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Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion

LICENCE PROFESSIONNELLE EN
CESAG PROFESSIONNEL TECHNIQUES COMPTABLES ET
EDUCATION FINANCIERES

ANNEE ACADEMIQUE
(2018-2019)

RAPPORT DE STAGE

PROCESSUS DE REFINANCEMENT
D’UNE BANQUE : CAS DE LA
SONIBANK NIGER

Présenté par : Dirigé par :


YACOUBA SANI KARIMA MONSIEUR YACOUBA ALI

Directeur du Département Crédit

NOVEMBRE 2019

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

DEDICACE

Je dédie ce rapport à :

Mon père et ma mère, qui peuvent être fiers et trouver ici le résultat de longues années
de sacrifices et de privations pour m’aider à avancer dans la vie. Puisse Dieu fasse en
sorte que ce travail porte son fruit ; merci pour les valeurs nobles, l’éducation et le
soutien permanent venus de vous.

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AVANT-PROPOS

Tout parcours scientifique ; dès l'école maternelle jusqu'au seuil de l'université doit être
approuvé par un travail de fin d'études afin d'obtenir le titre de licence. Et le travail de
fin de cycle est celui auquel nous nous heurtons bien avant l'aboutissement final. Il est
cette avant dernière preuve de nos acquis académiques qui nous confèrent le titre de
gradué.

C'est avec un sentiment de bonheur que nous sommes arrivés au bout de l'élaboration
de notre travail de fin de cycle réalisé après un temps fort de sacrifices tant sur le plan
intellectuel, moral que financier.

La vie ici-bas dit-on, ne se réalise pas en un jour et sans le concours des autres ; comme
qui dirait « un seul doigt ne peut pas nettoyer la figure, il faut le concours des quatre
autres pour former une main afin de nettoyer la figure ».

Bref, dans la vie on a toujours besoin des autres grands ou petits afin de réaliser une
performance quelconque. Le succès de cette performance dépend de la manière dont
chacun contribue à sa réalisation.

C'est par une haute gratitude et reconnaissance que nous adressons à travers ces écrits
nos vifs remerciements à tous ceux qui ; de loin ou de près nous ont soutenu jusqu'à ce
stade.

Au vu de tout ce qui précède, nous rendons primordialement gloire à l'Eternel Dieu,


pour la grâce et la miséricorde à nous accorder tout au long de notre vie.

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REMERCIEMENTS

Je tiens à exprimer toute ma gratitude à :

✓ Monsieur Directeur du crédit, Yacouba Ali pour son dévouement et son soutien
dans la réalisation de ce rapport de stage ;
✓ Monsieur Moussa Maazou, analyste crédit de la SONIBANK ;
✓ tout le personnel de la SONIBANK pour l'excellent accueil qui nous a été
réservé et pour leur disponibilité ;
✓ la famille ABACHE SANI ;
✓ tous mes condisciples pour l'amitié et le soutien qu'ils m'ont témoignés tout au
long de cette formation ;
✓ le corps professoral du CESAG pour la bonne qualité de son enseignement ;
✓ tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail.

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LISTE DE SIGLES ABREVIATIONS

BAD : Banque Africaine de Développement

BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de Ouest

BDRN : Banque Publique de Développement de la République du Niger

BEI : Banque Européenne d'Investissement

BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement

PME : Petites et Moyennes Entreprises

SONIBANK : Société Nigérienne de Banque

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine

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Liste des tableaux et figures

Schéma 1 : Processus d’emprunt sur le marché interbancaire ..................................... 16


Schéma 2 : processus de soumission au guichet hebdomadaire .................................... 18
Tableau : Le ratio de liquidité à court terme ................................................................. 28

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SOMMAIRE

DEDICACE............................................................................................................................... i
AVANT-PROPOS ....................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS ...............................................................................................................iii
LISTE DE SIGLES ABREVIATIONS ................................................................................. iv
Liste des tableaux et schémas ..................................................................................................v
SOMMAIRE ............................................................................................................................ vi
Introduction générale ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Première partie : cadre théorique et démarche de l’étude. ................................................. 3
Chapitre 1 : cadre règlementations de l’activité bancaires ................................................. 4
Chapitre 2 : Présentation du cadre d’étude : de la SONIBANK ...................................... 10
Deuxième partie : Cadre pratique de l’Etude ..................................................................... 15
Chapitre 3 : Description du processus de refinancement bancaire de la SONIBANK et
des missions réalisées............................................................................................................. 16
Chapitre 4 : Analyses critiques et recommandations ......................................................... 27
Conclusion générale .............................................................................................................. 31
Bibliographie.......................................................................................................................... 33
Webographie .......................................................................................................................... 33
Annexe .................................................................................................................................... 34

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Introduction générale

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Dans le système de développement économique, tant au plan national qu’à


l’international, la banque joue un rôle prépondérant et primordial d’intermédiation
financière qui consiste à collecter des fonds auprès des agents économique en surplus
de liquidité et de distribuer du crédit à ceux qui sont dans le besoin de financement,
notamment en termes d’investissement, d’exploitation ou même de consommation. Il
est à préciser au passage que le mot crédit vient du latin « creditum », qui est le participe
passé du verbe << credere >>, signifiant croire, confier (Edouard, Collège Armurier –
Michel,2010). En effet, la distribution du crédit aux agents économique par les banques
secondaires se traduit par une opération de créations monétaire qui consiste à alimenter
les comptes de dépôt du client qui en utilisera pour le besoin de fonctionnement de ses
activités en vue de créer un effet de levier et accroitre sa rentabilité ou son rendement.
Au paravent, la distribution du crédit dans l’espace de l’UMOA était encadrée par la
Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Mais avec la privatisation
des grandes banques de développement et la poursuite de la libéralisation des
économies de l’espace monétaire en question, les autorités de tutelle (Ministères des
finances, BCEAO, Commission bancaire) ont poursuivi les reformes pour permettre
aux banques de prendre l’initiative d’analyser les risques, Arnaud et Ivan (2010) et
d’accorder les crédits nécessaires aux agents économiques. Mais d’en rendre compte à
travers des états périodiques mis en place, pour le besoin de contrôle et de prononciation
éventuelle de sanctions disciplinaires pécuniaires, administratives voir pénales en cas
de non-respect de loi bancaire ou de la règlementation en vigueur.

Ce principe d’encadrement de l’activité bancaire vient brider les banques dans leur
course à la distribution du crédit, notamment à travers les différents ratios prudentiels
édictés par le régulateur, dont le ratio de transformation ou de liquidité à moyen et long
terme qui correspond de nos jours au rapport entre les ressources longues et le total des
actifs à moyen et long terme, ce ratio est de l’ordre de 50%.

Or pour participer convenablement au développement du tissu économique, les banques


doivent accompagner les PME dans la réalisation de leurs projets d’investissement en
vue de répondre au mieux à la demande des consommateurs. Pour concilier ses
exigences réglementaires et celles du marché et poursuivre leur mission de distribution
de crédit dans les meilleures conditions, les banques sont tenues d’utiliser le mécanisme
de refinancement sur le marché afin de disposer des fonds nécessaires à la couverture

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de ses besoins en ressources à court, moyen et long terme. Tout ce qui précède nous
fera retenir les questions principales de recherche suivante :

Quelles sont les bases du refinancement des établissements de crédit dans l'espace
UEMOA notamment la SONIBANK ?

Quelles sont les conditions optimales de refinancement de la SONIBANK ?

L’objectif de ce travail sera de décrire les bases du refinancement de la SONIBANK et


le second la preuve de l'existence d'une possibilité de refinancement de la SONIBANK.

Pour répondre aux interrogations de notre problématique nous allons émettre les
hypothèses suivantes :

Le refinancement par le marché monétaire revient moins couteux à la SONIBANK.

La SONIBANK a besoin de se refinancer auprès de la BCEAO pour répondre


efficacement aux préoccupations d'ordre économique.

Les grandes institutions financières internationales constituent une meilleure source de


refinancement pour la SONIBANK.

