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251661312
SEPTEMBRE 2021
251660288
Professeur Ordinaire
251662336
EPIGRAPHE
:
« Si l'on ignore que le crédit est la plus grande ressource de toutes les affaires, on ignore tout ».
Démosthène
DEDICACE
A vous mes parents, KADIMA NYANGUILA Jean Pierre et MWANJI KANDA Chantal, je dédicace le fruit de mes efforts.
Je ne saurai vous rendre tout ce que vous m'avez donné. Je ne peux que vous exprimez ma reconnaisse pour votre
soutien, vos encouragements et votre accompagnement durant toutes ces années.
A toi ma soeur, NTANGA KADIMA Chancel, pour tout ce que tu as fait dans l'ombre pour m'aider à tenir jusqu'au bout. Je ne
saurai exprimer toute la gratitude pour toute l'attention et les encouragements reçus dans les moments les plus difficiles.
A vous mes frères, KADIMA Gregory et KADIMA Christian, pour l'aide pratique et les encouragements que vous m'avez
donné.
Ce travail je le dédie aussi à mes grands-parents, KANDA Honoré et NGOMBA Marie. Des personnes que j'affectionne
particulièrement et qui m'ont accompagné de diverses manières.
Je dédie ce travail à mes oncles et tantes qui m'ont encouragé, chacun à sa manière. Je voudrais ici citer NSONGA Astrid,
ODIA David, YOWA Monique, KATOKA Alphonsine, ILUNGA Georges, ILUNGA Marie, TSHAMA Daniel et celle pour qui j'ai
uneaffection toute particulière NGOMBA Evodie. Je le dédie aussi à tous ces oncles et tantes que je ne pourrai pas citer ici
mais que je porte dans mon coeur.
Je dédie ce travail avec tout mon amour à mes cousins : Noëlla, Manuella, Laurielle,Nadège, Billy, Delvard, Valérie, Divine,
Gracia, Marie-Rose, Blessing, Marie-Joelle, Gervais et Giscard.
Je dédie aussi ce travail à mes amis qui m'ont vraiment aidé et avec qui nous avons traversé cette étape. Je cite
notamment : Youri MAZEL, Delice LUBOYA, Charmant FASSO, Judith SHUKRANI, Esther TSHAKWIZA, Ruth
TSHAKWIZA, Alco NYEMBO, Benita ASSUMINI.
Pour finir, je voudrais dédier ce travail à toute la promotion Licence 3 Banques et Assurances de l'université Nouveaux
Horizons.
REMERCIEMENTS
Avant tout nos remerciements vont tout droit au Dieu Tout-puissant pour le souffle de vie et la force qu'il nous a accordé du
début à la fin de ce travail.
Je voudrais remercier le professeur Guy BernardNKWEMBE UNSITAL pour avoir accepté de diriger ce travail malgré la
distance et ses multiples occupations.Je tiens aussi à remercier le professeur pour tous ses conseils et orientations pour
nous amener à acquérir l'esprit de la recherche scientifique.
Ensuite je voudrais sincèrement remercier le chef de travaux, monsieur KAMENGA MAPURITA CHRISTIAN, pour tout le
temps et les efforts qu'il a consacré à la rédaction de ce travail depuis sa genèse. Nous ne saurons dire combien vos
conseils ont contribué à améliorer ce travail et nous tenons à vous remercier pour tout cela.
Je voudrais aussi remercier mon collègue FASSO KABULO pour tout le soutien et l'aide qu'il a apporté. Puisses-tu trouver
ici le fruit de tous ces moments de travail acharné.
Je voudrais encore remercier Marc Teddy pour l'aide et les conseils donnés en tant qu'aîné scientifique.
:
Je voudrais aussi remercier tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à ce que ce travail voit le jour. Je voudrais ici
particulièrement remercier mes amis : Merveille Nsankisha, Merveille Kakese, Prescilla, Joyce, Odelia, Ketia, David
Kahenga, Aristarque, William, Andy, Chris Mugeni, Samantha, Camille, Montesquieu, Saudate, Oness, Eliel Justin, David
Mbikay, Merlie et tant d'autres dont je ne saurai mentionner le nom ici.
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
NOTE DE SYNTHESE ix
INTRODUCTION 1
2. Problématique 2
3. Hypothèses 3
6. Méthodologie de recherche 5
7. Objectifs de la recherche 6
CHAP I : PRATIQUES DES CREDITS BANCAIRES ET SITUATION DES PMES EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO 8
III.3.1 Discussions 42
III.3.3 Suggestions 43
CONCLUSION 44
BIBLIOGRAPHIE 46
ANNEXES x
Tableau 16 Répartition de l'échantillon selon l'existence d'un département destiné aux PMEs 36
NOTE DE SYNTHESE
Notre travail concernant les facteurs de non-accès au financement des PMEs a pour but d'identifier les facteurs qui
influence la demande et l'obtention du crédit des PMEs. Au terme de cette étude, nous voulons voir si la demande et
l'obtention du crédit sont influencé par des facteurs comme l'autoexclusion des PMEs, la non-bancarisation, le manque
d'information sur le crédit, les conditions des banques (taux d'intérêt, délai de remboursement et les collatéraux), l'âge de
l'entreprise, l'enregistrement de l'entreprise, le nombre d'institutions où on a fait la demande de crédit et le secteur d'activité
de la PMEs. Nous avons mené notre enquête auprès de 384 PMEs et 5 banques exerçant leur activité dans la ville de
Lubumbashi. En utilisant la méthode de vraisemblance, nous avons estimé le modèle de l'offre et de la demande de crédit.
Les résultats obtenus nous ont montré que l'autoexclusion, la non bancarisation et les conditions de banques influence
négativement la demande de crédit. Ils nous ont aussi montré que l'âge de l'entreprise, son enregistrement, le nombre
d'institutions où la demande a été faite ainsi que le secteur d'activité ont une influence positive sur l'obtention du crédit.
L'une des solutions évoquée dans ce travail est de mettre en place des dispositifs pour que les PME aussi soient admissible
au crédit-bail. En effet, puisque les PME ont des difficultés à fournir des garanties, le crédit-bail peut être une solution
palliative.
INTRODUCTION
Pour ne pas cesser leur activité, les PME font appel à différentes sources de financement. Ces sources de financement
peuvent être soit internes soit externes. Dans le financement interne, nous retrouvons l'autofinancement et le financement
par augmentation du capital. Le financement externe regroupe les subventions, le crédit auprès des institutions financières
et le crédit-bail. Le plus souvent c'est l'endettement auprès des institutions financières que les PMEs choisissent comme
mode de financement (Diazonzama, 2011). Pour les PMEs, la difficulté de trouver un financement auprès des banques ou
autres institutions financières est plus complexe. En effet, les entreprises publiques ainsi que les grandes entreprises,
souvent étrangères, qui existent en Afrique Subsaharienne ont moins de difficultés que les PMEs à obtenir un financement
auprès de la banque. Dans la zone CEMAC par exemple, 63,5% des crédits octroyés par les banques ont été attribués aux
:
grandes entreprises contre 18,8%(Stijns, et al., 2020). Ainsi, même si les montants qu'elles cherchent à emprunter sont
faibles par rapport à ceux des grandes entreprises, les PMEs voient leur demande de prêt être refuser (Ondel, 2010). Ce
problème est généralisé à tel point que 80% des PMEs existantes en Afrique Subsaharienne connaissent des contraintes
pour obtenir un financement et ne peuvent donc pas se développer de manière durable.
L'Etat congolais, étant conscient que les PMEA constituent l'épine dorsale d'une économie, s'est engagé à relancer et
promouvoir les banques de développement et à faciliter l'éclosion de la microfinance, des coopératives d'épargne et de
crédit ainsi que des institutions financières non bancaires. De plus l'Etat congolais s'est engagé à mettre en place des
mesures susceptibles de favoriser l'accès au financement des PMEA en passant par le fond de garantie au crédit et
l'instauration des fonds de participations pour les PMEA(MPME, 2009).
Malgré ces engagements, force est de constater que les PMEs ont toujours un accès difficile au financement que ce soit en
République Démocratique du Congo ou même en Afrique Sub-saharienne en général. Selon une étude de la Banque
mondiale, les PMEs congolaises connaissent les mêmes de difficultés. En effet, 40% d'entre elles affirment que l'accès au
financement est une contrainte majeure et 14% encore disent que l'accès au financement est leur plus grand
obstacle(Banque mondiale, 2019). Ces chiffres prouvent à suffisance que l'accès au financement des PME reste un
problème majeur auquel on doit s'intéresser pour tenter d'améliorer les situations difficiles encore existantes.
