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COURS D'INVESTISSEMENT

Objectifs généraux

Ce cours présente aux étudiants les problèmes de recherche et d’allocation


optimale des ressources financières.

Il se décline en plusieurs étapes permettant de présenter les trois cycles du circuit


financier de l’entreprise : financement, investissement (la sélection des
investissements, leur utilisation, leur dépréciation et leur revente éventuelle) et
exploitation (activité productrice). Mais il faut souligner que les dirigeants d’entreprise
accordent beaucoup d'importance aux décisions d'investissement et de financement.

INTRODUCTION GÉNÉRALE

1
Les décisions de politique financière (investissements, financements…) sont guidées par
les analyses financières prévisionnelles conduites par les gestion-naires de l’entreprise. Les
investisseurs et créanciers de l’entreprise pratiquent une analyse financière « externe » pour
estimer les performances futures de l’entreprise ou pour s’assurer de la capacité de
remboursement de leurs clients et mesurer les risques encourus.

L’investissement est un bien durable dans l’entreprise non consommé par un cycle
d’exploitation. Un investissement est une immobilisation de capitaux pour une longue période
en vue d’avantages ou de gains ultérieurs incertains.

L’entreprise investissant fait un ensemble de décaissements qui peuvent s’échelonner sur


plusieurs années acquérant ainsi des actifs dont l’exploitation permettra de récupérer la mise
de fonds et de réaliser un rendement minimal sur les capitaux investis. Les actifs ne sont pas
achetés en vue d’une revente, mais pour les utiliser.

Dans la plupart des cas, un investissement est irréversible. Une fois réalisé, il est difficile
de revenir en arrière. L’interdépendance des projets peut se situer aussi bien au niveau des
actifs immobilisés qu’au niveau des revenus et coûts d’exploitation attendus.

- Les investissements mutuellement exclusifs. Ce sont des investissements tels que


l’acceptation de l’un entraîne automatiquement le rejet de l’autre.
- Les investissements concurrents. Les investissements coexistent dans l’entreprise.
Un investissement est concurrent à un autre s’il en réduit la rentabilité. Son
acceptation n’aboutit pas nécessairement au rejet de l’autre mais en affecte
négativement la rentabilité.
Les investissements indépendants. Deux investissements sont indépendants si
l’adoption de l’un n’entraîne aucun effet sur l’autre et réciproquement.
Les investissements complémentaires. Un investissement est complémentaire à un
autre s’il permet d’en augmenter la rentabilité.
L’investissement complémentaire peut être réalisé en même temps que
l’investissement qu’il complète ou ultérieurement.

CHAPITRE 1 : CHOIX DES INVESTISSEMENTS EN


AVENIR CERTAIN
On appelle investissement, l’engagement d’un capital dans une opération de
laquelle on attend des gains futurs, étalés dans le temps, avec un objectif de création
de valeur…. (Barreau J. et Delahaye J., 2005)

2
Pour les économistes, l’investissement c’est l’échange d’une satisfaction
immédiate et certaine contre une espérance de gain futur à travers l’acquisition d’un
bien durable. Deux notions apparaissent de la conception économiste de
l’investissement :

- Arbitrage entre rentabilité du présent et du futur ;

- Le pari ou le risque lié aux incertitudes du futur.


Ces deux notions on conduit à calculer la rentabilité espérée d’un investissement
et d’opérer le choix entre plusieurs projets selon différentes méthodes. Il importe
avant tout de recenser les paramètres d’un investissement.

I- LES PARAMÈTRES D’UN INVESTISSEMENT (CARACTÉRISTIQUES D’UN


PROJET)
Lorsque l’entreprise étudie un projet d’investissement, elle se retrouve confrontée
à au moins 05 variables :

1) Le capital investi (Io)

C’est le coût de l’investissement, la dépense que doit supporter l’entreprise pour


réaliser le projet. Il comprend :

- Le prix d’achat HT ou le coût de fabrication ;

- Les frais accessoires (transport, publicité, R & D …) ;

- Les droits de douane (pour les biens importés) ;

- La TVA non récupérable (si l’entreprise a un droit de déduction inférieur à 100 %) ;

- les dépenses induites qui interviennent antérieurement à la phase de démarrage de


l’investissement, telles que les frais d’études, la formation du personnel, l’acquisition
de brevets et licences dans la mesure où elles ne constituent pas des charges
régulières et sont directement liées à l’investissement ;

- L’augmentation du besoin en fonds de roulement(en général, tout projet


d’investissement accroît l’activité de l’entreprise, ce qui a pour conséquence
d’augmenter la différence : stocks +créances d’exploitation – dettes d’exploitation)

(AC – Dettes.). Cette différence n’est autre que le besoin en fonds de roulement
d’exploitation. Dès que cette différence est positive, son augmentation représente un
besoin nouveau qui appelle un financement nouveau. La somme engagée au titre de
l’augmentation du BFR ne donne pas lieu à amortissement et est récupérée au terme
de la vie du projet.

3
- Les coûts d’opportunité (par exemple : l’entreprise qui utilise un terrain dont elle
dispose actuellement pour réaliser un projet, doit inclure dans les capitaux investis,
les liquidités qu’elle aurait pu obtenir en vendant ce terrain).
Un investissement peut être financé en une seule phase (par exemple achat
d’une machine) ou en plusieurs phases (par exemple la construction d’une usine).

Remarque :
Dans le cas d’un investissement de remplacement ou de productivité, le prix de
cession net de l’ancien équipement vient en déduction du prix d’acquisition du nouvel
investissement, ce qui vient minorer le montant du capital investi IO.
Le coût d’acquisition peut aussi être réduit par les subventions à recevoir,
éventuellement liées à l’investissement, qui sont traitées comme le prix de cession
du matériel après correction de la fiscalité.

2) Les flux nets de trésorerie ou recettes futures (CF)

Encore appelé cash-flow ou capacité d’autofinancement, ils sont constitués de


ressources nettes dégagées par l’investissement. Ce sont des économies réalisées
imputables au projet.

