOAD :0,3 %, le
FODI : 0,1 %, la CEDEAO, l‟UEMOA, la BADEA, la FAGACE, la BID et la FIDA
réunissent :0,6 %). La part des créanciers bilatéraux représente 50,70 % soit 51 % de
l‟encours total de la dette, dont 50,2 % des engagements auprès du club de Paris et 0,5 %
des partenaires bilatéraux non membres du club de Paris entre autres, la Chine, l‟Inde, et le
Koweït. Les créanciers commerciaux détenaient quant à eux environ 21% des créances. La

38
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Côte d‟Ivoire présente donc une dette extérieure avec une structure très diversifiée. Il
convient d‟analyser son évolution.

2.3-Évolution de la dette extérieure de la Côte d’Ivoire


Durant les décennies 60 et 70, le stock de la dette extérieure de la Côte d‟Ivoire et son
service paraissaient encore, en termes absolus, soutenables et modestes. Cela était rendu
possible par un taux de croissance réel de près de 7% du PIB, une amélioration sensible de
tous les indicateurs macroéconomiques et surtout le développement des cultures
d‟exportation du café, du cacao et du bois, lesquelles ont permis pendant plus de vingt ans
d‟accumuler d‟importants surplus financiers. C‟est à partir de 1980 que le fardeau de la
dette s‟est notablement alourdi au point de faire de la Côte d‟Ivoire l‟un des pays les plus
endettés de l'Afrique au Subsaharienne. Sa dette s‟élevait à 7,5 milliards de dollars en 1980
contre 17 milliards en 1990, soit un accroissement de près de 2,5 fois en dix ans. Selon la
classification de la Banque mondiale (1993) concernant l‟endettement de l‟ensemble des
pays subsahariens, la Côte d‟Ivoire se place au deuxième rang, suivant le Nigeria, des dix
pays les plus endettés de la région, soit 33 et 19 milliards de dollars respectivement. En
outre, les indicateurs clés montrent que le fardeau de la dette extérieure de la Côte d‟Ivoire
reste critique. Les ratios dette/PNB et service de la dette/exportations sont passés
respectivement de 76,9 à 195,9 % et de 38,7 à 34,2 % de 1980 à 1990. Ces indicateurs font
de la Côte d‟Ivoire l'un des 41 pays du monde, et des 31 pays d'Afrique, considérés à la
fois pauvres et sévèrement endettés.
L‟endettement de la Côte d‟Ivoire a connu une très forte hausse, atteignant un pic de 298% du PIB lors
de la dévaluation de 1994(figure2), et entraînant des défauts de paiement. Les arriérés représentaient
alors des montants importants, de l‟ordre de 30 % du stock de la dette. En 1996, la communauté
15
financière internationale a reconnu qu‟il fallait procéder à une réduction plus forte de l‟endettement
des pays à faible revenu. L‟ensemble de ces mesures d‟ajustement permettent à la Côte
d‟Ivoire de bénéficier d‟un apport de financement extérieur très important, c‟est-à-dire de
plus de 1 000 milliards de francs CFA, sous la forme de prêts nouveaux et de
rééchelonnement de dette bilatérale. En 1997, un accord de réduction de la dette bancaire
est trouvé dans le cadre du plan Brady et un nouvel accord est signé avec le Club de Paris

Communauté composée de La banque mondiale et le FMI, en coordination avec d‟autres organismes


15

multilatéraux et d‟autres États créanciers


39
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

en mars 1998. Le ratio de l‟encours de la dette publique extérieure sur le PIB passe de 126
à 72 % du PIB entre 1997 et 1998. Les traitements de la dette en Club de Paris sont devenus
ensuite davantage concessionnels, permettant une diminution du taux d‟endettement. Les accords
avec le Club de Paris entrent dans le cadre de l‟allégement de la dette des pays à faible
revenu, l‟initiative en faveur des pays pauvres très endettés (IPPTE).

Figure 3 : Évolution de la dette publique extérieure et son service (en% PIB)

250

200

150

dette/pib
100 servdett/pib

50

0
1988
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984
1986

1990
1992
1994
1996
1998
2000
2002
2004
2006
2008
2010
2012
2014

Source : Auteur à partir de BCEAO(2015)

En revanche, à partir de 1999, le pays est éligible à l‟initiative PPTE, mais n‟atteint le point de décision
qu‟en 2009. Le point d'achèvement du processus d'application du plan de réduction de la
dette a été fixé à mars 2001, mais cette assistance a été suspendue faute de programmes
entre la Côte d‟Ivoire et la communauté financière internationale. En outre, suite au respect
des politiques d‟action en vue de l‟allègement16 de sa dette, la Côte d‟Ivoire atteint le point
d‟achèvement de l‟initiative en faveur des pays pauvres très endettés(IPPTE) en juin 2012.

16
Document de mise en œuvre des 13 déclencheurs du point d‟achèvement, 2012
40
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Ainsi, les allègements obtenus se chiffrent à 4090 milliards de F CFA, soit un taux
d‟allègement de 64,2%. Ainsi, les ratios d‟endettement relatifs à la dette publique sont
révisés à la baisse. Le stock de la dette extérieure par rapport au PIB passe de 67,8% en
2007 à 18,2% en 2012 après allègement, y compris les C2D17 pour une norme de 40%. Le
rapport du stock de la dette extérieure sur les exportations est passé de 148,4% en 2007 à
37% pour une norme de viabilité de 150%; le rapport du stock de la dette sur les recettes
budgétaires est passé de 351,9% en 2007 à 97%, pour une norme de 250%; le rapport de la
dette publique totale sur le PIB est passé de 79% en 2007 à 36,4%, largement en deçà du
seuil de convergence de l‟UEMOA qui est de 70% du PIB.
Cette annulation de dette a procuré de nouvelles marges de manœuvre pour le financement
d‟investissements publics. La Côte d‟Ivoire a ainsi réussi son retour sur les marchés obligataires
internationaux en émettant en 2014 un emprunt à 10 ans de 750 millions de dollars à un taux de 5,625%.
L‟emprunt a obtenu six fois plus de demandes de souscription que le montant offert initialement et le
taux s‟est inscrit comme le plus faible parmi les émissions d‟Eurobond réalisées en 2014 par des pays
d‟Afrique subsaharienne. De même, la dernière émission obligataire effectuée en février 2015 a permis
de lever 1 milliard de dollar, avec une maturité de 12 ans et un taux de 6,625 %. Les émissions comme
celle-ci comportent cependant un risque de change (puisqu‟elles sont en dollars), contre lequel le pays
doit se couvrir, et un risque de refinancement à leur échéance. Au cours de l‟année 2014, le franc CFA
s‟est déprécié de 13,6 % par rapport au dollar, renchérissant d‟autant le remboursement des intérêts de
la dette en devises de l‟État ivoirien. Les recettes des principales matières premières exportées par la
Côte d‟Ivoire étant libellées en dollar, le risque de change est toutefois en partie atténué. En juin 2016,
le stock de la dette s'élève à 8 156,618 milliards, comprenant 4 249,3 milliards de dette
extérieure (52,1% du stock) et 3907,3milliards de dette intérieure (47,9% du stock). Ce
stock de dette correspond à 38,5 % du PIB, ratio largement en dessous de la norme
communautaire19 de 70%, relative aux critères de convergence multilatérale sur
l'endettement. Il convient de rappeler que le service de la dette n'enregistre aucun arriéré à
ce jour. Le succès de l‟Initiative PPTE réside dans sa capacité à créer les conditions de
liquidité et de solvabilité durables des pays qualifiés bénéficiant des financements
extérieurs. Un fort endettement qui ne s‟accompagne pas d‟investissements productifs reste
désastreux tant pour les créanciers que pour les emprunteurs.

