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sécréter des flux sur le complément d’échéance par rapport aux projets
à durées longues. Les projets à maturités différentes sont comparables
sur une période de temps identique. La méthode du plus petit multiple
commun et celle du flux annuel équivalent autorisent cette comparai-
son. La VAN globale complétée rend comparables des projets à dé-
penses d’investissement différentes. Ces derniers sont comparables
sur la base d’une dépense identique, la plus élevée des deux. La com-
paraison porte sur la VAN globale du projet à dépense d’investissement
plus forte, avec la VAN globale du projet à dépense d’investissement
plus faible, qui est complétée par le fruit du placement du complément.
La valeur actuelle nette ajustée est la méthode d’évaluation appropriée
pour les projets bénéficiant de financement à coût avantageux comparé
à celui du marché. Le financement est créateur de richesse en ce cas.
La VAN financière permet de capter cet avantage. L’investissement est
éventuellement créateur de richesse et la VAN classique prend dans ce
contexte l’allure de VAN économique. La création totale de valeur est la
VAN ajustée.
Corrigé. Le résultat net moyen est : (– 125 000 + 80 000 + 130 000 +
175 000 + 200 000 + 50 000) / 6 = 85 000 €. En moyenne, cet investis-
sement rapporte 85 000 / 400 000 = 21,25 % par an.
1. Pour un exposé des fondements théoriques et conceptuels de la création de valeur ainsi que
sa mesure, le lecteur peut se référer à Caby et Hirigoyen (2009), chapitres 1 et 2 et à Denglos
(2003), chapitre 1.
6 La valeur et le temps
Corrigé
1. La détermination du délai de récupération actualisé passe par trois
étapes. Il s’agit de calculer d’abord les facteurs d’actualisation (1 + k) – i.
k est le taux d’actualisation et i est l’année d’intervention du flux. La
pondération des flux non actualisés par les facteurs d’actualisation
respectifs conduit aux flux actualisés. La troisième étape consiste en le
calcul du cumul des flux actualisés. Au lieu de cumuler les flux nets
d’exploitation sans actualisation, le cumul porte sur les flux actualisés.
4
5 0,57 0 0 – 177 7500 4 256 0 0 – 59
050
La valeur actuelle nette VAN (Net Present Value, NPV) est la valeur
actualisée des flux que génère le projet d’investissement, nette de la
dépense d’investissement. Il s’agit de la différence, à la date de l’étude
de faisabilité du projet, entre le montant de l’investissement et la
somme des flux actualisés qu’il procure. Pour un investissement I0 sé-
crétant des flux nets d’exploitation FNE sur n périodes et un taux
d’actualisation k, la VAN s’écrit :
VAN I0 FNE1 / (1 k ) ... FNEn / (1 k )n VTn / (1 k )n (9.2)
Tableau 9.5. – L’actualisation des flux nets d’exploitation annuels (en K€)
Flux nets Facteurs
Années Flux actualisés
d’exploitation d’actualisation
1 150 0,89286 133,93
2 240 0,79719 191,33
3. Cette application est inspirée de Ginglinger (2005b) qui s’intéresse au cas où l’incertitude
affecte les quantités prévisionnelles de ventes.
10 La valeur et le temps
Tableau 9.6. – Détermination des flux par hypothèse de prix (en M€)
Prix 0,0019 0,0021
Chiffre d’affaires, CA
(i) 190 210
Coûts variables, CV
(ii) 100 100
Charges fixes décaissables, CFD
(iii) 50 50
EBE = (i) – (i) – (iii)
(iv) 40 60
Dotations aux amortissements, DOT
(v) 20 20
Résultat imposable = (iv) – (v)
(vi) 20 40
IS = 30 % × (vi)
(vii) 6 12
Flux net d’exploitation = (iv) – (vii)
(viii) 34 48
Les flux ainsi déterminés sont annuels et constants sur les dix an-
nées de l’exploitation. La formule (9.6) est appropriée pour le calcul de
la valeur actuelle nette. Pour un prix de vente de 1 900 €, le projet
d’investissement prévoit de générer un flux annuel constant de 34 M€
sur 10 ans. À la date 0, le capital à investir compte l’acquisition de ma-
tériel pour une valeur de 200 M€ et le financement de l’exploitation pour
20 M€, soit : 220 M€. À la fin des 10 années de l’exploitation,
l’entreprise prévoit la récupération, « au pair », du BFR de 20 M€. Le
matériel, totalement amorti, doit être vendu pour 50 M€. L’impôt sur la
plus-value étant égal ici à l’impôt sur le prix de cession, l’entreprise
récupèrerait une valeur de cession nette d’impôt de 70 % × 50 = 35 M€.