Cash - flow = récette imputable au projet - dépenses imputables au projet

En principe, les cash-flows sont générés de manière continue, mais pour


simplifier des calculs de rentabilité, on admet qu’ils sont obtenus, globalement, à la
fin de chaque exercice.
Cependant, la plupart des éléments constitutifs des CF étant étalés
prévisionnellement sur plusieurs années, la formule généralement retenue est la
suivante lorsque l’investissement est réalisé par fonds propres:

Cash - Flow = Résultats nets + dotations aux amortissements

Il faut donc procéder à diverses corrections, tenir compte des décalages de


paiements induits par la variation du BFR.

3) Le taux d’intérêt ou le coût du capital (i)

C’est le taux d’intérêt actuariel qui permet de déterminer la valeur actuelle des
flux nets de trésorerie générés par l’investissement. Il rend ainsi possible, la
comparaison entre le capital investi et les résultats futurs attendus. Il dépend du taux
d’intérêt du marché, du taux d’inflation, du coût du capital de l’entreprise (pour le
choix des investissements).

4) La durée de vie de l’équipement (ou investissement) (n)

4
C’est la période pendant laquelle l’entreprise souhaite exploiter le projet. Il s’agit
en principe de la durée de vie économique, mais si celle-ci n’est pas connue, on
retient la durée d’amortissement comme durée de vie.

5) La valeur résiduelle (VR)

À la fin de la durée d’utilisation, le bien, objet de l’investissement peut être cédé.


Comme il est totalement amorti, le produit de cession du bien est une plus-value
ajoutée au dernier cash-flow.

En réalité, cette plus-value est imposée à l’IS au taux en vigueur. C’est donc le
résultat net de cession qui devient alors la valeur résiduelle (s’il faut tenir compte de
l’IS)

APPLICATION 0 :

La société BTB veut enrichir son périmètre d’activité en définissant un DAS. Pour
cela, elle doit acquérir une nouvelle machine amortissable linéairement sur 5 ans. La
société
BTB souhaite effectuer une évaluation de cette opportunité d’investissement sur
une période de 5 ans. Son coût d’acquisition comprend les éléments suivants :
- Prix d’achat hors taxe 80 000 000 F ;
- Les frais de transport et d’installation sont évalués à 5 000 000 F HT.
- Taux de la TVA sur les achats et les ventes : 19,25 %. Pourcentage de TVA
récupérée : 58 %.
Les besoins en fonds de roulement seront engagés en début d’année pour les
montants suivants :

Année 1 2 3 4 5

BFR 5 200 000 6 700 000 8 300 000 9 200 000 8 300 000

En fin de période, le BFR sera récupéré.


Les prévisions d’exploitation relatives à ce projet sont données ci-dessous :

Année 1 2 3 4 5

Chiffres d'affaires 210 000 000 240 000 000 267 000 216 000 000 189 000 000
000
Charges variables 100 000 000 120 000 0000 110 000 000 94 000 000

5
130 000
000

Les charges fixes, hors amortissements, ont été évaluées à 44 000 000 F et sont
supposées rester à ce niveau pendant les 5 ans. Le taux d’actualisation est de 10 %.

Travail à faire :

1) Déterminer la valeur d’origine de cette machine à amortir

2) Déterminer le coût de l’investissement

II - MESURE DE LA RENTABILITE ECONOMIQUE D’UN PROJET


D’INVESTISSEMENT

Évaluer un projet d’investissement conduit à comparer le capital investi (I) à


l’ensemble des cash-flows CF1, CF2, CF3, …, CFn. Cette comparaison implique
l’évaluation du capital investi et des cash-flows à une même date (en général la date
zéro).

On distingue deux grandes catégories de méthodes : les méthodes sans


actualisation et les méthodes avec actualisation.

2 - Les méthodes sans actualisation

Le délai de récupération (d) du capital investi est le temps au bout duquel le


montant cumulé des cash-flows actualisés ou non actualisés est égal au capital
investi. Il s’agit donc d’un critère de sécurité et non de rentabilité : plus un projet est
récupéré rapidement, moins il est risqué.
Pour plusieurs projets, celui qui présente le moins de risque est celui qui se
récupère le plus vite.

Cas des cash - flow variables

APPLICATION 1 :

La Société BTB veut réaliser un investissement de 5 000 000 F dont l’objet est
de fabriquer un nouveau produit pendant 5 ans. La valeur résiduelle de l’équipement
au bout de 5 ans est nulle et la société est assujettie à l’impôt sur les sociétés au

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taux en vigueur. Les recettes et les dépenses prévisionnelles sont données ci-
dessous :

Année 1 2 3 4 5

CAHT 8 800 000 8 800 000 8 400 000 8 400 000 5 400 000

Matière première 4 900 000 4 900 000 5 100 000 5 100 000 2 800 000

Charges de personnel 1 200 000 1 200 000 1 400 000 1 400 000 895 400

Autres charges décaissables 500 000 500 000 500 000 500 000 500 000

Amortissement 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000 1 000 000

Total

Travail à faire :

1. Calculer le résultat net prévisionnel de chaque année

2. Calculer le pay back period de ce projet

 Cas des cash – flow constants

APPLICATION 2 :

Un projet d’investissement présente les caractéristiques suivantes :

- Dépense initiale : 575 000

- Cash-flows annuels constants : 109 000

- Durée de vie: 8 ans. Taux d’actualisation : 10 %.

Travail à faire: Calculer le délai de récupération de ce projet

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2 - Les méthodes avec actualisation

La procédure recommandée pour évaluer un investissement est de déterminer les


coûts et les avantages qu’il génère. Les flux de trésorerie potentiels qu’il peut
dégager dans l’avenir sont ensuite appréciés sur des critères de rentabilité ou de
sécurité. On compte cinq critères usuels à déterminer pour chaque investissement :
valeur actuelle nette (VAN), indice de profitabilité (IP), délai de récupération (DR ou
pay-back) et taux interne de rentabilité (TIR).

a - La valeur actuelle nette (VAN)

La valeur actuelle nette est une mesure de la rentabilité d'un investissement calculée
comme la somme des flux de trésorerie engendrés par cette opération, chacun étant
actualisé de façon à réduire son importance dans cette somme à mesure de son
éloignement dans le temps.