Ainsi, notre question de départ est formulée de la manière suivante : quelles sont les causes qui rendent l'accès au
financement difficile pour les PMEs de la ville de Lubumbashi ?
2. Problématique
Le développement des PME est considéré par beaucoup comme un levier de développement des économies modernes. En
effet, ces entreprises contribuent à la création d'emplois, la diminution de la pauvreté et de la croissance de la production.
Même s'il est reconnu que les PME peuvent grandement favoriser l'émergence des pays en développement (Nezien, 2011),
les PME rencontrent plusieurs difficultés dans le financement de leur activité. Bukvic et Bartlett (2003) font remarquer que
85% des PMEfinancent plus de la moitié de leur activité avec leurs fonds propres. Toujours selon les mêmes auteurs,
certaines de ces PME se tournent vers d'autres institutions telles que les banques dans le but d'obtenir un financement pour
leur activité mais les PME financées par une source extérieure ne constituent que 5%.
Selon Cull et al (2006) cités par Nezien (2011), dans les pays en développement le taux de refus des demandes de crédits
bancaires des PME est de 30%.Pour certains auteurs comme Tioumagneng T(2011), la réticence des banques vis-à-vis des
PME est une manifestation des séquelles que la crise de 1985-1986 a causé. Après cette crise, les banques n'ont plus fait
confiance aux PME pour leur accorder le crédit préférant se tourner vers les grandes entreprises qui sont plus pérennes et
plus fiables. De plus, pour se protéger, les banques exigent des garanties que les PME ne peuvent pas toujours fournir. Il
est par conséquent difficile de financer le développement de ces entreprises.
Partant de ce qui précède, notre question de recherche se formule comme suit : la non sollicitation du crédit bancaire
par les PMEs est-elle liée aux conditions fixées par les banques ou aux facteurs spécifiques inhérents à cette
catégorie d'entreprise ?
:
De cette question principale, nous pouvons soulever les questions spécifiques suivantes :
-Le non-recours au financement bancaire résulterait-il d'une volonté délibérée des PME ?
-Le taux d'intérêts, le délai de remboursement et les collatéraux freineraient-ils les PME à demander un crédit ?
3. Hypothèses
Les réponses provisoires à notre recherche sont formulées de la manière suivante :
H3 : Le manque d'information est un facteur qui empêche les PME de solliciter le crédit.
H4 : Les conditions des banques sur les taux d'intérêts, le délai de remboursement ou les garanties à fournir empêchent les
PME de solliciter le crédit
H5 : LesPME qui sont enregistré ont moins de difficultés à obtenir le financement bancaire
H1
H2
Autoexclusion
Bancarisation
DEMANDE DE CREDIT
:
H4
H3
251654144
H8
H5
H6
Age de l'entreprise
OBTENTION DU CREDIT
H7
Secteur d'activité
251656192
-Délai de remboursement
-Garantie à fournir
Obtention du crédit Obtention du crédit Nominale
Enregistrement de l'entreprise Avoir les documents commerciaux Nominale
Age de l'entreprise Age de l'entreprise Intervalle
:
Nombre d'institution où on a demandé le crédit Nombre d'institution de la demande de crédit Nominale
Secteur d'activité -Service Nominale
-Commerce
-Autre secteurs
6. Méthodologie de recherche
Pour effectuer notre recherche nous avons choisi de faire une étude qualitative. Ce type d'étude permet d'analyser et de
mieux comprendre les phénomènes de la société.
-Méthode hypothético déductive : c'est une méthode scientifique qui consiste d'abord à formuler les hypothèses qui vont
guider la recherche et ensuite déduire les conséquences de ces hypothèses sur le phénomène qu'on étudie.
-Méthode documentaire : elle consiste à se référer à la façon dont différent auteurs ont traité des sujets similaires et
apporté des solutions à ce problème.
-Méthode exploratoire : elle consiste à aller chercher les données qui peuvent expliquer le phénomène et apporter les
solutions
-Approche quantitative : elle consiste à se servir de statistiques ou d'outils mathématiques qui permettent de décrire ou de
de prédire l'évènement étudié.
-Entretien : Nous avons mené des entretiens grâce à un questionnaire fermé que nous avons soumis au dirigeant des
PME.
-Echantillonnage : cette technique a consisté à prendre une partie de la population pour effectuer notre recherche sur
elle.L'échantillonnage et les détails y afférent seront présentés plus en détails dans la troisième section du deuxième
chapitre de notre travail.
7. Objectifs de la recherche
L'objectif généralde notre recherche est double : d'une part il est d'identifierles facteurs explicatifs de la demande de crédit
:
et d'autre partde mettre en relief les facteurs explicatifs de l'obtention du crédit bancaire
-Mesurer l'effet du taux d'intérêt, du délai de remboursement et des collatérauxsur la demande de crédit
-Examiner si le nombre d'institutions où on a fait la demande a une influence sur l'obtention du crédit
Ce sujet nous a intéressés parce que le problème de l'accès au financement nous touche de près. Il nous permettra de
mieux comprendre les facteurs qui contraignent l'accès au financement.
En tant qu'étudiante en Banques et assurances nous aimerions voir les institutions financières, les banques en particulier,
développer de nouveaux services adaptés aux conditions existantes dans notre pays pour mieux octroyer les crédits.
Nous espérons que les résultats obtenus dans ce travail pourront servir à d'autres chercheurs qui se pencheront sur des
sujets similaires à celui-ci.
9. Délimitation de l'étude
Sur le plan spatial, cette étude couvre les PMEs de la ville de Lubumbashi.
Sur le plan temporel, cette étude s'étale sur la période allant de Janvier 2021 à Juillet 2021
· Chapitre 1 : Pratiques des crédits bancaires et situation des PMEs en République Démocratique du Congo
Ce secteur privé comprend notamment les PMEs qui sont un élément non négligeable dans la croissance de l'activité
économique d'un pays.
Ce chapitre sera divisé en trois sections. La première va se pencher sur les pratiques des crédits bancaires en RDC, la
deuxième va se pencher sur la situation des PMEs en RDC et la troisième va présenter les éléments stratégiques des
PMEs sur base des analyses SWOT et PESTEL.
La RDC compte plusieurs acteurs dans son système financier. On peut citer les banques, les sociétés de microfinance, les
sociétés d'assurances et la caisse nationale de sécurité sociale. Ici nous allons particulièrement nous intéresser aux
banques et aux sociétés de microfinance.
On peut définir une banque comme un établissement qui collecte l'épargne, distribue le crédit et effectue des opérations de
trésorerie. Les banques exerçant dans un pays sont réglementées par une banque centrale. En RDC, les banques sont
réglementées par la Banque Centrale du Congo (BCC). Toutes les banques doivent obtenir un agrément de la BCC pour
être autorisé à exercer leur activité en RDC. Hormis la Banque Centrale du Congo, les banques exerçant leur activité en
RDC sont : ACCESS BANK, ADVANS BANK, AFRILAND FIRST BANK, BANK OF AFRICA (BOA), BGFI BANK, CITIBANK,
ECOBANK, EQUITY BCDC, FIRST BANK OF NIGERIA (FBNBANK), RAWBANK, SOFIBANK, STANDARD BANK, TRUST
MERCHANT BANK, UNITED BANK FOR AFRICA (UBA).
Malgré ce nombre croissant de banques sur le territoire national, l'activité bancaire ne participe que faiblement au PIB du
pays contrairement aux autres pays d'Afrique Subsaharienne comme le montre le graphique ci-dessous. Cela peut être
expliqué par le fait que seulement 12% de la population adulte possède un compte bancaire (Mermoux & Gilkes, 2019).