17
C2D : Contrat de désendettement et de développement
18
Direction de la dette publique, Rapport sur la dette publique à fin juin 2016
19
Norme communautaire de l‟UEMOA
41
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

A cet effet, le risque de pénurie de liquidités est fortement atténué du fait de la mutualisation des
réserves au sein de l‟UEMOA, les réserves de change totales couvrant cinq mois des importations de
biens et services de l‟Union. De plus, du fait de l‟appartenance à la zone franc, la parité fixe entre le
franc CFA et l‟euro est garantie de manière illimitée par le Trésor français induisant un besoin moindre
de détention de réserves de change par les pays que dans le cas d‟une parité fixe traditionnelle. En
termes de solvabilité, la dette publique externe a diminué suite aux annulations de dette PPTE, passant
de plus de 50 % en 2011 à 19 % du PIB en 2014.
Au total, la position extérieure globale nette du pays est positive, le stock d‟actifs financiers détenus par
la Côte d‟Ivoire dans le reste du monde étant supérieur à son stock de passifs financiers.

2.4-Dette publique extérieure et finance publique


Avant le point d‟achèvement de l‟initiative en faveur des pays pauvres très
endettés(IPPTE), la dette publique extérieure ivoirienne représentait plus de 3/4 de la dette
publique. Par ailleurs, le service de cette dette pèse sur la trésorerie de l‟État et affectent
négativement ses efforts en matière d‟investissement. Contraint de rembourser sa dette,
l‟État dispose en conséquence de peu de ressources financières pour réaliser les
investissements qui risquent de compromettre la croissance économique.
L‟endettement excessif et la faiblesse des ressources de l‟État sont à l‟origine de la fragilité
des finances publiques, qui entrave ainsi l‟expansion économique. En effet, le niveau
important de la dette évoqué précédemment constitue une entrave sérieuse au
développement de la Côte d‟Ivoire dans la mesure où une partie importante des recettes de
l‟État sont affectées au paiement du service de la dette.
Les difficultés des finances publiques résultent également des liens trop étroits d‟une part,
entre les recettes fiscales et les produits de rente, et d‟autre part, entre les ressources
publiques et les appuis budgétaires. Les conditionnalités d‟octroi des appuis budgétaires
des partenaires au développement constituent parfois un handicap au processus de la
croissance économique. En effet, si le service de la dette n‟est pas honoré à temps ou pour
des raisons de mauvaise gouvernance, ces appuis peuvent être gelés.

2.5- Évolution de l’investissement public en Côte d’Ivoire


La décennie 1970 a été celle de l'explosion du budget d'investissement de l'État, où
l'investissement public atteignait à lui seul plus de 15% du PIB. C'est l'époque des gros
42
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

investissements agro-industriels (sucre, huile de palme, hévéa, mais aussi des grandes
infrastructures, routes, ponts, télécommunications, logements sociaux). Et cela a été
possible grâce à l‟apport des ressources provenant de l‟exportation des produits agricoles
en particulier le binôme café-cacao et des capitaux étrangers.
La période de crise des années 80 et le début des années 90 a été marquée par un
ralentissement important des investissements en infrastructures de base, la part des
investissements dans le PIB ne cessant de diminuer. Avec les programmes d'ajustement
structurel, l'investissement public connaît une chute brutale de 10% du PIB en 1983, 4% en
1987 et 2,8% en 1991. La Banque Mondiale impose en plus de cette réduction une
réorientation des flux publics d'investissement vers les secteurs de l'éducation et de la
santé, au détriment du financement des infrastructures et des grandes sociétés publiques.
En ce qui concerne la période 2000- 2010, elle est marquée par des conflits sociopolitiques,
la tentation des gouvernements est souvent grande, en période de crise, de réduire les
dépenses d‟investissements pour pouvoir maintenir les dépenses courantes (selon la théorie
des investissements publics dans une conjoncture difficile).
Après une décennie de crise, un plan national de développement (PND) pour la période 2012-2015 dont
le budget était de 18000milliardsFcfa, a été adopté par les autorités ivoiriennes. En effet, l‟objectif de
ce plan est de construire les bases pour faire de la Côte d‟Ivoire un pays émergent à
l‟horizon 2020. Le taux de croissance pour les trois prochaines années devrait atteindre
environ 9 % en 2013 et 10 % en 2014‐2015 tiré par un accroissement substantiel des
investissements tant privés que publics judicieusement choisis dans les secteurs porteurs de
croissance. Les investissements totaux prévus devraient passer de 8,2% en 2011 (soit bien
en deçà de la moyenne subsaharienne) à 12,5% en 2012 ; 16,2% en 2013 ; puis 20,2% en
2014 et 23,4% en 2015. L‟investissement public devrait quant à lui passer de 2,8% en 2011
à 5,3% en 2012 ; 7,4% en 2013 et 9,5% en moyenne entre 2014‐201520.
Ainsi, le taux d‟investissement est en nette hausse, mais reste faible en comparaison internationale.
L‟investissement, de l‟ordre de 17 % du PIB en 2013 et 2014, a augmenté significativement par rapport
à la décennie 2000 (10 % du PIB en moyenne). Toutefois, il demeure inférieur au taux moyen
d‟investissement en Afrique subsaharienne, de 20,3 % du PIB en 2013, et à celui de l‟UEMOA, de 23
%. L‟atteinte d‟un taux d‟investissement dépassant les 20 % du PIB est un impératif pour pérenniser la
croissance.

20
Cadrage du programme d‟investissements publics 2013‐2015, Groupe Consultatif PND2012-2015

43
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Les dépenses budgétaires demeurent maîtrisées, malgré l‟important programme d‟investissement public.
Sur les trois dernières années, les dépenses budgétaires se sont établies autour de 22 % du PIB.
L‟important programme d‟investissement public visant la relance de l‟économie s‟est traduit par un
doublement, entre 2011 et 2013, des dépenses d‟investissement. La part du budget allouée aux dépenses
d‟investissement s‟est ainsi fortement accrue, passant de 15 % des dépenses au milieu des années 2000
à 30 % en 2013 et 2014.
La Côte d‟Ivoire connaît une augmentation du taux d‟investissement qui est passé de 9%
en 2011 à environ 16,1% en 2014. Il se situerait à 18,6% en 2015 avec une composante
publique qui s‟afficherait à 7,9% contre 6,2% en 2014. Cette hausse des investissements
s‟explique principalement par l‟intensification des travaux d‟infrastructures publiques dans
le cadre de la reconstruction post-crise et la construction d‟infrastructures de
développement, mais aussi par l‟accroissement de l‟investissement privé consécutif à
l‟amélioration du climat des affaires et à la mise en œuvre de nombreuses réformes
structurelles.

Figure 4: Évolution du taux d‟investissement public de la Côte d‟Ivoire

35

30

25

20
tinvpub
15
tinvpubtotal

10

0
1986

1996

2006
1970
1972
1974
1976
1978
1980
1982
1984

1988
1990
1992
1994

1998
2000
2002
2004

2008
2010
2012
2014

Source : Auteur à partir de wdi(2015)

44
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45
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

PARTIE II : ETUDE EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE LA DETTE PUBLIQUE


EXTERIEURE ET L’INVESTISSEMENT PUBLIC

Les chapitres précédents nous ont permis d‟identifier un certain nombre de variables
susceptibles d‟expliquer l‟impact de la dette extérieure sur l‟investissement public
s‟appuyant sur les travaux théoriques et empiriques de certains économistes. En effet, l'un
des objets de l'économétrie est de confronter les prédictions des modèles théoriques aux
données économiques à l'aide de modèles statistiques. Cette confrontation pour être
réalisée doit suivre un certain nombre d‟étapes: la spécification du modèle, le recueil de
données, l'estimation des paramètres du modèle, les tests de spécification (chapitre III). Les
résultats de l‟estimation ainsi obtenus feront l‟objet d‟interprétation (chapitre IV).