Pour atteindre notre objectif et développer au mieux nos objectifs, nous avons choisi
d’articuler notre travail sur deux grandes parties :

- Premièrement, nous aurons le cadre théorique ; qui portera sur les fondements
théoriques ainsi que la méthodologie et une brève présentation de l’entité. Cela nous
servira de base afin d’établir au mieux l’analyse de l’entreprise.

- Deuxièmement la seconde partie portera sur le cadre pratique de l’étude ; c’est


ainsi que nous aurons premièrement une description de la pratique du métier et des
tâches que nous avons eu à effectuer dans l’entreprise et deuxièmement, une analyse de
cette pratique ainsi que des recommandations du fait de la précédente analyse.

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Première partie : cadre théorique et


démarche de l’étude.

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Chapitre I : cadre règlementations de l’activité bancaires

Dans ce chapitre, nous présentons les fondements théoriques et méthodologiques qui


ont guidé notre démarche pendant l'étude. Pour arriver à ces éléments, nous allons
étudier successivement les dispositions règlementaires qui régissent le fonctionnement
d’une banque et la présentation de l’entreprise d’accueil.

1.1. Disposition règlementaire aux banques

Le Conseil des Ministres de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) a arrêté au


cours de sa session du 17 juin 1999, de nouvelles règles prudentielles applicables aux
banques et établissements financiers, conformément aux dispositions du 4e alinéa de
l'article 22 du Traité du 14 novembre 1973 instituant I'UMOA, et du 6e alinéa de
l'article 38 des Statuts de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest annexés
audit traité

Compte tenu de la nécessaire protection des déposants et de l'importance du système


bancaire dans le financement de l'économie, l'exercice de la profession est soumis à
l'obtention préalable d'un agrément. Ainsi, nul ne peut, sans avoir été préalablement
agréé, exercer les activités de banque ou d'établissement financier.

1.1.1. Capital social et Réserves spéciales

Le conseil de Ministre de l’Union a décidé en session ordinaire du 17 septembre 2007,


de relever le capital social minimum applicable aux banques de l’UEMOA à 10
milliards.

Le capital social doit être intégralement libéré au jour de l'agrément de l'établissement


de crédit à concurrence du montant minimal exigé dans la décision d'agrément. Le
capital libéré doit rester à tout moment employé dans les Etats membres de l'UMOA.

Les établissements de crédit, dotés de la personnalité morale, sont tenus de constituer


une réserve spéciale, incluant toute réserve légale éventuellement exigée par les lois et
règlements en vigueur, alimentée par un prélèvement annuel sur les bénéfices nets
réalisés, après imputation d'un éventuel report à nouveau déficitaire. Le montant de ce
prélèvement est fixé par une instruction de la Banque Centrale.

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La réserve spéciale peut servir à l'apurement des pertes, à condition que toutes les autres
réserves disponibles soient préalablement utilisées

1.1.2. Règlementation comptable

Avant le 30 juin de l'année suivante, les banques doivent communiquer à la Banque


Centrale et à la Commission Bancaire, leurs comptes annuels, dans les délais et
conditions prescrits par la Banque Centrale.

Ces comptes doivent être certifiés réguliers et sincères par un ou plusieurs commissaire
(s) aux comptes, choisis sur la liste des commissaires aux comptes agréés par la Cour
d'appel ou tout autre organisme habilité en tenant lieu. Le choix du Commissaire aux
comptes est soumis à l'approbation de la Commission Bancaire.

Les banques doivent désigner au moins deux commissaires aux comptes et deux
suppléants, ainsi que les établissements financiers à caractère bancaire faisant
publiquement appel à l'épargne.

Les commissaires aux comptes, nommés par l'assemblée générale ordinaire, disposent
d'un mandat de trois (3) ans. Leur mandat est renouvelable.

Les comptes annuels de chaque établissement de crédit sont publiés au Journal Officiel
(de l'Etat concerné), à la diligence de la Banque Centrale. Les frais de cette publication
sont à la charge de l’établissement de crédit.

1.2. Processus de refinancement

1.2.1. Définition

Banque : le Dictionnaire de l'Economie Encyclopaedia universalis (2007) définit une


banque comme est un intermédiaire financier qui gère les dépôts, et collecte l’épargne
des clients, accorde des prêts, et offre des services financiers. Elle effectue cette activité
en général grâce à un réseau d’agence bancaire. Cette institution financière doit être
agrémentée par l’institution monétaire (la banque centrale) ; en générale la banque doit
disposer de deux agréments un agrément pour les opérations en franc cfa, et un autre
pour les opérations de commerce extérieur.

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Le refinancement bancaire : c’est une opération financière qui permet aux banques
de remplacer les ressources financières utilisées par de nouvelles ressources en
provenance de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest.

Il s’agit pour la banque d’avoir de nouvelles ressources financières, quand celles-ci sont
épuisées pour distribuer à nouveau des crédits aux demandeurs ou alors de refinancer
ses dettes : rembourser les dettes actuelles et les remplacer par de nouvelles obtenues
dans des conditions plus avantageuses, comme pour les particuliers lors d’un rachat de
crédit.

1.2.2. Justificatifs du refinancement des banques par la Banque Centrale

BCEAO, à travers sa mission de mise en œuvre de la politique monétaire afin d'assurer


la stabilité des prix, s'appuie sur des mécanismes lui permettant de refinancer les
banques. A cet effet, l'institut d'émission peut décider d'augmenter ou de diminuer
certains de ses taux d'intérêt. Plusieurs instruments sont à sa disposition : les opérations
de « open market », les facilités permanentes et les réserves obligatoires. A travers ces
opérations, les banques primaires viennent se refinancer dans le but de faire face à leurs
besoins ponctuels de trésorerie (Gradé Momèle KIPRE, 2014 : 203).

1.2.3. Processus de refinancement des banques dans l’espace UEMOA

Le mécanisme de refinancement utilisé par les banques classiques de l'Union repose sur
les dispositions de la Décision NO397/12/2010 du 6 décembre 2010 de la BCEAO
portant règles, instruments et procédures de mise en œuvre de la politique monnaie et
du crédit de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest. Cette décision a été
complétée et modifiée par la décision 11024/2013/CPM du 09/12/13 de la BCEAO,
relative aux modalités de son intervention dans le cadre de la conduite de la politique
monétaire (BCEAO 2016 : 5).

1.2.4. Conditions d’admissibilité

L'article 46 de la Décision NO-397/12/2010 susvisée, précise les conditions


d'admissibilité au guichet de refinancement de la Banque Centrale. En effet, il dispose
que « pour être admissibles au portefeuille de la BCEAO, les titres doivent être revêtus
de deux (2) signatures notoirement solvables, à savoir celle de l'émetteur et celle du

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cédant. [...I. La qualité de la signature de l'établissement de crédit émetteur ou de


l'intervenant éligible s'apprécie au regard des ratios de solvabilité du dispositif
prudentiel ».

La solvabilité des établissements de crédit pourrait être appréciée par la Banque


Centrale en considérant trois (3) principales normes l en l'occurrence, la règle de
représentation du capital social minimum, le ratio de couverture des risques et le
coefficient de liquidité.

Les deux premiers critères, à savoir la règle de représentation du capital social minimum
et le ratio de couverture des risques, constituent les principales normes d'appréciation
de la solvabilité, au sens strict, d'un établissement de crédit. Quant au ratio de liquidité,
sa prise en compte vise à permettre à la Banque Centrale de s'assurer de la capacité des
établissements de crédit à procéder au dénouement, à bonne date, des opérations de
prise en pension.

Pour apprécier la solvabilité et la liquidité des établissements de crédit, deux (2) sources
d'information sont disponibles, à savoir :

• les DEC 2060, 2061 et 2063 transmises à la BCEAO sur une base mensuelle
pour les banques et trimestrielles pour les établissements financiers ;

• l'état du dispositif prudentiel élaboré par le Secrétariat Général de la


Commission Bancaire.