Selon la loi n°11/020 du 15 septembre 2011 fixant les règles relatives à l'activité de la microfinance en RDC, la microfinance
est « l'offre, à titre habituel, de services financiers incluant des personnes n'ayant pas accès pas accès au système bancaire
classique ». Cette même loi définie les institutions de microfinance comme une « personne morale qui réalise, à titre de
profession habituelle, des opérations de Microfinance ». De par les définitions ci-haut, on peut noter que les établissements
de microfinance ont répondu dans une certaine mesure au besoin de financement des entreprises évoluant dans le secteur
informel. En RDC, les institutions de microfinance, tout comme les banques, sont réglementées par la Banque Centrale du
Congo. Parmi ces institutions nous pouvons citer : IMF APE, IMF BAOBAB RDC, IMF BUSINA, IMF CREDIT YA MPA, IMF
FINCA RDC SA, IMF GUILGAL, IMF HEKIMA, IMF IFOD SA, IMF KITUMAINI, IMF LIGHT IN BUSINESS SA, IMF MAMA
TOMBWAMA, IMF MICROPOP, IMF PAIDEK SA,IMF PROCFIN SA, IMF SMICO SA,IMF TGD, IMF TRUST INVESTMENT
DEVELOPMENT SA, IMF TUJENGE,IMF VISIOFUND DRC SA.
Les sociétés de microfinance occupent une place de choix dans le développement des pays en développement comme la
RDC. En effet, elles contribuent à l'inclusion financière des personnes qui jusque-là n'avaient pas accès aux services
financiers classiques. En RDC, les sociétés de microfinance ont connu un succès évident. En 2018, elles ont enregistré une
croissance de 7,1% ce qui laisse penser que la microfinance prospère en RDC (BCC, 2019).
Les sociétés de microfinance bénéficient du soutien de certains organismes internationaux tels que le FPM. Les sociétés
bénéficiant de ce soutien peuvent déployés leur activité parce qu'en plus des fonds qui sont mis à leur disposition, elles
bénéficient des formations dans le secteur de la microfinance de leurs agents et cadres (FPM, 2020).
En 2018, la société FINCA SA dominait le secteur de la microfinance avec 34% du total des actifs du secteur de la
microfinance, 25% des dépôts et 48% des crédits(Mermoux & Gilkes, 2019). La société possède aussi le plus grand nombre
d'agences, un total de 21 agences, à travers le pays comparativement aux autres IMF(ANIMF, 2021).
Le système financier de la RDC est caractérisé par la cohabitation de deux monnaie : le franc congolais et le dollar
américain qui, à mi-juin 2020, constituaient 87.58% des dépôts des clients dans les banques commerciales(Mavinga, 2020).
Ces chiffres illustrent bien la faible confiance des congolais dans leur monnaie nationale.
L'offre financière demeure pourtant dynamique en RDC avec la présence de 14 banques commerciales, 1 banque de
développement, 16 sociétés financières dont 4 se font via les téléphones mobiles (mobile money) et 12 qui sont affiliées aux
banques.
:
Le secteur bancaire en RDC doit aussi faire face à la méfiance de la grande partie de la population congolaise. Cette
méfiance s'illustre bien par le fait que 70% des dépôts dans les banques sont à court terme. De plus, la population
congolaise, ainsi que les autres opérateurs économiques, ayant une faible capacité d'épargne, les dépôts à court terme
servent souvent à servir leurs besoins immédiats ce qui privent les banques de ressource à moyen ou long terme.
On observe une forte concentration du secteur bancaire dans la province de Kinshasa au détriment des autres provinces du
pays. Certaines zones du pays restent encore très faiblement touchées par les banques. Les dépôts sont fortement
concentrés dans la province de Kinshasa avec une estimation 70% du volume des dépôts total à travers le pays(Mermoux &
Gilkes, 2019). Cette situation est valable aussi pour les crédits accordés à la clientèle.
De manière comparative, les taux d'intérêt des banques en RDC sont supérieurs à la majorité des pays d'Afrique
subsaharienne atteignant 26% contre un taux plus faible en Zambie qui est de 9,5%. Le taux d'intérêt élevé a un impact
direct sur le crédit : il devient plus cher. Dû au coût du crédit, estimé trop élevé, de nombreux acteurs économique
choisissent de se tourner vers des moyens de financement alternatifs comme la famille ou encore les amis.
Figure 6 Comparaison des taux d'intérêts de la RDC par rapports à d'autres pays
Une étude menée par Simone Schwarz (2011) a mis en évidence les processus que les banques et les sociétés de
microfinance suivent pour octroyer le crédit à leur client. Elles suivent les étapes énnumérés de la manière suivantes :
ü Recevoir de manière formel la demande de crédit ainsi que les documents relatifs à l'entreprise qui permettront à
l'institutions de s'informer sur la situation de l'entreprise ;
Dans leur démarche pour se prévenir du risque de non-remboursement du crédit, les banques exigent souvent au
demandeur de fournir une garanti. Cette garanti a souvent une valeur de 150 à 200% du montant qu'on souhaite emprunter.
Dans la majorité des cas, ces garanties sont des titres de propriétés. D'un autre côté, pour certaines banques et IMF, la
garanti peut aussi être le stock de l'entreprise ou encore une autre entreprise qui se porte garante. La garanti peut aussi
dépendre du montant emprunté. Par exemple, certains ne demande pas de garanti à leur client si le montant est inférieur à
20000 USD et pour d'autres c'est lorsque le montant est inférieur à 10000 USD. Contrairement aux banques, les IMF n'ont
pas l'habitude d'insister sur le fait d'avoir une garantie à fournir (Schwarz, 2011).
:
En ce qui concerne la gestion des relations avec les clients, les banques congolaises laissent un même agent en contact
avec le client tout au long du processus d'octroi du crédit jusqu'au remboursement effectif du crédit. Ainsi, une bonne
relation professionnelle peut se tisser entre la banque et l'entreprise. La situation est assez différente pour les banques
internationales qui répartissent chaque processus sur des personnes différentes ce qui rend la relation avec le client assez
difficile.(Schwarz, 2011)
Source : ANAPI, Statistiques des entreprises créées de mai 2013 à mars 2020
Les PMEs en RDC sont majoritairement dirigées par les hommes. Dans une étude récente sur les écosystèmes des PMEs,
on a évalué que seulement 28% des PMEs sont dirigées ou appartiennent à des femmes (Agapitova, et al., 2019). Les
femmes rencontrent plus de difficultés dans la création et la gestion des entreprises parce qu'elles manquent parfois les
connaissances nécessaires, qu'elles sont victimes des préjugés sociaux ou parce qu'elles ont la charge familiale à
assumer(Banque mondiale, 2017).
En RDC, les entreprises sont classifiées selon leur taille et leurs chiffres d'affaires. Ainsi on peut retrouver des micros
entreprises, des petites entreprises, des moyennes entreprises et enfin des grandes entreprises qui possèdent les
caractéristiques suivantes :
a) Micro-entreprise
Selon la charte des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat en RDC, la micro-entreprise est celle qui répond aux
critères suivants :
-Avoir une valeur des investissements mis en place pour l'activité de l'entreprise inférieure ou égale à 10000 dollars
américains.
b) Petite entreprise
Selon la charte des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat en RDC, la petite entreprise est celle qui répond aux
critères suivants :
:
-Avoir un nombre d'employés variant entre 6 et 50 personnes
-Avoir une valeur des investissements mis en place pour l'activité de l'entreprise compris entre 10001 et 150000 dollars
américains.
c) Moyenne entreprise
-Avoir une valeur des investissements mis en place pour l'activité de l'entreprise compris entre 150001 et 350000 dollars
américains.
d) Grande entreprise
-Avoir une valeur des investissements mis en place pour l'activité de l'entreprise supérieure à 350000 dollars américains.
Selon le rapport de la FEC (2019), en 2018 les PMEs évoluaient principalement dans des secteurs d'activité tels que le
commerce, les services, l'agriculture et l'industrie. Les PMEs se concentrent fortement dans le commerce et les services. Ce
rapport souligne que des activités comme le transport, l'hôtellerie, la distribution de produits pharmaceutiques
regroupent16% des PMEs. Certains secteurs comme celui des technologies informatiques, de la formation professionnelle
ou encore de l'agriculture regroupent un faible nombre de PME.
Les créateurs d'entreprises évitent des secteurs qui demandent une certaines spécialisations. Voilà pourquoi très peu de
PME se lance dans la transformation de matières premières qui sont pourtant abondantes sur le territoire national.
Ces entreprises sont réparties dans divers secteurs mais c'est le secteur commercial qui prédomine avec 62,1%. Le
graphique ci-dessous indique la répartition des PMEs selon le secteur d'activité.
Dans le secteur informel, la performance de l'entreprise et l'accès au financement sont fortement liés au genre du dirigeant.