46
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

CHAPITRE III : MÉTHODOLOGIE DE L’ETUDE

La plupart des études théoriques et empiriques que nous avons passées en revue, ont mis
l‟accent sur l‟impact de la dette publique extérieure sur la croissance économique. Les
spécifications utilisées dans le cas des pays en développement tirent leur fondement des
modèles néoclassiques. Toutefois, bien qu‟ils soient différents dans le choix des variables,
il y a une certaine similitude quant à la forme retenue généralement non linéaire. Dans
notre étude, nous allons également nous inscrire dans la même démarche que ces auteurs
tout en mettant l‟accent sur l‟impact de la dette publique extérieure sur l‟investissement
public. Ce chapitre nous permettra d‟une part de présenter la spécification du modèle ainsi
que la source des données (section1), et d‟autre part de mettre en évidence la méthode
d‟estimation du modèle retenu (section2).

Section1 : Collecte des données et spécification du modèle


La vérification des différentes hypothèses émises plus haut se fait à travers la régression
économétrique. Pour cela, la spécification d‟un modèle est donc indispensable. Ainsi cette
section mettra en évidence la spécification du modèle de notre étude et présentera les
variables ainsi que la source des données.

1.1-Nature et collecte des données


Les données utilisées sont obtenues à partir des bases de données de la Banque Mondiale,
BCEAO, Direction de la Prévision et de la Conjoncture Économique (DPCE) et de la
Direction Générale de la Dette Publique (DGDP), ainsi que des rapports sur la Zone Franc
de la Banque de France. L‟étude s‟étend sur une période allant de 1970 à 2015.

1.2-Modèle économétrique de base


Une spécification non linéaire et quadratique est utilisée par Pattillo et al(2002) pour
expliciter l‟influence de la dette extérieure sur les indicateurs macro-économiques dans le
cas des pays en développement. Elle est matérialisée par l‟équation suivante :

Yit = α(it) + βXit + γDit + δDᵢt² + Ԑit …………………………(1)

Où Yit la variable endogène représente le PIB par habitant et/ou le taux d‟investissement,
Xit la matrice des variables de contrôles, Dit l‟indicateur de la dette extérieure. Ainsi, deux

47
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modèles sont généralement construits à partir de l‟équation(1): l‟un relatif à l‟effet de la


dette extérieure sur l‟investissement domestique et le second met en évidence les
conséquences de la dette extérieure sur la croissance économique. Dans le cas de notre
étude nous nous appesantirons sur le premier modèle.

1.3-Spécification du modèle dette publique extérieure- investissement public


Le modèle économétrique établie par Patillo et al(2002) a été repris par Bénédict et
al(2003) pour expliquer l‟impact de la dette publique extérieure sur l‟investissement public
appliqués sur un panel de pays en développement. Le modèle se présente comme suit :

+ Ԑit .........(2)

Où la variable endogène PUBINV est l‟investissement public, LYRPC est le revenu


national réel par tête, AIDGNI est l‟aide publique au développement en pourcentage du
revenu national brut, URBAN est le taux d‟urbanisation, OPEN est l‟indicateur de
l‟ouverture commerciale, DEBTSERY est le service de la dette en pourcentage du PIB,
DEBTSERX est le service de la dette en pourcentage des exportations des biens et des
services, EXTDEBT est l‟encours de la dette en pourcentage du PIB, EXTDEBT² est
l'encours de la dette élevée au carré en pourcentage du PIB et Ԑit le terme d‟erreur. L'indice
inférieur (it) pour les variables explicatives principales se rapportant au pays et période de
temps, respectivement.
Plusieurs études par la suite ont eu recours à ce modèle, en apportant des modifications
compte tenu des caractéristiques spécifiques des pays analysés dans leur étude. Parmi ces
études nous pouvons citer celui d‟Avom et al (2015) qui ont exclu le taux d‟urbanisation et
introduit d‟autres variables telles que le taux de change et le taux d‟intérêt dans leur
modèle.
Nous allons donc nous appuyer sur le modèle d‟analyse proposé par Benedict et al(2003) et
repris par Avom et al(2015) pour une étude menée sur les pays du CEMAC. L‟idée est de
mettre en relief les répercussions de la dette publique extérieure sur l‟investissement public
car selon ces auteurs l‟investissement constitue le principal canal par lequel la dette

48
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

extérieure influence la croissance économique. Ce modèle parait plus adapté en tenant


compte du caractère spécifique de l‟environnement économique de la Côte d‟Ivoire.
Ainsi, le modèle considérant l‟investissement public comme variable expliquée peut être
formulé de la manière suivante :
INVPUBt = a0 + a1RNBHt +a2TPOPt + a3SDETXt + a4APDt + a5DEXTt + a6DEXT²t+
TCHANGE+ OUV+ Ԑt …………………………………………………………(3)

1.3.1-Présentation des variables


La variable endogène de notre modèle est INVPUB, l‟investissement public. Les
variables explicatives sont le revenu national brut réel par habitant(RNBH), le taux de
croissance de la population (TPOP), le service de la dette rapporté aux exportations
(SDETX), l‟aide publique au développement(APD), l‟encours de la dette extérieure
(DEXT), l‟encours de la dette au carré(DEXT²), le taux de change(TCHANGE) et
l‟indicateur ouverture commerciale(OUV).

INVPUB : C‟est le taux d‟investissement public. Il indique la part de l‟investissement


public dans le PIB. Considéré comme une source de croissance, il permet d‟accroître le
capital physique, d‟augmenter la production par conséquence le revenu. C‟est la variable
dépendante.

RNBH : Revenu national brut. Dans le long terme, on utilise le PIB par habitant ou PNB par
habitant. Il permet de mieux comparer dans l'espace et le temps les capacités productives d'un
pays, en divisant le volume de richesses créées par le nombre d'habitants.

TPOP : Taux de croissance de la population en pourcentage annuel. Autrement dit, une


croissance démographique élevée tend à appauvrir un pays dans la mesure où il est difficile
de préserver un volume de capital par travailleur important en présence d‟une croissance
rapide du nombre de travailleurs (Mankiw, 2003).

SDETX : C‟est le ratio du service de la dette sur exportations. Il indique la part des
recettes d‟exportations du pays qui sera absorbée par le service de la dette (effet
d‟éviction). Ratio de soutenabilité, il montre également la vulnérabilité des engagements
49
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

dans laquelle le paiement des engagements au titre du service de la dette est exposé au
risque d‟une baisse inattendue des recettes d‟exportation.

APD : C‟est l‟aide publique au développement de tous les bailleurs de fonds. En effet, une
aide étrangère plus élevée permet à des gouvernements de dépenser plus sur
l'investissement public.

DEXT: Encours de la dette extérieure publique en pourcentage du PIB. L‟encours de la


dette au PIB détermine la part de la dette extérieure sur les ressources de l‟État . Un
accroissement de ce ratio signifie que la dette totale croît plus rapidement que les
ressources de l‟État.

DEXT² : Encours de la dette publique extérieure élevé au carré pour capter le seuil de la
dette qui favorise l‟investissement public.

OUV : l‟indicateur d‟ouverture commerciale est représenté par la somme des importations
et exportations rapporté au produit intérieur brut en volume.

Par ailleurs, après la description des variables le tableau suivant, conçu sous la base de
notre revue de littérature, le tableau suivant récapitule et met en évidence le signe attendu
du coefficient de chaque variable du modèle.
Tableau 1:Intitulés des variables et signes attendus

Variables Intitulés

Taux d‟investissement public en Signes attendus


INVPUB pourcentage du PIB
Revenu national brut par habitant +
RNBH
Taux de change +
TCHANGE
Ratio du service de la dette en -
pourcentage des exportations
SDETX
Aide publique au développement de tous +
APD les bailleurs de fonds.
50
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Encours de la dette publique extérieure +


DEXT en pourcentage du PIB
Encours de la dette publique extérieure -
DEXT² en pourcentage du PIB au carré
OUV Indicateur de l‟ouverture commerciale +
Source : Auteur

Section 2 : Méthode d’estimation du modèle


Avant l‟estimation du modèle, et dans le souci d‟éviter des régressions fallacieuses, il est
opportun d‟étudier les différentes propriétés statistiques relatives à la stationnarité et à la
cointégration des variables afin de déterminer la méthode appropriée pour l‟estimation de
notre modèle. En effet, si les tests de stationnarité révèlent que toutes nos séries sont
stationnaires en niveau, alors on pourra directement appliquer la méthode des moindres
carrés ordinaires (MCO). Cependant, si les séries ne sont pas stationnaires en niveau, nous
allons recourir à la théorie de la cointégration. Cette théorie nous permettra de savoir s‟il
existe une ou plusieurs relations de long terme entre les variables à étudier. Selon le cas, on
envisagera un modèle à correction d‟erreurs (MCE) ou un modèle vectoriel à correction
d‟erreur (VECM). Par contre, s‟il n‟existe aucune relation de cointégration, nous allons
estimer un modèle vectoriel autorégressif (VAR).

