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Introduction :
Ce sont des critères qui ne prennent pas en considération le facteur temps. Les
théoriciens rejettent d’emblée de tels critères car ils sont fondés sur l’idée selon laquelle il est
indifférent de recevoir un dinar aujourd’hui, dans un an , dans deux ans, …etc. ils bénéficient
par contre de la faveur de nombreux praticiens. Cette faveur tient essentiellement à leur
facilité de maniement.
Ce critère se base sur les bénéfices comptables plutôt que les cash-flows. Il se formule
comme suit :
Entre 2 projets, on choisit celui dont le TRC est le plus élevé. On peut aussi
comparer le TRC par rapport à un TRC de référence fixé par la direction de
l’entreprise.
Soient deux projets A et B, ayant le même coût de réalisation Io = 5000, la même durée
de vie économique (3 ans), amortis linéairement et dont les résultats nets annuels
prévisionnels sont résumés dans le tableau qui suit :
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
1 3000 1000
2 2000 2000
3 1000 3000
Résultat net moyen 2000 0 2000
2000
Les deux projets ont le même TRC : 1 2 5000 = 80 %
Il est cependant clair que le projet A est préférable au projet B car il procure la plus
grande part des résultats durant la première année.
2.1 définition
Cash-flows constants
Cash-flows variables
Dans ce cas, il faut les additionner jusqu’à ce que la somme corresponde au montant de
l’investissement initial comme le montre l’exemple suivant :
Un gérant n’accepte que les projets permettant de récupérer la mise initiale sur une
période maximale de 3 ans. Le responsable de la direction des projets a présenté un projet
dont le coût est estimé à 120 000 DT et dont les cash-flows nets sont les suivants
années 1 2 3 4
Cash-flows Nets 25000 35000 45000 55000
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
années Cash-flows
Nets Cash-flows
cumulés Nets Investissement non récupéré
Après 3 ans, l’entreprise récupère 105000 DT, il lui reste 15000 DT à récupérer de
l’année 4. En supposant que les cash-flows nets sont reçus uniformément au cours de l’année.
15000
On divise le montant 15000 DT par le cash-flow net de l’année 4, soit ( ) = 0,27
55000
année.
Le DR du projet est 3 ans, 3 mois et 8 jours. Ce projet doit être jeté puis que le DR est
supérieur au seuil critique fixé par le gérant.
♦ avantages
♦ limites
- Il ne tient pas compte de la répartition dans le temps des cash-flows nets survenant au
cours de la période de récupération.
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
- Ce critère ne tient pas compte des cash-flows nets qui surviennent après le délai de
récupération. L’application de ce critère du délai de récupération biaise la sélection des
investissements en faveur des projets les plus courts. Des projets stratégiques peuvent être
rejetés parce que leur période de démarrage est trop longue.
L’intérêt des méthodes fondées sur l’actualisation réside dans la prise en considération
du facteur temps qui est un élément important dans toute prise de décision. La technique qui
permet de ramener les flux de liquidités à un même instant (to) est celle de l’actualisation.
1.1 Définition
On appelle valeur actuelle nette (VAN) d'un projet d'investissement la différence entre
la valeur actuelle des flux qu'il dégage et l'investissement de départ (Io).
Soit :
n
CFN
VAN = 1 k tt - Io
t 1
Pour qu’un projet d’investissement soit acceptable, sa VAN doit être positive.
Un projet d’investissement est d’autant plus intéressant que sa VAN est plus grande.
La VAN permet de choisir les projets qui maximisent la richesse des propriétaires.
Exemple :
Soit le projet d’investissement dont les flux sont repris dans le tableau suivant :
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
année Cash-flows
0 -1650
1 1000
2 900
3 800
4 700
VAN = 974,618
La VAN étant positive, l’investissement doit être réalisé car, comme le montre
l’exemple, on récupère d’une part l’investissement (1650), on rémunère les capitaux (au taux
de 12 %) et, d’autre part, on enrichit l’entreprise et donc l’actionnaire (974,618).