1.2.5. Services bancaires courants

La collecte des dépôts : La collecte des dépôts est une mission essentielle des banques
elle représente un enjeu considérable pour chaque établissement, car elle détermine
pour chaque banque sa part de marché, sa capacité à distribuer des crédits, sa trésorerie,
son rôle sur le marché en tant que préteur ou emprunteur.

La gestion des moyens de paiement : Afin de faciliter les transactions, les banques
ont mis à la disposition de leur clientèle, différents moyens de paiement, efficaces et
sécurisés. Pour la réalisation de différentes opérations, la banque met à la disposition
de sa clientèle des instruments de paiement classique (cheque, lettre de change, ordre
de virement, …) d’une part et d’autres supports électroniques pour faciliter et surtout

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sécuriser les recouvrements des appoints et cela par la mise en place d’un système de
paiement électronique.

L’octroi des crédits : La distribution des crédits est l’activité principale d’une banque.
En disposant de ressources suffisantes, la banque met à la disposition de sa clientèle
une variété de concours. Cette activité est liée à la réglementation prudentielle. La
banque peut faire appel au marché interbancaire, ou à la banque centrale pour se
refinancer.

1.2.6. Les sources de refinancements

Il existe deux grandes sources de refinancement :

Ceux dont l'origine provient des associés de la banque, on parle alors de fonds propres.
Entrent aussi dans cette catégorie les subventions liées à un investissement perçues par
l'entreprise.

Ceux dont l'origine est externe, qui proviennent principalement des organismes
financiers.

• Le financement interne
Il est partagé en plusieurs facteurs :

Les fonds propres : Ce sont des sources de financement qui regroupent les apports en
capital et en comptes courants faits par les associés créateurs. Ces capitaux sont
présentés, au niveau du bilan de l'entreprise, au passif. Du fait de leur place dans le
bilan, en haut du tableau du passif, on parle de financements de haut de bilan.

Le capital social : Il correspond à la somme que les associés ont décidé de consacrer
de façon définitive à la constitution de la banque.

Il s'agit donc de fonds qui sont destinés à rester de manière durable dans la banque, et
non à être remboursés à ceux qui les ont apportés. Ceux-ci ne pourront récupérer leur
mise initiale qu'au jour de la liquidation de la banque, si un boni peut être dégagé, ou
par le biais d'une vente des titres, parts sociales ou actions, qu'ils ont reçus en échange
de leurs apports, voire plus exceptionnellement par le biais d'une réduction de capital.

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Les comptes courants d'associés : Les comptes courants d'associés sont destinés à
recevoir les sommes mises à la disposition de la banque par ses associés de façon
temporaire. Ils sont donc destinés à être retirés à plus ou moins long terme.

• Les financements externes


Le marché interbancaire : Le marché interbancaire est un compartiment du marché
monétaire réservé aux banques et à quelques organismes financiers. Les banques en
déficit de trésorerie peuvent y emprunter auprès des autres banques en excédent de
trésorerie.

1.3. Démarche de l’étude


En vue de comprendre les processus de refinancement de la Sonibank, nous avons
adopté une démarche d’étude appropriée à la thématique. D’abord, la revue de
littérature (des articles, loi, circulaires et rapports de la BCEAO) faite au début a
permis de bâtir un modèle d’analyse. Ensuite sur la base du modèle d’analyse, des
informations ont été collectées sur la base des entretiens menés avec nos pairs et de
notre propre expérience à la Direction du Crédit.

1.3.1. Analyse documentaire

Elle va nous permettre d’avoir une connaissance des activités de l’entreprise et de son
environnement interne et externe. Dans le cadre de notre étude, nous avons consulté :

- les rapports annuels de la Sonibank 2016 et 2017 ;


- ainsi que les bilans et comptes de résultats 2016.
Toutes ces informations collectées nous servirons à l’analyse du processus de
refinancement.

1.3.2. L’observation

L’observation participative nous a permis de collecter des informations sur lesquelles


porte notre étude à travers les tâches qui nous ont été assignées ; elle nous a permis par
la même occasion de connaitre la culture de l’entreprise ainsi que les comportements
du personnel.

1.3.3. Entretien

L’entretien est effectué en vue de comprendre :

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

• si la description des tâches au niveau des acteurs est en conformité avec les
pratiques communiquées par la BCEAO sur les processus de refinancement ;
• le processus d’élaboration des documents de demande de refinancement ;
• comment la procédure d’obtention du prêt est organisée.

Chapitre 2 : Présentation du cadre d’étude : de la SONIBANK

Dans ce chapitre, nous allons passer en revue la présentation de la Sonibank, en


commençant par l’historique de la société, ses missions, et objectifs, sa structure
organisationnelle.

2.1. Historique

La SONIBANK a été créée le 1er septembre 1990. Elle est une société anonyme qui a
un capital de douze milliards (12.000.000.000) de FCFA divisé en un Million deux cent
mille (1.200.000) actions de dix mille (10.000) de FCFA chacune, souscrites et
entièrement libérées en numéraires.

Sa création était intervenue à la suite d’un marasme économique que connaît le Niger.

Avec une part de marché aujourd’hui de près de 21%, la SONIBANK s’affirme comme
l’une des principales banques de la place.

2.2. Missions et Objectifs

Les principaux objectifs assignés à la SONIBANK sont :

- Favoriser la promotion de l’épargne sous toutes ces formes, celles des


entreprises commerciales, industrielles et agricoles
- Recevoir du public des dépôts et accorder des crédits conformément aux
dispositions légales et règlementaires en vigueur
- Réaliser toutes souscriptions de l’emprunt de l’Etat.
2.3. Structure organisationnelle

La structure organisationnelle de la société comprend, les Assemblées Générales des


Actionnaires (organes d’orientation et de décisions), le Conseil d’Administration, la

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Direction Générale, et des Directions opérationnelles auxquelles sont rattachés des


services (organes de gestion).

La SONIBANK est représentée schématiquement par un organigramme. Il retrace


toutes les dispositions de la banque ainsi que les services rattachés à chacune d’elles ;
le tout coiffé par la direction générale, elle-même placée sous l’autorité du Conseil
d’Administration et l’Assemblée générale.

2.3.1. Les organes d’orientation et de décisions de la société.

Ceux sont les Assemblées Générales Ordinaire (A.G.O.) et Extraordinaire (A.G.E.) des
actionnaires. Les Assemblées Générales sont par définition les organes d'expression
directe de la volonté collective des actionnaires. Leurs délibérations engagent tous les
actionnaires, présents, absents ou réticents.

2.3.2. L’assemblée Générale ordinaire des actionnaires (A.G.O).

Elle se réunit au moins une fois par an pour statuer sur des aspects de la vie de la société
relevant de ses compétences au regard de la loi et de ses statuts. Elle est notamment
habilitée à d’abord statuer sur toutes les questions se rapportant à la gestion de
l’entreprise et qui ne sont pas du ressort du Conseil d'administration ensuite nommer
ou révoquer les administrateurs et fixer les montants des jetons de présence et enfin de
statuer, d'une manière générale, sur tous les objets qui n’emportent pas modification
directe ou indirecte des statuts et qui ne sont pas de la compétence exclusive de
l’Assemblée Générale Extraordinaire.

2.3.3. L’Assemblée Générale Extraordinaire des actionnaires (A.G.E)

L’Assemblée Générale Extraordinaire (A.G.E.) des actionnaires se réunit toutes les fois
que la nécessite d'apporter des changements aux statuts et règlements ou que des
problèmes affectant directement la vie de l'entreprise l’imposent. Elle assure d’une part
la modification des statuts en toutes les dispositions mais ne peut ni augmenter les
engagements des actionnaires, ni changer la nationalité de la société et d’autre part de
décider de la création d’actions de catégorie différente de celles préexistantes.

2.3.4. Les organes de gestion

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Les organes chargés de la gestion de l’entreprise sont : le Conseil d'Administration, la


Direction Générale et les Directions opérationnelles.