La valeur actuelle nette constitue un précieux indicateur de rentabilité pour les


entreprises. Aussi employée dans le milieu de la bourse, pour les titres financiers,
elle permet d'estimer rapidement si un investissement s'avère rentable ou non. Pour
ce faire, le calcul se base sur les différents flux de trésorerie, le taux d'actualisation
correspondant au coût de financement du projet, les recettes prévues et la valeur
résiduelle de l'investissement. Le résultat obtenu permet d'identifier les projets les
plus rentables pour une société et aide les décideurs à orienter leurs choix pour faire
prospérer leur société.

Exercice 1 : Reprendre l’application 1 (la société BTB)

Travail à faire :

1) Calculer les Capacités d’autofinancement (CAF) de chacune des années

2) Calculer les cash-flows

3) calculer la VAN et interpréter le résultat obtenu

b - Indice de profitabilité IP

L'indice de profitabilité est un complément essentiel à la valeur actuelle nette (VAN),


ils font partis des critères important à mesurer pour connaitre la rentabilité d'un projet
d'investissement. L'indice de profitabilité permettra de savoir, pour chaque euro
dépensé dans l'investissement la valeur qui sera crée.

Somme des flux actualisés / investissement initial = Indice de profitabilité

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- (VAN / investissement initial) + 1 = Indice de profitabilité

Un projet d'investissement avec un indice de profitabilité supérieur à 1 est un


projet qui devrait être rentable, tandis que s'il est inférieur à 1, ce projet ne le sera
pas. En comparaison avec la valeur actuelle nette, un indice supérieur à 1 équivaut à
une VAN positive.

Exercice : Soient deux projets d’investissement aux caractéristiques ci-après :

- Projet A : Io = 150 000 ; CF1 = CF2 = …….. = CF5 = 50 000 frs. n = 5 ans

- Projet B : Io = 150 000 ; CF1 = 80 000 ; CF2 = 70 000 ; CF3 = 60 000 ; CF4 = 20
000 ; CF5 = 20 000 n = 5 ans

Travail à faire :

Opérer le choix du meilleur projet selon les critères de la VAN et de l’IP compte tenu
d’un taux de rémunération des capitaux propres de 15 %. Les valeurs résiduelles
étant nulles.

c - Le taux interne de rentabilité (TIR)

Le taux de rentabilité interne est un taux d'actualisation qui annule la valeur


actuelle nette d'une série de flux financiers.

De façon simple, le taux de rentabilité ou de rendement interne se calcule en prenant


en compte les flux entrants, les flux sortants, le tout ramené sur une année. L'objectif
est d'aboutir à un taux annuel.

Exercice 1 : Soit un projet d’investissement qui a les caractéristiques suivantes :

- Dépense initiale : 1 000 000

- Durée de vie : 4 ans

- Coût du capital : 10 %

- Cash-flows annuels

Année 1 2 3 4

Cash - flows 300 000 400 000 500 000 200 000

9
Travail à faire:

1- Ce projet doit-il être accepté au taux de 10 % (Critère de la VAN) ?

2- Même question au taux de 15,5 % ?

3- Calculer par interpolation linéaire le taux interne de rentabilité puis interpréter le


résultat

Exercice 2

Un projet d’investissement présente les caractéristiques suivantes :

- Dépense initiale : 575 000

- Cash-flows annuels constants : 109 000

- Durée de vie: 8 ans

Travail à faire:

1- Ce projet doit-il être accepté au taux de 10 % (Critère de la VAN) ?

2- Même question au taux de 10,5 % ?

3- Calculer par interpolation linéaire le taux interne de rentabilité puis interpréter le


résultat

4 - Le délai de récupération des capitaux investis

Le délai de récupération du capital investi (DRCI ou encore pay-back ratio)


correspond au temps nécessaire pour récupérer le capital investi lors d'un
investissement. Pour estimer ce délai, on établit un ratio entre le montant initial de
l'investissement et le cumul des flux de trésorerie qu'il produira.

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Chapitre 2 : CHOIX D’INVESTISSEMENTS EN
AVENIR PROBABILISTE (INCERTITUDE RELATIVE)
En matière d’investissement, l’avenir probabilisable est une situation dans
laquelle il est possible de déterminer toutes les valeurs que prendre le cash-flow
relatif à un exercice donné et d’affecter une probabilité déterminée à chacune de ces
valeurs.

En d’autres termes, en avenir probabilisable, chaque cash-flow d’un projet


d’investissement est une variable aléatoire dont on connait la loi de probabilité.
Dans une telle situation, plusieurs critères d’évaluation et de choix peuvent être
utilisés.

I- ESPÉRANCE MATHÉMATIQUE

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1) Définition

On appelle variable aléatoire une application de l’ensemble des événements


élémentaires sur R : ensemble des nombres réels.

Une variable aléatoire peut se définir comme une variable susceptible de prendre
des valeurs diverses en obéissant à une loi de probabilité donnée.

2) Principe

L’espérance mathématique de cette variable est alors sa moyenne pondérée (ou


multipliée) par les probabilités d’apparition.

Application :

Selon la réaction de la demande à son produit, la Société NEYARI peut obtenir un


bénéfice de :

- 2 000 000 si la demande est forte, probabilité de 20 % ;

- 1 500 000 si la demande est moyenne, probabilité de 70 % ;

- 1 000 000 si la demande est faible, probabilité de 10 %.

