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Chapitre 2 

: critères d’évaluation en avenir certain

Introduction :

L’étude financière d’un projet d’investissement pose le double problème de la liquidité


(une dépense immédiate suivie de recettes échelonnées dans le temps) et la rentabilité
(une immobilisation de fonds impliquant un coût qu’il faut couvrir). Divers critères ont été
élaborés pour tenir compte de double aspect de la décision d’investissement. Ces critères
peuvent être regroupés en deux catégories principales :

 Les critères atemporels (sans actualisation) ;

 Les critères fondés sur l’actualisation.

Section 1 : les critères atemporels

Ce sont des critères qui ne prennent pas en considération le facteur temps. Les
théoriciens rejettent d’emblée de tels critères car ils sont fondés sur l’idée selon laquelle il est
indifférent de recevoir un dinar aujourd’hui, dans un an , dans deux ans, …etc. ils bénéficient
par contre de la faveur de nombreux praticiens. Cette faveur tient essentiellement à leur
facilité de maniement.

1. taux de rendement comptable ( TRC)

Ce critère se base sur les bénéfices comptables plutôt que les cash-flows. Il se formule
comme suit :

résultat net moyen annuel


Taux de rendement comptable = 1 2  dépense d ' investissement 

 Entre 2 projets, on choisit celui dont le TRC est le plus élevé. On peut aussi
comparer le TRC par rapport à un TRC de référence fixé par la direction de
l’entreprise.

 Ce critère, fondé sur les résultats comptables moyens, présente l’inconvénient


majeur de ne pas prendre en considération la répartition des résultats attendus
dans le temps comme le montre l’exemple suivant :

Soient deux projets A et B, ayant le même coût de réalisation Io = 5000, la même durée
de vie économique (3 ans), amortis linéairement et dont les résultats nets annuels
prévisionnels sont résumés dans le tableau qui suit :

Année Projet A Projet


B

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1 3000 1000
2 2000 2000
3 1000 3000
Résultat net moyen 2000 0 2000

2000
Les deux projets ont le même TRC : 1 2 5000 = 80 %

Il est cependant clair que le projet A est préférable au projet B car il procure la plus
grande part des résultats durant la première année.

2. le délai de récupération (DR)

2.1 définition

Le délai de récupération ou « pay-back » peut-être défini comme la durée nécessaire


pour que le cumul des cash-flows attendus d’un projet couvre son coût. Le calcul de DR
dépend des cash-flows selon qu’ils sont constants ou variables

 Cash-flows constants

coût d ' investisse ment initial


DR = cash  flow net anuel

 Cash-flows variables

Dans ce cas, il faut les additionner jusqu’à ce que la somme corresponde au montant de
l’investissement initial comme le montre l’exemple suivant :

Un gérant n’accepte que les projets permettant de récupérer la mise initiale sur une
période maximale de 3 ans. Le responsable de la direction des projets a présenté un projet
dont le coût est estimé à 120 000 DT et dont les cash-flows nets sont les suivants

années 1 2 3 4
Cash-flows Nets 25000 35000 45000 55000

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Selon le critère de DR, ce projet devrait-il être accepté

années Cash-flows
Nets Cash-flows
cumulés Nets Investissement non récupéré

1 25000 25000 95000


2 35000 60000 60000
3 45000 105000 15000
4 55000

Après 3 ans, l’entreprise récupère 105000 DT, il lui reste 15000 DT à récupérer de
l’année 4. En supposant que les cash-flows nets sont reçus uniformément au cours de l’année.

15000
On divise le montant 15000 DT par le cash-flow net de l’année 4, soit ( ) = 0,27
55000
année.

Le DR du projet est 3 ans, 3 mois et 8 jours. Ce projet doit être jeté puis que le DR est
supérieur au seuil critique fixé par le gérant.

2.2 avantages et limites

♦ avantages

- Ce critère accorde une grande importance à la liquidité : plus le délai de récupération


est court, plus vite l’entreprise récupérera les sommes investis dans le projet et plus vite elle
obtiendra des capitaux pour entreprendre d’autres projets ou remboursés les fonds empruntés.
Il traduit le souci de préserver l’équilibre de l’entreprise. Ce souci est dominant dans les
entreprises qui ont des difficultés de trésorerie ou qui opèrent dans un environnement
incertain.