2.3.5. Le conseil d’Administration ( C.A.)

Le Conseil d’Administration est l’organe suprême de gestion de la société mis en place


par les actionnaires. À ce titre, il est doté des pouvoirs les plus étendus possibles pour
agir au nom de la société, pour faire ou autoriser toutes les opérations intéressant
l'activité de la société telle que déterminée par l'objet social. Il est également habilité à:

- Convoquer les Assemblées Générales et fixer leurs ordres du jour,


- Etablir les règlements intérieurs de la société,
- Nommer ou révoquer les directeurs ou sous directeurs et autres employés et
détermine leurs attributions,
- Poser tout acte entrant dans le cadre de la gestion administrative, financière,
commerciale et de la production de la société.

2.4. La Direction Générale

La Direction Générale est mise en place par le Conseil d’Administration et est dotée
des pouvoirs de directions commerciales, techniques et financière. Elle est pilotée par
un Directeur General chargé de l’administration courante et journalière de la société et
qui a obligation de rendre compte de sa gestion et de soumettre au Conseil
d’Administration toutes les propositions qu’exigent la croissance et l’intérêt de la
société.

2.5. Les Directions opérationnelles

Elles sont placées sous l'autorité de la Direction Générale, les Directions


opérationnelles, au nombre de dix (10), sont chargées de l’exécution des tâches qui leur
sont confiées par la Direction Générale.

2.6. La direction du contrôle général

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Le contrôle général accompagne et conseille la direction Générale. Il est investi des


missions entre autres élaborer et piloter le processus budgétaire, d’analyser les
performances, de proposer des plans d’amélioration et des conseils, d’assurer
l’inspection de toutes les agences et services, d’assurer le contrôle permanent… etc.

2.7. La Direction Stratégie, Organisation et Méthodes

Cette direction a plusieurs fonctions : proposer des évolutions par rapport à la stratégie
en cours, mener toutes les analyses nécessaires à la prise de décision de la part de la
direction générale, s’assurer de la correcte mise en place de la stratégie en interne.

2.8. La Direction Financière et Comptable

Ses principales missions sont l’arrêté des comptes mensuels, trimestriels, semestriels et
annuels, la clôture annuelle, l’élaboration des états financiers, la gestion de la trésorerie
globale de la banque gestion des dépôts à terme, la gestion comptable des titres
(obligations-titres de participation) et élaboration des différentes déclarations des
impôts et taxes etc…

2.9. La direction Juridique et Contentieux

Le directeur juridique est en charge de tous les aspects juridiques qui concernent la
banque. Il est en outre chargé d’exercer une fonction de conseil sur tous les aspects
juridiques de la vie de la banque, d’informer la direction et ses collaborateurs des règles
de droit à respecter dans le cadre professionnel, d’instruire les dossiers comme les
contentieux judiciaires.

2.10. La direction des Ressources Humaines et de la Logistique

Le rôle du Directeur des Ressources Humaines (DRH) est d’élaborer et de mettre en


œuvre la politique Ressources Humaines de manière à ce qu’elle accompagne et
soutienne la stratégie et la performance de l’entreprise.

2.11. La Direction Système d’Information et Nouvelles Technologie

Le responsable assure l’organisation, le suivi et la mise en œuvre de toute


l’infrastructure système et informatique de la banque, de participer à la définition de la
stratégie et des objectifs en matière de développement informatique, d’assurer
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l’organisation, le suivi et la validation des développements informatiques, de mettre en


place des projets d’évolutions en fonction des besoins des utilisateurs, d’exercer une
veille sur les évolutions technologiques etc.…

2.12. La Direction Commerciale Marketing et Réseau

Elle a comme attributions la participation de la politique commerciale à partir de la


stratégie de la banque, à fixer les objectifs et les axes prioritaires, à diriger et
accompagner l’équipe commerciale, à promouvoir l’image et la notoriété de la banque
et à être attentif aux évolutions du marché et aux offres de la concurrence afin d’adapter
en permanence les offres de la banque.

2.13. La Direction des Crédits

Cette direction évalue la capacité et les garanties de remboursement présentées par un


client particulier ou une entreprise qui demande l'octroi d'un prêt. Elle a pour mission
de mesurer le risque encouru par la banque à accorder un prêt.

2.14. La Direction des Relations avec l’Étranger

Elle assure entre autres la gestion des opérations documentaires, la gestion des changes,
le transfert des fonds hors du Niger et la gestion administrative de Western Union.

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Deuxième partie : Cadre pratique de


l’Etude

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Chapitre 3 : Description du processus de refinancement bancaire de


la SONIBANK et des missions réalisées.

Cette première partie du cadre pratique de notre étude nous permettra de décrire de
manière succincte les différentes sources de refinancement de la SONIBANK et les
processus d’obtention de prêt de chacune d’entre elle.

3.1. Emprunt interbancaire

Un emprunt interbancaire est un actif financier à court terme ,Joel BESSIS (1995), que
les banques s’échangent entre elles pour ressources des problèmes de trésorerie
immédiate allant d’un jour et un an. Les conditions d’accès à ces genres de prêt sont
négociées par les banques elles-mêmes des Etats de l’UEMOA sous la supervision de
la BCEAO.

Schéma 1 : Processus d’emprunt sur le marché interbancaire

Source : http://public.iutenligne.net/economie/simonnet/Monnaie/documents/MIB.html

La SONIBANK étant une banque de l’Union emprunt et prête également sur ce


marché. Cela se justifie par l’emprunt de 15 000 000 000 contracté en 2016 sur le
marché interbancaire.

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Rappelons que le taux d’intérêt sur ce marché est beaucoup plus élevé par rapport au
taux proposé par la BCEAO lors des opérations de refinancement des banques. Ce taux
peut aller de 5 % à 7% en fonction de la liquidité du marché. C’est la raison pour
laquelle la SONIBANK préfère se refinancer auprès de la BCEAO.

3.2. Emprunt auprès de la BCEAO

La BCEAO intervient sur le marché interbancaire pour apporter des liquidités dans le
but d'encadrer les taux d'intérêt pratiqués sur l'interbancaire. Les interventions de la
Banque Centrale portent sur les opérations d'open market, les refinancements sur les
guichets hebdomadaire, mensuel et marginal.

❖ Les opérations d'open market


Les opérations d'open market consistent pour la BCEAO en l'achat et la vente de titres
(bons du Trésor) sur le marché interbancaire dans le but d’élargir ou de réduire la
liquidité bancaire et donc de réguler les taux de rendement.

❖ Le guichet hebdomadaire
Les opérations de refinancement à travers le guichet hebdomadaire consistent pour la
SONIBANK de se refinancer sur une durée d’une semaine auprès de la BCEAO. Le
taux de ces opérations de refinancement à court terme varie généralement de 2% à
4,5%. Elles sont effectuées sur appels d'offres selon un calendrier que diffuse très à
l'avance la BCEAO et leur fréquence est hebdomadaire. Les Banques (SONIBANK…)
intéressées soumissionne leurs demandes de refinancement à la BCEAO en précisant
le taux et le montant pour leurs refinancement. Pendant les opérations de soumissions
où les banques précisent le montant souhaité et le taux proposé.

Il en est de même pour les opérations de refinancements sur le guichet mensuel. Après
dénouement des opérations de soumission par la BCEAO, les demandes de certaines
banques peuvent être retenues ou non. A cet effet, la BCEAO donne la possibilité aux
banques n’ayant pas été retenues de se refinancer sur un autre guichet, appelé guichet
marginal.

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Schéma 2 : processus de soumission au guichet hebdomadaire

BCEAO

Taux directeur Taux directeur


plancher plafond
Exemple 2% Exemple 4,5%
GUICHET
HEBDOMADAIRE

10 milliards à 3%
15 milliards à 4% 9 milliards à 2,5%

Exemple A Exemple B Exemple C


SONIBANK BOA ECOBANK

Source : l’auteur de ce rapport de stage

❖ Le guichet marginal
Tout comme le guichet hebdomadaire, le guichet marginal permet aux banques de se
refinancer. En général, ce guichet permet aux banques qui n’ont pas eu la chance d’être
retenues après dénouements des opérations de soumission du guichet hebdomadaire ou
encore les banques qui n’ont pas pu avoir toute la liquidité souhaitée lors de la
soumission précédente de se refinancer. Le taux pratiqué lors de cette séance
d’adjudication est la somme du taux plafond de refinancement sur le guichet
hebdomadaire et d’une marge taux établit par la commission bancaire.