Les entreprises les plus performantes sont celles qui sont dirigées par les hommes. L'accès au financement pour ces
entreprises semble aussi moins compliqué que si l'entreprise était dirigée par une femme. Cela peut s'expliquer par le fait
que les secteurs d'activité choisis par les hommes ont une rentabilité plus élevé que ceux dans lesquels les femmes
évoluent.
La participation du crédit bancaire au secteur d'activité de la RDC est répartie de manière inégale. Il ressort du rapport de la
BCC(2020) que certains secteurs d'activité comme l'assurance, la production de gaz et d'électricité, le transport, et d'autres
secteurs d'activités non définis ont capté la grande partie des crédits décaissés. D'autres secteurs comme les arts, la
production artisanale ou encore l'exploitation forestière n'ont pour leur capté qu'une infime partie du crédit.
Les PME qui se trouvent dans la première catégorie ont donc plus de chance de bénéficier du crédit que celle qui se trouve
dans la seconde catégorie.
FORCES FAIBLESSES
-Flexibilité et adaptation rapide face aux changements -Fonds propres insuffisant
-Contrôle et surveillance des activités plus facile -Absence d'initiative pour améliorer la visibilité de
l'entreprise (publicité).
OPPORTUNITES MENACES
-Adoption de la loi relative au crédit-bail, qui va faciliter, dans un -Difficulté à accéder au financement bancaire
sens, l'accès au financement
-Pandémie covid-19
Environnement Politique -Multiples taxes légales et illégales qui étouffent les PMEs
-Corruption
-Instabilité politique
Environnement Économique -Inflation qui entraîne la diminution du pouvoir d'achat de la population
L'asymétrie d'information désigne une situation dans laquelle certains acteurs du marché ont plus d'information que
d'autres. Dans le contexte de cette étude, l'asymétrie de l'information existe entre les entreprises qui sont en besoin de
financement et les prêteurs de fonds. Selon Goyer (1995) cité par Ngongang (2015) il existe trois types d'asymétrie de
l'information : l'asymétrie d'information ex ante, l'asymétrie d'information on going, l'asymétrie d'information ex post. La
première identifie une asymétrie d'information liée au fait que le prêteur de fonds ne peut pas correctement identifier la
demande de financement. Par conséquent, il aura tendance à limiter son offre de financement et donc exclure les
entreprises risquées comme les PME. La deuxième asymétrie d'information identifie une situation dans laquelle le prêteur
ne peut pas s'assurer de l'usage des fonds qu'il accorde à l'entreprise. Ses fonds accordés à l'entreprise peuvent être
utilisés à d'autres fins que celles convenus par les deux parties : c'est le risque de substitution. La troisième asymétrie
d'information désigne l'incapacité du prêteur à mesurer les performances de l'entreprise.
L'asymétrie d'information est à l'origine de deux phénomène : la sélection adverse et l'aléa moral.
a. La sélection adverse
Elle provient de l'asymétrie d'information ex ante. Cela signifie qu'avant la signature du contrat, l'une des parties a déjà plus
d'information que l'autre (Akerlof, 1970). Cette situation décrite par Akerlof(1970) amènera les bons vendeurs à sortir du
marché. La sélection adverse a donc l'effet inverse que celui attendu dans une situation.
Dans le cas de prêt bancaire, les banques ne disposent pas d'information suffisante sur les emprunteurs. Pour se protéger,
elles auront tendance à augmenter leur taux d'intérêt ou à établir d'autre critères de sélection assez complexes. Ces
différentes décisions auront pour effet d'attirer les emprunteurs aux projets les plus risqués et à faire sortir les bons
emprunteurs du marché.
b. L'aléa moral
Elle correspond à l'asymétrie d'information on going. Elle décrit une situation dans laquelle après la signature du contrat
l'une des parties affiche un comportement caché au départ que l'autre partie ne peut pas connaître. L'aléa morale est donc
le non-respect des clauses du contrat par l'une des parties engagées.
De manière pratique, l'aléa morale entraîne des situations comme la substitution d'actif ou encore l'apparition de
comportement opportunistes. L'emprunteur peut, dès lors qu'il a obtenu le crédit, ne plus fournir les efforts nécessaires à la
réussite de son projet. Il peut dans certains cas choisir de ne plus rembourser, totalement ou partiellement, le montant qui
était convenu au départ.
:
II.1.2 Théorie du rationnement de crédit(Stiglitz & Weiss, 1981)
L'asymétrie d'information favorise le rationnement de crédit par les prêteurs de fonds. Ang (2000) cité par Ngongang (2015)
explique qu'il existe 4 types de rationnement qui sont :
- le rationnement de type 1 : est celui dans lequel la banque accorde un crédit pour un montant inférieur à celui demandé
par l'emprunteur
- le rationnement de type 2 : est celui dans lequel la banque refuse de s'engager envers certains emprunteurs du marché
- le rationnement de type 3 : est celui dans lequel la banque refuse de prêter au taux désiré par l'emprunteur
- le rationnement de type 4 ou « red-lining » : est celui où les emprunteurs sont écartés quel que soit le taux d'intérêt parce
qu'ils sont jugés très risqué.
Stiglitz et Weiss(1981) ont étudié une situation de rationnement de crédit dans laquelle parmi des demandeurs de prêt qui
semble identique, certains voient leur demande accordé et d'autres non. Ces derniers voient leur demande rejetée même
s'ils acceptent de payer un taux d'intérêt plus élevé.
Les auteurs expliquent que sur le marché il y a différentes qualité d'emprunteurs, par conséquent tout changement qui
s'opère sur le taux d'intérêt aura une influence sur la demande de crédit. Si le taux d'intérêt augmente au-delà du taux
d'intérêt optimal, les entreprises moins risquées pourraient sortir du marché, ce qui est préjudiciable au rendement de la
banque. D'un autre côté, l'augmentation du taux d'intérêt incitera les autres emprunteurs à se tourner vers des projets plus
risqués. Face à ces situations, et en considérant que les banques ne peuvent pas identifier les emprunteurs moins risqués,
les banques choisissent de rationner le crédit.
Cette théorie fait référence aux obstacles à l'accessibilité des services bancaires au sein d'une population. Plusieurs auteurs
ont traité de ce sujet mais ici nous retiendrons le résumé que Lougbegnon(2008) en a fait. Il explique que les barrières à
l'accès sont de différentes sortes. Elles peuvent être :
-physiques en ce sens que les agences ne sont pas proches des consommateurs ce qui leur demande d'engager de coûts
supplémentaires pour le déplacement ;
-financières en ce sens que le montant minimal du dépôt initial et les frais de tenue de compte sont un frein à l'accès aux
services bancaire
-liées à l'éligibilité en ce sens que les conditions d'ouverture de compte constituent une barrière
-liées à l'information en ce sens que les consommateurs manquent d'information sur les services financiers.
Selon Binks et al (1992) cité par Ngongang (2015), pour les PME la barrière à l'accès du crédit provient de l'indisponibilité
de l'information sur le projet à financer. Les PME ne parviennent pas à évaluer la rentabilité de leurs projets et de ce fait il
devient difficile pour les banques de leur octroyer un crédit.
LEFILLEUR(2008)acherché à comprendre pourquoi les acteurs du système financier ne sont pas en mesure de répondre
aux besoins des PMEs. Il explique que le niveau excessif de l'information comptable exigée par les normes OHADA ainsi
que l'insuffisance de cabinets comptables indépendants compétents et crédibles sont à la base des réticences des banques
:
vis-à-vis des PMEs. De plus les entrepreneurs ont du mal à dissocier le crédit professionnel du crédit personnel ce qui rend
difficile la capacité d'appréciation de remboursement de l'emprunteur. Une autre raison que l'auteur avance est que les
banques, en majorité étrangère, surélèvent les risques. Cela les pousse à fixer des taux d'intérêts qui ne peuvent pas
permettre aux PME de s'endetter auprès d'eux. Dans son article, l'auteur souligne aussi le fait que dans le cas des banques
d'Afrique subsaharienne le coût du risque est largement inférieur aux coûts opérationnels. Pour cet auteur la création de
centrales des risques et des incidents de paiement ainsi que le renforcement du contrôle des différentes autorités de
contrôle et de régulation résoudraient le problème de manière significative les problèmes qui restreignent le financement
des PME par les banques. Il insiste aussi sur le fait que les pays d'Afrique Subsaharienne devraient opter pour la création
de banques à capitaux locaux.
