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REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
********** **********
UNIVERSITE DE YAOUNDE II –SOA UNIVERSITY OF YAOUNDE II –SOA
********** **********
FACULTE DES SCIENCES FACULTY OF ECONOMICS AND
ECONOMIQUES ET DE GESTION MANAGEMENT SCIENCES
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B.P.1365-YAOUNDE CAMEROUN P.O. Box 1365-YAOUNDE CAMEROUN
www.univ-yde2.org fseg@.univ-yde2.org

PROJET DE RECHERCHE DE MASTER II

THEME : DETERMINANTS DE L’OCTROI DE CREDIT


BANCAIRE AUX ENTREPRISES : CAS DE LA CCA

Spécialité : CCA

Présentée par : MARIAM SALISSOU GAMANG

Titulaire d’une Licence en Science de Gestion

Sous la supervision de :


Pr. André Tioumagneng

Année académique 2022/2023


DETERMINANTS DE L’OCTROI DU CREDIT BANCAIRE AUX ENTREPRISES : CAS DE LA
CCA

SOMMAIRE
SOMMAIRE------------------------------------------------------------------------------------------------i
LISTE DES ABREVIATIONS--------------------------------------------------------------------------ii
1.CONTEXTE ET JUSTIFICATION------------------------------------------------------------------1
2. PROBLEMATIQUE-----------------------------------------------------------------------------------3
3. OBJECTIFS---------------------------------------------------------------------------------------------4
4. INTERET DE L’ETUDE-----------------------------------------------------------------------------5
5. REVUE DE LA LITTERATURE--------------------------------------------------------------------5
6. METHODOLOGIE DE RECHERCHE-----------------------------------------------------------11
7. PLAN DU TRAVAIL--------------------------------------------------------------------------------12
8. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES----------------------------------------------------------12

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DETERMINANTS DE L’OCTROI DU CREDIT BANCAIRE AUX ENTREPRISES : CAS DE LA
CCA

LISTE DES ABREVIATIONS


BEAC Banque des Etats de l’Afrique Centrale

BCCC Bank of Credit and Commerce Cameroon

BCD Banque Camerounaise de Developpement

BIAO Banque International pour l’Afrique Occidentale

BICIC Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie du Cameroun

BPC Banque Paribas

CCA Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit

CCEI Bank Caisse Commune d’Epargne et d’Investissement

CEMAC Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale

CNC Conseil National du Crédit du Cameroun

COBAC Commission Bancaire de l’Afrique Centrale

FIB Firts Ivestment Bank

FMI Fond Monétaire Internationale

SPNF Secteur Privé non Financier

SCBC Standard Chartered Bank Cameroon

SCB Société Camerounaise des Banques

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DETERMINANTS DE L’OCTROI DU CREDIT BANCAIRE AUX ENTREPRISES : CAS DE LA
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1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION

La banque désigne une institution financière régie par un code monétaire et financier. Sa
fonction principale consiste à octroyer des crédits, collecter des dépôts, gérer les moyens de
paiement. « La banque est née du commerce, de ses besoins comme de ses opportunités »
(Favier, 1984). Dans le temps, la fonction principale de la banque était le change de monnaie
qui se développait compte tenu de la multiplicité des devises.

Au Cameroun, malgré l’avènement et le développement des établissements de micro-finances


et des marchés financiers, le prêt bancaire reste l’une des principales sources de financement
des entreprises. Notons que le Cameroun a connu à la fin des années 80 une crise économique
qui a touché tous les secteurs publics et privés, surtout le secteur bancaire. Cette crise bancaire
comprenait trois composantes fondamentales : la crise de solvabilité, de liquidité et de
rentabilité dont les principales causes étaient dues à la politique hasardeuse de distribution du
crédit et à la gestion incontrôlée des banques. Pour éviter un éboulement bancaire, le
Cameroun s’est engagé dans la voie de la restructuration et de la libéralisation de son système
bancaire.