NB : La demande d’une banque peut être rejetée soit à cause du très faible taux qu’elle
propose ou un volume de refinancement très élevé ou encore de son insolvabilité vise
à vise de la BCEAO.

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

3.3. Emprunt auprès des institution financières

Les grandes institutions financières telles que la BAOD, la BAD, la BID… sont les
troisièmes sources de refinancement de la SONIBANK.

Cependant l’obtention des prêts auprès de ces institutions s’avère peu différente et
beaucoup plus compliquée que sur l’interbancaire.

Notre travail consistera dans cette partie d’expliquer les pratiques de la SONIBANK
pour obtenir des ressources auprès de ces géants de la finance.

3.3.1. Expression de la demande de refinancement

Pour exprimer sa demande de refinancement auprès du bailleur de fonds, la


SONIBANK émet plusieurs documents à savoir :

❖ Une demande écrite de l'entreprise


Il s'agit d'une demande de crédit adressée à l’institution financière prêteuse ayant pour
objet la sollicitation d'un crédit de trésorerie. Pour être recevable, celle-ci doit remplir
les conditions suivantes :

- Conditions de forme : cette demande doit être faite sur un papier en-tête ou sont
notées toutes les références de la SONIBANK, accompagnées du cachet et de
la signature du Directeur Général de la banque
- Conditions de fonds : la demande doit préciser la nature des concours sollicités,
leur montant, ainsi que leur objet.
❖ Les documents juridiques et administratifs
Les principaux documents figurant sur cette rubrique sont :

- une copie certifiée conforme du registre de commerce


- une copie certifiée conforme des statuts des personnes morales.
- un procès-verbal de la délibération des associés autorisant la banque à contracter
des emprunts auprès des institutions financières
- une copie certifiée conforme de l'annonce de création de la banque dans le
Bulletin Officiel des Annonces Légale.
❖ Les documents comptables et financiers

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 19


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Les principaux documents comptables et financiers à fournir sont :

- Les bilans et Tableaux de Compte de Résultats (TCR) des trois (03) derniers
exercices ; dans le cas d'une ancienne relation, seul le dernier bilan est exigé.
- Le rapport du commissaire aux comptes et la résolution de l'assemblées des
actionnaires pour les sociétés de capitaux.
- Le bilan d'ouverture, les prévisions de clôture de l'exercice à financer
- Etat détaillé des dettes, stocks et des créances avec indication de leurs délais de
réalisation, leur montant, ainsi que les provisions qui y seraient rattachées
- Plans de trésorerie prévisionnels par marchés et plan de trésorerie prévisionnelle
consolidée.
- Le budget prévisionnel de financement comportant un commentaire sur les
réalisations de l'année écoulée et le programme prévisionnel d'exploitation pour
l'exercice à venir.
- Le tableau d'approvisionnement.
- Le tableau commercial.
- Le plan de trésorerie.
❖ Les documents fiscaux et parafiscaux
Les principaux documents fiscaux et parafiscaux à demander sont :

- Une carte d'immatriculation fiscale.


- rééchelonnements des dettes fiscales.
- Une attestation de mise à jour de la caisse sociale de moins de trois mois ou
notification de rééchelonnement de la dette sociale.

❖ Les documents commerciaux


Dans ce registre il peut être demandé

- des factures pro formats, factures définitives, bon de livraison et procès-


verbaux°8 de réception provisoires et de réceptions définitives.
- la décomposition du chiffre d'affaire par produits et par marchés.

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

2.3.2. Description des conditions d’octroi du prêt et de la mise en œuvre de la


ligne

❖ Description des conditions d’octroi du prêt


La première condition d’octroi du prêt est la solvabilité de la banque. La solvabilité de
la banque se calcule à travers les le ratio d'indépendance financière ; le ratio de
remboursement des dettes à moyen et long terme ; le ratio d'endettement ; ratio de
sécurité financière ; le ratio de rentabilité.

• Le ratio d'indépendance financière


Il permet de connaître la capacité de la banque à se financer par ses propres moyens
(capital social, réserves).

Ratio d'indépendance financière = Capitaux propres/Capitaux permanents

Pour être jugé acceptable, ce ratio doit être supérieur à 50 %.

• Le ratio de remboursement des dettes à moyen et long terme


Ratio de remboursement des dettes = Dettes à Moyen et Long terme / Capacité
de remboursement (CAF)

Un tel niveau est jugé correct par les financiers. La BCEAO, pour sa part exige par
contre un résultat inférieur à la durée moyenne des prêts.

• Le ratio d'endettement
Ratio d'endettement = Endettement / Potentiel d'endettement.

La BCEAO exige pour ce ratio, un résultat strictement inférieur à un (1).

• Le ratio de rentabilité
Ratio de rentabilité = Capacité d'autofinancement (CAF) / Chiffre d'Affaires HT

Le ratio obtenu est à comparer avec ceux obtenus dans d'autres banques du même
secteur d'activité. Ce ratio doit être strictement supérieur à cinq (5) %.

La deuxième condition c’est la maturité et le mode de remboursement du prêt par


la banque. En fonction de sa capacité de négociation la maturité du prêt peut être
longue ou non par rapport à la situation financière de la banque.

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 21


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

La troisième et dernière condition c’est le taux d’intérêt du remboursement de la


datte. Ce taux est beaucoup plus élevé que le taux pratiqué sur l’interbancaire, mais
néanmoins en fonction de la bonne structure financière est peut varier à la baisse.

❖ La mise en œuvre de la ligne


Lorsque toutes conditions sont acceptées de part et d’autre, une autorisation (droit
de tirages) est donnée par l’institution financière prêteuse à la banque de tirer des
fonds jusqu'à un plafond fixé et pendant une période donnée. Ce procédé est appelé
mise en œuvre ligne de crédit. Elle peut inclure également une ouverture de crédit
permettant de rendre le compte courant débiteur dans certaines limites.

La banque peut éventuellement bénéficier auprès de Le bailleur d'une ligne de


crédits d'exploitation et d'une ligne de crédits d'investissement. Ces lignes sont
souvent négociées annuellement entre La banque et l’établissement préteur.

3.3.3.Description du suivi de l’instruction de la demande de refinancement

Le suivi de l’instruction consiste en une analyse qualitative, quantitative et financière


du dossier de demande de refinancement qui suit différentes étapes :

❖ Analyse qualitative du contenu du projet, des actions


Cette étape porte sur l’analyse de la description synthétique du projet dans laquelle il
convient de rappeler les objectifs du projet, les principales actions, les résultats attendus
ainsi que les publics ciblés.

❖ La faisabilité de votre projet


- Le bailleur va s’assurer de la capacité de la SONIBANK à retracer les dépenses
et les ressources liées au projet. Une analyse rapide de la situation financière de
la banque (SONIBANK) peut également être effectuée à partir de 2 documents
: le compte de résultat et le bilan.
- Le bailleur va également évaluer la « proportionnalité des moyens » c’est-à-dire
évaluer si la SONIBANK dispose des moyens nécessaires pour répondre aux
obligations liées à la gestion et au contrôle du projet.

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 22


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

❖ L’analyse du plan de financement


Le bailleur analysera toutes les dépenses et ressources valorisées dans le plan de
financement prévisionnel. A l’issue de l’instruction, le plan de financement validé par
Le bailleur sera annexé à la convention.

Toutes les dépenses déclarées au réel seront contrôlées lors du service fait. Dès
l’instruction, Le bailleur peut demander au porteur de projet de détailler la nature des
pièces justificatives prévues pour attester de l’ensemble des dépenses valorisées dans
le plan de financement en vue de vérifier le caractère probant des pièces justificatives
proposées.

3.3.4. Prise de décision et contractualisation

La SONIBANK doit patienter quelque temps (dix jours à trois semaines en général)
avant d’obtenir la réponse de l’institution prêteuse. Dans le meilleur des cas, elle donne
son accord de principe : cela signifie que la SONIBANK a obtenu son financement et
devrait pouvoir conclure son acquisition.