2.1- Tests de stationnarité


La stationnarité renvoie à l‟invariance temporelle des propriétés des séries temporelles.
L‟économétrie appliquée utilise une notion moins restrictive de la stationnarité que l‟on
qualifie de faible ou de stationnarité de second ordre. Une série est stationnaire lorsque ses
deux premiers moments (espérance et variance) sont finis et indépendants du temps. Une
série stationnaire oscille autour de sa moyenne avec des fluctuations d‟amplitude
constante. En conséquence, une série pour laquelle l‟espérance et la variance sont
modifiées dans le temps est non stationnaire21.

2.1.1- Test de racines unitaires


Une série chronologique est stationnaire si elle ne comporte ni tendance ni saisonnalité,
plus généralement, aucun facteur n‟évoluant avec le temps. Il existe deux principales

21
Keho Yaya(2011), Guide pratique d’introduction à l’économétrie sur Eviews, pp73

51
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

méthodes pour détecter la non-stationnarité : un jugement subjectif appliqué au graphique


de la série chronologique et à son corrélogramme et des tests statistiques plus formels pour
détecter les racines unitaires. Ils sont principalement au nombre de deux tests statistiques
que sont le test de Dickey-Fuller augmenté(ADF) et le test de Phillips-Perron(PP).

2.1.1.1-Test de Dickey et Fuller augmenté


Les tests de Dickey-Fuller augmenté (ADF) testent l‟existence d‟une racine unitaire dans le
processus générateur des données. Ce sont des tests paramétriques qui sont basés sur
l‟estimation d‟un modèle autorégressif. La loi du test DF sur laquelle est basé test diffère
selon l‟hypothèse alternative. Le choix de l‟hypothèse alternative est donc primordial pour
la validité du test (Keho, 2011). Le test étant basé sur la statistique de Student, il répond
aux hypothèses suivantes :
H0 : série non stationnaire (présence de racine unitaire)
H1 : série stationnaire (absence de racine unitaire)
Le test est basé sur la statistique de student :
Si la statistique calculée(ADF) est inférieure à la valeur critique tabulée(Mackinnon), alors
on rejette H1, la série est stationnaire.
Si la statistique calculée(ADF) est supérieure à la valeur critique tabulée(Mackinnon), on
accepte l‟hypothèse de présence racine unitaire H0, ce qui implique que la série n‟est pas
stationnaire.

2.1.1.2-Test de Phillips-Perron
Le test de Phillips- Perron(1988) est construit sur correction non paramétrique de la
statistique de Dickey-Fuller pour prendre en compte des erreurs hétéroscédastiques.
Contrairement au test ADF, il est capable de fonctionner lorsqu‟il y a même une
autocorrélation de forme inconnue. La mise en œuvre du test est identique à celle du test de
Dickey-Fuller (Keho, 2011).

2.2-Détermination du nombre de retard optimal


La détermination du nombre de retards est une étape préalable d‟un VAR. cette étape est
particulièrement délicate puisqu‟elle n‟est pas neutre au regard des résultats numériques
52
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

qui en découlent. L‟estimation d‟un VAR (p) à M variables nécessite au total l‟estimation
de M + pM2 paramètres (y compris les termes constants). Ce nombre augmente de M2
avec chaque niveau de retards. Un nombre trop élevé de retards risque donc d‟épuiser
rapidement les degrés de liberté et d‟affaiblir la puissance des tests statistiques.

2.3-Test de cointégration
Il existe de nombreuses méthodes statistiques pour tester une relation de cointégration
entre es variables. Les techniques les plus usuelles sont celle d‟Engel et Granger(1987) et
de Johansen (1988).

Engle et Granger(1987) proposent un modèle à correction d‟erreurs qui suit une procédure
en deux étapes. La première permet de tester l‟ordre d‟intégration des variables et si les
séries étudiées ne sont pas intégrées du même ordre, la procédure s‟arrête, il y a donc
risque de cointégration. La deuxième étape consiste à estimer la relation de long terme.

Si les séries sont toutes intégrées du même(en niveau), on estime par la méthode des
moindres carrées ordinaires(MCO), la relation de long terme entre les variables.

Johansen (1988) a proposé une procédure de test de cointégration, qui sera répandue par la
suite par Johansen et Juselius (1990), qui permet de s‟affranchir du cadre restrictif d‟Engle
et Granger. La procédure de test est fondée sur la méthode du maximum de vraisemblance
et offre la possibilité de prendre en compte plusieurs spécifications pour la relation de long
terme (présence d‟une constante/tendance ou non dans l‟espace de cointégration). Cette
méthode est décrite abondamment dans les ouvrages d‟économétrie des séries temporelles.

La procédure du test de cointégration de Johansen repose précisément sur la détermination


du rang de la matrice Π, noté r, c‟est-à-dire du nombre maximum de colonnes
indépendantes de Π ou, de façon équivalente, le nombre de ses racines caractéristiques
propres différentes de zéro. Ce nombre est au plus égal à p, le nombre de variables du
VAR.

Nous optons pour le modèle de Johansen(1988) dans la cadre de notre étude car, il permet
contrairement à celui d‟Engle et Granger(1987) de cointégrer les séries même si elles ne
sont pas toutes intégrées du même ordre comme c‟est le cas de nos variables.

53
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2.4-Modèle vectoriel à correction d’erreurs


Avant l‟estimation d‟un modèle vectoriel à correction d‟erreurs, il est à nous de choisir
entre plusieurs spécifications à savoir :
Le modèle à correction d‟erreurs et l‟espace de cointégration ne comportent aucun terme
déterministe (constante et tendance).
Le modèle à correction d‟erreurs ne comporte aucun terme déterministe
La constante appartient uniquement à l‟espace de cointégration
Le modèle à correction d‟erreurs et l‟équation de cointégration comportent une constante
Constante et trend dans le VAR et dans l‟espace de cointégration
Nous avons choisit dans le cadre de notre étude la spécification du modèle à correction
d‟erreur ne comportant aucun terme déterministe.

2.5-Test de validation du modèle VECM

La validité des résultats de l‟estimation du modèle vectoriel à correction d‟erreur par la


méthode de Johansen se vérifie par le signe et la significativité du coefficient du terme de
l‟erreur de l‟équation de court terme après quoi on applique le test d‟autocorrélation des
erreurs.

2.5.1-Le terme du coefficient d’erreur


La validité du modèle vectoriel à correction d‟erreur est liée au signe et à la significativité
de la force de rappel, qui doit être négatif et significatif. Sinon, le mécanisme de correction
d'erreur (rattrapage qui permet de tendre vers la relation de long terme) irait alors en sens
contraire et s'éloignerait de la cible de long terme.

2.5.2-Le test d’autocorrélation de Ljung-Box


La validation du modèle vectoriel à correction d‟erreur revient à vérifier que les résidus des
équations sont des bruits blancs c‟est-à-dire les résidus sont non autocorrélés. Pour ce faire
on utilise le test de Ljung-Box.