STIJNS et al(2020)ont, pour leur part, mené une étude qui traite des tendances de développement récents enAfrique
Centrale.Ces auteurs ont expliqué que dans les pays de la CEMAC les petites entreprises souffrent d'un déficit de
financement. Les PME sont délaissées au profit des grandes entreprises. Comme dans les pays de l'Afrique subsaharienne,
les PME de la zone CEMAC sont contraintes par les exigences de leurs prêteurs et se voient mal avoir recours au
financement de ces derniers. Dans le cas de la RDC, les auteurs font remarquer que les banques exerçant leur activité dans
le pays sont plus concentrées dans les zones urbaines ce qui ne facilitent pas le contact avec les PME évoluant dans
certaines zones. De plus en RDC, le montant des prêts que la Banque Centrale accorde aux banques étrangères est près
de 8 fois supérieur à celui accordé aux banques locales. Il y a donc une faible compétitivité entre les banques locales et
étrangères. Les auteurs proposent que l'activité bancaire soit intensifiée et numérisée en Afrique centrale pour répondre au
besoin de financement des entreprises.
KAY(2010)a abordé les contraintes de financement sous un autre angle. Il estime que les contraintes de financement sont
liées au manque d'information que les banques ont sur les demandeurs de crédit.Il montre que les PME d'Afrique
Subsaharienne, contrairement aux grandes entreprises, utilisent en moyenne 77% de leurs ressources internes contre 64%
pour les grandes entreprises. Dans le cas de ces dernières, les ressources qu'elles obtiennent auprès des banques
couvrent les 26% restant. Ce qui implique l'existence d'une préférence pour les grandes entreprises souvent bien connu. Il a
donc cherché à savoir si la présence d'une institution de registres des crédits dans un pays africain réduit les contraintes de
financement des PME. Au terme de son travail il explique que pour l'Afrique subsaharienne la présence des registres de
crédit privé peut permettre de diminuer significativement les contraintes de financement d'une part et d'autres part cela peut
permettre à ces PME de se développer et de croître. De plus ce dispositif permettrait aux banques d'octroyer le crédit avec
plus de confiance.
MENDA (2009)a aussi abordé la question du financement des PME. Il s'est interrogé sur les causes des difficultés que
connaissent les PME de la ville de KINSHASA pour obtenir un financement auprès des banques. Il a supposé que le
manque d'information sur la capacité de remboursement des PME, les conditions complexe d'octroi de crédit ainsi que le
manque de confiance des institutions de crédit vis-à-vis de la solvabilité des PME sont à la base des difficultés d'accès au
financement. Au terme de son travail, l'auteur nous renseigne que les conditions complexes que fixent les institutions
financières excluent la majorité des PME en besoin de financement. Il explique aussi que l'insolvabilité des PME ne permet
pas aux bailleurs de fond d'octroyer un crédit au risque de perdre leur argent.
SCHWARZ (2011)a pour sa part analysé le problème d'accès au crédit sous deux angles : celui des demandeurs et celui
des prêteurs. Du coté des demandeurs de crédit elle fait intervenir le facteur de l'auto exclusion de certaines PME. Le plus
grand constat fait est que les entreprises qui s'auto excluent ne sont pas correctement informés ou n'ont aucune information
financière. De plus certaines considèrent le crédit comme un frein à leur croissance et donc ne préfèrent pas solliciter un
crédit. Du coté des prêteurs, l'octroi de crédit aux PME nécessite des coûts important dans l'analyse du dossier et des frais
d'administration alors que les montants que les PME souhaitent recevoir sont très faible.
KAPONDA (2020)s'est interrogée sur les déterminants de demande de crédit dans la ville de Likasi. Les PME de cette ville,
comme dans bien d'autres villes, rencontrent des difficultés de financement. Certains facteurs influencent cependant leur
décision de demander un crédit ou non auprès des institutions financières bancaires. Parmi les déterminant de cette
demande, l'auteur explique que le délai de remboursement et le taux d'intérêt influence de crédit.
Dans ce dernier ouvrage, nous remarquons que l'auteure n'a pris en compte que deux facteurs comme déterminants de
l'octroi de crédit. Pour notre part, nous voulons, au travers de cette étude, prendre en compte l'auto exclusion ou encore le
problème de l'inclusion financière comme autres facteurs déterminants la demande de crédit des PMES aux institutions
financières. De plus, au terme de notre travail nous voulons être en mesure de dresser un profil permettant d'identifier les
caractéristiques des PMES qui ont accès au financement et celles qui n'y ont pas accès. C'est dans cette mesure que nous
apporterons notre contribution à la littérature existante concernant l'accès au financement des PMES.
:
Tableau 1 : Synthèse de la revue de littérature
Dans une étude, la détermination de l'échantillon de la taille de l'échantillon est un aspect important dont il faut tenir compte.
Etant donné que la population visée pour l'étude (dans notre cas les PMEs) est grande, il est recommandé de construire un
échantillon dont les résultats pourront être inférer à la population. Dans le cas de notre étude, nous ne connaissons pas la
taille exacte de notre population. En tenant compte de ce facteur, la formule choisi pour calculer notre échantillon est :
Où
- : la taille de l'échantillon
- : fréquence ou proportion observée dans l'échantillon (puisque ps n'est pas connu il est fixé à 0,5)
Pour collecter les données relatives à notre étude, nous avons choisi une approche quantitative. Nous avons élaboré deux
questionnaires : un destiné aux les entreprises et un autre destiné aux banques et aux sociétés de microfinance. Ces deux
questionnaires ont été élaborés grâce au logiciel Google form. Le premier questionnaire, concernant les entreprises, a été
administré lors d'une enquête dans la ville de Lubumbashi aux dirigeants des PME. Le deuxième questionnaire, lui, a été
administré lors d'une interview que l'institution financière a bien voulu nous accorder. Ces deux questionnaires sont
présentés en ANNEXE.
Ne connaissant pas la taille de notre population, le questionnaire destiné aux entreprises a été administrépar tirage
accidentel. L'enquête s'est fait faite à l'aide d'un smartphone. Les réponses ont ainsi pu être directement enregistré sur le
serveur de GoogleForms. Nous n'avons utilisé des questionnaires en format papier que quandle dirigeant n'était pas sur
place et qu'il était impossible de lui transmettre le lien du questionnaire. D'abord, le questionnaire nous a permis d'obtenir
des renseignements sur le dirigeant de l'entreprise et sur elle-même. Ces informations concernaient notamment : le sexe du
:
propriétaire, son niveau d'études, le secteur d'activité de l'entreprise, l'âge de l'entreprise, la forme juridique ou type
d'entreprise selon la taille. Ensuite les questions relatives au financement de l'entreprise ont été posées. Nous avons
cherché à savoir si l'entreprise avait déjà sollicité un crédit auprès d'une institution financière et si la demande avait été
acceptée. Enfin nous avons cherché à mesurer les facteurs qui rendent l'accès difficile au financement des entreprises.
En ce qui concerne le questionnaire destiné aux banques, il nous a permis d'établir un profil des PMEs qui obtiennent un
crédit auprès des institutions financières. Les facteurs pris en compte sont notamment le montant du prêt, le délai de
remboursement des crédits ou encore l'ancienneté de l'entreprise emprunteuse. Nous avons aussi cherché à savoir si au
sein des banques de la ville de Lubumbashi, il existait des registres de crédits concernant les PMEs et si les informations
concernant ces registres de crédits étaient partagées avec d'autres banques.
Pour le traitement de nos données, nous avons choisi la méthode empirique. Cette méthode nous a amené à choisir la
technique économétrique. Nous avons choisi de la régressionlogistique parce qu'elle correspond parfaitement au
traitement de variable nominal et dans le cas présent, il s'agit de l'accès ou non au financement.