L’adoption d’un projet ayant une VAN positive, augmentent la richesse de l’entreprise
et va dans le sens de l’objectif de maximisation de la valeur des actions.
La valeur actuelle nette présente plusieurs inconvénients parmi lesquels on peut citer :
Elle ne permet pas de comparer deux projets qui exigent des capitaux investis
différents : Deux projets ayant des tailles différentes et ayant la même VAN seront classés à
égalité. la taille de l’investissement conditionne le volume des flux attendus, examinons les
deux projets suivants :
Projet A Projet B
année Cash-flows année Cash-flows
0 -10000 0 -30000
1 4000 1 12000
2 6000 2 18000
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
3 3000 3 9000
Pour K = 10 %, on a :
VAN ( A) = 8490
Ces 2 projets ont la même rentabilité puisque toutes les sommes sont dans le rapport 3.
Par conséquent, il serait erroné de dire que la rentabilité du projet B est supérieure à la
rentabilité du projet A, sous prétexte que la VAN est trois fois plus grande.
L’impossibilité de comparer des VAN des projets dont la durée de vie est
différente (le volume des flux actualisés s’en trouve affecté).
La VAN suppose implicitement que les cash-flows nets intermédiaires sont réinvestis
au coût de capital. En réalité, le taux d’actualisation des cash-flows nets diffère du taux du
réinvestissement qui devrait être un taux offert par le marché.
Le calcul du taux de rendement requis par l’entreprise pour tester l’investissement est
une démarche délicate de par des nombreuses variables qui sont à prendre en considération.
Or la VAN est très sensible à une variation de taux comme le montre l’exemple ci-après :
année Cash-flows
0 -1000
1 300
2 400
3 350
2- L’indice de profitabilité ( IP )
L’indice de profitabilité (ou indice de rentabilité) a pour objet de répondre à l’une des
premières critiques formulées à l’encontre de la VAN lors de comparaison entre différents
projets : le problème de la différence de taille des investissements en concurrence.
2-1 définition
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
VAN
Ou IP = 1 +
Io
974,618
IP = = 0,59
1650
Ce qui signifie que tout dinar investi dans ce projet rapporte, en net, 0,59 dinar à
l’entreprise.
L’indice de rentabilité est une mesure relative de la rentabilité d’un projet alors que la
VAN représente un enrichissement absolu qui ne tient pas compte de la taille de
l’investissement.
L’indice de rentabilité doit être supérieur à 1 pour que le projet soit rentable (VAN > 0).
Dans le cadre d’une comparaison entre les projets de taille de dépenses initiales différentes,
on choisit l’indice de profitabilité le plus important.
Projet A Projet B
année Cash-flows année Cash-flows
0 -1650 0 -2000
1 1000 1 1500
2 900 2 1000
3 800 3 700
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
4 700 4 700
Projet A Projet B
Le principal problème soulevé par cette méthode réside dans le fait qu’en ramenant tout à
un dinar, on pose l’hypothèse implicite, dans le cas où le projet le plus petit obtiendrait le
meilleur indice, que le capital différentiel pourra être investi et procurera une VAN au
moins égale en valeur au différentiel de VAN constaté. Dans note exemple, on pose
l’hypothèse, implicite que les 350 de différentiel d’investissement rapporteront sur la même
période une VAN supérieure à la différence entre 1079,588 et 974,618 soit 104,97. si tel
n’était pas le cas, on préférerait B. en effet, si le réinvestissement des 350 ne rapporterait
que 50 de VAN, le projet A dégagerait une VAN de 1024,618 contre 1079,588 pour le
projet B, sur des montants d’investissements cette fois comparables.