54
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

CHAPITRE IV : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RÉSULTATS

Ce chapitre mettra en évidence les résultats tous les tests présentés dans le chapitre
précédent. Nous allons d‟abord présenter les résultats des tests préliminaires, ensuite les
résultats de l‟estimation du modèle et enfin les résultats des tests de validation du modèle.
Tous ces résultats seront interprétés par la suite.

Section1 : Résultats des tests préliminaires


Cette section nous présentera les résultats des tests de stationnarité, test de cointégration,
de détermination du nombre de retard.

1.1-Résultat des tests de stationnarité


Les résultats des différents tests de stationnarité sont consignés dans le tableau suivant :

Tableau 2:Tableau des tests de stationnarité

TEST DE STATIONNARITE
VARIABLES EN NIVEAU EN DIFFERENCE PREMIERE
ADF PP ADF PP
APD -3.995* -4.006* -7.618* -11.369*
(-3.584) (-2.928) (-2.931) (-2.929)
DEXT -1.992* -1.992* -3.392* -7.898*
(-2.928) (-2.928) (-2.931) (-2.929)
SDETX -2.639* -2.541* -6.319* -7.976*
(-2.928) (-2.928) (-2.931) (-2.929)
INVPUB 1.874* 1.621* -8.524 -8.377*
(-2.929) (-2.928) (-2.929) (-2.929)
DEXTC -6.049* -1.816* -1.657* -6.049*
(-2.929) (-2.928) (-2.928) (-2.929)
TPOP -1.765* -0.929* -1.889* -2.122*
(-2.933) (-2.928) (-2.929) (-2.929)
TEPAR 3.004* 3.365* -4.991* -5.155*
(-2.928) (-2.928) (-2.929) (-2.929)
RNBH -0.437* -0.651* -5.812* -5.810*

55
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(-2.928) (-2.928) (-2.929) (-2.929)


OUV -1.614* -1.367* -7.835* -9.933*
(-2.928) (-2.928) (-2.929) (-2.929)
TCHANGE -1.197* -1.278* -5.763* -5.766*
(-2.928) (-2.928) (-2.929) (-2.929)
Note : valeur critique ( ) au seuil de 5% t-statistique en *

Source : Auteur, à partir d‟Eviews 8

Les résultats des différents tests de stationnarité des racines unitaires sous l‟hypothèse
nulle montrent que pour les tests de Dickey-Fuller Augmenté(ADF) et Phillips-Perron, les
variables TPOP, DETEXT, RNBH, SDETX, INVPUB, OUV, TCHANGE ne sont pas
stationnaires en niveau au seuil de 5%(c‟est-à-dire que t-statistique ˃ valeur critique).
Tandis que les variables APD et DEXT² sont stationnaires en niveau pour les mêmes tests.
Vu que toutes les variables ne sont pas stationnaires en niveau, nous avons procédé aux
tests de racine unitaire en différence première afin de déterminer si ces variables sont
intégrés du même ordre.
Contrairement, à la variable taux de croissance de la population(TPOP) qui n‟est pas
stationnaire en différence première pour les tests de Dickey-Fuller et Phillips-Perron,
toutes les variables sont stationnaires en différence première. Au vu de cette analyse, toutes
les variables ne sont pas intégrées du même ordre, il est donc nécessaire de faire le test de
cointégration pour vérifier s‟il existe des relations de long terme entre les variables. Pour
ce faire il est judicieux de déterminer au préalable le nombre de retard optimal d‟un VAR.

1.2-Résultat du test de détermination du nombre de retard


Le résultat du test de détermination du nombre de retard est inclus dans le tableau suivant :

Tableau 3:Tableau de détermination du nombre de retard

Lag LogL LR FPE AIC SC HQ

0 -843.7125 NA 3.60e+08 39.56803 39.85473 39.67375


1 -637.5138 335.6724* 248204.2* 32.25645* 34.55011* 33.10228*
2 -600.6094 48.06156 523268.1 32.81904 37.11965 34.40497
3 -547.8129 51.56863 746823.7 32.64246 38.95001 34.96849

* indicates lag order selected by the criterion

Source : Auteur
56
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A partir des critères d‟Akaike, de Schwarz et Hannan-Quinn, nous avons déterminé un


retard. Ainsi, un modèle VAR à un seul retard peut être considéré comme représentant
correctement les données.

1.3-Résultat du test de cointégration


Les résultats du test de cointégration sont présentés dans le tableau suivant :

Tableau 4: Résultats du test de cointégration

Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)


Hypothesized Trace 0.05 Prob.**
No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value
None * 0.834882 203.7459 125.6154 0.0000
At most 1 * 0.716623 124.4977 95.75366 0.0001
At most 2 0.434155 69.01468 69.81889 0.0578
At most 3 0.378671 43.95954 47.85613 0.1108
At most 4 0.226977 23.02016 29.79707 0.2451
At most 5 0.153793 11.69251 15.49471 0.1723
At most 6 * 0.094029 4.344890 3.841466 0.0371
Trace test indicates 2 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
Source : Auteur, à partir d‟Eviews 8

L‟interprétation du test se fait de manière séquentielle partant de la statistique de la trace


comparée à la valeur critique à 5%. L‟on s‟arrête dès que l‟hypothèse nulle est acceptée si
la trace est inférieure à la valeur critique à 5%.
La première ligne du tableau teste l‟hypothèse nulle, c‟est-à-dire qu‟il n‟existe pas de
relation de cointégration. Pour cette hypothèse la statistique de la trace reporte 203.7459
supérieure à la valeur critique à 5% (125.6154), ce qui conduit à rejeter l‟hypothèse qu‟il
n‟existe aucune relation de cointégration entre les variables. De plus, la trace de la
deuxième ligne est également supérieure à la valeur critique à 5% (124.49˃95.75). Enfin,
l‟hypothèse nulle est acceptée pour la troisième ligne car la statistique de la trace est
inférieure à la valeur critique à 5%, c‟est-à-dire 69.01468˂69.81889. La procédure de test
conduit donc à retenir, selon la statistique de la trace, la présence de deux relations de

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cointégration entre les variables du modèle. De ce fait, nous estimerons un modèle


vectorielle à correction d‟erreurs (VECM) par la méthode de Johansen.

1.4- Résultats de l’estimation et validation du modèle VECM


Notre modèle a été estimé par la méthode de Johansen à l‟aide du logiciel Eviews8.

1.4.1-Résultats de l’estimation du modèle


Les résultats de l‟estimation du modèle vectoriel à correction d‟erreurs seront représentés
dans des tableaux. Nous distinguerons les résultats de long terme de court terme.
Tableau 5: Résultats de la relation de long terme

Variables Coefficient T-statistique


LRNBH 1,273* 2,299
LAPD 1,406* 5,536
LDEXT 2,491* 6,368
LDEXT² -0,295* -5,570
LSDETX -0.496* 2,246
LTCHANGE 0,255 0,563
OUV 0,007* 5,696
TEPAR -0,218* -5,316
Note : (*) Significativité du coefficient (‫׀‬t-statistique‫˃׀‬1.96)

Source : Auteur, à partir d‟Eviews 8

Tableau 6: Résultats de l‟équation de court terme

Variables Coefficient T-statistique


CointEq1 -0,158* -2,210
LRNBH 0,594 0,857
LAPD -0,074 -0,656
LDEXT 1,259* 2,060
LDEXT² -0,069 1,142
LSDETX -0,001 -0,007
LTCHANGE -0,068 -0,170
OUV 0,0045 0,684
TEPAR -0,012 -0,463

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Note : (*) Significativité du coefficient (‫׀‬tstatistique‫˃׀‬1.96)

Source : Auteur, à partir d‟Eviews 8

Ces résultats doivent être validés avant d‟être interprétés. Pour ce faire, nous allons donc
procéder au test de validation du modèle.

1.5-Test de validation du modèle VECM


La validation du modèle vectoriel à correction d‟erreur revient à vérifier que les résidus des
équations sont des bruits blancs c‟est-à-dire les résidus sont non autocorrélés. Pour ce faire
on utilise le test de Ljung-Box à partir de l‟analyse des corrélogramme.

