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REPUBLIQUE DU BENIN

**********

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE


SCIENTIFIQUE
*********

UNIVERSITE DE PARAKOU
*********

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION


*********

MEMOIRE DE FIN DE MASTER


Domaine : SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION
Spécialité : Audit et Contrôle de Gestion (ACG)

ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS


OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

Présenté et soutenu par :


Monsieur TCHANARI Oscar

Sous la direction de : Professeur TANKPE A.


Tanko, maitre de conférences agrégé des
Universités de CAMES

Co-directeur : docteur Tanguy GBAGUIDI, maitre -


assistant des Universités de CAMES

Janvier 2022
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DE PEBCo-BETHESDA

AVERTISSEMENT

La FASEG-UP N’ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI IMPROBATION


AUX OPINIONS EMISES DANS CE MEMOIRE.

CES OPINIONS DOIVENT ETRE CONSIDEREES COMME PROPRES A LEUR


AUTEUR.

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DEDICACE
A
 Mon adorable fils TCHANARI Koumpena Onésime,
 Ma jovial fille TCHANARI N’kousiala Perside.

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REMERCIEMENTS

S’il faut beaucoup de motivation, de rigueur et d’enthousiasme pour mener à bien ce


mémoire, alors, ce travail de recherche a eu besoin de la contribution de plusieurs personnes
que nous tenons à remercier. Ainsi, nos sincères remerciements vont à l’endroit de :

 Dieu tout Puissant qui nous a assisté et permis de venir jusqu’à ce niveau de notre
formation,

 Notre Directeur de mémoire, le Professeur TANKPE A. Tanko qui nous a fait


l’honneur de diriger ce travail malgré ses multiples occupations.

 Notre Co-Directeur de mémoire, Dr. Tanguy GBAGUIDI, pour la rigueur


intellectuelle, le souci du travail bien fait, l’assistance technique et le suivi rapproché
qu’il nous a offert.

 Notre épouse TCHANATI Hinè pour son appui et ses soutiens

 Au personnel de PEBCo-BETHESDA pour leurs aides diverses,

 Messieurs AVOCANH Adolphe, AGBLA Marc, GNANGA Kouagou et


KOMBETTO Jacques pour leurs assistances diverses

 Pasteur SAMBIANOU Albert pour son attachement à notre devenir

 TCHENAGNON Murielle et ADIKPETO Moret pour leur soutien,

 La famille SAMBENI Hubert pour son accueil et encouragement,

 Nos remerciements vont singulièrement aux augustes membres du jury qui se


donneront la peine d’apprécier ce mémoire,

 A tous ceux-là qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la réalisation de ce
travail et qui n’ont pas leurs noms écrits sur la présente page, veuillez recevoir nos
profondes gratitudes.

« Merci, dit-on souvent n’est jamais la fin d’une redevance. Elle est toujours le début
d’une pérenne reconnaissance »

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS


AG : Assemblée Générale
AGR: : Activités Génératrices de Revenus
BOA : Bank of Africa
CGAP : Consultative Group to Assist the Poor
DAT : Dépôt A Terme
DAV : Dépôt A Vue
DCAM: : Développement Communautaire et Assainissement du Milieu
DG : Direction Générale
EB : Epargne Bloquée
EL : Epargne sur Livret
ET : Epargne Tontine
FECECAM : Fédération des caisses d’épargne et de crédit agricole mutuel
FNM : Fonds National de Microfinance
IMF: : Institution de microfinance
ONG: : Organisation Non Gouvernementale
PAPME : Agence pour la Promotion et l’Appui aux Petites et Moyennes
Entreprises
PAR : Portefeuille A Risque
PASMIF : Programme d’appui au secteur de la microfinance
PEBCo : : Promotion de l’Epargne crédit à Base Communautaire
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PMI : Petite et Moyenne Industrie
SEEP :Small Entreprise Education and Promotion Network
SFD: : Systèmes Financiers Décentralisés
TPE : Très Petite Entreprise

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DE PEBCo-BETHESDA

LISTE DES TABLEAUX


Tableau 1: Rémunération du dépôt à terme .............................................................................. 6

Tableau 2:Les types de crédits octroyés par la PEBCo- BETHESDA ..................................... 9

Tableau 3: Risques en Microfinance....................................................................................... 18

Tableau 4: Norme BCEAO du Portefeuille à risque ............................................................... 27

Tableau 5:Formules de calcul des indicateurs de la qualité du portefeuille de crédits ........... 32

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LISTE DES FIGURES


Figure 1: Evolution des encours de crédit et du montant des impayés………………………36

Figure 2: Evolution des Portefeuilles à risque à la PEBCo-BETHESDA…………………...37

Graphique 1 : Age des enquêtés ruraux……………………………………………………..38

Graphique 2 : Situation matrimoniale des enquêtés des ménages ruraux…………………...38

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DE PEBCo-BETHESDA

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 1
CHAPITRE PREMIER : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE ................................... 3
SECTION : PRESENTATION DE PEBCo-BETHESDA .................................................... 3
CHAPITRE DEUXIEME : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE .......................................................................................................................... 14
SECTION I : CADRE THEORIQUE .................................................................................. 14
SECTION II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ....................................................... 32
CHAPITRE 3 : Présentation des résultats, discussion et recommandations ............................ 36
SECTION 1 : Présentation des résultats de recherche.......................................................... 36
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 46
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 47
ANNEXES ................................................................................................................................. x
Table des matières ................................................................................................................... xiv

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RESUME

La présente étude vise à analyser les déterminants du risque de portefeuille de crédits octroyés
aux ménages ruraux dans l’institution PEBCo-BETHESDA. Un échantillon de 50 clients
ayant bénéficié d’au moins un crédit et de 10 agents de PEBCo-BETHESDA a été enquêté.
Au terme de la régression sous la technique ANOVA il ressort que les variables telles que
planification stratégique des ménages ruraux ; manque de suivi de crédits octroyés aux
ménages ruraux ; mauvaise gestion des fonds ont une influence positive et significative sur le
risque d’impayés au sein de l’institution de microfinance BETHESDA. En d’autres termes,
toute augmentation de ces variables de recherche de 1% ont tendance à augmenter le risque
d’impayés respectivement de 81.5901700% ; 22.2925000% ; 46.3920097%. Par ailleurs, les
variables formation, meilleure qualité de leadership du dirigeant n’influencent pas la décision
de remboursement. Enfin, l’institution doit promouvoir le développement des stages de
formation en gestion d’entreprise des populations rurales.

Mots clés : Gestion financière, portefeuille de crédits, ménages ruraux, PEBCo-BETHESDA.

ABSTRACT
This study aims to analyze the determinants of portfolio risk of loans granted to rural
households in the PEBCo-BETHESDA institution. A sample of 50 clients who had received
at least one loan and 10 PEBCo-BETHESDA agents was surveyed. At the end of the
regression under the ANOVA technique, it appears that variables such as strategic planning of
rural households; lack of monitoring of loans granted to rural households; mismanagement of
funds have a positive and significant influence on the risk of non-payment within the
microfinance institution BETHESDA. In other words, any increase in these research variables
by 1% tends to increase the risk of default by 81.5901700% respectively; 22.2925000%;
46.3920097%. Moreover, the variables training, better quality of leadership of the manager do
not influence the reimbursement decision. Finally, the institution must promote the
development of training courses in business management for rural populations.
Keywords: Financial management, loan portfolio, rural households, PEBCo-BETHESDA.

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INTRODUCTION GENERALE
Le développement est impossible sans un système financier efficace dont la qualité, la
quantité, le coût et l’accessibilité sont aussi importants que les formes plus traditionnelles
d’infrastructure. La finance facilite la concurrence, l’intégration des marchés, l’intermédiation
financière entre unités de production excédentaires et déficitaires, entre saisons, entre années,
entre régions et entre sous –systèmes économiques (Desai et Mellor, 1993; Banque Mondiale,
2000). Pour Stiglitz (2000), le système financier est en plus de la propriété privée et du
système juridique, l’une des trois institutions du noyau d’institutions qui permettent au
libéralisme de fonctionner. C’est pourquoi la première littérature sur les systèmes financiers
considère qu’une politique monétaire et financière, modérément expansionniste, mais régulée
stimule la croissance économique et un niveau d’emploi plus élevé et plus stable (Ladman et
Tinnermeier, 1981). Le volontarisme étatique au Bénin en matière de financement du
développement a vite montré ses limites vers la fin des années 80. Il était pratiquement
impossible de perpétuer les premiers choix axés sur des systèmes de péréquation qui
permettaient de financer tous les projets, de façon non discriminée, quel que soit leur degré de
risque. Sinon, il fallait accepter les faibles taux de remboursement qui conduisaient à
l’insolvabilité et à la faillite des banques (Djogo, 1994).

La voie opposée était de privilégier les bons taux de recouvrement en s’efforçant de trouver
des garanties sûres pour minimiser le risque de non-remboursement. Mais ceci conduisait au
détournement des circuits bancaires formels d’une partie importante des petits opérateurs
ayant un potentiel de croissance non négligeable, mais incapables de satisfaire les conditions
requises. Dès lors, l’exclusion de certaines couches productrices de l’accès au financement ne
pose pas seulement des problèmes d’équité, mais également des problèmes d’efficacité.

Depuis 1989, le Bénin a entrepris une vaste réforme du secteur financier et sa libéralisation
suite à l’échec des banques et institutions de crédit nationales publiques. A côté de nouvelles
banques classiques, on assiste désormais à une floraison d’institutions financières plus ou
moins formelles regroupées sous le terme de Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) ou
Institutions de microfinance (IMF).

La microfinance est reconnue de manière générale comme un instrument vital de lutte contre
la pauvreté dans le monde. Elle est non seulement un outil générateur de richesses à travers
l’octroi des petits crédits, mais aussi comme stratégie de développement des ménages ruraux
en République du Benin. Elle permet aux populations ayant des difficultés d’accès aux

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services de base de pouvoir garder leur estime et dignité humaine en vue d’entreprendre des
activités génératrices de revenus permanents afin d’améliorer à terme leurs conditions de vie.
La pratique vertueuse de la microfinance incite le financement de micro-entreprises et permet
de créer ou de consolider des emplois individuels, donc de disposer de sources de revenus
permanents pour réduire des situations de vulnérabilité financière pour des populations
défavorisées et de lutter contre la pauvreté.

Au nombre des institutions de microfinance qui assurent le financement de l’activité


économique aux Bénin se trouve la Promotion de l’Epargne crédit à Base Communautaire
(P.E.B.Co). Etant un système de financement décentralisé, P.E.B.Co-BETHESDA finance
pour la plupart du temps, une population pauvres et à faibles revenus par des microcrédits.
Le secteur de la microfinance au Benin en occurrence l’offre des services financiers souffre
de graves dysfonctionnement .La qualité du portefeuille des IMF s’est beaucoup dégradé .Ces
créances douteuses sont liées aux risques de crédit du fait de non remboursement en partie ou
en totalité de ce dernier .C’est la raison pour laquelle on observe un fort taux d’impayés qui
peut compromettre non seulement la viabilité mais aussi de la pérennité des IMF. L’une des
probables causes de ces forts taux d’impayé est la manière dont les ménages bénéficiant des
crédits gère leur finance.

C’est pour mieux appréhender les facteurs explicatifs du risque de portefeuille de crédits au
sein des ménages ruraux que nous avons choisi de faire notre étude sous le
thème « ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX
MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS DE PEBCo-BETHESDA »
Le présent document structuré en trois chapitres comporte principalement la présentation du
cadre institutionnel de l’étude, la présentation du cadre théorique et de la méthodologie
utilisée et enfin les résultats et recommandations.

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DE PEBCo-BETHESDA

CHAPITRE PREMIER : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE


Ce chapitre est consacré à la présentation de notre lieu de stage en abordant notamment
l’historique, vision et mission de PEBCo-BETHESDA, les activités et cadre environnemental
ainsi que la structure organisationnelle de l’institution.

SECTION : PRESENTATION DE PEBCo-BETHESDA


PEBCo – BETHESDA est la structure qui nous a accueillies pour notre stage. La présentation
de PEBCo – BETHESDA est faite d’une part à travers son historique, sa vision, sa mission et
d’autre part à travers sa structure organisationnelle.

Paragraphe 1 : Historique, Vision et mission de PEBCo-BETHESDA


A- Historique de PEBCo-BETHESDA
Dans les années 90, le Bénin a connu une grave crise politique et socio-économique dont les
effets ont frappé de plein fouet les populations, en particulier celles des zones périphériques
de nos grandes villes où la pauvreté exposait les gens à de grandes souffrances. Face à cette
situation, une trentaine d’églises d’obédience protestante et évangélique se sont réunies et ont
créée le 19 février 1990 avec l’aide de missionnaires français, canadiens et américains, le
centre de santé BETHESDA afin de soulager un tant soit peu la souffrance de ces populations.

Après la création de l’ONG BETHESDA dans les années 90 ; il a été créé le département du
Développement Communautaire et Assainissement du Milieu (DCAM) suite à une évaluation
du centre de Santé Bethesda afin d’accompagner les activités communautaires.

Conformément aux statuts de l’ONG BETHESDA, le département DCAM devra mettre en


œuvre six (06) programmes que sont :

-la défense des droits de la personne humaine et de l’environnement;

-la recherche et le développement;

-l’information, l’éducation et la communication;

-l’assistance sanitaire;

-l’assainissement et la protection de l’environnement;

-l’épargne, le crédit à base communautaire.