L’établissement de crédit préteur adresse une offre de prêt à la SONIBANK par courrier
recommandée. Avant de la signer, la SONIBANK peut prendre un délai de réflexion
de quelques jours. La SONIBANK peut ainsi renvoyer l’offre de prêt signée dès la fin
de ce délai.

3.3.5. Déblocage et comptabilisation

Déblocage d'emprunt

Débit Crédit Libellés Montant


1111 Banques centrale Comptes Ordinaires (BCEAO) m
1751 Emprunts de location-financement m

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Intérêts courus sur l'emprunt

Débit Crédit Libellés Montant


6011 Charges sur opérations de trésorerie et m
opérations avec les établissements de
Crédit et assimilés
7011 Intérêts sur comptes ordinaires chez les m
établissements de crédit et assimilés
Contrepassation des intérêts courus

Débit Crédit Libellés Montant


7011 Intérêts sur comptes ordinaires chez les m
établissements de crédit et assimilés
6011 Charges sur opérations de trésorerie et m
opérations avec les établissements de
Crédit et assimilés

Echéance

Débit Crédit Libellés Montant


6011 Charges sur opérations de trésorerie m
1751 Emprunts de location-financement m

1111 Banques centrale Comptes Ordinaires (BCEAO) m+m

3.3.6. Description du suivi de l’exécution des termes de la convention de prêt

Le suivi de l’exécution des termes de la convention de prêt a pour but de vérifier que
les fonds prêtés sont utilisés conformément au planning établi et que les conditions de
remboursement seront bien respectées. Ainsi, dans cette partie nous allons décrire les
processus de remboursement du prêt et du reporting financier.

❖ Processus de remboursement
Après avoir examiné et jugé les documents conformes aux stipulations du prêt, la
SONIBANK est dans l'obligation de rembourser l’institution financière prêteuse selon

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 24


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

les instructions de remboursement. Le remboursement de banque à banque suit une


procédure que nous allons détailler plus bas.

Dans cette opération interviennent trois banques :

- la SONIBANK
- la BCEAO
- la banque (l’institution) prêteuse
Ces trois parties interagissent selon le processus suivant :

• la banque (l’institution) prêteuse indique sur la lettre d'ouverture (à la banque


SONIBANK) que le remboursement se fera auprès de la BCEAO, pourvu que
les termes et conditions du crédit soient respectés.
• une fois la banque (l’institution) prêteuse ayant réalisée le crédit en conformité
avec les stipulations y afférents, elle demande à la banque SONIBANK
l'autorisation de débiter son compte sous bonne date valeur, chez la BCEAO,
tout en prenant soin d'adresser à cette dernière une demande de remboursement
par message Swift testé.
• Si la SONIBANK consent à effectuer le paiement, elle enverra un message
Swift à la banque de remboursement à la BCEAO à débiter son compte au
profit de la banque (l’institution) prêteuse tout en indiquant la date de valeur.
• Dès réception de l'autorisation de payer, la BCEAO vérifiera la concordance
des données y figurant avec la demande à elle adressée par la banque
réclamante.
• si les deux messages concordent, elle débitera le compte de la SONIBANK et
créditera celui de la banque (l’institution) prêteuse via le système bancaire.
❖ Reporting
Le reporting est un bilan à mis parcourt qui permet à la SONIBANK de contrôler ses
performances financières et ses outils d’aide à la décision. Cela va consister à analyser
des résultats, la structure financière, le pilotage de la profitabilité et le pilotage de la
liquidité.

3.3.7. Fin de contrat

Après le remboursement total du prêt, la banque doit adresser une correspondance au


bailleur de fonds (banque prêteuse) pour justifier la bonne réalisation du contrat et

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 25


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

demander la délivrance d’une attestation de bonne fin et de non engagement afin de


clôturer définitivement le dossier

3.4. Description des missions réalisées.

Les tâches que nous avons eu à réaliser sont les suivantes :

❖ Le suivi des lignes de refinancement


Le suivi des lignes de refinancement consiste à l’actualisation mensuelle des prêts
adossés au portefeuille de refinancement de la banque. Aussi il comprend également
l’élaboration semestrielle du rapport des crédits adossé à la ligne de refinancement, les
encours, les impayés et les échéanciers. Ces documents sont envoyés au bailleur pour
attester l’image fidèle de la banque.

❖ L’étude des dossiers de crédit


L’étude du dossier comporte deux grandes étapes qui sont :

• La réception des demandes de crédits à étudier


Lorsque les demandes de crédit sont réceptionnées, plusieurs informations font l’objet
de vérification avant son traitement. Nous cherchons tout d’abord à identifier le client,
à connaitre sa relation avec la SONIBANK et à vérifier si le client ne détient pas un
autre compte dans une banque.

• Le traitement des demandes de crédit


Le traitement de la demande de crédit consiste à analyser la rentabilité du projet du
demandeur, analyser le secteur dans lequel le client souhaite investir, analyser la
structure financière de l’entreprise du client s’il en a et enfin analyser la capacité de
remboursement du client. Toute cette étude concours à des éclaircissements sur la
solvabilité de l’emprunteur.

Après cette étape, le dossier de crédit est transmis au comité de crédit. Le comité
délibère en approuvant ou désapprouvant la qualité du dossier. Si le dossier est
approuvé une fiche d’autorisation du prêt du crédit est établit. Dans cette fiche figure
les conditions d’octroi du crédit. Une fois que la fiche d’autorisation est signée, le
dossier du crédit est transmis au département juridique qui va établir le contrat du crédit.

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 26


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Chapitre 4 : Analyses critiques et recommandations

Dans ce chapitre, il sera présenté d’une part, l’analyse des forces et faiblesse du processus de
refinancement de la SONIBANK et d’autre part les recommandations pour une amélioration
du système.

4.1. Analyse des forces du processus de refiancement

Cette analyse portera uniquement sur l’identification des besoins de refinancement.


Car le processus de refinancement des banques est réglementé par la banque centrale.
L’étude est réalisée à l’aide des outils (le plan de trésorerie et le plan de financement)
d’analyse des besoins de crédit selon la nature besoin de financement de la banque.

4.1.1. Analyse du plan de trésorerie

L’étude de plan de trésorerie s’articuler autour de trois points essentiels :

• Identification du délai des remboursements mensuel des prêts faites par la


SONIBANK
• Identification du délai des retraits possibles des clients dans les 30 jours
• Calcul des autres encaissements et décaissements d’exploitation et hors
exploitation (les intérêts à recevoir et à payer etc)
Cette étude permet à la SONIBANK de déterminer le montant de ses besoins ou de ses
excédents de trésorerie et la durée de ses besoins et la proportion de ses outils de
couvertures ou de placements adaptés sur une période de 30 jours, Jean-Baptiste et
Jean-Claude (2007).

4.1.2. Analyse du plan de refinancement

Le plan de refinancement permet, dans un premier temps pour la banque, d’étudier


l’équilibre des ressources et des besoins grâce à son ratio de liquidité à court et long
terme et de son ratio de transformation.

❖ Le ratio de liquidité à court terme RLCT

L’analyse du ratio de liquidité à court terme vise à renforcer la résilience bancaire en


instituant à la banque de disposer des encours d’actifs liquide de haute qualité non
grevés pour compenser les sorties de trésorerie suivant une hypothèse de crise de 30
jours.

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 27


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

𝐸𝑛𝑐𝑜𝑢𝑟𝑠 𝑑 ′ 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑓𝑠 𝑙𝑖𝑞𝑢𝑖𝑑𝑒𝑠 𝑑𝑒 ℎ𝑎𝑢𝑡𝑒 𝑞𝑢𝑎𝑙𝑖𝑡é


RLCT = ≥ 100%
𝑆𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒𝑠 𝑛𝑒𝑡𝑡𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑡𝑟é𝑠𝑜𝑟𝑒𝑟𝑖𝑒

- Encours d’actifs liquides de haute qualité : les réserves auprès de la BCEAO,


- Sorties nettes de trésorerie : retraits des clients et les refinancements qui
arrivent dans les 30 jours.
Les données du tableau suivant, tiré du rapport des activités de la SONIBANK nous
permettrons de faire une analyse de son RLCT de 2014 à 2016.