La VAN s’écrit alors :
VAN P1 900 34 (1 1,12 ) / 0,12 (20 35) /1,12 220 10,18 M€
10 10
CA = 100 000 × P
CV = 100 000 × 0,1 = 100 M€
CFD = 50 M€
EBE = 100 000 × P – 150
DOT = 20 M€
Résultat imposable = 100 000 × P – 170
IS = 30 % × (100 000 × P – 170) = 30 000 × P – 51
FNE = EBE – IS = 70 000 × P – 99
Le seuil de rentabilité est tel que la VAN est nulle :
VANP = (70 000 P – 99) (1 – 1,12–10) / 0,12 + 55 / 1,1210 – 220 = 0
Le prix du marché à partir duquel le projet d’investissement devient
rentable est en conséquence de 1 926 €.
***
Le calcul de la VAN dans toutes les versions de Microsoft Excel
(jusqu’en 2010) contient un problème d’implémentation. La fonction
financière VAN, telle qu’elle est programmée, ne supporte que les flux
qui interviennent entre la fin de la première année et la fin de la durée
de vie du projet. Tous les flux intervenant pendant la première année (y
compris ceux qui ont lieu en tout début de l’année 1, c’est-à-dire à la
date 0) seront affectés systématiquement à la fin de la première an-
4
née . Pour contourner cette difficulté d’implémentation, il suffit de scin-
der la VAN en deux parties. En application du principe d’additivité des
valeurs, nous pouvons écrire :
VAN[0 – n] = VAN[0 – 1[ + VAN[1 – n]
(9.7)
VAN[0 – n] est la valeur actuelle nette du projet sur toute sa durée de
vie (de la date d’aujourd’hui 0 jusqu’à la fin de sa durée de vie n).
VAN[0 – 1[ est la valeur actuelle nette du projet entre la date d’aujourd’hui
0 et la fin de la première année. VAN[1 – n] est la valeur actuelle nette du
projet entre la fin de sa première année et la fin de sa durée de vie. Ce
que permet de calculer Microsoft Excel, c’est la VAN[1 – n[. La VAN[0 – 1[
est à calculer en dehors de la fonction financière VAN de Microsoft
Excel. Les dépenses d’investissement intervenant à la date 0 sont à
considérer sans actualisation, en dehors de la fonction financière VAN
de Microsoft Excel. Les autres flux intervenant entre la date 0 et la fin
de la première année sont à actualiser « manuellement », aussi en
dehors de la fonction financière. Les calculs peuvent être effectués
dans la même cellule renvoyant la VAN « totale », VAN[0 – n].
4. « Si votre premier flux intervient au début de la première période, la première valeur doit
être ajoutée au résultat de la fonction VAN, et non incluse dans les arguments de valeurs ». Extrait
de l’aide sur la fonction VAN, Microsoft Excel 2010.
12 La valeur et le temps
1 Années 0 1 2 3 4 5 6
2 Flux – 1 000 150 350 500 300 100 80
Application 9.7. Une entreprise projette d’investir 100 000 €, dont les
flux nets d’exploitation espérés sont les suivants. En retenant un taux
d’actualisation à 12 %, calculez l’indice de profitabilité.
Corrigé
1. Le calcul de la valeur actuelle nette et de l’indice de profitabilité des
deux projets se présente comme suit :
VAN1 = – 10 000 + 13 500 / 1,115 = 2 108 € ; IP1 = 1 + 2 108 / 10 000 = 1,21 ;
VAN2 = – 100 000 + 115 000 / 1,115 = 3 139 € ; IP2 = 1 + 3 139 / 100 000 = 1,03.
Selon le critère de la VAN, le projet 2 est à préférer au projet 1. Les
deux projets permettent de couvrir la dépense d’investissement et de
rémunérer le capital à 11,5 %. Le premier projet dégage un surcroît de
valeur de 2 108 €, alors que le second projet génère une création de
valeur de 3 139 €. L’IP recommande le projet 1 par rapport au projet 2.
La création de valeur relative est plus importante avec le premier
qu’avec le second.
2. Si le budget d’investissement est à rationner et inférieur à 100 000 €,
le projet 1 doit être entrepris. Dans ce cas, l’indice de profitabilité
l’emporte sur la VAN.
3. En l’absence de rationnement du capital, le projet 2 doit être retenu,
puisqu’il permet une création de richesse de 3 139 €, contre 2 108 €
pour le projet 1.