Face à des cas d’incapacité de la population cible à faire face aux besoins vitaux en particulier
se soigner, l’ONG BETHESDA à travers son département Développement Communautaire et

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Assainissement du Milieu (DCAM) a compris que le développement intégral de l’homme ne


s’arrête pas au traitement curatif et préventif. Il faut le faire suivre d’une satisfaction des
besoins vitaux de l’homme, il faut avoir un travail ou exercé une activité génératrice de
revenus. C’est alors que DCAM a démarré les activités préparatoires d’appui aux Activités
Génératrices de Revenus (AGR). Le 20 Avril 1996, cela a été officiellement institué par le
Conseil d’Administration (CA) de l’ONG BETHESDA.

Ainsi, le département PEBCo a connu une phase expérimentale sous forme de projet financé
et géré entièrement par DCAM jusqu’à fin décembre 1999.

Dans l’ensemble, les attentes escomptées par le Conseil d’Administration (CA) et la direction
du projet ont été atteintes. Son impact sur la vie des populations de Sainte Rita et de ses
environs est certain. Les bienfaits et les réalisations du projet dans les communautés de
l’Atlantique et du Littoral sont palpables de telle sorte qu’il a été souhaité de pérenniser
l’action.

Le programme a donc été renforcé pour un meilleur impact. Initialement dénommé Promotion
d’Emploi et Banque Communautaire (PEBCo -BETHESDA), le programme, sur
recommandation des responsables de la cellule de micro finance, à cause du terme «banque»,
est devenu Promotion de l’Epargne - crédit à Base Communautaire. Toutefois, depuis fin
2004, la promotion d’Epargne/ crédit à Base Communautaire a été ôtée du DCAM et érigée
en département de micro finance à part entière.

Toujours dans le souci de se conformer aux réglementations en vigueur en ce qui concerne les
Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), le Conseil d’Administration de l’ONG
BETHESDA a concédé une autonomie de gestion au département de Microfinance en le
dotant d’une direction exécutive hiérarchiquement dépendante du Conseil d’Administration
de l’ONG BETHESDA et de nouveaux textes intitulés « Règlement de la Micro finance »

A la faveur de la loi 2012-14 du 21 mars 2012 sur les SFD, le département de Micro finance
de l’ONG BETHESDA devient désormais l’ASSOCIATION PEBCo - BETHESDA dotée
d’une personnalité juridique.

B- Vision et mission de PEBCo-BETHESDA


PEBCo - BETHESDA a la vision d’être un important outil de financement national qui
assure la prospérité et l’épanouissement dans les activités commerciales des couches
défavorisées par le système bancaire, notamment des personnes à faible revenu en milieu

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urbain, devenir donc le recours privilégié des populations à faible revenu. Elle vise aussi à
être une institution de micro finance de référence dans la sous-région.

L’Association PEBCo –BETHESDA a pour mission de contribuer à la réduction de la


pauvreté en République du Bénin. Cette mission se décline en des objectifs qui consistent à
apporter un appui financier aux Activités Génératrices de Revenus (AGR) par :

-la collecte de l’épargne auprès des populations et la mise en place de financements adaptés
aux Petites et Moyennes Entreprises (PME) ;

-la formation en matière de gestion et l’assistance dans le cadre du suivi du crédit ;

-la fourniture de différents services non financiers aux entrepreneurs en fonction de leurs
besoins. Dans le cadre de l’exercice de ses fonctions, PEBCo s’est dotée d’une structure
organisationnelle et se présente en annexe n°1.

Paragraphe 2 : Activités et cadre environnemental de PEBCo -BETHESDA


Pour réussir ses activités, PEBCo (Promotion de l’Epargne - Crédit à Base Communautaire)
réalise des opérations de dépôt (d’épargne) ; de crédit ; d’engagement sur signature et autres
produits et services financiers ou non.

A- Activités de PEBCo -BETHESDA


1-Les activités d’épargne

 Le Dépôt A Vue (DAV)

C’est un compte courant ouvert auprès du département « Promotion de l’Epargne /


Crédit à Base Communautaire » (PEBCo-BETHESDA) par un client ou un groupe de clients
et non rémunéré. Il sert de mouvements de fonds entre son propriétaire (le client) et son
partenaire financier (PEBCo-BETHESDA).Il est mouvementé des dépôts et retraits du client
et doit avoir en tout temps un solde minimum de 5000FCFA. Le montant minimum de dépôt
et de retrait est de 1000FCFA .Il supporte des frais de tenue de compte d’un montant mensuel
de 150FCFA

 Epargne sur Livret (EL)

Elle est une épargne réglementée constituée par les clients et dont le montant moyen
est rémunéré au taux annuel de 3%. Le compte d’épargne sur livret auprès de «l’Association

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pour la Promotion de l’Epargne -Crédit à Base Communautaire » (PEBCo) est mouvementé


au crédit avec un délai de retrait d’au moins trois (03) jours. L’épargne sur livret est
constituée de façon libre et ne dépend pas du montant de crédit sollicité et doit avoir en tout
temps un solde minimum de 5000FCFA. Le montant minimum de dépôt et de retrait est de
1000FCFA. Ce compte ne supporte pas de frais de tenue de compte annuels, mais donne droit
à un intérêt créditeur. Toutefois, les retraits opérés sans respect du délai de retrait sont frappés
de pénalité forfaitaire qui varie de 1000 f à 3000 f suivant le montant de retrait.

 Epargne Bloquée (EB)

L’épargne bloquée est une épargne constituée par le client et dont les montants échus sont
progressivement rémunérés d’un intérêt créditeur de 3,5% l’an. Il est mouvementé avec un
délai de retrait égal au délai contractuel. Elle est constituée de façon libre et ne dépend pas
d’un éventuel montant de crédit sollicité. Le solde minimum avant échéance du contrat est de
5000FCFA. Le montant minimum de dépôt est de 1000FCFA. Le déblocage avant terme
implique des pénalités à payer par le client suivant les clauses du contrat. Au terme du contrat,
le solde est retiré par le client avec ses intérêts créditeurs.

Le compte EB ne supporte pas de frais de tenue de comptes annuels, mais donne droit à un
intérêt créditeur.

 Dépôt A Terme (DAT)

Le DAT est une épargne constituée d’un montant de dépôt unique par le client. Ce montant
produit un intérêt créditeur variable selon la durée du dépôt. Il est également ouvert sur la
base d’un contrat entre le client et PEBCo - BETHESDA. Le montant minimum de dépôt est
de 20.000FCFA. Le compte DAT ne supporte pas de frais de tenue de comptes annuels, mais
donne droit à un intérêt créditeur contractuel. Il a un délai minimum de six mois (06) et est
fermé à terme. Le déblocage avant terme entraine de pénalités. Le tableau 1 présente les
rémunérations des différents dépôts à terme.

Tableau 1: Rémunération du dépôt à terme

Durée (mois) Taux (annuel)


[06 ; 12 [ 4%
[12 ; 24] 5%
Plus de 24 mois 6%
Source : Prospectus de PEBCo

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 Epargne Tontine (ET)

Inspirée du système de la tontine traditionnelle, l’épargne tontine est une forme de collecte de
l’épargne progressive constituée par les populations généralement en vue de l’obtention d’un
prêt avant le terme de la tontine.

L’ET s’adresse prioritairement aux personnes physiques (femmes et hommes) ou morales


exerçant une activité génératrice de revenus. Il permet de renforcer les ressources propres de
l’entrepreneur et de lui permettre de s’épanouir par son travail. La principale caractéristique
de l’ET qui la particularise est que, contrairement aux autres types de dépôts, l’ET peut être
collectée sur le site du client. Les agents dénommés « Promoteurs » qui ont la charge de gérer
ce produit, ont une connaissance précise de l’environnement dans lequel la clientèle évolue
pour mieux travailler avec eux.

L’accès aux différents produits épargne est subordonné à une ouverture de compte suivant la
catégorie de clientèle (groupement ou personne morale et individuelle). Les opérations
d’ouverture de compte se réalisent au service accueil. Ainsi pour les personnes physiques les
formalités suivantes doivent être remplies :

-deux photos d’identité ;

-une copie de pièce d’identité ;

-une fiche d’adhésion manuelle ou imprimée signée par le client ;

-un dépôt initial minimum de 5.500 FCFA dont 500F pour les frais de dossier et 5.000F à
mettre dans le compte.

Quant aux groupements ou personnes morales, chacun des trois premiers responsables de
l’organisation doit remplir les formalités suivantes:

-deux photos d’identité ;

-une copie de leur pièce d’identité ;

-une fiche d’adhésion manuelle ou imprimée signée par chacun d’eux ;

-un dépôt initial minimum de 5.500 FCFA dont 500F pour les frais de dossier et 5.000F à
mettre dans le compte.

2-Les activités de crédits

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PEBCo -BETHESDA, comme tout Système Financier Décentralisé ne limite pas ses activités
à la collecte d’épargne mais octroie aussi à sa population cible différents types de prêts.
PEBCo - BETHESDA dispose de plusieurs types de crédit.

 Les petits crédits

Ils sont sollicités par les jeunes gens et les jeunes filles démunis qui ne remplissent pas les
conditions d’accès au crédit mais qui ont la forte volonté et le désir d’entreprendre des
activités génératrices de revenu.

 Les crédits moyens

Ils permettent de financer les activités des personnes exerçant déjà une activité et qui ont
besoin d’appui pour son développement. Les secteurs d’activité financés par ce type de crédit
sont : le commerce, l’artisanat et les prestations de services.

 Les crédits substantiels

Ils servent à l’extension et à la diversification des activités des bénéficiaires qui ont besoin
d’appui financier. Les domaines d’activités de ce type de crédit sont : l’équipement, le
transport, la communication et le commerce.

 Les crédits aux groupements

Ces prêts sont accordés aux personnes démunies ne remplissant pas les conditions
générales d’accès aux prêts, mais ayant une forte volonté et capacité de travail prouvée sur le
terrain.

Les bénéficiaires sont des membres des groupements homogènes ou mixtes constitués de
10 personnes au plus en fonction des critères d’activité, d’affinité, ou de catégorie
socioprofessionnelle. Ils bénéficient d’une formation sur la vie associative, la gestion, la
notion de caution solidaire, d’éducation financière et sur le fonctionnement des activités de
PEBCo-BETHESDA.

 Les crédits de pont

Ils sont octroyés aux agents économiques ayant effectué des remboursements réguliers
dans le temps pour résoudre les problèmes de trésorerie liés à leurs activités.

 Le crédit scolaire

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C’est un crédit octroyé au début de la rentrée pour les personnes ayant à charge des enfants à
scolariser.

PEBCo-BETHESDA dispose également dans sa gamme de crédit, les crédits aux


églises, aux élus et au personnel de l’ONG BETHESDA en général. Pour bénéficier d’un
crédit à PEBCo- BETHESDA, il faut remplir les conditions ci-après :

-être de nationalité béninoise ou ressortissant d’un des pays de l’UEMOA résidant au Bénin et
détenteur d’une carte de résidence pouvant couvrir la durée du prêt ;

-être membre ou client de PEBCo-BETHESDA;

-être crédible et accepter toutes les conditions en vigueur à PEBCo-BETHESDA ;

-présenter un dossier de demande de crédit ;

-payer les frais d’étude de dossier qui s’élèvent à 1,75% du montant de crédit accordé ;

-constituer des garanties financières d’au moins 10% du montant de crédit accordé aux
groupements et 15% pour le premier et deuxième crédit et 12% à partir du troisième crédit
pour les crédits individuels.

Tableau 2:Les types de crédits octroyés par la PEBCo- BETHESDA

Type de crédit Montant (FCFA) Durée maximum Taux (mensuel


dégressif)
Petits crédits [25 000 ; 100 000] 7 mois 1.7%
Crédits moyens ] 100 000 ; 500 000] 14 mois 1.7%
Crédits substantiels ] 500 000 ; 5 000 24 mois 1.7%
000]
Crédits aux [30.000 à 300.000] 12 mois 1.7%
groupements
Crédits à terme Variable. 24 mois 1.7%
Crédit groupe [300.000 à 700.000] 12 mois 1.7%

Crédits de pont Maximum 500 000 1 mois 1.6%


Crédits scolaires Maximum 500.000 10 mois 1,6%
Prêts sur tontine Maximum 500.000 4 mois 1.6%
Source : PEBCo- BETHESDA

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

En dehors des premières catégories d’opérations qui sont des services Financiers, PEBCo-
BETHESDA, réalise aussi des opérations non financières.

Par ces opérations, PEBCo-BETHESDA achète des domaines, remplit les formalités
domaniales requises et procède à leur morcellement en parcelle pour la vente. Ces parcelles
bien sécurisées sont mises à la disposition de la communauté à des prix favorables.

B- Cadre environnemental de PEBCo-BETHESDA


L’environnement est l’ensemble des éléments qui influencent le fonctionnement normal de
toute organisation (entreprise).Cet ensemble est constitué de variables qui peuvent favoriser la
croissance de l’organisation (opportunité) ou le déclin de cette dernière (menace).

Comme toute organisation PEBCo-BETHESDA opère aussi bien dans un environnement


micro que macro.

1-Microenvironnement de PEBCo-BETHESDA

Il s’agit de tous les acteurs économiques immédiatement en contact avec PEBCo et ayant une
influence directe sur elle. Il est constitué de ses :

-clients ;

-fournisseurs (Librairie BUFALO, Librairie NOTRE DAME, CEDRIQUE STORE…) ;

-concurrents (PADME, PAPME, VITAL FINANCE, ONG SIANSON MICROFINANCE,


FINADEV-SA, MUTUALITE CHRETIENNE …).

-partenaires (Consortium Alafia, PASMIF, OICKO Crédit, FNM, FECECAM, BOA,


Ecobank).

2-Macro environnement de PEBCo-BETHESDA


Il est composé essentiellement des autorités en charge de la surveillance des activités de micro
finance. Il s’agit de la BCEAO et de la Cellule de surveillance de la micro finance du
Ministère de la micro finance et de l’emploi des jeunes.