- Prise en compte du risque : le risque augmente avec le temps. Plus le délai de


récupération est élevé plus la probabilité de ne pas récupérer le montant de l’investissement
est grand.

♦ limites

- Il ne tient pas compte de la répartition dans le temps des cash-flows nets survenant au
cours de la période de récupération.

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- Ce critère ne tient pas compte des cash-flows nets qui surviennent après le délai de
récupération. L’application de ce critère du délai de récupération biaise la sélection des
investissements en faveur des projets les plus courts. Des projets stratégiques peuvent être
rejetés parce que leur période de démarrage est trop longue.

Section 2 : les critères fondés sur l’actualisation

L’intérêt des méthodes fondées sur l’actualisation réside dans la prise en considération
du facteur temps qui est un élément important dans toute prise de décision. La technique qui
permet de ramener les flux de liquidités à un même instant (to) est celle de l’actualisation.

1 – la valeur actuelle nette (VAN)

1.1 Définition

On appelle valeur actuelle nette (VAN) d'un projet d'investissement la différence entre
la valeur actuelle des flux qu'il dégage et l'investissement de départ (Io).

Soit :

CFN t  : cash-flow net de l’année t

K : le taux d’actualisation

n
CFN
VAN =  1  k tt - Io
t 1

 Le taux d’actualisation le plus utilisé dans le calcul de la VAN est le taux de


rentabilité minimum exigé par l’entreprise. Théoriquement, ce taux représente le coût
du capital qui est la moyenne pondérée des différentes sources de fonds auxquels
l’entreprise fait appel.

 Pour qu’un projet d’investissement soit acceptable, sa VAN doit être positive.

 Un projet d’investissement est d’autant plus intéressant que sa VAN est plus grande.

 La VAN permet de choisir les projets qui maximisent la richesse des propriétaires.

Exemple :

Soit le projet d’investissement dont les flux sont repris dans le tableau suivant :

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année Cash-flows
0 -1650
1 1000
2 900
3 800
4 700

Compte tenu d’un rendement requis de l’investissement de 12 %, la valeur actuelle se


calcule ainsi :

VAN = 1000(1,12)-1 + 900(1,12)-2 + 800 (1,12)-3 + 700(1,12)-4 – 1650

VAN = 974,618

La VAN étant positive, l’investissement doit être réalisé car, comme le montre
l’exemple, on récupère d’une part l’investissement (1650), on rémunère les capitaux (au taux
de 12 %) et, d’autre part, on enrichit l’entreprise et donc l’actionnaire (974,618).

L’adoption d’un projet ayant une VAN positive, augmentent la richesse de l’entreprise
et va dans le sens de l’objectif de maximisation de la valeur des actions.

1.2 Inconvénients du critère de la VAN

La valeur actuelle nette présente plusieurs inconvénients parmi lesquels on peut citer :

 Elle ne permet pas de comparer deux projets qui exigent des capitaux investis
différents : Deux projets ayant des tailles différentes et ayant la même VAN seront classés à
égalité. la taille de l’investissement conditionne le volume des flux attendus, examinons les
deux projets suivants :

Projet A Projet B
année Cash-flows année Cash-flows
0 -10000 0 -30000
1 4000 1 12000
2 6000 2 18000

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3 3000 3 9000

Pour K = 10 %, on a :

VAN ( A) = 8490

VAN (B) = 25470 (soit 8490 * 3)

Ces 2 projets ont la même rentabilité puisque toutes les sommes sont dans le rapport 3.
Par conséquent, il serait erroné de dire que la rentabilité du projet B est supérieure à la
rentabilité du projet A, sous prétexte que la VAN est trois fois plus grande.

 L’impossibilité de comparer des VAN des projets dont la durée de vie est
différente (le volume des flux actualisés s’en trouve affecté).