Nous avons choisi de suivre le modèle présenté par Kertous et Mayoukou(2015)dans leur travail sur l'accès au crédit
individuel par les clients de microfinances au Congo. Ces derniers ont estimé un modèle probit de la forme suivante pour la
demande :
Dans le cas de notre étude, nous allons estimer un modèle logit pour la demande et l'obtention du crédit contrairement aux
deux auteurs. Nous allons d'abord estimer les facteurs liés à la demande de crédit, qui sera dans un premier temps notre
variable dépendante. Cette variable prendra la valeur 1 si la PME a demandé un crédit et 0 si non. Nous voulons voir si
l'inclusion financière et l'auto exclusion sont des facteurs qui expliquent que les PME n'ont pas accès au financement. Ce
modèle se présentera sous cette forme :
Où
Nous allons ensuite estimer l'obtention du prêt par rapport aux variables indépendantes que nous avons choisies. Dans ce
deuxième modèle, la variable dépendante prendra la valeur 1 si la PME a obtenu le crédit et 0 si non. Ces variables sont
entre autres l'âge de l'entreprise, l'enregistrement de l'entreprise, l'appartenance à plusieurs institutions et le secteur
d'activité. Le modèle logit de l'obtention du crédit se présentera sous la forme suivante :
:
Où
- DOCOM représente le fait d'être enregistré ou encore le fait d'avoir les documents commerciaux
Après estimation de ces modèles, nous nous attendons à obtenir les résultats suivants selon le signes des variables :
Nous avons administré un questionnaire aux dirigeants de PME de la ville de Lubumbashi. Nous allons donc décrire les
informations que nous collectées auprès de notre échantillon.
a. Genre du répondant
Les informations recueillies révèlent que 69% des entreprises sont dirigées par des hommes. Les femmes représentent une
minorité dans l'entrepreneuriat à Lubumbashi.
Comme présenté dans le tableau 4, notre enquête, nous a permis de constater que les PMEs exerçant dans la ville de
Lubumbashi ont généralement la forme d'une entreprise individuelle. Seulement 24% d'entre elles ont la forme d'une SARL.
La forme juridique de sociétés anonymes ou à noms collectifs n'est pas très courante. Ce qui laisse supposer que les
entrepreneurs de la ville de Lubumbashi préfèrent diriger de manière individuelle.
Les secteurs du commerce et des services regroupent 78% des PMEs qui exercent leur activité à Lubumbashi. Très peu de
PMEs exercent dans les autres secteurs comme l'agriculture et l'élevage (5%) ou l'industrie (10%)
d. Enregistrement de l'entreprise
Sur 384 PMEs enquêtées,52% sont enregistrées. Les entreprises informelles ne constituent que 48% de notre échantillon.
:
L'entrepreneuriat informel dans la ville de Lubumbashi occupe une place presqu'aussi importante que l'entrepreneuriat
formel.
e. Age de l'entreprise
Sur l'ensemble des entreprises interrogées, on remarque de 50% d'entre elles existent depuis moins de 4 ans. Les PMEs de
la ville de Lubumbashi sont relativement jeunes.
Le tableau 8 indique que50% des PMEs arrivent à financer elles-mêmes leur activité à moins de 60%. Ces résultats
indiquent que les entreprises ont besoin de source de financement externe comme le crédit bancaire pour soutenir leur
activité.
Parmi les entreprises interrogées, nous avons constaté que près de60% des PMEs se sont tournées vers les banques pour
solliciter un crédit. Cela montre que le besoin de financement se fait beaucoup plus ressentir au sein de ces entreprises.
Total 100%
Sur l'ensemble des entreprises de notre échantillon, 59% d'entre elles ont fait leur demandedans une seule institution. Cela
peut indiquer que les PMEs ne prennent pas le temps de comparer différentes institutions pour faire leur demande et trouver
celle qui leur correspond le mieux.
i. Obtention du crédit
Parmi les PME qui ont sollicité le crédit on remarque 64% d'entre elles ont vu leur demande refusée. Ces statistiques
indiquent que le financement bancaire des PMEs reste encore très difficile à Lubumbashi.
j. Raison du refus
Les résultats de cette enquête soulignent que la raison la plus courante,qui justifie le refus du crédit,est celle qui concerne
l'invalidité de la garantie. La garantie à donner constitue un frein majeur à obtention du crédit (48%). De plus, 36% des
PMEs qui ont vu leur demande de crédit rejetée n'avaient pas une activité suffisamment rentable pour rembourser le crédit.
k. Substitution du crédit
En nous référant au tableau 13, nous constatons que parmi les PMEs qui ont reçu le financement, 54% d'entre elles ont
substitué le crédit à une autre activité que celle faisant objet de leur engagement. Cette attitude des PMEs réduit la
confiance que les banques leur accordent et peut même s'avérer très dangereuse pour l'entreprise.
Nous allons à présent faire une analyse descriptive des conditions d'octroi du crédit par les banques et les sociétés de
microfinance. Cette analyse se fera sur base des réponses qui ont été données à notre questionnaire. Les répondants ayant
choisi de garder le nom de leur institution anonyme, nous différencieront les différentes banques par des lettres
alphabétiques. Sur les différentes banques exerçant dans la ville, 5 ont accepté de répondre à notre enquête.
Dans le tableau 14, nous avons présenté les différents répondants selon leur poste au sein de l'institution financière.
La plupart des personnes interrogées ont au moins 3ans d'expérience au sein de l'institution financière.
Les institutions financières interrogées possèdent presque toutes un département spécialisé pour s'occuper des PMEs. Ces
banques pour la plupart considèrent que les PMEs sont un marché intéressant pour leur activité.
Tableau 16 Répartition de l'échantillon selon l'existence d'un département destiné aux PMEs
Les banques interrogées tiennent presque toutes un registre de crédit qui reprend toute les informations sur leur client.
Certains répondants ont spécifié que c'est un élément important dans la gestion de leurs dossiers de crédit.
L'enquête que nous avons menée nous a montré que 80% des banques interrogées ne partageaient pas les informations de
leur RC avec d'autres institutions. C'est une difficulté non négligeable pour les banques parce qu'elles ne pourront pas
identifier avec plus de certitude si un nouveau client est fiable ou pas.
Pour octroyer un crédit chaque institution à des critères qui lui sont propres. Ces institutions se rejoignent sur le fait qu'avoir
un collatéral à donner, avoir une activité rentable et être enregistré facilite l'obtention du crédit bancaire.
Pour obtenir les résultats économétriques de la demande de crédit, nous avons estimé le modèle 1qui est détaillé dans la
méthodologie de notre travail. Cette estimation nous a donné les résultats du tableau suivant :
R2 de McFadden=0,9020
R2 ajusté=0,8753
Khi-deux=471,693 [0,0000]
Dans notre étude, nous avons choisi six variables pour expliquer la demande de crédit. Il s'agit de Pas de garantie à donner,
Délai de remboursement, Autoexclusion, Non Bancarisation, sous information sur le crédit et taux d'intérêt élevé. De
manière générale tous les coefficients de ces variables ont un impact négatif sur la demande de crédit.
Pour déterminer la significativité de nos variables nous allons nous référer à la p-value. Le seuil de signification que nous
avons choisi pour mener cette étude est de 5%. Une variable est considérée comme significative si sa p-value est inférieure
au seuil de signification choisi. Les variables significatives de ce modèle sont : pas de garantie à donner, Autoexclusion,
Non Bancarisation. La probabilité qu'une PME fasse une demande de crédit diminue respectivement de 2% à mesure que
l'entreprise n'a pas de garantie à fournir, de 3% à mesure que l'entreprise s'autoexclue et de 1% à mesure que l'entreprise
n'est pas bancarisée.
La régression que nous avons faite nous a donné la valeur du coefficient de détermination (R2). Le R2 nous permet de
mesurer la qualité de la prédiction de notre modèle. Dans le cas d'une régression multiple, le R2 ne saurait fournir une
qualité de prédiction fiable puisqu'il devient sensible au nombre de variable explicatives qu'on choisit. Voilà pourquoi on
recourt au R2 ajusté.Ce dernier n'est pas sensible au nombre de variable. Ce dernier augmente uniquement dans le cas
oùla nouvelle variable ajoute une bonne capacité de prédiction au modèle. Dans ce premier modèle, la valeur du R2 ajusté
est de 0,88. Cela signifie que les variables que nous avons choisies expliquent la demande de crédit à 88%. En plus du R2,
nous avons le test de Khi-deuxqui nous renseigne sur la significativité de notre modèle. Puisqu'il est inférieur à 5% on peut
conclure que notre modèle est significatif. Nous pouvons, au vu de ses résultats, dire que notre modèle est adapté.
Le modèle estimé a prédit99,48% de bonnes réponses. Sur les 226 PMEs qui ont sollicité le crédit (Demande=1), nous
avons eu 225 bonnes réponses et sur les 158 PMEs qui n'ont pas sollicité le crédit (Demande=0), nous avons eu 157
bonnes réponses.