La restructuration impose pour la plupart du temps une règlementation prudentielle. Par


nécessité, la restructuration du système bancaire s’est avérée indispensable pour enrayer la
crise bancaire de la fin des années 80, qui entravait le retour à la croissance économique du
Cameroun. Elle n’était pas suffisante et il a fallu adjoindre la libéralisation bancaire pour
espérer un retour rapide à la croissance économique. La combinaison de la restructuration
avec sa libération est une recommandation des institutions financières internationales (FMI, la
banque mondiale) pour entraver les conséquences néfastes de la crise bancaire camerounaise
et diminuer de ce fait la probabilité de faillite bancaire (Bekolo, 1992). Malheureusement,
nous avons assisté à la faillite de plusieurs banques. Il s’agit notamment de : la BCCC (Bank
of Credit and commerce Cameroun) en 1992 dont une partie de ses actifs est transférée à la
Standard Chartered Bank: c’est la scission liquidation, la BCD (Banque Camerounaise de
Développement) en 1989, la Cameroon Bank, la BPC (Bank Paribas Cameroon), la BIAO
(Banque Internationale pour l’Afrique Occidentale) en 1991, la FIB (First Investment Bank).
Certaines ont été restructurées : la BICIC (Banque Internationale pour le Commerce et
l’Industrie) devenue CCA en 1997, la CCEI-Bank (Caisse Commune d’Epargne et
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CCA

d’Investissement devenue Afriland First Bank, la SCB qui devient la SCB-CL dont la
naissance vient de la fusion entre la Société Camerounaise de Banque et le Crédit Lyonnais).

Dans la deuxième moitié de la decennie80, les banques de la zone CEMAC connaissent de


sérieuses difficultés du fait d’une conjoncture économique défavorable et de nombreuses
insuffisances dans leur gestion. Dans un tel contexte, la restructuration des systèmes bancaires
de la zone et une réforme du dispositif de surveillance des établissements de crédit s’impose.

C’est ainsi que le 16 octobre 1990, les états de l’Afrique centrale à savoir : le Cameroun, le
Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine et le Tchad signent la
convention portant création d’une Commission Bancaire de l’Afrique centrale (COBAC)
chargé de veiller au respect par les établissements de crédit des dispositions législatives et
réglementaires édictées par les autorités, par la banque centrale ou elle-même et qui leur sont
applicables et de sanctionner les manquements constatés.

Sur le plan du crédit, le Cameroun a enregistré une augmentation de 12,1 %, avec un encours
de 3 416,9 milliards au 31 décembre 2018, contre 3 048,5 milliards à fin décembre 2017.
Cette évolution du crédit dans l’économie s’explique en grande partie, par la hausse des
engagements du secteur privé et des entreprises publiques, avec notamment les financements
obtenus par les entreprises sous-traitantes des travaux relatifs aux projets structurants.

L’analyse du stock de crédits à l’économie montre qu’une grande partie de ceux-ci sont à
moyen terme, soit 36,9 % du total, contre 26,8 % et 4,6 % pour le court terme et le long terme
respectivement. Ils sont principalement destinés au financement des entreprises du secteur
privé non financier (SPNF). Par ailleurs pendant la même période, les créances brutes en
souffrance représentent 21,9 % de l’encours total des crédits.

S’agissant de l’évolution des crédits par secteur institutionnel bancaire, il ressort une nette
augmentation des crédits aux entreprises publiques, telles que la SONARA, la SODECOTON
et CAMTEL, qui sont passés de 144,1 milliards à 251,9 milliards, tandis que les crédits aux
entreprises individuelles, aux administrations publiques et aux administrations privées ont crû
respectivement de 60,7 %, 19,2 % et 9,1 %. Sur la même période, les crédits aux entreprises
privées, aux particuliers et aux sociétés d’assurance ont respectivement augmenté de 11,9 %,
5,1 % et 3 %. Avec 65,1 % des crédits distribués, les entreprises privées restent les principaux
bénéficiaires des crédits octroyés par les banques, suivies des particuliers (13,4 %), de l’État
(8,9 %) et des entreprises publiques (7,3 %). d’après le rapport du CNC, ente 2020 et 2021, le

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total de bilan des établissements financiers et prestataires de services de paiement a augmenté


de 2,0% . A l’actif, cette hausse s’explique principalement par l’augmentation des opérations
diverses (+7,8 milliards) et des opérations avec la clientèle (+1,2 milliard).

L’appui du gouvernement le financement bancaire reste faible. Cependant, face à cette


réticence des banques à octroyer le crédit, les entreprises notamment les PME qui constituent
plus de 95 % du tissu économique et les particuliers recourent à d’autres formes de
financement comme les prêteurs informels, les fonds propres, la finance islamique. Dans le
cadre de ce travail, nous nous intéressons à la finance islamique. Cette dernière, s’est
considérablement développée au cours de ces dernières années et constitue l ’un des domaines
les plus croissants et les plus dynamiques de l ’industrie financière (Ngaha & Binam, 2019).
Elle se fonde sur les principes de la Charia et se distingue de l’intermédiation bancaire
classique.