Tableau : Le ratio de liquidité à court terme


2014 2015 2016
ACTIF LIQUIDE DE HAUTE 52914 35785 42966
QUALITE
SORTIE NET DE TRESORERIE 34644 51108 55609
RLCT 153% 70% 77%
Source : rapport des activités de la SONIBANK

En 2014 la banque survenait largement à satisfaire ses sorties de trésorerie à court


terme. Pendant cette période la SONIBANK pouvait refinancer certaines de ces
activités à hauteur de 53% de ses actifs liquide de haute qualité. Malheureusement, cette
tendance sera baissière sur la période de 2015 et 2016 avec un ratio largement inférieur
à 100%. Ce phénomène pourrait expliquer les emprunts de la SONIBANK sur le
marché financier pour assurer ses sorties de trésorerie de moins de 30 jours.

❖ Le ratio de liquidité à long terme RLLT

L’analyse du ratio de liquidité à long terme vient tout simplement confirmer la


conclusion que l’on a tiré de l’analyse du ratio de liquidité à court terme de la
SONIBANK.

Source : rapport annuel Sonibank

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 28


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Le but de ce ratio est d’assurer à la SONIBANK un financement stable qui lui permettra
de poursuivre ses activités pendant une période de 1 an ou plus dans une période de
tensions prolongées. Mais les analyses montrent clairement que la banque fait toujours
recours aux emprunts extérieurs pour financer ses financements stables exigés

Montant du financement stable disponible


RLLT = ≥ 100%
Montant du financement stable exigé

- Montant du financement stable disponible : capital social, réserves, fonds


propres additionnels (obligation, les actions, prime liée à l’investissement)
- Montant du financement stable exigé : créances à moyen et long terme…

❖ Ratio de transformation

Le ratio de transformation est le rapport entre les ressources stables et les emplois
stables de la banque. Ce ratio détermine la suffisance ou non du financement des
emplois stables par les ressources stables de la SONIBANK. Lors des analyses de la
structure financière de la SONIBANK l’on s’est rendu compte que ce ratio était
inférieur à 100%. Cette analyse a été faite à partir des données du graphique suivant
élaboré à partir des informations financières de la banque de 2014 à 2016.

Ces ratios permettront à la SONIBANK de savoir son programme d’investissement, les


renouvellements courants, les autres besoins, les remboursements de crédit et des
ressources. Dans un second temps, après identification des besoins de financement, il
va s’agir pour la banque d’effectuer un montage financier de sorte à garantir un
équilibre financier confortable sur une longue période.

4.2. Les limites du processus de refinancement

Au cours de cette étude nous avons relevé quelques difficultés que la SONIBANK
rencontre dans la planification de ses besoins de financement ainsi que la lenteur du
processus de refinancement. Ces différentes difficultés sont les suivantes :

- La SONIBANK manque de système efficace à la planification des besoins de


refinancement
- Le taux de remboursement des emprunts trop couteux pour la banque, cela est
dû à une faible capacité de négociation des dirigeants

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 29


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

- Le processus de refinancement de la SONIBANK s’avère trop lent et long


- Manque de suivi régulier des projets refinancer par les bailleurs
- Manque de suivi régulier des promoteurs des sous projets

4.3. Recommandations

Nos recommandations seront formulées à l'endroit des établissements de crédit plus


particulièrement la SONIBANK afin que les conséquences néfastes soient au maximum
jugulé. A cet effet nous formulerons des séries de recommandation d’ordre spécifiques.

Mettre en place un système plus efficace de gestion des actifs – passifs (ALM)
pour une meilleure détermination des besoins prévisionnels de trésorerie et une
bonne maitrise des coûts des ressources.

Assurer un bon suivi de réalisation des sous projets refinancés afin de garantir
leurs rentabilités.

Être en contact permanent avec les promoteurs des sous projets pour faciliter le
remboursement des prêts à termes échus.

Multiplier les sources de financement pour créer une situation de concurrence


visant à réduire le coût des ressources.

Améliorer le niveau des accords de classement et la qualité du portefeuille en


vu de faciliter le refinancement auprès de la BCEAO.

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Conclusion générale

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 31


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Il est difficile de fonctionner uniquement aves des ressources propres d'où d’importance
des bailleurs de fonds dans la croissance économique de la sous-région. Il est aussi clair
donc que l'économie des pays de l’UEMOA fonctionne grâce aux établissements de
crédit internationaux qui y injectent continuellement de l'argent dans les entreprises
sous régionales. Cependant, on est en droit de se demander d'où proviennent les
ressources prêtées de ces institutions.

Le refinancement se fait sur l'un ou l'autre des compartiments qui le composent à savoir
le marché interbancaire et le marché des Titres Créances Négociables. Cette source
d'approvisionnement présente de nombreux avantages et inconvénients pour ceux qui
y ont recours. Les établissements de crédit ne sont pas à l'abri de tensions de trésorerie.
Cependant, un recours intensif à un refinancement peut entraîner l'instabilité et même
une faillite de la structure financière de l'établissement, surtout si ce sont les ressources
courtes qui financent les emplois longs (Cédric GUISSOU, mémoire de recherche sur
l’analyse de refinancement, 2008).

En nous entretenant avec la SONIBANK, nous nous sommes rendu compte que le
processus de refinancement est complexe et ses suites ne sont pas toujours maîtrisées.
Cet intermédiaire financier en prenant en compte des implications du refinancement par
le marché monétaire peut optimiser ses ressources et tirer un meilleur rendement.

Le secteur bancaire et financier de la zone UEMOA présenté dans les travaux de


(Cédric GUISSOU, mémoire de recherche, 2008) est sans cesse sujet à des
améliorations. Même si nous reconnaissons l'intensité et le sérieux avec lesquels nous
avons entrepris sous l'impulsion de notre encadreur, les recherches et la rédaction de ce
rapport, nous ne pouvons-nous empêcher de reconnaître que notre travail pourrait être
approfondi par d'autres étudiants.

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 32


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Bibliographie

❖ Ouvrages
- Jean-Baptiste et Jean-Claude, évaluation d’entreprise, Éditions d’Organisation,
2007
- Arnaud de Servigny et Ivan Zelenko, Le risque de crédit, Edition DUNOD,
2010
- Joel BESSIS, gestion des risque et gestion actif – passif des banques, Edition
Dalloz, 1995
❖ Loi, règlements et rapport
- Loi-cadre portant règlementation bancaire, BCEAO (2016)
- Décision n°013-24-06 CM UMOA relative au dispositif prudentiel applicable
aux Etablissements de Crédit
- Circulaire N° 007-2011/CB/C Relative à la liquidation des établissements de
crédit et des SFD de l’UMOA (2011)
- Rapport annuel des bilans et comptes de résultats des banques et établissements
financiers, BCEAO (2016)

Webographie

https://www.bis.org › publ › bcbs238_fr :consulté le 21 octobre 2019

https://www.bceao.int › rapport_annuel_de_la_commission_bancaire_2010 : consulté


le 10 octobre 2019

https://www.bceao.int › sites › default › files, Revue économique et monétaire –


BCEAO : consulté le 21 octobre 2019

https://www.memoireonline.com/08/08/1490/m_analyse-mecanisme-refinancement-par-
marche-monetaire-etablissement-credit-uemoa2.html : consulté le 21 octobre 2019