3-1 définition
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
n
CFN
1 r *t t - Io = 0
t 1
Où :
r * : le taux de rentabilité interne. Ce taux est une caractéristique du projet. Il représente
l’aptitude de ce dernier à créer de la richesse. Cela signifie que l’investissement rapporte r
pour un dinar investi.
Le taux ainsi calculé est comparé au taux de rentabilité minimale exigé par les
actionnaires K qui est le seuil minimum au-dessous duquel tout projet sera rejeté
Ainsi, le projet préféré est celui dont le TRI est le plus élevé à condition que ce taux soit
supérieur au taux de rendement exigé par les actionnaires.
Si les cash-flows sont constants, le calcul du TRI est simple (valeur actuelle d’une
série d’annuités constantes).
Il faut que l’écart entre les 2 taux ne soit pas trop grand, pas plus que 5 %. Une fois ces 2
taux trouvés, il est possible d’interpoler pour obtenir le TRI exact.
Exemples
année Cash-flows
0 -3000
1 1500
2 1000
3 700
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
4 700
La demande annuelle prévisionnelle est de 60 000 unités pour les 3 premières années et
80 000 unités pour les 3 autres.
En supposant que le taux d’imposition est nul, quel est le TRI de ce projet ?
Année 1→ 3 Année 4→ 6
M/CV TOTAL (1) 0,55*60000 0,55*80000 = 44000
= 33000
Charges(
(2) hors amortissement ) 35000 – 10000 35000 – 10000
= 25 000 = 25 000
CFN = (1) –(2) 8000 19000
soit r* = 7,763 %
3.3 avantages
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
L’avantage essentiel de cette méthode est lié au fait qu’aucun élément n’intervient dans
le classement des projets dans la mesure où le taux de rentabilité exigé n’est pas pris en
considération dans le calcul. Cette technique qui ne prend en compte les données propres à
l’investissement.
3.4 Inconvénients :
Il suppose que les cash-flows nets reçus pendant la durée de vie du projet seront
réinvestis au TRI lui-même (le fondement de tout calcul actuariel ).
Exemple :
Soit un investissement de 15000 D rapportant, pendant cinq ans, les flux nets de
liquidités sont les suivantes :
s période Cash-
flows
0 -15000
1 2500
2 3500
3 4500
4 5500
5 6500
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
La richesse finale = 26313,75 ; soit l’équivalent d’un placement à un taux r’ tel que
Comme le montre les exemples ci-après, le TRI est parfois non calculable (il n’y a
mathématiquement pas de solution au problème posé) ; parfois il donne dans d’autres
situations des réponses multiples ; ce dernier survient lorsqu’il y a des changements de
signes dans les flux. En effet mathématiquement, il peut y avoir « au maximum » autant de
TRI (racines) que de changements de signe dans la série des flux périodiques.
périodes flux
0 -2000
1 4000
2 -3000
Soit un projet, dont les données pertinentes sont présentées dans le tableau suivant :
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
périodes flux
0 -4000
1 -25000
2 25000
► r* = 25 % ou r* = 400 %
3000
2000 TRI =
400%
1000
0
VAN
TRI = 25 % -1000
-2000
TRI = 25 %
-3000
-4000
-5000
taux d'actualisation
Dans certaines circonstances, les deux critères VAN et TRI, peuvent classer
différemment les projets et conduisent à des conclusions contradictoires. Cette différence est
due à l´utilisation de 2 hypothèses totalement différentes. Dans les cas de la VAN, les cash-
flows sont supposés réinvestis au taux de rendement exigé (K), alors que dans le cas du TRI
les cash-flows nets sont supposés réinvestis au TRI.
Exemple :
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
Le directeur financier d’une entreprise vous soumis les informations relatives à deux
projets 1 et 2.
Critère de la VAN
V
P A 5
roj P 79,6
roj 27,
Selon la VAN, le projet 2 est pus rentable que le projet 1.