 La VAN suppose implicitement que les cash-flows nets intermédiaires sont réinvestis
au coût de capital. En réalité, le taux d’actualisation des cash-flows nets diffère du taux du
réinvestissement qui devrait être un taux offert par le marché.

 Le calcul du taux de rendement requis par l’entreprise pour tester l’investissement est
une démarche délicate de par des nombreuses variables qui sont à prendre en considération.
Or la VAN est très sensible à une variation de taux comme le montre l’exemple ci-après :

année Cash-flows
0 -1000
1 300
2 400
3 350

Pour K = 5 % ; VAN = - 49,13 → rejet du projet

Pour K = 2% ; VAN = 8,39 → accepter le projet

2- L’indice de profitabilité ( IP )

L’indice de profitabilité (ou indice de rentabilité) a pour objet de répondre à l’une des
premières critiques formulées à l’encontre de la VAN lors de comparaison entre différents
projets : le problème de la différence de taille des investissements en concurrence.

2-1 définition

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

C’est le rapport entre la somme des cash-flows nets actualisés et le montant de


l’investissement initial. On le trouve calculé sous les deux formulations suivantes :

somme des cash  flows actualisés


IP = investissement initial

VAN
Ou IP = 1 +
Io

Dans le cas du projet décrit ci-dessus, l’indice de profitabilité sera :

974,618
IP = = 0,59
1650

Ce qui signifie que tout dinar investi dans ce projet rapporte, en net, 0,59 dinar à
l’entreprise.

L’indice de rentabilité est une mesure relative de la rentabilité d’un projet alors que la
VAN représente un enrichissement absolu qui ne tient pas compte de la taille de
l’investissement.

L’indice de rentabilité doit être supérieur à 1 pour que le projet soit rentable (VAN > 0).
Dans le cadre d’une comparaison entre les projets de taille de dépenses initiales différentes,
on choisit l’indice de profitabilité le plus important.

2.2 Inconvénients du critère de l’IP

L’indice de profitabilité ne résoud pas réellement (totalement) le problème de la taille.


En effet, dans le cas où le projet le plus petit ( qui au départ avait la VAN la plus faible)
obtient le meilleur indice, le choisir suppose , comme le montre l’exemple ci-dessus que l’on
soit capable de réinvestir la différence d’investissement et que celle-ci rapporte une rentabilité
supérieure à la différence des VAN.

Considérons deux investissements A et B dont les flux sont les suivants :

Projet A Projet B
année Cash-flows année Cash-flows
0 -1650 0 -2000
1 1000 1 1500
2 900 2 1000
3 800 3 700

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4 700 4 700

Projet A Projet B

VAN 974,618 1079,588


IP 1,59 1,53

Différences des dépenses initiales 350


Différences des VAN 104,97

On choisira donc le projet A dans la mesure où 1 dinar investi dans A rapporte1,59


contre 1,53 pour B.

Le principal problème soulevé par cette méthode réside dans le fait qu’en ramenant tout à
un dinar, on pose l’hypothèse implicite, dans le cas où le projet le plus petit obtiendrait le
meilleur indice, que le capital différentiel pourra être investi et procurera une VAN au
moins égale en valeur au différentiel de VAN constaté. Dans note exemple, on pose
l’hypothèse, implicite que les 350 de différentiel d’investissement rapporteront sur la même
période une VAN supérieure à la différence entre 1079,588 et 974,618 soit 104,97. si tel
n’était pas le cas, on préférerait B. en effet, si le réinvestissement des 350 ne rapporterait
que 50 de VAN, le projet A dégagerait une VAN de 1024,618 contre 1079,588 pour le
projet B, sur des montants d’investissements cette fois comparables.

3- le taux de rendement interne (TRI)

3-1 définition

Le taux de rendement interne, également dénommé « taux de rentabilité interne », «


efficacité marginale du capital », peut-être défini comme le taux d’actualisation qui égalise
l’investissement initial à la valeur actuelle des cash-flows ou, ce qui revient au même, le
taux qui annule la valeur actuelle nette (VAN). Le TRI peut-être défini comme le coût
maximum que le projet pourrait supporter.