(9.9)
Le TIR indique la rentabilité annuelle moyenne sur la période de
l’investissement. Il peut être interprété comme le taux de rentabilité
5
actuariel du placement de fonds dans l’investissement . De manière
équivalente, le TIR est le taux qui égalise les dépenses (les capitaux à
investir) et les recettes (les flux nets d’exploitation et les valeurs termi-
nales), en tenant compte de l’actualisation à ce même taux :
tn0 ( FNEt VTt ) / (1 TIR) tn0 It /(1 TIR)
t t
(9.10)
Sur le plan mathématique, le TIR est la racine d’un polynôme de de-
gré n. Pour les projets « ordinaires » qui nécessitent une seule dépense
d’investissement et qui sécrètent par la suite une série de flux nets
d’exploitation positifs, une racine au maximum existe, correspondant au
TIR du projet. Dans ce cas, la VAN est monotone et décroissante en
fonction du taux d’actualisation. Pour les projets qui se caractérisent
par au moins un changement de signe des flux annuels, le nombre
maximum de TIR correspond au nombre de changements de signes
dans l’équation. En cas de TIR multiples, devant la difficulté d’arbitrer
entre les solutions mathématiques, le critère de la VAN est à utiliser
pour la prise de décision. Le calcul du TIR sous Microsoft Excel est très
commode. La fonction financière TIR est programmée. L’utilisateur peut
par ailleurs faire appel à la « valeur cible » ou au « solveur » qui consti-
tuent des substituts plus généraux à la fonction financière TIR. Il est
possible de déterminer le TIR par interpolation linéaire. Le choix porte
sur deux taux d’actualisation, l’un faisant ressortir une VAN positive et
l’autre une VAN négative. Le TIR se situe alors entre ces deux taux.
6
L’interpolation linéaire sur l’intervalle permet une estimation du TIR .
La règle de décision selon le TIR est la suivante. Lorsque le TIR du
projet est supérieur au taux d’actualisation, l’investissement peut être
adopté. Dans ce cas, la rentabilité moyenne des fonds engagés est
supérieure à leur coût. Le taux d’actualisation joue ici le rôle de taux
limite, de référence et de marché, en dessous duquel le projet est à
rejeter, car le CMPC ne sera pas couvert. Entre deux projets, il faut
choisir celui dont le TIR est le plus élevé. Pour un taux d’actualisation
donné, plus le TIR est élevé et plus la distance séparant les deux taux
constitue une marge de sécurité. Cette distance étant tributaire des flux
prévisionnels restant à réaliser, sa largeur se veut rassurante pour le
décideur.
6. Rappelons que la fonction du TIR n’étant pas linéaire, l’approximation par interpolation
n’est admissible que si son intervalle d’application est réduit.
16 La valeur et le temps
12 % TIR 16 %
I I I
101 912,51 € 0 – 19 813,30 €
D’où l’égalité :
(TIR – 12 %) / (0 – 101 912,51) = (16 % – 12 %) / (– 19 813,3 – 101 912,51).
L’approximation du TIR s’établit à 15,34892 %. D’après le critère du
TIR, le projet devrait être accepté. Le TIR du projet est bien supérieur
au coût de son financement. La VAN est positive, signalant que la
même décision est recommandée selon ce critère.
7. Toutefois, le taux interne de rentabilité doit être à la base du taux de rentabilité exigé et pra-
tiqué sur le marché. À l’équilibre, un investissement vaudra ce qu’il permettra de rapporter (Fisher,
1907), sa VAN sera nulle et son TIR concordera avec son coût moyen pondéré du capital.
8. Deux projets sont incompatibles lorsqu’ils ne peuvent être regroupés dans le même pro-
gramme d’investissement.
18 La valeur et le temps
Année 1 2 3 4 5 6
FNE 1 – FNE – 17 – 80
2 39 375 35 000 – 8 750 3 500
500 500
L’évaluation de dettes à taux fixe
10. Dans le cas où les projets ne peuvent être dupliqués dans le temps, le critère de la VAN de-
L’évaluation de dettes à taux fixe
meure valable.
24 La valeur et le temps
1
2
3 264,86
4
5 370,30
6 264,86
7
8
9 264,86
10 370,30
11
12 264,86
3. Connaissant les VAN des deux projets, nous pouvons déterminer les
flux annuels équivalents. En utilisant la relation (9.20), le flux annuel
équivalent pour le projet 1 s’écrit : 370,3 × 0,115 / (1 – 1,115– 5) = 101,46 K€.