Au passif par contre, elle s’explique par la hausse des capitaux permanents (+18,2 milliards),
et la baisse des opérations diverses (-4,4 milliards), des opérations de trésorerie et
interbancaire (-3,6 milliards) et des opérations avec la clientèle (-1,5 milliard). S’agissant de
la sinistralité du portefeuille, les créances nettes en souffrance ont diminué de 8,5%, revenant
de 50,2 à 46,0 milliards. Le taux de créances en souffrance (58,4%) reste cependant très élevé,
comparativement aux autres compartiments du secteur bancaire, quoiqu’en baisse par rapport
à 2020 où il a été à 60,4%.. Selon les sources de la BEAC, les crédits auraient baissé de moitié
avec une prédominance sur les crédits à court terme qui représente près de 80% des crédits
octroyés. Plusieurs raisons pourraient justifier cette situation parmi lesquelles : la faillite de
certains projets financés, le non remboursement des crédits accordés, le manque de confiance
envers l’emprunteur facteur sur lequel s’appuie notre étude. Toutes ces raisons nous mènent
vers un approfondissement de recherches contribuant à rendre plus favorable l’octroi du crédit
bancaire. C’est donc à bon droit que notre étude portera sur « les déterminants comptables
et financiers d’octroi de crédit bancaire »

2. PROBLEMATIQUE

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Sur le plan théorique, notre travail se situe dans le cadre de la théorie de l’intermédiation
financière. La notion d’intermédiation financière a été définie par Gurley et Shaw en 1960
qui ont analysé la mission fondamentale de la banque en tant qu’intermédiaire financier.
Bialès (1999) dans son analyse, distingue deux formes d’intermédiation financière :
l’intermédiation de marché et l’intermédiation de bilan. Nous nous intéressons à
l’intermédiation de bilan. Ce dernier regroupe l’ensemble des activités bancaires
traditionnelles et se subdivise en deux : l’intermédiation de titre1 et l’intermédiation de bilan.

Dans le cadre de notre travail de recherche, nous nous intéressons à l’intermédiation de crédit
qui permet de faire le rapprochement entre les agents économiques à excédent de financement
et ceux à déficit de financement. Elle consiste pour une banque à collecter des ressources
auprès des agents économiques à excédent de financement, pour les mettre à la disposition des
agents à déficit de financement qui en manifestent le besoin.

Elles servent à cet effet d’intermédiaire financier entre les agents économiques à capacité de
financement et les agents économiques à besoin de financement. L’intermédiaire financier
joue de ce fait un rôle important dans l’économie à savoir: la réduction des coûts de
transaction en réalisant des économies d’échelle c’est-à-dire que le cout unitaire de
production de services diminue à mesure que la quantité produite augmente ;la réduction de
l’asymétrie d’information qui constitue l’une des raisons essentielles qui justifient l’existence
d’intermédiaires financières , Elle résulte du fait que certains agents dans le marché
(emprunteurs) ont plus d’information que d’autres (préteurs); l’assurance de liquidité, dans un
marché qui se veut incertain, les agents économiques ont besoin de posséder des actifs
liquides qui doivent être des valeurs sures, stables et disponibles pour les échanger contre des
biens, des services ou des titres.

Par ailleurs, l’activité d’octroi de crédit aux entreprises et aux particuliers par les banques doit
suivre une démarche précise dans le but de choisir les meilleurs projets. De ce fait, l’on peut
se poser la question de recherche suivante : Quels sont les déterminants de l’octroi du
crédit aux entreprises ?

1
L’intermédiation de titres : dans ce cas, la causalité va des ressources (sommes versées par les agents à capacité
de financement en paiement de titre émis par la banque) vers les emplois (sommes versées par les banques en
contrepartie des titres émis par les agents à besoin de financement).

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De manière spécifique :

 Quels sont les déterminants comptables et financiers de l’octroi de crédit ?


 Quels sont les déterminants managériaux de l’octroi de crédit?