Tableau 7: Corrélogramme de la série des résidus de la première équation

Source : Auteur, à partir d‟Eviews 8

La statistique Q de Ljung-Box pour le retard h=20 confirme l‟absence d‟autocorrélation


des erreurs. En effet, la probabilité du test pour h=20 est 0,104˃0,05, donc l‟hypothèse
nulle de bruit blanc est acceptée. Par conséquent les coefficients du modèle vectoriel à
correction d‟erreur peuvent être maintenant interprétés.

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Section2 : Interprétation des résultats et vérification des hypothèses


Nous allons d‟abord faire une interprétation économétrique et ensuite une interprétation
économique.

2.1- Interprétation économétrique


Le terme à correction d‟erreur (cointEq1) est négatif et significativement différent de zéro
dans l‟équation relative à l‟investissement public. En effet, ce terme reporte un coefficient
(-0.158) avec un t-statistique (-2.21) dont la valeur absolue est supérieure à 1,96. Le
modèle vectoriel à correction d‟erreur est donc validé. Ce terme est également négatif et
significatif pour les équations relatives à l‟aide publique au développement(APD) et
l‟encours de la dette extérieure au carré(DEXTC). Par contre, le terme à correction d‟erreur
pour les variables DEXTC et TCHANGE est négatif mais non significatif. Nous avons la
certitude statistique que la relation de cointégration mise en évidence est bien une équation
d‟investissement public. Ainsi, nous pouvons interpréter les coefficients des différentes
variables de la relation de long terme. Toutefois, à court terme l‟encours de la dette est la
seule variable, dont le coefficient est significatif.
A long terme, le revenu national brut par habitant a une relation positive et significative
avec l‟investissement public. C‟est à dire qu‟une augmentation de cet indicateur d‟un point
de pourcentage entraine une augmentation 1,27 point.
L‟aide publique au développement a une relation positive et significative avec
l‟investissement public. En effet, l‟augmentation de 1% de l‟aide publique au
développement entraine un accroissement de 1,4% du taux d‟investissement public à long
terme.
Les variables de l‟encours de la dette publique extérieure et son carré ont les signes
attendus. Leur coefficient est respectivement positif et négatif, et significatifs à long terme.
En outre, un accroissement de 1% de l‟endettement extérieur engendre une augmentation
de l‟investissement public de 2,49%. Tandis que son carré fait baisser l‟investissement
public de 0,29%.
Le coefficient du taux de change est de signe positif et mais non significatif. Son
coefficient est de 0,25. Le taux d‟épargne reporte un signe négatif et significatif. Ce qui est
contraire à nos prévisions.

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Le taux d‟investissement public dépend de manière positive et significative du degré


d‟ouverture commerciale. Ainsi, une augmentation de cet indicateur d‟un point entraine
dans le même sens un accroissement de 0,0079 point.
Le service de la dette rapporté à l‟exportation influence négativement l‟investissement
public. Son coefficient est statistiquement et significativement différent de zéro. Par
ailleurs, une augmentation de 1% du service de la dette entraine une baisse de
l‟investissement public de 0.49%.

2.2- Interprétation économique


L‟impact positif et significatif du revenu national brut par habitant sur l‟investissement
public s‟inscrit dans la théorie de la convergence des modèles de croissance de Barro qui
préconise la convergence absolue et le rattrapage des pays riches par les pays pauvres. On
peut aussi dire qu‟une amélioration de la production permet au gouvernement de mobiliser
des recettes importantes par le biais de la fiscalité en vue de faire face aussi bien à ses
dépenses courantes mais aussi de réaliser des investissements. Elle lui permet aussi
d'assurer le service de sa dette extérieure, retrouvant ainsi sa crédibilité auprès de ses
partenaires. Par conséquent ils lui accorderont des prêts supplémentaires avec lesquels des
investissements productifs peuvent être réalisés. Ce résultat s‟inscrit dans la même lancée
que celui obtenu par Benedict et al(2005).
La relation positive entre l‟aide publique au développement et l‟investissement public
implique que les apports dans le cadre de l‟aide extérieure dope sensiblement
l‟investissement public. En effet, dans les pays en développement comme en Cote d‟Ivoire
l‟aide publique au développement joue un rôle prépondérant dans le financement des
projets d‟investissement publics et rejoint celui d‟Avom et al (2015).
En ce qui concerne l‟impact de l‟encours de la dette extérieure et son carré, nous pouvons
dire que la dette extérieure exerce dans un premier temps une influence positive sur
l‟investissement public, mais par la suite cette influence devient négative du fait de
l‟insouténabilité. Ces résultats sont comme aux travaux de Gürbüz et Raffinot (2001). Ce
résultat s‟inscrit également dans la logique de la courbe de Laffer de la dette de Patillo et al
(2002) et met en évidence la théorie du fardeau virtuel de la dette de Krugman et
Sachs(1989).

61
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La corrélation négative entre le service de la dette rapporté aux exportations et


l‟investissement public implique que sous le fardeau virtuel de la dette, les ressources qui
devaient servir à financer des projets d‟investissement public sont détournées au profit du
paiement de l‟amortissement de la dette et son intérêt. Cela implique que le gouvernement
consacre les fonds issus des recettes budgétaires au paiement du service de la dette
extérieure plutôt qu'aux dépenses d'investissements. D‟où l‟effet d‟éviction de la dette sur
l‟investissement public par le service de la dette. Ce résultat est compatible à la conclusion
de Deshpande (1997) et celui de Sanchez-Juarez et Almada(2016).
L‟influence positive du taux de change sur l‟investissement public est consécutive à
l‟augmentation de la consommation des produits locaux rendus plus abordables par rapport
à la cherté des importations. Ce résultat est le même que celui de Avom et al(2015).
La relation positive du degré d‟ouverture commerciale à l‟investissement public est due au
fait que les pays en développement en général et en particulier la Côte d‟Ivoire, est une
économie dont les ressources sont tributaires de l‟exportation des produits agricoles.
L‟exportation des produits agricoles représente environ le tiers des recettes budgétaires de
la Côte d‟Ivoire. Toutefois, de façon théorique, une économie qui s‟endette sur l‟extérieur
doit davantage exporter les produits agricoles afin de préserver sa solvabilité vis-à-vis des
partenaires étrangers. Ce résultat est conforme au résultat obtenu par Siroen(2000).
Enfin, bien vrai que l‟influence négative du taux d‟épargne sur l‟investissement est
contraire à nos prévisions nous pouvons justifier ce résultat par le fait que l‟État augmente
la fiscalité dans le but d‟accroitre ses ressources pour le remboursement de sa dette
(équivalence ricardienne). Ainsi, cette augmentation de l‟impôt diminuerait la capacité à
épargner des agents économiques à épargner. Par conséquent l‟épargne intérieure se voit
en mal de financer l‟investissement public.

2.3-Vérification des hypothèses


En se référant aux résultats de nos estimations, il ressort que l‟encours de la dette
extérieure rapporté au PIB en Côte d‟Ivoire agit positivement sur l‟investissement public.
Cet impact est significatif dans le long terme et dans la dynamique de court terme. Ainsi,
l‟hypothèse qui stipule que la dette aurait un effet positif sur l‟investissement public est
validée.

62
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De plus, il apparait que les coefficients de l‟encours de la dette publique extérieure sont
positifs et significatifs dans le long et court terme. Ce qui signifie qu‟il existe une relation
positive entre l‟endettement extérieur et l‟investissement. Par conséquent, l‟hypothèse
selon laquelle il existe un lien positif entre la dette publique extérieure et l‟investissement
public est vérifiée.
Enfin, la troisième hypothèse de notre étude est validée. Car le service de la dette a un
impact négatif et significatif dans la dynamique de long terme. Il y a donc effet d‟éviction
du service de la dette sur l‟investissement public.