Paragraphe 3 : Structure organisationnelle de PEBCo-BETHESDA


La structure organisationnelle est perçue à travers un organigramme (annexe n°1) et décrit ci-
dessous en organe de gestion et en réseau d’agence.

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A- Organe de gestion
1- Assemblée Générale (AG)

Au terme de l’article 8 des statuts de l’ONG BETHESDA, « l’Assemblée Générale est


l’organe suprême de l’organisation. Elle est composée des responsables des dénominations et
membres, à raison de deux (02) personnes par dénomination d’église et six membres de
l’ONG BETHESDA. Elle délibère sur toutes les propositions qui ont rapport au
développement de BETHESDA et à la gestion de ses intérêts». Elle se réunit en sa séance
ordinaire au plus tard dans le mois de juin et en séance extraordinaire à la demande de la
majorité d’un organe d’administration et de gestion ou d’un organe de contrôle. Elle assure
donc la saine administration et le bon fonctionnement de PEBCo- BETHESDA.

2- Conseil d’Administration(CA)

Il est composé de onze (11) membres dont quatre (4) pasteurs de compétences prouvées et
variées élus en Assemblée Générale. Le conseil d’administration élu par l’Assemblée
Générale veille au fonctionnement et à la bonne gestion de PEBCo. Il assure le respect des
prescriptions légales, réglementaires et statutaires, définit la politique de gestion des
ressources de PEBCo et rend compte périodiquement de son mandat à l’Assemblée Générale
dans les conditions fixées par les statuts et le règlement intérieur.

3- Comité d’Audit (CA)


Il est composé de trois membres du conseil d’administration qui ont une connaissance avérée
en matière de contrôle, du responsable de l’audit et du Directeur général.

4- Direction Générale(DG)
PEBCo- BETHESDA, de part son statut juridique actuel, jouit d’une liberté dans la conduite
de ses projets. Le Directeur est nommé par le Conseil d’Administration après un test de
recrutement pour une durée de deux ans renouvelable. Il est soumis à une évaluation annuelle,
rend compte de sa gestion au Conseil d’Administration. Il a pour mission de planifier, de
superviser, de diriger et de contrôler toutes les activités de PEBCo. Il est assisté dans sa
mission par un comité de direction.

5- Service contrôle de gestion, finances et projets.


Supervisé par le Directeur, le chef de ce service est en relation fonctionnelle avec l’ensemble
des chefs services. Il a pour mission de vérifier, de surveiller, d’évaluer et de maîtriser la

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gestion des agences et des services de l’Association PEBCo. Il s’occupe du suivi budgétaire,
de l’analyse des écarts entre prévisions et réalisations, de l’élaboration du tableau de bord de
gestion de l’Association, de fournir des informations sur la gestion financière et les
performances de l’institution.

6- Secrétariat administratif chargé des ressources humaines


Le Chef Service Administratif et Ressources Humaines de PEBCo- BETHESDA a la charge
de l’administration de la gestion des ressources humaines de l’institution. Il gère par
délégation de pouvoir de direction, les ressources humaines et est assisté par le Contrôleur de
Gestion et le comptable si besoin y ait.

7- Service audit interne


Supervisé par le directeur, ce service est en relation fonctionnelle avec l’ensemble des autres
services. L’auditeur interne est chargé de veiller à l’application rigoureuse des différentes
procédures et manuels qui régissent l’institution.

8- Service marketing et mobilisation des ressources

Supervisé par le directeur, le responsable de ce service est en relation fonctionnelle avec le


service crédit, juridique et contentieux et à un rapport de travail avec la clientèle de PEBCo-
BETHESDA. Il est chargé de la clientèle, et veille au mieux, aux besoins de celle-ci .Il permet
la promotion des produits de l’Association PEBCo- BETHESDA et par conséquent de
l’institution.

9- Service informatique et statistique

Le responsable de ce service est chargé de la production et de l’archivage de toutes les


informations statistiques de l’institution.

10- Service crédit, juridique et contentieux

Supervisé par la direction, le responsable de ce poste est en relation fonctionnelle avec les
autres services. Il a sous sa responsabilité les chargés de crédit de l’institution. Il coordonne
les différentes activités de crédits et de remboursement avec les chargés de crédits. Il gère
l’aspect juridique et contentieux des crédits. Il jouit de l’autonomie opérationnelle et
technique dans la conduite des activités et suivant les limites définies au niveau de PEBCo-
BETHESDA.

11- Service comptabilité

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Le titulaire de ce poste s’occupe de la supervision et du contrôle de l’orthodoxie de la gestion


comptable.

12- Service caisse

Il est chargé d’assurer les opérations matérielles d’encaissement et de décaissement. A cet


effet, il est en relation quotidienne avec les clients de l’institution.

B- Réseau d’agences
En dehors des organes dirigeants, l’Association PEBCo-BETHESDA dispose d’un réseau
d’agence qui lui permet de rendre opérationnel les décisions du CA et d’accomplir au
quotidien la mission de l’Association. Ce réseau se développe au fil des années sur toute
l’étendue du territoire national.

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CHAPITRE DEUXIEME : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE


RECHERCHE
Ce deuxième chapitre présente la problématique, les intérêts, les objectifs aussi bien général
que spécifiques ainsi que les hypothèses de notre étude. Il fait également le point sur les
différentes informations disponibles sur notre sujet d’étude. Le chapitre présente également la
méthodologie que nous avons utilisée pour collecter les différentes informations qui
constituent le contenu du présent document.

SECTION I : CADRE THEORIQUE


Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de recherche
A- Problématique
Les institutions de microfinance sont spécialisées dans le financement des activités
économiques de petites envergures (Ghislain, 2016). Elles ont un rôle social consistant à
cibler un grand nombre d’exclus du système financier classique, notamment les ménages
pauvres, les entreprises individuelles, les PME, PMI, les TPE et les associations d’entraides
en leur proposant des services financiers adaptés (Kobou et al., 2009). Ce faisant, elles sont
perçues par la grande majorité de l’opinion publique à l’échelle internationale comme un
levier pertinent de la réduction de la pauvreté. Elles doivent néanmoins obtenir des résultats
économiques et financiers suffisants pour assurer leur viabilité et leur pérennité (Ghislain,
2016). Autrement dit, les IMF viables sont celles qui réalisent de très forts taux de
remboursements des microcrédits octroyés et qui couvrent toutes leurs charges d’exploitations
et financières (Azokly, 2010).

Ainsi la pérennité des IMF passe d’abord par leur viabilité qui est conditionnée quant à elle
par une bonne qualité du portefeuille de crédits. Malheureusement, au Bénin, les IMF à
l’instar de PEBCo-BETHESDA sont confrontées à une dégradation de ce portefeuille due au
faible taux de remboursement des crédits octroyés. L’une des causes les moins indexées de cet
état de chose est la non prise en compte de l’éducation financière dont dispose le demandeur
de crédit, autrement dit la manière dont le demandeur de crédit fait la gestion de ses
ressources financières. Il est donc important de jeter un coup d’œil profond sur cette cause
afin de bien déterminer son influence sur le remboursement des crédits et de façon indirecte
sur la pérennité de PEBCo-BETHESDA. Cette particularité nous a amené à nous poser la
question centrale suivante : Quels sont les déterminants du risque de portefeuille de crédits
octroyés aux ménages ruraux dans l’institution de microfinance BETHESDA ?

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De cette question générale découlent trois questions spécifiques ci-dessous :

 Quel est l’effet du manque de planification stratégique sur le risque d’impayés dans
l’institution PEBCo-BETHESDA ?
 Quelle est l’influence du manque de suivi des ménages ruraux sur le risque d’impayés
dans l’institution PEBCo-BETHESDA ?
 Quelle est l’influence de la mauvaise gestion des fonds sur le risque d’impayés dans
l’institution PEBCo-BETHESDA ?

B- Intérêts de l’étude
Pour PEBCo-BETHESDA : la présente étude fournit suffisamment d’arguments pour
permettre à PEBCo-BETHESDA d’inclure l’analyse de la gestion financière de ses clients
dans le processus d’octroi des crédits. Cela lui permettra d’augmenter le taux de
remboursement des crédits et par ricochet assurer sa pérennité et sa compétitivité.

Pour le stagiaire : la présente étude constitue une occasion pour exploiter toutes les
connaissances théoriques acquises sur la gestion financière durant notre formation. Elle
permet également d’acquérir de nouvelles connaissances surtout pratiques à travers les
différentes réalités du terrain.

Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de recherche


A- Objectifs
1- Objectif général

La présente étude vise à analyser les déterminants du risque de portefeuille de crédits octroyés
aux ménages ruraux dans l’institution PEBCo-BETHESDA.

2- Objectifs spécifiques

De façon spécifique, il s’agit de :

 Etudier l’effet du manque de planification stratégique des ménages ruraux sur le risque
d’impayés dans l’institution PEBCo-BETHESDA
 Déterminer l’influence du manque de suivi de crédits octroyés aux ménages ruraux sur
le risque d’impayés dans l’institution PEBCo-BETHESDA
 Analyser l’influence de la mauvaise gestion des fonds sur le risque d’impayés dans
l’institution PEBCo-BETHESDA

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B- Hypothèse de l’étude
La présente étude s’est basée sur deux hypothèses :

 Le manque de planification stratégique des ménages ruraux explique le risque


d’impayés dans l’institution PEBCo-BETHESDA.
 Le manque de suivi de crédits octroyés aux ménages ruraux détermine le risque
d’impayés dans l’institution PEBCo-BETHESDA.
 La mauvaise gestion des fonds influence le risque d’impayés dans l’institution
PEBCo-BETHESDA.

Paragraphe 3 : Définition des concepts

A- Notion de Système Financier Décentralisé


Le système financier décentralisé est une institution dont l’objet principal est d’offrir des
services financiers à des personnes qui n’ont généralement pas accès aux opérations des
banques et établissements financiers tels que définis par la loi portant réglementation bancaire
et habilitée aux termes de la loi portant réglementation des SFD à fournir ces prestations.

B- Notion de Crédit et de Microcrédit


Etymologiquement, le mot crédit est d’origine latine «credere» qui signifie : « avoir confiance
» ; « se fier à ». Le crédit implique donc une réputation de solvabilité qui permet de trouver le
sens de l’adage : « on ne prête qu’aux riches » et donc qu’on ne prête qu’à ceux qui pourraient
rembourser (Agbodjan et Amoussouga, 1992).

Pour Martinet et Silem (2008), le crédit se définit comme « un acte de confiance se traduisant
par un prêt en nature ou en espèce consenti en contrepartie d’une promesse de remboursement
dans un délai généralement convenu à l’avance ». Dans son acceptation la plus courante, le
crédit revêt la forme d’un prêt d’argent accordé sur une certaine période ou d’une vente avec
paiement différé. C’est donc l’opération par laquelle un agent économique prête des biens et
moyens de paiement à un autre agent économique contre la promesse que les moyens soient
restitués dans un certain délai, le plus souvent avec rémunération du service rendu et du
danger couru (danger de perte partielle ou totale) que comporte la nature du service. Bernet-
Rollande (2002) dans son ouvrage « Principe de technique bancaire », souligne que le crédit
est défini comme une assistance financière du banquier à l’égard de son client. On distingue
de façon générale deux types de crédit. Il s’agit du :

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- crédit non productif: C’est le crédit de consommation effectué par les ménages dans le but
de l’acquisition des biens ou des services liés directement à la consommation. Comme son
nom l’indique, ce crédit ne génère pas de revenus, les ménages recourent souvent à d’autres
sources de financement comme leur salaire, les aides familiales pour rembourser.

- crédit productif: C’est le crédit d’investissement sollicité par des personnes physiques ou
morales dans le but de réaliser un projet nouveau, ou d’étendre une activité existante. En règle
générale, c’est l’activité financée qui doit produire des revenus servant au remboursement du
crédit de ce type.

C- Notion de Portefeuille de crédits

Le portefeuille de crédits d’une IMF est l’ensemble des différents types de crédits qu’elle a
accordé à ses clients à court ou à moyen terme qui comprend les facilités de crédit de nature
directe ou indirecte (Affissou et al., 2009). Il représente parfois une part importante dans les
actifs d’une IMF et par conséquent leur principale source de revenus par le biais des intérêts
générés (Nzongang et al., 2010). C’est en partant de cette logique qu’il est donc primordial
que pour sa gestion financière, qu’une IMF dispose des informations précises et régulières sur
la situation de son portefeuille. Par ailleurs, la décision du comité de crédit doit être la
synthèse des gestionnaires de portefeuille basée sur des analyses rigoureuses qui intègrent des
données internes et externes de l’entreprise et permettent d’éviter autant que possible les
risques d’impayés (Pony, 2013, P.69).

D- Notion de Recouvrement
C’est la perception des sommes dues par les débiteurs. Cela intervient lorsque les débiteurs ne
remboursent pas leurs crédits à l’échéance. Il s’agit alors de réclamer les sommes dues et de
les contraindre à restituer lorsqu’ils ne le font pas volontairement. Il peut être également
défini comme l’ensemble des voies et moyens conformément à la loi qu’un créancier peu
utiliser pour récupérer la totalité ou une partie de ces fonds. Pour Mathieu (1996), le
recouvrement du crédit démarre à partir de l’instant ou l’échéance du crédit et l’engagement
n’ont pas été respectés.