3. OBJECTIFS

L’objectif principal de ce travail est d’identifier les déterminants de l’octroi du crédit


bancaire. Plus spécifiquement il s’agit de :

 Montrer que la CCA fonde sa décision d’octroi de crédit sur les éléments comptables
et financiers tels que le compte de résultat, l’analyse du bilan, l’étude de liquidité de
l’entreprise…

 Montrer que les aspects managériaux tels que : le secteur d’activité, l’âge du dirigeant
et son expérience professionnelle constituent les éléments généraux sur lesquels la
CCA fonde sa décision d’octroyer le crédit à une entreprise ou non.

4. INTERET DE L’ETUDE

Notre étude revêt un double intérêt :

- Un intérêt théorique dans la mesure où nous revisitons les différents éléments


théoriques liés à la notion de crédit bancaire;

- Un intérêt empirique dans la mesure où nos résultats pourront aider notre banque
d’étude à améliorer la qualité de leur activité d’octroi de crédit

5. REVUE DE LA LITTERATURE
Dans la littérature, plusieurs auteurs ont essayé de définir la notion de crédit. Selon Peynad et
al (2001), dans une opération de crédit, la banque prête une somme X contre une promesse de
remboursement à une échéance définie avec des paiements d’intérêt. De ce fait, nous pouvons
dire que le crédit bancaire est un prêt d’argent consenti sur une période déterminée par une

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banque à un tiers. Durant son dénouement, l’emprunteur rémunère la banque suivant un taux
d’intérêt qui prend en compte la durée de l’opération et rembourse le capital emprunté.

Le crédit peut être appréhender comme l’échange d’un bien présent contre un bien futur.
Etymologiquement le crédit provient directement du latin « credere » qui veut dire croire, se
fier à. (YVES, et al. 1975). Le crédit est une expression de confiance. Et pour le dictionnaire
Robert, « c'est un prêt consenti à un tiers ». Le crédit est la faculté par laquelle on obtient la
jouissance temporaire des capitaux d’autrui moyennant certains avantages réciproques. Il est
considéré comme une sorte d’aptitude à contracter des emprunts et à obtenir des prêts. Le
concept « crédit » est un échange dans le temps, par lequel une personne cède volontairement
à une autre la disposition économique d’un bien moyennant une contrepartie future.

Ce mot est défini différemment selon que l’on se place du point de vue du débiteur ou du
créditeur. Pour le débiteur, c’est la mise en valeur d’une épargne non utilisée à des fins
d’investissement propre et disponible pour une période plus ou moins longue. Pour le
créditeur, c’est essentiellement un gain de temps, c’est la possibilité de jouissance immédiate
d’un bien dont le cout du gagné (Yves & al, 1975). Il existe plusieurs types de crédit entre
autres : le crédit d’exploitation et le crédit d’investissement.

Les décisions de crédits doivent être encadrées en amont par une politique de crédit précisant
les grandes lignes directrices à l’intérieur desquelles la distribution de crédit est pratiquée
(Mathieu, 1995). S’agissant donc de la politique de crédit, Les éléments d’une politique de
crédit constituent des règles adoptées par une entreprise pour gérer les comptes clients,
comptes tiers dans lequel on inscrit les sommes à recouvrer d’un tiers utilisant son expérience
passée avec un client actuel pour modifier ou prolonger le crédit de ce dernier. Pour identifier
ces éléments, il convient de définir la notion de politique de crédit :

La politique de crédit est Selon Coussergues (2007), la direction générale de la banque,


s’appuyant le cas échéant sur le comité des engagements ou des crédits, qui arrête les grandes
orientations de la politique de crédit, approuvées par l’organe délibérant, en indiquant :

 les objectifs poursuivis qui, en adéquation avec le plan stratégique, se formulent en


termes de clientèles, de type de crédit, de zones géographiques ;
 les taux d’intérêt à facturer aux clients pour que des marges suffisantes permettent de
couvrir les coûts engendrés par les crédits (ressources, gestion, risque et fonds
propres) ainsi que les garanties qui doivent être prises ;

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 les délégations de pouvoir qui, dans le cadre d’une décentralisation des prises de
décision, précisent les montants maximums de crédit qu’un comité de crédit local ou
un exploitant pourra accorder sous sa seule signature ou des signatures conjointes. Ces
délégations peuvent d’ailleurs différer pour une même entité en fonction du risque
présenté par le crédit.
En outre, une bonne politique de crédit doit prévoir dans son organisation un système de
mesure de risque robuste. Les éléments spécifiques de l’octroi de crédit peuvent de distinguer
à travers :

 Le choix des contreparties 


Choisir les contreparties consiste à définir les marchés, les segments de marché et les secteurs
prioritaires sur lesquels la banque souhaite se développer et pour lesquels elle estime son
savoir-faire, ses moyens suffisants et/ou la sinistralité minime (Mathieu, 1995). À titre
d’exemple, un établissement bancaire peut choisir comme marché : les entreprises et
déterminer les secteurs d’activités qu’elle financera ou non, avec une priorité pour les secteurs
en croissance.