Sa formulation usuelle est la suivante :

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

n
CFN
 1  r *t t - Io = 0
t 1

Où :

Io représente l’investissement initial à l’instant 0

CFN t  : le cash-flow net généré par l’investissement à la période t

r * : le taux de rentabilité interne. Ce taux est une caractéristique du projet. Il représente
l’aptitude de ce dernier à créer de la richesse. Cela signifie que l’investissement rapporte r
pour un dinar investi.

Le taux ainsi calculé est comparé au taux de rentabilité minimale exigé par les
actionnaires K qui est le seuil minimum au-dessous duquel tout projet sera rejeté

Ainsi, le projet préféré est celui dont le TRI est le plus élevé à condition que ce taux soit
supérieur au taux de rendement exigé par les actionnaires.

3.2 Calcul du TRI

 Si les cash-flows sont constants, le calcul du TRI est simple (valeur actuelle d’une
série d’annuités constantes).

 Si les cash-flows ne sont pas constants, il convient de procéder par tâtonnement. On


essaye de trouver deux taux d’actualisation l’un entraînant une VAN positive et l’autre
entraînant une VAN négative ; la VAN d’un projet diminue au fur et à mesure que le taux
d’actualisation augmente.

Il faut que l’écart entre les 2 taux ne soit pas trop grand, pas plus que 5 %. Une fois ces 2
taux trouvés, il est possible d’interpoler pour obtenir le TRI exact.

Exemples

1. Si l’on considère l’investissement générant les flux de liquidités suivantes :

année Cash-flows
0 -3000
1 1500
2 1000
3 700

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

4 700

Le TRI peut être calculé en posant :


1500 1000 700 700
1 
r *  + 1  r * 2 + 1  r * 3 + 1  r * 4 - 3000 = 0

Soit r* = 0,13469 = 13,47 %.

Ainsi, si on calculait la VAN du projet au taux de 13, 47 % on obtiendrait une valeur


actuelle nette égale à 0.

2. un projet d’investissement a les caractéristiques suivantes :

Io = 60 000 ; durée de vie = 6 ans.

La demande annuelle prévisionnelle est de 60 000 unités pour les 3 premières années et
80 000 unités pour les 3 autres.

Le prix de vents unitaire ( PVU) = 2,1 D

Le coût variable unitaire (CVU) = 1,55 D

Les charges fixes (amortissement compris) = 35000 D/ an.

En supposant que le taux d’imposition est nul, quel est le TRI de ce projet ?

Dotations annuelle = 60 000 / 6 =10 000

Année 1→ 3 Année 4→ 6
M/CV TOTAL (1) 0,55*60000 0,55*80000 = 44000
= 33000
Charges(
(2) hors amortissement ) 35000 – 10000 35000 – 10000
= 25 000 = 25 000
CFN = (1) –(2) 8000 19000

Le TRI peut être calculée en posant :


1  1  r * 3 1  1  r * 3
8000 r* + 19000 r*
1  r * 3 - 60000 = 0

soit r* = 7,763 %

3.3 avantages

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

L’avantage essentiel de cette méthode est lié au fait qu’aucun élément n’intervient dans
le classement des projets dans la mesure où le taux de rentabilité exigé n’est pas pris en
considération dans le calcul. Cette technique qui ne prend en compte les données propres à
l’investissement.

3.4 Inconvénients :

Le TRI est un calcul actuariel. Il présente des limites importantes.

 Il suppose que les cash-flows nets reçus pendant la durée de vie du projet seront
réinvestis au TRI lui-même (le fondement de tout calcul actuariel ).

Exemple :

Soit un investissement de 15000 D rapportant, pendant cinq ans, les flux nets de
liquidités sont les suivantes :

s période Cash-
flows
0 -15000
1 2500
2 3500
3 4500
4 5500
5 6500

Le taux de rendement interne est de 12,93 %.