De même, le flux annuel équivalent pour le projet 2 est :
264,86 × 0,115 / (1 – 1,115– 3) = 109,33 K€. En ignorant la différence de
maturités, la VAN et le TIR privilégient le projet 1. À l’instar des recom-
mandations du critère du plus petit multiple commun, le critère du flux
annuel équivalent préconise le projet 2.
et :
VAN P 2 t 1 FNE tP 2 /(1 k ) I 0P 2
n t
(9.22)
Lors de la comparaison des deux projets, la VAN du projet 2 peut
s’écrire de manière équivalente :
VAN P 2 tn 1 FNE tP 2 /(1 k ) I 0P 2 (I 0P1 I 0P 2) (I 0P1 I 0P 2)(1 k ) / (1 k )
t n n
(9.23)
soit encore :
VAN P 2 tn 1 FNE tP 2 /(1 k ) ( I 0P1 I 0P 2) (1 k ) / (1 k ) I 0P1
t n n
(9.24)
Cette présentation a l’avantage d’exprimer la VAN du projet 2 en
fonction de la dépense initiale du projet 1. Entreprendre le projet 2, en
engageant un montant I 0P 2 (relation (9.22)), équivaut à engager un
11. Afin de ne pas alourdir les écritures, nous nous basons sur l’écriture la plus simple de la
VAN, selon laquelle la valeur résiduelle est nulle et il n’y a qu’une seule dépense d’investissement
intervenant à la date 0. En considérant cela dans l’équation générale (9.5), nous obtenons les
relations (9.21) et (9.22).
L’évaluation de dettes à taux fixe
(9.30)
L’annuité différentielle annuelle correspond à la différence entre
l’annuité au taux de référence et celle au taux bonifié a it m a it b , les deux
après impôt. Pour le même principal, l’annuité différentielle se réduit
aux charges d’intérêts différentielles. Plus le taux bonifié est faible par
rapport au taux de référence, plus élevées seront les charges d’intérêts
différentielles, les annuités différentielles et donc la VAN financière. Ici
aussi, en l’absence de taux bonifié, a it b indiquera l’annuité au taux du
marché et la VAN financière sera nulle.
Les expressions (9.28) et (9.30) sont deux formalisations parfaite-
ment équivalentes. En remplaçant la valeur de la dette dans la formule
L’évaluation de dettes à taux fixe
(9.28) par son expression donnée par la relation (9.29), nous retrou-
vons l’égalité (9.30).
Application 9.14. Une entreprise dispose d’une opportunité d’investi-
ssement nécessitant une dépense initiale de 30 000 K€, qui est suppo-
sée générer un flux net d’exploitation annuel de 6 000 K€ pendant 6
ans. L’entreprise compte financer le projet par emprunt à amortisse-
ment constant. Le projet peut être entrepris à Casablanca, auquel cas
les organismes financiers exigeraient un taux d’intérêt de 11 %. Dans la
région d’Azilal, un organisme public serait prêt à financer intégralement
le projet moyennant un taux d’intérêt de 6 %. Le but est de favoriser la
création d’emploi dans cette région. Le taux d’imposition des bénéfices
est de 30 %.
1. Déterminez la création de valeur du projet pour une mise en place à
Casa.
2. Déterminez la création de valeur du projet dans le cas où il serait
entrepris à Azilal.
Corrigé
1. Le tableau 9.24 regroupe les étapes de détermination de la VAN
ajustée. La VAN économique est la création de richesse par le projet en
cas de financement aux conditions du marché. Toute actualisation
s’effectue au taux du marché net d’impôt, 11 % × (1 – 30 %), afin de tenir
compte de la valeur (de marché) temps et risque des flux. Le facteur
1 2
d’actualisation est 1/(1,077) pour l’année 1, 1/(1,077) pour l’année 2,
… L’actualisation des flux nets d’exploitation sécrétés par le projet,
ligne (i) du tableau 9.24, en ayant recours aux facteurs d’actualisation
en ligne (ii), permet de déduire la VAN économique, en sommant les
valeurs actualisées ainsi obtenues et en retranchant la dépense
d’investissement. La VAN économique ressort négative (ligne (iii)),
signifiant que le projet n’est pas faisable s’il est entrepris à Casa.
2. Dans le cas où le projet est entrepris à Azilal, le financement
s’effectue à un taux inférieur à celui du marché. En plus de la VAN éco-
nomique du projet, le financement procure ici une création de richesse
supplémentaire qu’il s’agit de mesurer par la VAN financière.
La ligne (iv) du tableau 9.24 indique le capital remboursé, constant et
égal au montant emprunté rapporté à la durée de l’amortissement. La
ligne (v) renvoie aux intérêts à taux bonifié : le taux bonifié pondéré par
le capital restant dû. La ligne (vi) précise les intérêts à taux boni-
fié après la prise en compte de l’impôt sur les bénéfices. Du fait de la
déductibilité fiscale des charges d’intérêts, ces derniers ne reviennent à
l’entreprise in fine qu’à hauteur de 1 – 30 % = 70 %. L’annuité à 6 % net
d’impôt, ligne (vii), est la somme du capital remboursé (iv) et des inté-
rêts nets d’impôt (vi). La ligne (viii) désigne les annuités à 6 % nettes
d’impôt, actualisées à 11 % net d’impôt, (viii) = (vii) × (ii). La ligne (ix)
montre la somme des annuités au taux bonifié net d’impôt, actualisées
32 La valeur et le temps