R2 de McFadden=0,5956
R2 ajusté=0,5416
Khi-deux=176,352 [0,0000]
Pour estimer notre modèle, nous avons utilisé sept variable qui sont le sexe, l'âge de l'entreprise, les documents
commerciaux, les entreprises exerçant dans le secteur des services, les entreprises exerçant dans le secteur du commerce
et les entreprises exerçant dans d'autres secteurs. Ces variables ont toutes des coefficients positifs. Ces coefficients positifs
indiquent que les variables choisies influencent positivement l'obtention du crédit.
En nous référant à la p-value, nous retenons comme variables significatives dans ce modèle le Sexe, l'âge de l'entreprise,
les documents commerciaux, les entreprises exerçant dans le secteur des services, les entreprises exerçant dans le secteur
du commerce.La probabilité qu'une PME obtienne le crédit augmente respectivement de 17% si le demandeur est un
homme, de 4,6% si l'entreprise exerce son activité depuis longtemps, de 31% si l'entreprise est enregistrée,de 8,7% si
l'entreprise a sollicité le crédit dans plusieurs institutions, 17% si l'entreprise exerce dans le secteur des services et 11 % si
elle exerce dans le secteur du commerce.
La valeur du coefficient de détermination est de 0,54. les variables que nous avons choisies expliquent à 54% l'obtention du
crédit. Le test du Khi-deux nous indique que notre modèle est significatif puisqu'il est inférieur à 5%. Nous pouvons conclure
que le modèle de l'obtention est relativement bon.
De manière globale, notre modèle a prédit 86,73% de bonnes réponses. Parmi les 78 PMEs qui ont obtenu le crédit
(Obtention=1) nous avons enregistré 68 bonnes réponses et parmi les pme qui n'ont pas obtenu le crédit, nous avons
enregistré 131 bonnes réponses.
Au début de notre travail nous avons émis des hypothèses que nous voulions soit confirmé soit infirmé. Nous allons donc
passer à la validation de ses hypothèses. Ces hypothèses étaient :
Hypothèse 1 :Les PME elles-mêmes s'autoexcluent du financement qu'elles peuvent recevoir des institutions financières.
Hypothèse 2 : Le fait de ne pas être bancarisé contribue au fait que les PMES n'ont pas accès au financement.
Hypothèse 4 : Les conditions des banques sur les taux d'intérêts, le délai de remboursement ou les garanties à fournir
empêchent les PME de solliciter un crédit.
Hypothèse 5 :Les PME qui sont enregistrées ont moins de difficultés à obtenir un financement.
:
Hypothèse 6 : L'âge de l'entreprise influence l'accès au financement de l'entreprise.
Hypothèse 7 : Solliciter le crédit auprès de plusieurs établissements permet d'avoir plus facilement accès au financement.
L'estimation du modèle de la demande de crédit, nous a permis d'arriver à des résultats qui confirment ou infirment nos
hypothèses. Les hypothèses 1, 2 et 4 ont été confirmées suite à l'estimation du modèle de la demande de crédit. Cette
estimation nous a aussi permis d'infirmer l'hypothèse 3. Les résultats de l'estimation de l'offre de crédit nous ont permis de
confirmer les hypothèses 5, 6,7 et 8.
-Etre enregistrée
-Demander un montant compris entre 10000 et 35000 dollars américains ou équivalent en francs congolais
Il faut souligner que les PMEs ne sont pas obligées de demander un montant variant entre 10000 et 35000 dollars
américains. Selon leurs besoins elles peuvent solliciter un montant qui dépasse l'intervalle. Nous voulons souligner ici que
moins le montant demandé est élevé, plus les PMEs ont des chances de voir leur demande de crédit acceptée.
III.4.1 Discussions
Dans cette partie de notre travail, nous allons comparer les résultats que nous avons obtenus avec ceux que d'autres
auteurs ont obtenus.
Dans notre premier modèle, nous avonscherché à savoir quels facteurs influençaient la demande de crédit des PME. Après
traitement de nos données, nos résultats nous ont permis de conclure que le fait de manquer de garantie, le fait de ne pas
être bancarisé, les taux d'intérêts élevés et l'autoexclusion expliquent la faible demande de crédits des PME. Ces résultats
correspondent à ceux de Menda(2009) qui a montré que les conditions complexes des banques sont des difficultés que les
PME rencontrent pour avoir le financement dont elles ont besoin. Contrairement àKaponda (2020), nos résultats nous ont
montré que le délai de remboursementet les taux d'intérêt n'influencent pas la demande de crédit. On peut comprendre cela
par le fait que ce soit le demandeur qui choisisse lui-même la durée de remboursement qui lui convienne.De plus, étant
dans un besoin de financement, le demandeur est prêt à accepter un taux d'intérêt élevé si cela peut lui permettre d'obtenir
le financement dont il a besoin(Stiglitz & Weiss, 1981).La sous-information sur le crédit n'a pas non plus d'impact sur la
demande de crédit. Ces résultats sont différents de ceux de Schwarz(2011) qui a souligné que les demandeur n'était pas
suffisamment informé sur le crédit bancaire.
Nos résultats sur l'obtention de crédit, nous ont indiqué que l'âge de l'entreprise, la possession des documents
commerciaux, le nombre d'institutions et le genre ont une influence sur l'obtention de crédit. Ces résultats coïncident dans
une certaine mesure avec les résultats de Kertous et Mayoukou (2015). Ces derniers ont montré qu'être membre de
plusieurs institutions de microfinance augmente les chances d'obtenir le crédit. D'autres part, contrairement aux résultats de
ces auteurs, notre étude a révélé que le sexe du demandeur a une influence sur l'obtention du crédit. L'âge de l'entreprise
est aussi un indicateur significatif de l'obtention du crédit bancaire. Une entreprise qui dure est moins sensible
:
financièrement et peut donc être plus fiable pour l'obtention du crédit(Cieply, 2014).
Comme Ondel (2010) l'a souligné, les registres de crédit et le partagesu de ces informations entre institutions financières
diminuent les contraintes de financement des PMEs. Les résultats de notre enquête nous ont montré que les IF de
Lubumbashi tiennentun registre de crédit mais que 80% d'entre elles ne partagent pas ces informations. Les contraintes de
financement dans la ville de Lubumbashi sont aussi occasionnées par le manque de partage des informations entre les
institutions financières.
Nos différents modèles n'ont pas pris en compte toutes les variables qui peuvent expliquer la demande et l'obtention du
crédit par les PMEs. D'autres chercheurs pourront considérer d'autres variables,en plus de celle présentées ici,qui seront
ajoutés dans l'optique de mieux cerner le problème de l'accès au financement des PMEs. Ces chercheurs pourront aussi
étendre le champ empirique puisque la présente étude n'a considéré que la ville de Lubumbashi.
III.4.3 Suggestions
Les suggestions que nous donnons aux banques sont les suivantes :
-Mettre en place des dispositifs pour que les PME aussi soient admissible au crédit-bail. En effet, puisque les PME ont des
difficultés à fournir des garanties, le crédit-bail peut être une solution palliative.
-Les banques devraient partager les informations de leurs registres de crédit avec d'autres pour leur permettre de réduire
l'asymétrie d'information ainsi que le temps de traitement des dossiers. Cela permettra aussi de faciliter l'obtention du crédit
des PME
-Les banques devraient inciter les PME à se bancariser. Pour cela, elles peuvent créer de nouveaux services adaptés aux
besoins des PME.
-Créer des départements spécialisés au cas des PME si ce n'est pas encore fait.
Les suggestions que nous donnons aux PME sont les suivantes :
-Elles devraient enregistrer leurs entreprises ce qui signifie quitter le secteur informel ;
-Les PME devraient aussi comparer les conditions de plusieurs banques et choisir laquelle leur fournirait les services
adaptés à leur situation. Elles ne doiventpas se décourager après un premier refus ;
-Les PME devraient éviter d'utiliser le crédit à d'autres fins que celles prévu dans le contrat avec la banque. Cela est dans
leur intérêt puisque la substitution du crédit peut mener à l'échec de leur projet et à la perte de leur crédibilité vis-à-vis des
banques.
CONCLUSION
Nous voici arrivéau terme de notre travail qui portait sur les facteurs de non-accès au financement des PME dans la ville de
Lubumbashi. Ce travail a cherché à répondre à la question suivante :la non sollicitation du crédit bancaire par les PMEs
est-elle liée aux conditions fixées par les banques ou aux facteurs spécifiques inhérents à cette catégorie
d'entreprise ?