Critère du TRI
Projet 1 Projet 2
Taux VAN Taux VAN
TRI
Projet 1 23,87 %
Projet 2 18,28 %
Selon le TRI, le projet 1 est plus rentable que le projet 2.
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
VAN
TRI 1
Taux d’actualisation
K0
TRI 2 VAN 2
VAN 1
Zone de concorde
=►VAN1 – VAN2 = 0
1560 1810
=► 1 K 0 - =0
1 K 0 3
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
=►K0 = 9,95 %
Quand on connaît les taux de réinvestissements, li faut mieux utiliser les critères
intégrés.
On suppose que la les CFN sont réinvestis à un taux unique ( Rs) différent du taux
d’actualisation (K).
n
CFN t (1 Rs ) n t
VANI = 1 k n
- Io
t 1
Remarque :
= VAN.
n
CFN t (1 Rs ) n t
TRI I / 1 TRI I n
- I0 = D0
t 1
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
4
CFN t (1 Rs ) n t
TRI I / 1 TRI I 4
- I0
t 1
10452,8
=►(1 + TRII )4 =
1900
=►TRI I = 53,15 %
L’utilisation des critères de taux de rendement interne (TRI) et de la valeur actuelle n’est
possible que si les projets concurrents ont le même investissement initial et la même durée
de vie. Si le décideur souhaite analyser des projets ayant des caractéristiques différentes
concernant la taille et la durée de vie, il convient de les comparer sur une même base.
Il s’agit de comparer des projets ayant des montants d’investissement initial différents.
Pour pouvoir les comparer, il suffit d’envisager un investissement complémentaire pour le
projet de plus petite taille ayant la même durée de vie (l’approche marginaliste). Aussi, on
peut utiliser l’indice de rentabilité. Exemple :Une société envisage d’investir dans l’un des 2
projets A et B ; dont les caractéristiques sont les suivantes :
Projet A Projet B
I0 20 000 30 000
CFN1 7 000 12 000
CFN2 7 000 12 000
CFN3 6 000 10 000
CFN4 6 000 10 000
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
n
CFN
Indice de rentabilité ; IR = 1 k t
t
t 1
I0
20754,5
IRA = 20000
= 1,037
Le projet B est à choisir car son indice de rentabilité est le
33660,1 plus élevé
IRB = 30000
= 1,12
L’approche marginaliste :
Consiste à évaluer le projet différentiel (B –A) et calculer sa rentabilité pour savoir si les
investisseurs ont intérêt à investir un montant supplémentaire de 10 000 :
Projet différentiel (B - A)
Investissement initial 10 000
Durée de vie 4 ans
CFN1 5000
CFN2 4000
CFN3 4000
CFN4 3000
- Prendre la durée la plus longue et réinvestir alors les cash-flows du projet de durée de
vie la plus courte pendant les années à venir (entre la fin du projet et la durée la plus
longue). Cette méthode est envisagée si ona une bonne connaissance du futur.
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
la durée de projet.
Le projet dont l’AEQ la plus élevé sera choisi. L’AEQ désignera, en effet, le projet qui
aurait la plus forte VAN sur une durée de vie devenue homogène.
Année A B
0 - 2000 - 2000
1 1 000 1500
2 900 1 000
3 800 700
4 700 700
5 600 -----
6 500 -----
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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain
016
B 8421079,58 3,03734935 355,437685(2)
(1) 1218,39016 = X
1 1,12 6 1218,39016
=► X = 4,1140732
0,12
(2) 355,437685 = X
1 1,12 4 1079,58842
=► X = 3,03734935
0,12
Ainsi, le projet B est préférable au projet A dans la mesure où son annuité équivalente est
supérieur à celle de A, contrairement au résultat de la VAN classique.
On peut démonter que ce choix serait le même si on avait reconduit les projets à
l’identique par le PPCM. Ici l’horizon commun est de 12 ans. Le projet A sera reconduit
deux fois et le projet B trois fois.
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