 La sélection des opérations


Pour le marché ciblé, la banque définit son champ d’intervention à savoir les opérations de
crédit qu’elle proposera, tout en respectant la réglementation en vigueur. Toutefois, elle peut
exclure certaines opérations dans son activité de financement :

 La mesure du risque

À l’initiative des Autorités de tutelle et dans la lignée des recommandations du comité de


Bâle, la banque doit utiliser un système de mesure de risque performant. Elles prescrivent
l’évaluation du risque de crédit par des outils modernes en complément de ce qui se fait
traditionnellement via l’analyse financière. Les outils modernes les plus usités par les banques
sont les systèmes experts, les systèmes de score et la notation interne spécifique à chaque
groupe bancaire. Elles attribuent toutes des notes au demandeur de crédit mesurant le risque
de défaillance. Elle se mesure à travers une bonne prise de décision.

La prise de décision d’octroi de crédit est soumise à des logiques. Elle implique
l’établissement d’un dossier de crédit sur le client, diverses analyses de la demande de crédit,
et fait intervenir des lignes de métiers indépendantes au sein de la banque. On distingue :

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 Le dossier de crédit

Le dossier de crédit est une pièce centrale dans la prise de décision de crédit. Il est constitué
de plusieurs éléments d’informations sur le client sollicitant le crédit. Il s’agit de la demande
de crédit du client, de compte rendu d’entretien entre le chargé de clientèle et les représentants
de l’entreprise, de fiches récapitulant les montants des encours accordés et des
garanties proposées, de documents d’analyse financière mis en forme par le logiciel utilisé par 
la banque, d’une analyse économique de l’entreprise réalisée par le chargé de clientèle
(Amblard, 2003). Le montage du dossier de crédit est confié au chargé de clientèle (encore
appelé chargé d’affaires ou exploitant) qui réceptionne la demande du client et est chargé du
suivi technico-commercial de la relation) qui sera analysé.

 Les analyses de la demande de crédit

La demande de crédit fait l’objet de plusieurs analyses au sein de la banque. Celles-ci sont
effectuées à partir d’informations contenues dans le dossier de crédit de l’entreprise et
d’informations complémentaires de sources externes qui permettent de confirmer, infirmer et
compléter celle du dossier. Il s’agit de l’analyse de l’entreprise, l’analyse de la relation,
l’analyse des caractéristiques du crédit, et l’analyse du risque.

- L’analyse de l’entreprise :

Analyser une entreprise, c’est connaitre son activité, son environnement, sa gestion et sa
situation financière (Meloux, 2008). De plus, Manchon (1994) précise que l’analyse de la
banque doit s’efforcer d’expliquer les particularités de l’entreprise et ne pas se borner à
l’aspect financier. L’analyse de l’entreprise se décline ainsi en deux points : l’analyse
économique et l’analyse financière.

- L’analyse économique :
Elle permet de mettre à jour les facteurs explicatifs de la situation financière de l’entreprise
(Ponsard & al, 2007). Sa démarche consiste à collecter un ensemble d’informations sur
l’entreprise, notamment sur son historique (date de création, faits marquants), ses aspects
juridiques (forme juridique, montant du capital, actionnariats, etc.), sa gestion et ses dirigeants
(compétences, expérience), son activité, ses clients et fournisseurs, sa stratégie, ses moyens

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(main d’œuvre, matériel de production, etc.), son marché (concurrents actuels et potentiels,
part de marché), et son environnement (réglementation, etc.).

- L’analyse financière
Elle permet de porter un jugement sur la situation financière de l’entreprise en se plaçant dans
une perspective de continuité d’exploitation (Grandguillot, 2007). Elle s’appuie sur les états
financiers certifiés (bilan, compte de résultat, tableaux de financement des ressources et des
emplois, annexes), et d’autres sources d’informations financières telles que le rapport de
gestion et les prévisions. L’analyse financière de l’entreprise s’effectue à plusieurs niveaux
qu’est celui du bilan, du compte de résultat et des prévisions. Au niveau du bilan, l’analyste
s’intéresse à la trésorerie, la structure financière et le financement de l’entreprise.