Si l’investisseur réinvestit les flux de liquidités générés par le projet au taux


r* = 12,93% jusqu’à la fin de sa durée de vie. La somme des fonds obtenus est égale à
27556,93643 :

Pério Cash-flows(1) Facteurs de capitalisation (2) Cash-flows capitalisés (1)


des  (2)
1 2500 (1,1293)4 4066,093127
2 3500 (1,1293)3 5040,760098
2
3 4500 (1,1293) 5738,933205

4 5500 (1,1293)1 6211,15

5 6500 (1,1293)0 6500


Richesse finale 27556,93643

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

Soit l’équivalent d’un placement à un taux r tel que 15000 1  r  5 = 27556,93643.

Soit r = 12,93 %. C'est-à-dire un rendement identique au TRI.

Supposons maintenant que le réinvestissement se fait au taux de 10 %

Pério Cash-flows Facteurs de capitalisation Cash-flows capitalisés


des (1) (2) (1)  (2)
1 2500 (1,1)4 3660,25
2 3500 (1,1)3 4658,5
3 4500 (1,1)2 5445
1
4 5500 (1,1) 6050
3
5 6500 (1,1) 6500
Richesse finale 26313,75

La richesse finale = 26313,75 ; soit l’équivalent d’un placement à un taux r’ tel que

15000(1 + r’)5 = 26313,75 ce qui donne une rentabilité r’ = 11,89 %.

 Comme le montre les exemples ci-après, le TRI est parfois non calculable (il n’y a
mathématiquement pas de solution au problème posé) ; parfois il donne dans d’autres
situations des réponses multiples ; ce dernier survient lorsqu’il y a des changements de
signes dans les flux. En effet mathématiquement, il peut y avoir « au maximum » autant de
TRI (racines) que de changements de signe dans la série des flux périodiques.

Cas d’inexistence de TRI

périodes flux
0 -2000
1 4000
2 -3000

Le TRI peut-être calculée en posant : 4000 1  r * - 3000 1  r * - 2000 = 0


1 2

► -2 1 r * + 4 1 r * - 3 = 0 (  < 0 → TRI inexistant )


2

Cas de TRI multiple

Soit un projet, dont les données pertinentes sont présentées dans le tableau suivant :

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

périodes flux
0 -4000
1 -25000
2 25000

Le TRI peut-être calculée en posant :

-25000 1  r * + 25000 1  r * - 4000 = 0


1 2

► r* = 25 % ou r* = 400 %

Cas de TRI multiple

3000
2000 TRI =
400%
1000
0
VAN

TRI = 25 % -1000
-2000
TRI = 25 %
-3000
-4000
-5000
taux d'actualisation

 Le TRI ne prend pas en compte la taille de l’investissement. En effet, deux projets


ayant des tailles différentes et ayant le même TRI seront classés à égalité.

3.5 Comparaison entre la VAN et le TRI

Dans certaines circonstances, les deux critères VAN et TRI, peuvent classer
différemment les projets et conduisent à des conclusions contradictoires. Cette différence est
due à l´utilisation de 2 hypothèses totalement différentes. Dans les cas de la VAN, les cash-
flows sont supposés réinvestis au taux de rendement exigé (K), alors que dans le cas du TRI
les cash-flows nets sont supposés réinvestis au TRI.

Exemple :

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

Le directeur financier d’une entreprise vous soumis les informations relatives à deux
projets 1 et 2.

CFN 0 CFN 1 CFN 2 CFN 3


Projet 1 -2000 1500 0 1500
Projet 2 -2000 0 0 3310

Pour un taux de rendement exigé est de 8 %, on vous demande de choisir le projet le


plus rentable.

 Critère de la VAN

V
P A 5
roj P 79,6
roj 27,
Selon la VAN, le projet 2 est pus rentable que le projet 1.

 Critère du TRI

Projet 1 Projet 2
Taux VAN Taux VAN

aux19 % 150,627 14 % 234,155


20 % 118,055 15 % 176,378
21 % 86,38 16 % 120,576
22 % 55,568 17 % 66,66
23 % 25,58 18 % 14,468
24 % -3,591 19 % - 35,793
Par interpolation
linéaire :

TRI
Projet 1 23,87 %
Projet 2 18,28 %
Selon le TRI, le projet 1 est plus rentable que le projet 2.