E- Notion d’Impayé
Selon Azokly (2010), la notion d’impayé est un terme général qui est utilisé sous différent
aspect de non remboursement de crédit. Un crédit en impayé (ou un crédit en retard) est un
crédit sur lequel des remboursements sont en retard (Calme dow). Les impayés peuvent être
définis selon le CGAP (2001) comme des arriérés ou retards de remboursement. Pour sa part,
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le Smal Entreprise Education and Promotion Network (SEEP) considère les échéances
impayées ou en retard comme des remboursements dont l’échéance est dépassé ; les crédits
en retard sont des crédits sur lesquels au moins un remboursement est en retard. Il existe donc
plusieurs types d’impayés suivant l’âge ou le stade où l’on se trouve en matière de
recouvrement. En microfinance, un crédit est considéré comme étant impayé lorsque:

 Le montant d’une des échéances n’est partiellement pas payé à la date de l’échéance ;
 Le montant d’une des échéances est payé avec retard ;
 Le montant d’une des échéances n’est pas du tout payé.

F- Notion de gero
Le risque peut se définir comme un événement qui peut se produire à tout moment et ’une
manière imprévue en causant un dommage à autrui, au bien d’autrui, ou aux deux à la fois.
Dans la gestion du crédit des IMF, le risque est un événement aléatoire qui pourrait
compromettre un tiers emprunteur d’accomplir ses obligations de remboursement de crédit
(Gero et Amousouga, 2006). Ces risques sont catégorisés dans le tableau suivant.

Tableau 3: Risques en Microfinance


Catégories de risques Sous catégories Risques spécifiques
Portefeuille de prêt (interne)
Taux intérêt (interne ou externe)
Crédit Rééchelonnement des prêts et pratique d
refinancement (interne) e
Risques financiers Prix (externe)
Marchés (externe)
Marché Taux de change des devises (externe)
Chaine de valeur (externe)
Liquidités (interne) Problématiques liées à la gestion des flux de
trésorerie (interne)
Transactions
(interne)
Fraude et intégrité Limites de délégation des succursales au niveau
(interne) du prêt
Technologies Information et technologies
Risques opérationnels (interne)
Ressources Manuels fonctionnels pour la formation d
humaines (interne) personnel u

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Juridique et Audits opérationnels et audits financiers


conformité
(Interne)
Environnementaux Impacts spécifiques sur l’environnement
Performance Générer des profits et des rendements des actifs
(interne) et du capital propre pour attirer les investisseurs
Risques stratégiques Affaire (externe) Nouvelles lois pour le secteur financier
Réputation Pressions commerciales (acteurs existants et
(externe) acteurs nouveaux)
Gouvernance Changement des pratiques
(interne) réglementaires
(obligations en matière de licences et de reporting
de la part du conseil d'administration (interne)
Pays (externe) Relations avec les donateurs et les programmes
gouvernementaux (externe)
Risques liés à la Expérience
production Technologie
Capacité à gérer
Source : (Mike Golberg et Eric Palladini, 2009. P.24)

Ainsi défini, les IMF doivent dans leurs activités quotidiennes du crédit bien identifier les
risques, les prévenir ou bien utiliser les bonnes méthodes de gestion au cas où ils surviennent.

G- Notion de Gestion financière


Page (1996) définit la gestion financière comme :

« La fonction de l’administration dont l’objet est de procurer les fonds à l’entreprise et de


faire en sorte que ces fonds soient utilisés de la façon la plus efficace possible. »

Il semble y avoir un consensus dans la littérature sur les deux principales dimensions de la
gestion financière, tels que définis par Page. Hamoir (1993), Brophy et Shulman (1992),
Michel et Colbert (1996) s’entendent pour dire que la théorie financière classique présente
deux branches :

-La détermination de la structure de capital optimale (la dimension « financement »)

-L’évaluation des actifs (la dimension « investissement »)

La gestion financière réunit ainsi l’ensemble des décisions relatives à l’INVESTISSEMENT


et au FINANCEMENT des projets de l’entreprise. La gestion financière peut être vue comme

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l’analyse des DONNÉES FINANCIÈRES afin de pouvoir prendre des décisions éclairées
dans ces deux domaines.

Paragraphe 4 : Revue de littérature


A- Théorie de l’agence
La théorie de l’agence est une expression applicable au secteur économique désignant une
méthode d’analyse des liens entre les différents acteurs œuvrant dans une entreprise. La
théorie de l’agence trouve son origine dans le fait que l’entreprise n’est pas une personne
morale isolée, elle est toujours en interaction avec ses différents partenaires. Autrement dit,
beaucoup de personnes y prennent part à la prise de décisions stratégiques. Parlant de la
décision, la théorie de l’agence permet de mettre en lumière le lien de collaboration existant
entre les actionnaires propriétaires du capital et les employés. Dans les IMF, les associés
(principal) peuvent être très nombreux pour pouvoir assurer la gestion quotidienne de
l’institution. Pour cela, ils mandatent les dirigeants (agent) d’assurer cette gestion et de leur
rendre compte. Il en découle ainsi une séparation entre la propriété du capital et le pouvoir
décisionnel (Ndjeutcheu, 2013). Dans cette relation, les intérêts poursuivis par les deux parties
sont parfois divergents. En fait, les actionnaires veulent minimiser le risque qui pèse sur leur
capital, alors que les gestionnaires quant à eux cherchent à atteindre à tout prix les objectifs
qui leurs sont assignés afin de préserver leur emploi. Dans cette optique, ils prennent des
risques énormes parfois au prix du capital des actionnaires.

B- L’asymétrie d’information
Cette théorie a été développée par Akerlof en 1970 dans son célèbre article « The market for
lemons : quality uncertainty and the market mechanisms ». Elle met en évidence les différents
niveaux d’informations dont disposent les parties prenantes dans un marché déterminé. En
d’autres termes, on dit qu’il y a asymétrie d’information lorsque la théorie de la concurrence
pure et parfaite basée sur l’hypothèse de l’information parfaite entre les différentes parties
n’est plus respectée. Dans ce cas, chaque partie dispose d’une information que l’autre n’a pas.

Selon (Varian, 1992), on parle d’asymétrie d’information lorsqu’un agent économique est
mieux informé qu’un autre sur ses propres caractéristiques et les actions qu’il va entreprendre.
Le problème d’asymétrie d’information existe d’une part entre les épargnants et les dirigeants
de l’IMF et d’autre part entre les dirigeants et les emprunteurs. Ce problème se traduit par
l’incertitude qui entoure le remboursement des créances tant du côté des dirigeants que des
emprunteurs (Ndjetcheu, 2013). En se situant dans le contexte du marché de microcrédit, on

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remarque que cette situation prévale car c’est l’emprunteur qui connait exactement sur quoi
les fonds qui seront mis à sa disposition seront alloués. Il est toutefois le seul à connaitre le
risque de défaillance de son projet et sa capacité de se couvrir de ce risque. Il peut donc
donner une information pertinente et significative à l’IMF concernant un projet à haut risque
dont-il est le seul à détenir l’information juste, dans le simple but d’obtenir son crédit.
D’ailleurs le manque d’information fiable sur les entrepreneurs et leurs projets est la cause
essentielle du rationnement du crédit. Ce problème universel connait une acuité dans les pays
en développement où les micro-entreprises relèvent pratiquement du secteur informel (Lanha,
2002). Les auteurs montrent également que l’asymétrie d’information pose généralement deux
problèmes à savoir la sélection adverse et l’aléa moral.

1- La sélection adverse

Elle dérive de l’asymétrie informationnelle développée toujours dans les années 70 par
Akerlof. La sélection adverse part du fait que dans la signature d’un contrat, il y a une partie
qui est mieux informée que l’autre, personne n’a confiance à la déclaration de l’autre. Face à
cette situation, les enchères sont levées afin que chaque partie se couvre du risque. En ce qui
concerne le contrat de crédit, ceux considérés comme très risqués pourraient amener les IMF à
augmenter le taux d’intérêt à un niveau qu’elles jugent nécessaire pour se couvrir du risque.
Dans cette logique, le taux d’intérêt élevé attirerait uniquement des projets risqués au
détriment des projets moins risqués (Honlonkou, 2001). Honlonkou (2001) affirme que la
sélection adverse ou l’anti sélection se réfère à l’accroissement du risque de sélection de
mauvais client par une institution financière en situation d’information incomplète. Elle est
donc relative à la situation où les débiteurs de risque élevé et de faible performance sont ceux
qui sont susceptible de choisir un programme de crédit à taux d’intérêt élevé contrairement
aux emprunteurs à faible risque qui se retire du marché. Les facteurs liés à la sélection adverse
trouvent leurs origines dans la croissance rapide du portefeuille, le mauvais ciblage des
clients, le sous financement des activités et le rééchelonnement inadéquat des crédits. Par
ailleurs, les emprunteurs qui ont assez d’argent pour rembourser peuvent toutefois décider de
faire défaut sur le remboursement (Desaii et Meller, 1993) cités par (Honlonkou et al., 2001).
Mais la solution du taux d’intérêt élevé pour les projets risqués ne résout pas entièrement le
problème de l’anti sélection. C’est pourquoi dans le travail de Lapenu et al. (2002), la
sélection et le suivi des comportements des emprunteurs par des personnes de proximité
permettent de réduire en partie le problème d’asymétrie d’information. Selon Nzongang et al.
(2010), les membres d’une mutuelle filtrent l’accès au crédit et utilisent la pression sociale

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
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pour accroitre le taux de remboursement. Cette approche sociologique est particulièrement


adaptée en zone rurale où les pratiques communautaires restent fortes. Cependant, dans les
villes, elle doit être complétée par une bonne technicité, la mise en œuvre des nouvelles
méthodes et un suivi approprié pour assurer le taux de rembourrement élevé.

2- L’aléa moral

Cette théorie se repose sur l’incertitude de la motivation du client emprunteur à rembourser


son crédit, car une fois que le crédit est déjà en poche, l’emprunteur n’a plus la même
motivation qu’avant le contrat ; surtout que lors de l’exécution du projet, les résultats obtenus
pourraient ne pas être toujours les résultats escomptés. Les IMF doivent cependant utiliser de
bonnes techniques pour stimuler le comportement des débiteurs à être de bonne foi et de
respecter les échéances de leurs engagements.

D’après Lanha (2002), dans les problèmes de risque moral (moral hazard), c’est le
comportement d’une partie qui est méconnu de l’autre ; on parle de « comportement caché ».
La partie qui tente de léser l’autre peut avoir ce comportement avant la réalisation d’un
événement sur lequel est basé le contrat (risque moral ex anté) ou après cet état de la nature
(risque moral ex post). Le problème d’aléa moral repose aussi sur l’incertitude et
l’impossibilité de prévoir tous les états de lieux qui pourront subvenir chez les débiteurs
rendant ainsi difficile au banquier de connaitre leurs actions futures et de les anticiper. Dans
cette situation, la présence d’emprunteurs à haut risque ou défaillants non identifiables par les
prêteurs fait augmenter le coût du crédit et impose une externalité négative pour les bons
emprunteurs et une externalité positive pour les mauvais emprunteurs (Honlonkou, 2001).

C-Gestion financière dans les IMF


La Gestion Financière s’emploie à garantir un niveau de liquidités suffisant afin de couvrir les
obligations d’une IMF en termes de décaissement des crédits à ses emprunteurs et de
remboursement des emprunts à ses créanciers. Même si la gestion financière est une fonction
de back-office, les décisions dans ce domaine peuvent directement influer le résultat financier
d’une institution. Des erreurs dans la gestion des liquidités ou du change peuvent aisément
compromettre une institution qui possède un traitement opérationnel efficace et une gestion
saine. L’importance de l’adéquation des liquidités, et donc de la gestion financière, devient
plus importante encore lorsque l’institution effectue aussi la collecte d’épargne. La gestion
financière peut aussi avoir un impact non-négligeable sur la rentabilité de l’institution suivant

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

l’habilité avec laquelle les liquidités sont gérées. Enfin, la gestion du risque de change et des
maturités des actifs et des emprunts est du ressort de la gestion financière. Ces deux activités
sont des domaines à risques potentiels importants pour une IMF et soulignent l’importance
d’une gestion qualifiée des finances.

D- La gestion financière dans les ménages ruraux


La gestion financière est faite de différentes manières dans les ménages ruraux mais on peut
vraisemblablement dégager certains traits communs (Jennifer, 2005). Le premier est que les
calculs sont faits par quelqu’un et les décisions sont fondées sur les conclusions de cette
personne, éventuellement après discussion avec d’autres membres de la famille. Il s’agit de
classer les besoins par ordre de priorité et de concilier certaines demandes concurrentes. Pour
beaucoup, la principale préoccupation est de répondre aux besoins quotidiens dont dépend la
survie du ménage. Cela comprend la consommation alimentaire de base, mais aussi certains
intrants essentiels au maintien des activités productives. Toutes les familles sont conscientes
des besoins à long terme, par exemple, de la nécessité de pourvoir aux mariages, de subvenir
aux besoins des personnes âgées et de payer les frais d’enterrement, de songer aux héritiers,
autant de nécessités qui rendent l’épargne très importante.

Chaque individu est membre non seulement de sa famille, mais aussi d’une communauté plus
large qui confère une dimension supplémentaire au processus de décision. Les structures
familiales peuvent définir en tout ou en partie l’accès à la terre et aux autres ressources. Les
liens familiaux impliquent des responsabilités familiales, et le pouvoir de quelqu’un dans la
société est souvent fonction de sa position au sein du groupe familial.

Gillette et Uphoff (1972) soulignent l’importance de l’organisation sociale et des relations


patron-client dans les communautés rurales:

«Les types de rapports qui existent normalement au niveau du village se caractérisent par des
liens multiples. Autrement dit, un homme qui s’engage dans une transaction avec un autre
peut aussi être lié à ce dernier par des liens de parenté, par l’appartenance à un groupe
politique, par des responsabilités d’ordre rituel ou par l’appartenance à une certaine forme
d’association volontaire. L’interaction complexe de liens multiples de ce genre, et non pas
seulement un calcul de profit individuel, façonne donc la transaction économique. Une
personne qui occupe une place politique dominante ou un rang plus élevé au sein du groupe
familial ou qui est un chef rituel, peut souvent obtenir des conditions plus favorables dans une
transaction économique qu’une autre personne qui n’appartient pas à un groupe familial
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influent ou qui occupe un rang moins élevé dans ses autres rapports. En même temps, il faut
reconnaître que le premier a certaines obligations envers le second, qu’il s’agisse de
protection, d’emploi, de parrainage ou d’aide en cas d’urgence.»