YACOUBA SANI KARIMA LPTCF3 33


PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

Annexe

Organigramme SONIBANK

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PROCESSUS DE REFINANCEMENT D’UNE BANQUE : CAS DE LA SONIBANK NIGER

BILAN ET COMPTE DE RESULTAT SONIBANK


2014 2015 2016
ACTIF Millions de francs CFA
CAISSE 8 043 6 294 10 204
CREANCES INTERBANCAIRES 39323 23242 27160
- A vue 36117 8008 26228
. Banques Centrales 34 538 3 776 22 241
. Trésor Public, CCP 36 3 039 2 784
. Autres établissements de crédit 1 543 1 193 1 203
- A terme 3 206 15 234 932
CREANCES SUR LA CLIENTELE 127545 142872 162325
- Portefeuille d'effets commerciaux 6158 5955 4340
. Crédits de campagne
. Crédits ordinaires 6 158 5 955 4 340
- Autres concours à la clientèle 81193 100694 116876
. Crédits de campagne
. Crédits ordinaires 81 193 100 694 116 876
- Comptes ordinaires débiteurs 40 194 36 223 41 109
- Affacturage
TITRES DE PLACEMENT 7 000 10 000 6 500
IMMOBILISATIONS FINANCIERES 40 840 33 571 40 359
CREDIT-BAIL ET OPERATIONS ASSIMILEES
IMMOBILISATIONS INCORPORELLES 651 476 437
IMMOBILISATIONS CORPORELLES 2 875 3 131 3 156
ACTIONNAIRES OU ASSOCIES
AUTRES ACTIFS 3 128 4 970 3 557
COMPTES D'ORDRE ET DIVERS 2 420 1 973 2 893
TOTAL DE L'ACTIF 231 825 226 529 256 591
PASSIF
DETTES INTERBANCAIRES 26 268 27 270 44 194
- A vue 1 952 5 974 1 980
. Trésor Public, CCP
. Autres établissements de crédit 1 952 5 974 1 980
- A terme 24 316 21 296 42 214
DETTES A L'EGARD DE LA CLIENTELE 157664 149989 164866
- Comptes d'épargne à vue 23 718 25 700 25 570
- Comptes d'épargne à terme
- Bons de caisse
- Autres dettes à vue 102 683 79 105 98 655
- Autres dettes à terme 31 263 45 184 40 641
DETTES REPRESENTEES PAR UN TITRE
AUTRES PASSIFS 4 496 4 476 3 496
COMPTES D'ORDRE ET DIVERS 3 585 4 674 3 489
PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES 4 411 3 914 3 665
PROVISIONS REGLEMENTEES
EMPRUNTS ET TITRES EMIS SUBORDONNES
SUBVENTIONS D'INVESTISSEMENT
FONDS AFFECTES
FONDS POUR RISQUES BANCAIRES GENERAUX 974 892 918
CAPITAL OU DOTATIONS 12 000 12 000 12 000
PRIMES LIEES AU CAPITAL 3 250 3 250 3 250
RESERVES 13 391 15 028 16 553
ECARTS DE REEVALUATION
REPORT A NOUVEAU (+/-) 1 0 1
RESULTAT DE L'EXERCICE (+/-) 5 785 5 036 4 159
231 825 226 529 256 591

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Tableau 2 : bilan partie liquide

EVOLUTION DES RESSOURCES

Montants Variations 2016/2015


Nature des dépôts
2014 2015 2016 Montant %

Opération de Trésorerie
Interbancaire 22 215,0 22 042,0 39 014,5 16 972,5 77,0 %

Opérations avec la clientèle 162 932,0 156 749,0 171 759,8 15 010,8 9,6%

Opérations (Titres & divers) 6 863,0 7 618,0 5 272,0 -2 346,2 -30,8%

Total Dépôts 192 010,0 186 409,0 216 045,0 29 636,0 15,9%

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE............................................................................................................................... i
AVANT-PROPOS ....................................................................................................................ii
REMERCIEMENTS ...............................................................................................................iii
LISTE DE SIGLES ABREVIATIONS ................................................................................. iv
Liste des tableaux et schémas ..................................................................................................v
SOMMAIRE ............................................................................................................................ vi
Introduction générale ...................................................................... Erreur ! Signet non défini.
Première partie : cadre théorique et démarche de l’étude. ................................................. 3
Chapitre I : cadre règlementations de l’activité bancaires .................................................. 4
1.1. Disposition règlementaire aux banques ................................................................. 4
1.1.1. Capital social et Réserves spéciales .................................................................... 4
1.1.2. Règlementation comptable ................................................................................. 5
1.2. Processus de refinancement .................................................................................... 5
1.2.1. Définition .............................................................................................................. 5
1.2.2. Justificatifs du refinancement des banques par la Banque Centrale.............. 6
1.2.3. Processus de refinancement des banques dans l’espace UEMOA .................. 6
1.2.4. Conditions d’admissibilité .................................................................................. 6
1.2.5. Services bancaires courants ................................................................................ 7
1.2.6. Les sources de refinancements ........................................................................... 8
1.3. Démarche de l’étude ..................................................................................................... 9
1.3.1. Analyse documentaire ............................................................................................... 9
1.3.2. L’observation ............................................................................................................. 9
1.3.3. Entretien ..................................................................................................................... 9
Chapitre 2 : Présentation du cadre d’étude : de la SONIBANK ...................................... 10
2.1. Historique .................................................................................................................... 10
2.2. Missions et Objectifs .................................................................................................. 10
2.3. Structure organisationnelle ....................................................................................... 10
2.3.1. Les organes d’orientation et de décisions de la société......................................... 11
2.3.2. L’assemblée Générale ordinaire des actionnaires (A.G.O). ................................ 11
2.3.3. L’Assemblée Générale Extraordinaire des actionnaires (A.G.E) ....................... 11
2.3.4. Les organes de gestion ............................................................................................. 11
2.3.5. Le conseil d’Administration ( C.A.) ....................................................................... 12

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2.4. La Direction Générale ................................................................................................ 12


2.5. Les Directions opérationnelles................................................................................... 12
2.6. La direction du contrôle général ............................................................................... 12
2.7. La Direction Stratégie, Organisation et Méthodes .................................................. 13
2.8. La Direction Financière et Comptable ..................................................................... 13
2.9. La direction Juridique et Contentieux ..................................................................... 13
2.10. La direction des Ressources Humaines et de la Logistique .................................. 13
2.11. La Direction Système d’Information et Nouvelles Technologie ........................... 13
2.12. La Direction Commerciale Marketing et Réseau .................................................. 14
2.13. La Direction des Crédits .......................................................................................... 14
2.14. La Direction des Relations avec l’Étranger ........................................................... 14
Deuxième partie : Cadre pratique de l’Etude ..................................................................... 15
Chapitre 3 : Description du processus de refinancement bancaire de la SONIBANK et
des missions réalisées............................................................................................................. 16
3.1. Emprunt interbancaire .............................................................................................. 16
Schéma 1 : Processus d’emprunt sur le marché interbancaire ..................................... 16
3.2. Emprunt auprès de la BCEAO ................................................................................. 17
Schéma 2 : processus de soumission au guichet hebdomadaire .................................... 18
3.3. Emprunt auprès des institution financières ............................................................. 19
3.3.1. Expression de la demande de refinancement ........................................................ 19
2.3.2. Description des conditions d’octroi du prêt et de la mise en œuvre de la ligne . 21
3.3.3.Description du suivi de l’instruction de la demande de refinancement ............... 22
3.3.4. Prise de décision et contractualisation ................................................................... 23
3.3.5. Déblocage et comptabilisation ................................................................................ 23
3.3.6. Description du suivi de l’exécution des termes de la convention de prêt ........... 24
3.3.7. Fin de contrat ........................................................................................................... 25
3.4. Description des missions réalisées. ............................................................................ 26
Chapitre 4 : Analyses critiques et recommandations ......................................................... 27
4.1. Analyse des forces du procesus de refiancement ................................................ 27
4.1.1. Analyse du plan de trésorerie ........................................................................... 27
4.1.2. Analyse du plan de refinancement ................................................................... 27
Tableaux 1 : Le ratio de liquidité à court terme ............................................................. 28
4.2. Les limites du processus de refinancement .............................................................. 29
4.3. Recommandations ...................................................................................................... 30

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Conclusion générale .............................................................................................................. 31


Bibliographie.......................................................................................................................... 33
Webographie .......................................................................................................................... 33
Annexe .................................................................................................................................... 34

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