Travail à faire :
Déterminer le bénéfice moyen espéré par la Société NEYARI

II - VARIANCE ET RISQUE DE DISPERSION (ECART – TYPE)

1. Définition

Pour améliorer le critère de l’espérance mathématique, on peut calculer la


variance de la variable aléatoire, indiquant ainsi la dispersion de la distribution de la
variable. Une telle démarche permet une analyse du risque encouru

2. Formulation
La formule de la variance est la suivante :

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NB : Face à plusieurs projets rentables, on choisit celui qui a l’écart – type le moins
élevé

Application 2 :
Soit à comparer les décisions de choix entre deux demandes X et Y présentant
les caractéristiques suivantes (en 10}):

X P(X) Y P(Y)

2 000 0,2 4 000 0,05

1 500 0,7 2 000 0,4

1 000 0,1 1 000 0,55

Travail à faire :

Calculer l’espérance mathématique et la dispersion des projets ci-dessus et opérer le


choix du meilleur projet.

CHAPITRE 3 : MODE DE FINANCEMENT DES


INVESTISSEMENTS
La politique de financement repose sur un équilibre entre les efforts des actionnaires et
l’endettement financier. Le recours à l’endettement augmente l’espérance de rentabilité
financière tout en la rendant plus incertaine.

I- LES MOYENS DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

1 - Les augmentations du capital

L’actionnariat peut apporter les fonds dont l’entreprise a besoin pour financer ses projets
lors de la phase constitutive ou à l’occasion des augmentations successives du capital. Les
associés peuvent apporter des biens, des créances. Il s’agit d’apports en nature sous déduction
éventuelle d’un passif. Les apports en numéraire peuvent faire l’objet d’appels fractionnés.

Il s’agit d’une ressource sûre sans échéance de remboursement et dont la rémunération


(les dividendes) est associée aux résultats de l’entreprise. Les distributions de dividendes sont

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donc souples. Néanmoins, pour fidéliser ses associés, une rémunération est nécessaire. Il
convient d’en définir le montant et le moment avec précaution.

Pour se procurer des fonds sans diluer le pouvoir dans l’entreprise, les sociétés peuvent
émettre des actions à dividende prioritaire sans droit de vote. Les titulaires bénéficient d’une
priorité par rapport à toutes les autres actions pour la distribution d’un intérêt statutaire dont le
taux ne peut être inférieur, ni au taux de l’intérêt statutaire alloué aux autres actions, ni à 7,5
% du montant libéré du capital représenté par les actions à dividende prioritaire sans droit de
vote.

Le prix d’émission des actions doit être au moins égal à la valeur nominale. Il est souvent
supérieur afin de tenir compte des droits acquis sur les réserves, les plus-values latentes, les
perspectives. Il suffit de libérer les apports en numéraire du quart du nominal et de la totalité
de la prime d’émission définie comme la différence entre le prix d’émission et le nominal.

2 - L’autofinancement

En décidant d’une mise en réserve de tout ou partie des bénéfices, les actionnaires
permettent à l’entreprise de financer ses projets au regard des flux financiers générés.

Divers calculs de la capacité d’autofinancement sont proposés. En général, il s’agit


d’extraire du résultat comptable les charges et produits purement calculés, c’est-à-dire, ni
décaissables ni encaissables.

L’autofinancement est la différence entre la capacité d’autofinancement et la distribution


de dividendes. Il est raisonnable de penser que les actionnaires espèrent des mises en réserve
une rentabilité comparable à celle obtenue de leur participation au capital. La loi oblige les
sociétés à affecter une partie du bénéfice aux réserves. La réserve légale assure un patrimoine
minimal. Le taux de 10 % est appliqué au bénéfice de l’exercice diminué des pertes
antérieures reportées à nouveau. Le prélèvement pour la réserve légale cesse d’être obligatoire
quand la réserve légale atteint 20 % du capital social.

3 - Les interventions de l’État

En accordant des subventions d’investissement, l’État favorise les politiques


d’investissement et permet une consolidation des fonds propres.

Toutefois, il faut remarquer que ces subventions étant réintégrées au résultat imposable,
l’avantage est moindre.

4 - Les cessions d’actifs immobilisés

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Il s’agit d’opérations de désinvestissement. En fin de projet, la valeur résiduelle
marchande des actifs autorise le financement partiel de nouveaux projets. Cette démarche peut
résulter du renouvellement courant ou de réorientations stratégiques.

5 - Les autres fonds propres

Parmi les autres fonds propres, les titres participatifs, les titres subordonnés, les comptes
bloqués d’associés occupent une place importante. Les titres participatifs ont été créés pour
renforcer la structure financière des entreprises publiques. Ils ne confèrent pas de droit de
gestion. Ils ne sont remboursables qu’à la date de liquidation de la société après
désintéressement de tous les autres créanciers ou à l’expiration d’un délai minimum de sept
ans. La rémunération des titres participatifs comprend une partie fixe et une partie variable.
La partie variable est liée aux résultats de la société.

Les comptes courants bloqués des associés correspondent à des fonds laissés pour une
durée déterminée. Une convention conclue rend indisponibles les sommes déposées en
compte. Il s’agit d’une dette financière portant intérêt.

6 - Les emprunts bancaires

Les emprunts auprès des établissements de crédit se différencient par les durées, les
modalités de remboursement, les taux d’intérêt, les garanties, les conditions de
remboursement.

La mise en concurrence des banques permet l’obtention de taux plus faibles. Dans
certains cas, les annuités, trimestrialités ou mensualités sont constantes, dans d’autres, le
remboursement du principal est stable. Le remboursement peut se faire en une seule fois à
échéance (in fine). Dans certains cas le taux d’intérêt est fixe, dans d’autre il est variable.

7 - Le crédit-bail (leasing)

Il s’agit d’un contrat de location avec option d’achat. Le locataire paie les loyers et achète
en fin de bail le bien pour une faible somme. Dans de nombreux cas, une période de location
irrévocable est stipulée.

La cession bail (lease back) est un procédé plus récent. Une entreprise, propriétaire d’un
bien, le vend à une société de crédit-bail. Cette dernière le loue à l’entreprise selon les
modalités d’un contrat de crédit-bail, c’est-à-dire avec option d’achat. L’objectif est d’initier
un investissement grâce à la levée de fonds dont la rentabilité soit supérieure au taux de
revient du contrat de crédit-bail.

