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Des instruments très efficaces ont été adoptés par la Tunisie pour renforcer les
fonds propres des PME. Un dégrèvement fiscal est accordé aux souscripteurs qui
participent au capital des PME, ce qui se traduit par la réduction de l'assiette
imposable à des taux variables, et a pour conséquence une diminution de l'impôt
sur le revenu exigé en fin d'année. Le dégrèvement fiscal est accordé à des taux
variables qui tiennent compte des objectifs nationaux préalablement fixés. Ces
taux varient notamment en fonction du lieu d'implantation du projet (100 % en
Zone de développement régional), de l'orientation ou non vers l'exportation, etc.
Des Fonds de l'État alimentés par des dotations budgétaires interviennent pour
parfaire le schéma de financement, sous la forme, d'une part, de dotations
remboursables, soit des crédits personnels à l'entrepreneur lui-même, avec des
délais de remboursement supérieurs à 10 ans, des délais de grâce, ainsi que des
taux d'intérêt très faibles, d'autre part, de participations au capital à travers des
SICAR qui gèrent les participations pour le compte de l'État.
Dans ce cas, la priorité est donnée aux entrepreneurs pour acheter les
participations après des délais variables. De plus, les dividendes générés par ces
participations n'alimentent pas ces Fonds, mais seront rétrocédés à l'entrepreneur
lui-même et seront exclusivement utilisés pour l'achat de la participation des
Fonds.
Par ailleurs, les SICAR qui gèrent la participation des Fonds au capital des PME
sont elles-mêmes tenues d'y participer au moins à hauteur de la participation des
Fonds, de manière à ce que les apports respectifs de l'entrepreneur, des
souscripteurs, du Fonds d'État et des SICAR augmentent de manière
significative les fonds propres dans le schéma de financement du projet.
Cette difficulté est de nature à conduire les PME à réaliser des études par leurs
propres moyens, lesquelles seront jugées irrecevables par les banques.
Un mécanisme spécial très apprécié des PME a été mis en place. Il consiste à
subventionner le coût de l'étude à hauteur de 70 %. Cette subvention peut être
versée soit au bureau d'étude, soit au promoteur. Elle n'est accordée que si
l'étude est acceptée par les banques et les SICAR, qui délivrent à cet effet un
accord de principe de financement du projet.
Une difficulté pour les PME est qu'en général elles ne peuvent fournir aux
banques des garanties réelles en dehors des composantes du projet, surtout
lorsqu'il s'agit d'un jeune entrepreneur qui cherche à créer son premier projet.
Cette contrainte est de nature à réduire le nombre de projets réalisés, barrant
parfois la route à des idées parfois séduisantes, portées par des entrepreneurs
hautement qualifiés et crédibles.
Cette logique de garantie satisfait pleinement les besoins des PME tunisiennes
en leur allégeant considérablement les garanties réelles toujours exigées par les
établissements de crédit. Mais ceux-ci tardent parfois à suivre cette logique.
Parallèlement aux mécanismes de financement qui peuvent être mis en place et à
la multiplicité des produits de financement offerts, l'entrepreneur a besoin de
développer sa culture financière et de maîtriser un minimum de normes
financières, et ne peut se contenter de maîtriser seulement le processus de
production et de commercialisation.
Le recours à des spécialistes en la matière, soit par un recrutement interne, soit
sous forme de consultation, ne peut que donner plus de chances à la PME pour
se développer et surmonter les difficultés auxquelles elle est confrontée.