CONCLUSION GENERALE

Faut-il le rappeler, que notre objectif principal en entamant ce papier était d‟appréhender
l‟impact de la dette publique extérieure sur l‟investissement public en Côte d‟ivoire. Cela
nous a conduits à passer d‟abord en revue les différentes approches théoriques et
empiriques relatives à la question. Ensuite, nous avons fait l‟état des lieux de la
performance l‟économie ivoirienne en regardant l‟évolution de son endettement extérieur
ainsi que celle de l‟investissement public. Enfin, nous procédé à l‟étude empirique qui
nous a permis d‟aboutir à un certain nombre de résultats.
Les résultats obtenus montrent que l‟encours de la dette publique extérieure est la seule
variable dont le coefficient est positif et significatif sur l‟investissement public à court
terme.
A long terme, toutes les variables du modèle ont les signes attendus. En effet, l‟encours de
la dette extérieure influence la dette positivement et significativement l‟investissement
public dans un premier temps et agit négativement sur cette variable par la suite à travers
son carré du fait de l‟insouténabilité. En outre, le service de la dette affecte
l‟investissement public. Ce résultat met en exergue l‟effet d‟éviction de l‟investissement
public par le paiement du service de la dette.

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A la lumière de ces résultats, comme politique économique, nous devons donc privilégier
les projets d‟investissement public financé aussi bien par l‟État que le secteur privé à
travers les partenariats public privé afin d‟alléger le paiement du service de la dette. De
plus, la promotion des produits d‟exportations à forte valeur ajoutée serait bénéfique pour
notre pays qui dégagerait des marges importantes pour le remboursement de sa dette.
Comme tout travail de recherche, le notre souffre également d'un certain nombre des
limites. La première limite est liée à la longueur de la série des données qui ne couvre que
la période allant de 1970 à 2015. A cela il s'ajoute aussi la diversité de source des données
relatives à une même variable. Cette étude serait d'autant plus intéressante, si un seuil
d'endettement avait été défini pour la Côte d‟Ivoire, bien que ne faisant pas partie de notre
objectif. Cela constitue une deuxième limite, que les recherches futures s'orientant sur le
même thème, pourraient intégrer dans leur analyse. Il serait utile de déterminer le seuil au
delà duquel la dette publique extérieure ivoirienne affecterait négativement le taux
d'investissement public.

BIBLIOGRAPHIE

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ANNEXE

ANNEXE 1 : TEST DE STATIONNARITÉ DE DICKEY-FULLER

1/EN NIVEAU

 APD
Null Hypothesis: APD has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.995090 0.0033


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 DEXT

Null Hypothesis: DEXT has a unit root


Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.992521 0.2890


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 DEXTC
Null Hypothesis: DEXTC has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.657282 0.4456


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

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 EPAR
Null Hypothesis: EPAR has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 3.004643 1.0000


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 INVPUB
Null Hypothesis: INVPUB has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic 1.874333 0.9997


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 OUV
Null Hypothesis: OUV has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.614896 0.4668


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 PIB
Null Hypothesis: PIB has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

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t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -0.437139 0.8937


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 SDETX
Null Hypothesis: SDETX has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -2.632017 0.2688


Test critical values: 1% level -4.175640
5% level -3.513075
10% level -3.186854

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 TCHANGE
Null Hypothesis: TCHANGE has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -1.197144 0.6677


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

2/ DIFFERENCE PREMIERE

 APD
Null Hypothesis: D(APD) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.618939 0.0000


Test critical values: 1% level -3.592462
5% level -2.931404
10% level -2.603944

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

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 DEXT
Null Hypothesis: D(DEXT) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.392447 0.0167


Test critical values: 1% level -3.592462
5% level -2.931404
10% level -2.603944

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 DEXTC
Null Hypothesis: D(DEXTC) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.049375 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 EPAR
Null Hypothesis: D(EPAR) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.991467 0.0002


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 INVPUB
Null Hypothesis: D(INVPUB) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -8.524402 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

71
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*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 OUV
Null Hypothesis: D(OUV) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.835165 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 SDETX
Null Hypothesis: D(SDETX) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 1 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.334143 0.0000


Test critical values: 1% level -4.186481
5% level -3.518090
10% level -3.189732

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 TCHANGE
Null Hypothesis: D(TCHANGE) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=9)

t-Statistic Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.763365 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

B/ TEST DE STATIONNARITE DE PHILLIPS-PERRON

1/EN NIVEAU

 APD
72
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Null Hypothesis: APD has a unit root


Exogenous: Constant
Bandwidth: 3 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -4.006005 0.0032


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 SDETX
Null Hypothesis: SDETX has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 4 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -2.566435 0.2968


Test critical values: 1% level -4.175640
5% level -3.513075
10% level -3.186854

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 DEXT
Null Hypothesis: DEXT has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 0 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -1.992521 0.2890


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 DEXTC
Null Hypothesis: DEXTC has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -1.816578 0.3680


Test critical values: 1% level -3.584743

73
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 INVPUB
Null Hypothesis: INVPUB has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic 1.621061 0.9994


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 OUV
Null Hypothesis: OUV has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 6 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -1.367350 0.5898


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 PIB
Null Hypothesis: PIB has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -0.651222 0.8484


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 TCHANGE
Null Hypothesis: TCHANGE has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 2 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

74
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -1.278038 0.6317


Test critical values: 1% level -3.584743
5% level -2.928142
10% level -2.602225

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

2/ EN DIFFERENCE PREMIERE

 APD
Null Hypothesis: D(APD) has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 3 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -11.36972 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 DEXT

Null Hypothesis: D(DEXT) has a unit root


Exogenous: Constant
Bandwidth: 3 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -7.898170 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 DEXTC

Null Hypothesis: D(DEXTC) has a unit root


Exogenous: Constant
Bandwidth: 0 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -6.049375 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

75
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 EPAR
Null Hypothesis: D(EPAR) has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 3 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -5.155199 0.0001


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 INVPUB

Null Hypothesis: D(INVPUB) has a unit root


Exogenous: Constant
Bandwidth: 3 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -8.377349 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 OUV
Null Hypothesis: D(OUV) has a unit root
Exogenous: Constant
Bandwidth: 12 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -9.933184 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 TCHANGE
76
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Null Hypothesis: D(TCHANGE) has a unit root


Exogenous: Constant
Bandwidth: 1 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -5.766098 0.0000


Test critical values: 1% level -3.588509
5% level -2.929734
10% level -2.603064

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

 SDETX
Null Hypothesis: D(SDETX) has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Bandwidth: 15 (Newey-West automatic) using Bartlett kernel

Adj. t-Stat Prob.*

Phillips-Perron test statistic -9.000701 0.0000


Test critical values: 1% level -4.180911
5% level -3.515523
10% level -3.188259

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

ANNEXE 2 : RESULTATS DU TEST DE COINTEGRATION

Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)

Hypothesized Trace 0.05


No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value Prob.**

None * 0.834882 203.7459 125.6154 0.0000


At most 1 * 0.716623 124.4977 95.75366 0.0001
At most 2 0.434155 69.01468 69.81889 0.0578
At most 3 0.378671 43.95954 47.85613 0.1108
At most 4 0.226977 23.02016 29.79707 0.2451
At most 5 0.153793 11.69251 15.49471 0.1723
At most 6 * 0.094029 4.344890 3.841466 0.0371

Trace test indicates 2 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level


* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

77
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

ANNEXE 3 : RESULTATS DU TEST D’AUTOCORRELATION DE LJUNG-BOX

Corrélogramme de l’équation 1

Corrélogramme de l’équation 2

78
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Corrélogramme de l‟équation 3

79
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Corrélogramme de l’équation 4

80
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Corrélogramme de l’équation 5

81
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Corrélogramme de l’équation 6

Corrélogramme de l’équation 7

82
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Corrélogramme de l’équation 8

Corrélogramme de l’équation 9

83
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84
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