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Le crédit-bail s’analysant comme l’un des moyens de financement des projets de
l’entreprise, il conviendra de le retraiter tant au niveau du bilan qu’à celui du compte de
résultat.

8 - Les emprunts obligataires

Ceux-ci permettent de recourir à de multiples prêteurs. L’obligataire a droit au


remboursement et à l’intérêt. Il est créancier de l’entreprise. Certaines conditions doivent être
respectées pour émettre (avoir au moins deux ans d’existence, avoir établi deux bilans
régulièrement approuvés, avoir intégralement libéré le capital).

La valeur nominale sert de base au calcul de l’intérêt appelé coupon. Le prix d’émission
représente le prix pour acheter le titre. Si ce prix correspond au nominal, l’émission est dite au
pair. Le prix de remboursement est souvent supérieur au prix d’émission. La différence entre
le prix de remboursement et le prix d’émission s’appelle la prime de remboursement. Les
obligations font souvent l’objet d’une cotation. L’amortissement peut être in fine, par annuités
constantes, par amortissements constants.

Certaines obligations sont ordinaires, d’autres sont convertibles en actions, l’obligataire a


alors la possibilité de transformer sa créance en actions. C’est donc la possibilité de profiter
d’une majoration du cours de l’action. Le caractère spéculatif de l’opération est évident, la
société émettrice propose des taux moindres. À certaines obligations sont attachés des bons de
souscription. Il s’agit notamment des obligations à bons de souscription d’actions (OBSA).

Ces bons permettent de souscrire à des actions ultérieurement, mais à un prix (le prix
d’exercice) fixé dès l’émission de l’emprunt obligataire. L’opération peut être
particulièrement spéculative. Les taux d’intérêt peuvent être fixes ou variables. Les taux
variables sont souvent définis par référence au taux observé sur le marché financier ou sur le
marché monétaire.

Exercice : Pour accroitre sa production, la SN envisage un investissement de 20


000 000 F début de l’année 2015, sur l’acquisition d’un équipement régulièrement
amortissable en 5 ans.La production prévisionnelle en quantités est la suivante :

2015 2016 2017 2018 2019

10 000 15 000 20 000 25 000 30 000

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On estime que cette production sera écoulée au prix unitaire de 2 000 F et les
dépenses d’exploitation (hors mis les charges financières) s’élèvent à 1 500 F/unité
fabriquée. La société BTB est soumise à l’IS au taux en vigueur.

Travail à faire :

En prenant un taux d’actualisation de 10 %, calculer la VAN et le TIR de cet


investissement dans chacune des hypothèses suivantes.

- L'hypothèse 1 : l'investissement est financé en totalité par les fonds propres et


la valeur résiduelle est nulle.

- hypothèse 2 : L'investissement est financé à moitié par les fonds propres et à


moitié par emprunt remboursable par 5 annuités comprenant chacune un
amortissement constant et un intérêt de 10% calculé sur le capital restant dû.

Hypothèse 3 : L'investissement est financé en totalité par emprunt remboursable


par 5 annuités comprenant chacune un amortissement constant et un intérêt de 10%
calculé sur le capital restant dû.

II- LE CHOIX DES MODES DE FINANCEMENT

1 - L’équilibre financier

L’équilibre financier d’une entité se caractérise par sa capacité à maintenir sa trésorerie


proche de zéro.

Un suréquilibre financier chronique traduit une incapacité à utiliser pleinement sa


structure, un certain manque de dynamisme. Les opportunités doivent être recherchées. La
trésorerie oisive doit être orientée sur des projets plus ambitieux.

Un déséquilibre financier récurrent est coûteux pour l’entreprise. Il révèle, dans certains
cas, une faiblesse de la rentabilité, dans d’autres, un défaut d’harmonisation des rythmes
d’encaissement et de décaissement. Lorsque la rentabilité des projets est insuffisante, les
choix en matière d’investissement sont en cause. La structure de l’outil économique, les
processus décisionnels sont à repenser. Lorsque l’harmonisation des degrés de liquidité et
d’exigibilité n’est pas assurée, les échéanciers sont en cause et il convient de se conformer à
quelques principes de gestion de l’encaisse.

Les investissements ont des effets sur les années à venir. Leur rentabilité est rarement
suffisante pour pouvoir les financer en quelques mois. Le financement d’un investissement
dans la structure ou dans le cycle d’exploitation dépend donc des flux monétaires engendrés
par ceux-ci et de l’utilisation que l’entreprise souhaite en faire. La durée de l’investissement
ne fixe pas strictement la durée du financement. Il est plus rigoureux d’affirmer que la
liquidité du projet conditionne les échéances liées au financement choisi.

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En simplifiant à l’extrême, nous affirmons que les ressources durables de l’entreprise
doivent couvrir la politique d’investissement dans la structure et le besoin moyen généré par
le cycle d’exploitation. En d’autres termes, le fonds de roulement net doit être égal au fonds
de roulement normatif pour assurer l’équilibre financier.

Si l’entreprise dispose de plusieurs opportunités de financement, les choix effectués


seront fonction des coûts associés à chacun d’eux, et des risques liés à leurs modalités.

2 - Les taux actuariels

Pour tout mode de financement, il est possible d’en calculer le taux actuariel. Le taux
actuariel d’un financement est le taux d’actualisation pour lequel nous avons égalité entre les
encaissements et les décaissements qui lui sont associés. Selon ce critère, l’entreprise opte
pour le financement dont le taux actuariel est le plus faible.

Dans la plupart des cas, nous raisonnons en intégrant les conséquences en matière
d’impôt sur les sociétés. Pour rendre comparable le taux actuariel d’une opération de crédit-
bail aux taux actuariels des financements nous donnant la propriété du bien et donc la
déduction fiscale des dotations aux amortissements, nous parlons de « supplément d’impôt dû
au non-amortissement », pour le calcul du taux actuariel du crédit-bail.