Au compte de résultat, les soldes significatifs de gestion sont calculés afin d’appréhender la
formation du résultat et la performance de l’entreprise. En d’autres termes, l’étude du bilan
est axée sur l’analyse de l’activité et la rentabilité de l’entreprise. Pour les prévisions, la
banque peut exiger de l’entreprise, un plan de financement, un plan de trésorerie ou un
compte de résultat prévisionnel sur une durée donnée en fonction du type de financement
sollicité.

Elle accorde une attention particulière à leur cohérence avec la stratégie et la réalité
économique de l’entreprise. En outre, l’analyse financière fait ressortir plusieurs ratios
importants pour l’illustration des réalités financières ; et qui aident la prise de décision de la
banque. Il s’agit des ratios d’activité, de rentabilité, de structure financière, d’avenir, etc.

- L’analyse de la relation
L’analyse de la relation bancaire porte sur le fonctionnement du compte, la rentabilité de la
relation, et les mouvements confiés. Elle permet d’avoir un aperçu sur l’activité quotidienne
de l’entreprise, son chiffre d’affaires, ses ressources liquides. En effet, les variations des
remises chèques sur le compte du client reflètent l’évolution du chiffre d’affaires. De plus, le
total des mouvements créditeurs et débiteurs du compte constitue un bon indicateur de
l’activité globale de l’entreprise et peut être utilement rapproché de son chiffre d’affaires si
elle n’a qu’un seul banquier. Quant à l’examen des remises, des chèques et effets tirés par
l’entreprise sur son compte, il permet de se faire une idée sur la véritable clientèle de
l’entreprise ou ses fournisseurs, et leurs habitudes de règlements (Manchon, 1994).

- L’analyse des caractéristiques du crédit

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DETERMINANTS DE L’OCTROI DU CREDIT BANCAIRE AUX ENTREPRISES : CAS DE LA
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Selon Mandzilla (2005), les caractéristiques du crédit sont un élément important dans la prise
de décision du banquier. Ils revêtent deux aspects :

 L’aspect volume : il s’agit pour le banquier de savoir si la demande de crédit est assise
sur un besoin bien déterminé de l’entreprise emprunteuse, autrement dit si le montant
et le motif du crédit sont justifiés.
 L’aspect garanti : Le banquier s’interroge sur les garanties intrinsèques et extrinsèques
du crédit. Les garanties intrinsèques sont directement liées à l’objet ou la forme du
crédit, tandis que les garanties extrinsèques sont celles qui viennent se greffer sur
l’opération de crédit (garanties réelles et personnelles).

- L’analyse du risque
L’analyse du risque de crédit souligne les facteurs susceptibles de compromettre le bon
dénouement de l’opération de crédit ; plus précisément ceux qui dépendent du client et ceux
inhérents à la transaction. L’identification de ces risques débouche sur une appréciation
globale du risque encouru si les financements sollicités sont accordés ; ce dernier est soit
acceptable, soit inacceptable pour la banque.

Par ailleurs, l’analyse du risque comprend une étude des garanties extrinsèques du crédit. Elle
permet de s’assurer de leur valeur économique, de leur valeur juridique (rédaction conforme à
la loi, signatures, etc.), et que leur mise en jeu ne rencontrerait pas d’obstacle d’ordre
juridique (créanciers privilégiés).

 L’organisation de la décision d’octroi du crédit

Les banques organisent la prise de décision d’engagement, en ligne, en faisant intervenir le


front office et le back-office (Bajard & al, 2008). Selon Dangeard (2011), le front office est
orienté vers la génération du chiffre d’affaires, l’accroissement du portefeuille, tandis que le
back-office est chargé d’analyser les risques et limiter la prise de risque. L’intervention de ces
deux pôles dont la mission diverge permet une décision d’octroi de crédit objective. La
décision d’octroi de crédit est éclatée au sein de la banque, elle fait intervenir les exploitants
qui représentent le front Office et les analystes crédits (back-office). La concertation entre les
différentes directions de ces agents conduit à une décision définitive sur la demande de crédit
(Hutin, 2008).