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

Ce conflit entre les 2 critères peut-être visualisé à partir d’un graphique.

VAN

TRI 1
Taux d’actualisation

K0
TRI 2 VAN 2
VAN 1

Zone de concorde

K0 est le taux d’actualisation tel que VAN1 = VAN 2

=►VAN1 – VAN2 = 0

=►VAN (1 -2) = 0 ( VAN du projet différentiel)

1560 1810
=► 1  K 0  - =0
1  K 0  3

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

=►K0 = 9,95 %

 Si K   0, k 0 , il y a divergence des résultats ( selon la VAN , le projet 2 est


meilleur que le projet 1 et selon le TRI, le projet 1 est meilleur que le projet 2)

 Si K   k 0,   , les 2 critères concordent ( selon la VAN et le TRI , le


projet 2 est meilleur que le projet 2 ).

Le conflit pourra être résolu en choisissant un taux adéquat pour le réinvestissement. Si


ne on connaît pas l’affectation des flux futurs, on utilise la VAN qui suppose qu’on fait le
réinvestissement à un taux d’actualisation proche de la réalité du marché. En effet,
l’hypothèse de réinvestissement au TRI n’est pas toujours réaliste.

Quand on connaît les taux de réinvestissements, li faut mieux utiliser les critères
intégrés.

4. les critères intégrés

4.1 la VAN intégré

On suppose que la les CFN sont réinvestis à un taux unique ( Rs) différent du taux
d’actualisation (K).

n
CFN t (1  Rs ) n  t
VANI =  1  k  n
- Io
t 1

Remarque :

CFN11  k  n 1  CFN 21  k  n  2    CFN


Si Rs = k , VANI = - I0
1  K  n

CFN1 CFN 2 CFNn


= 1  k    
1  k  2
1  k  n - I0

= VAN.

4.2 Le TRI intégré (TRII)

C’est le taux qui rend la VANI = 0 :

n
CFN t (1  Rs ) n  t
TRI I /  1  TRI I  n
- I0 = D0
t 1

Exemple : soit le projet dont les cash-flows sont les suivants :

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

CFN 0 CFN 1 CFN 2 CFN 3 CF 4


-1900 600 1400 2000 5000

Sachant que Rs = 20 %, déterminez le TRI I .

4
CFN t (1  Rs ) n  t
TRI I /  1  TRI I  4
- I0
t 1

=►600(1,2)3 + 1400(1,2)2 + 2000(1,2) + 5000 = 1900(1 + TRII )4

=►10452,8 = 1900(1 + TRII )4

10452,8
=►(1 + TRII )4 =
1900

=►Ln(10452,8) + Ln(1900) = 4Ln(1 + TRI I )

=►TRI I = 53,15 %

5. Problèmes des alternatives incomplètes :

L’utilisation des critères de taux de rendement interne (TRI) et de la valeur actuelle n’est
possible que si les projets concurrents ont le même investissement initial et la même durée
de vie. Si le décideur souhaite analyser des projets ayant des caractéristiques différentes
concernant la taille et la durée de vie, il convient de les comparer sur une même base.

5.1 choix entres des investissements de tailles différentes

Il s’agit de comparer des projets ayant des montants d’investissement initial différents.
Pour pouvoir les comparer, il suffit d’envisager un investissement complémentaire pour le
projet de plus petite taille ayant la même durée de vie (l’approche marginaliste). Aussi, on
peut utiliser l’indice de rentabilité. Exemple :Une société envisage d’investir dans l’un des 2
projets A et B ; dont les caractéristiques sont les suivantes :

Projet A Projet B
I0 20 000 30 000
CFN1 7 000 12 000
CFN2 7 000 12 000
CFN3 6 000 10 000
CFN4 6 000 10 000

On se propose, pour un taux d’actualisation K= 10, de retenir le projet le plus rentable.