Pour trouver des réponses à notre question d'étude, nous avons analysé le problème du financement sous deux aspect :
celui de la demande et celui de l'offre. Nous avons émis 8 hypothèses dont 4 se référant à la demande de crédit et 4 autre à
l'obtention du crédit. Ces hypothèses étaient :
:
H1 : l'autoexclusion explique le non -recours au financement bancaire.
H3 : Le manque d'information est un facteur qui empêche les PME de solliciter le crédit.
H4 : Les conditions des banques sur les taux d'intérêts, le délai de remboursement ou les garanties à fournir empêchent les
PME de solliciter le crédit
H5 : Les PME qui sont enregistré ont moins de difficultés à obtenir le financement bancaire
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons combiné deux démarche : la démarche quantitative et la démarche qualitative. La
démarche quantitative nous a permisd'administré un questionnaire à 384 PMEs. La démarche qualitative nous a permis de
mener des entretiens auprès des banques de la ville de Lubumbashi.
En nous référant aux travaux de Kertous et Mayoukou(2015), nous avons construit deux modèles : celui de la demande et
de l'obtention du crédit. Ces modèles ont été estimé par la méthode du maximum de vraisemblance.
Après avoir estimé le modèle de la demande et de l'obtention du crédit, nous avons pu confirmer 7 hypothèses et infirmer
une autre. Nos résultats nous ont montré que l'autoexclusion, la non bancarisation et les conditions complexes des banques
influencent négativement la demande de crédit. Ces résultats nous ont aussi montré que l'âge de l'entreprise,
l'enregistrement de l'entreprise, le secteur d'activité et le fait d'être client de plusieurs institutions influence positivement
l'obtention du crédit bancaire.
Face à ses résultats, nous proposons aux banques d'instaurer des mécanismes pour que le crédit-bail soit accessible aux
PMEs. En plus du crédit-bail, les banques devraient chercher à développer d'autres services adaptés aux PMEs pour les
inciter à plus se bancariser.
Toute étude scientifique n'étant pas parfaite, ces résultats peuvent comporter des failles et des imperfections. D'autres
chercheurs pourront toujours chercher à améliorer ces résultats afin d'enrichir encore plus la question du financement des
PME en RDC.
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Organisations, 2(14), pp. 195-213.
MEMOIRE ET THESES
15. Kaponda, D., 2020. Les déterminants de la demande du crédit bancaire: cas des pme de la ville de Likasi. Lubumbashi:
Université Nouveaux Horizons.
16. LOUGBEGNON, J. J. M., 2008. Approche analytique de la faible bancarisation dans les pays de l'UEMOA: Cas du
Bénin. s.l.:Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management du Bénin.
17. Menda, K., 2009. Problématique de financement de petites et moyennes entreprises par les institutions financières en
RDC: cas de la ville de Kinshasa. Kinshasa: Université de Kinshasa.
18. Nezien, F. T., 2011. Problématique de financement des pme par les établissements bancaire: cas de Coris bank.
s.l.:Université Saint Thomas d'Aquin.
19. Ondel, K., 2010. Les contraintes de financement des PME en Afrique: le rôle des registres de crédit. s.l.:Université de
Montréal.
RAPPORTS
20. BCC, 2019. Rapport d'activités de la microfinance 2018. Kinshasa: BCC.
22. FEC, 2019. L'activité économique vécue par la PME congolaise: résultats de l'enquête qualitative réalisée en 2018, s.l.:
FEC.
24. MPME, 2009. Charte des petites, moyennes entreprises et de l'artisanat en République Démocratique du Congo,
:
Kinshasa: Ministère des PME.
25. MPSMRM, 2014. Rapport global: l'enquête 1-2-3, Kinshasa: Institut National de la Statistique.
WEBOGRAPHIE
26. ANIMF, 2021. Liste des institutions de microfinance agrées par la BCC. [En ligne]
Available at: https://anmif-rdc.net/membres_ANIMF_rdc.html
[Accès le 30 Juillet 2021].
27. Mavinga, N., 2020. 6,233 millards USD des dépôts des clients dans les banques commerciales à mi-juin 2020. [En ligne]
Available at: https://www.financialafrik.com/2020/07/07rdc-6233-milliards-usd-de-depots-des-clients-dans-les-banques-
commerciales-a-mi-juin-2020/
[Accès le 12 Août 2021].
28. Savana, A., 2019. UEMOA: Faible progression du taux de bancarisation strict en 2018. [En ligne]
Available at: https://www.financialafrik.com/2019/10/24/uemoa-faible-progression-du-taux-de-bancarisation-strict-en-2018
[Accès le 22 Juillet 2021].
ANNEXES
A. IDENTIFICATION DU REPONDANT
? Homme
? Femme
? Primaire
? Secondaire
? Universitaire
? Post-universitaire
? Entreprise individuelle
? Commerce
:
? Agriculture, élevage, pêche
? Industrie, construction
? Service
? Autre....
5.1 RCCM
? Oui
? Non
5.2 N° Impôt
? Oui
? Non
? Oui
? Non
? 1 à 3 ans
? 4 à 6 ans
? 7 à 9 ans
? 10 ou Plus
? 1-5 employés
? 6-50 employés
? 51-200 employés
8. Chiffres d'affaires
? 1-10000 USD
? 10001-50000 USD
? 50001-400000 USD
B. FINANCEMENT DE L'ENTREPRISE
9. A quel degré vos fonds propres peuvent couvrir les besoins de votre activité ?
? De 0% à 19%
:
? De 20% à 39%
? De 40% à 59%
? De 60% à 79%
? De 80% à 100%
10. Avez-vous déjà songé à solliciter un crédit auprès d'une institution financière ?
? 10.1. Oui
? 10.2. Non
? Une fois
? Deux fois
12. Avez-vous fait votre demande auprès d'une seule institution ou de différentes institutions ?
? La même institution
? Différentes institutions
? 13.1 Oui
? 13.2 Non
? 14.1 Oui
? 14.2 Non
16. Avez-vous songé à investir une partie du montant reçu dans une autre activité ?
? Oui
? Non
18. Dans quelle mesure les facteurs ci-après influencent-ils votre choix de ne pas solliciter un crédit ? (1= Aucunement 2=
Faiblement 3= Moyennement 4= Fortement 5= Très fortement)
Facteurs 1 2 3 4 5
Taux d'intérêts élevés
Pas de garanties à donner
Le délai de remboursement
Je ne fais pas confiance aux banques
Je n'ai pas de compte bancaire
Pas suffisamment d'information sur le crédit bancaire
19. Pensez-vous que le crédit bancaire est une source de financement importante ? (1= Pas du tout d'accord 2= Pas
d'accord 3= Neutre 4= D'accord 5= Tout à fait d'accord)
Facteur 1 2 3 4 5
Importance
A. IDENTIFICATION DU REPONDANT
? 1 à 2 ans
? 3 à 4 ans
? 5 et plus
4. Avez-vous un département particulier au sein de la banque qui traite de l'octroi de crédits aux PME ?
? Oui
? Non
5. Tenez-vous un registre de crédit dédié aux PME au sein de votre banque (microfinance) ?
? Oui
:
? Non
? Oui
? Non
7.1 Garantie
? Oui
? Non
? Oui
? Non
? Oui
? Non
? Oui
? Non
? Oui
? Non
Si le délai de remboursement influence votre décision, quel est l'intervalle de temps que vous préférez avoir ?
? Moins de 6 mois
? 6-12 mois
? 12-18 mois
? Plus de 18 mois
? Oui
? Non
Si le montant demandé influence votre décision, quel est l'intervalle du montant que vous pourriez plus accordé facilement ?
Intervalle de montant
? Inférieur à 10000$
:
? 10000-35000$
? 35000-70000$
? Supérieur à 70000$
? Oui
? Non
Si l'ancienneté de l'entreprise demandé influence votre décision, quel est l'intervalle d'ancienneté que vous recherchez le
plus ?
? 1-3 ans
? 4-6 ans
? Plus de 6 ans
8. L'analyse des dossiers de crédit se fait-elle localement (en province) ou bien dépendez-vous d'une filiale extérieure (autre
province). Si (8.1) passez directement à la question 10, si (8.2) passez à la question 9
? 7.1 Localement
9. Avez-vous déjà été personnellement d'accord pour accepter la demande de crédit d'un client mais que votre filial
extérieure rejette cette demande ?
? Oui
? Non
10. Expliquez-vous à vos clients pourquoi leur demande de crédit a pu être refusée ?
251657216251658240Oui Non
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