3 - La valeur actuelle nette des fonds propres

La valeur actuelle nette des fonds propres résulte de la différence entre les flux de
trésorerie nets actualisés et les mises en fonds propres elles-mêmes actualisées s’il y a lieu.
Nous parlons aussi de la valeur actuelle nette du projet après financement.

Les flux de trésorerie nets sont les flux strictement associés au projet. Les mises en fonds
sont les mises strictement motivées par le projet. Les flux de trésorerie nets se calculent en
partant des flux de trésorerie d’exploitation. Il convient d’en déduire les différentes
conséquences des modes de financement retenus à l’exception des effets liés aux apports en
fonds propres, c’est-à-dire, des effets liés à la rémunération des associés. À titre d’exemple :
nous déduisons les intérêts payés aux banquiers, aux obligataires, les remboursements, les
redevances de crédit-bail.

Les mises en fonds propres associées au projet se calculent par la différence entre le coût
de l’investissement et la couverture assurée par les autres financements (montant emprunté,
montant couvert par un contrat de location).

La valeur actuelle nette d’un projet après financement correspond donc à l’idée
d’enrichissement de l’actionnariat.

Dans le cas particulier d’une entreprise finançant intégralement un projet par des fonds
propres, les flux monétaires nets sont égaux aux flux monétaires d’exploitation, la mise en

18
fonds propres est égale à l’investissement. De ce fait, la valeur actuelle nette des fonds
propres diffère de la valeur actuelle nette de l’investissement par le choix du taux
d’actualisation.

Les mises en fonds propres correspondent aux apports initiaux et ultérieurs en capital, aux
apports en comptes bloqués, aux décisions de mise en réserves. Le taux d’actualisation retenu
ne correspond pas à la notion de coût du capital. Ce serait amputer les flux une deuxième fois
des effets du financement par endettement.

4 - Le taux interne de rentabilité des fonds propres

Nous pouvons l’appeler le taux interne de rentabilité du projet après financement. Il s’agit
du taux d’actualisation pour lequel nous constatons l’égalité entre les mises en fonds propres
et les flux monétaires nets. Nous envisageons donc une rentabilité financière, au profit de
l’actionnariat.

Lorsqu’une entreprise finance son investissement intégralement par des fonds propres,
nous avons égalité entre le taux interne de rentabilité de l’investissement et le taux interne de
rentabilité des fonds propres.

5 - L’effet de levier

Le flux net est fonction du flux d’exploitation. La mise en fonds propres est fonction de
l’investissement. Le TIR des fonds propres est donc fonction du TIR de l’investissement.

D’un point de vue général, la rentabilité financière dépend de la rentabilité économique.


Lorsque le coût de l’endettement est inférieur à la rentabilité économique, nous obtenons une
rentabilité financière supérieure à la rentabilité économique et ce, d’autant plus que
l’endettement est fort au regard des fonds propres. Il s’agit d’un effet de levier positif.

Lorsque le coût de l’endettement est supérieur à la rentabilité économique, nous obtenons


une rentabilité financière inférieure à la rentabilité économique et ce, d’autant plus que
l’endettement est fort au regard des capitaux propres.

19
CHAPITRE 3 : LE PLAN DE FINANCEMENT
Il sera question dans ce chapitre une fois après avoir défini le plan de financement
de voir la présentation du plan de financement et d’illustrer un cas pratique pour
mieux le cerner.

I - DÉFINITION

Le plan de financement est un tableau établi sur une base pluriannuelle qui étudie
l’équilibre financier global prévisionnel de l’entreprise à moyen et long terme. Il
présente année par année le besoin de financement ou emploi durable et les
ressources permanant du financement ou ressources durables prévisionnelles de
l’entreprise. La confrontation des ressources et des besoins prévisionnels permet de
dégager un excédent ou insuffisant de ressource de financement.

II - PRÉSENTATION DU PLAN DE FINANCEMENT

Il comporte en général trois parties :

1 - Le plan des investissements ou emploi durable

Cette partie du plan de financement fait le recensement des emplois durables c'est-
à-dire les besoins financiers auxquels l’entreprise devra faire face pendant un certain
nombre d’exercice à venir. Ces emplois durables peuvent résulter :

- Des investissements de remplacement, de modernisation ou d’expansion ;


- Des investissements financiers envisagés par l’entreprise ;
- Les investissements de fond de roulement, il s’agit de la variation en augmentation
du fonds de roulement ;

20
- De la variation du fond de roulement, de l’augmentation, des remboursements
d’emprunt, des versements des dividendes, des octrois des prêts, des réductions des
capitaux propres, les dépôts et cautionnements versés.

2 - Les ressources de financement

C’est la partie du plan de financement qui indique les ressources durables dont
l’entreprise disposera pour chaque exercice pour financer ses emplois. Ses
ressources durables peuvent provenir :

- L’augmentation du capital ;
- Des remboursements des prêts ;
- Des emprunts ;
- Des amortissements des équipements anciens ;
- Les subventions ;
- De la capacité d’autofinancement ;
- Les amortissements des nouveaux biens acquis ;
- bénéfices résultant du programme d’investissement.

Une fois les emplois et les ressources déterminés, on peut rechercher le solde
de trésorerie.

3 - Le solde de trésorerie

Le solde de trésorerie final se détermine en ajoutant à la différence dégagée entre


les ressources et les emplois de chaque année, la trésorerie initiale qui est la
trésorerie finale de l’année précédente.

III - TABLEAU DE PRÉSENTATION DU PLAN DE FINANCEMENT

C’est un tableau pluriannuel qui se présente comme suite :

21
Eléments Années

1 2 3 4

Emploi durable

Acquisition d’immobilisation

Charges immobilisées

Immobilisation corporelle

Immobilisation incorporelle

Immobilisation financière

Augmentation du FR

Remboursement des dettes financières

Réduction des capitaux propres

Distribution des dividendes

Total I

Ressources durables

Capacité d’autofinancement global

Cession ou réduction d’immobilisation

Augmentation de capital

Augmentation des subventions

Nouvelles dettes financières

Total II

Variation nette de la trésorerie (II –I)

Trésorerie initial

Trésorerie finale

22
Exercice d'application :

La société KDC a décidé de construire une unité de production dans les conditions
suivantes :

Emplois :

* Acquisition année 2009 : 60 000 000 FCFA

* Acquisition année 2010 : 440 000 000 FCFA

* Le besoin en fonds de roulement sera de :

Année 2011 : 30 000 000 FCFA


Année 2012 : 40 000 000 FCFA
Année 2013 : 50 000 000 FCFA.