Solution :

28
Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

On peut évaluer ces 2 projets à partir de deux méthodes différentes :

n
CFN
Indice de rentabilité ; IR =  1  k  t
t
 t 1
I0

20754,5
IRA = 20000
= 1,037
Le projet B est à choisir car son indice de rentabilité est le
33660,1 plus élevé
IRB = 30000
= 1,12

 L’approche marginaliste :

Consiste à évaluer le projet différentiel (B –A) et calculer sa rentabilité pour savoir si les
investisseurs ont intérêt à investir un montant supplémentaire de 10 000 :

Projet différentiel (B - A)
Investissement initial 10 000
Durée de vie 4 ans
CFN1 5000
CFN2 4000
CFN3 4000
CFN4 3000

VAN (B – A) = 5000(1,1)-1 + 4000(1,1)-2 + 4000(1,1)-3 + 3000(1,1)-4 – 10 000 = 2905,45.

L’investissement additionnel dans l’équipement B est rentable, par conséquent,


l’investissement B est préféré.

5.2 choix entre des investissements de durée de vie différente

Plusieurs solutions d’ordre théoriques ou pratiques sont proposées pour régler le


problème de choix.

5.2.1 solutions pratiques

- Prendre la durée la plus longue et réinvestir alors les cash-flows du projet de durée de
vie la plus courte pendant les années à venir (entre la fin du projet et la durée la plus
longue). Cette méthode est envisagée si ona une bonne connaissance du futur.

- Prendre la durée la plus courte en tenant compte de la valeur résiduelle de


l’investissement le plus durable à cette date.

5.2.2 solutions théoriques

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

- le renouvellement à l’identique : cette méthode nous permet d’avoir une période


commune d’analyse des projets. Il s’agit d’évaluer les projets sur une durée égale au plus
petit commun multiple (PPCM), c’est-à-dire supposer que les projets se renouvellent à
l’identique.

- L’annuité équivalente (AEQ) : l’annuité équivalente représente le montant de


fonds qui, s’ils étaient perçus annuellement, de manière constante sur la durée de vie de
l’investissement puis actualisés au taux de rendement requis pour le projet, donnerait la
même valeur actuelle nette du calcul classique.
n
x
VAN =  1  K  t qu’il faut résoudre pour x, où x représente l’annuité équivalente, n
t 1

la durée de projet.

K : le taux de rendement requis pou ce projet.

Le projet dont l’AEQ la plus élevé sera choisi. L’AEQ désignera, en effet, le projet qui
aurait la plus forte VAN sur une durée de vie devenue homogène.

Exemple : Considérons deux projets d’investissements A et B dont les flux nets de


trésorerie sont les suivants. :

Année A B
0 - 2000 - 2000
1 1 000 1500
2 900 1 000
3 800 700
4 700 700
5 600 -----
6 500 -----

Pour un taux d’actualisation de 12 % :

VAN (A) = 1218,39


Le projet devrait donc être préféré ;
VAN (B) = 1075,588

Si on calcule l’annuité équivalente de ces 2 investissements, on aura :

projet VAN Somme des facteurs Annuité


actualisés équivalente
A 1218,39 4,11140732 296,343822 (1)

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Chapitre 2 : critères d’évaluation en avenir certain

016
B 8421079,58 3,03734935 355,437685(2)

(1) 1218,39016 = X
1  1,12  6  1218,39016
=► X = 4,1140732
0,12

(2) 355,437685 = X
1  1,12  4  1079,58842
=► X = 3,03734935
0,12

Ainsi, le projet B est préférable au projet A dans la mesure où son annuité équivalente est
supérieur à celle de A, contrairement au résultat de la VAN classique.

On peut démonter que ce choix serait le même si on avait reconduit les projets à
l’identique par le PPCM. Ici l’horizon commun est de 12 ans. Le projet A sera reconduit
deux fois et le projet B trois fois.

VAN(A) = 1218,39016 + 1218,39016(1,12)-6 = 1835,644

VAN(B) = 1079,5884 + 1079,5884(1,12)-4  + 1079,5884(1,12)-8 = 2201,713993

=►confirmant bien le choix du projet B comme l’avait proposé l’annuité équivalente.

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