Gillette et Uphoff soulignent que les responsabilités des patrons comprennent souvent la
fourniture de crédit à la production ou à la consommation.

Ainsi, lorsque l’insécurité est courante, l’attachement à un personnage plus puissant ou à la


famille peut offrir une certaine marge de sécurité.

Ils font également état de l’importance des attitudes et des valeurs dans la prise de décisions.
Chaque groupe social a différentes valeurs concernant le travail et la répartition des tâches,
l’emploi du temps et l’épargne, l’endettement et l’investissement, la propriété et le revenu
monétaire. Les gens diffèrent en ce qui concerne les priorités qu’ils accordent à divers types
de dépenses. Certains biens de consommation peuvent être jugés plus importants que
l’investissement, et peuvent engendrer un surcroît de revenu.

Comme le font remarquer Gillette et Uphoff, le fait de vivre selon certaines normes
communautaires pour des raisons de prestige peut présenter des avantages économiques car
quelqu’un qui se conforme aux obligations d’un groupe social plus élevé peut réussir à tirer
certains avantages de ses rapports avec ce groupe et des relations économiques qu’il entretient
avec d’autres. Autrement dit, certaines dépenses «de prestige» peuvent avoir des retombées
économiques favorables pour l’individu en question. En revanche, des gains économiques
substantiels peuvent susciter de la jalousie de la part des autres et entraîner des sanctions
économiques ou sociales contre l’individu à la recherche de progrès.

Les études des ménages révèlent une différence entre hommes et femmes en ce qui concerne
la stratégie d’entreprise. Les femmes tendent à accorder plus d’importance à la survie et la
sécurité dans leurs stratégies, ce qui est attribué en grande partie au fait que leur principal
souci est de nourrir la famille, qu’elles n’ont qu’un accès limité aux ressources et qu’elles
n’ont aucun contrôle sur les revenus. Elles doivent en outre faire face à la menace d’abandon
ou de divorce, qui renforce encore leur souci de sécurité. Leurs stratégies en matière
d’initiative privée se caractérisent donc par la diversification en petites activités non
spécialisées, menées par un ou deux membres de la famille avec un minimum d’équipement.
Elles doivent travailler dans le cadre des marchés généralement peu actifs caractéristiques des
zones rurales, ce qui limite la quantité d’un produit donné qu’une personne peut vendre.

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Autrement dit, la stratégie qui convient le mieux à beaucoup de femmes consiste à diversifier
leur production afin d’occuper des créneaux du marché qui peuvent présenter. Les hommes,
en revanche, sont plus enclins à adopter des stratégies commerciales, axées sur la croissance.
Ils ont généralement un accès plus large aux ressources et une plus grande liberté à les utiliser,
et ils sont également plus libres de se déplacer et d’acheter ou de vendre sur de plus grands
marchés, et ils sont protégés dans les risques qu’ils prennent par les stratégies de sécurité des
autres membres de la famille.

Le type de décisions de gestion financière est fonction des stratégies de survie. Cela a été mis
en lumière lors des travaux de recherche effectués par un anthropologue de World Education
au Kenya sur les facteurs influant sur le déroulement des activités économiques de divers
groupes de femmes. Kane et al. (1991) soulignent: «Les femmes mènent les activités de leur
groupe de la même manière qu’elles mèneraient celles d’une entreprise familiale, utilisant des
modes de calcul économique qui diffèrent de ceux qu’exige une entreprise pour réaliser un
bénéfice et fournir des revenus réguliers à ses membres. Les ressources sont investies dans
l’entreprise familiale ou en sont prélevées chaque fois que le besoin s’en fait sentir; les
exigences de la consommation et diverses obligations sociales prennent le pas sur les
considérations intangibles de rentabilité et de réinvestissement qui devraient régir l’entreprise.
»

Les populations des régions rurales ont une expérience considérable de la gestion d’entreprise
mais ils ne possèdent pas certaines aptitudes nécessaires à la gestion d’une activité
commerciale viable. L’un des principaux problèmes a trait à la difficulté de maîtriser les flux
de trésorerie. Les membres du groupe ont tendance à retirer des fonds de l’entreprise chaque
fois qu’ils ont besoin d’argent, sans se soucier des effets de leurs retraits sur l’entreprise elle-
même. Comme le soulignent Kane, Walsh and Nelson: “La pratique des groupes à cet égard
est à l’image de ce que font les membres de leurs familles. Les produits de l’entreprise sont
généralement consommés, mis en commun, distribués entre les membres de la famille ou
transférés en toute liberté d’une entreprise à une autre. La contribution globale d’activités
saisonnières ou intermittentes à la subsistance de la famille et au respect de ses obligations
sociales est plus importante que les résultats spécifiques ou la rentabilité symbolique d’une
activité quelconque. L’accumulation peut se produire et se produit effectivement dans ce
contexte, mais pas d’une façon qui soit propre à l’entreprise.”

L’argent joue un rôle important dans la vie des populations rurales, et la gestion de flux
variables pose un problème de premier plan à la plupart d’entre elles.
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E- Qualité du portefeuille de crédits


Le portefeuille de crédits d'une institution de microfinance représente son principal actif.
Cependant, le portefeuille de crédits est également la source de risque la plus importante. Pour
les IMF dont les crédits ne sont généralement pas couverts par des garanties, la qualité du
portefeuille est absolument cruciale. En outre, la qualité de cet actif, et donc le risque qu’il
pose, est assez difficile à mesurer. Heureusement, beaucoup d'IMF ont appris à gérer un
portefeuille de crédits de très bonne qualité. En fait, dans beaucoup de pays, les meilleures
institutions de microfinance surpassent les banques commerciales.

1-Portefeuille à risque

La mesure de la qualité du portefeuille la plus couramment utilisée dans l’industrie de la


microfinance est le Portefeuille à Risque (PAR), qui mesure la partie d'impayés du
portefeuille, en pourcentage du portefeuille total. Bien que d’autres mesures soient
régulièrement utilisées, le PAR s’est imposé comme l’indicateur de choix car il est facilement
compréhensible, il ne sous-estime pas le risque, et il est comparable entre institutions.

Un microcrédit est généralement considéré comme étant en situation de risque s’il présente un
retard de paiement de plus de 30 jours. Cette règle est bien plus sévère que les pratiques des
banques commerciales, mais ceci est justifié par le manque de garanties bancables et la courte
durée des mandats de la plupart des prêts.

 Calcul du PAR

Le Portefeuille à Risque (PAR) se calcule en divisant l’encours de tous les crédits présentant
des arriérés de paiement excédant 30 jours, plus l’encours des crédits rééchelonnés
(restructurés), par l’encours total du portefeuille de crédits arrêté à une date. Vu que ce ratio
est souvent utilisé pour mesurer les crédits affectés par des arriérés de paiement de plus de 60,
90, 120 voire 180 jours, le nombre de jours doit alors être clairement mentionné (par exemple
PaR30).

Portefeuille à Risque = Dotation aux Provisions pour Créances Douteuses / Encours Moyen
du Portefeuille Brut de Crédits

La distinction entre les crédits rééchelonnés et les crédits normaux n’est pas toujours évidente
pour les IMF. Par conséquent, si la partie des prêts rééchelonnés n’est pas significative
(inférieure à 1%), alors le total des crédits affectés par les retards de paiement de plus de 30

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jours pourra être accepté comme la mesure approximative du Portefeuille à Risque. Si les
prêts rééchelonnés sont significatifs, mais ne peuvent être déterminés avec précision, le ratio
Portefeuille à Risque reste toujours une mesure utile, mais il devra être accompagné d’une
mention précisant qu’il n’inclut pas les prêts rééchelonnés. Le fait de négliger purement et
simplement les prêts restructurés reviendrait à sous-estimer largement le risque.

Le tableau 4 récapitule les normes BCEAO en ce qui concerne les différents PAR.

Tableau 4: Norme BCEAO du Portefeuille à risque


Portefeuille à risque (PAR) Normes BCEAO
PAR30 5%
PAR90 3%
PAR180 2%
Source : Enquête (2021)

 Qu'indique-t-il ?

Ce ratio représente la mesure de qualité du portefeuille la plus largement acceptée. Il montre


la partie du portefeuille de crédit « contaminée » par les impayés et présentant donc un risque
de ne pas être remboursé. Plus la durée du retard de paiement est grande, moins le prêt a de
chances d’être remboursé.

La mesure du Portefeuille à Risque s’affranchit de la plupart des interprétations subjectives


dont sont l’objet d'autres indicateurs de qualité de portefeuille, tel le Taux de Remboursement.
De plus, le Portefeuille à Risque est une mesure plus conservatrice du risque que le Taux de
Remboursement ou des impayés parce qu’aussi bien le numérateur que le dénominateur
prennent en compte l’encours total restant dû – ainsi il mesure le risque complet et pas
seulement le risque immédiat.

 Les points à surveiller

Certaines institutions prendront en compte uniquement les arriérés (les échéances en retard de
paiement) au lieu de considérer l’ensemble de l’encours des crédits en retard. Comme
mentionné auparavant, cette pratique amène à sous-estimer sérieusement le risque du
portefeuille.

Un autre aspect important dans l’analyse du risque d’un portefeuille réside dans la pratique de
restructuration et de refinancement des prêts. Enfin, la fréquence de remboursement des prêts
est un autre facteur important dans l’analyse du risque du portefeuille. De manière générale,

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une fréquence élevée des paiements des échéances d’un prêt crédibilise davantage la mesure
du Portefeuille à Risque. Si les paiements sont par exemple hebdomadaires, un prêt présentant
30 jours de retard signifie qu’il a manqué au moins trois échéances, ce qui présente un plus
grand danger comparé à un retard de paiement d’une seule échéance mensuelle (également 30
jours de retard). A l’autre extrême, il faut faire attention aux prêts ayant un remboursement
unique à la fin de la période du prêt, comme c’est le cas dans les prêts pour l’agriculture où
les paiements sont liés au cycle de la récolte.

Le ratio de Portefeuille à Risque est une mesure utile mais qui ne montre pas tout sur les
risques encourus. Comme toute mesure de performance, le ratio de PAR peut être manipulé.
La forme de manipulation la plus courante est de passer en perte les prêts en retard. Le
portefeuille à risque doit dès lors toujours être analysé conjointement avec le quatrième
indicateur de qualité de portefeuille, à savoir le ratio Pertes sur Créances. En outre, un niveau
identique de PAR peut résulter de portefeuilles représentant des profils de risque bien
différent. Un portefeuille de prêts avec une forte concentration de prêts sérieusement en retard
(prêts affectés par des arriérés de plus de 90 ou 180 jours) sera nettement plus risqué qu’un
portefeuille affecté par des retards limités à 30 ou 60 jours.

En plus de l’indicateur Portefeuille à Risque, trois autres indicateurs relatifs à la qualité du


portefeuille sont fréquemment utilisés conjointement au PAR et donnent ainsi une meilleure
image de la qualité du portefeuille dans son ensemble. Ces indicateurs comprennent le Ratio
d'Abandon de Créances, le Ratio de Dotation aux Provisions et le Ratio de Couverture du
Risque. Les quatre indicateurs de la qualité du portefeuille, considérés conjointement, offrent
une vue exhaustive de la qualité du portefeuille d'une IMF et des risques relatifs.

2-Ratio dotation aux provisions

 Calcul du Ratio dotation aux provisions

Le ratio de Dotation aux Provisions se calcule en divisant les dotations aux provisions pour
créances douteuses effectuées sur la période (à ne pas confondre avec la Réserve pour
créances douteuses, qui est inscrite au bilan) par l’encours moyen du portefeuille brut.

Ratio dotation aux provisions = Dotation aux Provisions pour Créances Douteuses / Encours
Moyen du Portefeuille Brut de Crédits

 Qu'indique-t-il ?

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Cette mesure donne une indication sur les provisions effectuées par l’IMF pour anticiper les
futures pertes sur prêts. Il faut s’attendre à ce que cette charge augmente de manière
concomitante avec la croissance du portefeuille des crédits. Pour les IMF réglementées, les
règlements locaux bancaires et fiscaux prescrivent un taux minimum de dotation aux
provisions pour couvrir les pertes sur prêts. Par contre les ONG ont un grand choix de
pratiques, pouvant être de ne faire aucune provision (ceci est rarement le cas), provisionner un
certain pourcentage des nouveaux prêts octroyés, ou bien lier les provisions à la qualité du
portefeuille.

Le niveau de dotations aux provisions doit être analysé de concert avec le ratio Couverture de
Risque .Si les réserves pour créances douteuses au bilan sont faibles comparativement au
Portefeuille à Risque, cela signifie que la dotation aux provisions est probablement trop faible.

 Les points à surveiller

Les IMF ont besoin de pratiques de dotation aux provisions plus strictes que les banques ou
les compagnies financières parce que leurs prêts sont comparativement moins couverts par
des garanties. Les règlements bancaires ne prennent généralement pas ceci en considération et
requièrent des règles de provisionnement et des niveaux de réserve insuffisants pour un
portefeuille de microcrédits. Des IMF réglementées peuvent donc être en accord avec ces
règlements tout en étant sous-provisionnées. Dans certains cas, il peut y avoir des avantages à
être sur-provisionné, afin de masquer des profits qui pourraient défavoriser l’accès aux
subsides de donateurs. D’un autre côté, en réduisant simplement les dotations aux provisions,
une IMF peut transformer une perte en profit pour un an ou deux.