Ces valeurs correspondent à la situation en début de période. Le besoin en fonds de roulement


est récupéré en fin d’exploitation.

Ressources :

* Le financement est assuré :

Partie sur fonds propres : 100 000 000 FCFA au 01/01/2009


partie sur emprunt auprès de la BICEC : 400 000 000 FCFA à 10% l’an avec effet le
01/01/2010, amortissement constant sur 4 ans. Le 31/12/2011 et 31/12/2010, seul
l’intérêt est payé.

* Trésorerie initiale : 60 000 000 FCFA

- L’exploitation débutera le 01/01/2011 dans les conditions suivantes, supposées constantes


pendant cinq (5) ans :

* Recettes prévues : 350 000 000 FCFA

* Charges en dehors de l’amortissement : 120 000 000 FCFA

* Amortissement linéaire sur 5 ans.

L’ensemble est cédé en fin d’exploitation pour 50 000 000 FCFA (avant IS)

Travail à faire :

1) Déterminer pour chaque année le montant des cash-flows

2) Présenter le plan de financement

3) Commenter.

23
Correction :

Détermination des cash-flows annuels

- Tableau d’amortissement de l’emprunt : 3 pts

Années V.O Intérêts Amorts Annuités Reste

31/12/2010 400 000 40 000 000 40 000 000 400 000


000 000

31/12/2011 400 000 40 000 000 40 000 000 400 000


000 000

31/12/2012 400 000 40 000 000 100 000 000 140 000 000 300 000
000 000

31/12/2013 300 000 30 000 000 100 000 000 130 000 000 200 000
000 000

31/12/2014 200 000 20 000 000 100 000 000 120 000 000 100 000
000 000

31/12/2015 100 000 10 000 000 100 000 000 110 000 000 0
000

Amortissement du matériel : (60 000 000 + 440 000 000)/5 = 100 000 000

-Détermination des cash-flows annuels

Eléments 2011 2012 2013 2014 2015

Vente 350 000 000 350 000 000 350 000 350 000 350 000
000 000 000

Autres charges -120 000 000 -120 000 000 -120 000 -120 000 -120 000
000 000 000

Amortissements -100 000 000 -100 000 000 -100 000 -100 000 -100 000
000 000 000

Intérêts -40 000 000 -40 000 000 -30 000 -20 000 -10 000
000 000 000

Résultat 90 000 000 90 000 000 100 000 110 000 120 000
000 000 000

24
Impôt (IS) 34 650 000 -34 650 000 -38 500 -42 350 -46 200
000 000 000

Résultat net 55 350 000 55 350 000 61 500 67 650 73 800


000 000 000

Amortissements 100 000 000 100 000 000 100 000 100 000 100 000
000 000 000

Cash-flows 155 350 000 155 350 000 161 500 167 650 173 800
000 000 000

2) Présentation du plan de financement :

Eléments 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

EMPLOIS :

Acquisition 60 000 000 440 000


000

Variation du BFR 10 000 10 000


000 000

Rembouremp 100 000 100 000 100 000 100 000 000
000 000 000

Intérêts d’emprunt 40 000


000

Impôt 19 250 000

Totaux emplois (A) 60 000 000 480 000 110 000 110 000 100 000 119 250 000
000 000 000 000

RESSOURCES :

Fonds propres 100 000 000

Emprunt 400 000


000

Economie d’impôt 15 400


000

25
Cash-flows 155 350 155 350 161 500 167 650 173 800 000
000 000 000 000

Récupération du FR 50 000 000

Cession 50 000 000

Totaux ressou (A) 100 000 000 415 400 155 350 155 350 161 500 167 650 273 800 000
000 000 000 000 000

Ecart : (B) - (A) 40 000 000 -64 600 155 350 45 350 51 500 67 650 154 550 000
000 000 000 000 000

Trésorerie initiale 60 000 000 100 000 35 400 190 750 236 100 287 600 355 250 000
000 000 000 000 000

Trésorerie finale 100 000 000 35 400 190 750 236 100 287 600 355 250 509 800 000
000 000 000 000 000

3) Commentaire :

Le plan de financement dégage une trésorerie excédentaire sur toute la durée.

Dans un optique de maximisation de la rentabilité, les dirigeants pourront faire des


placement à court terme pour rentabiliser d’avantage la trésore

26
CHAPITRE 4 : LE BUSINESS PLAN
Le plan d'affaires, ou plan de développement, ou encore business plan, est un
document officiel qui formalise par écrit les projections de développement d'une
entreprise. Découlant du modèle d'entreprise, il définit les objectifs à atteindre ainsi
que les méthodes et les délais nécessaires pour y parvenir.

I - LES UTILISATEURS DU BUSINESS PLAN

Le plan de développement a un rôle interne et un rôle externe. Rédigé pour


l'usage interne, il contribue aux tâches de management ou de prévision-planification,
qu'il oriente. Rédigé pour l'usage externe, il permet de communiquer à l'extérieur et
de convaincre les banques d’accorder les financements ou le capital risque à
l’entreprise.

Il a également pour but de vérifier si le projet en question est viable. Il est alors
courant de proposer plusieurs hypothèses afin de valider son projet en fonction des
aléas externes (projection pessimiste, normale ou optimiste).

Les plans d'affaires peuvent être internes ou externes ciblés.

Les plans externes axés sur l'extérieur, sont des ébauches des objectifs qui sont
importants pour les intervenants extérieurs, principalement financiers. Ils
comprennent généralement des informations détaillées sur l'organisation ou l'équipe
dédiée à l’atteinte de ses objectifs.