ANNEXE 4 : RESULTATS DE L’ESTIMATION DU MODELE VECTORIEL A


CORRECTION D’ERREUR

Vector Error Correction Estimates


Date: 01/06/17 Time: 00:13
Sample (adjusted): 1972 2015
Included observations: 44 after adjustments
Standard errors in ( ) & t-statistics in [ ]

Cointegrating Eq: CointEq1

LINVPUB(-1) 1.000000

LAPD(-1) 1.406676
(0.25407)
[ 5.53657]

LDEXT(-1) 2.496118
(0.39193)
[ 6.36885]

LDEXTC(-1) -0.295178
(0.05299)
[-5.57019]

LSDETX(-1) -0.496858
(0.22112)
[-2.24698]

LTCHANGE(-1) 0.255830
(0.45366)
[ 0.56393]

RNBH(-1) 1.273158
(0.55361)
[ 2.29974]

OUV(-1) 0.007927
(0.00139)
[ 5.69601]

TEPAR(-1) -0.218404
(0.04108)
[-5.31676]

85
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

86
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IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

Error Correction: D(LINVPUB) D(LAPD) D(LDEXT) D(LDEXTC) D(LSDETX) D(LTCHANGE) D(RNBH) D(OUV) D(TEPAR)

CointEq1 -0.158924 -0.303544 0.023268 -0.775819 0.138008 0.003319 -0.033886 -35.11779 2.017729
(0.07190) (0.09474) (0.02953) (0.35914) (0.10438) (0.03334) (0.02432) (27.2818) (0.86412)
[-2.21037] [-3.20398] [ 0.78793] [-2.16022] [ 1.32212] [ 0.09957] [-1.39348] [-1.28722] [ 2.33500]

D(LINVPUB(-1)) -0.098804 -0.087224 0.218870 2.812022 -0.101322 0.246813 0.180659 88.86691 -0.007225
(0.23105) (0.30445) (0.09490) (1.15411) (0.33544) (0.10713) (0.07815) (87.6714) (2.77690)
[-0.42763] [-0.28650] [ 2.30641] [ 2.43653] [-0.30205] [ 2.30376] [ 2.31185] [ 1.01364] [-0.00260]

D(LAPD(-1)) -0.074323 -0.139548 -0.049616 0.462812 -0.105159 -0.049491 -0.059273 1.333003 -1.526499
(0.11318) (0.14914) (0.04649) (0.56536) (0.16432) (0.05248) (0.03828) (42.9471) (1.36031)
[-0.65666] [-0.93569] [-1.06733] [ 0.81862] [-0.63996] [-0.94301] [-1.54839] [ 0.03104] [-1.12217]

D(LDEXT(-1)) 1.259469 0.807681 -0.155380 7.811026 0.275405 -0.010494 0.225117 -51.83485 -15.08651
(0.61129) (0.80547) (0.25106) (3.05340) (0.88747) (0.28344) (0.20675) (231.950) (7.34677)
[ 2.06036] [ 1.00274] [-0.61888] [ 2.55814] [ 0.31033] [-0.03702] [ 1.08886] [-0.22347] [-2.05349]

D(LDEXTC(-1)) -0.069890 -0.008827 0.051210 0.085669 -0.039987 0.025379 0.027293 25.02980 0.894958
(0.06119) (0.08063) (0.02513) (0.30566) (0.08884) (0.02837) (0.02070) (23.2197) (0.73546)
[-1.14212] [-0.10948] [ 2.03756] [ 0.28027] [-0.45010] [ 0.89443] [ 1.31871] [ 1.07796] [ 1.21687]

D(LSDETX(-1)) -0.001010 0.261250 0.013086 0.048929 0.453700 0.039695 -0.020699 -94.22433 -0.337822
(0.13250) (0.17459) (0.05442) (0.66182) (0.19236) (0.06144) (0.04481) (50.2748) (1.59240)
[-0.00762] [ 1.49640] [ 0.24048] [ 0.07393] [ 2.35862] [ 0.64612] [-0.46191] [-1.87418] [-0.21215]

D(LTCHANGE(-1)) -0.068934 0.362201 -0.168820 0.564049 0.005674 0.263248 -0.071617 -233.6423 -9.103362
(0.40454) (0.53306) (0.16615) (2.02072) (0.58732) (0.18758) (0.13682) (153.503) (4.86205)
[-0.17040] [ 0.67948] [-1.01605] [ 0.27913] [ 0.00966] [ 1.40338] [-0.52342] [-1.52207] [-1.87233]

D(RNBH(-1)) 0.594270 1.050674 -0.324674 -8.203975 0.221102 -1.057602 -0.041820 127.8461 10.03305
(0.69311) (0.91330) (0.28467) (3.46214) (1.00627) (0.32139) (0.23442) (263.000) (8.33024)
[ 0.85739] [ 1.15042] [-1.14051] [-2.36963] [ 0.21972] [-3.29075] [-0.17839] [ 0.48611] [ 1.20441]

D(OUV(-1)) 0.000450 0.001612 -0.000316 0.001793 -0.000477 -6.46E-05 -0.000392 -0.423303 -0.017245
(0.00066) (0.00087) (0.00027) (0.00329) (0.00096) (0.00031) (0.00022) (0.24968) (0.00791)
[ 0.68421] [ 1.85875] [-1.16863] [ 0.54544] [-0.49915] [-0.21177] [-1.76324] [-1.69538] [-2.18063]
87
MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE EXTERIEURE SUR L‟INVESTISSEMENT PUBLIC EN CÔTE D‟IVOIRE

D(TEPAR(-1)) -0.012506 -0.026013 0.020575 0.095336 -0.023992 0.017441 0.017228 14.73881 0.364743
(0.02700) (0.03558) (0.01109) (0.13487) (0.03920) (0.01252) (0.00913) (10.2455) (0.32452)
[-0.46316] [-0.73114] [ 1.85534] [ 0.70686] [-0.61202] [ 1.39303] [ 1.88656] [ 1.43856] [ 1.12396]

C 0.001734 -0.004587 -0.000589 0.013128 0.002082 0.001024 0.001282 -0.366835 0.004960


(0.00310) (0.00408) (0.00127) (0.01548) (0.00450) (0.00144) (0.00105) (1.17601) (0.03725)
[ 0.55958] [-1.12319] [-0.46297] [ 0.84800] [ 0.46276] [ 0.71273] [ 1.22260] [-0.31193] [ 0.13317]

R-squared 0.336529 0.508319 0.254865 0.379194 0.262448 0.282017 0.327181 0.192912 0.366462
Adj. R-squared 0.135477 0.359325 0.029067 0.191070 0.038947 0.064447 0.123296 -0.051660 0.174481
Sum sq. resids 0.008322 0.014449 0.001404 0.207630 0.017540 0.001789 0.000952 1198.155 1.202038
S.E. equation 0.015880 0.020925 0.006522 0.079321 0.023055 0.007363 0.005371 6.025589 0.190854
F-statistic 1.673844 3.411666 1.128731 2.015667 1.174260 1.296212 1.604733 0.788774 1.908844
Log likelihood 126.1744 114.0362 165.3279 55.40278 109.7706 159.9906 173.8736 -135.1290 16.77048
Akaike AIC -5.235200 -4.683465 -7.014905 -2.018308 -4.489573 -6.772301 -7.403344 6.642225 -0.262294
Schwarz SC -4.789152 -4.237417 -6.568858 -1.572261 -4.043526 -6.326254 -6.957297 7.088273 0.183753
Mean dependent 0.002857 -0.001482 0.000438 0.009140 0.001940 -2.87E-05 0.002682 0.736011 0.042276
S.D. dependent 0.017079 0.026142 0.006619 0.088193 0.023517 0.007613 0.005736 5.875730 0.210058

Determinant resid covariance (dof adj.) 2.02E-28


Determinant resid covariance 1.52E-29
Log likelihood 897.9500
Akaike information criterion -35.90682
Schwarz criterion -31.52744

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MARAHOUA EPIPHANE Master II recherche Économie de Développement

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