3-Ratio de couverture de risque

 Calcule du Ratio de couverture de risque

Le ratio de Couverture de Risque se calcule en divisant les réserves pour créances douteuses
par l’encours des crédits présentant des échéances impayées de plus de 30 jours ajouté à
l’encours des crédits rééchelonnés.

Ratio couverture de risque= Réserves pour Créances Douteuses / (Encours des Crédits ayant
des Impayés excédant 30 jours + Encours des Crédits Rééchelonnés)

 Qu'indique-t-il ?

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Cette mesure montre le pourcentage du Portefeuille à Risque qui est couvert par les réserves
pour créances douteuses. Il donne une indication sur la manière dont est préparée une
institution pour affronter le pire scénario. Pour les institutions de microfinance, les réserves
pour créances douteuses représentent habituellement 80 à 120% du Portefeuille à Risque. Ces
niveaux sont bien plus élevés que ceux pratiqués par les banques commerciales. Dans une
certaine mesure, ces niveaux élevés reflètent une attitude qui pourrait se résumer à : «en
situation de doute, soyons conservateur ».

 Les points à surveiller

Alors qu’il est préférable de manière générale d’avoir un ratio de Couverture de Risque élevé,
certains cas justifient des ratios plus bas. Par exemple, quand la majorité des crédits d’un
portefeuille est couverte par des garanties, un ratio inférieur à 100% est habituel. Aussi, pour
les institutions réglementées, les autorités de contrôle et particulièrement les lois fiscales,
imposent des limites aux provisions.

Pour les institutions ayant des taux de couverture élevés (>200%), ces niveaux apparemment
élevés de réserves seraient une mesure pour se prémunir contre une baisse de la conjoncture
économique ou contre une faible performance du portefeuille. Un ratio de couverture de
risque élevé compense dans ce cas le fait que la forte croissance a tendance à « diluer » le
portefeuille à risque et l’institution se prépare de la sorte au jour où la croissance diminuera et
où le portefeuille à risque augmentera.

Le ratio de Couverture des Risques doit être analysé conjointement avec les indicateurs de
Portefeuille à Risque et de Pertes sur Créances, vu que ces trois mesures sont
interdépendantes. Les différents profils de risques peuvent avoir une valeur même identique
pour le ratio de Portefeuille à Risque. Un portefeuille ayant un PAR30 de 5% peut être un
portefeuille très risqué si celui-ci comporte une grande proportion d'arriérés sérieux, ou bien
être un portefeuille sain si les prêts sont quasi-certains d’être remboursés. Quant aux Pertes
sur Créances, elles réduisent le PAR d’un seul trait. Afin de bien appréhender le risque d’un
portefeuille, il est essentiel de vérifier si un bon niveau de Portefeuille à Risque – et donc un
taux de Couverture de Risque favorable - est le résultat d’une bonne sélection de clients ou
bien d’un excès de passages en perte.

4-Ratio de pertes sur créances

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 Calcul du Ratio de pertes sur créances

Le ratio de Pertes sur Créances est calculé en divisant le total des créances passées en pertes
sur la période par l’encours moyen du portefeuille brut de crédits.

Ratio de pertes sur créances = Créances Passées en Pertes / Encours Moyen du Portefeuille
Brut de Crédits

 Qu'indique-t-il ?

Cet indicateur représente simplement les prêts qu’une institution a décidé de rayer de sa
comptabilité en raison d’un doute important concernant leur remboursement. Le passage de
crédits en pertes est une écriture comptable qui évite que les actifs soient gonflés de manière
non représentative par des prêts qui ne pourront pas être récupérés. La passation en perte
affecte de manière identique le portefeuille brut des crédits et les réserves pour créances
douteuses. Ainsi, à moins que les réserves de provision ne soient insuffisantes, l’écriture
n’affectera pas la valeur totale des actifs, ni le portefeuille net des crédits, ni les charges ou le
revenu net. Le passage en perte d’un crédit ne signifie en aucune manière l’abandon des
efforts de l’institution pour récupérer sa créance ou l’obligation de remboursement du client.

 Quels sont les points à surveiller ?

Certaines institutions passent des créances en pertes de manière agressive afin de nettoyer leur
portefeuille. De ce fait, elles montrent un Portefeuille à Risque peu élevé, et c’est grâce au
ratio de Pertes sur Créances que l’analyste détectera que cette amélioration est plus pour
l’apparence que réelle. D’autres IMF, particulièrement les ONG, résistent à rayer de leurs
livres les crédits sérieusement en retard, estimant qu'elles poursuivent les efforts pour
récupérer ces crédits.

Les règles de passage en pertes varient largement parmi les IMF. Le ratio Pertes sur Créances
est dès lors mieux compris dans le contexte du Portefeuille à Risque d’une institution. En fait,
sa fonction principale est de servir comme indicateur de contrôle pour permettre de mieux
comprendre le Portefeuille à Risque.

Le tableau 5 fait la synthèse des formules de calcul des différents indicateurs de la qualité du
portefeuille de crédits.

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Tableau 5:Formules de calcul des indicateurs de la qualité du portefeuille de crédits


Indicateurs Formule de calcul
Portefeuille à Risque Portefeuille à Risque = Dotation aux Provisions pour Créances Douteuses /
Encours Moyen du Portefeuille Brut de Crédits
Ratio dotation aux Ratio dotation aux provisions = Dotation aux Provisions pour Créances
provisions Douteuses / Encours Moyen du Portefeuille Brut de Crédits
Ratio couverture de risque Ratio couverture de risque= Réserves pour Créances Douteuses / (Encours
des Crédits ayant des Impayés excédant 30 jours + Encours des Crédits
Rééchelonnés)
Ratio de pertes sur Ratio de pertes sur créances = Créances Passées en Pertes / Encours Moyen
créances du Portefeuille Brut de Crédits
Source : Conception personnelle

SECTION II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE


La présente étude est faite suivant une démarche hypothético-déductive. Cette démarche est
basée sur la fixation au départ d’un certain nombre d’hypothèses puis de vérifier si les
variables explicatives ont une influence significative sur la variable à expliquer afin de valider
ou infirmer les hypothèses. La méthodologie utilisée se résume en deux principales étapes:
collecte des données et analyse et interprétation des résultats.
Paragraphe 1 : Collecte des données
Elle s’est déroulée en trois (03) phases séquentielles à savoir :

A- Phase exploratoire
C’est la phase au cours de laquelle nous avons, par des observations et entretiens, identifié les
différents problèmes de notre unité de stage. Cette phase nous a permis de choisir notre thème
d’étude et de définir l’échantillon à enquêter.

B- Phase d'enquête fine


Elle constitue la phase de collecte des données primaires à l'aide du questionnaire et de guide
d’entretien. Les entretiens semi- structurés, structurés et non structurés caractérisent cette
phase.
 Entretiens semi-structurés

Il s'agit ici des discussions, des entretiens individuels afin de recueillir des informations au
moyen de notre questionnaire (annexe 3). Un guide d’entretien a été confectionné et adressé
aux agents de PEBCo-BETHESDA (annexe 2).

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 Entretiens structurés

Un échantillon de 50 clients ayant bénéficié d’au moins un crédit et de 10 agents de PEBCo-


BETHESDA a été enquêté. 75 % de nos enquêtés sont des hommes alors que 25% d’entre eux
sont des femmes. En termes de niveau d’instruction, la majeure partie de nos enquêtés ont un
niveau primaire ou sont analphabètes (62%) alors que ceux qui ont un niveau supérieur ont
occupé la plus petite proportion (13%).
C- Phase de documentation
C’est la phase de consultation des documents dans le but de collecter des informations
secondaires. Nous avons exploité des ouvrages, articles publiés, mémoires, thèses,
publications, rapports, études de cas, dans les centres de documentation notamment la
bibliothèque de l’Université de Parakou. Nous avons également fait recours à plusieurs sites
internet pour avoir des documents pouvant nous aider dans notre travail.
Paragraphe 2 : Traitement des données
À partir des synthèses sus mentionnées nous avons sélectionné les informations
indispensables. Ainsi, à partir de la triangulation des informations reçues de différents clients
et des agents de PEBCo-BETHESDA, nous avons fait ressortir les informations d'intérêt pour
le mémoire. L’analyse de ces informations nous a permis par ailleurs de catégoriser les clients
enquêtés et statuer sur la contribution de la gestion financière des ménages des clients au
remboursement des crédits.

Modèle et spécifications économétriques de recherche


Afin de parvenir aux résultats qui permettront d’atteindre les objectifs fixés et de vérifier les
hypothèses de recherche, il s’avère nécessaire de notre part de suivre une méthodologie
rigoureuse dans la démarche pour la collecte des informations et des données ainsi que pour
leur traitement. La méthodologie de la recherche est un instrument nécessaire dans l’exécution
de toute étude scientifique de recherche. Elle montre les démarches adoptées dans les travaux
réalisés, précise les outils de collecte des données ayant servi à l’étude ainsi que les
techniques utilisées pour leurs traitements.
Par ailleurs, à partir du cadre théorique et des travaux de Tchapnga (2018) ; Djeudja et Djoum
Kouomou (2019) ; Fossi et al. (2020) le modèle lié à la recherche se présente de la manière
suivante : les variables exogènes du risque de portefeuille de crédits octroyés aux ménages
ruraux peuvent être regroupées comme suit, à savoir : manque de planification stratégique des
ménages ruraux, manque de suivi de crédits octroyés aux ménages ruraux et mauvaise gestion
des fonds.
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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

Il découle de toutes ces discussions que le modèle empirique de modélisation des facteurs
déterminants le risque de portefeuille de crédits (Variable de type ordinal) à travers les
facteurs explicatifs s’écrit comme suit :

𝑅𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑑′𝑖𝑚𝑝𝑎𝑦é𝑠 = 𝛼𝑜 + ∑𝑛𝑖=1 𝛼𝑖 𝑋𝑖 + 𝜇 (1)


𝑅𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑑′𝑖𝑚𝑝𝑎𝑦é𝑠 = 𝛼0 + 𝛼1 𝑃𝐿𝐴𝑁𝑆𝑇𝑅𝐴 + 𝛼2 MSC + 𝛼3 𝑀𝐴𝑈𝐺𝐹𝐷𝑆
+ 𝜇 (2)

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
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Où 𝑅𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑑′𝑖𝑚𝑝𝑎𝑦é𝑠 est une variable métrique et désigne la variable proxy représentant le
risque de portefeuille de crédit dans l’institution de crédit BETHESDA. Avec Xi, les variables
explicatives ; 𝛼0 , le terme constant ; 𝛼𝑖 , les coefficients de la régression et 𝜇, le terme
d’erreur. La caractérisation des variables et leurs mesures sont consignées dans le tableau 1 ci-
dessous.

Tableau 1 : Opérationnalisation des variables


Variables Mesures
Variable dépendante : Risque d’impayés
Risque d’impayés Risque d’impayés est une variable métrique et désigne la variable expliquée de la
recherche. Elle est qualitative dichotomique, elle peut prendre 0 si non et 1 si oui
Variables indépendantes : facteurs de contingence organisationnelle et comportementale
Facteurs internes et externes de risque de portefeuille de crédit
Planification stratégique La planification stratégique consiste pour un ménage à planifier ses activités dans
des ménages ruraux le but de faire face aux exigences de l’institution de microfinance. Elle prendra 1
(PLANSTRA) si oui et 0 si non
Manque de suivi de Le manque de suivi consiste pour une entreprise financière à ne pas biens suivre
crédits octroyés aux les ménages ruraux dès qu’ils sont en possession du montant de prêt. Il est mesuré
ménages ruraux (MSC) par le nombre d’ordinateurs utilisés au sein du service comptable. Cette variable
peut prendra 1 si oui et 0 si non
Mauvaise gestion des Mauvaise gestion des fonds sur le risque d’impayés est une variable métrique
fonds sur le risque désignant l’affectation des emprunts de l’institution à d’autres fins du ménage
d’impayés (MAUGFDS) agricole.
FORM désigne la formation du ménage agricole pour une meilleure gestion des
Formation (FORM) crédits. Cette variable peut prendre 1 pour agents formés et 0 pour agents non
formés.
Meilleure qualité de MQLC. Désigne meilleure qualité de leadership du dirigeant de l’institution.
leadership du dirigeant Cette variable est dichotomique. Elle prend 1 si oui et 0 si non.
de l’institution (MQLC)

Source. Réalisé par les auteurs à partir de la littérature

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
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CHAPITRE 3 : Présentation des résultats, discussion et recommandations


Ce chapitre aborde la présentation des résultats, les analyses et recommandations
managériales

SECTION 1 : Présentation des résultats de recherche


Cette section aborde la présentation des résultats et ses analyses
Paragraphe 1 : Analyse du portefeuille de crédits
1.1. Encours en crédit et Montant des impayés à PEBCo-BETHESDA
L’évolution des encours en crédit ainsi que des montants des impayés sur les trois dernières
années (2018-2020) à PEBCo-BETHESDA est résumée sur la figure 3.

300000000 258454509

213526986 226470400
250000000
MONTANT (FCFA)

200000000

150000000

100000000 14916700
20971940
50000000 6067970

0
2018 2019 2020
ANNEE

Encours de crédit Montant en impayés

Figure 1 : Evolution des encours de crédit et du montant des impayés


Source : Enquête (2020)
L’analyse de la figure 3 révèle que les encours en crédit à PEBCo-BETHESDA ont été
progressifs de 2018 à 2020. Les encours en crédit étaient de 213.526.986 FCFA en 2018 alors
que ces encours sont passées jusqu’à 258.454.509 FCFA en 2020 après avoir passé à
226.470.400FCFA en 2019. En ce qui concerne le montant des impayés, il a évolué en dents
de scie sur les trois années considérées. Le montant des impayés le plus élevé (20.971.940
FCFA) est obtenu en 2019 alors que celui le plus faible (6.067.970 FCFA) est celui de 2018.
On retient que PEBCo-BETHESDA enregistre des millions d’impayé chaque année, ce qui
d’une manière ou d’une autre constitue une grande menace pour sa pérennité surtout sur un
marché de microfinance de plus en plus très compétitif.