27
Pour les sociétés, les plans d’affaires externes sont dédiés aux investisseurs et
aux clients, pour les organismes à but non lucratif, ils sont orientés principalement
pour les donateurs.

Les plans d'affaires internes et axés ciblent des objectifs intermédiaires nécessaires
pour atteindre les objectifs externes. Ils peuvent porter sur le développement d'un
nouveau produit, un nouveau service, un nouveau système informatique, une
restructuration des finances, la remise en état d'une usine ou d'une restructuration de
l'organisation. Un plan d'affaires interne axé est souvent développé conjointement
avec le tableau de bord ou une liste de facteurs critiques de succès. Cela permet
d’apprécier le succès du plan en utilisant des mesures non financières.

Les plans d'affaires qui identifient et ciblent des objectifs internes, mais ne
fournissent que des indications générales sur la façon dont ils seront atteints sont
appelés plans stratégiques.

Les plans opérationnels décrivent les objectifs d'une organisation interne, groupe
de travail ou d'un service. Les plans de projet, parfois appelés cadres du projet,
décrivent les objectifs d'un projet particulier. Ils peuvent également répondre à la
place du projet dans des objectifs plus stratégiques de l'organisation.

II - STRUCTURE ET CONTENU DU BUSINESS PLAN

Les plans d'affaires sont des outils de prise de décisions. Le contenu et le format
du plan d'affaires est déterminé par les objectifs et les intervenants. Par exemple, un
plan d'affaires pour un but non lucratif pourrait discuter de l'adéquation entre le plan
d'affaires et la mission de l'organisation. Les banques se focalisent sur les
défaillances, donc un plan d'affaires pour un prêt bancaire doit convaincre de la
capacité de la société à rembourser le prêt.

Les spécialistes en capital risque sont principalement préoccupés par


l'investissement initial, la faisabilité et l'évaluation de sortie. Un plan d'affaires pour
un projet nécessitant un financement par actions doit expliquer les ressources
actuelles, les opportunités de croissance à venir, et un avantage éventuel
concurrentiel et durable qui conduira à une évaluation de sortie élevée.

Un plan d'affaires s’appuie sur un large éventail de connaissances de


nombreuses disciplines d'affaires : la Finance, la Gestion des ressources humaines,
la Propriété intellectuelle, la Gestion de la chaine logistique, la Gestion des
opérations, le Marketing et la Commercialisation entre autres. Il peut être utile de
consulter le plan d'affaires comme une suite de sous-plans, un pour chacune des
principales disciplines d'affaires. « … un bon plan d'affaires peut aider à faire un bon
projet crédible, compréhensible et attrayant pour quelqu'un qui ne connaît pas

28
l'entreprise. La rédaction d'un bon plan d'affaires ne peut pas garantir le succès, mais
peut aller loin dans le sens de la réduction des chances d'échec » .

Un plan de développement doit permettre au lecteur de répondre rapidement à


quatre questions :

- D'où l'entreprise part-elle ?

- Où se dirige-t-elle ? Quels sont ses objectifs ?

- Comment compte-t-elle y parvenir ?

- Selon quelle progression dans le temps ?

Le document en résultant doit être concret, cohérent, hiérarchisé. Il peut être plus ou
moins concis en fonction de la taille de l'entreprise, mais doit présenter un
récapitulatif synthétique permettant de se faire rapidement une idée d'ensemble du
projet.

Le document doit en outre être clair et lisible pour en faciliter l'accès à tout type de
lecteurs, et il doit présenter si nécessaire des sections particulières adaptées aux
différents types de partenaires. Selon que le lecteur désire ou non des détails, il
pourra ou non approfondir sa lecture. Le plan d'affaires doit impérativement être
honnête et inspirer confiance, en montrant que l'entrepreneur maîtrise son sujet.
Enfin, il doit être sobre et éviter les effets de style qui ne servent pas le contenu.

Les différentes parties sont en règle générale structurées de la façon suivante :

- résumé du plan de développement : points clés, accroche du lecteur ;

- genèse et contexte du projet : ce qui a été fait, où on en est ;

- équipe et encadrement : présentation du parcours des membres fondateurs ;

- analyse du marché : nature et tendance, clientèle ciblée, concurrence ;

- produit et services offerts : description du produit-service, stade d'avancement du


développement ;

- marketing et commerciale : marketing mix, politique fournisseurs ;

- moyens et organisation : installations, équipe opérationnelle, équipements, forme


juridique et répartition du capital ;

- dossier financier (avec projections découpées par années, voire par trimestres).

29
- Une certaine latitude existe quant à la structuration du plan d’affaires, suivant les
attentes des lecteurs ou des points forts du projet. Des modèles anglo-saxons sont
souvent adoptés pour la rédaction de projets internationaux ou de haute technologie.

La présentation étant alors la suivante :

- Synthèse (executive summary) ;

- Besoin du client et opportunité d'affaire (Domaine d'activité stratégique , Étude de


marché) ;

- Stratégie et étapes clefs : Business Model Canvas : matrice d'affaires ;

- Plan marketing : caractéristiques et avantages de l'offre ;

- Plan opérationnel : lancement du projet, ressources mobilisées, écosystème


d'innovation à mobiliser, MVP, Early adopters ;

- Management et personnes clefs ;

Projections financières : bilan prévisionnel, résultat prévisionnel, plan de trésorerie


prévisionnel, point mort prévisionnel ; Dans le cadre d'un business plan anglosaxon,
la partie différera du fait d'une comptabilité différente. Ainsi, le compte de résultat
anglo-saxon affecte les charges par destination, tandis que le compte de résultat
français les affecte par nature.

- Besoins et plan de financement.

Une autre structure de plan d’affaires, celle de Johnson (en), prend la forme de
quatre rubriques d’informations complémentaires et cohérentes qui permettent aux
parties prenantes de comprendre les enjeux et l’orientation proposée par la direction
afin de créer et d’accepter de la valeur partagée.

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