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DETERMINANTS DE L’OCTROI DU CREDIT BANCAIRE AUX ENTREPRISES : CAS DE LA
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Toutefois, il peut y avoir un seul ou plusieurs décideurs (exploitant, comité des engagements
ou de crédit). Il est impératif dans ces cas qu’ils aient les habilitations nécessaires et
respectent le niveau de délégation arrêté par les instances hiérarchiques supérieures. L’octroi
de crédit aux entreprises est une source de revenus pour la banque, mais également une source
de perte de capitaux. Elle implique donc une gestion du risque de crédit avant toute décision
d’octroi du crédit afin d’éviter les pertes de crédits inacceptables. Le présent chapitre nous a
permis d’appréhender les notions de crédits bancaires aux entreprises, le risque de crédit et la
gestion préalable à la décision de crédit.

6. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Les méthodes utilisées pour l’élaboration de ce travail sont au nombre de 02 :

A- METHODE

• La méthode inductive : elle consiste à remonter de l’observation des faits à une


proposition générale. On commence par réunir un grand nombre de faits et évènements
contingent pour ensuite voir dans quelle mesure les rapports existent entre divers fait et
évènement retenus. Et l’on est l’on est ainsi dans le domaine de la statistique descriptive qui
est la forme la plus sure de l’observation.

• La méthode descriptive : elle consiste à exposer les faits et phénomènes tels qu’ils se
présentent. Cette méthode nous a permis de décrire clairement les opérations de micro-crédit
d’une façon théorique et pratique.

B- TECHNIQUES

Ainsi pour vérifier nos objectifs, nous sommes obligés d’utiliser les techniques d’interview,
documentaires et l’observation.

• La technique d’interview nous servirons comme moyen de communication direct avec


les responsables de la CCA.

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DETERMINANTS DE L’OCTROI DU CREDIT BANCAIRE AUX ENTREPRISES : CAS DE LA
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• L’analyse documentaire consistant à étudier les faits dont les documents portent des
traces, nous a permis également d’entrer en contact avec différents scientifiques à travers
leurs écrits.

• Les techniques d’observation qui permettent de voir concrètement comment se déroule


les étapes de la décision de crédit à la CCA.

7. PLAN DU TRAVAIL

Notre travail suit la logique d’un plan statique :

 CHAPITRE 1 : CREDIT BANCAIRE : UN EXAMEN THEORIQUE DU CONCEPT


 CHAPITRE 2 : DETERMINANTS THEORIQUES DE L’OCTROI DU CREDIT
 CHAPITRE 3 : DETERMINANT DE L’OCTROI DU CREDIT : LES APPROCHES
METHODOLOGIQUES
 CHAPITRE 4 : DETERMINANTS DE L’OCTROI DE CREDIT : LES RESULTATS
EMPIRIQUES

8. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Amblard Marc (2003), Conventions Et Management, De Boeck, Bruxelles, 320pages

Bekolo-Ebé B. (1992), « Dynamique Nouvelle De Financement Et Sortie De Crise Au


Cameroun », Mondes En Développement.

Bialès C., (1999), « L'intermédiation Financière », Paru Dans Le Cahier D'économie Et


De Gestion. Http://Www.Christian-Biales.Net

Conseil National Du Crédit, Rapport 2021 Relatif A La Monnaie, Au Credit Et Au


Fonctionnement Du Systeme Financier

Coussergues De Sylvie (2007), Gestion De La Banque : Du Diagnostic A La Stratégie,Dunod,


5ème Edition, Paris, 2007, 268 Pages.12

[Texte] Page 12
DETERMINANTS DE L’OCTROI DU CREDIT BANCAIRE AUX ENTREPRISES : CAS DE LA
CCA

Dangeard Franck (2011), La Décision De Crise Dans L’entreprise, Odile Jacob, Paris,222
Pages

Grandguillot Francis Et Béatrice (2007), Analyse Financière, Gualino Editeur, 11ème Edition,
Paris, 229 Pages

Kiayima K. J. Et Mukalalirya K. B. “Analyse Des Déterminants D’octroi De Credit Bancaire


Aux Commercants De Kisangani Par La First Bank Or Nigeria (Fbnbank) – Agence De
Kisangani” International Journal Of Innovation And Applied Studies Issn 2028-9324 Vol. 25
No. 2019, Pp. 645-659 C 2019 Innovative Space Of Scientific Research Journals
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