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

1.2. Portefeuille à risque (PAR)


Le portefeuille à risque est la mesure la plus acceptée dans les institutions de microfinance. Il
permet au gestionnaire de mesurer la partie du portefeuille de crédit contaminée par les
impayés et présentant un risque de ne pas être remboursé. Les données relatives au
portefeuille à risque à PEBCo-BETHESDA permettent de constater que le portefeuille à
risque aussi bien à 30 jours, 90 jours qu’à 180 jours a évolué en dents scie sur les trois années
considérées dans la présente étude. Pour le portefeuille à risque à 30 jours, 2,96% en 2018 il a
considérablement augmenté en 2019 (9,31%) avant de rechuter à 5,86% en 2020. Il revient
notamment de constater que seul le PAR à 30 jours obtenus en 2018 est resté dans la norme
fixée par la BCEAO (PAR 30≤ 5%). En ce qui concerne l’encours souffrant de plus de 90
jours, en 2018, il était évalué à 2,59% alors qu’en 2019 il a atteint la valeur de 7,62% avant de
diminuer pour atteindre 5,83% en 2020. La BCEAO recommande par ailleurs un PAR
90≤3%), ce qui fait remarquer que depuis 2019, PEBCo-BETHESDA n’est plus dans la
norme fixée par la BCEAO. Les PAR à 180 jours à PEBCo-BETHESDA obtenus de 2018 à
2020 sont en dessus de la norme de 2% fixée par la BCEAO (figure 4).

10 9,31

8
PORTEFEUILLE A RISQUE (%)

7 5,86
7,62
6 5,83
5
5,31
4 2,96
3
2,59
2 2,79
2,25
1

0
2018 2019 2020
ANNEE

PAR à 30j PAR à 90j PAR à 180 j

Figure 2: Evolution des Portefeuilles à risque à PEBCo-BETHESDA


Source : Enquête de terrain (2020)

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

Paragraphe 2 : Caractéristiques socio-économiques et démographiques des enquêtés


2.2. Description de l’âge des enquêtés

Evolution de l'âge des enquêtés


16
14 15 15
12
10 12
8
6 8
4
2
0
25-35 35-45 45-50 50-60

Source : Enquête de terrain (2021)


Graphique 1 : Age des enquêtés ruraux
Le graphique 2 indique la répartition des enquêtés suivant l’âge. Il ressort de ce graphique 2,
que 8 agents enquêtés ruraux ont un âge compris entre 25 et 35 ans ; 15 agents enquêtés
ruraux ont un âge entre 35-45 an ; 15 autres ont un âge compris entre 45-50 ans et enfin 12
agents ont un âge compris entre 50 et 60 ans. En clair, les agents ruraux sont en majorité
jeunes et pourront de ce fait constituer un actif agricole efficace pour accroître le rendement
agricole et donc améliorer leur taux de remboursement de crédit.

1.1.3. Situation matrimoniale des enquêtés

Situation matrimoniale des enquêtés

Veuf 2

Divorcé 4

Marié 30

Célibatire 14

0 5 10 15 20 25 30 35

Source : Enquête de terrain, 2021


Graphique 2 : Situation matrimoniale des enquêtés des ménages ruraux

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

Le graphique 3 indique la situation matrimoniale des agents des ménages ruraux. Il ressort de
ce graphique 3, que 14 enquêtés sont célibataires, 30 enquêtés mariés et 2 veufs au sein des
ménages ruraux dans l’institution de microfinance BETHESDA. De plus, il ressort de nos
analyses statistiques que quatre agents sont divorcés. On peut dire qu’au sein de l’institution
de microfinance et particulièrement au sein des ménages ruraux la situation matrimoniale
diffère d’un agent à un autre.

2. Analyse de la multi colinéarité (Test de corrélation sur les variables exogènes


de recherche)
Avant la spécification et l’estimation du modèle par la technique d’ANOVA, une analyse
systématique des coefficients de corrélation partiels des variables explicatives a été réalisée
pour identifier les éventuels problèmes de multi colinéarité. Selon ce test le coefficient de
corrélation est inférieur à 0,8 pour l’ensemble des variables. Ainsi, il est espéré que les
estimations ne souffrent de problèmes de multi colinéarité. On peut donc estimer le modèle de
régression.
Tableau 3. Matrice de multi colinéarité
Caractéristiques PLANSTRA MSC MAUGFDS FORM MQLC
PLANSTRA 1
MSC -0.0279 1
MAUGFDS -0.1157 0.4414 1
FORM 0.0221 -0.2152 -0.4467 1
MQLC -0.2310 -0.0662 -0.0748 0.2171 1
Source : Enquête de terrain, 2021
3. Statistiques descriptives des variables de recherche
L’analyse descriptive des facteurs déterminants le risque de portefeuille de crédit octroyé aux
ménages ruraux se présente dans le tableau ci-dessous. Il ressort de ce tableau que, 50,5% des
enquêtés ont ressorti l’importance de la planification stratégique (selon les informations
recueillies les ménages ruraux qui planifient leurs activités, qui ont de la rigueur dans la
gestion de leurs activités agricoles améliorent leurs niveaux de remboursement plus que ceux
n’en font pas recours). Ainsi, (soit 50,5%) estiment que le fait de recourir à une bonne
planification stratégique est essentiel dans le processus de remboursement des crédits et donc
de réduction du risque d’impayés dans l’institution de microfinance BETHESDA.
En ce qui concerne la variable, manque de suivi de crédits ; 65% des enquêtés déclarent que
l’insuffisance des ménages ruraux ou de son manque entraine des risques de remboursement
et donc d’impayés dans l’institution de microfinance BETHESDA (selon les informations
reçues sur le terrain cette situation est due au manque de personnel, à une certaine confiance
mise sur les ménages ruraux).

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

Par rapport à la variable mauvaise gestion des fonds octroyés, 62% des enquêtés estiment que
la mauvaise gestion des fonds pourrait entraver la bonne marche des activités auxquelles sont
destinées le montant. Par ailleurs, les ménages ruraux seront dans l’incapacité de rembourser
convenablement.
Pour ce qui est de la variable formation et meilleure qualité de leadership du dirigeant de
l’institution, il ressort que respectivement 55% et 49,2% des ménages ruraux estiment que
créer la formation et une meilleure qualité de leadership améliorent le niveau de rendement
des enquêtés. En ce sens, qu’elles permettent aux ménages ruraux de comprendre les enjeux et
de relever les défis liés aux mécanismes de remboursement.
Tableau 4. Statistiques descriptives sur les variables de recherche

Noms des variables Code Fréquences relatives (%)


Variables qualitatives binaires
Planification stratégique des ménages PLANSTRA Oui = 50,5% Non = 49,5%
ruraux
Manque de suivi de crédits octroyés MSC Oui = 65% Non = 35%
aux ménages ruraux
Mauvaise gestion des fonds MAUGFDS Oui = 62% Non = 38%
Formation FORM Oui = 55% Non = 45%
Meilleure qualité de leadership du MQLC Oui = 49,2% Non = 46,6%
dirigeant de l’institution

Source. Enquête de terrain (2021)

4. Régression par la technique d’ANOVA

Les variables telles que planification stratégique des ménages ruraux ; manque de suivi de
crédits octroyés aux ménages ruraux ; mauvaise gestion des fonds ont une influence positive
et significative sur le risque d’impayés au sein de l’institution de microfinance BETHESDA.
En d’autres termes, toute augmentation de ces variables de recherche de 1% ont tendance à
augmenter le risque d’impayés respectivement de 81.5901700% ; 22.2925000% ;
46.3920097%. Par ailleurs, les variables formation, meilleure qualité de leadership du
dirigeant n’influencent pas la décision de remboursement.
Tableau 5. Récapitulatif des résultats de régression par la technique d’ANOVA
Variables Coefficient Erreurs standard z P>z
robustes
PLANSTRA 81.5901700 25.576855 3.19 0.0022
MSC 22.2925000 5.1365207 4.34 0.0071
MAUGFDS 46.3920097 12.338300 3.76 0.0031
FORM 15.0773897 9.6649934 1.56 0.0177
MQLC 0.51310744 1.3502874 0.38 0.5410
Pseudo R2 0.6776

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DE PEBCo-BETHESDA

Nombre d'observations 50

Source. Enquête de terrain (2021)

*** significatif au seuil de 1% (p< 0,01) ; ** significatif au seuil de 5% (p< 0,05) ; * significatif au seuil de 10%
(p<0,10).

Section 2 : Validation des hypothèses et recommandations


Paragraphe 1 : Validation des hypothèses
H1 : Le manque de planification stratégique des ménages ruraux explique le risque d’impayés
dans l’institution PEBCo-BETHESDA. D’après le test régression par la technique d’ANOVA
il ressort que la variable manque de planification stratégique des ménages ruraux a une
influence positive et significative sur le risque d’impayés. D’où cette hypothèse est vérifiée.

H2 : Le manque de suivi de crédits octroyés aux ménages ruraux détermine le risque


d’impayés dans l’institution PEBCo-BETHESDA. D’après le test régression par la technique
d’ANOVA il ressort que la variable manque de suivi de crédits octroyés aux ménages ruraux
a une influence positive et significative sur le risque d’impayés. D’où cette hypothèse est
vérifiée.

H3 : La mauvaise gestion des fonds influence le risque d’impayés dans l’institution PEBCo-
BETHESDA. D’après le test régression par la technique d’ANOVA il ressort que la variable
mauvaise gestion des fonds a une influence positive et significative sur le risque d’impayés.
D’où cette hypothèse est vérifiée.

Paragraphe 2 : Recommandations et limites


2.1. Recommandations
L’amélioration des aptitudes à la gestion financière des ménages ruraux passera par
l’amélioration de leurs aptitudes à l’analyse, à la planification et à tenir des comptes.

A- Amélioration des aptitudes à l’analyse des ménages ruraux


Pour améliorer sa condition, il faut faire le point de sa situation actuelle et avoir une idée
précise de ce que l’on voudrait atteindre. Il faut ensuite déterminer comment y parvenir et
s’assurer de l’appui de sa famille et de ses amis dans la poursuite de cet objectif. On a besoin
de faits et d’informations sur sa situation actuelle. On peut ensuite avoir besoin de déterminer
quelles sont les causes d’un problème éventuel et si une activité actuelle n’est pas source de
perte d’argent. Il peut s’avérer nécessaire d’examiner de près sa base de ressources ou

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DE PEBCo-BETHESDA

d’analyser d’autres possibilités de marché, et d’évaluer ses éléments de force et de faiblesse,


ainsi que les possibilités de faire quelque chose de nouveau.

Pour pouvoir effectuer une analyse convenable, il faut disposer d’informations sur la situation
actuelle. Très peu de familles rurales disposent d’informations écrites sur leurs activités et ce,
en raison en partie de problèmes d’analphabétisme et en partie parce qu’il n’est pas d’usage
de tenir d’écritures. Cependant, il y a des moyens d’inciter les gens à l’analyse en utilisant des
techniques visuelles et des méthodes participatives qui leur donnent l’assurance qu’ils restent
maîtres du processus.

Par exemple, on peut utiliser un calendrier saisonnier pour examiner l’évolution des revenus
et des dépenses dans le temps sans avoir à recourir à l’usage de chiffres et de mots. On peut
utiliser des symboles pour certains éléments de revenus et de dépenses, et des graines (de
maïs, haricots, sorgho, etc.) pour représenter des sommes d’argent.

B- Amélioration des aptitudes à la planification des ménages ruraux


Pour améliorer la gestion financière des ménages ruraux, il est aussi impératif de leur donner
des outils adéquats pour améliorer leurs aptitudes à la planification aussi bien de leurs
dépenses que de leurs revenus. L’amélioration des aptitudes à la planification des ménages
ruraux peut se faire à travers des formations spéciales pendant lesquelles les formateurs vont
faire découvrir aux ménages ruraux les avantages de la planification de leurs revenus ainsi de
leurs dépenses. Cela pourrait être fait en utilisant des outils de l’Evaluation rurale
participative, incluant donc le fait que les ruraux sont pour la plupart des analphabètes.

C- Amélioration des aptitudes à tenir des comptes des ménages ruraux


Il est nécessaire d’inscrire les recettes et les dépenses afin de bien suivre les mouvements
(entrées et sorties) de fonds dans le ménage. La tenir d’écriture est perçu par beaucoup de
personne comme impossible pour les ménages ruraux vue que la majeure partie des
populations rurales est analphabète. Néanmoins, plusieurs méthodes simples ont été mises au
point pour permettre aux gens de tenir les comptes de leurs transactions monétaires, même
s’ils ne savent pas lire. Ces méthodes sont basées sur l’établissement de livre de compte à
l’endroit des populations rurales. Ces livres de compte comportent des symboles en lieu et
place des chiffres. Des symboles auxquels les ménages ruraux seront habitués à travers des
enseignements spéciaux. Il est vrai qu’il faut une certaine auto-discipline et la volonté de tenir
ces comptes régulièrement, les intéressés doivent être motivés par le désir d’améliorer leur
niveau de revenu. Dans le livre “Simple Book-keeping and Business Management Skills”, on

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DE PEBCo-BETHESDA

peut trouver des modèles de livre de compte simple d’utilisation à l’endroit des ménages
ruraux surtout analphabètes.

D. A l’endroit de PEBCo-BETHESDA
Pour améliorer les aptitudes à la gestion financière des ménages ruraux, PEBCo-BETHESDA
pourrait :

-Améliorer la compréhension du personnel de PEBCo-BETHESDA à l’égard de la gestion


monétaire des familles rurales. Cela passera par l’organisation des stages de formation de
personnel comprenant des exercices sur le terrain et des entretiens avec les familles rurales

- Développer les compétences du personnel en communication et en animation, afin


d’améliorer son aptitude à travailler avec les familles rurales à travers la dispensation de
formation en Evaluation rurale participative (Participatory Rural Appraisal).PEBCo-
BETHESDA pourrait également donner à son personnel des directives sur l’utilisation des
techniques visuelles pour expliquer les questions d’argent.

-Préparer des brochures simples sur les techniques de gestion. Ces brochures seront
distribuées à travers les services de vulgarisation, les projets et les ONG locales.

-Promouvoir la sensibilité aux questions financières dans le cadre de l’éducation scolaire. Il


s’agira de distribuer des prospectus à la portée des enfants et de promouvoir les programmes
d’épargne dans les écoles.

-Promouvoir le développement des stages de formation en gestion d’entreprise des


populations rurales. PEBCo-BETHESDA peut par exemple participer à la conception de
matériels didactiques de gestion financière et encourager les stagiaires ayant terminés leur
stage avec succès à devenir clients de l’institution.

- Utiliser les procédures participatives pour les demandes de prêt à PEBCo-BETHESDA. Il


s’agira de concevoir des méthodes de demande de prêt comprenant des rudiments d’analyse
financière et d’établissement de budget. Le personnel chargé de l’octroi de prêt va utiliser des
méthodes participatives pour remplir les formulaires et expliquer les analyses aux clients.

-Evaluer des méthodes d’évaluation des prêts susceptibles de convenir aux ménages ruraux. Il
s’agira d’inclure l’ensemble de l’économie du ménage dans le budget, déterminer le montant
des prêts et leurs calendriers de remboursement sur la base des budgets de trésorerie.

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

- Utiliser les réunions de suivi avec les clients pour les encourager à adopter les principes du
contrôle budgétaire. PEBCo-BETHESDA doit s’assurer que des copies des plans financiers
qui font partie des dossiers de prêt sont distribués aux clients pour leur permettre de les
consulter à l’avenir. L’institution pourrait également fournir des conseils sur la tenue des
comptes financiers et fournir également aux clients des formulaires pour l’établissement d’un
budget et de comparaisons.

E. A l’endroit du Gouvernement béninois.


L’amélioration des aptitudes à la gestion financière des ménages ruraux est une affaire qui
interpelle également l’Etat. Ainsi nous proposons à l’état de :

-Faire en sorte que tout enseignement du langage et des mathématiques dans les écoles
primaires rurales utilise des exemples ayant un rapport avec la vie des élèves et traite de la
gestion d’entreprise et de la gestion monétaire

-Rechercher les occasions d’inculquer aux enfants des écoles un comportement responsable à
l’égard de l’épargne et de la planification financière

-Instaurer l’initiation à la microentreprise et à la gestion financière comme disciplines dans les


établissements primaires, professionnels et supérieurs.

-S’assurer que le personnel de vulgarisation agricole est compétent en ce qui concerne les
techniques de gestion agricole et financière et les moyens d’aider les familles rurales à
améliorer leur gestion financière, notamment par l’utilisation des méthodes d’Evaluation
rurale participative.

- Promouvoir la coopération et le partage d’informations entre les institutions financières, les


organisations de développement et les administrations publiques pour le développement des
aptitudes à la gestion financière.

2.2. Difficultés et limites de l’étude


Nous avons fait face à plusieurs difficultés lors de la conduite de la présente étude. La
majeure partie des difficultés se situent dans la collecte des données. Comme la plupart des
institutions de microfinance, PEBCo-BETHESDA a montré une grande réticence et une
méfiance dans le partage des données relatives à ses performances. L’indisponibilité des
clients constituent également l’une des difficultés auxquelles nous avons fait face, ce qui a
entrainé un retard dans la collecte des informations.

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ANALYSE DU RISQUE DE PORTEFEUILLE CREDITS OCTROYES AUX MENAGES RURAUX DANS LES SFD : CAS
DE PEBCo-BETHESDA

Nous avons tout de même pu trouver des solutions pour contourner toutes ces difficultés et
produire le présent document.

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DE PEBCo-BETHESDA

CONCLUSION GENERALE
La présente étude vise à analyser les déterminants du risque de portefeuille de crédits octroyés
aux ménages ruraux dans l’institution PEBCo-BETHESDA. Un échantillon de 50 clients
ayant bénéficié d’au moins un crédit et de 10 agents de PEBCo-BETHESDA a été enquêté.
Au terme de la régression sous la technique ANOVA il ressort que les variables telles que
planification stratégique des ménages ruraux ; manque de suivi de crédits octroyés aux
ménages ruraux ; mauvaise gestion des fonds ont une influence positive et significative sur le
risque d’impayés au sein de l’institution de microfinance BETHESDA. En d’autres termes,
toute augmentation de ces variables de recherche de 1% ont tendance à augmenter le risque
d’impayés respectivement de 81.5901700% ; 22.2925000% ; 46.3920097%. Par ailleurs, les
variables formation, meilleure qualité de leadership du dirigeant n’influencent pas la décision
de remboursement. Par ailleurs, PEBCo-BETHESDA est l’une des institutions de
microfinance qui participe activement à l’épanouissement d’une grande partie de la
population béninoise surtout celle n’ayant pas accès aux services bancaires. Cette institution
est confrontée à des cas d’impayés qui constituent un frein pour la bonne marche de ses
activités. Toute situation qui est liée en partie à la mauvaise gestion financière au sein des
ménages ruraux bénéficiaires des crédits. La présente étude a proposition des solutions
pouvant permettre d’améliorer la gestion financière des ménages ruraux notamment à travers
l’amélioration des aptitudes des clients ruraux à l’analyse, à la planification et à la tenue de
compte. Un ensemble de solutions qui interpelle les responsabilités des clients mais également
de PEBCo-BETHESDA ainsi que de l’Etat béninois. La reconnaissance des clients de la
possibilité qu’une meilleure gestion de leurs finances pourrait leur permettre d’éviter les
impayés constitue un bon point de départ pour la résolution du problème d’impayés au sein de
PEBCo-BETHESDA.

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ANNEXES
Annexe 1: Organigramme de la PEBCo-BETHESDA

Assemblée générale

Conseil d’administration

Auditeur externe
DIRECTION

Contrôleur gestion et projets

Secrétaire administratif chargé des


ressources humaines Auditeur interne

Service marketing Service informatique et Service juridique et Service comptable et Service appui conseil et
et mobilisation statistique contentieux finance renforcement des capacités

Agence Agence Agence Agence Agence Agence Agence Agence Agence Agence
centrale Yénawa Tankpè Porto-Novo Parakou Godomey gare Cococodji Bohicon N’Dali Natitingou

x
ANALYSE DE L’IMPACT DE LA GESTION FINANCIERE DES MENAGES RURAUX DANS LE
REMBOURSEMENT DES CREDITS DANS LES SFD : CAS DE PEBCo-BETHESSDA

ANNEXE 2 : GUIDE D’ENTRETIEN

GUIDE D’ENTRETIEN (Personnel PEBCo- BETHESDA)


1) Depuis quand la PEBCo-BETHESDA a démarré ses activités ?
2) Faites nous part des activités du PEBCo- BETHESDA.
3) Quelles sont les principales raisons qui amènent les sociétaires à épargner ?
4) Quels sont selon vous les motifs du crédit ?
5) Quelles sont les principales activités que vous financez ?
6) Combien de temps dure l’étude d’un dossier de crédit ?
7) Pensez-vous que les informations fournies par les demandeurs de crédit lors de vos
entretiens sont fiables ?
8) Quelles sont les difficultés que vous rencontrez lors du montage et de l’étude d’un dossier
de crédit ?
9) Demandez-vous au client demandeur de crédit des informations sur la gestion financière de
son ménage ?
10) Quelles sont les difficultés que vous rencontrez sur le terrain lors des recouvrements des
créances ?
11) Votre agence connait- elle des situations où les bénéficiaires du crédit ne remboursent pas
à l’échéance, remboursent avec retard, ou ne remboursent pas du tout ?
12) Quelles peuvent êtres selon vous les causes pour lesquelles les débiteurs ne veulent pas
rembourser leur crédit ?
13) Que faites-vous lorsque le bénéficiaire du crédit ne rembourse pas ?

xi
ANALYSE DE L’IMPACT DE LA GESTION FINANCIERE DES MENAGES RURAUX DANS LE
REMBOURSEMENT DES CREDITS DANS LES SFD : CAS DE PEBCo-BETHESSDA

ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE

Questionnaire (Client)
Date de l’enquête : ……/……/……/ N° Fiche :
I-Informations générales sur le Client
Département:……………. Commune :…..………………….
Arrond. :……………
Nom du Client :……… Prénoms :………………………..
Age :……………………… Sexe : M F
Profession : N° Téléphone :………. …………
Niveau d’instruction : Aucun Primaire
Secondaire Supérieur
Situation matrimoniale : Célibataire Marié(e)

II-Informations sur la gestion financière du ménage


1) Quelles sont vos sources de revenus ?
2) Comment gérez-vous les revenus de votre ménage ?
3) Avez-vous établi un budget ? Si oui, qui le fait et sur quelle base ?
4) Est-ce que vous planifiez les dépenses de votre ménage ?

II-Informations sur l’obtention de Crédit et sa gestion


5) Combien de fois avez-vous demandé du crédit ?
6) Combien de fois avez-vous bénéficié ?
7) Quelles sont les conditions que vous avez remplies avant d’avoir le crédit ?
8) Comment trouvez-vous ces conditions ?
9) Que pensez-vous du montant des crédits dont vous bénéficiez ?
10) Comment trouvez-vous le délai de remboursement des crédits ?
11) Dans votre ménage, qui décide de la gestion du crédit obtenu ?
12) Pourquoi cette personne ?
13) Faites-vous une planification de l’utilisation du crédit ?
a- En cas de planification de l’utilisation du crédit

-Si oui, quand est-ce que vous faites cette planification (Avant ou après l’obtention du
crédit) ?

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ANALYSE DE L’IMPACT DE LA GESTION FINANCIERE DES MENAGES RURAUX DANS LE
REMBOURSEMENT DES CREDITS DANS LES SFD : CAS DE PEBCo-BETHESSDA

-Qui fait cette planification ?


-Est-ce que vous respectez la planification que vous avez faite (Partiellement, totalement ou
pas du tout) ?
-Si non, pourquoi ?
b- En cas de non planification de l’utilisation du crédit

-Pourquoi ne planifiez-vous pas l’utilisation du crédit ?


-Comment faites-vous alors l’utilisation du crédit ?
-Pensez-vous que vous feriez une meilleure utilisation de votre crédit si vous aviez fait une
planification ?
14) Vous est-il arrivé de ne pas pouvoir rembourser votre crédit à l’échéance (remboursement
tardif ou pas du tout de remboursement) ?
-Si oui, quelles ont été les raisons de ce non remboursement ?
-Comment avez-vous procédé alors dans une telle situation ?
-Quelles a été la réaction de la microfinance ?
15) Quelles sont selon vous les solutions possibles pour éviter le non-remboursement des
crédits à l’échéance ?

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ANALYSE DE L’IMPACT DE LA GESTION FINANCIERE DES MENAGES RURAUX DANS LE
REMBOURSEMENT DES CREDITS DANS LES SFD : CAS DE PEBCo-BETHESSDA

TABLE DES MATIERES


AVERTISSEMENT .................................................................................................................... i
DEDICACE ................................................................................................................................ ii
REMERCIEMENTS ................................................................................................................. iii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ............................................................................ iv
LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................... v
LISTE DES FIGURES .............................................................................................................. vi
SOMMAIRE ............................................................................................................................ vii
ABSTRACT ............................................................................................................................ viii
INTRODUCTION GENERALE................................................................................................ 1
CHAPITRE PREMIER : CADRE INSTITUTIONNEL DE L’ETUDE ................................... 3
SECTION : PRESENTATION DE PEBCo-BETHESDA .................................................... 3
Paragraphe 1 : Historique, Vision et mission de PEBCo-BETHESDA............................. 3
Paragraphe 2 : Activités et cadre environnemental de PEBCo -BETHESDA.................... 5
Paragraphe 3 : Structure organisationnelle de PEBCo-BETHESDA .............................. 10
CHAPITRE DEUXIEME : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE .......................................................................................................................... 14
SECTION I : CADRE THEORIQUE .................................................................................. 14
Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de recherche ....................................................... 14
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de recherche ........................................................ 15
Paragraphe 4 : Revue de littérature ................................................................................... 20
SECTION II : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ....................................................... 32
Paragraphe 1 : Collecte des données ................................................................................. 32
Paragraphe 2 : Traitement des données ............................................................................ 33
CHAPITRE 3 : Présentation des résultats, discussion et recommandations ............................ 36
SECTION 1 : Présentation des résultats de recherche.......................................................... 36
Paragraphe 1 : Analyse du portefeuille de crédits............................................................. 36
Paragraphe 2 : Caractéristiques socio-économiques et démographiques des enquêtés .... 38
Paragraphe 2 : Recommandations et limites ..................................................................... 41
D. A l’endroit de PEBCo-BETHESDA ............................................................................ 43
2.2. Difficultés et limites de l’étude .................................................................................. 44
CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 46
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 47
ANNEXES ................................................................................................................................. x
TABLE DES MATIERES ...................................................................................................... xiv

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ANALYSE DE L’IMPACT DE LA GESTION FINANCIERE DES MENAGES RURAUX DANS LE
REMBOURSEMENT DES CREDITS DANS LES SFD : CAS DE PEBCo-BETHESSDA

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